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Église d’Arras n°4 - 7 avril 2017 p. 21 Une tuile de la maison de Benoît Labre en route vers Rome Via Francigena A VANT le jubilé de lan 2000, peu de monde parlait de la Via Francigena. Il a suffit de quelques jeunes qui se rendaient à pied aux JMJ de Rome pour en faire un chemin de pèlerinage à limage de celui de Compostelle. Ils ont emprunté le parcours de Sigeric qui venait dêtre mis au jour. Lidée a séduit à un tel point que depuis 2004, il est déclaré Grand itinéraire culturel par le Conseil de lEurope. Il relie Canterbury à Rome. En 2014, une équipe de joyeux copains et co- pines a voulu tenter l expérience. En tout, ils sont dix- huit, pour la plupart retraités, de Dunkerque, Calais et Boulogne. Ils ont choisi de faire le pèlerinage par étapes. Deux par an. Elles durent entre deux et huit jours. « À notre âge, il faut ménager la machine » iro- nise Yves Marchand, lun des pélerins. Ce choix est aussi une nécessité très pratique. Ceux qui ont ef- fectué un tel pèlerinage en couple ou avec quelques amis savent combien il est parfois difficile de trouver un hébergement pour le soir. Imaginez cette organi- sation pour dix-huit… Les étapes sont préparées à tour de rôle. Ainsi, tout le monde se sent responsable et personne nendosse le statut de chef. La pro- chaine étape, en mai, les conduira de Châlons-en- Champagne à Langres. Les motivations sont diverses. Chacun vient avec ses envies et ses convictions. Rien nest im- posé. Toutefois, le dimanche matin est toujours un moment de recueillement. Ils assistent à la messe, ils demandent la bénédiction, ils font un partage dÉvangile… « La Via Francigena nest pas une sim- ple randonnée. Cest avant tout une démarche spiri- tuelle, » affirme Yves. Létape dAmettes est restée pour eux un mo- ment fort. Ils ont été rejoints par frère Alexis, le labrien nordiste, dans le gîte dAuchy-au-Bois. Ils ont passé la veillée à entendre parler de saint Benoît-Joseph Labre. Ils ont été touchés par le personnage. Sa bio- graphie écrite par André Dhôtel passe maintenant de main en main. Ils se sont promis de déposer une re- lique du saint dans léglise Madona dei Monti, là où le saint est mort à Rome. Cette relique est une tuile de la maison natale de Benoît-Joseph que frère Alexis et le père Hazelart leur ont remise le 11 mars à Amettes. Elle arrivera à destination en 2020. La distance ne fait pas peur aux marcheurs. La route leur donne confiance en eux-mêmes. Elle leur donne aussi la santé. Ils sont heureux de passer ré- gulièrement une semaine ensemble sur le chemin. Cela les stimule. Ils regrettent simplement quêtre un si gros groupe les empêche parfois de rencontrer les autres pélerins. Mais ils ont remarqué que leur dé- marche suscite autour deux beaucoup dintérêt. Ça les étonne et ça leur fait plaisir. J.C. Le père Jean-Paul Hazelart et frère Alexis remettent la tuile aux pélerins de la Via Francigena.

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Église d’Arras n°4 - 7 avril 2017 p. 21

Une tuile de la maison de Benoît Labre en route vers Rome

Via Francigena

AVANT le jubilé de lan 2000, peu de mondeparlait de la Via Francigena. Il a suffit dequelques jeunes qui se rendaient à piedaux JMJ de Rome pour en faire unchemin de pèlerinage à limage de celuide Compostelle. Ils ont emprunté leparcours de Sigeric qui venait dêtre misau jour. Lidée a séduit à un tel point quedepuis 2004, il est déclaré Grand itinéraireculturel par le Conseil de lEurope. Il relieCanterbury à Rome.En 2014, une équipe de joyeux copains et co-

pines a voulu tenter lexpérience. En tout, ils sont dix-huit, pour la plupart retraités, de Dunkerque, Calaiset Boulogne. Ils ont choisi de faire le pèlerinage parétapes. Deux par an. Elles durent entre deux et huitjours. « À notre âge, il faut ménager la machine » iro-nise Yves Marchand, lun des pélerins. Ce choix estaussi une nécessité très pratique. Ceux qui ont ef-fectué un tel pèlerinage en couple ou avec quelquesamis savent combien il est parfois difficile de trouverun hébergement pour le soir. Imaginez cette organi-sation pour dix-huit… Les étapes sont préparées àtour de rôle. Ainsi, tout le monde se sent responsableet personne nendosse le statut de chef. La pro-chaine étape, en mai, les conduira de Châlons-en-Champagne à Langres.

Les motivations sont diverses. Chacun vient

avec ses envies et ses convictions. Rien nest im-posé. Toutefois, le dimanche matin est toujours unmoment de recueillement. Ils assistent à la messe,ils demandent la bénédiction, ils font un partagedÉvangile… « La Via Francigena nest pas une sim-ple randonnée. Cest avant tout une démarche spiri-tuelle, » affirme Yves.

Létape dAmettes est restée pour eux un mo-ment fort. Ils ont été rejoints par frère Alexis, le labriennordiste, dans le gîte dAuchy-au-Bois. Ils ont passéla veillée à entendre parler de saint Benoît-JosephLabre. Ils ont été touchés par le personnage. Sa bio-graphie écrite par André Dhôtel passe maintenant demain en main. Ils se sont promis de déposer une re-lique du saint dans léglise Madona dei Monti, là oùle saint est mort à Rome. Cette relique est une tuilede la maison natale de Benoît-Joseph que frèreAlexis et le père Hazelart leur ont remise le 11 marsà Amettes. Elle arrivera à destination en 2020.

La distance ne fait pas peur aux marcheurs. Laroute leur donne confiance en eux-mêmes. Elle leurdonne aussi la santé. Ils sont heureux de passer ré-gulièrement une semaine ensemble sur le chemin.Cela les stimule. Ils regrettent simplement quêtre unsi gros groupe les empêche parfois de rencontrer lesautres pélerins. Mais ils ont remarqué que leur dé-marche suscite autour deux beaucoup dintérêt. Çales étonne et ça leur fait plaisir. J.C.

Le père Jean-Paul Hazelart etfrère Alexis remettent la tuileaux pélerins de la ViaFrancigena.