Une Nouvelle Dispensation de la verite Divine

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UN!: NOUVELLE DISPENSATION DE LA VERITE DIVINE L' BGLISE DE LA NOUVELLE nRUS!LEM PAR Le vér en d C H AU NC EY GILES DE , TRADUIT DE L'ANGLAIS PArus LIBRAIRIE S VVEDENBORGIENNE 1 '2, ROE TtlOOrN (PRils DO P .... NTBÉON) t 86

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CHAUNCEY GILES Le Révérend de Philadelphie

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UN!: NOUVELLE DISPENSATION DE LA

VERITE DIVINE L' BGLISE DE LA NOUVELLE nRUS!LEM

PAR

L e Rév é r end C H AU N C EY GILES DE l'BIL~DBLPBm

, TRADUIT DE L'ANGLAIS

PArus LIBRAIRIE S VVEDENBORGIENNE

1 '2, ROE TtlOOrN (PRils DO P .... NTBÉON)

t 86

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UNE NOUVELLE DISPENSATION

DE LA

VERITE DIVINE

L'Église de la Nouvelle Jérusalem.

La bonté et la vérité doivent un jour régner sur la terre: les prophéties qui renférment cette promesse illuminent les Saintes Écritures de leur éclat radieux. Le Seigneur, par des figures, par des symboles et aussi par des déclarations positives, a fait connaître avec certitude les glorieuses perfec. tions de cet âge nouveau d'intelligence et de bon­heur pour l'humanité. Ce doit être une époque de paix universelle au dehors comme au dedans. '" Le loup habitera avec l'agneau, l'enfant qui tette encore prendra ses ébats sur la retraite de l'as-­pic » ... L.es hOlnmes forgeront des socs avec leurs épé es. " Part out s'é tendra la connaissance- de la V é rité divine. a; La connaissance du Seigneur couvrira la terre comme les eaux remplissent la

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m er. )) L es croyan ces s'h arm oniseront et seront plus facile m e n t cOlllprises. L a socié t é s'or ganisera en pre nant ses modèles d ans l es formes et les principes du Ciel. Il L a volonté d u Seigneur s er a fait e s ur la terre con1IDe a u c iel. »L 'homme vi vra e n int imeco1l1munion avec le S e igneur. « L e t a bernacl e d e Die u ser a a u milie u des hommes : Il h abiter a a vec eux et ils seront son p e up le e t Die u lui-même h a b ite r a avec e ux e tse ra le ur Die u. » Cet état s e r a affr a nchi de la m aladie e t d e la douleur, d e la t r istesse e t d e la m.urt . cc Et Dieu e ssuiera toutes les larmes d e le urs y e ux et il n'y au ra p lus ni mort, ni tri stosse , p l us de lamentations non plus que d e souffrance . » C e sera un état nouveau de sagesse et d 'amour, de joie et de paix sur la terre. Ce sera une nouvelle terre. « Voici, je fais toutes choses nouvelles.»

Mais, malg r é d es prom esses si claires et sil formeHes, s i v ariée s e t si fréquemment r é pé tées" au sujet de l' établissement sur la terre de cette socié t é nouve lle et cé leste, e t quoiqu'eUes é ma­nent du S e ig-neur lui-même, le s hommes ont beau­coup de peine à y croire. Il est r a re e n effet qu'ils fass ent bon accueil à d es v érités nouv elles , surtout si elles trouble n t l e ur r epos et les invitent il. chang er le COUrs h a bitu el de le urs pensées e n por­tant plus loin le ur act ivité .. ( L 'homme qui a bu du vin v ie ux n 'en demande pa s d u nouvea u, car, dit-il, le vieux est m e illeur. " Cela est particuliè-

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rer.ùent vrai dans toutes les questions religieuses. L 'Église a tracé ses limites autour d'une petite section de l'infinie vérité et elle dit: Il n'est pas possible d 'aller beaucoup au delà. On pourra d é­couvrir d e nouveaux faits dans ce périmètre; les opinions actuoHement acceptées p ourront se mo­c1ifior; quelques vérités nouvelles pourront appa­raître, mais faire un pds nouveau et jIll.portant au delà ou au· dessus du domaine actuel d e la pe nsée relig ieuse semble une impossibilité! J e ne sais s'il est une assertion qui doive paraitre au monde chrétien plus contraire a u bon sens que de d écla­rer possible un prog rès de ce genre et surtout d 'affirmer qu'.il est en t.rain de sc r éaliser ; e t ce ­pendant l'objet de mon discours est de vous ex­poser que ce grand pas a été fait, quo l'ensemble de v érités spirituelles connu sous le nom de Nou­velle Église ou d 'Église de la Nouvelle J érusalem en est la preuve, et que la promesse de «( faÏre toutes choses nouvelles» trouve en lui son accom­plissement. J'ai donc à vous expliquer, aussi bien que mon temps et mes facultés ma le permet­tront, quel est ce progrès; mais, avant d'aborder c e suj e t, je dois en préparer l'étude on corrigeant quelques-unes des opinions erronées qui sont g é n é ralement r épandues et qui e mpêchent d'en concevoir une idée claire et précise.

En conséquence, j'appellerai en premier lieu votre attention sur :

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Ce que la NouveUe Église n'est pas.

Elle n'est pas le spir i t isme avec l,egua l on l'a souvent confondue. Elle a moins de rapports avec ce phénomène r e m arquablo que toute autre Église ou tou te aut r e form~ d e croyance r e lio- iouse. Nos doctrines nous permettent de compre ndre le spiritism e e tnous montrent cl a ire m ent l e g r a nd danger qu' il prés ente pour ceux qui s'y adonne nt; mais nous n'avons rien de commun av ec lui , et, comme É.g lis e, nous n 'avons a ucune sympath ie pour ses doctrines on ses pratique s.

Elle n 'est pas ce mysticis'm e vague c t rêveur avec lequel quelques pense urs distingués l'ont confondue . EUe e st n directe opposition a vec ce qui est obs cur e t impraticable. U n de ses principes fondam entaux est que : « T oute r e ligion a rapport à la vie, et que la vi e de la r el igion est d e fa ire le bien. » Ses doctrines sont substan tie lle s , p ositives et pratiques, comme les scien ces mathématiqu es.

Elle n est pas l.Hl systè m e d e c royance ou de d oute et elle RYmpathise volontiers avec ce qui est b on et vrai dans d 'autre s Églises ou d'antres confessions. Elle n e vient pas oc p our d étruire la loi e t les pro ­phètes » , m ais ponr en fair e connaître l e se ns nou ­veau et la p or tée plus haute , pour en accr oîtr e l 'autorité en montrant que tous l es commande m ents

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ont leur origine et leur base dans les lois immua­blf'>S de l'ordre divin. L es doctrines de la Nouvelle Église enseignent aux hommes à croire d'une ma­nière rationnelle au Seigneur Jé.,>us-Christ, à re­connaître non seulement l 'inspiration" mais la divinité des Saintes-Écritures, e t à considérer oomme absolumentnécessaîres aU! salut la. croyanco au Seigneur et une vie conforme aux commande­ments.

Elle n'es,t pas une secte de rÉ"'lise chrétienne, pas plus que celle-ci n'était une secte de l'Église juive. Elle n'e n diffère pas en tout ou en partic , comme l'Ég lise catholique diffère de l'Église pro­testante, les Presbytériens des Méthodistes ou les Trinitaires des Unitaires. Elle ne s'est pas formée en adoptant quelques doctrines de l'Église chré ­tienne et en rejetant les autres. Elle n'est pas un éclectisme. S i tout ce qui est vrai parmi toutcs les sectes pouva it être réuni en un 'corps de doctrine et si tout oe qui est faux pouvait en être éliminé, cela ne r eproduirait pas le système de la Nouvelle Église. On n'aurait pas pu tirer les nouvelles doc · trines des anciennes par des additions, des expli­cations ou des interprétations, pas plus qu'en pu­rifi ant e t en subtilisant une m atière inorganique , on ne fera une plante d ouée d 'un organisme qui marque un progrès distinct.

Ajoutons que telle vérité qui appartient au sys­tème de doctrines d~ la Nouvelle Église ne le r e-

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présente plus quand o n l'isole d es :lutl·cs vérités. D e m ôm e que les pièces d ' une m ontre disjointes e t s éparées n e form ent plus une m ontre , de m êmo une v' ri té ou m ême tou tes les v oritos d 'un systèm e de doctrines , lorsqu 'elles sont isol lies l ' une de l'au­tre , n o son t plus l e sys tèm e . E llos sont par r a p­port à 00 sy tèmo c e que d es amas do briques, do pi e rres , de fr et de bo is son t pal' r apport à une d o nos m aisons modernes.

La N ouve lle Église n 'est pas un sw e denhor­g ianism o. Sw e denborg n' en est pas plus l'auteur que Nowton n ' est l' a u teur du sys tème solaire . N ous a imons à r econnaîtr e <lu' il a (, té l 'instrument divinemen t ohois i p our communiquer (lUX homm es ce syst ème de vérité s pirituelle; il a rompli cot te tâohe et nous croyons q ue jama is hom m e n 'a rendu au monde un plus g rand service. Ma.is la. Nouvelle É g li se est plus grande qu 'a ucun homme ou qu'aucune société d 'hommes, eomme les flots de lumièr e qui inondent la terre s ont plus larges et plus profonds que los forûts (fui les retiennent ou l'océan qui les réfléchit.

La. Nouve lle Ég-lis o n'es t pas une discipline ocolésiastique . Co n 'est ni un o organisation venant des hommes, ni une politiquo r e li g ieuse, ni une forme d e culte . De même que los douze apôtres no r eprésentaient pas tout le christianisme, de m ême un n ombre peti t ou n-rand d 'a dh érents ne pout compre ndre l'e n semble de la N ouvelle Église .

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Nous croyons que ces principes nouveaux, COl..lme c e la tl toujow's eu lieu, oroaniseront en sociétés ceux qui les r e uevront, que ces sociétés se multi­plieron t con t inuellement, qu'eUes arriveront à. un puissant organisme qui unira le plus grand deg r é de libert6 individueUe à. la hié,rarcruo la mioll..x ordonnée, e t qu'elles posséderont une forma de olùta appropriée aux besoins de tous ceux qui voudront s 'y rallior. Nous croyons que, s ' il con­vient de le ur conserver le nom de soci6tés de la N ouv lle Église, ce n 'est pas dans une idée d o r os­triction et d'exclusivisme, mais pour los d ésigner clairement.

La Nouvelle Église est une nouvelle dispensatioD.

En montrant ce quo la Nouvelle Église n'est pas, nous avons préparo l'examen de ce qu'elle est. EUo est une nouvelle disponsation d e la vérité d ivine, un nouvel âge pour l'esprit, une ère nou-

olle dans le progrès spirituel de l'humanité . Ce progrès s 'effectue par des étapes distin ctes,. Il est plus qu' un d é veloppement, plus qu'une ascension sur un plan incliné , plus qu' une diff~rence dans les degrés de connaissance, d'activité e t de bon­h eur. Gomme la plante est supérieUl'e au p lus

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beau minéral) comme l'animal est quelque chose de plus qu'une plante perfectionnée et qu'il en diffère par de nouvelles formes, de nouvelles qua­lité s et de nouvelles fonctions vitales, ainsi l'homme dont la nature est un r ésumé de toutes les formes et de toutes les qualités de la création et dont l 'existence embrasse tous les degrés de la vie, du minéral au Divin, avance par des pas dis­tincts dont chacun diffère du préc é dent, comme l'esprit diffère du corps, et possède d e s formes, des qualités et des aptitudes toutes nouvelles.

Deux gen r es de p rogrès.

Il Y a deux genres de progrès : l'un est un per­fectionnement sur le m ê me terrain, l 'autre est un pas qui é lève à un niveau supérieur. L'emploi de la vapeur comme force motrice a été un pas tout nouveau dans la mécanique. Ce n'était ni un déve­l oppement, ni une modification des forces em­pruntées à l'anima], au vent ou à la chute des eaux. C' était un pas nouveau, une nouvelle force, un genre spécial de progrès. Mais la première ma­chine à vapeur était imparfaite. Les corrections qui l 'ont amenée à sa perfection actuelle consti­tuent un autre genre de progrès.

L 'humanité avance dans les deux sens, par la

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découverte de nouveaux principes, et par leur dé­vdoppèment. Les progrès qui font monter plus haut ne se manife stent qu'à de longs intervalles i ils mal·quent une ère n.ouvelle dans la vie d e l'hu­manité . La Nouve lle É glise est un prog r ès de ce genre dans la vie spirituelle du monde: je valS essayer d e vous faire connaître ce progrès.

C'est un point de vue nouveau.

C'est un pas qui fait monter de la nature à l'es­prit, Ges effe ts aux causes et qui, de la hauteur où il place l'esprit, lui permet de dominer toutes les Çjue stions dans l'ordre naturel comme dans l'ordre spirituel. Pour la r év é lation que le Seigneur nous a d onnée dans le s Saintes Écritures, c'est un pas qui conduit, dans la connaissance de la v érité spi­rituelle, de la lettre à l'esprit, des faits aux prin­cipes, du particulier à l'universel et des appa­rences qui trompent toujours à la connaissance des ch.oses dans leurréalité . Ce point devue change l'aspect de chaque sujet soumis à notre exame n et m.odifie notre manière de lec.ompre ndre. L'univers cst un tableau des attributs divins, mais suivant la manière dont ce tableau est é clairé il s e ra pour n.ous un nuage .obscur .ou un type de beauté , un chaos d' éléments opp.osés .ou un monde d 'har-

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monies é ternelles. Le principe d'où nous partons domine t outes les phases de notre exa m en da ns l'étude d es lois spiritueUe..<I comme dans celle des lois n aturelles . S i l e principe est faux , nous n oua p erdons d ans un dédale sans issue; s 'il est 'Tai , n ou s pouvon s le suivre à traver s tous les laby­rinthes de la vie a ve c la cert itude d'atte indre notre but.

Exemples tirés des sciences.

L 'histoire des sciences nous fournit un exemple excellent de ce q ue n ou s entendons par un progrès en h a u te ur et pa r un point de v ue, nouveau d a ns les conna issan ces hum aines. A vant Copernic, les t h éories des astro nomes sur le s dime nsions, la n a ture et le s mouve m ents des corps céles tes é taient basées sur les a ppar ences . L a terre é tait pour eux le corps le p1us co ns idérable d e l 'univer s m atériol ; ils jugeaient d es d im ensions du soleil, d e la lune e t des étoiles, d 'après l e t é moignag e de leurs sen s . Pour e.'-'Plique r les irrégularités et les anomalie s observé es dan s les mouvements d es corps c6lestcs ils se pe rda ient e n conjectures et épui­saient los ressources de la no6om étrie. Coperni c, e n se pla~ant par la p ens . e nu centre de n otre sys ­tème" v it l 'aspect de l'univers cbanger . Toutes les

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tbéories sc trouvaient bouleversées. L e s corps qui para issaient l es plus pet its à nos sens deve n a ient les p lus g rands , et l es plus gra n ds d e vena ient parfois les p lus pe tits. Ceux qui sembla ient immo­biles sc trouvaie nt être e n mouveme nt e t ce ux qui p araissai ent t ourner autour de la terre d e ve naient relativem ent immobiles . L e témoig nage d e s s ens était r enver sé , mais l'ordre éclata it a u milieu d 'une appa r e n ce de chaos. Non seulem ent Copernic a r­rivait il. donner une explica tion rationnelle de la nature e t d es mouve m e nts d es planè tes, mais il pouvait r ep.dre compte d es erreurs d e ses d evan­cier s qui avaie nt b asé le urs conclus ion s sur des obse r v a tions supe rficielles .

La distinct ion à é tablir entre la n ouvelle , ere

spirituelle et l' a ncienne est d 'une a nalogie pa r­faite ave c celle qui e xis te en tre l'è re nouve lle de l'~tronomie e t l'ancienn e , entre l'âge d e la science et celui d e s connaissa nces super fici e lle s. Swede nbor g a été le Copernic d e la. vérité spiri­tuelle . Il s 'est placé au cent re dans le domaine de l'esprit: c'est de là qu'il a co ntemplé le monde , l'homme ct la vie humaine dans l eur forme e t le urs r a pports véritables . Il a vu l'homme te l qu' il est r éelle m e nt, il r a vu com m e un êtr e spiritue l e t non pas comme l'être pure ment n aturel q u 'il pa r ait être . E n étudia nt l'esprit e t l e s q uestions spiri­tuelles t~ un p oint d e vue n a ture l , e n les m esu­r a nt conformém ent aux notions naturelles , o n

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avait conélu d'après les apparences et on devait arriver forcément à des erreur,:;, à des doutes, à des craintes et à des difficultés inextricables. Swedenborg a introduit une m é thode toute nou· velle dans l'examen des choses spirituelles; il a de nouvelles balances pour les comparer aux choses naturelles et il arrive à des résultats nouveaux pour leurs valeurs, leurs formes, leurs rapports ,et leurs harm.onies. Partant du dOlllaine des causes, centre spiritue l à la fois intérieur et supérieur à la nature, il fait j a illir la lumière dans les t énèbres, l'harmonie dans la lutte et l'ordre dans la conlu­sion.

La Nouvelle Eglise est un pas nouveau qui va de la matière à l'esprit et qui fait toutes choses nouvelles, comme cela doit être pour une évolu­tion de cette importance. Elle se base sur l'esprit, elle en fait l'unité de mesure, le crit'erium de 'Ses jugements e t le point de vue d'où ,elle observe, tire ses conclusions et formule ses doctrines. L'es­prit est pour elle l'organisateur, le domaine des causes, la source immédiate de toutes les activités de l'homme j et, en fin de compte, c'est de lui que dépendent les relations et les destinées hu­maInes.

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Il Y a eu plus d'un progrès de ce genre dans le passé.

Plus d'un g rand pas bie n c a r actér isé a marqué l e s prog r ès r eligieux de not r e e s p èce .

L 'établisse ment du christianis me a été un p a s au d e là e t a u-dessu s d e l'é ta t spirit u e l d es Juifs. Le n atura lis m e dominait pendant l'époque juive ; t o u tes ses idées, ses conna issances et ses prin­cipe s comme n çaient e t finissaie nt avcc c ette vie . Ce n 'était p as ta nt une église que l 'image d ' une église ; son culte c onsistait en cér é m o nies ; s es idées d e gouvernement e t de lé gis lation r e posa ie nt s u r l 'arbitra ire e t t oute s on é c o n o mie était basée sur un pouvoir phys ique e l, pure m en t n ature L L e s idées d e char ité, d 'aln our d u prochain é ta ie nt étrangèr es aux Juifs . Ils cons idéraie nt tous les p e uples 'en d e hors de l e ur n ation comme des c h ien s, di g n es d'un profond m é pris e t p ropre s seule m e nt à faire d es escla v es . U n d es enseig n e ­m e nts qu e les apôtres ont eu l e p lus d e di ffi culté à compre n d r e a é té la pate rnité univer selle de Dieu e t la fraternité d e s hOInmes.

L a d isp en sation chré tie nne a é té s piri tu elle , m a is spiritue lle à un point d e v u e n a turel et, en c o n séqu e n ce, e lle d e vait ê tre exp osée à d e n om­breuses difficultés. du m o m ent q u e k s homInes

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commençaient à raisonner à son sujet. Elle é tait fondée sur un commandement nouveau, la loi de l 'amour mutuel. Elle r ecommandait le pardon des offenses jus qu' à a s ep tante foi s s e pt fois », tandis q'le la dispen sation juive accordait u d ent pour dent . . l> Elle r é véla it aux hommes la réalité d 'une e xistence spirituelle et elle leur faisait connaitre l'importance s uprêm e d e s e conformer avant tout aux lois de la vi e spirituelle dans leurs p ensées et leurs actions . C'é t a it un pas immens e, comme le montra dans la suite l 'hi s to ire de la religion chré­tienne, mais il n 'était pas définitif. Autrement ja­mais on n'aurait vu tant de questions soulevé es, tant d ' incertitudes, t a nt de doutes sincères, tant d e n é gations r a dicales. Les grands faitsdel'existence d 'un monde spiritue l e t d ' une vie continué e après l a mort du corps, d e s vues plus é levées sur Dieu, sur l'homme et sur ses rapports avec Dieu, enfin d e s préceptes prat ique s sur la dire ction à donner aux pensées et a ux affections é taient sans doute enseigné s et acceptés, mais on les prés entait comme de simples faits et comme des lois auxquelles l'o­b éissance é tait commandée plutôt que comme des v é rités inhérente s à la nature de l'homme. Que l­ques-uns m êm e , dans la forme qu'on leur donnait, paraissa ient contenir des contradictions. On pou­va it s'incliner devant eux, mais jusqu'à ce jour l' ense ignement r elig ieux n'avait pas r é ussi à. les expliquer. L 'idé e d e Dieu,qui doit former le centre

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des autres doctrines en est un exemple. Exposer d 'une manière rationnelle les lois spirit u elles pa­raît une chose impossihle. Au commencement de l'èr e chrétienne, l'esprit humain n 'était en é tat ni de demander des connaissances rationnelles, ni de les recevoir. La science n'était pas née. Accepter les faits était déjà un grand pas et pendant beau­coup de siècles on s 'occ upait plus de leur r éalité que ùe leur natm'e . Comme le dit Swedenborg, ce qu'on voulait savoir dans toutes ces grandes ques­tions de l'ordre spirituel,. c'était « s 'il e n é tait bien ainsi. » Il y avait des doctrines et d es théories, mais elles aboutissaient à des mystèr es et elles d e vaient être crues et acceptées de con.fiance . Nous voyons qu 'il en est ainsi pour la doctrine relative il, l'autre vie. L 'Ë g lise chrétienne a partoutensei­gné d'une manière claire .. positive et uniforme, l'existence d'une vie heureuse ou misérable pour les hommes après la mort de leur corps, mais elle n>a jamais é té au delà, et elle enseig n e aujourd'hui que nous ne connaissons rien et n e pouvons rien connaître sur la forme ·et la nature d e cette exis· tence et sur les rapports que les êtres humains ont cntre eux dans l'autre vie. Soutenir qu 'il nous est possible, pendant que nous sommes dans cette vi.e , d ' acqué rir une id ée claire, ra t.ionnelle et vraie du monde spirituel serait une thès e que le monde chrétien tl'ouverait absurde aujourd'hui.

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Pourquoi . n 'a-t-on pas été au d,elà '1

On n'a pas é t é au delà des connaissances et des m é tho d es que nous v enons cl ' ind ique r p arce qu'on envisage t outes le s que s t ions spiritu e lle s d 'un point d e vue n aturel e t qu'on veut les r a m e n e r à d e s dim n s io n s n a ture lle s.

L'e n s eig n e ment ch r é t ien vou drait les mainten ir d a ns l es limites e t la d é p enda n ce d es lois n atu­r e lles e t p hysique s. L e s d éfense urs du christia ­nisme s 'entendent sur ce point avec s es adve rsai­res. Ils se trouvent, p ar r apport il. ces g rands faits spiI'itue l s , dans la situation o ù é tai e nt les a s tro­nome s ava nt Cope rnic par rapport à l a nature , aux lois et aux r elations d e s c orps c é lestes. C 'est de la terre (rue les thé ologiens ont é levé le urs reg ards vers le s cieux, e t le s app arences ont servi de bas e à. leurs conclusion s . Ils se sont étudiés à.. concilier le s contradictions qui parais s e nt exister entre la lettre du L ivre r e v é l é, les attributs d e Die u e t la nature d e l ' ex is t e nce spirituelle , m a is ils n 'y ont jamais réussi e t ils n 'y r é ussiront jamais tant qu' ils r est eront d a n s l eur s données nat\.u·e Hes.

Le monde m atériel es t la lettre d e la cré ation, e t il pré sente sous un faux jour c e qui a une exis ­t en ce r éel-Ie et s u bst antieUe j il g randit le n a ture l, diminue l'imp ortance du spir itue l, m e t au premier

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r~.ng ce qui d evrait être au dernier et prend le plus petit com.me mesure du plus grand.

C'e st. en s 'a p puyant « sur la lettre qui tue J)

qu'on explique et qu'on défend les doctrines du christianismo et c 'est avec les mêmes armes qu'on les attaque.

La Nouvelle Église ne reste pas sur ce terrain; elle s 'élève plus haut. Elle accept e toutes les grande s v é rité s spirituelles qui appartiennent au christianisme, mais elle s 'en sert d 'une maniè re nouvelle. C'e st par l ' esprit qu'elle le s contemple, et , à la lumière de l 'esprit, leur sens r é el apparaît. Ainsi s ' accomplit la proID'esse qui nous a é t é faite: « En ta lumiè re nous verrons la lumière. )

Conséquences de cette sit.uation Douvelle.

Ayant établi l e point de départ de nos observa­tions , r e levons quelques-uns d es r ésultats auxquels nous allons être log iquement conduits.

Voyons quelles idées nous rious ferons. de l ' homme et de son existence terrestre, du monde spirituel, de la r é v élation que le Seigneur nous a (lonnée clans le s Saintes-Écritures, enfin du Sei­g neur lui-mê n1e, et examinons queUes relations nous d é couvrirons entre ces idées.

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L'esprit donne la mesure de l'homme.

L'esprit est l ' hon'llue luême. L 'homme est un esprit ct p()ssèd e un corps m.atérie l, v êtem,cnt t emporaire dont l ' emploi n 'est que trans itoire. Con1tme esprit, l 'homme a la forme humaine j il a un ce.l'veau et un cœur, des yeux et des n1ains et tous les organes externes et internes qui consti­tuent le corps humain. Le corps est mode l o sur l'esprit, toute sa force vient de lui et, dans toutes ses parties, il n'est qu'un instrument au service de l'esprit.

Comme l'homme est un esprit, son véritahle domicile est dans le monde spirituel. Le monde nature l est ie t crra in dans lequel il est planté, où il prend racine et où il fait l e pre mier stage bien rapideme nt . coulé d'une existence qui n 'aura pas de fin. Il y est encore dans l 'obscurité, ilsen'leut il tâtons COlTIme un aveugle qtÙ che rcherait sa nour­riture, il sent une impulsion vivifiante dont il ne peut voir la source etH fait des efforts pour obte­nir la liberté" la' chaleur et la lumière que le monde spirituel lui donnera; comme la plante s'efforce de sortir de terre pour jouir de la lumière et, de la chaleur de l 'atmosphère.

Quand l'homme sait ct oroit fermeluent qu'il est un esprit, il possède une balance qui lui permet

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d 'a!,)précier los choses à l eur juste valeur. Toute chose est bonne qui éüarle les o b stacles à son d é­v eloppe m ent spirituel et le fav orise, qu 'elle soit le t r a va il, la contra rié té, l'insuccès , la pauvreté ou la souffrance : tou te chose est v aine et danger e use q ui n ourr it e t s timule le n a turel aux d ép ens du spirituel, qu 'elle s 'appeUe fortun e , honneu r ou pouvoir. U n pas fait clans le prog rès spirituel vaut mie ux Clue la rich esse, l 'honneur ct la gloire du monde.

De cette h auteur s e r e ine où l' esprit s 'élève , q ue d e co n tr ad ictions disp araissent, que d 'énig m es , eau ses d 'inno mbrables d échire m en ts dans le pass é , s e trouvent r ésolues ! Même la mort , ce tte g rande é nig l'l'le qui a été dans tous les âg es la terreur de l'humanité, apparaît comme une phase r égulière dans l'ordre de l 'existence . Ce grand cha~gement, cette source d e tri st esse et de larmes pour tous l es hOlIllIles, pour les païe n s comme pour les chré tiens , que les sa ints e t les p éche urs s 'ac­cordent à r egarder comme la p lus terrible d es m a lé dictions de Dieu, devie nt une d is pensation de son amour conforme à l'ordre établi dès l'ori· g ine du m onde . C' e s t une r ésurrection qui nous affranchit de la sombre e nveloppe du corps maté ­rie l pour d onner à nos facultés une libre expan­sion et n ous la isser le sentimen t d'une existence r éelle entourée d e lumièr e e t d e ch a leur. C'est la possession d'un état qui El. demandé un dur appren-

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tissage . C 'est l'arrivée au pays natal où nous res­pirons l'air que nous a imons, où la t ê te et le cœur se trouvent à l 'aise d ans l 'harmon:eux développ e­ment de toutes nos facultés. Ceci r e nverse l 'opi­nion re('ue; mais l e temps viendra où le sentiment général changera sur ce sujet.

L,e monde spirituel doit être contemplé dans la lumière qui lui est propre.

Si nous arrêtons notre p ensée s ur le monde spi­rituel. d emeure de l'homme comme ê tr e spirituel, l'opinion que nous nous e n étions formée d 'après un point de vue pure m ent terrestre subira une transfor­mation aussi g r a nde que pour ce qui concerne l'homme lui-même. Vu de la t erre e t ape rçu confusé­ment à travers le miroir de la nature, l'e lnonde spi­rituel nous a semblé une r égion o.bscure, vag ue, sans réalité , un royaume de silence et de ténèbres, habité par des fantômes sans forme qui attendent pendant la long ue nuit des âges .la r ésurrection des corps et le r etour à une existence substan­tielle. Je sais qu' il est beaucoup question dans nos discours e t dans n os chants r elig ie ux des j o ies du ciel e t d es tourme nts de l'e n fer; m a is, à vra i dire~

il n'y a là rien de positif e t la confusion des idées •

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laiss e at::cès au doute et à l'incrédulité. Au fond, le sentime nt r éel que le monde chrétien a touj ou'rs eu sans s 'en r e ndre cOlnpte et qu'il conserve en­core e n g rande pa rtie aujourd'hui, c 'est que nous n e s avon s rien e t n e pouvons rie n sa voir de précis et de ce rtain s ur le monde à v enir.

Mai s , à n otre point de vue , l e monde spiritue l est le monde r éel. L 'espritest la s ubstance e t l e type de toutes les form es. C'est de lui que lemonde matériel ti e nt sa form.e e t que vient celle des minéraux, des v égétaux e t des anima ux. Notre monde est l'ombre, l 'autre la r éalité . L'un est transitoire , l'autre es t p e rmane nt. L ' un parait incertain, conf us , él ém entaire , l'autre précis, lumineux et complex e . L e s objets qu'on y voit sont plus nom­breux, plus varié s de forme , de couleur et de qualité, plus brillants de beauté qu'aucun obj e t maté r iel. L e s contours qui d isting u e nt un obj et de l 'autre sont plus fine m ent e t p lus nettement tracé s et l e s obj e ts eux·mê mes sont e n tous points plus distincts. L es d em e ures de n os p èr e s et de nos amis qui nous ont précédés sont s i b elles que le s mots m a nque nt pour les décrire et les relat ions d e s êtr es a ng é liques , homme s c t fexnmes, entre e ux e t ave c l e monde extérieur, sont e n parfait a ccord avec le ur é tat. Ch acun m onte o u d escend a u niveau qui lui est propr e, a ttiré p ar une fo r ce qui n e s e t r omp e jama is , le s conditions 9ù il se trouve s ont les m eille ures qu'il puisse obtenir

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pour son bien et celui de la communauté, et, ce qui vaut mieux encore, chacun dans le ciel recon· naît se. place et se r éjouit de l'occuper. Le ciel est une société bien ordonnée, conforme aux condi­tions at aux aptitudes de l'humanité, et dans la­quelle une entière liberté et un vaste champ sont laissés au développement de toutes les facultés de l'homme et à la réalisation de tous ses vœux.

Ainsi, quand un être humain, vivant au sens spirituel, quitte comme une dépouille son corps matériel, il passe des ténèbres à la lumière, de l'image à la r éalité; il quitte cette situation factice et arbitraire qui résulte des exigences de la na­ture, de ses lois artifi c ielles et de ~es obstacles maté riels, pour entrer dans une liberté qui repose sur les harmonies éternelles. Il n'eRt plus ce ver­misseau qui traçait péniblement sa route à travers un sol résistant. Il est libre, il s'élève dans son air natal, sa face se tourne vers le Seigneur qui lui donne la vie, et les facultés dont il n'avait que le germe ici-bas épanouissent leurs fleurs et mû­rissent leurs fruits. Ces émotions tumultueuses de l'homme immortel dans le sein d 'un corps péris­sable, ces désirs, 'ces aspirations, ces pressenti­ments vagues d 'un but qu' il n'est pas possible d'atteindre ici-bas, ces promesses confuses d'un triomphe futur deviennent enfin de glorieuses réalités. L'homme, c e t é trang er, ce pèlerin, cet enfant prodigue a trouvé sa patrie.

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Bèau rêve , dira-t-on; illusions d'un cerveau fa,tigué! Non, notre doctrine est basée sur les faits et sur l'expérience; elle est la conclusion lo­gique des r é vé lations de l 'Écriture prisos au point d o vue de l 'esprit et interprété es d'après l es lois spirituelles; e lle est rendue nécessaire par les b esoins de l'homme et par la nature de Dieu.

La Bible est un Livre Divin.

Voyons maintenant quel aspect prend la Bible à ce gouveau point de vue. S i Dieu est son auteur et si elle renferme une révélation de la vérité spirituelle et divine, elle doit être un livre bien diffé rent d es compositions purement humaines. Elle doit être aussi supérieure à tout livre d 'ori­gine humaine que son auteur e st supérieur à l 'homme . Un être infiniment sage ne peut écrire, ou faire écrire un livre imparfait. S i la Bible renferme une sagesse infinie et que nous puissions trouver la clé de ses mystères, ce sera pour nous la plus heure use d écouverte e t un pas nouveau que nous ferons dans la. voie du pro­grès.

Le Seigneur s 'est r évé lé de deux manières aux hommes, par ses œ uvres et par sa parole . La pre­mière de ces révélations est g énérale, la seconde

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est particul-iè re. Parfaites toutes l e s d e u x _, e lles sont infin iment au·dessus des œuvres d e l 'homme ; il d o it e n ê tre ains i de toute œ uvre divine. L'une c orrespond à l ' a utre . L a r é 'la tion divine a d 'a­bord ét' fai te p ar l a cr éa t io n, c e tte révé lation i.·olée est obscure . L a r évé lation par la Parole a eu lie u l'' u m oyen d es œ u vr e s de la Cr "ation et eHe n 'a u rait pu s 'effe ctue r san s e ll es . Ces d e ux r évélat io ns ont une o r igine spi r i t u elle e t divine , et, p o ur les compr e n dre , il fa u t les é tu dier à un point d e vue spiri t u e l. O n n e p Gut comprendre une chose qu 'en voyan t son b ut , es m oyen s d' x é c ution et son e mplo i. Les mouvements d es astres vous d o nne nt l a rai s on d 'ètre d 'u nc montre, ses l'o uages ~t ses ressorts étan t r érrlés d 'ap r' s les lois d e l'as tronomie. P our se r e ndre compte d e l 'orirr jne d 'une mac hine, il fa ut se r eporter aux forces cachées d e la nature e t a ux b e. oins d e l'h o mme auxque ls elle r é p ond; ses b a tteme nts et s es vib l'ations sont l'e xpression d 'une -volonté humaine . C ompre ndre c 'es-t connaî­tre l e s ecret e t l'usage d e l'objet s oumis à n otre ex amen. Pou'"ez - v ous cOlnpr e l1 clre la terre et les cieu .. '( si vous n 'avez pas appris l e ur s ecr et ? Ces m ots : « E t Die u dit : » vous r é vè le nt-ils le ur Jl1ysror e si vous n~avez d 'a utres secours que la g rammaire -et le dictio nna ir ? Dix-hui t s iècles d 'é tud e s VOlIS a p prennen t q u ' i ls n e l e peuvent, e t m a inte n a n t plus q u o j Ul'na is les hommes r e noncent à con "ià é r e l' la B i ble comme u n e r é vé la-tian de la

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pensée et d e la volonté de Dieu et ne veulent y voir quela p ensée de Moïse, de David et de Jean , parce qu'ils ne peuvent la comprendre. Pourquoi en est-il ainsi? C'est q~ ' i1s la traitent comme un livre cl 'o rigine humaine et r efusent d'admettre qu'elle conti e nne autre chose que d s faits natu­rels. La Nouvelle Égli '13, au contraire, la regarde comme un livre absolument divin, crit dans un style divin e t aussi supérieur ~ tout autre livre qu 'un homme vh1ant est supérieur à. une statue d e marbre.

La Vérité divine se revêt de formes naturelles.

On retrouve dans la Parole cette relation entre les choses natur lies et les choses spiri tue lles qui existe dans l 'ensemble de la création. Nous croyons que le monde naturel a été cr 'par le moyen du monde spirituel. Il est l'Amour et la SatTes e du

eigncur personnifiés dans ùes formes matérielles, de m ême que le corps matériol est la forme de l'esprit et lui sert d'instrument pour exprimer son affection et sa pensée. La lumière est au monde ma­tériel ce quela vérité est au monde spirituel et à l'es· prit qui habite ce monde. La chaleur est pour le monde matérie l ce que l'amour est pour t'âme. Un

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ag n ea4 pe rsonnifie l ' innocence, un ours la c olè re concentr ée, un renard la ruse, un loup la férocité. Ce n 'est pas seulem ent par une figure de langage que oes animaux servent à exprimer ces attributs hu­mains. Ils ont é lé créés en formes d e oes affections, et nousa,·ons l' intuition de leursig nifi cation comme l'enfant comprend le sourire de sa m è r e qui le tient d ans ses bras.

Il y a une telle connexité e ntre l 'esprit c t le monde ext ' l'jour qu'ils correspondent l'un à l'autro ct que , quand l'homme était en harmonie et on oommunication s ympathique av ec la nature, il a vajtl'Întuition du sen s caché d es objets extéri e urs . L e mon de étai t pour lui comme un livre ouvert et, d a ns ses b en es e t multiples formes , il lisait la pon­s ée et la volonté d e Die u. Il conserve encor jus­qu'à un cOl'ta in po int ce tte faculté , mais d'une manière partielle e t imparfa ite . C 'est encore e Ue qui donne au langa O'e sos expressions les mieux comprisesetles plus énerg iques. Appelezunhomme ours, loup , r enard ou s e rpent et vous e n direz plus en un mot que v ous n e pou rriez le faire e n un volume d 'explications . Au lieu d 'un mot artificiel e t d 'une expression d écolorée vous avez une p ein ture viva nte d e votre p en sée. Toutela B ibl,e, do la Genèse iL l'Apocalypse , es t écrite d 'une m anièr e conforme aux r a pports qui oxistent entre Diou e t l ' h omme, entre l 'homm e et la nature . Sa partie historique, vraie dans son en.semble quant

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-3t-a llx faits naturels, est l h is toire de l' esprit des hom m es de t ous l e s âges. E n c é lébrant dans ,;es ch a nts ses combats e t ses vict oires, se s tri s t e ' ses et ses joies, s on d ésespoir et son t riomphe , David a chanté l es t ristesses e t le s j o ie s de t out ê tre hunlain .

La B ible e s t une c ollection d e tableaux dont quelques-uns r eprésent ent les é v é nements d e ce m o nde e t d'autres coux du monde spirituel. On y tro u ve des faits spir itue ls aussi bien que d es fa its nature ls , mais, r éalit és et fi g ures , p a rabole s et ca ntiques , miracles e t visions , tout y es t r elaté dans un s ou l but c e lui de donner un corps à la v é rité spiri tu e lle et d e la révé ler s ous d es form e s naturelles. Ces symbol es sont disposés de telle sorte qu'ils présentent dans un ord r e logiquo tin d é v e loppe m e nt s ui vi e t m éthodique d es principes d e la, n ature Divine e t de la nature huma ine d epuis leur orig in,e juSqU'il leurs d ernie r s effe ts . C 'es t un enchaîne m e nt continu où rien n 'est de tr op e t où d en n e fa it d é fa ut . Mais c ' est par l'Esprit seul ement qu 'il est p ossible d ' inter p r ét er le s ens spirituel. Si l 'on n e peut c omprendre un e m ontre, e n r egar­dant simple m e nt la boîte, s i l 'on n e peu t arrive r à l'inte lligence crun livre d e compositio n hu m aine qu'en se p laçant a u. p oint de vue d e l 'auteur, com ­m e nt l' homme pourra it-il espérer ' comprendre la Bible, ce livre Divin , s ' il n e fix,e p as sa p en sée sur le plan divin dont ce livre est L'expression ?

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Conciliation des contradictions. apparentes.

L a Bible, a u p oint d e vue de l a lettre, est le livre qui contie n t le p lus de con tradictio n s, ma,is il n 'en o ffre pas p lus q u e la nature e n v isag ée d e l'exté ­rieur e t j ugée par les sen s . C hois issez bie n v otre c e ntre d ·observatio n s ,. et tous l es fa i ts , t o u tes les forlnes p artic ulières se g roupe nt à l a place q ui leur convient e t se p r ésen tent c omme les é l é ments parfaits d'un harm on ie u x e n s emble . La lettre d e la r évéla tion rappe lle les vitraux d ' une b e lle cathé­dra l e .. V u s du d ehors i ls s e mble n t c 01:nposés d e morceau x d e v erre d e fo rme s irrégu l iè r e s e t d e couleurs v ariées, artific ielle m ent r a p proch és, san s harmo nie et s a ns ordre a ppa r e nt. O n aperçoit bien le contour g rossier d e s fi g ures, mais l' e xp r e s s ion ' fait d éfa ut. Nouspouvons li re quelques mots d ' une profonde s a ges se, s ais ir quelques trai ts ple ins de g r â c e, mais la lUIn ière et l ' ombre sont trop m élan­gées pour que nous p u is s ions d égager d e l'e n­s e mble une s ig nificat io n claire e t cohér e n te . C 'est un tab leau dont l a c o uleur e s t obcure , la forme vag ue et la c o m posit ion incertaine .

Entrons main te nan t d a n s l 'édifice e t plaçons­n o u s à l 'endr o it c o nvenabl e . Q u e l chan g e lnent m.e rveille ux! Les f e n êtr es o nt un écl a t flamb oyan t , les fi g ures sont vivantes e t se d é tachent claire-

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nlent, l'unité de la composition, sa bonne or­donnance et l'habileté de l'exécution rendent le succès certain. Pas de n égligences, pas de mala­dresses, pas de lacunes ni d 'effets qui se nuisent. Les lumières et les ombres harmonieusement dis­posées, la beauté des figures et la vivacité de leur coloris t é moignent de la puissance et du génie de l'artiste.

Il en est do même pour la lettre de la Parole. Les livres qui composent la Bible sont comme les fenêtres du grand temple de l'Univers : la terre est au d ehors, au dedans est le ciel. Dans le do­!Daine de l'espace et du temps, la lettre ne donne de la Parole qu 'une n Olion voilée. La lettr e est le nuage qui arrête les rayons de la lumiè re spiri­tue lle et n 'en laisse arriver qu'une (aib\e partie jusqu'à la terre. La lettre est Id côté terrestre de la vérité céleste. Elle se présente comme une suite de documents dont on n 'aperçoit pas la liais cm et dont la forme est n égligée. Dans ce mélange de fragments historiques et de chants d étach és, de visions terribles, de paraboles admirables et de maximes excellentes, où le miracle, le profond mystère et la manifestation d 'une sagesse su­prê m e se rencontrent à côté de pré ceptes famili ers et de phrases d épourvues de sens naturel, on voit les anges, les hommes et les d é mons se rappro­cher et se heurter, p a r aître et disparaître , les 1 umières e t les ombres se croisel' e t s e confondre,

~

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." - il'! .-

et l 'on finit par avoir l 'e sprit et le cœur troublés. Mais, si nous quittons la t erre d e l a l ettre , pour

nous r approch er d u soleil d e l'esprit, le nuage nous apparaît par son c ôté lumineux . Ohaque fa it et chaque p ersonnag e s e prés ente sous son vé ri­table a spect. Oes traits hourtés , ce d éfaut d e liai­son qui frappa ient du dehors ont d ispa ru. Les fi g ures qui sem blaient co nfuses r essorte nt avec une glorieuse nette té j une lumière céleste r e m­place l'ombre de la terre, et ces v oix oont radic ­toires, ces v érités incomplètes, ces notes discor­dantes se confondent e n une transcendante ha1'­mohle. La représentation qui se poursuit à traver~ plusieurs g én érations humaine s et où l es n ations figurent COffilllC acteurs , se rattache à une pensée unique: c'est une r év é la t ion de l'amour, d e la sagesse et de l'unité d e Dieu. Tout se suit , tout s'accorde, tout a un sens dans cette r eprésenta­tion; pas un mot de trop. L e Seigne ur lui-même est le centre et la source d 'où elle d écoule comme la lumière rayonne du soleil.

La Bible est l'histoire de chacun.

Ces fi gureS p ersonnifie nt l'hi s toire suivie et vi­"",ante de chaque â m e humain e . E lles sont comme un miroir où chacun p eut se voir tel qu 'ill est dans

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son é ta t de chute , et trouver t~ côté l'image d'uné vie plus noble à laquelle il peut arriver en em­p loyant l e~ l1'lOyens qui sont mis en abondanoe à sa disposition. C 'est à ce point de vue que l es S a intes É oritures s e présente rtt dans leur vrai jour. L e m' harmonie, l e ur but, leur méthode ; leur sens profond et rée l apparaissent dans une lutnière si n e tte c t s i r ationnelle qu'elles ent raînent la con­viction. E lles réponde nt aux e xigenoes de la raison e t ùu cœur, et e lles ouvrent un champ sans limites p our l 'étude de la nature de Dieu et du oaraotère d e l 'hom m e , où chaque pas est un progrès dans une lumière plus g rande. Vous sentez que vous êtes dans la bonne route, que vous marchez dans la bonne direct ion el chaque pas augmente votro confiance et votre bonheur. Vous a vez trouvé lu clef qui m e t iw d é couvert l es mystèr es de de livre m erveille ux . Qua nd vous ave z reconnu COlnmo olle vous g ui de d a ns ce d é d ale d e fa its matériels et de vis ions spiritue lles , comm e e lle v o us révè le d an s le ur b e lle h a rmonie les lo is de la sag e ss e di­vine, comlne e lle vous donne, il. m esure quo vous ava n cez, une p lus h a ute c o ncept ion d os attribu ts div ins e t vou s fa it compren d r e jus qu' où peut s 'él e ­v er votre propre nature p ar d es m.oye ns dont l e succès os t assuré , tous vos doutes s 'évanouissent , toutes vos craintes tom.bent, toutes vos anxiétés se dissipent. La tâche difûoile qui vous reste à a ccomplir con sü,te à rOlnpre avec vos anoien n es

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habitudes. de penser et de sentir, à rejeter I,e far­deau d e l'erreur et du p éché e t il. marcher dans la voie brillante qui s'ouvre devant ous.

Si la Nouve lle Église a pu établir la preuve de ce fait que la Bible est la paro l,e de Di eu, qu'elle est un livre Di,rin, écrit d ans un style Divin, révé­lant la vérité Divine e t entièrement digne de son Divin auteur, si. du point de vue où elle se place toutes les contradictions apparentes du li v re sont conciiliées, s'il se trouve que ses doctrines, entou­rées d 'une lumiè re limpide ,pénètre nt l 'esprit d'une sérieuse convj,ction et qu'e nfin, au delà des nuages qui a ssombri ssent notre monde, e lle nous montre un nlonde nouveau, distinct, substanti'el, glorieux où nous habiterons pour toujours, - tout homme intelligent s'écriera: C'est vraiment un pas nou­veau dans la marche spirituelle de l'humanité: c 'est bien cela qu'il n.ous faut.

Conséquences de cette manière de comprendre la Bible .

Voyez les cilnséquences qui doivent n écessair,e · m e nt résulter de ce pas e n avant et dont témoig ne l'expérience de milliers de personnes qui ont reçu ces doctrines, en ont fait et en Cont encore la règle ~'e leur vie.

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Il dissipe le doute qllÎ plane sur le s rapports de l ' homme avec l e e igneur , s ur sa n ature ·e t sur s a d esti.née spirituell s. n l'élè -e a u - d essus du brouil­lard des sen s, o ù il cher chait p é niMen"le nt son chemin et prenai t l 'om.bre pour la r éalité , ct l e transpo rte d a n s une l umière si v iv e qu'il p eut s ' é crie r: u J 'étais a veugle, mais. maintenant je vois ...

L e m o nde ehré h e n a touj o urs voeu d a ns la p énombr d u do u te. c L es homm es v o ient confusém e nt e omm,e à tra vers un miroi r_ »

u Ils m .a r ch ent par la Coi et non p a r la vue . " Ils o n t p e ur d e se p e rdre s'Hs n e se t i nnen t j)ar

la m a i n, s ' ils n e r es tent ûdè]es à une même di ·ci­pline ·ct s ' il s n e t r a nsmet ten t d ,'une gén é r ation à 1 autre le m ot d 'or d r e d'une fo i c o m m une. SeIll­bla bles. à de timides haign e urs qui sc cramponnent à la co r de aIllar r ée près du r ivage, ils c r a ignent d 'être e nl.e v és p ax l es flots d e l e urs t urbULe ntes passions e t d'y p érir . Ne ser a it -ce pas un g r a nd bonlie ur d 'ê tre p1!acé de façon à « v o ir la -vé rité dans son vrai j o ur " , à pouvoir sais ir la main de Dieu sans r eco u rir au ministère d 'une s érie de prêtres., d ' 'vêques e t de papes, e t , app uyé s ur s o n b ras tou t-puissant, ln arch or sans craint>e sur les flots d e la vie et parler a v ec Lui comme il parle avec n ous par sa Sainte Parole ? • tte place , la N o uve lle Égl ise la p ossèdo ; a ussi ces questions et ces preuves q ui o ccupent s i vi,ement la pensée

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du m onde r el igieux, telles que la possibilité d e s miracles, l'auth.enticité d es différents livres qui compose n t la Bible, j ugée d'apr ès les r ègles appl i ­cable s aux œuvres humain es, l a succession apos­tolique, l a valeur relat ivo d es forme s épiscopales ou cong r égationalistes, l e li bre arbitre, l'ordre pItéétabli et une multitude d 'autre s que stions , n 'excitent p as plus d 'inté r ôt chez nous q u e l e s céré· monies d u culte juif n ' en év e ill e nt parmi le s Chré -tiens. .

La ·NouveUe Église commence où fi n it l'ancienne.

L es vieilles questions qui ont oocupé tant de générations sont rég l é es p our e llo ou tout au Inoin s reconnu es n'avoir qu'une importa n c e s e ­condaÉre. La Nouve lle Église comme nce où l 'an­oienne finit. Au lieu d e s e perdre e n d é monstra­tions et en d iscuss ions pour établir les grands faits d e la vérité relig ie use, ello l e s aocepte e t s e fil.et il e n expliq u er l e sens. A insi , l'Ég lis e chré tienne ense igne qu e la Bihle e st inspiré e; la Nouvelle Église TIlontre e n quoi cons iste cett e inspiration, oonlme nt la Bib l e a é té d o nn ée aux borrnnes , e n quo i elle diffère des !,ivre s de omnposiition h uma ine et elle fait 'connaître la. s c ie nce qui peI"n1.e~ de,

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l';nterpl'ét er. L'Ég-lise chrétienne enseigne qu'il y a un monde spil'ituel et s'en tient à cette assertioh. La Nouvelle Église muntre où est ce monde, quels rapports il a avec celui-ci; olle ens'eigne les lois de sa création, sa forme, ce qu'on y voit, ce qu'oh y respire e t les conditions qui en font un séjour approprié aux immenses multitudes qui l'habi­tent. Entre ces deux m a nières d'envisage r toutes les questions r e latives à Dieu et à l'homme consi­d é ré comme un ê tre spirituel, il y a la même dif­férenoe que celle qui existe entre la vue lointaine des rivages d 'un grand continent, quand on ne peut encore bien distinguer à l'horizon la terre ferme du nuage qui passe, et l'impression que nous éprouvons à débarquer Bur son rivage, à re­monter sos rivières, à parcourir ses plaines, à explorer ses montagnes et s es vallées, à nous nourrir de ses fruits ét à. entrer en relation avec ses habitants. De cette manière, non seulement nous avons des preuves nouvelles et incontesta­bles de la vérité d es faits, mais les faits eu.x.mê­mes deviennent dos mondes nouveaux qui témoi;. gnent de l'amour et de la sag~sse du Seigneur, qui ouvrent à nos recherches des champs inexplorés et sans limites, et nous offrent des r€)ssources inépuisables pour développer toutes nos faoultés e t r éaliser nos d ésirs dans tout ce qu' ils ont de pur. Le domaine de la foi devient a insi un monde réel et substantiel, S9jOur plein de charme pour

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les êtres humains qui trouvent e n lui tout ce qu' ils ont pu espér e r.

La Nouvelle Église fait passer de la Foi à la Connaissance.

La Nouvelle É glise communique à l'esprit une dispositio'n nouvelle à r ecevoir la v é rité spiri­tue lle : c 'est un pas qui fait avancer de la foi à la connaissance . L es doctr ines fondamentales d e l'Église chré tienne sont r~connues pour ê tr,e de grands mystèr es que nous d evons rece.Qoir par la foi. L eur v é rité ne nous apparaît pas d 'elle-même, m a is Inous d evons les croire parce que d 'autres hommes is olé s ou réunis en sociét é s ont dit qu'elles étaient vraies. Nous somlnes d e s enfants e t nous devons croire le maitre. C 'est toujours le même principe, que ce maître soit un homme, ou nn certain nombre d 'hommes, ou qu 'il soit le Sei­gneur, ou m ême que ce soit l'opinion que nous nous sommes faite et qui p e ut ne pas mieux v a loir que 'celle d es autres . Du nouveau point de vue nous p o uvons sais ir la vérité . Nous ne la croyons pas pa r ce que quelqu 'un nous l'a e n s ei­gnée, mais parce q ue n o us avo ns vu 'ce qu' e lle é tait. Le progrès est analog ue à ce qu'on obse rve dans l 'étude des scie nces. L 'enfant apprend ses

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règles et croit qu'elles sont vraies parce que le livre ou le maître le disent. Mais bientôt il étudie les problèmes par lui-même; il suit toute la chaîne du raisonnement depuis les prémisses jus­qu'à la conclusion et alors il sait qu 'elle est vraie. Il ne dit pas: cc Je pense », cc je suppose », «je crois 7> que les trois angles d'un triangle sont égaux à deux angles droits parce que de grands mathématiciens l'affirment. Il sait que c'est une propriété essentielle à cette figure de g éo­métrie.

Les doctrines d y la Nouvelle Église constituent un progrès du même genre dans l'ordre des con­naissances spirituelles. Je sais que c 'est beau­coup dire et que cette assertion sera taxée d'absur­dité par la grande majorité des hommes, mais je sais aussi qu'elle est conforme à }' opinion de toutes les personnes inteUigentes qui sont membres de cette Église. Nous n 'acceptons pas ses doctrines parce que Swedenborg a d éclaré qu'elles étaient vraies, mais parce que nous voyons qu'elles sont vraies. S ' il ne les avait pas ensei­gnées, nous n'y aurions probablement jamais pensé, mais, les ayant découvertes, nous les accep­tons parce que nous voyons qu'elles expriment les principes fondamentaux de la nature divine et les lois de la nature humaine . Nous y reconnais-80ns notre image comme dans un miroir. Nous voyons qu 'elles sont d 'accord avec elles-mêmes

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ct avéc tous le s procéd és de la sagesse divine qu'il nous est permis de découvrir dans la création, dans nos vies particulières, d a na l 'Écriture Sainte et dans l'his toire de l 'humanité . Dès le premier pas la lumièro se fait, et à chaque pas nouveau, dans quelque direction que nous marchions, elle devient plus grande sans que :\'ip.n 'vienne susoiter le doute ou la d é llanoe.

Je ne me propose pas de donner ioi un exposé des dootrin.os de la Nouvelle Église: le t emps me manquerait pour le faire aujourd 'h.ui. J'ai.. plutôt il. cœur de vous faire connaître la place qu'clle oocupe, son esprit et ses m.é thoc1es; je ' fOUS don­nerai toutefois une esquisse de notre doctrine sur le Seigneur, comme exe mple de n o t,reméthode de traiter le s que stions de doctrine et des r ésultats qu'elle produit.

Doctrine de la Nouvelle Église sur le Sei­gneur.

La Nouvelle Église est unitaire, dans le sens le plus large, le plus complet et le plus absolu de ce mot, sans pour cela nier la Divinité de J ésus­Chl'ist, m ais cn af firmant au contr a ire qu 'il est le seul È .tre divin. Dieu est Un en essence et en pero &oune; c'est là le princip~ fondamental et le point

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de d épart d e toute doctrine et de toute v érité par­tic uliè re . Nous y r estons fidèles et nous n'uJmet­tons jamais ri en qui tende à l'obscurcir ou il. l' é­branler. Cette Unité div ine est quelque ch ose d e plus que l 'uni té de nombre , c 'est une unité de principe, d 'attributs, de caractère, d ' intention etda m é thode. L 'action du S eig neur e st toujours sem­blable à e lle-même : o 'est un amour infini qui opère avec une sagesse infini e . S ous quelque forme qu'Il paraisse ou quelque nom qu 'Il prenne, Il est toujours un seul Die u e n une p e rsonne. Il a créé l'homme à son image pour ê tre une forme limitée de ses attributs divins et un r éceptacle conscient de son amour et de sa sagesse. L 'homme avait, comme l'e nfant prodig ue, quitté la maison p a ter­nelle, il avait usé son e xistence dans le vice et il était sur le point de périr pour jamais. C'es t alors que le Seigne ur, après avoir épuisé tous les .autres moyens de l'arracher à la mort, est venu lui-mê me le sauver par le seul chemin qu'il pût prendre. Ag issa nt e n conformité avec ses propres lois et sa. méthode universelle , il s ' est revêtu d'une naturo humaine déchue. Il n e s 'es t pa s confondu aveu cette nature; le corps m at ériel et l'âme humaine du petit enfant couché ·dans la crèche d e Bethléem n 'éta ient pas Dieu, p as plus que le corps mu.tédol d e l 'hommo n ' es t l 'homme lui-mê m e ; mais Dieu habita it e n cette n ature huma ine , e t, t e lle était sa r elation p ersonnelle et immédiate avec elle , qu 'Il

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pouvait la diriger , la p é né trer d e sa propre vie e t g raduellement l 'assimiler à sa nature et à,

sa forme divines, ou, pour e mprunter le lan­gage de l'Éc;riture, la g lorifie r. Ce tte nature, qualifiée de F ils de Dieu , p aree qu'elle avait é té engendl'ée par Lui, devait c r oître e n sa­gesse, suivant le s lois d e tout développement menta l ou physique . Elle ne pouvait rien faire d 'elle-même , tout comme notre corps ne p eut rien faire de lui-mêm e . Le P ère qui était en elle ag is ­sait, comme agit en nous notre âme de qui le corps tire son origine. Elle pouvait ê tre tenté e comme toutes les n atures humaines peuvent l'être. Elle avait une volonté et une intellig ence qui lui étaient propres ; elle avait la liberté d e penser et d'agir, mais elle r estait toujours soumise à, la Volonté divine et en conséque nce elle n e péchait jamais.

Dieu était dans cette nature humaine, dans cette forme humaine, et, g raduellement, il l'a transfi­gurée, r e ndue Divine, unie à, Lui-même, de sorte qu'elle est devenue un Corps Divin parfaitement adapté à, l 'Ame Divine d 'un côté, e t de l 'autre à la nature de l'homme, un m édiateur entre ces deux extrêmes, investi de la Toute-puissance et dispo­sant de moyens d'action n ouveaux pour commu­niquer l'Esprit Divin a ux h ommes dans d es formes appropriées à leur état.

Remarquons que dans cotte a(,tion qui s'exerce

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de haut e n bas e t de bas en haut l'unité personnelle de Dieu est r espectée. Nous n 'avons qu'une pl.l'­sonne et dans cette personne nous avons en m ê m e temps une Trinité divine du Père, du Fils e t du Saint-Esprit. La personne de Dieu est une dans le même se ns que celle de l'homme créé à Son image et à Sa r essemblance. L'homme est une trinité d'â me, de cor ps et d 'esprit ou de vie active . L 'âme est le père , le corps est le fils , e t la puissance vivi­fi a n te qui m et enj eu toutes ses facultés est l'esprit. L'ê tr e humain nous offre ainsi sous d es formes res treintes une imag e excellente de la Trinité infinie qui est en Die u, et nous montre q ue cette Trinité est inséparable d ' une unité de p ersonne .

Ce n'est pas seulement l'unité de la personne divine , m a is celle de Ses attributs qui se trouve sauvegardée . L 'amour infini nepouvaitfaire moins que de revêtir une nature humaine et de descendre au plus bas d egré, s'il é tait devenu nécessaire d 'employer ce moyen pour sauve r les hommes.

Dans l 'ordre d 'idées que nous v enons d 'exposer, toutes les d éclarations de la Bible se trouve nt concili~es. Tout ce qui nous paraissait du dehors sans liaison et discordant, comme le s verres de couleur d 'un vitra il, d evient un harmonie ux ensemble quand nous r egardons de l'intérieur, et p our nous, sans r ej e te r la Bible , sans perdre notre foi dans sa divine autorité, cette question s i contro­versée dj:lla Tripité e t de l'unité r eçoit une soIu-

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tion llui satisfa it la raison ct },e œ m ', Do m ê me qu'en contempla n t 1.1n hom me e t e n p en sa nt à. sa form e ext6r ie u r e e t à ses tra its, n ous p nsons en m ê m o temps à tou to l a n atu r e spir it u eJle qui est en lui, d e m ême, en tourna nt n os r e"'arcls v ors J éH US- Oh l'i8t g 'lorifi é, nous oroyon s qu ' c n L ui

d ,a m aur e ln D iv inité in fin ie o.t l ncru ' 0, e t q u 'en n ous adr,essant à L ui n ous n o us adr essons à D ie u Lui­m ê me, comme il n ous a appris ,à, 1 faire en nous disant : cc N ul n o v ient au P' l' e q uo. p ar moi . " , •

Principe central de la Foi.

L ' irlé e d e D ieu est a u oe:Mr o de t out ce que nous pouvons savoir o u im ag iner s ur le s vérit6s spirituelles; e lle a sa p lace d an s tous los motifs de nos a c tio n s e t clans to u tes nos espé r a n ces cl 'a­v en i:r, Ay,ez uno idée s ur D iou qu i soit intellig ib le et d ' accord avec elle-mê m e , oonsidor e z Dieu comme un ê tre p e r s o1ll1el, b rû lan t d ' une affe,c tio n humai ne, uni à n o u s plU' d e s sympathies h umai­n es" d ou x, patie nt, a imant, n on pas cOlum e une froide et vagu e abstra c t ion, u ne (or ce pu issante ct i n vis ible , m a is c om me u n ami, un p ère , un sau­v eur, là s.our ce t le r s umé de tout c e q u e l ' hu­manité a de tendre et de b ea u , e n m ê me t e mps tcut -sRchant , tou t - puissan t et sou rce de toute :vie . Ayez dette idée q ui r ép ond il toutes les

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e:l'i nces de la création, de la. r é v'la.tion, d 'e la. raison et d e l'affection de l 'homme, et toutes l,e s ques tions trouvent éclaircies. Vous a,'ez: r ésolu le s é nig mes do la. vie. Les sceaux ont été bris6s : 10 Li Vl' O in' puisable de la v' rité s 'ouvre d evant v o us, ' ,ous entrez dans la voie d ' un prog r ès sa n s limites . Toutes choses sont faites nouvelle s, parce qu ' lies Ise présentent s ous une lumière Douv elle. Elles ont de nouvelles significa­tion s , de nouveaux u s ag e. , d e nouvo 11os forme s, do nouveaux rapports et e llos produisent cles, ré­suHa t.~ n o uve aux.

La nouvelle Église est une É,glise universelle.

En n ou s plaçan t à un point do vue central pour étudier le domaine de la nature ou celui de l'es­prit, FlOU S obtenons d eux r 6sufta.ts qui semblent cont ra di ctoires : un conna issa ne,e plus 'tendue da n s l 'e~scmblo et p,lus complète dans le s d é ta.ils. C 'est une l'ha e bie n di tinc te du p,rogrès scie nti­fique, m o ral et r e lig ie ux. La d é couvorte d'un DOtn'eau prin c ipe j e t te une lumièr e nouvell e s ur les faits qui s 'y rap porte nt. Elle r é vèl e des 'lé­m ents nouveaux dans ce qu 'on or o yait, d epuis long temps connu; elle fait reoonnaître des r e la-

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tions plus délicates e t jusqu'alors cachées d'un fait à un a u tre ou d e s parti e s à l'ensemble. Les demi-vérités s ont une s ource d e trouble s et d 'er­r ,eurs. Chaque s ecte de l'Ég lise a tiré s on org ani­sation et son nom de que lque point de vue parti­culie r de la v é rité spiritueU e auquel e lle donne une importa nce souveraine. Elle e st d e venue ainsi partiale, étroite e t incompiète. Une doctrine a é t é d é v e loppé e aux d é p e ns des autres. La vérité de pré dilection é tait si près de l'œ il qu'elle cachait le reste ou ne le laissait voir qu'en partie. On che rche mainte nant à constit u e r une Église uni· v e rse lle p a r l'union de s ectes dive rse s, c e qui est auss i impossible que de construire une maison parfa ite en se bornant à r é unir la plus gra nde abondance et la plus nombreuse variété de maté­riaux. Ce qu ' il faut pour forn"l e r une É g lis e uni­verselle ce n 'e s t ni un plus grand nomb re de faits, ni une combinaison nouvelle d e ceux qui !';ont d éjà connus, ni une nouvelle Bible, mais c'est une manière nouvelle d ' envisag er les , ' é rité s que nQUS avons d é jà.

Cc r é sultat n e peut ê tre obte nu non plus par une confe ssion de foi e t un e liturgie unifor m e s basée s sur la le ttre qui est l 'a ppare nce de la vérité. Si l'Ég lise catholique p o uvait éte ndre sa domination sur l e mond e e ntie r e t impose r s e s doc trine s e t son rituel à to us l es hon1.m es, e lle n e serait e ncore qu 'à l" e xté rie ur une É glise unive r-

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selle. Pour mél"iter ee nom il ne suffit pas de concilier les opinions diverses et d'organiser en une société unique les hommes qui les acceptent; il faut chercher un point de vue plus élevé. En montant plus haut nous arrivons à l'universel et en même temps au partieulier., Celui qui possèd<l la vérité la plus haute a la vérité la plus univer­selle. L'universalité absolue est un attribut de Dieu parce qu'il est le centre de tout.

La Nouvelle Église n'a pas de couleur spéciale. EUe n'a pas de doctrine ou de fragment de la vérité religi,euso qui puisse lui donner un nom ou la caractériser d'une manière complète et exacte. Elle réunit tout ce qu'il y a de vrai dans toutes les Églises et elle amalgame tellement les vues particulières des diverses confessions ,qu'elle en tire une doctrine nouvelle sans rejeter aucuno des vérités qu'elles possédaient. Toutefois, cette doctrine nouvelle n'est pas une combinaison des parties diverses qui composaient les anciennes croyances. Ce n'est pas un vêtement nouveau formé des morceau.."\: de l'ancienne étoffe. Elle s'en distingl,le comme la plante diffère des élé­ments chimiques qui la composent. C'est un pro­duit nouveau, une nouvelle création. Elle est plus large dans, ses appréciations qu'aucune autr'e église et elle est en même temps plus précise et plus exacte dans ses définitions. Elle donne plus de liberté à ceux qui l'adoptent et cependant eUI:)

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e s t b e aucoup plus sévèr e et e ll e ins is t e d avantage s ur l'o b éissance à la loi d ivine. E lle d o nne un s e ns nouvea u à d'anc i ennes formules . 'C( E lle fa it toute s ch ose s nouvelles n. Il s u ffit d e la comparer a v ec les dive r ses c ommunau t és d e l 'E g lise chré t ienne pour r e00nnaitr e son unh' e r salisme.

C'e,st une Eglise Unitaire d'un genre nouveau.

L a N ouve lle Église est unitaire, mais n o n pas .... à la m aniè r e des Juifs o u de l'Église q ui p ort e no nom ., Elle l e m é rite il. meil l e u r t itre parce q u'eIlc en~eigne l'unité a b s olue e t p ersonnelle d e Die u dans d ,e s t e r lues p l us c lairs e t p lus positi fs q u'on ne l'a fait jusqu' ici. C 'es t là , cornIlle nous l 'av ons vu, sa doctrine c e n tra le. :Mais, e n même temp s, e lle fait 'Voir que cet te unité n 'est pas seule m e nt com p atible ave c l a Divinit é de J ésu s -Ch rist, lllai s qu 'elle la r end n 6cessaire . C 'cst u ne u nité insépa­rable de la Trinité du P è r e , d u Fils et du S aint­E s prit et qui ne p e ut exis t e r sans elle .

C' ,est 'Une É,glise Trinitaire dans un sens nouveau.

La Nouve.lle Église est tr init a ir e plus clair ement

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ot plus franchement qu'aucune aytre ÉgJise. Il n'en est pas où les caractères particuliers qui dis­tinguent le Père, le Fils et le Saint-Esprit soient plus n e ttement indiqués . Ene définit clairement ces trois é léments constitutifs d'une personne unique e t eUe expose avec t ant de précision leurs fonotions et leurs rapportsl qu'elle leur donne une identité et un rôle bien déterminés. Elle montre aussi que cette trinité d emande une unité de per­sonne: le Père, le Fils et le Saint-Esprit font un seul Dieu en une personne comme l 'âme, l e corps et l'expans'Ïon de leur activité font un seul homme e n une p ersonne. Dans cette vérité d 'un ordre s,upérieur l e s idées des unitaires et des trinitaires sur Dieu, qui semblaient diamétralement opposées et incmnpatibles entre elles, arrivent à une parfaite harmonie et nous voyons s'accomplir cette pro­phétie 'des anciens temps: « En oe j our-là il n'y aura qu'un seul Seig n.eur e t son nOIn s.era Un ••

'. La Nouvelle Église est évang'êlique.

J amais doctrines n'on t plus cOl'l.1 plè tem e nt re~

produit l'esprit et la lettre d es Évangi les que ceBe d e la Nouvelle Église . Leur orig ine ne remonte pas aux conoeptions d'un h omme ou d'une réunion

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d 'hommes qui auraient che,rché ensuite' dans les Évangiles la confirmation de leurs affirmations , Enes reposent sur les paroles mêmes du Sei­gneur rapportées dans les Évangiles, 'comme une science de bon aloi s'appuie sur l'étude de la nature. Elles ne dissimulent ou ne détournent de leur sens v é ritable aucune déclaration des Écri­tures. Elles ne s'appuient pas sur un petit, nombre de passages choisis pour les confirmer. Elles sont la résultante de toutes les déclarations scriptu­raires, tant d'après la lettre que d'après l'esprit. De tous les écrivains qui ont traité des sujets reli­gi,eux, aucun n'a jamais fait d 'aussi ,nombreuses et d'aussi longues citations de l'Écriture Sainte que Swedenborg. Personne n'a jamais donné une idée aussi haute de son origine et de son caractère divin, et n'a témoigné plus de respect pour cette voix de Dieu qui parle à l'homme. Il apportait une attention scrupuleuse aux d é clarations du Seigneur pour en tirer des ensei,gnements aussi complets et aussi clairs que possible. La Nouvelle Église a une foi plus entière, plus profonde, plus absolue que éelle d'aucune autre é glise dans la vérité divine que les Évangiles renferment. Elle est essentielle­Ule nt e t é mine mment évangélique .

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La Nouvelle Église est libérale.

La Nouvelle Église a les principes les plus larges: ses doctrines sont un exposé des moyens d'assurer le développement spirituel de l'huma­nité. Sa largeur toutefois est exempte de faiblesse et de vague. Son libéralisme ne consiste pas à. prétendre qu'une confession vaut autant qu'une autre et à attache r peu d'importance à ce que les hommes croient. Ses vérités trouvent une applica­tion dans toutes les situations dc la vie humaine. Sa doctrine sur la charité s' étend à toutes les mani. festations de la bonté humaine; elle reconnaît qu'il y a des hommes bons dans toute église et hors de l'église, et que tout être humain sera jugé en der­nier ressort d :après c e qu'il est. Tout homme sera jugé scIon ses actes. Il est impossible de formuler une doctrine d e vie plus large et plus libérale et d'indiquer pour le jugement à venir un criterium plus charitable et e n m ême temps plus rigoureuse­ment exact que ne le fa it la Nouvelle Église.

Elle est strictement fidèle à la lettre de la Bible.

On a souvent supposé que les doctrines de la Nouvelle Église devaient être abstraites, idéales,

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vislonnaires; mais rien n o pouyait être plus éloi­gné de la vérité. Elle s ne sont pas un produit de l'imagination; elles sont tout ce qu'il y a de plus pratique. Elles ont toutes rapport il. la vie et elle s nous !')J)seignent comment nous devons vivre actuel­lement, comment nous devons remplir la tâche qui nous est l'l,ssignée, supporter a,os charges, accueillir nos mécomptes et apprécier les joies du temps présent. Elle~ rappellent à l'homme sa con­di~ion cqmme fils de la terre et du temps, mais elles lui révèlent aussi la grandeur et la gloire de sa nature spirituelle et lui appre nnent à s'élever au-dessus des choses terrestres lors même qu'elles sont l'objet de ses occupations. Ces dootrines sont fidèles à la lettre, mais elles révèlent dans la lettre la gloire de l'esprit. Elles nous enseignent l'impor. tance de la lettre pour l'esprit et elles s'attachent ~crupuleuselnent à la loi COD'lme à l'unique et sûr chemin qui conduise à la l:iberté et au bonheur.

C'eat un rationalisme de bon aloi.

La Nouvelle Église est rationaliste: elle oroit qu'on peut faire l'usage le plus large et le plus libre de la raison pour soumettre les vérités Divines et spirituelles à l'examon le plus approfondi, et eUe encourage cette étude. Elle luontre quel est }'ern-

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pMi légitime de la raison et cHe apprend à recon­naître ce qui distingue le vrai rationalisme du ;aux .. L'office de la raison n'est pas de· créer la vérité ou de prendre son pouvoir limité pour la mesure du vrai, mais de "\l'air la v~tité et de la reconnaître comme telle lorsqu'elle lui est présenté e. La Nou­veUe Église n'a donc aucune s)tmpathle pour ce r ationa lisme étroit et à courte vue qui rejette la r ovélation, fait rentrer toute vérité dans les limites d e l'esprit naturel et repousse tout co qù'il ne peut comprendre.

C'est bien une Église Universelle.

La Nouvelle Église m érite d 'être appelée uni­verselle, non pas e n raison du nombre de ceux qui la comp osent, ni de son organisation particulière, ni du pouvoir qu' elle aurait de faire entrer tous 1er; hommes dans le m ême ploule, mais parce qu'elle rcpos~ sur des principes universels. Ses doctrines présentent la vérité sous toutes ses faces et mon­tr~nt l ' unité des principes sous une diversité de points de vue dont e lles savent mettre en relief l e s caractères et trouver la conciliation. Elles donnent d es notions particulières sur toutes les phases de la. vie et font comprendre en m ême t e mps son unité . Elles nous apprennent à voir le l)lus grand

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dans le plus petit et le plus petit dans le plus grand, la vie à venir dans celle-ci et celle·ci dans la vie à venir. La Nouvelle Église est à la mesure de l'homme, de l'homme sur cette terre dans son corps matériel comme de l'homme devenu ange dans le ciel. Exactement appropriée à tous ses be­soins spirituels, elle lui donne la solution des pro­blèmes de son existence et le conduit par le chemin le plus court au plus haut degré de bonté. C'est la science de l'esprit et dans l'ordre spirituel elle doit rendre àl 'homme les m êmes services que la science de la nature lui procure clans l'ordre physique. A la lumière nouvelle qui éclaire sa carrière terrestre, les doutes, les craintes do l'homme se dissipent; il est plus fort et pl us patient pour travailler et sup­porter l 'épreuve; il sent sa liberté grandir à mesure que disparaît le voile qui lui cachait un avenir sans limite s, et qu'un monde plus réel, plus subs· tantiel, plus glorieux lui fait entrevoir au terme de sa course une béatitude qui n'aura pas de fin et qui ira toujours croissant.

Seconde venue du Seigneur.

C'est par la promulg ation de ces nouvelles véri­t é s spiritue lles que le Seig neur opère son second avènement. EUes sont « la puissance et la gloire»

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qui brillent dans sa Parole à travers le nuage de la lettre et qui doivent subjuguer ses en.lemis, éclairer l'entendeme nt des hommes et accomplir les promesses d e l'ère nouvelle si souvent annon­cée par ses prophètes. Les signes qui permettent d'attendre sa v enue sont nombreux. cc Il y a des guerres et des bruits de guerres. " A aucune épo­que la lutte du mal et du faux contre la bonté et la vérité n'a été aussi habile etaussi violente que main· tenant. Les hommes bons, dans toutes les Églises, sententle besoin d'armes nouvelles et de nouveaux remparts spirituels pour se mesurer avec l'ennemi et repousser avea succès ses attaques. Par ces vérités nouvelles, le Seigneur a mis à notre dis· pos ition tous les moyens n é cessaires pour obtenir une v ictoire complète et d é finitive . Il a préparé raccomplissement de cette g lorieuse promesse; cc Voici! Je fais toutes choses nouve lles. »

FIN

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1

'TABLE DES MATIÊRES

P.lgcs.

L'Église d e la Nouvelle Jérusalem. Ce que la nouvelle Égl ise n'est pas. La nouvelle l~glise est une n ouvelle tlispeosation . Deux genres de progrès. • C'est un point de vue nouveau E.xemples tirés des sciences .. Il Y a cu plus d'un progrès de ce genre dans le p~\ssé .

Pourquoi n'a-t-on pas ét6 au de là? • Conséquences de cette s itl.lat.iou nouvelle. • • L'espr it ùonne la ,nesure de 1''holDlne. • Le monde spirituel doit être contemplé dans la lumiè re

qui lui est propr e . • • L a Dible est tU) livre divin.. • La Vérit6 divine sc revêt de formes naturelles. • • Conciliatio n des contradictions apparentes La Bible est l'histo ire de c hacun.

• •

• •

Cons 6quences de cette manière de comprendr e laBible. La nouvelle Église conunenco où finit l 'ancienn e • • La nouyelLe Église fait passer ùe la Foi à la Connais-

sance . • Doctrine ùe la nouvelle Église P r incipe central de la Foi.

sur le Seigneur. •

• • • •• •

5 8

fi i 2 1 3 i4 i7 ~O 21 <)<) -~

29 32 34 36 38

10 42 46

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60 TABLE DES UAT1'tBBS.

La nouveUeÉglise est une Église universelle. C'est une Église unitaire d'un genre Douveau. C'est une Église trinitaire da.ns un sena nouvea.u • La nouvelle É7lise est évangé lique. • La nouvelle Eglise est libérale. Elle est strictement fidèle à la lettre de la Bible. C'cst un rationalisme de hon aloi. C'est bien une Église universelle. Seconde venue du Seigneur • •

. .

.> • • •

• •

• •

PARIS. -IJlP. v. GOUPY ET .JOUI\DA...""l, RU. DB nENN"~ '71.

Paaea. 47 :'0 50 51 53 53 M 55 56