Une faille végétale

UE 21b Espèces d’espaces 2009 Anne-Sophie Marchal

Analyse du site

La parcelle étudiée est un terrain en friche qui se trouve sur l’Ile de Nantes, dans un quartier qui ne semble pas encore avoir été réhabilité. En effet, les bâtiments sont défraichis et l’impasse qui longe notre parcelle est sale, elle ne semble pas entretenue.

La parcelle est orienté Est/Ouest et donne sur un déniveler de 2m40 au niveau de la rue. J’ai donc souhaité créer une faille dans cet îlot pour apporter encore plus de lumière aux logements.

Cependant, des commerces comme des épiceries et des bars/restaurants entretiennent la vie du quartier et le tram passe à deux pas de la rue de la Petite Biesse.

Bien qu’ils soient indépendants, ces bâtiments forment une seule et même copropriété : la maison de ville est donc un bâtiment indépendant. Faire parti de la même copropriété suppose avoir un local poubelles en commun, ainsi qu’un espace pour les boites aux lettres et un espace pour ranger des vélos.

Les deux bâtiments sont liés par une passerelle extérieure qui joint

la rue de la Petite Biesse au parking de l’immeuble de douze étages de l’autre côté, permettant ainsi d’être à la fois l’espace de distribution des trois logements mais aussi une faille qui peut être utilisée par les habitants du quartier qui souhaitent l’emprunter pour se rendre plus rapidement vers les commerces per exemple.

Plans au 1/100

R-1

R0

R+1

R+2

Coupe au 1/50

Coupe AA

Coupes au 1/100

Coupe BB

Coupe CC

Analyse du projet

Le niveau de l’impasse (R-1) est à 2m40 de déniveler de la rue et j’ai voulu en faire un étage à part entière. Au Nord-Est il y a la cave et la buanderie de la maison de ville, donnant sur l’espace de rangements des vélos fermé par une grille, tandis qu’au Nord-Ouest le bâtiment est creusé créant un espace végétalisé. Au Sud est installé l’atelier des deux artistes, avec une partie sombre pour le photographe et une partie plus éclairée pour le plasticien et l’espace d’exposition dans le jardin intérieur à l’Ouest. Cet espace d’exposition est une installation entre les arbres de ce dernier, faisant écho à l’espace végétalisé qui se trouve en face. Celui ci permet d’apporter de la lumière à l’atelier et constitue aussi un « point d’appel » pour les passants qui peuvent être attirés par cette végétation et par l’activité que génère l’atelier, donnant un peu de vide à l’impasse. De plus, les deux bâtiments sont orientés au Nord Ouest, vers le boulevard Gustave Roch, d’où viennent les passants.

La végétation est un lien important dans la cohésion des deux bâtiments puisque chacun y a accès. En effet, au premier étage se trouve une sorte de plateforme en bois sur laquelle sont placés des arbres en pots et des plantes. C’est un espace que les habitants se partagent et qu’ils investissent comme ils le souhaitent. La végétation, quelque soit les étages permet aussi de limiter le vis en à vis important entre ces deux bâtiments. De plus, cette

Cette passerelle est tout en bois, marquant indirectement une limite entre l’espace public et l’espace plus privé avec la rue. De plus, les différents espaces végétalisés imaginés sur cette parcelle rendent la traversée agréable et redonne un peu de vie au quartier. Bien que cette passerelle soit un espace commun aux habitants du quartier et aux habitants des trois logements, chaque logement à son espace de distribution privatif, floutant ici encore la limite entre espace public/espace privé.

Le vis-à-vis est d’ailleurs un point essentiel à traiter dans ce projet du fait de la forte proximité entre les deux bâtiments. J’ai joué avec les décalages entre les espaces de jour et les espaces de nuit, pour éviter que les habitants se retrouvent aux mêmes endroits en même temps. Les deux bâtiments sont assez fermés sur la rue, elle m’a moins intéressée dut fait du vis à vis avec les passants et les immeubles d’en face. Comme les chambres demandent moins de lumière et qu’en plus cette rue est du côté Est, là où la lumière est douce, j’ai essayé de mettre les chambres de ce côté-là. Les ouvertures sont donc beaucoup plus petites que sur la façade Ouest où j’ai ouvert les séjours pour qu’ils puissent être baignés de lumière.

A partir du niveau 0, au niveau de la passerelle, la maison s’étend sur trois étages autour d’un escalier hélicoïdal. Le RDC comporte deux chambres et une salle de bain commune à ces dernières. Le premier étage est l’espace jour avec une cuisine et un séjour dans lequel s’avance une deuxième passerelle en bois végétalisée, apportant ainsi de la verdure et de la lumière du Sud à ce séjour. C’est un séjour en double hauteur qui permet de créer un espace indépendant au deuxième étage, celui de l’adolescent. En effet, par soucis de lui donner de la liberté, ce dernier à une chambre et une salle de bain pour lui seul, qui peuvent se transformer en chambre d’amis indépendante quand il partira. Dans les deux bâtiments, les salles de bain sont éclairées en double jour grâce à des ouvertures translucides.

De l’autre côté, les deux artistes vivent dans un loft, la pièce de vie donnant sur le jardin intérieur. L’espace cuisine délimite un petit couloir qui mène à la salle de bain et à la deuxième volée d’escalier qui monte vers leur chambre, donnant un peu d’intimité à ces espaces de nuit. Leu chambre est plus grande et plus éclairée que les autres car c’est un lieu où ils sont amenés à passer du temps notamment pour lire d’où la bibliothèque intégrée, mais aussi pour accéder au jardin central de la copropriété. Afin de ne pas perdre de place, j’ai imbriqué cette chambre avec le logement étudiant. Celui-ci a d’ailleurs été conçu pour laisser le plus de place possible au séjour. Ainsi, il est composé d’une petite pièce de nuit avec un grand meuble de rangement, ainsi que d’une salle de bain et une kitchenette qui s’y accole, laissant ainsi un grand espace à l’Ouest que l’étudiant peut investir comme bon lui semble.

Références

Habitats HQE pour jeunes, Flers, Atelier du Serpentaire.

« Jardin traversant », Sceaux, Raphaël Gabrion.

Je me suis inspirée de projets architecturaux et paysagés où la nature est très présente, des projets parfois presque utopiques.

Résidnece Carllon, Beyrouth, Dorell Ghotmeth, Tane Architects

Logements sur le terrain de Sœurs, Villeurbanne, Yves Moreau