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ValeurS Les biens Un magazine d’information de l’Office fédéral de la statistique – Numéro 2/2013

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ValeurSLes biensUn magazine d’information de l’Office fédéral de la statistique – Numéro 2/2013

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Editorial

Dans la plupart des langues, le concept de «bien» renvoie à l’adverbe «bien» ou à l’adjectif «bon». En effet, la qualité première des «biens» est d’être utile à l’homme; c’est parce qu’ils sont utilisés qu’ils sont bons. En sciences économiques, la distinction est faite entre les biens libres, disponibles gratuitement en n’importe quelle quantité, et les biens de consommation ou les services acquis à un prix donné, qu’ils servent à la production d’autres biens ou à la satisfaction immédiate de la demande des consommateurs.

Les biens sont partout: dans nos chariots de supermarché, dans les transports, à la maison, au travail, dans les vitrines et les publicités. Ils sont produits, transportés, vendus, consommés, puis éliminés et détruits... ou encore classés à des fins statistiques. A travers les flux et les circuits économiques, les biens font l’objet d’interactions et de transactions économiques sur les plans national et international. On les retrouve par conséquent aussi en statistique publique, dans les domaines et les contextes les plus variés.

Dans ce nouveau numéro de ValeurS, nous vous dévoilons le monde extrêmement complexe et diversifié des biens, et celui des flux et des transactions auxquels ils donnent lieu. Nous présentons les comptes nationaux (CN), qui décrivent le circuit économique et les interactions entre l’Etat, les ménages, les entreprises et le reste du monde, ainsi que les flux de matières et les flux monétaires. Les comptes de flux de matières enregistrent quant à eux le volume des déplacements de matériaux et la consommation de ressources naturelles dans une société. En 2011, 110 millions de tonnes de matériaux, soit 15 tonnes par habitant, ont ainsi été consommés en Suisse. La même année, les prestations de transport ont représenté au total quelque 27,0 milliards de tonnes-kilomètres. Cela équivaut, par habitant, au trajet Genève-Bâle et retour d’un camion moyennement chargé.

L’article intitulé «Energie – de la matière première au bien de consommation» montre comment l’énergie primaire est transformée en énergie finale, prête à être consommée. Un autre article commente le parcours que suit le lait, de la ferme au réfrigérateur, avant d’être transformé en yogourt. Dans leur contribution, nos collègues de l’office statistique du canton du Tessin (Ustat) expliquent quelle est l’évolution du commerce extérieur du Tessin.

Plusieurs modules statistiques de l’OFS mettent en évidence les chiffres des commandes, de la production et des stocks de différents secteurs économiques, ainsi que l’évolution des ventes dans le commerce de détail. Enfin, l’article sur l’indice des prix à la production pour le secteur des services illustre les nombreuses réflexions qui conduisent, du point de vue méthodologique, à la production d’une statistique.

Du bien aux biens

Georges-Simon Ulrich Directeur de l’Office fédéral de la statistique Neuchâtel/Suisse

Je souhaite une agréable et intéressante lecture.

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La notion de «biens» en économie: pas si simple…

L’expérience quotidienne suffit à convaincre que nous vivons entourés de «biens». Ils sont partout: dans nos paniers dans les supermarchés, dans les wagons et camions croisés sur les routes, dans les maisons, sur les étalages et dans les publicités. Nos sociétés consacrent beaucoup d’énergie et de temps à la production, au transport, à l’utilisation, à la consommation et, parfois aussi, à la destruction de «biens». A l’évidence, les «biens» sont au cœur de l’activité économique, pourtant du point de vue théorique, la portée de ce concept est moins évidente. Paul H. Dembinski

Bon parce que utile

Dans beaucoup de langues, le concept de «biens» utilisé en économie renvoie à l’adverbe «bien» et à l’adjectif «bon». En effet, la qualité première des «biens» est d’être utile à l’homme; c’est parce qu’utili-sés qu’ils sont «bons» et, par conséquent, peuvent avoir de la valeur. L’étymologie rappelle ainsi que le concept de «biens», central en économie, renvoie à une réfé-rence morale. La pensée aussi bien que les pratiques économiques contempo-raines passent volontiers sous silence cet aspect, par ailleurs, fondamental.

Quand il est question de «biens» en économie, le terme englobe à la fois les objets matériels, l’immatériel et les services. Dans la réalité quotidienne ces trois formes économiques se combinent de manière parfois inextricable. Ainsi, un repas au restaurant conjugue la dimen-sion matérielle du repas avec le fait qu’il est servi dans un endroit et à une heure donnée. Ici, les objets et les services concourent à l’utilité du client. De même, en achetant une bouteille de boisson gazeuse à l’étiquette rouge & blanc on acquiert certes un liquide mais ce dernier est estampillé par une marque qui relève de l’immatériel et et contribue à l’utilité globale de cette boisson.

Quelle que soit leur forme précise (matérielle, immatérielle ou service), les «biens» définis selon l’économie sont porteurs d’utilité sans que pour autant l’économie ait le monopole de ce qui est important pour l’homme. En effet, les sources d’utilité aussi essentielles à la vie que l’air, les paysages, l’amitié et l’amour, etc. se trouvent à l’évidence hors du champ de l’économique.

Ce qui fait qu’un «bien» est économique

Pour qu’une source d’utilité (objet, imma-tériel ou service) relève de la logique économique et soit donc considérée comme un «bien économique», deux conditions doivent être remplies simulta-nément. L’objet ou le service en question doit être admis à la production et/ou à la vente. Il s’agit d’une condition à la fois culturelle et légale. Elle fixe la limite de ce qui peut, potentiellement, relever de la logique économique. Cette frontière peut être déplacée en fonction des choix de société. Les discussions actuelles sur l’acceptabilité du commerce de drogues de certains produits dérivés des cellules humaines illustrent bien l’importance de cette première condition. La deuxième condition tient au fait que l’utilité du bien en question doit être reconnue par des tiers, c’est-à-dire par une demande sol-vable susceptible de payer pour l’obtenir. En effet, la notion de choix et de «sacri-fice» librement consenti qu’implique le paiement est un élément central de la logique économique.

La conjonction de ces deux conditions trace le périmètre de l’économique et appelle deux commentaires. Les «biens économiques» doivent être distingués des «biens libres». Ces derniers, tout en étant porteurs d’utilité, sont largement et aisément disponibles. Il s’agit (encore) de l’air, de l’eau ou de l’espace qui relèvent tous des dons de la nature. Il s’ensuit que la caractéristique essentielle du bien économique est l’effort qu’implique son acquisition et/ou sa production. Les éco-nomistes parlent alors d’un coût, lequel toutefois ne doit pas nécessairement être monétaire. Il peut s’agir d’un effort

de production avec l’utilisation des res-sources à la clé, ou d’un effort au sens de sacrifice de la contrepartie qu’implique l’échange. Quelle qu’en soit la forme, tout coût implique la renonciation à l’uti-lisation alternative des ressources corres-pondantes. Pour cette raison, les écono-mistes parlent de «coût d’opportunité».

L’appropriation exclusive de certains biens économiques peut être plus ou moins facile, elle évolue en fonction des données techniques et aussi juridiques. Les droits de propriété intellectuelle sont un excellent exemple: leur utilité est liée à l’existence d’un appareil juridique susceptible de protéger les détenteurs. Sans ce dernier, ces droits perdent leur pertinence économique. Quand l’appro-priation exclusive n’est pas possible, la logique de l’économie de marché pri-vée devient inopérante. Deux situations doivent être distinguées: celle de biens libres mentionnés plus haut qui restent temporairement hors de la sphère éco-nomique faute de demande solvable et celle des biens publics qui seront four-nis par la sphère publique et dont il sera question plus bas.

Biens publics et biens marchands

Dans les économies contemporaines, deux catégories de biens sont produits: les «biens marchands» qui relèvent de la logique privée et les «biens non mar-chands» que les entreprises privées ne sont pas en mesure ou pas intéressées à vendre. Il en va ainsi de l’éclairage public qui est utile à tous sans qu’il soit toutefois possible d’exclure certains bénéficiaires et sans que les passants ressentent une gêne du fait que d’autres profitent en

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même temps qu’eux de l’éclairage. Alors que l’éclairage est une source indiscu-table d’utilité, les entreprises privées ne sont pas en mesure de le vendre aux pri-vés parce qu’elles ne peuvent pas sanc-tionner les resquilleurs. En conséquence, il sera produit par ou sur mandat de la puissance publique qui en assurera le financement.

La distinction précédente porte sur les limites de la logique économique privée qui suppose l’appropriation. Dans les faits, la répartition des tâches entre le secteur privé et le secteur public s’écarte souvent de la ligne de démarcation théo-rique à cause de choix politiques. Ainsi, le secteur public produit parfois des biens économiques que les entreprises privées pourraient aussi produire tels que les logements, les soins et services de santé ou l’électricité. C’est la raison pour laquelle les débats sur le bien-fondé des transferts de tâches (privatisation ou socialisation) entre le secteur privé et le secteur public font partie du paysage politique contemporain.

Ceci étant, le cœur de la raison d’être économique du secteur public consiste en la production de biens que le sec-teur privé n’est pas capable de produire à l’instar de la défense, de la justice ou de la sécurité. Il s’agit alors de biens non marchands, ou biens collectifs dont le secteur public est le seul à pouvoir prendre la responsabilité. Ainsi, ces biens

peuvent être produits soit directement par l’Etat, soit par des entreprises privées financées et organisées par l’Etat.

Les statistiques économiques offi-cielles, plus précisément la comptabilité nationale, s’attellent à mesurer le flux des biens produits et consommés dans un territoire pendant une année. Plutôt que de compter les biens en unités physiques (tâche aujourd’hui impossible), la comp-tabilité nationale en mesure la valeur soit aux prix de marché (biens privés) soit aux coûts de production (biens publics). Sur cette base sont construits les agrégats bien connus tels que le Produit Intérieur Brut (PIB) ou le Revenu national.

Des typologies multiples

A l’intérieur de ces frontières concep-tuelles, les économistes, les comptables nationaux et les spécialistes en marke-ting retiennent des critères variés pour bâtir des typologies de biens, en fonction de leurs besoins théoriques ou pratiques. La distinction la plus générale est celle qui sépare les biens «intermédiaires», c’est-à-dire ceux qui servent à produire d’autres biens, des biens «finaux» qui viennent répondre à la demande finale. Une deuxième typologie, courante en macro-économie, prolonge la précédente parce qu’elle distingue les biens selon qu’ils répondent aux deux composantes de la demande finale (consommation et investissement). Ainsi, sont distingués les

«biens de consommation» (y compris les biens de consommation durables) des «biens de production» (ou d’investisse-ment). Les premiers sont achetés par les ménages, les seconds par les entreprises dans le cadre de leurs projets d’investis-sement. Ces deux typologies sont avant tout analytiques et ne peuvent servir de base à une classification précise de la production d’une économie. En effet, une voiture si elle est achetée par une entreprise, sert à produire d’autres biens alors qu’elle devient bien de consom-mation quand elle est achetée par un ménage.

D’autres typologies sont utilisées en micro-économie, notamment celle qui dis tingue les biens en fonction des besoins des consommateurs: on parle alors des biens de première nécessité dont la demande s’accroît jusqu’à ce que le consommateur ait atteint un seuil de satiété; et des biens de luxe ou d’image dont la demande est insatiable. Les spé-cialistes en marketing affinent sans cesse ces typologies et en font les outils de leur profession.

Paul H. Dembinski, professeur à la Faculté de Sciences Economiques et Sociales de l’Université de Fribourg, directeur de l’Observatoire de la Finance à Genève

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De l’intérêt des comptes nationaux

L’économie d’un pays est un flux complexe d’échanges que les comptes nationaux (CN) visent de quantifier. Ces flux ou opérations sont de nature multiple et sont opérés par divers agents. La simplification des flux et le regroupement des agents permettent d’appréhender l’économie sous la forme de divers circuits. Explications. Philippe Küttel

Le circuit économique, base des Comptes nationaux

Statistique de synthèse par excellence, les comptes nationaux (CN) annuels donnent une représentation macroéco-nomique des activités économiques réa-lisées dans un pays au cours d’une année. Les CN représentent l’économie natio-nale comme un circuit, c’est-à-dire qu’ils décrivent les différents flux physiques et monétaires (=opérations) qui inter-viennent entre les agents économiques. Par souci de simplification, les opérations et les agents sont regroupés en grandes catégories. En ce qui concerne les opéra-tions, on distingue entre:

– Les opérations sur biens et services, qui décrivent l’origine (production intérieure ou importations) et les uti-lisations possibles (consommation, investissements, etc.) des différents produits.

– Les opérations de répartition, qui mont rent comment la valeur ajoutée générée par la production est distri-buée entre la main-d’œuvre, le capi-tal et les administrations publiques. Elles détaillent le processus de redis-tribution du revenu et de la richesse qui s’opère via les impôts et les trans-ferts.

– Les opérations financières, qui concer-nent l’acquisition nette d’actifs finan-ciers ou l’accroissement net des pas-sifs par type d’instrument financier.

– Les opérations qui ne relèvent pas d’une des trois catégories précitées. Il s’agit notamment de la consomma-tion de capital fixe, plus communé-ment appelée amortissements.

Les agents économiques, quant à eux, sont regroupés dans des catégories appelées secteurs institutionnels.1 Ces derniers rassemblent toutes les unités:

– Les sociétés non financières (sec-teur 11). Ce secteur regroupe toutes les unités dont l’activité principale est de produire des biens ou des services non financiers.

– Les sociétés financières (secteur 12). Ce secteur comprend les banques, les entreprises d’assurance, les fonds de placement, les fonds de pension et les sociétés de leasing.

– Les administrations publiques (sec-teur 13). Ce secteur comprend la Confédération, les cantons, les com-munes et les assurances sociales publiques (c’est-à-dire l’AVS, l’AI, l’APG et l’AC2).

– Les ménages (secteur 14).

– Les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) (sec-teur 15). Les unités de ce secteur ont

pour objectif de fournir des biens et services aux ménages sans pour autant poursuivre un but lucratif (les syndicats, les associations de consom-mateurs, les partis politiques, les églises et les organismes de charité, les associations de bienfaisance).

– Le reste du monde (secteur 2). Ce secteur enregistre toutes les opéra-tions avec les unités non résidentes.

Comme noté précédemment, ces uni tés interagissent. L’approche de pré-dilection des CN, à savoir le circuit éco-nomique, peut alors être présentée sous la forme indiqué dans le schema le circuit économique.

Le circuit économique décrit com-ment les entreprises créent des biens et des services, versent des revenus et acquittent des impôts. De manière sem-blable, les ménages obtiennent des reve-nus en échange de la mise à disposition de facteurs de production et utilisent ces revenus pour acheter les biens et services produits par les entreprises. Enfin, les

I

Te Tm

Ge+Ce

Cm

Gm

X

R

S

M

Te Impôts directs et indirects payés par les entreprisesTm Impôts directs et TVA payés par les ménagesGe SubventionsGm Transferts aux ménages Ce Dépenses de l’Etat en biens et servicesCm Dépenses des ménages en biens et servicesR Rémunération des facteurs de productionM ImportationsX ExportationsI Dépenses en biens et services et investissements des entreprisesS Epargne des ménages

© OFS, Neuchâtel 2013

Le circuit économique

Administrations publiques

Reste du monde

Sociétés (s.11, s.12) Ménages

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administrations publiques collectent des ressources sous forme d’impôts et de pré-lèvements afin de financer leurs opéra-tions de redistribution. En se concentrant sur les opérations sur biens et services et en prenant en compte uniquement trois acteurs, un circuit simplifié peut être pré-senté comme indiqué dans le schema le circuit économique simplifié.

Equilibre macroéconomique et Produit intérieur brut

De ce circuit économique simplifié, l’équi-libre général au niveau macroécono mi-que qui sert de base au calcul du Pro duit intérieur brut (PIB) peut être formulé: P + M = CI + CF + I + XP: production; M: importations; CI: conso mmation intermédiaire; CF: consommation finale; I: investissements; X: expor tations

Sur la base de cette équation, il est possible de calculer le PIB selon deux optiques:

– L’approche par la production: elle per-met de déterminer la valeur ajoutée créée par les divers acteurs économiques au cours d’une période (P - CI = PIB);

– L’approche par la dépense: elle a pour objet de montrer comment la valeur ajoutée créée a été utilisée (CF + I + X – M = PIB).

Equilibre macroéconomique pour chaque bien et service

L’équilibre macroéconomique présenté précédemment est également valable au niveau de chaque bien ou service. En effet, tout bien ou service produit ou importé sera forcément soit consommé, soit investi, soit exporté. A titre d’illus-tration, le schéma le circuit économique d’un produit permet de représenter les interactions entre les acteurs.

Le schéma le circuit économique d’un produit illustre l’équilibre entre les ressources et les emplois en partant de l’exemple du lait. Ce dernier est produit par un agriculteur ou importé du «Reste du monde». Ce lait est à disposition sur le territoire suisse soit pour être consommé par les ménages, souvent par l’inter-

médiaire d’un détaillant qui fournit un service correspondant à sa marge com-merciale, soit exporté à l’étranger grâce, dans l’exemple, à un exportateur (pro-duction d’un service égal à sa marge), soit il rentre dans un nouveau processus de production (consommation intermé-diaire) par exemple pour la fabrication de fromage. Ainsi, la «vie» d’un bien peut être théoriquement suivie et l’équilibre macroéconomique respecté.

Philippe Küttel est chef de la section Comptes nationaux de l’OFS

1 Une description des secteurs institutionnels figure par ex. dans la publication Une introduction à la théorie et à la pratique des Comptes nationaux. Méthodes et concepts du SEC (p. 10–12), OFS, Neuchâtel, 2003.

2 AVS= Assurance-vieillesse et survivants; AI = Assurance-invalidité; APG = Allocations pour perte de gains; AC = Assurance-chômage.

CF

X

PCF

PInv PCI

Inv CI

M

PCF Production de biens et services de consommation finale par les entreprisesPCI Production de biens et services de consommation intermédiaire par les entreprisesPInv Production de biens et services d’investissements par les entreprisesCF Dépenses de consommation finale CI Dépenses de consommation intermédiaireInv Dépenses de biens d’investissementM ImportationsX Exportations

© OFS, Neuchâtel 2013

Le circuit économique simplifié (biens et services)

Reste du monde

Sociétés (s.11, s.12) Ménages

65P

5Marge

5Marge

5P50P

CI = 80 + 50 + 30

70CF

30M

10X

P ProductionCF Consommation finaleCI Consommation intermédiaireX ExportationsM Importations

Equilibre macroéconomique:

65p + 50p + 5p + 5 marge + 5 marge + 30m = 70cf + 80ci +10x

Le circuit économique d’un produit (lait)

Reste du monde

Producteur de lait

Entreprises

Industrie alimentaire

Distributeur

Exportateur

Ménages

© OFS, Neuchâtel 2013

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point de vue du degré de finition des produits, la composition des importa-tions s’est considérablement modifiée ces 20  dernières années. Ainsi, la catégorie des produits finis a crû de 68%, passant de 10 à 16 millions de tonnes entre 1990 et 2011, alors que les quantités importées de matériaux bruts et semi-manufacturés sont restées globalement stables.

Les comptes de flux de matières ou l’observation de l’utilisation de ressources naturelles par la société

Bois, poisson, pétrole, minerais, sable… nous utilisons chaque jour des ressources naturelles. Certaines sont uti-lisées peu de temps après leur extraction, d’autres sont entreposées ou recyclées, toutes sont tôt ou tard reje-tées dans l’environnement sous la forme de déchets et d’émissions. La plupart de ces ressources n’existent qu’en quantité limitée et leur utilisation a des répercussions sur l’environnement. Les comptes de flux de matières quantifient cette utilisation, contribuent à la mesure de son efficacité et jettent un regard sur nos besoins en res-sources naturelles. Un thème riche, complexe et peu connu présenté sous forme de questions. Florian Kohler

Que nous apprennent les comptes de flux de matières ?

Ils nous apprennent que la Suisse con-somme chaque année directement envi-ron 110 millions de tonnes de matières, soit un peu moins de 15 tonnes par habitant. En 2011, 54% ou 63 millions de tonnes de cette matière était prise sur notre territoire. Il s’agissait principalement de sable et de gravier (56 %), extraits pour la construction de bâtiments et d’infras-tructures, et de biomasse (25 %), extraite par les diverses branches du secteur pri-maire pour l’alimentation, la construction (bois de charpente par exemple) ou la pro-duction d’énergie. Les activités humaines induisent également des déplacements de matières qui ne sont pas transformées en produits, telles que les matériaux d’exca-vation des chantiers. La masse de ces matériaux déplacés, mais non utilisés, était estimée en 2011 à 54 millions de tonnes.

La part des ressources importées est-elle forte ?

Oui. Notre pays importe une bonne par-tie des ressources naturelles nécessaires au fonctionnement de son économie. En 2011, 46 % des matières directement consommées provenaient de l’étran-ger. Cette part est en augmentation puisqu’elle était de 42 % en 1990. En 2011 toujours, la masse des importations s’élevait à 53 millions de tonnes et était constituée à 35 % de produits fossiles, 26 % de minéraux, 18 % de biomasse, 13 % de métaux et 9 % de produits de composition mixte.

Nos importations portent-elles uniquement sur des matériaux bruts ?

Non. Elles comprennent aussi des pro -duits finis. Contrairement à ce qui est extrait de notre territoire, qui est par défini tion constitué uniquement de matéri aux bruts, les importations sont un mélange de matériaux bruts et semi-manufacturés et de produits finis. Du

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Importations selon le degré de finition des produits

selon le poids, indice 1990 = 100

Matériauxbruts

Matériaux semi-manufacturés

Produits finis

© OFS, Neuchâtel 2013Source: OFS – Comptabilité environnementale

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1990 1995 2000 2005 2011

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© OFS, Neuchâtel 2013Source: OFS – Comptabilité environnementale

en millions de tonnes

Matières directement utilisées

Biomasse

Métaux

Minéraux nonmétalliques

Agents énergétiquesfossiles

Autres produits

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Qu’est-ce que l’augmentation de ces importations sous-entend ?

L’importation toujours plus importante de produits finis implique qu’une partie de plus en plus grande des produits que l’on consomme est fabriquée à l’étran-ger et que les flux de matière engendrés durant leur production n’ont pas lieu sur notre territoire. Cette utilisation de matière dite «cachée», puisque qu’elle reste dans les pays de production, a pro-gressé de 28 % entre 1990 et 2011, alors que les importations augmentaient de 13 % durant la même période. Malgré les incertitudes liées au calcul de ces flux cachés, leurs estimations montrent que l’impact de l’économie suisse sur les flux de matières à l’étranger est important et croît de manière générale.

En parallèle, qu’est-ce qu’exporte la Suisse ?

Les quantités de matières exportées par notre pays ont plus que doublé depuis 1990, passant de 9 à presque 19 mil-lions de tonnes en 2011. Si elles restent en tonnage largement inférieures aux importations, leur valeur par kilo est par

contre plus de trois fois plus élevée que celle de nos importations.

La consommation et l’utilisation de produits n’induisent-elles pas, dans de nombreux cas, des rejets de matières dans la nature ?

Si, bien sûr. Ainsi, la production d’éner-gie par la combustion de produits fos-siles implique, comme effet non désiré, des émissions de CO2. Dans certains cas, comme pour les pesticides et les engrais, ces rejets dans la nature sont volontaires. En 2011, l’ensemble des rejets dans la nature de la Suisse s’est élevé à 59 mil-lions de tonnes, ce qui correspond à quelque 7,5 tonnes par habitant. Les émissions les plus importantes sont faites dans l’air (90 % du total), en particulier les émissions de gaz à effet de serre, tels que le CO2 mais également des émissions de gaz polluants, tels que l’ammoniac ou les poussières fines.

A quoi correspond ce qu’on appelle le stock de matières d’un pays ?

Contrairement aux produits fossiles et à une grande partie de la biomasse qui

sont consommés et rejetés à court terme dans la nature, les métaux ou les miné-raux restent à plus long terme dans ce qu’on peut appeler le stock de matières de la société. De par leurs propriétés, ces matières peuvent être réutilisées ou recy-clées. Elles ne sortent du système éco-nomique que lorsqu’elles sont mises en décharge. Le stock de matières est ainsi principalement formé par des bâtiments et des infrastructures, mais également par les biens durables, tels que les véhi-cules ou les machines. On estime qu’en Suisse la masse de ce stock augmente d’environ 60 millions de tonnes chaque année. Ce stock de matières peut être considéré comme un gisement ou une mine de ressources naturelles pour les générations futures.

Les comptes de flux de matières peuvent-ils être utilisés pour observer les effets des politiques publiques dans le domaine de l’environnement ?

Par exemple, dans le cadre de son plan d’action pour une économie verte, le Conseil fédéral veut ménager les res-sources naturelles tout en renforçant l’économie. Les comptes de flux de matières permettent d’observer l’évo-lution de notre pays à cet égard. Entre 1990 et 2011, le PIB de la Suisse a aug-menté de 35 % en termes réels, alors que la consommation directe de matières a augmenté de 5 %. On observe ainsi une augmentation de l’efficacité matérielle de notre économie. Il faut cependant relativiser cette observation, car comme nous l’avons vu précédemment, ce résul-tat est partiellement dû au fait qu’une partie de la production de biens a été «externalisée» à l’étranger.

Florian Kohler, Dr ès Sciences, est chef du domaine Ressources naturelles et territoire, dans la section Environnement, développement durable et territoire, à l’OFS

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© OFS, Neuchâtel 2013Source: OFS – Comptabilité environnementale

Flux de matières en Suisse, 1990 et 2011

en millions de tonnes

Input Economie +société

Output

Eléments d’équilibragedu bilan en entrées

Reste du monde

Importations

Extraction indigène non-utilisée

Flux cachés liés aux importations

Extractionindigène

Emissions dans la nature

Exportations

Suisse

Accroissementdu stock (net)

Matières traversantl’économie

Restedu monde

Eléments d’équilibragedu bilan en sorties

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Energie – de la matière première au bien de consommation

Afin que les consommatrices et consommateurs puissent utiliser une énergie primaire telle le pétrole brut, le gaz naturel, la force hydraulique ou l’uranium, elle doit d’abord être transformée. Lors de cette transformation vers un bien consommable, une partie de l’énergie investie se perd. L’essence achetée à la pompe, mais aussi l’huile de chauffage pour la maison ou l’électricité qui sort de la prise sont nommées énergie finale. Helen Weiss

Le sol du barrage de la centrale hydraulique de Birsfelden dans le canton de Bâle-Cam-pagne vibre légèrement, tandis qu’un ron-

ronnement continu emplit l’espace. Par la baie vitrée on voit le Rhin, dont la surface d’eau lisse reflète le ciel sans nuages comme s’il s’agissait d’un lac. Rien n’indique qu’ici, la force du fleuve entraine quatre turbines pesant 140 tonnes cha-cune et produit jusqu’à deux gigawattheures (GWh1) d’électricité par jour – assez pour faire le tour du monde avec une locomotive des CFF. Un seul mètre cube d’eau du Rhin permet d’alimenter en électricité une chaîne lumineuse pour une fête dans un jardin pendant une heure.

Il est souvent difficile de trouver des compa-raisons parlantes lorsqu’il s’agit d’énergie, tout particulièrement dans le cas des chiffres diffici-lement saisissables de la statistique globale suisse de l’énergie recueillis par l’Office fédéral de l’énergie. L’énergie y est exprimée en joules, un joule étant la quantité d’énergie transformée par un watt en une seconde. Cela permet de soulever une tablette de chocolat d’un mètre. En 2012, la Suisse a produit près de 259 petajoules (PJ2) d’énergie – ce qui correspond à 131 fois la pro-duction annuelle moyenne de la centrale hydrau-lique de Birsfelden. Cette production d’énergie indigène correspond à une énergie primaire et donc à de la «matière première» devant être transformée et distribuée avant de devenir un bien consommable.

Production d’énergie en excédent pour l’électricité

La Suisse est prédestinée à utiliser la force hydraulique pour la production d’énergie. En 2012, bien plus de la moitié de la production indigène d’énergie, à savoir 143,6 PJ, provenait de cette matière énergétique renouvelable et res-pectueuse de l’en vi ronnement. Le reste de la pro-duction indigène se distribuait entre les ordures

et les déchets industriels (56,3 PJ), l’énergie du bois (39,2 PJ) ainsi que quelques autres éner-gies renouvelables (19,5 PJ). Cela n’a cependant même pas permis de couvrir un quart des 1149 PJ d’énergie mise en œuvre dans le pays en 2012. La Suisse ne disposant ni de ressources énergétique fossiles notables, ni de son propre uranium, elle doit recourir à l’importation: 1206,5 PJ d’énergie au total provenaient de sources étrangères en 2012, dont 29,1 % de produits pétroliers, 25,9 % d’électricité, 22 % de combustibles nucléaires, 12,2 % de pétrole brut, 10,2 % de gaz, 0,5 % de charbon et 0,1 % d’énergie du bois.

La production d’énergie primaire et l’impor-tation représentent ensemble d’avantage que la quantité d’énergie nécessaire pour couvrir les besoins indigènes. L’excédent, qui était de 334 PJ en 2012, est exporté. Il s’agit en majeure partie d’électricité – sur toute l’année 2012, la Suisse en a même exporté plus qu’elle n’en a importé: 320,4 PJ contre 312,6 PJ. C’est surtout en été après la fonte des neiges, alors que les centrales hydrauliques fonctionnent à plein régime, que la Suisse peut exporter de l’électricité. Lors d’hivers secs par contre, quand la consommation d’électri-cité s’accroit de quelques 20 % en raison du froid et de l’obscurité, la Suisse dépend de l’importation.

Transformation en énergie finale consommable

Afin de pouvoir être utilisée, l’énergie primaire – produite ou importée – est soumise, selon sa source, à une voire plusieurs transformations. Seule une petite part de l’énergie primaire peut en effet être consommée dans son état naturel: c’est notamment le cas de la houille, du bois-énergie et bien sûr de la chaleur du soleil pénétrant direc-tement dans les bâtiments par les fenêtres et les façades, cette dernière n’étant pas recensée par la statistique. Les autres sources d’énergie primaire – en particulier le pétrole, le gaz naturel, l’uranium, la force hydraulique et les déchets combustibles

1 GWh = gigawattheure = un million de kilowattheures

2 Un pétajoule = 1015 joules

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12 OFS ValeurS

172 380

%

6810 –160

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–90

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24 650

1370

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177 290

–320 490

3140

143 660

19 530

265 580

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212 300

– 300

16 880

250

18 060

Utilisation totale: 1 156 950 TJ Consommation finale: 882 280 TJTransformation

250 790 TJ(28,4%)

165 260 TJ(18,7%)

140 510 TJ(15,9%)

312 570 TJ(35,4%)

13 150 TJ(1,6%)

147 260

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0

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1000

1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2012

Source: OFEN, Statistique globale suisse de l’énergie 2012 © OFEN, Berne; OFS, Neuchâtel 2013

Flux énergétique détaillé de la Suisse, 2012 (en TJ)

Raffineries

Centrales hydrauliqueset nucléaires,autres renouvelables

Usines à gaz

Centrales thermiquesclass., chauffage àdistance, centraleschaleur-force

Ménages

Industrie

Services

Importation Production indigène

Variations des stocks

Consommation propre du secteur énergétique et pertes

Consommation non énergétiqueExportation

Transport

Bois, charbon, déchets

Pétrole brut

Produits pétroliers

Gaz

Combustibles nucléaires

Energie hydraulique

Autres énergiesrenouvelables

Electricité

Chaleur à distance

Autres énergies renouvelables

Différence statistiquey compris l’agriculture

Consommation finale, en 1000 TJ

%

Bois, charbon, déchets

Produits pétroliers

Gaz

Electricité

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13OFS ValeurS

– nécessitent un traitement technique dans les raffineries, les centrales hydrauliques ou les usines d’incinération des ordures ménagères. Ce n’est qu’après transformation que l’on obtient de l’essence, de l’huile de chauffage, des carburants d’aviation, du chauffage à distance et du courant électrique à la prise – de l’énergie finale donc, pouvant être directement utilisée par les consom-mateurs.

Une partie de l’énergie primaire passe même par un processus de transformation à plusieurs étapes sur son chemin vers de l’énergie finale. Ainsi l’électricité, le gaz de ville et le chauffage à distance par exemple, sont partiellement géné-rés à partir de produits issus du pétrole et du gaz naturel, comme l’huile de chauffage, le diesel, le gaz de raffinerie, le gaz liquide ou les cokes de pétrole – tous des sources d’énergie ayant déjà subi un premier processus de transformation. De manière générale, la transformation d’énergie primaire en énergie finale est toujours liée à des pertes; la quantité d’énergie résultante est donc inférieure à celle investie à l’origine.

Consommation propre de l’économie énergétique

L’extraction d’énergie par combustion nuclé-aire montre bien à quel point la transformation d’énergie primaire en énergie finale peut être complexe. Le cœur de chaque centrale nucléaire est le réacteur, où se crée de la chaleur par fission contrôlée des noyaux d’uranium. On génère de la vapeur entrainant des turbines, qui à leur tour produisent du courant à haute tension à l’aide

d’un générateur. À cause de cette cascade de transformations, l’énergie nucléaire entraine des pertes de production particulièrement élevées. 265,6 PJ d’uranium ne permettent d’obtenir que 88,3 PJ de courant à haute tension.

D’autres pertes résultent de la transmission, de la transformation et de la distribution de l’éner-gie électrique. L’électricité produite par la force hydraulique ou nucléaire arrive à 150’000 volts dans le réseau à haute tension. Elle doit ensuite être convertie en courant de 12’000 volts à l’aide de transformateurs et distribuée aux stations régionales des villes et des communes, où elle subira une autre transformation pour parvenir aux 220 volts habituels dans les ménages.

Large palette de biens énergétiques

L’énergie perdue lors de sa production et de sa transformation – 267 PJ pour tout le territoire suisse – entre dans la catégorie «consommation propre et pertes» du secteur énergétique. Des 1149 PJ d’énergie par an dont la Suisse dispose au total grâce à sa production propre et à l’importa-tion, ce ne sont que 882 PJ – donc les trois quarts – qui seront disponibles pour la consommation finale. 35,4 % (312,6 PJ) échoient aux trans-ports, 28,4 % (250,8 PJ) aux ménages et 18,7 % (165,3 PJ) à l’industrie. Les services en absorbent 15,9 % (140,5 PJ) et le 1,6 % restant (13,2 PJ) est consommé par l’agriculture.

Helen Weiss est journaliste libre

Fluctuations de la consommation d’électricité – réseau stable

Comme le trafic routier, la consommation d’élec tricité connaît aussi ses heures de pointe et ses périodes creuses. Mais l’approvision-nement en électricité ne fonctionne que si la quantité de courant électrique injectée dans le réseau est identique à celle qui est consommée. Les basses températures et les longues nuits d’hiver, tout comme les climatiseurs toujours plus nombreux lors des chaudes journées d’été, impliquent une plus haute demande d’électri-cité. La courbe de la consommation d’électricité est donc soumise à des variations saisonnières – plus de 6000 GWh par mois de décembre

à février; moins de 5000 GWh de mai à sep-tembre. Mais la consommation d’électricité varie aussi au cours de la journée. On connaît ainsi des phases, autour de midi et en début de soirée, où la charge du réseau est particu-lièrement forte, mais généralement pour une courte durée. Pour couvrir les besoins de ces pics de consommation, on dispose de centrales pouvant tourner à plein régime en quelques minutes seulement lors de demandes sou-daines. Ces «sprinters» en production d’élec-tricité – en particulier des turbines à gaz et des centrales par accumulation dans les Alpes – sont rapides, mais leur électricité est particu-lièrement chère.

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14 OFS ValeurS

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15OFS ValeurS

Les marchandises en mouvement

Dans une société où l’économie repose sur la division du travail, le transport de marchandises joue un rôle important. Il assure l’approvisionnement de l’industrie, du commerce et de l’artisanat en matières premières et de la population en biens de consommation et il permet au commerce de marchandises de se faire à l’échelle mondiale. Comme les transports de marchandises nécessitent de coûteuses infrastructures et occasionnent du bruit et de la pollution, ils suscitent une attention accrue des milieux politiques et du grand public. L’OFS répond au besoin de disposer de données détaillées et fiables sur l’évolution du transport de marchandises en réalisant une série d’enquêtes spécialisées sur ce sujet. Les résultats de ces dernières fournissent des informations sur les marchandises transportées, leurs quantités et leur mode de transport. Ferenc Biedermann et Philippe Marti

D’imposants centres logistiques sont éri-gés dans les périphéries de villes, les routes voient passer un grand nombre

de camions et de tracteurs à sellette et les conte-neurs s’empilent dans les ports et les terminaux de marchandises: ce sont là des signes évidents de l’importance du transport de marchandises dans l’économie moderne. Le volume des trans-ports de march andises s’est accru de manière vertigineuse en quelques générations. Des fac-teurs les plus divers y ont contribué, agissant les uns sur les autres de manière complexe et ren-forçant leur impact commun. On peut mention-ner ici avant tout la poursuite de l’industrialisa-tion, la croissance démographique, l’amélioration des moyens de transport, l’extension des voies de circulation et la réduction des barrières doua-nières. Concernant ce dernier point, il est inté-ressant de rappeler que jusqu’à la fondation de l’Etat fédéral en 1848, les transporteurs de l’époque, soit les voituriers, les muletiers et les bateliers, devaient s’acquitter de divers droits de douane, péages et autres droits de passage, même pour des transports de marchandises régionaux. En 1844, la surveillance fédérale des douanes comptait encore environ 220 postes de douane entre les cantons ainsi que 180 postes de douane à l’intérieur de ces derniers.

Transport de marchandises en progression avant tout sur la route

Cela fait plusieurs décennies que l’évolution du transport de marchandises fait l’objet d’une obser-vation statistique précise. Quelques constats: les prestations de transport réalisées sur le réseau routier et ferroviaire suisse se sont accrues de 85 % entre 1980 et 2012 pour totaliser 27,0 mil-liards de tonnes-kilomètres; la prestation annuelle

de transport par habitant se monte ainsi à envi-ron 3400 tonnes-kilomètres, ce qui correspond à un déplacement Genève–Bâle aller-retour d’un camion moyennement chargé.

64 % des prestations de transport sur le terri-toire suisse en 2012 ont été fournies par des véhi-cules routiers et 36 % par les chemins de fer. En 1980, les parts correspondantes étaient de 47 % pour la route et de 53 % pour le rail. Le transport de marchandises sur route a surtout gagné du ter-rain dans les années 1980. Cet essor à l’époque s’explique entre autres par les grands investisse-ments consentis dans les infrastructures routières et par un certain transfert de la production indus-trielle dans les pays nouvellement industrialisés et les pays en développement. Cette dernière évolution fait que l’on transporte en Suisse moins de produits bruts adaptés au rail et davantage de biens de grande valeur, les véhicules routiers se prêtant souvent mieux au transport de ces der-niers de par leur rapidité et leur flexibilité.

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1980 1985 1990 1995 2000 2005 2012

Sources: OFS – Statistique du transport de marchandises,Statistique des transports publics

© OFS, Neuchâtel 2013

RailDans le trafic ferroviaire combiné, sans le poids des véhicules marchandises, des conteneurs et des caisses mobiles

Route

Prestations de transport de marchandises

en milliards de tonnes-kilomètres

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16 OFS ValeurS

Les produits alimentaires: principal groupe dans le transport de marchandises sur route

Les produits alimentaires étaient, avec 2,3 mil-liards de tonnes-kilomètres, le groupe de mar-chandises le plus transporté par les véhicules indigènes lourds (plus de 3,5 tonnes) en 2012. Venaient ensuite le groupe «minerai, pierres et terre» (par ex. gravier), avec 1,7 milliard de tonnes- kilomètres, et les matériaux de construction (par ex. béton), avec 1,3 milliard de tonnes-kilomètres. Ces deux derniers groupes concernent le secteur de la construction, qui contribue par conséquent pour une part essentielle aux transports sur les routes suisses.

Le premier rang occupé par les produits alimen-taires sur le plan des prestations de transport tient notamment au fait que ces produits ont été trans-portés sur une distance moyenne assez longue de 67 kilomètres. Il en va tout autrement pour le groupe «minerai, pierres et terre»: leurs trajets de transport sont généralement courts (17 kilomètres en moyenne), leurs quantités acheminées (tonnes) étant par contre d’autant plus grandes.

Importance grandissante du trafic combiné dans le transport ferroviaire de marchandises

Des parts relativement grandes des prestations de transport ferroviaires de marchandises peuvent être attribuées à des marchandises de grande consommation, notamment les produits pétro-liers (par ex. mazout et essence) et les produits du groupe «minerai, pierres et terre». Dans plus de la moitié des cas, il est toutefois impossible de procéder à une identification statistique du type de marchandises, car elles sont transportées dans

des conteneurs ou des caisses mobiles, voire avec le véhicule motorisé qui les achemine. Ces types de transport sont connus sous le nom de trafic combiné.

Ces dernières années, le trafic combiné a gagné en importance dans le transport ferroviaire de marchandises aux dépens du trafic conventionnel, où les marchandises sont chargées directement sur des wagons de chemin de fer. En 2012, la part du trafic conventionnel dans les prestations de transport ferroviaires de marchandises était de 58 %, celle du trafic combiné de 42 %. Ce dernier joue un rôle important surtout dans le transport de transit, où il fournit nettement plus de pres-tations de transport que le trafic conventionnel.

Le rail est important surtout dans le trafic de transit

Le trafic de transit, comme son nom l’indique, est un trafic de passage: le lieu de provenance et la destination des marchandises transportées se

0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 0 20 40 60 80 100

Source: OFS – Statistique du transport de marchandises © OFS, Neuchâtel 2013

Transport de quelques groupes de marchandises, 2012

Prestations de transport, en milliards de tonnes-kilomètres

Produits alimentaires

Minerai, pierres et terre

Matériaux de construction

Produits agricoles

Matières premières sec.; déchets

Marchandises groupées

Métaux/produits métallurgiques

Produits chimiques

Produits pétroliers raffinés

Bois et produits du bois

Distance de transport moyenne, en kilomètres

Sur véhicules marchandises lourds suisses (route)

62%

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8%

15%

27%

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4%

62%

Sources: OFS – Statistique du transport de marchandises,Statistique des transports publics

© OFS, Neuchâtel 2013

Prestations de transport selon le genre de trafic, 2012

Parts aux tonnes-kilomètres effectuées

Trafic intérieur

Importations

Exportations

Transit

Route1 Rail2

1 Véhicules lourds2 Dans le trafic ferroviaire combiné, y c. le poids des véhicules marchan- dises, des conteneurs et des caisses mobiles.

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17OFS ValeurS

situent en dehors de la Suisse. Comme ce trafic utilise l’infrastructure de transport d’un pays sans que l’économie de ce dernier en tire un grand pro-fit, il est d’un intérêt particulier pour la politique des transports.

L’intensification des échanges commerciaux internationaux a eu pour effet d’accroître la part du trafic de transit dans l’ensemble des transports de marchandises en Suisse ces dernières années. Le trafic de transit est particulièrement dominant dans le secteur ferroviaire: en 2012, il ne repré-sentait pas moins de 62 % des prestations de transport sur rail, la part correspondante étant de 15 % seulement dans le secteur routier. La situa-tion est inversée pour le trafic intérieur (lieu de départ et lieu d’arrivée en Suisse): les prestations de transport ont été fournies à raison de 62 % par le trafic routier et de 27 % seulement par le

trafic ferroviaire. Ces différences traduisent le fait que le rail présente surtout des avantages pour les transports sur de longues distances, comme c’est le cas dans le trafic de transit. La distribution des marchandises à l’échelle locale ne peut se faire en revanche dans la plupart des cas que par la route, celle-ci assurant une desserte des régions plus complète que le réseau ferroviaire. En ce qui concerne le trafic des importations et des expor-tations, il atteint une part globale de 23 % dans le transport de marchandises sur route et de 11 % dans celui sur rail.

Navigation et pipelines: des modes de transport importants pour les importations

On a considéré jusqu’ici exclusivement les trans-ports de marchandises sur le territoire suisse. Dans

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Source: Administration fédérale des douanes – Statistique du commerce extérieur © OFS, Neuchâtel 2013

Importations et exportations de la Suisse par groupes de marchandises, 2012

ExportationsImportations

Produits agricoles

Charbon, pétrole brut et gaz naturel

Minerai, pierres et terre

Produits alimentaires

Bois et produits du bois

Produits pétroliers raffinés

Produits chimiques

Matériaux de construction

Métaux et produits métallurgiques

Machines, appareils électriques

Véhicules

Meubles; autres prod. manufacturés

Matières premières sec.; déchets

Textiles et habillement; cuir

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Source: Administration fédérale des douanes – Statistique du commerce extérieur © OFS, Neuchâtel 2013

Importations et exportations de la Suisse selon le mode de transport, 2012

Exportations

ImportationsTotal:50,9 millions de tonnes

Total:16,9 millions de tonnes

Rail Route Air Conduites Eau

Les importations et exportations par la poste et par «autopropulsion» n’entrent dans aucune de ces caté-gories, mais leur part est négligeable.

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18 OFS ValeurS

ces derniers, la route et le rail sont les seuls modes de transport à jouer un rôle notable. En revanche, d’autres modes de transport entwrent aussi en ligne de compte dans le trafic des importations et des exportations. Ainsi, sur les 50,9 millions de tonnes de marchandises importées en Suisse en 2012 selon la statistique du commerce extérieur, pas moins de 14 % ont été acheminées dans notre pays par le biais de pipelines et 12 % par voie flu-viale – pour l’essentiel sur le Rhin.

Les exportations de la Suisse – en termes de tonnages – n’atteignent de loin pas le niveau des importations. En 2012, elles ont totalisé 16,9 millions de tonnes. Les parts des modes de transports pipeline et navigation, très adaptés pour le transport de matières premières, étaient, avec respectivement 7 % et 3 %, nettement infé-rieures à celles observées dans les importations. Au niveau des exportations, un autre mode de transport, le fret aérien, joue lui aussi un certain rôle, avec une part de 4 %. Cette part s’explique par les carburants d’aviation exportés par le bais du ravitaillement des avions en Suisse.

Importations: avant tout des matières premières et des agents énergétiques

Si l’on considère le type de marchandises impor-tées et exportées, on voit bien pourquoi la Suisse importe un peu près trois fois plus de tonnes de marchandises qu’elle n’en exporte. Les princi-paux groupes de marchandises importés sont le

«minerai, pierres et terre» (20 %), les produits pétroliers raffinés (16 %) et le groupe «char-bon, pétrole brut et gaz naturel» (12 %). Ainsi, les matières premières et les agents énergétiques pèsent beaucoup dans les importations, car ils sont consommés en grandes quantités dans nos économies modernes et que la Suisse ne possède ou ne produit que très peu de ces ressources naturelles.

Sur le plan des exportations, les marchandises transformées dominent clairement, notamment les produits alimentaires (17 %) et les produits chimiques (13 %). La part des matières premières secondaires et déchets se situe cependant aussi à presque 17 %. Les matières premières secon-daires sont obtenues à partir du recyclage de déchets et servent de matériaux de base pour de nouveaux produits. Leur utilisation peut contri-buer à ménager les ressources naturelles. Pour ce faire, les déchets doivent être tout d’abord collec-tés, acheminés dans une entreprise de recyclage pour y être traités avant d’être pris en charge par des entreprises industrielles. La transformation de papier, de verre ou de matières synthétiques en de nouveaux produits génère également dès le départ un important transport de marchandises.

Ferenc Biedermann est collaborateur scientifique dans la section Mobilité, OFS

Philippe Marti est chef a. i. de la section Mobilité, OFS

Enquêtes sur le transport de marchandises

Il est important de disposer de chiffres fiables sur le transport de marchandises pour comprendre et piloter l’évolution des transports, mesurer la compétitivité économique de la branche suisse des transports ou analyser et améliorer les conditions-cadre dans le domaine logistique. L’OFS a pour tâche de mettre ces chiffres à disposition, après avoir collecté et traité de nombreuses données existantes provenant de différentes sources. S’il y a lieu, l’OFS réalise aussi des enquêtes complémentaires. Parmi ces dernières figurent:

– l’enquête sur le transport de marchandises: enquête écrite auprès de détenteurs de véhi-cules de marchandises lourds en Suisse sélec-tionnés de manière aléatoire,

– l’enquête sur le trafic transfrontalier de mar-chandises par la route: enquête sous forme d’interviews de chauffeurs de véhicules de marchandises lourds étrangers choisis au hasard à la frontière suisse,

– l’enquête sur le transport ferroviaire: enquête par Internet auprès des entreprises de chemin de fer en Suisse

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20 OFS ValeurS

Le périple du lait: de la vache jusqu’au gobelet de yogourt

De la vache dans la prairie au yogourt sur la table du petit déjeuner, le lait parcourt un long chemin. Traite, transport du lait, transformation, logistique de refroidissement et de magasinage, prix, quantité vendue – la statistique nous renseigne précisément sur tous ces pas intermédiaires. Elle indique aussi que chacune et chacun de nous consomme en moyenne deux gobelets de yogourt par semaine. Sibylle Meyre

Le mot «lait» figure en premier sur la liste des ingrédients de chaque yogourt. Le breu-vage riche en protéines provient d’une des

quelques 600’000 vaches laitières suisses – vrai-semblablement de la race Holstein/Red Holstein, Brown Swiss ou Swiss Fleckvieh. Ces races consti-tuent en effet la majorité des vaches élevées pour la production laitière en Suisse. En outre, il est fort probable que «notre vache» vive dans l’«Espace Mittelland». Cette grande région s’étend sur les cantons de Berne, de Fribourg, de Soleure, de Neuchâtel et du Jura, le canton de Berne comp-tant le plus de vaches en Suisse. À la ferme, notre «vache à yogourt» partage son existence avec, en moyenne, 18 autres vaches laitières. Chacune d’entre elles fournit environ 23 kg de lait par jour, les plus performantes même plus.

En Suisse, la production laitière est une longue tradition, les herbages constituant la forme d’ex-ploitation des surfaces agricoles la plus répandue en raison des conditions climatiques et topo-graphiques. En 2012, 71 % de la surface agri-cole consistait en cultures herbagères (sans les alpages). Celles-ci se composent essentiellement de prairies et pâturages permanents produisant de l’herbe et du foin, la nourriture de base du bétail bovin. Mais, en plus, notre vache se nourrit

très probablement aussi de maïs, de céréales fourragères, de plantes oléagineuses ou de sous-produits de la culture des champs comme par exemple les pulpes de betteraves.

Les étables à l’heure des nouvelles technologies

Avec un peu de chance, notre vache vit en sta-bulation libre, où sont gardées plus d’un tiers des vaches laitières suisses. Il s’agit d’un système d’étable particulièrement respectueux des ani-maux. La garde des vaches dans de traditionnelles étables avec attaches est en diminution. Il se peut qu’elle ait même passé l’été à l’alpage, comme environ 20 % de ses congénères. Elle est traite deux fois par jour – probablement par l’agriculteur, l’agricultrice ou un autre membre de la famille. Les familles paysannes se chargent en effet de 85 % des heures de travail accomplies dans les exploi-tations agricoles suisses. Le reste est fourni par des personnes extérieures à la famille ou par de la main d’œuvre temporaire. Il est possible qu’une des presque 4000 personnes en formation dans l’agriculture ait aussi participé au travail.

En Suisse, on compte 15’000 installations de traite avec pot trayeur, 12’000 en lactoduc et 10’000 salles de traite. Seules 760 exploitations traient encore à la main. Les nouvelles technolo-gies font elles aussi leur apparition dans les étables; 180 robots de traite sont déjà à l’œuvre en Suisse.

Le lait fraîchement trait est immédiatement refroidi et entreposé à la ferme jusqu’à son trans-port. Par la suite, il est amené au centre collec-teur régional du lait ou directement à la laiterie à l’aide d’un véhicule spécial. La Suisse compte environ 400 camions et 1400 remorques destinés au transport du lait.

En 2012, la Suisse a produit 4,1 millions de tonnes de lait en tout. Le lait vendu correspond à environ 20 % de la valeur de production de l’agri-culture. Il représente ainsi une source primordiale du revenu de l’agriculture suisse.

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Fromage

Lait de consommation

Production de crème

Yogourts et spécialités

Conserves de lait

BeurrePerte de poids pardessication, etc.Affouragement des animaux

Source: Union Suisse des Paysans – Statistique du lait © OFS 2013

Mise en valeur du lait de vache, 2012

Page 21: ValeurS - Federal Council

21OFS ValeurS

Près de 750 transformateurs de lait

Pour sa transformation, le lait parvient dans une des 80 laiteries produisant essentiellement du lait frais, des boissons à base de lait frais, du beurre et de la crème. Ces entreprises emploient environ 3200 personnes. On compte part ailleurs 670 autres transformateurs de lait – principalement des fromageries, mais aussi plusieurs fabriques de glace et de lait en poudre.

5 % seulement du lait est transformé en yogourt: yogourts nature, yogourts aromatisés ou aux fruits. Pour ce faire, on a également besoin, en plus de lait, de bactéries du yogourt, de fruits, d’arômes et en particulier de sucre.

En Suisse, la surface cultivée de betteraves sucrières est de 19’000 hectares, soit de 24 m2 par personne – ce qui a permis de couvrir 94 % du besoin indigène de sucre en 2011.

Par contre, deux tiers des fruits doivent être importés. Contrairement au lait et au sucre, la probabilité est donc grande que les fruits conte-nus dans notre yogourt proviennent de l’étranger.

Par le biais d’une logistique propre aux pro-duits frais, le yogourt est ensuite transporté de la laiterie vers le magasin d’alimentation. Il est important que la chaîne du froid ne soit jamais interrompue durant le processus.

888 pas pour le prochain yogourt

Dans les magasins d’alimentation, la plupart des yogourts sont disponibles toute l’année, certains goûts n’étant néanmoins proposés que selon la saison. Le yogourt se vend en différentes gran-deurs, les plus usuelles étant les gobelets à 150, 180 et 500 g. Selon l’indice des prix à la consom-mation1, le gobelet de yogourt nature de 180 g coûte actuellement 0.66 francs en moyenne et un yogourt aromatisé ou aux fruits 0.68 francs.

Le trajet pour acheter un yogourt est géné-ralement court. En ville, la consommatrice ou le consommateur doit faire 888 pas, à savoir 444 m. À la campagne, la distance moyenne vers le maga-sin d’alimentation le plus proche est de 1,4 km.

Pour les produits laitiers y compris le fromage et les œufs, un ménage (compté à 2,2 personnes) dépense en moyenne 100 francs par mois, dont 14.50 francs échoient au yogourt (2011). Les quantités achetées dépendent cependant de la composition du ménage: les ménages d’une seule personne achètent pour 8.50 francs de yogourt par mois, alors que les couples avec enfants dépensent près de 20 francs. En tout, la part dépensée pour les denrées alimentaires

a chuté depuis la Deuxième Guerre mondiale de 35 à 7 % en 2011. 650 francs par mois ont été dépensés en 2011 pour l’alimentation et les bois-sons non alcoolisées. S’y ajoutent 4,7 %, à savoir 450 francs, pour les repas pris hors du domicile et 0,7 pour cent, soit 70 francs par mois, pour les boissons alcoolisées.

Pas seulement du yogourt

Les Suisses consomment près de cinq kilogrammes de lait par semaine2 – que ce soit sous forme de lait frais ou de produits transformés comme le yogourt, dont chacune et chacun de nous consomme en moyenne deux gobelets par semaine. Parmi les produits laitiers transformés, les préférés sont le fromage frais, le fromage à pâte mi-dure et le fro-mage à pâte dure. Mais il est difficile de vivre de lait seulement. Ainsi s’y ajoutent 4,4 kg de fruits et légumes3, 1,9 kg de céréales, 1,0 kg de viande, 0,8 kg de sucre et autres produits alimentaires par personne et par semaine.

Sibylle Meyre est collaboratrice scientifique de la section Environnement, développement durable, territoire, OFS

1 Août 2013

2 Poids avant transformation

3 Poids frais, y inclus les épluchures

490 kJ

122 kJ

13 kJ

79 kJ

662 kJ

473 kJ

364 kJ

247 kJ

Fromage

Lait de consommation

Beurre

Conserves de lait et pro-duits de protéines lactiques

Crème

Yogourt

Produits laitiers frais etglaces alimentaires

Séré

0 100 200 300 400 500 600 700 800

Source: Union Suisse des Paysans – Bilan alimentaire © OFS, Neuchâtel 2013

Consommation et production de lait, 2011

Par personne et par jour

0

200

400

600

800

1000

1995 2001 2005 2008

Source: OFS – Recensement des entreprises © OFS, Neuchâtel 2013

Etablissements de transformation du lait

Produits laitiers frais

Fromage

Autres transformations et fabrication de glaceset sorbets

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22 OFS ValeurS

Le commerce extérieur du Tessin à l’aube du XXIe siècle

Cinq ans après l’éclatement de la crise financière, et en plein ralentissement économique, le commerce exté-rieur se trouve sur la corde raide, partagé entre l’aspiration à renouer avec le dynamisme passé et la crainte d’un nouveau plongeon. Trois pays en dictent le rythme: les Etats-Unis, la Chine et l’Allemagne, qui repré-sentent à eux seuls près du tiers des importations et des exportations mondiales. Les évolutions à la hausse et à la baisse qu’ils connaissent affectent la situation globale et se répercutent jusqu’au niveau local. Dans ce contexte, il vaut la peine de s’interroger sur l’évolution du commerce extérieur de la Suisse en général et du Tessin en particulier. Quels sont les effets de la crise ? Qui sont nos principaux partenaires commerciaux ? Quels sont nos liens avec les trois grands marchés mentionnés ? Et quels sont les principaux produits que nous importons et exportons ? Davide Moser et Eric Stephani

Le contexte international

En 2012, la valeur des biens importés1 au niveau mondial a dépassé 18’500 milliards de dollars, contre 5900 milliards en 1999. Cette période de forte expansion se divise en trois phases:

– une décennie de croissance soutenue, de 1999 à 2008;

– la crise économique et financière, en 2008 et en 2009;

– une phase de reprise à partir de 2009.

Pendant cette période, trois pays ont dicté le rythme du commerce mondial: les Etats-Unis, la Chine et l’Allemagne, qui sont les trois princi-paux importateurs et exportateurs au monde. Les importations de ces trois géants économiques ont totalisé 5500 milliards de dollars en 20122, ce qui représente 29,4 % des importations mondiales (leur part était de 29,7 % en 1999).

De 1999 à 2008, le commerce mondial a enre-gistré un taux de croissance annuel moyen de 12,1 %. Pendant cette période, les importations chinoises3 ont connu une progression vigou-reuse (+20,8 % par an en moyenne), tandis que l’Allemagne et les Etats-Unis ont enregistré des hausses à peine inférieures à la moyenne mon-diale (+10,7 % et +8,3 %). La crise économique et financière de 2008 et de 2009 a brutalement mis un terme à cette euphorie, en provoquant une chute de 22,9 % des importations mondiales. Les grandes puissances économiques ne l’ont pas toutes subie avec la même intensité: la Chine a vu ses importations reculer de 11,1 %, contre des baisses de 21,8 % pour l’Allemagne et de 26,0 % pour les Etats-Unis. L’effondrement des impor-

tations a été suivi d’une reprise rapide, mais qui s’est vite essoufflée, avec des taux de croissance à l’échelle globale de 21,4 % en 2010, de 19,2 % en 2011 et de seulement 0,4 % en 2012. Cette faible reprise a également concerné la Chine, les Etats-Unis et, dans le cas de l’Europe, l’Allemagne (2010: +13,9%, 2011: +19,0%, 2012: -7,0%4), dont les principaux partenaires ont connu une situation économique difficile. La reprise, rapide et nette au début, puis plus hésitante, et les évo-lutions que connaissent les trois principales puis-sances commerciales corroborent le sentiment d’insécurité et la crainte d’une nouvelle crise du commerce international.

La Suisse et le Tessin dans le marché global

Pendant les huit premiers mois de 2013, la Suisse a exporté pour 126,0 milliards de francs de mar-chandises5 (129,9 milliards de dollars US). L’évo-lution des exportations suisses est dictée en par-ticulier par la demande provenant des Etats-Unis, de la Chine et de l’Allemagne. On retrouve donc aussi en Suisse, les trois phases mentionnées plus haut: une décennie de hausse presque linéaire (+7,1 % en moyenne annuelle de 1999 à 2008), interrompue par la crise économique et financière (-15,7 % de 2008 à 2009), elle-même suivie d’une lente reprise. A l’instar des trois grandes écono-mies, la Suisse a renoué avec une hausse mar-quée en 2010 (+7,7 %) et a connu des progressions plus modestes les années suivantes (2011: +1,6 %, 2012: +1,2 %, 2013: +2,0 %), insuffisantes pour lui permettre de retrouver les niveaux records enre-gistrés en 2008.

En 2013, le Tessin a exporté pour 3,9 milliards de francs de marchandises, ce qui représente

1 Etant donné que l’analyse des flux commerciaux relatifs au Tessin et à la Suisse ne tient compte que des exportations (soit l’offre de biens suisses sur le marché international), nous mettons dans ce para-graphe l’accent sur les impor-tations (qui représentent la demande de biens étrangers).

2 Les données de la statistique du commerce extérieur pro-viennent de l’Organisation mondiale du commerce, www.wto.org.

3 Les importations chinoises comprennent celles en prove-nance de Hong Kong (importa-tions directes uniquement, retained imports).

4 L’Allemagne utilise principale-ment l’Euro dans ses échanges, de sorte que si l’on utilise les données d’Eurostat, en Euros (epp. eurostat.ec.europa.eu, International trade data), les taux de croissance ont été de 19,6 % en 2010, 13,4 % en 2011 et 0,4 % en 2012.

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23OFS ValeurS

3,1 % des exportations suisses. Si l’on reprend les quinze années considérées, on constate que le Tessin a fait mieux que la moyenne suisse de 1999 à 2008, avec une augmentation annuelle moyenne de 8,7%, avant de connaître une rechute plus marquée, de 21,1% de 2008 à 2009. La phase suivante a été encore plus indécise pour le canton italophone, dont les exportations ont fléchi en 2010 (-1,3%) et en 2012 (-3,4%) et pro-gressé, mais modestement, en 2011 (+1,4%) et en 2013 (+3,4%). La valeur des exportations en 2013 est toujours inférieure de 21,1% à celle de 2008, tandis qu’au niveau suisse, la différence n’est que de -4,9%.

Analyse par produit et par marché

Pour expliquer le résultat tessinois, il convient d’analyser la situation en fonction des groupes de produits exportés et des marchés d’exporta-tion. Les produits chimiques et pharmaceutiques viennent en tête des exportations du Tessin, avec 17,0 % de la valeur totale. Ce groupe de marchan-dises a connu une hausse annuelle moyenne de 10,8 % de 1999 à 2008. Il a surmonté assez faci-lement la crise économique et financière, pendant laquelle les exportations n’ont reculé que de 5,0 %, avant de renouer avec une hausse (modérée) de 1,2 % en moyenne annuelle pendant les cinq der-nières années. L’évolution des exportations dans ce domaine a été marquée par le recul de la demande italienne. Au cours des cinq dernières années, la part des exportations de produits chimiques et pharmaceutiques absorbée par le marché italien a ainsi reculé de 21,3% à 17,8% en cinq ans, soit de 3,3% par an en moyenne. Les parts représentées par l’Allemagne et les Etats-Unis ont à l’inverse progressé, pour atteindre respectivement 16,0% et 3,6% (contre 3,6% et 2,2% en 2009). Au niveau suisse, ce groupe de produits représente 40,6% des exportations totales. La hausse récente est à mettre sur le compte de l’Allemagne (hausse annuelle moyenne de 5,6% entre 2009 et 2013) et, surtout, des Etats-Unis (+12,1%). Le marché chinois demeure pour l’heure secondaire pour les produits chimiques et pharmaceutiques tessinois (la part exportée vers ce pays a passé de 0,9% en 2009 à 1,7% en 2013), tandis qu’il commence à s’avérer intéressant pour la Suisse (de 2,0% à 3,2%).

L’industrie des machines représente en valeur le deuxième groupe de produits exportés par le Tessin (11,9 % de la valeur des exportations). Les entreprises sises au Tessin continuent de privilé-

gier les marchés italien et allemand, qui absorbent en 2013 respectivement 18,8 % et 21,6 % des exportations de machines-outils. Cette branche d’exportation a toutefois fortement souffert de la crise financière, avec entre 2008 et 2009 une baisse de 26,5 % des commandes vers l’Italie et de 33,6 % de celles vers l’Allemagne. De 2009 à 2013, les exportations vers l’Italie ont augmenté 3,8 %, tandis que celles destinées à l’Allemagne ont stagné (+0,8 %). On est donc loin des résul-tats d’avant la crise. Les exportations vers les Etats-Unis et la Chine, si elles ont également reculé pendant la crise, ont ensuite renoué avec une hausse rapide, au point de dépasser les chiffres de 2008. Au niveau suisse, la branche des machines-outils n’est pas parvenue à trouver de nouveaux débouchés qui lui auraient permis de compenser la baisse des exportations vers l’Alle-magne (-29,9 % en 2009 et stagnation depuis). Depuis cinq ans, les exportations vers les Etats-Unis et la Chine sont également à la peine.

Les produits horlogers et les instruments de précision représentent en valeur 8,1 % des expor-tations du Tessin. La part absorbée par les Etats-Unis, principal débouché, a progressé ces der-nières années et représente actuellement 26,9 % des exportations de la branche. L’augmentation des exportations vers les Etats-Unis s’explique avant tout par une progression annuelle moyenne de 13,2 % entre 1999 et 2008, mais aussi par l’impact modéré de la crise financière, qui s’est achevée par une progression soutenue de la demande ces cinq dernières années (+4,2 % en moyenne annuelle). La croissance du marché américain et la bonne tenue du marché allemand compensent la contraction du marché italien, où les exportations ont reculé de 11,6 % de 2008 à 2009, puis de 10,6 % en moyenne chacune des cinq années suivantes. Au niveau national, la Chine est devenue récemment le premier client des produits horlogers et des instruments de précision suisses, absorbant en 2013 17,5 % des exportations de cette branche. Les exportations vers ce pays ont affiché un taux de croissance annuel à deux chiffres au cours des cinq dernières années: il s’établit à 18,8 %, contre 8,0 % des exportations vers les Etats-Unis et 3,8 % de celles vers l’Allemagne.

Conclusion

Le commerce international se caractérise par une activité intense, qui a été marquée par deux faits majeurs: la croissance exceptionnelle que

5 Données du commerce exté-rieur fournies par l’Admini-stration fédérale des douanes (AFD – www.ezv.admin.ch). Pour permettre des comparai-sons avec la situation actuelle, nous n’avons considéré que les huit premiers mois de chaque année. Pour permettre des comparaisons entre la Suisse et le Tessin, les exportations de courant électrique ont été déduites de la valeur totale des exportations (comptabili-sées depuis 2002, elles ont représenté 6,8 milliards de francs en 2012). Ont égale-ment été exclus les biens de la catégorie «bijouterie et autres produits semi-fabriqués en métaux précieux», dont les prix évoluent selon des dyna-miques particulières (liées à la valeur des métaux précieux ou aux éventuelles réglementa-tions douanières).

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24 OFS ValeurS

le commerce mondial a connue au début des années 2000, aussi bien par rapport aux années 1990 que par rapport à la période toute récente, et la montée en puissance de la Chine, qui fait aujourd’hui jeu égal avec les Etats-Unis. Le Tessin a fait face à ces mutations majeures en réorien-tant une partie de ses exportations vers de nou-veaux marchés tels que les Etats-Unis et la Chine, tout en continuant de miser sur les marchés his-toriques que sont pour lui l’Italie et l’Allemagne.

Au cours de la période considérée, les expor-tations du Tessin ont d’abord progressé, à un rythme soutenu, pendant une dizaine d’années, avant de subir un brusque coup d’arrêt en raison de la crise économique et financière. Les années postcrise se caractérisent par une lente reprise. Si la Suisse s’apprête à retrouver les niveaux d’avant la crise, le Tessin est encore loin du compte.

L’analyse des principaux produits par marché de destination montre que notre canton a souffert avant tout d’une contraction de ses exportations

vers l’Italie, son débouché numéro un. La pro-gression des exportations de produits chimiques et pharmaceutiques vers l’Allemagne et de pro-duits horlogers et instruments de précision vers les Etats-Unis a permis de limiter les dégâts. Il apparaît en revanche plus difficile de trouver de nouveaux marchés dans le domaine des machines, mais c’est là un problème qui concerne l’ensemble du secteur, comme le montrent les chiffres pour la Suisse, qui sont loin d’avoir retrouvé leur niveau d’avant la crise, ce qui relativise le bilan du canton.

Synthèse de l’article: Eric Stephani et Davide Moser, 2013, Il commercio estero ticinese all’alba del XXI secolo. Statistiche e società, A. XIII, n° 2, pp. 16–25, Ustat, Giubiasco

Davide Moser et Eric Stephani sont collaborateurs scientifiques à l’Office statistique du canton du Tessin (Ufficio statistica del Cantone Ticino – Ustat), où ils s’occupent des statistiques économiques

0 01999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 20130

25 000

50 000

75 000

100 000

125 000

150 000

0

1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

6 000

Source: AFD – Statistique du commerce extérieur © OFS, Neuchâtel 2013

Exportations de janvier à août, en milliers de francs

Tessin

L’analyse se fonde sur les donnéesde la statistique du commerce exté-rieure de l’AFD pour les huit premiersmois de chaque année. Les expor-tations de courant électrique ont étédéduites de la valeur des exportations,de même que les biens de la catégorie«bijouterie et autres produits semi-finis en métaux précieux».

Suisse

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25OFS ValeurS

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26 OFS ValeurS

Le chiffre d’affaires du commerce de détail comme indicateur conjoncturel

La statistique du chiffre d’affaires du commerce de détail (DHU) donne depuis 1932 des évolutions des chiffres d’affaires dans le commerce de détail. Elle fait état chaque mois du chiffre d’affaires global réalisé pendant un mois civil ventilé selon douze groupes de produits. La DHU représente une source d’infor mations importante au niveau de l’observation de la conjoncture pour la Banque nationale, les autorités, la recher che et les entre-prises. Elle permet ainsi d’établir des comparaisons internationales étant donné que la grande majorité des Etats membres de l’Union européenne (UE) publient des statistiques sur le commerce de détail. Elias Kopf

Les indices des chiffres d’affaires dans l’industrie (INDPAU), dans la construction (BAPAU) et dans les

services (DLU) couvrent avec celui du commerce de détail (DHU) des domaines centraux de l’économie suisse. Ces indi-cateurs sont des baromètres conjonctu-rels importants. Les différents modules statistiques mettent en évidence l’évolu-tion des différents secteurs au niveau des commandes, de la production, et montrent si les ventes augmentent ou reculent.1 La statistique du chiffres d’af-faires du commerce de détail (DHU) a une importance particulière du fait qu’elle permet d’évaluer le climat de consommation de la population.

Echantillon de 5000 entreprises

La DHU quantitative de l’Office fédé-ral de la statistique a été réalisée pour la première fois en 1932, puis elle a fait l’objet d’une révision en 1953 et en 2011. En 2005, elle a été fondue en une seule enquête avec l’enquête conjoncturelle qualitative de l’EPFZ (KOF). Cette nou-velle enquête DHU est réalisée depuis lors par le KOF. La DHU a été à nou-veau révisée en 2010, notamment pour la rendre compatible avec les statistiques de l’UE dans ce domaine. La révision a consisté, d’une part, à mettre à jour la nomenclature (maintenant: NOGA 2008) et, d’autre part, à publier en plus depuis lors un indice des chiffres d’affaires du commerce de détail. Elle a aussi été l’occasion d’introduire le groupe de produits Carburants. De plus,

les résultats sont mis plus rapidement à la disposition des personnes et milieux intéressés.

Les travaux complémentaires qui ont été accomplis dans le cadre de la révision comprennent le rétablissement rétroactif des séries d’indices au moins jusqu’à jan-vier 2001 ainsi que la mise à disposition de séries d’indices désaisonnalisées pour permettre de calculer la variation dans le mois considéré par rapport au mois précédant. L’intégration de la DHU dans une statistique du commerce de distri-bution a été achevée en 2011; cette der-nière comporte en plus le commerce et la réparation de voitures et de motocycles ainsi que le commerce de gros.

Les informations relevées dans la DHU montrent le chiffre d’affaire men-suel global du commerce de détail suisse ventilé en douze groupes de produits. La DHU est basée sur un échantillon repré-sentatif à l’échelle nationale de quelque 5000 entreprises, les entreprises les plus grandes étant toutes prises en compte dans l’échantillon. Les chiffres d’affaires relevés correspondent à la valeur de toutes les ventes directes de marchan-dises aux clients finaux, après déduction des rabais et réductions mais en tenant compte de la taxe sur la valeur ajoutée. Sont enregistrées non seulement les données actuelles mais aussi les indica-tions concernant le mois correspondant de l’année précédente, ce qui permet d’observer les variations mensuelles et d’établir des comparaisons annuelles.

Classification claire

La DHU fait la distinction entre valeur nominales et valeurs réelles. Les valeurs nominales ont trait aux chiffres d’affaires effectivement réalisés en francs et en centimes, alors que les valeurs réelles correspondent aux chiffres d’affaires corrigés de l’inflation. Les chiffres du commerce de détail sont groupés de dif-férentes manières:

– La classification selon différents groupes de produits permet de com-parer les habitudes de consommation à certaines périodes. Ainsi, chaque fois avant Pâques, on peut observer une hausse marquée des dépenses pour les produits alimentaires et les boissons.

– La classification selon la taille des entreprises montre l’évolution des entreprises en fonction du volume de leur chiffre d’affaires. On peut de la sorte établir des comparaisons entre grands distributeurs et petits détail-lants.

Les résultats en termes nominaux ven-tilés par branche économique sont en plus aussi proposés en étant corrigés des effets des jours de vente et des jours fériés, ce qui facilite les comparaisons aux niveaux national et international.

Large éventail d’utilisateurs

Grâce à cette présentation des données variée et d’un maniement aisé, la DHU est utilisée pour observer la conjoncture non seulement par la Banque nationale,

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27OFS ValeurS

mais aussi par de nombreux autres acteurs dans les milieux administratifs, politiques, économiques ainsi que dans la recherche. Elle est en outre une source de données centrale pour l’établissement des comptes nationaux (CN). Par ailleurs, les résultats de la DHU sont pris en compte dans le calcul du compte de production des CN pour plausibiliser les données relatives à la branche du commerce de détail. Les grandes entreprises de cette branche ont elles aussi recours aux données de la DHU. Elles s’en servent pour établir des comparaisons avec leurs propres don-nées d’exploitation et utilisent ses chiffres comme source d’informations sur l’évolu-tion des affaires de la concurrence. Enfin, les universités, les instituts d’études de marché et les banques prennent la DHU comme point de départ pour certaines études de marché et prévisions.

Le commerce de détail suisse s’en sort malgré la crise

Les comparaisons entre pays ont au moins tout autant d’intérêt que les ana-lyses particulières à l’échelle suisse, car la grande majorité des Etats membres

de l’UE publient des statistiques sur le commerce de détail. Les données sont souvent agrégées en résultats trimes-triels ou annuels. En comparant les don-nées européennes à partir de 2007, on remarque que le commerce de détail suisse, contrairement à celui de la plu-part des pays européens, a enregistré une hausse des chiffres d’affaires égale-ment pendant les année de crise 2008 et 2009. Parmi les raisons expliquant cette évolution, les experts citent le fait que la Suisse, de par sa structure économique diversifiée et très concurrentielle, a été moins touchée par la crise conjoncturelle que le reste de l’Europe et qu’elle a pu reprendre plus rapidement le chemin de la croissance.

Solidité du commerce de détail

L’immigration contribue sans doute elle aussi à la solidité du commerce de détail, dynamisée par la libre circulation des personnes depuis 2002. Rien qu’entre décembre 2007 et décembre 2009, la population résidante permanente de la Suisse est passée de 7,6 à 7,8 millions; nous en sommes aujourd’hui à plus de

huit millions. Grâce à ces consomma-teurs supplémentaires, le commerce de détail est devenu un solide moteur de croissance de l’économie suisse, comme le montre l’estimation actuelle des comptes économiques 2012 par l’Office fédéral de la statistique. Ainsi, la Suisse a enregistré l’année dernière une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 1,0 % aux prix de l’année précédente. Une fois encore, l’augmentation de la consomma-tion des ménages privés s’est révélée un puissant contributeur économique.3

Elias Kopf est journaliste libre

1 Pour plus d’informations: projet Indices Industrie et services.

2 Les résultats détaillés du mois sous revue et les esti-mations du mois suivant sont publiés sur le portail statistique de l’OFS: www.dhu.bfs.admin.ch.

3 Voir le communiqué de presse de l’OFS du 29.08.2013: Comptes nationaux de la Suisse 2012 – La consomma-tion finale des ménages soutient la croissance en 2012.

Commerce de détail – variations par groupes de marchandises, trimestriel

Groupes de marchandises Q1.12 Q2.12 Q3.12 Q4.12 Q1.13 Q2.13

Chiffres d’affaires réels du commerce de détail. Variations par rapport à l’année précédente (%)

Total 5,4 2,8 3,6 2,1 -0,5 1,8

Total hors carburants 2,7 3,4 1,8 -0,5 1,7

Alimentation, boissons, tabac 4,5 1,6 1,7 1,9 1,0 -0,0

Alimentation 4,9 1,4 1,8 1,9 1,5 0,2

Boissons 2,4 2,0 -0,3 2,9 1,2 1,4

Tabac 2,8 0,6 2,2 -0,0 -4,5 -4,9

Vêtements, chaussures 7,9 0,5 6,8 1,2 -5,9 4,8

Ensemble des autres groupes (hors carburants) 4,5 3,9 4,0 2,2 0,2 3,1

Effets personnels 12,2 13,5 18,2 11,2 -1,1 10,7

Santé, soins, beauté 4,4 2,0 3,8 4,0 6,7 7,7

Aménagement du logement 2,5 4,5 1,6 0,5 -2,6 2,1

Cuisine, ménage -0,5 3,1 0,2 -0,6 -1,5 0,2

Electronique de divertissement et de bureau 13,2 15,1 9,4 4,1 7,1 5,2

Do-it-yourself, loisirs 7,4 -1,4 2,8 3,1 -7,4 1,0

Culture -2,4 -0,7 -2,5 -4,2 -5,0 -9,0

Carburants 4,0 3,9 0,2 1,6 -5,3 2,8

Non ventilable (Chiffres d’affaires résiduels ne pouvant pas être ventilés dans les groupes de marchandises.)

13,5 5,6 2,1 1,0 -0,4 -4,3

Source: Office fédéral de la statistique, Statistique des chiffres d’affaires du commerce de détail © OFS – Encyclopédie statistique de la Suisse, Neuchâtel 2013

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28 OFS ValeurS

Un indice des prix à la production pour le secteur des services

L’indice suisse des prix à la production est relativement jeune, puisqu’il n’existe que depuis 1993. Son ancêtre, l’indice des prix du commerce de gros, avait été introduit en 1914, et portait exclusivement sur les marchan-dises. Face à l’importance croissante du secteur tertiaire dans l’économie, l’OFS a décidé au début du siècle d’élargir progressivement aux services l’indice des prix à la production. Cet article décrit l’avancement du pro-jet, les tâches qui restent à mener à bien ces prochaines années et la large palette des méthodes utilisées pour relever les prix dans ce secteur. Heiner Ritzmann

L’indice des prix à la production pour les services (Service Producer Price Index, SPPI) couvrira de nom-

breuses sections de la Nomenclature générale des activités économiques (NOGA). Il n’est pas prévu pour l’heure de regrouper en un agrégat unique les indices des prix qui seront calculés au niveau de ces sections. En effet, un grand nombre de domaines ne se prêt-ent pas pour l’heure à un relevé des prix. C’est le cas notamment du commerce, des banques, des assurances, de la santé et de l’éducation. Pour cette raison, les résultats des relevés déjà effectués dans les services ne sont pas intégrés à l’indice des prix à la production, mais sont publiés séparément. Des indices de prix agrégés sont néanmoins prévus en 2016 pour les sections NOGA «transports et services postaux», «hébergement et res-tauration», «information et communica-tion», «activités spécialisées, scienti-fiques et techniques» et «autres activités de services». Pour satisfaire aux exi-gences de l’Office statistique de l’Union européenne (Eurostat), les indices seront autant que possible publiés pour l’en-semble des marchés et pour certains groupes de clients, notamment la clien-tèle d’affaire intérieure et les ménages privés de Suisse.

Les branches déjà prises en compte et celles qui le seront bientôt

Cela fait dix ans que des relevés de prix sont effectués une fois par semestre pour les transports de marchandises (par rail et par route) et pour les activités des

bureaux d’ingénieurs et d’architectes. D’autres branches du tertiaire, grandes et petites, sont venues s’y ajouter entre 2009 et 2012: conseil en relations publiques, services de télécommunica-tions, études de marché et sondages, expertises de véhicules, services de surveillance et de sécurité et nettoyage de bâtiments. D’autres indices de prix ont été publiés pour la première fois en octobre 2013, sur le conseil en gestion d’entreprise, le placement de personnel, les transports aériens de fret et de pas-sagers; ils seront suivis en 2014 des nou-veaux indices des prix des transports de passagers par voie lacustre ou fluviale, des services postaux, du régie publici-taire de médias et des services informa-tiques. D’autres indices seront élaborés à moyen terme sur les transports terrestres de personnes, l’hébergement et la res-tauration, le conseil juridique et fiscal, la location de véhicules, les soins vété-rinaires et les prestations des agences de voyages, des laboratoires photogra-phiques, des centres de photocopie et des centres d’appels. Une fois achevées ces diverses phases de développement, les conditions seront réunies pour agré-ger l’indice des prix à la production au niveau des sections.

Large palette de méthodes pour relever les prix

Les méthodes les plus diverses sont utili-sées pour réaliser le SPPI. Si les données le permettent, on peut s’inspirer des méthodes ordinaires utilisées dans les branches de l’industrie et relever pério-

diquement les prix de prestations ou de bouquets de prestations commerciali-sés sous une forme et dans une qualité inchangées pendant une période don-née. Selon que ces prix sont ceux effec-tivement appliqués pendant la période considérée ou qu’ils figurent sur des listes de prix recommandés, on les relève en tant que «transaction prices» ou que «list prices». Une autre possibilité est de relever les prix de certaines composantes d’un bouquet de services («component pricing»). Une troisième méthode, appe-lée «model pricing» dans la littérature spécialisée, consiste dans l’établissement d’une sorte de devis pour des presta-tions-témoins prédéfinies. Peu importe ici que les prestations soient effective-ment fournies pendant la période consi-dérée. Quatrièment, il est possible, dans certaines conditions, de tirer les prix des prestations ou bouquets de prestations de contrats conclus sur plusieurs années («contract pricing»). Une cinquième méthode est fondée sur la quote-part des taxes («percentage fee»). On trouve encore la méthode de la «unit value», qui s’appuie non pas sur les prix, mais sur une comparaison entre les revenus totaux tirés de certaines prestations et le volume de ces prestations. Enfin, la sep-tième et dernière option réside dans le recours à une méthode empirique assez courante, mais problématique du point de vue de la méthodologie, consistant à relever les honoraires et les tarifs définis dans des contrats conclus avec des clients externes pour des niveaux de qualifica-tions donnés («charge-out rates»). Une

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Indices des prix à la production courants ou planifiés pour les services, selon la périodicité et l’année d’introduction

Position dans la NOGA / le SPPI Désignation Périodicité

Année d'introduction

Relevés courants Relevés planifiés

Section H Transports et services postaux Annuelle - 2016

49.1 Transports terrestres: transports de personnes Mensuelle - 2014

49.2 Transports terrestres: transport de marchandises Mensuelle 2001 -

50.3 Transports par voie lacustre ou fluviale: transports de personnes Annuelle - 2014

51.1 Transport aérien: transports de personnes Mensuelle 2013 -

51.2 Transport aérien: transport de marchandises Mensuelle 2013 -

53.1 Services postaux: transport du courrier Annuelle - 2014

53.2 Services postaux: transport des colis Annuelle - 2014

Section I Hébergement et restauration Annuelle - 2016

55.1 Hébergement: hôtellerie Mensuelle - 2014

55.2 Hébergement: parahôtellerie Mensuelle - 2014

56.1 Restauration: restaurants et cafés Mensuelle - 2014

Section J Information et communication Annuelle - 2016

61 Télécommunications Mensuelle 2012 -

62 Technologies de l'information Annuelle - 2014

63 Services d’information Annuelle - 2014

Section M Activités spécialisées, scientifiques et techniques Annuelle - 2016

69.1 Conseil juridique Annuelle - 2015

69.2 Révision, expertise fiscale, comptabilité Annuelle - 2015

70.21 Conseil en relations publiques Annuelle 2011 -

70.22 Conseil en gestion d'entreprise Annuelle 2013 -

71.1 Bureaux d'architectes et d'ingénieurs Annuelle 2002 -

71.21 Expertise technique: expertises de véhicules Annuelle 2010 -

73.11 Prestations des agences de publicité Annuelle - 2014

73.12 Régie publicitaire de médias Annuelle - 2014

73.2 Etudes de marché et sondages Annuelle 2010 ...

74.22 Prestations des laboratoires photographiques Annuelle - 2015

75 Soins vétérinaires Annuelle - 2015

Section N Autres prestations économiques Annuelle - 2016

77.1 Location d'automobiles Annuelle - 2015

78.2 Agences de placement de personnel Annuelle 2013 -

79.11 Agences de voyages Annuelle - 2015

80 Services de surveillance et de sécurité privés Annuelle 2010 -

812 Nettoyage de bâtiments (ramonage inclus) Annuelle 2010 -

821 Centres de photocopie Annuelle - 2015

822 Centres d'appels Annuelle - 2015

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certaine marge de manoeuvre est laissée aux rapporteurs des prix, qui peuvent combiner différentes méthodes. Une entreprise pourra par exemple relever les prix d’un premier groupe de ser-vices selon la méthode des «transaction prices», ceux d’un second groupe selon celle du «model pricing», et appliquer le procédé du «charge-out Rates» à un troisième groupe. Les méthodes sont sélectionnées avec les spécialistes de chaque branche avant l’enquête pilote, sur la base d’une liste de critères dont les principaux sont les mécanismes de prix en vigueur, l’état des données, la capacité des entreprises à absorber le travail de relevé, la charge de travail occasionnée pour l’OFS et la pratique internationale.

Un modèle spécial pour les vols d’affaires

Le SPPI suisse inclut aussi diverses branches privées qu’il n’est pas néces-saire de solliciter pour des relevés sta-tistiques, étant donné que les données peuvent être obtenues en retravaillant des séries primaires de l’indice des prix à la consommation (IPC) ou en effec-tuant des recherches sur Internet. Le recours aux données primaires est en partie possible pour les transports et services postaux, la restauration et les prestations des agences de voyage. Des recherches sur Internet permettent des relevés mensuels dans les domaines des télécommunications et des transports aériens. Il est toutefois faux de penser que ces modes alternatifs de collecte de données nécessitent moins de travail que les enquêtes classiques, réalisées à l’aide de questionnaires. Dans le cas des vols d’affaires, il a même fallu développer un modèle complexe incluant de nom-breuses hypothèses sur la manière dont les hommes et femmes d’affaires ordi-naires voyagent. A cet effet, on cherche à déterminer les principales destinations, en formulant des hypothèses sur la classe préférée, le temps de vol, etc., et on modélise les pratiques de réservation, le comportement en matière de coût et la «fidélité» à une compagnie. Le calcul de l’indice s’effectue toujours sur la base

des prix les plus avantageux pour les vols de l’échantillon, pour autant que ces prix ne soient pas en contradiction avec la définition du modèle. Pour chaque liai-son aérienne, on prend en considération les prix de trois mois successifs.

Voici deux exemples concrets permet-tant de mieux comprendre la démarche: il est prévu de déterminer au milieu d’un mois les prix moyens de deux vols d’affaires sans nuitée, l’un de Zurich à Stuttgart, l’autre de Genève à Toronto. On consulte pour ces deux cas la page Internet de «ebookers.ch». Sur cette page, on définit les destinations et les dates des voyages, pour les trois mois suivants, en fixant à chaque fois l’aller un lundi vers le milieu du mois. On pré-voit que le vol aller Zurich–Stuttgart ait lieu avant dix heures et que le vol de retour se fasse après 17 heures, le même jour, en classe économique. La durée de vol ne doit pas dépasser une heure. De manière générale, seules les com-pagnies Swiss et Lufthansa proposent des vols qui remplissent ces conditions. Ces vols coûtent autour de 1000 francs. D’autres compagnies proposent des vols nettement moins cher, mais beaucoup plus longs, qui sont donc à exclure. La définition relativement rigide du modèle tient compte du fait que l’avion consti-tue seulement un moyen parmi d’autres pour rejoindre, en un seul trajet de A à B, les destinations situées dans les pays voisins. Cette caractéristique ne joue aucun rôle pour les vols vers des desti-nations lointaines, raison pour laquelle la définition du modèle est ici moins stricte. Ainsi, les trajets aller et retour du vol Genève–Toronto peuvent avoir lieu de jour comme de nuit. Le vol aller tombe sur un lundi et ne doit pas durer plus de 16 heures. Le vol retour est prévu le jeudi suivant et n’excédera pas 18 heures. Le passager choisit chaque fois la classe business, même s’il existe une grande différence de prix par rapport à la classe économique. Le choix de la business repose sur l’hypothèse que les hommes d’affaires veulent pouvoir travailler dans de bonnes conditions pendant les vols de plus de dix heures. Dans ce cas, notre

passager fictif devra débourser entre 2500 et 4000 francs pour rallier Toronto depuis Genève et effectuer le trajet inverse trois jours plus tard. Cette four-chette de prix est attestée pour toute la période 2010 à 2013, même si le modèle offre le choix entre différentes compa-gnies aériennes.

Heiner Ritzmann est collaborateur scientifique dans la section des prix, OFS

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Impressum

Editeur: Office fédéral de la statistique (OFS), Neuchâtel, www.statistique.ch

Rédaction: Verena Hirsch, Cornelia Neubacher et Ulrich Sieber, Division Communication et diffusion, OFS

Information: Section communication, Tél. 032 713 60 13, e-mail: [email protected]

Auteurs: Ferenc Biedermann, Paul H. Dembinski, Florian Kohler, Elias Kopf, Philippe Küttel, Philippe Marti, Sibylle Meyre, Davide Moser, Heiner Ritzmann, Georges-Simon Ulrich, Eric Stephani et Helen Weiss

Réalisation: Netthoevel & Gaberthüel, Bienne

Mise en page: Nicole Frischknecht et Murielle Zufferey, Section DIAM, Prepress/Print, OFS

Graphisme: Daniel von Burg, Section DIAM, OFS

Photographie: Franz Rindlisbacher et Gerry Amstutz, Zurich

Traduction: Services linguistiques OFS

Numéro de commande: 1042-1302 (gratuit)

ISBN: 978-3-303-00507-1 

Diffusion: Office fédéral de la statistique, CH-2010 Neuchâtel, tél. 032 713 60 60, fax 032 713 60 61, e-mail: [email protected]

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