VIII Substances étrangères

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SCAV • Quai Ernest-Ansermet 22 • 1205 Genève Tél. +41 (22) 546 56 00 • Fax +41 (22) 546 56 96 • E-mail [email protected] • www.ge.ch/consommation REPUBLIQUE ET CANTON DE GENEVE Département des affaires régionales, de l'économie et de la santé Service de la consommation et des affaires vétérinaires VIII - RESIDUS DE SUBSTANCES ÉTRANGÈRES DANS LES DENREES ALIMENTAIRES INTRODUCTION Le secteur de recherches des substances étrangères (SE) du service de la consommation et des affaires vétérinaires (SCAV) a comme principales missions de s'assurer de la bonne qualité des aliments en terme de résidus de pesticides et de médicaments vétérinaires. Pour ce faire, le secteur des SE dispose d'un parc instrumental comprenant des appareils récents et performants, avec principalement des instruments de dernière génération dans le domaine de la chromatographie et de la spectrométrie de masse. Ainsi, c'est près de 400 molécules pouvant être utilisées comme pesticides (acaricides, fongicides, herbicides, insecticides, nematicides, etc.) qui sont recherchées simultanément par chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse tandem (LC-MS/MS) et près de 200 substances du même genre qui sont dépistées conjointement par chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse simple (GC-MS) dans divers types de matrices (fruits, légumes, fines herbes, céréales, farines, épices, denrées transformées comme les aliments pour enfants en bas âge, etc.). Pour les médicaments d'origine vétérinaire, c'est plus de 200 composés de diverses catégories, comme les antibiotiques, les antiparasitaires, les anti-inflammatoires, les analgésiques, les tranquillisants, les anesthésiants, …, qui sont recherchés dans toutes sortes de matrices animales (viandes, abats, sangs, laits, œufs, miels, etc.). Ces principes actifs sont également analysés de manière simultanée par chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse soit de type tandem (LC-MS/MS), soit de type haute résolution (LC-TOF). En 2011, afin de poursuivre et d'améliorer son approche analytique de type multi-résidus avec la recherche des traces de plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de résidus et de contaminants de manière simultanée, le laboratoire des SE a fait l'acquisition d'un tout nouveau chromatographe en phase gazeuse couplé à un spectromètre de masse tandem (GC-MS/MS). Cet investissement et cette technique instrumentale, complémentaire aux différents appareillages déjà présents et utilisés au laboratoire, vont permettre de renforcer et d'améliorer l'efficience des dépistages, et ce, plus particulièrement en ce qui concerne les traces de pesticides non polaires et/ou volatiles. Ainsi, dorénavant, ce sont près de 150 composés qui pourront également être décelés, identifiés, confirmés et dosés par GC- MS/MS, technique plus spécifique et plus sensible que celle appliquée jusque-là pour l'analyse des composés phytosanitaires non polaires et/ou volatiles.

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SCAV • Quai Ernest-Ansermet 22 • 1205 Genève Tél. +41 (22) 546 56 00 • Fax +41 (22) 546 56 96 • E-mail [email protected] • www.ge.ch/consommation

REPUBLIQUE ET CANTON DE GENEVE Département des affaires régionales, de l'économie et de la santé Service de la consommation et des affaires vétérinaires

VIII - RESIDUS DE SUBSTANCES ÉTRANGÈRES DANS LES DENREES ALIMENTAIRES

INTRODUCTION

Le secteur de recherches des substances étrangères (SE) du service de la consommation et des affaires vétérinaires (SCAV) a comme principales missions de s'assurer de la bonne qualité des aliments en terme de résidus de pesticides et de médicaments vétérinaires.

Pour ce faire, le secteur des SE dispose d'un parc instrumental comprenant des appareils récents et performants, avec principalement des instruments de dernière génération dans le domaine de la chromatographie et de la spectrométrie de masse. Ainsi, c'est près de 400 molécules pouvant être utilisées comme pesticides (acaricides, fongicides, herbicides, insecticides, nematicides, etc.) qui sont recherchées simultanément par chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse tandem (LC-MS/MS) et près de 200 substances du même genre qui sont dépistées conjointement par chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse simple (GC-MS) dans divers types de matrices (fruits, légumes, fines herbes, céréales, farines, épices, denrées transformées comme les aliments pour enfants en bas âge, etc.).

Pour les médicaments d'origine vétérinaire, c'est plus de 200 composés de diverses catégories, comme les antibiotiques, les antiparasitaires, les anti-inflammatoires, les analgésiques, les tranquillisants, les anesthésiants, …, qui sont recherchés dans toutes sortes de matrices animales (viandes, abats, sangs, laits, œufs, miels, etc.). Ces principes actifs sont également analysés de manière simultanée par chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse soit de type tandem (LC-MS/MS), soit de type haute résolution (LC-TOF).

En 2011, afin de poursuivre et d'améliorer son approche analytique de type multi-résidus avec la recherche des traces de plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de résidus et de contaminants de manière simultanée, le laboratoire des SE a fait l'acquisition d'un tout nouveau chromatographe en phase gazeuse couplé à un spectromètre de masse tandem (GC-MS/MS). Cet investissement et cette technique instrumentale, complémentaire aux différents appareillages déjà présents et utilisés au laboratoire, vont permettre de renforcer et d'améliorer l'efficience des dépistages, et ce, plus particulièrement en ce qui concerne les traces de pesticides non polaires et/ou volatiles. Ainsi, dorénavant, ce sont près de 150 composés qui pourront également être décelés, identifiés, confirmés et dosés par GC-MS/MS, technique plus spécifique et plus sensible que celle appliquée jusque-là pour l'analyse des composés phytosanitaires non polaires et/ou volatiles.

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RESUME DE L'ANNEE

Au cours de l'année 2011, ce sont près de 2'500 échantillons qui ont été analysés pour la recherche de résidus de substances étrangères. Les denrées analysées ont été prélevées par les inspecteurs et contrôleurs du SCAV dans les commerces, chez les grossistes ou les producteurs genevois, envoyées par d'autres laboratoires cantonaux, notamment dans le cadre de campagnes intercantonales, déposées au service par des clients privés tels que les producteurs, les distributeurs ou les importateurs locaux dans le cadre de contrôles particuliers, ou encore envoyées par des instances officielles, comme l'Office Fédéral de la Santé Publique (OFSP) ou l'Office Vétérinaire Fédéral (OVF).

Au total, ce sont près de 3'500 dosages qui ont été réalisés pour la recherche de résidus de pesticides, de médicaments vétérinaires ou encore de toxines.

Plus de 1'400 prélèvements (58 %) se sont révélés vierges de toute trace de substances actives et plus de 1'000 échantillons (42 %) ont permis de mettre en évidence des résidus de substances actives (808 pour des résidus de produits phytosanitaires, 219 pour des résidus de médicaments vétérinaires et 1 pour la présence d'une toxine). Parmi l'ensemble des échantillons positifs, 131 (5 %) se sont montrés non conformes à la législation en vigueur avec un dépassement des normes admises (valeurs de tolérance/valeurs limites) ou l'utilisation de substances actives non homologuées et non autorisées en Suisse.

L'activité globale du secteur dans les différents domaines d'analyses est résumée dans les tableaux ci-dessous.

CONDENSE DES ANALYSES DE PESTICIDES

Résultats des principales analyses de pesticides réalisées en 2011

FRUITS Échantillons analysés

Échantillons conformes sans résidu

Échantillons conformes

avec résidus

Échantillons non

conformes

Fruits à pépins 15 6 9 0

Fruits à noyaux 34 9 16 9 (26 %)

Baies 104 19 68 17 (16 %)

Agrumes 22 13 6 3 (14 %)

Fruits exotiques 41 23 16 2 (5 %)

Autres fruits 7 7 0 0

Total 223 77 115 31 (14 %)

LEGUMES Échantillons

analysés

Échantillons conformes sans résidu

Échantillons conformes

avec résidus

Échantillons non

conformes

Légumes-tubercules/racines 19 9 9 1 (5 %)

Légumes à tiges 11 8 2 1 (9 %)

Légumes à feuilles 140 48 88 4 (3 %)

Légumes-fruits 125 38 76 11 (9 %)

Légumineuses 19 14 5 0

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Légumes-bulbes 2 1 1 0

Fines herbes (fraîches / séchées) 81 27 47 7 (9 %)

Autres légumes 79 36 23 20 (29 %)

Total 476 181 251 44 (9 %)

EAUX Échantillons analysés

Échantillons conformes sans résidu

Échantillons conformes

avec résidus

Échantillons non

conformes

Eaux de lacs ou de rivières 28 13 15 0

Eaux souterraines 19 2 16 1 (5 %)

Total 47 15 31 1 (2 %)

DIVERS Échantillons

analysés

Échantillons conformes sans résidu

Échantillons conformes

avec résidus

Échantillons non

conformes

Épices 98 29 57 12 (12 %)

Vins 195 31 160 4 ( 2%)

Jus de légumes 4 4 0 0

Céréales 54 51 1 2 (4 %)

Farines 52 47 2 3 (6 %)

Conserves 35 24 11 0

Charcuteries industrielles 46 41 5 0

Préparations pour nourrissons et enfants en bas âge 10 10 0 0

Escargots 3 3 0 0

Huiles végétales et graines oléagineuses 10 10 0 0

Thés, infusions 42 15 25 2 (5 %)

Autres denrées 115 64 44 7 (6 %)

Total 664 329 305 30 (4.5 %)

PESTICIDES 2011 Échantillons analysés

Échantillons conformes sans résidu

Échantillons conformes

avec résidus

Échantillons non

conformes

Total global 1'410 602 702 106 (7.5 %)

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CONDENSE DES ANALYSES DE MEDICAMENTS VETERINAIRES

Résultats des principales analyses de médicaments vétérinaires réalisées en 2011

DENREES CARNEES Échantillons

analysés

Échantillons conformes sans résidu

Échantillons conformes

avec résidus

Échantillons non

conformes

Viandes (muscles, foies, etc.) 297 244 49 4 (1%)

Volailles (muscles, foies, etc.) 177 172 5 0

Sangs 67 49 18 0

Poissons 34 15 19 0

Crustacés 43 33 10 0

Caviars 45 9 29 7 (15.5 %)

Autres œufs de poisson 25 24 1 0

Œufs / ovoproduits de volaille 102 60 42 0

Laits 117 105 1 11 (9 %)

Miels 102 98 4 0

Autres 28 9 16 3 (11 %)

MEDICAMENTS 2011 Échantillons analysés

Échantillons conformes sans résidu

Échantillons conformes

avec résidus

Échantillons non

conformes

Total global 1'037 818 194 25 (2 %)

Condensé des analyses de toxines

En 2011, plusieurs petites alertes pour risque de pollution aux algues bleues-vertes ont eu lieu en différents endroits de Suisse romande (cours d'eau, lacs, …). Les algues bleues-vertes ne sont pas des plantes, mais des cyanobactéries (organismes unicellulaires) qui peuvent produire des toxines comme les microcystines. Ces dernières sont des poisons toxiques pour le foie. Il est donc important de s'assurer que les lieux de baignade ou les eaux servant d'approvisionnement en eau potable pour les réseaux d'alimentation urbains ne sont pas contaminés avec ce type de toxines dangereuses pour la santé. Le laboratoire des SE a ainsi été amené à analyser plusieurs prélèvements d'eau de diverses origines afin d'en vérifier la contamination en microcystines. Heureusement, aucune pollution toxique n'a été mise en évidence.

Résultats des principales analyses de toxines réalisées en 2011

DENREES Échantillons

analysés

Échantillons conformes sans résidu

Échantillons conformes

avec résidus

Échantillons non

conformes

Eaux de lacs ou de rivières 12 11 1 0

Eaux de réseau 1 1 0 0

Total global 13 12 1 0

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Au cours de l'année 2011, l'activité du secteur s'est focalisée sur 10 principaux sujets concernant les pesticides avec :

• une campagne intercantonale pour le contrôle des fruits et légumes frais,

• la suite d'une campagne cantonale entamée les années précédentes et visant les fruits et légumes asiatiques,

• un contrôle des poivrons d'importation en collaboration avec les douanes,

• une campagne intercantonale pour la surveillance des céréales issues de l'agriculture biologique (labels BIO),

• une première étude des fines herbes séchées,

• une vérification des thés en collaboration avec les douanes,

• une campagne intercantonale portant sur les résidus dans les épices,

• une vaste campagne portant sur les vins,

• une campagne cantonale pour le contrôle des bières,

• le contrôle des charcuteries industrielles,

et sur 7 principaux thèmes concernant les médicaments vétérinaires :

• une campagne intercantonale portant sur la surveillance des médicaments vétérinaires dans les différentes viandes de volailles commercialisées,

• une campagne cantonale visant le contrôle de la chair et des foies de volailles produits sur Genève,

• une surveillance des crustacés d'élevage,

• une étude des résidus dans les caviars,

• un contrôle subséquent des résidus présents dans les autres types d'œufs de poisson,

• une vaste campagne de surveillance des miels,

• le plan national de contrôle suisse, en collaboration avec l'Office Vétérinaire Fédéral (OVF), portant sur les résidus d'antibiotiques chez les animaux de rente.

Ces différentes campagnes sont décrites, résumées et discutées ci-après.

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RESIDUS DE PESTICIDES DANS LES DENREES ALIMENTAIRES

CAMPAGNE INTERCANTONALE MENEE SUR LES FRUITS ET LEGUMES FRAIS

La problématique des résidus de pesticides dans les fruits et légumes frais en tout genre demeure un sujet à surveiller régulièrement sachant que l'agriculture conventionnelle cherche sans cesse à améliorer ses rendements et à minimiser ses pertes en utilisant constamment toutes sortes de produits phytosanitaires visant à lutter contre les différents nuisibles que sont, entre autres, petits rongeurs, insectes, champignons et moisissures.

Résultats

Une campagne de surveillance globale a été consacrée aux fruits et légumes frais durant les mois de mai et juin. Les prélèvements à cibler prioritairement étaient :

• des produits locaux en privilégiant les petites baies proposées hors saison ou les denrées cultivées sous serre à cette période,

• des produits frais d'importation en essayant de privilégier les provenances hors Europe comme l'Asie.

Au final, 122 échantillons ont été analysés afin de contrôler la présence de résidus de pesticides. L'ensemble des prélèvements étudiés correspondaient à des denrées très diverses : 8 fruits à pépins (pommes, poires), 10 fruits à noyau (abricots, pêches, prunes), 19 baies (fraises, framboises, groseilles, mûres, raisins), 9 fruits exotiques (bananes, citronnelles, kakis, fruits de la passion, mangues, papayes), 6 légumes tubercules ou racines (radis, carottes, pommes de terre), 6 légumes à tiges (asperges, céleri, fenouil, côtes de bettes, rhubarbe), 24 légumes à feuilles (choux, épinards et 21 salades), 9 légumineuses (haricots, pois mange-tout), 21 légumes-fruits (concombres, poivrons, courgettes, tomates), 2 légumes-bulbes (oignons, poireaux), 7 fines herbes (basilic, ciboulette, coriandre, persil) et 1 maïs.

36 prélèvements provenaient du canton de Genève, 22 de Fribourg, 31 du Valais et 33 de Vaud dans le cadre d'une campagne intercantonale romande.

Les échantillons analysés provenaient de diverses origines : Afrique du Sud (7), Andorre (2), Argentine (2), Chili (4), Colombie (2), Côte d'Ivoire (1), Égypte (1), Espagne (3), Équateur (1), États-Unis (2), France (1), Inde (1), Indonésie (3), Israël (1), Kenya (2), Malaisie (1), Maroc (7), Ouganda (1), Pays-Bas (1), Suisse (59), Thaïlande (7), Vietnam (2), Zaïre (1) ou étaient de provenances non spécifiées, voire inconnues (9).

Résultats obtenus pour la surveillance des pesticides dans les fruits et légumes frais

Cantons Prélèvements Échantillons non conformes

Genève 36 2 (5.5 %)

Fribourg 22 1 (4.5 %)

Valais 31 1 (3 %)

Vaud 33 0

Total 122 4 (3 %)

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Au cours de cette campagne, la grande majorité des fruits et légumes frais étudiés se sont montrés conformes à la législation en vigueur avec 43.5 % des échantillons qui n'ont révélé aucune trace de substances actives et 53.5 % dans lesquels au moins un produit de traitement a été retrouvé, mais avec une teneur respectant les normes autorisées. Le taux de non-conformité constaté est finalement très faible (3 %). La situation observée est donc satisfaisante.

Non-conformités

Seuls 4 échantillons se sont avérés non conformes à la législation en vigueur. Il s'agissait :

- d'abricots importés d'Espagne contenant 3 pesticides avec notamment 0.030 mg/kg de methomyl alors que la valeur de tolérance pour cette substance active est fixée à 0.020 mg/kg;

- de tomates en grappes étiquetées suisses dans lesquelles 3 pesticides ont été décelés dont 0.016 mg/kg de flonicamide. Or, l'utilisation de ce principe actif n'est ni homologuée, ni autorisée en Suisse pour la culture des tomates;

- des fraises suisses qui ont révélé la présence de 4 pesticides dont 0.13 mg/kg d'acetamiprid, alors que depuis le 1er juin 2010 la valeur de tolérance pour ce fongicide est fixée à 0.010 mg/kg*. C'est donc un dépassement de plus de10 fois la norme qui a été mis en évidence;

- des petits poivrons verts (type chili) importés du Vietnam présentant 3 pesticides dont 0.11 mg/kg de difenoconazol, alors que la valeur de tolérance pour cette substance active est fixée à 0.050 mg/kg.

*Pour information : l'utilisation de l'acetamiprid était interdite sur les fraises en Suisse jusqu'au 31 mai 2010.

Substances phytosanitaires

Pesticides retrouvés dans les fruits et légumes frais

Pesticides

Fongicides (33)

Acetamiprid, azoxystrobine, boscalid, bupirimate, carbendazim, cyprodinil, diclobutrazole, difenoconazole, dimethomorph, diniconazole, famoxadone, fenamidone, fenbuconazole, fenhexamide, fenoxycarb, hexaconazole, imazalil, iprodione, kresoxym-methyl, mandipropamid, metalaxyl, myclobutanil, pencycuron, propamocarb, propiconazole, pyraclostrobine, pyrimethanil, soufre, tebuconazole, thiabendazole, tolylfluanid, triadimenol, trifloxystrobine,

Insecticides (22)

Azinphos-methyl, chlorantraniliprol, chlorpyrifos, clothianidin, cyhalothrine-lambda, flonicamid, imidacloprid, indoxacarb, iprovalicarb, lufenuron, omethoate, mecarbam, methomyl, methoxyfenozide, phosalone, pirimicarb (et son métabolite), profenofos, pymetrozine, spinosad, thiacloprid, thiamethoxam

Acaricides (7) Amitraz (métabolite), clofentezine, etoxazole, fenazaquin, hexythiazox, spirodiclofen, tebufenpyrad

Herbicides (3) Chlorthal-dimethyl, linuron, pendimethaline

Régulateur de croissance (1) Forchlorfenuron

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Au total, 66 pesticides différents ont été retrouvés au cours de cette campagne, aussi bien des fongicides, que des insecticides, des herbicides ou des acaricides, et même un régulateur de croissance. Pour la grande majorité, il s'agissait de produits phytosanitaires visant à lutter contre les moisissures et les insectes.

Parmi l'ensemble de ces produits de traitement, 2 principes actifs ont été plus particulièrement utilisés (en gras dans le tableau ci-dessus) : l'iprodione détectée 12 fois (dans 10 % des échantillons) et le cyprodinil retrouvé 10 fois (dans 8 % des prélèvements).

Le tableau ci-dessous représente le nombre de substances actives retrouvées dans chaque échantillon. Ainsi, on constate que même si la grande majorité des denrées contiennent peu (quantité décelée ≤ 3 composés), voire pas de produits phytosanitaires, il est possible de retrouver jusqu'à 9 pesticides dans un même échantillon de fruits ou légumes frais.

Nombre de résidus par échantillon

Nb de pesticides par échantillon

Nb d'échantillons analysés

Provenances qd le nb de résidus > 3

0 53 -

1, 2, 3 26, 11, 16 -

4 8 Afrique du Sud (1), Chili (1), Indonésie (1), Suisse (4), inconnue (1)

5 3 Chili (1), Suisse (2)

6 1 Indonésie

7 2 Maroc (1), Thaïlande (1)

8 1 France

9 1 Vietnam

Conclusion

Globalement, peu de problèmes ont été constatés au cours de cette campagne menée sur les fruits et légumes frais, puisque la grande majorité des denrées analysées présente peu, voire pas de pesticides. Ceci dit, il est quand même inquiétant de continuer d'observer une augmentation progressive du nombre de substances actives observées dans un même échantillon. En effet, jusqu'à 9 produits phytosanitaires ont pu être décelés dans un même prélèvement. Ce constat concerne essentiellement les produits importés hors Europe, et plus particulièrement ceux en provenance d'Asie. Ces derniers peuvent contenir simultanément trop de pesticides. Certains producteurs semblent en effet préférer multiplier les traitements pour protéger et accroître leurs cultures, tout en respectant les législations. En multipliant les applications de différentes substances actives, ils parviennent non seulement à garantir et assurer leurs productions, mais également à respecter les normes autorisées, puisqu'ils se permettent d'appliquer plusieurs composés ayant la même action. Cependant, il est clair qu'en terme de santé publique, la situation est loin d'être acceptable et satisfaisante, car la communauté scientifique suspecte fortement les pesticides d'avoir des propriétés synergiques entre eux. Il est donc non seulement nécessaire de faire respecter les normes fixées, mais il serait également souhaitable de réussir à faire limiter le nombre de traitements appliqués.

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CAMPAGNE CANTONALE MENEE SUR LES FRUITS ET LEGUMES "EXOTIQUES"

En 2009 et 2010, des campagnes de contrôle des résidus de produits phytosanitaires avaient déjà été effectuées sur les fruits et légumes (essentiellement les fines herbes et les légumes à feuilles) provenant d'Asie. Les résultats d'analyses avaient permis de mettre en évidence non seulement un très grand nombre d'échantillons non-conformes (respectivement 55 % et 18 % en 2009 et 2010), mais également l'utilisation de plusieurs substances actives de manière simultanée. Ainsi, il n'avait pas été rare de retrouver jusqu'à 8 ou 9 composés dans un même échantillon. Afin de poursuivre les investigations sur ce type de denrées et d'élargir le domaine d'étude, une campagne de contrôle complémentaire a été menée sur les fruits et légumes "exotiques" importés (principalement en provenance d'Asie) avec pour but de contrôler la présence éventuelle de pesticides dans ces aliments pour lesquels les deux campagnes précédentes avaient révélé une utilisation massive et/ou inappropriée de nombreux principes actifs.

Résultats

Durant les mois de juillet et août, 80 échantillons de divers fruits et légumes considérés comme "exotiques" ont été analysés afin de contrôler la présence des résidus de produits phytosanitaires. Des denrées très diverses ont été au centre de cette campagne : 11 échantillons de fruits exotiques à proprement parlé (almas, bananes, bananes plantain, chayottes, citronnelle, dattes, goyaves, jack fruits et prunes africaines), 3 légumes tubercules ou racines (gingembre, racines de lotus, raifort) et 66 légumes dont la plupart ne sont pas cultivés en Europe. Parmi ces légumes, il y avait aussi bien des fines herbes (aneth, basilic thaï, ciboulette chinoise, coriandre), que des haricots divers et variés, plusieurs sortes de feuilles comestibles (cresson d'eau, feuilles d'amaranthe, de bambou, de banane, de curry, de lotus, de patates douces, de tamarin ) et des légumes aux noms très inhabituels pour les Européens que nous sommes (bitekuteku, cola, houttuynia, lulo, macabow, microcurpa, mucunuwanna, ndole, ngaigai, okra, rasawalli, rau den do, taro, vallarai, young kale, etc.).

Résultats obtenus pour la surveillance des pesticides dans les fruits et légumes "exotiques"

Origines Denrées prélevées Échantillons

non conformes

Chine 3 0 (0 %)

Inde 5 1 (1 %)

Sri Lanka 3 0 (0 %)

Thaïlande 36 10 (12.5 %)

Vietnam 9 2 (2.5 %)

Divers 24 8 (10 %)

Total 80 21 (26 %)

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Dans 22.5 % cas (18 échantillons), l'origine des prélèvements n'a pu être connue. Ce pourcentage relativement élevé est particulièrement révélateur du problème de traçabilité qui touche ce type de denrées.

Cette campagne a également permis de montrer que seulement 41 % des denrées ne contenait aucune trace décelable de résidus phytosanitaires, que 33 % des fruits et légumes analysés présentaient des pesticides tout en respectant les normes fixées et autorisées, et que, malheureusement, 26 % des échantillons étaient non-conformes à la législation en vigueur et avaient dû être contestés.

Sur les 11 fruits analysés, 91 % étaient conformes avec un seul échantillon qui a dû être contesté; et sur les 69 légumes étudiés, 71 % se sont montrés conformes, tandis que 29 %, soit 20 prélèvements, ont dû être dénoncés comme non-conformes.

Non-conformités

21 échantillons se sont avérés non-conformes à la législation en vigueur. 6 d'entre eux se sont d'ailleurs montrés particulièrement insatisfaisants, car ils présentaient au moins 2, voire 3 substances actives dépassant les concentrations maximales autorisées. Au final, 17 composés différents ont fait l'objet d'un non respect des normes en vigueur et dans la majorité des cas (70.5 %), ce sont des insecticides qui ont été mis en cause.

Pesticides ayant entraîné des contestations

Pesticides ayant dépassé les normes

Insecticides (12)

Acephate (1 x), carbofuran (métabolite, 1 x), cyhalothrine-λ (1 x), cypermethrine (4 x), malathion (1 x), methamidophos (1 x), methomyl (1x), monocrotophos (1x), omethoate (1 x), profenofos (4 x), sulfotep (1 x), triazophos(1 x)

Fongicides (5) Carbendazim (4 x), ethaboxam (1 x) , fenpropimorph (2 x), propiconazole (1 x), pyraclostrobine (1 x)

L'ensemble des échantillons qui se sont avérés non conformes à la législation est répertorié dans le tableau ci-après.

Les résultats obtenus montrent que les non conformités sont nombreuses et que les dépassements de norme observés peuvent s'échelonner de près de 2 à plus de 400 fois les teneurs maximales autorisées.

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Échantillons de fruits et légumes "exotiques" non conformes

Échantillons non conformes

Nb de pesticides

Substances non conformes

Teneurs [mg/kg]

Valeurs de tolérance [mg/kg]

Dépassement de la norme

Amla d'Inde 3 Monocrotophos 0.093 0.010 Plus de 9 fois

Cresson d'eau de Thaïlande 4 Pyraclostrobine 0.24 0.020 12 fois

Ngaigai (?) 1 Cyhalothrine- λ 2.3 0.10 23 fois

Macabow (?) 1 Carbendazim 0.34 0.1 Plus de 3 fois

Taro (?) 1 Carbendazim 0.29 0.1 Près de 3 fois

Young Kale de Thaïlande 1 Omethoate 0.95 0.020 47.5 fois

Feuilles de curry de Thaïlande 4

Sulfotep Malathion

Triazophos

0.018 0.12 4.4

0.010 0.020 0.010

Presque 2 fois 6 fois

440 fois

Vallarai de Thaïlande 2 Profenofos 3.4 0.050 68 fois

Ndole (?) 2 Fenpropimorph 0.17 0.050 Plus de 3 fois

Basilic (?) 3 Ethaboxam 0.027 0.010 Près de 3 fois

Rau den do du Vietnam 5 Carbendazim 0.24 0.10 Plus de 2 fois

Sauropus du Vietnam 3 Acetamiprid

Methamidophos 1.4 0.52

0.50 0.010

Près de 3 fois 52 fois

Piments rouge (?)s 4 Profenofos 0.13 0.050 Près de 3 fois

Kat chaï de Thaïlande 1 Cypermethrine 0.24 0.050 Près de 5 fois

Tige de tive de Thaïlande 2 Cypermethrine 4.7 2 Plus de 2 fois

Aneth de Thaïlande 6 Methomyl Profenofos

0.52 3.0

0.30 0.050

Près de 2 fois 60 fois

Kwan tung de Thaïlande 4 Carbendazim

Profenofos 0.21 0.17

0.10 0.050

Plus de 2 fois Plus de 3 fois

Céleri de Thaïlande 15 Propiconazole Cypermethrine

0.073 0.13

0.050 0.050

Près de 1.5 fois Près de 3 fois

Fleur de sesban 2 Métab. Carbofuran Cypermethrine

0.14 0.19

0.050 0.050 g

Près de 3 fois Près de 4 fois

Lulo de Colombie 11 Cypermethrine 0.17 0.050 Plus de 3 fois

Saka-saka du Cameroun 2 Fenpropimorph 0.27 0.050 Plus de 5 fois

Substances phytosanitaires

Au total, 60 pesticides différents ont été retrouvés au cours de cette campagne. Il s'agissait principalement d'insecticides et de fongicides comme le montre le tableau ci-après.

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Pesticides retrouvés dans les fruits et légumes "exotiques"

Pesticides

Insecticides (26)

Acephate, acetamiprid, carbofuran (métabolite), chlorantraniliprol, chlorpyrifos, clothianidine, cyhalothrine-λ, cypermethrine, cyromazine, diafenthiuron, diflubenzuron, fenobucarb, imidacloprid, malathion, methamidophos, methiocarb, methomyl, monocrotophos, omethoate, phenthoate, phosalone, profenofos, sulfotep, thiamethoxam, thiocyclam hydrogen oxalate, triazophos

Fongicides (25)

Azoxystrobine, carbendazim, cyprodinil, difenoconazole, ethaboxam, fenpropimorph, fluopicolide, hexaconazole, imazalil, iprodione, mandipropamid, metalaxyl, ofurace, oxine-copper, pencycuron, procloraz, propiconazole, pyraclostrobine, soufre, spiroxamine, tebuconazole, thiabendazole, triadimenol, tricyclazole, tridemorph

Herbicides (9) Alachlor, ametryn, atrazine (métabolites), clethodim, dimethachlor, indoxacarb, oxadiazon, propanil, simazine (métabolite)

Parmi l'ensemble de ces produits phytosanitaires, la moitié d'entre eux (50 %) n'a été mis en évidence qu'une seule fois et environ 27 % d'entre eux n'ont été décelés que dans 2 échantillons. Cependant, 2 composés ont été particulièrement utilisés et retrouvés dans le type de denrées analysées au cours de cette campagne : un fongicide, la carbendazim, présent dans 13 prélèvements (50 % des positifs) et un insecticide, la cypermethrine, observée 9 fois, soit dans 35 % des échantillons positifs. Ces deux substances actives étaient suivies de près par deux autres fongicides, le difenoconazole et le metalaxyl retrouvés respectivement dans 7 et 6 prélèvements (27 et 23 % des positifs), et l'imidacloprid, un insecticide observé également dans 6 prélèvements (23 % des positifs).

Comme cela avait déjà été remarqué au cours des études réalisées en 2009 et 2010, le nombre de substances actives présentes dans un même prélèvement peut être très élevé. Ainsi, durant cette campagne, jusqu'à 11 et même 15 produits phytosanitaires différents ont pu être observés dans un même échantillon.

Nb de pesticides par échantillon de fruit ou légume exotique

0

5

10

15

20

25

30

35

0 1 2 3 4 5 6 11 15

Nb de pesticides

Nb

d'é

ch

anti

llon

s

Page 13: VIII Substances étrangères

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Le graphique ci-dessus montre que 2.5 % des prélèvements contenaient plus de 10 pesticides, que 12.5 % d'entre eux renfermaient entre 4 et 6 pesticides, ce qui est déjà trop, alors que 44 % des échantillons comprenaient entre 1 et 3 principes actifs, ce qui est tolérable.

Conclusion

Les constats faits lors des deux campagnes précédentes de 2009 et 2010 se confirment malheureusement toujours :

• dans les fruits et légumes "exotiques", il n'est pas rare de retrouver plusieurs résidus de produits phytosanitaires dans un même échantillon; c'est d'ailleurs le cas pour 38 % des prélèvements analysés;

• les non-conformités sont liées à des dépassements de normes qui peuvent parfois s'avérer très importants (jusqu'à 440 fois la concentration maximale autorisée);

• un même prélèvement peut s'avérer non-conforme à la législation à cause de teneurs simultanément trop élevées pour plusieurs substances actives (jusqu'à 3 produits non conformes dans une même denrée);

• le taux de non conformités démontré est toujours excessivement élevé (26 %).

À ces différents constats, vient encore s'ajouter la mise en exergue d'un manque de traçabilité évident dans de trop nombreux cas. Les fruits et légumes "exotiques" demeurent donc des denrées très sensibles en terme de résidus de pesticides et il va falloir continuer à les surveiller.

CAMPAGNE CANTONALE MENEE SUR LES POIVRONS D'IMPORTATION

Comme l'ont montré plusieurs problèmes et notamment la crise de l'isofenphos-methyl survenue en 2007, les poivrons, comme plusieurs types de légumes-fruits, demeurent des denrées sensibles en terme de résidus de pesticides. C'est pourquoi une campagne de contrôle aux frontières a été réalisée en collaboration avec l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).

Résultats

La campagne de contrôle aux frontières consacrée aux poivrons d'importation s'est déroulée durant le mois de juin. Au total, 54 échantillons envoyés par différents postes de douanes ont été analysés afin de contrôler la présence des résidus de pesticides. Sur l'ensemble de ces prélèvements, 34 étaient des poivrons jaunes, rouges ou verts et 20 des piments. Ils provenaient de diverses origines : Espagne (12), Maroc (11), République Dominicaine (1), Sri Lanka (1), Turquie (19) ou Vietnam (6) et 4 étaient de provenance non spécifiée.

13 % des poivrons analysés n'ont révélé aucune trace de substances actives et dans 81.5 % des échantillons au moins un produit de traitement a été retrouvé, mais avec une teneur respectant la législation en vigueur. Cette campagne a permis de mettre en évidence un taux de non-conformité de 5.5 %, ce qui reste encore élevé (cf. tableau récapitulatif ci-après).

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Résultats obtenus en fonction de l'origine des poivrons

Origines Prélèvements Échantillons

non conformes

Espagne 12 0

Maroc 11 0

Turquie 19 2 (10.5 %)

Vietnam 6 1 (17 %)

Divers 6 0

Total 54 3 (5.5 %)

Substances phytosanitaires

Au total, 42 pesticides différents ont été retrouvés au cours de cette campagne. Il s'agissait principalement de fongicides et d'insecticides, mais quelques acaricides ont également été retrouvés.

Pesticides retrouvés dans les poivrons

Pesticides

Fongicides (21)

Azoxystrobine, boscalid, carbendazim, cyflufenamid, diclobutrazole, difenoconazole, diniconazole, flutriafol, iprodione, kresoxym-methyl, metalaxyl, myclobutanil, penconazole, propamocarb, propiconazole, pyraclostrobine, tolylfluanid, triadimefon. triadimenol, tricyclazole, trifloxystrobine

Insecticides (16)

Acetamiprid, bifenthrine, buprofezine, chlorpyrifos, diafenthiuron, fenoxycarb, imidacloprid, malathion, pirimicarb, promecarb, pyrimiphos-methyl, pymetrozine, pyridaben, pyriproxyfen, spirotetramat, thiamethoxam

Acaricide (5) Amitraz (métabolites), clofentezine, etoxazole, hexythiazox, tebufenpyrad

Parmi l'ensemble de ces produits phytosanitaires, un composé a été particulièrement utilisé pour traiter les poivrons, l'acetamiprid qui a été observé dans 21 échantillons (39 %).

Comme c'est le cas depuis plusieurs années et pour différents type de denrées, on a constaté que le nombre de résidus de substances actives retrouvées dans un même échantillon pouvait être relativement important (cf. graphique ci-après). Ainsi, il a été décelé plus de 3 pesticides dans 16 prélèvements, c'est-à-dire dans 30 % des spécimens étudiés.

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Nb de pesticides par échantillon de poivron

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

1 2 3 4 5 6 7 8

Nb de pesticides

Nb

d'é

chan

tillo

ns

Non conformités

Les 3 échantillons qui se sont avérés non-conformes à la législation sont les suivants :

• un piment vert importé du Vietnam contenant 0.19 mg/kg de carbendazim, alors que la valeur de tolérance pour cette substance active est de 0.10 mg/kg ;

• un poivron en provenance de Turquie présentant 4 produits phytosanitaires, dont 0.36 mg/kg d'acetamiprid, alors que la valeur de tolérance pour ce composé est de 0.30 mg/kg ;

• un piment rouge d'origine turque également ayant dévoilé 6 pesticides, dont 1.5 mg/kg de chlorpyrifos, alors que la valeur de tolérance pour ce principe actif est de 0.50 mg/kg.

Conclusion

Cette campagne réalisée aux frontières en collaboration avec les douanes montre que les poivrons d'importation ne sont plus aussi problématiques en termes de résidus de produits phytosanitaires, même si des taux de non-conformité de plus de 5 % sont encore constatés malgré les nombreux contrôles existants sur ces produits et même si l'observation de la multiplication du nombre de pesticides retrouvés par échantillon se poursuit.

CAMPAGNE INTERCANTONALE PORTANT SUR LES CEREALES ISSUES DE L'AGRICULTURE BIOLOGIQUE

Dans la continuité de l'étude réalisée en 2010 sur les farines, une campagne de contrôle des résidus de produits phytosanitaires a été menée sur les céréales issues de l'agriculture biologique (BIO).

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Résultats

Durant les mois d'octobre et novembre, 84 échantillons de divers types de céréales BIO ont été analysés afin de contrôler l'éventuelle présence de pesticides. Les divers flocons, grains, graines, farines, semoules ou sons, étudiés provenaient de céréales et de quelques légumineuses comme l'avoine, la courge, les lentilles jaunes, le lin, le maïs, le millet, l'orge, le pavot, le quinoa, le riz (blanc, complet ou sauvage), le sarrasin, le seigle, le sésame et le tournesol. Mais c'est le blé qui a représenté la grande majorité des spécimens analysés avec 28 prélèvements à lui tout seul (33 %).

Cette étude s'est déroulée dans le cadre d'une campagne intercantonale. Ainsi, 20 échantillons ont été envoyés par le canton de Fribourg, 19 prélevés à Genève, 12 mandatés par le canton du Jura, 13 par Neuchâtel et 20 déposés par le Canton de Vaud.

Sur l'ensemble des échantillons analysés, 22 provenaient de Suisse, 7 de Chine, 6 de l'Union Européenne (sans plus de précision), 4 d'Italie, 2 d'Autriche, 2 des États-Unis, 1 de France, 1 de Hongrie, 1 d'Inde, 1 de Thaïlande et 37 étaient d'origine non spécifiée.

Résultats obtenus pour la surveillance des pesticides dans les céréales BIO

Origines Nb

échantillons Échantillons

non conformes

Autriche 2 0

Chine 7 0

Italie 4 0

États-Unis 2 0

France 1 0

Hongrie 1 0

Inconnue 37 1 (3 %)

Inde 1 1 (100 %)

CH 22 3 (14 %)

UE 6 0

Thaïlande 1 0

Total 84 5 (6 %)

Au cours de cette campagne, la grande majorité des échantillons se sont montrés conformes à la législation en vigueur avec 94 % des prélèvements qui n'ont révélé aucune trace de substances actives. Bien que cela ne doive pas être le cas dans des denrées issues de l'agriculture biologique, des produits de traitement ont été retrouvés dans 5 prélèvements contenant des pesticides non autorisés dans la réglementation BIO.

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Substances actives et non conformités

Sur les 5 échantillons qui se sont révélés être non-conformes à la législation portant sur les denrées BIO, 4 ne présentaient qu'un seul composé. À chaque fois, il s'agissait d'un insecticide organophosphoré, soit le pirimiphos-methyl, soit le phoxim. Ces deux substances actives sont généralement utilisées, par pulvérisation, lors du stockage des céréales, afin d'éviter le développement de toutes sortes de vermines. Or l'utilisation de ce type de produits phytosanitaires synthétiques est totalement proscrite pour toutes les denrées sensées respecter la charte de l'agriculture biologique.

Le cinquième échantillon non conforme contenait 2 composés, un fongicide, le tricyclazole, et un insecticide, la buprofezine, dont les traitements ne sont, bien évidemment, pas autorisés sur les cultures BIO.

Les résultats non-conformes correspondants sont résumés dans le tableau ci-dessous :

Céréales BIO sujettes à non-conformité(s)

Denrées Nb de

pesticides Substances

non conformes Teneurs [mg/kg]

Grains d'épeautre (CH) 1 Pirimiphos-methyl 0.077

Flocons de millet (?) 1 Phoxim 0.013

Farine complète de blé (CH) 1 Pirimiphos-methyl 0.019

Farine complète d'épeautre (CH) 1 Pirimiphos-methyl 0.016

Riz complet basmati (Inde) 2 Buprofezine Tricyclazole

0.025 0.016

Conclusion

Les résultats obtenus pour cette campagne (taux de non-conformité très légèrement supérieur à 5 %) montrent qu'il existe quelques problèmes au niveau du stockage des céréales BIO. En effet, le fait d'avoir retrouvé des échantillons non-conformes et des résidus de pesticides organophosphorés normalement utilisés pour le stockage des récoltes céréalières conventionnelles tend à montrer que les silos utilisés pour stocker les céréales BIO sont :

• soit identiques à ceux utilisés pour stocker précédemment des céréales conventionnelles et n'ont pas, ou mal, été nettoyés avant le changement de type de production,

• soit volontairement traités illicitement afin de mieux préserver les récoltes BIO.

Dans les années à venir, le SCAV poursuivra sa surveillance sur ce type de denrées.

CAMPAGNE CANTONALE PORTANT SUR LES FINES HERBES SECHEES

Depuis 2004, le SCAV organise chaque année des contrôles visant à surveiller les teneurs en résidus de pesticides dans les fines herbes fraîches. Jusqu'en 2009, les résultats successifs obtenus étaient inquiétants avec des taux de non-conformité largement supérieurs à 10 %, voire à 20 %. Néanmoins, la situation a enfin amorcé une amélioration significative en 2010 avec un taux de non-conformité atteignant seulement les 6 %. En 2011, le SCAV a choisi d'investiguer le domaine des fines herbes séchées.

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Résultats

Durant les mois de septembre et octobre, une campagne de recherche des résidus de pesticides a été effectuée sur les fines herbes séchées. Au total, 40 prélèvements ont été analysés. L'ensemble des échantillons étudiés correspondaient à des denrées très diverses comme de l'aneth (2), du basilic (4), de la ciboulette (1), de la coriandre (1), de l'échalote (1), de l'estragon (3), du fenouil (1), du laurier (2), de la marjolaine (1), de l'origan (5), du persil (3), du romarin (4), de la sauge (2) et du thym (4). Quelques mélanges de fines herbes et aromates (herbes italiennes, herbes à pizza, herbes de Provence, herbes à salades) ont également été analysés (6), mais les résultats d'analyses de ce type de denrées étant plus difficiles à interpréter du point de vue de leur conformité légale, ce genre de spécimens a été limité.

Même si 20 % des fines herbes séchées analysées durant cette campagne se sont montrées ne contenir aucune trace de produits phytosanitaires, la grande majorité des prélèvements a révélé la présence de pesticides avec 70 % d'échantillons positifs respectant la législation en vigueur et 10 % de fines herbes sèches non conformes comme le montre le tableau récapitulatif ci-dessous.

Résultats obtenus en fonction de l'origine des fines herbes séchées

Origines Prélèvements Échantillons

non conformes

Égypte 2 0

France 3 0

Grèce 1 0

Turquie 2 1 (50 %)

Divers 32 3 (9 %)

Total 40 4 (10 %)

Substances phytosanitaires

Au total, 56 produits de traitement différents ont été retrouvés au cours de cette campagne. Il s'agissait aussi bien de fongicides, que d'insecticides, d'herbicides ou de régulateurs de croissance comme on peut le voir dans le tableau ci-après.

Pesticides retrouvés dans les fines herbes

Pesticides

Fongicides (25)

Azoxystrobin, benalaxyl, boscalid, carbendazim, cyproconazole, cyprodinil, difenoconazole, dimethomorph, epoxiconazole, fenarimol, fenbuconazole, fenhexamid, fenpropidin, fenpropimorph, flusilazol, flutriafol, metalaxyl, penconazole, pencycuron, propamocarb, propiconazole, spiroxamine, tebuconazole, triadimenol, trifloxystrobine

Insecticides (15) Carbaryl, chlorpyrifos, diafenthiuron, dimethoate, malaoxon, malathion, methamidophos, methomyl, mevinphos, monocrotophos, phosalone, pirimicarb (métabolites), pirimiphos-methyl, profenofos, thiodicarb,

Page 19: VIII Substances étrangères

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Pesticides

Herbicides (15)

Acetochlor, asulam, atrazine (métabolites), clethodim, chlorotoluron, fluazifop (métabolite), linuron, metolachlor, oryzalin, pendimethalin, prometryn, quizalofop (métabolite), terbuthylazine (métabolites), sulfosulfuron, tebutam

Régulateur de croissance (1) Forchlorfenuron

Le chlorpyrifos (en gras dans le tableau) s'est avéré être utilisé dans 27.5 % des cas et se retrouve donc être la substance active la plus employée. En revanche, l'ensemble des autres composés n'a pas été utilisé de manière prépondérante ou marquante.

Le nombre de pesticides différents mis en évidence au cours de cette campagne est cependant très élevé. Ce constat peut notamment s'expliquer par le fait que l'étape de séchage des fines herbes doit probablement jouer un rôle et induire une sorte de concentration des résidus initialement présents dans les denrées fraîches.

Comme c'était le cas entre 2004 et 2009 dans les fines herbes fraîches, on observe que le nombre de pesticides pouvant être retrouvés dans un même échantillon de fines herbes séchées est relativement important (cf. graphique ci-dessous).

Nb de pesticides par échantillon de fines herbes séchées

0

2

4

6

8

10

12

0 1 2 3 4 5 6 7 8 11

Nb de pesticides

Nb

d'é

ch

anti

llo

ns

Ainsi, même si 26 prélèvements ne présentaient pas ou peu de résidus (≤ 3 composés), 12 d'entre eux contenaient entre 4 et 8 pesticides, tandis que 2 révélaient pas moins de 11 produits phytosanitaires simultanément.

Page 20: VIII Substances étrangères

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Non-conformités

Quatre échantillons se sont montrés non conformes à la législation en vigueur :

• un origan séché contenant 5 pesticides, dont 0.74 mg/kg de flusilazol et 0.85 mg/kg de methamidophos, alors que les valeurs de tolérance respectives pour ces deux substances actives sont fixées à 0.20 mg/kg et 0.10 mg/kg;

• un échantillon de feuilles d'aneth séchées dans lequel 11 pesticides différents ont été mis en évidence, avec notamment 1.9 mg/kg de carbendazim et 0.74 mg/kg de pendimethalin, alors que les valeurs de tolérance de ces composés sont respectivement fixées à 1 mg/kg et 0.50 mg/kg;

• un prélèvement de feuilles de laurier séchées présentant 3 pesticides, dont 0.12 mg/kg de tebutam, alors que la valeur de tolérance pour ce produit est fixée à 0.020 mg/kg;

• des graines de fenouil séchées dans lesquelles ont été retrouvés 8 pesticides, dont 0.30 mg/kg de malathion, alors que la valeur de tolérance de cet insecticide est de 0.020 mg/kg.

Conclusion

Cette campagne de contrôle montre, malheureusement, que pour les fines herbes séchées des efforts restent à faire, tant en terme de quantité de produits phytosanitaires appliqués (délais d'attente respectés ou suffisants ?), qu'en terme de nombre de produits de traitement appliqués. En effet, le taux de non-conformité observé (10 %) est trop élevé. Ainsi, les fines herbes, fraîches ou sèches, demeureront encore un sujet de surveillance du SCAV ces prochaines années.

CAMPAGNE CANTONALE MENEE SUR LES THES D'IMPORTATION

Sur mandat de l'OFSP, une campagne a été menée sur les thés d'importation afin de contrôler les résidus de produits phytosanitaires dans ce type de denrées. En effet, comme on l'a déjà évoqué pour les fines herbes, des denrées telles que les thés, obtenues après une étape de séchage, risquent de voir leurs teneurs en résidus de pesticides concentrées par rapport aux concentrations initialement présentes dans les plantes fraîches.

Résultats

Une campagne de contrôle aux frontières a été consacrée aux thés d'importation durant le mois de novembre. Au total, 25 échantillons envoyés par différents postes de douanes ont été analysés afin de contrôler la présence des résidus de pesticides. Sur l'ensemble de ces prélèvements 19 étaient des thés noirs, 3 des thés verts, 2 des thés au jasmin et 1 un thé à la vanille. Ils provenaient de diverses origines : Chine (5), Inde (4) ou Sri Lanka (1) et 15 étaient de provenance non spécifiée et/ou inconnue.

20 % des échantillons analysés n'ont révélé aucune trace de substances actives et dans 72 % des prélèvements au moins un produit de traitement a été retrouvé, mais avec une teneur respectant la législation en vigueur. Cette campagne a permis de mettre en évidence un taux de non-conformité de 8 %.

Page 21: VIII Substances étrangères

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Substances phytosanitaires

Au total, 18 pesticides différents ont été retrouvés au cours de cette campagne. Il s'agissait principalement d'insecticides, et dans une moindre mesure de fongicides et d'acaricides.

Pesticides retrouvés dans les thés

Pesticides

Fongicides (4) Carbendazim, hexaconazole, tebuconazole, tridemorph

Insecticides (8) Acetamiprid, bifenthrine, buprofezine, isazophos, quinalphos, thiacloprid, thiamethoxam, triazophos

Herbicides (1) Atrazine (métabolites)

Acaricide (5) Dicofol, ethion, fenazaquin, fenpyroximat, propargite

Deux composés ont été particulièrement utilisés pour traiter les thés : la carbendazim et le propargite (en gras dans le tableau) observés dans 10 échantillons, soit dans 40 % des cas.

On constate aussi pour les thés que le nombre de résidus de substances actives retrouvées dans un même échantillon peut être relativement important. Ainsi, il a été décelé plus de 3 pesticides dans plus de la moitié des prélèvements (52 %) comme on peut le voir dans le tableau ci-après.

Nb de pesticides par échantillon de thé

0

1

2

3

4

5

6

1 2 3 4 5 6 7 8

Nb de pesticides

Nb

d'é

ch

an

tillo

ns

Non-conformités

Les deux échantillons qui se sont avérés non conformes à la législation en vigueur sont les suivants :

• un thé vert de provenance non spécifiée, contenant 6 pesticides, dont 0.42 mg/kg d'acetamiprid et 0.070 mg/kg de buprofezin, alors que les valeurs de tolérance pour ces substances actives sont respectivement de 0.10 mg/kg et 0.050 mg/kg dans les thés;

Page 22: VIII Substances étrangères

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• un thé vert importé d'Inde, présentant 5 produits phytosanitaires, dont 0.11 mg/kg d'hexaconazole, alors que la valeur de tolérance pour ce composé est fixée à 0.050 mg/kg.

Conclusion

Cette campagne réalisée aux frontières en collaboration avec les douanes montre que les thés d'importation présentent un léger risque en termes de résidus de produits phytosanitaires.

CAMPAGNE INTERCANTONALE MENEE SUR LES EPICES

Les épices sont obtenues à partir de certaines parties de plantes aromatiques à la saveur forte ou sont préparées en mélangeant plusieurs de ces plantes. Elles sont utilisées en petite quantité en cuisine comme conservateur, assaisonnement ou colorant. La plupart du temps, les épices sont importées d'Inde et des pays d'Asie. Malgré les teneurs élevées en pesticides décelées et le nombre important de composés retrouvés par échantillon, lors de la première campagne menée sur les épices en 2009, seuls 7 % des échantillons étaient non conformes, compte-tenu de la législation en vigueur. Sachant que depuis cette date plusieurs modifications de l'Ordonnance sur les substances étrangères et composants (OSEC) sont entrées en application avec des normes globalement plus sévères pour les épices, une nouvelle campagne de contrôle des résidus de produits phytosanitaires dans les épices a été menée en 2011. En effet, depuis 2010 et 2011, la grande majorité des normes suisses a été harmonisée avec celles de la Communauté européenne avec l'introduction et la mise en application de normes précises et spécifiques pour beaucoup d'épices, comme c'était déjà le cas en Europe.

Résultats

Entre les mois d'avril et de juillet, dans le cadre d'une campagne intercantonale romande, près d'un centaine d'échantillons variés d'épices, comme la cannelle, la cardamone, les clous de girofle, la coriandre, le cumin, le fenouil, les graines de moutarde, le piment, les poivres (blanc, noir, vert) ou le safran, etc., ainsi que des mélanges d'épices (chili, colombo, couscous, curcuma, curry, masala, paprika, poudre de dahia, tandoori, etc.) ont été analysés.

L'ensemble des échantillons a été prélevé sur les cantons de Genève, de Neuchâtel, du Valais et de Vaud. Les prélèvements contrôlés au cours de cette campagne provenaient de 24 pays différents (Allemagne, Amérique du sud, Brésil, Bulgarie, Chine, Croatie, Espagne, Équateur, France, Grande-Bretagne, Guatemala, Hongrie, Inde, Iran, Jamaïque, Niger, Pakistan, Portugal, Sri Lanka, Suisse, Syrie, Thaïlande, Tunisie, Turquie), ou étaient pour la plupart d'origines multiples non spécifiques (ex : Asie /Europe, Méditerrannée, etc.).

Cette campagne sur les épices a permis de mettre en évidence un taux de non-conformité de 11 %, ce qui est élevé. La situation observée n'est donc pas dramatique, mais mérite d'être à nouveau surveillée ultérieurement afin de contrôler si des changements s'opèrent. Le tableau ci-dessous présente un résumé de la situation observée.

Page 23: VIII Substances étrangères

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Résultats obtenus pour le contrôle des épices

Cantons Nb de

prélèvements Échantillons

non conformes

Genève 41 8 (19.5 %)

Neuchâtel 16 2 (12.5 %)

Valais 20 0

Vaud 19 1 (5 %)

Total 96 11 (11%)

Substances phytosanitaires

Au total, 71 pesticides distincts ont été observés, principalement des fongicides et des insecticides (cf. tableau ci-dessous).

Composés retrouvés durant la campagne d'analyses des épices

Pesticides

Fongicides (27)

Azoxystrobine, benalaxyl, boscalid, carbendazim, cyproconazole, difenoconazole, dimethomorph, diniconazole, ethoxyquine, fenarimol, flusilazole, hexaconazole, imazalil, iprodione, isoprothiolane, myclobutanil, oxadixyl, penconazole, propamocarb, propiconazole, pyraclostrobine, spiroxamine, tebuconazole, triadimenol, tricyclazole, trifloxystrobine, triticonazole

Insecticides (29)

Acetamiprid, azinphos-ethyl, carbaryl, carbofuran, chlorantraniliprole, chlorpyrifos, clothianidin, diflubenzuron, dimethoate, fenthion (métabolites), furathiocarb, imidacloprid, isoprocarb, lufenuron, malathion, metalaxyl, methomyl, methoxyfenozide, monocrotophos, novaluron, parathion-ethyl, phosalone, pirimiphos-methyl, profenofos, pyriproxyfen, spirotetramat, tebufenozide, thiodicarb, triazophos

Herbicides (12) Aclonifen, atrazine (métabolites), carfentrazone-ethyl, dimethenamid, diuron, lenacil, pendimethalin, simazine (métabolites), sulfosulfuron, terbutylazine (métabolites), terbutryn, tralkoxydim

Acaricide (3) Amitraz (métabolites), ethion, tebufenpyrad

Parmi l'ensemble de ces produits phytosanitaires, un composé a été particulièrement utilisé sur les épices, la carbendazim (en gras dans le tableau) qui a été décelée dans 44 prélèvements (46 %), et dans une moindre mesure les six produits suivants :

• l'hexaconazole qui était présent dans 17 préparations (18 %);

• le triadimenol observé dans 12 épices (12.5 %);

• l'ethion, l'imidacloprid et la spiroxamine qui ont été retrouvés dans 11 échantillons (11.5 %);

• et enfin l'azoxystrobine qui a été décelée dans 10 prélèvements (10 %).

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Sur les 70% d'échantillons ayant révélé la présence de pesticides, 56 (58%) étaient conformes à la législation en vigueur. Seuls 18 d'entre eux (soit 19 %) ne contenaient qu'une seule substance active. Comme le montre le graphique ci-dessous, pour 37.5 % des prélèvements, le nombre de pesticides retrouvés simultanément par échantillon était compris entre 1 et 3 composés. Dans 24 % des cas, les analyses ont révélé la présence de 4 à 10 composés simultanés. Et finalement, 8.5 % des épices étudiées contenaient plus de 10 produits de traitement, ce qui est énorme (nombre maximum de pesticides détectés dans un même spécimen = 16).

Nb de pesticides par échantillon d'épices

0

5

10

15

20

25

30

35

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 11 12 13 14 15 16

Nb de pesticides

Nb

d'é

cha

nti

llon

s

Non-conformités

Les 11 échantillons s'étant avérés non conformes à la législation sont répertoriés dans le tableau suivant :

Échantillons d'épices non-conformes

Échantillons non conformes

Nb de pesticides

Substances non conformes

Teneurs [mg/kg]

Val. tolérance [mg/kg]

Dépassement de la norme

Curry BIO (Sri Lanka) 3 Acetamiprid

Carbendazim Carbofuran

0.041 0.042 0.13

0

Cumin (GB) 16

Acetamiprid Carbendazim Hexaconazole

Profenofos Triazophos

0. 19 0.78 0.44 3.5 0.62

0.10 0.10 0.050 0.10 0.020

Près de 2 fois Près de 7 fois Près de 9 fois

35 fois 31 fois

Cumin (France) 11 Carbendazim Hexaconazole

Profenofos

0.38 0.36 2.3

0.10 0.050 0.10

Près de 4 fois Plus de 7 fois

23 fois

Piment (France) 11

Ethion Novaluron Profenofos Triazophos

0.48 0.86 5.6 0.42

0.10 0.10 0.50 0.10

Près de 5 fois Près de 9 fois Plus de 11 fois Plus de 4 fois

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Échantillons non conformes

Nb de pesticides

Substances non conformes

Teneurs [mg/kg]

Val. tolérance [mg/kg]

Dépassement de la norme

Chili (France) 5 Profenofos Triazophos

1.0 0.32

0.10 0.020

10 fois 16 fois

Paprika (Méditerranée) 6 Trifloxystrobin Carfentrazone-

ethyl

3.2 1.3

0.60 0.30

Plus de 5 fois Plus de 4 fois

Paprika (Portugal) 12 Isoprothiolane 1.4 0.10 14 fois

Cumin (Tunisie) 7 Carbofuran 0.72 0.050 Plus de 14 fois

Graines de fenouil (Inde) 3 Triazophos 0.10 0.020 5 fois

Graines de livèche (Inde) 9 Triazophos 0.10 0.020 5 fois

Carri (?) 4 Triazophos 0.76 0.020 38 fois

Conclusion

Avec un total de contestation de 11 % et un nombre de composés par échantillon pouvant être très important (jusqu'à 16 produits observés dans un même spécimen), les épices demeurent des denrées à surveiller de près.

CAMPAGNE CANTONALE MENEE SUR LES VINS

En 2004, une première grande campagne de contrôle des résidus de pesticides dans les vins avait été effectuée sur plus de 250 échantillons provenant d'origines très diverses (d'importation ou de Suisse). Même si tous les vins analysés s'étaient révélés conformes à la législation en vigueur, les résultats d'analyses obtenus avaient permis de mettre en évidence, dans la plupart des cas, un grand nombre de résidus par échantillon et des teneurs absolues élevées en produits phytosanitaires. Afin de faire un nouveau point de situation concernant la présence des résidus de pesticides dans les vins, une vaste campagne a, à nouveau, été réalisée en 2011.

Informations

Depuis la campagne menée en 2004, les normes applicables pour les pesticides dans les vins ont été modifiées. En effet, jusqu'au 15 octobre 2010, l'Ordonnance pour les substances étrangères et les composants (OSEC) donnait les valeurs limite et/ou les valeurs de tolérance pour les pesticides autorisés dans le raisin et dans le vin. S'il n'existait pas de norme pour le vin, alors l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) recommandait, par défaut, d'appliquer aux vins la norme fixée pour les raisins, telle quelle.

Depuis le 15 octobre 2010, la législation suisse a changé. Les valeurs de tolérance applicables aux produits transformés doivent toujours tenir compte des variations du niveau des résidus de pesticides lors du processus de transformation (article 20 du règlement CE 396/2005). Pour ce faire, l'OFSP a modifié les normes de certains pesticides dans le vin ou a introduit l'utilisation d'un facteur de correction, appelé "processing factor" (PF) ou "facteur de transformation", intégrant les variations des résidus de pesticides lors du processus de vinification.

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Dans le cas de produits transformés comme les jus de fruit ou les vins, l'OFSP préconise dorénavant de prendre en considération ces PF en tant que facteurs de conversion entre la denrée fraîche et le produit final obtenu après transformation. L'emploi de processing factor permet ainsi de tenir compte de l'influence et de l'impact du processus de transformation (en l'occurrence, la vinification) sur les teneurs en pesticides entre la denrée à l'état frais (le raisin) et le produit transformé qui sera finalement consommé (le vin).

Lorsqu'il n'existe qu'une norme officielle pour le raisin, un PF est utilisé pour déterminer la valeur de la norme à appliquer pour les pesticides dans le vin. Cette dernière est alors égale au PF adéquat multiplié par la norme raisin. Le tableau suivant présente, avant et après la nouvelle législation, les normes des principales substances actives appliquées sur les vignes et donc retrouvées dans les raisins et dans les vins.

Quelques normes de pesticides dans les raisins et le vin, avant et après le 15 octobre 2010.

Avant le 15.10.2010 Après le 15.10.2010

Composés Norme raisin

Norme vin

Norme raisin PF* Norme vin

Azoxystrobine 2 0.5 2 0.67 Calculée à 1.34

Boscalid 5 1 5 0.35 Calculée à 1.75

Carbendazim 0.5 - 0.5 0.53 Calculée à 0.265

Cyprodinil 3 0.5 5 0.078 Calculée à 0.39

Diethofencarb 0.5 0.5 0.5 1 Calculée à 0.50

Fenhexamide 5 1.5 5 0.28 Calculée à 1.40

Fludioxonil 3 0.5 3 - 0.5

Folpet (+ métabolite, Phtalimid) 3 - 3 0.1 Calculée à 0.30

Iprovalicarb 2 1 2 0.7 Calculée à 1.40

Mandipropamid 2 - 2 0.85 Calculée à 1.70

Metalaxyl 2 0.6 2 - 0.6

Methoxyfenozide 1 0.5 1 - 0.5

Pyrimethanil 5 1 5 - 1

Spiroxamine 1 1 1 0.62 Calculée à 0.62

Trifloxystrobine 5 0.3 5 - 0.3

* Les PF sont établis grâce à des études permettant de déterminer statistiquement, pour un composé spécifique, la différence entre sa concentration dans une denrée fraichement récoltée et sa teneur dans un produit obtenu au moyen d'un processus de transformation, dans le cas présent la vinification.

Résultats

Entre fin 2010 et octobre 2011, 207 échantillons de divers vins, importés ou non, ont été analysés en recherchant près de 600 produits phytosanitaires différents. Au cours de cette campagne, aussi bien des vins rouges, des vins blancs, des rosés que des mousseux ont été étudiés.

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Sur l'ensemble des vins analysés, seulement 29 (14%) d'entre eux se sont avérés vierges de toute trace de substance active. Pour les 178 autres (86 %), à chaque fois, la présence de pesticides a pu être démontrée et 3 échantillons (1.5 %) se sont même avérés non conformes à la législation en vigueur. Il s'agissait malheureusement de trois vins d'origine suisse. À titre de comparaison, en 2004, la totalité des vins prélevés s'était montrée conforme à la législation en vigueur.

Les vins analysés provenaient d'origines très variées et, au total, 13 provenances différentes ont été examinées. Comme le montre la tableau ci-après, la majorité (68 %) des échantillons prélevés étaient d'origine suisse.

Résultats obtenus pour la surveillance des pesticides dans les vins

Origines Denrées prélevées Échantillons

contenant des résidus

Afrique du Sud 2 2

Algérie 1 1

Argentine 2 1

Australie 3 3

Chili 2 2

Espagne 9 5

États-Unis 8 8

France 17 7

Italie 10 5

Liban 3 3

Maroc 2 2

Portugal 7 7

Suisse 141 129 + 3 NC

Total 207 178 (86 %)

Les analyses réalisées ont permis de mettre en évidence des teneurs absolues moyennes en pesticides comprises entre 0.005 et 0.185 mg/kg. Ces valeurs ont été déterminées en calculant, pour chaque vin, la somme de tous les produits phytosanitaires présents dans l'échantillon. Le graphique ci-dessous représente les concentrations globales observées dans les vins en fonction de leur pays de provenance.

NC = non conforme

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La fourchette des concentrations (minimum-maximum) en résidus décelés est très similaire entre 2004 et 2011. Mais il est satisfaisant de constater que la grande majorité des teneurs en pesticides détectées dans les vins suisses est presque 2 fois plus basse aujourd'hui qu'à l'époque, comme le montre les deux graphiques récapitulatifs pour 2004 et 2011, respectivement ci-après et ci-dessus.

0

0.10

0.20

0.30

0.40

0.50

0.60

0.70

CH 80

Italie18

France19

Espagne 14

USA 10

Australie 6

Am.Sud 21

Afriq.Sud 4

Co

nce

ntr

atio

n [

mg

/kg

]

Teneurs globales en pesticides dans les vins lors de la campagne 2004

Max. = 0.69

Origines

Teneurs globales en pesticides dans les vins lors de la campagne de 2011

0

0.05

0.10

0.15

0.20

0.25

CH Afriq. Sud

Algérie Argent. Austral. Chili Espag. USA France Italie Liban Maroc Portug.

Origines

Co

nc.

[m

g/k

g]

Max. = 1.53

Page 29: VIII Substances étrangères

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Cas particulier : les vins genevois

A la suite des résultats observés lors de la campagne menée en 2004, une collaboration active s'est mise en place entre le SCAV, la Station de recherche Agroscope (ACW) de Changins et le Service cantonal d'œnologie et de viticulture (SCVO). La coopération entre ces différents partenaires a eu pour objectif de réussir à lutter efficacement contre la pourriture grise tout en limitant au maximum le nombre et la quantité de résidus phytosanitaires présents dans les raisins de cuve et à fortiori dans les vins. Ainsi, entre 2005 et 2011, différents tests et essais en champ ont permis d'établir des recommandations efficientes et pertinentes à l'attention des viticulteurs. Ces recommandations ont eu pour but d'aider ces derniers à optimiser l'organisation, la planification et l'application de leurs traitements anti-Botrytis1. Pour ce faire, toute une série de conseils a été encouragée et promue auprès des viticulteurs ou vignerons, principalement sur le Canton de Genève, afin de les sensibiliser à l'importance du choix de leurs combinaisons de traitements et de leurs périodes d'application.

En comparant les quantités globales de pesticides retrouvées en 2011 dans les vins genevois et dans les autres vins d'origine suisse, on observe des teneurs moyennes légèrement plus faibles dans les vins genevois que dans les autres vins suisses (cf. graphique ci-après). Ce constat tend à démontrer que l'action concertée et de longue haleine du SCAV, de la Station ACW de Changins et du SCVO a eu un certain impact sur les habitudes de traitements des viticulteurs genevois, même si des efforts restent encore à faire.

Substances phytosanitaires

Au total, 29 pesticides différents ont été retrouvés au cours de cette campagne. Il s'agissait principalement de fongicides et de quelques insecticides comme le montre le tableau ci-après.

Comme c'était déjà le cas en 2004, dans la majorité des échantillons (86 %), ce sont à nouveau des composés anti-Botrytis qui ont été détectés avec les teneurs les plus importantes.

1 O. Viret, P.-H. Dubuis, B. Bloesch, E. Zufferey, P. Edder, D. Ortelli, E. Cognard, A. De Montmoullin, Stratégie de lutte contre la pourriture grise et résidus de fongicides dans les raisins et le vin, Revue suisse Viticulture Arboriculture, Horticulture, Vol 42 (2), 86-93, 2010

2011 : Teneurs globales en pesticides dans les vins genevois et les autres vins suisses

0.00

0.10 0.15 0.20 0.25 0.30

Vins genevois Autres vins suisses Origines

Co

nc.

[m

g/k

g]

Page 30: VIII Substances étrangères

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Pesticides retrouvés dans les vins

Pesticides

Fongicides (25)

Azoxystrobine, boscalid, carbendazim, cyflufenamide, cyprodinil, diethofencarb, dimethomorph, fenhexamide, fenpropidin, folpet (et son métabolite, le phtalimide), iprodione, iprovalicarb, mandipropamid, metalaxyl, myclobutanil, oxine-copper, procymidone, pyrimethanil, soufre, spiroxamine, tebuconazole, thiophante-methyl, triadimenol, trifloxystrobine

Insecticides (4) Carbaryl, malathion, methoxyfenozide, tebufenozide,

En ce qui concerne l'ensemble des pesticides décelés en 2011, dans leur grande majorité, ces derniers présentent des teneurs comprises entre 0.005 et 0.051 mg/kg (cf. graphique ci-après).

Par ailleurs, il est satisfaisant de constater que l'iprovalicarb (IPRO) et le fenhexamide (FHX) ne sont plus des composés problématiques en 2011 comme le montre le graphique ci-dessous. Le FHX, qui est un composé très persistant, est la substance active qui avait donné lieu aux concentrations les plus élevées lors de la campagne 2004.

En 2011, les quantités de FHX retrouvées dans les vins ont drastiquement diminuées par rapport à 2004. Ainsi, même si le FHX est toujours l'une des substances retrouvées le plus souvent dans les vins (88 fois soit dans 42.5 % des cas), la teneur maximale atteinte est de 0.24 mg/kg, soit presque 3 fois moins que lors de la première campagne. En effet, en 2004, les concentrations en FHX mises en évidence dans les vins étaient comprises entre 0.005 et 0.69 mg/kg, alors que les concentrations déterminées durant la présente campagne sont comprises entre 0.005 et 0.24 mg/kg comme le dévoile les graphiques ci-dessous.

Les teneurs en IPRO ont également fortement diminuées : les teneurs courantes étaient comprises entre 0.005 et 0.13 mg/kg en 2004, alors qu'elles ne plus observées qu'entre 0.005 et 0.027 mg/kg en 2011.

Max 0.34

Substances actives dans les vins en 2011

0.00

0.05

0.10

0.15

0.20

0.25

0.30

FHX CYP IPRO FPPD BOS MTFZ CBZ Folpet / Phtalimide

MDPP MTX

Pesticides

Ten

eurs

[m

g/k

g]

Max 1.2

Max 0.33

* : FHX = fenhexamide, CYP = cyprodinil, IPRO = iprovalicarb, FPPD = fenpropidine, BOS = boscalid, MTFZ = methoxyfenozide, CBZ = carbendazim, MDPP = mandipropamid, MTX = metalaxyl

Page 31: VIII Substances étrangères

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Le graphique suivant présente également le nombre de pesticides détectés par échantillon de vin. Même si 11 % des prélèvements ont permis d'observer la présence simultanée de 7 à 10 substances actives, la majorité des vins analysés (59 %) ne contenait pas plus de 3 produits phytosanitaires conjointement, mais 30 % ont quand même été détectés avec entre 4 et 6 pesticides simultanément.

Co

nce

ntr

atio

n [

mg

/kg

]

0.00

0.50

0.10

0.15

0.20

0.25

0.30

AZX CBZ CYP FHX PYR TBC IPRO

Max 0.69

Substances actives dans les vins lors de la campagne 2004

Pesticides*

* : AZX = azoxystrobine, CBZ = carbendazim, CYP = cyprodinil, FHX = fenhexamide, PYR = pyrimethanil, TBC = tebuconazole, IPRO = iprovalicarb

Nb de pesticides par échantillon de vin

0

5

10

15

20

25

30

35

40

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Nb de pesticides

Nb

d'é

chan

tillo

ns

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Non conformité

Seuls 3 échantillons se sont révélés non conformes à la nouvelle législation. Il s'agissait de trois vins d'origine suisse :

• un vin rouge genevois qui contenait 8 pesticides différents dont 1.2 mg/kg de carbendazim (CBZ) alors que la valeur de tolérance calculée pour ce composé est de 0.265 mg/kg. La teneur en CBZ était donc beaucoup trop élevée puisqu'elle dépassait 4.5 fois la norme autorisée dans le vin en Suisse;

• un vin rouge tessinois présentant 4 substances actives différentes dont 0.34 mg/kg de fenpropidin (FPPD) alors que la valeur de tolérance pour ce composé est fixée à 0.10 mg/kg. La teneur en FPPD dépassait donc plus de 3 fois la norme autorisée dans le vin en Suisse;

• et un autre vin rouge tessinois dans lequel 2 pesticides ont été observés dont 0.27 mg/kg de fenpropidin (FPPD) alors que la valeur de tolérance pour ce composé est de 0.10 mg/kg. La teneur en FPPD dépassait donc près de 3 fois la norme autorisée dans le vin en Suisse.

Conclusion

Même si les viticulteurs suisses et genevois peuvent encore faire des efforts dans leurs approches de traitements phytosanitaires de la vigne, la collaboration entre le SCAV, la station ACW de Changins et le SCVO a porté ses fruits en permettant déjà de réduire de manière non négligeable la quantité de certains pesticides retrouvés dans les vins genevois. Même si cette campagne a mis en évidence 3 vins suisses non conformes à la législation en vigueur, au vu des résultats observés, il est tout de même satisfaisant de constater que la qualité des vins vendus dans les commerces genevois est globalement bonne en terme de résidus de pesticides.

CAMPAGNE MENEE SUR LES BIERES

Ayant observé qu'il n'est pas rare de retrouver bon nombre de traces de produits phytosanitaires dans les vins, une campagne d'analyses visant à évaluer la contamination en pesticides dans les bières a été réalisée durant l'été 2011.

Résultats

58 échantillons de bières diverses et variées ont été prélevés et analysés au mois de juillet.

Les échantillons analysés provenaient de 29 origines différentes comme l'Allemagne (10), l'Argentine (1), l'Autriche (1), la Belgique (4), le Brésil (1), le Cameroun (1), la Chine (2), la Colombie (2), le Danemark (3), l'Équateur (1), l'Espagne (1), la France (1), la Grande-Bretagne (2), l'Inde (2), l'Irlande (1), le Liechtenstein (1), le Mexique (2), les Pays-Bas (1), le Pérou (1), les Philippines (2), le Portugal (1), la République Dominicaine (1), le Sri Lanka (2), la Suisse (6), la Tchéquie (1), la Thaïlande (3), la Turquie (2) et l'Union Européenne (1), ou étaient de provenance non-spécifiée (1).

Au cours de cette campagne, la totalité (100 %) des échantillons s'est avérée non seulement conforme à la législation en vigueur, mais également vierge de toute trace de pesticides.

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Conclusion

Les résultats obtenus durant cette campagne montrent que les bières ne sont pas des denrées à risque en terme de résidus de pesticides. Ce constat peut notamment s'expliquer par le fait que les processus de fabrication de la bière comportent une étape de chauffage qui semble favoriser la dégradation et donc la disparition des produits phytosanitaires éventuellement présents dans les matières premières céréalières utilisées pour la production de cette boisson.

CAMPAGNE CANTONALE MENEE SUR LES CHARCUTERIES INDUSTRIELLES

Une campagne avait été menée en 2010 pour étudier les traces de pesticides pouvant être présentes dans les fromages à pâte molle ou mi-molle et avait permis de révéler des traces d'ortho-phenylphenol non-conformes à la législation dans 2 échantillons différents. Ces résidus de fongicide étaient en fait liés à une contamination survenant lors de la désinfection des chaînes de production, par pulvérisation de produits d'entretien contenant le fameux composé incriminé. Suite à ces résultats, la question s'est évidemment posée de savoir si ce genre de problème pouvait avoir lieu dans d'autres types de chaîne de fabrication. C'est ainsi qu'est née l'idée de réaliser une campagne portant sur la recherche des pesticides dans les produits de charcuteries industrielles.

Résultats

Les prélèvements ciblés pour cette étude correspondaient à divers produits de charcuterie crus ou échaudés et différents produits de salaison crus ou cuits. : ballottines, cervelas, chipolatas, chorizo, gelée de langue de porc, gendarmes fumés, jambons, lards, longeoles, magrets fumés, mortadelles, pancettas, salamis, saucisses à rôtir, saucisses de Vienne, saucisses de Lyon, saucisses de Fribourg, saucissons secs, rosettes, terrines en tout genre, viandes séchées, etc.

Au total, 46 échantillons de diverses charcuteries industrielles ont été prélevés et analysés durant les mois de janvier et mars afin de contrôler l'éventuelle présence de résidus de substances actives.

Cette campagne a permis de montrer que la grande majorité (89 %) des produits visés était vierge de toute trace décelable de résidus phytosanitaires. Pour les échantillons positifs, comme il n'existe pas de législation spécifique officielle pour ce type de denrées, l'OFSP a été consulté afin de connaître ses recommandations concernant les substances actives détectées. Ainsi, aucun prélèvement ne s'est révélé non-conforme. Cependant, 11 % des échantillons ont montré la présence de teneurs en pesticides.

Résultats obtenus pour le contrôle des pesticides dans les charcuteries

Origine Échantillons prélevés Échantillons conformes et

renfermant des résidus

Espagne 2 1 (50 %)

France 5 1 (20 %)

Italie 4 0

Suisse 29 2 (7 %)

Divers 6 1

Total 46 5 (11 %)

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Substances phytosanitaires

Seulement 3 substances actives différentes ont été observées au cours de cette campagne :

• le carvone, un produit phytosanitaire utilisé pour ses propriétés de régulateur de croissance, mais qui peut également être présent naturellement dans diverses plantes aromatiques ou condiments fréquemment utilisés pour parfumer les charcuteries (exemples : aneth, cumin, graines de carvi, menthe poivrée, menthe verte, etc.);

• l'ortho-phenylphenol, un fongicide pouvant également être utilisé comme désinfectant pulvérisé pour nettoyer les chaînes de production;

• le pirimiphos-methyl, un insecticide de la famille des organophosphorés.

Les 5 échantillons ayant révélé la présence de substances actives sont les suivants :

• une saucisse de Vienne BIO fabriquée en Suisse contenant 9.8 mg/kg de carvone. Il n'existe aucune concentration maximale autorisée pour ce principe actif, mais d'après l'OFSP, la quantité de résidus retrouvés ne présente pas de danger pour la santé;

• une morcela fumada, charcuterie crue portugaise renfermant 0.014 mg/kg de pirimiphos-methyl, composé dont la valeur de tolérance est fixée à 0.050 mg/kg;

• un fuet d'Espagne ayant révélé la présence de 0.14 mg/kg d'ortho-phenylphenol;

• des mini saucissons secs en provenance de France dont les analyses ont montré la présence de 0.77 mg/kg d'ortho-phenylphenol;

• une viande séchée des Grisons fabriquée en Suisse qui contenait 0.10 mg/kg d'ortho-phenylphenol.

Il faut savoir qu'il n'existe pas non plus de norme officielle pour l'ortho-phenylphenol, mais que pour chacun des 3 cas ci-dessus l'OFSP a été consultée et a déclaré que les teneurs retrouvées étaient sans danger pour la santé des consommateurs.

Pour chacun de ces cas, une seule et unique substance active a été mise en évidence dans chaque échantillon.

Conclusion

Les différents échantillons de charcuteries industrielles étudiés lors de cette campagne montrent qu'il n'existe pas de problème de fond en ce qui concerne la présence de produits phytosanitaires dans ce type de denrée, puisque près de 90 % des prélèvements analysés n'ont révélé aucune trace de substances actives et que la totalité des denrées étudiées s'est avérée conforme à la législation en vigueur.

Page 35: VIII Substances étrangères

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RESIDUS DE MÉDICAMENTS VÉTÉRINAIRES DANS LES DENREES ALIMENTAIRES

CAMPAGNE INTERCANTONALE PORTANT SUR LES RESIDUS DE MEDICAMENTS VETERINAIRES DANS LES VOLAILLES ET CAMPAGNE CANTONALE PORTANT SUR LES RESIDUS DE MEDICAMENTS VETERINAIRES DANS LES VOLAILLES

Comme les volailles peuvent être amenées à subir divers traitements tant dans un but thérapeutique (curatif) que dans un but prophylactique (préventif), il existe un risque non négligeable d'observer la présence de traces de substances actives dans ce type de denrées carnées.

Résultats

Dans le cadre d'une campagne intercantonale romande, 89 échantillons de volailles ont été analysés, aux mois de janvier, février et mars 2011, pour un dépistage des résidus de médicaments vétérinaires. Parmi ces prélèvements, 23 provenaient du canton de Genève, 9 du Jura, 19 du canton de Fribourg, 22 du canton de Vaud et 16 de Neuchâtel. Au final, 86 échantillons se sont révélés conformes sans résidus et 3 prélèvements conformes avec résidus.

Résultats obtenus pour le contrôle des résidus de médicaments vétérinaires dans les volailles

Prélèvements

Échantillons conformes sans résidu

Échantillons conformes

avec résidus

Genève 23 23 0

Jura 9 9 0

Neuchâtel 16 16 0

Fribourg 19 17 2 (10.5 %)

Vaud 22 21 1 (4.5 %)

Total 89 86 (97 %) 3 (3 %)

Les 3 échantillons positifs contenaient chacun une substance, respectivement la sulfaquinoxaline à 4 µg/kg et le dimère d'éthoxyquine à 16 µg/kg pour les deux échantillons fribourgeois, et la sulfadimethoxine à 11 µg/kg pour l'échantillon vaudois.

Au total, près de 200 médicaments vétérinaires ont été dépistés pour cette campagne. Le tableau ci-après répertorie et résume les différents types de substances actives recherchées.

Page 36: VIII Substances étrangères

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Médicaments vétérinaires analysés dans les volailles

Familles Nb molécules recherchées

Amphénicols 3

Anticoccidiens 8

Benzimidazoles 21

β-antagonistes 6

Céphalosporines 19

Corticostéroïdes 23

Macrolides 14

Nitroimidazoles 8

Pénicillines 9

Phénothiazines 5

Quinolones 18

Sulfonamides 26

Tétracyclines 6

Triphénylméthanes 3

Autres 53

Dans le cadre d'une campagne cantonale, 52 échantillons supplémentaires de volailles ont été prélevés et les analyses effectuées de janvier à avril. Sur le total des échantillons prélevés, 26 échantillons étaient des foies de volailles. Pour ces derniers, des analyses de nitrofuranes (4 composés) et d'avermectines (6 substances) ont été effectuées en plus du dépistage global des résidus de médicaments vétérinaires. Les 52 échantillons se sont tous révélés conformes sans résidus.

Conclusion

Les résultats obtenus prouvent que la situation concernant d'éventuels résidus de médicaments vétérinaires dans les volailles est saine.

CAMPAGNE CANTONALE PORTANT SUR LES RESIDUS DE MEDICAMENTS VETERINAIRES DANS LES CRUSTACES

Les crustacés sont très souvent importés d'Asie ou d'autres pays lointains pour lesquels la législation en matière de résidus dans les denrées alimentaires est bien différente de celle appliquée en Suisse. Le SCAV a donc choisi de mener en 2011, dans la continuité de la campagne 2009, une campagne spécifique pour contrôler la présence des médicaments vétérinaires dans les crustacés en provenance d'Asie ou d'autres pays. Ainsi, des échantillons d'origines très variées (Bangladesh, Équateur, France, Inde, Indonésie, Mozambique, Madagascar, Thaïlande et Vietnam) ont été analysés par notre laboratoire. Les denrées étudiées ont été prélevées soit fraîches, soit congelées, dans le cadre d'une campagne cantonale.

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Résultats

La campagne de surveillance consacrée aux crustacés a eu lieu durant les mois de juillet, août et septembre. Au total, 43 échantillons ont été analysés pour vérifier s'ils contenaient d'éventuels résidus de produits médicamenteux d'origine vétérinaire.

77 % des denrées analysées n'ont révélé aucune trace de substances actives. Cependant, dans 23 % des échantillons un, voire deux médicaments vétérinaires ont été retrouvés, mais avec des teneurs respectant toujours la législation en vigueur.

L'ethoxyquine (ETXQ) a ainsi été retrouvée, au total, dans 14 prélèvements avec des teneurs comprises entre 1 et 62 µg/kg. Son principal métabolite, le dimère d'ETXQ, a été observé à quatre reprises de manière simultanée avec l'éthoxyquine, mais toujours avec des concentrations inférieures à 5 µg/kg. Et enfin une crevette contenait non seulement 21 µg/kg d'ethoxyquine, mais également 17 µg/kg d'enrofloxacine (valeur limite autorisée = 100 µg/kg).

Actuellement, en Suisse, il faut noter que la présence de l'ethoxyquine et de ses métabolites n'est pas soumise à la législation dans les produits issus d'animaux aquatiques. En effet, il n'existe pas de norme pour ce type de denrée, bien qu'une valeur limite soit applicable dans les produits carnés issus d'animaux terrestres (50 µg/kg).

Pour rappel, l'ethoxyquine est couramment employée pour ses propriétés physico-chimiques comme antioxydant dans les aliments industriels destinés aux piscicultures. Ces derniers sont dans leur grande majorité fabriqués sous forme de farines en Amérique du Sud, puis exportés vers les sites d'élevage par bateau. L'ethoxyquine est ajoutée en tant qu'additif aux farines afin d'éviter tout risque d'incendie ou d'explosion ("coup de poussière") durant leur transport. Si on excepte la présence de l'ethoxyquine et de son dimère pour lesquels aucune norme n'est disponible dans les crustacés, la seule autre substance retrouvée est l'enrofloxacine et ceci dans des quantités inférieures à la valeur limite correspondante.

Conclusion

Bien que quelques prélèvements de crevettes se soient révélés contenir des traces de médicaments vétérinaires, la campagne réalisée montre qu'il n'y a pas de problème de résidus de produits médicamenteux dans ce type de denrées.

CAMPAGNE CANTONALE PORTANT SUR LES RESIDUS D'ANTIBIOTIQUES ET DE PESTICIDES DANS LE MIEL

Même si la présence d'antibiotiques et de produits phytosanitaires est interdite, en Suisse, dans les miels, des traitements tant curatifs que préventifs peuvent néanmoins être entrepris et il existe alors un risque non négligeable d'observer la présence de traces de substances actives dans les produits dérivés des abeilles et donc dans le miel. Suite au développement et à la validation d'une nouvelle méthode d'analyse de type multi-résidus dans le miel, une campagne a été organisée afin de mettre à profit, en routine, cette nouvelle méthode de dépistage et de dosage.

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Résultats

Durant 2 mois, en octobre et novembre, une vaste campagne de contrôle des résidus de médicaments vétérinaires dans les miels a été menée sur le canton de Genève en recherchant plus de 200 médicaments vétérinaires, chloramphénicol, anthélmintiques (6), anticoccidiens (7), benzimidazoles (18), β-agonistes (6), céphalosporines (14), corticostéroïdes (24), macrolides (14), nitroimidazoles (8), pénicillines (9), phénothiazines (5), quinolones (18), streptomycine, sulfonamides (26), tétracyclines (6), ainsi que les deux principaux métabolites de l'amitraz, un acaricide très utilisé en apiculture.

Au total, 86 prélèvements de miels ont été analysés. La particularité de cette campagne est que l'accent a volontairement été mis sur les miels de production genevoise (40 miels soit 47% des prélèvements). Le reste des échantillons provenait de Suisse, France, Italie et quelques autres pays.

100 % des échantillons se sont finalement avérés exempts de toute trace de résidu de principe actif.

Conclusion

La campagne réalisée n'a mis en évidence aucun problème en ce qui concerne les résidus de médicaments vétérinaires dans les miels commercialisés à Genève.

CAMPAGNE CANTONALE PORTANT SUR LES RESIDUS DE MEDICAMENTS VETERINAIRES ET D'ETHOXYQUINE DANS LES CAVIARS

Comme la grande majorité des animaux d'élevage, les poissons producteurs de caviars sont susceptibles d'être traités aux médicaments vétérinaires, de manière préventive ou curative, lorsqu'ils sont élevés en fermes piscicoles. Par conséquent, les caviars issus d'esturgeons d'élevage risquent potentiellement de contenir des résidus des traitements vétérinaires utilisés. Afin de s'assurer de la qualité des caviars proposés dans les étals, le SCAV a souhaité contrôler les éventuelles traces de substances actives présentes dans ce type de denrées. De plus, cette campagne d'analyses a permis de vérifier les dénominations, "élevage" ou "sauvage", indiquées sur les emballages de caviar et a contribué à mettre en évidence d'éventuelles tromperies. En effet, dans le cas de caviars sauvages, aucun résidu médicamenteux ou autre ne devrait être décelable, puisque les poissons correspondants n'ont théoriquement été en contact avec aucun traitement ou principe actif. La présence de résidus médicamenteux est alors la preuve d'une tromperie visant à faire passer un caviar d'élevage pour un caviar sauvage et le vendre plus cher, ou un caviar sauvage pour un caviar d'élevage et dissimuler une pêche illégale, hors des quotas autorisés et fortement réglementés pour les esturgeons.

Résultats

La présente campagne s'est déroulée en deux parties. La première partie a eu lieu en décembre 2010 et janvier 2011, tandis que la seconde a été menée en décembre 2011. Ces contrôles font suite à une campagne menée en 2010 sur la viande de saumon et ayant mis en évidence la présence systématique d'ethoxyquine (ETXQ) et/ou de son métabolite majoritaire (dimère) dans la chair de ce type de poisson d'élevage.

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Pour rappel, ces deux composés sont signe de contact avec la nourriture industrielle distribuée aux poissons d'élevage. En effet, ETXQ est couramment employée pour ses propriétés physico-chimiques comme antioxydant dans les aliments industriels destinés aux piscicultures. Ces derniers sont dans leur grande majorité fabriqués sous forme de farines en Amérique du Sud, puis exportés vers les sites d'élevage par bateau. L'ethoxyquine est en fait ajoutée en tant qu'additif aux farines afin d'éviter tout risque d'incendie ou d'explosion ("coup de poussière") durant leur transport.

Afin de voir si le phénomène constaté dans la chair des salmonidés est observable chez les esturgeons, un dépistage des résidus de médicaments vétérinaires a été réalisé simultanément à une recherche d'ethoxyquine et de son dimère dans les caviars, et le cas échéant ces deux substances pourraient être utilisées comme composés-marqueurs d'une production d'élevage.

Au total, 28 échantillons de caviar ont été analysés en décembre 2010 / janvier 2011 tandis que 16 échantillons ont été analysés en décembre 2011. Les prélèvements analysés étaient de provenances très diverses : France (13), Chine (9), Italie (7), Bulgarie (4), Uruguay (3), Iran (3), Allemagne (2), Kazakhstan (2) et Azerbaïdjan (1).

Résultats obtenus pour le contrôle des médicaments vétérinaires et de l'éthoxyquine dans les caviars

Origine des caviars

Médicaments vét. [µg/kg]

EQ* [µg/kg]

EQDM* [µg/kg]

W* ou C* Conforme

Chine Enrofloxacin 68 ND 1500 C Oui

France Trimethoprim 790 Sulfadiazine 105 ND 3370 C Non

Azerbaïdjan ND ND ND W Oui

France Trimethoprim 270 Sulfadiazine 50 ND 1680 C Non

France Trimethoprim 380 Sulfadiazine 80 ND 1870 C Non

France Trimethoprim 380 Sulfadiazine 100 ND 10360 C Non

France Trimethoprim 285 Sulfadiazine 75 ND 15670 C Non

France Trimethoprim 365 Sulfadiazine 100 ND 3800 C Non

France ND 2110 ND C Oui

France ND 1490 ND C Oui

Allemagne ND 3050 ND C Oui

Uruguay ND ND 830 C Oui

Italie ND ND 1330 C Oui

Chine ND ND 230 C Oui

France ND ND 980 C Oui

Kazakhstan ND ND ND W Oui

Kazakhstan ND ND ND W Oui

Italie ND ND 4221 C Oui

Uruguay ND ND 785 C Oui

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Origine des caviars

Médicaments vét. [µg/kg]

EQ* [µg/kg]

EQDM* [µg/kg]

W* ou C* Conforme

France ND ND ND C Oui

Italie ND 708 785 C Oui

Chine ND ND 450 C Oui

Chine ND ND 1954 C Oui

Bulgarie ND ND 5126 C Oui

Bulgarie ND ND 17 C Oui

Chine ND ND 1350 C Oui

Chine ND ND 396 C Oui

Chine ND ND 2331 C Oui

France ND + + C Oui

Italie ND + + C Oui

Italie ND ND + C Oui

Allemagne ND + + C Oui

Chine ND ND + C Oui

Iran ND ND ND W Oui

Italie Ticlopidine 9 ND + C Non

France ND ND + C Oui

France Trimethoprim 17 + + C Oui

Iran ND ND ND W Oui

Iran ND ND ND W Oui

Bulgarie ND ND ND C Oui

Chine ND ND ND C Oui

Italie ND + + C Oui

Uruguay ND + + C Oui

Bulgarie ND + + C Oui

* ND = non décelé, EQ = ethoxyquine, EQDM = dimère d'etoxyquine, + = échantillon positif, W = sauvage (wild), C = d'élevage (culture)

Les résultats sont à considérer selon deux axes distincts : la conformité ou non-conformité des caviars selon les normes en vigueur pour les résidus de médicaments vétérinaires d'une part et la présence ou l'absence d'ethoxyquine et/ou de son dimère avec en perspective la vérification de la nature "élevage" ou "sauvage" du caviar d'autre part.

Substances actives et non-conformités

10 échantillons de caviar ne contenaient aucun résidu médicamenteux, ni ethoxyquine, ni son dimère (23%). 2 échantillons se sont montrés conformes mais contenaient de l'enrofloxacine ou du trimethoprim, ceci dans les normes (valeurs limites respectives pour le trimethoprim et l'enrofloxacine = 50 et 100 µg/kg). Finalement, 7 échantillons se sont avérés non conformes en terme de dépassement de normes pour une des deux substances suivantes : trimethoprim (6 échantillons) et ticlopidine (1 échantillon). A noter que 6 de ces 7 échantillons contenaient en sus de la sulfadiazine en respectant la valeur limite autorisée correspondante (100 µg/kg).

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En ce qui concerne l'ethoxyquine et son métabolite, ils ont été retrouvés dans tous les caviars d'élevage à l'exception de 3 échantillons. L'absence d'ethoxyquine et de son métabolite dans ces prélèvements pourrait être significative d'une tromperie dans la mesure où il pourrait s'agir de caviars issus de pêche illégale (hors quota) de poissons sauvages, ensuite revendus comme des caviars d'élevage pour pouvoir camoufler la pêche frauduleuse.

Les échantillons de caviar sauvage se sont, eux, montrés totalement exempts d'ethoxyquine et de son dimère, ce qui est en accord avec le fait que ces deux molécules sont ajoutées à la nourriture destinées aux poissons d'élevage.

Malgré les teneurs très élevées parfois retrouvées pour l'ethoxyquine et/ou son dimère (>15'000 µg/kg), il est important de rappeler qu'actuellement il n'existe pas de norme pour ces substances dans les caviars, ni même dans les poissons. La seule norme existante concerne les denrées alimentaires préparées à partir d'animaux terrestres (valeur de tolérance = 50 µg/kg). Ainsi, bien que les concentrations analysées pour l'ethoxyquine et son dimère dans les caviars au cours de cette campagne dépassent souvent largement le seuil des 50 µg/kg, aucun prélèvement n'a été pu être contesté pour cela.

Conclusion

En ce qui concerne les résidus de médicaments vétérinaires dans les caviars, la campagne réalisée montre que même si dans la très grande majorité des cas (84 %), les caviars sont conformes, il faut rester vigilant.

Par contre, les résultats obtenus pour l'ethoxyquine et son dimère sont plus inquiétants. En effet, les prélèvements ont été faits deux fois à une année d'intervalle (décembre 2010 - décembre 2011) et de l'ethoxyquine et de son métabolite majoritaire ont été mis en évidence dans la quasi totalité des échantillons analysés. On est alors en droit de se demander pourquoi une norme est fixée pour ces substances actives dans les denrées alimentaires obtenues à partir d'animaux terrestres, alors qu'aucune restriction ou recommandation n'existe encore pour ces mêmes molécules dans les denrées obtenues à partir d'animaux aquatiques ?

Au vu des concentrations d'éthoxyquine et de son métabolite mises en évidence durant la présente campagne, il est probable, dans les années à venir, que le SCAV poursuive ses investigations dans le domaine de ces résidus.

CAMPAGNE CANTONALE PORTANT SUR LES RESIDUS DE MEDICAMENTS VETERINAIRES ET D'ETHOXYQUINE DANS LES ŒUFS DE POISSONS (AUTRES QUE LE CAVIAR)

La problématique des œufs de poissons est similaire à celle mise en avant pour la campagne de dépistage dans les caviars. En effet, quel qu'ils soient, les œufs de poissons sont susceptibles de contenir des résidus de médicaments vétérinaires puisque les animaux producteurs peuvent être traités et les substances actives résultantes peuvent ensuite se retrouver dans les œufs. Comme dans le cas des caviars, la présence ou l'absence d'éthoxyquine et de son métabolite majoritaire a également été vérifiée.

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Résultats

Cette campagne s'est déroulée en janvier 2011. Elle est bien évidemment liée et subséquente à la campagne de dépistage dans les caviars, l'objectif visé étant le même. Au total, 25 échantillons ont été prélevés et analysés.

Les prélèvements étudiés étaient de provenances très diverses : Allemagne (4), Danemark (3) Espagne (1), France (1), Islande (3), Italie (1), Russie (1), Suède (2) et USA (8).

Résultats obtenus pour le contrôle des médicaments vétérinaires et de l'éthoxyquine dans les œufs de poisson

Type de Poisson

Origine Médicaments vétérinaires

EQ* EQDM* W*

(Wild) C*

(Culture) conforme

Lompe Allemagne ND ND ND W Oui

Truite Allemagne ND ND ND C Oui

Saumon USA ND ND ND W Oui

Saumon Allemagne ND ND ND W Oui

Capelan Suède ND ND ND W Oui

Lompe Islande ND ND ND W Oui

Saumon USA ND ND ND W Oui

Truite Allemagne ND ND ND C Oui

Saumon USA ND ND ND W Oui

Cabillaud ? ND ND ND W Oui

Boutargue Italie ND ND ND W Oui

Mulet France ND ND ND W Oui

Saumon USA ND ND ND W Oui

Hareng Espagne ND ND ND W Oui

Lompe Danemark ND ND ND W Oui

Brochet Russie ND ND ND W Oui

Truite Danemark ND 52 326 C Oui

Saumon USA ND ND ND W Oui

Capelan USA ND ND ND W Oui

Löjrom USA ND ND ND ? Oui

Saumon USA ND ND ND W Oui

Capelan Islande ND ND ND W Oui

Lompe Danemark ND ND ND W Oui

Lompe Suède ND ND ND W Oui

Lompe Islande ND ND ND W Oui

* ND = non décelé, EQ = ethoxyquine, EQDM = dimère d'etoxyquine, W = sauvage (wild), C = d'élevage (culture)

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Résultats

Tous les échantillons d'œufs de poissons sont conformes et 24 des 25 prélèvements sont exempts de toute trace de substance active. Le seul échantillon positif correspond à des œufs de truite d'élevage. Il présente des résidus d'éthoxyquine ainsi que de son dimère. Cette observation est une nouvelle fois en corrélation avec des produits issus de poissons d'élevage et donc nourris avec de la nourriture contenant de l'éthoxyquine.

Par rapport à la campagne portant sur les caviars, il est intéressant de remarquer que deux des trois échantillons issus de l'élevage ne présentent aucune trace d'éthoxyquine ni de son dimère. L'absence de ces composés peut être liée au fait que pour ces poissons, les prélèvements d'œufs ont été effectués très tôt dans la vie de l'animal (quelques semaines ou mois), au contraire des esturgeons où ces derniers ont plusieurs années au moment du prélèvement de caviar. Par conséquent, il est possible que l'éthoxyquine et son dimère n'aient pas eu le temps de s'accumuler dans les poissons et donc dans les œufs analysés pour cette campagne.

Conclusion

En regard de ce qui a été mis en évidence dans la campagne des caviars, les résultats sont ici bien plus rassurants, la grande majorité des échantillons étant totalement exempts de résidus. Ces produits peuvent donc être consommés en toute tranquillité.

PLAN DE CONTROLE NATIONAL SUISSE POUR LES RESIDUS DE MEDICAMENTS VETERINAIRES

Dans le cadre de sa collaboration avec l'Office vétérinaire fédéral (OVF), le SCAV participe activement au plan national de contrôle suisse des résidus de médicaments vétérinaires et réalise des dizaines, voire des centaines d'analyses de foies, de sangs et de laits d'animaux de rente. Ces contrôles ont pour but d'aider l'OVF à surveiller les pratiques vétérinaires, licites et illicites, des éleveurs suisses. Pour ce faire, une méthode analytique de type multi-résidus permettant de mettre en évidence les médicaments vétérinaires est appliquée sur les différents types d'échantillons envoyés par les services vétérinaires cantonaux.

Résultats

Tout au long de l'année 2011, près de 550 prélèvements sont parvenus au SCAV dans le cadre de sa collaboration avec l'Office vétérinaire fédéral (OVF) pour le plan national de contrôle suisse des résidus de médicaments vétérinaires. Les analyses de surveillance pratiquées ont ainsi permis aux vétérinaires cantonaux de vérifier :

• si les substances actives retrouvées sont en corrélation avec les indications reportées dans les cahiers de traitements des producteurs,

• si les administrations de médicaments ont bien été autorisées et validées via l'ordonnance d'un vétérinaire,

• si les traitements administrés ont bien tous été déclarés.

Si ce n'est pas le cas, les services des vétérinaires cantonaux sont alors amenés à prendre des mesures pour les exploitations d'animaux de rente incriminées.

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Les échantillons reçus peuvent être distingués en quatre catégories : des foies, des laits et des sangs d'animaux de rentes, ainsi que des œufs, envoyés par les différents cantons suisses producteurs de viande, de lait ou d'œufs. L'ensemble de ces échantillons a été analysé pour y dépister et doser d'éventuelles traces de substances actives. Le tableau ci-après résume les analyses réalisées.

Résultats des analyses effectuées dans le cadre de la collaboration avec l'OVF

Types d'échantillons

Types d'animal Nb de

prélèvements

Échantillons conformes

sans résidus

Échantillons conformes avec résidu

Échantillons non

conformes

Bovins 172 148 21 3 (2 %)

Ovins 4 4 0 0

Porcins 104 82 22 0

Volailles 24 24 0 0

Foies

Total 304 258 (85 %) 43 (14 %) 3 (1 %)

Laits Vaches 105 103 (98 %) 1 (1 %) 1 (1 %)

Sangs Génisses, Taureaux,

Veaux, Vaches 67 49 (73 %) 18 (27 %) 0

Œufs Poules 70 31 (44 %) 39 (56 %) 0

Total 546 441 (81 %) 101 (18 %) 4 (1 %)

Au total, plus de 220 médicaments vétérinaires ont été recherchés dans les échantillons de foies et de sangs, plus de 175 principes actifs ont été recherches dans les échantillons d'œufs et plus de 150 substances actives ont été dépistées dans les échantillons de laits. Les différents composés analysés sont répertoriés ci-dessous.

Médicaments vétérinaires analysés dans les prélèvements OVF

Familles Nb de molécules

recherchées dans les foies et les sangs

Nb de molécules recherchées dans les

œufs

Nb de molécules recherchées dans les

laits

Amphénicols 3 3 1

Anticoccidiens 8 8 3

Avermectines 5 0 5

Benzimidazoles 21 20 16

β-antagonistes 6 0 6

Céphalosporines 19 19 16

Corticostéroïdes 23 0 4

Macrolides 14 13 11

Nitrofuranes 4 0 4

Nitroimidazoles 8 8 8

Pénicillines 9 9 9

Phénothiazines 5 3 0

Quinolones 18 18 14

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Familles Nb de molécules

recherchées dans les foies et les sangs

Nb de molécules recherchées dans les

œufs

Nb de molécules recherchées dans les

laits

Sulfonamides 26 26 25

Tétracyclines 6 6 6

Triphénylméthanes 3 3 0

Autres 53 40 27

Total 231 176 155

Substances actives

Qu'il s'agisse des foies, des œufs, des laits ou des sangs, dans la grande majorité des cas, les échantillons se sont révélés vierges de toute trace de résidus de médicaments vétérinaires et moins de 20 % d'entre eux ont permis d'observer la présence de substances actives.

9 produits vétérinaires différents ont été retrouvés dans les échantillons de foies analysés. Il s'agit principalement d'antibiotiques et d'antiparasitaires, mais un anesthésique a également été observé, comme on peut le voir dans le tableau récapitulatif ci-dessous.

Composés retrouvés dans les foies (conformes et non conformes)

Principes actifs Famille

médicamenteuse Action

Nb de fois

détectés

Teneurs [µg/kg]

Valeur limite

[µg/kg]

Chlorotétracycline Tétracycline Antibiotique 17 5 - 284 300

Doramectine Avermectine Antiparasitaire 1 7 100

Pénicilline G Bêta-lactame Antibiotique 3 9 - 114 50

Eprinomectine Avermectine Antiparasitaire 2 394 - 1480 1500

Ivermectine Avermectine Antiparasitaire 1 9 100

Procaïne Amino-ester Anesthésique 1 5.5 0

Fenbendazole Benzimidazole Antiparasitaire 1 1251 500

Fenbendazole-sulfone Benzimidazole Antiparasitaire 1 35 500

Oxfendazole Benzimidazole Antiparasitaire 1 480 500

17 composés différents ont été identifiés dans les échantillons de sangs analysés. Aussi bien des produits de traitements antibiotiques, que des anesthésiques, des tranquillisants ou des hormones ont été mis en évidence dans des proportions très variables, comme le montre le tableau ci-après.

Certains composés "atypiques" ont été détectés et dosés dans les sangs, comme la xylazine et le cortisol. En effet, la xylazine est une substance active qui n'est officiellement soumise à aucune norme, car aucune limite maximale de résidu n'est requise (termes employés dans la législation suisse). Quant à l'hydrocortisone, ou cortisol, il s'agit d'une molécule de type hormonal présente de manière endogène dans les organismes des animaux et sa présence, pour les concentrations mesurées, n'est donc pas forcément synonyme d'un traitement médicamenteux.

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Composés retrouvés dans les sangs

Principes actifs Famille

médicamenteuse Action

Nb de fois

détectés

Teneurs* [µg/kg]

Xylazine α2-agoniste Tranquillisant 2 26 et 110

Procaïne Amino-ester Anesthésique 3 23 et 550

Hydrocortisone (cortisol) Corticostéroïde Hormone 6 < 5 - 41

Ketoprofen Dérivé de l'acide propionique

Anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) 1 14

Danofloxacin Fluoroquinolone Antibiotique 1 14

Enrofloxacin Fluoroquinolone Antibiotique 1 710

Pénicilline G Pénicilline Antibiotique 5 15 - 1300

Sulfadoxine Sulfonamide Antibiotique 1 122

Sulfamethazine Sulfonamide Antibactérien 4 <5 - 38400

Chlortétracycline Tétracycline Antibiotique 1 392

Flunixin - AINS 2 2 et 905

Tolfenamic acide - AINS 2 5 et 7

Trimethoprim - Antibiotique bactériostatique 1 8

Oxytétracycline Tétracycline Antibiotique 4 <5 - 38

Tétracycline Tétracycline Antibiotique 1 68

Sulfameter Sulfonamide Antibiotique 1 50

Phénylbutazone - AINS 1 11

* Le sang n'étant pas une denrée alimentaire, aucune valeur maximale autorisée n'existe.

Même si la grande majorité (73 %) des échantillons de sangs analysés s'est révélée vierge de toute trace de composé, il a été possible de détecter jusqu'à 7 principes actifs dans un même prélèvement.

Seule une substance active a été décelée dans les échantillons de laits analysés. Il s'agissait d'une tétracycline : la chlortétracycline a en effet été détectée une fois à une concentration inférieure à 10 µg/kg.

Concernant les échantillons d'œufs, les substances le plus souvent mises en évidence sont l'éthoxyquine et son dimère (34 échantillons positifs, avec le plus souvent, uniquement la présence du dimère). Pour les 5 autres échantillons positifs, du flubendazole ainsi que l'un de ses métabolites, la flubendazole-amine, ont été trouvés simultanément, ceci à des concentrations très faibles pour 4 des 5 échantillons (teneurs < 1 µg/kg) et respectivement à 28 et 32 µg/kg pour le 5ème échantillon.

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Non-conformités

Le sang n'étant pas considéré comme une denrée alimentaire, il n'existe pas de valeur maximale autorisée pour contrôler les quantités de substances étrangères qui pourraient y être décelées. Aucun sang n'a donc été jugé non conforme.

Seuls quatre prélèvements se sont avérés non conformes à la législation en vigueur : trois foies et un lait. Les résultats obtenus pour ces quatre échantillons sont répertoriés dans le tableau ci-dessous.

Échantillons OVF non conformes

Types d'échantillon

Types d'animal

Nb de composés retrouvés

Substances actives non conformes

Teneurs [µg/kg]

ou [µg/l]

Valeurs limite

[µg/kg]

Foie Veau 1 Pénicilline G 77 50

Foie Veau 1 Pénicilline G 114 50

Lait Vache 1 Procaïne 5.5 0

Foie Vache 3 Fenbendazole

Fenbendazole-sulfone Oxfendazole

1251 35 480

500

Conclusion

Les résultats obtenus pour les échantillons de foies, laits, œufs et sangs analysés dans le cadre du plan national suisse de surveillance des résidus de médicaments vétérinaires, en collaboration avec l'OVF, montrent que les producteurs helvétiques produisent des animaux de qualité puisque dans la majorité des cas (81 %) aucune trace de substance active n'a été retrouvée. Par ailleurs, en plus des contrôles réalisés sur les foies, les œufs et les laits, les analyses de sangs se révèlent être un excellent moyen pour contrôler et surveiller les traitements et autres prescriptions donnés aux animaux de rente.