Utopie N°65 Avr06

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Utopie Concrète ! Journal des Jeunes Socialistes Gersois. NUMERO 65 AVRIL 2006 SOMMAIRE: Page 1: Édito. Page 2: Agenda. Bouquin, Net. Publireportage. Page 3: Actualité. En bref. Humeur... Pages 4-5: Dossier: le p2p. Page 6: International. Page 7: Réflexion. Page 8: 12 propositions pour 2007. 21 avril : de 2002 à 2007 Lorsqu’un jeune militant socialiste se rap- pelle cette date, une remarque lui vient tout de suite à l’esprit : éviter un nouveau 21 Avril ! On peut compter évidemment sur les vertus d’un prétendu "vote utile"… mais lier le sort de la gauche entière et de la France à l’observation d’une des natures du vote des régionales, des can- tonales puis des européennes apparaît quelque peu hasardeux voir dangereux. De ce point de vue, la courte victoire de Ro- mano Prodi devrait nous alerter. Aussi médiocre puisse être la droite, aussi vils puissent être ses procédés, au-delà même de la dénonciation effi- cace et convaincue de son projet, elle n’est jamais battue d’avance. L’extrême droite, elle, n’en de- meure pas moins attrayante pour autant… les gens souffrent, leur vie leur apparait invivables : OUI les raisons du 21 avril se sont multi- pliées et aggravées. Voilà maintenant 4 ans que nous livrons no- tre analyse à qui veut l’entendre. La disquali- fication de la Gauche au second tour de l’élection présidentielle révèle une Crise de civilisation. Partout en Europe l’extrême droite progresse, partout les inégalités ne ces- sent de croître. Un grand nombre de citoyens se résignent et ne se déplacent même plus pour voter, beaucoup veulent rompre avec l’existant. Cette rupture, Le Pen l’incarne dans la xénophobie et la haine de l’autre. Cette rup- ture Sarkozy la revendique dans la répression et la régression. Nous devons incarner l’alternative. Là où le désespoir et la résignation l’empor- tent, là où ils menacent toujours plus la cons- cience de notre base sociale, il est de notre de- voir de soulever l’espérance, construire une al- ternative, de tout faire pour la victoire de la gauche ce qui nécessite donc humilité et sens des responsabilités. Deux conditions nécessai- res et non suffisantes, permettent d’entretenir l’espoir et d’oeuvrer à la victoire de la gauche : l’unité de la gauche, pour cela il nous faut des primaires, et un projet de transformation au- tour duquel se fait le rassemblement. Témoignant de la dérive du pou- voir, la crise du CPE a aussi permis à une génération de prendre son destin en main. Refusant la fatalité, celle-ci revendique son droit à l’avenir et entend faire rimer ré- forme non plus avec recul mais avec progrès. Nous n’avons pas la prétention d’être les porte-paroles autoproclamés de notre génération. Néanmoins, nous revendiquons notre part de vérité. La question générationnelle est aujourd’hui un enjeu de civilisation. Nous ne trouvons pas no- tre place dans cette société, à titre d’exemple les mutations liées au départ très prochain des générations du baby-boom ne sont même pas anticipées. C’est un modèle de civilisation qui Suite en page 3.

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AVRIL 2006 21 avril : de 2002 à 2007 Suite en page 3. Témoignant de la dérive du pou- voir, la crise du CPE a aussi permis à une génération de prendre son destin en main. Refusant la fatalité, celle-ci revendique son droit à l’avenir et entend faire rimer ré- forme non plus avec recul mais avec progrès. Lorsqu’un jeune militant socialiste se rap- pelle cette date, une remarque lui vient tout de suite à l’esprit : éviter un nouveau 21 Avril !

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Utopie Concrète !

Journal des Jeunes Socialistes Gersois.

NUM

ERO 6

5

AVRIL

2006

SOMMAIRE: Page 1: Édito. Page 2: Agenda. Bouquin,Net. Publireportage. Page 3: Actualité. En bref. Humeur... Pages 4-5: Dossier: le p2p. Page 6: International. Page 7: Réflexion. Page 8: 12 propositions pour 2007.

21 avril : de 2002 à 2007

Lorsqu’un jeune militant socialiste se rap-pelle cette date, une remarque lui vient tout de suite à l’esprit : éviter un nouveau 21 Avril !

On peut compter évidemment sur les vertus d’un prétendu "vote utile"… mais lier le sort de la gauche entière et de la France à l’observation d’une des natures du vote des régionales, des can-tonales puis des européennes apparaît quelque peu hasardeux voir dangereux.

De ce point de vue, la courte victoire de Ro-mano Prodi devrait nous alerter. Aussi médiocre puisse être la droite, aussi vils puissent être ses procédés, au-delà même de la dénonciation effi-cace et convaincue de son projet, elle n’est jamais battue d’avance. L’extrême droite, elle, n’en de-meure pas moins attrayante pour autant… les gens souffrent, leur vie leur apparait invivables : OUI les raisons du 21 avril se sont multi-pliées et aggravées.

Voilà maintenant 4 ans que nous livrons no-

tre analyse à qui veut l’entendre. La disquali-fication de la Gauche au second tour de l’élection présidentielle révèle une Crise de civilisation. Partout en Europe l’extrême droite progresse, partout les inégalités ne ces-sent de croître. Un grand nombre de citoyens se résignent et ne se déplacent même plus pour voter, beaucoup veulent rompre avec l’existant. Cette rupture, Le Pen l’incarne dans la xénophobie et la haine de l’autre. Cette rup-ture Sarkozy la revendique dans la répression et la régression. Nous devons incarner l’alternative. Là où le désespoir et la résignation l’empor-tent, là où ils menacent toujours plus la cons-cience de notre base sociale, il est de notre de-voir de soulever l’espérance, construire une al-ternative, de tout faire pour la victoire de la gauche ce qui nécessite donc humilité et sens des responsabilités. Deux conditions nécessai-res et non suffisantes, permettent d’entretenir l’espoir et d’oeuvrer à la victoire de la gauche : l’unité de la gauche, pour cela il nous faut des primaires, et un projet de transformation au-tour duquel se fait le rassemblement. Témoignant de la dérive du pou-voir, la crise du CPE a aussi permis à une génération de prendre son destin en main. Refusant la fatalité, celle-ci revendique son droit à l’avenir et entend faire rimer ré-forme non plus avec recul mais avec progrès. Nous n’avons pas la prétention d’être les porte-paroles autoproclamés de notre génération. Néanmoins, nous revendiquons notre part de vérité. La question générationnelle est aujourd’hui un enjeu de civilisation. Nous ne trouvons pas no-tre place dans cette société, à titre d’exemple les mutations liées au départ très prochain des générations du baby-boom ne sont même pas anticipées. C’est un modèle de civilisation qui

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AGENDA DU MOIS 2 Toutes les dates (passées ou à venir) à retenir

de l’activité du MJS 32.

Bouquin

Réunions :

Samedi 22 Avril Meeting du MJS à Paris.

Samedi 29 Avril 2006 Assemblée Générale.

Prochainement :

Lundi 1er Mai Rassemblement à Auch

Festival de l’IUSY

du 18 au 23 Juillet en Espagne.

Tractages & Affichages.

Journal :

Prochain numéro d’Utopie prévu vers le 15 Mai

n’hésitez pas à envoyer vos articles.

Clémentaine AUTAIN & Mikaël GARNIER-LAVALLEY, Salauds de jeu-nes (Robert Laffont, 213 pages, 16€, 2006). Sortie le 4 mai.

Alerte à la fracture inter-générationnelle !

Après deux premiers livres sur la condi-tion féminine (Alter égaux, La condition des femmes), la jeune conseillère municipale (et médiatique) de Paris (apparentée PC), en charge de la jeunesse, publie un nouvel ou-vrage en compagnie de Mikaël GARNIER-LAVALLEY (délégué national de l’ANACEJ, association rassemblant les différentes assem-blées d’enfants et de jeunes du type Conseil gé-néral des Jeunes) . Le titre, volontairement provocateur laisse augurer un essai d’actualité. Quelques mois après les émeutes en banlieue et le mou-vement de jeunesse contre le CPE, les auteurs s'interrogent sur la place des jeunes dans la so-ciété d'aujourd'hui, leur parcours pour étudier et se loger à la fois, jonglant entre les heures de cours et les petits boulots. On a d’un côté une société qui a tendance à voir dans la jeunesse plus une menace qu’une ressource, et de l’autre une jeunesse qui a pris conscience que les nou-velles générations vivront moins bien que les précédentes. A suivre ! CB.

Net

Publireportage...

Quelques adresses Internet à visiter pour surfer intelligent et militant :

Réhabiliter la politique www.anticor.org

Saine lecture hebdomadaire www.politis.fr

COMMANDER : « SARKOZY DANS LE TEXTE » OU COMMENT CONNAÎTRE POUR MIEUX COMBATTRE

LA NOUVELLE RACAILLE DE LA DROITE.

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5 euros chaque exemplaire

+ 2 euros de frais de port

Ecrire à :

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16 Rue du Commerce 75015 PARIS

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ACTUALITE 3

Utopie Concrète

Journal N°65 – Parution Mensuelle

Resp. de publication : M.BOUTINES.

Comité de Rédaction: Collectif Fédéral du MJS 32.

Imprimé par nos soins. Tirage: 120 exemplaires.

Pour nous contacter : Tél: 06.81.27.28.21

E-mail: [email protected]

Ville interdite aux jeunes

Le MJS déposera des recours devant le tri-bunal administratif de Cergy contre l’ar-rêté anti-jeunes signé par le maire de Mont-fermeil. Grotesque, cet arrêté-jeunes viole des liber-tés fondamentales : liberté de réunion, d’aller et venir et d’expression sont ba-layées. On ne règle pas un problème so-cial avec un traite-ment répressif. Si le maire UMP voulait attiser les tensions, il ne s’y serait pas pris autrement. Cet arrêté anti-jeunes dresse un obstacle à toute possibilité de manifestation et d’ex-pression collective à un moment où on as-siste à une ferveur re-vendicatrice de la jeu-nesse. La lutte contre la délinquance n’est qu’un prétexte à une manoeuvre politi-cienne visant à muse-ler la jeunesse.

Qui a dit ? « Mussolini n’a ja-mais tué personne, il s’est contenté d’en-voyer les gens en va-cances. » Silvio BERLUSCONI, 5 ans passés au gou-vernement avec des néo-fascistes ça laisse des traces… allez Sil-vio bonnes vacances et qu’elles soient lon-gues !

marche sur la tête. C’est pour cela que la question générationnelle est aussi une question sociale. Suite à la victoire de notre camp et le retrait du CPE, certains commentateurs s’interrogent : la gauche va-t-elle profiter de cette va-gue de contestation ? Maintenant que le CPE est retiré quelles sont les propositions que la gauche peut porter ? La gauche est-elle maintenant sûre de sa victoire ? Rien n’est moins sûr. Tout dépend de nous. Nous pouvons être le débouché politique en démontrant autre chose que les « désirs médiatiques », en arrêtant le virtuel et les oppositions personnel-les.

C’est là tout le sens du Meeting de l’Alternative qui s’est tenu le sa-medi 22 avril et qui a rassemblé près de 1500 jeunes socialistes. De la nécessité de rompre avec la « Mafiafric » et la « Françafrique » réminis-cences de l’Etat RPR, au besoin pressant de rééquilibrer le rapport entre capital et travail. Une mémoire collective et partagée, car ce sont souvent les identités blessées qui non reconnues se replient sur elles-mêmes et minent le corps social, dépasser le PACS et reconnaître le droit au ma-riage et à la famille pour tous, établir de nouvelles libertés face aux évo-lutions du monde et les garantir. De nouvelles protections face au drame social que rencontre la jeunesse, c’est notamment le sens d’une alloca-tion autonomie personnalisée et individualisée, et d’une école qui réalise sa révolution pédagogique avec un budget à la hauteur de l’enjeu pour que celle-ci cesse d’être la première machine à reproduire des inégalités. Et notamment répondre à la crise de régime par une VIème République pour redonner le pouvoir au peuple... A un an, jour pour jour, du premier tour de l’élection pré-sidentielle, le MJS réaffirme sa vision de la transformation so-ciale, de la nécessaire unité de la gauche, notamment par le biais de primaire et du devoir de responsabilité et d’humilité qui doit habiter chacun de nous car sans l’union rien n’est pos-sible.

Michaël BOUTINES Animateur Fédéral du MJS 32 [email protected]

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DOSSIER : 4 Quel avenir pour le P2P ?

Que va-t-il donc advenir au "Peer to peer" (P2P) depuis que nos députés se sont appro-priés (et de quelle façon), le débat à son sujet ? Pe-tit état des lieux afin d'aider chacun à se faire une idée.

Le "peer to peer", Qu'es aco? Tu écoutes la radio, et tu entends le dernier tube de Britney Spears : "absolument génial". Du coup, tu veux absolument le réécouter dans la demi-heure. Si tu n'habites pas à côté de la FNAC, mais que tu as l'ADSL, c'est possible... Gratuite-ment! Mais illégal, il faut bien une contre-partie. A condition de se connecter sur un site de P2P. Tu peux alors accéder (et donc écouter, télécharger, enregistrer) à toute la musique dont disposent les autres utilisateurs connectés. En échange, tu dois également mettre à la disposition des autres la mu-sique en ta possession, ou au moins une partie. Ce-la peut s'apparenter à du bricolage, ou plutôt à du troc, mais en pratique cela marche très bien, et on trouve même sur les sites de P2P à peu près tout ce qu'on veut. Et ça peut également marcher pour la photo (plus rare), ou la vidéo (y compris les der-niers films sortis au cinéma). Comme tout le monde l'aura compris, le principal avantage de cette méthode, c'est que tout est gratuit. Mais c'est également le principal pro-blème, puisque du coup, les artistes, acteurs, chan-teurs et autres metteurs en scène ne sont pas rému-nérés pour leur travail, et ne reçoivent aucun "droit d'auteur". D'où la question de la moralité et de la légalité de ce type de procédé. En caricaturant un peu, il existe donc trois principales positions : 1) Le P2P c'est mal, et il faut l'interdire, le répri-mer, et l'éradiquer, 2) Le P2P c'est pas top mais ça présente de nom-breux avantages, donc il faut avant tout l'encadrer, 3) Le P2P c'est génial et c'est l'avenir, il faut alors l'autoriser et le banaliser, pour ne pas dire l'encou-rager.

Etat des lieu politique et technique Autant le dire tout de suite, on trouve pour l'instant assez peu de politiques favorables à la troisième solution. Notamment, le débat de l'as-semblée, disons entre gouvernement et députés, opposait les solutions 1 et 2. La première solution est également ardemment défendue par les Majors, c'est-à-dire les multinationales de la musique, qui tirent le plus grand profit du commerce actuel (disques et autres). L'argument principal est sim-

ple : les artistes vivent avant tout des droits d'au-teurs qu'ils perçoivent sur la vente de leurs dis-ques; donc autoriser le téléchargement revient à mettre un terme à ce système et à tuer la création musicale. [Petite précision : je fais ici un abus de langage délibéré en désignant par "téléchargement", le téléchargement gratuit, c'est-à-dire entre autre celui que l'on réalise en se connectant à un site de P2P. En effet, le téléchargement payant est juste une forme différente de vendre un disque ou un titre, similaire à tout autre commerce en ligne; il n'est donc en rien source à polémique] Cependant, cette façon de penser s'oppose à un problème technico-politique : comment met-tre fin à l'échange de fichier musicaux (ou vidéo ou autres) sur la toile ? Ce qui est proposé pour l'instant consiste avant tout à bloquer le piratage par des techniques de protection du contenu des disques et autres support. Seulement voila : à ma connaissance, toutes les méthodes de ce genre ont jusqu'à maintenant été craquées, parfois avant même que lesdits supports ne soient mis en vente pour le grand public. Donc cette idée me convainc assez peu, d'autant qu'avec les moyens actuels d'écoute et d'enregistrement à la disposition de chacun d'entre nous, il sera toujours possible d'écouter un disque et de le réenregistrer sur un autre format avec une qualité relativement bonne, puis d'échanger cette nouvelle version. Reste alors un moyen de procéder : le judi-ciaire, en "faisant des exemples". Sachant qu'il est de toute façon impossible de contrôler tout le flux d'information, la seule solution consiste à condamner, sous forme d'amendes essentielle-ment, certains contrevenants qui se seront fait prendre. Et de miser sur la dissuasion ! Mais alors, il est clair que la surveillance de nos faits et gestes virtuels devra être renforcée, ce qui n'est pas sans poser de questions sur nos libertés indi-viduelles. Et pour mettre fin au P2P de cette fa-çon, il ne faudra pas se contenter de condamner ceux qui mettent plusieurs milliers de fichiers en ligne... Les arguments pour le P2P

Inversement, il est certain que ce système d'échange facilite la découverte de nouveaux ar-tistes, puisque l'écoute d'un nouveau morceau peut se faire gratuitement, et à domicile. C'est pour cette raison que des artistes, et générale-ment des "petits" artistes (petits par la renommée du moment, qu'on se rassure), vantent le P2P pour l'espace public qu'il leur offre. Il est d'ail-leurs frappant de constater la division des artistes

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5 Le P2P. sur le téléchargement (vous avez déjà entendu Johnny défendre les "petits" pour lesquels les droits d'auteurs sont vitaux ?). Tout cela doit inci-ter à la prudence sur le sujet, en sachant égale-ment que les Majors ont tout intérêt à faire pres-sion sur leurs vedettes afin qu'elles se position-nent publiquement contre le téléchargement. Bref, difficile d'y voir clair. La polémique porte également sur les reve-nus dont bénéficieraient les "auteurs" dans un monde où le téléchargement serait possible. Pre-mièrement, les revenus des concerts demeure-raient inchangés, ou à la hausse pour ceux qui au-ront accru leur public par le biais du télécharge-ment. Mais qu'adviendra-t-il des disques ? Cer-tains pensent que quand on aime un artiste, on continue d'en acheter les disques, "par choix"; ou qu'on les offre... Cet argument est en tout cas va-lable, à mes yeux en tout cas, dans le cas du ciné-ma : le plaisir d'aller au cinéma, et de pouvoir voir un film sur grand écran continuera d'opérer, malgré le téléchargement. Le champ des possibles

Quelles sont concrètement, les principales mesures qui nous sont proposées à l'heure ac-tuelle... Et les autres ? J'ai déjà traité le cas des mesures à prendre si l'on souhaite mettre un terme au P2P. Quelles alternatives ? Bien sur, la fameuse licence globale, dont on a largement entendu parlé ces derniers mois. Le principe est simple : on autorise le télécharge-ment, moyennant une redevance annuelle. En-suite, on répartit les fonds récoltés aux artistes, selon leur "audience". Ce système n'est pas sans poser quelques questions, à commencer par la fa-çon dont on pourrait estimer l'audience de cha-cun, afin de faire une répartition équitable. Une solution pourrait être de créer un (ou des) site de téléchargement officiel, ce qui per-mettrait de comptabiliser les téléchargements ef-fectués. Cela demande au moins de limiter les au-tres formes de téléchargement, et donc d'effectuer une certaine surveillance du trafic. Cela demande également d'avoir des sites exhaustifs en terme de titres proposés. Cela demande également de fixer un prix pour cet accès au téléchargement, ce qui ne se fera pas sans soulever de polémique. Enfin, un tel système accorderait-il et devrait-il accorder une rémunération aux maisons de production et autres professions impliquées dans la production musicale ? Disons que dans tous les cas, cela re-mettrait en cause le fonctionnement du système actuel.

Parallèlement, certaines alternatives mêlant téléchargement gratuit ou payant commencent à être proposées. Par exemple, il légal de proposer à l'écoute des extraits de chansons (la limite étant fixée à 30 secondes d'écoute), afin de se faire une idée avant un éventuel achat en ligne. Il serait éga-lement imaginable de proposer gratuitement au té-léchargement certains titres d'un album, ce qui permettrait de découvrir un artiste au travers de quelques titres, comme cela est possible par l'inter-médiaire d'une radio. Mais dans tous les cas, ces mesures constituent des aménagements possibles des pratiques actuelles du téléchargement, et donc sont véritablement à prendre en compte si l'on condamne le P2P... Comme ne l'ont pas fait nos dé-putés en première lecture. Au final, il est à mon sens difficile de se faire une opinion définitive. Notamment parce qu'il est compliqué de se faire, à l'avance, une idée précise des revenus dont pourraient bénéficier les artistes dans un monde de téléchargement gratuit autorisé. A l'heure actuelle, les disques continuent de se vendre (certes en moindre quantité), mais qu'en sera-t-il si cette pratique se généralise, et se bana-lise complètement ? Dans tous les cas, la question du P2P stigmatise les nouvelles questions que nous renvoie la société et particulièrement la société nu-mérique. Tellement nouvelles que les réponses ap-portées sont parfois tout à fait inattendues, à l'image du vote surprise des députés de la majorité en faveur de la licence globale, et [ces réponses] ne reproduisent pas toujours les clivages politiques traditionnels. Sur un sujet connexe, on pourrait également lancer le débat sur les logiciels libre, et leur utilisation par les administrations... Mais c'est pour un autre numéro ! d'Utopie Concrète.

Aurélien RIBES

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La dynamique née des primaires (près de 4 millions de sympathisants de gauche ont participé à la désignation) et de la candida-ture unique n’a pas été confirmée largement par le suffrage universel. N’empêche cette opération démocratique a rassemblé la gau-che comme il faut. En Italie, comme en France d’ailleurs, les instituts de sondages n’ont pas été à la hauteur, ils continuent à nous prouver com-bien il faut se méfier de leur effet soporifique. Quelques jours avant le vote, ils annonçaient à tort une victoire facile de la gauche, c’était sans se douter que « le Cavaliere » rattrape-rait facilement son retard. Mais pourquoi, comment ? Force est de constater qu’il est dange-reux de croire en une victoire mécanique d’un camp avec l’unique raison du rejet du sortant. La tactique des formules à l’emporte-pièce, les injures, comme les promesses de derniè-res minutes a failli l’emporter. Le populisme médiatique est devenue une nouvelle donnée dans le débat politique comme se fut le cas en France en 2002 avec le thème de l’insécurité et comme cela risque d’être le cas avec l’im-migration l’année prochaine. Les Italiens ont voulu, à la fois, sanc-tionner le libéralisme et le populisme de la droite italienne. Malgré tout, les Italiens nous montrent qu’une alternative à la droite est possible avec une gauche rassemblée, un programme crédi-ble et une démarche fondée sur la démocratie participative.

Cédric.B [email protected]

6 International Profesore vs Cavaliere

La victoire de l’Union de Gauche conduite par Romano PRODI, le « Profesore » comme on le surnomme, aux élections législatives en Italie est une bonne nouvelle pour l’Italie, pour la gauche et pour l’Europe. Mais que penser de ce nouveau succès de la gauche (relayé par la victoire des socia-listes hongrois une semaine plus tard) vis-à-vis de la gauche française et des échéances électorales de 2007 ? Quels enseignements pouvons-nous en tirer pour notre propre compte ? Certes, autant cette victoire met fin à cinq années de gouvernement BERLUSCONI, marquées par un fiasco économique et social (taux de croissance proche de zéro, augmen-tation des déficits de l’Etat, solde commercial négatif, taux de chômage élevé…), diplomati-que (guerre en Irak et déclarations honteuses du président du Conseil) doublé d’un popu-lisme exacerbé. Ainsi la gauche italienne renvoie dans l’opposition une coalition où se retrouvaient les extrémistes de l’Alliance Nationale et ceux de la Ligue Lombarde. Autant cette victoire a été serrée, comme le veut la tactique du « catenaccio ». En effet, la coalition de gauche a vaincu avec seulement 25.000 voix d’avance sur 38 mil-lions de votants. Résultat: sa légitimité a été mise en cause le soir du résultat, mais surtout la marge de manœuvre de la nouvelle majori-té parlementaire est carrément mince et fra-gilisée par une coalition de 14 partis. L’issue incertaine du scrutin rappelle ceux des présidentielles américaines en 2000 (opposant Bush à Gore et la mascarade du re-comptage en Floride) et plus près de nous les législatives en Allemagne. Ces derniers temps les démocraties ont du mal à reconnaître un vrai vainqueur, après avoir jugé que les élec-teurs zappaient facilement on aurait tendance qu’ils se divisent en 2 catégories: les libéraux de droite et les anti-libéraux à gauche.

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7 Campagne

Parce que l'immigration est une chance pour la France, le MJS dénonce le projet de loi Sarkozy sur l'im-migration et l'intégration, qui au nom de l'immigration choisie s'attaque à la dignité des étrangers, aux libertés fondamentales et aux princi-pes qui fondent notre Répu-blique.

- En supprimant les régularisations de plein droit, le Gouvernement pousse les sans-papiers vers la clandestinité à perpétuité - En s'attaquant au regroupement familial et aux mariages mixtes qu'elle présente comme de l'immigration subie, la droite continue de faire le lite des thèses d'extrême droite et attise la xénophobie dans notre pays à des fins élec-toralistes - En précarisant toujours plus les droits des travailleurs saisonniers, en créant un nouveau titre de séjour calqué sur la durée du contrat de travail, le Gouvernement se met à disposi-tion un stock de travailleurs étrangers corvéa-bles, qui vivront dans la crainte d'être expul-sés, c'est la légalisation de l'esclavage mo-derne. Travailles pour un rien ou dégage ! Aujourd'hui, la droite va chercher les jeu-nes scolarisés sans-papiers dans leurs établis-sements, allant jusqu'à demander aux recto-rats d'établir des listes d'élèves expulsables comme aux heures les plus sombres de notre histoire, à traquer les sans-papiers dans les ad-ministrations, les hôpitaux. Le MJS pour une politique qui défend la dignité des hommes et des femmes qu'ils soient immigrés ou non - Pour une régularisation de tous les sans-papiers, laquelle s'accompagnera d'une confé-rence des partenaires sociaux en faveur de l'in-

sertion, de l'emploi et du logement

- Pour un service public d'accueil des immi-grés - Contre le pillage des cerveaux des pays du Sud, pour l'augmentation de l'aide au déve-loppement et une nouvelle politique de coo-pération - Pour le droit de vote des étrangers résidant en France à toutes les élections - Pour une politique de l'immigration basée sur des droits contre l'arbitraire développé depuis 2002 (facilitation de l'accès à la carte de résident et de l'acquisition de la naturali-sation, accès aux soins universels...).

Le MJS pour une politique alternative de l'immigration

Contre les expulsions et la stigmatisation des étrangers

Pour Sarkozy, la chasse aux immigrés est ouverte...

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8 12 propositions pour 2007 Le Mouvement des Jeunes Socialistes a organisé son 1er meeting ce samedi 22 avril à Paris. Cette soirée avait vocation a annoncer les 12 proposi-tions du MJS pour la Présidentielle de 2007. En effet, le 1er tour aura lieu le 22 avril 2007, ainsi nous avons apporter 12 pistes de propositions au projet des socialistes: Mettre les jeunes en sécurité sociale par une al-

location d’autonomie pour tous les jeunes en formation ou en insertion.

Pour garantir une véritable citoyenneté numérique, constitutionnaliser les li-bertés numériques

Un traité social européen pour harmoniser par le haut les droits sociaux en Europe.

Dans le cadre d’un plan logement universel, ré-glementer le montant des loyers par la loi et par sec-teur

Une 6ème République parlementaire passant notamment par le mandat unique

A l’image du SMIC, instituer un taux interprofes-sionnel de croissance des salaires qui garantisse l’augmentation du pouvoir d’achat de tous les salariés

Egalité des droits hétéros-LGBT : ouverture du mariage et légalisation de

l’homoparentalité pour les couples homosexuels Une révolution pédagogique pour démocratiser l’école : des nouveaux dispo-

sitifs pour un suivi personnalisé des élèves Lutter contre la précarité : créer une contribution sur les entreprises modu-

lée en fonction de leur responsabilité sociale et environnementale. Cette contribu-tion alimente un fonds permettant aux salariés de racheter leur entreprise qui, alors qu’elle est rentable veut être fermée par la direction. Pour faire respecter l’égalité des droits entre tous, créer une police des discri-

minations

Un pôle public européen de l’énergie et de l’environnement fer de lance d’une vraie politique écologique Premier pas vers le devoir de mémoire :

mettre fin à la Françafrique.

Razzye HAMMADI, le président du MJS

Salle Jean Jaurès à Paris, 22 Avril 2006 :

J –365, 12 propositions pour 2007 !

www.mjsfrance.org