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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo
Département Géologie
Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du diplôme d’INGENIEUR.
Option :GEOLOGIE
L’IMPORTANCE DU VOLET GEOLOGIQUE DANS LES PROCESSUS
D’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE DES PROJETS EN VUE DE
L’ELABORATION DU PCD DE LA COMMUNE RURALE D’ALASORA
Présenté par : ANDRIATSARAFARA Domoina LALAINA
Le vendredi 15 septembre 2006 à Ivontovorona, devant le jury composé de :
RAKOTONDRAOMPIANA Solofo : Président du jury. RAHARIJAONA RAHARISON Léa Jacqueline : Rapporteur.
Madame RATRIMO Voahangy : Examinateur. Monsieur MANDIMBIHARISON Aurélien : Examinateur
PROMOTION : 2004
« Recommande à l’éternel tes œuvres, Et tes projets réussiront »
(Proverbes 16/3).
Ainsi je dédie ce mémoire : à Dieu tout puissant qui m’a guidé tout au long de ma vie
non seulement dans l’adversité mais aussi et surtout dans les moments de bonheur.
Sans sa bénédiction divine je n’aurais pas pu arriver à ce stade.
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, j’aimerais exprimer mes vifs et sincères reconnaissances et ma
profonde gratitude envers les personnes qui, de près ou de loin, m’ont aidé dans
l’accomplissement de ce travail, plus particulièrement :
� A Monsieur RAMANANTSIZEHENA PASCAL , Directeur de l’Ecole
Supérieure Polytechnique d’Antananarivo, pour la caution pédagogique de
la formation.
� A Monsieur RAKOTONDRAOMPIANA SOLOFO Enseignant-Chercheur et
Maître de Conférences, Chef de la Département GEOLOGIE à l’ESPA qui
me fait l’honneur de bien vouloir présider ce mémoire. Je vous suis très
reconnaissant pour, vos conseils, votre connaissance, non seulement lors
de la réalisation de ce mémoire mais aussi au cours de notre formation au
sein du département sous votre direction.
� A nos maîtres et honorables juge de mémoire :
-Madame RATRIMO Voahangy , Responsable du volet environnemental du
Département des Sciences de la Terre à la Faculté des Sciences, Université
d’Antananarivo, qui en dépit de ses fonctions a bien voulu juger ce travail.
-Monsieur MANDIMBIHARISON Aurélien, Enseignant à l’ESPA, qui malgré
ses lourdes responsabilités m’a fait l’honneur de siéger parmi les membres de jury.
-A Madame RAHARIJAONA RAHARISON Léa Jacqueline , Enseignant
Chercheur Géologue ; Maître de Conférences à l’ESPA, Directeur de ce mémoire,
qui n’a pas ménagé son temps pour m’encadrer avec beaucoup de patience et de
bonne volonté dans la réalisation de ce travail malgré ses lourdes occupations, elle
mérite ma plus vive reconnaissance. Qu’elle veuille accepter l’assurance de ma
vive considération et mes sincères reconnaissances.
� A l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) pour avoir financé mes
travaux de terrain, et ce dans le cadre du Projet de Coopération Scientifique
Inter-universitaire PCSI 2003-2005 dont le responsable est Madame
RAHARIJAONA RAHARISON Léa Jacqueline .
A tous les Enseignants, le personnel de l’ESPA du Département GEOLOGIE, pour la
formation et les appuis logistiques qu’ils m’ont prodigués durant mon cursus universitaire.
A tous les personnels:
� De la direction de la démographie et des statistiques sociales de
Soavimasondro,
� De la direction de la synthèse économique service de l’environnement de
l’INSTAT,
� Du Centre de documentation de la banque mondiale à ANOSY.
� De l’Office national pour l’Environnement (ONE).
� Des centres de documentation et bibliothèques comme la bibliothèque
universitaire d’Antananarivo, la bibliothèque nationale, le CITE, la CCAC …
Toute ma profonde gratitude s’adresse enfin à toute ma Famille pour l’amour et le soutien
sans faille, pour tant de sacrifice et de dévouement Mille fois merci !
ACRONYME
EIE Etude d’Impact Environnemental.
IDH Indice du Développement Humain.
MNT Modèle Numérique de Terrain.
ONE Office National pour l’Environnement.
ONG Organisation Non Gouvernementale.
PCD Plan Communal de Développement.
Pic Programme d’investissement communal.
PAE Plans d’Actions Environnementales.
PSDR Programme de Soutien au Développement Rural.
LISTE DES FIGURES ET PHOTOS Pages
Figure 1 : Carte de localisation 14
Figure 2 : Carte géologique d’Alasora 53
Figure 3 : Modèle Numérique du terrain 57
Figure 4 : Carte pédologique 60
Figure 5 : Les activités au marché d’Akadindratombo 68
Figure 6 : Carte des infrastructures 70
Figure 7 : Courbe d’évolution de la population de 1958 à nos jours 73
Figure 8 : Pyramide des ages 74
Figure 9 : Carte de distribution de la population 76
Figure 10 : Courbes d’évolution des secteurs d’activités 79
Figure 11 : Carte d’occupation du sol 88
Photographie 1 : Vue panoramique à partir d’Alasora 46
Photographie 2 : Vavahady vestige de l’époque royale à Alasora 72
Photographie 3 : Artisan potier d’Alasora 85
LISTE DES TABLEAUX Pages
Tableau 1 : Proposition des mesures d’atténuation en fonction du type de projet. 32
Tableau 2 : Liste des spécialistes à employer lors d’une étude d’évaluation
environnementale. 40
Tableau 3 : Précipitation en mm 47
Tableau 4 : Nombres de jours de pluies de la station météorologique d’Antananarivo 47
Tableau 5 : Température moyenne annuelle en°C 47
Tableau 6 : Classification des routes selon leurs états 64
Tableau 7 : Répartition des activités au marché d’Ankadindratombo 67
Tableau 8 : Evolution de la population 73
Tableau 9 : Répartition de la population par age 74
Tableau 10 : Répartition de la population par fokontany 75
Tableau 11 : Répartition de la population par secteur d’Activités 79
Tableau 12 : Classification des différents types d’exploitation agricole 80
Tableau 13 : Cheptel animal de la commune 83
Tableau 14 : Infrastructures sanitaires 89
LISTE DES ANNEXES
Annexe I : Fiches d’entretiens avec les villageois d’Alasora. Annexe II : Calcul de la température moyenne annuelle de 1999 à 2003 Annexe III : Fabrication des panneaux illustrés Annexe IV : Recensement des activités par secteurs
Annexe V : Le PCD est le tronc commun de toutes les actions
Table des matières
ESPA Géologie 1
TABLE DES MATIERES :
Table des matières : ……………………………………………………………………………1
INTRODUCTION GENERALE : .................................................................................................. 6
PARTIE I : CONTEXTE GENERAL, OBJECTIFS ET METHODOLO GIE ......................... 8
I.- CONTEXTE GENERAL, OBJECTIFS ET METHODOLOGIE. .. ...................................... 9
1-1 CONTEXTE : ................................................................................................................................... 9 1.2- NOTIONS DE DEVELOPPEMENT : ........................................................................................................ 9
1.2.1- Finalités du développement .................................................................................................... 10 1.2.1.1- Mettre un terme au gaspillage des ressources naturelles. ................................................ 10 1.2.1.2- Mettre un terme au gaspillage des ressources humaines. ................................................ 10
1.2.2- Paradigmes du développement ............................................................................................... 11 1.2.2.1-Le développement humain................................................................................................ 11 1.2.2.2-Le développement écologiquement viable ....................................................................... 11 1.2.2.3- Développement durable ................................................................................................... 11
1.3-OBJECTIFS : .................................................................................................................................. 12 1.4- METHODOLOGIE ....................................................................................................................... 13
1.4.1- Localisation géographique de la zone d’étude: .................................................................... 13 1.4.2- Travaux de documentation : ................................................................................................... 15 1.4.3.- Déroulement de la phase d’enquêtes. .................................................................................... 16 1.4.4.- Travaux d’analyses et rédaction............................................................................................ 16
PARTIE II : LES TRAITS CARACTERISTIQUES D’UNE ETUDE D’EVALUATION
ENVIRONNEMENTALE DES PROJETS. ................................................................................ 17
II -ETUDE D’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE DES PROJETS ............................. 18
2.1-INTRODUCTION .......................................................................................................................... 18 2.2- NOTIONS DE PROJET : ............................................................................................................... 19
2.2.1- Définition : .............................................................................................................................. 19 2.2.2- Vie d’un projet : ...................................................................................................................... 19
2.2.2.1- Cadrage du projet : .......................................................................................................... 19 2.2.2.2- Préparation du projet : ..................................................................................................... 19 2.2.2.3.- Exécution et suivi : ......................................................................................................... 20
2.3– CLASSIFICATION DES PROJETS A SOUMETTRE A UNE ETUDE D’EVALUATION
ENVIRONNEMENTALE : .................................................................................................................. 21 2.3.1.- GENERALITE : ..................................................................................................................... 21 2.3.2.- CAS GENERAL : ................................................................................................................... 22 2.3.3.- CAS SPECIFIQUE : Classification des projets à soumettre à une étude d’évaluation environnementale par la banque mondiale....................................................................................... 23
2.3.3.1-Types de projets systématiquement soumis à une étude d’impact sur l’environnement. . 23 2.3.3.2-Types de projets systématiquement soumis à une notice d’impact sur l’environnement, une version mineure de l’EIE. ...................................................................................................... 24 2.3.3.3-Types de projets systématiquement soumis à aucune analyse de l’impact sur l’environnement. ........................................................................................................................... 24
2.4.- LES ETUDES D’IMPACTS SUR L’ENVIRONNEMENT (EIE) ............................................... 25
Table des matières
ESPA Géologie 2
2.4.1.- QUELQUES DEFINITIONS : ............................................................................................... 25 2.4.2.- CHARTE DE L’ENVIRONNEMENT : .................................................................................. 25 2.4.3.- DIFFERENTES ETAPES D’UNE ETUDE D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT D’UN PROJET : .......................................................................................................................................... 26
2.4.3.1- Le balayage des impacts probables et des limites de l’étude (ou analyse thématique) : . 26 2.4.3.2- L’analyse de l’état initial de l’environnement du projet : ............................................... 27 2.4.3.3- La démarche technique des travaux de construction du projet. ....................................... 28 2.4.3.4- L’examen des solutions alternatives au projet proposé et leurs impacts sur l’environnement. ........................................................................................................................... 28 2.4.3.5- La prédiction des impacts des travaux sur l’environnement ........................................... 29 2.4.3.6- L’intégration des résultats de la consultation publique : ................................................. 30 2.4.3.7- Le plan modérateur environnemental: ............................................................................. 30
2.4.4.- ROLE DU GEOLOGUE DANS LA PROPOSITION DES MESURES D’ATTENUATION : 30 Tableau 1 : Proposition des mesures d’atténuation en fonction du type de projet. ...................... 32 Remarque : .................................................................................................................................... 34
2.5-EVALUATION ECONOMIQUE ENVIRONNEMENTALE DU PROJET. ................................. 35 2.5.1.- LES DIFFICULTES DE L’EVALUATION ECONOMIQUE ENVIRONNEMENTALE. ....... 35
2.5.1.1- LIMITE DE L’ANALYSE. ............................................................................................. 35 2.5.1.2- EXISTENCE DE DONNEES PHYSIQUES FIABLES. ................................................ 35 2.5.1.3- EXISTENCE DE PRIX UTILISABLES. ........................................................................ 36
2.5.2.- LES PERSPECTIVES D’EVOLUTION DANS LE DOMAINE D’EVALUATION ECONOMIQUE ENVIRONNEMENTALE : ..................................................................................... 36
PARTIE III : PREPARATION DE LA DEMARCHE D’ELABORATI ON DU PCD ........... 37
III.- PREPARATION DE LA DEMARCHE. ................. ............................................................ 38
3.1-ANALYSE DE LA DEMANDE : .................................................................................................. 38 3.2.- CONSTITUTION DE L’EQUIPE CHARGEE DE LA CONDUITE DE LA DEMARCHE : ..... 39 3.3- INFORMATION DE TOUS LES RESPONSABLES ET GROUPES DE STRUCTURES CONCERNES PAR L’ELABORATION DU PCD : ............................................................................ 41
PARTIE IV : DIAGNOSTIC EXTERNE DE LA ZONE D’ALASORA . ................................ 42
IV- EVALUATION THEMATIQUE DE TOUTES LES COMPOSANTES DE
L’ENVIRONNEMENT D’ALASORA . ...................................................................................... 43
4.1.- GENERALITES : ......................................................................................................................... 43 4.2.- IDENTIFICATION DES PRINCIPAUX DESCRIPTEURS ET ANALYSE THEMATIQUE .. 44
4.2.1- DESCRIPTEURS DU MILIEU PHYSIQUE : ........................................................................ 45 4.2.1.1.- Localisation et analyse de la situation géographique ..................................................... 45 4.2.1.2.-Description et analyse du Paysage : ................................................................................ 46 4.2.1.3.- Climat : ........................................................................................................................... 47 4.2.1.4.- Géologie : ....................................................................................................................... 49
4.2.1.4.1.- La géologie d’Antananarivo-Manjakandriana ......................................................... 49 4.2.1.4.2- La géologie d’Alasora : ............................................................................................ 51
a.-Situation pétrographique : ................................................................................................. 52 4.2.1.4.3.- Analyse de la relation entre le sous-sol et le sol: ..................................................... 54
4.2.1.5.- Géomorphologie : ........................................................................................................... 55 4.2.1.5.1.- Géomorphologie des hautes terres centrales : ......................................................... 55 4.2.1.5.2.- Géomorphologie d’Alasora : ................................................................................... 55 4.2.1.5.3.- Morphologie base de l’étude de la potentialité :...................................................... 56
Table des matières
ESPA Géologie 3
4.2.1.6- Pédologie ......................................................................................................................... 58
4.2.1.6.1.- Les sols de la plaine : ............................................................................................... 58 .4.2.1.6.2.- Sols des« tanety »: .................................................................................................. 59 4.2.1.6.3.- Sols des fonds de vallées ......................................................................................... 59 Figure 4 : Carte Pédologique .................................................................................................... 60 4.2.1.6.4.- Analyse de la situation pédologique ........................................................................ 61
4.2.1.7.- Hydrogéologie : .............................................................................................................. 63 4.2.1.8.- Infrastructures : ............................................................................................................... 64
4.2.1.8.1.- Routes communales : ............................................................................................... 64 a.- Liaisons principales : ....................................................................................................... 64 b.- Liaisons secondaires : ...................................................................................................... 65
4.2.1.8.2.- Canaux d’irrigations, analyse des problèmes en matière d’irrigation et de drainage de la commune : ........................................................................................................................ 65 4.2.1.8.3.- Le marché d’Akadindratombo : ............................................................................... 67 Figure.5 : Les activités au marché d’Akadindratombo ............................................................. 68 4.2.1.8.4.- Abattoir : .................................................................................................................. 69
Figure 6: Carte des Infrastructures .................................................................................................. 70 4.2.2.- DESCRIPTEURS DU MILIEU HUMAIN ............................................................................. 71
4.2.2.1.- Evaluation et analyse du contexte historique : ............................................................... 71 4.2.2.2.- Démographie statique et dynamique : ............................................................................ 73
4.2.2.2.1.- Analyse de la Croissance de la population .............................................................. 73 4.2.2.2.2.- Répartition de la population suivant la classe d’age: .............................................. 74 4.2.2.2.3.- Répartition de la population dans l’espace : ............................................................ 75
Figure 9 : Carte de distribution de la population .......................................................................... 76 4.2.2.3.- Flux migratoires :............................................................................................................ 77
4.2.2.3.1.- Migrations alternantes : ........................................................................................... 77 4.2.2.3.2.- Déplacements intra-communaux : ........................................................................... 78
4.2.2.4.-Activités économiques :................................................................................................... 79 4.2.2.4.1.- Evolution des secteurs d’activités : ......................................................................... 79
A- SECTEUR PRIMAIRE : ................................................................................................. 80 1- AGRICULTURE : ........................................................................................................ 80
1.1- ANALYSE DE LA SITUATION RIZICOLE : .................................................... 81 1.2.- LES CULTURES MARAICHAIRES : ................................................................ 82 1.3.- CULTURES VIVRIERES : ................................................................................. 83
2.-ANALYSE DE L’ETAT DE L’ELEVAGE :............................................................... 83 B.- SECTEUR SECONDAIRE : .......................................................................................... 85 C.- SECTEUR TERTIAIRE : ............................................................................................... 87
4.2.2.4.2.- Conclusion sur l’activité économique : ................................................................... 87 FIGURE 11 : Carte d’occupation du sol ................................................................................... 88
4.2.2.5.- SITUATION SANITAIRE : ........................................................................................... 89 4.2.3.- DESCRIPTEUR DU MILIEU BIOLOGIQUE ...................................................................... 90
4.2.3.1.- Végétation :..................................................................................................................... 90 4.3- CONCLUSION :............................................................................................................................ 91
PARTIE V : DIAGNOSTIC ET AUTO-ANALYSE .................................................................. 92
V- DIAGNOSTIC, TRAITEMENT DES INFORMATIONS ET PHASE DE RESTITUTION.
.......................................................................................................................................................... 93
5.1.- DIGNOSTIC ET AUTO-ANALYSE DE LEUR SITUATION PAR LES INTERESSES : ......... 93 5.1.1.- Objectifs ................................................................................................................................. 93
Table des matières
ESPA Géologie 4
5.1.2.-Public concerné par l’auto-analyse : ..................................................................................... 93 5.1.3.-Déroulement de cette étape : .................................................................................................. 94 5.1.4.-Thèmes à aborder pendant l’étape d’auto-analyse : .............................................................. 94
5.2-TRAITEMENT DES INFORMATIONS RECUEILLIES : ........................................................... 95 5.2.1.-Objectifs : ............................................................................................................................... 95 5.2.2.- Nature des informations à traiter : ........................................................................................ 95 5.2.3.- Proposition d’un canevas général de classement, sélection et interprétation des informations recueillies : .................................................................................................................. 95
5.2.3.1.- L’occupation du sol : ...................................................................................................... 95 5.2.3.2.- Les systèmes et techniques de production par secteur : ................................................. 96 5.2.3.3.- Situation économique : ................................................................................................... 96 5.2.3.4.- La situation sociale : ....................................................................................................... 97 5.2.3.5.- Les formes d’organisation existantes : ........................................................................... 97
5.2.4.- Mise en forme pédagogique du bilan diagnostic pour préparer la restitution : ................... 97 5.3.- RESTITUTION DU BILAN DIAGNOSTIC AUX POPULATIONS ET PARTENAIRES, RECUEIL DES PROPOSITIONS, INFORMATIONS, RECHERCHE DE SOLUTION : .................. 98
5.3.1.- Objectifs : .............................................................................................................................. 98 5.3.2.- Modalités : ............................................................................................................................. 99
5.3.2.1.- Restitution auprès de l’ensemble de la population : ....................................................... 99 5.3.2.2- Restitution auprès des partenaires extérieurs : ................................................................ 99
PARTIE VI : ELABORATION DU PLAN DE DEVELOPPEMENT ET DU PROGRAM ME
D’URGENCE ............................................................................................................................... 100
VI.- ELABORATION DU PCD .................................................................................................. 101
6.1.-INTRODUCTION. ...................................................................................................................... 101 6.2.-ESQUISSE DU PLAN : ............................................................................................................... 101
6.2.1.- TRAITEMENT DES INFORMATIONS ET DES PROPOSITIONS RECUEILLIES : ......... 101 6.2.1.1.- Objectifs : ..................................................................................................................... 101 6.2.1.2.- Principes à suivre lors du travail de traitement des informations : .............................. 102 6.2.1.3.- Quelles informations traiter ? ....................................................................................... 103 6.2.1.4.- Le classement des propositions de solution : ............................................................... 103
6.2.2.- ESQUISSE D’UN PLAN DE DEVELOPPEMENT SUR PLUSIEURS ANNEES : ............. 105 6.2.2.1- But : ............................................................................................................................... 105 6.2.2.2.- Ordonnancement du plan : ............................................................................................ 105
a.- Rappel des grandes lignes du bilan diagnostic comme argumentation des orientations du plan et du choix des actions. ................................................................................................... 105 b.- Les orientations générales et les objectifs du plan de développement : ............................ 106 c.- Stratégie générale :............................................................................................................. 106 d.- Mesures particulières spécifiques, et projets locaux : ....................................................... 108
6.2.3.- MISE EN FORME PEDAGOGIQUE .................................................................................. 109 a.- Objectifs : ............................................................................................................................... 109 b.- Thèmes principaux de l’exposé du plan de développement et des panneaux : ..................... 109
6.2.4.- RESTITUTION DU PLAN DE DEVELOPPEMENT .......................................................... 110 6.2.4.1.- Restitution avec les fokontany et villages : .................................................................. 110
a.- Objectifs : ........................................................................................................................... 110 b.- Déroulement des réunions de restitution: ......................................................................... 111
6.2.4.2.- Restitution avec les partenaires extérieurs : ................................................................. 111 a.- Objectif : ............................................................................................................................ 111 b.- Déroulement de la réunion de restitution avec les partenaires extérieurs : ....................... 111
Table des matières
ESPA Géologie 5
6.3.- FORMULATION DU PCD ET DU PROGRAMME D’URGENCE :..................................... 112 6.4.- RECONNAISSANCE OFFICIELLE DU PLAN PAR LES RESPONSABLES DES STRUCTURES ADMINISTRATIVES LOCALES ET PARTENAIRES EXTERIEURS : ................. 113
6.4.1.- Objectif : ......................................................................................................................... 113 6.4.2.- Modalités : ....................................................................................................................... 113 6.4.3- Importance de l’officialisation du PCD : .......................................................................... 113
CONCLUSION GENERALE : ................................................................................................... 114
Introduction générale
ESPA Géologie 6
INTRODUCTION GENERALE :
Le leitmotiv du gouvernement actuel « développement rapide et durable » demande la
participation active de toutes les forces vives de la nation. Pour ce faire, le gouvernement
Malagasy avait mis en place une politique de décentralisation effective.
Cette décentralisation effective est inscrite dans la Constitution votée en 1992. L'article 2
de cette Loi constitutive garantit l'autonomie des collectivités territoriales décentralisées.
Celles ci concourent avec l'Etat au développement de la communauté nationale. De plus,
la Constitution du 18 avril 1998 réaffirme le principe de « l'application du système
d'autonomie pour assurer l'efficacité de la décentralisation ».
Afin d’atteindre ces objectifs de développement, l’Etat Malagasy, en partenariat avec les
bailleurs de fonds, avait mis en place une politique, Programme de Soutien au
Développement Rural (PSDR), visant à améliorer le niveau de vie des paysans qui
constituent plus de 75% de la population Malagasy.
Vu sa situation géographique, très proche de la capitale et sa vocation agricole, Alasora
peut tirer partie de cette conjoncture politique actuelle pour son essor socio-économique.
Pour avoir accès aux bienfaits de cette politique du gouvernement et pour éradiquer la
pauvreté; la commune rurale d’Alasora se doit d’élaborer son plan communal de
développement (PCD), document cadre où doit figurer tous les projets de développement
à élaborer dans la commune.
Notre constatation générale est, la majorité des PCD et des projets réalisés jusqu’à ce
jour n’ont pas apporté les résultats espérés. D’après nos analyses, les raisons
essentielles de ces échecs résident dans la non prise en compte de l’importance de la
connaissance de l’environnement et du contexte local de leur lieu d’implantation.
Le présent mémoire de fin d’études qui s’intitule «L’importance du volet géologique
dans les Processus d’évaluation environnementale des projets en vue de
l’élaboration du PCD de la commune rurale d’Alasora » va essayer de mettre en
Introduction générale
ESPA Géologie 7
valeur cette inter-relation entre connaissance de l’environnement qui est une branche à
part entière de la géologie.
L’objectif de ce travail de mémoire vise à rechercher les voies et moyens pour faciliter la
conception du PCD, en vue de le rendre plus opérationnel. Ainsi un PCD bien établi serait
bien vu aux yeux des bailleurs de fonds car répondant à la politique de développement
fixée par l’état.
Afin de parfaire la réalisation de notre travail nous avons subdivisé cet ouvrage en six
parties :
La première partie présentera le contexte général et les objectifs,
La seconde partie décrira les traits caractéristiques d’une étude d’évaluation
environnementale des projets,
La troisième partie retracera la phase de préparation de la démarche d’élaboration du
PCD,
La quatrième partie sera essentiellement consacrée à la description thématique de toutes
les composantes de l’environnement ou diagnostic externe de la zone d’étude,
La cinquième partie se focalisera sur la phase de diagnostic et d’auto-analyse de leur
situation par tous les acteurs de développement de la commune d’Alasora,
La dernière partie proposera des directives en vue de l’élaboration du PCD de la
commune d’Alasora.
Partie I : Contexte général, objectifs et méthodologie
ESPA Géologie 8
PARTIE I : CONTEXTE GENERAL, OBJECTIFS ET
METHODOLOGIE
Partie I : Contexte général, objectifs et méthodologie
ESPA Géologie 9
I.- CONTEXTE GENERAL, OBJECTIFS ET
METHODOLOGIE.
1-1 CONTEXTE :
Avec la mise en place et le renforcement des politiques de décentralisation à
Madagascar, la planification du développement communal et celle du développement
régional sont devenues incontournables et indissociables : le gouvernement, les ONG, et
les organismes internationaux en ont fait leur credo.
En effet, pour être éligible à un financement public comme à un financement privé, toutes
les communes et les régions de Madagascar doivent élaborer leur plan de
développement et inscrire leur réalisation et investissements dans le cadre de ce plan. La
commune d’Alasora ne peut faillir à cette règle.
C’est ainsi que de nouvelles démarches et méthodes ont été identifiées, diffusées et
vulgarisées. Aujourd’hui les ONG et les bureaux d’études occupent une part de plus en
plus importante de leur temps et de leur savoir-faire à élaborer des diagnostics
participatifs et à définir des plans de développement pour les collectivités communales,
régionales. Ces démarches et méthodes ont pour finalité le développement dans le sens
général du terme.
1.2- Notions de développement :
Que signifie le terme développement ? Pour répondre à cette question, il nous faut tout
d’abord cerner le sens à donner à ce terme. Pour ce faire, on retiendra deux aspects:
d’une part « les finalités du développement », et, d’autre part, la portée même de ce
terme, en examinant les « paradigmes » qui peuvent en préciser les contours. Dans cette
partie, ce que nous devons prioritairement rechercher, c’est le développement bien
distinct de la croissance, car à Madagascar comme dans beaucoup de pays en voie de
développement on assiste à « une croissance sans développement ».
En effet, ce n’est pas une croissance purement quantitative qui sert de progrès humain,
c’est de la qualité dont nous avons besoin.
Partie I : Contexte général, objectifs et méthodologie
ESPA Géologie 10
1.2.1- Finalités du développement
C’est là incontestablement, le premier point qui doit retenir l’attention de ceux qui se
préoccupent de l’avenir de Madagascar. Le développement, dans notre entendement doit
avoir deux finalités essentielles : on doit mettre un terme au gaspillage des ressources
naturelles et au gaspillage des ressources humaines.
1.2.1.1- Mettre un terme au gaspillage des ressources naturelles.
Les ressources naturelles sont en général mises à mal, par le fait que les préoccupations
de survie immédiate prennent trop souvent le dessus sur l’application des règles de
gestion rationnelle des ressources, des milieux et des mécanismes de production des
ressources. Il en résulte une série d’impacts négatifs sur l’environnement.
1.2.1.2- Mettre un terme au gaspillage des ressources humaines.
Un Indice de Développement Humain ( IDH ) élevé traduit un niveau élevé de pauvreté
humaine, des conditions de santé déplorables, un niveau de vie extrêmement précaire,
un état insatisfaisant des équipements et des infrastructures du pays, etc. ,autant
d’éléments qui ne permettent pas de satisfaire les besoins humaines essentiels. On doit
donc accorder une priorité à l’homme, vers le bien être du quel doivent converger les
efforts de développement.
Le principe de dignité de l’homme doit être au centre de la finalité du développement
humain. Cela signifie trois choses :
� Premièrement, égalité entre tous les hommes et reconnaissance réciproque de
cette égalité.
� Deuxièmement, ce principe suppose la garantie de la subjectivité humaine ce qui
signifie protection de l’identité et de l’intégrité mentale et corporelle.
� Enfin, troisièmement ce principe signifie que sans réduire par l’assistance les
citoyens à un statut servile, l’Etat doit assurer une existence digne pour chacun.
Partie I : Contexte général, objectifs et méthodologie
ESPA Géologie 11
1.2.2- Paradigmes du développement
Il est nécessaire d’enrichir le concept de développement par les apports des trois
paradigmes suivants qui en fixent la portée et le sens, à savoir :
� Le développement humain,
� Le développement durable,
� Le développement écologiquement viable.
1.2.2.1-Le développement humain
Le développement humain, bien différent du développement des ressources humaines –
simple question de gestion de personnel, implique l’intégration de la culture au
développement conformément aux conférences de l’UNESCO de Venise (1972) et de
Mexico(1982) et à la conférence des Nations Unies sur l’environnement et le
développement (CNUED, Rio, 1992)
Les sciences quelles, qu’elles soient, doivent donc être aussi mises au service de
l’humanité, au service de l’homme. Toutes les cultures peuvent contribuer au savoir
scientifique universel.
1.2.2.2-Le développement écologiquement viable
Un développement écologiquement viable nécessite le maintien des systèmes
entretenant la vie et des processus écologiques essentiels, la protection de la biodiversité
et l’intégration de l’environnement dans le développement.
1.2.2.3- Développement durable
Le développement durable insiste sur le respect de la capacité de la biosphère à
supporter la vie, à générer les ressources et à assimiler les déchets résultant de son
fonctionnement.
Partie I : Contexte général, objectifs et méthodologie
ESPA Géologie 12
1.3-OBJECTIFS :
Notre étude poursuit plusieurs objectifs indépendants ou complémentaires.
� Elle permet tout d’abord de définir les orientations générales d’un
développement communal tenant vraiment compte du cadre de référence
géographique ( Environnement ) de l’action de développement a mené.
Un PCD bien conçu, répondant à cette perspective est un atout majeur pour la
commune rurale d’Alasora car il va fortement faciliter la mise en route de tous les
futurs projets qui pourraient être réalisés dans son aire géographique.
� Elle est aussi une occasion privilégiée pour sensibiliser tous les acteurs et
responsables du développement sur l’importance d’une Etude d’Evaluation
Environnementale des Projets . Cette étude peut apporter beaucoup
d’informations sur les possibilités offertes par l’environnement en vue du
développement d’une part, et d’autre part-elle a pour objectif de sensibiliser tout le
monde sur l’importance d’une obligation de maintenir la capacité sustentatrice de
la biosphère pour la vie humaine.
Une condition sine qua non du développement est d’avoir à la disposition un
environnement biophysique de qualité, or presque tous les projets de
développement peuvent aussi bien améliorer que nuire à l’environnement d’où la
nécessité de faire une Etude d’Evaluation Environnementale.
� Elle peut dans d’autres cas servir de référence dans une démarche d’élaboration
d’un PCD dont la finalité est de renforcer la dynamique de développement et
l’organisation de tous les investissements et services sur toute la commune.
� En dernier lieu elle peut, non seulement servir d’introduction à une démarche
d’aménagement de la commune d’Alasora mais aussi elle peut servir de modèle
pour toutes les autres communes rurales des 22 régions de l’ile.
Partie I : Contexte général, objectifs et méthodologie
ESPA Géologie 13
1.4- METHODOLOGIE
1.4.1- Localisation géographique de la zone d’étude:
La Commune Rurale d’Alasora fait partie de la région des Hautes Terres centrale
Malagasy. Elle se situe à 12Km au Sud-Est d'Antananarivo (Figure 1), comprise entre :
X1=516 000 m et X2=523 000 m
Y1=791 500 m et Y2=797 000 m
Elle a une superficie de 21.5km² ( mesure au planimètre sur carte au 1/50.000, marge
d’erreur + ou – 1ha) et regroupe 20 fokontany.
Elle fait partie intégrante du district d’Antananarivo Avaradrano de la région
d’Analamanga. Située sur la rive gauche de l’Ikopa, elle est délimitée par les communes
suivantes :
- au Nord, par le 2éme arrondissement de la Commune d'Antananarivo Renivohitra.
- au Sud, par les Communes d'Ambohijanaka et d'Ankaraobato.
- à l’Ouest, par la Commune de Tanjombato.
- à l’Est par les Communes de Masindray et d'Ambohimanambola.
ESPA Géologie 14
#S
#S
#S
#S
#S
#S
#S
Alasora
Ankaraobato
Antananarivo
Andoharanofotsy
Tanjombato
Ambohimanambola
Ikopa
Si sao
ny
1000 0 1000 Meters
N
Carte de localisation 510000
510000
512000
512000
514000
514000
516000
516000
518000
518000
520000
520000
522000
522000
524000
524000
526000
526000
788
000
7880
00
790
000
7900
00
792
000
7920
00
794
000
7940
00
796
000
7960
00
798
000
7980
00
TOLIARA
MAHAJANGA
FIANARANTSOA
TOAMASINA
ANTANANARIVO
ANTSIRANANA
Routes
Réseaux hydrologiques
Commune Alasora
Antananarivo Fivondronana
ANTANANARIVO-ATSIMONDRANO
ANTANANARIVO-AVARADRANO
ANTANANARIVO-RENIVOHITRA
Carte de localisation.
Source : BD 10 Alasora – BD 500
FIGURE1 : Carte de localisation.
Partie I : Contexte général, objectifs et méthodologie
ESPA Géologie 15
1.4.2- Travaux de documentation :
Des études bibliographiques ont été menées pour avoir une idée générale sur le
problématique « environnement-développement » posée par notre sujet d’étude.
A ce stade avec l’aide des différents documents disponibles nous avions tenu à identifier
toutes les composantes pertinentes d’un environnement pouvant avoir une relation étroite
avec un projet de développement.
Nos informations ont été puisées dans diverses sources :
� Dans l’Aire géographique de la commune d’Alasora elle-même :
- par observation des paysages agraires,
- par enquêtes auprès de personnes ressources,
- Entretien avec les responsables de la commune,
� A l’extérieur du milieu en question :
- Dépouillement des documents statistiques,
- Réalisation et interprétation des documents cartographiques,
- Exploitation d’études historiques et économiques
Partie I : Contexte général, objectifs et méthodologie
ESPA Géologie 16
1.4.3.- Déroulement de la phase d’enquêtes.
Les phases de descentes sur terrain s’étaient subdivisées en des phases d’enquêtes et
d’observations. Notre méthode consistait à faire une écoute attentive et patiente des
enquêtés et surtout, nous nous sommes concentrés à l’observation minutieuse de leur
environnement et de leur vie quotidienne. Le plus souvent, dans le but de faciliter le
travail nous nous sommes adressés aux chefs quartiers, et sinon, presque dans la
majeure partie des cas, ces phases d’enquêtes s’effectuaient à partir des informations
recueillies (ANNEXE I) au cours d’entretiens libres avec les agriculteurs. L’idée était de
faire sortir à travers leurs activités et leur perception des choses, la possible existence
d’une inter-dépendance entre l’état de leur environnement et leur niveau de vie.
Notre première constatation était qu’il existe une logique paysanne qui sont plus que de
simples freins au développement. La réalité du terrain a été donc systématiquement
valorisée lors de cette étape.
1.4.4.- Travaux d’analyses et rédaction. Après avoir terminé les travaux de recherches bibliographiques et les travaux de terrain
nous nous sommes focalisé sur l’analyse des informations recueillies. Toutes les
informations disponibles ont été analysées, interprétées et surtout ordonnées suivant un
système théorique de concepts et de schémas qui peut servir de référence aux futurs
concepteurs du PCD.
Partie II : Les traits caractéristiques d’une étude d’évaluation environnementale des projets
ESPA Géologie 17
PARTIE II : LES TRAITS CARACTERISTIQUES D’UNE
ETUDE D’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE DES
PROJETS.
Partie II : Les traits caractéristiques d’une étude d’évaluation environnementale des projets
ESPA Géologie 18
II -ETUDE D’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE
DES PROJETS.
2.1-INTRODUCTION
Le développement d’une aire géographique donnée dépend en grande partie du nombre
et de l’ampleur des projets à y être implanter. Ces projets, par l’importance de leurs
dimensions ou leurs incidences sur le milieu naturel, peuvent porter atteinte à
l’Environnement de la zone considérée. C’est pourquoi, il est important de bien connaître
l’état des composantes environnementales d’une zone de projet donnée. Pour cela il faut
faire un travail d’évaluation environnementale. Dans cette partie nous avons tenu à
décrire les différentes phases d’un tel travail car dès la conception d’un projet, il est
nécessaire de se poser un certain nombre de questions et d’y apporter des réponses.
Ces questions sont :
� Quelles sont les potentialités naturelles de la zone de projet, particulièrement vis à
vis des facteurs sur lesquels on se propose d’intervenir?
� Quelles sont les interférences des facteurs principaux entre eux dans la
configuration actuelle ?
� Quelles sont les tendances d’évolution du ou des systèmes en présence ?
� Quels vont être les impacts bénéfiques ou négatifs sur ces différents facteurs,
particulièrement sur ceux dont on aura détecté qu’ils sont en situation instable ?
Les réponses à ces diverses questions doivent se trouver dans le processus d’évaluation
environnementale qui doit permettre de faire émerger une politique d’environnement pour
la zone du projet. Cette politique aura des composantes techniques, sociales et
économiques.
Le but final d’une évaluation environnementale est donc de permettre la définition d’une
stratégie visant à favoriser un développement pérenne sur le long terme.
De ce qui est dit ci dessus, on aura compris que le contenu d’une évaluation
environnementale est très variable, aucune étude satisfaisante n’a jusqu'à maintenant pu
donner le contenu exact de cette dernière.
En gros on peut avancer l’hypothèse suivant, une étude d’évaluation environnementale
de projet comporte deux parties ; une Etude d’Impact Environnemental (EIE) et une
évaluation économique environnementale du projet.
Partie II : Les traits caractéristiques d’une étude d’évaluation environnementale des projets
ESPA Géologie 19
2.2- NOTIONS DE PROJET : Actuellement à Madagascar, le gouvernement Malagasy incite les promoteurs nationaux
et étrangers à investir pour le développement. Or il ne peut y avoir de réel développement
sans projet d’investissement. Mais en fait qu’est ce qu’un projet ?
2.2.1- Définition :
Par définition un projet est une première idée d’une réalisation, une première rédaction
d’une chose qu’on a l’intention de faire ou de réaliser. Un projet consiste donc à vouloir
réaliser une idée ayant un caractère nouveau, cette réalisation est unique, éphémère et
sa mise en œuvre nécessite un certain temps( Manuel Bridier) .
Un projet est caractérisé par : sa taille (budget, durée, espace occupée…), sa nature
(industriel, environnemental, artisanal, etc.), ses objectifs et enfin par son statut (collectif
ou individuel, national ou multinational).
2.2.2- Vie d’un projet :
La vie d’un projet de développement se divise en trois phases bien distinctes : une phase
de cadrage, une phase préparatoire et une phase d’exécution et de suivi.
2.2.2.1- Cadrage du projet :
A ce stade, le travail des promoteurs du projet consiste principalement à définir le projet
dans ses grandes lignes. L’analyse détaillée des travaux à faire, notamment l’analyse
des impacts probables que le projet peut causer sur son environnement est l’une des
priorités à ce stade. Les promoteurs du projet doivent être capables de projeter le futur.
2.2.2.2- Préparation du projet :
Cette phase de préparation se focalise surtout sur la planification et la gestion des coûts
destinés à servir de référence au suivi du projet.
Partie II : Les traits caractéristiques d’une étude d’évaluation environnementale des projets
ESPA Géologie 20
2.2.2.3.- Exécution et suivi :
Cette phase d’exécution et de suivi se subdivise en cinq étapes :
- Lancement des actions permettant le démarrage du projet,
- Analyse périodique de l’avancement et de l’évolution de tous les travaux,
- Travaux de synthèses nécessaires à la maîtrise des objectifs,
- Applications des actions correctives éventuelles,
- Fin du projet.
Partie II : Les traits caractéristiques d’une étude d’évaluation environnementale des projets
ESPA Géologie 21
2.3– CLASSIFICATION DES PROJETS A SOUMETTRE A UNE ETUDE D’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE :
2.3.1.- GENERALITE :
Les plans d’actions environnementaux (PAE) ou politique nationale pour l’environnement
(PNE) ont été lancés avec l’appui actif des bailleurs de fonds dans le monde, et en
particulier à Madagascar depuis 1987. Cette politique s’est prolongée jusqu’à maintenant
avec le récent financement des programmes environnementaux I et II. Il s’agit d’une
politique générale du gouvernement Malagasy qui vise:
� A mettre en place des structures d’appui, de mise en œuvre et de coordination
dans le domaine de l’environnement.
� A réaliser des opérations de terrain en terme de conservation et de restauration
de l’environnement
Cette politique est coordonnée par l’Office National pour l’environnement ( ONE ) et le
ministère de l’environnement.
La banque mondiale possède actuellement parmi les bailleurs de fonds internationaux le
système le plus fouillé de classification des projets par rapport à leurs impacts potentiels.
Comme elle est le principal bailleur de presque tous les projets environnementaux à
Madagascar, nous avons jugé bon de donner ces deux types de classification à titre de
comparaison en avant première de la description des traits caractéristiques d’une étude
d’évaluation environnementale.
Partie II : Les traits caractéristiques d’une étude d’évaluation environnementale des projets
ESPA Géologie 22
2.3.2.- CAS GENERAL :
En général , on distingue actuellement trois grands types d’impacts environnementaux
potentiels d’un projet :
- la destruction des ressources naturelles (les questions vertes ).
- la pollution industrielle ou urbaine(les questions brunes)
- les impacts directs sur les habitants de la zone(questions rouges),
Les points particulièrement étudiés dans les questions vertes sont :
� l’utilisation du sol agricole,
� l’utilisation du sol forestier,
� les aires protégées, les faunes sauvages,
� la flore,
� l’hydrogéologie,
� la pédologie,
� l’hydrologie de surface,
� Les paysages ruraux.
Les points particulièrement étudiés dans les questions brunes sont :
� la qualité de l’eau,
� la qualité de l’air,
� l’architecture et le paysage urbains,
� Infrastructures physiques existantes et risquant d’être affectées.
Les points particulièrement étudiés dans les questions rouges sont :
� les déplacements involontaires des populations,
� la relation environnement- pauvreté,
� les impacts sur le patrimoine culturel ou archéologique,
� Les accroissements futurs de population naturels ou migratoires et leurs impacts
environnementaux probables.
Partie II : Les traits caractéristiques d’une étude d’évaluation environnementale des projets
ESPA Géologie 23
2.3.3.- CAS SPECIFIQUE : Classification des projets à soumettre à une étude d’évaluation environnementale par la banque mondiale.
La typologie adoptée comprend les types de projets suivant :
2.3.3.1-Types de projets systématiquement soumis à une étude d’impact sur
l’environnement.
- Grandes exploitations de minerais et de produits pétroliers,
- Production forestière,
- Industries (moyennes et grandes)et zones industrielles,
- Grand périmètre d’irrigation et / ou drainage,
- Tous ouvrages majeurs de terrassement,
- Barrages et retenues,
- Ports et aménagements connexes,
- Aménagements fonciers,
- Tous projets entraînant un déplacement involontaire de personnes,
- Aménagement de bassin versants,
- Construction/extension centrale électrique thermique et hydraulique,
- Production, transport et utilisation de pesticides et autres produits toxiques.
Partie II : Les traits caractéristiques d’une étude d’évaluation environnementale des projets
ESPA Géologie 24
2.3.3.2-Types de projets systématiquement soumis à une notice d’impact sur
l’environnement, une version mineure de l’EIE.
- Petites agro-industries,
- Transmission électrique (sauf si cette construction implique des déplacements
involontaires de personnes),
- Aquaculture,
- Irrigation et drainage (à petite échelle),
- Energie renouvelable,
-Electrification rurale,
- Tourisme,
- Adduction d’eau et assainissement en zone rurale,
- Projet de gestion et d’entretien des bassins versants,
- Projet à petite échelle impliquant des entretiens et des améliorations d’équipements et
infrastructures existantes,
2.3.3.3-Types de projets systématiquement soumis à aucune analyse de l’impact
sur l’environnement.
- Education,
- Planning familial,
- Santé,
- Nutrition,
- Développement institutionnel,
- Assistance technique,
- La plupart des projets relatifs aux ressources humaines.
Partie II : Les traits caractéristiques d’une étude d’évaluation environnementale des projets
ESPA Géologie 25
2.4.- LES ETUDES D’IMPACTS SUR L’ENVIRONNEMENT (EI E)
2.4.1.- QUELQUES DEFINITIONS :
� L’Environnement est par définition l’ensemble des conditions naturelles
( Physiques, chimiques et biologiques) et culturelles ( sociologiques ) susceptibles d’agir
sur les organismes vivants et les activités humaines. En d’autres termes, l’environnement
est l’ensemble des éléments naturels et artificiels qui conditionnent la vie des hommes.
La charte de l’Environnement Malagasy définit quand à elle l’environnement par un
ensemble des milieux naturels et artificiels y compris les milieux humains et les facteurs
sociaux et culturels qui intéressent le développement.
� Une EIE est une étude scientifique qui décrit le projet et son environnement, elle
permet d’examiner les conséquences tant bénéfiques que néfastes qu’un projet ou
programme de développement peut générer sur son environnement. Elle doit
obligatoirement définir le plan de réhabilitation du site ainsi que les indicateurs de
suivie de l’évolution de l’environnement tout au long de la période d’existence du
projet.
2.4.2.- CHARTE DE L’ENVIRONNEMENT :
A Madagascar les réglementations en matière environnementale sont sous la responsabilité
du Ministère de l’environnement; des eaux et forets. Ce ministère est le garant de la politique
nationale dans le domaine de la protection de l’environnement.
La charte de l’environnement, portée par la loi n°9 0-033 du 21 décembre 1990 est la loi
régissant la protection de l’environnement à Madagascar. Elle précise la nécessité d’une
Etude d’Impact Environnemental ( EIE ) pour tous projets, publics ou privés, susceptibles de
porter atteinte à l’environnement.
Partie II : Les traits caractéristiques d’une étude d’évaluation environnementale des projets
ESPA Géologie 26
2.4.3.- DIFFERENTES ETAPES D’UNE ETUDE D’IMPACT SUR
L’ENVIRONNEMENT D’UN PROJET :
Pour tout projet réclamant une EIE complète, il faut effectuer une série d’investigations qui
comprend au moins sept étapes.
2.4.3.1- Le balayage des impacts probables et des limites de l’étude (ou analyse
thématique) :
L’analyse thématique d’un problème est celle qui est habituellement faite par les ingénieurs
et techniciens en développement. En matière environnementale c’est ce que l’on appelle
« technique de balayage », technique qui consiste à inventorier tous les vecteurs de
changements à l’œuvre dans la zone de projet, à identifier tous les impacts possibles et à
leur trouver des remèdes, soit à titre préventif, soit dans le cadre d’une réhabilitation. C’est
une étape fondamentale, parfois pré-évaluation. Elle est, comme l’EIE, de la responsabilité
du maître de l’ouvrage du projet soumis à l’EIE.
Le balayage (en anglais scoping) vise surtout à arrêter les limites de l’étude dans l’espace
et dans le temps, ainsi que celle des travaux étudiés.
Dans l’espace, prise en compte de l’ensemble des zones dont l’environnement sera
affecté, directement ou indirectement, par le projet étudié.
Dans le temps, prise en compte de la durée de vie économique de l’aménagement
Dans la nature des travaux à étudier, prise en compte de tous les travaux liés
directement à l‘aménagement étudié, à partir du moment ou les travaux peuvent avoir
des impacts sur l’environnement.
Ce balayage permet d’arrêter la liste des impacts sur l’environnement qui seront pris en
considération, et requière la visite sur terrain du chef de projet EIE et doit faire l’objet d’une
première proposition de fixation des limites de l’étude par l’équipe technique de l’EIE à
valider avec le comité de pilotage.
Partie II : Les traits caractéristiques d’une étude d’évaluation environnementale des projets
ESPA Géologie 27
2.4.3.2- L’analyse de l’état initial de l’environnement du projet :
Cette phase établit une certaine sélection des principaux descripteurs de l’environnement à
prendre en compte au titre du thème à étudier. En effet, cette sélection nous est nécessaire
pour éviter de faire une approche encyclopédique. Cette phase qui est souvent considérée
comme une simple collecte d’informations doit se faire selon une grille d’investigation
retenue au cours de la phase précédente.
Les indicateurs mesurés au cours de cette recherche vont faire partie de la liste générique
précédente :
� Milieu physique :
� Données sur la géographie physique,
� Données climatiques,
� Données géologiques( nature lithologique, analyse structurale, résistance à
l’érosion, cartes géologique, etc.)
� Pédologie,
� Utilisation des sols agricoles,
� Hydrogéologie,
� Hydrologie de surface,
� Inventaire des infrastructures physiques existantes et risquant d’être affectées,
� Paysage,
� Milieu humain :
� Données démographiques statiques et dynamiques,
� Caractérisation des flux migratoires actuels et étude des facteurs d’influence,
� Santé de la population,
� Mode de vie socioculturel,
� Activités économiques et sources de revenus,
� Historique,
Partie II : Les traits caractéristiques d’une étude d’évaluation environnementale des projets
ESPA Géologie 28
� Milieu biologique :
� Flore : délimitation du secteur de présence, inventaire qualitatif et quantitatif des
groupements végétaux dans la zone d’étude,
� Faune : délimitation du secteur de présence, inventaire qualitatif et quantitatif des
groupements d’animaux,
� Qualité de l’eau,
� Qualité de l’air,
� Toute autre donnée dont la pertinence aura été identifiée localement,
Dans la mesure des moyens disponibles, on effectuera cette description dans le cadre d’une
approche éco-systémique permettant de mieux rendre compte du fonctionnement réel de
l’environnement local en relation avec les activités humaines qui s’y déroulent. Dans
beaucoup de petites et moyennes EIE, cette deuxième phase consiste essentiellement à
rassembler, compiler et mettre en forme des données existantes.
Dans les EIE plus complexes, des mesures et des analyses de terrain sont également
conduites, en fonction des spécificités des travaux et la zone concernée. Ces mesures et
analyses devront être définies dans les termes de référence de l’EIE.
2.4.3.3- La démarche technique des travaux de construction du projet.
Cette description technique sera aussi fine que possible, dans la limite des moyens mis à la
disposition de l’EIE, et elle doit se faire en prenant compte l’ensemble des facteurs
intervenant dans l’analyse économique. En particulier, il faut inclure les trois étapes
fondamentales de tout projet :
� Investissement,
� Maintenance- fonctionnement de l’investissement,
� Développement permis par le projet d’investissement,
2.4.3.4- L’examen des solutions alternatives au projet proposé et leurs impacts sur
l’environnement.
Des solutions alternatives doivent être élaborées, proposées et analysées. Elles devront
avoir le même objectif et le même niveau de service que le projet soumis à l’EIE.
Partie II : Les traits caractéristiques d’une étude d’évaluation environnementale des projets
ESPA Géologie 29
2.4.3.5- La prédiction des impacts des travaux sur l’environnement
Cette prédiction, qui est une phase particulièrement délicate de l’EIE, doit se faire à chaque
fois que cela est possible, à partir des données quantitatives recueillies précédemment
( Cf. paragraphe 3.2 ).
Les impacts du futur projet, pour cette étude environnementale comme pour les études
économiques vont se faire en comparant les impacts absolus du futur projet avec les impacts
qui auraient eu lieu en absence de projet.
En effet, même sans une activité humaine sur une zone, cette dernière ne resterait jamais
inchangée dans le temps. Les impacts futurs du projet sont donc évalués par rapport à ce qui
se serait passé si le projet n’avait pas été mis en œuvre.
Il importe que ces impacts soient évalués sur la base des critères suivants:
� ampleur,
� réversibilité,
� Caractère direct (primaire) ou indirecte (secondaire).
- A partir d’une échelle fixée initialement, on jugera de l’ampleur : majeur, mineur,
négligeable- de l’impact sur l’environnement.
- On détermine ensuite la réversibilité ou l’irréversibilité de l ‘impact.
- Enfin, il faudra décider du caractère direct ou indirect de l’impact : Un impact direct
est une destruction directe d’un élément de l’environnement, et un impact indirect
est un effet boule de neige ( pour éclaircir ceci prenons l’exemple suivant ; une
espèce animale disparaît parce que son habitat a disparu à cause des travaux)
Dans la plupart des EIE, la synthèse de cette phase centrale de l’EIE est une grande matrice
croissant, en ligne, les travaux à faire et en colonne les éléments de l’environnement affectés
par chaque travail.
Partie II : Les traits caractéristiques d’une étude d’évaluation environnementale des projets
ESPA Géologie 30
2.4.3.6- L’intégration des résultats de la consultation publique :
La consultation publique est désormais prévue dans la quasi-totalité des législations de l’EIE.
Elle permet aux personnes et groupes concernés de prendre connaissance de
l’ensemble des caractéristiques du projet et de ses implications sociales et
environnementales, et ceci, avant la réalisation des ouvrages .Cette consultation publique
est préparée sur la base des documents disponibles avant la rédaction par l’équipe
préparant l’EIE. Un cahier de doléances doit être mis à la disposition du public, et une
synthèse des résultats de cette consultation doit être effectuée par l’équipe technique de
l’EIE.
2.4.3.7- Le plan modérateur environnemental:
L’équipe technique chargée de la réalisation de l’EIE doit terminer son analyse technico–
scientifique en conseillant au maître d’ouvrage les mesures à mettre en place pour minimiser ou
atténuer les impacts les plus néfastes sur l’environnement du projet, en particulier ceux
considérés comme majeurs et irréversibles.
2.4.4.- ROLE DU GEOLOGUE DANS LA PROPOSITION DES MESURES D’ATTENUATION :
Les activités du géologue portent sur la recherche d’une méthodologie efficace du
déroulement de l’EIE et de la structure du rapport technique sur l’EIE.
Les étapes détaillées du volet géologique concernant les EIE comportent les éléments du
milieu naturel : Géotope (éléments géologique et géomorphologique particuliers), paysages
( Restauration ), sites archéologiques et historiques, sites d’exploitation( exemple sites
d’exploitation minière, forestière).
Le géologue peut intervenir aussi de façon décisive dans la recherche et la gestion des eaux
souterraines ( Prospection hydrogéologique, par la géologie structurale, la géomatique
( télédétection et SIG ), photo-interprétation, géochimie, etc.).
Partie II : Les traits caractéristiques d’une étude d’évaluation environnementale des projets
ESPA Géologie 31
La géologie et la pédologie sont deux disciplines étroitement liées car le substratum
géologique est le support du sol (on peut citer comme exemple les récents travaux de
Nomenjanahary Safidy en 2005 « Le rôle des facteurs géologiques sur les processus
pédogénétique et la fertilité des sols : Application agronomique dans la commune
d’Alasora »)
Le géologue analyse les effets d’un projet routier sur l’environnement (pollution
atmosphérique, pollution de l’eau et du sol). Actuellement une étude stratigraphique
séquentielle concernant les sols compressibles sous remblais du by-pass est entreprise par
F.H Rakotoniriana dans la région d’Alasora dans le cas du projet routier by-pass financé par
le gouvernement japonais.
Enfin le rôle de la géologie dans la conservation des sites archéologique et historique n’est
plus à démontrer. Il serait indispensable de conserver les blocs erratiques ou blocs rocheux
qui jonchent les massifs d’Alasora pour le maintien de l’équilibre du milieu naturel et la
conservation esthétique du paysage ( exemple butte témoin, relief en pain de sucre, etc.)
Ainsi, le géologue peut tenir un rôle primordial non seulement dans la proposition des
mesures d’atténuation ( Tableau 1) qu’on doit inscrire dans le rapport technique sur l’EIE du
projet, mais aussi surtout lors de l’application des recommandations qui figurent dans l’EIE.
Partie II : Les traits caractéristiques d’une étude d’évaluation environnementale des projets
ESPA Géologie 32
Tableau 1 : Proposition des mesures d’atténuation en fonction du type de projet.
TYPE DE PROJET MILIEUX
RECEPTEURS IMPACTS NEGATIFS PROBABLES
MESURES D’ATTENUATION ET DE PREVENTION
PROJET HYDRO-AGRICOLE
SOL
Diminution de la fertilité du sol
Pédologie, cartographie, chimie, etc. : Amélioration de la porosité, de la texture, de la structure, du chimisme, etc., du sol. Topographie : Culture et plantation suivant les courbes de niveaux.
Accentuation de l’érosion
Lutte anti -érosive : Installation de barrières physique et biologique ; Paillages des parcelles agricoles, utilisation de haies vives, de fascines, construction de corridors de pierres et de diguettes en terre.
Eaux souterraines
Pollution de la nappe phréatique due aux pesticides et aux fertilisants chimiques
Géomatique (SIG et télédétection) : Modélisation de l’érosion hydrique et des phénomènes d’infiltration pour évaluer et stopper la pollution.
GRANDS PROJETS DE TOURISME DE MASSE
Sites Anciens
Risque de destruction des vestiges anciens
Géologie - Archéologie : Travaux de fouille, de gestion et de protection des patrimoines culturels archéologiques et historiques.
BARRAGES ET RETENUES D’EAUX
Eaux de surface
Modification et déviation du tracé du cours d’eau vers les zones à hauts risques.
Hydrologie, hydraulique Gestion des ressources en eaux et suivi de la stabilité des talus.
Sol en aval
Risque de rupture du barrage et inondation des zones sensibles.
Tectonique, mécanique des sols, mécanique des fluides, hydraulique, hydrologie, etc. : Surveillance de la stabilité de l’ouvrage, suivi et gestion de l’écoulement des eaux.
Partie II : Les traits caractéristiques d’une étude d’évaluation environnementale des projets
ESPA Géologie 33
Suite du tableau 1 : Proposition des mesures d’atténuation en fonction du type de projet. TYPE DE PROJET MILIEUX
RECEPTEURS IMPACTS NEGATIFS PROBABLES
MESURES D’ATTENUATION ET DE PREVENTION
IRRIGATION
Sol
Risque de salinisation ou d’acidification des sols. Lessivage des sols
Pédologie, hydraulique, hydrogéologie, etc. : Analyse du sol, maîtrise du drainage, Pédologie, chimie : Suivi périodique par analyse du sol, choix des fertilisants. Hydrologie: Contrôle de l’irrigation
Eaux de surface
Modification des lits des cours d’eaux.
Hydrologie, hydraulique : Contrôle et gestion des périmètres irrigués
INFRASTRUCTURES (routes, ponts, bâtiments, etc.,)
Sol et sous-sol
Dégradation des zones d’emprunts de matériaux.
Déstabilisation des
versants, glissement de terrain, éboulement,
affaissement, effondrement,
tassement.
Topographie : Travaux de terrassement, replantation des végétations. Géologie structurale, géotechnique, ect : Etude, contrôle et surveillance de la stabilité du terrain. Géologie, génie- civil : Construction d’ouvrage de protection. Contrôle de la stabilité des versants.
Eaux de surface
Perturbation du Régime hydrologique
Hydrologie : Maîtrise et gestion des eaux de surface.
COMPLEXES INDUSTRIELS ( exemple exploitation minière)
Eaux de surface
Modification des lits des cours d’eaux
Hydrologie : Gestion et maîtrise de l’écoulement des eaux de surface
Pollution due à l’érosion des zones décapées
Hydrologie : Captage des eaux de ruissellements, décantation et renvoi vers les réseaux de surface.
Pollution chimique et organique de l’eau
Géochimie, chimie : Analyse, contrôle de la qualité de l’eau. Traitement de l’eau.
Partie II : Les traits caractéristiques d’une étude d’évaluation environnementale des projets
ESPA Géologie 34
Suite du tableau 1 : Proposition des mesures d’atténuation en fonction du type de projet TYPE DE PROJET MILIEUX
RECEPTEURS IMPACTS NEGATIFS PROBABLES
MESURES D’ATTENUATION ET DE PREVENTION
COMPLEXES INDUSTRIELS ( exemple exploitation minière)
Eaux Souterraines
Pollution de la nappe phréatique par infiltration
Mécanique des sols : Rendre imperméable les fonds de décharge des eaux souillées.
Sol et sous-sol.
Création, accélération de l’érosion. Accentuation de la sédimentation.
Topographie, hydrologie, SIG, télédétection Mécaniques des sols, sédimentologie, etc., : Modélisation pour l’évaluation des risques d’érosion. Lutte anti-érosive ; par création de zone d’infiltration, par ralentissement des ruissellements, par des reboisements en amont, par formation progressive de terrassement. Restauration des sites érodés et excavés.
Auteur : Andriatsarafara D. L
Remarque :
La fin de la rédaction de l’EIE du projet ne doit pas être la fin de la procédure. Au
contraire ce doit être le commencement: Celui de la mise en œuvre sur le terrain des
recommandations.
Partie II : Les traits caractéristiques d’une étude d’évaluation environnementale des projets
ESPA Géologie 35
2.5-EVALUATION ECONOMIQUE ENVIRONNEMENTALE DU PROJET.
Les évaluations environnementales vont dans l’avenir intégrer une dose croissante
d’évaluations économiques.
L’évaluation des coûts et bénéfices environnementaux est une discipline nouvelle qui doit
faire face à de nombreuses difficultés théoriques et pratiques, et à de nombreuses
réticences de la part des économistes-environnementalistes. Mais cette méthode a
commencé à produire des résultats intéressants, notamment en matière de pollution.
2.5.1.- LES DIFFICULTES DE L’EVALUATION ECONOMIQUE ENVIRONNEMENTALE.
Elles se posent à trois niveaux principaux :
- fixation des limites de l’analyse,
- existence des données physiques fiables,
- existence de système de prix utilisables,
2.5.1.1- LIMITE DE L’ANALYSE.
Ou commence, et ou doit s’arrêter cette limitation ? Dans la pratique, il faut fixer des
limites. Parfois elles s’imposent d’elles même ( exemple un bassin versant pour une
rivière ) parfois il faut les fixer arbitrairement.
Les limites de l’analyse doivent être fixées dans l’espace , dans la société et dans le
temps .
2.5.1.2- EXISTENCE DE DONNEES PHYSIQUES FIABLES.
L’évaluation d’un bénéfice ou d’un coût environnemental fera le plus souvent appel à un
résultat physique multiplié par un prix, l’existence de donnée physique fiable n’est pas
toujours évident, donc souvent on fait une estimation approximative.
Partie II : Les traits caractéristiques d’une étude d’évaluation environnementale des projets
ESPA Géologie 36
2.5.1.3- EXISTENCE DE PRIX UTILISABLES.
Pour le problème de prix, le recours aux méthodes multicritères est souvent demandé.
En effet, dans l’espace et dans le temps, les prix du marché existent sans ambiguïté pour
les biens et services. Dans d’autres cas, là où les prix de marché n’existent pas, alors le
recours aux méthodes multicritères est obligatoire.
Ces méthodes multicritères existent, ont été testées depuis des décennies et donnent
des résultats très satisfaisants. Elles sont maintenant souvent utilisées explicitement par
des décideurs réputés.
2.5.2.- LES PERSPECTIVES D’EVOLUTION DANS LE DOMAINE D’EVALUATION ECONOMIQUE ENVIRONNEMENTALE :
Dans ce domaine, l’absence de normalisation des méthodes d’évaluation est une
évidence. En plus, les méthodes de prise en compte environnement-économie sont
encore le fait d’efforts dispersés, et leur utilisation est laissée à l’appréciation du
gouvernement et des bailleurs de fonds.
Ainsi, plusieurs bailleurs de fonds comme le FIDA, la banque mondiale, etc. , ont fait
figurer le calcul économique dans la directive d’évaluation environnementale de projet,
même si ceci n’est pas encore une obligation. Un institut privé, « l’institut des ressources
Mondiales à Washington » est maintenant chargé de la mise au point des méthodes
d’analyses économiques environnementale des projets.
En matière de calcul rien n’est impossible dans le monde actuel, c’est pourquoi nous
avons de fortes raisons de penser que non seulement les évaluations économiques
environnementales ne peuvent être séparées des travaux d’évaluation environnementale,
mais aussi elles vont prendre une importance accrue dans les années à venir.
Partie III : Préparation de la démarche d’élaboration du PCD
ESPA Géologie 37
PARTIE III : PREPARATION DE LA DEMARCHE
D’ELABORATION DU PCD
Partie III : Préparation de la démarche d’élaboration du PCD
ESPA Géologie 38
III.- PREPARATION DE LA DEMARCHE.
3.1-ANALYSE DE LA DEMANDE :
Lors de l’élaboration du Plan Communal de Développement ( PCD ), on doit faire en sorte
d’amener les responsables communaux et la population à définir un projet global de
développement réaliste dans lequel ils se reconnaissent et s’investissent. Ce PCD peut
leur donner l’opportunité de mieux comprendre les besoins du milieu et de faire en sorte
de pouvoir prendre part au développement de la zone.
Dans le meilleur des cas, comme ce qui vient d’être dit, l’origine de la demande est
« locale ». Mais dans le cas réel, l’élaboration d’un PCD pour toutes les communes des
22 régions de l’île est une obligation institutionnelle. Cette demande émane du ministère
chargé de la décentralisation ; elle est donc qualifiée de demande « institutionnelle ».
Ici donc le PCD peut être considérer comme un instrument au service de la politique de
développement. Dans le cas de la commune rurale d’Alasora, heureusement cette
obligation institutionnelle coïncide avec l’intérêt de la population et des responsables
communaux. Donc nous espérons que l’élaboration du PCD bénéficiera de la
participation de tous les acteurs en développement de la commune.
Partie III : Préparation de la démarche d’élaboration du PCD
ESPA Géologie 39
3.2.- CONSTITUTION DE L’EQUIPE CHARGEE DE LA CONDUITE DE LA DEMARCHE : Une masse d’informations dans des domaines très variés, doit être traitée à ce niveau ;
c’est pourquoi on doit faire appel à des personnes de statuts et de compétences
différentes et complémentaires.
Comme l’étude à faire va concerner l’environnement dans sa globalité alors nous allons
proposer la liste de la banque mondiale (Tableau 2) qui contient tous les spécialistes à
employer lors d’une étude d’évaluation environnementale. L’origine des gens dans cette
liste peut ne pas appartenir à la commune.
Partie III : Préparation de la démarche d’élaboration du PCD
ESPA Géologie 40
Tableau 2 : Liste des spécialistes à employer lors d’une étude d’évaluation
environnementale.
RESSOURCE NATURELLE SOUS COMPOSANTE SPECIALISTE
Air
Qualité de l’air
Précipitation, humidité,
Température,
bruit
Ingénieur de contrôle de la
pollution
Météorologue
Expert bruit
Sol/terre
Capacités des sols
Ressources / structures du
sol
Activités tectoniques
Ressources minières
Agronome
Pédologue
Géologue
Ingénieur en mine et
géologie
Eau
Eau de surface,
Régime de la nappe
phréatique
Bilan hydrologique
Mode de drainage
Inondation/crues
sédimentation
Hydrologue
Ingénieur de contrôle
pollution, eau,
Hydrogéologue
Biologie marine
Chimiste,
Sédimemtologue.
Faunes/flore
Zone écologique sensible
Zone humides, prairies,
zone sauvage
Inventaire d’espèces
Ecologiste
Forestier
Biologiste faune sauvage
Botaniste, zoologiste
Sciences humaines
Institution et infrastructure
sociale
Caractéristiques culturelles
Bien être physiologique et
psychologique
Ressources économiques
Anthropologue social
Sociologue, démographe,
Archéologue
Architecte
Planificateur social
Géographe, économiste
Source Banque Mondiale (1989)
Partie III : Préparation de la démarche d’élaboration du PCD
ESPA Géologie 41
3.3- INFORMATION DE TOUS LES RESPONSABLES ET GROUPES DE STRUCTURES CONCERNES PAR L’ELABORATION DU PCD :
La réussite de la démarche de conception du PCD ne peut se faire qu’à partir du moment
où les intéressés en découvrent l’intérêt et l’utilité. Aussi l’étape d’informations de tous les
responsables, des groupes et des structures concernées ne doit pas être négligé. Il faut
leur informer sur les objectifs de la démarche, ses justifications, son origine et ses
modalités. Il faut en particulier informer, tout le personnel de la commune sous la
direction du maire Ramiarinjatovo Marc Arson, les chefs de quartier des 20 fokontany
constituant la commune, tous les membres des services publics déconcentrés, tous les
ONG extérieures et intérieures à la commune, toutes les organisations à caractère
associatif, et ainsi que les simples citoyens surtout les paysans car Alasora est une
commune rurale.
Le principal objectif de cette information est le souci d’améliorer les performances des
moyens de développement, compte tenu des échecs rencontrés par les projets non-
participatifs.
Cette séance d’information et de communication peut durer plusieurs mois. Elle
s’organise autour d’une alternance entre réunions de discussions, concertation et
réunions de restitution d’informations et propositions recueillies auprès de tous les 20
Fokontany.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA Géologie 42
PARTIE IV : DIAGNOSTIC EXTERNE DE LA ZONE
D’ALASORA.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA Géologie 43
IV- EVALUATION THEMATIQUE DE TOUTES LES
COMPOSANTES DE L’ENVIRONNEMENT D’ALASORA .
4.1.- GENERALITES :
Le diagnostic externe n’est autre qu’une description thématique de toutes les
composantes de l’environnement de la zone d’étude.
Il y a plusieurs manières et plusieurs niveaux pour décrire un environnement naturel.
D’une manière générale, on procède de manière analytique; c’est à dire qu’on va essayer
de faire une description détaillée de l’élément environnemental choisi, après quoi on va
faire en sorte de chercher les caractéristiques propres de ce dernier, enfin on passe à
une classification méthodique de tous les constituants. Il s’agit ici d’une démarche
sectorielle, c’est à dire que chaque élément constituant cet environnement va être
soigneusement étudié par un spécialiste.
Mais cette méthode aussi nécessaire qu’elle soit, trouve rapidement les limites propres à
chaque spécialisation, c’est pourquoi on doit aborder les composantes de
l’environnement sous un angle thématique .
Cette approche est généralement privilégiée lors de l’élaboration des projets de
développement rurale, et en matière environnementale c’est ce que l’on appelle
« technique de balayage » .
Ceci dit, notre principal objectif serait l’obtention d’une analyse fiable d’une part, et la
possibilité de prévisions à partir de cette analyse d’autre part. L ‘appréhension globale du
milieu naturel spécifique, et à fortiori de sa dynamique, doit donc prendre une large
gamme d’informations et les mettre en relation. Pour dépasser la simple description de
l’environnement et le risque d’une juxtaposition des divers secteurs d’étude sectorielle, on
peut utiliser en parallèle avec cette approche thématique d’autres outils d’identification et
d’estimation des impacts comme les méthodes de check-lists, les graphes, les
interprétations des cartes et les modèles.
Une étude environnementale demande donc une approche réellement interdisciplinaire et
non uniquement pluridisciplinaire.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA Géologie 44
Dans cette étape nous avons fait en sorte de parfaire notre connaissance sur l’état de
l’environnement de la zone d’Alasora. La réalisation de cette dernière était jalonnée
d’étapes successives ayant eu chacune leurs objectifs. Cette démarche se répartissait en
ces étapes suivant :
- Une phase de documentation réalisée avec l’aide des techniciens du bureau de la
commune,
- Une phase d’enquêtes qui a été effectuée sans impliquer les collectivités
concernées pour éviter de susciter, avant le démarrage effectif de la démarche
ou son abondant éventuel, des questions et des attentes, sans réponses précises et
sûres.
Cette phase d’évaluation ; phase qui constitue le noyau de cette étape ; va se pencher
d’abord sur l’identification des principaux descripteurs de l’environnement de la
commune, ensuite sur l’analyse thématique de ces derniers.
4.2.- IDENTIFICATION DES PRINCIPAUX DESCRIPTEURS E T ANALYSE THEMATIQUE
Le cadre de vie ou environnement peut être en général identifié à l’aide des descripteurs
présents dans les milieux suivant :
� milieu physique,
� milieu humain,
� milieu biologique,
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA Géologie 45
4.2.1- DESCRIPTEURS DU MILIEU PHYSIQUE :
4.2.1.1.- Localisation et analyse de la situation géographique
A cause de sa proximité avec la capitale( Figure1), la commune d’Alasora se
présente comme une frontière permettant des échanges entre un monde rural et une
autre zone dite urbaine. On peut émettre par conséquent l’hypothèse d’un possible forte
densité des flux (migratoire, de produits….) entre ces deux zones .
Dans le langage des géographes cet échange est appelé Interface ville-campagne,
la définition du Larousse de la langue française -lexis- renforce cette affirmation par la
caractéristique principale de l’interface « frontière conventionnelle entre deux systèmes
ou deux unités, permettant des échanges ».
En bref, on peut dire que cette localisation géographique particulière ajoutée aux
spécificités locales va en grande partie déterminer l’ensemble de l’organisation socio-
économique de cette zone. Par sa position géographique, la commune a un atout
considérable pour son développement.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA Géologie
46
4.2.1.2.-Description et analyse du Paysage :
Par définition le paysage est l’étendue d’une zone ou d’une région qui présente une vue
d’ensemble.
Photographie 1 : Vue panoramique à partir d’Alasora
Malgré l’extension de la ville d’Antananarivo, Alasora présente encore un paysage typique du
monde rural des hautes terres de Madagascar. En effet, même avec l’extension urbaine qui exerce
une pression constante sur le paysage, ce dernier reste toujours verdoyant car il est dominé par
des rizières et des champs cultivés presque tout le long de l’année ( Photographie 1).
En plus de cela, en raison du caractère montagneux de la région dont l’altitude moyenne est
supérieure à 1350m, de belles vues panoramiques encore inexploitées peuvent dans un future
proche, devenir des zones résidentielles de qualité.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA Géologie
47
4.2.1.3.- Climat :
Les données de la station d’Ampandrianomby ont été retenues lors de l’étude du climat
d’Alasora dans la mesure où la proximité des lieux limite la variation zonale.
Ainsi, le climat de cette région comme celui d’Antananarivo est un climat à saison contrasté
appartenant au domaine tropical d’altitude caractérisé par deux saisons ; saison humide et
chaude d’octobre à avril et saison fraîche et sèche de mai à septembre.
Tableau 3 : Précipitation en mm de la station météorologique d’Antananarivo
Mois
Année
J F M A M J J A S O N D Précipi-
tation annuelle
1999 246 97,6 166,7 9,5 16,2 0,4 2,7 5,4 1,3 66 60,3 76,3 748.4
2000 114,6 254 157,6 1,4 4,4 4,4 16 0,5 0,5 27,9 192,2 201 974.5
2001 575,5 152,3 45,5 14,3 1,2 1,6 2,1 35,8 0 47,3 31,4 338 1245
2002 149,5 342,5 75,8 81 109,7 19 0,8 2,5 13,1 48,8 162,1 297,5 1302.3
2003 601,2 119,3 326,4 15,4 17,9 0,9 6,3 0,3 21,7 15,7 102,6 157,7 1385.4
Source : Service météorologique Ampandrianomby
Tableau 4: Nombre de jours de pluies de la station météorologique d’Antananarivo
Mois
année
J F M A M J J A S O N D Année
1999 15 10 10 2 2 1 5 6 3 8 10 8 80
2000 15 21 14 1 5 8 16 2 1 12 17 18 130
2001 24 9 7 5 3 4 3 8 0 5 2 15 85
2002 12 20 14 8 11 6 1 5 2 9 15 25 128
2003 24 19 19 5 5 3 7 3 8 1 12 18 124
Source : Service météorologique Ampandrianomby
Tableau 5 : Température moyenne annuelle en °C
ANNEE 1999 2000 2001 2002 2003
T°moyenne 19.25 19.3 19.98 19.6 19.8
Auteur : Andriatsarafara D L ( ANNEXE II )
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA Géologie
48
Selon les résultats météorologiques des données d’observation de 1970 à 1998 faites par les
techniciens de la station d’Ampandrianomby, la température moyenne de la zone d’Alasora est
de 19°C et la précipitation moyenne annuelle attein t 1314.62mm.
En comparant les récentes données des Tableau 3 et Tableau 5 avec ces résultats, on a pu
constate que la tendance actuelle du climat de cette zone est la suivante :
- baisse de la pluviométrie annuelle par rapport aux données enregistrées de 1970 à
1998,
- légère augmentation de la température,
On remarque une tendance à l’assèchement du climat depuis 1999. En effet, on constate que
la température moyenne annuelle est en légère augmentation et que l’eau facteur primordiale
pour tout développement rural est sensiblement en train de se raréfier.
Cette tendance actuelle du climat est le résultat de la presque disparition totale de la
couverture végétale de la commune d’Alasora et aussi surtout de la région d’Analamanga tout
entière.
Le climat est donc un paramètre dépendant étroitement de la nature de l’évolution de l’état de
l’environnement, c’est donc un facteur important à prendre en compte lors de l’élaboration de
tous projets de développement sur la zone.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA Géologie
49
4.2.1.4.- Géologie :
La bonne démarche à adopter en géologie est toujours de partir du général au particulier, c’est
pourquoi pour bien comprendre la géologie locale de la zone d’Alasora qui fait partie
intégrante de la région d’Antananarivo, et avec l’aide des travaux bibliographiques, nous avons
d’abord tenu à faire l’étude géologique régionale d’Antananarivo.
4.2.1.4.1.- La géologie d’Antananarivo-Manjakandria na
En 1962 le service géologique de Madagascar et DELUBAC ont effectué une levée
cartographique au 1 /100 000 de la région d’Antananarivo-Manjakandrina.
Le résultat de cette étude montrait que pétrogaphiquement cette région est constituée par une
Série Gneissique (gneiss à biotite, à graphite, à pyroxène, khondalites, quartzites ) du
Système graphite qui en subissant une anatexie s’est en grande partie granitisé .
On remarque que la plus grande partie de la carte issue de cette levée est dominée par les
migmatites granitoïdes, les granites migmatitiques calco-alcalines ou le faciès charnockitique
est fréquent.
L’ensemble est fortement plissé avec une direction régulière Nord-Sud dans la partie Est, et
ondule d’une manière assez variée à l’Ouest.Ce vieux socle est recoupé par des filons
granitiques dits « granite d’Ambatomiranty »de direction Nord 40 avec quelques intrusions
basiques.
L’activité volcanique du plio-pleistocène affecte la limite Ouest avec des filons et coulées
basaltiques et des coulées d’Ankaratrites à néphélines issues du volcan de Vontovorona.
Le relèvement tectonique d’un seuil rocheux à Farahantsana, barrant le cours de l’Ikopa a
déterminé la formation d’un vaste lac ultérieurement remblayé par les alluvions qui constituent
la présente plaine d’Antananarivo.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA Géologie
50
Selon les récentes études faites par COLLINS ET WINDLEY en 2002, la région,
d’Antananarivo-Manjakandriana fait partie du bloc d’Antananarivo. Ce dernier constitue
presque la moitié du socle cristallin malagasy et contient des granites calco-alcalines, des
gabbros et des syénites de 1640 millions d’années, intrusifs dans un socle cristallin
essentiellement formé de gneiss à divers intensités de métamorphisme allant du schistes aux
granitoïdes archéens.
Ce bloc a été repris par le métamorphisme de l’événement Pan–Africain, donc cet ensemble a
été à l’origine d’un métamorphisme prograde dans le faciès granulite.
Ce bloc d’Antananarivo est limité au Nord par la suture Betsimisaraka, au Sud par la suture
Betsileo ,à l’Ouest par le contact socle cristallin -sédimentaire ,à l’Est par la mer.
Les traits structuraux majeurs affectant ce bloc sont : le cisaillement de l’Angavo, caractérisé
par une structure de boudinage due à une torsion ; le sigmoïde qui est caractérisé par une
granitisation sur le point où le maximum de contraintes tectoniques se manifeste, par exemple
dans le granite d’Andriba et de Tsiroanomandidy.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA Géologie
51
4.2.1.4.2- La géologie d’Alasora :
Du point de vue géologique, la région d’Alasora fait partie de la Série graphiteuse
d’Ambatolampy. D’après nos observations sur le terrain pour vérifications et d’après la carte
au 1/100.000 élaborée par Delubac en 1962, la géologie générale de la commune rurale
d’Alasora est dominée par trois types de roches (gneiss, gneiss à pyroxène, et migmatites) du
socle ancien précambrien (Figure2).
� On trouve des gneiss appartenant à la Série paragneissique de l’ancien Système
Graphite au Sud Est de la commune, généralement sur la majeure partie des
« tanety »des fokontany d’Ambohitromby, Ampahibato, Ambohitanety et
Ambohimarina .On remarque que cette zone gneissique est recoupée par des filons du
type graphite.
� Sur l’essentiel de la zone de « tanety » située à l’Ouest d’une ligne joignant
grossièrement Alasora-Ambodivoanjo, on trouve des gneiss à pyroxène peu migmatitisé
Ils appartiennent à la Série gneissique citée ci-dessus et ont été métamorphisé lors du
Cycle majeur de 2600 millions d’années. Un anticlinal formé par l’association de
granites migmatitiques et de migmatites granitoïdes de l’orogenèse Panafricaine datée
de 550 Ma de direction générale N 30, de pendage 50° vers l’Ouest traverse cette
formation gneissique.
� La formation rocheuse constituée de migmatites toujours plus ou moins associées
aux gneiss est délimitée grossièrement : au Nord par la grande plaine de l’Ikopa ; à l’Est
par une ligne brisée passant par la vallée située à l’Ouest de Dialambo ; à l’Ouest par la
ligne Alasora- Ambodivoanjo. Elle se rencontre aussi sur la majeure partie des
« tanety », recoupés par un filon de granite d’Ambatomiranty de plusieurs kilomètres de
longueurs, peu épais (1à 50m), rectiligne, recoupant très nettement la stratification
générale. Ce granite est la seule roche résistante à l’altération car non affectée par la
ferralitisation.
� Enfin, la grande plaine d’Alasora est recouverte d’alluvions quaternaires et
d’alluvions récentes se situant dans la majeure partie des cas dans les bas fond et
contenant quelques vestiges de sédiments anciens.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 52 GEOLOGIE
a.-Situation pétrographique :
� Le faciès gneissiques constituent l’essentiel de l’unité litho structurale d’Alalsora.
Les affleurements de gneiss sont localisés au bas versant des collines.
L’étude des roches a été menée sur quelques échantillons. En comparant les gneiss à
pyroxène avec les gneiss à biotite, on remarque que ces premiers sont légèrement plus riche
en minéraux ferro-magnésien car ils sont un peu plus sombre.
La composition minéralogique de ces gneiss dépend du type de métamorphisme au quel les
minéraux ont été soumis. Celui d’Alasora est du type sillimanite-almandin. En outre avec une
loupe on distingue du quartz, des micas et des feldspaths potassiques. Quant au graphite qui
est dispersé dans la masse rocheuse, il tache les doigts et est bien visible à l’œil nue.
La structure de ces Series gneissiques est de type rubanée ou laminée ; elle est caractérisée
par l’alternance de lits clairs (quartz et fedspaths), et de lits sombres (ferro-magnésiens)
� La migmatite d’Alasora est une roche composite, elle résulte de la fusion partielles
des gneiss en produisant une roche de composition granitique(Quartzo-fedspathique) appelée
« leucosome » associée avec des restites qui sont des roches réfractaires à la fusion (ferro-
magnésien) et avec des gneiss à faciès granulite appelés « mésosome ».
On trouve dans les migmatites d’Alasora tous les minéraux caractéristiques des gneiss, mais à
des proportions variables. La composition minéralogique est déduite du comptage des
minéraux au moyen d’une loupe binoculaire. Ces migmatites sont riches en feldspath et en
quartz. On observe aussi que la quantité de la muscovite(50%) est supérieure à celle du
quartz.
En général, la migmatite d’Alasora est plus claire que les gneiss en raison de la dominance de
la couleur jaune clair ou orange clair. La migmatite est leucocrate et sa structure est de type
rubanée.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 53 GEOLOGIE
Pendage
Faille probable
Signes conventionnels et faciès pétrographiques spéciaux :
Source : BD 10 Alasora, Delubac, Andriatsarafara D L
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 54 GEOLOGIE
4.2.1.4.3.- Analyse de la relation entre le sous-so l et le sol:
Comme Alasora est une commune rurale, il est important d’analyser la nature du sol et du
sous-sol.
Les roches saines de gneiss, de migmatites et de granites de la région d’Alasora n’ont pas
d’influence directe sur la nature des sols qui en dérive. En effet, celle-ci va dépendre surtout
de l’ancienneté de la décomposition férrallitique, du jeu relatif de l’altération et surtout du degré
de férralitisation de la roche et de l’action physico-chimique de l’altération combinée à celle du
décapage de l’érosion. L’hypothèse probable que nous pouvons avancer à ce stade concerne
la nature rendue acide du sol par hydrolyse des silicates contenus dans la roche.
Cette connaissance peut nous être utile dans l’amélioration de la pratique agricole, base du
développement économique de la commune.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 55 GEOLOGIE
4.2.1.5.- Géomorphologie :
La géomorphologie est l’étude descriptive et explicative des formes du relief.
4.2.1.5.1.- Géomorphologie des hautes terres centra les :
Alasora, fait partie intégrante des hautes terres centrales de Madagascar, c’est pourquoi avant
de parler de la géomorphologie locale, nous avons tenu à faire une brève étude de la
géomorphologie des hautes terres centrales.
Les hauts plateaux, présentent un relief très varié : « Hautes plaines d’alluvions, collines
monotones, empâtées de latérites, massifs compacts, grands dômes isolés, crêtes aiguës et
dentelées, relief en pain de sucre ou en corne, buttes aux sommets tabulaires,
( Ch.ROBEQUAIN,1958 ). En fait, de véritables plateaux, il n’existe que quelques forme
d’aplanissement, désigné sous le terme de Tampoketsa, dont l’altitude varie de 1000 à 1850 m
et qui ne couvre en définitive qu’une surface relativement restreinte.
Certains auteurs ont distingué dans ces surfaces sub-horizontales une succession de
« surfaces d’érosion » ou il est possible de répertorier trois niveaux distincts : une surface
supérieure dont l’altitude est de l’ordre de 1600 à1650m, une surface intermédiaire située à
1350 - 1450m et enfin un niveau local d’aplanissement situé à une altitude variable mais
toujours inférieure à 1350m ( F BOURGEAT, 1972 ).
Les hautes terres forment donc un ensemble très complexe dont les formes de relief ont pour
origine, d’une part, le jeu de l’érosion différentielle qui laisse les granites et les quartzites en
saillie au-dessus des roches encaissantes, les gneiss et les micaschistes jouant le rôle de
matériaux de faible résistance et, d’autre part, les constructions volcaniques récentes qui se
sont surimposées au socle.
4.2.1.5.2.- Géomorphologie d’Alasora :
Le relief de la commune est composé en général d’une large plaine, d’une succession de
montagnes et de collines, et de quelques petites vallées (Figure 3).
� La large plaine d’Alasora, résultant d’un effondrement tectonique au niveau de la région
d’Antananarivo, occupe les 52.38% de la superficie totale de la commune. Située au
Nord et au Nord-Ouest d’Alasora, d’altitude comprise entre 1250 m et 1253 m, cette
large plaine qui correspond aux bas fonds alluvionnaires est favorables à la riziculture,
et bénéficie d’un réseau de canal de drainage alimenté par l’Ikopa.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 56 GEOLOGIE
� Une succession de collines et de montagnes au sommet plus ou moins plat dont le
point culminant d’Ambohitrandriananahary s’élève à 1417m, localisé au sud du chef
lieu de la commune. Ces collines et montagnes présentent de larges versants de
formes variés : convexes, concaves vers le haut, disséqués ou non, sont appelées
communément «tanety» avec des pentes fortes. Sur le terrain on peut apercevoir que
les « tanety » se trouvant au Sud Est de la commune présentent des niches de
glissement ou encoches qui sont des indices d’affaissement brutal mais régulier sur de
courte distance de l’ordre centimétrique. On remarque aussi que dans cette même
zone-on est en présence de ravins à flancs escarpés et de «lavaka» résultant de
l’érosion hydrique des flancs de montagne. Ces formes d’érosions témoignent de
l’hétérogénéité des couches constituant le terrain. Les conséquences de l’érosion
entraînent l’ensablement des rizières et des champs cultivables avoisinants.
� Les quelques petites vallées, comme celles d’Ambohimarina, d’Ambohitanety ainsi que
d’autres de très petites tailles en bordure de la plaine d’Alasora, seraient d’anciens
«lavaka» stabilisés.
� Rappelons que le fleuve de l’Ikopa contourne la commune de l’Est vers le Nord pour se
rabattre à l’Ouest et présente une pente moyenne faible de 0,25% (Figure 3).
4.2.1.5.3.- Morphologie base de l’étude de la poten tialité :
Les unités morphologiques dominantes à Alasora sont :
- des larges plaines utilisées principalement pour la culture du paddy,
- des montagnes et « tanety » peu propices à la culture et exposées à l’érosion toute
l’année.
L’évolution de ces trois unités dépend en grande partie de l’activité de l’érosion hydrique en
amont, qui porte atteinte à l’agriculture en aval.
Notre étude se tourne toujours dans cette direction car Alasora est une commune à vocation
agricole. L’analyse de la forme de relief ne peut donc être dissociée de la nature et de
l’intensité de l’érosion des sols. Cette forme de relief peut aussi conditionner en partie les
modes d’occupation et d’utilisation des sols en aval.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 57 GEOLOGIE
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 58 GEOLOGIE
4.2.1.6- Pédologie
Pour la pédologie de la zone d’Alasora, nous allons nous baser sur les conclusions des études
de E.Latrille effectuées en 1965.
L’échelle d’étude choisie était E = 1/10 000 sur l’ensemble et les résultats obtenus au cours de
cette étude venaient des sondages tarière d’une profondeur de 2,50m.
A Alasora, on distingue suivant la topographie et la morphologie trois grands groupes de sols :
les sols de la plaine ; les sols des « tanety », et les sols des fonds de vallées (Figure 4)
4.2.1.6.1.- Les sols de la plaine :
La pédogenèse de la plaine d’Alasora est essentiellement dominée par l’hydromorphie.
Ce sont des sols peu évolués d’apport hydromorphe dont la répartition suit la topographie et le
niveau de la nappe. Ceci est expliqué clairement par la géomorphologie ; en effet, après
l’ effondrement tectonique qui ont donné naissance à la plaine d’Antananarivo, il y a eu
comblement de la dépression par les alluvions apportées par l’Ikopa en plusieurs phases .
Les deux dernières mises en évidence par l’observation des profils faisant ressortir ; une
phase lacustre qui a donné le Gley des sols enterrés, Gley que l’on retrouve également sous
les sols gris enterrés et une phase actuelle qui présente une jeune hydromorphie due au fait
que la rivière coule, notamment en saison de pluies, au dessus du niveau de la plaine, cette
hydromorphie qui va en s’intensifiant à mesure que l’on s’éloigne de la rivière.
L’ensemble de ces sols est marqué par un niveau de fertilité faible, ainsi les résultats des
analyses effectués en de nombreux points indiquaient :
- un degré de saturation faible à très faible,
- un pH très fortement à extrêmement acide,
- une teneur en matière organique moyenne en générale en surface, très élevée dans
les sols des marais, sols misent en culture par suite de l’accumulation de matières végétales
non ou à peine décomposées,
- un teneur en phosphate assimilable très faible,
- Mg échangeable moyenne assez fréquemment élevé,
- k échangeable toujours très faible,
- une capacité d’échange moyenne,
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 59 GEOLOGIE
.4.2.1.6.2.- Sols des« tanety »:
Dans le cas général, les sols des « tanety » d’Alasora appartiennent au groupe des sols
ferralitiques. Suivant la nature géologique des roches mères on peut les classer en trois
catégories : les sols ferralitiques sur gneiss, les sols ferralitiques sur gneiss à pyroxène et les
sols ferralitiques sur migmatites. Ces sols résultent de l’effet de l’altération physico-chimique
sur place des différents types de migmatites et gneiss.
Si on fait une classification plus détaillée ; sur les « tanety » suivant la topographie, on
distingue trois types de sols : les sols ferrallitiques typiques rouges sur les collines, les sols sur
colluvions de bas de pentes, les sols hydromorphes des fonds de digitations.
Leur diversité s’explique par suite de la conséquence d’érosion ancienne et actuelle de la
topographie.
Comme les sols de la plaine, ces sols ont une fertilité faible ;
- le pH est extrêmement acide le plus souvent,
- les matières organiques présentent un taux assez moyen en surface,
- le phosphate assimilable est le plus souvent très faible,
- somme des bases échangeables très faibles un peu moins dans le sol hydromorphe,
- mg échangeables assez variables mais très faibles dans les sols ferralitiques,
- k toujours faible,
- capacité d’échange très faible, mais moyenne dans les sols hydromorphes,
- degré de saturation faible à très faible.
4.2.1.6.3.- Sols des fonds de vallées
Ce sont les sols localisés dans le fond de chaque vallée et parfaitement
délimités par des sols au bas de pente et au pied des terrasses. Ceux-ci ont une
origine mixte : colluviale et alluviale :
- colluviale à partir des matériaux colluvionnés sur les pentes des « tanety ».
- alluviale longitudinalement à cause des ruisseaux empruntant jadis le fond de la
vallée et actuellement à cause du ruissellement de rizière en rizière.
Tous ces sols sont marqués par une hydromorphie dont l’origine est liée à l’existence de
source située à la rupture des pentes avec les « tanety » et dont l’eau sert à l’irrigation des
jardins et des rizières. Ceci se traduit par une première hydromorphie dite de surface. A celle-
ci s’ajoute une hydromorphie de profondeur où la circulation de l’eau est facilitée par la
présence des horizons sableux profonds et par la pente naturelle.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 60 GEOLOGIE
Figure 4 : Carte Pédologique
Source :BD 10 Alasora, Andriatsarafara D L
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 61 GEOLOGIE
4.2.1.6.4.- Analyse de la situation pédologique
Dans le cas général on peut donc dire que chaque type de sol présent dans la commune a ses
propres caractéristiques pédologiques et minéralogiques particulières. Leurs textures en
surface sont cependant de types sableux ou argileux ou la combinaison des deux à la fois
(sablo-argileux ou argilo-sableux).
En outre, la localisation de ces différents types de sol se fait selon la topographie. En effet, le
sol ferralitique lithique et le sol ferralitique moyennement désaturé rajeuni sont visibles sur les
versants à pente égale à 30° et plus.
Pour le sol peu évolué d'apport colluvial et sol ferralitique moyennement désaturé typique, la
pente est comprise entre 5 à 15° et pour le sol hyd romorphe peu humifère à inondation totale
temporaire et sol hydromorphe humifère à engorgement quasi-permanent, ils se trouvent là où
le pendage est très faible.
Dans le cas ici présent, vu l’importance de l’inter–relation entre la pédologie et l’agriculture,
alors nous n’allons pas analyser seule la pédologie comme on l’a fait avec d’autres
descripteurs. Ici nous allons faire une étude sur l’inter-dépendance morphologie-climat-
érosion-pédologie. Il s’agit d’essayer de définir ce que sont réellement les ressources de la
commune, de remettre en question; ces résultats d’analyses chimiques, ces constatations,
plus précisément cette réputation d’irrémédiable pauvreté en matière pédologique des hautes
terres, en particulier de la commune d’Alasora.
En considérant ces résultats d’étude, à première vue on est en présence d’un sol à tendance
stérile. Malgré cela, vu le caractère climatique de cette zone: précipitations très fortes
concentrées sur six mois, température élevée malgré un refroidissement hivernal, réunissent
les conditions nécessaires à l’altération ferrallitique.
Sur le terrain, on observe quand même que cette zone est caractéristique, d’une évolution
pédologique se poursuivant dans le temps, par des sols extrêmement profonds pouvant
atteindre dix à trente mètres d’épaisseur. Les sols sont argileux pour l’essentiel, avec une forte
prédominance de kaolinite mal structurée.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 62 GEOLOGIE
Naturellement supposés pauvres en nutriments ( Nitrate, potasse, etc. ), ces sols sont à
première vue fertilisables mais à des coûts très élevés. En plus, en présence d’une faible
couverture forestière, l’horizon humifère ne permet pas le renouvellement rapide des herbes
lignifiées. Ce fait confirme notre constatation. Fort heureusement, l’érosion intense et à
évolution accélérée de la région sur les hauts reliefs très disséqués et fortement arrosés
saisonnièrement, assure une certaine potentialité agricole des terres.
En effet, beaucoup de chercheurs sont d’accord pour dire que l’érosion est un fléau
supplémentaire pouvant affecter les hauts reliefs comme ceux les plus exposés aux « lavaka »
très présents dans cette zone.
Mais si cette forme d’érosion est bien suivie, contrôlée et gérée de façon convenable
« l’érosion est bien au contraire un facteur essentiel de rénovation du sol » .Exemple, en aval,
l’accumulation des éléments nutritifs essentiels à la fertilisation du sol.
Certes, l’érosion commence par entraîner l’horizon humifère très important pour l’agriculture
par conséquent, elle est considérée comme néfaste, mais par suite, elle va rajeunir les profils,
en entraînant les horizons ferrallitisés désaturés, et mettant à jour des horizons moins pauvres
en éléments échangeables. Par conséquent, la structure et la texture peuvent être aussi
améliorées.
Nous pouvons dire qu’il ne s’agit pas encore de sols très riches, mais ce sont pour le moins
des sols susceptibles d’être améliorés voire modifiés par une agriculture intelligente.
De surcroît, sans érosion nous avons tendance à oublier qu’il ne peut y avoir de zone
d’atterrissage des alluvions plus ou moins hydromorphes porteuses des éléments nutritifs en
provenance de l’amont. Par conséquent, c’est en fonction de l’évolution spatiale amont- aval
et temporelle des phénomènes d’érosion qu‘il faut analyser le potentiel agricole des terres.
La réactualisation cartographique et pédologique faite ces derniers temps par les étudiants
issus de l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo sur la région d’Alasora va aussi
s’avérer nécessaire pour identifier les types d’engrais avec le meilleur dosage tout en
reformulant leurs composants, dans le but d’améliorer le rendement agricole. Certes, l’apport
d’intrant constitue un élément clé dans l’amélioration de la production, mais son utilisation
varie suivant la morphologie, le type de sol et la nature géologique.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 63 GEOLOGIE
4.2.1.7.- Hydrogéologie :
L’hydrogéologie est une partie de la géologie qui s’occupe de la recherche, du captage, de
l’exploitation et de la gestion de l’eau souterraine. Cette dernière est très importante pour
l’assainissement du milieu et pour les besoins de la population en eau potable. L’Organisation
Mondiale de la Santé ( OMS ) souligne que trois personnes sur cinq n’ont pas accès à l’eau
potable dans les pays en développement comme Madagascar.
Dans la commune d’Alasora 2% de la population utilise l’eau de la Jirama, et parmi les 20
fokontany ;7 n’y ont pas accès. On dénombre 30 bornes fontaines publiques gérées par la
Jirama et 84 puits privés et publics de profondeur variables selon la topographie du site dans
toute la commune.
Dans la plaine, on trouve la nappe phréatique à 2 ou 3m de profondeur, sur les hauteurs, le
niveau piézométrique peut descendre jusqu’à 22m de profondeur. En général, le mode de
captage se fait avec des puits traditionnels, cela n’empêche pas l’utilisation de moteur à
pompe chez certains utilisateurs privés.
Sur le terrain nous avions pu remarquer que l’action érosive de l’eau creusant des lavaka avait
provoqué l’apparition de sources d’eau souterraine dite « sources d’émergence ». Ces sources
prennent naissance au point de rencontre de l’écoulement de l’eau souterraine avec la surface
topographique.
Là encore, nous pouvons évoquer l’effet bénéfique de l’érosion car le fait de creuser la surface
topographique facilite l’apparition des « fatsakana » ou source d’approvisionnement en eau.
La commune n’est que partiellement couverte par la Jirama en matière d’approvisionnement
en eau potable, alors que cette ressource en eau peut aider à satisfaire les besoins de la
communauté villageoise et participer à la réduction des maladies hydriques.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 64 GEOLOGIE
4.2.1.8.- Infrastructures :
Les principaux équipements communautaires ou infrastructures communales présentes à
Alasora sont grosso-modo ; les routes communales, les canaux d’irrigations, le marché
d’Akadindratombo et l’abattoir (Figure 6 ). D’autres installations, comme les écoles, les
différentes sortes de bâtiments administratifs, les hôpitaux et centres de santé de base
peuvent aussi être classés dans la liste des infrastructures de la commune.
4.2.1.8.1.- Routes communales : Tableau 6 : Classification des routes selon leur état
TYPE LONGUER EN KM Revêtue Classée route d’intérêt provinciale
6km +2km en pavés Non revêtue, ou en bonne état 2km Non revêtue, ou en mauvais état 17 km Longueur totale 28 km
Source : Bureau communal
Entre les villages et / ou les fokontany se tissent des liaisons sous formes d’échanges se
matérialisant par des migrations à l’intérieur de la commune motivées par les intérêts socio-
économiques.
a.- Liaisons principales :
On observe que des liaisons principales s’appuient sur les axes routiers majeurs.
Trois fokontany s’érigent en pôles centralisateurs grâce à leur positon :
- Fokontany Est Mahazoarivo /Akadindratombo jouissant d’une situation de carrefour à
l’entrée septentrionale de la commune rurale d’Alasora et considéré comme un passage obligé
vers l’agglomération Tananarivienne.
- Le fokontany d’Alasora, chef lieu communal, qui est le centre des affaires
administratives et pouvant être considéré comme le centre de ce réseau routier.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 65 GEOLOGIE
b.- Liaisons secondaires :
Les liaisons secondaires partent des fokontany environnants pour joindre les axes majeurs de
circulation : Mahatsinjo, Ambohidrazaka- Ambodivoanjo-Ankadindratombo-Mendrikolovana –
Ambodivondava- Amboroy-Ambohimanandraisoa-Ankadiaivo.
Ce réseau routier de la commune va être renforcé par le by-pass, qui va traverser la
plaine au Nord et au Nord-Ouest et croiser la route principale reliant la Commune à la ville
d’Antananarivo. Cet axe routier (by-pass) d’une longueur de 15.206km reliant la RN2 et la
RN7(Ambohimangakely, Ambohimananbola, Alasora, Ankaraobato et Iavoloha) contribuera
dans un future proche, non seulement à alléger la densité de la circulation dans la capitale,
mais aussi à favoriser, l’écoulement des produits et l’implantation de nouvelles infrastructures,
pouvant ainsi générer des taxes utiles au développement de la commune .
4.2.1.8.2.- Canaux d’irrigations, analyse des probl èmes en matière d’irrigation et de drainage de la commune :
La commune rurale d’Alasora dispose d’un réseau de 42 km de fossés de drainage et 10 km
de canaux d’irrigation(source : Bureau de la commune). Ce réseau aide à l’alimentation en eau du
terroir rizicole qui occupe les 52.38% de la superficie totale de la commune. Depuis 2004,
grâce à l’appui de l’OTIV, le canal d’Andriambato, à défaut de barrage, a été réhabilité avec
l’appui des fokontany desservis. Les avantages de cette réhabilitation ont contribué à une
nette amélioration de l’accessibilité à l’eau et à résoudre les problèmes sur l’irrigation et le
drainage.
Les problèmes en matière d’irrigation et de drainage dans la commune rurale d’Alasora se
résument comme suit :
- Insuffisance du système d’irrigation,
- Mauvais entretien du réseau; les structures de gestion par les usagers de l’eau
existent, mais elles ne sont pas fonctionnelles. Lors de nos discussions avec les agriculteurs
nous avions constaté des conflits d’intérêt et de priorité concernant l’utilisation du réseau
d’irrigation. Par exemple, certains usagers ont trafiqué les systèmes de retenue d’eau pendant
la nuit pour dévier le canal d’irrigation vers leurs terroirs.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 66 GEOLOGIE
Un autre problème rencontré se rapporte aux impacts du mauvais entretien du réseau
d’irrigation et de la mauvaise appréciation des conditions géologiques, morpho-climatiques et
pédologiques de la région en particulier lors de la construction du système d’irrigation.
Le manque de renseignements sur le micro-relief de toute l’étendue de la commune avait
aussi rendu difficile la réalisation du plan de drainage avant les travaux de construction du
réseau d’irrigation et le plan du système d’irrigation proprement dit.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 67 GEOLOGIE
4.2.1.8.3.- Le marché d’Akadindratombo :
En tant que centre de ravitaillement, le « tsena » d’Ankadindratombo qui fonctionne
journalièrement fait la renommée de la commune car il se distingue des autres petits marchés
des fokontany avoisinants.
Sa bonne position géographique a incité le Maire d’Alasora à réhabiliter ce marché en vue
d’approvisionner les quartiers sud d’Antananarivo.
La démarche faite par le Maire avait pour but d’intégrer les marchands informels à l’interieur
du marché. Ces marchands ont été recensés par « Madagascar Bureau d’Etudes » ou MBE,
au niveau du marché d’Ankadindratombo. Ils se répartissent comme suit ( Tableau 7)
Tableau 7 : Répartition des activités au marché d’Ankadindratombo.
CATEGORIE D’ACTIVITE NOMBRE POURCENTAGE
Produit vivrier frais 56 26.05
Produit vivrier sec 14 6.51
Artisan 5 2.33
Marchandise générale 10 4.65
Epicerie 28 13.02
Charbon 4 1.86
Confection/friperie 30 13.95
Boucherie 19 8.84
Brocante/ Ferraille 2 0.93
Volaille 4 1.86
Gargote 27 12.56
Quincaillerie 3 1.40
Service 7 3.26
Poissonnerie 6 2.79
Total 215 100
Source MBE « phase I pour l’étude d’aménagement du marché d’Akadindratombo, Antananarivo avaradrano »
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 68 GEOLOGIE
Figure.5 : Les activités au marché d’Akadindratombo
Activités au marché d'Akadindratombo
25%
7%
2%5%
13%2%14%
9%
1%2%
13%
1%3% 3%
produit vivrier frais produit vivrier secartisan marchandise généraleepicerie charbonconfection et friperie boucheriebrocante vollaille gargote quincaillerieservice poisonnerie
Auteur : Andriatsarafara Domina L
La fonction principale du marché d’Ankadindratombo ressort de cette distribution des
marchands en fonction de leur activité et leurs produits de vente. D’après la Figure 5, les
produits vivriers frais occupent les 25% des activités du marché d’Ankadindratombo. Ce sont
ces produits qui sont acheminés vers la capitale. En effet, le marché d’Ankadindratombo est le
point de vente et d’achat des produits vivriers frais (comme les légumes, les fruits, etc.). Très
tôt le matin, ces marchandises approvisionnent non seulement les marchés de la ville
d’Antananarivo mais aussi les marchés lointains des villes de Toamasina et de Mahajanga par
voies routiers et ferroviaires.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 69 GEOLOGIE
4.2.1.8.4.- Abattoir :
Jusqu’en 2003, la commune ne possédait pas encore d’abattoir proprement dit, mais
seulement une tuerie en plein air qui ne répondait pas aux normes exigées par l’Organisation
Mondiale de la Santé( OMS ). En effet, elle dégageait une odeur nauséabonde ; polluant l’aire
des quartiers avoisinants. En outre, les normes sur la salubrité (hygiène) n’étaient pas
respectées, ce qui peut porter préjudice à la santé des consommateurs.
C’est pour ces diverses raisons, que la commune avec le Ministère de la santé avaient décidé
de fermer la tuerie.
Or les bêtes abattues dans cette tuerie ne provenaient pas non seulement de la commune
d’Alasora mais aussi des autres communes riveraines comme Ambohimanambola,
Masindray, Anjeva. On estimait le nombre des animaux abattus par an, à 3500 têtes pour le
bovin, et 1800 têtes pour le porcin.
Compte tenu de cette statistique, du bénéfice que l’Etat Malagasy peut tirer de cet abattoir, le
Fond d’Intervention pour le Développement (FID) a financé récemment la construction d’un
abattoir répondant aux normes requises.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 70 GEOLOGIE
Figure 6: Carte des Infrastructures
Source : BD 10 Alasora, Andriatsarafara D L
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 71 GEOLOGIE
4.2.2.- DESCRIPTEURS DU MILIEU HUMAIN
4.2.2.1.- Evaluation et analyse du contexte historique :
Alasora, « Aînée du Pays et Origines des Rois », est un des plus anciens villages
de l’Imerina car il a été créé en 1490 par le prince RAMASIMPARIHY.
C’est le souverain de Merimanjaka RANGITA ( 1500- 1520) et son frère
ANDRIANAMPONGA II qui ont donné le nom d'Alasora.
A sa mort, la fille de RANGITA, RAFOHY ( 1520- 1540) a décidé de déplacer de
Merimanjaka à Alasora la Capitale de sa Seigneurie et s’y installa définitivement.
ANDRIAMANELO (1540- 1575) succéda à sa mère RAFOHY et acheva la construction
du village. Il fit creuser tout autour de son palais un fossé de protection contre l’invasion
de ses ennemis dit « Hadivory » doublé d’un autre fossé de diversion et de vigilance dit
« Hadifetsy ». Il a institué un seul accès au palais, le « Vavahady », un portail à pierre
plate (Photographie 2) signalé par les figuiers ou "Aviavy" , arbres séculaires signes de
la royauté. Ainsi pour la première fois à Alasora, ANDRIAMANELO a, sans le savoir
esquissé le premier plan d’urbanisme et d’aménagement des résidences royales,
adopté depuis en Imerina. Il est le premier qui découvrit le fer : il en fabriqua des
sagaies ( appelées « feux volants » par les vazimba ), arme dont il se servit pour
vaincre les autres roitelets.
ANDRIAMASINAVALONA (1675 – 1710) qui naquit à ALASORA et qui y passa son enfance et
sa jeunesse et qui ne la quitta que pour s’emparer du Trône d’Antananarivo a achevé
l’organisation de l’espace royal à Alasora par l’aménagement des « Fasana fito miandalana »
où les rois et les membres de sa famille sont inhumés. C’est cet illustre roi, qui a érigé, pour la
première fois, à Alasora, la première pierre levée en IMERINA (Ambatomitsangana) ainsi que
la première retenue d’eau (Andriambato) et la première digue (Fefiloha, Vahilava) pour
l’irrigation de la plaine d’Alasora ( 650 hectares). Alasora était la Capitale du Vakinisisaony, un
des 6 territoires de l’Imerina d’autrefois, les 5 autres étant Avaradrano, Ambodirano,
Marovatana, Vonizongo et Vakiniadina . ( Source: tantaran’ny andriana R P CALLET1909 )
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 72 GEOLOGIE
Photographie 2: Vavahady vestige de l’époque royale à Alasora.
Ce bref rappel historique sur Alasora montre que cette zone peut être considérée comme le
berceau de la civilisation Merina en matière d’aménagement.
Dans une perspective d’avenir, ne pas en tenir compte de ce contexte historique est une
erreur. En effet, le développement de cette zone ne peut être séparé de la connaissance
historique de cette dernière, cette connaissance peut être exploitée par exemple à des fins
touristiques. C’est pourquoi la mise en place de réserves foncières touristiques autour des
Sites ( tombeaux des anciens rois …) doit être envisagée en vue de leur protection.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 73 GEOLOGIE
4.2.2.2.- Démographie statique et dynamique :
4.2.2.2.1.- Analyse de la Croissance de la populati on
Tableau 8 : Evolution de la population
ANNEE 1958 1968 1972 1982 1994 1996 1999 2000 2005 Nombre
population 3601 6827 7873 12676 16653 18914 21666 23094 28207
Source : Bureau de la commune
Auteur : Andriatsarafara Domoina L
D’après les données recueillies depuis 1958, la commune a un taux de croissance annuel
moyen de 2.2%. Le Tableau 8 montre pourtant qu’il existe des variations notables au fil des
années. On constate que la population a doublé : entre 1958 et 1968 elle était de 3226 ;
(6827-3601= 3226) c’est à dire en l’espace de 10 ans, entre 1972 et 1994 elle a atteint 8780
habitants(16653-7873=8780) c’est à dire en l’espace de22 ans, entre 1994et 2005 en l’espace
de 11ans.
En reprenant les même période dans l’évolution de la croissance démographique de 1958-
1968 et 1994-2005, nous remarquons qu’il y a une différence notable dans l’augmentation de
la population, respectivement de 3226(1958-1968) et approximativement 16600(1994- 2005).
figure 7 Evolution de la population de 1958 à nos jours
05000
1000015000200002500030000
1940 1960 1980 2000 2020
années
nom
bres nombre
population
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 74 GEOLOGIE
L’augmentation de la population de la commune d’Alasora résulte de l’effet combiné, d’un fort
taux de natalité, de l’apport migratoire dû à la pression extensive de la ville d’Antananarivo
vers les zones sub-urbaines. La conséquence de cette pression s’est fait ressentir depuis
1994 et continue jusqu'à présent. Cette remarque est justifiée par l’allure de notre graphe de la
Figure 7 qui montre une croissance exponentielle de la population depuis 1994.
4.2.2.2.2.- Répartition de la population suivant la classe d’age:
Tableau 9 : Répartition de la population par âge.
TRANCHES D’AGES NOMBRES POURCENTAGE
0-5 4403 15.60%
6-17 7782 27.60%
18-60 15057 53.38%
60 et plus 974 3.42%
Totale 28207 100 SOURCE : Bureau de la commune
Figure 8 : Pyramide des âges
Auteur : Andriatsarafara Domoina. L D’après la pyramide des ages, on remarque que la classe d’age comprise entre 18 et 60 ans
est majoritaire et constitue les 53,38% de la population de la commune(Tableau 9 et Figure8).
Cette classe correspond au classe d’age de la population active de la commune, on peut donc
dire que cette dernière est très riche en matière de force de travail.
Selon les calculs qui ont été faits par les techniciens de la commune, concernant la distribution
en genre, la commune rurale d’Alasora suit la tendance nationale avec une légère dominance
des femmes (50.8%).
pyramide des ages
02000400060008000
10000120001400016000
1
tranches d'ages
nom
bres [0-5]
[6-17][18--60]>61
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 75 GEOLOGIE
4.2.2.2.3.- Répartition de la population dans l’esp ace :
Avec le taux de croissance élevé, la croissance démographique exerce une forte emprise
sur l’espace communal. D’un Fokontany à l’autre, la densité de la population varie selon les
indications mentionnées dans le Tableau 10.
Tableau 10 : Répartition de la population par fokontany.
N° Fokontany Nombre d'habitants
Nombre d'électeurs
Superficie en km² Densité/ Km²
1 ALASORA 1 821 1 004 2,1 867,14 2 AMBATOMALAZA 1 600 826 1,15 1 391,3 3 AMBOAROY 3 329 1 779 1,71 1 946,78 4 AMBODIVOANJO 1 364 747 1,1 1 240,71 5 AMBODIVONDAVA 1 570 873 1,3 1 207,71 6 AMBOHIDRAZAKA 1 279 804 0,85 241,14 7 AMBOHIMARINA 844 414 3,5 360 8 AMBOHITANETY 576 312 1,6 195,93 9 AMBOHITROMBY 529 342 2,7 380,95
10 AMPAHIBATO 1 600 805 4,2 380,95 11 ANKADIAIVO 1 459 625 2,45 595,51 12 ANKADINDRATOMBO 2 549 1 716 1,5 1 699,33 13 ANKAZOBE 760 433 2,15 353,49 14 EST MAHAZOARIVO 2 504 1 130 3,5 715,43 15 MAHATSINJO 1 329 688 2,9 458,28 16 MAHITSY 1 045 515 2,5 418 17 MANDIKANAMANA 427 214 1,05 406,67 18 MIADANA 912 650 3,2 459,38 19 MENDRIKOLOVANA 1 470 671 3,24 281,48 20 SUD AMBOHIPO 1 240 682 1,3 953,85
TOTAL 28 207 15 230 44 641,85 Source : Bureau de la commune
Avant de faire l’analyse de ce tableau, nous tenons à faire remarquer que, selon l’évaluation
de la commune, la superficie totale de la commune rurale d’Alasora est de 44km². Cette
estimation est en contradiction avec le résultat obtenu à l’aide du planimètre sur carte au
1/50.000 donnant 21.5km². Cette dernière évaluation est proche de celle indiqué par P.Gourou
(20km²) .
On observe en général une répartition inégale de la population sur l’ensemble de l’espace
communal. Sur le plan morphologique, il se dégage une division territoriale d’Est en Ouest en
prenant comme variable la densité de la population et la concentration de l’habitat. Cette
variabilité spatiale est conditionnée par l’insuffisance du réseau routier insuffisant en densité et
du caractère très accidenté du relief de la partie orientale d’Alasora.
Ce qui n’a pas changé par rapport aux années précédentes, c’est la situation démographique
des fokontany les plus peuplés comme Amboaroy, Ankadindratombo, Est Mahazoarivo et les
moins peuplés (Mandikanamana, Ambohitanety, Ambohitromby) ,(Figure 9 et Tableau10)
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 76 GEOLOGIE
Figure 9 : Carte de distribution de la population
#
#
#
#
#
#
#
##
#
#
#
#
#
#
#
#
#
##
AMBOHIMARINAAMPAHIBATO
MAHATSINJO
ANKAZOBEMAHITSY
ALASORA
MIADANA
AMBODIVONDAVA
AMBOAROY
ANKADIEVO
AMBOHITROMBY
EST MAHAZOARIVO
MENDRIKOLOVANA
SUD AMBOHIPO
ANKADINDRATOMBO
AMBATOMALAZA
MANDIKANAMANA
AMBOHITANETY
AMBOHIDRAZAKA
0 1000 2000 Meters
N516000
516000
517000
517000
518000
518000
519000
519000
520000
520000
521000
521000
522000
522000
523000
523000
792
000
7920
00
793
000
7930
00
794
000
7940
00
795
000
7950
00
796
000
7960
00
Bypass
Route
Ikopa
densité population/fkt/km²195.93195.93 - 281.48281.48 - 380.95
380.95 - 418418 - 459.38459.38 - 715.43715.43 - 867.14867.14 - 953.85953.85 - 1391.31391.3 - 1946.78
'
Légende
Source :BD 10 Alasora, Andriatsarafara D L
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 77 GEOLOGIE
4.2.2.3.- Flux migratoires :
Les flux migratoires représentent un maillon fort dans la relation de la commune d’Alasora
avec Antananarivo et son agglomération. Il est évident que ces flux migratoires dépendent la
dynamisme du développement socio-économique de la région d’Alasora.
On distingue deux catégories de migrations :
- Migrations alternantes,
- Déplacements intra-communaux.
4.2.2.3.1.- Migrations alternantes :
La croissance de la population dans la commune a un rapport direct avec la migration,
notamment dans les fokontany les plus peuplés (Tableau 10)
Les déplacements continuels de la population, sont des mouvements migratoires quotidiens
des travailleurs et étudiants résidant à Alasora mais travaillant à Antananarivo. Cela à pour
conséquence la saturation des moyens de communication aux heures de pointe. La proximité
d'Alasora par rapport à la capitale favorise cette migration de pointe. Les paysans grossissent
le nombre de migrant temporaire car, ils vont vendre journellement leurs produits aux marchés
d’Anosibe.
Une autre forme de migration est l'exode urbain. Il s'agit du déplacement des citadins
tananariviens vers la campagne d’Alasora. Cet exode urbain se matérialise par le déplacement
des originaires d’Alasora, propriétaires de quelques parcelles agricoles se rendant
régulièrement à leur résidence tous les week end alors qu’ils sont soient fonctionnaires soient
des commerçants travaillants à Antananarivo.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 78 GEOLOGIE
4.2.2.3.2.- Déplacements intra-communaux :
Entre les Fokontany se tissent des liaisons sous forme d’échanges commerciaux se
matérialisant par des migrations alternantes, motivées par les activités de commerce.
On observe que des liaisons principales s‘effectuent le long des axes routiers majeurs. Trois
Fokontany s’érigent en pôles centralisateurs grâce à leur position géographique :
� Par sa situation de carrefour le Fokontany Est Mahazoarivo / Ankadindratombo assure
les liaisons principales vers les différentes agglomérations d’Atananarivo. En outre,
l’ouverture du marché d’Ankadindratombo contribue au développement commercial de
ce Fokontany.
� Le fokontany d’Alasora, chef lieu communal bénéficie, outre le caractère administratif
hérité de plusieurs siècles d’histoire, d’autres facteurs de développement tels que la
centralisation des bâtiments administratifs, les monuments historiques, les centres
sanitaires et les écoles.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 79 GEOLOGIE
4.2.2.4.-Activités économiques :
4.2.2.4.1.- Evolution des secteurs d’activités :
Tableau 11 : Répartition de la population par secteur d’activité
SECTEURS → ANNEES ↓
PRIMAIRE(%) SECONDAIRE(%) TERTIAIRE(%)
1999 75.57 11.99 12.44 2004 65 17 18 Source : Bureau de la commune Figure 10 : Courbe d’évolution des secteurs d’activité
Evolution des secteurs d'activité
0
20
40
60
80
1999 2004
Années
pour
cent
age
secteur primaire
secteursecondaire
secteur tertiaire
Auteur : Andriatsarafara Domoina. L
On constate d’après ces données ( Tableau 11 et Figure 10 ) que la population oeuvrant dans
le secteur primaire reste dominant. Mais la tendance confirme un indicateur d’urbanisation
caractérisé par une diminution de la pratique de l’agriculture et de l’élevage, au profit du
développement des secteurs secondaire et tertiaire.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 80 GEOLOGIE
A- SECTEUR PRIMAIRE : L'agriculture et l'élevage sont en général les piliers de ce secteur. Ce sont des activités qui se
pratique en milieu rural Malagasy. On constate que, le secteur primaire reste dominant.
D’après le Tableau 10, la pratique de l’agriculture et de l’élevage régresse de 10.57% (75.57%
en 1999 et 65% en 2004). Cette régression est probablement due à l’exode rural d’une part et
au flux migratoire alternant d’autre part. Depuis 2004, beaucoups de gens exercent une double
activité : agricole, élevage et autres pour améliorer-leurs revenus.
1- AGRICULTURE :
L’agriculture est la principale source de revenu au sein de la commune d’Alasora ; qui
figure parmi les greniers à riz de la région d’Analamanga. Cette commune possède une
grande potentialité agricole notamment en matières rizicoles et maraîchères. Les principales
cultures produites par la Commune d'Alasora sont: le riz, les légumes et les cultures vivrières
(manioc, patate, etc..). La Commune compte environ 3160 exploitants agricoles répartis
comme suit (Tableau 12):
Tableau 12: classification des différents types d’exploitation agricole
source Bureau de la commune
La taille moyenne d'une exploitation dans la commune est d’environ 24 ares. Elle est très
petite par rapport à la taille moyenne d’une exploitation agricole dans la province de
Tananarive, faisant 85 ares (source INSTAT; Direction de la synthèse économique, 2005).
Par propriétaire En métayage En fermage Ensemble Nombre d'exploitation
832 399 1 922 3 163
Superficies des exploitations en Ha
445 287 38 770
Type d'exploitation Riz- Légumes - Cultures vivrières
Riz- Légumes - Cultures vivrières
Riz- Légumes - Cultures vivrières
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 81 GEOLOGIE
1.1- ANALYSE DE LA SITUATION RIZICOLE :
On sait que le riz est par excellence l’aliment de base des Malagasy et de ce fait, il tient
une place primordiale dans l’agriculture de Madagascar et aussi de la région d’Alasora. Dans
la commune d’Alasora, presque la totalité de la plaine et les fonds des vallées sont occupés
par la riziculture. Elle s’effectue généralement en trois saisons :
- le riz de première saison ou « vary aloha » avec 624 T /an( mai-janvier)
- le riz de saison intermédiaire ou « varisia » avec 144T /an ( juillet-mars)
- le riz de deuxième saison ou « vakiambiaty » avec 102T / an(septembre-mai)
(Bureau de la Commune)
Dans cette zone, la production rizicole est fonction du climat, de la topographie et du mode
d’occupation du sol. En effet, la topographie est un facteur déterminant dans le contrôle du
système d’irrigation et de drainage des rizières. Sur les flancs de colline les agriculteurs
cultivent du riz pluvial selon la plus grande pente en raison de l’exiguïté des parcelles de la
plaine rizicole. Ce qui aggrave l’érosion des sols.
D’après nos enquêtes, les paysans d’Alasora trouvent avantageux de cultiver le riz pour leur
propre consommation car le surplus de production est presque inexistant. Parfois en raison
des conditions climatiques favorables, les paysans vendent l’excédent de paddy sur le
marché.
A part les problèmes d’irrigation qui constituent l’obstacle majeur à l’augmentation de la
productivité agricole, on assiste ces dernières années au développement de la briqueterie
concurrençant la riziculture dans l’espace.
Cette activité occupe le terroir rizicole pendant la période de soudure ( de mai à octobre en
saison du vary aloha). Ce qui explique la baisse de la production du « vary aloha » en cette
période. En effet, le support pédologique de la riziculture est constitué par l’argile d’inondation
totale mais temporaire, peu fertile.
La briqueterie source de revenu supplémentaire peut rendre stérile à long terme les parcelles
rizicole. Car, après un certain temps, l’épaisseur de la couche humifère diminue et s’épuise. La
couche d’altération marquée par la présence de sable et de pierres affleure; à long terme le
terrain ne serait plus favorable ni à la briqueterie ni à la riziculture
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 82 GEOLOGIE
En conclusion, on peut dire que cet engouement pour la briqueterie témoigne en partie la
régression de la riziculture. Si cent cinquante hectares de rizières ne produisent plus que
1800T de riz par an. Ce qui confirme la rareté des surplus de production rizicole favorisant
l’auto consommation.
1.2.- LES CULTURES MARAICHAIRES :
Les produits maraîchers d’Alasora tiennent une place aussi important que le riz et
contribue au développement économique local et régional voire même national. Le poireau,
les haricots verts, les tomates, les tissâmes, la laitue, …,constituent les produits maraîchères
cultivés dans la commune.
D’après nos enquêtes auprès des maraîchers, un terrain de 28 m² peut produire jusqu’à 5
sobika de haricot vert. En général, la culture maraîchère occupe les terrasses de faible
étendue de quelques vingtaines de mètres carrés à quelques ares, sur- élevées de 1 à 2
mètres au-dessus de la plaine alluviale. Selon l’estimation de la commune, en moyenne 1 ha
de surface cultivée donne 63T/an de légumes.
Les maraîchers d’Alasora se plaignent car le plus souvent ils sont obligés de vendre leurs
produits à bas prix. Puisque ce sont des produits périssables, la spécificité des produits frais
limite leurs prix.
En outre, la faible fertilité du sol exige l’utilisation de fertilisant qui coûte cher. Cependant
l’utilisation des engrais chimiques comme la potasse est indispensable à la culture
maraîchère. L’achat des semences constitue déjà des dépenses supplémentaires si l’on veut
accroître la productivité maraîchère.
On sait que l’utilisation abusive de ces engrais chimiques détériore la structure du sol et réduit
sa fertilité. Nous recommandons l’emploi complémentaire de fumier pour éviter cette
détérioration. Une assistance technique est nécessaire pour apporter des solutions à ces
problèmes.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 83 GEOLOGIE
1.3.- CULTURES VIVRIERES :
Le rendement des cultures vivrières sèches telles que : manioc, patate douce,
taro, pomme de terre, maïs, …, dans la commune est estimé à environ 102T /an.
Cette culture ne pourrait pas assurer d’importants profits monétaires selon les
déclarations des paysans. En effet, la valeur marchande de la production vivrière est
encore inférieure à celle du paddy. C’est pourquoi ces plantes sont cultivées par les
paysans d’Alasora non seulement pour leur valeur commerciale, mais par nécessité
alimentaire : Elles sont «le solom-bary » remplaçants du riz pendant la période de
soudure, en cas de mauvaise productivité agricole.
2.-ANALYSE DE L’ETAT DE L’ELEVAGE :
L'élevage est encore assez important à Alasora malgré l’exode rural.
Le cheptel bovin compte 863 têtes, les porcs sont au nombre de 203 mais ont diminué de 90%
suite à l'épidémie de PESTE AFRICAINE depuis le mois de décembre 1998. En général, les
volailles sont au nombre de 4 par ménage (Tableau 13).
La plupart des paysans possèdent des bœufs, en moyenne deux par famille et ils ne les
emploient que pour tirer les charrues, pour le travail des champs et des rizières, pour tirer les
charrettes, pour le transport des récoltes et des engrais et surtout comme source de fumure
biologique.
Tableau 13 : Cheptel animal de la commune
TYPE NOMBRE
Bovidés 858
Porcs 203
volailles 15419
Source : Bureau de la commune.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 84 GEOLOGIE
A cause de la pauvreté, les paysans ne peuvent plus s’acheter de zébu et de porc qui coûtent
de plus en plus chers. On constate actuellement une tendance au déclin de l’élevage dans la
commune rurale d’Alasora. En outre, la déforestation a contribué considérablement à la
dégradation des pâturages d’autant plus, la faible production de fumier utile au développement
de l’agriculture influence la productivité fourragère.
Cette explication assez peu étayée n’est sans doute pas assez suffisante, c’est pourquoi nous
avions tenu à rapporter notre perception des choses. L’augmentation de la population,
l’extension des cultures notamment sur les collines les plus proches des lieux habités, ont
provoqué la raréfaction des pâturages ; d’autant plus grave que la très faible valeur fourragère
de la pseudo-steppe remplaçant le foret primaire contraignait les paysans à diminuer le
nombre du cheptel.
Ce déclin peut aussi s’expliquer par la diminution de la pratique agricole de la commune, en
effet l’agriculture et l’élevage sont toujours complémentaires dans le monde rural Malagasy.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 85 GEOLOGIE
B.- SECTEUR SECONDAIRE :
Le secteur d’activité concernant l’industrie et l'artisanat constitue les 17% des activités dans la
commune (Tableau 11). Les artisans sont majoritaires. La Commune d'Alasora possède: des
menuiseries, des ébénisteries, des briqueteries, des maroquineries, des broderies, des
ferblanteries, des salons de coiffure, des garages.
Cependant, la poterie, la maroquinerie, la briqueterie et la broderie sont les principales
activités qui constituent l'artisanat d'Alasora.
Quant à la poterie, son caractère saisonnier entraîne l'irrégularité de la production. Parmi les
172 potiers qui résident à Alasora, 16 sont assidus avec une production hebdomadaire de
1.600 pots ( Photographie 3).
Les principaux débouchés sont essentiellement les marchés, de la petite vitesse, de Pochard
et d'autres marchés sis dans les arrondissements d’Antananarivo, ainsi que des clients qui font
de la sous-traitance.
Industrie hôtelière compte cinq hôtels restaurants. Une usine de confection textile existe à coté
de la commune d’Ambohimanambola.
Photographie 3 : Artisan potier d’Alasora.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 86 GEOLOGIE
Bien que l’artisan soit, sur le plan professionnel, un ouvrier qualifié, souvent sa situation n’est
pas meilleure que celui du paysan. Il reste un tâcheron souvent dépourvu de moyens de
conférer à son entreprise un caractère industriel.
Généralement, les difficultés rencontrées par les artisans d'Alasora sont surtout d'ordre
financier. En effet, il leur faut un minimum de capital pour satisfaire et acquérir les offres du
marché. Malgré ce manque de financement, l’importance de ce secteur s’explique par le
maintien de la « tradition » artisanale très forte dans la commune.
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 87 GEOLOGIE
C.- SECTEUR TERTIAIRE :
Le secteur tertiaire comme le commerce et les services constituent 18% des activités
(Tableau 10). Ce secteur a subit une recrudescence ces dernières années à cause de la
croissance démographique.
4.2.2.4.2.- Conclusion sur l’activité économique :
Les habitants d’Alasora tirent-leurs revenus monétaires à la fois de l’agriculture et des autres
activités comme le commerce, le fonctionnariat, etc. Des métiers saisonniers sont exercés par
certains résidents, exemple dans les domaines de la briqueterie.
Cette pratique d’activité mixte par les habitants est parfois dictée par le mode d’occupation du
sol ( Figure 11).
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 88 GEOLOGIE
FIGURE 11 : Carte d’occupation du sol
Briqueterie
Source : BD 10, Andriatsarafara D L
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 89 GEOLOGIE
4.2.2.5.- SITUATION SANITAIRE :
Les données statistiques concernant la situation sanitaire n’étaient pas disponibles au moment
de notre campagne d’enquête. Toutefois, avec le peu des nombres de personnes enquêtées,
nous avions pu esquisser dans ces grandes lignes la situation sanitaire de la commune.
La classification suivante peut être proposée :
Maladies à caractères épidémiques saisonniers (classées par ordre d’importance) :
� paludisme,
� grippe,
� rougeole et variole pour les enfants,
Maladies infectieuses ou parasitaires :
� affections intestinales,
� affections pulmonaires non tuberculeuses,
A part ces maladies courantes, des problèmes, sur la pathologie des femmes enceintes et sur
la malnutrition infantile en milieu rural méritent d’être analysés profondément.
Tableau 14 : Infrastructure sanitaire
Dénomination Nombre Nombre Personnel CSB II 1 9 Maternité 1 3 Dispensaire catholique 1 8
Source Bureau de la commune
Pour assurer le bien être de ses populations, la commune dispose d’un centre de santé de
base, d’une maternité, d’un dispensaire catholique (Tableau 14), de deux pharmacies
communautaires et de deux dépôts de médicaments. En 2005 les bâtiments de la maternité
s’étaient vus doter de deux chambres supplémentaires, l’une en guise de cuisine et de
logement pour les accompagnateurs des malades, et l’autre servant de douches et de
toilettes. Cette extension logistique est indispensable pour la commune, étant donné le
nombre de naissances enregistrées en 2004 ( 557 ).
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 90 GEOLOGIE
4.2.3.- DESCRIPTEUR DU MILIEU BIOLOGIQUE
4.2.3.1.- Végétation :
L’étude systématique de la flore ou de la formation végétale de cette zone
constituerait un travail d’une telle ampleur dépassant largement la limite de notre
compétence.
Cependant, on peut y distinguer dans la commune rurale d’Alasora trois types
physionomiques de végétations :
- la savane herbeuse et la pseudo-steppe.
- la prairie aquatique et marécageuse.
- zones de reboisement
La savane herbeuse est formée essentiellement par l’Hyparrhenia Rifa ( Vero) et la
pseudo-steppe par de Loudetia et d’Aristida qui sont des indices de dégradation du
couvert végétal.
La prairie aquatique occupée par les marais, les digitations et la plaine est couverte
d’une strate basse et dense. Les arbustes sont exceptionnels et les plantes sont
mésophiles ou hygrophiles, avec abondance de Cypéracées ( Zozoro ) de genre
Cyperus Madagascariensis, ( Arefo ) de genre Helexhaeris Plantaginea, (Herana) de
genre Cyperus Latifalius.
Les zones de reboisements sont plantés d’Eucalyptus et de Pinus couvrant une partie des
« tanety » .
Partie IV : Diagnostic externe de la zone d’Alasora
ESPA 91 GEOLOGIE
4.3- CONCLUSION :
Nous espérons que les informations recueillies, et analysées dans ce chapitre vont aider les
futurs concepteurs du PCD de la commune. En effet, une bonne connaissance de l’état des
lieux de la commune est très importante, car elle peut faciliter l’EIE de tous les futurs projets
inscrits dans le PCD qui n’est autre que le document cadre de tous les projets à réaliser dans
la commune.
Partie V : Diagnostic et Auto-analyse
ESPA 92 GEOLOGIE
PARTIE V : DIAGNOSTIC ET AUTO-ANALYSE
Partie V : Diagnostic et Auto-analyse
ESPA 93 GEOLOGIE
V- DIAGNOSTIC, TRAITEMENT DES INFORMATIONS
ET PHASE DE RESTITUTION.
5.1.- DIGNOSTIC ET AUTO-ANALYSE DE LEUR SITUATION PAR LES INTERESSES :
5.1.1.- Objectifs
En général, l’objectif qu’on doit se fixer à ce stade du diagnostic est de mettre en place
des processus d’analyse assistée par les initiateurs de la démarche dans un premier
temps, puis d’auto-analyse, pour déboucher sur un bilan diagnostic minutieux de la
situation des groupements sociaux dans la commune.
Cette étape cherche surtout à associer, puis à impliquer la population de la commune
dans l’analyse de sa propre réalité et dans la définition des changements nécessaires
pour réagir aux contraintes de l’environnement afin de répondre aux besoins diversifiés
de tous les groupes sociaux.
On doit d’abord créer les conditions d’une participation de la population à l’analyse de la
réalité, amorcer un processus de réflexion et un débat interne, critiquer dans un premier
temps, prospectif et novateur dans un second temps, sur la situation et l’avenir de toute la
commune. Puis, on doit faire en sorte de permettre à tous les acteurs sociaux et aux
partenaires externes de définir un bilan diagnostic d’ensemble de leur réalité dans lequel
chacun puisse se restituer par rapport aux autres.
Ensuite, on se doit de parvenir à faire un inventaire des problèmes et difficultés de la
population, ordonnés suivant leur gravité et leur urgence, à partir des perceptions de
chaque groupe.
Enfin, si possible on doit parvenir à constat mobilisateur qui va pousser les personnes
concernées à s’engager en toute responsabilité dans la recherche et dans la mise en
œuvre des changements qui leur conviennent.
5.1.2.-Public concerné par l’auto-analyse :
Normalement, c’est toute la population dans l’aire géographique de la commune qui est
concernée par cette étape, mais la commune est vaste et sa population n’est pas
homogène.
Partie V : Diagnostic et Auto-analyse
ESPA 94 GEOLOGIE
Il n’est pas possible de retenir tous ensembles les différents groupes locaux, sous peine
d’alourdir et de ralentir la démarche. Les réunions d’analyse assistées et d’auto-
analyse peuvent être organisées dans chaque fokontany ou villages par sexe, par groupes
d’âge, par profession. Ces groupes permettent de disposer de points de vue diversifiés,
complémentaires et parfois contradictoires, très utiles pour dresser un bilan diagnostic
ouvert et complet de la situation locale.
5.1.3.-Déroulement de cette étape :
a) Informer les villages et fokontany sur la date et le lieu du réunion, et surtout de son
objet.
b) Commencer la première réunion par un rappel de l’information sur l’origine de la
demande, justification, objectifs poursuivis et modalités.
c) Amorcer l’analyse de la situation dans la zone. Il ne s’agit pas de faire un exposé de
ce que l’on sait (acquit lors du diagnostic externe), il importe par contre de mettre au
point à partir de cette connaissance acquise sur la commune, un canevas de
réunion qui permette d’embrasser tous les aspects de la vie.
d) Conclure en rappelant les informations essentielles formulées pendant la réunion.
5.1.4.-Thèmes à aborder pendant l’étape d’auto-analyse :
Une délimitation précise de tous les thèmes à aborder à ce stade nous serait impossible à
réaliser, cependant nous allons essayer de donner une liste exhaustive de tous les thèmes
que nous devons aborder pendant la phase d’auto- analyse :
- les ressources et potentialités disponibles dans la commune ; modalités de gestion
de l’espace et des ressources ( accumulation, échanges ; dynamique des flux interne et
externes),
- les moyens de production disponibles; infrastructures, technique, forces de travail,
- les problèmes et difficultés actuels du groupe ( fokontany, village,…), l’ensemble
des besoins seront abordés (alimentation, revenus, éducation, culture, tradition, etc.),
Partie V : Diagnostic et Auto-analyse
ESPA 95 GEOLOGIE
5.2-TRAITEMENT DES INFORMATIONS RECUEILLIES :
5.2.1.-Objectifs :
Cette étape se définit comme une transition entre l’analyse par toutes les entités
concernées de leur situation, et la restitution d’un bilan diagnostic d’ensemble, construit à
partir des contributions de chacun. On effectue une synthèse de toutes les informations
recueillies afin de transformer en une image claire la réalité confuse, pour ensuite le
renvoyer aux concernés par l’analyse.
D’abord, il faut établir un état des lieux, hiérarchisé, et interprété où figure toutes les
données de base nécessaire pour intervenir dans la zone. Ensuite, on essaie de parvenir à
un schéma explicatif de la réalité actuelle et son évolution ( dynamisme, contraintes, et
mécanismes des rapports du groupe sociale avec son environnement). On doit ordonner
les informations et les mettre dans une forme pédagogique, des panneaux dessinés et
écrits ( ANNEXE III. ) accessibles à tous les niveaux de connaissance.
5.2.2.- Nature des informations à traiter :
Il s’agit ici de traiter, d’une part les informations recueillies pendant l’enquête externe
(diagnostic externe), d’autre part les informations obtenues lors des réunions d’analyses et
enfin toutes les informations provenant des enquêtes et contacts avec tous les partenaires
extérieurs à la commune.
5.2.3.- Proposition d’un canevas général de classement, sélection et interprétation des informations recueillies :
5.2.3.1.- L’occupation du sol :
- L’écologie de la zone, contraintes et potentialités,
- Le peuplement et sa répartition,
- Les infrastructures et leur état.
La synthèse de l’occupation de l’espace peut permettre de mettre en évidence les zones
de polarisation et les zones marginales ; la configuration du « capital »agro-écologique de
la zone.
Partie V : Diagnostic et Auto-analyse
ESPA 96 GEOLOGIE
5.2.3.2.- Les systèmes et techniques de production par secteur :
� Les systèmes de culture :
- principales cultures,
- cultures d’appoint,
- arboriculture,
- jachères,
- friches et leur proportion respectives,
� Les techniques culturales et notamment la combinaison des techniques
ancestrales et modernes (surtout en matière de fertilisation) ,
� L’évolution des résultats techniques,
� Les systèmes d’élevage ;
- intégrés,
- coexistants ou concurrents par rapport à l‘agriculture,
� Les autres activités ; exploitation minière( artisanale ou industrielle), artisanat,
etc.
La synthèse des systèmes de production doit mettre en évidence la diversité des
activités, leur intégration, leur superposition ou concurrence ; leur dynamique
d’évolution (expansion, stagnation, régression) ; le degré de modernisation du système
et sa plus ou moins dépendance vis à vis de l’extérieur.
5.2.3.3.- Situation économique :
- Le mode de couverture des besoins vivriers par la production locale ou les
importations et la structure de la consommation alimentaire,
- Les résultats monétaires : structure des revenus et proportions suivant leur origine
agricole, non agricole et extérieure.
La synthèse doit permettre d’apprécier le degré de satisfaction des besoins, le degré de
dépendance vis à vis de l’extérieur.
Partie V : Diagnostic et Auto-analyse
ESPA 97 GEOLOGIE
5.2.3.4.- La situation sociale :
Elle apparaîtra à travers les indicateurs suivants :
- mode de distribution des terres,
- degré d’occupation de la population pendant l’année, suivant les saisons, forme et
intensité de la désorganisation des exploitations, entraide villageoise « valin-tanana »
- ambition des diverses catégories de sexe et d’âge selon leur degré et la maîtrise
des résultats économiques,
5.2.3.5.- Les formes d’organisation existantes :
- Organisations traditionnelles et modernes, suivant qu’elles mobilisent toute la
population ou un sous groupe, suivant le secteur qu’elles concernent : socioculturel,
économique, technique, politique, …
5.2.4.- Mise en forme pédagogique du bilan diagnostic pour préparer la restitution :
Deux produits sont nécessaires ; l’un à destination des fokontany et villages, la technique
des panneaux illustrés apparaît à l’expérience très pertinente ; l’autre à destination des
partenaires extérieurs, sous forme de document écrit.
Partie V : Diagnostic et Auto-analyse
ESPA 98 GEOLOGIE
5.3.- RESTITUTION DU BILAN DIAGNOSTIC AUX POPULATIONS ET PARTENAIRES, RECUEIL DES PROPOSITIONS, INFORMATIONS, RECHERCHE DE SOLUTION :
5.3.1.- Objectifs :
- Rapporter à la population une image claire, exhaustive, analytique, explicative de son
environnement et de ses problèmes, dans laquelle elle se reconnaisse, pour faciliter son
accession à une participation plus éclairée.
- Stimuler la recherche des solutions aux problèmes analysés, et préciser les modalités et
les conditions de leur mise en œuvre.
- Informer les partenaires de la commune des résultats de la démarche mener par la
population, avec leur contribution.
- Activer le débat amorcé par l’auto-analyse sur les conditions et les moyens d’un
changement maîtrisé, en fonction des grands principes du développement participative.
Cette première restitution est déterminante pour l’implication de la population dans la
démarche d’élaboration du PCD.
En effet, en premier lieu elle permet d’informer les groupes et les personnes concernés par
l’analyse sur la situation actuelle de la zone. Elle peut donner des éclaircissements sur les
mécanismes et dynamiques d’évolution des phénomènes ( Exemple : évolution de
l’érosion, l’exploitation des ressources naturelles…).
En second lieu, elle propose une image d’ensemble structurée et cohérente, reconstituée à
partir des apports fractionnés et spécifiques de toutes les composantes du groupe social.
En dernier lieu, elle est l’occasion de recueillir des propositions de solutions aux
problèmes identifiés, de discuter des modalités de leur mise en oeuvre, de leur priorité ou
non, de leur conformité ou non aux orientations du plan national ( programme de soutien
au développement rural ou PSDR ) et des stratégies générales du développement
communal.
Cette restitution peut aussi apporter aux partenaires extérieurs la vision que les paysans
( Groupe majoritaire) ont de leur propre réalité et souligne la distance existante entre les
visions des deux groupes.
Partie V : Diagnostic et Auto-analyse
ESPA 99 GEOLOGIE
Pour conclure, on peut aussi dire que cette restitution est une occasion de procéder à une
information sur les différentes alternatives techniques existantes pour répondre à un
même problème, mais en fonction des critères financiers, techniques, sociaux et
économiques.
5.3.2.- Modalités : 5.3.2.1.- Restitution auprès de l’ensemble de la population :
La réunion de restitution doit être dans un premier temps être organisée avec l’ensemble
de la population de chaque fokontany afin de provoquer une dynamique et un débat que
des réunions de groupes ne favoriseraient pas. La préparation de cette réunion est très
importante compte tenu des objectifs qu’elles poursuivent :
- l’information à restituer doit être donc claire et exhaustive,
- l’introduction de la réunion doit bien préciser ses objectifs ( restitution du bilan
diagnostic, rectification et modification de ce bilan diagnostic, recherche des solutions aux
problèmes identifiés en précisant le plus possible les conditions de leur mise en œuvre).
Après cette restitution collective, des réunions de groupes peuvent alors être organisées
pour approfondir la recherche et la discussion de solution aux problèmes identifiés.
( Rappel des étapes précédentes, information sur les objectifs de la réunion, présentation
des résultats du bilan diagnostic à l’aide des supports visuels, discussion au fur et à
mesure de l’apparition des rectifications et compléments éventuels, enfin recherche des
solutions aux problèmes à inventoriés) .
5.3.2.2- Restitution auprès des partenaires extérieurs :
Dans un dernier temps, on réalise la séance de restitution auprès des partenaires
extérieurs, elle sera d’autant plus efficace si on y associera les responsables de la
commune du fait de leur rôle à pouvoir engager une discussion avec les techniciens pour
faire valoir leurs visions sur les priorités..
Partie VI: Elaboration du PCD
ESPA 100 GEOLOGIE
PARTIE VI : ELABORATION DU PLAN DE
DEVELOPPEMENT ET DU PROGRAMME D’URGENCE
Partie VI: Elaboration du PCD
ESPA 101 GEOLOGIE
VI.- ELABORATION DU PCD
6.1.-INTRODUCTION.
Les étapes précédentes, vont créer des conditions favorables à la définition des grandes
lignes et du contenu d’un plan communal de développement pluriannuel en harmonie
avec l’Environnement de la zone, et du programme d’urgence qui répond aux priorités.
6.2.-ESQUISSE DU PLAN :
6.2.1.- TRAITEMENT DES INFORMATIONS ET DES PROPOSITIONS RECUEILLIES :
6.2.1.1.- Objectifs :
L’objectif de cette étape est d’ordonner les informations et les propositions recueillies
pour faire apparaître les idées forces, les orientations générales, les spécificités zonales
et sectorielles. Il faut à ce stade, interpréter les données en référence aux impératifs du
développement de la commune, c’est à dire à ce qui correspond ou non aux conditions
d’un développement maîtrisé par la population, pour répondre en priorité à ses besoins.
Partie VI: Elaboration du PCD
ESPA 102 GEOLOGIE
6.2.1.2.- Principes à suivre lors du travail de traitement des informations :
Il se peut que les propositions recueillies lors de la restitution du bilan diagnostic ne
répondent pas aux impératifs du développement communal. Elles peuvent même dans
certains cas, les contredire.
D’où la nécessité de restructurer le PCD afin de répondre aux objectifs précités, en
particulier: l’amélioration maîtrisée des conditions de vie et de travail de la population.
Serait-il indispensable de se référer au PCD pour proposer des solutions concrètes selon
des critères de développement bien définis, qui puisse effectivement aller dans ce sens ?.
Ainsi on retiendra les grands principes suivants :
- Répondre aux priorités agro-écologiques telles que la protection et la
régénération des ressources naturelles c’est à dire une exploitation non-prédatrice.
- Comme la commune est à vocation rurale, alors on doit faire en sorte
d’entretenir et d’augmenter le potentiel productif par une meilleure gestion des
eaux et du sol (ces deux éléments représentent le capital de base de l’économie
de la commune).
- Accroître les performances des systèmes productifs pour mieux satisfaire
les besoins de la population, et en priorité l’alimentation et la santé.
- Favoriser une accumulation collective pour renforcer les services
communs, nécessaires à la mise en œuvre des deux principes précédents. La
primauté du collectif sur l’individuel permet d’assurer un contrôle de l’exploitation
des ressources pour éviter une accumulation trop inégale, préjudiciable à
l’équilibre du groupe et de ses rapports avec l’environnement.
- Diversifier l’économie locale par une maîtrise plus complète des processus
de production, et notamment :
� La production des moyens de production sur place telle que les
semences, les outils, les puits, etc.
� Valorisation sur place des produits primaires pour augmenter leur
valeur ajoutée.
� Maîtrise de la commercialisation.
- Rechercher la diversification des activités en évitant leur accumulation
dans des pôles qui créeraient un déséquilibre socio-économique.
Partie VI: Elaboration du PCD
ESPA 103 GEOLOGIE
- Contenir le développement urbain, dans les limites des zones déjà
urbanisées, c’est à dire protéger les zones libres périphériques face aux pressions
de l’habitat spontané d’une part, et assurer l’aménagement des quartiers existants
en valorisant les poches libres d’autre part.
6.2.1.3.- Quelles informations traiter ?
Il s’agit de traiter et classer, d’une part les informations qui complètent, précisent ou
modifient le bilan-diagnostic ( inventaires des problèmes et des atouts, analyse des
mécanismes d’évolution de la situation) ; d’autre part les propositions de solutions
recueillies lors des discussions par la restitution du bilan diagnostic.
6.2.1.4.- Le classement des propositions de solution :
Quatre critères importants sont à suivre pour classer les propositions de solutions.
Premier critère : les moyens et conditions préalables que nécessitent ou non leur
mise en oeuvre suivant leur origine ( ce critère exprime le degré de maîtrise que la
population peut ou non avoir des solutions à mettre en œuvre).
Les moyens maîtrisés localement sont ceux dont dispose la population tels que les
outils, les infrastructures déjà existante, etc. .
Les moyens extérieurs nécessaires peuvent être caractérisés, soit par leur coût
élevé ou faible, la complexité ou la simplicité de leur utilisation ( maintenance, réparation
des retenues d’eaux par exemple), soit par leur volume (en nombre ) important ou faible.
Les préalables maîtrisés localement sont ceux qui dépendent exclusivement d’une
décision de la population : temps de travail, choix d’un lieu, attribution des terres, etc.
Les préalables déterminés par l’extérieur peuvent être les suivants :
- Des autorisations administratives, commerciales, juridiques.
- L’accord des partenaires extérieurs,
-La formation des spécialistes ou techniciens communaux.
Partie VI: Elaboration du PCD
ESPA 104 GEOLOGIE
Deuxième critère : le caractère d’ensemble ou sectoriel et zonal des solutions
proposées.
Des solutions peuvent concerner l’ensemble de la population, l’ensemble de la zone
géographique de la commune, l’ensemble des secteurs d’activités ; d’autres au contraire
peuvent ne concerner qu’un sous-groupe, une sous zone( exemple un fokontany), un
secteur d’activité. Toutes ces particularités doivent être notées, pour bien distinguer ce
qui fait l’unanimité ( Solutions, mesures, propositions générales ), de ce qui est sectoriel
et localisé et risque d’être rediscuté.
Troisième critère : le caractère prioritaire ou non des solutions proposées.
La priorité d’une solution peut lui venir de l’urgence et de la gravité des problèmes qu’elle
veut résoudre, ce sont notamment :
- Les problèmes d’alimentation et de santé qui mettent en danger la vie des
hommes et des animaux ;
- Les problèmes d’érosion et de déboisement qui peuvent être les signes, dans un
espace limité, d’une décapitalisation irréversible ;
- Les contraintes qui constituent un préalable absolu à la mise en œuvre de
d’autres actions jugées importantes, par exemple : manque de semences par rapport à
l’amélioration des pratiques culturales, déficience des ressources en eau par rapport à
l’extension des spéculations maraîchères,,,)
Quatrième critère : la correspondance plus ou moins grande des solutions avec les
impératifs du développement communal et notamment :
- Les effets d’entraînement qu’une action peut avoir sur d’autres secteurs( exemple
l’aménagement des bassins versant va augmenter la production agricole et va
stimuler l’amélioration de l’alimentation humaine et celle de la fertilité des sols),
- Les effets à long terme, de renforcement et de structuration de groupe social pour
lui permettre de s’approprier, de contrôler et de gérer son propre développement
(les services communs, les systèmes locaux de crédit, la transformation sur place
des produits en sont l’illustration).
Partie VI: Elaboration du PCD
ESPA 105 GEOLOGIE
6.2.2.- ESQUISSE D’UN PLAN DE DEVELOPPEMENT SUR PLUSIEURS ANNEES :
6.2.2.1- But :
Cet exercice vise à rassembler dans une production unique, le bilan et l’analyse de la
situation de la population d’une part, et le plan de développement qui s’en déduit d’autre
part, mettant ainsi à la portée de tous une problématique de développement, claire et
stimulante pour la collectivité.
6.2.2.2.- Ordonnancement du plan :
- Reformuler le bilan diagnostic dans le sens d’une argumentation des orientations
du plan.
- Définir dans une perspective à moyen et long terme les orientations générales et
les objectifs du plan.
- Définir dans une perspective à court terme une stratégie générale pour rendre
ces orientations opérationnelles.
- Définir des mesures spécifiques et les projets locaux particuliers à une sous
zone, un sous-groupe ou un secteur.
a.- Rappel des grandes lignes du bilan diagnostic c omme argumentation des orientations du plan et du choix des actions.
- Présentation de la zone : la situation actuelle ( dans tous les secteurs) comme
résultante d’une évolution historique des modèles « traditionnel » de référence.
- Les systèmes sociaux et techniques de production, leur évolution et leur impact
sur l’environnement.
- La structure et la dynamique de la commune (interne : pôles et échanges ; par
rapport à son environnement : flux, dépendance et maîtrise), base d’un zonage en
sous zones homogènes.
- L’inventaire des problèmes et difficultés de la zone ; des ressources et
potentialités ; des acquis et des manques,
- Le niveau actuel de satisfaction des besoins dans les unités sociales de base.
Partie VI: Elaboration du PCD
ESPA 106 GEOLOGIE
b.- Les orientations générales et les objectifs du plan de
développement :
Ils introduisent le plan pour en définir l’ambition, les idées forces, les priorités et les
limites. Ce sont des repères en fonction desquels, toutes les actions et leur modalité de
mise en œuvre devront être calibrées. Ce sont par exemple ; la volonté de s’attacher à :
- La diversification et la valorisation des ressources locales, pour sécuriser la
production et retenir le maximum de valeur ajoutée ;
- La protection, la régénération et le renouvellement des ressources naturelles ;
- Rééquilibrer la répartition des investissements, pour éviter des concentrations
excessives dans des zones, des secteurs et auprès de certains groupes ;
- Favoriser les échanges internes à la zone ( circulation de l’information, des
personnes et des biens) et avec les communes voisines.
- Favoriser les relations entre projets sectoriels ;
- Créer, renforcer une capacité autonome d’impulsion, orientation, et contrôle du
développement économique et social de la commune ;
c.- Stratégie générale :
Il convient d’ordonner et de hiérarchiser les solutions envisagées en fonction de
l’importance des problèmes. On peut s’inspirer de la démarche suivante :
Hiérarchiser les activités : une communauté est structurée en unités sociales de base
( Dans le cas de la commune d’Alasora, c’est la famille) relativement autonomes. Chaque
unité dite de base développe de façon communautaire un certain nombre d’activités
économiques dont les produits servent à assurer la survie du groupe dans son entier.
( Ainsi en est –il de la production vivrière et de certaines activités marchandes qui
alimentent les revenus du chef de famille, responsable de tous les membres de
concession de sa famille).
Ces activités constituent la base économique de la commune, qui devrait être
considérée comme principale.
Partie VI: Elaboration du PCD
ESPA 107 GEOLOGIE
Identifier les préalables : dans l’un ou l’autre cas, il faut identifier les contraintes
majeures relevant soit du processus de production soit du système de valorisation
( transformation, commercialisation) qu’il convient de lever pour que l’activité puisse se
développer :
- La disposition en semences,
- La lutte contre le parasitisme des animaux et des plantes,
- L’état de santé des producteurs,
- L’organisation de circuit de commercialisation,
Ces derniers peuvent constituer des préalables absolus qui se traduisent, dans le plan,
en termes de priorités.
Ces mesures devraient concerner l’ensemble des unités sociales de base ou l’ensemble
d’une catégorie socioprofessionnelle qui pratique une activité particulière.
Inventorier les améliorations possibles : cela étant, si on analyse les activités
économiques ( culture, élevage, artisanat, mine,…) et le système de production dans son
ensemble, du point de vue de la combinaison des ressources et potentialités naturelles
disponibles dans la commune( terre, eaux, ressources minières, cheptel animal,
végétaux… ), on peut identifier des intensifications théoriquement possibles (gestion des
eaux, gestion du sol, …)et les connexions et transferts qui peuvent s’établir entre
systèmes d’activités distincts ( Intégration par leurs produits ou sous produits : sous
produit de l’élevage pour l’agriculture, sous produit de l’agriculture pour l’élevage et
l’artisanat, produits de l’artisanat pour l’agriculture etc…)
Recadrer les améliorations possibles dans la réalité : toutes ces améliorations
reconnues comme souhaitables se heurtent sans doute à des problèmes de
connaissances ou d‘habitudes, à des problèmes d’organisation sociale en général
(Gestion des terroirs par exemple), à des problèmes d’organisation du travail en
particulier (répartition des taches entre hommes et femmes ) ou de disponibilité en force
de travail tout simplement.
Il faut évaluer le coût supplémentaire des innovations en terme de travail, de mobilisation
du matériel d’exploitation, de trésorerie. Il faut identifier les contraintes quasiment
Partie VI: Elaboration du PCD
ESPA 108 GEOLOGIE
intangibles à court terme car elles peuvent toucher l’ordre public ou les mœurs par
exemple. On peut citer également d’autres contraintes sur lesquelles on peut agir par la
concertation, la formation, l’organisation du travail au niveau des unités sociales de base,
des groupements, de la communauté villageois.
Ces actions, inscrites dans le PCD seront réalisées sur les ressources propres au milieu.
En déduire un programme d’investissement : la mise en œuvre de certaines
innovations se heurte, en dernier recours, à des contraintes qui ne peuvent être levées
que par le recours à des moyens techniques extérieurs :
- Approvisionnement en certains intrants ( exemple semences ) et équipement en
matériel d’exploitation agricole ;
- Réalisation d’équipements collectifs ( retenue d’eau par exemple ) et création de
services communs.
Il faut enfin déterminer le coût et la structure de financement de ces investissements
( ressources du milieu, moyens financiers extérieurs) qui seront inscrits dans le plan
mais devront être précédés par des essais pilotes avant la vulgarisations de ces
innovations.
d.- Mesures particulières spécifiques, et projets l ocaux :
Les mesures concernent une sous-zone, un sous-groupe, un secteur d’activité. Il est
nécessaire d’en faire le recensement ( ANNEXE IV ) et de préciser pour chaque mesure
ou projet, les niveaux de responsabilité concernés ( groupements, villages, fokontany,
partenaires extérieurs), les moyens nécessaires, les étapes.
Partie VI: Elaboration du PCD
ESPA 109 GEOLOGIE
6.2.3.- MISE EN FORME PEDAGOGIQUE
a.- Objectifs :
En général, l’objectif à atteindre à ce stade est de produire un document et une série de
panneaux dessinés, destinés respectivement aux partenaires extérieurs et aux fokontany.
Ces derniers présentent de façon claire, exhaustive, analytique et synthétique, l’ensemble
des données nécessaires pour comprendre la zone, ainsi que les choix effectués pour
améliorer la situation. D’une façon plus détaillée, cette mise en forme pédagogique a pour
objectifs de :
- Rédiger de façon claire le plan de développement, le programme d’urgence et
leurs justifications, à partir des données disponibles sur la zone et sur son évolution.
- Ordonner l’analyse de la situation, les orientations et les actions dans le plan,
pour en faire la présentation à l’aide de panneaux illustrés.
b.- Thèmes principaux de l’exposé du plan de développement et des panneaux :
- Rappel des ressources, potentialités de la commune, de sa structure et de sa
dynamique interne et externe.
- Rappel des problèmes majeurs et de leur tendance d’évolution.
- Orientations générales du développement de la zone proposées pour les cinq à dix
années à venir.
- Les mesures à prendre pour faire passer les orientations dans la réalité.
- Les actions retenues pour mettre en œuvre les mesures.
- Les mesures spécifiques et les actions qui s’en déduisent.
- Le programme d’urgence : les actions prioritaires.
Partie VI: Elaboration du PCD
ESPA 110 GEOLOGIE
6.2.4.- RESTITUTION DU PLAN DE DEVELOPPEMENT
Cette étape marque un nouveau tournant important dans la réalisation du PCD, car elle
propose à toutes les parties concernées un plan programme de développement dans
lequel on peut lire, sous jacent, un projet d’avenir de la population, destiné à devenir une
charte de solidarité et une plate forme pour l’engagements de chacun.
6.2.4.1.- Restitution avec les fokontany et villages :
a.- Objectifs :
En général, l’objectif premier de cette restitution est de permettre une appropriation dans
sa totalité, d’un projet d’avenir élaboré par des sous-groupes de personnes dispersées,
mais réunis par la volonté commune de changer leur situation de façon maîtrisée. En
second lieu, donner un contenu concret aux idées de charte, de consensus, de contrat
social, de solidarité, de volonté commune, en offrant une plate forme de travail dans la
quelle chacun se reconnaisse. En dernier lieu la restitution du plan de développement
dans les fokontany a pour but de faire découvrir à ses promoteurs qu’un plan programme
détaillé et argumenté ne vaut rien sans la reconnaissance de ceux qui vont être chargés
de l‘appliquer.
Partie VI: Elaboration du PCD
ESPA 111 GEOLOGIE
b.- Déroulement des réunions de restitution:
Il faut toujours commencer la réunion par le rappel de la démarche menée au cours des
phases précédentes, avec présentation des résultats obtenus ( plan de développement
de la commune et programme d’urgence ) :
- Solliciter ensuite les avis, les critiques, les modifications et les précisions.
- Expliciter les propositions qui semblent peu claires, les problèmes dont les
mécanismes d’évolution semblent être inconnus,
- Solliciter enfin un engagement des participants sur les propositions du plan.
6.2.4.2.- Restitution avec les partenaires extérieurs :
a.- Objectif :
L’objectif général est d’amener les partenaires extérieurs comme ; les techniciens, les
chercheurs, les responsables administratifs, les formateurs, les organismes d’aides et de
coopérations ( bailleurs de fond ) ; à admettre la référence constituée par le plan de
développement, et à s’engager pour contribuer à sa réalisation.
b.- Déroulement de la réunion de restitution avec l es partenaires extérieurs :
II est indispensable que tous les élus locaux de la commune participent à cette réunion.
Après un rappel des objectifs et du contenu du plan, le débat peut être ouvert alors sur :
- La clarification éventuelle de certains projets ;
- Les conditions de modalités de mise en œuvre d’un appui extérieur qui respecte
et renforce les structures paysannes et leur projet ;
- Les engagements éventuels de tel ou tel partenaire à apporter une contribution ;
- L’engagement des participants à faire du plan de développement et du
programme d’urgence la référence permanente de leurs relations avec la population de la
commune.
Partie VI: Elaboration du PCD
ESPA 112 GEOLOGIE
6.3.- FORMULATION DU PCD ET DU PROGRAMME D’URGENCE :
Cette étape est nécessaire pour produire un document de référence qui inclut des
propositions d’aménagements évoquées lors des réunions de restitution. Une attention
particulière doit être accordée à la formulation du programme d’urgence, dont les
objectifs, les moyens et modalités doivent être suffisamment précis pour entreprendre
des actions immédiates définies dans le plan.
Le document plan fixant les orientations générales, les justifications, les mesures
générales et actions spécifiques, doit rester concis pour être aisément utilisable. Aussi ne
doit-on pas hésiter à produire des documents annexes, notamment pour définir
précisément les conditions préalables et les mesures d’accompagnement, les moyens
nécessaires à la mise en œuvre des actions retenues.
Voici un exemple de document annexes :
- Un document sur les études complémentaires à mener en vue d’une étude
hydrologique et d’analyse des sols.
- Un document sur un programme de reboisement et de protection des ressources
naturelles.
Le PCD doit être considéré comme le tronc commun défini, organisé et hiérarchisé à
partir duquel sont organisées toutes les actions comme dans autant de branches
ramifiées ( ANNEXE V ).
Partie VI: Elaboration du PCD
ESPA 113 GEOLOGIE
6.4.- RECONNAISSANCE OFFICIELLE DU PLAN PAR LES RESPONSABLES DES STRUCTURES ADMINISTRATIVES LOCALES ET PARTENAIRES EXTERIEURS :
6.4.1.- Objectif :
L’objectif à atteindre à ce stade est de renforcer la validité du plan par un aval des
responsables de structures et un agrément officiel des partenaires extérieurs, par lequel
les uns et les autres s’engagent à faire du plan un référentiel de développement rural.
6.4.2.- Modalités :
Plusieurs occasions peuvent être provoquées pour parvenir à cette reconnaissance
officielle :
- Une réunion de tous les responsables de la commune ( chefs quartiers,
responsables des jeunes, des femmes, représentant des différents corps de
métiers, responsables des coopératives, groupements de producteurs,…)
- Une réunion des partenaires extérieurs directement concernés au niveau
local : techniciens chef de projets, représentants d’ONG, administrateurs,
représentants du secteur privé(banque), chercheurs, formateurs,
- Une réunion mixte, groupant à la fois des responsables communaux et des
partenaires extérieurs.
6.4.3- Importance de l’officialisation du PCD :
Elle permet de valider l’objectif et le contenu du PCD au regard des procédures en
vigueurs. Le PCD est un document synthétique contenant toutes les aspirations et
les propositions résultant de la collaboration étroite entre les entités telles que les
fokonolona, les responsables communaux, ONG, partenaires financières.
Cette officialisation accrédite le PCD aux yeux de ceux qui lui donnent leur aval et
leur agrément comme un référentiel de développement de cette commune.
Elle engage institutionnellement, politiquement et moralement tous les responsables
et les acteurs de développement.
Conclusion générale
ESPA 114 GEOLOGIE
CONCLUSION GENERALE :
En guise de conclusion, rappelons que l’objectif de notre travail est de proposer des
outils, des indications et un cadre de référence se basant sur une bonne connaissance de
l’Environnement géologique pour l’élaboration du PCD de la commune rurale d’Alasora.
Ce PCD est non seulement le document cadre dans lequel seront inscrits les réalisations
et les investissements de la commune mais aussi surtout, il est le garant de la réussite de
l’essor socio-économique de la région.
On constate en général que les attentes des collectivités communales décentralisées en
matière de développement rural n’ont pas été réalisées. Face à cette situation, nous
avons voulu apporter notre contribution en tant que géologue pour combler certaines
lacunes dans l’élaboration du PCD. Le volet géologique et la connaissance de
l’environnement sont les parents pauvres de ce PCD, nous avons apporté des
éclaircissements dans les notions de développement humain et durable de la commune
et particulièrement sur le concept du développement écologiquement viable. La
démarche adoptée dans le cadre de ce travail de mémoire a été détaillée dans cette
première partie.
Dans la deuxième partie nous avions défini la méthodologie sur l’évaluation
environnementale et économique des projets. L’importance du volet géologique a été
évoquée concernant la présentation de l’état des lieux et particulièrement de l’état initial
du sous-sol par des indicateurs géologiques.
L’évaluation économique environnementale se porte sur l’analyse des contraintes et de
l’évolution économique.
Les parties trois, quatre, cinq et six proposent une méthode d’élaboration d’un PCD
demandant la participation de tous les acteurs concernés. Ces étapes font appel à la
compétence du géologue dans l’établissement de ce PCD.
Conclusion générale
ESPA 115 GEOLOGIE
Les méthodes d’évaluation environnementale des projets en vue de l’élaboration du PCD
que nous avions proposé sont les fruits de notre propre analyse et ne constituent en
aucune façon l’étape finale du processus de planification.
La mise en place d’un tel dispositif ne peut se faire sans une volonté politique soutenant
véritablement ces initiatives de changement sur les plans technique méthodologique, et
financier.
Le PCD est un document cadre susceptible d’être améliorer en fonction des enjeux socio-
économiques.
Bibliographie
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« Environnement et développement rural » Guide de la gestion des ressources naturelles,
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Banque Mondiale, département de l’Environnement (1989)
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Bourgeat F (1972)
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Direction de la démographie et des statistiques soc iales (Soavimasoandro) : données
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DELUBAC et Service géologique de Madagascar (1962)
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Document stratégique de réduction de la pauvreté ( DSRP) :
République de Madagascar
Guimbala Diakité (1978)
Développement à la carte, Edition Doc es-sciences économique 73p
Jacques Bertome, Jacques Mercoiret et le Ministère Français de la coopération et
du développement (1992).Edition la documentation française Paris.
Planification du développement local 344p.
Bibliographie
J Hervieu (1975)
Evolution du milieu naturel en Afrique et à Madagascar. Mémoire ORSTOM, 170 p
LATRILLE E (1965)
Etude pédologique de la plaine d'Alasora, résultat d'analyse et carte, 160p
Manuel Bridier et Serge Michailof (1995)
Guide pratique de l’analyse des projets, Evaluation et choix des projets d’investissements
Edition Frison- Roche (Paris )253p
Mairie de la Commune d’Alasora (2005)
Fichiers monographiques de la Commune d'Alasora.
Office National pour l’Environnement (1998)
Guide Général d’élaboration d’étude d’impact environnemental. Draft de pré-validation,
consortium Performance-Adapt.
Philippe Malingrey (2001)
Introduction au droit de l’environnement, Edition TEC et DOC, 200p
Riquier J et Andriamiharo D (1959)
Notice de la carte d'utilisation des sols de la région d'Alasora. Institut de Recherches
Agronomiques à Madagascar, 30p
R. P. CALLET (1909): Tantaran’ny andriana Tome I, Imprimerie nationale-Antananarivo
482p
Site Web pédagogique : www.uqac.ca/ jmt-sociologue /
Annexes
Annexes Annexe I : Fiche d’entretien avec les villageois d’Alasora.
Environnement : Perception et Attitudes
A- Degré de sensibilisation aux problèmes d’environ nement A1-Quelqu’un vous a-t-il déjà rendu visite pour discuter de vos problèmes agricoles, d’élevage
ou de ressources naturelles? ………………………………
1- Oui 2- Non
A2-Avez vous, vous-même participé à des formations sur les techniques de protections de
l’environnement ? ……………………………….… ………………
1- Oui 2- Non
A3-Vous sentez-vous concerné par les problèmes environnementaux ? ….…
1- Oui 2- Non
B-.Fertilité des sols, rendement et ensablement des rizières(érosion)
B1-Selon vous, les terres que vous cultivez sont : ………………………………
1-.De bonne qualité 2-.De moyenne qualité 3-.De mauvaise qualité
B2- Selon vous, comment a évolué la fertilité des sols ces 10 dernières années ?
Dans les plaines………………………………………………………………..… …
Sur les tanety……………………………………………………………………... …
1-Amélioration 2-Pas de changement 3-Dégradation
B3-Pour vous l’érosion des tanety et l’ensablement des rizières sont des problèmes ?
…………………………… ……………………………………… ……
1-.Très important 2-.Important 3-.Pas très important
Annexes
C-.EAU
C1-Vous arrive-t-il dans le cadre de vos activités agricoles de manquer d’eau ?
Dans les plaines…………………………………………………………………………
Sur les tanety……………………………………..…………………………………...…
C2- Vous arrive-t-il dans le cadre de vos activités agricoles de souffrir d’inondation ?
…………………………………..…………………………………….…
1- Oui 2- Non
C5-Selon vous, l’Eau que vous buvez est de bonne qualité ? ………………….…
1- Oui 2- Non
D-Gestion des conflits liés aux ressources naturell es
D1-A votre connaissance, y a-t-il des conflits liés à la gestion de l’eau dans la commune
d’Alasora ? …………………..…………………………………….…
1- Oui 2- Non
D2- Si oui, quelle est la nature du conflit ?
…………………………………………………………………………………
D1-A votre connaissance, y a-t-il des conflits liés à la gestion des terres dans la
commune d’Alasora ;…………..…………………………………….…
1- Oui 2- Non
D2- Si oui, quelle est la nature du conflit ? ………………………………………………………………………………… E-Saturation foncière.
E1-Souhaiteriez-vous cultiver de plus grandes surfaces de terre ?…………
1- Oui 2- Non
E2-Qu’est ce qui vous empêche de cultiver de nouvelles terres ?
……………………………………………………………………………………..
Annexes
Annexe II : Calcul de la température moyenne annuelle de 1999 à 2003
Températures minimales de la station pluviométrique d’Antananarivo en °C
Mois
année
J F M A M J J A S O N D Année
1999 16,7 17,3 16,6 14,7 13,9 11 10,8 10,3 12,6 13,3 14,7 16,4 14.0
2000 17,1 16,6 16,2 15,6 13,8 11,8 11,2 10,7 11 14 15,7 17,1 14.2
2001 22,9 17,3 17,1 15,7 13,5 11,1 10,7 11,5 12,4 14 15,1 17,3 14.9
2002 16,9 17,8 17,5 15,6 14,3 11,5 10,8 10,6 12,2 13,8 16,4 17,1 14.5
2003 17,8 17,2 17,2 15,9 15,7 11,2 10,7 10,5 12,5 14,1 16,2 17,2 14.7
Source : Service météorologique Ampandrianomby
Températures maximales de la station pluviométrique d’Antananarivo en °C
Mois
année
J F M A M J J A S O N D Année
1999 25,6 27,2 26,5 25 24,5 22,6 19,8 20,8 23,1 25,6 25,9 27,1 24.5
2000 26,5 25,3 24,9 26,1 24,8 20,8 19,9 21,4 23,9 26,7 25,5 26,2 24.3
2001 26,3 27,2 26,5 26,5 24,5 21,4 21 21,4 25,6 25 27 28,5 25.1
2002 27,9 26,3 26,1 25,2 22,7 20,2 21,8 20,4 24,2 25,4 27,9 26,9 24.6
2003 25,7 26,3 26,2 26,5 25,2 21,7 20,1 22,0 23,0 27,6 27,5 27,4 24.9
Source : Service météorologique Ampandrianomby
Température moyenne annuelle
ANNEE 1999 2000 2001 2002 2003
T°moyenne 19.25 19.3 19.98 19.6 19.8
Avec
Tmoyenne=1/2(Tmax+Tmin)
Annexes
Annexe III : Conseils pour la Fabrication des panneaux illustrés
La conception des panneaux illustrés passe d’abord par le repérage et la délimitation
des thèmes dominants autour desquels s’ordonnent les informations du bilan
diagnostic. Chacun de ces thèmes fera l’objet d’un ou de plusieurs panneaux, ceux qui
sont sélectionnés pour élaborer les panneaux doivent être significatifs par rapport aux
objectifs de la démarche.
En outre les thèmes retenus doivent être homogènes et ne pas se mélanger, plusieurs
secteurs d’activités, plusieurs problèmes, sauf s’il s’agit de thèmes de synthèse.
En fin à partir d’esquisses rapides de dessin, schémas, cartes, tableaux, représentant
les informations, on construit alors une maquette du ou des panneaux, en prenant bien
en compte la place respective des dessins les uns par rapport aux autres. Une fois
arrêtée la structure d’ensemble des panneaux, sa réalisation définitive peut
commencer :
- dessins définitifs, coloriés,
- collage de dessin et schémas,
L’utilisation d’outil informatique est souhaitée dans la conception des panneaux, et il
importe que les dessins reprennent les représentations symboliques admises par la
population surtout les paysans qui sont majoritaires dans la commune.
Elaboration d’une fiche pédagogique :
Les panneaux ne sont que le support visuel d’une démarche d’information/animation. Ils
doivent toujours être utilisés avec une fiche pédagogique qui présente, de façon
détaillée, l’enchaînement des thèmes, leur contenu, leur relation, les cas particuliers et
des exemples divers en fonction :
- des motivations des villageois,
- de l’intérêt à susciter,
- de la réflexion à provoquer en vue de l’élaboration du PCD,
Une fois décodés par les paysans, les panneaux illustrés peuvent alors être utiliser
sans intervention extérieure.
Annexes
Annexe IV: Recensement des activités par secteurs( exemple, fokontany),sous groupes et sous zones Sous zones 1 Sous zones 2 Sous zones 3 secteur d’activité 1
Sous-groupe 1
Sous-groupe 2
Secteur d’activité 3
Secteurs d’activité3
Par exemple, dans la première sous zone, production de semence par les femmes,
dans la deuxième sous zone, programme d’équipement des artisans fer et bois ;
Annexes
Annexe V: Le PCD est le tronc commun de toutes les actions
Orientation du plan
Protection et régénération des ressources naturelles
Mise en défens
reboisement
Protection du sol
Bois d’œuvre pâturage aérien
Contrôle de l’exploitation des ressources
Glossaire
GLOSSAIRE Décentralisation : La décentralisation consiste à reconnaître l’autonomie des
circonscriptions administratives de l’Etat ; ces dernières s’administreront-elles -mêmes
dans le cadre de la loi. Elles peuvent prendre des décisions et édicter des normes
locales sous réserve du contrôle du pouvoir central.
Fermage : Mode de faire valoir d’une propriété agricole, par le quel le propriétaire cède
l’exploitation à un fermier moyennant une redevance
Métayage :Bail rural dans lequel l’exploitant remet au propriétaire, en payement du
loyer ,une certaine proportion des produits récoltés
Plan : Inscription dans le territoire des politiques et programmes. C’est une stratégie ou
projet élaboré, projeté dans l’avenir, souvent assorti de priorités, d’options et de
mesures ; le plan sert à étayer la politique et la mettre en œuvre.
Projet : Première idée d’une réalisation, première rédaction d’une chose qu’on a
l’intention de faire ou de réaliser.
Plan Communal de Développement : C’est un processus d’analyse et de
planification qui prend en charge tous les potentiels, ressources et problèmes de la
commune. Il est élaboré par des techniciens et par toute la population de la commune.
Ce plan vise la gestion durable des ressources naturelles sur la base d’une analyse
approfondie du contexte économique, social et du milieu naturel.
Paradigme : Nom masculin. Ensemble des flexions d’un terme donné comme modèle :
Exemple les formes verbales de « aimer », « finir », « rendre » sont les paradigmes des
conjugaisons françaises.
TITRE: IMPORTANCE DU VOLET GEOLOGIQUE DANS LES PROCESSUS
D’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE DES PROJETS EN VUE DE L’ELABORATION
DU PCD DE LA COMMUNE RURALE D’ALASORA.
Nombre de pages : 115
Nombre de tableaux : 14
Nombre de figures : 11
Nombre des annexes : 5
Mots clés : Développement, PCD, EIE, évaluation économique environnementale,
projets, volet géologique
Résumé.
Les raisons essentielles des échecs dans la concrétisation des projets de développement
en milieu rural sont dues en partie à la mauvaise conception, préparation, organisation de
la planification en matière de PCD.
Notre objectif en choisissant ce sujet de travail de mémoire de fin d’étude est de proposer
de nouvelles directives pouvant améliorer l’élaboration du PCD de la commune rurale
d’Alasora car, cette dernière est non seulement une commune pilote mais aussi elle ne
possédait pas encore de PCD.
Pour parvenir à cette fin, nous avions dû dans un premier temps essayer de mettre
l’accent sur la nécessité de bien connaître l’environnement physique et humain actuel en
vu d’améliorer les futurs projets de développement à réaliser dans la commune rurale
d’Alasora. Cette étude s’inscrit dans le cadre d’une étude d’évaluation environnementale
des projets, le volet géologique y a été particulièrement abordé.
Après quoi dans un second temps nous avions proposé une méthodologie générale
d’élaboration du PCD, ceci dans le souci de pouvoir intégrer le facteur environnemental
pour un développement socio-économique durable. Nous avions mis l’accent sur le rôle
du géologue dans le développement d’une méthode de planification.
Encadreur : MADAME RAHARIJAONA RAHARISON Léa Jacqueline
Auteur : ANDRIATSARAFARA DOMOINA LALAINA
Adresse : LOT IVN 29 Ankaditapaka Nord TANA 101 (TEL: 261324539815