Verbeeck, M. Théorie des valeurs appliquée a conserv. rest. 2009

8/7/2019 Verbeeck, M. Thorie des valeurs applique a conserv. rest. 2009

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CeROArtNumro 4 (2009)Les dilemmes de la restauration

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Muriel Verbeeck-Boutin

De laxiologiePour une thorie des valeurs applique laconservation-restauration

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Rfrence lectroniqueMuriel Verbeeck-Boutin, De laxiologie , CeROArt[En ligne], 4 | 2009, mis en ligne le 29 octobre 2009. URL :http://ceroart.revues.org/index1298.htmlDOI : en cours d'attribution

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De laxiologiePour une thorie des valeurs applique la conservation-restauration

Introduction1 Le rcent colloque organis par la SFIIC-INP sur la problmatique de la restauration de lArt

contemporain a favoris la rencontre de restaurateurs praticiens et de thoriciens (historiens

de lart, scientifiques, philosophes) venus dhorizons trs divers1. La question des choix ainsique des valeurs sous-tendant ceux-ci a t plusieurs fois aborde, tantt sous langle pratique,tantt sous langle thorique, par lensemble des acteurs de la conservation-restauration.

2 Des russites et des checs de ce dialogue on peut tirer leon. La condition dchangesfructueux tient lusage dun vocabulaire prcis pour dsigner des notions non-quivoques.Nous avons apprendre des uns et des autres, affiner les concepts que nous manipulons:lemploi de termes emprunts lune ou lautre discipline peut nous aider, une fois dpasslobstacle du vocabulaire spcialis, penser des problmes qui nont rien de thorique.

3 Les restaurateurs gagneront acclimater dans leur domaine certains outils conceptuels issusde la philosophie ou de lesthtique: car cest au coeur de leur pratique concrte que naissentles questions auxquelles ils ont, parfois en solitaire, parfois en quipe, trouver rponseset solutions. Lintellectualisation du mtier, telle quelle se dessine dans les formationssuprieures mises en oeuvre ces dernires dcennies, les appelle une autonomie qui nest pluscelle de lartiste, de lartisan, du technicien, mais celle de qui, tout cela la fois et plus encore,est appele valuer: cest--dire, littralement, exprimer les valeurs lies aux objets et auxoeuvres. Le restaurateur est donc un axiologue qui signore.

Quest que laxiologie?4 Laxiologie comme discipline est historiquement rcente : elle apparat la fin du XIXe sicle,

en Allemagne dabord, avec Edouard von Hartman qui cre le nologisme (en franais !) ds

en 18902, avant dessaimer en France et dans les pays anglo-saxons. Laxiologie (du grec :axia, valeur, qualit) peut tre dfinie en philosophie la fois comme la science des valeursmorales, une thorie des valeurs ou une branche de la philosophie s'intressant au domaine

des valeurs. Elle sapplique deux champs particuliers, lthique et lesthtique3.5 Dans le domaine de la conservation-restauration, Le culte moderne des monuments

dAlos Riegl qui parat en 1903 saffiche clairement comme un ouvrage axiologique -mmesi le terme, encore jeune tymologiquement, napparat pas au fil des pages. Rappelons quelhistorien autrichien distingue clairement pour le monument (mais son analyse est extensibleaux oeuvres) des valeurs diffrentes. Les valeurs de pass ou de remmoration sont basessur la capacit d'un monument voquer, informer ou rappeler un souvenir. Les valeursde contemporanit sont bases sur le fait que tout monument , objet ou uvre peut

tre considr comme lgal dune cration moderne, rcente, et ce titre tendra prsenterlaspect dune cration moderne (donc une parfaite intgrit). Les valeurs lies au pass sesubdivisent en valeur historique, valeur danciennet, valeur de remmoration intentionnelle.En ce qui concerne les valeurs lies au prsent, lauteur distingue valeur dusage, valeur dart,valeur de nouveaut, enfin valeur dart relative. Quel que soit lintrt de cette typologie,lapport le plus essentiel de Riegl tient en un point : la mise en vidence de ce que ces valeurs

peuvent tre contradictoires4.6 Rfrence incontournable en matire de thorie de la restauration, Cesare Brandi taiera une

autre approche axiologique. Selon lui, toute valeur dustensilit est dnie luvre dart, elleest valuer selon deux instances, esthtique et historique. Idalement, les deux aspects, les


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deux valeurs doivent tre sauvegardes, mais si conflit il y a, la valeur esthtique demeureprimordiale, la valeur historique lui sera subordonne. Brandi est en recul sur Riegl, au sens o

il prsente, dans une optique idaliste, les valeurs comme objectives et inhrentes luvre5.Cette option est idologiquement marque (elle ramne lesthtique kantienne), et cest undes points qui rend la Teoria de Brandi parfois dlicate appliquer.

7 Jai soulign ailleurs que ces axiologies exemplaires et souvent invoques lappuides interventions se rvlent moins appropries lorsquon aborde nombre duvres

contemporaines ou encore des objets ethnographiques, des objets dart, quils soient musifisou non6. Les grilles danalyse paraissent triques, les modles de dcision, artificiels, etlorsque le discours thorique se rvle incapable de se renouveler, il fait figure pour nombrede restaurateurs de discours creux, en disjonction complte avec leur pratique. Et ce, mme sidans lenseignement, les colloques et les publications, les auteurs cits demeurent rfrentiels

(et les propos leur gard, rvrenciels)7.

Vers une axiologie dynamique

8 Ce nest pas se montrer iconoclaste que de ramener Riegl et Brandi au rang de gniauxprcurseurs de laxiologie en conservation-restauration. Qui contestera la pertinence de leuranalyse, applique aux monuments, applique aux uvres des Matres ? Qui soutiendra

sans ciller quelle est tout aussi adquate applique une production de Wim Delvoye, uneharpe Zand ou la brosse--dents de Starck ?

Fig 1 Cloaca, de Wim Delvoye

La machine produire des excrments de Wim Delvoye (1999) prsente une dimension fonctionnelle, conditionnelle son apprhension esthtique. Celle-ci na du reste, rien voir avec la contemplation pure.

Wim Delvoye (2002)9 Il faut pousser la rflexion plus loin. Ces uvres, ces objets ne rpondent pas la mme

fonction, ne rsultent pas dune mme intentionnalit. Leur statut change : les valeurs que

nous leur attribuons, aussi, car le fait de les conserver leur ajoute une dimension tlologique8.


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Nous conservons et nous restaurons parce que nous leur avons trouv un intrt particulier, etcest celui-l que nous contribuons, consciemment ou inconsciemment, mettre en vidence.

10 Comme le soulignait Segolne Bergeon-Langle dont la rflexion portait pourtant sur desuvres de facture plus classique : Il est clair que luvre seule ne dicte pas linterventionsouhaitable : on ne proposera pas sur un Primitif italien dans un muse datmosphre comme lemuse Cond Chantilly la mme intervention minimale que celle tout fait imaginable pourle muse du Petit Palais dAvignon, spcialis dans les Primitifs italiens et de musographie

dite puriste 9.Fig 2 Simone Martini, La Vierge et lEnfant

1321 Tempera sur bois, 88 x 51 cm,Pinacothque nationale, Sienne.

Pinacoteca Nazionale, Siena11 Ce constat est bien videmment extrapolable des uvres contemporaines, ethnographiques

ou des objets dart. Nous conservons parce que, mais nous conservons et restaurons aussipour: la contemplation esthtique, peut-tre, mais aussi lexposition, lintgration dans unemusographie spcifique, lentre dans telle ou telle collection, la valeur dmonstrative oudiscursive, la permanence dun culte, dune tradition... (liste videmment non limitative).

12 A la valeur esthtique intrinsque sajoute donc une valeur subjective, confre luvreou lobjet par la finalit envisage, aprs la restauration. Bien sr, il est plus ais dvoquer lappui des options retenues la transcendance esthtique que davouer leur caractre trs


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immanent, parfois. Mais de quoi avons-nous peur, en dfinitive ? Cette responsabilit du choix,de lvaluation critique du mode dintervention, cest ce qui fait la difficult et la beaut dumtier de restaurateur : et cest ce quoi forme de mieux en mieux lenseignement suprieur,dans la ligne des recommandations dECCO. Le praticien a, en concertation avec les autresacteurs de la conservation-restauration, assumer linterrogation, le doute et la dcision finale,bref prendre en connaissance de cause, des responsabilits.

Une axiologie systmique13 La comprhension de la subjectivit des valeurs est notre meilleure chance de tendre

lobjectivit10. En effet, si nous parvenions dfinir les valeurs en jeu, pour chacun desintervenants depuis le crateur artiste ou artisan- jusqu nous, nous pourrions les constituer

en systme, et tenter de les articuler dans le respect de luvre in situ.11

14 Ainsi pourrait-on prendre en compte lintentionnalit du crateur, mais aussi la perception,lattentionnalitdu spectateur ; celle du propritaire ou du responsable juridique de luvrecomme du musologue ou commissaire dexposition Construire une grille des valeurs, ouplus exactement un modle conceptuel densembles en relations amnerait le restaurateur,mais aussi le commanditaire, le conservateur de muse, le musographe ou scnographedexposition prendre conscience des diffrentes composantes valables dans un contextedtermin. Un tel modle servirait lobjectivation des choix et favoriserait la discussioninterdisciplinaire, avant la prise de dcision. Il contribuerait expliciter des options parfoisimplicites.

Fig 3 Axiologie systmique : les intervenants

Le schma esquisse quelques-unes des parties prenantes dans la dtermination des valeurs de luvre ou delobjet dart, prsent au public


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Fig. 4 Axiologie systmique : les valeurs

On notera sur le schma, dune part les valeurs intentionnelles, manant de lartiste, de lautre, celles que lon peutqualifier d attentionnelles , et qui relvent de la comprhension par les rcepteurs : parmi ceux-ci, ultimement, lespectateur, mais aussi les acteurs de la conservation, de la restauration et de lexposition, dont la perception informe la prsentation de luvre ou de lobjet.

15 Nous lavons vu, nos choix ont dores et dj une composante tlologique, approprie unefin. Occulter ou masquer cette vidence rendra peut-tre incomprhensible nos successeursnotre dmarche et notre intervention. Avrer nos motivations, cest tendre lobjectivit de

nos traitements. Pour ce motif, la conception de modles dvaluation (au sens propre : demodles qui permettent de cerner les valeurs en jeu12) me semble un complment essentiel aux

traditionnels modles de dcision13.

Des valeurs humaines

16 Cette proposition de ractiver la question des valeurs (donc laxiologie) en conservation-restauration nest en rien iconoclaste. Les ractions parfois vives ce qui nest pas une remiseen cause, mais plutt une invitation penser plus loin me paraissent relever dun malentenduou dune position doctrinale.

17 Sauf concevoir lart comme objet de contemplation esthtique pure et simple (et encore

faudra-t-il sentendre sur la nature de cette contemplation14), sauf soutenir que celle-ci est

toujours et partout de mme nature, indpendamment du lieu et du contexte, sauf dfendreenfin la thse que lexposition duvres et dobjets tend favoriser prioritairement ce typedexprience, lide de cette prminence ne peut plus gure tre dfendue, du moins, dans

les cas de figure varis que prsente la conservation-restauration contemporaine15.18 Bien sr, labandon de cette justification commode pour le restaurateur est dstabilisant.

Elle contribuait masquer la part de subjectivit de toute intervention, laquelle, prtendantse fondre dans lintention esthtique originale , devenait son tour intemporelle,transcendante. Les acteurs de la conservation-restauration savent tous et depuis longtempsquil sagit l dune fiction. Nous laissons et notre trace et notre marque, quoi que nousfassions. Que nous le voulions ou pas, nous sommes part du temps de luvre, de son devenir.


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Cette conscience, loin dautoriser les drives, pousse dautant plus de respect vis--vis delobjet de toute intervention. Elle nous conforte dans la prudence et la modestie, et nous renddautant plus soucieux de rversibilit.

Conclusions19 Pas de choix qui ne soit fond sur des valeurs explicites : telle devrait tre la rgle de toute

intervention. Cest bien videmment un motif supplmentaire dencourager la collaboration

interdisciplinaire et le dialogue entre les intervenants. Cest une chance surtout, au fil de ceschanges, de regarder les uvres et objets sous un autre angle: oser leur poser la question dupourquoi et du commentils nous touchent, nous meuvent, du pourquoi ils mritent nos yeuxde parler encore dautres que nous, bien aprs nous.

20 Lessentiel demeure toutefois que lobjet sur lequel nous intervenons puisse demain encoretmoigner de valeurs multiples, peut-tre divergentes de celles que nous privilgionsaujourdhui. Bref, quaucun de nos choix ne puisse rsoudre dfinitivement les dilemmes, carles choses ne vivent quautant quelles interpellent et continuent poser question. Une uvrequi perdrait cette qualit conserverait peut-tre un prix, mais perdrait toute valeur.

Notes

1 Voir compte-rendu dans ce numro.

2 "L'axiologie et ses divisions" dans Revue de la France et de l'tranger, 1890, juillet - dcembre, vol.XXX, pp. 466-479

3 Dans le cadre de lthique, le jugement de valeur porte sur ce qui est bien ou mal, notamment en cequi concerne laction humaine ; dans le cas de lesthtique, il porte, au moins jusqu la fin du XIXsicle, sur lapprciation du beau et du laid. La problmatique sest largie lpoque contemporaine dautres valeurs esthtique (voir infra).

4 Voir l'dition franaise, Alos RIEGL, Le culte moderne des monuments (Son essence et sa gense),traduit de l'allemand par Daniel Wieczorek, Paris, Seuil, 1984.

5 C.BRANDI, Teoria del restauro, Edizioni di storia e letteraturea, 1963. C.BRANDI, Thorie de larestauration, trad. Colette Droche, Paris, ditions du patrimoine, Centre des monuments nationaux,2000.

6 M.VERBEECK-BOUTIN, Penser les pratiques aprs Cesare Brandi dans Art daujourdhui,patrimoine de demain. Conservation et restauration des uvres contemporaines, 13e journes dtudesde la SFIIC, 24-26 juin 2009, Paris, SFIIC, 2009

7 Voir en particulier les colloques et publications clbrant le centenaire de C.Brandi, dans le cadre duprojet Culture 2000 initi par le Pr. Basile.

8 Qui trait au but, la finalit.

9 S.BERGEON-LANGLE, Les piges du temps en restauration : ralit et conjectures , dans Lemythe du retour lorigine. Le conservateur face lauthenticit et linterprtation, journes dtude

APROA-BRK, Bruxelles, APROA-BRK et VIOE, 2008, p.14.

10 Depuis Kant, lobjectivit se dfinit par ce qui est valable universellement, c'est--dire pour tousles esprits, indpendamment de l'poque et du lieu, et par opposition ce qui ne vaut que pour un seulindividu ou pour un groupe.

11 La constitution de systmes relationnels, appliqus notamment la prise de dcision (makingdcision model), se dveloppe depuis la dernire dcennie du XXe sicle, particulirement aux Pays-Bas et dans les pays anglo-saxons. Cfr notamment The Decision-Making Model for the Conservationand Restoration of Modern and Contemporary Art, Foundation for the Conservation of Modern Art/-Netherlands Institute for Cultural Heritage, 1999, on-line, http://www.incca.org/files/pdf/resources/sbmk_icn_decision-making_model.pdf; SZMELTER, I. The Strategy of Conservation Treatment:Considering General Conservation Theories and Tenets, 2000, on-line, http://www.incca.org/theory-and-ethics/305-szmelterarticle2000; CAPLE, Chr., Conservation Skills: Judgement, Method andDecision Making, Routledge, London, New York, 2000.

12 Un travail de ce type est en cours dans le cadre des masters en conservation-restauration de lESASaint-Luc de Lige.
http://www.incca.org/theory-and-ethics/305-szmelterarticle2000http://www.incca.org/theory-and-ethics/305-szmelterarticle2000http://www.incca.org/files/pdf/resources/sbmk_icn_decision-making_model.pdfhttp://www.incca.org/theory-and-ethics/305-szmelterarticle2000http://www.incca.org/theory-and-ethics/305-szmelterarticle2000http://www.incca.org/files/pdf/resources/sbmk_icn_decision-making_model.pdfhttp://www.incca.org/files/pdf/resources/sbmk_icn_decision-making_model.pdf


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13 Nous prenons connaissance, au moment de la relecture de cet article, de la contribution de SimonCANE, Why do we conserve ? Developping undestanding of conservation as a cultural construct ,dans Conservation, Principle, Dilemmas and Unconfortable Truths, dit par Alison Richmond et AlisonBracker, BH, Elsevier, 2009, p. 163-176. Lauteur prsente deux modles d valuation : le premierconcernant lauthenticit (emprunt J.Clifford), le second, concernant les relations entre le quotidien,le monde de lart et de la culture, les muses et la conservation. Plusieurs contributions au mme ouvragemarquent dimportantes avances dans la rflexion: cfr Jonathan Ree, Chris Caple, Jonathan Kemp,Jukka Jokilheto, Myriam Clavir, Erica Avrami, Marian A.Kaminitz. Voir le compte-rendu de louvrage

dans le prsent numro de CeROArt.14 Cette conception repose en particulier sur une approche idaliste, kantienne de lart. Jai soulignailleurs quil sagit dune thorie parmi dautres, relevant dun lieu et dune poque dtermins, unethorie depuis battue en brche par dautres penseurs et conteste par nombre dartistes et crateurs.M.VERBEECK-BOUTIN, Op.cit.

15 Cfr, sur le plan artistique, les uvres de Damien Hirst (Thousand years, installation comprenantconteneur de verre, tte de vache en dcomposition, asticots, mouches, destructeur dinsectes), celles deMarc Quinn (tout rcemment, Self, autoportrait en sang congel, expos la National portrait Galleryde Londres), les performances de Joseph Beuys Jeder Mensch ein Knstler Auf dem Weg zurFreiheitsgestalt des sozialen Organismus ou celles de Sigalit Landau (Barbed Hula), en passant par lescrations biotechnologiques dEduardo Kac, et lart transgnique (dont la lapine fluorescente Alba).

Pour citer cet article

Rfrence lectroniqueMuriel Verbeeck-Boutin, De laxiologie , CeROArt[En ligne], 4 | 2009, mis en ligne le 29 octobre2009. URL : http://ceroart.revues.org/index1298.html


Historienne de formation, Docteur en Philosophie et Lettres et titulaire d'une licence spciale enSciences de l'information et de la communication, Muriel Verbeeck-Boutin est professeur l'Ecolesuprieure des Arts Saint-Luc de Lige, section Conservation, restauration des oeuvres dArt. Elley dispense les cours de dontologie, thories de la restauration et iconographie. Elle enseignegalement l'Ecole suprieure d'Architecture de Wallonie, dans le cadre de la Formation europenneen restauration du patrimoine architectural.

Droits d'auteur

Tous droits rservs

Rsum / Abstract

Les choix qui soprent au sein de la conservation-restauration sont fonds sur des valeursprminentes. Dans la littrature comme dans laction, la rfrence Riegl et Brandi est

devenue classique : en particulier le recours aux instances esthtique et historique. Toutefois,lart contemporain de mme que la conservation applique des collections autres queduvres dart revendiquent dautres critres comme valables . Lauteur propose dlaborerune systmique des valeurs , o les proccupations des divers acteurs du monde de laconservation-restauration pourraient sarticuler de faon explicite. Il est important en effet,dobjectiver les dcisions dintervention.Mots cls : art contemporain,axiologie,Brandi (Cesare),modle dcisionnel,valeur,Riegl (Alos)


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The choices in conservation and restoration are based on pre-eminent values. In literature asin the action, the reference to Riegl and Brandi has become classic: in particular the use ofaesthetic and historical instances. However, contemporary art as well as conservation appliedto collections other than art claims other valid criteria. The author proposes to develop a systemof values, where the concerns of various actors in the conservation and restoration could beexplicitly articulated. It is indeed important to objectify decisions of intervention.Keywords : contemporary art,axiology,Brandi (Cesare),making dcision model,value,Riegl (Alos)

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