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Évaluation des unités de recherche Vague D : campagne d’évaluation 2017 – 2018 1 Département d’évaluation de la recherche Vague D Campagne d’évaluation 2017 – 2018 Unité de recherche Dossier d’autoévaluation Informations générales Nom de l’unité : UMR 8504 Géographie-cités Acronyme : Géographie-cités Champ de recherche de rattachement : Espace, environnement et sociétés Nom du directeur pour le contrat en cours : Arnaud Banos Nom du directeur pour le contrat à venir : Eric Denis Type de demande : Renouvellement à l’identique X Restructuration Création ex nihilo Établissements et organismes de rattachement : Liste des établissements et organismes tutelles de l’unité de recherche pour le contrat en cours et pour le prochain contrat (tutelles). Contrat en cours : | Prochain contrat : - CNRS |- CNRS - Université Paris 1 Panthéon Sorbonne |- EHESS - Université Paris Diderot-Paris 7 |- Université Paris 1 Panthéon Sorbonne |- Université Paris Diderot-Paris 7 Choix de l’évaluation interdisciplinaire de l’unité de recherche ou de l’équipe interne : Oui Non X

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  Évaluation  des  unités  de  recherche    

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Vague D

Campagne d’évaluation 2017 – 2018

Unité de recherche

Dossier d’autoévaluation

Informations générales

Nom de l’unité : UMR 8504 Géographie-cités Acronyme : Géographie-cités

Champ de recherche de rattachement : Espace, environnement et sociétés

Nom du directeur pour le contrat en cours : Arnaud Banos Nom du directeur pour le contrat à venir : Eric Denis

Type de demande :

Renouvellement à l’identique X Restructuration □ Création ex nihilo □

Établissements et organismes de rattachement :

Liste des établissements et organismes tutelles de l’unité de recherche pour le contrat en cours et pour le

prochain contrat (tutelles). Contrat en cours : | Prochain contrat : - CNRS |- CNRS - Université Paris 1 Panthéon Sorbonne |- EHESS - Université Paris Diderot-Paris 7 |- Université Paris 1 Panthéon Sorbonne |- Université Paris Diderot-Paris 7

Choix de l’évaluation interdisciplinaire de l’unité de recherche ou de l’équipe interne :

Oui □ Non X

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SOMMAIRE

1. Présentation de l’unité p 3 2. Produits de la recherche et activités de recherche p 15 3. Organisation et vie de l’unité p 22 4. Analyse SWOT de l’unité p 24 5. Projet scientifique à cinq ans p 25 6. Bilan et projet par équipe p 33

a. CRIA p 33 b. EHGO p 41 c. PARIS p 48

7. Liste des annexes p 59

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DOSSIER D’AUTOÉVALUATION

Préambule : ce dossier d’auto-évaluation a été écrit à plusieurs mains et au terme d’un processus collectif mobilisant largement les membres de l’UMR, via le dispositif des assemblées générales et des réunions d’équipes (et, pour les demandes plus précises relevant des annexes jointes, de demandes ciblées et lorsque c’était nécessaire, d’enquêtes élargies). Le rapport exprime donc, sous une forme unifiée mais volontairement non uniformisée, la diversité des points de vue et d’expression.

1. Présentation de l’unité

Introduction

Historique, localisation de l’unité.

L’UMR Géographie-cités est composée de trois équipes : le CRIA (Centre de recherches sur les Réseaux, l’Industrie et l’Aménagement), EHGO (Épistémologie et Histoire de la Géographie) et PARIS (Pour l’Avancement des Recherches sur l’Interaction Spatiale). Elle a, sous sa forme actuelle, 20 ans en 2017. Elle a été créée en 1997, a ̀ partir du regroupement de trois équipes : l’URA PARIS-EHGO associée à l’Université ́ Paris 1 ; l’équipe Géophile de l’ENS ; le groupe GREMOS de l’Université ́ Paris 7. L’URA PARIS-EHGO était elle-même issue du regroupement en 1992 de deux équipes : l’équipe PARIS associée au CNRS depuis 1984 et l’équipe EHGO associée au CNRS depuis 1983. Lors des deux premières périodes quadriennales (1998-2001 et 2002-2005), l’UMR possédait 4 organismes et établissements de tutelle : le CNRS, l’Université Paris 1-Panthe ́on-Sorbonne, l’Université Paris Diderot-Paris 7 et l’ENS Lyon-Lettres et Sciences Humaines. En 2006, l’équipe Géophile s’est détachée de l’UMR a ̀ la demande de la Direction du Département SHS du CNRS, afin de participer a ̀ la restructuration de la géographie rhônalpine. Par ailleurs, l’équipe CRIA, alors équipe d’accueil de l’Université ́ Paris 1, a intégré l’UMR à cette même date. Fonctionnant sur ce double triptyque CRIA-EHGO-PARIS et CNRS-Université Paris 1-Université Paris Diderot-Paris 7 au cours des contrats 2006-2009, 2010-2013 et 2014-2018, l’UMR voit son périmètre institutionnel évoluer à nouveau pour la période quinquennale 2019-2023, avec l’entrée de l’EHESS en tant qu’organisme de tutelle.

Le caractère multi-sites de l’UMR Géographie-cités n’a pas réellement évolué depuis 2006 : le site du 13 rue du four dans le sixième arrondissement accueille la direction de l’UMR et ses personnels ingénieurs, ainsi que l’équipe EHGO et une partie de l’équipe PARIS. Le site Olympe de Gouges à Paris Diderot-Paris 7 dans le 13ème arrondissement héberge les membres Paris 7 de l’UMR (majoritairement rattachés à l’équipe PARIS mais également pour certains d’entre eux pendant la période quinquennale aux équipes CRIA et EHGO). Enfin, l’équipe CRIA est essentiellement implantée à l’Institut de Géographie, dans le 5ème arrondissement. Le déménagement des personnels hébergés rue du four vers le Campus Condorcet en 2019 s’inscrit dans la continuité de cette tradition multi-sites.

Description des équipements, des plateformes technologiques

Les équipements de l’UMR se résument à son parc informatique, comprenant des serveurs de stockage et de calcul et une centaine de postes fixes et nomades, répartis sur ses trois sites parisiens. Ces éléments, ainsi que la fédération de sites internet de l’UMR - le site de l’UMR plus une trentaines de sites projets hébergés - sont décrits dans l’annexe 2.

Organigramme fonctionnel

L’UMR se structure d’une part autour de ses trois équipes, et d’autre part autour de ses axes de recherche, thématiques transversales et pépinières thématiques. Cette structuration permet d’ancrer la recherche, ses modalités de mise en œuvre et de production, à la fois dans les domaines d’excellence et les savoir-faire de chacune des équipes, mais également dans un faisceau d’interactions entre équipes.

Le collectif de direction, le conseil de laboratoire et tous les personnels ingénieurs (IT CNRS) exercent pour leur part leurs fonctions au niveau UMR.

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

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Tableau des effectifs et moyens de l’unité

Entre 2012 et 2017, l’UMR est restée globalement très stable d’un point de vue démographique (+4% pour les personnels statutaires, -8% pour les doctorants).

Tableau 1 : Evolution des effectifs de l’UMR par statut entre 2012 et 2017

Toutefois, derrière cette apparente stabilité réside une véritable reconfiguration interne : le CNRS est ainsi devenu le premier employeur de l’UMR, avec 26 personnels titulaires CNRS (IT, CR et DR confondus), soit une croissance de 37% des effectifs sur la période (tableau 2). Les Université Paris 1 et Paris Diderot-Paris 7 ont quant à elles vu leurs effectifs diminuer, de l’ordre de 15 à 20%. Au total, les trois établissements de tutelle totalisent près de 95% des effectifs statutaires de l’UMR, auxquels s’ajoutent 4 enseignants-chercheurs issus d’autres établissements universitaires.

Tableau 2 : Effectifs statutaires de l’UMR au 1er juin 2017.

Par ailleurs, ce tableau d’ensemble agrège des situations démographiques très contrastées au sein des trois équipes de l’UMR. Le tableau 3 met ainsi en évidence le poids démographique considérable de l’équipe PARIS. Cette situation trouve son origine à la fois dans la forte croissance de l’équipe PARIS (+26,9%) et dans le recul des effectifs du CRIA (-11,1%) et d’EHGO depuis 2012 (-42,9%).

Tableau 3 : Evolution des effectifs statutaires IT et par équipe entre 2012 et 2017

Au cours de ce contrat quinquennal, une attention particulière a été portée à l’équipe EHGO, fragilisée par cette double dynamique de recul et de faible renouvellement démographique de ses effectifs (tableau 3). L’accès à un nouveau vivier de personnels, c’est à dire au-delà des canaux privilégiés de recrutement des trois tutelles CNRS, P1 et P7, est ainsi apparu comme une nécessité. C’est dans ce contexte que le projet de rapprochement institutionnel avec l’EHESS a été initié et finalisé (cf partie projet). L’ajout de cette tutelle correspond dans les faits à l’arrivée immédiate de cinq membres statutaires (trois chercheurs et deux ingénieurs), tous caractérisés par une très grande proximité scientifique avec l’UMR. Ils viendront renforcer l’équipe EHGO, tout en étant en interaction scientifique forte avec les autres composantes de l’UMR. Au-delà de cet effet immédiat, nous tablons sur un effet de long terme :

Statut Effectifs+en+2012 Effectifs+en+2017 Taux+de+croissance+201262017Enseignants)chercheurs.titulaires 37 32 )14%Chercheurs.CNRS.titulaires 12 17 42%Ingénieurs.CNRS.titulaires 7 9 29%Doctorants 73 67 )8%Total+titulaires 56 58 4%total+UMR 129 125 63%

Etablissement Effectif'2012 Effectif-2017 Evolution'201202017CNRS 19 26 37%U(PARIS(1 21 17 '19%U(PARIS(7 13 11 '15%U(AMIENS 1 1 0%U(LYON(1 1 1 0%U(PARIS(4 1 1 0%U(REIMS 1 1 0%Total/ 56 58 4%

Equipe Effectif*statutaires*2012 Effectif*statutaires*2017 Evolution*2012617 Age*moyen*2017CRIA 9 8 '11,1% 47EHGO 14 8 '42,9% 53PARIS 26 33 26,9% 47IT 7 9 28,6% 48Total 56 58 3,6% 48

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

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l’EHESS est en effet, pour l’UMR en général et l’équipe EHGO en particulier, un acteur stratégique dans un contexte de faible recrutement des spécialistes d'épistémologie et d'histoire de la géographie dans l'université ́ française et la plupart des institutions de recherche.

La croissance démographique globale de l’UMR a été inégalement accompagnée par ses trois tutelles, à la fois du point de vue des personnels affectés (tableau 3) et du point de vue financier (tableau 4). Pourtant, par des logiques de compensation, les effectifs globaux restent à peu près constant et la dotation globale a progressé de manière très significative sur la période (+ 30%) - les modalités de ventilation de cette dotation entre équipes sont décrites dans le paragraphe dédié à la gouvernance de l’unité.

Tableau 4 : Evolution des dotations financières annuelles des 3 tutelles de l’UMR sur la période 2012-2016

Ces dotations des tutelles représentent, selon les années, entre 10 et 15% du budget annuel de l’UMR (tableau 5). Celui-ci est alimenté par de nombreuses autres sources qui irriguent financièrement, dans toute sa diversité, la recherche menée à l’UMR. Le LabEx DynamiTe (Programme Investissements d’Avenir) a pris une importance considérable de ce point de vue, devenant à partir de 2014 la principale source de financement des membres de l’UMR. Ce LabEx, auxquels participent activement plus des deux tiers des membres de l’unité, a redistribué depuis 2012 environ 2,7 millions d’euros à ses 18 unités membres, dont 875 000 euros à Géographie-cités, la moitié environ de cette somme correspondant à des projets en partenariat avec une ou plusieurs autres UMR du LabEx. Au total, ce sont 24 mois d’IE, 6 allocations doctorales (durée 3 ans), 3 allocations post-doctorales (durée 1 an), 7 bases de données, 3 projets de recherches exploratoires et 4 postes de professeurs invités qui ont ainsi été financés sur la période quinquennale, attestant du caractère structurant pour l’UMR de ce dispositif global. En accord avec les institutions partenaires et les unités membres, le LabEx DynamiTe a été prolongé jusqu’en 2022 et fera l’objet d’une demande de renouvellement dans le cadre de l’appel à candidatures à venir du Programme Investissements d'Avenir.

Enfin, le volume financier considérable (tableau 5) - mais de portée par nature plus limitée puisque centré sur des porteurs individuels - accompagnant les deux projets ERC mérite un commentaire particulier. Trois points particulièrement seront mis en avant ici. La gestion financière et en ressources humaines de ces projets tout d’abord, implique une mobilisation importante des personnels gestionnaires de l’UMR. L’hébergement physique des personnes recrutées ensuite, pose des défis permanents dans un contexte de forte pression démographique et de sur-occupation des espaces. La co-existence enfin, au sein d’une même structure de recherche, de modes de fonctionnement très différents, amplifiés par un accès à des ressources financières aussi différenciées, est un véritable enjeu dont il était difficile de prendre toute la mesure a priori. Dans cette perspective, deux enseignements de cette première expérience ERC pour l’UMR Géographie-cités peuvent être tirés : tout d’abord, les compétences et l’investissement des personnels ingénieurs, aussi bien en termes de fonctionnement que d’accompagnement de la recherche, ont joué un rôle déterminant dans l’intégration de ces deux projets.

2012$ 2013$ 2014$ 2015$ 2016$CNRS$ 64$750$ 71$500$ 55$500$ 66$000$ 99$500$

U$PARIS$1$ 41$560$ 39$117$ 48$461$ 62$558$ 61$000$

U$PARIS$7$ 34$276$ 35$100$ 32$397$ 27$377$ 25$808$

0$

20$000$

40$000$

60$000$

80$000$

100$000$

120$000$

Dota%ons(des(tutelles(((période(201252016)(

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Tableau 5 : L’origine des ressources financières de l’UMR sur la période 2012-2016 (en pourcentage du montant annuel global).

La ventilation des ressources financières par équipe est un premier indicateur de leurs modes de fonctionnement. Le tableau 6 et la figure 1 révèlent ainsi des profils relativement spécifiques pour chacune des équipes, faisant écho à la fois à leurs modalités de production de la recherche et aux stratégies de demandes de financement qui en découlent.

Tableau 6 : Ventilation par équipe des ressources financières sur la période 2012-2016

L’équipe EHGO se singularise immédiatement de ce point de vue, la grande majorité de ses ressources financières relevant de la dotation annuelle des tutelles. Le positionnement scientifique de l’équipe EHGO est parfaitement cohérent avec cet ancrage financier, même si on note une réelle volonté d’élargir cette base financière lorsque les sources de financement sont en adéquation avec les objectifs scientifiques de l’équipe.

L’équipe CRIA, pour sa part, développe une stratégie de financement élargie à toutes les sources de financement - quasiment toutes équivalentes ou supérieures à la dotation annuelle des tutelles qui revient à l’équipe -, avec un effort conséquent du côté des appels ANR et internationaux. Ramené au nombre de personnels statutaires sur la période, l’équipe CRIA est quasiment au niveau de l’équipe PARIS (143 990 € par personnel statutaire CRIA contre 151 843 € par personnel statutaire PARIS sur la période 2012-2016), alors même que l’équipe PARIS

2012$ 2013$ 2014$ 2015$ 2016$Appels$à$projets$interna6onaux$ERC$ 38%$ 48%$ 49%$ 45%$ 26%$

Programmes$Inves6ssements$d'Avenir$ 0%$ 8%$ 21%$ 14%$ 23%$

Dota6ons$tutelles$ 15%$ 10%$ 10%$ 11%$ 14%$

Collec6vités$territoriales$ 12%$ 9%$ 7%$ 5%$ 7%$

Appels$à$projets$ANR$ 9%$ 9%$ 7%$ 8%$ 5%$

Appels$à$projets$interna6onaux$hors$ERC$ 10%$ 5%$ 2%$ 8%$ 10%$

Financement$public$hors$tutelles$ 5%$ 3%$ 1%$ 8%$ 14%$

Appels$à$projets$des$ministères$hors$MESR$ 6%$ 3%$ 2%$ 1%$ 0%$

Contrats$de$recherche$industriels$ 6%$ 5%$ 1%$ 0%$ 1%$

0%$

10%$

20%$

30%$

40%$

50%$

60%$

Origine'des'ressources'financières'de'Géographie4cités''(en'propor7on'du'budget'annuel'global)'

CRIA EHGO PARISTotal&Tutelles 140&753&€ 164&802&€ 465&349&€Appels&à&projets&internationaux&ERC 2&640&836&€Programmes&Investissements&d'Avenir 139&931&€ 1&218&€ 731&779&€Collectivités&territoriales 126&001&€ 11&774&€ 347&800&€Appels&à&projets&ANR 239&982&€ 229&986&€Appels&à&projets&internationaux&hors&ERC 241&080&€ 185&282&€Financement&public&hors&tutelles 105&745&€ 271&102&€Appels&à&projets&des&ministères&hors&MESR 108&142&€ 42&804&€Contrats&de&recherche&industriels 50&283&€ 95&870&€Total 1&151&917&€ 177&794&€ 5&010&808&€

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héberge deux projets ERC. On peut y voir un signe de la très grande implication de l’équipe CRIA dans la recherche sur projets, en collaboration avec des partenaires et institutions très diversifiés.

L’équipe PARIS enfin, se caractérise d’une part par l’importance prise dans son dispositif par les financements ERC et LabEx et d’autre part par la grande diversité des sources de financement visées par ses membres. On notera également la coexistence au sein de l’équipe PARIS de projets de recherche non financés ou non finançables.

Figure 1 : Origine des ressources financières : des profils par équipes différenciés (en pourcentage du montant global par équipe sur la période 2012-2016)

Politique scientifique

L’UMR Géographie-cités a toujours eu à cœur de jouer un rôle actif dans le dispositif d’enseignement et de recherche francilien, mais également national et international. Cette volonté se traduit par le nombre et la diversité des initiatives, projets et structures auxquels l’UMR est associée, en tant que membre ou en tant que structure d’accueil. Dans la perspective d’un intérêt général pris dans sa définition la plus large possible, l’ouverture disciplinaire, l’ouverture interdisciplinaire et l’ouverture institutionnelle sont traditionnellement valorisées et favorisées sein de l’UMR.

Structuration en équipes de l’UMR Géographie-cités

L’UMR Géographie-cités a su conserver une identité et une visibilité fortes à la fois du point de vue de ses objets d’études et de son positionnement scientifique. Les recherches qui y sont menées combinent très largement réflexions théoriques et épistémologiques, méthodes quantitatives et qualitatives, travaux empiriques et démarche comparative. Sur cette base commune, chacune des trois équipes de l’UMR développe des thématiques et des problématiques de recherche qui lui sont propres :

● L’Equipe CRIA est centrée sur les politiques publiques territoriales et leur expression matérielle et travaille sur et pour l’aménagement des territoires. Trois grandes thématiques traversent les travaux de ses membres : l’articulation entre les réseaux, les flux et les territoires ; l’interaction entre les dynamiques socio-spatiales et les politiques d’aménagement ; la construction des modèles et des concepts d’aménagement du territoire et l’évaluation critique de leur mise en œuvre.

● L’Equipe EHGO place, au cœur de son activité de recherche l’analyse critique, épistémologique et historique du savoir géographique dans la diversité de ses formes d’expression, de ses champs d’exercice et de ses acteurs. Cette orientation se développe autour de deux pôles principaux : d’une part la question des images, des représentations et des formes d’écriture de la géographie et des savoirs de l’espace et, d’autre part, la question des discours sur la géographie et des pratiques sociales de la géographie.

0,0%$ 10,0%$ 20,0%$ 30,0%$ 40,0%$ 50,0%$ 60,0%$ 70,0%$ 80,0%$ 90,0%$ 100,0%$

Total$Tutelles$

Appels$à$projets$interna=onaux$ERC$

Programmes$Inves=ssements$d'Avenir$

Collec=vités$territoriales$

Appels$à$projets$ANR$

Appels$à$projets$interna=onaux$hors$ERC$

Financement$public$hors$tutelles$

Appels$à$projets$des$ministères$hors$MESR$

Contrats$de$recherche$industriels$

PARIS$

EHGO$

CRIA$

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AXES ● PARIS 1 - Les territoires

métropolitains face aux nouveaux rapports scalaires.

● PARIS 2 - Systèmes de villes et systèmes territoriaux dans l’espace mondial

● PARIS 3 - Exploration de nouvelles modélisations pour représenter et analyser les dynamiques spatio-temporelles

● PARIS 4 - L’Union Européenne et les pays du voisinage : intégration fonctionnelle, cohésion territoriale et gouvernance multi scalaire

● CRIA 5 - Réversibilité et proximité : quels enjeux pour l’aménagement et l’urbanisme ?

● EHGO 6 - Les écritures de la géographie

● EHGO 7 - Savoirs de l’espace en situation

THÉMATIQUES TRANSVERSALES ● Thématique transversale -

Mobilité et territorialité : expériences, concepts, enjeux

PÉPINIÈRES THÉMATIQUES ● Pépinière thématique 1 -

Dynamiques spatiales du genre

● Pépinière thématique 2 - (Re)penser les espaces publics dans leurs rapports à la ville

● Pépinière thématique 3 - Temps et espace

Liste des axes, thématique transversale et pépinières

thématiques

Chaque ligne correspond à un membre (statutaire ou doctorant) de l’UMR, pour chacune des 3 équipes. Chaque membre participe (en vert) à un ou

plusieurs axes, transversalités et pépinières.

Tableau 7 : Organisation de l’UMR en axes, thématique transversale et pépinières thématiques

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● L’Equipe PARIS. s’est fixée comme principaux objets d’étude la ville et les systèmes urbains, dont elle

analyse les dynamiques territoriales en considérant que les interactions spatiales et sociales jouent un rôle moteur dans les reconfigurations à l’œuvre. Si l’analyse spatiale et la modélisation dynamique sont des méthodes privilégiées, la prise en compte des pratiques et représentations des acteurs s’est également renforcée. Un regard renouvelé y est ainsi porté sur la question de l’articulation des échelles, tant spatiales que temporelles, ainsi que sur la question des contextes spatiaux. A l’origine français et européens, les terrains d’études mobilisés se sont également diversifiés et les recherches menées à l’équipe sont systématiquement mise en perspective dans un cadre comparatif.

Les 7 axes de recherche de l’UMR sont portés chacun par une équipe (tableau 7) et correspondent au cœur scientifique de chaque équipe. Ils sont toutefois ouverts à tous les membres de l’UMR. A titre d’exemple (tableau 7, figure de droite), l’axe du CRIA “Réversibilité et proximité : quels enjeux pour l’aménagement et l’urbanisme ?” regroupe la quasi totalité des membres du CRIA mais également des membres de l’équipe PARIS. De manière symétrique, l’axe “Les territoires métropolitains face aux nouveaux rapports scalaires” de l’équipe PARIS accueille un grand nombre de membres du CRIA.

La thématique transversale ainsi que les trois pépinières thématiques sont quant à elles positionnées de manière transversale aux trois équipes. On rappellera que les pépinières thématiques ont été pensées et animées comme des dispositifs d’expérimentation d’objets scientifiques, soit en émergence au sein de l’UMR (pépinière 1 - Dynamiques spatiales du genre et pépinière 2 - (Re)penser les espaces publics dans leurs rapports à la ville), soit déjà bien ancrés mais justifiant de nouvelles orientations (pépinière 3 - Temps et espace). La thématique transversale et les trois pépinières thématiques sont prolongées au sein du projet scientifique de l’UMR pour la période suivante, sous une forme en partie renouvelée.

Par ailleurs, l’UMR se caractérise également par son absence de référence explicite à des aires géographiques particulières. Si le continent européen est au cœur de son domaine d’investigation, c’est bien en tant qu’objet d’étude central de l’axe 4 « L’Union européenne et les pays du voisinage : Intégration fonctionnelle, cohésion territoriale et gouvernance multiscalaire ». Pour autant, les membres de l’UMR développent depuis longtemps des expertises régionales très nombreuses et d’une diversité croissante. On mentionnera à ce titre le renforcement au cours de cette période quinquennale des interactions avec l’Asie (Inde et Chine particulièrement), l’Océanie (Australie et Nouvelle-Calédonie), l’Afrique (Afrique du Sud), l’Amérique du nord (Etats-Unis et Canada) et l’Amérique du sud (Brésil et Chili notamment).

La force de l’UMR s’appuie à la fois sur cette structuration interne en équipes bien identifiées et sur l’existence d’interactions diversifiées entre équipes, interactions qui se sont renforcées au cours de la période quinquennale. Elle doit être lue également dans l’ancrage des membres de l’UMR au sein d’un “écosystème” national et international dépassant largement le seul cadre de l’UMR. Ces interactions inter-équipes et avec des partenaires extérieurs à l’UMR peuvent être analysées par les liens de co-publications, représentés dans la figure 2. S’ils ne représentent pas l’intégralité de ces interactions, ils en permettent déjà une lecture très intéressante.

Cette représentation met en évidence plusieurs éléments importants, qui témoignent de l’existence de “régimes” de publication - et donc en partie de modes de fonctionnement - bien différenciés. Au sein de Géographie-cités, on trouve à parts égales sur la période évaluée des membres qui publient seuls (57% des membres statutaires et doctorants, pour 52% des publications, cf tableau 8) et des membres qui co-publient, aussi bien avec d’autres membres de l’UMR qu’avec des membres extérieurs à l’UMR.

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     10 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

Graphe des co-publications sur la période 2013-2017 En rouge : les membres (statutaires + doctorants) de l'équipe EHGO En bleu, les membres (statutaires + doctorants) de l’équipe CRIA En vert, les membres (statutaires + doctorants) de l’équipe PARIS En jaune, les personnels IT En gris : les co-auteurs hors UMR Corpus : publications dans des revues à comité de lecture, des ouvrages, directions d’ouvrages et chapitres d'ouvrages, des actes de conférences à comité de lecture NB : la taille des nœuds est proportionnelle au nombre de liens de co-publication (degré)

Figure 2 : Une vision de l’UMR dans son écosystème, au prisme des co-publications

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     11 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

Derrière ces chiffres globaux se cache néanmoins une relative diversité entre les trois équipes, témoin de leurs modes de fonctionnement et culture scientifique différenciés. La part des publications avec au moins deux co-auteurs est ainsi bien plus importante au sein des équipes CRIA et PARIS qu’au sein de l’équipe EHGO (tableau 8).

Tableau 8 : Part des publications avec au moins deux co-auteurs par rapport au nombre total de publications de

chaque équipe (corpus : revues à comité de lecture, ouvrages, directions d’ouvrages et chapitres d'ouvrages, actes de conférences à comité de lecture)

On notera toutefois une ouverture à l’extérieur en matière de co-publication très proche pour les 3 équipes : plus de 75% des co-publications associent au moins un auteur extérieur à l’UMR (tableau 9).

Tableau 9 : Part des co-publications incluant au moins un membre extérieur à l’UMR (corpus : revues à comité de lecture, ouvrages, directions d’ouvrages et chapitres d'ouvrages, actes de conférences à comité de lecture)

Dernier point mis en exergue dans ce bilan, la place des co-publications inter-équipes au sein de l’UMR et sur la période 2012-2017 (tableau 10). Celle-ci varie considérablement entre les équipes : ainsi, plus du tiers (37%) des co-publications au sein d’EHGO associent un ou plusieurs membres du CRIA ou de PARIS, contre 13% seulement pour l’équipe PARIS.

Tableau 10 : Part des co-publication inter-équipes (corpus : revues à comité de lecture, ouvrages, directions d’ouvrages et chapitres d'ouvrages, actes de conférences à comité de lecture)

La ventilation de ces interactions au sein d’une matrice de co-publications (tableau 11) montre que ces co-publications entre équipes ne sont pas homogènes, 6% d’entre elles ayant lieu entre CRIA et PARIS et 3,3% entre EHGO et PARIS. Les nouvelles thématiques transversales définies dans le cadre du projet d’UMR pour le contrat quinquennal suivant s'appuient sur les potentiels de ces interactions inter-équipes existantes qu'elles visent à renforcer, sans toutefois pénaliser pour autant l’ouverture des membres de l’UMR sur leur environnement extérieur.

Tableau 11 : Matrice des co-publications entre équipes, en pourcentage du nombre total de publications > 1 auteur (corpus : revues à comité de lecture, ouvrages, directions d’ouvrages et chapitres d'ouvrages, actes de conférences à comité de lecture)

Positionnement de l’UMR à l’échelle locale, nationale et internationale

L’UMR Géographie-cités joue depuis sa création un rôle clé dans le dispositif de recherche francilien, mais également dans ses déclinaisons aux niveaux national et international. Cet ancrage s’est vu renforcé au cours de ce contrat quinquennal, de différentes manières. Quelques contributions particulièrement structurantes seront soulignées ici.

Au niveau régional tout d’abord, l’UMR a joué un rôle moteur et structurant dans la création et l’animation du LabEx DynamiTe, qui réunit plus de 300 chercheurs et enseignants-chercheurs relevant de 18 unités de recherche et

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     12 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

11 institutions franciliennes. Avec plus de 75 membres inscrits au LabEx et participant à ses activités, Géographie-cités est l’unité la plus importante en effectif. Cette participation très active au LabEx a eu des conséquences importantes, en particulier du point de vue du renforcement - voire dans certains cas de l’émergence - de collaborations interdisciplinaires mais également disciplinaires avec d’autres unités franciliennes. De manière très claire, le LabEx a en particulier joué un rôle clé dans le rapprochement scientifique des quatre UMR de géographie francilienne Géographie-cités, Ladyss, LGP et PRODIG.

Ce rapprochement a grandement facilité la mise en œuvre d’une démarche collaborative entre ces quatre unités dans la perspective du Campus Condorcet, qu’elles intégreront dès son ouverture en 2019 (avec un déménagement à cheval sur les phases 1 et 2 du projet pour le LGP). Cette dynamique collective vers le Campus Condorcet, initiée par l’Université Paris 1 au titre d’un projet scientifique en émergence de constitution d’un “Pôle de Géographie et des sciences du territoire” sur ce site scientifique majeur, est une opportunité et un défi pour l’UMR Géographie-cités. Opportunité indéniable dans la mesure où elle nous permettra de bénéficier de conditions matérielles de travail améliorées (nous avons négocié et obtenu 96 places assises et une salle de réunion de 20 places), mais également en raison des nombreuses interactions disciplinaires et interdisciplinaires que la réunion sur le même site d’un grand nombre d’unités de recherche favorisera. Enjeu réel toutefois, dans la mesure où cet ancrage au nord de Paris, s’il s’inscrit dans la continuité de la logique multi-sites historique de l’UMR - l’Institut de Géographie (P1) et Olympe de Gouges (P7) constitueront les 2 autres piliers du dispositif -, correspond également à une dissociation accrue des lieux d’enseignement et de recherche, en tout cas dans les premiers temps du dispositif (l’ouverture du site d’enseignement de La Chapelle étant décalée de deux années au moins par rapport à l’ouverture du Campus Condorcet).

A l’échelle nationale ensuite, l’UMR a encouragé et contribué à l’évolution du Collège International des Sciences du Territoire (CIST) en fédération nationale de recherche, un dispositif parfaitement adapté au projet scientifique porté par cette structure ainsi qu’à sa volonté de fédérer une communauté nationale et internationale interdisciplinaire autour des sciences du territoire. Cette contribution à une démarche collective en réseau nous semble tout à fait importante dans le contexte actuel de renforcement des logiques de concentration géographique des moyens humains et financiers de l’enseignement supérieur et de la recherche.

A l’international enfin, l’UMR s’est particulièrement investie dans l’animation de réseaux structurants. En plus des projets européens et internationaux auxquels sont associés de nombreux membres de l’UMR, on mentionnera à titre d’exemple les trois PICS portés par des membres de l’UMR, avec la Tunisie, l’Inde et le Canada. On citera également le projet européen MEDIUM, qui a permis de renforcer les liens de l’UMR avec des partenaires universitaires et institutionnels chinois, ainsi que les deux master ERASMUS TEMA et MGM+E (cf point suivant) auxquels l’UMR est associée.

Au total, sur la période 2012-2017, l’UMR a porté ou été associée à plus d’une quarantaine de contrats de recherche, à ces trois niveaux d’intervention (figure 3). La diversité des sources de financement impliquées est réelle et témoigne de la diversité des guichets mobilisés par les membres de l’UMR.

Figure 3 : Projets de recherche financés pendant la période 2012-2017 (NB : l’UMR porte le LabEx DynamiTe, qui a alimenté financièrement 25 projets de recherches portés par des membres de l’unité sur la période)

45#contrats#de#recherche#

portés#ou#en#associa2on#sur#la#période#201272017,#

dont#:#

ERC#2#

ESPON#2#

FP7##1#

ANR#9#

Europ’Aid#1#

Collec2vités##territoriales#

10#

Ministères##5#

PIA#(LabEx)#1#(25)%

Industriels#(CIFRE)#

9#

PICS#3#

SMI#2#

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 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     13 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

Ces contrats s’inscrivent dans un cadre partenarial riche et diversifié, mis en évidence par la figure 4.

Figure 4 : L’UMR dans son paysage partenarial. En rouge les unités, réseaux et établissements publics internationaux. En bleu clair les unités, réseaux et établissements publics français. En bleu foncé les entreprises (thèses CIFRE essentiellement). En vert les collectivités territoriales et les associations. Le détail des partenariats est disponible en annexe, dans les fichiers « Annexe5-Projets-Géocités » et « Annexe6-Partenaires-Géocités ».

Les trois équipes sont connectées à un réseau dense de partenaires scientifiques et des sphères publiques, privées et associatives, à l’échelle nationale mais également très largement internationale. La frontière entre les trois équipes, au centre de la figure, est constituée des partenaires communs aux trois équipes, tels que le LabEx DynamiTe, l’EHESS ou encore l’ANR pour ne citer que quelques exemples.

Profil d’activités de l’UMR Géographie-cités

Les membres de l’UMR géographie-cités s’investissent dans un spectre d’activités très large : recherche, enseignement, expertise, évaluation scientifique, diffusion, animation scientifique (cf annexe 4). Même si la recherche académique reste le cœur de cible de l’UMR, cette ouverture globale de la plupart des membres de l’UMR à ces activités toujours plus nombreuses et différenciées relevant des missions de l’enseignement supérieur et de la recherche, est un des nombreux signes du dynamisme interne de l’UMR. Deux points particuliers seront présentés ici, qui témoignent de l’attachement de l’UMR à la formation d’un côté et à l’animation de revues scientifiques d’autre part.

Enseignement

L’UMR est engagée, via ses membres, dans la coordination ou la co-coordination de 6 spécialités de Masters: ● Master Sciences des territoires – GéoPrisme (Université ́ Paris 1, Université ́ Paris Diderot-Paris 7). Il s’agit

d’une formation complète en géographie humaine, couplant de manière unique trois entrées : l’analyse

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 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     14 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

spatiale et la modélisation d’une part, les dynamiques spatiales en Europe d’autre part et enfin la construction des savoirs en géographie. Site internet : https://mastergeoprisme.wordpress.com/.

● Master Sciences des territoires-Carthagéo (Université ́ Paris 1, Université ́ Paris Diderot-Paris 7, ENSG). Le Master 2 Carthagéo est une formation à la modélisation de l’information géographique, l’analyse spatiale, la cartographie dans ses différents supports. Le parcours « numérique » forme des spécialistes du développement d’applications informatiques. Le parcours « thématique » forme des spécialistes du développement de méthodes pour traiter et représenter l’information géographique. Site internet : http://www.univ-paris1.fr/diplomes/master-professionnel-carthageo/

● Master Urbanisme et Aménagement (Université Paris 1). Ce Master forme à la fois des professionnels de haut niveau et des chercheurs dans le domaine de l’urbanisme et de l’aménagement. Cette formation pluridisciplinaire vise à donner a ̀ l’ensemble de ses étudiants une très bonne connaissance des outils théoriques permettant de comprendre les enjeux contemporains de fabrication et de gestion de la ville et une solide maîtrise des dispositifs et des pratiques de l’urbanisme et de l’aménagement. Site internet : http://www.univ-paris1.fr/ufr/ufr08/les-formations/masters/

● Master Aménagement, Animation et Développement Local (Université ́ Paris Diderot-Paris 7). Il s’agit d’une des spécialités pro du master MECI (Métiers des Etudes, du Conseil et de l’Intervention) de l’Université Paris Diderot-Paris 7. Cette spécialité offre une formation professionnelle aux métiers de l’aménagement et du développement aux échelles locales. Site internet : http://www.m2-adl.info/presentation/objectif-de-la-formation/

● Master ERASMUS MGM+e, Geographical Modelling. Il réunit les universités de Besançon, Bruxelles, Lausanne, Louvain, Manchester, Paris 1, Paris 7 et Rouen. Son ambition est de former ces étudiants à la modélisation en géographie, lors de séminaires internationaux conjoints annuels intensifs, d’une durée de 2 semaines. Site internet : http://wwwfr.uni.lu/formations/flshase/master_in_geography_and_spatial_planning_academique

● Enfin, l’UMR est associée depuis sa création via l’EHESS au Master ERASMUS TEMA, Territoires européens (civilisation, nation, région, ville). Il réunit les universités de Budapest, de Prague, de Catane, de Kluj, de Sofia et l'EHESS et propose une formation en sciences sociales pour les étudiants s'orientant vers des carrières européennes. Site internet : http://www.mastertema.eu/

Formation et accueil des doctorants

Historiquement rattachée à l’école doctorale de géographie de Paris (ED 434), l’UMR Géographie-cités a été amenée en 2016 à demander le rattachement de ses membres HDR Paris Diderot-Paris 7 à l’Ecole doctorale 382 « Economies, Espaces, Sociétés, Civilisations : Pensée politique, critique et pratiques sociales » de l’Université Paris Diderot-Paris 7.

Sur la période, 2012-2017, l’UMR a accueilli 120 doctorant(e)s, dont 53 ont soutenu leur thèse avant la fin de la période. Plus des trois quarts des thèses sont financées (tableau 11), avec là encore une grande variabilité entre les équipes. La quasi totalité des thèses menées au CRIA sont ainsi financées, tandis que la moitié d’entre elles ne le sont pas au sein de l’équipe EHGO. Ce chiffre doit toutefois être grandement relativisé dans la mesure où la plupart des doctorants non financés d’EHGO sont par ailleurs enseignants dans le secondaire. Ces différences illustrent une fois de plus la diversité des ancrages thématiques, institutionnels et partenariaux des trois équipes de l’UMR.

Tableau 12 : Nombre de doctorants par équipe sur la période quinquennale

Revues

Plusieurs revues scientifiques sont dirigées par des membres de l’UMR et deux d’entre elles sont hébergées administrativement à l’UMR. La direction de l’UMR accorde une attention particulière à l’indépendance scientifique et éditoriale de ces revues, qui ont vocation à servir une communauté disciplinaire et interdisciplinaire la plus large possible. Pour cette raison, l’UMR a encouragé au cours de la période le principe d’une évaluation indépendante de ces revues par la section 39 du comité national.

Liste des revues adossées à Géographie-cités : ● Anatoli, de l’Adriatique à la Caspienne. Territoires, Politique, Sociétés (https://www.openedition.org/16107)

est une revue consacrée à l’étude pluridisciplinaire de l’espace qui s’étend de l’Adriatique à la Caspienne, de

Nb#total#de#doctorants#inscrits#entre#201222017 %#thèse#financéesPARIS 74&(dont&28&ont&soutenu&pendant&la&période) 74%EHGO 13&(dont&7&ont&soutenu&pendant&la&période) 46%CRIA 33&(dont&18&ont&soutenu&pendant&la&période) 97%

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     15 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

même qu’aux cultures qui l’ont habité et façonné. ● Cybergeo : Revue européenne de Géographie (http://cybergeo.revues.org). Créée en 1996, Cybergeo est la

première revue scientifique de sciences sociales entièrement électronique et en accès libre. Il s’agit d’une revue généraliste multilingue, ouverte à tous les thèmes et courants de la géographie et des disciplines voisines. Cette revue est hébergée administrativement à l’UMR.

● L’Espace géographique (http://www.mgm.fr/PUB/EG). Fondée en 1972, elle est publiée à un rythme trimestriel par les éditions Belin. Il s’agit d’une revue scientifique, de discussion et de réflexion, consacrée à la géographie. Cette revue est hébergée administrativement à l’UMR.

● Feuilles de géographie (http://www.feuilles-de-geographie.com/) est un espace en ligne de publication de supports et de contenus pour l’enseignement de la géographie à l’Université et plus largement dans l’enseignement supérieur. Porté par un collectif large de doctorant(e)s et de jeunes docteurs, dont plusieurs membres de l’UMR, cette revue est à destination des enseignants de géographie, jeunes ou moins jeunes, expérimentés ou non, les Feuilles touchant tous les niveaux d’enseignement dans le supérieur (licence, master, capes, agrégation, formations doctorales et autres).

● Revue d’histoire des sciences humaines (http://www.cairn.info/revue-histoire-des-sciences-humaines.htm). Depuis 2014, l’équipe EHGO a co-piloté avec le centre Koyré la relance de cette revue unique dans son domaine, qui avait cessé de paraître en 2011. Elle a assuré sa republication depuis 2015 et co-organise son processus éditorial depuis.

● Revue Feuilles de géographie (http://www.feuilles-de-geographie.com/), portée par un collectif de doctorant(e)s en grande partie issus de l’UMR, est destinée à la diffusion et au partage de supports d’enseignement de la géographie dans l’enseignement supérieur, dans une perspective plus générale de circulation des savoirs et savoir-faire pédagogiques.

2. Produits de la recherche et activités de recherche

Bilan scientifique global de l’unité

Désireuse de répondre au mieux aux différentes facettes de la mission de recherche publique et d’enseignement qui lui est confiée, d’une part, et consciente de la diversité des recherches menées en son sein d’autre part, l’UMR encourage ses membres à diversifier leurs modes de production et de valorisation de leurs recherches. Cette diversité apparaît de manière très claire dans le tableau 13.

On notera, de prime abord, la place importante des communications “sèches” (ie sans publications associées) à un séminaire, une conférence ou un colloque (28,5%). Cette activité est encouragée par l’UMR dans la perspective d’une recherche fluide et interactive, privilégiant les interactions scientifiques à haute fréquence. L’objectif est de permettre, d’une part, une évaluation précoce par les pairs des travaux de recherche entrepris et, d’autre part, l’irrigation permanente en apports nouveaux par les membres de l’unité de l’écosystème de la recherche au sein duquel ils/elles évoluent.

Par ailleurs, si les publications dans des revues à comité de lecture constituent la production la plus fréquente (20,7% du volume total des productions), on notera la place très importante dévolue aux chapitres d’ouvrages (16,9%), ainsi que le rôle toujours important des ouvrages et directions d’ouvrages (au total, 4,4% du volume total des productions).

Au total, ce sont plus de 1600 “produits” scientifiques, dont près de 45% dans des revues à comité de lecture, des ouvrages et chapitres d'ouvrages ainsi que des actes de conférences à comité de lecture qui sont à mettre à l’actif des membres de l’UMR sur la période évaluée. Si l’on ramène ce volume aux effectifs de chacune des équipes sur la période (personnels statutaires et doctorants, en incluant les doctorants qui ont soutenu pendant la période) on obtient un taux de publication moyen de l’ordre de 9,4 produits par personne et de 4,2 produits par personne si on se limite au sous-ensemble constitué des revues à comité de lecture, ouvrages, directions d’ouvrages et chapitres d'ouvrages et actes de conférences à comité de lecture. L’équipe EHGO, avec ses 8 membres statutaires et ses 13 doctorants sur la période, apparaît de ce point de vue comme particulièrement active.

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 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     16 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

Tableau 13 : Ventilation par grands types de support des productions de l’UMR sur la période 2012-2017 (la ligne “Sous-Total” correspond aux lignes marquées d’une astérisque : revues à comité de lecture, ouvrages, directions d’ouvrages et chapitres d'ouvrages, actes de conférences à comité de lecture) - La liste complète des productions de l’UMR est accessible en ligne depuis le site de l’UMR, à l’adresse suivante : http://www.parisgeo.cnrs.fr/spip.php?article14&lang=fr

La place accordée à ces différents modes de production varie également entre les trois équipes de l’UMR (figure 5).

Figure 5 : Profils de production des 3 équipes (en % du nombre total de productions par équipe)

L’équipe CRIA se caractérise ainsi par la primauté accordée aux publications dans des revues à comités de lecture et chapitres d’ouvrage, ainsi qu’aux publications dans des revues professionnelles. La direction d’ouvrages et la publication de rapports jouent également un rôle structurant. L’équipe EHGO, pour sa part, accorde une importance toute particulière aux communications orales dans des séminaires et conférences, ainsi qu’aux publications dans des ouvrages (au sens large). On notera également dans le cas d’EHGO la place très importante des conférences invitées et des modes de production spécifiques (expositions, films,...). L’équipe PARIS enfin, privilégie

Type%de%publication CRIA EHGO PARIS Total %Conférences*sans*actes 92 100 269 461 28,5%

* Revues4à4comité4de4lecture 90 43 202 335 20,7%* Chapitres4d'ouvrages 84 46 143 273 16,9%Conférence*invitées 14 31 79 124 7,7%Autres(articles 25 19 48 92 5,7%Productions*diverses*(expositions,*écoles*d'été,*films…) 8 37 43 88 5,4%Rapports 12 2 43 57 3,5%

* Direction4d'ouvrages 13 13 21 47 2,9%* Actes4de4conférences4à4comité4de4lecture 5 7 20 32 2,0%Outils*(BD,*logiciels…) 0 1 25 26 1,6%

* Ouvrages 4 9 11 24 1,5%Média*(radio,*TV,*presse…) 5 5 11 21 1,3%Vulgarisation 3 5 11 19 1,2%Posters*présentés*en*conférence 0 3 8 11 0,7%Manuels 0 4 2 6 0,4%Sous3Total%(*) 196 118 397 711Total 355 325 936 1616Taux4de4publications4(statutaires4+4doctorants)4sousRtotal 4,8 5,6 3,7 4,2Taux(de(publications((statutaires(+(doctorants)(total 8,7 15,5 8,7 9,6

0%# 5%# 10%# 15%# 20%# 25%# 30%# 35%#

Conférences#sans#actes#Revues#à#comité#de#lecture#

Chapitres#d'ouvrages#Conférence#invitées#

Autres#ar@cles#Exposi@ons,#écoles#d'été,#films…#

Rapports#Direc@on#d'ouvrages#

Actes#de#conférences#à#comité#de#lecture#Ou@ls#(BD,#logiciels…)#

Ouvrages#Média#(radio,#TV,#presse…)#

Vulgarisa@on#Posters#présentés#en#conférence#

Manuels#

PARIS#

EHGO#

CRIA#

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 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     17 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

les publications dans des revues à comité de lecture (22% du total des productions) et les publications dans des ouvrages, mais se caractérise également par une plus grande diversité des supports de production visés. La production d’outils (logiciels et bases de données notamment) apparaît également comme une spécificité de cette équipe.

La langue de publication est également une source de différenciation importante entre les équipes (tableau 14). Les différences observées, lorsque l’on se focalise sur le sous-ensemble “revues à comité de lecture, ouvrages, directions d’ouvrages et chapitres d'ouvrages, actes de conférences à comité de lecture”, révèlent notamment l’inégale priorité accordée à l’anglais en tant que vecteur linguistique scientifique. Les ancrages scientifiques et professionnels de chacune des équipes expliquent en partie cette variabilité. L’inégale disponibilité des supports internationaux entre sous-domaines disciplinaires et l’inégale perte d’efficacité du discours liée à la traduction entre ces mêmes sous-domaines sont également à prendre en considération.

Tableaux 14 : Répartition des publications pour différents types de support et mise en évidence de place des publications en langue non francophone (pour 90% d’entre elles en langue anglaise). Pour rappel, l’objectif fixé lors de l’évaluation AERES précédente était d’atteindre 30% des publications de l’UMR en anglais.

On notera toutefois les réels efforts menés par chacune des équipes pour élargir la visibilité des travaux réalisés, en phase avec la politique d’encouragement aux publications internationales menée par l’UMR. Celle-ci se manifeste par l’aide à la traduction et la prise en charge - lorsqu’elle est légitime - des coûts de publications notamment, mais également le cofinancement de participations à des colloques internationaux d’envergure. Toutefois, cette dynamique de fond ne se limite pas à cette seule entrée. L’UMR, via son conseil de laboratoire, est en effet très attentive aux possibles conséquences d’un tel tropisme. En particulier, la contribution à la préservation d’une certaine diversité linguistique ainsi qu’au maintien de l’influence de la langue française reste un objectif complémentaire important de l’UMR. De même, le développement d’une science libre et ouverte est une exigence partagée par les membres de l’UMR, ce qui les incite à privilégier - lorsque c’est possible - des canaux de diffusion s’inscrivant dans cette même logique.

De ce point de vue, la place spécifique des revues hébergées par l’UMR Géographie-cités (notamment Cybergeo et L’Espace Géographique1) doit être abordée (tableau 15). Si l’on raisonne rapidement en termes de proportion, on peut s’étonner que ces revues concentrent une proportion de l’ordre de 12% des publications dans des revues ACL pour les équipes EHGO (18,6%) et PARIS (13,9%). Toutefois, plusieurs éléments doivent être pris en considération. Tout d’abord, ces chiffres sont à relativiser une fois ramenés au volume global des publications (3,7% pour EHGO et 4,2% pour PARIS). Ensuite, on parle ici de 13 publications au total pour Cybergeo et 27 pour l’Espace Géographique sur une durée de 5 ans, soit en moyenne 8 par an, pour une UMR réunissant 64 membres statutaires et autant de doctorants.

                                                                                                               1  On  notera  que  le  comité  de  rédaction  de  l’Espace  Géographique  est  composé  à  25%  de  membres  de  l’UMR,  tandis  que  celui  de  Cybergéo  monte  à  40%  (mais  19%  seulement  pour  son  comité  de  lecture).  

Type%de%publication CRIA EHGO PARIS TotalACL 90 43 202 335

dont%ACL%non%FR 27,8% 7,0% 40,6% 32,8%Ouvrages 4 9 11 24

dont%ouvrages%non%FR 0,0% 11,1% 27,3% 16,7%Chapitres7 84 46 143 273

dont%chapitres%non%FR 19,0% 15,2% 36,4% 27,5%Direction7d'ouvrages 13 13 21 47

dont%dir%ouvrages%non%FR 15,4% 0,0% 38,1% 21,3%Actes7de7conférences 5 7 20 32

dont%actes%non%FR 20,0% 28,6% 50,0% 40,6%Total 196 118 397 711

dont%total%non%FR 22,4% 11,0% 39,0% 29,8%

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     18 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

Tableau 15 : La place des revues portées par l’UMR dans les publications de l’UMR (la dernière ligne correspond au calcul effectué sur l’ensemble des publications dans des revues à comité de lecture, des ouvrages, directions d’ouvrages et chapitres d'ouvrages, des actes de conférences à comité de lecture)

Autre point important, ces deux revues, en raison à la fois de leur qualité scientifique et de la proximité de leur positionnement scientifique par rapport aux grandes lignes de forces de l’UMR, sont de manière naturelle des cibles privilégiées et il serait délicat (à la fois du point de vue de l’UMR et du point de vue des revues) de chercher à réduire ou réguler l’appétence des membres de l’UMR pour ces deux supports. Ceci d’autant plus que ces deux revues s’intègrent dans un “bouquet” de 220 revues à comité de lecture ciblées par les membres de l’UMR pendant ce contrat quinquennal, dont 92 non francophones (tableau 16). Il y a là une véritable diversité des supports de publication, y compris à l’international, qu’il faut saluer et continuer à encourager à l’avenir.

Tableau 16 : Liste des revues à comité de lecture non francophones ciblées par les membres de l’UMR (nombre de revues concernées 92, sur un total de 220 revues différentes). Ce tableau met en évidence, au-delà de quelques rares doublons, la spécialisation scientifique des trois équipes de l’UMR.

A l’issue de cette présentation d’ensemble de l’UMR, plusieurs éléments particulièrement significatifs nous semblent pouvoir être mis en avant. Tout d’abord, l’UMR repose sur trois équipes à la fois très spécialisées, très productives et reconnues dans leurs domaines respectifs, permettant de construire de réelles complémentarités à l’échelle de l’UMR. Ensuite, l’UMR est très ouverte sur son environnement extérieur, régional, national et international et s'investit à tous ces niveaux dans la structuration de la recherche. Par ailleurs, si la recherche sur projets financés est très ancrée au sein de l’unité, on notera également l’existence d’une véritable diversité des modalités de mise en œuvre autour de ce socle commun, ainsi que la permanence d’une véritable tradition de recherche fondamentale. On notera également la persistance d’une véritable culture de la recherche collective au sein de l’UMR, en complément à des pratiques plus individuelles. La co-existence productive de ces deux régimes est sans aucun doute une des marques de fabrique de Géographie-cités. Enfin, chacune des équipes de l’UMR s’adosse à un socle d’enseignement et de formation par la recherche de très grande qualité. L’intégration de ces différents éléments assure la cohérence et la robustesse de l’UMR sur le temps long.

CRIA EHGO PARISPublications,revues,ACL 90 43 202L'Espace)Géographique 2 8 17Cybergeo 3 0 10Anatoli 0 0 1Proportion1des1ACL 5,6% 18,6% 13,9%Proportion(des(publications 1,7% 3,7% 4,2%

Revues&ACL&ciblées&par&les&membres&de&CRIA Revues&ACL&ciblées&par&les&membres&de&PARIS Revues&ACL&ciblées&par&les&membres&de&PARISBiogeosciences Journal.of.transport.geography International.Journal.of.Geographical.Information.ScienceBuilt.Environment Acta.Tropica International.Journal.of.Health.GeographicsChiiki.Kaihatsu American.Journal.of.Epidemiology. International.Journal.of.Health.Geographics.(IJGH.)China.Perspectives Annals.of.the.New.York.Academy.of.Sciences International.Journal.of.Maritime.Affairs.and.FisheriesCities.–.International.Journal.of.Urban.Policy.and.Planning Architecture.in.Greece International.Journal.of.Migration.and.Border.StudiesEcological.Economics Asian.Journal.of.Shipping.and.Logistics International.Journal.of.Urban.and.Regional.ResearchEnvironment.and.Planning.A BMC.Geriatrics Island.Studies.JournalInternational.Journal.of.Urban.and.Regional.Research Cadernos.Métropole Journal.of.Articial.Societies.and.Social.SimulationJapan.Analysis Cartographica Journal.of.Economic.GeographyJournal.of.Industrial.Ecology Chinese.Geographical.Science Journal.of.Ethnic.and.Migration.StudiesJournal.of.transport.geography Ciudad.y.Territorio.:.Estudios.Territoriales Journal.of.Immigrant.and.Refugee.StudiesJustPInPTime.Sociology Collage,.Zeitschrift.für.Planung,.Umwelt.und.Städtebau Journal.of.Shipping.and.TradeJustice.spatiale./.Spatial.justice Complex.Networks Landscape.and.Urban.PlanningLandscape.and.Urban.Planning Critical.Planning Maritime.Policy.and.ManagementMineralogical.Magazine Deturope.–.The.Central.European.Journal.of.Regional.Development.and.Tourism Networks.and.Spatial.EconomicsNew.Geographies Development,.Environment.and.Foresight Ocean.Systems.ManagementProceedings.of.the.National.Academy.of.Sciences Economic.and.polital.weekly Papeles.de.Economia.EspanolaProgress.in.Human.Geography Environment.and.Planning.A Papers.in.Regional.ScienceProgress.in.Planning Environment.and.Planning.B PlanumRegional.Environmental.Change Futures PLOS.ONERegions GaWC.Research.Bulletin Policy.PaperSocial.Sciences Gender,.Place.and.Culture Port.Technology.InternationalTown.Planning.Review Geojournal Portus

Revues&ACL&ciblées&par&les&membres&d'EHGO Geotema..organo.ufficiale.dell’Associazione.Geografi.italiani Preventive.Medicine

Didactica.Geographica Global.Networks Progress.in.Human.GeographyEuropean.Journal.of.Turkish.Studies Historical.Methods:.A.Journal.of.Quantitative.and.Interdisciplinary.History SystemsGeostorie,.Bolletino.e.Notiziario.del.Centro.Italiano.per.gli.Studi.StorciPGeografici Identities..Global.Studies.in.Culture.and.Power The.Cartographic.JournalRevista.Continentes. Information.Processing.Letters Tijdschrift.voor.Economische.en.Sociale.GeografieTerra.Brasilis. Informationen.zur.Raumentwicklung Tobacco.Control.Treballs.de.la.Societat.Catalana.de.Geografia International.Journal.of.Behavioral.Nutrition.and.Physical.Activity Tourist.Studies

International.Journal.of.Bifurcation.and.Chaos Treballs.de.la.Societat.Catalana.de.GeografiaInternational.Journal.of.Environmental.Research.and.Public.Health Urban.StudiesInternational.Journal.of.Epidemiology URBE.P.Revista.Brasileira.de.Gestão.Urbana.(Brazilian.Journal.of.Urban.Management)

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     19 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

Bilan scientifique des transversalités et pépinières thématiques

En complément de ce premier bilan centré sur les productions de l’UMR, nous avons tiré profit de cette évaluation pour réaliser un bilan scientifique d’avantage centré sur les thèmes de recherche développés de manière prioritaire au sein des équipes et entre les équipes de l’UMR.

Une thématique transversale et trois pépinières thématiques ont ainsi constitué, lors de la période quinquennale, un cadre au sein de l’UMR pour le développement des interactions inter-équipes. Ce sont elles qui sont présentées ci-dessous. Les sept axes de recherche de l’unité, ancrés au sein des trois équipes, seront détaillés par la suite dans les sections correspondantes.

Thématique transversale : Mobilité et territorialité : expériences, concepts, enjeux

La thématique transversale appréhende la mobilité au-delà du simple déplacement et mobilise tout le potentiel lié à l’intentionnalité des acteurs, à leurs stratégies et aux arbitrages qui l’accompagnent. Cette acception large du concept de mobilité a permis, aux chercheurs impliqués dans cette thématique, de repenser les catégories classiques toujours dichotomiques des figures socio-territoriales (ex : ici/ailleurs, public/privé, proximité/connexité, structurant/peu structurant, banal/exotique) et de les questionner à la fois dans la fabrication des identités individuelles et collectives, dans la structuration des inégalités sociales, dans la construction des échanges économiques et dans la compréhension des processus de mondialisation et de métropolisation. Cette thématique a produit de nouvelles connaissances sur la manière dont la mobilité contribue à configurer de nouvelles spatialités. Les apports et les actions collectives sont résumés par trois entrées majeures.

La première entrée cherche à Construire les savoirs loin d'une approche fixiste de l'espace. La mobilité aujourd’hui partout présente dans la littérature spatiale porte en elle les germes d’un renouvellement des savoir-penser les territoires et aussi, plus globalement, les sociétés dans leurs dynamiques spatio-temporelles. Force est pourtant de constater que la pensée d’une territorialité mobile demeure encore aujourd’hui inachevée. Un séminaire de recherche "Quand les mobilités construisent les spatialités » co-organisé avec le Groupe de travail « Mobilités » du LabEx DynamiTe a apporté dans une perspective pluridisciplinaire des propositions théoriques concrètes pour dépasser une appréhension de l’espace souvent envisagée du point de vue de la sédentarité en proposant par exemple d’approfondir des notions comme translocal au lieu de transnational, l’espace topologique pour sortir de l’espace euclidien, et le trans-territoire pour intégrer l’éphémère dans la production des lieux. Par ailleurs, en lien avec la pépinière Genre, l’investissement d’une approche genrée des mobilités internationales, a conduit à réinvestir la notion de lieu comme un processus, et la frontière comme un espace d’interface où les situations de mobilités se jouent parfois des normes en vigueur.

La deuxième entrée cherche quant à elle à analyser la dimension normative de la mobilité. D’une part la mobilité est parfois décriée car subie et survalorisée et l’injonction à la mobilité par les pouvoirs publics est vécue comme une contrainte. D’autre part la mobilité est au contraire considérée comme émancipatrice, comme un capital, source d’empowerment et facteur de réalisation de soi et d’opportunités. Cette entrée met l’accent sur les interactions entre les mobilités et les inégalités socio-spatiales selon plusieurs angles d’approches: en prenant en compte les migrations des femmes investies dans la sphère reproductive et le ‘care’, en étudiant les migrations méditerranéennes face à la crise, en explorant la ségrégation sociale d’une ville au cours de la journée du fait des mobilités socialement différenciées des populations ou encore en montrant comment l’espace est un élément déterminant de l’analyse des inégalités de santé. D’autres travaux notamment sur le périurbain ont conduit à mettre en évidence le poids des déterminants sociaux dans la définition des pratiques de mobilités et le rôle de la proximité et de l’ancrage local pour les habitants. Une analyse inédite de la rencontre entre les deux mondialisations, par le haut et par le bas, dans l’espace public parisien souligne quant à elle les capacités des migrants à déployer des stratégies pour exercer leurs activités et devenir des coproducteurs de l’urbain malgré l’ampleur du dispositif de contrôle. Le mouvement devient ainsi performatif.

La dernière entrée, enfin, croiser les méthodes pour déployer une approche relationnelle. Cet axe contribue à l’élaboration de méthodes spécifiques pour articuler des mobilités relevant de logiques et de niveaux différents. Les études entreprises ont, à côté de méthodes depuis longtemps déployées par les chercheur-es de l’UMR, développé de nouvelles approches empirico-méthodologiques permettant d’appréhender différemment les logiques du déplacement telles que les techniques d’enquêtes circulantes, les suivis en déplacements et multi-sites. De ce fait, les travaux ont

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     20 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

mieux articulé les niveaux individuels et collectifs intégrant pleinement le jeu des acteurs dans la fabrique collective des territoires. Ils ont aussi associé les représentations des lieux aux pratiques territoriales des populations intégrant le rapport émotionnel et sensible aux lieux. Présents dans tous les projets relatifs à la mobilité, cet enjeu méthodologique revêt toute son originalité et caractère novateur dans les thèses, ayant pour objet la mobilité, soutenues dans l’UMR.

Pépinière thématique : Dynamiques spatiales du genre

L’objectif de cette pépinière est de favoriser les échanges scientifiques autour de la dimension spatiale du genre, qui constitue un thème en voie de consolidation dans les travaux de l’unité et, plus généralement, dans la recherche actuelle en géographie. Dans le champ de la géographie du genre, la spécificité de l’approche privilégiée à l’UMR est de s’attacher à l’articulation d’une approche structurelle des processus socio-spatiaux et des approches plus culturelles et/ou sociales.

Les membres de la pépinière inscrivent leurs travaux dans des programmes internationaux, en particulier dans les deux programmes suivants :

● Global Care Labour Markets: Mobilities and Immobilities, collaboration avec Rachel Silvey (Université de Toronto) et Danièle Bélanger (Université de Laval), co-financée par le Labex DynamiTe

● Children in multi-local post-separation families, en collaboration avec le programme ERC de Laura Merla (Université Catholique de Louvain)

Plusieurs membres de la pépinière siègent également dans des instances et instituts de recherche représentant les études de genre à Paris et en France. On peut citer notamment la Cité du genre (USPC), Plurigenre (Institut des Humanités de Paris), le GIS Institut du Genre (Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord).

Du point de vue thématique, les réflexions menées sont structurées autour de trois directions : ● Genre et catégories de la géographie : Existe-t-il des lieux et échelles particulièrement significatifs pour

penser le genre ? Comment l’entrée par le genre permet-elle de renouveler la réflexion sur nos catégories ? De dépasser certaines oppositions dichotomiques constitutives de la pensée géographique (privé/public, productif/reproductif, centre/périphérie…) ? On peut signaler sur ce thème la publication d’un numéro thématique des Cahiers du Cedref « le tournant spatial dans les études de genre » (2015), coordonné par C. Schmoll et L. Direnberger : https://cedref.revues.org/838

● Genre, sexualités et appropriation des espaces : Dans quelle mesure peut-on parler de territorialités genrées ? Comment des conflits genrés peuvent-ils émerger autour des questions d’appropriation spatiale et de droit à l’espace ? Dans quelle mesure les pratiques genrées sont-elles initiatrices de formes d’hybridation des territoires ? Quelles controverses liées à l’appropriation spatiale par le genre et les sexualités ?

● Genre et mobilités : Il s’agit, dans le contexte actuel d’intensification et de diversification des mobilités, de s’interroger sur les modalités et le vécu genré des mobilités, à différentes échelles, ainsi que sur les formes spatiales spécifiques qu’elles contribuent à générer, aux échelles des parcours et des lieux. On peut signaler sur ce thème l’organisation du workshop « Genre, Mobilités, Spatialités » soutenu par le Labex DynamiTe en février 2015 et pour lequel ont été invités Marylène Lieber (Univ Genève), Rachel Silvey (Univ Toronto) et Nick Mai (Labex Med/London Metropolitan University), http://labex-dynamite.com/fr/120215-seminaire-genre-mobilites-spatialites/

Pépinière thématique : Temps et Espace

À l'origine de la pépinière Temps et Espace, se trouve la constatation de l’existence de questionnements communs dans l’UMR sur le temps. Ceux-ci s’expliquent par un contexte plus large de retour de l’intérêt pour le temps en géographie que la question de l’agrégation de 2004 sur “échelle et temporalités” avait permis d’expliciter aux yeux de la communauté. Ce questionnement s'est matérialisé dès 2008 à l'intérieur d'un axe transversal, qui s'est ensuite transformé en pépinière. Les réflexions s'y sont principalement développées dans le cadre du séminaire "Histoire et géographie, temps et espace. Croisement et fertilisations", qui se tient à l'EHESS depuis 2009. L'intérêt des membres des diverses équipes s'est progressivement mis en place, en partant de membres de l'équipe EHGO pour aujourd'hui concerner des membres de chaque équipe.

Le séminaire se situe au cœur des activités de l’UMR, puisque sur les 48 séances depuis 2014, 18 ont été organisées par des membres de l'UMR. Ce séminaire a également su s'ouvrir, non seulement vers d'autres collègues

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     21 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

français mais encore, vers des collègues étrangers (Italie, Hongrie, Allemagne, Espagne, Suisse, Brésil, Turquie). À ce premier niveau d'ouverture de la discussion, s'en est ajouté un deuxième, qui se situe du côté des discussions interdisciplinaires. De ce point de vue si la Géographie et l'Histoire dominent, nos réflexions se sont également enrichies des travaux de collègues d'autres disciplines (Architecture, Archéologie, Philosophie, Démographie, Droit, et Climatologie) qui sont confrontés à des questions souvent proches des nôtres.

Trois thèmes sont principalement travaillés : le premier articule acteurs et savoirs sur l'espace et le temps : ce sont principalement les pratiques liant espace et temps en dehors des savoirs universitaires qui nous occupent. Le deuxième se concentre sur l'historiographie (depuis environ 200 ans) des travaux sur ces questions. Enfin, le troisième thème s'intéresse aux relations actuelles que les sciences sociales entretiennent entre espaces et temps : il s'agit cette fois d'expliciter nos conceptions à propos des relations que nous construisons dans nos travaux. Surtout, ce qui semble le plus représentatif des réflexions menées dans ce cadre réside dans une volonté d'expliciter au plus près les pratiques des uns et des autres, sans prétendre théoriser a priori. En d'autres mots, c'est là un lieu d'échanges entre collègues qui rencontrent des difficultés proches, sans être les mêmes.

Pépinière thématique : (Re)penser les espaces publics dans leurs rapports à la ville

L’espace public est envisagé dans cette pépinière thématique comme une manière d’aborder la ville au-delà des seuls espaces bâtis, fonctionnels ou résidentiels. Les espaces publics sont divers et tendent même à être de plus en plus hétérogènes, mais n’en posent pas moins tous la question éminemment politique de l’accès à la ville. Ils constituent de ce fait un chantier de recherche fondamental pour les études urbaines, qu’il convient d’alimenter et aussi de mieux structurer tant les approches sont variées et parfois cloisonnées. Car les espaces publics apparaissent comme des dispositifs où s’expérimentent de nouvelles formes d’usages, de relations, de mobilisations ou de rapports au corps. Non seulement ils reflètent le changement social et urbain et le rendent visible, mais ils peuvent aussi être un vecteur voire un instrument du changement.

La pépinière thématique s’est concrétisée par la création de la « Plate-forme d’échanges sur les espaces publics » (ou The Public Space Hub, voir la page de présentation : http://www.parisgeo.cnrs.fr/spip.php?article7675&lang=fr). L’objectif était, au sein de l’UMR, de promouvoir cette approche de la ville et de créer une dynamique entre les membres travaillant dans cette perspective, mais aussi de développer les échanges scientifiques avec l’extérieur, dans le but de nouer de nouvelles collaborations à plus long terme.

En ce qui concerne les travaux menés au sein de l’UMR, force est de constater que cette dynamique s’est développée. Un certain nombre de travaux – et notamment plusieurs thèses –ont pleinement intégré des questions relatives aux espaces publics. Certains d’entre eux se sont intéressés au rôle de la marche dans la construction des espaces publics, en l’abordant du point de vue des pratiques et des appropriations, en lien avec des politiques publiques plus ou moins déficientes (Mexico et Athènes), ou bien du point de vue de l’expérience sensible de la ville, avec une réflexion théorique articulée à des méthodologies qualitatives innovantes. D’autres encore ont interrogé l’émergence de nouveaux types d’espaces publics : espaces publics alternatifs créés en dehors ou contre le pouvoir politique à Rome, ou encore espaces publics périurbains, alors que ces espaces aux franges des métropoles sont souvent considérés comme déficitaires de ce point de vue, à partir du cas francilien (projet PUCA « Lieux et hauts lieux des espaces de densité intermédiaire »). D’autres travaux enfin ont investigué les articulations entre espaces publics et dynamiques trans-locales. Ils ont montré combien les espaces publics sont transformés par les mobilités à large échelle, de leurs appropriations à leurs représentations en passant par leurs régulations : femmes migrantes à Nicosie et Beyrouth, touristes et marchands de rue à Paris et à Bangkok. Les aéroports sont apparus comme un espace public à part entière concentrant une grande partie des enjeux liés à la mobilité et à son rôle dans la réinvention des espaces publics, à l’interface de plusieurs échelles, du corps au système de lieux pratiqués. Quant aux espaces publics des sites touristiques (projet WHIG), ils s’affirment comme des lieux où les acteurs des mobilités à large échelle construisent un pouvoir alternatif par leur présence sans cesse renégociée au cœur de la métropole, et ce faisant recomposent les usages touristiques de l’espace aussi bien que l’image des sites et de la métropole touristique elle-même.

Pour jeter des ponts entre les réflexions menées au sein de l’UMR Géographie-cités et le foisonnement de recherches menées ailleurs sur l’espace public, un séminaire bimestriel ouvert a été lancé à l’automne 2016. Prenant acte des angles d’attaque adoptés au sein de l’UMR et en lien avec la thématique transversale, la première année de ce séminaire, organisé en partenariat avec le laboratoire MRTE (Université de Cergy-Pontoise), s’est intéressée à l’articulation entre espaces publics et mobilités. Elle a compté quatre séances combinant à chaque fois l’intervention d’un membre de l’UMR et d’un/e collègue travaillant dans un autre laboratoire, autour des thématiques suivantes : régulation des espaces publics et pratiques mobiles, espaces publics et tourisme, expérience sensible de l’espace public et mobilités, espaces publics et migrations internationales. Une deuxième année du séminaire est prévue pour 2017-2018, ainsi qu’une publication dans une revue à comité de lecture.

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     22 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

Faits marquants

Les faits marquants sont listés par chaque équipe, ainsi que le préconise le document d’aide à la rédaction du dossier d’autoévaluation.

3. Organisation et vie de l’unité

Pilotage, animation, organisation de l’unité

L’UMR Géographie-cités s’organise fondamentalement autour de ses trois équipes. Le collectif de direction est composé du directeur (CNRS) et de la directrice adjointe de l’UMR (Paris Diderot-Paris 7), de la secrétaire générale de l’UMR (CNRS) et de chacun des directeurs d’équipe (2 CNRS et 1 Paris 1). Cette structure facilite à la fois la transmission des informations et la coordination des actions au niveau de l’UMR, ainsi que la représentation de l’UMR sur ses différents sites ainsi qu’auprès de ses tutelles.

Les ingénieurs de l’UMR jouent un rôle majeur dans le fonctionnement de l’UMR et le soutien à la recherche. Leurs missions et responsabilités sont nombreuses (cf organigramme de l’unité) et une rotation entre les différents sites de l’UMR a été expérimentée pendant ce contrat quinquennal afin de renforcer leurs interactions avec l’ensemble des autres membres de l’UMR. De manière générale, la fluidité entre les sites de l’UMR est fortement encouragée, afin de préserver cette dimension collective qui est l’une des caractéristiques de Géographie-cités. Si l’UMR s’est toujours inscrite dans une logique multi-sites, un certain nombre d’actions visant à fluidifier les interactions entre sites ont ainsi été mises en œuvre au cours de ce contrat quinquennal : mobilité des personnels IT entre les sites, sur la base de créneaux fixes ou, lorsque cela s’impose, de rendez-vous ; présence alternée des deux directeurs de l’UMR sur les sites de rue du four et d’Olympe de Gouges ; encouragement à la mobilité inter-sites par a) une gestion centralisée des contraintes d’accès (badges, clés), b) l’ouverture des 3 salles de doctorants à tous les doctorants de l’UMR, c) l’organisation des séminaires d’équipe et des séances du conseil de laboratoire en alternance sur les différents sites.

Les doctorant.e.s sont directement impliqué.es dans les activités quotidiennes du laboratoire, en interaction avec ses membres statutaires. L’aide à la gestion des trois fonds documentaires de l’UMR et des trois salles de doctorant.e.s fait partie de ces missions, et on mentionnera également pour certains d’entre eux une participation active au fonctionnement de la revue Cybergeo, ainsi que la reprise de la revue Feuilles de Géographie.

Le conseil de laboratoire, composé de 10 membres élus et 6 nommés (les membres du collectif de direction), se réunit 3 fois par an (mois de février, avril et octobre). C’est un organe consultatif, au sein duquel sont débattus tous les dossiers importants. C’est le conseil de laboratoire qui valide les modes de répartition des crédits au sein de l’UMR et leur mise en place annuelle. Compte tenu de la grande richesse et diversité des recherches menées au sein des trois équipes, la règle de répartition des crédits repose sur les deux principes suivants :

- un prélèvement de 4% sur chacun des contrats hébergés à l’UMR (lorsque les règles de gestion qui s’appliquent au contrat le permettent) et une affectation de cette somme au pot commun de l’UMR. Ce pot commun permet de financer des actions menées de manière transversale à l’UMR (par exemple au sein des thématiques transversales et pépinières thématiques)

- une ventilation des dotations de l’UMR (tutelles) à chaque équipe, proportionnellement à leur effectif statutaire (chercheurs et enseignants chercheurs) et indépendamment de leur institution d’appartenance. Chaque équipe gère alors son budget annuel de manière très autonome, en suivant les préconisations générales définies par le conseil de laboratoire.

Le conseil de laboratoire définit ainsi les procédures à mettre en place pour améliorer la vie quotidienne au laboratoire, mais également pour veiller à l’équité dans la participation financière de l’UMR aux actions menées par les jeunes chercheurs et doctorants (projets de colloques à l’étranger, projets de publication…). Le conseil de laboratoire statue enfin sur l’accueil et l’association de nouveaux chercheurs. Au cours de ce quinquennat, le conseil de laboratoire a joué un rôle considérable dans les deux dossiers institutionnels importants portés par l’UMR, à savoir le rapprochement institutionnel avec l’EHESS et le Campus Condorcet.

L’assemblée générale de l’UMR se réunit une fois par an. C’est un moment important de la vie collective de l’UMR, qui permet aux membres de l’unité (en général membres statutaires et doctorants, avec une ouverture aux membres émérites et associés lorsque l’ordre du jour le justifie) de s’exprimer et de débattre. L’AG de l’UMR a systématiquement été sollicitée au cours de cette période quinquennale sur les dossiers EHESS et Condorcet, qui

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     23 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

auront des répercussions importantes sur la vie et le devenir de l’UMR. C’est également l’AG qui a défini l’organisation de l’UMR pour le contrat quinquennal prochain ainsi que les grandes lignes de son projet scientifique.

Enfin, si chacune des équipes possède un mode de fonctionnement qui lui est propre, une attention particulière est accordée à l’organisation des séminaires d’équipes (un séminaire mensuel par équipe) afin d’éviter les chevauchements (parfois inévitables) et permettre aux membres de l’UMR de naviguer librement au sein de ces différents événements. Ces séminaires sont organisés par les directeurs des équipes avec le soutien logistique des ingénieurs de l’UMR et offrent aux doctorant(e)s la possibilité de présenter l’état d’avancement de leur thèse sur une problématique donnée. A ces présentations, est souvent associé un exposé proposé par un chercheur qui effectue un séjour au laboratoire ou un chercheur invité sur une thématique donnée.

Parité

En 2017, les membres de l’UMR se répartissent de manière très homogène entre femmes (53%) et hommes (47%). Au-delà d’inévitables variations de détail, à relativiser compte tenu de la faiblesse de certains effectifs (tableau 17), la situation est plutôt très équilibrée. Par ailleurs, cet équilibre se retrouve au niveau du collectif de direction, composé pour moitié de femmes et du conseil de laboratoire, composé à 45% de femmes. La coordination des axes de recherche, transversalités et pépinières thématiques de l’UMR est également assurée dans plus de 40% des cas par des femmes.

Tableau 17 : Répartition des effectifs par genre

Le dernier exemple en date de l’attention accordée à la parité au sein de l’UMR réside sans doute dans la constitution des comités de suivi des doctorant(e)s : en conformité avec le texte du décret et avec les décisions prises par le conseil de l’Ecole Doctorale de Géographie de Paris (EDGP), l’UMR a développé et mis à disposition de l’EDGP un logiciel permettant d’affecter aléatoirement à chaque doctorant(e) un membre HDR de l’EDGP en complément du membre UMR nommé par chaque directeur/trice d’unité. Cette affectation aléatoire respecte un certain nombre de contraintes, dont celle du genre : au moins un des deux membres du comité de suivi doit être du même genre que le/la doctorante concerné(e).

Protection et sécurité

L’UMR est vigilante à plusieurs points relevant de la protection et de la sécurité :

● protection du potentiel de valorisation des recherches : les membres de l’unité dans leur ensemble et les

porteurs de projets en particulier sont sensibilisés aux enjeux liés à la propriété intellectuelle et sont systématiquement mis en relation, dès la phase de montage de projet, avec les services compétents du CNRS et des universités de tutelle.

● accueil des personnels (invités, stagiaires, recrutements) : la règle de l’UMR est que toute demande d’accueil temporaire d’une personne extérieure à l’UMR doit être portée par un ou plusieurs membres statutaires, qui s’engagent à créer les conditions favorables à cet accueil (hébergement au sein de l’UMR, accès informatique,...) mais également à assurer le suivi et l’encadrement de la personne accueillie pendant la durée de son séjour.

Femmes Hommes Effectif'2017CR 25% 75% 8DR 33% 67% 9MCF 65% 35% 20PR 50% 50% 12IT 67% 33% 9Doctorant(e)s 55% 45% 67Effectif'2017 67 58 125

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     24 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

● gestion des accès et sécurité : l’UMR est tributaire des règles en vigueur sur chacun de ses sites. La situation spécifique du 13 rue du four (bâtiment à usage mixte résidence-enseignement-recherche) rend difficile et coûteuse la mise en place de systèmes de sécurités performants (badges). L’UMR mise donc sur une sensibilisation permanente de ses membres aux enjeux de sécurité, y compris dans le domaine des risques professionnels (limitation des présences en dehors des heures d’ouverture, sensibilisation à la problématique du travail isolé, importance du caractère systématique des ordres de mission).

● sécurité des systèmes d’information : là encore, la situation varie en fonction des sites et le site le plus sensible est le 13 rue du four, largement autonome d’un point de vue informatique. Une attention particulière est portée aux questions de sécurité informatique, en misant en parallèle sur une sensibilisation permanente aux bonnes pratiques.

● Enfin, l’UMR dispose d’un assistant de prévention et plusieurs de ses agents CNRS sont formés SST.

4. Analyse SWOT

• !équipes!reconnues!dans!leurs!spécialités!et!collaborant!de!manière!construc4ve!au!sein!de!l’UMR!• !circula4on!interne!des!savoir:faire!• !sou4en!dans!la!durée!des!tutelles!• !UMR!ouverte!sur!l’extérieur!!• !adossement!à!deux!écoles!doctorales!et!six!masters!de!qualité!!• !personnels!compétents,!mo4vés!et!très!impliqués!dans!l’UMR!• !forte!intégra4on!des!doctorant(e)s!

• !équipe!CRIA!menacée!par!le!possible!départ!de!deux!MCF!(HDR)!:!l’engagement!des!tutelles!universitaires!à!maintenir!les!deux!supports!de!poste!est!absolument!stratégique!• !hétérogénéité!croissante!de!l’équipe!PARIS!!!• !vieillissement!démographique!de!l’équipe!EHGO!!

• !EHESS!:!renforcement!de!l’UMR,!accès!à!la!COMUE!PSL,!ancrage!renforcé!sur!Condorcet!• !LabEX!DynamiTe!et!CIST!:!par4cipa4on!de!l’UMR!à!la!structura4on!régionale!et!na4onale!des!sciences!du!territoire!• !Campus!Condorcet!:!par4cipa4on!de!l’UMR!à!la!créa4on!d’un!écosystème!de!recherche!et!d’enseignement!très!riche!et!diversifié!

• !dissocia4on!à!court!terme!des!lieux!de!recherche!et!d’enseignement!dans!le!cadre!de!l’installa4on!sur!le!Campus!Condorcet,!en!raison!du!retard!pris!par!le!site!de!la!Chapelle!!• !éloignement!géographique!des!membres!au!sein!de!certaines!équipes!(PARIS)!et!entre!équipes!(EHGO!et!une!par4e!de!PARIS!à!Condorcet!VS!CRIA!à!l’Ins4tut!de!Géographie)!

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

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5. Projet scientifique à cinq ans

Objectifs : contours scientifiques de l’UMR, grandes priorités et enjeux

Le projet scientifique de l’UMR pour le quinquennal 2019-2023 mûri collégialement, débattu et unanimement approuvé en AG (mars 2017) reconduit les trois équipes comme socles fondamentaux hébergeant nos pratiques de recherche et champs d’interaction privilégiés au quotidien. Il se structure donc dans la continuité du précédent quinquennal, tout en affirmant plus fortement la volonté d’une animation de la recherche qui dépasse les contours des trois équipes et de leurs thèmes de recherche spécifiques (organisation en axes du précédent quinquennal).

Il prend acte de la diversité et de la polyvalence de l’UMR et donc du large spectre de champs géographiques, thématiques et méthodologiques travaillés au sein des trois équipes, comme de leurs complémentarités. Il vise à développer les synergies entre ses trois composantes : 1) analyse des interactions sociales et spatiales ; 2) aménagement et urbanisme ; 3) histoire et épistémologie de la géographie.

Il part du constat de la pertinence des pépinières thématiques et de la thématique transversale expérimentées lors du quinquennal précédent, ainsi que de la réalité de collaborations inter-équipes fortes qui ont émergé notamment depuis 5 ans à travers des programmes de recherche et des publications communes, pour aller plus loin dans l’intégration et proposer une animation de la recherche fondée sur des transversalités inter-équipes. Dans la structuration en axes du précédent quinquennal, si chacun a été piloté au sein d’une équipe, ils ont été conçus et pratiqués dans une perspective d’ouverture et d’enrichissement inter-équipes. Ces espaces d’échange et de coproduction, aux carrefours des équipes, se consolident aussi à travers la forte implication des membres de l’UMR dans l’offre de formation dans les masters de P1 et Paris Diderot- Paris 7 et dans l’école doctorale de géographie de Paris ainsi que dans les groupes de travail du Labex DynamiTe.

Ces transversalités, au nombre de cinq, ont vocation à constituer des lieux d’échanges privilégiés où se rencontreront les membres des trois équipes. Dotées de moyens propres pour leur animation, ces transversalités sont présentées précisément ci-dessous dans une section spécifique. Elles reconduisent et réaffirment l’intérêt de la transversalité « mobilités » comme point de rencontre entre les chercheurs des trois équipes de l’UMR qui s’intéressent aux territorialités mobiles ou territoires en mouvement en accordant une place importante aux pratiques circulatoires des individus, mais aussi des idées et des objets. Il en va de même de l’articulation entre « temps et espace » (ex pépinière 3) qui s’impose comme une seconde transversalité intitulée « Stabilités et dynamiques des objets géographiques » et fédère les recherches s’intéressant à la dimension temporelle des objets géographiques et à la dimension spatiale des devenirs historiques. Elle intègre un questionnement sur l’analyse des processus spatio-temporels dans la formation des territoires et des réseaux.

Trois nouvelles transversalités fédèrent des approches jusqu’alors partagées mais peu valorisées collectivement et entre les équipes. La transversalité « fabrique de l’urbain » rapproche l’étude des jeux d’acteurs institutionnels que les urbanistes privilégient de celle des pratiques plus ordinaires que valorisent les travaux des géographes au profit d’une réflexion plus en termes d’interactions et de négociations afin de mieux comprendre les processus complexes de transformation, appropriation et de coproduction de l’espace urbain. La quatrième transversalité s’attache à fédérer les travaux relatifs aux « mots » et à leurs usages –, s’inscrivant dans une perspective déjà fortement ancrée dans l’UMR qui mérite un affichage plus fort et plus partagé. Enfin, le choix de la cinquième transversalité vise à mettre pour la première fois en avant une nécessaire réflexion collective autour de nos corpus et des protocoles que nous utilisons afin de les valoriser. Il s’agit de prendre en compte l’émergence des données massives en ce qu’elles modifient nos perspectives de recherche, notre appréhension de la distribution et de la circulation des fait sociaux dans l’espace, de même que les grands outils documentaires et les impératifs de vérifiabilité/ « falsification » de nos démonstrations publiées.

Cette organisation vise à favoriser les échanges et l’interconnaissance des travaux des uns et des autres à l’échelle d’une UMR très large, multi-sites et multi-équipes, donc soumise à des tendances centrifuges, renforcées par la participation à de nombreux programmes largement ouverts sur des partenariats extérieurs tant en France qu’à l’international. Les formes d’animation des transversalités envisagées s’articulent à des activités déjà existantes et ouvrent sur des perspectives nouvelles. Nous avons d’une part des séries de séminaires qui, pour éviter les redondances, devront s’articuler aux séminaires existants que ce soit dans les équipes, à l’EHESS ou dans le cadre du Labex DynamiTe ainsi que dans l’offre de séminaires et d’enseignements des masters communs P1 et Paris Diderot- Paris 7, de l’école doctorale de géographie de Paris et de l’école doctorale 382 « Economies, Espaces, Sociétés, Civilisations : Pensée politique, critique et pratiques sociales » de l’Université Paris Diderot-Paris 7, voire demain des séminaires sur le site de Condorcet et au sein des écoles universitaires de recherche auxquelles nous participerons. D’autre part, les réponses communes à des appels d’offre, les écoles thématiques et les publications collectives - numéros de revue ou ouvrage -, en constituent les instruments les plus appropriés qui seront soutenus par l’UMR.

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     26 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

L’UMR - coordination, appui et distribution des moyens

La structuration interne sur laquelle nous nous sommes accordés vise à stabiliser un fonctionnement par équipes qui a prouvé son efficacité en permettant à chacun de produire, tout en favorisant des échanges étendus et donc une meilleure diffusion des compétences susceptibles d’enrichir les travaux des uns et des autres. C’est aussi une organisation dans laquelle l’intégration des doctorants est très favorablement assurée.

Les équipes continuent de disposer à la fois d’une direction ou codirection et elles disposent de moyens pour l’appui à la recherche (participation à des conférences, publications…), elles gèrent les crédits des programmes de recherche de leurs membres. En ce qui concerne les publications, il conviendra de préciser et rendre transparente une politique d’appui cohérente, notamment en termes d’aide aux publications payantes dans des revues importantes.

La gestion des personnels IT est maintenue au niveau de l’UMR. Leur temps et compétences sont distribués en fonction de besoins structuraux clairement affichés et établis (informatique et calcul scientifique, bibliothèque, fonds numériques, bases de données, traitements spatiaux et cartographiques, appui aux revues scientifiques, administration et gestion des programmes) et des besoins plus séquentiels des programmes en matière d’appui technique ainsi que pour l’organisation d'événements scientifiques.

La nouveauté réside dans une direction coordonnée des transversalités à laquelle sont affectés des moyens propres. Chaque transversalité est animée par au moins deux responsables issus de deux équipes différentes. Ces derniers se coordonnent collégialement pour la mise en œuvre de leurs initiatives. Ils se réunissent au printemps pour définir leurs actions et se distribuer les moyens nécessaires pour l’année universitaire à venir en accord avec le Conseil de laboratoire. Les activités des transversalités s’accordent avec l’animation interne et celle dans notre environnement proche - avec les séminaires d’équipe et ceux des groupes de travail du LABEX DynamiTe notamment.

Au final, Il n’est pas question de bouleverser les règles et les pratiques établies mais bien de consolider une gouvernance qui a fait ses preuves avec ses trois communautés de recherche, tant en matière de production de savoirs que de vivre ensemble. Les membres de l’UMR ont réaffirmé leur attachement aux équipes lors de l’AG du printemps 2017. Il nous paraît par ailleurs très important de tenir compte pour les années à venir des incertitudes et instabilités liées aux évolutions du contexte institutionnel, et de la relocalisation à Condorcet. Cette dernière devra s’accorder avec la poursuite d’une circulation multi-sites, notamment entre l’Institut de géographie, Paris 7-Olympe de Gouges et Tolbiac pour les enseignements de premier cycle à Paris 1. Le dispositif actuel en équipes, consolidé par des transversalités plus nombreuses et ambitieuses, nous paraît être le plus robuste face aux changements nombreux et profonds à venir. Nos trois équipes aux compétences affirmées et clairement identifiées, aux réseaux en expansion et aux spécificités thématiques complémentaires, constituent toujours des instruments parfaitement adaptés pour être les lieux privilégiés d’élaboration de recherches innovantes en dialogue et en débat au plus haut niveau sur les thèmes qui y sont travaillés.

Les équipes: leurs projets scientifiques

Tout en prenant acte de l’essor de pratiques de recherche à l’interface des équipes avec l’affirmation des transversalités thématiques, les équipes sont maintenues avec un projet scientifique qui leur est propre.

PARIS

Réaffirmant la forte intégration des travaux conduits dans l’équipe PARIS et l’enrichissement permanent entre les travaux à dominante méthodologique, théorique ou thématique, le choix a été fait de resserrer les thèmes structurants. Ils passent de quatre à trois avec 1) changement urbain dans un monde globalisé; 2) réseaux, flux et intégration territoriale, 3) modèles et modélisations.

L’importance des recrutements et des affectations durant le précédent quinquennal a conduit à un renouvellement des thématiques. Ainsi l’étude du changement urbain se concentre moins sur les métropoles des démocraties industrielles pour s’ouvrir à des villes plus petites et plus lointaines, notamment en Asie. A côté de l’échelle européenne sont désormais développés des travaux à l’échelle mondiale, notamment en termes de circulation, et sur d’autres aires régionales. L’analyse multicritères et multi-scalaires visant à articuler production des territoires et flux s’impose avec la mobilisation de données plus riches, une modélisation plus complexe et la capacité à traiter des données non-conventionnelles et massives tant à l’échelle de l’intra-urbain (dans le questionnement de

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     27 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

ses territorialités, échanges et entendues) qu’à des échelles plus étendues telle que l’inter-urbain. Le questionnement sur l’évolution de la division sociale des espaces urbains continue d’être à l’agenda de l’équipe, assurant une visibilité internationale et des collaborations importantes. Il se renouvelle aussi avec l’apport des données massives mais aussi des questionnements qui passent d’approches conceptuellement holistes à des analyses davantage centrées sur l’individu et ses pratiques de l’espace.

EHGO

S’appuyant sur sa forte identité dans le paysage de la recherche en géographie, l’équipe EHGO poursuit et précise les questionnements fondamentaux qui ont structuré la production du quinquennal précédent en s’appuyant sur l’arrivée de nouveaux membres et plus largement sur l’association contractuelle à l’EHESS de l’UMR. Deux thèmes y structurent les activités communes: d’une part, une interrogation sur “les écritures de la géographie” et d’autre part sur “les savoirs et espaces en situation”.

EHGO continue de se distinguer par l’importance des membres associés et des chercheurs invités dans ses dispositifs de recherche - cela tient notamment à la position marginale de l’épistémologie et de l’histoire de la géographie dans les recrutements tant universitaires qu’au CNRS.

CRIA

Le CRIA, sur la base de nouveaux chantiers contractuels, poursuit et enrichit sa réflexion collective relative à l’étude de la production en urbanisme et en aménagement (acteurs, outils et matérialités). La contribution de l’équipe aux débats en urbanisme se concentre à la fois sur l’analyse du rôle des acteurs collectifs, les modes d’action et les productions matérielles qui en découlent. Si le Grand Paris constitue un gisement d’opportunités d’étude qui va n’avoir de cesse de s’imposer dans les cinq ans à venir, l’équipe s’inscrit dans une dynamique d’ouverture à des terrains de recherche étrangers et non-européens que ce soit en Amérique du Nord ou en Asie. Les travaux y ont pris note du paysage institutionnel renouvelé après la crise financière, ainsi que de l’importance de la gouvernance multi-acteurs et multi-scalaires, des enjeux autour de la ville numérique et des questions environnementales avec une entrée originale autour de l’écologie territoriale. Quatre entrées organisent les productions: 1) Réseaux, infrastructures, et territoires, 2) Aménagement et métabolisme territorial, 3) De la planification à la production de l’espace bâti : acteurs, outils et pratiques de l’urbanisme, 4) Développement territorial et actions d’aménagement. La recherche s'articule fortement à l’offre d’enseignement et donc au master urbanisme et aménagement de Paris 1.

De façon générale pour les trois équipes, les thèmes travaillés y sont ouverts et articulés à la fois à l’offre de formation - les masters et l’école doctorale de géographie de Paris ainsi que l’école doctorale 382 « Economies, Espaces, Sociétés, Civilisations : Pensée politique, critique et pratiques sociales » de l’Université Paris Diderot-Paris 7 en particulier, aux transversalités, aux groupes de travail du Labex DynamiTe, au CIST, à l’EHESS et à des collaborations étendues et assez fortement internationalisées.

Bouleversement des localisations et du paysage institutionnel

Tout en présentant un projet d’UMR qui se doit d’être structurant et fédérateur, nous devons prendre en compte l’importance sans cesse croissante de l’insertion impérative des membres des équipes dans des réseaux de recherche qui dépassent le contour de l’UMR, voire leur implication dans la coordination de structures de recherche (LabEx ou Fédération de Recherche par exemple). Cette participation à des réseaux constitue une condition toujours plus nécessaire pour être associé à des projets ambitieux et disposant des moyens de leur conduite. La réponse à des appels d’offre, notamment européens sur lesquels s’aligne l’ANR, suppose la participation à des consortiums rassemblant de nombreux partenaires et implique une internationalisation encore accrue. Ensuite, autour de ces collectifs se forgent des prises de position commune dans des débats scientifiques accompagnées de publications. Les transversalités doivent constituer des carrefours où ces productions nées d’échanges décentrés aux effets potentiellement centrifuges sont exposées, débattues en interne et réappropriées.

A ce risque centrifuge largement compensé par la qualité des échanges au quotidien favorisant la circulation des savoir-faire, l’existence de collectifs ouverts qui animent et fédèrent l’UMR avec la participation quotidienne des doctorants à la vie du laboratoire s’ajoute, pour les années à venir, un bouleversement majeur lié à notre déménagement sur le Campus Condorcet. Il est prévu en septembre 2019. Le campus Condorcet constituera donc notre cadre matériel central pour le prochain quinquennal. Le regroupement de l’ensemble des UMR de géographie de Paris 1 y représente une opportunité. L’ambition pluridisciplinaire de Condorcet offrira de nouvelles possibilités aux membres de l’UMR. Nous sommes en effet en mesure a minima de contribuer à trois des six axes qui structurent le programme scientifique du campus: “Histoire des sociétés et intelligence du contemporain”, “Espaces, territoires,

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     28 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

environnement” et “Population, santé”.

L’Institut Convergence sur les migrations internationales vient d’être approuvé. Il constitue l’un des premiers instruments créés dans l’environnement projeté de Condorcet. Il préfigure un paysage renouvelé de regroupements et fédérations divers par rapport auxquels nous aurons à nous positionner et à nous associer partiellement, voire à en être à l’initiative.

De même, notre association à l’EHESS arrive à point nommé, alors qu’elle s'apprête à rejoindre aussi le campus Condorcet en 2019. La perspective intéresse l’ensemble de l’UMR alors que la géographie et, en grande partie, les études urbaines et territoriales sont absentes de l'École en dehors de ce que l’équipe EHGO et l’équipe GGH-Terres, désormais regroupées, y ont introduit.

C’est donc un environnement nouveau auquel nous aurons à nous adapter tout en conservant nécessairement un fonctionnement multi-sites - Et cela d’autant plus que le déménagement des enseignements de Paris 1 à la porte de la Chapelle (Condorcet 2) est retardé et qu’il n’a pas été envisagé de déplacement des enseignements des Masters de géographie à Condorcet dans le projet initial.

La continuité de notre environnement d’échanges scientifiques élargi et fédérateur sera assuré par la reconduction du LabEx DynamiTe à laquelle nous travaillons avec les 17 autres unités partenaires et la transformation acquise en 2017 du CIST en fédération de recherche.

Il convient encore de prendre en compte comme incertitude le paysage de l’offre de formation doctorale. Il est en forte évolution avec l’émergence en 2017 des Ecoles Universitaires de Recherche dans le cadre des Investissements d’avenir et sous l’égide de l’ANR. Paris 1 est ainsi candidate à une EUR pluridisciplinaire intitulée “Sociétés, populations et territoires” à laquelle nous sommes associés.

Nous devons de même prendre en considération la fusion de Paris Diderot-Paris 7 dans le cadre de l’Université Sorbonne Paris Cité (USPC) avec Paris Descartes et Sorbonne Nouvelle. et nous ne pouvons en exclure des effets centrifuges potentiels, notamment en ce qui concerne les formations à la recherche, masters et écoles doctorales. USPC a ainsi affiché comme priorité un champ de recherche pluridisciplinaire “Sciences des Sociétés” dans lequel nos collègues de Paris Diderot - Paris 7 auront à se positionner. De son côté, Paris 1 affiche une politique scientifique nécessairement plus en accord avec le projet Condorcet, néanmoins les contours de Paris 1 restent incertains en l’absence d’affichage de champs de recherche ou d’axes stratégiques pour le prochain quinquennal jusqu’à présent.

L’UMR s’est beaucoup renforcée durant le dernier quinquennal avec l'obtention de contrats importants (ERC, ANR, PCRD…). Ils ont apporté des moyens importants, permis de réaliser des avancées scientifiques, d’exploiter et de développer des corpus originaux et de former des jeunes chercheurs. Cette dynamique n’est pas étrangère à l’attractivité du laboratoire et aux recrutements avec affectation à l’UMR, notamment d’entrants au CNRS.

La recherche sur contrat est une pratique inscrite dans l’identité du laboratoire avec une ouverture vers des bailleurs très diversifiés et l’appui à des programmes à la fois fondamentaux et appliqués de l’international au local - l’échelle européenne jouant un rôle toujours plus important, même si le LabEx s’impose comme la seconde source de financement. Ces programmes sont bénéfiques à bien des égards, ne serait-ce qu’en termes de production scientifique et d’innovation méthodologique, comme de formation des jeunes chercheurs. La recherche appliquée en dialogue avec les acteurs institutionnels (Régions, Ministères…) et privés (CIFRE notamment) doit rester un espace d’expression et d’expérimentation en dialogue avec la demande sociale permettant notamment de travailler à des formes originales de diffusion et de valorisation. Ces programmes ont aussi des effets centrifuges et d’autonomisation en même temps qu’ils génèrent des pressions fortes sur nos capacités de gestion. Ils induisent aussi des statuts précaires autant qu’ils supportent la formation de jeunes chercheurs hautement qualifiés que nous nous devons d’accompagner dans leur insertion à plus long terme. Nous devons être attentifs aux effets de cycle que génère la recherche sur contrat et valoriser les périodes entre les contrats pour stimuler une diffusion approfondie et au plus haut niveau des résultats. Les activités de recherche fondamentale hors contrat doivent pouvoir être soutenues et aidées avec les 4% de frais de gestion, les overheads et les préciputs.

Il est important de soutenir les chercheurs qui s’engagent à porter des projets ambitieux, fondamentaux et originaux dans la perspective des ERC et à rejoindre des consortiums internationaux tout en garantissant un minimum de cohérence et des synergies en rapport avec le projet de l’UMR, le programme des équipes et les transversalités, dans les réponses à des appels d’offre. Condorcet avec son hôtel à projet permettra un accueil dans de bien meilleures conditions des programmes d’envergure impliquant le recrutement de personnels spécifiques.

Le lien entre recherche et formation doit continuer d’être au cœur de nos pratiques, tant dans la diffusion de la recherche qu’à travers les enseignements et le développement d’outils didactiques, que dans l’implication des

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     29 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

doctorants et des masters à nos activités de recherche et nos programmes. Outre Paris 1 et Paris Diderot-Paris 7, l’EHESS offre à ce titre de nouvelles opportunités. Il est essentiel de pouvoir assurer la pérennité d’un espace d’accueil quotidien aux doctorants pour que se poursuivent la dynamique d’échange horizontal et leurs prises d’initiatives si favorables à la vie du laboratoire et qui le caractérise fondamentalement. En principe, Condorcet doit apporter une amélioration des conditions d’accueil. L’articulation entre les masters et le site de Condorcet sera un enjeu majeur.

Les transversalités

Sont déclinées ci-dessous les cinq transversalités thématiques autour desquelles se structurent les échanges scientifiques entre les 3 équipes. L’ordre de présentation n’est pas significatif.

Transversalité 1: Mobilités et territoires : vers une approche relationnelle de l’espace

Cet axe transversal se place dans la continuité du précédent. Il investit le paradigme du ‘Mobility turn’ qui considère la mobilité comme le signe d’un assouplissement, voire d’une remise en cause, des relations traditionnellement entretenues avec les territoires et les lieux dans la fabrication des identités individuelles et collectives, dans la structuration des inégalités sociales, dans la construction des échanges économiques et dans la compréhension des processus de mondialisation et de métropolisation. Il s’agit d’examiner la façon dont les mobilités structurent et façonnent les territoires et à l’inverse comment les territoires construisent les mobilités.

Objectifs Le premier objectif est d’approcher la mobilité comme catégorie fondatrice de l'espace. Il s’agit de s’éloigner

des approches fixistes, et de développer une approche relationnelle de l’espace. Le second objectif est d’analyser la dimension normative de la mobilité en l’interrogeant au prisme des arbitrages entre intentionnalité et contrainte, et de montrer à quel point la mobilité est à l’origine de recompositions des inégalités socio-spatiales. Un troisième objectif élargit les champs de recherche de l’axe et interroge, à côté des mobilités humaines, d’autres formes de circulations et de mouvements : circulations des objets, des informations, des émotions, des savoirs et des idées dans le cadre de leurs interactions avec les mobilités humaines.

Les travaux de cette transversalité croisent des approches abordant les mobilités à partir d’angles différents et complémentaires. Il s’agit en premier lieu d’approches conceptuelles, qui incluent une réflexion sur la circulation des concepts et des notions, considérée comme une forme spécifique et à part entière de mobilité. Il s’agit ensuite d’approches par les pratiques, qui abordent les mobilités selon des temporalités diverses et sous toutes leurs formes, qu’elles soient humaines ou non humaines, matérielles ou virtuelles (rapport à l’automobile, mobilités résidentielles, migrations). Il s’agit aussi d’approches relatives à la gestion des mobilités, qui s’intéressent à la façon dont les acteurs publics ou privés interviennent pour infléchir et réguler les mouvements et circulations des biens et des individus (logistique, transports de biens, accessibilité aux ressources urbaines, localisation des équipements). Enfin, il s’agit d’approches aussi bien qualitatives que quantitatives, qui tirent parti de l’extraordinaire diversité de données qui sont aujourd’hui à la disposition des chercheurs dans le domaine des mobilités.

Méthodologie Les approches englobantes proposées par cet axe permettent de concevoir les systèmes territoriaux qui se fabriquent au croisement de différents types de mobilités, d’une grande variété d’acteurs et de différentes modalités d’action. L’identification des figures géographiques des systèmes de mobilité revêt un intérêt tout particulier en s’inscrivant dans une perspective multi-échelle et multidimensionnelle des déplacements. Une perspective historique mettra en relief la longue durée des pratiques d’échanges et de mobilités. L’animation de cet axe transversal se fera par:

• un séminaire de recherche bisannuel • une forte coopération avec le Groupe de Travail « Mobilité » du LabEx DynamiTe • des projets de recherche collectifs, dont certains sont déjà engagés • la publication d’un ouvrage collectif sur le thème de la construction des spatialités par les mobilités • l’organisation d’une série de séminaires communs aux trois équipes sur les méthodologies pour proposer

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     30 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

des approches et outils qui permettent d’appréhender la mobilité 1) dans ses déploiements individuels, collectifs, multi-échelles, 2) dans le croisement des différents types de mobilités et 3) autour de la question de la représentation et de la figuration des mobilités.

Transversalité 2: Stabilités et fluidités des objets géographiques

Dans un contexte placé sous le signe des circulations en tous genres et de leurs dématérialisations et dans un moment épistémologique où les SHS préfèrent décloisonner et déconstruire les entités d’analyse agrégées, repérer les appartenances labiles et les hybridités, qu’en est-il de la possibilité, du sens ou des manières d’enquêter sur les diverses formes de durée des objets géographiques ? Cette thématique transversale prend appui sur l’intérêt ancien au sein de l’UMR pour la dimension temporelle des objets géographiques et pour la dimension spatiale des devenirs historiques. Au-delà des lieux de discussion scientifique déjà bien établis du séminaire “Histoire et géographie, temps et espace“ de l’EHESS (depuis 2010) ainsi que des groupes de travail “Système de peuplement sur le temps long”, “Réseaux et territoires” et “Intégration régionale” du LabEx Dynamite (depuis 2012), elle fédère des chercheur.e.s s’intéressant à la mise en relation intime entre l'espace et le temps observable sous diverses formes de dynamiques spatio-temporelles ou dans les manières qu’ont les sociétés de se situer conjointement dans l’espace et dans le temps. Ils enquêtent sur les articulations entres échelles spatiales et temporelles. Leurs travaux portent sur :

• les modalités de résilience de systèmes spatiaux ou territoriaux : question de la dynamique des formes dans leur articulation aux échelles spatiales et temporelles ; question de la réaction aux chocs affectant des réseaux.

• la modélisation et l'intégration du temps (discret ou continu par exemple) dans les modèles de dynamique spatio-temporelle.

• les rythmes et les temporalités des phénomènes sociaux et leurs effets sur le façonnement des lieux et des territoires : la question se décline au niveau micro des pratiques journalières comme dans les travaux sur la transmission intergénérationnelle de la richesse et la reproduction des inégalités spatiales.

• les (dés-)ajustements des temporalités du politique et des dynamiques spatiales observables à travers les investissements dans la production urbaine, ou à travers les réponses publiques aux phases de décroissance, à la rétraction des réseaux d'infrastructures ou de services ou avec la remise en cause des paradigmes de la croissance et des réseaux centralisés.

• les représentations conjointes de l’espace et du temps, dans les imaginaires ordinaires ou dans les productions savantes, et les effets performatifs de tels montages sur les découpages du monde, sur les stratégies et politiques territoriales et leurs mises en récit.

Il s’agit de jouer de la multiplicité des approches pour revenir collectivement en termes réflexifs sur des

questions partagées : sur les stabilités et les instabilités des entités géographiques, sur les rapports entre rapidité des flux et durée des configurations géographiques, sur le rapport entre pratiques et représentations de l’espace et du temps. Quant à la mise en œuvre, il s'agira d'organiser des journées d'étude thématiques dans lesquelles chacun viendrait avec ses objets et ses réflexions autour de grands thèmes, à raison d’une ou de deux par an, avec la possibilité d'ouvrir ces lieux de réflexions à des personnalités extérieures. Ces moments de réflexions en patchwork seraient contrebalancés par des rencontres sur un objet commun choisi a priori, cela de façon à le travailler ensemble. L'objectif serait de produire un ouvrage au bout de trois au quatre années.

Transversalité 3: Mots et concepts : usages, circulations et contextes Le vocabulaire de la recherche donne lieu depuis plus de quarante ans à d’incessantes réflexions sur ses

usages, ses limites, son histoire, sa plus ou moins grande autonomie ; elles sont ponctuées par de grandes enquêtes, souvent interdisciplinaires, souvent « militantes », qui peuvent être de grands balayages exhaustifs ou le fruit d’enquêtes minutieuses et délibérément limitées. Ces entreprises de grande ampleur n’ont pas la vocation d’arrêter une terminologie et ses usages licites mais plutôt de fournir une réflexion critique sur la circulation des mots et des concepts, les glissements de sens qui en affectent explicitement ou implicitement l’usage, avec un souci fort de contextualisation. Par contraste, les disciplines et les champs de savoir produisent régulièrement et en nombre des dictionnaires de langue plus classiques, qui cherchent précisément à codifier et stabiliser des terminologies particulières. Toute recherche qui naît sur ces questions de vocabulaire et d’idées est amenée à se positionner dans cette tension entre position contextualiste et position normative.

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     31 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

Au sein d’une UMR comme Géographie-cités, le travail sur les mots a été entrepris de longue date à des titres divers et de façon plus ou moins explicite et intense au sein des équipes, parfois entre elles. Le CRIA dispose d’une expertise sur la formalisation et la circulation des notions et enjeux de l’urbanisme et de l’aménagement au sein de la communauté scientifique, des porteurs des politiques publiques et des praticiens, comme entre ces groupes d’acteurs. L’équipe PARIS possède un savoir-faire en matière de traitement massif, quantitatif et dynamique, qui peut être appliqué ici à des lexiques, étudiés aussi au sein du CRIA. L’équipe EHGO s’inscrit dans une tradition de réflexion sur les mots et expressions de la géographie, en particulier ceux qui sont emblématiques, révélateurs de recompositions épistémologiques et de transformations des communautés savantes, base d’un dialogue ancien avec PARIS. Le nouveau contrat quinquennal peut être l’occasion de mettre plus encore ces travaux en synergie. Les enjeux sont en effet nombreux qui touchent aux mots de la géographie, de l’urbanisme et de l’aménagement, au sein de et à l’intersection de ces trois champs, qui peuvent motiver une enquête indifférenciée sur l’ensemble du lexique – trop ambitieuse à ce stade –, ou un travail plus ciblé sur quelques mots, expressions, concepts soigneusement choisis pour leur caractère emblématique, ou encore une approche d’un ou plusieurs sous-champs, par exemple dans une recherche sur leur ontologie. Quel que soit le choix effectué, on privilégiera une vision « externaliste », ou au moins « dialectique » et contextualisée de la terminologie, en raison de la porosité des domaines couverts à des formulations hétéronomes (de mots, de questions) et, symétriquement, de leur capacité à introduire des termes et des catégories qui puissent déplacer la façon dont les problèmes urbains, territoriaux, environnementaux, etc., sont formulés – la question de la façon dont se formulent les agendas des politiques publiques se trouve dès lors posée. Enfin, on s’attachera à déployer cette enquête transversale dans trois dimensions privilégiées, qui relèvent toutes plus ou moins des trois équipes : sociale, attentive à la façon dont les recours lexicaux et conceptuels manifestent des systèmes de cohésion et de différenciation révélateurs de communautés épistémiques, de groupes sociaux, etc. ; spatiale, attentive aux grandes ou petites distributions et différenciations d’usages, qui renvoient à des niveaux d’organisation en aires linguistiques, champs de pouvoir politique (étatique, national ou autre) ou économique ; temporelle, mettant l’accent sur le caractère évolutif des terminologies et des concepts, les re-sémantisations, apparentes ou voilées, tout ceci pouvant s’inscrire dans une sémantique historique du vocabulaire « scientifique ».

La mise en chantier de cette transversalité repose en premier lieu sur un séminaire d’acculturation où seront mises en commun les démarches et les attentes existant au sein des et entre les équipes. Un travail exploratoire pourra ensuite être conduit sur un échantillon de mots (diffus mais emblématiques, ou représentant un sous-champ d’intérêt collectif).

Transversalité 4: La fabrique de l’urbain : processus, acteurs, pratiques

La fabrique de l’urbain est souvent considérée comme un processus projeté, voire planifié, porté par des acteurs collectifs (institutionnels et organisés) disposant tous d’un pouvoir sur l’espace, mais avec des stratégies spatiales, des discours de légitimation et des rationalités d’action qui leur sont propres (acteurs publics, aménageurs, promoteurs, grande distribution, etc.). Il s’agit cependant d’un point de vue intrinsèquement lié à un ancrage de la recherche urbaine en France et dans les pays des Nords. Nous proposons ici de prendre acte du rôle fondamental des « petits » acteurs que sont par exemple les habitants, les associations, ou encore les commerçants dans la fabrique de l’urbain. Leur contribution est un élément clef de la fabrique de la ville, aux Nords comme aux Suds. Cette transversalité souhaite tirer profit de compétences et approches variées et largement complémentaires que rassemble l'UMR au sein de ses trois équipes, au croisement de différents courants géographiques et de l’urbanisme/aménagement, pour explorer les interactions entre ces différents types d'acteurs – individuels ou collectifs, disposant d’une capacité d’action plus ou moins formelle ou institutionnalisée – et leur rôle dans les processus complexes de transformation, appropriation et production de l’espace urbain, en lien avec les mutations des systèmes de villes (concurrences métropolitaines, coopérations interurbaines, etc.). Le singulier de l’expression « La fabrique de l’urbain » permet d’englober ces dimensions dans la perspective de recherches communes à l’ensemble de l’UMR, sans toutefois ignorer la diversité :

• des contextes urbains analysés (des métropoles aux villes petites et moyennes), des espaces intra-urbains étudiés (centres-villes, banlieues, espaces périurbains, ville diffuse, etc.) et des contextes territoriaux (dans les Nords comme dans les pays émergents et dans les Suds) ;

• des temporalités au sein desquelles se joue la fabrique de l’urbain (des temporalités courtes – au fil de la journée ou de la semaine – aux temporalités longues – au fil des années ou des décennies) ;

• des méthodes permettant d’explorer et de modéliser les processus passés, en cours ou à venir de la fabrique de l’urbain.

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

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La transversalité s'appuie sur des collaborations déjà engagées entre les équipes et fédère les recherches croisant l'analyse des dynamiques socio-spatiales, de l’action collective, des pratiques spatiales, des représentations et des expériences sensibles, pour appréhender la fabrique urbaine. Plusieurs projets ont en effet permis au cours du dernier quinquennal de constituer des collectifs de recherche structurants et dynamiques au sein de l’UMR. La transversalité s’amarre également à d’autres coopérations, dans lesquelles sont impliquées les différentes équipes, telles que le groupe de travail “Ville ordinaire” du Labex DynamiTe. L’objectif est de mieux structurer et surtout de renforcer ces dynamiques collectives autour de différents thèmes ayant trait à la fabrique de l’urbain. A ce titre, les premiers travaux auront pour finalité d’identifier quelques thèmes et objets précis qui permettront d’ancrer cette transversalité. L’animation de la transversalité s’appuiera sur l’organisation d’ateliers semestriels qui permettront d’échanger sur les travaux en cours et de discuter des enjeux théoriques aussi bien que méthodologiques de l’étude de la fabrique de l’urbain, mais aussi de préparer de nouveaux projets collectifs : réponses à des appels à projets, ouvrages et numéros spéciaux de revue, organisation de colloques. Cette transversalité pourrait, entre autre, porter un projet d’ouvrage collectif sur la fabrique de la métropole parisienne, permettant de valoriser les travaux de l’UMR sur cette question et de contribuer aux débats sur le Grand Paris. Enfin, la transversalité a vocation à appuyer toutes les initiatives transversales aux équipes ayant trait à la fabrique de l’urbain, parmi lesquelles celles qui seront portées par la « Plate-forme d’échanges sur les espaces publics » (mise en place récemment par des chercheurs de l’UMR), et à développer les collaborations déjà engagées avec le monde socio-économique et politique (Société du Grand Paris, Caisse des Dépôts, CGET…).

Transversalités 5: Données et protocoles dans les humanités numériques Internet et l’évolution numérique ont chamboulé non seulement les données et corpus de documents mobilisés

et produits par la recherche scientifique – en taille, en nombre, en diversité – mais aussi les façons de faire de la recherche, voire les objets de la recherche elle-même. “Qu’est-ce que l’abondance et la diversité de données numériques fait aux sciences du territoire ?” : La transversalité Données et protocoles dans les humanités numériques rassemble les travaux de l’UMR qui s’emparent de cette question et s’affranchissent des frontières des équipes. Elle fédère :

• les travaux mobilisant des données nouvelles (émergentes et massives) et non-conventionnelles (traces individuelles issues des TIC mobiles, données issues du web, sources anciennes numérisées, grands corpus audiovisuels), à des fins de mesure et de visualisation de dynamiques socio-spatiales, de croisement et comparaison avec d’autres sources, de modélisation et d’analyse critique et quantitative de leur usage en sciences sociales ;

• les travaux portant la nécessaire réflexion sur l’évolution de nos méthodes d’enquête : comment articuler les masses de données numériques – souvent bruitées, sèches mais volumineuses – aux données issues d’entretiens et de travail de terrain, bien plus riches mais coûteuses et rares et aux données institutionnelles du type censitaire ;

• les travaux sur la standardisation et la diffusion de protocoles améliorant la nécessaire reproductibilité de nos recherches, et promouvant l’accès ouvert. Ici doit être posée la question de la traçabilité et de la fiabilité des données mises en ligne. Celle-ci ouvre sur la réflexion sur les métadonnées et les normes existantes permettant d’assurer l’interopérabilité des données ;

• le travail de constitution et de mise en ligne d’un catalogue des données et protocoles utilisées dans les recherches de l’UMR. L’objectif est d’améliorer la visibilité des ressources constituées depuis plus de 30 ans au sein de l’UMR, en capitalisant sur la connaissance de leurs potentiels et de leurs limites. En favorisant leur accessibilité par le plus grand nombre, dès que le cadre légal l’autorise, l’UMR pratique et encourage une science ouverte et reproductible.

Ces activités d’archivage et de diffusion régulée sont à concevoir en lien avec les TGI comme PROGEDO et ceux

que ne manquera pas d’apporter le campus Condorcet en matières d’humanités numériques. Ces travaux répondent aux exigences scientifiques de reproductibilité et de test de nos analyses et démonstrations, a posteriori de leur publication. Ils impliquent une ouverture contrôlée des corpus et des protocoles. L’animation de la transversalité inclura :

• la coordination de numéros thématiques ; • des journées d’étude auxquelles seront invité.e.s des chercheur.e.s extérieur.e.s à l’UMR. Ces journées

serviront de base à la coordination des numéros de revue. • des formations internes proposées dans les locaux de l’UMR, et également ouvertes aux étudiants de

Master, aux méthodes, outils et bonnes pratiques de la collecte et de la manipulation des nouvelles sources de (grands volumes de) données ;

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

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Il s’agira encore de s’ouvrir aux possibilités en matière de sciences citoyennes et participatives offertes par les outils numériques. L’animation de la transversalité s’attachera à établir des passerelles vers les autres thématiques transversales :

• sur les mobilités et circulations: la diffusion très rapide d’internet et la pénétration mondiale de la téléphonie mobile – notamment dans des régions du monde où les enquêtes sont rares voire inexistantes – permettent des comparaisons internationales bien plus vastes que précédemment.

• sur la fabrication de la ville, en dialoguant sur les données historiques nouvellement disponibles, mais aussi des usages contemporains qui permettent de mieux saisir les logiques d’action des acteurs urbains.

• sur les systèmes territoriaux : là aussi les traces numériques offrent de nouvelles possibilités de reconstruction des flux humains et matériels.

Enfin, la transversalité 5 prend acte que les NTIC ont profondément transformé la communication scientifique, notamment à travers l'édition numérique mais aussi l'accès ouvert en science. L'émergence de l'accès ouvert bouleverse la publication, la diffusion de l'information scientifique, la veille, mais aussi l'évaluation. De nouveaux enjeux de visibilité, d'impact surgissent en permanence dans un environnement encore très instable et soumis à de nombreuses contraintes commerciales par les éditeurs privés. Il s'agit ici de s'interroger plus précisément sur les modèles émergents de diffusion de l'information scientifique et de partage des productions, de les analyser tant du point de vue de leur effet que des enjeux pour la recherche et de proposer les stratégies de valorisation les plus adaptées en conformité avec la nature intrinsèque de la recherche, les exigences de contrôle scientifique et le bénéfice pour la communauté scientifique.

6. BILAN ET PROJET PAR EQUIPE

L’Equipe CRIA

Introduction

Créée dans les années 1980 par des collègues mobilisés par des recherches sur les espaces industriels et leurs aménagements, l’équipe CRIA a ensuite étendu ses objets de recherche en interrogeant plus globalement l’impact des mutations productives et péri-productives, notamment des réseaux, sur les territoires. L’urbanisme et l’aménagement en sont progressivement devenu l’objet principal, avec une attention particulière mais non exclusive à leur dimension réticulaire. Équipe d’accueil de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, le CRIA a rejoint l’UMR Géographie-cités en 2004.

Le CRIA est aujourd’hui une petite équipe composée d’une dizaine de chercheurs et enseignants-chercheurs statutaires et d’une quinzaine de doctorants, ces chiffres ayant pu légèrement varier au cours de la période écoulée (huit statutaires en mai 2017). Elle est marquée par les origines disciplinaires variées de ses membres : urbanisme, économie, géographie, sociologie, architecture, ingénierie. Cette pluri- voire inter-disciplinarité constitue l’un de ses atouts, compte tenu de la complexité et de l’intrication des problématiques urbaines et territoriales contemporaines et de leur traduction en termes d’urbanisme et d’aménagement. Une autre caractéristique importante de l’équipe tient à l’importance de ses relations avec les acteurs, publics ou privés, de la production et de la gestion des villes et plus généralement des territoires : les objets de recherche du CRIA ne peuvent s’appréhender par un point de vue surplombant. Ceci se traduit notamment par le nombre important (et croissant) de doctorats de type CIFRE et de contrats de recherche financés par ou associant ces acteurs, tout en s’inscrivant dans une volonté de dissémination et de discussion des résultats produits par les chercheurs. Les travaux sont par ailleurs marqués par une forte internationalisation, des terrains comme des collaborations et des activités de valorisation, qui était annoncée comme l’un des enjeux du présent quinquennal. Enfin, l’équipe est fortement adossée à deux Masters, le Master Aménagement et Urbanisme (Université Paris 1) et le Master Aménagement et Développement Local (Université Paris-Diderot Paris 7).

Tableau financier

L’équipe CRIA se caractérise par son ancrage financier, d’amplitude et d’ampleur tout à fait remarquables (tableau 18). A l’origine de cette situation, plusieurs facteurs peuvent être mis en avant : le positionnement scientifique de l’équipe, à la fois du point de vue de ses objets mais également de la recherche sur projets tout d’abord, sa capacité à interagir dans la durée avec des partenaires publics et privés très diversifiés ensuite et enfin la reconnaissance dont elle fait l’objet dans les domaines de l’urbanisme et de l’aménagement.

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     34 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

Tableau 18 : Ressources financières de l’équipe CRIA sur la période 2012-2016

Bilan scientifique de l’équipe CRIA

Au cours du présent quinquennal, les membres du CRIA ont développé leurs travaux au sein de plusieurs axes structurants de l’UMR : avant tout l’axe 5 « Réversibilité et proximité : quels enjeux pour l’aménagement et l’urbanisme ? », piloté par l’équipe, mais aussi les axes 1 « Les territoires métropolitains face aux nouveaux rapports scalaires » et 4 « L’Union européenne et les pays du voisinage : intégration fonctionnelle, cohésion territoriale et gouvernance multi-scalaire », pilotés par l’équipe PARIS, et l’axe 6 « Les écritures de la géographie », piloté par l’équipe EHGO.

L’axe 5 a joué, pour l’équipe, un rôle fédérateur, tandis que la contribution à d’autres axes s’inscrit dans une volonté de transversalité au sein de l’UMR. Dès la mise en œuvre du projet remis à ce qui était alors l’AERES, les activités d’animation scientifique – séminaire mensuel, journée « CRIA au vert » qui réunit l’équipe hors de Paris une fois par an, cet événement ayant fait ses preuves en termes de structuration de l’équipe – ont été dédiées à l’axe 5. Il est néanmoins rapidement apparu que celui-ci n’était pas assez inclusif au regard de la composition et des travaux de l’équipe tels qu’ils avaient pu évoluer depuis le dépôt du dossier (soit près de deux ans avant). Les thématiques de la réversibilité et de la proximité, sans avoir été abandonnées, sont passées au second plan, les sous-thématiques annoncées dans le projet (articulation entre figure du réseau et du territoire, pratiques individuelles et dynamiques socio-territoriales) gardant, elles, toute leur pertinence. Elles structurent l’activité du CRIA, au sein de l’axe qu’il porte comme dans ses contributions aux autres axes.

Articulation réseaux - territoires

Cette thématique historique pour le CRIA a connu plusieurs inflexions qui ont contribué à l’enrichir et à renouveler les problématiques sous-jacentes. D’une part, les relations infrastructures-réseaux-territoires sont profondément transformées par les évolutions des cadres de gouvernance (décentralisation, consolidation des pouvoirs métropolitains, modification de l’intervention de l’Etat, participation publique) et les mutations socio-spatiales (entre étalement, métropolisation et rétraction, voire généralisation de l’urbain), qui modifient les schémas classiques des réseaux, les attendus de ceux-ci au regard des enjeux urbains et territoriaux, comme leurs référentiels (durabilité, austérité, etc.), tous agissant en retour sur ces relations. Les travaux conduits sur les relations ville-port-fleuve dans les projets urbains, la métropolisation logistique, la planification et les projets de transports et d’urbanisme, l’organisation des mobilités dans les territoires de faible densité, mais aussi sur les infrastructures de l’eau s’inscrivent dans cette perspective. Simultanément, les réseaux numériques transforment les modalités de production et de gestion de la ville, notamment par leurs usages dans la conduite des projets et le débat public : ces mutations ont fait l’objet d’une attention particulière. D’autre part, si les réseaux organisent les flux de personnes et

2012 2013 2014 2015 2016CNRS,dotation, 9,480,€ 11,890,€ 12,333,€ 12,107,€ 10,962,€CNRS,investissement 4,750,€ 2,500,€CNRS%Total 14%230%€ 11%890%€ 12%333%€ 12%107%€ 13%462%€

Paris,1,dotation 6,937,€ 8,002,€ 8,880,€ 8,984,€ 8,654,€Paris,1,BQR 2,000,€ 1,000,€Paris%1%Total 8%937%€ 8%002%€ 8%880%€ 9%984%€ 8%654%€

Paris,7,dotation 5,639,€ 7,658,€ 7,200,€ 5,814,€ 4,963,€Paris,7,BQR 1,000,€Paris%7%Total 6%639%€ 7%658%€ 7%200%€ 5%814%€ 4%963%€

Tutelles,Total 29,806,€ 27,550,€ 28,413,€ 27,905,€ 27,079,€ 140%753%€Appels,à,projets,internationaux,ERCProgrammes,Investissements,d'Avenir 366,€,,,,,,,,,,,, 13,794,€,,,,,,, 322,€,,,,,,,,,,, 125,449,€,,,,,,,,,,Collectivités,territoriales 6,500,€,,,,,,,,, 6,500,€,,,,,,,,, 22,667,€,,,,,,, 45,167,€,,,,,,, 45,167,€,,,,,,,,,,,,Appels,à,projets,ANR 6,888,€ 57,893,€ 57,895,€ 84,679,€ 32,627,€Appels,à,projets,internationaux,hors,ERC 120,540,€ 120,540,€Financement,public,hors,tutelles 15,245,€,,,,,,, 10,000,€,,,,,,, 40,250,€,,,,,,, 40,250,€,,,,,,,,,,,,Appels,à,projets,des,ministères,hors,MESR 60,709,€,,,,,,, 47,433,€,,,,,,,Contrats,de,recherche,industriels 15,547,€,,,,,,, 21,417,€,,,,,,, 10,984,€,,,,,,, 2,335,€,,,,,,,,,,,,,,Total 134%695%€ 171%159%€ 133%753%€ 318%863%€ 393%447%€ 1%151%917%€

CRIA

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d’information, ils transportent aussi énergie et matières et sont étroitement associés au métabolisme urbain et territorial. Cette approche et celle, associée, de l’écologie territoriale, ont fait l’objet de développements significatifs avec des travaux à caractère méthodologique, historique (trajectoires socio-écologiques), voire prospectifs (plus embryonnaires) sur le métabolisme en grandes masses, des matières spécifiques (matériaux de construction, déchets, eau), sur la reconfiguration des relations interterritoriales qui le sous-tendent (« nouvelles » relations ville-campagne, dépendances et extra-territorialités urbaines). Enfin, les réseaux peuvent aussi être abordés lorsqu’ils ne sont pas associés à un support matériel ; ils sont dans ce cas analysés au prisme de la circulation des modèles et des capitaux, thématiques qui renvoient aux deux thèmes suivants.

Pratiques individuelles, politiques urbaines et territoriales et dynamiques socio-territoriales

Cette entrée, réduite à la thématique « pratiques individuelles et dynamiques socio-territoriales » dans le projet, a rapidement évolué pour se situer aux interfaces entre celles-ci et les politiques urbaines et territoriales. Cette exploration des interfaces prend trois modalités complémentaires et s’est avérée particulièrement féconde.

Dans un premier cas, il s’agit de confronter, d’une part, l’urbanisme et l’aménagement par le haut, tels qu’ils sont portés par les politiques publiques, et, d’autre part, les dynamiques socio-spatiales et l’urbanisation par le bas, telle qu’elle se fait, avec, sans ou contre ces politiques publiques (et vice versa). On peut citer ici une partie des travaux portant sur la mobilité et la transition mobilitaire, à l’interface entre mobilité et usages observés (voire désirés) et politiques d’aménagement et de transport, à l’échelle des agglomérations, des projets urbains ou des zones de faible densité ; les travaux conduits sur les villes en décroissance et notamment sur la réception par les acteurs conventionnels et leur réaction face à ce processus.

Dans un deuxième cas, il s’agit, en allant plus loin, de mettre l’accent sur les renversements de rôles observables dans certaines situations urbaines, quand habitants ou usagers deviennent acteurs et producteurs de l’urbain. Les travaux sur les stratégies résidentielles des ménages vis-à-vis des nouveaux outils d’accession au logement montrent par exemple que les habitants peuvent devenir coproducteurs de ces outils et dispositifs ; ceux qui traitent de la gestion des déchets donnent à voir un habitant acteur du service (et généralement disqualifié par les gestionnaires) ; d’autres abordant les ménages pauvres permettent de mettre en avant les ressources des quartiers populaires.

Dans un troisième cas enfin, il s’agit d’analyser la contribution d’acteurs non-conventionnels ou émergents de la fabrique de la ville et des territoires, que leur investissement dans celle-ci soit nouveau ou qu’ils aient été jusqu’ici invisibilisés par les cadres classiques d’analyse. On peut citer ici les travaux sur les pratiques des entrepreneurs dans les quartiers en difficulté comme ceux qui traitent des nouveaux circuits de financement des grandes opérations immobilières. Concepts et outils des urbanistes et aménageurs

Cette thématique a porté prioritairement sur les modèles, concepts et les outils des urbanistes et aménageurs, et plus récemment ceux des chercheurs en urbanisme et aménagement (sans négliger la porosité qui peut exister entre eux). Dans un premier temps, on s’intéresse à la construction et la circulation des doctrines, modèles, concepts ; cette approche qui se déploie dans l’espace et dans le temps concerne en particulier les théories de la planification ou plus précisément le (dit) nouvel urbanisme et le transit-oriented development, ou dans un autre registre la formation des doctrines techniques urbaines et leur écologisation, ou encore la production des concepts de l’aménagement par et dans l’union européenne et leur diffusion vers les acteurs infra-européens, avec un projet d’ontologie de l’aménagement européen de l’espace. Dans un second temps, on observe l’appropriation, les usages, le détournement éventuel des modèles et outils : par exemple la réception par ces mêmes acteurs infra-européens des concepts précédemment évoqués (voire les variations de contenu) ou encore l’utilisation des normes des investisseurs financiers par les acteurs locaux de la production de la ville (notamment comme outils de privatisation d’équipements publics). Parallèlement, on s’attache à analyser la remise en cause des modèles et outils par la pratique, ou face à l’émergence de nouveaux enjeux. On peut citer ici les travaux sur l’adaptation des outils de planification et de production urbaine aux situations de décroissance, voire la création de nouveaux, sur l’analyse de l’émergence d’outils informels (de type charte) dans des contextes spécifiques, et plus généralement sur les dispositifs associés aux situations de pénurie de fonds publics, de présence accrue des acteurs privés, ou d’appel à la participation citadine dans les projets ou la gestion urbains.

En complément, l’approche plus réflexive sur les théories, concepts et outils de la recherche en urbanisme et aménagement s’est renforcée au cours des deux dernières années, avec l’engagement d’une réflexion collective à

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     36 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

travers le colloque Champ libre (cf. rubrique « faits marquants »), et des interrogations plus spécifiques sur les catégories mobilisées pour qualifier les faits urbains et territoriaux (urbain généralisé, suburbain/périurbain/urbain dispersé, urbanisme/technique, etc.).

Les travaux conduits au sein du CRIA s’appuient sur et explorent une grande variété de terrains en France (de la métropole parisienne aux espaces de très faible densité en passant par les villes petites et moyennes), en Europe (Europe dans son entier, Allemagne, Espagne, Danemark, Italie, Royaume-Uni), en Asie (Chine, Hong Kong, Japon, Taïwan), Afrique du Nord (Maroc), Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada (Québec)). Ils s’inscrivent dans plusieurs réseaux de recherche, au sein du Labex DynamiTe et de ses groupes de travail (groupes Produire la ville ordinaire, Réseaux et territoires, Mobilités), comme à l’extérieur : IDEX Sorbonne-Paris-Cité, PIREN-Seine, CIST (Collège international des sciences du territoire), COST Minéa, Labex Futurs urbains, Commission urbaine de l’International Geographic Union, Groupe Chine de l’Association of American Geographers, French and British Planning Study Group, Shrinking Cities International Research Network, etc.

Ils sont réalisés grâce à la collaboration avec de nombreuses institutions publiques et privées, internationales, nationales ou locales (à titre d’exemples Union européenne (ICI+, ESPON), ANR, PUCA, Caisse des Dépôts et Consignations, CGET, Forum des Vies mobiles, France urbaine, Agence de l’eau Seine-Normandie, Syndicat interdépartemental d’assainissement de l’agglomération parisienne, Région Île-de-France, DRIEE Île-de-France, Société du Grand Paris, etc.). Ils donnent lieu à de nombreux échanges avec les acteurs de l’urbanisme et de l’aménagement, voire contribuent à en dessiner les contours et à en enrichir les démarches, tout en alimentant les réflexions scientifiques conduites au CRIA.

Sélection des produits et des activités de recherche menée à l’équipe CRIA

cf. annexe 4

Faits marquants de l’équipe CRIA

NB. N’ont été retenus ici que des « faits » marquants et associant plusieurs membres de l’équipe

● Organisation du colloque Champ libre, l’aménagement et l’urbanisme à l’épreuve des cadres théoriques (Paris 14-15 janvier 2016) à l’initiative des doctorants du CRIA appuyés par un comité scientifique international. Le colloque a réuni 25 communications issues de six pays et une centaine de participants. Il a permis, d’une part, de réunir la communauté scientifique autour d’une problématique récurrente mais sans cesse renouvelée dans le domaine de l’urbanisme et de l’aménagement ; d’autre part, il a jeté les bases d’une réflexion propre au CRIA, qui devrait prendre plus d’ampleur lors du prochain contrat quinquennal. Il a plusieurs prolongements avec, entre autres, la publication d’articles issus des communications dans deux revues (Métropoles et Revue Européenne des Sciences Sociales), un projet d’ouvrage collectif sur l’usage des théories en urbanisme et aménagement, la mise en place d’un séminaire. Le séminaire MIAM (Méandres Itératifs et conceptualisation en AMénagement) propose de se plonger dans la cuisine interne des travaux d’urbanisme et aménagement, et d’en étudier les processus d'objectivation. Une première réunion a eu lieu le 1er juin 2017.

● Publication de l’ouvrage L’aménagement du territoire en France (Paris, La Documentation française, 2016),

sous la direction de Xavier Desjardins et Isabelle Géneau de Lamarlière. Cet ouvrage de référence, nouvelle édition de celui qui avait été rédigé par Pierre Merlin, longtemps membre du CRIA, a joué lui aussi un rôle fédérateur et de vitrine pour l’équipe, les rédacteurs faisant tous partie du CRIA, à l’exception d’un, membre de l’UMR.

● Coordination par Xavier Desjardins et Juliette Maulat (pour le CRIA) et Olivier Sykes (University of Liverpool)

du numéro “Linking rail and urban development”, de la Town Planning Review (85(2), 2014). Cette publication aborde dans une perspective comparatiste l’une des problématiques emblématiques du CRIA, celle des relations transport-aménagement.

● Co-organisation de deux séminaires scientifiques et deux colloques à Hangzhou et Guangzhou dans le cadre

du projet européen MEDIUM, associant des membres des équipes CRIA et PARIS. Financé par le programme EuropeAid et géré par la Délégation européenne en Chine, le projet MEDIUM explore les dynamiques d’urbanisation des villes moyennes chinoises en combinant approches qualitatives et quantitatives. Coordonné par le CNRS (responsable : Natacha Aveline, CRIA), il est mené par un consortium d’équipes issues

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     37 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

des universités de Lausanne, de Ca Foscari Venise, de l’IEP d’Aix et de trois universités chinoises. Il a permis à quatre doctorants et post-doctorants de l’UMR (dont une doctorante du CRIA) d’effectuer de longues missions de terrain en Chine, entre six mois et deux ans.

● Coordination du projet PUCA, Lieux et hauts-lieux des densités intermédiaires par Xavier Desjardins (CRIA),

Sandrine Berroir, Antoine Fleury et Christophe Queva (PARIS), associant différents chercheurs des équipes CRIA (Nicolas Douay, Sylvie Fol, Juliette Maulat, Lina Raad, Nicolas Persyn) et PARIS. Le parti pris du projet de recherche était de proposer un changement de regard sur les espaces périurbains en s’intéressant à la fabrique de leurs lieux et hauts lieux et leur rôle dans l’ancrage territorial des habitants. Il a donné lieu à différentes publications auxquelles ont participé les chercheurs du CRIA dans la Revue géographique de l’Est, Territoires en Mouvements, Espaces et sociétés, les Annales de géographie et la Revue Française des Affaires Sociales.

● Publication de l’ouvrage Territoire frugal, la France des campagnes à l’heure des métropoles (Lausanne,

MétisPresses, 2017), dirigé par Antoine Brès, Francis Beaucire, Béatrice Mariolle. Faisant suite au projet ANR Frugal, cet ouvrage témoigne de la collaboration qu’il a suscitée entre l’équipe CRIA et l’équipe PARIS. Il rend compte d’une thématique et d’un terrain de recherche importants au sein des deux équipes, celle de l’urbanisation dispersée, et d’une démarche interdisciplinaire rendue possible par l’association avec trois autres laboratoires : IPRAUS – UMR AUSSER, MRTE – Université de Cergy-Pontoise, UMR Eco-AE, ainsi qu’avec l’agence d’urbanisme Brès+Mariolle.

● Réalisation du projet Villes en rétraction. Le retrait des commerces et services dans les villes petites et

moyennes en France : logiques et acteurs, qui associe à nouveau des chercheurs des équipes CRIA et Paris, en partenariat opérationnel avec la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) et le Commissariat général à l’Égalité des Territoires (CGET). Ce projet est porté par Sophie Baudet-Michel (PARIS), Sylvie Fol (CRIA) et Christophe Quéva (PARIS).

● Coordination par Jean Debrie (CRIA) du projet Post-Car Ile de France (2017-2019) financé par le Forum des

Vies Mobiles (SNCF) associant des chercheurs des équipes CRIA (Jean Debrie, Juliette Maulat) et PARIS (Arnaud Banos, Sandrine Berroir, Hadrien Commenges). Ce projet de recherche explore l’hypothèse d’une transition territoriale vers des modes de vie moins dépendants de l’usage individuel de la voiture. Il repose sur un travail de scénarisation et de modélisation des mobilités en Ile de France.

● Participation à la Prospective nationale de recherche urbaine, lancée en 2015 par le CNRS. Cet exercice de prospective scientifique, animé par Olivier Coutard, Nathalie Blanc et Sabine Barles (responsable du CRIA), a donné lieu à six séminaires en 2015-2016 et à une école thématique du CNRS à Aussois en septembre 2016 ; un ouvrage de synthèse est en préparation. Plusieurs membres du CRIA, de PARIS et d’EGHO sont associés à ce projet à divers titres : contribution aux journées, organisation et/ou participation à l’école thématique, coordination de ou participation à la rédaction de l’ouvrage.

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     38 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

Analyse SWOT de l’équipe CRIA

Projet scientifique à 5 ans de l’équipe CRIA

Thématique de recherche : Produire et gérer la ville : acteurs, outils et matérialités urbaines

Les travaux de l’équipe CRIA pour le prochain contrat quinquennal privilégient une approche de la production en urbanisme et aménagement, entendue comme une chaîne d’actions collectives et organisées relevant de différents secteurs (habitat, activités économiques, services…) et concourant à la transformation de l’espace, des territoires et des milieux de vie. Ils s’intéressent aussi, en retour, aux effets de cette transformation. Les actions étudiées incluent divers types de stratégies : la planification urbaine, les stratégies foncières, l’urbanisme opérationnel, les politiques de gestion, les projets urbains, les projets de développement territorial, la production des réseaux d’infrastructures techniques et de transport. Une attention particulière est portée simultanément à plusieurs aspects de la production en urbanisme et aménagement : les acteurs et les dimensions matérielles de cette production. Ceci passe aussi par un travail sur les cadres théoriques et les notions mobilisées par l’urbanisme et l’aménagement, qu’ils soient considérés comme champ de recherche ou domaine d’action – le discours étant alors considéré comme cadre pour l’action –, et à leurs évolutions au prisme de celles des enjeux sous-jacents. Il s’agit ici de contribuer à une actualisation des termes de l’«équation territoriale » que les acteurs de l’urbanisme et de l'aménagement ont aujourd’hui à résoudre.

Les travaux portent ainsi d’une part sur les caractéristiques des acteurs, les différents types de ressources (économiques, sociales, politiques, écosystémiques) dont ils disposent, les objectifs qu’ils poursuivent, les valeurs qui les animent, les groupes sociaux ciblés par leurs actions et les instruments qu’ils mobilisent. Il s’agit d’examiner les relations entre ces différents acteurs, qu’ils soient publics ou privés : collectivités publiques, propriétaires fonciers, opérateurs, entreprises, acteurs intermédiaires et associatifs. Les formes de partenariat, de collaboration et de négociation, de même que les rapports de force, les tensions voire les contradictions entre les stratégies des acteurs, font l’objet d’un intérêt spécifique. L’enjeu est de saisir les effets des processus, des modes de faire et des relations entre acteurs sur le contenu concret des politiques et des projets.

• !forte!intégra,on!UMR!!• !complémentarité!et!cohérence!des!travaux!de!ses!membres!• !des!chercheurs!bien!iden,fiés!dans!le!paysage!scien,fique!et!par!les!partenaires!ins,tu,onnels!• !capacité!à!inves,r!des!théma,ques!nouvelles!grâce!à!la!pe,te!taille!de!l’équipe!(réac,vité)!• !fort!adossement!à!l’enseignement!

• !le!CRIA!reste!une!équipe!de!pe,te!taille!(8!enseignantsGchercheurs!et!chercheurs)!dont!une!par,e!des!forces!vives!(deux!MCF!HDR)!est!suscep,ble!de!par,r!au!gré!des!recrutements.!Dans!ce!scénario,!le!renouvellement!des!supports!de!poste!par!les!tutelles!universitaires!est!par,culièrement!stratégique!

• !mise!à!l’agenda!poli,que!de!théma,ques!travaillées!au!CRIA!de!longue!date!:!décroissance,!transi,on,!métabolisme,!Transport!Oriented!Development!• !bon!posi,onnement!par!rapport!aux!priorités!du!LabEx!DynamiTe,!qui!souhaite!renforcer!ses!interac,ons!avec!le!monde!socioGéconomique!

• !les!logiques!de!concentra,on!à!l’œuvre!peuvent!fragiliser!l’équipe!malgré!son!inscrip,on!dans!une!grosse!UMR!dans!laquelle!elle!est!pleinement!intégrée.!Le!cluster!«!Ville!durable!»!de!la!Cité!Descartes!est!un!concurrent!direct!de!ce!point!de!vue!

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     39 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

Ils portent d’autre part sur la matérialité de la production en urbanisme et aménagement, au sens de l’édification d’ouvrages, de la mise en place de dispositifs et d’infrastructures techniques et de la transformation des milieux, contribuant à l’habitabilité de l’espace et au fonctionnement des sociétés humaines (logements sous toutes leurs formes, zones d’activité, infrastructures, espaces de service ou de loisir, quartiers…). Il s’agit d’appréhender l’évolution des modes et des formes d’occupation des territoires, entre échelle locale et européenne, les mutations des réseaux et structures techniques qui en assurent le fonctionnement (eau, énergie, transport, numérique,…). L’enjeu est de saisir le double processus de concentration et de dispersion des différentes fonctions dans l’espace, de disjonction et/ou d’interdépendance entre territoires à travers leurs échanges matériels et écosystémiques, notamment dans le cadre d’une approche de leur métabolisme territorial (circuits courts d’approvisionnement versus mondialisation des flux matériels et énergétiques, relations de réciprocité ville-campagne, boucles énergétiques locales basées sur l’éolien, le solaire ou la biomasse…).

Ces approches s’inscrivent dans des problématiques renouvelées à l’aune de la crise économique et financière, des mutations des acteurs de l’urbanisme et de l’aménagement et de leurs relations, des changements de l’environnement à toutes les échelles, comme des innovations technologiques qui touchent tant les milieux urbains que les démarches scientifiques. Les recherches portent sur des types d’espaces très variés, des territoires métropolitains en croissance aux territoires en crise (villes en décroissance, quartiers dits « sensibles », etc.), en passant par les espaces infrastructurels (portuaires, ferroviaires). Les échelles considérées sont celles des périmètres de l’action ou du projet et peuvent correspondre à l’agglomération aussi bien qu’au quartier ou au simple îlot. Nos travaux sont conduits dans des aires culturelles diversifiées ; en sus de l’Europe, nous développons une expertise particulière sur les dynamiques urbaines d’Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada) et d’Asie du Nord-est (Japon, Chine, Hong Kong).

Réseaux, infrastructures, et territoires

Cette première entrée porte sur les pratiques d’aménagement des infrastructures en ayant une attention particulière aux relations entre réseaux et territoires. Il s’agit ainsi d’examiner les jeux entre les acteurs (publics et privés) des réseaux à différentes échelles (locale, nationale et internationale). Dans cette perspective nous nous intéressons aux stratégies territoriales (évaluation, planification, financement, modes de gestion) relatives aux réseaux et à leurs transformations notamment d’un point de vue physique à travers les infrastructures. Une attention particulière est portée à la crise de légitimité des grandes infrastructures débattues dans des contextes variés et à différentes échelles. De plus, la prise en compte des hauts-lieux de ces réseaux, comme interfaces territoriales (gares, ports, aéroports, centres logistique, data center) permet de questionner leur aménagement dans un contexte généralisé de décentralisation (hétérogénéité de l’action publique) et de libéralisation (pénétration croissante du secteur privé) modifiant leurs modalités de planification. Il s’agit aussi d’intégrer dans ces travaux le développement des technologies de l'information et de la communication : effet de l’usage du numérique dans la gestion des réseaux et la fabrique de la ville, par exemple par l’usage de nouvelles données (big data) qui permettent de faire évoluer les modes de gestion et interrogent la pratique de l’aménagement dans ses contenus, mais aussi ses procédures, notamment par le renouvellement des formes du débat public.

Aménagement et métabolisme territorial

Il s’agit d’aborder les dynamiques urbaines à partir de leur dimension matérielle. En mobilisant le champ interdisciplinaire de l’écologie territoriale, il s’agit d’analyser les flux matériels et énergétiques caractéristiques de la ville et de ses relations avec d’autres territoires, comme des interactions sociétés-biosphère, flux dont la circulation est largement organisée par les réseaux. Les recherches portent sur les inflexions voire les mutations du métabolisme territorial dans une dimension à la fois spatiale et temporelle, sur la reconfiguration des réseaux qui y est associée, sur la réorganisation des acteurs et les logiques territoriales qu’elles engendrent ou qui en sont à l’origine, sur l’émergence d’autres figures de relations et d’échanges qui questionnent la pratique de l’aménagement et la gestion de l’espace : réseaux de proximité, systèmes techniques très locaux, substitution de dispositifs éco-techniques aux réseaux d’infrastructures. Il s’agit aussi d’explorer la dimension sociale des flux, les jeux d’acteurs, leur gouvernance et le rôle des modes de vie et des pratiques citadines dans les échanges de matière.

De la planification à la production de l’espace bâti : acteurs, outils et pratiques de l’urbanisme

Les processus qui concourent à la fabrication des espaces bâtis font l’objet d’une attention particulière. Les travaux se focalisent ainsi à la fois sur les référentiels d’action, les stratégies des acteurs (politiques et techniques), leurs modes d’action (instruments, outils et dispositifs), et le contenu matériel de la production bâtie (habitat,

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     40 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

activités, espaces infrastructurels). Il s’agit d’analyser les différentes démarches qui permettent aux acteurs publics et privés de transformer les espaces : planification urbaine, stratégies foncières et immobilières, urbanisme opérationnel, gestion et transformation du bâti existant (renouvellement urbain, gestion du patrimoine, réhabilitation, changement d'usage, traitement de friches, etc.). Une attention particulière est portée à la production de logements et à l’immobilier. L’observation des dispositifs techniques de production de l’urbain (planification réglementaire, montages opérationnels, circuits de financement,) constitue une méthode privilégiée pour analyser les stratégies d’acteurs, leurs interactions et leurs conséquences sur les transformations de l’espace.

Développement territorial et actions d’aménagement

Les travaux menés visent à explorer la manière dont les démarches de développement territorial sont établies et les effets qu’elles produisent sur les acteurs et sur les territoires, notamment quand elles incorporent des processus et actions d’aménagement. Qu’ils soient impulsés d’en haut (cadres et politiques nationales et transnationales de développement territorial) ou d’en bas (projets de développement local), il s’agit d’analyser la manière dont sont appréhendés les territoires (catégories, concepts, outils) et sont produits les cadres (discours, concepts, politiques, actions, outils) des démarches de développement territorial à différentes échelles. L’attention est également portée sur les interactions entre les cadres produits et la manière dont ils sont incorporés et transformés au moment de la mise en œuvre de ces démarches ; voire, dont les cadres en question sont interrogés par la confrontation à la diversité des acteurs à différentes échelles et/ou aux caractéristiques mêmes des territoires concernés par les démarches de développement territorial. Dans ce cadre, les travaux portent spécifiquement sur les interactions entre formes spatiales et actions de développement, sur les démarches de l’Union européenne en matière de développement territorial et sur le développement économique local. Les terrains de recherche privilégiés sont les quartiers de la politique de la ville, les territoires de faible densité, l’Union européenne, l’Asie.

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     41 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

L’Equipe EHGO

Introduction

Au cours du contrat quinquennal, l’équipe EHGO a bénéficié d’un recrutement sur un support de maître de conférences via l’Université Paris 1, mais a dans le même temps été affectée par le départ de 6 chercheurs et enseignants-chercheurs (2 départs à la retraite et 4 mutations). L’équipe a également accueilli 7 chercheurs invités, en provenance d’Europe et d’Amérique du Sud.

Tableau financier

L’équipe EHGO développe une recherche de pointe sur un créneau très spécifique, relevant clairement de la recherche fondamentale. Le dispositif actuel, national et européen, de la recherche sur projets fragilise ce positionnement, que nous défendons collectivement au nom d’un intérêt scientifique global, l’équipe EHGO étant devenue, au fil du temps, une des dernières équipes de recherche en France sur l’épistémologie et l’histoire de la géographie. Le tableau financier 19 reflète cette situation de l’équipe EHGO, ainsi que son ouverture à d’autres sources de financement compatibles avec son projet scientifique, ainsi qu’en témoigne l’obtention, en 2014, d’un financement de la ville de Paris dans le cadre de la définition de plans de ville à destination des piétons à Paris.

Tableau 19 : Ressources financières de l’équipe EHGO sur la période 2012-2016

Bilan scientifique de l’équipe EHGO

Les domaines et objectifs de travail de l’équipe EHGO s’articulent autour de recherches sur les conditions, les formes et les effets de la fabrication et de la circulation des savoirs géographiques et plus généralement des savoirs spatiaux à l’époque moderne et contemporaine, et se structurent autour de deux axes : 1) Les écritures de la géographie, et 2) Savoirs de l’espace en situation.

Au cours de la période concernée, l’équipe a connu une évolution significative de ses perspectives de recherche. L’élargissement des domaines d’investigation de l’équipe a été réel, avec un passage progressif de la notion de « science » à celle de « savoirs » d’une part, et de celle de « géographie » au sens disciplinaire à une approche plus élargie où les savoirs géographiques ont été connectés à d’autres types de savoirs et de discours sur l’espace d’autre part. Par ailleurs, de façon concomitante, l’équipe a renforcé ses collaborations, au niveau disciplinaire (par exemple avec des artistes) et également au niveau international.

2012 2013 2014 2015 2016CNRS,dotation, 13,690,€ 14,865,€ 13,362,€ 14,124,€ 10,962,€CNRS,investissement 4,750,€ 2,500,€CNRS%Total 18%440%€ 14%865%€ 13%362%€ 14%124%€ 13%462%€

Paris,1,dotation 10,021,€ 10,003,€ 9,621,€ 10,484,€ 8,654,€Paris,1,BQR 500,€ 3,000,€Paris%1%Total 10%021%€ 10%003%€ 9%621%€ 10%984%€ 11%654%€

Paris,7,dotation 8,146,€ 9,572,€ 7,800,€ 6,785,€ 4,963,€Paris,7,BQR 1,000,€Paris%7%Total 9%146%€ 9%572%€ 7%800%€ 6%785%€ 4%963%€

Tutelles,Total 37,607,€ 34,440,€ 30,783,€ 31,893,€ 30,079,€ 164%802%€Appels,à,projets,internationaux,ERCProgrammes,Investissements,d'Avenir 51,€,,,,,,,,,,,,,, 1,167,€,,,,,,,,,Collectivités,territoriales 11,774,€,,,,,,,Appels,à,projets,ANRAppels,à,projets,internationaux,hors,ERCFinancement,public,hors,tutellesAppels,à,projets,des,ministères,hors,MESRContrats,de,recherche,industrielsTotal 37%607%€ 34%491%€ 43%724%€ 31%893%€ 30%079%€ 177%794%€

EHGO

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     42 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

Cette volonté commune de « désenclaver » les travaux de l’équipe sur la géographie, de les confronter à des recherches qui portent également sur l’espace mais se formulent différemment, tout en faisant connaître la spécificité des approches qui y sont menées, s’inscrit dans un contexte général de « demande sociale » de géographie et de problématisations spatiales, qui s’observe à la fois dans les sciences humaines et sociales, le monde des arts et les pratiques d’aménagement (en particulier dans les réflexions et actions menées dans le domaine du paysage). Se développent aujourd’hui des « géographies sans géographes », auxquelles les membres de l’équipe ne souhaitent pas se résigner, mais avec lesquelles, au contraire, ils désirent se confronter et engager des collaborations.

Au cours du contrat quinquennal, outre son séminaire mensuel ouvert, qui est un lieu important de rassemblement et de discussion pour ses membres, et outre la mise en œuvre de programmes de recherche qui lui sont spécifiques (en réponse ou non à des appels d’offres), l’équipe EHGO a développé de façon significative son insertion dans des réseaux de recherche nationaux et internationaux, de plusieurs façons :

● Participation à des séminaires, colloques et congrès ; ● Développement de coopérations scientifiques avec d’autres institutions de recherche, sous diverses formes

(accueil de chercheurs, séjours dans des laboratoires, mise en place d’opérations de recherche communes, co-animations et co-organisations de séminaires et colloques) ;

● Participation à et animation de revues et journaux scientifiques ; ● Participation à des montages d’expositions et d’événements culturels ; ● Intervention dans la presse.

L’équipe EHGO s’insère en outre dans les dispositifs de recherche et d’animation de l’UMR Géographie-cités : d’une part, en participant aux axes transversaux du laboratoire et au Labex DynamiTe, et d’autre part en participant au Conseil de laboratoire, à son équipe de direction. Elle a également joué un rôle moteur dans le projet de rapprochement institutionnel avec l’EHESS, qu’elle a initié et contribué à finaliser (cf partie projet). L’arrive ́e, dès 2018, de cinq membres statutaires (trois chercheurs et deux inge ́nieurs) dans l’e ́quipe EHGO, va entrainer des évolutions importantes de son périmètre scientifique ainsi que de son mode de fonctionnement.

L’équipe EHGO a porté et animé deux des sept axes de recherche de l’UMR Géographie-cités.

Bilan de l’Axe 6 : Les écritures de la géographie

Cet axe, qui regroupe une trentaine de personnes, en France et à l’étranger a pour objectif d’interroger, sur un plan épistémologique et historique, les formes de l’écriture géographique. Le mot écriture est pris dans un sens large : analyse des discours mais aussi des inscriptions graphique, iconographique et textuelle où les discours géographiques se construisent. Analyser l’écriture peut aussi passer par un examen du vocabulaire, notamment conceptuel, en étant attentif à son historicité et à la façon dont il est mobilisé et déplacé. On a travaillé dans quatre directions principales : la cartographie (sous toutes ses formes, scientifiques, techniques, et artistiques) ; la textualité, en particulier littéraire et géographique ; l’image au sens large : film, BD, photographie ; l’évolution de la terminologie utilisée pour écrire la géographie (sémantique historique). Par rapport à ces directions de travail, différents groupes se sont constitués :

● Le séminaire « Les écritures du géographique » : ce groupe a entrepris de confronter écritures littéraire et géographique des lieux, des itinéraires, des paysages et des espaces, en se demandant si elles ont un commun à partager mais aussi ce qui les différencie. On est parti le plus souvent d’écritures particulières, dans le geste d’un auteur ou l’expression d’un genre ou encore dans la convergence autour d’un usage (la cartographie) ou d’un objet.

● Le séminaire « Opérations cartographiques » a rassemblé pendant quatre années une douzaine de personnes et a exploré différents aspects des activités cartographiques, en se concentrant non sur les objets eux-mêmes, mais sur les processus et les contextes d’élaboration des cartes à l’époque moderne et contemporaine. L’équipe a étudié la question de la place du corps dans la cartographie, celle des rencontres et interactions sociales et culturelles impliquées dans l’élaboration des cartes, celle de l’imaginaire, enfin les questions des supports matériels et des dimensions des cartes. Un livre collectif a été publié, sous le titre “Opérations cartographiques” (Actes Sud).

● L’équipe EHGO a porté un groupe de recherche international, en collaboration principalement avec l’École Française de Rome et l’Université d’Erfurt : « Les atlas dans les cultures scientifiques et artistiques modernes et contemporaines » (entre 2013 et 2016, sept rencontres ont été organisées, à Rome, Berlin et Catane). L’atlas est envisagé non pas tant comme un objet que comme une forme de la construction et de la conservation des connaissances, dans le domaine de la géographie mais aussi dans ceux des sciences et des arts. Un ouvrage de synthèse est en cours d’élaboration, à paraître en 2018 aux éditions de l’Ecole Française de Rome.

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     43 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

● Le séminaire du groupe de recherche « Écrire le sensible. Laboratoire itinérant de recherche-création ». Depuis 2012, ce groupe de recherche qui rassemble une vingtaine de personnes issues de disciplines différentes (géographie, sciences sociales, arts, aménagement, paysage, architecture), s’attache à réintégrer l’enjeu du sensible dans la production des représentations spatiales (dessin, cartographie, performance et écriture). Ce groupe de travail se réunit mensuellement depuis 2012 et a donné lieu en 2016 à des sessions d’expérimentation organisées avec Aline Jaulin (Université Paris Diderot) en Ile-de-France et à Montréal (Canada).

Dix membres d’EHGO ont inscrit tout ou partie de leur production dans le cadre de l’axe 6. Une grande variété de langages a été interrogée, avec une dominance de la carte et de la graphique (dessins, diagrammes, tableaux, modèles) : il s’agit non seulement d’en interpréter la sémiologie mais aussi d’en questionner les usages, le rôle heuristique, démonstratif ou poétique, les formes d’encodage « disciplinaire » qu’elles font advenir ou l’imagerie qu’elles co-produisent. Les pratiques d’écriture n’ont pas été négligées, qu’elles soient d’écrivains ou de géographes « patentés ». Leur examen a servi de révélateur des intelligences collectives, des normes qui s’échafaudent, construisant en somme le « pensable » d’une époque de la vie sociale ou scientifique. L’étude des mots de la tribu, qu’ils soient étendards disciplinaires ou urgence conceptuelle, y a également eu toute sa place, qu’une sémantique historique permet de circonstancier. Plus ponctuellement, la photographie (et cette modalité qu’en sont les vues d’avion) et le cinéma ont continué à être interrogés dans divers travaux ainsi que dans des thèses en cours. Bilan de l’Axe 7 : Savoirs sur l’espace en situation

L’intitulé de cet axe, « Savoirs sur l’espace en situation », affirmait initialement le déplacement du questionnement de l’équipe depuis « la » géographie, au sens académique du terme, vers les savoirs sur l’espace. Il s’agissait de dépasser l’enquête disciplinaire au profit d’une approche qui souligne les circulations opérées par une multiplicité d’acteurs, issus du champ scientifique ou extérieurs à lui, entre les différents registres de connaissance géographique. La mise en avant du concept de « savoirs situés » confirmait l’accent mis sur la relation entre savoirs géographiques et pratiques. Il s’agissait donc de privilégier, d’une part, l’analyse des conditions concrètes de la relation entre savoir et pouvoir, qui sont mises au jour par l’analyse des pratiques, et, d’autre part, l’analyse des réseaux et des circulations des savoirs.

Suivant une orientation classique de l’équipe, des travaux ont continué à être centrés sur l’histoire de la géographie académique, mais le regard a été déplacé vers ses relations avec d’autres mondes, et s’est focalisée sur les réseaux par lesquels s’opèrent des circulations de savoirs. Deux directions ont ainsi été privilégiées :

● Une première direction concerne les relations des géographes avec d’autres disciplines ou mondes professionnels (diplomatie, journalisme, expertise économique, médecine, action publique et urbanisme...), aussi bien dans la première moitié du XXe siècle que dans la seconde, notamment au tournant de Mai 68 sur la séquence 1960-1981. Ces enquêtes questionnent les articulations en tant que facteur de renouvellement de la discipline.

● La géographie académique a aussi continué d’être examinée à travers ses réseaux scientifiques internationaux, notamment franco-allemands, transatlantiques (les approches quantitatives), transnationaux (anarchistes). Des travaux ont mis l’accent sur des circulations trans-impériales et trans-coloniales, à travers lesquelles se déploie une diversité de rapports de pouvoir dissymétriques.

Un second ensemble de travaux a pris son point de départ sur la question des usages des savoirs géographiques. Parallèlement aux travaux collectifs engagés dans l’axe 6 sur les opérations cartographiques, certains membres de l’équipe ont ainsi exploré la diversité des pratiques professionnelles recourant à la cartographie à différentes périodes (les ingénieurs aux XVIIe et XVIIIe siècle, l’institution postale sur la longue durée, des atlas nationaux au XIXe siècle). Mais les situations contemporaines ont également été au cœur de la réflexion collective : en interrogeant les usages cartographiques dans l’espace public contemporain, les cartographies dites participatives, les opérations cartographiques des paysagistes et des architectes.

Nos réflexions sur les circulations et les pratiques nous ont conduit à nous avancer nous-mêmes dans le champ opérationnel en proposant notamment, en tant qu’équipe, deux manuels à l’usage des étudiants du supérieur et des professeurs du secondaire. Afin de saisir la diversité des situations, nous avons renouvelé en partie nos sources, et porté une attention à des lieux, des moments et des objets, éphémères et marginaux : les excursions à la fin des grands congrès, les tracts dans le cas de Mai 68, les rencontres informelles que les correspondances privées, les journaux intimes ou encore l’enquête orale enregistrent. L’approche par les pratiques et les situations nous paraît aujourd’hui suffisamment fructueuse pour être poursuivie.

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     44 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

Sélection des produits et des activités de recherche menée à l’équipe EHGO

cf annexe 4 EHGO

Faits marquants de l’équipe EHGO

● Reprise de la direction de la Revue d’histoire des sciences humaines EHGO / Centre Koyré

Depuis 2014, l’équipe EHGO a co-piloté la relance de cette revue unique dans son domaine, qui avait cessé de paraître en 2011. Elle a assuré sa republication depuis 2015, a co-organisé son processus éditorial depuis et a fourni un certain nombre de textes pour quasiment chaque numéro. Il en résulte notamment une très bonne présence de l’histoire de la géographie et des savoirs de l’espace, sans parler du travail (invisible de l’extérieur) effectué sur la quasi-totalité des articles publiés sur les six numéros parus entre janvier 2015 et l’automne 2017.

● Publication du dossier thématique sur « Les « années 68 » des sciences humaines et sociales » (RHSH, n° 26), sous l’impulsion d’EHGO.

● Ce numéro de revue a constitué une première en France, ce sujet n’ayant jamais suscité d’effort spécifique et systématique. Il visait délibérément à croiser histoire des sciences et histoire de cette période tout en interrogeant de manière centrale la question des causalités explicatives. Il a rencontré un écho grandissant et constitue désormais une référence.

● Organisation d’une journée d’étude de l'Association des géographes français, intitulée « Les transformations de la géographie française au cours des années 1970 (1968-1981) », 17 mai 2015. Co-organisée par deux membres de l’équipe et dévolue à une période encore peu étudiée, cette journée d’étude a débouché sur un numéro du Bulletin de l’Association des géographes français (2015-1), auquel ont contribué six membres de l’équipe.

● Entre 2012 et 2016, conception, organisation et animation de 7 rencontres internationales (à Rome, Berlin et Catane) dans le cadre du programme de recherche ACSAM (« Les Atlas dans les Cultures Scientifiques et Artistiques Modernes et contemporaines ») dont l’équipe Ehgo était le porteur principal (en partenariat avec l’Ecole Française de Rome). Ces rencontres ont rassemblé environ 150 personnes, en provenance d’une dizaine de pays.

● Publication de l’ouvrage Opérations cartographiques aux éditions Actes Sud en 2017 (dir. J.-M. Besse et G. Tiberghien). L’ouvrage, collectif, est le prolongement d’un séminaire intitulé « Histoire sociale et culturelle de la cartographie » animé depuis 2012 par l’équipe EHGO et réunissant une quinzaine de chercheurs, enseignants-chercheurs, et doctorants.

● Publication du livre Géographier aujourd’hui. Enseigner la géographie au collège et au lycée (dir. Marie-Claire Robic et Muriel Rosemberg), Adapt Editions, 2016. Ce livre, destiné aux jeunes (ou futurs) professeurs d’histoire et de géographie, invite à mobiliser en classe les divers supports : scientifiques, documentaires et fictionnels, discursifs et iconographiques, « papier » et « numériques », qui construisent le Monde tout en le montrant ou en le disant. Il développe des exemples d’objets essentiels pour comprendre ce Monde : l’urbain, l’échelle-Monde, la marge. Enfin il traite des enjeux de l’action territoriale. Dans la perspective de l’interdisciplinarité, ce livre invite aussi à s’ouvrir vers d’autres champs scientifiques et vers les domaines artistiques, qui intègrent de plus en plus dans leurs pratiques la perspective spatiale.

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     45 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

Analyse SWOT de l’équipe EHGO

Projet scientifique à 5 ans de l’équipe EHGO

Au cours du prochain contrat, l’équipe EHGO va prolonger les hypothèses et reconduire les thèmes de recherche, mis en œuvre depuis 2012, dans la mesure où ils constituent une identité épistémologique propre et originale, et garantissent son attractivité scientifique à l’échelle nationale et internationale. Elle va néanmoins infléchir certaines directions de recherche. Elle va faire notamment évoluer son offre de recherche, en raison de l’arrivée de nouveaux collègues en provenance du GGH-Terres de l’EHESS (deux Directeurs d'Étude, une Maître de conférences, deux Ingénieures EHESS). Outre la satisfaction que procure cet événement, qui constitue sans conteste une démonstration de l’attractivité de l’équipe EHGO et de sa capacité à créer de nouveaux dispositifs de recherche, cette arrivée va nécessairement conduire l’équipe à reconfigurer une partie de ses objets et lui permettre de mettre en place de nouveaux collectifs de recherche. Cette reconfiguration passe également par une intensification du dialogue avec les praticiens des géographies sociale et culturelle, avec lesquels l’équipe partage des préoccupations (la nécessité de situer et de contextualiser, l’attention critique portée aux représentations) et des références interdisciplinaires.

L’équipe EHGO, au cours du prochain quinquennal, s’organisera autour de deux thématiques : “Les écritures du géographique” d’une part et “Savoirs et espaces en situation : circulations et fabrications” d’autre part. Thématique “Les écritures de la géographie”

Dans les cinq années à venir, les membres de l’équipe EHGO souhaitent prolonger les recherches collectives initiées

• !vie!de!l’équipe!riche!et!animée!• !par3cipa3on!ac3ve!aux!réseaux!scien3fiques!(revues,!séminaires)!• !bonne!intégra3on!UMR!et!dans!réseaux!na3onaux!et!interna3onaux!• !équipe!très!ac3ve!à!l’origine!de!la!majeure!par3e!des!produc3ons!na3onales!dans!ses!domaines!d’exper3se!

• !pe3te!équipe!menacée!par!les!départs!de!ses!membres!(muta3ons!et!départs!à!la!retraite)!• !renouvellement!démographique!insuffisant!• !recrutement!difficile!des!docteurs!du!fait!d’une!spécialité!de!recherche!marginale!dans!les!profils!de!poste!des!sec3ons!23/24!du!CNU!et!39!du!CNRS!

• !arrivée!de!nouveaux!membres!en!provenance!de!l’EHESS!et!ouverture!vers!ses!réseaux!!• !consolida3on!des!réseaux!interna3onaux!par!la!prise!de!responsabilités!des!membres!d’EHGO!• !développement!des!interac3ons!avec!la!société!civile!(exposi3ons,!événements!culturels…)!

• !diminu3on!du!nombre!de!doctorants!et!contraintes!croissantes!exercées!par!les!écoles!doctorales!sur!le!financement!et!la!durée!des!thèses!• !rela3f!tarissement!du!vivier!de!recrutement!à!l’échelle!na3onale!sur!les!domaines!de!compétence!de!l’équipe!!

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     46 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

lors du contrat précédent, autour de l’interrogation générale qui est menée sur les écritures géographiques. Il s’agit là, encore une fois, de prendre le mot écriture dans un sens large, qui recouvre aussi bien les productions textuelles que l’iconographie – ou plutôt, les iconographies – produites par géographes et non-géographes (spécialistes des sciences sociales, historiens, artistes, écrivains). On sera attentif aux logiques sociales et cognitives impliquées dans ces diverses productions, ainsi qu’à leur historicité spécifique. Dans cette perspective, quatre groupes de travail sont constitués.

Le groupe portant le séminaire « Les écritures du géographique » entend recentrer son travail sur quelques questions préjudicielles : celle du « géographique » en se demandant dans quelle mesure et jusqu’à quel point il peut constituer un « commun » identifié comme tel ; la question de la « poétique » des lieux, des itinéraires, des paysages, etc., dont on peut se demander si elle peut être fédérée sous la formule d’une « poétique de l’espace » ou s’il s’agit là simplement d’une formule commode ; la question des pratiques à l’œuvre dans la critique littéraire savante lorsqu’elle s’empare de thèmes qui ont un « air de famille » pour les géographes. En outre, le séminaire entend développer une approche des écritures de géographes et des genres géographiques afin qu’elle constitue une épreuve symétrique du travail entrepris, ici et ailleurs, sur les (peut-être mal nommées) « spatialités littéraires ». L’un des horizons envisagés est un dialogue resserré avec la critique littéraire.

En relation avec la nouvelle transversalité sur les mots de la géographie, un nouveau groupe de travail sera constitué au sein de l’équipe EHGO ayant pour tâche la systématisation d’une sémantique historique des concepts emblématiques de la géographie et des savoirs sur l’espace (« milieu », « région », « paysage », « territoire », « lieu », « nature », etc.). Le questionnement est ancien et fait partie des missions historiques de l’équipe, mais il sera repris à frais nouveaux en incluant une perspective soucieuse des circulations, réappropriations et effets de rebond entre disciplines ainsi qu’une réflexion sur les « effets de traduction » qu’implique le passage d’une langue à une autre, d’une tradition nationale à une autre, trop souvent conçu comme un « transfert » transparent et univoque, alors même que depuis Quine et Kuhn cette transférabilité est mise en question.

Le groupe de travail sur la forme-atlas, constitué au cours du contrat précédent, souhaite prolonger son activité, avec le sentiment unanime (de la part des collègues membres ou non de l’équipe EHGO) d’avoir ouvert un front de recherche qui reste encore largement à explorer dans plusieurs directions. Ainsi, l’histoire de cette forme dans le domaine propre de la géographie reste encore largement à écrire, notamment pour ce qui concerne les origines (un travail considérable reste à accomplir sur la place de Rome et de Venise dans cette histoire), mais aussi pour ce qui concerne la persistance de la formule des recueils et atlas composites au cours de l’époque moderne et contemporaine, persistance qui doit conduire à un réaménagement de l’historiographie et à une réévaluation de la place des formes composites de l’écriture cartographique. De même, restent à explorer de façon large les circulations et les potentialités cognitives et plastiques de la forme-atlas dans les cultures scientifiques, littéraires et artistiques modernes et contemporaines : la forme-atlas connaît aujourd’hui une actualité dont il faut analyser les enjeux et les effets, sur les plans épistémologiques et politiques.

Un quatrième groupe de travail rassemblera des chercheurs autour d’une analyse des nouvelles formes d’écriture dans la géographie mais aussi, plus largement, dans les savoirs de l’espace, et ceci en relation avec l’émergence, au sein de l’équipe, d’un intérêt grandissant pour de nouvelles pratiques spatiales et de nouvelles formes de figuration des expériences spatiales (autour, notamment, de la notion de cartographie sensible). La Bande dessinée, la photographie, le dessin, le cinéma, qui avaient déjà donné lieu à plusieurs investigations au cours du précédent contrat, feront l’objet d’analyses plus systématiques, à l’occasion de séminaires, d’expérimentations collectives sur le terrain, et de montages d’expositions.

Thématique “Savoirs et espaces en situation : entre circulations et fabrications”

Cette thématique a pour ambition de poursuivre le questionnement sur les savoirs de l'espace et des territoires qui s’est déployé lors du précédent contrat, en l’articulant à une approche de géographie historique. Les membres de l’équipe souhaitent ainsi poursuivre leur examen de la diversité des producteurs de savoirs sur l’espace – parmi lesquels les acteurs de la discipline géographique au sens académique du terme – et de la variabilité de leur situation, notamment professionnelle. Cependant, l’apport de l’approche historique des formes et organisations territoriales permettra de croiser autrement la relation entre pratiques et savoirs, en partant de la diversité des acteurs qui contribuent à la fabrique et aux changements des territoires, et ce faisant, qui mobilisent ou/et construisent des savoirs spatiaux parmi une quantité d’autres instruments (techniques, juridiques, etc…).

Deux grandes orientations de recherche seront travaillées dans le cadre d'une réflexion générale articulant circulations et fabrications.

L’équipe EHGO propose de poursuivre et d’étendre sa réflexion sur les circulations de savoirs, en

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     47 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

appréhendant les circulations comme « moments » de création des savoirs. Il s'agira non seulement de poursuivre l’enquête sur les échanges interdisciplinaires (principalement géographie, sciences du paysage, archéologie), ‹tout en continuant de questionner, dans le même temps, les échanges internationaux. On s’interrogera sur la nature de ce qui circule (objets, acteurs, concepts, formes) ainsi que sur les modes et les conséquences des circulations.

Les membres de l’équipe prolongeront leur examen des échanges entre savoirs scientifiques et savoirs de l’action, à travers des dossiers centrés sur la situation coloniale, en déplaçant l’enquête collective sur le tournant de la décolonisation, et sur l'administration des territoires sur le temps long. Un groupe de travail souhaite particulièrement travailler sur les trajectoires politiques des géographes, notamment dans la seconde moitié du XXe siècle, sujet qui est presque toujours étudié de manière monographique sans poser la question des tendances générales de la politisation des géographes, tributaire de conjonctures et de circonstances qui ont à la fois une dynamique interne, une morphologie et une forte hétéronomie.

La question de la circulation des concepts recoupera la proposition transversale sur les mots et explorera spécifiquement les termes du paysage, de la résilience et de la catastrophe, ainsi que celui de « communs ». Un groupe de travail envisage d’aborder la thématique du risque et celle du désastre – et leurs mémoires -, avec un intérêt marqué pour les lexiques et leurs usages et appropriations. Cette question sera en partie articulée avec celle de la circulation transdisciplinaire du concept de résilience. Le concept de « communs » sera exploré dans le cadre d’un séminaire mensuel.

La seconde direction de recherche mettra l’accent sur les fabrications des espaces dans le temps, en portant une attention particulière à la manière dont elles sont liées aux ré-élaborations des savoirs de l'espace, nés de la rencontre entre pratiques et savoirs. Deux objets géographiques seront privilégiés dans cette perspective de géographie historique : routes et réseaux, d’une part, et maillages, d’autre part.

Explorée lors du précédent contrat, l'histoire des réseaux routiers continuera d’être abordée à travers des dossiers concernant le système d’approvisionnement alimentaire de Paris à l’époque moderne, et plus largement, la question de la vitesse sur les trois derniers siècles, en liant la mise en place de savoirs dédiés, la multiplication de pratiques innovantes et les diffusions de l'usage du concept et ses conséquences sur les réflexions utopiques, au sens fort du mot. La question de l’équipement du territoire, et notamment la poste aux lettres, ouvrira également sur des réflexions relatives aux relations entre information et espace.

D’autre part, une reconstitution des maillages des circonscriptions, non seulement depuis la Révolution française, mais au cours des périodes précédentes, sera l’occasion d’interroger les usages et ré-usages des limites sur le temps long. La question de la « départementalisation » de l’outre-mer français après la seconde guerre mondiale, ou encore celle du développement des « atlas nationaux » constitueront également des dossiers à partir desquels il sera possible d’interroger conjointement la circulation des formes territoriales et celle des savoirs sur l’espace.

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     48 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

L’équipe PARIS

Introduction

L’équipe PARIS a été créée en 1984, avant de prendre part à l’URA PARIS-EHGO en 1992 puis à l’UMR Géographie-cités en 1997. Elle rassemble aujourd’hui 20 enseignants-chercheurs, 13 chercheurs CNRS et 46 doctorants (au 30 juin 2017), soit 79 membres statutaires. Depuis 2012, 28 thèses de doctorat y ont été soutenues. Elle s’est par ailleurs considérablement étoffée durant cette période en accueillant 7 nouveaux collègues. Il en a découlé une croissance du volume de la dotation des tutelles allouée par l’UMR à l’équipe, celle-ci étant complétée par des ressources financières d’origines multiples qui ont considérablement augmenté ses moyens, surtout entre 2012 et 2015.

Tableau financier

L’équipe PARIS se caractérise par la coexistence de différents modes de fonctionnement : la recherche sur projets financés, si elle y est très répandue, y prend en effet des modalités bien différenciées et n’y est pas exclusive. L’équipe et ses membres accordent ainsi une importance toujours très grande à des modes de fonctionnement et de production alternatifs et à faible coût financier, cohérents avec la grande densité et complémentarité des compétences internes mais également à l’échelle de l’Ile de France. L’implication de l’équipe PARIS dans le recherche sur projets est toutefois considérable et la plupart des sources de financement sont sollicitées. On notera la coexistence, pendant la période quinquennale, de deux projets ERC qui accroissent de manière très importante la masse budgétaire. Par ailleurs, le LabEx DynamiTe joue un rôle tout à fait structurant à l’échelle de cette équipe, avec des volumes de financement de l’ordre de 150 000 euros par an en moyenne.

Tableau 20 : Ressources financières de l’équipe PARIS sur la période 2012-2016 (remarque : Cybergeo, coordonné par Denise Pumain et Antoine Fleury pendant la durée de cette période quinquennale, a été rattaché financièrement à l’équipe PARIS pour des commodité de gestion)

2012 2013 2014 2015 2016CNRS,dotation, 27,330,€ 27,745,€ 29,805,€ 30,769,€ 35,076,€CNRS,investissement 4,750,€ 2,500,€CNRS,Cybergeo 3,000,€ 3,000,€ 3,000,€ 3,000,€ 23,000,€CNRS,,PICS 6,000,€ 6,000,€CNRS,bourse,mobilité 14,000,€ 6,000,€CNRS%Total 35%080%€ 44%745%€ 32%805%€ 39%769%€ 72%576%€

Paris,1,dotation 20,042,€ 18,672,€ 21,460,€ 22,830,€ 27,692,€Paris,1,BQR 2,560,€ 2,440,€ 1,500,€ 1,760,€ 3,000,€Paris,1,AAP 7,000,€ 17,000,€ 10,000,€Paris%1%Total 22%602%€ 21%112%€ 29%960%€ 41%590%€ 40%692%€

Paris,7,dotation 16,291,€ 17,870,€ 17,397,€ 14,778,€ 15,882,€Paris,7,BQR 2,200,€Paris%7%Total 18%491%€ 17%870%€ 17%397%€ 14%778%€ 15%882%€

Tutelles,Total 76,173,€ 83,727,€ 80,162,€ 96,137,€ 129,150,€ 465%349%€Appels,à,projets,internationaux,ERC 360,209,€ 660,209,€ 660,209,€ 660,209,€ 300,000,€Programmes,Investissements,d'Avenir 109,059,€,,,,, 271,272,€,,,,, 209,959,€,,,,, 141,489,€,,,,,,,,,,Collectivités,territoriales 106,076,€,,,,, 114,471,€,,,,, 65,129,€,,,,,,, 31,062,€,,,,,,, 31,062,€,,,,,,,,,,,,Appels,à,projets,ANR 75,000,€ 66,864,€ 30,734,€ 30,735,€ 26,653,€Appels,à,projets,internationaux,hors,ERC 94,602,€ 69,340,€ 21,340,€Financement,public,hors,tutelles 35,000,€,,,,,,, 24,552,€,,,,,,, 18,303,€,,,,,,, 71,650,€,,,,,,, 121,597,€,,,,,,,,,,Appels,à,projets,des,ministères,hors,MESR 21,402,€,,,,,,, 21,402,€,,,,,,,Contrats,de,recherche,industriels 41,357,€,,,,,,, 48,173,€,,,,,,, 6,340,€,,,,,,,,,,,,,,Total 788%417%€ 1%176%395%€ 1%168%551%€ 1%121%154%€ 756%291%€ 5%010%808%€

PARIS

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     49 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

Bilan scientifique de l’équipe PARIS

Fortement insérée dans les réseaux scientifiques nationaux et internationaux, l’équipe a développé des domaines de compétence qui lui sont propres et sont reconnus tant en France qu’à l’international. Sa croissance, ainsi que l’accueil de deux enseignants-chercheurs en délégation et de 15 professeurs ou chercheurs invités depuis 2012, témoignent de son attractivité. Quant à ses locaux, situés rue du four et dans le bâtiment Olympe de Gouges à Paris Diderot- Paris 7 (respectivement dans les 6e et 13e arrondissements), s’ils sont relativement exigus au regard de la taille de l’équipe, ils constituent un lieu de rencontres et de travail qui demeure fondamental.

L’équipe tire sa cohérence d’une offre de recherche et de formation qui continue de s’articuler autour du lien entre interactions sociales et spatiales. Ce fil directeur structure les investigations sur les espaces urbains, les systèmes de villes et les grands espaces nationaux ou internationaux, aussi bien que sur la modélisation, avec une attention forte portée à l’articulation des échelles, tant spatiales – de la rue au monde, en passant par le quartier et la métropole – que temporelles – des dynamiques lentes de l’évolution des systèmes de villes et de peuplement aux dynamiques souvent plus rapides des espaces urbains. La croissance de l’équipe ces dernières années a eu pour conséquences un renforcement de son expertise historique dans le domaine de l’analyse spatiale et de la modélisation, mais aussi une relative diversification de ses objets et de ses approches. S’ajoutant à l’Europe, à l’Amérique du Nord et à l’Afrique du Sud, les terrains se sont également étendus à de nouvelles aires géographiques, en particulier en Asie, avec en même temps des investigations croissantes sur l’espace mondial envisagé comme un objet de recherche à part entière.

Les travaux menés au sein de l’équipe ont en commun de valoriser la pratique de l’interdisciplinarité et de privilégier la dimension collective de la recherche, en intégrant fortement les doctorants et les post-doctorants. Ils s’inscrivent dans le cadre de projets de tailles diverses (des projets européens et ANR aux contrats avec des collectivités locales par exemple). Ils bénéficient également d’une vie scientifique intense à l’échelle de l’équipe, qui passe par des contacts informels réguliers dans les locaux, très fréquentés, de l’équipe aussi bien que par ses séminaires mensuels où sont à chaque fois invités à intervenir un-e doctorant-e et un-e chercheur-e confirmé-e. Enfin, les membres de l’équipe s’investissent ensemble dans un certain nombre de formations : les masters Sciences des Territoires-Géoprisme et Sciences des Territoires-Carthagéo, en collaboration avec des collègues de l’équipe EHGO, mais aussi la spécialité de master MECI (dont le master 2 : Aménagement et développement local) de l’université Paris Diderot- Paris 7 et en moindre mesure le master Aménagement et urbanisme de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, en collaboration avec les collègues du CRIA.

Pleinement intégrée au sein de l’UMR Géographie-cités, l’équipe PARIS a depuis 2012 considérablement renforcé ses collaborations avec les autres équipes, en particulier le CRIA autour des questions urbaines dans le cadre de projets de recherche (financés par le PUCA, le programme Paris 2030 de la mairie de Paris ou encore l’université Paris 1). Son inscription dans le LabEx DynamiTe et dans le CIST est forte : cinq groupes de travail du LabEx sur 13 sont co-pilotés par des membres de l’équipe (Dynamiques environnementales et sociales des risques, Systèmes de peuplement sur le temps long, Produire la ville ordinaire, Modélisation et accompagnement des décisions, Mobilité) et trois axes de recherche du CIST sur 9 (Information territoriale locale, Territoires et santé, Médias et territoires). Cette inscription est venue renforcer les domaines de compétence anciens et reconnus de l’équipe, tout en permettant aux autres de s’affirmer et de s’épanouir à l’interface avec d’autres institutions. En prenant part à ces réseaux et collectifs, l’équipe PARIS contribue à la structuration de l’offre de recherche à l’échelle francilienne. Les recherches menées au sein de l’équipe ont plus généralement bénéficié de collaborations extérieures de plus en plus nombreuses et à plusieurs échelles : diverses unités de recherche ou de services françaises (dont l’Institut des Systèmes Complexes, RIATE, l’Ecole française de Rome…) ; des réseaux scientifiques nationaux (REHAL – Réseau Habitat Logement, GIS Institut du genre, GDR MAGIS…) et internationaux (ECTQG). Ces collaborations prennent des formes diverses, allant du projet de recherche à l’organisation de colloques et de séminaires, et reflètent le rayonnement scientifique de l’équipe PARIS en France et à l’international.

En lien avec ces activités scientifiques, les membres de l’équipe sont pleinement investis dans des activités de valorisation et de transfert :

● développement des activités d’expertise pour des collectivités locales et des agences d’urbanisme à travers toute la France ainsi que pour des institutions européennes et mondiales (9 membres de l’équipe interviennent comme consultants), création de deux outils d’aide à la décision ;

● participation chaque année depuis sa création au salon de la valorisation du CNRS (Innovatives SHS) ; ● plusieurs produits importants en termes d’activités didactiques (6 manuels, 4 MOOC ou outils de e-learning) ; ● une participation active au Festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges, tant en termes de

pilotage que d’interventions à destination du public ; ● près d’une trentaine d’interventions dans les médias (presse, radio, télévision, Internet et réseaux sociaux)

et dans le cadre associatif (débats science et société).

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

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Enfin, l’équipe joue un rôle important dans l’appui à la communauté scientifique : ● nombreuses participations à des comités de rédaction ou de lecture de revues scientifiques internationales

(26 membres de l’équipe) et plus largement à l’évaluation d’articles ou d’ouvrages scientifiques ; ● trois revues hébergées par l’UMR, pilotées ou co-pilotées par des membres de l’équipe (Cybergeo, L’Espace

géographique et Anatoli), ce qui a notamment conduit au développement d’une expertise sur les questions relatives à l’accès ouvert dans l’édition scientifique, en partenariat avec l’UMS CLEO ;

● co-organisation de 8 colloques internationaux ; ● expertises/évaluations pour des institutions françaises et étrangères (projets de recherche, laboratoires,

etc.) ; ● animation de réseaux (MAGIS, GIS Institut du genre).

Les produits et activités de la recherche menée par les membres de l’équipe sont nombreux, comme en témoignent par exemple le nombre d’articles scientifiques dans des revues à comité de lecture (plus de 200), de chapitres d’ouvrages (143), d’ouvrages (32) ou encore de communications dans des colloques et séminaires (275). Ils s’articulent autour de deux positionnements scientifiques complémentaires.

Un premier ensemble est ancré dans le champ de la géographie théorique et quantitative, pratique l’analyse spatiale et la modélisation. Il correspond principalement aux axes 2 « Systèmes de villes et systèmes territoriaux dans l’espace mondial » et 3 « Exploration de nouvelles modélisations spatio-temporelles (multi-acteurs et multiscalaires) ». Les travaux menés dans ce cadre passent par de nombreuses collaborations avec des chercheurs issus des disciplines suivantes : archéologie, histoire, mathématique et informatique. Ces domaines de compétence, qui ont contribué à l’insertion et à la reconnaissance de l’équipe tant en France qu’à l’étranger, se sont consolidés depuis 2012, avec l’obtention de projets de grande ampleur (ERC, ANR) et l’arrivée de collègues informaticiens.

Un second ensemble, davantage ancré dans les sciences sociales et largement ouvert sur les études urbaines ainsi qu’en moindre mesure sur les mobility studies ou encore les gender studies, s’intéresse à l’espace considéré à la fois comme structure et comme construit social, en s’appuyant sur des méthodes qualitatives et quantitatives. Il correspond principalement à l’axe 1 « Les territoires métropolitains face aux nouveaux rapports scalaires » et à l’axe 4 « L’Union européenne et les pays du voisinage : Intégration fonctionnelle, cohésion territoriale et gouvernance multiscalaire ». Ce second ensemble de recherches, plus polycentrique que le précédent, n’en contribue pas moins à l’affirmation de l’équipe dans des réseaux scientifiques nationaux et internationaux qui s’en trouvent diversifiés. Il s’appuie sur des collaborations interdisciplinaires impliquant des aménageurs et des urbanistes, des sociologues, des historiens ou encore des épidémiologistes. Il existe des interactions fortes entre ces deux ensembles de recherches, à travers des projets et des publications ou dans le cadre de débats fructueux au quotidien et dans les séminaires d’équipe. C’est l’une des spécificités de l’équipe dans le paysage de la recherche en géographie et en SHS, qui présente l’intérêt de dépasser les clivages scientifiques classiques.

Bilan de l’axe 1 : les territoires métropolitains face aux nouveaux rapports scalaires

L’axe 1 s’appuie sur des collectifs associant des membres de deux équipes (PARIS et CRIA), largement ouverts sur l’extérieur, et prenant des formes variées : projets de recherche de différentes tailles, groupes de travail ou encore séminaires. Si nombre de travaux continuent d’explorer la métropole parisienne ainsi que les métropoles européennes et nord-américaines (Etats-Unis et Canada), les terrains se sont diversifiés, intégrant de plus en plus les villes moins grandes, les périphéries urbaines et les villes des Suds (Inde, Chine, Mexique…). Les membres de l’axe ont en commun de positionner leurs travaux à l’intersection d’une part de l’étude des structures d’organisation de l’espace urbain, d’autre part de l’étude des pratiques, des stratégies et des représentations des acteurs au sens large, en faisant autant que possible dialoguer méthodes qualitatives et quantitatives.

Pratiques spatiales des individus et processus socio-spatiaux dans les métropoles – D’une part, un apport majeur a été de développer des approches dynamiques et multidimensionnelles de la fabrique des inégalités socio-spatiales. Des travaux donnent à voir comment se (re)construit l’espace social et ethnique sous l’effet des migrations résidentielles ou encore comment s’accentuent les inégalités de réussite scolaire ou de santé, en lien avec la division sociale de l’espace et la mobilité des populations. Les mobilités quotidiennes ont fait l’objet de divers travaux montrant que celles-ci viennent complexifier les effets de la ségrégation sociale, en la faisant évoluer au cours de la journée, ou encore en accentuant les inégalités d’accès aux ressources urbaines et la dépendance locale des populations les plus pauvres. Le point fort de ces recherches est d’examiner les déterminants sociaux et les effets de contexte, en intégrant des paramètres toujours plus nombreux, comme par exemple les trajectoires résidentielles, les réseaux sociaux et familiaux. D’autre part, conformément aux perspectives envisagées en 2012, des recherches ont porté sur les mobilités à large échelle dans leur articulation aux espaces métropolitains. Ainsi, si de nouvelles formes de ségrégation dans et par la mobilité émergent, les grands mobiles, qu’ils soient migrants ou touristes, contribuent

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

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aussi à l’émergence de lieux où se rencontrent mondialisations par le haut et par le bas (sites touristiques, aéroports...). Les territorialités en réseau tendent de surcroît à recomposer les espaces métropolitains et leurs représentations. Tous ces travaux ont par ailleurs mis en évidence la nécessité croissante de prendre en compte la mobilité dans les stratégies de gestion, de planification et d’aménagement.

Mécanismes de production de l’urbain – Les travaux ont en commun de porter sur les politiques publiques dans leurs interactions avec les pratiques et stratégies des autres acteurs dans toute leur diversité, mais aussi de contextualiser finement l’analyse de ces interactions. Certains travaux ont privilégié les échelons de la ville et du quartier, insistant sur le rôle des acteurs locaux que sont les communes et intercommunalités, ou encore les commerçants et les habitants, dans l’accompagnement de certaines transformations matérielles, symboliques et sociales des territoires urbains ou encore dans leurs stratégies de résistance à certains changements impulsés à d’autres échelles. Conformément à ce qui avait été envisagé en 2012, d’autres travaux ont davantage insisté sur la manière dont les nouveaux rapports scalaires transforment aujourd’hui profondément les modes de fabrique des métropoles mais aussi des plus petites villes. Les cycles et circuits du capital ont été à ce titre largement investigués, en lien avec les stratégies des promoteurs immobiliers ou commerciaux, de même que leurs effets socio-spatiaux, que ce soit en Europe, aux Etats-Unis ou en Chine. La multiplication des acteurs de l’urbain, incluant de manière croissante des acteurs tant transnationaux que supranationaux (Union européenne notamment), dans le cadre d’une gouvernance de plus en plus multiscalaire, ainsi que la circulation de nouveaux modèles de gouvernance sont également apparus comme un phénomène majeur. Leurs effets sur l’aménagement urbain (grands projets, renouvellement urbain) ou encore sur la mise en œuvre des politiques publiques (de santé en particulier) ont été examinés dans des contextes variés. Les travaux menés au sein de l’axe insistent enfin sur la recomposition des modalités de construction et de partage des savoirs urbains, mais aussi sur celle des mobilisations sociales et des imaginaires urbains, dans le cadre de circulations de plus en plus horizontales qui, favorisées par les TIC, brouillent considérablement les rapports d’échelle et de proximité.

Bilan de l’axe 2 : Systèmes de villes et systèmes territoriaux dans l’espace mondial

La recherche à la fois théorique, empirique et méthodologique menée au sein de cet axe porte sur les flux et les hiérarchies qui structurent et mettent en réseau le monde et les grands espaces nationaux (Chine, Inde, USA, Brésil, Afrique du Sud…) ou internationaux (Union européenne). Son originalité est de ne pas se cantonner à un type d’objet géographique (villes, ports, Etats...) et de tenter de dépasser ainsi non seulement l’opposition entre lectures internationales et transnationales mais aussi les dichotomies urbain/rural ou intra-urbain/inter-urbain. Trois sous-axes ont été suivis.

Construire des bases de données harmonisées et évolutives – Dans la poursuite des travaux d’ESPON Database, la base de données sur les agglomérations européennes (Urban Morphological Zones) a été complétée de 1961 à 2011 et utilisée pour explorer la vulnérabilité démographique des villes (vieillissement, déclin, isolement). D’autres travaux ont porté sur l’exploration de données de temps de transport individuel (Europe) ou collectif (Inde) pour étudier les franges des aires urbaines fonctionnelles. Un deuxième groupe de recherches s’est intéressé aux systèmes de villes en Inde, Chine, Russie, Brésil, Afrique du Sud et Etats-Unis (ERC GeoDiverCity). Les bases de données mises en place sur l’évolution des populations des villes et de leurs profils d’emploi par secteur économique, depuis les années 1960, ont permis une approche comparative des trajectoires urbaines, dans différents contextes territoriaux, afin de saisir à la fois les processus généraux communs observables et les spécificités de certains cas. Une partie de ces travaux repose aussi sur des informations sur les flux financiers produites à partir de la base Orbis. Enfin, une toute première analyse du système de villes mondial à travers les flux maritimes a été menée à partir de la combinaison de données de population et de navigation (ERC World Seastems) sur la période 1890-2010.

Formaliser la dynamique des villes dans le cadre des systèmes complexes – L’objectif était de consolider une théorie évolutive des systèmes de villes en confrontant des processus génériques de leur dynamique aux spécificités territoriales et historiques ayant infléchi leur évolution dans différentes parties du monde. Des modèles statistiques comme les lois d’échelle sont des résumés de connaissances, des « faits stylisés » utilisables pour construire les modèles de simulation proposés dans l’axe 3. Ils ont été mis à l’épreuve dans divers contextes territoriaux. D’autres travaux ont porté sur les modalités d’émergence des systèmes de villes nationaux (France, XVIIIe s.), à partir d’une analyse des transformations hiérarchiques des villes et de leur accessibilité dans le réseau des routes de poste. Enfin, il s’agissait de tester la résilience des relations port-territoire aux changements de grande ampleur contemporains (technologiques, politiques, économiques...) à différents niveaux géographiques, de l’urbain au continental, les résultats montrant la perduration d’interdépendances entre types de flux portuaires et spécialisations socio-économiques régionales.

Analyser la recomposition d’espaces relationnels à partir de flux spécialisés – Les dynamiques conjointes de

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     52 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

mondialisation et de régionalisation des flux ont fait l’objet de nombreux travaux mobilisant des matrices de flux originales décrivant des échanges matériels (circulation maritime, monétaire, échanges aériens) ou immatériels (co-publications scientifiques, représentations mentales, nouvelles de presse) à des échelons internationaux (liens entre Etats) ou transnationaux (liens entre villes ou ports). Ces travaux apportent des éclairages complémentaires – et parfois contradictoires – sur les recompositions de la carte du monde au début du XXIe siècle mais aussi sur le long terme. A l’échelle des villes françaises, une approche multiplexe, croisant les différents canaux de l’échange, a pu être menée. Des méthodes de sélection et de cumul des flux ont ainsi permis de prendre en compte simultanément plusieurs types de relations (mobilités individuelles, liens entre établissements économiques, partenariats scientifiques), en distinguant plusieurs échelles d’interdépendance constitutives des dynamiques territoriales (des systèmes de proximité aux liens transversaux à l'échelle nationale).

Bilan de l’axe 3 : Exploration de nouvelles modélisations spatio-temporelles (multi-acteurs et multiscalaires) Conformément aux perspectives envisagées en 2012, les travaux de cet axe ont suivi plusieurs orientations

complémentaires : utilisation et enrichissement de familles de modèles d’explication et de modèles de simulation ; renforcement des travaux dans le domaine des sciences de la complexité ; exploration des concepts et méthodes dans le domaine des « humanités numériques ». Les travaux reposent à la fois sur un renforcement conceptuel et une consolidation des moyens techniques.

Si le développement de cet axe repose toujours en partie sur des avancées en géomatique et en statistique, les recherches en informatique et les travaux sur les systèmes complexes ont particulièrement influencé l’orientation scientifique de la dernière période. Cette évolution s’est opérée sous l’impulsion de plusieurs moteurs : le renouvellement générationnel ; le recrutement de plusieurs chercheurs issus de l’informatique ; l’apport des collaborations extérieures. Les travaux inscrits à cet axe ont contribué à des programmes d’envergure (ERC, ANR, etc.).

Modélisation : de la théorie à la décision – Des travaux de modélisation ont été développés dans plusieurs directions. La plupart prennent appui sur le cadre conceptuel de la systémique et sur les sciences de la complexité. Il s’agit de comprendre l’émergence et l’évolution des structures géographiques à travers les interactions spatiales d’une part et les interactions entre structures, processus et échelles spatio-temporelles d’autre part. Un premier ensemble de travaux a trait à l’épistémologie de la modélisation et à l’interdisciplinarité comme démarche scientifique d’épreuve des modèles. Un deuxième ensemble est relatif aux modèles statistiques (notamment multiniveaux sur les inégalités de santé), aux modèles d’analyse spatiale (par exemple les Geographically Weighted Regressions- GWR appliquées à des données massives) et aux méthodes de représentation et de géovisualisation (plateformes web interactives avec R, Shiny et D3.js, outils informatiques libres de calcul et de visualisation). Certains de ces travaux ont une portée opérationnelle, avec un usage de la modélisation « pour décider » (par exemple en identifiant des espaces vulnérables en lien avec la mobilité quotidienne des populations). Un troisième ensemble porte sur la mise en œuvre de modèles de simulation (évolution des réseaux de villes dans les temps passés et contemporains, ségrégation de l’espace scolaire etc.). Cette approche prend appui sur une interdisciplinarité poussée (collaboration avec l’ISC, par exemple), le développement de nouvelles méthodes (algorithmes évolutionnaires) et l’accès à une grande puissance de calcul numérique (grille de calcul, plateforme OpenMole).

Humanités numériques : de l’acquisition des données à leur exploration – De manière synchrone avec l’évolution des technologies de l’information et leur mobilité, l’équipe s’est largement engagée dans les « humanités numériques » à dimension géographique. Un premier ensemble œuvre autour du développement d’outils et de méthodes pour acquérir des données relevant de sources variées : océrisation de sources anciennes, données géolocalisées (GPS), traces numériques (flux RSS, téléphonie mobile, tweet). L’enjeu est d’explorer des données complexes et d’extraire des faits stylisés dans de grands volumes de données. Ces sources de données non conventionnelles ont conduit à développer de nouvelles méthodes d’exploration adaptées aux big data, analyse de flux d’information des médias, scientométrie, nouvelles formes d’exploration des mobilités.

Bilan de l’axe 4 : L’Union européenne et les pays du voisinage : Intégration fonctionnelle, cohésion territoriale et gouvernance multiscalaire

Associant plusieurs membres de l’équipe PARIS et un membre de l’équipe CRIA, cet axe propose une réflexion empirique et théorique sur la question de l’intégration régionale dans le Monde. L’Union européenne a été choisie comme terrain privilégié car elle constitue à la fois un modèle pour ses politiques d’intégration interne et un anti-modèle pour ses relations externes avec les pays de son voisinage au sud et à l’est. Trois éléments essentiels et complémentaires sont pris en compte au titre de l’analyse de ce processus : les dynamiques de fragmentation territoriale de part et d’autre des frontières, les politiques publiques et les catégories conceptuelles et de représentation de l’intégration. Les résultats obtenus permettent d’établir les dynamiques mais aussi les limites de

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

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l’intégration régionale de l’espace européen à différentes échelles d’observation.

Analyse empirique des fragmentations des systèmes territoriaux – Dans la prolongation du projet FP7 EuroBroadMap (2009-2012) des travaux se sont poursuivis sur la perception de l'Union européenne (UE) dans le Monde et plus particulièrement dans les pays du voisinage, notamment la Tunisie et la Turquie. Les barrières mentales font en effet obstacle à une intégration fonctionnelle pourtant riche de possibilités comme l’ont montré les travaux réalisés dans le cadre du programme ESPON. Le projet Phantomgrenzen est quant à lui venu enrichir les travaux sur les discontinuités régionales du continent dans les représentations de l’Europe comme dans les pratiques de l’espace. Certains travaux ont porté spécifiquement sur l'Allemagne, analysée notamment à travers les mobilités de part et d’autre de l’ancienne frontière interallemande. Plus largement, une typologie précise des frontières internes à l’UE a été développée pour le CGET à l’aide de critères sociaux et économiques. Enfin, la thématique des frontières internes a été abordée à travers l'analyse des fragmentations territoriales de la Belgique.

Cohésion territoriale et gouvernance – Les enjeux de la gouvernance territoriale multiscalaire et de la cohésion territoriale ont été analysés, d’une part sous l’angle de la politique européenne de cohésion et son rôle dans la réinvention de politiques de développement et d'aménagement en Europe centrale, en Italie et en France, d’autre part sous l’angle des logiques de concurrence et de coopération entre régions et métropoles, à partir des cas français et italien, et de la façon dont ils jouent sur la fabrique des territoires institutionnels, à travers le cas de l’Émilie-Romagne et du Latium notamment. Ils ont aussi fait l’objet d’approches thématiques, autour des nouvelles territorialités de l’énergie en Europe et de la patrimonialisation (programme Sociétés plurielles, USPC). Pour les pays du voisinage, ils ont été abordés à travers le cas de l’Ukraine, ainsi que dans le cadre d’une comparaison des représentations spatiales et des réformes territoriales en France et en Tunisie.

Outils et catégories de l'intégration régionale – On s’intéresse ici à la mobilisation d’outils et de catégories tant politiques que scientifiques (concepts, discours, représentations…) qui concernent le processus d’intégration régionale, notamment européen. À ce titre, le projet ESPON CaDEC (2012-2014) a permis de mesurer la diffusion et l’utilisation nationale et infranationale des concepts de la politique de cohésion, instrument visant à promouvoir l’intégration régionale européenne. Dans le même ordre d’idée, une participation des membres de l’axe à une réflexion sur les concepts de l’intégration régionale a été conduite dans le cadre de l’élaboration d’un dictionnaire. Des travaux en cours, menés dans le cadre d’ESPON, visent à élaborer des « mapkits » pour faciliter la représentation cartographique de l’espace européen. Ce projet recouvre des enjeux scientifiques (lisibilité et attractivité de cartographies harmonisées), politiques (choix de représentation des limites et des frontières territoriales) méthodologiques et techniques (mise en compatibilité de différentes versions de nomenclatures spatiales, de différents niveaux hiérarchiques de ces mêmes nomenclatures…).

Sélection des produits et des activités de recherche menée à l’équipe PARIS

Cf Annexe 4

Faits marquants de l’équipe PARIS

NB. N’ont été retenus ici que des « faits » marquants et associant plusieurs membres de l’équipe ● L’équipe PARIS a organisé en 2013 le 18ème Colloque Européen de Géographie Théorique et Quantitative

(ECTQG). Cet événement a permis de réunir à Dourdan, près de Paris, pendant 5 jours, une grande partie de la communauté européenne de géographie théorique et quantitative.

● L’ERC advanced grant GeoDiverCity (2010-2016) a permis de réunir dans un contrat gagnant-gagnant une équipe d’informatique de l’Institut des Systèmes Complexes et une équipe de l’UMR géographie-cités. Ensemble, ces chercheurs ont d’une part fait avancer une théorie de géographie urbaine dont les hypothèses ont pu être validées, sur le plan conceptuel et par confrontation avec des observations, grâce à des modèles de simulation distribués et expérimentés sur la plate-forme OpenMOLE. D’autre part, des méthodes originales et extrêmement performantes ont été inventées pour explorer et construire des modèles avec cette plateforme, qui constitue un outil innovant facilitant l’accès des SHS aux méthodes du calcul intensif. Un ouvrage collectif chez Springer (Urban Dynamics and Simulation Models), coordonné par Denise Pumain et Romain Reuillon, et auquel ont collaboré de nombreux membres de l’équipe PARIS, décrit l’ensemble de cette aventure scientifique.

● L’ERC starting grant World Seastems (2013-2018) s’est également inscrit dans un partenariat renforcé avec l’Institut des Systèmes Complexes de Paris-Ile de France, celui-ci ayant hébergé pendant 3 années l’équipe au sein de son hôtel à projets. World Seastems propose une approche originale des flux maritimes mondiaux à travers l’analyse de données historiques négociées auprès de l’assureur maritime Lloyd’s.

● Rédigé à l’issue de l’ANR TransMonDyn (2011-2015), l’ouvrage collectif et interdisciplinaire Peupler la terre. De la préhistoire à l'ère des métropoles, réunit 36 co-auteurs, spécialistes du peuplement ancien et

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

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contemporain (archéologues, historiens, linguistes et géographes) et de modélisation (philosophes, mathématiciens et informaticiens), dont 12 sont membres de l’équipe PARIS. L’originalité de l’ouvrage réside dans la mobilisation d’un même cadre conceptuel pour modéliser des transitions dans le système de peuplement se déroulant dans des contextes spatio-temporels très variés, de la sortie d’Afrique d’Homo sapiens il y a 70 000 ans à l’émergence des régions urbaines polycentriques de l’époque actuelle, en passant par la formation des villages dans les sociétés Pueblo et la polarisation de l’habitat dans l’Europe du nord ouest au Moyen-âge. Les chapitres (au nombre de 18) sont tous co-écrits par « thématiciens » et modélisateurs.

● Dans le cadre du projet Relat’Health, qui réunit des membres de l’équipe PARIS et des chercheurs canadiens, a notamment été menée une analyse de la ségrégation sociale au cours des 24 heures de la journée, en prenant en considération les déplacements quotidiens des différents groupes sociaux. Il s’agit d’une approche originale de la ségrégation, étant donné que celle-ci est le plus souvent appréhendée d’après les lieux de résidence des habitants, qui a été appliquée à l’agglomération parisienne et a donné lieu en 2017 d’une part à un article publié dans Journal of Transport Geography, d’autre part à un outil de géovisualisation, interactif et librement accessible en ligne, le Mobiliscope qui peut par exemple aider à l'analyse dynamique des effets de quartier et à l’identification de zones "prioritaires" où mener des interventions aux différentes heures de la journée.

● Des séances de formation au logiciel R ont été organisées, principalement entre 2012 et 2014, par un collectif formé de membres de l’équipe. Initialement destinées au membres de l’UMR, ces séances de formation se sont progressivement ouvertes et ont donné lieu à la publication chez l’éditeur Framabook - “éditeur libre du logiciel libre" - du manuel R et Espace : traitement de l’information géographique. Cet ouvrage de référence est une contribution importante de géographes à la dynamique scientifique autour du logiciel R, ainsi qu’à la dynamique autour du logiciel et de l’édition libres.

● L’équipe PARIS est présente à chaque édition du salon Innovatives SHS depuis sa création en 2013. Dans le cadre de ce salon national qui a pour objectif la promotion des capacités de transfert et de valorisation des recherches des laboratoires en SHS vers le monde économique et social, plusieurs projets innovants ont été sélectionnés, dont l’élaboration a impliqué la participation de partenaires institutionnels, associatifs ou privés. 3 projets ont été présentés en 2013 : AccesSim, une plate-forme pédagogique et interactive pour simuler l’accessibilité dans la ville ; Animer les villes, un projet sur l’exploration dynamique de bases de données urbaines harmonisées dans le temps long ; HyperAtlas, une plate-forme de cartographie interactive pour la recherche scientifique et l’aide à la décision politique. 2 projets ont été retenus en 2015 : un modèle pour simuler l’avenir des villes, en Russie, en Inde et en Chine, avec des visualisations graphiques et cartographiques de résultats de simulation ; TrajPop et VisuAgent, deux environnements pour l'exploration visuelle de données spatio-temporelles appliqués à l'analyse des transformations des systèmes de peuplement sur le temps long. Enfin, en 2017 2 projets ont été retenus: MicMac, projet sur la modélisation de la propagation d’une épidémie entre des villes interconnectées par des flux aériens ; GeoSeastems, un géoportail développé au sein de l'ERC World Seastems visant à l’analyse des flux maritimes mondiaux depuis la fin du XIXe siècle.

● Le colloque "Commerce et changement urbain : stratégies entrepreneuriales, pratiques citadines et régulations politiques" qui s’est tenu à l'Hôtel de Ville de Paris les 18, 19 et 20 janvier 2017 visait tout d’abord à valoriser les résultats issus du projet “Faire ses courses dans le Grand Paris en 2030” (associant des membres de l’UMR Géographie-cités et de l’équipe ACP de l’université Paris Est Marne-la-Vallée). Il s’agissait aussi plus largement de rassembler des recherches émergentes dans plusieurs champs (études migratoires et études urbaines notamment) sur des questions remises ces dernières années au coeur des enjeux politiques et urbains à l’échelle locale. Le colloque, dont les actes sont en cours de préparation, a bien montré d’une part que les commerçants sont des acteurs du changement urbain, qu’ils peuvent accompagner, voire impulser, ou à l’inverse freiner ; d’autre part a permis de prendre acte du renouvellement des politiques publiques en matière de commerce et de donner à voir le caractère ambivalent de ces politiques. Une autre originalité du colloque a été de faire dialoguer pendant deux jours et demi les chercheurs, enseignants-chercheurs et doctorants avec des acteurs du commerce qui sont venus en grand nombre (commerçants, élus et agents des collectivités locales, distributeurs, aménageurs, promoteurs, etc.).

● Dans le cadre de l’ANR Corpus Géomédia (2012-2016) a été effectuée la collecte d’un large échantillon de flux RSS d’actualités internationales. Il s’agissait à partir de là de ré-explorer les questions relatives à l’explication de la structure et des dynamiques des actualités internationales sur la base de nouveaux outils et hypothèses élaborés en croisant l’expérience de chercheur-es issu-es des études sur les médias, science informatique, géographie politique et linguistique. Des outils d’exploration, de modélisation et de visualisation ont également été produits pour l’analyse des flux RSS dans le cadre d’un programme de recherche qui a par ailleurs été suivi de la publication d’un dossier de 10 articles dans L’Espace géographique en 2016 et donné lieu à l’organisation d’un colloque “Structure and dynamic of media flows” en 2017.

● Plusieurs membres de l’équipe ont été associés à diverses manifestations et publications concernant l’Italie,

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     55 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

vue dans une perspective comparative avec la France et des pays d’Europe du sud dans le cadre du Programme de l’École française de Rome "L’Italie, recompositions territoriales du local à l’Europe" inscrit dans le quadriennal 2012-16 de l’EFR (Thème 7 du quadriennal EFR : Habitat, villes et territoires). Ce partenariat s’est récemment élargi à des nouvelles institutions (dont des universités italiennes, grecques et espagnoles, ainsi que l’Ecole française d’Athènes, la Casa de Velázquez et l’ISPO de Beyrouth). tout en se recentrant sur le thème “Métropoles : crises et mutations dans l'espace euro-méditerranéen” pour la période 2017-2021. Ces échanges ont aussi nourri des recherches doctorales en cours, ainsi qu’une collaboration avec le master Aménagement, développement local de Paris Diderot- Paris7 (déplacements pédagogiques en 2016 et 2017). Il s’agit là d’une contribution majeure de l’équipe dans la consolidation institutionnelle d’un réseau de recherche international.

● La revue électronique Cybergeo, Revue européenne de géographie a célébré ses 20 ans d’existence par un grand colloque le 26 mai 2016 dans le grand Amphithéâtre du CNRS, avec le soutien de ESRI France, de l’Université Paris 1 et de la ville de Paris. Créée en 1996 au laboratoire Géographie-cités, première revue exclusivement numérique en sciences sociales dans le monde, multilingue, Cybergeo contribue au rayonnement de la géographie grâce une constante anticipation des évolutions éditoriales. Depuis 2014, plus de 1 million de ses articles sont téléchargés chaque année.

Analyse SWOT de l’équipe PARIS

• !forte!a(rac*vité!(recrutements)!• !culture!de!projet!bien!ancrée!• !fonc*onnement!collec*f!et!intégra*f!• !fort!ancrage!interdisciplinaire!dans!et!hors!des!SHS!!• !interac*ons!fortes!avec!le!monde!socio=économique!• !fort!adossement!à!l’enseignement!

• !hétérogénéité!croissante!de!l’équipe!• !gouvernance!complexe,!en!raison!de!la!taille!et!de!l’hétérogénéité!de!l’équipe!• !hébergement!de!nombreux!projets!de!recherche!qui!peuvent!créer!une!dynamique!centrifuge!

• !Campus!Condorcet!:!résolu*on!des!problèmes!de!locaux!et!renforcement!de!l’ancrage!disciplinaire!et!interdisciplinaire!• !LabEx!DynamITe!et!CIST!:!poursuite!de!leur!rôle!structurant!!• !Métropole!parisienne!:!bon!posi*onnement!par!rapport!aux!évolu*ons!ins*tu*onnelles!et!infrastructurelles!en!cours!

• !Campus!Condorcet!:!dissocia*on!accrue!des!lieux!d’enseignement!et!de!recherche!en!raison!du!retard!d’ouverture!du!site!de!la!Chapelle!et!de!l’ancrage!de!certaines!forma*ons!à!l’Ins*tut!de!géographie!• !Campus!Condorcet!:!éloignement!accru!entre!les!sites!de!l’équipe!!!

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     56 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

Projet scientifique à 5 ans de l’équipe PARIS

Prenant acte de la forte intégration de leurs travaux, satisfaits du fonctionnement de l’équipe et attachés à une culture interne valorisant fortement le collectif, les membres de l’équipe ont réaffirmé leur volonté de continuer à travailler ensemble pour le prochain quinquennal. En revanche, une volonté de changement s’est exprimée, qui se traduit par l’investissement dans de nouvelles transversalités reflétant les pratiques de recherche actuelles à l’interface avec les autres équipes – que ce soit en termes de recherche, avec plusieurs projets structurants, ou en termes de formation, dans le cadre des masters ou de l’école doctorale – et ayant pour vocation à amplifier ces collaborations fructueuses.

Dans la continuité de ces acquis et savoir-faire, le prochain contrat quinquennal permettra à l’équipe PARIS de poursuivre et d’élargir les investigations déjà engagées à travers une structuration simplifiée en trois thématiques. Ces trois thématiques sont relatives aux territoires métropolitains (1), aux réseaux, aux flux et à l’intégration territoriale (3) et enfin à la modélisation (3). Il s’agit là des trois domaines de compétences les plus reconnus de l’équipe depuis son origine – ce qui souligne la nécessaire dimension cumulative de la recherche – mais de fortes inflexions dans les approches et les objets sont à relever :

● par rapport à l’ancien axe 1 qui portait principalement sur les espaces métropolitains des Nords, un

élargissement de la thématique 1 aux villes petites et moyennes, ainsi qu’aux pays des Suds ; ● La fusion des anciens axes 2 et 4 dans le cadre d’une thématique 2 ciblant les transformations des systèmes

de villes et des espaces macro-régionaux en lien avec la mondialisation ; ● une thématique 3 intégrant davantage les travaux des informaticiens nouvellement arrivés dans l’équipe.

La mise en œuvre de ce projet passera, concrètement, par le pilotage et la participation à des programmes de recherche nationaux et internationaux, par une plus grande interaction avec les membres des deux autres équipes de l’UMR à travers des projets collectifs déjà lancés et surtout des nouvelles transversalités, ainsi que par une insertion croissante dans les réseaux institutionnels tant en termes de pilotage que de participation active (GIS, LabEx, CIST, etc.). Elle s’appuiera sur l’apport scientifique que constitue l’arrivée, durant le quinquennal précédent, de 9 nouveaux membres, sachant que le départ d’un chercheur prévu en 2019 sera compensé par l’arrivée d’un autre. L’insertion toujours croissante des doctorants dans les recherches en cours, ainsi que dans la vie scientifique et quotidienne de l’équipe est également un soutien important pour la mise en œuvre de ce projet. Les séminaires mensuels continueront à animer la vie scientifique interne à l’équipe, en croisant les travaux des chercheurs juniors et seniors, et seront complétés par les activités développées au sein des transversalités, en lien avec les autres équipes. Enfin, l’équipe demeure très attachée à la circulation des savoirs et des méthodes qu’elle soutiendra en accentuant sa stratégie, d’une part, d’accueil de chercheurs internationaux et d’autre part, d’encouragement et de soutien aux séjours de membres de l’équipe à l’étranger (colloques, terrain, développement de collaborations et réseaux internationaux…). L’équipe veillera également à améliorer encore davantage la diffusion des savoirs et outils qu’elle produit tant vers le grand public que vers les collectivités publiques et le monde socio-économique.

Thématique “Le changement urbain dans un monde globalisé”

Les recherches menées sur l’urbain au sein de l’équipe PARIS ont en commun de se situer au croisement de l’étude des formes d’organisation de l’espace et de celle des pratiques, des représentations et des stratégies des différents acteurs, ce qui les distingue de l’approche urbanistique mise en œuvre au CRIA. Au cours du prochain quinquennal, l’objectif sera de saisir les formes majeures du changement urbain aujourd’hui et d’en identifier les moteurs, en particulier ceux qui sont émergents ou appelés à avoir une influence croissante. Les travaux s’articuleront autour de deux grandes hypothèses. La première est que les circulations entre les villes, à l’échelle de macro-régions ou du monde, qu’elles concernent les personnes, les savoirs urbains, les idéologies ou les capitaux, comptent de plus en plus et nécessitent d’amplifier les recherches menées précédemment. Il ne s’agit cependant pas de sous-estimer le rôle des échelons locaux et urbains et l’articulation entre ces différents échelons reste centrale, les acteurs locaux pouvant en effet accompagner ou résister à certains processus, les infléchir ou à l’inverse impulser eux-mêmes le changement. Par rapport au précédent quinquennal, nous souhaitons également explorer une nouvelle hypothèse : l’urbain qui se fabrique dans des interactions ouvertes et complexes aujourd’hui n’est pas simplement commandé par des métropoles et nous avons aussi à comprendre ce qui se passe là où vivent plus de la moitié des urbains dans le monde. Ainsi, les métropoles continueront à faire l’objet d’investigations, mais l’objectif est redonner toute leur place aux villes petites et moyennes, ainsi qu’à l’urbain diffus, afin de saisir le changement urbain de manière décentrée.

D’un point de vue méthodologique, on s’interrogera sur les données mobilisables, qu’elles soient qualitatives ou quantitatives, en intégrant les données non conventionnelles désormais à disposition des chercheurs (traces numériques, plateformes collaboratives, etc.), et sur la manière dont on peut aller plus loin dans la mise en dialogue

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     57 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

des méthodes quantitatives et qualitatives ainsi que sur la comparaison internationale. D’un point de vue théorique, il s’agira de construire des outils pour penser la ville en dehors d’un cadre trop strictement hiérarchique, en intégrant les relations horizontales, parfois transnationales, et de manière croisée entre Suds et Nords. Cinq entrées principales seront investiguées, qui correspondent à des dynamiques collectives et sont emblématiques du renouvellement thématique qui s’est opéré ces dernières années au sein de l’équipe :

● Une première entrée concernera les inégalités socio-spatiales et la manière dont elles sont produites : c’est une question explorée de longue date au sein de l’équipe PARIS mais la poursuite de ces travaux s’impose face à une complexification et à un renouvellement de leurs formes, ainsi qu’à leur accentuation.

● Une deuxième entrée s’intéressera à la fabrique ordinaire de l’urbain par les habitants (choix résidentiels, pratiques de mobilité, appropriations de l’espace public, etc.), par les commerçants (en particulier leurs stratégies d’adaptation ou de résistance face au changement urbain) ainsi que par les individus pris dans des mobilités à large échelle (migrants et touristes notamment).

● Une troisième entrée concernera le foncier comme support de construction immobilière, autour de questionnements relatifs à l’accès au sol, à sa conversion à des usages urbains, à sa sécurisation, à sa possession et à la circulation de la propriété foncière et immobilière, au rôle croissant de la finance et de la promotion immobilière.

● Une quatrième entrée portera sur les outils numériques en tant qu’ils participent de l’émergence d’une économie de plus en plus collaborative qui transforme les rapports à la ville, mais aussi en tant qu’ils sont mis au service de nouvelles formes de gouvernance ou encore de nouvelles mobilisations politiques et sociales.

● La cinquième et dernière entrée abordera l’urbain sous l’angle de la crise, en s’interrogeant sur les effets sociaux et politiques des phénomènes de décroissance (démographique) et de rétraction (des commerces, des services), ou encore sur ceux de la crise économique et de la crise des finances publiques, mais sans négliger les nouvelles opportunités offertes par ces phénomènes.

Thématique : “Réseaux, flux, intégration territoriale”

Cette thématique s’inscrit dans l’héritage des anciens axes 4 « L’Union européenne et les pays du voisinage » et 2 « Systèmes de villes et systèmes territoriaux dans l’espace mondial ». Son objectif est de fédérer les travaux dont les objets sont particulièrement emblématiques des processus liés à la mondialisation et à l’émergence d’un espace mondial : les réseaux, les systèmes de villes et les maillages territoriaux. D'une part, entités structurantes de la mondialisation, villes et réseaux sont à la fois des vecteurs et des marqueurs de la mondialisation (économique, marchande et financière). D’autre part, les processus spatiaux liés à la mondialisation ont un impact sur les systèmes de villes et sur les systèmes territoriaux, en termes d'émergence mais aussi de « rétraction » et de décroissance. L’émergence et la structuration de grands espaces ou zones d’intégration régionale (i.e. l’Europe et son voisinage) s’appuie sur les maillages territoriaux antérieurs – notamment celui des Etats – tout en les bousculant. En termes de gouvernance, l'échelle mondiale, les échelles régionales supra- et infra-nationales constituent désormais des mailles qui reflètent de nouvelles formes de territorialités.

L'emboîtement des mailles territoriales aux pouvoirs et légitimités divers posent des questions en termes de gouvernance pluri-scalaire, de légitimité de l’action publique et de représentations du collectif. Ainsi, au cœur des enjeux économiques et sociaux contemporains liés à l’urbanisation, la mondialisation et la construction européenne, la thématique « Réseaux, flux, intégration territoriale » pose des questions sur les concepts et les méthodes mis en œuvre dans les recherches en géographie. Trois grands types d’approches complémentaires seront mis en œuvre.

Dans la suite des travaux menés traditionnellement au sein de l’équipe, nous chercherons tout d’abord à dépasser l’analyse des systèmes de villes et des systèmes territoriaux à travers un seul type de relations. L’approche « multiplexe » souhaite ainsi favoriser des échanges et fertilisations croisées entre les travaux réalisés tant sur les réseaux matériels (transport maritime, aérien, routier…) que sur les réseaux immatériels (collaborations scientifiques, flux médiatiques ou financiers…). Cela sera aussi l’opportunité de proposer des approches tenant compte de la dimension multi-scalaire ou « multi-niveau » de ces systèmes évoluant sur le long terme. Ces analyses mobiliseront les savoir-faire relatifs à la comparaison internationale des villes et des concepts revisités par la géographie contemporaine (rétraction, déclin, décroissance, périphérisation, contraction espace-temps), que cela porte sur les grandes villes mondiales ou sur les petites villes de l’espace européen.

Il s’agira ensuite d’analyser des représentations spatiales, des sentiments d'appartenance, des discours sur l’espace, individuels ou collectifs. Cette approche demande un travail soigné sur des concepts relevant souvent de l’affect individuel (et donc plutôt saisis d’ordinaire par des approches qualitatives) et leur traduction dans un indicateur ou une série d’indicateurs qui puissent permettre de les mesurer. Cette approche passe par la mise en œuvre de grandes enquêtes dont nous avons une forte expérience au sein de l’équipe. On trouvera là l’occasion d’interroger la manière dont les acteurs publics se saisissent des enjeux d’accès aux services et aux réseaux à différentes échelles de territoires.

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     58 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

Enfin, un travail sur l’intégration territoriale ne saurait être complet sans s’intéresser à la fois à la manière dont ce phénomène soulève la question de la territorialité, en interrogeant les formes existantes de l’organisation territoriale mais également celles qui émergent ou tentent d’émerger en dehors de cadres territoriaux éprouvés, en termes d'échelle d’action territoriale. Ce positionnement est dans la droite ligne des études critiques sur les « aires culturelles » ou « continents » comme unités géographiques et analytiques de base. La gestion de régions transnationales est un réel enjeu en de nombreux endroits du monde ; elle nécessite de s’interroger sur les mailles et l’intégration territoriale, sur la territorialité et la gouvernance multi-scalaires, en termes de formes de construction spatiale (frontières), de politiques (réforme territoriale, recentralisation/décentralisation), en Europe ou ailleurs.

Thématique : “Modèles et modélisations”

Les recherches sur les modèles et les modélisations menées dans le cadre de cette thématique continueront à se situer à l’interface de la géographie quantitative, de la géomatique, de la statistique, des sciences des systèmes complexes et de l’informatique. Quatre grandes orientations peuvent être identifiées.

Dans le prolongement des travaux menés de longue date au sein de l’équipe PARIS, un premier ensemble de recherches concerne l’approfondissement de la formalisation des modèles. Dans le cas de modèles théoriques, un des enjeux est de concevoir des modèles qui reflètent et révèlent les structures dynamiques et multiscalaires des phénomènes étudiés ainsi que les interactions entre agents, structures et processus. Dans le cas de modèles empiriques, un enjeu important est d’intégrer et de combiner la structure complexe des différentes bases de données (parcellaires ou massives, plus ou moins précises temporellement ou spatialement, issues de réseaux, textuelles etc.). Pour les modèles théoriques comme empiriques, il s’agit aussi de discuter des contextes historiques, sociaux et politiques qui ont concouru à l’émergence ou à la disparition des théories et des données sur lesquelles ces modèles s’appuient.

Une deuxième orientation de cette thématique concerne l’articulation des modèles et leur complémentarité dans la mesure où chaque modèle n’éclaire qu’un aspect du phénomène d’intérêt. Citons à titre d’exemple (i) l’articulation des modèles centrés sur des échelles microscopiques et macroscopiques, (ii) le croisement des approches spatiales (continues) et territoriales (discrètes) ; (iii) le couplage des modèles statistiques et des modèles de simulation multi-agents, (iv) la confrontation des modèles construits sur des données traditionnelles à ceux construits (ou à construire) sur les données nouvelles et souvent massives ; (v) la mise en regard des modèles développés dans les différents champs des sciences sociales.

Une troisième orientation porte sur l’évaluation des modèles via l’expérimentation numérique. Cet aspect méthodologique vise à instrumenter le modèle sous sa forme numérique afin d’en extraire des connaissances sur le modèle lui-même ou/et sur le système modélisé (par exemple, pour tester l’adéquation du modèle à des données empiriques, pour quantifier sa robustesse à des perturbations ou pour le comparer à d’autres modèles).

Enfin la dernière orientation concerne l’usage qui peut être fait des outils de modélisation et de géovisualisation pour ouvrir et diffuser des pistes de recherche, pour acquérir des nouvelles données (génération de populations synthétiques, utilisation de données non-conventionnelles comme support d’échantillonnage ou d’entretiens), pour favoriser l’implication d’un groupe d’individus dans la prise de décision (modélisation participative), ou pour orienter les décisions publiques (par exemple l’expérimentation de plusieurs scénarii dans une plateforme virtuelle et collaborative).

Pour chacune de ces quatre orientations, les recherches menées au sein de cette thématique concernent un large spectre de phénomènes dont la structuration spatiale est questionnée : systèmes de villes, systèmes de peuplement, mobilité des populations, flux matériels et immatériels, ressources, inégalités de santé, espace scolaire, conflits, risques et vulnérabilité, etc.

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  Évaluation  des  unités  de  recherche  

 

 Vague  D  :  campagne  d’évaluation  2017  –  2018     59 Département  d’évaluation  de  la  recherche  

ANNEXES

Annexe 1 : Lettre de mission contractuelle

Sans objet

Annexe 2 : Équipements, plateformes

Fichier “Annexe2-Géocités”

Annexe 3 : Organigramme fonctionnel

Fichier “Annexe3-Organigramme-Géocités”

Annexe 4 : Sélection des produits et des activités de recherche

Fichiers : ● “Annexe 4-CRIA” ● “Annexe 4-EHGO” ● “Annexe 4-PARIS”

Annexe 5 : Projets de recherche financés

Fichiers “Annexe5-Projets-Ge ́ocite ́s”

Annexe 6 : Partenaires scientifiques de l’UMR

Fichiers “Annexe6-Partenaires-Ge ́ocite ́s”