Un compresseur, pourquoi faire - Groupe de rock...

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Un compresseur, pourquoi faire ? Vous pouvez utiliser un compresseur dans n'importe laquelle des applications suivantes : - Pour augmenter le volume subjectif d'un enregistrement - Pour protéger vos amplis et vos haut-parleurs contre les surcharges - Pour compenser les différences de niveau entre deux pistes enregistrées séparément - Pour épaissir le son d'une grosse caisse, d’une voix ou d’un instrument acoustique Et dans beaucoup d'autres applications nécessitant un contrôle automatique du niveau du signal. On utilise un compresseur dans de nombreuses applications différentes. Pourtant, les compresseurs ne disposent que d’une fonction de base : faire varier le gain de façon inversement proportionnelle au niveau réel du signal entrant. C’est pour cela que la compression est également appelée « la réduction de gain ». La compression sert à réduire et à maîtriser la dynamique d’un instrument. C’est un outil très puissant pour équilibrer un mix autant en live qu’en studio. La dynamique est l’étendu du signal le plus faible au signal le plus fort. Le fonctionnement basique d’un compresseur est très simple. Il écrase plus ou moins (selon les réglages) le signal et surtout ses crêtes, après quoi on pourra remonter le gain (via le bouton output) sans saturer, ce qui fait que l’instrument traité semblera être plus fort dans un mix. On peut traiter tous les instruments avec de la compression et pour certains (grosse caisse , voix, basse, etc.) c’est presque indispensable ! Comment s’en servir ? Soit pour régulariser la dynamique et gagner en gain et volume sonore - dans ce cas la compression doit être inaudible. Soit comme effet pour avoir une certaine couleur sonore ( le son variété américain, le son pub etc…) et où l'effet est au contraire très audible. Soit en réglage limiteur ( ratio :1, hardknee etc...) pour protéger amplis et enceintes des peaks et saturations. Indispensable pour l’enregistrement numérique ( direct to disc etc...), la compression empêche les saturations et peut simuler un enregistrement analogique ( car les machines analogiques à bandes écrêtaient le signal musicalement et produisaient une compression naturelle et très musicale, les convertisseurs numériques produisent des saturations très gênantes dès qu’on dépasse le seuil de 0 dB ) Commencez toujours à régler le gain d'un signal sans le compresseur ( mode BYPASS ), compressez ensuite et remontez à la fin le gain avec l'OUTPUT pour obtenir de nouveau 0 db aux vu-mètres ! En réglage limiteur le THRESHOLD sera réglé à 0 db ! De manière général il vaut mieux compresser plusieurs fois à faible dose, c.à.d. une fois à la prise de son, un peu au mix et une dernière fois au mastering, qu’en une seule fois à très forte compression, car la compression mal réglée fait plus de mal que de bien, écrase le son et peut bousiller un mix ! Attention cependant de ne pas trop compresser à la prise de son, car généralement c’est irréversible ! Quand doit-on l’utiliser ? Compression pendant l'enregistrement Les ingénieurs du son utilisent souvent un compresseur à l'enregistrement. Pour en expliquer la raison, prenons l'exemple de l'enregistrement d'un solo de guitare de deux minutes. Les crêtes dont nous avons parlé précédemment se situent généralement en dessous d'un certain niveau (-6 dB par exemple), mais imaginons qu'à un instant précis, un pincement un peu plus fort de la corde génère une crête à 0 dB. Le niveau général de l'enregistrement sera alors limité à cause de cette crête. En effet, le niveau maximal enregistrable par le support est de 0 dB et l'ensemble du morceau ne dépasse jamais -6 dB, mis à part à l'unique crête de 0 dB. Vous allez donc enregistrer l'ensemble du solo à un niveau relativement faible. Par conséquent, tous les éléments qui génèrent du bruit de fond après le compresseur ( ex : les entrées de la table de mixage) auront un impact plus important sur le signal enregistré. Vous aurez plus de bruit de fond, et ce à cause d'une malheureuse crête unique. Si vous décidez d'augmenter la sensibilité de l'entrée de la table de mixage de 6 dB, vous aurez, à l'endroit de la crête maximale, de la saturation. Le compresseur règle le problème puisqu'il augmente le niveau sonore de 6 dB sans altérer le son de manière audible, en écrasant progressivement la crête fautive.

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Un compresseur, pourquoi faire ? Vous pouvez utiliser un compresseur dans n'importe laquelle des applications suivantes : - Pour augmenter le volume subjectif d'un enregistrement - Pour protéger vos amplis et vos haut-parleurs contre les surcharges - Pour compenser les différences de niveau entre deux pistes enregistrées séparément - Pour épaissir le son d'une grosse caisse, d’une voix ou d’un instrument acoustique Et dans beaucoup d'autres applications nécessitant un contrôle automatique du niveau du signal. On utilise un compresseur dans de nombreuses applications différentes. Pourtant, les compresseurs ne disposent que d’une fonction de base : faire varier le gain de façon inversement proportionnelle au niveau réel du signal entrant. C’est pour cela que la compression est également appelée « la réduction de gain ».

La compression sert à réduire et à maîtriser la dynamique d’un instrument. C’est un outil très puissant pour équilibrer un mix autant en live qu’en studio. La dynamique est l’étendu du signal le plus faible au signal le plus fort. Le fonctionnement basique d’un compresseur est très simple. Il écrase plus ou moins (selon les réglages) le signal et surtout ses crêtes, après quoi on pourra remonter le gain (via le bouton output) sans saturer, ce qui fait que l’instrument traité semblera être plus fort dans un mix. On peut traiter tous les instruments avec de la compression et pour certains (grosse caisse , voix, basse, etc.) c’est presque indispensable !

Comment s’en servir ? Soit pour régulariser la dynamique et gagner en gain et volume sonore - dans ce cas la compression doit être inaudible. Soit comme effet pour avoir une certaine couleur sonore ( le son variété américain, le son pub etc…) et où l'effet est au contraire très audible. Soit en réglage limiteur ( ratio ∞:1, hardknee etc...) pour protéger amplis et enceintes des peaks et saturations. Indispensable pour l’enregistrement numérique ( direct to disc etc...), la compression empêche les saturations et peut simuler un enregistrement analogique ( car les machines analogiques à bandes écrêtaient le signal musicalement et produisaient une compression naturelle et très musicale, les convertisseurs numériques produisent des saturations très gênantes dès qu’on dépasse le seuil de 0 dB ) Commencez toujours à régler le gain d'un signal sans le compresseur ( mode BYPASS ), compressez ensuite et remontez à la fin le gain avec l'OUTPUT pour obtenir de nouveau 0 db aux vu-mètres ! En réglage limiteur le THRESHOLD sera réglé à 0 db ! De manière général il vaut mieux compresser plusieurs fois à faible dose, c.à.d. une fois à la prise de son, un peu au mix et une dernière fois au mastering, qu’en une seule fois à très forte compression, car la compression mal réglée fait plus de mal que de bien, écrase le son et peut bousiller un mix ! Attention cependant de ne pas trop compresser à la prise de son, car généralement c’est irréversible !

Quand doit-on l’utiliser ? Compression pendant l'enregistrement Les ingénieurs du son utilisent souvent un compresseur à l'enregistrement. Pour en expliquer la raison, prenons l'exemple de l'enregistrement d'un solo de guitare de deux minutes. Les crêtes dont nous avons parlé précédemment se situent généralement en dessous d'un certain niveau (-6 dB par exemple), mais imaginons qu'à un instant précis, un pincement un peu plus fort de la corde génère une crête à 0 dB. Le niveau général de l'enregistrement sera alors limité à cause de cette crête. En effet, le niveau maximal enregistrable par le support est de 0 dB et l'ensemble du morceau ne dépasse jamais -6 dB, mis à part à l'unique crête de 0 dB. Vous allez donc enregistrer l'ensemble du solo à un niveau relativement faible. Par conséquent, tous les éléments qui génèrent du bruit de fond après le compresseur ( ex : les entrées de la table de mixage) auront un impact plus important sur le signal enregistré. Vous aurez plus de bruit de fond, et ce à cause d'une malheureuse crête unique. Si vous décidez d'augmenter la sensibilité de l'entrée de la table de mixage de 6 dB, vous aurez, à l'endroit de la crête maximale, de la saturation. Le compresseur règle le problème puisqu'il augmente le niveau sonore de 6 dB sans altérer le son de manière audible, en écrasant progressivement la crête fautive.

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Rentrons plus dans le détail sur la façon d'utiliser le compresseur. Dans un premier cas, imaginons que vous vouliez enregistrer une voix sans la déformer (pour de la variété, par exemple). La compression devra alors être la plus transparente possible, c'est à dire qu'elle modifiera le son de manière quasi imperceptible. Vous devrez donc mettre le seuil le plus haut possible afin de ne compresser que les montées les plus puissantes du chanteur. L'attaque sera réglée à environ 10 ms, suffisamment rapide pour que l'effet soit déclenché à temps sans pour autant choquer. Le relâchement se situera entre 100 ms et 200 ms afin de laisser le temps à la voix de disparaître en douceur. Enfin, vous éviterez de dépasser un ratio de 2:1 afin de déformer le son au minimum. Dans un second cas, imaginons que vous désiriez avoir une voix puissante pour un morceau de rock. Le seuil du compresseur sera alors beaucoup plus bas, ce afin de maximiser le niveau de la voix en permanence. L'attaque du son sera courte (3 à 5 ms). Le rétablissement se situera encore une fois entre 100 et 200 ms. Enfin, le taux sera relativement élevé (4:1 par exemple, mais le mieux est de tester au cas par cas). Vous l'avez compris, les réglages dépendent non seulement de l'instrument joué, mais aussi d'autres facteurs comme le style musical, votre volonté de transformer la voix ou de respecter parfaitement le grain, etc. Compression pendant le mixage Les instruments sont généralement parfaitement audibles tout au long du morceau lorsqu'ils sont pris séparément. Par exemple, si la chanteuse chuchote au début du morceau puis crie comme une damnée un peu plus tard, les paroles resteront compréhensibles même lors des passages où le niveau sonore est faible. Il en est tout autrement lorsque plusieurs instruments jouent en même temps. En effet, le niveau relatif des instruments est l'un des éléments déterminants pour l'intelligibilité de chacun d'entre eux. Si votre chanteuse est accompagnée d'une guitare de rock, d'une batterie, d'une basse, d'un piano… personne ne l'entendra lorsqu'elle se contentera de chanter, et elle sera la seule entendue lorsqu'elle poussera ses cris furieux. Il est alors nécessaire d'augmenter le niveau de sa voix au début du morceau, lorsqu'elle sussure des mots doux à l'auditoire, afin d'entendre ce qu'elle dit. En revanche, lorsqu'elle crie que son amour est fini pour toujours, mieux vaut baisser le volume ! Ou, mieux, laisser le compresseur faire ce travail à votre place. Compression au mastering Vous avez mixé tous les morceaux de votre futur album et maintenant, vous voudriez finaliser ce dernier. A moins de faire de la musique classique, vous voudrez certainement que le niveau sonore des morceaux de votre album soit relativement homogène. Pour cela, vous allez mesurer le niveau moyen des morceaux grâce, par exemple, à l'outil de statistiques de Sound Forge, dans le menu " Tools > Statistics ", ou bien, encore mieux, vous fier à votre oreille (solution que je vous suggère en priorité, puisque le volume sonore, vous l'avez compris, est quelque chose d'assez subjectif). Les statistiques d'un son avant et après compression. On remarque que la puissance RMS, qui donne une idée assez juste du volume sonore " subjectif ", est bien supérieure dans le cas d'un son compressé. Le compresseur multibande intervient également à cette étape, dans un but différent du compresseur général. Il sert généralement à corriger des instruments dont l'une des harmoniques s'exprime un peu trop violemment. Si par exemple vous écoutez votre mix et que le son d'une caisse claire semble couvrir de façon exagérée les autres instruments lorsqu'elle est frappée, vous pouvez limiter son impact à l'aide d'un compresseur multibande. Pour cela, commencez par trouver la fréquence incriminée, en balayant toutes les fréquences avec un filtre passe-bande de gain élevé et de largeur minimale (pour plus d'informations sur cette technique, reportez-vous au précédent numéro, dans le tutoriel sur Sound Forge, chapitre intitulé " supprimer les fréquences parasites d'un son "). Ensuite, vous allez réduire l'action du compresseur à une bande de fréquences centrée sur la fréquence que vous désirez atténuer. Faites glisser le curseur " Center " à la fréquence que vous avez trouvée précédemment. Choisissez le type " Band Notch ", ainsi qu'une attaque et un relâchement en adéquation avec l'instrument que vous voulez compresser et avec votre style musical. Si l'effet ne semble pas s'étendre sur une bande assez large, augmentez-la à l'aide du curseur " Width ". Et voilà, la caisse claire qui cinglait vos oreilles s'est un peu calmée, tout en restant présente.

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Principe de base : Définitions Vous avez peut-être déjà entendu parler de compression dynamique du son, concept tant utilisé par nos amis ingénieurs du son. Pour bien comprendre l'essence du concept, il nous faut tout d'abord nous souvenir de certaines caractéristiques fondamentales du son. Premièrement, il faut savoir qu'un son se caractérise physiquement par l'évolution d'une pression acoustique dans le temps (ou d'une variation électrique lorsque le son est enregistré sur un support analogique, ou encore de la variation d'un nombre lors de l'enregistrement sur un support numérique). Lorsqu'à un instant donné cette pression acoustique est maximale ou minimale, le point est appelé respectivement crête et creux. Deuxièmement, il est nécessaire de savoir ce que signifie la dynamique. Ce terme s'utilise dans deux cas différents : La dynamique d'un instrument ( en décibels, ou dB ), ou plus généralement d'un son, correspond au niveau de la crête maximale que l'instrument est capable de générer. C'est ce que nous appellerons le niveau sonore ( à différencier de la puissance sonore, expliquée plus loin ). La dynamique d'un support d'enregistrement correspond à l'écart entre le niveau de la crête maximale que ce support peut enregistrer et le niveau correspondant à l'absence de signal en entrée du support ( en pratique, ce niveau minimal correspond au bruit de fond intrinsèque au support d'enregistrement ). Par exemple, si vous enregistrez un instrument sur une cassette analogique, le simple fait

1 : Crête maximale 2, 3 : Crêtes secondaires 4 : Creux minimal

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d'utiliser ce support vous impose d'avoir constamment un bruit de fond. Vous ne pourrez pas enregistrer un son d'un niveau plus faible que ce bruit de fond, puisque ce dernier recouvrira le signal utile. A contrario, au delà d'un certain niveau en entrée, l'enregistrement saturera, c'est à dire que les niveaux enregistrés correspondront à cette valeur maximale enregistrable par le support et non à ce qui devrait être enregistré.

Le même son que précédemment, dont on a abusivement augmenté le niveau sonore. Il apparaît alors le phénomène de saturation, visible ici par l'aplatissement radical des crêtes. Ayant défini les deux concepts précédents, nous pouvons enfin définir le terme central de ce dossier : la compression est un outil qui abaisse la dynamique d'un son en effectuant un aplatissement des crêtes dépassant un certain seuil.

A gauche : sinusoïde dont le niveau sonore augmente linéairement A droite : la même sinusoïde après compression. A partir d'un seuil (ici, -12 dB), l'augmentation de l'oscillation est réduite par le compresseur, et cette oscillation ne dépasse jamais -6 dB

Imaginez un ingénieur du son qui écoute les musiciens jouer ; quand il entend que le son dépasse un certain niveau, il baisse le fader de volume en conséquence ; quand le volume des instruments diminue, l'ingénieur du son remonte le fader de volume. Cela peut sembler être de la science fiction, ou bien une façon imagée d'expliquer le rôle d'un compresseur. En fait, il s'agit de la façon de procéder des ingénieurs du son avant l'apparition des compresseurs ! Le compresseur automatise donc ce traitement. Utilité de la compression Pour comprendre plus finement l'utilité de la compression, admettons que l'on peut considérer deux aspects du son : le premier est son oscillation, état extrêmement changeant du son, qui correspond notamment aux crêtes visibles sur le vu-mètre. Le second, en rapport étroit avec le sujet qui nous intéresse, est la puissance du signal, correspondant - pour simplifier - à son niveau moyen. Or, si l'oreille est sensible au premier facteur, chose qui vous paraît évidente, elle l'est encore plus au second. En effet, deux sons peuvent très bien ne pas dépasser 0 dB sur le vu-mètre de Sound Forge et sembler avoir un niveau sonore moyen très différent. Lorsque le son est compressé, son niveau maximal est réduit (puisque les crêtes les plus élevées ont disparu). On peut donc, comme vous l'avez certainement compris, augmenter le niveau moyen du signal en conséquence. L'outil de compression de Sound Forge est couplé avec une option appelée " Auto Gain Compensate ", qui fera ce travail en augmentant le niveau général du son de telle manière que la crête maximale soit à 0 dB. Ce processus

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est appelé maximisation. Le niveau moyen du son en sera augmenté. Dans les schémas ci-dessous, vous voyez bien que le son de droite est plus fort, et pourtant au vu-mètre, les deux atteignent 0 dB.

Ces captures d'écran mettent en avant la différence entre dynamique et puissance du son : les crêtes maximales atteignent 0 dB dans les deux cas, mais on voit clairement que le son compressé et maximisé est en moyenne plus fort.

Comment ce phénomène est-il possible ? Par la méthode suivante : le signal musical oscille la plupart du temps en dessous de la crête du morceau. Par exemple, imaginons que votre enregistrement de guitare dure 2 minutes et que son niveau maximal se trouve en dessous de -6 dB durant ces 2 minutes, sauf à un endroit précis où vous trouvez une crête à 0 dB. Celle-ci est très rapide et quasi inaudible. Il serait dommage que l'ensemble du morceau soit 6 décibels en dessous de ce qu'il pourrait être sans cette crête ! On va donc " écraser " (d'où le terme " compresser ") celle-ci au même niveau que les autres et augmenter globalement le niveau de la musique de 6 dB.

Caractéristiques principales de la compression Maintenant que le principe de base de la compression dynamique du son est compris, rentrons un peu plus dans l'utilisation détaillée de cet outil. Dans Sound Forge, vous avez accès à plusieurs types de compression. Vous devriez normalement visualiser une fenêtre telle que ci-dessous :

Le compresseur avant modification des paramètres

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Le graphe, qui prend la plus grande place sur la fenêtre, montre la relation qu'il y a entre le son d'origine et le son après compression. L'axe des abscisses indique comment évolue le niveau sonore du son avant effet de compression. Sur l'axe des ordonnées, c'est le niveau de sortie (après compression) que vous pouvez voir. Vous avez deux manières de modifier les paramètres de la compression. La plus intuitive consiste à créer des points sur le graphe et à modifier la courbe ainsi créée. Ce mode vous permet également de générer des courbes de compression discontinues, chose totalement impossible avec les compresseurs analogiques du monde réel. Vous avez accès à quatre curseurs en dessous du graphe, dont nous allons détailler l'utilité. Comme nous l'avons dit plus tôt, la compression réagit dynamiquement selon le son. Le compresseur se met en marche à partir d'un certain niveau sonore (seuil), qui peut être réglé grâce au curseur appelé " threshold ". L'effet dynamique de compression apparaît et disparaît en suivant une courbe prédéfinie : l'enveloppe. Cette dernière se compose d'une attaque et d'un relâchement déterminés par les curseurs " Attack " et " Release ". L'attaque correspond au temps mis par le compresseur pour commencer à être actif, et le relâchement au temps d'activité du compresseur une fois que le son d'origine repasse en dessous du seuil. Nous allons voir plus loin que ces réglages sont essentiels et doivent être déterminés en fonction de plusieurs paramètres (types d'instruments, style musical, effet recherché etc.) Enfin, le curseur " Ratio " indique le niveau d'atténuation du compresseur lorsque le son d'origine dépasse le seuil déterminé par le curseur " threshold ". Ce facteur est, comme les précédents, extrêmement important puisque le son peut être plus ou moins dénaturé selon la valeur du ratio (un ratio élevé aura tendance à déformer davantage le son qu'un ratio faible). Par exemple, un ratio 2:1 signifie qu'une crête dépassant de 2 dB le seuil de compression ne dépassera plus que de 1 dB ce même seuil. Voilà pour ce qui est des compresseurs " classiques ", c'est à dire qui opèrent sur l'ensemble du son. Il existe cependant des compresseurs plus subtils encore, et surtout plus polyvalents, puisqu'il est possible de restreindre leur champ d'activité à une bande de fréquence spécifique. L'utilité de ce type de compresseur, dit multibande, sera explicitée plus loin, lorsque nous parlerons du mastering. Nous verrons aussi quelques réglages classiques de compression selon l'instrument et le style musical.

Représentation graphique de l’effet

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Les paramètres du compresseur :

Seuil ( treshold ) : niveau à partir duquel le compresseur entre en action. Lorsque le signal dépasse ce seuil, il subit une compression dans des proportions déterminées par le ratio. Avec un seuil relativement bas, le signal est compressé dans son intégralité, ou presque. Avec un seuil relativement élevé, seules les pointes sont traitées. Afin de faciliter leur utilisation, certains compresseurs sont dépourvus de réglage de seuil, dont la valeur est fixée par le constructeur. Jouer sur le niveau d'entrée permettra de contourner cette absence de réglage. Ratio : exprimé sous forme fractionnaire (2:1, 4:1, 10:1, 20:1...), cette valeur représente le taux de compression. Avec un ratio de X:Y, tout signal dépassant le seuil de Z dB subira une atténuation de (Z - Z:X) dB. Si par exemple, pour un ration de 4:1, la source dépasse le seuil de 4, 8 ou 12 dB, le signal, après compression, ne le dépassera plus que de 1, 2 ou 3 dB. En d'autres termes, le compresseur l'atténuera respectivement de 3, 6 et 9 dB (cf. figure 4). Soft knee : plutôt que d'opérer à détection d'un dépassement de seuil, la compression s'applique constamment, mais de façon de plus en plus radicale avec l'augmentation du niveau. Hard knee : plus drastique, la compression s'applique ici normalement, au delà d'un certain seuil et d'après un certain ratio. Niveau d'entrée : comme toujours, on veillera à ce que le niveau du signal entrant soit supérieur au bruit de fond du compresseur, sans toutefois saturer son étage d'entrée. Niveau de sortie : il peut être utile de jouer sur ce réglage, pour compenser l'atténuation due à la compression, ou tout simplement, pour ajuster le niveau par rapport aux appareils situés en aval. Attaque : temps mis par le compresseur à réagir, à partir du moment où il détecte un dépassement de seuil. Ce paramètre couvre en moyenne une plage s'échelonnant d'une milliseconde (voire moins) à plusieurs dizaines de millisecondes. Choisir une attaque relativement lente aura pour effet de laisser passer les transitoires, de les préserver. Release : durée au cours de laquelle le compresseur continue à compresser, à partir du moment où l'amplitude du signal redescend en dessous du seuil. Ce paramètre couvre en moyenne une plage s'échelonnant d'un dixième de seconde à cinq secondes. Sur certains compresseurs, ce réglage est automatiquement effectué par l'appareil, soi-disant intelligemment en fonction du signal, et avec plus ou moins de bonheur. Ceci étant, comme le dit le célèbre adage ostro-moldave, mieux vaut un bon réglage automatique qu'un mauvais réglage manuel... Link (slave) : souvent, les compresseurs sont groupés pas deux. Ils peuvent alors, soit traiter indépendamment deux signaux (avec des réglages différents), soit s'appliquer à l'identique aux deux canaux d'un signal stéréo. Dans ce second cas, la fonction link désactive les réglages de l'un de ces canaux, qui prennent alors les valeurs de l'autre. Hormis un intérêt pratique évident, on évitera ainsi d'altérer l'image stéréo, ce qui est systématiquement le cas lorsque des compresseurs agissent indépendamment sur les canaux gauche et droit.

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Limiteur : à partir d'un ratio de 10:1, on considère qu'il y a limitation. En d'autres termes, le signal est tellement diminué qu'il donne l'impression de ne jamais dépasser le seuil. La limitation est utilisée, entre autres, pour éviter d'endommager des haut-parleurs, ses oreilles (notamment sur scène, dans le cas d'un système de monitoring au casque), de dépasser le niveau critique lors d'un enregistrement numérique, etc. Circuit latéral : généralement, le compresseur agit en fonction du niveau du signal à traiter. Pour ce faire, ce signal est acheminé en parallèle, via un circuit dit latéral , à un module d'analyse d'amplitude. Lorsque cette amplitude est supérieure au seuil, le compresseur entre alors en action (cf. figure 5). Key : plutôt que d'analyser l'amplitude du signal à traiter, certains compresseurs ont la possibilité de réagir en fonction de celle d'un autre signal, collecté à l'entrée key , ou sidechain (cf. figure 6). Par exemple, en radio, il n'est pas rare que le compresseur chargé de traiter la musique se déclenche en fonction de la voix de l'animateur, acheminé à l'entrée key . Ainsi, chaque fois que cet animateur parlera, le niveau de la musique s'abaissera automatiquement. Cette technique s'appelle voice over . Correcteurs : certains compresseurs disposent de filtres permettant d'égaliser le signal du circuit latéral. Où comment compresser, uniquement lorsqu'une certaine bande de fréquences dépasse un certain niveau. Multibande : de plus en plus répandus, les compresseurs multibande divisent le signal en plusieurs bandes de fréquences, pour ensuite compresser individuellement chacune d'elles. De véritables outils de précision ! Sidechain : Le sidechain est une entrée dans notre compresseur. Lorsque l'on y branche une source, c'est celle ci qui déclenchera la compression, mais si elle est branchée en Sidechain, elle déclenche le compresseur sans pour autant être elle même compressée. Vous pouvez donc déclencher la compression sur un signal avec un autre signal. Par exemple mettez un CD dans un compresseur, votre micro voix entre en Sidechain, quand vous parlez cela compressera le CD, pas votre voix. Voyons maintenant un exemple d'utilisation courante: le DeEsser. Si vous ne connaissez pas cet appareil, voici l'explication en deux mots. Un DeEsser permet de couper les sibilantes (fréquences aigües très fortes lorsque l'on prononce les "S"). Le but du deEsser sera de compresser les fréquences des sibilantes pour que nous les entendions au même niveau que le reste du discours. Il faut compresser ces fréquences et non les couper à l'aide d'un EQ sinon le résultat ne serait pas convenable, il manquerait des fréquences à l'amplification de notre orateur. Pour que cela fonctionne, on entre donc en sidechaine le discours avec les fréquences qui siflent amplifiées à l'aide d'un Equalisateur. Ainsi, le compresseur se déclenchera à chaque fois que l'une de ces fréquences est émise. Il faut régler le temps d'attack et de release trés court pour ne compresser que les sibilantes et non le reste du discours. Maintenant si vous n'avez pas de DeEsser mais que vous avez un compresseur plus un EQ vous serez vous tirer d'affaire. Remarques :

On trouve également des vu-mètres ou des chaînes de LEDs qui indiquent le taux de réduction en décibel ( souvent à l’envers c.à.d. le zéro se trouve à droite ). Le niveau d’entrée et / ou de sortie ( commutable par un interrupteur )et un commutateur ( link / stéréo ) pour relier les deux canaux pour un traitement en stéréo.

La plupart des compresseurs d’aujourd’hui ont une fonction “auto” qui règle les temps d’attaque et de release automatiquement et qui convient très bien pour la voix et les cuivres. Par contre pour des instruments avec beaucoup de graves ( grosse caisse, basse etc...) ou pour obtenir des effets un peu spéciaux ( sur une guitare ou un clavier par exemple ), il vaut mieux régler ces paramètres manuellement.

Il y a de très grandes différences de qualité et la compression d'un plug-in gratuit n'a rien à voir avec un plug-in ou un compresseur de qualité ( comme focusrite, dbx, drawner, ou les plug-ins de pro-tools par exemple ). Ceci dit, il y a des hardwares d'entrée de gamme très bien ( comme certains behringer ou les dbx 266 ). En software le tri est plus difficile à faire car il y a beaucoup de gadgets ( surtout dans le VST ), qui ne servent à pas grand-chose pour ne pas dire à rien.

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Quelques exemples de réglage d’un compresseur ===== Réglages à l’enregistrement : Voix naturelle : La compression doit être d'excellente qualité et très neutre. * Seuil le plus haut possible. * Taux 2:1 : pour laisser le maximum de nuance et de naturel. * Attaque 10 ms : idem et adoucit la compression. * Rétablissement 200 ms : idem.

cette compression modérée gardera le grain et la dynamique de la voix Voix en studio ou live. * Ratio entre 2:1 et 4:1. * Threshold à ce qu’on obtient une réduction de 5 à 9 db dans les passages forts et pas de réduction dans les passages faibles. * Attaque 10 ms à 30 msec. * Release 100 à 300 msec - (ou automatique). * Softknee. Voix rock : forte compression et coloration * Très bas : le compresseur est pratiquement toujours en marche * Taux 4 à 6:1 : compression / coloration * Attaque 5 ms : courte pour puncher * Rétablissement : Si vous voulez entendre le chanteur reprendre son souffle: 100 ms. Sinon: 200 Voix en studio ( son variété ) ou façon radio et pub *Ratio entre 3:1 et 6:1 *Threshold pour une réduction de 5 à 9 db en moyenne avec des pointes de 12 db dans les passages les plus forts *Attack 10 à 30 msec - (ou automatique) *Release 100 à 300 msec - (ou automatique) *Softknee ceci écrasera passablement le grain de la voix , mais aidera à faire sortir la voix d’un mix et de la mettre “devant” vu la dynamique largement réduite. Pour régler attack et release on mettra la fonction auto ou des réglages passe partout ( attack 10 à 40 msec release 50 à 300 msec ). Batterie

Pour avoir une grosse caisse puissante et très devant ( surtout en live ) on applique une très forte compression voire limitation : *Ratio 20:1 ou ∞:1 *Threshold de façon à obtenir 6 à 10 db de réductionattack très court ( 0,1 à 1 msec ) *Release 50 à 100 msec *Hardknee *Peak ou manuel ce réglage permettra d’avoir beaucoup de volume sur la grosse caisse sans saturer mais écrasera à la même occasion l’attaque et les harmoniques. Une forte égalisation sera indispensable pour avoir un son acceptable, c’est à dire. relever les basses ( 80 à 100 Hz = + 6 à 10 db ) pour le woumm et les haut médiums ( 3 à 4 kHz ) pour le kick, creuser un peu les médiums ( 600 Hz ). si on veut garder le son naturel et aéré, les réglages seront beaucoup plus modérés:

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*Ratio 5:1 *Threshold pour une réduction d’environ 6 db *Attack 1 à 10 msec *Release moyen (100 à 500 msec ) *Softknee *Peak ou manuel ce réglage convient aussi très bien à la caisse claire sur les toms, on n’applique pas de compression mais plutôt un gate si la batterie est mixée dans des sous-groupes on peut très bien appliquer une compression générale en insérant l’effet dans les sous-groupes attention: pour ne pas déséquilibrer l’image stéréo du mix le compresseur doit être en position stéréo ou link ce qui veut dire que les deux canaux sont toujours compressé ensemble sans quoi le son se baladera d’un côté à l’autre selon la position des instruments la compression sur un mix général est toujours délicate *Ratio (1,5:1 à 3:1) *Threshold pour une réduction de 3 db environ ( au delà l’effet se fera entendre! ) *Attack 1 à 10 msec *Release 0,1 à 0,5 sec *Softknee au studio on traite les micros d’ambiance avec une compression douce ( réglages ci-dessus ) Basse pour bien placer la basse dans un mix, compression et égalisation sont nécessaires car les fréquences graves alourdissent beaucoup un mix et saturent facilement; l'oreille perçoit plus facilement les médiums ( autour d’1 kHz ) - même à faible volume - donc le fait de monter le volume ou les graves d'une basse ne suffisent souvent pas une compression bien dosée aide aussi à gommer les variations de gain en slap *Ratio 4:1 à 8:1 *Threshold pour une réduction de 4 à 6 db en moyenne *Attack moyenne 1 à 20 msec *Release autour de 300 msec *Hardknee ces réglages peuvent varier selon l'effet désiré: pour garder l'attaque et les harmonique prenez un temps d'attack plutôt long ( 20 à 30 msec ) et le threshold réglé pour ne compresser que les passages les plus forts ( réduction moyenne de 0 à 3 db et 6 db pour les peaks ) pour un son funky l'attack sera réglé plus court ( 1 à 10 msec et la réduction devrait afficher 4 à 6 db en moyenne ) Guitare électrique pour la guitare ( presque ) tout est permis ! les réglages ci-dessous peuvent servir comme base qu'on fera varier selon son goût. *Ratio 6:1 *Threshold selon l'effet désiré *Attack 5 à 40 msec (ou automatique / RMS) *Release 0,3 sec (ou automatique / RMS) *Hardknee Une guitare funky sera fortement compressée avec un threshold assez bas pour avoir une réduction de 6 à 10 db et un temps d'attaque assez court ( 1 msec ). Une guitare lead en son saturé aura un temps d'attaque plus long et une ratio moins importante ( 3: 1) mais un threshold très bas pour une réduction de 5 à 8 db. Pour un jeu en arpège on mettra le ratio à 4:1 avec l'attack à 50 msec et une réduction d'environ 4 à 6 db.

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Guitare acoustique Attention de ne pas altérer le grain et les harmoniques du son; la compression doit être très légère : *Ratio 4:1 *Threshold pour un réduction de 3 à 5 db *Attack 20 à 40 msec (ou automatique / RMS) *Release 0,3 sec (ou automatique / RMS) *Softknee Les cuivres *Ratio 4:1 *Threshold pour une réduction de 6 db pour les peaks et 0 à 3 db en moyenne *Attack et Release en automatique / RMS *Hard- ou softknee Saxos et vents : type balade, grand bleu * Seuil moyen haut * Taux 2,5 à 3:1 : pour laisser les nuances mais attention ces instruments ont une puissance sonore impressionnante * Attaque 6 - 8 ms : moins si vous tapez les notes. Plus si l'attaque est douce. Attention aux pops des trompettes et saxos altos. L'attaque est un réglage délicat pour les vents quand il sont le centre du morceau car généralement le jeu est très doux au début de la chanson et finit par des jeux plus rapides et lyriques, voire puissants. De plus les autres instruments sont souvent discrets au début et forts à la fin. Bref, dans ces cas, on commencera avec une attaque à 10 ms pour garder le plus de douceur et de naturel possible pour finir à 4/3 ms quand l'instrumentiste s'excite. * Rétablissement 100-200 ms : idem Saxos et vents : jazz et équivalents On cherche un son naturel mais souvent le jeu demande plus de compression. Par expérience, c'est un cas très délicat qui met le plus en valeur les qualités de l'ingénieur du son (et pas seulement pour la compression). C'est pour cela que mon maître du Son est Rudy Van Gelber (blue note record). * Seuil moyen : Demande de bien connaître le style de l'instrumentiste. Pour les saxos "shooters", un seuil moyen bas. Pour les saxos "crèmes", moyen haut. * Taux 3 à 4:1 : C'est là le gros problème. En effet, on a besoin d'une "grosse" compression et en même qui reste naturel. Prévoir des frais! personnellement, je préfère éloigner le micro de l'instrument et travailler à 2,5. Bien évidemment, je suis obligé d'utiliser un module de mastering pour le mix et "bidouiller" un peu l'équaliseur. * Attaque 4-6 ms : Attention, c'est une indication. Je ne la respecte pas toujours. * Rétablissement 100 - 200 : pas de règle à part les oreilles. Dépend beaucoup de la présence des autres instruments et/ou si il est soliste, second ou accompagnant. Saxos et vents : rock Le réglage est équivalent au chanteur de rock. Souvent, il faudra recompresser pour le mix pour faire entrer l'instrument dans le mix - en tout cas c'est ce que je fais... * Très bas : le compresseur est pratiquement toujours en marche * Taux 5 à 8:1 : compression / coloration * Attaque 5 -6 ms : très courte pour puncher * Rétablissement 200 ms Les instruments électroniques Les synthetiseurs, boites à rythme, samplers, séquenceurs etc. ne nécessitent pas de compression car les sons électroniques et les échantillons sont en général dèjà très aplatis au niveau de la dynamique et une compression supplémentaire n'y ajoute rien de bon.

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Traitement d'une voix après coup dans Sound Forge Prenons à présent un petit enregistrement de la voix d'un ami chanteur. Lors de l'enregistrement, le micro du chanteur ne disposait pas d'anti-pop, outil fort pratique au demeurant. C'était plutôt ennuyeux, car un anti-pop, simple tissu mis devant le microphone, permet d'atténuer les occlusives comme les sons en " p ". Du fait que de telles consonnes engendrent un mouvement très brusque de l'air, ces sonorités ont une fâcheuse tendance à être enregistrées beaucoup trop fort par un micro. Malgré tout, nous voulions enregistrer notre chanteur ce fameux soir. Nous fûmes donc obligés d'enregistrer sa voix telle quelle, avec les occlusives.

La voix contenant un " p ", avant et après traitement. L'occlusive, matérialisée ici par l'ensemble des crêtes les plus élevées, est clairement écrasée par le compresseur (seconde photo d'écran). Heureusement, il est encore possible de traiter le son pour réduire le niveau des occlusives. Dans cette optique, on utilise un compresseur multibande. Après avoir chargé le son cité précédemment, allez dans " Effects > Dynamics > Multi-band " et choisissez le preset dénommé " Reduce loud plosives ". Comme pour le compresseur précédent (qui s'appliquait à l'ensemble du spectre), vous avez accès au seuil (threshold), à l'attaque (attack) et au relâchement (release). Pour obtenir le son "chant_sans_occlusives.mp3", il vous suffit d'appliquer le preset tel quel, mais vous pouvez aussi modifier les paramètres pour voir ce que cela implique sur le son. Par exemple, si vous descendez le seuil très bas, cela aura pour effet de compresser les basses en permanence, ce qui reviendra quasiment à appliquer un filtre passe haut sur le son. Or ce n'est pas vraiment le but recherché, car le son de la voix deviendrait alors particulièrement froid et étriqué.

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Réduction des plosives Le module "Multi-band Dynamics" Dans le module de compression multibande, vous disposez de trois types de filtres : un passe bas (ou coupe haut, dit " High-shelf " en anglais), un passe haut (appelé aussi coupe bas, ou " Low-shelf "), et un coupe bande. Dans ce dernier cas, vous pouvez régler la largeur de la bande de fréquences affectée à l'aide du curseur " Width ". L'utilisation du compresseur multibande consiste en fait en plusieurs compresseurs chacun précédés de l'un des filtres cités ci-dessus (vous en disposez de quatre ici). Cela permet de traiter le signal plus précisément, sur certaines bandes de fréquences particulières, et non sur l'ensemble du spectre. Guitare avec Sound Forge Commençons par donner l'exemple de la compression d'un instrument acoustique. Vous avez à disposition un petit solo de guitare. Un simple enregistrement de guitare électrique, sans compression ( avec une légère distorsion et une réverbération discrète cependant, dues à l'utilisation d'un Boss VF1 en guise de préamplificateur ). En jouant le son dans Sound Forge, vous remarquez qu'il y a des passages du solo pendant lesquels le son est particulièrement fort (par exemple à cinq secondes et quelques dixièmes), alors que le reste du son est de niveau moyen (aux alentours de -9 dB). Si vous voulez homogénéiser le son, en augmenter son énergie, vous pouvez faire appel à la compression. Dans notre exemple, nous allons utiliser une compression adoucie, appelée " Soft knee ". Celle-ci possède la particularité de rendre plus progressive la transition entre le son non compressé (c'est à dire lorsque le niveau du son avant traitement est plus faible que le seuil de compression) et le son compressé (i.e. quand le niveau du son avant traitement a dépassé ce seuil). Pour mémoire, le compresseur se déclenche à partir d'un certain seuil ( appelé threshold ) du niveau sonore en entrée de ce dernier. Rappelons aussi que lorsqu'il est actif, le compresseur suit une enveloppe simplifiée ( attaque, maintient et relâchement ), que vous pouvez définir à l'aide des curseurs " attack " et " release " de la fenêtre Dynamics Graphics ( le maintient étant guidé par le niveau du son en entrée ). En bas de cette fenêtre, le ratio de 2:1 indique un taux de compression relativement faible, ce qui permet de rendre le traitement assez transparent. En pratique, le fait que l'on soit dans le mode " soft knee " signifie que le ratio de compression est fonction du niveau sonore en entrée. Ainsi, il est globalement de 2:1, mais est en fait plus faible lorsque le son en entrée est proche du seuil, et plus élevé lorsque le son en entrée se trouve entre -15 et -12 dB (voir le schéma ci-dessous). Le son est donc davantage déformé aux très hauts niveaux sonores. Le diagramme de transfert suivant met en avant cet aspect.

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Soft Knee compressor 1 et 2 : ratios de respectivement 7:2 et 5:3 ( compression de dynamique ) 3 : niveau de référence, ou seuil 4, 5 et 6 : ratios de 4:5, 3:7 et 1:7 (extension de dynamique)

Pour vous rendre compte du résultat de ce type de compression, commencez par charger le son "guitare_non_compressee.mp3" dans Sound Forge. Vous constaterez que le petit solo de guitare possède une dynamique assez grande, et descend plusieurs fois à -30 dB. Ceci est parfait si le solo doit être intégré dans une musique très aérée, c'est à dire avec peu d'instruments, ou bien des instruments prenant peu de place (par exemple un morceau de soft jazz avec une batterie et une basse calmes, ainsi que la fameuse guitare, et rien d'autre). C'est comme lorsque l'on est en petit comité : il n'est généralement pas nécessaire d'augmenter le niveau de sa voix pour se faire entendre… En revanche, dans un morceau de hard rock chargé d'instruments excités, la guitare devra, pour être elle aussi bien présente, subir une compression dynamique (notons au passage que la distorsion est une forme de compression de dynamique). Pour compresser l'enregistrement de guitare, allez dans " Effects > Dynamics > Graphic " et choisissez la présélection (preset) dénommée " Soft Knee compressor / gate -24dB threshold ". Cet effet combine en fait un compresseur progressif (soft knee), ainsi qu'une porte de bruit (gate) qui permet de supprimer partiellement le bruit de fond de l'enregistrement, lorsqu'aucun son ne sort de la guitare (mis à part le bruit de fond intrinsèque au système). Vous obtenez alors un solo plus présent, même lorsque le jeu est doux, et dont les détails sont mis en avant, comme par exemple le frottement des doigts sur les cordes. Si vous voulez écouter le résultat de la compression sans faire le traitement dans Sound Forge, écoutez le fichier sonore "guitare_compressee_soft_knee.mp3 ". A présent, le son se retrouve la plupart du temps entre -9 et 0 dB, et ne descend plus en dessous de 15 dB.

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Un loop de batterie puissant Je vous disais dans le numéro précédent qu'il ne faut pas abuser de la compression, mais dans certains cas, cela peut produire un effet vraiment intéressant ! Prenons par exemple une boucle de batterie accompagnée d'une réverbération sourde et discrète (disponible sous le nom "loop_sans_rc.mp3"). L'utilisation du compresseur Renaissance Compressor de la société Waves permet d'avoir un son très puissant, dont la réverbération est plus présente, les percussions écrasantes (certes un peu agressives), un peu comme ce que l'on entend dans certains morceaux de Massive Attack. Vous pouvez entendre le résultat dans le fichier sonore intitulé "loop_avec_rc.mp3".

===== Réglages au mixage général Très difficile, la compression d'un mix général demande beaucoup d'expérience, de finesse et un compresseur de bonne qualité, car le signal à traiter est souvent très complexe et un mauvais réglage rend le son très vite plat et fade sans parler du fameux effet de pompe ( le son a l'air d'être aspiré en arrière et à chaque coup de grosse caisse la moitié du mix disparaît ). un bon départ de réglage est: Ratio 2:1 ou 4:1 Threshold pour une réduction de 3 db en moyenne Attack et release en automatique / RMS ou Attack 1 à 10 msec Release 0,3 sec Softknee

===== Réglages au mastering : Pour le mastering on utilise normalement des compresseurs multibandes, c'est à dire qu’il y a plusieurs compresseurs dont les fréquences à traiter sont reglables. et on pourra donc compresser des differentes plages de frequences avec les taux differents par exemple: une plage pour les graves: basse et kick une ou deux plages pour les médiums: surtout la voix une plage pour les aigues: les cimbales, les harmoniques etc.

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Le limiteur Un limiteur est un compresseur dont le rapport de compression ( ratio ) a été fixé " à l'infini ", c'est à dire généralement à 1:50 ( dans le cas de Sound Forge ), voire à 1:100. Vous êtes ainsi certain que les crêtes ne dépasseront jamais la limite choisie, puisqu'une augmentation de 100 dB en entrée ( c'est à dire toute la plage de dynamique d'un enregistrement en 16 bits ! ) aura pour conséquence une augmentation d'un malheureux décibel en sortie du limiteur. En revanche, il est parfois à craindre que le son se déforme du fait du traitement du limiteur. Comme je vous le disais, plus le ratio du compresseur est élevé, plus le son est déformé. Comme le ratio est, dans un limiteur, " infini ", ou pourrait croire que le son est totalement déformé. En fait, c'est faux si l'on prend soin de garder le seuil du compresseur assez haut, afin que seules les crêtes les plus fortes soient écrasées.

Le limiteur est caractérisé par une pente horizontale à partir de son seuil de déclenchement.

Notez au passage des évolutions intelligentes du limiteur, comme le plug-in Ultra Maximiser de la société Waves. Ce limiteur est dit préemptif, c'est à dire qu'il lit l'échantillon sonore de quelques dixièmes de secondes avant de le traiter, ce qui permet à ce module d'optimiser l'enveloppe du compresseur en fonction des crêtes du son d'origine. Vous n'avez donc plus à vous préoccuper de quelle attaque et de quel relâchement choisir, puisque l'Ultra Maximiser le fait tout seul, et plutôt efficacement.

Et l'extension de dynamique ? Vous vous le demandiez peut être : si l'on peut compresser un son, peut-on au contraire étendre sa dynamique ? La réponse est oui, comme vous avez pu le déceler dans la figure 1. C'est même quelque chose d'utilisé assez souvent, pas forcément par les ingénieurs du son, mais dans certains cas comme par exemple avec la technologie Dolby. En effet, dans certaines situations, il est nécessaire de passer par un canal de transmission à fort bruit de fond (par exemple, les ondes hertziennes, ou la bande d'un cassette analogique). Dans ce cas, il est intéressant d'augmenter le niveau global du son avant que celui-ci soit transmis au travers de ce canal, puisqu'alors, le niveau du signal utile sera bien supérieur au niveau du bruit de fond intrinsèque au canal de transmission. Une fois le son arrivé à la destination (le préampli de votre lecteur de cassettes), le son peut subir à nouveau une extension pour retrouver sa forme originale. De part cette extension de dynamique, le bruit de fond qui s'était ajouté lors de la transmission du son au travers du canal voit son niveau abaissé. Il s'entend donc moins que si l'on n'avait pas utilisé ce système.

Plug-ins VST et DirectX Nous avons cité les effets dynamiques propres à Sound Forge. Il existe néanmoins de nombreux plug-ins DirectX et VST faisant le même travail, parfois de manière plus poussée puisque ces modules sont spécialisés dans un domaine particulier. Citons notamment les plug-ins Waves ( C1 Compressor/Gate, Renaissance Compressor…) et TC Works ( Native DeX, un dé-esseur, et Native L, un limiteur ). Les compresseurs logiciels sont nombreux, certains sont parfois meilleurs que d'autres, mais généralement, ils se distinguent surtout par une fonctionnalité spécifique. Par exemple, Renaissance Compressor propose plusieurs types de modélisation de compresseurs physiques, gère la saturation intelligemment etc. D'autres sont spécialisés dans la suppression des sifflantes et des occlusives, comme le DeX de TC Works, De ce fait, vous disposez avec ce plug-in de nombreuses présélections selon la voix ( homme ou femme ) et le type de chant ( doux, médium ou fort ).

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Considération générales Manier le compresseur avec pertinence et dextérité, ne rien ignorer de ses secrets, du soft knee au hard knee, du treshold au sidechain, tel est le but que nous vous engageons à poursuivre au travers de deux épisodes pédagogiques et néanmoins récréatifs. Compresser une source sonore, que ce soit un instrument isolé, un mixage stéréophonique, etc., consiste à en réduire la plage dynamique. Cette plage, qui s'exprime en décibels (dB), représente le rapport d'amplitude entre le niveau maximum et le niveau minimum de ladite source. Paradoxalement, on qualifie fréquemment de dynamique ( au sens qui manifeste de l'énergie ), un signal abondamment compressé, et dont la plage dynamique ( au sens étendue des écarts de niveau ), est justement réduite. Effectivement, à l'écoute, la linéarité ainsi obtenue provoque une sensation de puissance. De cette double signification d'un même mot, dans un même contexte, naît parfois une certaine confusion dans certains esprits confus... Manuel ou automatique ? Lorsque l'ingénieur suit à l'oreille le niveau d'une piste, en compensant d'un élégant mouvement de fader les variations de volume, il compresse manuellement le signal. D'où l'expression suivre une basse , suivre une voix ... Certes, le temps que son cerveau ( même abondamment irrigué et copieusement alimenté en phosphore ), interprète l'information et la communique à ses mains, parions que la source sonore ait commencé à traverser la tranche avant d'avoir été atténuée. Si les automations de consoles permettent d'améliorer le processus, il n'en demeure pas moins que techniquement, l'homme ne peut prétendre rivaliser avec le compresseur, qui pour sa part, accomplit sa tâche quasiment sans introduire de délai. Tout comme ses proches cousins spécialisés dans le traitement de la dynamique ( l'expanseur et le limiteur ), notre ami compresseur fait appel aux services d'un circuit chargé de commander le gain du signal à traiter ( en l'occurrence de l'atténuer ) dans des proportions déterminées par une tension de contrôle. Cette dernière est dérivée de l'enveloppe d'amplitude, soit du signal à traiter ( cas le plus courant ), soit d'un autre signal, réceptionné à l'entrée key Si le compresseur et l'ingénieur que nous évoquions à l'instant, les doigts sur ses faders, poursuivent un seul et même objectif ( contrôler la dynamique du signal ), les résultats diffèrent. Bête et méchant, le compresseur accomplira aveuglément sa besogne sans induire de retard, tandis que l'ingénieur, intelligent et bon, réagira peut-être plus lentement, mais suivant des critères artistiques. Mon premier sera plus efficace que mon second dans certaines circonstances ( pour par exemple compresser une caisse claire ), et réciproquement. Supports Pour information, la plage dynamique de l'oreille humaine, à savoir l'écart entre le seuil d'audibilité et celui de la douleur, est d'environ 130 dB. Sachez d'autre part que celle d'un orchestre symphonique, des passages les plus faibles aux passages les plus forts, avoisine les 70 dB. Or, pour la plupart, les supports d'enregistrement et de reproduction ( de même que les procédés de diffusion ), sont incapables de restituer de telles dynamiques. Leur plage est limitée d'un côté par le bruit de fond inhérent au support, et de l'autre, par la distorsion. Par exemple, ce bon vieux vinyl n'encaisse pas plus de 45 dB ! Ceci pour dire qu'avant de pouvoir exploiter un disque, une cassette, une bande magnétique..., il s'avérera nécessaire de compresser le signal, afin de le faire tenir dans les limites imparties. Certes, le numérique a amélioré bien des choses. Sur le papier (encore qu'en pratique, ce chiffre soit à réviser à la baisse), la dynamique est égale à la résolution, exprimée en bits, multipliée par six. Ainsi, pour le disque compact et ses 16 bits, elle est de 96 dB (16 x 6 = 96). Digression Malgré la plage dynamique qu'offre le numérique, on continue allègrement à compresser la musique. Déjà, compte tenu du fait que pour le plus grand nombre, un disque moins fort soit généralement synonyme de disque moins bien, le principal souci, tout du moins en matière de rock et de variété, reste de plafonner : de se rapprocher du volume maximum possible. Autre grand responsable de ce nivellement vers le bas : la diffusion radiophonique. En effet, tout comme pour les disques, l'attention de l'auditeur balayant frénétiquement la bande FM, sera retenue par les stations de plus fort volume. Ainsi, pour avoir le maximum d'impact, une majorité de radios cherche à utiliser de façon optimum le taux de modulation de l'émetteur : une véritable course au niveau sonore. Certaines d'entre elles, notamment celles diffusant du classique, refusent cependant de jouer à ce petit jeu. Tant pis si les 70 dB d'une symphonie, parfaitement adaptés à l'Opéra Garnier s'accommodent moins bien d'une écoute par voie hertzienne dans une Ami 6 décapotable, entre La Grande Motte et Palavas les Flots. Non, nos

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amis esthètes ne pourront pas fendre l'air, au volant de leurs rutilants véhicules, tout en profitant pleinement de la Petite musique de nuit ou des Quatre saisons . Pour ce faire, il aurait fallu compresser sauvagement, au détriment de la musique... Faute d'avoir procédé à ce massacre, voici donc notre malheureux conducteur contraint, soit de régler son transistor à un niveau raisonnable, acceptant de n'entendre que les fortissimo (les pianissimo demeurant couverts par les bruits du moteur) , soit de monter le volume jusqu'à discerner les pianissimo , acceptant que les fortissimo lui crèvent les tympans. Telle serait la triste réalité de l'automobiliste mélomane... Fort heureusement, pour la plus grande joie des petits et des grands, les FM plus modernes abusent de ce procédé, et l'on passera de Fun à NRJ, de Skyrock à M40, sans ressentir le moindre écart de niveau ( ni de programmation, d'ailleurs ). Comment ne pas tarir d'éloges sur les bienfaits de la technologie ? Compromis Que ces considérations ne nous éloignent pas de nos préoccupations quotidiennes, à savoir la compression en studio. Du multipiste à cassettes au magnétophone numérique, chacun sait qu'il convient, pour éviter le souffle du support ( en analogique ) ou le bruit de quantification ( en numérique ), d'enregistrer le plus fort possible, sans toutefois dépasser le niveau toléré, faute de se retrouver avec un signal distordu ( la distorsion provoquée par l'analogique étant recherchée, dans des limites raisonnables, par certains ingénieurs, tandis que celle du numérique, qu'il serait plus rigoureux de qualifier d' écrêtage , est définitivement inacceptable ). Si le problème était aussi élémentaire, il suffirait de compresser sans discernement tous les signaux, voire de les limiter ( c'est-à-dire de les empêcher purement et simplement de dépasser un certain seuil ), avant de les enregistrer... Gageons qu'en un éclair, ce type d'option tourne à la catastrophe. Tout est donc affaire de compromis. Savoir préserver la qualité audio d'une prise de son en respectant son aspect vivant , en ne gommant pas trop ses nuances : telle sera votre mission, si vous l'acceptez. Tout est également affaire de goût, et de genres musicaux : compresser à outrance une basse et une batterie collera sans doute mieux à de l' acid house qu'à du cool jazz ... Avant ou après ? Faut-il compresser avant ou après enregistrement ? Le paragraphe précédent vous a fourni quelques éléments de réponse, puisque pour préserver la qualité d'une prise, vous savez maintenant qu'il est indispensable d'avoir suffisamment de niveau, de pas trop flirter avec le bruit de fond ou de quantification du support. Toutefois, comme tous les traitements modifiant la nature même de l'enregistrement, revenir dessus lors du mixage semble difficile. Face à ce caractère irréversible des effets appliqués en amont de la bande, une bonne méthode consiste donc à compresser avant, avec parcimonie, tout en conservant la possibilité de compresser de nouveau après, en cas de besoin. Méfiez-vous des compresseurs de qualité moyenne, avec lesquels on prendra garde, du fait de leur propension à dénaturer le son, à ne pas effectuer cette double compression. Tout ou partie ? En dehors de la compression isolée de chaque instrument, avant, après, ou avant et après enregistrement, il n'est pas rare de compresser l'ensemble d'un mixage. En prenant garde de ne pas y aller trop violemment ( pour ne pas supprimer tout relief, ni modifier l'équilibre ), faire ainsi tenir le morceau dans une certaine fourchette permettra d'une part d'optimiser le rendement du support de reproduction (les mêmes principes s'appliquent au mastering qu'à l'enregistrement), et de l'autre, de se soumettre aux impératifs de la diffusion. Il importe cependant de prendre conscience des dangers que représente une compression stéréo. En imaginant par exemple que la caisse claire ait été mixée très en avant, le compresseur, en abaissant son volume, atténuera du même coup celui des autres instruments. Conclusion : à chaque frappe de caisse claire, l'ensemble du morceau subira une baisse d'amplitude. Pour peu que les réglages soient inappropriés (notamment celui du release ), il s'en suivra un effet désagréable, dit de pompage ou pumping , comme disent les anglo-saxons. Si l'on avait pris soin, au préalable, de compresser individuellement cette fameuse caisse claire, le compresseur stéréo n'aurait pas eu à se démener de la sorte. Ceci pour dire que la compression des instruments, pris isolément, et celle d'un mixage, sont complémentaires : la première, en évitant de trop grandes pointes, évitera à la seconde de travailler à l'excès, provoquant parfois ce désagréable effet de pompage. Au stade du mastering, on se retrouve confrontés au même problème. En supposant qu'une pêche de cuivre dépasse d'une courte tête tous les autres instruments, l'ingénieur devra, soit privilégier la qualité audio au détriment de la qualité artistique (en compressant l'ensemble pour optimiser le rapport signal/bruit, ce qui, durant cette pêche de cuivre, atténuera par conséquent tout le reste du mix), soit privilégier la qualité artistique au détriment de la qualité audio ( en ne compressant pas, ce qui, sauf pendant cette pêche de cuivre, aura pour effet de sous-exploiter la dynamique du support, d'abaisser tout le reste du morceau par rapport au niveau des autres disques ). En s'appuyant sur divers cas concrets, voici quelques explications, qui devraient vous aider à exploiter au mieux votre compresseur

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A moins que votre chanteur maîtrise l'art de la compression naturelle, s'éloignant du micro lorsqu'il chante plus fort, s'en approchant lorsqu'il chante plus doucement, sans doute éprouverez-vous le besoin de niveler un soupçon la prise, d'amoindrir les écarts entre ce couplet murmuré avec amour et ce refrain dans la plus pure tradition hyènes, chacals et Florent Pagny hurlent à la lune . Ceci étant dit, plus vous compresserez une voix, plus vous ramasserez de bruits annexes ( respiration, sibilances, borborygmes...). Les autres instruments n'échappent pas à ce phénomène d'amplification des sons indésirables. Ainsi, avec par exemple des guitares ou des basses, un excès de compression fera ressortir les bruits de doigts, leur glissement sur les barrettes, etc. La compréhension d'un texte est également une autre des raisons pour lesquelles compresser la voix. Peut-être la dernière syllabe d'un mot, moins forte que la première pour des raisons phonétiques, et masquée par l'arrivée subite d'une descente de toms, ne se fera-t-elle pas suffisamment entendre. Pour contrecarrer les néfastes dessins de ces instruments à peaux et préserver ainsi l'intelligibilité de vos vers, un petit coup de compresseur s'impose. On aurait bien sûr pu, d'un mouvement de fader, monter tout le mot, mais le niveau de la première syllabe aurait été trop élevé... Vous l'auriez deviné, plus on mixe une voix dans la musique , plus on devra la compresser. Ce qui est vrai pour la voix l'est aussi pour d'autres instruments : d'une manière générale, pour empêcher des nuances de disparaître, noyés dans un mixage, on appellera le compresseur à la rescousse. Attaque et release Plus subtils que le seuil et le ratio, les réglages d'attaque et de release d'un compresseur sont d'une importance capitale. Des valeurs inadaptées auront tôt fait de déboucher sur des effets secondaires indésirables. On pourra par exemple décider de compresser un signal tout en laissant passer plus ou moins de transitoires. Pour ce faire, l'attaque ne devra pas être trop rapide. A son minimum, sur des sons de basse, elle risque cependant de piéger le compresseur, qui, plutôt que de suivre le contour du signal, le compressera carrément à chaque cycle de la forme d'onde. Danger : distorsion ! Pour remédier à ce problème, certains compresseurs sont dotés d'un réglage hold , contraignant l'appareil à maintenir la compression pendant une durée déterminée. Enveloppe Encore plus que l'attaque, le release doit être adapté à l'enveloppe de la source traitée. Effectivement, en admettant qu'il soit rapide, et que le son décroisse lentement, le niveau remontera brusquement lors de cette phase de décroissance. Dans ce cas, augmentez donc progressivement le release jusqu'à obtenir satisfaction. Dans le même ordre d'idées, pour un narrateur, un release rapide risque de faire remonter souffle et bruit de fond entre les mots. De même pour un chanteur, si l'accompagnement est relativement dépouillé et la voix en avant. Cette désagréable remontée de bruit, due à un release trop court, porte le nom de breathing . Là encore, on optera donc pour un release plutôt long. A l'aide d'un compresseur multibande, on pourra éventuellement n'agir que sur les fréquences de la voix du narrateur, et non sur celles du souffle et du bruit de fond, et se jouer ainsi du breathing avec une facilité déconcertante. Malgré ses avantages, un release trop long aura tendance à masquer les passages faibles succédant immédiatement à des passages forts, puisqu'en dépit du fait que leur niveau soit inférieur à celui du seuil, ils seront néanmoins compressés. Par contre, si notre narrateur parle par-dessus de la musique (qui par conséquent, masquera partiellement souffle et bruit de fond), un release court aidera à comprendre la fin des mots, dont la remontée passera plus ou moins inaperçue, à cause de la musique. Notez enfin, dans un autre style, que c'est également grâce à un release court, que l'on contribuera à tempérer l'effet de pompage lors de la compression d'un mixage. Rythmique Comme nous le laissions entendre dans la 1ère partie, l'absence de nuances dans les variations d'amplitude est synonyme de puissance. De nombreux batteurs, bassistes, et dans une moindre mesure, de guitaristes, sont friands de compression. En plus de niveler les écarts de niveau d'une note à l'autre ( la basse slapée étant l'un des exemples les plus frappants ), la compression agit sur l'enveloppe du son. Avec des signaux courts et percussifs, tels qu'une grosse caisse, qu'une caisse claire, la décroissance sera moins raide, conférant un côté plus massif à l'instrument. Souvent, sur les basses et les batteries, on choisira une attaque suffisamment rapide pour atténuer les transitoires, mais pas trop non plus, pour en laisser passer un peu... Bref, qu'il s'agisse de seuil, de ratio, d'attaque, de release..., le réglage d'un compresseur, plutôt que d'appliquer des recettes, nécessite de réfléchir chaque fois à toutes les conséquences qu'auront ces différents paramètres sur le signal à traiter. Au final, comme souvent, l'oreille doit être le seul juge. En espérant que les quelques directions abordées vous auront donné envie d'exploiter en profondeur cet incontournable périphérique, et comme toujours, d'expérimenter... Bons plans

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- Envoyer une horloge, un métronome, ou pourquoi pas, un charley, à l'entrée key d'un compresseur, vous permettra de créer des effets fort originaux. Essayez par exemple de compresser des nappes selon ce principe : résultat garanti. - Comme chacun sait, le déesseur est un appareil destiné à éliminer partiellement les sibilances, et autres sssh intempestifs, générés par la voix. Particulièrement présentes en close micking (prise de proximité), ces hautes fréquences sont à la fois inesthétiques et dangereuses pour la bande. Or, à l'aide d'un égaliseur et d'un compresseur pourvu d'une entrée key , rien n'est plus facile de se concocter un déesseur. Commencez par dédoubler votre signal, puis, acheminez-le d'une part au compresseur, et de l'autre à l'égaliseur (réglé pour booster les fréquences supérieures à 5 kHz de 10 à 15 dB, ou pour atténuer d'autant celles inférieures à 5 kHz), dont on dirigera la sortie vers l'entrée key du compresseur. La compression, réagissant ainsi aux aigus, atténuera uniquement les sifflantes. - Aviez-vous remarqué que les échantillons étaient souvent délicats à boucler, à cause des différences d'amplitude qu'ils comportaient ? Rien n'est plus facile que de les niveler... Pour ce faire : insérez un compresseur entre le micro et l'entrée du sampler, puis réglez-le afin qu'il limite . Grâce à cela, vous échantillonnerez des sons, qui du début à la fin, seront à peu près stables en niveau ! - Chaque compresseur possède sa propre courbe d'attaque, mais surtout, de release linéaire, logarithmique, exponentielle...ce qui, avec l'électronique (à lampes, à transistor) et le procédé employé ( hard knee, soft knee ) est l'un des principaux facteurs responsables de la couleur de l'appareil. Non documentée dans les manuels, ces courbes s'adapteront plus ou moins bien à tel ou tel instrument, selon l'enveloppe de ce dernier et le jeu de l'instrumentiste. - L'oreille, lorsqu'elle est soumise à des niveaux élevés, se protège en compressant elle-même le signal. Ainsi, en studio, régler un compresseur en écoutant plein pot sur les grosses écoutes, risque de fausser votre appréciation. - Certains compresseurs ont tendance à réagir trop énergiquement. Ainsi, ils mettront une telle bonne volonté à compresser des signaux d'amplitude très élevée, que ces derniers se retrouveront carrément projetés en dessous du niveau du seuil. Cet effet, dit overlimiting , est parfois intéressant à exploiter.

Trop de compression tue la compression ! Mis à part certaines situations où l'on cherche un effet spécial, la compression est efficace lorsqu'elle est utilisée à bon escient et en finesse. Parfois, certains ingénieurs du son et techniciens qui s'occupent de la diffusion radiophonique (ou leurs directeurs respectifs) sont tentés d'en abuser, car plus le son est compressé, plus il paraît puissant et sonne fort - plus fort que le son des concurrents... En pratique, cette trop forte compression dénature le son et finit par fatiguer l'oreille du fait que la puissance du signal est sans cesse au maximum que le système de restitution permet d'atteindre. A titre d'exemple, je vous ai fourni un son compressé au maximum du niveau sonore permis par le support d'enregistrement, quelque soit le niveau en. Le niveau sonore, sur le vu-mètre de Sound Forge, reste donc constamment à 0 dB ( si si, c'est possible ! ), même lorsque le son de la guitare est censé mourir.La méthode pour obtenir ce massacre sonore est assez simple : il suffit d'ajouter un seul point en haut à gauche du diagramme de transfert de la fenêtre " Dynamics > Graphic ", comme montré sur le schéma suivant, ou bien de mettre le seuil au minimum (-80 dB), le ratio au maximum (l'infini), et l'option " auto gain compensate " activée. Notez en outre que vous pouvez obtenir des résultats similaires avec un autre module de compression dynamique dans Sound Forge, appelé " Wave Hammer ". Ce module est apparu avec la version 5 de Sound Forge et cumule un compresseur de dynamique et un maximiseur de volume relativement efficaces. Ci-dessous : Le résultat de notre "super-compression" est certes peu agréable à l'écoute mais demeure assez intéressant à étudier. D'une part, remarquons que la guitare, lorsqu'elle est censée mourir, reste très perceptible, voire même insistante et plutôt fatigante. D'autre part, toujours au moment où la guitare devrait s'estomper, on entend de plus en plus fort un bourdonnement en fond. Celui-ci est dû à l'alimentation du préampli sur le secteur, qui génère un bruit de fond à la fréquence de 50 Hz et à ses harmoniques ( 100 Hz, 200 Hz etc…). En règle générale, le son utile ( notre chère guitare ) est suffisamment fort pour que ce bourdonnement reste peu perceptible. Mais ici, comme le niveau de la guitare s'affaiblit et que la compensation automatique du gain du compresseur contrebalance cette chute en augmentant progressivement le son, le niveau relatif du bruit de fond en est sensiblement augmenté. Enfin, vous aurez certainement remarqué la petite fausse note ( un peu avant cinq secondes ), elle qui passait quasi inaperçue sur le son d'origine.

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Le module "Wave Hammer".

L'enregistrement de guitare un peu trop compressé.