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Une pièce d’Ismaël Saïdi Avec Reda Chebchoubi, James Deano et Shark Carrera Scénographie d’Yvan Bruyère*

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Une pièce d’Ismaël Saïdi

Avec Reda Chebchoubi, James Deanoet Shark Carrera

Scénographie d’Yvan Bruyère*

« L’odyssée tragi-comique de trois Br�ellois qui partent en Djihad » Ben, Reda et Ismaël sont trois jeunes Bruxellois qui font face à l’oisiveté de leur vie. Ils décident de partir au nom de leur religion en Syrie pour combattre aux côtés des autres djihadistes. Le long de cette odyssée tragi-comique qui les mènera de Schaerbeek à Homs, en passant par Istanbul, ils découvriront les raisons qui les ont chacun poussé à partir et devront faire face à une situation beaucoup moins idyllique que prévue.

Avant tout une comédie, Djihad fait rire des clichés de toutes les religions, en levant le silence sur les tabous de chacun. Réelle catharsis, la pièce révèle sur scène nos angoisses les plus profondes, la peur de l’autre et ce qu’elle engendre.

L’auteur Ismaël Saïdi prend le parti de faire tomber les murs entre les communautés, et aspire entre rires et larmes, à un meilleur «vivre ensemble».

Ismaël Saïdi, auteur, metteur en scène et interprète

D’origine marocaine, né à Saint-Josse-ten-Noode (Belgique) en 1976, Ismaël Saidi grandit à Schaerbeek. Gradué en relations publiques et licencié en Sciences sociales, Ismaël Saidi a écrit plusieurs courts métrages et passe à la réalisation avec Les uns contre les autres, Marie-Madelaine, Beaucoup de bruit, Absurde et Loin des yeux. Son téléfilm Rhimou a pulvérisé tous les re-cords d’audience au Maroc.En 2010, il écrit et réalise Ahmed Gassiaux, son premier long métrage.

Son long-métrage Morrocan Gigolo’s, une comédie sur la multiculturalité, est sorti en octobre 2013 et a été un succès au Box-Office en Belgique francophone, avant d’être sélectionné dans la 5ème édition des Magritte. «Djihad» est sa troisième pièce de théâtre, notamment après le succès Avignon «Ceci n’est plus un couple».

Le mot de l’auteur « Cette pièce est évidemment une auto-critique de la communauté dont je fais partie. Qui sont ces jeunes qui s’engagent ? Avant de les stigma-tiser, je voudrais qu’on analyse d’abord les symp-tômes, pour pouvoir soigner le mal en amont. La problématique de l’empreinte identitaire est très importante chez les communautés immigrées, que ce soit en Belgique ou partout ailleurs en Europe. Il y a une victimisation à outrance, hypocrite en somme, lorsque ceux qui disent ne pas être tolérés, ne sont pas eux-mêmes tolérants envers les autres.

Le problème vient de nous, alors c’est notre rôle de faire le trait d’union entre l’Islam du Moyen- Orient, et les enfants d’immigrés d’ici. L’Islam est une religion « pâte à modeler » qui a toujours su s’adapter à un milieu, il faut donc en faire de même ici, avant de devoir faire face à une radicalisation. Je refuse que mes enfants grandissent dans un « racisme des blancs ». Les enfants d’immigrés sont un mélange d’Islam et de judéo-chrétienneté, il faut l’assumer et avancer ».

ISMAËL SaÏdi

Reda chebchoubi, comédien dans le rôle de Reda

Shark carrera, comédien dans le rôle de Michel, le chrétien

James deano, comédien La rappeur, comédien et humoriste James Deano rejoint l’aventure «Djihad» pour le rôle de Ben

Ismaël Saidi, auteur, metteur en scène et comédien dans le rôle d’Ismaël

PRESSE

djihad la pièce

« Djihad:Succès à Bruxelles de la pièce sur trois jeunes musulmans radicalisés »

« Djihad, la pièce de théâtre qui triomphe en Belgique »

revu

e de p

ress

e

« D’une actualité brûlante et qui connaît un

succès inespéré depuis un an. « Djihad» ne devait durer que cinq représentations. Devant l’ampleur

de son succès, elle a été prolongée, près de 45.000 spectateurs l’ont

désormais applaudie »

«En près de deux heures, Ismaël Saidi, cet ancien policier devenu scénariste tente avec beaucoup d’humour de faire comprendre au spectateur les raisons de la radicalisation à travers l’histoire de trois paumés récu-pérés par les fana-tiques»

(...) a été voir Djihad hier soir, et est très claire ; tout le monde doit y aller, à gauche, à droite, de 7 à 107 ans, en famille, avec les écoles.... Bref, y aller, c’est se soigner! #DjihadSurScèneObligatoire. Ismaël Saidi, avec ta bande, vous av� fait un travail de dingues! U rock Guys... Brigitte Weberman«Djihad»

d’Ismaël Saidi, c’est du théâtre d’utilité publique.Pour parler de religion, de

radicalisme, de vivre ensemble, la pièce fait appel à l’intelligence du spectateur. Je suis heureuse d’apprendre qu’elle va tourner dans les écoles. Béa Ercolini

Incroyable représentation de Djihad ce soir ! De l’émotion, des rires, des fou-rires, de la philosophie, de la sagesse, un remar-quable jeu d’acteurs, une salle comble et comblée .. Les parents, les enfants, les jeunes, les plus vieux, les reacs et les tradis, toutes origines confondues ...LA pièce à aller voir - si tu ne vas pas la voir, c’est que tu crains ...bravo et chapeau bas à toute l’équipe !!!

Salma Haouach

Mille bravo à l’équipe de Jihad. Un spectacle intelligent, drôle et émouvant. A faire voir à votre famille, vos amis et connaissances, quelle que soit leur origine. Mina Oualdlhadj

Je recommande la pièce!!!! Très bonne pièce pleine d humour

et de réalisme ! Bravo a vous

Sabrine Alexandrin

Je vois cette histoire pour la deuxième fois avec tout autant d’émotions!! Très belle représentation avec des personnages attachants et intenses, qui nous transportent et nous amènent à réfléchir à ce que nous sommes, d’où l’on vient et vers où on va.... Bonne continuation !!!! Céline Roosens

Tout est dit, magistralement.» , Joëlle Delvaux

« J’ai vu Djihad dans une salle bondée, avec un public très diversifié, c’est grâce à la légèreté et à l’humour que la pièce peut entraîner le débat et libérer la pa-role » Fadila Laanan

«Fantastique, à voir absolument!" Frédéric Coutsier

«Parce qu’ils ont un message d’amour, et ils le partagent avec humour et justesse, on y retourne sans hésiter !» Angie kallianou

«Tout ce temps et j’étais fan d’un juif ! Même la musique que j’aime est l’instrument du complot sioniste mondial»

«Tuer quelqu’un que je ne connais pas ça ne me pose pas de problème mais tuer quelqu’un que je connais, avec qui j’ai mangé et à qui j’ai dit mon frère, c’est beaucoup plus compliqué»

«T’es bien le premier que j’entends dire que la Belgique c’est son pays!»

L’équipe et la troupe de Djihad

Une pièce reconnue d’utilité publique Fadila Laanan avait déjà il y a quelques années, décidé de soutenir la pièce « Un homme debout », interprétée par Jean-Marc Mahy, en reconnaissant cette pièce d’utilité publique. Aujourd’hui, l’ancienne ministre de la culture prolonge la démarche de concert avec la précédente ministre Joëlle Milquet, en créant un véritable label « d’utilité publique », dont Djihad est le nouveau bénéficiaire.Depuis décembre 2014, la pièce poursuit son parcours effréné en Belgique et en France.

« Le vrai Djihad, c’est vivre ensemble ici »

Nous remercions également le CPAS pour son soutien et sa coopération, sans oublier l’aide de la Ville de Bruxelles.

INFOS PRATIQUES Pour tout contact avec notre équipe, merci d’envoyer un mail à l’adresse suivante: [email protected]

Pour les théâtres, centres culturels ou écoles Deborah de Lieme: +33 6 17 64 42 44 [email protected]

Pour la presse et les relations publiques Lucile Poulain: +32 489 51 56 33 [email protected]

N’hésitez pas à nous suivre sur la page facebook Djihad ainsi que sur twitter, où nous postons photos, dates de programmation et anecdotes!

Les programmations avec les théâtres et centres culturels étant en cours, nous vous tiendrons au courant des ajouts de dates dans les plus brefs délais sur la page Facebook ainsi que sur le site de la

pièce djihadspectacle.com

Nous vous invitons à contacter les théâtres pour les horaires et tarifs. Au plaisir de vous retro§er sur scène! L’équipe «Djihad»

DOSSIER

LES

COM

EDIE

NS

Texte et mise en scène : Ismaël SaidiRéalisation scénographie : Yvan Bruyère

Interprétation : Ismaël Saidi, Ben Hamidou, Reda Chebchoubi, Shark Carrera et James Deano

Régie : Xavier BarbierProduction : asbl Aviscène

BEN HAMIDOUBen Hamidou est né en 1966 à Oran, en Algérie. Il a notamment travaillé comme maître de céré-monie pour Les dieux de l’opéra fin 2013 à la Maison des Cultures et de la Cohésion Sociale de Molenbeek , produit, dirigé des projets et joué dans plusieurs pièces comme La civilisation, ma mère dirigé par Driss Chraïbi et mis en scène par Gennaro Pitisci, et Sainte Fatima de Molem qui essaye de répondre à la question «c’est quoi être belge?». Dans ses pièces, la condition de la femme est notamment souvent abordée et il y un peu plus d’un an, il a joué Dans les

chaussures de Ben Hamidou pour la journée de la femme. Il anime aussi des ateliers théâtre à la Maison des Cultures et de la Cohésion Sociale pour les adolescents et responsables de maisons de quartier.

SHARK CARRERADébute sa carrière dans Djihad dans le rôle de Michel, le Libanais chrétien.

JAMES DEANOJames Deano a grandi à Waterloo. Il se lance dans le rap en 1996. Il sort en 2007 le single Les Blancs ne savent pas danser, clip tourné à Tubize, qui lui assure une certaine notoriété, enchaînant l’année suivante avec le Fils du commissaire, titre éponyme de l’album. En février 2009, James Deano appa-rait pour la première fois au cinéma dans Banlieue 13 - Ultimatum où il joue le rôle de Karl le skin, le chef du gang des skinheads, un personnage pleinement tatoué. Homme plein d’humour, James Deano le démontre d’ailleurs dans la plupart de ses titres. Il entreprend depuis 2009 une carrière

d’humoriste et brûle les planches avec l’équipe du Kings of Comedy. En 2014, il rejoint la petite troupe d’Ismaël Saidi et campe quelquefois le rôle de Ben dans Djihad.

ISMAEL SAIDID’origine marocaine, né à Saint-Josse-ten-Noode en 1976, Ismaël Saidi a vécu à Schaerbeek toute sa vie. Gradué en relations publiques et licencié en Sciences sociales, Ismaël Saidi a écrit plusieurs courts métrages et passe à la réalisation avec Les uns contre les autres, Marie-Madelaine, Beau-coup de bruit, Absurde et loin des yeux. En 2010, il écrit et réalise Ahmed Gassiaux, son premier long métrage. Cette année-là, il quitte son métier de policier pour se consacrer à des réalisations artistiques. Son long-métrage, Morrocan Gigolos, une comédie sur la multiculturalité, est sorti le 23 octobre 2013 et a été un succès au Box-Office en Belgique francophone. Djihad est sa troisième pièce de théâtre, notamment après Ceci n’est pas un couple.

REDA CHEBCHOUBIReda a commencé le cinéma à cause d’un pari entre amis, et s’est présenté au casting du film Le retour des hirondelles. Il a été casté pour un des rôles principaux. C’est ainsi qu’il s’est lancé dans le métier de comédien, par hasard. Il est le deuxième enfant d’une fratrie de six. Né à Ixelles, il a grandi à Auderghem. Le plus gros succès dans lequel il a joué est Moroccan Gigolos, un long métrage d’Ismaël Saidi.

DOSSIER PEDAGOGIQUE

DOSSIER PEDAGOGIQUEDANS LA PRESSE

« Djihad, la pièce q ui déradicalise» L a L i b r e

«I smaël Saidi tente, par l’hum our, ce q ue personne n’a r éussi à f aire j usq u’à p résent, empêc her le départ de ces j eunes.» R T L

« Djihad, une pièce à v oir d’ur gence av ec humour, comme un remède à l a b êt ise» , R TB F

«S ouv ent ridicules, final ement émouv ants, leurs pérégrinations sub j uguent les gamins pré-sents av ant de les q uestionner» Té l é mo u s t i qu e

«L ’aut eur de la pièce Djihad, Ismaël Saidi, désenclav e les haines» L e S o i r

SYN OPSIS

Sous les gigantesques immeubles d’un quartier, assis sur un banc, Ben, Ismaël et Reda parlent de leur voyage imminent. Ils partent

en Syrie pour faire le djihad. Ces jeunes bruxellois désenchantés ne trouvent plus leur place dans la société. Chacun d’entre eux à son propre parcours de vie. Ben vouait une passion ardente pour Elvis Presley. U ne fascination désapprou-vée par son père. Il finit par se tourner vers un islam radical lorsqu’il apprend que son chanteur favori portait un deuxième prénom juif. Reda souhaitait épouser V alérie, son amour d’enfance, une non musulmane. F ace à l’opposition de sa mère, il renonce. Ismaël, lui, rêvait de devenir un grand «mangaka». Mais un jour, l’imam de sa mosquée lui dit que l’enfer est le sort qui attend les dessina-teurs. Ne sachant rien faire d’autre de ses deux mains, lui aussi se tourne vers une foi exacerbée. Les trois bras cassés veulent combattre les «mécréants» qui tuent leurs frères en Syrie. Le spectacle D j i ha d nous invite à suivre leur périple, de Schaerbeek à Homs (e n Syrie) en pas-sant par Istanbul. Si le sujet est grave, la pièce joue la carte de l’humour. A travers leurs aventures, nous découvrons des hommes paumés, naïfs, drôles, humains et peu conscients de ce qui les attend en

Syrie. U ne fois sur place, les contours de leur foi deviennent de plus en plus fl ous. Q ui est le réel ennemi ? Le chrétien avec qui ils partagent leur repas, les chiites qui sont de «mauvais musulmans», les sun-nites comme eux, ou encore les drones, ces engins qui leur tirent dessus ? Ils se rendent compte qu’ils ne voient pas leur adversaire, qu’il est invisible, voire inexis-tant. C’est une fois arrivés sur ces terres hostiles qu’ils prennent conscience, fina-lement, que la Belgique est leur pays, malgré ses imperfections.

DOSSIER PEDAGOGIQUE

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«O n v o u l a i t qu e l e s g e ns s e di s e nt C o m -me nt t r o i s g a rs s e r e t r o u v e nt da ns u n pa ys e n g u e rr e qu i n ’ e s t pa s l e l e u r , do nt l a c u l t u r e e s t c o mpl è t e me nt di f f é r e nt e de l a l e u r e t do nt i l s ne pa r l e nt pa s l a l a ng u e ? »

«P o u r mo i , e n t a nt qu e c i t o y e n e u r o pé e n e t b e l g e , ç a me d é r a ng e a i t qu e de s g e ns de c he z mo i pa r t e nt s e f a i r e t u e r e t t u e r d ’ a u t r e s p e rs o nne s . »

«J ’ u t i l i s e l ’ hu mo u r c o mme c a t a l ys e u r du dr a me qu e r e pré s e nt e l e dj i ha d .»

«L a pi è c e t e nt e j u s t e de pr o u v e r qu ’ o n p e u t r i r e de t o u t e t pa r l e r de t o u t .»

«L e s t r o i s p e r s o nna g e s f o rme nt u ne é qu i p e de b r a s c a s s é s a v e c de s pr o fil s t rè s di f f é r e nt s . B e n e s t l ’ i dé o l o g u e , Ré da l e rê v e u r e t I s ma ë l l e t o r t u ré .»

«I l f a u t s a v o i r q u e j e s u i s b e l g e e t qu e l ’ a u t o dé r i s i o n e s t u n p e u da ns no t r e AD N .»

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CONTEX TE

La radicalisation islamiste violente est un phénomène mondial qui a pris davantage d’ampleur ces dernières années. Depuis 2011, la Syrie est déchirée par une guerre civile d’une grande intensité. Elle oppose l’armée du chef d’Etat Bachar al-Assad à une série d’orga-

nisations rebelles, notamment des radicaux. Le champ de bataille s’est étendu aussi aux terres d’Irak. Alors que dans ces deux pays se déroulent de violents confl its, les groupes islamistes dissidents comme Daesh ou Al Qaïda poussent certains jeunes des quatre coins du monde, quel que soit leur confession, à les rejoindre faire le djihad. Au fil des mois, la Syrie est devenue un véritable aimant pour les combattants étrangers.

Et la Belgique n’est pas épargnée. Dans une étude menée en décembre 2014 par le Centre international d’études de la radicalisation (I CSR), on estimait qu’environ 440 Belges ont rejoint le pays de Shem (nom donnée à la Syrie par les islamistes) en quête de djihad. La Belgique se place en troisième position des pays européens à compter le plus de ses ressor-tissants partis, devancée par la F rance et le Royaume-U ni. Cependant, en proportion de sa population, elle serait le pays le plus touché par le départ de ses jeunes. Pourquoi sont-ils partis ? Q uête d’identité ? Idéalisme reli-gieux ou humanitaire? Manipulation mentale ? C’est au cas par cas qu’il faut aborder la question. Pour certains, il s’agit de combattre l’injustice qui règne en Syrie, le besoin de se sentir utile et pour d’autres le manque de reconnaissance dans une société qui ne les inclut pas.

INTENTION DE L’A UTEUR

C’est en entendant Marine Le Pen, présidente du Front N ational (p arti d’extrême droite franç ais) dire : « Q ue ces gens partent en Syrie m’est bien égal, tant qu’ ils ne reviennent pas» , que le déclic s’est produit chez Ismaël Saidi. Lui se soucie de leur départ, car «c ela aurait pu ê tre moi ou n’importe leque l d’entre nous» , explique le metteur en scène. C’est également en voyant des personnes de sa communauté, avec un par-

cours de vie similaire au sien, partir pour le djihad que l’envie d’écrire sur le sujet l’anime. La pièce de Saidi est tragique mais aussi comique. U ne intention voulue par l’auteur, pour qui l’humour est un vecteur puissant pour faire passer les messages de cohésion et de fraternité. Il souligne ainsi l’importance du «faire ensemble» : «L e point f ondamen-tal, c’est de s’accorder sur un horiz on commun: non pas ce q ue l’on est ensemble, mais ce que l’on souhaite f aire ensemble.» A travers D j i ha d , Saidi désire pointer du doigt une victimisation à outrance de ces jeunes qui choisissent la voie du radicalisme. Sans éluder le fait que la société belge a également sa part de responsabilité en les enfermant dans la case «mu sulmans qui doivent s’intégrer» . A travers cette pièce, le metteur en scène cherche à ouvrir le débat avec légèreté autour d’un sujet pesant et tabou qui nous concerne tous.

DOSSIER PEDAGOGIQUE

DOSSIER DOSSIER PEDAGOGIQUE

Préj ugés, stéréoty pes, discrimination, racisme

Les préjugés doivent être déconstruits car ils stigmatisent une catégorie de per-sonnes. Q uant aux stéréotypes, ils ne sont pas forcément négatifs. Ce sont des repré-sentations simplifiées que nous construi-sons à travers la socialisation et qui re-flè tent (de manière caricaturale) la culture et l’histoire du groupe visé.

Lib erté d’e xpression

Le mot est brandi à tout-va, mais que signi-fie-t-il réellement ? A quoi sert-il dans la démocratie ? Peut-on tout dire au nom de la liberté ? Se moquer d’une religion signi-fie-t-il que l’on se moque de ses croyants ?

Tensions identitaires

L’identité nous définit, infl uence nos déci-sions, nos actions et nos propos. Les élèves doivent trouver un équilibre entre ce que les autres ont comme perception d’eux et ce qu’eux revendiquent comme identité. Travailler avec les jeunes sur cette question permet de faire prendre conscience des ten-sions identitaires qui les animent et de trou-ver ensemble des pistes pour les apaiser.

Intégration

Elle occupe une place majeure dans la pièce d’Ismaël Saidi. Q uel sens est donné à ce mot ? Doit-on abandonner sa culture d’origine pour faire partie intégrante d’une société ?

Médias et représentations

Dans un souci de relayer au plus vite un événement, le journaliste tombe parfois dans des amalgames et des généralisa-tions abusives. Par exemple, dire «isla-miste» lorsqu’il s’agit d’un «musulman». Dans cette fiche, nous montrons qu’il existe des bonnes pratiques pour éviter ces erreurs.

Endoctrinement sectaire

Il est fortement lié à la notion d’identité. Le besoin d’appartenir à une élite, à un groupe qui propose d’agir existe par-tout et depuis longtemps. C’est le cas par exemple des mouvements de jeu-nesses militaristes. Les jeunes sont dans un questionnement perpétuel du monde qui les entoure. En quête de réponses, ils trouvent parfois sur leur chemin un indi-vidu qui arrive à manipuler leurs faiblesses pour en abuser.

La pièce D j i ha d évoque un sujet sensible à aborder, que ce soit pour les professeurs dont les élèves ne cessent de questionner D j i ha d évoque un sujet sensible à aborder, que ce soit pour les professeurs dont les élèves ne cessent de questionner D j i ha dà juste titre ou les animateurs supposés apporter des réponses concrètes à ces interrogations. Lorsque le pathos prend le pas sur une analyse plus élaborée, l’urgence de traiter du djihad se fait d’autant plus insistante. Il est donc nécessaire de remettre la problématique sur la table.

C’est l’objectif de ce dossier pédagogique : apporter un soutien concret aux enseignants et animateurs pour éviter de s’appuyer sur des ressentis qui pourraient pousser à jeter la responsabilité sur les autres, à stigmatiser une partie de la société, voire à entrainer son rejet.

A travers l’histoire de Reda, d’Ismaël et de Ben, des thèmes incontournables ont fait surface dans le flot des rires du public et des répliques parfois critiques, souvent drôles des acteurs.

PARMIPARMIP CES THÈ MES :

DOSSIER EN EV OLUTION SUR

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« L e m é c r é a n t e s t u n f o u r b e , q u i r e s s e m b l e à t o u t l e m o n d e e t q u i s e f o n d d a n s l a m a s s e p o u r m i e u x t e s a u t e r d e s s u s q u a n d i l e n a l ’ o c c a s i o n . B r e f , c ’ e s t u n fl i c e n c i v i l ! »

« N o n , m a i s t ’ e s u n A r a b e , t u p e u x p a s t ’ a p p e l e r M i c h e l . »

PRÉ JUGÉ S, STÉ RÉ OTY PES, DISCRIMINATION, RACISME

Les protagonistes de la pièce affirment à plusieurs reprises des «idées toutes faites» au sujet d’autres communautés

ou groupes d’appartenance : les juifs, les chrétiens, les Arabes, les athées… Ces clichés pourraient faire sourire s’ils n’étaient pas aussi négatifs, s’ils n’engendraient pas méfiance, rejet de l’autre, s’ils n’alimentaient pas des tensions communautaires et ne justifiaient pas la discrimination. Exa-cerbés, les préjugés peuvent virer à la haine pure et simple et rendre le vivre ensemble impossible.

Comment ces préj ugés se f orment- ils ? Comment les déconstruire ?

Les stéréotypes font partie de notre fonctionnement cognitif. Notre cer-veau a besoin de trier et de classer pour comprendre le monde qui l’entoure. Parfois, ce classement peut se faire de faç on plus ou moins hâ-tive. Dans ce cas, ce sont des repré-sentations simplifiées des groupes sociaux et des cultures, des généra-lisations tirées des apparences qui se forment dans notre conscience. Ces généralisations se développent progressivement en croyances qui se transmettent, à travers l’éducation, à la génération suivante. P a r e x e mpl e , p e ns e r qu e t o u s l e s A ng l a i s b o i v e nt du t hé .

Les préjugés ajoutent une notion de jugement de valeur à ces stéréo-types et induisent un regard souvent négatif sur l’autre. P a r e x e mpl e : l e s A ng l a i s c u i s i ne nt ma l .

On parle alors de «stigmatisation» quand ce jugement marque un groupe de manière indélébile sans

lui donner la possibilité de contre-dire le préjugé. Le mot «stigmate» signifie d’ailleurs : marque, cicatrice.

Ce regard négatif peut entrainer un comportement discriminatoire.

P a r e x e m p l e : j e n ’ e m b a u c h e p a s u n A n -g l a i s d a n s m o n r e s t a u r a n t c a r j e p e n s e q u e t o u s l e s A n g l a i s c u i s i n e n t m a l .

Ces préjugés, parfois tenaces, ont une fonction sociale : ils soudent le groupe en en dévalorisant un autre. Cette dévalorisation peut aboutir à une véritable théorie qui estime que la catégorie sociale discriminée est inférieure à une autre. C’est ainsi que s’établit le racisme et le sexisme.A ceux qui disent qu’il n’y a pas de fumée sans feu, il faut rappeler que la plupart des préjugés naissent de rumeurs et ne s’appuient sur aucun fondement.

Les préjugés sont intégrés incon-sciemment et sont alimentés par les informations non verbales (l es images et les situations). La discri-mination ne fait que les renforcer : l a pr e u v e qu e l e s A ng l a i s c u i s i ne nt m a l c ’ e s t qu ’ o n ne v o i t j a ma i s d e s r e s t a u -r a nt s f r a nç a i s l e s e mb a u c h e r . Ils sont soutenus également par le manque de contact avec les personnes et les groupes que l’on juge. A ce pro-pos, la pièce D j i ha d évoque à plu-sieurs reprises le fait que les jeunes de quartiers défavorisés manquent d’occasions de rencontrer des per-sonnes de milieux et de profils diffé-rents. Et réciproquement.

Le premier travail à faire pour les déconstruire c’est de prendre conscience que nous avons tous des préjugés et qu’il s’agit d’un phéno-

EX TRAITS

DOSSIER PEDAGOGIQUE

Pour aller plus loin

1 Test d’as sociations implicites

2 L’e xpérience «L es y eux b leus et les y eux b runs» menée par l’i nstitutrice Jane Elliott: elle «or ganise» la discrimination dans sa classe pour mieux la dé-construire ensuite.

Le site Préj ugés et stéréotyp esa pour ob j ectif de f aire com-prendre les notions de stéréo-ty pes, préj ugés et discrimina-tions 3

FILMLIVRE

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1 ht t ps :/ / i mpl i c i t .ha r v a r d .e du / i mpl i c i t / f r a n c e /2 w w w . d a i l y m o t i o n . c o m / v i d e o / x s 0 8 3 5 _ c l a s s e - c e 2 - d i v i s e e _ n e w s3 h t t p : / / p r e j u g e s - s t e r e o t y p e s . n e t

mène naturel. Mais il est moins évident de les faire remonter à la surface car la société occidentale considère qu’il est mal vu d’avoir des préjugés. Cela pousse les citoyens à s’autocensurer. Ainsi, être raciste, sexiste, xénophobe ou homo-phobe renvoie une image négative peu tolérée par la collectivité. Il faut donc travailler davantage sur les attitudes et les comportements discriminants que sur les discours. Le meilleur moyen de déconstruire les préjugés est encore de mettre les personnes face à des situations qui contredisent leurs croyances pour les amener à les relativiser.

Il existe un test sur internet qui joue sur la «vitesse de réponse» à des questions et diminue la capacité à s’autocensurer1 :

Il faut aussi prendre conscience que les ju-gements négatifs sur les personnes les en-

trainent dans une spirale d’exclusion. Plus un groupe est stigmatisé, plus il adopte le comportement qu’on lui reproche. Si vous dites tous les jours à un enfant qu’il est idiot, il finira par le croire et agir en tant que tel. C’est un cercle vicieux. Mais ce cercle peut aussi devenir vertueux. Si je regarde positivement une personne et que je crois dans ses compétences, elle va pouvoir montrer son potentiel.

Les contacts et échanges entre groupes différents sont essentiels mais doivent se faire dans un cadre bien précis, sinon les préjugés sont renforcés. La première condition c’est que la ren-contre se fasse avec le désir de mieux connaître l’autre et de lutter contre ses préjugés. Cela doit se passer dans un cadre de relation égalitaire et de coo-pération. Par exemple : réaliser un pro-jet ensemble. Ici, la communication doit

mettre en valeur les individus avec leurs particularités au profit du groupe. La rencontre est nécessaire mais insuf-fisante. Dans certains cas elle peut, mal-heureusement, renforcer les préjugés. Si la rencontre est positive, j’en conclus que j’ai rencontré des individus hors norme, qui ne représente pas le groupe que j’ai jugé. Par contre, si la rencontre se passe mal, mon préjugé est renforcé.

U ne meilleure faç on de lutter contre les préjugés est de développer l’empathie pour l’autre en se mettant dans sa situa-tion par des jeux de rôles.

L’expérience «Les yeux bleus et les yeux bruns»2 est remarquable à ce sujet car elle met chacun à la place du groupe discriminé à tour de rôle.*

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« L e p r o f e s s e u r a v a i t d é c o u v e r t m e s d e s s i n s e t i l m ’ a g i fl é . I l m ’ a l u u n h a d i t h q u i d i t q u e l e s d e s s i n a t e u r s i r o n t e n e n f e r . »

LIBERTÉ D’ EX PRESSION

Dans le cas de la religion, qu’elle soit chrétienne, musulmane ou juive, le blasphème est souvent

évoqué pour qualifier un discours qui «outrage la divinité, la religion ou ce qui est considéré comme res-pectable ou sacré», (dé finition du Larousse). On parle donc d’une in-jure à l’égard d’une divinité ou de ses représentants. Cette notion n’a donc de sens que d’un point de vue reli-gieux. Si le blasphème est considéré comme insultant et diffamatoire par les croyants, les non religieux esti-ment qu’il s’agit de critiques ou de moqueries qui relèvent de la liberté d’expression. La B e l g i qu e va dans ce sens puisque le délit de blasphème n’existe pas au sens juridique.Mais revenons-en aux racines de la liberté d’expression.

Aux origines

La liberté d’expression, tradition laïque, républicaine et démocratique, trouve son origine dans le monde occidental à la fin du 18 e siècle, 178 9 étant l’année de la consécration. Les Etats-U nis viennent de remporter leur indépendance et de rédiger leur Constitution le 4 mars de cette même année. Celle-ci reç oit son pre-mier amendement. «C ongress shall mak e no law ... abridging the f ree-dom of speech or of the press» [« Le Congrès ne peut faire une loi portant atteinte à la liberté d’expression ou de la presse»]. Ainsi, plus que d’un simple droit (e xprimer une opinion ou croyance), il s’agit du droit de la presse de transmettre ces idées sans aucune restriction de la part des au-torités.En F rance, la liberté d’expression est associée à la Révolution franç aise :

l’Assemblée nationale proclame la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, le 26 août 178 9.«Tout citoyen peut... parler, écrire, im-primer librement». Cependant, il fau-dra attendre le 20e siècle et la fin des deux conflits mondiaux pour que le principe soit internationalement reconnu.

La lib erté d’e xpression est une des v aleurs f on-damentales d’une dé-mocratie et ce principe est donc consacré au ni-v eau international.

D’ailleurs, l’article 10 de la Conven-tion européenne des droits de l’Homme (p romulguée par le Conseil de l’Europe, 3 septembre 195 3) sti-pule que toute personne a droit à la liberté d’opinion et de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il y ait intrusion des autorités publiques et sans considé-ration de frontière.

Deux conventions internationales protègent ce principe : la Déclaration universelle des droits de l’Homme (p romulguée par l’Assemblée gé-nérale le 10 décembre 1948 ) et la Convention européenne des droits de l’Homme. La Belgique a ratifié ces deux documents, garantissant la liberté d’expression à tout individu. De plus, on retrouve ce concept dans la Constitution belge. Ainsi l’article 25 de la Constitution défend la liber-té de la presse et rejette la censure. Rappelons également qu’en Bel-gique, pratiquer sans contrainte sa religion fait partie intégrante de la liberté d’expression.

EX TRAIT

DOSSIER PEDAGOGIQUE

Pour aller plus loin

Amnesty international y consacre un dossier pédagogique complet1

Dessin de presse et lib erté d’e x-pression, dossier pédagogique de cartooning for piece.2

Le j ournal de l’ani mation pro-pose des ressources actualisées pour aider à débattre avec le pu-blic enfant et adolescents après les attentats de Paris de janvier 2015 . 3

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Les limites

Dans D j i h a d , la question de la liberté d’ex-pression fait discrètement son apparition. Mais le sujet est inévitable. A-t-on le droit d’interdire quelqu’un d’utiliser le dessin, la parole, l’art, la musique pour manifester sa pensée? Non, mais il existe des limites. Tout dépend de l’objectif du message et de ses conséquences potentielles pour les citoyens en particulier.

Il faut noter également que certaines opinions se situent en dehors de la sphère de protection de la liberté d’ex-pression. Par exemple, un négationniste ne peut pas se fonder sur la protection de l’article 10 de la Convention pour re-vendiquer le droit de remettre en doute les crimes contre l’humanité.

Ainsi, la liberté d’expression permet d’émettre beaucoup de pensées mais

pas toutes. Dans une société démocra-tique, l’incitation à l a haine est rejetée.

En Belgique, le Centre Interfédéral pour l’Egalité des chances et la lutte contre le racisme veille à combattre ces actes et définit la notion d’ «incitation» comme «toute communication verbale et non verbale qui incite à, stimule, attise, en-courage, accentue, provoque, pousse ou appelle d’autres personnes à certaines réactions de haine.» L’objectif est de re-fuser la ba-nalisation de l’antisémitisme, du racisme et de l’exclusion, qui repré-sentent une menace dans une société démocratique.

D’autres concepts sont également pros-crits par la loi belge. C’est le cas de la ca-lomnie, de la dif f amation, de l’inj ure, de la dénonciation calomnieuse et de la divul gation méchante.

Ce q ui est autorisé

Comme expliqué plus haut, le b las-phème est admis en Belgique puisqu’il n’est pas considéré comme un délit. Cela ne signifie pas que tout est permis. Le code pénal prévoit en son article 144 que «toute personne qui, par faits, paroles, gestes ou menaces, aura outragé les ob-jets d’un culte, soit dans les lieux destinés ou servant habituellement à son exercice, soit dans des cérémonies publiques de ce culte, sera punie d’un emprisonne-ment de quinze jours à six mois et d’une amende de 26 euros à 5 00 euros.»

La prov ocation non plus n’est pas consi-dérée comme un délit. A moins qu’elle n’incite à la haine, à la discrimination ou à la violence. Q ui, rappelons-le, sont punissables par la loi.

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« D e p u i s q u a n d c ’ e s t c h e z n o u s l à b a s ? »

« P e r s o n n e n e m ’ a j a m a i s d i t q u e c ’ é t a i t m o n p a y s , a u c o n t r a i r e o n n o u s r é p è t e q u e c ’ e s t p a s c h e z n o u s . »

LES TENSIONS IDENTITAIRES

L’identité est la réponse à la question «qui suis-je ?». Nous avons besoin de cette clé pour prendre

conscience de nous-mêmes mais aussi pour nous situer dans la socié-té, en relation avec les autres. L’iden-tité comporte donc deux versants : qui je suis pour moi-même ? qui je suis pour les autres ?

L’identité est une richesse, propre à chacun. Elle s’élabore selon plusieurs fonctions fascinantes mais contra-dictoires.

D’abord, au niveau temporel : elle nous donne la conscience de notre unité et de notre permanence. C’est ce qu’on appelle la fonction ontolo-gique. Malgré le temps qui passe et les changements, je sais que je suis toujours moi-même. C’est en ce sens que mon identité est constante. Mais en même temps, elle est aussi dyna-mique. Elle s’adapte à l’environne-ment, elle dépend du contexte, s’en accommode. C’est là son caractère changeant . P a r e x e mpl e : u n j e u ne qu i t a g s o n b l a s e p o u r mo nt r e r qu ’ i l e xi s t e .

Ensuite, au niveau spatial : l’identité dessine la frontière entre moi et les autres. Elle me distingue d’autrui, elle me fait sentir que je suis une per-sonne unique. Mais dans le même temps, elle désigne ce que j’ai de semblable avec d’autres et me fait appartenir à un groupe. Mon iden-tité est une mais comporte plusieurs facettes, ce sont les multiples appar-tenances. P a r e x e mpl e : j e ne dé c l i ne pa s l a m ê m e i de n t i t é de v a nt m o n di r e c t e u r , mo n v o i s i n, ma mè r e o u m e s a m i s .

La psychologie définit l’identité comme une structure cognitiv e,

év aluativ e et af f ectiv e de la repré-sentation de soi (D ictionnaire de psychologie de Doron et Parot, Paris, PU F , 1992).

Cognitiv e signifie que mon iden-tité repose sur des informations que je récolte sur moi-même au fil du temps et que je stocke dans ma mé-moire. La mémoire joue un rôle très important dans la création de l’iden-tité. Elle me permet de savoir que je suis à l’origine de mes actes depuis ma naissance et que je reste moi-même malgré les changements. U n amnésique ne sait plus qui il est car il a oublié tout ou une partie du cours de sa vie. Sur le plan collectif, les so-ciétés ont besoin d’entretenir la mé-moire de leur histoire pour conserver la conscience de leur identité.

Ev aluativ e signifie que je porte un jugement, une appréciation plus ou moins positive sur ce que je suis. Cette évaluation se construit en fonction du regard que mes parents, ma famille et puis la société en géné-ral portent sur moi depuis ma nais-sance. Amour de soi, estime de soi, confiance en soi, tout cela dépend de la faç on dont autrui considère mon identité. Si ce regard est négatif, il peut engendrer un profond mal être, voire une haine de soi. I m a g i no ns u n i ndi v i du c o rpu l e nt . F a c e à l u i , l a s o c i é t é ma r t è l e s a ns a rrê t qu ’ i l f a u t m a i g r i r p o u r a t t e i ndr e u n i dé a l de b e a u t é . C e l a c o ndu i r a l a p e rs o nne à u ne é v a l u a t i o n né g a t i v e d ’ e l l e - m ê m e .

Af f ectiv e signifie que l’identité me rattache à un ou des groupes d’ap-partenance par des liens affectifs de reconnaissance.P a r e x e m pl e : l o rs qu ’ u ne p e rs o nne é pr o u v e u ne é mo t i o n f o r t e e n r e t o u r -na nt s u r l e s t e rr e s de s o n p a y s na t a l e t r e s s e nt u n l i e n f o r t a v e c s e s o r i g i n e s .

EX TRAITS

DOSSIER PEDAGOGIQUE

Pour aller plus loin

Stratégies identitaires, C a r m e l C a m i l l e r i , e t a l , P a r i s , P U F ,1 9 9 0

La paniq ue identitaire, J o s e p h M a c é - S c a r o n , P a r i s , G r a s s e t , 2 0 1 4

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Même si l’identité est une construction psychologique et sociale, elle ne peut pas s’inventer de toute pièce.

Notre identité s’appuie sur des éléments matériels objectivables et vérifiables tels que notre apparence physique, notre réalité biologique (â ge, sexe, nationalité, etc), et nos actions réelles mais aussi sur des éléments subjectifs comme les juge-ments, les préjugés, les ressentis émo-tionnels. C’es t l’i dentité assignée.

Pour vivre en société, mon identité doit être reconnue par le groupe. Elle est donc le fruit d’une négociation entre deux subjectivités : celle que reven-dique l’individu (i dentité rev endiq uée) et celle que lui adjoint autrui (i dentité attrib uée) . P a r e x e mpl e , l a s u rpr i s e de j e u ne s de 2 0 a ns l o rs qu ’ i l s v o i e nt u ne p e r -s o nne de 7 0 a ns à u n c o nc e r t de t e c hno . I l s a s s o c i e nt u n c o mp o r t e m e nt pa r t i c u l i e r e n f o n c t i o n de l ’ â g e .

La crise identitaire survient quand il n’y a pas d’harmonie entre les trois identités : assignées, revendiquées et attribuées. Cette situation est fréquente dans la vie d’une personne car il y a des moments de changements (c omme l’adolescence)

où l’on doit réajuster les subjectivités. L’adolescent se sent presque un adulte (ide ntité revendiquée) et ses parents le voient encore comme un enfant (ide nti-té attribuée). Mais cette crise peut deve-nir chronique pour certaines personnes quand l’accord avec le regard d’autrui ne peut jamais se faire. C’est particulière-ment vrai des jeunes issus de l’immigra-tion : ils sont nés ici, belges du point de vue de la carte d’identité, mais toujours perç us comme étrangers à cause de leur nom de famille, de leur apparence phy-sique ou de leur religion (ide ntité attri-buée). Ils ne peuvent être en accord avec l’image qui leur est renvoyée car elle ne correspond pas à ce qu’ils ressentent. Ce sera encore plus difficile si cette identité attribuée par autrui est porteuse d’un jugement négatif (é tranger, voleur, pro-fiteur, chômeur, etc.).

C’est ce qui fait dire à l’écrivain libanais Amin Maalouf que les identités peuvent être me u r t r i è r e s car elles sont dépen-dantes du jugement de l’autre qui peut stigmatiser. (v oir la fiche sur les préju-gés).

«C ’ e s t no t r e r e g a r d qu i e nf e rme s o u v e nt l e s a u t r e s da ns l e u rs pl u s é t r o i t e s a ppa r t e -

na nc e s , e t c ’ e s t no t r e r e g a r d a u s s i q u i p e u t l e s l i b é r e r .» (L es identités meurtrières, Amin Maalouf, 1998 ).

La tension identitaire peut aussi venir d’une difficulté de cohérence entre nos multiples appartenances. Chaque groupe auquel j’appartiens véhicule des normes et des valeurs spécifiques. Q uand elles sont opposées, je me sens tiraillé. Surtout si le groupe nous force à «choisir». Cela conduit à une sorte d’amputation identitaire. Cette tension est fréquente chez les jeunes issus de l’immigration. Par exemple, lorsque cer-tains tiennent ce genre de discours : «S i t u v e u x ê t r e b e l g e t u do i s r e n o nc e r à t a c u l t u r e d ’ o r i g i ne , t u ne p e u x p a s ê t r e l e s de u x.» C’est une cause de grande souf-france.

La pièce D j i ha d évoque ce tiraillement à plusieurs reprises. Choisir entre «être fils d’ouvrier et artiste», être musulman et dessinateur de manga, être marocain et amoureux d’une fille belge, etc. Nous adoptons différentes stratégies pour ré-soudre ces conflits ou diminuer les ten-sions. Les personnages décident de faire un choix religieux radical pour sortir du dilemme.

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« T u a s d é j à e s s a y é d e t r o u v e r d u b o u l o t e n B e l g i q u e ? »

« I l s n e v e u l e n t p a s d e n o u s ! P a r t o u t o n n o u s l e r é p è t e ! »

« D e p u i s q u e j e s u i s n é o n m e d e m a n d e d e m ’ i n t é g r e r . P o u r q u o i o n d o i t s ’ i n t é g r e r ? »

« P e r s o n n e n e m ’ a j a m a i s d i t q u e c ’ é t a i t m o n p a y s . A u c o n t r a i r e p a r t o u t o n n o u s r é p è t e q u e c ’ e s t p a s c h e z n o u s . »

INTEGRATION

L’intégration est une inclu-sion réussie. On entend par inclure le fait d’insé-rer quelqu’un dans un

ensemble. Sans aucun doute, cette notion est le plus souvent utili-sée dans les débats sur l’immigra-tion. Aux yeux des élus et citoyens, l’étranger est d’emblée identifié comme un élément extérieur à la société dans laquelle il s’installe. Si au bout de quelques années, il a tissé de nombreux liens avec la société d’accueil et que celle-ci ne le perç oit plus comme étranger, on considère que «l’étranger» devient à son tour «citoyen». On pourrait penser que ce processus se produit naturelle-ment, pourtant médias, politiciens, travailleurs sociaux et immigrés eux-mêmes se plaignent parfois d’un échec de l’intégration. Comment l’e xpliq uer ? Parlent- ils tous de la mêm e chose ?

L’attachement d’un individu à un groupe ne va pas de soi, il se construit et se consolide par le vivre ensemble, les actions et objectifs communs et les liens d’interdépendance et de reconnaissance mutuelle. J’ai besoin de ce groupe et lui a besoin de moi. C’est une dynamique réciproque. Je reconnais ce groupe comme étant le mien et inversement. Ce proces-sus met en route un réfl exe de pro-tection et de solidarité envers les membres du groupe.

Cela commence dès la naissance et se poursuit tout au long de la vie. L’enfant découvre le premier groupe auquel il doit s’intégrer : sa famille. Plus tard ce sera l’école, le quartier, les mouvements de jeunesse, les col-lègues dans le cadre du travail et la société démocratique d’une manière plus générale dans des activités ci-toyennes.

Si le modèle cité plus haut s’est gé-néralisé dans le monde occidental, il n’est pas l’unique système d’inser-tion. Les moyens de s’attacher à un groupe varient en fonction des types de collectivité. Dans les sociétés tra-ditionnelles, on s’intègre par les rites de passage, la participation à des cultes, par le respect des différents tabous, en créant de nouveaux liens familiaux via le mariage et la procréa-tion. Dans la société industrielle, par contre, c’est le travail qui détermine l’appartenance au groupe. Et dans la logique des choses, la pauvreté entraine progressivement l’exclusion sociale.

Plus une société est complexe plus l’Etat doit assurer la «solidarité» et la cohésion sociale entre les citoyens. Cela passe par des mesures de pro-tection sociale, d’accès aux soins, aux études, au logement, à l’emploi et à la culture. Par contre, la donne change lorsque l’Etat s’affaiblit, comme lors d’une crise économique. Les citoyens ne sentent plus ce lien social car leur gouvernement ne peut plus les pro-téger et assurer leur épanouisse-ment. Le réfle xe sera de se réfugier dans des groupes d’appartenance plus concrets, de se replier sur la fa-mille et la bande de copains du quar-tier pour assurer la survie et éviter une marginalisation totale.

Remontons 5 0 ans en arrière. Les im-migrés sont d’abord arrivés dans un contexte d’appel de main-d’œ uvre en période de plein emploi. Le gou-vernement belge leur offrait du tra-vail de manière totalement légal, ils étaient même les bienvenus. Cette situation rendait leur présence légi-time et les insérait dans une dyna-mique d’échanges.

EX TRAITS

DOSSIER PEDAGOGIQUE

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Pour aller plus loin

Le long métrage «La désintégration» de Philippe F aucon ( F rance, 2011) . Le film a fait l’objet de 2 fiches péda-

gogiques. 1

1 w w w . u n i f r a n c e . o r g / fi l m / 3 1 6 6 9 / l a - d e s i n t e g r a t i o n

Mais nous sommes déjà dans une autre ère économique que l’on appelle post-industrielle, où l’emploi se raréfie. A ce propos, le sociologue Z ygmunt Bauman qualifie la société contemporaine, pos-tindustrielle, de «liquide», on pourrait dire «flu ide» : à l’image des molécules de l’eau, les liens sociaux sont relâchés et les individus circulent assez librement entre différents groupes d’appartenance. On constate, dans cette société en particu-lier, que l’identité des personnes dépend du facteur «travail». Lorsque ce dernier se précarise, les appartenances de-viennent incertaines et se rédéfinissent en permanence.

On peut donc distinguer des marq ueurs ob j ectif s de l’i ntégration : accès à l’emploi, aux études, à la consommation, participation à la vie politique, visibilité dans les médias officiels, niveau de vie. Mais l’intégration ne se réduit pas à la dimension socio-économique. Il existe

une dimension sub j ectiv e difficile-ment mesurable. On peut avoir réussi son intégration économique et conti-nuer à se sentir étranger ou être perç u comme tel, ou, au contraire, on peut s’identifier au pays d’accueil sans avoir réussi son ascension sociale.

La vision d’une intégration réussie dépend de l’attente du pays d’accueil. Le concept est donc relatif. Lorsque le modèle est plus communautariste (p ar exemple aux Etats-U nis), on n’exigera pas du migrant qu’il renonce à sa culture d’origine. En F rance , par contre, l’adhé-sion aux valeurs et aux normes est atten-due, parfois jusqu’à l’assimilation.

La sociologue Dominique Schnapper définit l’intégration comme les formes de participation des populations mi-grantes à la société globale par l’acti-vité professionnelle, l’apprentissage des normes de consommation matérielle

et l’adoption des comportements fami-liaux et culturels. L’attente de conformi-té à la culture dominante est beaucoup plus importante.

Mais il existe un modèle intermédiaire qui voit l’intégration plutôt comme le ré-sultat d’un consensus entre les cultures dans le cadre public. Elle ne signifie pas de renoncer complètement à sa culture d’origine mais d’acquérir suffisamment les normes essentielles du pays d’ac-cueil pour assurer une cohésion dans une société «liquide». Ce type d’intégra-tion suppose le droit pour les individus d’avoir plusieurs appartenances. Actuel-lement, la Belgique est assez proche de cette voie du juste milieu. Sans doute parce que ce pays est lui-même un carre-four des cultures et que son fédéralisme a entrainé les citoyens à faire des com-promis entre diverses communautés.

En ce qui concerne la deuxième ou troi-sième génération de jeunes issus de l’immigration, est-il pertinent de parler d’intégration ? Ne le sont-ils pas d’of-fice du fait d’être nés et scolarisés ici ? C’est là que l’on voit le risque d’utiliser une notion aussi subjective et le danger qu’elle ne soit récupérée par des poli-tiques d’extrême droite. Car l’intégration est un lien qui peut s’effilocher au gré des aléas historiques, du contexte éco-nomique et politique.

«Q u i v e u t t u e r s o n c hi e n l ’ a c c u s e de l a r a g e » . Q uand on veut transformer une population en bouc émissaire, on l’ac-cuse d’avoir raté son intégration. Le concept même sert alors les pires straté-gies de stigmatisation et de racisme.

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« O n n e s e r a j a m a i s c o n s i d é r é s c o m m e d e s a u t o c h t o n e s . J a m a i s , m ê m e d a n s c i n q u a n t e g é n é r a t i o n s . J ’ a i t o u j o u r s é t é u n p r o b l è m e d a n s l e r e g a r d d e s g e n s , d e s m é d i a s , d e s p r o f s , d e t o u t l e m o n d e . »

MÉ DIAS ET REPRÉ SENTATIONSLes médias creusent- ils le lit de l’ intolérance ?

Attention : il ne faut pas considérer que les jour-nalistes seraient les seuls responsables des préjugés

racistes, sexistes, homophobes ! La responsabilité est collective. Mais quand même, les médias, et en parti-culier la télévision, ont une infl uence sur l’imaginaire collectif et les opi-nions. Pourquoi ? Parce que le spec-tateur est constamment sous un fl ux de signes qui sont forcément réduc-teurs pour comprendre des réalités complexes. On bâtit tout un monde à partir de nos perceptions. Notre cerveau oublie, sélectionne, généra-lise, opère des distorsions. Ce que je perç ois, je dois au moins savoir que ç a peut être faux !

«S i l ’ o n o u v r e u n qu o t i di e n b e l g e f r a n -c o pho ne , o n ne c r o i s e r a da ns s e s p a g e s qu e 1 8 % de f e mme s , 1 7 % d ’ i nt e r v e -na nt s «no n b l a nc s » , 6 % de p e rs o nne s de c a t é g o r i e s s o c i o p r o f e s s i o nne l l e s a u t r e s qu e l e s c a dr e s , di r i g e a nt s , i nt e l -l e c t u e l s e t s p o r t i f s , 1 6 % d ’ i nt e r v e na nt s n ’ a p p a r t e na nt p a s à l a pé r i o de d ’ â g e «a c t i v e » , e t 0 ,3 3 % d ’ i nt e r v e na nt s a y a nt u n ha ndi c a p .» (P u b l i é da ns J o u rna l i s t e s n° 1 3 0 , o c t o b r e 2 0 1 1 ).

Pourq uoi ces décalages ? Les mé-dias ne représentent donc pas le monde tel qu’il est, dans sa diversité, ce qui permettrait à chacun de s’y retrouver ?La profession est consciente de ces décalages. D’ailleurs, l’association des journalistes professionnels (AJP)mène depuis plus de vingt ans des réfle xions et des études sur la repré-sentation de la diversité dans les mé-

dias. Divers acteurs politiques et ins-titutionnels (ministr e de l’Egalité des chances, F ondation Roi Baudouin, Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, Conseil de l’Europe, etc.) étudient aussi cette question de près.

Comment écrire/fi lmer la div ersité ?

Des recommandations concrètes ressortent de ces études. Elles per-mettent aux journalistes de ques-tionner et d’améliorer le traitement de l’information, et notamment la représentation des minorités dans les médias.

Le journaliste a pour mission de dé-couvrir la vérité dans toute sa com-plexité. Pour ce faire, il doit veiller à évi ter les généralisations. En effet, il ne suffit pas de connaître un seul individu pour connaître et juger le groupe entier. Autrement dit, il faut cesser de considérer les «m inori-tés» comme des groupes homo-gènes, parce que chaque groupe est une addition de personnes aux parcours tellement variés qu’il est tout simplement impossible de leur attribuer des caractéristiques stables, et encore moins une volonté commune.

Dans une société multiculturelle, si le journaliste analyse les faits selon ses propres références culturelles, il sera partial. D’où l’importance de connaî tre ses propres préj ugés et de se rendre compte que la diversité commence dans la tête : en s’ouvrant à d’autres origines, à l’inconnu. C’est un processus exigeant qui oblige à élargir les perspectives.

EX TRAIT DOSSIER PEDAGOGIQUE

Pour aller plus loin

Le site du CLEMI, chargé de l’éduc ation aux médias dans l’ens emb le du sy stème éducatif f ranç ais. 1

Media animation dév eloppe des proj ets d’ autonomie critiq ue et citoy enne f ace aux médias. 2

La Mediane Box du Conseil de l’ Europe: pour une div ersité inclusiv e dans les médias. 3

Conseil supérieur de l’audi ovi -suel: les Baromètres 2011, 201 2, 2013 de l a div ersité et égalité. 4

“ Précis à l’us age des j ournalistes q ui v eulent écrire sur les Noirs, les musulmans, les Asiatiq ues, les Roms, les homos, la b anlieue, les j uif s, les f emmes...» 5

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1 www .clemi.fr/2 www .media-animation.be/3 w w w .coe.int/ t/ dg4/ cultureheritage/ mars/ mediane/ default_ fr.asp4 www .csa.be/ diversite/ ressources/ 14905 w w w .rfi.fr/ emission/ 20140118 -2-precis-usage-journalistes-veulent-ecrire-noirs-musulmans-asiatiques/

Toute opinion se forge au regard des fait. D’où l’importance de la vér ific a-tion de ces f aits ! Les journalistes se posent-ils ces questions avant de traiter l’information : pouvez-vous rapporter des faits que n’avez pas vérifiés ? Com-ment choisissez-vous les personnes que vous interview ez ? parce qu’elles sont en lien avec le sujet ou parce que vous espérez qu’elles attirent l’attention du spectateur ? Q u’est-ce que vous appor-tez de neuf pour faire avancer le débat ? Connaissez-vous non seulement les faits, mais aussi le contexte, les protago-nistes et leurs opinions ?

Le choix des mots, des photos, de la musiq ue sont aussi déterminants pour relater, minimiser ou amplifier les réalités. Par exemple, titrer un article «C o mme nt l ’ i s l a m g a ng rè ne l ’ é c o l e » n’est pas innocent. Certains mots, photos ou

musiques produisent un effet émotion-nel car ils convoquent nos peurs au lieu d’informer. Le journaliste ne doit pas donner au public ce qu’il attend. Sa res-ponsabilité sociale est de trouver des angles nouveaux, sans se conformer au consensus médiatique. L’actualité se concentre le plus souvent sur les aspects négatifs. C’est bien connu, un journaliste ne parle pas des trains qui partent à l’heure ! Pourtant, racontez une«success story» peut contrebalan-cer l’image négative qu’on porte sur un groupe social. Par exemple, le portrait d’un Rom devenu chef d’entreprise ! On appelle cela une représentation éq ui-lib rée. Le journaliste doit examiner aussi ces questions : qui sont les experts inter-view és ? Q uel effort faites-vous pour re-nouveler votre carnet d’adresses ? Tendez-vous votre micro aux «sans voix» et à des porte-paroles minoritaires ? Autrement

dit, qui s’exprime dans les médias ? F inale-ment, on le comprend : ces recommanda-tions adressées aux journalistes sont tout autant valables pour les consommateurs de médias que nous sommes !

Et l’ humour dans tout ç a ?On le sait : l’humour et l’autodérision permettent de mettre à distance les problèmes pour mieux s’en saisir. Les journalistes pourraient peut-être s’en inspirer. Pour creuser cette idée, l’Institut Panos (ong franç aise dont la mission est de favoriser le pluralisme des médias en Afrique francophone) a publié en 2014 le «Précis à l’usage des journalistes qui veulent écrire sur les Noirs, les musul-mans, les Asiatiques, les Roms, les ho-mos, la banlieue, les juifs, les femmes...».

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lias

Dev

il

« N o u s s o m m e s i c i p o u r a i d e r n o s f r è r e s e t l e p a r a d i s n o u s e s t g a r a n t i . »

« A t t e n d s d e u x s e c o n d e s , i l e s t e n t r a i n d e p a r l e r d e c o r p s q u i v o n t r ô t i r e n e n f e r , a c c r o c h é s p a r l e u r s o r t e i l s ! C ’ e s t c e n s é m ’ a p a i s e r a v a n t d e p r e n d r e l ’ a v i o n , ç a ? »

« D e l a m u s i q u e ? Q u e D i e u n o u s p r o -t è g e d u d é m o n . »

« Q u e D i e u l e p r e n n e d a n s s a m i s é r i c o r d e . I l e s t m o r t e n m a r t y r ! »

« C ’ e s t u n m a r t y r . I l r e s s u s c i t e r a d a n s l ’ é t a t d a n s l e q u e l i l e s t m o r t . »

L’ ENDOCTRINEMENT SECTAIRE

Les trois protagonistes de la pièce s’engagent sur le front syrien avec un idéal de justice, de sacrifice pour une cause

juste et noble, à leurs yeux. Pour justi-fier la légitimité de leur engagement armé, ils invoquent souvent certains principes tirés du Coran ou de la tra-dition.

Croy ances et convi ctions

L’être humain a besoin de com-prendre le monde dans lequel il vit et de trouver des solutions à ses problèmes. Il est en recherche per-manente de la vérité. Dans le do-maine scientifique, les découvertes ne cessent de progresser. Cepen-dant, il existe une série de questions auxquelles les sciences ne peuvent pas répondre, comme le sens de la souffrance ou la possibilité d’une vie après la mort. En revanche, les religions apportent des réponses à ses interrogations. Elles parlent de réalité immatérielle invérifiable (l ’âme, l’existence de Dieu, etc.). Elles sont éminemment subjectives. En l’absence de preuve possible, les per-sonnes qui ont des croyances et des convictions différentes ne peuvent se mettre définitivement d’accord. C’est la raison pour laquelle il existe de nombreuses religions. De tous temps, les hommes ont dû gérer la multiplicité des croyances dans une société, soit en l’acceptant et en l’intégrant (c omme dans les socié-tés polythéistes qui adoptaient sys-tématiquement les dieux des nou-veaux peuples intégrés) soit en la refusant (le s religions monothéistes ont tout fait pour éradiquer les autres croyances). L’Europe a connu de terribles guerres de religion entre catholiques et protestants (p ar exemple : le massacre de la Saint-Bar-

thélemy en 15 72). La solution pour en sortir a été d’adopter la laïcité qui garantit la liberté de croyance à chacun en faisant de la foi une affaire privée. Cela suppose une attitude d’humilité par rapport à ses propres croyances. Je «crois» que Dieu existe mais je ne peux le prouver, donc j’ac-cepte l’hypothèse que j’ai peut-être tort et je n’impose pas ma croyance aux autres. Cette attitude de modé-ration et de bienveillance par rap-port à d’autres «subjectivités» est un fondement du vivre ensemble dans une société pluraliste.

Qu’es t- ce q u’une secte ?

Le mot secte a d’abord désigné un ensemble d’individus partageant une même doctrine philosophique, religieuse. Il est devenu péjoratif quand il a été utilisé par l’Eglise ca-tholique pour désigner un groupe de fidèles qui s’est détaché de l’en-seignement officiel afin de créer sa propre doctrine.

De nos jours, la connotation néga-tive du mot s’est endurcie. Il est devenu synonyme de manipula-tion mentale, d’endoctrinement, de contrôle de la pensée, de viol psychique, de destruction de la per-sonne, etc. Quelle dif f érence entre une secte et une religion ? On pourrait dire qu’il s’agit d’une ques-tion de gradation: degré d’ouver-ture ou de fermeture aux croyances différentes, degré de liberté de l’in-dividu dans le groupe. Dans ce sens, l’attitude sectaire n’est pas l’apa-nage des croyances religieuses. Les partis politiques et n’importe quel mouvement qui défend des convic-tions peuvent avoir la tentation de détruire à la fois l’esprit critique et la volonté de leurs membres.

EX TRAITS

DOSSIER PEDAGOGIQUE

Pour aller plus loin

Dounia Bouzar , Ils cherchent le paradis, ils ont trouvé l ’enf er (É ditions de l’Atelier, 2014, 175 p.)

Emrid netw ork, Réseau de recherche, de formation et d’étude sur l’islam européen publie un dossier intitulé : Désamorcer la radicalisation religieuse par la f ormation et l’éduc ation. 1

Les Chev aux de Dieu, Nabil Ayouch, Maroc, F rance, Belgique, 2012. U n dossier pédagogique du film est proposé par les Grignoux. 2

FILMLIVRE

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1 w w w . e m r i d n e t w o r k . o r g / s t a t i c / d o c u m e n t s / d o s s i e r - p e d a g o g i q u e . 9 f 5 0 2 9 e 9 c 8 7 0 . p d f2 ht t p:/ / w w w .g r i g no u x.b e / do s s i e rs - p e da g o g i qu e s - 3 4 1

Depuis une cinquantaine d’années, dif-férentes sectes ont émergé. Leur succès coïncide fréquemment avec une crise sociale, culturelle et politique. C’était déjà le cas au temps de l’Empire romain qui a vu fle urir des mouvements comme le millénarisme (fin du monde pro-chaine) . Les sectes modernes prêchent toujours l’apocalypse, mais d’autres se réclament d’une sagesse extrême orientale ou créent des mythes contem-porains (OVN IS et extraterrestres, par exemple). A l’intérieur des religions offi-cielles apparaissent des courants radi-caux qui veulent résister à la modernité et à l’évolution de la société vers un mo-dèle «fluide » (v oir fiche Intégration). De l’intégrisme catholique qui veut impo-ser l’enseignement du créationnisme (il prétend que l’univers aurait six mille ans d’âge), des ultra orthodoxes hassidiques juifs qui rejettent l’égalité et la mixité homme/ femme, du fondamentalisme musulman qui souhaite une application stricte de la charia et justifie la pratique de l’esclavage ou la lapidation.

Or l’Evangile, la Torah ou le Coran re-cèlent des messages tellement mul-tiples, diversifiés et contradictoires que chacun peut y puiser ce qu’il cherche ou ce qui l’arrange, affirmant détenir l’unique interprétation au profit d’un message de haine ou d’amour.

Les sectes constituent un danger pour la santé mentale de leurs membres mais aussi pour toute la société quand elles passent aux actes violents et terroristes. En Belgique, une loi en vigueur depuis

janvier 2012 permet d’incriminer des in-dividus ou organisations qui abusent de la faiblesse de personnes dans l’inten-tion de nuire.

La logiq ue sectaire

Les croyances sectaires sont très variées dans leurs fondements mais leur lo-gique et leur stratégie sont communes.Elles arborent toutes une vision du monde bipolarisée où les vérités qu’elles défendent sont absolues. Ceux qui pensent autrement sont diaboli-sés et déshumanisés. Les sectes pré-tendent qu’il y a une vérité invisible à laquelle le commun des mortels n’a pas accès. Cette vérité irrationnelle et invé-rifiable ( par exemple, l’approche de la fin du monde) se substitue progressi-vement au bon sens. L’adepte apprend à ne plus faire confiance à ses propres perceptions. Le monde réel est faux, c’est une illusion, un mensonge. Cette «révélation» provoque un grand choc mental qui déconnecte l’adepte de son environnement. Dans ces conditions, l’adepte est prêt à croire n’importe quoi et à commettre des actes qui vont contre ses intérêts. Il est incapable de dire non. Cette transformation est pos-sible parce qu’il y attachement à un leader charismatique fascinant qui se présente comme un sauveur. En réa-lité, le «gourou» a un profil narcissique et considère les adeptes comme des sujets à son service. Il s’assure leur sou-mission en s’appuyant sur leurs failles émotionnelles, en particulier leur senti-ment de culpabilité.

L’i slam sectaireComme toutes les religions, l’islam peut devenir sectaire à certains moments de son histoire. Ce radicalisme ne se contente pas de diaboliser les non mu-sulmans, il disqualifie aussi les «musul-mans ordinaires» et sépare les jeunes nés musulmans de leur famille d’origine.

La secte devient une nouvelle famille et pourvoit aux besoins matériels (l oge-ment, nourriture, sexualité, argent, etc.), elle apporte des réponses à tout (b esoin de sécurité, de protection, de cohésion, d’affiliation, etc.). Adhérer à une telle organisation tota-litaire suppose une soumission abso-lue et une obéissance totale. Comme on peut le voir, le terrorisme islamique, même s’il prétend s’inspirer de la reli-gion musulmane, emprunte les mêmes caractéristiques communes à toute dé-rive sectaire.

C’est en se fondant sur des versets du Coran «épurés» de toute référence à la paix, à la tolérance, à la patience que les fondamentalistes utilisent la religion pour s’exclure de la société et rejeter ceux qui ne pensent pas comme eux. Leurs passages à l’acte sont d’autant plus dangereux qu’ils sont imprévisibles.

© E

lias

Dev

il

Cette pièce est très enrichissante car elle permet

d’avoir un autre point de vue sur la radicalisation :

comprendre l’état d’esprit et les motivations de ces

jeunes qui partent en Syrie. Quant au débat, je

trouve ça bien qu’il prenne le temps de répondre aux

questions des gens. Tout le monde doit regarder

cette pièce pour avoir un avis plus pertinent et une

opinion constructive. Le moment le plus intense

c’est la fin du spectacle quand Ismaël est confronté

au bien et au mal

Clara

J’ai trouvé le spectacle très instructif, il mène à

réfléchir sur le racisme. Tout le monde devrait aller

voir le spectacle : des enfants de 10 ans jusqu’aux

personnes âgées. Les gens sont trop « bloqués » sur

ce que les médias racontent et ils mettent tout le

monde dans le même sac. Il y a une di�érence entre

les musulmans et les djihadistes … Et cette pièce le

démontre très bien. Tout le monde a le droit de

choisir sa religion alors qu’on laisse tout le monde la

pratiquer librement. Cette pièce m’a vraiment

touché à m’en faire pleurer

Noémie

J’ai aimé cette pièce de théâtre car elle traite d’un

sujet d’actualité grave sur le ton de l’humour, de la

tristesse et pousse à la réflexion. On apprend les

méthodes utilisées par des adultes pour radicaliser

les jeunes. On nous apprend que l’on peut être ami

avec les autres personnes peu importe sa couleur,

sa religion ou son origine. Le débat à la fin est très

instructif car il répond à nos questions avec sincérité

Romain

j’ai rigolé et des moments où je me suis posée des

questions. Nous raconter la vie de trois jeunes

hommes qui partent pour se battre en Syrie et dont

un seul revient ne peut nous laisser sans réaction.

Elle nous fait comprendre que ce n’est pas facile de

prendre la décision de partir et que les motivations

peuvent être très di�érentes (la déception d’aimer

un juif, un chagrin d’amour ou l’abandon d’une

passion) On comprend aussi que djihad ne veut pas

dire tuer des innocents, que l’on peut vivre ensem-

ble sans se détester ou vouloir la mort des

personnes di�érentes. On doit tous vivre ensemble

pour vivre en paix

Laila

J’ai bien aimé la pièce parce que ça nous montre

que les musulmans ne sont pas tous pareils : ce n’est

pas parce qu’une grande partie des djihadistes sont

musulmans que tous les musulmans sont des djihad-

istes. La pièce nous prouve que les idées défendues

par ces tueurs ne sont pas celles de l’islam

Marco

C’est une pièce fait rire face au racisme, au préjugé

et à la discrimination mais nous permet également

d’ouvrir les yeux sur le côté dramatique de ces

situations. Tout le monde (peu importe sa religion)

doit aller la voir car elle leur fera ouvrir les yeux sur

certains comportements

Marwa

J’ai trouvé le pièce djihad tout simplement géniale.

Elle aborde plusieurs sujets de la vie : racisme,

préjugé, stéréotype … tout ça joué avec beaucoup

d’humour. Ils vont vite se rendre compte qu’ils sont

bien en Belgique et que tuer des innocents

n’arrangent rien finalement, que les personnes

soi-disant gentilles les manipulent. Je conseille à

tous d’aller voir la pièce car on en ressort grandit et

plus tolérant

Zarah

J’ai trouvé que c’était bien et que tout le monde

devrait aller voir la pièce. Elle permet d’appréhender

le sujet sous un autre point de vu que celui des

médias et traiter le sujet plus en profondeur. C’est

important que des jeunes puisse la voir car nous

sommes les adultes de demain et aborder ce sujet

sous cet angle, peut amener certains d’entre eux à

changer leur vision des évènements. Cette pièce est

géniale : elle mélange les rires et l’émotion, la

tristesse et le bonheur. Ce qui est vraiment intense

c’est la fin quand Ismaël a perdu tous ses amis et

qu’il doit faire un choix très di�cile

Jonathan

J’ai adoré le spectacle car il m’a fait beaucoup rire. Il

nous prouve qu’on est tous pareils : chacun avec sa

religion, ses spécificités et ses douleurs. Le passage

qui m’a interpellé c’est la rencontre des trois jeunes

avec Michel : au début il l’accepte comme un des

leurs et ils le rejettent aussi vite quand ils appren-

nent qu’il est chrétien … pourtant on est tous des

êtres humains

Illona

J’ai bien aimé la pièce même si certains points de

ma religion ont été mis en avant négativement… Je

trouve que c’est une bonne chose que les écoles

puissent la voir car ça attire notre attention sur

certaines facettes de la religion musulmane qu’on

ne connait pas forcément. Mon passage préféré :

quand Rhedâ parle à la fin et montre tous les bons

côtés de ma religion car ce n’est pas ce que les gens

et les médias retiennent

Kenza

Commençons par un sourire à autrui ... un sourire apporte la joie, révèle un sentiment de « confiance »Pour vivre ensemble, il faut accepter les Autres mais aussi s'accepter soi-même et pour ça, il faut un bon état d'esprit.

Accepter les di�érences, accepter que dans la vie tout est beau à voir, à apprendre, découvrir de nouvelles choses et de nouveaux horizons ... Il n'y a que comme ça qu'on peut avancer « ensemble » en apportant chacun son « petit grain »

Ne doute jamais qu'un petit nombre de personnes peut changer le monde ! Chaque génération est vouée à refaire le monde ... La mienne sait qu'elle ne le refera pas mais sa tâche est bien plus grande : elle consiste à empêcher que le monde ne se « défasse »

Travaillons ensemble pour créer le monde de demain, rassemblons toutes les cultures pour n'en faire qu'une ! Nos di�érences mèneront à un monde meilleur !!

Accepter les origines des autres personnes, leurs di�érences, leurs cultures, leurs physiques ... Accepter qu'il y ait plusieurs religions et les découvrir sans obligation.

Tout le monde est égal, toutes les personnes viennent du même monde, du ventre de leur mère ! On est tous pareils avec juste des spécificités qui font le charme de notre société ... ce monde appartient à toutes les populations même si certaines personnes ne l'acceptent pas. On ne peut aimer tout le monde mais les respecter est la moindre des choses.

Nous cherchons la paix entre chacun d'entre nous, nous sommes tous di�érents mais soyons unis pour un monde meilleur ... Nos di�érences font notre force, soyons soudés. Nous avons tous une vision du monde di�érente mais nous ne devons pas nous haïr mais être présents les uns pour les autres. Le respect est la plus belle des armes, la plus grande des forces.

Nous devons tous être solidaires dans ce monde qui vire vers la guerre. L'humanité est notre point commun, il est donc important d'aider son prochain et de savoir « vivre » avec lui. Ne pas exclure ceux qu'on qualifie de « di�érents » car ne juge pas les autres si tu ne veux pas être jugé ... Cohabitons avec toutes les cultures, partageons nos points de vues, communiquons et vivons nos di�érences comme une richesse et non comme une arme. La di�érence ne peut pas devenir une terrible sou�rance !

« Vivre ensemble » c'est accepter l'Autre tel qui est, communiquer avec lui, le respecter et le défendre contre les préjugés et autres rejets. Pas de jugement juste du respect, de l'égalité pour tous.

Il faut accepter les religions d'ailleurs et les faire cohabiter dans un monde meilleur.

Ne pas critiquer les gens,

Arrêter de ne voir que les di�érences,

On est tous les mêmes ...

Avant de parler, avant de juger ...

Renseigne-toi car comme à dit Mandela « l'éducation est l'arme la plus puissante pour changer le monde »

Apprends donc à connaître les autres cultures, ne juge pas ton voisin sur les apparences car, au fond, on est tous pareils.

Ecoutons nous, entendons nous, communiquons, apprenons les Uns des Autres pour vivre dans la sérénité et apprécier la beauté de ce monde qui a permis de grandes choses !!!!

4/5/2016 Un Plan de prévention contre le radicalisme à l’école | Joëlle Milquet

http://www.joellemilquet.be/2015/01/7086/ 1/16

(http://www.joellemilquet.be/)

News

Un Plan de prévention contre le radicalismeà l’école(http://www.joellemilquet.be/2015/01/7086/)16 janvier 2015 posté dans Education (http://www.joellemilquet.be/category/education-actu/),

Homepage (http://www.joellemilquet.be/category/homepage/)

4/5/2016 Un Plan de prévention contre le radicalisme à l’école | Joëlle Milquet

http://www.joellemilquet.be/2015/01/7086/ 2/16

(http://www.joellemilquet.be/2015/01/7086/)

I. Introduction

Notre société belge n’est pas seulement caractérisée par un creuset de di�érentes langues, mais

également de di�érentes cultures. Cette grande diversité de cultures o�re à notre pays et à notre

Fédération une grande richesse. Les rencontres entre les cultures créent une importante dynamique au

sein de notre société, ce qui stimule les changements et les progrès. C’est un élément dont notre pays

peut se vanter car même au-delà des frontières de l’Europe, la Belgique et la Fédération sont connues

comme des espaces de dialogues ouverts, défendant un droit fortement marqué de liberté d’expression.

La garantie d’une société ouverte, dans laquelle chacun peut conserver ses propres conceptions, ses

convictions religieuses, son identité culturelle et linguistique tout en portant un socle de valeurs

communes est par conséquent une des priorités essentielles de nos autorités. La vie dans une société

ouverte entraîne toutefois de nombreuses in�uences qui sont généralement positives, mais aussi des

dé�s supplémentaires. L’approche de la radicalisation à portée violente en constitue un élément

essentiel.

Face au radicalisme à portée violente qui peut entraîner certains jeunes, la première réponse est bien

évidemment fédérale et relative aux mesures de sécurité des citoyens et de fermeté face aux actes

criminels.

La radicalisation est cependant également un phénomène social qui est facilité par une grande diversité

de facteurs, sur lesquels une politique préventive peut avoir une in�uence ciblée. Par le biais de la

stratégie de prévention menée dans le cadre de ses compétences qui est présentée dans le présent

document, la ministre de l’Education et de la Culture veut prendre ses responsabilités dans les

compétences qu’elle exerce relatives à la construction des citoyens.

Une stratégie préventive ciblée contre le radicalisme à portée violente requiert le développement de

mesures spéci�ques à l’école au-delà des mesures classiques liées à la cohésion sociale. C’est le but de

notre plan d’action qui s’inscrit dans le cadre plus vaste des di�érentes politiques sociales et éducatives

développées en Fédération Wallonie-Bruxelles.

L’enseignement est un lieu essentiel de transmission de valeurs et de prévention et, à ce titre, ne peut

éluder son rôle dans ce combat fondamental.

 

II. Un plan d’actions de prévention contre le radicalisme à l’école

 

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1. Des services de soutien pour les écoles

Un fonctionnaire référent sera désigné au sein de l’administration de l’enseignement.

Une plate-forme composée de personnes-ressources en soutien aux acteurs de terrain

susceptibles d’être confrontés à des signaux précurseurs de radicalisation ou des di�cultés de prise

en charge sera mise sur pied au sein de l’administration de l’enseignement avec numéro vert (0800

20 410).

La plate-forme sera chargée d’accompagner la politique de prévention à l’école, impliquant notamment

le Centre pour l’égalité des chances, de faire des recommandations et de répondre à des demandes

d’avis.

 

2. Former et accompagner les acteurs éducatifs

Des o�res de formation pour les acteurs de l’enseignement et les équipes mobiles et médiateurs de

l’administration dédicacées à la connaissance du phénomène de radicalisation, aux signes de

détection, aux manières de procéder, aux argumentaires, techniques et discours à employer seront

organisées.

Une première formation aura lieu en février à l’attention des directions d’école et des enseignants et

se déclinera en deux journées de séminaire ré�exif sur l’islam et sur la prévention à la radicalisation.

A�n d’outiller les acteurs, des outils pédagogiques seront distribués ainsi qu’un suivi par internet.

Trois journées de formation sur la prévention à la radicalisation seront données dès février aux

équipes mobiles et aux médiateurs scolaires.

Il a été demandé à l’IFC de déployer des o�res de formations spécialisées sur ce point en 2015 et les

réseaux seront sollicités pour participer à l’o�re de formation via le recours à des associations

spécialisées.

Des séminaires réguliers et des conférences devant permettre d’échanger les pratiques et

d’actualiser les connaissances auront lieu pour les acteurs éducatifs durant les mois prochains.

Les équipes mobiles et les médiateurs scolaires seront à disposition pour accompagner les

établissements qui le souhaitent en cas de problèmes.

 

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3. O�rir des outils pédagogiques et des services pour les acteurs éducatifs

Un site Intranet sera mis à disposition des équipes éducatives reprenant les personnes de référence

en cas d’urgence, les personnes-ressources, les bonnes pratiques, les agendas des formations, la

liste des initiatives et projets en cours et des outils pédagogiques.

Une mise à disposition, dans le mois, d’outils de base pédagogiques sera organisée :

1. Pour les formateurs ;

2. Pour les acteurs éducatifs dont les Centres PMS ;

3. Pour les jeunes ou personnes concernées via des �ches, �lms, vidéos, livres, notes, folders.

Diverses publications devront notamment informer sur :

1. Les signaux de radicalisation ;

2. Les méthodes, initiatives et discours pour y faire face ;

3. La di�érence entre la radicalisation à portée violente et le choix de conceptions et pratiques de la

religion, etc. a�n d’éviter des amalgames.

 

4. Renforcer la résistance morale des élèves

Il ressort de la majorité des groupes ou individus qui se radicalisent de manière violente qu’ils

désapprouvaient au début l’utilisation de la violence et qu’ils croyaient en l’utilisation de moyens

démocratiques pour atteindre leur objectif. Progressivement et à la suite de frustrations sociales très

diverses, cette résistance morale s’est toutefois amenuisée et des conceptions et idéologies de plus en

plus extrêmes ont été acceptées qui justi�ent, voire stimulent, notamment le recours à la violence.

Cette résistance (morale), dont chacun d’entre nous dispose, peut être considérée comme la capacité de

placer dans un contexte adéquat les conceptions idéologiques, politiques, confessionnelles ou

philosophiques, qui font de la violence un but digne d’être poursuivi, et de ne pas en tenir compte. Elle

est in�uencée par di�érents facteurs, tels que l’éducation, l’ancrage d’un individu au sein de la société, sa

croyance en un système démocratique et son attitude par rapport aux autres dans la société. Plus la

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résistance morale d’une personne est grande, moins elle sera vulnérable à la polarisation et à la

radicalisation violentes. Le renforcement et la réalisation de cette résistance naturelle est, selon les

études, un des aspects essentiels auquel les autorités doivent accorder de l’attention.

Ce sont principalement les jeunes dans notre société qui sont vulnérables à ces phénomènes. Ils sont en

général plus faciles à in�uencer, recherchent souvent leur propre identité ou se sentent frustrés et ont

recours de manière impulsive à la violence. Ainsi, certains qui se sentent exclus parce qu’ils sont

discriminés, trouvent di�cilement du travail ou parce qu’ils ont des problèmes à l’école vont perdre leur

con�ance en notre société ouverte, ce qui atténue leur résistance morale par rapport à des conceptions

radicales à l’égard de groupes qu’ils estiment responsables de leur situation. Ceci peut avoir pour

conséquence qu’ils vont se comporter de manière hostile par rapport à ces groupes et éventuellement

manifester leurs frustrations à l’égard de ce groupe de manière violente.

Les mesures préventives possibles qui peuvent être prises en la matière sont axées tant sur le

renforcement des liens que ces groupes ont avec la société, que sur l’accompagnement des jeunes pour

devenir des citoyens responsables dotés d’un esprit critique et conscients des principes démocratiques.

Il est essentiel que tout un chacun soit conscient des opportunités et des libertés dont il dispose, mais

également de la responsabilité qu’il a par rapport à la société.

Pour que la résistance morale des jeunes soit accrue, il existe le programme ISEC de la Commission

européenne, le projet ‘Strengthening Resilience against Violent Radicalisation (STRESAVIORA)’, qui a été

mené entre janvier 2013 et janvier 2015 dans le but de mettre en place une formation psychophysique de

prévention précoce a�n d’aider les jeunes (vulnérables) à renforcer leur résilience face aux in�uences

radicales et à conscientiser leur environnement social. Le résultat du projet a été le développement des

‘BOUNCE Resilience Tools’.

BOUNCE est un ensemble de trois outils de formation et de sensibilisation à destination des jeunes et de

leur environnement social. Ces outils apportent une réponse positive au dé� que pose la prévention de la

radicalisation violente à un stade précoce. Les outils BOUNCE sont conçus comme des mesures de

prévention à mettre en place au moment où des problèmes de radicalisation violente font surface, ou,

mieux encore, préalablement à ces situations. Ils fournissent aux jeunes et à leur environnement des

ressources leur permettant de gérer les dé�s qu’ils rencontrent. Les trois outils (BOUNCE , BOUNCE

et BOUNCE ) sont interconnectés et se complètent. Le projet BOUNCE permet l’émancipation des

jeunes et de leur réseau, le renforcement de leur résilience et l’interaction avec un environnement

pleinement conscient et préparé aux dé�s posés par la radicalisation.

Des formations seront proposées aux acteurs de première ligne (médiateurs scolaires, équipe mobile,

PMS) pour leur permettre de gérer les dé�s qu’ils rencontrent.

young

along up

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Les outils, qui sont en traduction, seront déployés en février dans les écoles auprès des professeurs et

éducateurs assortis d’o�res de formation et d’accompagnement ainsi que de modules de formation et de

sensibilisation à l’égard des jeunes pour contrer l’attirance vers des thèses radicales violentes.

 

5. Former les élèves contre les dérives d’Internet

Internet joue un rôle de plus en plus important dans les processus de radicalisation et de polarisation.

Une étude approfondie est en cours, sous l’impulsion conjointe du SPF Intérieur et de la Politique

scienti�que fédérale, concernant l’impact d’internet et des médias sociaux sur les processus de

radicalisation, dans quelle mesure l’in�uence des parents et des pairs renforce ou neutralise cet impact,

et quels leviers peuvent être utilisés pour rendre les jeunes plus résistants aux messages radicaux qui

sont di�usés sur le net. Les résultats de cette étude permettront de dé�nir des mesures ciblées pour

limiter l’impact négatif de ces médias sociaux.

Étant donné, d’une part, le rôle important qu’internet et les médias sociaux jouent dans notre société

contemporaine et le constat, d’autre part, qu’internet joue un rôle prépondérant dans ce qu’on appelle

l’auto-radicalisation’, des modules d’apprentissage au décodage d’internet, à la maîtrise des médias et

aux capacités de contre-discours seront o�erts.

Plusieurs projets seront sélectionnés et subventionnés selon une thématique prédéterminée par le

CSEM, en lien avec l’éducation aux médias. Un projet sur la radicalisation et la liberté d’expression sera

développé pour un plus grand nombre d’écoles. Des groupes de travail seront mis en place pour

développer soit des outils, un accompagnement pédagogique. Ces groupes de travail réaliseront des

 �ches pédagogiques comme « Education à l’internet et à l’usage des médias en réseaux  (utilisation de

Youtube, Facebook et les messages qui peuvent y être véhiculés), mise en ligne d’outils pédagogiques

sur le dessin de presse et liberté d’expression :

http://www.cartooningforpeace.org/download/support/20140503-GENEVE-

DOSSIER%20PEDAGOGIQUE.pdf (http://www.cartooningforpeace.org/download/support/20140503-

GENEVE-DOSSIER%20PEDAGOGIQUE.pdf).

 

6. Lancer des initiatives nouvelles dans les écoles via la culture

Invitations, durant 3 à 5 mois, des classes à assister à la pièce « Djihad » jouée dans les théâtres dont

les salles sont mises à disposition de l’opération. L’auteur et metteur en scène est Ismaël Saidi, et

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les interprètes sont Ben Hamidou, Reda Chebchoubi, Ismaël Saidi et Shark Carrera).

Ils résument leur spectacle par ces mots : « Ben, Reda et Ismaël sont trois jeunes Bruxellois qui font face

à l’oisiveté de leur vie.  Ils décident de partir au nom de leur religion en Syrie pour combattre aux côtés

des autres djihadistes. Le long de cette odyssée tragi-comique qui les mènera de Schaerbeek à Homs en

passant par Istanbul, ils découvriront les raisons qui ont poussé chacun à partir et devront faire face à une

situation beaucoup moins idyllique que prévu. »

Nous avons lancé un appel aux théâtres de la Fédération pour qu’ils accueillent le spectacle. Des débats

auront lieu après chaque représentation avec des équipes multidisciplinaires. Plusieurs théâtres ont

répondu positivement et les écoles seront invitées dès la semaine prochaine. D’ores et déjà, voici les

premières représentations qui auront lieu au :

Théâtre National – 6 février (scolaire + tout public)

Festival de Liège – 10 et 12 février (scolaire)

Théâtre Varia – 24 au 28 mars (scolaire + tout public)

 

Opération Caricaturistes – Fantassins de la démocratie

Un soutien �nancier est accordé pour des séances scolaires suivies d’un débat avec des caricaturistes

dans les salles de cinéma du réseau « La Quadrature du Cercle » en ce qui concerne ce documentaire

de Stéphanie Valloatto.

La di�usion d’un DVD spécial dans toutes les écoles secondaires a lieu, accompagné d’un dossier

pédagogique via une circulaire. Ceci est fait en collaboration avec le coproducteur belge du �lm.

L’histoire est la suivante : Douze fous formidables, drôles et tragiques, des quatre coins du monde, des

caricaturistes, défendent la démocratie en s’amusant, avec, comme seule arme, un crayon, au risque de

leur vie. Ils sont : français, tunisien, russe, américain, burkinabé, chinois, algérien, ivoirien, vénézuélien,

israélien et palestinien.

L’idée est de parler du combat des caricaturistes pour la démocratie, du risque permanent qu’ils

encourent et du fait que les réactions et débats qu’ils suscitent donnent un subtil aperçu de l’état de la

liberté d’expression et de la démocratie. En dessinant sur des thèmes aussi forts que la religion,

l’économie, la �nance, la politique, la guerre, etc. les caricaturistes testent en permanence le degré

« démocratique » de leur pays et s’exposent en première ligne : ils sont les fantassins de la démocratie.

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Ce �lm documentaire est reconnu par le RACC – Réseau d’Action culturelle Cinéma (service commun de

la FWB et de la COCOF) qui permet de diminuer fortement le coût de location du �lm. Les prochaines

projections sont les suivantes :

16 janvier : Bruxelles Aventure

23 janvier : Maison Culturelle d’Ath

27 janvier : La Vénerie à Bruxelles

29 janvier : Maison de la Culture Famenne Ardenne à Marche-en-Famenne

5 février : Centre Culturel d’Andenne

6 février : Le Sablon à Morlanwelz

21 février : Centre Culturel de Perwez

25 février : Centre culturel de Tubize

26 février : Foyer Culturel de Sprimont

20 mars : Foyer Culturel de Beloeil

28 mars : Centre de Lecture Publique de Mont de l’Enclus 16h

Le Conseil supérieur de l’Education aux Médias est également mobilisé pour que les di�érentes

associations d’éducation à l’image mettent en commun toutes les ressources existantes dans un

document clair (site web, dossier) à destination des enseignants.

Un partenariat avec la RTBF permettra de disposer d’outils pédagogiques sur ces thèmes pour les

enseignants dès la rentrée.

 

7. Un appel à projets dans les écoles et des initiatives diverses

Des appels à projets « L’extrémisme, je dis non !» seront lancés à destination des écoles dans les

mois qui viennent pour appréhender plus spéci�quement le radicalisme à l’école et permettre de

�nancer des projets spéci�ques.

Par ailleurs, di�érents projets nouveaux seront développés :

« Ecran large sur tableau noir » (ASBL Les Grignoux) :

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Programmation dans les salles de cinéma à destination des élèves et réalisation d’outils pédagogiques

destinés à accompagner di�érents �lms dont le but est de promouvoir des �lms en lien avec des

thématiques de liberté d’expression, le con�it israélo-palestinien, le développement des dossiers

pédagogiques.

Opération « Ouvrir mon quotidien » (Journaux francophones belges) :

Un accompagnement pédagogique sera demandé aux trois centres de ressources (média-animation,

Centre audiovisuel de Liège et le Centre d’autoformation et de formation continuée) pour les enseignants

qui souhaitent aborder la presse en classe ou développer des projets presse (création d’un journal, …) sur

ces sujets.

« Journalistes en classe » (Association des journalistes professionnels): visite gratuite de journalistes

en classe pour aborder la liberté d’expression.

« Avocats à l’école » : l’objectif de l’opération est de faire découvrir le monde de la justice et ses

métiers, leur fonctionnement, comment se déroule un procès et de faire comprendre aux élèves à

quoi sert la justice. Un travail sur la liberté d’expression et le racisme et l’extrémisme sera mené

dans ce cadre.

« Ecole citoyenne » : dans le cadre du projet « Ecole citoyenne », la thématique sur le vivre

ensemble, le respect de l’autre et la tolérance sera proposée pour l’année 2015.

« NO Hate » a produit un jeu de société WediActivists sur la question du discours de haine et la

liberté d’expression ainsi qu’un livret pédagogique, qui seront mis à disposition des écoles pour

animer des ateliers avec les élèves.

Le partenariat pédagogique avec la Fondation Roi Baudouin sera renforcé (Fabrique de la démocratie,

Democracity…).

 

8. Des projets pour l’entourage, les parents et la famille à partir de l’école, des services d’éducation

permanente et des Centres PMS

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L’entourage (partenaire, famille au sens strict comme plus large, amis) d’un individu o�re en premier lieu

une protection importante contre la radicalisation violente. Les probabilités pour que des personnes

vulnérables tombent dans un processus de radicalisation violente sont bien plus faibles si elles

entretiennent des liens forts avec leur entourage immédiat et ont quelqu’un à qui parler de leurs

sentiments de frustration. Cependant, il ne leur est pas toujours facile de gérer ces sentiments, voire de

faire face à des manifestations de radicalisation violente.

Un programme de sensibilisation et d’aide aux parents et familles sera mis sur pied en collaboration avec

les services d’éducation permanente. Etant donné que les jeunes sont les principales cibles des discours

radicaux, les parents peuvent exercer une in�uence positive et protectrice en identi�ant les frustrations

susceptibles de conduire à la radicalisation (crise identitaire ou existentielle, etc.) et en suscitant le

dialogue de manière à apporter à celui-ci une réponse alternative. De cette manière, on pourra éviter que

la faille qui se creuse entre les jeunes et leur entourage immédiat ne s’accroisse et que les jeunes

n’aillent rechercher de réponses à leurs questions au sein des sources radicales.

 

9. Des cours de citoyenneté à l’école

L’éducation à la citoyenneté donne les outils aux élèves pour comprendre et décoder la société dans

laquelle ils vivent (environnement, démocratie, diversité…). Cet apprentissage est essentiel dans la

formation et la construction d’un jeune.

La Déclaration de politique communautaire prévoit l’instauration dans l’enseignement o�ciel d’un cours

commun d’éducation à la citoyenneté, dans le respect de la neutralité, en lieu et place d’une heure de

cours confessionnel ou de morale non confessionnel. La procédure pour préparer le contenu de ce cours

est lancée avec pour objectif une entrée en vigueur progressive dès 2016.

Durant l’année 2015, le lancement d’une plate-forme « citoyenneté »  sur le site o�ciel de l’enseignement

proposera par ailleurs les bonnes pratiques initiées par des directions d’école ou des enseignants.

 

        10. Sensibiliser à la lutte contre le racisme

La prévention des frustrations et des situations engendrant des sentiments d’injustice dans notre société

contribue considérablement à faire obstacle à la radicalisation violente et à la polarisation. Il va de soi que

les groupes et individus confrontés à la discrimination, au racisme, à l’islamophobie, à la détresse

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économique, l’humiliation ou à des tensions entre groupes de population sont plus réceptifs aux

messages radicaux.

Se sentir respecté, quelles que soient sa di�érence, sa religion, son origine, ne pas subir de

discriminations, pouvoir assumer sa double appartenance constituent un élément clé pour éviter la

tentation du radicalisme de type religieux. Par ailleurs, la promotion des valeurs de la diversité, la lutte

contre les stéréotypes, la connaissance des convictions et sensibilités d’autres groupes de citoyens sont

essentielles pour éviter l’extrémisme de droite.

Des initiatives et programme d’actions de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie et la

promotion de la diversité seront déployés et rendus plus visibles et disponibles via la formation des

acteurs, le partenariat avec le Centre d’égalité des chances et plusieurs appels à projets, outils

pédagogiques et o�res d’initiatives nouvelles (rencontres entre classes et jeunes issus de di�érentes

communautés, spectacles ou �lms avec débats, débats, visites d’associations et de personnalités,

d’artistes, etc.).

Le départ du train des 1000 sera une occasion de sensibiliser sur ces valeurs à Pâques.

>> Télécharger le communiqué de presse en pdf (http://www.joellemilquet.be/wp-

content/uploads/2015/01/Plan-daction-de-prévention-contre-le-radicalisme-à-lécole.pdf)

>> Télécharger la présentation Power point (http://www.joellemilquet.be/wp-

content/uploads/2015/01/PPT_RADICALISME.pdf)

école (http://www.joellemilquet.be/tag/ecole/)

Joëlle Milquet (http://www.joellemilquet.be/tag/joelle-milquet/)

Lutte contre le radicalisme (http://www.joellemilquet.be/tag/lutte-contre-le-radicalisme/)

Ministre de l'Education (http://www.joellemilquet.be/tag/ministre-de-leducation/)

Plan de prévention contre le radicalisme (http://www.joellemilquet.be/tag/plan-de-prevention-contre-le-

radicalisme/)

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l'Enfance

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en n participative, une consultation populaire et un plan de mesures concrètes de la ville pour les

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Projet Pilote Stage d'immersion en entreprises (https://vimeo.com/138055736) from CCB-C

(https://vimeo.com/user6185325) on Vimeo (https://vimeo.com).Projet Pilote Stage d'immersion en entreprisesfrom CCB-C  PRO

03:33

Adresses utiles

(http://www.joellemilquet.be/wp-

content/uploads/2013/10/FWB_QUADRI_VERTI.jpg)

Cabinet de la Vice-Présidente de la Fédération Wallonie-Bruxelles,

Ministre de l'Education, de la Culture et de l'Enfance

Place Surlet de Chokier, 15-17

B - 1000 Bruxelles

T 02 801 78 11

[email protected]

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Joëlle MILQUET - Vice-Présidente de la Fédération Wallonie-Bruxelles Education

Culture Enfance

Communiqué de presse

« Un mois de la Tolérance » dans les écoles de Wallonie et de

Bruxelles

Le 23 février 2015

Les tragiques évènements de Paris et de Copenhague ont choqué la population tant par leur cruauté que par la menace sur les valeurs démocratiques de notre société qu’ils symbolisent. Ils continuent à interpeller les élèves et à susciter de nombreux débats au sein des écoles. Dans le climat actuel de questionnements, peurs, désinformation, replis sur soi, risques de polarisation, l’école joue un rôle fondamental de « passeur de valeurs », dans la promotion du respect de la tolérance et la déconstruction des stéréotypes.

C’est pourquoi, dans la foulée du Plan de prévention du radicalisme à l’école et de la circulaire 5133 envoyée aux établissements, nous avons décidé, après avoir consulté le Conseil des cours philosophiques, de suggérer à l’ensemble de nos établissements scolaires de faire du mois de mars le mois de la tolérance dans les écoles, en partenariat avec plusieurs autres intervenants.

Les principales propositions d’actions sont les suivantes :

1. L’organisation de cours de religion et morale non confessionnelle en commun dans l’enseignement officiel afin d’aborder ensemble les thèmes relatifs à la tolérance, la connaissance de l’autre et les valeurs qui fondent notre démocratie. Ces initiatives peuvent impliquer la présence d’invités extérieurs, l’organisation de visites ou d’initiatives concrètes en commun. Les membres du Conseil supérieur des cours philosophiques se sont engagés à mobiliser leurs enseignants à participer à ces projets. Il est suggéré à l’enseignement libre de mener des actions similaires dans le cadre des cours de religion.

2. Des débats et activités au sein de l’école en dehors des heures de classe et/ou dans le cadre de certains cours généraux, dans tous les réseaux, en vue d’aborder les sujets précités et de promouvoir des échanges ouverts.

3. La proposition de rédaction par les élèves d’un projet de « charte de citoyenneté ». Il est proposé aux enseignants et établissements qui le souhaitent de mener un projet visant à rédiger les dispositions d’une charte de citoyenneté à laquelle tous les jeunes et les adultes pourraient se référer comme socles de valeurs communes incontournables, au sein d’une démocratie européenne et d’une société de la diversité. Les propositions devront être remises pour le 1er mai 2015 à l’administration et, sur cette base, des prix seront décernés et un projet de charte de la citoyenneté sera proposé pour la rentrée et présenté aux autres niveaux de pouvoir comme source d’inspiration pour un pacte de citoyenneté belge.

2

4. La mobilisation d’acteurs extérieurs pour participer à des débats à l’école afin de soutenir cette opération :

- Le monde journalistique. Au-delà des journalistes déjà inscrits actuellement dans le cadre de l’opération permanente « Journalistes en classe » menée par l’Association des journalistes professionnels (AJP) et l’opération « Ouvrir mon quotidien » menée par les Journaux francophones belges (JFB), certains médias vont mener des actions spécifiques

� RTL : « vivrensemble ». A la demande de l’enseignant, deux personnalités d’antenne de RTL Belgium (en provenance de RTL TVI, Club RTL, Plug RTL, Bel RTL ou Radio Contact) ainsi que des responsables médias se proposent de dialoguer avec de jeunes adolescents. Ils seront là également pour éclairer les adolescents sur le travail de tous les jours au sein du média.

� RTBF : « à l’école, je suis ». Les journalistes de la RTBF (un par semaine sur la base d’une après-midi) se rendent dans les écoles qui souhaitent les interroger sur le rôle et la place des médias au regard de l’actualité liée au terrorisme. Le but est de proposer aux élèves de publier sur le site de la RTBF un article rédigé par eux et signé par les élèves participants. Ce projet durera jusqu’au terme de l’année scolaire en cours. Public visé : 3ème et 4ème secondaire.

� La Libre Belgique. Des journalistes du quotidien se rendront aussi dans les écoles sur base volontaire. Le but du projet est de permettre aux jeunes de rédiger un véritable article (sur un sujet choisi au terme de la discussion en classe). Ce dernier sera diffusé dans le journal papier (dans les pages « Débat » et sur le site).

- Le Conseil supérieur d’éducation aux médias (CSEM) a également répertorié toute une série de séquences vidéos, d’articles, d’outils pédagogiques à destination des enseignants afin qu’ils puissent aborder ces thématiques avec leurs élèves (http://www.csem.be/apres_charlie).

- Le MRAX (Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie) organisera une semaine d’Action Contre le Racisme autour du 21 mars, date de la Journée mondiale contre le racisme. Cette année, les activités se dérouleront du 20 au 27 mars et auront pour fil conducteur « La mobilisation contre les exclusions et le racisme ». Des actions d’information et de sensibilisation seront prévues à destination des élèves de l’enseignement secondaire.

- « Avocat dans l’école » : l’objectif de l’opération est de faire découvrir les principes démocratiques, ceux de la liberté d’expression, de la justice, du droit pénal, de la pénalisation du racisme, du terrorisme et du radicalisme à portée violente. Les avocats de droit public se sont mobilisés pour participer à cette opération.

5. Vu le succès de la pièce de théâtre « Djihad » d’Ismaël Saïdi et afin de satisfaire les nombreuses demandes des écoles encore en attente, de nouvelles dates seront programmées jusqu’au mois de mai 2015 à Charleroi, à Bruxelles, à Liège et à Verviers. 11.000 élèves se sont inscrits et 19 représentations ont été programmées jusqu’à présent. Les premiers retours de la pièce Djihad ont été un grand succès : beaucoup d’émotions partagées, et surtout une forte participation du public scolaire, qui a pu s’exprimer sur le

3

sujet avec les réalisateurs, acteurs de la pièce, ainsi qu’un large panel de personnalités.

6. Le DVD concernant le film documentaire « Caricaturistes – fantassins de la démocratie » de Stéphanie Valloatto est aussi disponible pour les écoles de l’enseignement secondaire. 1500 exemplaires seront transmis dans les écoles sur demande.

7. Le 21 mars 2015 sera la Journée Internationale pour l'élimination de la discrimination raciale. Les écoles pourront développer des actions spécifiques lors de cet événement.

8. Une mobilisation des trois Communautés aura lieu : c’est l’opération « 100 jeunes pour la liberté d’expression ». 100 jeunes de 5e et 6e secondaire provenant de différentes écoles des 3 Communautés (française, flamande et germanophone) se réuniront à Bruxelles fin mars/début avril autour de la thématique de la liberté d’expression. Les 100 jeunes, sous la houlette d’un artiste/musicien, s’inspireront du langage commun de la musique et pourront interpréter une œuvre imaginée sur place.

9. Une prévention ciblée contre le risque de départ en Syrie ou de radicalisation de certains élèves, au travers entre autres des équipes mobiles et du numéro vert « assistance école » (0800/20.410), qui peuvent aussi être contactés dans des situations d’urgence.

Contact Presse : Olivier Laruelle – 0479 97 13 70 - [email protected]