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les basques d’ailleurs... Kanpokoeuskotarrak Nous évoquons depuis quelques années la forte proportion de basques dans les Amériques,notamment aux Etats-Unis où ils ne seraient que 50 000,et bien sur en Argentine...où les basques et descendants de basques directs, représentent plus d’individus que dans les 7 provinces du Pays basque...Pourtant,l’une des premières colonies basques dans ce continent fût le Pérou,avec les « conquistadores » comme Juan de Garay ou encore Juan de La Cosa dit « el viscayno » créateur de la première mappemonde en 1500,où l’on voit apparaître pour la première fois les côtes du continent américain. Par URTXINTXA 33 du 7 au 13 mai 2009 / Sergio Eguzkiza est un artiste, chanteur, acteur, il a eu un parcours très particulier. Natif du Pérou, il vit aujourd’hui à Paris. Nom : Eguskiza Prénom : Sergio Age : 57 ans Ville ou Pays : Lima-Pérou & Paris-France Pouvez-vous nous raconter votre histoire personnelle ? D’où êtes-vous ? Comment êtes-vous parvenu à cet endroit ? Quelle est votre profession ? Je suis né à Lima au Pérou, le 25 octobre 1952. J’ai fait mes études dans un collège américain puis à l’Université Catholique de Lima pour suivre la carrière d’avocat ; mais j’ai arrêté avant la fin. Au Pérou, il y a trois régions assez contrastées : Lima, la capitale, le Haut- plateau des Andes et l’Amazonie. Sur la côte, le surf (tabla hawaiienne); M. Felipe Pomarle premier champion du monde de surf était péruvien. La population est assez mélangée mais on trouve les familles descendantes des « conquistadores » espagnoles. Mes amis portaient des noms tel que : Aramburu, Salaberry, Echecopar, Ugarriza, Vitarte, Zuzunaga........ Tous d’origine basque mais on n’était pas vraiment conscient de cette particularité... Le Haut-plateau est magique, j’ai connu Macchu Picchu, Urubamba (vallée sacrée des Incas), et sa montée jusqu’ à 5000m d’altitude : Lake Titicaca à Puno. C’est le centre du monde amérindien. Je suis allé souvent dans la jungle amazonienne puisque mon père est né à Tarapoto. C’est encore un autre monde, avec une faune et une flore incroyables. Je suis arrivé en France en 1979, je suis resté 27 ans là-bas et cela fait 30 ans que je suis ici. J’ai occupé un poste diplomatique pendant dix ans au Consulat du Pérou et depuis je suis « intermittent du spectacle parisien ». Quel est votre lien ou relation avec le Pays basque ? En plus de mes racines personnelles, dans le trio « eguski », il y a Jose Akorda Goycoechea qui joue de la basse et fait le backing numérique. Lui est Basque français. Mais moi, je n’ai eu qu’une occasion d’aller dans le Pays Basque, à Saint Palais et à Hendaye. J’espère me rattraper. Avec moi, José Akorda mais aussi Remi Larmande qui chante et joue le cajon (instrument péruvien). « eguski » est un trio rock latinoamérindien. D’où votre famille est-elle originaire au pays basque ? Il parait que ma famille vient du Gipuzkoa... Pratique : Site : www.euskaletxeaperu.org Centro Vasco Adresse : Malecón de la Reserva 297; Miraflores. Code postal : 18 Ville : Lima Région : Lima Pays : Pérou Téléphone : +51 (1) 447-3404 Fédération de Pelote Basque du Pérou www.fedperufronton.com Le Pérou avec Sergio Eguzkiza Boise Idaho : USA (quartier basque) Korika 2009 : Muraille de Chine Un coréen, un basque et une serbe au chateau de Fargas à Ascarate

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les basques d'ailleurs / Kanpoko euskotarrak

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lesbasques d’ailleurs...Kanpokoeuskotarrak

Nous évoquons depuis quelques années la forte proportion de basques dans les Amériques, notamment aux Etats-Unis où ils ne seraient que 50 000, et bien sur en Argentine... où les basques et descendants de basques directs, représentent plus d’individus que dans les 7 provinces du Pays basque... Pourtant, l’une des premières colonies basques dans ce continent fût le Pérou, avec les « conquistadores » comme Juan de Garay ou encore Juan de La Cosa dit « el viscayno » créateur de la première mappemonde en 1500, où l’on voit apparaître pour la première fois les côtes du continent américain.Par URTXINTXA

33 du 7 au 13 mai 2009 /

Sergio Eguzkiza est un artiste, chanteur, acteur, il a eu un parcours très particulier. Natif du Pérou, il vit aujourd’hui à Paris.

Nom : EguskizaPrénom : SergioAge : 57 ansVille ou Pays : Lima-Pérou & Paris-France

Pouvez-vous nous raconter votre histoire personnelle ? D’où êtes-vous ? Comment êtes-vous parvenu à cet endroit ? Quelle est votre profession ?Je suis né à Lima au Pérou, le 25 octobre 1952. J’ai fait mes études dans un collège américain puis à l’Université Catholique de Lima pour suivre la carrière d’avocat ; mais j’ai arrêté avant la fin.Au Pérou, il y a trois régions assez contrastées : Lima, la capitale, le Haut- plateau des Andes et l’Amazonie. Sur la côte, le surf (tabla hawaiienne); M. Felipe Pomarle premier champion du monde de surf était péruvien.La population est assez mélangée mais on trouve les familles descendantes des « conquistadores » espagnoles. Mes amis portaient des noms tel que : Aramburu, Salaberry, Echecopar, Ugarriza, Vitarte, Zuzunaga........Tous d’origine basque mais on n’était pas vraiment conscient de cette particularité...Le Haut-plateau est magique, j’ai connu Macchu Picchu, Urubamba (vallée sacrée des Incas), et sa montée jusqu’ à 5000m d’altitude : Lake Titicaca à Puno. C’est le centre du monde amérindien. Je suis allé souvent dans la jungle amazonienne puisque mon père est né à Tarapoto. C’est encore un autre monde, avec une faune et une flore incroyables.Je suis arrivé en France en 1979, je suis resté 27 ans là-bas et cela fait 30 ans que je suis ici. J’ai occupé un poste diplomatique pendant dix ans au Consulat du Pérou et depuis je suis « intermittent du spectacle parisien ».

Quel est votre lien ou relation avec le Pays basque ?En plus de mes racines personnelles, dans le trio « eguski », il y a Jose Akorda Goycoechea qui joue de la basse et fait le backing numérique. Lui est Basque français. Mais moi, je n’ai eu qu’une occasion d’aller dans le Pays Basque, à Saint Palais et à Hendaye. J’espère me rattraper. Avec moi, José Akorda mais aussi Remi Larmande qui chante et joue le cajon (instrument péruvien). « eguski » est un trio rock latinoamérindien.

D’où votre famille est-elle originaire au pays basque ?Il parait que ma famille vient du Gipuzkoa...

Pratique :Site : www.euskaletxeaperu.org

Centro Vasco Adresse : Malecón de la Reserva 297; Miraflores.Code postal : 18Ville : LimaRégion : LimaPays : PérouTéléphone : +51 (1) 447-3404

Fédération de Pelote Basque du Pérouwww.fedperufronton.com

Le Pérou avec Sergio Eguzkiza

Boise Idaho : USA (quartier basque)

Korika 2009 : Muraille de Chine

Un coréen, un basque et une serbe au chateau de Fargas à Ascarate

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La communauté basque d’Argentine est, dit-on la plus importante au monde. Les Basques et leurs descendants directs y seraient plus nombreux qu’au Pays bas-que lui-même : ils seraient 3.5 millions, en plus des 20 000 personnes qui vivent dans la centaine d’euskal etxe (maisons basques) que compte le pays. Un nombre considérable qui fait qu’on peut se demander avec humour si le véritable pays des Basques n’est pas l’Argentine ! Par URTXINTXA

33 du 14 au 20 mai 2009 /

Ce jeune journaliste et avocat de 35 ans, est le Président de l’association Vasco Argentina Urrundik, de Paraná (Argentine). Il s’occupe notamment du programme radio hebdomadaire Presencia Vasca. Vous pouvez écouter cette émission en direct sur Internet.

Prénom et Nom: Federico Borrás AlcainLieu de Naissance : Paraná, Entre Ríos, ArgentinaÂge: 35 ans.

Quel est votre métier ?Tout d’abord, pouvez-vous nous dire quel est votre métier ?Je travaille dans la presse et la communication institutionnelle.Votre implication dans l’association basque Urrundik est donc un passe-temps ?En effet, je crois d’ailleurs que l’essentiel de mes passe-temps a un lien plus ou moins éloigné avec tout ce qui est basque...Pouvez-vous nous présenter l’émission de radio Presencia Vasca que vous animez ?C’est une émission hebdomadaire qui est diffusée sans interruption depuis 18 ans. Elle fut initiée par mon grand père maternel. Depuis, j’ai pris la relève, et avec Mikel Ezkerro, nous portons cette émission.Votre famille est d’origine basque, depuis quand est-elle installée à Paraná ?Ma famille est basque du côté maternel, elle est plus précisément guipuzcoanne. Elle s’est installée en Argentine dans la première partie du XIXe siècle. Du côté de mon père,

j’ai des origines catalanes et d’autres ancêtres “Allemands de la Volga” comme on les appelle ici.Savez-vous si vous avez encore de la famille au Pays basque ?Oui, mon grand-père Raúl Alcain avait repris contact avec cette partie de la famille quand il s’est rendu, avec ma tante Laura, au IIe Congrès Mondial des Communautés Basques en 1987. Mais, personnellement je n’entretiens

pas de relation véritablement directe avec eux.Vous avez d’ailleurs une anecdote sur ces retrouvailles. C’est vrai. Lorsque mon grand-père et ma tante ont retrouvé des membres de la famille Alcain à Saint-Sébastian et à Fontarabie, ils ont diné tous ensemble. Ils me racontaient qu’à cette occasion dès qu’un nouveau convive arrivait à table, leur hôte les présentait ainsi : « Ce sont les membres de la famille d’Amérique ». C’est une attention très sympathique, très gentille, surtout si on tient compte de notre parenté, qui est quand même éloignée. Ça en dit long sur l’hospitalité des basques et l’affection qu’ils portent à ceux qui ont dû abandonner leur terre. Et vous-même, êtes-vous déjà venu au Pays basque ?Oui, je m’y suis rendu à trois reprises. La première fois en 1996 lorsque j’ai participé à la première édition du programme Gaztemundu qu’organise chaque année le Gouvernement basque. J’y suis retourné à deux reprises en 2003. La première fois en mars, avec deux autres journalistes argentins pour découvrir le fonctionnement du système éducatif basque et la seconde fois en décembre pour la présentation du livre “Vascos mundiales”. Ce livre recueille

les entretiens de 46 personnalités mondiales d’origine basque publiés par le journal Deia de Bilbao. J’ai d’ailleurs eu le très grand honneur de faire partie de ces personnes interviewées.Pour finir, pouvez-vous nous dire ce qui vous a le plus marqué au cours de ces voyages ?Chacun d’entre eux a été une expérience particulière et inoubliable. Mais une des choses qui m’a le plus impressionné a été ma première arrivée sur la terre basque. Je me souviens quand l’avion qui nous a amenés de Madrid à Bilbao a entrepris sa descente, j’ai commencé alors à apercevoir ces fermes basques inimitables par le hublot. Je me suis mis à pleurer d’émotion.

Pratique :Association Vasco ArgentinaAlem [email protected]

Téléphone +54 11 343 – 4317676

Caves des vins Etchart en Argentine:http://www.bodegasetchart.com

Argentine – Parana avec Federico Borras Alcain

La maison des Basques à Necochea dans la province de Buenos

Les danseuses argentines arborent fièrement le drapeau basque et celui de leur pays.

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Lorsque nous évoquons les Basques d’ailleurs, nous revenons souvent vers les Amériques... Et pourtant, l’Europe du nord, de l’est, ou même du sud, l’Afrique et l’Asie sont autant de lieux où des Basques se sont rendus et où des communautés actives sont aujourd’hui présentes. La plus grande communauté basque d’Europe (si nous comptons en effectif actifs), se trouve à Pau, à seulement 35 km de la Soule, mais aujourd’hui, l’écureuil vous emmène un peu plus loin, à Madrid, à la rencon-tre de David Fortea. Par URTXINTXA

David Fortea est né à Bilbao en 1966 et vit à Madrid depuis 1995. Il a longtemps été employé par Microsoft, au sein des équipes chargées de développer et de tester les logiciels en euskara. Il a, par la suite, été membre du comité éditorial de l’Encyclopédie Encarta, dans sa version espagnole. Depuis, il travaille comme spécialiste linguistique et relecteur de textes dans le monde de l’édition. Il collabore également à différents web-média. En tant qu’écrivain, il a distingué par de nombreux prix, ses travaux ont été publiés dans des revues littéraires et des maisons d’éditions madrilènes.

Vous vivez à Madrid où vous travaillez en contact direct avec la langue basque. Pouvez-vous, pour commencer, présenter ce métier particulier à nos lecteurs ?Depuis quelques années, je travaille sur les questions de normalisation de l’euskara dans son application à l’informatique. Je m’occupe aussi des problèmes de traduction en basque sur Internet. J’ai fait partie des équipes qui ont expérimenté les logiciels en euskara commercialisés par Microsoft. J’ai également été éditeur-rédacteur pour la version espagnole de l’Encyclopédie Encarta. Actuellement, je veille à la qualité linguistique des contenus en basque présents sur les sites Internet des ministères et du gouvernement espagnols, tout en vérifi ant les textes en castillan.

En dehors de ces occupations, à quoi occupez-vous votre temps libre ?A vrai dire, je n’ai plus trop de temps à consacrer à mes passe-temps, depuis la naissance de ma fi lle Irune. Elle est devenue mon « passe-temps » favori. Pour le reste, je suis écrivain et passionné ! J’apprécie tout particulièrement les contes, les nouvelles et les récits courts. J’ai eu la chance d’obtenir quelques prix, aussi bien nationalement qu’à l’étranger. Je crois que j’ai cette passion depuis le jour où je me suis rendu compte qu’il m’était plus facile de m’exprimer par écrit : je pouvais disposer de nuances que je ne parvenais pas à formuler autrement. Surtout, et c’est ce qui est le plus important pour moi, je me suis

rendu compte que je ne m’énerve plus et que je n’ai plus tendance à bégayer comme cela a pu m’arriver parfois. Je me suis ainsi senti à l’aise. Ça a été pour moi une évolution logique et naturelle, j’ai toujours été un grand lecteur, notamment de littérature nord-américaine et de grands romans d’aventure (Capote, Auster, Kerouac, Bowles, Hemingway, l’inégalable Norman Mailer, Stevenson, Defoe et Dickens, entre autres...), et comme une chose en entraine une autre... J’aime également beaucoup le cinéma et puis j’adore la natation.

Votre famille est présente depuis longtemps à Biarritz, pouvez-vous nous dire quand elle s’y est installée ?Je suis de la partie basque de la famille, celle qui descend de mes grands-parents Carmen Aguirre Achabal et Daniel Fortea. Mon grand-père était originaire de Burgos. Il est mort pendant la Guerre Civile. Ma grand-mère était, quant à elle, d’Ea en Biscaye. Après la guerre, elle venue s’installer avec ses enfants à Madrid. Mon père était né en 1940 au centre pénal du fort de San Cristóbal, à côté de Pampelune. C’est le seul enfant né là-bas, semble-t-il. Il a grandi à Madrid puis s’est installé en Euskadi après les longues années qu’il a passées dans la marine marchande. Ma mère est d’Indautxu, à Bilbao. Je connais Madrid depuis que je suis tout petit ; nous nous rendions régulièrement voir la Amuma (grand-mère). C’est elle qui m’a appris ce magnifi que euskara biscayen. Nous venions également voir mes oncles, qui sont aujourd’hui, par les hasards de la vie, mes voisins à Madrid.

Et vous avez encore de la famille au Pays basque ?Cela fait des années que ma famille s’est dispersée, chacun ayant dû quitter le Pays basque à cause de la diffi culté à trouver un travail de qualité sur place. Parmi les six frères et sœurs que nous sommes, il n’y en a plus qu’un qui réside à Portugalete, en Biscaye, dans le village où j’ai vécu avant de venir m’installer à Madrid. Un autre de mes frères vit dans un village de Navarre, une de mes sœurs est à La Rioja et deux autres sont ici à Madrid. On se voit souvent et autant que possible au Pays basque. J’ai pris l’habitude de m’y rendre tous les deux mois à peu près, quand les vacances le permettent. D’autant plus que ma femme est basque et que sa famille est de Portugalete ! J’y ai en plus de nombreux amis et connaissances.

Vous faites donc souvent le voyage entre Madrid et le Pays basque, vous auriez des anecdotes à ce sujet ?Plus que des anecdotes, je pourrais vous parler de cet étrange sentiment d’être basque à Madrid et d’être madrilène au Pays basque. C’est un sentiment fort que de vouloir essayer d’expliquer que ceux de là-bas ne sont pas ce qu’on imagine ici. Et réciproquement ! On fi nit par en avoir assez des stéréotypes, mais je ne se lasse jamais de revenir au Pays basque pour y contempler la mer et me promener sur « ma » plage de Muskiz ou au bord de la ria.

Pour fi nir, pouvez-vous nous faire partager votre rêve pour les Basques du monde ?Mon rêve est que l’on sache que le Pays basque se trouve à chaque endroit où il y a un Basque, indépendamment des croyances, des religions et des idéologies. Je voudrais que l’on soit conscient que le Pays basque virtuel, l’Euskal Herria virtuel, existe bien et que l’on est capable d’y vivre ensemble. Il en sera de même pour le Pays basque « de la Terre », le Pays basque réel un jour.

Pratique :Euskal Etxea - Hogar Vasco de MadridC/ Jovellanos, 3 - 28014 MadridTéléphone : + 34 915 314 593www.euskaletxea-madrid.com

Restaurant BasquesCidrerie Zerain -Calle Quevedo n. 3/5, 28014 Madrid Centrowww.restaurante-vasco-zerain-sidreria.es

Dormir :Hotel Vasco - Plaza de Santiago, 11 - 28200 - San Lorenzo de El Escorial (Madrid)Téléphone : +34 918901619

A voir :La première mappemonde réalisée par Juan de la Kotza (dit el Viscayno). Cette carte, qui représente pour la première fois le globe avec les côtes américaines, est visible au « Museo Naval de Madrid ».Paseo Prado 528014 Madrid, Spain+34 915 238 789

Madrid avec David Fortea

26 / du 4 au 10 juin 2009

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On peut se demander si ces basques d’ailleurs (kanpoko euskotarrak) qui sont émigrants ou fils d’émigrants, depuis quelques années ou plusieurs générations, ont la même conception de la « basquitude » qu’un Basque resté au pays. Qu’est ce qui pousse des fils d’émigrés à venir s’installer dans la maison natale de leurs parents ? Comment vivent-ils le fait d’être basque loin de leurs propres racines ? C’est la question que nous avons posée à Robert Acheritogaray, qui vit à Ossès depuis 3 ans. Il est né à San Francisco mais il a tout laissé (sa famille, son travail, sa maison californienne...), pour s’installer dans la maison Barberanborda à Ossès. C’est aussi le frère de Philippe Acheritogaray que nous avons rencontré dans le numéro précédent de la Semaine du pays basque. Par URTXINTXA

31du 28 mai au 3 juin 2009 /

Nom et Prénom : Acheritogaray RobertLieu de résidence actuel : Ortzaize (Ossès)Ville d’origine : San FranciscoAge : 39 ans

La semaine dernière, nous avons découvert votre frère qui travaille pour une société boursière basée près de San Francisco. Votre parcours a été très différent du sien, pouvez-vous nous le résumer ?Je suis aussi né en Californie. Après mes études, je suis devenu ce qu’on appelle un « trader » et je travaillais pour une SICAV monétaire. J’ai bien sûr quitté cet emploi quand je suis venu m’installer au Pays-basque, je suis maintenant gestionnaire d’approvisionnement.

Vous avez décidé de vivre à Ossès, mais qu’en est-il du reste de votre famille ? Mes parents Marie et Jean Acheritogaray vivent toujours à San Francisco et mon frère Philippe (voir le dernier numéro de la Semaine du pays basque) habite tout près de là, à Corte Madera, avec toute sa famille.

Pourquoi alors avoir voulu tout quitter à San Francisco pour venir vous installer au Pays-basque ? Il y a plusieurs raisons, la première étant que ma femme est originaire d’Hiriburu (Saint Pierre d’Irube) et elle voulait se rapprocher de sa famille. Et puis nous voulions que nos enfants aient une scolarité en basque, en « immersion ». Ortzaizeko Ikastola a d’ailleurs accueilli notre fils Andoni les bras grand ouverts. Mais je crois surtout que c’est parce que j’ai toujours rêvé d’habiter en Euskal Herria. L’etxea familiale, Barberanborda, avait besoin de quelqu’un pour s’occuper d’elle. Ca a été l’élément déclencheur qui a fait que nous avons franchi le pas.

C’est à la fois un retour aux racines et à la fois une installation dans un nouveau pays. L’intégration n’a-t-elle pas été difficile ? Est-ce qu’on vous considère comme

« l’américain » ou plutôt comme Robert de Barberanborda ?Un peu des deux, je crois. Je suis timide par nature. Heureusement, grâce à la vie scolaire des enfants à l’ikastola, nous pouvons nous intégrer. Nous avons eu la chance, par exemple, d’animer Nafarroaren Eguna et d’organiser un repas. J’ai collaboré avec les autres parents, exactement comme je le faisais avec les membres de l’Euskal Etxea de San Francisco lors des festivals. Je me sens beaucoup plus à l’aise en travaillant. Le fait d’être Américain est bon pour démarrer une conversation. Par contre, mes voisins qui se souviennent de mes grands-parents, et aussi de mon père et de mes oncles, me considèrent « de Barberanborda ».

L’intégration passe aussi par un emploi. Avec un parcours comme le votre est-ce que ça n’a pas été difficile d’en trouver un ?J’ai envie de répondre : oui et non. En 2006, j’ai commencé à chercher un emploi grâce aux agences d’intérim et depuis, je travaille. J’ai d’abord effectué quinze mois pour une entreprise à Mouguerre et je suis actuellement sous contrat, depuis treize mois, avec une autre société. Mais, je n’ai toujours pas signé de CDI encore.

Vous vous êtes donc Basque et pourtant vous ne vous définissez pas comme Euskaldun. Est-ce que vous pouvez nous expliquer la différence que vous faites entre les termes « Basque » et « Euskaldun » ? Pour moi, Euskaldun c’est quelqu’un qui parle l’euskara. Je m’identifie plutôt comme un « Basque-Américain » même si je ne parle pas le basque. Notre culture est très riche avec un art, des sports, une cuisine, des danses etc. qui lui sont propres. Il est important de transmettre notre culture et nos traditions basques à nos enfants. Si on était obligé d’utiliser le Gaëlique pour vivre la culture irlandaise, est-ce qu’il y aurait eu autant d’Irlandais dans le monde aujourd’hui ? Je crois que pour la culture basque, c’est pareil.

Vous vous êtes d’ailleurs fortement impliqué pour la culture basque quand vous viviez en Californie. Pouvez vous présenter à nos lecteurs quelques noms de grandes personnalités de la diaspora basco-californienne actuelle ? Je vais citer les personnes que je connais personnellement parce qu’il y a beaucoup de grandes personnalités ! Tout d’abord, quelqu’un qui vient de nous quitter : Aita Martxel Tillous qui a servi tous les Basques partout aux Etas-Unis pendant ces quatorze dernières années. Il y a aussi Johnny Curutchet, le poète, bertsolari et bien sûr mon oncle Alphonse Acheritogaray qui m’a toujours fait comprendre qu’il était parfois très important de rire en travaillant pour la culture Basque. Il est connu dans la Diaspora aux Etats-Unis pour ses histoires qu’il signe du nom de Baxe Nafarroa !

Depuis que vous vous êtes installé au Pays-basque, quel regard portez-vous sur votre Amérique natale ? J’ai beaucoup d’espoir. Apres 8 ans d’administration Bush, Obama arrive avec des idées positives au lieu d’utiliser la peur. Une page est tournée. L’administration Bush agissait comme les gouvernements espagnols, en parlant toujours de terrorisme pour effrayer les gens ; mais il a ignoré les autres problèmes qui étaient tous aussi importants si ce n’est plus.

Pratique :

A visiter :Twin peaksCes deux collines jumelles (qui n’ont évidemment aucun lien avec la série télévisée du même nom) sont restées encore assez sauvages. On peut accéder au somment par une route qui se termine par le parking du belvédère d’où, par temps clair, il est possible d’apercevoir Market Street, Downtown, Alcatraz, le pont du Golden Gate et la baie, parfois jusqu’à Oakland.

Restaurant de Gérald Hirigoyen à San FranciscoPiperade1015 battery street San Francisco 94 111. CAwww.piperade.com

Restaurant de Roger Minondo à San FranciscoLe Chalet Basque405 N San Pedro Rd San Rafael, CA 94903+1 415 479-1070 http://www.chaletbasquemarin.com

San Francisco avec Robert Acheritogaray

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lesbasques d’ailleurs...Kanpokoeuskotarrak

Destination de la dernière grande vague migratoire des Basques, la Californie a longtemps fait figure d’Eldorado. Dès 1848, des centaines de Basques affluent vers les rivages ensoleillés du Pacifique, qu’ils soient, comme tant d’autres, atteints par le virus de la fièvre de l’or ou simplement à la recherche d’une vie meilleure. Cette émigration s’est poursuivie jusque dans les années 70, et n’est arrêtée que par la grande crise pétrolière. Pendant plus de cent ans, les Basques ont contribué à la grande épopée californienne en tant que bergers, jardiniers ou même cuisiniers. Un rôle bien souvent oublié. En effet, si tout le monde se souvient de la dispa-rition du boxeur français Marcel Cerdan, mort le 29 octobre 1949 dans un tragique accident d’avion, qui sait que dans cet appareil on comptait également quatre bergers basques en partance pour une nouvelle vie en Californie ? Par URTXINTXA

33 du 21 au 28 mai 2009 /

Nom et Prénom : ACHERITOGARAY, PhilippeLieu de résidence actuelle : Corte Madera, California, USAVille d’origine de la famille : Ortzaize (Baxenabarre), Maule (Xiberoa)Age : 45 ans

Est-ce que vous pouvez tout d’abord vous présenter à nos lecteurs ?Je suis né en Californie où je vis avec ma famille. Je travaille actuellement dans le domaine informatique, je m’occupe des logiciels de gestion de données pour une société boursière, la Franklin Templeton Investments.

On oublie souvent que San Francisco possède une grande communauté basque. Quelle est en est son histoire ?Les Basques sont présents à San Francisco depuis le milieu du 19ème siècle, mais la communauté d’aujourd’hui est la plupart du temps le résultat de l’immigration des années 1930-1970. La majorité de ces immigrés étaient originaires d’Iparralde, et plus précisément des villages de la vallée de la Nive (Ortzaize, Bidarrai, Baigorri, Eiheralarre, Banka, Urepele). C’est dans cette vallée que Charles Iriart recrutait les candidats à l’émigration grâce à l’agence de voyages qu’il avait montée à Garazi. Il y avait à San Francisco, comme dans beaucoup d’autres villes aux Etats-

Unis, plusieurs hôtels tenus par des Basques, pour accueillir ces nouveaux arrivants. Ils étaient tous situés à proximité de Broadway street. Dans ce quartier, il y avait aussi un fronton pour jouer à la pelote où les Basques de la ville se retrouvaient. La pression immobilière a fait que ce fronton a été détruit en 1979. Quelques basques se sont alors réunis pour construire un mur à gauche et un centre culturel basque, ouvert en 1982, qui est devenu le nouveau lieu de rencontre de la communauté basque de San Francisco depuis la fermeture des derniers hôtels basques.

Et parmi tous ces immigrants, il y a votre famille. Savez-vous de quelle région du Pays basque elle était originaire ?Mon père, Jean Acheritogaray, est né à Ortzaize (Errekatxoa etxea), mais la famille de sa mère était originaire d’Irisarri (Urartea etxea) et du côté paternel, ils venaient tous de Baigorri. D’après ce que je sais, le nom Acheritogaray est originaire d’Heleta, où se trouve toujours la maison qui a donné son nom à ma famille. Cette maison se trouve dans l’ancien quartier « Acherito ».Ma mère, Marie Etchecopar, est née comme moi à San Francisco où ses parents avaient émigré. Mon grand père était né à Domezain et ma grand-mère à Maule.

Vous avez gardé des contacts avec des membres de votre famille au Pays basque ?Oui bien sûr, et de nombreux ! Mon frère, Robert Acheritogaray habite

à Ortzaize depuis 2006, avec toute sa famille. J’ai aussi une tante, Joan Martinez, qui vit à Hiriburu, sans oublier les deux frères de mon père qui habitent en France. Mon grand-père maternel a aussi deux sœurs, qui sont religieuses, maintenant en retraite, avec qui j’ai gardé contact.

On vous sent très enthousiaste quand vous parlez du Pays basque, pourquoi un tel engouement ?Je me sens en effet très concerné par mes racines basques et j’ai beaucoup de plaisir à travailler au rayonnement de la culture basque avec mes collègues aux Etats-Unis et au Pays basque. Je m’intéresse aussi énormément à la culture basque contemporaine et j’essaie de la faire vivre ici en Californie, où la culture basque fait en général partie du folklore.

Ce qui vous amène à suivre, depuis les Etats-Unis, tout ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique. Quel regard portez-vous sur le Pays basque actuel ?Je vois le Pays basque comme étant très moderne et parfaitement intégré à ce monde globalisé. Mais en même temps, je vois un pays qui perd son identité. D’où viendront les futurs euskaldunak ? En Iparralde et Nafarroa les bascophones, et même les Basques, sont de plus en plus une minorité dans leur propre pays. Les élections de mars dernier me donnent l’impression que la « colonisation » de l’Euskadi par Madrid est presque achevée. Aux Etats-Unis, on a du mal à comprendre comment des lois comme celles « des Partis Politiques » peuvent être utilisées pour rendre illégaux les partis de gauches basques

nationalistes et que ce sont ces lois qui ont amené Le Parti Nationaliste Basque à perdre son pouvoir au Gouvernement basque.

Pour finir, comment est-ce que les habitants du Pays basque peuvent vous soutenir dans votre action culturelle ?J’aimerais que les Basques d’Euskaldi continuent à nous aider et à nous conseiller avec la même énergie et le même enthousiasme qu’ils ont eu jusqu’à présent.

Pratique :Basque Cultural Center de San Francisco : www.basqueculturalcenter.com

Fédération des Maisons Basques des Etats-Unis : N.A.B.Owww.nabasque.org

Basque Educational Organizationwww.basqueed.org

Basque Club of San Franciscowww.basqueclub.com

Etcheverry Basque Importswww.basqueimports.com

Bon plan:Restaurant Iluna Basque701 Union Street (at powell),San Francisco 94133www.ilunabasque.com

Basque Hotel15 Romolo Pl San Francisco, CA 94133+1 415-398-1359

La Californie avec Philippe Acheritogaray

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| du 3 au 9 juillet 2009

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Baptiste d’Aleman : «J’aimerais pouvoir aller jouer en Amérique du sud, en Argentine précisément car c’est un pays qui m’attire énormément». Baptiste d’Aleman, est un jeune chanteur de Sare (Lapurdi). Un jour, sur un coup tête, il a pris la décision de faire une tournée mondiale, ne se fixant aucune frontière ni physique ni mentale. En 2008, il a ainsi pu chanter, en Chine, au Japon, en Australie et aux îles Fidji. Par URTXINTXA

Nom : d’Aleman Prénom : BaptisteÂge : 26Lieu de résidence : Ça dépendPeux-tu nous dire depuis combien de temps tu es dans la chanson ?Cela fait 5 ans que je m’y investis réellement, mais j’ai commencé la musique, seul dans ma chambre, depuis 11 ans maintenant.Originaire du village de Sare, comme Patxi Garat. C’est un véritable berceau de chanteurs !Le fait que nous venions du même village est une coïncidence amusante, j’aime beaucoup ce qu’il fait et c’est un gars très cool, mais de là à parler d’un berceau de chanteur... l’avenir nous le dira !En quelle langue chantes-tu ? Je chante en français et je m’essaie à l’anglais...Et pourquoi ne chantes-tu pas en basque ?Le basque s’est un peu perdu dans ma famille à cause des restrictions qu’a subies la génération de mes parents. Je ne parle pas bien basque et je le regrette mais un jour je compte bien faire des chansons dans cette langue, ne serait-ce qu’une seule. C’est une langue qui me tient à cœur !Dans quelles salles aimes-tu te produire ?J’adore jouer dans des petites salles de 100 à 150 personnes, même si je viens de me produire dans une salle de

350 places à Paris, au théâtre Le Mery, place Clichy, le jeudi 25 juin dernier.Tu as également joué à l’Olympia. Peux-tu nous en dire plus ? J’ai joué a l’Olympia pour faire la première partie de « Riders on the Storm », anciennement « The Doors ». La production recherchait un musicien en solo pour chauffer la salle. Je venais de finir une tournée avec « John Butler Trio » et j’avais pu faire parler un peu de moi grâce à ça. Ils ont donc fait appel à moi.La salle est mythique et j’en garde un super souvenir même si ça n’est pas mon meilleur concert !Avec ta guitare, tu as effectué un

tour du monde. Qu’en attendais-tu ?Je voulais rencontrer des gens et arrêter de penser qu’il est impossible de faire ce que l’on désire réellement. Un jour j’ai eu un déclic, je me suis demandé ce que je ferais si je pouvais faire exactement ce que je voulais... Et la réponse a été évidente, faire le tour du monde en chansons !J’ai contacté les gens que je connaissais à droite à gauche et de fil en aiguille, j’ai pu monter ma tournée.Et que t’apporte ce contact avec le public à l’étranger ?Les populations locales m’apportent énormément. Les gens sont toujours tellement gentils lorsque l’on est

respectueux.J’aime le contact et j’aime savoir que j’ai tout à apprendre d’eux. La vraie richesse, c’est le partage et c’est ce que m’apportent ces voyages.Y a-t-il des destinations où tu souhaiterais te rendre ?J’aimerais vraiment pouvoir aller jouer en Amérique du sud, en Argentine précisément car c’est un pays qui m’attire énormément. Je le ferai c’est sûr, le tout est de savoir dans quelles conditions !Quelles sont tes prochaines dates ?Jeudi prochain, à partir de 21h je serai au Bibam Bar à Acotz. Venez nombreux !

Vous pouvez déjà écouter quelques morceaux de Baptiste sur sa page Myspace : http://www.myspace.com/baptistedalemanVous voulez écouter Baptiste en concert ?Prochaine date :Jeudi 2 juillet au Bibam Bar, quartier d’Actoz, 661 route des plages à Saint-Jean-de-Luz à partir de 21h jusqu’à 2h du matin.Pour infos :Baptiste s’est produit en Chine à Shangai et Hong kong, puis aux îles Fidji, en Australie à Sydney, Byron Bay, Melbourne puis Perth.

Le tour du monde de Baptiste d aleman

Page 7: Urtxintxa

| du 10 au 16 juillet 2009

14lesbasques d’ailleurs...Kanpokoeuskotarrak

Depuis quand les Basques sont-ils présents au Canada ? On retrouve leurs traces dans le Labrador. Leur présence, aux côtés des Bretons, est attestée à Saint-Pierre-et-Miquelon, à Calgary, à Vancouver et bien sûr à Montréal. Par URTXINTXA

A ce jour, la présence basque sur le territoire canadien est surtout marquée par l’existence de deux centres, le musée du parc de l’aventure basque de Trois-Pistoles et la communauté de Saint-Pierre-et-Miquelon (qui est un territoire français bien qu’il soit plus proche du Canada que de la France).Les deux centres basques sont respectivement situés à Montréal, avec l’association « Euskaldunak », et à Vancouver avec le « Zazpiak bat », basque club. Les activités développées sont essentiellement axées sur la rencontre, autour des repas pour celui de Montréal et de l’apprentissage de l’euskara pour celui de Vancouver.A la question de savoir depuis quand les Basques sont-ils présents sur ce vaste territoire, une auteure de Boise dans l’Idaho, spécialisée dans les récits des grands navigateurs basques, vient d’éditer un livre, Challenge of the wind, dans lequel elle fait référence à une présence basque, un siècle avant la découverte du Nouveau monde par

Christophe Colomb.Dans le Labrador également, certains vestiges ont été datés au carbone 14 à plus de 100 ans avant l’arrivée de Christophe Colomb. Le plus intrigant dans ces vestiges (des fours de cuisson à l’architecture basque), c’est qu’ils sont situés à proximité de vestiges de drakkars vikings... Y aurait-il eu un lien entre les Basques et les Vikings ? Si oui, cela expliquerait également pourquoi ces Vikings, ou Normands, seraient venus sur nos terres...En ce qui concerne les Basques de Saint-Pierre-et-Miquelon, ils se sont organisés en communauté avec les Bretons. Cela est d’ailleurs parfaitement visible sur le drapeau des îles.A Calgary, c’est en recherchant quelques noisettes qu’Urtxintxa a découvert le site de Muturzikin... Ce descendant de basques a mis en ligne un travail de recherche très intéressant sur la présence basque.Enfin, n’oublions pas non plus

l’expression employée par les indiens Hurons auprès des troupes de Jacques Cartier : « ez apezak hobeta » c’est à dire « pas mieux que le prêtre »...La présence basque au Canada est, quoi qu’il en soit, très ancienne. Les Basques comme d’autres ont su s’intégrer dans ce vaste pays. Certains s’y sont fait remarquer par leurs actes héroïques, comme le général Sallaberry à Montréal par exemple, d’autres, dont je tairai le nom, pour leurs exactions.

Pratique :La ferme Pays basque de Charlevoix,Chez Jean jacques Etxeberrigaray et Isabelle Mihura813 rue St-Édouard, Saint-Urbain, Québec, Canada, G0A 4K0 Téléphone : 418 639-2246 http://www.lafermebasque.caPARC DE L’AVENTURE BASQUE EN AMÉRIQUE (PABA) 66, rue du ParcTrois-Pistoles, (Québec) G0L 4K0 Tél. : 418.851.1556Téléc. : 418.851.2188

La maison des basques de Montréal429 Viger Bureau 02Montreal H2L2N9

+1 (514) 842 [email protected]/

Le site internet de Muturzikin.www.muturzikin.com

Christine Echeverria Benderhttp://www.christinebender.com/

Les Basques et le Canada : toute une histoire !

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du 17 au 23 juillet 2009

48lesbasques d’ailleurs...Kanpokoeuskotarrak

Si nous connaissons tous l’association Uda Leku, l’association d’éducation populaire basée à Bayonne qui gère les activités extrascolaires des nos enfants en Euskara depuis près de 25 ans, nous étions loin de nous douter de trouver également Uda Leku de l’autre côté de l’Atlantique, aux Etats-Unis... La culture n’est pas destinée qu’aux ainés ! Elle est surtout destinée à nos enfants, afin de leur donner des outils pour bâtir le monde de demain et cela, les Basques d’ailleurs l’ont bien compris. C’est pourquoi depuis près de 20 ans, les Basques des Etats-Unis ont développé ce service, qui sert aujourd’hui d’exemple à d’autres communautés en Argentine, Uruguay ou Mexique par exemple. Par URTXINTXA

Les basques des Amériques et la jeunesse.Tous les ans, la Fédération des Basques de l’Amérique du nord (NABO), organise un « summer camp », Uda Leku, dans le cadre d’un centre basque. Il y en a eu un peu partout, dans l’Idaho à Boise, dans le Wyoming à Buffalo, en Californie à San Francisco, Bakersfield ou, comme en 2009, à Chino où l’Uda Leku se déroulait du 28 juin au 11 juillet.Chaque année, ce sont près d’une centaine d’enfants de 10 à 15 ans qui participent à ce rendez-vous. Cette activité a longtemps été menée de main de maître par l’aumônier des Basques des Etats-Unis, le père Marcel Tillous ou Aita Tillous comme on l’appelait là-bas pendant 14 années et qui vient de nous quitter le 31 mars dernier... Ohore zuri martxel...Les activités développées sont essentiellement tournées vers l’apprentissage de la danse, la pelote, le txistu, la culture en général et bien sur une sensibilisation à l’euskara !NABO est très active : dix programmes ont été mis en place pour s’occuper

de la jeunesse, entre des rencontres discussions, des programmes d’échanges avec la Soule. Neuf jeunes et un adulte étaient ainsi en Soule du 25 juin au 11 juillet derniers et ce sont quinze jeunes souletins et six adultes qui se rendront aux Etats-Unis, dans le cadre de l’échange Xiberoa youth exchange, du 19 au 31 août.

Cet échange aura lieu à San Francisco, où ils pourront rencontrer Idoya Salaburu Urruty (dont la famille est originaire d’Arizkun dans le Baztan), l’une des créatrices de la « Koskorrak Goiz Eskola ». Ici au pays basque, nous avons les Gau eskolak (cours du soir), et bien là-bas, cela se déroule les samedis matins au Basque Cultural Center. Pour l’anecdote, Idoya me confiait qu’au début les trois enseignantes voulaient créer cette structure pour cinq à six enfants âgés de 3 à 6 ans. Le jour de l’ouverture, elles ont dû en accepter 25, et en 3 ans l’effectif a doublé !

Boise dans l’Idaho, dispose de son ama-Ikastola. L’éducation des enfants

n’étant pas obligatoire aux Etats-Unis avant l’âge de 6 ans, les institutions publiques locales ont toléré cette Ikastola où les enfants apprennent l’euskara en immersion totale. Ce programme a vu le jour grâce à la volonté des parents, mais surtout au coup de pouce du maire de Boise : David H. Bieter, lui-même d’origine basque, parlant l’euskara couramment et qui, lors des dernières élections présidentielles aux Etats-Unis, avait invité une salle comble de 5 000 personnes à scander : « Gora Obama!»

En 2010, Uda Leku aura lieu à Reno, dans le Nevada. Voyons si les Basques de Reno feront parvenir quelques noisettes à Urtxintxa...

Pratique :

A ChinoHotel restaurant Centro Basco13432 S. Central Avenue Chino CA 91710909.628.9014 [email protected]://centrobasco.net

Euskal EtxeaChino Basque ClubP.O. Box 1080Chino, CA 91710 www.chinobasqueclub.us

Fédération N.A.B.O (North American Basque Organisation)www.nabasque.org

Si vous êtes à San Francisco le 2 août prochain, à ne pas manquer : les Zpeiz Mukaki seront en représentation à 15h30 au Basque cultural Center.www.basqueculturalcenter.com

Les enfants des basques d�ailleurs

Page 9: Urtxintxa

| du 24 au 30 juillet 2009

12lesBasques d’ailleurs...Kanpokoeuskotarrak

Même si avec les nouvelles technologies et les nouveaux réseaux sociaux, la communication est plus simple entre la diaspora et le Pays basque, les Basques d’ailleurs n’en sont pas moins acteurs de leur culture. Musique, chants et danses, certains bénéficiant de logistiques bien établies, alors que d’autres, juste par leur voix, n’inspirent que le respect et le silence. Par URTXINTXA

La culture basque a toujours été imprégnée de musique, de danses et de chants, et cela je peux l’affirmer en restant le petit urtxintxa que je suis, pas besoin de faire des études au CNRS pour l’affirmer !Dans bien des cas, comme en Argentine par exemple, des groupes se forment, reprenant le répertoire des classiques du pays d’origine et organisent des concerts. C’est par exemple le cas du groupe Maral de Arrecifes en Argentine qui, avec sa chanteuse Mariana Domine Irigoyen, interprète des chants comme « lau teilatu » ou « guk euskaraz »..D’un point de vue musical, il faut quand même souligner l’influence de l’accordéon, déjà très présent dans la culture Argentine, mais que l’on retrouve ailleurs, notamment au sein de la communauté des Basques des Etats-Unis, avec notamment, Mercedez Mendive, grande accordéoniste de toutes les fêtes basques des USA, née à Elko et qui vit aujourd’hui à Miami. La famille de Mercedez est originaire du village de Markina en Bizkaia, et n’a apparemment aucun lien avec le

village bas-navarrais du même nom, Mendive. Aux Etats-Unis encore, le groupe Amuma says no (maman a dit non), vient de se créer il y a un an et demi, et ils sont déjà programmés dans la plupart des grandes fêtes des Basques états-uniens. Amuma says no chante des musiques traditionnelles retravaillées, actualisées à la sauce basco-ketchup si l’on peut dire.Par ailleurs, souvenez-vous il y a trois ans de cela, sur une radio locale, il existait une émission qui s’appelait 8 Herrialdeak Zuzenean. Lors d’une de ces émissions, je me souviens avoir entendu qu’un auditeur appelait depuis San Francisco pour dire ceci : « Vous venez de passer du Benito Lertxundi, on aime bien à San Francisco, mais ici... on préfère du Berri Txarrak. » Pour vous dire à quel point ils connaissent bien... parfois même mieux qu’ici.

Mais quand nous évoquons les Etats-Unis, impossible de ne pas aborder les bertsolaris comme Jesus Goñi de Reno, Jesus Arriage de San Francisco,

Martin Goikoetxea de rock Spring dans le Wyoming ou encore celui qui est considéré comme le plus grand : Johnny Curutchet de San Francisco.Je me souviens de la visite de Johnny Curutchet justement, il y a deux ans, au château d’Ascarat en Basse Navarre, où on lui présentait un projet de création de centre international de la diaspora basque. Le béret vissé sur la tête, légèrement porté sur l’arrière, Johnny commence à chanter sur Ascarat. La voix est émue, la larme coule aussi... C’est tout Johnny ça ! C’est la voix qui chante, mais c’est son cœur qui parle.Plus au Sud de San Francisco, nous avons également le groupe Noka (à ne pas confondre avec une marque de téléphonie mobile !). Je vous assure que là, les mélodies sont bien plus belles et ce groupe de Chino en Californie chante en euskara. Déjà, l’été, Noka taldea avait effectué une tournée en Iparralde.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que toutes les maisons basques

(euskal etxe) invitent des groupes du Pays basque à se produire là-bas. Chaque année, par exemple, lors de la Semaine Nationale Basque qui se déroule en Argentine, un groupe est invité dans le pays, en 2008 cela se déroulait à La Plata et l’invité n’était autre que le groupe Oskorri, les années passées c’étaient, Betagarri, Berri Txarrak, Kepa Junkera... rien que ça !

En ce qui concerne la danse, il faut savoir que certains groupes de danse basque en Argentine ont conservé les pas de danse « ancestraux ». En effet, la grosse migration des Basques vers ce continent s’est déroulée surtout au XIXe siècle, et la danse basque que nous pratiquons aujourd’hui a été influencée, modifiée, revisitée dans les années 1920, avec la danse classique. Quelle surprise de se rendre en Argentine, de voir 700 danseurs alignés, l’œil concentré, les tenues magnifiques colorées, colorées comme leur peau dans certains cas, ils ont aussi du sang indien. De voir des Basco-améridiens danser des pas, que nous ne reconnaissons qu’à peine, cela me rebrousse tout mon poil roux. Vite ! Je suis en manque de noisettes... Voyons si les mêmes danseurs seront à la Semana Nacional Vasca de Bahia Blanca cette année.

Pratique :

Mercedez Mendive :www.myspace.com/mercedesmendiveNoka taldeawww.chinoka.com/Amuma says nowww.myspace.com/amumasaysnoNABO (Fédération des maisons basques des états unis)www.nabasque.org/FEVA (Fédération des maisons basques d’Argentine)www.fevaonline.org.arx

Les Basques d’ailleurs chantent et dansent aussi...

Page 10: Urtxintxa

| du 7 au 13 août 2009

De par son travail, l’émigrant basque a, en général, su se faire remarquer. Il a su s’impliquer dans la nouvelle société qui l’accueillait, s’y investir et créer. Et, bien évidemment, s’impliquer dans la politique et ce, jusqu’au plus haut sommet de la hiérarchie ! Par URTXINTXA

De nombreuses personnalités d’origine basque sont devenues président de la République comme par exemple en Argentine, José Figuera Alcorta, du 12 mars 1906 au 12 octobre 1910. Avant lui, et pour une courte durée, nous avions Juan de Aguirre, du 11 au 16 février 1820, ou encore Dr. José E. Uriburu, du 23 janvier 1895 au 12 octobre 1898. Depuis 1814, douze présidents de la République d’Argentine avaient un nom de famille basque. Le dernier en date a quitté son mandat en 2003, il s’agissait du président Eduardo A. Duhalde.

En ce qui concerne le Chili, le premier président d’origine basque s’appelait Agustin de Eyzaguirre. Il a officié du 9 septembre 1826 au 25 janvier 1827. Depuis son indépendance en 1810, le Chili a compté 13 présidents d’origine basque, dont le dernier en date et le plus connu (pour son coup d’Etat) est Augusto Pinochet Ugarte.

En Uruguay, depuis la constitution du pays le 18 juillet 1830, ce sont neuf présidents de la République d’origine basque qui ont accédé au pouvoir. L’un des derniers en date, dans les années 1970, s’appelait Juan Maria Bordaberry, élu constitutionnellement le 1er mars 1972 et nommé par les forces armées pour son second mandat le 27 juin 1973.

Le Pérou, depuis la constitution, a connu 7 présidents tandis que la Colombie en compte 3, dont le dernier encore en fonction depuis le 7 août 2002 : Alvaro Uribe Velez.

Je vous évoque ici surtout l’Amérique du Sud, mais nous pouvons remonter un peu au Nord dans le continent américain : le Guatemala a eu deux présidents d’origine basque. Le dernier en date, Alvaro Enrique Arzú Irigoyen, était originaire d’Arzu, dans l’Alava, aujourd’hui petit village disparu, englobé par l’agrandissement de Vitoria-Gasteiz. J’ai rencontré son cousin, Felipe Rosalez Arzu, chirurgien esthétique au Guatemala et qui a également une clinique en Floride. J’ai dû me faire lifter les joues, à force de manger des noisettes sauvagement !

Juste à côté du Guatemala, il y a un pays qui défraie l’actualité : le Honduras avec son président déchu, Manuel Zelaya, bien plus connu pour son éviction de la présidence que pour les insécurités qui régnaient dans son pays : taux d’enlèvement record, disparition, meurtres, etc. La France d’ailleurs demande à ses concitoyens d’éviter le pays depuis fort longtemps.

Aujourd’hui encore les Etats-Unis d’Amérique se font remarquer, notamment grâce à la famille Laxalt. Paul Dominique fut gouverneur du Nevada du 2 janvier 1967 au 4 janvier

1971 et, dans la foulée, il devint sénateur du 18 décembre 1974 au 3 janvier 1987. Son frère Robert est un écrivain très connu qui a écrit 17 ouvrages dont In a Hundred Graves : A Basque Portrait en 1972 ou encore A Basque Hotel en 1989 nominé pour le prix Pulitzer.

Dave Bieter, maire de Boise dans l’Idaho, dont nous avons déjà parlé dans une édition précédente dédiée à la jeunesse, ou encore le vice- gouverneur de Californie, pressenti pour être le remplaçant d’Arnold « Terminator » Schwarzenegger en 2010. Il s’agit de John Garamendi, dont la famille est originaire du village de Markina en Bizkaia.Saviez-vous que même lors des dernières élections présidentielles des Etats-Unis, Barack Obama a fait éditer des prospectus en basque, pour inciter les basques américains à voter pour lui ?

Pour revenir en Europe et pour finir, l’ancien Premier ministre espagnol, Jose Maria Aznar, avait pour grand-père, un « abertzale » de Nafarroa. En ce qui concerne notre hexagone, l’ex-première dame de France, Cecilia Albeniz Sarkozy, est la petite-fille du grand compositeur Isaac Albeniz, né en Catalogne mais dont les deux parents sont nés à Vitoria-Gazteiz.Verrons-nous un jour un président de la République française avec des origines basques ? Un Besancenoteguy ? Une Royalgaray ? Ou un Sarkoverry ?

Pratique :Bake Leku – Refugio de los SentidosLas Chacras (La Paz), Province de Córdoba, ArgentineTel. : +54 351 15656 8228Basque Etchea8575 S. Avenue 40 ETacna, Arizona –USATel. : +1 520 785-4027Pintxos510 Greenwich StNew York City – USATel. :+1 212 343-9923TxindoquiJosé Ellauri, esq. García Cortinas.Montevideo+598 2 711-9154

Les Basques d’ailleurs et la politique

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Duhalde, Zelaya, Garamendy et Laxalt© DR