UNIVERSITE FELIX HOUPHOUET BOIGNY A
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UNIVERSITE FELIX HOUPHOUET BOIGNY UFR de Mathématiques et Informatiques
Laboratoire de Mécanique
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N° 269 Année académique 2013-2014
MEMOIRE DE MASTER Présenté à
l'UNIVERSITÉ FELIX HOUPHOUËT BOIGNY
Mention : Mécanique et Energétique
Spécialité : Fluides et Phénomènes Interactifs par:
KOFFI ADJOUA STANILLE
TITRE DU MEMOIRE :
ETUDE DE LA STABILITE D'ECOULEMENTS POLYPHASIQUES
STRATIFIES SOUMIS A UN GRADIENT THERMIQUE
Soutenu publiquement le 29 Décembre 2014
devant le jury
Président : Prof. DAN HO Emile, Professeur Titulaire, Université Félix HOUPHOUËT BOIGNY d'Abidjan
Directeur: Prof. DJUE N'Dri R., Maître de Conférences, Université Félix HOUPHOUËT BOIGNY d'Abidjan
Membres: Dr YANGA Kouassi K. Serge, Maître -Assistant, Université Félix HOUPHOUËT BOIGNY d'Abidjan
Dr COULIBALY Bakary, Maître -Assistant, Université Félix HOUPHOUËT BOIGNY d'Abidjan
~
UNIVERSITE FELIX HOUPHOUET BOIGNY UFR de Mathématiques et Informatiques
Laboratoire de Mécanique
N° 269 Année académique 2013-2014
MEMOIRE DE MASTER Présenté à
l'UNIVERSITÉ FELIX HOUPHOUËT BOIGNY
Mention : Mécanique et Energétique
Spécialité: Fluides et Phénomènes Interactifs
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~ ~ par:
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KOFFI ADJOUA STANILLE . 1 . ; ' TITRE DU MEMOIRE : ~
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ETUDE DE LA STABILITE D'ECOULEMENTS POLYPHASIQUES
STRATIFIES SOUMIS A UN GRADIENT THERMIQUE
Soutenu publiquement le 29 Décembre 2014
devant le jury
Président : Prof. DAN HO Emile, Professeur Titulaire, Université Félix HOUPHOUËT BOIGNY d'Abidjan
j Directeur : Prof. DJUE N'Dri R., Maître de Conférences, Université Félix HOUPHOUËT BOIGNY d'Abidjan
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Membres: Dr YANGA Kouassi K. Serge, Maître -Assistant, Université Félix HOUPHOUËT BOIGNY d'Abidjan
Dr COULIBAL Y Bakary, Maître - Assistant, Université Félix HOUPHOUËT BOIGNY d'Abidjan
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6
Mathématiques-Informatique Année Universitaire: 2013-2014
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS 1
LISTES DES TABLEAUX ET FIGURES 2
NO MEN CLAT.URE 3
J:N"TRODUCTION 5
CHAPITRE I. GENERALITES SUR LA MECANIQUE DES FLUIDES ET
LES INSTABILITES HYDRODYNAMIQUES ?
1-1. APPROCHE PHENOMENOLOGIQUE DE LA NOTION DES
INSTABILITES 8
1-2. LES FLUIDES: DEFINITIONS, PROPRIETES, MODELISATION
MA TIIBMATIQUE 10
1-2.1. Définition 10
1-2.2. Propriétés 10
1-2.2.1. Propriétés communes aux liquides et aux gaz 10
1-2.2.2. Propriétés distinguant les liquides et les gaz .10
1-2.3. EQUATIONS FONDAMENTALES DE LA MECANIQUE DES
FLUIDES 11
1-2.4. INSTABILITE DANS UN DOMAINE FLUIDE 12
1-2.4.1. Instabilités de fluides au repos 12
CHAPITRE II. MECANISME D'INSTABILTE DE KELVIN-
IIBLMHOL TZ 15
2-1. PRESENTATION DU MECANISME D'INSTABILITE DE KELVIN-
HELMffOLTZ 17
2-2. POSITION DU PROBLEME 17
2-3. MODELISATION DU PROBLEME 19
2-3.1. Ecoulement de base 20
2-3.2. Equations de perturbations 21
Koffi Adjoua Stanille
Mathématiques-Informatique Année Universitaire : 2013-2014
CHAPITRE IV. LE PROBLEME GLOBAL DE STABILITE
D'ECOULEMENTS STRA TJFIES CISAILLES ET SOUS
INFLUENCE D'UN GRADIENT
TJ-IERMIQUE 51
4-1. POSITION DU PROBLEME 1 52
4-2. MODELISATION DU PROBLEME 1 53
4-2.1. Ecoulements de base 54
4-2.2. Perturbations 54
4-3. RESOLUTION 55
4-4. ANALYSE DE STABILITE 55
4-5. POSITION DU PROBLEME 2 56
4-6. MODELISATION 56
4-6.1. Ecoulement de base 57
4-6.2. Perturbations et résolution 57
4-7. ANALYSE 59
CONCLUSION ET PERSPECTIVES 60
BIBLIOGRAPHIE 62
Koffi Adjoua Stanille iii
Mathématiques-Informatique Année Universitaire : 2013-2014
CHAPITRE IV. LE PROBLEME GLOBAL DE STABILITE
D'ECOULEMENTS STRATIFIES CISAILLES ET SOUS
INFLUENCE D'UN GRADIENT
TIIERMIQUE 51
4-1. POSITION DU PROBLEME 1 52
4-2. MODELISATION DU PROBLEME l 53
4-2.1. Ecoulements de base 54
4-2.2. Perturbations 54
4-3. RESOLUTION 55
4-4. ANALYSE DE STABILITE 55
4-5. POSITION DU PROBLEME 2 56
4-6. MODELISATION 56
4-6.1. Ecoulement de base 57
4-6.2. Perturbations et résolution 57
4-7. ANALYSE 59
CONCLUSION ET PERSPECTIVES 60
BIBLIOGRAPHIE 62
Koffi Adjoua Stanille iii
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
Je tiens à remercier tout yarticuCièrement [e 'Professeur 'DJ11'.E N.
'.R., nwn encadreur, ainsi que toutes {es yersonnes du. Laboratoire
de :Mécanique avec à Ieur tête Ce 'Directeur de Laboratoire Ce
'Prof '.E. 'D.7LNJ-f0. I'exprime éqaiement ma gratitude à toutes {es
yersonnes qui de yrès ou de Coin ont œuvré your {a finaCisation
de ce mémoire. tMerci your vos aides et encouragements.
'ilne 'Pensée à ma f 'amilie et à mes amis.
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille 1
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
LISTES DES TABLEAUX ET FIGURES
LES TABLEAUX
Tableau 1. Nombres Adimensionnels page4
Tableau 2. Bilan des paramètres de fluides pagel2
LES FIGURES
Figure 1. Différents états de stabilité de l'équilibre d'une bille sur un support
courbe page9
Figure 2. Impact d'une goutte sur une surface liquide (illustration de l'instabilité de
Rayleigh-Taylor) pagel3
Figure 3. Chapelet de gouttelettes issues d'un robinet (illustration de l'instabilité de
Rayleigh-Plateau) pagel4
Figure 4. Schématisation du mécanisme de Kelvin Helmholtz pagel8
Figure 5. Les différentes étapes de l'évolution du mécanisme de Kelvin-
Helmholtz page33
Figure 6. Cellules de Bénard page36
Figure 7. Fluides confinés entre deux parois infinies et soumis à un gradient de
température adverse page3 7
Figure 8. Schématisation du premier modèle: fluides soumis à un gradient de
température page52
Figure 9. Schématisation du second modèle : fluides soumis aux forçages
thermiques page56
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
2
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
NOMENCLATURE
T: Température, K
U: Vitesse, m. s-1
P : Pression, Pa
Cp : chaleur massique à pression constante,] kg-1 K-1
µ: Viscosité dynamique, kg. s-1. m-1
v: Viscosité cinématique, m2. s-1
À.: Conductivité thermique, wm-1 K-1
p: Densité (masse volumique), kg. m-3
y: Tension interfaciale, N. m-1 ou]. m-2
</> : Potentiel de vitesse, m2. s-1
Dr : Diffusivité thermique
a: Coefficient d'expansion thermique
/J : Gradient thermique
g : La gravité
( : Paramètre de l'interface
uk : Taux de croissance temporel
k: Nombre d'onde
c : La célérité
F : Force volumique
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3
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
Définitions et Commentaires Nombre signification physique Ud Caractérise 1' apparition de Re=-
la turbulence. Reynolds V Inertie
= frottement visqueux effets de la V Mesure les Pr=-
viscosité cinématique sur Dr Prandtl ef Jets visqueux ceux de la diffusivité = e] Jets thermoconductifs thermique.
agf3d4 Caractérise le transfert Gr= v2 thermique dû au Grasbof gravité réduit déplacement naturel d'un - effets visqueux fluide.
agf3d4 Caractérise le seuil Ra= = Gr.Pr d'apparition de la
Rayleigh vDr convection dans une poussée d'Archimède cellule chauffée par le bas. -
forces visqueuses
Tableau 1 :_Nombres Adimensionnels
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
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Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
INTRODUCTION
Les grandes lignes des problèmes de stabilité hydrodynamique ont été
identifiées et formulées au 19iemesiècle notamment par Helmholtz, Kelvin, Rayleigh et
Reynolds. Depuis les travaux de Reynolds, on sait par exemple que la transition d'un
écoulement laminaire vers un écoulement turbulent est due au comportement instable
de certaines classes de perturbations caractérisées entre autres par leurs longueurs
d'ondes. Les problèmes d'instabilités se rencontrent couramment dans la vie de tous
les jours. Ainsi, lorsque l'on souffle sur son café le matin pour le refroidir un temps
soit peu, les vaguelettes qui apparaissent traduisent ce que l'on qualifie en mécanique
d'instabilité de Kelvin-Helmholtz. Pour la communauté scientifique, la notion
d'instabilité trouve son fondement et sa compréhension à travers l'expérience de
Reynolds. Cette expérience a porté sur la qualité de l'écoulement d'un fluide à travers
un tube dont on a le contrôle du diamètre. En réduisant progressivement le diamètre du
tube, Reynolds observe que l'écoulement passe d'un régime laminaire à un régime de
plus en plus turbulent et chaotique. Un nombre sans dimension dit nombre de
Reynolds, dépendant de la nature du fluide (viscosité), des caractéristiques du
mouvement (vitesse) et naturellement du diamètre du tube, en a été dégagé et
caractérise la transition du régime laminaire au régime turbulent. Ainsi, de façon
générale, toute instabilité caractérise un mécanisme de transition de régimes
d'écoulements ou même de changements d'état de la matière (processus de
congélation, sublimation ... ). Par ailleurs, tout comme le laissait entrevoir l'expérience
de Reynolds, tout mécanisme d'instab-ilité est caractérisé par un nombre ou paramètre
adimensionnel à l'instar du nombre de Reynolds. La variation de ce paramètre conduit
à des solutions de nature variée. Parmi ces solutions admissibles pour le modèle
mathématique, seules celles qui sont stables pourront être observables
physiquement. L'étude de la stabilité linéaire trouve aussi son importante dans le fait
que les écoulements linéairement instables peuvent conduire à des systèmes chaotiques
à travers des mécanismes aussi bien linéaires que non-linéaires.
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
s
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
Dans le présent mémoire, nous nous proposons d'étudier la stabilité de certaines
classes de solutions développées à partir de la modélisation d'un disposition physique
portant sur le comportement de fluides stratifiés cisaillés et soumis à un gradient
thermique. Ce dispositif sous-tend et s'appuie sur les mécanismes dits de Kelvin
Helmholtz et de Rayleigh-Bénard.
Le mémoire est de ce fait organisé comme suit :
Le premier chapitre est consacré aux généralités sur les instabilités et la
mécanique des fluides qui de façon spécifique constitue la discipline dans lequel se
développent les mécanismes d'instabilités que nous étudions ici particulièrement. Le
chapitre 11 est le lieu de l'étude des instabilités de Kelvin-Helmholtz observables dans
les écoulements polyphasiques stratifiés cisaillés. Le chapitre Ill aborde un autre
aspect des instabilités hydrodynamiques à savoir les instabilités de Rayleigh-Bernard
observables pour les fluides soumis à un gradient thermique. Au chapitre IV nous
présenterons un dispositif couplant les mécanismes de Kelvin-Helmholtz et de
Rayleigh-Bernard. Bien évidemment, une conclusion viendra clôturer nos propos sous
la forme d'un bilan d'étude et d'une perspective.
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
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Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
CHAPITRE I. GENERALITES SUR LA MECANIQUE DES FLUIDES ET LES
INSTABILITES HYDRODYNAMIQUES
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
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Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
( CHAPITRE I: J GENERALITES SUR LES INSTABILITES
1-1. APPROCHE PHENOMENOLOGIQUE DE LA NOTION DES
lNSTABILITES
Les instabilités sont des phénomènes très courants que l'on rencontre dans des
domaines assez variés tels que la mécanique (l'hydrodynamique, l'aérodynamique ... ),
la chimie ou la physique. Elles sont le fondement de processus aussi variés et
complexes que la formation des nuages, la formation des vagues, la nucléation ou
formation des étoiles, la radioactivité etc ...
De manière générale, une instabilité est définie pour un équilibre donné. On parlera
d'équilibre lorsqu' un système est dans un état qui n'évolue pas au cours du temps
(état stationnaire). La stabilité d'un équilibre s'étudie en modifiant (de manière plus ou
moins forte) l'état du système initialement en équilibre. Si quel que soit la
perturbation, le système s'éloigne de l'équilibre, on parlera d'équilibre
inconditionnellement instable. Si au contraire, le système rejoint l'équilibre pour toutes
les perturbations, on parlera d'équilibre inconditionnellement stable.
Pour une approche compréhensive aisée, on a coutume d'illustrer la notion par
un certain nombre de configurations familières telle que celle présentée dans
l'exemple qui suit (Figure 1).
On considère une bille posée sur un support solide dont la forme est
respectivement l'une des trois formes sur le schéma ci-dessous. Le dispositif est
abandonné dans le champ de gravité habituel.
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
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Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
quilibre stable ·quilibre instabl ~quilibre métastabl
Figure! : différents états de stabilité de l'équilibre d'une bille sur un support courbe.
Pour la première forme ( en « u » ), la position au fond du « u » est un état
d'équilibre en ce sens que la bille, posée et abandonnée précisément en ce point, ne
bougera pas et y demeurera indéfiniment. Cette position d'équilibre a ceci de
particulier que, quel que soit 1 'endroit où la bille est .initialement placée ou encore en
écartant la bille de cette position, elle rejoindra forcement le fond du « u » : on parle
alors d'un équilibre stable (inconditionnellement).
Pour ce qui est de la deuxième situation (forme en« n »), Je sommet du support
est aussi un point d'équilibre. Cependant, si l'on pose la bille ailleurs qu'en ce point,
elle s'y éloignera. De même à partir de ce point d'équilibre, si l'on décale ne serait que
très légèrement la bille, elle s'en éloignera tout aussi bien : on parle dans ce cas-ci
d'équilibre instable (inconditionnellement).
Il existe aussi un cas intermédiaire représenté dans le troisième schéma et que
l'on qualifie d'équilibre métastable. La surface présente une forme ondulée offrant
plusieurs positions d'équilibres. Pour une bille se trouvant dans le creux, si la
perturbation qu'elle subit est faible, la bille retourne toujours (après oscillations) dans
cette position ou état. Par contre si la perturbation est suffisamment forte, elle s'en
éloigne et ouvre ainsi la voie à un comportement similaire à un état instable. Ceci dit
on peut donc voir] 'équilibre métastable comme étant un équilibre local.
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
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Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
Les situations illustrées par la Figure 1 pour fixer les idées sur la notion
d'instabilité, même si de prime abord semblent décrire le comportement d'un solide, il
n'en demeure pas moins qu'elles traduisent aussi le comportement des fluides car
rappelons-nous que tout n'est qu'une question d'échelle. Spécifiquement, les
instabilités trouvent dans le domaine de la mécanique des fluides un champ
d'application particulièrement élaboré.
Nous allons dans ce qui suit nous intéresser à un certain nombre de mécanismes
classiques d'instabilités qui se rencontrent en mécanique des fluides. Mais avant. il
nous paraît utile de rappeler les notions mathématiques essentielles qui fondent la
mécanique des fluides.
1-2. LES FLUIDES: DEFINITIONS, PROPRIETES, MODELISATION
MATHEMATIQUE
1-2.1. Définition
Un fluide est un milieu continu, formé de particules matérielles, très petites et
très nombreuses, libres de se déplacer les unes par rapport aux autres. C'est aussi un
milieu déformable, sans rigidité et qui peut s'écouler. Les diverses particules qui Je
composent peuvent se déplacer ou se déformer sous l'action d'une force très faible [4].
On distingue deux sortes de fluides : Les liquides et les gaz.
1-2.2. Propriétés
1-2.2.1. Propriétés communes aux liquides et aux gaz
L'isotropie: les propriétés sont les mêmes dans toutes les directions de
l'espace.
La mobilité: les liquides et les gaz n'ont pas de forme propre et prennent celle
du récipient qui les contient.
La viscosité : tout mouvement d'un fluide s'accompagne à priori d'une force de
frottement sur les parois du récipient qui le contient.
1-2.2.2. Propriétés distinguant les liquides et les gaz
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Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
Les liquides sont incompressibles : les liquides sont peu dilatables, les masse
volumiques sont quasiment constantes.
Les gaz sont compressibles: la masse volumique d'un gaz dépend de la
température et de la pression. Les gaz peuvent se dilater. Toutefois, si la
température est constante et si la pression varie peu, on peut avec une bonne
approximation se positionner dans le cas des liquides (incompressibilité).
1-2.3. EQUATIONS FONDAMENTALES DE LA MECANIQUE DES
FLUIDES
La formulation des équations fondamentales de la mécanique des fluides repose
globalement sur la considération d'un domaine fixe D et un champ F(!., t) continu ou discontinu. On considère également un vecteur normal unitaire n sortant de la frontière
en du domaine en question. On note :t fu F(x, t) aa la dérivée de l'intégrale par rapport au temps, l'opérateur !.... indiquant que le domaine est fixe.
ôt
Les principes de conservation de la masse, de la quantité de mouvement et de
l'énergie peuvent alors s'exprimer en considérant un domaine fixe quelconque. En
notant p la masse volumique, u le champ de vitesse, a le tenseur des contraintes, F la
densité massique des forces extérieures, e l'énergie interne massique, Tc le chauffage
volumique et q le flux de chaleur, les équations de la mécanique des fluides se
déduisent de la relation générique
Les paramètres F, A et PF sont suivant l'équation recherchée donnés par le tableau
qui suit:
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
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Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
F A Pp -
Bilan global de p 0 0 - masse
Bilan global de
quantité de pu Cf F - - mouvement
Bilan global p(e+½u2
) (-q + Cf .u) (rc+F.u) d'énergie
Tableau 2: Bilan des paramètres fluides
1-2.4. INSTABILITE DANS UN DOMAINE FLUIDE
1-2.4.1. Instabilités de fluides au repos
Plusieurs types d'instabilités proviennent des mécanismes se développant dans des
domaines fluides initialement au repos (vitesse nulle). L'étude de ces mécanismes
vise à apporter des réponses à la question essentielle que l'on peut formuler en ces
termes : comment divers phénomènes tels que capillaires ou thermiques peuvent-ils
initier une instabilité dans un fluide au repos?
La réponse à cette problématique ne saurait être entièrement abordée et traitée ici ;
toutefois. nous y apportons un éclaircissement aux travers de la présentation de
quelques instabilités fondatrices classiques. Nous reviendrons par la suite plus
longuement sur 1 'instabilité de Rayleigh-Bénard qui demeure un aspect majeur des
instabilités de fluides au repos et qui constitue un des mécanismes qui sous-tend la
stabilité de l'écoulement que nous étudions dans le chapitre 4.
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
12
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
Instabilité inter/ a ci ale de Rayleigh-Taylor
L'instabilité interfaciale de Rayleigh-Taylor se manifeste dans le cas d'une interface
fortement accélérée [1]. Ce phénomène se manifeste par exemple lors de l'impact
d'une goutte sur une couche liquide de faible épaisseur. Dans cette instabilité la
gravité joue un rôle mineur, et c'est l'accélération dans le repère de l'interface qu'il
faut prendre en compte. Si l'accélération relative est dirigée vers le fluide le moins
dense, l'interface est instable. Illustration figure suivante.
Figure 2 : impact d'une goutte sur une surface liquide (fllustration de l'instabilité de
Rayleigh-Taylor)
Instabilité capillaire de Rayleigh-Plateau
L'observation d'un robinet laissant échapper un mince filet d'eau, dévoile un chapelet
de gouttes consécutif à une instabilité capillaire. On montre qu'il est possible de
contrôler la fréquence des gouttes, et donc leur espacement et leur taille, en contrôlant
l'ouverture du robinet ou encore en excitant le filet liquide par des ondes acoustiques
envoyées par un haut-parleur placé à proximité.
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
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Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
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[)' .: . _,,. . , • ' Q~~ - • -
Figure 3 : chapelet de gouttelettes issues d'un robinet (illustration de l'instabilité de
Rayleigh-Plateau).
Ecoulements polyphasiques stratifiés
Un écoulement polyphasique est un écoulement de fluides comportant plusieurs
phases. Et lorsque ses fluides sont à densité différente elles se stratifient, cet ensemble
produit un écoulement polyphasique stratifiés. Ce type d'écoulement est en général le
lieu de processus d'instabilités notamment ceux de Rayleigh-Taylor ou de Kelvin
Helmholtz. Nous nous proposons dans le chapitre qui suit d'en étudier longuement
aussi bien l'aspect phénoménologique que mathématique.
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
14
Stabilité de Fluides Stratlfiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
CHAPITRE Il.
MECANISME D'INSTABIL TE DE KELVIN-HELMHOLTZ
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
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Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
CHAPITRE II : MECANISME D'INSTABILITE DE KELVIN-HELMHOLTZ
'
Les instabilités hydrodynamiques, dans lesquelles s'inscrit celle de Kelvin
Helmholtz. occupent une place de choix en mécanique des fluides. Les problèmes
essentiels de la stabilité hydrodynamique ont été identifiés et formulés au 19ième siècle,
notamment par Helmholtz, Kelvin, Rayleigh et Reynolds. Depuis Reynolds et Taylor
on conçoit aisément que, par exemple, ]a transition d'un écoulement Laminaire vers un
écoulement Turbulent vient de l'aspect instable de certaines classes de perturbations
soit infinitésimales, soit d'amplitude finie. Ce Prototype a été mis en évidence par les
travaux de Taylor sur l'instabilité de l'écoulement de Couette produit par la mise en
rotation différentielle de deux cylindres coaxiaux. Notons très clairement que la
théorie des instabilités hydrodynamiques fait partie du chantier technique mis à la
disposition du mécanicien des fluides pour étudier les transitions dans une grande
variété d'écoulements, soit en génie mécanique, en génie chimique, ou aérodynamique
et dans l'étude des phénomènes naturels (climatologie, météorologie, géophysique
interne). La théorie classique de ces instabilités porte généralement sur les
écoulements cisaillés quasi parallèles ou parallèles. Comme annoncé. nous nous
proposons étudier la stabilité d'écoulements cisaillés stratifiés soumis à un gradient
thermique. Ce type d'écoulement sous-tend d'une part les écoulements cisaillés
stratifiés et d'autre part le comportement de fluides (initialement au repos) soumis à
un gradient de température. Le premier volet de ce problème trouve sa source dans les
écoulements charriant les instabilités de types Kelvin-Helmholtz. Le deuxième volet
quant à lui illustre les instabilités de type Rayleigh-Bénard. Notre démarche sera donc
dans un premier temps de parcourir singulièrement les deux formes d'instabilités et
dans un second temps de voir dans quelle mesure elles concourent à la résolution de
notre problème complet.
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille 16
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
2-1. PRESENTATION DU MECANISME D'INSTABfLITE DE KELVIN
HELMHOLTZ
L'instabilité de Kelvin-Helmholtz est caractéristique d'un mouvement ondulatoire
qui se forme lorsque deux fluides thenniquement stables sont superposés et se
déplacent à des vitesses différentes à leur surface de contact. Cet effet a été étudié au
XlXièm siècle par les physiciens Lord Kelvin et Von Helmholtz. La théorie peut aussi
bien être appliquée à un fluide de densité uniforme mais ayant des couches se
deplaçant à des vitesses différentes qu'à des fluides de densités différentes superposés.
Cette instabilité joue un rôle important dans de nombreuses situations géophysiques ;
les structures tourbillonnaires résultant contribuent de façon significative au transport
de quantité de mouvement, de température et de polluants.
Nous allons ici modéliser le phénomène physique des instabilités de Kelvin-Helmholtz
pour deux fluides non miscibles séparés par une interface. Nous nous plaçons dans un
cadre bidimensionnelle, avec des conditions aux limites périodiques.
2-2. POSITION DU PROBLEME
On considère deux fluides incompressibles non visqueux et non miscibles, superposés
en couche l'un sur l'autre et animés de vitesses différentes.
Dans l'écoulement de base stationnaire que l'on considère, les deux fluides de densité
respectives p1 et p2 , se déplacent aux vitesses constantes, horizontales et uniformes
u0 1 et u0 2. Les deux fluides sont séparés par une frontière matérielle ou interface initialement plane et horizontale (figure 4).
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
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Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
i
Fluide 1
P1
((x, t)
x
P1 =t Pz
Fluide 2
Pz
Figure 4 : schématisation du mécanisme de Kelvin-Helmholtz
On s'intéressera à la sensibilité de cet écoulement à de petites perturbations.
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
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Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
2-3. MODELISATION DU PROBLEME
On considère l'écoulement dans le plan (x, z). Les équations de Navier-Stockes
s'écrivent :
dp dt+ pdivU = 0
dU Pdt = -VP + µt,.U + F
Nous ne retenons ici que la force volumique d'origine gravitationnelle.
..• ..• F = -pgz
Les hypothèses d'incompressibilité et de la non viscosité conduisent dans le plan (~z)
à
au aw -+-=0 (1) ôx àz
au au au 1 aP -+u-+w-=--- (2) ôt: ôx az pax
aw aw aw l ap -+u-+w-= ----g (3) ôt: ôx ôz p ôz
Conditions aux limites
Soit z = ((x, t) l'équation de l'interface. A l'instant initial (non perturbé), on a ( = 0 . Nous prenons la position initiale horizontale de l'interface comme référence de l'axe
( oz). Au niveau de cette interface, plusieurs conditions doivent être respectées.
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19
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
Condition cinématique
La vitesse verticale du fluide doit être localement égale à la vitesse verticale de
déplacement de l'interface des deux côtés, ce qui traduit bien l'aspect matériel de cette
interface. On a
Condition dynamique
Du fait de l'existence d'une tension au niveau de l'interface, la pression n'y est pas
continue et doit être corrigée de sorte à prendre en compte la tension de surface à
travers le coefficient y. On a
Loin de l'interface, les perturbations ne doivent pas être sensibles:
Lorsque z ~ +oo on a
P2 ~ -p2gz (7b)
Les équations (1), (2), (3) et les conditions aux limites ( 4), (5), (6), (7) ferment le
problème.
2-3.1. Ecoulement de base
Il s'agit ici d'identifier une solution du problème initial que nous allons par la suite
perturber pour en étudier la stabilité.
Supposons que les fluides glissent parfaitement l'un sur l'autre initialement en laissant
horizontale l'interface; c'est-à-dire que
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
20
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
En introduisant ceci dans notre système constitutif, les équations (1) (respective à
chacun des fluides) sont vérifiées. Par contre les équations (2) et (3) nous imposent
une distribution hydrostatique de la pression. Ce qui laisse donc la solution
u1B = u01 Ww = 0 P1B = Po - BP1Z (z > 0)
U28 = U02 W28 = 0 P28 = P0 + gp2z (z < 0)
Qui constitue notre écoulement de base. A la position ( = 0 on a bien
d( ' dt = w = 0 cad W18 = 0 ; W28 = O
P18 - P28 = 0 pour z = 0
Aussi pour z assez grand la pression de référence P0 peut être négligeable.
2-3.2. Equations de perturbations
2-3.2.1.F ormulati on potentielle
Plutôt que de perturber directement chacune des composantes de la solution
stationnaire proposée, une méthode consiste à procéder à une réécriture sous forme
potentielle du problème.
En effet, l'état de base étant irrotationnel et comme les fluides sont non visqueux alors
leurs évolutions ultérieures resteront aussi irrotationnelles. On a
-+-> -> rot U = 0
De sorte que nous définissons le potentiel ( de vitesse) </> tel que
au aw = o ==> az - ôx 3 <J>(x, z) \ d<J> = Udx + W dz
a<j> = u et ax
a<1> = w (8) az
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille 21
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
Ainsi, nous posons
Û = grad<f>
En associant ceci à la condition d'incompressibilité, nous avons
(9)
Au total, notre écoulement est incompressible, irrotationnel, pesant et dont les forces
massiques volumiques extérieures dérivent aussi d'un potentiel (gravitationnel) :.. Le p
Théorème de Bernoulli dans le domaine conduit à:
a<1> u2 F P -+-+-+-= este àt: 2 p p
Où la constante este est une fonction dépendant au plus que du temps. On peut écrire
P(z) = p [e - !:. (Vq> )2 - acp - gz] (10) 2 at
Avec e une constante qui dépend du fluide.
La condition cinématique ( 4) sur l'interface devient:
o<f> a( o<f> a( -=-+- ôz ôt: àx àx (11)
Le problème se résume donc au système d'équations (9) et (10) avec les conditions
aux limites(S), (6), (7), (11).
2-3.2.2.Linéarisation des perturbations
La perturbation de l'écoulement s'effectue ici via la perturbation du potentielle
de vitesse. Cette perturbation du potentiel ( q>) est d'ordre infinitésimale. En effet la
superposition du potentiel associé à l'état de base (/>8 et une petite perturbation <p est
telle que
<I> = <l>s + <p (12)
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22
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
En injectant (12) dans le système (9), (10) et dans les conditions (S), (6), (7), (11);
ceci pour chaque fluide, il vient:
fl</>2 = fl</>B2 + fl<p2 = 0 ~ fl<p2 = 0 (14)
Car
A la surface de contact des deux fluides en tenant compte de la tension superficielle
(10) et (5) conduisent à:
{ 1 ( 02 0 Ô<pz (Ô<pz)
2 (Ô<p2)
2) Ô<p2 }
P2 Cz - 2 U z + 2U 2 àx + àx + àz -Tt- g(
En effet. pour chacun des fluides, par exemple pour le fluide 1. on a:
cv 'Pi)2 = (aa:1 f + (aa:1 f
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23
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
En fait dans les différents développements on néglige les termes non linéaires (ordre
supérieur à un) jugés très petits; c'est le principe de linéarisation des perturbations.
(11) devient au voisinage de z = 0
Les conditions (7 a) et (7 b) ramènent à:
lim Vcp1 = lim Vcp2 = 0 (18) z~-oo z~+oo
Le problème est donc la résolution des équations (13), (14), (15), (16), (17), (18)
qui constituent un système d'équations aux dérivées partielJes (EDP) linéaires.
2-4. RESOLUTION
2-4.1.Décomposition en modes orthogonaux
Le système d'équations aux dérivées partielles précédant étant à coefficients non
dépendant de x et t, il convient de découpler la dépendance en x et en t de celle en z.
On décompose <p et ( en une somme de modes dont chacun est définit comme suit:
Où k est le nombre d'onde et ak est la pulsation.
On introduit ceci dans les équations(13) et (14) à savoir
azcpz a2cpz axz + az2 = 0 pour le fluide 2
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24
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
Nous avons de façon générique
De sorte que l'on obtient les relations
d2/i - vr. = 0 dz2
(20)
d2fz _ k2f2 = 0 dz2
(21)
Pour (15) , on a :
Ô<p ôx = ikf (z)eikx+akt
==>
Ce qui conduit à
(16) donne avec (17)
dft(O = (ak + ikU0 1)(k dz
dfi(O = (ak + ikU0 2)(k dz
(23)
(24)
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25
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
2-4.2.Equation de dispersion
Le nouveau système à résoudre est formé par (20), (21), (22), (23), (24) et (18).
La résolution de (20) et (21) laisse au regard de la condition (18)
(23) et (24) permettent de fixer les constantes. On trouve respectivement
De sorte que
et (25)
(26)
(27)
Il reste à présent à exploiter(22). En y introduisant les expressions de f1((); [2(() et tenant compte du fait que e-k{ approche 1 lorsque ( est petit, on obtient:
P1{CU\)2 k2 - uui», ak - a"f. + gk}-yk3
= P2{-cu0 2)2 k2 + 2ikU0 2 ak + a"f. + gk}
<=>
ak 2[p1 + P2] + ak[2ik(p1U°i + P2U02)] - [gk(p1 - P2) + k2(p1(U01)2 + p2(U02)2) - yk3] = 0 (28)
Cette équation qui relie bien le taux de croissance ak et le nombre d'onde, est
appelée relation ou équation de dispersion.
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26
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
2-4.3.Détermination des modes
L'équation (28) est sous la forme d'un polynôme de degré deux en Cfk ~ sa résolution
analytique ne pose donc pas de difficultés mathématiques majeures.
Soit o son discriminant associé. On a
D'où l'on tire en définitive
(29)
Notons que nous ne présageons pas ici (sous la forme (29)) le signe du terme sous le
radical. L'appréhension de la valeur exacte (réelle ou complexe) sera débattue selon la
spécificité des cas comme présenté dans ce qui suit.
2-5. ANALYSE ET INTERPRETATION DE STABILITE
L'analyse de stabilité nous permet de discuter de la stabilité de l'écoulement de
base vis à vis des petites perturbations qu'il est susceptible de rencontrer. Le principe
est simple et s'appuie sur la croissance dans le temps des formes présentées dans (19).
L'on perçoit donc assez rapidement le rôle primordial de Cfk donc de k à travers
l'équation de dispersion. Plus précisément, dans (29) il vient que la croissance des
quantités dépend essentiellement du signe de la partie réelles de ai:
2-5.1. Ondes de gravité
Intéressons-nous aux ondes de gravité. Les hypothèses sont dans ce cas particulier les
suivantes:
Les fluides sont immobiles (fluides au repos)
Uo - uo - 0 1 - 2 -
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27
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
Le .fluide en dessous est beaucoup plus dense que le fluide au-dessus
P2 » P1·
(29) Laisse dans un premier temps
Qui par l'approximation
1
P1 + P2 1
P2
P1 - l et P1 - P2 = P2 ~ _ 1
P1 + P2 Pi+ 1 P2
Conduit à
+ '[-k3 .I_ - kg] . ...j Pz (30)
Il est évident que la quantité sous la racine est négative ( discriminant négatif), de sorte
qu'il convient de présenté le résultat sous la forme
(31)
ak étant un imaginaire pure, l'examen entre autres de l'expression é = çkeikx+ukt conduit à la conclusion que l'écoulement est stable (stabilité neutre). En d'autres
termes les perturbations initiales ne croissent pas mais restent bornées.
Ainsi la réponse de l'interface à la perturbation est l'émission d'une onde de célérité
ak/ . k, soit:
(32).
Les hypothèses choisies sont par exemple identifiables au cas d'une interface eau-air
soumise à une perturbation. On l'identifie en général et de façon classique à la surface
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28
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
d'une étendue d'eau qui se trouve perturbée par la chute d'une feuille par exemple et
pour traduire la faiblesse des perturbations induites.
Dans (31) il apparait clairement que la feuille, en touchant la surface de l'eau,
provoque l'apparition de petites vagues qui se dispersent loin de la source à la
célérité c. Les vagues de grandes longueurs d'ondes (nombre d'onde petit) sont
essentiellement des ondes capillaires et dépendent essentiellement de la tension de
surface. En définitive nous retiendrons à ce niveau que le taux de croissance est
imaginaire pur, de sorte que les perturbations initiales ne croissent pas mais restent
bornées. Les perturbations ne s'amplifient pas et ne s'atténuent pas non plus, il s'agit
donc comme avancé plus haut d'une stabilité dite neutre.
Avant d'en arriver à l'instabilité de Kelvin-Helmholtz proprement dite pour laquelle le
cisaillement est véritablement pris en compte, analysons encore une situation (de
fluides au repos) particulièrement remarquable que l'on qualifie d'instabilité de
Rayleigh-Taylor.
2-5.2. Instabilité de Rayleigh-Taylor
On considère toujours les conditions évoquées dans le cas des ondes de gravité.
Toutefois, nous supposerons ici que le fluide le plus lourd (dense) se trouve au-dessus.
Aussi nous excluons le cas de densité infiniment plus grande. Les grandeurs
physiques prisent en compte sont les deux masses volumiqueso, et pz, la tension
interfaciale y et la gravité. On introduit aussi le rapport relatif des masses volumiques
(paramètre adimensionnel)
P1 -pz r=---
P1 + Pz
Ce paramètre est bien entendu ici positif car nous supposons le fluide lourd au
dessus(U°i = U0z = 0 et P1 > pz).
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29
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
Le taux de croissance s'écrit
+ '[-k3-y- + kgr] .._j Pi +oz (33)
Deux situations sont à dégager :
Dans la situation où la longueur d'onde de la perturbation est suffisamment petite (k
grand), alors <h peut être purement imaginaire ce qui rejoint le mécanisme d'ondes
capillaires précédent pour lequel l'écoulement est jugé d'une stabilité neutre.
Dans la situation où la longueur d'onde est grande à suffisance (k petit), les Œk sont
réels et il en existe au moins un de positif. Certaines perturbations s'en trouvent donc
amplifiées exponentiellement et qui conduisent à une situation d'instabilité. En fait,
l'écoulement de base ne pourra « encaisser » les perturbations de sorte qu'il ne saurait
persister dans Je temp .....
n définitive, l'écoulement étudié est stable vis à vis des petites perturbations de petite
longueur d'onde et instable vis-à-vis des perturbations de grande longueur d'onde. Il
existe ainsi certainement un seuil de longueur d'onde au-dessus duquel l'empilement
d'un fluide lourd sur un fluide léger est une configuration instable.
Nous en arrivons maintenant à l'instabilité de Kelvin-Helmholtz qui est caractérisée
par l'existence du cisaillement.
2-5.3. Instabilité de Kelvin-Helmholtz
On revient maintenant à la situation où Je fluide Lourd est en dessous et prenons acte de
l'existence du cisaillement ( U\ - U0 2 = /J.U =I= 0 ; p2 > p1).
Le premier terme de Œk dans (29) est un imaginaire pur, ce qui suppose à priori une
propagation d'onde. Le second terme peut quant à lui être un réel positif ou négatif.
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
30
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
ou même un imaginaire pur (cas du discriminant négatif, qui se traduit par la négativité
du terme sous la racine). Quoiqu'il en soit, si nous voulons en savoir beaucoup plus, il
nous faut appréhender le signe de cette expression sous la racine.
li est évident que <Tk aura une partie réelle positive si et seulement si
Y Cuo uo )2 -k3 + k2 1 - 2 + k P1 - P2 > O P1 + P2 PiPz (P1 + P2)2 g P1 + P2
kz_Y __ k llU2 + P1-P2 < Q
P1 +oz PiPz (P1 +pz)2 g P1 +oz
En le déclinant en un polynôme de degré deux en k, il vient
, 2 llU4 P1 - P2 0 = CPiPz) (P1 + P2)2 - 4YB (P1 + P2)2
(34)
(35)
Deux situations se présentent selon le signe de ce nouveau discriminant :
Si o' < 0, alors <Tk est un imaginaire pur, et le système répond à la perturbation
par le biais d'ondes progressives: l'écoulement de base est stable quelle que soit la
longueur d'onde de la perturbation.
Si o' > 0, l'équation polynomiale associée à (34) admet deux racines réelles.
Il existe donc une plage de nombres d'ondes pour laquelle l'écoulement de base est
instable. Plus précisément, identifions les racines k1 et k2 qui sont
ki = P1P2 llU2 - .J P12Pz2 llU4 - 4gy(pz - P1)CP1 + pz)2 2y(p1 + P2)
et
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31
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
Si l'ensemble des perturbations ont un nombre d'onde tel que k < k1 ou k2 < k, alors l'écoulement est stable.
S'il existe au moins une perturbation dont le nombre d'onde est tel que
k1 < k < k2, alors l'écoulement est instable.
Il ressort de l'étude que le cisaillement des deux fluides est naturellement
instable. On le constate entre autres en annulant la gravité et la tension superficielle.
Deux phénomènes stabilisants combattent cette tendance et se présentent comme des
mécanismes antagonistes de ce cisailJement. Il s'agit d'une part de la gravité qui
empêche le fluide lourd de monter, et d'autre part de la tension de surface qui empêche
l'interface de se déformer. Il va de soi que si ces deux effets cumulés sont suffisants,
ils peuvent stabiliser toute perturbation quelle que soit sa longueur d'onde; d'où la
situation de stabilité observée plus haut.
Aussi. il est évident que si le cisaillement est très grand et si la gravité et la
tension de surface sont très petites, alors il existe une plage de longueur d'onde sur
laquelle les deux effets stabilisants ne suffisent pas à contrer l'instabilité naturelle du
glissement, d'où l'écoulement instable observée. En fait, les perturbations de grandes
longueurs d'ondes sont stabilisées par l'effet de gravité, tandis que les perturbations de
petites longueurs d'ondes sont quant à elles stabilisées par l'effet de la tension de
surface.
Pour définitivement fixer les idées, nous présentons ici l'illustration classique
des étapes de l'évolution du mécanisme de cette instabilité.
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32
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
---,-
Figure 5: Différentes étapes de l'évolution du mécanisme de Kelvin-Helmholtz
a) deux couches horizontales dans deux jets infinis parallèles horizontaux ( U1 * U2) b) une perturbation externe fait osciller l'interface entre les couches
c) le développement de l'amplitude due à la pression plus basse à la couche supérieur
d) l'amplitude développée s'incline vers la direction de l'écoulement
e) pleine étape de vortex
t) étape de l'effondrement et de la pleine turbulence
On perçoit ainsi clairement que ce mécanisme est à la base de la génération de
phénomènes tels que les vagues ou encore certaines configuration nuageuses [13].
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
33
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
CHAPITRE III. MECANISME D'INSTABILTE DE RAYLEIGH-BERNARD
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34
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
CHAPITRE ID: MECANISME D'INSTABILITE DE RAYLEIGH-BERNARD
3-1. PRESENTATION DU MECANISME D'INSTABILITE DE RAYLEIGH
BERNARD
L'instabilité de Rayleigh-Bénard est l'instabilité qui génère des courants convectifs au
sein d'un fluide soumis à un gradient thermique [3]. Elle justifie par exemple les
courants convectifs observés au niveau de l'atmosphère et participe pour ainsi dire à la
formation des certains types de nuages. On l'observe aussi banalement à travers les
rouleaux convectifs qui apparaissent lorsque l'on chauffe par exemple de l'eau dans
une casserole. Le schéma ci-dessous illustre bien ce fait
Le fluide se refroidit à la surface
Leslcelluleslaltement le sens de circulation du fluide
Le fluide chaud et de faible densité monte Le fluide froid et dense redescend
Figure 6 : Cellules de Bénard
Au niveau expérimental, on considère en général deux plaques planes que l'on
maintient à des températures différentes. Les deux plaques sont séparées par une
distance d. On constate en général que le fluide est au repos un certain temps et
qu'ensuite s'amorce un mouvement sous la forme des rouleaux convectifs évoqués. ll
s'agit pour nous ici d'assoir dans un premier temps les équations décrivant un tel
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
35
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
écoulement et ensuite quantifier le processus qui mène à cette instabilité qui en est
bien une; car un régime d'écoulement (fluide au repos) succède à un autre en général
turbulent (rouleaux convectifs) voir chaotique.
3-2. POSITION DU PROBLEME
Comme avancé plus haut, nous considérons un fluide interposé entre deux plaques
parallèles horizontales, distantes d'une longueur d. Ces plaques sont maintenues à des
températures uniformes telles que T < T0 . Cette situation est représentée sur la
figure 7
z
d
lt
z
1
.. 1 1
-~
T0 T x T
Figure 7 : fluide confiné entre deux parois infinies et soumis à un gradient de température adverse.
(Chauffage par le bas)
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36
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
3-3. MODELISATION
La modélisation du fluide entre les parois se fait par les équations de Boussinesq.
Ces équations sont adaptées à la modélisation d'écoulements dont la force de flottaison
est le moteur principal, mais dont la vitesse maximale est suffisamment faible pour que
l'écoulement soit quasi-incompressible ce qui convient à notre problème. On
considérera donc que le fluide est incompressible, mais qu'il subit une force de volume
proportionnelle à la gravité et aux variations de température.
La configuration du dispositif suggère une symétrie de propriétés pour les axes du plan
horizontal à savoir (ox) et (oy) de sorte que nous nous plaçons dans la situation de
problème bidimensionnel(x, z). Sous ces hypothèses, les équations de Navier-Stokes
s'écrivent
au aw -+-=0 ôx àz (36)
dU = _!_(P + gz) + v (a2u + a2u) dt ôx p àx? ô z? (37)
dW a (P ) (a2u a2u) -=-- -+gz +ag(T-T:)+v -+- dt ôz p O àx? àz? (38)
dT _ (a2r a2r) dt - DT 8x2 + 8z2 (39)
a représente le coefficient d'expansion thermique et DT la diffusivité thermique.
3-3.1. Détermination d'un écoulement de base
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
37
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
Il sera question de rechercher un écoulement, solution du problème. Cet écoulement
constituera notre l'écoulement de base que nous allons par la suite perturber pour en
étudier la stabilité.
Il est évident du fait des conditions initiales expérimentales évoquées précédemment,
d'envisager une situation de fluide au repos.
Prenons donc
Aussi, du fait qu'il s'agit du même fluide il est plausible d'admettre un profil linéaire
du champ de température. L'exploitation du diagramme de droite de la figure 7
suggère l'expression
b = T0 et T = ad + T0 T-To
a= d
d'où
C'est-à-dire:
avec f3 = To -T d
(41)
où f3 est le gradient initial de température ( en valeur absolue).
Ces trois profils ( deux composantes de la vitesse et la température) vérifient
immédiatement (36), (37) et (39) et imposent à travers (38) que
(42)
En effet, l'introduction des profils de vitesse et de température dans (38) laisse
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
38
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
a (P az p + gz) = ag(TB - To)
a (P) P (T-T0)z2 az P = ag(TB - T0) - g =} P = ag d 2- gz + este
P(z) = este - pg (z + apz22
)
Az=O p = Po
TI s'agit d'un profil parabolique pour le champ de pression. Au profile hydrostatique
classique induit par la gravité s'ajoute un terme de degré deux en z qui dépend pour
l'essentiel des effets du gradient thermique.
3-3.2. Perturbation
On superpose à l'écoulement de base identifié des perturbations infinitésimales. On a
U = U B + u' , W = WB + w' , T = TB + 0' , P = PB + p' ( 43)
3-3.3. Linéarisation des équations
On introduit dans le système ce champ de superposition et l'on néglige après calcul,
comme dans l'étude précédente, tous les produits de second ordre. On arrive aux
équations linéarisées suivantes:
a(UB + U1) a(WB + w') au' aw' ----+----=-+-=0
ax az ax az
d(UB + u') - _!_(PB+ p' ) (a2(UB + u') a2(UB + u')) =} d - a + gz + V a 2 + a 2 t X p X Z
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
39
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
aw' 1 àp' , (aiw' aiw') -=---+ag0 +v --+-- ôt: p ôz ôx? azi
d ( ai ai ) dt (Tg + 0') = Dr axi (Tg + 0') + azi (Tg + 0')
dTg d dT0 dz dt = d/To - {Jz) = dt - (3 dt
or dz dt = W = Wg + w' avec Wg = 0
Nous retenons finalement
au' aw' -+-=0 ax az
ôw' 1 ôp' (aiw' a2w') -=---+ag0'+v --+-- ôt: p az ôx? az2
a0' _ , _ (a20• a20') at {Jw - Dr ax2 + az2
dz ==>-= w' dt
(44)
(45)
(46)
(47)
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille 40
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
3-3.4. Adimensionnalisation
En mécanique particulièrement, il est souvent utile pour une exploitation aisée des
résultats issus d'une étude de procéder à l'adimensionnalisation du problème. Il s'agit
en fait de défaire de leur dimension l'ensemble des variables de base (temps, espace,
pression ... ) en s'appuyant sur des grandeurs caractéristiques associées aux problèmes.
Le principe repose sur l'homogénéité dimensionnelle. Cela permet l'analyse de
similitude et facilite grandement 1 'élaboration des maquettes. Nous allons pour cette
étude ci nous imposer cette démarche.
};,, Présentons brièvement la méthode
De façon générale, quatre étapes sont à observer. Ce sont successivement:
Recenser les variables du problème (intuitivement, expérimentalement. .. )
Former une équation (modélisation)
Appliquer le principe d'homogénéité dimensionnelle
Effectuer quelques expériences pour fixer les coefficients constants éventuels.
Ceci rejoint globalement ce que 1 'on nomme Théorème n ou Théorème de Vaschy
Buckiugham [12].
Disposant déjà des équations à travers notre modélisation, il nous suffit donc ici
d'appLiquer directement (non sans discernement) le principe d'homogénéité
dimensionnelle.
Pour les variables d'espaces que sont x et z, on s'appuie sur l'écart d entre les deux
plaques. Cet écart constitue en un point donné une grandeur caractéristique du
problème. L'expérience montre en effet que la modulation de cet écart agit
grandement sur l'apparition des rouleaux convectifs, donc sur la stabilité. Nous
introduisons donc les nouvelles variables adimensionnelles d'espace (surmontées du
tilde)
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
41
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
X x- -d et z
z=d
Pour ce qui est du temps, nous avons le choix. Toutefois, nous basant sur le fait que ce
sont les effets thermiques qui soutiennent le phénomène, nous allons nous appuyer sur
l'équation d'énergie
ae' _ , _ (a20' a20') ôt: {Jw - Dr ô x? + àz?
En termes d'homogénéité dimensionnelle, on peut écrire
o« aze, 0' 0' xz = dz
0' 0' at = Dr ax2 ==>-=D - or ==> -=D - t r x2 t - r d2
1 Dr de sorte que -=- t d2
D'où nous retenons
Dr t = t d2
Pour les vitesses. nous avons
U=d t
donc 1 d
De sorte que nous retenons
d ,_ ü =u Dr
La même démarche laisse
d ,_ w =w Dr
Pour la température, on a de l'équation d'énergie
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
42
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
a0' at = Pw'
0' -;=Pw' ==> 0' = tpw'
d2 D 0' =- p ...2 ==>
DT d
D'où nous retenons
0' ë = Pd
au' 1 àp' ôt: pax
u' _ 1p' ---- t - p d
0' = dp
Pour la pression, on s'appuie sur l'équation du mouvement suivant x (par exemple).
Ona
u' ==> p' = pd- ==> t
D'où nous retenons
d2 '- p = p pDT2
Au total, nous aurons les nouvelles variables adimensionnelles
x z _ Dr d d _ 0' d2 i = d ; z = d ; t = t d2 ; u = u' D ; w = w' D ; 0 = Pd ; p = p' -D 2 ( 48)
T T p T
Il convient à présent de réécrire les équations linéarisées sous forme
adirnensionnelle, ce qui comme nous le disions tantôt pourrait dévoiler des grandeurs
adimmensionnelles classiques et qui facilitera toutes discussions ultérieure.
Ona:
a a ax -=-- ôx ax ôx
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Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
1 a d ô i
1 a2 --- d2i)x2
02 1 à2
az2 = d2 a22
a a at at = at at
Dr a d2 àt
Omettons pour la suite les tildes sur les variables et indiçons les dérivées partielles.
On arrive après calcul au système
(49)
(50)
(51)
(52)
On dégage ainsi deux grandeurs adimensionnelles fondamentales que sont le nombre
de Prandtl (Pr) et le nombre de Rayleigh (R8). Le nombre de Prandtl mesure les effets
de la viscosité cinématique sur ceux de la diffusivité thermique. Le nombre de
Rayleigh quant à lui caractérise le transfert de chaleur, c'est globalement un rapport
entre la poussée d'Archimède et les forces visqueuses. Il caractérise le mode de
transfert thermique au sein du fluide ( conduction ou convection). On peut également le
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
44
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
définir comme le produit du nombre de Grashof, reliant les effets de la force
gravitationnelle à la viscosité du fluide, et du nombre de Prandtl.
Quantitativement on a
V P..= r Dr
(53)
3-4. RESOLUTION
3-4.1. Réduction du problème
L'écoulement de base dont nous étudions la stabilité est un fluide au repos. La
déstabilisation se traduira donc par l'apparition d'un mouvement au sein du fluide. Ici,
et comme nous l'évoquions tantôt au regard des observations expérimentales, le
mouvement se caractérise par la survenue de rouleaux convectifs. Il convient donc
logiquement de suivre l'évolution du champ de vitesse vertical pour cerner le
processus de déstabilisation. Nous allons donc combiner les équations du problème de
sorte à tirer une équation dont la seule variable ne sera que la vitesse verticale W.
liminant la pression en prenant le rotationnel de l'équation de quantité de
mouvement ( (50)2 - (51)x . il vient
Dérivant cette dernière par rapport à x. il vient
L'équation de continuité ( 41) permet d'écrire
Utxz + Wtzz = 0 et Uxxxz + Wxxzz = 0 et Uzzzx + ~zzz = 0 (55b)
En introduisant ces formes dans ( 45). il vient
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45
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
Cette équation permet d'exprimer 0 en fonction de W.
de ( 44)on a: et - (0xx + ezz) = W (SSd)
(SSe)
d'où
(SS/)
dans (SSc) donne
(SSh)
en divisant par Pr on a
Ce qui laisse finalement
(!_ - 11) (~ !_ - 11) /J.W = R W (56) ôt P. àt a XX r
Où /J. est l'opérateur Laplacien. Cette équation portant sur la seule variable vitesse est
donc celle que nous allons à présent suivre.
3-4.2. Décompositions en modes orthogonaux
Cherchons à priori la solution sous la forme
W(x,z, t) = w(z)eikx+ukt (47)
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46
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
eci du faite du confinement en z.
L'introduction de (57) dans (56) conduit à
( a2
2) ( a2
2 ) ( a2
2 <h) 2 --k --k -a --k -- w(z) = -R k w(z) (58) az2 az2 k az2 Pr a
Il s'agit à l'évidence d'un problème aux valeurs propres qui donc intègre fortement les
conditions aux limites.
3-4.3. Conditions aux limites
Prenons
0(z = 0, z = 1) = 0, W(z = 0, z = 1) = 0, au+ aw (az ax")(z=O,z=l) = 0 (59)
La condition sur 0 est une condition de plaques thennostatées. On considère en fait
qu'au niveau des deux plaques la température ne change pas. La condition sur la
vitesse traduit simplement le caractère de frontière matérielle que représentent les
plaques pour le fluide (il n'y pas de pénétration du fluide dans les plaques). La
dernière condition traduit simplement le glissement.
L'exploitation de ces conditions au regard de (57) conduit à
en z = 0 et z = 1 (60)
3-4.4. Relation de dispersion
Les solutions de (58) qui respectent les conditions (59) sont de la forme
wj = sin(jrrz) pour j = 1,2, ... (61)
En introduisant la forme wj dans (58) on obtient la relation de dispersion
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47
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
Qui laisse
3-5. ANALYSE DE STABILITE
Le terme sous le radical étant positif, on a que Cik est toujours réel. De l'expression
W = sin(jrrz)eikx+akt (64)
On perçoit aisément que l'explosion provient exclusivement du signe de Cik • En effet,
Si Cik est négatif (strictement) la perturbation est amorties (stabilité) et le régime
demeure conductif. Si Cik est positif la perturbation s'amplifie (explose) (instabilité)
le régime de conduction est déstabilisé pour laisser place à la convection (rouleaux
convectifs). Il est donc évident que Cik = 0 est porteuse d'un seuil critique de
stabilité.
Dans (62), en posant brutalement Cik = 0 on obtient
Le nombre de Prandtl n'intervient pas dans la définition du seuil de stabilité. Il est
exclusivement gouverné par Je nombre de Rayleigh.
La plus petite valeur de Ra correspond au cas j = 1, et dépend du nombre d'onde k.
Le seuil de stabilité correspond à la plus petite valeur de Ra1. Une rapide analyse de
fonction fondée sur les dérivées laisse
- 27 4 Rac - -rr (66) 4
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48
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
TC avec kc = ..fi. (67)
En conclusion, l'on retient que la stabilité de l'écoulement de base est gouvernée par le
nombre de Rayleigh. Si celui-ci est inférieur à sa valeur critique Rac , alors le régime
conductif est stable. S'il est supérieur, la convection s'amorce. Lorsque l'instabilité
apparaît le fluide se met en mouvement. Le nombre de Rayleigh est donc bien
caractéristique du mode de transfert de chaleur. Dans le cas où on observe la stabilité
du régime « repos » le transfert de chaleur se fait par simple conduction. Toutefois,
quand le seuil de Rayleigh est dépassé, au régime de pure conduction se greffe un
régime de convection caractérisé par les mouvements ascensionnels.
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49
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
CHAPITRE IV.
LE PROBLEME GLOBAL DE STABILITE D'ECOULEMENTS
STRATIFIES CISAILLES ET SOUS INFLUENCE D'UN GRADIENT
THERMIQUE
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Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
CHAPITRE IV PROBLEME GLOBAL DE STABILITE D'ECOULEMENTS STRATIFIES
CISAILLES SOUS INFLUENCE D'UN GRADIENT THERMIQUE
Nous portons ici notre attention sur la stabilité des écoulements à la fois stratifiés
cisaillés et aussi soumis à un gradient de température. Les deux chapitres précédents
ont permis l'étude de situations particulières issues de ce cas plus global. Ce problème
assez complexe ne saurait être attaqué frontalement. Nous allons donc dans ce qui suit
considérer deux approches fondées sur la prise en compte ou non du champ
gravitationnel.
4-1. POSITION DU PROBLEME 1
Nous considérons deux fluides superposés confinés entre deux plaques thermostatées. Ces deux fluides superposés sont non miscibles et glissent l'un sur l'autre. Une interface «matérielle » fluide-fluide sépare donc les deux milieux. Les fluides sont aussi supposés incompressibles et non visqueux. Nous négligeons toute expansion due au flux thermique et nous nous plaçons dans un premier temps dans une situation où il n'existe aucun champ gravitationnel. Le problème est schématisé comme suit
z
((x, t)
/
îîîîîîîî Gradient de température
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51
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
Figure 8:Schematisation modèle! : fluides soumis à un gradient de température
4-2. MODELISATION DU PROBLEME
Le modèle mathématique qui sous-tend ce problème est :
au aw -+-=O àx ôz
au + u au + w au = - !_ (p) ôt: ôx ôz ôx p
aw + u aw + w aw = - !_ (p) ôt: ôx ôz iïz p
ar ar (a2r) ax + w az = Dr az2
(l')
(2')
(3')
(4')
Bien entendu, ceci sera porté au n.iveau de chacun des fluides. Signalons aussi que nous avons ici considéré que les variations verticales (suivant z) de température sont prédominantes sur les variations horizontales (suivant x) de températures, ceci est tout à fait plausible du fait même du dispositif décrit.
).>- Conditions aux limites
L'interface est toujours décrite par z = ((x, t)
Nous prenons
d( dt= w
P1 = cste1, P2 = cste2
(S')
(6')
(7')
(8')
T = T0 en z = 0 , T = T1 en z = d (9')
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Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
4-2.1. Ecoulements de base
On vérifie aisément que l'écoulement suivant est solution du problème
uB1 = uf et WB1 = 0, PB1 = Po (z > 0) (10)
uB2 = uf et WB2 = 0, PB2 = P0 (z < 0) (11)
T8 = T0 - Bz où fJ = (T0 - T1)z (12) d
Nous considérons donc implicitement que les conductivités thermiques des deux fluides sont sensiblement voisins et admettons d suffisamment grand de sorte à passer outre le problème de confinement.
4-2.2. Perturbations
On superpose à l'écoulement de base un champ de perturbation et introduisons le champ complet dans le système et recherchons entre autres (linéarité et coefficients constants) du fait de l'hypothèse de non confinement les solutions sous la forme exponentielle.
U = Û ei(k(x+z)-wt)
{13') W = Wei(k(x+z)-wt)
p = faei(k(x+z)-wt)
ë = ôei(k(x+z)-wt)
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53
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
4-3. RESOLUTION
En injectant ceci dans le système des perturbations, on obtient la forme matricielle
ik 0
-iw + ikll., -{J
0 ik/p ik/p 0
(14)
En fait ici, nous optons pour la méthode consistant à prendre en compte tous les champs de perturbations qui aboutit ainsi à une écriture matricielle dont la nullité du déterminant conduit à l'équation de dispersion.
Ona:
2k2
Det(A) = -(-w + Ubk)(w + iDrk2) (15) p
Ainsi, l'équation de dispersion est
D'où l'on tire les différentes pulsations
w0 = -iDrk2
(16)
(17)
4-4. ANALYSE DE ST ABTLIT
La première pulsation est un réel positif et la seconde un imaginaire pur. Ceci signifie que chaque fluide pris individuellement est stable. Le processus de déstabilisation
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
54
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
éventuel sera donc issu des interactions mutuelles. visitons à présent le cas avec prise en compte du champ de gravité.
4-5. POSITION DU PROBLEME 2
Nous allons à présent intégrer au problème la prise en compte d'un champ gravitationnel ainsi qu'une possible dilation des fluides sous l'action du champ thermique. Les fluides sont toujours considérés incompressibles et non visqueux. Le problème se schématise comme suit
i Tt,
/ - ((x, t) Fluide 1 , Ti /
s;:::_;7) x
Fluide 2, T2
= \ T1z
Figure 9 : Schématisation du second modèle :fluides soumis aux forçages thermiques
4-6. MODELISATION
};> Pour le Fluide 1
au aw -+-=0 ôx ôz (l')
au au au 1 êp -+u-+w-=--- ôt: ôx ôz Pi ôx
aw aw aw 1 ôp -+u-+w-= ---+ga1(Tr -T1)-g (18') ôt: ôx ôz Pi ôz 1
(2)
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55
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
Les conditions aux limites imposables sont
d( -=w dt
(au + aw) _ _ = 0 ôz ôx (z-(,z-l)
4-6.1. Ecoulements de base
(4')
(6')
(19')
On admettra que la pression est continue à la traversée de l'interface entre les deux fluides et qu'un dispositif permet de maintenir l'interface matérielle à une température quasi constante. Cela suppose aussi que nous négligeons la tension superficielle (interface plane, ou peu courbée). Une solution au problème est
et
(21)
4-6.2. Perturbations et résolution
La perturbation et l'injection dans le système conduit à
ik 0
-iw + ikiu, -p
Qui laisse l'équation de dispersion
Soit ô1 le discriminant associé :
0 ik/p ik/p 0
0 )(û) (0) 0 w 0 -a19 p = O
-iw + Drk2 {j 0
(22')
(23')
(24')
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56
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
Il vient
)"' Pour le Fluide 2
La même démarche indexée au fluide2 induit l'écoulement de base
Qui conduit à la relation de dispersion
2 . 2 1 -w - ik: Dr
2w -
2p2a2g = 0
•!• Si Pz > 0, alors ô2 < 0, les solutions de l'équation sont
(27')
(28')
(30')
(31')
Avec
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57
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
(32')
(33')
(34')
4- 7. ANALYSE
Ainsi, les fluides considérés séparément présentent des situations de déstabilisation ;
les équations de dispersion conduisent à des pulsations présentant ou non des parties
réelles positives selon divers situations et pour chaque fluide. Une étude globale
intégrant véritablement les interactions mutuelles est nécessaire pour suivre la stabilité
du système global. En effet, il est possible que bien que les écoulements spécifique à
chaque fluide soit par exemple instable, que cette instabilité soit amortie par des
interactions mutuelles. Une combinaison préalable des différentes équations pourra
entre autre être effectuée pour ne laisser que le front z = ( et la composante verticale du fluide 2 pour seules variables du problème. Il est en effet plausible de penser que
partant d'un écoulement de base caractérisé par un transfert thermique purement
conductif et d'un glissement parfait des fluides l'un sur l'autre que le processus de
déstabilisation soit indexé sur ces variables précitées. Cette démarche pourrait
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
58
Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
permettre d'intégrer véritablement ces interactions notamment à travers le
comportement du front.
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Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Dans cette étude. il a été question des instabilités observées au niveau des écoulements
stratifiés cisaillés et sous influences thermiques. Nous avons procédé à une étude
graduelle notamment. nous avons identifié successivement le cas des écoulements
seulement cisaillés, ensuite ceux seulement soumis à un gradient thermique pour enfin
attaquer ceux combinant les deux aspects. L'étude du premier type nous a conduit aux
instabilités dites de Kelvin-Helmholtz. Nous avons à ce niveau montré comment le
cisaillement pouvait être source d'instabilité qui explique pour beaucoup les
phénomènes tels que la formation des vagues en mer ou encore certaine configurations
nuageuses. L'étude du problème de convection à partir de gradient thermique a ouvert
la voie à l'analyse des instabilités dites de Rayleigh-Bénard. Ce mécanisme
d'instabilité est à la base des problèmes de convection pour lesquels en général un
régime de transfert de chaleur en régime conductif est déstabilisé et laisse apparaitre
des rouleaux convectifs. La formation nuageuse et la convection atmosphérique en
général provient de ce mécanisme. Pour la combinaison des deux mécanismes. nous
avons adopté un certain nombre d'hypothèses nous permettant de saisir globalement la
texture du problème. Dans le cas dépourvu de champ gravitationnel. nous avons
observé que les fluides pris séparément étaient stables et que r éventuelle déstabilisation proviendrait des interactions mutuelles. Dans le cas avec présence du
champ gravitationnel, toutes les situations de stabilité sont observables pour chacun
des fluides.
L'objectif visé dans ce mémoire était principalement une incursion dans le domaine
des instabilités pour en saisir véritablement les subtilités mathématiques. leur:
applications ainsi qu'une pratique des mécanismes fondamentaux tels que les
instabilités de Kelvin-Helmholtz et de Rayleigh-Bénard. Nous pensons très
modestement cet objectif atteint mais gardons à l'esprit que cette présente étude mérite
d'être poursuivie pour prendre en compte véritablement les interactions mutuelles ainsi
que leurs impacts sur la stabilité du système global défini au chapitre 4; ceci révèlera
Mémoire de Master 2 présenté au Laboratoire de Mécanique par Koffi Adjoua Stanille
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Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
entre autres l'intérêt des conditions aux limites, notamment au niveau de l'interface
entre les différents fluides.
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Stabilité de Fluides Stratifiés et sous Influence d'un Gradient Thermique
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