Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

44
Uruguay OLGA DELGROSSI Tango del Río de la Plata INEDIT Maison des Cultures du Monde

Transcript of Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

Page 1: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

W 260101 INEDIT/Maison des Cultures du Monde • 101, Bd Raspail 75006 Paris France • tél. 01 45 44 72 30 • fax 01 45 44 76 60 • www.mcm.asso.fr

UruguayOLGA DELGROSSITango del Río de la Plata

INEDITMaison des Cultures du Monde

Couverture (1 & 4) 27/06/06 15:58 Page 1

Page 2: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

Collection fondée par Françoise Gründ et dirigée par Pierre Bois

Enregistrement et mixage réalisés les 24 et 25 octobre 2000 au Studio Alphomega (Vanves) parRaphaël Huyghues. Notice originale en espagnol, Miguel Angel Semino et Jorge Luis Jure Arnoletti.Traduction française, Péri Collet. Traduction anglaise, Frank Kane. Photos couleur, Hector Devia, pho-tos noir et blanc, Marie-Noëlle Robert. Prémastérisation, Frédéric Marin / Alcyon Musique.Réalisation, Pierre Bois. © et OP 2001, Maison des Cultures du Monde.

Cette production a été réalisée à l'occasion du concert des artistes à la Maison des Cultures du Monde, dansle cadre du Festival Paris-Banlieue-Tango 2000 organisé par Claude Namer. Elle a bénéficié du concours del'ambassade de l'Uruguay en France. Nous tenons à remercier tout particulièrement Son Excellence MiguelAngel Semino, ambassadeur de l'Uruguay en France, et Monsieur Jorge Luis Jure Arnoletti, ministre-conseillerprès l'ambassade de l'Uruguay en France.

INEDIT est une marque déposée de la Maison des Cultures du Monde (dir. Chérif Khaznadar).

11. La Cumparsita (G. M. Rodríguez / P. Contursi & E. Maroni) ...2'19"12. Tiempos viejos (M. Romero / F. Canaro).................................2'15"13. Desde el escenario (L. Urrutia) ...............................................2'57"14. Garufa (V. Soliıño, R. Fontaina / J. A. Collazo) ..........................2'13"15. A un semejante (E. Blázquez) .................................................3'36"16. A media luz (C. C. Lenzi / E. Donato) .....................................2'13"17. No la quiero más (A. Mastra) .................................................3'36"18. Melodía de arrabal (A. Le Pera /C. Gardel, M. Battistella)......2'36"19. Los pájaros perdidos (A. Piazzolla & Trejo)............................2'57"10. Evocación de barrio (N. Pilosof / D. Racciatti) .......................2'17"11. Mi vieja viola (H. Correa & S. Frías) ........................................3'14"12. Mi bandoneón y yo (R. Juárez)...............................................3'06"13. Mama, yo quiero un novio (R. Fontaina & R. Collazo) .........2'10"14. Nada digas (D. David & H. Delor) ...........................................2'41"15. Yo también (L. Visco) ..............................................................2'36"16. Maula (V. Soliño/ A. Mondino) .................................................2'20"17. La última copa (J. A. Caruso / F. Canaro)................................2'22"18. El choclo (A. Villoldo)...............................................................2'24"19. Que falta que me hacés (F. Silva / M. Caló & A. Pontier) ........3'20"20. Se dice de mí (I. Pelay / F. Canaro) .........................................3'11"

Olga Delgrossi, chant • Julio Cobelli, guitare • Waldemar Metediera, bandoneón

Page 3: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

Juan Carlos Legido, dans La rive orientale dutango, raconte que le premier tango a été danséle dimanche 2 décembre 1866 à Goes, unquartier de Montevideo proche de l'actuelleplace du Parlement. Là, dans une gargote enterre appelée Lo del Gaucho, on dansait ledimanche soir à la lumière des lampes à huile.Le public se composait de gens simples et detravailleurs. Un petit ensemble orchestral– deux guitares et une flûte – jouait des valses,des polkas, des mazurkas et des habaneras, etles chanteurs populaires improvisaient desvers en s’accompagnant à la guitare.Ce dimanche-là, trois amis se retrouvèrentpour boire et s'amuser : el Tano, fils d’Italiens,el Gallego, espagnol, et el Negro, fils et neveud’esclaves. Ils avaient entre 25 et 30 ans ; l’unétait marchand de légumes, l’autre pêcheur etle troisième portefaix. El Tano qui avait déjàbu quelques verres, cria à l’orchestre de jouerune habanera et, au lieu de poser délicatementsa main sur la taille de sa cavalière, il empoi-gna la femme, la plaqua contre lui et ils semirent à danser. Comme le style était plutôtinsolite, le public s’écarta, fit cercle pour lesadmirer, puis les imita. Aussitôt, le guitaristede l’orchestre se joignit au groupe d’amis et àleurs compagnes pour leur demander : «Et ça,

comment on l’appelle ?» El Gallego répondit enregardant el Negro : «Appelle-le tango». El Tanoconfirma, ajoutant : «On verra s'ils l'interdisentcomme le tien», faisant allusion à l'interdictiondes tangos des nègres par le gouverneur deMontevideo au début du siècle.Cette histoire et d’autres recueillies par diversauteurs donnent à penser que le tango est né àMontevideo et qu’il s’est ensuite répandu versd’autres zones géographiques. Voilà cependantune vision très partielle de l’histoire et quiignore l’apport majeur de Buenos Aires à la nais-sance et à la diffusion de la danse du 2/4. Aussi,afin de ne pas le mettre au crédit d'un seul pays,nous parlerons du tango du Río de la Plata.Le Río de la Plata est tout d’abord un fleuveénorme formé par la jonction des eaux duParana et de l’Uruguay. C’est aussi une zonegéographique qui comprend tout le territoireuruguayen et les provinces littorales argentines(notamment Buenos Aires, Santa Fe, EntreRíos). C'est enfin une aire culturelle composéede deux peuples qui partagent des originescommunes, pour la plupart immigrées, parlentla même langue quoique avec des nuancesdans l'intonation et l'accent et cultivent desvaleurs similaires malgré des trajectoires histo-riques et politiques différentes.

– 3 –

UruguayOLGA DELGROSSI

Tango del Río de la Plata

Page 4: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

Le tango est donc né dans cette aire culturelleau dernier tiers du XIXe siècle à la suite d’unlarge processus historique et sociologique etni l’Argentine ni l’Uruguay ne peuvent enrevendiquer le droit de primogéniture. En fait,des facteurs identiques et concomitants seconjuguèrent sur les rives du fleuve et surtoutdans les grandes villes portuaires deMontevideo et Buenos Aires, pour donnernaissance au tango : l’exode rural du peuplegaucho, la nostalgie des immigrants engrande partie italiens, le besoin de se divertirdes marins en escale dans nos ports et quinous apportaient les rythmes d’outremer (lahabanera par exemple), la gaieté des anciensesclaves qui découvraient la liberté, les sallesde bal et les bordels où se retrouvait toutecette faune à laquelle venaient s’ajouter lesouvriers des abattoirs et les «blousons dorés».Le premier tango dont le succès dépassa leslimites étroites du faubourg fut La Morocha,composé par l’Uruguayen Enrique Saborido enl'honneur de la belle Lola Candales, chanteuseet danseuse également uruguayenne. Un autrecompatriote, Alfredo Gobbi, originaire dePaysandu, et Angel Villoldo (que certains consi-dèrent comme uruguayen) firent connaître letango à Paris en 1907. On ne peut aussi oublierde citer celui qui dirigea pendant cinquante ansl’orchestre le plus populaire : Francisco Canaro«Pirincho», originaire de San Jose (Uruguay),ou encore Gerardo Matos Rodríguez qui com-posa le 19 avril 1917 à Montevideo le tango leplus célèbre de tous les temps et que nous consi-

dérons, à juste titre, comme notre secondhymne national : La Cumparsita.Je concluerai ce bref inventaire avec le plusgrand interprète du tango chanté, celui dontla voix résonne encore parmi nous et nousatteint jusqu’au tréfonds de l’âme : CarlosGardel, Uruguayen de Tacuarembo, au cœurdu Río de la Plata. Ainsi que nous l’apprendFernando Assunçao dans son livre Le tango etson milieu, Gardel découvrit le tango chanté àMontevideo où Pascual Contursi s’était établidepuis 1914. Originaire de la province deBuenos Aires, ce dernier travaillait dans desboîtes de nuit (Royal Pigalle et Moulin Rouge) ;on lui doit les paroles de Mi noche triste qu'iladapta à la musique d'un tango de SamuelCastriota : Lita. Et ce sont ces paroles quiconvainquirent El Mago de se consacrer à l'in-terprétation du tango chanté à partir de 1917.Le tango entrait dans une nouvelle ère où letexte devenait inséparable de la musique.Pourquoi alors, si Montevideo et Buenos Airessont indissolublement liées à la naissance etau développement du tango, ignore-t-on sisouvent la contribution uruguayenne ?L'explication tient pour l'essentiel à des raisonsdémographiques, et ce dès l'époque coloniale.Avec ses dix millions d'habitants, Buenos Airesest sept fois plus peuplée que Montevideo.Véritable métropole, la capitale argentine atoujours été un énorme marché et un pôled’attraction artistique majeur. Outre les nom-breux endroits où l’on dansait et écoutait letango, Buenos Aires abrita très tôt le siège

– 4 –

Page 5: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

d’une industrie cinématographique puissantequi contribua grâce à ses films musicaux et sesmusiques de films au rayonnement du tangodans toute l'Amérique latine et en Espagne. Au contraire, Montevideo ne posséda long-temps ni industrie cinématographique ni mai-son de disques ; la première, Sondor, fut crééeen 1941. Les artistes devaient donc aller enre-gistrer à Buenos Aires auprès des filiales desgrands labels américains et européens. Parentpauvre du tango sur le plan matériel,l'Uruguay ne l'a en revanche jamais été quant

à l’inspiration et le talent de ses musiciens, laqualité de leurs compositions, ni même leurnotoriété dans le monde entier.Nous pouvons donc affirmer très fort que letango n’est pas et ne fut jamais le patrimoineexclusif d’une ville ou d’un pays. C’est lamusique et la danse urbaine la plus représenta-tive d’une région et d’une culture tant argen-tines qu’uruguayennes, celles du Río de la Plata.

S. E. MIGUEL ANGEL SEMINO

Ambassadeur de l'Uruguay en France

– 5 –

LES INTERPRÈTESOlga Delgrossi, «la Dame du tango», est unedes figures les plus éminentes du genre dans larégion du Río de la Plata et l'interprète fémi-nine de tangos la plus célèbre en Uruguay. Savoix puissante et mélodieuse, son timbre éner-gique et son lyrisme reposent sur une interpré-tation sincère et une identification totale auxthèmes et à la sensibilité des tangos qu'elleinterprète. Olga Delgrossi est née dans le nordde l’Uruguay, à Tacuarembo, ville natale deCarlos Gardel, où elle fait ses premières armes.En 1947, elle s'installe à Montevideo et débuteavec les ensembles de Orosmán Fernández,Piñon Martínez-Menéndez, Romeo Gavioli etRaúl Jaurena père. Puis, pendant de longuesannées, elle chante dans l’orchestre du maestroDonato Racciatti, avec lequel elle parcourtl’Uruguay, le Brésil et l’Argentine, se produisantaussi à la télévision et à la radio. Elle se fixe un

temps à Buenos Aires où elle participe pendantdeux ans au show de Hugo Del Carril avec lesSept pour le tango, un orchestre avec lequel elleenregistre plusieurs disques. De retour au pays,elle poursuit sa carrière internationale, rem-porte un prix au 1er Festival de la Chansonlatine à Mexico, tourne au Chili, au Venezuela,au Canada, en Angleterre, aux Etats-Unis et enFrance. Elle a enregistré pour TK et Odéon àBuenos Aires, Sondor et Victor à Montevideo,avec les ensembles de Toto D’Amario, OldimarCáceres, César Zagnoli, Raúl Jaurena, GuliotaGalián et Edison Bordon.Olga Delgrossi s'estproduite pour la première fois à Paris à laMaison des Cultures du Monde en 1999, dansle cadre du Festival Paris-Banlieue-Tango.Julio Cobelli est né à Montevideo et a apprisla guitare avec son père, Floro Cobelli. À 18 ans,il joue dans l’ensemble d’Alfredo Zitarossa,compositeur et chanteur considéré comme l’un

Page 6: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

des rénovateurs de la musique populaire uru-guayenne. Avec Zitarossa, Julio Cobelli tourneau Chili, au Pérou, au Mexique et aux Etats-Unis. Il se produit également en soliste, notam-ment à la télévision, et accompagne les meil-leurs chanteurs de tango et de candombe du Ríode la Plata, dont les Argentins Roberto «Polaco»Goyeneche, Alberto Marino et Maria Grana,ainsi que l’Uruguayenne Lagrima Ríos. JulioCobelli accompagne actuellement OlgaDelgrossi, le chanteur Ledo Urrutia et fait partiedu trio de Néstor Vaz. Virtuose à la techniqueépurée, sa remarquable versatilité musicale luipermet d'aborder des genres très différents. Sonaccompagnement attentif et intuitif est recher-ché par les meilleurs solistes du milieu musical.Waldemar Metediera (bandoneón) débutecomme pianiste dans l’orchestre du maestro

Carlos Gilardoni, avec lequel a chanté lefameux Julio Sosa, l’un des artistes uruguayensles plus importants de l’histoire du tango. En1958, il apprend le bandoneón pour lequel ildéveloppe un style ferme et dépourvu d'effetsfaciles, faisant ainsi ressortir l'émotion pro-fonde des œuvres qu'il interprète. Il accom-pagne plusieurs chanteurs : Olga Delgrossi, ElsaMorán, Alberto Rivero, Nancy Devitta, EstelaMaris, Miguel Angel Maidana, Nelson Pino etOscar Nelson, mais aussi Enrique Rucero, JorgeSobral, Edmundo Rivero, Roberto Goyeneche,Raúl Lavié, Ricardo Pereira et Jorge Valdez. Iljoue également dans les orchestres de César«Potrillo» Zagnoli, Mario Colucci, DonatoRacciatti, et accompagne les guitaristes JulioCobelli, Mario Nuñez, Ledo Urrutia, DomingoSpano et Alberto Larriera.

– 6 –

LES CHANSONSLe programme de ce disque illustre les mul-tiples facettes de l’art d'Olga Delgrossi et de sesmusiciens et montre leur égale aisance dans lesœuvres vigoureuses et parfois festives desannées 20, les tangos intimes et sentimentauxdes années 40 et 50, et enfin dans les chansonsplus récentes où le rythme s'estompe au profitde la profondeur des textes.

1. La CumparsitaParoles et musique : Gerardo Matos Rodríguez.Paroles : Pascual Contursi y Enrique Maroni.Composé à Montevideo en 1917 par un jeune

étudiant en architecture uruguayen, GerardoMatos Rodríguez, ce tango fut créé la mêmeannée par l’orchestre de l’Argentin RobertoFirpo et enregistré l’année suivante par le qua-tuor uruguayen Alonso-Minotto. Sa popula-rité lui a valu d'être surnommé «hymne destangos» et proclamé «hymne populaire uru-guayen» par le Parlement. Cumparsa (et sondiminutif cumparsita) est une déformation dumot comparsa (de l’italien comparire) quidésigne un cortège qui défile pendant le car-naval et, par extension, un groupe de per-sonnes drôles ou grotesques. Olga Delgrossien interprète deux versions à la suite, l'une

Page 7: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

réécrite par Matos Rodríguez en 1926 («Le cor-tège de misères…») et l'autre par les ArgentinsPascual Contursi et Enrique Maroni en 1924(«Si tu savais…»).

Le cortège de misères défile sans fin / autour de cetêtre malade / qui bientôt devra mourir de cha-grin. / C’est pourquoi, dans son lit, / il sanglote,angoissé, / se souvenant du passé douloureux. / Ila abandonné sa vieille désemparée / et, fou depassion, aveuglé par l’amour, il a couru après l’ai-mée. / Elle était belle, ensorcelante, c’était unefleur de luxure / qui bafouait son amour et, lors-qu’elle en a été fatiguée, / elle l’a quitté pour unautre. Si tu savais qu’au fond de mon âme, / je gardeencore cette tendresse que j’ai eu pour toi ! /Sauras-tu un jour que je ne t’ai jamais oubliée ? /Revenant sur ton passé, tu te souviendras de moi.

2. Tiempos ViejosParoles : Manuel Romero, musique : FranciscoCanaro.Francisco Canaro «Pirincho», né en 1888 àSan José en Uruguay, a mené sa carrière enArgentine, où il a dirigé pendant cinquanteans un grand orchestre et a créé un style qui alargement influencé la musique de la région.Il y est mort en 1964. Compositeur infati-gable, musicien de la «Vieille Garde», sa répu-tation l’a suivi en Europe et dans toutel’Amérique comme l’un des chefs qui a le plusenregistré de compositions uruguayennes. Cedisque regroupe plusieurs œuvres chères à

Canaro : Tiempos viejos, La ultima copa (plage17) et Se dice de mi (plage 20).Selon le poète et essayiste Horacio Ferrer,Tiempos viejos témoigne de «la nostalgie des tan-gueros du début du [XXe] siècle encore vivants».

Te souviens-tu, mon frère ? Le bon vieux temps ! /Nos hommes étaient de vrais hommes, / ils neconnaissaient ni coca ni morphine. / Les jeunes gensd’autrefois n’utilisaient pas de gomina. / Te sou-viens-tu, mon frère ? Le bon vieux temps ! / Vingt-cinq printemps qui ne reviendront plus ! / Vingt-cinqprintemps ! Les retrouver ! / Lorsque je me souviens,je me mets à pleurer ! / Où sont les jeunes gens d’an-tan ? / La bande de copains d’hier, où est-elle ? / Toiet moi, demeurons seuls, mon frère ; / toi et moipour nous souvenir… / Où sont les femmes d’an-tan ? / Gonzesses fidèles au grand cœur, / qui se crê-paient le chignon lors des bals de Laura, / chacunedéfendant son amour ? / Te souviens-tu, mon frère,de Mireya la blonde / que j’ai piquée à ce fou deCepeda chez Hansen. / J’ai failli me suicider pourelle, une nuit / et à présent, c’est une pauvre men-diante en haillons ! / Te souviens-tu, mon frère,comme elle était belle ? / Un cercle se formait pourla regarder danser… / Lorsque, dans la rue, je la voissi vieille, / je détourne la tête et me mets à pleurer…

3. Desde el escenarioParoles et musique : Ledo Urrutia.Ce tango a été composé spécialement pour OlgaDelgrossi par le chanteur, guitariste et composi-teur uruguayen Ledo Urrutia, à l'occasion de saparticipation au Festival Paris-Banlieues-Tango

– 7 –

Page 8: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

en 2000. Cette chanson, qui ressemble à un tes-tament parfois douloureux, permet de mesurertoute l'ampleur du talent de la chanteuse.

Sur la scène, j’avais les nerfs à vif. / Le silence, letumulte, la communion, les applaudissements, /l’émotion et la lumière, la chaleur, l’étreinte, / j’aijoui du triomphe, oubliant l’échec. / J’ai reçu desprix sur scène, / je les ai vus pleurer sur scène, / jesuis peut-être tombé amoureux sur scène, / et sou-vent je t’ai quittée pour la scène. / Maintenant quenous jouons, libres comme l’air, / cela, rien aumonde ne peut l’acheter. / Nous parlons de la dou-leur, de l’amour et du chant, / de la guerre et de lafaim, de la mort et des pleurs. / Aujourd’hui, jeparlerai de vous, messieurs qui écoutez, / qui nousdonnez votre temps, vos paroles, vos mains, / vousqui nous jugez, vous en avez absolument ledroit, / nous vous chanterons toujours sur unescène. / J’ai élevé ma voix dans des pays loin-tains, / j’ai cherché le chemin de la paix dans lechant, / bien que le temps qui passe / m’oblige àm’arrêter, / j’attendrai la mort sur scène, / je ver-rai venir la mort sur scène.

4. Garufa Paroles : Victor Soliño et Roberto Fontaina,musique : Juan Antonio Collazo.S'inspirant de la tradition carnavalesque, ungroupe de jeunes Uruguayens fonde dans lesannées 20 la Troupe Athénienne et présente surscène des comédies et des chansons humoris-tiques. Parmi eux se trouvent des compositeursde valeur comme Victor Soliño, Adolfo

Mondino, Roberto Fontaina, Ramon (El Loro)Collazo et Juan Antonio Collazo dont les chan-sons, joyeuses ou dramatiques, sont des pein-tures et des satires de personnages et de scènespopulaires. Certaines sont devenues – selonl'expression de l'historien Juan Carlos Legido –des «tangos-vignettes» : Garufa (1928), Mama,yo quiero un novio (1927, plage 13) et Maula(1928, plage 16).

Du quartier de la Mondiola, t'es le plus futé. / Ilst’appellent «Garufa» [fêtard] parce que t'es pleinaux as. / T'es plus prétentieux qu’une vedette decabaret / qu'aurait fait un tabac avec un «gotan»[tango en verlan]. / Toute la semaine tu bossesdur. / Le samedi soir t'es quelqu’un, / t'enfiles tesguêtres, tu mets ton col dur / et tu viens nousretrouver avec ton air de tombeur. / Garufa, /putain, que t'es marrant ! / Garufa, / t'es irrécupé-rable ! / Ta vieille / dit que t'es un bandit / parcequ’elle a appris qu’on t’a vu / l’autre nuit rue SanJosé. / Tu te coules dans la milonga quand ellecommence. / Pour les filles t'es un tombeur, / t'escapable de danser sur «La Marseillaise», / «LaMarche de Garibaldi» et «Le Trouvère». / Avec uncafé au lait et une brioche / tu achèves cette nuit debacchanales / et, revenant chez toi à l’aube, / tudis : «J'suis sacrément futé !»

5. A un semejanteParoles et musique : Eladia Blázquez.Avant-gardiste par le style et les textes, la chan-teuse Eladia Blázquez est, avec Ruben Juarez(Mi bandoneon y yo, plage 12), un des auteurs-

– 8 –

Page 9: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

compositeurs préférés d'Olga Delgrossi. On ytrouve la même sensibilité face à une sociétéurbaine toujours plus anonyme et inhumaineet la volonté de se servir du tango pour parlerde la vie moderne.

Viens, parlons ensemble, assieds-toi un peu. /L’humanité nous écrase, / nous ne pouvons plus,frère fou, / chercher Dieu dans les recoins. / Ilsl’ont enlevé, l’ont séquestré / et personne ne paiesa rançon. / Viens, dehors il y a une foule / degens sans pitié, / tant d’êtres sans cœur. / Si,comme moi, la pluie dans le jardin et sur unerose / te fait souffrir, / si tu as envie de pleurer àforce de vibrer / pour tout, / dis-moi, ce que nousfaisons dans ce monde, / semant l’amour dans undésert / si stérile qu’aucune fleur ne pousse. /Viens, parlons ensemble, assieds-toi un peu, / nevois-tu pas que tu es mon semblable ? / Voyons sinous ne pouvons pas, frère fou, / sauver notre âmesans plus attendre. / C’est étonnant de pouvoirs’appuyer sur ton épaule, / la tendresse est unmiracle. / Sentir ta main fraternelle, / savoir quepour toi / le bien sera toujours le bien et le maltoujours le mal.

6. A media luzParoles : Carlos César Lenzi, musique : EdgardoDonato.À l'époque où le tango fait fureur à Paris, undiplomate uruguayen, Carlos César Lenzi,écrit des textes de tango dédiés à la gaieté pari-sienne et à celle du Río de la Plata, comme Amedia luz en collaboration avec son ami

Edgardo Donato, un talentueux musicienargentin qui a vécu plusieurs années enUruguay. Créée en 1925 à Montevideo, cetteode truculente et elliptique à une garçonnièrede Buenos Aires a été chantée par Gardel etelle est devenue un classique.

Corrientes 3 - 4 - 8, / deuxième étage, ascenseur. /Il n’y a pas de concierge, ni de voisin. / Dedans,cocktail et amour. / Petit appartement aménagépar Maple : / piano, natte et chandelier, / un télé-phone qui répond, / un gramophone qui pleure, /vieux tangos de ma jeunesse, / et un chat en por-celaine / pour qu'il ne miaule pas à l’amour. /Dans la pénombre, / tout est sortilège d’amour. /Dans la pénombre, les baisers, / dans la pénombretous les deux ; / et tout, dans la pénombre. /Crépuscule intérieur, / quel doux velours / que lapénombre d’amour ! / Juncal 12-24 : / téléphonesans avoir peur. / Le soir, thé avec petits fours, / lanuit, tango et chanson ; / les dimanches, thé dan-sant ; / les lundis, désolation. / Il y a de tout dansce nid : / coussins et divans, / comme dans uneboutique, coca ! / Tapis qui étouffent le bruit / ettable mise en l’honneur de l’amour.

7. No la quiero másParoles et musique : Alberto Mastra.Ce poème sentimental et tragique, très appré-cié des tangueros uruguayens, est l'œuvre d’unpersonnage important de la scène musicaleuruguayenne, Alberto Mastra (Montevideo1909-1976), auteur de plusieurs candombés,milongas et tangos célèbres.

– 9 –

Page 10: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

Si la vie me donnait à nouveau la possibilité / dela revivre, / je n’en voudrais plus. / Tous les sou-venirs qu’elle m’a laissés / sont si mauvais / quesi je devais la revivre, / je lui dirais non. /Chaque fois que je lui ai demandé quelquechose / elle me l’a refusé, / si bien que, pour êtreheureux, / je me suffisais de peu. / Si la vie medonnait la possibilité / de vivre une autre vie, / jen’en voudrais plus.

8. Melodía de arrabalParoles : Alfredo Le Pera, musique : Carlos Gardelet Mario Battistella.Carlos Gardel, « le merle créole», évoque avecnostalgie le quartier et les amours de sa jeu-nesse, à travers les vers de Le Pera, poète duRío de la Plata né au Brésil et que Gardel aconnu à Paris. Depuis, ce tango est devenu unair traditionnel du Río de la Plata.

Quartier argenté par la lune, / rumeurs demilonga, / c’est toute ta fortune. / Il y a un accor-déon qui murmure / dans le quartier mal famé /pendant qu’une gosse / belle comme une fleur /attend, coquette, / à la lueur d’un réverbère. /Faubourg, faubourg, / tu as l’âme inquiète / d’unmoineau sentimental. / Douleur, prière, / c’est lequartier mal famé. / Mélodie du faubourg, / vieuxquartier, / pardonne-moi si, en t’évoquant, / unelarme m’échappe / et roule sur tes pavés : / c’estun long baiser / que te donne mon cœur. / Berceaudes fiers-à-bras et des chanteurs, / des disputes etde l’enchevêtrement / de tous mes amours. / surtes murs, avec ma lame, / j’ai gravé les noms que

j’aime : / Rosa la fêtarde, / Margot la blonde / et,au premier rendez-vous, / la môme Rita qui m’aoffert son amour.

9. Los pájaros perdidosParoles et musique : Astor Piazzolla et Trejo.De grands compositeurs comme Astor Piaz-zolla ont légué aux tangueros de belles piècesqui ne sont pas des tangos mais appartiennentà la même sensibilité. Piazzolla, navigant entrel’Argentine de Troilo, le New York de Gardel etla France de Nadia Boulanger, apparaît ici avecTrejo dans une œuvre pleine de nostalgie.

J’aime les oiseaux perdus / qui reviennent de l’au-delà / pour se confondre avec un ciel / que plusjamais je ne pourrai atteindre. / Les souvenirsreviennent, / les heures de ma jeunesse. / De lamer arrive un fantôme / fait de choses que j’aiaimées et perdues. / Tout n’a été qu’un songe, unrêve que nous avons perdu / comme nous avonsperdu les oiseaux et la mer, / un songe bref etvieux comme le temps / et que les miroirs ne peu-vent refléter. / Plus tard, j’ai cru pouvoir me perdreen d’autres femmes. / Celle-là et toutes les autres,elles n’étaient que toi. / Finalement je suis arrivéà reconnaître quand / un adieu est un adieu. / Lasolitude me consume et pourtant nous étionsdeux. / Les oiseaux nocturnes reviennent. / Ilsvolent, aveugles, au-dessus de la mer. / La nuitentière est un miroir / qui me renvoie la solitude. /Je suis un oiseau perdu / qui revient de l’au-delà, /pour se confondre avec un ciel / que plus jamais jene pourrai atteindre.

– 10 –

Page 11: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

10. Evocación de barrioParoles : Nelson Pilosof, musique : Donato Racciatti.L’histoire de Donato Racciatti, né en Italie en1918 et installé depuis son enfance avec sesparents à Montevideo où il est mort en 2000,coïncide pour une bonne part avec celle dutango en Uruguay. L’orchestre brillant qu’il adirigé à Montevideo pendant plus de cinquanteans et qui a accompagné les plus grandes figuresdu tango, a été suivi avec enthousiasme par lespublics populaires d'Uruguay, d'Argentine et duBrésil. Ici, le Professeur Nelson Pilosof, sur unedes dernières compositions musicales deRacciatti, mêle les souvenirs des immigrantsvenus d’Europe Orientale à ceux des immi-grants italiens et chante la Vieille Cité qui fut lecœur historique de Montevideo.

Étreinte par le Río de la Plata, / le fleuve qui t’avu naître, / vieille cité de mes rêves / tu ne devraisjamais mourir. / Ton port ouvert au monde /accueillit tant de gens / venus avec leur nostalgieet leurs espérances orientales / auxquelles ilsavaient dit adieu. / Faubourg, de tes entrailles /La Cumparsita a surgi, / elle est devenue l’hymnedes tangos / qui ont conquis le monde. / Tes ruesont leur histoire / que le temps a solidementconservée, / vides, elles traînent, / le progrès les adépeuplées.

11. Mi vieja viola Paroles et musique : Humberto Correa et SalvadorFrías.Ce tango-récitatif, composé par Humberto

Correa et Salvador Frias, connut un grand suc-cès en 1950, plusieurs années après sa créationà Montevideo. Humberto Correa, était unchanteur populaire et un improvisateur. Néen 1901 à Minas, Uruguay, il est mort àMontevideo en 1964.

Vieille guitare joyeuse et vibrante / des heures defête et d’ivresse, / de toutes les sérénades à la gigo-lette / qui, aujourd’hui, est maîtresse de moncœur / et reine de ma piaule. / Tu es abandonnéeet silencieuse / après avoir été mon rêve de chan-teur. / Qui t’a entendu jouer, bonne guitare mélo-dieuse, / ne dirait pas que tu es la déesse de monpauvre cœur. / La voix s’en va, / et la renomméen’est qu’une illusion. / Elle s’en va, titubante etsans le sou. / Tout, tout est fini. / Aujourd’hui, ilne reste que le souvenir / des joies passées, / maistoi, ma guitare, tu resteras / jusqu’à ce que je m’enaille. / Que de nuits, sous mon bras, / je t’ai cou-verte pour te protéger de la bruine nocturne ! /Tant que dans mon ivresse, je me sentais bien / etque je restais dans le droit chemin, / je te proté-geais d’autres cuites. / Si, les années passant, jeme refais, / et que la chance me remet sur lesrails, / je te jure de remplacer tes cordes. / Je laissetomber l’alcool et je te fais sonner à nouveau.

12. Mi bandoneón y yoParoles et musique : Rubén Juárez.Ruben Juarez, bandeoniste, chanteur et com-positeur, est avec Eladia Blázquez l'un desdeux auteurs-compositeurs préférés d'OlgaDelgrossi (cf. plage 5).

– 11 –

Page 12: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

Parfois, j’ai l’impression / qu’il est né avec moi, /qu’il a dormi dans mon berceau, collé à ma peau, /qu’il a été mon jouet, mon chien de gosse / et quetoute mon enfance, je l’ai passée avec lui. / Nousallions ensemble, / garçonnière et fête, / insomnieet bohême, / cigare et café. / Quelquefois nous rou-lions par terre, attachés l’un à l’autre / et nousnous relevions avec la même foi. / Mon bandoneónet moi, nous avons grandi ensemble, / unis dans lamisère. / Plusieurs fois, nous avons ri de joie / etd’autres fois, nous avons pleuré de tristesse. / Je luiparle d’homme à homme, main dans la main /comme si je parlais à ma mère / et, quand il merépond, j’ai envie / que ma ville entière meréponde. / Mon frère, toujours avec toi jusqu’à lamort ! / Je porte mon bandoneón / comme un mor-ceau de tango, dans mes veines, / et Dieu sait quelorsque je rendrai mon dernier soupir, / nous mour-rons ensemble, / mon bandoneón et moi.

13. Mama... yo quiero un novioParoles et musique : Roberto Fontaina y RamónCollazo.Ce morceau est un autre exemple typique desproductions de la Troupe Athénienne (cf. plage 4).

Récitatif : Lassée des garçons gominés, / desjeunes gens bien et galants, / hier, j’ai entenduune gosse / chanter avec rage :«Maman, je voudrais un fiancé / qui soit un noceur,beau et fier / qui ne mette pas de gomina / ni nefume de tabac anglais, / qui, en revanche, / sacheparler aux gonzesses. / Maman, si je rencontre cefiancé, / je jure de tout laisser tomber, même si ça ne

te plaît pas. / Hier, un jeune homme élégant / l'airdistingué, / se montrant empressé, / m’a suiviedepuis le studio de la radio. / Mais quand il a été àcôté de moi, / il m’a parlé d’un air sirupeux, / dusoleil, de la lune et du ciel. / Je l’ai planté là et j’aibien fait ! / Maman, je voudrais un fiancé / qui pourdanser, sache se replier comme un bandoneón. /Maman, je voudrais un fiancé / qui soit chanteur demilongas, beau et fier, / qui ait le chapeau incliné, /et un pantalon à galons, / qui ne soit pas commeamidonné / avec un profil de médaille. / Je voudraisun flambeur, / de ceux de l'époque du «jopo», / quiau «truco» réponde «Je prends» / et mise le banco. /Ça m'est égal qu'il soit fauché, / mais si mon fiancéme le demandait / je mettrais en gage jusqu'à machemise / et si ça ne suffit pas, mon matelas.»

14. Nada digasParoles et musique : Douglas David, Héctor Delor.Cette chanson du compositeur uruguayenDouglas David appartient à la veine roman-tique qui caractérisa un certain courant dutango dans les années 50 (cf. Que falta que mehaces, plage 19).

À un moment inattendu du chemin / que la vienous désigne sans pitié, / deux sentiers se sont croi-sés là où le destin / l’avait indiqué avec la promessed’un grand amour. / Moi qui désirais durant lesheures lentes de mille nuits / qu’une flamme sai-sisse ma passion, / face à toi, au sortilège de tesyeux / je veux me donner tout entière et t’offrir moncœur. / Ne dis rien, les paroles sont une perte detemps. / Ne vivons que le moment inoubliable de

– 12 –

Page 13: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

notre amour. / Ne dis rien, écoute la chanson duvent / qui apporte la nostalgie des souvenirs / en cetinstant où nous sommes tous les deux. / Pourquoiparler, si notre langage est le plus vrai ? / Mon cœurte comprend en silence, / il devine tes paroles, ungeste suffit, / il répond à ton désir, baiser pour bai-ser. / Dans ton regard j’ai effacé toutes mes peurs. /Ma tristesse s’est transformée en tendresse / etmaintenant, seuls face à un monde / qui est déjà lenôtre, / nous rêvons à une rencontre sans adieux.

15. Yo tambiénParoles et musique : Luis Visco.Au contraire de la précédente, cette pièce deLuis Visco s’inscrit dans un style sombre ettragique, fréquent dans les textes de tango.

Je me sens vieux. / Derrière l’aube, / la vie s’enva. / Aujourd’hui je me regarde dans la glace / etje sens mon âme vaincue. / Lorsque l’amour mecaressait / j’étais toujours jeune, parce que jerêvais. / Aujourd’hui, je suis seule, et au crépus-cule de mes jours / je ressens l’échec de ma vie. /Moi aussi j’ai eu un amour qui a dessiné / à tra-vers ma peine une espérance. / Moi aussi, j’ai vécumes rêves d’amour, / une douce illusion. / Moiaussi, j’ai eu un amour et je l’ai perdu. / J’ai sentimourir mon âme. / Cela ne vaut pas la peine devivre / s’il faut souffrir ainsi.

16. MaulaParoles : Victor Soliño, musique : Adolfo Mondino.Dernier exemple de la créativité des artistes dela Troupe Athénienne (cf. plages 4 et 13).

Ne mets plus les pieds dans ma piaule, / je neveux plus te voir, / tu ne vois pas combien j’aihonte / d’être ta femme ? / Je voudrais que tusaches / que j’aimerais avoir à mes côtés / unhomme, un dur, / pas un lâche comme toi. / Unhomme qui joue, / si l’occasion se présente, / savie sur une carte / sans ressentir la moindre émo-tion. / Un homme qui soit un homme / et quisache répondre à l’offense, / qui ne pleure pas,froussard, / comme une femme. / Lâche, qui tetais devant l’insulte, / lâche, froussard, tu telaisses humilier, / lâche, qui fais le matamore /seulement lorsque par une nuit de fête / tu teretrouves face à une femme. / La bande d’amis dubistrot / ivres de Pernod, / mon nom, qui est letien, / ils l’ont traîné par terre. / Et toi, qui étaisattablé, là, lorsque / tu as entendu cette infamie /tu as baissé la tête, / lâche, sans répliquer. / À tevoir si avenant / avec ton air de fier-à-bras, / jejure sur ma mère / que tu m’as fait pitié. / Nereviens plus chez moi / parce que mon cœur / ne sedonne qu’à un homme / et toi, tu n’en es pas un.

17. La última copaParoles : Juan Antonio Caruso, musique :Francisco Canaro (cf. pl. 2).

Verse, ami, verse et remplis / jusqu’à ras bord, lacoupe de champagne. / En cette nuit de fête et d’al-légresse / je veux étouffer la douleur que ressentmon âme. / C’est la dernière fête de ma vie, lesgars, / de ma vie qui s’en va. / Il faudrait dire :«qui s’en est allée» derrière celle / qui ne sut jamaisapprécier mon amour. / Je l’ai aimée, ami, et je

– 13 –

Page 14: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

l’aime encore. / Jamais je ne pourrai l’oublier. / Jeme suis enivré pour elle. / Mais elle, qui sait cequ’elle fait ! / Verse, ami, encore du champagne ! /Toute ma douleur, / je dois la taire en buvant. / Sivous la voyez, amis, dites-lui / que c’est par amourpour elle que ma vie s’en est allée. / Trinquons pourle dernier verre. / Elle aussi, peut-être, en cemoment, elle offre / ses lèvres qu’un autre baisera. /Verse, ami, verse et remplis / jusqu’à ras bord lacoupe de champagne. / Ma vie s’en est allée derrièrecelle / qui ne sut jamais apprécier mon amour.

18. El chocloParoles et musique : Angel Villoldo.Ce tango-milonga d'Angel Villoldo, qui futl’un des plus grands compositeurs de l'époquede la «Vieille garde», représente ici la milongacitadine moderne, sœur aînée du tango. ElChoclo, comme La Cumparsita, est une desœuvres créoles les plus connues dans lemonde. Elle chante et revendique les origineshumbles et populaires du genre, utilisantbeaucoup l’argot du début du siècle (lunfardo).

Avec ce tango moqueur et vantard, / l’ambition demon faubourg s’est donné des ailes. / Avec ce tango,le tango est né ; comme un cri, / il a surgi de laglaise sordide à la recherche du ciel. / Suppliqueétrange d’un amour transformé en cadences / qui aouvert le chemin sans d’autre loi que son espé-rance. / Mélange de rage, de douleur, de foi, d’ab-sence, / pleurant l’innocence sur un rythmeallègre. / Par le miracle de tes notes inquiétantes /sont nées, sans même y penser, gonzesses et gre-

luches. / Lune dans les flaques d’eau, balance-ments des hanches, / et un désir farouche dans tafaçon d’aimer. / En t’évoquant, cher tango, / je senstrembler le sol d’un bastringue / et j’entends le mur-mure de mon passé. / À présent que je n’ai plus mamère, / je sens qu’elle vient m’embrasser sur lapointe des pieds / lorsque ton chant naît au sond’un bandoneón. / Carancafumfa s’est fait unemer / avec ton drapeau. / Dans un Pernod, il amélangé Paris / avec Puente Alsina. / Tu as copinéavec le séducteur et la garce, / tu as même fréquentéle maquereau et la putain. / Pour toi, le dandy, laprison, l’errance, la misère, / se sont fait voixquand est né ton destin. / Messe de jupons, kéro-sène, entaille et couteau, / toi qui as enflammé lestaudis / et brûles dans mon cœur.

19. Que falta que me hacésParoles : Federico Silva, musique : Miguel Caló yArmando Pontier.Journaliste indépendant et poète uruguayen,Federico Silva a écrit des chansons qui ont étémises en musique notamment par AntonioCerviño, Astor Piazzolla, Donato Racciatti etHector Stamponi. Que falta que me haces faitpartie de ces œuvres des années 50 qui, dansle courant de Anibal Troilo «Pichuco» et deHoracio Salgan, témoignent de la rénovationdu tango.

Je te cherche et déjà tu n’es plus là. / L’aiguillon del’attente fait de plus en plus mal. / Crier ton nombien-aimé, / désirer tes lèvres bien-aimées, / et puisles baiser. / Je te cherche et déjà tu n’es plus là. /

– 14 –

Page 15: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

Combien longues sont les heures / maintenant quetu n’es plus là. / J’ai tant envie de te rencontrer,après tant de nuits / J’ai tant envie de t’embrasser,combien tu me manques ! / Si tu savais quelle ten-dresse j’ai à te donner / je serais capable de créer unmonde et de te le donner. / Si je te retrouve, nousserons à nouveau / et désespérément, l’un àl’autre. / Tu n’es plus là, combien tu me manques !

20. Se dice de míParoles : Ivo Pelay. Musique : Francisco Canaro(cf. plage 2).Cette œuvre amusante, provocatrice et sou-riante est très appréciée du public. Elle a étécomposée pour être chantée par une femme etl’interprétation d'Olga Delgrossi ne peut secomparer qu’à celle, mémorable, de la chan-teuse argentine Tita Merello.

On dit que je suis laide / que je marche comme unmec, que je suis déjetée, / que j’ai l’air préten-tieux, / que je ressemble à Leguisamo. / Mon nezest pointu, ma figure ne m’avantage pas / et mabouche est trop grande. / Si je bavarde avec Luis,Pedro ou Juan / les hommes parlent de moi. / Ilsme critiquent si je perds la ligne, / ils ne me per-dent pas de vue, ils veulent savoir / où je vais, d’oùje viens et où je suis allée. / On dit beaucoup de

choses, / mais si tout ça ne leur plaît pas, pourquoiperdent-ils / la tête à s'occuper de moi ? / Je saisqu’il y en a plusieurs qui me critiquent, / ils veu-lent m’avoir, / ils soupirent et se meurent / lors-qu’ils pensent à mon amour. / Plus d’un seconsume lorsque je soupire / et, si je le regarde, ilse met à souffler comme une Ford. / Si je suis laide,supposons, je ne m’en suis pas / encore renduecompte, je sais seulement qu’en matière d’amour, /j’ai laissé tomber plus d’un crétin. / Ils peuventdire, parler, murmurer, / et braire, la laideur queDieu m’a donnée, / beaucoup de femmes me l’en-vient. / Et qu’ils ne viennent pas me dire que je suismenteuse / parce que j’ai toujours été modeste, jesuis comme ça. / Ce qu’ils ne disent pas, c’est quej’ai / des yeux rêveurs, en plus d’autres attraits /qui font sensation. / Si je suis laide, je sais qu’enrevanche / j’ai une peau de poupée. / Ceux quidisent que je suis déjetée / Ne m’ont pas vue enBabydoll. / Les hommes critiquent ma voix, mafaçon de marcher, / ma mine, ma toux. / Ils mecritiquent si je perds la ligne, / ils ne me perdentpas de vue, ils veulent savoir / où je vais, d’où jeviens et où je suis allée. / On dit beaucoup dechoses, / mais si tout ça ne leur plaît pas, pourquoiperdent-ils / la tête à s'occuper de moi ?

JORGE LUIS JURE ARNOLETTI

– 15 –

Page 16: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

Cuenta Juan Carlos Legido (La orilla oriental deltango) que el primer tango habría sido bailadoel domingo 2 de diciembre de 1866 en el bar-rio montevideano de Goes, cerca de la plazadonde hoy se levanta el Palacio Legislativo.Allí en una pulpería de tierra alisada y alum-brada con faroles de aceite de potro, denomi-nada “Lo del gaucho”, se bailaba los domingosde noche, siendo la concurrencia, en sumayoría, gente humilde y de trabajo. Unpequeño conjunto formado por violín, flauta yguitarra tocaba valses, polkas, mazurkas y haba-neras, mientras que los payadores improvisabanversos al son de las guitarras. Tres amigos (elTano, hijo de italianos ; el Gallego, español y elNegro, hijo o nieto de esclavos) de 25 o 30 años,uno verdulero, otro pescador y otro que serevolvía con changas, cayeron ese domingo adivertirse y tomar unas copas. El Tano, con unascañas arriba gritó que tocasen una habanera y,en vez de colocar suavemente su mano derechaen la cintura de su compañera, “enlazó” conganas a la mujer, la estrechó contra su cuerpo, ycomenzaron a bailar. Lo insólito del estiloempleado hizo que los demás se apartaran y for-maran rueda para admirarlos y después imitar alTano y la muchacha. Al rato, el guitarrista de laorquesta se acerca al grupo de amigos y sus pare-jas y les pregunta : y esto, “¿ cómo lo llamamos ?”.

El Gallego, mirando al Negro, le respondió : “llá-melo tango” y el Tano, apoyando, comentó“vamos a ver si a éste lo prohiben igual que al tuyo”,alusión a la prohibición que el Cabildo deMontevideo había formulado, a comienzos desiglo, contra los “tangos de los negros”.Como vemos, esta historia y otras más que reco-gen diversos autores, darían para sostener que eltango nació en Montevideo y que, desde nues-tra capital se expandió hacia otras zonas geo-gráficas. Sin embargo, tal afirmación revelaríauna visión muy parcializada de la historiaporque ignoraría el gran aporte de Buenos Airesen el nacimiento y la difusión de la danza del“2x4”. Por eso, preferimos hablar del “Tango delRío de la Plata” porque el tango no es la músicay la danza de un país exclusivamente. El Río dela Plata es en primer lugar un enorme río – elmás ancho del mundo – formado a partir de ladesembocadura del Paraná y del Uruguay. Esademás, una zona geográfica que comprendetodo el territorio uruguayo y las provinciasargentinas litoraleñas ( por ej. : Buenos Aires,Santa Fe, Entre Ríos). Por último, es un “áreacultural” compuesta por dos pueblos que com-parten orígenes comunes – inmigratorios,mayoritariamente – que hablan substancial-mente la misma lengua – aunque con maticesde tonos y de acentos – y que cultivan valores

– 16 –

UruguayOLGA DELGROSSI

Tango del Río de la Plata

Page 17: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

semejantes, independientemente de su diversatrayectoria histórica y política.Pues bien, el tango nació en esa “área cultural”,en el último tercio del siglo XIX. Ese nacimientoes la consecuencia de un largo proceso históricoy sociológico. Ni la Argentina ni el Uruguaypueden reivindicar ningún derecho de primo-genitura en la materia. Por el contrario, los dospaíses rioplatenses pueden invocar similaresrazones para considerarse – al mismo tiempo –la patria común del dos por cuatro. Fueron losmismos factores, durante la misma época, queoperaron en las dos orillas del río y, en especial,en las dos ciudades-puertos, Montevideo yBuenos Aires, para dar a luz el tango.El éxodo del paisanaje gaucho hacia las ciu-dades, la nostalgia de los inmigrantes – engran parte italianos ; el deseo de diversión delos marineros que recalaban en nuestros puer-tos y nos aportaban ritmos de ultramar (la“habanera”, por ejemplo) ; la alegría de losantiguos esclavos que descubrían su libertad ;los salones de baile y los prostíbulos, donde sejuntaba todo ese material humano para olvi-dar un poco los sinsabores de la vida y a loscuales concurrían también los obreros de losmataderos y los “niños mal” de las “familiasbien”… Allí en la zona portuaria y en los arra-bales porteños y montevideanos, nació eltango. Y fue un uruguayo – Enrique Saborido –quién compuso el primero cuyo éxito des-bordó los estrechos límites del suburbio, disi-mulando sus orígenes prostibularios o “nonsanctos” : La Morocha. Tango que fué dedicado

a la hermosa Lola Candales, cantante y baila-rina, uruguaya también. Fue también un com-patriota, Alfredo Gobbi, originario dePaysandú, quién, con Angel Villoldo (aquienes algunos consideran uruguayo) hizodesembarcar el tango en París, en 1907.No puedo dejar de citar a quién dirigiódurante cincuenta años la más popularorquesta “típica” : Francisco Canaro, alias“Pirincho”, uruguayo de San José. Y fué tam-bién otro compatriota, Gerardo MatosRodríguez, quién compuso (Montevideo,19/IV/1917) el tango más célebre de todos lostiempos, y que a justo título, consideramoscomo nuestro segundo himno nacional : LaCumparsita. Y dejo para el final de esta brevereseña al más grande de los intérpretes deltango-canción, cuya voz resuena hoy entrenosotros, que la escuchamos con emoción ypasión, porque nos llega hasta los más hondode nuestra alma : Carlos Gardel, uruguayo deTacuarembó y rioplatense de corazón.Como nos lo enseña Fernando Assunçao (Eltango y sus circunstancias) Gardel descubrió eltango cantado en Montevideo, donde estabaradicado desde 1914 un provinciano de BuenosAires, Pascual Contursi, que trabajaba enlocales nocturnos (“Royal Pigalle” y “MoulinRouge”) y le puso letra, además de cambiarle elnombre, al tango Lita, de Samuel Castriota.Esta nueva creación se llamó Mi noche triste y ElMago – que gustó mucho de su letra – resolvióempezar a interpretar ese tipo de tango (el“tango-canción”) como solista, a partir de

– 17 –

Page 18: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

1917. Había nacido una nueva era para eltango : ya no se desprendería más de la letra.¿ Por qué entonces, si Montevideo y BuenosAires están insolublemente ligadas en el naci-miento y desarrollo del tango, se desconoce oignora con frecuencia el orígen también uru-guayo del tango y nuestra enorme contribu-ción a su difusión mundial ? Podemos inten-tar un par de explicaciones.La primera. Buenos Aires es una metrópolis demás de 10 millones de habitantes, mientrasque Montevideo no llega a 1 millon y medio :relación de casi diez a uno que se arrastra desdela Colonia. La capital argentina ha sido y siguesiendo un enorme mercado y polo de atracciónartística, como lo es París para los belgas, lossuizos, los quebequenses y demás francófonos.Además de los numerosos lugares en que sebailaba y escuchaba el tango, Buenos Aires erala sede de una poderosa industria cinematográ-fica que difundía sus películas – con tangoincluído – por toda América Latina y España.De ahí a pensar que “Buenos Aires = tango” nohabía más que un paso…

La segunda. Montevideo no tenía cine propio– apenas comienza a tenerlo en la actualidad –y tampoco casas grabadoras de discos. Habíaque viajar a Buenos Aires, donde se radicabanlas filiales de las más importantes disqueríasde Estados Unidos o Europa, para poder gra-bar. Recién en 1941 se fundó nuestra primeracasa grabadora : Sondor.Eramos los parientes pobres del tango porquelas circunstancias materiales – menos pobla-ción, menos riquezas, menos desarrollo tec-nológico – no nos favorecían. Pero no lo éra-mos – ni lo somos – en relación a la inspiracióny al talento de nuestros músicos, ni a la calidadde sus composiciones, ni tampoco a la gloriaque las mismas adquirieron en todo el mundo.Para terminar, podemos afirmar, en alta y claravoz, que el tango no es – no lo fué nunca –patrimonio exclusivo de una ciudad ni de unpaís. Es la música y la danza urbana más repre-sentativa de una región y una cultura, las delRío de la Plata, que es argentino y uruguayopor partes iguales.

MIGUEL ANGEL SEMINO

Embajador del Uruguay en Francia

– 18 –

LOS INTÉRPRETESOlga Delgrossi es la intérprete femenina detangos más conocida del Uruguay y una de lasfiguras descollantes del género en la región delRío de la Plata. Heredera de una tradición decantantes femeninas, emotivas y temperamen-tales a la vez. Su voz “pujante y melodiosa”

(L'Express), “dotada de un timbre enérgico de ara-bescos vertiginosos” (Libération), se acompañade una entrega total sobre el escenario. Suinterpretación franca, denota su absoluta iden-tificación con los temas que recrea y con lasensibilidad que les da origen. Es una tangueraauténtica y una artista de gran lirismo.

Page 19: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

Nació en el Norte del Uruguay, en Tacuarembó,ciudad en la que también el gran cantor CarlosGardel declaraba haber nacido. Allí se inició, deniña, cantando tangos y recitando para laradio, hace más de cincuenta años. Radicadaen 1947 en Montevideo, comenzó a cantar conlos conjuntos de Orosmán Fernández, Piñón-Martínez-Menéndez, Romeo Gavioli y RaúlJaurena (padre). Su estilo elegante le valió elapodo de “La Dama del Tango”. Durante largos años fue cantante con la orques-ta del Maestro Donato Racciatti, con quienrecorrió el Uruguay, Brasil y toda la Argentina,en donde actuó en televisión y radio. En Buenos Aires se presentó en el show deHugo del Carril y con los “7 para el Tango”,una orquesta de músicos de alta categoría,con la que actuó dos años y realizó varias gra-baciones, antes de regresar a su país. En México ganó una Copa de Plata en el PrimerFestival de la Canción Latina. Ha realizado giraspor Chile, Venezuela, Canadá e Inglaterra,actuando en varias oportunidades en los EstadosUnidos. En Francia la ha presentado el Festival“París-Banlieues-Tango” en 1999 y en el 2000.Ha grabado para los sellos TK y Odeón, enBuenos Aires, con los “7 para el Tango” y paraSondor, Palacio de la Música y Víctor enMontevideo, con los conjuntos de TotoD’Amario, Oldimar Cáceres, César Zagnoli,Raúl Jaurena, Guliota Galián y Edison Bordón.Olga Delgrossi actúa regularmente en Monte-video, en donde es una de las figuras favoritasdel público.

Julio Cobelli (guitarra) – se inició en la gui-tarra con su padre, Floro Cobelli, enMontevideo, su ciudad natal. A los 18 años yaintegraba el conjunto de Alfredo Zitarrosa,compositor y cantor uruguayo señalado comouno de los renovadores de la música popularuruguaya y uno de los músicos más destaca-dos de la canción latinoamericana de los años60, 70 y 80. Zitarroza era reconocido por suexigencia en el momento de seleccionar a losguitarristas que lo acompañaban. Con suconjunto, Julio Cobelli se presentó en Chile,Perú, México y Estados Unidos.Como solista ha actuado en televisión, gra-bado con el guitarrista Roberto Grela, enBuenos Aires, y se ha presentado en los prin-cipales teatros de Montevideo, recientementecon el grupo de guitarras de Mario Núñez.Ha acompañado a los mejores cantores detango y candombe del Río de la Plata, inclu-yendo los argentinos Roberto “Polaco” Goye-neche, Alberto Marino y María Graña y la uru-guaya Lágrima Ríos. Ha integrado las grandesorquestas de tango y folklore de Uruguay yArgentina y realizado numerosas grabaciones.En el 2000 recorrió Alemania, Holanda yCanadá, con el bandoneonista uruguayoNéstor Vaz, y actuó en París y Marsella, acom-pañando a Olga Delgrossi. Vive en Montevideo, donde se presenta actual-mente con Olga Delgrossi, con el cantor LedoUrrutia e integra el trío del bandoneonistaNéstor Vaz. Cobelli es un virtuoso de su ins-trumento. Además de una técnica depurada,

– 19 –

Page 20: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

demuestra una notable ductilidad para lainterpretación de los diferentes géneros y esti-los. Su acompañamiento, atento e intuitivo, esbuscado por los mejores solistas del medio.Waldemar Metediera (bandoneón) seinició como pianista, con la orquesta delMaestro Carlos Gilardoni, con la que cantó elfamoso Julio Sosa, uno de los artistas uru-guayos de mayor repercusión en la historia deltango. En 1958 decide estudiar el bandoneón,dedicándose a este instrumento con pasión.Con él ha acompañado a un gran número decantores de tango de la región del Río de laPlata. Entre los uruguayos se cuentan OlgaDelgrossi, Elsa Morán, Alberto Rivero, NancyDevitta, Estela Maris, Miguel Angel Maidana,Nelson Pino y Oscar Nelson. En Buenos Airesy también en Montevideo, Metediera actuósecundando a figuras tales como Enrique

Lucero, Jorge Sobral, Edmundo Rivero,Roberto Goyeneche, Raúl Lavié, RicardoPereira y Jorge Valdéz. Integró las orquestas deCésar “Potrillo” Zagnoli, Mario Colucci,Donato Racciatti y acompañó a los guitarristasJulio Cobelli, Mario Núñez, Ledo Urrutia,Domingo Spano y Alberto Larriera. Ha partici-pado en grabaciones junto a Enrique Lucero,la orquesta de Racciatti y acompañando aHenri Hernández y a grandes figuras femeni-nas, tales como Estela Maris, Olga Delgrossi,Lágrima Ríos y Nancy Devita.Metediera se pre-senta frecuentemente junto a Olga Delgrossi,Julio Cobelli y el guitarrista Mario Núñez, en elUruguay, donde nació y reside.Como bandoneonista desarrolla un estilofirme y despojado de efectismos, a la vez quepone en evidencia la honda emoción de lostangos que interpreta.

– 20 –

LAS CANCIONESLa selección elegida para este disco demuestra laversatilidad de la Sra. Delgrossi y sus músicos.Ellos pasan con igual solvencia de los vigorososy a veces festivos temas compuestos en los años20 (herederos del compás del 2/4 de la GuardiaVieja), a tangos más íntimos y sentimentales delos años 40 y 50, hasta llegar a cancionesrecientes de letras profundas, de Piazzolla y pos-teriores, donde el ritmo cambia y se desdibuja. La milonga ciudadana moderna, prima-her-mana del tango a través del milongón, tambiénse encuentra registrada a través de uno de lostemas predilectos del público que sigue a Olga

Delgrossi, Se dice de mí (banda 20), del uruguayoFrancisco Canaro y de Ivo Pelay, así como conEl Choclo (banda 18), famoso tango-milonga deAngel Villoldo. Este fue uno de los más grandescompositores de las antiguas épocas del tango,o “de la Guardia Vieja”. La primera de lasmilongas citadas es burlona, provocadora,risueña, compuesta para ser cantada por unamujer ; la interpretación de Olga Delgrossi solose compara con aquella memorable de la can-tante argentina Tita Merello. El Choclo, junto aLa Cumparsita (banda 1), es uno de los temascriollos más difundidos en el mundo ; canta yreivindica los orígenes humildes y populares del

Page 21: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

género, utilizando mucho del lunfardo riopla-tense de comienzos de siglo. El recorrido por el tango se inicia en este discocon La Cumparsita, seguramente el tango máspopular de todos los tiempos, al extremo que selo llama “el Himno de los tangos” y el parla-mento uruguayo lo ha declarado “Himnopopular uruguayo”. Fue creado por el uruguayoGerardo Matos Rodríguez, en Montevideo, en1917, siendo un jóven estudiante de arquitec-tura. El mismo año fue estrenado, en la capitaluruguaya, por la orquesta del argentino RobertoFirpo y grabada el año siguiente por el cuartetode músicos uruguayos Alonso-Minotto. “Com-parsa” (del italiano “comparire”) se llama enUruguay a un grupo que desfila, en generaldurante el carnaval y, por extensión, a un des-file o a un grupo de personas gracioso o gro-tesco. “Cumparsa” (y de ahí, cumparsita) es unadeformación de “comparsa”, posiblemente pro-veniente del italiano. Olga Delgrossi interpreta– una a continuación de la otra – dos letras dife-rentes que le pusieran a la pegadiza y famosamelodía, por un lado, el propio MatosRodríguez en 1926 (“La cumparsa de miserias…”)y, por otro, los argentinos Pascual Contursi yEnrique Maroni en 1924 (“Si supieras…”). Melodía de arrabal (banda 8) es una creación deCarlos Gardel, Mario Battistella y Alfredo LePera, que se ha convertido ya en “música tra-dicional” del Río de la Plata. Gardel, “el Zorzalcriollo”, compositor, cantor y actor mítico dela historia del tango, recuerda con nostalgia elbarrio y los amores de su juventud, a través de

los versos de Le Pera, poeta rioplatense nacidoen Brasil, a quien Gardel conociera en París. Francisco Canaro, “Pirincho”, nacido en 1888en San José, Uruguay, desarrolló su carrera enArgentina (donde murió en 1964) y país en elque dirigió por cincuenta años una granorquesta y creó un estilo de larga influencia enlos países del Plata. Compositor incansable,músico de la “Guardia Vieja”, paseó su famapor Europa y toda América y fue uno de losdirectores de orquesta que grabó más temas deautores uruguayos. Este disco recoge variostemas de Canaro : La última copa (banda 17,letra de Juan Caruso) y Tiempos Viejos (banda2, letra de Manuel Romero), tango que consti-tuye, al decir del poeta y ensayista nacido enUruguay, Horacio Ferrer : una “declaración de lanostalgia de los tangueros sobrevivientes de princi-pios de siglo”, al finalizar la década del 20.Es por los años 20 que surge en Uruguay, pro-ducto de su tradición murguera y carnavalera,un grupo de jóvenes que hacen farsas y can-ciones humorísticas sobre el escenario, deno-minado “Troupe Ateniense”. Entre las bromasde estos comediantes aficionados, aparecieroncompositores de real valor, como VíctorSoliño, Adolfo Mondino, Roberto Fontaina,Ramón (El Loro) Collazo y Juan AntonioCollazo, cuyas canciones, alegres o dramáti-cas, siguen siendo cantadas hasta hoy. Garufa(1928, banda 4), Maula (1928, banda 16) yMama yo quiero un novio (1927, banda 13), son“tangos-viñetas”, al decir del historiador yescritor uruguayo Juan Carlos Legido.

– 21 –

Page 22: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata
Page 23: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

En la misma época, en un París en el que eltango hacía furor, un diplomático uruguayo,Carlos César Lenzi, componía letras de tangosdedicadas a la “gaité parisienne” o a la “gaitérioplatense”, como A media luz (banda 6), encolaboración con su amigo Edgardo Donato,un talentoso músico argentino que vivió poraños en Uruguay. Estrenado en 1925 enMontevideo, el tema-oda a una “garçonnière”ubicada en Buenos Aires – fue cantado porGardel, convirtiéndose en un clásico.Destacado periodista y poeta uruguayo,Federico Silva escribió letras que fueron musica-lizadas por, entre otros, Antonio Cerviño, AstorPiazzolla y Héctor Stamponi. Algunos de sustemas, con música de Donato Racciatti, comoHasta siempre amor, han constituído grandeséxitos de Olga Delgrossi, quien en este discocanta, de Silva, Caló y Pontier, Que falta que mehacés (banda 19). Poema de amor, es parte de lostrabajos conjuntos que encarara Silva desdefines de la década del 50 con grandes músicos“porteños” (es decir, de Buenos Aires) comoArmando Pontier, Luis Stazo y Miguel Caló,renovadores del tango, bajo la gran corriente deAnibal Troilo “Pichuco” y, ya desde entonces,de Horacio Salgán.Otro tango de autor uruguayo acompaña elmismo estilo romántico de Federico Silva, Nadadigas (banda 14), de Douglas David, pianista ycompositor y Héctor Delor. Yo también (banda15) de Luis Visco se inscribe en una veta som-bría y trágica, frecuente en las letras de tango,que contrasta con los poemas de Silva.

Los “vocalistas” tangueros han interpretadosiempre canciones que, sin estar compuestassobre ritmo de tango, son cercanas a su sensi-bilidad. Compositores que han sido grandesmúsicos más allá del tango, como AstorPiazzolla, han legado a los tangueros hermo-sas piezas que no son tangos. Piazzolla,migrante entre la Argentina de Troilo, elNueva York de Gardel y la Francia de NadiaBoulanger, aparece en este disco junto a Trejoen Los pájaros perdidos (banda 9), mostrandosu nostalgia de todas partes.No la quiero más (banda 7) es también unpoema en forma de canción, de una figuramuy conocida de la escena musical uruguaya,Alberto Mastra (Montevideo, 1909-1976), sen-timental y hasta trágico, como lo demuestra lacanción que aquí se interpreta, favorita detodos los tangueros uruguayos. Mastra dejócandombes, milongas y tangos de gran popu-laridad, como Con permiso, Miriñaque, Untango para Esthercita y Bonjour mamá.Humberto Correa, compositor del tango Mivieja viola (banda 11) en colaboración conSalvador Frías, fue un payador, es decir impro-visador de versos y música, nacido en Minas,Uruguay, en 1901 y fallecido en Montevideo,en 1964. El tema, en el que Correa contemplasu guitarra y evoca recuerdos de tiemposmejores, fue estrenado en Montevideo y publi-citado muchos años más tarde, en 1950. Vanguardistas de estilos y letras, describiendolas soledades de la agitada vida moderna y rea-firmando al mismo tiempo el ritmo más mar-

– 24 –

Page 24: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

cado y febril del tango, Eladia Blázquez,compositora y cantante, y Rubén Juárez, ban-doneonista, cantor y compositor, están pre-sentes con A un semejante (banda 5) y Mi bando-neón y yo (banda 12). Tangos muy diferentes,compositores disímiles, los une a ambos, argen-tinos residentes en Buenos Aires, una sensibili-dad común frente a la sociedad anónima y aveces despiadada de las grandes ciudades y lavoluntad de continuar utilizando el tango parainterpretar los fenómenos más contemporá-neos. Los dos son autores predilectos de OlgaDelgrossi, quien interpreta muchos de sustemas en sus actuaciones.La historia del Maestro Donato Racciatti,nacido en Italia en 1918 y trasladado desdemuy pequeño, con sus padres, a Montevideo,donde falleció en el 2000, constituye una buenaparte de la historia del tango en el Uruguay. Laorquesta que dirigiera en la capital uruguaya,por más de cincuenta años, caracterizada porun ritmo bailable bien marcado, fue seguidacon entusiasmo por los grandes públicos popu-lares en Uruguay, Argentina y Brasil. EnEvocación de barrio (banda 10), el ProfesorNelson Pilosof, distinguido profesional uru-guayo, une los recuerdos de la inmigración

venida de la Europa Oriental, a los de la inmi-gración italiana, representada aquí por Racciattien esta música, que fuera una de sus últimascomposiciones. Le canta a la “Ciudad Vieja” deMontevideo, barrio constituído por lo que fue-ran las primeras manzanas de la capital delUruguay, junto al puerto que le diera origen.Con una caída de telón, Olga Delgrossi testi-monia en Desde el escenario (banda 3), su expe-riencia de vida y su inquebrantable vocaciónartística. Este tema pertenece al talentoso can-tor, guitarrista y compositor uruguayo LedoUrrutia, de actuación internacional, quien lededicara esta canción, compuesta especial-mente para las actuaciones de Olga Delgrossien el Festival “Paris-Banlieues-Tango”, enFrancia, en el año 2000, en cuya ocasión segrabó este disco.

JORGE LUIS JURE ARNOLETTI

Bibliografía básica :• Juan Carlos Legido, La Orilla Oriental del Tango,Ediciones de la Plaza, Montevideo, 1994.• Fernando O. Assunção, El Tango y sus circunstancias,Editorial El Ateneo, Buenos Aires, 1994.• El Tango, Poesía y Lírica Popular Uruguaya, FundaciónTango, Editorial Arca, Montevideo, 1999.• Horacio Ferrer, El Siglo de Oro del Tango, EditorialManrique Zago, Buenos Aires, 1996.

– 25 –

1. La CumparsitaLetra y música : Gerardo Matos Rodríguez,Letra : Pascual Contursi y Enrique Maroni.La cumparsa de miserias sin fin desfila / en tornode aquel ser enfermo, / que pronto ha de morir de

pena. / Por eso es que en su lecho / solloza acon-gojado / recordando el pasado que lo hace padecer.Abandonó a su viejita que quedó desamparada / yloco de pasión, ciego de amor, corrió tras de suamada / que era linda, era hechizera, de lujuria

Page 25: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

era una flor / que burló su querer hasta que secansó / y por otro lo dejó.Si supieras que aún dentro de mi alma / conservoaquel cariño que tuve para ti, / quien sabe sisupieras que nunca te he olvidado / volviendo a tupasado te acordarás de mí.

2. Tiempos ViejosLetra : Manuel Romero, música : Francisco Canaro.¿ Te acordás hermano ? ¡ Qué tiempos aquellos ! /Eran otros hombres más hombres los nuestros. / Nose conocía cocó ni morfina, / los muchachos de antesno usaban gomina… / ¿ Te acordás hermano ? ¡ Quétiempos aquellos ! / ¡ Veinticinco abriles que no vol-verán ! / ¡ Veinticinco abriles ! ¡ Volver a tenerlos ! /¡ Si cuando me acuerdo me pongo a llorar !… ¿ Dónde están los muchachos de entonces ? / Barraantigua de ayer ¿ dónde está ? / Yo y vos solos que-damos, hermano ; / yo y vos solos para recordar… /¿ Dónde están las mujeres aquellas ? / minas fieles,de gran corazón, / que en los bailes de Laura pelea-ban / cada cual defendiendo su amor.¿ Te acordás, hermano, la rubia Mireya / quequité en lo de Hansen al loco Cepeda ? / ¡ Casi mesuicido una noche por ella… / y hoy es una pobremendiga harapienta ! / ¿ Te acordás, hermano, lolinda que era ? / Se formaba rueda pa'verla bai-lar… / Cuando por la calle la veo tan vieja / doyvuelta la cara y me pongo a llorar…

3. Desde el escenarioLetra y música : Ledo Urrutia.He sentido los nervios sobre un escenario / elsilencio, el bullicio, el acople, el aplauso, / la emo-

ción y la luz, el calor, el abrazo, / he disfrutado eltriunfo, olvidando el fracaso.He recibido premios sobre un escenario, / los he vistollorar sobre un escenario, / tal vez me enamoré enun escenario / y muchas te dejé por un escenario.Este tiempo que actuamos libres como el aire / nohay fortuna en el mundo que pueda pagarlo, /hablamos del dolor, del amor y del canto, / de laguerra y el hambre, de la muerte y el llanto.Hoy hablaré de ustedes, señores que escuchan /que nos dan su tiempo, su palabra, su mano, / queson los que nos juzgan con derecho implacable, /siempre les cantaremos desde un escenario.He elevado mi voz por países lejanos, / he buscadoel camino de la paz en el canto, / aunque eltiempo que pasa / me obligue a dejarlo, / esperaréla muerte sobre un escenario, / esperaré la muertedesde el escenario.

4. GarufaLetra : Victor Soliño y Roberto Fontaina,música : Juan Antonio Collazo.Del barrio "La mondiola" sos el más rana / y tellaman "Garufa" por lo bacán ; / tenés más pre-tensiones que bataclana / que hubiera hechosuceso con un gotán.Durante la semana meta laburo / y el sábado a lanoche sos un doctor, / te encajás las polainas y elcuello duro / y te venís pal centro de rompedor..Garufa, / ¡ pucha que sos divertido ! / Garufa, /ya sos un caso perdido.Tu vieja / dice que sos un bandido / porque supoque te vieron / la otra noche por la calle San José.Caés a la milonga en cuanto empieza / y sos para las

– 26 –

Page 26: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

minas, el vareador ; / sos capaz de bailarte "LaMarsellesa" / "La Marcha Garibaldi" y "El Trovador".Con un café con leche y una ensaimada / rematásesa noche de bacanal, / y al volver a tu casa, demadrugada, / decís : "Yo soy un rana fenomenal".

5. A un semejanteLetra y música : Eladia Blázquez.Vení, charlemos, sentate un poco / la humanidadse viene encima, / ya no podemos, hermano loco, /buscar a Dios por las esquinas. / Se lo llevaron, losecuestraron / y nadie paga su rescate. / Vení, queafuera esta el turbión, / de tanta gente sin piedad /de tanto ser sin corazón.Estribillo : Si a vos te duele, como a mí / la lluviaen el jardín y en una rosa, / si te dan ganas de llo-rar a fuerza de vibrar / por cualquier cosa, / decíque hacemos vos y yo, que cosa vos y yo, / sobreeste mundo / sembrando amor en un desierto /tan estéril y tan muerto, que no crece ya la flor, /Vení, charlemos, sentate un poco / no ves que sosmi semejante, / a ver probemos hermano loco /salvar el alma cuanto antes. / Es un asombrotener tu hombro / y es un milagro la ternura, /sentir tu mano fraternal / saber que siempre paravos, / el bien es bien y el mal es mal.

6. A media luzLetra : Carlos C. Lenzi, música : Edgardo Donato.Corrientes, tres, cuatro, ocho, / segundo piso,ascensor ; / no hay portero, ni vecino ; / adentro,cócktel y amor, / pisito que puso Maple, / piano,estera y velador ; / un telefón que contesta, / unavitrola que llora / viejos tangos de mi flor, / y un

gato de porcelana / pa’ que no maúlle al amor.Y todo a media luz / que brujo es el amor, / amedia luz los besos, / a media luz los dos. / Ytodo a media luz, / crepúsculo interior. / ¡ Quésuave terciopelo / la media luz de amor !Juncal, doce, veinticuatro, / telefoneá sin temor ; /de tarde, té con masitas, / de noche, tango y can-ción ; / los domingos, té danzante, / los lunes,desolación ; / hay de todo en la casita / almoha-dones y divanes / como en botica, cocó ; / alfom-bras que no hacen ruido / y mesa puesta al amor.

7. No la quiero másLetra y música : Alberto Mastra.Si la vida me diera de nuevo la oportunidad / devolver a vivirla, otra vez, / no la quiero más. / Sontan malos todos los recuerdos / que ella me dejó, /que si debo volver a vivirla / le digo que no.Cada vez que le supe pedir / algo me negó, / siendoque para hacerme feliz / poco ansiaba yo. / Si lavida me diera de nuevo / otra vida y la oportuni-dad, / de volver a vivirla otra vez / no la quiero más.

8. Melodía de arrabalLetra : Alfredo Le Pera, música : Carlos Gardely Mario Battistella.Barrio plateado por la luna, / rumores demilonga / es toda tu fortuna ; / hay un fuelle querezonga / en la cortada mistonga, / mientras queuna pebeta, / linda como una flor… / espera,coqueta, / bajo la quieta luz de un farol.Barrio, barrio, / que tenés el alma inquieta / de ungorrión sentimental, / pena, ruego, / es todo el bar-rio malevo / melodía de arrabal. / Viejo barrio, /

– 27 –

Page 27: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

perdoná si al evocarte / se me escapa un lagrimón /que, al rodar en tu empedrao / es un beso prolon-gao / que te da mi corazón.Cuna de taitas y cantores, / de broncas y entreve-ros, / de todos mis amores ; / en tus muros, con miacero, / yo grabé nombres que quiero :Rosa, la milonguita ; / era rubia Margot ; / y, enla primer cita, / la paica Rita me dio su amor.

9. Los pájaros perdidosLetra y música : Astor Piazzolla y Trejo.Amo los pájaros perdidos / que vuelven desde elmás allá / a confundirse con un cielo / que nuncamás podré recuperar.Vuelven de nuevo los recuerdos, / las horasjóvenes que di / y desde el mar llega un fan-tasma / hecho de cosas que amé y perdí.Estribillo : Todo fue un sueño, un sueño que per-dimos / como perdimos los pájaros y el mar / unsueño breve y antiguo como el tiempo / que losespejos no pueden reflejar. / Después pensé per-derme en tantas otras / y aquella otra y todas eranvos, / al fin logré reconocer cuando un adiós / esun adiós / la soledad me devoró y fuimos dos.Vuelven los pájaros nocturnos / que vuelan ciegossobre el mar / la noche entera es un espejo / queme devuelve la soledad. / Soy solo un pájaro per-dido / que vuelve desde el más allá / a confundirsecon un cielo / que nunca más podré recuperar.

10. Evocación de barrioLetra : Nelson Pilosof, música : Donato Racciatti.Abrazada por el Plata / río que te vió nacer / CiudadVieja de mis sueños, / nunca habrás de perecer.

Y tu puerto abierto al mundo / tanta gente recibió /con nostalgias y esperanzas / Orientales despidió.Estribillo : En tus entrañas de arrabal / “La cum-parsita” allí surgió / para ser himno de los tangos /que el mundo entero conquistó. / Tus calles tienen suhistorial / que firme el tiempo conservó / y solitariasvan quedando atrás / porque el progreso despobló.

11. Mi vieja viola Letra y música : Humberto Correa y Salvador Frías.Vieja viola garufera y vibradora / de las horas deparranda y copetín, / de las tantas serenatas a lalora / que hoy es dueña de mi cuore / y la trompadel bulín. / Cómo estás de abandonada y silen-ciosa / después que fuiste mi sueño de cantor ; /quien te ha oído sonar papa y melodiosa / no diceque sos la diosa de mi pobre corazón.Es que la gola se va / y la fama es puro cuento, /andando mal y sin vento / todo, todo se acabó. /Hoy sólo queda el recuerdo / de pasadas alegrías ; /pero estás vos, viola mía, / hasta que me vaya yo.Cuántas noches bajo el brazo de la zurda / porcubrirte del sereno te tapé, / y por más que meencontrase bien en curda, / conservándome en lalínea, / de otros curdas te cuidé. / Si los años de lavida me componen / y la suerte me rempuja aencarrilar, / yo te juro que te cambio los bordones, /me rechiflo del escabio y te vuelvo a hacer sonar.

12. Mi bandoneón y yoLetra y música : Rubén Juárez.A veces se me hace / que nació conmigo / y durmióen mi cuna pegado a mi piel, / que fue mi juguete,mi perro de piba / y toda la infancia, la corrí con él.

– 28 –

Page 28: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

Que anduvimos juntos / a "torro" y milonga, juntoa mi bohemia / cigarro y café, / y a veces rodamos,"maneaos" por el suelo, / y nos levantamos, con lamisma fé.Mi bandoneón y yo, crecimos juntos, / emparenta-dos tal vez por la pobreza, / muchas veces reímosde alegría / y otras veces, lloramos de tristeza.Yo le hablo de hombre a fuelle, mano a mano / lomismo que si hablara con la vieja / y cuando él meresponde, se me antoja / que mi ciudad, entera mecontesta. / ¡ Sí hermano, como siempre, con voshasta que muera ! / Si yo, mi bandoneón lo llevopuesto / como un cacho de tango, entre mis venas, /y esta de Dios que al dar, mi último aliento / mori-remos a un tiempo, / mi bandoneón y yo.

13. Mama… yo quiero un novioLetra y música : Roberto Fontaina y Ramón Collazo.Recitado : Cansada de las gominas, / los niños bien yfifí, / ayer oí que una piba / con bronca, cantaba así.Mama, yo quiero un novio / que sea milonguero,guapo y compadrón. / Que no se ponga gomina / nifume tabaco inglés, / que pa'hablar con una mina /sepa el chamuyo al revés. / Mama, si encuentro esenovio / juro que me pianto aunque te enojés.Ayer un mozo elegante / con pinta de distinguido, /demostrando ser constante / desde el taller (de laradio) me ha seguido. / Mas cuando estuvo a milado / me habló como un caramelo / del sol, laluna y el cielo / y lo pianté con razón.Mama, yo quiero un novio / que al bailar se arruguecomo un bandoneón. / Mama, yo quiero un novio /que sea milonguero, guapo y compadrón. / De los degacho ladeado, / trencilla en el pantalón ; / que no

sea un almidonado / con perfil de medallón.Yo quiero un hombre copero / de los del tiempo deljopo, / que al truco conteste “quiero” / y en todabanca va al copo. / Tanto me da que sea un pato, /que si mi novio precisa, / yo empeño hasta lacamisa / y si eso poco, el colchón.

14. Nada digasLetra y música : Douglas David, Héctor Delor.En un momento inesperado del camino / que la vidanos marca sin perdón, / se cruzaron dos senderos queel destino / señaló con la ilusión de un gran amor.Yo que ansiaba en horas lentas de mil noches /que una llama prendiera mi pasión / frente a vosfrente al embrujo de tus ojos / quiero darme enteracon el corazón.Estribillo : Nada digas, que la palabras quitantiempo / solo vivamos el momento / inolvidablede nuestro amor / nada digas, escucha la cancióndel viento / que trae nostalgias de recuerdos / eneste instante que es de los dos.primera bisPara que hablar si nuestro idioma, es el máscierto / en silencio te entiende el corazón, / queadivina tus palabras con un gesto / que respondebeso a beso a tu intención.En tus miradas, borré todos mis temores / mi tristezaternura se volvió / y ahora solos frente a un mundo /que ya es nuestro / soñaremos un encuentro sin adiós.

15. Yo tambiénLetra y música : Luis Visco.Me estoy sintiendo viejo. / Detrás del alba / se vala vida.

– 29 –

Page 29: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

Hoy me miré al espejo / y siento mi alma que estávencida. / Cuando el amor me acariciaba /siempre era jóven, porque soñaba / hoy estoy solay en mi ocaso / siento el fracaso de mi vivir.Estribillo : Yo tambien tuve un querer quedibujó / en mi pena una esperanza, / yo tambienviví mis sueños de amor, / una ilusión mansa, /yo también tuve un amor y lo perdí / y sentí morirmi alma, / ya no vale ni la pena vivir / si hay quepenar así.

16. MaulaLetra : Victor Soliño, música : Adolfo Mondino.No pises el cotorro, / que no te quiero ver, / no vesque hasta vergüenza / me da ser tu mujer.Yo quiero pa’ que sepas / tener siempre a mi lado /a un hombre bien templado / no a un maulacomo vos.A un hombre que se juegue / si llega la ocasión, /la vida en una carta / sin sentir emoción ; / a unhombre que sea hombre / y sepa responder / y nollore, cobarde, / igual que una mujer.Maula, que ante el insulto callaste, / maula, quecobarde te achicaste, / maula, que sólo te creésvaliente / cuando, en una noche de farra / te vesfrente a una mujer.La barra del boliche / borracha de Pernod, / minombre, que es el tuyo, / por el suelo arrastró ; / yvos que en una mesa / oíste aquella infamia, /bajaste la cabeza… / ¡ cobarde ! sin chistar.Al verte tan compadre / con tu aire de matón, / tejuro por mi madre / que sentí compasión. / Novuelvas a mi pieza, / porque mi corazón / se hahecho para un hombre… / y vos no sos varón.

17. La última copaLetra : Juan A. Caruso, música : Francisco Canaro.Eche amigo, no más, échele y llene, / hasta el borde,la copa de champán, / que esta noche de farra y dealegría / el dolor que hay en mi alma quiero ahogar.Es la última farra de mi vida, / de mi vida, mucha-chos, que se va… / mejor dicho, que se ha ido trasde aquella / que no supo mi amor nunca apreciar.Yo la quise, muchachos, y la quiero, / y jamás yola podré olvidar ; / yo me emborracho por ella… /¡ y ella quién sabe qué hará !Eche amigo, más champán, / que todo mi dolor /bebiendo lo he de ahogar ; / y si la ven, amigos,díganle / que ha sido por su amor que mi vida yase fue.Y brindemos no más la última copa, / que tal veztambién ella ahora estará / ofreciendo en algúnbrindis su boca, / y otra boca feliz la besará.Eche amigo, no más, échele y llene, / hasta el bordela copa de champán, / que mi vida se ha ido tras deaquella / que no supo mi amor nunca apreciar.

18. El chocloLetra y música : Angel Villoldo.Con este tango que es burlón y compadrito / batiósus alas la ambición de mi suburbio / con estetango nació el tango y como un grito / salió delsordido barrial buscando el cielo.Conjuro extraño de un amor hecho cadencias /que abrió camino sin más ley que su esperanza /mezcla de rabia, de dolor, de fe, de ausencia / llo-rando la inocencia de un ritmo juguetón.Por tu milagro de notas agoreras / nacieron sinpensarlo las paicas y las grelas, / luna en los char-

– 30 –

Page 30: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

cos canyengue en las caderas / y un ansia fiera enla manera de querer.Estribillo : Al evocarte tango querido, / siento quetiemblan las baldosas de un bailongo / y oigo elrezongo de mi pasado, / hoy que no tengo más ami madre / siento que llega en punta e' pie parabesarme, / cuando tu canto nace al son de unbandoneón.Carancanfumfa se hizo al mar / con tu bandera /y en un Pernod mezcló a París / con puente Alsina.Fuiste compadre del gabión y de la mina / y hastacomadre del bacán y la pebeta / por vos yuyeta, cana,reu y misiadura / se hicieron voces al nacer con tudestino / misa de faldas, querosén, tajo y cuchillo /que ardió en los conventillos / y ardió en micorazón. / Misa de faldas, querosén, tajo y cuchillo /que ardió en los conventillos / y ardió en mi corazón.

19. Que falta que me hacésLetra : Federico Silva, música : Miguel Caló yArmando Pontier.No estás, te busco y ya no estás, / espina de laespera que lastima más y más / gritar tu nombreenamorada, / desear tus labios bien amados /como luego de besarlos.No estás, te busco y ya no estás / que largas sonlas horas / ahora que no estás.Estribillo : Que ganas de encontrarte después detantas noches / que ganas de abrazarte, que faltaque me hacés / si vieras que ternura que tengopara darte, / capaz de hacer un mundo y dartelodespués / entonces si te encuentro, seremos nueva-mente, / desesperadamente, los dos para los dos.No estás, que falta que me hacés…

20. Se dice de míLetra : Ivo Pelay, música : Francisco Canaro.Se dice de mí… se dice que soy fiera, / que caminoa lo malevo, / que soy chueca y que me muevo /con un aire compadrón, / que parezcoLeguisamo, / mi nariz es puntiaguda / la figurano me ayuda / y mi boca es un buzón. / Si charlocon Luis, con Pedro o con Juan, / hablando de mílos hombres están, / critican si ya la línea perdí /se fijan si voy, si vengo o si fuí, / se dicen muchascosas / más si el bulto no interesa, / porque pier-den la cabeza / ocupándose de mí.Estribillo : Yo sé que hay muchos que critican,comprar quieren / y suspiran y se mueren / cuandopiensan en mi amor. / Y más de uno se derrite sisuspiro / y se queda si lo miro / resoplando comoun Ford. / Si fea soy, pongamosle / que de eso aún /no me enteré, / en el amor yo solo sé / que a másde un gil dejé de a pié. / Podrán decir, podránhablar / y murmurar y rebuznar / mas la fealdadque Dios me dió / mucha mujer me la envidió / yno dirán que me engrupí / porque modesta siemprefui, / yo soy así. / Y ocultan de mí… ocultan queyo tengo / unos ojos soñadores, / además otros pri-mores / que producen sensación, / si soy fea séque en cambio / tengo un cutis de muñeca, / losque dicen que soy chueca / no me han visto enBabydoll. / Los hombres de mí critican la voz, / elmodo de andar la pinta y la tos, / critican si ya lalínea perdí, / se fijan si voy, si vengo o si fuí… / Sedicen muchas cosas / mas si el bulto no interesa, /porque pierden la cabeza / ocupándose de mí.

– 31 –

Page 31: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

Juan Carlos Legido, in The East Bank of theTango, tells us that the first tango was dancedon Sunday December 2, 1866 in Goes, aneighbourhood of Montevideo near what isnow Parliament Square. In a simple basementrestaurant called “Lo del Gaucho”, peoplewould dance on Sunday evenings to the lightof oil lamps. The people who came weremostly ordinary workers. A small orchestralensemble – two guitars and a flute – playedwaltzes, polkas, mazurkas and habaneras, andthe singers improvised verses, accompanyingthemselves on the guitar.This particular Sunday, three friends met thereto drink and amuse themselves: el Tano, son ofItalians, el Gallego, Spanish, and el Negro, sonand nephew of slaves. They were between 25and 30 years old; one was a vegetable merchant,another a fisherman and the third a porter. ElTano, who had already had a few drinks, yelledto the orchestra to play a habanera and, ratherthan placing his hand delicately on his part-ner's waist, he grabbed the woman, held heragainst him, and they started dancing. As thestyle was rather unusual, the spectators movedaway, forming a circle to admire them, thenimitating them. The guitarist from the orches-tra joined the group of friends and their part-ners and asked them: “And that, what do you call

that?” El Gallego answered, looking at el Negro:“Call it the tango”. El Tano confirmed this,adding: “We will see if they outlaw it, the way theydid with yours”, referring on the ban on the tan-gos de los negros by the Governor of Montevideoat the beginning of the century.This story and others like it from variousauthors lead us to think that the tango wasborn in Montevideo and then spread to otherareas. This is a very fragmented vision of his-tory and one which ignores the major contri-bution of Buenos Aires to the birth and spreadof this 2/4 dance. In order to avoid giving allthe credit to one country, we will speak of thetango of Río de la Plata.The Río de la Plata is firstly an enormous riverformed by the junction of the waters of theParana and the Uruguay Rivers. It is also ageographic area which includes all of Uruguayand some coastal states of Argentina (particu-larly Buenos Aires, Santa Fe, Entre Ríos). It isalso a cultural area composed of two peopleswith common origins, mostly immigrants,who speak the same language, although withsome nuances in the intonation and accent,and who have similar values despite differinghistories and political systems. The tango was born in this cultural area in thelast third of the 19th century as a result of a

– 32 –

UruguayOLGA DELGROSSI

Tango del Río de la Plata

Page 32: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

broad historical and sociological process.Neither Argentina nor Uruguay can totallyclaim this heritage. Identical and simultaneousfactors on both banks of the river and espe-cially in the large port cities of Montevideo andBuenos Aires came together to give rise to thetango: the rural exodus of the gauchos, thenostalgia of immigrants, largely Italians, theneed for recreation of sailors in call at theseports who brought foreign rhythms (the haba-nera for example), the joy of former slaves whodiscovered freedom, the dance halls and bro-thels where all of these people met, plus theslaughterhouse workers and rich delinquents. The first tango which had a success which wasmore than local was La Morocha, composed bythe Uruguayan Enrique Saborido in honour ofthe beautiful Lola Candales, a Uruguayan sin-ger and dancer. Another fellow countryman,Alfredo Gobbi, from Paysandu, and AngelVilloldo (who some consider Uruguayan)brought the tango to Paris in 1907. We mustalso mention the man who directed the mostpopular orchestra over a period of fifty years:Francisco Canaro “Pirincho”, from San Jose(Uruguay), and also Gerardo Matos Rodríguezwho, on 19 April 1917 in Montevideo, com-posed the most famous tango of all time,which Uruguayans justly consider theirsecond national anthem: La Cumparsita.I will conclude this brief inventory with thegreatest of all tango singers, whose voice we stillhear and who reaches the inmost depths of oursouls: Carlos Gardel, an Uruguayan from

Tacuarembo, in the heart of Río de la Plata. AsFernando Assunçao tells us in his book, TheTango and its Milieu, Gardel discovered tangosinging in Montevideo, where Pascual Contursihad been living since 1914. He was from theprovince of Buenos Aires and worked in nightclubs (Royal Pigalle and Moulin Rouge). He wrotethe words to Mi noche triste which he adapted tothe music of a tango by Samuel Castriota: Lita.It was these words which convinced El Mago todevote himself to tango singing as of 1917. Thetango entered a new era in which the text andthe music became inseparable.Why then, if Montevideo and Buenos Airesare both so closely linked to the birth anddevelopment of the tango, is the Uruguayancontribution so little known?The explanation is mostly demographic, datingfrom the colonial period. With its 10 millionsinhabitants, Buenos Aires is seven times morepopulous than Montevideo. The Argentinecapital has always had an enormous marketand has been a centre of artistic attractions. Inaddition to the numerous places where thetango could be danced and heard, Buenos Airessoon developed a power film industry which,through movie musicals and film music, contri-buted to the popularising of the tango through-out Latin America and in Spain. Montevideo on the other hand developed afilm industry and record companies onlysomewhat later. The first record company,Sondor, was founded in 1941. The artists there-fore had to travel to Buenos Aires to record for

– 33 –

Page 33: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

the subsidiaries of the large American andEuropean labels. If Uruguay was the poor rela-tion of the tango in terms of facilities, this wascertainly never the case in terms of the inspira-tion and talent of its musicians, the quality oftheir compositions, nor their world-wide fame.We see then that the tango is not and never

was the exclusive heritage of one city or coun-try. It is the urban music and dance whichbest represents a region and culture which isboth Argentinian and Uruguayan, that of theRío de la Plata.

H. E. MIGUEL ANGEL SEMINO

Ambassador of Uruguay in France

– 34 –

THE PERFORMERSOlga Delgrossi, “the Lady of the tango”, isone of the most eminent figures of the tango inthe Río de la Plata region and the most famousfemale tango singer in Uruguay. Her powerfuland melodic voice, her energetic timbre and herlyricism are based on a sincere interpretationand total identification with the themes of andsensitivity to the tangos which she sings. OlgaDelgrossi was born in the North of Uruguay inTacuarembo, the home town of Carlos Gardel,where she made her debut. In 1947 she movedto Montevideo and started singing with theensembles of Orosmán Fernández, PiñonMartínez-Menéndez, Romeo Gavioli and RaúlJaurena père. Then for many years she sangwith the orchestra of maestro Donato Racciatti,with whom she travelled throughout Uruguay,Brazil and Argentina, performing for radio andtelevision. For a time she lived in Buenos Airesand sang for two years in the Hugo Del Carrilshow with Seven for the Tango, an orchestra withwhich she recorded several records. She retur-ned to Uruguay and continued her career, win-ning a prize at the 1st Festival of Latin Song in

Mexico City, touring in America, England andFrance. She recorded for TK and Odéon inBuenos Aires, Sondor and Victor in Montevideowith the ensembles of Toto D’Amario, OldimarCáceres, César Zagnoli, Raúl Jaurena, GuliotaGalián and Edison Bordon. Olga Delgrossi sangin Paris for the first time at the Maison desCultures du Monde in 1999 as part of theFestival Paris-Banlieue-Tango.Julio Cobelli was born in Montevideo andlearned the guitar with his father, Floro Cobelli.When he was 18, he played in the ensemble ofAlfredo Zitarossa, one of the main figures in therevival of Uruguayan folk music, and toured inChile, Peru, Mexico and the United States. Healso sang in solo performance, especially ontelevision, and accompanied the best tango andcandombe singers of the Río de la Plata, inclu-ding the Argentinians Roberto “Polaco”Goyeneche, Alberto Marino and Maria Grana,and the Uruguayan Lagrima Rios. Julio Cobellicurrently accompanies Olga Delgrossi, the sin-ger Ledo Urrutia, and is part of the trio ofNéstor Vaz. He is virtuoso with a fine tech-nique, his remarkable musical versatility allo-

Page 34: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

wing him to tackle a wide variety of genres. Hisattentive and intuitive accompaniment issought by the best soloists in the milieu.Waldemar Metediera (bandoneón) began asa pianist in the orchestra of Carlos Gilardoni,who worked with the famous singer Julio Sosa,one of the most important Uruguayan perfor-mers in the history of the tango. In 1958, helearned the bandoneón for which he developeda firm style free of facile effects, allowing him tobring out the deep emotion of the pieces he

interprets. He accompanies several singers: OlgaDelgrossi, Elsa Morán, Alberto Rivero, NancyDevitta, Estela Maris, Miguel Angel Maidana,Nelson Pino and Oscar Nelson, but also EnriqueRucero, Jorge Sobral, Edmundo Rivero, RobertoGoyeneche, Raúl Lavié, Ricardo Pereira andJorge Valdez. He also plays in the orchestras ofCésar “Potrillo” Zagnoli, Mario Colucci, DonatoRacciatti, and accompanies the guitarists JulioCobelli, Mario Nuñez, Ledo Urrutia, DomingoSpano and Alberto Larriera.

– 35 –

THE SONGSThe programme of this CD illustrates the mul-tiple facets of the art of Olga Delgrossi and hermusicians and shows their ease with differingstyles such as the vigorous and sometimes fes-tive pieces of the 1920's, the intimate and sen-timental tangos of the 1940's and 1950's, andalso the more recent songs in which the lyricstake priority over the rhythm.

1. La CumparsitaWords and music: Gerardo Matos Rodríguez.Words: Pascual Contursi and Enrique Maroni.This tango, composed in Montevideo in 1917by a young Uruguayan architecture student,Gerardo Matos Rodríguez, was premiered in thesame year by the orchestra of the ArgentinianRoberto Firpo and recorded the following yearby the Uruguayan Alonso-Minotto quartet. Itspopularity earned it the title of “hymn of thetangos” and it was proclaimed the “folk

anthem of Uruguay” by the Parliament.Cumparsa (and its diminutive cumparsita) is adistortion of the word comparsa which means aprocession during carnival and, by extension, agroup of strange or grotesque people. OlgaDelgrossi sings two versions in a row, one re-written by Matos Rodríguez in 1926 (“The pro-cession of misery…”) and the other by theArgentinians Pascual Contursi and EnriqueMaroni in 1924 (“If you knew…”).

The procession of misery goes on without end /around this sick person / who will soon die of sor-row. / That is why, in his bed, / he sobs, angui-shed, / remembering the painful past. / He aban-doned his old lady / and, crazed with passion,blinded by love, ran after his beloved. / She wasbeautiful, bewitching, she was a lustful flower /who held up his love to ridicule and, when shewas tired of it, / left him for another.If you knew that, deep in my soul, / I still have

Page 35: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

that tenderness which I felt for you! / Will youknow one day than I never forgot you? / Whenyou think of your past, you will remember me.

2. Tiempos ViejosWords: Manuel Romero, music: Francisco Canaro.Francisco Canaro “Pirincho”, born in 1888 inSan José in Uruguay, had a career in Argentinawhere, over the course of fifty years, he led alarge orchestra and created a style whichbroadly influenced the music of the region. Hedied in 1964. A tireless composer, a musician ofthe “Old Guard”, his reputation followed himto Europe and throughout the Americas as oneof the directors who recorded the most Uru-guayan compositions. This CD includes someof his favourites: Tiempos viejos, La ultima copa(track 17) and Se dice de mi (track 20).According to the poet and essayist HoracioFerrer, Tiempos viejos proclaims “the nostalgia ofthe tangueros of the beginning of the [20th] centurywho are still alive”.

Do you remember, my brother? The good olddays! / Our men were real men, / they didn't knowof coca and morphine. / In the old days, youngpeople didn't use hair gel. / Do you remember, mybrother? The good old days! / Twenty-five spring-times which will not return! / Twenty-five spring-times! To recover them! / When I remember, I startto cry! / Where are the young people of thosebygone days? / My pals from those days, where arethey? / You and I, we alone remain, my brother; /you and I to remind ourselves … / Where are the

women of those bygone days? / Faithful, big hear-ted gals, / who tore out each other's hair at Laura'sdances, / each one defending her love? / Do youremember, my brother, Mireya the blonde / who Istole from that crazy Cepeda at Hansen's. / I couldhave killed myself for her, one night / and now, sheis a poor beggar in rags! / Do you remember, mybrother, how beautiful she was? / A circle formed towatch her dance … / When, in the street, I see herso old, / I turn my head away and start to cry…

3. Desde el escenarioWords and music: Ledo Urrutia.This tango was composed specially for OlgaDelgrossi by the Uruguayan singer, guitaristand composer Ledo Urrutia, for the occasionof her participation in the “Paris-Banlieues-Tango” Festival in 2000. This song – whichresembles a sometimes painful testament –reveals the full scope of the singer's talent.

On the stage, my nerves are on edge. / The silence,the tumult, the communion, the applause, / the emo-tion and the light, the heat, the embrace, / I enjoyedtriumph, forgetting failure. / I received prizes onstage, / I saw them cry on stage, / maybe I fell in loveon stage, / and often I left you for the stage. / Nowthat we are playing, free as the air, / that nothing inthe world can buy it. / We speak of pain, of love andsinging, / of war and hunger, of death and tears. /Today, I will speak of you, you gentlemen who arelistening, / who give us your time, your words, yourhands, / you who judge us, you have every right, / wewill always sing for you on a stage. / I brought up my

– 36 –

Page 36: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

voice in faraway lands, / I looked for the path ofpeace in singing, / although the passing time / willforce me to stop, / I will wait for death on stage, / Iwill see death coming on stage.

4. GarufaWords: Victor Soliño and Roberto Fontaina,music: Juan Antonio Collazo.Taking inspiration from the carnival tradition,a group of young Uruguayans founded the“Athenian Troupe” in the 1920's and presentedcomedies and songs on stage. Among themwere notable composers such as Victor Soliño,Adolfo Mondino, Roberto Fontaina, Ramon (ElLoro) Collazo and Juan Antonio Collazo whosesongs, joyous or serious, are portraits andsatires of popular figures and scenes.

In the “la Mondiola” neighbourhood, you are themost cunning. / They call you “Garufa” [reveller]because you're loaded. / You are more pretentiousthan a cabaret star / who has made it big with a“gotan” [tango in backward slang]. / All week longyou work hard. / On Saturday evening you aresomeone, / you put on your gaiters, you put on yourhard collar / and you come to see us like a ladykiller. / Garufa, / how funny you are! / Garufa, /you're a lost cause! / Your old woman / says thatyou are a bandit / because she learned that you wereseen / the other night on San José street. / You flowinto the milonga when it begins. / For the girls, youare a lady killer, / you can dance “La Marseillaise” /“The Garibaldi March” and “The Trouvère”. / Witha café con leche and a bun / you finish this night of

bacchanalia / and, returning home at dawn, / yousay: “I am one hell of a cunning guy!”

5. A un semejanteWords and music: Eladia Blázquez.An avant-gardist in style and lyrics, Eladia Bláz-quez is one of the favourite composer-songwri-ters of Olga Delgrossi. We see here the sameattitude with regard to an ever more anony-mous and inhuman urban society and thedesire to use the tango to speak of modern life.

Come, let's talk, sit for a while. / Humanity is cru-shing us, / we can't go on, crazy brother, / lookingfor God in remote places. / They took him away,held him prisoner / and no one paid his ransom. /Come, outside there is a crowd / of people withoutpity, / so many heartless people. / If, like me, therain in a garden and on a rose / makes you suffer, /if you feel like crying after shaking / over every-thing, / tell me what we are doing in this world, /sowing love in a desert / so sterile that no flowergrows. / Come, let's talk together, sit for a while, /don't you see that you are like me? / Let's see if wecan, crazy brother, / save our soul without waitingany longer. / It's a wonder to hold your shoulder, /tenderness is a miracle. / To feel your brotherlyhand, / to know that for you / the good will alwaysbe good and the bad always bad.

6. A media luzWords: Carlos César Lenzi, music: Edgardo Donato.When the tango was all the rage in Paris, aUruguayan diplomat, Carlos César Lenzi,

– 37 –

Page 37: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

wrote tango texts dedicated to the gaieté pari-sienne and that of the Río de la Plata such as Amedia luz in collaboration with his friendEdgardo Donato, a talented Argentinian musi-cian who had spent several years in Uruguay.After its 1925 debut in Montevideo, this vividand elliptical ode to a Buenos Aires bachelorflat was sung by Gardel and became a classic.

Corrientes 3 - 4 - 8, / 2nd floor, elevator. / There is nocaretaker, no neighbour. / Inside, cocktail and love. /Little apartment decorated by Maple: / piano, matand candlestick, / a telephone which answers, / agramophone which cries, / old tangos of my youth, /and a porcelain cat / so that he doesn't meow atlove. / In the half-light, / all is a spell of love. / Inthe half-light, the kisses, / in the half-light both ofthem; / and all, in the half-light. / Interior dusk, /what soft velvet / the half-light of love! / Juncal 12-24: / telephone without fear. / In the evening, teawith petits fours, / the night, tango and songs; /Sundays, tea dances; / Mondays, grief. / There iseverything in this nest: / cushions and divans, / asin a boutique, coca! / A rug to stifle the noise / andtable placed in honour of love.

7. No la quiero másWords and music: Alberto Mastra.This sentimental and tragic poem, greatlyloved by Uruguayan tangueros, is the work ofan important figure on the Uruguayan musicscene, Alberto Mastra (Montevideo 1909-1976), author of several famous candombés,milongas and tangos.

If life gave me the possibility / to live it again, / Iwouldn't do it. / All the memories which it hasleft me / are so bad / that if I had to live again, /I would say no. / Each time I asked it for some-thing / it refused me, / to be happy, / I made dowith little. / If life gave me the possibility / to liveanother life, / I wouldn't do it.

8. Melodía de arrabalWords: Alfredo Le Pera , music: Carlos Gardeland Mario Battistella.Carlos Gardel, “the creole thrush”, evokes withnostalgia the neighbourhood and the loves ofhis youth, with the lyrics of Le Pera, poet of theRío de la Plata born in Brazil and who Gardelmet in Paris. Since then, this tango has becomea folk tune of the Río de la Plata.

Neighbourhood silver from the moon, / rumours ofmilonga, / it's all your fortune. / There is an accor-dion murmuring / in the red-light district / while agirl / beautiful like a flower / waits, flirting, / inthe light of a lamp post. / O neighbourhood, neigh-bourhood, / you have the worried soul / of a senti-mental sparrow. / Pain, prayer, / it's the red-lightdistrict. / Melody of the neighbourhood, / the oldquarter, / pardon me if, in mentioning you, / a tearescapes / and rolls on the ground: / it's a long kiss /which my heart gives you. / Cradle of braggartsand singers, / disputes and entanglements / of allmy loves. / on the walls, with my knife, / I carvedthe names that I love: / Rosa the high liver, /Margot the blonde / and, at the first meeting, / thelittle girl Rita who offered me her love.

– 38 –

Page 38: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

9. Los pájaros perdidosWords and music: Astor Piazzolla and Trejo.Great composers such as Astor Piazzolla lefttangueros beautiful pieces which are not tan-gos but which are in the same vein. Piazzolla,navigating between the Argentina of Troilo,the New York of Gardel and the France ofNadia Boulanger, appears here alongside Trejoin a nostalgia-filled piece.

I love the lost birds / who return from the beyond /to be lost against the sky / which I can never againreach. / The memories return, / the hours of myyouth. / A phantom comes from the sea / made ofthings that I loved and lost. / It was all just adream, a dream which we lost / as we lost the birdsand the sea, / a dream as brief and old as time /and which the mirrors cannot reflect. / Later, Ithought I could lose myself in other women. / Herand all the others, they were just you. / Finally Irecognised when / a farewell means farewell. /Solitude consumes me and yet we were two. / Thenocturnal birds return. / They fly, blind, above thesea. / The whole night is a mirror / which reflectssolitude. / I am a lost bird / who returns from thebeyond, / to be lost against the sky / which I cannever again reach.

10. Evocación de barrioWords: Nelson Pilosof, music: Donato Racciatti.The story of Donato Racciatti, born in Italy in1918 and living since his childhood inMontevideo where he died in 2000, largelycoincides with that of the tango in Uruguay.

The dance-rhythm orchestra which he led inMontevideo for more than fifty years andwhich accompanied the greatest figures oftango, was followed with enthusiasm by au-diences in Uruguay, Argentina and Brazil.Here, Prof. Nelson Pilosof mixes the memoriesof immigrants from Eastern Europe with thoseof Italian immigrants and sings of the Old Citywhich was the historic centre of Montevideo.

Embraced by the Río de la Plata, / the river whichsaw your birth, / old city of my dreams / you mustnever die. / Your port open to the world / welcomesso many people / come with their nostalgia andtheir Eastern hopes / to which they said farewell. /O neighbourhood, from your guts / La Cumparsitaemerged, / it became the hymn of the tangos / whichconquered the whole world. / Your streets have theirhistory / which time has solidly preserved, / empty,they lag behind, / progress has depopulated them.

11. Mi vieja viola Words and music: Humberto Correa and SalvadorFrías.This tango-recitative, composed by HumbertoCorrea and Salvador Frias, had great success in1950, several years after its debut inMontevideo. Humberto Correa was a popularsinger and improviser. Born in 1901 in Minas,Uruguay, he died in Montevideo in 1964.

Old joyous and vibrant guitar / hours of partyingand drunkenness, / all the serenades on my guitar /which, today, is mistress of my heart / and queen

– 39 –

Page 39: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

of my room. / You are abandoned and silent / afterhaving been my singer's dream. / Those who heardyou play, good melodious guitar, / would not saythat you are the goddess of my poor heart. / Thevoice is gone, / fame is only an illusion. / It goes,staggering and penniless. / Everything, everythingis finished. / Today, only the memory remains / ofpast joys, / but you, my guitar, you will stay / untilI leave. / How many nights, under my arm, / I cove-red you to protect you from the drizzle of thenight! / In my drunkenness, as long as I felt well /and I stayed on the straight path, / I protected youfrom other drunks. / If, when the years have goneby, I recover, / and luck puts me back on my feet, /I swear I will replace your strings. / I will give upalcohol and play you again.

12. Mi bandoneón y yoWords and music: Rubén Juárez.Ruben Juarez, bandoneon player, singer andcomposer, is with Eladia Blázquez one of thetwo favourite composer-songwriters of OlgaDelgrossi (see track 5).

Sometimes, I have the impression / that he wasborn with me, / that he slept in my cradle, upagainst me, / that he was my toy, my little dog /and that my whole childhood, I spent with him. /We went together, / bachelor flat and party, /insomnia and the bohemian life, / cigar and cof-fee. / Sometimes we rolled on the ground, attachedto one another / and we got up with the samefaith. / My bandoneón and I, we grew up toge-ther, / united in misery. / Several times, we laughed

with joy / and other times, we cried from sadness. /I speak to him man to man, hand in hand / as ifI was talking to my mother / and, when he ans-wers me, I want / that my whole city answer. / Mybrother, always with you until death! / I carry mybandoneón / like a tango, in the veins, / and Godknows that when I breathe my last breath, / wewill die together, / my bandoneón and I.

13. Mama... yo quiero un novioWords and music: Roberto Fontaina y RamónCollazo.This piece is another typical example of thework of the “Athenian Troupe” of the 1920's.

Recitative: Weary of plastered-down boys, / nice,gallant young men, / yesterday, I heard a girl /sing with rage:“Mama, I want a fiancé / who is a reveller, hand-some and proud / who doesn't put on hair cream /and doesn't smoke English tobacco, / but one who /knows how to talk to girls. / Mama, if I meet thisfiancé, / I swear I will drop everything, even if youdon't like it. / Yesterday, a young elegant man /with a distinguished air, / over-attentive, / followedme from the radio studio. / But when he was nextto me, / he spoke to me in a syrupy way, / of thesun, the moon and the sky. / I left him there and Idid the right thing! / Mama, I want a fiancé / who,when dancing, knows how to curl up like a bando-neón. / Mama, I want a fiancé / who sings milon-gas, handsome and proud, / who has his hat til-ted, / and striped pants, / not starched / looking likea medal. / I want a big-time gambler, / of the time

– 40 –

Page 40: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

of jopo, / who for the “truco answers “I want it” /and bets the banco. / I don't care if he's broke, / butif my fiancé asked me / I would even pawn myshirt / and if that wasn't enough, my mattress.”

14. Nada digasWords and music: Douglas David, Héctor Delor.This song of Uruguayan composer DouglasDavid belongs to the romantic vein whichcharacterised a certain tango trend in the1950's (see Que falta que me haces, track 19).

At an unexpected moment on the road / which lifehas given us without pity, / two paths cross wheredestiny / had indicated the promise of a great love. /I who wanted for slow hours of a thousand nights /that a flame seize my passion, / facing you, in thespell of your eyes / I want to give all of myself andgive you my heart. / Don't say anything, words area waste of time. / Let's just live the unforgettablemoment of our love. / Don't say anything, listen tothe song of the wind / which brings the nostalgia ofmemories / at this instant where we are, both ofus. / Why speak, if our language is the truest? / Myheart understands you in silence, / it guesses yourwords, a gesture is enough, / it answers your desire,kiss for kiss. / In your glance I erased all my fears. /My sadness became tenderness / and now, aloneagainst the world / which is already ours, / wedream of a meeting with no farewells.

15. Yo tambiénWords and music: Luis Visco.Unlike the preceding song, this piece by Luis

Visco is in a sombre, tragic style, frequent intango texts.

I feel old. / Behind the dawn, / life goes away. /Today I look at myself in the mirror / and I feelthat my soul is defeated. / When love caressedme / I was young, because I dreamed. / Today, Iam alone, and at the dusk of my days / I feel thefailure of my life. / I too, I had a love which tra-ced / through my suffering, a hope. / I too, I livedmy dreams of love, / a sweet illusion. / I too, I hada love and lost her. / I felt my soul die. / It's notworth living / if we must suffer so.

16. MaulaWords: Victor Soliño, music: Adolfo Mondino.Last example of the creativity of the artists ofthe “Athenian Troupe” in the 1920's.

Don't come to my apartment any more, / I don'twant to see you, / don't you see how ashamed Iam / to be your wife? / I want you to know / thatI would like to have at my side / a man, a realone, / not a coward like you. / A man who plays, /if the occasion arises, / his life on one card /without feeling the least emotion. / A man who isa man / who knows how to respond to anoffence, / who doesn't cry, a chicken, / like awoman. / A coward, who is silent when insulted, /coward, chicken, you let yourself be humiliated, /coward, who plays the braggart / only when duringa night of partying / you are with a woman. / Thefriends at the bistrot / drunk from Pernod, / myname, which is yours, / they dragged through the

– 41 –

Page 41: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

mud. / And you, seated at the table, when / youheard this abuse / you lowered your head, /coward, without replying. / To see you so pleasing /with your braggart's air, / I swear by my mother /I pitied you. / Don't come to my apartment anymore / because my heart / will only go to a man /and you, you are not a man.

17. La última copaWords: Juan Antonio Caruso, music: FranciscoCanaro (see track 2).

Pour, friend, pour and fill / to the rim, the glass ofchampagne. / On this night of partying and happi-ness / I want to stifle the pain which my soulfeels. / It's the last party of my life, boys, / of mylife which is finished. / I should say: “which wentaway” behind she / who never knew how to appre-ciate my love. / I loved her, friend, and I still loveher. / I could never forget her. / I became drunk forher. / But she, who knows what she does! / Pour,friend, more champagne! / All my pain, / I mustsilence it by drinking. / If you see her, friends, tellher / that it is because of my love for her that mylife is gone. / Let's drink this last drink. / She too,perhaps, at this moment, is offering / her lips to bekissed by someone else. / Pour, friend, pour andfill / to the rim, the glass of champagne. / My lifewent away behind she / who never knew how toappreciate my love.

18. El chocloWords and music: Angel Villoldo.This tango-milonga by Angel Villoldo, who

was one of the greatest composers of the “OldGuard” period, represents here the modernurban milonga, the older sister of the tango.El Choclo is one of the best known creolepieces in the world. It sings of the humbleand popular origins of the genre, using a lotof slang from the beginning of the century(lunfardo).

With this mocking and boastful tango, / theambition of my neighbourhood found its wings. /With this tango, the tango was born; like a cry, /it rose from the sordid clay, seeking the sky. /Strange petition of a love become cadences / whichopened the way with no other law but hope. / Amixture of rage, pain, faith, absence, / cryinginnocence in a lively rhythm. / By the miracle ofyour disturbing notes / were born, without eventhinking, girls and sweethearts. / Moon in thepuddles, the swaying of hips, / and a savage desirein your way of loving. / In speaking of you, deartango, / I feel the floor of a dance hall trembling /and I hear the murmur of my past. / Now that Ino longer have my mother, / I feel that she comesto kiss me on tiptoes / when your song was bornto the sound of a bandoneón. / Carancafumfabecame a sea / with your flag. / In a Pernod, hemixed Paris / with Puente Alsina. / You were palswith the seducers and tarts, / you even hungaround with the pimps and whores. / For you, thedandy, the prison, wandering, misery, / foundtheir voice when your destiny was born. / Mass ofskirts, kerosene, cut and knife, / you who enfla-med the slums / and burn in my heart.

– 42 –

Page 42: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

19. Que falta que me hacésWords: Federico Silva, music: Miguel Caló yArmando Pontier.Uruguayan independent journalist and poetFederico Silva wrote songs set to music byAntonio Cerviño, Astor Piazzolla, DonatoRacciatti and Hector Stamponi among others.Que falta que me haces is one of these worksfrom the 1950's which, in the vein of AnibalTroilo “Pichuco” and Horacio Salgan, bearswitness to a renaissance of the tango.

I look for you and already you're gone. / The stingof waiting hurts more and more. / To shout yourbeloved name, / to desire your beloved lips, / andthen to kiss them. / I look for you and alreadyyou're gone. / How long the hours are / now thatyou're gone. / I so want to see you, after so manynights / I so want to kiss you, how much I missyou! / If you knew what tenderness I have to giveyou / I could create a world and give it to you. / IfI find you again, we will be again / and desperately,for each other. / You're gone, how much I miss you!

20. Se dice de míWords: Ivo Pelay. Music: Francisco Canaro (seetrack 2).This amusing and provocative song is verypopular. It was composed to be sung by awoman and the interpretation of Olga Delgrossican only be compared with the memorable oneby the Argentinian singer Tita Merello.

They say I am ugly / that I walk like a guy, that Iam lop-sided, / that I seem pretentious, / that Ilook like Leguisamo. / My nose is pointy, my figureis not a plus / and my mouth is too big. / If I talkwith Luis, Pedro or Juan / the men speak of me. /They criticise me if I gain weight, / they keep theireye on me, they want to know / where I go, whereI'm coming from and where I went. / They saymany things, / but if they don't like it, why do theylose / their heads thinking about me? / I know thatsome of them criticise me, / they want to get me, /they sigh and pine / when they think about mylove. / Some of them are burning when I sigh / and,if I look at him, he starts breathing like a Ford. / IfI am ugly, let's say, and I haven't / yet realised it,I know that when it comes to love, / I've dumpedmore than one idiot. / They can say, talk, mur-mur, / and bray, the ugliness which God gave me, /many women envy me. / And don't let them tellme that I'm a liar / because I have always beenmodest, that's how I am. / What they don't say, isthat I have / dreamy eyes, and other attractions /which create a sensation. / Even if I'm ugly, I knowon the other hand that / I have a doll's skin. /Those who say that I am lop-sided / haven't seenme in Babydoll. / The men criticise my voice, myway of walking, / my expression, my cough. / Theycriticise me if I gain weight, / they keep their eye onme, they want to know / where I go, where I'mcoming from and where I went. / They say manythings, / but if they don't like it, why do they lose /their heads thinking about me?

JORGE LUIS JURE ARNOLETTI

– 43 –

Page 43: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

W 260101 INEDIT/Maison des Cultures du Monde • 101, Bd Raspail 75006 Paris France • tél. 01 45 44 72 30 • fax 01 45 44 76 60 • www.mcm.asso.fr

UruguayOLGA DELGROSSITango del Río de la Plata

INEDITMaison des Cultures du Monde

Couverture (1 & 4) 27/06/06 15:58 Page 1

Page 44: Uruguay, OLGA DELGROSSI, Tango del Río de la Plata

INED

ITW

2601

01

INED

ITW

260101

UR

UG

UA

Y•

OLG

AD

ELG

RO

SSI

•TA

NG

O

UR

UG

UA

Y•

OLG

AD

ELGR

OSSI

•TA

NG

O

INEDITMaison des Cultures du Monde

Catalogue disponible sur demande / Ask for the catalogueMaison des Cultures du Monde • 101 Bd Raspail, 75006 Paris • Francetél. +33 (0)1 45 44 72 30 • fax +33 (0)1 45 44 76 60et sur internet / and on internet : www.mcm.asso.fre-mail : [email protected]

W 260101 AD 090

distribution NAÏVE-AUVIDIS

OP 2001

INEDIT/MCM

Made in France

URUGUAY • TANGO DEL RÍO DE LA PLATA

OLGA DELGROSSILa Dama del Tango

Collection fondée parSeries founded byFrançoise Gründ

dirigée par / headed byPierre Bois

11. La Cumparsita (G. M. Rodríguez / P. Contursi & E. Maroni)...........2'19"12. Tiempos viejos (M. Romero / F. Canaro) ..........................................2'15"13. Desde el escenario (L. Urrutia).........................................................2'57"14. Garufa (V. Soliıño, R. Fontaina / J. A. Collazo) ..................................2'13"15. A un semejante (E. Blázquez)...........................................................3'36"16. A media luz (C. C. Lenzi / E. Donato) ..............................................2'13"17. No la quiero más (A. Mastra) ...........................................................3'36"18. Melodía de arrabal (A. Le Pera /C. Gardel, M. Battistella) .............2'36"19. Los pájaros perdidos (A. Piazzolla & Trejo) ....................................2'57"10. Evocación de barrio (N. Pilosof / D. Racciatti) ................................2'17"11. Mi vieja viola (H. Correa & S. Frías) .................................................3'14"12. Mi bandoneón y yo (R. Juárez) ........................................................3'06"13. Mama, yo quiero un novio (R. Fontaina & R. Collazo) ..................2'10"14. Nada digas (D. David & H. Delor).....................................................2'41"15. Yo también (L. Visco) ........................................................................2'36"16. Maula (V. Soliño / A. Mondino).........................................................2'20"17. La última copa (J. A. Caruso / F. Canaro).........................................2'22"18. El choclo (A. Villoldo) ........................................................................2'24"19. Que falta que me hacés (F. Silva / M. Caló & A. Pontier) .................3'20"20. Se dice de mí (I. Pelay / F. Canaro)...................................................3'11"

Olga Delgrossi, chantJulio Cobelli, guitare • Waldemar Metediera, bandoneón

Notice et traduction française des paroles.

English liner notes and translations of the lyrics.

Folleto explicativo y letra en español.