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Urgences Environnementales
Comores
Rapport de Mission Exploratoire
Juin 2013
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Publié en Suisse, 2013 par la Joint UNEP/OCHA Environment Unit
Copyright © 2013 Joint UNEP/OCHA Environment Unit
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Editeur du rapport : Wendy Cue, Joint UNEP/OCHA Environment Unit
Photo de couverture: Comores (G. Carneiro)
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Table des Matières
Carte ........................................................................................................................................................ 4
Synthèse .................................................................................................................................................. 5
Glossaire .................................................................................................................................................. 7
1. Contexte .............................................................................................................................................. 8
2. Principaux résultats et recommandations ........................................................................................ 10
2.1 PREVENTION ET PREPARATION AUX CATASTROPHES INDUSTRIELLES ET TECHNOLOGIQUES .. 10
2.1.1 Planification d’urgence pour les déversements d’hydrocarbures terrestres .......................... 10
2.1.2 Réponse aux déversements d’hydrocarbures en mer ............................................................. 12
2.2 URGENCES LIEES AUX ACTIVITES MARINES ............................................................................... 13
2.2.1 Pêche ........................................................................................................................................ 13
2.2.2 Transport Maritime de Cargaison ............................................................................................ 15
2.2.3 Transport Maritime de Passagers ............................................................................................ 17
2.3 ENVIRONNEMENTS MARINS ET COTIERS : STATUT ET MENACES .............................................. 17
2.4 ENVIRONNEMENT ET ACTION HUMANITAIRE ............................................................................ 17
3. Conclusions ................................................................................................ Erreur ! Signet non défini.
ANNEXE 1. TERMES DE REFERENCE DE LA MISSION ............................................................................. 25
ANNEXE 2. EMPLOI DU TEMPS DE LA MISSION ET ACTEURS RENCONTRES ......................................... 28
ANNEXE 3. DOCUMENTS DE REFERENCE .............................................................................................. 31
La Joint UNEP/OCHA Environment Unit (JEU) assiste les Etats Membres pour se préparer et répondre aux urgences environnementales en coordonnant les efforts internationaux et en mobilisant les partenaires pour aider les pays affectés demandant une assistance. En combinant l’expertise environnementale du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) avec le réseau de réponse humanitaire coordonné par le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), la JEU garantit une approche intégrée pour la réponse aux urgences environnementales. L’Environmental Emergencies Centre - Centre pour les urgences environnementales (EEC) (www.eecentre.org) est un outil en ligne élaboré par la JEU et conçu pour développer la capacité des intervenants nationaux aux urgences environnementales.
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Carte de l’Archipel des Comores
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Synthèse
En Avril 2012, des pluies torrentielles ont causé des inondations et des glissements de terrain
dévastateurs aux Comores. L’impact a été particulièrement grave dans les communautés affectées :
maisons détruites, perte de terrains agricoles, infrastructures endommagées et perte de sources de
revenus et d’atouts. Le Coordinateur Résident des Nations Unies et le Gouvernement des Comores
ont demandé l’assistance de la Joint UNEP/OCHA Environment Unit1 (JEU) afin d’évaluer les impacts
environnementaux de la catastrophe sur les secteurs critiques, et de recommander des mesures de
prévention et de préparation. Ces mesures devraient contribuer à une meilleure résilience et à
prévenir les effets secondaires potentiels, y compris les catastrophes industrielles ou
technologiques, de futures catastrophes.
La mission était composée de la JEU, du Bureau Régional de l’OCHA pour l’Afrique du Sud (ROSA), du
PNUD Comores, et d’un expert maritime de l’Université Maritime Mondiale. L’objectif était de réunir
et de documenter les expériences et de formuler une stratégie et un cadre pour une meilleure
gestion environnementale pendant les opérations de réponse aux catastrophes. Au cours des visites
des zones affectées par la catastrophe sur les trois îles des Comores, la mission a été rejointe par des
représentants de l’Agence de Protection Civile des Comores et du Ministère de l’Environnement. La
mission a évalué les risques potentiels d’urgence environnementale d’un point de vue multi-aléas
pendant les visites de terrain. Les débriefings avec les points focaux pour la gestion des catastrophes
dans les ministères et départements pertinents et avec l’Equipe Pays de l’ONU ont aidé à sensibiliser
sur les actions de préparation aux urgences environnementales.
Etant donné la dépendance des Comores à l’environnement marin à la fois en matière de génération
de revenus et de sources d’emplois, la mission s’est concentrée sur les risques dans les zones
côtières. Les eaux marines des Comores sont régulièrement empruntées par de grands navires
tankers à destination ou en partance de la région du Golfe, mais le pays n’a pas réussi jusqu’à
présent à mettre en œuvre le plan de contingence pour la pollution marine baptisé POLMAR. La
flotte nationale est restreinte à quelques petits cargos et navires de passagers impliqués dans le
transport inter-îles. Il y a une capacité de manutention et de stockage de cargaison très limitée dans
les trois ports du pays, qui compromet non seulement l’efficience portuaire, mais aussi la santé des
ouvriers et la sécurité des opérations. La gestion environnementale des ports, y compris pour les
installations gérant du carburant, est quasiment inexistante.
Une connaissance adéquate concernant le statut des environnements marins et côtiers est
contrainte par l’absence d’un programme de surveillance environnementale régulier. Les
environnements côtiers confrontés aux plus grandes menaces sont les plages de sable sujettes à une
extraction de sable non contrôlée, les rives rocheuses et les forêts de mangrove faisant preuve d’un
statut de conservation relativement bon. Les récifs de corail se sont rétablis de manière inégale des
phénomènes de blanchissement précédents, et sont menacés aujourd’hui par des changements
environnementaux induits par le climat, et des pratiques de pêche destructrices à certains endroits.
D’autres pressions anthropogènes pesant sur ces environnements incluent la décharge incontrôlée
de polluants et notamment de déchets solides dans les eaux côtières, ainsi que des changements
1 Groupe Commun du Programme des Nations Unies pour l’Environnement/Bureau de Coordination des
Affaires Humanitaires pour l’Environnement)
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d’équilibres des sédiments liés à des changements de la couverture terrestre et de l’érection de
structures en dur artificielles le long de la côte.
La destruction des habitats naturels côtiers et marins, notamment autour des installations
humaines, réduit leur capacité de protection contre les phénomènes climatiques extrêmes.
Etant donné le développement industriel et urbain limité, il n’y a pas encore d’industries lourdes
représentant un risque significatif d’accidents industriels. Le risque principal vient du transport, de la
manutention et du stockage des hydrocarbures. Au cours des visites des infrastructures de stockage
de pétrole, un manque de préparation et le besoin d’un matériel de protection amélioré et de
formation ont été identifiés. Une information plus centralisée sur les risques et les vulnérabilités est
également nécessaire.
Les principaux résultats de la mission seront intégrés dans la planification de contingence nationale
et la provision de renforcement des capacités pour les points focaux de la protection civile.
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Glossaire
APELL Awareness and Preparedness for Emergencies at Local Level
Sensibilisation et Préparation aux Urgences au Niveau Local
CADRI Développement de Capacité pour l’Initiative de Réduction des Risques de
Catastrophe (UNDP)
CO2 Dioxyde de Carbone
EEC Environmental Emergencies Centre
GMDSS Global Maritime Distress and Safety System
Système mondial de détresse et de sécurité en mer
IDH Indice de Développement Humain
JEU Joint UNEP/OCHA Environment Unit
OCHA Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
PNUE Programme des Nations Unies pour l’Environnement
PNUE PCDMB Branche du PNUE pour la Gestion Post-Conflit et des Catastrophes
POLMAR Plan National de Lutte contre les Déversements des Hydrocarbures en Mer
RDH Rapport De Développement Humain
ROSA Bureau Régional de l’OCHA pour l’Afrique du sud
UNCT Equipe Pays ONU
UNICEF Fonds des Nations Unies pour l'enfance
WFP Programme Alimentaire Mondial
Une urgence environnementale est définie comme une catastrophe ou un accident soudain, résultant
de facteurs naturel, technologique ou humain, ou d’une combinaison de ces derniers, qui causent ou
menacent de causer des dégâts environnementaux ainsi que d’affecter les êtres humains, la santé
et/ou les moyens de subsistance.
UNEP/GC.22/INF/5, 13 Novembre 2002
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Contexte
En Avril 2012, des pluies torrentielles ont conduit à des inondations et des glissements de terrain
dévastateurs aux Comores. L’impact a été considérable dans les communautés affectées : maisons
détruites, perte de terrains agricoles, infrastructures endommagées et destruction de moyens de
revenus et d’atouts. Le Coordinateur Résident des Nations Unies et le Gouvernement des Comores
ont demandé l’assistance de la JEU pour évaluer les impacts environnementaux de la catastrophe
sur les secteurs essentiels, et pour informer sur les mesures de prévention et de préparation. Ces
mesures devraient contribuer à une meilleure résilience et prévenir les effets secondaires potentiels,
y compris les catastrophes industrielles ou technologiques des catastrophes futures.
Les Comores sont constituées de trois petites îles sujettes à une forte pression démographique
conduisant à une exploitation intense des ressources, dépassant les limites de leur capacité. La
démographie est caractérisée par une population très jeune et une forte densité de plus de 395
habitants/km², en faisant l’un des pays les plus densément peuplé d’Afrique. En 2012, la population
des Comores a été estimée à 773 300 habitants2, avec un taux de croissance annuelle de 2,063%. Le
taux de chômage pour les 15-24 ans a atteint 29,4% en 20043 et le pourcentage de la population
vivant en dessous du seuil de pauvreté 44,8%. L’agriculture, y compris la pêche et la foresterie,
contribue à 40% du PIB, emploie 80% de la main d’œuvre et fournit la majeure partie des
exportations du pays. La taille limitée des zones cultivables restreint la capacité de production,
empêchant une économie d’échelle. De 1990 à 2010, les zones forestières ont perdu 75% de leur
superficie4. La petite base économique du pays, qui dépend seulement des produits de trois cultures
(vanille, clou de girofle et ylang-ylang), son isolement géographique, la petite taille des marchés
domestiques et la dispersion géographique des îles résulte sur des coûts additionnels considérables
en infrastructure, transports et communications.
Les Comores ont un profil de risque élevé combiné à une vulnérabilité accrue dans les secteurs clés.
Les Comores sont considérées comme un pays de haute priorité dans le cadre du Global Focus
Model 2013 de l’OCHA, basé sur l’analyse de données dans quatre domaines : les risques, la
vulnérabilité, la capacité et la demande de soutien pour la coordination humanitaire. De plus, les
Comores sont classées 169 sur 187 au classement des pays pour le Développement Humain (PNUD
2013). En tant que petite île et Etat le moins développé, les Comores sont aussi très vulnérables aux
effets du changement climatique.
Les scénarios dans la planification d’urgence nationale actuelle comprennent des éruptions
volcaniques, une épidémie de choléra, des cyclones et des inondations. La mission a évalué les
impacts possibles dans le cadre de ces scénarios et recommande des actions pour prévenir, préparer
et répondre aux urgences environnementales.
L’impact des catastrophes ne peut pas être dissocié de la vulnérabilité des communautés, qui
comprend :
La vulnérabilité sociale : illettrisme, accès à des sources d’eau améliorées, couverture de
l’assainissement, chômage, prévalence de la malaria
L’impact des inondations, localisation des risques.
2 PNUD, 2013 Rapport de Développement Humain
3 Union des Comores, 2005. Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté de l’Union des Comores.
Document synthèse. 32 p. 4 PNUD, 2013 Rapport de Développement Humain
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Indicateurs de base Humanitaires et pour le Développement pour l’Union des Comores
Population 773 300 personnes (Indice de Développement Humain (IDH) PNUD 2013)
28,1% vivant dans des zones urbaines
Mortalité des moins de 5 ans
Ratio de mortalité maternelle
86 p/1 000 (UNICEF 2010)
280 mort-nés /100 000 naissances vivantes (IDH PNUD 2013)
Taux de mortalité adulte
Espérance de vie
229 Hommes / 284 Femmes pour 1000 (Rapport de Développement Humain (RDH) PNUD 2011)
61,5 ans en 2011 (RDH PNUD 2013)
Malnutrition des moins de 5 ans 25% en moyenne entre 2000 et 2009 (RDH PNUD 2011)
Produit National Brut per capita US$ 1079 en 2011 (RDH PNUD pour l’Afrique 2012)
Pourcentage de la population vivant avec moins de US$1,25 par jour
Nombre et pourcentage de la population vivant à l’étranger (diaspora)
46% (UNICEF 2012)
150 000 à 200 000 individus soit 20-25% de la population totale (WFP 2006)
Proportion de la population ayant accès à l’eau potable
Accès aux soins médicaux de base
45% (RDH PNUD 2011)
40% au total (10% Anjouan) (WFP 2006)
Nombre d’années moyennes à l’école
Taux d’inscrits à l’école secondaire
Taux d’inscrits à l’école tertiaire
Taux d’alphabétisation
2,08 années (PNUD 2008)
10% Garçons / 11% Filles (UNICEF 2012)
4% (PNUD 2011)
74,9% de la population au-dessus de 15 ans (RDH PNUD 2013)
Pourcentage de la population vivant dans une situation d’extrême pauvreté
43,8% (RDH PNUD 2011)
Indice de Développement Humain (IDH Résultat et Classement)
Résultat : 0,433 ; Classement : 169 sur 187; Développement Humain faible (RDH PNUD 2013)
*Plan de Premier Relèvement, 2012
L’équipe de mission était composée de
Wendy Cue de la JEU, de Narciso Rosa-
Berlanga du Bureau Régional de l’OCHA
pour l’Afrique du sud (ROSA), de Goncalo
Carneiro de l’Université Maritime Mondiale
(WMU) et d’Abou-Salam Saiidi du PNUD
Comores. L’équipe était accompagnée de
représentants de la Division Générale de la
Sécurité Civile des Comores et du
Département de l’Environnement pendant
ses visites sur le terrain des sites affectés
par les inondations et des zones à risque à
Anjouan, Moheli et Grand-Comore.
10
2. Principaux résultats et recommandations
2.1 PREVENTION ET PREPARATION AUX CATASTROPHES INDUSTRIELLES ET TECHNOLOGIQUES
Etant donné le développement industriel et urbain limité, il n’y a pas d’industries lourdes
représentant un risque significatif d’accidents industriels. Le risque principal vient du transport, de la
manutention et du stockage des hydrocarbures. Les hydrocarbures sont la principale source
d’énergie du pays, les trois îles ayant des générateurs centraux pour fournir l’énergie qui dépend du
pétrole. La principale compagnie électrique publique, Comores Hydrocarbures, importe du pétrole,
du diesel et du kérosène (Jet 1). Ce dernier est utilisé pour l’éclairage et la cuisine domestique.
2.1.1 Planification d’urgence pour les déversements d’hydrocarbures terrestres
Comores Hydrocarbures s’est montrée très ouverte quant à son niveau de préparation. La mission a
visité les installations sur les trois îles. La localisation du dépôt à Moroni est un sujet de
préoccupation, dans la mesure où il est situé au centre de la ville, à proximité d’écoles, du port et du
siège de la protection civile.
La capacité de stockage principale est située sur l’île d’Anjouan, qui peut stocker 9 200 m3 de
produits pétroliers raffinés (diesel, pétrole et kérosène) pour 60 à 65 jours de consommation. Le
premier réservoir a été installé en 1964 et le dernier en 2003. Les produits pétroliers arrivent à
Anjouan, et en moindres quantités à Moroni, par transport maritime international. D’Anjouan, une
partie est transférée à Mohéli par petits navires tankers charters de la compagnie. Dans toutes les
installations de stockage d’hydrocarbures, les réservoirs sont purgés avant d’être remplis, mais
aucun traitement n’est appliqué aux déchets, qui sont placés dans une piscine avant d’être renvoyés
directement vers la mer. Aucune procédure n’existe pour contrôler les émissions et il n’y a pas
d’installations de testage pour évaluer la contamination possible des zones souterraines et côtières
près des installations de stockage.
La mission a été informée d’évolutions possibles qui pourraient constituer des sujets de
préoccupation à l’avenir, étant donné le manque de réglementation, de surveillance et de capacité
pour la protection environnementale. Cela comprend : l’exploration gazière au large, l’importation
Installation de Stockage, Comores Hydrocarbures, Moroni
11
de pétrole brut, et l’expansion des importations de carburants, la dernière étant associée à la
construction prévue d’une nouvelle centrale de production électrique thermique. En priorité, la
faiblesse du système actuel devrait être traitée, et tout nouveau projet devrait être sujet à une
évaluation d’impact environnemental. Alors que le prochain plan de développement national vise à
dépendre des atouts environnementaux pour le développement, le danger que représentent les
carburants fossiles devrait être traité. Des investissements concomitants dans la prévention des
accidents et les mesures de sécurité devraient être faits pour protéger les atouts environnementaux.
Recommandations:
1. Appuyer un plan pour relocaliser le dépôt de carburants de Comores Hydrocarbures à
Moroni en dehors du centre, dans une zone délimitée avec une zone tampon de sécurité
appropriée
2. Soutenir la préparation dans ces trois zones pour répondre à une fuite, un incendie ou une
explosion potentiels
3. Garantir que les éventualités de déversement d’hydrocarbures soient référencées dans la
planification d’urgence nationale (notamment dans la structure de gestion et de coordination)
4. Soutenir la planification d’urgence spécifique au site.
Société Comorienne des
Hydrocarbures
DGSC
Vue satellite de la zone de Moroni – Source : Google Maps
Port
12
2.1.2. Réponse aux déversements d’hydrocarbures en mer
Dans la région de l’ouest de l’Océan Indien, on estime que 700 millions de tonnes de produits
pétroliers bruts sont transportées chaque année dans les eaux des Comores, dont 350 millions de
tonnes transitent par le canal du Mozambique vers l’ouest des Comores. Cela représente 1200
passages par an de grands navires pétroliers (250 000 tonnes) et 4000 passages de bateaux de taille
moyenne (approximativement 60 000 tonnes). Etant donné le nombre et la taille des bateaux qui
traversent les eaux des Comores, le risque de déversements d’hydrocarbures et de pollution
accidentelle des zones côtières est très élevé.
La Banque Mondiale a soutenu le développement d’une planification d’urgence pour les
déversements d’hydrocarbures dans la région de l’Ouest de l’Océan Indien, avec un projet sur cinq
ans qui s’est terminé en 2003. Le projet incluait le développement d’une législation nationale, d’une
planification d’urgence et la provision d’équipements et de formations pour la réponse aux
déversements pétroliers. Un soutien bilatéral en termes d’équipements et de formation a été fourni
pendant les années d’intervention, mais la connaissance de ces initiatives est limitée.
Un Plan national de lutte contre les déversements des hydrocarbures en mer, connu sous son
acronyme POLMAR, a été élaboré en 2010. D’après le Plan, la responsabilité pour la préparation aux
déversements d’hydrocarbures incombe au Ministère de l’Environnement tandis que celle de la
réponse est du ressort de la Protection Civile. Cependant, les éléments constitutifs clés du plan, y
compris les ministères concernés, n’étaient pas au courant du statut du plan ou de son niveau de
finalisation. Aucun exercice ou simulation basé sur le plan n’a été réalisé récemment. D’après un
représentant de la Protection Civile, la mission a été informée que les équipements tels que les
barrages flottants et les dispersants étaient stockés à Anjouan, mais aucune information fiable
concernant l’inventaire et la maintenance de cet équipement n’a été fournie. A cet égard, les
autorités portuaires de Moroni ont mentionné que l’équipement utilisé pour répondre à un
déversement dans le port en 2007 n’avait jamais été remplacé.
Les éléments clés du plan POLMAR n’ont pas été mis en place. Les annexes au plan sont supposées
inclure une évaluation des zones sensibles sur le plan environnemental, un inventaire des
équipements de réponse aux déversements d’hydrocarbures, et un plan pour son utilisation et sa
maintenance. Ces éléments manquent tant dans le plan national que dans les plans spécifiques aux
îles.
Non seulement le POLMAR est largement non-opérationnel, mais il y a aussi une capacité très
limitée à détecter et à lutter contre la pollution en mer. Cela s’applique aux accidents ainsi qu’à la
pollution opérationnelle. Les rapports anecdotiques de navires marchands déchargeant illégalement
en mer ont été partagés avec la mission. Jusqu’à présent, l’absence de surveillance en mer a
empêché toute action contre les pollueurs, une situation qui pourrait être inversée avec
l’opérationnalisation des Gardes Côtes.
Comme l’a noté un employé de l’industrie pétrolière, « on ne sait pas qui est responsable du
déclenchement de la réponse, ni comment elle est déclenchée ».
Recommandations:
5. Finaliser le plan d’urgence national pour les déversements d’hydrocarbures en mer
(POLMAR), y compris les plans spécifiques aux îles et toutes les Annexes
6. Pratiquer et mettre en œuvre régulièrement le plan POLMAR pour les déversements
13
d’hydrocarbures en mer
7. Promouvoir la coopération régionale avec la Commission de l’Océan Indien pour la réponse
aux déversements pétroliers
8. Renforcer la surveillance et la réponse aux décharges accidentelles de pollution en mer,
principalement en renforçant la présence des Gardes Côtes en mer.
2.2. URGENCES LIEES AUX ACTIVITES MARINES
Cette section passe en revue les principaux risques et vulnérabilités environnementaux liés aux
activités humaines pratiquées dans les zones maritimes des Comores, à savoir la pêche et le
transport maritime. Chacune de ces activités est décrite brièvement ; les risques et les conséquences
connues d'accidents sont passés en revue ; les mesures visant à minimiser les risques et à répondre
aux urgences sont discutées ; et des recommandations sont faites pour améliorer ces mesures.
2.2.1. Pêche
La pêche dans les eaux des Comores est de deux types
principaux : la pêche artisanale de petite échelle
pratiquée par les pêcheurs locaux et la pêche
industrielle menée par de grands bateaux étrangers
opérant dans le cadre des accords bilatéraux pour la
pêche.
La pêche artisanale est une activité pratiquée par près
de 8500 pêcheurs natifs des Comores, notamment des
hommes à bord de canoës traditionnels en bois à
rames, ou de « vedettes » plus grandes en fibre de verre de 5 à 10 mètres avec des moteurs hors-
bords. La flotte totale disposerait d’environ 5300 navires, desquels 45% et 49% sont situés sur les
îles d’Anjouan et de Grande Comore respectivement, et le reste sur l’île de Mohéli. Le degré de
motorisation est approximativement de 30% (Toihir, 2011). Les bateaux à voile ne sont
traditionnellement pas utilisés dans la flotte de pêche des Comores.
Des prises annuelles totales de 18 000 à 20 000 tonnes, approximativement 90% sont constituées de
petites et grandes espèces pélagiques, capturées par pêche à la ligne autour de dispositifs de
concentration de poissons ancrés à 1-10km de distance de la côte des trois îles. Le restant sont des
espèces démersales de poissons, crustacés et mollusques capturées par crochet et à la ligne, ou avec
des filets et des pièges dans les eaux peu profondes du plateau insulaire, situées principalement
dans les rives méridionales de l’île de Mohéli, où les pêcheurs des trois îles se rassemblent. La pêche
artisanale fournit près de 24 000 emplois indirects et contribue à 8-10% du PIB du pays. En outre, les
produits de la pêche sont la principale source de protéines animales pour une grande partie de la
population des îles (Naji & Youssouf, 2007). Une grande partie du poisson est vendu localement,
entre 250 et 2500 KMF dépendant principalement du point de vente et de la saison (Amoriggi,
2010). Une unité de traitement pour les produits de la pêche est installée à Grande Comore, qui
produit des produits salés et fumés, vendus dans le pays et exportés dans la région.
Les accords de pêche industriels actuellement en vigueur sont limités à l’accord de partenariat pour
la pêche 2012-2018 (FPA) avec l’Union Européenne pour la capture annuelle de 4850 millions de
tonnes de grandes espèces pélagiques migratrices dans la zone économique exclusive des Comores.
14
La menace posée par la piraterie en Somalie a conduit à une sous-utilisation des opportunités de
pêche depuis 2005 (COFREPECHE et al, 2013).
Un sujet principal de préoccupation dans le contexte de préparation et de réponse d’urgence est la
perte de vies en mer dans les pêcheries artisanales. En l’absence de données collectées
systématiquement et fiables sur les accidents et les blessés, il est estimé qu’entre 10 et 20 pêcheurs
meurent en mer chaque année. Des projets antérieurs à financements externes pour acheter et
distribuer des équipements de sécurité, de navigation et de communication aux pêcheurs, ont en
grande partie échoué (cf De Lestange, 2007), et l’utilisation de tels équipements est actuellement
inexistante. Cet état de fait est aggravé par le niveau peu élevé d’éducation formelle au sein des
pêcheurs, la fragilité d’une grande partie de la flotte de pêche artisanale et les problèmes de
maintenance des équipements de pêche, notamment des moteurs hors-bords. Concernant le
premier de ces facteurs, il faut souligner que seule une classe a été diplômée de l’école de pêche
d’Anjouan –la seule du pays- à la fin des années 1980, et une deuxième classe devrait être diplômée
en Octobre 2013.
Parallèlement, il semble y avoir une capacité très limitée pour réaliser des recherches et des
sauvetages en mer ; jusqu’à présent, en cas d’accident, ce sont principalement les pêcheurs qui,
aidés de leurs associations, ont réalisé ces opérations, le plus souvent avec un succès très limité. Les
Gardes Côtes des Comores, récemment inaugurés, n’ont jusqu’à présent pas été impliqués dans un
effort de recherche et sauvetage de pêcheurs en mer. Le centre national de coordination de
recherche et de sauvetage basé à Moroni dans le cadre du Système Mondial de Détresse et de
Sécurité Maritime –en anglais Global Maritime Distress and Safety System (GMDSS)- ne couvre que
les bateaux de plus de 300 tonnes avec des appareils spécifiques de communication radio et
satellite, suivant les messages de détresse envoyés par le centre régional en Afrique du Sud. De ce
fait, il ne couvre pas les bateaux de pêche artisanale des Comores.
Un centre de service de surveillance des bateaux est basé au Directorat Général pour les Ressources
de la Pêche à Moroni depuis 2010. Il tire son origine d’un projet de la Commission de l’Océan Indien
visant à intégrer les Comores dans une initiative régionale d’observation, de contrôle et de
surveillance des pêcheries, financée par l’Union Européenne dans le cadre de la FPA. Le centre est
capable de suivre tout bateau équipé d’un transpondeur de signal satellite, dont les bateaux
artisanaux ne sont actuellement pas équipés. De tels transpondeurs ont été estimés à environ 400
euros, une valeur qui était considérée comme trop chère auparavant pour les pêcheurs des Comores
(De Lestange, 2007). Il n’y a actuellement pas de collaboration entre le centre national de
coordination de recherche et de sauvetage des Comores et le Centre de service de surveillance des
bateaux, malgré le fait que les deux soient basés à Moroni.
Enfin, reconnaissant le manque de capacité de mise en œuvre, le gouvernement s'est abstenu
d'adopter une loi rendant obligatoire le transport d’équipements de sécurité, de navigation ou de
communication sur des navires de pêche.
En ce qui concerne les impacts environnementaux, les activités de pêche artisanale actuelles ne
sont pas censées poser de risques importants de pollution, même en cas d'accident. Les enjeux
environnementaux liés à la surpêche et aux dommages subis par les récifs coralliens sont discutés
dans la section 1.3 ci-dessous.
15
Recommandations:
9. Promouvoir l’utilisation d’équipements de sécurité et de communication à bord des navires
de pêche artisanale, impliquant la sensibilisation des pêcheurs sur la pertinence de cet
équipement en termes de sécurité et le renforcement des modules liés à la sécurité dans toute
les activités d’éducation et de formation pour le secteur de la pêche.
10. Renforcer le cadre réglementaire et la capacité d’application concernant la sécurité à bord
des navires de pêche, impliquant la rédaction et l’adoption d’une législation concernant le
transport d’équipements de sécurité, de navigation et de communication à bord des navires de
pêche, et demander aux Gardes Côtes des Comores de faire appliquer cette législation.
11. Installer des transpondeurs de signal des navires et des moyens de communiquer des
signaux de détresse à bord des navires de pêche artisanaux, en se servant du centre de service
de surveillance des bateaux existant, permettant aux navires de pêche en détresse de
communiquer avec le système national de recherche et de sauvetage. Etant donné les coûts
élevés d’installation de tels équipements, la priorité devrait être donnée aux navires de pêche
fonctionnant à des distances plus importantes de la côte. La possibilité d’établir une
collaboration entre les centres de service de surveillance des bateaux et celui de coordination
de la recherche et de sauvetage devrait être étudiée.
12. Renforcer la capacité de réponse des Gardes Côtes, pour être capable de prendre une part
active dans les efforts de recherche et de sauvetage en mer, y compris des navires de pêche
artisanaux et des pêcheurs.
2.2.2. Transport Maritime de Cargaison
Le transport maritime est responsable de
près de 99% de l’ensemble du transport de
cargaisons international et inter-îles aux
Comores. L’archipel compte trois ports, dans
les villes de Moroni à Grande-Comore, de
Mutsamudu à Anjouan et de Fomboni à
Mohéli. Avec un tirant d’environ 9 mètres, le
port d’Anjouan est le seul capable d’accepter
des navires plus grand à quai, ce qui en fait
le plus important du pays. Le port gère
principalement les cargaisons en container,
les mouvements en 2011 représentant 125
appels de navires et près de 35 200 TEU. La cargaison est stockée dans les locaux du port situés à
proximité du centre-ville. Le dépôt de carburant d'Anjouan situé à 5 km à l'est de Mutsamudu est
équipé d’une place de mouillage et d’installations de déchargement des combustibles raffinés.
Le port dans la capitale de Moroni est limité par un tirant maximum de moins de 5 mètres, rendant
nécessaire, pour les navires plus grands, d’ancrer à une distance de 50 à 100 mètres du port. Les
barges garantissent le transport de cargaisons entre les navires et le rivage. La plupart de la
cargaison est containerisée, le port ayant reçu 111 appels de navire et géré un total de 11 231 TEU –
correspondant à près de 270 000 tonnes de cargaison- en 2010. La cargaison solide en vrac n’est pas
manipulée. Les carburants raffinés en vrac sont déchargés par le biais d’une ligne flexible vers le
16
dépôt de carburant adjacent au port. Le stockage de container a lieu dans une zone adjacente au
port, tandis que la cargaison générale est stockée dans des entrepôts près des bureaux du port. En
dehors des carburants liquéfiés, le gaz compressé est la cargaison dangereuse la plus commune
déchargée au port. Aucune procédure de manipulation et de stockage n’est en place pour les
cargaisons dangereuses.
Le port de Mohéli est à présent seulement utilisé par les petits navires de cargaison générale
engagés dans le cabotage inter-îles. Ses installations sont très rudimentaires et il n’y a pas
d’équipement de manipulation des cargaisons, toutes les opérations de chargement et de
déchargement étant effectuées manuellement. Un ponton d'accostage est actuellement prévu pour
l'approvisionnement direct de l'installation de stockage de combustible à Fomboni, qui est
actuellement alimenté au moyen d'une ligne flexible. La mission n’a pas été en mesure de réunir
des informations concernant la cargaison et les mouvements de passagers au port de Fomboni.
Le transport inter-îles et le transport de toute cargaison au départ et à destination de Mohéli se fait
généralement à bord de petits navires enregistrés dans les Comores, à l’exception du transport des
carburants raffinés, qui sont transportés sur de petits bateaux citernes.
La façon dont la cargaison est gérée dans les ports de Moroni et Fomboni pose des risques
considérables pour la santé et la sécurité. Dans le cas précédent, ce risque est lié à l'absence d’un
endroit stable pour les navires de haute mer, tout chargement et déchargement ayant lieu avec les
bateaux ancrés et étant sujets à l’instabilité à cause du vent et des vagues. Une mission menée en
2012 par le Programme Alimentaire Mondial (WFP) a signalé que les opérations des cargos
pourraient être impossibles dans des conditions météorologiques extrêmes, et que pour cette
raison, les navires hésitaient à appeler le port de Moroni. Un incident où deux containers sont
tombés à la mer lors du déchargement sur une barge a été signalé à l’équipe de la mission. Aucune
personne n’a été blessée à cause de l’incident, mais les containers perdus se trouvent encore dans
les fonds marins au point d’ancrage, constituant un risque supplémentaire pour les navires amarrés.
En fonction de la cargaison, les pertes pendant les opérations de chargement et de déchargement
pourraient représenter des risques environnementaux liés au rejet de substances nocives. L’autorité
portuaire de Moroni a proposé la construction de deux points d’amarrage fixes en mer, à une
distance approximative de 400 mètres de la côte.
Dans le cas du port de Fomboni, la manipulation de la cargaison manuelle implique des risques
potentiels pour la santé et la sécurité pour les ouvriers du port. L’équipe de la mission n’a pas
observé d’opérations de manipulation et n’a donc pas pu évaluer ce risque plus en détail.
Tous les ports sont dépourvus des procédures adéquates de gestion environnementale, à la fois pour
les décharges opérationnelles et accidentelles. Il y a un manque généralisé de préparation pour
gérer les accidents environnementaux dans la zone du port, avec un manque de clarté concernant la
coordination et la communication avec les autres parties prenantes impliquées dans l’intervention
d’urgence, et une incertitude relative à la disponibilité des équipements de réponse à la pollution.
Les procédures indiquées dans le POLMAR sont peu connues et très peu, voire pas, pratiquées. Ceci
ayant été observé, il est aussi vrai que la quantité de substances nocives passant par les ports des
Comores est actuellement faible. Dans les trois ports, la principale menace est posée par les
carburants liquides, dont les impacts environnementaux de longue durée sont considérés comme
faibles, étant donné le fait qu’ils sont principalement des produits raffinés qui s’évaporent avec une
relative facilité.
17
Enfin, comme c’est le cas avec les navires de pêche artisanale, la capacité à aider les navires en
détresse dans les eaux des Comores et adjacentes est largement inexistante actuellement.
Recommandations:
13. Soutenir la construction de points d’amarrage au-large dans le port de Moroni, afin de
permettre le chargement et le déchargement stables de navires océaniques.
14. Soutenir l’acquisition d’équipements de manutention de la cargaison pour le port de
Fomboni, pour réduire les risques pour la santé et la sécurité associés à la manipulation
manuelle comme elle est pratiquée aujourd’hui.
15. Développer et opérationnaliser la gestion environnementale et les plans d’urgence pour
tous les ports des Comores, en les intégrant dans le système national de planification des
urgences.
2.2.3. Transport Maritime de Passagers
Le transport de passagers régulier et inter-îles est assuré par de petits navires de passagers reliant
les ports de Moroni, Mustamudu et Fomboni. La mission n’a pas été en mesure de réunir des
données sur le nombre de passagers transitant dans ces ports. De nouveaux navires plus rapides
sont en train d’être mis en service, conduisant à une augmentation probable de ces chiffres dans un
futur proche. Il n’existe pas de données fiables concernant les accidents impliquant des navires de
passagers. Les conditions de sécurité des navires de passagers n’ont pas été observées par l’équipe
de la mission. La mission n’a pas identifié de risque saillant particulier associé à cette activité.
Le phénomène de transport illicite des individus entre les îles d’Anjouan et Mayotte est un sujet de
préoccupation important. La traversée des presque 60 kilomètres qui séparent les îles est réalisée à
bord de navires de pêche surchargés, appelés localement kwasa-kwasa. Comme avec le reste de la
flotte de pêche artisanale, ces navires ne sont pas dotés d’équipements de sécurité, de navigation
ou de communication. Les accidents sont fréquents, avec un taux de mortalité de 10 à 20 personnes
par mois, selon les informations communiquées à l’équipe de la mission. Etant donné la nature
illégale de cette activité, on pourrait s’attendre à ce que cela soit une priorité pour les Gardes Côtes,
à condition d’avoir des moyens et des ressources adéquats. Jusqu’à présent, les Gardes Côtes n’ont
pris aucune mesure liée à cette activité.
Recommandations :
16. Renforcer la surveillance du transport de passagers illégaux, à la fois sur terre et en mer,
impliquant les forces de police appropriées et le renforcement de la capacité des Gardes
Côtes pour participer aux efforts de recherche et de sauvetage en mer.
2.3 ENVIRONNEMENTS MARINS ET COTIERS : STATUT ET MENACES
Cette section décrit les éléments des écosystèmes côtiers et marins des Comores qui jouent un rôle
dans la protection de la zone côtière contre les catastrophes naturelles. Les caractéristiques, le
statut et les menaces qui pèsent sur ces écosystèmes sont passés en revue ; les mesures pour leur
protection sont discutées ; et des propositions sont faites pour améliorer ces mesures.
Il est instructif de noter d'emblée qu'aucun programme de surveillance n’existe pour recueillir et
analyser systématiquement les données sur l'état des milieux côtiers terrestres et marins aux
18
Comores. Cela est également vrai pour les zones exposées à une plus grande pression humaine, tels
que le voisinage d’installations humaines, les ports en mer et les installations industrielles, les plus
importants étant les dépôts de carburants dans les trois îles. Plusieurs enquêtes ont été publiées au
cours des vingt dernières années, signalant les caractéristiques spécifiques de ces environnements
(principalement des récifs de corail). Le nombre d’experts en science marine et côtière est
relativement faible et la capacité de l’Université des Comores à entreprendre des programmes de
recherche soutenue et de surveillance est très réduite. Un cursus de sciences marines n’est
actuellement pas proposé à l’Université. Il y a eu plusieurs collaborations avec des institutions de
recherche dans la région et à l’étranger au cours des dernières décennies, notamment avec le
programme CORDIO faisant suite aux évènements de blanchiment des coraux en 1998 et 2002 ; avec
le WWF pour les étapes initiales de l’établissement du Parc Marin de Mohéli ; et ces dernières
années avec l’Université de Turin dans des efforts associés à la conservation de la biodiversité. La
nécessité d’adapter les méthodologies de surveillance et d’évaluation aux ressources et aux
capacités disponibles localement a été soulignée auparavant (Jones, 2010) et devrait être respectée
lorsque de nouveaux programmes de surveillance seront proposés.
On note trois types principaux
d’environnements côtiers terrestres aux
Comores : des côtes rocheuses, des plages de
sable et des mangroves. Hautes et difficiles
d'accès, les côtes rocheuses se trouvent le
long de la côte ouest de la Grande Comore,
alors que dans le reste de l'île et à Anjouan
et Mohéli, elles sont basses et alternent avec
des plages de sable. En général, elles ont un
bon statut en termes de conservation (DNEF,
2010). Les plages de sable peuvent être
trouvées sur les trois îles, comprenant les plages de sable fin, blanches (coraux) et noires (basalt), de
graviers et de boue, dont 15 à Grande Comore (principalement sur les rives nord et sud), 10 sur la
côte ouest d’Anjouan, et 15 à Mohéli, notamment dans le sud (DNEF, 2010). L’extraction étendue de
sable a conduit à la disparition d’un grand nombre de plages au cours des trente dernières années,
plus principalement à Grande Comore et Anjouan. Les forêts de mangrove ne sont pas très
nombreuses aux Comores, avec une couverture totale estimée à environ 90 hectares à Mohéli, et 10
hectares dans chacune des deux autres îles (DNEF, 2010). Les mangroves des Comores n’ont pas été
sujettes à une exploitation significative de la part des hommes et peuvent être considérés comme
étant dans un état raisonnable de conservation. Elles sont cependant vulnérables aux conséquences
d’autres changements sur les écosystèmes marins et côtiers, notamment ceux affectant les flux de
sédiments et l’équilibre eau salée/eau douce. La mission a été informée que les mangroves dans la
zone du Parc Marine de Mohéli s’étaient étendues ces dernières années.
Les environnements côtiers marins naturels comprennent les environnements durs de substrat de
roche ou de corail, et les fonds de sable fin, parfois couverts d’ herbes de mer. Près de 60% des rives
côtières de Grande Comore, 80% de celle d’Anjouan, et 100% de celle de Mohéli sont bordées de
récifs de corail, principalement des récifs frangeants qui occupent les mètres supérieurs de la pente
raide du plateau (Ahmada, 2000). Des barrières de corail complexes, avec de vastes lagunes de récif,
peuvent être trouvées à la pointe nord-ouest d’Anjouan et notamment le long de la côte sud de
19
Mohéli. Les récifs des Comores ont été gravement affectés par le blanchiment suite au phénomène
El Nino de 1997/1998, avec près de 60% des coraux blanchis, et jusqu’à 80% de mortalité parmi les
coraux (DNEF, 2010; Ahmada, 2000). Le rétablissement des récifs a varié selon les sites, avec des
taux plus rapides de restauration observés chez les récifs moins exposés aux pressions humaines
(Ahmada et al., 2004; Payet, 2005). Les fonds marins de sable, notamment dans les lagunes des
récifs de corail aux extrémités nord-ouest et sud-est de Grande Comore, à la pointe nord-ouest
d’Anjouan et le long d’une grande partie des rives sud de Mohéli, sont couverts d’herbes de mer.
Sujettes à une variabilité saisonnière significative, les prairies d’herbes de mer seraient en
augmentation à Anjouan, tandis qu’elles seraient en diminution dans les deux autres îles (DNEF,
2010).
Des structures artificielles ont été construites le long des trois îles pour soutenir ou protéger les
installations humaines et les divers types d’infrastructures, notamment les ports de mer. Des murs
de protection ont été construits à plusieurs endroits, d’abord pour protéger les routes et les
installations vulnérables aux dégâts des raz-de-marée et des vagues. La densité démographique
élevée et le relief montagneux des îles, notamment d’Anjouan, implique une grande concentration
d’activités humaines dans la zone côtière étroite, qui rend la protection de ces caractéristiques
naturelles à la fois difficile et urgente.
Les paragraphes qui suivent passent en revue les principales menaces pesant sur les environnements
marins et côtiers décrits ci-dessus. Les recommandations ci-dessous découlent de ces menaces et
des mesures pour y remédier déjà en place.
Le changement climatique est censé affecter les écosystèmes marins et côtiers de plusieurs
manières. D’abord, il conduira à une augmentation à la fois des températures atmosphériques et de
l’eau de mer, affectant potentiellement la flore et la faune marines, en particulier les récifs de corail.
Un effet direct de l’augmentation des températures est l’augmentation du niveau moyen de la mer,
conduisant à des changements de l’hydrodynamique et de la morphologie côtières, et ainsi de la
structure de l’habitat côtier. Des changements des régimes de précipitations sont également
attendus, bien que la teneur exacte de ces changements soit jusqu’à présent restée difficile à
prédire. Enfin, des concentrations atmosphériques de CO2 plus élevées conduisent à l’acidification
des océans, qui, entre autres, impacte négativement les espèces se calcifiant, telles que les coraux.
En vue des nombreuses incertitudes concernant l’impact futur du changement climatique, un
principe fondamental est de réduire au minimum les perturbations anthropogéniques pesant sur les
écosystèmes marins et côtiers, afin de ne pas éroder davantage leur résilience pour supporter les
pressions imposées par un climat changeant rapidement. L’amélioration de la résilience des
écosystèmes devrait être considérée comme un objectif central de toute gestion environnementale
aux Comores, y compris dans le contexte de la préparation et de la réponse d’urgence, du court au
long terme.
Une extraction aveugle et incontrôlée du sable des plages et des lits fluviaux constitue la principale
menace pesant sur l’intégrité des zones côtières à plusieurs endroits, et notamment sur l’île
d’Anjouan. La pratique est répandue et dure depuis des dizaines d’années (Abdoulhalik & Ali, 1998;
DNEF, 2010), stimulée par une emphase croissante sur les constructions en ciment pour une
population de plus en plus nombreuse. La pauvreté et le manque d’activités alternatives
génératrices de revenus pour les pauvres sont souvent cités comme des facteurs rendant l’activité
difficile à réduire, malgré la législation de longue date qui l’interdit. Cependant, la dépendance des
populations côtières pauvres aux revenus dérivés de la vente de sable a été remise en question
20
(Abdoulhalik & Ali, 1998), comme cela a été signalé à l’équipe de la mission. Les cas d’érosion côtière
grave sont nombreux, notamment sur l’île d’Anjouan, où les maisons et les routes sont actuellement
en danger d’être balayées par la mer, cela s’étant déjà produit sur des sites de la partie Est de
Mutsamudu. Tandis que l’extraction du sable des plages représente la menace la plus immédiate,
l’extraction des lits fluviaux réduit l'apport de sédiments vers la côte, ce qui entrave la reconstitution
du sable qui est naturellement éliminé par l'action des vagues.
Plusieurs campagnes de sensibilisation ont été menées parmi les populations côtières au sujet de
l’importance de la préservation des plages de sable, qui a permis dans certains cas aux
communautés côtières de mettre en place des obstacles pour empêcher l’extraction du sable. En
l’absence de telles actions de la part de la communauté, et en vue de l’absence presque complète de
la capacité d’application de l’Etat, de nombreux autres sites continuent à être les témoins d’un taux
alarmant d’érosion. La perte de sable côtier menace aussi les habitats marins tels que les prairies
d’herbes marines, qui non seulement soutiennent un grand nombre d’espèces marines importantes,
mais stabilisent aussi les sédiments sous-marins, contribuant de la sorte à l’intégrité de la côte.
Une seconde menace pour la qualité et l’intégrité des écosystèmes côtiers est celle posée par la
décharge incontrôlée de polluants vers les eaux côtières. Actuellement, il n’existe pas de traitement
ni des eaux usées urbaines, ni des effluents industriels. Plus fondamentalement, il n’existe pas de
mécanisme pour garantir la quantité et la composition de telles décharges. On peut
raisonnablement avancer que, compte tenu de la petite taille du réseau des eaux usées et du
nombre réduit d'installations industrielles, ces rejets ne sont pas très importants. Cependant, ils
pourraient avoir un impact significatif au niveau local –le plus souvent sur les sites comptant les
concentrations démographiques les plus importantes – et par ailleurs, les décharges augmenteront
probablement alors que la population continue à augmenter, et la société à se développer.
L’échantillonnage et l’analyse des eaux côtières marines ne sont pas menés actuellement, altérant
l’élaboration de mesures pour répondre de façon appropriée aux sources actuelles et futures de
pollution. Le manque de contrôle sur les polluants entrant dans l’environnement marin s’étend aux
décharges opérationnelles, à la fois licites et illicites, par les navires croisant dans les eaux des
Comores. Le contrôle de telles activités est l’une des tâches à venir des Gardes Côtes.
Les organismes marins sessiles, tels que les coraux, sont particulièrement menacés par la pollution
chronique et pourraient disparaître des zones affectées.
Un autre sujet de préoccupation est la décharge sauvage de déchets le long de la côte. En l’absence
d’un système centralisé de collecte et de traitement des déchets, une grande partie de la population
des trois îles jette ses déchets directement sur le rivage. En conséquence, de grandes parties de la
côte près des installations humaines sont entièrement recouvertes de déchets solides. Malgré le
manque d’études sous-marines systématiques, il est très probable que les habitats marins soient
aussi affectés. La mission a pu observer de grandes quantités de déchets solides dans les forêts de
mangrove à marée basse à Bimbini, à Anjouan, en dépit de l’existence d’un programme de
conservation marin dans la zone. Les déchets marins constituent une menace pour toute vie marine,
que ce soit par ingestion, étouffement ou dommage physique, dans le cas des coraux par exemple.
La présence de déchets sur la côte réduit son attractivité pour les touristes, limitant les perspectives
d’activités génératrices de revenus basées sur le tourisme pour les communautés côtières.
Toute solution durable au problème des déchets solides dans les Comores implique la création de
plusieurs sites de décharge. Des querelles concernant la localisation de tels sites ont jusqu’à présent
21
empêché leur création. Le pays manque aussi d’une politique et d’un cadre juridique adéquats
répondant aux différentes facettes de la gestion des déchets solides.
Les récifs coralliens notamment ont été menacés par des pratiques de pêche destructrices. Tandis
que l’utilisation d’explosifs est rarement observée aujourd’hui, les problèmes persistent avec
l’utilisation de substances toxiques pour tuer les poissons de récifs, ainsi que les dommages
physiques liés au piétinement des coraux. Plusieurs communautés ont établi leurs propres
mécanismes pour réduire de telles pratiques. De nombreux récifs coralliens cependant restent au-
delà de toute forme de contrôle et sont sensibles à de tels dommages. Malheureusement, certaines
zones autour de l’îlot au sein du Parc Marin de Mohéli montraient des signes de dommages, comme
cela a été observé par la mission et signalé précédemment (DNEF, 2010).
La réduction des pratiques destructrices de pêche nécessite l’engagement des communautés
côtières pour la préservation des récifs de corail, ou en son absence, de surveillance et de contrôle
par les organes de l’Etat, c’est-à-dire les Gardes Côtes.
Enfin, les récifs de corail et les lits d’herbes marines, ainsi que la flore et la faune qui y sont associés,
risquent d’être étouffés par de grandes quantités de sédiments terrestres charriés pendant les
inondations. L’ampleur exacte de ce problème reste incertaine, mais la déforestation progressive et
l’érosion concomitante des sols sont souvent accusées de conduire à une augmentation de
l'envasement et à la dégradation des récifs coralliens et des herbes marines qui en résulte. Plusieurs
initiatives ont été mises en place pour améliorer les pratiques d’utilisation des sols et pour faire
cesser la déforestation dans les contextes de développement agricole, de gestion des ressources en
eau, et d’adaptation au changement climatique. L’importance de telles initiatives pour la
préservation de structures côtières essentielles devrait être soulignée.
Recommandations:
17. Mettre en place un programme de surveillance des milieux marins et côtiers, afin
d’analyser le statut et les tendances de leurs éléments clés, impliquant le renforcement des
capacités locales pour entreprendre la collecte et l'analyse des données, et l'adaptation des
méthodes de suivi et d'évaluation des ressources disponibles localement.
18. Elaborer un programme multi-niveaux pour faire cesser l’extraction de sédiments des
plages et des lits fluviaux, impliquant 1. une évaluation de la pertinence économique
actuelle de cette activité pour les populations côtières pauvres ; 2. une évaluation des
expériences passées et actuelles de la création de moyens de subsistance alternatifs pour les
communautés côtières, et l’assistance pour la mise en place de moyens de subsistance
durables ; 3. l’évaluation et la diffusion des expériences de méthodes alternatives de
construction qui ne nécessitent pas de sable, dans le pays et la région ; et 4. à partir de ces
informations, travailler avec les communautés côtières pour renforcer la prise de
conscience, y compris sur l’importance des sédiments côtiers pour protéger contre les raz de
marée et les vagues, et établir des mécanismes existants au niveau local pour limiter
l’extraction de sable.
19. Elaborer et mettre en place des plans de gestion de l’environnement et d’urgence pour
toutes les sources majeures de pollution, y compris les ports.
20. Etendre et accélérer les mesures en cours pour éliminer et traiter les déchets solides,
fondées sur un engagement politique de haut niveau et y compris 1. l'élaboration de
politiques et d’instruments juridiques adéquates ; 2. le développement de systèmes de
22
collecte appropriés, basés sur des expériences antérieures et impliquant les populations
locales; 3. des incitations à réduire la consommation de produits emballés, et 4. des
campagnes soutenues de sensibilisation communautaire pour réduire la décharge sauvage
et promouvoir des événements de nettoyage du littoral.
21. Soutenir la mise en place de mécanismes communautaires de contrôle des pratiques de
pêche destructrices pour les récifs, en s’appuyant sur l’expérience des communautés où ces
mécanismes ont déjà été créés.
22. Etablir une capacité d’analyse de la qualité de l’eau au niveau régional
2.4 ENVIRONNEMENT ET ACTION HUMANITAIRE
En Avril 2012, les Comores ont vécu des pluies torrentielles intenses, recevant 72% de leurs
précipitations annuelles moyennes sur une période de 5 jours, et qui ont causé des inondations
massives dans les îles de l’archipel. Près de 65 000 personnes ont été directement affectées (soit 9%
de la population totale). Environ 80 000 personnes à Moroni et 3900 à Mitsoudje ont été
indirectement affectée par les pompes d’eau cassées. Les dommages totalisaient environ 20 millions
de dollars. Le 25 Avril 2012, l’état de catastrophe nationale a été déclaré par le Président, suivi d’une
requête d’assistance internationale.
Les secteurs où les besoins étaient
concentrés étaient l’Eau et
l’Assainissement, la Santé, la
Nutrition, les secteurs non-
alimentaires et l’Education. Dans
toute réponse humanitaire future
aux Comores, les secteurs clés à
intégrer l’environnement seront
concentrés autour de l’eau et du
combustible de cuisson.
Il y a un manque de données de base informant sur la disponibilité d’eau potable. La mission n’a pas
été en mesure de localiser les sources d’information concernant les sources d’eau et sa qualité.
Actuellement, les principales sources d’eau et notamment celles en proximité des zones urbaines ne
sont pas protégées et sont vulnérables aux évènements climatiques extrêmes. Il n’y a pas de
traitement de l’eau aux Comores et aucune installation d’assainissement dans le cas d’une
catastrophe.
Dans les zones rurales, le bois est la source principale d’énergie domestique, ce qui exerce une
pression supplémentaire sur les ressources forestières fragiles.
L’impact de toute catastrophe est en corrélation directe avec la vulnérabilité des communautés. La
dégradation de l’environnement augmente la vulnérabilité par son impact direct sur les sources de
revenus.
23
Recommandations :
23. Intégrer l’analyse des risques environnementaux dans la planification de la préparation et
de la réponse aux niveaux national et insulaire.
24. Renforcer les systèmes intégrés de première alerte concernant les précipitations, le niveau
d’eau des cours d’eau et les inondations, comprenant une analyse des cycles historiques, la
cartographie des zones les plus à risque.
25. Protéger les sources d’eau, y compris les campagnes de sensibilisation au niveau
communautaire.
26. Sensibiliser pour élaborer un aménagement du territoire aux niveaux urbain et rural
comprenant la classification des terrains d’après leur utilisation requise.
27. Etablir des partenariats stratégiques et des synergies avec les projets/initiatives de
Réduction des Risques de Catastrophe déjà existants, par exemple avec la Banque Mondiale.
28. Intégrer la Réduction des Risques de Catastrophe dans la Formation Formelle du
Professeur, y compris les risques environnementaux et industriels
29. Elaborer des actions pour limiter les effets des nouveaux cours d’eau de manière
holistique, en donnant des instructions claires aux populations sujettes aux inondations.
30. Garantir des lignes de budget spécifiques dans le cadre des budgets réguliers des ministères
pour la préparation et la réponse aux urgences (y compris les risques environnementaux et
industriels) et renforcer une ligne de budget spécifique dans le budget national pour la
préparation et la réponse aux urgences.
24
3. Conclusions
Les résultats de la mission soulignent la nécessité de centraliser l’information sur la vulnérabilité et
les risques, et de garantir la coordination autour des différentes initiatives pour la réduction des
risques de catastrophe et la gestion des catastrophes. Un soutien accru est donné à l’Agence de
Protection Civile –récemment révisée, ainsi qu’aux Gardes Côtes, et ces initiatives devraient être
coordonnées dans un cadre national.
Dans la mesure où les Comores dépendent largement des ressources naturelles pour leurs sources
d’emplois ainsi que pour la génération de revenus, il est nécessaire de s’assurer que les risques et les
considérations liés à l’environnement soient pris en compte pendant les catastrophes. Des guides
sur la gestion des ressources pendant les catastrophes devraient être adaptés au contexte des
Comores, adaptés au niveau de la communauté et diffusés largement.
Le pays est mal préparé pour gérer les grandes décharges accidentelles de polluants dans les eaux
côtières et marines. Le plan POLMAR élaboré en 2010 est dépourvu jusqu’à aujourd’hui de la plupart
de ses éléments opérationnels et il est peu probable qu’il puisse être activé de façon adéquate en
cas d’urgence. La surveillance ainsi que la recherche et le sauvetage en mer ont été jusqu’à présent
inexistants, et les Gardes Côtes Comoriens récemment mis en place devraient jouer un rôle clé dans
ces domaines. La sécurité des activités de pêche artisanale requiert des mesures supplémentaires
avec les pêcheurs pour adopter une culture de la sécurité et l’installation d’équipements de
navigation, de communication et de suivi. Les pertes de vies en mer sont un problème
particulièrement grave en lien avec le transport non régulé kwasa-kwasa de passagers vers Mayotte,
une situation nécessitant une action de police combinée sur terre et en mer.
La manipulation des cargaisons dans les ports pose un risque important pour la santé et la sécurité,
ainsi que des préoccupations concernant l’efficience, nécessitant la mise à jour d’installations et
d’équipements, notamment dans le port de Moroni et de Fomboni. Le stockage de cargaisons est
inadéquat d’un point de vue environnemental et sécuritaire dans tous les ports. La gestion
environnementale dans les ports et dans les installations de stockage de carburants est inexistante ;
elle devrait être développée et intégrée dans la planification nationale de contingence et d’urgence.
Une gestion environnementale marine ciblée nécessitera qu’un système soit mis en place pour une
surveillance régulière et représentative du statut environnemental. Les collaborations avec les
organisations de recherche régionales et internationales devraient être explorées dans cet objectif.
L’extraction indiscriminée et largement incontrôlée du sable des plages représente actuellement la
plus grande menace qui pèse sur l’intégrité des habitats marins et côtiers, ainsi que sur des parties
importantes de la côte, menaçant non seulement les écosystèmes naturels mais aussi les structures
sociétales et les fonctions vulnérables aux phénomènes climatiques extrêmes. Les mesures pour
améliorer la résistance d’autres habitats importants, notamment les récifs de corail mais aussi les
forêts de mangrove et les lits d’algues, devraient être envisagées, en particulier dans la perspective
des impacts négatifs anticipés du changement climatique. Enfin, en plus des mesures ciblant des
sources spécifiques de pollution marine, un effort à l’échelle de la société est nécessaire pour
réduire le problème des décharges de déchets solides, l’accumulation des déchets constituant
aujourd’hui une menace grave pour l’intégrité et l’attractivité de nombreuses zones côtières du
pays.
25
ANNEXE 1. TERMES DE REFERENCE DE LA MISSION
Contexte
La Joint UNEP/OCHA Environment Unit (JEU) est un partenariat entre le Programme des Nations
Unies pour l’Environnement (PNUE) et le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires
Humanitaires (OCHA). Il s’agit du mécanisme intégré des Nations Unies pour l’intervention
d’urgence, qui permet d’activer et de fournir une assistance internationale aux pays confrontés à
une urgence environnementale.
En 2005, dans le cadre de l’Agenda de Réforme Humanitaire, l’environnement a été défini comme
une question transversale dans l’approche du cluster humanitaire, le PNUE étant désigné Point Focal
sur cette question. Cependant, des évaluations récentes de l’approche par cluster de l’IASC ont
montré que les questions transversales et multidimensionnelles sont souvent négligées, et que ces
dernières sont en réalité très peu intégrées. Les catastrophes récentes dans le monde affectent à la
fois les pays en développement et les pays développés, ces derniers étant mal préparés à intervenir.
Chaque catastrophe, représentant une urgence environnementale sans précédent, prend
généralement par surprise les responsables du gouvernement et les collectivités. Une attention
insuffisante portée aux considérations environnementales peut provoquer des impacts secondaires
négatifs significatifs pour les populations affectées ainsi que minimiser les efforts faits pour
développer la résilience des communautés. Par exemple, si les standards environnementaux pour les
latrines et les matériaux de construction ne sont pas respectés, cela affecte la qualité de
l’intervention humanitaire. De plus, les innovations respectueuses de l’environnement peuvent
améliorer la qualité de l’assistance humanitaire. Cela peut être réalisé par exemple avec des
techniques de collecte de l’eau de pluie, des pompes manuelles solaires dans les zones sujettes à la
sécheresse, et l’utilisation d’énergie alternative NFI dans les zones vulnérables à la déforestation
excessive. Cependant, bien que des anecdotes nombreuses prouvent la nécessité d’accroître
l’intégration des considérations environnementales dans l’action humanitaire, des évaluations
documentées par pays sont justifiées (c’est-à-dire une approche plus empirique). En plus d’adapter
les messages aux besoins et à la réalité du terrain, cette approche pourrait servir de base pour
l’appropriation par les pays, parmi ceux qui ont la connaissance contextuelle et mettront en place
les actions proposées.
Situation des Comores
La protection des ressources environnementales dans la programmation humanitaire est impérative,
notamment dans le contexte des Comores, où des inondations récentes ont frappé les trois îles de
l’Union des Comores – Grande-Comore, Anjouan et Moheli en Avril 2012. Le Président de l’Union
des Comores a déclaré un « Etat National de Catastrophe », suivi par une requête d’assistance
internationale. Dans l’ensemble, les dégâts matériels et infrastructurels et les pertes ont totalisé
selon la Banque Mondiale près de 20 millions de dollars (USD). L’impact de court et long terme sur
l’économie nationale et pour les revenus des ménages est plus difficile à quantifier (dans la mesure
où l’économie locale repose principalement sur le secteur informel) mais l’impact a probablement
été considérable dans la mesure où l’agriculture représente 70% de l’activité de la population et est
l’un des seuls secteurs d’exportation.
26
Le gouvernement de l’Union des Comores, en collaboration étroite avec les acteurs et les
partenaires nationaux, a développé un Plan de Relèvement Initial (Septembre 2012 - Juin 2013),
pour les zones affectées par les inondations. Ce Plan de Relèvement Initial de neuf mois détaille non
seulement les stratégies et les actions les plus urgentes pour rétablir les conditions de vie des
populations affectées, mais identifie aussi la nécessité de renforcer les mécanismes nationaux pour
la prévention et la gestion des catastrophes naturelles. Cependant, le Plan de Relèvement Initial ne
considère pas explicitement l’environnement comme une question transversale, et le gouvernement
a montré sa volonté sans faille de mener une réforme institutionnelle nécessaire, afin de renforcer la
capacité des acteurs à mettre en vigueur le plan et à améliorer la culture de la prévention. De plus, le
plan de relèvement initial a également reconnu le Ministère de l’Environnement comme une agence
de référence (Focal Agency) pour les questions associées entre autres à l’Agriculture, les Moyens de
Subsistance, la Sécurité Alimentaire et l’Eau, l’Assainissement et l’Hygiène (WASH).
Afin de créer la culture de la sécurité et de la résilience à tous les types de catastrophes et leurs
impacts secondaires pour l’environnement et les fonctions biologiques essentielles, la mission
exploratoire proposée tentera d’évaluer le degré d’intégration des urgences environnementales
dans la préparation et la planification d’urgence par l’UNCT et par les autorités nationales, et tentera
d’identifier les besoins et les exigences pour la préparation aux urgences environnementales et la
planification d’urgence ; et identifiera les opportunités pour améliorer la coopération entre la JEU,
l’UNCT et le gouvernement de l’Union des Comores.
1. Objectifs de la mission
L’objectif de la mission est de recueillir et de documenter les expériences menées à ce jour et de formuler une stratégie et un cadre pour une plus grande opérationnalisation de l’environnement comme une question transversale.
La mission s’attachera notamment à :
1. Evaluer les risques d’urgence environnementale potentiels d’un point de vue multi-aléas
2. Sensibiliser et renforcer la capacité des autorités nationales de gestion des catastrophes ainsi que de l’UNCT afin d’être mieux préparés à répondre aux urgences environnementales
3. Exposer les grandes lignes d’un plan d’action pour une meilleure intégration des questions environnementales dans les scénarios d’assistance humanitaire.
Par ailleurs, des discussions seront conduites avec les autorités nationales à propos des besoins en
matière d’urgence environnementale ainsi que sur les services et les outils disponibles par le biais de
la JEU/PNUE, tels que l’Awareness and Preparedness for Emergencies at Local Level (APELL), la
Capacity Development for Disaster Risk Reduction Initiative (CADRI) et l’Environmental Emergencies
Centre (EEC). De plus, la prévention des marées noires et des outils de gestion, ainsi que l’intégration
des scénarios d’accidents industriels dans la planification d’urgence seront potentiellement discutés.
2. Composition de l’équipe de Mission :
L’équipe comprend :
Wendy Cue, Chef, Joint UNEP/OCHA Environment Unit (JEU)
Goncalo Carneiro, Expert en Environnement Marin, Université Maritime Mondiale (WMU)
27
Narciso Rosa-Berlango, Spécialiste des Affaires Humanitaires, Bureau Régional de l’OCHA pour
l’Afrique du sud (ROSA)
Abdou-Salam Saadi, responsable de la Gestion des Catastrophes et chargé de la Gouvernance du
Programme, PNUD Comores
3. Activités :
La mission entreprendra les activités suivantes :
• Réunions de briefing et interviews (avec par exemple : le RC/HC, ROSA, OCHA, PNUE, UNCT,
les chefs de clusters, les responsables des secours, les donateurs, les gouvernements central, d’Etat
et local) ainsi que visites de site pour identifier les activités en cours ou prévues dans le domaine de
l’intégration environnementale (collectivement par la JEU et l’UNCT) ainsi que dans le domaine de la
planification d’urgence environnementale, quand elle existe, et pour réunir les informations
nécessaires (JEU seulement).
La mission exploratoire :
Identifiera quelles mesures ont été prises jusqu’à présent, quels programmes et quelles activités sont prévus ; examinera les capacités, les faiblesses et les lacunes
Identifiera les besoins qui peuvent être nécessaires au renforcement des capacités locales en cas d'urgence environnementale
Identifiera les besoins afin de faciliter l’effet de levier que les efforts d’intégration environnementale du PNUE peuvent avoir sur d’autres missions et régions
Identifiera le rôle potentiel que la JEU, le PNUE PCDMB, l’OCHA ROSA, l’UNCT et le PNUE peuvent respectivement jouer dans ces efforts
Identifiera les études plus approfondies qui peuvent être nécessaires
Préparera un projet de plan d’action environnementale
4. Résultat de la mission :
La mission fournira un rapport détaillé avec une analyse des enseignements tirés et des besoins, qui
devra être largement partagé, et comprendra un projet de plan d’action.
5. Durée
La mission devrait durer 8 à 10 jours à compter du 27 Mai 2013.
6. Budget
Les coûts associés aux visites de terrain seront financés par la JEU.
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ANNEXE 2. EMPLOI DU TEMPS DE LA MISSION ET ACTEURS RENCONTRES
Mission de l’Unité Conjointe Environnement UNEP / OCHA - Union des Comores
Du 27 mai au 7 juin 2013
Agenda tentative
Lundi, le 27 mai 2013
Arrivée à l’Aéroport Prince Said Ibrahim / Installation à l’Hôtel
15h00 Briefing initial sur la mission avec le CR, Douglas Coutts
Mardi, le 28 mai 2013
09h00
Réunion avec
- Direction de planning et urbanisme (aménagement du territoire)
- Direction Nationale de l’Environnement
- Direction Nationale de l’Agriculture et la Pêche
- Direction Nationale de la Météorologie
- Observatoire Volcanologique du Karthala (OVK)
- Département de recherche de l’Université des Comores
- Programmes des Nations Unies liés à la réduction du risque de catastrophes
14h00 Départ pour Anjouan
16h00 Visite de courtoisie au Gouverneur
Mercredi, le 29 mai 2013
09h00 Rencontre avec la Direction Régionale de la Sécurité Civile et la Direction Régionale de l’Environnement à Anjouan
10h00 Visites des zones affectées par les inondations de 2012 à Anjouan
Visite de la zone de stockage de carburant et des lieux de gestion / décharge des déchets
Jeudi, le 30 mai 2013
08h30
Visite des sites d’intervention des projets environnement du PNUD
- Gestion Durable des Terres
- Small Grant Programme
- Mangroves à Bimbini
- Adaptation de la gestion des ressources en eau aux changements climatiques
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14h00 Retour à Moroni
Vendredi, le 31 mai 2013
08h30 Départ pour Mohéli
10h00 Visite de courtoisie au Gouverneur
11h00 Rencontre avec le Directeur de la Direction Régionale de la Sécurité Civile et la Direction Régional de l’Environnement à Mohéli
14h00
Visites des zones affectées par les inondations à Mohéli et des projets environnements du PNUD.
- Gestion Durable des Terres
- Small Grant Programme
- Adaptation de la gestion des ressources en eau aux changements climatiques
Samedi, le 1er juin 2013
08h00 Visite du Parc Marin de Mohéli
Rencontre avec les Direction du Parc, PNUD, universitaire
Dimanche, le 2 juin 2013
9h00 Retour à Moroni
14h00
Visite des lieux affectés par les inondations en 2012 et 2013 (Vouvouni)
Travail interne: consolidation du rapport de mission
Lundi, le 3 juin 2013
8h30 Rencontre avec Comores Hydrocarbures
9h30 Rencontre avec le Commandant de la Garde Cote
10h30 Rencontre avec le délégué chargé de la Pêche
13h00 Réunion de restitution de la mission UNEP/OCHA aux points focaux :
16h00 Rencontre avec le Coordinateur Résident Réunion de restitution avec le SNU
17h00 Réunion de restitution avec le SNU
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18h00 Réunion de travail avec la DGSC : préparation de l’atelier de révision du Plan national de préparation et réponse aux catastrophes
Mardi, le 4 juin 2013 / Mercredi, le 5 juin 2013
09h00 Exercice de leçons tirées pour les partenaires du Système des Nations Unies
14h00 Réunion de travail avec la DGSC : préparation de l’atelier de révision du Plan national de
préparation et réponse aux catastrophes
Mercredi, le 5 juin 2013, Jeudi 06 juin – Vendredi, le 7 juin 2013 (matin)
Atelier de révision du Plan national d’Urgence
Samedi, le 8 juin 2013
12h20 Départ de la mission
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ANNEXE 3. DOCUMENTS DE REFERENCE
Etudes, Outils et Guides
Cartographie des risques volcaniques en Grande Comore, préparé par Hamidi Soule, pour le
Centre National de Documentation et de Recherche Scientifique (CNDRS) Juillet 2008
Guides Elève et Professeur pour l’environnement, par l’ONG Ulanga Ngazidja, 2009
Connaissances pour mieux comprendre et protéger l’environnement marin et côtier, Guide
pour l’Ile Ngazidja (Comores), par l’ONG Ulanga Ngazidja, 2009
Plan de Communication Environnementale pour la Gestion des Ressources Marines et Côtières
de l’île Ngazidja (Comores), ONG Ulanga Ngazidja, 2009
Etude des vulnérabilités aux risques climatiques et géologiques dans l’Union des Comores,
Février 2011
Formulaire d’Identification du Projet, GEF Trust Fund, Novembre 2011
Fiche d’Information Comores et FEM, par Global Environment Facility Septembre 2012
Supports des Ateliers de Formation et Sensibilisation sur les Urgences, Octobre 2012
Union Européenne et Comores, 2012
Mise à Jour Pays Comores, Avril 2013
Tableau de Préparation Pays - Comores, Avril 2013
Gestion de la biodiversité côtière, marine et des îles côtières de l’est et du sud de l’Afrique dans
l’Océan Indien
FEAT (Outil d’Evaluation Environnementale Rapide - Flash Environment Assessment Tool)
Guide DWM (Guide de Gestion des Déchets Post-Catastrophe - Disaster Waste Management
Guidelines)
Rapports
Rapport de Mission Comores – Préparation à la réponse aux catastrophes, UNDAC/OCHA,
Mars 2010
Rapport de Mission- Assistance Technique pour l’évaluation finale du projet de Développement
des Capacités pour la gestion des risques naturels et climatiques, PNUD BCPR, Mars 2012
Version finale du Rapport de Mission Comores – Inondations, UNDAC, May 2012
Synthèse de l’évaluation des effets des inondations, Banque Mondiale, Mai 2012
Rapport de Mission –Pour renforcer les capacités de gestion des catastrophes, OCHA, Octobre
2012
Plans et Stratégies
Plan d’Urgence Nationale, 2011
Plan de Premier Relèvement – Inondations des Comores, par le Directorat Général de la
Sécurité Civile (DGSC) et le Bureau du Coordinateur Résident ONU. Août 2012
Plan de Gestion et Développement pour le Pars marin de Mohéli, 2011-2015
Plan d’Urgence Inter agences pour les Comores (IASC), Avril 2010
Plan d’Urgence National Comores, Décembre 2008
Stratégie de Préparation Comores, Avril 2013
Stratégie de Préparation aux Urgences Comores, Avril 2013
Plan ORSEC, Plan régional de réponse aux urgences, 2013
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Législation
Décret n°01-052 CE Relatif aux Etudes d'Impact sur l’Environnement, République Fédérale
Islamique Des Comores, Avril 2001
Décret n°06-019 PR Relatif à l’Exploitation des Carrières, République Fédérale Islamique Des
Comores, Février 2005
Expertise Marine
Abdoulhalik, F. & Ali, M., 1998. Analyse des phénomènes d'érosion côtière au niveau des sites
litores de la Grande Comore. Moroni: A.I.D.E., 30p.
Ahmada, S., 2000. Suivi de l'état de santé des coralliens aux Comores. Ya Mkobe, 6-7, p.139-
141.
Ahmada, S., Bijoux, J., et al., 2004. Statut des récifs coralliens dans les Etats Insulaires du Sud
Ouest de l’Océan Indien. Dans : C.R. Wilkinson (ed.), 2004. Statut des récifs coralliens dans le
monde : 2004. Vol.1. GCRMN Rapport. Townsville : Institut Australien de Sciences Marines ;
p.189-211.
Amoriggi, G., 2010. Appui au développement de la transformation des produits agricoles aux
Comores. Rome: IFAD, 32p.
COFREPECHE, MRAG, NFDS & POSEIDON, 2013. Évaluation rétrospective et prospective du
protocole de l'accord de partenariat dans le secteur de la pêche entre l'Union européenne et
l’Union des Comores, Contrat cadre MARE/2011/01 - Lot 3, contrat spécifique n° 4. Rapport
Final. Bruxelles: DG MARE, 111 p.
De Lestang, J., 2007. Etude sur la sécurité en mer pour les pêcheries de petite échelle. 1. Sud-
Ouest de l’Océan Indien. Rome : FAO, 71p.
DNEF, 2010. Rapport national sur l'environnement marin et côtier. Moroni: Ministère de
l'Agriculture, de la Pêche et de l'Environnement, Direction Nationale de l'Environnement et
des Fôrets, 39p.
Jones, O., 2010. Pêche artisanale aux Comores. Dissertation. Norwich : University of East
Anglia, 59p.
Naji, M. & Youssouf, A., 2007. Etude diagnostique de l’intégration du commerce au titre de
l’initiative du cadre intégré pour l’assistance technique liée au commerce en faveur des pays
moins avancés. Rapport sectoriel sur la pêche pour la FAO. Rome: FAO, 82p.
Payet, R., 2005. Iles de l’océan Indien – résumé. Dans : D. Souter & O. Lindén (eds.)
Dégradation des récifs coralliens dans l’Océan Indien, Rapport de Statut 2005. Kalmar :
CORDIO, p.128-131.
Toihir, I., 2011. Recensement des flottes de pêche artisanale dans l’Union des Comores.
Moroni : Direction-Générale des Ressources Halieutiques, 17p.
Autres
Mission JEU – Agenda Provisoire, 2013
Termes de Référence Expert Marin, Le Gouvernement de l’Union des Comores, 2013
Termes de Référence Joint UNEP/OCHA (JEU), Exploratoire aux Comores, 2013