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Université Paris – Sorbonne IX Symposium Musique ancienne et transferts culturels: circulation, métamorphoses et transmission Maison de la Recherche 8 et 9 de juin du 2012 L´acculturation et l´identité des peuples hispaniques: Éléments unificateurs de la cultura (Danses, chants, organologie et coutemes) Mme. Matilde Chaves de Tobar Université de Salamanca - Espagne

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Université Paris – SorbonneIX Symposium

Musique ancienne et transferts culturels: circulation,métamorphoses et transmission

Maison de la Recherche

8 et 9 de juin du 2012

L´acculturation et l´identité des peuples hispaniques:Éléments unificateurs de la cultura

(Danses, chants, organologie et coutemes)

Mme. Matilde Chaves de TobarUniversité de Salamanca - Espagne

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L´acculturation et l´identité des peuples hispaniques:

Éléments unificateurs de la cultura

(Danses, chants, organologie et coutemes)

Dédié à la gents de nos

villes populaires car ce sont eux qui font les coutemes , la tradition et des événements musicaux

continuer à vivre parmi nous

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INDICE

La présente étude décrit certaines de ces processus de folklorisation en Colombie, y compris:

• Leurs origines historiques et généralités • Culturas pre-colombinas• La musique dans la conquête espagnole d’Amérique• Éléments unificateurs des cultures• Formes musicales de l’Amérique hispanique• Le bambuco colombien• La danse des rubans, de la tresse ou la danse du cordon (Espagne

et la Colombie). relations musicales et chorégraphiques.• Conclusions

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Leurs origines historiques et généralités

Dans les territoires ayant donné lieu à l’actuelle Colombie, durant les siècles de colonisation espagnole, on peut différentier trois périodes:

• La première, correspondant au XVI siècle, est considérée comme la période des découvertes et de la conquête. Vers la moitié de ce siècle, des villes si importantes comme Santa Fé de Bogotá, Santa Marta, Popayán, Cartagena de Indias, Santa Fe de Antioquia, Tunja et San Juan de Pasto avaient déjà été fondées.

• La seconde période débute avec la constitution des premières Audiencias et la promulgation des Lois des Indes par Charles V, à Burgos en 1542. L’Espagne domine alors la situation politique, sociale et économique des Indes.

• La troisième période commence au XVIIIe siècle -avec le règne de Felipe V et ses réformes- et prend fin au XIXete siècle avec l’indépendance de la Colombie en 1819.

Popayán Bogotá Cartagena de Indias Tunja S. Fe

de Antioquia

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Continuation …

Au début de la période coloniale de l’Amérique espagnole, la musique profane

était indépendante de la musique religieuse et autochtone.

Cependant, dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, la musique religieuse

intègre de manière progressive les éléments profanes présents dans la musique

populaire.

Commence alors un processus d’enrichissement réciproque qui incorpore la

musique pour la danse (les danses) et le genre narratif de la romance chantée.

La musique séculaire de cette période comprend des chants de Noël, de la

musique dramatique, des arias, des « arroros » (berceuses) et des airs. Les

chants de Noël, consacrés à la naissance de Jésus, sont aussi chantés à la

Sainte Vierge, au Corpus Christi, au Saint Sacrement, à l’Ascension, aux saints

patrons; elle comporte aussi les chants de Noël des noirs, des gitans, des

chants cocasses et de danse.

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CULTURAS PRECOLOMBINASSituación de la música indígena en la conquista

• La musique indigène s’inscrit dans un contexte religieux de rites, de sacrifices et elle comprend des chants et des danses.

• L’Église utilise cette musique dans un processus d’évangélisation pour attirer des adeptes. Les manifestations indigènes sont adaptées au christianisme et elles sont introduites dans les fêtes religieuses comme Pâques. La musique bénéficie d´une si haute considération que les bons musiciens indigènes sont exempts de travailler la terre.

• Malheureusement, on connaît très peu de choses sur la manière dont l’activité musicale des aborigènes se développait car ils n’avaient pas de système d’écriture musicale.

• En Colombie, le peu d’information qu’on dispose correspond aux chroniques de Juan de Castellanos, prêtre né à Séville aux alentours de 1522 et mort à Tunja en 1606. Son œuvre la plus célèbre, « Elegías de varones ilustres de Indias » (Elégies des hommes les plus illustres des Indes) présente différents événements de la Conquête ainsi que diverses descriptions des commémorations, danses, instruments de musique, fêtes symboliques et fêtes associées aux rituels magiques -religieux comme la mort, la création de la lune, les combats accompagnés par des musiciens militaires, la pluie, la guérison, la naissance, etc.

• Parmi les caractéristiques musicales il faudrait souligner les bruits, les cris, et les déclamations ainsi que de différents systèmes d’intonation et l’utilisation d’intervalles microtonaux.

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Certains aspects de la musique sont les suivants: • Les découvertes archéologiques constituent une preuve

importante de l´activité musicale. On pourrait mentionner, par exemple, les instruments de musique en céramique, en os ou en alliages d´or et de cuivre, les pots siffleurs, les ocarinas et les hochets de l’ethnie quimbaya  ou les trompettes, les grelots et les flûtes longitudinales des ethnies caribes et calimas.

• Ou encore les berceuses, les chants de guérison ou de purification, les instruments et les danses rituelles qui vivent encore parce qu’ils incarnent des relations ancestrales musique-nature, musique-vie, musique-communauté, musique –ordre, musique-loi, musique-cosmos, musique-Dieu.

• (Imágenes tomadas de la web: Museo del oro de Colombia)

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Le processus de folklorisation

LA MUSIQUE DANS LA CONQUÊTE ESPAGNOLE D’AMÉRIQUE

On peut regrouper les manifestations musicales du patrimoine culturel ibéro américain en deux grands ensembles:

La musique sacrée et le folklore.

La musique, au Nouveau Monde, s’est alimentée du style espagnol de l’époque mais en même temps elle s’est enrichie avec les apports de la culture native et, plus tard, avec les apports de la culture

noire. Parmi les formes musicales, le villancico (chants de noël) est le style le plus répandu avec la ritournelle, le couplet et encore une

fois la ritournelle à la manière traditionnelle de la Renaissance, ainsi que les psaumes, les motets, les messes, les antiphonies, les chants processionnaux, les œuvres mariales et les canzonettes.

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MUSIQUE RELIGIEUSE

• La musique de l’Église exerça une influence définitive sur l’action civilisatrice et missionnaire déployée par les doctrinaires pour attirer de nouveaux adeptes à la foi catholique.

• Les frères enseignèrent le chant ecclésiastique aux indiens interprètes pour rendre le culte plus solennel; ils adaptèrent les anciennes coutumes cérémoniales aux services liturgiques catholiques et apprirent aux indigènes à chanter, à jouer et à construire les différents instruments européens.

• Les musiciens et les compositeurs espagnols qui arrivèrent au

Nouveau Monde ont converti les Indes en héritière directe de la musique de la Renaissance européenne.

• Eemples auditifs: A la fuente de bienes- Juan de Herrera (ca.1665 - 1738)• http://www.youtube.com/watch?v=_308rqgjhX0• Corderito por qué te escondes - Juan de Araujo(1646-1712) - Catedral del Lima• http://www.youtube.com/watch?v=HvbNy6fZbHo&feature=related

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La musique dans le territoire de la Nouvelle Grenade

(aujourd’hui la Colombie)

Commence avec l’arrivée du Maître de Chapelle et premier grand musicien espagnol de la colonie, Juan Pérez Materano. Il arriva à Cartagena d’Indes en 1537 et y mourut en 1561; il est organiste et expert en plain-chant et l’auteur du traité non édité « Chant et orgue et plain-chant ».

Cathédrale de Cartagena d´Indes

Aussi, plusieurs musiciens exceptionnels sont arrivés au Nouveau Monde pour y enseigner et travailler dans des grandes cathédrales d’Ibéro-Amérique comme celle de Mexique, Puebla, Santa Fé de Bogotá, Lima, ou El Cuzco.

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GUTIERRE FERNÁNDEZ DE HIDALGOCathédrale de Santa Fe de Bogotá

• Le premier Maître de Chapelle de la Cathédrale de Santa Fé de Bogotá est l’espagnol Gutierre Fernández Hidalgo dont on ne connaît ni le lieu ni la date de naissance. Son style de musique est celui de la polyphonie européenne de la deuxième moitié du XVIe siècle. Ses œuvres sont conservées dans les archives de la Cathédrale de Bogotá.

Magnificat Secundus Tonus Gutierre Fernández Hidalgo. conservé dans la Cathédrale Santa Fe de Bogotá (Colombien). Pour: La Lyra Hispana.

http://www.youtube.com/watch?v=P8GyKywsAuk&feature=related

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JOSEPH CASCANTE 1640 - 1702

• José Cascante et Juan de Herrera, musiciens de la colonie nés dans la Nouvelle Grenade sont représentatifs de la période coloniale.

• Stylistiquement, son oeuvres est divisé en deux parties: la religieuse et populaire.

• Dans leurs œuvres (chants de Noël, messes, lamentations, psaumes, etc) il faut signaler le style de composition baroque associée aux éléments sacrés et profanes des indigènes.

• Oeuvres musicales• Notre-Dame de la Solitude • Salve (plus) • Carols (divers)

• Al todo de sus loores• Al nacimiento• http://www.youtube.com/watch?v=qdp7pdHO9yM

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« Convergences » et de « divergences »

• Une série de « convergences » et de « divergences » s’est succédée tout au long du processus

d’acculturation et de folklorisation en Colombie de même que dans toute l’Amérique hispanique. Andrés

Pardo Tobar dit :

• «Les maîtres évangélisateurs ont dû faire les maîtres évangélisateurs aux répertoires populaires

de racine espagnole et à la musique aborigène aussi, afin de leur permettre d’exercer leur

influence sur l’interprétation des répertoires musicaux utilisés dans les cérémonies de culte »1.

• On pourrait penser, donc, à une première « convergence » et tentative de rassemblement d’éléments

intégrateurs des deux cultures ayant permis d’adapter la musique aux besoins du moment. En parallèle, le

peuple dansait des fandangos et des bundes, danses interdites par l’Église qui les considérait profanes et

vulgaires.

• Le fêtes religieuses en Colombie, et dans le reste de l’Amérique latine aussi, démontrent l’importance

accordée par les conquéreurs espagnols et colonisateurs des Indes à la vie religieuse et son importance dans

les processus de transculturation, acculturation et évangélisation chrétienne des indigènes et des africains

pendant la colonisation espagnole.

• 1. Diccionario de la Música Española e Hispanoamericana. (Ed. Emilio CASARES RODICIO). Madrid: SGAE, 1999, vol. III, p. 819.

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Elementos unificadores

• En ce qui concerne la musique dans le Nouveau Monde, l’origine et l’évolution de la musique populaire doivent être analysées en parallèle à la formation des territoires en tant que nations. Par ailleurs, la typification des manifestations folkloriques doit être analysée en fonction de ses composantes principales à savoir l’indigène, l’européenne et la noire.

Imágenes tomadas de: http://www.eldoradocolombia.com/tatuajes_y_circuncision.htm lhttp://www.bbc.co.uk/mundo/america_latina/2009/04/090411_arhuacos_uribe_mr.shtml

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ÉLÉMENTS UNIFICATEURS DES CULTURES

Les composantes unificatrices des cultures impliquées dans ce processus sont nombreuses et de diverse nature:

D’origine indigène sont les chants de voyage et de commémoration de la création de la lune, du soleil, de célébration de funérailles, de guerre tous accompagnés d’instruments musicaux tels que les fututos (conques musicales), les flûtes, les tambours et les hochets accompagnant aussi les danses et les chants.

D’origine européenne sont les rythmes et les airs tels que la contredanse, la

mazurka, la polka, la valse et la danse ainsi que les mélodies d’Andalousie, de Castille et Léon, du Pays Basque, d’Extremadura et de Catalogne en forme de romances, couplets et chansons de Noël ; des instruments musicaux tels que la viole et la guitare, des tambourins et des castagnettes son aussi d’origine européenne.

Enfin, les chants, les rythmes et les instruments de percussion qui déclenchent des mouvements frénétiques dans les corps sont d’origine africaine avec leur contenu magique-religieux.

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ÉLÉMENTS UNIFICATEURS DES CULTURES

CULTURE NOIR

Les esclaves noirs de l´ouest du Sudan, Côte de Guinée et le Congo, les porteurs et Yuruba et Bantu

cultures, étaient le plus généralisé dans le Nouveau Royaume de Grande, qui ont peuplé la côte du

Pacifique et le l´Atlantique et les zones de Chocó, Cauca, Antioquia et le Magdalena.  • Ses contributions à la musique :• Les chansons (funéraires, arroros (berceuses), chansons de lamentation), de la danse et des

rytmes et des poli – rythmias. • Caractéristiques de les chansons : • Intervalles typiques où la mélodie se lève, puis se repose dans un ton grave (son de basse)• Microtonalism à tuor de rôle d´ornements• Cris aigue et prolongée et ondulant mélodique• Alternance responsorial et la cantillation

• Caractéristiques des rythmes :• Combinaisons d´accents dans chaque ligne dans la percussion des tambours.• Les mouvements des mains et du corps, accompagné de son gutturaux et guides de syllabes. • La danse comme un facteur social, agissant sur, la joie, la tristesse, la colère, la stimulation

sexuelle, libération de l´énergie, qui devient un moyen d´évasion ou de la canalisation de conflits émotionnelles de l´individu.

http://www.youtube.com/watch?v=Vptjlofa70w&feature=relatedhttp://www.youtube.com/watch?v=BV3Lff8TO0k&feature=related

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ÉLÉMENTS UNIFICATEURS DES CULTURES

• Mais dans ce processus, la présence de ces éléments unificateurs est accompagnée d’autres aspects très importants comme les vêtements, les croyances, les us et coutumes, les agüeros (augures), la langue, les mythes et les légendes, la médecine empirique, le tout conditionné au climat et aux lieux qui, d’une certaine manière, ont façonné le caractère et l’essence des groupes sociaux dont on vient de parler.

• Toutes ces formes se sont soumises au langage créole et réformateur des paysans et des noirs qui les ont assimilées, transformées et qui se les sont appropriées pour créer une identité propre qui fait partie du riche patrimoine culturel de l’Amérique hispanique.

• En ce qui concerne les musiques « d’aller et retour », le menuet, la

contredanse et la jota sont arrivées au Nouveau Monde tandis que la sarabande et la chacona ont été importées par l’Europe. La viole et la guitare ont donnée lieu au « tiple » et la mandoline à la « bandola », instruments de la zone andine de la Colombie.

• Bambuco en a menor. Oriol Caro al “tiple colombiano”• http://www.youtube.com/watch?v=cJm_id71vc0• La Gata • Golosa (Pasillo) - Fulgencio García - Performed by Plectro Trío @ Houston, Tx, June 2005 - http://plectrotrio.com• http://www.youtube.com/watch?v=6lFQ6a_GdQY

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Formes musicales de l’Amérique hispanique

• Il est important de signaler la manière dont les marquages rythmiques et les tournures mélodiques ont été reproduits tout au long de grandes zones territoriales de l’Amérique hispanique. Et, bien qu’avec des variations selon les zones, les climats et les centres d’influence, un phénomène similaire a lieu avec la manière d’interpréter la musique, avec la mise en scène de certaines danses et les costumes régionaux et/ou les instruments musicaux qui les accompagnent.

•  • Les phénomènes folkloriques sont considérés comme des survivances ; ce sont

des faits qui demeurent mais qui relèvent de l’expérience vécue par les peuples et qu’aujourd’hui nous ramenons à la vie remémorant ces temps passés.

• COLOMBIE• Bambucos• Cumbias• Pasillos• Contradanzas• Joropos• Mapalé• Torbellinos• Sanjuaneros

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LE BAMBUCO COLOMBIEN

• Le bambuco est un estéréotype musicale des Andes colombiennes et on croit qu’il est d’origine métisse. Il réunit des mélodies de tradition indigène et des rythmes espagnols, très probablement basques.

• Les rythmes basques, en particulier le zorcico, sont des rythmes agiles, joyeux, rapides servant de support à une mélodie triste ; cela donne lieu à un contraste intéressant comme dans le bambuco colombien. À l’avis de nombreux musiciens et folkloristes espagnols, la relation entre le populaire bambuco et les airs espagnols est une adaptation très propre de notre culture colombienne, de là son caractère folklorique.

http://www.youtube.com/watch?v=AfiMzpFuT28 Bambuco colombienhttp://www.youtube.com/watch?v=OqP-BAG9jCI&feature=related Sanjuanero (Fête de Saint-Jean)http://www.youtube.com/watch?v=yQ-H5ut_Xaw Dos piezas populares vascas: Zortziko y Aurresku

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Le bambuco colombien et le zorzico

Maître Guillermo Abadía Morales, dans son compendium de musique colombienne présente, en

notation musicale, une mélodie basque et une dérivation des airs colombiens qui ont conservé

la modalité de cadence d’origine.

La mélodie repose sur la sensible de l’échelle à cadence imparfaite ; le rythme présenté par le

persistant tambourin, lorsqu’il est passé en Colombie, s’est transformé en une séquence

harmonique qui change l’aspect rythmique et conserve les triolets dans l’accompagnement

fait par le tiple (petite guitare) dans ce cas. En ce qui concerne la mélodie, en certains

moments elle est transformée par l’utilisation des syncopes aussi bien internes (dans une

même mesure) que mesure à mesure.

Zortzicoa recopilado en el Cancionero del País Vasco por Juan Orue Matía. p. 105.

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Le bambuco colombien

Traitement de la mélodie basque. Collecté dans le Recueil général du folklore colombien de Maître Guillermo Abadía Morales. Institut colombien d'anthropologie. Bogota. 1973. Tesis 10. p. 154

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• Pour faire une analyse de cette danse si bien connue dans la région andine de Colombie et pour établir ses relations chorégraphiques avec la danse du cordon exécutée dans Castilla et León et dans d’autres régions espagnoles, il faudrait rappeler les hypothèses développées sur l’origine indigène et espagnole de la musique qui l’accompagne. Dans les zones de Tolima, Huila, Cundinamarca, Boyacá et Santander on la danse avec le rythme du Torbellino (mouvements similaires aux tourbillons) la danse du cordon décrivant décrit un mouvement caract éristique d’entrelacement ou de tissage.

• D’habitude, dans le département de Boyacá en Colombie, cette danse est exécutée au sein d’une troupe de danse autour d’un mât surmonté de fleurs. Des rubans de diverses couleurs très vives partent du mât ; les danseurs tressent et détressent les rubans au tour du mât au son de la musique du torbellino; cette forme de musique accompagne aussi d’autres danses du Haut Plateau Cundi-boyacense comme la Manta, la Manta redonda, la Tres, le bal du petit ange (enterrement d’enfants), la Coqueta.

La danse des rubans, de la tresse ou la danse du cordon (Espagne et la Colombie). Relations musicales et

chorégraphiques.

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Continuation ..

• Avec ces danses, les paysans de la région andine, descendants des chibchas, expriment leurs sentiments, leur ferveur religieuse, même la froideur du plateau. Dans leur langage courant et dans les textes des airs, on aperçoit encore aujourd’hui des survivances de l’ancien espagnol comme par exemple:

• « mesmito » pour dire « mismo » (même)  (avec un diminutif)• « sumercé » pour « vuestra merced » (vous ) • « queré » pour « queréis » (vous voulez), • « lo vide » pour « lo vi » (je l’ai vu) • « ansina mesmo » pour « así mismo » (également) • « paqué » pour « por qué » (pourquoi ?) • « truje » pour « traje » (j’ai apporté).

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• Guillermo Abadía Morales met en valeur une similitude rythmique entre le torbellino et les cantos de viaje (chants de voyage) des indiens motilones de la région de Perijá (Colombie) et les chants des indigènes et métisses de Santander-Boyacá et Cundinamarca, avec une particularité : au lieu de danser d’un pas normal, les indiens motilones créent une sorte de cavalcade rythmique. Ce rythme est accompagné de chants simples ou de couplets régionaux ou de couplets courts de la même mesure joués avec des capadores (sorte de flûte de pan) rustiques. Il s’agit de mélodies d’un rythme constant.

• En ce qui concerne l’origine espagnole du torbellino, certaines hypothèses signalent ses similitudes avec l’ancienne danse espagnole, le « galerón » et les chants liturgiques introduits en Colombie par les prêtres espagnols à la période coloniale.

• http://www.youtube.com/watch?v=P3OVtOPZF4I&feature=related• http://www.youtube.com/watch?v=iW9YU_CowiY• http://www.youtube.com/watch?v=qkZvmqGO3p4

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Características musicales y estéticas de la danza de las cintas

Dans l’étude “Pages inédites du recueil deChansons de Salamanca » de Angel del Carril 2 , on peut trouver divers exemples de la musique accompagnant la danse traditionnelle de Castilla et León. J’y ai trouvé le Chant du Cordon ou danse des rubans « À la Vierge des Chevaliers », compilé à Villavieja de Yeltes (Salamanca)dans sa version chantée et dans sa version instrumentale (page 595). En ce qui concerne la musique, ce chant est encadrée dans les formes musicales traditionnelles la charrada, la jota- et son marquage métrique est, en général, un 6/8 tandis que les torbellinos colombiens se trouvent dans un 3/4. En analysant plusieurs documentaires sur les fêtes régionales, il m’a été possible d’observer la chorégraphie utilisée dans la « danse du rameau » exécutée lors des fêtes de la Alberca (province de Salamanca) – fête de la Sainte Vierge du 15 Août- et j’ai trouvée d’importantes similitudes avec la chorégraphie de la « Danse de la Tresse » colombienne. Si bien l’action de tresser et de détresser ont la même forme, les pas de danse de base sont différents. Aussi, la « danse des rubans ou de la tresse » colombienne n’est pasexclusive des femmes comme c’est le cas à la Alberca.2. CARRIL, Ángel. Páginas inéditas del cancionero de Salamanca. Ángel Carril Ramos/Miguel Manzano. Centre culturel

traditionnel. Conseil de Salamanque. Espagne. Édition 1995. p. 595.

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CONCLUSIONS

• Pour conclure, les relations, les affinités et les différences qui existent dans les formes musicales - ainsi que dans toutes les manifestations d’ordre culturel- gardent l’essence de la manière de sentir des peuples, leur réceptivité des influences externes et leur adaptation à l’environnement. Il s’agit d’un processus de syncrétisme qui enrichit et donne lieu à de nouvelles formes d’identité culturelle. C’est ainsi que toutes les survivances des cultures qui confluèrent dans le Nouveau Monde - et à un moment donné furent assimilées et adaptées au milieu- se sont constituées en tradition vive, populaire, typique, empirique contribuant à la formation de l’identité nationale et du patrimoine culturel des colombiens.

• Le processus de transculturation a été long et les manifestations folkloriques se sont formées et ont grandi graduellement donnant lieu à l’identité des peuples latino-américains. Le métissage et l’acculturation se sont reflétés dans ces expressions : l’européen avec son fort caractère religieux et populaire, le noir avec ses danses et chants et, finalement, enfin l’indigène avec ces rythmes et rites de la récolte, des rites funéraires, guerriers, religieux et d’autres aspects de leur monde aborigène.

• La religion, la langue, les coutumes, la musique, les instruments musicaux, la pensée, les vêtements

sont entrés dans le Nouveau Monde comme des éléments unificateurs. Les noirs et les indigènes connurent et apprirent de nouvelles musiques arrivées de l’Espagne, les ont assimilées et les ont adaptées à leurs formes d’expression, enrichissant avec leurs apports les manifestations culturelles, religieuses, sociales et vice versa.

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MERCI !!