AVANT DE PARTIR...

L e moment est arrivé... Après 40 années d’action publique (1977-2017) dont près de 21 à Trifyl, je laisse ma

place, comme je l’avais annoncé le 23 mai 2014, lors de l’installation du quatrième Comité Syndical de Trifyl suite aux dernières élections municipales. J’avais alors précisé à tous que j’assumerais cette charge jusqu’à mi-mandat et qu’en 2017 je transmettrais le flambeau, pour laisser place à des énergies nouvelles. Aujourd’hui, le moment est venu pour moi, comme prévu, de céder la présidence de Trifyl.

En août 2015, la Loi relative à la Transition Énergétique pour la croissance verte (ou plus simplement la LTE) a changé la donne en matière de déchets. Si elle a obligé à renoncer au dispositif existant, elle est aussi une occasion de progrès pour notre société.

Ce numéro du Trifyl Infos vous fait découvrir l’alternative envisagée pour le territoire, à la fois respectueuse de l’environnement, génératrice d’emplois et avant tout, acceptable pour notre porte-monnaie. Je tiens à vous assurer, par ces dernières lignes, que le projet TRIFYL HORIZON 2020 n’a qu’un objectif : implanter un modèle d’organisation au service de sa population, de l’économie circulaire et du développement territorial.

Ces 20 années toutes consacrées à créer un service public à vocation industrielle, tourné vers l’environnement, les énergies renouvelables et l’innovation, et attaché à la création d’emplois locaux (250 agents à ce jour) furent une merveilleuse aventure, faite de rencontres fabuleuses aux côtés de collègues élus et de collaborateurs motivés.

Fier du travail accompli et rassuré de voir la tâche à réaliser partagée par mes compagnons de route, je quitte donc ma vie publique pour retrouver ma famille et mes proches, sans regrets pour le passé, sans remords pour le présent, et en gardant un espoir inébranlable en l’avenir.

www.trifyl.fr

J U I L L E T 2 0 1 7

TRIFYLinfosDÉCHETS : UN PROGRAMME D’ACTIONS À L’HORIZON 2020

Jean-Marc PastorPrésident de Trifyl

«On ne donne un sens à la vie publique que les pieds sur terre et le coeur dans les étoiles.»

À LA UNE

COMPRENDRE

Un consensus sur les techniques retenues

À L’HORIZON 2020... ou l’homme au coeur de l’économie circulaire

UN PROGRAMME D’ACTIONS

PARTAGER

Une concertati on engagée depuis 2 ans et demi

P our envisager la gestion des déchets pour le futur, il faut remonter 30 mois en arrière. Dès 2014, les premiers travaux sur la Loi relative à la Transition Energétique (LTE) laissaient présager un impact sur le dispositif mis en place dans le Tarn. Un large chantier a alors été lancé pour permettre aux élus du

territoire de se préparer au changement en prenant les bonnes décisions au bon moment.

La première décision a été celle de l ’abandon de la technique du bioréacteur reconnue jusque là comme vertueuse et désormais fortement pénalisée par la nouvelle Loi. Une centaine de réunions et visites ont eu lieu, avec 200 élus et 25 techniciens, assistés par 5 bureaux d’études et experts. I l s’agissait de définir les objectifs du projet et d’identifier les grandes lignes de la technique à envisager. Avec le souci de la maîtrise du coût pour le contribuable, le projet porte sur un captage spécifique des biodéchets (déchets organiques) et sur deux filières de l ’Économie Circulaire: le biogaz injecté dans le réseau de transport de gaz et le Combustible Solide de Récupération (CSR) amené à alimenter les chaufferies et industries locales ou régionales.

La nouvelle étape entamée porte maintenant sur le dimensionnement de l ’installation. La question de la taille de l ’usine est importante, pour maîtriser le coût de l ’ensemble.

Si 2020 semble encore loin, conduire un tel projet en toute concertation nécessite du temps. Par ailleurs, certains délais ne peuvent être réduits.

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RÉSEAU DE GAZ RECYCLABLES

DÉCHETS ULTIMES

BIODÉCHETS

UNITÉ DE VALORISATION

ORGANIQUE

DÉCHETS VERTS

COMPOST NORMÉ

DÉCHETS RÉSIDUELS

UNITÉ DE PRÉPARATION DU CSR

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CSR (combustible solide

de récupération)

RÉSEAUX DE CHALEUR ET INDUSTRIE LOCALE

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COMPOST NORMÉOBJECTIF

15%

ENCOMBRANTS DES DÉCHÈTERIES

R evoir son dispositif de gestion des déchets est une démarche d’envergure pour un territoire. Les décisions d’aujourd’hui pèseront sur les politiques de demain.

Fin 2016, un travail dans les territoires a été lancé pour anticiper le changement, tant par la réduction des tonnages que par le développement de nouvelles filières. Les collectivités locales doivent s’engager dès l ’été 2017 sur les efforts à consentir pour la gestion des déchets. En effet, l ’usine envisagée ne pourra pas accueillir plus de déchets que sa capacité nominale. Le surplus devra être traité à l ’extérieur, sans maîtrise possible des coûts. Pour limiter les coûts, il faut faire dégonfler la poubelle. Objectif : réduire d’au moins 10% en 2020.

S’ENGAGER

Premier objecti f, réduire!

types de matériaux

T R I F Y L I N F O S - J U I L L E T 2 0 1 7

CHIFFRES CLÉSLe saviez-vous ?

240 kg C’est la quantité de déchets que nous devrions (et pourrions) enlever de notre poubelle.

30 kg 2020C’est l’année où la gestion des déchets doit être refondue.

C’est la quantité de déchets résiduels produits par chacun de nous en une année.

REPÈRES

La préventi on avant tout

Chacun de nous produit 240 kg de déchets chaque année (pour la seule poubelle noire) et jusqu’à 280 kg en zone plus urbaine. Si notre production de déchets a commencé à � échir depuis quelques années, il faut persévérer. Notre poubelle a un coût. À nous de le maîtriser...

Manque d’idées ? Rendez-vous sur le site www.trifyl. fr dans la rubrique «Réduction des déchets». Pour chaque déchet, il est possible de trouver une alternative et des astuces pour réduire.

DÈS MAINTENANT

Un programme de préventi on à développer

E ngagée depuis 2011, la démarche de prévention déployée par Trifyl et tous ses adhérents a porté ses fruits. Stop pub, lutte contre le gaspillage alimentaire, manifestations éco-responsables,

compostage et jardinage au naturel, développement de la location, du réemploi et de la réparation, les nouveaux comportements concernent tout le monde et ont déjà permis de réduire la poubelle des ménages.

I l s’agit maintenant de pérenniser ces nouvelles pratiques et d’aller plus loin encore. Détourner les déchets vers un nouvel usage avant leur dépôt en déchèterie, éviter le transport de déchets verts.. . les occasions sont nombreuses de réduire pour limiter notre impact sur l ’environnement et maîtriser le coût du déchet.

Une large étude a donc été engagée par Trifyl et ses adhérents pour répondre aux exigences de la LTE : tri à la source des biodéchets, limitation du tout-venant, gestion des déchets des gros producteurs en favorisant la réduction et les circuits courts. La réflexion sur la création de ressourceries dédiées à la réparation est conduite afin de bénéficier au plus grand nombre. 2017 va être consacrée à développer un programme de réduction des déchets pour tout le territoire.

ZAPPING

J U I L L E T 2 0 1 7

Direction de la publication : Jean-Marc Pastor / Rédaction : Trifyl / Photos : Trifyl, Philippe Grollier, FotoliaN° ISSN : 2267 - 9901 - Édition juillet 2017 - Tirage : 152 500 exemplairesImprimerie Équinox - Imprim’vert ® - PEFC™ - Papier 100% recyclé : cyclus print - 115 g / Eural Premium - 90 g

Bulletin d’information Trifyl - Syndicat mixte départemental pour la valorisation des déchets ménagers et assimilésAdresse : Route de Sieurac, 81 300 Labessière-CandeilTél : 05 63 81 23 00 - Fax : 05 63 81 23 01

Plus d’infos sur www.trifyl.fr

DÉCODAGE LE RETOUR SUR INVESTISSEMENTSUn projet d’envergure, mais source de recett es directes...

A vec un investissement de l’ordre de 60 millions d’euros pour un territoire de 325 000 habitants pour les 20 à 25 ans à venir, le projet peut apparaître comme lourd pour les deniers publics. Il convient de

le rapporter à ce que nous connaissons. Ainsi, le bioréacteur a mobilisé 55 millions d’euros pour une exploitation sur 15 ans, ce qui a permis de maîtriser le coût du déchet parmi les plus bas du Sud-Ouest. Le projet industriel a été envisagé en garantissant une maîtrise du coût, grâce au rachat du biogaz directement injecté dans le réseau de gaz et à la production du CSR avec un coût maintenu en dessous du coût du bioréacteur à l’horizon 2020-2025. L’objectif : maîtriser le coût du déchet !

L ’évolution de Trifyl depuis 20 ans, intègre la valorisation matière et énergétique comme l’innovation, ce qui fait de ce service public unique en France une collectivité à caractère Industriel et Commercial.Il convient aujourd’hui d’adapter cette organisation, en permettant à des acteurs privés (Caisse des

Dépôts et Consignations, organismes bancaires, industriels...) de participer, de façon minoritaire, au projet. Ces partenariats impliquent la création d’une nouvelle structure, appelée TRIFYL Industries, d’ici l’automne 2017. SEM, SEMOP ou groupement, quelle que soit la forme juridique retenue, Trifyl restera l’opérateur largement majoritaire au sein du projet TRIFYL HORIZON 2020.

NOUVEAU UN CADRE JURIDIQUE ADAPTÉUne évoluti on nécessaire pour une ouverture à d’autres acteurs

Si l’ investissement à consentir est important au départ, il vise une rentrée rapide de recettes industrielles. Ainsi, une tonne de biodéchets peut produire 120 m3 en 3 semaines, contre 50 m3

produits en 15 ans par une tonne de déchets résiduels dans le bioréacteur. Le gaz injecté dans le réseau contribuera à près de 15% du gaz consommé par les foyers du département.

Filière émergente de la Loi de transition énergétique, le Combustible Solide de Récupération apparaît aujourd’hui comme une ressource locale pouvant alimenter l’industrie et les réseaux de chaleur en circuit court.

Une producti on de gaz opti misée

Le CSR consommé localement

Le stockage, quant à lui, est limité à 15%, grâce au dimensionnement au plus juste de l’usine et à sa performance en matière de valorisation.

Une limitati on du stockage

À SUIVRE DU BIORÉACTEUR À L’USINE DE DEMAIN

Le process retenu devra perpétuer les filières de valorisation énergétique mises en place depuis 2007 avec le bioréacteur, garantissant ainsi des sources de recettes pérennes pour l’établissement.

La producti on d’électricité, de chaleur, de biométhane carburant et d’hydrogène