Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-américaines sous Obama II

download Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-américaines sous Obama II

of 39

Transcript of Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-américaines sous Obama II

  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    1/39

    ______________________________________________________________________

    Vers un renouveaudu partenariat transatlantique ?

    Les relations germano-amricainessous Obama II

    ______________________________________________________________________

    Henning Riecke

    Claudia Schmucker

    Stormy-Annika Mildner

    Juillet 2013

    Comit dtudes des relations franco-allemandes

    NNoottee dduu CCeerrffaa 110044

  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    2/39

    LIfri est, en France, le principal centre indpendant de recherche, dinfor-mation et de dbat sur les grandes questions internationales. Cr en 1979par Thierry de Montbrial, lIfri est une association reconnue dutilit publique(loi de 1901).Il nest soumis aucune tutelle administrative, dfinit librement ses activits etpublie rgulirement ses travaux.LIfri associe, au travers de ses tudes et de ses dbats, dans une dmarcheinterdisciplinaire, dcideurs politiques et experts lchelle internationale.Avec son antenne de Bruxelles (Ifri-Bruxelles), lIfri simpose comme un desrares think tanks franais se positionner au cur mme du dbat europen.

    Les opinions exprimes dans ce textenengagent que la responsabilit des auteurs.

    Cette Note du Cerfa est publie dans le cadredu Dialogue davenir franco-allemand , un projet men

    en coopration par le Comit dtudes des relations franco-allemandesde lInstitut franais des relations internationales,

    la Deutsche Gesellschaft fr Auswrtige Politik et la

    Les activits de recherche, de secrtariat de rdaction et de publicationdu Cerfa bnficient du soutien de la Direction de la prospective du ministre

    des Affaires trangres et du Frankreich-Referatde lAuswrtiges Amt.

    Directeurs de collection : Yann-Sven Rittelmeyer, Hans Stark

    Traduction : Dorothe Cailleux

    ISBN : 978-2-36567-183-5 Ifri 2013 Tous droits rservs

    Site Internet :Ifri.org

    Ifri-BruxellesRue Marie-Thrse, 21

    1000 Bruxelles BELGIQUETl. :+32(0)22385110Fax:+32(0)22385115Email :[email protected]

    Ifri27 rue de la Procession

    75740 Paris Cedex 15 FRANCETl. : +33 (0)1 40 61 60 00Fax : +33 (0)1 40 61 60 60

    Email :[email protected]

    http://www.ifri.org/http://www.ifri.org/http://www.ifri.org/mailto:[email protected]:[email protected]:[email protected]:[email protected]:[email protected]:[email protected]:[email protected]:[email protected]://www.ifri.org/
  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    3/39

    1 Ifri

    Auteurs

    Henning Riecke dirige le programme Relations transatlantiques la Deutsche Gesellschaft fr Auswrtige Politik (DGAP) Berlin. Il arejoint la DGAP en 2000 en tant que responsable des groupes derecherche Questions stratgiques , Politique europenne et Problmatiques mondiales futures .

    Il est docteur en science politique et diplm de la Freie Uni-versitt de Berlin aprs avoir tudi la science politique, lhistoire,

    lconomie nationale et les relations internationales Francfort-sur-le-Main et Berlin. Il a ralis un postdoctorat au Weatherhead Center forInternational Affairs de luniversit de Harvard portant sur la politiqueamricaine en matire darmement lger.

    Claudia Schmucker dirige depuis 2002 le programme Mondialisa-tion et conomie mondiale la Deutsche Gesellschaft fr Auswr-tige Politik (DGAP) Berlin. Avant de rejoindre la DGAP, elle taitresponsable de projet au Center for International Cooperation Bonn.

    Elle est titulaire dun doctorat en sciences conomiques ainsique dune matrise en tudes nord-amricaines (M.A.) de la FreieUniversitt de Berlin. Elle a galement tudi luniversit Friedrich-Wilhelm de Bonn, au Elmira College (tat de New York) et luniversit de Yale.

    Stormy-Annika Mildner est chercheur senior et membre de la direc-tion de la Stiftung Wissenschaft und Politik (SWP) Berlin. Elle coor-donne le projet de recherche Concurrence sur les ressourcesrares .

    Elle est docteur en sciences conomiques de la Freie Univer-sitt de Berlin et diplme en conomie politique internationale de laLondon School of Economics (LSE). Depuis 2007, elle est chargede cours la Hertie School of Governance Berlin.

  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    4/39

    2 Ifri

    Rsum

    Les consquences de la crise conomique et financire, les nou-veaux rapports de force mondiaux, avec notamment une importancetoujours plus grande de lAsie, ainsi que les conflits et risques scuri-taires internationaux font de la coopration transatlantique en matirede politique de scurit et de politique commerciale un enjeu majeur.Les partenaires europens et amricains ont un intrt mutuel faceaux dfis mondiaux auxquels ils ne peuvent plus faire face seuls.

    Dans ce cadre, compte tenu de son statut de premire puissanceconomique europenne, lAllemagne occupe un rle particulier nonseulement dans lUnion europenne (UE) mais galement dans lesrelations avec les tats-Unis.

    Si les relations transatlantiques dans le domaine conomiqueont t mouvementes ces dernires annes, louverture des ngo-ciations sur le Partenariat transatlantique de commerce etdinvestissement (TTIP) augure une intensification des changescommerciaux. Dans ces ngociations qui sannoncent longues etdifficiles, lAllemagne a un rle cl jouer afin de servir de contre-point la France surcertaines questions et duvrer pour des com-promis.

    En termes de politique de scurit, bien que la coopration ausein et en dehors de lOrganisation du trait de lAtlantique nord(OTAN) soit trs dveloppe et que les relations germano-amricaines soient plutt bonnes, les divergences risquent de conti-nuer saccrotre. Au-del du scandale PRISM, le manque croissantde capacits militaires et les diffrences dapproche entre les deuxpays concernant la lutte contre le terrorisme sont autant de dfis quelAllemagne et les tats-Unis auront du mal surmonter.

  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    5/39

    3 Ifri

    Sommaire

    INTRODUCTION ................................................................................... 4

    LA COOPERATION DANS LE DOMAINE DE LA POLITIQUE DE SECURITE ..... 7

    Le virage stratgique de la politique de scurit amricaine ............. 7

    La rduction des capacits militairesallemandes et europennes, et ses consquencessur la collaboration au sein de lUE et de lOTAN .............................. 10

    Le rapprochement germano-amricain au sein de lOTAN ............... 13La Russie et lEurope de lEst........................................................... 13LAfghanistan .................................................................................... 14Les armes nuclaires........................................................................ 15

    Lengagement de lAllemagne et des tats-Unisface aux menaces scuritaires, aux crises et aux conflits ................ 16

    LES RELATIONS COMMERCIALES TRANSATLANTIQUES........................ 22

    La politique commerciale des tats-Unis et de lUEsur fond de crise financire .................................................................. 22

    Lintgration transatlantique ................................................................ 24Interdpendance conomique .......................................................... 24LAllemagne, moteur de la coopration conomique ....................... 26

    Le partenariat transatlantique de commerceet dinvestissement (TTIP) .................................................................... 29

    Lagriculture et les OGM: une pomme de discorde ......................... 29Rciprocit dans ladjudication des marchs publics ....................... 31Coopration en matire de rglementation ...................................... 31Les perspectives du TTIP ................................................................. 32

    CONCLUSION.................................................................................... 34

  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    6/39

    4 Ifri

    Introduction

    Le partenariat transatlantique repose sur des bases solides. LUnioneuropenne (UE) et les tats-Unis partagent un grand nombre devaleurs et de normes, et peu dconomies sont aussi troitementlies que les leurs. LAllemagne est le premier partenaire commercialdes tats-Unis au sein de lUE, et les tats-Unis sont le premier par-tenaire commercial de lAllemagne en dehors de lUE. Premire puis-sance conomique de lUE, lAllemagne joue galement un rle ma-

    jeur sur le plan politique, notamment dans le domaine de lintgrationeuropenne. En outre, elle est un acteur de premier plan, quoiquesouvent hsitant, de la politique extrieure et de la politique de scu-rit et de dfense europennes, ce qui fait delle un partenaire strat-gique pour les tats-Unis en matire de scurit. Aujourdhui plusque jamais, il est essentiel, pour le bon fonctionnement du partenariatentre lUE et les tats-Unis, que la collaboration entre Berlin et Was-hington fonctionne. Car mme si les fondements du partenariat tran-satlantique sont solides, les sujets de discorde ne manquent pas.

    A la mi-juin 2013, lors de sa visite Berlin qui a suivi le som-met du G8 en Irlande du Nord, le prsident amricain Barack Obamaa prononc un discours devant la porte de Brandebourg dans lequel ila soulign limportance des liens transatlantiques. Lors de la conf-rence de presse organise aprs ses entretiens avec la chancelireAngela Merkel, il a encore une fois insist sur le fait que pour lesEtats-Unis, la relation avec lEurope demeure la pierre angulaire denotre libert et de notre scurit . Paralllement, une srie de ques-tions controverses, touchant la politique de scurit et la poli-tique commerciale, ont galement t abordes lors des discussionsde Berlin, au premier chef les ngociations sur le Partenariat transa-tlantique de commerce et dinvestissement (Transatlantic Trade andInvestment Partnership- TTIP) et la juste mesure de la politique am-ricaine de surveillance dInternet. La menace brandie par Bruxelles

    de mettre fin aux ngociations sur le TTIP en raison du scandale descoutes amricaines tait videmment dans toutes les ttes. Lesthmes de politique trangre lordre du jour taient : lavenir delAfghanistan une fois la mission de scurit internationale termine,les relations avec lIran, linitiative amricaine au Proche-Orient et larsolution politique du conflit syrien. Pour toutes ces questions,lAmrique voudrait que lEurope soit pour elle un vrai partenaire. Lesautocritiques, contenues dans le discours dObama, sur linaction desdmocraties occidentales taient en ralit autant dappels du pied lAllemagne : Mais je viens ici aujourdhui, Berlin, pour dire quelautosatisfaction nest pas le propre des grandes nations . En effet,

  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    7/39

    H. Riecke, C. Schmucker, S.-A. Mildner / Partenariat transatlantique

    5 Ifri

    les Europens ne sont pas toujours en mesure de cooprer nergi-quement avec le chef de file des puissances occidentales1.

    Dans le domaine de la politique de scurit, les possibilitsdactions communes entre les tats-Unis et lAllemagne ne cessent

    de se rduire depuis des annes, notamment en raison des diff-rences dapproche des deux pays dans la lutte contre le terrorisme oudu manque croissant de capacits militaires. LAllemagne doit r-gulirement son partenaire amricain par sa culture de la rserve etson refus de recourir la force en rponse une situation de crise,comme par exemple lors de lintervention occidentale en Libye, enmars 2011. De son ct, Berlin se montre sceptique quant lefficacit des moyens militaires pour rsoudre les conflits. Les co-nomies ralises dans le secteur de la dfense, en Allemagnecomme dans presque tous les tats membres de lUE, rduisent en-core les capacits daction et de coopration allemandes et euro-pennes en matire de scurit.

    Dans le domaine conomique, les relations transatlantiquesont galement t mouvementes ces dernires annes.LAllemagne est une force motrice de lintgration conomique tran-satlantique. Si le moteur allemand se grippe, les efforts dintgrationen ptissent. Aussi les dsaccords entre lAllemagne et les tats-Unisau sujet des modles de croissance (ampleur des coupes budg-taires et niveau de stimulation ncessaires pour relancer lconomie)et de la politique commerciale (lobjectif cl tant ici la rduction desdsquilibres macroconomiques) ne sont-ils pas sans consquence,comme nous avons pu le constater plusieurs reprises au cours dela crise conomique et financire. En outre, lUE et les tats -Unis se

    sont galement opposs au sujet de louverture des marchs desproduits agroalimentaires, des subventions accordes lindustriearonautique et de laccs aux marchs publics.

    De surcrot, aussi bien les tats-Unis que lAllemagne et lUEse tournent de plus en plus vers lAsie, dont lessor conomique etpolitique entrane de profonds bouleversements gopolitiques. Ac-tuellement, Washington ngocie un accord de libre-change aveconze tats riverains du Pacifique, baptis Partenariat transpaci-fique (Transpacific Partnership, TPP). LUE ngocie galement desaccords de libre-change avec plusieurs pays asiatiques, dont le Ja-pon. Certes, Hillary Clinton avait affirm, dans un discours prononc

    la Brookings Institution fin novembre 2012, alors quelle tait secr-taire dtat, que Washington ne se dtournerait pas de lUE au profit

    1 Voir le compte rendu (en anglais) de la confrence de presse de la chancelirefdrale Angela Merkel et du prsident des Etats-Unis Barack Obama,, ainsi que le discours du prsi-dent Obama (en anglais), , 19juin 2013.

    http://www.whitehouse.gov/the-press-office/2013/06/19/remarks-president-obama-and-german-chancellor-merkel-joint-press-conferehttp://www.whitehouse.gov/the-press-office/2013/06/19/remarks-president-obama-and-german-chancellor-merkel-joint-press-conferehttp://www.whitehouse.gov/the-press-office/2013/06/19/remarks-president-obama-and-german-chancellor-merkel-joint-press-conferehttp://www.whitehouse.gov/the-press-office/2013/06/19/remarks-president-obama-brandenburg-gate-berlin-germanyhttp://www.whitehouse.gov/the-press-office/2013/06/19/remarks-president-obama-brandenburg-gate-berlin-germanyhttp://www.whitehouse.gov/the-press-office/2013/06/19/remarks-president-obama-brandenburg-gate-berlin-germanyhttp://www.whitehouse.gov/the-press-office/2013/06/19/remarks-president-obama-brandenburg-gate-berlin-germanyhttp://www.whitehouse.gov/the-press-office/2013/06/19/remarks-president-obama-brandenburg-gate-berlin-germanyhttp://www.whitehouse.gov/the-press-office/2013/06/19/remarks-president-obama-and-german-chancellor-merkel-joint-press-conferehttp://www.whitehouse.gov/the-press-office/2013/06/19/remarks-president-obama-and-german-chancellor-merkel-joint-press-confere
  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    8/39

    H. Riecke, C. Schmucker, S.-A. Mildner / Partenariat transatlantique

    6 Ifri

    de lAsie2. Nanmoins, il est trs probable que lAsie devienne, dansles annes venir, une zone de plus en plus stratgique aussi bienpour les tats-Unis que pour lUE.

    Le contexte gnral tant pos, nous allons tenter, dans la

    prsente tude, de rpondre aux questions suivantes : o en sont lacollaboration germano-amricaine et le partenariat UE/tats-Unis ?Dans quels domaines faut-il sattendre des divergences ou au con-traire une coopration plus efficace ? Nous nous intresseronschaque fois plus particulirement au point de vue de lAllemagne, afinde dterminer si elle uvre activement en faveur dune meilleurecollaboration transatlantique. Nous commencerons par croiser lesregards de Berlin et de Washington sur la coopration transatlantiqueen matire de scurit. Suivront des clairages sur la collaborationtats-Unis/UE dans le domaine commercial avec un gros plan surlAllemagne. Un renforcement de lintgration et de la cooprationtransatlantiques sur les questions de scurit comme de politique

    commerciale est souhaitable, car ni les tats-Unis ni lUE ne pour-ront relever seuls les dfis qui les attendent lchelle mondiale. Ledeuxime mandat du prsident Obama ouvre en quelque sorte unefentre de tir, mais les relations germano-amricaines comme lesrelations transatlantiques seront toujours construire. Alors quuneintensification des changes commerciaux se profile lhorizon, lespossibilits de divergences en matire de scurit risquent de se mul-tiplier. Sur ce plan, il y a donc fort craindre que la frustration gagnedu terrain des deux cts.

    2 U.S. and Europe: A Revitalized Global Partnership. A Statemans Forum withSecretary of State Hillary Clinton , 29 novembre 2012,.

    http://www.brookings.edu/events/2012/11/29-transatlanticclinton#ref-id=20121129_hillary_2http://www.brookings.edu/events/2012/11/29-transatlanticclinton#ref-id=20121129_hillary_2http://www.brookings.edu/events/2012/11/29-transatlanticclinton#ref-id=20121129_hillary_2http://www.brookings.edu/events/2012/11/29-transatlanticclinton#ref-id=20121129_hillary_2http://www.brookings.edu/events/2012/11/29-transatlanticclinton#ref-id=20121129_hillary_2
  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    9/39

    7 Ifri

    La coopration dans le domainede la politique de scurit

    Compte tenu de la redfinition des rapports de force au niveau mon-dial, les tats-Unis concentrent davantage leur attention sur la rgionAsie-Pacifique et misent, dans le contexte de la crise conomique etfinancire, sur une politique de dfense allge . Par consquent,lalli amricain est de moins en moins dispos intervenir en Eu-

    rope pour endiguer les crises survenant dans son voisinage. Dans lemme temps, les tats-Unis insistent de plus en plus pour que lesEuropens participent des oprations de maintien de lordre dans lemonde et en supportent les cots. En tant que premire puissanceconomique de lUE, lAllemagne est linterlocuteur principal destats-Unis sur ces questions.

    Le v irage s tr atgique de la po lit ique de scuri tamricaine

    Sous le gouvernement Obama, une nouvelle rflexion stratgique at engage plusieurs niveaux. Dune part, les dfis relever sontde plus en plus nombreux et ardus. Des puissances en pleine expan-sion, comme la Chine ou lIran, remettent en question lhgmonieamricaine et rendent ncessaire lapplication de mesuresdendiguement. La lutte contre le terrorisme international doit tenircompte de la structure dcentralise du rseau terroriste Al-Qada.Par ailleurs, lautolimitation est lordre du jour: actuellement, la prio-rit est accorde des questions de politique intrieure, qui touchentnotamment lidentit nationale (nation-building at home), et lon meten avant la retenue et le rtablissement conomique comme tant lesbases dune politique extrieure forte3. Ce changement doptique est

    d deux volutions : dune part, les tats-Unis ont pris conscienceque deux guerres longues et coteuses nont en rien renforc la s-

    3 Atlantic Council of the US (rdacteur principal : Robert A. Manning), Envisioning2030: US Strategy for a Post-Western World. A Report of the Strategic ForesightInitiative at the Brent Scowcroft Center on International Security, Washington,10 dcembre 2012, p. 6, disponible sur : ; R.N.Haass, Die Doktrin der Restauration. Wie Amerika seine Fhrungsmacht im 21.Jahrhundert sichern kann , Internationale Politik, janvier-fvrier 2012, p. 70-77.

    http://www.acus.org/files/publication_pdfs/403/Envisioning2030_web.pdf.pdfhttp://www.acus.org/files/publication_pdfs/403/Envisioning2030_web.pdf.pdf
  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    10/39

    H. Riecke, C. Schmucker, S.-A. Mildner / Partenariat transatlantique

    8 Ifri

    curit du pays ; dautre part, la conjoncture conomique est mauvaiseet impose des coupes budgtaires.

    La loi budgtaire de 2011 (Budget Control Act, BCA) soumetle budget de la dfense amricain dimportantes restrictions. En

    2012, le Pentagone a fix le montant des conomies raliser sur dixans par rapport au budget prvu (dj revu la baisse depuis 2010) 487 milliards de dollars4. Il est cependant trompeur de parler ici derestrictions, car les conomies faire ont t calcules non pas partir du niveau actuel des dpenses, mais partir des prvisions duPentagone quant aux besoins futurs. Ainsi, malgr les conomies venir, le budget de la dfense continue pour linstant daugmenter5.Nanmoins, la loi budgtaire oblige dsormais le gouvernement mettre en place une rduction automatique des dpenses partir de2013 (mcanisme du squestre), car aucun accord na pu tre trouvau Congrs sur la meilleure manire de rduire le dficit amricain.Daprs une tude interne au Pentagone, le respect de cette obliga-

    tion dans le cadre de llaboration du budget partir de 2014 laissetrois options possibles, sur lesquelles le gouvernement amricainsouhaite ngocier avec le Congrs : les conomies raliser pour-raient slever 100, 300 ou 500 milliards de dollars (ce dernierchiffre correspondant aux exigences de la loi budgtaire), l encoresur dix ans6. Ce sont donc bien les coupes prvues partir de 2013qui permettront de rduire le budget de la dfense. Pour lanne bud-gtaire 2013, 43 milliards de dollars doivent tre conomiss dans lesecteur de la dfense, soit 7,8 % du budget prvu, qui slve 550 milliards de dollars. Daprs les lignes directrices tablies par lePentagone, le gouvernement amricain prvoit de rduire les forcesarmes actives, dont les effectifs slvent actuellement 1,42 milliondhommes, de 102 400 soldats dici 2017 majoritairement danslarme de terre et le Corps des Marines7.

    Suite ces deux constats guerres coteuses au bilan mitigdune part et ncessit de procder des coupes budgtaires dautrepart , les tats-Unis sont devenus plus circonspects lgard desinterventions de grande ampleur ltranger, comme en tmoigneleur attitude dans le conflit syrien. Les directives du Pentagone enmatire de dfense mettent davantage laccent sur des missions plusmodestes et moins onreuses, et cartent les oprations de stabilisa-

    4 S. Daggett et P. Towell, FY2013 Defense Budget Request: Overview and Context,Congressional Research Service (CRS Report for Congress R42489), Washington,DC, 20 avril 2012, p. 3, disponible sur : 5 S.-A. Mildner, J. Thimm et H. Rytz, State of the Union, Berlin, Stiftung Wissenschaftund Politik, SWP Studie , n 16, 2012, p. 39.6 M. Weisgerber et V. Muradian, DoD Examines 3 Budget-Cut Scenarios. ThinkTanks Conducting Shadow Review , Defense News, 19 mai 2013, disponible sur :.7 Where the Cuts Will Fall , The New York Times, 23 fvrier 2013, disponible sur : ;S. Daggett et P. Towell, op. cit. [4], p. 6.

    http://www.fas.org/sgp/crs/natsec/R42607.pdfhttp://www.defensenews.com/article/20130519/DEFREG02/305190007/DoD-Examines-3-Budget-Cut-Scenarioshttp://www.defensenews.com/article/20130519/DEFREG02/305190007/DoD-Examines-3-Budget-Cut-Scenarioshttp://www.defensenews.com/article/20130519/DEFREG02/305190007/DoD-Examines-3-Budget-Cut-Scenarioshttp://www.defensenews.com/article/20130519/DEFREG02/305190007/DoD-Examines-3-Budget-Cut-Scenarioshttp://www.nytimes.com/interactive/2013/02/23/us/politics/sequester.html?ref=politicshttp://www.nytimes.com/interactive/2013/02/23/us/politics/sequester.html?ref=politicshttp://www.nytimes.com/interactive/2013/02/23/us/politics/sequester.html?ref=politicshttp://www.defensenews.com/article/20130519/DEFREG02/305190007/DoD-Examines-3-Budget-Cut-Scenarioshttp://www.defensenews.com/article/20130519/DEFREG02/305190007/DoD-Examines-3-Budget-Cut-Scenarioshttp://www.fas.org/sgp/crs/natsec/R42607.pdf
  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    11/39

    H. Riecke, C. Schmucker, S.-A. Mildner / Partenariat transatlantique

    9 Ifri

    tion de longue dure8. Aujourdhui, le gouvernement amricain pour-suit la lutte contre le terrorisme international en recourant essentiel-lement des drones et des forces spciales.

    Il est nanmoins frappant de constater que la nouvelle doc-

    trine de dfense amricaine sappuie nouveau en grande partie surdes scnarios mettant en scne des affrontements arms entre tats.Limportance croissante accorde aux stratgies anti-accs (Anti-Area/Area Denial, A2/AD), qui sont essentiellement dveloppes parla Chine, est rvlatrice de cette rorientation. Les forces armesamricaines doivent tre en position de forcer laccs un terraindopration y compris contre des mesures de dfense. Une attentionparticulire est accorde aux risques de cyberattaques et aux me-naces visant les systmes situs dans lespace.

    Du fait de son importance stratgique grandissante dans lapolitique de scurit du gouvernement Obama, la rgion Asie-

    Pacifique nest pas concerne par les coupes budgtaires. Les tats-Unis veulent profiter de sa dynamique conomique, mais ils cher-chent aussi crer un cordon autour de la Chine et amener lesdiffrentes forces rgionales entrer dans une logique multilatrale(rebalancing). Cette stratgie multifacette sappuie sur plusieurs ins-truments : le droit international, les institutions de la rgion et la con-solidation dalliances anciennes et nouvelles. Le renforcement de laprsence militaire amricaine dans la rgion Asie-Pacifique est unsigne manifeste de lengagement croissant des tats-Unis dans cettezone : 2 500 Marines seront ainsi stationns en Australie9. Il est ga-lement prvu de dplacer vers Singapour quatre navires destins mener des oprations ctires, un plus grand nombre de navires de

    guerre amricains devant dsormais, de manire gnrale, tre sta-tionns dans le Pacifique. Des bombardiers longue distance, desavions de combat F-35, des avions de reconnaissance et une basepour les drones seront galement dploys dans la rgion10. Cettetendance na rien de nouveau ; elle a dj t observe par le passpuisque 320 000 soldats amricains sont dj prsents dans cettezone.

    8 Cf. les paragraphes Anti Access/Area Denial Challenges et Provide a Stabiliz-ing Presence in Ministre de la Dfense amricain (U.S. Department of Defense),

    Sustaining U.S. Global Leadership. Priorities for 21st Century Defense, Washington,janvier 2012, p. 4-6, disponible sur : ; Id., Joint OperationalAccess Concept (JOAC). Version 1.0, Washington, 17 janvier 2012, disponible sur :.9 H. Clinton, Amerikas pazifisches Jahrhundert. Die Zukunft wird nicht in Afghanis-tan entschieden, sondern in Sdostasien , Internationale Politik, n 1, janvier/fvrier2012, p. 62-69.10 E. Bumiller, Words and Deeds Show Focus of the American Military on Asia ,The New York Times, 10 novembre 2012, disponible sur :.

    http://www.defense.gov/news/defense_strategic_guidance.pdfhttp://www.defense.gov/news/defense_strategic_guidance.pdfhttp://www.defense.gov/pubs/pdfs/JOAC_Jan%202012_Signed.pdfhttp://www.defense.gov/pubs/pdfs/JOAC_Jan%202012_Signed.pdfhttp://www.nytimes.com/2012/11/11/world/asia/us-militarys-new-focus-on-asia-becomes-clearer.htmlhttp://www.nytimes.com/2012/11/11/world/asia/us-militarys-new-focus-on-asia-becomes-clearer.htmlhttp://www.nytimes.com/2012/11/11/world/asia/us-militarys-new-focus-on-asia-becomes-clearer.htmlhttp://www.nytimes.com/2012/11/11/world/asia/us-militarys-new-focus-on-asia-becomes-clearer.htmlhttp://www.defense.gov/pubs/pdfs/JOAC_Jan%202012_Signed.pdfhttp://www.defense.gov/news/defense_strategic_guidance.pdf
  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    12/39

    H. Riecke, C. Schmucker, S.-A. Mildner / Partenariat transatlantique

    10 Ifri

    Cette redfinition des priorits ne signifie pas que les tats-Unis se dtournent de lEurope en tant que rgion de stationnemen tde leurs troupes. Plusieurs institutions centrales des forces armesamricaines sont bases en Allemagne. Certes, les tats-Unis ontentrepris en 2012 de dissoudre deux brigades de combat lourdesstationnes en Bavire et en Rhnanie-Palatinat qui comptent elles deux plus de 7 000 soldatsainsi que dautres units. Au total,plus de 10 000 soldats amricains devraient quitter lAllemagne dici2017. Mais mme aprs leur dpart, le pays hbergera encore lamoiti des troupes amricaines stationnes en Europe, soit environ40 000 soldats. Le commandement des forces des tats-Unis en Eu-rope (US European Command) ainsi que celui des forces armesamricaines en Afrique (US Africa Command) ont leur sige Stutt-gart. Par rapport dautres bases de stationnement situes dans lesrgions actuellement en crise, lAllemagne prsente plusieurs avan-tages : des infrastructures performantes, de bonnes conditions de vie

    et un fuseau horaire favorable.La nouvelle stratgie de dfense amricaine signifie qu

    lavenir, les nouveaux allis comme les allis traditionnels des tats-Unis devront assumer davantage de responsabilits11. Ainsi, Was-hington attend de ses partenaires europens quils assurent eux-mmes le maintien de la paix et de la scurit dans leur voisinage.Mais lUE nest gure prpare relever le dfi.

    La rducti on des capac its m il it air esallemandes et eu ro pennes ,

    et ses c on squences s ur la co llabo ratio nau sein de lUE et de lOTAN

    Au sein de lUE comme en Allemagne, la priorit absolue est la rso-lution de la crise des dettes souveraines dans la zone euro. Cettecrise empche lapprofondissement de la politique de scurit et dedfense commune et creuse les disparits entre les tats membres.Pour pouvoir jouer un rle stratgique de premier plan, sinon lchelle mondiale du moins dans les rgions voisines de lEst et duSud, il faudrait que les tats membres de lUE oprent un vritablerapprochement alors mme que leurs capacits militaires, leurs cul-tures en matire de scurit et leurs priorits rgionales respectivesdivergent.

    Presque tous les tats europens ont effectu des coupesdans leur budget de la dfense, sans se coordonner ni tenir compte

    11 Maison Blanche, National Security Strategy, Washington, mai 2010, disponiblesur :,p. 5.

    http://www.whitehouse.gov/sites/default/files/rss_viewer/national_security_strategy.pdfhttp://www.whitehouse.gov/sites/default/files/rss_viewer/national_security_strategy.pdfhttp://www.whitehouse.gov/sites/default/files/rss_viewer/national_security_strategy.pdfhttp://www.whitehouse.gov/sites/default/files/rss_viewer/national_security_strategy.pdf
  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    13/39

    H. Riecke, C. Schmucker, S.-A. Mildner / Partenariat transatlantique

    11 Ifri

    des exigences de la politique de scurit12. Depuis la fin de lanne2010, lAllemagne est entre dans une phase de rforme de son ar-me, dicte par la ncessit de faire des conomies. Cette rformeprvoit la suppression du service militaire, la rduction des effectifsdu ministre de la Dfense et la rengociation des projetsdarmement en cours mais aussi et surtout la rduction des forcesarmes denviron un quart, ce qui portera le nombre de soldats alle-mands 185 00013. La France, quant elle, a commenc rduireses dpenses ds 2008, en diminuant les effectifs de ses forces ar-mes, qui sont passs de 242 000 225 000 hommes. Le nouveauLivre blanc davril 2013 autorise de nouvelles coupes dans lesachats, mais le budget de la dfense reste stable pour linstant 14. En-fin, la Grande-Bretagne veut rduire son arme de 20 000 soldatsdici 2020, pour arriver un effectif dun peu plus de80 000 hommes15.

    La baisse constante des dpenses en matire de dfense,

    combine avec une politique darmement inefficace et le maintien desystmes inutiles, a creus le foss entre les capacits des Euro-pens et celles de leur alli amricain, en particulier au niveau delefficacit des armes, de la reconnaissance et de la surveillance, destechniques de commandement et de communication et surtout desredploiements stratgiques et tactiques16. lheure actuelle, sans lesoutien des tats-Unis, les Europens auraient bien du mal enga-ger leurs forces dans des oprations de longue dure, les quiperet les commander. Souvent, les pices de rechange et les muni-tions viennent aussi manquer. Les grands tats voudraient conser-ver le spectre entier de leurs capacits militaires, mais ils souffrentdj de carences considrables qui entament leur aptitude mainte-nir des oprations sur le long terme. Les tats de petite et moyennetaille, qui, la plupart du temps, doivent raliser des conomies plusgrandes encore dans le domaine de la dfense, cherchent quant eux se spcialiser17.

    12 Ch. Mlling, Wege aus der europischen Verteidigungskrise: Bausteine fr eineVerteidigungssektorreform, Berlin, Stiftung Wissenschaft und Politik, SWP-Studie , n 8, avril 2013, p. 7.13 Fr.-J. Meiers, Aufbau, Umbau, Abbau: die Neuausrichtung der Bundeswehr ,sterreichische militrische Zeitschrift, vol. 50, n 3, mai 2012, p. 21-29.14 Livre blanc. Dfense et scurit nationale , 2013, disponible sur :

    .15 A. Cuter, U.K. Announces Cuts of 17 Major Army Units , Defense News, 5 juillet2012, disponible sur : (site consult le18 juillet 2012).16 D.S. Yost, The NATO Capabilities Gap and the European Union , Survival, n 4,hiver 2000-01, p. 97-128 ; Ch. Barry et H. Binnendijk, Widening Gaps in U.S. andEuropean Defense Capabilities and Cooperation, Washington, Institute for NationalStrategic Studies/National Defense University, juin 2012, disponible sur :.17 Ch. Mlling,op. cit. [12], p. 7-12.

    http://www.swp-berlin.org/de/wissenschaftler-detail/profile/christian_moelling.htmlhttp://__dopostback%28%27hld%24comp_aaaabb%24c%24childportal%24comp_aaaaaq%24c%24childportal%24comp_aaaaap%24c%24comp_aaaaeb%24c%24comp_aaaaeb_0_0%24c%24comp_aaaacn%24c%24comp_aaaacn_0_0%24c%24comp_aaaacs%24c%24aaaacv%24comp_aaaacs_aaaacv%24c%24comp_aaaacx%24c%24comp_aaaaav%24c%24comp_aaaacq%24c%24comp_aaaaat%24c%24comp_aaaabq%24c%24results%24dg%24d6%24c2%24action_view%27%2C%27%27%29/http://www.defense.gouv.fr/actualites/articles/livre-blanc-2013http://www.defensenews.com/article/20120705/DEFREG01/307050002http://www.ndu.edu/inss/docUploaded/Transatlantic%20Current%206%20Barry-Binnendijk.pdfhttp://www.ndu.edu/inss/docUploaded/Transatlantic%20Current%206%20Barry-Binnendijk.pdfhttp://www.ndu.edu/inss/docUploaded/Transatlantic%20Current%206%20Barry-Binnendijk.pdfhttp://www.ndu.edu/inss/docUploaded/Transatlantic%20Current%206%20Barry-Binnendijk.pdfhttp://www.swp-berlin.org/de/wissenschaftler-detail/profile/christian_moelling.htmlhttp://www.swp-berlin.org/de/wissenschaftler-detail/profile/christian_moelling.htmlhttp://www.ndu.edu/inss/docUploaded/Transatlantic%20Current%206%20Barry-Binnendijk.pdfhttp://www.ndu.edu/inss/docUploaded/Transatlantic%20Current%206%20Barry-Binnendijk.pdfhttp://www.defensenews.com/article/20120705/DEFREG01/307050002http://www.defense.gouv.fr/actualites/articles/livre-blanc-2013http://__dopostback%28%27hld%24comp_aaaabb%24c%24childportal%24comp_aaaaaq%24c%24childportal%24comp_aaaaap%24c%24comp_aaaaeb%24c%24comp_aaaaeb_0_0%24c%24comp_aaaacn%24c%24comp_aaaacn_0_0%24c%24comp_aaaacs%24c%24aaaacv%24comp_aaaacs_aaaacv%24c%24comp_aaaacx%24c%24comp_aaaaav%24c%24comp_aaaacq%24c%24comp_aaaaat%24c%24comp_aaaabq%24c%24results%24dg%24d6%24c2%24action_view%27%2C%27%27%29/http://www.swp-berlin.org/de/wissenschaftler-detail/profile/christian_moelling.html
  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    14/39

    H. Riecke, C. Schmucker, S.-A. Mildner / Partenariat transatlantique

    12 Ifri

    Le foss qui spare les capacits militaires des tats-Unis etcelles de leurs partenaires europens constitue aussi un point derupture au sein de lOTAN. La rpartition des charges au sein delAlliance devient de plus en plus ingale, et la marginalisation desEuropens risque de saccentuer lors des prochaines interventionscommunes avec les tats-Unis. Ces derniers assument les trois-quarts des cots des oprations de lOTAN et napprcient gure queleurs allis europens diminuent leurs dpenses militaires, dj mo-destes.

    Par consquent, lUE comme lOTAN cherchent renforcer lacoopration de leurs membres en matire darmement et de dfense,afin de maintenir ou de dvelopper les capacits militaires occiden-tales un moindre cot. Mais comme la mise sur pied de projetscommuns est elle aussi onreuse, les initiatives de lUE et delAlliance nont pour linstant, dans leur grande majorit, donn aucunrsultat. Au sein de lUE, la mutualisation et le partage des moyens

    (Pooling and Sharing) constituent le mot dordre de la coopration enmatire darmement depuis le sommet europen de dcembre 2010.LAllemagne est lorigine, avec la Sude, du processus de consulta-tion de Gand, qui doit permettre didentifier, au sein de lUE, les ca-pacits militaires susceptibles dtre dveloppes par plusieurs tatsmembres dans le cadre de partenariats. LOTAN sefforce aussidintensifier la coopration de ses membres en matire de dfense.Lors du sommet de Chicago en mai 2012, les membres ont lanc uneinitiative baptise Smart Defense, travers laquelle ils souhaitentmaintenir la capacit daction militaire de lAlliance grce la spcia-lisation de certains tats membres, la dfinition de nouvelles priori-ts et une meilleure coopration. Dans ce domaine, les initiativesconjointes de lOTAN et de lUE sont pour la plupart de vieux projetsde coopration remis au got du jour. Toutefois, les difficults demise en uvre auxquelles se heurtent les programmes Pooling andSharinget Smart Defense ne tiennent pas seulement aux contraintesbudgtaires de leurs membres : elles sont aussi lies la crainte deces derniers dtre privs de leur autorit sur leurs propres forcesarmes, dtre abandonns par le partenaire ou de devoir payer lamajeure partie de la facture. En outre, les grands tats en particulierrechignent renoncer certaines capacits militaires, notammentpour protger leur industrie darmement. LAllemagne est un acteurambivalent dans les deux organisations. Elle sefforce de renforcer

    les capacits europennes, mais lenvoi de troupes de la Bundes-wehr ltranger tant soumis lautorisation pralable du Parle-ment, elle ne peut gure tre considre comme un partenaire fiable.En outre, elle se montre particulirement hsitante ds quil est ques-tion de mobiliser des units communes telles que les Battlegroups delUE ou la Force de raction de lOTAN (NATO Response Force).

  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    15/39

    H. Riecke, C. Schmucker, S.-A. Mildner / Partenariat transatlantique

    13 Ifri

    Le rapp roch ement germ ano -amricainau sein de lOTAN

    En Allemagne, lOTAN est considre comme lorganisme de d-fense le plus sr, entre autres raisons parce quelle garantitlengagement des tats-Unis veiller la scurit europenne. Il estdonc dautant plus tonnant quau milieu de la dernire dcennie,lAllemagne se soit loigne plusieurs reprises des positions amri-caines. Les Allemands ont en effet manifest, loccasion de diff-rents conflits, leur rticence lgard de la participation de la Bun-deswehr des oprations de combat dangereuses. Berlin tait alorsdevenu, aux yeux de nombreux Amricains, une force de blocage quirefusait tout largissement fonctionnel ou gographique de lOTAN.Un rapprochement sest opr pendant le premier mandat de B.Obama, bien que des divergences persistent entre Washington et

    Berlin sur certaines questions scuritaires. La coopration entrelAllemagne et les tats-Unis est effective dans trois domaines surlesquels, lorigine, les deux pays avaient pourtant des positionsopposes.

    La Russie et lEurope de lEstEn raison des liens troits que lAllemagne entretient avec la Russiedans les domaines conomique et nergtique et de certaines de sesprises de position lgard de Moscou, nombre de spcialistes am-ricains de la politique de scurit doutent de la fiabilit de Berlin.LAllemagne sest par exemple longtemps oppose au projet de bou-

    clier antimissile de lOTAN, arguant que la Russie se sentirait mena-ce. En 2007-2008, Berlin, soutenu par Paris, sest vaillamment op-pos Washington au sujet du projet douverture de ngociationsavec danciennes Rpubliques sovitiques en vue de leur adhsion lOTAN, au motif quil constituerait une atteinte aux intrts russes ;toutefois, ce projet a perdu de son actualit la suite de la guerre enGorgie et du changement de pouvoir en Ukraine.

    En outre, lexprience allemande a facilit le rapprochementdu gouvernement amricain avec la Russie sous le premier mandatdu prsident Obama. En amont du sommet organis Strasbourg en2009 pour le soixantime anniversaire de lOTAN, des consultationsse sont tenues entre des reprsentants des gouvernements allemandet amricain et ont permis lmergence dun accord au sein delAlliance sur certaines questions dlicates touchant aux relationsavec la Russie18. Dans le cadre du nouveau concept stratgique delAlliance approuv au sommet de Lisbonne en 2010, lAllemagnesest prononce en faveur de la nouvelle mouture du projet de bou-clier antimissile de lOTAN, nourrissant lespoir quune initiative com-

    18Entretien de fond avec la reprsentation de lAllemagne auprs de lOTAN, 7 juillet2009.

  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    16/39

    H. Riecke, C. Schmucker, S.-A. Mildner / Partenariat transatlantique

    14 Ifri

    mune lOTAN et la Russie pourrait en dcouler. Alors que cesngociations pitinent, de nouveaux projets ont vu le jour au sein duConseil OTAN-Russie, en rapport notamment avec la stabilisation delAfghanistan. Sous le second mandat de B. Obama, la Russie pour-rait nanmoins redevenir un problme pour le gouvernement amri-cain, et donc un sujet de dbat entre lAllemagne et les tats-Unis. Lercent rafrachissement des relations entre Washington et Moscoutient essentiellement leurs positions antagonistes sur le dossiersyrien, et aussi la propagande antioccidentale orchestre par leKremlin. LAllemagne peut contribuer au rapprochement russo-amricain et le dfendre auprs des partenaires de lOTAN qui y sonthostiles.

    LAfghanistanDepuis llargissement de la zone dinfluence de lOTAN en 2007,Berlin a incontestablement pris ses distances vis--vis de la luttecontre le terrorisme mene par les tats-Unis, en donnant un tourclairement civil ses activits au sein de la Force internationaledassistance et de scurit (FIAS). LAllemagne sest en outre mon-tre inflexible dans son refus de redployer dans dautres rgions sessoldats actuellement stationns dans le nord du pays19. Les diver-gences dapproche au sein de lAlliance se sont cependant estom-pes au fil de ngociations internes qui ont permis de clarifier la finali-t de lintervention en Afghanistan20. La nouvelle orientation strat-gique dfendue par le prsident amricain, qui prvoit un renforce-ment des troupes, une redfinition de leur mandat au profit de la pro-tection civile ainsi quune date de retrait, est galement conforme au

    souhait des Allemands.En raison du retrait des troupes amricaines programm pour

    2014, lengagement allemand en Afghanistan devrait sintensifier. Entant que responsable du Commandement rgional Nord, lAllemagnedoit scuriser la route du nord permettant un retrait via la Russie. Ellea galement accept de soutenir la phase de transformation de dixans qui souvrira aprs 2014 aussi bien financirement que militaire-ment. Mi-avril, Berlin sest dj dit prt dployer, partir de 2015,entre 600 et 800 soldats Kaboul et dans le nord de lAfghanistanpour une dure de deux ans, puis 200 300 soldats Kaboul dans lecadre de la prochaine opration de la FIAS baptise Resolute Sup-port, qui doit permettre lOTAN de former les forces de scuritafghanes. LAllemagne pose cependant certaines conditions sonengagement. Tout dabord, elle souhaite quun niveau de scurit

    19 S. Kornelius, Der unerklrte Krieg. Deutschlands Selbstbetrug in Afghanistan.Krber Standpunkte, Hambourg, Krber-Stiftung, 2010.20Organisation du trait de lAtlantique-Nord (OTAN), ISAFs Strategic Vision. Decla-ration by the Heads of State and Government of the Nations Contributing to the UN-mandated NATO-led International Security Assistance Force (ISAF) in Afghanistan ,Bucarest, 3 avril 2008, disponible sur :.

    http://www.koerber-stiftung.de/edition-koerber-stiftung/autoren/details/autor/stefan-kornelius.htmlhttp://www.nato.int/cps/en/natolive/official_texts_8444.htmhttp://www.nato.int/cps/en/natolive/official_texts_8444.htmhttp://www.nato.int/cps/en/natolive/official_texts_8444.htmhttp://www.koerber-stiftung.de/edition-koerber-stiftung/autoren/details/autor/stefan-kornelius.html
  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    17/39

    H. Riecke, C. Schmucker, S.-A. Mildner / Partenariat transatlantique

    15 Ifri

    minimal soit garanti dans le pays et veut aussi obtenir une invitationdu gouvernement afghan, le vote dune rsolution lONU et loctroidun statut bilatral aux troupes engages sur le terrain. Enfin, elleattend des autres pays partenaires quils apportent eux aussi leurcontribution21. LAllemagne fait ainsi pression sur les autres tatseuropens, en particulier sur la Grande-Bretagne et lItalie, pour quilssengagent leur tour. Par cette prise de position, Berlin a raffirmson statut de partenaire fiable des tats-Unis.

    Les armes nuclairesAu cours de lanne 2009, lors de la prparation des ngociations surle nouveau concept stratgique de lOTAN, le gouvernement alle-mand, qui dsirait faire de lAlliance le fer de lance du dsarmementnuclaire et obtenir le retrait du continent europen des armes nu-claires tactiques amricaines, inutiles sur le plan oprationnel, sestheurt au refus de Washington. Pour appuyer son initiative, Berlinstait rfr au soutien de B. Obama la campagne mondiale Global Zero en faveur de labandon des armes nuclaires, etsouhaitait, travers la diminution de limportance stratgique de ladissuasion nuclaire, amener les pays dsireux de possder labombe, comme lIran, renoncer leurs ambitions. Mais il sagissaitl dun cap que les tats-Unis au mme titre que la France,dailleurs ntaient pas prts franchir.

    Contrairement au souhait des Allemands, le concept strat-gique finalement adopt place de nouveau les armes nuclaires aucur de la capacit de dissuasion de lOTAN, et distingue plus part i-culirement les forces nuclaires britanniques et franaises22.

    LAllemagne a tout de mme obtenu que lOTAN inscrive dans sonconcept stratgique quelle sengageait uvrer en faveur du d-sarmement, notamment dans le cadre des ngociations avec la Rus-sie sur le retrait des armes nuclaires tactiques dployes en Europe.Lors de la revue du dispositif de dfense en 2012, ces diffrentspoints ont fait lobjet de nouvelles discussions ; pour linstant, lesarmes nuclaires tactiques amricaines prsentes sur le territoireeuropen sont maintenues23. Mais ce dossier nest pas clos pour au-tant, dautant plus que le ministre des Affaires trangres allemand

    21 Gouvernement fdral allemand (Bundesregierung), USA-Reise de Maizire. EinAngebot mit Bedingungen , 1ermai 2013, disponible sur :.22 OTAN, Engagement actif, dfense moderne. Concept stratgique pour la dfenseet la scurit des membres de lOrganisation du Trait de lAtlantique Nord adoptpar les chefs dtat et de gouvernement au sommet de lOTAN Lisbonne, 19-20novembre 2010, disponible sur :.

    23 OTAN, Deterrence and Defence Posture Review , communiqu de pressen 063, 20 mai 2012, disponible sur :.

    http://www.bundesregierung.de/Content/DE/Artikel/2013/05/2013-05-01-de-maiziere-washington.html?__site=Nachhaltigkeithttp://www.bundesregierung.de/Content/DE/Artikel/2013/05/2013-05-01-de-maiziere-washington.html?__site=Nachhaltigkeithttp://www.nato.int/strategic-concept/pdf/Strat_Concept_web_fr.pdfhttp://www.nato.int/strategic-concept/pdf/Strat_Concept_web_fr.pdfhttp://www.nato.int/cps/en/natolive/official_texts_87597.htm?mode=pressreleasehttp://www.nato.int/cps/en/natolive/official_texts_87597.htm?mode=pressreleasehttp://www.nato.int/strategic-concept/pdf/Strat_Concept_web_fr.pdfhttp://www.bundesregierung.de/Content/DE/Artikel/2013/05/2013-05-01-de-maiziere-washington.html?__site=Nachhaltigkeithttp://www.bundesregierung.de/Content/DE/Artikel/2013/05/2013-05-01-de-maiziere-washington.html?__site=Nachhaltigkeit
  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    18/39

    H. Riecke, C. Schmucker, S.-A. Mildner / Partenariat transatlantique

    16 Ifri

    rflchit dautres moyens de faire du dsarmement un axe priori-taire de lOTAN.

    Ces exemples montrent que lAllemagne noccupe plus uneplace aussi marginale au sein de lOTAN, sans pour autant stre

    beaucoup loigne de ses positions, et quun rapprochement sestopr avec les tats-Unis.

    Lengagement de lAllemagne et des tats -Unisface aux menaces scur itair es,aux cr ises et aux conf l i ts

    Une brve comparaison des approches allemande et amricaine faceaux principaux dfis scuritaires prolifration nuclaire, terrorisme,

    cybercriminalit, espionnage et guerre informatiques, piraterie montre que Berlin et Washington partagent un grand nombre depoints communs qui offrent des possibilits de coopration, mais ellervle aussi des sources potentielles de tension entre les deux pays.

    Dans le cadre de la lutte contre la prolifration nuclaire,lAllemagne est devenue un partenaire solide des tats-Unis : ellesest montre cooprative et efficace, et a lanc plusieurs initiativespour renforcer le rgime de non-prolifration, essentiellement tra-vers son rle de coordinateur au sein de lUE. Pour les tats -Unis, ilest important que lAllemagne se montre dtermine dfendre lanon-prolifration face lIran. LAllemagne et lUE soutiennent, auxcts de lalli amricain, la mise en uvre des sanctions dcidespar les Nations unies lencontre du programme darmement nu-claire iranien, et Berlin accepte den supporter les cots. Aprs leslections de juin 2013 qui ont conduit le rformiste Hassan Rohani la prsidence, lmergence dune position commune et ferme desOccidentaux face aux ambitions iraniennes serait toujours utile, et lapolitique extrieure allemande pourrait y contribuer.

    La collaboration germano-amricaine dans la lutte contre leterrorisme est juge efficace, la coopration entre services de rensei-gnements est considre comme globalement positive des deux c-ts. Le gouvernement allemand a certes soulign certains points liti-gieux, comme le camp de prisonniers de Guantanamo ou les enl-

    vements pratiqus par la CIA, mais, dans lensemble, il na pas remisen cause le partenariat bilatral. La controverse porte plutt surlemploi de drones et de forces dintervention spciales en dehors deszones de combat proprement dites. Les tats-Unis recourent desattaques de drones et envoient des forces spciales au Pakistan,mais aussi au Ymen et en Somalie, pour liminer les leaders et les

  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    19/39

    H. Riecke, C. Schmucker, S.-A. Mildner / Partenariat transatlantique

    17 Ifri

    infrastructures de groupes terroristes tels quAl-Qada24. De son ct,le prsident Obama a annonc, dans un discours-programme pro-nonc en mai 2013 la National Defense University, que lemploi desdrones serait assujetti des rgles plus strictes : dornavant, lesdrones ne seront plus utiliss pour liminer des chefs terroristes quesi leur arrestation est impossible25. Le gouvernement amricain nerenonce donc pas lusage des drones de combat. Cette dcisionpourrait jeter une ombre sur le partenariat germano-amricain, no-tamment si les tats-Unis demandaient lAllemagne de prendre unepart active une mission de ce type mais il sagit l dun scnarioassez peu probable.

    LAllemagne garde ses distances sur la question des meurtrescibls, sans toutefois critiquer officiellement les tats-Unis ; elle adailleurs particip lidentification de personnes cibles proches desTalibans au cours de la guerre en Afghanistan26. Le gouvernementfdral cherche viter la confrontation avec son partenaire amri-

    cain comme la illustr son absence de raction aux accusations for-mules fin mai 2013 selon lesquelles les Etats-Unis conduiraient de-puis le sol allemand, en particulier depuis la base militaire ariennede Ramstein, des oprations contraires au droit international menesau moyen de drones27. Le gouvernement fdral approuve en re-vanche lemploi de drones pour la protection des soldats ; ce titre, ila annonc dbut 2013 son intention de doter la Bundeswehr dedrones de combat, en prcisant toutefois quils ne devront pas treutiliss pour des meurtres cibls28.

    En mai 2013, la question des drones est revenue sur le de-vant de la scne en Allemagne, lorsque le ministre fdral de la D-

    fense, aprs lachat dun prototype, a finalement renonc au projetdacqurir cinq drones de surveillance du type RQ-4E Euro Hawkfabriqus par la firme amricaine Northrop Grunman et pourvus decapteurs dvelopps par EADS. Cette dcision a t motive par lesurcot de 600 millions deuros quaurait entran la certification des

    24 M. Zenko, Reforming U.S. Drone Strike Policies , Council on Foreign Relations,Council Special Report n 65, janvier 2013, p. 10, disponible sur :.25 Remarks by the President at the National Defense University , National De-fense University, Fort McNair, Washington, D.C., 23 mai 2013, disponible sur :.26 A. Bendiek, An den Grenzen des Rechtsstaates: EU-USA-Terrorismusbekmpfung, SWP-Studie , n 3, fvrier 2011, disponible sur :.27 C. Fuchs, J. Goetz et H. Leyendecker, US-Streitkrfte steuern Drohnen vonDeutschland aus , Sddeutsche Zeitung, 30.6.201328 De Maizire fr bewaffnete Kampfdrohnen , Ruhr Nachrichten, 26 janvier 2013,disponible sur : (site consult le 21 mai 2013).

    http://i.cfr.org/content/publications/attachments/Drones_CSR65.pdfhttp://i.cfr.org/content/publications/attachments/Drones_CSR65.pdfhttp://i.cfr.org/content/publications/attachments/Drones_CSR65.pdfhttp://www.whitehouse.gov/the-press-office/2013/05/23/remarks-president-national-defense-universityhttp://www.whitehouse.gov/the-press-office/2013/05/23/remarks-president-national-defense-universityhttp://www.whitehouse.gov/the-press-office/2013/05/23/remarks-president-national-defense-universityhttp://www.swp-berlin.org/de/wissenschaftler-detail/profile/annegret_bendiek.htmlhttp://www.swp-berlin.org/fileadmin/%20contents/products/studien/2011_S3_bdk_ks.pdfhttp://www.swp-berlin.org/fileadmin/%20contents/products/studien/2011_S3_bdk_ks.pdfhttp://www.sueddeutsche.de/politik/luftangriffe-in-afrika-us-streitkraefte-steuern-drohnen-von-deutschland-aus-1.1684414http://www.sueddeutsche.de/politik/luftangriffe-in-afrika-us-streitkraefte-steuern-drohnen-von-deutschland-aus-1.1684414http://www.sueddeutsche.de/politik/luftangriffe-in-afrika-us-streitkraefte-steuern-drohnen-von-deutschland-aus-1.1684414http://www.ruhrnachrichten.de/nachrichten/brennpunkte/De-Maizi%25E8re-fuer-bewaffnete-Kampfdrohnen;art333,1889930http://www.ruhrnachrichten.de/nachrichten/brennpunkte/De-Maizi%25E8re-fuer-bewaffnete-Kampfdrohnen;art333,1889930http://www.ruhrnachrichten.de/nachrichten/brennpunkte/De-Maizi%25E8re-fuer-bewaffnete-Kampfdrohnen;art333,1889930http://www.ruhrnachrichten.de/nachrichten/brennpunkte/De-Maizi%25E8re-fuer-bewaffnete-Kampfdrohnen;art333,1889930http://www.ruhrnachrichten.de/nachrichten/brennpunkte/De-Maizi%25E8re-fuer-bewaffnete-Kampfdrohnen;art333,1889930http://www.ruhrnachrichten.de/nachrichten/brennpunkte/De-Maizi%25E8re-fuer-bewaffnete-Kampfdrohnen;art333,1889930http://www.sueddeutsche.de/politik/luftangriffe-in-afrika-us-streitkraefte-steuern-drohnen-von-deutschland-aus-1.1684414http://www.sueddeutsche.de/politik/luftangriffe-in-afrika-us-streitkraefte-steuern-drohnen-von-deutschland-aus-1.1684414http://www.swp-berlin.org/fileadmin/%20contents/products/studien/2011_S3_bdk_ks.pdfhttp://www.swp-berlin.org/de/wissenschaftler-detail/profile/annegret_bendiek.htmlhttp://www.whitehouse.gov/the-press-office/2013/05/23/remarks-president-national-defense-universityhttp://www.whitehouse.gov/the-press-office/2013/05/23/remarks-president-national-defense-universityhttp://i.cfr.org/content/publications/attachments/Drones_CSR65.pdf
  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    20/39

    H. Riecke, C. Schmucker, S.-A. Mildner / Partenariat transatlantique

    18 Ifri

    appareils pour quils soient autoriss dans lespace arien civil alle-mand, laquelle impliquait quun systme anticollision automatique ysoit intgr. Ce projet, pour lequel 551,6 millions deuros avaient djt engags en avril 2013, avait t poursuivi durant des annes,alors que le problme dautorisation dans lespace arien tait connudu ministre de la Dfense29. A lheure actuelle, le dbat autour desEuro Hawks porte sur lchec dun programme dachat et non sur laquestion de savoir si lAllemagne a besoin de drones et dans quelbut. Lopposition souhaite quune commission denqute du Bundes-tag se penche sur les causes de ce fiasco, pour mettre en lumire laresponsabilit politique du ministre de la Dfense Thomas de Mai-zire en cette priode de campagne lectorale, mais personne nesinterroge vraiment en Allemagne sur la ncessit stratgique demener une guerre laide davions sans pilotes.

    La scurit informatique constitue un autre thme important.Les tats-Unis ont compris trs tt que la vulnrabilit des rseaux

    informatiques reprsentait un risque pour leur scurit, cest pourquoiils se sont dots dimportants moyens de dfense dans ce domaine30.Outre ladoption de mesures contre la cybercriminalit, ils mnentgalement de plus en plus dactions contre lespionnage et la guerreinformatiques, en misant non seulement sur le renforcement de lascurit des rseaux, mais aussi sur la prvention via la dissuasion.LAllemagne et lUE ont leur tour pris conscience que les rseauxinformatiques devaient tre davantage protgs, mais cette questionest relgue au second plan dans la politique de scurit euro-penne, alors quaux tats-Unis elle est primordiale. En Allemagne,lorgane qui coordonne les autorits charges de la scurit informa-tique, le Centre national de cyberdfense (Cyber Abwehrzentrum),est oprationnel depuis 2011 et ne compte que dix employs. Parailleurs, lAllemagne et lUE se focalisent davantage sur la cybercri-minalit plutt que sur la guerre informatique31.

    La controverse dclenche par la dcouverte du systme misen place par les Etats-Unis pour surveiller Internet ainsi que des insti-tutions diplomatiques de leurs partenaires europens pourrait escala-der en un conflit particulirement lourd de consquence. La NSA (Na-tional Security Agency, les services secrets militaires amricains) aen effet collect, dans le cadre du programme PRISM (Planning Toolfor Resource Integration, Synchronization, and Management) des

    29 Voir les conclusions et dcisions du ministre de la dfense Thomas de Maizireconcernant le projet Euro Hawk, prsentes lors de la remise du Rapport dugroupe de travail ad-hoc Euro Hawk du ministre fdral de la dfense la com-mission de la dfense du Bundestag, 5 juin 2013, Berlin.30 The Comprehensive National Cybersecurity Initiative , disponible sur : (site consult le 21 mai 2013).31 Ministre de lIntrieur allemand (Bundesministerium des Innern), Cyber-Sicherheitsstrategie fr Deutschland, 2011, (site consult le 21 mai 2013).

    http://www.whitehouse.gov/cybersecurity/comprehensive-national-cybersecurity-initiativehttp://www.whitehouse.gov/cybersecurity/comprehensive-national-cybersecurity-initiativehttp://www.whitehouse.gov/cybersecurity/comprehensive-national-cybersecurity-initiativehttp://www.whitehouse.gov/cybersecurity/comprehensive-national-cybersecurity-initiativehttp://www.bmi.bund.de/SharedDocs/Downloads/DE/Themen/OED_Verwaltung/Informationsgesellschaft/cyber.pdf?__blob=publicationFilehttp://www.bmi.bund.de/SharedDocs/Downloads/DE/Themen/OED_Verwaltung/Informationsgesellschaft/cyber.pdf?__blob=publicationFilehttp://www.bmi.bund.de/SharedDocs/Downloads/DE/Themen/OED_Verwaltung/Informationsgesellschaft/cyber.pdf?__blob=publicationFilehttp://www.bmi.bund.de/SharedDocs/Downloads/DE/Themen/OED_Verwaltung/Informationsgesellschaft/cyber.pdf?__blob=publicationFilehttp://www.bmi.bund.de/SharedDocs/Downloads/DE/Themen/OED_Verwaltung/Informationsgesellschaft/cyber.pdf?__blob=publicationFilehttp://www.bmi.bund.de/SharedDocs/Downloads/DE/Themen/OED_Verwaltung/Informationsgesellschaft/cyber.pdf?__blob=publicationFilehttp://www.whitehouse.gov/cybersecurity/comprehensive-national-cybersecurity-initiativehttp://www.whitehouse.gov/cybersecurity/comprehensive-national-cybersecurity-initiative
  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    21/39

    H. Riecke, C. Schmucker, S.-A. Mildner / Partenariat transatlantique

    19 Ifri

    donnes de connexion (et non des contenus) de courriers lectro-niques et de contacts tlphoniques, provenant essentiellement deressortissants non amricains, hauteur dun demi-milliard de don-nes par mois. Cette surveillance sinscrivait dans le cadre de la luttecontre le terrorisme32. La dcouverte du stockage de donnes grande chelle par les Etats-Unis a provoqu un certain mconten-tement dans lopinion publique allemande. Barack Obama a vague-ment fait allusion cette question dans son discours devant la portede Brandebourg, en dclarant que lOccident avait pour mission dedfendre la libert en trouvant un quilibre entre les intrts scuri-taires et la protection de la sphre prive. Du ct amricain, on d-fend le programme PRISM, qui aurait permis dempcher jusqu 50attaques terroristes aux Etats-Unis et dans le monde. On ignore pourlinstant dans quelle mesure des services secrets allemands, tels leBundesnachrichtendienst, taient au courant de cette surveillance eten ont tir profit. En effet, les services allemands reoivent de temps

    autres des rsultats danalyses de donnes de la part des Etats-Unis dans le cadre de la lutte anti-terroriste. Du reste, les internautesallemands ne sont pas toujours hostiles une surveillance du r-seau : daprs un sondage ralis pour le compte de Zeit online, 40%des personnes interroges sont favorables ce que lEtat collecteainsi des informations sur Internet33.

    En revanche, le reproche fait la NSA davoir mis sur coutedes reprsentations de lUE et dimportants tats partenaires euro-pens aux Etats-Unis en installant des micros et en se branchantsecrtement sur leurs rseaux de communication pose davantageproblme34, car cette pratique ne saurait sexpliquer par les ncess i-ts de la lutte contre le terrorisme et pourrait bien avoir t mise enplace des fins despionnage politique et conomique. Des respon-sables politiques europens, le gouvernement fdral allemand nefaisant pas exception, ont manifest leur mcontentement face cespratiques despionnage chez des amis , ont dplor la perte deconfiance quelles ont provoques et exig que des claircissementssoient fournis rapidement. De son ct, le gouvernement amricainsest montr rcalcitrant: il na propos de sexpliquer que quelquessemaines plus tard et douvrir un dialogue sur ses agissements unedlgation europenne sest rendue Washington en juillet pour desentretiens, tout comme le ministre de lIntrieur allemand.

    32 C. Savage, E. Wyatt et P. Baker, U.S. Confirms That It Gathers Online DataOverseas , New York Times, 6 juin 2013,.33 T. Hodel, Fast jeder Zweite findet digitale berwachung richtig , Zeit online, 12juin 2013 .34 heb/dpa/AFP, US-Abhrdienst: NSA sphte weitere europische Botschaftenaus , Spiegel Online, 1er juillet 2013 .

    http://topics.nytimes.com/top/reference/timestopics/people/s/charlie_savage/index.htmlhttp://topics.nytimes.com/top/reference/timestopics/people/w/edward_wyatt/index.htmlhttp://topics.nytimes.com/top/reference/timestopics/people/b/peter_baker/index.htmlhttp://www.nytimes.com/2013/06/07/us/nsa-verizon-calls.html?pagewanted=all&_r=0http://www.nytimes.com/2013/06/07/us/nsa-verizon-calls.html?pagewanted=all&_r=0http://www.nytimes.com/2013/06/07/us/nsa-verizon-calls.html?pagewanted=all&_r=0http://www.zeit.de/politik/2013-06/umfrage-internet-nutzung-digitale-ueberwachung%3ehttp://www.zeit.de/politik/2013-06/umfrage-internet-nutzung-digitale-ueberwachung%3ehttp://www.zeit.de/politik/2013-06/umfrage-internet-nutzung-digitale-ueberwachung%3ehttp://www.spiegel.de/netzwelt/netzpolitik/us-geheimdienst-nsa-spaehte-auch-frankreich-und-italien-aus-a-908660.htmlhttp://www.spiegel.de/netzwelt/netzpolitik/us-geheimdienst-nsa-spaehte-auch-frankreich-und-italien-aus-a-908660.htmlhttp://www.spiegel.de/netzwelt/netzpolitik/us-geheimdienst-nsa-spaehte-auch-frankreich-und-italien-aus-a-908660.htmlhttp://www.spiegel.de/netzwelt/netzpolitik/us-geheimdienst-nsa-spaehte-auch-frankreich-und-italien-aus-a-908660.htmlhttp://www.spiegel.de/netzwelt/netzpolitik/us-geheimdienst-nsa-spaehte-auch-frankreich-und-italien-aus-a-908660.htmlhttp://www.spiegel.de/netzwelt/netzpolitik/us-geheimdienst-nsa-spaehte-auch-frankreich-und-italien-aus-a-908660.htmlhttp://www.zeit.de/politik/2013-06/umfrage-internet-nutzung-digitale-ueberwachung%3ehttp://www.zeit.de/politik/2013-06/umfrage-internet-nutzung-digitale-ueberwachung%3ehttp://www.nytimes.com/2013/06/07/us/nsa-verizon-calls.html?pagewanted=all&_r=0http://www.nytimes.com/2013/06/07/us/nsa-verizon-calls.html?pagewanted=all&_r=0http://topics.nytimes.com/top/reference/timestopics/people/b/peter_baker/index.htmlhttp://topics.nytimes.com/top/reference/timestopics/people/w/edward_wyatt/index.htmlhttp://topics.nytimes.com/top/reference/timestopics/people/s/charlie_savage/index.html
  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    22/39

    H. Riecke, C. Schmucker, S.-A. Mildner / Partenariat transatlantique

    20 Ifri

    Lapiraterie est un autre dfi scuritaire qui devrait gagner enimportance dans les annes venir. En tant que grande nation ex-portatrice, lAllemagne est directement concerne par la scurit desvoies de transport. Pour lheure, elle participe lopration OceanShieldmene par lOTAN au large de la Corne de lAfrique, en tantque membre du 2egroupe maritime permanent de lAlliance. Elle estpar ailleurs durablement implique dans lopration europenne Ata-lanta, laquelle participe au moins une frgate allemande, essentiel-lement pour assurer la scurit des livraisons du Programme alimen-taire mondial (PAM). Des soldats allemands sont galement engagsdans la mission EUCAP Nestor dirige par lUE, dont lobjectif estdaider les tats ctiers se doter des capacits requises pour luttercontre la piraterie. Les tats-Unis dirigent quant eux une coalitionnavale qui opre dans le golfe dAden, la Combined Task Force 151, laquelle sont associs, de temps autre, des navires allemands.

    LAllemagne est donc un partenaire central des tats-Unis

    dans les rponses apportes aux principaux risques scuritaires.Lorsque lon examine les choix dintervention des Occidentaux danscertains pays en situation de conflit Libye, Mali, Syrie, on constate la fois les limites de la coopration de lAllemagne, la disparit desstratgies soutenues par les Europens et leur dpendance vis--visdes tats-Unis. Autant de facteurs qui pourraient poser problmedans le cadre de futures oprations de gestion de crise.

    Lorsquil a t question dintervenir en Libye, lAllemagne, quicraignait de se voir implique militairement, sest abstenue lors duvote au Conseil de scurit de lONU en mars 2011, ce qui a irrit sespartenaires occidentaux. linverse, les tats-Unis ont particip

    lintervention en montant une vaste opration arienne, qui a permisds les premiers jours de neutraliser la dfense antiarienne libyennegrce des tirs de missiles. Ils ont ainsi largement contribu au suc-cs de lopration mene par la France et la Grande-Bretagne, quiest ensuite passe sous le commandement de lOTAN35.

    Le mme scnario sest reproduit au Mali: alors que laFrance, partir de janvier 2013, a aid le gouvernement de Bamako combattre les rebelles islamistes dans le nord du pays avec laidedes Amricains, qui ont men des oprations de reconnaissance,lAllemagne sest contente de mettre la disposition de ses allisdeux avions de transport de troupes une maigre contribution qui a

    heurt son plus proche partenaire europen. Elle a cependant appor-

    35 A. Rinke, Eingreifen oder nicht? Warum sich die Bundesregierung in der Libyen-Frage enthielt , Internationale Politik, n 4, juillet-aot 2011, p. 44-52, disponiblesur : ; Th. Shankeret E. Schmitt, Seeing Limits to NewKind of War in Libya , The New York Times, 21 octobre 2011, disponible sur :.

    https://zeitschrift-ip.dgap.org/user/306https://zeitschrift-ip.dgap.org/de/ip-die-zeitschrift/archiv/jahrgang-2011/juli-august/eingreifen-oder-nichthttps://zeitschrift-ip.dgap.org/de/ip-die-zeitschrift/archiv/jahrgang-2011/juli-august/eingreifen-oder-nichthttps://zeitschrift-ip.dgap.org/de/ip-die-zeitschrift/archiv/jahrgang-2011/juli-august/eingreifen-oder-nichthttp://topics.nytimes.com/top/reference/timestopics/people/s/thom_shanker/index.htmlhttp://topics.nytimes.com/top/reference/timestopics/people/s/eric_schmitt/index.htmlhttp://www.nytimes.com/2011/10/22/world/africa/nato-war-in-libya-shows-united-states-was-vital-to-toppling-qaddafi.html?_r=0http://www.nytimes.com/2011/10/22/world/africa/nato-war-in-libya-shows-united-states-was-vital-to-toppling-qaddafi.html?_r=0http://www.nytimes.com/2011/10/22/world/africa/nato-war-in-libya-shows-united-states-was-vital-to-toppling-qaddafi.html?_r=0http://www.nytimes.com/2011/10/22/world/africa/nato-war-in-libya-shows-united-states-was-vital-to-toppling-qaddafi.html?_r=0http://www.nytimes.com/2011/10/22/world/africa/nato-war-in-libya-shows-united-states-was-vital-to-toppling-qaddafi.html?_r=0http://www.nytimes.com/2011/10/22/world/africa/nato-war-in-libya-shows-united-states-was-vital-to-toppling-qaddafi.html?_r=0http://topics.nytimes.com/top/reference/timestopics/people/s/eric_schmitt/index.htmlhttp://topics.nytimes.com/top/reference/timestopics/people/s/thom_shanker/index.htmlhttps://zeitschrift-ip.dgap.org/de/ip-die-zeitschrift/archiv/jahrgang-2011/juli-august/eingreifen-oder-nichthttps://zeitschrift-ip.dgap.org/de/ip-die-zeitschrift/archiv/jahrgang-2011/juli-august/eingreifen-oder-nichthttps://zeitschrift-ip.dgap.org/user/306
  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    23/39

    H. Riecke, C. Schmucker, S.-A. Mildner / Partenariat transatlantique

    21 Ifri

    t son soutien peut-tre en guise de compensation une missionde formation conduite par lUE36.

    Ni les Europens, ni les Amricains nont pu se rsoudre in-tervenir en Syrie, bien quil soit rapidement apparu que la guerre ci-

    vile serait longue et meurtrire et que les extrmistes islamistes ten-teraient de sassurer une position dominante dans ce pays dvast,situ aux portes de lEurope. Usant de son statut de membre non-permanent, lAllemagne na pas mnag ses efforts pour obtenir duConseil de scurit de lONU une prise de position claire. La Russieayant oppos son veto la condamnation du rgime de Bachar el-Assad et la dlivrance dun mandat autorisant la mise en uvre demesures durgence, lUE est reste relativement inactive, se conten-tant denvoyer des aides pour la prise en charge des rfugis dansles pays voisins. Lors dune rencontre organise le 18 fvrier 2013,les 27 ministres des Affaires trangres europens ont galementpris la dcision de ne pas fournir darmes aux rebelles, de peur

    quelles tombent aux mains des extrmistes37. Cette question a denouveau t dbattue plus tard dans le mois, lorsque la France et leRoyaume-Uni ont cherch briser le consensus. LAllemagne a insis-t pour que la dcision soit maintenue, refusant de prendre parti pourlun des camps et de lui fournir un soutien militaire38. Nanmoins, lerapprochement entre les tats-Unis et la Russie, qui sest traduit parune visite Moscou du Secrtaire dtat amricain John Kerry pourentamer des pourparlers sur une possible confrence de la paix, alaiss entrevoir une lueur despoir. Le ministre des Affaires tran-gres allemand, Guido Westerwelle, a quant lui annonc vouloirintercder auprs des deux camps pour permettre la tenue de cetteconfrence39.

    36 M. Kaim,Deutschland und das internationale Konfliktmanagement in Mali, SWP-

    Aktuell , n 8, janvier 2013, disponible sur :.37 Conseil de lUnion europenne, Conclusions relatives la Syrie , docn 6491/13, 18 fvrier 2013, disponible sur :.38 Krieg in Syrien. Merkel zgert mit Waffenlieferungen an Assads Feinde , Sd-deutsche Zeitung, 15 mars 2013, disponible sur :.39 Westerwelle sieht Chance fr Ende des Krieges , Rheinische Post, 9 mai 2013,disponible sur : .

    http://www.swp-berlin.org/de/wissenschaftler-detail/profile/markus_kaim.htmlhttp://www.swp-berlin.org/fileadmin/contents/products/aktuell/2013A08_kim.pdfhttp://www.swp-berlin.org/fileadmin/contents/products/aktuell/2013A08_kim.pdfhttp://register.consilium.europa.eu/pdf/fr/13/st06/st06491.fr13.pdfhttp://register.consilium.europa.eu/pdf/fr/13/st06/st06491.fr13.pdfhttp://www.sueddeutsche.de/politik/krieg-in-syrien-merkel-zoegert-mit-waffenlieferungen-an-assads-feinde-1.1625310http://www.sueddeutsche.de/politik/krieg-in-syrien-merkel-zoegert-mit-waffenlieferungen-an-assads-feinde-1.1625310http://www.sueddeutsche.de/politik/krieg-in-syrien-merkel-zoegert-mit-waffenlieferungen-an-assads-feinde-1.1625310http://www.sueddeutsche.de/politik/krieg-in-syrien-merkel-zoegert-mit-waffenlieferungen-an-assads-feinde-1.1625310http://www.rp-online.de/politik/deutschland/westerwelle-sieht-chance-fuer-ende-des-krieges-1.3385921http://www.rp-online.de/politik/deutschland/westerwelle-sieht-chance-fuer-ende-des-krieges-1.3385921http://www.rp-online.de/politik/deutschland/westerwelle-sieht-chance-fuer-ende-des-krieges-1.3385921http://www.rp-online.de/politik/deutschland/westerwelle-sieht-chance-fuer-ende-des-krieges-1.3385921http://www.rp-online.de/politik/deutschland/westerwelle-sieht-chance-fuer-ende-des-krieges-1.3385921http://www.sueddeutsche.de/politik/krieg-in-syrien-merkel-zoegert-mit-waffenlieferungen-an-assads-feinde-1.1625310http://www.sueddeutsche.de/politik/krieg-in-syrien-merkel-zoegert-mit-waffenlieferungen-an-assads-feinde-1.1625310http://register.consilium.europa.eu/pdf/fr/13/st06/st06491.fr13.pdfhttp://www.swp-berlin.org/fileadmin/contents/products/aktuell/2013A08_kim.pdfhttp://www.swp-berlin.org/de/wissenschaftler-detail/profile/markus_kaim.html
  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    24/39

    22 Ifri

    Les relations commercialestransatlantiques

    Alors que les relations transatlantiques et germano-amricaines enmatire de scurit sont difficiles et quelles le resteront sans doutedans les prochaines annes, les ngociations dsormais ouvertes surun TTIP seront peut-tre plus que jamais loccasion de faire avancerlintgration conomique transatlantique. Il serait nanmoins naf de

    croire quune telle entreprise sera aise.

    La po l i t ique commerciale des tats-Uniset de lUE sur fond de crise financire

    son arrive la Maison Blanche en 2009, B. Obama naccordait aucommerce quune importance secondaire. La lutte contre la criseconomique et financire mondiale et la cration demplois taient lesdeux priorits de son mandat. En outre, la politique commerciale taitun sujet dlicat pour le nouveau prsident amricain. Non seulement

    la majorit des Dmocrates nest gure favorable une plus grandeouverture du march national, mais cette perspective est tout aussimal accepte au sein de la population. De plus, B. Obama voulait sedmarquer de son prdcesseur George W. Bush, qui avait menune politique commerciale trs active et conclu un grand nombredaccords de libre-change. Cependant, au cours de son premiermandat, B. Obama a dcouvert quil pouvait utiliser le commerce pouratteindre les objectifs de sa politique conomique, cest--dire favori-ser la croissance et lemploi sur le territoire amricain et sortir le paysde la crise financire.

    Ainsi, dans son discours sur ltat de lUnion du 27 janvier

    2010, le prsident a annonc sa volont de doubler les exportationsamricaines dans les cinq annes venir et de crer deux millionsdemplois. cette fin a t lance en mars 2010 la National ExportInitiative(NEI), dont lobjectif est de soutenir davantage les petites etmoyennes entreprises et dimposer de manire plus offensive lesrgles commerciales internationales sur des marchs prioritaires.Dans ce nouveau contexte, B. Obama est galement revenu sur sonrefus de contracter de nouveaux accords de libre-change, dclarantque les tats-Unis devaient non seulement poursuivre les ngocia-tions multilatrales sur la libralisation des changes dans le cadredu cycle de Doha chapeaut par lOrganisation mondiale du com-

  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    25/39

    H. Riecke, C. Schmucker, S.-A. Mildner / Partenariat transatlantique

    23 Ifri

    merce (OMC), mais aussi et surtout renforcer leurs relations com-merciales avec lAsie, et notamment avec certains partenaires com-merciaux de premier plan tels que la Core du Sud. En mars 2010,les tats-Unis ont pris part, pour la premire fois, aux ngociationsrelatives la mise en place dun Partenariat transpacifique (TPP)40.Par ailleurs, au dbut de son second mandat, B. Obama sest montrplus dsireux de renforcer les liens qui unissent son pays lUE dansles domaines du commerce et des investissements.

    Depuis plusieurs annes dj, les Europens mnent une po-litique commerciale dynamique. Les accords de libre-change consti-tuent lun des fondements de leur stratgie en faveur d Une Europecomptitive dans une conomie mondialise (2006)41. Celle-ci im-plique entre autres la conclusion de nouveaux accords commerciaux,l encore avec des partenaires asiatiques, afin de renforcer la com-ptitivit de lUnion. Ces accords ne devront pas porter uniquementsur les questions commerciales classiques telles que la suppression

    des droits de douane. Sont dsormais au cur de la politique com-merciale de lUE les thmes dits commerce-plus , notammentlouverture des marchs publics, la protection de la proprit intellec-tuelle, le respect de la concurrence, ainsi que les questions socialeset environnementales. lavenir, les partenariats commerciaux con-clus par lUE seront lis plusieurs critres : le potentiel commercialdu pays partenaire, louverture du march local aux exportations eu-ropennes et lexistence daccords de libre-change avec des paysconcurrents (en particulier les tats-Unis, le Japon et la Chine) quidsavantagent lUE42.

    LAllemagne est un pilier de la politique commerciale de lUE.

    Mme si le gouvernement allemand continue daffirmer que la con-clusion du cycle de Doha de lOMC est la priorit absolue, il travailleparalllement depuis longtemps la conclusion daccords commer-ciaux bilatraux, comme en tmoignent son soutien aux ngociationssur un accord de libre-change avec la Core du Sud, ainsi quelouverture rcente de pourparlers avec le Japon. La signature dunaccord de libre-change avec les tats-Unis est un autre objectif de

    40Lorigine du TPP remonte aux ngociations engages entre 2002 et 2005 par leChili, la Nouvelle-Zlande, Singapour et, plus tard, Brunei, autour de lAccord departenariat conomique transpacifique (Trans-Pacific Strategic Economic Part-nership, TPSEP), galement appel Accord P4. En fvrier 2008, George W. Bush,

    lpoque prsident des tats-Unis, avait annonc que son pays participerait auxngociations relatives aux points rests en suspens. Mais la suite du changementde gouvernement conscutif larrive au pouvoir de B. Obama, le processus a tretard.41 Commission europenne, Pour une nouvelle stratgie commerciale de lUE auservice de la comptitivit europenne et des rformes conomiques , 4 octobre2006, disponible sur : (siteconsult le 20 juin 2013).42 G. Koopmann et L. Vogel, Regionalisation of Trade and Regionalism in TradePolicy Patterns, Strategies and Impact , Intereconomics, septembre-octobre 2008,p. 306.

    http://trade.ec.europa.eu/doclib/press/index.cfm?id=212&serie=163&langId=frhttp://trade.ec.europa.eu/doclib/press/index.cfm?id=212&serie=163&langId=frhttp://trade.ec.europa.eu/doclib/press/index.cfm?id=212&serie=163&langId=fr
  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    26/39

    H. Riecke, C. Schmucker, S.-A. Mildner / Partenariat transatlantique

    24 Ifri

    longue date du gouvernement allemand. Aux yeux de Berlin, ces ac-cords de libre-change constituent non pas une alternative lorganisation multilatrale du commerce, mais un complment cette dernire ; en dautres termes, ils reprsentent pour lAllemagneun tremplin et non une pierre dachoppement. Grce ces accordsbilatraux et multilatraux, le gouvernement allemand espre faireprogresser louverture des marchs plus rapidement que sous lgidede lOMC, et adapter le droit commercial aux nouveaux dfis cono-miques. Dans le mme temps, il insiste sur limportance de lOMC entant quorganisation centrale garante du maintien dun systme com-mercial multilatral fond sur des rgles et assorti dun dispositif dersolution des diffrends une vision partage par les tats-Unis.

    Lintgratio n trans atlan tiq ue

    Interdpendance conomiquePeu dconomies sont aussi troitement lies que celles des tats-Unis et de lUE. Bien que les pays mergents soient engags dansun processus de rattrapage, les partenaires des deux cts delAtlantique demeurent les poids lourds de lconomie mondiale. eux deux, ils reprsentent le plus vaste march au monde : en 2011,ils totalisaient prs de 40 % du produit intrieur brut mondial, 25 %des exportations mondiales de marchandises (sans compter les ex-portations lintrieur de lUE), prs de 44 % des exportations mon-diales de services (l encore, hors exportations lintrieur de lUE),et environ 39 % des investissements directs trangers (IDE) dans le

    monde (sans compter les investissements internes lUE)43

    . Enfin,environ 63 % des fusions et des rachats dentreprises enregistrsdans le monde cette mme anne sont attribuer aux tats-Unis et lUE44.

    Les tats-Unis sont la premire destination des exportationseuropennes depuis de nombreuses annes (15,8 % en 2011). LUEest le plus gros march dexportation des tats-Unis aprs le Canada(18,2 %). Linterdpendance des conomies amricaine et euro-penne est plus marque dans le domaine des changes de ser-vices, lUE absorbant 38 % des exportations amricaines de services,et les tats-Unis, 24 % des exportations europennes45. Au niveau

    des IDE, les chiffres sont encore plus loquents. Les IDE sont lafois la colonne vertbrale et le moteur de lintgration conomiquetransatlantique. Ainsi, en 2011, la part des IDE raliss par les tats-Unis au sein de lUE slevait 51,1 % ; celle des IDE europens

    43 Donnes Eurostat et CNUCED (consultes le 17 avril 2013).44 D. Hamilton et J. Quinlan, The Transatlantic Economy 2013, mars 2013, p. 19,chiffres de 2011.45 Source : Eurostat et Bureau of Economic Analysis (donnes consultes le 15 mars2013).

  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    27/39

    H. Riecke, C. Schmucker, S.-A. Mildner / Partenariat transatlantique

    25 Ifri

    destination des tats-Unis, 34 %46. Les profits raliss par les fi-liales des entreprises amricaines en Europe et par les entrepriseseuropennes installes aux tats-Unis sont en constante augmenta-tion depuis plusieurs annes. LEurope est la rgion du monde la plusrentable pour les entreprises amricaines : depuis lan 2000, 56 %des recettes engranges par les filiales amricaines installes ltranger sont gnres en Europe47.

    Pour lAllemagne aussi, les tats-Unis sont un partenaire co-nomique majeur. Ils occupent mme la premire place des pays im-portateurs de produits allemands hors UE, devant la Chine48.LAmrique est un march et un site de production de premier planpour les entreprises allemandes. Les ventes de voitures allemandesexplosent aux tats-Unis. Outre le secteur automobile, la constructionmcanique, la chimie et llectrotechnique allemandes, sans oublierles secteurs davenir tels que la sant et les nergies renouvelables,prosprent sur le march amricain. LAllemagne occupe la sixime

    place des pays exportateurs de biens aux tats-Unis (et la cinquimeplace ds lors que lUE est exclue du primtre de ltude)49. Lestats-Unis aussi ont tout intrt ce que les entreprises allemandesviennent sinstaller sur leur territoire, car elles crent les emplois dontils ont besoin.

    Le commerce transatlantique est dj largement libralis. Ac-tuellement, les droits de douane moyens sont trs bas : lUE appliqueun tarif douanier denviron 4 % sur les produits industriels ; pour lesproduits agricoles en revanche, le taux est nettement suprieur(13,9 %)50. Aux tats-Unis, le taux moyen est de 3,3 % pour les pre-miers et de 5 % pour les seconds51. Il existe cependant dautres tarifs

    trs levs, qui, au sein de lUE, sappliquent essentiellement auxproduits agricoles et, aux tats-Unis, aux produits textiles (42 %), auxvtements (32 %), la maroquinerie et aux chaussures (56 %). Maisces droits de douane levs ne concernent finalement quune faiblepart du commerce transatlantique (2 % des importations en prove-

    46 Donnes Eurostat (consultes le 15 mars 2013).47 D. Hamilton et J. Quinlan, op. cit. [44], p. xiii.48 Statistisches Bundesamt,Auenhandel 2012, disponible sur : (site con-sult le 21 mai 2013).49 United States Census Bureau, Top Trading Partners. Total Trade, Exports, Im-ports , disponible sur : (site consult le 21 mai 2013).50 Organisation mondiale du commerce (OMC), European Union Tariff Profile ,disponible sur :(site consult le 19 mars 2013).51 OMC, United States Tariff Profile , disponible sur : (siteconsult le 19 mars 2013).

    https://www.destatis.de/DE/ZahlenFakten/GesamtwirtschaftUmwelt/Aussenhandel/Handelspartner/Tabellen/RangfolgeHandelspartner.pdf?__blob=publicationFilehttps://www.destatis.de/DE/ZahlenFakten/GesamtwirtschaftUmwelt/Aussenhandel/Handelspartner/Tabellen/RangfolgeHandelspartner.pdf?__blob=publicationFilehttps://www.destatis.de/DE/ZahlenFakten/GesamtwirtschaftUmwelt/Aussenhandel/Handelspartner/Tabellen/RangfolgeHandelspartner.pdf?__blob=publicationFilehttp://www.census.gov/foreign-trade/statistics/highlights/top/top1212yr.htmlhttp://www.census.gov/foreign-trade/statistics/highlights/top/top1212yr.htmlhttp://www.census.gov/foreign-trade/statistics/highlights/top/top1212yr.htmlhttp://stat.wto.org/TariffProfile/WSDBTariffPFView.aspx?Language=E&Country=E27http://stat.wto.org/TariffProfile/WSDBTariffPFView.aspx?Language=E&Country=E27http://stat.wto.org/TariffProfile/WSDBTariffPFView.aspx?Language=E&Country=UShttp://stat.wto.org/TariffProfile/WSDBTariffPFView.aspx?Language=E&Country=UShttp://stat.wto.org/TariffProfile/WSDBTariffPFView.aspx?Language=E&Country=UShttp://stat.wto.org/TariffProfile/WSDBTariffPFView.aspx?Language=E&Country=UShttp://stat.wto.org/TariffProfile/WSDBTariffPFView.aspx?Language=E&Country=E27http://www.census.gov/foreign-trade/statistics/highlights/top/top1212yr.htmlhttp://www.census.gov/foreign-trade/statistics/highlights/top/top1212yr.htmlhttps://www.destatis.de/DE/ZahlenFakten/GesamtwirtschaftUmwelt/Aussenhandel/Handelspartner/Tabellen/RangfolgeHandelspartner.pdf?__blob=publicationFilehttps://www.destatis.de/DE/ZahlenFakten/GesamtwirtschaftUmwelt/Aussenhandel/Handelspartner/Tabellen/RangfolgeHandelspartner.pdf?__blob=publicationFile
  • 7/27/2019 Vers un renouveau du partenariat transatlantique ? Les relations germano-amricaines sous Obama II

    28/39

    H. Riecke, C. Schmucker, S.-A. Mildner / Partenariat transatlantique

    26 Ifri

    nance de lUE et 0,8 % des importations en provenance des tats-Unis)52.

    Les barrires non tarifaires constituent en revanche un obs-tacle majeur au commerce et aux investissements. La rglementation

    en vigueur entrave le commerce essentiellement dans les secteurspharmaceutique et cosmtique, dans le secteur automobile ainsi quedans lindustrie du textile et de lhabillement. En outre, les procduresdenregistrement, dobtention des documents et de paiement desdroits de douane font elles aussi obstacle au commerce transatlan-tique.

    LAllemagne, moteur de la coopration conomiqueUne intgration transatlantique plus pousse serait souhaitable, maiscet objectif est loin dtre facile atteindre. Jusqu prsent, toutesles tentatives pour y parvenir ont chou en raison du manque

    dintrt des tats-Unis et de lopposition de certains tats membresde lUE, dont la France. En Allemagne, lide dun accord de libre -change transatlantique (Transantlantic Free Trade Agreement -TAFTA) a t lance pour la premire fois en 1995 par le ministredes Af