Une Nouvelle Pentecôte d'Amour -...

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N° 28 III e trimestre 2006 Email : [email protected] Le bulletin de San Damiano Media Une Nouvelle Pentecôte d'Amour Une Nouvelle Pentecôte d'Amour Une Nouvelle Pentecôte d'Amour Par des paroles prophétiques, le Pape Jean XXIII, a annoncé pour notre temps une Nouvelle Pentecôte d’A- mour. Il a désiré pour l’Eglise un aggiornamento, une remise à jour des principes de pastorale et a ouvert le Concile Vatican II qu’il concevait comme le véritable outil de cette Pentecôte. Les pères du Concile vont tra- vailler trois ans, d’octobre 1962 à décembre 1965 et le « Bon Pape Jean » n’achèvera pas la tâche qui sera re- prise par le Pape Paul VI. Rappelons aussi que cette Pentecôte d’Amour a été un thème incessant des entretiens de Marthe Robin qui priait ainsi : Seigneur, renouvelez votre Pentecôte ”. Lors de sa première ren- contre avec le Père Finet (1936), Marthe a parlé d’une Nouvelle Pentecôte d’Amour, disant que celle-ci serait pré- cédée d’un renouveau de l’E- glise. Plus tard, les papes Pie XII, Jean XXIII, Paul VI ont parlé d’un “ printemps de l’Eglise ”, Jean Paul II d’un nouvel avent de l’humani- ”. Tous ont parlé de Nou- velle Pentecôte d’Amour à propos du Concile Vatican II. La nouvelle Pentecôte d’A- mour est le fruit de la croix qui a été plantée discrètement par le Seigneur à Châteauneuf-de-Galaure. Mais cette croix est aussi plantée secrètement au cœur de combien de chrétiens de par le monde au- jourd’hui ! Le grand siècle des persécutions n’a pas été le premier siècle, mais le XX eme . En notre temps, au moins 70 millions de chrétiens ont été tués au nom de leur foi. C’est cela la Pentecôte d’Amour. Et c’est de ce fleuve de sang que va jaillir l’Esprit. La nouvelle Pentecôte d’Amour sera le fruit d’une nouvelle croix d’amour (Enseignement du Père Van der Borght au Foyer de Charité de Tressaint: www.tressaint.com). Ce rappel était nécessaire pour resituer historique- ment les évènements de San Damiano. A plusieurs reprises, nous avons déjà évoqué les liens qui existent entre le Concile, notamment Lumen Gentium et le contenu du message de San Damiano. Comment Marie se présente à nous comme notre Mère, à tous, et comme la Mère de l’Eglise. Si on devait ne retenir qu’un seul aspect du Message de San Damiano, c’est ce coté maternel qu’a bien senti le Père Marie Dominique Philippe dont vous pourrez lire le témoi- gnage intégral dans le numéro spécial joint qui lui est consacré. C’est dans ce contexte que commence l’histoire de San Damiano, avec la guérison de Rosa le 29 septembre 1961 ; puis sa visite auprès du Padre Pio au printemps 1962; puis la visite des malades de 1962 à 1963 ; puis la grande apparition du 16 octobre 1964 où Marie apparaît en « Mère de l’E- glise ». Le 25 décembre 1961, Jean XXIII convoque le Concile qui débutera le 20 octobre 1962. Il meurt le 3 juin 1963. Paul VI est élu pape le 21 juin et an- nonce le 22 qu’il continuera le Concile. Les pères du Concile publient la Constitution dog- matique sur l’Eglise Lumen Gentium le 21 novembre 1964, c'est-à-dire cinq semaines après l’apparition du 16 octobre à San Damiano; puis proclame Marie, Mère de l’E- glise, le 8 décembre suivant. Cette contemporanéité est étonnante. En spiritualité il n’y a pas de coïncidence, car tout est grâce, tout est don gratuit. Marie, qui a choisi Marthe pour être le prophète de sa nouvelle Pentecôte d’Amour, a choisi aussi Rosa pour en être le témoin. C’est ainsi que Marie a désiré venir à San Damiano préparer les cœurs des fidèles, en même temps que l’Esprit planait sur les Pères de ce Concile si important. Avec le Numéro Spécial « A Dieu » au Père Marie-Dominique Philippe

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N° 28 IIIe trimestre 2006

Email : [email protected]

Le bulletin de San Damiano Media

Une Nouvelle Pentecôte d'AmourUne Nouvelle Pentecôte d'AmourUne Nouvelle Pentecôte d'Amour Par des paroles prophétiques, le Pape Jean XXIII, a

annoncé pour notre temps une Nouvelle Pentecôte d’A-mour. Il a désiré pour l’Eglise un aggiornamento, une remise à jour des principes de pastorale et a ouvert le Concile Vatican II qu’il concevait comme le véritable outil de cette Pentecôte. Les pères du Concile vont tra-vailler trois ans, d’octobre 1962 à décembre 1965 et le « Bon Pape Jean » n’achèvera pas la tâche qui sera re-prise par le Pape Paul VI.

Rappelons aussi que cette Pentecôte d’Amour a été un thème incessant des entretiens de Marthe Robin qui priait ainsi :

“ Seigneur, renouvelez votre Pentecôte ”.

Lors de sa première ren-contre avec le Père Finet (1936), Marthe a parlé d’une Nouvelle Pentecôte d’Amour, disant que celle-ci serait pré-cédée d’un renouveau de l’E-glise. Plus tard, les papes Pie XII, Jean XXIII, Paul VI ont parlé d’un “ printemps de l’Eglise ”, Jean Paul II d’un “ nouvel avent de l’humani-té ”. Tous ont parlé de Nou-velle Pentecôte d’Amour à propos du Concile Vatican II. La nouvelle Pentecôte d’A-mour est le fruit de la croix qui a été plantée discrètement par le Seigneur à Châteauneuf-de-Galaure.

Mais cette croix est aussi plantée secrètement au cœur de combien de chrétiens de par le monde au-jourd’hui ! Le grand siècle des persécutions n’a pas été le premier siècle, mais le XXeme. En notre temps, au moins 70 millions de chrétiens ont été tués au nom de leur foi. C’est cela la Pentecôte d’Amour. Et c’est de ce fleuve de sang que va jaillir l’Esprit.

La nouvelle Pentecôte d’Amour sera le fruit d’une nouvelle croix d’amour (Enseignement du Père Van der Borght au Foyer de Charité de Tressaint: www.tressaint.com).

Ce rappel était nécessaire pour resituer historique-ment les évènements de San Damiano.

A plusieurs reprises, nous avons déjà évoqué les liens qui existent entre le Concile, notamment Lumen Gentium et le contenu du message de San Damiano. Comment Marie se présente à nous comme notre Mère, à tous, et comme la Mère de l’Eglise. Si on devait ne retenir qu’un seul aspect du Message de San Damiano, c’est ce coté maternel qu’a bien senti le Père Marie Dominique Philippe dont vous pourrez lire le témoi-gnage intégral dans le numéro spécial joint qui lui est

consacré. C’est dans ce contexte que commence l’histoire de San Damiano, avec la guérison de Rosa le 29 septembre 1961 ; puis sa visite auprès du Padre Pio au printemps 1962; puis la visite des malades de 1962 à 1963 ; puis la grande apparition du 16 octobre 1964 où Marie apparaît en « Mère de l’E-glise ». Le 25 décembre 1961, Jean XXIII convoque le Concile qui débutera le 20 octobre 1962. Il meurt le 3 juin 1963. Paul VI est élu pape le 21 juin et an-nonce le 22 qu’il continuera le Concile. Les pères du Concile publient la Constitution dog-matique sur l’Eglise Lumen Gentium le 21 novembre 1964, c'est-à-dire cinq semaines après l’apparition du 16 octobre à

San Damiano; puis proclame Marie, Mère de l’E-glise, le 8 décembre suivant.

Cette contemporanéité est étonnante. En spiritualité il n’y a pas de coïncidence, car tout

est grâce, tout est don gratuit. Marie, qui a choisi Marthe pour être le prophète de

sa nouvelle Pentecôte d’Amour, a choisi aussi Rosa pour en être le témoin. C’est ainsi que Marie a désiré venir à San Damiano préparer les cœurs des fidèles, en même temps que l’Esprit planait sur les Pères de ce Concile si important.

Avec le Numéro Spécial « A Dieu » au Père Marie-Dominique Philippe

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Notre Dame des Roses à San Damiano manifeste très souvent sa sollicitude pour l’Eglise. Le Concile, à vues humaines, a pu être considéré comme le signal de boulever-sements profonds dans l’Eglise. Signe de contradiction, il a été pour certains une pierre d’achoppement, et pour d’autres, le prétexte d’une fuite en avant.

Marie disait : Priez pour l’Eglise qui est si bouleversée (SD 14 mai 1970). Mais elle n’a cessé de rassurer les fidèles, pris dans cette tourmente : Priez, Priez pour que l’Eglise triomphe dans le monde entier, l’Eglise de Jésus, l’Eglise Sainte avec saint Pierre, tous réunis dans l’Amour de Jésus en une seule Eglise, l’Eglise Sainte (SD dimanche de Pentecôte,17 mai 1970).

On remarquera que ce message reprend les affirmations de notre Credo : Je crois en l’Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostoli-que.

Affirmer la sainteté de l’Eglise déroute encore beaucoup de nos contemporains.

Une Eglise sainte

Notre « Catéchisme » explique : L'Eglise, unie au Christ, est sanctifiée

par Lui; par Lui et en Lui elle devient aussi sanctifiante. "Toutes les oeuvres de l'Eglise tendent comme à leur fin, à la sanctification des hommes dans le Christ et à la glorifica-tion de Dieu" (CEC 824).

L'Eglise est Sainte tout en comprenant en son sein des pécheurs, parce qu'elle n'a elle-même d'autre vie que celle de la grâce: c'est en vivant de sa vie que ses membres se sanctifient; c'est en se soustrayant à sa vie qu'ils tombent dans les péchés et les désordres qui empêchent le rayonnement de sa sainteté. C'est pourquoi elle souffre et fait pénitence pour ces fautes, dont elle a le pouvoir de guérir ses enfants par le sang du Christ et le don de l'Esprit Saint (CEC 827).

Une Eglise d’Amour

La Madone dit dans son message : Il faut l’amour, la pauvreté, l’humilité et la

charité, aimer l’Eglise, faire triompher l’Eglise de Jésus. Il n’y a qu’une Eglise, l’Eglise de Pierre qui doit régner, l’Eglise de Pierre qui doit triompher. Il y aura des luttes, il y aura des persécutions, il y aura de tout mais l’Eglise triomphera et moi, Mère de tous, Je triompherai aussi (SD 9 janvier 1970).

Amour, humilité, pauvreté, souffrance dans les per-sécutions, comme autant de conditions pour le Triom-phe de l’Eglise; ce sont les mêmes concepts, voire les mêmes termes qui sont repris dans le « Catéchisme » pour parler de la mission de l’Eglise Apostolique :

L'Esprit Saint conduit l'Eglise sur les chemins de la mission. Celle-ci "continue et développe au cours de l'histoire la mission du Christ lui-même,

qui fut envoyé pour annoncer aux pauvres la Bonne Nouvelle; c'est donc par la même route qu'a suivi le Christ lui-même que, sous la poussée de l'Esprit du Christ, l'Eglise doit marcher, c'est-à-dire par la route de la pauvreté, de l'obéissance, du service et de l'im-molation de soi jusqu'à la mort, dont il est sorti victo-rieux par sa Résurrection». C'est ainsi que "le sang des martyrs est une semence de chrétiens" (Tert. apol. 50) (CEC 852).

Sainte Thérèse médite aussi sur l’amour qui est au coeur de l’Eglise.

Je compris que si l'Eglise avait un corps, composé de différents membres, le plus néces-saire, le plus noble de tous ne lui manquait pas.

Je compris que l'Eglise avait un Coeur, et que ce Coeur était brûlant d'amour.

Je compris que l'Amour seul faisait agir les membres de l'Eglise, que si l'Amour venait à s'étein-dre, les Apôtres n'annonceraient plus l'Evangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang... Je compris que l'Amour renfermait toutes les vocations, que l'amour était tout, qu'il embrassait tous les temps et tous les lieux... en un mot, qu'il est éternel! ( Ste. Th de l'Enfant-Jésus, ms. autob. B 3v).

Ainsi Triomphe de Marie et Triomphe de l’Eglise, riment avec Triomphe de l’Amour.

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JRF : Mon Père, que pouvez-vous nous dire sur les relations que

vous connaissez entre Mamma Rosa et Marthe Robin ? Père Fougère : Je n’étais pas loin de Saint Vallier, de Châteauneuf de Ga-

laure, j’ai été reçu très souvent chez la petite Marthe, d’autant plus que le père Finet avait dit : l’archiprêtre de St Vallier n’a pas besoin d’autorisation pour aller voir Marthe.

Alors j’y allais très souvent le mardi midi. Comme elle ne mangeait pas, elle me recevait généralement tout de suite et presque à toutes les visites, nous avons parlé, bien sûr, de tout ce qui se passait dans le secteur, parce qu’elle connaissait tellement de monde, tellement de familles, mais presque toutes les fois nous avons parlé de San Damiano et elle était en admi-ration devant toutes les conversions de jeunes qui venaient ensuite faire une retraite chez eux et qui disaient :

« c’est parce que on est allé à San Damiano. Donc on a

envie de se convertir, faire une retraite ». Et alors de temps en temps, elle me donnait un message à

remettre à Mamma Rosa, c’était un bonjour… pas un message sérieux ou important, mais par mon intermédiaire très souvent elles se disaient, se transportaient le bonjour l’une l’autre : Ça, je ne l’ai pas dit à tout le monde, parce que j’aurais eu des en-nuis…

JRF : C’étaient des relations spirituelles ? Père Fougère : Ah Oui, oui, spirituelles, spirituelles, oui, l’une attendait la

prière de l’autre. Voilà, c’est cela. S’il s’est passé autre chose, je ne l’ai pas su.

Marthe Robin et San Damiano Entretien avec le Père Fougères,

ancien curé de Saint Vallier (Drome) extrait:

Le Père Larrive a été collaborateur du Père Finet (voir page 9) au sein du mouvement des Foyers de Charité dans les années 70. La personnalité des deux hommes était forte. Il y eut une période difficile pour l’un comme pour l’autre, leur conception de l’œuvre et ses liens avec l’Eglise, divergeaient.

Le père Larrive avait secrètement décidé de quitter Châteauneuf. C’est à ce moment que Mamma Rosa le fit appeler par l’intermédiaire d’un ami, pour lui dire de sa part de ne rien décider et de rester.

Le Père Larrive fut vivement impressionné que Rosa ait connu son intention secrète.

Une autre fioretti

La « Nouvelle Pentecôte » est une Pentecôte d’Amour.

Jésus viendra avec un règne de paix et d’amour, dit la Madone à San Da-miano. Je viendrai dans un grand triomphe qui convertira beaucoup de mes enfants et vous sauvera (SD 2 juin 1968).

Jésus triomphera, votre maman triomphera et Jésus viendra avec son règne d’amour, de miséricorde et de pardon (SD 27 décembre 1968).

Un triomphe politique? Certains sont tentés, comme l’étaient

les juifs du temps du Christ, d’attendre un triomphe politique de l’Eglise, sur les forces de violence de ce monde.

Ecoutons encore la voix de l’Eglise : L'Eglise n'entrera dans la gloire du

Royaume qu'à travers cette ultime Pâ-que où elle suivra son Seigneur dans sa mort et sa Résurrection (Ap 19,1-9). Le Royaume ne s'ac-complira donc pas par un triomphe historique de l'Eglise (Ap 13,8) selon un progrès ascendant mais par une victoire de Dieu sur le déchaînement ultime du mal (Ap 20,7-10) qui fera descendre du Ciel son Epouse (Ap 21,2-4). Le triomphe de Dieu sur la révolte du mal pren-

dra la forme du Jugement dernier (Ap 20,12) après l'ultime ébranlement cosmique de ce monde qui passe (2P 3,12-13) (CEC 877). Le triomphe de l’Eglise se fera, le triomphe de Marie se fera, le triom-phe de Jésus se fera. Telle la Pentecôte qui est le fruit de la Croix et de la Résurrection, tels seront les évènements que nous vi-vrons.

Il nous est seulement demandé de rester fidèles :

Soyez forts mes enfants, nous dit Marie, afin que lorsque viendra le jour des ténèbres, vous ayez la Lu-mière. Les autres pleureront, ceux qui n’auront pas voulu écouter mon appel. Quand viendra ce jour des ténèbres, vous aurez le réconfort, eux seront dans l’angoisse (SD 19 janv 1968).

Mes enfants très chers, soyez agrippés à Moi, soyez agenouillés à mes pieds et vous serez réconfortés lorsque viendront les terribles épreu-ves. Il viendra le jour de mon triomphe et vous chante-rez de joie et d’allégresse. Ayez dans votre cœur une grande joie, une grande consolation (SD 8 mars 1968). ■

Jean-Romain Fabrikant

Christ ressuscité avec Marie et Marie-Madeleine

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Message du vendredi 15 août 1969 Donné à Rosa di Gesù-Maria À San Damiano, au Jardin de Paradis

Une Nouvelle Pentecôte

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Enfance de Marthe Le 13 mars 1902, Marthe naît dans la ferme de ses pa-

rents, Amélie et Joseph Robin. Dernière de cinq enfants, l’éducation est stricte. Je n’ai pas eu une enfance gâtée, dira Marthe plus tard. Mais les parents sont généreux et ils habi-tuent leurs enfants à cette même générosité.

Bien que fragile, à cinq ans, Marthe va à l’école et par-court matin et soir les deux kilomètres jusqu’en bas du vil-lage. L’enfant a des capacités pour étudier, mais, trop ma-lade, elle n’atteint pas le certificat d’études [1].

C’est une enfant joyeuse, même un peu farceuse. Elle gardera toujours le sens de l’humour (a25) !

La découverte de sa relation avec Dieu Le 15 août 1912, Marthe fait sa communion privée : Je

crois que, déjà, Notre Seigneur s’est emparé de moi à ce moment-là. Ma communion privée a été quelque chose de très doux. Quand j’étais petite, que j’allais au village faire les commissions, j’avais toujours mon chapelet dans ma po-che et, en route je le disais… Marthe quitte l’école à treize ans, aide à la ferme familiale, apprend les mille métiers de la femme, les soins aux animaux, à garder et à traire les chè-vres. Elle conservera toujours l’amour des bêtes. Elle ap-prend la cuisine, la broderie… (a29).

L’irruption de la maladie Durant l’été 1918, Marthe Robin souffre de maux de tête,

de fièvres, de douleurs oculaires, de vomissements. Dans un hameau isolé de la campagne, on prend sur soi et on espère que cela va passer ! Le 1er décembre suivant, dans la cuisine de la ferme, avant midi, je m’abattis sur le sol et j’étais très malade, demandant un docteur à grands cris.

L’affaire est sérieuse. Tu me plongerais dans ta lessive bouillante, je ne souffrirais pas davantage, dit-elle à sa nièce. En juillet 1919, la maladie s’aggrave encore : contrac-tures musculaires, troubles du sommeil, troubles digestifs, troubles de la vue jusqu’à perdre la vision pendant quelques mois. En avril-mai 1921: période de rémission. Elle recom-mence à marcher, retrouve la vision, seule une myopie de-meure. On croit à la guérison, mais la maladie reprend en novembre. De nouveau, les jambes se paralysent et à cela, s’associent des douleurs dans le dos. 1922 est plus paisible, Marthe recommence à travailler à la ferme. Elle brode pour pouvoir acheter ses médicaments (a33)...

A partir de mai 1928 elle ne se relève plus. Les membres inférieurs restent définitivement paralysés, et se replient progressivement sous elle. Une encéphalite, affection in-flammatoire des centres nerveux, s’est développée tout au long de sa vie. Sur le plan de la douleur, un médecin spécia-liste des soins palliatifs a estimé qu’elle est allé jusqu’à l’ex-trême de ce que l’être humain est capable de supporter. L’encéphalite atteint tout l’être et la personnalité elle-même. Elle souffre en permanence et la médecine ne peut rien pour elle (a36).

Solitude Ses parents sont croyants mais ne pratiquent pas. Mar-

the souffre beaucoup de cette carence spirituelle : ce que je demande surtout, c’est le retour à la foi, à la pratique reli-gieuse de mes bons parents disait-elle.

Sa mère partage sa chambre la nuit : La nuit, je souffre tellement, je mords mes draps pour ne pas la réveiller (a39). Entre la maman et « sa petite » existe un lien affectif très fort. A sa mort, le chagrin de Marthe fait peine à voir (a158).

[1] Rosa était ignorante mais intelli-gente ; Elle n’a fréquenté l’école que quatre ans, après quoi on lui a deman-dé de venir travailler à la ferme. Elle aimait le catéchisme et le comprenait.

Elle saisissait les choses de Dieu. Elle eut chaque année le prix de caté-chisme ! Adolescente, elle se dévoua à l’instruction religieuse des enfants, dans le cadre des œuvres de la pa-

roisse. Lors de son mariage religieux, les jeunes de l’action catholique et tous les enfants du catéchisme com-munièrent avec elle (SD3m24).

Marthe Robin Pionnière dans la Civilisation

de l’Amour 13 mars 1902 - 6 février 1981

Au sud de Lyon, dans la Drôme, la vallée de la Galaure est le théâtre d’une lutte anticléricale. La IIIe République chasse les religieux et les rem-place par des instituteurs athées. Même une loge maçonnique se monte à Châteauneuf ! Marthe racontera plus tard : « J’avais sept ou huit ans lorsqu’un jour, j’al-lais au catéchisme, j’avais sous le bras une édition à couverture brune ; un monsieur de Châteauneuf me dit : Où vas-tu ? - Bien fièrement, je lui répondis : au catéchisme – Et ça ? Désignant mon caté, montre-le moi. Je lui passais mon caté. Il le prit et le déchira en deux… Mais, je m’étais tant attachée à ce livre, que depuis ce moment-là, je l’ai gardé, comme

ça, déchiré, comme une relique (a23). Dans l’Eglise, une crise réelle et profonde voit le jour, et jusque dans les campagnes. Elle prophétisera une Nouvelle Pentecôte d’Amour pour l’Eglise et sera à l’origine du mouvement des Foyers de charité.

Les apparitions de San Damiano s’inscrivent aussi dans une période de crise et nous tâcherons de retrouver les liens spirituels entre ces deux mouvances (voir aussi page 3 Marthe Robin et San Damiano).

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Avec Marie, l’entrée dans la vie intérieure Marie se manifeste à elle. La maman de Marthe et sa

sœur Alice en auraient perçu quelque chose. La nuit du 25 mars 1922 [2], Alice réveillée par un grand

bruit, voit une lumière blanche, très belle, mais elle ne de-mande rien à sa sœur Marthe qui lui avouera plus tard : Oui la lumière était belle, mais j’ai vu aussi la Sainte Vierge !

Ces visions produisent un changement profond dans l’âme de Marthe, elle entre dans une familiarité avec le Ciel. La puissance de Dieu va se déployer lentement dans la fai-blesse de Marthe.

L’acte d’abandon de Marthe Le 15 octobre 1925, Marthe lit sur une image un acte

d’abandon du Père de Foucault. C’est l’année de la procla-mation de la sainteté de Thérèse de l’Enfant Jésus et la fête de sainte Thérèse d’Avila. Elle choisit ce moment pour écrire son acte d’abandon à l’Amour et à la Volonté de Dieu : Je dois devenir un autre lui-même, un autre Jésus. Donc, aban-don, abandon à l’amour, abandon plein d’amour, toute en-tière à Jésus [3]. Elle le renouvelle chaque jour.

Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus : ma grande soeur La poussée de la maladie de 1927 la persuade qu’elle

n’ira pas plus loin, elle se prépare à partir. Elle est heureuse. Est-ce la fin du combat ? Elle revient à la vie ! Au sortir d’un coma, elle confie que sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus l’a visitée plusieurs fois et lui a parlé de sa vocation. Elle lui confie qu’elle ne mourrait pas encore, qu’elle vivrait, et pro-longerait sa mission dans le monde entier. Elle ajoute en souriant : Oh la coquine, elle m’a tout laissé (a48) !

Une vie donnée pour une couronne d’élus Le lundi 3 décembre 1928, l’Esprit Saint s’empare d’elle

et lui donne à la fois sa mission et la force d’y répondre. Sa vie bascule : Plus ma vie sera soumise à Dieu et conforme avec celle du Rédempteur, plus je participerai à l’achève-ment de son Œuvre.

De passage à la ferme, un père capucin missionnaire, le Père Marie-Bernard se porte garant de Marthe auprès de l’abbé Faure, curé de Châteauneuf jusqu’en 1955. Il propose à Marthe d’entrer dans le tiers ordre de saint François [4] (a54).

Un père spirituel Le lendemain Marthe demande à l’abbé Faure d’être son

père spirituel, ce qu’il accepte. Elle lui écrit : Monsieur le curé et cher Père spirituel. Je suis prodigue, comme vous pouvez le voir puisque sans permission, sans vous demander si vous le voulez bien, je vous dis « Père » ! Mais il est vrai que si ce n’est pas votre volonté, je suis prête à m’incliner sous la sentence d’un refus, gardant bien cachée ma peine. Il n’en

est pas ainsi, n’est-ce pas, monsieur le curé et cher Père ! Et vous voulez bien que je sois un peu votre enfant ?

L’abbé Faure est un brave homme qui se donne de tout son cœur à son ministère. Ses relations avec Marthe devien-nent rapidement simples et naturelles. Elle n’hésite pas à se confier à lui et dans une lettre, elle ajoute ce petit mot qui montre déjà leur intimité : S’il vous est possible de venir à « la plaine » avant Noël, je vous demande un bien long mo-ment, n’apportez pas votre montre, il vaudra mieux ! Son choix : la souffrance; celle de Jésus crucifié

La veille de l’Ascension 1929, le Seigneur demande à Marthe de choisir : Aller au Ciel tout de suite ou rester long-temps sur la terre et sauver beaucoup d’âmes ? Voir Dieu immédiatement, c’est le bonheur assuré; ou rester sur terre et accepter de continuer à souffrir; s’exposer aux tempêtes de la vie. Mais, c’est aussi accomplir sa Mission !

La vie de Marthe est passionnante par l’expérience la plus haute que puisse faire un être humain : entrer déjà dans les profondeurs de Dieu ! Marthe Robin a un contact conti-nuel avec le Christ. Ce contact est sensible à l’âme. Les Pè-res de l’Eglise parlent des sens spirituels. Ils expliquent que l’âme possède des sens tout comme le corps. Mais ces sens spirituels sont atrophiés par le péché [5]. Dieu peut les ré-activer : sous l’action de la grâce, l’homme est capable de sentir Dieu, de le toucher, de le goûter… La puissance des sens spirituels est incomparablement supérieure à celle des sens corporels. Cette relation d’intimité emprunte le vocabu-laire du cœur : l’en-trée dans le mystère du Cœur de Jésus, ce qu’il vit en lui de plus profond, de plus caché, de plus précieux. Le Sacré-Cœur de Jésus en Croix est la demeure inviolable que j’ai choisie sur la terre. Marthe devient vic-time d’amour (a59) !

Le combat spirituel Durant toute la vie de Marthe, ce combat spirituel prend

la forme d’une lutte directe contre le démon. Le 27 février 1930, elle écrit : le démon ricane à mes oreilles, me répétant sans trêve ni repos des propos infâmes ; il me dit que je ne dois pas croire qu’il y aura une place pour moi au paradis, qu’il ne faut pas me figurer que Dieu m’aime, il m’attaque par la soif en me faisant éprouver des soifs cruelles et excessi-ves, ce qui m’est un combat très pénible [6].

Marthe Robin

[2] le 25 mars, fête de l’Annoncia-tion, conception véritable de Jésus; est une date-clef dans l’histoire de San Damiano : Lors de sa troisième grossesse, l’état de santé de Rosa devient si critique que le médecin traitant lui conseille fortement un avortement thérapeutique qu’elle refuse catégoriquement en disant :

Cet enfant, c’est Dieu qui me l’a donné… Le début des apparitions commence par une ouverture à la vie. Rosa a prophétisé que cette fète serait aussi importante que Noël dans l’Eglise. [3] Prenez la ferme résolution de vous donner tout à Jésus. SD 6 janvier 1970

[4] Rosa devint aussi tertiaire fran-ciscaine (Bulletin n°5) [5] Tous doivent se réveiller et répa-rer les graves péchés qui se commet-tent pendant le jour et pendant la nuit. SD 9 août 1968 [6] Le démon fait tout pour prendre l’esprit de mes enfants, pour les ar-racher à Jésus. SD 16 janvier 1970

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Marthe dans sa chambre Marthe ne se résigne pas à la dé-

pendance. Comme beaucoup de mala-des, elle déploie des trésors d’énergie pour organiser son univers familier et le rendre le plus fonctionnel possible. L’horizon de Marthe Robin se limite à sa chambre. Marthe ne sort plus : elle emploie alors au maximum les derniers sens qui lui restent : l’ouïe, l’odorat. Elle capte au maximum toutes les informa-tions qui lui parviennent. Elle a un sens très poussé de la voix humaine. Elle ne bouge plus ou guère ; aussi développe-t-elle sa communication, non par le geste, mais par la parole : elle parle un français extrêmement précis, avec une intonation et une hauteur de voix remarquablement nettes et adaptées à la qualité de chaque interlocuteur. Grâce a un dispositif qui a été aménagé près d’elle, elle arrive à lire. Elle sait qu’elle va perdre la vue. Elle étudie donc très attentivement les livres spirituels à sa portée et, nantie d’une mémoire exceptionnelle décuplée par la né-cessité, elle assimile ce qu’elle juge le plus intéressant, jus-qu’au par cœur. De même, elle écrit autant qu’elle en est capable et lutte pied à pied contre la paralysie. Elle a même appris à écrire en tenant un crayon dans sa bouche [7].

Sa chambre commence à devenir le centre d’un réseau de prières qui s’élargit de plus en plus, sans interruption, jusqu’à sa mort [8].

Marthe accueille des visiteurs très divers. Grâce à ces conversations et à ses correspondance, Marthe élargit l’es-pace de sa chambre aux dimensions du monde. Elle n’hésite pas à s’intéresser librement à mille choses, et elle étonne souvent ses interlocuteurs en manifestant des curiosités bien éloignées de ce qu’on attendait d’elle. Dans ce domaine aus-si, Marthe Robin reste un être très humain, et rien ne serait plus faux que de la cantonner dans le portrait d’une mystique déconnectée de la vie [9] (a69) .

Les phénomènes mystiques Au début du mois d’octobre 1930, Marthe reçoit les stig-

mates. Elle demande que ceux-ci ne soient pas apparents. Ce n’est que plus tard que le phénomène devient visible. Un jour, Gisèle, l’amie de Marthe, lui rend visite à la ferme. Dans la cour, sa mère l’appelle : Dites, petite, Je voudrais bien vous dire quelque chose, je suis bien ennuyée pour ma pe-tite, elle saigne. Elle lui fait signe : le cœur, la figure (front, yeux). Gisèle a pensé tout de suite : Mais ce sont les stigma-tes ! – Mais qu’est ce que c’est les stigmates ? – La maman,

qui croyait que c’était une mala-die, reprit : Regardez ce linge, il est tout maculé de sang. Ce linge, je l’ai lavé, je l’ai fait bouillir, je l’ai passé à la Javel, et ça ne s’en va pas. Qu’est-ce que c’est ? – Ma-man Robin, répondit Gisèle, il ne faut pas garder ça pour vous. Il faut que Marthe en parle à M. le curé. Elle répondit : Marthe ne veut pas que je le dise, ne lui en parlez pas [10]. Dans un texte du 14 novembre 1931, Marthe raconte : Je vis mon lit transformé en une grande croix épineuse, transformation qui s’est faite déjà bien des fois et s’opère chaque fois plus torturante, parce qu’avec toujours plus d’amour…-

« C’est là, maintenant, que Je te veux » dit aussitôt une voix intérieure.

En 1940, Marthe devient aveugle (a163). Présence d’une maman : Marie

Elle a un contact, même physique [11], avec la Vierge. Elle a senti son toucher et vu son action. Marthe souffre énormément. Elle a besoin d’être aimée, consolée, et de le sentir. Elle ne peut donner que l’amour qu’elle reçoit. La Vierge Marie s’est sans doute occupée de Marthe plus que nous ne pouvons le penser, comme une maman prend soin de son enfant malade, avec une tendresse et une attention constantes. « On avait l’impression qu’elle la connaissait très bien ! »

Marthe a des « visions » des anges, de saint Jean et de saint François d’Assise. Ces deux saints sont particulière-ment liés à la Passion de Jésus. Ils ont été donnés par Dieu à Marthe comme des amis pour la construire, la consoler, lui permettre de supporter les souffrances de la Passion.

Elle sait qu’on risque de s’attacher à ces visions, donc elle ne les demande pas comme telles. Ce qui la préoccupe, c’est l’amour, et pour elle, l’amour est lié à la croix.

Le monde : un seul foyer d’amour Le 2 février 1932, Marthe écrit ces mots : Que Dieu fasse

de moi un foyer pour purifier le monde et embraser les âmes. (…) « Je t’ai choisie pour ranimer dans le monde l’amour qui s’éteint, pour me servir d’auxiliaire et révéler mon Œuvre. Je ferai de toi une flamme de cet incendie que je veux allumer sur la terre. » (…) Etendre sur la terre le règne de la vérité et de l’amour, voilà, me semble-t-il ma mission [12].

[7] Courage, mes enfants, courage, la route du Ciel est étroite et épineuse, mais quand la cime est atteinte, que de joie et d’amour ! SD 3 mai 1970 [8] Priez, priez et ne vous lassez pas de prier. Seule la prière peut vous sauver. (Avec) l’union et l’amour avec Jésus et avec votre Maman du Ciel qui vous at-tend. SD 24 janvier 1969

[9] Jésus est Roi des rois. Il veut que les hommes s’aiment en vrais chrétiens, tous unis dans l’amour, tous unis dans la prière pour monter un jour en Paradis. SD 30 mai 1970 [10] Jésus : « Courage, ma fille, courage ma toute petite. Etreins la croix avec moi : Je te donnerai toute ma passion et suis-moi. » SD 1er mars 1968

[11] Je suis ici, au milieu de vous, Vi-vante et Vraie comme vous. Je vous vois tous. Mon regard est fixé sur chacun de vous pour vous combler de grâces et de pardon. Réfléchissez et faites un bon exa-men de conscience..» SD 4 avril 69 [12]… Je viendrai en Mère et en Reine, et mon Fils Jésus viendra avec son Règne de Roi. Avez-vous entendu, mes en-fants ? SD 30 mai 1968 8

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Moteur invisible de l’oeuvre : Le Seigneur demandait avec insistance et sans tarder la pre-mière fondation avec la création d’une école pour enfants et jeunes filles qu’il promettait, avec la Très Sainte Vierge, de combler de son amour et de leur divine protection, annonçant que l’école serait un jour une des branches de l’œuvre. La prière et l’offrande de tous seront comme le « moteur invisi-ble » de l’œuvre [13].

Canal de la grâce : Marie Médiatrice Marthe Robin voulait placer l’école de Châteauneuf sous le patronage de la Vierge Marie. Elle désirait un tableau dont la peinture représente Marie-Médiatrice de toutes Grâces [14]. Madame Relave peint le tableau et la providence chargea le Père Finet de le porter à Marthe.

Père Georges Finet, Fondateur des foyers le Père Finet naît le 6 sep-tembre 1898 dans la pro-priété de ses grands-parents. C’est un enfant gai, espiègle, épanoui. La vie de famille est heureuse. Il se pose la question du sacer-doce mais a le désir de fon-der une famille. Il fait une retraite à Ars et l’appel à la vocation sacerdotale l’em-porte[15]. Soyez un prêtre qui a beaucoup d’ambition, lui dit le prédicateur (a107). C’est dans le cadre du sé-minaire que Georges Finet découvre le Traité de la vraie dévotion à la Sainte

Vierge de Louis-Marie Grignion de Montfort. Marie conduit donc sa vie intérieure et extérieure. Le 8 juillet 1923, Georges Finet est ordonné à Lyon. Lorsque, dans l’intimité du confessionnal, il entend pour la première fois : « Bénissez-moi, mon Père », c’est l’émotion. Par le sacerdoce, dit-il, nous devenons père, nous devenons profondément père. Alors, ce jeune homme qui a tout quitté et renoncé a sa paternité humaine, sait que dans son sacerdoce, il découvre la paternité divine. Il en était bou-leversé ! Son rôle de père s’élargit avec les années.

Père et ami de la Vierge Marie L’abbé Finet est un ardent apôtre de Marie, tant il a à cœur le désir de la faire connaître, aimer et prier. Aussi, les conféren-ces s’enchaînent. Sur la colline de Fourvière, à Lyon, des laïcs ont le désir de créer une série de conférences mariales et cher-chent un prédicateur juste pour cinq ou six conférences. Elles

m’en ont fait prêcher cent , dit-il ! De 12 personnes, elles pas-sent à 150, puis 300… L’abbé Finet a un tempérament enthousiaste, confiant, qui a gardé et gardera toute sa vie un esprit d’enfance. C’est un vi-vant, un optimiste, qui voit les côtés positifs des choses et des personnes, doué d’une excellente capacité d’adaptation. C’est un homme droit, sincère. Son intelligence est claire et va à l’es-sentiel. C’est l’homme qu’il fallait pour une fondation (a114). Première rencontre de Marthe Robin avec

de l’abbé Georges Finet Le 10 février 1936, l’abbé Finet entre dans la chambre de Mar-the, portant le fameux tableau de Marie Médiatrice, qui est l’oc-casion de la rencontre. Plus tard, il dit avec humour qu’en fait, c’est la Vierge Marie qui le portait : Je croyais amener la Saint Vierge, or c’est Elle qui m’amenait. Marthe est d’emblée extrê-mement émue.

Prophétie pour la France Laissons la parole à Marthe : La France va descendre jusqu’au fond de l’abîme, jusqu’au point où l’on ne verra plus aucune solutions humaine de relèvement. Elle restera toute seule, dé-laissée de toutes les autres nations qui se détourneront d’elle, après l’avoir conduite à sa perte. Elle ne restera pas longtemps dans cette extrémité. Elle sera sauvée, mais ni par les armes, ni par le génie des hommes, parce qu’il ne leur restera plus de moyen humain… La France sera sauvée, car le Bon Dieu in-terviendra par la Sainte Vierge. C’est Elle qui sauvera la France et le monde. Le Bon Dieu interviendra par la Sainte Vierge et par le Saint-Esprit.. Ce sera une ère nouvelle et à partir de ce moment se réalisera la prophétie d’Isaïe sur l’union des cœurs et l’unité des peuples. Après le nouvel «avènement» du Saint-Esprit qui se manifestera plus particu-lièrement en France, celle-ci réalisera vraiment sa mission de fille aînée de l’Eglise et l’épreuve, en la purifiant, lui rendra le titre perdu (a117).

Comment va se faire cette Nouvelle Pentecôte d’amour ?

L’Eglise va totalement se rajeunir par l’apostolat du laïcat [16] dit Marthe au Père Finet qui rapporte: Elle m’a beaucoup parlé de ça. Elle m’a même dit : le laïcat va avoir un rôle très impor-tant à jouer dans l’Eglise… Elle a ajouté qu’il y aurait beaucoup de manières pour former le laïcat, mais notamment des Foyers de lumière, de charité et d’amour. Ils seront dirigés par un prê-tre, le Père, et ils comprendront des laïcs engagés. Et elle m’a dit : Ces Foyers de Charité auront un rayonnement dans le monde entier ! Ils seront une réponse au cœur de Jésus au monde après la défaite matérielle des peuples et leurs erreurs sataniques.

[13] Avec la prière, les sacrifices et les bonnes œuvres tout peut se ré-soudre… Il n’y a que la prière et le sacrifice pour recevoir les grâces. SD 29 mars 1968

[14] Je suis la Reine du Ciel, la Mère de l’univers, la Médiatrice des grâ-ces et le Refuge des pécheurs qui veut tous mes enfants repentis à mes pieds ! tous, je veux vous

convertir, parce que vous êtes tous mes fils, les bons comme les mé-chants ! SD 10 octobre 1969

[15] Je veux beaucoup de vocations, beaucoup de nouveaux prêtres, de séminaristes. Mais de vrais apôtres de Jésus, de la pureté, de la chaste-té, de l’humilité, de la pauvreté. Moi, je suis la Reine des apôtres, je

suis la Mère de l’Eglise, Que tous mes apôtres soient entre mes bras. Priez pour mes apôtres. SD 1er août 1969

[16] Mes enfants du monde, je les aime tant ! Moi aussi, je veux être aimée de vous ! Je veux être connue et veux que vous aimiez beaucoup mon Fils Jésus. SD 16 janvier 1970

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Une demande de la part de Dieu ! Soudain Marthe se tourne vers le père Finet : - Monsieur l’abbé, j’ai une demande à vous adresser de la part de Dieu. - Mais laquelle, Mademoiselle ? - C’est vous qui devez venir ici, à Châteauneuf, pour fonder le premier Foyer de Charité. - Moi, Mademoiselle ? Mais je ne suis pas du diocèse ! Je suis de Lyon ! - Qu’est-ce que ça fait, puisque Dieu le veut ! - Ah ! Je n’y avais pas pensé. Mais pour faire quoi ? - Notamment pour prêcher des retraites. - Oui, des retraites de trois jours, ce serait une bonne chose. - Non : de cinq jours car en trois jours on n’a pas le temps de former les âmes. - Ah, bon ! Mais alors elles s’adresseront à qui, ces retrai-tes ? - A des dames et jeunes filles. - Qu’est-ce qu’on fera pendant ces retraites ? Des carre-fours, des échanges ? - Non, non, non. La Sainte Vierge veut le silence complet. - Vous croyez que je pourrai mettre des dames et des jeu-nes filles en silence pendant cinq jours ? - Puisque la Sainte Vierge le demande ! - Ah bon, je ne savais pas… Mais comment faire connaître ces retraites ? - La Sainte Vierge s’en chargera. Jésus donnera des grâ-ces extraordinaires. Vous n’aurez pas besoin de faire de ré-clame ! - Mais où fera-t-on ces retraites ? - A l’école des filles. - Mais, il faudrait des lits, une cuisine. Qui va faire ces tra-vaux ? - Vous ! - Mais avec quel argent ? - Ne vous tourmentez pas, la sainte Vierge y veillera. - Quand faudra-t-il prêcher la première retraite ? - Le 7 septembre. J’étais abasourdi. Je lui ai dit que j’en parlerais à mes supé-

rieurs : Je ne puis refuser, mais encore dois-je demander l’autorisation de mes supérieurs. Ah oui, vous devez vous mettre dans l’obéissance [17].

Marchez ! Très remué, l’abbé Finet sort de chez Marthe. Le lendemain, le 11 février 1943, fête de Notre-Dame de Lourdes, il dit la messe avec l’abbé Faure à Notre-Dame de Fourvière, pour les Foyers de Lumière, de Charité et d’Amour. Puis il voit son su-périeur et l’évêque de Valence, qui lui dit : vous devez faire tout ce qu’elle vous dira. Elle ne vous trompera jamais. Je serai toujours avec vous pour vous aider, vous soutenir et à l’occasion, vous défendre. Marchez ! [17] .

L’abbé Finet devient le Père Finet J’accompagnais, dit le Père Finet, le Père Faure qui montait auprès de Marthe lui apporter la communion : « Non, pas vous, lui dit Marthe, mais le Père » en me désignant. Et en ce jour, je recevais le titre merveilleux de « Père » [18] que je devais partager dans la suite avec tous mes frères, responsa-bles de nos Foyers de Charité.

Lieu du premier Foyer de Charité Marthe précise : Jésus ouvrit les bras en un geste glorieux de bénédiction et d’amour, les yeux baissés sur la terre qu’il cou-vrait majestueusement de son ombre en la considérant avec une tendresse et une complaisance ineffables. Après un mo-ment de cette attitude, il me désigna l’endroit précis où il dé-sirait son Œuvre et qu’il fallait acquérir : « Qu’on édifie donc sans arrêt, malgré les difficultés de l’heure et les angoisses croissantes ! Ma volonté l’exige !» (a 141)[19].

Le foyer pendant la guerre Les fondations continuent pendant la guerre. Marthe profite de la ferveur générale pour instaurer un rosaire perpétuel : une croisade du rosaire est dite jour et nuit; les membres du foyer s’y associent . Marthe est extrêmement inquiète de la guerre. Hitler est une image de l’antéchrist, dit-elle, mais ce n’est pas l’antéchrist… Que les catholiques allemands souffrent ! Une grande solidarité se manifeste pendant toute la guerre. Le foyer devient un hôpital, un lieu de rencontre et de refuge pour les personnes recherchées. Pour les juifs, Marthe est scandali-sée : De quel droit les traite-t-on de la sorte ? Nous sommes tous des juifs spirituellement. Notre saint Père le pape l’a dit. Sans eux, il n’y aurait pas eu le Christ et la Rédemption. C’est une chose capitale qui domine le temps et l’éternité. Jésus était juif, Marie aussi était juive (a145) ! Des allemands menacent de brûler le foyer. La confiance ne quitte pas le foyer. Les retraites continuent normalement. Le village et le foyer ont été protégés [20].

[17] J’aime tant mes fils de prédilection ! Je veux qu’ils accomplissent leur devoir d’apôtres, de pères envers mes enfants que Jésus leur a confiés. Ils doivent imi-ter les premiers apôtres dans la pauvreté, dans l’humilité, dans l’obéissance et res-ter fermes dans la foi en étant prêts à donner leur vie et à répandre leur sang pour le salut des âmes. SD 28 juin 1968

[18] Mon Fils Jésus est au milieu de vous avec tous les apôtres et il veut voir beau-coup de ses frères, les apôtres de la terre, il veut les entourer d’amour, il veut qu’ils s’unissent à Lui dans la pauvreté, dans la chasteté, dans la charité, parce que mes fils de prédilection ont une grande mis-sion et s’ils arrivent à la sainteté, ils en-traînent tant d’âmes ! SD 1er mai1970

[19]Le Ciel se choisi des lieux de grâ-ces :...Mes enfants, Je suis en ce lieu, en ce lieu tout mien, que je veux enrichir de grâces et de trésors célestes. En ce Lieu est mon Jardin de Paradis. Un jour vous comprendrez ! SD 20 mars 1967 [20] Même au cœur des luttes, Je serai au milieu de vous et vous sauverai, vous protègerai et vous emporterai un jour dans le Ciel avec Moi. SD 8 déc.1969

Père Finet Fondateur des Foyers de Charité

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Les Passions de Marthe Ma vie est une messe continuelle. Je n’ai jamais l’impression que mon lit est un lit, c’est un autel, c’est la croix. Souffrir apprend la charité, l’abandon à Dieu, le détachement. Souffrir apprend à voir et à comprendre. Souffrir apprend à soulager, à compatir, à consoler ceux qui souffrent (a187) [21]. Toute la vie spirituelle de Marthe est orientée par son union hebdomadaire à la Passion du Christ. Le jeudi soir, au cours du chapelet, Marthe revit ce que le Christ a vécu. Le plus souvent le vendredi après-midi, elle se confie et le Père Finet prend des notes. Sentir quelqu’un auprès d’elle, même si c’est dans le silence, est très important pour Marthe. La « passion » s’accentue au point de ressembler à une vraie mort. Le vendre-di à 15 heures, Marthe termine cette passion « brisée ». Le Père doit alors, doucement, remettre son corps droit, lui relever la tête, travail très délicat et difficile. Elle a souvent ensuite des extases mariales le vendredi et le samedi, et elle ne retrouvera la parole que le samedi, puis, au fur et à mesure des années, seulement le dimanche, et enfin à partir de 1969, ce n’est que le lundi qu’elle reprend ses sens. Beaucoup de choses se passent pendant les « passions ». En effet, Marthe est entièrement « branchée » sur le monde qui l’entoure. Elle porte tout cela dans sa prière, dans sa souffrance et dans son of-frande. Elle est spécialement habitée par l’œuvre des Foyers qui en est à ses pre-miers pas. Elle déclare : Le Bon Dieu veut que cette maison soit son Jardin de délices et que chaque âme qui l’habite soit une plante du Paradis. Les âmes font les délices du Bon Dieu, non les murs ! Jésus y trouve sa joie, son ciel d’a-mour, son repos sur la terre, non pas dans les choses extraor-dinaires, mais dans le devoir d’état accompli par amour (a164).

Visite médicale de Marthe En 1942, deux médecins de Lyon ont établi un diagnostic com-mun de la maladie de Marthe. Ils se sont trouvés confrontés à des phénomènes, comme les stigmates, qu’ils ne pouvaient pas nier, mais qu’ils ne pouvaient expliquer. Ils ont donc décla-ré qu’on ne pouvait « leur donner une explication plausible par les causes que nos connaissances scientifiques actuelles nous font habituellement invoquer. »

Mise au point épiscopale Dans la semaine religieuse de Valence, monseigneur Pic pu-blia le 7 août 1943 une mise au point dont le but était de mani-fester l’estime de l’Église à Marthe, en la protégeant, afin qu’elle puisse continuer à mener à bien sa mission loin des curiosités inutiles.

Des théologiens à sa porte ! Le Père Garrigou-Lagrange disait qu’il y avait dans la Drôme une sainte femme qui vit une vie contemplative en victime d’a-mour. Dans la chambre de Marthe avec le père Finet, il lui fit poser cette question : Qu’y a-t-il de plus grand en Marie, sa grâce personnelle ou sa divine maternité ? La réponse fut im-médiate : Si Marie est pleine de grâce, c’est qu’elle est Mère de Dieu. Il revint plus tard voir Marthe : Je m’excuse, Mademoi-selle, de venir vous déranger malgré toutes vos souffrances mais l’on m’a dit que vous acceptiez volontiers de parler théolo-gie avec les prêtres. C’est pourtant bien ennuyeux la théologie ! Marthe rétorqua aussitôt : La théologie est une science magnifi-que, mais ce sont les théologiens qui sont ennuyeux (a173)! Le Père Manteau-Bonamy faisait une thèse de doctorat intitu-lée Maternité divine et Incarnation. Marthe lui dit : Avez-vous remarqué que notre Mère à Lourdes n’a pas dit seulement comme à Paris, à la Rue du Bac, qu’elle a été conçue sans péché, mais « Je suis l’Immaculée Conception » : Marie n’est pas seulement Mère humaine, comme une autre mère, mieux bien sûr puisqu’elle fut conçue sans péché ; mais elle est avant tout la Mère de Dieu ; Elle est « la Divine Maternité », comme elle est l’Immaculée Conception. C’est son nom qu’elle

a révélé à l’Église, par Bernadette. C’est très important pour votre tra-vail [22]!

Des milliers de retraitants

Plus de 100 000 person-nes se sont rendues dans la chambre de Marthe et ont pu avoir un entretien avec elle. Epuisée pas ses « passions » elle ne recevait que les mercredis et jeudis. Ne pouvant sup-

porter la lumière, le visiteur était accueilli dans une pièce som-bre. Au bout d’un moment, on devinait au fond son lit blanc qui était tout petit car elle y était toute repliée. Marthe répondait avec une voix jeune, pure, très expressive et avec le mot juste qui convenait à chacun. On pourrait écrire des livres entiers sur les conseils de lumière qu’elle donnait aux uns et aux autres. Marthe portait tout dans son cœur. Il fallait que l’on donne aussi de nous-mêmes, elle voulait que l’on élargisse nos cœurs. Déjà, pendant la retraite, on disposait toujours le « Panier de Marthe » près de la cha-pelle. Tous les petits sacrifices de la semaine : les cigarettes, les vêtements, les chocolats… allaient aux prisonniers, aux malades ou dans des pays lointains… pour les œuvres de Mar-the [23]. II existe toujours, dans les Foyers, une dimension mis-sionnaire et oecuménique.

[21] Mon Fils Jésus a souffert beaucoup pour vous sauver, est mort en croix pour vous. Vous aussi, mes enfants, souffrez avec Jésus, avec Jésus et en Jésus. Un jour, vous vous trouverez si heureux !

Parce que sur cette terre, personne ne restera. SD 16 octobre 1969 [22] (En la fête de son apparition à Lour-des) : Je suis la Maman des grâces et je suis la Corédemptrice, je suis l’Avocate,

la Médiatrice, la Mère de Consolation et de l’Amour. SD 11 février 1969 [23] La famille doit être environnée d’a-mour, de paix de charité, comme celle de Nazareth. SD 11 janvier 1970

La ferme de Marthe

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L’Eucharistie : le sceau des élus

Le Père Finet est témoin de communions étonnantes. En effet, Marthe ne peut avaler. Il arrive que l’hostie s’échappe des mains du prêtre pour en-trer dans la bouche de Marthe.

Depuis 1930 Marthe ne mange pas. Elle perd du sang chaque nuit et à chaque pas-sion. Et cependant, elle ne meurt pas. Où trouve-t-elle sa force ? Le 16 août 1945, lors d’une passion, elle s’exprime : J’ai envie de crier à ceux qui me demandent si je mange, que je mange plus qu’eux, car je suis nourrie par l’Eucha-ristie, du sang et de la chair de Jésus. J’ai envie de leur dire que c’est eux qui arrêtent en eux les effets de cette nourri-ture, ils en bloquent les effets. Je ne me nourris que de cela. On m’humecte la bouche. Mais je ne puis avaler. L’hostie me procure une impression physique de nourriture : Jésus est en tout mon corps. C’est lui qui me nourrit. C’est comme une Résurrection ! Marie forme Jésus en nous. Elle veut retrou-ver tout son Jésus en nous [24]. Elle qui fut la grande for-matrice des apôtres. Elle nous mène jusqu’au sein de la Tri-nité, où elle est elle-même établie. Continuez à lui dire oui, tous les jours de votre vie. Gardez votre main dans sa main, vos yeux dans ses yeux et laissez-la vous guider au jour le jour (a197).

L’oeuvre des Foyers Le Foyer de Charité est une communauté chrétienne de

laïcs, désireux de suivre l’exemple des premiers chrétiens, sous la responsabilité d’un prêtre. Il en est le chef et le Père. Sous sa direction, le Foyer doit devenir un foyer de lumière, de charité et d’amour. S’agissant d’une spiritualité de laïcs destinés à vivre au milieu du monde, il n’y a pas de vœux. Les membres du Foyer s’engagent à un don total à Jésus par Marie, selon la formule de consécration de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort (a270).

Une soixantaine de Foyers ont été fondés dans le monde avec 600 membres. L’œuvre des foyers ne s’arrête pas aux retraites. Beaucoup sont associés à une œuvre de miséri-

corde : Le foyer de Château-neuf commence avec une école, puis s’adjoint une mai-son de personnes âgées. Une autre école s’ouvrira au Foyer de Rocquefort les Pins. Le foyer de Poissy en Ile de France et de Spa en Belgique ont une vocation d’accueil des personnes handica-pées… Marthe dira du Foyer du Burundi qu’il est en ce moment le jardin des Oliviers

du monde… Ce sera le Foyer de la réconciliation… Vous ne le direz pas, vous le vivrez !... Marie lui a promis : le monde deviendra un seul Foyer d’a-mour ! [25]

Une nouvelle pentecôte d’amour Marthe annonçait une nouvelle Pentecôte d’Amour qui se-

rait précédée d’un renouveau de l’Eglise. Elle va se rajeunir par l’apostolat des laïcs. Esprit-Saint, priait-elle, venez tel un vent puissant dans nos cathédrales, dans nos églises, dans nos chapelles, dans nos cénacles, dans les plus luxueuses maisons comme dans les plus humbles demeures. Emplis-sez la terre entière de vos lumières, de vos consolations et de votre amour (b219).

Aidez-moi à m’offrir !

Elle disait souvent : Aidez-moi à offrir. Le 4 février 1981 elle dit : Aidez-moi à m’offrir. On récite le chapelet autour de Mar-the… Elle est extrêmement lasse… A Dieu, dit-elle à deux reprises. Elle veut rester seule. La Passion commence. Le vendredi 6 au soir, le Père Finet comme d’habitude rentre dans la pièce. Il trouve Marthe à terre… Elle vit déjà le face à Face (a234) [26].

Seule, Marie est Mère du Foyer disait Marthe. Elle ne se considérait pas fondatrice : Il faut vivre une communion, s’at-tacher à l’essentiel, vivre le bel aujourd’hui de Dieu, en fai-sant la volonté du Père, être toute à Jésus.

Marie-Dominique Fabrikant Livres consultés A : Vie de Marthe Robin B Peyrous Ed Emmanuel et F de Charité 2006 B : Prends ma vie Seigneur R Peyret Ed DDB 1985 SD3m : S Damiano à l’aube du IIIe Millénaire R Maisonneuve Ed Tequi

[24] Jésus a institué l’Eucharistie pour entrer dans vos cœurs, pour être le centre de votre cœur, pour vous donner tout son amour et pour vous pardonner. SD 4 mai 1970

[26] L’année 1981 est marquée par le retour au Père, de Marthe en février, et celui de Rosa di Gesù-Maria en septembre. Il y avait une proximité spirituelle entre ces deux mystiques.

(Voir le témoignage du Père Fougère en page 3 et celui du Père Philippe en Numéro spécial).

[25] Prophétie de Rosa sur la Cité des Œuvres à San Damiano : la Cité des Roses

La Cité fleurira et mon Règne viendra, elle sera source de grande Joie pour le Ciel et pour la terre. Le Père Éternel ouvrira les Cieux…

La palme du martyre donnée à tous les fils de la terre, pour qu’ils soient tous sauvés… Dans le silence, vous trouverez la Joie du Ciel et la conquête de la terre.

Le Règne d’Amour viendra, et il viendra, le Triomphe de Marie … Il dépend de vous de préparer les voies du Ciel pour tous les élus, afin de conquérir

la grande cité de la terre, la Cité de Marie, votre Mère, Mère de l’Univers (227-RM. SD3m).

Chapelle du Foyer de Châteauneuf de Galaure

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