Une poignée de feuilles

160
Une poignée de feuilles Par Supawan P. Panawong Green ISBN 974-409-070-7 Premiere edition 2001 MENTAL HEALTH PUBLISHING 14/349-350 MOO 10 Rama II Rd. (Soi 38), Bangmod Chomthong Bangkok, 10150 Thaïlande. Téléphone. (662) 415-2621, (662) 4156507, (662) 415-6797 Fax. (662) 416-7744 TRADUIT DE L’ANGLAIS PAR Kouam Kamdem Bertin

description

Supawan Green

Transcript of Une poignée de feuilles

Page 1: Une poignée de feuilles

Une poignée de feuilles

Par

Supawan P. Panawong Green

ISBN 974-409-070-7

Premiere edition 2001

MENTAL HEALTH PUBLISHING

14/349-350 MOO 10 Rama II Rd. (Soi 38),

Bangmod Chomthong Bangkok,

10150 Thaïlande.

Téléphone. (662) 415-2621, (662) 4156507, (662) 415-6797

Fax. (662) 416-7744

TRADUIT DE L’ANGLAIS PAR Kouam Kamdem Bertin

Page 2: Une poignée de feuilles

2

DEDICACES Je voudrais dédier le bonheur de ce livre au :

Bouddha exalté, le premier professeur qui a fait briller la lumière du dhamma sur le monde.

Défunt vénérable Buddhadasa Bhikku, qui a été la première personne a me montrer la lumière du

Dhamma.

A Laung Por Tien Chiitasupo, le premier professeur qui m'a enseigné le premier fondement de l`

éveil de la conscience.

A Ajahn Kowit Khemanandha, le seul professeur qui a fixe en mon cœur la Lumière du Dhamma

pour qu’elle y brille toujours.

Mes défunts et très aimés parents qui m'ont donné la vie et m’ont ainsi permis de pouvoir

connaître le Bouddhisme.

Mon humble respect, mes remerciements et toute ma gratitude envers toutes ces personnes.

Page 3: Une poignée de feuilles

3

Remerciements

Je voudrais remercier le frère Nicholas Alan de la société de Saint Francis que je peux fièrement

appeler ` un cher ami à moi '. Bien qu'il soit un moine chrétien, je peux facilement partager mes

pensées bouddhistes avec lui. Il m'a aidé avec le procédé « painstaking » d'édition de ce livre et

m'a donné de sains conseils et commentaires, dont j’avais vraiment besoin. J'apprécie vraiment

son amitié honnête.

Je voudrais remercier ma famille, Barry, Cian Andrew et Colin qui ont accepte d`assurer le

ménage et se sont accommodes du fast food pendant toute la période ou j`écrivais. Cian 18 ans,

est devenu un expert du repassage, Colin de la cuisine et Andrew pour garder sa chambre à

coucher propre.

Je prends seule la pleine responsabilité de toutes les erreurs ou incorrections qui peuvent

être contenues dans ces pages.

Page 4: Une poignée de feuilles

4

Avant-propos I

Ca faisait environ dix-huit ans que Supawan était venue à

mon monastère avec son mari. Il est tout à fait habituel, dans les pays du sud-est

asiatique que, toutes les fois que les gens ont des problèmes, qu` ils

aillent voir un moine pour lui exprimer leurs préoccupations. Elle venait juste d`arriver

en Angleterre, une terre étrange, et c`était probablement en raison de ce

choc de cultures qu'elle a éprouvé le besoin de parler à un moine. De plus, j`étais

le seul moine bouddhiste résidant dans cette partie du pays.

Malheureusement, je ne pouvais pas comprendre le thaï, et elle ne pouvait non plus

exprimer ses sentiments en anglais. Ainsi n'avons nous pas pu beaucoup communiquer, et elle est

repartie sans avoir pu exprimer sa pensée.

Quelques années plutard, quand je l'ai rencontrée quelque part à Birmingham, elle parlait

couramment anglais et semblait avoir une bonne connaissance de la langue. Quand elle est

venue me voir l'année dernière, j'ai été très impressionné par le progrès qu'elle avait effectue

aussi bien en anglais que sur le plan professionnel. J'ai alors appris qu'elle enseignait le Tai Chi à

l'université de Birmingham, tout en écrivant des livres et des articles en anglais.

Quand j'ai reçu le manuscrit pour "une poignée de feuilles" j'ai été surpris de voir avec quel

talent elle a pu exprimer par l`écriture sa compréhension du Dhamma. Beaucoup de gens peuvent

parler une langue étrangère, et quelques uns peuvent présenter un exposé en public mais écrire

ses pensées et sentiments en anglais courant est difficile. Dans ce livre, Supawan exprime

clairement ses pensées page après page, ce qui est une prouesse remarquable de la part d`une

mère travailleuse venue d'Asie.

Quand j'ai commencé à lire le manuscrit, j'étais étonné d'apprendre qu'elle a étudié avec Ajahn

Buddhadasa en Thaïlande. Ajahn Buddhadasa était l'un des plus grands professeurs

contemporains en Thaïlande. Ses enseignements, idées et points de vues étaient controversés pour

les bouddhistes thaïs traditionnels. En Thaïlande et d'autres pays du Bouddhisme Theravada, le

bouddhisme est bien établi, et la plupart des enseignements sont basés sur des interprétations

traditionnelles des textes de Pali. Quiconque s`écarte de cette interprétation traditionnelle, devient

immédiatement controversé. Ajahn Buddhadasa était courageux et n'a eu aucune hésitation à

Page 5: Une poignée de feuilles

5

exprimer publiquement ses pensées et sentiments, que les gens aient étés d'accord avec lui ou pas.

Néanmoins, ses enseignements sont maintenant largement acceptés par les intellectuels en

Thaïlande, et même ceux en dehors de la tradition de Theravada. Personnellement, j'apprécie ses

idées parce que son approche est très franche, logique et facile à comprendre.

Dans ce livre, Supawan explique l'enseignement d'Ajahn Buddhadasa en langage peu compliquée

qu`il sera facile pour les gens du commun de suivre. Ses explications sur l'essence du

bouddhisme, la nature du nibbana et sur la Réalité Ultime sont particulièrement lucides.

J'apprécie beaucoup ses efforts pour présenter les enseignements d'Ajahn Buddhadasa en langage

non scolastique.

Supawan démontre comment appliquer les quatre fondements de l`éveil pour comprendre le

nibbana, et réaliser la Vérité. En quelques chapitres elle exprime ses propres opinions au sujet de

l'état dégénéré du bouddhisme thaï, de la culture occidentale, du christianisme, etc. Bien que cela

puisse être provocant pour eux de le lire, ce livre aidera les thaïlandais à mieux comprendre leurs

propres culture et religion. Il sera également très salutaire pour d'autres qui veulent comprendre le

bouddhisme du point de vue d'une Asiatique moderne.

J`espère que cette publication sera pleinement couronnée de succès, et qu'elle réalisera son but

qui est de favoriser la compréhension du Bouddhisme thaï tel que enseigné par Ajahn

Buddhadasa. J'espère que son livre aidera à inverser le déclin que connaissent le bouddhisme et la

culture thaïs, qui l`intéressent par-dessus tout.

Ven. Dr. Rewata Dhamma (M.A.,PhD.)

Spiritual Directory

Bouddhiste Vihara De Birmingham

Août 1999

Page 6: Une poignée de feuilles

6

Avant-propos II

Ceux d`entre nous qui ont eu la précieuse opportunité d`être formés et de pratiquer en Thaïlande

selon les enseignements du seigneur Bouddha, ressentent une profonde gratitude envers les sages

moines et les généreux laïcs de ce pays.

Le livre de Mme Green « Une poignée de feuilles » est excellemment présenté et bien pensé. Il

est sans aucun doute, de la part de Mme Green l`heureux résultat de nombreuses années de

pratique et de réflexion sur la vie, la signification de la vie et les moyens pratiques pour la

réalisation de la Vérité ultime. Sa vision et son espoir pour l'humanité sont des plus exaltants. Sa

prise de conscience de la superbe opportunité que nous partageons tous de pouvoir trouver la paix

intérieure et qui se trouve au cœur de toutes les religions et de ce fait en tous les êtres humains est

pratique et inspirant.

Quoique Mme. Green se dise que nous pouvons la traiter de naïve et de sotte, la vision qu`elle

présente offre aussi bien l`espoir que quelques directives claires pour réaliser la Vérité.

L'enseignement du Bouddha est simplement à propos de ‘l`éveil’ - il n'est pas à propos du fait

d`être bouddhiste. Par conséquent, tous les enseignements ont pour objectif d` encourager et

diriger notre attention, étudier et examiner l'expérience dans l`instant présent. Pour faire ceci, on

doit être entièrement éveillé. On doit prêter attention à la vie comme elle vient.

‘Une poignée de feuilles’ est un guide. Mme Green écrit sur la base de ses expériences, de son

propre vécu, ce n`est n'est donc pas simplement un autre réchauffé de l'enseignement bouddhiste

par quelqu'un qui ne l'a pas pratiqué. Il a une fraîcheur et une confiance qui ne peuvent provenir

que de la connaissance directe ,de l`expérience.

J`ai été assez chanceux pour avoir vécu pendant dix années au Nord-est de la Thaïlande, suivant

une formation et pratiquant comme bhikkhu1. Ainsi je pouvais m'immerger dans la culture de

transformation et d'effacement bouddhiste - la culture de l`éveil - sous sa forme relativement

classique et traditionnelle. Je ne peux rien faire d`autre qu`être d'accord avec le respect et la

considération qu`a Mme Green pour cette culture.

Page 7: Une poignée de feuilles

7

Toutes les conventions, cependant, sont sujettes au changement et il n'y a aucun moyen de revenir

dans le passé. Notre foi est dans la Réalité atemporelle. En Europe, le réveil a lieu. Malgré les

nouvelles décourageantes habituelles sur les masses médias, j'ai encore seulement la foi dans la

bonté de l'humanité et me réjouis toujours dans "les océans infinis de bonnes actions effectuées

par les êtres conscients depuis les temps immémoriaux". La réflexion de Mme Green nous aide à

établir un rapport positif les uns avec les autres et à développer en nous l'énergie pour cultiver une

attitude ouverte et sensible à nos expériences de la vie quotidienne, à nos habitudes et à nos

émotions qui autrement pourraient nous dominer et nous mener au cynisme et à la négativité.

’Une poignée de feuilles’ de Mme Green est un ajout extrêmement bienvenu à la bibliothèque de

la littérature bouddhiste.

1) moine bouddhiste

VEN. Ajahn Sumedho

Septembre1999

Monastère Bouddhiste D'Amaravatj

Great Gaddesden,

Hemel Hemstead, Hertfordshire

HP I 3BZ

UK

Page 8: Une poignée de feuilles

8

AVANT-PROPOS III

Dans un monde rempli de souffrance, avec des personnes désespérées de trouver

une signification à la vie avec laquelle ils luttent chaque jour, un mot qui

apporte la paix et le bonheur est toujours un cadeau des plus précieux. Ce livre une poignée de

feuilles est rempli de tels mots en ce qu'il

montre la manière de trouver la paix au milieu de l'agitation de notre

vie intérieure. Supawan Green enseigne le Tai chi et la méditation bouddhiste

et, dans les deux cas elle part directement de ses propres

expériences pour amener les gens à trouver par eux mêmes la voie qui mène à

la paix d'un esprit serein. La grande force de ce livre est qu`il est basé sur la réalité vécue, sur une

expérience réelle, et non simplement

sur la recherche ou l'étude livresque. C`est la sincère

conviction de sa propre expérience qui transporte le lecteur

et lui donne un avant goût de la réalité de l`esprit serein.

C'est également un livre qui n'a pas peur de dire les choses qui peuvent défier ceux des religions

établies, particulièrement le bouddhisme et le christianisme. Je ne pense pas que nous devons être

offensés par une expression si franche d'un point de vue. C`est seulement par le libre partage de

nos pensées et sentiments véritables que nous pourrons atteindre une compréhension durable. Les

chrétiens ne peuvent pas être d'accord avec tout ce qui est dit dans ce livre à propos du

christianisme, mais cela ne devrait pas les empêcher d'apprendre d’un point de vue différent que

Supawan Green apporte à leur propre religion. En particulier, cela ne devrait pas les empêcher

d'apprendre le merveilleux enseignement des quatre fondements de l`éveil de la conscience qui

est expliqué ici avec la clarté et l'éclat de l`expérience personnelle.

Supawan Green est une femme laïque qui est entrée profondément dans sa propre tradition

religieuse bouddhiste. En tant qu' épouse et mère, elle sait combien il est difficile pour les gens

dans leurs occupations quotidiennes de la vie de trouver du temps pour des disciplines spirituelles

telles que la méditation. Néanmoins, elle a persévéré et est ainsi devenue un excellent guide pour

les autres qui vivent une situation semblable. Personnellement, j`ai beaucoup bénéficié de son

encouragement sur le chemin spirituel et dans ma pratique de la méditation en tant que chrétien.

J'espère que beaucoup d'autres seront pareillement inspirés par ce livre.

Page 9: Une poignée de feuilles

9

Frère Nicolas Alan

La société de Saint Francis

Page 10: Une poignée de feuilles

10

Préface

J'ai rencontré Supawan la première fois en 1991, quand j'étudiais à l'université de

Birmingham pour un master en Science sur la Science cognitive, j'avais toujours eu un

intérêt vif pour les philosophies orientales, que je suspectais d`offrir une compréhension

différente à la connaissance occidentale (telle que les techniques délicates de la cérémonie

du thé!) .Un jour que je recherchais un moyen de décompresser de l'accumulation intense

de connaissances sur mon cours, je me suis retrouvé dans la classe de Tai chi de Supawan,

apprenant, en ordre et dans le détail des mouvements ,et étant encouragé à observer le

mouvement de l'esprit. Quelle tâche difficile cela s'est avérée être ! Je dois avoir un mental

des plus distrait qui soit. L'observer est des plus épuisant. Peut-être se déplace t-il autant

parce que j'ai passé un long temps essayant de lui faire faire le saut dans la bonne direction.

Après mon année à Birmingham, je suis allé à Oxford, où j'ai fait un doctorat en psychologie

expérimentale. Et après avoir enseigné quelque temps la psychologie, je fais maintenant des

recherches scientifiques sur les développements désordonnés chez les enfants. C` est de ce fait

que Supawan m'a demandé d'écrire cette préface, d'un point de vue scientifique et intellectuel. En

reconnaissance de ce qu`elle m`a mis sur le chemin de l`observation de mon mentale, je me sens

son obligé !

Sur certains points, je me sens sur la défensive en ce qui concerne la science. C'est une discipline

qui peut autant découvrir la pénicilline que concevoir la bombe atomique. Je pense qu'il y a un

parallèle ici avec un des messages du livre de Supawan. Nous ne devrions pas poursuivre la

méditation sans moralité. Également, nous ne devrions pas poursuivre la science sans moralité.

Je pense que Supawan pourrait être étonné par un point de vue scientifique sur son livre. Je crois

que si le Nirvâna est atteint en pratiquant une technique physique (et mentale), il ne se trouverai

pas en dehors du royaume de la science. C'est-à-dire que, la science pourrait être compatible et

complémentaire à une approche orientale dans la réalisation de l’illumination.

Pour comprendre ceci, il est important d'être clair au sujet du rôle de la science. Le but de la

science est de proposer des descriptions de la structure du monde qui peut être objectivement

vérifié. Depuis toujours, l’objectif de la science a été à la fois de prévoir et de contrôler

l'environnement physique afin de rendre la vie plus facile à vivre. La psychologie moderne est la

Page 11: Une poignée de feuilles

11

science de notre vécu mental. Intéressant, depuis sa naissance, cette discipline accorde une grande

importance à l’expérience interne. Cette approche, appelée maintenant « Introspectionisme »,

s’est épanouie à la fin du siècle. Son but était d'établir une science de l'esprit qui fonctionnerait

comme la chimie. Cependant, au lieu d'établir la structure des substances physiques elle dériverait

la structure de nos vies intérieures. Les introspectionistes ont voulu établir les éléments de base de

l'expérience (- le goût du citron, la couleur d'une rose ) -et établir les lois déterminant la manière

dont ces éléments pourraient être combinés pour arriver à des expériences plus complexes. Vingt

ans après qu'elle ait commencé, cette approche a été abandonnée. Pourquoi ? Pour une raison

simple. Il n'y avait aucune manière de taire les désaccords au sujet de ce qu’était vraiment

l'expérience . L'expérience de chaque personne n’est ressentie que par cette seule personne. Elle

ne peut pas être vérifiée de l’extérieur. Donc, il n'y avait aucune manière de savoir qui avait

l’exacte description de l’expérience. Après ceci, les scientifiques de l'esprit(mental) ont décidé

que la seule preuve qu'ils emploieraient dans leurs théories devrait être vérifiable et visible pour

tous. Depuis lors, la psychologie s'est concentrée sur le comportement des personnes. Très

récemment, la technologie disponible nous permet d’examiner de l’extérieur l'activité des

cerveaux des personnes tandis qu'elles pensent, nous fournissant une autre source de preuves

vérifiables

Le scientifique dès lors, considère l'esprit d'un point de vue externe. Aujourd'hui, nous voyons le

cerveau comme un type d'ordinateur, et le mental comme un programme fonctionnant sur

l'ordinateur. Nous posons dès lors des questions telles que « comment fait ce programme pour

permettre à l'individu de vivre dans le monde physique et social où il doit faire face à plein de

choses?' et aussi « comment l'évolution a t-elle produit un tel ordinateur? ». Quand j'ai eu

connaissance des quatre fondements de l’éveil de la conscience, deux idées intéressantes me sont

venues à l'esprit. Premièrement, bien que l’illumination ne soit fondamentalement observable par

personne d’autre que l'individu lui même, elle est vérifiable, parce que chaque individu qui

effectue la pratique correctement la réalisera. Ceci s’est vérifié pendant des centaines d'années.

De ce point de vue, l'illumination est scientifique. Secondaire, il illustre les objectifs tout à fait

différents de la science et de la pratique bouddhiste. Si je peux le mettre ainsi, la science nous dira

comment l'ordinateur fonctionne et La pratique bouddhiste nous indiquera comment bien utiliser

l'ordinateur.

En tant que scientifique, je peux concevoir comment l’illumination fonctionne du point de vue du

cerveau. La Science est tout à fait heureuse avec la notion que la connaissance puisse venir sous

forme de capacités plutôt que de faits verbaux. Il est tout à fait heureux qu’il soit nécessaire d

Page 12: Une poignée de feuilles

12

étudier ces capacités d'une façon très différente de la connaissance factuelle, sous forme de

pratique guidée par opposition à la communication explicite. En considérant la pratique en

matière de méditation, il semble clair que le but de la pratique est de former l'attention à observer

le moniteur et d'intervenir finalement dans les processus des pensées associatives (c'est-à-dire, la

capacité qu’a la pensée à susciter une autre). La terminologie de « pensées causant les

sentiments » est aisément caractérisée en termes d'interaction entre les parties plus sophistiquées

du cerveau impliqué dans le raisonnement et les parties plus primaires du cerveau qui sont à la

base de notre expérience des émotions.

D'autre part, en tant que personne ordinaire, je ne peux immédiatement pas voir comment cette

sorte d’information sur comment le cerveau fonctionne puisse m’aider à mieux utiliser mon

mental. (mes excuses pour l'artificiel distinction entre moi et mon mental!). Elle ne m’offre

aucun indice pour savoir ce qu'est le but de la vie. C'est à cet égard que Supawan nous a offert

un si essentiel et démystifiant guide sur comment utiliser notre mental et pourquoi il existe . J'ai

fréquemment été découragé des écritures bouddhistes par leur utilisation (pour moi) de

terminologie incompréhensible. Et j’avais des difficultés à séparer

l’essence de la pratique de ses piéges culturels. Dans ce livre j’ai

trouvé exactement cette essence, avec beaucoup d'analogies utiles pour

mieux l’assimiler. Ici j’ai découvert que le but de la vie est le calme du mental.

Ce calme du mental est moralité à 50% et méditation à 50%. Ici

j’ai appris que le calme du mental peut être réalisé à travers les quatre fondements de l’éveil

de la conscience, qui sont :

1) se rende compte des expériences sensorielles ;

2) se rende compte des expériences mentales ;

3) observer les pensées sans s’y attacher ;

4) observer le vide entre les pensées (mais jamais la pensée du vide !)

Cette pratique clairement indiquée mènera finalement à l'illumination.

Si facilement indiquée mais tellement dur à poursuivre, parce que les pensées et

les sentiments se suivent si rapidement que nous avons l'illusion de

la vie mentale comme ruban incassable et sans fin. De façon très clair, SUPAWAN nous offre les

ciseaux !

Page 13: Une poignée de feuilles

13

Il y a beaucoup d'autres choses dans ce livre. Nous découvrons beaucoup au sujet du

danger que représentent les chefs de culte, au sujet des mérites des différentes techniques de

salutation, et au sujet du fardeau dont souffrent les occidentaux à avoir de longues jambes !

Dans « Une poignée de feuilles », Supawan GREEN nous dit que son rêve est l’enseignement

d'une méthode universelle et non-religieuse pour atteindre l'illumination. Dans ce rêve, je peux

juste lui offrir mon soutient en espérant qu’un jour, la science l’aidera à l’atteindre.

Micheal Thomas, BSc, MSc, D. Phil (Oxford)

Page 14: Une poignée de feuilles

14

Introduction

Il y a trois mois, je suis passé par un longue épisode d’agitation mentale qui a duré pendant dix-

huit heures mais il m’a semblé que c’était toute une vie. Non seulement je pouvais sentir chaque

torsion et tour dans mon cœur mais également sentir la douleur s'infiltrer par chaque cellule

vivante de mon corps. Il m'a semblé qu'une si extraordinairement douloureuse expérience était

presque utile parce qu’une fois que j'en étais sorti, j'a gagné tellement de force que je me suis dit

que je devrais la partager avec d’autres personnes, particulièrement les thaïlandais, et partager

avec eux la voie pour vaincre la souffrance. Aussi étrange que cela puisse paraître, ceci a été en

effet l'incident qui a conduit à la naissance de ce livre-Une poignée de feuilles.

J'ai parlé du peuple thaïlandais parce que depuis que j'ai compris le dhamma un peu mieux, je

l’avais toujours partagé principalement avec mes étudiants en Grande-Bretagne et tout mon

travail a été écrit en anglais mais pas en thaï. Ce moment cependant est plutôt différent. J’aimerai

donner quelque chose en retour aux thaïs comme une façon de montrer mon appréciation et de

renvoyer ma gratitude à tous mes professeurs spirituels et à la culture ancestrale thaïlandaise qui

m'a entretenue jusqu'à ce que j'aie trouvé l’ incomparable dhamma. Par conséquent, l'approche de

ce livre vise les bouddhistes thaïlandais, particulièrement la génération moderne qui a un esprit

scientifique et peut se retrouver prise entre les deux mondes de la science et de la religion.

Les personnes thaïes modernes pourraient être peu disposés à explorer un peu plus profondément

dans leur propre religion du fait de scandales fréquents dans les communautés bouddhistes(

Sangha). Les huit premiers chapitres, que j’ai fait courts, contiennent les notions préliminaires

d’où je tire des incidences de différents angles de sorte que je puisse les relier au concept suprême

du bouddhisme, le Nirvâna et donc finalement au centre de la pratique des quatre fondements de

l’éveil de la conscience. Ceci pour donner aux lecteurs une image claire du but de la vie. J'ai

passé beaucoup de temps fouillant et m’étendant sur les quatre fondements de l’éveil de la

conscience de sorte que les lecteurs puissent commencer leur voyage dans le mental s'ils se

sentent prêts à le faire. La culture de l’illumination qui est la dernière section pourrait aider le thaï

à mieux comprendre leur façon de vivre thaïe, que je pense est la touche finale dans le sens de

l'harmonie de ce livre. Je ne peux pas oublier le peuple avec lequel je vis en ce moment en

Grande-Bretagne, ainsi j'ai décidé d'écrire aussi la version anglaise. Je fais de mon mieux pour

Page 15: Une poignée de feuilles

15

maintenir les chapitres et les contours identiques à celle de la version thaïe mais les détails

pourraient être un peu différents puisque je dois m’exprimer avec une approche différente et j’ai

parfois éprouvé des difficultés à écrire la même chose deux fois. Je suggérerais que les thaïlandais

qui ont une bonne connaissance de l’anglais puisse lire la version anglaise de ce livre et vice

versa.

Pour être passée par le processus d'être ignorant au sujet du but final de la vie à la lutte dans

l’effort d'obtenir une juste pratique jusqu’au stade actuel de la connaissance de l’essence des

choses, j'ai une vision plus claire de la façon dont je peux aider les autres à accélérer leur voyage

difficile pour le Nirvâna ; en d'autres termes, pour entrer dans le royaume de Dieu. Je pense que

la manière dont je m’adresse aux lecteurs dans ce livre est exactement la manière par laquelle

j'aurais voulu être enseignée personnellement. Je peux vivement me rappeler le contraste de deux

sentiments différents la frustration et la paix essayant chacun de s’enraciner dans mon cœur alors

que j’essayais d’obtenir une pratique correcte. C'était alors un réel moment d'anéantissement

C'est-à-dire, tu ne peux pas faire marche arrière et tu ne peux non plus aller de l’avant.La

manière d'éliminer ces sentiments chez les lecteurs est exprimer le but final de la vie de telle

manière qu'il soit à notre portée.C'est pourquoi j'essaye de trouver tous les différents moyens et

approches pour convaincre les gens que l'illumination du Bouddha a un impact direct sur chacun

de nous. Entrer dans le Nirvâna ou rentrer dans le royaume de Dieu est notre devoir principal en

tant q’être d'humain et ainsi nous ne devrons pas perdre plus de temps avant de commencer notre

voyage-mental. Comparé à la longueur infinie du samsara (le cycle de la renaissance), la durée

d'une vie est trop courte pour poursuivre quelque chose qui a moins de signification que la liberté

spirituelle finale. Nous devons vivre nos vies jusqu’à se dire comme les thaïs qu’ : « il est

extrêmement chanceux d’être né comme être humain et de se retrouver dans le bouddhisme ».

J'espère que ce livre pourra aider à encourager les lecteurs à faire leurs premiers pas d'un long

voyage vers la destination finale de la vie. Veuillez être très patient et faites de votre mieux.

Je souhaite à chacun le meilleur de la chance.

SUPAWAN GREEN

17May 1999

Page 16: Une poignée de feuilles

16

Table des matières

Dédicaces 3

Remerciement 4

Avant-propos par Dr. Rewata Dharnma 5

Avant-propos par Ven. Ajahn Sumedho 8

Avant-propos par Brother Nicholas Alan 11

Préface par Dr. Michael Thomas 13

Introduction 18

Chapitre un

Qu’est ce que c’est que le Bouddhisme ? 23

Chapitre deux

Pourquoi le fruit vient-il avant le chemin ? 27

Chapitre trois

Où est le Nirvâna ? 31

Chapitre quatre

Où est la vérité finale ? 37

Page 17: Une poignée de feuilles

17

Chapitre cinq

La structure de la vie 43

Chapitre six

La vérité universelle 49

Chapitre sept

Raffiner le diamant 55

Chapitre huit

Comment se couper des pensées non désirées 65

Chapitre neuf

Les quatre fondements de l’éveil de la conscience 71

Chapitre dix

Le troisième fondements de l’éveil de la conscience 81

Chapitre onze

Le quatrième fondement de l’éveil de la conscience 99

Chapitre douze

Les quatre fondements de l’éveil de la conscience sont un cycle complet 109

Chapitre treize

La culture de l’illumination 125

Chapitre quatorze

Méditation et - culture 143

Page 18: Une poignée de feuilles

18

Chapitre quinze

Culture et Sagesse 159

Chapitre seize

Sommaire 169

Post-scriptum 173

Réactions 176

Auto- évaluation 187

Proverbes bouddhistes 194

Exercices mentaux utiles et pratiques 201

Page 19: Une poignée de feuilles

19

CHAPITRE UN

QU’EST CE QUE LE BOUDDHISME

Les gens qui sont intéressés par le bouddhisme savent que le Bouddha a enseigné les quatre

nobles vérités. Certains peuvent penser qu’être bouddhiste c’est de gagner beaucoup de mérite de

sorte qu'on puisse aller au ciel.

L'histoire suivante peut nous donner une image plus claire de ce que c’est que le bouddhisme .

Une fois un Hermite employa sa baguette magique et immédiatement changea un homme en

tigre. Quelle est la chose la plus importante pour cet homme ? Devrait- il continuer à vivre

comme un tigre ou devrait il rapidement trouver un moyen de se changer de nouveau et de

redevenir un homme ? Évidemment, il n y a qu’une seule réponse : Nous devons retrouver la

baguette magique et dire le mot magique de sorte que nous puissions retourner à notre état

normal. Il est à remarquer que quelqu'un d'autre peux le faire pour nous. La personne qui veut

nous aider doit savoir que ce tigre n'est pas vraiment un tigre mais un être humain sous l’effet d’

un charme. Avec la puissance de l'affectueuse bonté et de la compassion, une telle personne devra

chercher intensivement jusqu'à ce qu'elle ait trouvé la baguette magique et les mots magiques.

Alors elle revient rapidement au tigre et change le tigre de nouveau en son état normal.

Cette histoire contient l'essence du bouddhisme. La baguette magique est l'ignorance. L'homme

fait référence à l'esprit(mental) innocent, qui est totalement exempt de la souffrance. Le tigre se

rapporte à l'esprit(mental), qui est saturé par l’avarice, la colère et l’illusion. L'homme aimable et

compatissant se réfère au Bouddha qui a trouvé la manière de mettre fin à toute douleur. De façon

métaphorique, nous étions tous des tigres jusqu'à ce que le Bouddha vienne et trouve la baguette

magique et qu’il nous aide à retourner de nouveau à notre être normal. L'état normal est en effet

l'état de Arahant.

Nous avons perdu notre innocence à cause de l'ignorance. Notre seul devoir dans cette vie doit

être de nous débarrasser de l'ignorance de sorte que nous puissions retourner à notre

esprit(mental) innocent ou entrer dans l’état d’Arahant. Métaphoriquement parlant, le Bouddha

était celui qui nous a fait comprendre que nous n'étions pas des tigres et qu'il nous aiderait tous à

retourner à l’état d’Homme.

Page 20: Une poignée de feuilles

20

Il y a, cependant, un problème. Quand l'homme aimable est venu annoncer la bonne nouvelle au

tigre et lui a demandé de se tenir tranquille de sorte qu'il puisse défaire la magie, le tigre a refusé

et a dit qu'il avait toujours été un tigre et il n'y avait aucun besoin de retourner à autre chose. C'est

le type de personnes qui pensent qu'ils n'ont pas besoin du dhamma. Aussi longtemps qu'ils

peuvent faire de l'argent, se livrer à tous les plaisir et survivre physiquement, il n'y a aucun besoin

d'avoir une religion.

Quant à ceux qui recherchent les mérites et comptent aller au ciel, cela est comparable au fait de

changer un tigre en un léopard. C'est tout à fait cela. Tous les êtres doués de sentiments dans les

différents royaumes du samsara (réincarnation) : Brahmas, les dieux, les humains, les fantômes,

des animaux aux êtres atroces, ne sont que différents types de tigres, dans un sens comparatif,

naturellement. Cependant, parmi les Brahmas, les dieux et les humains, il y en a qui sont en cours

de transformation de l’état de tigre à celui d'Homme. Ceux qui sont profondément intéressés par

le bouddhisme et s'engagent dans le vipassana-bhavana doivent connaître les 16 niveaux de

l’introspection ou du Solasa-nana. Cependant, le 13ème niveau de l’introspection s'appelle

Gotrabhu-nana ou la connaissance à l'heure de "changer de lignée". En d'autre termes, c'est le

moment où une personne laisse le statut humain et entre dans celui de la Sainteté.

Comparativement parlant, c'est le moment où le tigre se transforme de nouveau en un Homme

suivant différentes étapes qui sont :

1) Sotapana- Celui qui entre dans la voie de transformation (transformation à 25%)

2) Sakadagami- Celui qui ne retournera qu’une seule fois (transformation à 50%)

3) Anagami-Celui qui ne retourne plus (transformation de 75%)

4) Arahanta- Celui qui est digne (transformation 100%)

Les Phra Arahants sont ceux qui ont accompli leur devoir pendant leurs vies successives et ont

conquit avec succès et pour toujours leur innocence d'esprit(mental). C’est entrer dans l’état de la

suprême simplicité et du naturel ou le Ta-tha-ta ou le Nirvâna. Ils se réfèrent tous au même état.

La comparaison ci-dessus nous permet de comprendre la structure de la vie. Le but final de la vie

pour tous les êtres doués de sentiments est en effet d'atteindre cette simplicité suprême ou devenir

un Phra Arahant. Nous ne pouvons pas être satisfaits même en atteignant les trois premiers

Page 21: Une poignée de feuilles

21

niveaux de la sainteté devenant juste des dieux ou Brahmas. Aussi longtemps que nous ne

sommes pas encore revenus à notre état normale d’individu et entrons dans l’état Arahant, nos

vies ne sont pas complètes et nous ne pouvons pas nous permettre d'arrêter notre effort en

pratiquant le dhamma. Le vipassana-bhavana est la pratique exacte, qui permet à la

transformation d'avoir lieu. Les personnes qui peuvent vraiment comprendre ce morceau de

bonnes nouvelles demanderont rapidement à des experts de leur enseigner le vipassana-bhavana,

qui existe seulement dans le bouddhisme.

Etre né en tant qu'un humain est considéré comme un événement considérablement chanceux

parce que cela nous permet d’apprendre ce morceau de bonnes nouvelles ou les quatre nobles

vérités et nous avons également une chance de nous engager dans cette cruciale pratique de sorte

que nous puissions être de nouveau normaux. Si nous ne pouvons pas accomplir notre tâche dans

cette vie, le Parami ou le bon Kamma passera au moins à notre prochaine incarnation et nous

pourrions être un peu plus prêts de l’état d’Arahant.

La chose la plus importante est de savoir si nous avons déjà entendu parler de ce morceau de

bonnes nouvelles. Ne prêter aucune attention au dhamma et à la pratique du dhamma signifie que

nous acceptons notre statut de tigre. Pour les Illuminés, ces personnes sont reconnues en tant

qu'étant ignorantes.

Page 22: Une poignée de feuilles

22

CHAPITRE DEUX

POURQUOI LE FRUIT VIENT-IL APRES LE CHEMIN ?

J'ai raconté une histoire à propos d'un homme qui était sous un charme et a été transformé en

tigre. Cette histoire peut donner une image claire des bonnes nouvelles que le Bouddha nous a

dites. Le but final de la vie c’est de retrouver notre état originel, c’est d’ entrer dans l’état

Arahant.

Quant à ce chapitre, j’y présenterais le but et le chemin. L'illumination du Bouddha a signifié qu'il

avait vu le but avant le chemin. C'est le point important que les gens doivent comprendre afin de

saisir l'essence du bouddhisme.

Cette histoire-ci pourrait nous aider à en avoir une image plus claire. Un homme était perdu dans

une jungle. Soudain, il a trouvé un étang d'eau sainte, qui pourrait donner aux gens la vie

éternelle. Quand il a su que cette eau sainte était bonne pour l'humanité, il s’est lentement et avec

précaution éloigné de cet étang et a essayé de se rappeler le chemin pour y revenir.

Avant l'illumination du Bouddha, tous les êtres doués de sentiments vivaient dans l'obscurité de

l'ignorance spirituelle. Personne ne savait ce qu’était réellement la vie : Quel est le but de la vie ?

Quelle est la vérité ultime ? Quelle est la fin de toutes les souffrances ?Le prince Siddhatha est né

pendant la période où la société indienne était au faîte des recherches de réponses à ces questions

dans toutes les directions ; par exemple l’auto complaisance, auto-mortification, les explorations

dans les niveaux les plus élevés de la méditation, etc. malgré cela, personne n'a compris

exactement à quoi s’en tenir. Siddhârta ascétique s'est joint également à la culture de la recherche

de l'illumination finale. Tout comme les autres, il a essayé toutes sortes de méthodes jusqu'à ce

qu'il ait été sur le point de perdre sa propre vie. Toutes ces activités peuvent être comparées à

l'homme perdu dans la jungle. Cependant, l'illumination du Bouddha peut être comparé à

l'homme trouvant juste par hasard le "point d'eau sainte ou découvrant qu’après tout nous ne

sommes pas des tigres. L'illumination du Bouddha voulait dire qu'il avait trouvé la vérité ultime

ou l'Entité absolue, au delà de laquelle rien n’existe. Il a donc appelé cette réalité Nibbanas ou

Nirvâna.

La vérité Ultime nous est reliée en tant qu'individu dans le sens que c'est le but final de notre vie,

ce qui signifie également la fin de toute douleur .Ceci est le but de tous les êtres doués de

Page 23: Une poignée de feuilles

23

sentiments. Avant cela, personne n’avait connu la vérité ; c’est-à-dire que nous ne sommes pas

des tigres. C'est en cela que le Bouddha est unique. Il a trouvé quelque chose que personne

n’avait jamais découvert avant. Après son illumination, il a comprit qu'il était difficile que les

gens comprennent une telle chose et était enclin à ne pas enseigner. Toutefois, il a plus tard pensé

que les gens ont différents niveaux de développement spirituel ; ceux qui ont une petite poussière

dans leurs yeux pourraient comprendre. Avec une grande compassion et une affectueuse-bonté

envers tous les êtres doués de sentiments, il a soigneusement établi la voie ou le chemin vers ce

but de sorte que nous puissions comme lui voir la Vérité.

Nous pouvons maintenant comprendre pourquoi le fruit vient avant le chemin. Selon les Quatre

Nobles Vérités, la troisième Noble Vérité ou l’extinction de la douleur vient avant la Quatrième

Noble Vérité le Noble Octuple Chemin. D’un point de vue scientifique cela semble illogique

parce que le chemin devrait venir avant la destination. Ceci peut ne pas être mauvais parce que

c'est la première expérience d’une personne. Les quatre nobles vérités sont le résultat de

l'expérience unique du Bouddha juste comme l'homme qui a trouvé l'étang magique par hasard. Si

personne ne découvraient le fait que nous ne sommes pas des tigres, est-ce qu'il y aurait un

moyen pour que nous sachions la vérité? Nous aurions alors continué de vivre et de nous battre

comme les tigres, nous montrant stupides et complètement ignorants pour l’éternité. Nous

pouvons clairement voir que sans l’aide du Bouddha, nous ne serions aussi chanceux du moins en

ce qui concerne la connaissance de la Vérité. L'illumination du Bouddha bénéficie non seulement

à nous les humains mais bénéficie également à tous les êtres doués de sentiments qui vivent dans

les différents royaumes du samsara (réincarnation). Alternativement, l'illumination du Bouddha

envoie des tremblements dans les trois mondes : le ciel, la terre et l'enfer.

Une fois que nous acceptons l'illumination du Bouddha, le processus pour que nous sachions la

vérité est maintenant basé sur la structure normale du chemin à la destination. De la même

manière que nous devons suivre les poteaux indicateurs jusqu’à l'étang magique, nous devons

suivre le Noble Octuple Chemin pour connaître la vérité Ultime. C'est pourquoi dans le

bouddhisme, nous avons un concept très familier du chemin, du fruit et de Nibbana.

Nous avons un adage thaïe qui dit qu’il est extrêmement chanceux de venir au monde en tant

qu’être humain et de connaître le bouddhisme ; ceux qui n’accordent aucun intérêt à la pratique

du dhamma sont considérés comme ayant gaspillé leur précieux statut d’être humain. C'est parce

qu'ils pourraient ne pas être aussi chanceux dans leur prochaine vie. C'est une honte que la plupart

Page 24: Une poignée de feuilles

24

des gens ne puissent pas comprendre la réelle signification d'un tel adage. J'espère que cet article

pourra aider les gens à avoir une meilleure compréhension.

Maintenant, nous atteignons le point de savoir comment suivre le chemin pour connaître la

Vérité. Le Noble Octuple Chemin commence par une bonne vision. Ceci signifie que nous devons

avant tout accepter l’illumination du Bouddha. Sans cette considération, nous n'aurions aucune

foi pour suivre la difficile pratique qui suit. Cela signifie que nous admettions notre statut de

tigre et la-dessus, aucun besoin de s’étendre. Les personnes sages qui peuvent comprendre ce

concept fondamental poseront immédiatement à des experts tels que les moines bouddhistes une

question très directe : "s’il vous plait montrez moi la voie pour connaître la Vérité." La voie la

plus directe pour connaître l’illumination ultime est le vipassana-bhavana ou les quatre

fondements de l ‘éveil de la conscience.

Nous ne devons pas être complaisant ni perdre du temps dans la recherche de la vérité ultime.

Nous ne pouvons probablement pas connaître toute autre chose si nous ne savons pas

la vérité fondamentale au sujet de nous-mêmes, bien que nous puissions apparaître comme

possédant une grande connaissance intellectuelle.

Page 25: Une poignée de feuilles

25

CHAPITRE TROIS

OU EST LE NIRVANA ?

Quand j'étais une petite fille, j'avais l'habitude d'imaginer que le Nirvâna était l'endroit le plus

beau du ciel où de beaux dieux et de magnifiques déesses dans leurs costumes vivaient et où nous

les personnes normales ne pourrions jamais arriver parce qu'il était au delà de notre portée. Les

personnes qui pourraient y arriver étaient le Bouddha et tous les vieux moines bouddhistes

privilégiés. Je crois que la plupart des bouddhistes pensent toujours ainsi. Cette mythique image a

changée quand j'ai connu l'enseignement du défunt professeur Ven. Buddhadasa de Suan Mokkh,

le monastère de la forêt à Chaiya, province de Surajthanee. J'étais très étonné d'entendre le défunt

professeur dire que le Nirvâna n'était pas le ciel mais qu’il pourrait signifier l'élément frais. J'étais

alors âgée de vingt ans et étudiante à l'université de Thammasat qui venait juste de traverser une

affreuse répression sur des étudiants, l'événement du 14 Octobre 1973. En conséquence, mon

cœur était assailli par de nombreuses questions au sujet de la vie en général. J'étais désespéré de

trouver quelqu'un qui me dise pourquoi ces jeunes, ambitieux et charitables étudiants qui ont

voulu aider leur pays ont été assassinés. J'ai commencé à m’interroger sur ce qu'était la véritable

signification de la vie. J'ai particulièrement voulu savoir ce qu'était la vérité Ultime. Après avoir

rencontré le défunt Ven. Buddhadasa et Suan Mokkh, j'ai ressenti que j'étais un peu plus près de

la vérité ultime, bien que je n'avais toujours pas une idée précise de ce qu’elle était. Le

bouleversement politique, qui avait causé la mort de mes camarades étudiants, aussi bien que mes

problèmes personnels, m'avaient plongé dans une profonde dépression et créé tellement de

douleur dans mon cœur que je cherchais à m’en soulager d’une façon ou d’une autre. C'était la

raison pour laquelle je me suis tellement accrochée à la technique de méditation que Suan Mokkh

m'avait enseignée ,car elle m’avait soulagée de certaines de mes douleurs. Il y a 25 ans de cela.

Bien que je n’ai pas eu de réponse à toutes les questions, je suis parvenu à répondre à certaines

d'entre elles. Elles sont cependant assez pour me permettre de mener une vie accomplie ce qui

selon l'adage thaïe veut dire que je suis chanceuse d’être née comme être humain et d’avoir connu

le bouddhisme. Transmettre ma connaissance est à mon sens un moyen d’exprimer humblement

ma gratitude à tous mes professeurs spirituels, particulièrement le Bouddha.

Je peux maintenant rapporter que la vérité ultime et le Nirvâna sont en fait la même chose. En

outre, je sais également que le Nirvâna n'est pas un bel endroit dans le ciel réservé seulement pour

le Bouddha et les personnes favorisées comme les vieux moines, et où les personnes normales

Page 26: Une poignée de feuilles

26

comme nous ne peuvent aller. En fait, le Nirvâna est exact ici devant nous. La seule difficulté est

que nous ne pouvons pas le voir. C'est quelque chose à laquelle je n’aurais pas pensé dans le

passé et j’ose à peine même penser ainsi maintenant. C'est pourquoi le Bouddha a dit que ceux

qui ont eu juste une petite poussière dans leurs yeux pourraient le voir. La comparaison suivante

peut aider les lecteurs à en avoir une meilleure compréhension.

Je crois que les lecteurs connaissent les images magiques dans lesquelles une belle image

tridimensionnelle est cachée dans un modèle bidimensionnel. Si nous plaçons une telle image

devant nous, bien que l'image tridimensionnelle soit exacte ici devant nous, nous ne pouvons pas

la voir. Si nous voulons la voir pour la première fois, nous devons apprendre une méthode. Une

des techniques populaires est de placer l'image entière près de notre visage, détendre nos yeux et

éloigner lentement l'image de notre visage. Graduellement la belle image tridimensionnelle va

apparaître. La personne qui ne possède pas de méthode ne pourrait pas soutenir l'image

tridimensionnelle très longtemps avant qu'elle ne disparaisse de sa vue. Les personnes habiles, qui

très souvent sont des enfants, auraient seulement à détendre un peu leurs yeux et elles verraient

facilement l'image tridimensionnelle cachée.

Néanmoins, il y a certains qui ne peuvent jamais maîtriser la technique et ne peuvent pas

apprécier la beauté de l'image cachée.

La comparaison faite ci-dessus fonctionne exactement de même pour savoir si nous pouvons ou

non voir le Nirvâna. Le Nirvâna n'est pas un sujet que nous pouvons analyser avec nos pensées

pour le comprendre. Nous pouvons penser ce que nous voulons au sujet de l’image en trois

dimensions des dix tulipes rouges. Nous savons également que l'image à laquelle nous pensons

n’est nulle part ailleurs que près de l'image réelle. De la même manière, comprendre le Nirvâna

est une question de trouver l'expérience vraie et certainement pas une question de raisonnement

intellectuel. Pour être plus précis, je voudrais soutenir pour le moment que nous pouvons

vraiment voir le Nirvâna avec nos yeux nus juste comme nous pouvons voir une image

tridimensionnelle cachée. La différence est que l'image tridimensionnelle cachée n'est pas

identique à la bidimensionnelle, tandis que le Nirvâna et notre vue normale sont exactement la

même image. Nous asseyons deux personnes devant un vase rempli de différentes fleurs, l’une ne

sait rien au sujet des quatre fondements de l’éveil de la conscience et l'autre est soit au troisième

niveau de la sainteté (Phra Anagami) ou au quatrième niveau de la sainteté (Phra Arahant).Nous

laissons les deux personnes regarder le même vase avec les fleurs, le premier ne peut pas voir le

Nirvâna mais l'autre le peut. Le Phra Anagami et le Phra Arahant peuvent voir le Nirvâna tandis

Page 27: Une poignée de feuilles

27

qu'ils regardent le vase. La différence est que Phra Anagami ne peut pas voir le Nirvâna de façon

permanente comme le Phra Arahant. Il perdra de vue le Nirvâna à certains moments juste comme

ces personnes sans maîtrise perdent de vue l'image tridimensionnelle. Le Phra Arahant peut voir

le Nirvâna sans avoir à faire un quelconque effort. C'est devenu sa nature. C'est juste une

explication très brève pour que le lecteur saisisse le concept précis du Nirvâna.

Nous pouvons également dire que voir le Nirvâna est la chose la plus facile et en même temps la

chose la plus difficile. Elle est facile parce qu'elle est exactement ici devant nous. Elle est difficile

parce que si quelque chose est exactement là sous notre nez et que nous ne pussions pas la voir,

alors que peut-il avoir de plus difficile ? C'est en effet une question comme le dit un adage thaïe

d’un cheveux qui cache toute une montagne. C’est trop simple jusqu'à ce que nous le découvrions

totalement. Ceux qui peuvent voir le Nirvâna savent que c'est en effet une question très simple.

Ceux qui ne peuvent pas voir doivent faire face à de grandes difficultés jusqu'à ce qu'elles

voyagent à travers les différents royaumes du samsara pendant longtemps juste pour espérer que

peut-être tout le bon karma ou parami accumulé leur permettra de voir le Nirvâna dans une de

leurs futures vies. C'est ce qui fait que le Nirvâna soit unique.

Finalement, nous arrivons à la question essentielle de savoir comment nous préparer à voir le

Nirvâna. De la même manière que nous devons apprendre une technique pour voir l'image

tridimensionnelle cachée, nous devons apprendre une méthode pour voir le Nirvâna caché. La

technique la plus directe enseignée par le Bouddha à tous les êtres doués de sentiments dans le

samsara (réincarnation) s'appelle vipassana-bhavana ou les quatre fondements de l’éveil de la

conscience. Le pratiquant doit trouver une ou deux techniques qui conviennent à sa personnalité

et s’y accrocher. Une des techniques les plus populaires est le vide du mental avec l’attention

portée sur la respiration. La marche méditative est également très efficace si on peut maîtriser la

méthode. On enseignera aux vétérans la pratique d’observer surgir et disparaître les pensées et

toutes autres formations mentales. Tout ceci sont les différentes techniques que nous devons

apprendre et maîtriser si nous voulons voir le Nirvâna caché. C’ est comme apprendre comment

conduire ou tenir l'image à l'angle droit de sorte que nous puissions voir l'image -

tridimensionnelle cachée. Toutes ces techniques de méditation ne sont pas une question de

raisonnement mais plus tôt une question de prendre de nouvelles habitudes. Nous avons tous

l’habitude d'avoir beaucoup de pensées tandis que nous nous engageons dans les activités du

quotidien par exemple, manger, marcher, etc.… La nouvelle habitude résultant de la pratique de

la méditation est pour nous d’avoir le moins de pensées possible de sorte que nous puissions juste

faire la marche, juste manger et ainsi de suite.

Page 28: Une poignée de feuilles

28

Je voudrais encourager les gens en leur disant que le Nirvâna n'est pas aussi loin que nous le

pensons. Nous devons seulement trouver le bon accès qui nous y conduise. Grâce soit rendue au

Bouddha qui nous à montrer un raccourci pour le Nirvâna. Ceux qui n'ont jamais entendu parler

des quatre fondements de l’éveil de la conscience doivent trouver des experts et rapidement

apprendre d’eux. Veuillez être très patient et constant dans la pratique, un jour, le Nirvâna caché

nous sera révélé. Si cela ne se produit pas dans cette vie, au moins le bon effort que nous avons

fourni dans cette vie sera continué dans notre prochaine incarnation et il arrivera un temps où

nous verrons certainement le Nirvâna. Voir le Nirvâna de façon permanente et atteindre

l’extinction de toute douleur sont en effet la même chose.

Page 29: Une poignée de feuilles

29

CHAPITRE QUATRE

OU EST L’ULTIME VERITE ?

Si le Nirvâna est exactement ici devant nous comme l'image tridimensionnelle cachée, la vérité

ultime est également bien ici devant nous parce qu'ils se réfèrent à la même chose. Pour avoir

une meilleure compréhension, les lecteurs ne doivent pas oublier le fait du simple cheveux

cachant la montagne. La première chose que nous devons faire est de changer le mot "vérité" en

"réalité" et nous laissons le terme "ultime" de côte pour le moment. Je vais d'abord expliquer le

terme "réalité".

Tout d’abord, je dois demander aux lecteurs de ne pas chercher trop loin , ni penser trop

complexe. Je ne parle pas de la réalité en termes d’événements réels se produisant dans le monde,

et qui se relient à toutes sortes de problèmes d'aujourd'hui. Nous allons regarder quelque chose

beaucoup plus près de nous ; si près que c'est une question d'ici et maintenant. Il importe où nous

sommes et ce que nous faisons. Je voudrais que vous regardiez autour de vous en ce moment très

précis. Notre expérience sensorielle en ce moment est exactement le genre de réalité dont je

voudrais parler. Nos vues, sons, odeurs, goût et toucher sont en ce moment les seules vraies

choses dont personne ne peut refuser l’existence. Ce sont la réalité et certainement pas des rêves,

des pensées ou des concepts. Si nous nous tenons au milieu d'un vaste champ de jonquille, et

quelqu'un vienne et nous dit que ce ne sont pas des jonquilles mais des chiots, nous savons qu'il

n'y a aucun besoin de discuter. Alternativement, si nous écoutons notre musique préférée et

quelqu'un dise que c'est le bruit d'un avion ; ou si nous frottons notre nouveau cardigan de soie

douce et que quelqu'un dise qu'il le sent très lisse comme du plastique froissé, nous savons qu'il

n'y a aucun besoin d’en dire plus.

Nos expériences sensorielles sont suffisamment vraies pour que nous n'ayons besoin d'aucune

confirmation. En conséquence, ce que nous ne pouvons pas éprouver en ce moment est non réel

selon la définition ci-dessus. Supposez que nous soyons dans la salle de bain pour une raison

quelconque, nous savons que les trois chambres à coucher sont à côté de la salle de bains et la

salle de séjour est en bas et nos enfants y regardent la télévision, mais bien que nous sachions que

se sont des faits, ils ne sont pas réels. La réalité est notre expérience sensorielle immédiate, qui est

tout ce que nous pouvons sentir dans la salle de bains. Tout autre chose, bien qu'elle soit un fait,

n’est pas réelle et donc elle peut être défectueuse parce que nos enfants pourraient plus tôt être

Page 30: Une poignée de feuilles

30

dans la cuisine et notre séjour pourrait être en feu ou inondé. Nous pouvons voir que l'événement

immédiat des chambres à coucher et de la salle de séjour existe seulement dans nos pensées et

mémoire et n’est donc pas réel. En conséquence, toutes les pensées qui sont trop lointaines

comme penser à hier, à demain ou penser à notre connaissance intellectuelle et ainsi de suite ne

sont pas la réalité selon cette définition que je propose. Elles ne sont pas la réalité parce qu'elles

ne sont pas notre expérience sensorielle immédiate. Nous pouvons donc voir que la réalité selon

cette définition se déplace avec nous. S'il n'y a aucun organe sensoriel, il n'y a aucune réalité. En

conséquence, la réalité comme moment immédiat est un moment constant et dynamique, qui

existe exactement comme la deuxième aiguille d'une horloge, qui ne s'arrête pas. Une fois que

nous finissons ce que nous avons à faire dans la salle de bains et marchons vers la chambre à

coucher, notre réalité change. La salle de bains devient un rêve et la chambre à coucher devient la

réalité. Nous descendrons plus tard les escaliers et dans la salle de séjour, notre réalité immédiate

se déplace avec nous. Si nous voulons comprendre la réalité ultime ou le Nirvâna dont le

Bouddha a parlé, nous devons d'abord comprendre la réalité selon cette simple explication.

Après, je rapprocherais ceci du terme Rupa utilisé par le Bouddha et qui signifie la matière, la

corporalité. La plupart des bouddhistes pensent qu'il se rapporte seulement à notre corps physique

quand il est employé avec le mot « Nam », qui signifie la fonction mentale. En fait, quand le

Bouddha a parlé de Rupa, il voulait dire tout que nous pouvons sentir avec nos yeux, oreilles, nez,

langue et peau. En d'autres termes, Rupa se rapporte à toutes les images, sons, goût, odeur et

contacts. Parfois le Bouddha utilisait les termes « le monde, l'univers ou l'océan » au lieu de

Rupa. Le Bouddha ne se referait pas au globe rond ou l'espace illimité ou la vaste étendue d'eau.

Le monde, l'univers et l'océan sont seulement quelques images parmi toutes les images que nous

pouvons percevoir par nos yeux. En conséquence, Rupa, monde, univers ou océan ont la même

signification qui se rapporte à tous les images, sons, odeurs, goût et contacts et cette définition

concerne absolument tout dans l'univers. Nous pouvons commencer à voir le rapprochement entre

Rupa ou univers et le mot « réalité » dont j'ai parlé plus tôt. La réalité de l'univers selon le

Bouddha signifie la réalité de notre expérience sensorielle à ce moment immédiat. Trouver la

réalité de l'univers ne signifie pas que nous devons monter sur un vaisseau spatial et voyager dans

l'espace de sorte que nous puissions connaître une nouvelle expérience et probablement la

frontière finale. La réalité de l'univers est exactement ici devant nous.

Si nous pouvons comprendre la réalité dans une définition si simple, nous devons seulement y

rapporter le terme "ultime". Où est l’ultime réalité de l'univers ? Partout où notre réalité est,

l’ultime réalité est également là. elle ne peut pas être ailleurs. L'histoire vraie suivante pourrait

Page 31: Une poignée de feuilles

31

aider ceux qui ont juste une petite poussière dans leurs yeux à comprendre la réalité ultime de

l'univers.

Quand Ajahn Kowit Khemanafldha, mon professeur spirituel le plus aimé, était un moine sur une

île éloignée dans la province de Songhla, un garçon de 7-8 ans lui a posé une question très

directe. "Vénérable monsieur mon oncle, pourquoi toute chose à un nom?"beaucoup de gens

pourraient penser que c'est là une question innocente d'un enfant. Certains pourraient même se

dire ,qu’elle stupide question c’était ! Naturellement, tout doit avoir un nom. J'ai rapporté cette

histoire maintenant comme dans chacun de mes écrits parce que pour moi, cette question est la

réponse au cœur du bouddhisme.

Pour être plus précis, ce garçon pouvait voir la réalité ultime de l'univers et c'est pourquoi il a

posé une question si intrigante. C'est exactement ce qui s’est passé quand Pahiya a prié le

Bouddha de lui enseigner l'essence du bouddhisme. Le Bouddha lui a gentiment dit :

"Pahiya, quand tu vois des images, regardes seulement ; quand tu entends des sons, écoute

seulement ; quand tu sens des odeurs, hume seulement ; quand tu as à goûter , goûtes seulement ;

quand tu sens quelque chose, sens seulement. Si tu peux faire toutes ces choses, le Nirvâna n'est

pas loin de toi." Pahiya a atteint l’état d’Arahant lorsque le Bouddha a fini son enseignement.

Si nous pouvons faire ce que le Bouddha a dit à Pahiya, nous ne verrons pas des noms dans toute

chose. Ceci était ce que le garçon pouvait vivre; il ne voyait pas de nom sur chaque chose et c'est

pourquoi il ne pouvait pas comprendre pourquoi les adultes donnaient un nom à chaque chose. En

d'autres termes, ce garçon pouvait voir les choses tel qu'elles sont (Ta-tha-ta). C'est l'état de la

réalité ultime que rien ne peut surpasser. L’état qui ne peut être rien d’autre que ce qu’il est (A-

nan-ya-tha-ta). Cependant, bien que ce garçon pouvait voir la réalité ultime de l'univers, il n'a pas

été illuminé comme Pahiya parce qu'il n'a pas su ce qu’était cet état. Voir la réalité ultime et

savoir ce qu'elle est sont deux états différents. Faire l'expérience est comparé à tenir un morceau

de puzzle dans nos mains tandis que savoir ce qu'elle est, est comparé à pouvoir trouver le bon

endroit pour ce morceau de puzzle . Nous pouvons tenir un morceau de puzzle pendant longtemps

sans pouvoir trouver le bon endroit pour lui. Après que nous ayons pu voir ou éprouver la réalité

ultime, nous avons encore besoin d’ avoir la connaissance intuitive (gnana) qui nous indique que

cette expérience est en fait la réalité ultime. Cette connaissance intuitive (gnana) peut seulement

se produire quand nous suivons la quatrième noble vérité ou le noble et octuple sentier qui

commence par avoir les point de vue justes et se termine par la pratique correcte de la méditation.

C'est pourquoi ce garçon sur l'île ne pouvait pas entrer dans l’état d’Arahant comme Pahiya .

Page 32: Une poignée de feuilles

32

Néanmoins, ce garçon tient un morceau crucial de puzzle dans sa main. Dans le cas où il serait

assez chanceux pour pratiquer les quatre fondements de l’éveil de la conscience, il n'aura pas de

problèmes à comprendre le quatrième fondement de l’éveil de la conscience. J'ai raconté

l'histoire du garçon parce que je veux encourager les personnes à comprendre que la réalité ultime

n'est pas aussi lointaine que nous le pensons. Elle est juste ici caché tout comme l'image

tridimensionnelle. Nous devons seulement enlever le simple fil de cheveux de nos yeux et alors

nous pourrons voir la montagne entière devant nous. Ce garçon pouvait voir la réalité ultime où

rien n’a de nom parce que son esprit était innocent et moins complexe. Nous les adultes avons

trop de pensées et de souvenirs et pensons d’une manière si complexe que ça obstrue notre

perception innocente. Les gens dont le mental tourne autour du gain et la perte ne peuvent jamais

voir la montagne juste devant eux. Néanmoins, la réalité ultime ou la vérité ultime où tout n'a

aucun nom, le Nirvâna et la fin de la douleur sont tous la même chose.

En fin, nous arrivons au point de poser la question cruciale de savoir comment nous pouvons

nous mêmes faire l'expérience de la réalité ultime. La réponse est que nous devons pratiquer le

Vipassana-Bhavana ou les quatre fondements de l’éveil de la conscience. Ce sont là les

différentes étapes de la pratique qui peuvent aider à réduire la complexité de l'esprit. La simplicité

de l'esprit nous permettra d'éprouver l'univers de la vue, du son, des odeurs, du goût et du contact

de la manière la plus innocente. Le jour où nous ne pourrons vraiment plus voir aucun nom dans

absolument tout, nous pourrons également voir la réalité ultime ou la vérité ultime.

Métaphoriquement parlant, nous avons trouvé le morceau crucial du puzzle et nous commençons

à le tenir dans nos mains. Aussi longtemps que nous serons constants dans la pratique, la

connaissance intuitive (nana) suivra et alors nous saurons exactement comment la réalité ultime

nous est liée. Quand cela se produit, entrer dans le Nirvâna ou éteindre les causes de la souffrance

de manière permanente est la lumière que nous pouvons clairement voir à l'extrémité du tunnel.

Les gens qui n'ont pas entendu parler des quatre fondements de l’éveil de la conscience devraient

rapidement trouver des experts et apprendre d'eux. Si nous ne pouvons pas connaître la réalité

ultime, nous pourrons à peine savoir toute autre chose bien que nous semblerons tellement savoir.

Page 33: Une poignée de feuilles

33

CHAPITRE CINQ

LA STRUCTURE DE LA VIE

J'ai essayé d'inciter le lecteur à comprendre ce qu’a impliqué l'illumination du Bouddha. Si le

lecteur a toujours des doutes sur l'illumination du Bouddha et ne croit pas qu'il a en effet trouvé

la vérité ultime, il lui sera très difficile de comprendre le message suivant. Quant à ceux qui n'ont

aucun doute dans la sagesse du Bouddha, nous verrons ce que la structure de la vie devrait être.

Les disciples et les intellectuels sont très vifs pour parler et analyser la structure de ceci et de cela

mais personne ne semble parler de la structure de notre vie dans l'ensemble.

Sans l’illumination du Bouddha, nous n'aurions pas su ce qu'est la structure de notre vie. La

structure de la vie doit commencer au point de savoir la réalité ultime ou le but final de la vie.

Pour une meilleure compréhension du lecteur, je recueillerai tous les mots et termes concernant le

but final de sorte que nous sachions qu'ils signifient tous la même chose.

Le but final de la vie est la même chose que voir la vérité ultime ou la réalité ultime qui nous

permet de savoir ce qu’est chaque chose. Ceci est la même chose qu’entrer dans le Nirvâna et

devenir de façon permanente un Phra Arahant, ce qui est également la fin de toute la douleur.

C'est également l'état de retour à la grande simplicité ou de devenir ce qui est (Ta-tha-ta-).

Sans l’illumination du Bouddha, nous n’aurions pas probablement pu tisser le filet de notre vie

parce que nous n'aurions pas su ce à quoi nous sommes censés nous relier. Pour faciliter au

lecteur la vue de l'image et pour que je puisse expliquer, je dépeindrai la structure de la vie

comme un triangle.

Voir la vérité ultime, entrer dans le Nirvâna , la fin de la souffrance, devenir Phra Arahant

principes de morale sagesse, Méditation, bhavana

Page 34: Une poignée de feuilles

34

Le sommet du triangle est la troisième noble vérité - - le but final de la vie et de tous les

différents termes, qui se rapportent à la même chose. La base du triangle est la méthode ou les

moyens pour atteindre le but, qui est la quatrième noble vérité ou le noble octuple sentier.

Alternativement, nous pouvons regrouper la quatrième noble vérité en trois groupes principaux,

qui sont la moralité, la sagesse et la méditation. Je place la sagesse au centre tandis que la

moralité est du côté gauche et la méditation du côté droit.

En conclusion, nous avons un triangle, qui peut clairement expliquer ce que devrait être la

structure de la vie. La flèche du milieu qui va de la sagesse au sommet nous indique que nous

devons connaître le but final de la vie, ce qui nous permet de savoir ce qu'est chaque chose. Le

terme "pour savoir ce qu’est chaque chose» a une signification profonde et couvre la définition la

plus large de la vie. Il signifie que l’on sait exactement où l’on est situé dans cet univers colossal.

Une fois que nous connaissons le but, nous devons ensuite savoir comment réaliser ce but.

Alternativement, nous devrions savoir comment devenir Phra Arahants et entrer dans le Nirvâna

de manière permanente. En ce qui concerne le moyen, il y a deux principes fondamentaux, qui

sont : observer les préceptes moraux et s'engager dans la pratique de la méditation ou bhavana en

pali. Ainsi la sagesse est une question de connaître "quoi ?", tandis que la morale et la méditation

sont une question de savoir comment parvenir à ce "quoi."

Entre les deux principes de savoir comment, la plupart des personnes peuvent se demander ce qui

est plus important, la morale ou la méditation. Certaines écoles mettent davantage d’efforts sur la

morale tandis que d’autres soulignent plus la méditation. Pour trouver la réponse, nous devons

revoir le sommet du triangle ; ce sera plus facile si nous comprenons ce qu'est l'esprit d'un Phra

Arahant. Pour entrer dans l’état Arahant , il faut que l'esprit ait cessé de se balancer vers le haut

ou vers le bas. Un esprit complètement serein, tel est l'esprit d'un Phra Arahant qui a atteint la fin

de toute la douleur. Si c'est le but que nous voulons réaliser, nous comprendrons plus clairement

le rapport entre la morale et la méditation. L'esprit de l'humain est loin d'être toujours serein. Pour

aider l'esprit à être toujours serein, nous devons observer les préceptes moraux. L'esprit peut être

équilibré de moitié si nous pouvons suivre les principes moraux parce que dès lors, nous ne

sommes plus inquiets d'être attrapé en raison d’un mauvais acte. Les personnes qui violent la

morale sont constamment sur leur garde et, cela rend leurs esprits très agité. Si nous comparons

ceci à un travail à accomplir, nous pouvons dire que le travail est à moitié fait par la seule

observance des préceptes moraux.

Page 35: Une poignée de feuilles

35

Cependant, l'esprit agité ne l’est pas seulement sur la base de ce que nous soyons ou non une

bonne personne. Nous pouvons faire de notre mieux et tout faire pour être plus blancs que neige

mais cela ne nous empêche pas d’avoir peur ; par exemple de l'obscurité, du vieillissement, la

peur des moqueries, peur d'être pauvre, d'avoir le cancer, de perdre ceux que nous aimons et la

peur finale de la mort. Sans compter qu'en plus de la peur, qu’importe notre décret de bonté, nous

avons aussi l'envie, le ressentiment, la haine, la colère et la jalousie que nous le montrons ou pas

c’est autre chose. Quand cela se produit notre esprit balance de haut et en bas et nous cause un

bon nombre de peine et tristesse. Nous avons également le désir qu'importe comment bon nous

sommes. Nous voulons tous le meilleur pour nos enfants. Même si nous ne voulons jamais rien

attendre des autres, nous voulons toujours quelque chose. Nous voulons toujours être remarqué

quand nous� ������������� ����� �bon et noble. Nous tous voulons être spéciaux. Nous ne

serons pas humains si nous n’avions tous ces sentiments. Le problème commence quand nous ne

pouvons pas avoir ce que nous voulons, nous sommes dérangés ne pouvons nous reposer ; la vie

n’est pas aussi simple que nous l’aurions souhaité, n’est-ce pas ?

Les autres 50%de notre déséquilibre mentale peuvent être résolus grâce à diverses techniques de

méditation. Il y a deux principales techniques de méditation qui sont le « samatha-bhavana » et le

« vipassana-bhavana ».

Si nous nous concentrons seulement sur le samatha-bhavana, nous pouvons

facilement être attaché au calme et cela ne résoudra pas notre

problème de l'esprit agité. Nous pouvons tout à fait être calmes et paisibles

tant que nous sommes dans la méditation mais quand nous en sortons, nous pouvons

trouver plutôt difficile de vivre dans le monde réel. Pour résoudre vraiment ce

problème, nous devons nous engager dans le vipassana-bhavana jusqu'à ce que nous atteignions

les troisième ou quatrièmes fondement de l’éveil de la conscience. La pratique du Vipassana

nous conduira beaucoup plus près du point de l'arrêt de l’agitation de l’esprit. Rendre l'esprit

complètement serein est le but final de la vie.

Nous pouvons voir que cette structure de la vie est le résultat direct de

l’illumination du Bouddha, qui est simple et franc.

Il y a seulement deux questions importantes : connaître quoi et connaître comment.

Si notre sagesse vers le but final de la vie n'est pas assez claire, nous pouvons facilement perdre

la voie de la raison lorsque nous observons les préceptes moraux et nous engageons dans la

pratique de la méditation. Les bonnes et morales personnes peuvent facilement penser qu'elles

sont meilleures que les autres et causer le saint pêché final. Nous ne pouvons pas être

Page 36: Une poignée de feuilles

36

plus blanc que le blanc, n’est-ce pas ? Ceux qui sont bons dans la pratique de la méditation

peuvent être accrochée à l'état de calme et poursuivre d’autres buts spirituels plutôt que l'état

simple de Ta-tha-ta (juste être). Nous devons comprendre que les préceptes moraux et le samatha-

bhavana existaient même avant l'illumination du Bouddha, ils n'étaient pas nouveaux. Cependant,

ils sont des facteurs complémentaires pour entrer dans le nirvana. La marque de la nouvelle

pratique résultant de l’illumination du Bouddha est en fait le vipassana-bhavana ou les quatre

fondements de l’éveil de la conscience.

Les personnes chanceuses qui ont pu entendre cette bonne nouvelle doivent rapidement se mettre

sur le chemin pour s’accorder avec l’adage thaïe qui dit que c’est être extrêmement chanceux que

de naître en tant que être humain et de connaître le bouddhisme.

Page 37: Une poignée de feuilles

37

CHAPITRE SIX

La Vérité Universelle

Avoir trouvé Suan Mokkh et le défunt Ven. Buddhadasa était comme trouver un pot de sagesse,

cela m'a permis de comprendre la vie intérieur d'une manière que je n'avais jamais éprouvé avant.

Il y avait en effet une nouvelle façon de pensée que le défunt professeur avait planté en mon

cœur. Il a dit que le Nirvâna, le Tao et l'arbre de la vie étaient en fait la même chose. Je dois

admettre que j'ai beaucoup douté de ce qu'il a dit. Je ne voyais pas ce que le bouddhisme et le

christianisme pouvaient avoir en commun. Je n'ai pas été convaincu du tout. Je suis sûr qu'un

grand nombre de bouddhistes en Thaïlande n'ont pas été non plus convaincus. J'ai gardé mon

doute pendant plusieurs d'années.

Ma sagesse intuitive s'est développée et s'est épanouie avec le temps.

Avoir vécu en Angleterre pendant 18 années et travaillé comme professeur de Taï chi dans une

université sont également les facteurs principaux qui permettent à cette petite plante de se

développer en mon cœur. Maintenant, je ne doute plus du concept religieux légué par le défunt

professeur. Je suis totalement convaincu que les buts du bouddhisme et du christianisme sont en

effet les mêmes. Ma certitude est venue de l'expérience de voir la Vérité Ultime devant moi. En

conséquence, j'ai gagné assez de courage pour exprimer mon opinion qui peut être bénéfique

pour le public en dépit des difficultés. La vie dans une société chrétienne m'a fait me rend compte

que le concept du défunt professeur est vraiment un peu osé pour qu'un chrétien l’accepte et que

ce concept est pratiquement inconnu dans la société occidentale dominée par la tradition du

Christianisme. Après avoir vu combien préoccupé le monde est devenu et combien instables les

esprits des personnes sont, je pense que peut-être les gens peuvent gagner un certain avantage si

cette pensée est évoquée de nouveau avec une toute nouvelle approche.

Je ne peux rien exprimer de plus nouveau que ce que les deux professeurs ont dit. S'il y avait

véritablement une vérité ultime, il doit y avoir seulement une vérité, non deux ou trois. Nous ne

pouvons pas dire que la vérité bouddhiste est différente de la vérité chrétienne ou de n'importe

quelle autre vérité clamée par d'autres croyants religieux. Toutes les fois qu'il y a une référence à

la vérité ultime, ça doit être cette vérité universelle. Ceux qui sont témoins de cette vérité unique

exprimeront certainement la même chose. Le goût de la vérité ultime est un goût unique juste

comme le goût des océans. En fait, nos saints ont parlé tous de la même chose tout au long de

leurs vies mais nous ne pouvons pas comprendre leur langage. Nos esprits sont trop limités et

Page 38: Une poignée de feuilles

38

donc nous avons tordu et avons interprété leur langage de façon erronée. En ce qui me concerne,

le Bouddha, l'auteur du livre de la genèse, le Christ et lao Tzu ont eu la même expérience. Aucune

importance si ça s'appelle Nirvana, l'arbre de la vie, le royaume de Dieu ou Tao, tous ces

différents noms se rapportent à la même Vérité universelle. C'est pourquoi tous ces saints peuvent

clamer que leur arrivée sur terre a pour but de libérer l’humanité de l'ignorance spirituelle.

Ce que je peux ajouter c’est de montrer les différents moyens employés par les différents saints

pour atteindre la vérité.

Savoir comment arriver à la destination est tout aussi important que connaître la destination elle-

même. Si nous connaissons la destination mais n'avons aucune idée sur la façon d’y arriver, cela

est encore inutile. De même, connaître la vérité ultime comme but de la vie mais ne pas savoir

comment y arriver, signifie que nous ne nous sommes pas encore déplacés hors de notre abri d’

ignorant. Dans mon chapitre précédent, j'ai présenté une triangle représentant la structure de la

vie. Tandis que le sommet du triangle est le but final de la vie, la base est le moyen de parvenir au

but. Nous pouvons voir qu'une telle structure de la vie n'est pas réservée seulement aux

bouddhistes mais est pour tous les êtres doués de sentiments dans le samsara (le cercle de la re-

incarnation). Cette structure de la vie peut cependant démontrer les capacités des différents

grands professeurs dans le passé. Le témoin de la vérité montre toujours la sagesse en premier

lieu (la flèche du milieu) en parlant aux gens à propos de cette entité universelle par nature. La

toute première la phrase dans le tao Te Ching indique que le Tao n'a pas de nom, cela qui a un

nom n'est pas le Tao. Une telle unique phrase dépeint un témoignage clair de la vérité ultime.

Cette sagesse ultime est mentionnée aussi bien dans le vieux et que dans le nouveau testament.

Le Dieu tout-puissant a averti les gens un jour de manger en abondance du fruit de l'arbre de la

vie (Tao) et de ne pas aller près de l'arbre de la connaissance (pas Tao). Dans le livre des psaumes

46:10 il dit soit en paix et sache que je suis Dieu. le Christ est venu pour confirmer l'existence du

Dieu Unique en disant aux gens d'aimer Dieu davantage que toute autre chose. Il est même allé

un peu plus loin en disant aux gens qu'il était le fils de Dieu. Si quelqu’un veut connaître Dieu, il

doit passer par lui. Tous ces mots uniques et ce courage remarquable ne peuvent exister que chez

ceux qui ont vraiment expérimenté la vérité. Lao Tzu a clairement expliqué que la vérité ultime

ne peut être pénétrée par le langage et peut donc rester universelle. Ainsi, il n'est pas étrange que

différentes personnes qui sont nées dans des périodes différentes et dans différentes cultures

puissent voir la même Vérité Universelle. Bien que la vraie vérité n’ait aucun langage, pour des

raisons de communication, un nom doit être employé pour faire savoir l'existence de cette entité

ultime en nature aux peuples. Une fois qu'un nom est employé même pour la raison la plus

Page 39: Une poignée de feuilles

39

cruciale, elle devient une lame à double tranchant. Les Gens s’accaparent des mots et les

interprètent sans avoir vécu l’expérience de la vraie vérité. En ce qui concerne le fait de savoir la

vérité ultime, ceci est le voyage du mental ce qui ajoute plus de difficultés dans l'essai de le dire

aux gens.

Dire la voie qui mène à la destination finale est le but exacte, c’est ce qui a distingué le Bouddha.

Bien que le Tao Te Ching souligne la nécessité de la sagesse pour commencer,

la Vérité Ultime, Nirvâna , Dieu, Tao

principes de morale sagesse, Méditation

le contenu ne donne pas davantage des directives claires sur la façon de pénétrer la sagesse que de

dire aux gens de s'harmoniser avec la nature. En effet, vivre en harmonie avec le Tao ou la nature

est la pratique exacte mais ceci peut trop facilement être triché si les gens ne savent pas

exactement comment faire. Ainsi, en regardant le triangle représentant la structure de la vie, le

Tao Te Ching mentionne seulement une flèche , celle du milieu mais manque toujours les deux

flèches des deux côtés.

Quant au christianisme, l'emphase est mise sur deux flèches, la sagesse et la moralité, ce qui fait

que le triangle se renverse du côté gauche. Tous les concepts au sujet d’aimer nos ennemis et nos

voisins comme nous nous aimons, tourner l'autre joue, courir après les gens et leur donner aussi

notre seule chemise et ainsi de suite font partie des principes moraux très peu communs qui

préparent les gens à aller au ciel. Ceux qui réussissent à suivre de tels principes moraux élevés

doivent êtres uniques et posséder un potentiel très élevé en eux. Un grand nombre de chrétiens a

échoué à suivre une telle pratique à cause d'une seule raison. C'est trop difficile. C’ est difficile

parce qu'il y a trop de résistance dans les esprits des gens. Se débarrasser de la résistance est la

réponse directe à pourquoi nous devons faire la méditation. La méditation est la pratique qui

Page 40: Une poignée de feuilles

40

manque toujours le plus dans le christianisme traditionnel. La méthode du Bouddha est plutôt

saine parce qu'elle se compose de la sagesse, de la moralité et de la méditation et les formes la

triangle parfaite. La Méditation particulièrement le vipassana-bhavana est la véritable pratique sur

la façon de vivre en harmonie avec Tao et sur la façon vomir les fruits défendus déjà mangés de

l'arbre de la connaissance et entrer dans le royaume de Dieu. Cette pratique évidemment n'est pas

inscrite clairement dans le Tao Te Ching ou la bible. La vérité ultime ne peut pas être atteinte par

la pensée mais seulement par l’expérience. Quand la carte de la vie n'est pas claire, les gens

peuvent facilement se perdre dans leur jungle spirituelle. À mon avis, c'est la raison principale qui

affaiblit le christianisme et il y a trop de preuves pour démontrer ce point de vue de nos jours. Le

succès de la science ne peut pas s’accorder avec le suprême concept de Dieu tout-puissant.

Pendant que les croyants en Dieu essayent de s’accrocher à leur Dieu, la science essaye de

prouver la non existence de Dieu. En fait, c'est des mots et de leurs définitions qu'ils ne

conviennent pas et pas sur la réelle entité ultime elle-même. Les différents mouvements religieux

sont également le résultat évident d'être perdu dans la jungle spirituelle.

Si nous voulons aller à une île dans le Pacifique, sans une bonne carte, nous nous perdrons

certainement. L'entité ultime de la nature est exactement devant nous. Nous pouvons y arriver par

le voyage de l’esprit seulement. Si la carte n'est pas assez détaillée, nous pouvons ne jamais y

arriver bien qu'il soit exactement là. Le Bouddha est le seul professeur au monde qui nous donne

la carte la plus détaillée pour parvenir à cette destination. Les quatre fondements de l’éveil de la

conscience sont le voyage exact de l’esprit qui sont le cycle complet en eux-mêmes. Les

pratiquants qui suivent les quatre fondements de l’éveil de la conscience seront placés bien devant

la porte de la sagesse sans devoir aller loin de leurs propres maisons. Quand la porte de la

sagesse est ouverte, il n’est plus besoins de compter sur un livre saint de plus, ceci est la véritable

liberté spirituelle. Tous les livres saints sont seulement des cartes ; une fois que nous atteignons la

destination, nous n'avons plus besoin de la carte.

En regardant en arrière ma propre expérience, je peux seulement dire qu'il n'y a aucun moyen que

j’ai pu faire ce voyage de la vie sans la carte du Bouddha des quatre fondements de l’éveil de la

conscience.

Page 41: Une poignée de feuilles

41

CHAPITRE SEPT

RAFFINER LE DIAMANT

Le monde se prépare à dire au revoir au 20ème siècle. En effet, ça fait presque deux mille ans

depuis la naissance du Christ aussi bien que son travail et sa vie-sacrifice pour l'humanité. S'il

retournait physiquement maintenant, il serait très choqué de voir que sa vie de sacrifice a eu très

peu de signification pour les peuples d’aujourd’hui. L'institution chrétienne perd de sa force sur la

société. Les gens renient le Dieu que le Christ leur a présenté et le remplacent par le Dieu qui a le

pouvoir d'achat. La diffusion du « consommationisme » et des sites Web ont rapidement détruit

les bonnes valeurs et les traditions qui ont étés avec les différentes sociétés depuis toujours .

L'institution familiale qui traditionnellement sauvegarde l’unité de la société a été détruite. Les

institutions religieuses, qui sont censées être un pilier pour les membres de la société ont été

défiées et secouées sur une échelle qu’on avait jamais vu avant. En conséquence, les esprits des

gens sont dans une grande confusion et sont totalement perdus. Quand ils ne savent pas à quoi

s'accrocher dans leur recherche du bien être, ils se retournent vers la recherche de plus de

richesse, de puissance et de renommée de quelque manière que se soit, même si cela signifie des

agressions et les massacres de personnes innocentes y compris des enfants à l'école. Les gens sont

emprisonnés dans un cercle vicieux. L'agitation mentale a poussé un groupe de personnes dans la

société à rechercher la liberté spirituelle.

C'est la raison pour laquelle le bouddhisme s'épanouit dans l'ouest, mais jusqu’à quel point les

gens peuvent comprendre des concepts orientaux, c’est une autre paire de manches. Il est difficile

pour les bouddhistes nés qui ont grandis dans une culture bouddhiste de comprendre l'essence du

bouddhisme. Il est par là plus difficile pour les personnes occidentales qui ont grandis dans une

culture qui ne les prépare pas à penser et à mettre en pratique le concept oriental. Récemment un

manager du football a été licencié parce qu'il a dit que les gens sont nés handicapés à cause de

leur karma précédent. Le public a trouvé son opinion extrêmement blessante et controversé et

ceci lui a par la suite fait perdre son travail. L'aura t-il dit dans n'importe quel pays bouddhiste, les

gens ne soulèveraient même pas leurs sourcils parce que les bouddhistes grandissent avec une

telle croyance. La croyance à la re-incarnation est une grande partie de la vie de ces personnes.

Les gens font toutes sortes de choses dans cette vie parce qu'ils veulent garantir qu'ils auront une

meilleure vie dans leur prochain incarnation. C'est quelque chose que les personnes occidentales

trouveront très difficile à comprendre. Le cas du manager du football est un très bon exemple de

ce que je veux dire au sujet de combien les personnes occidentales peuvent vraiment comprendre

Page 42: Une poignée de feuilles

42

le bouddhisme. Certains disent que le bouddhisme pourrait s'éteindre à l'est et renaître dans

l'ouest. Je ne serai jamais d'accord avec une telle opinion. En ce qui me concerne, ce qui pourrait

être possible c’est d’essayer de voir les possibles points communs entre le bouddhisme et le

christianisme.

À mon avis, le christianisme est un diamant inestimable, qui n'a pas été entièrement raffiné.

Comme je l’ai dit dans mon chapitre précédent, le vieux et le nouveau testament contiennent déjà

la sagesse ultime qui indique aux gens le but final de la vie. Le Connaisseur nous a dit qu’en

mangeant du fruit de l'arbre de la vie, nous vivrions pour l'éternité. La naissance du Christ venait

confirmer ce destin éternel et c'est pourquoi il nous a dit d'aimer Dieu davantage que toute autre

chose. Ayant vu la vérité là devant moi, je sais que l'arbre de la vie et Dieu sont simplement des

personnifications qui n'ont pas été correctement expliquées aux chrétiens et c'est la raison

principale qui affaiblit la totalité de l'institution. La personne qui a expérimenté la vérité ultime

qui est l'état neutre dans la nature, jusqu'à ce qu'il n'y ait pas le plus léger grain de doute dans leur

cœur, saura combien il est difficile de pénétrer cette unique et réelle vérité. Des bases Appropriés

(principes moraux et méditation) doivent être assurées avant que les pratiquants puissent

suffisamment équilibrer leurs esprits pour expérimenté la vérité ultime devant eux. Je n'ai aucun

doute que l'état neutre dans la nature (abyakata), en laquelle aucun nom ne pénètre est la seule

vérité que tous les Connaisseurs ont vue, y compris l'auteur du livre de la Genèse et le Christ. Cet

état ultime est appelé Dieu ou l'arbre de la vie. Dans le livre des psaumes 46:10 il est dit soit en

paix et saches que je suis Dieu. À mon avis un tel verset contient le message le plus significatif

pour confirmer que Dieu est en effet l'esprit serein qui est également poursuivi par les

bouddhistes et tous les autres croyants religieux et non croyants religieux aussi. C'est parce que

l'esprit serein est la paix de l'esprit, qui est un sentiment universel. C'est l'esprit serein ou Dieu

qui joue le rôle principal de garder notre santé d'esprit en place. Sans cet esprit serein ou Dieu, le

monde serait dans le chaos. Le fait est que le monde est dans le chaos en ce moment même parce

que les gens n'ont pas l'esprit serein ou Dieu.

La difficulté est qu'une telle sagesse est connue seulement des éveillés. Les non éveillés ne

comprennent pas que Dieu est en effet l'esprit serein. Bien que la sagesse profonde soit déjà là

dans le livre saint, les moyens pour atteindre le but ne sont pas assez clairs. En conséquence, les

gens n’en bénéficient pas suffisamment, ce qui est une honte. Quand la signification véritable de

Dieu n'est pas correctement revelée, Dieu devient un être surnaturel qui est au delà des questions

et les gens se sont habitués à croire en lui .Croire en Dieu tournent autour du processus

fondamental de la pensée et de l’imagination, à moins qu'on puisse vraiment expérimenter Dieu

Page 43: Une poignée de feuilles

43

comme esprit serein où il n'y a aucune pensée impliquée. Penser ou imaginer Dieu et vraiment

expérimenter Dieu comme l’esprit serein ou l’état neutre de la nature sont deux choses différentes

qu’il n’est pas possible de comparer. Il n'y a rien à comparer. Ceci est la chute du christianisme.

Avoir la foi en Dieu ne peut pas permettre de défier la science mais expérimenter Dieu comme

l’esprit serein peut répondre aux questions auxquelles la science ne peut pas répondre et

n'interfère pas dans la révélation de la science. Par conséquence, la science peut aider à

augmenter la puissance de Dieu à cet égard. Toutes les réponses que la science veut avoir existent

déjà dans le bouddhisme, mais naturellement de la même manière que les scientifiques ont besoin

du langage scientifique pour exprimer les vérités appropriées de la nature, on doit employer le

bon langage et la bonne approche pour exprimer la vérité finale que le Bouddha a trouvée.

La foi peut facilement être minée et c'est ce qui est arrivé à l’ensemble de l'institution chrétienne.

Quand les moyens concernant la façon d’aller de nouveau au royaume de Dieu (l’esprit serein) ne

sont pas clairs, les gens créent Dieu selon leur propre imagination. En conséquence, la bible a été

interprétée et tordue pour convenir au besoin des personnes. Quand j'ai essayé de découvrir ce qui

a causé la guerre des Balkans en ce moment, la vérité est autant compliquée que choquante. La

guerre aux Balkans peut faire penser à une guerre qui s'est produite il y a presque 500 ans. Les

Serbes vaincus se sont assurés de ne pas oublier cet événement douloureux. En conséquence, la

haine et la vengeance se sont retransmises de générations en générations, et l'institution qui rend

cette mémoire douloureuse fraîche est l'église chrétienne. C'est la raison principale du nettoyage

ethnique ayant cours qui cause tellement de douleur inutile à l'humanité.

Je suis sûr que cela fera beaucoup de différence si les gens pouvaient voir Dieu comme l’esprit

serein au lieu de lui ou il. Quand Dieu est mentionné en tant que lui ou il, les gens tendent à le

rechercher dans le ciel et ils manquent de voir tout ce qui est bien devant eux. Il y a beaucoup de

différence parce que quand Dieu est considéré comme l'esprit serein, les gens regarderont droit

devant eux et ils verront tout y compris le ciel . Cela signifie que si nous pouvons trouver une

approche pour tous les croyants en Dieu de telle manière qu'ils ne doivent pas sortir de leur

propre culture familière, le public en bénéficiera immédiatement. Ce que je veux suggérer est

que devons nous trouver une nouvelle approche à cette sagesse ultime (Dieu en tant que l’esprit

serein) si le monde l'a déjà ? En effet le monde a déjà la connaissance au sujet de la manière de

trouver Dieu comme l’esprit serein. Avons-nous besoin de rechercher autre chose qui pourrait

nous faire courir le risque de nous perdre dans la jungle spirituelle ?

Page 44: Une poignée de feuilles

44

Pour revenir au sujet, les quatre fondements de l’éveil de la conscience ou vipassana est en effet

le chemin qui peut rapidement nous mener à l’expérience de Dieu non en tant que lui ou il mais

simplement comme l’esprit serein. C'est la seule manière dont tous les croyants en Dieu peuvent

voir Dieu comme lumière, vérité, esprit serein ou simplement comme état neutre de la nature. Les

quatre fondements de l’éveil de la conscience peuvent indiquer avec exactitude aux gens

comment ne pas manger du fruit de l'arbre de la connaissance. Les gens qui sont passés par la

pratique du troisième fondement de l’auto éveil savent que c'est l'étape où l’on vomi toute la

connaissance accumulée dans nos pensées et notre mémoire(souvenirs). C’est seulement quand

nous finissons de nous débarrasser de toute notre connaissance accumulée, que notre esprit peut

être serein et stable. L'esprit serein est identique à l'esprit innocent qui nous permet

d’expérimenter le monde innocent ou l'univers ce qui est le même endroit que le royaume de

Dieu ou le jardin d'Éden ou l'arbre de la vie. L'esprit serein ou l'esprit innocent a été clairement

défini par le Bouddha et est le point centrale du quatrième fondement de l’éveil de la conscience.

Tous ces personnifications religieuses ne sont pas aussi éloignées que nous sommes amenés à

penser et à croire. Dieu et la vérité ultime que nous tous voulons tellement connaître sont ici

devant nous ; ils sont tout au sujet de nous et au sujet de l'univers dans lequel nous vivons.

Je crois fortement que si tout les croyants en Dieu suivent la carte de la vie des quatre

fondements de l’éveil de la conscience, ils découvriront bientôt que chaque être humain ordinaire

fait face à la même vérité ultime juste devant lui. En effet, c'est la seule manière par laquelle

l'humanité peut vraiment être unie. Je sais que cette opinion est trop loin de pouvoir être acceptée

par les croyants en Dieu. Si seulement le Christ avait eu la chance de vivre aussi longtemps que

l'a fait le Bouddha, sa manière de trouver Dieu aurait pu s’avérer être les quatre fondements de

l’éveil de la conscience. Un jour il y a quelques années, j'ai trouvé la chronique des questions et

des réponses dans le « Daily Mail » où les gens écrivent pour poser toutes sortes de questions

sous le soleil et le chroniqueur , doit rechercher la réponse pour les lecteurs. La question et la

réponse ce jour là étaient ce qui suit :

Question : De quel pays de l'Est les hommes sages sont-ils venus ?

Réponse : Suite à la réponse précédente, la théorie du théologien allemand Holger Kerstern au

sujet des hommes sages est qu'ils étaient des moines bouddhistes du Kashmir, en Inde, cherchant

la réincarnation d'un maître spirituel bouddhiste, qui s'est avéré être Jésus. Plus tard à l'âge de 13

ans, Jésus a voyagé en Inde avant de retourner en Palestine à 20 ans, où il a recueilli et a enseigné

à ses disciples jusqu'à sa crucifixion. Il a survécu à cela et est revenu en Inde, y passant le reste de

sa vie jusqu'à ce qu'il meurt à l'âge de 120 ans, selon le prophète Mohamed. Son tombeau y est

Page 45: Une poignée de feuilles

45

toujours. Quel sérieux devez vous accorder à tout ceci, c’est votre problème. George Gordon,

Cardonald, Glasgow.

J'ai également entendu Ajahn Khemananda à différentes occasions dire qu'il y avait un temple au

Tibet où sur un mur on a écrit qu'il y avait un garçon appelé Jésus qui y est venu et y est resté

pour apprendre la méditation. Après que le garçon soit revenu à sa ville natale et ait prêché ce

qu'il a cru, il a été crucifié. Il ne sera jamais facile de découvrir la vérité historique au sujet du

Christ. J'ai rapporté ceci juste au cas où il pourrait y avoir un certain lien. Je ne serais pas étonné

du tout si le Christ avait été influencé par les concepts bouddhistes. Après avoir vu le

documentaire sur le christianisme dans le Millénaire sur BBC2 récemment, je suis stupéfait

d'apprendre que certains disent que la bible est incertaine, et leurs opinions ont gagné une large

adhésion. Beaucoup écartent aujourd'hui ce que la bible dit comme étant invraisemblable,

particulièrement le vieux testament. Si les chrétiens discutent toujours de savoir si la bible est

digne de confiance ou pas, je pense que nous avons toujours un long chemin à parcourir avant de

trouver la vérité ultime ou Dieu. Je ne suis pas une chrétienne en tant que telle et je n'ai pas

encore lu la bible en totalité mais toutes les fois où j'ai lu la bible, j y ai toujours trouvé les mots

de la vérité et rien d’autre que la vérité. Comment pouvons-nous douter de la personne qui a écrit

le livre de la genèse et qui a parlé de l'arbre de la vie et de l'arbre de la connaissance ? Il a essayé

de nous dire qu’une montagne colossale existe bien ici devant nous mais nous ne pouvons pas la

voir parce que nous sommes trop petits et trop stupides, ainsi nous le blâmons en le traitant de

menteur. Cela n'est pas juste, n'est-ce pas ? Je peux dire que je n'ai aucun doute sur la bible Je n'ai

aucun doute parce que je peux voir la vérité moi-même, ou métaphorique parlant, je peux voir la

montagne. La bible me confirme la vérité que je peux voir bien ici devant moi. Nous ne devons

pas nous en faire et nous accrocher à la bible comme si elle était en elle même l’objectif . La bible

est seulement un guide, une carte indiquant le chemin vers notre destination. Nous devons être

libres de la bible avant que nous puissions atteindre notre destination éternelle. Avoir la foi en

Dieu est totalement différent d’expérimenter Dieu par nous-mêmes. Si nous avons toujours la foi

en Dieu, cela signifie que nous n'avons pas encore trouvé le vrai Dieu. Si nous avons trouvé le

vrai Dieu, nous n'avons pas besoin de foi puisque nous pouvons parler de la vérité nous-mêmes.

Ce dont nous avons besoin en ce moment est le savoir-faire, qui nous permettra de trouver le vrai

Dieu. C'est la raison pour laquelle je dois parler de cette issue sérieusement.

Les gens se demanderont comment nous pouvons appliquer la pratique bouddhiste dans la façon

de vivre chrétienne ? Bien, c'est le point central de ce chapitre. Les gens qui sont passés par la

pratique détaillée des quatre fondements de l’éveil de la conscience savent que c'est une question

Page 46: Une poignée de feuilles

46

de créer une nouvelle habitude qui permet à des personnes de se rapprocher de la vérité ultime ou

de Dieu comme l’esprit serein. La pratique elle-même est universelle juste comme apprendre

comment conduire ou nager. Les gens peuvent facilement oublier leur identité nationale et

religieuse tandis que la pratique se poursuit. Par conséquent, il n'y a aucun besoin d'inclure

n'importe quelle cérémonie religieuse si nous ne le voulons pas. Ceci sera bénéfique à ceux qui

n'ont aucune croyance en Dieu. D'autre part, si nous le voulons , nous pourrons toujours fondre

les quatre fondements de l’éveil de la conscience dans toute tradition religieuse de sorte que les

gens ne se sentent pas trop aliénés. Les gens peuvent pratiquer les quatre fondements de l’éveil de

la conscience dans leurs propres cultures religieuses familières, ce qui peut facilement les aider à

l’enraciner plus profond. Cela signifie que la pratique et la technique doivent être très clairs pour

les professeurs d'abord.

Je dois souligner à ce stade que je ne parle pas de ceci à partir du dessus de ma tête ni je ne

l'imagine. Mon travail à l'université de Birmingham en tant que professeur de Taî chi est tout au

sujet d’amener les jeunes de l'occident à s'engager dans cette pratique positive des quatre

fondements de l’éveil de la conscience. Naturellement personne ne m'a demandé de le faire mais

moi je le fais parce que je sais que les gens peuvent tirer bénéfice de cette pratique. Cela n'a pas

été facile du tout d’essayer de trouver la bonne approche et la bonne méthode pour eux,

particulièrement comme j'ai dû seule y penser et seule y travailler toutes ces années. Néanmoins,

tous ces pensées et concepts ont été matérialisés et deviennent de plus en plus clairs

particulièrement ces deux dernières années qui ont suivi mon expérience unique. C'est comme

cela que je gagne le courage pour proposer cette pensée. Je suis sûr que si le bouddhiste et le

chrétien pouvaient prêter attention à cette opinion, le public pourrait certainement y gagner.

Naturellement, cela signifie que toutes les personnes concernées doivent mettre leur moi de côté.

Mon entretien aujourd'hui non seulement peut causer le tumulte parmi les chrétiens mais

également parmi les bouddhistes. Il est tout à fait normal que les gens pensent que leur religion

est meilleure que celle des autres et que nous ne devrions pas nous mélanger. Mais c'est

exactement le problème que connaît le monde aujourd'hui. Ce que les gens ne réalisent pas c’est

que pour être capable d’expérimenter la vérité ultime ou voir Dieu comme esprit serein, ils ont

besoin de détruire la barrière mise en place par les différentes croyances religieuses d'abord. Dès

que l'esprit serein ou Dieu ou le monde innocent sera vraiment expérimenté, cette personne n' est

plus une chrétienne, une bouddhiste, une musulmane et ainsi de suite, encore moins ayant une

considération de la nationalité, du sexe, de l’âge ou de la race. C'est la seule vraie sagesse de

l'univers, qui a été partagée par tous les illuminés de tous les temps et de tous les pays.

Page 47: Une poignée de feuilles

47

Je sais que ce n'est vraiment pas mes affaires d’interférer dans ce que les chrétiens croient au sujet

de leur Dieu puisque je ne me considère pas chrétienne et pourquoi je voudrais-je m y mêler ? Je

suis sûr que les gens peuvent voir que je ne gagne rien à dire toutes ces choses mais probablement

des moqueries, polémiques et même de l’hostilité de tous les côtés. Ce n'est pas ce qu'une mère de

trois adolescents voudrait. Je peux être tout à fait heureuse et satisfaite d’accomplir des choses

autour de ma maison pour le reste de ma vie juste comme n'importe quelle mère dans le monde.

Je suis sûr que les gens peuvent voir cela. La seule raison qui m'incite à parler est mon devoir

envers la vérité. Je le dois à la vérité que je peux voir bien devant moi et je le doit à des

personnes qu'importe leur petit nombre qui pourrait comprendre. Je peux seulement être

totalement folle et ne pas savoir de quoi je parle ou je sais exactement de quoi je parle. Ce n'est

pas à moi d’en juger. Le jugement est à vous. Néanmoins, je pense vraiment que le monde est

devenu si troublé que nous ne devrions pas être trop têtus pour convenir de quelque chose qui

pourrait créer un certain résultat positif pour un changement. Je voudrais saisir cette occasion

pour inviter tous les chefs religieux à parler sérieusement de ce sujet.

Page 48: Une poignée de feuilles

48

CHAPITRE HUIT

COMMENT COUPER LES PENSEES INDESIRABLES

Presque chaque problème dans le monde aujourd'hui peut être ramené à une cause. C'est le fait de

pensée excessive chez un individu et son incapacité à couper ces pensées. Les trois groupes de

manifestation la cupidité, la colère et la désillusion que tous les bouddhistes connaissent bien ne

peuvent pas se produire tous seuls. Ils ne peuvent venir qu’avec un transporteur et celui est la

pensée.

Le propriétaire de la pensée de cupidité qui ne l'arrête pas répondra certainement à sa pensée

avide, tout dépend de combien il en est obsédé . Les gens qui ont moins de cupidité voudrons

moins tandis que ceux qui ont plus de cupidité voudrons naturellement plus. Le Mahatma Gandhi

a dit que les ressources naturelles dans le monde sont assez pour alimenter chaque être humain

sur terre mais elles ne sont pas assez pour satisfaire une seule personne cupide. Nous avons

seulement à regarder autour de nous et nous verrons que Gandhi avait tout à fait raison. La

pauvreté dans le monde est certainement le fait de l’Homme. Ce monde a seulement quelques

personnes riches qui peuvent manipuler le destin de tant de choses et d'événements aussi bien que

leur propre richesse. Quant à la pensée qui porte la colère et la haine avec elle, nous savons tous

ce dont une telle pensée destructive est capable et ce à quoi elle peut mener. Quand les gens ne

peuvent pas couper leurs pensées de colère, ils ne peuvent pas arrêter leur sentiment de colère qui

bouillonne1. Le propriétaire de cette pensée de colère sera forcé de répondre et de réagir comme

sa pensée lui demande de faire. Beaucoup très souvent un simplement ressentiment dans le cœur

du propriétaire d’une pensée, va se développer en discussion entre deux personnes, va pousser

l’un à être violent envers l’autre, à commettre différents niveaux de crime menant finalement au,

degré extrême ,à causer une guerre. La pensée de cupidité et la pensée de colère sont

naturellement reliées en cela que si nous ne pouvons avoir ce que nous voulons ou mourons

d'envie d’avoir, nous nous mettons en colères. Cependant, la cupidité et la colère sont surpassés

par la désillusion. La pensée illusoire, telle qu'elle est décrite, n'a pas une nature distincte comme

la cupidité et la colère. Néanmoins, la désillusion se reflète dans, d’autres pensées et sentiments

par exemple, l’embarras, l’incertitude, le doute, l’insécurité, le mécontentement, l’ennui et la

crainte. Parmi ces sentiments, la crainte est la plus mauvaise de tous par exemple la crainte des

fantômes, de la pauvreté, des moqueries, de la vieillesse, de la maladie, de la mort, etc.

Page 49: Une poignée de feuilles

49

Nous tous savons que si nous ne pensons pas à nos problèmes, nous n'aurons pas de problèmes.

La difficulté est que nous ne pouvons pas le flot de pensées et donc nous ne pouvons pas résoudre

nos problèmes. La pensée persistante elle-même devient le problème dans lequel nous sommes

emprisonnés et qui se transforme en cercle vicieux. En conséquence, les gens cherchent les voies

de sortie dans toutes les directions possibles de sorte qu'ils puissent cesser de penser à leurs

problèmes. Si le problème n'est pas important, la personne peut sortir, s'amuser et bientôt il oublie

le problème. Si le problème est sérieux, la personne doit prendre des mesures plus énergiques

pour cesser de penser à leurs problèmes et la solution la plus vulgaire sont les médicaments

antidépresseurs, bien qu'un grand nombre dans notre société moderne choisissent de prendre les

drogues illégales. Manger en désordre et boire abondamment sont également des moyens

alternatifs que beaucoup de gens choisissent de sorte qu'elles puissent cesser de penser. Si toutes

ces mesures ne fonctionnent pas, beaucoup de gens qui n’ont plus de choix se retournent vers la

solution finale, le suicide. Il n'y a aucun doute que la dépression est l'une des maladies les plus

communes de notre société moderne. Cet état mental sérieux qui frappe un Britannique sur

quatre, coûte à la Grande-Bretagne plus de 8 milliards de livres de perte par an en matière de

santé, de prestation de la sécurité sociale. L’organisation mondiale de la santé prévoit que dans 20

ans la dépression sera la seconde maladie la plus onéreuse dans le monde2.

Chaque jour, nous entendons l'expression "ne pensent pas cela". Nous sommes soit celui qui

donne le précieux conseil , soit nous prenons le conseil nous-mêmes. Nous savons tous qu’il est

plus facile de dire que de faire particulièrement si nous sommes du côté de celui qui reçoit le

conseil. Aucun de nous ne veut garder ses pensées désagréables , inquiétantes et douloureuses.

Quand nous sommes face à face avec les pensées qui nous bombardent et tirent sur nous comme

des mitrailleuses, nous sommes tous impuissants. C'est la situation que le Bouddha a comparée à

la poussière qui est emprisonnée dans la roue d'un chariot. Se libérer de ce cercle vicieux est la

tâche la plus difficile sur terre. Sans l’aide du Bouddha, nous serions tous toujours emprisonnés

dans la roue aussi longtemps qu’elle tournerait. Cependant, la triste vérité est que la majorité de

personnes dans le monde ne savent toujours pas qu'il y a en effet une sortie de ce cercle vicieux.

C'est la raison principale de tous ces mots.

Ceux qui vont dans les temples de nos jours sont considérés comme des personnes ayant

beaucoup de problèmes personnels et c'est pourquoi elles doivent rechercher l'aide des moines.

Très peu de gens peuvent lier leur maladie mentale ( qui est due au fait de ne pas pouvoir arrêter

les pensées non désirées) à l'illumination du Bouddha. En fait, l'illumination du Bouddha peut

directement nous aider à traiter ce problème fondamental ; c’est à dire être capables de cesser de

Page 50: Une poignée de feuilles

50

penser quand nous voulons. Voir l'état de Nirvâna ou de vérité ultime est une question de trouver

la stabilité de l'esprit et en effet une question de savoir contrôler nos pensées. Les quatre

fondements de l’éveil de la conscience ou vipassana-bhavana est la pratique exacte qui permet de

créer une nouvelle habitude mentale. C'est-à-dire l'habitude de pouvoir arrêter les pensées non

désirées, des déchets, et en même temps pouvoir générer des pensées utiles et créatrices. C'est

exactement l'habitude mentale que les gens n'ont pas et c’est la cause racine de tous les problèmes

dans le monde aujourd'hui. Les gens ne réalisent pas que laisser notre mental vagabonder au loin

dans des pensées, l'imagination, la fantaisie et les rêves est une mauvaise habitude mentale que

nous avons besoin de corriger. Les gens pourraient se demander, quel mal y a t-il à avoir de

l’imagination, de la fantaisie ou des rêves ? Nous ne parlons pas des rêves, de l'imagination et la

fantaisie positifs qui peuvent éclairer le monde et l’aider à avancer mais regardons étroitement les

négatifs. Je suis sûr qu'au moins une fois dans nos vies, nous avons tous eu un rêve surnaturel(

éveillé), une imagination ou une fantaisie étrange. En fait, une fois au moins dans nos vies ceci

dans le cas extrême ou quelqu’un pourrait dire qu’il n’en a jamais eu parce qu’un grand nombre

de personnes vit quasiment dans leurs rêves, leur imagination ou leur fantaisie tout le temps . La

chose suivante est le degré d’étrangeté qui s'ajoute au résultat choquant. Je suis sûr que les

lecteurs commencent à se rappeler l'image des crimes liés à une imagination bizarre. La

Pédophilie et les tueurs en séries sont des exemples évidents des personnes qui ne peuvent pas

cesser de penser à leur fantaisies étranges. Quant aux deux adolescents qui ont juste abattu 15

jeunes dans un lycée y compris eux-mêmes : c'était également le résultat de l’impuissance à

arrêter leurs pensées persistantes de haine, plus quelques autres facteurs qui ont rendu le massacre

possible. Un facteur principal est Hollywood qui a aidé à établir dans leurs imaginations le

massacre de personnes qu'ils ont détesté juste comme leurs stars le font dans les films qu’ils

idolâtrent. Un autre facteur important est que les pistolets sont des articles disponibles en

Amérique. Si ces deux garçons étaient en Grande-Bretagne, cet incident de tuerie pourrait ne pas

s'être produit parce qu'ils n'auraient pas pu mettre la main sur les pistolets aussi facilement. Un

autre facteur crucial qui fait de ce crime quelque chose de si affreux est l'Internet. Je ne sais pas

si je devrais employer le terme chanceux ou malheureux que notre société moderne ait une

technologie aussi élevée que l'Internet qui était censé unir l'humanité. Maintenant, nous pouvons

voir le côté très noir de cette technologie. Sans Internet, les deux garçons n'auraient pas eu l'accès

aussi facile aux informations sur la façon de faire des bombes. Cependant, nous devons

comprendre que Hollywood, la loi sur les armes aux USA et l'Internet sont seulement des facteurs

secondaires qui font que la fantaisie étrange devienne possible. La racine de ce problème revient

toujours au manque de capacité à couper les pensées étranges et destructrices. Ceci permet de voir

Page 51: Une poignée de feuilles

51

combien dangereux cette mauvaise habitude mentale peut être. La douleur des personnes dans le

monde aujourd'hui est le résultat final de toutes nos mauvaises habitudes mentales que nous

infligeons non seulement à nous-mêmes mais également aux autres. Le problème est que nous

n'avons pas besoin que beaucoup de personnes réalisent leur imagination destructrice pour causer

le pire. La situation difficile et déchirante des réfugiés bosniaques en ce moment est provoquée

par une seule personne. Pendant les cinquante dernières années, cinq principales personnes étaient

responsables de la mort tragique d'approximativement 50 millions de personnes innocentes ou

plus. Nous ne devons pas prendre cette mauvaise habitude mentale avec trop de légèreté.

La mauvaise habitude mentale (s’évader dans ses pensées et son imagination) n'est pas quelque

chose que les gens peuvent facilement détecter et corriger par eux-mêmes. Nous savons même

que se ronger les ongles de la main est une mauvaise habitude physique mais il est difficile de

changer quoique nous puissions voir ce qui se produit. Quelle chance avons nous de pouvoir

changer nos mauvaises habitudes mentales que nous ne pouvons même pas voir ? En fin de

compte, nous devons admettre que nous avons besoin d'aide. L'arrivée de tous les grands

professeurs dans le passé, le Bouddha et le Christ par exemple, n’a été que dans ce but même

mais nous ne pouvons pas comprendre ces saintes paroles suffisamment pour en tirer un bénéfice

et nous en détourner pour rechercher d’autres refuges. C'est une grande honte !

Je fais de mon mieux pour rendre les choses le plus simple pour les gens. Pour revenir à

l’essentiel, les quatre fondements de l’éveil de la conscience sont là pour corriger nos habitudes

mentales jusqu'à ce que nous puissions vraiment trouver notre vraie liberté mentale. Les gens qui

n'ont jamais entendu parler des quatre fondements de l’éveil de la conscience devraient

rapidement trouver des experts et apprendre d'eux.

Page 52: Une poignée de feuilles

52

CHAPITRE NEUF

LES QUATRE FONDEMENTS DE L’EVEIL DE LA CONSCIENCE

Qu'importe l'angle sous lequel j'a parlé dans les huit chapitres précédents, j'ai toujours tout relié

aux quatre fondements de l’éveil de la conscience. Cependant, pour rendre ce chapitre plus

approprié au besoin immédiat des personnes, je ferai de ce chapitre une suite du chapitre huit où

j'ai parlé du pensée excessif qui est la cause racine de tous les problèmes. Alternativement, ce

chapitre est au sujet de la façon dont nous pouvons exactement nous couper de nos pensées et

sentiments non désirés. C'est le refuge, qui ne nous laisse aucun effet secondaire et nous a été

recommandé par le Bouddha.

Fausse Opinion

Quand nous parlons de la pratique de l’auto-conscience, la majorité des personnes sont

enclines à se demander pourquoi nous devons faire ainsi puisque nous semblons déjà

avoir un sens de la conscience de soi-même. Par conséquent, il est très important d’avoir

une claire compréhension de ce concept avant que nous parlions de la pratique elle-

même. Nous devons comprendre que l’auto-conscience des personnes qui ne se sont pas

encore engagées dans la pratique des quatre fondements de l’éveil de la conscience ne

peut pas encore être considérée comme la véritable conscience. Selon la quatrième noble

vérité ou le noble chemin octuple, la bonne conscience (Samma-sati) doit être au

commencement guidée par un bon point de vue ou la bonne compréhension (Samma-

ditthi) du but final de la vie. En d'autres termes, nous devons accepter l'illumination du

Bouddha d'abord. Sans être guidé par une bonne compréhension, la conscience de soi-

même que nous avons tend à s'accrocher étroitement à la valeur matérielle, à la

renommée, au statut, au gain et à la perte, etc. Si elle n'est pas liée avec la conscience

matérielle, la méditation de nos jours est employée pour la relaxation qui s'avère tout à

fait populaire aussi bien à l'Ouest qu’à l'Est. Les gens en ressortent avec différent niveau

de bien être ce qui suppose avoir des niveau élevés de la conscience de soi-même.

Certains pensent que de telles pratiques positives pourraient avoir quelque chose à voir

avec la méditation bouddhiste. Ceci est le point dont j’ai fait état dans le chapitre cinq. Il

est très important que le but de la vie soit clair au moins au niveau de la pensée. Si non

Page 53: Une poignée de feuilles

53

nous risquons de nous égarer dans le processus puisque c’est quelque chose

d’extrêmement complexe. Faire la méditation et avoir un niveau élevé de la conscience

de soi-même est comme s’embarquer sur un bateau mais sans connaître la destination

exacte (bonne connaissance ou Samma-ditthi). Ce bateau peut facilement dériver

n'importe où dans l'océan. Nous devons d'abord savoir où nous allons. C'est pourquoi je

dois continuer à souligner le but final de la vie, qui est le résultat de l'illumination du

Bouddha. Nous devons faire très attention.

La conscience matériel-connexe est considérée comme étant une fausse conscience

(Miccha-sati) en ce qui concerne l'enseignement du Bouddha. Les termes "faux ou

mauvais" ne signifient pas nécessairement destructif. Les personnes dont le travail exige

une totale concentration par exemple les chirurgiens, hommes et femmes de sports, les

gardes du palais de Buckingham, etc. ont assurément un niveau élevé de la conscience de

soi-même et leurs esprits sont entièrement concentrés. Une telle conscience de soi-même

positive est encore considérée en tant que la conscience fausse ou Miccha-sati. Pour être

capable de comprendre ce chapitre clairement, comprenons que les quatre fondements de

l’éveil de la conscience sont la pratique qui nous mène à un but particulier. C’est à dire

aller au delà de toutes les douleurs ou entrer dans le Nirvâna, qui est la même chose que

retourner à notre état normal. Du point de vue chrétien, les quatre fondements de l’éveil

de la conscience sont la pratique qui nous aide à vomir tous les fruits de l'arbre de la

connaissance de sorte que nous puissions commencer à manger des fruits de l'arbre de la

vie avec appétit. C'est également au sujet de la façon dont nous pouvons vraiment aimer

Dieu davantage que toute autre chose aussi bien que vivre la vie éternelle tandis que

nous sommes encore en vie. Ce but final de la vie est clairement définit dans le Maha-

sati-pattana-sutra, le Bouddha dit : Ce chemin unique qui mène à l'innocence de toutes

les vies, pour aller au delà de toutes les misères et douleurs, pour réaliser le bon

Dhamma, pour expérimenter le Nirvâna, est les quatre fondements de l’éveil de la

conscience. C'est la cause à un des résultats suivants - pour entrer dans l’état Arahant

maintenant, ou non, pour atteindre l'état d’anagami (celui qui ne retourne plus) dans un

délai de 7 jours à 7 ans."

Page 54: Une poignée de feuilles

54

Les gens qui sont prêts à s'engager dans la pratique des quatre fondements de l’éveil de la

conscience devraient au moins avoir la foi et ne pas douter de l'illumination du Bouddha.

C'est le facteur le plus significatif et le plus important pour permettre au pratiquant de

voir et comprendre la sagesse profonde du Bouddha. Les croyants en Dieu ne doivent pas

se mettre de côté en pensant que ceci est une pratique bouddhiste et n'a rien à voir avec

eux. Avec de la persévérance dans la pratique, je peux assurer à chacun que le pratiquant

oubliera non seulement son statut religieux mais également son âge, son sexe, sa

nationalité et sa race. Cette pratique est purement une expérience scientifique, qui

implique notre corps et notre esprit, que chaque être humain ordinaire a identique.

Le fondement de l’éveil est l'outil pour attraper la vitesse des pensées.

Dériver au loin avec ses pensées, son imagination et sa fantaisie est considérée comme

manquer d'un sens fort de la conscience de soi-même dans le bouddhisme. Ceci est notre

mauvaise habitude mentale, qui, de façon sérieuse et urgente a besoin d’être corrigé parce

que comme je l’ai dit ceci est la racine de tous les problèmes. Alternativement, je peux

dire que la raison pour laquelle nous dérivons au loin avec nos pensées est que les

pensées affluent dans nos têtes à une vitesse étourdissante et nous ne pouvons pas nous

en rendre compte suffisamment vite pour les arrêter. En conséquence, nous vagabondons

avec elles et devenons impuissants juste comme la poussière qui est emprisonnée dans la

roue d'un chariot. Pour pouvoir cesser de dériver ou cesser d'avoir des pensées non

désirées, nous devons attraper les pensées la main dans le sac. Ceci semble plutôt

compliqué. Pour le rendre plus précis et aller droit au but, les quatre fondements de

l’éveil de la conscience dans l'ensemble sont l'outil (moyens) utilisé pour attraper les

pensées malgré leur vitesse étourdissante. En conséquence, nous pouvons cesser d'être

emporté par une certaine imagination morbide et plus tard arrêter cette action

destructrice.

Contemplation du corps (Kaya-nu.passana)

Le premier fondement de l’éveil de la conscience est la contemplation des mouvements

corporels, qui est le processus du rappel de la fondamentale conscience de soi. Les

Page 55: Une poignée de feuilles

55

pratiquants apprendront à prendre conscience de leur propre respiration, et tous les

moindres mouvements de la vie quotidienne par exemple, marcher, se courber, s’étirer,

ainsi de suite. Les mouvements sereins du Tai chi sont une manière idéale de pratiquer

cette technique fondamentale de la conscience de soi. En prenant simplement et

directement conscience de notre souffle ou de nos mouvements sans penser à quoi que se

soit est la pratique correcte de ce premier niveau. Les pratiquants devraient trouver une

ou deux techniques appropriées et s y adonner. Certains pourraient constater que la

recherche du calme du mental par la respiration est trop structuré et tend à faire tomber

dans le sommeil, tandis que d’autres pourraient trouver que s’asseoir les jambes croisées

est trop à difficile à tenir. Cette position peut être modifié en s’asseyant sur une chaise

haute au lieu de s’asseoir les jambes croisées, particulièrement pour les occidentaux qui

ont de longues jambes. La marche méditative et le Tai chi peuvent être de bonnes

solutions de rechange pour ceux qui tendent à s’endormir. Cependant, certains pourraient

penser qu'elles vont oublier d’être conscientes après qu'elles sortent d'une heure ou plus

de méditation structurée. De ce fait, les pratiquants doivent faire de leur mieux pour rester

conscients tout le temps ou chaque fois qu’ils peuvent se le rappeler. C'est le secret pour

avancer dans la pratique. C’est-à-dire être conscient de tous les moindres mouvements

tout au long du jour. Être conscient c’est tout faire avec une pleine présence d’esprit. Si

nous sommes entrain de nettoyer des fenêtres , nous les nettoyons avec toute notre

présence d’esprit et nous faisons l’effort de ne pas nous éloigner de ce mouvement

present et pas pour longtemps si cela arrivait. Ceci est l’idée général de l’exercice. Cette

pratique est idéal pour ceux dont le travail ne demande pas une trop grande participation

du cerveau ou qui n’entraîne pas beaucoup de réflexion. Les travaux domestiques ou les

simples tâches qui nécessitent les mouvements de la main sont presque parfaits à ce

niveau de la pratique.

Être conscient du moment présent est la voie directe pour donner de nouvelle habitude à notre

mental. Cette pratique est concrète parce que les pratiquants savent exactement sur quoi se

focaliser. Bien que ce niveau soit classé comme étant facile et élémentaire comparé aux trois

autres niveaux, les débutants le trouveront certainement extrêmement difficile. La raison

principale est que l'esprit ne cessera pas de dériver au loin à l’immédiat. Les pratiquants seront

confrontés à des échecs répétés. Aussi longtemps que les pratiquants ne renoncent pas à la

Page 56: Une poignée de feuilles

56

pratique, ils se relèveront et apprendront bientôt par eux-mêmes que ces échecs apparents répétés

sont en fait un saut géant. Si les pratiquants ne le comprennent pas ainsi et sont sur le point

d’abandonner, il est important d'écouter ceux qui ont plus d'expérience. Ce dont je suis entrain de

parler à ce moment même est le chemin par où je suis passée. Bien que nous tendions à penser

que nous n'avons accompli aucun progrès notable, en fait, le processus de la formation d’une

habitude adéquate pour le mental a déjà commencé depuis que nous avons entrepris la pratique de

la conscience de soi-même. Alternativement, nous sommes réellement entrain de nous préparer à

être illuminés, bien que nous le sentions à peine ainsi. Comparé à d'autres personnes qui n'ont

jamais fait ce genre de pratique, nous avons réellement fait un long chemin loin d'elles. Les

pratiquants doivent trouver les moyens de se soulager, s’encourager et se cajoler pour suivre la

pratique et pour ne jamais abandonner l’espoir. C’est véritablement comme apprendre une

nouvelle langue ce qui fondamentalement consiste à donner une nouvelle habitude à la langue.

Cela est difficile au début mais lorsque la langue s’est habituée au nouveau mouvement cela

devient plus facile. De la même manière, quand nos esprits seront habitués à la nouvelle habitude

mentale, nous trouverons la pratique plus facile. Combien de temps cela demandera tout dépend

de la quantité d’effort que nous y aurons mis.

Contemplation des sensations (Vedana-nu-passana)

Tandis que la contemplation des mouvements corporels est tangible, la contemplation des

sensations devient un peu plus subtile, raffiné et intangible. À condition que les pratiquants

continuent avec le premier niveau de la pratique, ils commenceront à noter les sensations

(sentiments) du corps et de l'esprit. Les sensations physiques tournent autour de sentir la chaleur,

le froid, la douceur, la dureté, la douleur et ainsi de suite. Avec les conseils d'un professeur, les

étudiants apprendront à prendre conscience de leurs sensations physiques d'une manière qu'ils

n’avaient jamais éprouvée avant. Un professeur expérimenté est une grande chance pour les

étudiants parce que la partie la plus difficile de cette pratique concerne la simplicité. Nous

tendons à nous demander ce que sur terre nous pouvons gagner juste en observant les sensations

que nous aimons penser que nous connaissons déjà. En conséquence, une telle simplicité ne peut

attirer notre attention et nos esprits se retournent vers l'imagination et les fantaisies qui peuvent

nous offrir bien plus d'excitation. C'est pourquoi il y a toujours seulement un nombre restreint de

personnes qui peuvent vraiment survivre à ce chemin vers l'illumination. Nous ne devons pas

oublier que nous nous sommes engagés dans un voyage de l’esprit où tous les poteaux indicateurs

sont abstraits, informes et intangibles. Par conséquent, écouter les conseils d'un professeur

expérimenté est très important.

Page 57: Une poignée de feuilles

57

Cependant, j’entraîne mes étudiants de Tai chi à observer les sensations de picotement et de

vibration dans leurs mains et leurs corps selon ce qui est fait. Observer la sensation physique

exige un meilleur degré de concentration parce qu'il est très facile de dériver au loin. Je

rappellerai normalement aux étudiants de ne pas dériver au loin même pendant quelques

secondes. Dix secondes d'observation de toutes sensations physiques sans dériver au loin est

considérées comme un grand accomplissement pour les débutants. Ils auront une bonne base

pour se développer plus tard.

Sentiments mentaux

En outre, nous avons également des sentiments mentaux : les sentiments positifs, les sentiments

négatifs et les sentiments neutres, bien que ce soit simplement un generalisation3. en fait, il y a

tant de différents types de sentiments mentaux, dont certains sont impossibles à décrire. Les

sentiments mentaux sont très individuels, profonds et privés et parfois extrêmement difficiles à

exprimer. Seul le propriétaire des sentiments sait exactement ce qu’elles sont. La contemplation

en ce qui concerne les sentiments est une manière précise de comprendre les sentiments de façon

objective, pas en expliquant avec des mots excessifs mais en observant tranquillement et

patiemment les sentiments tel qu’ils sont. Par conséquent, si nous n'essayons pas de comprendre

nos sentiments en pratiquant la conscience de soi, nous ne pouvons pas nous attendre à ce que

d'autres nous comprennent entièrement quand nous sommes frappés par une agitation

émotionnelle.

Observer des sentiments mentaux

Observer les sensations physiques est une chose mais c’est quelque chose de plutôt différent et

peut être plus difficile d'observer le sentiment mental parfois. À condition que les pratiquants

aient assez de patience, ils commencent à expérimenter l'esprit agité qui bouge et s’agite chaque

fois que surgit une pensée. L'esprit peut seulement se déplacer vers le haut (des sentiments

positifs) ou vers le bas (des sentiments négatifs). Nous découvrirons que chaque fois que le

mental s’agite spécialement vers le bas, nous en tant que propriétaire de ce sentiment seront

mordus et blessés. C'est le moment où nous pouvons éprouver les différents visages des

sentiments et de l'émotion de la manière dont nous les considérons, juste comme

nous regardons des blessures dans nos mains. Juste en observant nos sentiments avec grande

patience, la sagesse surgit, et nous constatons plus tard que ces sentiments ne restent jamais

longtemps. En réalité, ils viennent, restent pendant un moment et s’en vont (être impermanent).

Page 58: Une poignée de feuilles

58

Quand nous faisons quelque chose d’amusant et d’excitant, nos esprits s’élèvent avec la joie et

l'excitation et alors ces sentiments disparaissent dans l'air. Quand nous rencontrons et parlons à

quelqu'un de meilleur que nous, nous nous sentons tristes, insatisfaisants et probablement

envieux. Puis, ces sentiments composés restent en nous pendant un moment et puis disparaissent

dans l'air. Néanmoins, chaque fois que nous pensons à ces conversations et à ces moments,

chaque sentiment revient et nous tracasse encore. Jusqu’à ce que nous nous mettions sincèrement

à observer de cette façon, nous commencerons à voir son caractère impermanent. cette manière,.

Voir tous ces sentiments aller et venir est quelque chose de douloureux. Si les blessures sont sur

nos mains, nous pouvons y mettre de la crème antiseptique et rendre les blessures moins

douloureuses et les guérir. Mais comment pouvons-nous soulager notre blessure mentale ? La

réponse Est exactement le sujet de ce niveau de la pratique. Aussi longtemps que les pratiquants

aurons assez de patience pour observer les mouvements du mental de la manière sus-indiquée, cet

exercice peut être comparé à mettre de la crème antiseptique sur nos blessures mentales.

Naturellement, les pratiquants ne le ressentent pas ainsi parce que le processus est si douloureux

parfois. Néanmoins, celui qui a atteint ce point sait qu'il n'y a aucun retour. C'est un aller simple

vers la liberté finale de la vie. Le mieux que nous puissions faire c’est de nous réconforter nous-

mêmes et avoir confiance en le Bouddha et en le professeur qui nous guide.

Tandis que les pratiquants accomplissent le deuxième fondement de l’éveil de la conscience, cela

ne signifie pas qu'ils doivent abandonner complètement le premier fondement complètement. Les

pratiquants apprendront bientôt que la pratique du premier fondement leur permet de mieux

observer leurs sentiments physiques et mentaux. Toutes les fois qu'ils se sentirons un peu

suffisant concernant le premier fondement de l’éveil de la conscience, ils se trouveront bientôt

emprisonnés dans leurs propres sentiments au lieu de les observer comme ils avaient l'habitude

de faire quand ils étaient totalement conscients. Les gens qui s'engagent dans la pratique peuvent

facilement comprendre ce que je veux dire par là, tandis que ceux qui n'ont jamais pratiqué

pourraient être plutôt embarrassés. La comparaison suivante pourrait aider à comprendre ce que

signifie réellement observer les sentiments.

Il y a deux manières de connaître un train.

Depuis que les sentiments et les émotions existent dans notre vie, nous ne pouvons pas les voir

avec nos yeux nus. Nous pouvons seulement les sentir.Ca c’est la supercherie. Supposons qu’un

train est le sentiment ou l'émotion et "nous" est notre conscience ou la nature qui sait (vinnana).

Les gens qui ne savent rien de cette pratique éprouveront leurs sentiments comme s’ils étaient

Page 59: Une poignée de feuilles

59

assis dans un train. Nous nous comportons comme si nous connaissons les sentiments ou comme

si nous savons exactement comment nous allons juste parce que nous y sommes assis . Une telle

expérience, cependant, est totalement différente de ceux qui apprennent à observer leurs

sentiments. Observer les sentiments peut être comparé à la personne (conscience ou vinnana) qui

choisit de se reposer plutôt sur la plate-forme d'une station et de regarder le train (sentiment et

émotion) venant et passant par la station. Par conséquent, les pratiquants peuvent voir les

sentiments mais d'un chemin différent des non-pratiquants. Nous pouvons voir que tout ceci est

très abstrait et ne peut être clair que si nous expérimentons . Un génie intellectuel trouvera

certainement tout ceci très difficile à comprendre parce que cette pratique n'a rien à faire avec le

raisonnement et la pensée. Cependant, c'est seulement le commencement de la complication et

des difficultés, parce que plus tard ce train se transformera en pensées et fonctionnera à une

vitesse stupéfiante. Ce n'est pas pour décourager les gens mais il est important de comprendre les

premières parties clairement avant que nous passions aux suivantes.

Page 60: Une poignée de feuilles

60

CHAPITRE DIX

LE TROISIEME FONDEMENT : LA CONSCIENCE DES PENSEES

Être spontané

Je disais de ne jamais être complaisant et auto suffisant ou abandonner le premier fondement de la

conscience de soi-même. Les pratiquants apprendront à appliquer la pratique appropriée

spontanément. Par exemple, nous pourrions être entrain d’observer notre respiration et soudain

un moustique nous mord; nous notons immédiatement la démangeaison ce qui signifie que nous

sommes naturellement passés au deuxième fondement de la conscience de soi.

Nous regardons alors la démangeaison comme on nous a appris à le faire jusqu'à ce qu'elle

disparaissent et donc nous ramenons notre attention sur notre respiration. Ces deux fondements

sont très importantes parce qu'elles seront les propulseurs vers le troisième fondement de la

conscience. À condition que les pratiquants aient continué à soutenir la pratique, leur

esprits seront naturellement raffinés. Plus la pratique avance, les pratiquants se trouveront

davantage à l'aise et auront moins à se battre avec la pratique, ce qui est le signe de leur

progression. Ceci est précisément le processus pour se débarrasser de nos vieilles habitudes

mentales (rejeter les fruits de l'arbre de la connaissance) et de les remplacer avec de bonnes

habitudes mentales (avoir plus de conscience de soi-même). Cependant, il y a encore beaucoup de

travail à faire.

La contemplation en ce qui concerne les pensées (Citta-nu-passana)

Avant que j'entre dans les détails de ce fondement de la conscience, j’aimerai dire que les quatre

fondements de l’éveil de la conscience sont une progression normale, qui ne peuvent être compris

que quand les pratiquants sont passés par les différentes étapes tout en examinant le travail déjà

accompli au fur et à mesure. Je dis ceci parce que maintenant je peux regarder en arrière et voir ce

qui m’est arrivé à moi, et que j’ai pas compris à l’époque. Je me rappelle vivement que je m’en

suis terriblement voulu et me suis considérée comme un échec alors que j'étais au milieu de la

lutte pour le troisième niveau de la conscience de soi-même. Plus je pouvais voir mes pensées,

plus je pensais que je n'était bon à rien et étais très souvent frappée par la culpabilité. Tout ceci ne

sont que des pièges d’où seul un vétéran pourrait tirer un étudiant. Si non, l'étudiant devra être

extrêmement patient pour s’en tirer lui-même ou elle-même. Néanmoins, je me suis rendu compte

Page 61: Une poignée de feuilles

61

que ce que j'ai cru être un échec était en fait un progrès d'une manière drôle, je suppose. Cette

prise de conscience est intervenue plusieurs années après que je sois passée par ce difficile stade.

Ceci est un tuyau, si je peux l'appeler ainsi, pour ceux qui pourraient passer par le même genre

d'expérience que moi-même. Ainsi ce que je vais dire en ce qui concerne le troisième fondement

sera basé sur mon expérience actuelle parce que je peux réellement regarder en arrière et décrire

l'image entière de mon voyage mental. Les pratiquants qui entrent dans ce niveau ou qui sont au

milieu de ce niveau pourraient ne pas voir ou sentir la même chose. Tout ce que je peux dire est

de bien vouloir être très patient et de continuer sincèrement avec la pratique. Tu en sortiras et tu

seras bien .

Observer la pensée est comme attraper un train en plein allure.

Le troisième fondement de la conscience c’est attraper la moindre pensée qui nous passe à travers

la tête. Comment exactement pouvons-nous faire cela ? Nous devons revenir à la comparaison du

train encore. Cette fois le train est nos pensées au lieu d’être nos sentiments et émotions. À

condition que les pratiquants soient très bons avec les deux premiers niveaux de la conscience de

soi-même, le troisième niveau concernant le fait de saisir chaque pensée se produira

graduellement bien que les pratiquants ne le réalisent pas entièrement. Que nous soyons prêts ou

non pour nous engager dans le troisième niveau ne dépend pas vraiment de nous. C'est le résultat

d’un mécanisme naturel - aussi longtemps que la bonne cause est intégrée, le bon résultat se

produira tout seul. C'est exactement pourquoi le Bouddha clame que son illumination est un défi à

relever, parce que la pratique entière est scientifique mais naturellement difficile à imaginer.

Ceux qui sont prêts sont ceux qui peuvent réellement comprendre ce que je dis à propos de se

mettre sur une plate forme et d'observer le train aller et venir. C'est une analogie précise pour

observer nos pensées librement. En fait, voir surgir et disparaître les pensées s'est déjà produit

quand nous avons commencé la première fois la contemplation des mouvements corporels mais à

ce moment-là nous ne savions pas vraiment les implications.

Plus notre conscience de soi-même devient plus aiguë et spontanée, nous commencerons à noter

librement les pensées juste comme si nous étions assis sur la plate forme d'une station et faisions

un repérage de train. C'est l'étape la plus douloureuse de la pratique mais aussi celle qui apporte le

plus de récompenses parce que nous sommes sur le point d'entrer dans la sagesse la plus

profonde. La douleur est le résultat d’arriver à un face à face avec la moindre pensée ou le

moindre sentiment de telle façon que nous ne pouvons aucunement nous en détourner et fuir

Page 62: Une poignée de feuilles

62

comme nous en avions l’habitude. Les lecteurs pourraient être confus par le terme fuir les pensée

et les sentiments. Je dois clarifier ce sujet d'abord.

Mettre des pierres sur de l’herbe qui pousse.

Indépendamment de cette pratique, que nous voudrions l'entendre ou pas, nous tous fuions nos

propres pensées et sentiments d’une manière ou d’une autre. Nos problèmes ont leur origine dans

les pensées et les sentiments. Quand cela se produit, nous avons tendance à les aplanir d’une

façon ou d’une autre. Le tout premier moyen que nous utilisons pour le faire c’est en essayant de

penser à autre chose que nous appelons la pensée positive, qui peut impliquer de raisonner avec

nous-mêmes et ainsi de suite. Si non, nous sortirons et ferons quelque chose de complètement

différent pour pouvoir oublier nos ennuis. Si le problème n'est pas important, nous pouvons

réussir à oublier la chose entière tout à fait facilement en sortant et en nous s'amusant. Cependant,

parfois nos problèmes sont trop nombreux et ils ne partiront pas juste par le raisonnement , nous

devons alors chercher l'aide professionnelle d’un médecin, de psychiatres et ainsi de suite. Par

conséquence, on pourra nous donner des conseils ou nous prescrire des médicaments, par

exemple un antidépresseur ou du Prozac de sorte que nous puissions calmer notre esprit

préoccupé. Sans faire mention de ceux qui choisissent d'employer l’alcool et les drogues illégales

comme leur refuge, ce qui les plonge plus profondément dans leur abîme mental. Cependant, si

toutes ces options ne marchent pas et les gens ne pouvant plus faire face à leur agitation mentale,

la dernière solution de ces personnes pour fuir leur problème est le suicide.

Nous pourrions penser que raisonner avec nous-mêmes pour résoudre nos problèmes est la

manière la plus civilisée et la plus positive, ce qui est très vraie dans ce contexte. Je n'ai aucun

argument contre cela. Ce que je veux souligner est que toutes ces options sont toujours dans le but

de couvrir les problèmes et non de les résoudre à la source, juste comme mettre une pierre au-

dessus de l’herbe grandissante au lieu de tirer l'herbe par ses racines. Ceci offensera un grand

nombre de personnes particulièrement les intellectuels qui pensent qu'ils peuvent résoudre leurs

problèmes de la manière la plus civilisée et la plus intellectuelle. Je ne peux rien dire de plus ou

de moins que la vérité. La vérité est que résoudre nos problèmes mentaux à la source ne peut que

signifier observer les pensées surgissantes sans parti pris. Et comment pouvons-nous faire cela ?

Cela signifie que nous devons nous engager dans la pratique des quatre fondements de l’éveil de

la conscience. Peut-être les lecteurs commencent à comprendre pourquoi je ressent le besoin

pressant de laisser cette culture de l’éveil s'infiltrer dans la façon de vivre chrétienne aussi bien

que dans toutes les traditions religieuses. La raison unique est que les quatre fondements de

Page 63: Une poignée de feuilles

63

l’éveil de la conscience sont l'itinéraire le plus court pour le voyage mental qui peut apporter la

stabilité immédiate à notre état mental indépendamment du sexe, de l'âge, de la religion, de la

nationalité, de la race et du statut social.

Tirer l'herbe par ses racines

Tout problème dans le monde est créé par les pensées. En d'autres termes, SI NOUS NE

PENSONS PAS, NOUS N'AVONS PAS DE PROBLEME. Aussi longtemps que nous pensons,

nous aurons toujours un problème. En effet, le problème vient avec nos pensées. Maintenant,

nous atteignons le point de fouiller dans cette source de problème, qui est de savoir comment

traiter nos pensées. En toute franchise, si nous pouvons arrêter nos pensées, nous pouvons arrêter

nos problèmes. Je sais que ceci doit sembler idiot et même stupide particulièrement pour des

intellectuels. Je peux seulement dire que la véritable sagesse est cachée dans la plus grande

simplicité et ce qui est probablement ce que les gens considèrent comme stupidité. Si les gens

sont si arrogants pour penser que ceci n’ a aucun sens, ils sont sur le point de nier la sagesse la

plus profonde de l'univers.

Les pratiquants engagés dans le troisième fondement de la conscience de soi-même découvrent

bientôt qu'il n'y a plus aucun verni sur leurs problèmes. Au contraire, ils devront affronter leurs

problèmes. Ce n'est pas la teneur ou le contexte du problème qu'ils doivent affronter mais juste

simplement comprendre la nature globale des pensées. Car à ce niveau où la pratique progresse,

les pratiquants devrons affronter chaque pensée de façon individuelle et éprouveront chaque

torsion et tournure des sentiments apportés par chaque pensée. C'est certainement un processus

très douloureux, bien qu'il soit le plus récompensant. Nous pouvons commencer à attraper le

moment où la pensée surgit et cause instantanément le sentiment, qui va blesser notre esprit ou

notre cœur4. Ainsi, bien que nous soyons mordus (aussi bien de manière indirecte en tant que

sentiment positif que de manière directe en tant que sentiment négatif) chaque fois que le mental

se déplace de son état neutre, cette fois nous savons également la raison pour laquelle nous

sommes blessés. Cette connaissance est la sagesse principale, qui nous mènera plus tard à notre

liberté mentale finale.

Noter la différence entre se reposer dans un train et observer un train de la plate forme.

Si la pensée est comparée à un train et nous sommes la conscience ou la nature connaissante, au

début de ce niveau de la pratique, nous commençons à noter la différence entre se reposer dans un

Page 64: Une poignée de feuilles

64

train et se poser simplement sur la plate forme et regarder un train. Nous apprenons

graduellement que toutes les fois que les pensées surgissent dans nos têtes et nous n’en sommes

pas toujours conscients, nous dériverons avec elles jusqu'à ce que nous en soyons conscients et

instantanément nous nous sortons d'elles. Ceci peut être comparé à attraper le train au moment où

il rentre en gare, se reposer à l’intérieur et laisser le train nous conduire jusque la fin de son

voyage ou peut-être sauter un peu plus tôt. Quand ceci (dériver avec la pensée) se produit à

l'intérieur de nous, nous découvrons aussi bientôt que les sentiments suivent. Nous pouvons voir

notre mental tantôt s’élever (sentiments positifs de joie, de bonheur, etc.) ou s’abaisser

(sentiments négatifs - tristesse, douleur, etc.) selon le contenu de nos pensées. J'ai dit que Ce

moment peut être tout à fait douloureux parce que nous pouvons voir ces sentiments avec

beaucoup de clarté. Cependant, l’entraînement des deux premières fondements de la conscience

de soi-même donne aux pratiquants une force énorme et leur permet de chasser la pensée au loin

immédiatement. C'est juste comme sauter d'un train au moment où nous réalisons que nous avons

pris le mauvais train. C'est le processus de la résistance ou ne pas être entraîné par nos propres

pensées ou ne pas sauter du train trop rapidement.

Néanmoins, cela ne signifie pas que les pensées ne viennent plus du tout dans notre tête . Les

pensées viennent toujours dans nos têtes comme d'habitude mais cette fois-ci, nous pouvons nous

asseoir sur un banc sur la plate forme et observer le train aller et venir pour un changement. Cela

signifie que nous ne devons plus dériver avec les pensées, mais devons juste les observer aller et

venir. Cet état est considéré comme le sommet de ce niveau de la pratique. Ce qui se produit

réellement est que nous arrêtons simplement la prolifération de la pensée. Nous devons

comprendre que les pensées viennent dans nos têtes une à une mais une vitesse étourdissante.

Ainsi, la nature de dériver au loin avec les pensées est en fait une chaîne successive de pensées

qui continue à se reproduire sans fin. Nous sautons d'une pensé à une autre tout le temps sans en

être conscient. C'est ainsi que nos problèmes se produisent. Les pensées apportent également

avec elles toutes sortes de sentiments et d’émotions. Une fois que les sentiments et les émotions

sont placés dans notre mental, nos problèmes deviennent malpropres, collants et empêtrés. C'est

parce que les sentiments en retour génèrent plus de pensées et plus de sentiments et crée un

cycle vicieux. Si notre conscience est assez pointue pour saisir l’arrivée de chaque pensée, nous

pouvons alors tout de suite arrêter la prolifération de la pensée et briser le cercle vicieux. Ca

signifie que nous laissons juste cette pensée passer par notre tête sans intervenir, juste comme

observer un train entre dans la station sans sauter dessus. En d'autres termes, nous maintenons

nos pensées courtes en ne pas dérivant avec elles. En conséquence, nous avons moins de pensées

Page 65: Une poignée de feuilles

65

en les maintenant courtes et avons moins de sentiments ce qui veut dire moins de problèmes.

Comme je l’ai dit ,nos problèmes viennent avec les pensées et les sentiments. Simplement en se

rendant compte du surgissement des pensées résout nos

problèmes à la source, ce qui peut être comparée à arracher l'herbe par ses racines. Cette habileté

unique ne peut pas se produire en dehors de l’entraînement dans les deux premiers fondements

de la conscience de soi-même. Une fois que nous avons moins de pensées, nos perceptions vers

le monde deviennent purs et innocents ce qui est le quatrième fondement de la conscience de soi.

J’en parlerai dans le prochain chapitre.

De la genèse au Mahabharata

Je n'ai aucun doute que se rendre compte du surgissement de la pensée (le troisième fondement

de la conscience de soi-même) est l'action précise de comment ne pas manger du fruit de l'arbre

de la connaissance. C'est l'avertissement de Dieu ou de celui qui connaît tellement bien le

fonctionnement du mental qu’il a dû ainsi le dire en cachant la véritable signification dans

d’ingénieuses métaphores du genre :l'arbre de la vie et l'arbre de la connaissance du bien et du

mal. La véritable signification cachée de ces deux arbres n'a pas encore été correctement revelée

par manque de pratique. Le savoir-faire est en effet le lien absent dans le saint livre chrétien.

quand le savoir-faire n'est pas clair, les gens ne comprennent pas l'avertissement de Dieu à propos

de comment ne pas manger du fruit du mauvais arbre. En conséquence, nous continuons de

manger les fruits empoisonnés avec appétit et c'est pourquoi nous ne pouvons jamais nous

débarrasser de nos problèmes.

Tandis que le livre de la genèse dépeint les deux natures significatives de notre mental comme

l’arbre de la connaissance et l’arbre de la vie, le Mahabharata qui est une grande épopée indienne,

dépeint la même nature de notre mental d'un autre angle et cela est se battre sur un champ de

bataille. Pour se retrouver face à face avec nos pensées et essayer de ne pas dériver avec elles est

un processus douloureux pour tous les pratiquants du vipassana. Ceci a été dépeint comme une

guerre entre deux frères et leurs familles dans la grande épopée, Mahabharata. C'est la

personnification de ce qui se passe dans le mental humain, entre les bonnes pensées et les

mauvaises pensées. Les pratiquants qui sont au milieu de la formation dans le troisième

fondement de la conscience de soi-même se rendent compte que ce mental est en effet un champ

de bataille. Observer chaque pensée et la laisser aller est certainement comme un combat dans un

champ de bataille. Si nous sommes forts (ayant la conscience aiguë), nous gagnerons et nous

parviendrons à tuer les pensées. Cependant, si nous sommes faibles (ayant la conscience faible),

Page 66: Une poignée de feuilles

66

les pensées nous tueront en nous entraînant avec elles et nous ferons mal quand elles se

transformeront en sentiments. Cette bataille a lieu tout le temps tandis que nous sommes éveillés

mais nous ne savons pas. Parfois, elle continue toujours dans notre sommeil avec les rêves à

moins que nous puissions entrer dans un sommeil profond sans rêves. Se rendre compte de

chaque pensée est en effet un travail épuisant, qui continue de façon strictement privée et

individuelle. Nul ne le sait excepté le pratiquant.

Le point saillant en ce qui concerne la grande épopée Mahabharata est la question de savoir

pourquoi nous devrions tuer nos parents proches. Tuer des ennemis est une action franche en ce

qui concerne la guerre mais tuer nos proches parents et ceux que nous aimons est une question

beaucoup plus complexe. Quelle est la signification derrière cette personnification ? Nous

pouvons comprendre la raison de se débarrasser de nos mauvais et destructifs pensées et

sentiments ce qui est un combat franc. Se débarrasser aussi de nos bonnes pensées et les bons

sentiments peut soulever beaucoup d’énigmes et de doute. C'est pourquoi nous ne pouvons pas

nous satisfaire d’être moralement corrects parce que les problèmes n'ont pas encore été résolus à

la source. Les gens déterminés à se tenir sur leur socle morale ont toujours des problèmes et le

chagrin d'amour. Nous tous savons cela. En fait et tristement, ce type de personne est une cible

ouverte et soumise aux tirs incessants dans notre société moderne où il y a un vide de la moralité.

C'est pourquoi la moralité n'est pas suffisante pour rendre les gens complètement heureux. C'est

pourquoi nous devons parler des quatre fondements de l’éveil de la conscience.

L'auteur qui a écrit le Mahabharata et particulièrement le Bhagavad-Gita doit avoir eu une

compréhension claire du troisième fondement de la conscience de soi - observer surgir des

pensées - pour pouvoir créer une ligne d'histoire si unique. Jusqu'à ce que nous nous engageons

au troisième niveau de la pratique nous ne réalisons pas que confronter les pensées est une tâche

ardue. Si nous (conscience) sommes assis sur une plate forme repérant les trains, notre travail est

simplement de repérer tous les trains (pensées) qui viennent dans la station ; certains trains sont

peints en noirs (mauvaises pensées) et d’autres sont peints en blancs (bonnes pensées). Les trains

(pensées) et nous (conscience) sont deux natures séparées. Ceci signifie qu’en observant

simplement aller et venir chaque pensée, nous (conscience) coupons aussi le cours de bonnes

pensées et également de bons sentiments. Ceci doit être compris très soigneusement. Veuillez ne

pas conclure rapidement que nous devons nous débarrasser de toutes les pensées créatrices aussi.

C’est pas de ça dont il est question. Plus tard je dirai comment produire des pensées créatrices.

Page 67: Une poignée de feuilles

67

Les bonnes pensées et les bons sentiments dans le contexte ci-dessus se rapportent à l'attachement

envers ceux que nous aimons. Nous savons tous qu’aimer quelqu'un est bon. Ce matin j’ai

entendu quelqu’un dire en plaisantant à la radio que celui qui a créer l’amour devrait être tuer. J'ai

ri et j’ai dit à mon mari "mais c'est Dieu qui a créé l'amour". Bien, je ne comprends pas tout à fait

dans quel contexte cette personne a dit une telle phrase, qui frappe au cœur sur cette question.

C’est plutôt ironique mais il est également très vrai que l'amour, aussi positif qu’il peut

apparaître, crée également le chagrin d'amour, la douleur et un immense chagrin. La cause de la

plupart de douleurs parmi les humains dans le monde d’ aujourd'hui c’est la perte d'amour. Dans

les pays déchirés par la guerre, les scènes déchirantes devenues familières des femmes qui ont

perdu leurs êtres chers tel que nous voyons très souvent dans les reportages en disent long.

L'amour est une lame à double tranchant. Il peut engendrer une force énorme et beaucoup de

créativité quand il dure. Mais quand les choses tournent mal pour quelque raisons que se soient,

l’amour peut facilement être remplacées par la haine et l'enfer peut se déchaîner. Ca c'est quand

nous pouvons voir le côté destructif de l'amour. L'amour agit comme la colle, qui attache les

personnes aux personnes ou les objets et les gens ensemble. Quand l'objet de l'amour disparaît,

nous nous affligeons de cette perte et la douleur peut être affreuse parfois. Quand nous pensons à

ceux que nous aimons, nous ne pouvons pas nier que nous ressentons également la crainte - la

crainte que quelque chose de terrible leurs arrive. Quand les parents regardent leurs enfants, les

pensées défilent dans leurs têtes et ils peuvent voir l’inquiétude et la peur qui viennent avec ces

pensées. C'est la raison qui a poussé le jeune prince Siddhârta à rechercher la fin de la souffrance,

et il l'a finalement trouvée. Voir surgir chaque pensée signifie que le pratiquant peut également

détecter l'attachement, le souci et la crainte qui viennent avec certaines pensées positives. Ceci est

la raison pour laquelle nous avons besoin également de laisser ces bonnes pensées traverser nos

têtes sans s'accrocher à elles. Cela est autant difficile à expliquer qu’à comprendre parce que cela

est étroitement lié à la pratique. La logique ne peut pas aider à expliquer clairement cette

question, j'en ai peur. Seule l'expérience peut clarifier.

Je l’ai mentionné juste pour faire le lien avec le thème dans le Bhagavad-gita à savoir pourquoi

Arjuna a dû tuer tous ses parents. Ce contexte doit être correctement clarifié, autrement il pourrait

être employé pour un faux et mauvais but. Je ne sais pas si cela est vrai. J'ai seulement entendu de

la bande audio de mon professeur que Hitler a commandé un grand nombre de copies de la

Bhagavad-Gita pour les Nazis de sorte qu'ils aient pu être encouragés et ne trouver aucun mal à

tuer les juifs. Je me rappelle vaguement que les tyrans thaïs ont également mentionné la

Page 68: Une poignée de feuilles

68

Bhagavad-Gita pour les soutenir dans la tuerie de leurs compatriotes dans le soulèvement de mai

1992. Nous devons faire très attention à ce sujet.

Cela deviendra automatique

Observer surgir et disparaître les pensées est une tâche extrêmement difficile aux premiers

abords. Combien de temps cela prendra dépend de différents facteurs. Le facteur le plus important

est de ne pas être complaisant ou insouciant. Au début, les pratiquants se blâment souvent de ne

pas attraper les pensée au bon moment et ceci les fait dériver au loin dans leurs pensées. Les

pratiquants ne doivent jamais se découragés bien qu'ils ne puissent voir aucun progrès en eux-

mêmes. Ce n’est que plutard qu’ils comprendront que cet état est une phase de leur progression.

Cependant, aussi longtemps que les pratiquants n’abandonnent pas les deux premiers niveaux de

la pratique, ils découvriront que repérer chaque pensée est graduellement devenu plus facile et

presque automatique. Il y a de moins en moins d’effort à fournir et la pratique devient plus

naturelle. C'est l'étape où les pratiquants peuvent être sûrs qu'ils sont en effet dans le troisième

fondement de la conscience de soi-même ce qui est quelque chose dont ils n’auraient pas pu s’en

convaincre avant. En ce moment là, les pratiquants peuvent s'asseoir sur la plate-forme tout à fait

confortablement et repérer chaque train passant par la station sans sauter dessus bien que cela

puisse se produire de temps en temps. Tous les pratiquants qui atteignent cette étape vont parler

de l'automation de leur mécanisme mental. Ils parleront de l'expérience semblable d’avoir un

observé et un observateur ce qui est quelque chose que les non-pratiquants ou même les débutants

ne peuvent pas totalement comprendre. Mais personne ne devrait être découragés parce qu'aussi

longtemps que la marche le long du chemin continue, on atteindra bientôt une telle étape.

Autrement, comment le Bouddha peut-il même supposer la durée pour être un Phra Arahant ?

Cela ne peut que signifier qu'il soit très sûr de ce qu'il sait.

Une autre expérience semblable est que les pratiquants qui atteignent l'étape automatique, ont

leurs propres signaux pour balayer au loin chaque pensée. Chaque fois que la pensée surgit, ils

pourraient juste secouer leur tête ou dire un mot pour que la pensée disparaisse instantanément.

Pendant les 12 dernières années au moins, ma famille a eu l’habitude de m’entendre dire l’une de

ces expressions selon le contenu de mes pensées "ya loog (aucun son), oh non, s’il te plait non ,

sois maudit, je ne t’aimes pas…" Parfois il pouvait être très ennuyeux pour elle quand

soudainement je m’écriais "laisses moi, je te déteste!" Ceci est une version de l'étape

Page 69: Une poignée de feuilles

69

automatique, qui appartient à une femme laïque qui était également occupée par un important

ménage. Veuillez ne pas demander pourquoi. Il n'y a aucune logique à cela. La logique peut

seulement se comprendre quand nous croyons que nous sommes celui qui fait la pensée. Quand

nous pouvons vraiment repérer le surgissement et la disparition de chaque pensée, nous saurons

qu'il n'y a pas un "Je" qui fait la pensée. Nous pouvons seulement voir un mécanisme naturel

avoir cours en ce qui concerne notre état mental. Ces mots qui sont les miens sont le résultat de la

sagesse du vipassana - se rendre compte de la pensée - et fonctionnent comme un réflexe

mental de sorte qu'ils puissent instantanément supprimer les pensées non désirées. Juste comme le

réflexe physique est une réponse involontaire à un stimulus, de la même manière que je n'ai aucun

contrôle sur mon éternuement, mon clignement de paupières ou le hoquet, je n'avais aucun

contrôle sur mes mots instantanés toutes les fois que les pensées non désirées surgissaient.

Automation mentale et l'anti-missile

Notre cœur ou la nature abstraite derrière notre poitrine est comparé à un champ de bataille parce

que c'est l'endroit ou tous les sentiments débarquent. Les sentiments et les émotions sont le

résultat des pensées. Pour protéger notre champ de bataille afin qu’il ne soit pas meurtri par les

sentiments, les pensées doivent être détruites dans le ciel avant que tous les sentiments puissent

débarquer dans nos cœurs. Quand la pratique atteint sa maturité, cette fonction travaille

automatiquement et elle fonctionne définitivement comme un antimissile (conscience) détruisant

un missile (pensé) dans le ciel. Chaque fois que la pensée surgit, la conscience (anti-missile)

augmentera rapidement et arrêtera automatiquement la pensée (missile) en l’air. En conséquence,

l'esprit peut demeurer totalement serein et stable et ne pas être blessé ou secoué par tous les

sentiments aussi futiles soient-ils. Le vétéran peut même être rapide et assez sensible pour

détecter la vibration de la formation de la pensée juste comme le bidon antimissile détectent la

vibration du missile même avant qu'il n’apparaisse sur l'écran du radar. En conséquence, la

conscience ou l'antimissile est envoyée à la source et arrête l'ennemi caché à la source. Dans de

telles circonstances, les pratiquants ne savent même pas quelle pensée a été détruite. C'est ainsi

pointue et aiguë que la conscience est quand elle a atteint l'étape automatique. Ce niveau de

conscience est connu comme sagesse qui a la capacité d'annihiler l'obscurité ou l'ignorance

spirituelle qui vient avec les pensées.

Page 70: Une poignée de feuilles

70

Seuls les Phra Arahants n'ont aucun problème.

Bien que le mécanisme automatique semble idéal et complet en ce qui concerne parcourir le

chemin, nous ne devons pas arrêter notre effort aussi longtemps que nous ne sommes pas encore

devenus Phra Arahants. Si ce tigre maudit n'a pas encore été totalement transformé de nouveau en

Homme, nous ne pouvons pas dire que notre devoir est fini. Nous ne pouvons pas admettre être

moitié-tigre et moitié- humain, n’est-ce pas ? Nous pouvons voir que la vie a seulement une sortie

et celle-ci est de gagner la complète liberté spirituelle- d’entrer dans le Nirvana ou de devenir un

avec Dieu. Si les pratiquants qui ont atteint ce stade continu d’être des Sekha5, des personnes qui

sont suffisantes et insouciantes, l'automation peut facilement disparaître selon la loi de

l'impermanence. Quoique les personnes de Sekha travaillent dur, l'automation peut toujours

disparaître à tout moment. Hors de l’effort, l'antimissile (conscience) qui augmente normalement

et rapidement seule pour arrêter le missile (pensé) dans le ciel ne fonctionne pas et le champ de

bataille (cœur ou esprit) est étouffé avec des accidents (meurtris par les sentiments et les

émotions). Quand ceci se produit, l'automation, qui est considérée comme acquise, semblera se

trouver dans une autre galaxie au loin. Ceci peut facilement se produire. Les pratiquants qui

atteignent cette étape automatique apprécieront considérablement la signification profonde du

dernier sermon du Bouddha quand il nous a rappelé de ne pas être insouciants. Les personnes

réellement sages, qui peuvent observer aller et venir leurs pensées sans effort, ne négligeront

jamais les deux premiers fondements de la conscience de soi-même.

Bien que l'étape automatique soit en effet l'étape de la sainteté, le sens de je ou de l’égoïsme

disparaît graduellement. L'oubli de soi, le vide ou l'Annata devient plus clair aux étudiants. La

personne Sekha verra le mécanisme normal des états mentaux. C'est une question d'entrée et de

sortie, de cause et d'effet. Aussi longtemps que nous mettons en mouvement une cause (les quatre

fondements de l’éveil de la conscience) dans nos vies, nous éprouverons la liberté mentale ( en

atteignant l'état automatique). C'est exactement pourquoi le bouddhisme est réputé être

scientifique et logique. Le processus entier est en effet scientifique mais entièrement dans un style

sans forme.

Les quatre nobles vérités sont une question d’expérience.

Tous les bouddhistes enthousiastes connaissent les quatre nobles vérités mais cela ne fait

toujours pas de nous des Bouddha. À la différence de n'importe quelle connaissance intellectuelle,

qui peut être transmise juste par la parole ou la lecture, les quatre nobles vérités sont un sujet

Page 71: Une poignée de feuilles

71

d’expérience et certainement pas un sujet à penser. Bien que le Bouddha décrive une large

gamme de souffrance (la première noble vérité de Dukkha) comme étant la naissance, la

vieillesse, la maladie et la mort qui sont souffrance, sur lesquelles nous pouvons encore raisonner

et réfléchir, l'état profond de souffrance cependant ne peut pas être rationalisé. Les quatre nobles

vérités peuvent seulement être comprises quand on peut aisément observer aller et venir les

pensées, de préférence quand on a atteint l'état automatique. La douleur profonde se produit

toutes les fois que l'esprit se déplace de son état neutre de par le surgissement des pensées et des

sentiments. C'est la signification beaucoup plus profonde de la souffrance dont le Bouddha veut

que nous expérimentions. Les pensées sont la cause directe des sentiments qui débarquent dans

notre esprit ou cœur en langage occidental - la nature abstraite derrière notre poitrine. Chaque

fois qu’un sentiment débarque dans notre esprit, l'esprit ou s’élèvera en tant qu'ayant des

sentiments positifs (joie, bonheur, excitation) ou s’abaissera en tant qu'ayant les sentiments

négatifs (douleur, crainte, effroi, embarras, etc.). Il n'importe pas si l'esprit se déplace vers le haut

ou vers le bas, aussi longtemps qu'il est parti du point d’équilibre on le considère comme

souffrant dans la terminologie du Bouddha. Ceci peut confirmer ce que j'ai dit plus tôt à propos

de pourquoi nous devons tuer nos sentiments positifs comme décrit dans le Bhagavad-Gita. La

raison essentielle est qu'ils sont toujours dans le royaume de la souffrance. L'état d'équilibre de

l'esprit, cependant, est l'état idéal et le plus saint que toutes les personnes sages admirent et où ils

prennent refuge.

Après avoir expérimenté le vrai visage de la souffrance comme étant l'esprit qui s’éloigne de son

état neutre, les personnes de Sekha peuvent voir la cause de la souffrance qui en découle, qui est

l'état d'accrochage ou de dérive avec le flot des pensées. Métaphoriquement parlant la seconde

noble vérité a pour propos d'attraper le train et de s y reposer jusqu’à la fin du voyage. C'est l'état

quand l'avarice, la colère et l'illusion nous engloutissent. Ces trois groupes de défilement

prennent vie avec les pensées. La troisième noble vérité est à propos de se mettre loin de la

pensée et d'observer aller et venir les pensées. Elle peut être comparée à sauter hors du train,

s’asseoir sur une plate-forme et regarder les trains passer par la station. C'est l'état de voir la

liberté mentale . L'esprit est indépendant de la pensée et ne s'accroche plus désormais à la pensée.

Ce niveau de liberté peut seulement se produire quand on atteint le troisième fondement de la

conscience de soi-même. Une fois que la liberté mentale est expérimentée, la quatrième noble

vérité ou le noble octuple chemin est à propos de tout ce qui mène le pratiquant jusqu'à ce point

de voir la liberté mentale.

Page 72: Une poignée de feuilles

72

Ce que je peux ajouter est que toute personne qui peut vraiment voir la liberté mentale peut

devenir indépendant de son livre saint, peu importe à quelle tradition religieuse elle appartient. Le

Bouddha a trouvé la troisième noble vérité avant la quatrième. Il a trouvé l'étang de l’eau sainte

qui peut apporter la vie éternelle aux gens, alors il venu et a dessiné une carte de la vie pour que

les gens qui la suivent puissent trouver l'étang de l'eau sainte. Certains d’entre nous sont de

fervents fidèles du Bouddha. Nous suivons avec enthousiasme sa carte de la vie jusqu'à ce que

nous puissions trouver la vraie liberté mentale comme le Bouddha . Maintenant, si nous pouvons

aider et voulons aider d'autres, nous pouvons également créer une carte de la vie qui offre le

meilleur raccourci aux gens. Je me rends compte que pour moi, le Bouddha nous a réellement

offert le meilleur raccourci que nous pouvons probablement avoir. Les quatre fondements de

l’éveil de la conscience sont en effet l'itinéraire le plus court vers notre liberté mentale. Je ne

peux rien ajouter de plus loin sinon de les traduire dans un langage moderne pour que les gens de

ma génération puissent mieux comprendre.

Cependant, je veux juste souligner que les quatre nobles vérités sont une question de gagner une

vraie expérience et non simplement de s’asseoir et réfléchir à propos. Nous ne pourrons jamais

obtenir notre liberté mentale de cette façon.

Page 73: Une poignée de feuilles

73

CHAPITRE ONZE

LE QUATRIEME FONDEMENT DE L’EVEIL DE LA CONSCIENCE

Qu’est-ce que le quatrième fondement de l’éveil de la conscience ou dhamma-nupassana ?

Finalement, nous avons atteint le quatrième fondement de l’éveil de la conscience. Je me suis

toujours demandée pourquoi précisément nous devions y accorder une attention particulière en ce

qui concerne les quatre fondements de l’éveil de la conscience. Tandis que les points essentiels

des trois premiers niveaux de la conscience sont évidents et distinctifs, je ne pouvais vraiment pas

comprendre à fond le point essentiel du quatrième fondement. Quel était vraiment ce "dhamma"

sur lequel je devrais porter toute mon attention ? Je me le suis souvent demandé aussi bien qu’à

mes professeurs mais je n’ai jamais eu une réponse qui pourrait apaiser mon doute. Je savais juste

que le quatrième fondement ne pourrait rien avoir à faire avec penser ou contempler les

différentes matières du dhamma ce qui est en effet nécessaire à une certaine étape mais pas quand

l'état automatique s'est produit. Les personnes de Sekha qui ont atteint l'état automatique savent

que la tâche qu’elles sont supposées accomplir semble complète dans le sens que maintenant ils

perçoivent le chemin et le fruit. Quant à entrer dans le Nirvâna, ce n'est pas quelque chose à

laquelle n'importe qui peut prétendre, ceci est l'automation finale ; il se produira seul. Aussi

longtemps qu'il y a le chemin et le fruit, entrer dans le Nirvâna est un événement normal juste

comme le soleil se lève à l'est et se couche à l'ouest. Personne ne peuvent précipiter ou prolonger

l’entrée dans le Nirvâna. Ainsi, qu’a-t-on à faire à ce moment là ?

Le jour où j’ai eu la réponse.

La question au sujet du quatrième fondement de l’éveil de la conscience a eu une réponse un jour

il y a environ deux ans quand je dirigeais ma classe de Tai chi. En effet j’étais entrain d’expliquer

les quatre fondements de l’éveil de la conscience à mes élèves avancés et j’avais noté les détails

sur le tableau blanc. Tandis que je m’éloignais du tableau ,je me suis retournée pour y jeter un

coup d’œil, un flash de pensée a étincelé dans ma tête. C’était comme si quelqu’un jetait un

faisceau de lumière ou de sagesse dans mon cœur. Mon doute au sujet du quatrième fondement de

l’éveil de la conscience s’est éclaircie tout seul et j'ai même su que c'était la bonne réponse.

Quand ce genre d'expérience se produit, on peut ne jamais l'oublier. À la différence de la

Page 74: Une poignée de feuilles

74

connaissance gagnée par ouie-dire et par la lecture que nous oublierons bientôt, l’auto-

connaissance ou la sagesse intuitive ne peut pas être éliminée ; elle demeure dans nos os et dans

notre âme pour toujours. La réponse que j'ai eue dans ma tête ce jour là n'était pas totalement

nouvelle mais elle était d’une façon ou d'une autre très nouvelle pour moi et m’est venue d’une

manière que je n'avais jamais entendu chez aucun professeur de ma génération. Peut-être il y a-t-

il en effet quelques professeurs qui en parlent, mais je n’ai pas tout lu aussi je ne pouvais pas

avoir su.

Avec cette connaissance spontanée, la première chose que j'ai réalisée était que les quatre

fondements de l’éveil de la conscience sont placées dans l'ordre de progression normale. Elles

commencent à partir de savoir quelque chose de rugueux et facile, et s'élèvent à quelque chose de

beaucoup plus raffinée et difficile. La prochaine chose que j'ai comprise était la signification

réelle du "dhamma" comme point essentiel du quatrième fondement de l’éveil de la conscience.

En fait, le terme "dhamma" n'est pas étranger au bouddhiste. Tous les bouddhistes ardents savent

qu'il signifie tout. Mais comment ce "dhamma 'ou" tout "devient le point central du quatrième

niveau est intrigant et n’est pas une question aisée. Ma connaissance intuitive ce jour-là a juste

confirmé et clarifié ce que je savais avant. En fait, comprendre le quatrième niveau était le même

processus que comprendre le troisième niveau de la conscience. Nous devons nous en éloigner un

peu afin d’en avoir l’image la plus claire. Elle est comme avoir une vue de Bangkok. Nous

pouvons voir à quoi Bangkok ressemble du troisième étage d'un bâtiment, mais nous pouvons

voir de façon plus claire les différents carrefours où mènent toutes les routes quand nous nous

élevons jusqu'à un étage plus haut du bâtiment. De même, l'expérience de s'engager dans les

quatre fondements de l’éveil de la conscience est identique. Quand j'ai commencé ma première

session de méditation il y a environ 25 ans, je n’avais pas vraiment une idée de ce que je faisais.

J'ai juste suivi ce que mon professeur m'a dit de faire par exemple, observer mon souffle, se

rendre compte de mes pas et ainsi de suite. Je ne savais même pas que j’étais entrée dans le

processus de la pratique des quatre fondements de l’éveil de la conscience. À ce moment-là, nous

savons juste que nous sommes entrain de "faire la méditation". En fait, en ces années premières

de mon prétendu "faire la méditation", je pouvais observer aller et venir les pensées mais je ne

savait pas que c'était la première partie du troisième fondement de la conscience de soi-même.

C’était infiniment comme entrer dans un travail lent. Pour moi, je pensais que je luttais toujours

pour comprendre le niveau fondamentale de la méditation. Je me suis seulement rendu compte

que je pratiquais littéralement le troisième fondement de la conscience de soi-même quand au

moins dix ans s’étaient écoulés. C'était le moment où j'ai commencé à noter l'automation de mon

Page 75: Une poignée de feuilles

75

état mental. Noter l'automation de mon état mental était un pas géant pour moi à ce moment-là, il

m'a incité à comprendre la vie plus profondément. J'avais gardé cette expérience secrète et

n'avais jusqu’à récemment jamais parlé d’elle. Puis, après encore 12 années (il y a deux ans) du

moment où j’ai noté l'automation, j'ai acquit encore une autre connaissance essentielle qui est

encore un autre grand saut en avant. Depuis lors, ma connaissance au sujet de la vie en général

s’est enraciné encore plus profondément. Cette expérience intuitive m’a donné le courage de

parler de façon étendue du sujet de cette section.

Se faufiler d'un trou étroit à une extrémité ouverte.

Comme je l’ai dit, le processus par lequel j’ai compris le quatrième fondement de l’éveil de la

conscience est le même que celui par lequel je suis passée pour comprendre le troisième. Pendant

que je luttais au troisième niveau de la conscience, j'avais vu ce qui semblait être le point central

du quatrième fondement de la conscience mais d’une façon ou d’une autre je n’arrivais pas à le

saisir. Mon expérience déterminante ce jour dans ma classe de Tai chi a confirmé ce que j'avais

vu. Le troisième et quatrième niveau de la conscience en fait se reposent l’un sur l’autre. Si les

pratiquants ont atteint le troisième niveau, ils ne peuvent pas manquer le quatrième niveau, mais

ils n’en sont pas sûrs, pas jusqu'à ce qu'ils aient leur propre sagesse intuitive pour le leur

confirmer comme j'avais eu la mienne. Quand l'esprit est exempt de pensées, il y a un moment

vide ou blanc avant que la prochaine pensée surgisse. Ce moment vide est le point central du

quatrième fondement de la conscience. Nous pouvons voir que ce moment vide est le résultat

direct du troisième fondement de la conscience de soi-même.

Imaginons-nous serrer dans un tunnel étroit aussi au large que la taille de notre corps, nous

luttons pour en sortir ; une fois que nous en sommes sortis, nous atteignons une vaste et illimitée

étendue de terre où il n'y a aucune frontière. De même, le troisième fondement de la conscience

est infiniment comme se retrouver serré dans un tunnel étroit face à une grande difficulté. Le

quatrième fondement de la conscience est le moment où nous réussissons à sortir de ce tunnel

étroit et faisons face à la vaste étendue de terre où nous pouvons éprouver la liberté illimitée.

Nous pouvons voir que ces deux étapes sont la cause et l'effet l'une de l'autre ou ce qu’on appelle

"les origines dépendantes" (patichasamupada). Cela signifie que chaque fois que nous pouvons

nous soustraire à notre pensée, nous verrons le vide illuminateur qui est le point central du

quatrième fondement de la conscience. Cependant, il s’agit du savoir intermédiaire ou dans la

zone crépusculaire. C’est comme si nous savons que c'est le vide illuminateur, le non-soi ou

l'anatta dont le Bouddha et tous les professeurs spirituels ont parlé, mais d’une façon ou d'une

Page 76: Une poignée de feuilles

76

autre il y a toujours quelque chose qui n'est pas clair et qui nous rend incertains. C'est ce que veux

dire par être dans la zone crépusculaire. Je peux identifier clairement la sensation de cette zone

crépusculaire maintenant que je l'ai passé, mais je ne pouvais pas le comprendre pendant que j' y

étais. Cependant, la zone crépusculaire disparaîtra quand la sagesse surgit.

Comment pouvons-nous utiliser le Nirvâna comme point de concentration si nous ne savons

pas à quoi il ressemble?

Tous les pratiquants de vipassana entendent leur professeur dire "utilisez la vacuité ou utilisez le

Nirvâna comme point de concentration". J'ai essayé d’y raisonner dans le passé me demandant

comment nous pouvions le faire si nous ne connaissions pas ce qu’était la vacuité ou Nirvâna.

Maintenant, je peux entièrement comprendre qu'il signifie le point de concentration du quatrième

fondement de la conscience ou du dhamma-nu-passana. C'est le rapprochement que j’ai

personnellement fait. Aucun professeur ne me l'a confirmé comme cela avant, pas les professeurs

que j’ai connus de toute façon. La manière traditionnelle d'enseigner la méditation peut confondre

les gens particulièrement si les professeurs n'ont pas atteint les différentes étapes eux-mêmes mais

suivent la manière traditionnelle d'enseigner la méditation. Comme je l’ai dit, les fondements de

l’éveil de la conscience sont une progression normale. Si les pratiquants ne pratiquent pas les trois

premiers niveaux et n’en font pas l'expérience en conséquence, il est impossible d'utiliser la

vacuité ou le Nirvâna comme point de concentration. Nous ne pouvons pas sauter la file d'attente.

Cela peut avoir comme conséquence de causer une fausse vacuité ou un faux Nirvâna, je veux

dire par là que les pratiquants peuvent créer leur propre concept ou image de la vacuité et du

Nirvâna par la pensée. C'est totalement erroné parce que pour expérimenter la véritable vacuité ,

aucune pensée ne doit intervenir de quelque façon que se soit. Si ce faux concept devient une

fixation et la personne est un professeur chargé de guider les gens, cela sera très préjudiciable.

Cela peut être bien plus dangereux si les professeurs deviennent célèbres et sont déroutés par la

renommée et la puissance. Ce genre de problème se produit non seulement dans la tradition

bouddhiste mais également dans d'autres traditions religieuses. Les mouvements de culte sont

certainement un exemple. C'est quelque chose à laquelle tous les pratiquants doivent faire

extrêmement attention chaque fois qu’il est question de prendre un chemin spirituel.

Ainsi la vacuité ou le Nirvâna est en effet le moment blanc où nous sommes libres de la pensée.

C'est le moment où aucun langage ne peut pénétrer parce que le langage est le résultat direct de la

pensée. Là où il n'y a aucune pensée, il n'y a aucun mot et aucun langage. En conséquence, ce

Page 77: Une poignée de feuilles

77

moment est universel. C'est le moment où cette forme de vie revient à l'étreinte de la mère nature

, où le mental-individu n'existe plus. Ce dernier point de concentration ou dhamma n'exige aucun

effort comme les trois précédents fondements de la conscience. C'est juste une question d'être.

C’est le moment ou l’on voit tout ou rien, ou un simple être et ceci s’accorde parfaitement avec le

dhamma-nu-passana. Bien qu'il n'y ait plus de travail et d'effort exigé dans le quatrième

fondement de l’éveil de la conscience, le Bouddha le place toujours comme point de

concentration de l'étape finale de la pratique. La raison simple est qu'aussi longtemps que la

personne est toujours un étudiant ou une personne « Sekha », il ou elle a toujours besoin d’être

conscient de ce point de concentration mais c'est le genre de conscience qui n'exige plus de

travail. Pas jusqu'à cette personne devienne un Phra-Arahant ou une personne « Asekha », puis, la

même expérience du dhamma par la personne « Sekha » deviendra normale et permanente. Il n'y

a plus à parler d’un point de concentration.

A ce moment, je ne peux que m’en remettre à la sagesse du Bouddha et à sa capacité ingénieuse

d’avoir pu ressortir les quatre fondements de l’éveil de la conscience, qui sont une stratégie

unique dans le but d’aider les gens à atteindre la sotie de la vie conditionnée. Il n'y a aucun doute

que les quatre fondements de l’éveil de la conscience sont la carte de la vie la plus détaillée aussi

bien que l'itinéraire le plus court à la liberté spirituelle. Il n'y a aucun professeur dans le monde

qui pourrait se comparer au Bouddha en ce qui concerne le chemin au but final de la vie. En fait,

le Bouddha aurait pu laisser le quatrième fondement de la conscience mais il ne l’a pas fait. Il l'a

mise là pour s’assurer que la personne « Sekha » atteint la sortie finale de manière permanente et

devient un Phra Arahant avant qu'il puisse laisser tomber la pratique.

La vie est une pile des morceaux de puzzle.

La meilleure analogie, qui puisse nous aider à comprendre la vie est de regardant une pile de

morceaux de puzzle. Si nous nous représentons chaque simple chose tant matérielle qu’abstraite

dans l'univers y compris chaque simple pensée6 comme différents morceaux d'un puzzle nous

pouvons imaginer que nous nous tenons littéralement au milieu d'une pile incomptable de

morceaux de puzzle. Notre travail est de mettre tous ces morceaux de puzzle ensemble pour

former une image parfaite. La difficulté est que nous ne savons pas ce l’image définitive doit être.

Comprendre notre vie en relation avec l'univers est exactement la connaissance que tous les

intellectuels particulièrement les scientifiques essayent de découvrir. La révélation de la

recherche scientifique est une question de rassembler le puzzle mais les scientifiques peuvent

seulement parvenir à le faire en morceau, un peu ici et là. L'univers avec son mystère est trop

Page 78: Une poignée de feuilles

78

immense pour notre précieux (pensé) intellect . Nous avons besoin de sagesse pour traiter un si

énorme degré de compréhension. L'illumination du Bouddha signifie qu'il peut rassembler cette

pile colossale de morceaux de puzzle et qu'il peut voir l'image finie. En conséquence, il sait

exactement où se trouve notre point de départ dans ce cosmos colossal et mystérieux. C'est

vraiment une sous estimation pour les personnes qui n'ont pas une croyance dans la re-

incarnation. En fait, la sagesse du Bouddha pénètre beaucoup plus loin. Il peut voir l'image

entière du royaume du samsara ou de la -re-incarnation ; il peut voir que toutes les vies sont

soumises à la renaissance sans fin ce qui est une question horrifiante et effrayante. Son

illumination a mis fin à ce cercle vicieux de renaissance. Les gens qui n'ont jamais entendu parler

du but final de la vie et n’ont jamais pratiqué la méditation peuvent être comparés à quelqu'un qui

se tient au milieu de cette pile colossale de morceaux de puzzles. C'est pourquoi nous nous

sentons si confus, dans le doute et incapables de comprendre beaucoup de choses qui arrivent

aussi bien à nous même qu’à ceux que nous aimons, dans le monde en ce moment. Tandis que

j'écris ce chapitre, les britanniques essayent de comprendre pourquoi leur présentateur TV favori

Jill Dando a été assassiné. Personne ne peut comprendre. Nous pouvons dire la même chose de

Diana, princesse du Pays de Gales. Pour ne pas mentionner les guerres et la douleur des

personnes affectées par elles. Comprenons-nous quelque chose du tout ?

Toute cette confusion peut causer l'incertitude et l'insécurité et c’est très souvent assez pour

rendre nos vies malheureuses. Cependant, toutes ces choses sont le résultat direct de ne pas

connaître la pleine image de la vie. La méditation bouddhiste, ou pour être plus précis les quatre

fondements de l’éveil de la conscience, est en réalité l'action directe de mettre ensemble les

pièces du puzzle. En s'engageant dans la pratique des quatre fondements de l’éveil de la

conscience, nous sélectionnons littéralement les morceaux de puzzle et les plaçons dans les bons

endroits. À condition qu’ils soient sur la bonne voie, tous les pratiquants de vipassana partagent la

même expérience d’être moins confus et leurs vies sont plus stables. Ils commencent à

comprendre chaque chose. Quand les pratiquants atteignent le troisième niveau de la conscience

de soi-même, leur compréhension de la vie devient beaucoup plus claire. Ils se retrouvent

graduellement.

Il y a deux différentes étapes pour rassembler un puzzle.

Nous devons d’abord prendre un morceau de puzzle de la pile, l'examiner et ensuite lui trouver

l’emplacement approprié. Avoir atteint l'étape automatique du troisième fondement de l’éveil de

la conscience de soi-même jusqu'à expérimenter la vacuité ou l’état de non- individualité peut

Page 79: Une poignée de feuilles

79

être comparé à avoir trouvé un morceau essentiel du puzzle de la vraie vie caché dans la pile

colossale. C'est simplement la première étape mais c'est l'étape la plus importante. Comparé à

d'autres qui n'ont même pas une idée du pourquoi de la vie, avoir trouvé ce morceau essentiel du

puzzle (avoir expérimenté la vacuité) est en effet un saut géant pour l'individu. C'est l'étape que

j'ai mentionné tantôt, c’est comme si nous étions dans une zone crépusculaire. D'une part, nous

connaissons ce que c’est que la non- individualité, la vacuité ou le Nirvâna ; d'autre part, il y a

quelque chose dont nous ne sommes pas vraiment certains, nous n’en sommes pas sûrs et ne

pouvons pas lever nos doigts. Cette incertitude fragmente notre compréhension.

L'incertitude est due à l'incapacité de trouver le bon endroit pour ce morceau de puzzle , qui est la

deuxième étape. Combien de temps les personnes à l’état de Sekha garderons ce morceau de

puzzle dépend de différents facteurs. Je me suis juste rendu compte que j'avais tenu ce morceau

essentiel de puzzle de la réalité et l'avais examiné pour aussi longtemps que vingt

années. J'avais pu voir l'état de vacuité depuis les premières années de ma pratique quand j'étais à

Suan Mokkh, le monastère de la forêt dans le sud de la Thaïlande. C'est l'état, qui donne aux gens

un sens profond de la paix et du calme, et encourage les personnes à poursuivre le chemin.

Cependant, ce qui m’est arrivé il y a deux ans dans ma classe de Tai chi était le jour où j’ai pu

finalement trouver le bon endroit pour ce morceau significatif de puzzle, ce qui est la deuxième

étape. Puis, je me suis entièrement rendu compte que c'était le dernier morceau du puzzle, qui doit

être placé bien au milieu de l'image pour donner un résultat parfait. C'est le morceau, qui permet à

tout autre morceau du puzzle de se mettre en place. Cette véritable sagesse intuitive que j’ai

éprouvée m’a fait connaître de façon claire le point où je me situe en tant que être humain dans

cet univers mystérieux et colossal, et sa puissante lumière a continué de briller avec le temps.

Cette sagesse me permet de relier les détails minutieux de notre vie tels que la formation de la

pensée à la vaste étendue de l'univers de sorte que je ne m'égare plus . En conséquence, je n'ai

plus de doute au sujet de la re-incarnation. Je ne peux pas expliquer avec plus de mots mais je

sais juste qu'aussi longtemps que nous n'aurons pas trouvé le bon moyen pour en finir avec tout

notre karma (action), il n'y a aucun doute que nous serons toujours soumis à la renaissance sans

fin et si horrifiante. La vie a seulement une sortie —pour entrer dans le Nirvâna.

Si les pratiquants ont atteint l'état de tenir le morceau essentiel de puzzle de la réalité mais n'ont

pas encore trouvé le bon endroit pour le placer, et s'ils sont également des professeurs spirituels,

leur enseignement sera toujours d’une façon ou d'une autre fragmenté7. Ils ne peuvent pas être

complètement affranchis du livre saint. C'était exactement ce qui m’est arrivé avant. J'ai parlé des

différentes matières du dhamma d'une manière fragmentée. Le rapprochement entre les

Page 80: Une poignée de feuilles

80

différentes matières du dhamma n'était pas aussi clair que ce que je peux faire aujourd’hui.

Partager cette expérience est juste un moyen de donner aux pratiquants une meilleure image de

l’endroit où ils se trouvent sur ce chemin extrêmement obscur vers notre destination finale parce

que nous avons besoin de quelques poteaux indicateurs pour nous guider le long du chemin.

Écouter ceux qui ont un peu plus d'expérience le long de ce chemin difficile est l'un des facteurs

les plus essentiels de cette pratique.

Page 81: Une poignée de feuilles

81

CHAPITRE DOUZE

LES QUATRE FONDEMENTS DE L’EVEIL DE LA CONSCIENCE

SONT UN CYCLE COMPLET

Mantra

Les enseignements de méditation les plus populaires en Thaïlande et ailleurs je suppose sont sur

le premier fondement de l’éveil de la conscience, duquel il y a beaucoup de techniques selon

l'expertise de chaque professeur. Certaines écoles aiment que leurs disciples se rendent compte de

la respiration ou des mouvements dans le silence tandis que d’autres écoles préfèrent employer

des mots ou un mantra pour accompagner le mouvement. Avec la marche méditative par

exemple, les pratiquants sont guidés pour dire : lever, avancer et contact pendant que leurs pieds

effectuent les mouvements. Si l'observation est basée sur le surgissement (pong) et l’effacement

(yoob) de l'estomac, on conseille aux pratiquants de dire pong-ni, yoob-ni pendant qu'ils

observent le mouvement de leur estomac. Si l'observation est basée sur la respiration, Booddho

est normalement le terme utilisé ; inspirer en disant Bood, expirer en disant le dho.

La raison pour laquelle j’aborde cette question c’est qu'il y a souvent des discussions au sujet de

savoir la technique qui doit être utiliser - observer dans le silence ou employer des mots. J'ai eu

l'expérience des deux écoles. La dernière école où je suis allée il y a deux ans était un

rassemblement de quatre-vingts personnes. Pour s'assurer que les membres pratiquaient

correctement et que les professeurs pouvaient voir, nous étions alignés dans des rangées et

devions faire le mouvement aussi bien que répéter les mots à l'unisson. Le bâtiment entier était

rempli du bruit des hurlements de "lever, avancer et toucher" de quatre-vingts personnes tandis

que la marche méditative se poursuivait. J'ai été réprimandée plusieurs fois lorsque un professeur

m'a repéré et a dit que mes mouvements de pied et mes mots n'étaient pas coordonnés. Ils

devraient se passer exactement en même temps. Le professeur principal a dit que c'était la seule

manière de fonctionner lorsqu’on enseigne à un grand groupe de personnes.

Après avoir compris le quatrième fondement de l’éveil de la conscience, je peux maintenant

exprimer mon avis au sujet de la meilleure technique . Je peux voir que répéter des mots sur le

mouvement peut retarder le progrès dans la pratique. Nous devons comprendre que penser c’est

Page 82: Une poignée de feuilles

82

parler soit à haute voix dans notre tête ou faire tout son dont résulte un langage . Pas jusqu'à ce

que nous avons entièrement compris le troisième fondement de l’éveil de la conscience de soi,

nous savons qu'elle consiste à supprimer toutes pensées, bruits ou langage dans nos têtes. Le point

de concentration du quatrième fondement de l’éveil de la conscience est l'esprit silencieux qui est

le même état que la vacuité, la non- individualité et le Nirvâna, et est complètement vide de toute

pensée. L'esprit silencieux et l'esprit de pensée ne peuvent pas partager le même siège, juste

comme jouer les chaises musicales. Si l'esprit silencieux est le président, l'esprit de pensée

disparaîtra et vice versa. Le silence et les bruits ne peuvent pas être au même moment. Par

conséquent, en créant délibérément les bruits, bien qu'ils soient totalement inoffensifs parce que

l'observation des mouvements se poursuit, nous avons involontairement chassé l'esprit silencieux

ou la vacuité ou le Nirvâna qui en soi est en effet le point de concentration du quatrième

fondement de l’éveil de la conscience. Cette pratique empêchera certainement les pratiquants de

voir la vacuité, bien qu'ils soient venus aussi près du jackpot. Comme je l’ai dit, chaque

professeur peut enseigner jusqu'au niveau qu'il a réalisé et pas plus. Je suis sûr que les professeurs

qui peuvent voir et comprendre entièrement le quatrième fondement de l’éveil de la conscience

n'encourageraient pas les pratiquants à prononcer un mot pour accompagner le mouvement. J'ai

enseigné cela moi-même dans le passé et maintenant je veux le défaire.

Cependant, pour trancher sur la question, je ne dis pas que prononcer des mots pour accompagner

les mouvements est erroné. Ce n'est pas erroné. Dans certaines circonstances, particulièrement

quand les débutants éprouvent un esprit dispersé et la rêverie, les mots et les mantras sont

importants pour eux de sorte que leurs esprits puissent être amenés à la juste voie et atteindre un

certain niveau de calme. Les personnes sont différentes et ont des habitudes et des caractères

différents et ne peuvent s’accorder qu’avec certaines techniques. Néanmoins, le facteur le plus

important est que le professeur doit pouvoir préciser certaines choses pour ses pupilles. De l'autre

côté, cela dépend également du niveau atteint par le professeur. Si les professeurs n'ont pas

encore compris le troisième fondement de l’éveil de la conscience, ils ne peuvent pas guider leurs

pupilles plus loin qu'ils ne savent. Comme je l’ai dit, les quatre fondements de la conscience sont

une progression normale. Si le chemin est correctement suivi, les signes de progrès se montreront

certainement. Si aucun développement ne se produit après beaucoup d'années de pratique, les

pratiquants doivent s’interroger eux-mêmes ainsi que leurs professeurs. Je pense que c'est l'avis le

plus juste que je peux présenter.

Quand on nous dit que cette gare c’est le Nirvana

Page 83: Une poignée de feuilles

83

Revenons encore à l'analogie du train à repérer. Tandis que le troisième fondement de la

conscience est la capacité de repérer le train qui entre ou sort de la gare, le quatrième fondement

de la conscience c’est avoir une vue d’ensemble de la gare entre le moment précis où un train

quitte la gare et un autre est sur le point d’arriver. C'est le moment où la gare est silencieuse et

vide parce qu'il n'y a aucun train. Notre mécanisme mental fonctionne exactement de la même

façon que l'analogie ci-dessus sauf que la vitesse impliquée est vertigineuse. Le troisième

fondement de l’éveil nous permet de nous rendre compte de la nature de la pensée qui est de

naître et de disparaître. Alternativement, nous pouvons dire que la pensée est trompeuse. En

conséquence, il y a un espace entre la pensée qui naît et celle qui disparaît au même instant et cet

espace simple est le point d’attention du quatrième fondement de l’éveil de la conscience. Cet

espace pourrait durer seulement une fraction de seconde et il est impossible pour un non-

pratiquant de s’en rendre compte. Maintenant, nous pouvons comprendre que les quatre

fondements de l’éveil de la conscience préparent la conscience humaine à être aîgüe et

suffisamment rapide pour saisir cette presque indétectable nature de notre mental. C’est vraiment

tout ce dont il question en ce qui concerne la pratique.

Ceux qui peuvent comprendre le troisième fondement de la conscience auront certainement un

sens pointu et aigu de la conscience de soi-même de sorte qu'ils puissent détecter la formation de

chaque pensée et noter le flash soudain de l'espace entre deux pensées. C'est un entraînement de

tout une vie selon la culture bouddhiste.

En dépit de son extrême simplicité et de sa nature ordinaire, cet humble espace est cependant le

ressort de la sagesse, qui nous donne la connaissance sans fin contenant toutes les réponses au

sujet de la vie par rapport à l'univers dans lequel nous vivons. Cet humble et simple espace est en

effet l'état de Nirvâna ou de non- individualité que les personnes de Sekha ont eu à voir que mais

dont ils n’ont pas encore le lien final. Pas jusqu'à ce que l'observateur du train n’ait demandé au

contrôleur de la gare : "monsieur, pouvez vous me dire quel train je dois prendre si je veux aller

au Nirvâna ?", la réponse finale ne sera donnée. Nous reviendrons à nos sens quand le contrôleur

répond "il n'est aucun besoin de prendre un train, cette gare même où tu te reposes s'appelle en

fait Nirvana." L'observateur de train a alors hurlé : " mon Dieu, le Nirvana est en fait la gare où

nous vivons tout le temps. J’y suis assis depuis longtemps mais j’en avais aucune idée jusqu'à ce

que tu me le confirme." Une telle analogie est la sagesse intuitive qui vient pour confirmer à tous

les pratiquants l'état de Nirvâna quand le temps est arrivé. C'était ce qui m’est arrivé il y a deux

ans.

Page 84: Une poignée de feuilles

84

En conclusion, le Nirvâna est comme la maison où nous avons vécue depuis le premier jour de

notre vie et où nous avons gagné des cadeaux à l’infini et en avons bénéficié sans nous en rendre

compte. Alternativement, c’est comme si nous avions mangé du riz depuis que nous sommes nés

mais sans jamais savoir que ces fumants grains blancs dans nos plats sont appelés le riz jusqu'à

ce que quelqu'un nous l’ait dit. Cependant, c'est le riz qui nous a fait grandir et survivre tout ce

temps. C’est ainsi que le Nirvâna agit avec nous. Nous avons été comblés par le Nirvana qui a

préservé notre santé d'esprit depuis le jour de notre naissance sans que nous le sachions. Les

quatre fondements de l’éveil de la conscience sont le seul moyen qui puisse nous mener le long

du chemin pour que cette connaissance nous soit confirmée. Bien que je puisse dire aux gens

exactement ce qui se produit, tout cela restera toujours ma connaissance, ce que j'ai gagné. Je

peux seulement partager avec des personnes de sorte que le poteau indicateur puisse leur être

clair, mais chacun doit gagner sa propre connaissance. Personne ne peut faire ce travail pour les

autres. Pour ceux qui ont une croyance forte dans Dieu, ils doivent juste changer le terme Nirvâna

en Dieu et elles trouveront leur seul vrai Dieu. Ceci est l' unique et universelle expérience de la

vie humaine. Chaque tradition religieuse nous aide seulement à avoir la même expérience puisque

nous sommes tous humains.

La pensée sans base peut causer un désastre

Puisque nous sommes sur la question de repérer le train ou l’entraînement à saisir la formation de

la pensée, je saisirai cette occasion de parler de l'utilisation de la pensée. Toutes les fois qu’il est

question de la vacuité, beaucoup de personnes particulièrement les intellectuels ont des doutes et

en sont éloignés par elles. Ils n'aiment pas penser que leurs cerveaux soient complètement vides

des pensées ; ils ne peuvent s'empêcher de penser à l'état végétatif. C'est rarement le cas.

Pour les personnes qui n'ont aucune connaissance du but final de la vie, ni des quatre fondements

de l’éveil de la conscience, leur utilisation de la pensée peut être comparée à attraper chaque train

qui arrive à la station. Il n'y a aucune question en ce qui concerne où ils vont et quel train les

porte où et où elles devraient descendre, etc. Toutes ces questions fondamentales, n’ont jamais

été posées ils savent seulement que chaque fois qu’un train arrive, ils sautent à l’intérieur et y

restent aussi longtemps que possible. Ils sautent d’un train à l’autre ; ils ne remarque jamais rien

d’autre autour d’eux. Cela peut sembler condescendant et offensant mais c'est la nature des

personnes qui n'ont aucun but dans la vie et particulièrement qui n’ont compris aucun fondement

de la conscience. Naturellement, ils suivrons et s’identifierons à leurs pensées juste comme se

reposer dans un train. Les intellectuels sont extrêmement forts pour amplifier une telle nature. Ils

Page 85: Une poignée de feuilles

85

peuvent s’absorber dans leurs pensées et concepts (groupe de pensées) et fouiller de plus en plus

profondément dans ce qui a un intérêt pour eux. La nature de la pensée et de l'utilisation de la

pensée peuvent facilement être diffuses et proliférer. Cela peut se faire, encore et encore,

indéfiniment comme une réaction en chaîne. Pendant le processus de la profusion de pensée,

beaucoup de choses sont créés et détruites. Nous devons faire très attention avec les termes tels

que le développement et l'accomplissement. Nous pensons que nous nous sommes développés et

avons avancé beaucoup plus loin que nos ancêtres en ce qui concerne le matériel et la

technologie. Il n'y a aucun doute que nous pouvons maintenant mieux vivre en raison de

l'utilisation de notre cerveau, pensées ou intellect.

Mais c'est là le problème : pendant que nous pensons que nous pouvons mieux vivre que nos

ancêtres, ce même rapport sera répété à plusieurs reprises par nos plus jeunes générations. Notre

technologie assurément sera dès lors classée comme antique vers la fin du siècle à venir. Il n'y a

aucune raison pour qu’une fiction comme « star trek » ne puisse être vraie dans un avenir lointain.

C’est tout ceci qui fait l’être humain. Nous pouvons nous démarquer des animaux parce que nous

avons la capacité d'employer nos pensées et de matérialiser plus tard des pensées abstraites par

des actes. C'est une capacité unique de l'humanité. En conséquence, nous pouvons faire flotter un

poisson en métal et faire voler un oiseau en métal exactement comme nous l’avons pensé dans

notre mental. Nous pouvons transformer l’objet de nos pensées en quelque chose de réel. Cette

transformation s'était produite depuis le premier jour et continuera pour toujours. Nous devons y

regarder encore. Si notre imagination du future implique toujours de tuer et détruire, cela signifie

que c'est ce qui se produira aussi. Je ne vois pas pourquoi un futur tel que STAR TREK ne peut

pas vraiment se produire. Nos pensées, imagination et fantaisie forment notre futur. La réalité est

que les guerres continuent toujours entre les Cadasian, les Clingon, les Bejourant et ainsi de suite.

Les Ferangis sont encore connus comme étant avides et égoïstes. Qu’est ce qui fait la différence

entre aujourd’hui et le passé . Peu importe quel modèle d’armes nous créons, le résultat final est

que la destruction sera toujours là, ce qui signifie que nous ne nous sommes pas du tout

démarqué de nos antiques ancêtres. À la fin de la journée, nous sommes toujours incapables de

répondre à toutes les questions fondamentales : par exemple, la naissance ,la vieillesse, la

maladie, la mort et particulièrement au sujet de notre place dans cet univers mystérieux. Si nous

ne pouvons pas répondre à ces questions, il est très important que nous remettions en cause

l'utilisation de notre intellect.

Les pensées et l'utilisation des pensées ont la plus obscure des natures. Si nous ne connaissons pas

le réel but d'employer les pensées et n'avons aucune base dans l’éveil de la conscience, nous

Page 86: Une poignée de feuilles

86

pouvons facilement nous perdre. Ce qui est pire c’est que nous sommes perdus de telle façon que

nous ne le savons même pas. Si nous naissons dans une caverne obscure et y vivons toute notre

vie, nous n’avons aucun moyen de savoir qu’il y a de la lumière à l’extérieur de la caverne à

moins que quelqu’un qui le sait ne nous le dise. C'est l’unique raison pour laquelle nous devons

écouter les connaisseurs. C'est pourquoi le Bouddha et le Christ ont dû travailler tellement dur

pour l'humanité. Ils essayent de nous montrer qu'il y a de la lumière en dehors de cette caverne

parce qu'ils l'ont vue. Je confirme maintenant leurs paroles de vérité. Je n'ai aucun doute quand je

dis que notre éducation et notre précieuse avancée technologie sont dans le royaume de

l'obscurité. Nous sommes sur la fausse route. Notre culture moderne est basée sur un itinéraire

désastreux, qui nous porte à un mur de brique ou une dangereuse falaise et le désastre est

imminent.

L'ignorance spirituelle est la chose la plus difficile à détecter. Nous avons des intellectuels et des

universitaires qui peuvent parler et répondre aux questions comme s’ils savaient tout. En fait, leur

connaissance est basée sur le fait de rassembler une petite partie du puzzle ce qui est très

insignifiant comparé à l’image entière. Si les gens ne peuvent toujours pas encore arrêter leurs

pensées et sentiments indésirables, cela signifie qu'ils sont toujours dans l'obscurité. C'est une

vérité douloureuse mais cela peut également être un tournant décisif pour quelqu'un. Notre

problème dans le monde est principalement le résultat du fait de poursuivre les pensées que nous

n’aurions pas dû suivre. En conséquence, nous transformons les pensées destructives en actes et

causons plus tard divers types de crimes tant sur le plan local qu’à l’international. La biologie, la

recherche de l'ADN sera un domaine de la connaissance qui pourra menacer la totalité de

l’humanité à l'avenir si les scientifiques ne peuvent arrêter leurs pensées de curiosité et leurs

expériences. Nous ne pouvons rien faire pour arrêter la destruction globale pas tant que nous

n’enseignons pas le but ultime de la vie.

Le Bouddha est le plus grand penseur

Ceci ne signifie pas que les gens qui savent le but final de la vie, aussi bien que ceux qui sont

engagés dans les quatre fondements de l’éveil de la conscience, n'ont aucune pensée ou ne savent

pas penser. C'est tout à fait le contraire. Ces gens ont réellement une meilleure capacité de penser

parce qu'elles savent le but de la pensée, qui est étroitement lié au but final de la vie. En

conséquence, elles ne perdent pas la voie tandis que le processus de pensée se fait. Si leur

utilisation de la pensée commence à se dérouter, ils peuvent l'ajuster par l'arrêt du processus de la

pensée quand ils le veulent. C'est la capacité que les non-pratiquants n'ont pas. Le meilleur

Page 87: Une poignée de feuilles

87

exemple est en regardant le Bouddha. Malgré qu’il vive dans l'état de vacuité ou de Nirvâna où il

n'y a aucune pensée, toutes les fois que le Bouddha veut employer sa pensée, il peut produire le

sujet dont il veut parler aussi bien qu’arranger méthodiquement et systématiquement les divers

sujets. Ces capacités exceptionnelles ne sont arrivées à aucun autre grand sage dans le monde. En

fait, le Nirvâna ou la vérité finale est la seule chose que le Bouddha veut que les gens

expérimentent dans le monde mais il sait que c'est difficile. Ainsi, il fait de son mieux pour

planifier sa stratégie et dessiner une carte détaillée de la vie de sorte que les gens puissent juste

suivre la piste comme l'homme qui a trouvé l'étang de l'eau sainte. A la mort du Bouddha , ses

disciples pouvaient avoir recueilli 84000 sujets différents sur le Dhamma légués par le grand

professeur. du monde. Cette carte détaillée de la vie vise évidemment à aider les personnes de

tous les milieux, possédant diverses qualités et potentiels de sorte que les gens de tous les secteurs

de la vie puissent expérimenter la réalité finale existant déjà devant eux.

Ce n'est jamais une chose facile à expliquer particulièrement à ceux qui ne connaissent pas la

pratique, parce que l'expérience est unique et indescriptible. Cependant, savoir le but final de la

vie et s'engager dans les quatre fondements de l’éveil de la conscience peut vraiment aider les

gens à avoir une meilleure discipline de la pensée. Ils peuvent fouiller dans leurs pensées aussi

profondément qu'ils veulent quand cela est nécessaire de faire ainsi, en même temps ils peuvent

couper leurs pensées quand ils ont fini avec elles. De cette façon, ils ne gaspillent pas leur

énergie. Surtout, ils ne perdent pas la voie. Aussi longtemps qu'ils savent que la gare de

stationnement s'appelle Nirvana, ils peuvent sauter dans n'importe quel train, qui entre dans la

gare, s y reposer et y rester tant qu’ils en éprouvent le besoin. Qu'importe où ils peuvent aller, ils

peuvent toujours revenir à leur gare de stationnement ou Nirvâna ou royaume de Dieu.

Cet Ayatana8 existe.

Une fois, le Bouddha entouré de ses disciples, était au monastère de Shetawan à lui offert par

l’aimable millionnaire, Anandhabhindika. Il a soudainement exprimé un sermon solennel à ses

Bhikkus (disciples) qui avaient un grand enthousiasme à écouter le dhamma de leur professeur.

"Ecoutez ceci Bhikkus, cet Ayatana existe. Cet Ayatana n'est pas la terre, ni l'eau, ni vent, ni feu,

ni espace, etc.. Ce n'est pas ce monde, ni le prochain monde. Ce n'est pas la lune, ni le soleil. Il ne

vient pas, ni ne va, n’existe, ni ne part, ni n’arrive, ne se poursuit, ni ne se transforme. Ce n'est

pas un objet de sens. Cet Ayatana est en effet la fin de toute la douleur."

Page 88: Une poignée de feuilles

88

J'avais l'habitude de me demander pourquoi le Bouddha utilisait le terme "cet Ayatana" pour

décrire l'état de Nirvâna. C'est également un autre terme que j’ai juste récemment réalisé sa pleine

signification. Je peux maintenant comprendre pourquoi et je sais que c'est le terme le plus

appropriée aussi. Il n'y a aucun doute selon lequel cet Ayatana est l'état neutre en la nature, l'état

de la réalité ou de la vérité finale, l'état de la nature divine, le Tao, le Nirvâna ou la fin de toute la

douleur selon comment nous voulons l’appeler. Cependant, cet état unique en nature ne peut pas

être senti avec les six sens de base, il doit être expérimenté par l'unique sens harmonieux ou "cet

Ayatana" où il n'y a aucun observateur ou observé. Nous ne pouvons pas dire que la réalité finale

est expérimentée par nos yeux, nez, oreilles, langue, corps ou même mental. Ce simple état d’être

doit être éprouvé par cet Ayatana seulement. C'est la seule manière d'être témoin du Dhamma

(tout) qui est le point focal du quatrième fondement de l’éveil de la conscience.

Nirodha-samabat ou Sanna-vedayitanirodha

Beaucoup de lecteurs, particulièrement les bouddhistes enthousiastes, penseraient comme moi

qu'il n'y a aucune manière pour nous de comprendre un terme difficile tel que Nirodha-samabat.

J'ai toujours pensé qu'il n’avait rien à faire avec moi et je n’ai jamais cherché à découvrir. Je

pense que mon manque d'enthousiasme était dû au fait d’avoir été trompé quelque part . Ayant, lu

quelques fictions spirituelles, j'a été amené à croire que Nirodha-samabat était une question de

s’asseoir en méditation avec les yeux fermés et l'esprit sortirait du corps physique et voyagerait

dans les environs ou au loin pendant des jours. Le professeur a toujours demandé à son disciple le

plus fidèle de bien garder son corps physique de sorte que personne ne fassent l'erreur de penser

que le professeur était mort et l'incinérer. Autrement, il n'y aurait aucun corps pour que le

professeur y revienne. Dans le Tripitaka ou le canon de Pali, l’on a noté que le Bouddha est

également entré dans le Nirodha-samabat de temps en temps. Je ne sais pas si Nirodha-samabat a

quelque chose d’autre ou pas, quelque chose que je ne connais pas.

C’est juste récemment en effet que j'ai trouvé ce mot dans un dictionnaire bouddhiste, aussi ai-je

pensé que je trouverais la signification cette fois. Après que j'aie parcouru la signification, je me

suis rendue compte que je pouvais comprendre cette expérience bien qu'elle ne me soit jamais

arrivée avant puisque j’ai toujours été détournée par ce terme dans le passé. Il m’était évident que

Nirodha-samabat est le même état que le dhamma-nu-passana, qui est le point focal du quatrième

fondement de l’éveil de la conscience. Nirodha-samabat ou Sanna-vedayitanirodha est connu

comme le niveau le plus élevé de la méditation. C'est l'accomplissement de l'extinction où la

mémoire (sanna) et les sentiments (vedana) disparaissent. Toute personne qui peut maintenir l'état

Page 89: Une poignée de feuilles

89

de vacuité assez longtemps saura que c'est également le moment où il n'y a aucune mémoire. La

mémoire est également une fonction dans notre vie qui a besoin de la pensée en tant que son

transporteur. Quand nous pouvons nous rappeler quelque chose, la pensée doit venir dans notre

tête. Sans pensée, la mémoire disparaît aussi. Quant à l'extinction des sentiments, je suis sûr

qu'elle se rapporte à des sentiments mentaux. La pensée est la cause du sentiment mental, sans

pensée, il n'est aucun sentiment. Si c'est le cas, cela peut – il signifier que toutes les fois où nous

pouvons glisser dans l'état de vacuité, cela est également l'état de Nirodha-samabat ou Sanna-

vedayitanirodha ? S'il en est ainsi, cela signifie que nous n'avons pas besoin d'avoir

nos yeux fermés pour entrer dans Nirodha-samabat. C'est tout que je sais en ce qui concerne ce

terme difficile. S’il y a plus que ça je ne le sais pas du fait que je n’en ai aucune expérience .

Les quatre fondements de l’éveil de la conscience sont un cycle complet .

Après avoir compris le point d’attention du quatrième fondement de l’éveil de la conscience, je

peux maintenant clairement voir que les quatre fondements de l’éveil de la conscience sont en

effet un cycle complet de la pratique. Ce cycle commence à partir du point où nous ne savons pas

quoi est quoi ; c’est à dire que nous voyons le monde et tout ce qui est devant nous comme étant

attaché aux noms, aux concepts, au prix et à la valeur aussi bien qu'avoir un "je" qui observe tout.

C'est l'état où il y a manque de l'harmonie finale. Puis heureusement, nous rencontrons un bon

ami (kalayanamittata) - un ami qui nous guident dans le bon chemin pour se connaître. Nous

écoutons alors quelqu'un qui parle du dhamma (Paratoghosa)9. Le voyage de l'esprit dès lors

commence; nous saisissons alors la pratique fondamentale des premier et deuxième fondements

de la conscience de soi-même. C'est le processus de revenir pour connaître notre individualité

même de nos mouvements à nos sensations physiques et à sentiments mentaux. Puis, nous nous

élevons graduellement jusqu'au troisième fondement de la conscience de soi-même qui est de

saisir la vitesse vertigineuse des pensées. Cette étape s'appelle avoir le yonisomanasikara qui est

le facteur important pour se débarrasser de tous les doutes au sujet de la vie en rapport avec

l'univers dans lequel nous vivons. Le Bouddha admire considérablement ses Bhikkus qui ont le

yonisomanasikara.

Ces trois fondements de l’éveil de la conscience sont cependant des facteurs internes. Les

lecteurs pourraient avoir noté que toutes les fois que je mentionne

les trois premiers fondements, j'emploie toujours le terme « la conscience de soi-même ». La

raison est purement parce qu'ils sont en effet une question de conscience de soi-même, une

question de revenir pour observer cette forme de vie même qui est la nôtre de la connaissance

Page 90: Une poignée de feuilles

90

nos mouvements bruts à la nature abstraite du surgissement et de la disparition des pensées. Après

avoir vu comment l'esprit fonctionne jusqu'à ce qu'il atteigne son état automatique, nous avons

dégagé une couche épaisse de nuage ou d'obscurité de notre esprit (cœur). L'esprit devient alors

innocent, pur, alerte et éveillé. L'esprit innocent est en effet la nature vraie de l'esprit. C' est

quand le sens de l'individu ou du je mental disparaît de temps en temps. Nous utilisons alors

notre esprit innocent pour percevoir le monde. Cet état est ce que j'appelle avoir la perception

innocente et alors nous verrons le monde innocent ou l'univers innocent. Faire l’expérience du

monde innocent est en effet le quatrième fondement de l’éveil de la conscience. Mais cette fois,

les six sens de base ont disparu avec tous les noms, concepts, prix et la valeur qui étaient attachés

à tout ce que nous percevions. Notre mental-individuel aussi a disparu pendant le processus

d'acquisition du yonisomanasikara. Nous pouvons finalement connaître l'univers avec juste un

sens harmonieux ou cet Ayatana où il n'y a ni observateur ni observé. L'univers devant nous est

exactement toujours identique qu'avant que nous ayons su la pratique, mais pouvant

l’expérimenté par la torche de la sagesse, nous savons que tout n'est pas identique. C’est comme

si nous portions avant une paire de lunettes foncées, mais lorsque nous finissions avec les quatre

fondements de l’éveil de la conscience, nous ôtons simplement nos lunettes foncées de nos yeux.

C'est tout ce dont il est question. Ainsi nous expérimentons toujours le même monde mais avec

nos yeux nus. C'est la différence entre ceux qui s'engagent dans la pratique et ceux qui ne le font

pas . Nous pouvons voir que les quatre fondements de l’éveil de la conscience sont un cycle

complet à partir de ne rien savoir à tout savoir.

Toujours observer le silence du mental avec la respiration.

Les personnes de Sekha qui ne sont pas encore complètement et de façon permanente entrées

dans le Nirvana ne doivent pas être insouciant et suffisant même si elles ont atteint l'état

automatique à un certain point. Personne n’est à l’abri aussi longtemps que lui ou elle n'est pas

encore entré dans l’état d’Arahant. En conséquence, toutes les personnes de Sekha doivent

toujours continuer les trois premiers fondements de la conscience de soi-même bien que la

pratique soit devenue plutôt naturelle à ce jour. Comment les personnes de Sekha pourraient-elles

ne pas faire ainsi alors même que les personnes d'Asekha ou les Phra Arahants font toujours le

silence du mental avec la respiration ? J'étais étonné de trouver par hasard dans le Tripitaka que le

Bouddha conseillait toujours aux Bhikkus qui avaient fini leur devoir ou étaient déjà devenus

Phra-Arahants de faire Anapanasati ou le silence du mental avec la respiration. Une fois le

Bouddha a dit :

Page 91: Une poignée de feuilles

91

"Ecouter ceci Bhikkus, les Bhikkus qui ont fini leur devoir ; devenu Phra Arahants, ont accompli

toutes les tâches qu'ils étaient censés accomplir, ils ont déposé tous leurs fardeaux, ont achevé

leur auto-valorisation, ont détruit tous les défilements qui sont cause d'attachement, sont allés au

delà de toute douleur grâce à la compréhension juste, l'Anapanasati que ces Bhikkus ont

développé et cultivé est pour le bonheur actuel et pour la conscience de soi-même."

Après avoir lu le paragraphe ci-dessus du Tripitaka, je me suis rendu compte que le bonheur

résultant du fait de se rendre compte de la respiration est en effet un mécanisme physique très

normal. C'est simplement une réalité scientifique - la cause est de se rendre compte de la

respiration, le résultat est de se sentir bien physiquement et mentalement. Chacun peut éprouver

ce mécanisme en ce moment et savoir que c'est très vrai. C’est comme avoir soif et faim ; de

boire un verre d'eau et avoir de la nourriture et naturellement nous nous sentons mieux. Bien que

les Phra Arahants n'aient plus aucun sentiment mental, leurs corps sont toujours sous la loi de la

nature. Ils ont encore soif et faim et doivent agir en conséquence. Leurs corps physiques et leurs

mental aussi peuvent encore manquer de confort et du bonheur bien qu'ils soient totalement

détachés de toutes les choses. Cet inconfort du corps et du mental n'est pas le résultat de

l'ignorance spirituelle plus mais est dû au mécanisme normal de la façon dont le corps et le

mental fonctionnent. Les Phra Arahants qui doivent encore vivre avec les gens et doivent

particulièrement effectuer le travail administratif peuvent éprouver l’inconfort du corps et du

mental mais ceci peut facilement être réparé par une bonne dose d'Anapanasati. C'est pourquoi le

Bouddha a dit que le silence du mental avec la respiration ou Anapanasati fait par un Phra-

Aranhants est pour leur bonheur et conscience actuels d'individu. Nous devons comprendre

correctement. En ce qui concerne le silence du mental avec la respiration, je pense que nous

devrions employer le terme pratiquer Anapanasati pour les personnes de Sekha et faire

Anapanasati pour les personnes d'Asekha. La raison simple est que les Phra Arahants n’ont plus

aucun besoin de pratiquer . Leur devoir est fini mais ils font Anapanasati de la même manière

qu'ils doivent boire, manger et aller à la toilette.

Sommaire

Les quatre fondements de l’éveil de la conscience sont la carte détaillée de la vie qui peut nous

guider au but final de la vie. Cette carte de la vie est en effet le résultat des capacités

incomparables du Bouddha et sont désir d’aider l'humanité qui se compose des individus divers

qui ont différents niveaux et potentiel. La sagesse la plus profonde qui ait jamais existé dans

l'univers est de pouvoir expérimenter la réalité finale (vérité), le Nirvâna ou Dieu juste là devant

Page 92: Une poignée de feuilles

92

nous. Quand les gens ne peuvent pas la voir en dépit de ses particularités, cela fait de cette chose

entière la tâche la plus difficile sur terre. Néanmoins, le Bouddha parvient à nous offrir l'itinéraire

le plus court possible de sorte que nous puissions nous engager dans le voyage de l'esprit et être

témoin de la seule vraie chose en la nature —le monde innocent. C'est la voie des quatre

fondements de l’éveil de la conscience ou du vipassana-bhavana.

Si quelqu’un n'a pas encore entendu parler de cette pratique, il devrait rapidement un professeur

et apprendre d’elle ou de lui ,pour convenir avec l’adage thaï qui dit : « c’est une chance que

d’être né humain et tomber dans le bouddhisme »

Page 93: Une poignée de feuilles

93

CHAPITRE TREIZE

LA CULTURE DE L’ILLUMINATION.

La culture ancestrale11

J'ai entendu parler de la culture de l’illumination il y a environ vingt-cinq ans par mon professeur

spirituel, Ajahn Khemanandha qui l'avait apprise du défunt Ven. Buddhadasa de Suan Mokkh. À

cette époque-là, le professeur avait employé le terme "la culture ancestrale". Je peux clairement

me rappeler que mon cœur avait été rempli d’une grande joie et de bonheur quand j'avais entendu

combien noble les personnes thaïes avaient été dans le passé. J'étais très fier parce que j’étais née

dans l’une des cultures les plus riches au monde. J’étais presque déçue de n’être pas assez âgée

pour avoir connu certaines de ces riches traditions telles que la construction de huttes pour les

personnes de passage et mettre de côté de la nourriture pour eux et ainsi de suite. À cette époque-

là, l'idée d'une "jarre-d’eau de paix et d'amitié" était un sujet de conversation parmi nous,

disciples d'Ajahn Khemanandha.

Pour avoir grandi dans la ville agitée de Bangkok, j’étais inspiré par les opinions de mes deux

professeurs spirituels, qui m'ont fait tomber amoureuse de la campagne où je pouvais absorber la

riche tradition que nos ancêtres avaient créée pour nous. Pour avoir passé quelque temps avec les

villageois dans divers coins du pays et appris de leur façon simple de vivre étroitement liée à

leurs temples locaux, je pouvais vraiment apprécier une culture aussi pleine de valeurs. Bien que

la Thaïlande avant que je ne parte pour l'Angleterre il y a environ dix-huit ans montrait déjà des

signes de détérioration culturelle due au fait d’avoir ouvert les bras à la propagation d’une

économie de consommation pendant les trois dernières décennies, les signes de la déchéance

culturelle sont sans aucun doute plus graves à ce jour.

Après avoir dit cela, vivre en Grande-Bretagne pendant dix-huit années m’a fait également me

rendre compte que bien que la culture thaïe ait été terriblement ruinée, le peuple thaï comme

d'autres nations bouddhistes ont une meilleure chance de comprendre le but suprême de la vie que

d'autres traditions religieuses. La raison est que le chemin direct vers la réalité finale est avec ces

personnes. Si nous pouvions inciter les bouddhistes à comprendre la valeur réelle de leur culture

Page 94: Une poignée de feuilles

94

inestimable, il pourrait être possible de reconstituer ces traditions et façon de vivre de valeur.

Ceci pourrait être une manière de ralentir la vitesse de la destruction, qui s’étend rapidement

partout dans le monde.

Pourquoi devons-nous préserver le vieux et créer la nouvelle culture de l’illumination ?

Bien que entrer dans le Nirvâna ou retourner au grand royaume de Dieu et vivre dans l'éternité,

soit le but final de toutes les vies, cela ne signifie pas que tout le monde a les mêmes capacités et

le même potentiel d'atteindre cet état suprême. Le Bouddha compare les humains aux quatre types

de lotus, qui fleurissent à des périodes différentes. De même, il y a trois de ces quatre types de

personnes qui ont la capacité de connaître le dhamma;12 certains peut savoir plus vite que d'autres.

Comprendre et vivre le vrai dhamma est en effet une question individuelle. Il n'y a aucune

formule pour enseigner qui peut faire qu’un groupe de personnes connaisse le dhamma au même

moment. Même lorsque le Bouddha enseignait à une assemblée, il avait la capacité télépathique

de savoir quel individu comprendrait le dhamma ce jour-là. Dès lors il orientait son enseignement

de façon à aider cette personne à atteindre le dhamma.

Bien qu'entrer dans le Nirvâna soit le résultat de la maturité de différents facteurs internes par

exemple : la foi, l’effort, la conscience, la concentration, la sagesse et ainsi de suite, il y a

cependant des facteurs externes aussi. La foi ne peut pas simplement se produire d’elle même, si

nous ne sommes pas dans le bon environnement. Etre née dans une culture bouddhiste aussi bien

que dans une famille qui a le point de vue juste (samma-dhitti)13 sont des facteurs significatifs

menant à avoir la foi. Nous ne pouvons pas attendre de quelqu'un qui a grandit dans une tribu en

Afrique qu’il entre dans le Nirvâna s'il n'a jamais entendu parler des quatre fondements de l’éveil

de la conscience. Bien que les personnes des tribus aient le potentiel le plus élevé pour connaître

le dhamma dû à leur environnement naturel et elles ont en effet été bénies par le dhamma, elles

pourraient ne pas le savoir parce qu'il n'y a pas une culture appropriée. Si elles sont thaïes,

laotiennes ou des Birmanes qui grandissent dans un environnement bouddhiste par exemple

entendre les moines chanter tous les matins et soirs, aider les parents à préparer les repas pour les

offrandes, être cajolé pour faire la méditation avec les parents, etc. ces personnes auraient

certainement une meilleure chance de comprendre le dhamma. Par conséquent, nous pouvons voir

que grandir dans la culture appropriée est le facteur le plus significatif pour aider et préparer les

gens à comprendre facilement le dhamma.

Page 95: Une poignée de feuilles

95

C'est précisément pourquoi nous devons parler de la culture de l’illumination, qui en effet est

constituée par la moralité, la sagesse et la méditation (le noble octuple chemin). C'est parce

qu'une telle culture peut préparer les gens de tous les horizons à comprendre le dhamma un jour

dans leur vie. Simplement en vivant dans l'atmosphère de la culture de l’illumination, les

membres de la société seront préparés d’une manière ou d’une autre à connaître le chemin

(moralité, sagesse et méditation) qui peut les aider à atteindre le but de la vie tôt ou tard14. De

cette façon, les membres de la société ne sentent pas qu’ils sont entrain de faire quelque chose de

spécial ou qu’ils fournissent un effort supplémentaire mais en fait ils ont en effet gagné un

bénéfice spirituel juste en vivant selon leur mode normal de vie . C'est ainsi que cela est

enrichissant pour la société qui a déjà la culture de l’illumination. Une culture si aimée est ce que

le peuple thaïe possède déjà parce que nos ancêtres thaïs l'ont créé pour nous. Elle indique que les

gens qui ont vécu dans cette région doivent avoir dans le passé compris le bouddhisme à fond ,

pour avoir pu créer une telle façon de vivre qui aide et cajole les gens dans le droit chemin. Non

seulement la Thaïlande, en fait la totalité du Sud-est asiatique était un grand royaume bouddhiste

par le passé, jugeant des images de Bouddha, les temples, monuments spectaculaires tel Ankor

Wat au Cambodge, Borobudur au Java et ainsi de suite. Même l'Indonésie qui est maintenant un

pays islamique, a dû être bouddhiste, et ses gens doivent avoir profondément compris la pratique

du bouddhisme pour pouvoir construire un monument en pierre aussi grand que Borobudur.

Toutes ces grandes structures architecturales montrent combien profondément les gens ont été

impliqués dans la façon de vivre bouddhiste ce que nous pouvons encore voir de nos jours. Mais

comme je l’ai dit, il est rapidement entrain de se perdre dû au manque de compréhension

profonde de la pratique. Cette culture de l’illumination peut être comparée à un diamant

inestimable auquel le propriétaire doit faire très attention. Si non, elle sera avalée

par le consommationisme qui a la capacité de tout avaler. En conséquence, ce germe précieux a

déjà été partiellement détruit. Comme résultat, la culture thaïe a été réduite juste à un étalage qui

est là pour être montrée aux touristes et aux Étrangers.

C'est la raison pour laquelle je vois la nécessité d'évoquer encore ce sujet et sérieusement le relier

au but final de la vie, de sorte que les gens puissent voir la raison pour laquelle il est si urgent que

nous la préservions. Je peux ne parler qu’à partir de ma propre base culturelle qui est thaïe et

Chinoise mais cela ne signifie pas que d'autres cultures n'ont pas de traces du dhamma. Tous les

pays bouddhistes partagent de semblables traditions bouddhistes et certaines d'entre elles sont

encore maintenues avec ferveur. En raison de l'atmosphère politique répressive en Birmanie, le

consommationisme n'a pas vraiment étendu sur les Birmans, ironiquement la culture birmane

Page 96: Une poignée de feuilles

96

contient toujours une forte saveur de la culture de l’illumination. Il y a plusieurs années, j'ai

regardé un documentaire sur la Birmanie. Je crois ça dû être sur les trottoirs de Rangoon où j'ai

repéré quelques jarres d'eau avec des gobelets pour que les passants puissent étancher leur soif. Je

ne crois pas que les gens aient été employés pour remplir ces jarres d’eau ce qui veut dire que les

personnes dans le voisinage immédiat doivent avoir été responsables de la disponibilité de l'eau

dans ces jarres. S’il en était ainsi, les gens doivent l'avoir fait de par leurs cœurs charitables. C'est

pourquoi ça s'appelle la ` jarre d’eau de la paix et de l'amitié '. Je ne sais pas si les gens continuent

toujours ou pas cette noble activité en Birmanie. Je sais que les personnes thaïes l’ont fait mais

elle a presque totalement disparu maintenant à moins que nous la fassions toujours dans le pays.

Je n'ai jamais visité la Birmanie ainsi je ne peux pas vraiment parler de la façon de vivre birmane

bien que j'aimerais visiter ce pays un jour. En dehors de la Birmanie, même la Thaïlande je la

connaît toujours très peu , surtout en ce qui concerne la culture de l’illumination.

Culture et Morale.

Observer les principes moraux est l'un des facteurs les plus significatifs pour préparer les gens à

la pratique de la méditation et gagner la sagesse qui en découle. Observer les préceptes moraux

peut être comparé à prendre les bords abrupts d'une pierre à fin de la polir, ce qui est comparée à

la pratique de la méditation. Les esprits des personnes sont de nos jours rugueux dans le sens de

manquer sérieusement de la conscience de soi-même (samma-sati) selon le noble octuple chemin.

L'économie libre favorisant une atmosphère de compétitivité élevée conditionne les esprits des

personnes à se rendre compte plus du gain et de la perte que de leur propre bien-être physique et

mental. Bien qu'il semble que les gens se rendent compte de ce qu'ils font, cela demeure une

conscience dans le royaume de l'obscurité. En conséquence, le monde innocent (le dhamma

ultime) a été déformé et est étroitement attaché aux noms, aux concepts, au prix et à la valeur.

C'est ce que je veux dire en disant que les esprits des personnes sont rugueux. La seule manière

de raffiner l'esprit est pour les gens de voir l'importance de la moralité de sorte qu'ils puissent être

heureux d'observer les préceptes moraux. Si non, il est très difficile de ramener la moralité. La

moralité a existé dans chaque société dans le monde. Chaque sage et grand professeur du monde a

souligné le fait que les gens devraient suivre les préceptes moraux. C'est l'étape de chasser les

pensées destructives et de ne pas les poursuivre. Les principes moraux fondamentaux sont tout à

fait universels ; ils sont ne pas tuer, ne pas mentir, ne pas voler, ne pas commettre l'adultère et

s'intoxiquer. Il est évident que dans une société, dont les membres peuvent suivre les cinq

principes moraux de base, il soit garantie qu’il y ait moins de problèmes sociaux. Une telle

Page 97: Une poignée de feuilles

97

société peut vivre dans la paix et l'harmonie. Ce qui est choquant est que non seulement les

membres de certaines sociétés dans le monde négligent presque totalement les valeurs morales,

mais elles ont également déformé et transformé les bonnes valeurs en des valeurs négatives et les

valeurs négatives comme étant le bien, la norme. Cette attitude fausse contient les ingrédients les

plus désastreux et les plus dangereux, qui détruisent non seulement la paix individuelle de l'esprit

mais également la paix du monde. Les gens de nos jours peuvent piétiner n’importe quelle valeur

morale sans éprouver ni honte ni culpabilité à ce sujet. Les attitudes envers le mensonge, la

tricherie, le sexe, l’infidélité, les drogues, et ainsi de suite est devenu plus libéral. Ce qui était

une tache est devenu acceptable dans certaines sociétés modernes. Des pilules contraceptives sont

prescrites à de jeunes filles, des parents offrent des cigarettes et de la boisson à leurs propres

enfants ce qui était inadmissible dans le passé devient des événements normaux dans certaines

sociétés occidentales. Un tel vide moral permet à l’irresponsabilité et aux défauts cachés de l'être

humain de s'épanouir. Il y a de moins en moins de batailles entre la bonne et al mauvaise

conscience dans le cœur des gens . La plupart des personnes sont promptes à être d'accord avec le

concept d'écouter nos cœurs, ce qui fondamentalement veut dire que nous pouvons faire tout ce

que nous avons envie de faire. En conséquence, la société est dans l'agitation. Différents genres

de loi doivent être votées pour contrôler que les gens ne passent pas la limite de ce qui est permis.

La difficulté est que si les gens ne peuvent pas contrôler leurs propres pensées et la tendance à

répondre à leurs pensées destructives, la sanction qu'importe combien sévère elle est, ne peut

arrêter les gens de mal-faire. Une société qui a beaucoup de lois pour contrôler les gens indique

une absence grave de conscience morale et d'un manque de paix entre les membres de cette

société.

La détérioration de la vision morale dans la société partout dans le monde est le résultat direct

d’un manque de compréhension du Nirvâna et de Dieu. C'est parce que les chefs religieux ont

également leur propre ennui dans le combat avec leurs pensées qui défilent indéfiniment dans

leurs têtes . Quand la pratique n'est pas réussie parmi les chefs religieux de tous les niveaux,

l'essence suprême de la religion ne peut pas être propagée. Les chefs religieux prêchent dès lors

avec moins de conviction. En conséquence, ils ne convainquent pas les gens au sujet du vrai but

de la vie. Les gens ne peuvent pas faire le lien entre les principes moraux et le but final de la vie ;

donc, ils ne peuvent pas comprendre pourquoi ils doivent composer avec les instructions morales

contre leur volonté. Naturellement, il est plus facile de répondre à notre désir, qui est notre

gouverneur ou le dirigeant de notre mental qui a le pouvoir de manipuler et contrôler notre mental

individuel. Les gens sont prompts à trouver le bonheur qui est le résultat du plaisir sensuel. En

Page 98: Une poignée de feuilles

98

d'autres termes nous faisons ce que nos cœurs implorent de faire et pour nous inquiéter des

conséquences plus tard. Quand la majorité de personnes fait la même chose, cela atteint un point

où personne ne blâme plus personne. En conséquence, la honte et la culpabilité dues à un

mauvais comportement disparaissent de notre façon de vivre. Quand cette attitude se produit à

travers le globe, le désastre total est imminent.

Si seulement les gens pouvaient comprendre correctement le concept du Nirvâna, de Dieu et du

but final de la vie, ils sauraient qu'il y a également un genre profond de bonheur qui est le résultat

de pouvoir combattre et résister à nos désirs du mal. Ils comprendraient également qu’observer

les principes moraux de base peut rendre leurs vies moins malsaines. En outre , c'est le facteur

principal pour qu'ils réalisent leur but final de la vie. Par conséquent, suivre la vision morale avec

succès signifie que les gens doivent comprendre le but suprême de la vie. C’est à dire

comprendre le Nirvâna, Dieu ou la vérité finale d'une manière qu'il ne leur soit pas difficile

d’atteindre. Quand cela se produit, observer les préceptes moraux n'est plus une question difficile

parce que les gens peuvent comprendre la raison profonde derrière eux.

Dans la rétrospection de la société thaïe, les ancêtres thaïs ont créé une façon de vivre qui est

étroitement liée aux principes moraux. Malheureusement, ils disparaissent rapidement de notre

société. Les gens négligent la signification de ceci parce qu'il leur manque la compréhension du

Nirvâna.

Jour bouddhiste (WAN-PHRA)

C'est seulement il y a sept à huit ans quand je rendais visite à ma famille en Thaïlande

que j'ai fait un voyage en bateau dans le Klong (canal) Bangkoknoi et j’ai immensément

eu plaisir à regarder les gens dont la façon de vivre simple dans le canal n'a pas vraiment

changé au cours des années. J'ai fini dans un marché bruyant sur le canal dans la banlieue

de Bangkok où les gens étaient occupés à gagner leur vie. Je me suis arrêté dans un

magasin local de nouille où je pouvais m'asseoir sur le trottoir où des tables et des chaises

étaient posées pour les clients. Ce n'était pas la nourriture qui m’intéressait en particulier

c’étais les gens et leur conversation que je voulais surtout voir et entendre. Juste après

que mon bol de nouilles ait été placé devant moi que j'ai entendu les gens parler du

"WAN-PHRA". C’était du couple qui avait préparé les nouilles pour moi. Le mari et

l'épouse parlaient de ce qu'ils avaient à faire et à préparer pour le prochain jour

Page 99: Une poignée de feuilles

99

bouddhiste qui à l’évidence joue toujours un grand rôle dans la vie de ces personnes.

Alors quelqu'un s'est arrêté tout près et pour causé, la conversation a continué et tournait

toujours autour du WAN-PHRA. Plus tard, un client masculin du magasin s'est joint à

l'entretien et ils parlaient toujours du WAN-PHRA. Mon coeur a commencé à trembler de

joie et j'ai remercié mes ancêtres thaïs qui ont fait WAN-PHRA devenir notre façon de

vivre. De telles conversations, en fait, se produisent partout en Thaïlande particulièrement

dans l’arrière-pays. C'était quand je me suis rendu compte que les thaïes ont toujours une

chance brillante de connaître le dhamma profond si seulement les personnes thaïes

peuvent travailler un peu plus dur pour inciter les gens à comprendre le cœur du

bouddhisme.

Le jour bouddhiste ou le WAN (jour) PHRA (Bouddha ou moine) vient une fois par

semaine selon le calendrier lunaire. Il ne tombe pas toujours le dimanche comme dans la

culture chrétienne mais la signification est très identique. C'est un jour traditionnel pour

faire des offres et réaffirmer son engagement religieux. C'est le jour où les gens vont au

temple et font le Bouddhiste-mérite ou Tam-boon qui impliquent d'offrir la nourriture et

d'autres choses nécessaires aux moines aussi bien qu'écouter les chants et la prédication.

Le jour avant le WAN-PHRA s'appelle le wan( jour) gon (rasage) qui est le jour où tous

les moines bouddhistes rasent leurs têtes. C'est également le jour où les maisons

d'abattage de porc seront fermées, et le jour suivant quand le WAN-PHRA arrive , toutes

les étalages de porc sur le marché sont vides. C'est une manière de donner le respect au

Bouddha en ce jour particulier. Avec l'invasion des supermarchés de nos jours, les

étalages de porcs vides s'effacent de la façon de vivre des gens. Je peux

me rappeler que quand j'étais jeune et rendais visite à mon père qui vivait dans l’arrière- pays

pendant mes vacances d'école, WAN-GON et WAN-PHRA étaient le point central de la

conversation, particulièrement sur le marché.

Avant que la nourriture et les conditions nécessaires à la cérémonie des offrandes ne

commencent, l'abbé amènera l’assemblée à prendre les cinq préceptes. C'est le moment où l'odeur

de l'encens, des bougies et des fleurs fraîches devant l’autel se mélange avec l'odeur familière du

riz fumant et chaud, du cari aromatique, des divers genres de nourriture thaïe et des bonbons qui

sont soigneusement préparés et bien présentés. Les couleurs jaillissent de partout - l'installation

Page 100: Une poignée de feuilles

100

de l’autel avec l'image du Bouddha majestueux, le safran jaune des moines, les vêtements soignés

des populations, la nourriture et ainsi de suite. Au-dessus de tout ceci sont les sourires sur les

visages des populations et leur profonde amabilité. L'événement entier crée et inspire une sainte

atmosphère et démontre combien glorieux cette tradition est. Le moine dira alors les mots de

chaque précepte et l’assemblée suivra en unisson ces mots qui sont tous en Pali - ils

s'abstiennent de tuer, de commettre l’adultère, de voler, de s’intoxiquer. Les personnes plus âgées

et les plus dévotes choisiront de prendre plutôt les huit préceptes qui incluent : ne pas manger

après midi, ne pas s’habiller avec fantaisie et se parfumer, et ne pas dormir sur des matelas épais

et confortables. Cette cérémonie a due être répétée maintes fois en de périodes innombrables dans

tous les pays bouddhistes depuis les jours immémoriaux jusqu'à ce que ce soit devenu une

tradition. C'est une honte que la plupart des personnes de nos jours ne connaissent pas le devoir

caché derrière cette tradition familière. Ils pensent que quelque soit ce que le moine dit en Pali, ça

doivent être des mots sacrés et les gens doivent répéter ces mots parce que la tradition le veut

ainsi et sans savoir ce qu’ils signifient. En fait, le WAN-PHRA est un jour où les gens sont

amenés à se rappeler de s'abstenir de mauvaises actions en promettant à la Sangha ou l’assemblée

de moines qu'ils observeront les cinq principes moraux.

Cependant, cette tradition est une question d’ôter les bords abrupts des esprits rugueux des gens et

de les préparer à un travail de polissage ou la pratique de la méditation.

Tam-boon

Il est presque impossible de trouver un mot équivalent en anglais pour le terme tam-boon. Le

terme qui a été souvent employé en anglais est un "faire-du-mérite", qui ne me satisfait pas

totalement. Le mérite selon le Oxfort English Dictionnary est le fait, l’action ou la qualité qui

mérite une récompense et donc , faire-du-mérite n’est pas correctement employé.

La raison simple est qu'il n'y a pas aucune culture du tam-boon dans la société

occidentale. Le mot tam signifie faire, l’action ; boon signifie la qualité, la vertu ou la droiture. Il

est souvent lié à l’idée de céder quelque chose. Cependant, ce terme boon est très étroitement lié à

la croyance bouddhiste. Quand les thaïes parlent de tam-boon, hors mis le fait de devoir céder

quelque chose, elles pensent également au gain en relation au but de leur religion. Pour le

courant bouddhiste principal, ce gain religieux est à propos de gagner une place dans le ciel ou

renaître dans une meilleure réincarnation en tant qu'une déité ou un brahman. Bien que ce soit la

compréhension bouddhiste traditionnelle, les moines qui voient un peu plus profond dans le

Page 101: Une poignée de feuilles

101

bouddhisme essayent d’éloigner les gens d'une telle compréhension parce que tam-boon devient

une question d'investissement pour une meilleure réincarnation et conduis les mauvais moines à

se faire du profit en vendant des billets pour le ciel. C'est un acte notoire classique effectué par les

infâmes officiels religieux de toutes les traditions religieuses. Il y a souvent des scandales au sujet

des moines exploitant les gens avec ce concept de tam-boon. Les bons moines essayent de dire

aux gens que le tam-boon est simplement une action qui nous fait nous sentir bien, gaies et légers

et juste cela devrait être assez.

Je pense que la signification finale de tam-boon c’est créer une action juste, qui aide à détruire le

sens de l'individualisme (moi) comme l'avarice, égoïsme, égocentrisme et ainsi de suite. Toutes

les fois que les gens font le tam-boon, la qualité brute de leurs esprits est emportée. C'est une

manière de préparer l'esprit pour une pratique plus élevée et peut être par la suite entrer dans le

Nirvâna. Quand tam-boon est dans la culture et est la façon de vivre des gens, cela signifie que les

gens sont disposés à créer les facteurs qui les aident à se développer plus sur le droit chemin sans

avoir le sentiment qu’ils font quelque chose d’extra à leurs esprits. Ainsi, si les gens peuvent

offrir des choses ou faire tam-boon sans aucune hésitation et également sans se sentir bons et

heureux à propos, ça signifie que ces gens ont continué à enlever toutes les défauts de leurs

esprits. Il y a un terme appelé im-boon utilisé parmi les thaïes qui aiment le tam-boon et sont très

heureux de part leurs actions justes. Im signifie être rassasié après avoir mangé. Im-Boon signifie

être rempli de joie et de bonheur après tam-boon. C'est en effet la richesse de la culture

bouddhiste qui peut mobiliser des personnes de tous les horizons pour détruire leur égoïsme.

Bin-dha-bat, sai-bat

Chaque tradition religieuse a différentes manières d’inciter les gens à céder ou détruire leur

égoïsme. La manière bouddhiste est cependant plutôt unique et intensive. Seul le bouddhiste a la

culture de céder ou de se débarrasser de son égoïsme chaque matin. Les bouddhistes dans la

tradition Theravada sont familiers de la vue d'une rangée de moines dans leurs longues robes

oranges-safran, tenant leurs bols d'aumône marchant avec sérénité dans la rue tôt le matin pour

accepter l'aumône de bonnes volontés. C'est une image spectaculaire, qui se produit dans chaque

coin de la Thaïlande chaque matin. Bin-dha-bat est le terme utilisé quand les moines vont

chercher leur aumône et sai-bat est le terme utilisé pour les bonnes volontés qui mettent la

nourriture dans les bols d'aumône des moines. Bat signifie les bols des moines, qui sont

habituellement faits à partir de l'aluminium dans une forme ronde avec un couvercle au-dessus.

Page 102: Une poignée de feuilles

102

Se lever à l'aube pour préparer la nourriture pour la sai-bat est la façon de vivre des gens dans la

tradition Theravada.

Bien que la foi des thaïs dans l'institution bouddhiste ait été mise à rude épreuve par des moines

controversés pendant les deux dernières décennies, faisant diminuer le nombre de personnes

donnant la sai-bat, un tel esprit de don est toujours relativement riche comparé à d'autres cultures

religieuses. Les femmes connaissent bien la quantité de travail qu'elles doivent effectuer dans la

cuisine quand elles veulent donner la sai-bat particulièrement le jour bouddhiste (wan phra) où les

accessoires doivent aussi être préparés. Tam-boon-sai-bat, terme par lequel les gens combinent

les deux mots implique beaucoup de durs travaux et habituellement les femmes de la maison en

sont responsable. La nourriture est faite abondante pour être certain qu'il y en ait assez pour

alimenter tout le monde. La tam-boon-sai-bat parmi les gens de la campagne est effectuée avec la

plus grande générosité et avec dévouement. Les gens portent la nourriture sur une perche sur leurs

épaule et marchent sur une longue distance jusqu’au temple le plus proche juste pour l’offrire.

Pendant mes années d'étudiant, j'avais l'habitude de passer du temps chez une famille dans un

village éloigné dans la province de Saraburi ; leurs faits quotidiens commençaient à 4h30 du

matin quand trois femmes de trois générations différentes se levaient pour préparer le repas. Vers

9 h, la fille aînée de la maison, âgée de 15 ans, devait commencer à faire ses quatre milles de

voyage de sorte que les moines dont le monastère de forêt se trouvait dans la vallée, puissent

avoir leur repas à 11 h. Il y eu un jour quand nous avions fait la moitié de notre voyage, la fille

aînée et moi nous nous sommes trouvées derrière un grand troupeau de vaches occupant toute la

largeur de la ruelle du village. Il n'y avait aucun moyen pour que nous puissions trouver un

passage entre les à peut près 200 vaches. Le seul moyen pourtant pour que nous puissions

arriver au temple à l'heure était de passer à travers le grand troupeau de vaches. Nous avons

marché avec les vaches pendant un moment jusqu'à ce que quelques unes d'elles se rendent

compte que nous n'étions pas de la même espèce qu'elles et alors l'enfer s'est déchaînée. Avant

que j'aie compris quoi que se soit, tous les deux nous nous trouvions étroitement coincées contre

une barrière de barbelé d'un côté de la ruelle du village et au milieu d’un nuage de poussière, trois

vaches fâchées étaient à quelque distance de nous. L'une d'entre elles pointait ses cornes vers le

sol et dans la position d'attaquer. Toutes les deux n'avons rien fait mais avons lancé un cri

perçant tout à fait bien. C'était la deuxième fois en mes 21 années de vie où j'ai pensé que j'allais

mourir et étais désolée de n’avoir pas eu la chance de dire au revoir à ma mère. Je me rappelle

seulement que les vaches ont foncé vers nous trois fois mais pour quelques raisons inconnues,

Page 103: Une poignée de feuilles

103

elles ne nous ont jamais blessées. Finalement le vacher est venu nous sauver. Bien que tous les

deux étions dans un état de choc, nous avons pris la nourriture dévastée et avons repris notre

voyage, au temple. Les moines n'ont jamais pris notre nourriture ce jour là.

Je suis sûr que les gens en Thaïlande particulièrement à la campagne ont tant d'histoires à

dire à propos de leurs voyages à leurs temples. Un incident tel que celui qui précède n'arrête pas

les gens de faire leur devoir parce qu'ils sont heureux de le faire. La fille aînée a continué avec ses

deux heures de voyage le long de cette ruelle du village le jour suivant. Ils aiment voir que les

moines ont apprécié leur nourriture de sorte qu'ils puissent être satisfaits par la pensée qu'ils ont

reçu quelque chose de plus grand en retour et c’est le boon qui leur donnera une bonne

recommandation pour leur prochaine vie. Ceci doit être considéré comme une très riche culture

par laquelle les gens sont disposés à perdre leur égoïsme. Les occidentaux ne devraient pas faire

une mauvaise interprétation de l’esprit de tam-boon.

Je conduisais un jour et était dans ma voiture avec une amie thaïe qui était en voyage d'affaires en

Angleterre. C'était deux semaines avant Noël. Pendant que nous causions, mon amie regardait les

gens occupées à faire leurs achats de Noël et elle s’est écriée :

"je ne vois rien de spécial à propos de Noël. Je vois des personnes occupées à faire des achats et à

échanger des présents. Je pense que c’est meilleur à la maison en Thaïlande). Au moins nous

pouvons aller au temple et faire tam-boon."

C'était l'observation de mon amie. Ce qui m'a frappé c’est que je savais que mon amie n'était pas

une bouddhiste pratiquante. Elle est comme des millions d'autres bouddhistes de figuration qui

font tam-boon-sai-bat à l’occasion, mais quelque part elle savait que la culture de tam-boon est

meilleure. Si je lui demandais d'expliquer pourquoi, elle ne pourrait pas me donner une réponse

acceptable. Son jugement était purement basé sur son éducation. La culture nous a enseigné que

tam-boon est bon. Les occidentaux et d'autres traditions religieuses ont souvent une fausse

opinion quand ils voient les moines bouddhistes avec leurs bols d'aumône. Ils pensent que les

moines sortent pour mendier ce qu’ils considèrent comme une action honteuse et dévalorisante.

J'ai lu une histoire à propos d'un moine anglais (Phra Farang) qui a été verbalement maltraité par

un groupe de touristes anglais à Bangkok, alors qu'il sortait pour son aumône pour la première

fois depuis son ordination. Cependant, ce même matin, il également a vécu la bonté et la

générosité touchante du thaï indigène aussi. Il n'est pas facile pour des personnes en dehors d'une

culture bouddhiste de comprendre notre manière de donner. Si les gens ne s’entraînent pas à

donner, cela est très difficile quand ils doivent le faire. C’est comme plier un mince morceau de

métal. Au début, c'est un peu dur à plier mais au fur et à mesure que nous continuons à le plier,

Page 104: Une poignée de feuilles

104

cela deviendra facile et finalement il se brisera en deux. Nos esprits fonctionnent de la même

manière. Il y aura toujours résistance et hésitation, si non un ressentiment toutes les fois que nous

devons donner. Cela crée un bon nombre de sentiments désagréables bien que cela ne semble pas

nocif. Cependant, si nous avons l'habitude de donner facilement, nous nous sentirons biens tout

de suite.

De l’observation des traditions religieuses telles la tam-boon-sai-bat, l'esprit généreux

demeure dans les cœurs des personnes et influence d'autres secteurs de la vie aussi. Un verre

d'eau est servi dans les minutes suivant l'arrivée d'un invité dans un ménage. Des boissons et de la

nourriture spéciales seront offertes ensuite à moins que l'invité insiste pour ne pas déranger l'hôte.

Un invité arrivant à l’heure du repas n'est pas un problème en orient, l’hôte va juste saisir une

chaise et demander à l'invité de se joindre a eux. Ce grand esprit de générosité peut sortir de son

cadre dans un environnement professionnel. On attend des patrons qu’ils offrent un festin à leurs

employés ou leurs ouvriers juniors au moins une fois par an, indépendamment d’inviter des

clients et des collègues de temps en temps. Ceci peut mener à la corruption quand il y a un

problème de liquidité en essayant juste de suivre l'esprit généreux.

Néanmoins, les thaïs ont besoin de comprendre leur propre précieuse culture. Si non,

quelques mauvais moines et le consommationisme peuvent démolir cette façon de vivre qui a pris

mille ans pour s’établir et s'enraciner profondément et dont nous pouvons encore faire partie

d'aujourd'hui. Les ancêtres thaïs ont créé une façon de vivre qui aide les gens en grand nombre à

se débarrasser de leur avarice et leur égoïsme chaque matin. Naturellement, c’est pas tous les

thaïs qui font tam-boon mais si quelqu’un veut perdre son égoïsme, la tradition est là pour qu'il la

pratique. Ce n'est pas une tradition qui vient facilement. Les ancêtres thaïs ont dû travailler très

dur pour l’asseoir. Comme je l’ai dit plus tôt , la tam-boon-sai-bat implique une quantité

astronomique de travail mais tout ce travail dur devient facile et volontaire parce qu'il est

devenue une part de notre culture. A la fin du tam-boon, les gens sont partout heureux. Je ne peux

pas souligner assez combien est fertile la culture héréditaire thaïe. Les gens vont lentement

entraîner leurs esprits et être moulés dans la bonne armature de sorte qu'ils puissent se développer

selon le chemin qui mène à l’illumination finale. La tradition de tam-boon-sai-bat a conditionné

les thaïs aussi bien que les birmans, laotiens et cambodgiens à être généreux, hospitaliers,

aimables. Ce sont des qualités qui ont été bien connues des occidentaux. Hors mis la vue

ahurissante du palais royal et des temples en Thaïlande, c'est également la nature facile à vivre et

détendue des thaïs qui impressionnent les occidentaux. Combien de temps cette qualité unique

restera avec les thaïs est en effet une question alarmante. Je sais seulement que si les thaïs ne font

Page 105: Une poignée de feuilles

105

pas attention et ne continuent pas à prendre en compte cette culture, nous pouvons perdre notre

précieuse culture de l’illumination en un rien de temps du tout.

Piété filiale et respect des aînés.

Des enfants d’orient sont élevés et éduqués à avoir du respect envers les aînés et sont

éduqués à avoir la piété filiale ou ressentir de la gratitude envers leurs parents, grand-

pères ou ceux qui les élèvent. Pour accomplir notre devoir et exprimer de la gratitude

envers nos parents pour nous avoir élevé, les garçons et les filles une fois qu'ils ont atteint

l'âge adulte doivent s'occuper de leurs parents plus âgés en pourvoyant à leurs besoins. Il

est d’usage pour les enfants thaïs et chinois une fois qu'ils gagnent de l’argent, d’en

donner à leurs parents sur une base mensuelle régulière. C'est le premier signe de

l’accomplissement de leur devoir filial et de l’expression de leur gratitude. Quant aux

familles nombreuses, les frères et les sœurs plus âgés vont automatiquement prendre la

responsabilité des plus jeunes enfants de leurs parents en pourvoyant à leurs frais

scolaires. Nous entendons souvent que des frères et des soeurs plus âgés doivent quitter

l'école plutôt pour aider leurs parents à gagner un peu plus de sorte que les enfants en bas

âge puissent aller à l'école. C’est tout à fait le cas pour ma génération bien que les

familles modernes soient relativement petites avec juste un ou deux enfants. Je suis la

sixième parmi les sept que nous sommes ; mes frères et sœurs plus âgés ont aidé mes

parents à payer mes frais d'école. Parmi les filles thaïes qui vivent en Angleterre, un des

principaux sujets de conversation est à propos d'envoyer de l’argent à la maison à leurs

parents et famille. Les Chinois qui ont été laissés en Thaïlande après que Mao Tse Tung

ait fermé le pays, ont également la tradition d'envoyer de l'argent à leurs familles en

Chine. C'est une chose très normale pour les personnes orientales et c'est parce que la

manière dont nous avons été élevés est de montrer notre gratitude à nos parents.

Ce concept n'existe pas vraiment dans la société occidentale simplement parce que le

niveau de vie est plus élevé et le gouvernement assure le rôle de la sécurité sociale ;

tandis qu’en Orient, les enfants sont la sécurité sociale du parent. Accomplir le devoir

filial est en fait la manière bouddhiste de penser. Tandis qu’en occident, les gens pensent

Page 106: Une poignée de feuilles

106

parfois que c'est la faute des parents d’avoir donner la vie à une personne qui n’a pas

demandé à naître ; donc, les parents doivent s'occuper de leurs enfants et prendre leurs

responsabilités. La manière bouddhiste de penser est tout à fait l’inverse ; nous pensons

que c’est une grande chance d’être né comme être humain. C'est boon ou le bon karma

dans ce sens, qui nous donne la chance de naître sous une forme humaine. C’est un

événement très chanceux parce que nous avons une chance en or de cultiver nos esprits sur le

chemin qui mène à l’illumination finale. Cette chance en or est rendue possible parce que nos

parents nous donnent naissance et nous entretiennent jusqu'à ce que nous puissions nous tenir sur

nos propres pieds. Par conséquent, nos parents sont comparés à un dieu ou à un Phra Arahant

dans le ménage à qui nous devons toujours présenter notre respect et en prendre soin. Nous

croyons que tous les enfants qui sont très bons envers leurs parents recevront en retour de bonnes

choses. Leurs vies progresseront parce que montrer de la gratitude envers les parents est le

meilleur boon ou le meilleur karma hors mis le vipassana-bhavana15. le Bouddha dit que si nous

portons nos parents sur nos deux épaules et les laissons y faire leurs affaires pour le reste de leurs

vies, cela ne serait toujours pas assez pour nous, enfants, pour exprimer notre gratitude à nos

parents.

Une fois de plus, un concept si positif envers nos parents disparaît de la société orientale aussi.

C'est parce que l'unité de famille devient plus petite. L'économie libérale s’exprimant par une

intense compétitivité fait que les gens deviennent plus égoïste. L'émiettement des institutions

religieuses ne peut pas offrir aux gens la profonde sagesse du bouddhisme et pousse les gens à

délaisser la façon de vivre bouddhiste. En conséquence, un cercle vicieux commence.

Page 107: Une poignée de feuilles

107

CHAPITRE QUATORZE

CULTURE ET MEDITATION Tandis qu’observer les préceptes moraux est à propos d’enlever de notre mental l’élément

grossier, la méditation apporte plus de raffinement à l’esprit. Pourquoi devons-nous raffiner

l'esprit ? La réponse est : pour que nous puissions atteindre la porte de la sagesse et pouvoir vivre

le dhamma profond comme étant l’extrême simplicité existant bien ici devant nous. La pratique

de la méditation qui n'est pas liée au but final de la vie peut être une chose dangereuse. Par

conséquent, quand je parle de la culture- méditation, je veux seulement dire la méditation juste ou

le samma-samadhi qui au départ est conduit par un point de vue juste ou samma-dhitti selon le

noble octuple chemin. Le point de vue juste signifie pour le moins accepter l’illumination du

Bouddha et les quatre nobles vérités et tout au plus signifie avoir un aperçu de la vérité finale. Par

conséquent que cela soit clairement compris que je ne parle pas de la méditation qui mène à

réaliser d'autres activités telles que des expériences paranormales ou une simple relaxation

mentale, qui est tout à fait populaire dans la société occidentale.

Je souligne de nouveau que le samatha-bhavana ou la méditation qui a pour but de calmer l'esprit

existait déjà en Inde avant l'arrivée du Bouddha. Même le jeune prince Siddhârta s'est joint à la

culture du samatha-bhavana tandis qu'il était à la recherche de l’illumination final jusqu'à ce qu'il

ait perfectionné la technique. En dépit du succès, le samatha-bhavana n'a pas vraiment aidé des

gens à en finir avec leur douleur. La nouvelle technique, qui est le résultat direct de l’illumination

du Bouddha est vipassana-bhavana ou les quatre fondements de l’éveil de la conscience.

Cependant, samatha-bhavana 14

est la pierre de progression, qui aide les pratiquants à se développer en vipassana-bhavana. Ainsi,

comprenons que nous sommes entrain de parler de la méditation qui vise à entrer dans le

Nirvâna, qui est le but final de la vie.

Page 108: Une poignée de feuilles

108

Moot-ta-ra

Ce mot n'est pas inscrit dans le dictionnaire thaï ou le dictionnaire bouddhiste que je possède.

Quelques bouddhistes thaïs pourraient avoir entendu ce mot moot-ta-ra quelque part. Je l’ai

entendu la première fois de mon professeur Ajahn Khemanandha mais je ne pouvais pas

comprendre de quoi il s’agissait réellement. Ma compréhension de ce mot est maintenant devenue

plus claire. Moot-ta-ra se rapporte au lent, au serein et calme mouvement d'une personne plus la

qualité d'être conscient, confiant et stable. En fait, ceux qui s'engagent dans la pratique de la

méditation pendant une longue période ont naturellement le mouvement moot-ta-ra et des qualités

raffinées s y rapportant. C'est la qualité de ceux qui pratiquent la conscience de soi-même ou qui

ont sati-sampashanya. Sati signifie la conscience ou la vacuité. le Sam-pa-shan-ya est l’instant

immédiat après sati quand notre conscience s’enfonce profondément ou imprègne vraiment

l'activité dans laquelle nous sommes engagés par exemple : marcher, s’étirer, regarder, etc… Les

gens peuvent être conscients de leurs mouvements ou avoir le sati sans avoir le Sam-pa-shan-ya

(pleine ou plus profonde conscience). En conséquence, leurs mouvements pourraient ne pas être

grossiers mais sans être raffinés. Se précipiter dans la vie signifie que les gens de nos jours

peuvent avoir le sati ou la conscience, mais manquer toujours p du Sam-pa-shan-ya.

Nous effectuons nos mouvements très rapidement sans vraiment prendre le temps de les pénétrer

et les apprécier. le Sam-pa-shan-ya est l'élément qui nous permet de vraiment apprécier le

moment présent (ici et maintenant) de notre vie.

C'est Sam-pa-shan-ya ou la conscience profonde, qui conditionne les mouvements moot-ta-ra.

Les mouvements du Bouddha et de tous ses disciples sont en effet des mouvements moot-ta-ra,

qui sont lents, sereins, calmes et tranquilles. En même temps, ils sont entièrement conscients,

profonds, sûrs, stables et confiants. Observer les 227 préceptes moraux est une manière de former

et préparer les moines bouddhistes à avoir la conscience de soi ou avoir sati-sam-pa-shan-ya qui a

comme conséquence des mouvements de moot-ta-ra. Une fois que les gens ont la conscience de

soi-même ou le sati-sam-pa-shan-ya, la concentration (Samadhi) et la sagesse (panna) suivront en

conséquence. Toute personne qui a pratiqué la conscience de soi-même et la concentration

(Samadhi) se déplacera d'une manière beaucoup plus raffinée que ceux qui n'ont jamais pratiqué,

exceptés ceux qui sont par nature calmes et paisibles.

Maintenant, une fois que nous avons compris comment le mouvement moot-ta-ra survient, nous

Page 109: Une poignée de feuilles

109

pouvons facilement comprendre comment les ancêtres thaïs ont introduit ce mouvement dans la

culture thaïe. Les ancêtres thaïs doivent avoir compris profondément le bouddhisme pour

apprécier la pleine signification du mouvement moot-ta-ra. Les mouvements doux, lents et sereins

sont en fait des caractéristiques des dames traditionnelles thaïes. En dépit des changements

sociaux et de la façon de vivre rapide, cette qualité unique est toujours infiniment présente chez

nos dames thaïes, particulièrement celles qui ont été élevées dans une famille thaïe traditionnelle

stricte. Les ancêtres thaïs éduquaient leurs enfants à marcher avec des mouvements moot-ta-ra c.-

à-d. doux, calmes et sereins. Quand ces qualités raffinées sont combinées avec le respect que les

enfants doivent donner aux aînés, elles créent une combinaison unique qui a comme conséquence

une personnalité raffinée et noble chez une personne. On enseigne aux enfants à s’incliner chaque

fois qu’ils croisent des aînés, à marcher sur leurs genoux quand ils s’approchent des aînés ou si

les aînés dorment, les enfants doivent marcher sur la pointe des orteils de sorte qu'aucun bruit ne

soit entendu et ainsi de suite. La danse thaï est assurément basé sur les mouvements moot-ta-ra.

Toutes ces qualités uniques dans les personnes ont enraciné en elles deux facteurs des plus

significatifs - la moralité et la méditation - ce qui permettra plutard à ces personnes de se

développer plus facilement sur le chemin spirituel. En vivant cette de façon, les enfants sont

lentement orientés dans la voie de la culture de l’illumination. Toutes les fois que les enfants

doivent marcher lentement et sereinement devant les adultes, ils sont forcées d’être conscients

d'eux-mêmes (avoir le Sati-sam-pa-shan-ya.) Sans cette conscience, ils ne peuvent pas

commander leur mouvement à être lents et sereins. En conséquence, ils apprennent à ajuster leurs

mental sur l’état stable ou l'état d'équilibre, qui est l'habitude mentale la plus significative qu’une

personne puisse jamais avoir. Ils apprendront à calmer leur mental de cette manière et d'une façon

qu’ils ne connaissent même pas parce que la culture les a ainsi moulé. Quand ces enfants sont

adultes et veulent poursuivre la pratique de la méditation, ils ont déjà réalisé la moitié de ce qu'ils

doivent faire en ce qui concerne la formation des habitudes mentales. Mes étudiants de Tai chi

peuvent déjà commencer à lier ce qu'ils font en classe à ce concept moot-ta-ra. Toutes ces qualités

positives sont les principaux facteurs qui peuvent aider des personnes à atteindre l’illumination

finale. Ils doivent seulement faire un peu plus d'effort pour atteindre le résultat voulu. C'est cela la

richesse de notre culture héréditaire thaïe. Malheureusement, les mouvements moot-ta-ra

s'effacent des habitudes des femmes thaïes à une vitesse alarmante du fait du changement social.

La tradition des salutations

Page 110: Une poignée de feuilles

110

Parmi les traditions de salutation, le placement des deux paumes de mains ensemble sur la

poitrine est le plus largement pratiqué, particulièrement parmi les bouddhistes et les hindous. Je

dois admettre que les personnes thaïes peuvent faire ce geste de salutation plutôt avec élégance et

grâce du fait du mouvement moot-ta-ra. Le mouvement correct devrait être fait lentement et avec

sérénité sans se précipiter et avec la tête baissée ; les plus jeunes doivent toujours garder la tête

basse en saluant les aînés. C'est une manière de montrer du respect aux aînés. Si ce geste de

salutation est fait correctement, les personnes auront créé pour elles-mêmes un facteur crucial

pour leur gain spirituel futur. Apprendre à s’incliner devant les autres même s’ils ne nous sont pas

liées est une manière de nous débarrasser de notre orgueil petit à petit. Ce facteur est très

important pour notre illumination finale. Etre égocentrique, arrogant ou ayant de la suffisance,

indépendamment de nous créer des illusions entraîne également d'autres problèmes dans notre

société. Un désaccord entre deux personnes est très souvent l’effet d’un désaccord entre leurs

deux ego . Les gens qui sont totalement égoïstes sont susceptibles d'être arrogants et trouveront

très dur de baisser leurs têtes devant d'autres. Cependant, si les gens peuvent sincèrement

s’incliner devant les autres, ce geste va naturellement les défaire de certains éléments grossiers de

leur mental. Par conséquent, simplement en baissant nos têtes pendant la salutation, nos esprits

seront entraînés et formés à une nature de patience qui plus tard nous aidera sur le chemin vers

l’illumination finale. Bien que ce ne soit pas une pratique véritable en ce qui concerne le

dhamma, les gens s'engagent déjà dans cette pratique cruciale sans le réaliser. Ceci est pour

souligner une fois de plus combien enrichissante est cette culture de l’illumination. Si seulement

les gens pouvaient vraiment comprendre la signification cachée de ce qu'ils font quotidiennement,

cette précieuse culture serait bien préservée et la graine de l’illumination serait répandue. Les

Japonais observent également beaucoup le salut avec l’abaissement de la tête. C'est une honte que

les enfants modernes qui sont élevés dans un environnement de conscience matérielle perdent le

sens de la manière traditionnelle de la salutation.

Placer les mains avec les paumes ensembles et l’abaissement de la tête peuvent nous débarrasser

de notre suffisance, une poignée de main d'autre part peut donner un sens à l'amitié et à la

sincérité. Que les gens soient véridiques et sincères ou non peut être ressenti dans une poignée de

main. Étreindre et embrasser peuvent exprimer la chaleur, l’intimité et la sincérité entre deux

personnes. Cependant, la poignée de main, l’étreinte et l’accolade ne détruit pas le sens de

l'arrogance et de la suffisance autant que le fait d’incliner la tête pendant la salutation.

Placer les mains, paume contre paume est une tradition dérivant directement du bouddhisme. Ce

Page 111: Une poignée de feuilles

111

geste vient de la manière dont nous montrons le respect à l'image de Bouddha. Montrer son

respect au Bouddha de son vivant ou à l'image du Bouddha est une manière de se soumettre au

Bouddha. Ceci parce que l’illumination du Bouddha est si grand que rien d’autre dans l'univers

n’est meilleur. Aussi, nous en tant que disciples du Bouddha n'avons aucun doute en lui et nous

nous donnons à lui de tout cœur de sorte qu'il puisse nous mener le long du chemin. En se

remettant à la sagesse du Bouddha, ses disciples montrent le respect le plus distingué et le plus

élevé à leur sublime professeur. Ceci a comme conséquence la prosternation dans laquelle cinq

parties du corps entrent en contact avec la terre : la tête, les deux mains et les deux pieds. Quant

à la tradition du Mahayana telle que chez les Tibétains, ils doivent faire toucher la terre à huit

parties de leur corps. Prendre refuge dans le Bouddha, ne pas douter de lui et le laisser être notre

chef spirituel sont les éléments bienfaisants que nous créons en nos esprits chaque fois que nous

présentons notre respect à l'image du Bouddha. Présenter son respect à l'image du Bouddha aussi

bien qu’à ceux qui méritent d'être respectés avec un geste moot-ta-ra, est considéré comme

propice et favorable aux gens qui le font. C'est une manière d'accumuler tous les facteurs de

raffinement en nous de sorte que nous puissions facilement voir le véritable dhamma dans

l'avenir.

Jantalee

Dans le canon Pali, il y a une histoire d'une vieille femme appelée Jantalee qui est allé au ciel

seulement parce qu'elle avait présenté ses respects au Bouddha. Il y est dit que :

Une fois, le Bouddha demeurait au monastère de Veruwan. Tôt un matin, il a par télépathie su

qu'une vieille dame appelée Jantalee qui vivait dans le village de Jantala, était sur le point de

mourir et renaîtrait en enfer. Le Bouddha a alors dit : j'aiderai cette vieille dame à tam-boon de

sorte qu'elle puisse aller au ciel. Plus tard ce matin là, Bouddha, accompagné d'un grand groupe

de moines, a marché vers la ville de Rajgir. C'était également à ce moment là que Jantalee, tenant

son vieux bâton de marche en bois, marchait vers les banlieues de la ville. Elle a vu le Bouddha et

le grand groupe de moines marchant vers elle. La vieille dame tordue s'est arrêtée droit devant le

Bouddha. Entre temps, Phra-maha-Mokalana16 a su par télépathie que le Bouddha était venu

particulièrement pour aider la vieille dame. Il a alors marché jusqu'à Jantalee et lui a dit : « écoute

Jantalee, va s’il te plait rapidement présenter ton humble respect au sublime Bouddha. Lui qui est

le quatrième Bouddha se tient ici pour t'aider. S’il te plait ais foi dans le Bouddha qui est le

parfait illuminé. S’il te plait mets tes mains ensemble et présente lui ton plus grand respect car

Page 112: Une poignée de feuilles

112

bientôt ta vie va s’achever. Après avoir écouté le moine, la vieille dame était profondément triste

de savoir qu'elle était sur le point de mourir. Elle a alors regardé le Bouddha ; son esprit était

rempli d’une grande joie et d’une grande foi dans le Bouddha. Elle s'est donc mise à genoux et a

présenté le respect le plus élevé au Bouddha avec les cinq parties de son corps touchant la terre.

Quand le Bouddha avait vu la vieille dame avec un dos tordu et des os douloureux lui présenter

son respect, il s’en est aller. Il savait que la vieille dame avait déjà fait quelque chose des plus

valables pour elle-même.

Tandis que la vieille dame observait le départ du Bouddha, son cœur était submergé par une joie

infinie et un grand bonheur quand soudain, une vache a foncé vers la vieille dame et l'a heurtée.

Jantalee est morte à l’instant et est allé renaître dans le ciel appelé Daowadeung avec mille anges

comme ses serviteurs. Une fois que Jantalee était née dans le ciel, elle est descendue sur la terre

étant assise dans son palais céleste pour présenter son respect à Phra-maha-Mokalana. L'ange

irradiant Jantalee alors, d'une manière élégante est sorti de son merveilleux palais et est allé

présenté son humble respect à l’honorable moine, et a dit :

«Honorable Monsieur, je te présente mes respects ».

Le moine a regardé le bel et brillant ange et a demandé :

Ange qui es-tu ? Quel genre de boon (vertu) as-tu fait pour mériter une telle puissance ?

L’ange Jantalee a répondu :

J’était la vieille et misérable Jantalee à qui tu as demandé de présenter son respect au Bouddha

exalté. Une fois que j’ai présenté mes respects au Bouddha, je mourais de mon modeste statut

d’intouchable, pour renaître comme ange dans le ciel de Daowadeung avec mille anges comme

mes serviteurs. Je viens ici aujourd'hui pour t’exprimer mes plus profonds remerciements.'

Puis, l'ange Jantalee est retourné au ciel. Le matin suivant, Phra maha Mokalana est allé voir le

Bouddha et lui a parlé de la visite de l'ange Jantalee.. Le Bouddha s’est alors adressé à

l’assemblée et a raconté l'histoire de Jantalee comme exemple. Il a dit que : présenter ses respects

à ceux qui le méritent tels que le Bouddha, le dhamma, la sangha, les parents, les grand-pères, les

bienfaiteurs et les professeurs produira des résultats miraculeux. Présenter ses respect à ceux qui

le méritent est un don de soi et fera faire à la personne de grands progrès et il ira très loin.'

S’asseoir en méditation jambes croisées.

Page 113: Une poignée de feuilles

113

La position assise les jambes croisées avec le dos droit est considéré faisant partie d’une culture

de l-illumination. C'est ainsi que les garçons thaïs ont été élevés dans le passé. Ils ont dû

apprendre comment s’asseoir correctement sur le plancher en croisant leurs jambes tout en

prenant leur repas sur le plancher. Les thaïs appellent même cette posture s ‘asseoir jambes

croisées en méditation ou le nang-kad-samadhai. Il est tout à fait évident que ceci est une posture

imitée des images du Bouddha.

La méditation assise est l'un des facteurs cruciaux pour comprendre le dhamma et expérimenter le

dhamma. Pour avoir un bon résultat tout en méditant, on doit pouvoir s’asseoir confortablement

sans ressentir beaucoup de douleur de sorte que l'esprit puisse être facilement concentré et

la sagesse suivra en conséquence. Cependant, si les gens ne se sont pas assis dans cette position

jusqu'à ce que cela devienne une habitude, cela peut être presque impossible de le faire au début .

Peut-être c'est la raison pour laquelle les ancêtres thaïs ont entraîné leurs enfants à s’asseoir dans

cette posture dès leur enfance de sorte que quand ils auront atteint l'âge de l'ordination, qu’ils

puissent s’asseoir en méditation sans problème. Les occidentaux qui ont davantage de longues

jambes sont plus habitués aux chaises et aux salons trois pièces et trouvent extrêmement difficile

de s’asseoir dans cette posture. Ce deviendra un problème quand ils voudront faire la méditation

parce que quand la douleur prendra place, ils perdront leur concentration. Cependant, ce problème

a été résolu en employant les coussins et les sièges adaptés qui peuvent aider ceux qui ont de

longues jambes à s’asseoir confortablement.

Tai chi et yoga

Le Tai chi et le yoga peuvent être directement classés comme partie d'une culture de

l’illumination seulement si les professeurs comprennent les quatre fondements de l’éveil de la

conscience. Ces deux exercices peuvent être facilement utilisés comme des moyens de pratiquer

la conscience de soi-même et peuvent profiter à un grand nombre de personnes à la fois. Le yoga

est en effet une question de vider son mental grâce à la respiration ou l'Ana-pa-na-sati qui

s’assimile à un exercice physique.

Quant au chi de Tai chuan, la signification elle-même contient une intention spirituelle. Le mot

Tai ( ) signifie grand, majestueux. Le mot chi (* 3&). signifie l'état de l’ultime ou l’état

absolu au-delà duquel rien d’autre n’existe. Les Chinois par ce mot se réfèrent généralement au

Page 114: Une poignée de feuilles

114

ciel. Chuan signifie boxer, frapper avec le poing ou se déplacer. Quand nous combinons les trois

mots ensemble, nous pouvons clairement voir la signification spirituelle d’un ensemble de

mouvements, qui permet à des personnes d'atteindre l'état du grand ultime ou grand ciel. Je ne

suis pas du tout étonnée que le Tai chi chuan ait tout à faire avec le concept suprême du Taoïsme

et de bouddhisme. Quelqu'un a dû comprendre ce qu’était l’état ultime dans la nature, qui est le

Tao ou le Nirvâna, pour pouvoir créer quelque chose comme le Tai chi chuan. Les trois mots

contiennent le chemin vers le fruit ou les moyens pour la finalité qui couvre la structure entière du

bouddhisme. La seule manière que nous avons de pouvoir atteindre le grand ultime est de se

mouvoir avec une pleine conscience et une grande concentration. Je n'ai aucun doute que le Tai

chi a eu une influence directe du bouddhisme et de liens étroits avec les quatre fondements de

l’éveil de la conscience.

Naturellement, le lien manquant s'est produit quand les disciples du Bouddha n'ont plus poursuivi

la pratique et ne pouvaient plus expérimenter l’état ultime dans la nature. L'essence du Tai chi se

perd lentement avec le temps. Les gens ont préférés s’accrocher à la signification de chuan qui

veut dire boxer, se battre avec les points que de s’adonner à la pratique. Puisque les mouvements

de Tai chi eux-mêmes ont été empruntés aux mouvements d'arts martiaux qui ont existé en Chine

longtemps avant l’arrivée du bouddhisme, ceci rend plus facile la perdre du côté spirituel du Tai

chi et laisse la place à l'art martial. Se concentrer sur l'énergie ou le Qi pour maintenir le bien-

être physique est encore considéré comme un objectif mineur du point de vue de l'essence du Tai

chi.

Pour accomplir l'essence spirituelle du Tai chi, il est important que les professeurs comprennent

la méditation bouddhiste, particulièrement les quatre fondements de l’éveil de la conscience, de

sorte que les mouvements sereins du Tai chi puissent être exécutés à bon escient. C'est le concept

que j'ai essayé de donner à mes étudiants pendant les dix dernières années, bien que la perfection

de cette notion se soit produite il y a seulement deux ans quand je pus comprendre le quatrième

fondement de l’éveil de la conscience. Cette expérience unique m'a une fois de plus convaincu au

sujet de l'essence du Tai chi. Les mouvements lents et sereins sont une intelligente stratégie pour

calmer les esprits des personnes. Bien que le concept final ne puisse pas être compris, faire

simplement les mouvements lents peut apporter la relaxation mentale, qui est le point central de

l’enseignement du Tai chi dans l’Occident à l'heure actuelle. Mon travail est d’aller un peu plus

loin que la seule relaxation mentale, qui peut être comparée à un démarreur pour une course à

trois repas. Il y a de plus grandes choses que la relaxation mentale ; elles sont la sagesse et la

Page 115: Une poignée de feuilles

115

liberté mentale finale. C'est la seule voie que nous avons de pouvoir vraiment atteindre l'essence

du Tai chi. Les gens qui peuvent être heureux de se tenir là et de se mouvoir lentement ont en fait

accompli un long chemin vers leur liberté mentale. C'est une honte que le monde manque ainsi

de professeurs et de conseillers qui peuvent mener les personnes de toutes les voies à la liberté

mentale et spirituelle finale.

Néanmoins, je voudrais préciser que le chi et le yoga de Tai peuvent être une nouvelle stratégie

pour aider un grand groupe de personnes à se développer suivant cette route vers l’illumination

finale. Le fait le plus extraordinaire est qu'elles peuvent être employées en tant que des moyens

non-réligieux. Comme nous le savons, les gens sont totalement indifférents à la religion de nos

jours en raison de l'invasion du matérialisme, du consommationisme² et des progrès de la science

et de la technologie. Je ne pense pas que nous pussions jamais ramener la religion à ce qu'elle

était quand elle avait un rôle prépondérant dans la vie des gens. Mais cela ne signifie pas que

l'essence de ce que les religions sont censées donner aux gens a disparu aussi. La vérité finale ou

la simplicité absolue en nature, qui est connue comme Nirvâna ou Dieu, ne peut jamais être

éliminée. Elle était avant que toute chose ne fut, et sera toujours là quand tout aura disparu, et

sera toujours là quand quelque chose d’autre apparaîtra . Elle sera toujours indéfiniment et de

façon absolue. C'est pourquoi les illuminés ou dépositaires de la connaissance l'appellent le grand

ultime. C'est pourquoi il est primordial que nous le sachions. C'est pourquoi toutes les personnes

illuminées ne peuvent s'asseoir et ne rien faire, ils ferons toujours de leur mieux pour faire

connaître aux gens cette Vérité Ultime.

C'est pourquoi je voudrais préciser que si seulement nous pouvons faire du Tai chi et du Yoga

une méthode non-réligieuse pour que les gens puissent expérimenter la Réalité Ultime, le monde

de l’innocence, la graine de l’illumination peut être mieux rependue de cette façon.

Ceci peut être une réponse à une méthode universelle pour l’illumination Finale, qui peut servir

aux personnes de tous les sexes, âges, religions, nationalités, races, classes sociales, économiques

et politiques. Ceci ressemble évidemment à un rêve absurde et impossible. Néanmoins, je suis

extrêmement sérieuse à propos de cette idée. Mais pour le moment , je suis toujours seule du

moins en ce qui concerne mon travail. Cela n'a pas été facile de développer toutes ces pensées

toute seule et d’essayer de partager ma croyance particulièrement en tant que femme sur cette

terre qui m’est étrangère, et particulièrement quand je vois des personnes disparaître de mes cours

de Tai chi. Comme je le dis toujours, je dois être soit complètement folle et stupide soit , je dois

savoir exactement de quoi je parle. Je penche pour la dernière option car je dois bien tirer ma

force de quelque part pour poursuivre ainsi mon travail. Stupidité ou sagesse, je laisse les lecteurs

Page 116: Une poignée de feuilles

116

en être juges. Cela ne devrait pas être facile car la limite est mince entre ces deux types de

personnes ! Je vous souhaite de la chance.

La tradition de regarder fixement les images du Bouddha

Parmi la collection de cassettes-audio contenant les entretiens de mes professeurs, il y a un

entretien dans lequel Ajahn Khemanandha dit que les gens au sud de la Thaïlande ont une

tradition de regarder fixement les images de Bouddha. J'ai supposé que c'était une image

particulière de Bouddha dans la province méridionale de Nakorn-sri-thamarat où un pèlerinage a

lieu à une certaine période de l'année. Le professeur y dit que les gens attendaient avec intérêt le

voyage et ils prépareraient leurs déjeuners dans de paquets de sorte qu'ils purent trouver un

endroit où s’installer pour apprécier la sainte expérience d'observer le visage paisible de l'image

du Bouddha. Après le pèlerinage, les cœurs des personnes étaient remplis de foi, de bonheur et de

joie, et étaient entièrement chargés d'énergie ; ils avaient alors la force d’aller chez eux et de

reprendre avec leurs vies de nouveau. J’aurais souhaité vraiment être témoin d'une telle tradition

de l’illumination de sorte que j’aurais pu avoir quelques détails de plus à partager avec les

lecteurs. Je suis sûr que l'image du Bouddha est toujours là mais je ne suis pas sûr, que cette

tradition soit encore pratiquée de nos jours.

En fait, c'est quelque chose que les thaïs aussi bien que tous autres bouddhistes je croient, font

individuellement de temps en temps. Toutes les fois que les bouddhistes thaïs particulièrement les

dévots sont un peu préoccupés ou dépressifs ils aiment aller aux temples, font leurs offrandes à la

Sangha et s'asseyent souvent tranquillement dans la salle de l’autel et regardent leur image de

Bouddha préféré. Un moment plus tard, ils quittent le temple avec le cœur plus léger. Je me

rappelle vivement le jour où je suis entrée dans le temple d’Emeraude de Bouddha situé à côté de

mon université il y a environ 26 ans. J'étais étudiante en première année et venais juste de passer

par l'expérience la plus effrayante du bouleversement politique quand un grand nombre

d'étudiants ont été tués. Mon cœur était fortement chargé de questions auxquelles je ne pouvais

pas répondre. Personne ne pouvait m'aider, même pas mes livres favoris sur la philosophie

occidentale dont je raffolait à ce moment-là. J'avais l'habitude de penser que Socrate était le

meilleur jusqu'à cette limite parce qu'il ne pouvait pas répondre à mes questions au sujet de la vie

en général. Je voulais désespérément savoir le pourquoi de la vie. Pour quelle raison étions nous

Page 117: Une poignée de feuilles

117

nés ? Pourquoi est-ce que de jeunes innocents étaient tués ? Je ne voyais pas comment je pouvais

mener ma vie paisiblement après ce terrible événement du 16 Octobre 1973. Tandis que la

plupart de mes amis comme toute la nation étaient heureux parce que les tyrans avaient été

chassés hors du pays. Tous pensaient qu’enfin nous allions avoir une vrai démocratie. D’une

certaine façon, je me sentais complètement différente d’eux. Mes questions étaient de loin trop

profondes pour une fille de mon âge et cela m'a fait m'isoler de mes amis. J'ai été inévitablement

plongée dans une profonde agitation et mon cœur était plein de douleur le jour où je suis entrée

dans le temple. Pour certaines raisons, je savais que le Bouddha était la seule personne qui

pourrait me tirer de la misère dans laquelle je me trouvais. Je me suis assis sur le plancher de

marbre de la plus éblouissante et de la plus raffinée salle de l’autel et j’ai regardé fixement le

visage de l'image du petit Bouddha. Je lui ai demandé de m'aider à restaurer la paix dans mon

esprit mais je ne voyais pas comment il pourrait y arriver . Cependant, c'était le début de mon

intérêt pour le bouddhisme jusqu'à ce que j'aie trouvé mes professeurs spirituels. Mon

développement sur ce chemin spirituel est en effet le résultat d'être dans la culture bouddhiste.

Cérémonie du thé, arrangement floral, et jardin japonais

Bien que le Japon soit l’un des principaux pays industriels dans le monde, avec l'influence du

bouddhisme de Zen, je crois qu'il a toujours une grande part de culture de l’illumination qui

demeure pour que le monde le voit et l’aime. La cérémonie de thé, l’arrangement floral et la

création de jardin japonais sont parmi beaucoup d'autres choses au Japon qui sont étroitement

liées à la méditation. Pour empêcher les débutants de tomber dans le sommeil pendant la

méditation, les moines de Zen, qui au départ sont venus de la Chine, préparent une tasse de thé,

faite à partir de jeunes feuilles de thé verts pâles qui ont été réduites en poudre, que l'ont sert aux

débutants. On croyait que la théine contenue dans le thé maintiendrait les pratiquants éveillés.

Cependant, la cérémonie de thé est exécutée d'une façon entièrement structurée et avec la

profonde conscience ou avec le sati-sampa-chan-ya. C'est la technique japonaise du mouvement

moot-ta-ra. Il est tout à fait évident que ceci est une tradition directe de méditation, qui exige une

grande compétence de la part de l’hôte pour exécuter une parfaite cérémonie du thé. Ceci est

quelque chose que les dames traditionnelles au japon doivent apprendre pendant de nombreuses

années. Il en est de même avec l'arrangement de fleur.

Les jardins japonais ont acquis leur renommée pour le calme, la paix et la tranquillité qu'ils

apportent à l’esprit des personnes. C'est parce que la constitution du jardin est basée sur le fait de

Page 118: Une poignée de feuilles

118

susciter la conscience de soi chez les personnes qui s y trouvent. Je ne peux pas en dire plus parce

que je n'ai jamais été dans un mais je pense que je peux facilement comprendre combien

merveilleux je me sentirais d’être réellement dans un jardin japonais. Ma première expérience

d’un jardin japonais m’est venu d’un calendrier de six pages que mon grand frère a ramené à la

maison quand j’étais enfant. Il y avait là quelque chose qui pourrait captiver le cœur d'une fille de

sept ans qui ne savait rien de la méditation. D’une certaine façon la belle ombre de différents

feuillages verts , les pierres des escaliers, le pont et toute la construction du jardin ou je devrait

dire l'image entière a fait mon cœur trembler de joie, de paix et de bonheur chaque fois que je les

ai regardés. J'avais tellement aimé ces images que j'avais utilisé l'une d'entre elles pour couvrir

mon propre album photos. Je ne sais pas où les cinq autres pages sont maintenant mais celle

recouvrant mon album est encore conservée dans ma maison familiale en Thaïlande.

Page 119: Une poignée de feuilles

119

CHAPITRE QUINZE

CULTURE ET SAGESSE

Dans le meilleur des cas, les bouddhistes devraient être élevés avec le concept que leur but final

dans la vie est d’entrer dans le Nirvâna et de devenir Phra Arahants (celui qui est totalement

illuminé ou le digne). La raison de notre venue dans ce monde est que nous puissions travailler

rapidement et durement pour créer les facteurs appropriés de sorte que nous puissions atteindre

notre destination spirituelle. Cette idée était tout à fait forte parmi les thaïs des temps anciens.

Malheureusement, elle s'est éloignée des thaïs modernes dû au manque de compréhension de

l'essence du bouddhisme. Le changement social a fait entrer les hommes thaïs dans les

communautés monastiques sans intention d'apprendre, de pratiquer et de répandre la graine de

l’illumination chez les laïcs comme cela s’est toujours fait. Au lieu de cela, pour un grand nombre

d'hommes thaïs, la communauté monastique est devenu une sortie de secours de la pauvreté. Il y a

beaucoup de moines corrompus qui sont attachés à la richesse et à la renommée, et souvent sont à

l’origines de polémiques . Les moines ne peuvent enseigner au laïc que ce qu'ils savent. En raison

du manque de pratique et du fait de ne pas pouvoir atteindre le noyau du bouddhisme, le concept

suprême du Nirvâna a été tordu et transformé en quelque chose qui est hors d’atteinte et n’a rien à

voir avec les gens du commun comme nous. C’est ce que je croyais jusqu’à ce que je rencontre

mon défunt professeur le Ven. Buddhadasa de Suan Mokkh.

Le concept du bouddhisme en Thaïlande est divisé en deux matières principales ; qui sont

la question sur le monde (Lokiya-dhamma) et la question supramundane (Lokuttara-

dhamma). La dernier est habituellement connu comme étant l’état au delà du monde, car

il y est question de la pratique ou du chemin menant au fruit et au Nirvâna. Les gens sont

amenés à croire que le sujet sur le monde est notre unique intérêt, qui est

fondamentalement d'observer les principes moraux tandis que ` l'état

au delà du monde 'est trop difficile pour notre compréhension. Je ne sais pas si ce concept

Page 120: Une poignée de feuilles

120

est encore enseigné en première année de l'université ou pas. Ce cours sur le bouddhisme

m'a convaincu que le Nirvâna n'avait rien à faire avec moi. Je me rends compte

maintenant combien il est dommageable d'enseigner des personnes de cette façon.

L'illumination du Bouddha vise à aider toute vie dans le samsara ou le cercle de la

renaissance pour atteindre le Nirvâna ou pour en finir avec leur douleur. Ceci ne peut que

signifier la question supramundane ou le Lokuttara-dhamma . Cependant, les termes

comme supramundane ou au delà du monde impliquent un sens fort de l'impossibilité. En

fait, le Nirvâna est si près de nous que nous le dominons complètement, et il est en effet à

propos de tout dans le même vieux monde dans lequel nous vivons. C'est pourquoi je

préfère l'appeler ` monde innocent 'au lieu de ` au delà du monde '.

Néanmoins, la survie de la sagesse bouddhiste en Thaïlande est à mettre au crédit d'un

petit groupe de moines qui suivent vraiment les poteaux indicateurs du Bouddha que sont

les quatre fondements de l’éveil de la conscience jusqu'à ce qu'ils puissent voir l'état de

Nirvâna. Bien que ces honorables et éclairés moines soient seulement une poignée, ils ont

travaillé très dur pour propager le cœur du bouddhisme et ont laissé un grand legs. Je suis

certainement le résultat de ces bons moines. Sans eux, je serais encore étouffé dans

l'obscurité et me roulerais dans la boue de la souffrance et continuerais de penser que le

Nirvâna n'a rien à faire avec moi comme mon conférencier me l’avait dit. Cependant, la

Thaïlande a de moins en moins de moines illuminées de nos jours. Ceux qui sont encore

vivants sont tout à fait vieux maintenant. La survie du bouddhisme en Thaïlande doit être

aux mains de la jeune génération, qui peut vraiment comprendre l’essence du

bouddhisme. L'institution bouddhique en Thaïlande est dans un état alarmant en ce

moment dû aux scandales et aux polémiques provoqués par de mauvais moines.

En dépit de la faiblesse de l'institution bouddhique de nos jours, je pense toujours que

Les orientaux ont une meilleure chance de comprendre le but final de la vie que les occidentaux.

La société occidentale est en ce moment infiniment semblable à ce qu’était l’Inde avant

l’illumination du Bouddha - perdu dans un labyrinthe spirituel. Juste comme n'importe quelle

institution religieuse qui a été affaiblie par différents facteurs, l’institution chrétienne perd de

plus en plus sa main mise sur les gens . Il y a de plus en plus des personnes qui doutent et nient

l'existence de Dieu, mais ceci ne veut pas dire que les gens ne croient en rien. Le fait horrifiant est

Page 121: Une poignée de feuilles

121

que le vide religieux permet aux gens de croire à tout et à n'importe quoi. Les carriéristes croient

à la richesse, à la puissance et au statut social. Des personnes plus jeunes croient à la pop

musique, aux idoles, aux personnages de dessins animés, au sexe, à la boisson, aux drogues et

ainsi de suite. Ceux qui sont dans l'intervalle sont laissés dans la confusion, l'ennui et souvent la

misère. Qu'importe ce à quoi les gens croient, l'argent est toujours parmi ces choses, ce qui a une

forte emprise sur les cœurs des gens. La démocratie signifie que chacun peut faire ce qui lui plait .

Ceci permet au flot de pensées des gens de grossir et les problèmes naissent comme des

champignons dans tous les coins. Le chômage et le crime sont à l’origine de l’insécurité et des

peurs chez les gens. La violence et l'utilisation des armes sont devenues la solution pour

beaucoup de personnes comme nous le voyons souvent dans les journaux quotidiens. Les gens

qui commettent les délits mineurs ou les crimes plus importants tel que le meurtre de nos jours

sont les plus jeunes. La nature des crimes commis également devient de plus en plus bizarre et

révoltant. Le taux de suicide est en augmentation. Tout ceci indique la gravité des troubles et de

la maladie dans la société.

En conséquence, il y a de plus en plus d’individus malheureux qui ne savent pas ce qu'est la

réponse à la vie et sont laissés dans la confusion la plus totale. Ironiquement, ceci a préparé le

terrain pour une nouvelle quête spirituelle et a permis aux mouvements religieux de jouer un plus

grand rôle dans la vie des gens, particulièrement ceux de la classe moyenne. Beaucoup de chefs

de culte tirent profit des personnes dont les âmes sont perdues dans leur propre labyrinthe

mental et qui souvent finissent dans de tragiques incidents comme le suicide et le meurtre de

masse. C'est également un moment où les occidentaux ouvrent leurs bras à la philosophie

orientale. Le bouddhisme, les méthodes douces de santé, le Tai chi, le Feng shui et ainsi de suite

ont émergés comme des champignons dans la société occidentale. Je suis tout à fait déconcertée

par le grand nombre de livres sur le Feng shui, la clairvoyance et différents genres de méthodes

curatives dans les librairies. Cela ne peut que seulement signifier une chose : ces personnes ont un

grand besoin d'un refuge spirituel. Que doit être exactement ce refuge, est la question la plus

difficile à répondre. Je ne pense pas que les gens puissent facilement le découvrir quoiqu'ils

fouillent ardemment dans ces livres contenant des concepts orientaux.

C'est pourquoi j'ai dit qu’en comparant les deux cultures de l'Orient (culture bouddhiste) et de

l’Occident, les orientaux ont une meilleure chance de trouver leur refuge spirituel si seulement

elles ont une bonne recherche. Les professeurs qui connaissent la vraie Vérité peuvent encore être

trouvés si les gens travaillent un peu plus dur. La pratique des quatre fondements de l’éveil de la

conscience est encore très présente dans la culture religieuse. Des professeurs véritables et justes

Page 122: Une poignée de feuilles

122

sont des personnes auxquelles les occidentaux ne peuvent pas facilement avoir accès. Tristement,

c'est devenu hélas un cercle vicieux. Il y a les gens qui veulent rencontrer de bons professeurs

mais ne savent pas où les trouver. Ils peuvent croire qu'ils ont trouvé quelqu'un. Cette personne

pourrait s'avérer être un chef de mouvement religieux. Pour briser le cercle vicieux, il est très

important que l’individu puisse juger si un professeur est digne de confiance ou non sur la

question de la recherche de la vraie Sagesse17. C'est la raison pour laquelle les bouddhistes

doivent faire de leur mieux pour préserver le concept suprême du bouddhisme qui permet de

savoir « quoi est quoi ».

L'étang de noix de coco

Les ancêtres thaïs doivent avoir compris correctement le concept du Nirvâna pour qu’ils aient pu

ainsi en parler dans la vie quotidienne et le transmettre aux enfants dans des poèmes pour enfants

et des contes . Le poème qui s'intitule « l’étang de noix de coco » contenant le concept de

Nirvâna, a été expliqué aux thaïs par le défunt Ven. Buddhadasa de Suan Mokkh. Les vers sont

comme suit :

Oh mon cher petit.

Il y a un cocotier

seul dans la mer de cire

il est protégé de la pluie

il n’ est troublé par le tonnerre.

Seul dans la mer de cire

Là où seuls ceux au- delà du mérite peuvent être.

Le cocotier est une métaphore pour le Nirvâna, qui est exactement au centre du samsara (le cycle

de la renaissance) représenté par la mer de cire. La mer de cire dépeint une image de ce qui est

sujet au changement. La vie a ses hauts et ses bas, bonheur et souffrance qui sont la nature du

samsara duquel nous sommes une partie. Cependant, la plupart des personnes ne se rendent pas

compte que le Nirvâna est exact au milieu de ce cycle de renaissance, ou juste ici devant nous,

comme je continue à le répéter. Il ne peut être atteint que par ceux qui vont au delà de l'action,

bonne et mauvaise. Les mots clés sont en effet ` au- delà du mérite 'ou ` au delà de l'avantage '.

Page 123: Une poignée de feuilles

123

Après que nous ayons dit combien le tam-boon est bon, une fois que nous avons accompli le

mérite bouddhiste ou boon, nous devons laisser aller le boon pour arriver au Nirvâna. C'est une

action beaucoup plus difficile à accomplir . Néanmoins, si nous pratiquons sans relâche les quatre

fondements de l’éveil de la conscience, nous pourrons laisser aller le mérite ou boon.

Le défunt professeur avait créé un étang de noix de coco dans le monastère de Suan Mokkh pour

rappeler à la jeune génération le suprême concept de la vie.

Ajahn Khemanandha nous a également expliqué le poème intitulé « la mère serpent « . Tous les

enfants thaïs connaissent ce poème que nous avons transformé en un jeu pour nous amuser . La

dernière phrase de ce poème dit " mange la tête ou mange la queue, mange le centre et mange le

tout." C'est la phrase cruciale, qui révèle la pratique précise du troisième et quatrième fondement

de l’éveil de la conscience, où il n'y a ni observateur ni observé. Les gens à ce moment-là doivent

avoir pratiqué à fond le bouddhisme jusqu'à ce qu'ils aient pu décrire l'état réel dans beaucoup de

métaphores et transformer le tout en poème.

La mère serpent « a exactement le même thème que ` le dernier lézard du monde ' que j'ai

également entendu d'Ajahn Khemanandha. Il était dit que quand le grand déluge a ravagé le

monde, toutes les choses vivantes ont été noyées excepté un lézard qui a échappé à l'inondation

en grimpant au sommet de la plus haute montagne. Tandis qu'il était échoué là, il a fini toute la

nourriture qu'il pouvait probablement trouver jusqu'à ce qu'il n'y ait plus eu aucune nourriture

pour le nourrir. Finalement, il a décidé de se manger lui même en tournant sur lui même et en

prenant un petit morceau de sa queue d'abord. Chaque jour, il se tordait et mordait un morceau de

son corps de plus en plus haut. Le dernier jour venu , le lézard n’avait plus que sa tête. Il a tourné

et a englouti entièrement sa tête et le monde est devenu silencieux. Ce thème évidemment montre

la pratique du troisième et quatrième fondement de l’éveil de la conscience où chaque pensée doit

être supprimée pour obtenir à la fin le silence final où il n y a plus qu’un simple être.

Ceci ne peut pas être un one-woman show.

Je suis certaine qu'il reste beaucoup de la culture de l’illumination dans tous les pays bouddhistes

du Sud-est asiatique, mais cela a dû être négligé du fait du manque de compréhension de l'essence

du bouddhisme. La Birmanie, le Tibet et le Bhutan particulièrement peuvent offrir une grande

part de culture de l’illumination au monde. Il est très regrettable que le Tibet ait été sauvagement

détruit par les chefs chinois ignorants, autrement le Tibet et sa culture pouvaient être un modèle à

Page 124: Une poignée de feuilles

124

suivre pour le monde. Avoir le Dalai Lama comme chef religieux et chef de gouvernement est

une forme idéale de culture de l’illumination. C'est le seul moyen par lequel une culture

appropriée peut être créée pour garantir le minimum de souffrance pour les personnes. Le

gouvernement chinois devrait avoir honte de lui-même pour avoir détruit le Tibet qui peut être

comparé au dernier lieu de sagesse. Il est presque trop tard pour sauver la précieuse culture

tibétaine. Cependant, il y a encore de l’espoir si le Dalai Lama peut immédiatement retourner à sa

patrie avec une totale indépendance pour gouverner le Tibet. Aider le Dalaï Lama à retourner au

Tibet pendant qu'il est encore vivant serait une manière de retrouver la culture de l’illumination.

Je suis sûr qu'il y a de personnes qui pensent comme moi mais je n’ai pas assez d’informations

pour entrer en contact avec elles. Même mes connaissances à propos de la culture ancestrale thaïe

sont encore extrêmement limitées. Tous ce dont j'ai parlé dans ce chapitre se composent de

quelques exemples de ce que j'ai appris de mes deux professeurs spirituels. Ayant quitté la

Thaïlande depuis si longtemps et ayant perdu le contact avec les sages thaïs, fait que je n'ai pas

assez de matériel pour parler plus profondément de cette culture bien que je le veuille tellement.

Nous avons vraiment besoin d'une personne qui soit une mémoire vivante pour faire renaître tout

cela avec elle. Ajahn Khemanandha est la principale personne avec qui je voudrais passer plus de

temps et apprendre plus d’elle comment sauver la culture de l’illumination.

L'essai pour sauver la culture de l’illumination que nous avons encore dans le monde n'est pas

une petite tâche du tout. Elle est trop énorme pour une femme comme moi pour y penser et y

œuvrer seule. Avoir une bonne recherche pour plus de culture de l’illumination et révéler sa vraie

valeur de sorte que les gens puissent aider à maintenir la graine de l’illumination. est la seule

ambition qui me reste dans ma vie. Cela reste presque un rêve pour moi puisque je suis totalement

seule et je n'ai aucun appui moral ou financier de l’extérieur excepté du petit groupe que forme

mes étudiant, certain parmi eux doutent encore de moi ce qui est tout à fait normal et

compréhensible. Étant une femme et essayant de faire le travail des moines signifie que je dois

travailler beaucoup plus dur juste pour amener les gens à m’écouter. Je ne m’inquiète pas de mon

succès personnel. Laissant de côté mon propre succès, les quatre fondements de l’éveil de la

conscience ne me laissent aucune occasion de me sentir fière de moi qu'importe comment dur je

dois travailler ouvertement et secrètement. J'avais l'habitude de penser que je me sentirais

extrêmement fière, spéciale et privilégié une fois que j’aurais atteint le dhamma le plus élevé.

C'est comme cela que j'imaginais que mes professeurs devaient s'être sentis. La vérité est loin de

là, plus ma compréhension du dhamma est profonde, plus je me sens ordinaire et simple et j'ai

moins d’attentes. C'est en effet la vacuité, qui me tient dans l’état de simplicité et me donne

Page 125: Une poignée de feuilles

125

constamment la force pour continuer et certainement pas un rêve qui peut me tromper et me faire

croire que je pourrais avoir du succès un jour.

Néanmoins, ce qui m’inquiète le plus est le changement social, qui menace d'éliminer ce qui reste

de la culture de l’illumination. Ceci signifie qu’il ne restera rien à laisser à nos enfants pour qu’ils

en soient fiers en ce qui concerne la satisfaction de leurs besoins spirituels .Si on nous enlève

notre bien être matériel à l’instant, il ne nous restera presque rien pour accomplir notre but

spirituel. Par ignorance, nous détruisons rapidement toutes les choses importantes qui pourraient

nous maintenir raisonnables et rendre nos vies possibles ; particulièrement notre environnement

naturel. Même si cette idée était remarquée et que nous pussions faire quelque chose tout de suite,

ce que je pense est tout à fait impossible, cela pourrait seulement aider à retarder le désastre et

aider ceux qui méritent de savoir la meilleure chose dans la vie. C'est la raison pour laquelle je

continu d’écrire sur la culture de l’illumination et fais de mon mieux pour révéler les valeurs

significatives juste comme je le fais en ce chapitre.

Je ne sais toujours pas comment cela va se produire puisque mon mari et mes enfants ne savent

rien de ma folle ambition. Je sais juste que j'ai assez de volonté pour continuer à répandre la

graine de l’illumination ultime, mais je ne peux le faire seule sans un soutient à la fois moral et

financier en dehors de mon petit groupe d’étudiants. Je peux seulement espérer que mon message

soit entendu avant que ma force physique ne m’abandonne.

Page 126: Une poignée de feuilles

126

CHAPITRE SEIZE

SOMMAIRE

La civilisation humaine est actuellement dans l’état d’un cercle vicieux. La difficulté est que la

plupart des personnes ne peuvent pas le voir. La seule manière de se libérer de cette spirale est de

suivre les détenteurs de la connaissance. Le « connaisseur » est un terme amusant inacceptable les

usages anglaises, mais ce mot est largement utiliser parmi les bouddhistes, spécialement en

Thaïlande. Il se rapporte à l’illuminé, celui qui connaît Dieu, le Nirvâna, la Vérité finale, la

simplicité finale ou simplement celui qui sait le pourquoi des choses. En fait, la naissance du

Bouddha, du Christ, de lao Tzu et d'autres sages bien connus est censée nous aider, nous êtres

humains, à nous libérer de ce cercle vicieux. Notre civilisation « sans issus » est réellement une

section minuscule de l'énorme cycle de la renaissance ou du re-incarnation. C’est exactement ce

que le Bouddha a essayé de nous dire en nous offrant le moyen de nous en sortir.

Théoriquement, les institutions religieuses de toutes les traditions bien établies sont censées gérer

la société en donnant des conseils aux chefs de gouvernements de sorte qu'ils puissent trouver une

stratégie sur la façon de régir un pays dont la population se compose d’ individus. Ceci signifie

que les gouvernements peuvent employer tous les moyens et ressources du pays pour créer la

bonne culture pour les habitants afin de garantir le minimum de douleur et de paix d'esprit pour

chaque individu . L'économie, l'éducation, le système juridique, les fonctions sociales, la

communication et même le divertissement doivent considérer ou suivre certaines directives, qui

ne perturbent pas l’équilibre mental des personnes de sorte qu'elles puissent être en paix. En

conséquence, la société, la nation et le monde entier peut vivre dans la paix. C'est pourquoi j'ai dit

qu’aider le Dalai Lama à retourner au Tibet avec une pleine autonomie politique est primordiale.

Cet idéalisme, naturellement, est fondé sur l'hypothèse que les chefs religieux savent exactement

ce qu'est le but de la vie. Alternativement, ils doivent connaître l'état de Nirvâna, de Dieu, l'arbre

de la vie, la réalité ultime ou simplement savoir le pourquoi des choses. C'est parce que c'est la

seule connaissance qui puisse garantir le minimum de douleur, et aussi offrir la paix individuelle

Page 127: Une poignée de feuilles

127

de l'esprit aux membres de la société. C'est en effet l’équilibre mental de l'individu qui peut

contribuer à la stabilité sociale et nationale, et finalement à la paix du monde.

Cet idéalisme s'est déjà produit dans les pays bouddhistes comme le Tibet, le Bhutan, la

Thaïlande, la Birmanie, le Laos, le Cambodge et ainsi de suite. C'est pourquoi la Thaïlande a

toujours beaucoup d’éléments de la culture de l’illumination que nous pouvons expérimenter.

Mais ce précieux germe est en train d’être sauvagement détruit par le consommationisme et

l'ignorance. La seule manière que nous avons de pouvoir préserver cette culture inestimable est de

révéler la vraie signification du Nirvâna et d’introduire les quatre fondements de l’éveil de la

conscience dans la façon de vivre des gens. C'est la raison cachée de tout mon travail, pour lequel

j'ai fait de mon mieux pour maintenir une cohérence dans l’idée.

Mon travail et mon effort ne sont pas du tout des phénomènes nouveaux. C'est la tâche de tous les

connaisseurs depuis que le premier professeur du monde est arrivée, le Bouddha. Quant à la

tradition chrétienne, nous pouvons considérer l'auteur du livre de la Genèse comme étant le

premier professeur du monde chrétien. Depuis, les disciples des grands professeurs ont travaillé

très dur et certains d'entre eux ont été même tués dans leurs essais de divulgation de la parole de

Vérité par la continuation de la tradition religieuse jusqu'à ce qu’aujourd’hui nous en soyons tous.

La graine de la lumière (vérité) est évidemment toujours ici mais elle est devenue très faible. Mon

travail en ce moment est d’essayer de rendre cette dernière légère lueur un peu plus lumineuse de

sorte qu'elle puisse au moins bénéficier à ceux qui désirent connaître la vérité peu importe qu’ils

soient peu nombreux. Ceci est le devoir de tous les illuminés. Tant qu’il leur reste un peu de force

ils doivent se battre de quelque façon que se soit pour se faire connaître de ce petit groupe de

personnes.

Le concept dans ce chapitre en particulier est extrêmement fou et risible comme je peux le

constater moi même. Comment diable pouvons-nous ramener la culture de l’illumination ? Ceci

va à l’encontre de tout ce à quoi les gens croient de nos jours. Dans le journal d'aujourd'hui, le

gouvernement britannique essaye de ramener les leçons de morale dans le nouveau programme

d'études des écoles mais les directives sont ambiguës puisqu'elles ne mentionnent pas le mariage

ou ne prônent pas explicitement la famille traditionnelle de deux parents. C'est exactement le

point sur lequel je voudrais discuter. Les gouvernements n'ont de nos jours aucun poteau

indicateur à suivre et ils ont trop peur d’offenser les personnes si ce n'est pas la croyance en

vogue. C'est la grande différence entre le connaisseur et celui qui ne sait pas. Le connaisseur

parlera et proposera la vérité bien que personne ne veuille l'entendre. La moralité est assurément

Page 128: Une poignée de feuilles

128

une bonne chose que tous les chefs doivent prôner explicitement sans craindre d’offenser

quiconque. Même certains chefs religieux sont peu disposés à le faire. J'ai admiré le Dali Lama

qui n'a eu aucune hésitation en exprimant son point de vue sur les relations gais, qui a dérangé la

population gay dans sa totalité. Les enfants doivent savoir et être encouragés à intégrer les cinq

principes moraux de base. Autrement, comment diable peuvent-ils savoir ce qui est bon et ce qui

ne l’est pas ? Le cercle vicieux commence quand les adultes influençables ne peuvent pas le faire

eux-mêmes. Où peuvent-ils trouver le courage d'enseigner à d'autres ? Nous avons maintenant

deux grands chefs de gouvernement dont les vies personnelles sont entachées par de mauvaises

conduites morales ; l’un a commis l'adultère et l’autre est un ivrogne. Sans mentionner les chefs

fous qui sont fortement intoxiqués par le pouvoir et persistent à infliger une misère sans fin et une

douleur inacceptable à l'humanité. Quelle chance avons-nous pour la paix dans le monde ? Seules

les vraies personnes peuvent dire la vraie chose sans craindre de déranger quiconque. Ceci est une

qualité que nos chefs de gouvernements dans le monde n'ont pas.

Qu'importe que cet idéalisme paraisse impossible, une petite voix (sagesse intuitive) dans

ma tête continue de me dire que je dois mettre l’accent sur cette question. Je sais qu'il est

impossible de changer le monde. Même le Bouddha n’a pas pu empêcher sa famille de se

massacrer. Le mieux que nous pouvons faire maintenant est d’essayer de retarder le désastre pour

qu’il ne se produise pas trop rapidement et de garder la souffrance parmi les êtres humains à son

stricte minimum. Le seul moyen de garantir le minimum de souffrance parmi les êtres humains

est de ramener la culture de l’illumination dans notre façon de vivre. Ceci est le concept le plus

important que tous les gouvernements doivent comprendre peut importe qu’il soit risible. Toute

fois, c’est ce que tous les illuminés doivent faire. S’ils ne le font pas, l’humanité sera plongée un

peu plus profondément dans les ténèbres de l’ignorance.

Page 129: Une poignée de feuilles

129

POST-SCRIPTUM

Maintenant que vous avez fini de lire ce livre, vous avez probablement fait le premier pas d'un

long voyage pour retrouver votre véritable "ETRE ' - la même chose que trouver une paix

durable de l'esprit. Vous vous êtes probablement rendu compte que cela n'a pas été facile du tout.

C'est la raison pour laquelle vous avez besoin de tous les encouragements possibles. Je vous

conseille de lire "cher Colin, quelle est la signification de la vie?" dans lequel j'ai parlé de ma

propre expérience, de mon combat tout au long de ce chemin. Vous pouvez également comparer

l'amélioration de ma connaissance depuis lors. Vous pouvez commander ce livre de n'importe

quelle librairie en Angleterre. Mon deuxième livre est "un caterpillar peut-il être parfait?" Ce

livre peut vous aider à comprendre beaucoup de sujets et de question que je n'ai pas eu le temps

d’expliquer ni en classe ni dans ce livre, par exemple le monde innocent et ainsi de suite. J'ai

parlé de se battre dans le bon champ de bataille quand j'ai essayé d'expliquer que le cerveau n'est

pas totalement responsable de tout notre désordre mental comme nous avons tendance à le croire.

En conséquence, les médicaments prescrits ne sont pas toujours la réponse. J'ai essayé de traiter

ces questions de la manière la plus scientifique. Vous pourriez avoir envie de suivre d’autres

cours de méditation quand vous aurez quitté ma classe de Tai chi. Il y a un chapitre dans ce livre

qui vous donne des directives sur comment juger votre maître de méditation '.

"un caterpillar peut-il être parfait?" a été édité en Thaïlande par the Mental Health

Publication1. Il est exposé et vendu à la librairie de Waterstone à l'université de Birmingham,

Edgebaston, Bristol Rd, Birmingham, B15 R-U.

Veuillez vous rappeler que "la blessure mentale" n'est pas quelque chose de précis, une notion

claire comme une blessure physique où on peut appliquer une crème antiseptique et la voir guérir.

A partir de votre propre expérience, si vous pensez que la pratique je vous ai enseignée dans mon

cours de Tai chi peut vous aider à soulager votre blessure mentale, prenez en soin comme d’un

médicament dont vous pourriez avoir besoin de sorte qu'elle puisse vous aider toutes les fois que

Page 130: Une poignée de feuilles

130

vous en aurez besoin. Rappelez-vous que je vous offre un verre d’eau : vous pourrez ne pas avoir

soif maintenant et donc ne pas ressentir la nécessité de le boire. Cependant, ce verre d’eau pure

pourrait vous sauver la vie un jour que vous serez perdus dans un désert. Notre vie change au jour

le jour et personne ne sait ce que demain lui réserve. Le jour où vous ressentirez que votre vie est

devenue invivable, insupportable, veuillez bien vous retourner vers les quatre fondements de

l’éveil de la conscience et recommencez votre pratique. Ne cherchez pas trop loin de vous,

revenez juste en vous même. Enlevez cette image négative de votre mental dans la sérénité de

votre mental se trouve la réponse. Tous les mots de ce livre semblent ne pas avoir beaucoup de

sens lorsque vous êtes heureux et que la chance est de votre côté ; mais le jour où la chance vous

abandonnera ils prendront alors tout leur sens.

Si vous persévérez dans la pratique des quatre fondements de l’éveil de la conscience après que

vous ayez quitté ma classe de Tai chi nul doute que votre pratique s’améliorera avec le temps. Il

est très difficile de trouver un professeur spirituel qui convienne à votre besoin et qui vous guide

le long du chemin vers l'illumination finale. S’il vous plait veuillez bien garder ce livre et de

temps en temps revenez aux quatre fondements de l’éveil de la conscience. Vous pourrez ne pas

comprendre grand chose aux troisième et quatrième fondement maintenant mais plutard quand

votre pratique aura mûri et que vous aurez besoin de plus d’indications, ce livre pourra vous aider

et vous permettre de mieux comprendre le niveau de votre pratique. comprendre beaucoup au

sujet du troisième et les quatrièmes bases de la conscience maintenant. Cela peut signifier 20, 30

ou même 50 ans ! Veuillez vous rappeler s’il vous plait que la vérité finale est la connaissance

de soi même. Si vous pouvez voir la vraie Vérité, vous saurez la reconnaître. Si vous avez

encore des doutes à son sujet et que vous vous sentiez ébranlés chaque fois que quelqu’un vous

contredit cela signifie que vous n’avez pas encore vu la Vérité ultime. Une fois que nous avons vu

le monde innocent ou la vérité finale, pouvoir se confirmer à nous-mêmes que c'est vraiment cela,

est encore une autre tâche difficile à laquelle tous les pratiquants doivent faire face. Personne ne

peuvent confirmer pour nous mais nous-mêmes. Être spontané et se débarrasser de ce doute

immédiatement chaque fois qu'il surgit, c'est comme cela que vous pouvez vous le confirmer.

Suivre les directives soigneusement, garder toujours votre esprit totalement serein et calme, la

vérité finale est là. Le spontanéité est en effet le secret de cette pratique ! Être spontané et se

débarrasser toujours de vos pensées d’instant en instant, vous verrez la vérité finale.

Je vous souhaite beaucoup de chance dans votre voyage spirituel et espère sincèrement que vous

pourras finalement trouver votre vrai Soi et votre paix infinie.

Page 131: Une poignée de feuilles

131

Vôtre dans le dhamma,

Supawan P.PanaWoflg Green2

Munrow Sport Centre (Tai chi)

The University of Birmingham

Bristol Road south

Edgebaston

Birmingham

Bl5 2TT

United Kingdom

Page 132: Une poignée de feuilles

132

ECHOS DES LECTEURS

Monastère De Glasshampton

Shrawley

Worcester

WR6 6TQ

21 juillet 1999

Cher Supawan,

Grand merci de m'envoyer une copie de votre livre "une poignée de Feuilles ". J'ai eu beaucoup

de plaisir à la lire et je l'ai trouvé très utile pour ma propre compréhension et ma pratique de la

méditation. Tu m'as inspiré à continuer avec une plus grande diligence comme toi, je crois que les

religions dans le monde ont beaucoup à partager les unes avec les autres, et la tradition de la

méditation préservée et toujours pratiquée dans le bouddhisme est un grand trésor que beaucoup

de personnes devraient connaître . Les quatre fondements de l’éveil de la conscience sont un

enseignement admirablement simple et pourtant profond que le chrétien gagnerait à connaître et à

pratiquer quotidiennement. Je te souhaite toutes les bénédictions de Dieu dans tes efforts de

transmettre cette tradition à toutes les personnes.

Dans ton livre, tu fais parfois des critiques aux institutions bouddhistes et chrétienne. Beaucoup

de tes critiques sont justes et je ne serais pas en désaccord avec toi. Cependant, j’aimerai te

rassurer qu'il y a une forte tradition de l'enseignement et de la pratique de la méditation dans le

christianisme, même si cela n’est pas très connu jusqu'ici. De telles pratiques ont été réservées

aux moines et aux nonnes et ne sont pas encore ouvertement enseignées dans les églises. C'est

une honte et laisse seulement voir une seule face du christianisme. Heureusement, ces dernières

années, les livres sur la prière, la spiritualité et la méditation de part la tradition chrétienne sont

devenues beaucoup plus répandue et maintenant beaucoup de chrétiens passent plus de temps en

Page 133: Une poignée de feuilles

133

retraite explorant les possibilités supplémentaires de la prière ou pratiquent dans les groupes ou

tout seul. Je voudrais partager avec toi dans cette lettre juste quelques uns des enseignements sur

la méditation qui sont venus des chrétiens dès le début de l'église. Cela peut t’aider toi ou les

chrétiens avec lesquels tu travailles pour voir combien de points de convergence existent entre

nos deux traditions du bouddhisme et du christianisme.

La pratique de la méditation chrétienne est basée naturellement sur la bible. Nous devons

seulement regarder les mots de Jésus pour trouver la racine de toute notre recherche de Dieu. Par

exemple, dans l’évangile de Matthieu, Jésus dit, "béni soient ceux qui ont le cœur pur, parce

qu’ils verront Dieu" (Matthieu 5 v.8). Ici nous avons la charte pour toutes nos explorations dans

les pensées de l'esprit et du cœur. Dans le contexte d'un débat au sujet de la pureté rituelle —au

sujet des règles religieuses régissant ce qui devrait ou ne devrait pas être mangé —Jésus dit :

"écoutez et comprenez : ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui salie une personne, mais c’est

ce qui sort de la bouche qui salie… Du cœur viennent les mauvaises intentions, le meurtre,

l’adultère, la fornication, le vol, le faux témoignage, la calomnie "(Matthieu 15 v.10,11,19). Les

premiers chrétiens ont bien su que la purification du cœur était un travail exigeant une grande

énergie et une grande détermination, pour "que tous ceux qui croient (en Dieu) soient purs,

comme Dieu lui-même est pur" (1 Jean 3 v.3). Dans ce processus les chrétiens cherchent à

devenir un avec le Christ, suivant la recommandation de saint Paul "laisser cet même esprit être

en toi comme il était en Jésus Christ " (Phil. 2 v.5), et ainsi "rendre chaque pensée captive pour

obéir au Christ" (2 Cor.10 v.5). Les premiers chrétiens ont su que les ennuis du monde naissent

du cœurs des hommes et des femmes : "ces conflits et disputes parmi vous, d'où viennent-ils ?

Ne viennent-ils pas de vos obsessions qui sont en conflit à l’intérieur de vous ? Vous voulez

quelque chose et vous ne l’avez pas ; ainsi vous commettez le meurtre. Et vous convoitez

quelque chose et ne pouvez pas l'obtenir ; ainsi vous vous engagés dans des conflits et des

disputes."(Jacques 4 v. 1,2). Pour eux la réponse était d’être unie à l'amour du Christ, sachant que

de cette façon " la paix de Dieu, qui surpasse toute compréhension, gardera vos cœurs et vos

esprits en Jésus Christ " (Phil. 4 v.7).

La manière de trouver cette paix de Dieu, dans le sens de la description détaillée de la pratique

réelle de la prière, n'a pas été écrite jusqu'à ce que les moines et les nonnes vivant dans les déserts

de l'Egypte et de la Palestine aux 3ème et 4ème siècle le fassent. Une des plus influentes de ces

personnes était saint Antoine d’Egypte (c.251 —356). Il a décrit la lutte avec les passions du

cœur comme étant ` la lutte avec les démons '. Néanmoins, après vingt ans de solitude dans le

désert il pouvait dire : "je me sens confiant que si l'âme est toujours pure et est dans son état

Page 134: Une poignée de feuilles

134

naturel, elle devient clairvoyante et voit plus loin que les démons."² sa lutte avec les passions l’a

amené à une expérience de la translucidité de l'âme, un état de calme pur dans la paix de Dieu.

Evagrius (c.345 —399) était un autre moine qui a passé beaucoup d'années dans les déserts

égyptiens. Il a dit que "il y a huit principales pensées dont toutes les autres pensées découlaient."3

il les a classé par catégorie : la gloutonnerie, la fornication ou convoitise, l’amour de l'argent, le

mécontentement ou la dépression, la colère, le découragement ou nonchalance, vanité et fierté. Il

a enseigné que la voie à Dieu était l’absence de passion, menant à l’amour et finalement à la

connaissance de Dieu.

Pour Evagrius la forme la plus élevée de prière était "l’absence des pensées." Une des manières

pratique de réaliser ceci était par le rappel constant du nom de Jésus : "joindre ainsi à chaque

souffle une invocation sobre du nom de Jésus."² La conscience du souffle fait partie de la

méditation chrétienne depuis les premiers temps.

St Jean Climacus qui a vécu au monastère du mont Sinaï au 7ème siècle, a également écrit au sujet

de l'utilisation du souffle dans la prière chrétienne : le "calme vient avec la disparition des

pensées. Dans le calme on doit sans cesse adorer Dieu et l’espérer. Laisser le rappel de Jésus être

uni à votre respiration. Alors vous apprécierez la valeur du calme."4 St Jean Climacus a

également enseigné les valeurs monastiques traditionnelles de l'obéissance, l’humilité, le

discernement, l’absence de passion et l’amour. Une pratique fidèle de ces vertus, ainsi que la

pratique de la prière contemplative, permettrait à une personne de monter l'échelle de l'union avec

Dieu.

Cette tradition de prière a été encore développée et exposée par Hesychius aux 8ème et 9ème

siècles. Il a écrit : "L’attention est le calme du cœur, ininterrompu par aucune pensée. Dans ce

calme le cœur respire et appelle, sans fin et sans cesser, seulement Jésus Christ, le fils de Dieu."5

ce genre de prière, connu sous le nom de ` la prière de Jésus ', a consisté parfois simplement au

nom" Jésus "répété avec chaque souffle. D'autres fois, le saint nom a été employé en tant

qu'élément d’une expression courte, telle que "seigneur Jésus Christ, aies pitié," ou "seigneur

Jésus Christ, fils de Dieu, aies pitié de moi un pécheur." Ces expressions sont d'abord parlé avec

les lèvres, puis silencieusement dans le cœur, puis quand la pratique a progressé et un calme

silencieux de l'esprit a été atteint, alors les mots sont délaissés entièrement et la personne se

repose simplement dans le silence de Dieu.

Page 135: Une poignée de feuilles

135

Les formes les plus longues de la prière de Jésus sont basées sur deux passages des saintes

écritures. L’une est une méthode de prière enseignée par Jésus lui-même. Dans la parabole du

pharisien et du collecteur d’impôts Jésus félicite le collecteur d’impôts qui prie en répétant

simplement l'expression "Dieu soit compatissante envers moi pauvre pécheur" (Luc. 18 v.13).

Cette expression est alors combinée avec le cri du mendiant aveugle sur la route de Jéricho

quand il a entendu Jésus passer : "Jésus, fils de David, aies pitié de moi pauvre pécheur" (Marc,

10 v. 47). Les prières de Jésus sont devenus l'une des méthodes principales de prière dans

l'église orthodoxe orientale, et sont maintenant pratiqués par beaucoup de chrétiens de toutes les

églises à travers le monde.

Un des professeurs les plus importants de la vie spirituelle dans l'église orientale était St Isaac de

Syrie. Il a vécu au 7ème siècle, la plupart du temps en tant qu'ermite, mais a été pour un moment

l'évêque de Ninive. Il a beaucoup écrit a propos de la pratique de la prière et sur comment trouver

le calme de l'esprit. Il a su l'importance d'observer l'esprit :

"chaque être raisonnable souffre des éternels changements, et chaque homme est différent d'heure

en heure. Un expérimentateur peut vérifier ceci en se mettant à l'essai. S'il pratique avec sobriété

et s’observe à travers son esprit, il verra facilement comment ses pensées changent, ce qu’est ce

changement, comment sa bonne détermination est subitement balayée et ce qui en est la cause.

Pour St Isaac,la simplicité et l’humilité étaient d’une importance capital dans la découverte de

Dieu.

"quand tu fais face à Dieu dans la prière, tu deviens dans tes pensée comme un bébé sans voix. Ne

pas dire devant Dieu quelque chose qui vient de la connaissance mais approche le avec des

pensées enfantines, et ainsi marche devant lui de façon à pouvoir bénéficier de ces soins paternels

que les pères donnent à leurs enfants dans leurs petite enfance. Il est dit : le ` le seigneur préserve

le simple '(psaume 113 v.6).7

Il a décrit la forme la plus élevée de prière comme étant la contemplation qui va au delà de tous

les mots et qui est même un genre de "non-prière".

" Les mouvements de la langue et du cœur pendant la prière agissent comme les clefs ; ce qui

vient après eux est la véritable entrée du trésor : de ce point la bouche et la langue deviennent

calmes, de même que le cœur - le trésorier des pensées -, le mental - le gouverneur des sens -,

et l'esprit audacieux - plus rapide que l'oiseau -, avec tous les moyens et techniques qu’ils

possèdent. Les demandes ici aussi cessent, parce que le maître de la maison est venu… tout ce qui

Page 136: Une poignée de feuilles

136

existe est une conscience franche, simple, qui dépasse tous les noms, signes, descriptions,

couleurs, forme et tous les termes inventés."8

Le repos simple dans Dieu après toutes les batailles avec les passions amène une personne à une

profonde compassion "pour la totalité de la création, pour l'humanité, pour les oiseaux, pour les

animaux, pour les démons et pour tout ce qui existe,"

Le métropolitain Antoine de Sourozh, un des chefs de l'église orthodoxe russe d'aujourd'hui, a dit

de ce grand professeur de la contemplation : "St Isaac de Syrie est connu comme étant l’un des

plus grands écrivain spirituel dans la tradition de l’Eglise Orthodoxe Oriental . Ses travaux sont

toujours largement étudiés dans les monastères et les couvents orthodoxes et même au-delà.

Cette tradition de prière contemplative ne se limite pas uniquement aux chrétiens de l’Est. Par

exemple, en Angleterre au 14ème siècle un auteur inconnu a écrit un livre appelé "le nuage de

l’inconnaissable" qui est devenu un classique de l'enseignement spirituel chrétien. L'auteur

enseigne que toutes les pensées de ce monde devraient être couvertes de "nuage de l’oubli", et

qu'une simple attention affectueuse devrait être dirigée vers le"nuage de l’inconnaissable" où

Dieu doit être trouvé. Il écrit :

"par conséquent je laisserai d'un côté tout que je peux penser, et choisir pour mon amour cette

chose que je ne peux pas penser ! Pourquoi ? Parce qu'il peut bien être aimé, mais pas pensé. Par

l'amour il peut être attrapé et tenu, mais en pensant jamais."²

La méthode qu'il enseigne est d'employer un mot simple, le plus court est le meilleur, avec lequel

on concentre l'esprit :

un "tel mot est le mot Dieu ou` le mot ' amour. Choisis celui que tu veux, ou un autre si tu

préfères, mais qu’il soit d'une syllabe. Attacher ce mot à ton cœur de sorte qu'il ne parte jamais de

toi, advienne que pourra. Ce mot doit être ton bouclier et ta lance, dans la paix ou dans la guerre.

Avec ce mot tu dois vaincre le nuage et l'obscurité au-dessus de toi. Avec lui tu dois abattre la

moindre pensée sous le nuage de l’oubli. Tellement que, si une pensée te presse pour te demander

ce que tu auras, ne réponds avec aucun autre mot que ce mot. Et si tu es tenté d’analyser ce mot,

réponds que tu l'auras entier et non-développé. Si tu le fais, rattrape toi vite et rassure toi que la

tentation ne dure pas.

C'est une pratique qui continue au delà du temps de la méditation formelle dans chaque activité

quotidienne, de sorte que de telles personnes deviennent "ainsi adapté dans la grâce et l'esprit, et

Page 137: Une poignée de feuilles

137

tellement à la maison avec Dieu dans cette grâce de la contemplation, qu'elles peuvent l'avoir

quand elles le veulent dans les occupations ordinaires de la vie comme se reposer, marcher, se

tenir débout ou s'agenouiller. Mais, pendant ce temps ils ont la pleine maîtrise de leurs facultés et

peuvent les exercer si elles le veulent."14

Par la suite la personne qui pratique cette méditation sera menée à un genre de "rien et nulle part".

"et, bien que votre esprit normal ne puisse maintenant trouver ` rien à quoi s’accrocher, parce que

il pense que tu ne fais rien, continues à faire ce rien, et fais le pour l'amour de Dieu:'15 dans" le

rien "seras trouvé" une éclatante lumière spirituelle "qui est en fait" tout ".

Quand cette pratique produit des fruits elle apporte "un bonheur intérieur qui se révèle sur un

visage paisible et une attitude physique calme et humble."16 De cette façon, l'effet de la

méditation s’étend hors de la personne pour influencer les vies des gens qu’elle rencontre :

"chaque homme ou femme qui pratique ce travail constatera qu'il répand ainsi le corps et l'âme,

de manière à les rendent aimables et attrayants à celui qui le voit… En effet, si l'homme ou la

femme le moins attirant était rempli par la grâce pour travailler de cette façon, leur aspect serait

rapidement changé en une telle grâce que toutes les bonnes gens qui les verront seraient

heureuses et contentes d’être en leur compagnie, et sauraient que dans la grâce de Dieu elles ont

été encouragées et réconfortées de par leur présence.17

Le pratique de la prière contemplative révèle la grâce de l'amour de Dieu expérimentée dans le

moindre événement du vécu quotidien de l’être humain.

Quand ceci se produit, toutes les choses deviennent chargées de la présence de Dieu. Dieu est

trouvé dans tous les événements de la vie et dans toutes les particularités de l’instant présent. Le

Français catholique romain Jean Pierre de Caussade (1675-1751) parle de ceci en terme de

l’abandon de soi à la divine providence dans "le sacrement du moment présent." Il écrit :

la "découverte de l'action divine dans tout ce qui passe en nous et autour de nous est la véritable

science des choses. C'est une révélation continue des choses; c’est une relation sans cesse

renouvelée avec Dieu ;…Dans ses profondeurs c’est la paix, la joie, l’amour et le contentement

en Dieu, vu, connu (ou plutôt cru) comme étant vivant et toujours entrain d’agir de la façon la

plus parfaite dans toute les choses. C’est le paradis éternel… Quand Dieu se donne de cette

façon, l’ordinaire devient extraordinaire, et c'est pourquoi rien ne semble extraordinaire. Ce

chemin en soi est extraordinaire et c'est tout à fait inutile de l’orner de parements inutiles.

Page 138: Une poignée de feuilles

138

pertinentes. Il est lui même un miracle, une révélation, une joie continue, hors mis nos

insignifiantes fautes, mais c’est un miracle qui, bien qu’il rende merveilleux toute notre vie

quotidienne de sens, n’a rien en lui même qui soit merveilleux pour les sens."18 Une vie de

contemplation est simplement la chose la plus naturelle, une vie ordinaire ; mais atteindre cet état

naturel peut être un travail de toute une vie.

Dans cette lettre j'ai parlé juste de quelques uns des enseignements sur la méditation dans la

tradition chrétienne. Je n'ai pas même mentionné des personnes comme les mystiques de la

Rhénanie Eckhart, Tauler et Ruysbroeck, ni le16ème siècle Carmélites, St Jean de la croix et Ste

Thérèse d'Avila, ni même les professeurs de prière de notre propre siècle tel que Thomas Merton

de John Main. En partageant ce que j'ai écrit ci-dessus je n'essaye pas de dire que la méditation

bouddhiste et chrétienne sont identique ou que les chrétiens n'ont aucun besoin d'apprendre

d'autres traditions religieuses. Tout que je suis entrain de dire est qu'il y a une grande richesse

d'expérience et d’enseignement duquel nous pouvons tous apprendre, bouddhistes et chrétiens .

Les enseignements du Bouddha sont un cadeau précieux pour le monde et ils m'ont

considérablement aidé dans ma propre pratique en tant que chrétien. J'espère que dans l'avenir il y

aura beaucoup plus de partage entre les pratiquants des différentes Fois, et qu'ensemble, nous

allons, comme disent les bouddhistes, ` entrer dans le Nirvâna ', ou comme disent les chrétiens,

savoir que nous sommes un avec Dieu.'

Bien à vous,

Frère Nicholas Alan de la Société de Saint François

En tant que chrétienne je suis allée au Tai chi avec et pour mon mari afin de l'aider avec sa

tension artérielle. C'était avec une certaine agitation que je me suis retrouvée dans le cours.

Toutefois, comme professeur Supawan n'a pas essayé de changer ma croyance personnelle, mais

m’a donné l’occasion d'explorer ma propre foi en partageant et en gagnant en perspicacité par ses

méthodes

Plutôt que de compromettre ma foi, j'estime qu'elle a augmenté ma croyance dans Dieu, et m'a

donné une nouvelle compréhension de l'enseignement de Jésus. Cela a donné une autre dimension

à ma foi, explorant une habitude mentale, qui me semble être apparenté à la prière.

Les quatre fondements de l’éveil de la conscience, qui sont pratiquées dans les mouvements du

Tai chi, m'ont permises d'éprouver un état holistique de l'esprit, le corps et l'esprit fonctionnant

Page 139: Une poignée de feuilles

139

ensemble. Ceci a fourni un endroit naturel, silencieux , vide de sentiments, que je crois est le

calme de Dieu.

Dans ce calme, j'ai pu éprouver et apprécier le monde naturel et sentir que j’en faisais partie. Ceci

a augmenté mon amour spirituel de Dieu, et m’a encouragé dans ma foi chrétienne à vraiment

apprécier, et cultive la perfection au sujet du royaume de Dieu.

Tandis que mon mari a arrêté ses classes j'ont continué à être présente parce que j'ai été

impressionné par la véritable bonté montrée par Supawan, non seulement à mon endroit, mais aux

autres membres de la classe. Lire son travail et aller à sa classe m'a fournie des réponses aux

questions, ce que je ne pouvais pas trouver dans les enseignements chrétiens conventionnels.

Sue Normandale

2 Septembre 1999

Page 140: Une poignée de feuilles

140

AUTO-EVALUATION

Ce sont les cinq barrières (bandits) qui ferons de leur mieux pour t'arrêter dans ton progrès dans ta

pratique de la méditation et donc te ralentir et t’empêcher d'atteindre ta destination mentale.

LE BANDIT DE L’OBSESSION être assailli par des pensées qui tiennent du désir sensuel. Tu

te sentiras comme poussé à ne faire que tout ce qui peut t'offrir plus de plaisir et de joie. Tes

pensées vont te dire d’abandonner cette pratique ennuyeuse et difficile et de faire quelque chose

d’autre de plus amusant et excitant. Tu pourrais être frappé très sévèrement par l’obsession

sexuelle particulièrement les hommes, le mal du pays dans le cas où tu dois partir de la maison et

prendre part à une retraite et d'autres symptômes. Être spontané et vraiment travailler sur le

premier fondement de l’éveil de la conscience. Avec un peu d'effort, ce bandit s’affaiblira et

disparaîtra probablement.

LE BANDIT DE LA COLERE - être assailli par les pensées et les sentiments qui causent la

mauvaise volonté, le ressentimen,t l’agitation et la colère soit envers quelqu'un, quelque chose ou

une situation. Tu te sentiras malheureux d’être ici à la retraite et te sentiras gênés par tout le

monde et par tout ce que les gens font.

Tu peux contrer le bandit de la colère en apportant les pensées d'amour, de bonté et de

compassion. Essayer de penser que d'autres doivent également affronter de tels sentiments

négatifs comme toi . Alors répandre votre affectueuse bonté sur d'autres et souhaiter à tous les

êtres d’être en paix. Travailler dur sur le premier fondement de l’éveil de la conscience, le bandit

de la colère se dissoudra.

LE BANDIT DE LA PARESSE- être frappé par la paresse et l’indolence, la lourdeur,

l’inactivité et l’oisiveté. Tu peux à peine te maintenir éveillé et ton cerveau ne peut rien absorber

du tout. Ce bandit semble inoffensif mais est extrêmement difficile à défaire.

Tu peux contrecarrer ceci en changeant de méthode de pratique. Introduire plus de mouvements,

marche méditative vers l'arrière, effectuer un travail manuel ou même prendre une douche pour

s’éveiller. S'il n’y a aucun moyen de te débarrasser de ta somnolence, se coucher pendant 15-20

minutes, pas plus, se lever, se laver le visage et recommencer la pratique. Ne pas s’asseoir pour

méditer parce que tu tomberas en un rien de temps dans le sommeil. Le faire quand tu es

Page 141: Une poignée de feuilles

141

entièrement éveillé.

LE BANDIT DU SOUCI- être bombardé par une explosion de pensées, les soucis, l’inquiétude,

la distraction et ainsi de suite . C' est un état d'esprit dans lequel il est tout à fait impossible de

méditer.

Ce bandit doit être tué par une extrême patience. Essayer de faire un travail pratique à la place de

la méditation assise et travailler dur sur le premier fondement de l’éveil de la conscience. Faire

juste de ton mieux. Si tous tes efforts échouent à changer cet état d'esprit de frustration, tu dois

trouver un autre moyen. Imagine que tu es assis très patiemment sur un banc dans une gare de

train très occupé à observer tous ces trains rapides passer. Puis, apportes y la sagesse. Se dire

qu'un esprit non entraîné peut vagabondé comme ce que te vis en ce moment. Ceci devrait

t'encourager à ne pas être suffisant et à travailler plus durement sur ta pratique quand ton mental

te permet de le faire.

LE BANDIT DU DOUTE - - être assailli par le doute et l’incertitude au sujet de la pratique et

de l'accomplissement.

Quand ceci se produit, tu dois travailler sur la spontanéité. Faire éclater immédiatement cette

bulle de doute de la même manière que tu éclates d'autres bulles de pensées. Tu gagneras en

sagesse profonde chaque fois que tu éclateras une bulle de doute. Si tu peux avec succès te

défaire de ce bandit, tu deviendras très rapidement plus sage. Cette barrière est un très bon essai

et difficile à traverser parce qu’il traite de l'illusion la plus subtile. Plus tu avance sur le chemin

plus tu seras souvent éprouvé par ce bandit . Seulement la spontanéité et la véritable connaissance

peuvent aider à traverser cette barrière.

Combattre avec ces cinq bandits est la plus grande tâche sur terre. Il n'y a pas beaucoup de gens

qui veulent combattre avec eux parce que cela est très difficile. Si tu ne les combats pas, ils

s’emparent complètement de ta vie et toutes tes actes seront dictés par ces bandits. Le bandit du

doute est la cause de l'ignorance et le plus dommageable. Pour faciliter la pratique, tu dois au

commencement avoir la volonté ou le désire de combattre ces bandits et par conséquence tu dois

avoir l'arme adéquate et la compétence pour combattre. Je te dis maintenant que les quatre

fondements de l’éveil de la conscience est l'arme nécessaire et la technique c’est ce que j'ai

partagé avec toi dans ma classe de Tai chi. Voici un condensé

LES QUATRE FONDEMENTS DE L’EVEIL DE LA CONSCIENCE.

Normalement et ceci est l’idéal, votre conscience (votre être réel) devrait être de suivre les

fondements de l’éveil de la conscience. Quand vous ne suivez aucun des fondements, cela signifie

Page 142: Une poignée de feuilles

142

que soit votre mental dérive avec vos pensées et les sentiments soit que vous êtes dans un état

idyllique où rien n'est vraiment clair bien qu'il semble que n’ayez aucune pensée ou sentiment. Si

votre mental n'a ni pensée ni sentiment, vous devriez voir le monde innocent ou voir les choses

tel que elles sont et, vous saurez en même temps que cela est la destination finale que vous avez

toujours recherchée. La connaissance et l’expérience doivent être claires.

LE PREMIER FONDEMENT DE L’EVEIL DE LA CONSCIENCE : être conscient des

mouvements du corps physique.

Connaître votre respiration ou tout autre mouvement physique, Tai chi, marcher, le moindre

mouvement intervenant dans votre travail pratique. C'est le fondement que vous aurez le plus à

travailler pendant toute le journée selon votre degré de spontanéité. Se rappeler que le Bouddha

recommande encore à ceux qui ont atteint l’illumination totale(Pra Arahants) de continuer à

travailler sur ce fondement. C'est le moyen direct pour vous aider à vous bien dans votre corps et

dans votre tête le plus rapidement possible. Veuillez prendre contact avec moi si vous n’avez pas

toujours compris comment travailler ce fondement.

LE DEUXIEME FONDEMENT DE L’EVEIL DE LA CONSCIENCE - être conscient de vos

sensations physiques

Connaître vos sensations physiques, la douleur, la démangeaison, le tintement, les palpitations, le

bourdonnement et ainsi de suite. Passer au moins 10 secondes ou plus dans cette sensation sans

en être distrait ou avant de travailler sur un autre fondement de l’éveil de la conscience.

Cependant, vous ne pouvez quitter le travail sur ce fondement que pour faire éclater une bulle de

pensées . Quand vous pouvez le faire, cela signifie que vous avez bien travaillé votre spontanéité.

Quand le travail concernant le deuxième fondement est finit, aller tout de suite au travail sur le

premier fondement. Si non votre mental va flotter permettant à l’un des cinq bandits de prendre

possession de vous.

LE TROISIEME FONDEMENT DE L’EVEIL DE LA CONSCIENCE être conscient de ses

pensées et de ses états mentaux.

C'est le fondement le plus difficile aussi bien à enseigner qu’à mettre en pratique. À ce stade,

juste savoir qu’il ne faut pas dériver trop longtemps avec ses pensées. Si vous dérivez, soyez

spontanés et revenez à vous même rapidement. Cette action mentale est ce que j’appelle « crever

la bulle de pensées » Le laps de temps que vous pouvez mettre dans une bulle de pensées peut

Page 143: Une poignée de feuilles

143

aller de quelques secondes à quelques minutes. Vous dérivé réellement d'une pensée à l'autre et

après à une autre encore indéfiniment. Si je suis près de vous, je vous rappellerai d'être spontané

et vous pourrez instantanément faire éclater cette bulle de pensée. Si je ne suis à côté, vous devez

trouver vous mêmes un moyen de ne pas dériver. Dériver pendant une minute entière tandis que

vous êtes dans cette retraite un trop long. Ceci est un aspect du travail sur le troisième fondement.

L'autre aspect consiste à observer les hauts et les bas de votre mental. Quand vous ne pouvez pas

faire éclater la bulle de pensée malgré vos efforts ? il est probable que vous soyez très assaillis par

le bandit des soucis. Vous devez vous imaginer que vous êtes assis sur un banc dans une gare en

plein activité et que vous regarder passer les trains. Cela est très douloureux si vous êtes assaillis

par des pensée et des émotions . Soyez patients.

Aussitôt que tu fais éclater la première pensée ou sentiment retourne immédiatement dans le

travail du premier fondement sans aucune hésitation. dans la première base de la conscience sans

n'importe quelle hésitation. Ceci améliorera votre niveau très rapidement.

LE QUATRIEME FONDEMENT DE L’EVEIL DE LA CONSCIENCE engouffres toi ou

fonds toi dans le monde de l’innocence.

Si vous avez travaillé avec succès les trois premiers fondements, vous verrez de façon naturel le

monde de l’innocence sans avoir à faire quoi que se soit comme dans les trois premiers

fondements. Votre mental doit être clair comme du cristal avant que vous puissiez voir le monde

de l’innocence. - C’est à dire qu’il ya plus aucun écho de pensée ni même une trace de sentiments

dans votre mental de quelque façon que se soit. Alors vous pourrez voir chaque chose tel qu’elle

est - ici il ya ni nom, ni concepts, ni prix et valeurs dans tout ce que vous percevez. Votre sens de

vous disparaît aussi au moment où la perception du monde de l’innocence apparaît. Vous devez

avoir une forte sensation de la liberté mentale et spirituelle - un état dans lequel aucun mot ne

peut pénétrer. Le monde de l’innocent est l’auto connaissance et donc, c'est une connaissance

absolue en soi. Si vous atteignez la véritable connaissance( le monde de l’innocence), vous

pouvez vous certifier que c’est bien cela. Ceci est une indication pour que vous puissiez vous

juger vous même. Mes mots vous aide juste à confirmer ce que vous savez déjà.

Le quatrième fondement peut être facilement imité mais cela peut être détectée par votre

professeur expérimenté sans beaucoup de difficultés. Votre réaction et votre état quand vous

parlez de cet état final est une question de noir ou de blanc pour un professeur qui connaît

suffisamment le monde de l’innocence pour l’enseigner à d'autres. Nous vous conseillons

Page 144: Une poignée de feuilles

144

fortement d'être humble et très honnête à propos du résultat. Que vous sachiez ou non n’a aucune

importance, il faut seulement être honnêtes. Ceci n’est pas une compétition. Vous n’avez pas

besoin de donner une bonne impression aux autres et particulièrement ton professeur. C’est plus

important que vous atteigniez la véritable connaissance. Si vous ne comprenez pas et ne pouvez

pas avoir des expériences comme les autres, je suis là pour vous aider. Si vous ne pouvez pas me

voir, bien vouloir vous référez à mon dernier livre « une poignée de feuilles » ou écrivez moi.

Veuillez employer une autre feuille de papier et noter juste les réponses à chaque question. Sauter

la question à laquelle vous ne pouvez pas répondre. L'ordre des questions est l’ordre de

progression de votre pratique. Vous aurez à faire face à toutes ces situations. Le degré

d’accomplissement va de 0 à 3. 0 est le plus bas niveau et 3 un très bon niveau.

1) nom de l'activité c.-à-d. méditation assise, marche méditative, faire la cuisine, manger,

dormir, Tai chi etc.

2) combien de temps l'activité a-t-elle duré ?

3) à laquelle des cinq barrières as-tu été le plus confronté pendant que tu faisais cette

activité ?

4) à quel point as-tu contrôlé le premier fondement ? 0-3

5) à quel point as-tu fait le deuxième fondement ? 0 –3

6) as-tu éclaté des bulles de pensées et de sentiment ? oui ou non

7) avec quel degré de spontanéité as-tu fais éclater ces bulles ? 0- 3

8) votre esprit a-t-il atteint votre destination mentale (calme et sérénité) après l’activité ?

oui, non

9) jusqu’à quel point es-tu certain de l’expérience de ta destination mentale ? (la nature

calme) 0-3

10) peux tu voir le monde de l’innocence ? oui ou non

11) jusqu’à quel point es-tu certain de l’expérience du monde de l’innocence ? 0- 3

12) pendant combien de temps peux-tu maintenir l’expérience du monde de l’innocence ? 0-3

Page 145: Une poignée de feuilles

145

13) par rapport à cette activité jusqu’à quel point es-tu satisfait du résultat général ? 0- 3

Veuillez vous rappeler qu’un résultat faible ne signifie pas que vous n’êtes pas bons . Que vos

résultats soient bon ou mauvais, vous avez appris la technique de comment se tenir sur le chemin

peut être c’est du fait de la nature que vous ne réussissiez pas maintenant. Savoir comment

parcourir le chemin est le plus important. Il y aura certainement un jour qui sera meilleur

qu’aujourd’hui. S’il vous plait continuez avec la pratique, n’abandonnez pas. Même après cette

retraite essayez de vous exercez au moins une fois par jour. Ceci vous aidera à progresser de

façon constante sur le chemin.

Que la paix soit toujours avec vous.

Page 146: Une poignée de feuilles

146

PROVERBES BOUDDHISTES.

Ces proverbes aideront à avoir une meilleure compréhension de ce livre. Veuillez noter que le

Bouddha n'a pas essayé de nous convaincre de croire à quoi que se soit au delà de notre

compréhension. Ses mots sont incroyablement ordinaires, remplis de sagesse. Nous pouvons

facilement suivre et être d'accord avec lui. Cependant, ceux qui peuvent obtenir le meilleur de

ces proverbes sont ceux qui s'engagent dans la pratique des quatre fondements de l’éveil de la

conscience.

voici les paroles de Bouddha.

Extraits des Proverbes-Bouddhistes Buddhasasanasubhasita rassemblés par son altesse Royal le

prince Vajirananavarorasa, le défunt suprême patriarche de la Thaïlande. Traduit en anglais

par Pra-maha Prayong Kittitharo, édité par le Conseil éducatif de Mahamakut 1967/2510

I. Tu es ton propre refuge.

2. Un esprit bien éduqué est la balise du bonheur.

2. Personne n'est plus aimé que par lui même.

3. Tu es souillé par tes propres mauvais actes.

4. Un homme sage apprend comment s’entrainer.

5. Une personne sérieuse qui persévère dans sa concentration atteindra le bonheur le plus élevé.

6. Il vaut mieux laisser tous les diables attachés.

7. Il vaut mieux de faire du bien.

8. Ceux qui font du bien reçoivent le bien ; ceux qui font le mal reçoivent le mal.

9. Le désir sensuel vient des pensées auxquelles on a permis d’errer sans contrôle.

10. Les appétits sensuels ne pourront jamais être satisfaits, même si devait pleuvoir de l’or.

11. Il n y a pas plus grande douleur que celle résultant du plaisir sensuel.

Page 147: Une poignée de feuilles

147

12. Il n ya pas plus grand fleuve que le fleuve du désir.

13. Les désirs sont la chose la plus difficile à se débarrasser.

14. Les désirs sont illimités.

15. IL n ya pas de feu tel que celui de la convoitise.

16. Il n ya pas de piège tel que le piège de l'ignorance.

17. Les chercheurs de plaisir courent habituellement après plus plaisir.

18. Un imbécile, par sa propre gourmandise pour la richesse, se tue lui même aussi bien que les autres.

19. Les êtres doués de sentiments sont enveloppés dans un cocon d’ignorance.

20. La colère ne paye jamais.

21. La colère est comme manger de la rouille d'une arme.

22. La colère mène à la destruction.

23. La colère rend l'esprit agité.

24. a colère se développe à partir de l'impatience.

25.La colère cause les plus grandes erreurs

26. Heureux est il qui a tué la colère.

27. Un homme est privé de sa vertu quand il est fâché.

28. Celui qui s’abandonne à la colère provoque sa propre douleur

29. Celui qui se laisse dominer par la colère détruit le bien qu’il a fait et les bienfaits qu'il possède déjà.

30. Une personne fâchée détruit facilement ce qui lui était difficile de faire quand il était sobre.

31. Tranchez votre colère avec le couteau de l’auto-discipline.

32. Tranchez votre colère avec le couteau de la sagesse.

33. La patience est la pratique la plus élevée de la moralité.

34. La patience est toujours couronnée avec bonheur.

Page 148: Une poignée de feuilles

148

35. La patience est un pouvoir pour ceux qui méditent.

36. Les dieux et les hommes aiment toujours une personne dotée de patience

37. Les êtres sont dirigés par leurs propres pensées.

38. Un esprit souillé est destiné à une existence malheureuse

39. Un esprit non souillé est destiné- à une existence heureuse.

40. Celui qui agit par son impulsion le regrette toujours.

41. Un homme sage apprivoise toujours son esprit.

42. Observez et gardez votre esprit aussi soigneusement que celui qui, porte une cuvette remplie d'huile. 43. Un homme sage limite toujours son esprit agité.

44. Un mauvais kamma a toujours un effet brûlant.

45. Il est difficile de faire un kamma (action), qui soit à la fois bon et salutaire.

46. Sauvegardez votre vertu contre le déclin, juste comme le sel ne perd jamais sa saveur.

47 La colère caractérise l’imbécile.

48. Il n'y a aucun abri ou protection pour lui qui a été surmonté par colère.

49. La patience est la pratique la plus élevée de la moralité.

50. La patience est toujours couronnée par du bonheur.

51. La patience est la puissance de ceux qui méditent.

52. Une personne dotée de patience est a toujours aimé par des dieux et des hommes.

53. Un esprit bien-gardé provoque le bonheur.

54. La saveur de la vérité surpasse toutes autres saveurs.

55. Prendre plaisir dans la vérité dépasse tous les autres plaisirs

56. On domine une mauvaise personne par la vertu.

57 On domine une personne en colère par la sérénité.

58. On domine une personne misérable par la charité.

Page 149: Une poignée de feuilles

149

59. On domine un menteur par la vérité.

60. Une charité distinctive est recommandée par le Bouddha.

61. Celui qui donne du bonheur gagne du bonheur pour lui même.

62. Celui qui donne aux autres augmente son mérite.

63. Le Dhamma est comme un lac lucide.

64. La nature du sage est très difficile. à comprendre.

65. La nature du sage ne souffre jamais d’une quelconque altération.

66. Les vertueux vivent pour le bien-être des autres.

67. Béni est celui qui prend plaisir dans le dhamma.

68. Ceux qui suivent le dhamma vivent une vie heureuse.

69. Les vertueux sont protégés par leurs propres vertus.

70. On ne doit ni s’accrocher ni croire à toute sorte de phénomène.

71. Laisser un homme faire bien pour le bien

72. De tous les chemins, le noble octuple chemin est le meilleur et le seul chemin à l'immortalité.

73. Celui qui est né doit mourir.

74. La santé c’est richesse.

75. Il est difficile de pouvoir voir un Bouddha.

76. Le déclin de la vie continue graduellement et incessamment.

77. Une occasion est propice en soi. Il n'y a aucun raccordement avec les étoiles.

78. La modération est toujours recommandée.

79. La honte du péché et la crainte de ses résultats aident à empêcher la destruction du monde .

80. L’affection et la bonté relient les personnes à travers le monde.

81. La jalousie mène à la destruction du monde.

82. Une personne ingrate ne peut pas être satisfaite même du cadeau du monde entier.

Page 150: Une poignée de feuilles

150

83. Être touché par la compassion est un caractère d'une grande personne.

84. Il est difficile de naître en tant que être humain.

85. Il est difficile d'écouter les vertueux.

86. Il est difficile pour un Bouddha de naître.

87. La beauté ou la grâce est corrompue par la paresse.

88 La souillure ou la pureté d'une personne est individuelle.

89. Personne ne peut purifier un autre.

90. Il est difficile de voir ses propres défauts, alors qu'il est facile de voir ceux des autres.

91. Il n y a aucun endroit où peuvent se cacher ceux qui commettent un péché.

92. Jamais dans le monde il n y a d’attachement sans souffrance.

93. Il est très difficile de comprendre le fait d’être femme.

94. Dans un moment critique, un homme courageux est nécessaire.

95. Face à un problème, un homme sage est toujours le bienvenu.

96. Ne pas être flatté par l’honneur.

97. Toujours développer l'idée de la renonciation.

98. Ceux qui recherchent la paix de l'esprit doivent sacrifier tous les plaisirs du monde.

99. Q’un homme ait toujours une régularité de comportement, aussi bien en public qu’en privé.

l00.Ne pas se vanter de ce qu’on a pas encore.

101 Trouver un refuge pour votre mental. Ne jamais vivre sans un refuge pour votre mental.

102.Espérez la santé, qui est la plus grande richesse.

103.Ne pas s’en faire pour le passé.

104.Ne pas se soucier du futur.

105.La sagesse est la lumière la plus lumineuse.

106.La sagesse est les résultats de la patience.

Page 151: Une poignée de feuilles

151

107. La sagesse diminue en raison de la négligence.

108. La sagesse est plus grande que la richesse.

109. Un imbécile ne peut jamais pratiquer la méditation.

1lO. Ecouter attentivement est le resultat de la sagesse.

11l.Une vie guidée par la sagesse excellente.

112.Le laïque doté de sagesse vit pour le bien-être de plusieurs.

113.Ceux qui sont absorbés dans le plaisir sont - comme l'homme mort.

114.La souffrance est le résultat des mauvaises actions accumulées.

I15.Le bonheur est le fait d’être loin des mauvais actes.

116.L’on fait le mal à cause de l’ignorance.

I17.Il n y a aucune souillure à parler du dhamma.

118. L'homme sage doté de moralité brille comme un feu flamboyant.

119.L’ homme sage garde soigneusement ses sens.

120.L'homme sage n'est pas un mécontent.

121.Les paroles du vertueux ne concernent pas le plaisir sensuel.

122.Celui qui ne parle pas selon le dhamma n'est pas vertueux.

123.Celui qui a calmé son esprit agité vit une vie heureuse.

124.L'imbécile est toujours un mécontent.

125.L’experience vient d’un jugement judicieux.

126.Il n y a pas de personne irréprochable.

127.Une personne honnête ne fait pas de faux témoignage.

128.Les parents sont les dieux incarnés des enfants.

129.Les parents sont les premiers professeurs des enfants.

130.Les parents sont la source la plus élevée d’adoration pour les enfants.

Page 152: Une poignée de feuilles

152

131.La durée de la vie, selon le sage, est très courte.

132.La vieillesse ne peut être effacée par la richesse.

133.L’homme ne vit pas longtemps à cause de sa richesse.

134.Tous les êtres, les riches et les pauvres, sont tous condamnés à la mort.

135.La mère est une vraie amie à la maison.

136.Un véritable ami est une grande aide en temps de besoin.

137.Si tu ne peux pas trouver un bon ami, alors ères seul et ne fais aucun mal.

138.Si le roi est juste, alors le peuple est heureux.

139. Les mots du vertueux sont identiques à ses pensées.

140.Ceux qui disent des méchancetés ont souvent à le regretter.

l41La propreté du mental se voit à travers la parole.

142.Ne dis jamais ce que tu vas regretter.

143.La patience est la cause de l'absence de la souffrance.

144.La personne qui travaille dure est récompensée par la paix de l'esprit.

145.Celui qui fait son devoir à contrecœur ne pourra jamais atteindre le succès.

146.Celui qui fait son devoir volontairement est sûr d’atteindre le succès.

147. La haine cesse avec l'amour.

148.Jamais la haine ne cessent avec la haine.

149.Le goût de la vérité n’a pas d’égal.

150.La vacuité maintient une personne éveillée.

151. La vacuité est nécessaire partout et toujours.

152.La personne consciente est heureuse.

153.La personne consciente est meilleure chaque jour.

154.Le contentement est une grande richesse.

Page 153: Une poignée de feuilles

153

155.Se satisfaire de ce qu’on a est la source du bonheur.

156.Beni est celui qui est dans la solitude, est content, et a expérimenté toutes les choses tel quelles sont.

157.La morale apporte le bonheur jusque dans la vieillesse.

l58.La non-violence apporte le bonheur.

159.La paix est le bonheur le plus élevé.

l60.Le Nibbana est le bonheur le plus élevé.

161. Les naissances de Bouddha sont pour le bien-être de la multitude

l62.Le danger vient de l’autosuffisance

l63. Trop d'association diminue l'amour entre l'un l'autre.

164.La souffrance vient de l'association avec le vicieux.

165. S'associé avec le sage est une cause de bonheur.

Page 154: Une poignée de feuilles

154

Quelques exercices mentaux utiles et pratiques.

À la différence de l'exercice physique, l'exercice mental n'exige aucun instant spécifique, aucun

endroit particulier ou l'utilisation d’un équipement particulier. Tu peux le faire n'importe où, à

condition que tu puisses te rappeler. Ca peut-être une bonne idée d'écrire le mot "conscient" et de

le coller à l'endroit le plus visible de la maison de sorte que tu puisses te rappeler ton exercice

mental chaque fois tu le vois

Toujours se rappeler que l'exercice mental nous mène à réaliser notre santé, notre stabilité, notre

tranquillité et notre harmonie mentale. Cela signifie que plus nous faisons l'exercice mental, plus

nous nous sentirons mentalement mieux. Le but essentiel de l'exercice mental est d’unir le corps

et l'esprit de sorte que notre vie (forme) puisse se faire dans l’harmonie.

Voici quelques techniques d'exercice mental, que tu peux faire selon les diverses situations.

I) Etre conscient de la respiration est la technique la plus populaire, qui peut être faite

n'importe où puisque tous nous devons respirer.

A) S’asseoir devant une émission télévisée ennuyeuse avec ta famille ; pourquoi pas

simplement s’asseoir dans ton fauteuil favori, fermer vos yeux et prendre conscience de

ta respiration. Tu peux faire la même chose quand tu assiste à une réunion ou une

conférence ennuyeuse et que tu écoute plus que tu ne parle.

B) Quand la lumière de ta chambre à coucher est éteinte, tu es face à face avec ton flot

de pensées, prendre l’habitude d'observer ta respiration avant et après ton sommeil juste

comme tu as appris à le faire dans le cours de Tai chi. Ne pas s’identifier et vagabonder

avec ta pensée. Être spontané et décisif. Si tu peux le faire, tes problèmes seront résolus

de moitié. Essayes et tu sauras que c'est très vrai.

C) Dans une file d'attente c.-à-d.. pour une chirurgie, au salon, à l'arrêt d'autobus, au

supermarché, à une entrevue, etc. il n'est pas besoin de fermer vos yeux mais se

concentrer fortement sur votre respiration. S'il est difficile d'observer ton souffle, tu

peux utiliser un objet pour t'aider à te focaliser. Employer une perle peut-être trop

évident bien que ce soit un objet de méditation depuis des siècles. Un choix plus

pratique serait un stylo ou une pièce de monnaie. Se concentrer simplement sur la

sensation tandis que tu retourne à plusieurs reprises l'objet.

Page 155: Une poignée de feuilles

155

II) 2) Etre conscient de nos pas est une autre manière amusante de procéder. Trouver un

point d’attention sur lequel travailler chaque fois que le pied entre en contact avec le sol.

Cette technique est très utile quand on doit parcourir une bonne distance à un rythme

régulier, comme marcher pour aller travailler, promener un chien ou simplement

marcher dans un parc. Chaque fois que tu marches dans les escaliers à la maison ou au

lieu de travail, trouver un moyen d’être conscient de tes pas.

III) 3) Transformer vos travaux domestiques ennuyeux en un certain rituel mental.

A) En lavant: ne pas se précipiter, être simplement conscient du mouvement

ou sentir les différentes sensations dans vos mains, chaudes,

froides ou glissantes, etc…

B) En rangeant après le lavage : ralentir les mouvements, prendre un article à la

fois, le placer doucement dans l’armoire de rangement et faire de ton mieux pour

réduire autant

que possible les bruits particulièrement avec les couteaux, les fourchettes et les

cuillères. Ne pas les jeter à l’intérieur comme le font la plupart des personnes !

C) Essuyer le plancher, polir, et nettoyer les fenêtres : ralentir et prendre conscience

de tes mouvements juste comme tu fais ton Tai chi .

D) Eplucher et le hacher les légumes peut être relaxant si tu peux te concentrer

seulement sur les mouvements.

4) Si tu ne peux pas dormir au milieu de la nuit, au lieu de te retourner infiniment dans

ton lit et vagabonder ici et là dans tes pensées, pourquoi ne pas descendre les escaliers

et faire quelque chose d’utile comme : repasser, tricoter, lire, faire un gâteau, faire des

sandwichs, écrire un journal intime ou un livre, etc. (j'écris ceci depuis 3h30 du matin et

maintenant il est presque 5 h.)

Votre famille et vos amis peuvent commencer à penser que tu es un peu étrange.

Explique leur si tu peux. Si cela est trop compliquer, leur dire une plaisanterie ! Etre

courageux, être patient et ne pas être facilement décourageable. Persévérer même si tu

connaît des échec répétés. Se rappeler qu’en Orient c'est une pratique de tout une vie

dans le but d’essayer d’équilibrer notre vie. Tu travailles ainsi pour ta santé mentale.

Page 156: Une poignée de feuilles

156

Ton expérience te montrera que cela en vaut la peine. Si tu y mets de l’effort, tu te

sentiras bien dans ta peau au fur et à mesure. Graduellement ceci deviendra l'habitude le

plus inestimable que l'homme ait jamais eu et réalisé. En conséquence, cela signifie que

tu auras plus de contrôle sur ta vie et ton destin.

Si tu as vraiment du temps libre et voudrais l’employer pour te connaître un peu plus et

faire plus de méditation, c'est une bonne idée de pratiquer la méditation structurée qui te

permettra d’expérimenter le calme profond et gagner en sagesse. Suivre les directives

Que j’ai donné pendant le cours — être conscient de l’air qui te passe par les narines ; ne pas

suivre vos pensées, ni les images, ni les couleurs, etc… Il n y a aucun risque à faire ce que tu

veux si tu suis ces directives.

N’ hésite pas à poser des questions si tu as des doutes sur ta pratique.

SUPAWAN P. PANAWONG GREEN

Page 157: Une poignée de feuilles

157

AUTRES PUBLICATIONS DE SUPAWAN P. PANAWONG GREEN

° Cher Colin : Quel est le sens de la vie ?

° Un caterpillar peut-il être parfait ?

° Le guide pour la vie.

° Pour plus d’information, s’il vous plait écrivez à

[email protected]

Page 158: Une poignée de feuilles

158

NOTES

(1) Tandis que j'écris cet article, les personnes d'Amérique essayent de venir à bout d’un nouveau

massacre dans un lycée du Colorado où 15 personnes ont été tuées et beaucoup d’autres blessés. Cette

tuerie était le sixième du genre arrivées pendant les 18 derniers mois en Amérique.

(2) (voir le Daily Mail du mardi 22 avril 1999 page 2)

(3)` en ce qui concerne la contemplation des sentiments, il est nécessaire de parler des sentiments

physiques et mentaux. Je considérerais observer le sentiment dans le mental comme le troisième niveau de

conscience en raison de sa localisation-le mental. Cependant observer la rude balance des sentiments

dans le mental comme le bonheur et la douleur peut être classé comme deuxième fondement de ‘l’éveil de

la conscience de soi.

(4)en occident, le mental se rapporte à la zone de notre tête où le cerveau est situé, tandis qu’en

orient, esprit ou Citta se refera à la zone dans notre cœur, pas l'organe physique mais la nature

abstraite derrière notre poitrine. J'explique très clairement à mes étudiants que la zone abstraite

derrière notre poitrine est le point focal du troisième fondement de la conscience de soi "

(5) Sekha ou Sekkha signifie l'étudiant c.-à-d celui qui est sur la voie de la perfection ; quelqu’un

qui a atteint une des étapes de la sainteté excepté la dernière, et qui a encore à subir un

entraînement plus élevé. Page 411, dictionnaire du bouddhisme par Phre Thep Thevee(Prayat

Prayuto), édités par l'université de Mahahulalongkorn Buddgist.

(6) Le Bouddha se réfère à tout dans le sens ci-dessus par le mot "dhamma

(7) Il n ya aucune formule pour faire venir plus vite la sagesse essentielle. Il y a encore

beaucoup de mystères. Je suppose que nous devons juste adhérer à ce que le Bouddha nous a dit

à propos de ne pas être suffisant et complaisant en ce qui concerne la pratique. Aussi longtemps

que nous serons constants dans la pratique, le résultat viendra.

(8) Ayatana signifie la base des sens sentir-bases ou le champs des sens. Il y a douze bases de

sens qui se composent de six sens internes : les yeux, les oreilles, le nez, la langue, la peau et le

mental; et les six sens externes correspondants : l’image des choses, les bruits, les odeurs ,le

goût, le contact et la pensée. Le Bouddha classe le mental comme le sixième sens. Il ne s’agit pas

Page 159: Une poignée de feuilles

159

ici de la télépathie ; il s’agit véritablement d'un organe mental abstrait de sens, qui a la capacité

de connaître les objets mentaux ou la pensée. C'est tout ce qu’il en est .Je localise le mental pour

mes étudiants comme étant la nature abstraite dans notre poitrine juste pour rendre la pratique

plus facile.

(9) Les deux sources ou conditions, qui préparent le terrain au surgissement du point de vue juste

sont :1) Paratoghosa signifiant entendre ou apprendre des autres ou Kalayanamittata (bons amis

qui peuvent nous parler du dhamma) 2) Yonisomanaszkaraa, signifiant placer l'esprit dans le bon

état. Pour mieux comprendre ce terme il est plus facile de dire aux pratiquants que c’est quand

l'esprit est régi par la sagesse et non pas l'obscurité. Le Bouddha dit " je ne peux voir quel

facteur empêcherait le yonisornanasikara de se débarrasser de ses pensée de pêcher et faire

jaillir de nobles et droites pensées".

(10) En d’autres occasions le Bouddha a dit : « je ne vois pas un autre Dhamma mais

yonisomanasikara qui fait que le non –né ne puisse naître et ce qui existe doute de disparaître.

Yonisomanasikara est pour un bénéfice , pour s’enraciner, pour ne pas disparaître et pour la

nature de l’Ultime Vérité »

Tripitaka, Sangyutnigai, mahawarawak 19/413.

(11) J’ai parlé de ce concept dans mon premier livre «cher Colin : quelle est la signification de la

vie ? »publié en 1995 par Minerva Press. Il peut être commandé dans la plupart des librairies en

Angleterre.

(12) Selon le dictionnaire du bouddhisme écrit par Phra Thep Weatee (Prayut Prayuto), le mot

Dhamma a onze significations, dont voici quelque unes. 1) la doctrine, l'enseignement du

Bouddha, 2) la loi de la nature, 3)la réalité ultime, 4) le supramundane ou Nirvâna, 5) vertu, la

droiture, bonne conduite, la morale ; bon comportement ; 6) la tradition, 7)la justice, 8) les

choses, tout, les phénomènes.

La signification la plus populaire connue parmi les bouddhistes est l'enseignement du Bouddha.

La signification dont je me réfère dans ce chapitre et partout dans ce livre est principalement la

vérité finale ou l’ultime réalité ou nirvana.

Page 160: Une poignée de feuilles

160

(13) Le noble octuple chemin ou le quart se compose de huit vertus :

1) samma-ditthi, compréhension juste ; 2) samma-sankappa, de la droite ; 3)samma-vacca,

parole juste ; 4) samme-kammeanta, action juste ; 5), samma- ajiva, moyen de vie juste ; 6)

samma-vayama, effort juste ; 7) samma-sati, conscience juste ; 8) samma-samadhi concentration

juste. Celles-ci peuvent être rangées dans trois groupes. 1 et 2 sont la sagesse ; 3, 4 et 5 sont la

morale ; 6, 7 et 8 et sont la méditation.

(14) S’ils ne peuvent pas atteindre le but ultime en cette vie, la semence se transmettra à nos

futures incarnations.

(15) Vipassana-bhavana ou les quatre fondements de l’éveil de la conscience est l'itinéraire

direct vers le Nirvana et c'est la meilleure des actions .

(16) Il était le bras gauche du Bouddha, disciple réputé accomplir les miracles.

(17) J’ai écrit un chapitre appelé " comment vous pouvez juger votre maître de méditation ?"

qui donne quelques indications pour que les gens puissent discerner leurs maîtres. Ce chapitre

est dans le livre intitulé " un caterpillar peut-il être parfait?" publié en Thaïlande par les

Editions Mental Health.

NOTES DU POSTCRIPT

(2) au moment où ce livre est édité j’ai déjà fini la première partie de mon dernier livre "le guide de l’utilisateur

pour la vie". Ce livre sera également édité bientôt par The Mental Health publication.