URBAIN - n°29 - JUILLET/AOÜT 2015

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Le mag' de toutes les cultures

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Au coeur d’une actualité singulièrement houleuse pour l’artcontemporain, baignée d’indignation et de polémiques soustous les cieux - que ce soit dans les salles avec Much loved, surscène sur fond de culottes trop échancrées ou jusque dans lesjardins de Versailles - on se prend à se poser la question durôle de l’art dans nos sociétés. Une question éminemmentépineuse si l’on en juge par les relations compliquées que l’arta toujours entretenues avec les sociétés dans lesquelles ilévoluait. URBAIN a donc voulu savoir ce qu’en pensent lesprincipaux intéressés : les artistes eux-mêmes. Leurs pointsde vue sont à découvrir en p.42.

Actualité toujours, un formidable élan de solidarité et deprotestation a vu le jour au Maroc le mois dernier. Déclenchépar la découverte d’un chien agonisant et horriblement mutilépar des monstres de barbarie, il a rassemblé des dizaines demilliers de personnes sur les réseaux sociaux, dénonçantl’impunité avec laquelle sévissent les bourreaux d’animaux.Gandhi, qui disait “ On peut juger de la grandeur d'une nationpar la façon dont les animaux y sont traités ”, serait fier de cesMarocains qui se sont mobilisés pour clamer leur indignationcontre le laxisme des lois concernant la maltraitance animale.Pour nous en parler, nous avons rencontré Aziza Nait Sibaha,présidente de l’association Comme Chiens et Chats et insti-gatrice du mouvement “Justice pour Ray” (lire en p. 12).

Enfin, nous sommes fiers d’accueillir dans nos pages uneMarocaine dont la destinée flirte depuis des décennies avecles sommets, en particulier celui du mont Olympe ! Cham-pionne olympique, la vice-présidente actuelle du ComitéInternational Olympique se confie sur ses espoirs en matièrede parité dans le sport, sur la préparation des Jeux de Rio,sur ses années de gouvernance au Maroc (lire en p. 20)...

Bonne fin de Ramadan, bel été à tous et excellente lecture.

Christine Cattant,Rédactrice en Chef

édito

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Othman [email protected] [email protected]éphanie GaouMouna Sebti & Crevette in TangierKhadija Barkani, Kamil El Alami, Stéphanie Gaou,Christine Cattant-SametChrono Digital - [email protected] 60 20 30 24 - [email protected] 02 22 50 10 - [email protected] Tanger Magazine67, avenue de la Résistance - Tanger105984En cours© C.I.O.

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ActusCourrier des lecteursRendez-vous tangéroisSociété : Aziza Nait Sibaha

Mag’À la Une : Nawal El MoutawakelL’oeil du photographe : Michel BeineArt et société : Paroles d’artistes

CultureFocus sur... Kamal Hachkar en tournage

Votre agendaÀ l’afficheL’agenda des petitsChronique de Libraire

PratiqueChronique du “Soi” par Laurence DudekBien-être & Beauté par Annie LiLa recette de Sana GamasseUrbanoscopeCarnet d’adresses / Points de distribution

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juillet/août 2015 / n°29

Nawal ElMoutawakel

En marche vers Rio

Sommaire

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© C.

I.O.

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Mirage Hill Club, R’Milat - Tanger - Maroc05 39 93 77 70 / 05 39 93 15 15 - www.edenclub.ma/femmes

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paroles de lecteurs sur [email protected]

ACTUS COURRIER DES LECTEURS

Choumicha chez moiJ’ai été très heureuse de trouver Choumicha dans le magazine, c’est ainsi que j’ai appris qu’elle allait passer à la télé chez moi cet été. Je suivrai ses émissions avec beaucoup de passion. Merci et bon courage.Mounia L., Bruxelles

Abonnement URBAIN magazineMaroc : 160 DH / 11 numéros + lettre mensuelle aux abonnés

Europe : 380 DH soit 35 EUR / 11 numéros + lettre mensuelle aux abonnés

États-Unis/Canada : 520 DH soit 60 USD ou 67 CAD / 11 numéros + lettre mensuelle aux abonnés

Paiement par chèque, virement ou espècesà URBAIN SARL.

Portfolios en fêteJe vous écris pour vous dire que j’adore la rubrique des photographes, c’est une très bonne idée qui nous donne à voir un Tanger avec un œil différent.Hasnaa, Tétouan

DU FONDTrès intéressé par votre article sur l’urbanisme à

Tanger et ses dérives. Enfin un article qui dénonce

sans agressivité  ! J’en profite pour vous féliciter

pour tous ces articles de fond sur les personnages

qui comptent pour nous, Tangérois, mais aussi

pour le Maroc entier et nous ouvrent les horizons.

C’est du bon travail !

Aziz, Tanger

Vos photos d’URBAIN

URBAIN, en visiteà l’usine Renault-Nissande Meloussa, a reçu un accueil très chaleureux

et a eu le plaisir de découvrir à son arrivée

des pancartes lui souhaitant la bienvenue. Merci à Paul Carvalho et Roger Martin pour leur soutien au magazine !

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BOUTIQUE MAJIDAntiques

66, rue des AlmohadesTangier 90000

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INSCRIPTIONS 2015/2016OUVERTES à parr de mars

Enfants de 3 mois à 3 ans (pete secon)

Pédagogie - Apprentissage du françaisSocialisation - Bien-être des tous petits

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Du mardi au dimanche matin : 11h à 13h et 16h30 à 19 hHoraires Ramadan : tous les jours de 10 h à 13h30

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ACTUS � RENDEZ-VOUS ENVILLE

ShoppingGOURMANDISEL’espace les insolites propose régulièrement diverses curiositésspirituelles & arty. Cette fois, c’est un délicieux sirop de dattes,entièrement bio. Produit par des coopératives d’Errachidia,cette petite merveille accompagne parfaitement tagines etcakes, peut aussi parfumer une salade, sucrer votre caféou tout simplement êtredégustée sur un rghaifou avec un morceau defromage de chèvre. 35,00DH la petite bouteille.les insolites - 28, rueKhalid Ibn Oualid

COQUETTERIECet été, découvrez en ex-clusivité chez l’Atelier deLaurence les braceletscolorés et si addictifs dechez Ipanema from Brazil.L’atelier de Laurence -9, rue Al Mabarat,Quartier Josafat

TOPOLINA, LE RETOURComme chaque été, retrouvez les créations originalesd’Isabelle, ancienne de chez Dior, à la boutique éphémèrequ’elle ouvre à l’entrée de la Kasbah (en face de la terrasse duMorocco Club). Robes estivales aux imprimés chatoyants soBritish ou Oriental chic, coupes impeccables qui conviennent àtoutes les silhouettes, tissus faciles à vivre, manteaux, petitsblousons, accessoires, chaussures au masculin et féminin,vous trouverez forcément La pièce pour vous chez Topolina.Horaires ramadan : ouverture tous les jours de 10 h à 18 h.Horaires d’été : ouverture tous les jours de 9h30 à 20 h.

RENDEZ-VOUS TANGEROIS

URBAIN

Après le succès rencontré l’an dernier pour sapremière édition, c’est reparti pour une nouvelle« Rencontre internationale des Tangérois dumonde », qui se tiendra le 1er août à l’hôtelRoyal Tulip de Tanger. Cet événement qui apour but de rassembler, l’instant d’une soirée,les Tangérois de tous horizons dans un esprit departage et de convivialité, pourra compter sur laprésence de personnalités emblématiques deTanger, de politiciens et de nombreux artistesqui lui sont attachés.Au programme, une scène musicale avec legroupe Awzaan ainsi que le Mazagan & HamidEl Hadri, des lives de saxo et de violon, uneanimation assurée par un DJ venant d’Espagne,etc. Les organisateurs rendront égalementhommage aux sportifs emblématiques de la villede Tanger tel que Younes El Hassani, golfeurprofessionnel, Hicham Hamdouchi, championd’échecs, Arafa Chekrouni, tennisman,Mohamed Serroukh, athlète et à bien d’autrespersonnalités oeuvrant dans les domaines cul-turels et associatifs de la ville.Cette soirée sera placée sous le thème de la“white party” et animée par Paco Messari.

Informations et réservations au 06 42 64 80 99

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SoLIDARITe etREPAS SUSPENdUS

Connaissez-vous le principe des “repassuspendus” ? Il ne s’agit pas d’unexercice d’équilibriste mais bien d’ungeste de solidarité : se payer un repaset en payer un second pour unepersonne dans le besoin. Une initiativecitoyenne et parfois même péda-gogique issue d’une tradition napoli-taine consistant à payer deux cafésmais à n’en boire qu’un, l’autre étantlaissé en suspens pour une personnenécessiteuse. La tradition a dépasséles frontières et débarque à Tanger !

� Chez Kébé : Le restaurant sénégalaissitué dans la médina de Tanger pratiquece système depuis longtemps. Et en plus,il offre le Ftour gratuit aux migrants sub-sahariens tous les jours durant Ramadan.Infos au 06 99 40 76 02

� Restaurant social Tabadoul :Profitez de votre passage, par exemple levendredi midi pour y savourer un déli-cieux couscous, pour laisser un repas, uncafé ou un jus de fruit en suspens.Infos et réservations au 05 39 37 19 78

on tourne !Tanjazoom invite tous les amateurs decinéma engagé à participer à la com-pétition de la 4e édition qui se tiendra du10 au 12 septembre à la Cinémathèquede Tanger. Date limite de dépôt desfilms : le 2 août 2015. Plus d’infos surwww.tanjazoom.ma ou Facebook.Contact : [email protected] / [email protected] ou 06 70 31 08 70.

Special RamadanLES NUITS DU RAMADANTous les vendredis à l’heure du ftourMenu spécial traditionnel en musiqueen collaboration avec Les Fils duDétroit, Laura Klain trio, MahalemAbdellah El Gourd… Au menu, harira,dattes et petit lait, buffet de platssalés, café et thé. Tarif : 130 DHProgramme sur www.tabadoul.org.Résas au 05 39 37 19 78 ou [email protected].

DOUCEURS DES CHICASLe salon de thé de Las Chicas vousmanque ? Consolez-vous : pendant leRamadan, les filles pensent à vous etmettent à votre disposition un petitservice traiteur composé de petits-fours, tartes et cakes sucrés et salés,gâteaux, confitures... pour égayer vosftours de la plus jolie des manières.Las Chicas - 52, rue Kacen Guen-noun, Porte de la Kasbah

Bon plan Fraîcheur

Cet été, fuyez la chaleur du centre-villeet profitez d’un délicieux déjeuner-buffetavec accès à la piscine dans l’un deshôtels les plus “zen” de la ville pour 300DH, tout en vous ressourçant devantl’une des plus belles vues sur la baie deTanger et le détroit de Gibraltar, dans uncadre moderne entre terre et horizon...Hôtel Golden Tulip Farah Tanger Zone touristique El GhandouriInfos/résas au 05 39 34 35 50

Atelier insolite

Luis Hernandez de Loma excelle dans lacréation de papeterie « handmade ».Papiers de récupération, vieilles affichesde Tanger, enveloppes, napperons, maga-zines recyclés, papiers marbrés lui serventde matériau de base pour la réalisation desuperbes carnets de voyage, de dessin oujournaux intimes. Il organise un atelier decréation de carnets (sessions de 2 h) àla librairie les insolites, les 20, 22 et 24juillet de 10 h à 12 h (80,00 DH/session).Infos au 06 46 89 00 01.

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ACTUS SOCIÉTÉ

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Aziza Nait Sibaha, talentueuse journaliste spécialiste en politique internationale sur la chaîne France 24, n’est pas qu’une tête bien pleine et bien faite. Cette diplômée de Sciences Po Paris

est aussi un cœur immense qu’elle met à profit, entre autres, de son association « Comme Chiens et Chats » qui vient en aide aux animaux qui souffrent dans son pays, le Maroc. Le 30 mai dernier,

son combat a basculé, lorsque Ray, un chien torturé au-delà du concevable, a été signalé à l’association. Depuis, une lutte nationale

pour un changement des lois et des mentalités a été engagée…

Aziza Nait Sibaha En route pour la Ray-volution !

PAR KAMIL EL ALAMI

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ACTUS SOCIÉTÉ

URBAIN  : Aziza Nait Sibaha, entre votre métier de journaliste et la présidence d’une association de protection animale au Maroc, cela peut sembler un sacré grand écart ! Comment l’idée vous est-elle venue ?Aziza Nait Sibaha  : J’ai toujours été une grande amoureuse des animaux tout comme toute ma famille. J’ai une sœur qui faisait des sauvetages depuis l’âge de 14 ans et mon premier grand sauvetage a eu lieu il y a cinq ans, quand j’ai racheté une mule malade qui était abandonnée par son propriétaire dans une décharge. Les animaux et moi, c’est une grande histoire. Pour moi, cela ne s’oppose en rien avec ce que je fais. Mais fin 2013, j’ai perdu mon chat en France écrasé par une voiture. Depuis, j’ai décidé de créer l’association pour sauver d’autres animaux. Et comme je pense que nous n’avons pas à faire le choix entre les humains et les animaux, j’ai intégré aux statuts de l’association une dimension humanitaire. Ainsi nous organisons aussi des actions humanitaires.

Parlons du commencement de l’histoire de Ray. Lorsque vous avez créé la page Facebook « La Justice pour Ray », quel était votre but ?Quand j’ai reçu le premier coup de fil m’annonçant le cas de ce chien agonisant dans la rue à Casablanca, j’ai d’abord lancé une alerte sur la page de l’association et une de nos membres s’est déplacée pour l’emmener chez le vétérinaire. C’est là que j’ai reçu les premières photos et la confirmation des sévices (1). J’en ai discuté avec des amies avec qui je parle des sauvetages

de l’association. L’idée est alors venue de créer cette page pour parler de Ray, de son histoire et pour dire ÇA SUFFIT ! C’est le cas le plus horrible que j’ai vu depuis que je suis dans la protection animale. Je voulais donc dire aux gens : ne fermez plus les yeux mais dénoncez. Je ne savais pas que cette page serait autant suivie.

Depuis, les choses se sont emballées  : lettre/pétition au gouvernement signée par près de 50 000 internautes, plainte contre X pour maltraitance déposée près les tribunaux, sit-in à Casablanca, campagne d’affichage publique, engouement de la presse pour l’affaire… Où pensez-vous que cela vous mènera ?Je me battrai, et je ne suis plus seule, pour que le débat s’ouvre réellement sur la maltraitance des animaux au Maroc. Il est grand temps que le Maroc donne l’exemple. Nous voulons faire évoluer le peu de lois qui existent. Nous serons la voix des « sans voix ». Le succès du sit-in dimanche 14 juin à Casablanca, avec la participation de centaines de personnes d’horizons différents confirme que cette cause noble est partagée par beaucoup de gens au Maroc. J’espère que les politiques vont écouter cette voix.

Ray s’est éteint le vendredi 12 juin, après deux semaines d’espoir et de soins ininterrompus. Quelle trace laissera t-il dans votre parcours émotionnel personnel ?

Nous serons la voixdes « sans voix ».

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Histoire d’un sauvetageTrouvé agonisant dans la rue aux pieds des passants indifférents, Ray a jeté, pour essayer de vivre,

toutes ses forces dans une bataille qu’il a perdue au bout de deux semaines.

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ACTUS SOCIÉTÉ

Ray est décédé le vendredi 12 juin à 15h30. Il est tombé dans un coma cérébral avant de rendre l’âme. Il a tenu assez longtemps pour s’assurer que notre mobilisation allait continuer. Pour sa mémoire et celles de tous les animaux qui souffrent au Maroc, nous devons continuer le combat.

De votre propre aveu, il existe des milliers de « Ray » au Maroc, chats et chiens maltraités, torturés, équidés chargés et travaillant jusqu’à la mort, singes protégés et malgré tout exploités, etc. Alors, pourquoi selon vous Ray a t-il été cet extraordinaire déclencheur ?Parce que nous en avons parlé. Parce qu’il a libéré notre parole. Parce que nous avons montré ses photos. Parce que nous avons choisi d’agir au lieu de pleurer (même si cela ne nous empêche pas de pleurer). J’ai contacté deux avocats pour porter plainte. J’ai lancé la pétition. C’est la preuve que si on veut que les choses changent il faut agir et non pas attendre.

Les défenseurs de la cause animale le savent, nombreux sont ceux qui leur reprochent de se préoccuper du sort des animaux alors qu’il y a tant à faire pour les humains. Que leur répondez-vous ?Nous sommes tous colocataires sur terre. Nous ne devons pas choisir la survie d’une espèce au détriment d’une autre. Les malheurs des humains ne sont pas causés par les animaux mais le contraire est vrai. Enfin s’occuper des animaux c’est aussi s’attaquer à une question de santé publique.

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Le débat dépasse aujourd’hui le sujet des cas de maltraitance «  isolée  » pour déborder sur celui de la maltraitance organisée par les autorités. Surpopulation animale et transmission du virus de la rage sont les causes invoquées pour justifier les abattages réguliers et les campagnes d’empoisonnement des animaux errants. Pourtant, quiconque s’intéresse un peu à cette question connaît les recommandations de l’OMS pour remédier à ces problèmes. Pouvez-vous nous les rappeler et comment expliquez-vous que les autorités marocaines les ignorent ?Les autorités marocaines continuent à ce jour les campagnes d’abattage des animaux errants  : par balles réelles ou encore poison ou au mieux le doléthal comme c’est le cas à Casablanca parfois. Nous savons que la fourrière de Casablanca reçoit une aide de 9500 Dh par mois (900 euros) pour euthanasier des chiens. Rajoutez les salaires des fonctionnaires, les véhicules de ramassages, les frais d’essence et d’entretien… Tout cela pour des méthodes aussi cruelles qu’inefficaces. Si c’était efficace ils seraient venus à bout des chiens errants depuis le temps. Les solutions uniques qui marchent et qui sont reconnues de par le monde sont  : la stérilisation et la vaccination. C’est efficace, ça coûte moins cher et ça ne donne pas une mauvaise image de notre pays bien au contraire. Vacciner un chien coûte 50 dh. Traiter un humain mordu par un chien, c’est 600 à 800 Dh. Faites votre choix  ! Stériliser permet de réduire la surpopulation canine et féline par une voie naturelle. Les vacciner et

Les malheurs des humains ne sont pas causés par les animaux

mais le contraire est vrai.

Page de gauche :Lors du sit-in à Casablanca, des centaines de personnes se sont mobilisées pour demander que soit changée la loi.

Dans un pays où beaucoup parlent de «  faillite du système scolaire public », où l’on discute encore pour savoir dans quelle langue mener l’enseignement, espérez-vous vraiment qu’on introduise dans les programmes une sensibilisation à la cause animale ?Je ne suis pas d’accord sur la faillite du système scolaire public au Maroc. J’en suis issue. Je pense qu’il y a des choses à améliorer bien évidemment et c’est peut être le moment d’y inclure la protection des animaux. Un sujet dont parle beaucoup l’Islam. Plus de cent espèces d’animaux sont cités dans le Coran de la fourmi à l’éléphant. Ce n’est pas pour rien.

Que risque t-on au Maroc lorsque l’on maltraite un animal ? Sur quels pays devrait-on prendre exemple parce qu’ils vous semblent exemplaires en ce qui concerne la législation contre la cruauté animale ?Le maximum, c’est une amende de 300 dh et éventuellement quelques mois d’emprisonnement encore faut-il que l’animal ait un maître. Donc rien n’est prévu pour les animaux errants. Pour la maltraitance des équidés. Et même si les singes sont une espèce protégée donc que leur commerce est interdit, rien n’est fait pour appliquer la loi. Je pense qu’au lieu de suivre qui que ce soit, le Maroc devrait donner l’exemple lui-même.

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ACTUS SOCIÉTÉ

les marquer permet de les compter, de les traiter et de rassurer les populations. Quand vous voyez un chien avec un marquage à l’oreille et que des spots publicitaires vous expliquent que cela veut dire « chien sain et non dangereux », vous ne changez pas de trottoir en le voyant.

Votre combat vous fait voir tant de laideur chaque jour, où puisez-vous la force et l’optimisme pour pouvoir continuer ?Je préfère finir ma journée par les photos de ceux qu’on arrive à sauver. Par les messages de soutien qui nous parviennent de par le monde. Et surtout, j’ai le soutien de mon mari et de ma famille sans qui je ne pourrais rien faire. 

(1) Ray a été retrouvé agonisant dans une rue de Casablanca, les yeux arrachés, les babines déchirées après que sa bouche ait été cousue, les organes sexuels entaillés, les organes internes (foie, cœur, poumons, reins) tous touchés. Des blessures épouvantables qui font penser qu’il a été la victime d’actes de sorcellerie. (NDLR)

SOUTENIR LA CAUSE ANIMALE AU MAROCLes association marocaines ont cruellement besoin de dons mais aussi d’adoptants ou de familles d’accueil provisoires.

> Pour contacter l’association Comme Chiens et Chats :[email protected]

> Pour suivre l’histoire de Ray et signer la pétition :Facebook / justicepourray

> Pour suivre les sauvetages de l’association :Facebook / association3c

> Pour agir à Tanger :www.lesanctuairedelafaunedetanger.comFacebook / le sanctuaire de la faune de Tanger

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À LA UNE RENCONTRE

Rencontrée lors d’un passage éclair dans la ville blanche, Nawal Moutawakel en impose par sa simplicité. Pourtant,

son palmarès a de quoi rendre jaloux : première musulmane à obtenir l’or pour le Maroc (hommes/femmes confondus)

en remportant une discipline inscrite pour la première fois également au programme des Jeux Olympiques (le

400 m haies) à Los Angeles en 1984, première femme Secrétaire d’État au Maroc, première femme issue d’un pays musulman à rejoindre le comité exécutif

olympique… La liste est longue ! Malgré un planning plein à craquer dû à son rôle de premier ordre sur la

scène internationale du sport, la jeune vice-présidente du Comité Olympique a accepté de se confier à URBAIN.

RENCONTRE AVEC CHRISTINE CATTANT

La femme des « premières fois »

Nawal El Moutawakel

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À LA UNE RENCONTREÀ LA UNE RENCONTRE

→ URBAIN  : Nawal El Moutawakel, il semble que votre vie ait été constituée jusqu’ici d’une succession de «  première fois  ». Peut-on dire que vous êtes une femme de challenges ?Nawal El Moutawakel  : De manière générale, il n’y a pas de hasard dans la vie. Personnellement, je crois profondément au travail dur qui paye à la fin associé au facteur chance. La passion, le plaisir, la joie, la défaite, la victoire,  l’humilité, le courage, le dépassement de soi, la persévérance, la détermination, la confiance, le partage… telles sont les valeurs qui ont guidé et éclairé mes pas. Elles ont contribué à forger ma personne et à ma façon de voir les choses une fois ma carrière d’athlète terminée pour me lancer dans le monde du travail et ainsi affronter les différents challenges de la vie. Je peux dire que je suis fière du chemin parcouru trente ans après la concrétisation olympique.

En regardant les images de votre victoire aux Jeux de Los Angeles, on est frappé par l’expression qu’affiche votre visage après la ligne d’arrivée. En effet, vous sembliez plus « sonnée » qu’heureuse. Racontez-nous ce que l’athlète a ressenti à ce moment-là ?Heureuse, bien sûr j’étais heureuse et fière d’avoir hissé haut le drapeau de mon pays lors des Jeux Olympiques, cette manifestation suprême dans la carrière d’un sportif. Mais il y a eu aussi ce sentiment de chagrin et de regret de ne pas voir mon père partager ce moment unique de joie et de fierté immense avec moi. Il était décédé quelques mois avant ma victoire. Lui qui croyait dur en mes capacités. D’où cette expression de chagrin profond mêlée à la joie.

Lorsque vous avez raccroché les pointes pour devenir entraîneur sportif en 1989, aviez-vous

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La consécration : la médaille d’or aux Jeux de Los Angeles en 1984.

déjà l’envie ou le projet d’embrasser un jour une carrière politique ?Non pas vraiment, mais j’ai très vite compris que ma vie allait prendre un autre tournant. J’ai saisi le fait d’être femme, marocaine, musulmane, sportive et ouverte au monde. Je considère mon parcours sportif comme une invitation permanente au respect des diversités, à l’ouverture aux autres, à la chasse aux préjugés et au dialogue des cultures. J’ai toujours fait en sorte d’utiliser tout ceci pour devenir la personne que je suis aujourd’hui au service de l’enfance, la jeunesse, la femme… d’ici et d’ailleurs.

Vous avez occupé le poste de Secrétaire d’État en 1997 sous le règne du Roi Hassan II et de Ministre de la Jeunesse et des Sports dans le

gouvernement Abbas El Fassi de 2007 à 2009. Quel bilan feriez-vous de ces années de « gouvernance » ?J’avais constaté beaucoup de dysfonctionnements au sein des structures sportives ainsi qu’une remise en cause du système de gouvernance de notre sport. Il faut dire aussi que le budget de l’État consacré au sport était faible, que l’infrastructure faisait défaut, que l’attention accordée au sport était quasi inexistante, que les textes juridiques ne répondaient plus aux exigences du développement du sport dans notre pays… Une réforme était nécessaire  ! D’où la Lettre Royale, les Assises du Sport et la Stratégie  Nationale  qui ont alors mis le point entre autres, sur la nécessité de réformer le cadre juridique, d’améliorer le système de financement des projets, de mettre à niveau l’infrastructure sportive, de renforcer le système de formation, d’ancrer la pratique du sport dans la société, de faire du Maroc une terre de champions…

Seriez-vous prête à «  rempiler  » si on vous le demandait ?Je suis une  femme engagée et qui restera très engagée au service du Maroc, mon pays que j’aime et qui m’est très cher.

Parlant de l’accès des femmes aux postes à responsabilité vous avez dit, lors d’une interview

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À LA UNE RENCONTRE

« Nous encourageons la FIFA à engager les

réformes nécessaires qui lui permettront de restaurer

confiance et crédibilité. »

Ci-contre : En visite sur le chantier de Rio 2016.Page de droite : La torche olympique avec Thomas Bach à Londres en 2012.En médaillon : Master class en compagnie des jeunes athlètes brésiliens en 2015.

en 2008, que « tout le monde veut le changement mais personne ne veut changer  ». Quel bilan feriez-vous aujourd’hui sur la situation de la femme, au Maroc et dans le monde ?La situation de la femme au Maroc a connu de grandes avancées sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohamed VI. Elle a bénéficié de plusieurs réformes institutionnelles qui lui garantissent des droits de plus en plus élargis favorisant son émancipation et sa contribution au développement du pays. Ceci dit, beaucoup reste encore à faire pour une meilleure représentativité de la femme dans les arènes politiques, économiques et sociales. À

l’instar des autres domaines de la société, trop peu de femmes occupent des postes de direction dans le sport. Avec les Comités Nationaux Olympiques et les Fédérations Internationales, nous nous efforçons de relever ce défi, en proposant notamment des formations visant à autonomiser les femmes qui se battent pour obtenir davantage de responsabilités dans l’administration sportive. Cette question est actuellement traitée dans le cadre de l’Agenda olympique 2020, la feuille de route stratégique pour l’avenir du Mouvement olympique.

Dans cette même interview, vous étiez très optimiste sur l’accès des femmes au sport, notamment grâce au Livre blanc du sport, et sur la disparition de la ségrégation dans les pays musulmans. Avez-vous toujours cet espoir aujourd’hui, sachant que des pays comme l’Arabie Saoudite, le Brunei ou le Qatar, par exemple, interdisent le sport ou l’accès au stade aux femmes ou ne l’autorisent que sous la contrainte d’être voilées ?Ces trente dernières années, de réels progrès

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ont été accomplis afin de parvenir à la parité hommes/femmes dans le sport. Le développement socio-économique, l’accès à l’éducation et aux infrastructures sportives ainsi que l’adoption d’approches culturelles novatrices ont été autant de facteurs déterminants pour obtenir ce résultat. C’est également grâce au travail des organisations sportives et à la détermination de pionnières dans de nombreux pays du monde qu’aujourd’hui nous voyons davantage de jeunes filles pratiquer une activité physique aussi bien au niveau amateur que professionnel.  Les statistiques concernant la participation des femmes aux Jeux Olympiques témoignent clairement d’une hausse. À titre d’exemple, 42 % de femmes étaient en lice à Pékin, contre seulement 23 % en 1984 à Los Angeles. Aux Jeux de 2012 à Londres, 44 % des athlètes étaient des femmes, soit le pourcentage le plus élevé à ce jour. La promotion de la parité hommes/femmes est une préoccupation majeure pour le CIO et nous sommes ravis que pour la toute première fois, les femmes aient concouru dans tous les sports aux Jeux Olympiques de 2012 à Londres grâce à l’ajout

de la boxe féminine au programme. De plus, avec la participation de femmes athlètes originaires du Brunéi Darussalam, du Qatar et d’Arabie Saoudite à Londres, les 204 Comités Nationaux Olympiques ont désormais tous été représentés par des femmes lors d’une édition des Jeux Olympiques. Nous pouvons être fiers de cette évolution due en partie aux efforts déployés par le Comité International Olympique afin de garantir l’universalité des Jeux et leur caractère non-discriminatoire, conformément à nos valeurs. Les Comités Nationaux Olympiques sont constamment encouragés à défendre cet esprit au sein de leurs délégations.

En tant que vice-présidente du Comité International Olympique, vous avez du être touchée par le récent scandale intervenu dans

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À LA UNE RENCONTRE

« La promotion de la parité hommes/femmes est une préoccupation majeure

pour le CIO. »

Ci-dessus : Avec le président François Hollande lors de la remise de la Légion d’Honneur en mars 2015.

Page de droite, de haut en bas et de gauche à droite : Nawal El Moutawakel en compagnie du roi Mohamed VI,

du premier ministre britannique Tony Blair à Londres lors des J.O. de 2012, du roi Hassan II, du président russe

Vladimir Poutine et du président Barack Obama.

un autre fameux organisme sportif, celui de la FIFA. Le système d’attribution des villes ou pays organisateurs d’événements sportifs majeurs interpelle le public. Le CIO est-il à l’abri de ce genre de dérives ?Nous encourageons la FIFA à engager les réformes nécessaires qui lui permettront de restaurer confiance et crédibilité. Le CIO a vécu une période difficile, il y a une quinzaine d’années, et a su réagir vite pour mettre en place des réformes de fond qui lui permettent aujourd’hui d’avoir des procédures et mécanismes efficaces dans le domaine de la bonne gouvernance. Ces principes ont été encore renforcés avec l’approbation et la mise en œuvre de l’Agenda Olympique 2020 initié par le président Bach. Le CIO possède notamment une procédure de candidature solide, transparente et éprouvée et nous sommes confiants quant aux mécanismes mis en place pour garantir une compétition loyale entre les candidats à l’organisation de la manifestation olympique.

Vous vous êtes rendue à Rio de Janeiro en février pour rencontrer et conseiller une délégation de jeunes athlètes en compagnie de l’ancien perchiste Sergueï Boubka - une master class de luxe ! -, préambule à la visite d’évaluation de l’organisation. Rio est-il prêt ?J’ai réellement apprécié ce moment car il m’a notamment permis de passer du temps avec les jeunes athlètes. Le sport véhicule de nombreuses valeurs, il enseigne la détermination et l’estime de soi. Le sport est une école de la vie. J’aime beaucoup donner en retour au sport, suivant ainsi l’exemple des athlètes que j’avais pour modèles.

S’agissant de Rio, notre dernière revue de projet a été très positive et nous sommes confiants quant à la livraison des Jeux dans le respect du budget et des délais, avec des sites prêts pour les épreuves tests de 2015 et 2016. Les Jeux jouent le rôle de catalyseurs pour intensifier les efforts de transformation durable de Rio et du Brésil. La candidature de Rio 2016 reposait en effet sur un projet existant de transformation à long terme de la ville. Le comité d’organisation participe également à la concrétisation de nombreux projets qui n’existaient que sur le papier. Les Jeux Olympiques de 2016 à Rio seront profondément marqués par

l’esprit unique du Brésil que le monde découvrira avec joie. J’ai vraiment hâte d’y être !

La Légion d’honneur, remise par le Président François Hollande à Paris en mars dernier, un symbole, une reconnaissance ?C’est un grand honneur qui m’a ainsi été fait et qui me fait très plaisir. La France a joué un rôle important dans ma carrière et ma vie. Ce pays m’a permis de vivre mon sport, ma passion, et

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À LA UNE RENCONTRE

Nawal El Moutawakel nous a ouvert son émouvant album de famille.

« La France (…) m’a permis de vivre mon sport, ma

passion, et de concrétiser mon rêve olympique. »

de concrétiser mon rêve olympique. J’ai en effet effectué de nombreux stages de préparation et participé à de nombreuses compétitions partout en France. Cette distinction m’encourage à poursuivre mon engagement, à continuer à m’investir sans relâche pour le développement du Mouvement Olympique et du sport en général, et faire en sorte qu’un maximum de personnes puisse profiter de tous leurs valeurs et bienfaits.

Vous êtes également ambassadrice de bonne volonté des Nations Unies depuis 2011 et présidente de la commission de coordination des JO de Rio 2016. Avec un tel nombre de casquettes, avez-vous le temps de souffler une peu et… de continuer à faire du sport ?J’ai beaucoup de chance de pouvoir exercer

des mandats qui me passionnent. Le sport m’a énormément apporté et je suis heureuse de pouvoir lui rendre quelque chose. En tant qu’ambassadrice de Bonne Volonté des Nations Unies pour les Objectifs du Millénaire pour le Développement, je continue à me mobiliser pour lutter contre la sédentarité, l’obésité et l’inactivité physique devenues des réels problèmes sociaux ; à utiliser les bienfaits du sport en termes de santé, d’intégration et de cohésion sociale, d’éducation, de développement économique et d’environnement. Mais il est vrai que mon temps libre est compté… Dès que j’ai un moment, je me ressource auprès de ma chère famille. Il m’est effectivement aussi difficile d’exercer une activité physique régulièrement, mais je tente de faire du sport quand je peux – c’est essentiel pour mon équilibre !

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L’OEIL DU PHOTOGRAPHE

TangerinnSÉRIE PHOTOGRAPHIQUE INÉDITE DE MICHEL BEINE

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En Belgique, dans les années 60, mon grand-père paternel, chirurgien, pratiquel'avortement. Dénoncé, il est condamné à un an de prison. A sa libération, il s'exile enAlgérie à Oran. Ensuite au Maroc à Tanger.Michel Beine

« Tanger, c’était ça. C’est ça toujours. Nous avions oublié l’affront, la honte.C’était l’enfance en douce. Il n’y a pas si longtemps. Quand je reviens, que jem’oblige à regarder en arrière, je ne vois plus les mêmes images, sauf à quelquesencablures de la maison de famille. Je regarde le ciel, j’entends le vent, je me metsà repenser aux visages aimés de ceux, conspués, jetés d’une frontière (là-bas),passés de ce côté-ci (ici), aimés et puis partis. Les robes sont estivales, lesvoitures en berline, les murs passés à la chaux, tout est blanc et comme mouilléà l’éponge, mon cœur se met à battre, ma mère tout à coup si belle dans sestenues légères, si confiante. Les souvenirs qui prennent à la gorge et qui affluent.Nous respirions presque le bonheur. Il suffisait d’un peu de soleil, du trop bleude l’océan, des plages désertes, des retours de la plage avec les paniers pleinde merveilles, les coquillages et les oreilles de Vénus, pour nous sentir fousde vie et d’exultation.Tanger, ouvreuse de bras, accueillante et perturbante.Tanger, c’est ça toujours. »

Stéphanie Gaou

Michel Beine est né à Bruxelles en 1967. Il vit et travaille à Liège. Son parcours dephotographe professionnel est des plus honorables.De nombreuses publications retracent sesreportages, notamment Ailleurs, livre de noir et blanc argentique d’un Maroc en voie dedisparition (en vente dans les bonnes librairies de la ville).Il revient régulièrement au Maroc, terre de l’enfance, terre de vacances, terre du souvenir entêté.Rendez-vous en décembre 2015 pour découvrir son travail àTanger à l’espace d’expositionles insolites.

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MAG’ ART ET SOCIÉTÉ

Art et sociétéPAROLES D’ARTISTES…

Pendant que le débat sur l’art contemporain, la censure et la liberté de l’artiste – et du citoyen par la même occasion – fait rage au Maroc en ce moment, suite à la polémique au sujet de l’interdiction sur le film de Nabil Ayouch «  Much loved » présenté pendant le Festival de Cannes en mai 2015, la rédaction d’URBAIN a tenté de faire parler celles et ceux

directement concernés par le sujet : les artistes eux-mêmes.

Nous leur avons posé la question suivante : « L’art a-t-il un rôle à jouer dans l’évolution d’une société ?  ». Réponses sans langue de bois par quelques-uns de nos artistes qui ont bien voulu se

prêter au jeu de la confession.

PROPOS RECUEILLISPAR CHRISTINE CATTANT ET STÉPHANIE GAOU

Roger-Marx, un des meilleurs connaisseurs de son temps, quoique inspecteur des Beaux-Arts, disait un jour à Degas :

– « Les beaux-arts...– Si c’est comme ça, je fous le camp » répondit Degas.

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ROUE DE BICYCLETTE,MARCEL DUCHAMP (1913)

Naissance du «  Ready-made  », dont le pouvoir de sacre et d’ironie conteste à la fois la servitude manuelle de l’art et l’emprise technicienne de la société. « Un tableau qui ne choque pas n’en vaut pas la peine  » dans Marcel Duchamp, Ingénieur des temps perdus de Pierre

Cabanne (1967).

Yasmine LaraquiPhotographe, vit aux Etats-UnisIl n’y a pas d’art sans Histoire. Et on ne peut comprendre les différences esthétiques de nos artistes si nous ne prenons pas en compte les influences historiques qui ont forgé leur éducation. Toutes ces éducations se valent, qu’elles soient marocaines ou pas. C’est une richesse culturelle, magnifique et fascinante. L’art n’a pas vocation de rassembler. Si les avis divergent, eh bien, tant mieux  ! C’est même le but : permettre aux gens de débattre, voire de se fâcher, du moment que cela aide à comprendre une situation. Ce qui est dangereux dans la société actuelle au Maroc, c’est de laisser des superstitions irrationnelles perdurer comme vérités incontestables. La politique en cela fait tout pour maintenir une partie de la population dans la superstition. J’attends de la part des politiques qu’ils soutiennent les artistes marocains, qu’ils les encouragent et ne les brident pas. Oui, l’art a un rôle à jouer pour faire évoluer les mentalités. À la condition que les politiques acceptent qu’une autre parole que celle officielle soit dite  : celle des progressistes par exemple, celle d’une certaine gauche. Car cela fait partie de l’histoire marocaine, la vraie. Je trouve déplorable que nombre d’artistes marocains soient obligés de vivre à l’étranger pour pouvoir montrer leur travail, car ils craignent les représailles. L’art a ce devoir d’ouvrir le débat. Et si certains artistes divisent autant, cela veut dire que la réconciliation est nécessaire en regard de notre Histoire.

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MAG’ ART ET SOCIÉTÉ

Othman NaciriRéalisateur, vit à RabatL’art est un moteur essentiel dans l’évolution de toutes les sociétés. Dans notre contexte actuel, l’art crée le débat, et bien sûr, il dérange, titille, plaît, déplaît, mais il a au moins le mérite de bousculer les mœurs et de pousser la réflexion. L’art permet d’avoir à la fois un regard lucide et détaché sur notre société.

Hicham GardafPhotographe, vit à TangerQue restera-t-il du passé de l’Homme si on extrait l’art de son Histoire ? Je pense que l’art, dans ses vastes et multiples disciplines, est « venu » dans un premier temps pour libérer l’esprit de l’homme. D’abord, celui de l’artisan, du peintre, du sculpteur, de l’artiste lui-même et puis, celui de toute une société. L’art est une forme d’expression profonde de la subjectivité de l’artiste, sa conception du monde, sa liberté individuelle, et la transcription de son état d’esprit. L’art reste une forme d’interprétation personnelle de chaque individu : celle de l’artiste et celle du spectateur. Une interprétation qui dépend du vécu, des goûts, des influences artistiques, littéraires, voire des appartenances ethniques ou religieuses. C’est la contradiction qui peut naître de ce croisement d’idées et de pensées qui est le début de l’évolution intellectuelle d’une société.

Toute œuvre d’art est l ’enfant de son temps et, bien souvent, la mère de nos sentiments. Ainsi de chaque ère culturelle naît un art qui lui est propre et qui ne saurait être répété.Wassily Kandinsky, Du Spirituel dans l’art, et dans la peinture en particulier (1910)

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LE RADEAU DE LA MÉDUSE,THÉODORE GÉRICAULT (1819)

Lors de sa présentation au Salon de Paris en 1819, l’œuvre du peintre français fait scandale. La critique se divise. Pour les uns, exprimant leur dégoût pour ce qu’ils estiment n’être qu’un «  tas de cadavres », «  le but de la peinture est de parler à l’âme et aux yeux, et non de repousser le public ». Les autres admirent le fait d’avoir traité d’un sujet politique  : «  C’est la société tout entière qui se trouve sur le Radeau de La Méduse », affirme Jules Michelet.

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MAG’ ART ET SOCIÉTÉ

Soufiane AbabriPlasticien, vit à ParisResponsable… « Je suis le responsable ». Voilà le statement qui ne doit jamais quitter l’esprit d’un artiste. Responsable envers cette société qui lui a accordé une estrade d’où il pratique. Responsable si jamais cette dernière (la société) stagne, manipulée par les dominants. Il est le garant d’une émancipation en route, et coupable si jamais il finit par se plier aux menaces de l’obscurantisme. Je ne peux imaginer des formes qui soient décrites comme « belles » avec une neutralité qui ne ressemble à rien de ce qui nous entoure au Maroc et en Afrique. Un art qui n’est pas critique et produit par le contexte social est un art bourgeois et inutile. La subversion est un style qui peut être utilisé comme baromètre pour mesurer le dysfonctionnement d’une société ou d’un groupe dans cette société. L’artiste, l’intellectuel, l’artiste intellectuel doit hausser la voix, crier pour avoir une chance de faire bouger les avis et les mentalités. Croire le contraire est une hérésie et une méconnaissance de l’Histoire et surtout, de l’histoire de l’art.

LA NAISSANCE DE VÉNUS,SANDRO BOTTICELLI (1485)

Le chef-d’œuvre de la renaissance italienne choque à l’époque par la nudité du sujet central et n’échappe que par miracle au Bûcher des vanités du 7 février 1497, érigé pour brûler tous les objets qui poussent au péché. Botticelli devra y apporter lui-

même certaines de ses œuvres jugées licencieuses…

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Omar MahfoudiArtiste plasticien, vit à TangerLe principe démocratique repose sur la liberté de chaque citoyen d’exprimer ses idées, ses opinions. La démocratie exige donc que chacun tente de convaincre les autres, échange et s’exprime avec eux. Si cette liberté sans limites évidentes apparaît comme l’apanage de deux sociétés démocratiques où la liberté d’expression est protégée, où le traitement artistique peut se gausser d’aller s’interroger sur les facettes les plus taboues de notre environnement politique, médiatique et historique, n’oublions pas qu’elle est le fruit d’un long combat dont elle n’est malheureusement jamais sortie gagnante pour elle-même, mais seulement par et grâce à l’évolution des mœurs.

LA PYRAMIDE DU LOUVRE, IEOH MING PEI (1989)

Le projet architectural de la Pyramide a connu beaucoup d’opposition, ses détracteurs jugeant qu’une architecture aussi moderne faisait injure au classicisme du musée en plus de réduire la visibilité de la cour Napoléon. Le monument est aujourd’hui  la troisième œuvre du Grand Louvre la plus prisée des visiteurs après la

Joconde et la Venus de Milo.

Driss MaaroufiArtiste peintre, vit à RabatL’art joue non seulement un rôle important dans l’évolution d’une société, mais il permet de faire évoluer les mentalités. C’est quand même à l’art de transmettre des messages. Grâce à l’art, on peut dénoncer, soutenir, influencer même, quand les gens n’arrivent pas à voir ce qui les entoure. Il y a des moments où un artiste se retrouve à choquer certaines personnes, alors que ce qu’il crée n’est qu’un des multiples miroirs de ce qui l’entoure. Il faut encourager la création artistique et appliquer le principe d’égalité des chances aux artistes.

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MAG’ ART ET SOCIÉTÉ

Kamal HachkarRéalisateur, vit entre Marrakech et ParisUn artiste est là pour bousculer des certitudes, questionner notre société. Un artiste se doit d’être irrévérencieux, subversif. Certains films ont permis des évolutions importantes dans la société, de faire prendre conscience aux opinions publiques de drames politiques, sociaux… Oui, l’art éveille, réveille nos consciences, et ces espaces de liberté, nous devons les préserver et surtout, permettre au plus grand nombre d’y avoir accès. Concernant l’affaire Much loved, je suis atterré et scandalisé par cette interdiction, c’est une atteinte aux libertés tout court, un artiste doit être libre dans ses choix artistiques. Il n’y a ni art propre, ni art sale, l’art est libre par définition. Ces conservatisme et obscurantisme sont la conséquence d’une éducation nationale en faillite. Je suis encore plus choqué lorsque j’apprends que des menaces ont été proférées à l’égard du réalisateur et des actrices, nous devons être unis et respecter le principe de liberté de création.

COCA COLA BOTTLES,ANDY WARHOL (1962)

Dans les années 50 et 60, le Pop Art se fait l’écho de cet art résolument tourné vers la consommation et le témoin du monde moderne, en s’inspirant de l’univers de la pub, des magazines, de la télévision et de la BD.

Les arts authentiques d’aujourd’hui sont engagés dans un combat héroïque contre la médiocrité et les valeurs de masse ; et s’il devait être perdant, l ’art serait condamné. Mais si l ’art devait mourir, l ’esprit humain serait livré à l ’impuissance et le monde retomberait dans la barbarie.Herbert Read, discours prononcé à l’exposition « Dokumenta III » à Kassel (1964)

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CULTURE � AGENDA

Focus sur...

Retour au Pays NatalLE PROCHAIN FILM DE KAMAL HACHKAR

Retour au Pays Natal est le portrait de latroisième génération juive et musulmanemarocaine qui continue de perpétuer unhéritage commun à travers la musique, lapeinture, l’écriture.

Qu’est-ce que le pays natal ? Commentvivre avec l’idée que l’on puisse ne plusêtre là où nos racines ont été ?

Ces artistes trouvent-ils dans la culturearabo-berbère une réponse aux questionsqu‘ils se posent sur leur identité ? Leurrêve est de retourner sur les traces de leurfamille et de vivre un temps au Maroc pourperfectionner leur art et obtenir la citoyen-neté marocaine. Leur manière à eux deréparer les blessures de l’exil : ces artistessymbolisent cette jeune génération quiporte en elle avec fierté l’héritage de sesparents et grands-parents nés au Maroc.Par petites touches, en retraçant le portraitde ces artistes, c’est une mosaïque del’identité marocaine plurielle qui se dessine,un véritable kaléidoscope d’expériencesdiverses de ceux qui rêvent, chantent,peignent et fantasment leur Maroc.

Après Tinghir Jérusalem, le réalisateur KamalHachkar nous dévoile, avec le portrait decette troisième génération en Israël, auxÉtats-Unis, au Canada et en France, le rêvede ces artistes de recréer des ponts avec leMaroc...

Les producteurs, c’est vous

Hk’Art Studio a choisi un mode definancement moderne et original pourréaliser le nouveau film de KamalHachkar, dont le tournage se dérouleracet été et à l’automne entre le Maroc,Israël, le continent nord-américain etl’Amérique latine.

En effet, en plus des partenaires offi-ciels engagés - World Music festivalGibraltar andGibraltar Production, lafondation Hassan II et la province deTinghir - une campagne de finance-ment participatif a été mise en place àlaquelle chacun peut choisir de prendrepart sur le site www.kickstarter.com(tapez “Retour au Pays Natal”) pourfaire de ce projet un peu le sien...

LES PRODUCTEURS, C’EST VOUS

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Restaurant Otori Sushi - 41, avenue de la Résistance - TangerTél. : 05 39 32 55 33 - Mail : [email protected]

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Pendant Ramadan, ouverture après

le ftour

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CULTURE AGENDA

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expositionsl'agenda culturel -

TANGER BELDIExposition collective  : Hanna Umbach - Trinidad Garcés -

Valérie du FaÿFruit de l’atelier photo FINE ART, cette exposition présente le travail de

trois femmes d’horizons différents qui, munies de leurs appareils photos,

explorent le Tanger Beldi, ce monde des artisans si éloigné de leur

quotidien. Ces rencontres, vécues comme une aventure dans le ventre de

la ville, sont le reflet de savoir-faire, de couleurs, de textures, de gestuelles

ancestrales, de transmission, de « trognes », de regards...

Galerie Photo Loft - Nocturne le 9 juillet de 20 h à minuit

PIÈCES RARESTout l’été, exposition de tables peintes totem, d’œuvres sur voiles de bateau, de toiles et sculptures.

Journée continue pen-dant le Ramadan de 11 h à 18h45.

Galerie Conil Collection

ROJAS « AL ANDALUSI »Montrer au monde la beauté de l’Islam

L’artiste représente l’art et le patrimoine islamique avec différentes techniques  : dessin, peinture, gravure et photographie. Un patrimoine de l’humanité, une quête d’harmonie avec l’univers et d’union avec le sublime. Jusqu’au 23 août.Volubilis Art Gallery - Vernissage le 23 juillet à 19h30

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SAID OUARZAZArtiste majeur et en progression constante, récemment exposé à l’Institut du Monde Arabe à Paris dans le cadre du Maroc Contemporain et actuellement présenté dans le cadre des 25 ans de la Galerie Delacroix à Tanger.À admirer en juillet et août, une grande toile exceptionnelle de Ouarzaz, triptyque de 3,65 m sur 1,50 m, « Le Cosmos ».Galerie Conil EvénementsExposition-vente de petits, moyens et grands formats de l’artiste.La Fabrique

Abdelaziz LkhattafRetour à TangerLa planète de Lkhattaf réserve des surprises que l’on décode peu à peu. Contraste entre le tumulte des tons qui claquent - jaunes, verts, rouges, bleus intenses - et le silence assourdissant de personnages sans visages, suspendus sur de minuscules pieds, massives silhouettes trottinant vers de mystérieuses destinées. Cette abstraction, ce dépouillement, plongent leurs racines dans la culture marocaine dont Aziz est issu. On retrouve les bleus de Tanger, la blancheur des sols brûlés, les sienne oxydés de Marrakech, les couleurs éclatantes des teinturiers. Mais surtout, lentement, on est envahi par l’apparente incommunicabilité de ses personnages énigmatiques. Jusqu’au 29 août.Galerie LuskoVernissage le 31 juillet à 19 h

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CULTURE AGENDA

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musique

Imed AlibiConcert nuit du RamadanImed Alibi, percussionniste d’exception et musicien

aux multiples voyages. Très tôt, il joue des

percussions dans des orchestres de musiques

orientales classiques, avant de venir en France,

à Montpellier, au début des années 2000, où

il joue avec des groupes d’horizons musicaux

divers, flamenco, oriental, tzigane, fusion… Il

apporte son talent de musicien à des spectacles

de danse et de théâtre. Il a participé à l’aventure

des Boukakes, groupe rock oriental, 8 ans de

scène et 2 albums studio, et a accompagné Safy

Boutella, Mamdouh Bahri,Ghalia Benali, Mercan

Dede, Watcha clan, Michel Marre, Rachid Taha…

Le 2 juillet à 22h30 à la Maison

de la culture de Tétouan

Le 3 juillet à 22 h au Palais des

Institutions italiennes de Tanger

Amnesia BluesRetour à La Fabrique pour

un concert survitaminé avec

les six membres du groupe aux

inspirations aussi diverses que

Stevie Wonder, Otis Redding, les

Doors ou Johnny Cash. La petite

formation «  made in Tanger  » qui

monte, qui monte…

La Fabrique - Le 8 août à 21 h

Page 55: URBAIN - n°29 - JUILLET/AOÜT 2015

55

Curro Piñana et les Trois CulturesConcert de flamenco proposé par l’Institut Cervantes de Tanger dans le cadre des « Nuits du Ramadan »Le chanteur de Carthagène Curro Piñana, accompagné par le guitariste Francisco Tornero, proposera l’adaptation de poèmes de trois de plus grands poètes des cultures chrétienne, arabe et juive. Curro Piñana a joué partout en Espagne mais aussi en Europe, sur le continent américain et en Asie. Il a été récompensé au Circulo de Bellas Artes de Madrid, au Festival del Cante de las Minas de La Union à Ubeda, etc.Hôtel El Oumnia PuertoLe 8 juillet à 22h30

CONCERTS SÉLECTIONS TANJAZZTabadoul en collaboration avec le Festival

TANjazz organise les concerts des

groupes présélectionnés pour la scène

ouverte pour les musiciens qui swinguent

à Tanger, une scène pour les musiciens

locaux qui disposeront des mêmes

équipements lumière et son que les artistes

du festival. Ces groupes se produiront en

concert à Tabadoul durant tout le mois

d’août. La sélection finale se fera à la suite

de ces concerts pour ne retenir que cinq

groupes qui se produiront à TANJazz le 13

septembre. Entrée participative à partir de

20 DH.

Programme détaillé sur le site www.

tabadoul.org

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CULTURE AGENDA

56

littérature

Rachida MadaniCe qui aurait pu demeurer silenceRachida Madani, auteur de langue française née à Tanger en 1951, a publié plusieurs recueils de poèmes. Militante politique depuis toujours, elle résiste « non pas en criant des slogans ou en agitant des banderoles » mais aves ses mots. Son premier recueil, Femme je suis, avait résonné en son temps comme un prodigieux cri de guerre et d’amour. Le cri d’une femme, certes, mais surtout d’une poète née qui venait jeter un pavé dans la mare de l’ordre littéraire ambiant. Poète des mauvais jours, selon sa propre expression, elle a creusé avec rage le mur du désespoir, ne sachant pas (ou sachant) qu’elle nous mettait ainsi un soleil à portée de main. Discussion avec Kenza Sefrioui.Librairie des ColonnesRencontre le 25 juillet à 18 h

Unberto PastiLe bonheur du crapaudUn serpent aux joues douces comme celles d’un bébé, qui se cache dans une poche de veste, une mante religieuse qui passe un été à boire du limoncello, un petit faucon à la patte brisée, des Narcisses qui savent chanter, des grenouilles sauvées d’une mort atroce, un Iris voyageur et un ver solitaire... Autant de héros qui peuplent l’univers singulier d’Umberto Pasti. Discussion avec Yto Barrada.Jardins du Musée de la KasbahRencontre le 29 juillet à 18 h

Sali Bouba OumarouBoukhalef, jusqu’au boutHayka, 24 ans, après un incroyable périple, arrive à Boukhalef, ce quartier périphérique de Tanger, dans l’espoir de rejoindre l’Europe. Il va apprendre à retrousser ses manches pour survivre dans cet enfer du passage. Ira-t-il jusqu’au bout ?Sali Bouba Oumarou est Camerounais. Il a effectué ses études universitaires à Settat et Tanger. Boukhalef, jusqu’au bout est son premier roman.

Librairie des ColonnesRencontre le 1er août à 19 h

JEAN-YVES BERTAULT Mademoiselle S.C’est à la suite d’une découverte pour le moins surprenante  en aidant une amie à déménager que Jean-Yves Berthault,  ancien Consul de France  à Tanger, s’est décidé à écrire ce livre.  Une  série épistolaire à l’érotisme cru et terriblement poétique  réunie dans cet  ouvrage publié chez Gallimard que l’auteur viendra présenter à Tanger pour la première fois au Maroc.Librairie les insolites Le 31 juillet à 19 h

DANIEL ARON Sur les elles de TangerDaniel Aron, photographe émérite depuis de fort nombreuses  années, a su rendre hommage aux femmes de Tanger. Avec  son livre publié chez  Khbar Bladna, il raconte les vies de ces dames  qui peuplent son univers tangérois. Il viendra signer et présenter son livre et exposer, à cette occasion, les portraits de toutes ses muses, 50 femmes qui ont fait, font et feront Tanger.Librairie les insolites Le 11 août à 19 h

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57

7, rue du Palmier / 35, rue des Almohades - Petit Socco - TangerTél. : +212 539 37 20 54 - [email protected] / facebook

GALERIE CONIL

Said Ouarzaz

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CULTURE

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AGENDA JEUNESSE

L'AGENDA DES PETITS

Ateliers d’été de TabadoulPlein de surprises et de nouveaux artistes donneront

des ateliers et des animations à Tabadoul pour

occuper vos enfants pendant les journées de cet été.

DU LUNDI AU VENDREDI DE 11 H À 17 H :•Musique avec Mohamed Mesbahi, Laura Klain,

Daniele Brenca

•Danses hall avec Menko

•Danse et percussions africaines avec

Abdourahmane Niang (Sénégal)

•Dessin, peinture, sculpture, collage avec

Sonia Merazga

• Théâtre, mime, clown dirigé par Hicham Zouitni

•Acrobatie, art du cirque et atelier de clown

avec la Compagnie Mémoire d’Avenir

•Cours de cuisine et de pâtisserie avec Aziza

Aziza concoctera à vos enfants sur place un déjeuner

équilibré. 80 DH la demi-journée, 550 DH la semaine.

Réservation conseillée, places limitées par téléphone

au 05 39 37 19 78 ou par mail  : info@tabadoul.

org. Et tout le programme et les tarifs sur www.

tabadoul.org

Centre aéré de DarnaDu 29 juin au 31 juillet de 9 h à 16 hFerme pédagogique Darna,Route d’Achakar

Pour les enfants de 7 à 13 ans (répartis en deux groupes d’âges), une foule d’activités et de jeux pour occuper ses journées en s’amusant : chasse au trésor, tyrolienne, escalade, cours d’espagnol, activités manuelles, etc. 500 DH la semaine (déjeuner inclus), places limitées.

Inscriptions au 06 58 10 09 55 ou 06 97 39 10 72

Et aussi :Atelier d’arts plastiques animé par Dina Hamzaoui jusqu’au 15 juillet (2 séances par semaine, de 15 h à 17 h). Des activités variées et créatives pour les enfants de 4 à 8 ans. Séance 100 DH.Informations au 06 61 07 37 66.

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CULTURE À L'AFFICHE

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À l'affiche en juillet / août…

La Cinémathèque de Tanger réouvrira ses portes le 15 juillet.

L’ORCHESTRE DES AVEUGLESDe Mohamed Mouftakir

Avec Fehd Benchemsi et Mohamed Bastaoui

Fiction, France/Maroc, 2014, en VOSTFR (arabe)

Grand prix du Jury, Prix de la musique Festival

National du Film de Tanger

Fin des années 70, Casablanca. Houcine, violo-

niste, et les membres de son orchestre se font

parfois passer pour des musiciens aveugles afin

de gagner plus d’argent en jouant dans des fêtes

réservées aux femmes. Cinq ans après Pégase,

Mohamed Mouftakir nous livre un film autobio-

graphique, inspiré de son histoire personnelle.

À partir du 15 juillet

UN HOMME IDÉALDe Yann Gozlan

Avec Pierre Niney et Ana Girardot

Fiction, France, 2015, en VF

Mathieu, 25 ans, aspire à devenir un auteur re-

connu. Son destin bascule lorsqu’il tombe par

hasard sur le manuscrit d’un vieil homme soli-

taire qui vient de mourir et qu’il décide de signer

de son nom. Devenu le nouvel espoir le plus en

vue de la littérature française, Mathieu va plonger

dans une spirale mensongère pour préserver à

tout prix son secret.

Le 23 juillet à 19h30

Cinéma à la Cinémathèque

RENDEZ-VOUS SUR LE SITE

DE LA CINÉMATHÈQUE POUR

DÉCOUVRIR LE PROGRAMME DE L’ÉTÉ

WWW.CINEMATHEQUEDETANGER.COM

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Ciné-clubAmerican Language Center

Cinéma en VO

ANNIE HALLDe Woody AllenAvec Woody Allen et Diane KeatonFiction, États-Unis, 1977, en VOSTFR (anglais)Alvy Singer est un incurable névrosé, obsédé par la précarité de l’univers. Il tombe amoureux d’une jeune femme délurée, Annie, avec qui il développe une relation marquée par de nombreux moments de bonheur jusqu’à ce que surgissent des tensions liées à leurs vies professionnelles respectives.Le 26 juillet à 19h30

GUERRE ET AMOURDe Woody AllenAvec Woody Allen et Diane KeatonFiction, États-Unis, 1975, en VOSTFR (anglais)Quand Napoléon envahit la Russie, Boris Grushenko est enrôlé de force, alors que sa cousine, dont il est amoureux depuis toujours, épouse un riche marchand de harengs qu’elle trompe de façon éhontée. Après le décès de celui-ci, Boris et Sonja se marient et projettentd’assassiner Napoléon.Le 19 juillet à 19h30

LES NOUVEAUX SAUVAGESDe Damian SzifronAvec Ricardo Darin, Leonardo SbaragliaFiction, Argentine/Espagne, 2014, en VOSTFR (espagnol)Film interdit aux moins de 16 ansL’inégalité, l’injustice et l’exigence auxquelles nous expose le monde où l’on vit provoquent du stress et des dépressions chez beaucoup de gens. Certains craquent. Les Nouveaux sau-vages est un film qui parle d’eux. Méchant, dé-capant, hilarant : ce film à sketches, produit par Almodovar, est une réussite totale. Un premier film aussi troublant que jubilatoire, qui décor-tique les mécanismes de la vengeance jusqu’à l’absurde. À voir absolument.À partir du 22 juillet

CycleRire au cinéma

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CULTURE À L'AFFICHE

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Les 11 juillet à 17 h et 13 août à 20 h

Programme juillet (août en cours de programmation, infos sur www.tabadoul.org)

En quête de sensDocumentaire de Nathanaël Coste et Marc de la Ménardière

Projection réalisée en collaboration avec l’Association Kamea Meah

Ce film est l’histoire de deux amis d’enfance qui ont décidé de tout quitter pour aller

questionner la marche du monde. Leur voyage initiatique sur plusieurs continents est une

invitation à reconsidérer notre rapport à la nature, au bonheur et au sens de la vie...

En quête de sens est un documentaire qui est né d’un constat partagé par un nombre

croissant de citoyens : notre société occidentale est malade, prisonnière d’une logique

qui engendre plus de destructions, d’injustices et de frustrations que d’équilibre et de

bien être. L’impératif de rentabilité économique à court terme prend aujourd’hui le pas sur

l’intérêt général en dépit du bon sens. La logique prédatrice qui s’impose comme la norme

assombrit notre avenir commun. Pour sortir de cette impasse, ce n’est pas de plus de

savoir, de plus de technologie ou de croissance dont les hommes ont besoin, mais de plus

de recul, de bon sens, en un mot : de plus de sagesse.

Tissé autour de rencontres improbables, de doutes et de joies, ce film apporte un message

d’espoir à ceux qui se sentent impuissants devant leur poste de télévision.

Les Rendez-vous Citoyens de Tabadoul

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Au secours, mes enfants n’aiment pas lire !

Par Stéphanie Gaou, libraire

CULTURE � LIVRES

Voici une phrase que j’en-tends environ vingt fois parsemaine, émanant de ma-mans éplorées, de papasdésabusés et j’en passe. Àchaque fois, je soupire, lèveles yeux au ciel, puis sourisen posant la question fati-dique : « Et vous, Madame(ou Monsieur), lisez-vous ? ».À cela, souvent la mêmeréponse. Un adulte troppressé, souvent stressé, quifinit par avouer passer desheures devant un écran d’or-dinateur ou de télévision aulieu de prendre le temps dese poser, de s’arrêter et deprendre un bouquin. Unfoyer d’où le livre est ab-sent, parce qu’il représenteencore trop souvent dansla tête des gens un objetcher et donc réservé à unecertaine catégorie de per-sonnes. Le livre souffre doncde sa mauvaise et imméritéeréputation. Mesdames, mes-sieurs, vos enfants n’aimentpas lire ? Arrêtez de vouslamenter et posez-vousquelques bonnes questions.

La lecture, loin d’être seulement unpensum - comme on le penseencore trop souvent - est avant toutun moment de partage, de discussion,de solitude aussi et de plaisir.Lire dès le plus jeune âge ne me sem-ble nullement acrobatique pour lesesprits des petits. Bien au contraire.Ils sont aptes à tout « recevoir », àdécouvrir les formes, les couleurs, leshistoires, à repérer le rocambolesquedu réel, le possible de l’inimaginable.Leur vocabulaire s’enrichit au contactdes livres et leur créativité également.Aux adultes de ne pas considérer lalecture comme une contrainte,comme une perte de temps, maisbien plutôt comme un enrichisse-ment mutuel. Cela commence dès lespremiers mois de vie de leurs petits.Les enfants s’habituent vite à ce qu’ilsdécouvrent dans leur entourage.Vous voulez qu’ils lisent ? Pas d’autresolution que celle d’avoir des livres àla maison. À vous aussi de prendrele temps de les accompagner dansle sommeil quand ils sont petits, enleur lisant fables et autres contes, ilss’endormiront l’esprit riche d’imagesfantastiques.

Si l’école est synonyme d’apprentis-sage, elle est également synonymed’obligations, de devoirs, de sérieux,

de règlementation. On lit à l’école, etparfois trop et même aussi, pourbeaucoup d’élèves, à tort et à travers.Trop de jeunes considèrent la lecturecomme un sacrifice, activité qui leséloigne de « l’essentiel », qui leurprend du temps sur le sport qu’ilsaiment pratiquer, leurs amitiés, leursloisirs. Or, la lecture est tout autant,pour les jeunes, un loisir que le reste.Certains des livres imposés dans lesprogrammes scolaires sont tropéloignés des préoccupations de vosenfants pour qu’ils les considèrentcomme indispensables. À la maison,il est de bon ton de diversifier l’offrede lecture, en montrant à quel pointun livre peut être aussi « fun » qu’uneconsole de jeu.

Il n’y a pas de recette miracle pourfaire lire des enfants. Mais quelquesrègles de base peuvent s’avérer utilessi on les respecte dans la bonnehumeur :- Proposer à la lecture des livresaccessibles, avec des sujets qui in-téressent vos enfants et des histoiresqui sont adaptées à leur âge. Si votrefils aime le foot ou les voyages,pourquoi ne pas chercher desromans ou des histoires qui entraitent ? Cela sera plus facile de luidonner envie de lire.

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- Ne pas vous obstiner à vouloirlui faire lire des ouvrages que vousavez aimés quand vous étiez petit.Lestemps changent, vos enthousiasmesne sont pas toujours compris à desdécennies d’intervalle.- Accepter qu’il veuille lire desmangas ou des BD,qui ne sont pasdes ouvrages mineurs, mais souventdes déclencheurs d’envie. Si vosenfants aiment les images, qu’ils lesregardent. Nombre de bandes-dessinées sont « intelligentes » etsavent donner le déclic à tout un tasde questions et de curiosités.- Laisser traîner des livres un peupartout dans la maison, illustrés ounon.-Respecter le besoin de solitudede vos enfants quand ils lisent.- Alterner télé, ordi, bouquin,sorties. Essayer d’imposer (endouceur) des plages de lecture. Parexemple, tant d’heures d’ordi contretant de lecture, etc.- Inscrire vos enfants dans lesbibliothèques de la ville, vous ren-dre avec eux dans des librairies, neserait-ce que pour les habituer à voirdes livres, les toucher, les apprivoiser.- Leur constituer une biblio-thèque sur les sujets qui les inté-ressent, les abonner à des magazinespour enfants.

À chacun son temps pour lire.Votrepremier dévore tous les bouquins quilui tombent sous la main tandis quele deuxième déteste les livres ? Nulbesoin d’en encenser un pour com-plexer l’autre. L’incitation est lameilleure des conseillères, l’obligationjamais.À vous de trouver des déclicspour que vos enfants se sentent enconfiance.�

QUELQUES » CLASSIQUES «DE LA LITTÉRATURE JEUNESSE

Pour les rêveurs : Le Petit Prince reste un merveilleuxclassique. Désert, renard, rose, planètes, exil. Les dessinsde Saint-Exupéry sont toujours aussi magiques.

Pour les petits rigolos etrigolotes : Le Petit Nicolasde Goscinny et sa bande decoquins. Plein d’aventures etde bonnes farces.

Pour les petits nerveux quiaiment les images et l’atmos-phère déjantée des universmanga, Dragonball.

Pour ceux qui n’aiment vraimentpas lire, mais qui n’attendent queça d’aimer, tous les bouquins deRoald Dahl. Cet écrivain du Paysde Galles a su rendre plusieursgénérations « accro » à ces histoiresoù des enfants souvent malheureuxse vengent des adultes. Purementjubilatoire.

Pour les baroudeurs qui aimentles animaux : L’Appel de la Forêt deJack London.

Pour les sceptiques : Alice auPays des Merveilles de LewisCarroll.

Pour les tout-petits : Les Mon-sieur / Madame ou Calimeroaux illustrations colorées etgraphiques.

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PRATIQUE � CHRONIQUES DU “SOI”

MÉTAPHORE THÉRAPEUTIQUE... Par Laurence Dudek

� La métaphore thérapeutique est un outil del'Hypnose Ericksonienne qui contient des suggestionsinconscientes (en utilisant du langage symbolique, lalangue des oiseaux et sollicitant différents niveaux deréception sensorielle). Une métaphore thérapeutiqueinduit des changements internes en douceur, en con-tournant les résistances de la conscience, sans risquerde projeter une volonté sur la personne. Celle que je vous propose ici procède à une libérationdes limites inconscientes héritées. On peut la lire ou lafaire lire à voix haute par quelqu'un en fermant les yeuxpour laisser venir des images sur son écran mental...On peut le faire plusieurs fois, par exemple chaque jourpendant une semaine.

LES VIEUX LÉGUMESDans le potager de mon enfance, il y a des traces delégumes disparus aujourd’hui. Certains sont connus, ilsont déjà été re-goûtés, d’autres sont de véritables légen-des, promettant des délices accessibles uniquement dansle souvenir miroitant de nos ancêtres portés aux nues etne laissant que peu de chance d’y parvenir soi-même.Pourtant, le potager est porteur des germes enfouis depuis

des lustres, des graines restant cachées aux fond des sil-lons abandonnés et il ne tiendrait qu’à moi de les réanimer.Mais je crains d’y trouver, au delà des couleurs d’antan,des saveurs d’autrefois et des odeurs d’ailleurs, desrelents de vieille personne, des secrets décédés sans motdire, des exagérations et des pieux mensonges. Si lerutabaga était vraiment dégueulasse ? Si la christophinerestait sans goût et si le panais sentait les chaussettessales ? C’est un cruel dilemme celui qui oppose la douceur,parfois fade, des souvenirs apaisés et la réalité mordante,vivante et parfois décevante des jours d’ici et maintenant.Et ouvrir les yeux peu paraître si risqué que je préféraisencore manger des pommes de terre, en manger tous lesjours, et encore, et encore, jusqu’à moi-même devenirune patate. Et cela n’étais pas non plus très satisfaisant,mais c’était sans danger, du moins sans conscience d’undanger. À force de tubercules et de purée, j’ai commencéà me faire des germes sans m’en rendre compte, je mesuis flétri, ratatiné. Par chance, car il y a toujours unechance de se sentir mal au bon moment, j’ai eu la nausée,et aussi la courante et j’ai eu peur de tomber malade. J’aidonc été, en quelque sorte, obligé(e), poussé(e) à chercherun régime différent, un alicament pour me sortir du trou....Et c’est là, que me sont apparus les artichauts violets ! Etque j’ai découvert, feuille après feuille, la douceur acre deleur saveur nacrée et subtile. C’est là que je me suis cul-tivé pour moi mes propres vieux légumes tout neufs, ceuxdont je pourrais dire qu’ils sont mes meilleurs souvenirsd’enfance, ceux que je cueille moi-même, à ma propremanière, que j’accommode à la sauce de chez moi, que jedéguste sans partager (comme si c’était possible !) et queje replante en nouveauté chaque année dans un endroitdéfriché. J’ai trouvé des recettes, des plus simples auxplus sophistiquées, adaptées à coup sûr à la faim dumoment et je cuisine si je veux, quand je veux, sansdemander l’heure qu’il est ni le temps qu’il fait, juste,toujours juste. C’est ainsi, c’est comme ça... et monhistoire vaut pour moi. Quant aux vieux légumes, on atoujours besoin d’un petit-pois chez soi. �

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PRATIQUE � BIEN-ÊTRE & BEAUTÉ

Un été sans tache

Enfin les vacances ! On sevoit déjà en train de lézarderau soleil sur la plage ou aubord de la piscine à bronzertranquillement. Et soudainune pensée nous traversel’esprit : on va encore avoirdes taches qui vont appa-raitre sur le visage. Et à larentrée, il faudra suivre destraitements contraignantspour éclaircir ces taches...

En réalité, le soleil n’est pasl’ennemi public numéro 1 commecertain voudraient nous le fairecroire, car l’été est la saison idéalepour faire le plein de vitamine D.Mais comment faire pour avoir unbronzage uniforme ?

Si nous observons au microscope une coupe depeau, nous y trouverons un type de cellulesresponsables de la couleur de la peau : lesmélanocytes. Ils fabriquent de la mélanine qui estle pigment responsable de la couleur de notrepeau. Elle est produite en plus grande quantitélorsque nous nous exposons au soleil car ellejoue un rôle dans la protection contre les effetsnéfastes des UVA et des UVB. C’est cette sur-production de mélanine qui donne le bronzage.Les taches pigmentaires apparaissent lorsquecette production se dérègle. Les raisons sontdiverses : hérédité, grossesse, inflammation(boutons d’acné par exemple), produits cosmé-tiques (parfums par exemple) ou encore certainsmédicaments.

Donc pour bronzer sans taches et profiter desbienfaits du soleil, il faut prendre quelques pré-cautions simples :

- Évitez d’appliquer du parfum car l’alcoolqu’il contient et certaines huiles essentielles sontphotosensibles.

- Ne vous exposez pas au soleil si voussuivez un traitement antibiotique, des antidé-presseurs, anti-inflammatoires ou hypoglycémi-ants (traitement du diabète) car ils sont connuspour provoquer une photosensibilisation.

- Appliquez une crème solaire régulière-ment, au maximum toutes les deux heures etaprès chaque baignade.

- Protégez-vous du rayonnement solaire di-rect sur votre visage, en restant sous le parasolou en portant un chapeau à bords larges.

Bonnes vacances et bon bronzage... sanstaches !

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Beauté

Par Annie Li, de l’Institut Osmose

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PRATIQUE � CUISINE

Préparation

Pour 4 personnes� 4 fonds feuilletés précuits� Légumes- 2 artichauts- 4 mini fenouils- 8 tomates cerise- 50 g de champignons de Paris- 12 mini carottes- 12 mini navets- 12 mini courgettes- 200 g de chou-fleur multicolore- 12 radis (rouge, noir et blanc)- 16 haricots verts- 16 févettes- 16 petit pois- Roquette, pousses de betterave- Tomates séchées- Fleurs comestibles

� Compotée d’oignons- 2 oignons- 12 g de câpres- 8 anchois- 10 c. à s. d’huile d’olive- Beurre- Poivre

� Sauce au gingembre- 5 cl de crème fraiche- 65 g de lait de coco- Beurre- Gingembre frais râpé- 150 g de parmesan râpé- Sel, poivre

� Compotée d’oignonsÉplucher et émincer les oignons. Saler etpoivrer. Les faire fondre à feu doux sanscoloration avec l’huile d’olive et le beurre.Laisser refroidir, puis mixer avec les anchoiset les câpres.� GarnitureÉplucher les légumes, les cuire à l’anglaise(eau bouillante très salée) séparément et lesrefroidir aussitôt dans de l ‘eau glacée.� Sauce au gingembreMélanger le parmesan à la crème liquidedans une casserole. Faire chauffer sans

de Sana Gamasse

Les Jardins de la Médina, Marrakech

laisser bouillir jusqu'à ce que le parmesanfonde, puis ajouter le lait de coco et legingembre. Saler, poivrer et faire chaufferencore 1 ou 2 minutes.� Dressage Dans une assiette, déposer une petitecuillérée de compotée d’oignons. Poserdessus un fond de tarte croustillant. Le garnir de compotée chaude d’oignonspuis disposer la garniture assaisonnée avecun fenouil au centre et décorer de fleurs. Déposer autour des points de crème deparmesan au gingembre.

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GémeauxDe beaux moments passés enfamille et en couple donneront àcet été toute la douceur dont vousrêvez. Attention toutefois à ne pastrop dépenser ! Jours fétiches :les 3 juillet et 17 août.

ViergeDes ennuis administratifs notam-ment rendront votre mois de juilletpénible. Prenez votre mal en pa-tience, août sera bien plus clémentet vous fera oublier ces soucis.Jours fétiches : les 7 et 8 juillet.

BalanceUn été en relation avec l’enfance quivous laissera une saveur de bonbondans la bouche. Profitez de ladouceur de ces longues journéesensoleillées. Jours fétiches : les23 et 24 juillet et 11 août.

VerseauDe jolies rencontres au programmede cet été : famille éloignée, amisperdus de vue, nouveaux collèguessympathiques... De bons momentsen perspective. Jours fétiches :les 11 juillet et 21 août.

PoissonsColérique et insupportable, c’estainsi que vous trouvera votre en-tourage cet été. Mettez-vous auyoga ou faites une retraite pourlaisser vos proches respirer. Joursfétiches : les 2 et 3 juillet.

CapricorneUn été chaud chaud chaud ! Tor-ride, en somme. Un succès quipourrait bien vous monter à latête et vous faire oublier touteprudence. Prenez garde à vous...Jours fétiches : les 8 et 9 août.

SagittaireVous êtes très occupé à préparer larentrée, déjà ! Mais profitez doncde cette période que vous appréci-iez tant il y a quelques années sanspenser toujours à demain ! Joursfétiches : les 20 et 21 juillet.

ScorpionIl va falloir plusieurs agendas pourréussir à maîtriser votre emploi dutemps estival, le Scorpion ! Mé-nagez-vous des pauses et faites letri de vos priorités. Jours fétiches :les 19 juillet et 7 août.

BélierL’été n’est pas forcément votre sai-son préférée mais vous saurezsaisir les occasions d’en faire unepériode fructueuse, notamment surle plan financier. Jours fétiches :les 10 juillet et 27 août.

PRATIQUE � URBANOSCOPE

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Votre étéavec

Lalla Chams

TaureauCoups de soleil, coups de pompe etcoups de coeur composeront votrequotidien estival. Éclatez-vous etprofitez de cette période pour fairele plein de jolis souvenirs... Joursfétiches : les 4 et 5 août.

Bon anniversaireCancer & Lion !Cet été, vos destinées sem-blent étroitement liées, Can-cer et Lion ! Le Cancer seraétrangement agité et c’estdans le calme du Lion qu’iltrouvera sa sérénité. Desrapprochements étonnantsse produiront entre les deuxsignes et l’été risque d’êtrefinalement plus agréablequ’ils ne le prévoyaient...Un été placé sous le signe duromantisme pour tous deux,de quoi redonner le sourire auxplus pessimistes d’entre eux !

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restaurant - galerie d’art

7, rue d’Angleterre (direction Grand Socco) - Tanger - Tél. : 05 39 37 40 57Mail : [email protected] - Facebook : tangerlafabrique

LA FABRIQUE

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PRATIQUE � ADRESSES

Points de distributionCentres culturels / GaleriesCinémathèque Le RifDélégation de la CultureGalerie ArtingisGalerie ConilGalerie Dar D’ArtGalerie De VelascoGalerie DelacroixGalerie Ibn KhaldounGalerie Laure WelflingGalerie Lusko / LMDépôtVenteGalerie Mohammed DrissiGalerie Photo LoftGalerie VolubilisGoethe InstitutInstitut CervantesInstitut Français de TangerMedina Art GalleryMusée de la KasbahTabadoul

Restaurants / Salons de théBoston CaféCafé Le SavoyCasino MovenpickAnna & PaoloArt & GourmetDiBluEl Morocco ClubEl TangerinoL’OcéanLa BodegaLa Casa d’ItaliaLa FabriqueLa PagodeLe Bistrot du Petit Socco

Le Parcours des SensLe Salon BleuLe San RemoOtori SushiO Tri KTom YamSalon de thé KandinskySalon de thé La FugaGlacier La Gelateria

Hôtels / Maisons d’hôtesHotel AndaluciaHôtel CésarHôtel ContinentalHôtel El MinzahHôtel Golden Tulip FarahHôtel IbisHôtel MövenpickHôtel Oumnia PuertoHôtel SolazurHôtel Villa de FranceDar Al BarnousDar ChamsDar El KasbahDar JameelLa Maison de TangerLe Balcon de TangerLe Dar NourLe Nord PinusRyad Mogador

DiversAssociation ADRARCrèche Le ManègeCentre Régional d’InvestissementChambredeCommerce Française

ChambredeCommercedeTangerConsulat Général de FranceDélégation du TourismeGroupe Scolaire Le DétroitHEMMédi1 TVUniversity of New England

LibrairiesLibrairie des ColonnesLibrairie les insolitesLibrairie La VirgulePage et Plume

Beauté / SportAll LadiesCatherine CoiffureDior StyleEden Club FemmesFigurellaMedispaMovingNail LoungeNutricorpSerenity Day SpaSozen SpaSpa Osmose Tanger

Commerces/AutresAbyssAccès ImmoAdam CadreAli SouvenirsAmbiance LivingAmine Car LocationAnimaloo Animalerie

Bab El FanBirkenstockBleu de FèsBoutique MajidBoutique VolubilisBoutique SolutionsCabinet d’assurances RaïdaCabinet BernossiCalypso VoyagesCap PropertyCasa PepeFarmacia Imam MuslimFushia AmeublementGeoxGulliverJaggerJoupiL’atelier de LaurenceLa Fine BoucheLa PescaLas ChicasLaboratoire d’analyses CaliforniaLaboratoire ZeroualMaison AlliMTO agenceNatural OpticsOpticien Alain AfflelouParapharmacie IberiaPressing 5 À SecSalima Abdel WahabVilla Art Immo...

Disponible aussi à la lecturechez de nombreux profession-nels de la santé...

Carnet d’adresses - AgendaCinémathèque de Tanger - Grand Socco - T : 05 39 93 46 83

Galeries Conil Événements - 7, rue du Palmier, Petit SoccoT :06 55 64 10 14

Galeries Conil Collection - 35, rue Almohades, Petit SoccoT :06 55 64 10 14

Galerie d’Art Lusko -4, rue de Téhéran - Quartier WilayaT : 05 39 94 62 59 / 05 39 32 41 19 / 06 61 34 43 96

Galerie Photo Loft - 115, av.Med BenAbdellah - T : 06 41 45 66 40

Hôtel El Oumnia Puerto - 10, av. Bethoveen - T : 05 39 32 50 43

IF Tanger - 41, rue Hassan Ibn Wazzane - T : 05 39 94 10 54

IF Tétouan - 13, rue Chakib Arsalane - T : 05 39 96 12 12

Institut Cervantes - 99, av. Sidi Ben Abdellah - T :0539932001

La Fabrique - 7, rue d’Angleterre - T : 05 39 37 40 57

Librairie les insolites - 28, rue Khalid Ibn Oualid - T:0539371367

Tabadoul - 19, rue Magellan - T : 05 39 37 19 78 / 06 41 16 16 47

VolubilisArt Gallery - 6, rue Sidi Boukouja - Kasbah -T :06 68700181

Numéros utilesRenseignements : 160

Police : 190Gendarmerie Royale : 177

Pompiers - Ambulances : 150

Maroc Assistance : 05 22 30 30 30Mondial Assistance : 05 22 31 31 50

Port Maritime : 05 39 93 11 29ONCF : 08 90 20 30 40

Aéroport de Tanger : 05 39 39 36 49

Pharmacies de garde : www.menara.maUrgences vétérinaires

Clinique du Golf - 06 61 79 02 19

Clinique AssalamAv. de la Paix - 05 39 32 25 58

Clinique du DétroitGzenaya - Lot 84 A5 - 05 39 39 44 48

Clinique BennisRoute de Tétouan - 05 39 34 07 47

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www.une.edu/tangier

We celebrate the Declarationthat changed the World

on July 4, 1776.

Original Declaration of Independence as printed on July 4, 1776, top of page 1