Un spectacle jeune public TOM POISSON, GIL GIMENEZ et ... · Il travaille avec Gérard Verba,...

TOM POISSON, GIL GIMENEZ et PHILIPPE DESBOIS

L’HOMME QUI RÊVAIT D’ÊTRE UNE GIRAFE

Un spectacle jeune public

Fable contemporaine enchantée

DOSSIER PÉDAGOGIQUE CP / CE1 / CE2 / CM1 / CM2 / 6e / 5e

LES JEUNESSES MUSICALES DE FRANCE PRÉSENTENT

Illustration © ALE+ALE

1 L’homme qui rêvait d’être une girafe І Dossier pédagogique І 2012-2013 І©JMF

LES JEUNESSES MUSICALES DE FRANCE

Les JMF inventent depuis 70 ans la musique accessible à tous et en premier lieu aux jeunes. Notre mission Accompagner les enfants et les jeunes dans une découverte active de toutes les musiques (percussions, baroque, chanson, jazz, ensembles instrumentaux, polyphonies, beatbox, soul, musique contemporaine, chant traditionnel, art lyrique, etc.). Notre action 2 000 concerts et ateliers sur le territoire pour un demi-million de jeunes chaque année. Notre projet Contribuer au développement le plus large de nouveaux réseaux musicaux, dans les zones isolées, au service des plus éloignés de l’offre culturelle. Nos valeurs L’égalité d’accès à la musique, l’engagement citoyen, l’ouverture au monde.

Aujourd’hui Les JMF élargissent leur action en faveur du développement musical par un engagement renforcé et innovant : la mobilisation de nouvelles équipes sur le terrain, le repérage d’artistes, les résidences de création, les actions pédagogiques et l’accompagnement des pratiques instrumentales et vocales.

Appuyées sur un formidable réseau de 1 200 bénévoles réunis au sein de 300 délégations locales, les JMF forment avec plus de 60 pays les Jeunesses Musicales International, la plus grande ONG dédiée à la musique et reconnue par l’UNESCO.

Premier organisateur de concerts en France, reconnues d’utilité publique, les JMF réaffirment leur valeur fondatrice : la conviction que l’art, et particulièrement la musique, est une cause fondamentale, vecteur de plaisir partagé, d’épanouissement et de citoyenneté.

Hier Les JMF naissent de l’intuition d’un homme, René Nicoly qui, il y a 70 ans, fait le pari que rien n’est plus important que de faire découvrir la musique au plus grand nombre. Il invente le concert pour tous, et développe, dans toute la France, l’accueil au spectacle des lycéens, des étudiants, puis des enfants. Une grande tradition d’ouverture poursuivie jusqu’à ce jour.

Les JMF : une association engagée, une exigence professionnelle, un projet en mouvement.

Chaque année, les JMF ce sont :

50 concerts et spectacles musicaux proposés

150 artistes professionnels en tournée

Un accompagnement pédagogique pour chaque spectacle

2 000 représentations organisées

400 lieux de diffusion

Plus de 450 000 spectateurs de 5 à 18 ans

Les JMF reçoivent le soutien du ministère de l’Education nationale, de la jeunesse et de la vie associative, du ministère de la Culture et de la communication, de la SACEM, de l’ADAMI, du FCM, de la SPEDIDAM, du CNV et du Crédit Mutuel.


……………………… FICHE 1 - LE SPECTACLE ……………………………………………………………………………………….………………………………………………………………..

…………………………..…… FICHE 2 - LES ARTISTES ………………………………..…..………………………………………………………………….……….……………….…….....…...

…………………………………….……... FICHE 3 - L’INTERVIEW …………………………………………………………………………….….…………….............................................

…………………………………………………….. FICHE 4 - FICHE ECOUTE ……………….……………………………………………..………….…………………………………..……...….

…………………………………………………………..….. FICHE 5 - AUTOUR DU SPECTACLE …….............................................................................................

……………………………………………………………………..….. FICHE 6 - ANNEXE : LE CONTE …………….…...............................................................................

LE DOSSIER PEDAGOGIQUE Objectifs Si l’accueil des enfants au concert est le moment privilégié de leur rencontre avec le spectacle vivant et les artistes, profiter pleinement de cette expérience, c’est aussi la préparer, apprendre à « aimer écouter », à découvrir la musique en train de se faire, les musiciens, les œuvres, les instruments… Le plaisir en est multiplié et le souvenir de cette expérience va au-delà d’une simple rencontre et participe à l’évolution de l’élève en tant que « spectateur éclairé ».

Contenu Le dossier pédagogique offre des informations sur le spectacle et ouvre différentes pistes pédagogiques à destination des enseignants. Il est en lien avec les programmes scolaires en vigueur qui, depuis 2008, intègrent l’enseignement de l’Histoire des arts. Cette année, le dossier pédagogique s’enrichit d’une dimension concrète : une fiche écoute ou pratique vocale sur une pièce musicale du spectacle.

Ressources complémentaires En lien avec les dossiers pédagogiques, le site s’enrichit progressivement de ressources autour des principaux instruments de musique et courants musicaux des spectacles. Y sont présentés des fiches d’activités dans plusieurs domaines, des photos et des liens vers des extraits sonores permettant une écoute, une analyse et des productions à réaliser en classe.

En vous souhaitant une excellente lecture et de belles découvertes !

SOMMAIRE


LE SPECTACLE

Avant le spectacle Pourquoi va-t-on à un concert ? Que va-t-on y découvrir ? Qui sont les artistes que je vais rencontrer ? Quelles règles vais-je devoir respecter ? Autant de questions que l’on sera amené à se poser avant de se rendre dans la salle de concert. Une préparation pertinente au spectacle sera déterminante pour vivre l’expérience du concert en développant des émotions et des acquis. Vous pourrez vous aider pour cela des activités proposées dans le dossier pédagogique et des fiches ressources publiées sur le site Internet des JMF.

Pour chaque concert • Un chant ou l’écoute d’une œuvre est à préparer en classe ;

• L’affiche du spectacle peut être exploitée afin que les élèves puissent s’interroger sur ce qu’ils vont entendre ;

• L’interview des artistes permet aux élèves de faire leur connaissance ;

• La charte du jeune spectateur présentée sur le site permet d’aborder en classe les conditions d’une belle écoute durant le concert.

Après le spectacle Différentes pistes présentées dans le dossier pédagogique peuvent aussi être exploitées de retour en classe.

• Il sera important de procéder à une restitution du concert. Exprimer son ressenti (à l’écrit, à l’oral, par le dessin…) et argumenter celui-ci font partie intégrante de la formation du jeune spectateur ;

• Une trace du concert (photos, enregistrements, dessins, écrits, etc.) sera laissée afin que les élèves puissent garder une mémoire de leur parcours culturel ;

• Une carte du spectacle est offerte à chaque enfant à l’issue du concert pour l’usage de son choix ;

• Les élèves peuvent envoyer leurs commentaires du spectacle sur le site Internet des JMF, dans la rubrique « Donnez-nous votre avis ! ». Une sélection de messages est mise en ligne.

L’homme qui rêvait d’être

une girafe

Conte musical CP-5e

Après son hommage remarqué à Nino Ferrer dans le spectacle J’avais pas vu Mirza, Tom Poisson revient aux JMF avec une création toute personnelle. L’homme qui rêvait d’être une girafe est un conte musical dont il signe à la fois le texte et les musiques ; une rêverie naviguant entre ombres et lumière, qui traite subtilement de thématiques fortes : la différence, le « goût des autres », l’autisme, le mutisme, la force de l’art et la volonté de se construire par soi-même au travers des choses que l’on fait. On y découvre l’aventure hors du commun d’Adrien Becq, qui va au bout de son rêve, aussi fou soit-il, et, chemin faisant, libère aussi le rêve des autres. Sur scène, l’histoire est livrée tambour battant par un trio d’« ouvriers », tout à la fois accessoiristes, musiciens, manipulateurs, chanteurs et narrateurs. A leur disposition pour mener cette mission à bien : une échelle, une girafe, des instruments, des ombres, un téléviseur… et les magnifiques projections concoctées par les illustrateurs transalpins de ce projet, ALE+ALE.

Le programme Chansons de Tom Poisson Au début Où la terre a tremblé Chanson pour tout changer La surprise La chanson du sculpteur Je veux être girafe Vite ! La chanson d’Adrien


LES ARTISTES

Tom Poisson Il est auteur compositeur interprète. Il fait ses premières armes au sein du groupe Arnoulph avec lequel il remporte en 2000 le tremplin MCM Session. On le découvre ensuite en tant que comédien et chanteur au sein de la Troupe du Phénix, notamment avec Le Petit monde de Georges Brassens. Avec cette compagnie itinérante, il sillonne les routes de France à chevaux et charrettes et rencontre ses futurs acolytes des Fouteurs de Joie : Nicolas Ducron, Alexandre Léauthaud, Laurent Madiot et Christophe Dorémus. En 2004, il réunit un bouquet de chansons acoustiques et séduit les critiques avec Tom Poisson fait des chansons. Il aime à parler d’amour, d’amitié, d’évasion, des exclus, des choses essentielles que la société moderne néglige. Son album Riche à Millions, produit à quatre mains avec Alexandre Léauthaud sera assorti d'une tournée nationale. En tournée aux JMF avec J’avais pas vu Mirza, il rend hommage à Nino Ferrer avec ses complices Benoît Simon et Laurent Madiot. Il revient aujourd’hui avec L'homme qui rêvait d'être une girafe. Parallèlement, il poursuit sa route avec Tom Poisson en trio volant, création inédite mêlant des chansons issues de ces quatre albums, des reprises et des chansons inédites.

Philippe Desbois Il débute ses études musicales au CNR de Saint-Maur-des-Fossés où il obtient un Prix de guitare dans la classe de Michel Pons. Il intègre ensuite l’Ecole Normale de Musique de Paris où il poursuit ses études en analyse musicale et en guitare. Il décroche ensuite un diplôme d’Etat de professeur de guitare et un diplôme d’excellence dans la classe de Roland Dyens. Il travaille avec Gérard Verba, Raphael Andia, Francis Kleynjans, Michel Pons, Roger Doherty en guitare classique et avec Marie-Ange Martin, Sylvain Luc, Jean Marie Ecay, Pierre Jean Gaucher, Pierre Perchaud, Didier Lockwood, André Charlier, Benoit Sourisse, Scott Henderson en guitare jazz et rock. Il accompagne plusieurs artistes en tournée, notamment Tom Poisson, Clarika, Wiliam Balde ou encore Gaya. Il participe aussi à plusieurs comédies musicales, Bollywoodland, Love never dies, mise en scène par Martin Arnaud, Hommage à Chris Conty mise en scène par Frédéric Faye, An angel moves too fast to see. Il participe aussi à plusieurs ensembles et concerts classiques : Octopus dirigé par Roland Dyens, Trio Atacama avec Philippe Blard et Stéphane lambotte. Il participe en tant que guitariste à

l’enregistrement de plusieurs albums de variété, chansons pour enfants mais aussi de musique classique et contemporaine : Atacama avec le trio du même nom, Shémas avec Rémi Champseix. Philippe Desbois enseigne la guitare au conservatoire de musique et de danse de Bussy Saint-Georges puis au CNR de St-Maur-des-Fossés.

Gil Gimenez Il débute la musique à quatre ans par le violon. Il étudie ensuite la guitare puis la batterie et, à l’âge adulte, se met au piano-bar, d’abord dans le sud-est de la France puis à Paris en tant que professionnel. Il joue avec Nino Ferrer, Philippe Lavil, Catherine Lara, Liane Foly, Gilbert Bécaud, Dave, Garou, Hélène Ségara, Alizé, Sanseverino, Tina Arena et travaille depuis sept ans avec Bernard Lavilliers.

Tom Poisson, chant, guitare, percussions, accessoires Philippe Desbois, guitare, basse, chœurs Gil Gimenez, batterie, guitare, chœurs


L’INTERVIEW

Avec Tom Poisson, auteur-compositeur-interprète

Quelqu’un a-t-il particulièrement marqué votre parcours musical ? « C'est davantage l'addition de jolies rencontres musicales plutôt qu'un artiste en particulier. Ceux qui m'ont marqué "au fer rouge" sont d'abord ceux qui figuraient sur le tourne-disque familial (Brel, Brassens, Barbara), incontournables, intemporels et gigantesques. Il y a ceux que j'entendais à la radio quand j'étais gamin et que j'ai choisi de suivre, intuitivement. Ils sont trois: Nino Ferrer, Michel Jonasz et Jacques Dutronc. Leur force et leur point commun, c'est leur originalité, leur anti-conformisme et leur décalage. Enfin, ceux qui m'ont touché plus tard, lorsque j'étais adulte, sont des artistes très variés. Je citerais, Ennio Morricone, Stevie Wonder, Lhasa, Rufus Wainwright et Nick Drake. Ils m'ont directement ou indirectement inspiré. En tout cas, ils m'ont nourri. »

D’où vient votre musique et où va-t-elle ? « Question difficile. Ma musique est directement issue de ce que je vis, ce que je vois, ce que je ressens, c'est une équation irréfléchie. Ce qui m'intéresse avant tout, c'est de "fabriquer" ! Fabriquer quelque chose qui me ressemble et qui me permet de me raconter aux autres (et à moi-même d'ailleurs). Écrire me permet de faire le point et de mieux me connaître. Bref…D'où vient ma musique? De mon ventre ! Où va-t-elle ? Le plus loin possible ! »

Comment vous y prenez-vous pour composer votre musique ? « Envie et intuition. J'écris sans réfléchir. Je laisse venir les couleurs à moi. Un accord de guitare entraîne un mot; Un mot entraîne une phrase; Une phrase, un couplet puis un refrain… C'est comme si je tirais sur un fil de laine pour dérouler la pelote. C'est ainsi que j'ai écrit L'homme qui rêvait d'être une girafe. Je ne savais pas du tout ce que j'allais raconter lorsque j'ai commencé à écrire. »

Quelle est pour vous la dimension importante à développer en éducation musicale à l’école ? « Aimer la musique avant de la pratiquer, sensibiliser les enfants à des styles très variés pour leur donner envie de découvrir encore et encore. »

Y a-t-il un message que vous voudriez transmettre aux jeunes spectateurs ? « La curiosité, le goût des autres, l'humanité ! C'est ce que nous raconte Adrien Becq, le héros de mon histoire. »

Avez-vous des suggestions concernant la participation du public le jour du concert ? « Pourquoi ne pas faire écouter le conte une fois aux enfants avant le spectacle ? Cela leur permettrait d'être sensibilisés aux thèmes abordés : la différence, l'incommunicabilité, le goût des autres, l'art, la volonté de se construire par soi-même au travers des choses qu'on fait. De plus, la forme narrative sur scène sera très différente de celle du disque, cela ne fera pas double emploi. J'aimerais que les enfants puissent faire un dessin directement après l'écoute du conte en classe. Un dessin qui reflète l'histoire ou un moment de l'histoire. Le but serait d'intégrer au fil du temps certains dessins dans un diaporama, projeté lors de la dernière chanson du spectacle. »


FICHE ECOUTE

Chanson pour tout changer et Chanson d’Adrien Tom Poisson

> www.lesjmf.org/#content=/spectacles/detail/271/

Ces chansons seront interprétées par les artistes durant le spectacle Texte de la Chanson pour tout changer Texte de la Chanson d'Adrien

Refrain: Beau temps pour changer le monde Que dois-je faire, que dois-je dire Combien de livres dois-je écrire ?

De cathédrales à bâtir ? 1: Mon destin tient dans ma main

Il ne pèse pas si lourd que ça Je crois que tout est possible

J'ai décidé d'être un géant J'ai la force de trois éléphants

Refrain 2: Aidez-moi car c'est urgent

Dites-moi vite ce qu'il faut faire Quel tunnel faut-il creuser

Quel volcan dois-je éteindre Quel building dois-je repeindre

Refrain

> www.tompoisson.fr/girafe.html

1: On ne le voyait pas Mais il était là

Fidèle à lui-même Déguisé en roi

Invisible ou presque On ne le voyait pas On ne le savait pas.

2: On ne le voyait pas Mais il était grand Discret parmi nous Silencieux et flou C'était un géant

On ne le voyait pas On ne le savait pas.

Refrain: Dors maintenant petit homme Les étoiles se souviendront

Dors bien petit homme Dans le ciel on écrira ton nom.

3: On ne l'écoutait pas Il était discret

Pour un peu, muet On ne l'entendait pas

Hurler en silence On ne le voyait pas On ne le savait pas.

4: On ne l'entendait pas Coincés dans la ville Et nos labyrinthes Nos objets faciles

Étouffaient ses plaintes On ne le voyait pas On ne le savait pas.

Refrain bis

> www.tompoisson.fr/girafe.html

Oeuvre

Ces deux chansons font partie du tout nouveau spectacle de Tom Poisson qui contient une vingtaine de chansons. L'album traite de l'autisme, de la différence, du mutisme.

Compositeur Tom Poisson est auteur, compositeur et interprète. Il est en train d'enregistrer son septième album. On pourra trouver des extraits sur son site > www.tompoisson.fr/

Genre musical Chansons actuelles

Type de formation Chanson pour tout changer : voix, guitare électrique Chanson d'Adrien : batterie, voix, guitare sèche et synthé

Éléments musicaux retenus Forme couplets-refrain

Compétences visées Être capable de :

• Repérer un refrain ; • Comparer deux chansons: mélodie, tempo, caractère, style.


FICHE ECOUTE (SUITE)

Eléments d’analyse retenus Pistes pédagogiques • Différencier des caractères, styles, mélodies, tempi • Repérer la forme couplets-refrain • Mémoriser le refrain du chant

• Après une écoute des deux chansons sans question préalable, laisser les élèves s'exprimer. Quelle est celle qui leur a plu davantage ? Pourquoi? Quelles sont les paroles que les élèves ont retenues ? Que peuvent-ils dire à propos du caractère de ces deux chansons : sont-elles identiques ? La Chanson pour tout changer fait penser au rock ; • Lors d'une seconde écoute, faire marquer la pulsation corporellement en se balançant/en frappant dans ses mains/en se déplaçant. Que remarque-t-on ? La pulsation est très marquée pour la Chanson pour tout changer et le texte se pose bien exactement dessus, ce qui n'est pas le cas pour La Chanson d'Adrien ; • Au cours d'écoutes ultérieures, et sur chaque chanson, faire lever la main quand on entend le même texte qui revient (=refrain). Compter combien de fois on l'entend. En faire dire le texte, puis l'écrire au tableau ; • Apprendre le refrain de la Chanson pour tout changer. Pour faciliter l'apprentissage, il sera nécessaire de bien marquer la pulsation.


AUTOUR DU SPECTACLE

En français • Travailler sur le conte. Exploiter la fiche pédagogique Autour du conte, disponible sur le site des JMF à la page du spectacle et qui propose différentes activités autour de ce genre littéraire : > www.lesjmf.org • Découvrir en amont du spectacle le conte L’homme qui voulait être une girafe (texte en annexe). Retrouve-t-on les éléments habituels du conte ? • Expliquer / commenter le titre du spectacle ; • Écrire un texte : « Si j'étais une girafe,... » ou « si j’étais un animal, je serais,… ».

En arts visuels • En amont du spectacle, après l’étude du conte L’homme qui rêvait d’être une girafe, en proposer une illustration pour la présenter aux artistes le jour du spectacle ; • Après le spectacle, retrouvez les illustrations du conte découvertes pendant le spectacle : > www.tompoisson.fr/girafe.html Que ressent-on ? Quel est le rôle des illustrations dans le spectacle ? À quels artistes vous font-elles penser ? (Prévert, Dali, Magritte, Caspar David Friedrich...).

En découverte du monde • Mener des recherches sur la girafe, son milieu de vie, son alimentation, afin d'établir sa carte d'identité.

En instruction civique et morale • Faire réfléchir les élèves sur l'isolement et le rejet dont peuvent être victimes certaines personnes. Étudier des albums en lien avec les deux thèmes : l’isolement et la différence.


REFERENCES CD Tom Poisson fait des chansons, Tripsichord, 2004 Le bal des souffleurs, Les fouteurs de joie, Atoll Music, 2005 Tom Poisson fait des chansons - Tom 2, Besides, 2006 Riche à millions, Naïve, 2008 Trapéziste, L’autre Distribution, 2010

Sites > www.lesjmf.org Venez découvrir les JMF, la présentation des spectacles, les dossiers pédagogiques, des extraits en écoute… > www.tompoisson.fr/ Site des artistes Coproduction JMF / Gommette production

Direction artistique et pédagogique : Anne Torrent / Géraldine Aliberti Coordination des dossiers pédagogiques : Sandrine Roesch, conseillère pédagogique des JMF. Rédaction : Sandrine Roesch et les membres du comité pédagogique que nous remercions chaleureusement pour leur précieuse participation à la conception et à la rédaction des dossiers : Gérard Blanchet, Monique Ducasse, Corinne Girard, Danièle Labat, Evelyne Lieu ; avec la participation des artistes. Conception graphique et réalisation : Camille Cellier, Olivia Godart • Graphisme © Atelier Mardisoir ! Tous droits réservés. Toute reproduction totale ou partielle de cette documentation est interdite en dehors de la préparation aux concerts et spectacles des JMF. Jeunesses Musicales de France - 20 rue Geoffroy l’Asnier - 75004 Paris - www.lesjmf.org


ANNEXE

L’homme qui rêvait d’être une girafe (Ce conte sera ponctué par les différents chants de Tom Poisson lors du spectacle) Adrien Becq est dans les nuages. On lui répète souvent qu’il est « dans les nuages ». Lui, il ne comprend pas. Il comprend seulement qu’il est un peu « différent ». Au sommet de la falaise, on voit la ville de loin. Le sol s’y est ouvert il y a plusieurs millions d’années, laissant apparaître une gigantesque faille rocheuse, un vide vertigineux creusé dans la montagne. Quand il se sent trop seul et que rien ne le console, Adrien Becq se rend à « l’endroit où la terre a tremblé » et se penche sur sa vie. Le jour commence à baisser. Adrien voit la ville de loin. Les fenêtres s’allument comme autant de petits vers luisants. Le jeune homme se pose mille questions : « Que peuvent bien faire tous ces gens, enfermés dans tout ces petits carrés de lumière ? Pourquoi sont-ils si loin ? Pourquoi sont-ils pressés ? Pressés de se reposer, pressés d’arriver au travail, pressés de rentrer chez eux, pressés de grandir, pressés de faire des enfants ?? »… Beaucoup de questions, peu de réponse. Adrien voudrait parfois mettre sa tête au repos. Ce soir, il fait doux : « entre 23 et 24,5 degrés centigrade » se dit Becq « avec un taux d’humidité d’environ 12 % ». Ici, au sommet de la falaise, l’herbe est verte et très épaisse, comme un coussin moelleux. Adrien s’endort en pensant à toutes ces petites lumières qui scintillent en ville comme autant d’étoiles dans le ciel. Il songe à la vie de tous ces gens si différente de la sienne, à leurs destins si éloigné du sien. Il voudrait partager quelque chose avec eux, leur offrir quelque chose… Quelque chose d’utile ! Quelque chose d’exceptionnel… « Voyons, voyons… » se dit Adrien encore tout ensommeillé. « Qu’est-ce que voient les gens de la ville quand ils regardent au loin ? Ils voient la falaise ! Alors si je remplace la falaise par autre chose, ils s’en apercevront forcément. Ils lèveront la tête et ils arrêteront de penser à leurs problèmes, au moins pour une journée, au moins pour une minute ! ». À l’aide d’une corde solidement attachée à un arbre, Adrien Becq se laisse descendre à flanc de montagne avec un marteau. Il commence à cogner sur la roche, à cogner de toutes ses forces une fois, puis deux fois, puis vingt, puis cent fois. Il a la sensation de faire quelque chose d’important. « Je travaillerai jusqu’à ce soir » se dit-il en lui-même, « puis demain, puis les jours suivants, du lever du soleil jusqu’au crépuscule ». Armé d’un marteau, d’un burin et d’une corde, le jeune homme est en train de réaliser ce qui va changer sa vie. C’est le bruit des coups de marteau qui alerte monsieur Chang. Ils résonnent dans la vallée depuis quelques semaines, non comme un bruit insupportable mais comme un rythme régulier, très loin, caché derrière le silence. Monsieur Chang a de grosses responsabilités. Il dirige les entreprises Chang qui fabrique les célèbres bouteilles « Chang » de lait à la vanille. Pas une seule bouteille de lait à la vanille dans toute la ville qui ne vienne de l’usine de Monsieur Chang. Il est donc quelqu’un de très sérieux et de très pressé, mais il est aussi… très curieux ! Alors, un bel après-midi, il laisse de côté ses affaires importantes pour aller rencontrer celui ou celle qui a l’idée surprenante de faire des travaux à flanc de falaise. Bien sûr, de son bureau, on voit cette immense muraille qui surplombe le cœur de ville mais il faut marcher près de deux heures pour arriver au pied de la roche. « HehoOOO… HehoOOO ??? » Adrien s’arrête un instant de cogner sur son burin et regarde l’homme tout petit, une centaine de mètre plus bas. « Bonjour » dit Chang Un temps de silence puis Becq recommence à frapper sur la roche. « HehoOOO jeune homme !!! » Becq s’arrête de taper. « J’ai marché deux heures en plein soleil pour vous rencontrer. Vous pourriez au moins me saluer !!! » Adrien, peu habitué à parler : « Ah… oui… Bonjour ! Vous êtes tout petit ! ». Il se remet aussitôt au travail pour ne plus s’arrêter. Chang ne tirera rien de plus de cet étrange acrobate, accroché à la montagne. « Tenez, vous avez l’air d’avoir chaud, je vous laisse de quoi vous désaltérer. C’est du lait à la vanille, il est frais ! Il faut boire par cette chaleur, buvez jeune homme ! » Pas de réaction (…) « Bon et bien… Au revoir et bon courage ! » Pas de réponse, seulement des coups de marteaux.


ANNEXE (SUITE) Sur le chemin du retour, Chang pense à ce qu’il vient de voir. Il mesure le courage d’Adrien et l’énormité de la tâche entreprise. Chang aime les grands défis. Même s’il ne comprend pas ce que Becq est en train de fabriquer, il a déjà beaucoup d’admiration pour lui ; Un mélange d’admiration et d’inquiétude. Il pense qu’il devra en parler aux gens de la télévision dès son retour en ville. De loin, on voit progressivement apparaître quelques motifs sur la falaise, un peu comme une impression sur du tissu. « Regarde maman, on dirait les mêmes dessins que sur le tapis du salon » dit un petit garçon à sa mère en sortant de l’école. Les gens parlent beaucoup de celui qui passe ses journées à cogner sur la roche. En ville, Adrien Becq occupe les pensées des petits et des grands. « Bonjour chers téléspectateurs, merci de votre fidélité ! Ici Jean-Luc Luque en direct de l’endroit où la terre a tremblée ! Un flash spécial, spécifiquement spécial pour vous parler de celui que tout le monde appelle désormais : LE SCULPTEUR !!! Cela fait déjà 200 jours que travaille cet ouvrier de l’extrême, accroché à la falaise. D’où vient-il ? Que fait-il ? A l’heure où je vous parle, chers amis, et bien… Personne ne le sait exactement. Au péril de ma vie, suspendu dans le vide, j’ai réussi à approcher cet homme étrange en exclusivité. Il s’appelle Adrien Becq et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas bavard. Les seules paroles qu’il ait prononcées sont les suivantes. Il m’a dit : « une surprise, je prépare une SURPRISE… Un personnage bien énigmatique donc, vous en conviendrez ! Ici Jean Luc Luque, à l’endroit où la terre a tremblé, à vous les studios ! » Les coups de marteau résonnent dans tout son corps. Adrien cogne sans se poser de question. Quelque chose en lui sait que son destin est là. Quand il s’arrête enfin pour une courte pause, il s’endort en quelques secondes et rêve de pays lointains. Adrien ouvre un œil et sourit de son rêve… La sieste fût plus longue que prévu et déjà la nuit tombe. Très fatigué, Adrien ne se plaint pas mais il sent qu’il doit finir cette nuit, grâce aux peu de forces qu’il lui reste. Ses mains sont blessées, ses muscles sont tétanisés mais le jeune homme décide de livrer toutes ses forces dans la bataille. Il ne lui reste à sculpter que cette jolie pointe rocheuse qui dépasse de la falaise, la partie la plus haute. L’obscurité n’est pas une ennemie pour Becq. Il lui semble pouvoir finir le travail les yeux fermés. Le sculpteur rassemble ses forces et frappe à nouveau sur la roche avec vigueur et précision. Quelques heures plus tard, Adrien est au bout de ses forces. « Encore deux cent cinquante sept coups de marteau » estime-t-il avec l’objectivité qui le caractérise. Son souffle est court, ses mains saignent, elles tremblent aussi. Il ferme les yeux et se met à compter : « Un, deux, trois… ». Cela fait un an jour pour jour que Becq travaille suspendu à cette corde, par tout les temps, « 119, 120, 121… ». Il se met à pleurer puis à hurler, sans s’arrêter de compter, « 197, 198, 199, 200… ». Au deux cent cinquante septième coup de marteau, Les outils d’Adrien tombent dans le vide. L’homme reste suspendu, inerte, le long de la roche. À l’heure où, d’habitude, Monsieur Chang entend au loin les premiers coups de marteaux d’Adrien, il est surpris par la profondeur du silence. Ce matin, Becq ne travaille pas, c’est certain. Chang s’approche alors de la fenêtre de son bureau, celle qui donne sur la falaise. Stupeur… Une Girafe le regarde, majestueuse. Elle doit mesurer une centaine de mètres de haut. Sous les outils du sculpteur, la pointe rocheuse de la falaise est devenue, en une seule nuit, la tête de l’animal, sculptée avec tant de minutie qu’on jurerait voir une créature vivante, observant la ville avec bienveillance. Il semblerait que toute la montagne se soit métamorphosée en Girafe. Une larme coule sur la joue de l’homme d’affaire, jamais il n’a vu quelque chose d’aussi beau. « Bonjour chers téléspectateurs et merci de votre fidélité. La surprise d’Adrien Becq est prodigieuse !!! Beaucoup de monde était là, tôt ce matin, à l’endroit où la terre a tremblé, pour admirer cette œuvre monumentale, cette girafe entièrement sculptée dans la roche ! Les gens voulaient rencontrer le sculpteur et le féliciter, malheureusement, les premiers arrivants ont découvert avec tristesse le jeune homme, à bout de force, suspendu le long de la roche. Des centaines, puis des milliers de personnes sont arrivés ensuite, toute la ville sans doute ! A l’heure où je vous parle, la population est parvenu à hisser Adrien Becq jusqu’au sommet de la falaise. La foule porte le sculpteur à bout de bras, une façon de célébrer un homme hors du commun et de le ramener en ville au plus vite pour lui adresser les premiers soins. Adrien passe de main en main, ses vêtements sont en lambeaux, son corps est squelettique… Ici Jean-luc Luque, en direct de l’endroit où la terre a tremblé » Entre la vie et la mort, Adrien perçoit les voix de tous ces hommes et de toutes ces femmes qui lui rendent hommage. Il sent leurs mains qui supportent son corps amaigri. Une bouffée de bonheur le submerge alors. Il est heureux. Enfin ! « Cette Girafe ce n’est pas une girafe » se dit Becq en lui-même, « c’est un pont, c’est une passerelle entre eux et moi. Et cette passerelle existe pour longtemps ! Ce soir je mangerai un peu et je dormirai beaucoup, beaucoup… »


ANNEXE (SUITE) C’est le soleil qui réveille Adrien, un soleil puissant qui lui pique la peau. Le soleil, et aussi le vol d’une mouche qui s’évertue à voler tout près de son oreille gauche. « Quelle chaleur » se dit-il. Il ouvre péniblement un œil, la lumière est éblouissante. Autour de lui, un paysage à la fois inconnu et familier : une nature belle, poussiéreuse… Encore très faible, il parvient péniblement à se mettre debout. Le sol paraît bien éloigné de son visage. « Aurais-je grandi une seule nuit » se dit-il en souriant. Il tourne la tête à gauche puis à droite. Non, il ne rêve pas, ce sont bien des girafes qui sont autour de lui : des petites, des moyennes et des grandes, paisibles et nonchalantes. Certaines dorment encore, reposant sur leur patte avant, d’autres sont déjà affairées à manger les feuilles des arbres. « Qu’est-ce que je fais là » se dit-il. Soudain, il comprend ! Il baisse la tête pour chercher ses pieds, qu’il ne trouve pas : à leur place, deux paires de sabots surmontés de qautre longues jambes tachetées de marron: un pelage familier à ses yeux. « Je suis une girafe… Je suis devenu girafe ! ». Il se dirige vers un minuscule point d’eau, situé à quelques mètres de là, afin y apercevoir son propre reflet : aucun doute, rien ne différencie Adrien Becq des autres girafes, à part son chapeau qu’il a toujours, bien vissé sur sa tête et que ses nouvelles cornes transpercent de part en part. « Il faut reprendre des forces » se dit-il. Affamé, il s’approche d’un acacia et commence timidement à déguster son feuillage. C’est son premier repas de girafe.

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