Un%20officier

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DÉMYSTIFIER LE RÔLE DE L’AUMÔNIER Un officier pas comme les autres Exceptionnellement, les aumôniers militaires ont un grade d’officier par privilège : ils ne disposent d’aucun pouvoir de commandement. Mais cela ne les empêche pas d’avoir une autre forme de leadership : «Au sein d’une unité, on est le seul aumônier militaire. Le seul, ça oblige à être nécessairement un leader, parce que tu ne passeras pas inaperçu, positivement ou négativement, selon ta personne, ce que tu dégages, tes paroles et tes actes», souligne le capt Noël. D’une certaine façon, l’aumônier se situe entre l’arbre et l’écorce. «Comme officier, parfois tu as à soutenir la chaîne de commandement, à conseiller un membre», indique-t-il. En d’autres mots, il représente «l’oeil du commandant au niveau du bien-être moral et spirituel de la troupe». «Le commandant s’attend à ce que je connaisse les soldats et ceux qui ont des difficultés. S’il y a des choses qui clochent au niveau du moral de la troupe, je deviens alors un conseiller», dit-il. L’aumônier a tout de même un «pouvoir de recommandation». Par exemple, si un soldat vit des difficultés avec un membre en particulier, si un leadership est mal exercé ou si un exercice pèse trop lourd sur les soldats, l’aumônier peut tirer le signal d’alarme auprès du commandant. Lors d’une mission outre-mer, le commandant s’attend aussi à ce que l’aumônier soit un expert du domaine religieux, à défaut d’être un expert du domaine tactique. En Afghanistan, cela signifie une connaissance approfondie de l’Islam.

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DÉMYSTIFIER LE RÔLE DE L’AUMÔNIER Un officier pas comme les autres

Exceptionnellement, les aumôniers militaires ont un grade d’officier par privilège : ils ne disposent d’aucun pouvoir de commandement. Mais cela ne les empêche pas d’avoir une autre forme de leadership : «Au sein d’une unité, on est le seul aumônier militaire. Le seul, ça oblige à être nécessairement un leader, parce que tu ne passeras pas inaperçu, positivement ou négativement, selon ta personne, ce que tu dégages, tes paroles et tes actes», souligne le capt Noël.

D’une certaine façon, l’aumônier se situe entre l’arbre et l’écorce. «Comme officier, parfois tu as à soutenir la chaîne de commandement, à conseiller un membre», indique-t-il. En d’autres mots, il représente «l’œil du commandant au niveau du bien-être moral et spirituel de la troupe». «Le commandant s’attend à ce que je connaisse les soldats et ceux qui ont des difficultés. S’il y a des choses qui clochent au niveau du moral de la troupe, je deviens alors un conseiller», dit-il. L’aumônier a tout de même un «pouvoir de recommandation». Par exemple, si un soldat vit des difficultés avec un membre en particulier, si un leadership est mal exercé ou si un exercice pèse trop lourd sur les soldats, l’aumônier peut tirer le signal d’alarme auprès du commandant.

Lors d’une mission outre-mer, le commandant s’attend aussi à ce que l’aumônier soit un expert du domaine religieux, à défaut d’être un expert du domaine tactique. En Afghanistan, cela signifie une connaissance approfondie de l’Islam.