Un Monde d'Avance - Numéro 2 - Novembre 2008

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N°2 Novembre La dernière ligne droite du congrès permet de constater que le congrès ne finit pas comme il a commencé. Alors qu’en mai le concours était lancé entre celui qui serait le plus libéral, et celui qui voudrait le plus faire un accord avec le MODEM, la compétition se situe aujourd’hui pour savoir qui condamnera le plus vigoureusement le capitalisme, les banquiers ou encore les spéculateurs de tous poils. Si nous nous réjouissons évidemment de la capacité indéniable que nous avons eu à convaincre sur nos thèses, nous sommes désormais inquiets d’une chose : que subsistera-t-il de cette surenchère au lendemain du congrès ? En effet, l’heure et grave, et nous ne pouvons nous permettre le luxe d’un congrès pour rien. A la veille d’une catastrophe sociale sans précédent, les français attendent un parti socialiste en ordre de marche pour s’opposer enfin sans concession à Nicolas Sarkozy. Notre responsabilité est d’être aux côtés de ceux qui ont besoin de nous et de porter un modèle alternatif à celui qui s’effondre sous nos yeux, pour que de la crise naisse le progrès. Il nous faut retrouver l’espoir, non par le lyrisme et l’incantation, mais en identifiant les leviers nous permettant de retrouver les marges de manœuvre pour remettre en marche le progrès, et retrouver ainsi un monde d’avance. C’est pour cette raison que nous appelons l’ensemble des militants au vote utile, le vote du changement et de l’espoir, le vote pour la motion C ! Qui sommes nous? La motion C «Un Monde d’Avance» regroupe 7 contributions autour de la candidature de Benoît Hamon au poste de 1 er secrétaire, et notamment Henri Emmanuelli, Marie Noël Lienemann, Gérard Filoche, Jean-Luc Mélenchon, Pierre Larrouturou et Marc Dolez. Nous nous sommes rassemblés car l’heure est grave et les français attendent un message d’espoir et de changement à l’issue du congrès du parti socialiste. Message d’espoir, car les 4 crises majeures auxquelles nous sommes confrontés (énergétique, alimentaire, écologique et financière) annoncent un changement de cycle et démontrent que le capitalisme marche sur la tête. Il nous faut avoir un monde d’avance, anticiper le monde de la post globalisation, la France d’après Sarkozy et retrouver le sens du progrès ; c’est à la gauche de proposer de nouvelles régulations pour changer de cap, comme la mise en place d’un pôle financier public, de barrières au libre échange pour lutter contre le dumping social ou encore la redistribution du PIB vers le travail plutôt que vers le capital. Message de changement car plutôt que se tourner vers le modèle social démocrate européen aujourd’hui en crise, nous pensons qu’il nous faut incarner l’alternative. Sommaire P1 : Edito P2-P3 : Votez utile...Votez un monde d’avance P4-P5 : 5 questions à Benoît Hamon P5 : Bio Express P6 : Les Américains sont ils en train de tuer Ronald Reagan?

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Le journal des militants de la Motion C des Bouches-du-Rhône

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Page 1: Un Monde d'Avance - Numéro 2 - Novembre 2008

N°2 Novembre

La dernière ligne droite du congrès permet de constater que le congrès ne finit pas comme il a commencé. Alors qu’en mai le concours était lancé entre celui qui serait le plus libéral, et celui qui voudrait le plus faire un accord avec le MODEM, la

compétition se situe aujourd’hui pour savoir qui condamnera le plus vigoureusement le capitalisme, les banquiers ou encore les spéculateurs de tous poils. Si nous nous réjouissons évidemment de la capacité indéniable que nous avons eu à convaincre sur nos thèses, nous sommes désormais inquiets d’une chose : que subsistera-t-il de cette surenchère au lendemain du congrès ? En effet, l’heure et grave, et nous ne pouvons nous permettre le luxe d’un congrès pour rien. A la veille d’une catastrophe sociale sans précédent, les français attendent un parti socialiste en ordre de marche pour s’opposer enfin sans concession à Nicolas Sarkozy. Notre responsabilité est d’être aux côtés de ceux qui ont besoin de nous et de porter un modèle alternatif à celui qui s’effondre sous nos yeux, pour que de la crise naisse le progrès. Il nous faut retrouver l’espoir, non par le lyrisme et l’incantation, mais en identifiant les leviers nous permettant de retrouver les marges de manœuvre pour remettre en marche le progrès, et retrouver ainsi un monde d’avance. C’est pour cette raison que nous appelons l’ensemble des militants au vote utile, le vote du changement et de l’espoir, le vote pour la motion C !

Qui sommes nous?

La motion C «Un Monde d’Avance» regroupe 7 contributions autour de la candidature de Benoît Hamon au poste de 1er secrétaire, et notamment Henri Emmanuelli, Marie Noël Lienemann, Gérard Filoche, Jean-Luc Mélenchon, Pierre Larrouturou et Marc Dolez. Nous nous sommes rassemblés car l’heure est grave et les français attendent un message d’espoir et de changement à l’issue du congrès du parti socialiste.

Message d’espoir, car les 4 crises majeures auxquelles nous sommes confrontés (énergétique, alimentaire, écologique et financière) annoncent un changement de cycle et démontrent que le capitalisme marche sur la tête. Il nous faut avoir un monde d’avance, anticiper le monde de la post globalisation, la France d’après Sarkozy et retrouver le sens du progrès ; c’est à la gauche de proposer de nouvelles régulations pour changer de cap, comme la mise en place d’un pôle financier public, de barrières au libre échange pour lutter contre le dumping social ou encore la redistribution du PIB vers le travail plutôt que vers le capital.

Message de changement car plutôt que se tourner vers le modèle social démocrate européen aujourd’hui en crise, nous pensons qu’il nous faut incarner l’alternative.

Sommaire P1 : Edito P2-P3 : Votez utile...Votez un monde d’avance P4-P5 : 5 questions à Benoît Hamon P5 : Bio Express P6 : Les Américains sont ils en train de tuer Ronald Reagan?

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La vie du parti

Après plus d’un mois de débats dans les sections, force est de constater que, sous la pression de la crise financière internationale, l’analyse que porte la motion C depuis de nombreux mois a convaincu très largement; Ainsi, de nombreux militants déboussolés se demandent finalement quelle est la différence entre les 4 grandes motions soumises au vote lors de ce congrès. Si ceci suffit à démontrer l’utilité du débat démocratique, nous craignons désormais une chose : que le congrès passé, les envolées lyriques de tribune soient remisées et que le Parti Socialiste reprenne son train-train sans avoir ni renouvelé son orientation, ni rajeuni sa direction. Pourtant, alors qu’une crise sociale sans précédent s’annonce, notre responsabilité est de résister auprès de celles et ceux qui vont payer la facture et d’incarner l’espoir. Nous considérons que l’enjeu aujourd’hui n’est pas tant de faire de la

surenchère dans la description du chaos et la condamnation des banquiers, mais de déterminer les leviers qui nous permettrons de prendre un monde d’avance, d’anticiper le monde de la post globalisation, et de trouver de nouveaux instruments pour réguler et changer le système.

Pour cela, nous souhaitons apporter 5 spécificités au débat :

Le Parti Socialiste doit tirer toutes les leçons de la crise Le modèle ultra libéral dans lequel nous ont emmené Thatcher et Reagan s’effondre. C’est ce modèle qui, du fait de la globalisation et du dumping social et fiscal, a fragilisé l’Etat providence. La

sociale démocratie européenne, assommée par la chute du mur de Berlin et incapable d’inventer un modèle alternatif, c’est adaptée à cette nouvelle donne en cherchant à limiter la casse. Les électeurs, notamment ceux des milieux populaires l’ont durement sanctionnée. Depuis 2007, sur 17 élections nationales, la sociale démocratie européenne en a perdu 15. L’avenir du PS ne peut pas être le passé de la sociale démocratie européenne! Notre rôle aujourd’hui n’est pas de colmater les brèches du système pour que tous ceux qui en ont profité puissent continuer à le faire aux frais du contribuable, mais de faire sortir un progrès de la crise, d’inventer de nouvelles régulations qui nous permettent de mettre fin aux 4 crises majeures auxquelles nous sommes confrontés.

Le Parti socialiste doit prendre un monde d’avance Plus qu’un catalogue de mesures, l’ambition de la motion C est de déterminer les leviers nous permettant de retrouver le sens du progrès en nous dégageant de nouvelles marges de manœuvre.

Ils s’articulent autour de 3 piliers :

Inventer de nouvelles socialisations Il nous faut résister aux privatisations mises en place par le gouvernement, mais aussi reconquérir de nouveaux espaces publics sur le marché en mettant en place de nouvelles socialisations. Il y a par exemple urgence à créer un pôle financier public pour garantir un investissement de long terme indispensable au développement. Pour cela, il nous faudra rompre avec le dogme de la concurrence libre et non faussée imposé par la commission européenne et développer les services publics au niveau européen.

Redistribuer les richesses vers le travail On est passé en 30 ans de 70% du PIB qui allait à la rémunération du travail à 60% aujourd’hui. Ainsi, la croissance a d’abord profité aux actionnaires plus qu’aux salariés. Ces 10 points de PIB que nous avons perdus représentent 200 milliards d’euros, soit largement de quoi garantir les retraites par répartition (la motion C est d’ailleurs la seule à refuser tout allongement de la durée de cotisation), combler le trou de la sécu et augmenter les salaires ! Pour redistribuer les richesses du capital vers le travail, nous proposons par exemple concrètement d’indexer les salaires sur les gains de productivité des entreprises.

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Mettre en place des restrictions européennes au libre échange Le libre échange généralisé, du fait d’un dumping social et fiscal féroce, a conduit à une augmentation des inégalités salariales et à une baisse des politiques fiscales redistributives. Nous refusons le chantage permanent à la délocalisation, une harmonisation par le haut est nécessaire! Pour cela, nous proposons d’activer le tarif extérieur commun européen voulu par les pères fondateurs de l’Europe, permettant d’imposer des normes fiscales, écologiques et sociales pour l’accès à nos marchés. Nous voulons également en finir avec l’absurdité écologique qui conduit à vendre des produits qui ont fait le tour du monde au détriment de la production locale. Il faut par exemple relocaliser la production en conditionnant l’accès à nos marchés à la production d’une partie des produits sur notre sol.

La vie du parti

Nous voulons enclencher une dynamique en créant un grand parti de gauche

Il nous faut rassembler la gauche et notre camp pour arriver à la victoire en 2012. Les verts et les communistes n’ont plus de raison d’être, nous proposons de créer un grand parti de gauche, permettant d’enclencher d’une dynamique de reconquête des milieux populaires et de renouer avec le mouvement syndical et associatif. Nous voulons rénover nos pratiques politiques au niveau local comme au niveau national, en laissant plus d’espace aux militants et en refusant le cumul des mandats. Enfin, la construction de ce grand parti de gauche doit nous permettre d’écarter clairement toute alliance avec le centre, au niveau local comme national.

Il est nécessaire de renouveler profondément le parti socialiste pour incarner une gauche décomplexée

Alors que tout change, le monde, l’Europe, la France, au PS rien ne change. Nombreux sont ceux qui tentent de nous faire croire qu’il suffit de reprendre l’orientation, la direction d’hier pour relancer un parti qui vient de perdre trois élections présidentielles successives. Les français attendent un message de changement de notre congrès, ils n’en peuvent plus de constater que nous faisons rarement partie de ceux qui descendent dans la rue pour protester contre la politique de Sarkozy, et pire, qu’il se trouve toujours un socialiste pour être d’accord avec ses réformes. Le Parti socialiste doit rompre avec une opposition timorée, et se doter d’une direction renouvelée. C’est le sens de la candidature de Benoît Hamon au poste de 1er secrétaire, qui est le seul à n’avoir pas été membre de la majorité sortante.

Le vote pour la motion C : un vote utile Dans ce contexte de crise, on ne peut pas se permettre le luxe confortable du témoignage. C’est pourquoi la motion C a pour ambition

d’être utile au parti socialiste. Notre stratégie est claire : nous avons fait le choix du rassemblement en étant la motion qui regroupe le plus de contributions, et celui de la transparence en nous dotant d’un candidat au poste de 1er secrétaire. La candidature de Benoît Hamon a vocation à rassembler dès le 6 novembre pour doter le parti socialiste d’un centre de gravité en phase avec le mouvement social et les classes populaires.

Agenda:

Jeudi 6 novembre : Vote dans les sections sur les motions Du vendredi 7 au dimanche 9 novembre: Congrès fédéraux Jeudi 13 novembre à 19h à Marseille : Réunion thématique sur le logement Du vendredi 14 au dimanche 16 novembre : Congrès national Jeudi 20 novembre : Vote pour désigner le 1er secrétaire Vendredi 21 novembre : second tour éventuel Samedi 22 novembre : Conseil national de désignation du Bureau national et du Secrétariat national Vendredi 5 décembre à 19h à Marseille : Réunion thématique sur la laïcité

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Interview

Quel bilan fais tu de l’action de Sarkozy face à la crise ?

Sarkozy vient de sauver celles et ceux à qui il doit sa carrière politique. C’est l’exemple le plus emblématique d’une socialisation des pertes. On efface la dette de jeu des banquiers en les laissant spéculer comme avant, en toute impunité et sans contrepartie. Quelles sont les mesures que devrait prendre le PS s’il était au pouvoir ?

Dans l’immédiat, la France a besoin d’un bouclier social pour amortir les effets de la crise financière : un moratoire sur les délocalisations, un prolongement de l’indemnisation des chômeurs en fin de droits, l’interdiction des licenciements boursiers, une baisse

exceptionnelle de la TVA sur les produits de première nécessité, une revalorisation des minima sociaux, la mise en œuvre d’un bouclier logement fixant à 20% maximum la part du loyer dans les revenus d’un ménage. Et un programme «emploi jeune numéro 2» axé sur les services aux personnes…Tout cela pourrait être financé en redéployant le «paquet fiscal» de 15 milliards d’euros, en supprimant les niches fiscales, en taxant les stock-options ou encore en augmentant le rendement de l’impôt sur la fortune.

Quel bilan fais tu des débats de congrès ?

Nous avons d’ores et déjà gagné la bataille des idées. Aujourd’hui les leaders des trois motions issues de la direction sortante tiennent parfois des discours très éloignés de leurs actes et de leurs carrières passées, mais aussi des textes qu’ils écrivaient il y a quatre semaines. J’espère seulement que cette grande transhumance politique ne se terminera pas, après le congrès, par un grand retour aux canons libéraux d’hier. Je crois que le problème n’est pas tant de faire de la surenchère dans la description du chaos, mais de permettre que de la crise naisse un progrès. Nous avons la responsabilité de nous tourner enfin, franchement, vers ceux qui ont besoin de nous. Nous avons l’exigence de leur parler de leurs difficultés concrètes, de leur donner des réponses efficaces, d’incarner un espoir, et non pas de nous replier derrière des logiques gestionnaires, qu’elles soient loca-les ou nationales. Malheureusement, notre parti donne trop souvent le sentiment d'être une gauche rassasiée, repue, indifférente au sort des hommes et des femmes de ce pays, d’abord préoccupée par son nombril. C'est avec cette gauche rassasiée que nous avons le devoir de rompre à l'occasion de ce congrès.

« Le vote utile, c’est celui

qui permettra au PS de

revenir au centre de gravité

de la gauche, au cœur des

classes populaires et des

classes moyennes. »

Benoît Hamon premier signataire de la motion C « Un monde d’avance » et candidat au poste de premier secrétaire du parti a répondu à nos questions.

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Interview

Comment vois tu la suite du congrès ?

On a gagné une bataille essentielle, celle de la crédibilité. Nous sommes désormais les plus crédibles pour rassembler tous les socialistes, préparer l’union indispensable de la gauche dans les trois prochaines années, et incarner une opposition sans compromis à Sarkozy. Nous ne sommes pas là pour faire du témoignage ou servir de caution, ma candidature au poste de 1er secrétaire a pour objectif de rassembler dès le lendemain du 6 novembre. Ça va être difficile, mais rappelez-vous Mitterrand à Epinay: il avait fait 12%! Que dirais tu à un militant indécis ?

Je lui dirai qu’il me semble un peu facile de faire l’économie d’une critique de ceux qui dirigent le PS depuis des années. C’est comme si nous avions une « génération maudite » à la tête de notre parti, qui semble ne pas comprendre que le peuple l’a sanctionnée à deux reprises en 2002 et 2007. Alors que le monde change autour de nous, rien ne serait pire qu’à l’issue de ce congrès, rien n’ait changé au PS. Je lui dirai encore de choisir le vote utile. Le vote utile, c’est celui qui permettra au PS de revenir au centre de gravité de la gauche, au cœur des classes populaires et des classes moyennes. C’est celui qui fera du PS l’outil privilégié de l’espoir que nous devons retrouver collectivement. Finalement, je lui dirai peut-être tout simplement d’essayez la différence pour avoir de nouveau « un monde d’avance ».

Né le 26 juin 1967 Benoît Hamon est député européen depuis 2004.

Après avoir obtenu une licence d’histoire, il débute sa carrière en 1991 comme assistant parlementaire du député PS de la Gironde Pierre Brana. Il devient conseiller pour la Jeunesse auprès de Lionel Jospin, premier secrétaire du PS de 1995 à 1997. Il entre ensuite au cabinet de Martine Aubry, ministre de l’Emploi et de la Solidarité, comme conseiller technique chargé de l’emploi des jeunes (1997-98), puis comme conseiller chargé des affaires politiques (1998-2000). Il a été directeur du planning stratégique de l’institut de sondage IPSOS de 2001 à 2004.

Entré au Parti socialiste en 1987 après le mouvement contre la loi Devaquet, Benoit Hamon est le 1er président du Mouvement des Jeunes socialistes, de 1993 à 1995, qui devient ainsi avec lui statutairement autonome. Puis il devient membre du bureau national du Parti socialiste, animateur de Nouvelle Gauche et co-fondateur et porte-parole du courant Nouveau Parti socialiste (NPS).

Il est conseiller municipal de Brétigny-sur-Orge (Essonne) de 2001 à 2008 et député européen depuis juin 2004.

Partisan du « non » au référendum du 29 mai 2005 sur le Traité constitutionnel européen, il se prononce en faveur de la synthèse lors du Congrès du Parti socialiste au Mans le 20 novembre. Il est nommé Secrétaire national du Parti socialiste, chargé du projet européen le 28 novembre 2005. Le 6 novembre 2007, il démissionne de ce poste suite à la décision de Bureau national du Parti socialiste de soutenir le traité modificatif européen lors de la procédure d’adoption parlementaire, considérant que cette décision est en contradiction avec la synthèse du Mans et de la campagne présidentielle de Ségolène Royal qui demandait un nouveau référendum.

En mai et juin 2007, il est porte parole du Parti socialiste pour les élections législatives. En juillet, il fonde avec Noël Mamère le think tank La Forge.

En 2008, il réussit à rassembler l’ensemble de la gauche du PS pour le congrès de Reims et se porte candidat au poste de premier secrétaire du parti.

Ont participé à ce numéro: Sophie, Mady, Marc, Rémi, Xavier, Yannick,

Benjamin Mise en page: Xavier

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Actu internationale

La campagne présidentielle américaine de 2008 reste- ra dans les livres d’histoire, et pas besoin pour ça d’aller chercher du côté de la couleur de peau ou du sexe des candidats. C’est l’ère politique de Ronald Reagan qui est en train de disparaître sous nos yeux.

1981 : « L’État n’est pas la solution à nos problèmes, l’État est le problème » (Discours d’investiture de Reagan, 20 Janvier 1981)

Lorsqu’il devient Président en 1981, Ronald Reagan inaugure le néolibéralisme aux États-Unis. La doctrine de base est simple : la crise économique que traverse le monde à cette période est due à une trop

grande intervention de l’État dans l’économie. Il faut donc laisser le marché se gérer tout seul.

Depuis, la chasse au Big Government est au cœur des politiques économiques américaines, qu’elles soient menées par les Républicains (sous George Bush et George W. Bush) ou les Démocrates (Bill Clinton). Et jusqu’en Septembre dernier, le Parti Républicain déclarait « Nous croyons au marché libre comme étant le meilleur outil pour soutenir la prospérité et les opportunités de tous » (2008 Republican Platform, adoptée lors de la Convention de Minneapolis-St. Paul ).

Mais la crise financière actuelle met sérieusement en doute cette doctrine.

2008 : « Le plus gros problème dans tout ça, c’était la dérégulation » (Barack Obama à propos de la crise financière, deuxième débat de la campagne présidentielle, 7 Octobre 2008)

L’année 2008 marque un tournant majeur : l’effondrement du système financier, dû à la crise des subprimes, oblige l’État fédéral américain à intervenir directement dans l’économie pour la première fois depuis de nombreuses années. D’abord par la création d’une nouvelle autorité de régulation des prêts hypothécaires et la prise de contrôle de Freddie Mac et Fanny Mae puis par le rachat massif d’actifs pourris pour 700 milliards de dollars. Dernièrement, le Secrétaire aux Finances Henry Paulson envisage même de nationaliser certaines banques. On est donc à l’opposée même du dogme néolibéral d’autorégulation des marchés !

Évidemment, en pleine année électorale ce genre de scénario à un impact direct sur la campagne présidentielle. Et si Barack Obama est largement en tête dans les sondages à quelques jours du scrutin, c’est bien qu’il a su pointer la dérégulation comme cause majeure de la crise. La campagne 2008 a ainsi vu un retournement complet de la rhétorique politique américaine : il y a encore huit mois, John McCain se proclamait « deregulator », aujourd’hui il est sous le feu des critiques pour cette déclaration. Le discours "libéral" traditionnel des Républicains ("laisser les Américains choisir plutôt que le gouvernement") ne prend absolument plus.

Et si Ronald Reagan se retourne dans sa tombe aux États-Unis, reste à savoir ce qu’il adviendra de l’Europe. Alors que les socialistes et sociaux-démocrates européens, pour la plupart dans l’opposition, ne se sont toujours pas remis de leur tournant libéral, Nicolas Sarkozy se fait le nouveau champion du rôle de l’État… mais au service de qui?

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