Vie associative et éducation populaire - Renforçons le pouvoir d'agir des citoyens

4
La politique de soutien aux associations Accompagner les associations au plus près des territoires. La Région conclut des contrats d'objectifs pluriannuels avec de grands mouvements associatifs régionaux, afin de les aider à mieux accompagner leurs associations adhérentes. Elle appuie et conseille les associations sur le terrain avec le dispositif local d'accompagnement. Former les bénévoles et valoriser leur action. La Région finance des sessions de formations. Elle participe au financement du fonds mutualisé pour la formation des bénévoles. Soutenir les projets associatifs et l'emploi. La Région finance la création ou le maintien de postes qualifiés dévelop- pant et animant la vie associative dans le cadre d'une démarche d'éducation popu- laire et citoyenne. Ces trois dimensions essentielles, qui por- tent le projet associatif, ont en commun un pilier : le bénévole. La Région reconnaît of- ficiellement l’utilité sociale du bénévolat, actuellement non mesuré par les indica- teurs de richesses traditionnels. Avec les associations, renforçons le pouvoir d’agir des citoyens ! Au sens de la loi de 1901, l’association est une organisation collective par laquelle des personnes mettent en commun, de façon per- manente, leurs connaissances, leurs savoirs citoyens et leurs pratiques au service du bien commun, dans un but autre que de partager des bénéfices financiers. Cela n’implique pas l’absence d’échanges mo- nétaires, mais interdit d’en tirer un profit per- sonnel. L’association n’est ainsi ni le lieu de l’élitisme, ni celui de la rentabilité soumis aux logiques de marché. Elle est d’abord le lieu de l’initiative citoyenne et solidaire où se concrétisent, au plus près des habitants, des actions au service de l’in- térêt général. Elle est ensuite le lieu de l’in- telligence collective, de l’émancipation indi- viduelle. Bénévoles et salariés y développent des projets fondés sur des valeurs de citoyen- neté et d’humanisme. Enfin, elle est ce corps intermédiaire à travers lequel des citoyens interpellent les pouvoirs publics sur des enjeux de société. Elle est un espace de contre-pouvoir démocratique. Force est de constater que la répartition des fonds publics d’État reste inéquitable (voir en- cadré). Les collectivités locales se recentrent sur leurs compétences obligatoires et ne peu- vent plus pallier les baisses de dotations. Dans ce contexte, la région Rhône-Alpes a fait le choix de remettre au centre de son ac- tion les valeurs de l’éducation populaire et ci- toyenne, notamment en réaffirmant le néces- saire soutien au projet associatif. Elle a choisi de reconnaître le rôle clef des as- sociations citoyennes plutôt que de les consi- dérer comme des prestataires d’activités au service de la commande publique. Nous vou- lons ainsi renforcer les richesses que les as- sociations savent le mieux apporter à la so- ciété : mobiliser les individus, renforcer leurs capacités à agir, à prendre des initiatives, à construire ensemble. Vie associative Éducation populaire Une publication du groupe d’élus Europe Ecologie - Les Verts et apparentés à la région Rhône-Alpes Dossier n°3 L E S É C O L O G I S T E S E N A C T I O N A U C O N S E I L R É G I O N A L Lela Bencharif, vice-présidente de la région Rhône- Alpes en charge de la vie associa- tive, l’éducation populaire et la démocratie participative. 1 2 3 Déséquilibre En 2011, l’État a consacré 1,2 milliard d’euros aux associations. 3,5% des asso- ciations subventionnées reçoivent les trois quarts de l’appui public. La région Rhône-Alpes souhaite contribuer à com- penser ce déséquilibre en prenant soin d'écouter et d'appuyer la diversité du monde associatif. Véronique Moreira, vice-présidente en charge de la coopération solidaire. Alain Chabrolle, vice-président en charge de la santé et de l'environnement. Marie-Odile Novelli, vice-présidente en charge du logement, de la politique de la ville, du handicap et des solidarités. Photos Marie Bienaimé Par

description

A travers ses vice-présidents écologistes, la Région reconnaît le rôle clef des associations citoyennes plutôt que de les considérer comme des prestataires d’activités au service de la commande publique. A travers quatre exemples, les élus EELV de Rhône-Alpes donnent le ton de leur politique.

Transcript of Vie associative et éducation populaire - Renforçons le pouvoir d'agir des citoyens

La politique de soutien aux associations

Accompagner les associations au plus près des territoires.

La Région conclut des contrats d'objectifs pluriannuels avec de grands mouvements associatifs régionaux, afin de les aider à mieux accompagner leurs associations adhérentes. Elle appuie et conseille les associations sur le terrain avec le dispositif local d'accompagnement.

Former les bénévoles et valoriser leur action.

La Région finance des sessions de formations. Elle participe au financement du fonds mutualisé pour la formation des bénévoles.

Soutenir les projets associatifs et l'emploi.

La Région finance la création ou le maintien de postes qualifiés dévelop-pant et animant la vie associative dans le cadre d'une démarche d'éducation popu-laire et citoyenne.

Ces trois dimensions essentielles, qui por-tent le projet associatif, ont en commun un pilier : le bénévole. La Région reconnaît of-ficiellement l’utilité sociale du bénévolat, actuellement non mesuré par les indica-teurs de richesses traditionnels.

Avec les associations, renforçons le pouvoir d’agir des citoyens !

Au sens de la loi de 1901, l’association est une organisation collective par laquelle des personnes mettent en commun, de façon per-manente, leurs connaissances, leurs savoirs citoyens et leurs pratiques au service du bien commun, dans un but autre que de partager des bénéfices financiers.

Cela n’implique pas l’absence d’échanges mo-nétaires, mais interdit d’en tirer un profit per-sonnel. L’association n’est ainsi ni le lieu de l’élitisme, ni celui de la rentabilité soumis aux logiques de marché.

Elle est d’abord le lieu de l’initiative citoyenne et solidaire où se concrétisent, au plus près des habitants, des actions au service de l’in-térêt général. Elle est ensuite le lieu de l’in-telligence collective, de l’émancipation indi-viduelle. Bénévoles et salariés y développent des projets fondés sur des valeurs de citoyen-neté et d’humanisme.

Enfin, elle est ce corps intermédiaire à travers lequel des citoyens interpellent les pouvoirs

publics sur des enjeux de société. Elle est un espace de contre-pouvoir démocratique.

Force est de constater que la répartition des fonds publics d’État reste inéquitable (voir en-cadré). Les collectivités locales se recentrent sur leurs compétences obligatoires et ne peu-vent plus pallier les baisses de dotations.

Dans ce contexte, la région Rhône-Alpes a fait le choix de remettre au centre de son ac-tion les valeurs de l’éducation populaire et ci-toyenne, notamment en réaffirmant le néces-saire soutien au projet associatif.

Elle a choisi de reconnaître le rôle clef des as-sociations citoyennes plutôt que de les consi-dérer comme des prestataires d’activités au service de la commande publique. Nous vou-lons ainsi renforcer les richesses que les as-sociations savent le mieux apporter à la so-ciété : mobiliser les individus, renforcer leurs capacités à agir, à prendre des initiatives, à construire ensemble.

Vie associativeÉducation populaire

Une publication du groupe d’élus Europe Ecologie - Les Verts et apparentés à la région Rhône-Alpes

Dossier n°3

l e s é c o l o g i s t e s e n a c t i o n a u c o n s e i l r é g i o n a l

Lela Bencharif, vice-présidente de la région Rhône-Alpes en charge de la vie associa-tive, l’éducation populaire et la démocratie participative.

1

2

3

Déséquilibre

En 2011, l’État a consacré 1,2 milliard d’euros aux associations. 3,5% des asso-ciations subventionnées reçoivent les trois quarts de l’appui public. La région Rhône-Alpes souhaite contribuer à com-penser ce déséquilibre en prenant soin d'écouter et d'appuyer la diversité du monde associatif.

Véronique Moreira, vice-présidente en charge de la coopération solidaire.

Alain Chabrolle, vice-président en

charge de la santé et de l'environnement.

Marie-Odile Novelli,

vice-présidente en charge du logement,

de la politique de la ville, du handicap et

des solidarités.

Phot

os M

arie

Bie

naim

é

Par

Les associations de Rhône-Alpes en chiffres

En octobre 2013, plus de quatre-vingts jeunes adultes rhônalpins ont passé un week-end ensemble à Sainte-Croix (Drôme) afin d’identifier ce que, collecti-vement, ils aimeraient changer dans leurs vies. Invitée de l’événement, la ministre de la Justice Christiane Taubira est venue pour dialoguer sur un pied d’égalité avec les participants. Ce «  parlement libre des jeunes  » se voulait «  une expérience de dé-mocratie directe mobilisant des jeunes in-vités à s’exprimer, proposer ou revendiquer, mais aussi à s’organiser collectivement pour conquérir ou préserver des droits écono-miques et sociaux. Il s’agit d’une fête et d’un tremplin », explique Manu Bodinier, coordi-nateur de l’association Aequitaz.

Faire entendre sa colère

Aequitaz est une association qui ne res-semble à aucune autre, héritière de la tra-dition de l’éducation populaire, inspirée par les grandes luttes sociales du passé, mais tournée vers l’avenir pour expéri-menter de nouvelles formes d’action col-lective.

En toile de fond, la précarité des jeunes adultes, de plus en plus confrontés au chô-mage, à la pauvreté. « Nous voulons que les jeunes – qu’ils viennent des quartiers popu-laires ou des campagnes, qu’ils soient étu-diants ou sans qualifications – puissent faire entendre leurs colères, leurs espoirs ou leurs rêves, puissent prendre confiance en leur ca-pacités, s’unir et s’organiser collectivement pour améliorer leurs conditions de vie et leur accès au monde du travail. » Aequitaz orga-

nise donc des campagnes contre les inéga-lités vécues dans certains mondes sociaux. Elle mobilise par exemple des jeunes pour qu’ils organisent des actions collectives vi-sant l’obtention d’une allocation de forma-tion-accès à l’emploi.

Sur plusieurs mois, elle forme aussi à l’ac-tion collective non violente des militants déjà impliqués dans différentes causes. Enfin, elle élabore collectivement une stra-tégie nationale, voire européenne de par-tage des richesses et de justice sociale.

Lors de leur week-end drômois, les jeunes du « parlement libre » ont adopté sept pro-positions très concrètes qui ont été sou-mises aux pouvoirs publics. Car la capaci-té à interpeller est pour Aequitaz l’un des

moteurs du changement  : «  si les pouvoirs publics n’agissent pas, c’est parce qu’il n’existe pas de mouvement revendicatif fort prêt à pe-ser sur eux », estime Manu Bodinier.

Au service du bien commun

En tant qu’association d’éducation popu-laire, Aequitaz se veut un lieu d’acquisition et de transmission de savoirs, qu’ils soient formels ou informels. « Les associations ne font pas que former à des techniques ou des compétences ou encore produire de l’activité, elles sont avant tout des lieux d’engagement, d’interpellation et d’initiatives citoyennes au service du bien commun », estime Lela Ben-charif. C’est pourquoi Aequitaz a reçu de la région Rhône-Alpes un soutien plurian-nuel pour l’ensemble de son projet asso-ciatif.

Formation citoyenne. À travers l'éducation populaire, Aequitaz développe le pouvoir d’agir des citoyens

En octobre 2013, près d'une centaine de jeunes ont identifié ce qu'ils aimeraient changer collectivement.

l e s é c o l o g i s t e s e n a c t i o n a u c o n s e i l r é g i o n a l

La Région considère les associations comme des lieux d’acquisition et de transmission de savoirs formels ou informels.

Source : les associations en Rhône-Alpes, repères et chiffres-clés, Recherches et Solidarités pour l’Association des Régions de France, septembre 2013.

On estime à au moins

120 000 le nombre d’associations actives.

Elles emploient

192 050 personnes,

soit 10 % de l’emploi privé.

7 044 associations

ont été créées en 2012-2013.

Depuis 2000, le secteur associatif a créé plus de 41 000emplois.

1 Rhônalpin sur 5 est bénévole dans une association.

l e s é c o l o g i s t e s e n a c t i o n a u c o n s e i l r é g i o n a l

Un kit d’information, des forums, des in-terpellations… La Coordination Eau Bien Commun Rhône-Alpes, constituée en avril 2013, est très active pour interpeller les décideurs et politiciens.

Le constat : l’eau n’est pas une marchandise comme les autres, c’est un bien commun vi-tal. Sa gestion doit être publique, démocra-tique, citoyenne, et pas juste technique.

L’objectif : mettre la question de l’eau au cœur du débat public.

La coordination s’adresse donc aux élus, aux partis et aux candidats de tous bords afin de les sensibiliser à des questions comme l’intérêt d’une régie publique, la préservation de la ressource, la place de l’eau au cœur de la ville, le rôle du citoyen dans la gestion de l'eau…

Propositions concrètes

« Le plus souvent, l’eau est un dossier géré par les intercommunalités, explique Nata-lia Dejean, présidente de la coordination. Les candidats aux municipales n'abordent pas directement la question dans leur pro-gramme. Nous leur proposons un kit citoyen avec des propositions concrètes comme la mise en application du droit à l'eau, la protec-

tion des zones de captage, l’installation de kits économiseurs d’eau… Ils sont très réceptifs à ces actions qu'ils peuvent soutenir au niveau de leurs communes. »

La coordination cherche aussi à sensibi-liser les citoyens à travers des réunions et des débats publics. « Contrairement à d’autres thématiques comme le changement climatique qui reste encore abstrait, les dé-fis de l'eau sont plus proches de notre réalité, explique Natalia Dejean. Ce sont des enjeux que les gens peuvent s’approprier plus facile-ment : ils n’hésitent plus à demander des in-formations comme par exemple des détails sur leur facture, sur la qualité de l’eau… C’est un bon levier pour s’interroger ensuite sur

d’autres thématiques. »

Médias participatifs

Pour ce projet, La Coordination Eau Bien Commun Rhône-Alpes a reçu le soutien de la Région à travers la délégation de la vie associative, animée par Lela Bencharif.

De cette manière, la Région a choisi de sou-tenir des initiatives qui stimulent le débat démocratique : médias participatifs, usages citoyens du numérique, actions de parti-cipation citoyenne... « Ces initiatives sont importantes car elles font vivre la démocra-tie participative dans la région sans craindre d’alimenter des contre-pouvoirs », explique Lela Bencharif.

Participation citoyenne. L’eau, un bien commun à valoriser dans le débat public

« Dans l’alimentation, le moins cher est sou-vent le seul critère de choix, sans réflexion sur pourquoi un produit est moins cher ». Jacque-line Collard n’a de cesse de sensibiliser les citoyens à propos de l’impact de notre en-vironnement sur notre santé, que ce soit à travers la pollution atmosphérique, la qua-lité de l’eau ou l’alimentation.

Récemment, son association Santé-envi-ronnement Rhône-Alpes (Sera) s’est rap-prochée du Café des Enfants, un lieu asso-ciatif situé dans un quartier populaire de Grenoble.

L’objectif : sensibiliser le public à l’envi-ronnement et à la qualité alimentaire.

Pour cela, l’animateur propose des choses concrètes, comme confectionner un plat, faire des courses, lire les étiquettes, ac-commoder les restes… « A partir de là, nous soulevons des questions : qu’est-ce qu’un équi-libre nutritionnel ? Puis nous démontrons que tout est lié : la qualité des aliments, notre san-té, les conditions de production, l’impact envi-ronnemental de nos déchets... ».

Quels fruits dans la confiture ?

Pour cela, un point de départ : le goût. L'ate-lier propose par exemple un exercice tout simple : faire goûter des confitures à des enfants, et leur faire deviner quel fruit la compose. « Les enfants ne savent plus de quoi est fait ce qu’ils mangent et sont éloignés de

la production, regrette Jacqueline Collard. Il faudrait les emmener cueillir des fruits. »

Champ libre

Ce projet, qui mêle l'éducation à l’environ-nement et à la santé, a été financé par la Région dans le cadre d’un appel à projets ouvert où les associations étaient invitées à déposer des projets de leur propre initia-tive, sans la pression d’une obligation de résultat. « Le droit à l’expérimentation est es-sentiel afin d’encourager l’innovation sociale, explique Alain Chabrolle, vice-président délégué à la santé et l’environnement. C’est pourquoi l’appel à projets ouvert laisse volon-tairement le champ libre aux associations qui souhaitent innover. »

Innovation. Des enfants qui retrouvent le goût des bonnes choses

La coordination s’adresse aux élus, partis et candidats

afin de les sensibiliser à la gestion de l'eau .

La Région a choisi de soutenir des initiatives qui stimulent la démocratie participative et favorisent les contre-pouvoirs.

La Région reconnaît aux associations un droit à l'expérimentation qu'elle encourage à travers un appel à projets sans critères pré-établis.

Edite

ur: G

roup

e de

s él

us E

ELV

- R

égio

n R

hône

-Alp

es -

1 e

spl.

Mitt

erra

nd, 6

90

02

Lyo

n - D

irect

eurs

de

la p

ublic

atio

n : A

lexa

ndra

Cus

ey e

t Jea

n-C

harle

s K

ohlh

aas

- Im

prim

erie

Mul

titud

e, C

hâtil

lon-

sur-

Cha

laro

nne

l e s é c o l o g i s t e s e n a c t i o n a u c o n s e i l r é g i o n a l

Sur les pentes de la Croix-Rousse à Lyon, la crise a frappé fort les plus démunis. En six ans, l’épicerie solidaire «  La Passerelle d’eau de Robec  » a enregistré une hausse de 70% du public en difficulté qu’elle suit. Des personnes à qui il reste moins de 6€ par jour pour vivre quand elles ont payé leurs charges obligatoires.

Mais pour Sophie Robert, fondatrice de l’association, la pauvreté ne se résume pas au manque d’argent  :  «  Recevoir la charité, c’est dur, sachant que l’une des choses les plus importantes quand on est dans la précarité, c’est l’estime de soi. Quand on n’a pas d’emploi on se décourage, on se dévalorise, on s’isole, ce qui mène à des pathologies comme la dépres-sion, la phobie sociale... C’est une spirale infer-nale ! »

Refus de l'assistanat

C’est de ce constat de refus de l’assistanat qu’est née l’idée d’une épicerie solidaire qui considérerait ses bénéficiaires comme des parties prenantes de l’association. Aux côtés des 431 familles adhérentes en dif-ficultés, 221 adhérents dits «  solidaires  », simples habitants du quartier, participent à la vie de l’association et peuvent faire leurs emplettes à l’épicerie. 

En effet, les locaux de l’association ressem-blent fort à une épicerie bio d’un quartier à la mode. Dans les rayonnages de bois neuf s’étendent des produits bio, écologiques ou du commerce équitable. Sur la droite, un petit comptoir où deux jeunes femmes prennent le café en jetant un œil atten-tif à l’exposition du moment créée par les adhérents. Une autre partie de l’épicerie, réservée aux plus précaires, propose des produits de première nécessité : sel, farine, pâtes… C’est la mixité des publics qui fait le succès de la démarche.

Petites victoires

« L’épicerie est un point d’entrée vers l’associa-tion, explique Sophie Robert. Quand nous recevons un nouvel adhérent en difficulté, nous lui demandons ce qu’il a envie de réali-ser pour que ça aille mieux. Cela lui permet de fixer un objectif raisonnable qui pourrait constituer un petit déclic pour remettre le pied sur une marche. » Parmi les petites victoires envisageables : avoir un logement salubre, obtenir la CMU, régler son ardoise chez le commerçant du coin, passer son permis de conduire, payer des vacances aux enfants…

Ensuite, tout en étant suivi par des tra-vailleurs sociaux, l’adhérent va participer à

la vie de l’association : ateliers cuisine, orga-nisation d’expositions, ateliers d’écriture, décoration, stage de gestion d’un budget, sensibilisation à la santé… « Tous les ateliers sont co-construits et co-animés par les adhé-rents, explique Sophie Robert. On ne sait pas parmi les participants ceux qui sont adhérents bénéficiaires ou solidaires. Ils créent des liens, s’entraident, reprennent confiance en la vie… C’est le lien social qui est structurant ! »

Autre originalité, les adhérents bénéfi-ciaires participent à la gouvernance de l’association  : «  C’était dur, mais au bout de quinze ans, ils s'impliquent comme adminis-trateurs à part entière », annonce Sophie Ro-bert.

Association ≠ entreprise

La Passerelle a reçu l’appui de la Région à travers différentes délégations, dont celle de Marie-Odile Novelli, vice-présidente à la politique de la ville. « A l’image de La Pas-serelle, les associations ne sont pas que des producteurs d’activités ou de services pour des bénéficiaires ou des consommateurs, ex-plique cette dernière. C’est pourquoi la Ré-gion a choisi de soutenir leur capacité à sus-citer l’implication des bénévoles et la prise d’initiative. »

Pouvoir d'agir du citoyen. La "Passerelle d'eau de Robec", une épicerie qui redonne confiance en la vie

Ateliers cuisine, organisation d'expositions, ateliers d'écriture réunissent des personnes en difficultés et des adhérents dits « solidaires ».

La Région soutient la capacité des associations à susciter l’implication des bénévoles et la prise d’initiative.

Pour en savoir plus... Contactez les élus du groupe EELV -app. au conseil régional de Rhône-Alpes. E-mail : [email protected] Tél. : 04 26 73 44 27 / Twitter : @EELVrhonealpes / facebook.com/rhonealpes.elusecologistes / Web : elus-rhonealpes.eelv.fr