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iT ;.4i NOTE SIS UNE INSCRIPTION CHRÉTIENNE lI;couvERTE A l)OUE-LA-FOTAINE M. Miche!, sous-conservateur du musée d'Angers, a bien voulu m'envoyer un excellent estampage d'une curieuse petite inscription chrétienne dont il est possesseur. Ce petit texte ii été trouvé, il y a quelque temps déjà, dans une fouille opérée auprès de l'église Saint- Denis, de Doué-Ta-Fontaine (Maine-et-Loire). Cette église est un fort beau type de l'architecture angevine du temps de Phulippe-Auguste, malheureusement elle est dans un tel état de ruine qu'il tant renoncer à tout espoir de la conserver, et pour éviter des accidents, qui sont fort à craindre, le propriétaire actuel en a déjà démoli bien des parties. C'est en faisant quelques travaux dans un coin de son jardin, sur l'emplacement du mur septentrional de la nef, actuellement détruit, que ce propriétaire a trouvé cette inscription en même temps qu'un certain nombre de cercueils de pierre dans lesquels il n'a, parait-il, recueilli rien de bien intéressant. Ce petit marbre frappa heureu- sement l'attention de M. Magne, architecte des Monuments histo- riques. Celui-ci se le fit donner sans difficulté et le céda peu après à M. Michel. C'est, comme le dessin ci-après le montre, une petite épitaphe élevée à la mémoire de deux jeunes filles, des soeurs probablement, décédées Fune à l'âge de douze ans, l'autre â l'âge de quinze. Le monu- ment est de très basse époque, du Vile OU VIII 6 siècle environ. Rien M Extrait du Butielin archéologique du Comité des T,ar,iu.r historiques et scientifiques de iSS;. Document 11IY 0000005778881 !)ES

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iT

;.4i

NOTE

SIS

UNE INSCRIPTION CHRÉTIENNE

lI;couvERTE A l)OUE-LA-FOTAINE

M. Miche!, sous-conservateur du musée d'Angers, a bien voulum'envoyer un excellent estampage d'une curieuse petite inscriptionchrétienne dont il est possesseur. Ce petit texte ii été trouvé, il y aquelque temps déjà, dans une fouille opérée auprès de l'église Saint-Denis, de Doué-Ta-Fontaine (Maine-et-Loire). Cette église est un fortbeau type de l'architecture angevine du temps de Phulippe-Auguste,malheureusement elle est dans un tel état de ruine qu'il tant renoncerà tout espoir de la conserver, et pour éviter des accidents, qui sontfort à craindre, le propriétaire actuel en a déjà démoli bien des parties.C'est en faisant quelques travaux dans un coin de son jardin, surl'emplacement du mur septentrional de la nef, actuellement détruit,que ce propriétaire a trouvé cette inscription en même temps qu'uncertain nombre de cercueils de pierre dans lesquels il n'a, parait-il,recueilli rien de bien intéressant. Ce petit marbre frappa heureu-sement l'attention de M. Magne, architecte des Monuments histo-riques. Celui-ci se le fit donner sans difficulté et le céda peu après àM. Michel.

C'est, comme le dessin ci-après le montre, une petite épitaphe élevéeà la mémoire de deux jeunes filles, des soeurs probablement, décédéesFune à l'âge de douze ans, l'autre â l'âge de quinze. Le monu-ment est de très basse époque, du Vile OU VIII6 siècle environ. Rien

M Extrait du Butielin archéologique du Comité des T,ar,iu.r historiques etscientifiques de iSS;.

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de plus simple que ce petit texte, et il prêterait i bien peu d'observa-tions s'il ne s'y rencontrait un nom qu 'on ne semble pas avoir si-gnalé jusqu'ici.

M. Michel propose de la lire ainsi:

Hic requiescent bonernernoriis ifairnalla, in an[n'is XII el Siggi-fledis, in an[nTi XV.

Cette lecture ne peut soulever d'objection qu'en ce qui concerne lepremier des deux noms propres. On peut se demander, en effet, silne conviendrait pas de lire de préférence en tenant compte de la cou-pure des lignes : bon "memorii Ismaiinalia,

SiE

rElyï- -^M fvrsB@Rffl

<Al:. x

II

inscription trouvée à Doué-la-Fontaine

J'avoue que le nwu de Ismaimalla ne s'est pas plus rencontréjusqu'ici, à ma connaissance, que celui de Maimal]a, et sa formeparait si étrange au premier abord que je n'oserais peut-être pas leproposer s'il n'avait semblé acceptable à des savants fort versés dansl'onomastique mérovingienne tels que MM. Longnon et Deloche.L'apposition d'un i en avant de l'S suivie d'une consonne est effecti-

1) Haut., om,,6 ; lrg. Om,22.

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veinent un phénomène assez commun à cette époque; c'est ainsi quele pays d'Étampes est nommé dans les diplômes du temps pagusIstanpensis: et l'on trouve dans les premiers siècles de notre his-toire plusieurs personnages dont les noms ont une forme analogue,sinon semblable, par exemple

S. Ismido, évèque de Die, mort le a8 septembre (') ; un autre Ismido,vassal de Guillaume d'Aquitaine, et qui vivait au début du xe siècle (')un Ismundus, abbé('), etc.

En revanche, on peut objecter que les noms propres commençantpar la syllabe siaa sont bien rares, et, de fait, je ne vois guère à citerdans cette catégorie que le nom assez répandu de Smaraydus M.

Les noms propres commençant par la syllabe mam, sont, je le re-connais, plus communs. On peut citer par exemple Jlonmmo ('), Jfamowsou Marnas ), nom porté par plusieurs saints de l'église d'Orient C),Jmarn cita ('), Marnert us, nom d'un des archevêques de Vienne les plusconnus; enfin, et c'est là un argument assez fort, nous trouvons dansl'antiquité un nom absolument semblable à celui de Mairnalla, c'est

nom que portait un des Myrmidons ('), et ce nom s'estconservé jusqu'en pleine époque byzantine, car nous le retrouvonssous la forme Mz).;, porté par un primicier de la cour de Cons-tantinople qui fut chargé, en 781, par l'impératrice Irène, d'une am-bassade auprès de Charlemagne ('e).

Ce sont là d'assez fortes raisons lX)' préférer la lecture Jlairnalla.On ne saurait objecter que la coupure des lignes ne semble pasfavorable â cette leçon, car il est évident que le lapicide s'est uni-quement préoccupé de faire entrer un môme nombre de lettres danschaque ligne, et l'on voit dès le début de l'inscription qu'il n'a pashésité, pour atteindre ce but, à couper les mots.

(')Acta .SS. Sept., t. VII, p. 846.(I Bec, des hist. de la France, t. IX, p. u d.C') ibid., t. VI, p. 386, 396.() Sniaragdus, dux Roinanorum, Bec, des liis(, de la Pr., t. IV, p. go. —

Snmai'agdus abbas, ibid., t. V, P. 1o. - Autre du rHème, nom, ibid., p. 456..\Iammmnmo. dux Gotliorurn, Bec, des hist. de la Fi-., t. II, p. 14.

. ibid., t. XI, il. 48'.Saint Manim. ,uam'tvr S ContauiIimmopIe (voir les Acta SS., au mjmmiIlet, et

un nitre du inèrne nom au 3o juillet). Saint Mammès, à Césarée de Cappadoce(Acta.".,amm u -toit).

') Martyre en Perse, honorée à Constantinople le i-, octobre (Acta SS. Oct.,t. VIII, p. 53.)

Homère, il.. II, uq4.I") Bec, des bis!, de la F,'.. t. V, p. 187.

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Peut-on avec plus de raison faire valoir que le datif honern.emoriisest bien étrange accolé à deux noms au nominatif? Mais l'autre lec-ture suppose l'accord de l'adjectif masculin boneniernori. avec deuxsubstantifs féminins, solécisme pour le moins aussi grave.

Je reconnais même que la faute consistant à faire accorder unnom au nominatif avec un adjectif au datif est aussi probable, pourne pas dire plus, que celle qui résulterait de l'accord d'un adjectifau masculin avec deux noms féminins. Car si l'on se reporte auxinscriptions de l'époque, on constate que l'accord des genres estbien mieux observé que l'accord des cas Ainsi dans le recueil deM. Le Blant, ou trouve une douzaine d'exemples de l'emploi du mêmeadjectif qui nous occupe ici. Or, on n'a pas une seule fois manquéde le faire accorder en genre avec le nom de personne auquel il estjoint. Au contraire, il arrive plusieurs fois qu'il ne s'accorde pas en caset l'on trouve des fautes absolument semblables à celle qu'il faudraitsupposer dans l'inscription de Doué-]-Fontaine. Ainsi dans un marbreconservé à Écully on lit

IN HOC TVMVO REQYIE.ÇCIT

ONE MEMORIO 1'EkO(AkV5

QYI VIXIT etc.

Ailleurs, c'est l'accusatif au lieu du datif que l'on accorde avec lesujet de la phrase, comme dans cette inscription de Lyon

± HOC TYMOI,O

JACET BONOM

MEMORIOM

RAPO (VI

VIXIT ANU

XXXV

Ce sont là de bien bons arguments en faveur de la lecture pro-posée par M. Michel, et je m'y arrêterais volontiers, n'étaient ces

Le Blini, t. 1, p. 38.I Ibid., t. I, P.

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trois j consécutifs dont elle ne tient pas compte. On pourrait, il estvrai, supposer que le lapicide assez ignorant pour supprimer un Ndans ANnIS était capable de mettre un I (le trop dans Bon" rnmoriis,mais c'est une hypothèse extrême à laquelle on n'ect en droit desouscrire qu'à défaut de toute autre explication plausible. En lionnecritique on doit toujours s'en tenir de préférence à ce qui est écrit,et c'est pourquoi je m'arrèlerai à la leçon Bouememorii Ismairnallu.

Quant an nom de la seconde (les jeunes filles ensevelies sous lapierre de Doué, il prête à peu d'observations. II appartient à la caté-gorie bien connue des noms terminés en frdus, frida, Sigefridus,Bertefrida, etc. La substitution de la terminaison en is à celle en eest un phénomène commun chez les Mérovingiens tout comme la per-mutation do l'r et de P. Il n'est pas nécessaire d'y insister pourfaire ressortir tout l'intérêt du petit texte que l'obligeance de M.Michel ma mis à uiéine de communiquer au Comité.

R. DE LASrE)-RiF',

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NOTE

SUR

DIVERSES INSCRIPTIONS ANTIQUES

RECUEILLIES A TIM4A[) ET A DJEMILAH

(ALGiiuE) Y

Dans le courant de l'année dernière, M. ]Duthoit, architecte de laCommission des Monuments historiques, ayant été chargé par cetteCommission de divers travaux pour la conservation des belles ruinesromaines de Timgad et de Djemilah, a eu l'occasion d'exécuter desfouilles qui oui amené la découverte de plusieurs inscriptions antiques.

Il s'est empressé d'en faire des dessins et des estampages, qu'ila adressés à la Commission des Monuments historiques. Celle-ci lesa renvoyées à mon examen, et plusieurs m'ayant paru intéressantes etinédites, j'ai demandé l'autorisation, qui m'a été facilement accordée,de les soumettre au Comité d'archéologie.

La première de ces inscriptions a été trouvée au théMre de Timgad,en déblayant ta scène. Elle est gravée en belles lettres de o,o 4 dehaut, sur une pierre de 1111,20 de hauteur sur o",55 de largeur. Letexte est encadré d'un triple bandeau. Il est ainsi conçu

Il Exlrait du Bulletin archéologique du Comité des Travaux historiques etsc'iei:Iifiques de

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M E R CV R I O AVGSACRVM

PRO SALVTEDDNNESEVERI - ETA N T O N I N I PI!

F0 R T I S SI -Ni I Q

A V G G E T I V iE.AVGVSTAE- MA'I

A G U E T C A Sfi GVINIL GERMEVS SLVANVS AVGVRINLAtS

RPO B HONOREMAVGVRATVSIS

XXIMILETCCN

M E R C V R I V M EXSVA LIBERALITATEPOS VITE TOBD E DI CATION E MLV DOS S C E NI S

EDI DIT

Mercurio Aug(usto) sacrum. Pro salute d(ominorum) n'ostrorum)Severi et .4ntonini Pii et Juliae.4ngustae rnatri[s] 4uq(us'i) et castrorum, L. fit'r70eu.s Sileanus,augur, midis rei 1)(ob1icae) o/ bonorem augnrota.s esterIiis XXImil(iibus) et CC uyuninis), Mercuriun, ex sue i ' Ih'loif/uIe pusuit etob dedicationeru iudos scenieos edidit,

Cette inscription appartient au commencement du iii siècle. Lesempereurs qui y sont mentionnés sont Septime Sévère, Caracalla etGéta. Le nom de ce dernier a été effacé, comme sur la plupartdes inscriptions d'Afrique, à la suite (le sa mort en 2l. Primi-tivement, le texte de l'inscription devait étre ainsi conçu : pRoSAL''TE DDD NNN SEVETII - ET \NTONINI Pli j ET 5EPT111I OETAEA\'GCG ET IVLIAE 1 A\'GUSTAE MATH I AVGG, etc.

Le personnage (lui avait élevé ce monument en souvenir de sanomination au titre d'augure et des jeux qu'il avait donnés lors de ladédicace du monument, se rencontre pour la première fois, je crois,dans les inscriptions d'Afrique.

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La seconde inscription provient également de Timgad. M. Duthoitl'a recueillie aux abords de l'arc de triomphe du côté de l'est. Ellemesure o m , 8 9 de large, sur 0m70 de haut. Les lettres ont e",065de hauteur. Le texte est encadré d'un triple bandeau. La pierre estbrisée en trois fragments, et deux cassures ont fait disparaitre l'angleinférieur de gauche et enlevé un petit morceau d'une lettre de la der-nière li gne. En voici le texte

C V RIA MARC 1 ACV R I A L E SE 1V SASOLO SVA . P . FECERVNT 'IDD

Cura Morcia. Curiales -Jus a solo sua j(eeuna) fecerunt id(elnq?)d(edicaveron t).

Cette inscription est intéressante, car elle nous donne le nom d'unecurie jusqu'ici inconnue de la colonie de Thamugas, l'ancienneTimgad. On savait déjà que dans cette ville, ainsi qu'à Lambèse,à Hippone, et dans la plupart des colonies et municipes d'Afrique, lescito yens étaient divisés, comme dans l'ancienne Rome, en un certainnombre de curies. Les curies de Thamugas sont mentionnées dansune inscription publiée par l'Académie de Berlin ). Mais, jusqu'ici onne connaissait le nom que d'une seule d'entre elles, la cw'ia Commoda.Il s'est rencontré sur un monument élevé par les membres de cettecurie à leur patron L. Julius Comicianus Martialinus Eucarpius t').

L. Renier, qui a découvert celte inscription à Tinigad, en a 85u, l'apubliée pour la première fois dans un mémoire qu'il communiqua,en 1855, an Comité d'archéologie, et où il explique ce qu'étaient lescuries et les curiales M.

III

C'est encore au pied de l'arc (le triomphe de Timgad, du côtéouest, que M. Duthoit a recueilli l'inscription que voici. Elle estgravée sur la face antérieure d'une base de statue de forme hexa-gonale et de o-,8 0 de diamètre. Les cinq autres faces du monumentsont décorées de cannelures. Elle se lit ainsi

) Ephem. epigr., t. V. no oo.') Corp. inscr. lai., t. VIII, n o q.4fo5.') Bull. des Soc. Sou., t. II i85), p.i.

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CONCO RD I A A V G G

D O M I N O R V MN

IMPPLSEPTII(SEVERI ETMNRELIANTONI

PI F E L NG PAR ' M A XBkTMXGER_NGG

10 ETIVL.IAEAVGL LCUVSOPTA'tAKVSOBHONOREMFLPP STATM.SQVASEXXX wi N CV M

15BASbPRAE'IRLEG ITIMPOLLCITVSEST AMPLATtPECE X €,V M NPOSVITEASQVE

20SPORTVLISDECVkDAt'S ET E? VLCVI SET L V D I S S C A EN ICI SE DIT! SDE

DICAVIT

Concordù-ze Aug(ustoruin) dmn inorum n(oslrorvm) Imp(eratorwn L.Septiiri[i] Severi et M. dureii[il Antonini Pu Feliris) Aug(u.ti),l'ai'tli(ici) ma.x(ini), flrit(annici) max(iwi), Ger(m(lnici), tug(vs-torum) et .Juliae A ug'(usta(,) L. Lieiniax Optatianus, o1 honopemfl(anuna.tus) p(er)p(Ptui), statuas quas x s(estertiis) viq.;niim(ilhibus) n(anrnis) cum hasifi(us) praclec ieqitim(am) pollicitusest, amplio.ta pee(unia), ex s(esier/iis) triginta quin que mitlibas)n(vmmis) posuit easqw', sportuiis deeuri(onihus) da(i.s et epul(is)curiis et ludis scaenieis ed,/i's dedjc(/vj/.

Cette inscription est, comme on le voit, tout à fait analogue à lapremière. C'est un riche habitant de Thamugas, L. Licinius Opta-

(4} En effaçant les noms et titres (Le Géta on a oublié de faire &sparaltre Jesecond G CI'AVGG, titre qui s'appliquait aux deux frères et qui, dans le textemodifié après le meurtre de Géta, devrait étre au singulier puisqaïl ne s'appliqueplus qu'à Caracalla.

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tianus, qui la fit élever à la suite de son élection au titre de flammeperpétuel de cette colonie. Elle rappelle les distributions de sportulesqu'il fit aux décurions, et les repas quil offrit aux membres descuries, et les jeux publics qu'il donna à cette occasion. Enfin, ellenous apprend qu'il avait fait élever à ses frais des statues avec leursbases. Or, c'est précisément sur une des bases ici mentionnées quecette inscription est gravée.

Comme date, ce monument doit également être rapproché dupremier. Il est, comme lui, antérieur à l'an 212 puisquiI portait lenom de Géta, qui fut effacé et remplacé plus tard par les titres queprenait Caracalla.

Le nom de L. Licinius Optatianus s'est déjà rencontré dans uneautre inscription d'Afrique que l'on conserve aujourd'hui à Lambèse,mais qui provient de Marcouna, l'ancienne Verecunda ('). Voici letexte de cette dernière

MINER VA EAVG

L • LICINIVSOPTATIANVS05 }IONO

REM FONfFIG A T VS

EX IS VICXL

N FACIEN

DAM DEDI

C A N D A M QC V R A V I T

Rien ne s'oppose à ce que le même personnage, après avoir exercédes fonctions sacerdotales à Verecunda, soit venu ultérieurementhabiter Thamugas et y obtenir le titre de flamme perpétuel, ou inver-sement. En effet l'ncola d'un municipe était soumis aux chargesciviques et dans la rivlos ii laquelle il appartenait et dans celle oùil était établi comme in cola. En revanche il pouvait arriver dans lesdeux aux honneurs, surtout aux honneurs sacerdotaux.

) L. Renier. Bec. des inscripi. de l'A/qh'ie, n° r 4/.o.— Corp. inscr. lai., LUI,n° 4198. C'est peut-être le nom du même personnage qui se Isiait sur une autreinscription de rtlare.ouna dont on n'a retrouvé qu'un fragment (Coip. inscr.lai., t. VIII.0 418.

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Iv

La quatrième inscription que j'ai à signaler a été recueillie parM. Duthoit, à côté de la troisième, c'est-à-dire au pied de l'arc detriomphe de Timgad, sur la face ouest de ce monument. Elle est,de méme, antérieure à l'an 21 2, puisque le nom (le Géta y a étécfl'acé. Malheureusement, ce n'est qu'un fragment, et ta partie laplus intéressante du texte a disparu. Voici ce qui en reste

M A R T I A V GC O NS E R V A T oDOMINORVM

N N I M P P L S E PT I M I S E V E R I E TM A V R E L I A N T oNigl PI IFELAVGPARhI

kTGERMdNG

!tiarti Aug(nsfo) COn'?i,a(Orj do,nijwru,o i os/1 fmp(erafovumL. SeptirniJ Severl. et M. Aure/i{.J A Ion Pi F'licis.4nq'nsti), Pari h(ie) inax(irni), Jh'i1(nnieip. G'r(nrnniei) luaa(im,),.4uq(usti).....

Cette inscription était placée en pendant de notre n° 3, il est doncpossible qu'elle ait également appartenu à une des hases des statuesélevées par L. Licinius Optatianus, d'autant plus qu'elle est encadréed'une bordure en perles allongées, semblable à celle qui encadre laprécédente.

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Enfin, M. Duthoit a trouvé, en face de l'angle nord-est du forumde Timgad, sur le côté nord de la voie romaine dont les restes exis-tent en cet endroit, un fragment qui appartient à une grande ins-cription dédicatoire, dont Léon fleniet avait découvert jadis un pre-mier morceau '. Voici ce lexie, dont la plus grande partie peutètre restituée avec certitude

u b C

inqi. COPS A RED I WITR AIAN I PART H I CI pilo ilivi nCrraaJirI)OTETRAIAN HADRIANO AVGVSTO pûuhficcma.rirnoIriBVNIC POTES AT R COS iTt PP DD PP ........./ C O AVG PRO PR PATR ONVS COLON IAE DEDICAVJT

C'est le fragmenta que l'on connaissait seul jusqu'ici, le fragmentb, que M. Duthoit a retrouvé, contient un détail intéressant, puisqu'ilpermet, â l'aide de la mention de la puissance triliunitienne, de déter-miner la date du monument. La dixième Puissance tribunitieniied'Hadrien correspond à l'an 126 de notre ère. Malheureusement, onignore encore le nom du légat propréteur qui était en fonctions àcette date, et dont le nom se trouvait sur la troisième pierre (1Uireste à découvrir.

L'estampage envoyé par M. Duthoit permet de constater aveccertitude qu'il ne manque que trois lettres en tète des deuxième,troisième et quatrième lignes de l'inscription. J'ai cru devoir, enconséquence, modifier légèrement la coupure des lignes admise parles auteurs du Corpus t'). J'ajoute que la quatrième ligne parait êtrecomplète.

VI

Je laisse de côté une autre inscription recueillie à Timgad parM. Diithoit, et que L. Renier avait déjà relevée jadis , et je passe àun autre texte qui est encore inédit, et que M. Duthoit a découvert

W In .rrip1. de ri /gre, no i S4. - Corp. inscr. lui., t. VIII, n° 2358.121 Ils ont supposé que la première ligne se terminait au milieu du mol ner-

vue, la deirii'me à la première sllabn de ,ua-ximo.Ia.cr. de /'i/gi'ie, n° 1502, - Corp. jaser. lai., t. VIII, n° 2369.

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à lJjemilah, l'ancienne Cuiculum, dans les fouilles qu'il a exécutéesen 1886, pour ]c dégagement , de l'are de triomphe.

PRO SAlut,' AV /(jDDD

Q LVCTLIVS CRESCCflSET Q LVCILIVS PELVSIVSACERDOTES VISV ADMONITJ tRAM DE SVOFECERVNT DEDICAVE

R V N TQVE Ø

Pro sa[lute] Aug(ustorwn) d(om,inorum) n(ostroruifl) Q. LucilusCre[scens] et Q . .Lucilius Prlusiu(s) sacerdotes visu adrnoniti aramde suo [ecerunt dedicaverent que.

Cette inscription est gravée sur un bloc de 0m,35 d'épaisseur,0m,30 de hauteur et 0m,57 de largeur, en comprenant les mouluresqui encadrent le texte, les lettres ont 0m,03 de hauteur.

VII

Enfin, voici Une dernière inscription découverte par M. Duthoitaux abords de l'arc de triomphe de Djemilah. Elle est gravée sur unbloc de i",u t de hauteur, sur t ',o j , et forme la première moitiéd'une inscription qui devait être gravée sur deux pierres juxtaposées,car celle-ci n'est pas brisée, mais coupée net. Les lettres ont 0u,07

de hauteur, le texte est entouré d'un cadre de moulures de 0m09

Cette inscription doit être lue ainsi

P R O B E A T I T V D I N E trn»orumD D N N e V A L E N T I nicni et valenTIS SEMPERAVGVSIopumbaSiIiC A M V E S T IA R I A M 'te sua eonsTRVXIT D E DI C A V I T que l'ubliliusCAEIONIVS CAE CINa Albinusv.c.CON SVLAR I S S E Xfasc. provinC I A E NVMIDIAE CVRantc ac propriO SVMPTV PERFICTENTG

i Ou .etu/.

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Les parties manquantes peuvent être restituées pour la plupartavec certitude, car le personnage qui a élevé le monument est assezconnu. Son nom se retrouve dans une série d'autres inscriptionsdécouvertes à Kencliela ( j), Timgad ', à Lambèse ('), 5. Ksour-el-Amar ), à Constantine 0) et à Stora('). Il ne peut y avoir d'hésitationque pour les deux dernières lignes, et pour le mot qui termine latroisième. J'ai supposé basiC!vM, parce que le mot convient à mer-veille à l'espace qu'il s'agit de remplir, et que je n'en vois pas d'autresd'un mème nombre de lettres, satisfaisant à la fois au sens et à laterminaison cern qui subsiste en tête de la quatrième ligne. Unelûsil jca ves1aria devait être une sorte de marché couvert où l'onvendait des habits. M. Cagnat pense, avec raison, que ce devait êtrequelque chose d'analogue au souk des villes arabes.

Quant à la lin des deux dernières lignes on ne peut la restituer aveccertitude. Mais le petit nombre des lettres qui manquent ne permetguère de supposer un nom de personne, car il faudrait qu'il n'eutqu'une douzaine de lettres en tout, ce qui est bien peu, é moinsd'admettre des abréviations invraisemblables. La restitution que jepropose semble indiquée par le sens; et elle a du moins le mérited'exiger exactement le même nombre de caractères que les autresbouts de lignes de l'inscription. Il faut sans doute restituer après ledernier mot la formule LD . fl'D, ou autre analogue.

Les excellents estampages que M. Iiuthoit a faits de toutes lesinscriptions qui précèdent sont actuellement déposés dans les Ar-chives de la Commission des Monuments historiques. Il est à sou-haiter que les autres architectes, attachés au même service, suiventl'excellent exemple qu'il a donné en cette circonstance, et relèventavec le même empressement et le même soin les monuments épigra-phiques de tout genre que leurs travaux peuvent leur faire rencontrer.

R. t» LÂSTEYmE.) Corp. iisc,. /a(., t. VIII, n'

C) Ibid., n' 2388,3) lbi(1., n' ,5O et ,35.4)Ibid., n° 4(7.

(5) Ibid., fl°') Ibid., n' q5.

III'. urijil,, ii},,U E O'1I.I.

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