4 Dossier Irak Terre des hommes au plus près de la ligne de front

8 Comprendre et agir Une prise de risque responsable

10 Regard d’enfant « Je n’oublierai jamais cette traversée », Fadhila, 11 ans

11 La question Comment rester enfant lorsqu’il y a la guerre ?

12 Tdh en action Une famille syrienne s’engage pour les moins chanceux

13 Agenda Activités en Suisse de juin à septembre 2017

13 En bref L’humanitaire : quel profil ?

14 Main dans la main L’Etat de Genève soutient les familles déplacées en Irak

15 Portrait Maria Bray, conseillère en soutien psychosocial

Terre des hommes est…

Sommaire

Impressum

Siège | Hauptsitz | Sede | Headquarters Avenue de Montchoisi 15, CH-1006 Lausanne T +41 58 611 06 66, F +41 58 611 06 77www.tdh.ch, E-Mail : info@tdh.ch, CCP / PCK: 10-11504-8

Rédaction : Cécile Kirwan | Contributions : Ivana Goretta, Lisa Flückiger, Marc Kempe, Sarah Hornemann |Traduction : Zélie Schaller | Conception graphique : Spinas Civil Voices | Mise en page, iconographie : Angélique Bühlmann | Les photos publiées ici sont l’œuvre de photographes professionnels qui se sont engagés pour Terre des hommes. Merci à eux ! | Parution : 4 fois par an | Tirage : 120’000 exemplaires en allemand et français | Litho : Images3 SA | Impression : Vogt-Schild Druck AGChangements d’adresse : T +41 58 611 06 11, donorcare@tdh.chCourrier des lecteurs : redaction@tdh.chPhoto de couverture : En Irak, Terre des hommes apporte une aide d’urgence aux familles déplacées par le conflit. ©Tdh

Courage n’a jamais aussi bien porté son nomPrendre des risques calculés fait partie du quo-tidien de nos équipes humanitaires. En effet, nos spécialistes interviennent dans des contextes d’extrême pauvreté, d’instabilité politique voire de guerre, là où les besoins des enfants sont les plus grands. En Irak, en 2016, malgré des conditions d’intervention particulièrement dan-gereuses, nous avons réussi à soutenir près de 400’000 personnes victimes du conflit. Une action de telle envergure en contexte de crise humani-taire est sans précédent dans l‘histoire de Terre des hommes. Nos équipes avancent stratégi-quement en suivant le déplacement de la ligne de front, au fur et à mesure de la libération des zones par l’armée irakienne, en répondant aux besoins les plus urgents de la population. Retrou-vez notre dossier en page 4.

Nous sommes actuellement engagés dans huit pays dits « à risque ». Afin d’assurer la protec-tion de notre personnel, expatrié comme natio-nal, les zones d’ intervention sont classifiées par niveau de risques, chacun déterminant des procédures et mesures de sécurité spécifiques. En page 8, nous vous dévoilons quelques-unes de ces mesures concernant l’Irak, le Soudan du Sud, le Kenya (à la frontière avec la Somalie) et l’Afghanistan. Nous saluons ici le courage de nos équipes qui interviennent auprès des enfants les plus vulnérables dans des conditions très diffi-ciles, où il faut faire preuve à la fois d’humanité, de sang-froid et d’un professionnalisme hors pair.

Bonne lecture !

Vito Angelillo

Directeur de Terre des hommes

Ahlan wa sahlan !« Bienvenue » en arabe

...la plus grande organisation suisse d’aide à l’enfance. En 2016, grâce à nos projets en santé et protection, nous sommes venus en aide à plus de trois millions d’enfants et leurs proches dans plus de 35 pays.

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Courage | Juin 2017 | www.tdh.ch 5

<Le jeune Mohammad a échappé à la violence des combats et a trouvé refuge à Tikrit. Il rêve de retourner chez lui pour retrouver ses copains.

>Les enfants déplacés retrouvent le plaisir

de jouer après avoir fui l’État islamique.

Malgré les risques de l’intervention, Terre des hommes est la première organisation internationale à secourir les enfants et leurs familles au plus près de la ligne de front en Irak. Nos équipes sur le terrain sont, chaque jour, sur le qui-vive, par-tagées entre le désir d’aider rapidement la population affectée et le besoin de se protéger. Une équipe de tournage s’est ren-due sur place en mars. L’un de nos collaborateurs raconte.

Le jour se lève. Epuisées, quelques familles arrivent à destination après avoir marché toute la nuit. La route sera longue pour échapper aux bombes de l’organisation État islamique (EI) et retrouver un peu de quiétude. Entre ces deux extrêmes, le Tigre. Parents et enfants embarquent sur un bateau à moteur qui doit les conduire jusqu’à Sherqat, petite ville irakienne relativement sûre. La traversée procure un sentiment de liberté aux femmes. Elles ôtent leur voile et se jettent à l’eau, ne craignant plus les châtiments cruels de l’EI. Les djihadistes n’osent pas s’approcher du fleuve pendant la journée : sur la colline rocheuse en face, les tireurs d’élite d’une milice irakienne sont aux aguets.

Sur l’autre rive, les hommes sont séparés des femmes et des enfants. Mis de côté par les miliciens, ils sont soumis à un interrogatoire. Le risque que des combattants de l’EI se faufilent parmi les familles est grand. Les populations déplacées se trouvent dans une situation très critique, relève Patrick Frey-mond, coordinateur des opérations d’urgence de Terre des hommes (Tdh) en Irak. « Les gens abandonnent tout ce qu’ ils ont sur-le-champ, au moment des combats et des bombarde-ments, et se retrouvent sans rien lorsqu’ ils arrivent ici. » Dans le centre d’accueil que nous avons mis en place, nous leur

fournissons nourriture, couvertures et vêtements. Les per-sonnes peuvent également se laver dans des salles d’eau aménagées à cet effet.

Des jeux, enfinLes mères sont plus que soulagées. Quant aux enfants, ils ne peuvent cacher leur joie lorsqu’ils aperçoivent les jouets au centre d’accueil de Tdh. N’en ayant pas vu depuis deux ou trois ans, ils s’élancent aussitôt vers les poupées et le matériel de dessin, piquent un ballon et jouent sur la petite place de jeu à l’extérieur. Toute la journée, ils s’amusent au grand air. À la tom-bée de la nuit en revanche, tous doivent rentrer. Les combattants de l’EI seront sur le Tigre pour se venger. « Les djihadistes entendent montrer qu’ ils existent encore. Ils tentent, par tous les moyens, un baroud d’honneur : ne pas se rendre aux forces de la coalition et mourir en héros », explique Patrick Freymond.

L’équipe de tournage Messieurs.ch a documenté notre intervention d’urgence en Irak. Ici, des familles débarquent

sur la rive ouest du Tigre, où Terre des hommes les attend.

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Présence de l’EI

Iran

Légendes

Intervention de Tdh

Erbil

Kirkouk

Daquq

Mossoul

Bagdad

Tikrit Tooz

Baiji

Sherqat

Tal Afar

Syrie

Irak

Courage | Juin 2017 | www.tdh.ch6

400’000 60’000personnes soutenues

en 2016personnes déplacées ont accès à de l’eau

potable à Sherqat

Des échanges de tirs se font entendre. Le centre de Tdh doit-il être évacué ? Cette nuit-là, nous avons finalement tous pu rester. L’équipe de Terre des hommes est en contact permanent avec les milices qui défendent Sherqat. « Nous avons des offi-ciers de liaison qui nous permettent d’avoir des renseignements presque instantané-ment lorsqu’ il se passe quelque chose », note Patrick Freymond. « Première ONG à aider les personnes déplacées au sud de Mossoul, Tdh a très vite été reconnue par la population. Appréciant la qualité de notre travail, les gens nous ont parfaite-ment acceptés et sont prêts à nous défendre ‘bec et ongles’, comme ils l’af-firment. Et ce, en toutes circonstances. Honorés de cette marque de confiance, nous sommes protégés. »

Après une nuit agitée, Nubras souhaite avancer aussi rapidement que possible. La jeune fille de douze ans demeure ter-rorisée : « Il y a toujours des tirs et des

bombardements. L’EI nous menace et on a peur qu’ ils nous égorgent. » Elle reprend la route avec sa famille, en direction de la grande ville de Tikrit. Pour eux comme pour les collaborateurs de Tdh, chaque déplacement comporte des risques. À de nombreux check-points, le nom Terre des hommes constitue, du reste, un lais-

ser-passer. Les milices savent que nous avons déjà travaillé dans la région. À Tikrit aussi, Terre des hommes a été la première ONG internationale à déployer son aide. Les soldats n’ont pas oublié qu’elle y a rétabli l’approvisionnement en eau.

Retrouver ses amis et pêcherMohammad, ses frères et ses sœurs ainsi que leur mère sont arrivés à Tikrit il y a peu. Le petit garçon de cinq ans, aux che-veux blonds jusqu’aux épaules, est pâle et paraît épuisé. Chacun de ses dessins fait revivre le bateau qui lui a permis de traverser le fleuve. Son père, qui se trouve toujours dans la zone d’influence de l’EI, lui manque énormément. L’enfant pense également à ses amis et au Tigre, où il aimerait tant pouvoir pêcher à nouveau. Il a souhaité nous réciter ces quelques vers : « Je ne veux pas d’un château, je ne veux pas d’argent. Simplement rentrer chez moi. Je sens mon cœur battre comme un cœur cassé. » Lorsqu’il sera grand,

Deux petites filles portent des jerricans d’eau pour les remplir à la citerne fournie par Terre des hommes à Tooz.

« Première ONG au sud de Mossoul, Tdh a très vite été

reconnue par la population. »Patrick Freymond, coordinateur

des opérations d’urgence en Irak

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Point de vue

Mohammad rêve de rejoindre l’armée ira-kienne pour libérer son village et revoir ses copains.

L’Irak compte trois millions de déplacés internes. La plupart ont vendu tous leurs biens et peinent toujours plus à s’en sor-tir. Il n’y a presque pas de travail et la population locale, qui les a généreuse-ment aidés au début, se montre moins accueillante. Les gens n’ont d’autre choix que de rejoindre les camps de réfugiés, où quelque 500’000 personnes sont déjà entassées. Ce nombre ne cesse de s’ac-croître : les autorités regroupent tous les nouveaux exilés dans ces structures d’accueil temporaires afin de décharger les villes.

Au camp de Nazrawa, près de Kirkouk, Terre des hommes accueille les enfants dans un espace protégé où ils peuvent jouer et étudier. Tôt le matin, ils font déjà la queue pour prendre part aux activités.

Fady Shamoon travaille dans ce centre. Il est responsable de la sécurité dans le camp et de la mise en place de nouvelles structures d’accueil. « Pouvoir donner quelque chose aux autres », telle est sa motivation à travailler avec Tdh. Nos col-laborateurs tentent de s’approcher au plus près de la ligne de front pour venir en aide aux populations les plus vulné-rables qui affluent. « Nous avons essayé récemment de nous installer à un nouvel endroit. Nous étions bien préparés, mais la route était à peine bitumée. Nous avons roulé de cinq heures du matin à minuit, à 3km/h seulement et sans lumière afin de ne pas être repérés par l’EI. » En dépit des risques, Fady entend, coûte que coûte, ouvrir de nouveaux centres pour les familles déplacées. « Avec mes collègues, nous aiderons ces personnes, parce qu’ il y a une voix au fond de moi qui me dit : ‘Travaille, travaille, ne t’arrête pas’. »

« La crise en Irak, du fait de sa com-plexité et de sa volatilité, n’est clai-rement pas un sujet évident. Nous avons déployé beaucoup d’efforts pour réaliser un reportage qui reflète réellement la situation. J’ai été par-ticulièrement frappé par l’implication de Tdh dans le quotidien des bénéfi-ciaires. Malgré le climat oppressant, l’ambiance sur place est surpre-nante : tout le monde se connaît, interagit, s’entraide, la proximité entre Tdh et les familles est super forte. Cette proximité nous a permis de partager des moments rares avec eux, comme par exemple les retrou-vailles d’une famille ayant fui Daesh. Malgré le fait que nous soyons là dans un but professionnel, l’émotion-nel n’est jamais loin.

Nous étions déjà partis plusieurs fois couvrir les activités de Tdh, mais nous n’avions jamais vu une mission d’une telle envergure. L’ampleur des dispo-sitifs, la fluidité et la coordination des activités nous ont bluffés. Les distri-butions de kits sont hallucinantes : des semi-remorques arrêtées au milieu du désert, une queue gigan-tesque de bénéficiaires, des dizaines de staff et tout est bouclé en quelques heures, comme si de rien n’était. »

Avec 100 francsTerre des hommes peut, par exemple, subvenir aux besoins vitaux d’une famille déplacée pendant une semaine en fournissant de l’eau, de la nourriture et des articles d’hygiène.Pour faire un don, veuillez utiliser le bulletin de versement de la lettre ci-jointe ou l’une des possibilités décrites en page 16.

« La proximité entre Tdh et les familles est super forte. »

Guillaume MégrozDirecteur artistique chez Messieurs.ch

Dans le camp de Nazrawa, nous accueillons les enfants déplacés dans notre centre protégé afin qu’ils puissent jouer et apprendre.

Retrouvez le reportage de Messieurs.ch sur tdh.ch/irak

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Courage | Juin 2017 | www.tdh.ch12

Tdh en action

Cette année, lors de la traditionnelle vente d’oranges de Terre des hommes, plus de 1500 bénévoles ont été sur la brèche durant deux jours. Parmi eux, une famille syrienne réfugiée en Suisse. Shila, huit ans, et Zara, dix ans, se sont essayés à vendre des oranges pour que d’autres enfants puissent recevoir de l’aide.

En mars dernier, Katharina Kaufeisen a organisé sa première vente d’oranges en tant que responsable de stand à Nidau (Bienne). Ni une ni deux, elle a chargé les caisses d’oranges sur la remorque de son vélo qui a fait office de stand sur la place du marché.

Retraitée depuis quatre ans, elle dispose maintenant de temps libre et veut l’utili-ser pour aider autrui. Elle s’est décidée à aller à la rencontre de familles réfugiées en publiant une annonce sur Internet. C’est ainsi qu’elle a fait connaissance de Nourhan, une Syrienne de 33 ans installée en Suisse depuis deux ans avec son mari et ses deux enfants. Katharina a organisé une excursion, puis, en guise de remerciement, la famille l’a invitée à partager un repas et une amitié est peu à peu née de cette rencontre. « Cela fait une année que nous nous voyons presque chaque semaine », explique Nourhan qui s’exprime avec facilité en allemand.

Une famille syrienne s’engage pour les moins chanceux

S’intégrer en aidant« Pour la vente d’oranges, c’est moi qui ai eu l’idée de les inviter pour monter un stand ensemble », raconte Katharina. Et d’ajouter : « Je pense que c’est judicieux qu’ils participent aux activités locales et traditionnelles ». Pour les enfants, Shila et Zara, cette matinée a été une découverte, car ils ne connaissaient pas du tout Terre des hommes. « Au début, Shila était timide, mais elle s’est rapide-ment prise au jeu et a tenu bon jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucune orange dans les cartons. » La fillette se réjouit déjà de participer à la vente l’année prochaine.

Des petits gestes pour une grande actionChaque orange vendue par cette fine équipe de bénévoles s’est ajoutée aux nombreuses autres et a contribué au résultat total de plus de 65 tonnes d’oranges vendues dans toute la Suisse ! À trois francs la pièce, cela a permis de récolter plus de 800’000 francs pour améliorer la santé des enfants particu-lièrement vulnérables et ainsi donner une chance à d’autres enfants.

Terre d’engagementEnvie de vous engager avec nous en faveur des enfants vulnérables dans le monde ?

Contactez-nous www.tdh.ch/benevolat 058 611 06 76

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JuinVevey, 23-25.06.2017

Fête Multiculturelle Stand de vente de bijoux, de brochettes de bonbons et d’autres produits. Tous les jours de 10h à 23h à la Place Robin.

St-Imier, 24.06.2017Brocante

À l’occasion de l’Imériale, vente de brocante devant la pharmacie Pilloud, samedi toute la journée.

Delémont, 27.06.2017Fête de la solidarité

Les représentants du groupe bénévole du Jura seront présents durant la Fête de la solidarité et sensibiliseront les élèves à la problématique de l’exploitation des enfants dans les pays où intervient Tdh. Des animations autour de ce thème seront organisées sous forme de jeux et de bricolages. Lieu : Collège à Delémont.Plus d’infos sur : www.fjcd.ch/fetesol

JuilletBelmont-Broye, 7.07.2017

Marche scolaire Marche sponsorisée organisée par les écoles de Domdidier, Dompierre, Russy, Léchelles, Harmos 1H-8H (env. 600 élèves). Les fonds récoltés seront attribués aux programmes de Terre des hommes en santé materno-infantile, de 8h à 13h.

Pont-la-Ville, 17.07.2017Golf de La Gruyère

Tournoi de golf junior sponsorisé en faveur des programmes de Terre des hommes en santé materno-infantile.

Echallens, 27.07.2017Marché folklorique

Stand de vente de pâtisseries et articles de Terre des hommes lors du marché folklorique, de 8h30 à 14h.

AoûtNyon, 5-6.08.2017

Triathlon de NyonStand de vente de sandwichs, gâteaux, thés et cafés. Samedi de 16h à 20h et dimanche de 7h à 17h au stade de Colovray.

Romainmôtier, 27.08.2017Marché artisanal

Stand de vente d’articles Tdh et de nourriture, de 10h à 18h.

Lausanne, 27.08.2017Festikids Openair destiné aux familles

Organisation d’un stand Tdh pour sensibiliser les enfants et leurs familles aux projets d’eau et hygiène de Tdh. Au programme : concours, diverses animations pour enfants, bricolage, concert. Ouverture des portes de 13h30 à 18h. Lieu : Palais de Beaulieu Lausanne (av. des Bergières 10)

SeptembrePorrentruy, 2.09.2017

Vente de pâtisseriesStand de vente de pâtisseries au marché de Porrentruy de 8h à 12h.

Neuchâtel, 3.09.2017Festikids Openair destiné aux familles

Organisation d’un stand Tdh pour sensibiliser les enfants et leurs familles aux projets d’eau et hygiène de Tdh. Au programme : concours, diverses animations pour enfants, bricolage, concert. Ouverture des portes de 13h30 à 18h. Lieu : Jeunes-Rives à Neuchâtel

Neuchâtel, 3.09.2017Pique-nique des bénévoles

du groupe de Neuchâtel de TdhLieu : Jeunes-Rives, de 11h à 18h.

Lausanne, 5.09.2017Soirée d’information sur

Terre des hommes Au programme, présentation de l’univers de Terre des hommes et des différentes formes d’engagement solidaire en tant que bénévole, mardi de 19h à 20h30.Inscriptions : benevolat@tdh.ch

En bref

Retrouvez le calendrier des manifestations sur www.tdh.ch/evenements

Agenda

L’humanitaire : quel profil ?

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Quels sont les critères de recrutement pour les urgences ? Travailler dans l’humanitaire n’est pas sans risque. Une bonne gestion du stress est donc essentielle. Nous intervenons dans des pays où d’im-portantes mesures de sécurité sont à respecter. Des limitations (pas de déplacement seul) et des restric-tions (comme le couvre-feu) sont imposées pour ne pas exposer notre personnel au danger. La flexibilité et la capacité d’adaptation sont aussi des critères déterminants.

Quels sont les profils recherchés ?Nous comptons sur des chefs de projet et des coordinateurs spéciali-sés dans la protection de l’enfance, la santé ou l’eau, mais également dans la logistique, les finances et les ressources humaines. A l’instar d’une startup, tout est à mettre en place. Il est important que les candi-dats aient de l’expérience dans l’ou-verture et la gestion de projets en situation de crise.

Combien d’expatriés travaillent dans les urgences ?Environ soixante collaborateurs tra-vaillent dans ce secteur. Les condi-tions et l’intensité du travail sont exigeantes, la fréquence de rotation de notre personnel est donc élevée. Une quinzaine de postes sont ainsi repourvus chaque mois.

Retrouvez les postes actuels sur www.tdh.ch/emplois

Trois questions à Frédéric CollinResponsable Opérations aux Ressources humaines à Tdh.

Terre d’héritage

Courage | Juin 2017 | www.tdh.ch14

Main dans la main

Le canton de Genève, par le biais de son service de la solidarité internationale (SSI), soutient le travail de Terre des hommes en Irak pour la troisième année consécutive. Le président du Conseil d’Etat genevois, François Longchamp, répond à nos questions. Pouvez-vous expliquer en quelques mots le rôle du SSI au sein de l’Etat de Genève ?La loi genevoise sur le financement de la solidarité internationale permet de sou-tenir des projets d’aide au développe-ment, de coopération, de promotion de la paix et de défense des droits sociaux. Le service de la solidarité internationale

(SSI) est l’organe compétent et expert. Il instruit les demandes et suit les réali-sations. C’est l’interface.

Comment l’Etat de Genève a-t-il connu Terre des hommes ? Depuis quand col-labore-t-il avec Tdh ?La Fondation est connue ! Ordinaire-ment, le canton de Genève s’adresse en priorité aux associations basées dans le canton de Genève. Pour Terre des hommes, depuis 2009, il fait valoir une exception pour l’aide humanitaire et met à contribution un autre fonds, prévu pour lutter contre la drogue et la toxicoma-nie. Genève a soutenu ainsi des projets à

Genève comme au Mali, au Pakistan, en Géorgie, en Roumanie et en Irak.

Pourquoi l’Etat de Genève soutient-il le projet d’aide d’urgence aux familles déplacées en Irak ? Le projet nous a convaincus car il est innovant. Il consiste à distribuer de l’argent aux plus vulnérables, laissant le choix aux familles de déterminer les-quels de leurs besoins doivent être cou-verts en priorité. Ceux-ci peuvent varier selon les situations.

Soutenez-vous seulement des projets d’urgence ? Loin de là. Le canton de Genève soutient des projets d’aide d’urgence au Moyen-Orient, au Soudan du Sud, au Nigeria, au Niger, au Népal, au Bangladesh, au Zim-babwe et encore en Haïti. Mais il sou-tient aussi de nombreux projets de fond dans des secteurs tels que les droits de l’homme, la santé, l’environnement ou l’accès à l’éducation.

Comment la relation de l’Etat de Genève avec Terre des hommes se poursuit-elle ?Actuellement, deux projets nous occupent particulièrement. L’un en Rou-manie, qui a comme objectif la scola-risation des enfants Rom, et celui que nous évoquions, en faveur de familles déplacées en Irak.

L’Etat de Genève soutient les familles déplacées en Irak

Chaque enfant dans le monde a le droit d’être un enfant, tout simplement.

Soutenez une cause qui vous tient à cœur. Faites de votre dernier cadeau un investissement durable pour l’avenir des enfants les plus vulnérables.

Contactez-nous www.tdh.ch/testament vincent.maunoury@tdh.ch

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Pour moi, Tdh c,est…... permettre aux enfants d’aller de l’avant

Maria Bray travaille depuis plus de dix ans à Terre des hommes. Confrontée à des crises humanitaires, elle est de-venue experte en soutien psychosocial auprès des enfants. Pour Maria, rien n’est plus magique que le jeu afin de les aider à se reconstruire.

Maria Bray n’est pas prête d’oublier sa première mission hu-manitaire. Mandatée par l’UNICEF, elle pose son sac en Irak en 2003, le jour-même où les Etats-Unis annoncent l’arrestation de Saddam Hussein. Avec une poignée de travailleurs sociaux irakiens, elle sillonne le territoire et pousse la porte d’une trentaine d’orphelinats du pays.

« C’ était hallucinant. La plupart des orphelinats étaient déserts. Par crainte des représailles, tout le personnel d’encadrement avait fui. Les lieux avaient été mis à sac, nous étions entourés de murs de béton nus. On tombait parfois sur des enfants en situation de handicap cloîtrés, abandonnés. Quelques pa-rents étaient revenus chercher leurs enfants. Tous les autres s’ étaient échappés et vivaient dans la rue. »

Pendant six ans, Maria parcourt le monde. Après l’Irak, suivent l’Afghanistan et le Darfour. Elle interviendra ensuite au Sri

Lanka, au Pakistan et en Géorgie. Partout, le sort des enfants la préoccupe. « Dans tous ces pays, j’ai fait la même observation : le jeu avait sur les enfants le pouvoir de transcender leurs his-toires de vie. Jouer ou participer à des activités créatrices leur permet de s’exprimer et de mettre du sens sur des évènements difficiles à intégrer. En créant des liens de confiance, l’enfant se construit un cercle de protection. Il reprend confiance en lui et renforce ses capacités de résilience. Le voilà prêt à rebondir et à aller de l’avant. »

L’espace de jeu est aussi un lieu privilégié d’observation pour identifier les enfants en détresse psychologique. « Le jeu, c’est magique : c’est un langage universel. Il permet à l’enfant de dire beaucoup de choses sans parler. Un enfant n’est jamais armé pour affronter une guerre ou une catastrophe naturelle. Il a besoin d’un soutien psychosocial pour avancer. Il peut l’obtenir de ses parents, mais aussi de relais comme ceux que nous proposons. » Cette conviction profonde anime Maria Bray depuis toujours. Aujourd’hui, elle échange avec des experts du monde entier les meilleures pratiques qui permettent à de nombreux enfants, quelle que soit leur situation, de vivre leur vie d’enfant. Tout simplement.

Camp de déplacés de Nazrawa en Irak : les enfants se réjouissent de participer aux activités de Terre des hommes, parce que jouer est vital pour eux.

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