un big band catalan aux transmusicales

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L'indépendant Edition du 10 12 2010 MUSIQUE Un big band catalan aux Transmusicales Quarante ans après son grand-père Jo Dejuan, Raph Dumas (DJ Raph pour les fondus du dance floor) a reformé le groupe mythique « Les Primaveras ». Cet accro des platines et du remix, producteur et activiste de la scène électro, travaille depuis quelques années avec le saxophoniste Alex Augé. « L'idée nous est venue de former un groupe de bal, comme il y en avait dans les années 50 et 60, un groupe de guinche pour les villages. Le but était de s'amuser, sans prétention. Et puis, petit à petit, le groupe et le répertoire se sont mis en place ». Les deux compères œuvrent à la composition et aux arrangements, tandis que des amis musiciens les rejoignent : Le bassiste Patrick Felices, le pianiste Sébastien Sanz et le guitariste Thierry Lopez. La sauce prenant, Alex Augé trouve une chanteuse au Conservatoire où il enseigne et les enregistrements commencent. Un subtil mélange d'impressions jazz, funk et électroniques. « De fil en aiguille, de manière tout à fait artisanale, on sort notre premier album entièrement fait à la maison. Et pour notre première scène au Crockmore, on monte un groupe à l'arrache avec la section de cuivres des 100 Grammes de Tête, et ça marche ! » Quand le deuxième concert s'annonce, deux des musiciens de la section de cuivres sont indisponibles. C'est alors qu'Alex Augé propose de remplacer le sax et la trompette par un flaviol et une tenora en faisant appel à Vincent Vidalou et Frédéric Guisset. Sans avoir pratiquement répété, là encore le concert est un succès et une réussite musicale. « Juste avant la balance, je ne pouvais même pas concevoir ce que ça allait donner. Vincent et Frédéric ont fonctionné à la confiance. Cette section ne ressemble à rien d'autre au monde. » Alors, pourquoi ne pas aller jusqu'au bout de l'aventure en complétant l'équipage avec une véritable cobla ? Alex Augé ayant l'habitude de travailler avec la Cobla Mil. Lenaria, l'affaire est rapidement conclue. « Ça cartonne dès notre premier concert à la fête du Travailleur Catalan. On est passé après Manu Dibango sans avoir fait de balance. Tout a tenu grâce à notre longue complicité avec Alex. Après, nous avons intégré deux chanteurs. Nous sommes 22 sur scène. C'est un big band à la catalane avec un grain et une couleur inédite, unique en son genre. Tout ça n'aurait jamais été possible sans le soutien de la Casa Musicale où nous avons répété et travaillé lors de résidences. » Une heure de show aux Transmusicales Et voilà notre bande de musiciens catalans propulsés sur la scène principale de l'un des plus grands festivals d'Europe, face à 17 000 personnes. Parce que le programmateur rennais Jean-Louis Brossard, collectionneur de vinyles ayant acheté l'album des « Primaveras », les avait repérés. Ensuite grâce à Charlotte Darlan de Tabata Tour qui a fait en sorte que la formation joue sur la grande scène et que Réseau en Scène prenne en charge les frais de déplacement. « On est dans l'attente de ce qu'il va se passer. A chaque fois qu'on s'est mis la pression, on n'a pas fait notre meilleur concert. Notre ambition est déjà s'éclater sur scène. C'est le festival où il y a le plus de découvertes et de programmateurs et généralement ça déclenche des choses positives. On va être filmé par toutes les télés. Ce projet est un énorme investissement personnel, c'est la récompense de trois ans de travail. Et une cobla en Bretagne, c'est plutôt pas mal... » Une aventure qui permet aussi de rêver. À l'enregistrement d'un deuxième album dont les titres sont déjà prêts et à une tournée monstrueuse dans les plus grands festivals. « Nous ne sommes pas un substitut de big band, il y a vraiment un son qui donne sa rugosité et son âpreté au projet. C'est tellement typé et coloré que ça marque forcément le public. On a le sentiment de construire quelque chose de novateur qui marquera la période. » J.M.C.

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L'indépendantEdition du 10 12 2010

MUSIQUE Un big band catalan aux Transmusicales

Quarante ans après son grand-père Jo Dejuan, Raph Dumas (DJ Raph pour les fondus du dance floor) a reformé le groupe mythique« Les Primaveras ». Cet accro des platines et du remix, producteur et activiste de la scène électro, travaille depuis quelques années avec le saxophoniste Alex Augé.

« L'idée nous est venue de former un groupe de bal, comme il y en avait dans les années 50 et 60, un groupe de guinche pour les villages. Le but était de s'amuser, sans prétention. Et puis, petit à petit, le groupe et le répertoire se sont mis en place ».

Les deux compères œuvrent à la composition et aux arrangements, tandis que des amis musiciens les rejoignent : Le bassiste Patrick Felices, le pianiste Sébastien Sanz et le guitariste Thierry Lopez. La sauce prenant, Alex Augé trouve une chanteuse au Conservatoire où il enseigne et les enregistrements commencent. Un subtil mélange d'impressions jazz, funk et électroniques.

« De fil en aiguille, de manière tout à fait artisanale, on sort notre premier album entièrement fait à la maison. Et pour notre première scène au Crockmore, on monte un groupe à l'arrache avec la section de cuivres des 100 Grammes de Tête, et ça marche ! »

Quand le deuxième concert s'annonce, deux des musiciens de la section de cuivres sont indisponibles. C'est alors qu'Alex Augé propose de remplacer le sax et la trompette par un flaviol et une tenora en faisant appel à Vincent Vidalou et Frédéric Guisset.

Sans avoir pratiquement répété, là encore le concert est un succès et une réussite musicale.

« Juste avant la balance, je ne pouvais même pas concevoir ce que ça allait donner. Vincent et Frédéric ont fonctionné à la confiance. Cette section ne ressemble à rien d'autre au monde. »

Alors, pourquoi ne pas aller jusqu'au bout de l'aventure en complétant l'équipage avec une véritable cobla ? Alex Augé ayant l'habitude de travailler avec la Cobla Mil. Lenaria, l'affaire est rapidement conclue.

« Ça cartonne dès notre premier concert à la fête du Travailleur Catalan. On est passé après Manu Dibango sans avoir fait de balance. Tout a tenu grâce à notre longue complicité avec Alex. Après, nous avons intégré deux chanteurs. Nous sommes 22 sur scène. C'est un big band à la catalane avec un grain et une couleur inédite, unique en son genre. Tout ça n'aurait jamais été possible sans le soutien de la Casa Musicale où nous avons répété et travaillé lors de résidences. »

Une heure de show aux Transmusicales

Et voilà notre bande de musiciens catalans propulsés sur la scène principale de l'un des plus grands festivals d'Europe, face à 17 000 personnes. Parce que le programmateur rennais Jean-Louis Brossard, collectionneur de vinyles ayant acheté l'album des « Primaveras », les avait repérés. Ensuite grâce à Charlotte Darlan de Tabata Tour qui a fait en sorte que la formation joue sur la grande scène et que Réseau en Scène prenne en charge les frais de déplacement.

« On est dans l'attente de ce qu'il va se passer. A chaque fois qu'on s'est mis la pression, on n'a pas fait notre meilleur concert. Notre ambition est déjà s'éclater sur scène. C'est le festival où il y a le plus de découvertes et de programmateurs et généralement ça déclenche des choses positives. On va être filmé par toutes les télés. Ce projet est un énorme investissement personnel, c'est la récompense de trois ans de travail. Et une cobla en Bretagne, c'est plutôt pas mal... »

Une aventure qui permet aussi de rêver. À l'enregistrement d'un deuxième album dont les titres sont déjà prêts et à une tournée monstrueuse dans les plus grands festivals.

« Nous ne sommes pas un substitut de big band, il y a vraiment un son qui donne sa rugosité et son âpreté au projet. C'est tellement typé et coloré que ça marque forcément le public. On a le sentiment de construire quelque chose de novateur qui marquera la période. »J.M.C.