Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

42
Actes du XXIII ème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1 er juin 2007, Aix-les-Bains 1 Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation, exploration et mesure dans le contexte de la consommation Alain Debenedetti ATER à l’Université de Paris-Dauphine, DRM-DMSP, (UMR CNRS 7088) Place du maréchal de Lattre de Tassigny 75775 Paris cedex 16 [email protected] 53, avenue Parmentier 75011 Paris tel : 01 48 07 21 63 mob : 06 72 07 79 79 [email protected]

Transcript of Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Page 1: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

1

Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptual isation,

exploration et mesure dans le contexte de la consom mation

Alain Debenedetti

ATER à l’Université de Paris-Dauphine, DRM-DMSP, (UMR CNRS 7088)

Place du maréchal de Lattre de Tassigny

75775 Paris cedex 16

[email protected]

53, avenue Parmentier

75011 Paris

tel : 01 48 07 21 63

mob : 06 72 07 79 79

[email protected]

Page 2: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

2

Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptual isation,

exploration et mesure dans le contexte de la consom mation

Résumé : l’attachement au lieu a fait l’objet de nombreuses recherches dans des disciplines

variées comme la psychologie environnementale ou la sociologie, en décrivant les relations

émotionnelles et identitaires entre les individu et leur environnement physique. Ces travaux

n’ont fait l’objet d’aucun développement en marketing alors que les chercheurs soulignent

l’importance de l’affect dans la gestion des lieux de consommation. Cet article synthétise les

travaux antérieurs sur l’attachement au lieu et propose une démarche empirique permettant

d’explorer le concept en utilisant des méthodologies qualitatives complémentaires, d’en

proposer une mesure puis d’en analyser les déterminants et les facteurs d’influence de

manière quantitative.

Mot clés : attachement au lieu, comportement du consommateur, lieux de consommation, affect, extension du soi.

A synthesis on place attachment: conceptualization, exploration,

and measure in the context of consumption

Abstract: Place attachment has been widely studied in various research fields such as

environmental psychology or sociology, through the description of the emotional and identity

bonds linking the individuals and their physical environment. However, whereas scholars

emphasize the importance of affect in the management of consumption places, to date, these

works have not been extended into the marketing field. Thus, this paper synthesizes previous

works on place attachment and suggests an empirical procedure enabling first to explore the

concept through the use of complementary qualitative methodologies, second to propose of

measure of this concept, and eventually to quantitatively analyze its determinants and

influence factors.

Key words: place attachment, consumer behaviour, consumption places, affect, extended self

Page 3: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

3

Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptual isation,

exploration et mesure dans le contexte de la consom mation

INTRODUCTION

Dans la vie de tous les jours, les consommateurs fréquentent des lieux de consommation pour

des motifs très variés. Si certains revêtent peu d’importance pour les consommateur, d’autres

occupent au contraire une place prépondérante dans la vie de l’individu. Leur utilité ou leur

accessibilité constitue une explication potentielle, mais il en existe d’autres : ces lieux

rassurent, ils constituent un autre « chez-soi », ils sont authentiques... Aujourd’hui, les lieux

de consommation ne sont pas simplement dépositaires de leur fonction d’échange de biens ou

de services, mais constituent un espace premier d’expériences physiques, sociales ou plus

personnelles qui éveillent des sentiments et participent à la construction du soi. Parmi tous les

lieux qu’il fréquente, lesquels comptent vraiment pour le consommateur ? Comment alors

qualifier la relation qui s’est instaurée entre ce consommateur et ces lieux spécifiques ? Dans

la littérature et en dehors du monde académique, on utilise le plus souvent le terme

d’attachement au lieu (place attachment) pour qualifier ce type de relation qui se développe

indépendamment des qualités objectives du lieu.

De manière surprenante, cette forme de relation est très peu étudiée dans le champ du

marketing : à notre connaissance, seules quatre recherches font référence à l’attachement au

lieu (Belk, 1992 ; Gentric, 2005 ; Park et McInnis, 2006 ; Schultz-Kleine et Menzel-Baker,

2004), la plupart des travaux sur la relation entre le consommateur et son environnement

commercial envisageant la relation affective de manière globale, sans référence à un état

affectif particulier. Or, il est important de considérer chaque type de relation affective

séparément, dans la mesure où chaque affect implique des mécanismes et des réponses

comportementales différentes de la part du consommateur (Derbaix et Pham, 1989) : aborder

la relation affective entre un individu et un lieu de consommation à travers le concept

d’attachement au lieu permet de répondre à cette exigence théorique. Mobiliser le concept

Page 4: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

4

d’attachement au lieu dans le champ du marketing est également pertinent au regard de la

littérature dans la mesure où (1) de manière transversale, les travaux antérieurs soulignent le

rôle de l’attachement au lieu dans l’explication de variables relationnelles au premier rang

desquelles l’engagement vis-à-vis du lieu (Fried, 2000 ; Kyle, Absher et Graefe, 2003 ;

McAndrew, 1998 ; Mesch et Manor, 1998 ; Sharpe et Ewert, 2000, Vaske et Kobrin, 2001 ;

Wakefield et al., 2001) ; (2) l’attachement au lieu est un concept riche et qui bénéficie d’un

réel engouement dans de nombreuses disciplines (47 articles recensés par l’auteur depuis

1990) ; (3) les questions du rôle symbolique du lieu et de sa participation à l’identité du

consommateur s’inscrivent dans les axes de recherches définis par la Consumer Culture

Theory (Arnould et Thompson, 2005).

La synthèse proposée dans cet article s’interroge donc sur la conceptualisation de

l’attachement au lieu de consommation. Qu’est-ce que l’attachement au lieu de

consommation ? Quels sont ses principaux mécanismes (formation, conséquences, facteurs

d’influence) ? Comment peut-on le mesurer ? Concerne-t-il tous les lieux de consommation ?

Pour répondre à ces questions, l’étude de ce concept a fait l’objet de trois principales étapes :

- une analyse de la littérature, avec pour objectif de proposer une définition générique de

l’attachement au lieu de consommation ;

- une exploration qualitative des mécanismes de l’attachement au lieu, avec pour objectif de

comprendre les ressorts de l’attachement au lieu et ainsi pallier le caractère parcellaire de

la littérature ;

- le développement et la validation d’un instrument de mesure de l’attachement au lieu de

consommation, avec pour objectif de l’utiliser dans le cadre de la validation statistique des

hypothèses issues de la phase qualitative exploratoire.

Les résultats obtenus à l’issue de cette démarche empirique font ensuite l’objet d’une

discussion.

ANALYSE DE LA LITTERATURE ET PROPOSITION D ’UNE DEFINITION DE L’ATTACHEMENT AU LIEU DE CONSOMMATION

Après avoir précisé ce que nous entendons par lieu de consommation, nous nous intéresserons

à la notion d’attachement, qui a fait l’objet de développements hors et dans le champ du

marketing.

Page 5: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

5

Les soubassements théoriques de l’attachement au li eu

Hors du champ du marketing, les recherches sur les relations entre l’individu et son

environnement physique ne s’intéressent pas au lieu de consommation mais à la notion de lieu

en général : le lieu se réfère théoriquement « à un espace auquel une signification a été donnée

à travers des processus individuels, collectifs ou culturels » (Low et Altman, 1992, p. 5),

abstraction faite de son périmètre, de sa taille ou de sa tangibilité. Les représentations du lieu

dans les théories contemporaines en font donc un espace qui a du sens, formé par des

interactions entre des individus et des contextes (physiques, sociaux, historiques…). En sont

dès lors exclus les espaces qui laissent peu de place à la signification, à l’identification et à

l’émotion qui en découle. Ces espaces, appelés non-lieux (Augé, 1992), intègrent souvent les

grandes surfaces (marquées par l’uniformité, le passage, l’absence de personnalisation et

d’ancrage dans le paysage), que les praticiens tentent de « réenchanter » en y initiant des

expériences gratifiantes ou en théâtralisant l’espace (Sherry, 1998) afin de leur rendre le statut

de lieu. Cependant, toute forme d’environnement commercial permettant de donner une

valeur émotionnelle à l’expérience de consommation et auquel le consommateur attache une

signification revêt le statut théorique de lieu. Dans ce contexte, passer de la notion de lieu à

celle de lieu de consommation nécessite d’être plus restrictif et de se centrer sur des espaces

organisés et « gérés ». Pour cela, nous nous appuyons sur la définition que Debenedetti (2003,

p. 441) a établi pour les lieux de loisirs. Adaptée à notre contexte, cette définition fait du lieu

de consommation un espace organisé (c’est-à-dire géré par une organisation) à l’intérieur

duquel les individus adoptent des comportements associés à une expérience de

consommation spécifique. Cette vision permet d’exclure des lieux de consommation les

lieux où la consommation ne constitue qu’une éventualité. Elle permet également de ne pas

s’inscrire dans un périmètre trop restreint (en limitant les lieux de consommation aux seuls

lieux de vente par exemple).

En dehors de la question de la conceptualisation du lieu de consommation, il est important de

faire un état des connaissances sur la manière dont l’attachement a été envisagé dans et en

dehors de la sphère du marketing.

1 Debenedetti (2003) envisage les lieux de loisirs, qui peuvent être inclus dans notre définition du lieu de

consommation, comme « un espace organisé (c’est-à-dire géré par une organisation) à l’intérieur duquel les

individus adoptent des comportements associés au concept de loisirs ».

Page 6: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

6

Dans le champ du marketing, il n’est gère question d’attachement au lieu. En revanche, le

concept d’attachement a été mobilisé récemment pour expliquer la relation durable entre un

consommateur et une marque, dans une perspective relationnelle (Cristau, 2001, Heilbrunn,

2001 ; Lacoeuilhe, 1997, 2000a, 2000b ; Park et McInnis, 2006 ; Thomson, McInnis et Park,

2005). On retrouve comme concepts centraux de l’attachement à la marque les notions de

fidélité ou d’engagement qui sont au centre des préoccupations des fabricants désirant assurer

la survie à long terme de leur marque. Ce champ de recherche nouveau puise ses origines dans

un concept complexe, l’attachement, intégré dans de nombreuses réflexions allant de la

compréhension des liens entre un petit enfant et sa mère (Ainsworth, 1973 ; Bowlby, 1969,

1979) à la quête du soi au travers de la possession de biens matériels (Belk, 1988, 1992 ;

Csikszentmihalyi et Rochberg-Halton, 1981 ; Schultz-Kleine, Kleine III et Allen, 1995 ;

Wallendorf et Arnould, 1988). Les points communs à ces travaux à l’origine des recherches

sur la relation consommateur / marque résident dans la présence d’un lien affectif et d’une

recherche de proximité psychologique ou identitaire à l’âge adulte. Le tableau 1 synthétise les

caractéristiques centrales de ces différentes approches.

Tableau 1 – Les différentes approches de l’attachement

Type d’attachement

Sources théoriques Caractéristique principale

Autres éléments majeurs

Attachement interpersonnel

Relation mère-enfant (Bowlby, 1969)

Comportement de recherche de proximité physique

Transformation à l’âge adulte (proximité psychologique)

Attachement aux possessions

Fonction expressive de la consommation (Csikszentmihalyi. et Rochberg-Halton, 1981)

Fonction identitaire : reflet du soi

Présence si la source du lien est émotionnelle (Belk, 1992)

Attachement à la marque

Travaux précités sur l’attachement interpersonnel et l’attachement aux possessions

Relation affective durable avec une marque spécifique

Expression d’une proximité psychologique (Lacoeuilhe, 2000a, 2000b) ; expression d’une amitié et d’une dépendance (Cristau, 2001)

L’étude de l’attachement au lieu aurait pu se limiter à répliquer les travaux effectués

récemment sur la marque et les adapter au contexte du lieu de consommation. La solution de

la réplication est apparue inadéquate pour plusieurs raisons. Premièrement, la marque et le

lieu sont des concepts de nature différente. Deuxièmement, les travaux sur l’attachement à la

marque restent embryonnaires et peu consensuels. Troisièmement, le processus de formation

Page 7: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

7

de l’attachement à la marque est largement influencée par la phase préachat alors que

l’attachement au lieu se forme au travers de significations non nécessairement influencées par

le marché. Enfin, a contrario de l’attachement à la marque, l’attachement au lieu est un

concept autonome déjà bien ancré dans la littérature et de surcroît en plein renouveau. Ces

différents constats militent en la faveur d’une analyse en profondeur de la littérature sur

l’attachement au lieu : si l’attachement à la marque constitue un développement intéressant,

une simple réplication à « l’objet-lieu » des recherches effectuées dans le cadre de la marque

semble donc constituer un raccourci qui peut s’avérer inadapté et peu efficace en termes de

création de connaissances nouvelles.

L’attachement au lieu comme variable affective

La littérature sur l’attachement au lieu est caractérisée par des approches très diverses en

termes de disciplines (psychologie environnementale, sciences des loisirs, sociologie,

géographie…), de méthodologies (observations, cas, entretiens, questionnaires…) et de terrain

d’application (lieu de résidence, voisinage, ville, espaces naturels…). De surcroît , les lieux

concernés diffèrent en termes de taille, d’expérience ou de tangibilité (Low et Altman, 1992).

Ainsi, l’attachement au lieu ne dispose d’un véritable consensus ni du point de vue de sa

définition, ni dans son approche méthodologique, ce qui rend son étude plus délicate (Hidalgo

et Hernandez, 2001). La diversité des définitions données (Giuliani et Feldman, 1993) qui

voient en l’attachement au lieu tantôt un concept très large pour désigner un système d’affects

liés à l’environnement, tantôt un concept très spécifique qui décrit une relation purement

affective entre un individu et un lieu, a ralenti la compréhension du concept. Aussi n’en

existe-t-il pas de définition générique, ni de description précise de ses mécanismes.

Toutefois, si les points de vue et les définitions diffèrent d’une recherche à l’autre, il existe

des visions dominantes dans chacune des principales disciplines qui s’intéressent au concept :

� En sociologie, l’étude de l’attachement au lieu est née avec les travaux de Fried (1963)

sur la relation des ouvriers du West End de Boston à leur lieu de résidence. Ce chercheur a

constaté qu’en dépit des médiocres conditions de vie qu’offrait le West End, les

populations déplacées souffraient d’un arrachement à leur quartier, exprimant des

sentiments négatifs. Dans la plupart des travaux en sociologie, l’attachement au lieu (ou à

la communauté) est un lien affectif, où l’aspect identitaire du lien est présent même s’il

Page 8: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

8

n’occupe pas un statut très précisément défini. L’attachement au lieu est d’abord un lien

social (Gerson, Stueve et Fischer, 1977 ; Mesch et Manor, 1998), la terminologie la plus

employée étant « attachement à la communauté ». Cependant, d’autres facettes du

concept, notamment sa facette physique sont évoquées par plusieurs auteurs (Fried, 2000 ;

Hummon, 1992) ;

� En sciences des loisirs, les recherches sur l’attachement au lieu se sont développées en

référence aux travaux de Williams et Roggenbuck (1989). Le concept comprend alors

deux dimensions : la dépendance vis-à-vis du lieu (attachement fonctionnel, développé à

partir des recherches de Stockols et Shumaker (1981) en psychologie environnementale)

et l’identification au lieu (attachement émotionnel et identitaire, développé à partir des

recherches de Proshansky (1978) et de Proshansky, Fabian et Kaminoff (1983) en

psychologie environnementale également). De par le choix du terrain d’application (parcs

nationaux, base de loisirs naturels) l’attachement au lieu passe d’abord par un attachement

à l’environnement physique et à l’activité pratiquée sur le lieu ;

� En géographie humaine, l’attachement au lieu est un phénomène universel, qui traduit

un ensemble de relations émotionnelles et symboliques entre l’individu et son

environnement physique (Tuan, 1977). Il est utilisé pour décrire un aspect de la relation

entre l’être humain et son milieu. Ainsi, il y a attachement dès que l’environnement peut

être considéré comme un lieu, c’est-à-dire un espace qui a du sens ;

� La psychologie environnementale a la particularité de tenter d’intégrer le concept

d’attachement au lieu dans un véritable champ. Plus de dix ans après l’ouverture

interdisciplinaire proposée par l’ouvrage d’Altman et Low (1992), les recherches

demeurent relativement cloisonnées, même si certains auteurs franchissent aujourd’hui les

frontières des leur propre discipline pour alimenter la réflexion (Brown et Perkins, 1992 ;

Chawla, 1992 ; Fried, 2000 ; Giuliani et Feldman, 1993 ; Hidalgo et Hernandez, 2001 ;

Kaltenborn et Bjerke, 2002 ; McAndrew, 1998 ; Milligan, 1998 ; Rubinstein et Parmelee,

1992 ; Williams et al., 1992). L’attachement au lieu apparaît donc comme un lien affectif

complexe, multidimensionnel, qui possède une fonction identitaire.

Le tableau 2 résume les différentes visions de l’attachement dans les principales littératures

qui s’intéressent au concept.

Page 9: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

9

Tableau 2. – Les approches de l’attachement au lieu en sociologie, sciences des loisirs,

géographie et psychologie environnementale

Discipline Caractéristique

principale

Autres

éléments

majeurs

Définition

générique

Sources

théorique /

référence

Terrains

d’application

principaux

Sociologie Lien à la communauté

Investissement émotionnel # satisfaction

Aucune Fried (1963) Résidence, voisinage, communauté

Sciences

des loisirs*

Lien de dépendance et d’identification

Lien émotionnel et fonctionnel

Aucune Identification : Proshansky (1978) Dépendance : Stockols et Shumaker (1981)

Grands espaces naturels, résidences de vacances

Géographie Lien universel Lié au concept de lieu comme espace qui a du sens

Aucune Relph (1976) Tuan (1974)

Résidence, voisinage, communauté

Psychologie

env.

Lien affectif et identitaire complexe

Diversité des approches et volonté d’aller vers un cadre intégrateur

Aucune Altman et Low (1992)

Résidence, voisinage, communauté, ville

* Les références théoriques sur lesquelles les sciences des loisirs s’appuient (identification et dépendance / lieu)

sont issues de la psychologie environnementale.

Cette multiplicité des approches n’a pas permis de consensus au niveau de la définition du

concept. Cependant, leur mise en perspective laisse apparaître des dénominateurs communs :

l’attachement au lieu est un lien qui s’instaure entre un individu et un lieu spécifique, quelle

que soit sa catégorie ; l’attachement au lieu est une relation affective positive et identitaire,

ces deux éléments étant difficilement dissociables pour tout un pan de la littérature. L’aspect

affectif se manifeste négativement lorsque le lieu est soudainement dégradé ou indisponible,

en particulier par le sentiment de tristesse (Chawla, 1992 ; Giuliani, 1991 ; Mesch et Manor,

1998) ; l’attachement au lieu est un lien qui a pour nature de durer (Giuliani et Feldman,

1993), même lorsque le lieu est dégradé (Fried, 1963) et varie au cours du temps à mesure que

l’identité de l’individu se modifie ; de valence positive, l’attachement au lieu varie en

intensité : il peut être modéré, fort, voire excessif (Hidalgo et Hernandez, 2001) ; enfin il revêt

différentes formes, les plus fréquemment évoquées ou suggérées étant les formes sociale (lié

aux autres personnes présentes sur le lieu…), physique (lié à l’aménagement, au décor…) ou

personnelle (liées aux activités, qu’elles soient concrètes ou plus symboliques).

Page 10: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

10

Synthétiquement, nous proposons donc la définition suivante. L’attachement au lieu de

consommation est un lien affectif positif et identitaire de long terme entre un

consommateur et un lieu de consommation spécifique. D’intensité variable,

l’attachement au lieu de consommation se manifeste en particulier lorsque le lieu de

consommation est soudainement modifié.

Dans le champ du marketing, si l’attachement au lieu ne fait pas l’objet de recherches, des

comparaisons plus systématiques entre l’attachement à la marque et d’autres réactions

affectives ayant une cible spécifique ont été réalisées (Lacoeuilhe, 2000b ; Thomson et al.,

2005). Elles montrent que l’attachement est bien distinct de concepts tels que l’attitude, la

préférence, la satisfaction, l’émotion ou l’implication. Ces conclusions constituent une base

pertinente pour différencier l’attachement au lieu de concepts plus familiers en marketing, et

peuvent être complétées. Par exemple, attachement au lieu et fidélité ne sont pas synonymes :

si les deux concepts s’ancrent dans une perspective de relation à long terme, la fidélité n’est

qu’éventuellement affective (et de surcroît affective et identitaire) et comporte une dimension

comportementale centrale (Jacoby, 1975), absente dans le cas de l’attachement au lieu. On

peut très bien s’attacher à un lieu jamais visité (Low et Altman, 1992). De même,

l’engagement et l’attachement au lieu diffèrent, le premier concept étant caractérisé par une

réaction volontaire absente dans le second. En outre, l’ensemble des travaux sur l’attachement

au lieu, indépendamment du champ considéré, envisagent les diverses formes d’engagement

répertoriées comme des conséquences éventuelles et distinctes de l’attachement au lieu (Fried,

2000 ; Mesch et Manor, 1998 : protection et préservation ; Vaske et Kobrin, 2001 :

comportement environnemental responsable ; Wakefield et al., 2001 : action civique, etc.)

Si une définition du concept clairement distinctes des concepts connexes peut être donnée

suite à la revue de la littérature, en revanche, force est de constater que l’on en sait peu

concernant les mécanismes de l’attachement au lieu. Aujourd’hui encore, la littérature se

focalise le plus souvent sur les caractéristiques du concept et rares sont les travaux portant sur

les mécanismes qui régissent l’attachement au lieu (Kaltenborn, 1997). Si le concept connaît

un regain d’intérêt depuis le début des années 90, les résultats obtenus sont cependant limités

puisque la littérature ne dit pas clairement envers quels type de lieux les individus

développent prioritairement un sentiment d’attachement, ni quelles sont précisément les

dimensions qui composent cet attachement (Hidalgo et Hernandez, 2001). Ainsi,

Page 11: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

11

l’attachement au lieu est un concept singulier mais dont les mécanismes demeurent peu

connus : la question de la dimensionnalité reste à approfondir, les antécédents et les

conséquences du concept n’ont fait l’objet que de rares investigations, les variables modérant

la relation d’attachement entre un individu et un lieu doivent être validées… Plus

précisément, retenons que :

� La régularité avec laquelle les variables temporelles sont intégrées dans les réflexions sur

l’attachement au lieu tendrait à suggérer que le concept se développe plutôt dans le temps,

même si certains chercheurs signalent que l’attachement au lieu peut survenir

immédiatement (Feldman, 1990) ;

� Les résultats sont controversés sur le plan des facteurs qui influencent l’attachement au

lieu aussi bien concernant le sexe (Hidalgo et Hernandez, 2001 ; Kaltenborn, 1997 ; Kyle,

Graefe et Manning, 2004) que la mobilité de l’individu (Bell et al., 1996 ; Gustafson,

2001 ; Joseph et Chalmers, 1995). L’ensemble des recherches s’accorde toutefois sur leur

influence ;

� L’engagement, la résistance au changement et la recherche de proximité sont des

conséquences récurrentes et cohérentes dans les travaux analysés (Fried, 2000 ; Kyle,

Absher et Graefe, 2003 ; McAndrew, 1998 ; Mesch et Manor, 1998 ; Relph, 1976 ; Sharpe

et Ewert, 2000 ; Vaske et Kobrin, 2001 ; Wakefield et al., 2001).

Une clarification du concept s’avère donc nécessaire, les connaissances sur les mécanismes de

l’attachement au lieu étant partielles.

UNE EXPLORATION DE L ’ATTACHEMENT AU LIEU : LA CONSTRUCTION D ’UN CADRE D’ANALYSE

Les constats sur les recherches antérieures, confortés par l’absence de travaux sur

l’attachement au lieu dans le contexte de la consommation, justifient la mise en place d’une

méthodologie qualitative destinée à décrire de manière fine l’attachement du consommateur

au lieu de consommation. Les questions sous-jacentes sont les suivantes. Quelles sont les

causes de l’attachement à un lieu de consommation ? Qu’implique pour l’individu le fait

Page 12: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

12

d’être attaché ? Est-ce que des caractéristiques propres à l’individu ou liées à l’environnement

exercent une influence sur l’attachement ?

L’utilisation de méthodes complémentaires

Afin de pallier le manque de données concernant les fondements de l’attachement au lieu de

consommation, nous avons eu recours à plusieurs études qualitatives à visée exploratoire.

Deux méthodes ont été utilisées : l’introspection et les entretiens semi directifs. Le recours

aux méthodes introspectives répond au besoin de générer des données pour construire un

guide d’entretien qui ne soit pas uniquement basé sur les intuitions du chercheur. Suivant les

recommandations de Richardson (1999), nous avons utilisé deux méthodes introspectives

complémentaires : l’introspection du chercheur et les narrations introspectives de

consommateurs. Pour répondre aux critiques dont ces méthodologies font l’objet en marketing

(Wallendorf et Brucks, 1993), elles ont été utilisées complémentairement à des entretiens

semi directifs. Particulièrement adaptés lorsque l’on cherche à fouiller un phénomène, ces

entretiens ont non seulement permis de confirmer la présence des descripteurs ayant émergé

dans la phase introspective mais encore de préciser, détailler chacun de ces descripteurs et de

mieux les articuler les uns par rapport aux autres.

Deux populations ont été interrogées : des managers de lieux de consommation et des

consommateurs. La mise en perspective des deux méthodologies introspectives a permis de

faire émerger une première esquisse des variables liées au concept. La phase introspective a

ensuite été complétée par une deuxième étape préliminaire. Celle-ci s’est appuyée sur des

entretiens semi directifs de responsables de lieux de consommation à caractère hédoniste (par

exemple un caviste, une librairie, un restaurant, un magasin de hi-fi) vers lesquels l’analyse

des introspections nous a poussé. Pour avoir à la fois une vision stratégique et terrain, les

managers interrogés sont le plus souvent (8 cas sur 9) à la fois créateurs et responsables du

lieu de consommation géré au quotidien. Ces interviews ont permis d’appréhender

l’attachement au lieu sous un prisme différent, et de montrer que si l’attachement au lieu avait

un sens pour les managers, il existait surtout par sa dimension sociale. Les entretiens semi

directifs avec les consommateurs ont constitué une étape décisive de cette étude qualitative

exploratoire, de par la richesse des données collectées (le profil des managers et des

consommateurs interviewés est disponible en annexe 1). Si peu de nouveaux descripteurs sont

Page 13: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

13

apparus, les thèmes envisagés suite aux deux premières étapes de l’étude ont été largement

complétés. Ces étapes, résumées dans le tableau 3, sont accompagnés du périmètre des lieux à

propos desquels les répondants ont été interrogés.

Tableau 3 – Les étapes de la recherche qualitative

Etude 1a : introspections du chercheur 10 introspections

écrites

Tous types de lieux

Etude 1b : narrations introspectives de

consommateurs

39 introspections

écrites

Tous types de lieux

Etude 2 : entretiens auprès de managers 9 entretiens semi

directifs

Lieu de vente et de

services hédonistes

Etude 3 : entretiens auprès de consommateurs 17 entretiens semi

directifs

Tous types de lieux

non privés

Un cadre intégrateur ayant émergé des analyses de c ontenu thématiques

Dans cette recherche, l’analyse de contenu thématique réalisée est principalement utilisée

pour sa fonction heuristique (Bardin, 1998), c’est-à-dire dans sa dimension exploratoire. Cette

étude qualitative exploratoire a ainsi permis de mettre à jour une série d’antécédents et de

conséquences principales de l’attachement au lieu de consommation.

Cette phase exploratoire suggère que cinq variables principales sont à l’origine de

l’attachement au lieu de consommation :

� Premièrement, l’authenticité perçue du lieu : cette variable représente la capacité du lieu

à être sincère, vrai, honnête, transparent, autrement dit à ne pas jouer d’artifices. Le lieu

authentique est également unique en son genre, comme le précise Camus (2004). C’est

sans doute pour cette raison que plusieurs consommateurs évoquent dans la phase

qualitative l’âme du lieu auquel ils sont attachés. Comme l’expliquent Cova et Cova

(2002) au sujet des objets authentiques, ce mélange d’identité du lieu, d’unicité (les lieux

de consommation évoqués dans la phase qualitative exploratoire sont « locaux », il ne

s’agit pas d’enseignes) et de sincérité (les lieux de consommation évoqués dans notre

Page 14: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

14

phase qualitative exploratoire possèdent finalement peu de dimensions marchandes)

semble particulièrement propice à l’apparition d’un lien affectif et identitaire dirigé vers

un lieu singulier : paradoxalement, l’aspect non-marchand du lieu compte beaucoup dans

la sincérité perçue pour les consommateurs comme pour les managers, qui comprennent

que certaines de leurs actions doivent être déconnectées de la démarche marketing ou

commerciale ;

� Deuxièmement, le confort psychologique perçu dans le lieu, dont le terme a été

emprunté à Appleyard (1979), associe les sentiments de bien-être, de liberté et de se sentir

« comme chez-soi » ressentis dans le lieu de consommation. L’utilisation du terme unique

de « confort psychologique » est notamment justifié par une co-occurrence des ces trois

thèmes dans les données qualitatives ;

� Troisièmement, la capacité du lieu à faire revivre les événements du passé. Les études

qualitatives successivement réalisées font émerger une idée forte : lorsque le lieu est

capable de faire revivre des évènements, personnels ou collectifs, positifs mais aussi plus

rarement négatifs, il peut susciter un attachement. Cette variable exprime donc la

possibilité donnée par le lieu de consommation à établir des connexions avec le passé,

sans pour autant faire écho aux connexions nostalgiques que Lacoeuilhe (2000a, 2000b)

souligne dans ses travaux sur l’attachement à la marque. Ici, les consommateurs ne

s’attachent pas à des lieux qui appartiennent à un passé révolu ;

� Quatrièmement, le sentiment de protection qui émane du lieu. Il est relatif à l’absence

d’événements négatifs associés au lieu et au sentiment d’y être à l’abri. Ces notions de

sécurité et d’abri sont complexes car elles englobent de nombreux aspects, comme des

aspects physiologiques (besoin de se sentir physiquement à l’abri) ou utilitaires (besoin de

sécurité économique). Le sentiment de protection comme antécédent à l’attachement au

lieu est évoqué dans la littérature par Brown, Perkins et Brown (2003), qui trouvent que

l’absence d’attachement au lieu de résidence proviendrait en partie d’une sensation

d’insécurité ;

� Enfin, la familiarité perçue du lieu de consommation, déjà évoquée par Relph (1976)

comme préalable à l’attachement au lieu. Dans notre phase qualitative, elle fait référence à

la connaissance intime du lieu et la présence de repères pour le consommateur.

Des verbatim illustrant les thématiques principales ayant émergé de la phase qualitative

exploratoire sont proposés dans le tableau 4. Précisons que cette phase qualitative montre

Page 15: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

15

également que de nombreuses autres variables sont susceptibles d’exercer une influence

directe sur l’attachement au lieu, mais de manière plus anecdotique.

Tableau 4 – Verbatim illustrant les antécédents de l’attachement au lieu

Verbatim *

C’est très difficile à qualifier d’un mot. Non y’a une certaine forme, ça rejoint un peu la

sincérité, d’authenticité dans le lieu d’une certaine façon, de fidélité à un certain nombre de

choses et de valeurs, quoi. Donc, ce serait plutôt ça : authenticité (rép. 9) / Tout ce que j’ai

choisi ici, ça aurait pu être ma maison (…) C’est chez moi, c’est… Même si je suis pas

propriétaire des murs, que je suis locataire, c’est chez moi, oui (man. 2) ; C’est comme une

succursale de la maison, un peu, entre amis. Une sorte de maison commune (rép. 8) ; C’est

certainement un des endroits où je me sens le mieux (…) Je sais pas si, si il faut essayer de la

décrire plus avant, j’crois que c’est un sentiment de bien-être tout simplement. Et c’est vrai

que je m’y sens particulièrement bien, c'est-à-dire complètement décontracté (rép. 1) ; C’est

un lieu de grande liberté (rép. 14) / Moi ce qui compte, c’est en fait tout ce qui revient, à la

fois du passé et tout ce que je peux continuer à vivre et à construire au présent dans ce lieu,

quoi (rép. 9) / C’est un endroit, même des fois quand tu vas pas très bien, c’est un endroit

quand t’as pas trop le moral ou un truc comme ça, c’est un endroit de… où tu te sens protégé

(rép. 2) ; Je m’y sens un peu à l’abri, protégée de la folie du monde (narr. 39) ; Je les connais

bien, que ce soient les montagnes, les rochers, les sentiers ou les villages, pour les avoir

arpentés à gauche, à droite (rép. 13) ; C’est un pays que je connais intimement. Intimement

les gens, intimement les paysages, la géographie, l’économie (rép. 15)

* narr. = narration introspective ; man. : entretien manager ; rép. : entretien consommateur

Cette étape qualitative suggère par ailleurs qu’au-delà de l’engagement vis-à-vis du lieu,

souvent cité dans la littérature mais qui revêt ici des propriétés spécifiques2, l’attachement au

2 Dans notre phase qualitative, l’engagement vis-à-vis du lieu est synonyme d’aide, d’encouragements, de

préoccupation pour la vie du lieu, d’expression du partage de valeurs, d’efforts et de sacrifices (comme le don de

temps, d’argent ou la mobilisation de ses compétences pour soutenir le lieu). Ces caractéristiques complètent

l’intention de retour (adaptation de l’intention d’achat qui caractérise l’engagement envers la marque, à l’origine

de la terminologie que nous employons) à la base de la notion d’engagement dans le champ du marketing. Ici

l’intention de retour est affirmée même si le lieu est dégradé. Dans la phase qualitative exploratoire, on note

Page 16: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

16

lieu de consommation est à l’origine de réponses cognitives et comportementales récurrentes,

notamment :

� Une fidélité « militante » de la part du consommateur, intégrant les notions de retour

récurrent sur le lieu de consommation et de défense du lieu. Dans cette approche de la

fidélité, loin de se limiter à une répétition de la visite doublée d’une attitude favorable, la

fidélité « militante » signifie d’abord la volonté de ne pas « laisser tomber » le lieu : elle

est synonyme de retour sur le lieu même après une longue période d’absence, même

lorsque cela est contraignant (en termes de temps ou de distance). Il ne s’agit pas

simplement d’un retour par inertie ou par habitude. Certains consommateurs trouvent

même des parades pour continuer à fréquenter un lieu d’attachement (choix d’un lieu de

résidence en fonction de l’emplacement géographique de celui-ci). Enfin le consommateur

associe à cette fidélité la volonté de défendre le lieu, notamment verbalement lorsque

celui-ci fait l’objet de critiques. Ainsi, la notion de fidélité est ici proche de celle de

recherche de proximité qui se trouve au centre des théories de l’attachement

interpersonnel (Ainsworth, 1973 ; Bowlby, 1969) et est reprise par certains sociologues et

psychologues de l’environnement (Fried, 2000 ; Hidalgo et Hernandez, 2001) ;

� Un comportement d’ambassadeur, qui consiste non seulement à effectuer un bouche-à-

oreille positif à propos du lieu de consommation mais également de se transformer en

guide pour faire découvrir le lieu, en effectuant parfois une sélection des bénéficiaires de

la découverte du lieu en question ;

� Une idéalisation du lieu, c’est-à-dire une tendance du consommateur (1) à croire que son

propre sentiment vis-à-vis du lieu est partagé par tous et (2) à employer des superlatifs

pour décrire le lieu de consommation. Certains consommateurs trahissent à l’oral et par

certains gestes et attitudes une fascination pour des lieux qui peuvent sembler tout à fait

anodins. Ainsi peut-on émettre l’hypothèse que les consommateurs, à mesure qu’ils

s’attachent au lieu de consommation, vont avoir tendance à être imperméables aux côtés

négatifs, à les nier, à réduire les arguments en défaveur du lieu etc. ;

� Un prolongement perçu de la durée de visite : le consommateur semble perdre la notion

du temps dans le lieu consommation, de par son immersion dans l’expérience vécue.

Le tableau 5 comprend les verbatim illustrant les conséquences présumées de l’attachement

au lieu de consommation.

aussi la présence de la volonté de connaître les coulisses du lieu, l’envers du décor, qui témoigne d’une manière

différente de l’engagement du consommateur).

Page 17: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

17

Tableau 5 – Verbatim illustrant les conséquences de l’attachement au lieu

Verbatim *

Encore hier soir y’a une nana qu’est passée et elle m’a dit : ben voilà, j’ai posé ma démission,

je rebosse dans un mois, c’est une nana qui vient super souvent, j’ai un mois de libre, j’te le

dis, t’as mon numéro, j’te le laisse. Et si un jour t’as un problème, t’as besoin d’un coup de

main, gratuitement hein, tu m’appelles et ça me ferait drôlement plaisir de vous aider. Parce

que c’est un lieu qu’elle apprécie (man. 4) / J’y retourne régulièrement puisque j’y vais tous

les 15 jours, 3 semaines. Quand j’étais en Lorraine, à Longwy, j’y retournais quand même

assez régulièrement (rép. 15) ; [si c’était plus loin] Honnêtement, j’irai quand même (rép. 2) /

Je fais un peu sa promotion, je vais le faire visiter (rép. 5) ; Moi je suis prêt à servir de guide

(rires) si les gens sont intéressés et veulent découvrir ces lieux. Prendre les gens par la main

si je puis dire et leur présenter les lieux que j’aime, pour faire partager (rép. 13) / J’ai pas

vraiment d’idée de ce que je pourrais faire pour aider. Peut être faire des évènements, oui,

pourquoi pas. Oui je pourrais me bouger les fesses pour cet endroit, oui, si c’était nécessaire

(rép. 8) ; Je sais pas ce qu’on pourrait me proposer de plus, hein, de distribuer des tracts…

d’envoyer des messages sur Internet, de devenir membre fondateur d’un club de soutien, je ne

sais quoi, c’est-à-dire verser une obole pourquoi pas ? Je sais pas, un engagement de 30

abonnements par an, ce genre de choses par exemple. Puis au delà de ça, on peut toujours

interpeller la municipalité ou je ne sais quoi (rép. 16) / C’est vraiment, à chaque fois que j’y

suis, c’est bon, le paradis. Une sorte de lieu idéal (rép. 11) / Moi je peux rester une heure,

deux heures la dedans, je vois pas le temps passer. C’est hallucinant, quoi (rép. 6)

* man. : entretien manager ; rép. : entretien consommateur

Comme l’illustre le tableau 6, il apparaît que l’attachement au lieu de consommation

comporte trois principales dimensions : une dimension sociale, qui tourne autour de

l’attachement aux personnes présentes sur le lieu (cette facette de l’attachement au lieu est

plébiscitée par les managers3), une dimension physique qui tourne autour de l’aspect physique

du lieu (attachement à l’aménagement ou au décor du lieu par exemple) et un aspect

3 A noter que cet aspect social de l’attachement au lieu fait écho à la conceptualisation théorique du lieu en

géographie, où les acteurs sociaux constituent un élément du lieu au même titre que ses caractéristiques

physiques.

Page 18: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

18

personnel, plus difficile à appréhender, et qui est lié aux activités et aux autres expériences

que le consommateur peut vivre sur le lieu (personnelles, symboliques…). Ces différents

aspects de l’attachement au lieu apparaissent tantôt simultanément, tantôt indépendamment, et

laissent supposer une corrélation entre les dimension du concept. Par ailleurs, si l’analyse

qualitative permet de faire émerger des hypothèses relatives aux antécédents et aux

conséquences de l’attachement au lieu de consommation, celle-ci ne permet en revanche pas

d’associer précisément chacune des variables identifiées à une dimension particulière du

concept : par conséquent, les mécanismes mis en évidence lors de cette phase exploratoire

concernent l’attachement au lieu dans son caractère général.

Tableau 6 – Verbatim illustrant les dimensions de l’attachement au lieu

Verbatim *

Attachement a certains habitants spéciaux comme mes parents, ma famille, mes amis

d’enfance (narr. 1) / Je crois que nous les limousins, nous sommes attachés à notre terroir, à

nos paysages (rép. 12) / Moi, ce qui me plaît surtout, c’est de manger avec les acteurs, de leur

parler à l’entracte, d’assister aux préparatifs, de pouvoir aller dans les loges, de faire

complètement partie de ce théâtre finalement (rép. 17) / C’est agréable, quand on part de

chez-soi le matin et qu’on y re-rentre le soir, de trouver dans la journée un endroit où on sent

cette euh… un attachement. Par exemple, y’en a qui rentrent, y veulent la même table, tu vois

une espèce… Tu vois comme ceux qui ont leur rond de serviette à la place à table, tu vois,

c’est leur cantine, leur euh… Ils trouvent différentes formes d’attachement au lieu. Soit la

table, soit l’espace, soit le fait de venir régulièrement pour partager un verre, qui, avec un

ami. (man. 1)

* man. : entretien manager ; rép. : entretien consommateur

A titre exploratoire, les facteurs d’influence susceptibles de peser sur les relations entre

l’attachement au lieu et ses antécédents ont été ajoutés dans le cadre conceptuel. Ils sont

extraits de la littérature et trouvent un faible écho dans la phase qualitative exploratoire. Il

s’agit de l’historique de fréquentation du lieu, de la fréquence de visite, de l’âge et du sexe du

consommateur, enfin de sa satisfaction vis-à-vis du lieu. Ajoutons que l’attachement au lieu

de consommation semble peu influencé par des variables commerciales : d’une part, les

commerces alimentaires sont complètement absents de cette collecte de données ; d’autre part

Page 19: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

19

le prix ou la proximité du lieu sont rarement évoqués, et ne semblent pas jouer de rôle dans le

processus d’attachement.

Sans entrer dans le détail, cette phase qualitative exploratoire a permis d’aboutir à un cadre

conceptuel au centre duquel se situe l’attachement au lieu de consommation. Il est représenté

dans la figure 1.

Figure 1. Cadre conceptuel de l’attachement au lieu de consommation

UNE APPROCHE QUANTITATIVE DES MECANISMES DE L ’ATTACHEMENT AU LIEU DE CONSOMMATION

Afin de compléter notre première approche du concept d’attachement au lieu dans le contexte

de la consommation, nous avons souhaité tester statistiquement les relations entre les

différentes variables du cadre conceptuel. Pour cela, nous avons développé un instrument de

mesure de l’attachement au lieu de consommation, et ce, en raison de l’absence d’outils

satisfaisants proposés par la littérature : en effet, il n’existe pas d’échelle standardisée

(Williams et al., 1992) et les instruments de mesure proposés comportent de nombreuses

faiblesses : absence de définition précise, intégration de la dépendance dans la mesure de

l’attachement, validité faciale non établie et utilisation d’items tautologiques ou faisant

référence à des concepts très différents au sein d’une même dimension.

• Authenticité perçue du lieu

• Confort psychologique perçu dans le lieu

• Capacité à faire revivre les événements du passé

• Sentiment de protection donné par le lieu

• Familiarité perçue vis-à-vis du lieu

Attachement au lieu

• Social

• Physique

• Personnel

• Historique de fréquentation

• Fréquence de visite

• Engagement vis-à-vis du lieu

• Comportement d’ambassadeur

• Fidélité « militante »

• Prolongement perçu de la durée de visite

• Idéalisation du lieu

• Âge

• Sexe

Satisfaction vis-à-vis du lieu

• Authenticité perçue du lieu

• Confort psychologique perçu dans le lieu

• Capacité à faire revivre les événements du passé

• Sentiment de protection donné par le lieu

• Familiarité perçue vis-à-vis du lieu

Attachement au lieu

• Social

• Physique

• Personnel

• Historique de fréquentation

• Fréquence de visite

• Engagement vis-à-vis du lieu

• Comportement d’ambassadeur

• Fidélité « militante »

• Prolongement perçu de la durée de visite

• Idéalisation du lieu

• Âge

• Sexe

Satisfaction vis-à-vis du lieu

Page 20: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

20

La construction d’un outil de mesure

Bien que le paradigme de Churchill (1979) ait fait l’objet de critiques (Rossiter, 2002)

justifiées notamment par la nécessité d’introduire davantage de réflexion qualitative dans le

développement et la validation des échelles, le développement et la validation de l’instrument

de mesure de l’attachement au lieu de consommation repose sur cette procédure car elle

établit clairement les étapes de construction de l’échelle et préconise des tests permettant de

souligner les qualités psychométriques de la mesure (fiabilité et validité).

Les étapes de la procédure de Churchill (1979) utilisée pour l’échelle de mesure de

l’attachement au lieu sont synthétisées dans le tableau 7.

Tableau 7 – Synthèse des étapes du paradigme de Churchill (1979)

Etape du paradigme Description

Définition du construit Conceptualisation issue de la littérature et de la phase

qualitative exploratoire

Elaboration d’un échantillon

d’items

Rédaction des items à partir des études qualitatives :

méthodes introspectives, entretiens auprès de managers et

entretiens auprès de consommateurs

Epuration théorique de la

mesure

Recours au jugement de 8 experts en comportement du

consommateur. Modification suite à cette expertise et

revalidation d’une version épurée de l’échelle par 3 autres

experts en marketing, issus du milieu académique et

managérial

Epuration statistique de la

mesure

Réalisation d’analyses factorielles exploratoires et calcul de

l’Alpha de Cronbach (collecte 1 : 168 individus)

Vérification de la structure

factorielle de l’échelle

Réalisation d’analyses factorielles confirmatoires (collecte 2 :

517 individus)

Estimation de la fiabilité de

l’échelle

Calcul de l’Alpha de Cronbach et du coefficient de cohérence

interne (Rhô de Joreskog)

Estimation de la validité de

l’échelle

Calcul de la validité convergente et vérification de la validité

discriminante (procédure de Fornell et Larcker, 1981)

Page 21: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

21

De manière synthétique, après que les experts sollicités aient permis de passer des 55 items

initiaux à 26 items supposés être représentatifs de l’attachement au lieu de consommation,

deux collectes de données ont été administrées via un questionnaire en ligne, afin de faire

apparaître et de confirmer la structure factorielle de l’échelle. Le recours à un questionnaire

administré via Internet a permis de collecter rapidement et efficacement des données auprès

d’une population variée en termes d’âge et de sexe, variables susceptibles d’intervenir en tant

que modératrices du lien entre l’attachement au lieu de consommation et ses antécédents.

La première collecte de données (n=168) a permis de faire émerger de façon spontanée la

structure factorielle de l’échelle (à l’aide d’une rotation oblimin) et d’épurer l’instrument de

mesure (l’échelle passant alors de 26 à 15 items) ; la structure obtenue expliquant 69,7% de la

variance avec 3 dimensions. La deuxième collecte de données, qui constitue également notre

échantillon final (n=517), nous a permis de valider la structure factorielle issue de la première

collecte. La structure et les modalités de cet échantillon final sont précisés dans le tableau 8.

Tableau 8 – Structure et modalités de l’échantillon final (n=517)

Structure de l’échantillon

Variables nominales Modalités Fréquences

Sexe � Femme � Homme

� n= 290 (56.1%) � n= 227 (43.9%)

Catégorie de lieux choisis � Lieu de sortie (bar, restaurant, boite de nuit etc.) � Lieu de sport/détente (stade, parc, base loisir etc.) � Lieu de culture (cinéma, musée, spectacles etc.) � Magasin ou commerce alimentaire � Lieu de vente ou service « hédoniste » � Autres (sites naturels, villes, lieux de travail etc.)

� n= 120 (23.2%) � n= 84 (16.2%) � n= 88 (17.0%) � n= 93 (18.0%) � n= 101 (19.5%) � n= 31 (6.0%)

Variables quantitatives Minimum / Maximum Moyenne

Age � Minimum= 17 � Maximum= 76

� 36 ans

Modalités de la construction de l’échantillon Type d’échantillon � Echantillon de convenance, créé par effet « boule de neige » Administration questionnaire � Via un questionnaire en ligne, disponible à l’adresse Internet suivante :

http://alain.debenedetti2.free.fr) Durée de la collecte � 7 jours (1021 connexions)

Après avoir soumis l’échantillon (n=517) à une Analyse en Composante Principale, qui a

permis de retrouver la structure initiale avec 74,5% de variance expliquée et les 3 mêmes

dimensions, nous avons réalisé une Analyse Factorielle Confirmatoire à l’aide du logiciel

AMOS. Il s’agit alors de voir, à l’aide d’un modèle d’équations structurelles, si les facteurs du

Page 22: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

22

construit sont convenablement représentés par les observations issues de la population étudiée

(Roussel et al., 2002). Les indices d’ajustement classiques n’étant pas tout à fait satisfaisants,

un processus itératif comparable à celui effectué dans une ACP a été effectué. Reposant sur

l’appréciation de critères statistiques mais également qualitatifs, il a permis d’obtenir une

qualité d’ajustement satisfaisante (cf. tableau 9) avec une solution comprenant 3 dimensions

et 11 items (cf. annexe 2).

Tableau 9 – Indices d’ajustement du modèle d’équations structurelles avec 11 items

Indices d’ajustement du modèle Seuil acceptable Valeur observée Chi deux Le plus proche de 0 (p

associé) Chi deux (41) = 150,716 (p<0,000)

GFI >0,9 0,949 AGFI >0,9 0,918 RMSEA <0,08 0,072

Indices d’ajustement absolus

SRMR <0,05 0,046 NFI >0,9 0,962 TLI >0,9 0,963 Indices incrémentaux CFI >0,9 0,972 Chi deux normé

<5 (2 si possible) 3,67 Indices de parcimonie

CAIC <CAIC modèle saturé 331,917<478,371

Les qualités de l’échelle de mesure obtenue ont ensuite été démontrées :

� L’échelle d’attachement au lieu de consommation est fiable : la valeur de l’Alpha de

Cronbach est de 0,898 et celle du Rhô de Joreskog, qui est moins sensible au nombre

d’items de l’échelle et intègre les termes d’erreurs, est de 0,962 ce qui est très satisfaisant,

l’usage étant de considérer le construit comme fiable lorsque cet indice dépasse 0,7

(Fornell et Larcker, 1981) ;

� L’instrument de mesure proposé est valide : nous avons en effet accumulé les preuves

de l’efficacité de cet instrument de mesure. D’abord, la validité faciale a été assurée en ne

conservant que les items jugés représentatifs par les 8 experts sollicités. Ensuite, les

validités convergentes et discriminantes ont été établies en utilisant la procédure de

Fornell et Larcker (cf. annexe 3). Enfin, des corrélations bivariées ont permis de donner de

premiers indices de validité nomologique, étayés ensuite par la validation des tests

statistiques permettant d’établir un lien significatif entre l’attachement au lieu de

consommation et chacune de ses conséquences présumées.

Page 23: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

23

Nous disposons donc d’un outil de mesure efficace pour tester les liens supposés entre les

différentes variables ayant émergé de la phase qualitative exploratoire (et dans une moindre

mesure, issues de la littérature) et notre concept.

Analyser les déterminants et l’influence de l’attac hement au lieu de consommation

Une fois l’instrument de mesure développé, il s’est enfin agi de tester les liens entre les

différentes variables du cadre conceptuel, qui correspondent à trois thèmes principaux :

� Qu’est ce qui conduit un consommateur à s’attacher à un lieu de consommation ?

� Quelle est l’influence de l’attachement au lieu sur les intentions et les comportements du

consommateur, en dehors et dans le lieu de consommation ?

� Existe-t-il des éléments qui interagissent avec les antécédents de l’attachement au lieu de

consommation et conduisent à en modifier l’intensité ?

Quinze hypothèses sont testées en utilisant les analyses de régression multiple : les hypothèses

H1 à H5 (partie gauche du cadre conceptuel) correspondent au test des hypothèses concernant

les antécédents de l’attachement au lieu ; les hypothèses H6 à H10 (partie droite du cadre

conceptuel) correspondent au test des hypothèses concernant les conséquences supposées de

l’attachement au lieu de consommation ; enfin les hypothèses H11 à H15 correspondent aux

hypothèses relatives aux modérateurs des liens entre l’attachement au lieu de consommation

et ses antécédents. Notons qu’en l’absence d’éléments théoriques nous permettant d’éliminer

des relations entre les différentes variables du cadre conceptuel, les hypothèses ont été

systématiquement testées sur chacune des dimensions du construit. L’annexe 4 présente les

hypothèses testées de manière synthétique.

On peut résumer les résultats comme il suit (Les tableaux relatifs aux principales relations

validées d’un point de vue statistique sont disponibles en annexe 5) :

� Concernant les antécédents : l’authenticité et le confort psychologique perçus jouent un

rôle majeur dans la mesure où ils agissent significativement sur toutes les dimensions de

l’attachement au lieu de consommation. La capacité à faire revivre les événements du

passé n’influence pas significativement la dimension physique du construit, le sentiment

de protection qui émane du lieu ne joue pas sur la dimension sociale de l’attachement au

Page 24: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

24

lieu. Enfin, la familiarité perçue a un impact limité sur l’attachement au lieu : elle ne

concerne que sa dimension sociale ;

� Toutes les hypothèses concernant les conséquences de l’attachement au lieu de

consommation sont validées. C’est la dimension physique du construit qui contribue à

expliquer le plus fortement les réponses cognitives et comportementales du

consommateur ;

� Les hypothèses concernant les variables modératrices sont dans l’ensemble rejetées, ce à

quoi l’on pouvait s’attendre compte tenu de leur caractère exploratoire.

Fort de ces premiers résultats concernant les mécanismes de l’attachement au lieu de

consommation, il s’agit de faire un premier bilan sur les apports de ce concept au marketing et

souligner les apports de cette recherche et les pistes pour de futurs travaux.

DISCUSSION : APPORTS, LIMITES ET VOIES DE RECHERCHE LIES A L ’IMPORTATION DE L’ATTACHEMENT AU LIEU DANS LE CHAMP DU MARKETING

Cette recherche a pour objectif de réaliser une synthèse sur le concept d’attachement au lieu,

en soulignant la pertinence de sa mobilisation dans le champ du marketing, et sa contribution

à l’explication des liens affectifs entre les consommateurs et les lieux de consommation qu’ils

fréquentent. A l’issue de cette recherche, quel bilan dresser d’un point de vue théorique et

managérial ? Quelles voies de réflexion pour de futurs travaux, compte tenu des limites de

cette première recherche ?

Un concept qui contribue à mieux connaître les lien s affectifs entre un consommateur et un lieu de consommation

L’importation du concept d’attachement au lieu dans le champ du marketing est pertinent : en

effet, la littérature en fait un antécédent de variables relationnelles importantes dans la gestion

de la relation client, ce que confirment les études qualitatives et quantitatives effectuées. Ainsi

l’attachement au lieu fait du consommateur un ambassadeur du lieu parlant positivement du

lieu autour de lui et allant jusqu’à se faire bénévolement guide du lieu auquel il s’attache. Il

est fidèle au lieu, même lorsque cela est contraignant (en raison de la distance qui l’en sépare,

par exemple) et a minima le défend par la parole. De plus, il est engagé vis-à-vis de ce lieu :

Page 25: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

25

non seulement a-t-il l’intention de continuer à le fréquenter, mais il est prêt à faire des

sacrifices pour cela. Comprendre les déterminants de l’attachement au lieu de consommation

est donc intéressant pour le chercheur comme pour le manager qui cherche à créer des liens

différents avec les personnes qui fréquentent le lieu qu’il gère.

Les études qualitatives puis quantitatives effectuées montrent (1) que tous les antécédents de

l’attachement au lieu n’ont pas la même importance dans l’explication des différentes

dimensions du construit, et (2) que l’impact de la dimension physique de l’attachement au lieu

est le plus important en termes de comportements et d’intentions du consommateur. Mais ces

études vont plus loin, en montrant que :

� Premièrement, chaque dimension du construit est prioritairement expliquée par un

antécédent différent. Ainsi, la dimension sociale de l’attachement au lieu de

consommation est d’abord expliquée par la « capacité du lieu à faire revivre les

événements du passé », la dimension physique par « l’authenticité perçue du lieu » et la

dimension personnelle par le « confort psychologique perçu ». Il est donc important

d’appréhender l’attachement au lieu dans son caractère dimensionnel ;

� Deuxièmement, l’intensité de l’attachement au lieu de consommation varie en fonction de

la catégorie de lieu considérée4. Par exemple, les lieux qui génèrent les plus faibles

attachements sont les lieux de courses alimentaires comme les hypermarchés ; à l’opposé

ceux qui génèrent les plus forts attachements sont les lieux de sortie, comme les bars ou

les restaurants. La question de l’utilisation de cette variable se pose donc en fonction de la

nature du lieu géré. N’est-il pas plus approprié lorsque le lieu revêt un caractère très

fonctionnel d’essayer de fidéliser ses clients par l’intermédiaire de leviers utilitaires et non

affectifs ?

� Troisièmement, les liens entre les variables du modèle diffèrent en fonction de la catégorie

de lieu considérée : si l’antécédent principal pour les lieux de courses alimentaires est le

« confort psychologique perçu », « l’authenticité perçue » constitue l’antécédent principal

4 L’analyse des réponses des consommateurs lors des phases qualitatives et quantitatives de la recherche a

permis d’identifier cinq grands groupes de lieux de consommation : les lieux de sortie (bars, restaurants…), les

lieux de sport, détente et loisirs de plein air (infrastructures sportives, lieux de promenade, bases de loisirs…), les

lieux de culture (cinémas, salles de spectacles, musées…), les lieux de courses alimentaires (grandes surfaces,

marchés, commerce de proximité…), les lieux de vente et de service hédonistes (produits culturels, textile,

mode…)

Page 26: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

26

lorsqu’il s’agit des lieux de sortie. Ce résultat montre que la manière de susciter

l’attachement au lieu dépend de la catégorie de lieu considérée : prendre simplement en

compte la dimension de l’attachement au lieu ne suffit pas si l’on cherche à manipuler

cette variable ;

� Enfin, les relations testées sur les dimensions restent globalement valides lorsque l’on

considère le construit de manière générale, ce qui revêt un sens d’un point de vue

théorique comme statistique. On peut donc envisager de construire un outil de mesure

synthétique de l’attachement au lieu de consommation, qui pourrait être utilisé dans des

travaux de recherche où ce concept revêt un caractère périphérique.

Au-delà des apports théoriques liés à la connaissance de l’attachement au lieu dans le contexte

de la consommation, nous apportons une contribution managériale. Premièrement en montrant

que susciter un attachement n’est pas utile pour tous les lieux de consommation : seuls les

lieux de consommation pour lesquels la relation compte autant que la transaction, pour

lesquels la clientèle est récurrente et non de passage, et enfin pour lesquels le manager

possède une vraie marge de manœuvre pour personnaliser le lieu et susciter émotion et

identification de la part du consommateur, ont intérêt à faire appel à ce construit.

Deuxièmement, en proposant des actions concrètes permettant d’influencer l’attachement à un

lieu de consommation, en tenant compte de la nature du lieu et de la dimension de

l’attachement sur laquelle le manager souhaite s’appuyer. Prenons un exemple. Il est opportun

pour un manager souhaitant donner des marques d’authenticité physique à un lieu de

consommation d’intégrer dans le lieu des éléments physiques « non marchands ». C’est le cas

de la librairie « Imagigraphe », qui a créé un « bar à livres » où le client est invité à s’attabler

pour consulter des ouvrages ; ou du cinéma « Le Studio 28 » qui accueille les visiteurs avec

un grand tapis rouge et des moulages de mains d’acteurs célèbres et en cohérence avec la

programmation proposée ; enfin de la Brasserie Chartier où un « rond de serviette » est

attribué à chaque client. Enfin, nous soulignons que l’attachement au lieu pose la question de

la standardisation. En effet, attacher le consommateur, c’est donner plus de pouvoir au

manager au niveau local, ce qui passe, d’une part, par une inversion de l’idée de

personnalisation (c’est le manager qui crée une proposition personnelle et non qui

personnalise la réponse à une demande client), d’autre part, par la compréhension d’une

demande d’expérience authentique, unique, et non marchande de la part du consommateur.

Page 27: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

27

Limites et pistes pour de futures recherches

Ce travail comporte un certain nombre de limites. D’un point de vue théorique, on peut

regretter une trop grande restriction au niveau des variables issues de la phase qualitative

exploratoire, comme l’absence de variables de personnalité, susceptibles d’intervenir de

différentes manières dans le cadre conceptuel : le cadre conceptuel pourrait donc faire l’objet

d’un approfondissement. Nous n’avons par ailleurs ni pris en compte le caractère collectif de

l’attachement au lieu, ni mis l’accent sur l’offre de biens ou de services des lieux de

consommation. Or, on ne peut écarter l’hypothèse d’une interaction entre le lieu de

consommation et l’offre qu’il propose. Un lieu de consommation auquel un individu s’attache

parce qu’il est authentique peut-il par exemple commercialiser des produits qui ne le sont

pas ? Ne peut-on pas envisager qu’il existe un effet de halo du lieu sur l’offre : si le lieu est

authentique, l’offre ne l’est-elle pas nécessairement pour certains consommateurs ? Ou à

l’inverse : étant donné l’authenticité de l’offre, le lieu n’est-il pas nécessairement authentique

aux yeux de certains ? D’un point de vue méthodologique. L’outil de mesure du construit

aurait pu être amélioré, notamment en proposant un outil synthétique permettant de mesurer

l’attachement au lieu dans son caractère général. Par ailleurs, le manque de diversité en

termes de catégories de lieux de consommation tend à restreindre la portée générale de nos

conclusions.

En dehors de recherches complémentaires destinées à pallier les limites précédemment

évoquées, on pourrait envisager de nombreuses autres pistes pour de futurs travaux.

Nous nous sommes focalisés sur les antécédents du construit. Il serait intéressant de regarder

si l’attachement au lieu et l’idéalisation qui l’accompagne ne suscitent pas des réactions

cognitives et comportementales dysfonctionnelles dans le choix et le vécu d’un lieu de

consommation. L’attachement au lieu biaise-t-il l’évaluation du lieu par le consommateur ?

Implique-t-il des choix inattendus ou irrationnels en termes de fréquentation ? Provoque-t-il

des réactions exacerbées, positives, ou négatives si le lieu d’attachement est à l’origine de

déceptions répétées ? Il serait également intéressant de mettre en perspective l’attachement à

la marque (par l’intermédiaire de l’enseigne) et l’attachement au lieu, dans la mesure où de

nombreux lieux de consommation sont fédérés par une enseigne : on pourrait s’interroger sur

la manière dont les deux concepts s’articulent et en étudier les effets d’interaction ou de halo ;

Page 28: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

28

on pourrait aussi comparer les effets de ces deux concepts distincts sur certaines variables

relationnelles ou commerciales. Enfin, on pourrait envisager d’étudier l’attachement au lieu

différemment : en interrogeant le consommateur sur son identité et laisser les lieux émerger

de son discours ; en s’intéressant à d’autres populations, comme par exemple les adolescents,

et voir si les mécanismes de l’attachement au lieu restent les mêmes ; enfin, il serait

intéressant d’exporter la notion d’attachement au lieu à d’autres champs de la gestion, comme

les ressources humaines, dans la mesure où l’attachement des personnes qui travaillent dans

un lieu de consommation pourrait indirectement se répercuter sur les consommateurs qui

fréquentent ce lieu. Ou bien, de façon plus générale encore, l’attachement au lieu de travail

pourrait avoir des répercutions par exemple sur la fidélité des employés.

En conclusion, nous constatons donc qu’outre permettre de mieux expliquer les relations entre

un consommateur et son environnement commercial, le concept d’attachement au lieu peut

être mobilisé dans d’autres champs de la gestion, au-delà de la sphère du marketing : il

constitue donc un thème de recherche prometteur.

Page 29: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

29

Bibliographie

Ainsworth M.D.S. (1973), The development of infant – mother attachment, in. Caldwell B.M.

et Ricciuti H.N., Review of Child Development Research, 3, 1-94.

Altman I. et Low S. (1992), Place Attachment, New York, U.S.A: Plenum Press.

Appleyard D. (1979), Home, Architectural Association Quarterly, 2, 4-20.

Arnould E.J. et Thompson C.J. (2005), Consumer Culture Theory (CCT): twenty years of

research, Journal of Consumer Research, 31, March, 868-882.

Augé M. (1992), Non-lieux : Introduction à une Anthropologie de la Surmodernité, Seuil,

Paris.

Bardin L. (1998), L’analyse de Contenu, Paris, P.U.F.

Belk R.W. (1988), Possessions and the extended self, Journal of Consumer Research, 15,

September, 139-168.

Belk R.W. (1992), Attachment to possessions, in Altman I. et Low S.M. (Eds), Place

Attachment, Plenum Press: New York, 37-61.

Bell P., Fischer A., Baum J. et Greene T. (1996), Environmental Psychology, 4ème Ed.,

Harcourt Brace College Publishers: Orlando.

Bowlby J. (1969), Attachment and Loss, Vol. 1: Attachment, London : Hogart.

Bowlby J. (1979), The Making and Breaking of Affectional Bonds, London : Tavistock

Publication.

Brown B. et Perkins D.D. (1992), Disruption in place attachment, in Altman I. et Low S.M.

(Eds), Place Attachment, Plenum Press: New York, 279-302.

Page 30: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

30

Brown B. Perkins D.D. et Brown G. (2003), Place attachment in a revitalizing neighborhood:

individual and block levels of analysis, Journal of Environmental Psychology, 23, 259-271.

Camus S. (2004), Proposition d’une échelle de mesure de l’authenticité perçue d’un produit

alimentaire, Recherche et Applications en Marketing, 19, 4, 39-63.

Chawla L. (1992), Childhood place attachment, in Altman I. and Low S. (Eds), Place

Attachment, New York: Plenum Press, 63-86.

Churchill G.A. (1979), A paradigm for developing better measures of marketing constructs,

Journal of Marketing Research, 16, 1, 64-73.

Cristau C. (2001), Définition, mesure et modélisation de l’attachement à une marque avec

deux composantes : la dépendance et l’amitié vis-à-vis d’une marque, Thèse de Doctorat en

Sciences de Gestion, Université d’Aix-Marseille.

Cova V. et Cova B. (2002), Les particules expérientielles de la quête d’authenticité du

consommateur, Décisions Marketing, 28, Octobre – Décembre, 33-42.

Csikszentmihalyi M. et Rochberg-Halton E. (1981) The Meaning of Things: Domestic

Symbols and the Self, Cambridge: Cambridge University Press.

Debenedetti S. (2003), L’expérience de visite des lieux de loisirs : le rôle central des

compagnons, Recherche et Applications en Marketing, 18, 4, 43-58.

Derbaix C. et Pham M. (1989), Pour un développement des mesures de l’affectif en

marketing : synthèse des pré requis, Recherche et Applications en Marketing, 4, 4, 71-87.

Evrard Y., B. Pras et E. Roux (2000), Market : Etudes et Recherches en Marketing, Paris :

Nathan.

Feldman R.M. (1990), Settlement-identity: psychological bonds with home place in a mobile

society, Environment and Behavior, 22, 183-229.

Page 31: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

31

Fornell C. et Larcker D.F. (1981), Evaluating structural equation models with unobservable

variables and measurement error, Journal of Marketing Research, 18, 1, 39-50.

Fried M. (1963), Grieving for a lost home, in Duhl L.J. (Ed.), The Urban Condition, New

York, NY: Basic Books, 151-171.

Fried M. (2000), Continuities and discontinuities of place, Journal of Environmental

Psychology, 20, 193-205.

Gentric M. (2005), Une approche phénoménologique de l’expérience vécue par les clients

d’un lieu de vente, Actes du 8ème

colloque Etienne Thil, La Rochelle, 29 et 30 septembre.

Gerson K., Stueve C.A. et Fischer C.S. (1977), Attachment to place, in Fischer C.S. et al.,

Networks and Places, New York: Free Press, 139-160.

Giuliani M.V. (1991), Toward an analysis of mental representations of attachment to the

home, The Journal of Architectural and Planning Research, 8, 133-146.

Giuliani M.V. et Feldman R. (1993), Place attachment in a developmental and cultural

context, Journal of Environmental Psychology, 13, 267-274.

Gustafson P. (2001), Meanings of place: everyday experience and theoretical

conceptualizations, Journal of Environmental Psychology, 21, 5-16.

Heilbrunn B. (2001), Les facteurs d’attachement du consommateur à la marque, Thèse de

Doctorat en Sciences de Gestion, Université Paris-Dauphine.

Hidalgo M.C. et Hernandez B. (2001), Place attachment: conceptual and empirical questions,

Journal of Environmental Psychology, 21, 273-281.

Hummon D. (1992), Community Attachment: local sentiment and sense of place, in Altman I.

and Low S.M. (Eds), Place Attachment, New York: Plenum Press, 253-278.

Page 32: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

32

Jacoby J. (1975), A Brand Loyalty Concept: Comments on a Comment, Journal of Marketing

Research, 12, 4, November, 484-487.

Joseph A. et A. I. (Lex) Chalmers (1995), Growing old in place: a view from rural New

Zealand, Health & Place, 1, 2, 79-90.

Kaltenborn B.P. (1997), Nature of place attachment: a study among recreation homeowners in

southern Norway, Leisure Sciences, 19, 175-189.

Kaltenborn B.P. et Bjerke T. (2002), Associations between landscape preferences and place

attachment: a study in Røros, Southern Norway, Landscape Research, 27, 4, 381-396.

Kyle G., Absher J.D. et Graefe A. (2003), The moderating role of place attachment on the

relationship between attitudes toward fees and spending preferences, Leisure Sciences, 25, 33-

50.

Kyle G., Graefe A. et Manning R., (2004), Attached recreationist… Who are they?, Journal of

Park and Recreation Administration, 22, 2, 65-84.

Lacoeuilhe J. (1997), Le concept d’attachement à la marque dans la formation du

comportement de fidélité, Revue Française du Marketing, 165, 5, 29-41.

Lacoeuilhe J. (2000a), L’attachement à la marque : proposition d’une échelle de mesure,

Recherche et Applications en Marketing, 15, 4, 61-77.

Lacoeuilhe J. (2000b) Le concept d’attachement : contribution à l’étude du rôle des facteurs

affectifs dans la formation de la fidélité à la marque, Thèse de doctorat en Sciences de

Gestion, Université Paris XII Val de Marne.

Low S. et Altman I. (1992), Place attachment : a conceptual inquiry, in Altman I. and Low

S.M. (Eds.), Place Attachment, New York: Plenum Press, 1-12.

McAndrew F.T. (1998), The measurement of ‘rootedness’ and the prediction of attachment to

home-towns in college students, Journal of Environmental Psychology, 18, 409-417.

Page 33: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

33

Mesch G. et Manor O. (1998), Social ties, environmental perception, and local attachment,

Environment and Behavior, 30, 4, July, 504-519.

Milligan M.J. (1998), Interactional past and potential: the social construction of place

attachment, Symbolic Interaction, 21, 1, 1-33.

Park C.W. et McInnis D.J. (2006), What’s in and what’s out: Questions on the boundaries of

the attitude construct, Journal of Consumer Research, 33, 1, 16-18.

Proshansky H. (1978), The city and self identity, Environment and Behavior, 10, 147-169.

Proshansky H., A. Fabian et R. Kaminoff (1983), Place identity: physical world socialization

of the self, Journal of Environmental Psychology, 3, 57-83.

Relph E. (1976), Place and Placelessness, London: Pion.

Richardson A. (1999), Subjective experience: its conceptual status, method of investigation,

and psychological significance, The Journal of Psychology, 133, 5, 469-485.

Rossiter J.R. (2002), The COARSE procedure for scale development in marketing,

International Journal of Research in Marketing, 19, 4, 305-335.

Roussel P., Durrieu F. et Campoy E.(2002), Méthodes d'Equations Structurelles : Recherches

et Applications en Gestion, Paris : Economica.

Rubinstein R. et Parmelee P. (1992), Attachment to place and the representation of the life

course by the elderly, in Altman I. and Low S.M. (Eds.), Place Attachment, New York:

Plenum Press, 139-161.

Schultz-Kleine S.E., Kleine III R.E. et Allen C.T. (1995), How is a possession "me" or "not

me»? Characterizing types and an antecedent of material possession attachment, Journal of

Consumer Research, 22, December, 327-343.

Page 34: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

34

Schultz-Kleine S.E. et Menzel-Baker S. (2004), An integrative review of material possession

attachment, Academy of Marketing Science Review, 1, 1-35.

Sharpe E.K. et Ewert A.W. (2000), Interferences in place attachment: implications for

wilderness, USDA Forest Service Proceedings, volume 3.

Sherry J.F. (1998), ServiceScapes: The Concept of Place in Contemporary Markets, Chicago:

NTC Business Books.

Stockols D. et S. Schumaker (1981), People in places: a transactional view of settings, in J.

Harvey (Ed.), Cognition, Social Behavior, and the Environment, Hillsdale, NJ: Lawrence

Erlbaum Associates, 441-488.

Thomson M., McInnis D.J. et Park C.W. (2005), The ties that Bind: measuring the strength of

consumers' emotional attachments to brands, Journal of Consumer Psychology, 15, 1, 77-91.

Tuan Y.F. (1974), Topophilia: A Study of Environmental Perception, Attitudes and Values,

Englewood Cliffs, NJ: prentice hall.

Tuan Y.F. (1977), Space and Place: The Perspective of Experience, Minneapolis: University

of Minnesota Press.

Vaske J.J. and Kobrin K.C. (2001), Place attachment and environmentally responsible

behaviour, The Journal of Environmental Education, 32, 4, 16-24

Wakefield S., Elliot S., Cole D. et Eyles J. (2001), Environmental risk and (re)action: air

quality, health, and civic involvement in an urban industrial neighbourhood, Health & Place,

7, 163-177

Wallendorf M. et E.J. Arnould (1988), « My favorite things »: a cross-cultural inquiry into

object attachment, possessiveness, and social linkage, Journal of Consumer Research, 14,

March, 531-547.

Page 35: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

35

Wallendorf M. et Brucks M. (1993), Introspection in consumer research: implementation and

implications, Journal of Consumer Research, 20, December, 339-359.

Williams D.R., Patterson M.E., Roggenbuck J.W. et Watson A.E. (1992), Beyond the

commodity metaphor: examining emotional and symbolic attachment to place, Leisure

Sciences, 14, 29-46.

Williams D.R. et Roggenbuck J.W. (1989), Measuring place attachment: some preliminary

results, NRPA symposium on Leisure Research, San Antonio TX, October.

Page 36: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

36

Annexes

Annexe 1. – Profil des personnes interviewées lors de l’étude qualitative

Profil des managers interrogés

Répondant Statut du répondant Activité du lieu de

consommation

Surface

(m²)

Localisation Nombre

pts vente

1 Créateur / manager Café restaurant 120 Paris 1 2 Créateur / manager Librairie 300 Paris 1 3 Créateur / manager Textile mode 20 Paris 1 4 Créateur / manager Bar - club 70 Paris 1 5 Co-créateur / adjoint Caviste 50 / 30 Paris 2 6 Créateur / manager Café concert 130 Cambrai 1 7 Créateur / manager Bijouterie 100 Vitry le François 1 8 Manager Hi-fi et vidéo 900 Paris 1 9 Créateur / manager Objets religieux kitsch 50 Paris 1

Profil des consommateurs interrogés

Rép. sexe âge Lieu d’habitation

actuel

niveau scolaire activité

1 H 30 Paris Bac +5 Ingénieur 2 H 35 Hauts de Seine BEPC Photographe 3 F 31 Loire Atlantique Bac Employée 4 F 26 Paris Bac +5 Sociologue 5 H 27 Paris Bac +4 Cadre commercial 6 F 37 Paris Bac +4 Cadre 7 F 74 Paris Bac Retraitée 8 F 22 Paris Bac Etudiante 9 H 36 Paris Bac +5 Cadre administratif 10 H 21 Aube Bac +2 Etudiant 11 F 25 Paris Bac +4 Cadre administratif 12 F 58 Essonne Bac +4 Enseignant 13 H 44 Paris Bac +5 Cadre supérieur 14 H 62 Pyrénées atlantiques BEPC Retraité 15 H 62 Ille et Vilaine Bac +5 Cadre supérieur 16 H 57 Yvelines Bac +5 Chercheur 17 F 30 Paris Bac+4 Cadre

Annexe 2. – Solution factorielle avec 3 dimensions et 11 items : estimation des poids

standardisés des items de l’échelle d’attachement au lieu de consommation.

Indicateur Variable latente 1 Attachement social

au lieu

Variable latente 2 Attachement physique au lieu

Variable latente 3 Attachement

personnel au lieu

affsoc2 - Si les personnes qui fréquentent ce lieu ou y travaillent disparaissaient ou n’étaient plus les mêmes, cela m’attristerait

0,869 0 0

idsoc5 - J’ai le sentiment de former une sorte de famille avec les gens qui fréquentent ce lieu ou y travaillent 0,894 0 0

affsoc1 - Les personnes qui fréquentent ce lieu ou qui y travaillent sont un peu comme des amis pour moi 0,941 0 0

Page 37: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

37

affsoc4 - Même si je ne les connais pas personnellement, je suis sensible à ce que deviennent les personnes qui fréquentent ce lieu ou qui y travaillent

0,773 0 0

idsoc2 - Si les personnes qui fréquentent ce lieu ou y travaillent disparaissaient, ce serait comme si je perdais une partie de moi-même

0,785 0 0

idphy1 - La manière dont le lieu est aménagé ou décoré me correspond bien 0 0,909 0

affphy2 - Je serais triste que ce lieu change d’emplacement, qu’on modifie sa décoration ou que son atmosphère ne soit plus la même

0 0,755 0

affphy1 - J’aime beaucoup l’aménagement ou la décoration de ce lieu

0 0,837 0

idvec1 - Ce que je vis dans ce lieu décrit en partie qui je suis

0 0 0,738

affvec5 - Les activités que je pratique dans ce lieu me plaisent beaucoup 0 0 0,732

idvec4 - Les moments que je passe dans ce lieu me font vraiment me sentir moi-même 0 0 0,921

Annexe 3 – Utilisation de la procédure de Fornell et Larcker pour établir la validité

convergente et discriminante de l’ échelle mesurant l’attachement au lieu de consommation

La validité convergente permet de vérifier si « différents indicateurs qui sont supposés

mesurer le même phénomène sont corrélés » (Evrard, Pras et Roux, 2000, p. 294). On peut

s’assurer de la validité convergente en montrant que le construit considéré partage au moins

50% de sa variance avec ses mesures (Fornell et Larcker, 1981). Cette procédure est basée sur

le calcul du rhô de validité convergente décrite par ces deux auteurs : elle permet d’étudier la

validité de l’échelle par rapport à ses propres erreurs. Les valeurs du rhô de validité

convergente de l’échelle d’attachement au lieu de consommation sont données par le tableau

suivant :

Validité convergente (rhô de validité convergente) de l’échelle d’attachement au lieu de

consommation

Facteurs Valeur du rhô

Attachement social au lieu 0,731 Attachement physique au lieu 0,699 Attachement personnel au lieu 0,643

Les valeurs du rhô étant supérieures à 0,5 pour chacune des dimensions, la convergence de

l’échelle d’attachement au lieu est établie.

Page 38: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

38

La validité discriminante envisage la validité de trait d’un point de vue différent de la validité

convergente. Si des indicateurs sont censés mesurer des phénomènes différents, « ils doivent

être faiblement corrélés car ils doivent permettre de discriminer les phénomènes entre eux »

(Evrard, Pras et Roux, 2000, p. 294). Fornell et Larcker (1981) proposent d’établir cette

validité discriminante si le construit étudié partage plus de variance avec ses mesures qu’avec

n’importe quel autre construit. Ainsi, il s’agit de voir si chaque dimension du construit se

distingue bien des autres. Une comparaison entre le carré de la corrélation entre les facteurs

latents et le rhô de validité convergente a été effectuée. Si le rhô est supérieur au carré des

corrélations, la validité discriminante est établie. C’est le cas ici pour tous les cas et tous les

facteurs, comme le montre le tableau suivant :

Appréciation de la validité discriminante de l’échelle d’attachement au lieu de consommation

par la comparaison du Rhô vc et des SMC des facteurs latents

Rhô vc Att-soc Att-phy Att-pers

Att-soc 0,731 1 Att-phy 0,699 0,101 1 Att-pers 0,643 0,365 0,228 1

Les tests de Fornell et Larcker (1981) utilisés pour tester la dimensionnalité de l’attachement

au lieu tendent à montrer que chaque dimension est pertinente. L’échelle de mesure de

l’attachement au lieu de consommation est donc bien tridimensionnelle

Page 39: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

39

Annexe 4 – Hypothèses testées lors de la phase quantitative de la recherche

H1 : Plus le consommateur perçoit le lieu de consommation comme authentique, plus il s’y

attache (a) socialement, (b) physiquement, (c) personnellement

H2 : Plus le lieu de consommation est confortable psychologiquement pour le consommateur

(bien-être, liberté et sentiment d’être chez-soi), plus ce dernier s’y attache (a) socialement, (b)

physiquement, (c) personnellement

H3 : Plus le lieu de consommation est capable de faire revivre au consommateur des évènements du passé, plus il suscite un attachement (a) social, (b) physique et (c) personnel au lieu chez ce dernier

H4 : Plus le consommateur se sent protégé dans le lieu de consommation, plus il s’y attache

(a) socialement, (b) physiquement, (c) personnellement

H5 : Plus le consommateur perçoit le lieu de consommation comme familier, plus son

attachement (a) social, (b) physique et (c) personnel envers ce lieu est élevé

H6 : Plus le consommateur est attaché (a) socialement, (b) physiquement, (c) personnellement

au lieu de consommation, plus il s’engage vis-à-vis de ce lieu

H7 : Plus le consommateur est attaché (a) socialement, (b) physiquement, (c) personnellement

au lieu de consommation, plus il adopte un comportement d’ambassadeur vis-à-vis de celui-ci

H8 : Plus le consommateur est attaché (a) socialement, (b) physiquement, (c) personnellement au lieu de consommation, plus il y est fidèle et le défend

H9 : Le consommateur attaché (a) socialement, (b) physiquement, (c) personnellement à un

lieu de consommation y passe plus de temps que dans un lieu comparable

H10 : Plus le consommateur est attaché (a) socialement, (b) physiquement, (c)

personnellement au lieu de consommation, plus il l’idéalise

H11 : L’âge du consommateur est une variable qui modère positivement l’ensemble des

relations entre l’attachement (a) social, (b) physique, (c) personnel au lieu de consommation et

ses antécédents

H12a : Le sexe du consommateur est une variable qui modère positivement l’ensemble des

relations entre l’attachement (a) social, (b) physique, (c) personnel au lieu de consommation et

ses antécédents

H13a : L’historique de fréquentation du consommateur est une variable qui modère

positivement l’ensemble des relations l’attachement (a) social, (b) physique, (c) personnel au

lieu de consommation et ses antécédents

Page 40: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

40

H14a : Le rythme des visites du consommateur est une variable qui modère positivement

l’ensemble des relations entre l’attachement (a) social, (b) physique, (c) personnel au lieu de

consommation et ses antécédents

H15a : La satisfaction procurée par le lieu est une variable qui modère positivement

l’ensemble des relations entre l’attachement (a) social, (b) physique, (c) personnel au lieu de

consommation et ses antécédents

Annexe 5 – Test des hypothèses / analyses de régression multiple

a. Lien entre la dimension sociale de l’attachement au lieu de consommation et ses antécédents présumés

Bêta standardisé

Valeur du T de Student

Significativité Tol (seuil : 0,3)

VIF (seuil : 3,3)

Constante -5,370 0,000 Authenticité perçue du lieu 0,221 4,809 0,000 0,615 1,625 Confort psychologique perçu dans le lieu

0,179 3,145 0,002 0,600 1,662

Capacité du lieu à faire revivre les événements du passé

0,258 5,847 0,000 0,665 1,504

Sentiment de protection donné par le lieu

0,027 0,603 0,547 - NS 0,664 1,507

Familiarité perçue vis-à-vis du lieu 0,069 1,677 0,094 0,757 1,322

b. Lien entre la dimension physique de l’attachement au lieu de consommation et ses antécédents présumés

Bêta standardisé

Valeur du T de Student

Significativité Tol (seuil : 0,3)

VIF (seuil : 3,3)

Constante -0,003 0,998 Authenticité perçue du lieu 0,450 10,935 0,000 0,615 1,625 Confort psychologique perçu dans le lieu

0,200 3,920 0,000 0,600 1,662

Capacité du lieu à faire revivre les événements du passé

0,000 0,006 0,996 - NS 0,665 1,504

Sentiment de protection donné par le lieu

0,148 3,734 0,000 0,664 1,507

Familiarité perçue vis-à-vis du lieu 0,039 1,053 0,290 - NS 0,757 1,322

Page 41: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

41

c. Lien entre la dimension personnelle de l’attachement au lieu de consommation et ses antécédents présumés

Bêta standardisé

(1)

Valeur du T de Student

(1)

Significativité Tol (seuil : 0,3)

VIF (seuil : 3,3)

Constante 3,031 0,003 Authenticité perçue du lieu -0,200 -5,016 0,000 0,615 1,625 Confort psychologique perçu dans le lieu

-0,425 -8,576 0,000 0,600 1,662

Capacité du lieu à faire revivre les événements du passé

-0,127 -3,298 0,001 0,665 1,504

Sentiment de protection donné par le lieu

-0,095 -2,476 0,014 0,664 1,507

Familiarité perçue vis-à-vis du lieu -0,015 -0,426 0,670 - NS 0,757 1,322 (1) Les valeurs des Bêta et T de Student sont négatives car la dimension « attachement personnel au lieu » sature sur la partie opposée de l’axe aux autres dimensions après rotation.

d. Lien entre dimensions de l’attachement au lieu de consommation et engagement vis-à-vis

du lieu

Bêta standardisé (1)

Valeur du T de Student (1)

Significativité Tol (seuil : 0,3)

VIF (seuil : 3,3)

Constante 0,000 1,000 Attachement social au lieu de consommation

0,197 5,513 0,000 0,745 1,342

Attachement physique au lieu de consommation

0,318 9,204 0,000 0,798 1,254

Attachement personnel au lieu de consommation

-0,392 -10,300 0,000 0,656 1,525

(1) Les valeurs des Bêta et T de Student sont négatives pour la dimension « attachement personnel au lieu » car celle-ci sature sur la partie négative de l’axe.

e. Lien entre dimensions de l’attachement au lieu de consommation et comportement

d’ambassadeur vis-à-vis du lieu

Bêta standardisé (1)

Valeur du T de Student (1)

Significativité Tol (seuil : 0,3)

VIF (seuil : 3,3)

Constante 0,000 1,000 Attachement social au lieu de consommation

0,059 1,763 0,079 0,745 1,342

Attachement physique au lieu de consommation

0,529 16,372 0,000 0,798 1,254

Attachement personnel au lieu de consommation

-0,325 -9,107 0,000 0,656 1,525

(1) Les valeurs des Bêta et T de Student sont négatives pour la dimension « attachement personnel au lieu » car celle-ci sature sur la partie négative de l’axe.

Page 42: Une synthèse sur l’attachement au lieu : conceptualisation ...

Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains

42

f. Lien entre dimensions de l’attachement au lieu de consommation et comportement de « fidélité militante »

Bêta standardisé (1)

Valeur du T de Student (1)

Significativité Tol (seuil : 0,3)

VIF (seuil : 3,3)

Constante 0,000 1,000 Attachement social au lieu de consommation

0,107 3,297 0,001 0,745 1,342

Attachement physique au lieu de consommation

0,455 14,501 0,000 0,798 1,254

Attachement personnel au lieu de consommation

-0,395 -11,417 0,000 0,656 1,525

(1) Les valeurs des Bêta et T de Student sont négatives pour la dimension « attachement personnel au lieu » car celle-ci sature sur la partie négative de l’axe.

g. Lien entre dimensions de l’attachement au lieu de consommation et prolongement perçu

de la durée de visite

Bêta standardisé (1)

Valeur du T de Student (1)

Significativité Tol (seuil : 0,3)

VIF (seuil : 3,3)

Constante 79,887 0,000 Attachement personnel au lieu de consommation

-0,249 -6,006 0,000 0,745 1,342

Attachement physique au lieu de consommation

0,392 10,436 0,000 0,798 1,254

Attachement social au lieu de consommation

0,192 4,929 0,000 0,656 1,525

(1) Les valeurs des Bêta et T de Student sont négatives pour la dimension « attachement personnel au lieu » car celle-ci sature sur la partie négative de l’axe.

h. Lien entre dimensions de l’attachement au lieu de consommation et idéalisation du lieu

Bêta standardisé (1)

Valeur du T de Student (1)

Significativité Tol (seuil : 0,3)

VIF (seuil : 3,3)

Constante 61,504 0,000 Attachement social au lieu de consommation

0,156 4,364 0,000 0,745 1,342

Attachement physique au lieu de consommation

0,587 17,033 0,000 0,798 1,254

Attachement personnel au lieu de consommation

-0,123 -3,238 0,001 0,656 1,525

(1) Les valeurs des Bêta et T de Student sont négatives pour la dimension « attachement personnel au lieu » car celle-ci sature sur la partie négative de l’axe.