Un Monde d'Avance 13 - no 10 - mars/avril 2011

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U N M ONDE D ’A VANCE 13 N o 10 mars/avril 2011 LE JOURNAL DE LA GAUCHE DÉCOMPLEXÉE DANS LES BOUCHES-DU-RHÔNE « Un Monde d’Avance » rassemble des ca- marades socialistes qui militent aux côtés de Benoît Hamon. Notre courant se caractérise par sa volonté d’ancrage à gauche et de renouvel- lement du Parti socialiste. Ancrage à gauche car, à l’heure où la crise financière met à jour les ravages du capitalisme financier, nous considérons que c’est la gauche qui incarne la modernité, loin du diktat libéral du « toujours moins d’État ». Ainsi, nous proposons des solutions nouvelles permettant de réarmer la puissance publique, s’articulant autour de 3 piliers : • La nécessité de mettre des restrictions au libre échange au niveau européen pour lutter contre le dumping social et fiscal et les délo- calisations • La défense et l’extension des services publics • La redistribution des richesses du capital vers le travail pour garantir que les nouvelles richesses produites profitent aux salariés et pas aux actionnaires. Nous voulons renouveler le parti socialiste pour en finir avec la notabili- sation et renouer avec les classes populaires. Nous proposons par exemple de créer un grand parti de gauche regroupant l’ensemble de la gauche de gouvernement, ou encore de limiter le cumul des mandats afin d’être à l’image de la société française. Dans les Bouches-du-Rhône, nous sommes nombreuses et nombreux à militer chaque jour et à travailler dans notre fédération, au sein des sections mais également sur le terrain pour faire entendre nos propositions. QUI NOUS SOMMES :

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Dixième numéro d'Un Monde d'avance 13. Le journal des militants de la motion C dans les Bouches-du-Rhone.

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Un Monde d’AvAnce

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No 10mars/avril 2011

LE JOURNAL DE LA GAUCHE DÉCOMPLEXÉEDANS LES BOUCHES-DU-RHÔNE

« Un Monde d’Avance » rassemble des ca-marades socialistes qui militent aux côtés de Benoît Hamon. Notre courant se caractérise par sa volonté d’ancrage à gauche et de renouvel-lement du Parti socialiste. Ancrage à gauche car, à l’heure où la crise financière met à jour les ravages du capitalisme financier, nous considérons que c’est la gauche qui incarne la modernité, loin du diktat libéral du « toujours moins d’État ». Ainsi, nous proposons des solutions nouvelles permettant de réarmer la puissance publique, s’articulant autour de 3 piliers :• La nécessité de mettre des restrictions au libre échange au niveau européen pour lutter contre le dumping social et fiscal et les délo-calisations

• La défense et l’extension des services publics• La redistribution des richesses du capital vers le travail pour garantir que les nouvelles richesses produites profitent aux salariés et pas aux actionnaires. Nous voulons renouveler le parti socialiste pour en finir avec la notabili-sation et renouer avec les classes populaires.Nous proposons par exemple de créer un grand parti de gauche regroupant l’ensemble de la gauche de gouvernement, ou encore de limiter le cumul des mandats afin d’être à l’image de la société française.Dans les Bouches-du-Rhône, nous sommes nombreuses et nombreux à militer chaque jour et à travailler dans notre fédération, au sein des sections mais également sur le terrain pour faire entendre nos propositions.

QUI NOUS SOMMES :

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Actualités locales.................. p.3Du côté de chez nous ............. p. 3Vie du Parti ............................ p.4En action ............................... p.5

Retour sur .............................. p.5Dossier ............................ p.6 & 7 Zoom sur ............................... p.83 questions à ...................... p.8

Le Changement et vite !

Nous constatons tous les jours la faillite du modèle français de solidarité, d’égalité et de fraternité. Depuis plus de dix ans maintenant la droite est au pouvoir, elle n’a eu de cesse de fabriquer un discours distillant la peur à tous les niveaux ; la peur de l’Islam, la peur des étrangers, la peur de l’immi-gration, la peur de l’insécurité, ce qui la relie aujourd’hui à l’extrême droite. Pire encore, depuis 2007, Sarko and Co sou-haitent une France à double vitesse, qui stigmatise en per-manence, qui monte les Français les uns contre les autres.

Nous voulons une France plus juste, plus équitable, plus solidaire. Une France, au melting-pot des cultures, solidaire entre les générations, plus équitable socialement, plus juste économiquement.

Le Parti Socialiste s’est engagé dans un processus de pri-

SOMMAIRE

L’ÉDITO2

Yannick OhanessianSecrétaire fédéral

Mandataire du courant Un Monde d’Avance

dans les Bouches-du-Rhône

maires ouvertes en vue de l’élection présidentielle de 2012. Cela sera une opportunité sans précédent pour le Parti Socialiste. Elles seront l’occasion d’une véritable rencontre entre le peuple de gauche et notre parti, de redonner confiance en la politique et surtout de ne pas décevoir. Cet élan démocratique et unique en France est accompagné d’un projet des Socialistes, fruit d’un travail de plus de deux ans, réalisé par l’ensemble des Socialistes et des forces vives de ce pays.

Il est désormais de notre devoir, en tant que militants, de tout mettre en œuvre afin de faire connaitre, partager et créer une véritable dynamique autour du Projet.

Face à l’état d’urgence… L’alternative !

Malgré le travail accompli, nous sommes convaincus que face à un système à bout de souffle, l’alternance seule ne répondra pas aux immenses espérances de nos conci-toyens. La préparation, au renouvèlement, au changement, passe forcément par la construction d’une véritable alternative. C’est sur cette base là que les militants d’Un Monde d’Avance, dans les Bouches-du-Rhône comme ailleurs, travaillent inlassable-ment afin de retrouver demain un Parti Socialiste uni, fier de ses valeurs de gauche et capable d’incarner « La France que l’on aime ».

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Le mouvement des dockers

Le 10 mars, en réponse à leur inquiétude sur la pérennité de la SNCM, les marins en grève qui dénonçaient la baisse des rota-tions ont eu comme réponse de la part des autorités, l’envoi de plusieurs centaines d’agents des forces de l’ordre, dont le GIPN. Cette option répressive, assumée par le Secrétaire d’État aux Transports, Thierry Mariani, en lieu et place du dialogue social, et qui fait écho à la récente mobilisation des dockers du Port Au-tonome de Marseille, démontre la réelle volonté de l’État et des décideurs financiers de continuer à démanteler ce service public.

ACTUALITÉS LOCALESLes merveilles du futurParc National des Calanques

Suite à la décision bien discutable de la municipalité de Cassis de retirer des pans entiers de cette commune du cœur du parc, puisque l’inclusion de Port-Miou et de Figuerolles, situées en plein terri-toire ciotaden reste encore en suspens, on ne parle plus que des Calanques de Marseille.

C’est juste et avant le temps des regrets, il est encore temps pour Cassis de se mon-trer plus généreuse vis-à-vis de ce pro-jet et de ce qui a fait sa réputation : cette commune a tout à gagner en vérité en acceptant le Parc National mieux qu’elle ne le fait aujourd’hui. Pour preuve, le titre de la une de Géo : « Les Calanques de Marseille », puis à l’intérieur « Le paradis blanc de Marseille  ».  Exit donc, les Ca-lanques de Cassis...

La gestion publique de l’eau dans le 13

Dans notre fédération, un vaste débat a été lancé et doit aboutir à des propositions pour une réelle gestion publique de l’eau.Les collectivités doivent repenser la façon dont ce bien commun est gérée et mettre en chantier des réflexions qui seront essen-tielles pour définir ce que doit être une vraie politique publique de l’eau qui puisse permettre enfin un accès démocratisé. Parce que l’intérêt collectif doit être au cœur de notre réflexion,les décisions finales se devront d’assurer la garantie de la préservation de la ressource et de la qualité de l’eau en luttant contre le gaspillage et la pollution.

DU CÔTÉ DE CHEZ NOUSPostiers marseillais : Belle victoire après 139 jours de grèveLes postiers et postières du 2e arrondissement de Mar-seille signent une très belle victoire après 139 jours de grève.

C’est la défense d’un service public de qualité qu’ils ont portée tout au long du conflit. La lutte des 53 salariés du dépôt Mazenod est riche d’enseignements. Une action qui avait pour objectif de dénoncer le recours de plus en plus flagrant au travail intérimaire dans La Poste, installant la précarisation de l’emploi dans notre service public en voie de privatisation. Les postiers du 2e ont fait de cette question un principe qu’ils ont défendu pendant 139 jours de grève. Quatre mois de lutte avec, en moyenne grâce à la solidarité financière, 400 € par mois pour vivre.

Historique de leur mouvementCe conflit a débuté le 7 octobre pour se finir le 21 février par une victoire et la satisfaction des revendications. Un conflit très dur contre une direction arc-boutée sur ces positions. Le contrat à durée déterminée (CDD) inter-rompu d’une jeune postière était une raison suffisante de mettre le feu aux poudres. Attisé par l’embauche d’un intérimaire. C’est tout cela qui sera au cœur d’un conflit portant sur 47 points : salaires, promotions, jours de repos et conditions de travail décentes…

Une solidarité activeQuatre mois où la solidarité citoyenne, syndicale et poli-tique a été réelle dans ce quartier du Panier.Un comité de défense des usagers, de nombreuses s e c t i o n s syndicales, les partis pol i t iques de gauche, ainsi que des élus se sont mobi-lisés pour a p p o r t e r leurs contri-b u t i o n s financières. Ils ont reçu les soutiens de Bernard Thibault pour la CGT, mais aussi de Benoit Hamon, de Jean-Noël Gué-rini, de Michel Vauzelle, d’Eugène Caselli de Gérard Filoche, pour le PS, de Marie-Georges Buffet, de Pierre Dharreville pour le PCF, de Jean-Luc Mélenchon pour le PG et d’Olivier Besancenot pour le NPA.

Un bilan positifSi la suppression de 250 emplois est programmée pour 2011 dans les Bouches-du-Rhône, comme dans le reste de la Fonction publique, le conflit des postiers, postières du Panier aura permis d’aboutir à l’embauche de 50 CDI dans les semaines à venir.

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Non au pacte de compétitivité

Prétextant sauver l’euro, Angela Merkel, soutenue par Nicolas Sarkozy, a proposé un nouveau « pacte de compétitivité » aux États de la zone euro. Ce pacte contraindrait les États à inscrire l’équilibre budgétaire dans leurs constitutions et à mettre en place une rigueur salariale (abandon de l’indexation des salaires là

où elle existe), la flexibilisation du marché du travail et le passage de l’âge de la retraite à 67 ans.À en croire Paris et Berlin, le responsable de la crise serait le cout du travail. Pourtant, la « compétitivité » n’est pas en cause dans la crise. Ce sont les errements des marchés financiers et des agences de notation qui l’ont provoquée et le défaut d’investissements et le dumping qui l’ont précipitée. Avec ce pacte, l’Europe se trouve-rait donc coincée dans une croissance molle, alors que les salaires stagnent et que le chômage reste massif. Pourtant, des solutions alternatives existent. Pour empêcher les marchés de spéculer sur les dettes des États, il faut tout d’abord donner la possibilité à la Banque Centrale Européenne de racheter la dette souveraine.Mais au-delà, c’est d’une véritable harmonisation fiscale et économique dont a besoin la zone euro. Il faut mettre fin au dumping fiscal en imposant un relèvement du taux d’imposition des sociétés et arrêter le dumping social en mettant en place une convergence par le haut des normes sociales. Enfin, il faut une véritable poli-tique économique européenne disposant d’un réel budget, financé si nécessaire par la dette, afin de soutenir l’économie par des investissements dans l’industrie et les filières d’avenir et réinstaurer une solidarité entre régions riches et pauvres dans l’Union.

Alors que nous sommes en pleine crise sociale, économique et politique, le gouvernement – ou plutôt le clan qui gouverne - reste sourd aux at-

tentes des citoyens et poursuit son entreprise de des-truction sociale. La décrédibilisation de l’ensemble de l’action publique est une conséquence directe de cette attitude irresponsable qui fait le nid de la désespérance sociale.De ce fait, le besoin de gauche est plus que jamais pré-sent. Nous devons être à la hauteur des attentes et pour cela nous gagnerons le combat de la crédibilité en construisant une al-ternative, juste, durable et efficace. Être crédible ne signifie pas mettre des pansements sur des plaies béantes, cela signifie faire un dia-gnostic et opérer au cœur du pro-blème. C’est ce que nous faisons en traçant des perspectives pour faire émerger un autre modèle de déve-loppement. Il nous appartient d’offrir un débouché politique à tous ceux en attente d’une réelle alternative. Notre défi pendant les primaires sera ainsi d’en faire la première étape d’une grande mobilisation politique ci-toyenne.Depuis des années la politique apparait comme un ad-versaire pour de plus en plus de citoyens frappés par les inégalités et la précarité qui s’en détournent naturel-lement car, au lieu de leur apporter des perspectives d’avenir, elle dresse de nouveaux obstacles à leur par-cours. Loin d’être un jeu à somme nulle, l’abstention gagne du terrain et laisse la droite assoir son autorité sur la peur et la résignation, construisant, lentement mais surement, le lit de l’extrême droite. De surcroit, elle creuse les inégalités de politisation liées au niveau

d’études et d’insertion sociale, à l’âge et au sexe. Le sys-tème actuel a par conséquent, en pratique, beaucoup de points communs avec le système censitaire qui exis-tait auparavant, une majorité de la population se trouvant ainsi exclue du champ politique. Parce que nous vou-lons mettre fin à cette stratégie qui paralyse et empoi-sonne la démocratie, nous devons montrer que changer la donne est possible. Nous devons redonner à ceux qui sont le plus durement frappés par la politique libérale, liberticide et ultra sécuritaire de la droite, à ceux que

la politique ignore, mais aussi à ceux appelés par les sirènes de l’extrême droite, les outils pour exercer leur ci-toyenneté : l’espoir, la parole et l’action. Les primaires trouvent alors toute leur utilité dans ce contexte. Elles ne doivent pas servir de décor au bal des égos, ou de terrain de jeu pour des commentateurs qui excellent dans l’art de la caricature. Elles doivent enclen-cher cette mobilisation en faisant de l’alternative le patrimoine de ceux qui souffrent et à qui nous devons redon-

ner confiance en la gauche. Nous devons aller là où la résignation s’est installée durablement pour offrir une réponse collective à l’isolement du quotidien.Un Monde d’Avance a un rôle indéniable pour créer cette dynamique et c’est pourquoi nous devons préparer cette étape cruciale. C’est un moment important pour le PS, car notre investissement dans ces primaires impactera l’écho que nous aurons dans la société en 2012. Nous sommes prêts à faire campagne pour que le candidat que nous porterons à la victoire en 2012 incarne un véri-table progrès. Encore plus qu’hier, la résignation n’a pas sa place dans cette période décisive pour l’avenir, car notre force de conviction ouvrira de nouveaux horizons.

Faire des primaires, un levier de la mobilisation citoyenneVIE DU PARTI4

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EN ACTION

RETOUR SUR...La fronde judiciaire

Début janvier 2011, lors de l’audience solennelle de rentrée de la Cour de Cassation, l’une des plus hautes figures du monde judiciaire, Jean Louis Nadal, donnait le ton en rendant compte de l’évolution de la justice.

« Afficher pour la justice une forme de mépris, inspirer à l’opinion des sentiments bas en instillant, de manière en réalité extravagante, la confusion entre la respon-sabilité du criminel et celle du juge dont on dénigre la décision, inscrire au débit des cours et tribunaux l’alté-ration du lien social compromis pour une multitude de raisons qui leur sont étrangères, tout cela avilit l’institu-tion et, en définitive, blesse la République ».

Brocarder la justice, ce n’est pas nouveau. Le phé-nomène devient inquiétant lorsque les coups sont portés par ceux qui sont précisément en charge de la faire respecter. Comme garant du fonctionnement des institutions, le président peut, en toute légitimité, être accablé par le drame de la jeune Laetitia. Per-sonne ne s’en offusque. Mais en s’octroyant le droit d’accuser des magistrats, des policiers, sans attendre les résultats de l’enquête, le président a, une nouvelle fois, outrepassé ses droits.

Au-delà de la polémique, l’ampleur et la profondeur de la fronde judiciaire de février 2011 rendent compte d’un profond malaise du service public de la justice voire d’un ras-le-bol du populisme pénal du président de la République.

Le service public de la justice est paupérisé et à bout de souffle. Il aspire à une parole politique qui redonne sens à sa mission et la projette dans l’avenir. Aujourd’hui, on ne demande plus aux magistrats de porter un jugement sur des faits passés, mais de pré-voir d’anticiper des crimes à venir. Autant dire, mission impossible.

Cantonales

Montée de la gauche, rejet du gouvernement et droite prise au piège de son propre jeu sont les principaux résultats de ce scrutin.

Mais, d’autres enseignements doivent être tirés : les thématiques de la gauche, pourtant bien celles qui concerne les départements — avec la mise en place d’une vraie politique sociale, d’une défense des dé-munis qui passe par la création d’emploi et la refonte d’une fiscalité dédié aux plus riches — sont restées trop peu audibles et le FN s’est bien installé.

La porosité des programmes défendus par le FN et l’UMP ont permis aux électeurs qui s’y reconnais-saient, de préférer l’original à sa copie. La majorité présidentielle, qui a couru dériière sa frange la plus dure, avec le concours du groupe de députés de la Droite Nationale, pour qui le FN doit être un parte-naire naturel a fait sauter les digues que d’anciens dirigeants avaient posées et rappelées à plusieurs reprises. Certes, il n’est pas nouveau que dans le cas de scrutins locaux, quelques barons ou candidats de la droite cherchent l’appui du FN pour obtenir leur siège ou le conserver comme en 1998. Cependant, la direction prise par les chefs nationaux, de ne pas appeler clairement à barrer la route au FN, et pour un trop grand nombre de responsables locaux, d’appe-ler directement à un vote FN en cas de duel contre le PS est, plus qu’une nouveauté, un vrai refus de consi-dérer le parti extrémiste, comme un danger pour la République.

Les propositions de la gauche doivent s’imposer.

Pour ces dernières cantonales, l’enjeu local était de prouver la force de la légimité de ces conseillers qui interviennent directement dans la vie de tous les jours, dans ses aspects les plus vifs pour l’ensemble des français, avec la gestion de l’aide sociale, et des politiques à destination de la petite enfance, des per-sonnes âgées et du handicap, que le PS et la gauche avaient instaurées et que la droite, par ses coupes budgétaires aveugles et ses politiques, a menacé et menacent encore.

Le discours sur le front républicain n’est pas suffisant, d’une part parce qu’il alimente le mythe du système UMPS mais aussi et surtout parce qu’il considère que

les électeurs qui sont voté FN ne sont pas républicains.Ce qui doit rassembler n’est pas l’oppostition stérile à la droite et l’extrême-droite à travers leur leader. Mais la démonstration de la justesse du projet de la gauche, plus que jamais d’actualité. Il n’est pas possible, autre-ment, de rallier les classes populaires abstentionnistes et de signifier aux électeurs mécontents qui veulent faire bouger les choses par un vote FN, que la gauche sera là pour réaliser un projet.

Qu’elle seule est le rempart contre les politiques de sape de la République et ses institutions, contre la destruc-tion des services publics et est pour la mise en place d’une vraie politique de justice sociale.

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CHRONOLOGIE DES ÉVÈNEMENTS17 déc. 2010Mohammed Bouazizi, un vendeur ambulant, s’immole à Sidi Bouzi.

14 jan. 2011Le président Ben Ali quitte la Tunisie.

25 jan. 2011Manifestations sans précédent en Égypte contre le régime du président Moubarak.

11 fév. 2011Hosni Moubarak quitte le pouvoir.

17 fév. 2011«Journée de colère» au Bahreïn et au Yémen, début du soulèvement en Libye.

27 fév. 2011Un Conseil national de transition est créé par les diri-geants de la contestation libyenne.

3 mars 2011Annonce de l’élection en juillet d’une Assemblée constituante en Tunisie.

18 mars 2011le Conseil de Sécurité de l’ONU vote une zone d’exclu-sion aérienne au-dessus de la Libye.

20 mars 2011Début de l’intervention militaire en Libye.

Le 17 décembre ne restera pas simplement le jour où un homme s’est immolé en Tunisie. Mais reste-ra une date importante dans l’Histoire. Un de ces

instants qui n’explique pas toute la succession qu’il en-traine, mais qui en est juste l’étincelle qui allume le baril de poudre. Un baril qui est fin prêt à exploser. Mais ce baril n’est pas que la Tunisie ou encore l’Égypte, mais bel et bien tous les États qui bafouent les droits de leur peuple. Aujourd’hui, c’est Khadafi qui menace la France, et la coalition, la France qui mène une politique internatio-nale de « tiroir-caisse ».

Cela en a beaucoup couté à notre Ministre des Affaires Étrangères. Notre cher président a même préféré mettre un ancien premier ministre à sa place, pour assurer ses arrières. Et voilà ce cher BHL qui nous fait l’annonce de notre politique diplomatique.Ce qui se passe dans les pays arabes, que cela soit en Tunisie, en Égypte, en Lybie, à Bahreïn, au Yémen, mais aussi au Maroc, en Iran, en Algérie et dans beau-

coup d’autres pays, est révélateur d’une chose : une jeunesse sans avenir est une jeunesse qui se révolte. Le manque de perspectives, la résignation étaient la chape de plomb sur leur tête, aujourd’hui, le mouve-ment tunisien a changé la donne en prouvant que si

l’on voulait changer les choses, nous pouvions y parvenir. C’est dans les mains de la jeunesse que les choses peuvent changer, la lueur d’espoir est là, nous ne pouvons qu’espérer que cela permettra une vraie transforma-

tion dans la société.

C’est le moment où la peur disparait, où le peuple tague sur les chars ses requêtes, la démission de son chef politique. Le moment où l’armée quitte l’uniforme et rejoint les manifestants. Tout cela est synonyme du trouble politique, mais surtout, ne nous trompons pas, c’est bien un malaise social profond, et un contexte économique en chute libre, qui a fait se soulever, se révolter les foules. Mais attention, chaque pays a des situations bien différentes, nous ne pouvons généra-liser les révolutions arabes et les réduire à des pous-sées de fièvres uniformes et interchangeables, même si beaucoup d’entre eux sont passés de la colonisa-tion à un État autocratique, souvent largement tenu par l’armée, et qui n’offrait plus de perspectives. Nous devons également être vigilants lorsque le « danger » islamiste est évoqué notamment par ces dirigeants, car il faut bien comprendre que les frères musulmans font partie du spectre politique dans le monde arabe. Le nier, ou le combattre, serait une erreur.

Le dialogue est des plus importants. La révolution du peuple s’est faite parce que la société avait intégré et

C’est dans les mains de la jeunesse que les choses peuvent changer, la

lueur d’espoir est là

Le monde arabeDOSSIER6

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assimilé les valeurs de la démocratie et nous pouvons voir qu’en Tunisie la population a fait le choix de ne surtout laisser aucun espace aux islamistes, ils seront certainement présents lors des prochaines élections, mais le peuple saura faire son choix. La laïcité que nous prônons à l’occident ne doit pas nous couper des va-leurs de cette partie du monde. Pour autant, nous nous devons, dans les dialogues diplomatiques, de défendre nos valeurs laïques. C’est comme cela que nous par-viendrons à aider les sociétés à une vraie transition vers plus de démocratie, et de laïcité. Soyons encore une fois vigilants pour ne pas avoir une relation paternaliste avec nos anciennes colonies, car l’analyse que certains font sur l’islamisme est souvent erronée, nous ne devons pas confondre ces évè-nements avec la ré-volution islamiste de 1979 en Iran. Il est clair aujourd’hui que la France ne tient plus son rang dans ses relations diplomatiques, l’époque où nous étions capables de dire non, et cela, conjointement avec l’Allemagne, à la guerre en Irak semble bien révolu. Il est intéressant d’ailleurs de revenir à cet évènement, qui a marqué beaucoup de français, mais aussi la scène inter-nationale. Ceci est symptomatique de la faiblesse de la France dans la construction de l’Europe, avec ce faible couple franco-allemand que M. Sarkozy et Mme Merkel forment.L’Europe d’aujourd’hui est incapable de prendre une décision commune sur ce qui se passe. Il est clair que nous ne sommes pas à l’avant-garde.

La tentative française de convaincre la communauté internationale, que ce soit avec l’Europe ou avec le G20, pour rattraper ses bourdes diplomatiques a été pathé-tique.Notre rôle en tant que courant, le rôle du Parti So-cialiste est justement de ne pas se tromper. Les ques-tions internationales, et de positionnement face à ce qui se passe dans le monde sont plus qu’importantes

Les révoltes arabes :une communauté de valeurs 

L’étincelle a jailli à Tunis avant d’enflammer Le Caire. Le vent de liberté qui secoue les pays arabes balaie une série de lieux communs inscrits dans l’opinion publique et chez certains dirigeants politiques, à savoir leur résignation face à l’arbi-traire, mais surtout l’incompatibilité absolue entre islam et démocratie.Ici, on nous parle d’invasion ou de flux migratoires incontrôlés.

Cette soif de démocratie inquiète au lieu de réjouir. Pourtant, les mots d’ordre qu’on a pu entendre sont des mots familiers : la justice, le respect, la dignité, la démocratie, la liberté, etc. Ce sont là des caté-gories universelles. Il s’agit bien de la victoire de valeurs universelles et auxquelles nou nous iden-tifions tous.

Nous devons faire à notre tour notre révolution et reconnaitre que de part et d’autre de la Méditerra-née, nous sommes les mêmes.

pour la majorité des Français. Alors que le non à l’Irak nous avait rendus fier d’être français, aujourd’hui nous sommes honteux. Il ne faut jamais oublier qu’en France, nous sommes une terre d’immigration et que nous avons un rôle à jouer à l’échelle du monde. Il est évident que la position que nous avons sur les révolu-tions dans le monde arabe doit être claire, mais aussi entendue. Il est malheureux aujourd’hui de voir que le Front National apparait plus dans la presse fran-çaise que nous et il est malheureux que l’on ne nous entende pas davantage sur la question internationale.

Le contexte actuel nous permet aussi de soulever tout un tas de questions, toujours sans réponse, qu’elles soient sur la relation France-Afrique, qui reste toujours aussi ambigüe, mais aussi sur la position de l’Europe à propos de ce qui se passe à ses frontières, dans la gestion de l’immigration massive et soudaine. Mais surtout se pose la question de notre vision de l’internationale socialiste. Elle est un outil, mais est-ce que nous nous en servons suffisamment ?

Nous nous devons d’être l’exemple, les premiers à répondre et nous devons en être les moteurs. Ne soyons pas attentistes.

Nous devons défendre la laïcité à travers la diplomatie, c’est ainsi que nous aiderons la transition

vers la démocratie

DOSSIER 7en révolution(s)

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« Cheminots »

Fortement ancré dans sa réalité géographique et sociale, ce film est un témoignage de ce que

notre région doit aux Cheminots, de ce que l’ensemble de la société doit au service public de la SNCF.

L’analyse portée par Ken Loach ou Raymond Aubrac, interrogés dans le film, vient replacer le combat que les cheminots mènent pour le rail public, dans un contexte historique et socio-logique rendant alors évident que ce qui est à l’œuvre ici, dépasse le strict cadre des transports.

Ce documentaire retrace les évolutions du quotidien de ces travailleurs, pour qui la culture commune d’un monde qui

réunissait des métiers divers est défaite jour après jour et contribue à cloi-sonner les hommes en divisant les services. Il démontre bien comment les mutations, décidées pour des motifs économiques court-termistes, mettent en péril l’avenir même de l’entreprise.

En questionnant le travail des cheminots et les liens passés et présents entre le train et la société, Cheminots met en lumière, avec force, l’importance que revêt le train pour l’ensemble de notre société.

Et en démontrant clairement que les valeurs qui fondent le service public sont mises à mal par la concurrence, on ne peut que considérer que c’est bien l’avenir de toute notre société, soumise à la même emprise, qui est questionné.

Cheminots est disponible au téléchargement sur le site du distributeur shellac-altern.com

ZOOM SUR

3 questions à Lennie Nicollet - Homosexualités & SocialismeQuel est le rôle d’Homosexualités Et Socialisme (HES) ?

Le groupe HES de Marseille participe à tous les évène-ments et actions liés, de près ou de loin à la lutte pour l’égalité des droits et aux combats contre les discrimi-nations. Nous prenons une part active à la vie inter-associative LGBT dans le département pour discuter avec tous les acteurs de la scène locale et entendre leurs opinions et avis en même temps qu’en diffusant nos idées et en faisant connaitre les actions et positions du PS sur ces sujets. C’est à ce titre nous participons à la journée de lutte contre l’homophobie et la Gay Pride.

Quelles sont les activités de l’association ?

Nous sommes aux côtés du PS pour faire entendre les revendications LGBT et faire avancer le parti sur les

questions d’égalité. C’est également HES qui prend l’initiative de débats sur des thèmes similaires tous les six mois à peu près, avec différentes associations et intervenants, à la fois locaux et nationaux qui nous per-mettent de nourrir notre réflexion sur différents sujets comme la GPA, la bioéthique, etc. Nous avons été pré-sent lors de la convention pour l’égalité réelle, afin de défendre les amendements que nous avions présentés.

Quels sont les projets d’HES ?

Nous serons présents dans les prochaines semaines pour l’élaboration du projet définitif du PS.HES participera également aux prochains temps forts LGBT : journée de lutte contre l’homophobie à la mi-mai et toute la semaine de la Gay Pride avec mobilisa-tion et interventions.

Un Monde d’Avance 13numéro 10 mars/avril 2011

Le journal des militants de la motion C dans les Bouches-du- Rhône.

Pour que le Parti Socialiste change, nous avons besoin de l’énergie de toutes les femmes et de tous les hommes qui veulent

le voir bouger.Adhérez au Parti Socialiste etrejoignez Un Monde d’Avance !

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Yannick Ohanessian06.86.95.54.28

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Ont participé à ce numéro :Yacine, Aude, Marion, Benjamin, Marie, Yannick, Nasser, Jean-

Paul, Lennie