Un Monde d'Avance - Numéro 6 - Mai 2009

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Sommaire EDITO L’alternative Le 1 er mai symbolise l’impasse dans laquelle le pouvoir s’est enfermé. Alors que la crise rebat les cartes et balaie les dogmes libéraux, Nicolas Sarkozy refuse obstinément de changer de politique, et s’acharne, en tentant de faire diver- sion, pour sauver les avantages de ses amis. Ainsi, il a refusé toute relance par la consommation, et s’est contenté de multiplier les cadeaux fiscaux aux entre- prises. Ainsi, alors que même sa majorité le lui demande, il refuse de supprimer le paquet fiscal. Ainsi, il laisse les entreprises multiplier les plans sociaux et refuse d’interdire les parachutes dorés des patrons. Injuste et cynique, cette politique ne cesse de creuser les inégalités et exacerbe les tensions dans le pays. Inefficace, elle risque de plonger durablement la France dans la crise éco- nomique et sociale. Conscient de la profonde impopularité de sa politique, Nicolas Sarkozy essaie, grossièrement, de faire diversion. Ainsi, comme à chaque campagne élec- torale, la thématique de l’insécurité est mise sur le devant de la scène. La recet- te a été éprouvée en 2002 et 2007 : la droite joue sur les peurs pour ressouder son électorat et siphonner les voix du Front National. Mais les français ne sont pas dupes, et ils savent qu’en plus d’avoir échoué à revaloriser leur pou- voir d’achat, le gouvernement n’a pas réussi non plus à améliorer leur sécurité. Il nous reste à offrir un débouché politique au mécontentement qui ne cesse de grandir. En déposant 3 projets de loi le 30 avril (augmentation des salaires et de l’indemnisation du chômage, suppression du paquet fiscal et des parachutes dorés, suppression du délit de solidarité) les parlementaires démontrent que le parti socialiste est le débouché naturel du mouvement social. En manifestant nombreux et rassemblés le 1 er mai, les militants socialistes prouvent qu’ils sont aux côtés des français qui souffrent. Cette dynamique doit nous permettre, en obtenant un vote socialiste massif, d’infliger un camouflet au gouvernement le 7 juin prochain. Qui sommes nous? La motion C «Un Monde d’Avance» a rassemblé plus de 23% des militants socialistes lors du congrès de Reims autour de la candidature de Benoît HAMON au poste de 1er secrétaire. Notre motion se caractérise par sa volonté d’ancrage à gauche et de renouvellement du Parti socia- liste. Ancrage à gauche car, à l’heure où la crise financière met à jour les ravages du capitalisme financier, nous considérons que c’est la gauche qui incarne la mo- dernité, loin du diktat libéral du « toujours moins d’Etat ». Ainsi, nous proposons des solutions nouvelles permettant de réarmer la puissance publique, s’articulant autour de 3 piliers: - La nécessité de mettre des restrictions au libre échange au niveau européen pour lutter contre le dumping social et fiscal et les délocalisations - La défense et l’extension des services publics - La redistribution des richesses du capital vers le travail pour garantir que les nouvelles richesses produi- tes profitent aux salariés et pas aux actionnaires. Nous voulons renouveler le parti socialiste pour en finir avec la notabilisation et renouer avec les classes populaires. Nous proposons par exemple de créer un grand parti de gauche regrou- pant l’ensemble de la gauche de gouvernement, ou encore de limiter le cumul des mandats afin d’être à l’image de la société française. N°6 Mai P1/ Edito P2/ Vie interne: Les élections européennes P3/ Economie : Les paradis fiscaux P4-P5/ Dossier: La grande distribution P6/ Mouvement social: LKP P7/ Culture: Welcome P8/ Interview: Anne ISSLER

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Le journal des militants de la Motion C des Bouches-du-Rhône

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Page 1: Un Monde d'Avance - Numéro 6 - Mai 2009

Sommaire

EDITO L’alternative

Le 1er mai symbolise l’impasse dans laquelle le pouvoir s’est enfermé. Alors que la crise rebat les cartes et balaie les dogmes libéraux, Nicolas Sarkozy refuse obstinément de changer de politique, et s’acharne, en tentant de faire diver-sion, pour sauver les avantages de ses amis. Ainsi, il a refusé toute relance par la consommation, et s’est contenté de multiplier les cadeaux fiscaux aux entre-prises. Ainsi, alors que même sa majorité le lui demande, il refuse de supprimer le paquet fiscal. Ainsi, il laisse les entreprises multiplier les plans sociaux et refuse d’interdire les parachutes dorés des patrons. Injuste et cynique, cette politique ne cesse de creuser les inégalités et exacerbe les tensions dans le pays. Inefficace, elle risque de plonger durablement la France dans la crise éco-nomique et sociale. Conscient de la profonde impopularité de sa politique, Nicolas Sarkozy essaie, grossièrement, de faire diversion. Ainsi, comme à chaque campagne élec-torale, la thématique de l’insécurité est mise sur le devant de la scène. La recet-te a été éprouvée en 2002 et 2007 : la droite joue sur les peurs pour ressouder son électorat et siphonner les voix du Front National. Mais les français ne sont pas dupes, et ils savent qu’en plus d’avoir échoué à revaloriser leur pou-voir d’achat, le gouvernement n’a pas réussi non plus à améliorer leur sécurité. Il nous reste à offrir un débouché politique au mécontentement qui ne cesse de grandir. En déposant 3 projets de loi le 30 avril (augmentation des salaires et de l’indemnisation du chômage, suppression du paquet fiscal et des parachutes dorés, suppression du délit de solidarité) les parlementaires démontrent que le parti socialiste est le débouché naturel du mouvement social. En manifestant nombreux et rassemblés le 1er mai, les militants socialistes prouvent qu’ils sont aux côtés des français qui souffrent. Cette dynamique doit nous permettre, en obtenant un vote socialiste massif, d’infliger un camouflet au gouvernement le 7 juin prochain.

Qui sommes nous?

La motion C «Un Monde d’Avance» a rassemblé plus de 23% des militants socialistes lors du congrès de Reims autour de la candidature de Benoît HAMON au poste de 1er secrétaire.

Notre motion se caractérise par sa volonté d’ancrage à gauche et de renouvellement du Parti socia-liste. Ancrage à gauche car, à l’heure où la crise financière met à jour les ravages du capitalisme financier, nous considérons que c’est la gauche qui incarne la mo-dernité, loin du diktat libéral du « toujours moins d’Etat ». Ainsi, nous proposons des solutions nouvelles permettant de réarmer la puissance publique, s’articulant autour de 3 piliers:

- La nécessité de mettre des restrictions au libre échange au niveau européen pour lutter contre le dumping social et fiscal et les délocalisations - La défense et l’extension des services publics - La redistribution des richesses du capital vers le travail pour garantir que les nouvelles richesses produi-tes profitent aux salariés et pas aux actionnaires.

Nous voulons renouveler le parti socialiste pour en finir avec la notabilisation et renouer avec les c l a sses popu l a i r es . Nous proposons par exemple de créer un grand parti de gauche regrou-pant l’ensemble de la gauche de gouvernement, ou encore de limiter le cumul des mandats afin d’être à l’image de la société française.

N°6 Mai

P1/ Edito

P2/ Vie interne: Les élections européennes

P3/ Economie : Les paradis fiscaux

P4-P5/ Dossier: La grande distribution

P6/ Mouvement social: LKP

P7/ Culture: Welcome

P8/ Interview: Anne ISSLER

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Vie Interne

Les élections européennes vont permettre aux socialistes de se réapproprier la thématique de l’Europe, aujourd’hui assimilée aux politiques libérales mises en œuvre par la droite. En effet, s’il est une chose à retenir de la crise, c’est que le dogme de la concurrence, du libre échange et du pacte de stabilité a vécu. Le temps est donc venu de réorienter en profondeur le cours de la construction européenne. Et de rompre le compromis historique passé entre la droite et la gauche sur la construction européenne.

Tirer le bilan de la droite Depuis la mise en place du parlement européen, la droite y a toujours été majoritaire. Le mandat de José Manuel Barroso, président de la commission européenne depuis 2004 a été marqué par : Une libéralisation à tous crins : directive Bolkenstein1 visant à appliquer le principe du pays d’origine, augmentation de la durée légale du temps de travail à 65h par semaine, « directive de la honte », permettant de maintenir les immigrés pendant 18 mois dans les centres de rétention… Affaiblissement de la puissance publique, avec un budget européen réduit à 1% du PIB, incapable de rattraper les écarts structurels avec les nouveaux entrants

Unir les socialistes européens Les 27 partis socialistes européens ont fait le choix pour la première fois, et contrairement à la droite, de construire un programme commun : le « Manifesto ». Le Manifesto permet aux socialistes de se rassembler sur quelques propositions fortes, comme la mise en place d’un salaire minimum européen ou l’interdiction des paradis fiscaux par exemple. C’est un outil pour redonner sens au clivage gauche/droite, et préparer une candidature alternative à celle de Barroso à la présidence de la commission européenne.

Aller plus loin que le Manifesto Cependant, le Manifesto est un document de compromis entre 27 partis socialistes européens très différents, dont certains gouvernent en grande coalition avec la droite. Le Manifesto ne tire pas suffisamment de leçons de la crise financière. Il ne dit pas un mot de la nécessaire remise en cause de l’indépendance de la Banque Centrale Européenne, de l’augmentation du budget européen, ou encore appelle de ses vœux l’adoption du traité de Sarkozy, le traité de Lisbonne. Pourtant, face à l’ampleur de la crise, nous avons besoin d’un changement d’orientation profond de la construction européenne. Les socialistes français ne sauraient donc se limiter à l’analyse du Manifesto pour leur campagne et doivent continuer à mener des batailles politiques au sein du PSE. Un document plus poussé a ainsi été voté très largement en bureau national du parti socialiste, et nous dote de propositions et d’une méthode pour réorienter la construction européenne : Des propositions, avec notamment • Une harmonisation fiscale pour mettre fin au dumping à l’intérieur même de l’Europe • La mise en place d’un « juste échange », imposant des normes sociales, fiscales et environnementales aux produits entrant

dans l’espace européen • L’augmentation du budget européen et la possibilité de recourir à l’emprunt • La nécessité de constituer une force de défense européenne émancipée de l’OTAN. Nous avons décidé d’une méthode pragmatique en retenant celle de coopérations renforcées, pour avancer plus loin sur ces domaines et élargir ensuite aux nouveaux entrants lorsqu’ils y seront prêts, à l’image de ce qui a été fait pour l’Euro. 1 Heureusement, grâce à la bataille des élus socialistes, le contenu de la directive a été considérablement limité

Interview d’Otman El Harti, candidat pour les élections européennes dans le Sud Est, issu du courant « Un Monde d’Avance »

Peux tu te présenter ? Je suis né au Maroc, j’ai 32 ans et je vis près de Saint Etienne (42). Issu d’une famille ouvrière, je suis titulai-re d’un DEA en Sciences de l’Education et je suis aujourd’hui chargé de mission Emploi Formation. Membre du Parti Socialiste depuis un certain 21 avril 2002, je suis depuis 2008 membre du Conseil National, de la Com-mission Nationale des Conflits et Délégué National à la fonction Publique.

Que souhaites-tu défendre en te présentant aux élections ? Je souhaite porter la politisation de l’Union Européenne en instaurant un véritable clivage Gauche/Droite, nous permettant de défendre des services publics européens, l’harmonisation des législations sociales pour protéger l’ensemble des salarié(e)s, une politique industrielle commune, un vrai budget communautaire et une fiscalité européenne. Je souhaite défendre la dignité de millions de salarié(e)s, de petits artisans et commerçants face à l’implacable mépris et l’arrogance des marchés financiers et de leurs soutiens politiques que sont Barroso et Sarkozy. Le Parlement européen doit basculer à Gauche afin de lancer ces grands chantiers pour construire une Europe humaine, juste et solidaire.

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Economie

Un enjeu majeur pour la régulation du système financier. Les paradis fiscaux sont des Etats ou des régions qui appliquent une fiscalité très nettement inférieure à la moyenne. Ceci s’accompagne souvent du secret bancaire, empêchant les pays concernés par la fraude fiscale d’avoir accès aux informations les concernant, et per-mettant aux particuliers ou aux entreprises de mener des opérations financières sans aucun contrôle. Ainsi, l’existence de paradis fiscaux pose 3 problèmes : • Elle tire, du fait du dumping fiscal, la fiscalité des pays vers le bas et affaiblit donc les politiques de redistribution et l’action des pouvoirs publics. C’est ce qui a conduit en vingt ans le taux moyen en Europe d’impôt sur les sociétés à passer de 45 à 30%. Souvenons nous également que la fraude fiscale a toujours servi à justifier les baisses d’impôts, et notamment la mise en place du paquet fiscal. Ainsi, les paradis fiscaux sont un outil déterminant pour la mise en place de politiques libérales, c’est pour cela que la droite les a toujours regardés prospérer avec bienveillance • Du fait du secret bancaire, les paradis fiscaux sont des lieux de blanchiment d’argent issu d’activités mafieuses. • Les banques présentes dans les paradis fiscaux, en l’absence totale de contrôle, s’impliquent souvent dans les innovations financières

douteuses. Ainsi, les banques anglo-saxonnes (HSBC, Citigroup, RBS, Lloyds…), très présentes dans les paradis fiscaux comme la suisse UBS ont été prises dans tous les déboires financiers récents, des subprimes à la fraude Madoff.

G20 : des annonces qui font « pshitt » Alors que le G20 a annoncé à grand bruit la mise en place d’une réglementation sur les paradis fiscaux, force est aujourd’hui de constater qu’elle a été réduite à la portion congrue : il s’agissait d’exiger la levée du secret bancaire (cette disposition étant as-sortie de nombreuses conditions en réduisant considérablement l’impact), en établissant une liste noire des pays refusant d’ap-pliquer ces règles minimales. Déjà très courte à l’origine, la liste n’existe plus aujourd’hui sous la pression des pays montrés du doigt. Ajoutons qu’une telle liste a déjà été mise en place en 1999 par l’OCDE, mais n’avait pas entraîné de limitation notable de l’activité des paradis fiscaux faute de sanction.

Un enjeu européen Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, les paradis fiscaux ne sont pas tous présents sur des petites îles lointaines aux gouvernements mafieux. Au contraire, les plus actifs se trouvent au cœur de l’Europe : le plus grand paradis fiscal de la planète se trouve à la City de Londres, qui offre le secret bancaire et ne taxe pas les non résidents (Londres, lieu de réunion du fameux G20 !). La Grande Bretagne dispose en outre de nombreux territoires offrant ces mêmes services (Jersey, Guernesey, Gibraltar, les Caïmans, les îles vierges, les Bermudes…). En Europe se trouvent aussi le Luxembourg, le Liechtenstein, les Pays Bas ou encore l’Irlande en tête parmi les paradis fiscaux.

Ainsi, le montant annuel de la fraude fiscale dans l’Union européenne, 200 milliards d’euros, est supérieur au budget de l’Union en 2008 (133 milliards d’euros), comme à l’addition des plans de relance européens approche (1,5 % du PIB de l’Union, contre 2 % du PIB pour la fraude) ! On mesure donc l’enjeu de la mesure d’interdiction des paradis fiscaux en Europe qui figure dans le Manifesto.

La France ferait bien de montrer l’exemple Spécialiste du double discours, Nicolas Sarkozy fait mine d’oublier que la France peut agir elle-même contre les paradis fiscaux. D’abord en faisant le ménage chez elle, puisque nous abritons des paradis fiscaux, en Andorre, mais aussi à Saint Barthélémy et en Polynésie Française. Ensuite parce que les entreprises du Cac 40, et notamment les banques qui ont reçu 21 mil-liards d’euros de l’Etat, usent et abusent des paradis fiscaux. Sauvées par l’argent du contribuable, c’est tout de même un comble que ces banques continuent à pratiquer l’évasion fiscale !

Benoît Hamon agit contre les paradis fiscaux Benoit Hamon a rédigé un rapport sur les paradis fiscaux qu’il a réussi à faire adopter par le parle-ment européen. Ce rapport prévoit notamment : • L’abrogation du secret bancaire d’ici à 2014 • L’élargissement du champ d’application de la

directive à l’ensemble des produits financiers et personnes morales

• La mise en place d’une liste noire élargie, dans laquelle la charge de la preuve est inver-sée puisque c’est désormais au pays mis en cause de faire la preuve de sa transparence fiscale.

La balle est désormais dans le camp de la com-mission européenne, et notamment de son prési-dent José Manuel Barroso.

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Dossier

Depuis les années 80, le capitalisme qui était industriel et national est devenu financier et mondialisé. Les acteurs de cette mutation commencent, à cause de la crise, à être connus des publics attentifs. Ainsi, les banques, les fonds de pensions anglo-saxons et les fonds d’investissements sont bien identifiés. Mais le rôle de la grande distribution est généralement passé sous silence. LE BRAS ARME DES FINANCIERS Elle a des intérêts convergents avec les fonds d’investissement. L’unique objectif des financiers qui contrôlent en grande partie l’industrie, c’est la « création de valeur » par chaque entreprise. C’est à dire qu’ils veulent que leur participation au capital de l’entreprise soit « valorisée » à un taux annuel

au moins égal à 15%, sous la forme du versement de dividendes. Il y a une réelle convergence d’intérêt entre ces fonds d’investissement et les groupes de la grande distribution. Les centrales d’achat de ces derniers, (elles sont au nombre de 6), exercent, à partir des années 80, une dictature sur les fournisseurs pour obtenir un prix d’achat toujours plus bas, à la fois pour garder leurs parts de marché, mais aussi pour préser-ver leur marge bénéficiaire et « bien servir » les actionnaires du groupe. Délocalisation de l’industrie : Cette exigence favorise ainsi la délocalisation de l’industrie dans les pays émergents à bas coût (salarial, social, fiscal et environnemental). C’est l’assurance pour l’entreprise délocalisée de dégager des marges plus conforta-bles et de satisfaire ses propres actionnaires notamment les investisseurs. Importations agricoles : La grande distribution favorise aussi les importations agricoles, mortelles pour la survie de nos agriculteurs. Les compagnies de frets : Dans cette distribution des oscars de la mondialisation financière, il serait ingrat d’oublier ceux sans qui rien n’aurait été possible… les porte containers. Les compagnies de frets spécialisées dans le transport par containers sont les autres grands gagnants du système. La CMA CGM de Monsieur Saadé nous le signifie avec force en ayant obtenu la permission de construire cette tour arrogante qui domine le port de Marseille. Le Groupe Carrefour, une synthèse parfaite. Pour que la boucle soit bien bouclée, il convient de savoir que CARREFOUR, numéro 1 européen (de loin) et numéro 2 mondial derrière WALMART est entièrement contrôlé par des financiers (banque BNP Paribas et Blue Capital un fonds d’investissements franco américain). « La grande distribution est un amplificateur de la mondialisation, une arme de destruction massive contre l’agriculture et l’in-dustrie de transformation ». Christian Jacquiau, Les coulisses de la grande distribution, Albin Michel, 2000. LE CHAMP DE BATAILLE AU NIVEAU MONDIAL : WAL-MART Inconnu en dehors des USA jusqu’en 1990, le groupe Wal-Mart devient, grâce à la globalisation financière, le 1er employeur mondial et la seconde entreprise pour le chiffre d’affaires. En 2004, le film « Wal-Mart le géant de la distribution », montre comment la majorité de ses fournisseurs a du délocaliser sa production en Chine afin de respecter le cahier des charges exigé par Wal-Mart au niveau des prix. Cela a favorisé un déséquilibre croissant des échanges économiques entre la Chine et les USA, et quasiment transformé les « States » en « pays du tiers monde » exportateur de matières premières et importateur de biens manufacturés de haute technologie. Wal-Mart a ainsi indirectement entraîné la ruine de petites villes US privées de leurs industries traditionnelles et donc une paupérisation croissante d’une bonne part de la population américaine. AU NIVEAU EUROPEEN Les trois premières sociétés étaient en 2007 : CARREFOUR (FR), TESCO (GB), METRO (ALL). EN FRANCE - Un secteur florissant D’après le magazine Challenges, parmi les 30 premières fortunes françaises, on compte 9 dirigeants de groupes de distribution et 4 de l’agroalimentaire. - Six groupes se partagent le marché. Le groupe AUCHAN (N°3), non côté en Bourse, reste à 100% la propriété de la famille MULLIEZ. Les groupes LECLERC (N°2) et INTERMARCHE (N°4) sont des groupements d’indépendants qui disposent de structures commu-nes. Les groupes RALLYE-CASINO (N°5) et CARREFOUR (N°1) sont côtés en Bourse. SYSTEME U est une coopérative de commerçants. - Six centrales d’achats approvisionnent les magasins. Encore en 1992, un fournisseur de produit de grande consommation pouvait s’adresser en France à 18 grands acheteurs.

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Dossier

La grande distribution favorise aussi les importations agricoles, mortelles pour la survie de nos

derrière WALMART est entièrement contrôlé par des financiers (banque BNP Paribas et Blue Capital un fonds d’investissements

employeur

» exportateur de matières premières et importateur de biens manufacturés de haute

Mart a ainsi indirectement entraîné la ruine de petites villes US privées de leurs industries traditionnelles et donc une

Aujourd’hui, ces 6 centrales d’achat font la pluie et le beau temps. - Toutes les formes de commerce : Ces groupes couvrent une gamme complète de surfaces : Hypermarchés de 3000 à 20 000 m2 Supermarchés inférieurs à 2000 m2 Maxi discomptes Supérettes de proximité Vente sur Internet CARREFOUR LA MACHINE A FAIRE DU CASH POUR LES FINANCIERS Début 2007, CARREFOUR est un groupe géant et prospère, (la crise financière est encore à venir), deuxième mondial après WAL-MART. Son chiffre d’affaires est presque égal à celui de ses trois principaux concurrents français réunis (AUCHAN, LECLERC et INTER-MARCHE) Sur 20 ans, sa croissance externe est impressionnante, par acquisition-fusion d’enseignes concurrentes comme Continent, Mam-mouth, Champion, Montlaur, Euromarché, Ed, Marché Plus, Shopi, Proxi, 8 à Huit… Mais contrairement à Auchan, son capital est dispersé (700 millions d’actions). La famille HALLEY qui dirige le groupe n’en possè-de que 13%. C’est donc un diplodocus sans défense offert aux raptors de la Finance. L’arrivée des témoins du Président Bernard ARNAULT, première fortune française, témoin du mariage de Cécilia et de Nicolas, dont le Groupe est leader dans l’in-dustrie du luxe (Vuitton, Dior, champagnes), crée la surprise en mars 2007. Le Groupe Arnault s’associe à un fonds américain pour créer un fonds d’investissement commun, BLUE CAPITAL, qui rachète discrètement en Bourse plus de 10% du capital de Carrefour et place 2 administrateurs au Conseil de surveillance le 30/04/07, dont Nicolas BAZIRE, le bras droit d’ Arnault. Nicolas BAZIRE, lui aussi au Fouquet’s le 6 mai 2007, sera le témoin du mariage de Carla et de Nicolas le 02/02/08. Directeur du cabinet d’Edouard Balladur de 1993 à 1995, c’est là qu’il a connu le futur Président. Après Matignon, il devient gérant de la banque d’affaires ROTHSCHILD dans la branche fusion-acquisition d’entreprises et direc-teur général du Groupe ARNAULT. En avril 2008, Arnault obtient la dissolution du pacte familial d’actionnaires de la famille Halley, et Blue Capital, avec près de 14% devient l’actionnaire principal.

Le 28 juillet 2008, Bernard Arnault lui même fait son entrée comme 3ème administrateur de Blue Capital au sein du nouveau conseil d’administration de 12 membres. La CFDT Carrefour note sur son site : « Ce qui est frappant dans ce CA, c’est que la grande majorité de ses membres (11 sur 12), ne viennent pas de la grande distribution. Mieux, aucun n’y a été de loin ou de près associé. » En effet, tous sont des banquiers ou des financiers liés à BNP PARIBAS, SOCIETE GENERALE, AXA, ROTHSCHILD…et même deux ex ministres des Finances (Thierry Breton et un espagnol). Dès sa première réunion, le CA n’oublie pas de voter pour ses 12 membres un budget de 900.000 euros pour les « jetons de présence », (10 réunions dans l’année). La reprise en mains Comme la récession est arrivée et que les résultats de la branche hypermarché sont en baisse, le Directeur Général est remplacé le 1er janvier 2009. Lars Olofsson, qui a pour mission de redresser les bénéfices et de « valoriser » le Groupe, an-nonce le 11 mars 2009 un plan d’économie de 500 millions d’euros sur le fonctionnement et donc sur la masse salariale. Fort opportunément, alors que depuis 2006 le groupe a décidé de réorienter les investisse-ments vers des surfaces de taille moyenne, Nicolas Sarkozy fait voter la Loi de modernisation de l’économie LME, qui autorise l’ouverture de supermarchés de 1000 m2 sans l’autorisation des maires concernés.

CONCLUSIONS PROVISOIRES Cette enquête permet encore une fois de démontrer à quel point notre président est spécialiste du double discours, quand il se fait le héraut du pouvoir d’achat en prétendant s’attaquer aux marges arrières de la grande distribution et dans le même temps avantage ses amis. Elle montre le rôle clé joué par la grande distribution dans la mondialisation libérale. Les socialistes doivent porter des mesures fortes, pour interdire le monopole de fait des centrales d’achat qui étranglent agriculteurs et PME, ou encore limiter le libre échange en imposant des normes sociales, fiscales et écologiques.

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Mouvement Social

Ont participé à ce numéro: Sophie, Mady, Marc, Jean, Xavier, Yannick,

Marie, Julie, Fabrice Mise en page: Xavier

L’alliance contre la profitation. Ce néologisme antillais exprime bien le fait que dans ces départements, la population noire subit une double contrainte : celle du profit capitaliste et celle de l’exploitation de type colonial qui perdure.

« la départementalisation n’a pas mis fin au fait colonial. Nous sommes passés d’une colonie de production à une colonie de consommation, où les capitalistes déversent leurs marchandises sans que soit posée la question du développement du pays » « La domination du capitalisme français s’ajoute à celle du capitalisme béké . » (déclaration du LKP)

Les békés sont les descendants des esclavagistes arrivés aux Antilles au 17ème siècle. Essentiellement installés, aujourd’hui, à la Martinique, car à la Guadeloupe, leurs ancêtres ont presque tous été guillotinés en 1793. La Martinique s’étant placée sous la protection des anglais. Ils n’en restent pas moins les patrons de l’économie de la Guadeloupe (comme la famille HAYOT). Il ne faut pas les confondre avec les Blancs pays de la Guadeloupe dont les ancêtres sont arrivés après la fin de l’esclavage.

Le chômage, une plaie endémique depuis 40 ans. Dans les années 50, le chômage avait peu de réalité aux Antilles. L’économie s’appuyait sur l’industrie sucrière, le rhum, la banane et la pêche. Dans les années 60 c’est le début de la montée du chômage causée par l’effondrement de l’économie sucrière, la faible industrialisation, l’augmentation de la population active. Dans les années 70 et 80 le secteur tertiaire se développe, notamment le tourisme. L’émigration vers la métropole est favorisée. Malgré cela le chômage progresse : 20% en 1974, 24% en 1982 en Guadeloupe . Entre 1990 et 1999 le chômage augmente encore avec un maximum de 31% En 2000 23,7% des guadeloupéens en étaient victimes.

Un secteur tertiaire prédominant Actuellement il fournit 85% des emplois dans les secteurs de la construction, des transports, du commerce, du tourisme et des services publics. Les services publics qui représentent 38% des emplois salariés pourraient paraître hypertrophiés, mais en fait, si on établit le rapport population desservie sur le nombre d’emplois dans les services administrés, on constate qu’on est très proche de la moyenne nationale (117 pour 1000 en Guadeloupe pour 118 en Métropole). L’importance de l’emploi public s’expliquerait donc par un marché du travail anémique. L’économie de la Guadeloupe est fragile, car elle reste dominée par les transferts publics et les importations. La valeur ajoutée totale de l’économie provient à 81% des activités de services ou de commerce (marchand ou non).

Zoom sur: Le Groupe Bernard HAYOT1 (GBH) Accusé par le LKP d’être un fauteur de vie chère, GBH est un des grands gagnants de la mondialisation et du libre échange. GBH domine la grande distribution dans les DOM. En 6 années de 2002 à 2008, il a doublé son chiffre d’affaires. Descendant d’une famille de colons arrivés à la Martinique en 1680, Bernard Hayot fonde son groupe en 1960 et en fait une multinationale florissante basée aux Antilles, à la Guyane, à la Réunion, Nlle Calédonie, Maghreb, St Domingue… Sa vraie prospérité commence à partir des années 80 avec la montée du libre échange. BH se spécialise alors dans la grande distribution (sous l’enseigne Carrefour pour l’alimentaire) et l’importation d’automobiles et de pneumatiques. A la Guadeloupe, le centre Destreland s’étend sur 34000m2. Le LKP dénonce « l’économie des containers » pour les Antilles. « GBH contrôle l’économie de la Guadeloupe et de la Martinique de main de maître, comme dans les habitations pendant l’esclavage » (déclaration de l’UGTG)

1Bernard Hayot est la 119ème fortune française d’après le magazine Challenges.

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Culture

« Toute personne qui a facilité l’entrée, la circulation ou le séjour irréguliers d’un étranger en France encourt une peine d’emprisonne-ment pouvant atteindre cinq ans et une amende pouvant aller jus-qu’à 30 000 euros »

Article L 622-1 du code de l’entré et du séjour des étrangers. Ceux qui aident les sans papiers seraient donc des délinquants. « Ce qui me choque, c’est qu’on puisse menacer de prison des gens qui ont de la compassion pour autrui » Vincent LINDON dans le « Parisien » daté du 7 mars. Car, il est bien là le sujet de ce film, que doit-on faire, face à ces migrants qui vivent aujourd’hui sur notre territoire dans des conditions d’un autre âge. Ils essaient d’échapper à la misère en tentant leur chance vers un eldorado ambi-

gu. Après des mois et des mois d’errance, ils sont là, espérant réussir un passage clandestin vers l’Angleterre. Tout est dit dans ce film, la peur, l’humiliation, la violence entre migrants, et enfin la solidarité, la compassion des gens du Nord, les réseaux qui se constituent pour leur venir en aide. « Délit d’entraide » les mots sont lâchés, c’est ce qui arrive au personnage principal du film. Oui, sa motivation première c’est la reconquête d’un amour perdu, mais petit à petit les condi-tions de vie de ce jeune homme qu’il tente d’aider le touchent, le révoltent. Il va se prendre d’une réelle affection pour ce jeu-ne homme et aller jusqu’au bout de son engagement. Sauver ce jeune devient vital pour lui. Maître nageur, il va lui apprendre à nager pour l’aider dans l’élaboration de ce projet fou : « traverser la Manche à la nage ». La fiction ressemble malheureusement à la réalité Les hommes et les femmes qui aident ces migrants sont menacés de représailles, on leur promet des amendes, bref on cher-che par des tracasseries policières à les dissuader d’apporter une aide quelconque. Des hommes et des femmes sont ainsi poursuivis pour avoir été solidaire. Le 25 février 2009, à 7H45 du matin, la police frappe au domicile de Monique POUILLE, 59 ans, bénévole aux « restos du cœur » et à l’association Terre d’errance. Depuis 2 ans et demi, cette femme organise les dons de nourriture et d’habits pour les migrants du camp de Norrent-Fontes (59). Elle recharge aussi leurs portables. Monique POUILLE est placée en garde à vue pour cette raison, à la demande du juge d'instruction de Béthune, «pour aide au séjour irrégulier en bande organisée» ! Après avoir passé 10 heures en garde à vue, elle n’a toujours pas connaissance des éventuelles suites judiciaires qui seront données.

Voilà ce que réserve notre gouvernement aujourd’hui aux citoyens de ce pays, trop solidaires à son goût.

Les députés PS ont déposé une proposition de loi visant à « changer une loi absurde qui confond sous l’incrimination d’aide au séjour irrégulier, ces gestes de solidarité humaine avec la vénalité des réseaux de passeurs ». « Wecome » réveille les consciences ….et la colère Eric BESSON tout nouveau ministre de l’immigration parlant d’inexactitudes et de caricature de l’action policière. « Welcome » est un film à aller voir et à faire voir.

Européennes Débat avec les candidats issus du cou-rant « Un monde d’avance »

Le lundi 18 mai à 18h30 au « Castel Jacques », place Castellane (Marseille 6ème), Otman EL HARTI et Yann LIBRATI, candidats aux élections euro-péennes dans le Sud Est, viendront débattre avec les militants du programme du parti socialiste pour les élections. Tous les militants sont invités !

Le Chiffre

368 000 euros soit 30 ans de SMIC, c’est le chèque reçu par les 834 contribuables les plus riches de France grâce au paquet fiscal

Les français plébiscitent l’égalité et le rôle de l’Etat L’institut de Sondage Lavialle publie sa 4ème enquête depuis 1981 sur les valeurs des français. Réalisée en face à face auprès d’un échantillon de 3000 personnes entre mai et août 2008, cette en-quête permet de constater : • Que pour la première fois 57% des français préfèrent l’égalité

contre 40% la liberté (alors qu’ils étaient 53% en 1981 à pré-férer la liberté)

• 42% considèrent qu’il faut contrôler plus sérieusement les entreprises contre 28% en 1999

• 33% des français considèrent que les chômeurs devraient être obligés d’accepter tout emploi disponible contre 52% en 1990

• Que les français sont 47% à s’opposer à une limitation stricte de l’immigration contre 38% en 1999.

Réalisée avant la crise financière, cette enquête démontre déjà une tendance claire vers un retour de valeurs égalitaires et une réévaluation du rôle de l’Etat. Il ne nous reste plus qu’à transfor-mer cette majorité sociale en majorité politique!

Page 8: Un Monde d'Avance - Numéro 6 - Mai 2009

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Hamid Belkir, compagnon d’Emmaüs sans-papiers interpellé dans le centre ville de Marseille a été expulsé vers Oran le mar-di 24 février avec 9 euros en poche, apprenant sa destination dans l’avion vers une ville qu’il ne connaissait pas.

UMA : Vous êtes une des responsables d’Emmaüs à Marseille, pouvez-vous nous dérouler les faits qui ont abouti à l’expulsion de Hamid, compagnon d’Emmaüs « pointe Rouge » ? Anne ISSLER: Le 16 février Hamid Belkir se trouve dans le centre ville, il est contrôlé « au hasard » par la police. Il répond aux questions qui lui sont posées et dit qu’il est hébergé dans la communauté d’Emmaüs de la Pointe Rouge. Le 17 février sur décision du parquet, cette interpellation se transforme en une opération policière dans cette communauté, afin de recenser la présence d’éventuels compagnons sans pa-piers. Des photocopies sont faites, exclusivement de compa-gnons dont les noms sont à consonance « étrangère » hors

espace SCHENGEN. Kamel, le responsable d’Emmaüs Pointe Rouge est mis en garde à vue pendant 6 heures. Dans la foulée Hamid passe de-vant le juge et placé au centre de rétention du CANET. Avec une rapidité époustouflante Hamid se retrouve dans un avion, ignorant sa destination avec 9 euros seulement en poche.

UMA : Diriez-vous que ces opérations de contrôle sont ciblées ? AI : De toute évidence elles le sont avec des périmètres bien déterminés, ce qui nous fait dire que ce sont de véritables « rafles » même si ce mot dérange les autorités. C’est dans les zones sensibles comme la porte d’Aix, la gare et la joliette que les contrôles ont lieu.

UMA : Diriez-vous que ces contrôles se font au « faciès » AI : Oui, là aussi, la Ligue des Droits de l’Homme le dénonce et l’a très souvent vérifié.

UMA : Pensez-vous que la police à des objectifs chiffrés ? AI : évidemment ils ont des objectifs à atteindre et même des primes relatives au nombre de ces interpellations.

UMA : On parle aussi d’éventuels contrôles de sans papiers dans des véhicules au titre de passagers. AI : La loi dit qu’un passager ne peut être contrôlé sur son identité, le fonctionnaire de police procède alors à un PV dit de « circulation » comme le non-port de la ceinture de sécurité, et peut faire à ce moment le contrôle de l’identité du passa-ger. C’est une stratégie.

UMA : Y-a-t-il déjà des objectifs chiffrés de « retour dans le pays d’origine » ? AI : dans la loi de finance 2009 il est prévu pour 2010 : 28000 expulsions et 5500 poursuites d’aidant. C’est une politique de planification.

Pour Anne ISSLER, responsable de la communauté Emmaüs de Saint Marcel, à Marseille, « accueillir des sans-papiers est un choix assumé et les politiques le savent très bien, nous réaffirmons le principe de l’accueil inconditionnel dans les struc-tures associatives susceptibles d’accueil des migrants » Depuis ces faits, Emmaüs a monté un collectif « délinquant solidaires » l’ensemble des associations intervenant auprès des sans-papiers, et rassemblé le 8 avril plus de 20 000 personnes portant le slogan « aidant, je suis prêt à être poursuivi ». Au diapason de la mobilisation, le parti socialiste va présenter le 30 avril à l’assemblée nationale un projet de loi visant à dépénaliser l’assistance aux sans papiers.

Pour signer l’appel : http://www.delinquants-solidaires.org