UNEF - Bilan du Plan Licence !
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Plan « réussite en licence » : le bilan de l’UNEF – Janvier 2010 1
Plan « réussite en licence »
Le bilan de l’UNEF
Union Nationale des Etudiants de France 112 Boulevard de la Villette 01 42 02 25 55 [email protected]
Plan « réussite en licence » : le bilan de l’UNEF – Janvier 2010 2
Sommaire
Introduction
Page 3
Deux ans après, le bilan du Plan Licence :
- Pas de postes, pas de plan licence ! Page 5
- Une application inégale due à l’absence de pilotage contraignant de l’Etat Page 6
- Pluridisciplinarité et lisibilité des diplômes : le passage aux actes n’est toujours au
rendez-vous
Page 6
Plan licence : les 8 points de mécontentement des étudiants :
1. L’amélioration de l’encadrement et l’augmentation du volume horaire ne sont pas au rendez-vous
Page 7
2. L’accès aux langues et à l’informatique toujours insuffisant Page 8
3. Pluridisciplinarité des cursus et lisibilité de l’offre de formation : les grandes oubliées de l’application du plan Licence
Page 9
4. Améliorer l’orientation des étudiants : une promesse restée lettre morte Page 10
5. Traitement de l’échec des étudiants en difficulté : des dispositifs de « mise à l’écart » plus que de « remise sur les rails »
6. La création de parcours d’excellence : un enseignement à deux vitesses
Page 11
Page 12
7. Les obstacles budgétaires à l’application du plan Licence Page 13
8. Les modalités de contrôle des connaissances ne peuvent pas être déconnectées de la réussite des étudiants
Page 15
Les revendications de l’UNEF - amendements à l'arrêté licence - juillet 2008
Page 17
Annexe : Tableau récapitulatif de la mise en œuvre du plan Licence.
Page 18
Plan « réussite en licence » : le bilan de l’UNEF – Janvier 2010 3
Introduction
Les étudiants à l’origine du plan Licence
Les étudiants sont les premiers à subir les conséquences de l’échec universitaire, qui atteint 40% dans les 1ers cycles
universitaires. La massification de l’enseignement supérieur n’a pas été accompagnée de la nécessaire démocratisation
de ses structures, et ce taux d’échec, dont le sous-encadrement est l’une des causes premières, ne permet pas
d’atteindre l’objectif européen de 50% d’une classe d’âge diplômée de Licence.
En juin 2007, l’UNEF a donc demandé et obtenu de Valérie Pécresse la mise en place du chantier « réussite en licence »
qui a débouché en décembre 2007 sur l’annonce du plan Licence destiné à s’appliquer dès la rentrée 2008. Pour remplir
ses objectifs, le plan Licence reposait notamment sur : l’augmentation des volumes horaires d’enseignement (+ 5
heures hebdomadaires), le développement de la pluridisciplinarité en Licence pour éviter les spécialisations précoces
et faciliter les réorientations, l’instauration de 2 heures de langues et d’une heure d’informatique hebdomadaires
pour tous les étudiants, la limitation des cours en amphithéâtres au bénéfice de cours en petits groupes, ou la mise
en place d’enseignants - référents.
Malgré des insuffisances et certains dispositifs inadaptés, l’UNEF avait estimé qu’il s’agissait d’une « base de travail
intéressante » qui considérait pour la première fois l’échec en 1er cycle comme relevant de la responsabilité d’un système
universitaire inadapté et non des étudiants. La réussite des étudiants semblait devenir une priorité.
Le bilan : une occasion ratée pour améliorer la réussite des étudiants
Alors que ce plan se met en place dans les universités depuis la rentrée 2008, l’heure est au bilan. L’UNEF rend donc
aujourd’hui public le bilan de l’application de ce plan, effectué à partir de l’ensemble des dossiers transmis par les
universités au Ministère de l’enseignement supérieur1.
Ce bilan est sans appel. La réalité constatée est bien loin des annonces ministérielles de l’an dernier. Loin de la
« révolution » promise, le plan Licence a été mis en œuvre « avec modération » et « à la carte » par les universités.
Il ne s’est pas traduit par de véritables avancées dans les faits pour les étudiants. Le statu quo a été la règle, l’ambition,
l’exception, et ceci pour 3 raisons :
1) Le plan Licence n’a bénéficié ni des moyens budgétaires nécessaires, ni de l’effort indispensable en terme de
recrutements pour améliorer l’encadrement en 1er cycle
2) Il n’a pas fait l’objet de contraintes règlementaires pourtant indispensables afin de mettre en place certains
dispositifs
3) Les universités n’ont donc majoritairement pas retenu l’essentiel du plan Licence: les rares dispositifs réellement
appliqués sont parmi les plus discutables du point de vue de l’utilité et de l’efficacité pédagogique.
S’il renforce le constat de l’existence de pratiques intéressantes de certains établissements, le plan Licence n’a pas
permis de les généraliser et de les transformer en une véritable politique nationale de lutte contre l’échec universitaire.
Valérie Pécresse doit tenir compte des insuffisances constatées
La déception des étudiants, qui ont réclamé et obtenu ce plan, est à la hauteur de leurs attentes. Le temps n’est pourtant
plus à des expérimentations en matière de lutte contre l’échec, mais à un véritable « Plan Marshall » des premiers cycles
universitaires. Forte de ce bilan, l’UNEF attend désormais de Valérie Pécresse une réponse à la hauteur des enjeux. Le
1 Ce bilan de l’application du plan licence a été rendu possible grâce à l’étude des dossiers de 75 universités qui ont été transmis à la
DGES (Direction Générale de l’Enseignement Supérieur).
Plan « réussite en licence » : le bilan de l’UNEF – Janvier 2010 4
gouvernement doit tirer tous les enseignements des difficultés de mise en œuvre du plan Licence et se donner les
moyens pour en assurer la réussite.
Pour que la réussite en licence constitue enfin un objectif prioritaire et que le plan Licence se traduise dans les faits par
des avancées réelles pour les étudiants, l’UNEF demande la mise en place des mesures suivantes :
- La mise en place d’un plan pluriannuel de recrutement d’enseignants, d’enseignants chercheurs et de
personnels IATOSS ;
- La mise en place d’un cadrage national de la licence ;
- La mise en place d’un pilotage contraignant de l’Etat pour garantir une application homogène du plan
Licence.
Plan « réussite en licence » : le bilan de l’UNEF – Janvier 2010 5
Deux ans après, le bilan du Plan Licence
Sur bien des aspects, le bilan de l’application du plan Licence vient confirmer un certain nombre de craintes évoquées par
l’UNEF en décembre 2007. Il est marqué par deux lacunes rédhibitoires : l’absence de recrutement et de pilotage
contraignant.
L’application du plan Licence se caractérise par une très grande hétérogénéité d’une université à l’autre. Si le plan
Licence pose des objectifs et des dispositifs intéressants pour lutter contre l’échec, le gouvernement ne s’est pas donné
les moyens de ses ambitions pour les mettre en œuvre, et ceci pour deux raisons essentielles : l’absence de
recrutement d’enseignants chercheurs et de personnels destiné à améliorer l’encadrement des étudiants et
l’absence de pilotage national et de cadre règlementaire contraignant qui a permis à certaines universités de
dévoyer les objectifs du plan ou des les appliquer « avec modération ».
Pas de postes, pas de plan licence !
Alors que les recrutements sont gelés dans l’enseignement supérieur depuis plusieurs années, pour la première fois en
15 ans 900 postes ont été supprimés à la rentrée 2009.
Le refus de principe initial d’accompagner ce plan par des recrutements d’enseignants-chercheurs et de personnels
administratifs est un handicap sérieux à sa mise en œuvre. Alors que le sous-encadrement chronique dans les 1ers cycles
universitaires est l’une des causes majeures de l’échec, Valérie Pécresse a pensé contourner l’obstacle que constituait le
refus de tout recrutement en recourant aux heures supplémentaires et aux tuteurs étudiants. Les universités souhaitant
aller au bout de l’application du plan licence et qui en ont les moyens sont contraintes de recourir à des recrutements de
vacataires. Le résultat est que la plupart des dispositifs ambitieux et efficaces (augmentation de 5h du volume horaire des
enseignements, limitation des cours en amphi et augmentation des cours en petits groupes, rendez-vous semestriel
d’orientation…) ne se sont pas appliqués. En l’absence de recrutements d’enseignants titulaires l’encadrement des
étudiants n’a pas pu être amélioré.
L’objectif phare du plan licence était d’augmenter le nombre d’heures d’enseignement en allouant 5 heures
hebdomadaires supplémentaires par étudiant. Aujourd’hui seuls 32% des établissements2 universitaires ont
augmenté les volumes horaires de leurs formations. Sans recrutement d’enseignants-chercheurs, les 68 millions
d’euros supplémentaires prévus dans le budget 2010 pour favoriser la réussite des étudiants ne permettront pas
d’atteindre l’objectif de 50% d’une classe d’âge diplômé de licence. Tout juste permettront-ils de financer par le système
des heures complémentaires : 30 minutes de cours en plus par an et par étudiant.
Seulement 28% des universités3 ont limité le nombre d’heures de cours en amphis et augmenté la proportion
d’heures de cours en travaux dirigés. Dans de trop nombreuses filières (Droit, Psycho, STAPS, Médecine -PCEM1) les
premières années sont les parents pauvres de l’université et les étudiants doivent se contenter de quelques heures de
cours de travaux dirigés hebdomadaires (à plus de 50 par classe). Pourtant, il est indispensable pour faire la transition
avec le secondaire et permettre un meilleur suivi des étudiants que le volume horaire de cours en amphis diminue au
profit de cours en petit groupe.
Une application inégale due à l’absence de pilotage contraignant de l’Etat
2 Paris 3, Paris 4, Paris 5, Paris 8, Paris 12, Paris 13, Evry, Aix-Marseille 2, Bordeaux 2, Bordeaux 4, Caen, La Rochelle, Le Havre, Lille 2, Littoral, Metz, Montpellier 3, Mulhouse, Nancy 2, Nice, Orléans, Poitiers, Rennes 2, Saint-Etienne.
3 Paris 4, Paris 5, Paris 10, Paris 11, Paris 12, Paris 13, Cergy, Angers, Bordeaux 3, Bordeaux 4, Grenoble 1, La Rochelle, Le Mans, Limoges, Lyon 3, Montpellier 1, Montpellier 2, Orléans, Toulon, Toulouse 3.
Plan « réussite en licence » : le bilan de l’UNEF – Janvier 2010 6
Afin de laisser libre-cours à « l’autonomie des universités », le plan Licence s’est résumé à un cahier des charges national
non contraignant, sur la base duquel les universités devaient faire remonter leurs projets au Ministère pour mars 2008. La
liberté d’interprétation du plan Licence et l’inadéquation de plusieurs dossiers remontés étaient telles que le Ministère a
finalement donné un délai supplémentaire aux universités pour effectuer un nouvel aller-retour (juillet 2008). Alors que la
réussite des étudiants et les préoccupations pédagogiques n’ont souvent pas été au cœur des préoccupations
d’universités structurées essentiellement par et pour la recherche, démonstration a été faite que laisser jouer l’autonomie
des universités sur un sujet aussi important a été une erreur : l’autonomie sans règles nationales pour en fixer le cadre,
c’est parfois le statu-quo et souvent l’anarchie. L’absence de cahier des charges contraignant et de cadre
réglementaire nouveau (notamment les modifications de l’arrêté de 2002 régissant les études de licence) a laissé
aux universités la liberté de dévoyer le sens du plan licence et de choisir elles-mêmes les dispositifs qu’elles
souhaitaient appliquer. La plupart des établissements ont appliqué ce plan « à la carte », en fonction de leurs moyens,
de leur intérêt et de leur dynamisme sur le sujet. Certaines universités se sont même servie du plan Licence pour mettre
en place des dispositifs contraires à son esprit (mise à l’écart des étudiants en échec, mécanismes de sélection, etc.).
Alors que l’échec massif des étudiants en premier cycle est aussi lié à leurs conditions sociales, seuls 10% des
universités ont mis en place des dispositifs particuliers à destination des étudiants salariés qui représentent 50%
du nombre total des étudiants.
Beaucoup trop d’universités se sont permis de mettre en place des dispositifs qui remettent en cause les principes
mêmes du service public. 47% des universités4 ont mis en place des parcours diversifiés (hors-cursus) pour les
étudiants jugés en difficulté, l’université de Perpignan réoriente ses étudiants en échec vers des DU (diplômes
d’université non reconnus).
Pluridisciplinarité et lisibilité des diplômes : le passage aux actes n’est toujours pas au
rendez-vous !
Cette absence de cadre règlementaire nouveau, pourtant réclamé par l’UNEF dès décembre 2007, a eu pour principal
effet de ne pas permettre l’application des mesures phares du plan Licence. En refusant de modifier l’arrêté régissant les
études de licence5 pour y inscrire et rendre ainsi obligatoires l’augmentation du volume horaire, la limitation des cours
magistraux en amphis et les parcours pluridisciplinaires (moins de 40% des universités6 proposent des parcours
pluridisciplinaires), la Ministre s’est privée d’un cadre de régulation permettant une application homogène du plan
licence dans l’ensemble des universités.
Depuis la réforme LMD de 2003, l’offre de formation a été définie librement par les universités sans contrôle a priori du
Ministère de l’enseignement supérieur. Cette situation a entrainé une multiplication des intitulés de diplômes pour une
même formation, des différences de contenu, et des inégalités importantes en termes de modalités de contrôle des
connaissances et de conditions d’acquisition des diplômes d’une université à l’autre (par exemple : les étudiants de Lyon
2 disposent de la compensation annuelle alors que les étudiants de Lyon 3 ne l’ont pas). Résultat : la reconnaissance et
la lisibilité de l’offre de formation des universités ont diminué, la mobilité des étudiants entre les formations et les
universités a été réduite, et les inégalités entre étudiants se sont accrues.
Il n’est pas possible de définir une politique nationale de lutte contre l’échec sans rendre obligatoire certains dispositifs.
Un cadrage national des diplômes, destiné à améliorer la lisibilité des formations et l’égalité entre étudiants en définissant
les intitulés des diplômes, les modalités de contrôle des connaissances, les volumes horaires (proportion de TD et de
cours magistraux) est nécessaire, et implique des modifications réglementaires de l’arrêté régissant les études de licence.
4 35 universités ont mis en place des parcours diversifiés pour les étudiants en échec.
5 Arrêté régissant les études de licence du 23 avril 2002 6 29 universités ont annoncé l’objectif de développer la pluridisciplinarité dans le cadre du plan licence.
Plan « réussite en licence » : le bilan de l’UNEF – Janvier 2010 7
Plan Licence : les 8 points de mécontentement des étudiants
1. L’amélioration de l’encadrement et l’augmentation du volume horaire ne sont pas au rendez-vous
L’amélioration de l’encadrement et l’augmentation du volume horaire étaient les deux mesures phares du plan licence.
Ces mesures devaient permettre d’accroître le suivi individualisé des étudiants (notamment grâce à la mise en place d’un
enseignant-référent) et devaient améliorer la pédagogie en première année en limitant les cours magistraux en
amphithéâtre au profit de cours de travaux dirigés (TD) en petits groupes et en augmentant de 5 heures hebdomadaires
en moyenne le volume horaire de cours.
Tutorat : des dispositifs inégaux et insuffisants
C’est la mesure la plus appliquée du plan Licence. 77% des universités7 ont renforcé leurs dispositifs de tutorat,
avec néanmoins des disparités importantes d’une université à l’autre. En matière de formation des tuteurs, du nombre
d’heures de tutorat effectuées, du caractère obligatoire du tutorat, on constate que les bonnes pratiques n’ont pas été
généralisées. Certaines universités, comme l’université Paris 6, confient par exemple l’intégralité de leur tutorat à des
étudiants de 3ème année qui ne disposent d’aucune formation et dont la maitrise disciplinaire est moindre que celles
d’étudiants de master.
En l’absence d’amélioration de l’encadrement, la majorité des universités se sont servies du tutorat comme d’un
substitut pour augmenter le volume horaire hebdomadaire. Valérie Pécresse a elle-même fait planer le doute en
semblant confondre cours en présence d’un enseignant et tutorat. La finalité n’est pourtant pas la même : le tutorat
correspond à du soutien hors du temps enseigné, auquel tous les étudiants n’ont pas recours. L’augmentation de 5h
hebdomadaires initialement prévue par le plan Licence correspondait à des heures d’enseignement pour tous les
étudiants.
Enseignants-référents : des progrès mais des missions qui restent à préciser
Prévu par la réforme LMD de 2003 mais jamais réellement mis en œuvre, le dispositif d’enseignant-référent a cette
fois été mis en place dans 70% des universités8. S’il convient de se réjouir de ces progrès, on constate là encore de
profondes inégalités dans sa mise en œuvre qui ne permettent pas de faire de ce dispositif un outil d’amélioration du suivi
pédagogique des étudiants. En effet, le rôle de l’enseignant référent est très différent d’une université l’autre. A Grenoble
1, l’enseignant-référent ne concerne qu’une Unité d’Enseignement. A Bordeaux 1, l’enseignant-référent est mis en place
uniquement pour les publics étudiants en difficulté.
Il est nécessaire de réglementer le dispositif sur les points suivants : les missions de l’enseignant doivent être précisées,
le nombre d’heures à effectuer doit être défini et le nombre d’étudiants à charge doit être limité (pas plus de 30 étudiants
par enseignant-référent) pour être réellement efficace.
L’augmentation du volume horaire et la limitation des cours en amphi : promesses non-tenues
7 Seules 18 universités n’ont pas annoncé un renforcement de ce dispositif.
8 23 universités n’ont pas mis en place le dispositif d’enseignant-référent.
Plan « réussite en licence » : le bilan de l’UNEF – Janvier 2010 8
Cet objectif du plan Licence est majeur. Les étudiants de sciences humaines n’ont en moyenne que 15h de cours par
semaine, quand ceux de sciences bénéficient de 25h hebdomadaires, et ceux de classes préparatoires de près de 35h
hebdomadaires. Le passage de classes de terminale en petits groupes à un enseignement reposant encore trop sur les
cours magistraux en amphithéâtre à plus de 500 en 1ère année constituent une forme de bizutage pédagogique dont
certains étudiants ne se relèvent pas. La transition entre le lycée et l’université est ainsi particulièrement difficile quand
l’étudiant est moins encadré et quand le travail individuel, auquel trop souvent les lycéens ne sont pas préparés, n’est pas
accompagné d’enseignements en nombre suffisant.
Or, l’augmentation du volume horaire hebdomadaire et la limitation des cours en amphis nécessitent des efforts réels en
matière d’encadrement, qui n’ont pas été suivis. Seules 32% des universités9 ont augmenté le volume horaire de leurs
formations, comme l’université Paris 13 qui augmente ses volumes annuels d’enseignement de 1800h à 2100h. Moins de
28% des universités10 ont augmenté la part des cours en petits groupes. Le faible nombre des universités qui ont
tenus les objectifs s’expliquent avant tout par l’absence de recrutement d’enseignants-chercheurs. L’université de Toulon
souligne ce constat dans son dossier « plan licence » en écrivant que faute de moyens suffisants, le dédoublement des
cours magistraux a été supprimé, alors même que ce dispositif avait permis d’obtenir des résultats positifs sur la réussite
des étudiants.
2. L’accès aux langues et à l’informatique toujours insuffisant
La pratique d’une ou plusieurs langues étrangères ainsi que la maitrise de l’outil informatique sont aujourd’hui
indispensables pour la réussite dans les études (recherche documentaire, accès à des sources nouvelles d’information)
et pour l’insertion professionnelle des diplômés. Le plan Licence se fixait donc pour objectif le renforcement des
enseignements de langues vivantes étrangères et ceux des technologies de l’information et de la communication dans les
cursus de Licence.
Les enseignements de langues ne se sont pas généralisés dans les cursus de Licence
En l’absence d’objectifs précis et de moyens humains pour les remplir, on constate que 40% des universités11 n’ont pas
joué le jeu et n’ont pas fait de la maitrise des langues et de l’informatique en licence une priorité. Ce constat
d’insuffisance ne se limite pas au nombre d’universités concernées, mais aussi à la réalité des mesures mises en place.
Si certaines universités semblent avancer de manière positive (généralisation des enseignements de langue obligatoire
dès la première année…)12, la plupart des dispositifs sont aujourd’hui inadaptés et déconnectés du cursus licence. Alors
que l’objectif initial était d’intégrer ces enseignements dans l’ensemble des cursus en les mettant en lien avec l’ensemble
des cours et en développant des contenus d’enseignement à part entière, on constate que les universités préfèrent
proposer aux étudiants de passer des certifications extérieures en langue ou en informatique déconnectées des
objectifs pédagogiques de la licence.
Alors qu’il existe des certifications gratuites et publiques (le C2I13 pour l’informatique, le CLES14 pour les langues par
exemple), certaines universités ont même fait le choix d’externaliser ces enseignements en demandant à leurs
9 Paris 3, Paris 4, Paris 5, Paris 8, Paris 12, Paris 13, Evry, Aix-Marseille 2, Bordeaux 2, Bordeaux 4, Caen, La Rochelle, Le Havre, Lille 2, Littoral, Metz, Montpellier 3, Mulhouse, Nancy 2, Nice, Orléans, Poitiers, Rennes 2, Saint-Etienne.
10 Paris 4, Paris 5, Paris 10, Paris 11, Paris 12, Paris 13, Cergy, Angers, Bordeaux 3, Bordeaux 4, Grenoble 1, La Rochelle, Le Mans, Limoges, Lyon 3, Montpellier 1, Montpellier 2, Orléans, Toulon, Toulouse 3.
11 44 universités ont annoncé le développement de leurs formations en langues et/ou en informatique.
12 Montpellier 3, Paris 11.
13 C2I : certificat informatique et Internet 14 CLES : certificat de compétences en langue de l’enseignement supérieur
Plan « réussite en licence » : le bilan de l’UNEF – Janvier 2010 9
étudiants de préparer une certification privée et payante extérieure à l’université (le TOEIC ou le TOEFL pour les langues
par exemple).C’est ainsi le cas à l’université d’Aix-Marseille 3.
L’inscription à ces certifications est même payante dans certains établissements comme à Aix-Marseille 3, où
l’enseignement des langues se fait via le TOEIC et le TOFEL. Certains établissements vont même plus loin en exigeant
l’obtention de ces certifications extérieures pour la délivrance de diplômes, comme le fait l’université d’Angers avec
certains de ses masters.
L’informatique reste le parent pauvre des universités françaises
Les copies rendues par les universités en matière d’amélioration de la maitrise des NTIC par les étudiants n’est pas à la
hauteur des objectifs initialement fixés. L’outil informatique est pourtant indispensable aux étudiants, que ce soit pour
mener à bien des travaux de recherche ou pour s’insérer professionnellement.
Cependant, les universités françaises accusent un retard important : faible utilisation de l’outil informatique dans le cadre
de la pédagogie, équipements collectifs (salles informatiques, bornes wifi) trop peu nombreux, équipement individuel
(ordinateur personnel ou portable) fortement marqué par la fracture numérique et les difficultés financières des étudiants.
La situation est paradoxale : certaines universités sont moins bien équipées que bien des écoles primaires ! L’objectif
d’enseignement des TIC ne pourra pas être atteint sans une amélioration significative de l’équipement
informatique des universités. L’absence de financements destinés à accompagner la mise en place de « l’université
numérique » prévue par Eric Besson dans son plan numérique ne risque pas, malheureusement, de permettre de
rattraper le retard. L’UNEF demande la mise à disposition d’un ordinateur pour 100 étudiants, ou l’élaboration de
dispositifs de prêts d’ordinateurs portables financés par l’Etat sur le modèle de l’opération « Ordicentre » financée par la
région Centre.
3. Pluridisciplinarité des cursus et lisibilité de l’offre de formation : les grandes oubliées de l’application du plan Licence
Le développement de la pluridisciplinarité était un objectif important du plan licence et devait permettre une spécialisation
plus progressive des étudiants et des choix d’orientation moins précoces et plus maîtrisés au cours du 1er cycle. Le
manque de lisibilité des formations universitaires hérité de la réforme LMD, a entrainé des problèmes de reconnaissance
des diplômes et de mobilité étudiante entre les universités.
L’échec de la mise en œuvre de ces deux dispositifs dans le cadre du plan Licence est dû à l’absence de cadre
règlementaire national. Le Ministère s’est jusqu’à présent refusé de modifier l’arrêté régissant les études de Licence afin
d’y introduire des éléments d’obligation en matière de pluridisciplinarité et de cadrage des intitulés de diplômes.
La pluridisciplinarité reste le corollaire de la réorientation
La mise en place de plus de pluridisciplinarité en 1ère année est une nécessité : elle permet l’acquisition d’un socle de
culture générale, une orientation progressive et maitrisée, une meilleure transition entre la terminale et l’université. Les
étudiants doivent à la fois pouvoir choisir une filière, mais ne pas s’enfermer dès le premier semestre dans un cursus
tubulaire. La frilosité des universités, avant tout structurées par et pour la recherche alors que moins de 1% des étudiants
s’y destinent, est de ce point de vue bien réelle. En l’absence de dispositifs réglementaires et contraignants, seules 40%
des universités ont prévu de développer la pluridisciplinarité en licence, et cela se fait bien souvent avec parcimonie
dans les universités concernées. La pluridisciplinarité est par ailleurs bien souvent interprétée différemment d’une
université à l’autre, ce qui ne permet pas toujours de remplir les objectifs qui lui sont assignés. L’université Paris 3 a ainsi
Plan « réussite en licence » : le bilan de l’UNEF – Janvier 2010 10
créé des Unités d’Enseignements (UE) pluridisciplinaires, l’université d’Angers des UE « transversales », l’université
Bordeaux 1 a mis en place une « Licence unique », l’université du Havre des troncs communs d’enseignement.
Lisibilité des formations : il faut passer des paroles aux actes
Depuis la réforme LMD de 2003, ce sont les universités qui fixent elles-mêmes les intitulés, les contenus et les modalités
de contrôles de connaissance de leurs diplômes avec un contrôle a posteriori faible du Ministère de l’enseignement
supérieur. La perte du cadre national des diplômes a creusé les inégalités entre universités et entre étudiants. Elle a limité
la mobilité étudiante, entrainé des problèmes de lisibilité des formations et de reconnaissance des diplômes sur le marché
du travail.
En décembre 2007, à la demande de l’UNEF, le ministère a annoncé vouloir rendre plus lisible l’offre de formation. Mais
faute de s’en être donné les moyens en modifiant l’arrêté régissant les études de licence, peu d’universités sont passées
des paroles aux actes. Bien souvent, la lisibilité des diplômes se cantonne à des formules creuses : « volonté de rendre
plus lisible les cursus » ou « nécessité de resserrer le nombre de mentions ». S’il faut se féliciter du fait que les
universités ont enfin découvert que le nombre de noms de domaines et de mentions différents pour un même diplôme
d’une université à l’autre mettait à mal la lisibilité des cursus, force est de constater que rien n’a été fait pour simplifier
cette situation.
En s’appuyant sur les « secteurs de formations » mis en place par la loi LRU (Sciences et Techniques, Santé, Lettres
Sciences Humaines, Sciences Juridiques, Economique et de Gestion), il aurait été simple de fixer dans l’arrêté Licence
une liste nationale de noms de domaines (Licence de Sciences, Licence de Sciences humaines…) et de laisser les
universités choisir les mentions en fonction du contenu des diplômes dans une liste également arrêtée nationalement
(Licence Sciences Humaines-mention Histoire, Licence Sciences-mention mathématiques…) . En tout état de cause, seul
un pilotage national et un cadre réglementaire clair permettent de répondre à cet enjeu. Le ministère s’y est refusé pour
l’instant et l’offre de formation est toujours aussi confuse pour les étudiants, leurs familles et le monde du travail.
4. Améliorer l’orientation des étudiants : une promesse restée lettre morte
L’amélioration de l’orientation des étudiants est une nécessité. Elle doit être conçue comme un outil destiné à aider
l’étudiant à construire ses choix d’études et d’insertion professionnelle, pas comme un outil de contrainte ou de régulation
des flux. Dans le plan Licence, et malgré la mention positive mais sans effets d’un rendez-vous semestriel d’orientation
pour tous les étudiants, ces efforts pour améliorer l’orientation reposent essentiellement sur le dispositif d’orientation
active, mis en place sans cadrage et sans moyens par les universités. Si cette mesure a au moins permis que la question
de l’orientation soit prise en compte, l’application de ce dispositif a démontré qu’il était au mieux inutile et au pire
dangereux.
Un dispositif qui s’avère insuffisant…
Dans 45% des universités, la procédure d’orientation active se fait de manière totalement dématérialisée (par
informatique). Dans presque tous les établissements, les lycéens n’ont de relation avec aucun professionnel de
l’orientation faute de moyens. A l’université de Paris 6, la procédure d’orientation active se déroule ainsi uniquement
par voie informatique, l’étudiant ne rencontre aucun personnel qualifié pour le conseiller ou l’aider dans ses choix. A
l’université de Caen, la procédure se limite à une « d‘auto-évaluation » des bacheliers par eux-mêmes sur le site de
l’université. Quel crédit apporter à une réponse donnée directement en ligne par un logiciel, et qui est souvent une
réponse-type ? En aucun cas, le projet personnel et la motivation des lycéens ne sont pris en compte dans les avis qui
peuvent lui être délivrés.
Plan « réussite en licence » : le bilan de l’UNEF – Janvier 2010 11
Concernant la possibilité d’obtenir un rendez-vous après avoir reçu l’avis de l’université, la situation est là aussi très
hétérogène. Alors que dans la circulaire ministérielle15, l’entretien individualisé fait partie intégrante de la procédure, dans
64% des universités la procédure ne donne pas lieu à un rendez-vous. Dans deux universités (Montpellier 3 et
Versailles St-Quentin), il est possible d’être invité à une réunion d’information collective. Par ailleurs pour la majorité des
universités où il est possible d’avoir un rendez-vous, faute de moyens et de personnel suffisant, il fallait le prendre
uniquement lors des journées portes ouvertes de l’établissement, ce qui est très limité pour avoir un entretien individualisé
sérieux.
… et qui peut être sélectif !
Le fait que le dispositif d’orientation active ne soit pas piloté par des professionnels de l’orientation au sein des universités
laisse planer un doute sérieux sur la finalité du dispositif pour certains établissements. Certaines universités utilisent
l’orientation active comme un instrument de régulation des flux d’inscription dissimulé, destiné à « recruter » en priorité es
bons bacheliers ou à décourager l’inscription dans certaines filières, notamment dans celles disposant d’un « numerus
clausus » (Médecine). La mise en place du dispositif de façon ciblée sur certaines filières (psycho, arts, STAPS,
médecine…), comme à Nantes, Paris 5 ou Caen, ou sur certains profils de lycéens (bacs professionnels,
technologiques…), comme à Bordeaux 1, renforce cette inquiétude.
Bien que la circulaire rende cette mention obligatoire, certaines universités « oublient » parfois de rappeler, après un avis
négatif donné au lycéen sur ses choix d’orientation, que l’inscription à l’université dans la filière de son choix est de
droit pour un bachelier, profitant ainsi de la crédulité des lycéens ou de leur famille.
Il n’est pas acceptable que la sélection à l’entrée de l’université voit ainsi le jour pour certains lycéens ou dans certains
établissements de manière déguisée.
5. Traitement de l’échec des étudiants en difficulté: des dispositifs de « mise à l’écart » plus que de « remise sur les rails »
La détection des étudiants en difficultés et la mise en place d’un suivi pédagogique individualisé et adapté se sont
accompagnées dans beaucoup d’universités de dispositifs dangereux et contraires aux objectifs du plan Licence. Ainsi la
mise en œuvre du « contrat pédagogique » et de parcours diversifiés pour les étudiants en échec a été parfois utilisée
pour rendre les étudiants responsables de l’échec ou pour mettre à l’écart les étudiants en difficulté, plutôt que de leur
donner les moyens de réussir dans le cadre commun.
L’application du « contrat pédagogique » et la volonté de certaines universités de s’exonérer de leurs
responsabilités en matière de lutte contre l’échec
Le contrat pédagogique (signé entre l’étudiant et l’université) a été mis en place dans 30% des universités16. Cette
mesure, destinée à « responsabiliser » l’étudiant est plus idéologique qu’efficace. Ce n’est pas en faisant signer un
contrat mentionnant les devoirs de l’étudiant que l’on améliorera leur réussite, c’est en donnant les moyens de réussir et
en adaptant le système universitaire aux nouveaux publics qu’il doit accueillir et faire réussir. Elle s’inscrit dans l’idée,
pourtant contraire à la philosophie générale du plan Licence, que l’échec des étudiants serait finalement de leur
responsabilité.
15 Circulaire ministérielle du 21 décembre 2007
16 Paris 4, Paris 5, Paris 11, Aix 1, Angers, Avignon, Besançon, Clermont 1, Dijon, Grenoble 1, Grenoble 2, Le Havre, Lille 2, Lille 3, Limoges, Lyon 3, Nantes, Perpignan, Poitiers, Saint-Etienne, Tours.
Plan « réussite en licence » : le bilan de l’UNEF – Janvier 2010 12
Le cahier des charges du plan Licence ne clarifiait pas le contenu du contrat de réussite pédagogique et a donc laissé la
porte ouverte aux universités pour mettre en place des dispositifs parfois plus contraignants et culpabilisateurs pour les
étudiants que véritablement destinés à améliorer leur réussite.
Les parcours diversifiés excluent les étudiants en difficulté de la formation initiale
Si la mise en place de dispositifs spécifiques pour les étudiants en échec prévus par le plan Licence (comme le
renforcement du tutorat, la mise en place de cours de soutiens ou de préparation aux examens) va dans le bon sens, la
mise en place de « parcours diversifiés » par certaines universités s’inscrit dans un toute autre démarche.
Certaines universités préfèrent mettre en place des parcours « hors cursus licence » pour les étudiants en échec plutôt
que de leur donner les moyens de rattraper un retard et de suivre le cursus commun. L’université Paris 2 – Assas a ainsi
mis en place deux parcours de Licence en fonction du niveau des étudiants.
La mise en place de dispositifs comme « les semestres 0 obligatoires » qui sont des semestres hors-cursus de
consolidation des acquis pour les étudiants entrants jugés en difficulté va à l’encontre du service public et est révélateur
du manque de volonté des universités. Le résultat est l’apparition de cursus de licence à deux vitesses, alors que
l’objectif était de permettre à tout le monde de réussir. Dans cette logique, l’université de Montpellier 2 a même été plus
loin en instaurant un « semestre d’accélération » pour les étudiants en réussite car selon elle : « si dans le contexte
actuel, notre préoccupation porte sur les étudiants en difficulté, nous nous préoccupons aussi beaucoup des étudiants
dont le profil permet d’aller plus vite dans leurs études, en particulier pour ceux qui ont des dons pour les disciplines de
bases et qui désirent accéder au mode de formation universitaire »17.
Il s’agit d’un dévoiement pur et simple du plan Licence. Si Valérie Pécresse souhaite une véritable politique nationale en
faveur de la réussite de tous les étudiants, elle ne peut accepter que certains établissements instrumentalisent ainsi cette
« noble idée » pour renforcer un peu plus les logiques de sélection et de différenciation des cursus en 1er cycle.
6. La création de parcours d’excellence : un enseignement à deux vitesses
Alors que l’objectif du plan licence est de lutter contre l’échec en offrant de meilleures conditions d’études à l’ensemble
des étudiants de premier cycle, certaines universités ont décidé de concentrer leurs moyens sur un nombre restreint
d’étudiants afin de développer des parcours « dits » d’excellence. En sélectionnant les meilleurs bacheliers dans des
collèges d’excellence, ces universités font le choix de faire jouer la concurrence entre les étudiants.
L’exemple de Paris 2, un collège droit pour les meilleurs bacheliers
Au printemps dernier le ministère de l’enseignement supérieur a habilité la nouvelle licence de droit de Paris 218, celle-ci a
la singularité de proposer une formation complémentaire dans le cursus basique. Cette formation complémentaire n’est
ouverte qu’à une minorité d’étudiants, ils sont 120 a être sélectionnés sur la base de leurs résultats au baccalauréat. Ce
procédé à l’inverse de l’enseignement de masse n’est malheureusement pas isolé puisque d’autres universités
appartenant au champ des sciences juridiques planchent sur ce schéma d’enseignement, l’université Bordeaux 4 travaille
pour la rentrée prochaine à une organisation similaire de la licence de droit. Contrairement à Paris 2, Bordeaux 4
intégrera les étudiants dans le collège droit à l’issu du premier semestre et non en prenant compte des résultats au bac.
L’université a évoqué un financement de ce dispositif par les fonds qui lui sont alloués dans le cadre du plan licence.
17 Plan Licence, université de Montpellier 2 (p.13)
18 http://www.u-paris2.fr/90398939/0/fiche___pagelibre/&RH=ACCUEIL_FR
Plan « réussite en licence » : le bilan de l’UNEF – Janvier 2010 13
Une volonté clairement affichée : l’excellence pour une minorité
La mise en place du collège droit pour l’an prochain couplée au dispositif du semestre rebond laisse penser que les
étudiants en échec n’ont pas leur place à Bordeaux 4. En proposant aux étudiants de suivre un semestre rebond,
l’université demande aux étudiants en échec à l’issu du premier semestre de ne pas suivre les travaux dirigés de la
licence dans laquelle ils se sont inscrit en début d’année, à la fin de l’année les étudiants ayant suivi le semestre rebond
auront uniquement le droit de se réinscrire en première année.
En faisant le choix de ce système, ces universités assument le fait de former les étudiants de manière distincte. Une
formation standard suffirait aux étudiants les « moins bons », tandis que les « meilleurs » auraient le droit à une formation
renforcée, à un meilleur encadrement et accès à des enseignements d’ouverture (philosophie, sociologie...). Cette vision
de l’enseignement supérieur qui repose sur la mise en concurrence entre les étudiants est lourde de conséquences, pour
la première fois une rupture d’égalité concerne les étudiants d’une même formation universitaire !
7. Les obstacles budgétaires à l’application du plan Licence
Malgré les engagements ministériels, le principal obstacle à l’application du plan licence reste l’insuffisance de ses
financements et l’absence de tout recrutement.
Les 730 millions cumulés pour financer le plan Licence ne seront pas au rendez-vous
A l’origine, le plan Licence devait être doté de 730 millions d’euros en cumulé sur 2008-201219. La réalité budgétaire
constatée dans le budget 2009-2011 est tout autre. 35 millions d’euros ont été affectés à la Licence en 2007, 170 millions
en 2010 et 211 millions sont prévus en 2010. Il n’est pas prévu de poursuivre l’augmentation du bugdet en 2012, même
si fort heureusement, les crédits affectés à la Licence en 2012 ne diminueront pas par rapport à 2011: au final, l’effort
cumulé n’est donc pas de 730 millions d’euros mais de 519 millions d’euros.
Ces sommes n’incluent pas uniquement le financement des dispositifs destinés à améliorer la réussite à l’université, mais
également le financement des filières professionnelles (IUT) ainsi que les dispositifs contestés et peu efficaces
d’orientation active et de bureaux d’aide à l’insertion professionnelle. Si l’on ajoute à cela les effets de l’inflation dans les
prochaines années, les sommes réellement affectées à l’amélioration de la réussite des étudiants sont finalement bien
maigres.
En 2010, le ministère finance 30 minutes en plus par étudiant et par an.
Dans la loi de finance 2010 votée en décembre dernier, seuls 68 millions d’euros supplémentaires sont attribués au titre
du plan Licence. Cette somme correspond à une augmentation d’une demi heure de cours en plus par étudiant et par an,
alors que la ministre s’était engagée à augmenter de 5h hebdomadaires les volumes horaires d’enseignement20.
Le Ministère de l’enseignement supérieur reprend d’ailleurs d’une main ce qu’il donne de l’autre : tandis qu’il dote de 68
millions supplémentaires en 2010 le plan licence (en finançant en particulier des heures supplémentaires), il a économisé
45 millions d’euros en supprimant les 900 postes en 2009.
Au final, les universités n’auront pas les moyens de leurs ambitions, et ne pourront mettre en place que des dispositifs qui
s’inscriront à la marge des objectifs fixés par le plan licence.
19 13 décembre 2008, cahier des charges du plan Licence.
20 Plan pluriannuel pour la réussite en licence (p 21)
Plan « réussite en licence » : le bilan de l’UNEF – Janvier 2010 14
Les universités ne pourront relever le défi de la démocratisation sans création de postes
Le gouvernement a supprimé 900 postes dans l’enseignement supérieur et la recherche, correspondant au non-
remplacement d’un fonctionnaire sur six partant à la retraite. C’est la 1ère fois depuis 15 ans que de telles suppressions
sont décidées. Ces suppressions sont en contradiction totale avec les objectifs du plan Licence. Au contraire, le sous-
encadrement à l’université justifie des créations de postes.
Les arguments de Valérie Pécresse pour justifier les 900 suppressions de postes à la rentrée :
- « Les 900 suppressions de postes ne concernent pas les enseignants-chercheurs »
C’est vrai, du moins pour l’instant. Mais Valérie Pécresse fait une erreur en considérant que seuls les enseignants-
chercheurs contribuent à la réussite des étudiants. Quid des conseillers d’orientation (dont le nombre diminue), des
personnels de bibliothèques, des secrétaires pédagogiques (qui souvent aident lors du choix des options) ? Dans des
universités jugées parfois trop « anonymes », où les étudiants sont souvent laissés à eux-mêmes en 1ère année, le sous
encadrement-administratif a pour conséquence directe de détériorer les conditions d’études et donc de réussite des
étudiants : accompagnement des étudiants, horaires d’ouverture des secrétariats et des bibliothèques, etc. Cette situation
s’est d’ailleurs détériorée : en 1991, il y avait 31 étudiants pour 1 poste BIATOSS contre 44 étudiants pour 1 poste
BIATOSS aujourd’hui.
- Valérie Pécresse n'a pas eu connaissance de « remontées des universités pour réclamer des créations
de postes »21
Opposant la situation des lycées aux universités, Valérie Pécresse a tenté de minimiser l’impact des 900 suppressions de
postes dans l’enseignement supérieur en estimant que les besoins de création de postes dans l’enseignement supérieur
étaient si faibles qu’ils n’avaient pas justifié de réclamation des universités. C’est au mieux une erreur, au pire un
mensonge. Non seulement l’encadrement en 1er cycle universitaire est plus faible qu'en lycée, mais il est bien en deça de
celui des classes préparatoires, des grandes écoles et même de la moyenne des pays de l’OCDE. Surtout, dans le cadre
de leurs dossiers « plan Licence », de nombreuses universités ont explicitement fait part de leurs difficultés à augmenter
les volumes horaires d’enseignement sans enseignants supplémentaires. L’université Pierre-Mendès France Grenoble 2
réclame par exemple 10 personnels enseignants supplémentaires pour mettre en place ses dispositifs d’amélioration de
l’encadrement.
- « Le plan Licence peut s’appliquer sans création de postes »
Pour Valérie Pécresse, les objectifs du plan Licence sont atteignables en ayant recours aux heures supplémentaires ou
en embauchant des tuteurs étudiants. C’est oublier que les heures supplémentaires sont déjà sur-utilisées par les
universités, et que si les tuteurs sans qualifications peuvent effectuer du tutorat et du soutien hors du temps enseigné, ils
ne remplacent pas les enseignants. La Ministre confond-elle le tutorat et l’enseignement ? Quant à l’amélioration de
l’orientation (le plan Licence prévoyait un rendez-vous semestriel !), elle ne peut se faire dans le contexte actuel : il
n’existe qu’un conseiller d’orientation pour 5 000 étudiants !
Des financements qui ne serviront pas à la réussite des étudiants
Les disparités des demandes budgétaires des universités démontrent également une implication plus ou moins
importante selon les universités. Les demandes de financement s’échelonnent de 3,2 millions d’euros pour Clermont 2 à
176 000 € pour Clermont 1 : malgré la proximité géographique, l’investissement de ces deux établissements pour la
réussite de leurs étudiants est très variable.
21 Dépêche AFP du 12 septembre 2008. Propos tenus lors d’un déplacement à Aix-en-Provence.
Plan « réussite en licence » : le bilan de l’UNEF – Janvier 2010 15
Certaines universités ne jouent pas le jeu du plan licence et utilisent les financements qui lui sont destinés à d’autres fins
que l’amélioration de la réussite. L’université de Limoges a ainsi décidé de mettre en place des notes éliminatoires, soit
un dispositif non seulement anti-pédagogique et sélectif, mais également et surtout illégal.
Garantir des critères de financement égalitaires
Les financements du plan Licence ne doivent pas faire l’objet d’un appel d’offre, comme on l’a vu sur le plan campus, au
risque de creuser les inégalités entre les établissements. L’UNEF demande que les critères de répartition des fonds
retenus pour l’année 2010 (nombre d’étudiants concernés, pondération en fonction des publics en difficulté, etc.) soient
maintenus, et qu’aucune université qui détournerait le plan Licence de ses objectifs par le biais de dispositifs dangereux
ou sélectifs ne puisse bénéficier du soutien financier du Ministère.
8. Les modalités de contrôle des connaissances ne peuvent pas être déconnectées de la réussite des étudiants
Depuis la réforme LMD et la remise en cause du cadre national des diplômes, les droits étudiants et les conditions
d’obtention des diplômes ne sont pas les mêmes et dépendent de l’université dans laquelle on étudie.
Les universités s’en sont ainsi données à cœur joie : suppression de la compensation annuelle des notes, de la session
de rattrapage ou instauration de notes éliminatoires. Au final, les droits étudiants ne sont plus garantis, et un même
diplôme peut être obtenu de manière très différente d’une université à l’autre, posant de sérieuses questions en termes
de sécurité juridique de la situation en cas de recours d’un étudiant recalé.
L’absence de volonté de réglementation nationale des modalités de contrôle des connaissances (MCC) empêche
également de remplir tous les objectifs du plan licence. La manière dont on évalue n’est en effet pas déconnectée du
contenu de la formation ni même des conditions de réussite des étudiants : quand il faut payer une année d’études
supplémentaire et redoubler parce qu’une seule matière n’est pas validée, l’abandon d’études peut être une solution.
Pour cette raison, il est indispensable de dépasser la frilosité des équipes pédagogiques et de mettre en place une
réglementation nationale de modalités de contrôle des connaissances qui permette d’évaluer la globalité du travail de
l’étudiant, de prendre en compte des situations spécifiques (étudiants salariés) ainsi que la progression du travail fourni
sur l’année. La mise en place d’un cadrage national qui harmonise par le haut les intitulés, le contenu des diplômes ainsi
que les modalités d’examens est une mesure majeure permettant d’améliorer la réussite des étudiants.
La compensation annuelle n’est pas garantie pour tous les étudiants
La compensation annuelle des notes est un dispositif pédagogique qui permet de prendre en compte la progression du
travail de l’étudiant sur l’ensemble de l’année universitaire en compensant les notes obtenues au 1er semestre avec celles
obtenues au second semestre. Certaines universités ont fait le choix de supprimer la compensation annuelle en 2003 lors
du passage au LMD. Si l’arrêté licence prévoit que « la compensation est organisée sur le semestre », rien n’interdit aux
universités de pratiquer une compensation annuelle en plus de la compensation semestrielle. Si certaines universités ont
maintenu ce dispositif ou l’ont réinstauré récemment (université Paris 4 – Paris Sorbonne par exemple), la compensation
annuelle ne s’applique que dans seulement 59,2% des universités.
De plus en plus d’universités dans l’illégalité
Les universités remettent en cause le droit à la seconde chance en matière d’examens
Plan « réussite en licence » : le bilan de l’UNEF – Janvier 2010 16
11 universités22 ont décidé de ne pas respecter la loi en supprimant le droit à une seconde session d’examens,
alors que l’arrêté licence prévoit l’organisation de deux sessions d’examens23. Pour en finir avec les « examens
couperets » en fin d’année universitaire, le droit à une seconde chance doit être garanti pour tous : pour les étudiants
ayant réalisé plusieurs épreuves de contrôle continu avec une session d’examens terminaux, et pour les étudiants
salariés avec une série d’examens terminaux remplaçant le contrôle continu et une session de rattrapage. Ces sessions
de rattrapage doivent prévoir un délai de révision suffisant (1 mois minimum après l’annonce des résultats de la première
session d’examens) et des dispositions pédagogiques spécifiques (tutorat, corrigés de copies…).
2 universités24 ont décidé de ne pas appliquer la loi en refusant la compensation semestrielle des notes. Malgré la
fermeté de l’arrêté licence de 2002 à ce sujet qui indique que « « la compensation est organisée sur le semestre sur la
base de la moyenne générale des notes obtenues pour les diverses unités d’enseignement pondérées par les
coefficients » (article 28), deux universités n’appliquent pas la compensation semestrielle dans l’ensemble de leurs
filières. C’est le cas de l’université Lyon 3 et de l’université d’Avignon qui indique que « par dérogation (…) le CEVU peut,
sur proposition du conseil de composante autoriser exceptionnellement l’exclusion d’une UE spécifique de la
compensation » ; Ces deux universités, en n’appliquant pas la compensation semestrielle des notes dans l’ensemble de
leurs filières ou en offrant la possibilité d’y déroger sont donc dans l’illégalité.
25% des universités25 ont mis en place des notes éliminatoires, dispositif aussi inutile et contreproductif d’un point de
vue pédagogique qu’illégal26. Les notes éliminatoires correspondent à une volonté de sélectionner les étudiants, et
mettent en exergue les déséquilibres qui peuvent exister dans la construction de certaines diplômes : si une insuffisance
dans une seule matière ne permet pas d’avoir le diplôme, c’est que celui est mal conçu. L’évaluation de l’étudiant doit
intégrer l’ensemble des matières composant sa formation. Pour évaluer un niveau minimum dans une matière, il est
possible de mettre en place des coefficients.
Surtout, les notes éliminatoires conduisent certains étudiants à redoubler pour une insuffisance dans une seule matière,
ou à trainer un semestre de retard. Ces dispositifs, en plus d’être illégaux, sont donc contraires à l’objectif d’amélioration
de la réussite du plan Licence.
22 Avignon, Toulouse 1, Bordeaux 1, Poitiers, Montpellier 2, Nîmes, Montpellier 3, Angers, Aix-Marseille 3, Rouen, La Réunion.
23 Article 29 de l’arrêté régissant les études de licence du 23 avril 2002 24 Avignon, Lyon 3. 25 21 universités pratiquent aujourd’hui des notes éliminatoires. 26 L’article 28 de l’arrêté licence stipule que le semestre est validé lorsque l’ensemble des notes se compensent.
Plan « réussite en licence » : le bilan de l’UNEF – Janvier 2010 17
Les revendications de l’UNEF :
L’amélioration de la réussite des étudiants et la lutte contre l’échec sont indispensables pour atteindre l’objectif de 50%
d’une classe d’âge diplômée de Licence. En tenant compte des objectifs du plan Licence, et après en avoir constaté les
insuffisances (manque de postes pour améliorer l’encadrement et absence de cadre réglementaire contraignant), l’UNEF
demande à Valérie Pécresse de tirer tous les enseignements des difficultés de mise en œuvre du plan Licence et de se
donner les moyens pour en assurer la réussite.
Pour que la réussite en licence constitue enfin un objectif prioritaire et que le plan Licence se traduise dans les faits par
des avancées réelles pour les étudiants, l’UNEF demande la mise en place des mesures suivantes :
Mise en place d’un plan pluriannuel de recrutement d’enseignants, d’enseignants-chercheurs et de personnels
IATOSS, afin d’améliorer l’encadrement pédagogique et administratif des étudiants. Le taux d’encadrement des
universités est en effet un des plus bas au niveau international (18,1 étudiants par enseignant, contre 15,4 en moyenne
dans les pays de l’OCDE). Le sous encadrement administratif est également très important (en 1991, il y avait 31
étudiants pour un poste BIATOSS contre 44 étudiants aujourd’hui). Les conséquences sur l’accueil et la réussite des
étudiants sont incontestables. L’amélioration des conditions d’études des étudiants ne peut passer que par une
amélioration sensible de l’encadrement, indispensable pour atteindre les objectifs de réussite affichés par le plan licence.
Ce plan doit assurer le recrutement de :
- 2500 enseignants-chercheurs par an sur 5 ans (100 millions d’euros par an)
- 3000 personnels IATOSS par an sur 5 ans (120 millions d’euros par an)
Mise en place d’un cadrage national de la licence. Il est temps de mettre fin à la situation d’inégalités engendrée par la
mauvaise application de la réforme LMD. La perte du cadrage national des diplômes a pour conséquences de freiner la
mobilité nationale, de dégrader la reconnaissance des diplômes dans les conventions collectives et de rendre illisible
l’offre de formation. Afin de garantir l’égalité entre les étudiants il est nécessaire que l’arrêté licence soit rouvert afin qu’il
intègre les éléments suivants :
- Cadrage des intitulés de domaines et de mentions, en établissant une liste nationale des intitulés de diplômes.
- Cadrage du contenu des diplômes (limitation des cours en amphis et proportion entre cours magistraux et cours
en travaux dirigés, dédoublement des cours, volume horaire minimal pour la licence…)
- Cadrage de l’évaluation en harmonisant par le haut les modalités de contrôle de connaissance (compensation
annuelle, rattrapages, suppression des notes éliminatoires)
Mise en place d’un pilotage contraignant de l’Etat pour garantir une application homogène du plan licence. Pour
cela il est nécessaire que :
- Les évolutions sur le contenu de la licence (augmentation du volume horaire, stage obligatoire…) doivent
conduire à une révision de l’arrêté régissant les études en licence.
- L’évaluation et le suivi du plan licence doivent être débattus par l’ensemble de la communauté universitaire
en CNESER (Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche).
Plan « réussite en licence » : le bilan de l’UNEF – Janvier 2010 18
Tableau récapitulatif de la mise en œuvre du plan licence27
Pourcentage
d'universités ayant
mis en place ce
dispositif
Nombre d'universités
ayant mis en place ce
dispositif
Universités ayant mis en place ce dispositif
Renforcement
tutorat 77% 57
Paris 1, Paris 2, Paris 4, Paris 5, Paris 6, Paris 8, Paris 11, Paris 12, Paris 13, Evry, Aix-Marseille 2,
Aix-Marseille 3, Angers, Avignon, Besançon, Bordeaux 1, Bordeaux 2, Bordeaux 3, Bordeaux 4,
Caen, Chambéry, Clermont 1, Clermont 2, Dijon, Grenoble 1, Grenoble 2, La Rochelle, Le Havre,
Lille 2, Lille 3, Limoges, Littoral, Lorient-Vannes, Lyon 1, Lyon 3, Metz, Montpellier 1, Montpellier 2,
Mulhouse Nancy 1, Nancy 2, Nantes, Nice, Nîmes, Orléans, Perpignan, Poitiers, Reims, Rennes 1,
Rennes 2, Rouen, Saint-Etienne, Toulon, Toulouse 2, Toulouse 3, Tours, Valenciennes.
Contrat
pédagogique 30% 22
Paris 4, Paris 5, Paris 11, Aix 1, Angers, Avignon, Besançon, Clermont 1, Dijon, Grenoble 1,
Grenoble 2, Le Havre, Lille 2, Lille 3, Limoges, Lyon 3, Nantes, Perpignan, Poitiers, Saint Etienne,
Tours
Augmentation du
volume horaire 32% 24
Paris 3, Paris 4, Paris 5, Paris 8, Paris 12, Paris 13, Evry, Aix-Marseille 2, Bordeaux 2, Bordeaux 4,
Caen, La Rochelle, Le Havre, Lille 2, Littoral, Metz, Montpellier 3, Mulhouse, Nancy 2, Nice, Orléans,
Poitiers, Rennes 2, Saint-Etienne
Enseignant-
référent 70% 52
Paris 1, Paris 3, Paris 4, Paris 5, Paris 8, Paris 10, Paris 11, Versailles-Saint-Quentin, Marne-La-
Vallée, Amiens, Brest, Le Mans, Lille 1, Lyon 2, Montpellier 3, Pau, Toulouse 1, Evry, Aix-Marseille
2, Angers, Avignon, Bordeaux 1, Bordeaux 2, Bordeaux 3, Caen, Chambéry, Clermont 2, Dijon,
Grenoble 1, Le Havre, Lille 3, Limoges, Littoral, Lyon 1, Lyon 3, Metz, Montpellier 2, Mulhouse,
Nancy 1, Nantes, Nice, Nîmes, Orléans, Perpignan, Poitiers, Reims, Rennes 1, Rouen, Saint-
Etienne, Toulon, Toulouse 2, Toulouse 3.
Dispositifs
étudiants
salariés 11% 8 Paris 1, Paris 12, Amiens, Bordeaux 2, Le Havre, Nîmes, Orléans, Rennes 1.
Parcours
diversifiés pour
les étudiants en
échec 47% 35
Artois, Paris 2, Besançon, Bordeaux 4, Lille 2, Tours, Valenciennes, Versailles-Saint-Quentin, Brest,
Le Mans, Lille 1, Pau, Aix-Marseille 2, Caen, Chambéry, Clermont 2, Grenoble 1, Lille 3, Littoral,
Lyon 1, Metz, Montpellier 2, Nancy 1, Nantes, Poitiers, Reims, Rouen, Saint-Etienne, Toulon,
Toulouse 3, Paris 12, Le Havre, Orléans, Strasbourg.
Cours de langues
et d'informatique 59% 44
Cergy, Paris 6, Paris 13, Aix 3, La Rochelle, Nancy 2, Rennes 2, Paris 3, Montpellier 3, Paris 4, Paris
5, Paris 8, Paris 11, Evry, Angers, Bordeaux 1, Dijon, Mulhouse, Nice, Amiens, Paris 1, Nîmes,
Artois, Besançon, Lille 2, Versailles-Saint-Quentin, Le Mans, Pau, Caen, Chambéry, Lille 3, Littoral,
Metz, Montpellier 2, Nancy 1, Nantes, Reims, Rouen, Saint-Etienne, Toulouse 3, Paris 12, Orléans,
Strasbourg.
Pluridisciplinarité 39% 29
Clermont 1, Montpellier 1, Toulouse 2, Bordeaux 2, Paris 2, Bordeaux 4, Clermont 2, Toulon, Le
Havre, Paris 6, Aix-Marseille 3, Rennes 2, Paris 3, Paris 5, Paris 8, Angers, Bordeaux 1, Dijon,
Mulhouse, Paris 1, Nîmes, Besançon, Versailles-Saint-Quentin, Pau, Littoral, Metz, Rouen, Toulouse
3, Orléans.
Augmentation de la part TD/CM 28% 21
Paris 4, Paris 5, Paris 10, Paris 11, Paris 12, Paris 13, Cergy, Angers, Bordeaux 3, Bordeaux 4,
Grenoble 1, La Rochelle, Le Mans, Limoges, Lyon 3, Montpellier 1, Montpellier 2, Orléans, Toulon,
Toulouse 3
27 Ce tableau est établi sur la base des dossiers « plan licence » transmis par les universités à la Direction Générale de l’Enseignement Supérieur et de l’Insertion Professionnelle. Il est réalisé sur la base des dossiers de 75 universités.