UNIVERSITÉ DE STRASBOURG -...
Transcript of UNIVERSITÉ DE STRASBOURG -...
UNIVERSITÉ DE STRASBOURG
FACULTÉ DES SCIENCES DU SPORT
MÉMOIRE / PROJET DE RECHERCHE
Présenté pour l'obtention
Master 2 Langage, Culture, Société
Mention Sciences du sport
Spécialité professionnelle « entraînement, préparation physique
et management du sportif »
Quelle qualité physique intervient le plus dans la
conduite de balle en football féminin : vitesse ou
coordination ?
Kuntz Justine
Septembre 2013
Directeur de recherche : Yao Blah Kouassi
1
Table des matières1.Introduction.........................................................................................................................3
2.Cadre théorique...................................................................................................................5
2.1.Facteurs de la performance en football féminin..........................................................5
2.1.1.Durée des matchs.................................................................................................5
2.1.2.Distances parcourues...........................................................................................6
2.2.Conduite de balle :.......................................................................................................7
2.2.1.Définition :...........................................................................................................7
2.2.2.Une conduite de balle efficace :...........................................................................7
2.2.3.Conduite de balle en football féminin :................................................................8
2.3.La vitesse :...................................................................................................................9
2.3.1.Les dimensions de la vitesse :..............................................................................9
2.3.2.Physiologie de la vitesse :....................................................................................9
2.3.2.1.Muscles et fibres musculaire........................................................................92.3.2.2.Les réserves énergétiques...........................................................................122.3.2.3.Propriété élastique du muscle.....................................................................122.3.2.4.Coordination musculaire............................................................................13
2.3.3.Différentes formes de vitesse :...........................................................................13
2.3.4.Vitesse et football :.............................................................................................14
2.4.La coordination :........................................................................................................15
2.4.1.Définition...........................................................................................................15
2.4.2.Composantes de la coordination........................................................................15
2.4.3.Coordination en football....................................................................................16
3.Protocole............................................................................................................................19
3.1.Sujets.........................................................................................................................19
3.2.Méthodes...................................................................................................................19
3.2.1.Le matériel.........................................................................................................19
2
3.2.2.Le protocole.......................................................................................................19
3.2.2.1.L'échauffement général..............................................................................203.2.2.2.Le test de vitesse........................................................................................213.2.2.3.Le test de coordination...............................................................................213.2.2.4.Le test de conduite de balle........................................................................21
3.3.Variables étudiées......................................................................................................22
3.3.1.Variables indépendantes.....................................................................................22
3.3.2.Variables dépendantes........................................................................................22
3.3.3.Analyses statistiques..........................................................................................22
3.4.Résultats.....................................................................................................................22
3.4.1.Relation entre la performance en vitesse et conduite de balle...........................23
3.4.2.Relation entre la performance en coordination et conduite de balle..................24
3.4.3.Analyse de covariance.......................................................................................24
4.Discussion.........................................................................................................................25
4.1.D'un point de vue collectif.........................................................................................25
4.2.D'un point de vue individuel......................................................................................26
5.Conclusion et perspectives................................................................................................28
6.Bibliographie.....................................................................................................................30
7.Annexes.............................................................................................................................32
3
1. Introduction
Depuis la quatrième place de l'équipe de France féminine lors du mondial 2011 en
Allemagne et la victoire de l'Olympique Lyonnais en ligue des champions, le football
féminin en France est en pleine évolution. La fédération française de football a enregistré
une augmentation de 5023 licenciées féminines entre les saisons 2011 et 2012. La pratique
du football se diversifie. Le football féminin est aussi de plus en plus médiatisé et attire un
public de plus en plus nombreux.
« Le football se définit comme un affrontement collectif qui oppose deux équipes
dans un espace interpénétré, en vue de s’approcher d’un but protégé par des joueurs de
champ et un gardien de but seul habilité à se servir des mains pour manipuler le ballon. Le
ballon est joué avec le pied, la tête, toute surface de contact autre que les bras. Les contacts
sont règlementés par les lois du jeu. » ( Monbaerts, 1999). Cet affrontement se déroule sur
une durée de quatre-vingt-dix minutes divisées en deux mi-temps de quarante-cinq minutes
et oppose deux équipes de 11 joueurs.
Le plus difficile dans le football de haut niveau est d'avoir des performances de
vitesse et de coordination avec ballon le plus proche possible de celles sans ballon. Au
football, la conduite de balle avec les pieds ajoute une contrainte supplémentaire à
l'activité. En effet, Weineck en 1997 explique que « la vitesse du footballeur est une
capacité très diverse. Elle implique non seulement la capacité d'action et de réaction rapide,
la rapidité de départ et de course, celle du maniement de la balle, du sprint et de l'arrêt,
mais aussi la rapidité d'analyse et d'exploitation de la situation du moment. ». Nous
pouvons voir au travers de cette définition que le maniement de la balle entre en jeu dans la
vitesse en football. Dans une étude réalisée en 2011 par la fédération internationale de
football association (FIFA) durant la coupe du monde féminine, nous pouvons voir que en
moyenne les quatre équipes demi-finalistes ont parcourues 3680m en sprint (maximal ou
optimal). Sur cette distance totale, le Japon court 120m de plus avec le ballon que sans
ballon et inversement, la Suède court 190m de plus sans ballon qu'avec ballon. Ceci montre
que la distance parcourue à grande vitesse avec et sans ballon sont proche.
4
La coordination est elle aussi un facteur de la performance qui est indispensable
dans la pratique du football et dans la conduite de balle. En effet, la multitude d'actions
motrices, l'intervention des adversaires et la présence du ballon dans les pieds des joueurs
demandent au pratiquant une grande adaptabilité, d'être capable de prendre des
informations rapidement et de répondre à des situations prévues ou non. Ceci entre dans la
définition de la coordination car elle « correspond à la capacité des sportifs à maîtriser des
actions dans des situations prévisibles ou imprévisibles, de les exécuter de façon
économique et d'apprendre assez rapidement les mouvements » (Frey, 1977).
Une conduite de balle efficace en football nécessite donc de la vitesse et de la
coordination de la part de la joueuse. En effet, elle permet aux joueuses d'avancer sur le
terrain lorsqu'il a un espace libre. Cette conduite peut être effectuée vers le but, mais
comporte de nombreux changements de direction et de rythme. La coordination prend une
place de plus en plus importante dans la préparation physique. L'importance de la conduite
de balle dans la pratique du football et les nombreuses qualités physiques qui doivent être
travaillées durant la saison nous amènent à mettre en place une priorisation des qualités
physiques dans la préparation. Dans notre cas, nous pouvons nous demander si c'est la
joueuse la plus rapide ou la mieux coordonnée qui aura la conduite de balle la plus
efficace. La réponse à cette question nous permettra de mettre en relation la préparation
physique sans ballon et le travail technique avec ballon. Si nous considérons que la
conduite de balle est une situation de coordination complexe se serait donc les joueuses
ayant les meilleures qualités de coordination qui devraient réaliser les meilleures
performances. L'objectif de notre étude sera donc de mettre en avant la prédominance
d'une qualité physique : vitesse ou coordination lors de la conduite de balle en football.
5
2. Cadre théorique
2.1. Facteurs de la performance en football féminin
2.1.1. Durée des matchs
La durée réglementaire des matchs de football féminin est la même qu'en football
masculin. Cette durée est de 90 minutes divisée en deux mi-temps de 45 minutes. Lors de
la coupe du monde féminine de 2011, la durée moyenne des matchs varie entre 92 et 95
minutes. Sur cette durée, il y a 57,27 minutes de jeu effectif contre 54,4 minutes lors de la
coupe du monde masculine 2010 en Afrique du Sud (FIFA, 2011). Cette étude réalisée lors
de la compétition nous permet de mettre en avant le volume d'un match de football féminin
de haut niveau.
Ceci nous permet aussi de mettre en avant le caractère aérobie de cette discipline.
Mais la vitesse de course n'est pas la même tout au long du match. Elle a été décomposée
en plusieurs allures par Mohr et coll, J. Bangsbo en 2008 ( Tableau 1).
Tableau 1 : vitesse de course en football féminin
2.1.2. Distances parcourues
La distance parcourue lors d'un match de football féminin est de 10215m. Le
football étant une discipline avec des efforts intermittents comprend différentes allures
(tableau 1). La distance totale effectuée durant le match est donc réalisée à différentes
intensités de courses (Tableau 2 et figure 1)
6
<6 km/hjogging 6 – 12 km/h
12 – 18 km/hcourse intensive 18 – 25 km/h
sprint >25 km/h
football féminin (M.Mohr & coll et J.Bangsbo (2008)
marche/petites foulées
course modérée
Tableau 2 : répartition des intensités de course dans un match de football féminin (FIFA, 2011)
Figure 1 : répartition des intensités de course dans un match de football féminin
Nous pouvons voir que la plus grande partie des distances parcourues durant un
match de football sont réalisées à faible intensités (70,48%). Mais les actions décisives ont
le plus souvent lieu à des intensités plus élevées (sprint optimal ou maximal).
2.2. Conduite de balle :
2.2.1. Définition :
Pour être joueuse de football en plus des qualités physiques, il faut aussi des
qualités techniques. La conduite de balle fait partie de ces qualités. C'est la base du
déplacement de la joueuse lorsqu'elle est en possession du ballon. Une conduite de balle
efficace doit être fluide et la balle doit toujours être contrôlée par la joueuse. La distance
entre le ballon et le pied est de ce fait très petite. C'est un geste mécanique qui nécessite
7
70,48%
22,81%
3,87%2,30%0,54%
faible intensitécourse modéréecourse intensivesprint optimalsprint
distance totale faible intensité course modérée course intensive sprint optimal sprint<12km/h 12,1 – 18 km/h 18,1 – 21 km/h 21,1 – 25 km/h >25km/h
Distance (m) 10215 7200 2330 395 235 55
pourcentage 100,00% 70,48% 22,81% 3,87% 2,30% 0,54%
une bonne coordination et qui doit être travaillé dès le plus jeune âge. C'est la qualité de
conduite de balle qui permet à une joueuse de prendre l’avantage sur son opposante directe
lors d’un duel. Le dribble en football s'effectue sous forme de courte accélération en ligne
droite ou avec des changements de directions (Huijgen et coll, 2010).
2.2.2. Une conduite de balle efficace :
La conduite de balle est acquise lorsque la joueuse est capable de se déplacer avec
le ballon en levant la tête afin de prendre des informations (Gil et coll, 2001). La conduite
de balle nécessite aussi une maitrise des appuis et de l'équilibre de la part du pratiquant
(Figure 2).
Elle peut être effectuée avec l'intérieur du pied, l'extérieur du pied, la semelle et le
coup de pied. Le corps doit être légèrement incliné vers l'avant. Les bras sont ouverts et
servent à s'équilibrer
Figure 2 : conduite de balle avec changement de direction
8
2.2.3. Conduite de balle en football féminin :
Selon l'analyse de la FIFA effectuée lors des phases finales de la coupe du monde
féminine 2011 en Allemagne, les distances parcourues avec ballon sont plus importantes
que sans ballon. C'est le cas pour 3 équipes sur 4. En effet elles parcourent en moyenne
3200m sans ballon contre 3450m avec ballon (figure 3). C'est le contraire pour les équipes
éliminées lors de la phase de poules. Ces équipes là ont parcourues 3275m sans ballon
contre 2780m avec.
Figure 3 : graphique comparatif de la distance totale parcourue en match avec et sans ballon (FIFA,
2011).
Ce graphique nous permet de mettre en avant l'importance de la conduite de balle
en football féminin. En effet, plus les équipes sont allées loin dans la compétition, plus la
différence entre les distances parcourues avec et sans ballon est minime. Les deux équipes
qui ont dominé la compétition : le Japon et États-Unis, ont toutes les deux fait une distance
plus importante en possession du ballon.
9
2.3. La vitesse :
2.3.1. Les dimensions de la vitesse :
2.3.2. Physiologie de la vitesse :
2.3.2.1. Muscles et fibres musculaire
Le tissu musculaire est l'un des tissus les plus présent dans le corps humain. Il
possède une capacité contractile qui permet à l'individu de se mouvoir. Nous pouvons
compter plus de six cents muscles. Nous possédons trois types de muscles : squelettiques,
lisses et cardiaques. Les muscles squelettiques recouvrent les os et s'y attachent. Ces
muscles possèdent plusieurs propriétés qui leurs permettent d'être à l'origine du
mouvement.(Seguy,1984) :
– Extensibilité : le relâchement des fibres musculaires permet aux muscles de s'étirer
– Elasticité : c'est la capacité du muscle à reprendre sa longueur initiale après qu'il
est subit une tension.
– Excitabilité : c'est la capacité du muscle à réagir lors d'une stimulation.
– Contractilité : la stimulation du muscle permet sa contraction. C'est cette propriété
qui est à l'origine du rôle moteur.
Le muscle squelettique est essentiellement composé de fibres musculaires. Elles
sont les plus longues de l'organisme. Ces cellules sont capables de se contracter sous l'effet
de stimulus. Les fibres sont composées de nombreuses myofibrilles. Elles sont allongées et
cylindriques (figure 4). Ce sont les éléments contractiles de la fibre musculaire. Elles sont
composées d'une alternance de bandes claires et sombres.
10
Figure 4:anatomie du muscle squelettique, Image adaptée de McGraw, Jean-Christophe Dominique, 2009
L'un des facteurs les plus importants de la vitesse est le pourcentage de fibre rapide
qui compose les muscles. Les fibres de type IIb ont la vitesse de conduction de l'influx
nerveux la plus rapide. D'après Thayer en 1993, le temps de contraction et la vitesse de
décharge sont plus rapides dans les fibres musculaires II. (tableau 3)
Tableau 3 : Propriétés contractiles des fibres musculaires humaines en contraction isométrique (d'après
Reggiani, Bottinelli et coll, 2000 ; Noble, Rice et coll., 2004)
11
Fibre I
Temps de contraction (ms)faible rapide rapide
(60 -110) (30 – 55) (20 – 45)
Vitesse maximale (L/s)Force maximale (kN/m2)
Puissance maximale (W/l)
Résistance à la fatigue très importante importante faible
faible moyenne élevée(5 – 15) (15 – 40) (50 – 100)
Fibre IIa Fibres IIb
0,26 ± 0,18 1,12 ± 0,08 2,42 ± 0,0664 ± 4 84 ± 3 98 ± 5
0,34 ± 0,04 1,62 ± 0,09 3,03 ± 0,24
Fréquence de décharge (Hz) (innervation)
L = longueur du sarcomère (2,5µm) ; l = litre d'extrait cellulaire
2.3.2.2. Les réserves énergétiques
Les sprints sont représentatifs des qualités anaérobies. En effet lors d'exercices de
vitesse c'est le métabolisme anaérobie du joueur qui est le plus utilisé. Lors d'un sprint
d'une durée de 6 secondes, l'énergie utilisée provient selon Gaitanos en 1993
essentiellement de :
– 6% de l'adénosine triphosphate (ATP)
– 50% de la phosphorylcréatine (Pcr)
– 44% de la glycolyse anaérobie
La durée du sprint a une incidence sur leurs niveaux de concentration. La variation
est plus importante lors d'un sprint de 30s que lors d'un sprint de 6s (tableau 4).
Tableau 4 : Variation moyenne des concentrations en ATP en pourcentage par rapport aux valeurs de repos
Δ[ATP] Δ[PCr]
Sprint de 6s -12,50% -45,00%
Sprint de 30s -16,50% -80,00%
Sources : Méthodologie de l'entraînement, 2009
2.3.2.3. Propriété élastique du muscle
Le muscle est constitué de deux composantes élastiques qui sont associées : en série
(CES) et en parallèle (CEP). Selon Proske et Morgan en 1999, la composante élastique du
muscle est composée de :
– le tissu conjonctif : c'est le tendon et tous les éléments élastiques qui entourent le
muscle (Huijing, 1994). Le tissu conjonctif comprend tout ce qui entoure les fibres
musculaires, les enveloppes musculaires, les aponévroses et le tendon. Trois
couches de tissus conjonctifs concernent le muscle : l'épimysium autour du muscle,
le périmysium autour des faisceaux et l'endomysium qui entoure les myocytes.
– La titine : c'est une protéine qui est destinée à ramener le sarcomère dans sa
position de référence après un allongement. Elle permet aussi de maintenir
l'alignement entre la myosine et l'actine.
12
– les ponts d'actine-myosine : les ponts d'actine-myosines sont à l'origine de la
tension sur le muscle. Lorsque un pont se défait un autre se reforme.
2.3.2.4. Coordination musculaire
La coordination intramusculaire c'est la coordination de tous les éléments internes
au muscle : c'est à dire l’action des différentes fibres d'un même muscle. Plus la
coordination intramusculaire est importante, plus le nombre de fibres musculaires
innervées en même temps est important. Elles atteignent au même moment la force
maximale de leur action. Ceci est un point particulièrement important pour des exercices
de force vitesse : plus le nombre de fibres musculaires contractées est important, plus la
force est grande. Une grande coordination intramusculaire permet l’exécution de
mouvements très explosifs. Elle a un impact sur la force sans provoquer d'hypertrophie
musculaire.
La coordination intermusculaire correspond à la collaboration entre tous les
muscles participant à un mouvement. Elle concerne les muscles agonistes et antagonistes.
La coordination intermusculaire permet une alternance entre la contraction et la
décontraction des différents muscles impliqués dans le mouvement. Ceci rend le
mouvement plus efficace. C'est un principe de coopération entre les muscles dans l’espace
et le temps afin de réaliser un geste sportif.
2.3.3. Différentes formes de vitesse :
La vitesse peut s'exprimer sous différentes formes. Dellal en 2008 donne six formes
de la vitesse que nous pouvons prendre en compte en football (figure 5).
– Vitesse maximale : cette forme correspond à la vitesse maximale que l'athlète peut
atteindre. Elle est atteinte au bout d'environ 60m.
– Vitesse courte : c'est la capacité de parcourir le plus vite possible des courtes
distances. Dans cette forme de vitesse la vitesse maximale n'est pas atteinte mais le
temps de réaction de l'individu joue un rôle très important.
– Vivacité: c’est la capacité d’un athlète sur une courte distance d’effectuer des
actions rapides avec des changements de direction.
13
– Vitesse coordination : c’est la capacité qu'a un joueur à s'adapter à des situations
diverses tout en gardant une vitesse maximale.
– Vitesse force : il faut être capable de garder une vitesse la plus importante possible
avec la présence d'une charge.
– Vitesse endurance : c'est la capacité qu'a le joueur à répéter des sprints tout au
long du match.
Figure 5 : les formes de vitesse (Dellal, 2008)
2.3.4. Vitesse et football :
La vitesse du footballeur est très spécifique à la discipline. Dufour en 2009 explique
que « cette vitesse du joueur n'est pas une simple transposition de la vitesse du sprinteur.
Aller vite en présence de partenaires, d'adversaires, d'une balle ou d'un ballon, se distingue
du parcours linéaire protégé en couloirs de sprint ». Les déplacements du footballeur sont
en effet influencés par de nombreux paramètres. Ces paramètres qui influencent le rythme,
les directions et les choix du joueurs sont :
– Le ballon : il a un impact sur la technique, la fréquence et l'amplitude de la course
– La position des autres joueurs : il peut obliger à changer de direction ou de
rythme
– Le terrain : l'état du terrain peut rendre la course plus difficile (terrain gras), ou
obliger le joueur à s'adapter à la trajectoire de la balle .
14
Ces différents paramètres font selon Dufour que la vitesse d'un joueur de sport
collectif est « accompagnée de changements de direction, de freinage, de contre
mouvements, de vivacité d'appuis. Les réglages des paramètres de fréquences et
d'amplitudes sont différents de ceux du spécialiste de 100m ».
2.4. La coordination :
2.4.1. Définition
La coordination c'est une capacité qu'a l'individu à réaliser, des mouvements ou des
actions de manière simultanée et harmonieuse. Elle concerne le système nerveux et
musculaire. D'après Weineck en 1997 « C'est la capacité que possède un individu à réguler
sa gestuelle, à exploiter plusieurs groupes musculaires dans le but de réaliser un geste
sportif plus ou moins complexe avec un minimum de dépense énergétique ».
2.4.2. Composantes de la coordination
La coordination est une qualité physique très complexe. Elle dépend de plusieurs
composantes et varie d'un individu et d'un exercice à l'autre. Il y a sept composantes de la
coordination (Meinel et Schnabel, 1987). Selon eux nous pouvons décomposer la
coordination en plusieurs capacités que nous avons résumé dans la figures 6 :
– La capacité de combinaison : c'est la capacité d'un individu à corréler les
mouvements de diverses parties du corps afin de réaliser un mouvement global.
– La capacité d'analyse : c'est la capacité de réaliser un mouvements avec le plus de
précision possible et la plus grande économie du geste. Elle permet d'adapter le
geste à la situation.
– La capacité d'équilibre : c'est la capacité de garder une position d'équilibre
immobile ou en mouvement. Cette composante s'acquiert jeune et surtout se perd
avec l'âge si elle n'est pas entretenue.
– La capacité d'orientation : c'est la capacité de déterminer ou modifier les
mouvements de son corps ou d'un objet dans l'espace, le temps.
– La capacité de rythmicité : c'est la capacité de reproduire, d'augmenter ou de
diminuer le rythme d'un mouvement
15
– La capacité de réaction : c'est la capacité d'un individu à exécuter de manière
rapide une action motrice sur un signal donné. Il faut réagir au bon moment à une
vitesse maximale.
– La capacité de réadaptation : c'est la capacité d'un individu à adapter l'action
motrice qu'il exécute à une situation nouvelle.
Figure 6 : composantes de la coordination
2.4.3. Coordination en football
Durant un match de football, il y a de nombreux changements de direction.
Hawkins en 2004 nous explique qu'il y a 450 mouvements de coordination durant un match
de football :
– changements de directions
– tacles
– sauts
– passes
– frappes
– tête
– changements de courses
Tous ces mouvements doivent être exécutés avec précision durant toute la durée du
match. Le football est donc une activité qui nécessite une importante capacité de
coordination. Cette coordination doit pouvoir être maintenue à un haut niveau même en
présence de fatigue. La présence de partenaires et d'adversaires complexifie encore un peu
plus la tâche. L'apprentissage de la coordination concerne essentiellement les jeunes
joueurs. Chez les joueurs séniors, il s'agit essentiellement de maintenir la qualité (figure 7)
16
Les composantes de la coordination
Combinaison Analyse Equilibre Orientation Rythme Réaction Réadaptation
Figure 7 : Modèle des phases sensibles pour le développement des qualités athlétiques
(Martin, 1981 in J. Weineck, 1986).
Toutes les formes de la coordination sont présentes dans l'activité du football
(tableau 5). La coordination du joueur, lui permet d'être relâché et d'avoir une économie
dans la réalisation du geste (Dellal, 2008). Les différentes composantes de la coordination
en football peuvent être résumées dans le tableau suivant.
Tableau 5 : les composantes de la coordination dans le football.
Composantes de la coordination Forme de la composante de la football
Combinaison
La conduite de balle elle même est une capacité de combinaison. Elle nécessite une recherche d'équilibre avec les bras, conduire
la balle avec les pieds et la prise d'informations
Analyse
La conduite de balle est aussi une capacité d'analyse car elle doit être économique et
précise. La joueuse doit aussi pouvoir s'adapter à la situation.
ÉquilibreLors de la conduite de balle, des contacts
avec l'adversaire, les joueuses doivent faire preuve d'équilibre
OrientationL'une des particularité des déplacements en football c'est la présence de changements de
directions
17
âge 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17
Coordination
Vitesse
Force
Souplesse
Capacité aérobie
Puissance aérobie
RythmicitéLa joueuse de football est capable
d'accélérer ou de ralentir une course ou un mouvement.
Réaction La joueuse de football doit être capable de réagir vite au décision de l'adversaire.
Réadaptation
La joueuse de football doit être capable de réagir vite au décision de l'adversaire. Il doit
aussi être capable de s'adapter aux trajectoires de la balle.
Problématique et hypothèse :
La conduite de balle est un élément technique très important dans la pratique du
football. Elle permet aux joueuses d'avancer en possédant le ballon et de se créer des
actions de but. Elle nécessite des qualités techniques mais aussi physiques. En effet, la
vitesse et la coordination jouent un rôle très fort dans la conduite de balle. Il faut une
vitesse d'analyse, de réaction et d'exécution importante ainsi qu'une rythmicité et un bon
équilibre.
La préparation physique, technique et tactique en football contient de nombreux
facteurs. Il faut donc mettre en place un priorisation des différents aspects de la
performances. Ainsi, lorsque l'on effectue par exemple un travail technique axés sur la
conduite de balle il serait intéressant de savoir ce qu'il est le plus important de travailler
d'un point de vue physique. Est-ce la coordination ou la vitesse qui est le plus déterminant
dans la réalisation d'une performance en conduite de balle ?
La réalisation de ce protocole doit permettre la mise en place d'une préparation
physique propre à la conduite de balle. La coordination par ces différentes composantes
semble être le facteur physique le plus présent dans la conduite. La vitesse quant à elle,
n'est jamais maximale lors de la conduite et passerait donc au second plan.
Ainsi, nous formulons l'hypothèse que le facteur coordination joue un rôle
prépondérant dans la conduite de balle en football par rapport à la vitesse. Les joueuses
réalisant les meilleures performances lors d'un test de coordination obtiendraient de
meilleures performances en conduite de balle que celles ayant la plus grande vitesse.
18
3. Protocole
3.1. Sujets
Le protocole est réalisé avec 14 joueuses de football féminin. Elles évoluent toutes
en challenge national U19, le plus haut niveau pour cette catégorie d'âge. Elles s'entraînent
en moyenne 8,21 heures (±2,22) par semaine. Onze joueuses sont en sport études, une est
en pôles à Clairefontaine et deux s'entraînent uniquement au club. Elles sont âgées en
moyenne de 16,21 ans (±0,70)(tableau 6). Tous les postes sont représentées dans le groupe
(annexe 1). En effet, il comprend :
– 2 gardiennes
– 4 défenseures
– 5 milieux
– 3 attaquantes
Tableau 6 : présentation du groupe de joueuses
Elles ont eu connaissance du protocole et ont donné leur consentement.
3.2. Méthodes
3.2.1. Le matériel
Ce protocole nécessite peu de matériel. Nous plaçons des cellules photo-électriques
au départ et à l'arrivée des trois tests. Nous avons aussi besoin de plots et coupelles afin de
mettre en place les différents tests qui sont au nombre de trois.
3.2.2. Le protocole
Le protocole consiste à réaliser lors de trois séances tests différentes un
échauffement général qui sera suivi d'un test différent à chaque fois (tableau 7). Les
19
nombre âge
14 16,21 ± 0,70 8,21 ± 2,22 85,71%
heures d'entrainement
Sport étude
joueuses ont été incluses dans les groupes en fonction des équipes qu'elles formées lors de
la passe à dix. Ces équipes ont été réalisées de manière aléatoire.
Tableau 7 : organisation des séances tests
Séances Groupe 1 Groupe 2
1 Test de vitesse Test de coordination
2 Test de coordination Test de vitesse
3 Test de conduite de balle
3.2.2.1. L'échauffement général
La réalisation des trois protocoles est précédée d'un échauffement général qui est
exactement le même pour les trois types de tests. Cet échauffement est d'une durée de 15
minutes et comprend une activation cardio-respiratoire, des étirements activo-dynamiques
et un jeu.
– activation cardio-respiratoire (figure 7) : gammes de course lentes dans la zone
A, rapide dans la zone B. Cette première partie de l'échauffement comprend une
alternance de gammes de course après trois minutes de course autour du terrain.
Elle a une durée de 5 minutes. Cet échauffement comprend des montées de genoux,
des talons fesses, des courses jambes tendues, des courses arrières, un échauffement
des adducteurs et du haut du corps, des sauts, des accélérations et de la vivacité.
Figure 7 : échauffement cardio-respiratoire
– étirements activo-dynamiques : cette partie de l'échauffement se situe avant la
partie accélération et vivacité de la l'échauffement cardio-respiratoire. Ces
étirements consistent à faire un étirement du muscle, suivi d'une contraction
isométrique (6s) puis d'une phase dynamique.
20
– Passe à dix au pied pendant 5 minutes
3.2.2.2. Le test de vitesse
Après avoir réalisé l'échauffement de 15 minutes les joueuses effectuent le test de
vitesse. C'est un test spécifique à l'activité du footballeur avec des changements de
direction. La position de départ est debout immobile, les pieds derrière la ligne de but. La
joueuse décide du moment où elle démarre. La joueuse va aller toucher la ligne des 5,50m
puis revenir toucher la ligne de but et enfin aller franchir la surface de réparation (figure 8).
Chaque joueuse effectue le test 2 fois et nous gardons le meilleur des deux temps. La
distance totale est de 27,5m.
Figure 8 : test navette dans la surface de réparation
3.2.2.3. Le test de coordination
Lors d'une autre séance test, les joueuses effectuent le même échauffement de 15
minutes. A la fin de l'échauffement les joueuses réalisent le test de coordination. Il consiste
en un slalom à réaliser sans ballon (figure 9). La joueuse choisit le moment où elle
démarre. Chaque joueuse effectue le test 2 fois et nous gardons le meilleur des deux
temps. Ce test est adapté d'un test de hockey (Lemmink et coll, 2004).
Figure 9 : le test de coordination sans ballon
3.2.2.4. Le test de conduite de balle
Le test de conduite de balle est réalisée lors d'une troisième séance test. Les
joueuses effectuent le même échauffement de 15 minutes et le même test que le test de
coordination mais cette fois en présence d'un ballon (figure 9)
21
2m
1m
Start Finish
3.3. Variables étudiées
3.3.1. Variables indépendantes
Les qualités physiques étudiées changent à chaque protocole. Après l'échauffement
général qui est le même dans les trois expérimentations, nous testons différentes qualités :
– vitesse
– coordination
3.3.2. Variables dépendantes
La conduite de balle est la variable dépendante. En effet c'est cette qualité qui sera
plus ou moins bonnes en fonction de la vitesse et de la coordination de chacune
3.3.3. Analyses statistiques
Le nombre de footballeuses ayant participé à cette expérience est de quatorze. Nous
choisissons un risque de 5% pour vérifier la significativité des données. Nous allons
réaliser plusieurs tests de corrélations de Pearson afin de mettre en avant l'existence de :
– relation entre vitesse et conduite de balle
– relation entre coordination et conduite de balle
Ces tests seront effectués afin de mettre en avant de la prédominance d'une des
deux qualités physiques dans la technique de conduite de balle. Cette analyse sera
effectuée pour la totalité de l'équipe. Nous allons aussi faire une analyse de covariance
pour voir si les variables évoluent dans le même sens ou non.
3.4. Résultats
Après avoir réalisé les trois séances tests, nous avons calculer les moyennes des
temps réalisés dans chacune des épreuves. Nous avons fait cela pour toute l'équipe mais
aussi par poste : gardiennes, défenseuses, milieux et attaquantes. Les résultats sont résumés
dans le tableau 8.
22
Tableau 8 : récapitulatif des résultats de l'équipe et par poste.
Afin de pouvoir réaliser les tests de corrélations de Pearson, nous avons classé les
joueuses de l'équipe en fonction de leur résultats (de la 1ere à la 14e, cf annexe).
3.4.1. Relation entre la performance en vitesse et conduite de balle
Nous avons réalisé un test de corrélation de Pearson pour voir l'existence d'une
relation entre les performances en vitesse et en conduite de balle sur l'ensemble de l'équipe.
Pour cela nous comparons le classement de toutes les joueuses dans les deux qualités. Ce
test nous donne un coefficient de corrélation de 0,086 pour une valeur de p de 0,771. Il
n'existe donc pas de relation entre la vitesse de course et la conduite de balle. L'analyse
graphique (figure 10) nous permet aussi de voir qu'aucune joueuse n'a le même classement
dans les deux qualités. C'est à dire que la joueuse réalisant la meilleure performance en
vitesse n'est pas la meilleure en conduite de balle et inversement.
Figure 10 : récapitulatifs des classements des tests de vitesse et de conduite
23
Vitesse Coordination Conduitetemps moyen en seconde temps moyen en seconde temps moyen en seconde
6,46 ± 0,17 10,89 ± 0,55 18,48 ± 1,176,72 ± 0,09 10,7 ± 0,81 17,3 ± 0,366,57 ± 0,06 11,03 ± 0,94 19,5 ± 1,346,34 ± 0,13 10,79 ± 0,26 18,4 ± 0,66,35 ± 0,1 11,01 ± 0,24 18,05 ± 1,28
EquipeGardiennes
DéfenseusesMilieux
Attanquantes
A B C D E F G H I J K L M N0
2
4
6
8
10
12
14
Comparaison des classements aux tests de vitesse et de conduite de balle
L'équipe
classement vitesseclassement conduite
Sujets
Cla
ssem
ent
3.4.2. Relation entre la performance en coordination et conduite de balle
Nous avons ensuite cherché l'existence d'une relation entre les performances en
coordination et en conduite de balle sur l'ensemble de l'équipe. Pour cela nous comparons
le classement de toutes joueuses dans les deux qualités. Ce test nous donne un coefficient
de corrélation de -0,187 pour une valeur de p de 0,523. Il n'existe donc pas de relation entre
la coordination et la conduite de balle. Le graphique nous permet aussi de voir qu'aucune
joueuse n'a le même classement dans les deux qualités. C'est à dire que la joueuse réalisant
la meilleure performance en coordination n'est pas la meilleure en conduite de balle et
inversement (figure 11).
Figure 11 : récapitulatifs des classements des tests de coordination et de conduite
3.4.3. Analyse de covariance
Nous avons par la suite effectué une analyse de covariance pour voir comment les
variables évoluent entre elles (tableau 9). La covariance s'utilise pour déterminer la
direction d'une relation :
Tableau 9 : résultat du test de covariance
La covariance entre le classement en vitesse et le classement en conduite de balle
est positive (1,5000), ce qui suggère que lorsque le classement au test de vitesse augmente,
celui au test de conduite de balle augmente aussi.
24
A B C D E F G H I J K L M N02468
101214
Comparaison des classements aux tests de coordination et de conduite de balle
L'équipe
classement coordinationclassement conduite
Sujets
Cla
ssem
ent
classement vitesse 17,5000classement coordination 3,1154 17,5000classement conduite 1,5000 -3,2692 17,5000
classement vitesse
classement coordination
classement conduite
La covariance entre le classement au test de coordination et le classement au test de
conduite de balle (−3,2692), est négative. Cela indique que lorsque le classement au test de
coordination augmente, celui au test de conduite de balle tend à diminuer.
4. Discussion
L'objectif de notre étude était de montrer que la coordination joue un rôle
prépondérant dans la conduite de balle en football par rapport à la vitesse. Les joueuses
réalisant les meilleures performances lors d'un test de coordination devrait obtenir de
meilleures performances lors du test de conduite de balle que celles ayant la plus grande
vitesse. Pour vérifier cette hypothèse, nous avons effectué un échauffement général suivi
lors de trois séances différentes de tests de vitesse, coordination et conduite de balle. Le
dribble en football s'effectue sous forme de courte accélération en ligne droite ou avec des
changements de direction (Huijgen et coll, 2010). Les changements de directions lors de la
conduite de balle mettent en œuvre la coordination de la joueuse.
Les résultats de notre expérimentation ne nous ont pas permis de mettre en avant la
prédominance d'une qualité par rapport à l'autre dans la qualité de conduite de balle.
L'analyse de covariance montrerait même que les classements en vitesse et en conduite de
balle évoluent dans un même sens alors que la coordination et la conduite de balle
évolueraient en sens inverse. Dans l'ensemble, les résultats tendent à montrer que plus la
joueuse est rapide plus ces résultats en conduite de balle sont bons.
Les résultats sont différents de ce que l'on attendait. Reste à savoir pourquoi nous
n'avons pas trouvé de relation entre coordination et conduite de balle.
4.1. D'un point de vue collectif
D'un point de vue collectif, nous n'avons pas trouvé de relation entre la
coordination et la conduite de balle ni entre la vitesse et la conduite de balle. Ceci peut être
expliqué par le fait que la conduite de balle dépend aussi des qualités techniques de
chacune des joueuses. De plus la conduite de balle est plus où moins utilisée en fonction du
poste. Il est donc difficile de mettre en avant une tendance collective tellement les
demandes techniques et physiques de chaque poste sont différentes.
25
4.2. D'un point de vue individuel
D'un point de vue individuel nous pouvons tenter de mettre en avant plus de
relations (annexe 2). En effet en prenant les individualités de chacune nous pouvons mettre
en place des profils personnalisés (figure 12).
Figure 12 : comparaison des performances (classement) dans les trois tests
Ces derniers font ressortir un niveau de performance dans chacune des qualités et
détermine si les joueuses ont une prédominance de la vitesse ou de la coordination dans la
performance en conduite de balle. Cela nous permettrait d'aborder des pistes de travail
physique pour améliorer la conduite de balle. Nous pouvons mettre en avant trois profils
différents (tableau 10) :
– La joueuse est technique et rapide c'est à dire qu'elle a un mauvais classement en
coordination. Le travail de préparation physique pour la conduite de balle devra
donc être prioritairement axé sur une amélioration de la coordination. C'est le cas
pour les sujets ABG et L.
26
A B C D E F G H I J K L M N0
2
4
6
8
10
12
14
16
classement vitesse classement coordination classement conduite
– La joueuse est rapide et coordonnée c'est à dire qu'elle a une mauvais classement en
conduite de balle. C'est une joueuse qui présente des lacunes techniques. La
préparation physique sera donc axée sur un travail avec ballon. C'est le cas pour les
sujets C, J, K, N, E, F et M.
– La joueuse est coordonnée et technique, c'est à dire qu'elle a un mauvais résultat en
vitesse. Le travail de préparation physique pour la conduite de balle devra donc être
prioritairement axé sur une amélioration de la vitesse. C'est le cas pour les sujets D,
H et I.
Tableau 10 : profil de travail des joueuses
27
SUJETS PROFIL VITESSE COORDI CONDUITE TRAVAIL
ABGL + - ++ coordination
CJKN ++ + - technique
EFM + ++ - technique
DH - + ++ vitesse
I - ++ + vitesse
joueuses techniques plutôt rapide
joueuses rapides assez coordonnées
joueuses coordonnées plutôt rapide
joueuses techniques plutôt coordonnées
joueuses coordonnées assez technique
5. Conclusion et perspectives
Cette étude a pour objectif de mettre en avant le fait que le facteur coordination
joue un rôle prépondérant dans la conduite de balle en football par rapport à la vitesse. Les
joueuses réalisant les meilleures performances lors d'un test de coordination obtiendraient
de meilleures performances lors du test de conduite de balle que celles ayant la plus grande
vitesse. La conduite de balle est acquise lorsque la joueuse est capable de se déplacer avec
le ballon en levant la tête afin de prendre des informations (Gil et Seguin, 2001). Le dribble
en football s'effectue sous forme de courte accélération en ligne droite ou avec des
changements de direction (Huijgen et coll, 2010). La prise d'informations, la coordination
entre le pied et la balle et les changements de rythmes et de directions nécessitent une
bonne qualité de coordination.
Cependant, au terme de notre étude, nous ne pouvons pas mettre en avant de
relation entre la coordination et la conduite de balle pour l'équipe en générale. Cette
conclusion est la même pour la relation entre la vitesse et la conduite de balle. Le travail
collectif de la vitesse et/ou de la coordination sans ballon n'influencerait donc pas la qualité
de conduite de balle des joueuses.
La recherche de relation en fonction du poste ne peut pas être utilisé dans cette
étude car le nombre de sujet représentant chaque poste n'est pas assez grand. Les résultats
sont présents dans les annexes.
Les résultats obtenus nous amènent à mettre en place des profils individuels
de travail. Nous avons trouvé trois profils qui permettraient d'améliorer la conduite de
balle :
– Technique : les joueuses ont des résultats en coordination et en vitesse meilleurs
qu'en conduite. Pour cela nous favorisons un travail technique avec ballon.
– Vitesse : les joueuses ont de bons résultats en coordination et en conduite. Pour cela
nous mettons en place une travail de vitesse d'abord sans ballon puis avec ballon.
– Coordination les joueuses ont de bons résultats en vitesse et en conduite. Pour cela
nous mettons en place une travail de coordination et d'appuis d'abord sans ballon
puis avec ballon.
28
Il nous faudrait alors mettre en place des groupes de travail en fonction des qualités
individuelles de chacune en vue d'améliorer les points faibles.
Dans l'avenir, il serait intéressant de mettre en place ce travail de vitesse, de
coordination et de technique en fonction des profils afin d'améliorer les performances de
chacune en conduite de balle. Cette amélioration pourrait être évaluée en réalisant
régulièrement les tests pour mesurer l'amélioration dans chacune des qualités. Ceci nous
permettrait de voir s'il existe une relation entre les améliorations dans les différentes
qualités.
29
6. Bibliographie
1. Dellal A. De l’entraînement à la performance en football. Edition de Boeck ; 2008
p. 60 – 67.
2. Dominique JC. Amélioration du taux de greffe de cellules myogéniques pour la
dystrophie musculaire de Duchenne. Surexpression du récepteur à l’IGF-1 sur des
cellules humaines et utilisation du facteur de croissance MGF. Thèse Université de
Laval. 2009
3. Dufour M. L'athlète et le guépard, les qualités physiques, tome 1 : la vitesse.
Edition Volodalen ; 2009
4. Fédération française de football statistique licences 2011-2012
5. Fédération française de football statistique licences 2010-2011
6. Fédération internationale de football association Analyse physique de la coupe
du monde féminine de la FIFA , Allemagne 2011 ; 2011, ed. Groupe d’étude
technique de la FIFA : Jean-Paul Brigger, Prisca Steinegger
7. Frey G. Zur terminologie und struktur physischer leistrungsfaktoren und
motorischer fähigkeiten. Leistrungssport 1977;(5) p. 339–362
8. Gaitanos GC. , Williams C. , Boobis LH. , Brooks S. , Human muscle
metabolism during intermittent maximal exercise. J. Appl physiol. 1993 p. 712-719
9. Gil F., Seguin C.Football : initiation et perfectionnement des jeunes, ed. Amphora,
2001
10. Hawkins R., The official FA guide to succes on and off the pitch : fitness for
football. The FA learning , Eds Hodder Arnold, 2004
11.Huijgen BCH , Elferink-Gemser M T, Post W, Visscher C Development of
dribbling in talented youth soccer players aged 12–19 years: A longitudinal study,
Journal of Sports Sciences, 2010 p. 689-698
30
12. Huijing PA., Mechanische Muskelmodelle, in: Komi P. V., Kraft und Schnellkraft
im Sport, Colonia, 1994, p.135-154.
13. Lemmink, K. A., Elferink-Gemser, M. T., & Visscher, C. Evaluation of the
reliability of two field hockey specific sprint and dribble tests in young field
hockey players. British Journal of Sports Medicine, 2004, 38, 138–142
14. Meinel K., Schnabel G., Bewegungslehre – Sportmotorik, 1987.
15. Monbaerts E., Pédagogie du football, apprendre à jouer ensemble par la pratique
du jeu, Vigot, 1999, p 13.
16. Mohr M. Krustrup P. Andersson H. Kirkendall D. Bangsbo, J. Match activities
of elite women soccer players at different performance levels. Journal of Strength
and Conditioning Research, 2008, 22, 341-349.
17. Proske U, Morgan DL., Do cross-bridges contribute to the tension during stretch
of passive muscle? J Muscle Res Cell Motil. 1999
18. Reggiani C, Bottinelli R. Stienen GJ , Sarcomeric myosin isoforms : fine tuning
of a molecular motor, New Physiol. Sci. 2000, 15 : p. 26-33
19. Thayer RE, Rice CL, Pettigrew FP, Noble EG, Taylor AW, The fibre
composition of skeletal muscle, in Exercice Biochemistry, ed JR Poortmans, 1993,
p 20-25
20. Seguy B. Fonction endocrine, fonction sexuelle et de reproduction, fonction de
thermorégulation, fonction nerveuse. Edition Maloine, dossier médico-chirurgicaux
de l’infimière 1984;125–134.
21. Weineck J. , Manuel de l'entraînement, ed Vigot, 1997
22. Weineck J.,Modèle des phases sensibles pour le développement des qualités
athlétiques, ed Vigot, 1986
31
7. Annexes
Annexe 1 : Présentation des sujets
Annexe 2 : Résultats aux tests
32
sujet Poste Âge heure entrainement Sport étudeA attaque 16 9 Sport étudeB attaque 16 9 Sport étudeC attaque 17 9 Sport étudeD défense 17 9 Sport étudeE défense 17 3 nonF défense 15 9 Sport étudeG défense 16 9 Sport étudeH gardien 16 9 Sport étudeI gardien 16 10J milieu 16 9 Sport étudeK milieu 16 9 Sport étudeL milieu 15 9 Sport étudeM milieu 17 9 Sport étudeN milieu 17 3 non
CN Clairefontaine
sujet Poste Vitesse navette Coordination ConduiteA attaque 6,36 11,26 17,64B attaque 6,25 10,79 17,02C attaque 6,44 10,98 19,48D défense 6,55 10,92 18,12E défense 6,51 10,37 21,26F défense 6,59 10,42 19,72G défense 6,64 12,4 18,9H gardien 6,78 11,27 17,55I gardien 6,65 10,13 17,04J milieu 6,18 10,58 17,9K milieu 6,34 10,74 18,78L milieu 6,43 11,17 17,74M milieu 6,51 10,91 19,19N milieu 6,24 10,54 18,37
Annexe 3 : Classements aux différents tests en équipe et par poste
33
sujet PosteA attaque 5 12 4B attaque 3 7 1C attaque 7 10 12D défense 10 9 7E défense 8 2 14F défense 11 3 13G défense 12 14 10H gardien 14 13 3I gardien 13 1 2J milieu 1 5 6K milieu 4 6 9L milieu 6 11 5M milieu 9 8 11N milieu 2 4 8
sujet PosteA attaque 2 3 2B attaque 1 1 1C attaque 3 2 3
sujet PosteD défense 2 3 1E défense 1 1 4F défense 3 2 3G défense 4 4 2
sujet PosteH gardien 2 2 2I gardien 1 1 1
sujet PosteJ milieu 1 2 1K milieu 3 3 4L milieu 4 5 2M milieu 5 4 5N milieu 2 1 3
classement vitesse
classement coordination
classement conduite
classement vitesse
classement coordination
classement conduite
classement vitesse
classement coordination
classement conduite
classement vitesse
classement coordination
classement conduite
classement vitesse
classement coordination
classement conduite
Annexe 4 : corrélation en fonction du poste
34
équipecorrélation vitesse conduite 0,086 p 0,771corrélation coordination conduite -0,187 p 0,523
attaquecorrélation vitesse conduite 1 p 0corrélation coordination conduite 0,5 p 0,667
défensecorrélation vitesse conduite -0,4 p 0,6corrélation coordination conduite -0,8 p 0,2
milieucorrélation vitesse conduite 0,7 p 0,188corrélation coordination conduite 0,2 p 0,747
gardiennecorrélation vitesse conduite 1 p 0corrélation coordination conduite 1 p 0