33NOUVELLES Semaine N° 162 - DU 20 AU 26 JUIN 2013

Une “ vieille dame ” sous surveillance

Carte d’identitéNom : La SoufrièreSurnom : “ La vieille dame ”Localisation : Saint-Claude, Guadeloupe,FranceAltitude : 1467 mVolcan actif : fumerolles, vapeurs sulfu-reuses, sources chaudes sur le flanc et ledômeDate de naissance : XVIe siècle1re éruption phréatique : 1797-1798Dernière éruption phréatique : 1976-1977Dernière éruption magmatique : 1530 L

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Dossier coordonné par Léa Gillet, enseignante documentaliste– LPO BaimbridgeCo-écrit par les élèves de l'atelier de vulgarisation de l'informa-tion scientifique du LPO Baimbridge : Anaïs Bourguignon, Fred-Erick Dieupart-Ruel, Rosan Foy, Christ Harpon, Bryan Lomer,Naomie Montout, Jennifer Nègre, Francis Sharpless.En partenariat avec l'Observatoire Volcanologique et Sismolo-gique de la Guadeloupe (OVSG), l'Office National des Forêts(ONF) et le CLEMI Guadeloupe. Dans le cadre de l'opération “ Docu-sciences ” organisée par le CLEMI Guadeloupe(http://pedagogie.acguadeloupe.fr/clemi/docu_sciences)

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e Chercheurs de gaz : rendZoom sur les prélèvements de gaz comme moyen de surveillance.

Le jeudi 23 mai, sept apprentis journalistes ont suivi le chimiste de l’Observatoirevolcanologique et sismologique de la Guadeloupe, Olivier Crispi,

sur le cratère de la Soufrière pour assister un prélèvement de gaz.

Jeudi 23 mai 2013. Unprélèvement de gaz ausommet de la Soufrière

se prépare. Tenue de sport,chaussures de marche, sac àdos sur les épaules, nous nouspréparons à monter, accompa-gnés de notre guide de l’OfficeNational des Forêts (ONF),Morgane Souche.

8 h 30. Départ des BainsJaunes. La montée est difficile,la pluie a rendu le sentierboueux.

9 heures. Arrivée à la Savaneà Mulet. Première pause. Nousrencontrons Fabrice Dufour,un scientifique de l’observa-toire spécialisé dans le téles-cope à muons.

9 h 15. Reprise de l’ascension.10 heures. Arrivée au refuge.Nous nous préparons à suivreles scientifiques au cratère sudcentre pour le prélèvement.

10 h 05. Arrivée au cratère.Nous retrouvons Olivier Crispi,déjà en tenue, qui commencetout juste le prélèvement. Letemps n’est pas de la partie. Ilvente, il pleut, le brouillard semélange aux vapeurs de soufre,il fait 14°C. Pour effectuer unprélèvement de gaz, cela néces-site toute une préparation. Enlaboratoire, toutes les ampoulesont été préparées à l’avance. Les

scientifiques utilisent diversproduits comme de la poudreblanche (P2O5) pour dessécher,

la soude (NaOH) pour permet-tre de piéger les gaz acides etpour finir ils font le vide dans lesampoules : cela prend plusieurs

heures. Ensuite sur le terrain,les scientifiques s’équipent despieds à la tête pour aller placer

une perche dans les fumerolleset installer le condenseur, unesorte d’alambic, qui permettrad’éliminer l’eau de la fumerolle.

Chronologie par Christ Harpon et Naomie Montout

Le sismographe : premier moyen de surveillance

Depuis 1951, cet appareil est utilisé pour mesurer les ondes sis-miques liées à l’activité du volcan. C’est le premier outil de surveil-lance du volcan. 7 jours sur 7, 24 h sur 24, quarante deux stationssituées sur le massif de la Soufrière permettent d’informer les scien-tifiques de l’OVSG de l’activité interne de la “ Vieille Dame ”. Les don-nées sismiques sont transmises par réseau informatiquedirectement enregistrées sur les disques durs de l’OVSG.Nota Bene : en Guadeloupe, il existe plusieurs types de séismes : lesséismes tectoniques, liés aux déplacements des plaques, et lesséismes volcaniques, liés aux mouvements de fluides dans le volcan.

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ndez-vous sur le cratère !

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10 h 20. Le prélèvement com-mence. Accompagné de troiscollègues, Olivier Crispi, arméde tuyaux et de raccords té-flon, de pompes et de diffé-rentes fioles, muni de masqueà gaz et d’équipement de pro-tection, procède au premiertype de prélèvement. Dans unpremier temps, il prélève dansun gros ballon de 2 litres, la fu-merolle directement à la sortiedu tuyau branché sur la fume-rolle, pour connaître le rapportgaz-eau. Après calcul, cela per-met de conclure que la fume-rolle est constituée de 95 %d’eau et de 5 % de gaz. Après ceprélèvement, le tuyau estconnecté au condenseur pouréliminer l’eau et ne s’intéresserqu’aux gaz. Puis, des analyses

sont réalisées afin d’obte-nir la composition : tem-pérature, pH, etc. Surplace, toutes les analysessont faites à l’aide d’unspectromètre de massequadripôle. Lorsque lesscientifiques ont réussi àévacuer tout l’air des am-poules pour n’avoir queles gaz, les fioles sont en-voyées à Paris pour desisotopiques complémen-taires.

12 heures. Fin du prélè-vement. Les conditionsmétéorologiques défavo-rables n’ont pas perturbéce prélèvement. “ Toute-fois, il ne faut pas oublierque l’on est en milieu na-turel et que nous necontrôlons pas tout ”, sou-ligne Olivier Crispi, “ lefroid, le vent, la pluie peu-vent influencer le débit de

la fumerolle, ainsi que sonorientation. ” Heureusement,jeudi 23 mai, le volcan a pu li-vrer ses secrets sans incidentsparticuliers. De retour à l’ob-servatoire, le prélèvement,conditionné dans des ampoulesen verre fermé à l’aide d’un ro-binet téflon, sera analysé dansl’optique de surveiller le déga-zage du volcan pour observerd’éventuelles modifications dela composition du gaz pouvantsignifier un changement plusen profondeur et donc, peut-être un signe précurseur deréactivation.

12 h 05. Retour au refuge. Letravail est fini, nous pouvonsredescendre sereinement lespentes de “ la Vieille Dame ”.

Portrait du chimiste de l’OVSG

par Christ Harpon, NaomieMontout et Anaïs Bourguignon

Nom : CrispiPrénom : OlivierMétier : chimisteLieu de travail :Observatoire Vol-canologique etSismologique dela Guadeloupe/LaSoufrière

Ses missions :- prélever les sources et lesgaz tous les mois- réaliser les analyses enlaboratoire

Sa formation :- Bac Scientifique optionPhysique-chimie- DUT chimie environne-mentale (Sète)- Licence professionnelleen gestion et protection dela ressource en eau(Ahun)- Concours externe de lafonction publique

Autre investissementprofessionnel :Olivier Crispi est égale-ment impliqué à l’Observa-toire de l’érosion auxAntilles (ObsErA) pour le-quel il effectue le suivi desrivières en crues et del’érosion des sols. Le tra-vail est le même que celuide l’OVSG : prélèvementset analyses de l’eau.

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Des géophysiciens et desphysiciens de parti-cules, en novembre

2012, ont travaillé ensemblepour effectuer des radiogra-phies de la structure internedu dôme de la Soufrière, en uti-lisant un télescope à muons.Le télescope à muons est unoutil de recherche qui utiliseles rayons cosmiques, c’est-à-dire les particules appelées les

muons. La Soufrière a doncpassé une “ sorte de scannermédical ” sauf qu’au lieu d’utili-ser les rayons X, ce sont desrayons cosmiques qui ont per-mis d’étudier le mouvementdes fluides à l’intérieur du vol-can.Outil de recherche ou outil desurveillance ? Les deux, maisseulement si l’OVSG peut gar-der le télescope à muons sur

place, ce qui n’est pas encore lecas.Le télescope sera de retour surles flancs de la Soufrière aumois de septembre 2013 afinde réaliser les dernières radio-graphies.

Nota Bene : 1955 : premièreutilisation de radiographie cos-mique dans les mines austra-liennes.

Le téléscope à muons : un outil de rechrche, mais bientôt un outil de surveillance ?

Le réseau de mesure de déformation

par Christ HarponLes variations de pression dans lachambre et le conduit magmatiqueainsi que les variations de températureet la circulation des fluides dans le vol-can provoquent des déformations. Ilfaut les surveiller puisque celles-ci peu-vent être un signe précurseur d’acti-vité. Dotés d’inclinomètres permettantla mesure des variations d’inclinaison,de GPS mesurant la distance relativeentre deux points, d’extensiomètrescontrôlant les déplacements sur les va-riations de distance, les volcanologuessont bien à l’écoute de la Soufrière !

Nota Bene :En tout, ce sont cinq stations compre-nant les inclinomètres , deux stationsGPS, quinze sites équipés d’extensomè-tres et six prismes pour mesures laserde distance qui forment le réseau dedéformation de la Soufrière.

OVSG : carte d’identitépar Naomie Montout

Nom : Observatoire Volcanolo-gique et Sismologique de laGuadeloupeDate de naissance : 1989Localisation : Morne Houël-mont, Gourbeyre, Guadeloupe

Missions :- surveiller l’activité volcanique- surveiller la sismicité régionale- favoriser et participer aux travaux de recherchede géophysique- contribuer à l’informationpréventive et à la divulgationdes connaissances dans lesdomaines du risque volca-nique et sismique- contribuer à la formation enmatière de volcanologie, géo-logie, géophysique et géochi-mie

But :- comprendre le fonctionnement du volcan- détecter un changement de comportement etl’évaluer en terme de potentiel éruptif- avertir les autorités en cas de risques sismiqueset volcaniques

Nota Bene :L’histoire des observatoires de la Soufrière1950 : création du laboratoire de Physique de Globe(Parnasse, Saint-Claude, Guadeloupe)1976-1977 : observatoire installé dans la GrandePoudrière du Fort Saint-Charles (Saint-Claude,Guadeloupe)Site : http://www.ipgp.fr/pages/03030402.php

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