Vers La Lumiere - Chico Xavier

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Celui qui cherche à comprendre notre monde ou souhaite savoir quelle voie prend l’humanité, pourra trouver dans ce livre la réponse à quelques questions qu’il se pose. Les événements, les faits, les situations et les personnages les plus importants qui ont marqué notre évolution, à travers le temps, sont retracés ici et présentés dans un remarquable travail de synthèse historique. Les missions de certains Esprits comme ceux de Krishna, Bouddha, Abraham, Moïse, Fuxi, Confucius, Laozi, Solon, Socrate, Platon, Mahomet, les prophètes d’Israël, les apôtres, Paul de Tarse, François d’Assis, Luther et Allan Kardec, sont analysées à travers ces pages. Dans les quelques lignes de son introduction, Emmanuel révèle : « Devant nos yeux spirituels, les fantômes des civilisations mortes passent. […] Passent les races et les générations, les langues et les peuples, les pays et les frontières, les sciences et les religions. […] Seul Jésus n’est pas passé sur le pénible chemin des races […], car Il est la lumière du principe et entre ses mains miséricordieuses reposent les destinées du monde ». Dans cette oeuvre, l’auteur spirituel nous démontre que par déterminisme divin, nous avançons, inexorablement, Vers la lumière !

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Copyright© 2009 byFederação Espírita BrasileiraBrasília (DF) – Brésil

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ISBN 978-85-98161-90-7ISBN 978-85-7945-104-1(ePub)

Titre original en portugais :a caminho da luz(Brésil, 1939)

Traduction du portugais : Irène Audi

Couverture : Luciano Carneiro HolandaProjet Graphique : Rones LimaVersion digitale : Evelyn Yuri Furuta

Édition duCONSEIL SPIRITE INTERNATIONALSGAN Q. 909 – Conjunto F70790-090 – Brasília (DF) – Brésil

[email protected] 61 3322 3024Édition autorisée par la Fédération Spirite Brésilienne.

Données Internationales pour le Catalogage dans L’ouvrage (CIP)

E46 Emmanuel (Esprit).

Vers la lumière : (œuvre médiumnique) / dicté par l’Esprit Emmanuel ;

[psycographié par] Francisco Cândido Xavier ; [traducction de Irène Audi].– Brasília, DF (Brésil) : Conseil Spirite International, 2010.212 p . ; 21 cm

Traduction de: A caminho da luz.ISBN 978-85-98161-90-7

1. Civilização - história. 2. Espiritismo. 3. Obras psicografadas. I. Xavier,Francisco Cândido, 1910-2002. II. Titre.

CDD 133.93CDU 133.7

PréfaceMes amis, que Dieu vous accorde la paix !

Je souhaite vous exprimer toute mareconnaissance pour cette conférence relative à nostravaux. Sachons attendre et demander la bénédictiondu Très-Haut qui nous apportera son soutien. Commesuite à nos études, nous nous efforcerons de montrer lavéritable position de l’Évangile du Christ, si souventincompris par les religions et les philosophies existantessur terre.

La teneur de cet ouvrage ne sera pas d’ordrehistorique. L’histoire du monde a déjà été dite et écrite.Nous donnerons à notre contribution le caractère d’unethèse religieuse pour faire la lumière sur l’influencesacrée de la foi et l’ascendant spirituel que reçurenttoutes les civilisations terrestres au cours des siècles. Lelivre du frère Humberto de Campos[1] fut la révélationde la mission collective d’un pays ; notre effortconsistera uniquement à présenter des commentaires en

marge de la tâche assignée aux grands missionnaires dumonde et aux peuples déjà disparus pour mettre enlumière la grandeur et la miséricorde du divin Maître.Attendons les jours à venir pour accomplir nos plans detravail empreints d’humilité. Que Dieu vous accorde àtous la tranquillité et la santé, et à nous les possibilitésrequises. Je remercie infiniment le concours de tousceux qui ont bien voulu contribuer à cet effort général.Œuvrons à la grande ruche de l’évolution, sans autrepréoccupation que celle de bien servir Celui qui descieux connaît toutes nos luttes et nos larmes. Faisons-luiconfiance. De son sein auguste et miséricordieux jaillit lasource de lumière et de vie, d’harmonie et de paix pourse répandre dans tous les cœurs. Qu’Il vous bénisse !

EMMANUEL(Message reçu le 17 août 1938)

[1] « Brésil, cœur du monde, patrie de l’Évangile ».

IntroductionAlors que les transitions difficiles du XXe siècle

s’annoncent au sinistre fracas des armes, les forcesspirituelles se réunissent pour convenir des grandesreconstructions de l’avenir.

Le moment approche où une évaluation de toutesles valeurs terrestres sera effectuée pour la résurgencedes énergies créatrices d’un monde nouveau, et il estbien naturel que nous rappelions l’ascendant mystiquede toutes les civilisations qui apparurent et disparurenten évoquant les grandes périodes évolutives del’humanité avec ses misères et ses splendeurs pouraffirmer les réalités spirituelles au-delà de tous lesphénomènes transitoires de la matière.

Cet effort de synthèse sera celui de la foi quirevendique sa place face à la science des hommes etface aux religions de la désunion, comme boussole de lavraie sagesse.

À la vision de notre Esprit passent les fantômes

des civilisations mortes, comme si nous étions devant un« écran » merveilleux. Les âmes changent d’habitcharnel au cours incessant des siècles qui s’écoulent ;elles construisent l’édifice millénaire de l’évolutionhumaine au prix de leurs larmes et de leurs souffrances,et les douloureux échos de leurs afflictions montentjusqu’à nous. Passent les premières organisations del’homme et passent leurs grandes villes transformées entombeaux silencieux. Le temps, ce patrimoine divin del’esprit, renouvelle à chaque siècle les inquiétudes et lesangoisses afin d’éclairer le chemin des expérienceshumaines. Passent les races et les générations, leslangues et les peuples, les pays et les frontières, lessciences et les religions. Un souffle divin agite toutes leschoses dans ce merveilleux tourbillon. L’ordre s’établit,alors, en équilibrant tous les phénomènes et tous lesmouvements de la construction planétaire pour vitaliserles liens éternels qui unissent cette grande famille.

On voit, alors, le fil incassable qui retient lessiècles d’expériences terrestres en les unissantharmonieusement les unes aux autres, afin de constituer

le trésor immortel de l’âme humaine dans sa glorieuseascension vers l’infini.

Les races sont remplacées par les âmes et lesgénérations sont des phases d’apprentissage et deprogrès ; les langues sont formées d’expression, tendantà la proposition unique de la fraternité et de l’amour, etles peuples sont les membres dispersés d’une grandefamille travaillant à la création définitive d’unecommunauté universelle. Ses enfants les plus éminentsau niveau spirituel sont récompensés par la Justicesuprême qui légifère d’en Haut tous les mondes del’univers, et peuvent visiter les autres patries sidérales,puis retourner sur terre pour réaliser dans un effort bénides missions régénératrices dans les églises et dans lesinstitutions terrestres.

Sur l’écran magique qui nous aide à notre étude,ces missionnaires tant de fois crucifiés dans le mondepar l’incompréhension des âmes vulgaires sont mis enrelief ; mais en tout et sur tous, brille la lumière de ce filde spiritualité qui divinise la matière en reliant dans letemps le travail des civilisations. Plus en dessus,

éblouissant l’« écran » de nos commentaires et de nosanalyses, nous voyons la source d’une extraordinairesplendeur d’où part le premier point géométrique de cecourant de vie et d’harmonie qui équilibre et saturetoute la terre dans une apothéose de mouvements et declartés divines.

Nos pauvres yeux ne peuvent entrevoir de détailsdans cet éblouissement, mais nous savons que ce fil delumière et de vie est entre ses mains. C’est Lui quisoutient tous les éléments actifs et passifs de l’existenceplanétaire. Dans son coeur auguste et miséricordieux setrouve le Verbe du principe. Un souffle de Lui peutrenouveler toutes les choses, un geste de lui peuttransformer l’aspect de tous les horizons terrestres.

De tout temps, les générations passèrent avec leurlot d’angoisses et d’inquiétudes. Les guerresensanglantèrent les chemins des peuples dans leurspèlerinages incessants vers la connaissance supérieure.Les trônes des rois tombèrent et les couronnesmillénaires se désintégrèrent. Les princes du monderetournèrent au théâtre de leur orgueilleuse vanité dans

l’humble habit des esclaves, et en vain, les dictateursincitèrent et incitent encore les peuples de la terre auxmassacres et à la destruction.

Le déterminisme de l’amour et du bien est la loi detout l’univers et l’âme humaine émerge de toutes lescatastrophes en quête d’une vie meilleure.

Seul Jésus n’a pas vécu le douloureux passage desraces, mais chercha à détruire toutes les frontièresmenant à l’étreinte universelle. Lumière du Principe,entre ses mains charitables reposent les destinées dumonde. Son coeur magnanime est la source de vie pourl’humanité entière. Son message d’amour, qu’estl’Évangile, est l’éternelle parole de résurrection et dejustice, de fraternité et de miséricorde. Toutes leschoses humaines sont passées, toutes les choseshumaines se modifieront. Lui, néanmoins, est la Lumièrede toutes les vies terrestres, inaccessible au temps et àla destruction.

Tandis que nous parlons de la mission du XXesiècle, que nous observons les dictateurs de l’actualité

qui s’arborent en bourreaux des foules, il nousappartient de tourner des yeux suppliants vers l’infiniemiséricorde du Seigneur en implorant sa paix et sonamour pour tous les coeurs.

ILa genèse planétaire

LA COMMUNAUTÉ DES ESPRITSPURS

Les traditions du monde spirituel nous disent qu’àla tête de tous les phénomènes de notre système, ilexiste une communauté d’Esprits purs et élus par leSeigneur suprême de l’univers qui tiennent les rênes dela vie de toutes les collectivités planétaires.

Cette communauté d’êtres angéliques et parfaits,dont Jésus est un des membres divins, d’après ce quel’on a pu savoir, ne s’est réunie à proximité de la terreque deux fois au cours des millénaires pour résoudredes problèmes décisifs relatifs à l’organisation et à ladirection de notre planète.

La première fois eut lieu lorsque l’orbe terrestre sedétachait de la nébuleuse solaire, afin que dans le temps

et dans l’espace soient lancés les balises de notresystème cosmogonique et les préludes à la vie dans lamatière en ignition de la planète. Quant à la seconde, cefut lorsque se décida l’arrivée du Seigneur sur la face dela terre, apportant à la famille humaine la leçonimmortelle de son Évangile d’amour et de rédemption.

LA SCIENCE EN TOUT TEMPS

Notre intention n’est pas de soumettre à laconsidération des chercheurs une nouvelle théorie sur laformation du monde. À travers les siècles, la science aété pourvue d’apôtres et de missionnaires. Tous furentinspirés en leur temps, ils reflétèrent la clarté des cieuxque les expériences de l’infini avaient gravée dans leurmémoire spirituelle, et extériorisèrent les défauts et lesconceptions de l’époque à laquelle ils vécurent à traversle regard humain de leur personnalité.

En tant qu’ouvriers du progrès universel, ils furentporteurs de révélations graduelles dans le domaine desconnaissances supérieures de l’humanité. Inspirés par

Dieu dans leurs pénibles efforts à oeuvrer pour unevéritable civilisation, leurs idées et leurs travaux méritentle respect de toutes les générations de la planète, mêmesi les nouvelles expressions évolutives au niveau cultureldes sociétés mondaines furent contraintes de prescrireleurs théories et leurs anciennes formules.

En souvenir de tous ceux qui ont su recevoirl’intuition de la réalité dans leurs explorations de l’infini,nous chercherons à dépeindre le globe terrestre à sespremiers jours.

AUX PRÉMICES DU GLOBETERRESTRE

Quelle force surhumaine put donc maintenirl’équilibre de la nébuleuse terrestre, détachée du noyaucentral du système, en lui conférant un ensemble de loismathématiques dans lesquelles allaient se manifestertous les phénomènes intelligents et harmonieux de la viepour des millénaires et des millénaires ? Distante du

soleil d’environ... 149.600.000 kilomètres et sedéplaçant dans l’espace à la vitesse quotidienne de2.500.000 kilomètres autour du grand astre du jour,imaginons sa composition aux prémices de sonexistence en tant que planète.

Laboratoire de matières ignescentes, le conflit desforces telluriques et des énergies physique, chimiqueentraîna les constructions grandioses du théâtre de la viedans l’immense creuset où la température s’élèveparfois à 2.000 degrés, comme si la matière était placéedans un four incandescent, et était soumise aux plusdivers essais pour examiner sa qualité et ses possibilitésà l’édification de la nouvelle école des êtres. Dans desproportions jamais vues par l’humanité, les déchargesélectriques provoquèrent d’étranges commotions sur legrand organisme planétaire dont la formation sedéveloppait dans les ateliers de l’infini.

LA CRÉATION DE LA LUNE

Sous l’orientation miséricordieuse du Christ, la

formation du satellite terrestre fut décidée en fonctiondu calcul des valeurs cosmiques sur lequel les ouvriersde la spiritualité travaillaient.

Dans ses moindres détails, le programme destâches à réaliser dans le monde exigeait le concours dela Lune. Ce serait l’ancre de l’équilibre terrestre dansles mouvements de translation que le globe effectueraitautour du cœur du système ; la source des forcesorganisatrices de la stabilité planétaire, mais surtout,l’orbe naissant aurait besoin de sa lumière polariséedont le doux magnétisme agirait décisivement sur ledrame infini de la création et de la reproduction detoutes les espèces présentent dans les différents règnesde la nature.

LA SOLIDIFICATION DE LAMATIÈRE

Dans ce grand atelier surgit, alors, ladifférenciation de la matière pondérable qui donna

naissance à l’hydrogène.

Les couches atmosphériques sont de vastesdépôts d’énergies électriques et de vapeurs quifaçonnent les substances modelées du globe terrestre.Néanmoins, le froid des espaces agit sur ce laboratoired’énergies incandescentes, et la condensation desmétaux peut être constatée à la fine formation de lacroûte solidifiée.

C’est la première pause des commotionsgéologiques tumultueuses du globe. Les océans primitifsse forment où l’eau tiède souffre d’une pression difficileà décrire. L’atmosphère est chargée de vapeursaqueuses et les grandes tempêtes balaient dans toutesles directions la surface de la planète, mais sur la terre lechaos est dominé comme par enchantement. Lespaysages s’éclairent, fixant la lumière solaire qui seprojette sur ce nouveau théâtre d’évolution et de vie.

Après une longue période de confusion supportéepar les éléments physiques de la structure planétaire, lesmains de Jésus se reposèrent.

LE DIVIN SCULPTEUR

Oui, Il avait vaincu toutes les frayeurs des énergiesdéchaînées. En compagnie des légions de travailleursdivins, il avait lancé le scalpel de sa miséricorde sur lebloc de matière informe que la Sagesse du Père avaitdétaché du soleil pour ses mains augustes etcompatissantes. Il moula la sculpture géologique del’orbe en taillant l’école bénie et grandiose sur laquelleson cœur allait se répandre en amour, en clarté et enjustice. Avec ses armées de travailleurs dévoués, ildécréta les règles des phénomènes physiques de la terreen organisant l’équilibre futur à la base des corpssimples de la matière, dont les spectroscopes terrestrespurent identifier l’unité substantielle de toute part dansl’univers galactique. Il organisa le scénario de la vie encréant, sous les yeux de Dieu, l’indispensable àl’existence des êtres à venir. Il rendit la pressionatmosphérique appropriée à l’homme, prévoyant sanaissance au monde au cours des millénaires. Il établitles grands centres de force de l’ionosphère et de lastratosphère où s’harmonisent les phénomènes

électriques de l’existence planétaire, et créa la couched’ozone entre 40 et 60 kilomètres d’altitude, pourqu’elles filtrent correctement les rayons solaires enmanipulant leur composition nécessaire au maintien dela vie organisée sur le globe terrestre. Ainsi a-t-il définitoutes les lignes de progrès de l’humanité future etengendra l’harmonie de toutes les forces physiques quiprésident au cycle des activités planétaires.

LE VERBE DANS LA CRÉATIONTERRESTRE

Dans l’intimité des énergies qui donnèrent vie àl’organisation du globe, la science du monde ne vit passes mains augustes et sages à l’œuvre. Dans toutes lesétudes et analyses de l’histoire, cette providence futremplacée par le mot « nature », mais son amour fut leVerbe de la création du principe, comme l’est et le serala couronne glorieuse des êtres terrestres dansl’immortalité sans fin. Et lorsque les éléments du mondenaissant se furent calmés, à l’heure où la lumière du

soleil embrassait en silence la beauté mélancolique desmers et des continents primitifs, Jésus réunit dans lesCieux les divins interprètes de sa pensée. On vit alorsdescendre sur la terre, issus de l’amplitude des espacesillimités, un nuage de forces cosmiques qui enveloppal’immense laboratoire planétaire au repos.

Quelque temps plus tard, sur la croûte solidifiée dela planète, comme au fond des océans, on put observerla présence d’un élément visqueux qui recouvrait l’orbede toute part.

Les premiers pas sur le chemin de la vie organiséeétaient faits. Avec cette masse gélatineuse, naissait surle globe le protoplasme et, avec lui, Jésus lançait à lasurface du monde le germe sacré des premiershommes.

IILa vie organisée

LES CONSTRUCTIONSCELLULAIRES

Sous l’orientation miséricordieuse et sage duChrist, de nombreuses assemblées d’ouvriers spirituelstravaillaient sur terre.

Comme l’ingénierie moderne construit un édificeen prévoyant les moindres détails répondant à sesbesoins, les artistes de la spiritualité créèrent le mondedes cellules en commençant par la construction desformes organisées et intelligentes des siècles à venir.

L’idéal de beauté fut la préoccupation premièrequi se rapportait aux systèmes cellulaires d’origines.

C’est pour cela que, de tout temps, la beauté,associée à l’ordre, a constitué l’un des traits indélébiles

de toute la création.

Les formes de tous les règnes de la natureterrestre furent étudiées et prévues. Les fluides de la viefurent manipulés de sorte à s’adapter aux conditionsphysiques de la planète, mettant en scène les systèmescellulaires selon les possibilités de l’environnementterrestre, tout en obéissant à un plan préétabli par lamiséricordieuse sagesse du Christ, suivant les lois duprincipe et du développement général.

LES PREMIERS HABITANTS DELA TERRE

Nous disions qu’une couche de matièregélatineuse avait enveloppé l’orbe terrestre dans sescontours les plus profonds. Cette matière, amorphe etvisqueuse, fut le milieu sacré où se développèrent lessemences de la vie. Le protoplasme fut l’embryon detous les organismes du globe terrestre, et si cettematière sans forme définie couvrait la croûte solidifiée

de la planète, peu après, la condensation de la massefut à l’origine de l’apparition du germe qui révéla lestoutes premières manifestations des êtres vivants.

Sur le plan matériel, les premiers habitants de laplanète sont les cellules albuminoïdes, les amibes et tousles organismes unicellulaires, isolés et libres, qui semultiplient prodigieusement à la température tiède desocéans.

Lors du passage incessant du temps, ces êtresoriginels se déplacent dans les eaux où ils trouventl’oxygène nécessaire au maintien de la vie, un élémentque la terre ferme ne possédait pas encore enproportions suffisantes pour subvenir aux besoins de lavie animale avant les grandes végétations ; il se révélaque ces êtres rudimentaires n’avaient qu’un seul sens –celui du toucher, qui est à l’origine de tous les autres,compte tenu du perfectionnement des organismessupérieurs.

L’ÉLABORATION PATIENTE DES

FORMES

Longtemps après, les amibes primitivess’associèrent à la vie cellulaire en commun, les coloniesd’infusoires, de polypodes se formèrent alors, obéissantainsi aux projets de construction définitive de l’avenir,émanant du monde spirituel où tout le progrès de laterre trouve sa genèse.

Les règnes végétal et animal semblent seconfondre dans les profondeurs océaniques. Il n’existepas de formes définies ni d’expression individuelle dansces sociétés d’infusoires, mais ces ensembles singulierssont des tentatives de vie qui présentent déjà lescaractéristiques et les rudiments des organismessupérieurs.

Des milliers d’années furent nécessaires auxouvriers de Jésus qui étaient au service de l’élaborationpatiente des formes.

Au début, ils coordonnèrent les élémentsindispensables à la nutrition et à la conservation de

l’existence. Le coeur et les bronches furent conquis.Puis, ce fut l’heure d’introduire les composantscellulaires du système nerveux et les organes de laprocréation qui se perfectionnèrent en acquérant uneplus grande définition dans les êtres.

LES FORMES INTERMÉDIAIRESDE LA NATURE

L’atmosphère était encore saturée d’humidité etde vapeur. Quant à la terre, elle était solide, maiscouverte de boue et de marais inimaginables.

Toutefois, les dernières convulsions intérieures del’orbe révélaient la localisation des chaleurs centrales dela planète, restreignant la zone d’influences telluriquesnécessaires au maintien de la vie animale.

Ces phénomènes géologiques tracèrent lescontours géographiques du globe, en délimitant lescontinents et en fixant la position des océans, laissantainsi apparaître de grandes étendues de terre ferme,

aptes à recevoir les semences prolifiques de la vie.

Les premiers crustacés terrestres furent leprolongement des crustacés marins. En suivant leursempreintes, les batraciens apparurent qui passèrent deseaux aux zones boueuses et fermes.

À cette phase évolutive de la planète, tout le globeétait revêtu d’une végétation luxuriante, prodigieuse,dont les mines carbonifères des temps modernes sontles vestiges pétrifiés des forêts opulentes et démesuréesde ces temps reculés.

DES ESSAIS SURPRENANTS

À cette époque, les artistes de la créationinaugurent au niveau des formes de nouvelles périodesévolutives.

La nature devient un grand atelierd’expérimentations monstrueuses. Après les reptiles, cefut le tour des animaux horribles des ères primitives defaire leur apparition.

Comme les alchimistes étudiaient la combinaisondes substances manipulant la retorte pour arriver à desobservations pointues, les travailleurs du Christanalysaient aussi la combinaison prodigieuse descomplexes cellulaires, dont ils avaient eux-mêmesdéterminé la formation, et grâce à leurs expériences, ilsexécutèrent un juste étalonnage de valeurs, prévoyantainsi toutes les possibilités et les besoins qui pourraientse présenter à l’avenir.

Toutes les saillies furent éliminées. Les irrégularitésfurent aplanies et de nouvelles conquêtes réalisées. Lamachine cellulaire se perfectionnait, à la limite dupossible, face aux lois physiques du globe. Ajustés à laterre, différents exemplaires furent achevés dans tousles règnes de la nature, alors que les fruitstératologiques et étranges étaient éliminés du laboratoirede leurs expériences persévérantes. Dans ce vastechamp d’opérations, la preuve de l’intervention desforces spirituelles résidait dans le fait que, tandis que lesscorpions, jumeau des crustacés marins, allaientconserver jusqu’à nos jours dans l’ensemble leur forme

primitive, les animaux monstrueux des temps lointainsqui leur furent postérieurs disparurent à jamais de lafaune terrestre. Les musées du monde gardent d’ailleursles réminiscences intéressantes de leurs formestourmentées.

LES ANCÊTRES DE L’HOMME

Le règne animal expérimente les transitions les plusétranges à la période tertiaire sous les influences dumilieu et en raison des impératifs de la loi de sélection.

Et c’est avec anxiété que notre raisonnementcherche les ancêtres légitimes des créatures humainesdans l’immense décor où se joue l’évolution animique.

Où est Adam avec sa chute du paradis ? En vain,nos yeux angoissés recherchent ces figures légendairesdans l’intention de les localiser dans l’espace et dans letemps. Nous comprenons, finalement, qu’Adam et Èvene sont qu’un souvenir des Esprits exilés dans lepaysage obscur de la terre, comme Abel et Caïn sont

deux symboles pour la personnalité des créatures.

Néanmoins, en examinant la question sous sesprismes réels, nous trouvons les premiers ancêtres del’homme à souffrir des processus de perfectionnementde la nature. Lors de la période tertiaire, à laquelle nousfaisons référence, sous l’orientation des sphèresspirituelles, on peut remarquer quelques racesd’anthropoïdes au pliocène inférieur. Ces anthropoïdes,ancêtres de l’homme terrestre et ascendants des singesqui existent encore au monde, eurent une évolution avecdes points convergents, d’où les parentèlessérologiques entre l’organisme de l’homme moderne etle chimpanzé des temps présents.

Cependant, en nous reportant aux éminentsnaturalistes de l’actualité, qui examinèrentméticuleusement les sujets transcendants del’évolutionnisme, nous sommes contraints de déclarerqu’il n’y eut pas à proprement parler une « descente del’arbre », au début de l’évolution humaine.

À l’époque de la grande malléabilité des éléments

matériels, les forces spirituelles, qui dirigent lesphénomènes terrestres sous l’orientation du Christ,établirent une ascendance définitive entre toutes lesespèces où le principe spirituel trouverait le chemin deson perfectionnement, en marche vers la rationalité.

Les poissons, les reptiles, les mammifères avaienteu leurs lignes fixes de développement et l’hommen’échapperait pas à cette règle générale.

LA GRANDE TRANSITION

Les anthropoïdes des cavernes s’éparpillèrentalors en groupes sur la surface du globe au cours dessiècles qui passaient lentement. Tout en souffrant desinfluences du milieu, ils formaient les prodromes desraces futures suivant des modèles diversifiés, même sien réalité, les Esprits aidèrent l’homme de l’âge du silexen le marquant de nouvelles expressions biologiques.Des expériences extraordinaires furent réalisées par lesmessagers de l’invisible. Les récentes recherches de lascience concernant l’homme de Néandertal

reconnaissent en lui une espèce d’être bestialisé. Dansle domaine de la paléontologie, d’autres découvertesintéressantes attestent chez l’homme fossiled’expériences biologiques auxquelles les préposés deJésus procédèrent jusqu’à ce qu’ils aient fixé au« primat » les caractéristiques approximatives del’homme à venir.

Les siècles posèrent leur voile d’expériencesdouloureuses sur le front de ces créatures aux brasallongés et au corps poilu, jusqu’à ce qu’un jour lestroupes de l’invisible réalisent une transition définitivesur le corps périspirituel préexistant des hommesprimitifs au niveau sidéral, et à certains intervalles deleurs réincarnations.

Surgirent alors les premiers sauvages dotés d’uneconstitution déjà améliorée, tendant à l’élégance destemps à venir.

Une transformation viscérale s’était opérée dans lastructure des ancêtres des races humaines.

– Comment une telle transition pouvait-elle avoir

eu lieu ? Telle serait la question que se poserait votreesprit scientifique.

Très naturellement.

Dans leur enfance, les enfants n’ont-ils pas desdéfauts corrigés par leurs parents qui les préparent ainsià la vie, sans qu’ils s’en souviennent pour la majorité ?

IIILes races adamiques

LE SYSTÈME DE CAPELLA

S ur les cartes zodiacales que les astronomesterrestres consultent pour leurs études, on peutobserver une grande étoile dans la constellation duCocher qui sur terre a reçu le nom de Chèvre ouCapella. Il s’agit d’un magnifique soleil parmi les astresqui nous sont les plus proches. Dans sa trajectoire àl’infini, elle est aussi accompagnée de sa famille demondes et chante les gloires divines de l’illimité. Salumière met environ 42 ans pour arriver jusqu’à la terre,si l’on considère la distance existante entre Capella etnotre planète, puisque la lumière parcourt l’espace à lavitesse approximative de 300.000 kilomètres parseconde.

Presque tous les mondes, qui en dépendent, se

sont déjà physiquement et moralement purifiés, alorsque sur terre, l’état moral attardé de l’homme fait qu’ils’alimente encore des viscères de ses frères inférieurs,comme à l’époque préhistorique, tandis que les unsavancent contre les autres au son d’hymnes guerriers,méconnaissant les moindres principes de fraternité etréalisant si peu pour faire taire l’égoïsme, la vanité, leurmalheureux orgueil.

UN MONDE EN TRANSITION

Il y a de nombreux millénaires, l’un des corpscélestes de Capella, en grande affinité avec le globeterrestre, avait atteint l’apogée d’un de ses cyclesévolutifs extraordinaires.

Après un long perfectionnement, les dernièresluttes s’esquissaient, comme cela se produitactuellement pour vous, face aux transitions attenduesdu XXe siècle, au crépuscule de cette civilisation.

Sur Capella, quelques millions d’Esprits rebelles

existaient encore sur le chemin de l’évolution générale etrendaient la consolidation des pénibles conquêtes deces peuples pleins de miséricorde et de vertus difficile,mais une mesure d’assainissement général viendraitsoulager cette humanité qui méritait la paix perpétuellepour œuvrer à l’édification de ses travaux élevés.

Les grandes communautés spirituelles, directricesdu cosmos, décidèrent donc d’isoler sur cette terrelointaine ces entités qui s’obstinaient dans le crime oùelles apprendraient dans la douleur et dans les rudestravaux de son environnement à réaliser les grandesconquêtes du cœur, donnant simultanément l’impulsionnécessaire au progrès de leurs frères inférieurs.

ESPRITS EXILÉS SUR TERRE

Ce fut ainsi que Jésus reçut cette foule d’êtressouffrants et malheureux à la lumière de son règned’amour et de justice.

De sa parole sage et compatissante, il exhorta ces

âmes affligées à élever leur conscience en accomplissantleur devoir de solidarité et d’amour pour se régénérerintérieurement. Il leur montra les immenses possibilitésde luttes qui existaient sur terre en les enveloppant duhalo béni de sa miséricorde et de sa charité sans limites.Il bénit leurs larmes sanctifiantes en leur faisant ressentirles triomphes sacrés de l’avenir et en leur promettant sacollaboration quotidienne et sa venue future.

Ces êtres angoissés et accablés, qui laissaientderrière eux tout un monde d’affections, dont le coeurs’était endurci dans la pratique du mal, seraient exiléssur la face obscure de la planète terrestre ; ilsavanceraient honnis dans la nuit des millénaires plongésdans la nostalgie et dans l’amertume ; ils réincarneraientau sein des races ignorantes et primitives, et sesouviendraient du paradis perdu aux firmamentslointains. Pendant de nombreux siècles, ils ne verraientpas la douce lumière de Capella, mais travailleraient surterre caressés par Jésus et consolés par son immensemiséricorde.

FIXATION DES CARACTÈRESETHNIQUES

En ces temps, les phalanges du Christ réalisèrent,avec le concours de ces Esprits bannis, les dernièresexpériences pour perfectionner les caractéristiquesbiologiques des races humaines sur les fluidesrénovateurs de la vie. La nature était d’ailleurs pour lestravailleurs de la spiritualité, un vaste champd’expériences infinies ; de sorte que si les observationsdu mendélisme avaient été réalisées à l’époque de ceslointains millénaires, aucun résultat définitif à ces étudesde biologie n’aurait été trouvé. La génétique modernen’aurait pu fixer les expressions des « gènes », commeelle le fit de nos jours, car au laboratoire des forcesinvisibles, les cellules devaient encore souffrir de longsprocessus de perfectionnement, s’imprégner deséléments de l’astral et consolider leurs expressionsdurables pour les organismes à venir.

Si la genèse de la planète se fit à travers desmillénaires, la genèse des races humaines demandait la

contribution du temps jusqu’à ce que s’achève la longueet pénible tâche de sa fixation.

ORIGINE DES RACES BLANCHES

Proportionnellement parlant, ces âmes angoisséeset tourmentées réincarnèrent dans les régions les plusimportantes où étaient localisées les tribus et les famillesprimitives descendantes des « primats », dont nousparlions juste auparavant. La réincarnation de ces êtressur la terre fut déterminante pour son histoireethnologique.

Un grand événement eut lieu sur la planète.

Ce fut avec ces entités que naquirent sur le globeterrestre les ascendants des races blanches.

La plupart s’établissent en Asie d’où ilstraversèrent l’isthme de Suez pour se rendre en Afrique,sur les terres d’Égypte ; ils se dirigèrent aussi vers lalointaine Atlantide dont plusieurs régions de l’Amériqueont gardé certains vestiges.

Malgré les leçons reçues du Christ à travers saparole sage et douce, les hommes blancs oublièrentleurs engagements sacrés.

À de nombreuses exceptions près, quantité de cesEsprits rebelles ne purent retourner au pays de lalumière et de la vérité qu’après plusieurs siècles desouffrances expiatoires ; d’autres, néanmoins,malheureux et retardés, sont encore sur terre de nosjours, contrariant la règle générale, étant donné leurlourd passé criblé de dettes retentissantes.

QUATRE GRANDS PEUPLES

Les races adamiques gardaient un vague souvenirde leur situation antérieure qui composait l’hymnesolennel de leurs réminiscences.

Les traditions du paradis perdu passèrent degénération en génération, jusqu’à ce qu’elles soientenregistrées dans les pages de la Bible.

Comme lors de leurs vies dans le monde lointain

de Capella, ces êtres déchus et bannis constituèrent, lesannées passant, quatre grands groupes qui sont àl’origine des peuples les plus anciens, ils obéissaientainsi aux affinités linguistiques et de sentiments qui lesrapprochaient dans la constellation du Cocher. Ànouveau réunis, à travers le temps, ils formèrent legroupe des Aryens, la civilisation de l’Égypte, le peupled’Israël et les castes de l’Inde.

La majorité des peuples blancs de la famille indo-européenne descendent des Aryens, et à cettedescendance, il faut inclure les Latins, les Celtes et lesGrecs, mais aussi les Germains et les Slaves.

Les quatre grands groupes d’exilés formèrent lesprodromes de toute l’organisation des civilisationsfutures, et qui furent très bénéfiques aux races jaune etnoire déjà existantes.

L’étude de ces mouvements de populations aucours de l’histoire est d’un grand intérêt. À travers cetteanalyse, il est possible d’examiner les défauts et lesvertus qu’ils apportèrent de leur paradis lointain, tout

comme les antagonismes et les idiosyncrasies propres àchacun.

LES PROMESSES DU CHRIST

Ayant entendu la parole du divin Maître avant des’établir dans le monde, par groupes isolés, les racesadamiques gardaient le souvenir des promesses duChrist qui, à son tour, les fortifia au sein des masses enleur envoyant périodiquement ses missionnaires etmessagers.

Pour cela les épopées de l’Évangile furent prévueset chantées plusieurs millénaires avant l’arrivée dusublime Émissaire.

De nombreux siècles avant l’avènement de Jésus,dans la Chine millénaire, les envoyés de l’infini parlèrentde la figure céleste du Sauveur. Les initiés de l’Égyptel’attendaient avec ses prophéties. En Perse, ilsidéalisèrent sa trajectoire, pressentant ses pas sur leschemins de l’avenir ; en Inde védique, on connaissait

presque toute l’histoire évangélique, on savait que lesoleil des millénaires à venir illuminerait cette régionrocailleuse de la Palestine, et que pendant de nombreuxsiècles, le peuple d’Israël chanterait pour Lui les gloiresdivines dans l’exaltation de l’amour et de la résignation,de la miséricorde et du martyre, à travers la parole deses prophètes les plus éminents.

Une secrète intuition illuminait l’esprit divinatoiredes masses populaires.

Tous les peuples L’attendaient en leur seinaccueillant ; tous Le voulaient et souhaitaient trouver surleur chemin son expression sublime et divinisée. Telleune joie pour tous les attristés, et une providence pourtous les affligés, à l’ombre du trône de Jessé, Il apparutun jour au monde, et en toutes circonstances, le Fils deDieu serait le Verbe de Lumière et d’Amour duPrincipe dont la généalogie se confond dans lapoussière des soleils qui gravitent à l’infini[1].

[1] Parmi les considérations faites ci-dessus, et celles du chapitre précédent,nous devons comprendre qu’il se passa un intervalle de plusieurs siècles.D’ailleurs, en ce qui concerne l’histoire des races adamiques, il serait justede réfléchir attentivement au problème de la fixation des caractères

ethniques. En présentant mon humble pensée, j’ai voulu démontrer lesvastes expériences que les ouvriers de l’invisible ont dû mettre en œuvresur les complexes cellulaires, en venant même à aborder l’impossibilité detoute cogitation mendéliste à cette époque de l’évolution planétaire, car unlarge laps de temps fut nécessaire aux préposés de Jésus afin de fixer legenre humain.

Par conséquent, en nous rapportant au bannissement des émigrants deCapella, nous devons élucider qu’à cette occasion, le primat hominis setrouvait déjà uni à de nombreuses tribus. Après de grandes expériences, lesmigrations du Pamir s’éparpillèrent sur la sphère terrestre, obéissant ainsiaux projets sacrés définis dans les cieux.

Le fait de constater la réincarnation d’Esprits aussi avancés en connaissancedans des corps de races primitives ne doit pas être un motif de répugnance.Nous pouvons citer l’exemple d’un métal pur, comme l’or, qui ne semodifie pas sous prétexte qu’il se trouve dans un vase immonde oudifforme. Toute occasion de réaliser le bien est sacrée. D’ailleurs, que fairedu travailleur négligeant qui s’obstine à détruire par le mal tous lesinstruments parfaits qui lui sont confiés ? Son droit à des outils plusprécieux devra passer par une solution de continuité. À travers uneéducation généreuse et juste, il découvrira où se concentreront ses effortsdans un corps imparfait jusqu’à ce qu’il sache valoriser l’excellence de cequ’il a entre ses mains. La machine doit toujours être en conformité avecles dispositions de l’ouvrier pour que le devoir accompli mène à denouveaux droits.

Parmi les races noire et jaune, ainsi que parmi les grands regroupementsprimitifs de la Lémurie, de l’Atlantide, et ceux d’autres régions quirestèrent vagues dans l’ensemble des connaissances des peuples, les exilésde Capella travaillèrent efficacement, offrant à leur conscience récalcitrante denouvelles dispositions d’amour. Comme nous le voyons, il n’y eut pas derégression, mais une juste mesure pour gérer une situation, conformémentaux mérites de chacun, sur le terrain du travail et de la souffrance pourarriver à la rédemption. - (Note d’Emmanuel)

IVLa civilisation égyptienne

LES ÉGYPTIENS

Parmi les Esprits exilés sur terre, ceux quiconstituèrent la civilisation égyptienne furent ceux qui sedistinguèrent le plus dans la pratique du bien et dansleur volonté de cultiver la vérité.

D’ailleurs, il convient de considérer qu’ils étaientles moins endettés devant le tribunal de la Justice divine.En raison de leurs patrimoines moraux élevés, ilsgardèrent au fond d’eux-mêmes un souvenir plus vif desexpériences de leur lointaine patrie. Un seul désir lesanimait, celui de travailler avec dévouement pourretourner un jour à leurs rayonnants pénates. Lesouvenir nostalgique du ciel qui les torturait était à labase de toutes leurs organisations religieuses. Aucunecivilisation sur terre n’a développé de manière aussi

élevée le culte de la mort. Dans tous les coeurs vivaitl’anxiété de retourner à l’orbe lointaine à laquelle ils sesentaient attachés par les sentiments d’affections lesplus sacrés. Ce fut pour ce motif que, représentant l’unedes civilisations les plus belles et les plus avancées detous les temps, les expressions de l’ancienne Égyptedisparurent pour toujours du plan tangible de la planète.Après avoir perpétué dans les pyramides leursconnaissances avancées, tous les Esprits de cette régionafricaine retournèrent à la patrie sidérale.

LA SCIENCE SECRÈTE

En vertu des circonstances mentionnées, lesÉgyptiens détenaient une science que l’évolution del’époque ne pouvait pénétrer.

Ces grands maîtres de l’Antiquité furent, donc,contraints de rassembler leurs traditions et leurssouvenirs dans le décor réservé des temples,moyennant les engagements les plus terribles de la partdes initiés qui étaient dans le secret. Les connaissances

profondes furent circonscrites au cercle des sacerdocesles plus hauts gradués de l’époque, tout en prenant lesplus grandes précautions quant aux circonstances del’initiation.

La Grèce elle-même, qui avait cherché l’âme deses concepts pleins de poésie et de beauté à traversl’initiative de ses enfants les plus éminents dans unlointain passé, n’avait pas reçu toute la vérité sur lessciences mystérieuses. Si bien que les initiations enÉgypte étaient revêtues d’expériences terribles pour lecandidat à la science de la vie et de la mort – desévénements qui parmi les Grecs étaient un motif de fêtesinoubliables.

Les sages égyptiens connaissaient parfaitement lecaractère inopportun des grandes révélations spirituellesà cette phase du progrès terrestre. Venant d’un mondedont ils avaient gardé les plus vifs souvenirs des luttes àl’œuvre du perfectionnement intérieur, les prêtres lesplus éminents connaissaient le parcours que l’humanitéterrestre allait devoir réaliser. En cela résident lesmystères initiatiques et toute l’importance qui leur était

attribuée dans l’entourage des sages de l’époque.

LE POLYTHÉISME SYMBOLIQUE

Dans les cercles ésotériques, où pontifiait la paroleéclairée des grands maîtres de l’époque, on connaissaitl’existence du Dieu unique et absolu, Père de toutes lescréatures et providence de tous les êtres, mais lesprêtres connaissaient, également, la fonction des Espritspréposés de Jésus à l’exécution de toutes les loisphysiques et sociales de l’existence planétaire, en vertude leurs expériences passées.

De ce cadre réservé d’enseignements occultessurgit l’idée polythéiste de plusieurs dieux qui seraientles maîtres de la terre et du ciel, de l’homme et de lanature.

Les masses exigeaient ce polythéisme symboliquelors des grandes festivités qui extériorisaient le culte dela religion.

Comme les prêtres de l’époque savaient que de

tout temps cette faiblesse avait existé chez les âmesjeunes, ils cherchèrent à les satisfaire à travers lesexpressions ésotériques de leurs leçons sublimées.

D’où l’idée de rendre hommage aux forcesinvisibles qui contrôlent les phénomènes naturels en lesclassant pour l’esprit des masses dans la catégorie desdieux. Ainsi naquit la mythologie de la Grèce au parfumdes arbres et au son des flûtes des bergers en contactpermanent avec la nature.

LE CULTE DE LA MORT ET LAMÉTEMPSYCHOSE

Une des caractéristiques essentielles de ce grandpeuple fut la préoccupation insistante et constante de lamort, sa vie n’était qu’un effort pour bien mourir. Sespapyrus et ses fresques sont pleins des mystèresréconfortants de l’au-delà.

Tout naturellement, le grand peuple des pharaonsgardait la réminiscence de son douloureux exil sur la

face obscure du monde terrestre. Une telle humiliationleur faisait si mal qu’ils créèrent, en souvenir du passé,la théorie de la métempsychose, et croyaient que l’âmed’un homme pouvait revenir dans le corps d’unirrationnel par décision punitive des dieux. Lamétempsychose était le fruit de cette amère impressionqu’ils avaient concernant ce pénible exil qui leur étaitinfligé dans l’environnement terrestre.

De cette manière, une série de rituels et decérémonies fut inventée pour célébrer le retour de leursfrères à la patrie spirituelle.

Les mystères d’Isis et d’Osiris n’étaient que dessymboles des forces spirituelles qui président auxphénomènes de la mort.

LES ÉGYPTIENS ET LESSCIENCES PSYCHIQUES

Les sciences psychiques de l’actualité étaientfamilières aux grands prêtres des temples.

La destinée, la communication avec les morts,ainsi que la pluralité des existences et des mondesétaient pour eux, des problèmes connus et résolus.L’étude de leurs arts picturaux reflète la véracité de nosaffirmations. Sur un grand nombre de fresques,l’homme terrestre est représenté accompagné de sondouble spirituel. C’est dans ce sens que les papyrusnous parlent de leurs sciences avancées, et à traverseux, les égyptologues modernes peuvent reconnaîtreque les initiés avaient connaissance de l’existence ducorps spirituel préexistant qui organise le monde deschoses et des formes. Leurs connaissances des énergiessolaires, du magnétisme humain, étaient bien supérieuresà celles de l’actualité. De ces connaissances naquirentles processus de momification des corps, dont lesformules ont été perdues dans l’indifférence et dans lesmouvements d’agitation des autres peuples.

Leurs rois avaient atteint le plus haut degréd’initiation, ils avaient dans leurs mains tous les pouvoirsspirituels et toutes les connaissances sacrées. Raisonpour laquelle leur désincarnation suscitait la

concentration magique de toutes les volontés, afind’entourer leur tombe de vénération et d’un respectsuprême. Cet amour ne se traduisait pas seulement àtravers les actes solennels de la momification, mais aussidans l’environnement des tombes qui était sanctifié parun étrange magnétisme. Les grands dirigeants de larace, qui méritaient de telles consécrations, étaientconsidérés comme dignes de la paix absolue dans lesilence de la mort.

Ces saturations magnétiques, qui sont encore là àdéfier les millénaires, sont les raisons de la tragédieamère de Lord Carnarvon et de quelques-uns de sescompagnons qui furent les premiers à pénétrer dans lachambre mortuaire de Toutânkhamon. C’est aussi pourcela que très souvent, par les temps qui courent, lesaviateurs anglais observent le non-fonctionnement desappareils radiophoniques, lorsque leurs avionstraversent l’atmosphère limitée de la vallée sacrée.

LES PYRAMIDES

L’assistance aimante du Christ n’a pas négligé lamarche de ce peuple plein de noblesse morale. Il lui aenvoyé ses auxiliaires et ses messagers qui l’inspirèrentdans ses réalisations à travers le temps, suscitantl’admiration et le respect de la postérité en tous siècles.

Ces âmes exilées, qui se distinguèrent par descaractéristiques spirituelles intéressantes, surent à tempsque leur exil sur terre touchait à sa fin. Poussés par lesforces des Cieux, les cercles initiatiques suggérèrent laconstruction des grandes pyramides qui resteraient leurmessage éternel pour les civilisations futures de laplanète. Ces monuments grandioses auraient deuxfinalités simultanées : ils représenteraient les templesd’étude et d’initiation les plus sacrés, et constitueraientpour les générations à venir un livre du passé doté desprophéties les plus singulières face aux ombres à venir.

Ainsi donc, les grandes constructions, qui hantentl’ingénierie depuis toujours, furent élevées. Néanmoins,ce n’est pas le colosse avec ses millions de tonnes depierre, ni l’effort herculéen du travail de sa juxtapositionqui enthousiasme et impressionne le plus tous ceux qui

contemplent ces monuments. Les pyramides révèlent lesconnaissances les plus extraordinaires de cette nationd’Esprits studieux des vérités de la vie. De pair avecces connaissances, se trouvent là réunies les futuresétapes de l’humanité terrestre. Chaque mesure détientune expression symbolique, relative au systèmecosmogonique de la planète et à sa position dans lesystème solaire. Là se trouve le méridien idéal quitraverse le plus de continents et le moins d’océans, et àtravers lequel on peut calculer l’extension des terreshabitables par l’homme, la distance approximative entrele soleil et la terre, la longitude couverte par le globeterrestre sur son orbite en l’espace d’un jour, laprécession des équinoxes, ainsi que beaucoup d’autresconquêtes scientifiques qui ne sont confirmées que denos jours par l’astronomie moderne.

RÉDEMPTION

Au cours incessant des siècles qui passaient, lesgrands initiés de l’Égypte retournèrent au plan spirituel,

une fois que cette édification extraordinaire fut achevée.

Après leur retour aux mondes bienheureux deCapella, les connaissances sacrées des temples thébainsdisparurent et furent reçues cette fois par les grandsprêtres de Memphis.

Aux mystères d’Isis et d’Osiris succédèrent ceuxd’Éleusis, naturellement transformés en initiations dansla Grèce antique.

Quelques centaines d’années plus tard, les anciensexilés se réunirent à nouveau aux plans spirituels sous labénédiction sacrée du Christ, leur protecteur et sauveur.La majorité était retournée au système de Capella oùles coeurs se réconfortèrent lors de bienheureusesretrouvailles avec leurs affections les plus chères et lesplus pures, mais un grand nombre de ces Espritsstudieux et dévoués resta parmi les légions de Jésus,obéissant ainsi à de nobles impératifs de l’ordre dusentiment et sous son influence divine, plusieurs fois, ilsse réincarnèrent sur terre pour réaliser des missionsgénéreuses et bénies.

VL’Inde

L’ORGANISATION HINDOUE

Des Esprits exilés sur la terre, ceux qui s’étaientrassemblés sur les bords du Gange furent les premiers àformer les prodromes d’une société organisée, dont lesgroupes représenteraient le pourcentage le plusimportant des ascendants des collectivités à venir.

Les organisations hindoues sont d’origineantérieure à la civilisation égyptienne et précédèrent deloin les regroupements israélites chez qui apparaîtraitplus tard des personnalités remarquables telles quecelles d’Abraham et de Moïse.

Les âmes exilées dans cette partie de l’Orientavaient beaucoup reçu de la miséricorde du Christ dontla parole d’amour et la silhouette lumineuse leur avaientlaissé les plus émouvants souvenirs que l’on retrouve

exprimés dans la beauté des védas et des upanishads.Ce furent les premières voix de la philosophie et de lareligion sur terre comme provenant d’une race deprophètes, de maîtres et d’initiés. Dans leurs traditions,les hommes et les peuples du futur allaient boire lavérité. Il est à noter que leurs écoles de pensée aussigardaient précieusement les mystères initiatiques dans leplus grand respect.

LES ARYENS PURS

Dans l’Inde de cette époque, les Aryens purs seréunissaient et cultivaient aussi les légendes d’un mondeperdu que le peuple hindou considérait comme étant àla source de sa noble origine. Certains croyaient qu’ils’agissait de l’ancien continent de la Lémurie, rasé enpartie par les eaux des océans pacifique et indien, etdont il reste encore des morceaux, comme l’Australie.

En réalité, comme nous l’avons déjà vu avec lesÉgyptiens, les Hindous étaient une des branches de lamasse des proscrits de Capella, exilés sur terre, dont

descendent tous les peuples aryens apparus en Europeet qui de nos jours atteignent une des périodes detransition les plus aiguës dans leur marche évolutive. Lapensée moderne descend de manière légitime de cettegrande race de penseurs, qui s’organisa sur les bordsdu Gange, dès l’aube des temps terrestres, tant et sibien que toutes les langues des races blanches ont desaffinités très étroites avec le sanskrit à l’origine de leurformation et qui constitue une réminiscence de leurexistence antérieure à d’autres plans spirituels.

L’EXPANSIONNISME DESARYENS

Plusieurs siècles avant tout présage de civilisationterrestre, les Aryens s’étaient éparpillés sur les plaineshindoues, dominant les autochtones, descendants des« primats », qui avaient une peau foncée et dont ilsétaient très éloignés par des caractéristiques physiqueset psychiques très distinctes. Plus tard, cette vagueexpansionniste chercha à s’installer le long des terres de

la future Europe, établissant ainsi les premiersfondements de la civilisation occidentale dans les forêtsde la Grèce, sur les côtes italienne et française, ainsi quede l’autre côté du Rhin, où les forces de la sagessegermanique allaient faire leurs premiers pas.

Les balises des sociétés grecque, latine, celte etgermanique étaient posées.

Chaque courant de la race aryenne assimila leséléments rencontrés, faisant naître les débuts de lacivilisation européenne ; chacun se basa sur le principede la force pour s’établir et, très tôt, commencèrentdans le vieux monde les chocs entre familles et tribus.

LES MAHATMAS

De la région sacrée du Gange partirent tous ceuxqui ne pouvaient se résigner à la situation humiliante quel’exil de la terre leur infligeait. Les aventures risquéesleur fourniraient la notion d’une vie nouvelle, tandis queces êtres révoltés pensaient pouvoir trouver l’oubli de

leur situation dans les paysages inédits qu’ilsrencontreraient sur leur chemin. Ne restèrent derrièreeux que les âmes résignées qui croyaient aux pouvoirsspirituels qui les conduiraient à nouveau auxmagnificences de leurs paradis perdus et distants.

Les cantiques des védas sont effectivement uneglorification à la foi et à l’espérance devant la Majestésuprême du Seigneur de l’univers. La faculté de toléreret d’attendre affleura le sentiment collectif des foules quisupportèrent héroïquement toutes les douleurs etattendirent le moment sublime de la rédemption. Les« mahatmas » créèrent un environnement d’une tellegrandeur spirituelle pour leur peuple, qu’aujourd’huiencore, aucun étranger ne visite la terre sacrée de l’Indesans en rapporter les plus profondes impressions surson atmosphère psychique. Ils laissèrent aussi, aumonde, leurs messages d’amour, d’espoir et destoïcisme résigné. Il faut souligner que presque tous lesgrands personnages du passé humain, ancêtres de lapensée contemporaine, tiennent d’eux les leçons lesplus sublimes.

LES CASTES

Malgré son haut niveau de développement dans ledomaine des sciences de l’Esprit, le peuple hindou neprofita pas en général, comme il l’aurait dû, de sonpatrimoine d’expériences sacrées.

Ses dirigeants connaissaient les finalités élevées dela vie. Ils se rappelaient vaguement des promesses faitespar le Seigneur antérieures à leur réincarnation, relativesaux travaux à réaliser lors de ce pénible exil. La preuveen est qu’ils étreignirent tous les grands missionnaires dupassé, voyant en eux les avatars de leur Rédempteur.Viasa fut l’instrument des leçons du Christ, six mille ansavant l’Évangile dont l’épopée fut prévue, dans sesmoindres détails, par les initiés hindous quelquesmillénaires avant l’organisation de la Palestine. Krishna,Bouddha et d’autres grands envoyés de Jésus au planphysique, pour exposer leurs vérités salvatrices, furentcompris par ce grand peuple sur qui le Seigneurdéversa, de tout temps, les clartés divines de son amourdévoué et compatissant. Cependant, malgré leurs

traditions de spiritualité, les Hindous laissèrent grandirdans leur coeur l’épine de l’orgueil qui, d’ailleurs, avaitété la cause de leur exil sur la terre comme si la questionavait été déterminée par un douloureux atavismepsychique.

Rapidement, l’organisation des castes divisa àjamais leurs collectivités. Ces castes ne sont passeulement constituées de manière hiérarchique, maiselles dénoncent une supériorité orgueilleuse et absolue.Les fortes racines d’une puissante vanité séparent lesesprits dans le domaine social et religieux. Les enfantslégitimes du pays se donnent le nom d’Aryens,désignation originelle de leur race primitive, et leursystème religieux, en général, s’appelle « aryen-dharma », qu’ils affirment tenir de leur origine lointaine,alors qu’en son sein il n’existe pas de communautésspéciales ou d’autorité centralisatrice, mais uneprofonde et merveilleuse liberté de sentiment.

LES RÂJAS ET LES PARIAS

En vérité, ces systèmes avancés de religion et dephilosophie évoquent l’apogée de la race dans sonmonde d’origine d’où elle fut précipitée sur l’orbeterrestre à cause de son orgueil regrettable et démesuré.

Toujours est-il que les Aryens de l’Inde necompatirent pas des races arriérées qu’ils trouvèrent surleur chemin et dont l’évolution était pour eux uneoccasion impérative de mettre en œuvre un travailrégénérateur sur la face de la terre ; les aborigènesfurent considérés comme les parias de la société dontles membres ne pouvaient s’approcher sans gravespunitions et de sévères représailles.

À notre époque encore, l’esprit illuminé deGandhi, contraint d’agir avec beaucoup de psychologieenvers ses frères de race, n’a pas réussi à éliminer cesabsurdités sociales au sein de ce grand peuple d’initiéset de prophètes. Les parias sont la lie de tous les êtres,ils sont obligés de pousser un signal d’alarme lorsqu’ilspassent quelque part, afin que les bienheureuxs’éloignent d’eux craignant une contagion maléfique.

En réalité, sous le coup de la miséricorde duChrist, les râjas souverains reprennent les routes qu’ilsparcoururent sur le dos des éléphants ornés depierreries, mais cette fois comme de malheureuxmendiants, ils rachètent leur passé dans les avatars desépreuves expiatoires amères. Ceux qui humilièrent lesnécessiteux du haut de leurs palais resplendissantsprennent à leur tour les mêmes chemins, couverts deplaies cancéreuses, exhibant leur misère et leurpauvreté.

Le plus étonnant tient au fait qu’aucun peuple surterre n’a plus de connaissances sur la réincarnation quela population hindoue informée de cette vérité sacréedepuis les prémisses de son organisation en ce monde.

DEVANT JÉSUS

Dans les coulisses de la civilisation, nous devonsreconnaître que l’Inde a été la matrice de toutes lesphilosophies et de toutes les religions de l’humanité,ainsi que du matérialisme né là-bas à l’école des

chârvâkas.

Une pensée de gratitude remplit notre for intérieurà l’examen de sa grandeur spirituelle et de ses beautésmystérieuses. Mais au-delà de ses yogis et de ses« mahatmas », nous devons placer la figure lumineusede Celui qui est la lumière du monde, et dont la venuesur terre eut lieu pour apporter l’entente et la fraternité àtous les cœurs et à tous les peuples, rasant ainsi lesfrontières qui séparent les esprits et éliminant les liensinflexibles des castes sociales pour que l’amour desâmes remplace les préjugés de race dans son règnesans fin.

VILa famille indo-européenne

LES MIGRATIONS SUCCESSIVES

Si les civilisations hindoue et égyptienne trouvèrentleur définition dans le monde en quelques siècles, il n’enfut pas de même pour la civilisation aryenne qui allaitamorcer en Europe sa marche évolutive.

Plusieurs siècles furent nécessaires pour régulerses migrations successives à travers les plateaux de laPerse. De l’Iran procédèrent presque tous les courantsde la race blanche qui, plus tard, représenteraient lestroncs généalogiques de la famille indo-européenne.

Comme nous l’affirmions, les Aryens, partis enquête de nouvelles émotions sur une terre inconnue,étaient pour la plupart des esprits révoltés contre lesconditions de leur exil. Guère intéressés par lesmystères religieux qui, par la force des circonstances,

imposaient comme discipline la résignation et l’humilité,dans leur soif de conquérir un nouveau paradis et decalmer leurs appréhensions angoissantes, ils sesouciaient peu de la conservation de leurs traditions.

L’ABSENCE D’INFORMATIONSHISTORIQUES

L’absence d’informations est la raison au manquede connaissances des historiens concernant les Aryensprimitifs qui ont jeté les bases de la civilisationeuropéenne.

Voyageurs de l’inconnu, ils errèrent par les plaineset les montagnes désertes, non pas comme le peuplehébreu qui conservait la parole divine avec sa foi, maisdésorientés et sans espoir, ne comptant que sur leurspropres forces en raison de leur caractère libre etinsoumis. Leurs incursions, parmi les tribus sauvages del’Europe, datent plus ou moins de dix millénaires avantl’arrivée du Christ, bien que l’humanité n’ait localisé sa

marche que quatre mille ans avant le grand événementde la Judée, car leur condition psychologique fit que lesprimitifs aryens du vieux monde ne laissèrent pas devestiges dans le domaine de la foi, seul moyen en cestemps qui permettait à une race de signaler son passagesur la terre. Ils ne gardaient pas l’histoire verbale d’unereligion qu’ils ne possédaient pas. Plus révoltés etendurcis que tous leurs autres compagnons exilés sur leglobe terrestre, les réminiscences de leur vie antérieureaux plans plus élevés, comme celle qu’ils avaient vécuesur le système de Capella, se traduisaient par unerévolte intérieure, amère et douloureuse, face auxdesseins d’ordre divin. Ce n’est qu’avec le temps,après plusieurs millénaires que les Celtes retournèrentau culte divin pour célébrer les forces de la nature sousles chênes sacrés, tandis que les Germains se mirent àvénérer le feu qui personnifiait à leurs yeux le pouvoircréatif des êtres et des choses, ou que d’autres peuplesse mirent à donner en sacrifice des victimes et desobjets à leurs nombreux dieux.

LA GRANDE VERTU DESARYENS EUROPÉENS

Pourtant, la miséricorde du Christ n’a jamais cesséd’accompagner ce grand peuple dans son affligeant exil.Sous l’influx de ses émissaires, les masses migratoiresde l’Asie se divisèrent en différents groupes quipénétrèrent en Europe, depuis le Péloponnèsejusqu’aux vastes régions de la Russie où se trouvent lesancêtres des Grecs, Latins, Samnites, Ombriens,Gaulois, Scythes, Ibères, Romains, Saxons, Germains,Slaves. Ces tribus assimilèrent tous les éléments trouvéssur leur passage guidant leurs pas sur les sentiers duprogrès et du perfectionnement. Tandis que les Sémiteset les Hindous se perdaient dans la cristallisation del’orgueil religieux, les familles aryennes de l’Europe,bien que rebellées et endurcies, fraternisaient avec lesauvage et en cela réside leur plus grande vertu. Enassimilant les aborigènes, ils engendrèrent les prémissesde tous les foyers des civilisations futures. Dans cemouvement vers la constitution d’un nouvel « habitat »,ils organisèrent les premières notions politiques de la vie

collective en élisant dans chaque tribu un chef pourdiriger leur vie en commun. L’agriculture, lesproductions pastorales trouvèrent avec eux leurspremières impulsions sur les routes incertaines de ceuxqui descendaient du « primat » européen. Lesorganisations économiques, qui tournaient autour dutraitement du sol, laissaient percevoir le souvenir deleurs luttes dans l’Ancien Monde qu’ils avaient laisséderrière eux. Il leur suffit alors d’instaurer, sur la terre,le sens de la propriété pour que les germes de ladivision et de la jalousie, de l’ambition et de l’égoïsmedétruisent leurs généreux efforts…

Les rivalités entre les tribus, dans la viequotidienne, les poussèrent aux premiers combatsfratricides.

LA MÉDITERRANÉE ET LA MERDU NORD

À cette époque, de nouveaux phénomènes

géologiques ébranlèrent la vie du globe.

Jésus devait tracer les lignes définitives de lagrande civilisation dont les prémisses apparaissaient, etde ces convulsions physiques de l’orbe surgirent destransformations qui définirent la Méditerranée et la Merdu Nord, fixant ainsi les limites de l’action de cesgroupes d’ouvriers oeuvrant à l’évolution collective.

Le Christ savait valoriser l’activité de la familleindo-européenne qui, bien que s’étant rebellée contreles desseins des Cieux, avait été aussi la seule àfraterniser avec le sauvage en perfectionnant sescaractéristiques ethniques, sans se laisser abattre devantla construction des ateliers de l’avenir. À travers lesmillénaires, il soulagea leur dépit sur leur chemin fait deluttes et de douleurs tenaces. En toutes circonstances, illeur envoya des émissaires répondant ainsi aux appelssecrets de leur coeur pour les soutenir dans la tâcheéducative des tribus primitives du continent. Il calmaleur révolte et leur amertume les aidant à reconstruire letemple de la foi au passage des générations. Dans lesforêts de l’Armorique, les anciens Celtes élevèrent des

autels à leur croyance parmi les arbres sacrés de lanature. De douces révélations spirituelles pénétraientl’âme de ce peuple mystique et travailleur qui, bienavant les Saxons, occupa les terres de la Grande-Bretagne.

La réincarnation de nombreux assistants duMaître, dans ses travaux divins, opéra une nouvellephase d’évolution au sein de la famille indo-européenne,déjà caractérisée par les expressions ethniques les plusdiverses. Tandis que les Germains créaient de nouvellesmodalités de progrès, le Latium s’érigeait en Italiecentrale entre l’Étrurie et la Campanie ; la Grèce sepeuplait de maîtres et de chanteurs, et toute laMéditerranée orientale évoluait grâce à l’écritureacquise dans la mixité avec des civilisations plusavancées.

LES NORDIQUES ET LESMÉDITERRANÉENS

Néanmoins, le phénomène des échanges et lespremières impulsions commerciales soulevèrent unelongue série de barrières dans les relations entre cespeuples. D’un côté se trouvaient les Nordiques et del’autre les Méditerranéens à se débattre dans une lutteacerbe et constante. Entre ces deux factions, la rivalitéembrasa les feux de la guerre sous les cieux tranquillesdu vieux monde. Les uns et les autres empoignèrentleurs armes primitives pour engendrer des luttesd’extermination et la destruction des troupes ennemies.La ligne de séparation des belligérants s’étendexactement là où se trouvent aujourd’hui tracées leslimites de la France et de l’Allemagne contemporaines.

Ainsi s’explique l’intensité de cette aversionethnique entre ces deux nations qui sont parmi les plusprogressives et les plus productives de la planète. Unetelle situation psychologique entre elles allait devenir unefatalité historique, issue des attritions entre legermanisme et la latinité aux époques primitives.Toutefois, ce qui ne se justifie pas, c’est la perpétuationde ces animosités au cours du temps et qui s’impose

comme un impératif constant face à la concentration detoutes les pensées qui ont pour objectif la fraternitégénérale.[1]

L’ORIGINE DU RATIONALISME

Les Aryens de l’Europe, comme cela a été relaté,n’avaient pas de grands ascendants religieux dans leurformation primitive, étant donné le sens pratique qui lescaractérisait aux préludes de leur organisation.

Le rationalisme dont leurs idées étaientempreintes, leur tendance pour les sciences positives etl’amour pour l’hégémonie et la liberté sont ainsi élucidésà l’analyse de leurs origines. En matière de religion,presque tous leurs pas furent guidés par les peuplessémites et hindous, mais à la culture de la raison, ilspurent perfectionner la science aux faîtes des conquêtesmodernes.

Si le monde s’est, bien souvent, perdu dans sestourments et ses luttes rénovatrices, il leur doit

néanmoins beaucoup pour leur collaboration déterminéeet sincère au labeur de la pensée, de tout temps et àtoutes les périodes évolutives.

LES AVERTISSEMENTS DUCHRIST

Leur fraternisation avec les autochtones, trouvéssur leur chemin, représente une dette sacrée pour lestravaux planétaires de l’humanité.

Le Seigneur de la semence et de la récolte neméconnaît pas cette grande vertu et pour cela de nosjours[2], des exhortations de toute nature sontenvoyées des Cieux aux nations européennes pourqu’elles se préservent de l’extermination et de ladestruction terrestre, tout en s’arrachant duprimitivisme, et cheminent vers un niveau élevé deperfection dans les grands travaux constructeurs del’évolution globale. Bien qu’ils aient commis beaucoupd’erreurs, ils furent également très sincères, parce que

leur désir était d’édifier un nouveau paradis pour eux-mêmes et pour tous ceux dont les familles avaient toutde suite fraternisé. Les valeurs spirituelles d’une basereligieuse parfaite leur ont manqué, une situation àlaquelle ils ont indéniablement concouru en utilisant leurlibre arbitre ; mais le Christ, à travers les péniblestransitions de ce siècle, spirituellement parlant,soutiendra les expressions les plus dignes et les pluspures, et au moment psychologique des grandestransformations, le fruit de leurs activités fécondes seraprofitable, comme la nouvelle semence à la civilisationde l’avenir.

[1] Lorsque ce livre fut écrit, la rivalité entre Français et Allemands étaitencore grande. (NDT)

[2] Rappel : ce livre a été écrit en 1938. (NDT)

VIILe peuple d’Israël

ISRAËL

Des Esprits exilés sur la terre, les Hébreuxconstituèrent la race la plus forte et la plus homogène,car ils conservèrent leurs caractéristiques profondes àtravers toutes les mutations.

À l’examen du passé lointain de ce peupleremarquable, nous reconnaissons que si sa convictionde l’existence de Dieu était grande, dans le cadre deses conceptions de la vérité et de la vie, son orgueill’était aussi.

Conscient de la supériorité de ses valeurs, il n’ajamais perdu l’occasion de démontrer sa vaniteusearistocratie spirituelle, restant peu accessible à lacommunion parfaite avec les autres races de l’orbe.Néanmoins, en l’honneur de la vérité, nous devons

reconnaître qu’Israël, par un paradoxe flagrant,anticipant les conquêtes des autres peuples, enseigna detout temps la fraternité unie à une foi souveraine etéternelle. Sans patrie et sans foyer, tout en donnantl’exemple de la solidarité humaine à travers lestraditions les plus élevées de l’effort, ce peuple héroïquea su vivre dans tous les climats sociaux et politiques.Pourtant, son existence historique est une douloureuseleçon pour tous les peuples du monde par les sinistresconséquences de son orgueil et de son exclusivisme.

MOÏSE

Les légendes de la Tour de Babel dépeintes dansl’Ancien Testament ne sont pas un mythe, car l’exil surla terre n’a pas autant pesé sur les autres races banniesque dans l’âme orgueilleuse des Juifs, inadaptés etrévoltés, dans un monde qui ne les comprenait pas.

Sans faire appel aux ancêtres de Moïse, nousallons trouver le grand législateur hébreu pénétré detoutes les connaissances initiatiques de l’Égypte

ancienne où son esprit reçut une excellente éducation, àl’ombre du prestige de Termutis qui l’avait recueilli parcharité fraternelle.

En sa qualité de messager du divin Maître, Moïsese mit à rassembler son peuple pour partir à larecherche de la Terre promise. Médium extraordinaire,il réalisa de grands faits devant ses frères etcompagnons émerveillés. Sur le mont Sinaï, il reçut desémissaires du Christ, les dix commandements sacrésqui, de nos jours encore, sont à la base de la justice dumonde.

À la vision extatique de la Terre promise, avantd’abandonner ses combats, Moïse légua à la postéritéses traditions dans le Pentateuque, donnant ainsinaissance à la construction de la science religieuse laplus élevée de tous les temps pour les collectivités àvenir.

LE JUDAÏSME ET LECHRISTIANISME

À l’étude de la trajectoire du peuple israélite, onconstate que l’Ancien Testament est la source deconnaissances secrètes des initiés du peuple juif, et queseuls les grands maîtres de la race purent fidèlementl’interpréter, en cette époque très lointaine.

Ces derniers temps, d’éminents spiritualistesfrançais cherchèrent à pénétrer ses obscurs secrets et,bien qu’approchant la réalité relative aux interprétationsqu’ils en ont faites, il ne leur a pas été possible derésoudre les vastes problèmes posés par ses énoncés.

Les livres des prophètes israélites sont saturés deparoles énigmatiques et symboliques qui constituent unmonument de la science secrète des Hébreuxpartiellement déchiffré. Néanmoins, et malgré leuraspect sphinxial, il s’agit dans l’ensemble d’un poèmed’éternelles lumières. Leurs chants d’amour et d’espoirtraversent les ères avec la même saveur indestructiblede croyance et de beauté. Pour cela, de pair avecl’Évangile, l’Ancien Testament est touché de clartésimmortelles pour la vision spirituelle de tous les coeurs.Une parfaite connexion réunit les deux Lois, qui

représentent deux étapes différentes du progrès humain.Moïse, avec l’expression rude de sa parole primitive,reçoit du monde spirituel les lois basiques du Sinaï,construisant ainsi les fondements du progrès moral dumonde ; et Jésus, sur le mont Tabor, initie l’humanitéplongée dans les ombres de la terre à prendre son envoldivin vers les lumières des Cieux.

LE MONOTHÉISME

Cependant, le plus étonnant chez ces tribusnomades et sans protection, c’est la force spirituelle quinourrissait leur foi sur les chemins les plus risqués et lesplus difficiles.

Tandis que la civilisation égyptienne et les initiéshindous créaient le polythéisme pour satisfaire lesimpératifs du temps composant avec la versatilité desfoules, le peuple d’Israël croyait uniquement enl’existence d’un Dieu Tout-Puissant qui, par amourpour lui, apprenait à supporter toutes les injures et àtolérer tous les martyres.

Quarante ans dans le désert furent en quelquesorte pour ce peuple l’occasion de consolider sa foifervente et contagieuse.

Jésus suivit tous ses pas, tandis qu’il l’assistaitdans les moments les plus délicats de sa vie et ce futencore sous le pallium de sa protection ques’organisèrent les royaumes d’Israël et de Judée, enPalestine.

Toutes les races de la terre doivent aux Juifs cebienfait sacré qui consiste en la révélation d’un Dieuunique, Père de toutes les créatures et providence detous les êtres.

Le grand législateur des Hébreux a manifesté lavolonté de Jésus concernant la simplification desformules initiatiques pour faciliter la compréhensiongénérale du peuple ; la mission de Moïse a été derendre accessibles au sentiment populaire les grandesleçons que les autres initiés avaient été contraintsd’occulter. Effectivement, parmi tous les grandspersonnages de l’antiquité, sa silhouette se distingue

comme étant le premier à déchirer le voile qui pesait surles connaissances les plus élevées, laissant filtrer lalumière de la vérité religieuse à l’âme simple etgénéreuse du peuple.

LE CHOIX D’ISRAËL

Dans le royaume d’Israël se succédèrent les tribuset les envoyés du Seigneur. Leurs chemins étaient pleinsde voix prophétiques et consolatrices sur Celui quiviendrait au monde pour être glorifié comme l’Agneaude Dieu.

À chaque siècle qui passait, les prophéties serenouvelaient et chacun des temples attendait la paroled’ordre des Cieux à travers le Sauveur du monde. Lesdocteurs de la Loi au Temple de Jérusalem évoquaientrespectueusement le divin Missionnaire lors de leursentretiens ; et dans leur vanité pleine d’orgueil, ilsl’attendaient sur un char victorieux pour proclamer aumonde la supériorité d’Israël et opérer tous les miracleset tous les prodiges.

À l’évocation de ces faits, nous sommesnaturellement amenés à nous demander pourquoi Jésusa fait le choix de l’arbre de David pour offrir ses divinesleçons à l’humanité. La logique nous pousse àreconnaître que, de tous les peuples d’alors, Israël étantla plus croyante, c’était aussi la plus nécessiteuse, étantdonné sa vanité exclusiviste et prétentieuse. « Il serabeaucoup demandé à celui qui aura beaucoup reçu », etles Israélites avaient beaucoup reçu des Cieux enmatière de foi, par conséquent, il était juste qu’il leursoit exigé un niveau de compréhension correspondanten matière d’humilité et d’amour.

L’INCOMPRÉHENSION DUJUDAÏSME

La vérité, néanmoins, est qu’en arrivant au monde,Jésus n’a absolument pas été compris par le peuple juif.Les prêtres ne s’attendaient pas à ce que leRédempteur choisisse l’heure la plus sombre de la nuitpour apparaître dans le paysage terrestre. Selon leur

conception, le Seigneur devait arriver sur le magnifiquechar de ses gloires divines, porté du ciel à la terre par lalégion de ses trônes et de ses anges ; il devait humiliertous les rois du monde en conférant à Israël le sceptresuprême pour diriger tous les peuples de la planète ; ildevait opérer tous les prodiges en ternissant la gloiredes Césars. Mais le Christ est apparu au milieu desanimaux humbles de la mangeoire ; il se présentacomme le fils d’un menuisier et dans l’accomplissementde sa glorieuse mission d’amour et d’humilité, ilprotégeait les prostituées, se confondait avec lespauvres et les accablés, il visitait des maisons suspectespour en arracher des assistants et des partisans ; sescompagnons favoris étaient des pêcheurs ignorants ethumbles, dont il fit des apôtres bien-aimés. Au lieu deprêcher dans les temples, souvent il se rendait au borddu lac Tibériade où il exhortait les pauvres à la fraternitéet à l’amour, à la sagesse et à l’humilité. Saturéd’orgueil, le judaïsme ne réussit pas à comprendrel’action du céleste émissaire. Malgré sa croyancefervente et sincère, Israël ne savait pas que le salut doitcommencer au fond de soi et, en accomplissant les

prophéties de ses propres fils, elle conduisit l’Agneaudivin aux martyres de la croix.

À L’AVENIR

Les organisations des docteurs en Loi subsistèrentà travers le temps, car ils espéraient qu’un autre Christviendrait pendant ces deux millénaires qui pourtantarrivent à terme. La réalité est qu’un souffle d’amertumea pesé plus lourdement sur les destinées de la raceaprès l’ignominieux après-midi du Calvaire. Les ombressymboliques, qui se posèrent sur le Temple deJérusalem, accompagnent également dans toutes sesdirectives le peuple élu à travers le monde avec desconséquences importantes sur l’environnementcontemporain.

Israël vénère toujours le Dieu Tout-Puissant deses prophètes et ses rituels se poursuivent en des pointsisolés sur tout le globe terrestre.

Il se peut que ce soit la race la plus libre, la plus

internationale, la plus fraternelle qui soit, entre euxcependant, car c’est aussi la plus hautaine et la plusexclusiviste du monde.

Bien que n’ayant pas de patrie[1] et malgré toutesles persécutions et les bruyantes injustices vécuesdurant son parcours de souffrance, Israël suit sonchemin à travers les villes tumultueuses, tout enattendant le Messie de sa rédemption et de sa liberté.

Jésus accompagne sa marche douloureuse, aucours des siècles, faite de luttes expiatoires etrégénératrices.

De nouvelles connaissances émanent des Cieuxdans le coeur de ses patriarches ; nous ne tarderons pasà voir les Juifs comprendre intégralement la sublimemission du vrai christianisme et s’unir à tous les peuplesde la terre pour le périple libérateur afin d’édifier unmonde meilleur.

[1] Note de l’Éditeur : Ce livre a été écrit dix ans avant la création de l’Étatd’Israël, en Palestine.

VIIILa Chine millénaire

LA CHINE

Après ces réflexions sur le globe relatives à la raceblanche constituée d’Aryens, il est opportun d’examinerl’arbre le plus ancien des civilisations terrestres, afind’observer l’assistance aimante et constante du Maîtredivin envers toutes les créatures de Dieu.

Il est indéniable que le foyer le plus ancien de tousles courants évolutifs du globe est la Chine millénaireempreinte de son esprit valeureux et résigné, mais sansitinéraire véritablement tracé sur le chemin del’édification générale.

Lorsqu’eut lieu sur terre l’avènement des âmeschassées du système de Capella à des époques trèslointaines, la présence chinoise comptait déjà sur uneorganisation stable qui présentait un genre humain des

plus homogènes et des plus brillants de la planètecomparé aux autres encore primitifs. Ses traditions setransmettaient déjà de génération en génération,élaborant ainsi les œuvres de l’avenir. De là, peut-on endéduire que l’histoire de la Chine remonte à des tempstrès reculés, à un passé multimillénaire, et ce peuple, quilaisse maintenant entrevoir une certaine stagnation dansle cadre de ses valeurs évolutives, a toujours été luiaussi accompagné dans sa marche par cettemiséricorde infinie qui, du Ciel, inonde tous les cœursqui battent sur le globe terrestre.

LA CRISTALLISATION DESIDÉES CHINOISES

La cristallisation des idées chinoises tientsimplement à cet isolement volontaire qui, dans lesmêmes circonstances, porta préjudice à l’esprit del’Inde, malgré la fascinante beauté de ses traditions etde ses enseignements.

La civilisation et le progrès, tout comme la vie,dépendent d’échanges incessants. Dans sa merveilleuseconstitution, l’univers n’a pas créé ni sanctionné de loisd’isolement dans la communauté éternelle des mondeset des êtres. L’existence est une longue ascension oùtoutes les âmes doivent se donner la main pour s’éleverà travers la connaissance, tout en allant vers Dieu.Tandis que la famille indo-européenne parcourrait desterres inconnues tout en assimilant les caractéristiquesdes tribus rencontrées – lors de longues initiatives deconstruction et de labeur –, les Aryens de l’Inde sereposaient sur leurs traditions en développant au coursdu temps les leçons prestigieuses de l’expériencepropices à l’âme des peuples. Et de nos jours, alorsque les Israélites sont poussés par de puissantes forcesà s’éparpiller parmi les nations à dessein d’apprendreplus intimement la douce leçon de fraternité et d’amouruniversel pour réformer la fibre de leur foi en setournant vers la parfaite compréhension du Christ ; laChine aussi est convoquée aux transformations dusiècle, à travers cette grande leçon d’entrelacemententre les communautés planétaires pour qu’elle enseigne

ses vertus et découvre celles des autres peuples.

Or, si la pensée chinoise a arrêté sa marche dansle temps, ce fut à cause de sa résistance entêtée ; mêmesi à travers ces commentaires sans prétention, noussommes les premiers à reconnaître la grandeur de sesexpressions spirituelles élevées.

FUXI

Depuis les temps les plus reculés, sous saprotection et dans sa miséricorde, Jésus avait envoyédes missionnaires à ces groupes de créatures quis’organisaient économiquement et politiquement au seindes premières collectivités se développant sur terre.

Les races adamiques n’étaient pas encore arrivéessur le globe terrestre que de grands enseignementsémanant du plan spirituel se faisaient déjà entendreparmi ces peuples et qui étaient d’un intérêt éminentpour orienter et résoudre tous les problèmes de la vie.

L’histoire ne vous parle pas de ceux venus avant

le grand Fuxi, le compilateur de leurs sciencesreligieuses avec ses doubles trigrammes qui traversèrentle temps jusqu’aux études de la postérité.

Dans son « yi jing », Fuxi se rapporte aux grandssavants qui le précédèrent sur le chemin laborieux desacquisitions de la connaissance spirituelle. Ses symbolesreprésentent les attributs d’une science hautementévoluée qui révèle des enseignements d’une grandepureté et relève de la métaphysique la plus avancée.

Après ce grand missionnaire du peuple chinois, ledivin Maître lui envoya la parole de Confucius ou deKung-Fu-Tzu, cinq siècles avant sa venue, préparantainsi les chemins de l’Évangile dans le monde, comme ille fit avec la Grèce, Rome et d’autres centres avancésde la planète en leur envoyant des Esprits élevés dans ledomaine de la science, de la religion et de laphilosophie, quelque temps avant l’avènement de saparole mirifique pour préparer l’humanité àl’acceptation de ses enseignements.

CONFUCIUS ET LAOZI

En sa qualité de missionnaire du Christ, Confuciusdut se remplir de toutes les traditions chinoises,accepter les circonstances impérieuses du milieu desorte à en faire bénéficier le pays dans la mesure de safaculté de compréhension. Il fit resurgir lesenseignements de Laozi qui fut, à son heure, un illustremessager du Seigneur pour les races jaunes. Ses leçonssont pleines du parfum d’une sagesse morale précieuse.Voici certaines affirmations qui se trouvent dans le« Kan-ing-pien », de Laozi, et qui n’ont rien à devoir àvos connaissances et aux expositions de la penséereligieuse moderne : – « Le Seigneur des cieux est bonet généreux, et l’homme sage est un peu samanifestation. Sur la route de l’inspiration, ils marchentensemble et le sage reçoit ses idées qui remplissent savie de joie et de bienfaits. »

Confucius a volontairement basé ses principes surles enseignements de Laozi qui vécut six siècles avantl’avènement du Seigneur. Face à cette philosophie

religieuse avancée et supérieure, nous sommes obligésde reconnaître la prodigalité de la miséricorde de Jésusqui envoya ses porte-parole de toute part sur la terre,pour que naisse dans l’esprit des masses une plusgrande compréhension de son Évangile de vérité etd’amour que le monde n’a pourtant pas encorecompris, malgré tous ses sacrifices.

LE NIRVANA

Pour nous faire une juste opinion concernant lastagnation de l’esprit chinois, nous devons encoreexaminer ses conceptions religieuses intéressantes etélevées.

D’une manière générale, le culte des ancêtres est àl’origine de sa foi. Ce culte, quotidien et persévérant,est à la base de sa croyance en l’immortalité, car de sesmanifestations jaillissent les preuves quotidiennes de lasurvie. Les relations avec le plan invisible constituent unphénomène commun, associé à l’existence de l’individule plus obscur. L’idée du besoin de perfectionnement

spirituel est latente dans tous les cœurs, cependantcomme dans de nombreux courants du bouddhisme,l’égarement inhérent à la compréhension du Nirvana estun obstacle au progrès général.

Le Nirvana, examiné dans ses expressions les plusprofondes, doit être considéré comme l’unionpermanente de l’âme avec Dieu, finalité de tous leschemins évolutifs, et jamais comme synonyme d’uneimperturbable quiétude ou d’une réalisation béatifiquedu non-être. La vie, c’est l’harmonie des mouvementsrésultant des échanges incessants au sein de la naturevisible et invisible. Sa conservation dépend de l’activitéde tous les mondes et de tous les êtres. Chaqueindividu, dans l’épreuve, comme dans la rédemption oudans la gloire divine, a une fonction définie de travail etd’élévation de ses propres valeurs. Ceux qui apprirentles bienfaits de la vie et à d’autres les enseignent avecamour multiplient sur la terre et dans les cieux les donsinfinis de Dieu.

LA CHINE ACTUELLE

La fausse interprétation du Nirvana a perturbé lespossibilités créatives élevées de l’esprit chinois, acristallisé ses conceptions et a paralysé sa marche versles grandes conquêtes.

Bien sûr, il ne s’agit pas des conquêtes faciles parles armes telles que les mitrailleuses et lesbombardements de la civilisation occidentale, que je faisréférence, mais à l’incompréhension généraleconcernant la sublime leçon du Christ et de sesenvoyés.

La Chine, comme tous les autres peuples dumonde, doit exalter en ce siècle les valeurs acquises lorsde son long et pénible périple.

À ces mots, nous ne devons pas en conclure que,dans son incroyable agressivité, l’invasion japonaise aitété touchée d’une sanction divine. Dans la granderépublique, le Japon pourra réaliser toutes lesconquêtes matérielles ; s’utilisant de la psychologie des

conquérants, il pourra améliorer les conditions sanitairesdu peuple, tracer des routes et multiplier le nombred’écoles ; mais il n’affaiblira pas l’énergie persévérantede l’esprit chinois, valeureux et résigné, qui pourra allerjusqu’à lui céder les rênes du pouvoir, le couvrant defortune, de somptuosités et d’honneurs, sans discréditerpour autant sa propre valeur. La Chine millénaire saitque les esprits de rapine s’enivrent facilement du vinextrait du sang du triomphe, mais bien vite le luxerelâche les fibres du désespoir, toutes les victoiresretournent automatiquement à la réflexion, auraisonnement, à la culture et à l’intelligence.[1]

Durant ces derniers siècles, l’état de stagnation del’âme chinoise nous amène à conclure de son besoinimpérieux de communier au banquet de la fraternité desautres peuples.

L’ÉDIFICATION DE L’ÉVANGILE

Il est vrai que la juste parole du Christ éclairant lechemin de tous les cœurs, renforcée par son Évangile en

général, ne leur est pas parvenue, mais un souffle de viedissipera les ombres millénaires qui se sont répanduessur la République chinoise où des millions d’âmes viventindûment dans la compréhension erronée du nirvana etde l’absolu. Des mains courageuses élèveront lemonument évangélique dans ce monde de douloureusesantiquités, et un nouveau jour naîtra pour la grandenation devenue un symbole de patience et depersévérance pour les autres peuples.

Attendons la providence de Celui qui détient entreses mains augustes et miséricordieuses la direction dumonde.

« Bienheureux les pacifiques, les affligés, leshumbles. »

Ses douces pensées font que nous noussouvenons de la Chine millénaire qui, tout en aimant lapaix, souffre maintenant de l’insulte des forcesténébreuses de l’ambition, de l’injustice et de l’iniquité.

[1] L’auteur fait référence à l’invasion japonaise de la Chine en 1937, peuavant le début de la Seconde Guerre mondiale. (NDT)

IXLes grandes religions du

passé

LES PREMIÈRESORGANISATIONS RELIGIEUSES

Bien naturellement, l’origine des premièresorganisations religieuses de la terre se trouve chez lespeuples primitifs de l’Orient, à qui Jésus envoyapériodiquement ses messagers et missionnaires.

Étant donné l’absence de l’écriture, en ces tempsreculés, toutes les traditions se transmettaient degénération en génération à travers le mécanisme dulangage. Toutefois, grâce à la coopération des exilés dusystème de Capella, les rudiments des arts graphiqueseurent leurs premières impulsions, et une nouvelle èrede connaissance spirituelle se mit à fleurir dans le

domaine des conceptions religieuses.

Les védas, qui ont plus de six mille ans, nousparlent déjà de la sagesse des « Sastras » ou desgrands maîtres des sciences hindoues qui lesprécédèrent d’environ deux millénaires sur les bordsdes fleuves sacrés de l’Inde. On voit donc que l’idéereligieuse est née avec l’humanité, constituant lesfondements de tous ses efforts et de toutes sesréalisations au plan terrestre.

LES RACES ADAMIQUES ÀNOUVEAU

Nous devons néanmoins garder en mémoirequ’avant leur réincarnation générale dans le voisinagedes plateaux de l’Iran et du Pamir, dans l’espace infini,Jésus avait réuni ces êtres proscrits exilés sur le globeterrestre.

Une fois sur terre, ils obéirent aux déterminationssupérieures du monde spirituel, et n’oublièrent jamais la

parole salvatrice du Messie et ses divines promesses.Les beautés de l’espace, alliées au paysage mirifique duplan qu’ils avaient dû abandonner, vivaient dans leurssouvenirs les plus chers. Les exhortationsréconfortantes du Christ, à la veille de leur affligeanteimmersion dans les fluides pesants de la planèteterrestre, chantaient au fond d’eux-mêmes les plusbeaux hosannas de joie et d’espoir. Ces civilisationsanciennes avaient donc plus de foi, et plaçaientl’intuition divine au-dessus de la raison purementhumaine. Telle une acquisition profonde et sacrée à leurâme, la croyance était la force motrice de toutes lesréalisations, et tous les exilés dans les élansd’enthousiasme les plus saints émanant de leur cœurparlèrent de Lui et de son infinie miséricorde. Leursvoix présentes dans le cadre des civilisations passèrentdans le pentagramme des siècles sans fin. Connu sousmille noms, selon les époques les plus variées, l’Agneaude Dieu fut conservé par compréhension et préservédans la mémoire du monde avec toutes ses expressionsdivines, parfois même comme l’image de Dieu, selon lesmodalités des mystères religieux.

LA GENÈSE DES CROYANCESRELIGIEUSES

La genèse de toutes les religions de l’humanitétrouve ses origines en son cœur auguste etmiséricordieux. Par le biais de nos expositions, nous nevoulons pas diviniser dogmatiquement la figurelumineuse du Christ, mais élucider son ascendanceglorieuse à la direction de l’orbe terrestre, sachant quechaque monde, chaque famille a son chef suprême auregard de la justice et de la sagesse du Créateur.

Ce fut une grossière erreur que de juger commedes barbares et des païens les peuples terrestres quin’avaient pas encore eu l’occasion de connaître de luipersonnellement les leçons sublimes de son Évangile derédemption, puisque son assistance dévouéeaccompagna, et accompagne toujours, l’évolution descréatures à travers le temps sous toutes les latitudes duglobe. L’histoire de la Chine, de la Perse, de l’Égypte,de l’Inde, des Arabes, des Israélites, des Celtes, desGrecs et des Romains est éclairée de la lumière de ses

puissants émissaires. Beaucoup parmi eux s’en sonttellement imprégnés dans l’accomplissement de leursdevoirs grands et bénis, qu’ils furent pris pour Lui à desincarnations successives et périodiques de son amourdivinisé. Dans le Manava-dharma, nous trouvons laleçon du Christ ; en Chine nous découvrons Fuxi,Laozi, Confucius ; dans les croyances du Tibet, il y a lapersonnalité de Bouddha et dans le Pentateuque nousvoyons Moïse ; alors que dans le Coran il s’agit deMahomet. Chaque race a reçu ses instructeurs, commesi c’était Lui qui descendait des splendeurs de sa gloiredivine.

Intuitivement pourvues de la parole desprophéties, toutes les religions conservèrent l’histoire deses envoyés dans l’idée de sa venue future, en vertu dessouvenirs latents qu’ils gardaient dans leur cœurconcernant les propos empreints de lumière et d’amourqu’Il avait évoqués dans l’espace.

L’UNITÉ SUBSTANTIELLE DES

RELIGIONS

En vérité, les livres et les religions de l’Antiquitésont empreints d’une unité substantielle très étroite. Lesrévélations évoluant dans une sphère graduelle deconnaissance, toutes se rapportent au Dieu impersonnelqui est l’essence de vie de tout l’univers, et dans toutesleurs traditions brille la vision sublimée du Christ attenduà tous les points du globe.

Les différents peuples du monde tenaient de loinses conceptions et ses espérances, sans parler desgrandes collectivités qui fleurissaient en Amérique duSud qui était alors presque reliée à la Chine par lesextensions de la Lumérie, et en Amérique du Nord liéeà l’Atlantide. Toutefois, à travers ces notes sansprétention, notre intention n’est pas d’étudier icid’autres questions que celles qui se rapportent à lasupériorité du Christ et à l’ascendance de son Évangile.Cependant, à l’évocation des peuples anciens de laplanète, nous devons également rappeler les grandescivilisations préhistoriques qui surgirent et disparurent

du continent américain, dont il est encore resté desexpressions intéressantes chez les Incas et chez lesAztèques, après les cataclysmes et les destructions qui,comme toutes les autres concentrations dans le monde,reçurent la parole indirecte du Seigneur dans leurmarche collective à travers d’augustes chemins.

LES RÉVÉLATIONSGRADUELLES

Jusqu’à l’arrivée de la parole simple et pure duChrist, l’humanité terrestre avait vécu des étapesprogressives en matière de connaissance et depossibilités sur le sentier des révélations spirituelles.

À travers des expériences consécutives etdouloureuses, les millénaires préparaient le chemin deCelui qui venait non seulement avec sa parole, maissurtout avec son exemple rédempteur. Chaqueémissaire apporta l’une des expressions de la grandeleçon dont l’humble région de la Galilée fut le théâtre.

C’est pour cette raison que de nombreusescollectivités asiatiques ne connaissent pas la leçondirecte du Maître, mais sont au courant du contenu desa parole, en vertu des révélations faites dans leurentourage. Si la Bonne Nouvelle ne s’est pas répandueau cours du temps le long des routes parcourues par lespeuples, c’est parce que lesdits missionnaires du Christ,lors des siècles postérieurs à leurs enseignements, n’ontpas su cultiver la fleur de la vie et de la vérité, del’amour et de l’espérance que ses exemples avaientplantée dans le monde – l’étouffant ainsi dans lestemples empreints d’une fausse religiosité, oul’incarcérant dans le silence des cloîtres. Parconséquent, la plante merveilleuse de l’Évangile futsacrifiée dans son développement et contrariée dans sesobjectifs les plus légitimes.

PRÉPARATION DUCHRISTIANISME

Les leçons de la Palestine furent ainsi précédées

d’une préparation laborieuse et longue dans l’intimitédes millénaires.

Les prêtres de toutes les grandes religions dupassé ont supposé voir dans leurs maîtres et dans leursplus hauts initiés la personnalité du Seigneur, mais nousdevons convenir que Jésus fut incomparable.

À la lumière significative de l’histoire, nousobservons très souvent dans ses assistants ouinstruments humains, les caractéristiques des vulgaritésterrestres. Certains furent des dictateurs deconsciences, énergiques et féroces afin de maintenir etde fomenter la foi ; d’autres, trahis dans leurs forces etméprisant leurs engagements sacrés avec le Sauveur,loin d’être des instruments du divin Maître, abusèrentde leur propre liberté en écoutant les forces subversivesdes ténèbres, nuisant ainsi à l’harmonie générale.

LE CHRIST INCONTESTABLE

Mais Jésus laisse sur son passage sur la planète la

marque constante de la charité la plus auguste et d’unamour des plus dévoués. Ses paraboles et sesavertissements sont imprégnés du parfum des véritéséternelles et glorieuses. La mangeoire et le calvaire sontdes leçons merveilleuses, dont les clartés illuminent leschemins millénaires de l’humanité entière, mais ce sontsurtout ses exemples et ses actes qui constituent lecheminement de toutes les finalités grandioses pour leperfectionnement de la vie sur terre. Avec ces éléments,il fit une révolution spirituelle toujours présente deuxmillénaires plus tard. En respectant les lois du monde,en faisant référence à l’effigie de César, il apprit auxcréatures humaines à s’élever vers Dieu dans la grandecompréhension des vérités les plus sacrées de la vie. Ila remanié tous les concepts de la vie sociale en donnantl’exemple de la plus pure fraternité. En accomplissant laLoi antique, il l’a remplie de la tolérance, de lamiséricorde et de l’amour de ses leçons transmises surla voie publique devant des créatures déséquilibrées etmalheureuses ; Lui qui fut le seul à enseigner « Aimez-vous les uns, les autres », tout en vivant une telleinvitation.

Les Esprits incapables de le comprendre peuventalléguer que ses formules verbales étaient anciennes etconnues ; mais personne ne pourra contester le fait que,jusqu’à présent, son exemple fut unique sur la face de laterre.

La majorité des missionnaires religieux del’Antiquité se composait de princes, de sages ou degrands initiés qui sortaient de l’intimité confortable despalais et des temples. Mais le Seigneur de la semence etde la récolte était la personnification de toute la sagesse,de tout l’amour. Son seul palais était l’humble tented’un menuisier où il insistait à enseigner à la postéritéque la vraie aristocratie doit être celle du travail, etlança la formule sacrée définie par la pensée moderne,comme le collectivisme des mains allié à l’individualismedes cœurs – synthèse sociale vers laquelle avancent lescollectivités des temps qui passent. Puis, méprisanttoutes les conventions et tous les honneurs terrestres, ilpréféra ne pas posséder de pierre où reposer sa penséedouloureuse pour que ses frères apprennent la leçoninoubliable du « Chemin, de la Vérité et de la Vie ».

XLa Grèce et la mission de

Socrate

À LA VEILLE DE LA MAJORITÉTERRESTRE

À l’examen de la majorité spirituelle des créatureshumaines, le Christ leur envoya, avant sa venue en cemonde, une importante cohorte d’Esprits sages etbienveillants aptes à consolider définitivement cetépanouissement de la pensée terrestre.

Les villes peuplées du globe se remplirent, alors,d’hommes cultivés et généreux, de philosophes etd’artistes qui rénovèrent positivement toutes lestendances de l’humanité.

De grands maîtres de la pensée et du cœurcréèrent de nombreuses écoles en Grèce, assumant

ainsi la direction intellectuelle de tout le globe. Lamajorité de ces penseurs, qui étaient des envoyés duChrist aux collectivités terrestres, sortaient du cerclefermé et isolé des temples les enseignements des grandsinitiés qu’ils propageaient sur les places publiques enprêchant la vérité aux foules.

Comme l’organisme physique de l’homme avaitexigé les plus grandes expériences de la nature avantque ne se fixent ses propriétés biologiques définitives, laleçon de Jésus, qui était une voie sûre à l’édification del’homme spirituel, devait être précédée des plus largesexpériences au niveau social.

Par conséquent, nous observons que lors des cinqsiècles qui précédèrent l’arrivée de l’Agneau, il seproduisit dans le monde la concentration d’un grandnombre d’écoles politiques, religieuses etphilosophiques, dotées des tendances les plus diverses.

ATHÈNES ET SPARTE

De nombreuses théories scientifiques quiprovoquent le sensationnalisme de vos jours, commedes innovations ultramodernes, étaient déjà connues enGrèce, et leurs légitimes fondements se trouvent en sesmaîtres.

En matière de doctrines sociales, à l’époque, degrandes tentatives furent réalisées qui révélèrent bonnombre d’enseignements ; et lorsque l’on réfléchit auxconflits modernes entre les états totalitaires, fascistes oucommunistes et les républiques démocratiques, nousdevons tourner notre regard vers le passé et considérerAthènes et Sparte comme deux symboles politiques quinous font penser de nos jours à la Grèce antique.

Sous le régime attribué à Lycurgue, nom qui n’estqu’une représentation symbolique des généraux del’époque lorsqu’ils instaurèrent le pouvoir absolu del’État, les Spartiates n’avaient-ils pas les mêmescaractéristiques que celles de l’Allemagne et de laRussie actuelles ? La législation de Sparte interdisait lecommerce, condamnait la culture, dénigrait le goûtpersonnel pour les bagatelles charmantes de la vie et du

sentiment. Des emprisonnements aussi avaient étédécrétés, les étrangers étaient maltraités ; l’uniformitédes vêtements était instituée, tandis que des organes del’État étaient chargés de l’éducation des enfants, mais lecôté intellectuel de l’enseignement n’était pas cultivé ;tout l’édifice sacré de la famille fut à l’époque ébranlé,créant, très souvent, un régime de rapine et de délationau détriment des finalités les plus nobles de la vie.

Raison pour laquelle les Spartiates restèrent dansl’histoire comme un simple peuple de soldats qui avaitrépandu la destruction et les fléaux de la guerre, sansaucune signification constructive pour l’humanité.

Athènes, au contraire, est le berceau de la vraiedémocratie. Ce fut un peuple qui a profondément aiméla liberté, son dévouement à la culture et aux arts initiales autres nations à cultiver la vie, la création et labeauté. Ses législateurs qui, comme Solon, étaient desphilosophes et des poètes, réformèrent tous lessystèmes sociaux connus jusque-là, en protégeant lesclasses pauvres et sans défense, en établissant une ligneharmonique entrent les différentes parties de la société,

en accueillant les étrangers, en protégeant le travail, enfomentant le commerce, les industries, l’agriculture.

Un véritable régime de consultation apparutconformément à la volonté du peuple qui prenait lesdécisions lors de grandes assemblées traitant de tous lesproblèmes de la vénérable ville. Par conséquent, il estaisé de reconnaître en cela le début des démocratiesmodernes qui, à l’heure des transitions du XXe siècle,s’organisent pour réprimer les sinistres doctrines de laforce et de la violence.

EXPÉRIENCES NÉCESSAIRES

De telles expériences qui, du point de vue de lasociologie, respectaient les grandes lois de la libertéindividuelle et collective, furent stimulées etaccompagnées de près par les préposés de Jésus.

Le monde devait connaître la bonne et la mauvaisesemence à travers les grandes transformations de sonexistence. L’exemple du Christ demandait une

compréhension élevée au niveau culturel et del’expérience au cours des siècles et, malgré les luttesrénovatrices qui l’ont précédé sur le globe terrestre,voilà deux millénaires que l’Évangile du Maître attend lafloraison du parfait entendement parmi les hommes.

LA GRÈCE

À l’influx du cœur miséricordieux du Christ, toutela Grèce se peupla d’artistes et de penseurs éminentsdans le cadre des philosophies et des sciences. Parconséquent, nous allons trouver les écoles italique etéléatique avant le fervent idéalisme de Pythagore et deXénophane, sans oublier, également, les écoles ioniqueet atomistique avec Thalès et Démocrite dans lesexpressions du matérialisme le plus avancé.

Arrivé à un apogée de beauté et de culture grâceaux principes élevés reçus de la civilisation égyptienne,le siècle de Périclès répandit les lumières spirituelles lesplus magnifiques aux horizons lointains de la planète.Peu de phases de l’évolution européenne ont approché

celle de ce merveilleux siècle.

Plein d’amour et d’espoir, le Sauveur contempledes cieux cette époque de conquêtes morales sublimes.La planète approchait de sa majorité spirituelle, àl’heure où il pourrait nourrir le cœur humain de lasemence bénie de sa parole. Il envoya, alors, auxcommunautés du globe le renfort de ses assistantsvaleureux, à travers ces illustres Grecs que furentEschyle, Euripide, Hérodote, Thucydide, et finalementl’extraordinaire personnalité de Socrate, couronnantainsi l’effort déterminé réalisé par tant de messagers.

SOCRATE

Parmi les hommes notables de ces temps lointains,nous devons distinguer le personnage grandiose deSocrate dans l’Athènes de l’Antiquité.

Supérieur à Anaxagore, son maître, maisimparfaitement interprété par ses trois disciples les pluscélèbres, le grand philosophe fut auréolé des clartés

spirituelles les plus divines au cours de tous les sièclesplanétaires. À certains égards, son existence serapprocha même de celle du Christ. Sa paroleconfondit tous les esprits mesquins de l’époque etpermit que de nouveaux courants d’opinion et deculture s’épanouissent dans l’âme assoiffée de lajeunesse. Sur les places publiques, il enseignait auxenfants et aux jeunes le bel idéal de la fraternité et de lapratique du bien, déposant ainsi de généreuses grainesde solidarité pour les temps à venir.

Mais Athènes, qui était à l’époque le cerveau dumonde, malgré ses progrès considérables, ne putadmettre la leçon avancée du grand messager de Jésus.

Socrate fut accusé de pervertir la jeunesseathénienne en insufflant le poison de la liberté dans leurcœur.

Arrêté et humilié, son esprit généreux ne fléchitpas face aux rudes épreuves qui débordaient du calicedes amertumes. Conscient de sa mission, il refusa des’enfuir lorsque les portes de la prison, où il fut enfermé,

s’ouvrirent en cachette à la demande de certains jugesqui agirent par générosité.

Aux heures les plus âpres et les plus poignantes deses épreuves, les envoyés du plan invisible entourèrentson cœur magnanime et éclairé. Lorsque son épouse,Xantipa, apparut aux grilles de la prison pour luicommuniquer l’infâme condamnation à mort par laciguë, au comble de l’angoisse et du désespoir, elles’exclama :

– « Socrate, Socrate, les juges t’ont condamné àmort… »

– « Et alors ? – lui répondit le philosophe avecrésignation – eux aussi sont condamnés par la nature. »

– « Mais cette condamnation est injuste… » – luidit sa femme en sanglotant.

Et avec un regard plein de patience et d’affection,il lui fit :

– « Et tu voudrais qu’elle fût juste ? »

Maître de son héroïsme valeureux et résigné,Socrate quitta la terre, et s’éleva à nouveau vers lessphères sublimes où l’attendait la bénédiction de Jésus.

LES DISCIPLES

Le grand philosophe qui enseigna à la Grèce lesplus belles vertus, en tant que précurseur des principeschrétiens, avait laissé plusieurs disciples qui sedistinguèrent comme étant Antisthène, Xénophon etPlaton. Nous ne parlerons que de ce dernier pourélucider qu’aucun d’eux ne sut assimiler parfaitement lastructure morale du maître inoubliable. L’histoire loueles discours de Platon, mais elle n’a pas toujourscompris qu’il mélangea la philosophie pure du maîtreavec la gangue des passions terrestres en passantparfois par des chemins politiques compliqués. Il ne sutpas, comme bon nombre de ses compagnons, semaintenir au niveau de la noble supériorité spirituelle deSocrate, et en arriva même à justifier le droit tyranniquedes maîtres sur les esclaves, sans vision plus large de la

fraternité humaine et de la famille universelle.

Néanmoins, il n’a pas omis de cultiver certains desprincipes chrétiens légués par son grand mentor,anticipant ainsi l’apostolat de l’Évangile, avant de livrersa tâche doctrinale à Aristote qui allait aussi travailler àl’avènement du christianisme.

ÉPREUVE COLLECTIVE DE LAGRÈCE

La condamnation de Socrate fut une de cescauses transcendantes qui généra les épreuvescollectives douloureuses et amères de tous les Espritsqui y participèrent dans la juste mesure desresponsabilités personnelles de chacun.

C’est pour cette raison que plus tard, on vit lepeuple noble et cultivé d’Athènes doté d’esclavesvaleureux et vertueux face aux esprits agressifs eténergiques de Rome. Condamnés à ramer sur desgalères somptueuses, ils étaient humiliés et opprimés

malgré leurs notions élevées de la vie, de l’amour, de laliberté et de la justice.

De fait, ils allaient instaurer une nouvelle périodede progrès spirituel pour les collectivités romaines àvenir grâce à leurs lumineux enseignements, mais leprocessus évolutif aurait pu suivre d’autres chemins, loindes massacres et de l’esclavage. Toutefois, sur le frontde nombreux Grecs illustres, planait le déshonneursanglant de cette injuste condamnation, un déshonneurignominieux que la Grèce devait laver des larmespoignantes de la componction et de la captivité.

XIRome

LE PEUPLE ÉTRUSQUE

Reconnaissant le dévouement au labeur manifestépar tous les Esprits qui se trouvaient dans l’Italieprimitive d’alors, et qui était divisée en deux grandesparties qui étaient la Gaule cisalpine et la Grande Grèceau nord et au sud de la péninsule, les préposés et lesassistants de Jésus projetèrent la fondation de Romequi, couronnée de nombreuses légendes, s’érigearapidement pour jouer un rôle très important dansl’évolution du monde.

À cette époque, la vallée du Pô était habitée parles Étrusques qui étaient humiliés par les constantesinvasions des Gaulois. De tous les éléments quiformèrent les ascendants de l’Italie moderne, ils étaientles plus courageux, les plus travailleurs et intelligents.

Dans les provinces de la Toscane, ils possédaient degrandes productions de métaux, une marineremarquable, se distinguaient par les progrès réalisés àla culture de la terre et, surtout, par les sentimentsévolués qu’ils démontraient et qui les rendaientdifférents des collectivités alentours. Ils croyaient en lasurvie de l’esprit et offraient des sacrifices aux âmes desdéfunts pour vénérer leurs dieux dont ils présumaientconnaître leurs dispositions à travers les phénomènescommuns de la nature, à chaque jour qui passait.Tourmentés et mécontents en raison des luttes réitéréesavec les Gaulois, les Étrusques décidèrent de tenter unenouvelle vie et, guidés indirectement par les messagersdu plan invisible, une grande partie parmi eux décida dese fixer dans la Rome du futur qui, à l’époque, n’étaitqu’un regroupement de huttes humbles et sans défense.

ROME À SES DÉBUTS

Défendue naturellement par l’augmentationconstante de sa population, les origines de cette ville se

trouvent plongées dans un profond courant d’histoiresintéressantes et merveilleuses, où les figures d’Enée, deRhéa Silvia, de Rémus et Romulus assumèrent des rôlestranchés et très singuliers.

En vérité, les Étrusques, en grande majorité, furentà l’origine des premières organisations de la ville où ilsfondèrent des écoles d’apprentissage, surent mettre àcontribution les expériences les plus précieuses desautres peuples, créèrent une nouvelle terre grâce à leursefforts énergiques et déterminés. Sur place, ilstrouvèrent les tribus latines Ramnenses, Titienses etLuceres qui se joignirent à eux pour édifier la ville encommun, qu’ils dirigèrent pendant de longues années,construisant ainsi les fondements des futuresréalisations.

Lorsque Romulus arriva, ses yeux pouvaient déjàcontempler une ville prospère et productive, où il fitvaloir son intelligence énergique, mais la postérité nemanqua pas de lui tisser une couronne légendaire etfantaisiste en affirmant qu’il avait été enlevé et emportésur un char par les Dieux à destination des cieux.

DES INFLUENCES DÉCISIVES

L’autopsie de l’histoire sous ses aspects les plusdivulgués et les plus connus serait inutile, puisque notreseule intention est d’éclairer la compréhension dulecteur quant à la direction de la planète qui se trouve,en fait, dans le monde spirituel d’où le Christ veille sanscesse sur la sphère terrestre et sur sa destinée.Cependant, pour soutenir notre affirmation concernantles influences étrusques sur Rome à ses prémices, noussommes amenés à parler de la figure de TarquiniusPriscus, cet enfant de l’Étrurie, qui apporta à la ville degrandes réformes et d’innombrables innovations à tousles niveaux œuvrant ainsi à sa consolidation et à sonprogrès. Parmi ses nombreuses rénovations, nouspouvons rappeler celles de la construction du CloacaMaxima et du Capitole. Son successeur, Servius Tulliusétait également un membre de sa famille. Celui-ci divisale peuple de la ville en classes et en centuries, selon lespossibilités financières de chacun, ce qui déplutfortement aux patriciens à une époque où ils étaient déjàorganisés, car cette réforme se présentait avec des

caractéristiques libérales en dépit de ses finalitésmilitaires.

Toutefois, là où les influences étrusques furent lesplus marquées dans les institutions romaines, ce futjustement dans cette âme populaire vouée aux génies,aux dieux et aux superstitions de toute espèce, et quiallaient se multiplier au contact de la Grèce. Chaquefamille, comme chaque foyer, possédait son génieinvisible qui était aussi pour eux un ami et, dans lasociété, les communautés religieuses se répandaientatteignant leur point culminant avec le Collège desPontifes dont la fondation remonte au lointain passé dela ville. Ce collège fut ensuite remplacé par le GrandPontife, chef suprême des courants religieux, d’où lesévêques romains allaient extraire, plus tard, le Vaticanet la papauté des temps modernes.

Les Romains, à l’inverse des Athéniens, ne seposaient pas beaucoup de questions transcendantesd’ordre religieux ou philosophique, et ne s’occupaient àpeine que des problèmes relatifs au culte extérieur, sansgrande logique d’ailleurs. Pour cela, avec l’évolution de

la ville, le Panthéon, qui fut son temple le plusaristocratique, en arriva même au point de posséderplus de trente mille dieux.

LES PATRICIENS ET LESPLÉBÉIENS

Après les derniers Tarquin, qui voulurent intensifierles pouvoirs militaires de la royauté, la République futproclamée, celle-ci fut gouvernée par deux magistratspatriciens, assistés du Sénat. De grandes mesures furentmises en place pour consolider la suprématie romaine,mais les classes pauvres, opprimées par les plus richesqui jouissaient de tous les droits, se révoltèrent vu lasituation difficile que la dictature, préconisée par lessénateurs, leur faisait supporter, car ils s’utilisaient dedroits spéciaux pour faire valoir leurs pouvoirssouverains et étendus dans toutes les questions relativesà la vie et à la mort de tout un chacun.

Inspirés par les forces spirituelles qui les

assistaient, en masse les plébéiens abandonnèrent laville et se retirèrent sur le mont Sacré. À l’examen decette attitude extrême très grave, les patriciensenvoyèrent Menenius Agrippa, dont la parole s’acquittaavec bonheur de la tâche qui lui fut confiée, enracontant aux rebelles le fameux apologue des membreset de l’estomac qui constituent, dans ce mécanismeharmonieux, l’organisme parfait d’un corps. La plèbeconsentit à retourner en ville, bien qu’imposant desconditions presque toutes acceptées sans restriction.Les tribuns de la plèbe inaugurèrent, alors, une périodede belles conquêtes dans le domaine des droits humainsqui culminera avec la Loi Canuleia, qui permettait lemariage entre les patriciens et les plébéiens et avec laLoi Ogulnia qui conférait à ces derniers l’accès auxfonctions sacerdotales.

LA FAMILLE ROMAINE

Nous pourrions faire de nombreux commentairesen marge de l’histoire, mais nos objectifs sont tout

autres, car nous nous considérons dans le devoir desouligner ici les vertus romaines sacrées dans le cadrede l’institution de la famille, très souvent supérieure àcelle de la Grèce pleine de sagesse et de beauté.

Dans ses traditions glorieuses, la famille romaineétait conçue dans le plus grand respect des vertushéroïques de la femme et dans la parfaitecompréhension des devoirs de l’homme au regard deses descendants et de ses ancêtres.

Au souvenir de Rome à l’âge d’or, nos yeux seremplissent de larmes amères… Quel maudit génie s’estdonc immiscé dans cette organisation sublimée dans sesplus intimes fondements, pour dévorer ses plus noblesespoirs, pour corrompre ses sentiments et débiliter sesénergies ? Quelle force dévastatrice renversa toutes sesstatues glorieuses de vertu ? En vain, la mainmiséricordieuse de Jésus se posa sur son front, larelevant de ses chutes ténébreuses avant le tristespectacle de son effondrement. Les abus de pouvoir etde liberté de ses habitants firent du nid de l’amour et dutravail une accumulation d’arrangements, l’enfonçant

dans une mer de boue sanguinolente.

LES GUERRES ET LA MAJORITÉTERRESTRE

Rapidement, cependant, la famille romaine, quiétait pleine de traditions d’une généreuse beauté, futlacérée par les génies militaires et par les espritsguerriers.

Le progrès incessant de la ville dans son ensembletendait à l’expansionnisme dans tous les domaines.

Toutefois, les prodromes du droit romain etl’organisation de la famille annonçaient l’âge de majoritéde la planète. Riche de telles conquêtes, l’homme allaitprendre son envol pour les plus hautes sphèresspirituelles.

Les légions magnanimes du Christ s’apprêtaientaux derniers préparatifs de leurs glorieux parcours sur laface du monde. L’Évangile devait se présenter comme

étant le message éternel de l’amour, de la lumière et dela vérité pour tous les êtres.

Cependant, au regard de la liberté individuelle etcollective qui est respectée par le plan invisible, Romene se montra pas digne des nombreux dons qu’ellereçut. Au lieu de tisser des liens grâce à l’éducation etl’entente, elle se laissa séduire par une légion d’espritsagressifs et ambitieux qui étendirent son influence ens’utilisant des balistes et des catapultes de ses guerriers.Après les conquêtes de la péninsule, elle entreprit laconquête du monde avec les guerres puniques et finitpar soumettre tout l’Orient, où se trouvait aussi laGrèce épuisée et vaincue.

Les envoyés du Christ durent concilier cesterribles mouvements avec les épreuves nécessaires auxindividus et aux populations, car en réalité, Romeassumait aussi de lourdes responsabilités et de trèsgrosses dettes face à la Justice divine. Ses aiglesvictorieux croisaient, alors, toutes les mers ; laMéditerranée était sienne et l’Empire romain étaitl’Empire de l’homme. Dans presque toutes les régions

peuplées de la terre, une seule voix dominait, c’étaitcelle de son empereur.

À LA VEILLE DE LA VENUE DUSEIGNEUR

Les forces de l’invisible, néanmoins, ne sereposèrent pas. De nombreuses larmes furent verséesdans les cieux devant tant d’événements funestes.

Le Christ réunit alors les assemblées de sesémissaires. La terre ne pouvait pas perdre sa positionspirituelle après les conquêtes de la sagesse athénienneet de la famille romaine.

Les entités angéliques du système prirent le cheminde la terre pour adopter de généreuses mesures d’unegrande importance. La leçon du Sauveur devait alorsbriller pour les hommes en soumettant leur liberté àl’exemple parfait de l’amour. Toutes les dispositionsfurent prises. Les instructeurs, les précurseursimmédiats et les assistants divins furent choisis. Une

seule activité fut enregistrée, alors que dans les sphèresles plus proches de la planète, à l’époque où Augusterégnait au siège du gouvernement du monde, par unenuit pleine de lumière et d’étoiles merveilleuses, desharmonies divines chantèrent un hymne subliméd’espoirs dans le cœur des hommes et de la nature. Lamangeoire fut le théâtre de toutes les glorifications de lalumière et de l’humilité et, tandis que naissait unenouvelle ère pour le globe terrestre, jamais plus onn’oublierait Noël, la « nuit silencieuse, la sainte nuit ».

XIILa venue de Jésus

LA MANGEOIRE

La mangeoire marqua le point initial de la leçonsalvatrice du Christ, comme pour signaler que l’humilitéest la clé de toutes les vertus.

L’ère définitive de la majorité spirituelle del’humanité terrestre commençait, car par son exempledivin, Jésus allait livrer le code de la fraternité et del’amour à tous les cœurs.

En vain, les auteurs matérialistes de tous les tempscherchèrent à vulgariser ce grand événement enironisant les hauts phénomènes médiumniques qui leprécédèrent. Les figures de Simon, d’Anne, d’Isabelle,de Jean-Baptiste, de Joseph, tout comme lapersonnalité sublimée de Marie, furent souvent l’objetde commentaires injustes et malveillants ; mais la réalité

était qu’il n’y avait qu’avec le concours de cesmessagers de la Bonne Nouvelle qui apportèrent lacontribution de leur ferveur, de leur croyance et de leurvie, que Jésus pouvait lancer sur la terre les fondementsde la vérité inébranlable.

LE CHRIST ET LES ESSÉNIENS

De nombreux siècles après son témoignageincompris, certains pensent l’avoir vu parmi lesEsséniens, à apprendre leurs doctrines, avant sonmessianisme d’amour et de rédemption. Même lessphères les plus proches de la terre, qui par la force descirconstances sont les plus proches des controversesdes hommes que de l’apprentissage sincère des espritsstudieux et détachés du globe, reflètent les opinionscontradictoires de l’humanité concernant le Sauveur detoutes les créatures.

Toutefois, malgré la culture élevée des écolesesséniennes, le Maître n’eut pas besoin de leurcontribution. Dès ses premiers jours sur terre, il se

montra tel qu’il était, avec la supériorité que la planètelui avait toujours connue depuis le début des temps.

L’ACCOMPLISSEMENT DESPROPHÉTIES D’ISRAËL

Concernant son divin apostolat, il ne nousappartient pas d’ajouter quoi que ce soit sur lestraditions que la culture évangélique n’ait présentédurant tous les siècles postérieurs à sa venue sur laterre, néanmoins, nous réaffirmons que, de tout temps,sa leçon d’amour et d’humilité fut unique pourl’humanité.

Très longtemps avant la mangeoire et le calvaire,le concernant, les prophètes d’Israël affirmaient : – « Ilse lèvera comme un arbuste vert, vivant dansl’ingratitude d’un sol aride où il n’y aura ni grâce nibeauté. À porter l’opprobre et le mépris des hommes,tous détourneront leur regard. Couvert d’ignominies, ilne méritera aucune considération. Il portera le lourd

fardeau de nos culpabilités et de nos souffrances, ilprendra sur lui toutes nos douleurs. Vous présumerezvoir à travers ses traits un homme supportant le poidsde la colère de Dieu, mais ce seront nos péchés qui lecouvriront de plaies sanguinolentes et ses blessuresseront notre rédemption. Nous sommes un immensetroupeau égaré, et pour nous réunir sur le chemin quimène vers Dieu, Il souffrira le poids de nos iniquités.Humilié et blessé, il ne prononcera pas la moindreplainte, se laissant conduire comme un agneau ausacrifice. Sa tombe passera pour celle d’un méchant etsa mort pour celle d’un impie. Mais dès lors qu’il auraoffert sa vie, on verra naître une postérité et les intérêtsde Dieu prospéreront entre ses mains. »

LA GRANDE LEÇON

Oui, le monde était un immense troupeau égaré.Chaque peuple faisait de la religion une nouvelle sourcede vanités, tandis que de nombreux cultes religieux enOrient avançaient franchement vers la dissolution et

l’immoralité ; mais le Christ venait apporter au mondeles fondements éternels de la vérité et de l’amour. Saparole, douce et généreuse, réunissait tous lesmalheureux et tous les pécheurs. Il choisit les milieux lesplus pauvres et les plus désemparés pour vivrel’intensité de ses leçons sublimes en montrant auxhommes que la vérité dispensait les décors somptueuxdes aréopages, des forums et des temples pour se faireentendre dans sa mystérieuse beauté. Ses prêches, surla place publique, étaient pour les plus délaissés et lesplus rabaissés, comme pour montrer que sa parolevenait s’unir à toutes les créatures dans une mêmevibration de fraternité et sur la même route lumineuse del’amour. Il combattit pacifiquement toutes les violencesofficielles du judaïsme en rénovant la Loi antique par ladoctrine de l’élucidation, de la tolérance et du pardon.Il répandit les visions les plus claires de la vie immortelleen enseignant aux créatures terrestres qu’il existequelque chose de supérieur aux patries, aux drapeaux,au sang et aux lois humaines. Ses paroles profondes,énergiques et miséricordieuses, transformèrent toutesles philosophies, il éclaira le chemin des sciences et il

aurait déjà uni toutes les religions de la terre si l’impiétédes hommes ne pesait pas du poids de l’iniquité sur labalance de la rédemption.

LA PAROLE DIVINE

Il ne nous appartient pas de fournir une nouvelleinterprétation aux paroles éternelles du Christ setrouvant dans les Évangiles. Semblable interprétation estfaite par presque toutes les écoles religieuses du monde,il appartient à peine à leurs communautés et à leursadeptes d’observer l’enseignement immortel enl’appliquant à eux-mêmes dans le cadre de leursrelations. De cette manière, la transformation généralepourra se faire conformément à son exemple sublime,car si la mangeoire et la croix constituent unenseignement inoubliable, les exemples du Maître divindans sa manière de traiter les vicissitudes de la vieterrestre doivent représenter beaucoup plus pour noustous.

De ses leçons inoubliables découlent des

conséquences dans tous les domaines de l’existenceplanétaire pour rénover les institutions sociales etpolitiques de l’humanité à travers la transformationmorale des hommes et pour une nouvelle ère de justiceéconomique et d’entente universelle.

Il peut sembler que les conquêtes du vraichristianisme soient encore lointaines en raison desdoctrines impérialistes de l’actualité, mais il fautreconnaître que deux mille ans se sont déjà écoulésdepuis la venue de la parole divine. Deux mille ansdurant lesquels les hommes se déchirèrent en son nomen inventant les drapeaux de la division et de ladestruction. Ils incendièrent et assassinèrent au nom deses enseignements de pardon et d’amour en massacranttout espoir dans les cœurs. Cependant, le siècle encours doit marquer une transformation viscérale dans lecadre de la vie terrestre. La douleur complétera lesœuvres généreuses de la vérité chrétienne, car leshommes ont exclu l’amour de leurs cogitations deprogrès.

LE CRÉPUSCULE D’UNECIVILISATION

Depuis longtemps, un nuage de fumée s’est forméà l’horizon de la planète pleine d’industries de mort etde destruction. Tous les pays sont convoqués àconférer les valeurs de la maturité spirituelle del’humanité constatée sur l’orbe, il y a deux millénaires.Le progrès scientifique des peuples et ses conquêtes lesplus nobles et les plus généreuses sont réclamés aubanquet du massacre et de l’ambition, et tandis que lapolitique du monde se sent enchaînée aux douloureuxévénements du siècle, de nouvelles activités de labeursont enregistrées dans l’espace, car la direction de laterre est entre les mains miséricordieuses et augustes del’Agneau.

L’EXEMPLE DU CHRIST

Sans qu’il soit fait référence, ici, aux problèmes depolitique transitoire du monde, rappelons à nouveau que

la leçon du Christ reste pour toujours sur terre le trésorde tous les malheureux et de tous les déshérités. Saparole a édifié la foi dans les âmes humaines en leurfaisant entrevoir leur glorieuse destinée. Il est essentielque nous revoyions la croyance et l’espoir réunis dansde nouvelles catacombes romaines pour élever ànouveau le sentiment chrétien de la civilisation del’humanité.

Très souvent, c’est dans les cœurs humbles etaffligés que nous allons trouver la parole divine àchanter l’hymne merveilleux des bienheureux.

Pour clore ce chapitre, alors que nous rappelonsl’influence du divin Maître dans tous les cœurssouffrants de la planète, souvenons-nous de l’épisodedu moine de Manille qui, accusé de conspirer pour laliberté de sa patrie contre le joug espagnol, futcondamné à mort et conduit à l’échafaud.

À l’instant du supplice, tout en pleurantdésespérément le misérable condamné fit – « Commentest-il possible que je meure ainsi, alors que je suis

innocent ?

– Où est donc la justice ? Qu’ai-je fait pourmériter un supplice aussi horrible ? »

À ce moment-là, un compagnon courut vers lui etlui murmura à l’oreille : – « Jésus aussi était innocent !… »

Il passa, alors, dans les yeux de la victime, unéclair d’une mystérieuse beauté. Ses larmes seséchèrent et la sérénité revint sur son visage torturé.Lorsque le bourreau lui demanda pardon avant deserrer la funeste vis, celui-ci lui répondit résigné : –« Mon fils, non seulement je te pardonne, mais je tedemande aussi d’accomplir ton devoir. »

XIIIL’Empire romain et ses

égarements

LES ÉGAREMENTS ROMAINS

Toujours dans le cadre des conquêtes romaines,avant l’arrivée du Seigneur pour engendrer lespremières manifestations du christianisme, nous devonsrappeler combien d’efforts furent déployés par lesEsprits auprès des autorités organisatrices etconservatrices de la République afin d’orienter l’activitégénérale dans un grand mouvement de fraternité etd’union de tous les peuples de la planète.

Les penseurs qui, de nos jours, rêvent à lacréation des états unis du monde, sans les mouvementsodieux des guerres fratricides, peuvent sonder lesdesseins du plan invisible en ces temps reculés. LaGrèce avait scruté, dans la mesure du possible, tous les

problèmes transcendants de la vie. Dans ses luttesexpiatoires, elle avait transféré ses expériences et sesconnaissances à la famille romaine, alors apte auxgrandes tâches de l’état. À force d’éducation etd’amour, cette dernière aurait pu unifier les différentsdrapeaux du globe, créant ainsi un nouveau chemin àl’évolution collective, tout en définissant les lignesdirectrices parallèles du progrès physique et moral del’humanité terrestre. Pour cela tous les efforts furentprodigués par les émissaires du plan invisible, et lapreuve de ce projet grandiose de travail unitaire, c’estque la mission de l’Empire romain fut des plus notablesen matière éducative, car elle visait l’organisation desnationalités modernes. L’instinct démocratique propre àl’Angleterre et à la France, ainsi que leurs œuvresélevées de socialisation, sont aussi des fruits de lamission éducative de l’Empire au sein de l’humanité.

Le chemin des Romains fut jonché de semences etde lumière pour l’avenir.

En réalité si les messagers du Christ arrivèrent àde grandes et généreuses réalisations dans la

communauté de l’époque, ils ne pouvaient enfreindre laliberté respective de la grande majorité de sesmembres.

LES ABUS D’AUTORITÉ ET DEPOUVOIR

Rapidement, des abus d’autorité et de pouvoirenivrèrent la valeureuse ville. Le siège du gouvernementdans sa totalité semblait envahi par une avalanche deforces pernicieuses, issues des plus basses sphères desplans invisibles.

La famille romaine, dont la splendeur spirituelleavait réussi à traverser toutes les ères en illuminant lesregroupements actuels, semblait tourmentée par desennemis occultes des plus tenaces qui, peu à peu,minaient ses bases les plus solides en la plongeant dansla corruption et dans sa propre extermination, étantdonné l’absence de surveillance de la part de sessentinelles les plus avancées. Un brouillard épais

masquait toutes les consciences, et la société joyeuse ethonnête, riche de nobles sentiments, fut victime decrimes humiliants, de tragédies lugubres et demisérables assassinats. Les classes aisées profitaient dela pléthore du pouvoir pour s’installer à la tête del’oppression qui laissait derrière elle l’empreinte fumantede la révolte et du sang. Les Gracchus, fils de lavénérable Cornélie, furent presque les dernièresmanifestations d’une époque marquée par uneadministration énergique, mais équitable, pénétréed’honnêteté, de sagesse et de justice.

LES CHEFS DE ROME

Une fois que Caius fut assassiné sur l’Aventin,même si on laissa croire qu’il s’agissait d’un suicide, unrégime s’installa définitivement qui généra presque lacomplète dissolution des grandes conquêtes moralesdéjà réalisées.

Après les victoires contre Jugurtha et contre lesGermains qui avaient, à leur tour, envahi le territoire de

la Gaule, Marius monta au pouvoir. Mais lesantagonismes sociaux poussèrent Sylla à prendre la têtedu gouvernement au prix de combats cruels, comme àla veille sinistre de sanglantes destructions. Puis,apparurent Pompée et la révolution de Catilina que laprudence de Cicéron réussit à vaincre pour assurer lasécurité de la ville. Peu après, ce fut le premiertriumvirat avec la politique très personnelle de CaiusJules César qui s’unit à Pompée et à Crassus pouraccomplir les obligations suprêmes de l’État.

Cependant, les citations historiques dévieraientnos objectifs. Notre intention est de montrer que ledéterminisme du monde spirituel était celui de l’amour,de la solidarité et du bien, mais les hommes eux-mêmes,dans le cadre de leurs libertés, modifièrent cedéterminisme supérieur au cours incessant de lacivilisation.

Les généraux romains pouvaient conquérir par lefer et par le feu, se déviant ainsi des objectifs les plussacrés de leurs devoirs et de leurs obligations, car ilstissaient des liens avec les autres peuples par la force

des armes alors qu’ils auraient dû le faire à travers laculture et l’expérience de la vie ; mais leurs actesseraient à l’origine des fruits les plus amers d’épreuveset de souffrances pour l’humanité terrestre. Parconséquent, presque tous retournèrent au plan spirituelsuivis de près par leurs nombreuses victimes, àsupporter les voix désespérées des plus acerbesaccusations. Nombreux sont ceux qui parmi eux durantdes décennies interminables de martyres expiatoirespouvaient être vus sans leurs armures élégantes, à setraîner comme des vers le long des bords du Tibre outendant des mains repoussantes comme les mendiantsdétestés de l’Esquilin.

LE SIÈCLE D’AUGUSTE

Une fois terminée l’époque des triumvirats, lamission du Christ allait s’accomplir, alors que lespremiers Césars de l’Empire romain s’étaient installés àla tête du pouvoir.

L’approche et la présence consolatrice du divin

Maître dans le monde incitaient tous les cœurs ausentiment d’une vie nouvelle, même s’ils ignoraient lasource divine de ces vibrations réconfortantes. Dans detelles circonstances, le gouvernement d’Auguste sedéroula dans une grande tranquillité pour Rome et pourle reste des sociétés organisées de la planète. Desefforts gigantesques édifiants ou réformateurs furentréalisés à ce moment-là. De beaux monuments furentérigés. L’esprit artistique et philanthropique d’Athènesrevécut à travers la personne de Mécène, confident del’empereur dont la générosité dispensa la plus grandeattention aux intelligences studieuses et supérieures deson époque telles que celles d’Horace et de Virgile quimarquèrent avec d’autres nobles figures intellectuelles,le passage du dit « siècle d’Auguste » et ses multiplesœuvres.

TRANSITION D’UNE ÉPOQUE

Après Auguste, apparut à la tête de l’histoire lapersonnalité hypocrite et cruelle de Tibère, son fils

adoptif, qui acheva cette ère de paix, de travail etd’entente, alors que l’Agneau retournait aux régionssublimées de la Lumière.

Ce fut pendant ce règne que la Judée procéda à latragédie du Golgotha, réalisant ainsi les prophéties lesplus lointaines et les plus funestes.

Malgré son amour compatissant et manifeste, ledivin Maître fut soumis aux martyres de la croix, parimposition du judaïsme, qui n’avait pas compris sonamour et son humilité. Rome collabora à ce douloureuxévénement avec l’indifférence froide de Ponce Pilate quiretourna à ses festins et à ses plaisirs, comme s’ilméconnaissait les finalités les plus nobles de la vie.

Suivant le même chemin obscur que Tibère,Caligula inaugure une longue période d’ombres, demassacres et d’incendies, de dévastations et de sang.

LES ÉPREUVES COLLECTIVESDES JUIFS ET DES ROMAINS

Les humbles partisans du Nazaréen entamèrentleurs prédications et leurs enseignements dans lesrégions de la Palestine. Rares étaient les apôtres quiconnaissaient la mission sublime de cette doctrinesacro-sainte qui incitait à faire le bien pour le mal etprônait de pardonner à ses propres ennemis. Lesémissaires dévoués du Seigneur suivaient de près leuractivité qui préparait les chemins de la révolutionidéologique de l’Évangile. Ces messagers des cieuxentreprirent, également et de manière indirecte, de veniren aide à l’Empire dans ses douloureuses épreuvescollectives.

Un travail pointu de sélection se mit en place dansl’environnement spirituel des collectivités romaines. Desinspirations affluaient des Cieux annonçant les douleursde Jérusalem et les amertumes de la ville impériale. Defunestes présages pesaient sur tous les esprits rebelleset coupables. Après le siège de Jérusalem à l’heure oùTitus détruisit la ville et rasa le célèbre Templedispersant pour toujours les Israélites, on vitl’orgueilleux vainqueur changer le cours des douleurs à

la société de l’Empire tourmentée par les tempêtes defeu et de cendre qui rasèrent Stabiae, Herculanum etPompéi en détruisant des milliers de vies en pleinépanouissement, déséquilibrant à jamais la vie romaine.

FIN DE LA VANITÉ HUMAINE

L’Empire romain, qui aurait pu mettre en place lesfondements d’un État unitaire sur la surface de la terre,en vertu de la merveilleuse unicité à laquelle il étaitarrivé grâce à l’effort et à la protection du Ciel, disparutdans une mer de ruines après ses guerres, seségarements et ses cirques pleins de fauves et degladiateurs.

L’immense organisme se mit à pourrir des plaiesque la négligence et le mépris de ses propres enfantsavaient ouvertes et, lorsque le palliatif de la miséricordedes esprits dévoués et compatissants ne fut pluspossible étant donné la galvanisation des sentiments engénéral, à la grande table des excès et des plaisirsterrestres, la douleur vint rétablir le fondement de la

vérité dans les âmes.

De la ville orgueilleuse des empereurs, il ne restaque des pierres entassées les unes sur les autres. Sousle fouet de l’expiation et de la souffrance, les Espritscoupables changèrent d’habit pour évoluer et seracheter dans le décor infini de la vie, et tandis qu’ungrand nombre d’entre eux pleurent encore dans lessouffrances rédemptrices, sur les ruines du Colisée deVespasien gémissent les vents tristes et les lamentationsde la nuit.

XIVL’édification chrétienne

LES PREMIERS CHRÉTIENS

Arrivée à une phase de compréhension inéditeconcernant les graves problèmes de la vie, la société del’époque ressentait vivement l’insuffisance des écolesphilosophiques connues pour résoudre ses grandesquestions. L’idée d’une justice plus parfaite pour lesclasses opprimées était devenue un sujet obsédant pourles masses anonymes et souffrantes.

En vertu de ses postulats sublimes de fraternité, laleçon du Christ était l’asile de tous les désespérés et detous les attristés. Les foules d’affligés semblaiententendre cette miséricordieuse exhortation : – « Venez àmoi, vous tous qui souffrez, ayez soif de justice et jevous soulagerai » – et de la croix, il leur venait aussi unélan d’espoir qui leur était inconnu.

Le souvenir des exemples du Maître ne se limitaitpas aux populations de la Judée qui avaient entendu devive voix ses enseignements immortels. De nombreuxcenturions et des citoyens romains connurentpersonnellement les hauts faits encourus lors desprêches du Sauveur. Dans toute l’Asie Mineure, dans laGrèce, en Afrique et même en Gaule, comme à Rome,on parlait de lui, de sa nouvelle philosophie quiétreignait tous les malheureux, pleine des clartés sacro-saintes du royaume de Dieu et de sa justice. Sa doctrinede pardon et d’amour était une source de lumière dansles cœurs et ses partisans se détachaient del’environnement corrompu de l’époque par la pureté deleurs coutumes et par une conduite droite et exemplaire.

Au début, les autorités de l’Empire ne donnèrentpas une grande importance à la doctrine naissante, maisles apôtres enseignaient que pour Jésus-Christ, il nepouvait plus y avoir de différence entre les hommeslibres et les esclaves, entre les patriciens et lesplébéiens, car tous étaient frères, les fils du même Dieu.Le patriciat ne pouvait voir que d’un mauvais œil de

telles doctrines. Les chrétiens furent accusés d’être dessorciers et des hérétiques, le martyrologe commençaalors avec les premiers décrets de proscription. L’étatne permettait pas d’autres associations indépendantesque celles considérées comme des coopérativesfunéraires ; profitant donc de cette exception, lespartisans du Crucifié commencèrent le célèbremouvement des catacombes.

LA PROPAGATION DUCHRISTIANISME

En Judée, le nombre des prosélytes de la nouvellecroyance allait grandissant. L’hymne d’espoirs de lamangeoire et du calvaire répandait dans les âmes undoux parfum éternel. Les apôtres, dont la tâche avaitété bénie par la miséricorde du Christ, éparpillaient detoute part les lumières de la Bonne Nouvelle endistribuant le pain miraculeux de la foi à tous les affamésdu cœur.

La doctrine du Crucifié se propageait à la vitessede la foudre.

On parlait d’elle, tant à Rome qu’en Gaule oudans le nord de l’Afrique. Apparurent alors ses avocatset ses détracteurs. Les prosélytes les plus éminentscherchaient à endoctriner en disséminant ses idées etses interprétations. Les premières églises apparurentaux pieds de chaque apôtre, ou de chaque disciple plusnotoire et plus studieux.

La centralisation et l’unité de l’Empire romainfacilitèrent le déplacement des nouveaux missionnairesqui pouvaient apporter la parole de la foi dans les coinsles plus obscurs du globe sans les contraintes et lesobstacles des frontières.

Aucune doctrine au monde n’atteignit une telleposition dans la préférence des masses, car le divinMaître avait marqué de ses exemples les paroles de sesleçons éternelles.

Le plus grand révolutionnaire de tous les tempsn’avait empoigné d’autre arme que celle de l’amour et

de la tolérance, de l’éducation et de l’élucidation. Ilcondamna toutes les hypocrisies, se révolta contretoutes les violences officialisées, tout en enseignantsimultanément aux disciples l’amour inconditionnel del’ordre, du travail et de la paix constructive. Pour cetteraison, les Évangiles constituent le livre de l’humanitépar excellence. Leur simplicité et leur clartétransparaissent dans toutes les langues de la terre, etretiennent l’âme des hommes tournée vers les lumièresdu ciel au doux enchantement de ses récits.

LA RÉDACTION DES TEXTESDÉFINITIFS

En ces temps, alors qu’une formidable guerre decritiques cherchait à miner l’édifice immortel de lanouvelle doctrine, les messagers du Christ présidaient àla rédaction des textes définitifs, préparant ainsi l’avenir,non seulement auprès des apôtres et de leurs disciples,mais également dans les lieux de traditions. Les plusnobles chrétiens échangeaient, entre eux, des lettres

d’une grande valeur doctrinale pour les différenteséglises. Il s’agissait de messages de fraternité etd’amour que la postérité très souvent ne put ou nevoulut comprendre.

De nombreuses écoles littéraires se formèrentdurant ces derniers siècles pour étudier et élucider cesdocuments les soumettant ainsi à la critique historique.Le mot « apocryphe » se généralisa servantd’épouvantail à tout le monde. Quantité d’histoiresfurent écrites. Des hypothèses innombrables furentformulées, mais à l’étude des idées religieuses, leshommes cultivés et matérialistes ne purent entrevoir quel’intuition est au-dessus de la raison et, une fois encore,ils échouèrent pour la plupart, à l’œuvre d’expositiondes principes et de présentation des grandes figures duchristianisme.

La grandeur de la doctrine ne réside pas dans lefait que l’Évangile soit de Marc ou de Matthieu, de Lucou de Jean ; mais dans la beauté immortelle qui rayonnede ses leçons divines, traversant les âges et attirant lescœurs. Il n’y a aucun intérêt à s’éterniser en discussions

quant à l’authenticité d’une lettre d’Ignace d’Antiocheou de Paul de Tarse, quand le raisonnement absolu n’apas d’éléments suffisants pour arriver à une preuveconcluante et nécessaire. L’opinion générale tourneraautour de la critique la plus éminente, conforme auxconventions. Néanmoins, l’autorité littéraire ne pourraprésenter d’équation mathématique sur le sujet, car enmatière de cœur, seule l’essence doit prévaloir pour lesâmes et, en traitant des conquêtes sublimées de la foi,l’intuition doit marcher devant la raison, annonçant desconnaissances généreuses et définitives.

LA MISSION DE PAUL

Le travail de rédaction des Évangiles, quiconstituent sans aucun doute la prodigieuse fondationdu christianisme, suscita certaines difficultés à cetteépoque pour les doter de ce précieux caractèreuniversaliste.

Tous les apôtres du Maître étaient issus del’humble théâtre de ses glorieux enseignements ; et

même si ces pêcheurs valeureux étaient des Espritsélevés en mission, il faut admettre qu’ils étaient très loinde la condition de spiritualité du Maître, et souffraientdes influences du milieu où ils avaient été conduits. Dèsque s’opéra le retour de l’Agneau aux sphères delumière, la communauté chrétienne, d’une manièregénérale, commença à souffrir de l’influence dujudaïsme, et presque tous les foyers organisés de ladoctrine prétendirent conserver un caractèrearistocratique face aux nouvelles églises et associationsqui se fondèrent dans les endroits les plus divers de laplanète.

Jésus décida donc d’appeler l’esprit lumineux eténergique de Paul de Tarse à l’exercice de sonministère. Cette résolution fut un événement des plussignificatifs dans l’histoire du christianisme. Les actionset les épîtres de Paul devinrent un puissant élémentd’universalisation de la nouvelle doctrine. De ville enville, d’église en église, le converti de Damas, fort deson prestige, parla du Maître en enflammant les cœurs.Au début, il y eut entre lui et les autres apôtres une

situation déplaisante d’incompréhension, mais soninfluence providentielle réussit à éviter une aristocratieinjustifiable au sein de la communauté chrétienne en cestemps inoubliables de simplicité et de pureté.

L’APOCALYPSE DE JEAN

Quelques années avant la fin du siècle premier,après l’avènement de la nouvelle doctrine, les forcesspirituelles opéraient déjà une analyse de la situationamère du monde, face à l’avenir.

Sous l’égide de Jésus, ils établirent de nouvellesbases de progrès pour la civilisation en traçant lesgrandes lignes relatives aux pays européens des tempsmodernes. Pour le plan invisible, Rome ne représentaitplus, alors, qu’un foyer infectieux qu’il fallait neutraliserou retirer. Tous les dons des Cieux avaient été mépriséspar la ville impériale transformée en un vésuve depassions et de torpeur.

Dans les sphères spirituelles, le divin Maître

appela l’Esprit de Jean qui était encore prisonnier desliens de la terre. Stupéfait et angoissé, l’apôtre déchiffrale message symbolique de l’invisible.

Le Seigneur lui recommandait de livrer sesconnaissances à la planète en guise d’avertissement àtoutes les nations et à tous les peuples sur terre. Le vieilapôtre de Patmos transmit alors à ses disciples lesrévélations extraordinaires de l’Apocalypse.

Tous les événements postérieurs à l’existence deJean se trouvent ainsi prévus dans ses écrits. Il est vraique très souvent la description apostolique pénétra unterrain des plus obscurs ; l’expression humaine ne putcopier fidèlement l’expression divine de ses visions d’unintérêt palpitant pour l’histoire de l’humanité. Lesguerres, les nations futures, les tourments à venir, lecommercialisme ou les luttes idéologiques de lacivilisation occidentale y sont perçus en détail.Néanmoins, la figure la plus affligeante qui soit présenteet qui, de nos jours encore, s’offre à la vision du mondemoderne, est bien celle de l’église corrompue de Rome,symbolisée par la bête vêtue de pourpre et ivre du sang

des saints.

IDENTIFICATION DE LA BÊTEAPOCALYPTIQUE

L’Apocalypse dit que la bête pouvait dire degrandes choses, mais aussi des blasphèmes pendant 42mois, et ajoutait que son nombre était le 666 (Ap. XIII,5 et 18). Si l’on analyse l’importance des symboles àcette époque tout en suivant l’itinéraire exact desinterprétations, on peut prendre chaque mois commeayant 30 ans, au lieu de 30 jours. On obtient de cettemanière une période de 1260 ans, qui fut exactement lapériode comprise entre 610 et 1870 de notre ère,lorsque la papauté se consolida, après son apparition,avec l’empereur Phocas, en 607, et le décretd’infaillibilité papale avec Pie IX, en 1870, qui marquala décadence et l’absence d’autorité du Vatican face àl’évolution scientifique, philosophique et religieuse del’humanité.

Quant au nombre 666, sans nous rapporter auxinterprétations des chiffres grecs dans leurs valeurs,nous devons recourir aux chiffres romains dans leursignification qui sont plus divulgués et mieux connus, etexpliquer que c’est le Souverain Pontife de l’Égliseromaine qui utilisa les titres de « VICARIVSGENERALIS DEI IN TERRIS », « VICARIVS FILIIDEI » et « DVX CLERI » qui signifient « Vicairegénéral de Dieu sur la terre », « Vicaire du Fils deDieu » et « Prince du Clergé ». Il suffira à toutepersonne un peu cultivée de s’adonner à un petit jeu depatience en ajoutant les chiffres romains trouvés danschaque titre papal pour trouver une équation égale à666 en chacun d’eux.

On verra alors que l’Apocalypse de Jean détientune singulière importance pour les destinées del’humanité terrestre.

LE CHEMIN DE LUMIÈRE ETD’AMOUR

Mais revenons à nos objectifs, nous devonsreconnaître dans les Évangiles une lumière merveilleuseet divine que le cours incessant des siècles n’a fait queraviver et rallumer, car ils détiennent la somme de tousles compendiums de paix et de vérité pour la vie deshommes, constituant ainsi un itinéraire de lumière etd’amour à travers lequel toutes les âmes peuvent gravirles lumineuses montagnes de la sagesse des Cieux.

XVL’évolution du christianisme

LES LOURDES DETTESROMAINES

Les forces spirituelles avaient permis aux Romainsde prendre la direction suprême du monde, et à ces finstous les recours possibles avaient été prodigués à la villeimpériale, mais ce fut inutilement. La concentration deconsidérables richesses matérielles permettant laconsolidation d’un État unique sur la planète ne fut pasomise, tandis que d’un point de vue moral, toutes lesmesures nécessaires furent mises en œuvre. En vain,l’extraordinaire sagesse athénienne et la collaborationde toutes les expériences des peuples conquis furenttransplantées à Rome.

Les Esprits incarnés ne réussirent pas à éliminerles liens odieux de la vanité et de l’ambition qui les

trahissaient dans leurs énergies les plus profondes,contractant à cette occasion de fâcheuses dettes auregard des tribunaux de la Justice divine.

La venue du Christ au cénacle obscur de laplanète, apportant le message lumineux de la vérité etde l’amour, désigna la phase de majorité spirituelle del’humanité. Cette majorité impliquait des droits qui, àleur tour, seraient accompagnés de gravesresponsabilités et de devoirs pour résoudre les grandsproblèmes éducatifs du cœur. Si à l’homme physique,les plus vastes horizons s’ouvraient dans les domainesdu progrès matériel, les Évangiles venaient apporter àl’homme spirituel un cheminement pour de nouvellesactivités en l’éduquant correctement pour entreprendreles audacieuses conquêtes de la science et de la libertéen vue de l’avenir. L’exploitation de ce processuséducatif devait être réalisée par la capitale du monde,conformément aux desseins du plan spirituel. Mais leslourdes forces des ténèbres s’unirent aux plus fortestendances de l’homme terrestre, sans cesse incliné auxrelations avec le mal qui le retiennent à la terre associé

aux instincts de conservation les plus primaires. Alorsque les Esprits dévoués du Ciel pleuraient les abus deliberté des Romains, la ville des Césars s’enivraitchaque fois davantage du vin de la haine et del’ambition, contractant des dettes accablantes, mêlantses sentiments à l’animosité des perdants et deshumiliés, créant les sombres perspectives d’un futurlointain.

FAUTES ET RACHATSDIFFICILES DE L’HOMME

SPIRITUEL

Les douloureuses prières de tous les ouvriers desa semence bénie arrivaient au cœur miséricordieux deJésus. Mais son regard perçant avait pénétré le fonddes âmes et ce ne fut pas en vain qu’il avaitrecommandé de faire pousser le blé et l’ivraie dans lemême sillon ; à Lui seul, il incomberait de faire laséparation à l’heure de la récolte.

La liberté d’action limitée des personnes et descollectivités était ainsi parfaitement respectée. Chacunétant responsable de ses actes, chacun devait recevoirselon ses œuvres.

Par conséquent, Rome eut l’occasion de réaliserses résolutions et ses projets politiques ; mais la Justicedivine avait suivi ses pas où l’avaient conduit sesnombreux égarements, compromettant à jamais l’avenirde l’homme spirituel qui, de nos jours finalement,connaît un réajustement dans les transitions amères dusiècle qui passe. Des liens lourds et obscurs unissaientla ville conquérante aux peuples qu’elle avait humiliés.La haine du bourreau et de ses ennemis fusionna durantdes siècles d’épreuves et de luttes expiatoires pourdémontrer que Jésus est le fondement de la vérité etque seul l’amour est la finalité sacrée de la vie. Pourcette raison, le conquérant et les conquis, retenus par lahaine, comme enchaînés les uns aux autres dans lesgalères de l’amertume, comparurent périodiquementdans les sphères supérieures devant la miséricordesuprême du Fils de Dieu, promettant la réparation et le

rachat réciproques durant les siècles à venir en fondantla civilisation occidentale, qui serait l’atelier béni deleurs nouveaux travaux dans un effort de fraternité et derégénération.

La bonté du Maître fit prospérer des villesflorissantes et progressistes, des pays cultivés etcomblés où les âmes déchues trouvaient tous leséléments propices à leur édification et à leuramélioration. L’homme physique poursuivit sa routeévolutive en ligne ascendante à travers les conquêtes etles découvertes, mais l’homme transcendant, lapersonnalité immortelle, aurait-elle su sortir seule del’océan de boue où elle s’était volontairement plongée,il y a deux millénaires ?

Les angoissantes expectatives de l’heure actuellesont là pour nous répondre.

LES MARTYRS

Avant le mouvement de propagation des idées

chrétiennes au sein de la société romaine, les préposésde Jésus se préparaient déjà à soutenir les missionnairesde la nouvelle foi, connaissant d’avance la réaction despatriciens face aux postulats de fraternité de la nouvelledoctrine.

Les classes les plus aisées ne pouvaient tolérer detels principes d’égalité, comme les préconisaient lesleçons du Nazaréen, considérés comme des postulatsde lâcheté morale, incompatibles avec la fièrephilosophie de l’Empire. Dès lors, les chrétiens durentsupporter les martyres de la première persécution quidébuta sous le règne de Néron ; des souvenirs aussipénibles que terribles. Aucun instrument de supplice nefut oublié pour tester la foi et la constance de ces âmesrésignées et héroïques. Le fouet, la croix, le chevalet,les ongles de fer, le feu, les lions du cirque, tout fut bonpour donner à la persécution des partisans ducharpentier de Nazareth une plus grande efficacité.Pierre et Paul donnèrent leur vie tenant la palme desmartyres sanctificateurs, et de Néron à Dioclétien unnuage lourd de sang et de larmes enveloppa l’âme

chrétienne, pleine de confiance en la providence divine.Marc Aurèle lui-même, dont la stature spirituelle élevéeavait reçu du Ciel la mission de paralyser de telségarements, ne réussit pas à arrêter le courant de forcesténébreuses. Mais le sang des chrétiens fut la sève devie lancée aux divines semences de l’Agneau, et leurssacrifices furent bien les reflets de l’aimante vibration del’enseignement du Christ, traversant les siècles pour êtrecompris et pratiqués au cours des millénaires à venir.

LES APOLOGISTES

Néanmoins, ce fut dans les persécutions que ladoctrine chrétienne découvrit ses meilleurs modes depropagande et d’expansion.

Ses principes généreux trouvaient refuge dans tousles cœurs, séduisant ainsi la conscience de tous lesstudieux dont l’âme était libre et sincère. On peutobserver son influence durant le IIe siècle dans presquetous les domaines intellectuels avec un fort ascendantdans le cadre de la législation et dans les coutumes.

Tertullien présenta son apologie du christianisme,provoquant l’admiration et le respect en général.Clément d’Alexandrie et Origène surgissent endéfendant la philosophie chrétienne de leur parole dignede respect et avec eux se souleva une véritable arméede voix qui préconisait la cause de la vérité et de lajustice, de la rédemption et de l’amour.

LE JEÛNE ET LA PRIÈRE

Cependant, au début, les chrétiens n’eurent pas, lajuste vision de l’étendue du travail qui se présentait àeux. Ils ne comprirent pas que, si le jeûne et la prièrereprésentent une grande vertu dans la solitude, cesactes de dévotion se révèlent être d’une valeur d’autantplus élevée lorsqu’ils sont exercés dans le tourbillon despassions effrénées, dans les luttes régénératrices, etprofitent à ceux qui les mettent en pratique. D’emblée,ils n’avaient pas compris que ces règles évangéliques,au-dessus de tout, signifiaient le sacrifice de sonprochain, la persévérance dans l’effort rédempteur, la

sérénité dans le travail actif qui corrige et édifiesimultanément. En faisant le choix de la vie monastique,ils peuplèrent les déserts, car ils pensaient qu’ils serachèteraient plus rapidement pour l’Agneau.

L’angoisse de fuir les villes grouillantes du mondefit alors vibrer le cœur de tous les croyants, entraînantles erreurs du Moyen Âge quand l’homme s’imaginaittrouver dans les couvents l’antichambre du Ciel.

L’Orient, avec ses vastes déserts et ses nombreuxlieux sacrés, semblait être le chemin de tous ceux quidésirent fuir les antres des passions. La grandemontagne de Nitrie, à elle seule, en vint à possédertrente mille anachorètes, exilés du monde et de sessombres plaisirs. Toutefois, à l’examen de cettedécision peu recommandable des premiers temps, noussommes amenés à nous souvenir que les chrétiensavaient oublié que Jésus ne souhaitait pas la mort dupécheur.

CONSTANTIN

Les forces spirituelles, qui accompagnaient etaccompagnent tous les mouvements du globe sousl’égide de Jésus, cherchèrent à poser les fondements denouveaux événements qui devaient préparer la sociétéromaine au rachat et à l’épreuve.

L’invasion des peuples considérés comme étantdes barbares pointait à l’horizon.

Une forte anarchie militaire empêchait de résoudreles problèmes d’ordre collectif, érigeant et provoquant,d’un jour à l’autre, la chute des empereurs. Sentant quede grandes victoires étaient à venir et prévoyantl’impossibilité de maintenir l’unité impériale, Dioclétienorganisa la tétrarchie, ou un gouvernement à quatresouverains dans quatre capitales.

Épuisé par les tâches gouvernementales, il se retiraprès de Salone. Une rébellion militaire se produisit alorsqui donna le titre d’auguste à Constantin, fils deConstance Chlore, contrariant ainsi les dispositions desdeux Césars, successeurs de Dioclétien et deMaximien. Une bataille eut lieu et ce fut aux portes de

Rome que Constantin réussit à battre Maxence. Puis, ilpénétra dans la ville pour être reçu en vainqueur. Aveclui, le christianisme monta au pouvoir de l’État par lebiais de l’Édit de Milan.

LA PAPAUTÉ

Depuis la dixième persécution, le christianismeétait considéré à Rome comme une doctrine morte,mais les préposés du Maître ne se reposaient pas, ilsavaient de nobles objectifs et œuvraient pour faire valoirleurs généreux principes. La fatalité historique réclamaitleur collaboration dans les cabinets de la politique dumonde, mais une fois de plus, l’indigence des hommesne comprit pas le don que le plan spirituel leur faisait,car juste après cette victoire, les évêques romainssollicitaient des prérogatives injustes par rapport à leurshumbles compagnons d’épiscopat. Une fois de plus, cetesprit d’ambition et d’impérialisme, qui depuislongtemps minait l’ensemble de l’Empire, domina aussil’église de Rome, qui s’arbora en suzerain et censeur de

toutes les autres de la planète. En coopérant avecl’État, elle fit sentir la force de ses déterminationsarbitraires. Les messagers du Christ cherchèrent à lasoutenir sur le chemin de l’amour et de l’humilité, ilsluttèrent pendant trois cents ans jusqu’à ce qu’ils lalaissent parcourir les routes de l’ombre dans un effortde salut et d’expérience. Dès qu’ils l’abandonnèrent audouloureux travail de devoir se perfectionner d’elle-même, apparut à cette époque l’empereur Phocas quiappuya la création de la Papauté en l’an 607. Ladécision impériale facilita aux évêques de Rome desprérogatives et des droits qui n’avaient jusqu’à cettedate jamais été justifiés. L’orgueil et l’ambition de laville des Césars s’intronisaient à nouveau. En 610,Phocas fut rappelé au monde spirituel, laissant sur terrela papauté consolidée. À partir de cette date,commençait une période de 1260 ans d’amertumes etde violences pour la civilisation qui se fondait.

XVIL’Église et l’invasion des

barbares

LES VICTOIRES DUCHRISTIANISME

Dans l’accomplissement de ses tâches, Constantinréussit à mettre en place la nouvelle organisationadministrative de l’Empire, amorcée par legouvernement de Dioclétien, qu’il divisa en quatrepréfectures qui étaient celles de l’Orient, de l’Illyrie, del’Italie et des Gaules qui, à leur tour, étaient partagéesen diocèses dirigés respectivement par des préfets etdes vicaires.

Sous l’influence du vainqueur du pont Milvius, leConcile œcuménique de Nicée fut réalisé pourcombattre le schisme provoqué par Arius, ce prêtre

d’Alexandrie qui avait nié la divinité du Christ. Lespremiers dogmes catholiques sortirent avec force de loide ce parlement ecclésiastique de l’an 325.

Une fois terminé le règne de Constantin, vint letour de ses fils qui ne suivirent pas ses traditions. Puis,ce fut Julien, le neveu de l’empereur, qui monta aupouvoir et voulut restaurer les dieux anciens audétriment de la doctrine chrétienne, bien qu’il perçûtl’inefficacité de sa tentative.

Mais vers l’an 381, apparut Théodose qui déclaraque le christianisme était la religion officielle de l’État etdécréta, simultanément, l’extinction des dernières tracesdu polythéisme romain. À cette époque, les peuplesreconnurent la grande force morale de la doctrine duCrucifié lorsque des milliers d’hommes souffrirent lemartyre en donnant leur vie en sacrifice. En 390,l’empereur s’agenouilla humblement aux piedsd’Ambroise, évêque de Milan, pour s’infliger pénitencede toutes les cruautés qu’il avait pratiquées pourréprimer la révolte des Thessaloniciens.

LES DÉBUTS DU CATHOLICISME

Le christianisme, néanmoins, ne semblait déjà plusavoir l’humilité du passé. Sur ses croix et ses calices, onpouvait trouver de l’or et des pierreries, alors que lebois brut de l’époque glorieuse des vertus apostoliquessemblait bien un lointain souvenir.

Ses conciles, comme ceux de Nicée, deConstantinople, d’Éphèse et de Chalcédoine n’étaientpas des assemblées qui imitaient les réunionssilencieuses et humbles de la Galilée. L’union avec l’étatétait un motif de spectacles, une démonstration derichesses et d’orgueil en totale opposition avec lesenseignements de Celui qui n’avait même pas eu unepierre pour laisser reposer sa tête endolorie.

Les autorités ecclésiastiques considéraient qu’ilétait nécessaire de fanatiser le peuple en imposant leursidées et leurs concepts, et, loin d’éduquer l’âme desmasses en leur transmettant la sublime leçon duNazaréen, ils firent le choix des solennités extérieures, lafaçade d’un culte facile qui plaisait tant aux Romains

peu enclins aux questions transcendantes.

L’ÉGLISE DE ROME

L’église de Rome qui, avant la création officiellede la papauté, disait être l’élue de Jésus en s’arboranten détentrice des ordonnances de Pierre, ne perdit pasl’occasion d’affirmer son injustifiable priorité auprès deses congénères d’Antioche, d’Alexandrie et des autresgrands centres de l’époque. En héritant des coutumesromaines et de ses dispositions multiséculaires, ellechercha à s’accorder avec les doctrines considéréespaïennes pour la postérité. Par conséquent, elle modifiales traditions purement chrétiennes, adapta les textes,improvisa des nouveautés injustifiables et organisafinalement le catholicisme sur les décombres de ladoctrine défigurée. En abusant du consentement faciledes autorités politiques de l’État, les évêques de Romeimposèrent leurs innovations arbitraires, ce qui allait àl’encontre des sublimes finalités de l’enseignement deCelui qui préconisait l’humilité et l’amour comme étant

les grands chemins pour arriver à la rédemption.

Dès lors apparurent de nouveaux dogmes, denouvelles modalités doctrinales, le culte des idoles dansles églises, les fêtes spectaculaires du culte extérieur,presque tous copiés sur les coutumes de la Romeantichrétienne.

LA DESTRUCTION DE L’EMPIRE

La faiblesse et l’impénitence des hommes lesempêchaient de comprendre que si le christianisme avaitété appelé à la tâche de gouvernance, ce n’était quepour éduquer la perception de ses dirigeants en lespréparant à apporter la lumière et la fraternité auxautres peuples de la terre alors considérés barbares parla culture de l’Empire.

Malgré tous les efforts déployés par les messagersde Jésus, Boniface III créa la papauté en 607 quis’opposait à toutes les formes d’humilité qui devaientrégir la vie de l’Église. Les forces du mal, alliées à la

négligence et à la vanité des hommes, avaient gagné unebataille relative et transitoire.

Toutefois, à la clarté souveraine de la miséricordedu Seigneur, les génies de l’espace se réunirent dansl’infini et adoptèrent de nouvelles mesures relatives auprogrès des hommes.

Tous les recours furent prodigués à Rome pourque ses expressions politiques et intellectuelles serépandent sur la planète, enveloppant tous les peuplesde la même étreinte d’amour et d’unité. Mais son âmecollective avait faussé toutes les possibilités sacréesd’édification et renié tous les grands enseignements. Lesvifs avertissements venant des Cieux n’avaient pasmanqué, comme lors des événements inoubliables etpoignants du Vésuve, dans les villes de Campanie. Dessiècles de luttes et d’enseignements s’étaient écouléssans que l’âme de l’Empire se pénètre de sesindispensables devoirs.

Alors, Jésus opta pour la transformation del’Empire organisé et puissant. Ses aigles orgueilleux

avaient parcouru toutes les mers, la Méditerranée luiappartenait, tous les peuples se courbaient pour luirendre hommage et par obéissance, mais une forceinvisible lui arracha toutes ses couronnes, lui ôta toutesses énergies et réduisit ses gloires à une poignée decendres.

Jusqu’à ce jour, celui qui enquête sur le passés’interroge sur le motif de ces sinistres effondrements,car en vérité tous les fondements de la terre résident enJésus-Christ.

L’INVASION DES BARBARES

Les résolutions prises par le Christ, et qui sevérifièrent après le règne de Constantin, furent suiviesdes premières grandes invasions par les Wisigoths qui,fuyant les Huns, passèrent le Danube et s’établirent àl’est de l’Empire, puis pénétrèrent en Grèce et en Italie,semant le malheur et la dévastation. Malgré les victoiresde Stilicon, en 410, ils atteignirent les portes de Romequi fut livrée aux pillages et aux humiliations les plus

cruelles.

En 405, ce fut le tour de Radagaise de partir à latête de deux cent mille soldats en direction de la villeimpériale, il fut vaincu par Stilicon, mais avant cela ilcommit de nombreux pillages à Rome.

Les preuves expiatoires de l’Empire continuèrentleur avalanche d’amères douleurs. Les courantsbarbares des Alains, des Vandales, des Souabes, desBurgondes apparurent. En 450, les Huns commandéspar Attila attaquèrent la Gaule à la poursuite despopulations pacifiques et désarmées. L’unité impérialeperdit sa tradition pour toujours. Grâce à ses victoires,Clovis fonda la monarchie des Francs. Les Bretons,opprimés par l’invasion et privés de l’aide des arméesromaines, firent appel aux Saxons qui peuplaient le suddu Jutland, alors qu’ultérieurement s’organisal’heptarchie anglo-saxonne.

Ce que Rome devait réaliser en matièred’éducation en donnant la preuve de sa persévérance àtravers son soutien, ces peuples rudes et forts venaient

le réclamer d’eux-mêmes.

La grande ville des Césars aurait pu éviter lacatastrophe de son démantèlement si elle avait offert saculture à tous les cœurs, au lieu de passer tant de sièclesà la riche table des plaisirs et des libations continuelles.

LES RAISONS DU MOYEN ÂGE

La chute de l’Empire romain marqua une époquede changements extraordinaires dans le monde. Denombreuses âmes héroïques et valeureuses qui s’étaientpurifiées dans les luttes épuratrices, malgrél’environnement marécageux des vices et des passionseffrénées, s’étaient définitivement élevées aux plansspirituels les plus sublimes et ne revenaient àl’atmosphère de la planète que pour y accomplir desmissions dignifiantes et sanctifiées.

La désorganisation générale provoquée par lesmouvements révolutionnaires des autres peuples duglobe terrestre, qui attendirent en vain l’aide morale du

gouvernement des empereurs, fut à l’origine d’unelongue stagnation dans les processus évolutifs. Ce fut àcette époque de transitions, qui à présent atteint sonparoxysme, que nous allons trouver les causes duMoyen Âge ou de cette période sombre de l’histoire del’humanité. Seul cet ascendant mystique de la civilisationpeut expliquer la raison des organisations féodalesaprès les grandes conquêtes réalisées par la mentalitéhumaine relatives aux vastes problèmes d’unité et decentralisation politique du monde. Un nouveau cycle decivilisation commençait sous l’aimante protection dudivin Maître, et les dernières expressions spirituelles dugrand Empire se retiraient dans le silence dessanctuaires et des retraites spirituelles pour pleurer dansla solitude des couvents sur le cadavre de la grandecivilisation qui n’avait pas su pourvoir à sa glorieusedestinée.

DES MAÎTRES D’AMOUR ET DEVERTU

Des âmes sublimes et courageuses seréincarnèrent alors sous l’égide de Jésus et pour lagrande tâche de guider les forces politiques de l’Égliseromaine, maintenant organisée à la manière desconstructions éphémères du monde. La papauté étaitl’œuvre de l’orgueil et de l’iniquité ; mais le Christn’abandonne pas les plus malheureux et les plusmalchanceux, et ce fut ainsi que surgirent au sein mêmede l’Église, quelques maîtres d’amour et de vertu pourenseigner le chemin éclairé de l’évolution aux peuplesenvahisseurs en leur apportant la pensée chrétienne eten les destinant aux temps lumineux de l’avenir.

XVIIL’âge médiéval

LES MESSAGERS DE JÉSUS

Durant tout le VIe siècle, conformément auxdélibérations prises au plan invisible, apparurent degrandes figures de sagesse et de bonté qui contrastaientprofondément avec la vanité orgueilleuse des évêquescatholiques qui, au lieu d’hériter des trésors d’humilitéet d’amour du Crucifié, réclamaient pour eux une viesomptueuse, les honneurs et les prérogatives desempereurs. Les chefs ecclésiastiques, hissés aux plushautes instances politiques, ne se souvenaient pas de lapauvreté et de la simplicité apostoliques, ni des parolesdu Messie qui avait affirmé que son royaume n’était pasde ce monde.

Néanmoins, dans ce marais d’ambitionsfleurissaient également les lys de la miséricorde de Jésus

à travers de sublimes réalisations pleines de sacrifices etde bonté. Des esprits héroïques et missionnaires, qui enmajorité ne sont pas parmi ceux qui ont intégré lepaysage historique terrestre, exercèrent la fonction denouveaux prêtres du concept sacré du christianisme,réservant ce feu divin aux générations futures de laplanète. Bien que subordonnés à la discipline de l’Égliseromaine, ils entendaient au fond de leur cœur la paroleéternelle et douce du divin Jardinier et savaient que leurmission était celle du renoncement, du sacrifice et del’humilité. Rome pouvait négocier des titresecclésiastiques avec la politique du monde et pratiquerla simonie dans les temples sacrés tout en oubliant sesengagements les plus rigoureux ; eux, néanmoins, dansleur tunique en lambeaux, traversaient le mondetransportés par la parole des promesses évangéliques,et construisaient des havres de silence et de miséricordeoù ils conservaient les traditions écrites de la culturesacrée pour les jours à venir.

De ces armées de dévouées qui s’organisèrentavec Jésus et pour Jésus au sein de l’Église, nous

sommes amenés à distinguer les missionnairesbénédictins, dont l’effort aimant et patient amena ungrand nombre de collectivités des peuples considéréscomme étant des barbares, principalement lesGermains, au giron généreux des idées du christianisme.

L’EMPIRE BYZANTIN

Après la mort de l’empereur Théodose 1er, lemonde qui était connu à l’époque se sépara en deuxempires – celui de l’Occident et celui de l’Orient –partagés entre ses deux fils, Honorius et Arcadius. Cefut à la suite de l’assaut des Hérules, en 476, quedisparut l’empire occidental et avec lui les vestiges del’intégrité de l’Empire romain. En 493, Ravenne, enItalie, devint la capitale du royaume ostrogoth.

Légitimement, Constantinople succéda à la grandeville impériale. L’Empire byzantin était le dépositaire dela législation et des coutumes romaines. Un soufflepuissant de latinité vitalisait ses institutions. En vain, lesexpressions romaines cherchèrent un refuge dans

d’autres terres afin de se perpétuer. Des hommesénergiques, comme Justinien, ne réussirent pas à lessauver. Des forces occultes et puissantes étaientchargées de leur rénovation viscérale et malgré sarésistance millénaire, l’Empire byzantin, héritier desCésars, allait s’effondrer en 1453, après l’assaut deMahomet II.

L’ISLAMISME

Avant la fondation de la papauté en 607, lesforces spirituelles furent obligées de faire un grand effortpour combattre les ombres qui menaçaient toutes lesconsciences. De nombreux émissaires des cieuxs’incarnèrent parmi les phalanges catholiques afin derégénérer les coutumes de l’Église. En vain, ilsessayèrent de rapprocher Rome du Christ, et malgrétous les efforts déployés, ils ne réussirent qu’à effectuerl’enregistrement des expériences vécues pour lesgénérations futures.

De nombreux Esprits se réincarnèrent avec les

plus hautes délégations du plan invisible. Parmi cesmissionnaires vint celui qui s’appelait Mahomet, et quinaquit à La Mecque en 570. Fils de la tribuQuraychites, sa mission était de réunir toutes les tribusarabes à la lumière des enseignements chrétiens, afind’organiser en Asie un grand mouvement derestauration de l’Évangile du Christ, en opposition auxabus romains qui sévissaient au sein de l’Europe.Mahomet, qui était pauvre et humble au début d’une viequi aurait dû être faite d’exemples et de sacrifices,devint riche en épousant Khadija et ne résista pas àl’attaque des Esprits des ténèbres, trahissant ainsi denobles obligations spirituelles par ses défaillances. Dotéde grandes facultés médiumniques inhérentes à laperformance de ses engagements, de nombreuses fois,il fut conseillé par ses mentors spirituels dans les grandsmoments de son existence, mais il ne réussit pas àvaincre ses faiblesses humaines. Pour cette raison, lemissionnaire de l’Islam laisse entrevoir dans sesenseignements des contradictions flagrantes. De pairavec le parfum chrétien, qui émane souvent de sesleçons, se trouve un esprit belliqueux, violent et

exigeant. Conjointement à la doctrine fataliste qui setrouve dans le Coran, le principe de responsabilitéindividuelle est présent, laissant entrevoir uneimagination surexcitée par les forces du bien et du maldans un cerveau dévié de son vrai chemin. Pour cetteraison l’islamisme, qui aurait pu symboliser un grandmouvement de restauration de l’enseignement de Jésusen corrigeant les égarements de la papauté naissante, àplutôt représenté une victoire de l’ombre sur la lumièredont il fallait extirper les racines.

LES GUERRES DE L’ISLAM

À travers les souvenirs que Mahomet avait gardésdu devoir qui était la raison de sa venue sur terre,concernant les travaux qui lui incombaient en Asie afinde régénérer l’Église pour Jésus, il vulgarisa le mot« infidèle », parmi les différentes familles de son peupleen désignant ainsi les Arabes qui lui étaient insoumis,alors que l’expression s’appliquait parfaitement auxprêtres déviés du christianisme. À son retour au plan

spirituel, toute l’Arabie avait été soumise à sa doctrinepar la force de l’épée ; toutefois, ses continuateursn’étaient pas satisfaits par de telles conquêtes. Ilsentamèrent à l’extérieur les « guerres saintes « ensubjuguant toute l’Afrique septentrionale à la fin du VIIesiècle. Durant les premières années du siècle qui suivit,ils traversèrent le détroit de Gibraltar pour s’établir enEspagne, vu la faible résistance des Wisigothstourmentés par les scissions, et ils ne passèrent pasoutre les Pyrénées parce que le plan spirituel avaitmarqué une limite à leurs opérations en acheminantCharles Martel aux victoires de 732.

CHARLEMAGNE

Après cette époque, Jésus permit la réincarnationd’un des plus nobles empereurs romains soucieuxd’aider l’esprit européen dans son amère décadence.Cette entité régna donc sous le nom de Charlemagne, levéritable réorganisateur des éléments dispersés pour lafondation du monde occidental. Presque analphabète, il

créa les plus vastes héritages d’énergie et de bonté avecla supériorité qui caractérisait son esprit équilibré,hautement évolué. Durant un règne de 46 ansconsécutifs, Charlemagne intensifia la culture, etcorrigea les défauts administratifs existants parmi lespeuples désorganisés de l’Europe tout en laissant debelles perspectives pour la latinité.

Seul Jésus sait combien l’accomplissement d’unetâche de cette nature lui coûta de larmes dont laréalisation exigeait les plus hautes qualités mentales etde cœur. Mais, anticipant les douces émotions quil’attendaient au plan spirituel, de nombreux amisinvisibles, qui avaient aussi vécu avec lui dans la Romedu droit et du devoir, l’entourèrent durant la nuit deNoël en l’an 800 lorsque sa pensée en prière s’élevavers Jésus dans la basilique Saint-Pierre. Une vague devibrations harmonieuses envahit l’environnementsomptueux, peu propice aux démonstrations de la vraiespiritualité. Léon III, le pape régnant, se sentit touchéd’un incompréhensible ravissement spirituel, tout ens’approchant du grand guerrier du bien dont il ceignit le

front d’une couronne d’or, tandis que la foule leproclamait d’une voix émue et enthousiaste« d’empereur des Romains ».

Charlemagne sentit que cette ville était aussi lasienne. Il lui sembla retourner dans un passé lointain etpouvoir contempler cette Rome d’autrefois pleine dedignité et de vertu. Son cœur fondit en larmes, commeJérémie devant la Jérusalem de ses douleurs lorsqu’ilremercia Jésus de ses faveurs divines.

Quelques années après cet événement, le grandempereur partit en quête de nouvelles clartés dans l’au-delà pour découvrir que son effort était descendu surles âmes comme une bénédiction, mais l’empire qu’ilavait organisé serait de courte durée.

LE FÉODALISME

Après les nobles conquêtes athéniennes en matièrede politique administrative, et les grandes avancées dudroit romain à la tête du monde, il semble difficile de

comprendre pourquoi le féodalisme apparut et serépandit dans toute l’Europe, du VIIIe au XIIe siècle,car il apparaît aux historiens comme une régressionpour toute cette civilisation.

L’unité politique entière de l’humanité disparut ences temps anciens. La propriété individuelle n’atteignitjamais plus une telle importance alors que la servitudemorale n’avait jamais gagné une aussi forte impulsion.Avec un tel régime, les luttes fratricides eurent le champlibre sur le territoire européen, elles se disputaient unehégémonie qui n’arrivait jamais à résoudre lesmouvements belliqueux. Seules les rares qualitéschrétiennes de l’Église catholique réussirent à atténuer lecaractère funeste de cette situation en instituant lesdites« trêves de Dieu », qui obligeaient les guerriers à sereposer certains jours de la semaine pour célébrer lespassages de la vie du Christ et défendre la paix avec lacessation périodique des hostilités.

LES RAISONS DU FÉODALISME

Ce régime, malgré tout, est facilement explicable.

La mission de Charlemagne fut organisée par leplan invisible comme l’une des plus vastes tentatives deréorganisation de l’empire en occident. Mais enconstatant l’inutilité de cette démarche en vertu dudurcissement de la majorité des cœurs, sous l’égide duChrist, les autorités spirituelles réitérèrent les processuséducatifs du monde européen, alors au début de lacivilisation actuelle, en rappelant les hommes à la viedes champs pour réapprendre à cultiver la terre et àvivre en contact avec la nature. Seul le féodalismepouvait réaliser cette œuvre. Bien que rudes, ses règlesfurent utiles au sévère apprentissage des acquisitionsspirituelles où la réflexion et la sensibilité allaient surgirpour la construction de l’édifice millénaire de lacivilisation occidentale.

XVIIILes abus du pouvoir religieux

LES PHASES DE L’ÉGLISECATHOLIQUE

Malgré les nombreux égarements de l’Égliseromaine qui avait oublié les principes chrétiens dèsqu’elle fut amenée à se présenter dans les cabinets de lapolitique du monde, le catholicisme ne fut jamaiscomplètement abandonné par les puissances quiœuvraient pour le bien dans le monde spirituel.D’innombrables avertissements furent envoyés à toutesles époques de son histoire par la miséricorde du Christqui s’apitoyait de l’impiété de tous ceux qui, sous lecouvert de son nom, entachaient l’autel des temples.

Alors qu’elle était subordonnée aux empereurs deConstantinople, l’institution catholique voulait se libérerd’une telle tutelle, tout en aspirant à une plus grande

indépendance spirituelle, ce qu’elle ne réussit à obtenirqu’après le pape Étienne II, en 756, avec l’organisationdudit Patrimoine de Saint-Pierre. En ces temps, lesdifférents souverains de l’époque disposaient de l’Égliseconformément à leurs caprices personnels en conférantdes dignités ecclésiastiques aux consciences les pluscorrompues. Le siège du catholicisme était transforméen un vaste marché de titres nobiliaires de toute sorte.Même après le Xe siècle, une telle situation derégression morale se poursuivit et alla en augmentant defaçon surprenante. Les apôtres du divin Maître, dansles clartés de l’infini, déploraient ces spectacles depauvreté spirituelle et promurent la réincarnation denombreux assistants à la tâche de rémission chez lesadeptes de la règle de saint Benoît. Ces missionnairesde la vérité et du bien opérèrent la restauration dumonastère de Cluny d’où surgirent de nouvellespensées et des énergies régénératrices.

GRÉGOIRE VII

Ce fut dans le cadre de ce mouvement derestauration que Hildebrand, connu sous le nom deGrégoire VII, entendit les inspirations issues du planinvisible qui touchèrent son cœur ; il se prépara alors àla mission qui l’attendait au Vatican. Sa figure est l’unedes plus importantes du XIe siècle pour la foi et lasincérité qui caractérisaient ses attitudes. Élu pape,après la désincarnation d’Alexandre II, il réalisa qu’il luiincombait avant tout de combattre la simonie au sein del’institution catholique et d’œuvrer au rétablissement del’autorité de l’Église qu’il désirait sincèrement fairerevenir au christianisme, même si les luttes soutenuescontre Henri IV laissaient penser le contraire. Enconvoquant le concile de Rome, en l’an 1074, il voulutréprimer l’énormité de tant d’abus afférents au marchédes sacrements et des honneurs ecclésiastiques.Philippe I et Henri IV promirent d’apporter leur soutienet leur aide aux décisions prises par le pontife afin derégénérer l’organisation de l’Église. Néanmoins, HenriIV qui était honoré par les évêques coupables desimonie chercha à se dérober et, lorsqu’il fut exhortépar Grégoire VII, il essaya de le destituer en réunissant

à Worms un synode de prêtres pervertis. Le papeexcommunia le prince rebelle, ce qui aboutit alors auxcélèbres événements de Canossa. La lutte n’était pasterminée pour autant et lorsque Grégoire VII quitta cemonde en 1085, il laissa le chemin libre au Concordatde Worms qui se réalisa en 1122 sous Henri V, et quimena à l’indépendance de l’Église et une relativerégénération de sa discipline.

LES AVERTISSEMENTS DEJÉSUS

Installée dans ses immenses richesses et disposantde tout le pouvoir et de toute l’autorité, l’Église n’a quetrès rarement compris la tâche d’amour qui incombait àsa mission éducative.

Habituée à donner des ordres sans souffrir lamoindre restriction, de nombreuses fois, elle reçut desavertissements de Jésus concernant les hérésiescondamnables qu’elle aurait dû combattre et réprouver.

Les exhortations des Cieux ne se faisaient passeulement sentir au sein des ordres religieux oùd’humbles pénitents donnaient à leurs orgueilleuxsupérieurs ecclésiastiques d’édifiantes leçons demiséricorde chrétienne, mais aussi dans la société civile.Les semences de lumière laissaient entrevoir despreuves de compréhension et de sagesse des plusprometteuses concernant l’Évangile et les exemples duChrist, comme celui de Pierre de Vaux ou Pierre Valdoqui, bien qu’étant un homme d’affaires à Lyon, sesépara de tous les liens qui le retenaient aux richesseshumaines. Il se dépouilla de tous ses biens pour lesdonner aux pauvres et aux nécessiteux lorsqu’il s’émutà la lecture de l’exemple de Jésus dans son Évangiled’amour et de rédemption. Cet homme extraordinaire,dont la mission était d’être l’instrument de la volonté duSeigneur, donna l’ordre de faire traduire les livressacrés pour qu’ils soient accessibles à la lecturepublique. Avec d’autres compagnons, ils restèrent dansl’histoire sous le nom de vaudois. Il amorça un grandmouvement de prédications évangéliques à l’exempledes temps apostoliques. Les « pauvres de Lyon » furent

d’abord excommuniés par l’archevêque de la ville etplus tard en 1185 par le pontife du Vatican. Faited’orgueil et d’ambition mal déguisée, l’Église ne pouvaittolérer d’autre doctrine que la sienne. Tout véritablesouvenir sincère de son divin Fondateur était pris pourune hérésie abominable et susceptible des punitions lesplus sévères. Mais la vérité est que si les vaudois furentcalomniés par les forces catholiques, leurs prêches etleurs appels ne disparurent jamais plus du mondedepuis le XIe siècle, car, avec plusieurs autres noms,leurs organisations subsistèrent en Europe jusqu’à laRéforme malgré les gants de fer dont se servaitl’Inquisition.

FRANÇOIS D’ASSIS

Dans toutes les directions, les appels venus duCiel ne cessaient d’attirer l’attention de l’Égliseromaine. Partout où il se trouvait des consciences libreset des cœurs sincères, lesdites « hérésies » sedéveloppaient, mais les autorités ne furent jamais

disposées à recevoir de telles exhortations.

En 1229, la guerre contre les hérétiques, dont lescombats durèrent une vingtaine d’années, était terminéelorsque quelques chefs de l’Église considérèrent quel’occasion était venue de fonder un tribunal depénitence dont le projet obsédait le Vatican depuislongtemps.

Le besoin d’unification religieuse masquerait laréalisation d’une telle entreprise et serait une bonneexcuse, mais en réalité l’institution désirait dominer pluslargement les consciences.

Or, si l’Inquisition a longuement soucié lesautorités ecclésiastiques avant sa fondation, ce sinistreprojet inquiétait également le monde spirituel où desmesures d’innovation éducative se préparaient. Pourcela, l’un des plus grands apôtres de Jésus se réincarnasous le nom de François d’Assis. La grandeur de sonesprit éclairé vint à briller non loin de Rome, dans cetterégion pauvre de l’Ombrie. Le caractère réformiste deses activités se fit sans les conflits que ce mot sous-

entend, car sa prêtrise fut l’exemple de la pauvreté etde l’humilité la plus absolue. Néanmoins, l’Église necomprit pas que la leçon la concernait et, une fois deplus, n’accepta pas les dons que Jésus lui prodiguait.

LES FRANCISCAINS

Pourtant, si le puissant effort du missionnaire neréussit pas à changer le courant des ambitions despapes romains, il laissa les marques fulgurantes de sonpassage sur la planète.

Son exemple de simplicité et d’amour, de puretéet de foi fut ressenti par de nombreuses créatures qui selivrèrent au saint ministère de régénération des âmespour Jésus.

L’ordre des Franciscains réussit à rassembler plusde deux cent mille missionnaires et partisans de cegrand inspiré que fut François d’Assis. Ils repoussaienttoute aide pécuniaire, n’acceptant à peine que lesaliments les plus pauvres et les plus rudimentaires, et ce

qui les distinguait le plus des autres communautésreligieuses était qu’ils gardaient leur distance desmonastères. Au lieu de se reposer à l’ombre descloîtres dans la tranquillité et dans la méditation, cesesprits dévoués reconnaissaient que le plus grandtémoignage qui puisse être fait à Dieu était celui dutravail constructif, de l’amélioration du monde et de labonté de cœur.

L’INQUISITION

Les leçons du bien furent peu de chose face aumal triomphant, car en 1231 le tribunal de l’Inquisitionfut consolidé par Grégoire IX. Ironiquement, en cestemps, cette institution ne condamnait pas les présumésd’innocence ; directement déclarés coupables etfrappés de la peine de mort – une moindre épreuve faceaux martyres infligés à ceux qui se retrouvaient enprison – elle conservait néanmoins le droit de leurappliquer tous les supplices imaginables.

La répression des « hérésies », qui fut un prétexte

à sa consolidation en Europe, devint le fléau et lemalheur du monde entier.

Une longue période d’ombres envahit les sphèresde l’activité humaine. La pénombre des temples était lethéâtre de scènes amères et sacrilèges. De funestescrimes furent perpétrés au pied des autels, au nom deCelui qui est amour, pardon et miséricorde. La sinistreinstitution de l’Église allait couvrir la route évolutive del’homme du suaire d’épaisses ténèbres.

L’OEUVRE DE LA PAPAUTÉ

Certains tentent de justifier ces longs sièclespénétrés d’ombre par les coutumes et les idées de cestemps anciens. Mais en vérité le progrès des créaturesaurait pu dispenser la pratique de crimes aussimonstrueux. Par conséquent, parmi les dettes romainespèsent ces lourdes et douloureuses responsabilités.

L’Inquisition fut entièrement l’œuvre de lapapauté, c’est pourquoi tout être, comme chaque

institution doit assumer ses responsabilités face à laJustice divine. Dès lors, nous ne pouvons justifierl’existence d’un tel tribunal dont l’action criminelle etperverse freina l’évolution de l’humanité pour une duréede plus de six longs siècles.

XIXLes Croisades et la fin du

Moyen Âge

LES PREMIÈRES CROISADES

En ce qui concerne le XIe siècle, les Croisadesméritent de notre part que nous nous y arrêtions étantdonné les circonstances propres à cette époque.

Depuis Constantin, les lieux saints de la Palestineavaient acquis une importance considérable pourl’Europe occidentale. Des milliers de pèlerins visitaientannuellement le triste paysage de Jérusalem à lareconnaissance des chemins de la Passion de Jésus ousuivaient les traces de la vie des apôtres. Alors que lesArabes de Bagdad ou de l’Égypte dominaient la région,les fidèles catholiques pouvaient parcourir sans crainteles lieux sacrés ; mais la Jérusalem du XIe siècle étaittombée sous le coup du pouvoir des Turcs qui ne

toléraient plus la présence des chrétiens et lesexpulsèrent en se comportant de manière extrêmementcruelle.

De telles mesures provoquèrent les protestationsde tout le monde catholique de l’Occident et, à la findudit siècle, les premières croisades se préparèrentpour vaincre l’infidèle. La première expédition, quiquitta les centres les plus civilisés à l’époque sous lecommandement de Pierre l’Ermite, ne réussit pas àpasser outre les frontières de l’Europe puisqu’elle futdispersée par les Bulgares et les Hongrois. Néanmoins,en 1096, Godefroy de Bouillon avec ses frères,Tancrède de Syracuse et d’autres chefs, après s’êtreréunis à Constantinople, se dirigea vers Nicée avec unearmée de 500.000 hommes. Après la prise de Nicée,ils investirent Antioche et pénétrèrent en triomphateursdans Jérusalem. Godefroy de Bouillon se vit offrir parses pairs la couronne de roi, mais le duc de la basseLorraine sembla revoir la silhouette lumineuse duSeigneur du monde dont le front était auréolé de lacouronne d’épines, et considéra que c’était un sacrilège

que de tenir un sceptre d’or, quand le Christ n’avait euentre ses mains augustes et compatissantes qu’un bâtonignominieux. Tout en manifestant une vive réticence, ilfinit par n’accepter que le titre « d’avoué du Saint-Sépulcre », et organisa immédiatement après, les ordresreligieux à caractère exclusivement militaire commeceux des templiers et des hospitaliers.

Les Turcs, cependant, n’acceptaient pas leurdéfaite. Après de nombreuses luttes, ils s’emparèrentd’Edesse, obligeant ainsi le pape Eugène III à organiserla deuxième croisade commandée par Louis VII deFrance et Conrad III d’Allemagne, qui eut les effets lesplus désastreux.

FIN DES CROISADES

À la fin du XIIe siècle, Jérusalem tomba entre lesmains de Saladin. Les princes chrétiens de l’Occidentse préparaient à une troisième croisade marquée par lesvictoires de Saint-Jean-D’Acre. Les luttes en Orient sesuccédèrent durant des années comme des ouragans

périodiques et dévastateurs. La Palestine possédaitencore les enchantements merveilleux de nombreuxpaysages verdoyants. La Galilée était un vaste jardin,plein de parfum et de fleurs. Mais les batailles entre lesarmées ennemies furent telles, si nombreuses furent lesluttes d’extermination et d’ambition, que la nature elle-même sembla maudire à jamais ces régions quiméritaient l’amour et l’affection des hommes.

Les dernières croisades furent dirigées par LouisIX, le roi saint des Français qui, après la prise deDamiette, tomba aux mains de ses ennemis, et dûtpayer une forte rançon pour être libéré. C’est en 1270qu’il meurt, devant Tunis, victime d’une épidémie depeste.

Les messagers de Jésus, qui savent extraire le biende toutes les circonstances par lesquelles passel’évolution humaine, voulurent mettre à profit lesévénements survenus. Par conséquent, malgré leurcaractère antichrétien, les croisades furentaccompagnées de quelques bienfaits d’ordreéconomique et social pour tous les peuples. En Europe,

leur influence fut régénératrice, la tyrannie des seigneursféodaux s’en trouva affaiblie, ce qui laissa place à lasolution de problèmes concernant la propriété quiévitèrent des luttes isolées. En outre, leurs mouvementsintensifièrent énormément les relations de l’Occidentavec l’Orient qui ne furent paralysées plus tard qu’enraison de la férocité des Turcs et des envahisseursmongols.

L’EFFORT DES ÉMISSAIRES DUCHRIST

Dans l’infini, sous l’égide de la penséemiséricordieuse du divin Maître, ses émissaires seréunirent lors de grandes assemblées, à l’occasiondesquelles, ils organisèrent de nouveaux travaux pouraider à l’évolution générale de tous les peuples de laplanète. Ils déploraient l’incapacité des nombreuxmissionnaires du bien et de l’amour qui avaient quitté lesCieux remplis des plus belles intentions, et qui finissaientpar vivre sur le globe en trahissant leurs propres forces,

influencés par les rudes imperfections du milieu où ils seretrouvaient. Ils étaient donc nombreux ceux qui selaissaient fasciner par les richesses éphémères, qui seplongeaient dans l’océan des vanités dominatrices,retardant ainsi leur parcours d’évolution, tandis qued’autres comme Louis IX de France, excellaient enpouvoir et en autorité, alors qu’ils en venaient presque àcommettre des actes de sauvagerie dansl’accomplissement de leurs devoirs spirituels sacréssuivis de rares bienfaits et de grands préjudices engénéral pour les créatures.

Néanmoins, poussées par les lois de l’amour quirégissent l’univers, les entités compatissantes qui setrouvaient dans les Cieux ne nièrent jamais leur secoursdévoué dans l’intérêt du progrès des peuples pour aiderles âmes à progresser tout en guidant les missionnairesdu Christ à travers les chemins les plus ardus.

LA PAUVRETÉINTELLECTUELLE

Au XIIIe siècle, le gouvernement royal étaitdéfinitivement installé, alors que les plus duresexpressions du féodalisme allaient en disparaissant.Chaque région européenne cherchait à mettre en placetous les éléments nécessaires à l’organisation de sonunité politique, mais il se trouvait que les moyens limitésen matière d’instruction freinaient un développementintellectuel plus avancé.

Les États, qui s’érigeaient, s’organisaient àl’ombre de l’Église qui avait intérêt à limiter touteouverture dans le domaine de l’éducation individuelle,car elle se méfiait des interprétations qui n’étaient pasvraiment les siennes. Les parchemins coûtaient depetites fortunes et les livres étaient rares. Jusqu’au XIIesiècle, les écoles étaient circonscrites à l’environnementdes monastères où de nombreux prêtres traitaientd’aviver le caractère des manuscrits les plus anciens eten produisaient d’autres pour la postérité. La science,quant à elle, dont la ligne ascendante gardait pourprincipe la curiosité ou le doute, tout comme laphilosophie, qui était constituée des questionnements

spirituels les plus élevés, étaient totalement asservies àla théologie, alors maîtresse absolue de toutes lesactivités de l’homme. Cette dernière avait un pouvoir devie et de mort sur les créatures, étant donné les droitsabsurdes du tribunal de l’Inquisition, alors qu’après leXIIIe siècle, sous l’inspiration des Cieux, avaient déjàété fondées des universités importantes comme cellesde Paris et de Bologne qui servirent de modèle à cellesd’Oxford, de Coimbra et de Salamanque.

LA RENAISSANCE

À cette époque eut lieu une véritable renaissancedans la vie intellectuelle des peuples les plus évolués dumonde européen. L’université était constituée de quatrefacultés – théologie, médecine, droit et arts – ellerassemblait des milliers d’intelligences avidesd’enseignement qui étaient des éléments précieux pourpréparer l’avenir. Roger Bacon, un franciscain anglais,remarquable pour ses études et ses initiatives, fut un despoints culminants de cette Renaissance spirituelle. Mais

l’Église, qui interdisait l’examen et la libre opinion, portapréjudice à ce foyer évolutif, surtout dans le domaine dela médecine qui, méprisant tous les faits observés, selivra à la magie causant de sérieux préjudices auxcollectivités. La religion qui avait sa propre fortune etdont le culte avait besoin de se manifesterextérieurement à travers des images imposantes,favorisa l’architecture qui fut le plus cultivé de tous lesarts, vu les grandes et nombreuses constructions alorsen vogue. Sous l’influence indirecte des guides spirituelsdes différents regroupements de peuples, lesexpressions linguistiques de chaque pays seconsolidèrent, donnant naissance aux grandes traditionslittéraires de chaque région.

LES MIGRATIONS DES PEUPLES

Sous l’orientation de Jésus, d’innombrablesmessagers entamèrent un vaste travail d’association desEsprits en conformité avec leurs tendances et leursaffinités, afin de former les nations du futur, empreintes

d’une personnalité collective. Selon les sagesdéterminations du Christ, une mission particulière seraitdonnée à chacune de ces nationalités dans le concertdes peuples à venir, érigeant ainsi les bases d’unNouveau Monde, après les si nombreux désastres quela faiblesse humaine avait sans cesse provoqués. Lesfondations de grands pays s’érigèrent comme enAngleterre qui organisa, en 1258, les statuts d’Oxford,limitant ainsi les pouvoirs d’Henri III ; puis en 1265, futcréée la Chambre des Communes où la bourgeoisie etles classes moins favorisées avaient la parole face àcelle de la Chambre des Lords. L’Italie se préparait àsa mission de latinité, tandis que l’Allemagnes’organisait. La péninsule ibérique, quant à elle, était unimmense atelier de travail et la France entamait lesétapes définitives pour se doter de sagesse et debeauté.

Les agissements du monde spirituel fournirent àl’histoire humaine la caractérisation parfaite de l’âmecollective des peuples. Comme les individus, lescollectivités reviennent au monde par le biais de la

réincarnation. Nous allons ainsi trouver d’anciensPhéniciens en Espagne et au Portugal se livrant ànouveau à leurs prédilections pour la mer. Dans laLutèce antique, qui devint la célèbre Paris del’Occident, l’âme athénienne se manifestera à traversdes recherches philosophiques et scientifiques élevéesqui ouvriront la voie au droit des hommes et despeuples. Un peu plus loin, en Prusse se sera l’espritbelliqueux de Sparte qui se révélera, dont l’éducationdéficiente et perverse conduira à l’esprit détestable dupangermanisme dans l’Allemagne de l’actualité[1]. Entraversant la Manche, nous verrons en Grande-Bretagne l’édilité romaine avec son éducation et saprudence, reprendre les rênes perdues de l’Empireromain pour secourir des âmes qui avaient attendu,durant tant de siècles, sa protection et son aide.

FIN DE L’ÂGE MÉDIÉVAL

Du plan invisible et de tout temps, les Espritsdévoués accompagnèrent l’humanité en ses jours de

martyre et de glorification, toujours à se battre pour lapaix et pour le bien de toutes les créatures.

Nous ne faisons qu’évoquer, ici, la noble figure deJeanne d’Arc venue accomplir une mission élevée liéeaux principes de justice et de fraternité sur terre, et lesterribles guerres qui marquèrent la fin de l’âge médiéval.Nous soulignons aussi les sinistres conquêtes de GengisKhan, de Tamerlan et la chute de Constantinople en1453, restée pour toujours aux mains des Turcs, et quimarquèrent la fin de l’époque médiévale. Une nouvelleère pointait à l’horizon pour l’humanité tout entière sanscesse soutenue par l’assistance du Christ dont le regardmiséricordieux accompagnait l’évolution des hommesdepuis les arcanes de l’infini.

[1] On ne doit pas oublier que ce livre fut écrit en 1938. (NDT)

XXLa renaissance du monde

DES MOUVEMENTSRÉGÉNÉRATEURS

À l’aube du XVe siècle, alors que l’âge médiévalétait sur le point de s’éteindre, de grandes assembléesspirituelles se réunirent aux environs de la planète pourorienter les mouvements rénovateurs qui, en vertu desdéterminations du Christ, devaient mener le monde versune ère nouvelle.

Cet effort de régénération s’effectuait sous sesyeux miséricordieux et compatissants qui versaient salumière dans tous les cœurs. Des messagers dévoués seréincarnèrent sur l’orbe pour accomplir d’édifiantesmissions rédemptrices. Sur la péninsule ibérique, sousl’orientation de la personnalité d’Henri de Sagres[1],qui fut l’instigateur de réalisations précieuses et notoires,

furent fondées des écoles de navigateurs pour parcourirle grand océan à la découverte de terres inconnues. Denombreux précurseurs de la Réforme apparurent detoute part pour combattre les abus de nature religieuse.D’anciens maîtres d’Athènes se réincarnèrent en Italie.Ils répandirent dans le domaine de la peinture et de lasculpture les plus beaux bijoux du génie et de lasensibilité. L’Angleterre et la France se préparaient à lagrande mission démocratique que le Christ leur avaitconférée. Le commerce se déplaçait des eaux étroitesde la Méditerranée vers les grands courants del’Atlantique cherchant à parcourir les routes oubliées del’Orient. Jésus dirigeait cette renaissance de toutes lesactivités humaines, définissant ainsi la position deplusieurs pays européens, tout en investissant chacund’une certaine responsabilité dans la structure del’évolution collective de la planète. Pour faciliter l’œuvreextraordinaire de cette immense tâche de rénovation,les assistants du divin Maître réussirent à adapter enEurope des inventions et des savoirs anciens venusd’Orient, comme la boussole pour les expériencesmaritimes et le papier pour divulguer la pensée.

LA MISSION DE L’AMÉRIQUE

Ce fut alors en Amérique que le Christ situa sesféconds espoirs. Le XVIe siècle vit le jour avec ladécouverte du nouveau continent, sans que lesEuropéens, d’une manière générale, comprennent àl’époque l’importance d’un tel événement. Lesrichesses fabuleuses de l’Inde fascinaient l’espritaventurier de cette époque, et les têtes couronnées duvieux monde n’appréhendèrent pas la portée moraledétenue par le continent américain.

Pourtant, les ouvriers de Jésus, qui ignoraient lacritique ou les applaudissements du monde,accomplirent leurs grands devoirs sur ces terresinexplorées. Conformément à la volonté supérieure, ilsorganisèrent les lignes évolutives des nationalités quidevaient y fleurir à l’avenir. Dans cet environnement deluttes régénératrices inédites, tous les esprits de bonnevolonté pouvaient travailler à l’avènement de la paix etde la fraternité de l’avenir humain. Afin d’œuvrer pourles siècles à venir, ils définirent le rôle de chaque région,

et localisèrent le cerveau de la nouvelle civilisation là oùse trouvent aujourd’hui les États-Unis d’Amérique duNord, et son cœur dans les vastes étendues généreuseset accueillantes où fleurit le Brésil, en Amérique du Sud.Les premiers ont le pouvoir matériel ; le second détientles prémices des pouvoirs spirituels destinés à lacivilisation planétaire de l’avenir.

LE PLAN INVISIBLE ET LACOLONISATION DU NOUVEAU

MONDE

Après la découverte de l’Amérique, un grandeffort de sélection spirituelle fut réalisé dans le contextedes luttes européennes afin de donner au NouveauMonde un autre sens à son évolution.

Et même si dans les premiers temps, lescolonisateurs en Amérique étaient les bannis ou lesproscrits des sociétés européennes, il convient dereconnaître que ces colons ne venaient pas seulement

des grandes capitales de l’ancien continent obéissantainsi exclusivement au plan matériel. Du monde invisiblepartirent également d’innombrables caravanes d’âmespleines de bonne volonté qui s’incarnèrent sur les terresnouvelles à travers les enfants de ces bannis trèssouvent poursuivis par l’iniquité de la justice deshommes. À ces Esprits plus ou moins avancés vinrents’unir de nombreuses entités venues d’Europe, fatiguéesdes luttes d’hégémonie et d’ambition si peu glorieuses.Elles cherchaient la rédemption dans l’effort constructifd’une nouvelle patrie édifiée sur de solides bases defraternité et d’amour qui furent à l’origine, chez lespeuples américains, des sentiments élevés decompréhension dans la communauté continentale. Sinous reconnaissons en Amérique la projection spirituellede l’Europe, nous devons convenir qu’il s’agit d’uneEurope plus sage et plus expérimentée, non seulementen ce qui concerne les problèmes d’ententeinternationale et de solidarité humaine, mais aussi pourtoutes les questions relatives aux véritables bienfaits dela vie.

L’APOGÉE DE LA RENAISSANCE

Cette Renaissance, qui débuta dans les Cieux,éclaira la terre dans toutes les directions.

L’invention de la presse était une source de grandsprogrès dans le monde des idées, créant les plus bellesexpressions au niveau intellectuel. La littérature se dotaitd’un nouvel élan et les arts parvenaient aux faîtes que lapostérité ne pourrait atteindre. De nombreux êtres de laGrèce antique, réincarnés en Italie, laissèrent les tracesindélébiles de leur passage sur les marbres précieux.Dans tous les domaines des activités artistiques,l’empreinte prononcée de la vie grecque était présente,antérieure aux disciplines austères du catholicisme del’âge médiéval dont les règles, d’ailleurs, ne frappaientcruellement que ceux qui ne faisaient pas partie ducercle des autorités ecclésiastiques.

LA RENAISSANCE RELIGIEUSE

Cependant, l’Église déviée du chemin chrétien ne

pouvait échapper à ces activités réformatrices. Le planinvisible détermina, ainsi, l’arrivée au monde denombreux missionnaires qui avaient pour objectif demettre en place la renaissance de la religion, de manièreà régénérer ses centres de force corrompus. Ainsi, auXVIe siècle, apparurent les vénérables figures deLuther, de Calvin, d’Érasme, de Mélanchthon et debien d’autres personnages remarquables de la Réformeen Europe centrale et aux Pays-Bas.

À l’occasion des premières protestations contre lefaste démesuré des princes de l’Église, la chairepontificale était occupée par Léon X dont la viemondaine impressionnait désagréablement les espritssincèrement religieux. À sa demande, en 1518, fut crééle célèbre « Livre des Taxes de la sacrée chancellerie etde la sacrée pénitencerie apostolique », où était stipuléle prix pour absoudre tous les péchés, tous lesadultères, ainsi que les crimes les plus hideux. Une telledéchéance de la dignité ecclésiastique suscita lesprédications de Luther et de ses compagnonsd’apostolat. Les persécutions et les menaces faites à

l’éminent moine augustin n’y purent rien. Certainshistoriens virent dans sa mission une simple expressionde dépit de la part de ses compagnons de communauté,vu la préférence de Léon X qui chargea les dominicainsde la prédication des indulgences. En fait, l’humble filsd’Eisleben était devenu le représentant de la répulsiongénérale face aux abus de l’Église, au chapitre del’imposition dogmatique et de l’extorsion pécuniaire.Les postulats de Luther cherchaient, avant tout, àcombattre les absurdités romaines, sans constituer lechemin idéal pour les vérités religieuses. À l’extrémismedes abus, répondait l’extrémisme de l’intolérance,nuisant ainsi à sa propre doctrine. Mais ses effortsfurent couronnés d’une importance notoire pour leschemins à venir.

LA COMPAGNIE DE JÉSUS

Une vague de nouvelles clartés illuminait toutes lesconsciences, mais les Esprits ténébreux et pervers, quimontrèrent aux Européens d’autres applications de la

poudre au-delà de celles que les Chinois avaiententrevues dans la beauté des feux d’artifice, inspirèrentau cerveau têtu et malsain d’Ignace de Loyola lafondation du jésuitisme, en 1534, visant à réprimer laliberté des consciences.

En prêtant main-forte à ces idées, l’Église inaugural’une des périodes les plus tristes de l’histoireoccidentale. Le tribunal de l’Inquisition, doté du pouvoirde vie et de mort sur les populations des payscatholiques, fit des milliers et des milliers de victimes,obscurcissant ainsi le chemin des peuples. Desspectacles sanglants et détestables se produisaient danspresque toutes les grandes villes d’Europe, desautodafés allumaient les horribles bûchers du Saint-Office, partout où il existait des cerveaux pour penser etdes cœurs sensibles. La débauche de toutes lesinstitutions sociales et la violation des foyers étaientinstituées. En Espagne, on brûlait les malheureux sur laplace publique ; en France, l’horrible nuit de la Saint-Barthélemy causait des cauchemars collectifs en matièrede foi ; en Irlande, de nombreux « fidèles » portaient

obstinément à l’autel de Jésus la bougie faite de lagraisse des protestants.

L’ACTION DU JÉSUITISME

La Compagnie de Jésus, qui laissa de terriblessouvenirs, ne s’intéressait pas aux moyens, car elle nepensait qu’aux objectifs immoraux qu’elle cherchait àatteindre.

Son action se poursuivit durant de longues annéesd’obscurantisme dans le cadre de la civilisationoccidentale, et contribua largement au retard moral oùse trouve l’« homme scientifique » des temps modernes.

Ses hordes de prédominance, de cupidité etd’ambition ne martyrisèrent pas seulement le mondeséculaire. Mais aussi les prêtres qui étaient sincères etsouffraient profondément de sa sinistre supériorité. À telpoint que lorsque le pape Clément XIV voulutl’annihiler en 1773 par son bref « Dominus acRedemptor », il s’exclama désolé : – « Je signe mon

arrêt de mort, mais j’obéis à ma conscience. » En effet,en septembre 1774, le grand pontife livrait son âme àDieu, après être passé par de terribles souffrances,victime d’un empoisonnement létal qui, lentement, avaitpourri son corps.

[1] Prince Henri du Portugal ou Henri le Navigateur (1394 – 1460) –(NDT)

XXIÉpoque de transition

LES LUTTES DE LA RÉFORME

En vain, le régime de Worms, en 1521, condamnaLuther comme hérétique le poussant à se réfugier àWartbourg, car ses idées libertaires apportaient denouveaux éclairages qui se propageaient à la vitessed’un incendie.

L’église commença à souffrir d’attaques plusviolentes et plus affligeantes, car quelques princesambitieux profitèrent du mouvement des masses pour luiconfisquer de précieux biens. Enthousiasmés par lesdroits de la pensée libre, un grand nombre de paysansentamèrent une longue campagne contre l’Égliseusurpatrice en exigeant des réformes agraires et socialesau nom de l’Évangile.

De 1521 à 1555, les illustres centres européens

vécurent des moments d’expectatives angoissantes dansles coulisses de la tragédie religieuse, mais après la Paixd’Augsbourg fut institué un régime de très grandetolérance réciproque.

Néanmoins, le droit au libre examen divisa laRéforme en différents courants religieux, conformémentà l’orientation personnelle de ses prédicateurs ou auxtendances politiques du milieu où ils vivaient. EnAllemagne, il s’agissait du protestantisme avec lespartisans des principes de Martin Luther ; en Suisse eten France du calvinisme, et en Écosse de l’Églisepresbytérienne. En Angleterre, la question devint plusgrave.

Au début, Henri VIII, qui était un grand défenseurde la foi catholique, par caprices personnels devint lechef du pouvoir politique en assumant la direction del’Église anglicane. En France, les huguenots étaient trèsbien organisés, mais des complications de naturepolitique surgirent, et le génie despotique de Catherinede Médicis ordonna le massacre de la Saint-Barthélemyafin d’éliminer l’amiral de Coligny. Le sinistre

mouvement, qui dura 48 heures, commença le 24 août1572, et ce fut pour la Réforme l’un de ses plus amersrevers. Rien qu’à Paris et dans ses faubourgs, trois millepersonnes furent éliminées.

Les messagers du Christ déplorèrent aussi cesdouloureux événements, pour cela ils œuvrèrent à l’éveildes consciences en général, et essayèrent d’arracherces êtres à cette hallucination de massacre et de sang,mais nous devons savoir que tout homme, comme toutecollectivité, peut accomplir ses devoirs ou aggraver sespropres responsabilités dans le cadre de sa libertérelative.

L’INVINCIBLE ARMADA

En Europe, pendant tout le XVIe siècle, loin de seterminer, les luttes ne cessaient d’augmenter et de setransformer en sinistres guerres, plongeant les peuplesdu vieux monde dans un terrible cercle vicieux deréincarnations et de pénibles rachats.

Comme si les guerres religieuses ne suffisaient pasà tourmenter l’Europe depuis tant d’années, la figured’un prince fanatique et cruel surgit à cette époque dansla puissante Espagne, compliquant alors l’existencepolitique des collectivités européennes. Les luttes dePhilippe II, successeur de Charles V, d’une certainemanière étaient liées aux problèmes de la Réformeprotestante ; mais, au-dessus de tout, il plaçait sonambition et son despotisme. Encouragé par ses victoiressur les Turcs et les musulmans, il chercha à réprimer laliberté politique des Pays-Bas, mais se trouva face à larésistance la plus héroïque. Sous prétexte de défendrele catholicisme, ses activités maléfiques se répandirentde toute part, contraignant le plan spirituel à contrôlerses abus de pouvoir incommensurables. Dès lors qu’ileut organisé l’Invincible Armada, en 1588, qui secomposait de plus d’une centaine de navires équipés de2.000 canons et dotés de 35.000 hommes afind’attaquer l’Angleterre, sans raison qui justifia une telleagression, il vit ce puissant escadron totalement détruitpar une tempête dévastatrice. Conformément auxprovidences prises par le plan invisible, seuls les esprits

pacifiques, qui furent forcés de quitter l’armée détruite,accostèrent sur les côtes anglaises où la population leurfit bon accueil et où ils trouvèrent une nouvelle patrie.

Si Henri VIII était dans l’erreur en tant qu’homme,le peuple anglais quant à lui était prêt àl’accomplissement d’une grande mission, et il incombaitau monde spirituel d’œuvrer à la conservation de sonpatrimoine de liberté politique.

LES GUERRES DE RELIGION

Mais malgré le soutien et l’assistance des dévouésmessagers du Christ, l’Europe se laissa entraîner auXVIIe siècle dans des luttes étonnantes quis’aggravèrent avec la terrible création du tribunal del’Inquisition. On peut presque affirmer que les seulsjésuites dignes de se dire prêtres de Jésus furent ceuxqui étaient partis vers les régions inconnues del’Amérique pour accomplir les plus nobles devoirs defraternité humaine, car dans le vieux monde, la majeurepartie de la Compagnie était plongée dans un océan

d’intrigues politiques qui s’achevaient très souvent entragédies criminelles.

Les guerres religieuses étaient loin d’êtreterminées, étant donné la révolte qui régnait, et ce futgrâce à de laborieux efforts que les émissaires desCieux conduisirent les collectivités européennes auTraité de Westphalie, en 1648, consolidant ainsi lesvictoires du protestantisme face aux impositionsinjustifiables du jésuitisme.

LA FRANCE ET L’ANGLETERRE

En ces temps, la France était déjà prête àl’accomplissement de sa grande mission auprès despeuples, et, sous l’influence du plan invisible, lesservices bénéfiques de la diplomatie étaient créés. Dansles coulisses de sa politique administrative, les principesde l’absolutisme sur le trône se renforçaient, mais sagrande âme collective, pleine de sentiment et degénérosité, entrevoyait déjà les précieux efforts quiseraient les siens à l’avenir. À ses côtés, la Grande-

Bretagne avançait considérablement pour réaliser lesplus nobles conquêtes humaines. Alors que la dynastiedes Tudors s’était éteinte, en 1603, le roi d’Écosse,Jacques Ier monta sur le trône. Désireux de revivre lesprincipes absolutistes, le descendant des Stuartsinaugura une période de persécutions qui s’intensifiaavec son fils Charles Ier, dont les dispositions politiquesétaient essentiellement constituées de tendancesprofondes pour la tyrannie. En rompant avec leParlement et en le dissolvant à plusieurs reprises, il vit lepeuple de la capitale anglaise, les armes à la main pourdéfendre ses représentants, s’engouffrer dans uneguerre civile qui dura plusieurs années. Elle ne setermina qu’avec Cromwell, qui, conformément auParlement, fonda la république dont il se fit le « Lordprotecteur ». Cromwell était un esprit valeureux, maisivre du vin du despotisme, il fut aussi un dictateurvindicatif, fanatique et cruel. Après sa mort, en raisonde l’incapacité politique de son fils, les Stuartsremontèrent sur le trône. Mais leur gouvernement fut decourte durée, parce que les Anglais dans leur amourprofond pour la liberté, mécontents de l’administration

de Jacques II, demandèrent à Guillaume d’Orange deprendre le pouvoir. Le Parlement écrivit la célèbreDéclaration des droits où était définie l’émancipation dupeuple et limitait les pouvoirs royaux. À la révolution de1688, Guillaume III monta sur le trône. L’Angleterreavait accompli un de ses plus nobles devoirs enconsolidant le parlementarisme, car ainsi toutes lesclasses étaient amenées à coopérer et à surveiller lesgouvernements.

LE REFUGE DE L’AMÉRIQUE

Face aux responsabilités générales et particulières,sous l’orientation de Jésus, le plan invisible acheminaitvers l’Amérique des Esprits sincères et travailleurs quin’avaient pas besoin de se réincarner en Europe où lesindividus et les collectivités étaient de plus en plus prisdans l’engrenage d’existences faites d’épreuvesexpiatoires.

Dans l’hémisphère du Nouveau Monde affluaienttoutes les entités appelées à réaliser l’organisation du

progrès futur. Bon nombre de ces personnalités avaientacquis le sens de la fraternité et de la paix après denombreuses luttes sur l’ancien continent. Excédées dechercher le bonheur dans les limites étroites dessentiments exclusifs, elles sentaient en leur for intérieurles généreuses floraisons des réformes édifiantes etaspiraient à une véritable solidarité dans la communautéuniverselle. Raison pour laquelle dès ses débuts, lesorganisations politiques du continent américain devinrentdes bastions de paix et de fraternité pour l’orbe toutentier. La permanence sur ses terres et sous les lumièresoccultes de son climat social était considérée par tousles Esprits comme une bénédiction de Dieu, face auxtroubles successifs du continent européen.

LES ENCYCLOPÉDISTES

Le XVIIIe siècle démarra également par des luttesrénovatrices. Mais des Esprits élevés dans le domainede la philosophie et de la science, réincarnésparticulièrement en France, allaient combattre les

erreurs de la société et de la politique en perturbant lesprincipes du droit divin, car c’était en son nom que tantde barbaries étaient commises.

Nous allons trouver dans cette pléiade deréformateurs les personnalités vénérables de Voltaire,Montesquieu, Rousseau, D’Alembert, Diderot,Quesnay, dont les généreuses leçons se reflétèrent enAmérique du Nord, comme dans le monde entier. Entreles éclats du sentiment et du génie, ils furent lesinstruments actifs du monde spirituel pour larégénération des collectivités terrestres. Certainshistoriens, par goût de sensationnalisme, n’hésitèrentpas à proclamer que ces esprits studieux et sagesétaient à la solde de Catherine II de Russie et desprinces de Prusse, contre l’intégrité de la France. Mais,de telles affirmations sont des calomnies qui n’affectentque ceux qui les répandent, car ce fut des sacrifices deces cœurs généreux que surgit l’étincelle divine de lapensée et de la liberté à la base de toutes les conquêtessociales dont s’enorgueillissent les peuples modernes.

L’INDÉPENDANCE AMÉRICAINE

Les nobles idées des auteurs de l’Encyclopédie etdes nouvelles théories sociales allaient trouver lemeilleur accueil au sein des colonies anglaises enAmérique du Nord qui étaient organisées et instruitesconformément à l’esprit de liberté de la patrie duparlementarisme.

Le monde invisible profitait ainsi de cette belleoccasion qui lui était donnée de mettre à exécution surles terres nouvelles les grands principes démocratiquesprêchés par les philosophes et les penseurs du XVIIIesiècle. Tandis que l’Angleterre méprisait envers sescolonies, les illustres fondements qu’elle avait elle-mêmeinstitués : ‘’ Personne ne doit payer de contributionssans les avoir votées «, les Américains décidaient deproclamer leur indépendance politique. Après quelquesincidents avec la métropole, ils célébrèrent leurémancipation le 4 juillet 1776, organisant,ultérieurement, la Constitution de Philadelphie qui servitde modèle aux règles démocratiques de l’avenir.

XXIILa Révolution française

LA FRANCE AU XVIIIe SIÈCLE

L’indépendance américaine avait fait naître le plusvif enthousiasme dans les esprits des Français humiliéspar les difficultés les plus pressantes, aprèsl’extravagant règne de Louis XV.

La démesure du luxe effréné et les abus du clergéet de la noblesse avaient entraîné les nobles idéesempreintes de liberté des encyclopédistes et desphilosophes dans le cœur torturé du peuple. La situationdes classes prolétaires et des paysans révélait la plusgrande misère. Les impôts annihilaient tous les centresde production, à l’exception des nobles et des prêtresqui étaient exemptés de ces devoirs. Depuis 1614, lesÉtats-Généraux ne s’étaient plus réunis, consolidantchaque fois davantage l’absolutisme monarchique.

Tous les efforts déployés par Louis XVI, qui invitales esprits les plus pragmatiques et les plus éminents àassumer leur part de collaboration dans sonadministration comme Turgot et Malesherbes, n’ypurent rien. Le bon monarque, qui faisait son possiblepour relever la royauté de sa chute lamentable en vertudes excès de son prédécesseur sur le trône, ne pouvaitsavoir, vu son peu d’expérience des hommes et de lavie, qu’une nouvelle ère commençait pour le mondepolitique de l’occident dont les pénibles transformationslui coûteraient même la vie.

À l’occasion des États-Généraux qui se réunirentà Paris, en mai 1789, de profonds malentendusexplosèrent parmi ses membres, malgré la bonnevolonté et la coopération de Necker qui parlait au nomdu roi. La réunion se transforma en Assembléeconstituante, de nombreux incidents précédèrent ledébut de la révolution encouragée par la parole deMirabeau.

UNE ÉPOQUE OBSCURE

Le 14 juillet 1789, ce fut la prise de la Bastille etaprès la célèbre Déclaration des droits de l’homme etdu citoyen, une série de réformes eut lieu dans tous lesdépartements de la vie sociale et politique de France.

Ces rénovations, néanmoins, préludaient deterribles événements. Profitant de la trêve, denombreuses familles cherchaient à se réfugier dans despays voisins. Louis XVI lui-même essaya de traverserla frontière et fut arrêté à Varennes pour être reconduità Paris.

Un monde d’ombres se posa sur les consciencesde la France généreuse, appelée à l’époque par le planspirituel à l’accomplissement de la mission sacrée quiétait la sienne auprès de l’humanité souffrante. Elledevait à peine tirer profit des conquêtes anglaises, afinde briser le sceptre de la royauté absolue, et organiserun nouveau processus administratif pour rénover lesorganismes politiques de l’orbe, conformément auxsages leçons de ses philosophes et penseurs.

Néanmoins, si quelques Esprits étaient prêts àvivre cette héroïque fin de siècle, malheureusement biend’autres guettaient dans les ténèbres le momentpsychologique d’assouvir leur soif de sang et depouvoir. Après les nombreux personnagesremarquables des débuts révolutionnaires, des espritsténébreux apparurent, comme ceux de Robespierre etde Marat. La volupté de la victoire engendra une forteivresse de massacre dans l’esprit des masses, lesconduisant aux événements les plus sinistres.

CONTRE LES EXCÈS DE LARÉVOLUTION

La Révolution française, de cette manière, futimmédiatement combattue par les autres nationseuropéennes qui, sous l’autorité de Pitt, ministred’Angleterre, se soulevèrent et engagèrent contre elleune lutte implacable, de longues années durant.

Malgré les garanties que la Constitution de 1791

offrait à la personne du roi, la Convention nationale lecondamna à la guillotine ; son exécution eut lieu le 21janvier 1793, sur l’actuelle place de la Concorde. Envain, Louis XVI ne cessa de proclamer son innocenceau peuple parisien, avant que le bourreau ne lui coupâtla tête. Les paroles les plus sincères s’échappaient deses lèvres tandis qu’il implorait l’attention de ses sujetsdans un débordement de larmes et de sentiments quibrûlait son cœur, malgré son calme apparent. Ànouveau, les ordres donnés aux gardes de l’échafaudrésonnèrent, tandis que les roulements de tambours sefaisaient entendre, étouffant ses déclarations.

La France attirait à elle les épreuves collectives lesplus douloureuses dans ce débordement de folies. Sousl’influence anglaise, la première coalition européennes’organisa contre ce noble pays.

Mais, il n’y avait pas que dans les cabinetsadministratifs de l’Europe que des mesures réparatricesétaient prises. Dans le monde spirituel aussi, les géniesde la latinité se réunissaient sous la bénédiction de Jésusen implorant sa protection et sa miséricorde pour la

grande nation égarée. Celle qui fut la simple etcourageuse fille de Domrémy prit le chemin du retourvers son ancienne patrie à la tête d’une grande arméed’Esprits consolateurs, qui allaient calmer ces âmesaffligées et éclairer de nouveaux chemins. Denombreuses caravanes d’êtres flagellés, hors de laprison de leur corps matériel, se dirigèrent vers lesrégions américaines pour des réincarnationsrégénératrices à venir dans la paix et la liberté.

LA PÉRIODE DE LA TERREUR

La loi des compensations est une des plus grandeset des plus vives réalités de l’univers. Sous ses sages etjustes dispositions, la ville de Paris allait être encore,pendant longtemps, le théâtre de tragiques événements.Ce fut ainsi que s’installèrent l’infâme tribunalrévolutionnaire et le comité de salut public, affichant lefuneste spectacle de la potence. La conscience de laFrance s’enfonçait dans d’épaisses ténèbres. Latyrannie de Robespierre ordonna la tuerie de nombreux

compagnons et d’hommes dignes et honnêtes. Dansl’erreur, Charlotte Corday assassina Marat chez luidans l’intention de rendre la liberté au peuple de saterre et expia son acte extrême de sa propre vie. Il y eutmême des occasions où plus de vingt personnes parjour montaient à l’échafaud, mais Robespierre et sespartisans ne tardèrent pas non plus à grimper lesmarches de la potence, face à la réaction des massesanonymes et souffrantes.

LA CONSTITUTION

Sous la domination des ténèbres, et après denombreuses luttes, les génies de la France parvinrent àinspirer la Constitution de 1795 à ses hommes publics.Les pouvoirs législatifs étaient livrés au « Conseil desCinq-Cents » et au « Conseil des Anciens », alors quele pouvoir exécutif était confié à un Directoire composéde cinq membres.

Une trêve s’établit enfin qui profita à lareconstruction d’œuvres remarquables de la pensée.

Les corps de l’armée combattaient les tentativesd’invasion perpétrées par d’autres pays européens dontles trônes se sentaient menacés dans leur stabilité enraison de l’avènement des nouvelles idées dulibéralisme, tandis que les hommes politiques se livraientà un vaste ensemble d’édification qui visait dans leureffort de nobles réalisations.

Néanmoins, après les folies de la liberté, la Franceétait menacée d’invasion et de démembrement. Lespeuples existent, mais ils sont créanciers de l’assistancedu Ciel dans l’accomplissement de leurs obligationsélevées auprès des autres collectivités de la planète.Ainsi donc, Napoléon Bonaparte, ce fils d’une lointainefamille corse qui avait les attributions d’un missionnaire,fut amené à monter au pouvoir.

NAPOLÉON BONAPARTE

L’humble soldat corse, qui était destiné à unegrande tâche dans l’organisation sociale du XIXe siècle,ne sut pas comprendre les finalités de la grandeur de sa

mission. Les victoires d’Arcole et de Rivoli, avec lapaix de Campoformio, en 1797, suffirent pour que lavanité et l’ambition assombrissent sa pensée.

Bien avant Waterloo, l’expédition d’Égypte révélaau monde spirituel le peu d’efficacité de ses efforts, vul’esprit orgueilleux et impérialiste qui domina sesénergies transformatrices. Obsédé par son rêve dedomination absolue, Napoléon fut une sorte deMahomet détourné de son chemin dans la France dulibéralisme. Comme le prophète de l’Islam, il se souciapeu de l’Évangile dont il aurait dû s’inspirer dans sesactes, mais les activités de Napoléon ne s’arrêtèrentpas aux idées généreuses qui avaient conduit le peuplefrançais à la révolution. Son histoire est aussi pleine dedémonstrations à la fois éclatantes et sombres, quisignalent que sa personnalité de général oscillaittoujours entre les forces du bien et du mal. Avec sesvictoires, il garantit l’intégrité du sol français, maisrépandit la misère et la ruine au sein des autres peuples.Dans l’accomplissement de sa tâche, il organisa leCode civil, fondant les plus belles règles du droit, mais

se perdit à piller et à insulter l’émancipation sacrée deson prochain en conduisant ses armées à absorber et àannexer différents peuples.

Pour le monde, son front de soldat peut êtrecouronné du laurier des traditions glorieuses, car il estvrai qu’il fut un missionnaire envoyé par les cieux, bienque trahi par ses propres forces. Mais dans l’au-delà,son cœur ressentit toute l’amplitude de ses œuvres, etput considérer comme providentiel le geste peucharitable de l’Angleterre qui l’envoya en exil à Sainte-Hélène après sa demande de soutien et de protection.Sainte-Hélène fut pour son esprit, le prologue desméditations les plus pénibles et les plus tristes de la viedans l’infini.

ALLAN KARDEC

L’action de Bonaparte, qui envahit les terresétrangères dans ses mouvements de transformation etde conquêtes, fuyant son objectif missionnaire deréorganisation du peuple français, obligea le monde

spirituel à prendre des mesures énergiques contre sondespotisme et sa vanité orgueilleuse. Les tempsapprochaient où Jésus allait envoyer sur terre leConsolateur, conformément à ses saintes promesses.

Des appels ardents furent adressés au divin Maîtrepar les génies protecteurs des différents peuples. Degrandes assemblées se réunirent pour fraterniser dansl’espace, à l’horizon des sphères les plus proches de laterre. Un des disciples les plus lucides du Christdescendit sur la planète, pénétré de sa missionconsolatrice, et, deux mois avant que NapoléonBonaparte ne fût sacré empereur obligeant le pape PieVII à le couronner dans l’église de Notre Dame à Paris,naissait Allan Kardec, le 3 octobre 1804, avec lamission sacrée d’ouvrir la voie au Spiritisme, la grandevoix du Consolateur promis au monde par lamiséricorde de Jésus-Christ.

XXIIILe XIXe siècle

APRÈS LA RÉVOLUTION

Une fois que Napoléon fut éloigné desmouvements politiques de l’Europe, au Congrès deVienne, en 1815, de vastes dispositions furent adoptéespour la résurgence des peuples européens.

La diplomatie réalisa des faits mémorables,mettant à profit les pénibles expériences de ces annéesd’extermination et de révolution.

Louis XVIII, comte de Provence, frère de LouisXVI, fut restitué sur le trône de France, rétablissant àcette occasion d’anciennes dynasties. À ce grandinventaire, L’Église ne fut pas oubliée, et les états oùelle avait établi son royaume périssable lui furentrestitués.

Un souffle de paix ranima ces collectivitésépuisées dans la lutte fratricide qui profitèrent del’intervention indirecte des forces invisibles à lareconstruction patrimoniale des grands peuples.

Toutefois, un grand nombre de réformes pouvaitêtre constaté après les mouvements sanglants quiavaient débuté en 1789. Surtout en France, où de tellestransformations furent les plus profondes et les plusnombreuses. En plus des imitations du système anglaisdont bénéficia le gouvernement de Louis XVIII,plusieurs principes libéraux de la Révolution furentadoptés, comme l’égalité des citoyens devant la loi oula liberté de culte, établissant ainsi, de pair avec toutesles conquêtes politiques et sociales, un régime deresponsabilité individuelle dans le mécanisme de tous lesdépartements d’État. L’Église, elle-même qui, par soncaractère dogmatique, avait l’habitude de se conduirearbitrairement, reconnut la limite de ses pouvoirs auprèsdes masses en se résignant à la nouvelle situation.

L’INDÉPENDANCE POLITIQUEDE L’AMÉRIQUE

La majorité des peuples de la planète, quiaccompagna le cours des événements, chercha àéliminer les derniers vestiges de l’absolutisme des trônesen se rapprochant des idéaux républicains ou eninstituant un régime constitutionnel, restreignant lespouvoirs des souverains.

L’Amérique, destinée à recevoir les expériencessacrées de l’Europe, pour la civilisation de l’avenir,cherchait à appliquer les grands principes desphilosophes français à sa vie politique, et marchait versl’émancipation la plus parfaite. Les quatre vice-royaumes d’Espagne suivirent l’exemple des coloniesanglaises et luttèrent pour leur indépendance. AuMexique, les patriotes ne purent tolérer une autresouveraineté que la leur et, au sud, grâce à l’action deBolivar et les délibérations du Congrès de Tucuman, en1816, la liberté politique des provinces de l’Amériqueméridionale était proclamée. Le Brésil, en 1822,

poussait également son cri d’émancipation avec DomPedro Ier qui fut soutenu par l’effort du plan invisibleattentif à la mission du peuple brésilien qui œuvrait pourla civilisation de l’avenir afin de conserver son intégritéterritoriale. Ces faits méritent d’être soulignés, car toutela zone sud du continent se fractionnait en petitesrépubliques.

ALLAN KARDEC ET SESCOLLABORATEURS

Le XIXe siècle déversa un torrent de lumières surla face de la planète et conduisit tous les pays vers deprécieuses réformes qui furent d’une grande utilité.

Les leçons sacrées du Spiritisme allaient êtreentendues par l’humanité souffrante. Jésus, dans saprofonde magnanimité, distribuerait le pain sacré del’espoir et de la foi dans tous les cœurs.

Pour cela, dans sa mission de clarification et deconsolation, Allan Kardec fut accompagné d’une

pléiade de compagnons et de collaborateurs, dontl’action régénératrice ne se manifesterait pas seulementà travers les problèmes d’ordre doctrinal, mais danstous les domaines de l’activité intellectuelle du XIXesiècle. La science, à cette époque, prenaitsouverainement son envol vers les culminations du XXesiècle. Les progrès acquis grâce à l’art typographiqueréussirent à toucher tous les domaines d’activité ; desbibliothèques mobiles, des revues et de nombreuxjournaux virent ainsi le jour. La facilité decommunications apportée par le télégraphe et les voiesde chemin de fer permettait des échanges directs entreles peuples. La littérature se remplit d’expressionsremarquables impérissables. Le laboratoire s’éloignaitdéfinitivement de la sacristie, augmentant les agrémentsde la civilisation. On créa la pile voltaïque, l’hommedécouvrit l’induction magnétique, le téléphone et lephonographe apparurent. Les premiers rayons dans ledomaine de la radiotélégraphie surgirent et l’on trouval’analyse spectrale et l’unité des énergies physiques dela nature. On se mit à étudier la théorie atomique, et laphysiologie établit les bases définitives de l’anatomie

comparée. Les arts s’ouvraient à une vie nouvelle. Lapeinture et la musique dénonçaient leur goût élevé despiritualité avancée.

Cette capacité d’échange qui existait entre lemonde visible et invisible était un don céleste quiparvenait à la planète dans une vague d’indiciblesclartés. Consolateur de l’humanité, selon les promessesdu Christ, le Spiritisme venait éclairer les hommes enpréparant leur cœur à profiter pleinement de tant derichesses venues du Ciel.

LES SCIENCES SOCIALES

Le terrain de la philosophie ne pouvait échapper àce torrent innovateur. En s’alliant aux sciencesphysiques, ils ne tolérèrent pas les sciences de l’âme quiétait l’ascendant des dogmes absurdes de l’Église. Lesconfessions chrétiennes, tourmentées et divisées,vivaient dans leurs temples un combat mortel. Loin dedonner l’exemple de fraternité du divin Maître, ces êtresse livraient à tous les excès de l’esprit de secte. La

philosophie se repliait dans son négativismetranscendant en appliquant à ses manifestations lesmêmes principes de la science rationnelle et matérialiste.Schopenhauer fut une démonstration éloquente de sonpessimisme et les théories de Spencer et de Comteéclairent nos affirmations, malgré la sincérité aveclaquelle elles furent introduites dans le vaste monde desidées.

L’Église romaine était coupable de telségarements. En dominant par la force, selon desprincipes du monde, elle ne se soucia pas de fonder laprépondérance spirituelle des cœurs sous son ombrageaccueillant. Loin de l’exemple du Nazaréen, elleaccumula tous les trésors inutiles, intensifia les besoinsdes masses souffrantes. Elle extorquait, avant dedonner, alimentait l’ignorance au lieu de répandre lalumière de la connaissance.

LA TÂCHE DU MISSIONNAIRE

La tâche d’Allan Kardec était difficile et

complexe. Il lui appartenait de réorganiser l’édifice de lacroyance qui s’écroulait en reconduisant la civilisation àses profondes bases religieuses.

Attentif à la mission d’union et de fraternité del’Amérique, le plan invisible choisit l’Amérique du Nordpour la réalisation des premières manifestationstangibles du monde spirituel qui eurent lieu dans lecélèbre village de Hydesville, ce qui troubla fortementl’opinion. L’étincelle était partie des régionsaméricaines, comme était partie la consolidation desconquêtes démocratiques.

L’Europe cherchait à s’adapter aux idéesnouvelles et généreuses qui gagnaient les disciples dansleurs prières et dans leur conscience, prêts à répondreaux appels du Seigneur. Dans son effort sacré, il futassisté par de nombreux collaborateurs qui lui étaientproches et développèrent les synthèses en glorieuxcompléments. Doté de ses institutions sociales etpolitiques, l’orbe avait atteint une période detransformations grandioses qui exigeraient plus d’unsiècle de luttes douloureuses et rémissibles, et le

Spiritisme serait l’essence de ces nouvelles conquêtes,reconduisant les cœurs au doux Évangile duchristianisme.

LES ÉPREUVES COLLECTIVESDE LA FRANCE

Nous devons aussi souligner les pénibles épreuvesde la France qui suivirent les excès de la Révolution etles campagnes napoléoniennes. Après les révolutions de1830 et 1848, qui furent à l’origine de laborieux rachatsde la part des individus et des collectivités, vint la guerrefranco-prussienne de 1870. La grande nation latine,pour des causes qui ne sont connues que du planspirituel, fut écrasée et vaincue par l’orgueilleuseAllemagne de Bismarck qui, à son tour, ivre et aveuglede triomphe, allait devoir supporter les douleurs amèresde 1914-1918.

Paris, qui avait assisté avec une certaineindifférence aux supplices des condamnés par la

Terreur en comparaissant aux terribles spectacles del’échafaud, tout en applaudissant les oppresseurs,souffrit de la misère et de la faim en 1870, avant detomber entre les mains de ses impitoyables ennemis, le28 janvier 1871. Les impositions politiques del’empereur Guilhaume, à Versailles, et les amertumescollectives du peuple français en ces jours de défaite,étaient le rachat qui s’imposait aux égarements de cettegrande nation latine.

LES ÉPREUVES DE L’ÉGLISE

À l’approche de l’année 1870, qui allait marquerla faillite de l’Église avec la déclaration d’infaillibilitépapale, le catholicisme passa par des épreuves amèreset affligeantes.

Fatigués de ses impositions, tous les peuplescultivés d’Europe ne voyaient plus en ses institutionsque des écoles religieuses qu’ils limitaient à des finséducatives et dont ils contrôlaient les mécanismesd’activités.

Lorsque les Italiens comprirent que le Christ nevoulut s’emparer d’aucun territoire du globe,naturellement, ils réclamèrent leurs droits au chapitredes revendications, et cherchèrent à organiser l’unité del’Italie sans la tutelle du Vatican. La lutte commença dès1859, et se prolongea pendant de longues années vu ladécision prise par la France de maintenir toute unearmée dans Rome pour protéger le pontife de l’Église.Mais en 1870, la situation contraint le peuple français àréclamer la présence des gardes du Vatican, alors queles idées de Cavour triomphaient et que le pape étaitprivé de tous les pouvoirs temporels, le limitantfinalement à ses biens matériels.

La grande leçon de l’Église commença avec PieIX.

La période des grandes transformations étaitentamée, et celle qui avait toujours donné des ordresaux princes du monde dans sa soif de domination allaitdevenir un instrument d’oppression entre les mains destout-puissants.

Un phénomène intéressant fut alors observé.L’Église, qui ne s’était jamais souvenue de donner untitre royal à la figure du Christ, dès qu’elle vit s’écroulerles trônes de l’absolutisme face aux victoires de larépublique et du droit qui s’imposaient, érigea l’imagedu Christ-Roi en haut de ses autels.

XXIVLe Spiritisme et les grandes

transitions

LA FIN DE L’ESCLAVAGE

Le XIXe siècle se caractérisa par de nombreusesconquêtes. De pair avec les grands phénomènesd’évolution scientifique et industrielle qui ébranlèrentcette époque, on observa également des événementspolitiques de la plus grande importance quitransformèrent les concepts sociaux de tous les peuplesde race blanche.

L’un de ces grands événements fut la fin del’esclavage. Les messagers du plan invisible, quiaccomplissaient les déterminations du divin Maître,travaillaient au sein des cabinets administratifs afin defaciliter la victoire de la liberté.

Les décisions du Congrès de Viennedésapprouvèrent le trafic d’hommes libres, ce qui eutune forte répercussion dans tous les pays. En 1834, leparlement anglais décida de supprimer l’esclavage danstoutes les colonies de la Grande-Bretagne. En 1850, leBrésil mit fin au trafic des noirs africains. En France, larévolte de 1848 délibéra pour la fin de l’esclavage surses territoires. En 1861, Alexandre II de Russiedéclarait libres tous les paysans qui travaillaient sous lerégime de l’esclavage, et, de 1861 à 1865, une guerreinfâme dévasta le sol hospitalier des états d’Amériquedu Nord, lors de la guerre de Sécession qui finit par lavictoire de la liberté et des idées progressistes de lagrande nation d’Amérique.

LE SOCIALISME

De brillantes théories fleurirent dans les esprits.Les anciennes doctrines, qui prônaient l’égalité absolue,resurgirent alors. Le socialisme apparut proposant desréformes viscérales et immédiates. Quelques idéalistes

se rapprochaient dans leur pensée de l’utopie deThomas More, ou de la république parfaite, idéaliséepar Platon. À cette époque naissaient les alliances del’anarchisme, les sociétés à caractère universel. Unerévolution sociologique aux conséquences imprévisiblesmenaçait la stabilité de la civilisation elle-même en lacondamnant à la plus complète destruction.

La fin de ce siècle fut un vaste décor de luttes peuglorieuses. Toutes les sciences sociales étaient appeléesaux grands débats entre le capitalisme et le travail. Maisoù se trouvaient donc les forces morales capables deréaliser le miracle d’élucidation de tous les esprits ?L’Église romaine, qui nourrissait la civilisationoccidentale depuis le berceau, était, en vertu descirconstances, l’entité indiquée pour élucider ce vasteproblème.

Néanmoins, après les affirmations du Syllabus etaprès le célèbre discours de l’évêque Strossmayer en1870, au Vatican, lorsque Pie IX décréta l’infaillibilitépontificale, il était difficile à l’Église de résoudre unetelle équation. Surgit alors Léon XIII qui vint se joindre

à la lutte avec son encyclique « Rerum Novarum », où ilessayait de concilier la classe ouvrière et le capital, ensoulignant à chacun ses devoirs les plus sacrés. Si l’effetde ce document eut une importance considérable pourles classes les plus cultivées du vieux et du NouveauMonde, il n’en fut pas de même pour les classes lesplus défavorisées, fatiguées de discours.

POUR RÉTABLIR LA VÉRITÉ

Le Spiritisme venait ainsi, à l’heure psychologiquedes grandes transformations, encourager l’esprit humainà ne pas perdre le fruit sacré de tous ceux qui avaientœuvré et souffert à ce laborieux effort de civilisation.Avec les preuves de la survie après la mort du corps, ilvenait réhabiliter le christianisme que l’Église avaitmodifié en semant, à nouveau, les enseignementséternels du Christ dans le cœur des hommes. Grâce auxvérités de la réincarnation, il mettait en évidencel’incohérence des théories égalitaires absolues, etdonnait sa contribution pour restaurer le vrai chemin du

progrès humain. En encadrant le socialisme dans sespostulats chrétiens, il ne se laissait pas bercer d’illusionspar les réformes extérieures et conclut que la seuletransformation appréciable est celle de l’homme en sonfor intérieur, cette cellule vivante de l’organisme socialqui, de tout temps, doit se battre pour intensifier lesmouvements éducatifs de la créature à la lumièreéternelle de l’Évangile du Christ. En enseignant la loides compensations sur le chemin de la rédemption etdes épreuves, tant de l’individu que de la collectivité, ilétablit un régime de responsabilité, où chaque espritdoit enrichir et augmenter ses propres valeurs. Il ne selaisse pas abuser par les utopies de l’égalité absolue, vuses connaissances de la loi de l’effort et du travailindividuel, et il ne se transforme pas en instrumentd’oppression des magnats de l’économie et du pouvoir,conscient des impératifs de solidarité humaine. Peusoucieux de toutes les révolutions, car son domained’action et d’expérience est celui de l’évolution, loin detoutes les guerres par compréhension des liensfraternels qui unissent la communauté universelle, ilenseigne la fraternité légitime des hommes et des

patries, des familles et des groupes, élargissant lesconceptions de la justice économique et corrigeantl’esprit exalté des idéologies extrémistes.

En ces temps pénibles où les transitions les pluslaborieuses s’annonçaient à l’esprit de l’homme, seul leSpiritisme pouvait représenter la valeur morale où setrouve le soutien nécessaire à la construction del’avenir. Tandis que les utopistes de réforme extérieurese livraient à la tutelle de dictateurs impitoyables,comme en Russie et en Allemagne dans leurs sinistresaventures révolutionnaires, le Spiritisme poursuit sonœuvre éducative auprès des classes intellectuelles et desmasses anonymes et souffrantes en préparant le mondede demain aux lumières éternelles de la leçon du Christ.

LA DÉFECTION DE L’ÉGLISECATHOLIQUE

Depuis 1870, l’année qui dénonça à l’homme ladécadence de l’Église, en vertu de sa défection

spirituelle dans l’accomplissement des grands devoirsqui lui avaient été confiés par le Seigneur dans les tempsapostoliques, une période de transitions profondesmarqua toutes les activités humaines.

En vain, le monde avait attendu les réalisationschrétiennes entreprises sous l’empire de Constantin.Alliée de l’État, l’Église qui vivait à la table de sesintérêts économiques ne choya rien d’autre que sonroyaume périssable. Elle, qui avait oublié Dieu, nechercha jamais à mettre au même niveau l’évolution del’homme physique et de l’homme spirituel, elle restaitattachée aux intérêts vils et mesquins de la politiquetemporelle ; raison pour laquelle, il plane à présent surson front les plus funestes vaticinations.

LUTTES RÉNOVATRICES

Le XXe siècle apparut à l’horizon du globe,comme une grande arène de luttes rénovatrices. Lesthéories sociales, qui poursuivaient leur route, prenaientsouvent le sombre chemin de l’extrémisme, mais les

révélations de l’au-delà imprégnaient les âmes commeune rosée immatérielle aux préludes de la paix et de lalumière d’une nouvelle ère.

De nombreuses transformations viendront et leSpiritisme éclairera les cœurs en transformant lapersonnalité spirituelle des créatures dans un prochainavenir.

Les guerres russo-japonaise et européenne de1914-1918 furent les prodromes d’une plus grandelutte, qui approche, et dans laquelle la planète livreratous les Esprits rebelles et galvanisés dans le crime, quin’auront pas su profiter du don des nombreuxmillénaires au patrimoine sacré du temps.

Alors, la terre, comme ce monde lointain deCapella, sera libre des entités endurcies dans le mal, carl’homme de la radiotéléphonie et du transatlantique[1] abesoin d’âme et de sentiment afin de ne pas corrompreles conquêtes sacrées du progrès. À peine ceux quipourront comprendre la leçon d’amour et de fraternitésous l’égide de Jésus resteront en ce monde dont la

miséricorde est le verbe de vie et de lumière depuis ledébut.

Des époques de luttes amères pointent à l’horizon,car dès les premières années de ce siècle la guerre s’estlogée avec un caractère permanent dans presque toutesles régions de la planète. La Ligue des Nations[2], leTraité de Versailles, ainsi que tous les pactes desécurité pour la paix, ne furent que des conséquencesde la guerre elle-même, qui ne s’achèveront qu’àl’apogée de ces luttes fratricides par un processus desélection finale des expressions spirituelles de la vieterrestre.

L’AMÉRIQUE ET L’AVENIR

Bien qu’obligée de participer aux luttes qui fontrage par le déterminisme des circonstances de sa viepolitique, l’Amérique est destinée à recevoir le sceptrede la civilisation et de la culture pour guider les peuplesà venir.

Les expériences européennes viendront se joindreà leurs richesses économiques, profitant du laborieuxeffort de ceux qui œuvrent à la civilisation de l’Occidentvisant l’édification de l’homme spirituel, qui doitsurpasser l’homme physique de la planète, en pleineconnaissance des grands problèmes de l’être et de ladestinée.

Pour ce desideratum grandiose, le plan spirituel seprépare à activer l’élucidation des nobles devoirs de cecontinent, où l’effort sincère de coopération dans letravail et de construction de la paix n’y est pas uneutopie comme dans cette Europe saturée de préjugésmultiséculaires.

Dans les champs exubérants des Amériques setrouvent plantées les semences de lumière de l’arbremerveilleux de la civilisation de l’avenir.

JÉSUS

Un mouvement inédit d’armements et de munitions

s’est accéléré dans le monde. Aurait-il commencé àcette époque ? Non. La course à l’armement du XXesiècle a débuté avant la bataille de Port Arthur, en1904. Les industries belliqueuses atteignirent desculminances imprévisibles. Les champs furentdépeuplés. Rassemblés dans les zones de concentrationmilitaire à attendre l’ennemi, les hommes étaient sanssavoir que l’adversaire se trouvait dans leur propreesprit. L’Europe et l’Orient constituent un immenseterrain d’agression et de terrorisme, à l’exception desrépubliques démocratiques qui sont soumises à devastes programmes de réarmement en raison duMoloch de l’extrémisme. Où se trouvent donc lesvaleurs morales de l’humanité ? Les églises sontréduites au silence par les injonctions d’ordreéconomique et politique. En renonçant à toutes lesgaranties terrestres, seul le Spiritisme fait l’énorme effortde garder la lumière de la foi allumée sur ce fragilebateau qu’est l’homme ignorant sa glorieuse destinée,un bateau qui menace de retourner aux manifestationsde la force et de la violence, loin des régions illuminéesde la raison, de la culture et du droit.

Nous reconnaissons que l’effort du Spiritisme estpresque supérieur à ses propres forces, mais le monden’est pas à la disposition des dictateurs terrestres. Jésusest l’unique dirigeant au plan des réalités immortelles, etmaintenant que le monde est livré à tant d’attentesangoissantes, les zones les plus proches de la terre semettent en mouvement pour rétablir la vérité et la paixen voie vers une nouvelle ère.

Des esprits dévoués et éclairés parlent d’unenouvelle réunion de la communauté des puissancesangéliques du système solaire dont Jésus est l’un desmembres divins. La société céleste se réunira, ànouveau, pour la troisième fois dans l’atmosphèreterrestre depuis que le Christ reçut la mission sacréed’étreindre et de racheter notre humanité pour déciderdes destinées de notre monde.

Que résultera-t-il de ce conclave d’anges del’infini ? Dieu seul le sait.

Dans les grandes transitions du siècle qui passe,attendons son amour et sa miséricorde.

[1] Aujourd’hui on dirait : l’homme de l’internet, des supersoniques et desvoyages interplanétaires. (NDT)

[2] Institution qui précéda l’O.N.U. (NDT)

XXVL’Évangile et l’avenir

Une modeste synthèse de l’histoire laisse entrevoirles liens éternels qui lient toutes les générations auxfoyers évolutifs de la planète.

La scène des civilisations fut si souvent modifiée,souffrant ainsi de profondes transformations dans sesdécors, mais les acteurs restent les mêmes, et avancentdans les luttes purificatrices vers la perfection de Celuiqui est la lumière du principe.

Aux prémisses de l’humanité, l’homme terrestrefut naturellement conduit aux activités extérieurescherchant à faire son chemin au sein de la nature pourrésoudre son problème vital, mais vint le temps où samajorité spirituelle fut proclamée par la sagesse de laGrèce et par les organisations romaines.

Par conséquent, la venue du Christ sur la planètedevait représenter l’événement le plus important pour le

monde, de sorte que l’Évangile serait le message éterneldu Ciel qui lierait la terre au royaume lumineux de Jésusdans l’hypothèse où l’homme spirituel assimilerait lesenseignements divins. Mais dès que furent retournés auplan invisible les assistants du Seigneur, réincarnés sur leglobe terrestre pour la glorification des tempsapostoliques, la pureté du christianisme ne réussit pas àrester intacte.

L’attaque des ténèbres domina le cœur descréatures.

Trois siècles à peine s’étaient écoulés depuis laleçon sanctifiante de Jésus que surgirent l’hypocrisie etla mauvaise foi qui s’adaptèrent aux intérêts despouvoirs politiques du monde, corrompant ainsi tous lesprincipes et encourageant des règles de violencedevenues officielles.

En vain, le divin Maître envoya ses émissaires etses disciples les plus chers dans le contexte des luttesplanétaires. Lorsqu’ils ne furent pas assassinés par lesfoules délinquantes ou par les bourreaux de conscience,

ils furent contraints à capituler face à l’ignorance enattendant le lointain jugement de la postérité.

Depuis cette époque, alors que le messageévangélique élargissait les horizons de la liberté humaineen vertu de sa maturité qui permettait de comprendreles grandes vérités consolatrices de l’existence,l’homme spirituel s’arrêta de progresser, incapabled’accompagner l’homme physique dans sa marche surles voies de la connaissance.

C’est pour cette raison que de nos jours, auxcôtés des avions puissants et de la radiotéléphonie quirelient tous les continents et tous les pays, signalant auxhommes combien il est impératif de respecter les lois dela solidarité humaine, nous voyons le concept decivilisation insulté par toutes les doctrines qui prônentl’isolement, tandis que les peuples se préparent àl’extermination et à la destruction. C’est aussi pour celaqu’au nom de l’Évangile se perpétuent toutes lesabsurdités dans les pays dits chrétiens.

En réalité, la civilisation occidentale n’est pas

parvenue à se christianiser. En France, nous avons laguillotine, en Angleterre la potence, la hache enAllemagne et la chaise électrique en Amérique, danscette Amérique de la fraternité et de l’entente, pournous rapporter à peine aux nations civilisées de laplanète. L’Italie n’a-t-elle pas agressé l’Abyssinie aunom de la civilisation chrétienne de l’Occident ? N’est-ce pas au nom de l’Évangile que les prêtres italiensbénirent les canons et les mitrailleuses de la conquête ?Durant ces vingt derniers siècles, tant de discordes etde tristesses, au nom du Christ, furent répandues en cemonde.

Mais le temps du réajustement de toutes lesvaleurs humaines est arrivé. Si les douloureusesexpiations collectives préludent l’époque des dernièresdouleurs de l’apocalypse, pour le bien de toutel’humanité, la spiritualité doit pénétrer et conduire lesréalisations de l’homme physique.

À travers sa mission de Consolateur, le Spiritismeest le soutien du monde, à l’heure où en ce siècle sonhistoire est sur le déclin ; il n’y a que lui qui puisse, par

le caractère de son christianisme renaissant, sauver lesreligions qui s’effacent sous les chocs de la violence etde l’ambition, de l’égoïsme et de la domination,montrant ainsi à l’homme son véritable chemin. Grâce àson potentiel d’élucidation, l’être humain pourra boire lalymphe cristalline des vérités consolatrices reçues duCiel en préparant les âmes à la nouvelle ère. Les tempsoù les forces du mal seront astreintes à abandonnerleurs dernières positions de domination sur la terre sontvenus, et leurs triomphes passés sont bien la preuved’une réaction téméraire et lamentable qui précipite laréalisation de sombres vaticinations qui pèsent sur leurempire périssable.

Dictateurs, armées, hégémonies économiques,foules inconstantes et inconscientes, guerresdégradantes, organisations séculaires passeront tels lesvertiges d’un cauchemar.

La victoire de la force porte l’éclat des feuxd’artifice.

Il n’est en ce monde que la réalité de l’Esprit et il

n’est de paix qu’en la compréhension du royaume deDieu et de sa justice.

Le siècle qui passe effectuera la séparation desmoutons de l’immense troupeau. La houlette du bergerguidera la souffrance dans la pénible tâche de sélectionet la douleur se chargera de faire le travail que leshommes n’ont pas accepté par amour.

Une tempête d’amertume balaiera toute la terre.Les enfants de la Jérusalem de tous les siècles doiventpleurer en contemplant ces pluies de larmes et de sangqui s’abattront des lourds nuages de leur consciencemaculée.

Condamnée par les jugements irrévocables deleurs erreurs sociales et politiques, la supérioritéeuropéenne disparaîtra pour toujours, comme l’Empireromain, livrant alors à l’Amérique le fruit de sesexpériences pour la civilisation du futur.

Il se vit à présent sur la terre, un crépuscule auquelsuccédera une profonde nuit ; et le XXe siècle a pourmission de conclure ces événements étonnants.

Pourtant, humbles ouvriers du Christ, entendonssa voix au fond de notre âme :

« Bienheureux sont les pauvres, parce que leroyaume de Dieu leur appartient ! Bienheureux ceuxqui ont faim de justice, car ils seront rassasiés !Bienheureux les angoissés, parce que le jour de laconsolation viendra ! Bienheureux les pacifiques,car ils seront appelés fils de Dieu ! »

Oui, parce qu’après la trêve apparaîtra unenouvelle aube. Les lumières consolatricesenvelopperont tout l’orbe régénéré par le baptême de lasouffrance. L’homme spirituel sera uni à l’hommephysique pour exécuter sa marche glorieuse dansl’illimité, et le Spiritisme aura retiré de ses décombresmatériels l’âme divine des religions que les hommes ontpervertie pour les unir dans l’étreinte accueillante duchristianisme rénové.

Travaillons pour Jésus, même si notre atelier setrouve dans le désert des consciences !

Nous sommes tous appelés au grand labeur et

notre plus sublime devoir est de répondre aux appels del’Elu.

En revoyant les scènes de l’histoire du monde, unfroid glacial nous parcourt à l’heure où la civilisationoccidentale est enveloppée d’un triste crépuscule. Nousnous souvenons de la miséricorde du Père et nousfaisons nos prières. La nuit ne tardera pas et, audébordement de ses ombres compactes, n’oublions pasJésus, dont la miséricorde infinie, comme toujours, serala lumière immortelle de l’aube à venir, faite de paix, defraternité et de rédemption.

ConclusionMes amis, puisse Dieu vous donner la paix !

Je remercie votre collaboration à cet humble effortréalisé au sein de notre groupe pour œuvrer à lapropagation des grands postulats du Spiritismeévangélique, comme je remercie la miséricorde divinede l’occasion bénie qui nous a été accordée. Un seulobjectif a guidé nos activités durant cette modeste étudede l’histoire – celui de démontrer l’influence sacrée duChrist à l’organisation de tous les foyers de civilisationde la planète dès sa sculpture géologique.

Notre contribution peut pêcher par sa teneurexcessivement synthétique, mais nous n’avions pasl’intention de faire une nouvelle autopsie de l’histoire duglobe dans ses expressions sociales et politiques. Noussouhaitions plutôt révéler, une fois de plus, lesascendants mystiques qui dominent les centres duprogrès humain dans tous les domaines.

Je vous suis reconnaissant de ce concours dévoué

et amical qui fut le vôtre. Un jour, Dieu m’accordera lajoie de parler des liens qui nous unissent depuis desépoques très lointaines, car ce n’est pas sans raison quenous avons été réunis pour œuvrer fraternellement à unmême travail, dans un même idéal.

Je réitère, ici, mes remerciements chaleureux etsincères.

Alors qu’à l’extérieur, le monde se prépare auxluttes les plus pénibles et les plus rudes, nous devonsremercier Jésus du bonheur de nous garder en paixdans notre atelier sous l’égide de son divin amour.Nous promettons aussi, dès que possible, un ouvragedu genre romantique[1]. Dieu fasse que nous soyonsheureux. J’espère qu’il en sera ainsi, car je ne doute pasde son infinie miséricorde.

Que Dieu vous guide et vous bénisse, que ce soitdans la quiétude sacrée de vos foyers et de vos cœurs.

EMMANUEL(Message reçu le 21/09/1938)

[1] Il fait référence au « roman » où il retrace sa vie de patricien romain et

de légat en Judée à l’époque du Christ. Une œuvre déjà achevée et publiéeen deux volumes, qui sont : « Il y a Deux Mille Ans » et « 50 Ans PlusTard ». (Note de l’Éditeur)

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Table of ContentsPréfaceIntroductionI - La genèse planétaireII - La vie organiséeIII - Les races adamiquesIV - La civilisation égyptienneV - L’IndeVI - La famille indo-européenneVII - Le peuple d’IsraëlVIII - La Chine millénaireIX - Les grandes religions du passéX - La Grèce et la mission de SocrateXI - RomeXII - La venue de JésusXIII - L’Empire romain et ses égarementsXIV - L’édification chrétienneXV - L’évolution du christianismeXVI - L’Église et l’invasion des barbaresXVII - L’âge médiéval

XVIII - Les abus du pouvoir religieuxXIX - Les Croisades et la fin du Moyen ÂgeXX - La renaissance du mondeXXI - Époque de transitionXXII - La Révolution françaiseXXIII - Le XIXe siècleXXIV - Le Spiritisme et les grandes transitionsXXV - L’Évangile et l’avenirConclusion