ULTIME DISCRÉTION - GIL · 2014. 12. 6. · 34 Pourim au GIL Pourim 5771 35-37 Talmud Torah/ABGs...

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LE MAGAZINE DU JUDAÏSME D’AUJOURD’HUI HAYOM N°40 - ÉTÉ 2011 TODAY > INTERVIEW Ornella Muti > ÉVÉNEMENTS 50 ème anniversaire du procès Eichmann David Broza pour Nehei Tsahal > PORTRAIT Offenbach

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LE MAGAZINE DU JUDAÏSME D’AUJOURD’HUI

HAYOM N°40 - ÉTÉ 2011

TODAY

> INTERVIEWOrnella Muti

> ÉVÉNEMENTS50ème anniversaire du procès Eichmann

David Broza pour Nehei Tsahal

> PORTRAIT Offenbach

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éditoédito

Dominique-Alain Pellizarirédacteur en chef

Dix ans, déjà ! equarantièmenumérodeHayommarquelesdixansdumagazinedelaCommu- nautéIsraéliteLibéraledeGenève.AprèslesDixCommandementsdonnésàMoïse etlesDixPlaiesd’Égyptequisévirentautempsdel’esclavage,c’estautourdetoute larédactiondeseréjouirdujeuneâgedelarevuequevoustenez,peut-être,entrelesdixdoigtsdevosmains.

Nousavionsensontempsdébutéavecquelquesconceptsbasiques,uneorganisationlacu-naire,unnombredecollaborateursrestreint.Petitàpetit,l’édifices’estconstruit,laissantlaplaceàdenouveauxrédacteurs,àdesrubriquesinsolites,àdesarticlesexclusifsquiontnonseulementpassélesfrontièresgenevoisesmaiségalementcellesdenotrebelleHelvétie.

Lafiertéestaujourd’huidansnoscœurs,maisnousn’auronspasl’arrogancedeconsidéreravoirmaintenanttoutdonné.Cesdixanssontunepremièreétape.Nousferonsnotrepos-siblepourcontinueràvousproposerunmagazinedequalité,éclectiqueetcoloré,déployanttousnoseffortspourarriver,quisait,àenfêterlesvingtans...

D.-A. P.

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Courrier des lecteurs >

Vous avez des questions, des remarques, des coups de cœur,

des textes à nous faire parvenir?

N’hésitez pas à alimenter nos rubriques en écrivant à:

CILG-GIL - HAYOM - Courrier des lecteurs - 43, route de Chêne -

1208 Genève - [email protected]

Graphisme mise en page > Transphère agence de communication

36 rue des Maraîchers – 1211 Genève 8 – Tél. 022 807 27 00

> Monde Juif1 Édito Dix ans, déjà!4 Actualité Netanyahou au Congrès américain6 Pagedurabbin Un, deux et trois7 Judaïsmelibéral Ashkénaze, séfarade ou libéral?8 Tradition M comme Maïmonide le controversé10 Échosd’Amérique Le palmarès des rabbins américains11 Israël Israël, berceau de l’Humanité?12 Clind’œil Qu’est- ce qu’un Juif?13-18 Événements Journée internationale de la femme de la Wiso Genève 50ème anniversaire du procès Eichmann Concert David Broza en faveur de l’organisation Nehei Tsahal19-21 Hightech Ensemble contre la tuberculose Pour en finir avec le stress Le vol du drone sur l’Afrique22-23 Revuedepresse «Ah! les cons» (sur un Munich palestinien)24-25 Revuedepresse Les news27 CICAD Rapport sur l’antisémitisme

> GIL29 ÉvénementauGIL Déconstruction pour une reconstruction, mardi 22 mars 201130-31 CultureauGIL Activités culturelles au GIL32-33 DucôtéduGIL La vie de la communauté34 PourimauGIL Pourim 577135-37 TalmudTorah/ABGs Sortie Cinéphiles, Seder de Pessah pour les enfants, Rallye de Pourim, etc...39 CultureauGIL GIL-Net, Une revue... mais aussi un homme!

> Culture40-42 Expotemporaire Radical Jewish Culture43-44 Enmusique Menuhin Festival Gstaad45 DVD Sélection des sorties en DVD46-53 Culture Notre sélection estivale

> Personnalités55 BilletdeF.Buffat Drôle de printemps, vraiment!56-57 Portrait Jacques Offenbach: que la fête soit!58-59 Entretien David G. Littman, une vie au service de l’humanitaire60-61 Interview Les querelles talmudiques de Joseph Cedar63-64 Interview «Le Juif», avec Ornella Muti

Communauté Israélite libérale de Genève - GIL

43, route de Chêne - 1208 Genève, Tél. 022 732 32 45

Fax 022 738 28 52, [email protected], www.gil.ch

Rédacteur en chef >

Dominique-Alain PELLIZARI [email protected]

Responsables de l’édition & publicité >

J.-M. BRUNSCHWIG, D.-M. BERNSTEIN

[email protected]

sommaire

Prochaine parution: Hayom#41 / 15 septembre 2011Délai de remise du matériel publicitaire et rédactionnel: 15 juin 2011

Le magazine du judaïsme d’aujourd’hui

Eté 2011/Tirage: 5’000 ex

Parution trimestrielle

© Photo couverture: D.R.

HAYOM N°40 – ÉTÉ 2011

TODAY

Hormis quelques pages spécifiques, le contenu des articles du magazine Hayom ne reflète en aucun cas l’avis des membres et/ou du Comité de la CILG-GIL. La rédactionwww.bongenie-grieder.ch

GenèveLausanneBalexert, Geneva AirportChavannes, Monthey, Sierre

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PAULE KA ROBE

GIANNI CHIARINI SAC

GERARD DAREL COLLIER

BALENCIAGA LUNETTES

TRA

NSP

HER

E SA

’11

11 Israël, berceau de l’Humanité?

21Le vol du drone sur l’Afrique

63-64 Ornella Muti

56-57 Jacques Offenbach

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actualité

> Netanyahou au Congrès américain

l est à ce stade urgent pour Is-raël de tout entreprendre rapi-dement pour ne pas laisser leleadershipdesnégociationsaux

Palestiniensqui,depuis l’accordentreHamasetFatah,donnentmoinsdega-rantiesàIsraël.Maisnedit-onpasqu’ilesttoujourspréférabledenégocieraveclesplusdurs?!FaisonslepointdelasituationaprèslederniervoyageduPremierministreis-raélienauxÉtatsUnis.Il y a quelques jours, Benyamin Neta-

nyahou,quiavaiteuundésaccordpu-blicavecBarackObamasurlaquestiondesfrontières,étaitsouspressionpourannoncerdesconcessionssusceptiblesderessusciterleprocessusdepaixentreIsraël et Palestiniens. Cette démarchedoitêtrecombattue,aplaidéBenyaminNetanyahoudevantunCongrèslarge-ment acquis à sa cause et qui l’a ap-plaudidenombreusesfois.«Israëlseragénéreuxquantàlatailledel’Étatpa-lestinien,maisnousseronstrèsfermesquandils’agiradutracédelafrontière.

C’estunprincipeimportant»,aassurélechefdugouvernementisraélienauxélus américains, tout en réitérant sonrefusd’unretourauxlignesquipréva-laientavant laguerredesSix-Joursen1967,qualifiées«d’indéfendables».«Nous reconnaissons qu’un Étatpalestinien doit être suffisammentgrand pour être viable, indépendantet prospère», a déclaré BenyaminNetanyahou,ilaégalementdéclaré:«jereconnaisquedansunepaixvéritable,nous devrons abandonner des partiesde l’ancestrale patrie juive».Enfin ilaadmisqu’aprèsunaccorddepaix,cer-tainescoloniesd’implantationjuiveseretrouveraient à l’extérieur des fron-tièresd’Israël.SurlesujetdeJérusalem,ilestdemeu-ré inflexible.LaVillesainteestetdoitrester la capitale indivisible d’Israël,a-t-ilaussidéclaré.Ilaégalementrejetél’idéed’undroitauretourdesréfugiéspalestiniens–pointsur lequelBarackObamas’étaitmontréd’accord.Le Premier ministre israélien n’a parailleursrienlâchéenversleHamas,ju-rant qu’Israël ne négocierait pas avecla«versionpalestinienned’Al-Qaïda».Le Hamas, au pouvoir à Gaza, est dé-sormaisliéparunaccorddegouverne-mentavec leFatahduprésidentMah-moudAbbas.Rappelons-nous qu’Israël fait 20’000km2 et que le monde arabe a environ3’000’000 km2, que le peuple palesti-nien fait partie du monde arabe, queles frontières d’après 1967 ont permisla signature d’un accord de paix avecles Égyptiens et les Jordaniens, quireconnaissent Israël... Il sera difficiled’imaginertoutaccordsansreconnais-sancemutuelledudroitd’existencedesonvoisin,danssonterritoire,avecsalangueetsaculture!

J-M. B.

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L’un des enjeux les plus importants de l’été sera pour Israël d’empêcher par une initiative la tentative des Palestiniens de faire voter à l’ONU, en septembre, la reconnaissance de leur État.

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page du rabbin

> Un, deux et trois

uand on est traditiona-liste, on célèbre deux Seda-rim. Quand on est libéralet grand-père il arrive aussiqu’on célèbre également

deuxSedarim.Lepremieraveclacom-munauté et le second plus spéciale-mentpourlespetits-enfants.Etquandon est rabbin libéral, il se peut que letroisièmejourdePessah,onliseencoreune fois la Haggadah, mais dans uncadretotalementdifférent.Ilyaplusieursannées,lepasteurJean-ClaudeBassetavaitproposédeconce-voir une Haggadah à l’intention dechrétiens intéressés de vivre cette soi-réesiparticulière.Celafutfaitetunfasciculefutpubliésous le titre:«Repasde laPâque juivecélébrépardeschrétiensetlapar-ticipationdurabbin…»Pourquoicebesoin?

Le pasteur J.-C. Bassetl’expliquait en cestermes: Participer à un Seder permet aux chrétiens d’appro-fondir le sens du mystère de Pâques au travers des ra-cines juives… Le Seder peut aussi rapprocher les chrétiens de leurs partenaires juifs qui, en Israël et dans le monde, continuent de célébrer la Pâque dont les descriptions les plus anciennes remontent aux disciples de Jésus, ainsi qu’à un groupe de rabbins qui, avant la destruction du Temple de Jérusalem, ont insisté sur la nécessité de réciter et de revivre la sortie d’Égypte.C’estpourquoi,cetteannéeégalement,

je me suis retrouvé parmi des parois-siens catholiques et protestants, pourles accompagner et les guider dans lalecture d’une Haggadah revue à leurintention.Ilsontchantél’ordreduSeder, ilsontlulespassagesprincipauxdelaHagga-dahtraditionnelle.Ilssesontaccoudéspourboirelevind’Israëletontsoulevéle plateau quand il le fallait. Ils ontmangé de la matzah, du maror et duharossetpréparéparunpasteur.

Qu’en ont-ils conclu? Ils ont toutd’abord réalisé une grande proximitéavecnouscar leursprièreset leurs ré-

férencessont inspiréesdesnôtres.Lesparticipants quittèrent les lieux avecune meilleure compréhension de lamémoire et de la sensibilité juives etemplisdecetteespérancecommuneenlaRédemption,mêmesi lesréférencesne sont pas en parfaite conformitéentrenouseteux.Etcertainsm’ontditqu’ils vivraient leurs Pâques avec plusdeprofondeuretde véritéaprèscetteexpérience.Pessahestunvéritablepassageetunelibérationprofondepourquilevitunefois,deuxfoisetmêmetroisfois.

Rabbin François Garaï

Q

judaïsme libéral

> Ashkénaze, séfarade ou libéral?Cette question m’est souvent posée. Et je réponds: libéral. Car si je suis d’origine ashkénaze, de nombreux membres de notre Communauté sont d’origine séfarade et nous sommes tous libéraux.

e n’est pas une boutademaisuneréalité,carnosri-tuelsetnosSiddourimontintégré des traditions ash-

kénazesetdestraditionsséfarades.Unexemple: laprésentationà laTo-rah pour une fille comme pour ungarçonenlieuetplacedurachatdupremier né. C’est une coutume séfa-rade et libérale que l’on ne retrouvepas dans les Siddourim «ortho-doxes»ashkénazes.Dans le Siddour Hérèv Pipiyot ontrouveunecérémoniedontl’intituléest identique à celui de nombreuxSiddourimlibéraux(voiraussiPetahEliyahoup371).Ils’agitdeZévèdha-Bat.Commeleditlanote(page546),le mot Zévèd est dérivé de la racineZVD,d’oùpeut-êtrelenomdeZabu-lon, un des fils de Jacob et de Léah.Selon le contexte, il signifie présentouchance(voirGenèse30:20).Cequiveutdirequ’avoirunefillec’estrece-voirundondeDieu.Dans le Siddour séfarade, on lit desextraits du Cantique des Cantiques:Ma colombe… fais-moi entendre tavoix car ta voix est agréable (2:14 et6:9). Dans les Siddourim libéraux,leur intitulé est: Berit-Lédah/ Al-liancedelanaissancepourunefille.Les textesreprennentceuxde lacir-concision,sansactechirurgicalbienentendu. On y retrouve le mêmeénoncé lorsqu’il s’agit d’invoquer labénédictiondivinesurl’enfant.DansnotreCommunauté,ilyad’autresempruntsauxrituelsséfarades.Ainsi,destextesséfaradesduBirkathaMazon (prière après le repas) seretrouvent dans les rituels libérauxalors qu’ils ne se trouvent pas dansles rituels ashkénazes, des ajoutsséfarades ont été intégrés dans leKaddich…Etilenvademêmedecer-tainescoutumes.

AuGILlesdescendantsselèventlorsquela bénédiction divine est invoquée surl’un des parents ou grands-parents (oules deux). Parfois des Ashkenazim sontétonnéscarcettecoutumeestpluspar-ticulièrement séfarade. Pourtant, c’estainsiqueceladevraitsedérouler.Etilar-rivedeplusenplussouventquedespa-rents, dans les mêmes circonstances, selèventenl’honneurdeleursenfants.Carsinousdevonsêtresrespectueuxdenosparents, nous pouvons être fiers de nosenfants.Alorspourquoinepasagirpourlesunscommeonlefaitpourlesautres?Etsionselèvequandlabénédictiondi-vine est invoquée sur le Rabbin, on nevientpas,commechezcertains,baisersamain!

C

Et les chants sont une fois séfarades,une autre fois ashkénazes ou, au-jourd’huideplusenplussouvent,ins-pirésparlamusiqueisraélienne.Dans toutes nos synagogues, la pro-nonciation de l’hébreu est séfarade,nonparchoixmaisparimitationdecequisepasseenIsraëloùl’hébreuestditcommeill’étaitenPalestineàl’époquedumandatbritannique.Si on me demandait si je suis ashké-nazeouséfarade, jedevraisrépondre:nil’un,nil’autre,jesuisjuifou,commedisentcertains,unhébreu.

R.F.G.

Quand on est libéral, on célèbre un seul Seder puisque les jours de Fête ne sont pas redoublés.

Rabbin François Garaï

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tradition

>

son époque, règnent deuxcourants opposés. L’unfonde sa réflexion sur lestextes traditionnels uni-

quementetest influencépar lesnou-velles expressions spiritualistes etmystiques.L’autre,àl’écoutedelaphi-losophie grecque redécouverte, veutmontrer que le judaïsme est parfai-tementcompatibleavec lesnouveauxcourantsdepenséeetquelesoutilsdela philosophie permettent de mieuxexpliquer les thèmes fondamentauxetdemieuxcomprendrelasagessedenotre Tradition. Et cette pensée ra-tionnellevaàl’encontredelaCabbalequiapparaîtàlamêmeépoque.

Toutel’œuvredeMaïmonidefutpas-séeaucribleparsesopposants.Ceux-cinepeuventpasaccepterqu’ilpuissejustifier des affirmations religieusessur une réflexion fondée sur les mé-thodesdelaphilosophiegrecque.

Ainsi Salomon de Montpellier écrit:«Ils ont leur ventre rempli de la légèreté de la pensée des Grecs et ils se moquent des âmes pieuses… Ils n’entrent pas dans la profondeur de la Torah, ils suivent puérilement des voies étrangères et s’en contentent. En suivant les enseignements de Maïmonide, ils risquent bientôt de se trouver hors de nos murs. Et notre peine est grande… car certains ont approché la sagesse grecque, leurs mathé-matiques et leur géométrie, afin d’étudier la médecine et d’autres enseignements… afin de trouver une place dans les cours royales et leurs palais ». Nahmanide, opposé au ratio-nalisme de Maïmonide, écrit: «Chacun doit reconnaître que notre existence baigne dans le miraculeux. Nul n’a de part en la Torah de Moïse s’il ne reconnaît pas que tout ce qui nous arrive tient du miracle… Si l’homme accomplit les commandements, il connaî-tra la réussite, sinon il sera puni; et cela par

décret divin». (commentairesurExode13:16).

Des rabbins éminents, en France sur-tout, combattent les affirmations deMaïmonide, interdisent la lecture desesœuvresetmenacentd’excommuni-cationceuxquienfreignentleurinter-dit. Il ne faut donc pas s’étonner que,dansdenombreusescommunautés,lesœuvres de Maïmonide soient mises àbanetmêmebrûléesenplacepublique.

LefilsdeMaïmonideattaquelesoppo-santsdesonpèreenaffirmantqu’ils«se contentent d’une lecture littéraliste des ver-sets bibliques, des Midrachim et des Aggadot. Cela nous remplit de peine.» Et il les accuse de se comporter comme des « païens, oubliant que lorsque les textes parlent de la «main de Dieu», il s’agit d’anthropomorphisme et non d’une réalité corporelle ».

L’opposition à Maïmonide est telle-ment forte que quelques années après

Asamort,satombeestprofanée,cequisoulève une large réprobation. Maiscela n’affaiblit pas l’opposition. Pourempêcherlesmembresdescommunau-tésd’aborderlesquestionsjuivesdansunespritd’ouverture,le26juillet1305,lacommunautédeBarceloneédicteunhérèm (excommunication) contre tousceuxqui,avantl’âgede25ans,étudie-raient la philosophie grecque. Quandon connaît l’espérance de vie à cetteépoque, inférieure à 30 ans, cela reve-naitàl’interdire.

Une contre-offensive est menée, entreautres,parYedidiahbenAvrahamBe-dersi qui écrit: levez votre excommunica-tion car de toute façon, des Juifs étudieront la philosophie grecque, et nous savons que dans les temps anciens, les anthropomorphismes étaient une façon courante de décrire les dieux. Il ne faut donc pas s’étonner de leur usage dans nos textes bibliques et rabbiniques.

Ce débat se poursuit encore de nosjours.Sanss’opposeràMaïmonidelui-même,certainscontinuentaujourd’huid’interdire l’étude de certains de sestextes et celle de toute matière diteprofane.Poureux,laréférenceauxpa-ramètres de la culture contemporainerestebannieetlapenséejuivedoituti-liser les termes et les méthodes rabbi-niquesquiseulspeuventdévoilerlevé-ritablesensdutexte.

Aujourd’hui encore, Maïmonide doitêtreétudiéetdéfendu.Etdenosjours,comme à son époque, les outils de lapenséeetdelasciencecontemporainesnouspermettentdemieuxcomprendrenotreTradition.

R. F. G.

comme Maïmonide le controversé

Maïmonide (1135-1204) est, de tous les penseurs juifs, l’un des plus admirés aujourd’hui. On oublie que, de son temps, il fut l’un des maîtres les plus controversés.

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échos d’amérique israël

> Israël, berceau de l’Humanité?Israël serait-il le berceau de l’Homme moderne? C’est la question savante que se posent depuis peu tous les anthropolo-gues, paléontologues et autres paléoanthropologues de la planète. À qui la «faute»? À une équipe scientifique de l’univer-sité de Tel Aviv, responsable d’une découverte révolutionnaire dans une grotte située dans le nord du pays. Publiée dans l’«American Journal of Physical Anthropology», celle-ci est susceptible de bouleverser les théories jusque-là établies.

ont-ilsdesleadersdeleurcom-munauté? Au sein de leur dé-nominationoudujudaïsmeausens large? Quelle est la taille

deleurcommunauté?Ont-ilsunimpactsur la communauté juive au sens large,voireau-delà?Sont-ilsconnusàl’échellenationaleet internationale?Ont-ilsuneprésencemédiatiqueimportante?Le premier de classe est, sans surprise,YehudaKrinsky,àlatêtedumouvementHabad-Loubavitch (la présence média-tiqueetlecharismedesrabbinssontlesclésdeleursuccès).

Huit des dix premiers appartiennent àdesmouvementslibéraux;entout,37li-bérauxdansle«top50».Ilyaceuxquiontétéordonnésrabbinsmaisquitravaillentpour des organisations, séminaires ouuniversités, comme David Ellenson (9eplace),quiprésideHebrewUnionCollege,leséminairelibéralleplusimportantaumondequiformedesrabbins,chantres,éducateurs,chercheursettravailleursso-ciauxjuifssurquatrecampus.DavidSa-perstein(3eplace),quidirigeleReligiousAction Center, un groupe de pression àWashingtondéfendantlajusticesociale,les droits des femmes et des minoritésdans une perspective juive. Joy Levitt, àla tête du Jewish Community Center àNewYork,l’undescentresculturelsjuifslesplusactifsetinnovateursdupays,fré-quenté chaque jour par des milliers depersonnes de tous âges. Kerry Olitzky,directeur du Jewish Outreach Institute,qui s’adresse particulièrement aux fa-

Smilles mixtes et aux Juifs éloignés desstructures communautaires. JacquelineEllenson, directrice du Women’s Rabbi-nicNetworkquisebatpourlesdroitsdesfemmesdanslejudaïsme(enparticulierenIsraël)etencouragelesfemmesàem-brasserdescarrièresjuives.Leslauréatslesplusintéressantssont,àmonavis, ceuxqui travaillentdansunecommunauté et parviennent à avoir unimpact depuis la bimah, pas depuis leurbureau. Ce sont les rabbins dont on at-tend le sermon, dont l’opinion sur lesaffaires courantes importe dans la cité,dont l’esprit est continuellement ou-vert et dont les idées novatrices parais-sent inépuisables. Numéro deux: DavidWolpe, le rabbin d’Hollywood dont lecharismevaau-delàdesstarsdecinéma.Ses qualités exceptionnelles de débat-teurleconduisentàcroiserleferavecdesathées, des missionnaires et des repré-sentantsdetouteslescroyances.IlacrééunecommunautévirtuellesurFacebook(10’000 fans) qu’il nourrit quotidien-nement de sermons en podcast, d’idéeset de recommandations. Numéro trois:

Peter Rubinstein, rabbin principal deCentralSynagogueaucœurdeNewYorkqui, avec sa collègue Angela Warnick Buchdahl,ordonnéehazanit(chantre)etrabbin,etnuméro38danslemêmepal-marès,attire400personnesà l’officedeChabbat et se profile comme un rabbininnovateur, engagé et dévoué à sa com-munauté.AvecsescollèguesRickJacobs

de New York (numéro 7), Steven Lederde Los Angeles (numéro 8) et StephenPearce de San Francisco (numéro 34),Rubinstein a lancé la Rabbinic VisionInitiative qui veut encourager l’éduca-tionjuivedesenfantsetdesadultes,dé-velopper de nouveaux modèles pour lescommunautéslibérales, innoverdanslamusiqueetlaliturgieetutiliserlatech-nologie pour maintenir le lien avec lesjeunes Juifsdésintéressésdesstructurestraditionnelles.Parlant de nouveaux modèles: Sharon Brous (numéro 10), 37 ans, a lancé lacommunauté IKARàLosAngeles,dontles membres doivent s’engager dans desprojets de justice sociale. Naomi Levy,égalementàLosAngeles,afondélacom-munauté Nashuva dont les membres nepaient pas de cotisation mais donnentselon leurs moyens. Elie Kaunfer (nu-méro 40) est le fondateur de Hadar, ungroupe indépendant de jeunes Juifs quine se reconnaissent pas dans les insti-tutions et qui dirigent leurs propres of-ficesdeChabbatetdefêtes,desséanceshebdomadaires d’étude de la Torah etdesconférencesdehautniveau.Chacunvient avec son Siddour et tout le mondeparticipeàdifférentsniveaux.Iln’yanibâtiment communautaire, ni comité, nicotisations. Seulement un dévouementsincère et profond pour le judaïsme au-jourd’hui.

Brigitte Sion

> Le palmarès des rabbins américainsPour la cinquième année consécutive, l’hebdomadaire américain Newsweek publie son palmarès des 50 rabbins amé-ricains les plus importants.

Peter Rubinstein

Angela Warnick Buchdahl

Sharon Brous

est à une équipe scienti-fiquede l’universitédeTelAviv (TAU) que l’on doit,peut-être, la plus grande

découvertedecesdernièresannéessurlesoriginesdel’Hommemoderne.Ses membres ont en effet mis à jour– dans la grotte Qessem située prèsde Rosh Ha’ayin, au nord d’Israël –des dents d’homo sapiens vieilles de400’000 ans, soit 200’000 ans de plusquelesplusanciensvestigesdécouvertsà ce jour! De quoi donner un coup devieux à la théorie communément ad-mise et situant l’émergence de l’homosapiensenAfrique.

Correspondantàunepériodecompriseentre moins 400’000 et moins 200’000ans,lagrotteQessemauraitainsiabritédeshommespréhistoriquesdont l’évo-lutionsignificativeenmatièredecom-portementestattestéeparlesdernièresfouilles. «Dans l’évolution humaine,cette période est cruciale d’un pointde vue culturel et biologique. Les huitdents trouvées, et analysées par desobservations aux rayons X et par to-

modensitométrie, indiquent que ceschangements sont sansdoute reliésàdeprofondschangementsévolutifs.

Laformeetlatailledecesdentssonttrès semblables à celles de l’Hommemoderne.Ellesressemblentégalementàd’autresdenturesattribuéesàhomosapiens,datéesd’environ100’000ansetdécouvertesàd’autresendroitsd’Is-raël, telles les grottes Skhul (montCarmel) et Qafzeh (Basse Galilée)»,révèlelePrIsraelHershkowitz,desDé-partements d’Anatomie et d’Anthro-pologieduTAU.

«Lesdécouvertesarchéologiquesrela-tives à la culture des habitants de lagrotte, et en particulier leurs innova-tions techniques (production systé-matique de lames de silex, usage ré-gulierdufeu,dépeçageetpartagedesanimaux chassés) renforcent l’hypo-thèsequecettegrotteétaithabitéepardes ancêtres de l’Homme moderne»,indiquent, pour leur part, les Pr AviGopher et Ran Barkai, du Départe-mentd’ArchéologiedeTel-Aviv.

C’

Alors, la théorie voulant que nos an-cêtres préhistoriques aient vu le jouraucœurdel’Afriquea-t-ellevécu?Peut-être.D’autantquedenombreusesques-tionsn’ontpasmanquédesurgiraprèsladécouverte,enEspagneetenChine,de vestiges archéologiques et de sque-lettes humains. Pour autant, et s’ilss’avouent bouleversés par leurs trou-vailles, leschercheursn’enrestentpasmoins convaincus que la grotte Qes-

semn’apasencorelivrétoussessecrets.Lesexcavationss’ypoursuiventettousespèrentaboutiràd’autresdécouvertesfondamentalespourlacompréhensiondel’évolutiondel’Humanité.

Y.S.

Mont Nebo et Jourdain

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clin d’œil événements

u’est-cequ’unJuifquin’apassuccombé à toutes les tenta-tionsmondainesoffertesparses oppresseurs et persécu-

teursdesortequ’ilauraitrenoncéàsareligionetqu’ilauraitabandonnélafoidesespères?

UnJuifestunêtresacréquis’estpro-curéunfeuéternelducielet,aveclui,iléclairelaterreetceuxquiyvivent.Il est leprintempset la sourced’où lereste des nations ont puisé leurs reli-gionsetleurscroyances.

Un Juif est un pionnier de la culture.Depuis des temps immémoriaux,l’ignorance était impossible en TerreSainte, de même que de nos joursdans l’Europe civilisée. En outre, aumomentoù lavieet lamortd’unêtrehumain ne valaient rien, Rabbi Akivas’estprononcécontrelapeinedemortquiestmaintenantconsidéréecommeune peine acceptable dans la plupartdespayscivilisés.

UnJuifestunpionnierdelaliberté.Re-tourdanslestempsprimitifs,quandlanationaétédiviséeendeuxclasses,lesmaîtres et les esclaves, l’enseignementde Moïse interdit la tenue d’une per-sonnecommeesclavependantplusdesixans.

UnJuifestunsymboledelatolérancecivileetreligieuse,«doncmontrezvotreamour pour l’étranger, car vous avezété étrangers dans le pays d’Égypte».Ces paroles ont été prononcées aucours de lointains et barbares tempsoù il était communément acceptableentre les nations d’asservir les autres.Entermesdetolérance,lareligionjuiveestloinderecruterdesadhérents.Bienau contraire, le Talmud stipule que siun non-Juif veut se convertir à la foi

Q

juive, il faut lui expliquer combien ilestdifficiled’êtreJuifetquelesjustesdes autres religions aussi héritent leroyaumecéleste.

UnJuifestunsymboledel’éternité.

La nation que ni les massacres, ni latorturen’ontpuexterminer, lanationquenilefeunil’épéedescivilisationsn’ontétéenmesured’effacerdelasur-face de la terre, la nation qui la pre-mière a annoncé la Parole de Dieu, la

nation qui a préservé la prophétie de-puis si longtemps et qui l’a passée aurestedel’humanité,unetellenationnepeutpasdisparaître.

Un Juif est éternel, il est une incarna-tiondel’éternité.

Léon Tolstoï, 1891

> Qu’est-ce qu’un Juif?Cette question n’est pas aussi étrange que cela puisse paraître à première vue. Examinons cette créature libre qui a été isolée et opprimée, foulée aux pieds et poursuivie, brûlée et noyée par tous les dirigeants et les nations, mais qui n’en est pas moins vivante et prospère en dépit de tout le monde.

Léon Tolstoï, portrait par Ilya Repine

> Journée internationale de la femme de la WIZO GenèveEncemardi 8 mars 2011,laWIZOGenèvevoulaitunefoisencoremarqueràsama-nièrelajournéedelafemme.Nousavonseuleplaisird’accueillirdanslessalonsdel’hôtelduParcdesEaux-ViveslamagnifiqueromancièreallemandeGila Lustiger. Néeen1963àFrancfortsurleMain,Gilaestlafilledel’historienArnoLustiger.Sonpremierroman«l’Inventaire»,écriten1993,areçuletitredeLivreduMoisparl’Aca-démieallemandedelangueetdelittératuredeDarmstaadt.Sanouvelle«AuseinerschönenWelt»datéede1997futnominéepourleprixIngeborgBachmann.Aprèsuncafé-croissantchaleureux,l’assembléefutconviéeàécoutercettepassionnanteconférencière.Aprèsnousavoirracontésaviehorsducommuntirailléeentrel’Alle-magneetIsraël,cherchantenvaindesexplicationsquantàladéportation«mysté-rieuse»ettaboudesonpèredanslescamps,Gilanousinvitaàpartagerlachroniqued’unefamillejuivedu20èmesiècle,chroniquemisejudicieusementenscènedanssonromanintitulé«NousSommes».Puisellenousdécrivitrapidementlecontenudesonautreroman«UnBonheurInsoupçonnable»,romanphilosophique,hommagedésordonnéauxLumières...UnediscussionentreGilaetlesnombreusesdamesprésentessuivitl’exposé.Laconférencefutsuivied’unedédicacedeslivres«NousSommes»et«UnbonheurInsoupçonnable».Nousremercionschaleureusementtouteslespersonnesquiontcontribuéàlaréussitedecettemanifestationetmerciàtoutespourvotresoutienetvotregénérosité!Etnousvousdonnonsd’oresetdéjàrendez-vousl’annéeprochainepourlaJournéeInternationaledelaFemme.

C.F.

> Rétrospective

Nous sommes les maillons d’une chaîne – nous vivons pour transmettre.

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événementsévénements

> 50ème anniversaire du procès EichmannLe 11 avril 1961 s’ouvrait à Jérusalem le procès Eichmann. Le Mémorial de la Shoah de Paris présente une exposition inédite sur cet événement fondateur pour l’État d’Israël.

imageafaitletourdumonde.Adolf Eichmann, les yeuxbandés,estsurlepointd’êtretransféré clandestinement en

Israël par un avion de la compagnie ElAl. En ce mois de mai 1960, il est pho-tographiédans leplusgrandsecretparZviAharoniduMossad,quil’aretrouvéàBuenosAiresetaparticipéàsonenlè-vement,avectroisautresagents.Contretoute attente, le criminel nazi se plie àla procédure. «Maintenant que ma vé-ritable identité est établie, je reconnaisqu’il n’y a aucun intérêt à tenter de mesoustraire plus longtemps à la justice»écrit-il à la demande du Mossad, dansune lettre de reddition rédigée en Ar-gentine. L’événement provoque uneimmense stupeur. Accusé de traduireEichmannenjusticedevantunecouris-raélienne au lieu d’une cour allemandeou d’un tribunal international, DavidBen Gourion répond dans le New YorkTimes, daté du 18 décembre 1960: «Enfait,ilestridiculedevoirdansceprocèscomme le fontcertains lamoindre ten-tative de revanche. Comment pourrait-on venger six millions de personnes?».

Le 11 avril 1961, le procès s’ouvre auBeitHaamdeJérusalem(«Lamaisondupeuple»)autermed’unelongueenquêtepréliminairemenéeparlebureau06dela police israélienne. Le criminel, sym-bole de la Solution finale même s’il n’aété directement impliqué que dans cer-tainesdesesétapes,estjugéenvertudequinzechefsd’accusation,telsquedéfi-nisparlaloipénalede1950surlesnazisetlescollaborateurs.Quatreconcernentdes crimes envers le peuple juif et septautres contre l’humanité. Le procès decethommeentièrementvouéaunazismeestexceptionnelàplusd’untitre.Iljugeun criminel de guerre nazi répondantseul de ses actes devant un tribunal ci-vil et non militaire comme à Nurem-berg. Il survient à un moment où l’onsouhaitetournerlapagedupassénazi.Et ilest lepremierprocèspresque inté-gralement filmé. La télévision n’existepasenIsraëlen1960,maislegouverne-mentisraélien,conscientdel’impactduprocès dans le monde, signe un accordavec la société Capital Cities Broadcas-ting.LeoHurwitz,diplômédeHarvard,estchoisipourfilmer,àl’aidedequatre

caméras, les 250 heures de procès pas-sées à la postérité. Depuis un studioinstallé face à la salle, le jeune réalisa-teurréussitsonpari,«ouvrirletribunalà un public mondial». C’est le cœur del’exposition du Mémorial de la Shoah,enpartenariataveclesarchivesdel’Étatd’Israël. Elle propose seize extraits vi-déoduprocès: l’ouverture, le jugement,destémoignages,lecasdelaHongrieoùEichmannpermitladéportationdeprèsde400000personnes.AnoterqueleMé-morialmetàdispositiondupublicl’in-tégralitédesimagesduprocès,ainsiquedesenregistrementssonores.

La parole aux victimesAnnoncée à la Knesset le 23 mai 1960par Ben Gourion, cette capture, l’Étatd’Israëll’adécidée.Pourtant,àl’époque,la traque des nazis n’est pas en soi unepriorité pour les dirigeants israéliens,occupés par les conflits avec les paysarabes.AvecleprocèsEichmann,lePre-mier Ministre a deux ambitions: infor-merlajeunessedesonpays,peuaufaitde l’histoire de la Shoah, et donner laparoleauxvictimesquireprésententun

quart de la population israélienne. Leprocèsoffreunetribunesansprécédentà une centaine de témoins qui s’expri-mentenunedemi-douzainedelanguespourtémoignerdesatrocitésdontilsontété victimes. Autant en leur nom qu’enceux des morts. Jugé rapidement en-nuyeux, déserté par les journalistes dumondeentier,leprocèsprendd’unseulcoup toute sa dimension. Alors que letémoin occupe une place centrale dansles débats, des Israéliens de tous âgesaffluentà laMaisondupeuple, jusqu’àl’extérieur du bâtiment où ils écoutentla retransmission des audiences à laradio. L’exposition montre le témoi-gnagedupoèteisraélienYehielDe-Nur,resté célèbre pour sa phrase «Je ne meconsidèrepascommeunécrivain,maiscomme un chroniqueur de la planèteAuschwitz». Il n’y aura qu’un témoinfrançais, Georges Wellers, dont l’inter-ventionsurleVel’D’hiv’figureparmilesvidéos. «Le Nuremberg du peuple juif»constituedoncpourIsraëluntournantdécisif qui renforce les fondements deson existence. L’historien Tom SegevécritdansLe Septième Million, les Israéliens et le Génocide (LianaLévi):«JamaislesIs-raéliensnevécurentleshorreursduGé-nocidecommeaucoursdecesderniersmois,nipendantlaguerre,nidurantleprocès de Nuremberg. Le procès Eich-mannmarquauntournantdramatiquedanslarelationdesIsraéliensauGéno-cide. En rompant un profond silence,les terrifiantes évocations initièrent unprocessus d’identification avec la souf-france des victimes et des survivants».

C’est dans les années 1980-2000 que lamémoiredelaShoahdevientunepréoc-cupationpubliqueàl’échelleinternatio-nale.Ellefondeunenouvelleobligationmorale,celledusouvenirperpétuel.

Les répercussions du procèsFace aux victimes, Eichmann, l’air im-passible derrière ses épaisses lunettes,est un acteur acharné de son procès.Isolé dans sa cage de verre à l’épreuvedes balles, il répond aux questions,prend des notes sur les témoignages,commente les pièces d’accusation.

L’

Le procès Barbie en DVD

Alors que l’on commémore le 50ème anniversaire du procès Eichmann, Arte Editions et l’INA sortent le procès Barbie en DVD. Du 11 mai au 4 juillet 1987, pour la première fois en France, un criminel nazi est jugé pour crimes contre l’humanité. Devant la Cour d’assises de Lyon, Klaus Barbie comparaît pour les rafles de la rue Sainte-Catherine le 9 février 1943 et d’Izieu le 6 avril 1944, et la déportation de plus de six cents Juifs et résistants dans le convoi du 11 août 1944. 107 témoins et experts sont entendus. 39 avocats plaident au nom des par-ties civiles, 3 défendent l’accusé, dont Jacques Vergès. Au bout des 37 jours d’audience, Barbie est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Pour la première fois aussi un procès d’assises est intégralement filmé, soit 145 heures d’enregistrement. L’éditeur en propose une vingtaine d’heures, le résultat d’un travail éditorial impressionnant qui restitue au plus près chaque audience, sans dénaturer le procès. Si certaines images ne s’adressent pas à tous de par leur charge émotionnelle, le DVD offre de nombreux éclai-rages pour mieux comprendre les enjeux. Il contient douze entretiens (historiens, juristes et personnalités) sur la notion de crime contre l’humanité, la mise en scène judicaire ou la justice pénale internationale. Un document unique pour l’Histoire et la mémoire.Le Procès Barbie, Lyon-11 Mai / 4 Juillet 1987, Arte Editions/ INA Editions

P.H.

Au-delà de son interrogatoire prélimi-naire qui donna lieu à six volumes detextesprésentésdansl’exposition,lecri-minel a produit nombre d’écrits. Il estl’un des seuls dignitaires nazis à s’êtreautantexpriméavantetpendantlepro-cès, soucieuxde laisserune imageposi-tive.Le15décembre1961,Eichmannestcondamné à la peine de mort, un juge-mentconfirmé le28mars1962.C’est ledeuxièmeetderniercondamnéàmortdel’histoiredupays.Eichmannprésenteunrecoursengrâceauprèsduchefdel’État,refusé le 31 mai 1962. Le soir même, lecriminelestpendu,avantqu’unevedettede la marine israélienne disperse sescendresenmer,au-delàdeseauxterrito-riales israéliennes. Le procès Eichmannouvrelaporteàd’autresenFrance:celuide Klaus Barbie (lire encadré), du mili-cien Paul Touvier (1987) et de MauricePapon, l’ancien secrétaire général de laPréfecturedelaGironde(1997-98).

Paula Haddad

Leo Hurwitz, vers 1960. Coll. Tom Hurwitz, Rochester, Etats-Unis.

Adolf Eichmann, les yeux bandés avant son départ vers Israël. Image réalisée par Zvi Aharoni, agent du Mossad qui a retrouvé Eichmann en Argentine et participé à son enlèvement vers Israël. Coll. Zvi Aharoni, Jérusalem, Israël.

Vue du tribunal pendant le témoignage d’Ida Lichtman, 28 avril 1961. Coll. Mémorial de la Soah/CDJC.

Juger Eichmann, Jérusalem, 1961, jusqu’au 28 septembre, Mémorial de la Shoah à Paris.

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événements

David Broza, le public francophone vous connaît peu. Qui êtes-vous? OriginairedeHaiffa,etdonctypique-ment«Sabra»,j’aigrandiavecunpieden Israël et l’autre entre la Grande-Bretagne et l’Espagne. Cela expliquelesfortesinfluencesanglo-saxonnesetibériquesdemamusique.

A propos de musique, quand et com-ment entamez-vous votre carrière?Ma carrière artistique a commencé àl’âgede15-16ansàtraverslapeinture.Sans vraiment convaincre qui que cesoit,jedoisl’avouer.J’aimisdeuxan-nées à comprendre que ce n’était paslàmavocation. Jemesuis tournéen-suitevers laguitareet lepiano.Ilyatrente-cinqans,jeposaispourlapre-mière fois des notes sur des poèmesquiparlaientdelaviedetouslesjours,d’amour, parfois même de guerre etaussidepaix.

De politique aussi? Trèspeu.

Vous êtes pourtant connu en Israël pour être un chanteur politiquement «engagé»?C’est vrai, mais mon engagement reste

trèspersonnel.Jeneveuxsurtoutappar-teniràaucungroupe.Defait,etmêmesij’œuvreàmonniveaupourlerapproche-mententreIsraéliensetPalestiniens, jelefaisessentiellementàtraversmonart.Je pense qu’il est important de mettreparfois lapolitiquedecôté,deprendredurecul.Cettepositionpermetsouventdeserendrecomptequel’onabeaucoupplusencommunlesunsaveclesautresqu’on ne l’imagine, et ce quelles quesoientsarace,sonorigineousareligion.

Un dernier mot, malgré tout, de poli-tique: Êtes-vous optimiste, ou pessi-miste concernant les chances de paix entre Israël et les Palestiniens? Résolument optimiste. Selon moi, leschoses vont dans le bon sens. En di-sant cela, je suis bien conscient d’alleràcontre-courantdeladoxadominante.Celanemefaitpaspeur.Ilestvraiquel’onparlebeaucoupdel’«arrêtdupro-cessusdepaix».C’estunfauxproblème.Cen’estpas lafinde l’histoire.Lepro-cessusn’estpasaupointmort,ilestenphasederalentissement,unralentisse-mentinhérentàcegenredemouvement.Riendoncdedramatique.Ilfautsedirequ’au final, les Israéliens sont là pourrester,quelesPalestinienscontinueront

àvouloirleurÉtat,qu’ilsl’aurontetquelapaixviendra.

D’où tenez-vous cet esprit résolument positif?De mon grand-père, j’imagine. C’étaitun idéaliste qui pensait que Juifs etarabes pouvaient vivre côte à côte surcette terre. Il n’a d’ailleurs pas hésité àmettresespropresprincipesenpratiquepuisquec’estàluiquel’ondoitlacréa-tionduvillagemixteisraélo-palestinienNeweShaalom.

C’est ce même «positivisme» qui vous fait répondre «présent» lors des crises traversées par la société israélienne? On pense bien sûr aux concerts don-nés dans les abris anti bombes de Sdérot en 2007 et 2009, alors que la ville était bombardée depuis Gaza, ou encore en 2006, au Nord d’Israël, du-rant la seconde guerre du Liban.Certainement. En fait, mon premiersouciétaitalorsdechanterpourrassu-rerlesenfants,leurfaireoublierlapeur,le vacarme terrifiant des explosions demissiles Quassam ou de Katiouchas.Celam’amêmevaluletitrede«chanteurdes abris». Cela me convient très bien.J’assume. Le fait est que j’aime mon

> Concert David Broza en faveur de l’organisation Nehei Tsahal

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pays et qu’en dépit de ses défauts, j’ensuisfier.Celadit,jesuisaussitrèsim-pliquéenverslesenfantshandicapés.

Vous êtes, aujourd’hui, l’hôte à Ge-nève de l’Organisation des Nehei Tsa-hal. Que vous inspire cette invitation?Une grande joie. Et ce, pour deux rai-sons: la seconde est que, n’étant pastrès familier du public francophone–ma seule expérience a été une série deconcertsorganisésenFrance,enjanvierdernier,auprofitdesopérationsdere-boisementduCarmelaprèsletragiqueincendiedefin2010–j’étaisravidere-trouver une ambiance pleine de tantde belles choses en matière d’art et demusique. La première raison est quejesavaisque lemonde juifà travers lemonde est fier de Tsahal, qu’il aimeet soutient les hommes et les femmesqui donnent tant leurs plus belles an-nées,parfoisleurintégritéphysiqueoumêmeleurviepourladéfensed’Israël.Alors,meproduiredevantuneassem-blée réunie pour le bien-être de ceuxqui ont laissé une partie d’eux-mêmes

surlechampdebataillenepouvaitquem’enthousiasmer.

Un dernier mot?Oui,ungrandmerci.Merciauxrespon-sablesgenevoisesdel’Association.Mer-ci pour leur accueil, leur gentillesse,leur disponibilité et pour l’amourqu’ellesontsunousdonner,àtous,lorsdecettesoirée.Surtout,continuez!

R. H.

Star incontestable de la variété israélienne, David Broza offrait un véritable festival de musique israélienne, mêlée de sons andalous, à tous ceux qui avaient répondu présent à l’invitation de l’Organisation genevoise des Nehei Tsahal. La salle de concert du Grand Théâtre affichait quasiment complet lors du concert de David Broza, célèbre auteur-compositeur israélien. Présent dans nos murs dans le cadre du gala an-nuel des «Nehei Tsahal-Genève», organisation à but humanitaire œuvrant pour le bien-être des vétérans israéliens blessés de guerre, le chanteur devait ravir un public conquis dès la première minute. Mélangeant avec brio les accents de la musique folk, les tonalités du rock et les rythmes fla-menco, la poésie de l’hébreu, la popularité de l’anglais et les saveurs de l’espagnol, l’artiste soulevait ainsi l’enthousiasme.Une belle soirée donc, passée avec un beau chanteur, par son physique diront certaines, mais aussi et surtout par son talent, et aussi son âme!

événements

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high tech

> Ensemble contre la tuberculose

estdansl’espritfertileduProf. Mark Spigelman delafacultédemédecinedel’université hébraïque de

Jérusalem que naissait l’idée, icono-claste, de rechercher un traitementefficace contre la tuberculose à par-tir de restes humains. «Tout a com-mencéaprèsavoirappris,parhasard,le résultat des fouilles menées danslesannéescinquante,prèsdeJéricho,par l’archéologue britannique Kath-leen Kenyon. Le fait que les milliersd’ossementsmisàjour,dontcertainsremontaientàhuitmilleans,présen-taientdeslésionsattestantquelesha-bitantsdel’endroitavaientsouffertdetuberculose me poussait alors à m’yintéresserdeplusprès.Etced’autantplus que, si cette affection des pou-monsnefaitplustrèspeur,ellerestenéanmoins responsable de la mortdetroismillionsdepersonnesparandanslemonde».

C’estainsiquecesossements,conser-vésdansl’oublipendantprèsd’unde-mi-siècle dans des cartons au MuséeNicholson de l’université de Sydney,enAustralie,sevoyaientsoudainpro-pulsés au rang de précieux matérielscientifiquepourlacompréhensiondelamaladie.«Nosrecherchesnousontd’ores et déjà permis de comprendreson mode de propagation au sein del’une des plus anciennes villes dumonde,etlesconséquencesdecelle-cisurleplangénétique.Lesperspectivesde découvertes sont fondamentalespourlemondescientifique».

Présentésen2008enprésencedel’am-bassadeuraustralienenIsraël,lespre-miers résultats des travaux, prévuspour être achevés en 2013, ne man-quaientpasd’êtreencourageants.

Nonmoinsencourageante,laprésencesurlascène,auxcôtésdesprofesseursHillel Bercovier, vice-Président pourla recherche et le développement del’UHJ, Andreas Nierlich et Ludwig-Maximilians de la faculté de méde-cine de Munich, du professeur ZiadAbdeen de l’Université Al-Quds. «Lanature de cette coopération scien-tifique et ses implications ne doi-vent pas être sous-estimées. En effet,contrairement aux politiciens quine pensent qu’aux prochaines élec-tions, les scientifiques, eux, pensentaux générations futures. En ce sens,notre équipe est un modèle du genrequi fonctionne sur l’appréciation, lerespectetlaconfiance,troisélémentssans lesquels rien ne peut marcher,quecesoitdansuncouple,enamitiéou dans un projet scientifique», sou-

lignait ainsi le chercheur palestinienqui prenait comme exemple l’excel-lence de la collaboration entre sonétablissementetl’universitédeJérusa-lem.«Ellenousvautd’avoiraugmentédemanièresignificativelenombredenospublications. J’yvoisunmessaged’espoirpourlefutur».

M.M.

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Des ossements, découverts il y a plus d’un demi-siècle dans la vallée du Jourdain, seraient-ils à même de faire avancer la recherche médicale sur la tuberculose? C’est en tout cas ce que tentent de prouver les membres d’une équipe de scientifiques israéliens, palestiniens et allemands.

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high techhigh tech

> Pour en finir avec le stress > Le vol du drone sur l’AfriqueSi la capacité du vivant à produire un fort niveau de stress reste un facteur fondamental dans sa lutte pour la vie, le non-retour à un niveau acceptable est, lui, de nature à développer des troubles post-traumatiques. Le Dr Alon Chen, du département de Neurologie de l’Institut Weizmann, s’est penché sur le mécanisme biochimique régulant ce processus de retour à la normale. Les résultats des travaux de son équipe sont étonnants.

Longtemps boudé par les pays africains, Israël est cependant parvenu à maintenir nombre de solides relations diplo-matiques sur le continent noir. Et ce, quels que soient les régimes en place et les religions d’État. Une aubaine pour les entreprises israéliennes spécialisées. Ainsi, loin des traditionnelles coopérations en matière agricole, c’est dans le High-Tech que, au sud de l’axe Conakry-Mogadiscio, la présence blanc-bleu se fait désormais sentir. Et plus particu-lièrement dans le domaine des drones.

es différentes situationsde stress auxquelles cha-cun d’entre nous se voitconfronté tout au long de

sa vie produisent de l’anxiété. Cetteévidence, la science le sait désormais,loin d’être une mauvaise nouvelle, enestplutôtunebonnepuisquec’estellequi, en provoquant les réactions adé-quates face aux menaces, a permis laperpétuation des espèces. Alors, posi-tif,lestress?Assurément.Àunecondi-tioncependant:queleretouràla«nor-male» se fasse sans accroc une fois lasituationderisquepassée, souspeinede développer un trouble de stresspost-traumatique. «La majorité desgensparviennentsanspeineàretrou-verl’équilibreunefoisquetoutdanger

L estécarté.D’autrescependantontnet-tementplusdemal.D’autresencoren’yarriventpasdutoutetplongentinexo-rablementdans ladépression. Il s’agitsouvent,danscescas,d’undéficitdansleprocessusderégulation»,indiqueleDr.AlonChen.

Aprèss’êtreposélaquestionduméca-nisme biochimique contrôlant le re-tour à un niveau acceptable après unstress intense, celui-ci devait arriver àlaconclusionquetoutcommencedanslecerveau.«Noussavionsquelacléduprocessus de régulation est liée à uneprotéine, la corticolibérine, connuecomme initiatrice de la réponse austress.Nousignorionsenrevanchequiétait responsable de l’interruption de

ce mécanisme. Nous avons alors émisl’hypothèsequ’ilpouvaits’agirdepro-téinesappartenantàlamêmefamille.Nous avions vu juste puisque nousavonspudémontrer,etcepourlapre-mière fois, qu’il s’agissait de l’urocor-tine-1,-2et-3».

Publiée dans la prestigieuse revuescientifique américaine «ProceedingsoftheNationalAcademyofSciences»,ladécouvertedevaitfairegrandbruit.«La nouvelle est d’importance, et cedans la mesure où elle pourrait aideràlacompréhensiondedifférentesma-ladies pour lesquelles la réponse austress est déficiente, telles que l’ano-rexie,l’asthénieouautres».

H.C.

rationsspécialesoudetirsd’artillerie.Plus robuste que son «jumeau», il estcapablederésisteràdesconditionsmé-téorologiquesextrêmes.

Pourquoicetteprééminencedusavoir-faire israélien face aux géants améri-cains ou même européens? Pour Yaa-cov Shirt, spécialiste de ces questionsauprès de l’Institut de géostratégiede l’université de Tel-Aviv, la réponsetient à plusieurs facteurs: «Le fait est

que les sociétés israéliennes ont desméthodesdemarketingextrê-

mement souples. Ellessavent parfaitements’adapter aux besoins

et aux demandes de leurs clients. Etmême à leurs budgets, chose que neveulent ou, paradoxalement, ne peu-ventsouventpassepermettrelesmul-tinationales.Cettefacilitéestparticu-

lièrement flagrante dans le domainetrès pointu du High-Tech. Ceci posé,pourcequitoucheauxdrones,l’avan-tagespécifiquedesproduits israéliensrésidedansleurs«background».Tous,eneffet,ontpassél’épreuvedufeu,ontététestésensituationdecombat,auLi-ban,àGazaouailleurs.Uneexpertisequi,pourcegenredesystème,vautvé-ritablementsonpesantd’or.»

A noter que, toujours selon Flightglo-bal, de nombreux pays africains pour-raient imiter l’Éthiopie, à commencerparl’Ougandaquiauraitd’oresetdéjàpassécommandeàlafirmeAeronauticsDefenceSystemspourdesmini-dronesde type «Orbiter», ou encore l’Angola,en négociations avec Israel AeroespaceIndustrypourl’achatdedronesHeron1.

S.F

information, révélée finavrildernierparlesitespé-cialisé Flightglobal, n’estpaspasséeinaperçuedans

le landerneau aéronautique mondial:Blue Bird, entreprise israélienne spé-cialiséedanslesmini-drones,venaitderemporterhaut-la-mainl’appeld’offreslancé par l’armée éthiopienne en vuedel’acquisitiondedeuxtypesd’avionssanspilote.Defait,lafirmeblanc-bleuavait su répondre aux exigences tech-niquesducahierdescharges présentépar les militaires d’Addis-Abeba: êtreenmesuredefournirdesappareilsca-tapultés légers, fonctionnantsurpilesà combustible et dotés de parachutesd’atterrissage, et accepter une clausede transfert de technologies ainsi quelamisesurpiedd’uneunitédemainte-nancelocale.Letoutpourunprix«rai-sonnable».

Prévu pour être livré courant 2012,le premier type d’appareil ne pèseraqu’un petit kilo à vide et embarquerades équipements électro-optiques devision nocturne. Idéal pour la sur-veillancedesfrontièresouencorecelle

des ressources naturelles, celui-ci estconçu pour monter à quatre millemètres d’altitude et disposer d’uneautonomie de plusieurs heures. Pluslarge,lesecondtyped’appareilest,lui,destiné à des missions de renseigne-mententempsréeldanslecadred’opé-

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revue de presse revue de presse

> «Ah! les cons» (sur un Munich palestinien)Le bloc-notes de Bernard-Henri Lévypar Bernard-Henri Lévy, pour Le Point du 12 mai 2011

ais comment peut-on êtreaussi«con»?Et comment tant de com-mentateurs,commenttelle

éminence de telle commission parle-mentaire, tels ministres ou anciensministres,commentlePartisocialiste,bref, comment tant d’esprits raison-nables peuvent-ils accueillir commeune bonne nouvelle, un bon signe,commelaréuniontroplongtempsdif-férée d’un peuple trop longtemps di-visé,cetteréconciliationFatah/Hamasquiest,enréalité,unecatastrophe?

C’est une catastrophe pour Israël quivoit remise en selle une organisation

dont le mode d’expression diploma-tique privilégié consiste, depuis sonputschde2007,àtirerdesmissilessurles civils de Sderot et qui, il y a toutjuste un mois, faisait tirer sur un busscolaireàl’armeanticharKornet.

C’estunecatastrophepourleprésidentdel’Autoritépalestinienne,Mahmoud Abbas,quivientderuinerenquelquesinstants,letempsd’unparapheaubasd’un accord auquel lui-même ne croitpeut-être pas, tout le crédit politiqueet moral qu’il avait pu accumuler entenant bon, depuis des années, face àun Hamas classé «organisation terro-riste»partoutcequelemondecompte,

Union européenne et États-Unis entête, de voix autorisées; le voilà reve-nu, Mahmoud Abbas, au pire tempsdes pires doubles langages, quandYasser Arafat, d’une main, déclarait«caduque» la charte de l’OLP et, del’autre,ensous-main,encourageaitlesattaquesterroristesdiversesetvariées.

C’est une catastrophe pour le peuplepalestinien lui-même – mais peut-êtrenos grands réconciliateurs, ces amisdupeuplepalestinienquisaventmieuxque lesPalestinienseux-mêmescequiest bon pour eux, n’en ont-ils cure? –,c’estunecatastrophe,oui,pourcemil-lion et demi de Gazaouis qui viventsous la loi d’un parti, non seulementterroriste,maistotalitaire,ennemidesfemmes palestiniennes (ces «usinesà hommes», selon l’article 17 d’unechartequ’ilfaudraittoutdemêmequel’onsedécideenfinàlire…),tueurdeslibertés et des droits palestiniens (ar-ticles24et27,entreautres)etquiafaitlechoixdesebattrejusqu’àladernièregoutte de sang du dernier Palestinienvivant plutôt que de se joindre à des«conférences internationales» qui ne

M

sontque«pertedetemps»et«activitésfutiles»(article13delamêmecharte).

C’est une catastrophe pour une paixdontilestfauxdedirequ’elleétaitaupoint mort: une majorité d’Israéliens,tous les sondages l’attestent, y étaientet y sont prêts; un nombre grandis-sant de Palestiniens n’en pouvait, etn’en peut, plus de servir de carburantà une très ancienne machine à haineet sontdisposés àcontrer, enéchanged’un État viable, le jusqu’au-boutismede leurs chefs; et voici que tout celatombeàl’eauaveclaréhabilitationduseulpartiqui,dansl’affaire,proclame(article 7, toujours, de sa charte) que«l’accomplissement de la promesse»ne viendra pas avant que «les Musul-mans»aient,nonseulement«combat-tu»,mais«tué»tous«lesJuifs».

Et puis c’est une catastrophe, en-fin, pour un printemps arabe dont iln’échappe à personne qu’il est, aussi,un champ de bataille idéologique oùs’affrontentdeuxtypesdeforces:d’un

côté, le courant démocratique et li-béral, adepte des droits de l’homme,tenant d’un islam modéré; de l’autre,les vieux crabes de l’islamisme radi-cal, les tyrannies d’hier et avant-hier– l’increvable mouvement des Frèresmusulmans créé en 1928, en Égypte,danslafouléedel’hitlérismenaissantet dont le Hamas est, aujourd’hui, labranche palestinienne. Comment nevoit-on pas que, dans ces conditions,cetaccord«historique»estunerégres-sionpréhistorique?Commentnecom-prend-onpasquecettefraternisationàgrandspectacleestuneinsulteàtoutce que les insurrections récentes ontpuapporterdeneufàunmondearabetenu sous le joug – une insulte auxjeunesdelaplaceTahrirduCairequimanifestèrent,pendantdessemaines,sans qu’apparaisse l’ombre d’un slo-ganantioccidental,antiaméricain,an-ti-israélien?Une insulteaux insurgés

de Benghazi qui se battent pour uneLibye qui cessera d’être la deuxièmepatrie,qu’elle futsousKadhafi,pourtoutcequelemondecomptedenéga-tionnistes, de tueurs de Juifs, de ter-roristes;uncrachatà lafacedescen-taines de Syriens massacrés, depuismars,parlemeilleuramiduHamas?Une offense à Mohamed Bouazizi, lejeune Tunisien par qui tout a com-mencéetdontjenesachepasqu’ilsesoitimmolé«ensolidaritéaveclesdji-hadistesde1936»(tiens,tiens,1936…lamêmecharteduHamas,article7–suivezmonregard…).

Alorsjesaisbienquel’onnousdit:«at-tendez,vousverrez,laissezdutempsautemps, c’est en remettant les fascistesdanslejeu,c’estenlesconsidérant,enlesflattant,qu’onparvientàlesmodé-reret,àterme,àlesbonifier».

Oui. On verra bien. Sauf que la seulechosequel’onaitvuepourlemoment,le premier geste fort qu’aient fait, aulendemain de cet accord honteux, lesaspirants à la bonification, a été decondamnerl’éliminationdeBenLaden–ce«crime»(c’estlechefduHamas,Is-maëlHaniyeh,quiparle)dansledroit-fild’une«politiqued’oppression»fon-déesur«l’effusiondesang»desancienspeuplescolonisés.Toutestdit.Etilya,nonseulementdanscedire,maisdansl’assourdissantsilencequi, ici, lui faitécho,quelquechosed’affligeant.

Bernard-Henri Lévy

Mahmoud Abbas

Bernard-Henri Lévy

Place Tahrir, Caire

Benghazi

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revue de presse revue de presse

> Les newsBiomatériaux bioactifsL’équipe du Dr Smadar Cohen, del’université Ben Gourion, a dernière-ment réussi un exploit. Elle a en effetconçuunbiomatériauinjectableàbased’alginate,capablederenforcerl’actionauto-réparatrice des tissus. En lignedemire: la régénérationde tissuscar-diaquesnécrosésaprèsuninfarctusdumyocarde. «L’efficacité thérapeutiquede ces systèmes, ainsi que leur faci-lité d’administration, constituent unepreuve de concept du potentiel d’uti-lisation de ces biomatériaux bioactifspour la réparation cardiovasculaire».Dontacte.

Silence, on creuse!Supervisée par le Pr Zvi Ben Abrahamde l’université de Tel Aviv, une équipeinternationaledescientifiquesprocèdeàdesforagesaufonddelaMerMorte.Sonobjectif: récupérer des données sur leschangements climatiques ainsi que lesséismesintervenusaucoursdescinqcent

milledernièresannéesdanslarégion.Effectuésàunedizainedekilomètresdurivage,cessondagesdevraientparveniràuneprofondeurdecinqcentsmètresdeprofondeur,soittroiscentsmètressousleniveaudelamer.«Unmorceaudeboisdatéd’environquatrecentmilleansetdugraviervieuxdecinquantemilleàcentmilleansontd’oresetdéjàétésextraits.Celatendàprouverquelecentrede lamerMorteétaitautrefoisunrivage,etque leniveaude l’eaus’estélevénaturellement.Cettedécouvertenousdonnedesraisonsd’espérerquelabaisseactuelledeseaux,dueàl’activitéhumaine,nesoitquepassagère».

Histoire de barilsSelonunrapportde l’USGeo-logicalSurvey,lesous-solisraé-liendétiendraitdesréservesdeschistes bitumineux capablesde produire autant de pétroleque l’Arabie saoudite! De fait,l’exploitation de ces gigan-tesques gisements pourraitpotentiellement révolutionnerl’avenirénergétiquedupays.LegroupeaméricainIDTEnergyainvestiplusieursdizainesdemillionsdedollarsdanslapréparationd’unprojetpilote.RelikShafir,PDGdeIsraelEnergyInitiativesLtd,informe:«Leprojetestprévupourdémarreràlafin2011.Sisesré-sultatss’avèrentconformesauxprévisions,nouspourrionsproduirecinquantemillebarilsdepétroleparjourd’iciquelquesannées,soitvingtpourcentdelaconsommationd’Israëlpendant30ans!»

Du Russe en susSuite à l’injonction du tribunal lacontraignantàaugmenterlenombrede panneaux indicateurs en arabe–uneplainteavaitétédéposéeencesensparl’associationAdala–lamu-nicipalité de Nazareth Illit a pris ladécisiond’yrajouterlerusse(!)Riend’étonnantquandonsaitqueplusde50%deshabitantsdelavillesontori-ginairesdel’ex-Unionsoviétique.

Pour le symboleLe ministère israélien de l’intérieura trouvé un moyen orignal de rendrehommage aux victimes de la Shoah.Comment? Par le biais des nouvellescartesd’identiténationales.Ainsi,touten devenant biométriques – à l’ins-tar des passeports en préparation –celles-ciserontnumérotéesàpartirdunombre symbolique de… six millions.De plus, elles arboreront une MagenDavid, histoire de réaffirmer le carac-tèrejuifdel’État.

Vingt ans déjà1991-2011. Voici vingt ans, dans le plusgrand secret, le gouvernement de Jérusa-lemlançaitl’«OpérationSalomon»,lafa-meuseexpéditiongrâceàlaquellequinzemilleJuifsd’ÉthiopierejoignaientlaTerrepromise. Une année de préparation auraéténécessaireauxdirigeantspolitiquesetmilitaires israéliens pour peaufiner tousles aspects de cette expédition à hautsrisques.Trente-sixheures(!)suffironten-suiteauxéquipesdeTzahaletduMossadpourmeneràbienlamission.

«Au revoir»: en français dans le texteBonnenouvelle.Noncontentdeseretirerd’Iran,legroupefrançaisTotalafaitsonentréesurlemarchéisraélienaprèsavoirrachetélamajoritédesactionsdeSunPower,sociétéspé-cialiséedansl’énergiesolaireetpropriétairedel’israélienSunRay.SelonleFinancial Times,lanouvellenesurprendpas lesobservateurs.Pourcesderniers, lamontéedes tensionsentreTéhéranetJérusalemnepouvait,àterme,queconvaincrelesinvestisseursinterna-tionauxdechercherfortuneloindupaysdesAyatollahs.«Aurevoir»,donc.

Boum! Les concepteurs du système antimissile «Iron Dome»(«DômedeFer»)n’endemandaientpastant.EtcertainementpasduHamasqui,entirantdernièrementplusieursdizainesd’engins(roquettesQuassam,missilesGRAD,obusdemor-tiers…) sur le sud d’Israël, allait faire «exploser» leurs car-netsdecommandes.AinsiUdiShani,DirecteurGénéralduministèreisraéliendelaDéfense,déclarait:«Cinqgouverne-mentsétrangerssontd’oresetdéjà intéressésàacquérirnosbatteries.Déployédansl’urgenceenavrildernierfaceàunerecrudescence de tirs en provenance de Gaza, le système estparvenuàdétruireenvollaquasi-totalitédesengins.Lesré-sultatssontallésau-delàdenosespérances!».Anoterquelegouvernementisraélienaannoncéinvestirunmilliarddedol-larspourlaproductionetledéveloppementdeversionsamé-lioréesde«IronDome».

Votez!LaMerMortefigurera-t-elleparmilesSeptMerveillesduMonde?C’estentoutcascequesouhaitelegouvernementisraélienquiaallouéunbudgetdetroismillionsdedollarsàsacandidature.Classéeparmiles14sitesarrivésenfinale,lafameusemersaléeaeneffetdebonneschancesderemporterleconcoursorganisésurIn-ternetparl’Unesco.Plusd’unmilliardd’internautesdevraientparticiperauvotedontlerésultatseraconnudèsle11novembreprochain.Avosclaviers!

ReconnaissanceS’exprimantlorsdudernierYomHazikaron,leJourduSouvenirenl’honneurdessoldatstombésaucombat,levice-Premierministred’Israël,SylvanShalom,déclaraitquelepremierfacteurd’instabilitéauMoyen-Orientré-sidaitdanslefaitquel’Étatjuifn’avaitpasencoreréussià faire officiellement reconnaître son existence par sesvoisins.Ilenprofitaitpourrappeleraupassagequelescampagnesde«délégitimation»menéesparsesennemisneserviraientàrienpuisque«depuis3’800ans,lepeuplejuifvit sursa terre sans in-terruption».

Y. S. / D. Z.

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cicad

e nombre d’actes antisémitesrecensés pour l’année 2010 enSuisseromandeestendiminu-tion par rapport à 2009, tout

enrestantàunniveauinquiétant.Ceuxrecensésdanslacatégoriedesactespré-occupants, notamment les expressionspubliques de l’antisémitisme, restentparexempleparticulièrementélevés.Unconstat qui s’explique en partie par ledéveloppement et le manque de super-vision des messages d’internautes quiprofitent des outils de communicationélectroniques, tels que les blogs ou lescommentaires de lecteurs, pour expri-meranonymementetenligneleuranti-sémitisme.Dans ce contexte, la CICAD émet sixrecommandations devant permettre demener une lutte efficace: Il s’agit, toutd’abord,deconcevoirlecombatcontreleracismeetl’antisémitismedansuneap-proched’éducationetdeprévention.Encesens,desinitiativesrestentàprendredanslesétablissementsscolaires.Il est également nécessaire de mieuxcerner le phénomène en cessant d’asso-cier systématiquement la lutte contreleracismeà l’intégrationdesétrangers.La problématique du racisme touche,eneffet,égalementdescitoyenssuisses,cibles d’attaques en raison de leur ap-partenancereligieuse,deleurcouleurdepeau,etc.Au niveau politique, il incombe à cha-

cun de nos élus d’être vigilants face àchaque acte antisémite. Il leur appar-tient notamment de prendre les initia-tives qui s’imposent et de dénoncer, deleur propre chef et avec force, toute at-teinteàl’intégritédespersonnesoudesbiens.Les médias doivent aussi faire montrede vigilance quant à la publication decertainstextesoucourriersdeslecteurs.Lalibertéd’expressionn’autorisepaslesopinionsetamalgamesantisémites.Lesresponsables des différentes rédactions

doiventégalementsemontrerattentifsàcertains titres d’articles qui, se voulantsensationnels, pourraient déformer lecontenumêmedel’article.Il importe par ailleurs de rejeter lesamalgames et l’importation, en Suisse,du conflit israélo-palestinien. Il n’estpasadmissiblequedescitoyenssuissesdeconfessionjuivedeviennentdesciblessousdesprétextesfallacieux.Enfin,laCICADestenfaveurdelamiseenplacededispositionsfaceauproblème

duportetdel’utilisationdesignesadop-tésparlenazismeetlefascismetelsquelaSwastika(croixgammée).LeConseilfédéralavaitouvert,enjuillet2009,uneconsultation sur une nouvelle disposi-tionducodepénalprévoyantunepeined’amende pour l’utilisation et la diffu-sionpubliquesdesymbolesracistes.Ilyatoutefoisrenoncéaumoisdejuin2010aumotifquelalégislationactuelle,quiinterditlapropagandevisantàrabaisserou à dénigrer de manière systématiquelesmembresd’unerace,d’uneethnieoud’unereligion,estsuffisante.LeConseilfédérala,certes,soulignéqu’ilétaitim-portant d’intensifier les campagnes desensibilisationetdemiserdavantagesurl’éducationdanslesécoles.Pourl’heure,aucune mesure concrète allant dans cesensn’aétéprévue.La CICAD espère que l’année 2011connaîtra, comme 2010, une baisse desactesantisémites.Lespremiersélémentsdéjàconnusl’invitentpourtantàlapru-dence. En effet, des faits particuliè-rement graves ont déjà été portés à sa connaissance, tels que l’agression de l’assistant du rabbin de Lausanne ou les menaces de mort adressées à un res-ponsable communautaire genevois. Lavigilancerestedoncdemiseetdémontreque chacune des actions de la CICADest d’une importance capitale. Par sesactionsetsesprojetspédagogiques,elles’engage chaque jour à relever le défipourcettegénérationetlesgénérationsfutures.Pourcontinueràintensifiersesactions en 2011, elle a plus que jamaisbesoindevous.

J. G.

> Rapport sur l’antisémitisme: une baisse des actes recensés en 2010 ternie par de récents incidents Pour la septième année consécutive, la CICAD publie son rapport annuel sur la situation de l’antisémitisme en Suisse romande. Un document qui révèle chaque année l’ensemble des actes qu’elle a recensés et livre le fruit de ses analyses.

L

genève, rue du rhône 110, tél. 022 818 13 51 – zürich, strehlgasse 4, tel. 044 212 78 22 – MxM sa – franchisée MaxMara

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> Déconstruction pour une reconstruction, mardi 22 mars 2011

ans le cadre des manifestations organisées par les Amis del’université hébraïque de Jérusalem en collaboration avec leGIL,Antoine Sfeir,directeurdesCahiersdel’Orient,aesquis-séquelquesexplicationssurcequisepasseaujourd’huisous

nosyeuxauMoyenOrient.Ilarappeléqu’ilyaplusde50ans,deschoixfurentfaitsquieurentpourconséquencedelierlesrégimesautoritairesetreligieux,commel’ArabieSaoudite,àl’Occident;alorsquelesrégimeslaïcs,commel’Égypte,sere-trouvaientdanslegirondel’Unionsoviétique.LeMoyenOrientsefigeapourdevenirunespacefermé,étrangeraudéveloppementmondialducommerceetdel’industrie.Lacorruptionquiyrégnaittenaitlamajo-ritédelapopulationàl’écartduprogrèsetdesavantagesdécoulant,enparticulier,desrevenuspétroliers.Deplus,cettepopulationétaitprivéedetoutelibertédeparoleetdepensée.Lemondearabo-musulmans’estainsiretrouvéauborddugouffre.Larévoltearabeestd’abordunsoulèvementcontrelesrégimesenplace,contrelacorruptionetlaconfiscationdeleurliberté.En suivant les explications d’Antoine Sfeir, un autre Moyen Orient sedessinait.Selonlui, ilnefautplusconsidérerlarégiontellequ’ellefut

dessinée, en 1916, par les accords Spykes Picot. Il faut prendreencomptelesaffiliationsreligieuses.Deuxgrandsblocssedes-sinentainsi:lespopulationssunnitesetlespopulationschiites,avecl’Égyptequipeutredevenirunpôlecentraldanslemondearabo-musulman. Y aura-t-il demain deux axes fondés sur cesappartenancesreligieuses?EnEuropeaussicelas’estpasséain-si.Despayssesontconstituésautourducatholicismealorsqued’autrestrouvaientunliencommundansleprotestantisme.Onpourraitdoncvoirémergerdespayssunnitesetd’autreschiitesquidéfendraientlalaïcitédel’État.AntoineSfeirarappeléquel’épouvantailisraélien,brandiparlesrégimesautoritairespourdétournerlacolèrepopulaire,étaitlegrandabsentdesmanifestationsàTunis,auCaire,àBenghazi…Quantà l’interventionpourprotéger lespopulationscivilesenLybie, elle est bienvenue. Mais pourquoi cette même volontén’aboutit-ellepasàprotégerlesmêmespopulationsdeBarheinparexemple?Sinulnepeutsavoircequienserademain,onnepeutcontesterqu’unventnouveausoufflesurleMoyenOrient.Toutpeutarriver,lepireetlemeilleur.Denouveauxdictateurspeuventconfisquercesélansdeliberté,commepeuvents’établirdenouvellesstructuresétatiquesrespectueusesdesdroits.De grands points d’interrogation subsistent, comme celui del’Iran, pays persan et non arabe, où des pouvoirs s’affrontentsansqu’ilsoitpossibleaujourd’huidedirequil’emportera.Peut-êtreest-ceaussilemomentpourIsraëldes’intégreretd’êtreintégrécommetroisièmeentité,auseindeceMoyenOrient.LareconstructionduMoyenOrientestencoreàvenir.Maisau-jourd’hui, un espace moyen-oriental redessiné et apaisé rede-vientpossible.

R.F.G.

D

Plus de 250 personnes se sont pressées au GIL pour suivre la conférence d’Antoine Sfeir.

Le cocktail, servi par nos ABGs, a permis au public de poursuivre le débat dans une ambiance agréable.

événement au gil

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culture au gil culture au gil

> Activités culturelles au GIL> Retour en arrière: le 11 avril 1961 s’ouvrait à Jérusalem le procès d’Adolf Eichmann Le11avril2011,50ansjourpourjouraprèscettedateimportante,lepublicduGILétaitconviéàlaprojectiondudocumen-taire«UnSpécialiste»quiretrace,àpartird’imagesd’archives,lesétapesduprocèsEichmannetdemanièresubtilel’inexo-rableprogressiondelamachinequiabroyélesJuifseuropéens.L’horreurdestémoignagesestmiseenparallèleavecl’espritpointilleuxd’AdolfEichmann,bureaucratezélé,respectueuxdelahiérarchie,obsédéparlarationalitédesatâche.Maiscedocumentairemetsurtoutenlumièrelasolennitéduprocèsquis’esttenudanslacapitaleisraélienne.L’usagedel’hé-breu,langueofficielledel’Étatd’Israël,estscrupuleusementrespectépendantlespremiersjoursduprocès,puis,petitàpetit,grignotépardesincursionsd’allemandlorsquel’émotions’emparemêmedumi-nistèrepublic,pourtantdéterminéàoffriràEichmannunprocèsirréprochable.Ce procès individuel est le premier intenté par une juridiction nationale pourcrimescommisdanslecadredelaShoah,ilestégalementl’undesplusimpor-tantschapitresdel’histoiredutoutjeuneÉtatd’Israël.Adolf Eichmann sera condamné à mort, pendu et incinéré. Ses cendres serontdisperséesdanslaMéditerranéehorsdeseauxterritorialesisraéliennes.GideonHausner, leprocureurgénéralquiadirigéceprocès,estdécédérécem-ment,quelquesjoursaprèscecinquantièmeanniversaire.

Le procureur Gideon Hausner

> L’affaire Kasztner, des zones d’ombre persistantesKasztner?PeudejeunesIsraélienspourrontrépondreàvotreinterrogation.L’affaireKasztnerapourtantfaitcoulerbeaucoupd’encreentreleprocèspourcolla-borationaveclesnazisquis’esttenuenIsraëlen1954etlamortdeRudolfKasztnersouslesballesdeZeevEcksteinenmars1957àTel-Aviv.C’estpourmettreenlumièreleszonesd’ombrequipersistentàcejourqueGaylenRossetAndyCohenontproduit«Killing Kasztner» unexcellentdocumentairequelesmembresduGILontétéinvitésàdécouvrirle 9 mars dans le cadre du Festival du Film des Droits Humains à Genève.C’estauGILqu’ontétéréunispourundîneretundébatlaproductricedudocumen-taire,lesmembresdelafamilledeRudolfKasznter,safilleSzuszietsapetite-filleMi-chal,ainsiqueLadislausLöb,survivantduconvoi.Cetraindelasurvies’estébranléle30juin1944grâceauxnégociationsmenéesparRudolfKasztnerpoursauverunmillierdeJuifsdeHongriedesgriffesallemandes.L’émotionétaitpalpabledanslasallelorsdelaprojectiondecesimagesd’archives.Beaucoupd’émotionaussilorsdudébatauGIL,enparticulierlorsdeséchangesentrelessurvivants,lafilledeRudolfKasztneretlepublic.Pourtant, il reste de nombreuses interrogations sur lerôletenuparRudolfKasztnerdanssonfaceàfaceaveclesSSAdolfEichmannetKurtBecher.Car,danslepro-cèsquiavuKasztnerrépondreen1954decollaborationaveclesnazissontapparusdesélémentsquiontencoreembrouillé l’affaire.Ainsi, lesvives tensionspolitiquesentre la gauche au pouvoir et l’extrême droite clandes-tineisraélienneaurontfinalementcoûtélavieàRudolfKasztner.

> La Biblio-GIL c’est pour vous!NoussommesfiersdevousavoirfaitdécouvrirlarichesseducinémaisraéliengrâceauVidéo-GIL,nousavonsàcœurdevousinitieraussiàlalittératurecontemporaineisraélienneaveclaBiblio-GIL.Certainssedévorentenquelquesheures,d’autresvousoccuperontplusieurssemaines,lesouvragesenprêtauGILdepuisle30maisontaussivariésqueleursauteurs.DécouvrezNaomiRagen,TomShalev,AlonaKimhietbiend’autresjeunesau-teursisraéliens.Vousserezséduitsparletonvif,parfoisdéjanté,voireimpertinent,unesortede«hutzpahlittéraire».Voushésitez?Nosbibliothécairesvousconseillerontavecjoie.Grâceaudontrèsgénéreuxd’uneéditricegenevoise,nousavonspudoublerl’offred’ouvragesenprêtetdébutonsavecunecentainedetitres.

La Biblio-GIL est ouverte pour le prêt aux mêmes horairesqueleVidéo-GIL:le mercredi et le vendredi de 17h30 à 18h30. Vous pouvez emprunter un livre pour une durée d’unmois.Lalistedesouvragesenprêtsetrouvesurlesitein-ternetduGIL:www.gil.ch sur la page «le GIL et vous». Ah,j’allaisoublier…Pourlesvacances,vouspouvezdou-blerladoseprescriteetemprunter2livres,carlaBiblio-GILseraenvacancesdu26juinau3septembre.Bonnelecture!

K.R.

La productrice Gaylen Ross présente le film «Killing Kasztner»

Dîner débat au GIL: Gaylen Ross et Szuszi Kasztner répondent aux questions du public

Ladislaus Löb, survivant du convoi Kasztner.

> Prochains rendez-vous culturels au GILNemanquezpaslatraditionnelleJournéeEuropéennedelaCultureJuivequialieulepremierdimanchedeseptembre.Auprogramme,cetteannée,lacommissionculturelleorga-nise une conférence «Judaïsme et nouvelles technologies»,ainsiquedeuxvisitesguidéesduBeith-GILpourpermettreà ceux qui ne la connaîtraient pas encore d’en découvrirtouteslesfacettes.JECJ dimanche 4 septembre 2011– 12h30 et 13h00:visitesguidéesduBeith-GIL(inscriptionssurplace15minutesavantlavisite)– 14h00:conférence«Judaïsmeetnouvellestechnologies»– de 12h00 à 17h00:buffetdesaladesetplatsvégétariensrafraîchissants;thé,caféetgâteaux.Laterrasseseraouverteparbeautemps.Dès septembre 2011, le Ciné-GIL devient mensuel.Pour répondre à la demande des amateurs de cinéma, lesprojectionsaurontlieulespremierslundisdechaquemois.Projection à 20h30:entréelibre;buffetetboissonsdès19h30(participation15.-)Lundi 5 septembre à 20h30: «Ô Jérusalem» d’Elie Chouraki(inscriptionsauprèsdusecré[email protected])

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produit, soirée à thème, anniversaire, mariage,

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Page 18: ULTIME DISCRÉTION - GIL · 2014. 12. 6. · 34 Pourim au GIL Pourim 5771 35-37 Talmud Torah/ABGs Sortie Cinéphiles, Seder de Pessah pour les enfants, Rallye de Pourim, etc... 39

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du côté du gil du côté du gil

> La vie de la communauté> Bené-Mitzvah et Benot-MitzvahNatasha Benarrosh > 18-19 mars 2011 Sarah Cacitti > 12-13 mars 2011Eline Fivaz > 7 mai 2011

CHABBAT ET OFFICES

Dès le 1er juillet au 19 août inclus, offices du chabbat le soir uniquement

Chabbat Chelah Lekha 17-18 juin 18h30 et 10h00

Chabbat Korah 24-25 juin 18h30 et 10h00

Chabbat Roch Hodèch Houkat 1er juillet 18h30

Chabbat Balak 8 juillet 18h30

Chabbat Pinhas 15 juillet 18h30

Chabbat Mattot 22 juillet 18h30

Chabbat Massé 29 juillet 18h30

Chabbat Devarim 5 août 18h30

Chabbat Vaèthannan 12 août 18h30

Chabbat Ekev 19 août 18h30

Chabbat Re’eh 26-27 août 18h30 et 10h00

Chabbat Chofetim 2-3 septembre 18h30 et 10h00

Chabbat Ki Tétzéh 9-10 septembre 18h30 et 10h00

Chabbat Ki Tavo 16-17 septembre 18h30 et 10h00

Chabbat Nitzavim-Vayélèkh 23-24 septembre 18h30 et 10h00

Chabbat Haazinou 30 sept-1er oct 18h30 et 10h00

FÊTES ET COMMÉMORATIONSROCH HASHANAH 1er jour

soir: mercredi 28 sept 18h30 matin: jeudi 29 sept 10h00

2ème jour

Seder de Roch Hashanah jeudi 29 septembre à 19h00

dimanche 2 oct. 11h00 Prière du souvenir

YOM KIPPOUR Kol Nidré: 7 oct. 19h00 Yom Kippour: 8 oct de 10h00 à 19h55

Agenda

Activités culturelles au GIL

> Présentation à la Torah

> Prochaines Bené et Benot-MitzvahSolène Hababou > 26-27 août 2011Edward et Margaux Klein > 2-3 septembre 2011Ella Campbell > 16-17 septembre 2011

Léah Boccara > 7 mai 2011

Cours 5771 d’introduction au judaïsme Pour connaître les dates et horaires des cours d’introduction au judaïsme, veuillez svp, contacter le secrétariat du GIL ou consulter le calendrier de notre site web dès la rentrée scolaire.

Chorale Les mercredis à 20h00. (La chorale n’a pas lieu pendant les vacances scolaires).

Talmud TorahMahané: du dimanche 21 au samedi 27 août – Camp de vacances

SeptembreChabbaton de formation des enseignants: du vendredi 9 au dimanche 11 1er cours de la classe boguerim: mardi 13 Rentrée du Talmud Torah: mercredi 14Boguerim: mardi 20Cours: mercredi 21 Chabbaton classe Bné-Mitzvah: du samedi 24 au dimanche 25

OctobreBoguerim: mardi 4Cours: mercredi 5Construction de la Souccah: mercredi 12Activités Simhat Torah: mercredi 19

ABGs Du dimanche 10 au mercredi 27 juillet – Voyage en Israël

Cours d’hébreuDates et horaires des coursDébutants: Mardi 12h30 1ère période: 6/9, 13/9, 20/9, 1/11, 8/11, 15/11, 29/11, 6/12, et 20/12Moyens: Lundi 12h301ère période : 5/9, 12/9, 19/9, 31/0, 7/11, 14/11, 28/11, 5/12 et 19/12 Avancés: Mercredi 12h30 1ère période: 7/9, 14/9, 21/9, 2/11, 9/11, 16/11, 30/11, 7/12 et 21/12Conversation: Jeudi 12h301ère période: 8/9, 15/9, 22/9, 3/11, 10/11, 17/11, 1/12, 8/12, et 22/12TarifsMembres du GIL: CHF 270.-, non-membres du GIL: CHF 315.-, étudiants membres du GIL: CHF 113.-, étudiants non membres du GIL: CHF 158.-Cours sous réserve de modification selon le nombre de participants.Renseignements et inscriptions dès maintenant auprès du secrétariat au 022 732 32 45 ou par email à [email protected]

Tournois de BridgeLes tournois de bridge sont destinés à tous les joueurs non débutants.Les tournois auront lieu au GIL les vendredis dès 14h00 (sauf pendant les vacances scolaires).

Cours de BridgeDes leçons de bridge pour débutants auront lieu au GIL les vendredis dès 14h00 (sauf pendant les vacances scolaires).Minimum 6 participants. Fermeture estivale du 26 juin au 3 septembre inclus.Renseignements et inscriptions [email protected] ou [email protected] 022 757 59 03 (François Bertrand) 022 346 69 70 (Solly Dwek)

Vidéo GILPrêt de DVD pour les membres du GIL.Le vidéo-GIL est ouvert pour le prêt le mercredi et le vendredi de 17h30 à 18h30.Fermeture pendant les vacances scolaires (du 26 juin au 3 septembre inclus).

> NaissancesUn grand Mazal Tov pour les naissances de

Johanna Billie Lazarus > 18 mars 2011, fille de Nathalie et Julien Lazarus

Billy Sommer > 3 avril 2011, fils de Maïté et de Laurent Sommer, petit-fils de Barbara Katz

Sommer, neveu d’Emilie et de Nicolas Sommer

Aaron Vladimir André Goecking > 27 avril 2011, fils d’Anouchka et d’Antoine Goecking Halperin

> ErratumUne erreur s’est glissée dans

notre numéro précédent:

Les photos ci-contre ont été

mal légendées. Nous avons

interverti les noms de Jéré-

my Gumener et Nelson Belais

Nelson Belais

Billy Sommer

Léah Boccara

Aaron Vladimir André Goecking

Johanna Billie Lazarus

Jeremy Gumener

Muriel Gilbert et André Katz > 19 avril 2011

> Mariage

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Eline Fivaz Sarah Cacitti Natasha Benarrosh

Page 19: ULTIME DISCRÉTION - GIL · 2014. 12. 6. · 34 Pourim au GIL Pourim 5771 35-37 Talmud Torah/ABGs Sortie Cinéphiles, Seder de Pessah pour les enfants, Rallye de Pourim, etc... 39

abgs

> Sortie CinéphilesSamedi 26 marsunequinzained’ABGssesontretrouvésauci-némaduGrütlidanslecadredupremierFestival International du Film Juif de Genève. Nous avons passé une excellente soirée avecunecomédieaméricaine,The Yankles,quiabeaucoupfaitrirelesjeunes.Riend’étonnantpuisquecefilmnarraitl’histoired’uneéquipedebaseballcomposéed’étudiantsenyeshivahultra-or-

thodoxe et se vou-laitpleind’humour.Mais il y avait aussides moments tou-chants. Nous espé-rons que le festivalaura une deuxièmeéditionetnousnousréjouissons de re-tourner découvrirunfilml’annéepro-chaine!

ABGs le groupe de jeunes du Beith-GILPour les 13–19 ans

Renseignements: Emilie Sommer responsable JeunesseTél.: 022 732 81 58 - [email protected] - www.gil.ch

Geo

En

Me

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> Pourim 5771Samedi 19 marsvousétieztrèsnombreuxàvenirauGILpourcélébrerPourimaveclacommunauté!Toutlemondeapupro-fiterdujolibuffetgarninotammentdedélicieusesHammentaschen,desstandsdemaquillagefaitspardesmainsexpertesetdesjeux,avantdeparticiperàlareprésentationdelaMéguilahparlesABGs.L’adaptationdel’histoired’EstherfaçonwesternaététrèsappréciéeetilyavaituneambiancedudéliredanslasynagoguesouslebruitdescrécellessurtoutquandleméchantshérifAmanseconfrontaitauvaillantcowboyMardochésurfonddemusiquedu Bon, la Brute et le Truand,ouquandMardochéparadaitconduitparAmansurdelamusiquecountry!MerciauxABGspourcetteoriginalelecture!

pourim au gil

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talmud torah talmud torah

Ginette Rabinovici,enseignanteàlaretraite,estvenueauTalmudTorahmercredi 9 févrierpourprésenterauxenfantsentre10et13ansledocteurJanuszKorczaketsavisiondesdroitsdesenfants.Lesenfantsontainsipufaireconnaissanceaveccegrandpédagogue,néen1878etassassinéen1942àTreblinkaaveclesenfantsdel’orphelinatdughettodeVarsovie,quiprônaitàlafoislerespectetlaresponsabilisationdesmembreslesplusjeunesdelasociété.LesenfantsduTalmudTorahontétéinvitésàcomparerlesdroitsdesenfantsavecdesexemplesdutextecontemporainetdescitationsdeKorczakmettantenlumièrel’influencedel’éducateursurla«ConventionInternationaledesdroitsdel’enfant»adoptéeàl’ONUen1989.Avecnotammentl’institutionduTribunaldesenfants,nousavonspuvoirégalementqueKorczakétaitprécurseurdanslareconnaissancedesdroitspositifsdel’enfanttelsquelesdroitsd’expressionetd’association.NouspourrionsbiensûrparlerpendantdesheuresdeKorczak,desesidéesetdesontravailaveclesenfantsetnousorgani-seronsunenouvelleconférencesurcesujetpassionnantquitouchedirectementlesenfants.Korczaketlesdroitsdel’enfantestd’ailleursdéjàundesthèmesabordéschaqueannéeparlakitahdalet.UngrandmerciàGinetted’avoirpartagésapassionpourl’œuvredeKorczakainsiqu’àMiriamDickeretl’Association suisse des Amis du Dr Janusz Korczakquinousontprêtélematérielpédagogiqueainsiquelespanneauxdel’expositionretraçantlavieetl’œuvredeKorczakquiontétéaffichésauGIL.

> Conférence: Korczak et les droits de l’enfant

> Un seder de Pessah pour les enfantsLesmorimetmadrihim(enseignantset assistants) du Talmud Torah onteu de nombreuses idées pour agré-menter le seder du Talmud Torahque nous avons célébré le mercrediprécédentPessahafindefairerevivreaux enfants la sortie d’Égypte, butprincipaldecerepasetdesonordreprécis.Lessallesdescoursontétédécoréesavec des tentes sous lesquelles lestablesétaientprêtesavecleplateauduSederetlesmatzot.Lesenfantsontcom-mencépar«travailler»àdécorerunsetdetableavecl’ordredusederafind’avoirledéroulementdelacérémoniesouslesyeux.Avantd’ouvrirleurhaggadah,lesenfantsontencorepréparéleharossetavecdeuxrecettesdifférentes.Unefoisquetoutétaitprêt,nousavonssuivilesrituelsdusedersansoublierlesanimationstrèsappréciéesparlesenfantsautourdes10plaies.Ainsi,guidéspardesenseignantsquijouaientlerôledupharaon,deMoïseetd’Aaron,nousavonsvécul’invasiondes grenouillesquiontsautépartoutoudesbêtesférocesdontle rugissementdu lionparmi lescrisàreconnaîtrea fait sursauter lesenfants.Enguised’ulcères,lesenfantssesontcollé, ainsi que sur le pharaon, des

gommettesdecouleursurlapeauetdanslasalleplongéedanslenoir,illeurafalluretrouverunemini-torah.Finalementnousavonssautéensembleau-des-susd’unrubanbleupoursymboliserlatraverséedelaMerRouge.Aprèstoutescesémotions,enguisederepas-goûter,nousavonsmangédesmatzotenchoco-lat!Avectoutescesactivitésetseulementdeuxheures,nousn’avonspaspufairelesederentièrement,maislesenfantsonteuunebelleexpériencedecemomentclédenotrehistoireetunexemple ludiqueetdidactiquedelacélébrationdusederavantdefêterPessahenfamille.

> Le rallye de PourimMercredi 23 marsauTalmudTorah,nousavonsfêtéPourimcommeilsedoit!Lesenfantsdéguisésontpassédestandenstandoùdiversesactivitésludiquesetdidactiquessurlethèmedelafêteleurétaientproposées.Ilsleuraeneffetfallusedéguiserauplusviteenmettantleplusdevêtementspossibleavecdegrosfousriresàl’arrivée.IlsontdûaussicréerdescostumesàtroissansvoirlapartiedesautresoureprésenterlespersonnagesdelaMéguilahd’Esthersurdesballons.SurlamusiquedeAni PourimetHag Pourim,ilsontduéviterlesiègeduméchantAmanavantdefaireunpar-coursd’obstaclesetderépondreàdesquestionslesmenantaupalaisd’Assuérus.LesplusjeunesontégalementconfectionnédesbraceletspourlareineEsther.Danslacuisine,ilsontpréparélestraditionnellesOzneiHamanouHammentaschenquenousavonsdégustéespourlegoûteravantd’allertousnousreposer.MerciàtouteslesfamillesduTalmudTorahquiontparticipéànotreactiondeTsédakahoùnousavonscollectédespâtes,delasauceetduchocolatpourl’associationles Colis du Cœurquiaidelesfamillesgenevoisesdanslebesoin.

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VOUS AVEZ DES ENFANTS ENTRE 4 ET 15 ANS?

Vous désirez affirmer votre attachement aux valeurs d’un judaïsme moderne et faire qu’il se perpétue dans votre famille; la transmission de la Torah et de notre Tradition millénaire à vos enfants vous tient à cœur? Vous avez envie qu’ils connaissent le plaisir de faire partie d’une Communauté jeune, dynamique et motivante? Qu’ils rencontrent d’autres Juifs de leur âge?

ALORS INSCRIVEZ VOS ENFANTS AU TALMUD TORAH DU GIL!

Au Talmud Torah, les enfants apprennent à lire et à écrire l’Hébreu et ils étudient les prières. Les enfants sont initiés à l’histoire du peuple juif, de l’époque biblique à nos jours. Ils étudient les récits bibliques et approfondissent également divers thèmes de l’histoire juive moderne et de la vie des Juifs d’aujourd’hui.Lors de chaque cours, nous célébrons un office religieux et nous marquons toutes les Fêtes juives à travers des rallyes, des Seder, des activités ludiques et créatives. Les enfants ont la possibilité de développer leur identité juive à travers des activités variées : discussions, cuisine, chants, danse, bricolages; sans oublier les chabbaton (week-ends) et le mahané (camp de vacances).

L’équipe des enseignants du Talmud Torah est composée de Rabbi François, d’Emilie Sommer et de jeunes de la Communauté. Cela crée une atmosphère dynamique et motivante pour les enfants. Les morim et madrihim reçoivent une formation tout au long de l’année. L’équipe du

Talmud Torah prend à cœur de toujours enrichir le programme des cours et de chercher des méthodes d’enseignement nouvelles, modernes et ludiques. Nous faisons tout pour que chaque nouvelle année au Talmud Torah se déroule dans une ambiance agréable et enrichissante!

La rentrée 5772 est fixée au 14 septembre 2011.

Renseignements et inscriptions: Emilie Sommer - Directrice du Talmud TorahTél. : 022 732 81 58 - [email protected] - www.gil.ch

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Patrimoineautour du

Vue du parc du Château de Pregny, arbres centenaires et espèces rares dont la famille Rothschild assure la pérennité depuis le 19e siècle.

- Gérer mon patrimoine, c’est penser à l’avenir de mes enfants.- J’en conviens, mais c’est aussi synonyme de s’ouvrir au monde et s’enrichir de nouveaux points de vue.

Avec la Banque Privée Edmond de Rothschild, venez donner un sens à votre patrimoine pour que votre prospérité rime avec futur et développement personnel.

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culture au gil

GIL-Net,ouplutôtlesmembresduréseauGIL-Net,sesontvuinviteràplusieursreprises.Le 24 mars, unebandedejoyeuxcinéphilesontparticipéàlaprojectiondufilm«HollyRollers»danslecadredu1erFestivalduFilmJuifdeGenève.Ilvalaitmieuxavoirréservésaplaceauvudesnombreuxspectateursquijouaientdescoudespouraccéderàl’entréeducinémaduGrütli.Encoretoutchamboulésparcefilmbasésurunehistoirevraie,nosspectateursontparticipéàundébatavecl’undesacteursprincipauxetconclulasoiréeunverreàlamain.Promis,l’annéepro-chainenousreviendrons!

Lasecondeinvitationoffraitl’occasiondevisiterle musée privé de Jean-Pierre Slavic,collection-neurdevoitures.Cetindustriel,actifdanslemilieuhorlogersuisse,estunpassionnédesbellesformesetpossède,enparticulier,unetrèsspectaculairecollectiondeplusieursdizainesdeFerrari.Mêmepourceuxàquiéchappenttouteslessubtilitésentrelemodèle250GTOetla308GTS,lachoseadequoiimpressionner.Nousavonsdéambulésurlemarbrenoirdanslapénombredumuséesouterrain,nousglissantentrelescarrosseriesrougesrutilantessansperdrelemoindremotdesexplicationsdenotrehôte.Tantd’émotionméritaitbienunverredechampagnebienfrais,queJean-PierreSlavicaaccompa-gnéd’unouvragerépertoriantsacollection,offertàchaqueparticipant.

Unimmensemerciànotrehôtedenousavoirfaitpartagersapassionavectantd’enthousiasmeencebelaprèsmidid’avril.

> GIL-Net est de sortie

> Attention, GIL-Net sera en vacances pendant l’étéRetrouvez-nousmercredi21septembreauGILpourlapremièrerencontred’unenouvelleséried’aventures.Commed’habitude,lasoiréedébuteà19hen«afterwork»,etnon,vousnepouvezpasamenervotregrand-mère,carleréseauGIL-Netestréservéaux20à30ans.

K.R.

Gil-Net participe au 1er Festival du Film Juif de Genève.

> Une revue... Mais aussi un homme!Il y a 10 ans, je le contactais, je lui demandais s’il était prêt à s’engager, à prendre

la responsabilité de la rédaction du nouveau journal du GIL!

Un tout petit groupe fut créé, la Commission d’Édition composée de Rabbi François,

David Bernstein, Dominique-Alain Pellizari et votre serviteur. Je me chargeais des

aspects organisationnels, concept, graphisme, impression et publicité tandis que

«DAP» prenait la lourde responsabilité de la Rédaction.

En quelques séances, les contours et les responsabilités de HAYOM étaient dictés.

Facile à dire… Y a plus qu’à !!! Aujourd’hui, DOM (pour les intimes) assume la res-

ponsabilité quasi-totale du graphisme et du contenu de notre magazine!

Oui, il collabore avec une petite myriade de journalistes et rédacteurs ici ou là; oui

il a ses sources secrètes de photos, une équipe graphique avec qui il s’entend bien,

un éditeur en chef qui le laisse tranquille... Mais en fait Dom fait «Hayom»!

Merci Dominique pour ces… 40 numéros! «Hayom» est intéressant, varié, il ose se

lancer sur beaucoup de thèmes divers, il essaie de satisfaire la curiosité de cer-

tains et propose des sujets éclectiques: scientifiques, culturels et cultuels, des re-

portages de la Vie du monde juif... «Hayom» donne une image ouverte du judaïsme,

en cela, et c’est un magnifique outil développé pour le GIL! Cette édition sera pu-

bliée à 5’000 exemplaires et comme de coutume visible sur notre site internet!

Merci DAP, pour ta persévérance, et rendez-vous pour le numéro 100!

J.-M. B.

Les membres du GIL-Net au milieu des carrosseries rouges.

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expo temporaire expo temporaire

> Radical Jewish Culture

Le Musée Juif de Berlin reprend avec brio une exposition qui a été présentée l’an dernier à Paris au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme: «Radical Jewish Culture».

lle retrace un projet cultureltransatlantiqueavant-gardistedesannéesnonante,menéparlecompositeuretsaxophoniste

New-YorkaisJohnZorn.

«Radical Jewish Culture», la scène musicale de New York depuis 1990Toutcommenceen1992avecle Festival for Radical New Jewish Music à Munich.Le programme est conçu par JohnZorn,quiinvitelesgrandesfiguresdela scène underground new-yorkaise,comme Anthony Coleman, Lou Reed,JohnLurie,MarcRibot,ShelleyHirschou David Krakauer. Il y présente unepièceprovocatricequia forcedesym-bole, «Kristallnacht», en écho à la NuitdeCristaldu9novembre1938,compo-sition dérangeante, difficile d’écoute,mêlant improvisation, jazz, klezmer,brisdeverreetfragmentsdediscoursd’Hitler.Laréussitedecefestivallibèreles inhibitions:desmusiciens juifsdelascènenew-yorkaiseviennentenAlle-magne,puisdanslerestedel’Europe,jouer et faire évoluer leur musique en

fouillant dans leurs sources juives.Parallèlement,àNewYork, la scènesedéveloppe dans différents clubs, avecpour centre la Knitting Factory qui ac-cueillelefestivalRadical Jewish Music.

Au-delà de la musique: toute une cultureCe mouvement se comprend commeun ensemble, incluant non seulementla musique mais également l’image,l’écrit,desperformances,desdébatsetune question récurrente: qu’est-ce quela musique juive d’aujourd’hui et quedit-elle de la vie? Ces musiciens s’ins-criventdansleprolongementdelaBeat Generation, des artistes contestatairesdel’EastVillageetduLowerEastSideet se réinventent dans un univers al-ternatif imprégné de la culture et desmusiques juives d’Europe orientale.Cependant, l’idée n’est pas de faire delamusiqueklezmer,enpleinrenouveauàcetteépoque,maisdedévelopperunemusiqueradicalementcontemporaine,fusionnantlesgenrestelsquelejazz,leblues, le punk expérimental, l’impro-

visation klezmer ou la musique clas-sique.LarelationentrelesJuifsetNewYork, entre New York et le jazz, entreles Juifs et le jazz sont primordiales.Cetteesthétiqueetcettemusiquesontà mettre en perspective avec le multi-culturalisme du New York des annéesquatre-vingtetnonanteetdespossibi-litésquis’ouvrentàlacroiséedessonsdelavilleetdessonsetmotsissusdelaculture juive.Dans la foulée,en1995,John Zorn a créé Tzadik, un label de-venudepuismythique,surlequelsontpubliésàcejourplusde400titres.Ladimension et l’engagement politiquesmarquent fortement le mouvement:outre la composition «Kristallnacht»deZornen1992,àlafoispiècedemé-moire et signe de protestation contrelamontéedesextrêmesdroitesenEu-rope,ElliotSharpacomposé,toujourspourlefestivalsedéroulantàMunich,«Intifada»pourunquatuoràcordes.

L’expositionDiviséeenhuitchapitres,cetteexposi-tion,peuconventionnellepourunmu-séeparessenceportésurlevisuel,nousentraînedansununiverssonoreexcep-tionnel – avec des pièces insonoriséescommeunstudiod’enregistrement–etponctuéparunerichedocumentationconstituée de pochettes de disques,de partitions, de notes, de photos,d’affiches et surtout de vidéos et in-terviews des principaux protagonistesdu mouvement, comme John Zorn,ShelleyHirsch,MarcRibot,DavidKra-kauer, Roy Nathansan ou Frank Lon-don, faites dans leur environnementnew-yorkais. Le rôle essentiel de NewYork et du Lower East Side est encoreaccentué par des extraits de films do-cumentaires de Chantal Ackerman etKenJacobsoud’AnthonyColemanquifontlelienavecleshistoireslocalesde

E

ce quartier alternatif, imprégné parl’histoiredesmigrantsjuifsinstalléslàdepuislafindu19èmesiècle.D’ailleurs,pour Mathias Dreyfuss, curateur del’exposition, l’esthétique de New Yorkestaussiimportantequelamusique.

Y a-t-il de grandes différences entre l’exposition que vous avez montée à Paris et celle-ci?C’estlemêmeconceptqu’en2010,maisici des ajouts ont été faits, certainessectionsétoffées.Parcontre, le travailscénographique effectué dans le Mu-sée Juif de Berlin est très différent deceluifaitàParisetilestexcellent,aveccespiècescapitonnéesquidonnentunetrèsbonneacoustique.

Y a-t-il une symbolique particulière pour vous dans le fait que cette ex-position soit présentée en Allemagne?Oui!Celarevêtunetrèsgrandeimpor-tance que l’exposition soit partie enAllemagne, et j’en suis très heureux.Toutd’abordlagenèsedumouvementse trouve à Munich en 1992. Il y a unlien très fort avec l’Allemagne, la si-tuation politique de ce pays dans lesannées90,laxénophobieetlaprisedeconsciencequ’entantqueJuifilyavait

quelquechoseàdiredanscepayssurcesujet.Etpuis,avant1992,ilyaeuunerenaissanceduklezmeravecdesJuifsetnon-juifsenAllemagneetdescontactssesontnouésentrelesmusiciensalle-mands et new-yorkais. De plus, danslesannées90,beaucoupdemusiciens,parmi eux des Israéliens également,sontvenusàBerlin,inspirésparZorn.Undialogues’estmisenplaceentrelesscènes musicales. Cette exposition àBerlin,c’estunaboutissementnaturelpour les musiciens qui sont très heu-reuxqu’ellesoitprésentéeici.

Dans ce mouvement, l’accent est mis sur la culture et non sur la musique. Pour quelle raison?Le titre de culture est très important

car John Zorn voulait souligner toutl’arrière-plan de cette musique, laculture qu’elle porte en elle. Ceci ex-pliquel’importancedesimages,duci-néma,delatélévision.Zornproduitdela musique visuelle. Mais le projet dela «Radical Jewish Culture» n’est paslemêmepourtous,cartousn’ontpasle même background, la même pers-pective,mêmesilesmusicienssontdelamêmegénération.Cequiestradicaldans cette musique, c’est qu’elle n’estniàdansernià fredonner.Elleprendracine dans la culture musicale juivemaisestdéconstruiteetinfluencéeparle background de chaque artiste, quipeutêtrepunk,rock,classique…

Malik Berkati, Berlin

> Rencontre avec David KrakauerQuel est votre parcours musical?Parler à Berlin de la musique klez-mer est un peu comme un retour auxsources.Maisenfait,jen’aipasdutoutgrandiaveccettemusique.Quandvers16-17 ans je suis allé pour la premièrefois dans le East Side, j’ai eu l’impres-siond’entrerdansunmondedifférent,inconnu. Quand mes parents sont ar-rivés d’Europe, ils ont jeté le bébé avecl’eaudubain:onneparlaitpasyiddishàlamaison,iln’yavaitpasdemusiqueklezmer, je ne connaissais que celle deBroadway ou la musique classique, carmamèreétaitvioloniste.Laseulechosequi me ramenait à nos origines étaitmagrand-mèrequiparlaitanglaisavecun fort accent yiddish. Mon éducation

musicaleàlaArt School for Music and Art aétédouble:classiqueetjazz.C’estlàquej’ai rencontré Anthony Coleman. Nousavonscrééungroupeoùl’onjouaitdesclassiques jazz mais aussi ses proprescompositions.Onallaitdanslesclubsetonécoutaittouteslesstarsdel’époque.Cela a été une éducation unique, maisà un certain moment, j’ai eu peur dene pas pouvoir trouver mon cheminpersonneldanslejazz.Jemesuisalorsconcentré sur ma carrière classique, cequinem’empêchaitpasdefairesecrète-ment des expérimentations musicales.Unjour,j’aieulachanced’entendreenlive Dave Tarras, un maître de la mu-sique klezmer, et cette musique m’aparlé. J’ai continué à développer ma

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en musique

> Menuhin Festival GstaadLa 55ème édition du Menuhin Festival Gstaad se déroulera du 15 juillet au 3 septembre 2011. Au programme: Ravel, Haendel, Stravinsky. Des œuvres données par les meilleurs orchestres, ensembles, chefs et solistes. L’ensemble étant placé sous le signe du «feu» et du «soleil».

ondéen1956parLordYehudiMenuhin,leMenuhinFestivalGstaadestdevenul’undesévé-nements les plus importants

delamusiqueclassiqueenSuisse.Avecenviron50concertssurseptsemaines,le festival attire tous les ans plus de20’000 amateurs de musique au cœurdelarégionduSaanenland.Surfant sur le succès des années pré-cédentes, le festival repose sur trois

piliers: la musique de chambre, lesœuvressymphoniquesetlesopérasenversiondeconcert.Cette55èmeéditionfaitlapartbelleauxcélébrités–SolGabetta,ZubinMehta,Hélène Grimaud, Magdalena Kozena,KristjanJärvi,RenaudCapuçon,RenéeFleming–commeauxjeunestalents.

Dès l’ouverture, nous retrouvons lespianistes Katia et Marielle Labèque

avec dans leurs bagages une versionfascinante pour deux pianos et troispercussions du célèbre «Boléro» deMauriceRavel,agrémentéd’œuvresdeleurpaysbasquenatal.Nousdéguste-ronslesdébutsenduoduvioloncellisteSol Gabetta et de la pianiste HélèneGrimaud.La star de la percussion Martin Gru-binger, repoussant systématiquementseslimites,ferasapremièreprestationà Gstaad aux côtés de Kristjan Järviqui tient les rênes du Gstaad FestivalOrchestra.LasopranoaméricaineRe-née Fleming nous offrira, lors d’unconcert, un programme placé sous lesignedeBroadway.Changementdedé-cor avec le concerto de Korngold sousl’archetdeRenaudCapuçonetlacréa-tionsuisseduconcerto«Conjurer»deJohn Corigliano avec la jeune star au-trichienneMartinGrubinger.Plusieurs programmes de musique dechambreontété conçus en exclusivitépour le Menuhin Festival 2011. Ainsi,les«QuatuorsduSoleil»deHaydnparle Quatuor Mosaïques, le programmebaroquedelastardelaflûteàbecDo-rothee Oberlinger autour du très jolithème«SoleeLuna»,le«Tempéramentdefeu»deSebastianKnauerouencoreles deux concerts de la série «Today’sMusic»placéssous lesignede l’«earlyfusion»,quiproposentd’uncôtélaren-contreentredesmadrigauxmédiévauxet du tango argentin («Buenos AiresMadrigal»)etdel’autredesimprovisa-tionsbaroquessurdesélémentsrock.

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Charlie SiemMagdalena Kozena Cecilia Bartoli Hélène Grimaud Enoch zu Guttenberg

expo temporaire

carrière classique, mais j’étais terrible-ment malheureux. Je voulais trouverunfoyeràmesaspirationsmusicalesetle klezmer est devenu mon hobby. Unjour,legroupeKlezmaticaentendupar-ler de moi et m’a demandé de venir lesrejoindre à Berlin. Lorsque j’ai vu quedesmilliersdepersonnesdansaientsurnotremusique,j’airéaliséquejepouvaisdevenirunerockstarjuive.DeretouràNewYork,jemesuisdemandécequejepouvaisfairedecettemusiqueest-euro-péenne.Puisnousavonseuunemaisonde disques allemande qui voulait fairedu«Rythm’N’Jew»!Notreattitudeaétéde ne pas jouer cette musique de ma-nière nostalgique mais en y incluantdesinfluencesdifférentes,delapop,dujazz,etc.Jepensequenousavonslancélesecondrevivaldelamusiqueklezmer!

Comment avez-vous trouvé votre propre voie?Au début, je prenais les vieux disquesklezmers et faisais comme un appren-ti-peintre: j’essayais de copier, de com-prendre comment cela fonctionnait,quels étaient la nature et l’intérieur delamusique,afind’apprendreparlasuiteàimprovisersurlemodeklezmer.Maiscelanefonctionnaitpas.J’aidonctentédecopierl’improvisationsurl’anciennemusique klezmer pour comprendre lesystème d’impro. Mais, comme pour le

jazz,jenetrouvaistoujourspasmavoie.Il fallait que j’inclue dans le klezmertoutessortesdemusiquesquej’avaisen-tendues (Cole, Hendrix, Gillespie, etc.)pourtrouvermavoieetmavoix.

Quels sont vos souvenirs de votre «époque allemande»?Celaaétéunmomentincroyable.Nousvenions souvent en Allemagne à causedenotremaisondedisques.Nousavonsvu le Mur tomber, nous avons certai-nement fait les derniers concerts poli-tiquesà l’estavant la réunification.Unjour,j’aireçuunappeldeJohnZornquivoulaitquejelerejoignepoursonpro-jet «Kristallnacht». Je suis allé à Mu-nichpourenregistreret là j’aientendupour la première fois le terme «Radi-cal Jewish Culture». Zorn avait reprisquelquechosequiexistait–lerevivalduklezmer, l’avait nommé et en avait faitun mouvement. À ce moment-là, ZornformaitsongroupeMasadaetilvoulaitquejeviennepourleurdonnerle«vib».Ilm’aditquejedevaisenregistrersousmonproprenometsurlelabelqu’ilve-naitdecréer.Ilm’afaitconfianceetj’aifait le premier disque de la «RadicalJewish Culture» du fameux label Tza-dic!Puisnousavonseffectuéun«TzadicTour»enEurope.GrâceàTzadic,leklez-merestdevenuunebranchedujazz.

Vous êtes à présent produit sur le La-bel Bleu français…Oui, à la fin des années 90, j’ai penséque c’était le bon moment pour allerenFranceetj’aisignéavecleLabel Bleu:depuis, la France est mon plus grandmarché. Avec ce label, j’ai décidé decontinuer dans la veine du «Radical

JewishCulture»etdecasserlesgammesduklezmerclassique.Ledéfiestd’écrirede nouveaux accords et de nouvellesformes. J’ai toujours voulu briser lesmodes.Jecontinueàtravailleravecdesmusiciens contemporains, j’ai des pro-jets avec des jeunes, même venant duhip-hop,carjeveuxétreindrecettemu-siquequiaunpieddanslepasséetunautredansl’avenir.

Qu’y a-t-il de juif dans votre musique?La«RadicalJewishCulture»m’apousséàcollaboreravecdesgensdetoushorizons,plusoumoinsradicaux,expérimentaux.Quelle part y a-t-il de new-yorkais et dejuifdansmontravail?Jenepeuxpaspré-tendrevenird’unpetitshtetl,cetteconti-nuités’estbrisée!JesuisdeNewYorketma musique est celle jouée à New York.Maintenant, qui se soucie de savoir sicelaestjuifoupas?Celaestsimplementdelabonneoudelamauvaisemusique.Noussommesau-delàdes«revivals»,quisesoucieàprésentde lapremière,de laseconde renaissance du klezmer? Maposition est celle consistant à faire unenouvelle musique du monde. Ce qu’ily a de juif là-dedans, c’est seulement saconnexionavecl’histoire.

Malik Berkati, Berlin

Radical Jewish Culture, Jüdisches Museum Berlin, Lindenstr. 9-14, ts les jours de 10h00 à 20h00, les lundis 22h00, jusqu’au 24 juillet 2011.

Concerts dans le cadre de l’exposition: 9 juin 2011, 20h00 «New Voices in Jewish Music: Caine, Sparks and Cohen»; 26 juin 2011, David Krakauer, heure à vérifier sur le site; 11 août 2011, 20h00 Socalled aka Josh Dolgin, maître du «klezmer-hip-hop». 23-26 juin 2011: festival Sounds No Walls 2011 – Jazz & Jewish Culturewww.jmberlin.de/radical

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en musique culture

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CONCOURS Gagnez un DVD de «Rien à déclarer» ou de «Raiponce» ou de «Numéro 4» en répondant à la question suivante: pour quel numéro de Hayom Dany Boon a-t-il fait la couverture? EnvoyezvosréponsesàCILG-GIL/ConcoursHAYOM43,routedeChêne–1208Genève

S.K. / D.G.

LE RÊVE DE CHRISTOPH MÜLLER DIRECTEUR ARTISTIQUE DU FESTIVAL«J’imagine en permanence de nouveaux concepts pour le Festival Yehudi Menuhin. Mon but est de rendre la manifestation encore plus vivante, exclusive et passionnante. Monter nos propres productions telles que le Gstaad Festival Orchestra (créé en 2010) permet d’accen-tuer notre rayonnement, et de réaliser un vieux rêve, celui de réunir deux compétences au sein d’un seul et même projet: ma passion pour la musique et la direction artistique d’un des festivals classiques les plus prestigieux».

Lescyclesdeconcerts«Menuhin’sHe-ritage» et «Les Matinées des JeunesÉtoiles» offrent un podium uniqueàde jeunesmusiciensauseuilde leur

carrière.Ilyacinqans,KhatiaBunia-tishvili donnait son premier concert.Elle est aujourd’hui acclamée auxquatrecoinsdelaplanète.Cetteannée,pendantdeuxsoirs,desjeunestalentsserontsoutenusetaccompagnésparlagrandeclarinettisteSabineMeyer.Enfin, last but not least, leprofesseurdechant Silvana Bazzoni Bartoli et sacélèbre fille la soprano-mezzo CeciliaBartoli seront présentes dans le cadrede la «Gstaad Vocal Academy» avecleurs étudiants, pour nous présenter,enconcert,lerésultatdeleurtravail.LesingrédientsdusuccèsduMenuhin

Festival à Gstaad sont une nouvellefois réunis: têtes d’affiche et décou-vertes,grandrépertoireetnouveautés.Peu de manifestations rivalisent avectantd’intensité,demagieetdebeauté.Grâceàl’auraduFestival,Gstaads’af-firmedeplusenpluscommeunedes-tinationprivilégiéepour lesamateursdecultureetdemusique,etcommelemariage idéal entre un paysage idyl-lique,desinfrastructureshôtelièresdehautniveauetuneoffremusicaleam-bitieuse.

Sylviane Adda

Renèe Fleming

Numéro 4Trois sont déjà morts. Qui sera le qua-trième?Unadolescentextraordinaire,JohnSmith,fuitdevantdesenne-misprêtsàtoutpourledétruire.Changeantperpétuellementd’identité,nerestant jamaislongtempsdanslamêmeville, ilestaccompagnéparHenri,quiveillesurlui.Partoutoùilva,Johnestlenouveauvenu,celuiquin’aaucunpassé.Danslapetitevilledel’Ohiooùils’estinstallé,ilvavivredesévénementsinattendusquivontchangersavie.Desonpremieramouràladécouvertedesesincroyablesaptitudes,ilvaaussiselieràdespersonnesquipartagentsonfascinantdestin…

Rien à déclarer1erjanvier1993:passageàl’Europe.Deuxdouaniers,l’unBelge,l’autreFrançais,ap-prennentladisparitionprochainedeleurpetit poste de douane fixe situé dans lacommunedeCourquainFranceetKoor-kinBelgique.Francophobedepèreenfilset douanier belge trop zélé, Ruben Van-

dervoordesevoitcontraintetforcéd’inaugurerlapremièrebri-gade volante mixte franco-belge. Son partenaire français seraMathiasDucatel,voisindedouaneetennemidetoujours,quisurprendtoutlemondeenacceptantdedevenirleco-équipierdeVandervoordeetsillonneravec lui lesroutesdecampagnesfrontalièresàbordd’une4Ld’interceptiondesdouanesinterna-tionales.Unfilmde,etavecDannyBoon.

MonstersCela fait quelques années que la NASA a localisé une vie extra-terrestredans notre système solaire. En essayant d’en ramener des échantillonssur terre, le satellitederecherches’estécrasédans lenoman’s landentreleMexiqueet lesEtats-Unisavecdesconséquencesdésastreuses:uneracemortifèred’extra-terrestresestnéeets’estrépandue.LamoitiéduMexiqueaétédéclarée«infectedZone»etmiseenquarantaine.Etlemondeaoublié.Jusqu’aujouroùungrandreporteraméricain,deretourd’unhôpitalprétendumentdévasté,s’égaredanslazoneinfectéeencompagnied’unetouristeblessée. D’après les mots enthousiastes d’un cri-tique américain, Gareth Edwards est un cinéaste«who can move mountains with his mind». Avec«Monsters», ilcréeunchapitredansl’histoireducinémaenprouvantquelegrandcinémanenéces-sitepasforcémentungrandbudget.Pourlesama-teursdefrissons.

SkylineAprès une soirée bienarrosée, un grouped’amis est réveillé pard’étranges lumièresdans le ciel. Ils dé-couvrent avec horreurde gigantesques vais-seaux extra-terrestres surplombant les métro-poles du monde entier. De puissantes sourceslumineuses semblent aspirer les hommes parmilliers.Lastupeurpassée, la fuiteet la résis-tances’organisent.L’humanitéest-ellecondam-néeàdisparaître?RéponseenDVD…

Au-delàL’histoire de troispersonnages han-tés par la mort etles interrogationsqu’elle soulève.George est unAméricain d’ori-gine modeste, af-fecté d’un «don»de voyance qui

pèsesur luicommeunemalédiction.Ma-rie, journaliste française,estconfrontéeàune expérience de mort imminente, et ena été durablement bouleversée. Et quandMarcus,unjeunegarçondeLondres,perdl’êtrequiluiétaitlepluscheretleplusin-dispensable, il se met désespérément enquêtederéponsesàsesinterrogations.Lestroispersonnagessontguidésparlemêmebesoindesavoir,lamêmequête.Leursdes-tinéesvontfinirparsecroiserpourtenterderépondreaumystèredel’Au-delà...

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culture culture

lireLes Nobels juifs de chimieD’Isaac Benguigui

L’un des traitsmarquants etremarquablesdes Juifs toutau long deleur histoire,plusieurs foismillénaire, aété leur créati-vité dans tousles domaines,en particulierdans le do-maine scien-tifique. Ils ont

participédefaçonimpressionnanteàlaremiseen cause des valeurs, au démantèlement desdogmesetàl’irruptiondesforcescachées.Onpeut d’emblée souligner que la contributiondesJuifsàlascienceaétésanscommuneme-sureaveclepourcentagedelapopulationqu’ilsreprésentent.CelarestevraipourlachimieduXXesiècle.Atraverslavieetl’œuvrede23prixNobeldechimie,l’auteurlivreunehistoiredeceshommes–biensouventdesexilésetd’ori-ginemodeste–dontlasciencefutlavocationetlepartagedusavoirleurcredo.

lireLes aventures de Rabbi Harvey: Duel à Elk SpringDe Steve Sheinkin

RabbiHarvey,rabbin-shériffand’AbrahamLincolnetdebase-ball,rendlajusticedanslapetitevilled’ElkSpring,auColorado.Sesarmespourfairerégnerlaloi?Lasagesseetl’humour.L’universoùilévolueestunmélangedeFarWestetdevillagejuifd’Europedel’est.Riend’étonnant,donc,quedanscepayslesaloonservedesspécialitéseuropéennes,quelerabbins’entraînepourunecompétitiondebûche-rons,quelesgenss’exclamentenyiddishetquelesdesperadoscitentleTalmud.Danscetroisièmeopus,rabbiHarveyestdésormaisbienétablidanssavilleetsaréputationafranchilesRocheuses.Maisildoitfairefaceàlavenueenvilled’unnouveaurabbinpeuscrupuleux.Lesdeuxhommesvontainsis’affronteràlama-nièredesrabbins:àquiseraleplussageetleplussubtil.Unduels’engagedanscepetitchef-d’œuvred’humour.

lireLes carnets de Victor FrankensteinDe Peter Ackroyd, traduit de l’anglais par Bernard Turle

Depuis sa publication en 1818, «Frankenstein», le célèbrechef-d’œuvredeMaryShelley,ainspiréquantitéd’artistes,deromanciersetdecinéastes.Àsontour,PeterAckroyddonnesonangoissanteversiond’uneextraordinairehistoire.L’auteur-narrateur de ces carnets, c’est Victor Frankensteinlui-même,jeuneétudiantgenevois.VenuàOxfordpoursuivreses études, il se lie d’amitié avec Percy Bysshe Shelley dontl’athéismepassionnéenflammesonimagination.Leursidéesavancées valent aux jeunes gens d’être renvoyés de l’univer-sité.IlsseretrouventàLondres,oùVictorentendpoursuivresesexpériencessurl’électricitéet–pourquoipas?–réinsuf-flerlavieàunmort.GrâceauxthéoriesdeGalvani,àunmaté-

riel impressionnant et auxcadavresbienfraisfournispar l’abominable secte des«résurrectionnistes», il n’yréussitquetropbien…Commencealors,dansuneatmosphèrepesanteetem-brumée, l’infernale pour-suite: unis par un pacteimpossible, créateur etcréature se pourchassent.Les énergies en présences’emballent, confirmantla théoriedeMaryShelley,selon laquelle l’homme,quoique conscient de cou-rir à sa perte, ne manquepourtantpasd’ycourir.

cdVoyage d’une mélodieEnrico Macias

EnricoMaciasenyiddish?Non,il ne s’agit pas là d’une blaguejuive! Voyage d’une mélodie, sondernier album, explore avec unréel plaisir les musiques d’Eu-ropedel’est.DeSprayz Ichmir (Le-haïm encore un verre) à Ne dis pas,lechantdespartisansdeVilnius,écritparunjeunepoètedansleghetto,leConstantinoischantelajoieetlarévolte.AvecsarepriseenyiddishdeParis tu m’as pris dans tes bras,ilmontrel’universalitédecettecélèbrerengaine,peuimportelalangue.Commeiln’enestpasàuneaudaceprès, l’artistes’estégalementoffert,à laréalisation,lesservicesdeSoCalled,unDJcanadienquimélangeklezmerethip-hop.Effetfraîcheurgaranti!EnricoMaciasaconçucevoyagecommeuntraitd’unionentrelesmondessépharadeetashkénaze.Ilrevisiteunclassiqueenladinoavecl’israélienneYasminLevy(Co-razon),s’essayeaukabyleavecIndir(Sintra)etchanteLes Sépharades,un texte sur l’exil de l’écrivain Eliette Abécassis. Cette évolutionmusicaleplutôtrarepourunartistedesagénération,EnricoMa-ciasladoitàsonfils,leproducteurJean-ClaudeGhrenassia.Depuis2003etl’albumOranges amères, ilaentreprisdesortirsonpèredesterresdelavariétédanslesquellesonl’enfermait.Illuiapermisdegagnerenmodernité,toutenrestantfidèleàsessourcesd’inspira-tiondontlamusiquearabo-andalouse.«L’Oriental»asurprissonpublic,sanspourautantreniersessuccèspopulaires,commel’in-contournableMendiant de l’amourqu’il interprétaitencoreenmarsdernierà l’Olympia.En2012,EnricoMacias fêtera sescinquanteansdecarrière.AlorsSprayz Ichmir!

Paula Haddad

cinémaSacré & Secret, l’âme de BaliUn film de Basil Gelpke

PourlesBalinais,lacultureetlareligionnefontqu’un.Leurcroyanceenlaréincarna-tiondel’hommeconstituelepointcentraldeleurconvictionreligieuse.Ainsi, lebutpremierde lavien’estpas l’accumulationdebiensmatériels,maisdetoutmettreenœuvreafind’obtenirunbonkarmadanslavieàvenir.Bali ne se résume pas à être une île paradisiaque et touristique, peuplée d’indigènesausourireetàladouceuràtouteépreuve.Lapetiteîleestempreinted’unespiritualité

complexe,souventcontradictoire,etquiestprésentedanstouslesaspectsdelavie.LesBalinaisviventdansunmondepro-fondémentmagiqueetsontpersuadésqu’ilssontlefruitd’uneréincarnationetqu’ilsserontànouveauréincarnés.ÀBali,c’estuneformeséculairedubouddhismehindouquisubsiste,unereligionquiétaitrépanduedanstoutlesud-estdel’Asieavantl’arrivéedel’islamisationetdelacolonisation.LesBalinaiseux-mêmesparlentde«HinduDharmaBali».«Sacré&Secret–l’âmedeBali»faitpartagerauspectateurlescérémoniessecrètesetsouventbouleversantesquiaccompa-gnentlesBalinaisdeleurnaissanceàleurmort…etdansleurréincarnation.

cinémaLa conquêteDe Xavier Durringer

Ecrit par Patrick Rot-man, avec dans lesrôlesprincipauxDenisPodalydès, FlorencePernel, Hippolyte Gi-rardot et Bernard LeCoq, le film relate lamarchevers lepouvoirde Nicolas Sarkozy etconstitue le premierfilm de fiction sur unchefd’Étatenfonction.La relation passionnéedececoupledepouvoiràladérivefaitdeNico-lasSarkozyunperson-nage romanesque surqui vient se refermerau soir de la glorieusejournéedu6mai2007lepiègeduFouquet’s,quisaboted’entrée son quinquennat. Le départ en pleine cam-pagnedeCéciliaavecRichardAttias,larelationducan-didatavec la journalisteAnneFulda, leshumiliationsvenues du président Chirac, Clearstream, les fameuxSMS, l’influence de Henri Guaino, le film dit presquetout...Projeté le 18 mai à Cannes en Sélection officielle.

déjà dans les salles obscures!

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culture culture

lireSerge GainsbourgDe Tony Frank, Jane Birkin, Bambou et Charlotte Gainsbourg

En1968,lamaisondedisquesPhilipsfaitappelàTonyFrankpourréaliserdesportraitsdes-tinésàunepochettededisque.Cinqphotosserontfinalementretenuesdecettesérie.SergeGainsbourgdiraplustardquecesportraitsfigurentparmisespréférés.Cemomentmarqueledébutd’unelonguecollaboration,d’unerelationdeconfianceetd’amitié.Tonyphotogra-phierarégulièrementSergechezlui,ruedeVerneuil,enstudio,enfamilleetenconcert.Ilréaliseranotammentlacélèbrephotographiedelapochettede«MelodyNelson»,sondisquemythique.ToutletalentdeTonyFrankseré-vèledanscetouvragequiseregardecommeunalbumdephotos de famille. On y découvre des portraits chaleu-reuxettouchantsdeSergeGainsbourgetdesesproches.Des portraits en grande partie inédits, révélant la parthumaine,parfoisfragile,maistoujoursattachanted’unartistehorsducommun.

lireLe Code de la KabbaleDe James Twyman

«Les plus grandesleçons nous vien-nent des aven-tures qui formentet changent notrevie. L’aventureque jedécrisdansce livre a été pourmoi une véritablesurprise. Je n’aiplanifié aucunedes choses dontje vais vous par-ler ici,et jenem’attendaispasnonplusàcequ’il en résulte un livre que d’autres genspourraient considérer comme important.Maisplusj’yrepensaisetplusjeréfléchissaisaux détails de ces deux incroyables journéesd’avril 2008, plus il m’apparaissait que cetteaventurenepouvaitêtredestinéeuniquementàPhiletàmoi.»

lireLa flamme du ShabbathDe Josef Erlich

Témoigner, c’est ce que fait Josef Er-lichdanscerécit-documentaired’uneprécision minutieuse, centré sur uncolporteur et sa famille. Situé versles années 1920, le texte fait revivrela bourgade typique de Pologne, oùles Juifsvivaientpresqueenvaseclos,selon une structure sociale définiti-vement emportée depuis par la tour-mentedelaguerre.Desphotosd’époque,desillustrations,quelques pages sur les communautésjuives en Pologne, les textes rituels etun précieux index thématique aug-mentent la valeur du document, ins-crit dans la collection ethnologique«Terre humaine». Au-delà du cadrespécifique, le livre introduit à la di-mensionuniverselledelafêtehebdomadairedepuislespréparatifsma-térielsintenses,commencésdèslejeudi,jusqu’àlacérémoniedeclôture,lesamediàlanuittombée.

LA KAÏTANA D’ALEXANDRA Du 4 au 22 juillet 2011

Pour les enfants de 2 à 12 ansPour tout renseignement: Alexandra 079 360 68 88 [email protected]

expositionL’Erta Ale & l’EtnaUn volcan africain et un volcan européen. Espace vidéo du 3e étage.

UnlieuaussiextraordinairequepeuconnuquecelacdelaveenÉthiopie,surl’ErtaAle.Cevolcanseprésentesouslaformed’unpuitsdeplusd’unecentainedemètresdediamètreaufondduquellalavebouillonne.L’enviededescendredanscechaudronpouryréaliserdesimagesfutlaplusforte,malgrélachaleurdesgazquiytourbillonnent.L’Etnaestleplusgrandvolcand’Europeetsonactivitéestquasicontinuelle.Sesquatrecratèresprincipauxsontlesièged’uneactivitéexplosiveextraordinaire.Quandunenouvelleboucheéruptivesemetenplacedanslesannées2000,desfontainesdelaveatteignentunehauteurdeplusde600m.Cedocumentairenousexpliquelefonctionnementdecejeunevolcandeplusde300’000ans.Réalisationetproduction:RégisEtienneLesprojectionsdecesfilmssontoffertesparRégisEtienne,PrésidentdelaSociétédevolcanologieGenève(SVG).Muséum d’histoire Naturelle de Genève

jusqu’au 28 août 2011

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culture culture

> J’ai lu pour vous par Bernard Pinget

lireLes Manuscrits de Serge Gainsbourg. Brouillons, dessins et inéditsDe Laurent Balandras

«Sans technique, un don n’est rien qu’une sale manie» chantaitGeorges Brassens. Serge Gainsbourg ne le savait que trop, lui qui,pourtant,aimaitfairecroirequ’il«balançaitseslyrics»avecfacilité.On découvre à travers les fac-similés de ses manuscrits un artisteau travail qui liste, biffe, corrige, reprend sans cesse ses textes, re-mettantinlassablementsurlemétierlematériaudesacréation.Laplumesergent-majordeGainsbourgnousrévèleicilagenèsedechan-sonsmythiquesqu’ilacomposéespour lui-mêmeoupourd’autresinterprètes.Sontaussiprésentéesdenombreusesœuvresinédites–dontsestoutespremières–etdeschansonsextraitesdebandesori-ginalesdefilms.

expositionAudrius Janušonis - figures céramique

LesculpteurlithuanienAudriusJanušonis(néàAly-tusen1968)exploreavecpassion,humour,dérision,esprit critique et virtuosité la figure humaine danstoutesacomplexité.Audrius Janušonis porte les stigmates d’influencesaussidiversesque laVénusdeMilo, lesCapricesdeGoya, les Fables d’Esope ou les sculptures anima-lièresdeBarryFlanagans.Ilprivilégiedanssontra-vaillemédiumcéramiquequiluipermettouràtourune expression brute ou très fine de l’argile ainsiqu’unjeusubtildesémaux.Sousunclassicismeap-parentserévèleunregardcritiqueetdécaléportésurlaréalitécontemporaine.Punk,fauneauxoreillesde

Mickey,MadoneauCoca-Colaousœursjumellesauxliensinamovibles:Janušonisinterpelle,séduit,dérangemaisnelaisseenaucuncasindifférent.Commissairedel’expositionAnne-ClaireSchumacher,encollaborationavecKunstforumSoleure.Jusqu’au 9 octobre 2011 – Musée Ariana Genève

cinémaMinuit à ParisPar l’incontournable Woody Allen.

Unjeunecoupled’Américainsdontlemariageestprévuàl’automneserendpourquelquesjoursàParis.Lamagiede lacapitalenetardepasàopérer,toutparticulièrementsurlejeunehommeamoureuxdelaVillelumièreetquiaspireàuneautreviequelasienne.

expositionUn accrochage exceptionnel

L’artdélicatdupastelseramisàl’honneurcetétéàlafaveurd’unprêtexceptionneldetroisœuvres,consentiparuneprestigieusecollectionprivéegenevoise.LeMuséed’artetd’histoireaura ainsi le privilège d’accueillir deux tableaux de Liotard dont les dernières expositionspubliquesremontentà1925et1974.Uneoccasionrared’admirerleplusgrandpasteletseulportraitallégoriqueréaliséparlecélèbrepeintregenevois.Musée d’art et d’histoire, Genève

jusqu’au 2 octobre 2011

Laure Adler: Françoise, Biographie GrassetVoiciletémoignaged’unerencontre.Rencontrededeuxfemmesjournalistesquiontbiendespointscommuns,au-delàdel’admirationvisiblequeLaureAdlerporteàFrançoiseGiroud.Biensûr,devantl’histoire,lesstaturessontdifférentes,maisilyaquelquechosedel’ordredel’analogieentrecesdeuxpersonnalitésancréesàlavieparl’écriturecommel’alpinisteparsapriseàlaparoi,etcherchant,delà,àprogressertoujoursplushaut.Encela,Fran-çoiseGiroudaconnuuneréussitedifficilementcomparable:cofondatricedel’Express en 1953 avec Jean-Jacques Servan-Schreiber, elle avait auparavantréaliséleplusgrosdesaformationintellectuelleentravaillantcommescriptsurlesplateauxdecinémad’avant-guerre.Maiselleaunsecret:uneforcedetravailàlamesuredesonbesoindereconnaissance,c’estàdirecolossale.Soncharmeetsadéterminationluirendentlesrencontresfaciles.Sonintelligenceetsonassiduité luifontconserveretcultiverprécieusementtoutcequecesrencontresluiapportent.Ainsivaseconstruireunecarrièreentroisétapes:lejournalisme,puislaviepolitique,avecdesmandatsdesecrétaired’ÉtatàlaConditionféminine,puisàlaCulturesousGiscardd’Estaing,etenfinuninvestissementdansl’humanitaire.Cequifrappeleplusdansceparcoursextraordinaire,c’estunesuitedeconvergencesentrel’intérêtpersonneldeFrançoiseGiroudetlamiseenœuvredevaleursoudechoixidéologiquesplusgénéraux.L’ExpressestcréépourservirpolitiquementPierreMendèsFrance,maisilestpourellel’outildel’accessionàlanotoriétéetàuneformenonnégligeabledepouvoir.Sonpostedesecrétaired’Étatàlaconditionfémininerépondàunenécessitédanslemondeenévolutiondesannées70,maisilluipermetaussid’acquérirdavantaged’enverguresocialequesonstatutdepatronnedepresse.Àchaqueétapedesavie,leprocessusserépète:cen’estpastantlapositiondeFrançoisequiluipermetd’agirsurlasociété,quesonactionsurlasociétéquil’amèneàasseoirsaposition.Quelestlemoteurpremier?Cetteimpressionest-elledueàlamanièredontLaureAdlerorganisesondiscours?Àtraversquelquesnotationsprésentesdansletexte,ilsembleentoutcasquecettedernièrel’assumepleinement.Onvientdelevoir,undespremierschantiersd’envergureauxquelsaparticipéFrançoiseGiroudvisaitàsoutenirl’ascensionpolitiquedePierreMendèsFrance.Grandefigureégalementquecethommepolitiqueassociéencoreaujourd’huiàuneidée

dedroitureetderigueurquifleureleparfumdesoccasionsperdues.Jeunedéputéde29ans,ilavaitétéleseuldetoutel’Assembléenationaleàvotercontrel’attributiondecréditspourlaparticipationdelaFranceauxJeuxOlympiquesdeBerlin.Pendantlaguerre,ils’engageraimmédiatementdanslemouvementderésistanceàl’occupant.En1944,onlevoitàBrettonWoodsreprésenterlaFrancelorsdelafondationduFMI,dontilseramembreduconseild’administrationjusqu’en1947.Auxcôtésdel’écono-misteKeynes,avecquiils’estliéd’amitié,ilauraessayédedessinerpourleMondeuncadreplusparticipatifetmoinssoumisàlamainmiseaméricainequ’ilnel’afi-nalementété.Préféranttoujoursàlarealpolitiklafidélitéauxidéesqu’ilcroitjustes,MendèsFrances’attirerajusqu’àsadisparitionen1982l’admirationetlerespectdestenantsd’unepolitiquehumaniste,enmêmetempsquelahainedel’extrêmedroite,outragéeautantparsajudéitéqueparsavolonté,selonelleantipatriotique,deluttercontrel’alcoolismeenFrance!Riend’étonnantàcequecethommederigueurn’aitpaspardonnéàFrançoiseGi-roudsonallégeanceàGiscardd’Estaingen1984.LuiquiavaitlentementévoluédupartiRadicald’avant-guerreausocialisme,parfidélitéàunengagementfondamen-talàgauche.Ellequitraversaitenpeudemoisl’échiquierpolitiquedansladirectioninversepourdesraisonspeut-êtreunpeupluspragmatiques...

Bernard Pinget

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culture culture

lireLes résistances juives pendant l’OccupationDe Georges Loinger avec le concours de Sabine ZeitounPréfaces de Simone Veil, Jean-Louis Crémieux-Brilhac, André Kaspi et Serge Klarsfeld

Rien ne prédestinait une résistance juive à exister en parallèle de la résistance natio-nale,oùJuifsetnon-juifsentrèrentsansappartenanceidentitaire.Pourtant,enFranceoccupée,dixorganisationsjuivesdontlaplupartétaientnéesavantlaguerredevinrentrapidementopérationnellespoursurvivreàladéportation.LeMouvementdejeunessesioniste(MJS),l’Œuvredesecoursauxenfants(OSE),lesEclaireursisraélitesdeFrance(EIF),autantderéseauxquis’en-gagèrentdanslecombat.D’autreseurentdesactivitésmilitairescommel’ArméeJuive.Alorsquelarésistancenationaleprôneleharcèlementdel’ennemiparlerenseignement,lesabotagedevoiesdecommunicationetlaguérilla,larésistancejuivea,elle,uncaractèreessentiellementcivil,cequifaitsaspécificité.Fabricationdefauxpapiers,sauvetagedesenfants,passagesclandestins,cesmodesd’actionpermirentdesauver10000enfants.Les Résistances juives pendant l’Occupation metenlumièrecettehistoireméconnue,preuvequelesJuifsdeFrancenesesontpaslaissémassacrer«commedesmoutonsà l’abattoir». Ce formidable document illustré n’existerait pas sans la mémoire de Georges Loinger, un jeune hommeaujourd’huiâgédecentans!En1942,ilrejointl’OSEauxcôtésdeGeorgesGareletmetenplaceunréseaudepassagesd’enfantsverslaSuisse.Avecl’aidedelaRésistancedeHaute-Savoieetdumaired’AnnemasseJeanDeffaugt,ilsauve400enfants.Maires,hommesd’Église,villageois,unchapitreestconsacréàcesnon-juifsquiparticipèrentàlasurviedelapo-pulationjuive.Siau1erjanvier2010,lesJustesparmilesNationsétaient23226,l’historienLucienLazare,ancienrésistantdesEIF,estimequecesont5000à10000Justesdeplusqu’ilfaudraithonorer.Enfin,celivrerendsurtouthommageàceshommesetfemmesquisurentfaireface,dontlecélèbrehistorienLéonPoliakov,ThéoKlein,ancienprésidentduCRIFouOdetteRosenstock,co-fondatriceduRéseauMarcel.Deshérosmalgréeux.

Paula Haddad

lireL’Arche de NoéMise en scène par Dedieu

Difficile de raconter l’histoire, car letextesecomposeniplusnimoinsqued’extraits soigneusement choisis del’épisode de l’Arche de Noé, figurantdans la Genèse. Mythe ou non, lesévénements ont marqué profondé-ment notre culture et font toujoursmouche dans les esprits des petits.Après, tout est dans l’œil acéré et lamain habile de l’artiste, créateur de

petitessaynètesfinementouvragées.Uningénieuxsystèmedetrois couches de belles feuilles crème donne l’illusion d’uneperspectiveprofonde,tandisquelescouleurschaudes–rouge,marron,jaune...–parentl’albumd’uneffet«animal»,trèsvi-vant.D’ailleurs,Dedieusembleavoireuuneprédilectionpourlesanimauxdespaysdusud,coupledepingouinsdandinantsetdoucecolombemisàpart.LestroistomesdesFablesdeLaFontaineavaientdéjàprouvéqueThierryDedieumaîtrisaitlatechniquedudétourageetdelamiseenpetitthéâtre:L’ArchedeNoé,objet-livreélégant,leconfirme.

coups deexpositionLes Sujets de l’abstraction101 Chefs-d’œuvre de la Fondation Gandur pour l’Art

Cetteexpositionconsacréeàlapeintureabstraiteeuro-péenned’après-guerredévoilerapourlapremièrefoisaupublicunesélectiond’œuvresexceptionnellesdelacol-lectiondeJeanClaudeGandur.Cetensembletémoignede lavitalitédecemouvementartistiqueetpermetdeprésenterdestableauxdepremièreimportanceréaliséspardesartistestelsquePierreSoulages,HansHartungouNicolasdeStaël.Unricheprogrammeestprévuautourdecetteexposi-tion,dontunevisitepubliqueparJeanClaudeGanduren juin et un symposium présidé par Éric de Chassey,commissairedel’expositionetdirecteurdel’AcadémiedeFranceàRome-VillaMédicis.Uncatalogue,unlivretetunparcours-découvertepourlesenfantsaccompagnentl’exposition.Musée Rath, Genève

expositionVolcans endormis, volcans réveillés - Exposition proposée dans le cadre de «Supervolcan».

Présentationdedessinsetdebricolagesréaliséspardesenfantsde3à6ansdanslecadredesactivitésdudépartementdelamédiationculturelleduMuséum.Cette exposition vous apprend tout ou presque tout sur la volcanologie, des secretsdelaformationdumagmaauxprincipauxtypesdevolcanisme.Quatrethèmessontabordés:lesvolcansrougesetspectaculaires,lesvolcansgrisetdestructeurs,lesvol-cansbienfaiteursetlesvolcanssoussurveillance.Supervolcaninviteauvoyagedanslemondedufeuavecsesbruits,sesodeurs,sachaleuretsessecousses.Uneinstallationpermetmêmederessentirlesvibrationssurunvolcanenéruption.Quatreexpositionsdossierssurlesvolcansetleurrepré-sentation(photographie,peinture,cartespostales,timbresposte,bricolagesd’enfants)sesuccéderontdanslehalldu2eétage.Du 7 juin 2011 au 18 septembre 2011 – Muséum d’histoire Naturelle de Genève

Carlos Schwabe (1866-1926): un fonds de dessins à (re)découvrirDeuxième volet: Entre frayeur et hallucination

LefondsgraphiquedeCarlosSchwabeestexposéàlafaveurdequatreprésentationssuc-cessivesàl’étagedesbeaux-artsduMuséed’artetd’histoire.Chantredusymbolisme,cetartistemêleavecvirtuosité,proseetlyrisme,réeletabstrait,humainetdivin,prosaïqueetsacré.Lesecondaccrochageproposededécouvrir,àtraverspeintureetdessins,uneœuvreemblématiquedel’artiste,La Vague.Nulneseraindifférentàlavisiondecesflotsdéchaînés,symboliséspardesfiguresféminines,dansunedramatisationquasiexpressionniste.Jusqu’au 19 juin 2011 – Musée d’art et d’histoire, Genève

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Un volcanologue en train d’effectuer des mesures de température (diorama)

jusqu’au 14 août 2011

théatreBoire fumer et conduire viteLa nouvelle comédie de Philippe Lellouche déja vue par 300’000 spectateurs sera au théâtre de Beaulieu le 1er octobre 2011.

LesoirduréveillonduNouvelAn,troisindividusseretrouvent,bienmal-gréeux,ensalledegardeàvuedansuncommissariatparisien:l’unparcequ’ilafaitunexcèsdevitesse,l’autreparcequ’ilatropbuetletroisièmeparcequ’ilafumédansunlieustrictementinterdit.Surgituneavocatecommised’officechargéedelesdéfendreencettesoiréedu31...Greg,MarcetSimonsevoientenfermésdansunhuisclosdrôleetinfer-nal.L’envieirrésistiblededécuplerleurénergiedefauvesencagefaceauxfauxfuyantsetauterrifiantprincipedeprécautionexploserapidement.VanessaDemouy(Madelaine),estflamboyantede justesse,debeautéetd’empathie. Elle va leur ouvrir, au delà de leurs doutes et de leurs fai-blesses,laported’uneliberténonsurveilléeetvaillammentgagnée.Aprèsplusde500représentations,300’00spectateurs, 150 dates de tournéeà guichets fermés, revoici la belleéquipeduJeudelavérité1et2.Interprètes: Vanessa Demouy, Da-vid Brécourt, Philippe Lellouche, Christian VadimMise en scène: Marion Sarraut

lireMacarons et whoopies - Finesse et gourmandise

De Hervé Chaume-ton & Patrick André (Photographe)

Desrecettescrééesparune équipe de cuisi-niers qui s’attachentà la simplicité de leurréalisation. Les ingré-dients sont facilementtrouvables en grandessurfaces, petits com-

mercesousurlesmarchés.Chaquerecetteestréaliséeettestéeencuisine,aveclesustensileset le matériel courants que chacun possède.Après l’effort, le réconfort: toute l’équipe Ar-témis se réunit pour goûter les préparations,échanger ses impressions, apporter quelqueschangements et finalement approuver les re-cettes. Le petit plus santé: toutes les recettessontéquilibréesetrespectentlesbonnesrèglesdeladiététique.

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le billet de F. Buffat

> Drôle de printemps, vraiment! Profusion de fleurs et de parfums, ce printemps 2011 nous a comblés! Mais ailleurs, notre croûte terrestre brûle d’une étrange fièvre. Rébellions et insurrections, répressions et massacres. Secousses sismiques, terre et mer qui englou-tissent et dévorent, centrales nucléaires qui explosent la mort alentour. L’Apocalypse en direct.

vons-nousàcepointoutra-génotreplanètepourqu’ellesevengedenosdémesures?Des images de punition

divine défilent dans ma tête – Le Dé-luge, Sodome et Gomorrhe, les plaiesd’Égypte – en dépit du printemps, j’aidunoiràl’âme.Etvoilàqu’àproposd’unnouveausys-tèmeanti-roquettes,installéparIsraëlpour protéger sa population, je reçoisce message: «Rappelez-vous, les Juifsnesontintéressantsquelorsqu’ilssontmorts et que l’on peut organiser desvisitesdelycéenssurlesdécombresdeleur massacre… Mieux vaut être criti-qué par les instances internationalesque pleuré». Certes, mais partout onpleuredesmortsenvisitantleschampsde bataille, Solferino et Waterloo, lescimetières militaires et les mausolées,TobrouketEl-Alamein.Commesil’onvoulait se racheter de n’avoir rien vu,riensu.Rienempêché.

Les regrets de GoldstoneRienvu.Riensu.Est-ce lecasdu jugesud-africain Richard Goldstone?Mandaté par le Conseil des Droits del’Hommedel’ONUpourenquêtersurl’opérationPlombDurciàGaza,lema-gistrat, ancien procureur auprès duTribunal international pour l’ex-You-goslavie et de celui pour le Rwanda,avait,en2009,renduunrapportacca-blantpourl’Étatd’Israëletsonarmée,les accusant de «crimes de guerre»,voirede«crimescontrel’humanité».Or voilà qu’en ce printemps 2011, lejugeexprimedesregretsetdésavouelesconclusions de son rapport: non, l’ar-méeisraéliennen’apasintentionnelle-mentprispourcibledescivils,commeon l’a prétendu. Mais lors de son en-quête, sa mission ne possédait pasd’autres indications qui lui auraient

permis d’établir toute autre forme deconclusion.«Sij’avaissucequejesaisaujourd’hui,mesconclusionsauraientété différentes», dit le magistrat. Neluia-t-onpasparlédes8000roquetteslancées sur les villes et les villages, cequientremanifestementdanslacaté-goriedescrimesdeguerreetdescrimescontrel’humanité?Etlejugederelever,en guise d’explication, qu’«il est in-déniable que le Conseil des Droits del’Homme des Nations Unies avait unhistorique parti pris contre Israël».L’accusation de crimes de guerre por-téecontreIsraëls’écrouleainsicommeunchâteaudecartes.

Tsunami d’indignationLes regrets de Richard Goldstone ontsoulevé un tsunami d’indignation.Dont celle du journaliste Luis Lemaqui, dans Le Temps du 8 avril 2011,craintque«lerevirementmalsain»dujugenefragilise lebelédificedudroitinternational: «Quelle considérationdonnerà lacommunautédesnations,quelleautoritéaccorderàuneenquêteinternationale si son principal auteur

peut ensuite démontrer son contraireen quelques coups de cuiller à pot?»Perplexe, je m’interroge: faut-il com-prendreque,pourmonconfrèreLema,qu’importelavérité,pourvuquelebelédifice du droit international, les Na-tions Unies et leurs préjugés antisio-nistesrestentintouchables?Et cette couche ajoutée au dossier parJean de Muralt, un ancien du CICR:«Goldstone dit n’importe quoi… Laseule explication – sinon excuse! – desonrevirementestd’avoircédéàlatrèspuissante pression (chantage?) de lapartdecequ’ilestconvenud’appelerlelobby juif des États-Unis». (Le Tempsdu12avril).Oui,lesJuifsnesontintéressantsque…morts, victimes d’erreurs judiciaires,agresseurs,criminels,oucoupablesdechantage et de manipulations. Je meconsoleenrelisantBaudelaire:«Jesuislaplaieetlecouteau!/Jesuislesouffletetlajoue!/Jesuislesmembresetlaroue,/Etlavictimeetlebourreau.»Drôledeprintemps,vraiment!

Françoise Buffat

A

Genève, Rue de Cornavin 6www.manor.ch

donnons du style à la vie

Richard Goldstone

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portrait portrait

> Jacques Offenbach: Que la fête soit!Auteur extrêmement prolifique (outre plus de cent œuvres lyriques, il laisse cinq fois autant de pièces pour orchestre, pour piano ou pour le violoncelle, son instrument de prédilection), Offenbach a marqué plus que tout autre compositeur l’héritage musical français aux yeux des mélomanes du monde entier. Pourtant, s’il n’avait été envoyé à Paris à l’âge de 14 ans par son père Isaac Judas Eberst, chantre de la Synagogue de Cologne, pour travailler le violoncelle au Conservatoire, le jeune Jacob n’aurait probablement jamais appris le français, et serait peut-être resté à bonne distance de cette bienheureuse frivolité qui reste étroitement associée à son œuvre. Et si nous nous reportions un instant au temps des sommets de sa gloire?

u’il est donc diffi-cile de se déplacerdans Paris en ceprintempsde1867!

Cela fait des années que ça dure! De-puis que Haussmann a entrepris detransformerlavilleencapitale«hygié-nique» et «rationnelle», on se couvredebouedèsqu’onmet lepieddehors,et on doit faire mille détours pour serendreaucoindelarue!Envoilàbien,del’hygièneetdelaraison!Mais«Quand on n’a pas ce que l’on aime, il faut aimer ce que l’on a!»C’estcequeditlaGrandeDuchessedeGérolstein–etellen’apastort–dans ledernieropé-ra-bouffe d’Offenbach... Encore un

spectacle bien enlevé et fort drôle, undeplus!Etcontrairementàcequeditmon épouse, les jambes de Mlle Hor-tenseSchneidern’ysontpaspourtantque ça! Avec ses deux complices (leslibrettistes Meilhac et Halévy, ceuxavecquiils’entendlemieux),cediabled’Offenbach nous fait passer de déli-cieuxmoments.Moiquilesuisdepuisplusdedixans,jepuistémoignerqu’iln’ajamaisdéçusonpublic.Cen’estpaspourriensil’onentendpartoutfredon-nerlesairsdeLa Vie Parisienneoude La Belle Hélène!»En écoutant ce badaud imaginaireduParisd’ilyacentcinquanteans,nousvoici entrés de plain-pied dans un

monde révolu, certes, mais à bien deségardssiprochedunôtre...Portéeparlarévolutionindustrielle,labourgeoi-siecapitalistetriomphaitalorsenOcci-dent.NapoléonIIIimprimaitàsacapi-taledesmarquesquidemeurentencoreindélébiles aujourd’hui: les grandsboulevards étaient en construction,avec leurs rangées de façades inter-changeables,dignesetprétentieuses;leprogrès technique faisait sespremierspas,sousdesformesaussidiversesquelecourrierpneumatique,leréseaumo-dernedeségouts, lesapplicationsmé-dicales plus ou moins convaincantesde l’électricité... Certes, il n’était pasencore question de téléphone, d’éclai-rage électrique ni de métro (même silesujetétaitdéjààl’ordredujourdansleshautessphères),encoremoinsdevé-hiculesroutierssanstractionanimale.Mais le télégraphe s’utilisait couram-ment,lescheminsdefersillonnaientlaFrance,lesjournauxconnaissaientunediffusionmassive,lesaffichespublici-taires commençaient à fleurir... Bref,la société de consommation, encoreauberceau,montraitdéjàunevigueur

prometteuse. Toutes ces nouveautésimpliquaient un financement, desplacements, des profits... L’argent tra-vaillait, et toute une caste de rentiersplus ou moins aisés proliférait, biendécidéeàprendredubontemps...

Le choix délibéré de la légèretéQuand le jeune Jacob Offenbach (sonpère a pris neuf ans avant sa naissancele nom de sa commune d’origine, enlieu et place de son patronyme Eberst)débarqueàParisen1833,ilnesedouteprobablement pas de tout cela. Mais ilnevapourtantpastarderàdéserter lessalles de concert auxquelles son talentdevioloncellisteledestinait,pourentrerà l’orchestrede l’OpéraComique.Eten1847,à28ans,onleretrouveradirecteurmusicaldelaComédieFrançaise.Pourtant, en 1855, ce musicien distin-gué abandonne une carrière toute tra-cée pour installer, en face de l’Exposi-tion Universelle, une sorte de baraqueforaineoùilfaitreprésenterdecourtesopérettesdesacomposition.Lepublicafflue. Offenbach rachète une sallesituée au passage Choiseul et y crée leThéâtre des Bouffes Parisiens, où ilva aligner les succès, écrivant jusqu’à7 opéras-bouffes par an... Offenbachest celui qui a mis en musique vingtannées d’euphorie. Ses spectacles sontlégers et grandioses, frivoles et imper-tinents, ses musiques vous emportentetnevousquittentplus.EnsortantdesBouffesParisiens,impossibledenepaspenser à s’amuser de tout! Ses œuvrescorrespondent si bien à l’atmosphèredu second Empire qu’il semble «télé-guidé» par le pouvoir. Il n’en est rien.Offenbachnefaitpasdepolitiqueetserit des monarques, quels qu’ils soient.Jamais il ne sera invité aux fêtes quedonnel’empereuràCompiègnepoursacourdefinanciersplusoumoinsnobleset de nobles plus ou moins financiers.Avec la complicité de ses librettistes,le musicien égratigne même bien sou-vent l’image de Louis-Napoléon, sanspour autant se poser en contestataire:pourlui,seulesdeuxchosescomptent:s’amuseretamusersonpublic.Brillam-ment et à toute allure! Cela va durer

jusqu’à ce que la guerre franco-alle-mande de 1870 oblige l’expatrié, prisentre le marteau et l’enclume mêmes’ilaacquislanationalitéfrançaiseen1860,àquitterprovisoirementParis...

Les temps sont durs? Amusons-nous!En 1871, au retour de Jacques Offen-bach dans la capitale meurtrie, onpourraitcroirequelestempsdifficilesvont commencer pour lui. L’eupho-rieest terminée.Laguerreaposéunecouched’amertumesurlesouvenirdurègne de celui qu’on appelle plus quejamais «Badinguet». Mais qu’à celane tienne: l’opéra-bouffe ne fait plusrire?Rêvonsdoncavec l’opéra-bouffe-féerie!Etdanssonnouveauthéâtredela Gaîté inauguré en 1873, Offenbachrenoue avec le succès! Seulement, cesera un succès plus difficile à gagner,et à maintenir. Les spectacles, pourattirer le public, sont de plus en plussomptueux,etpuislagestionn’estpaslepointfortd’Offenbach.LaGaîtéfaitfailliteen1875déjà...Pourrembourserles dettes, le compositeur sacrifie safortune. Cela ne suffit pas: il part entournéeauxUSAen1876...PuisrevientàParisoùilneserisqueraplusàjouerlesdirecteursdethéâtre.Cequ’ilvou-drait maintenant, c’est une consécra-tionofficielle.Elleviendraen1881avecles Contes d’Hoffmann (livretdeMeilhacet Halévy). Mais Offenbach est mortle5octobre1880,quatremoisavantlapremière,àl’âgedesoixanteetunans...

L’opéra-bouffe, c’est aussi du texteLeslibrettistesayanttravailléavecOf-fenbach sont nombreux, mais deux

«Q’

noms se détachent à l’affiche des pluscélèbres de ses créations (La Belle Hé-lène, la Vie Parisienne, le Grande Duchesse de Gérolstein, la Périchole...),cesontceuxd’Henri Meilhac et Ludovic Halévy.Difficilededémêlercequechacunap-porteàlaconstitutiondel’atmosphèreinimitable des œuvres: Meilhac, lou-foque et truculent, a commencé pardessiner des caricatures. Il est ce quel’on appelle élégamment aujourd’huiun hédoniste, dévorant la vie à bellesdents. Halévy est plus fin, son salonvoit défiler les plus grands artistes del’époque, de Degas à Manet en pas-santparPaulBourgetetMaupassant.L’unetl’autresontcapablesdelaplusgrande fantaisie, mais savent aussifairemouchedansleregistresérieux.Bizet leurconfieraen1875 le livretdeCarmen, qui est aujourd’hui, avec les Contes d’Hoffman, l’un des deux opérasfrançais les plus représentés dans lemonde! Ilestànoterque l’uncommel’autre entreront à l’Académie Fran-çaise: Halévy en 1884 et Meilhac en1888.Àcetteépoque,ilsnecollaborentplus: la paire s’est dissoute à la mortd’Offenbach.

Un génie... françaisÀl’instarduChampagneetdelahautecouture, Offenbach fait partie au-jourd’huidelapanopliedetotemsquicaractérisent la France dans les ima-ginations du monde entier. Cela nonseulementparcequ’ilestl’undesdeuxcompositeursd’opérafrançaislesplusjoués,maisaussiparcequecesontsesairsquiontfourniau«frenchcancan»sespluscélèbresthèmes.C’estlecasparexempledu«galopinfernal»d’Orphée aux Enfers, revisité et réarrangé pourdevenir un des passages obligés desspectacles «bien parisiens» hantantl’imaginairedel’amateurdefroufroustouristiques...Facétiesdudestin!Ilauraitsansdoutebienri,lepetitJuifdeColognequidé-barquaitàParisen1833,sionluiavaitdit qu’il serait, deux siècles plus tard,uneicônedel’espritfrançais!

Honoré Dutrey

Jacques Offenbach par Nadar

Napoléon III

Rue de Paris, Temps de Pluie, Gustave Caillebotte

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entretienentretien

> David G. Littman, une vie au service de l’humanitaireHistorien, écrivain, et même «agent secret humanitaire», David Gerald Littman a, dès 1986, marqué de son empreinte les instances onusiennes des droits de l’Homme à Genève. Ce vétéran des causes caritatives, qui vit retiré avec son épouse Bat Ye’or dans sa propriété en bordure du Léman, n’a rien perdu de son énergie, rien oublié de ses combats. Interview.

En quelques mots, qui êtes-vous? Citoyen anglo-américain, j’ai fré-quentéCanfordSchool,collègeprivéanglican, avant de rejoindre TrinityCollege Dublin. Une licence d’His-toire en poche, je continuais mesétudes à l’Institut d’archéologie àLondres. C’est là que je rencontraicelle qui devait devenir mon épouse,Gisèle, mondialement connue au-jourd’huisouslepseudonymedeBatYe’or − «fille du Nil» − pour ses tra-vauxsurlesJuifsetleschrétienssousl’Islam,les«Dhimmis».C’esten1960,justeavantlanaissancedenotrefille,que nous décidons de nous installeren Suisse, à Lausanne. Ma seule oc-cupationestalors,avecmesfrères,degéreraumieuxlasuccessiondemonpère.

Rien ne vous destinait donc aux opérations clandestines?Certainement pas! De fait, tout dé-butaitparlalecturede«TheRiseandFalloftheThirdReich»,del’écrivain-journaliste américain William L.Shirer.L’ouvragemefaitl’effetd’unebombe. Je m’interroge sur l’attitudedesJuifsvivantdanslespaysneutres,commelaSuisseetlaSuède,pendantlaShoah.Jemeposaisaussidesques-tionssurcequejepouvaisfairepouraiderlesJuifsetIsraël.

Vous êtes donc, à ce moment, dé-cidé à vous engager personnelle-ment? Absolument. Je fais la tournée desassociations caritatives juives inter-nationalesprésentesàGenèveetleurproposemonaide.Maisrienn’yfait,personnen’abesoindemoi. Jem’ap-prête à renoncer quand je tente unedernière visite. Sans grand espoir, jefrappeàlaportedel’OSE,l’Œuvrede

Secours aux Enfants. Son directeur,leprof.JacquesBloch,adernièrementreçu la visite d’un haut représentantdel’AgenceJuive,NaphtaliBar-Giora,en quête d’un jeune homme prêt àpartirenmissionauMaroc.Jetombedoncàpic.

Comment les choses vont-elles s’enchaîner?Toutiratrèsvite.Onm’expliquequ’ils’agit d’organiser des séjours de va-cances en Suisse pour des enfantsjuifs qui, à la fin du séjour, ne ren-treront pas chez eux mais partirontpour Israël; qu’il s’agit d’une mis-sion purement humanitaire organi-sée conjointement par l’Agence Juiveet l’OSE; que j’agirai sous le couvertd’une structure baptisée OSSEAN,l’Œuvre Suisse de Secours aux En-fants d’Afrique du Nord. Cela meconvient.J’acceptetout,mêmeledan-ger, sans me douter cependant quemon véritable commanditaire n’estautre que le Mossad ni que, commedevait lereconnaîtreShmuelToleda-no,ex-numérodeuxduServicederen-seignementisraéliendanslefilmdo-cumentaire* consacré à l’Opération,jepouvais,sij’étaispris,«pourrir dans une prison marocaine pendant de longues années».Jevoulaisaiderlepeuplejuif,nonpasjouerlesJamesBond.

Les autorités suisses connais-saient-elles vos agissements? J’ai longtemps cru que non, mais ils’avère que je me trompais. En 2008,suite à la présentation du film, j’aireçu des copies d’archives émanantdu Département des Affaires Étran-gères, à Berne, prouvant que les au-torités helvétiques savaient maisqu’elles avaient choisi de fermer lesyeux.Nousn’étionspasloindelafinde la guerre et l’attitude du gouver-nement suisse de l’époque envers lesréfugiésjuifsfuyantlesnazisétaiten-corefraîchedanslesesprits.

Une fois sur place, vous ne perdez pas de temps pour vous mettre au travail...

Oui. Avec l’aide de mes contacts,«Georges»(GadShahar)et«Jacques»(Pinhas Katsir), il me fallait mettresurpiedl’organisationdesvoyagesetfaire en sorte que tout se passe sansaccroc.Monbutdéclaréétantd’offrirdesvacancesenSuisseàdesenfantsdetoutes confessions − les musulmansétant issus de familles des «Martyrsdelarésistance»−,jedevaisimaginerunprocédéquiaufinalneretiendraitque les Juifs. La difficulté consistaità concilier les deux sans éveiller lessoupçons. M. Reinhard, délégué desSociétés de la Croix-Rouge, allaitm’êtred’ungrandsecourssanspourautant imaginer la finalité réelle demon action. C’est lui qui me présen-taitàtousceuxqui,àRabat,allaientaccepterdesoutenirmonprojet«offi-ciel».C’estluiaussiquimeconseillaitd’utiliser des «passeports collectifs»pourmefaciliterlatâche.Cesystème,quirecueillaitlapréférencedesauto-ritésmarocaines,serévéleradétermi-nant pour la réussite de ma mission«officieuse».

Avez-vous bénéficié de complicités au sein de l’administration maro-caine?Non.Tousceuxquim’ontaidé l’ontfaitsansavoirlamoindreidéedemavéritable mission. J’ai eu l’occasiondel’expliquerendétaildanslejour-nalmarocainLe Soir, lorsd’une lon-gue interview de cinq pages, signéeXavier Cornut, et publiée entre les23et26mai2009sousletitre:Pointd’Histoire - «L’agent secret humani-taire».

Quand et comment votre mission s’est-elle terminée?ElleaprisfinlejouroùAlexGatmon,lechefduréseauduMossadsurplace,me faisait savoir que les autorités sedoutaient de quelque chose et qu’ilfallait tout arrêter. Je changeai alorsimmédiatement d’hôtel, mis mafemmeetmafillesurunvolàdestina-tiondeParisetorganisai lesconvoisdes 22 et 24 juillet 1961 partant paravionavecquatre-vingt-septenfants.

Cette expérience a-t-elle marqué votre vie?Profondément.Elleenaétélepremiervéritable accomplissement. C’est ellequi m’a persuadé de me pencher surl’histoiredesJuifsduMarocetdepu-blierdesarticles sur le sujetdès1970.Trenteannéesplustard,jemettaisunpoint final au magnum opus de huit-cents pages, L’exil au Maghreb. La condi-tion juive sous l’Islam: 1148-1912, rédigéencollaborationavecleprof.PaulFentonetpubliéparlaSorbonneennovembre2010.Ladernièredemespublications,«Arab Theologians on Jews and Israel» vientd’être rééditée pour la quatrième foisetestdésormaisdisponiblesurleweb.Enfin,etparallèlementàmesactivitésd’écriture et de recherche, je m’enga-geaisdès1986entantqu’activistehu-manitaireàlaCommissiondesDroitsdel’HommeausiègedesNationsUniesàGenève.Là, jen’hésitaispasàsoule-ver nombre de sujets tabous, notam-mentceuxconcernantlasituationdesfemmes à travers certains aspects dela Charia, l’esclavage des chrétiens auSoudan ou encore la charte génoci-daireduHamas.

S. F.

* «Opération Mural-Casablanca 1961»: film-documentaire réalisé par Yehuda Kaveh, produit par Ronit Dor, récom-pensé de deux prix, diffusé dans une douzaine de festivals du «film juif» à travers le monde, et pas moins de quatre fois sur la chaîne israélienne Channel I de décembre 2007 à 2010, ainsi que sur les écrans de la télévision québécoise. Il n’a cependant jamais bénéficié d’une diffusion publique à Genève, ni même à Lausanne, là où cette page de l’Histoire d’Israël a commencé à s’écrire il y a de cela un demi-siècle.

David Littman, ému, porte sa main au cœur pendant son discours le 1er juillet 2009 devant plus de 200 personnes, à Glilot (MLM), en recevant l’Ordre du «Héros du Silence» du Mossad.

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interviewinterview

> Les querelles talmudiques de Joseph CedarLe cinéma israélien n’est pas passé inaperçu lors du dernier festival de Cannes. Après Amos Gitaï et Ari Folman («Valse avec Bashir»), c’était au tour de Joseph Cedar («Beaufort», Ours d’argent au festival de Berlin en 2007, et nominé aux Oscars en 2008) de figurer en sélection officielle de la compétition.

on quatrième long métrage,«Footnote», raconte la riva-lité entre un père et un fils:tousdeuxprofesseursdeTal-

mudauseindel’UniversitéhébraïquedeJérusalem,ilsvontsedisputerlepresti-gieuxPrixIsraël.Néen1968àNewYork,JosephCedaraimmigréenIsraëlavecsafamilleàl’âgedecinqans,grandidansles rangs du mouvement de jeunesse«Bnei Hakiva», servi sous les drapeauxlors de la première guerre du Liban, etétudié le cinéma à Manhattan. Ren-contredanssonfiefdeTel-Aviv,avecl’undespiliersdelanouvellegénérationdescinéastesisraéliens.

Vous vous êtes fait connaître voilà quatre ans avec «Beaufort», qui s’est imposé comme un film de guerre ma-

jeur. Vos deux premiers longs-mé-trages appartenaient aussi au genre dramatique. Et avec «Footnote», vous livrez une comédie grinçante...

Après «Beaufort», j’ai travaillé sur un«biopic» autour du cinéaste du Troi-sièmeReich,VeitHarlan,l’auteurdutris-tementcélèbrefilmdepropagandeanti-sémite, «Le Juif Süss»... Mais le projetn’apasvulejour.Ensuite,j’aieuenviederéaliserquelquechosedebeaucouppluslégeretdedivertir.«Footnote»n’estpasunecomédiestrictosensu.Unehistoirederivalitéentreunpèreetunfils,c’esttoujourstragique.IlenvaainsidanslamythologiecommedanslaBible...Pourautant,lefilmappartientbeletbienàunregistrequipermetauspectateurdenepastoutprendreausérieux.

Pouvez-vous expliquer le titre de votre dernier long-métrage?L’histoire s’inscrit dans l’univers desétudes talmudiques. Un livre de Tal-mudclassiques’articuleendeuxparties:d’uncôté,quelques lignesécritesdefa-çonextrêmementconcise,trèsfactuelle,car chaque élément doit être vérifiable;de l’autre, des notes de bas de page –«footnote»enanglais–danslesquelleson trouve des rumeurs, des supposi-tions, toutes les choses non prouvéesmaisintéressantesensoi.

Cette construction a aussi influencé la narration du film...Oui,«Footnote»s’articuleautourd’uneintrigue très simple, mais le film com-porte aussi des digressions qui me per-mettent de communiquer au publictoutessortesdechoses,defaçontrèsva-riée.Ceprocédéestextrêmement jouis-sifetlibératoire...

Comment s’est déroulé le tournage à Jérusalem?Nousavonstournédansdeslieuxrares.ÀcommencerparlaBibliothèquenatio-nale d’Israël, qui rassemble des écritsd’Einstein, de Kafka, des manuscritsprécieuxentousgenres,nonseulementpourleschercheursmaispourtousceuxquiveulenttoucherlaculturedudoigt.Lesgensquiy travaillentsontaussiex-centriques que passionnés et n’ont au-cunetolérancepourl’ignorance.

La caméra s’est surtout attardée sur le paysage intellectuel?Le personnage du père, Eliezer Shkol-nik,habitedanslequartierRehavia,unesortede«petitBerlin»quipossèded’in-croyables bibliothèques particulières;sonfilsUrielrésidedansla«Colonieal-lemande».Jen’aipascherchéàrestituerunecartepostaleavecdesimagespitto-

resques. Mais cette intrigue de jalousieentredeuxintellectuels,pèreetfils,c’esttypiquementunehistoiredeJérusalem.

On pense au roman d’Amos Oz, «Une Histoire d’amour et de ténèbres»...Ce livre a effectivement permis augrandpublicd’accéderàununiversqueseulsleslecteursdeS.Y.Agnon(Ndlr:lepremierprixNobelisraéliendelittéra-ture)connaissaient.Cetâged’or,dontlespersonnagesdufilmontunevisionromantique,c’estlaJérusalemdeMar-tinBuber,deGershonScholem,deJ.N.Epstein, le fondateur du départementdeTalmudde l’Universitéhébraïque...Unevisionàlaquellejesouscristotale-ment!

Quelles sont vos références cinéma-tographiques?

Dans ses premiers films, Woody Al-lensepermettaitde faire toutcequ’ilvoulait,danstouslesstyles.J’aiégale-mentétémarquéparlecaractèreextra-vaguantde«IlDivo», lefilmdePaoloSorrentino:cettefaçondepasserl’his-toireà lamoulinette,avantdelafaireexploser en mille morceaux! Tout n’apasétépossiblepour«Footnote»,dotéd’un budget inférieur à 2 millions dedollars.Maiscelanousaobligésàêtretrèsprécis.

Comment s’exprime votre point de vue de cinéaste religieux?Mespersonnagesontdavantageaffaireavec la culture juive qu’avec le mondereligieux, qui lorsqu’il apparaît, se

montre sous l’angle du folklore et defaçon plutôt négative. Je m’identifieassez bien avec cela. Le Talmud a été«détourné» par le monde rabbiniqueet seule une poignée de chercheursuniversitaires essayent de le sauver etde le «récupérer». A mes yeux, le Tal-mud est le document culturel le plusimpressionnant que l’humanité aitproduit.Aucunautrecorpusdetexteséquivalents en termes de valeur, deprofondeur,n’aétécommentédecettefaçon. Le paradoxe, c’est que 80% desIsraéliens ignorent tout du Talmud,qui a été écrit en araméen et reste lachassegardéedesreligieuxetd’unpe-titnombred’expertsacadémiques.

Votre père a reçu le prix Israël pour son travail de scientifique. Quel lien «Footnote» entretient-il avec la réalité?Celavautpourmes troisautresfilms:l’intrigue se nourrit de choses fami-lières,quimepermettentd’intégrerdesanecdotes et d’apporter de la nuance.Maislescénariovabienau-delàdemavie personnelle... Ici en l’occurrence,on est dans la fantaisie, dans le cau-chemar. Cela dit, il existe quelques il-lustreshistoiresderivalitésfamilialesau sein du département des étudestalmudiques. Pour une raison simple:la relation entre le père et le fils estl’exacterépliquedelarelationentrelemaîtreetl’élève.D’unefaçongénérale,cette tensionentregénérationsestné-cessairepourfaireavancerl’histoireetrestesourcedeprogrès...

Vous jetez un regard implacable sur le monde académique....Lessociétésoccidentalesattribuentdesprix, des récompenses, pour répondreà un besoin de créer des élites intel-lectuelles. Cela favorise l’émulation etpousselesuniversitairesàsesurpasser.Enunsens,lemondeacadémiqueadenombreux points communs avec unmatchdeboxe.Saufque,personnenel’admettouthaut,maistouslescoupssontpermis...

L’acteur Lior Ashkenazi («Mariage tardif», «Tu marcheras sur l’eau»),

S

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qui incarne le fils, est connu du pu-blic étranger, à la différence de «son père», Shlomo Bar-Aba...Shlomo Bar-Aba s’apparente à unesortedetrésor,trèsappréciédupublicisraélien. Ce grand acteur du théâtreCamerin’apastournédepuisvingtansdevant une caméra, par choix. Il in-carnelemystèreetporteenluiquelquechosedetotalementimprévisible.C’estunpeulePeterSellersisraélien...

La société israélienne reste votre principale source d’inspiration...

J’ai tendance à réaliser des films trèsspécifiques. Mais «Footnote» traiteprincipalement du besoin de recon-naissance, une dimension humainequidépasselaréalitélocale.Celaétant,une œuvre trop universelle, c’est sus-pect à mes yeux. Je vois beaucoup defilms qui ont raté ce dosage entre lespécifiqueetl’universel.Ilfautuncer-tainéquilibrepourintéresserlesgens.

D’où vient l’insolente santé du nou-veau cinéma israélien dont vous êtes l’un des piliers?Le 7ème art israélien est incroyable-mentconcurrentiel!Leratioestde70cinéastes pour 10 000 candidats as-pirants... C’est une guerre médiévale!Donc au lieu d’être confraternels etpolis,lesgenssedétestentetc’estbonpournotrepetiteindustrie.Ilfautfaireunfilmextraordinaireetuniquepoursortirdulot...»

Propos recueillis par Nathalie Hamou, à Tel-Aviv.

Film, «Beaufort»

Film, «Footnote»

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> «Le Juif», avec Ornella MutiLa comédienne Ornella Muti fait ses premier pas sur la scène du Théâtre Pierre Cardin, dans Le Juif, une pièce de Gianni Clementi mise en scène par Enrico Maria Lamanna. Elle y interprète une bourgeoise dont le mari a spolié des biens juifs durant la deuxième guerre mondiale, confrontée au retour d’un ayant-droit treize ans plus tard.Rencontre

Comédienne accomplie, icône des années quatre-vingt, vous montez sur la scène du Théâtre Pierre Cardin pour la première fois à Paris. Pour-quoi avoir attendu pour nous dévoiler cette autre facette de votre talent?Onm’asouventdemandédejouerdansdes pièces mais jamais avec des textesaussifortsquiimpliquentunevraiedis-cipline,unevraieexigenceartistiquequinesouffrepasl’à-peu-près.C’estlaseulepièce qui m’ait donné envie de montersurscène.Il fallaitcetterencontreavecungrandrôle,etcepersonnaged’Imma-colatam’ad’embléeséduite.

Parlez-nous d’Immacolata, cette femme qui a le rôle essentiel dans la pièce.Une bourgeoise dont le mari a spoliédes biens juifs durant la guerre voitsa propre existence menacée par unévénement aussi redouté que prévu:quelqu’un,sûrementunéventuelhéri-tier,frappeàleurportetreizeansplustard...peut-êtrepourréclamerbiensetpropriétés. On assiste alors à une ex-plorationdesreplisdel’âmeetdudegréd’aberration qu’un être humain peutatteindrepournepasrenoncerauxpri-vilègesqu’ilaacquis.Laculpabilitéex-ploseetlapeurs’installe…Lapsycholo-gie de mon personnage m’a intéresséeen tant que comédienne. Même si jedétestecettefemmemanipulatrice,pascultivée,retorse,quis’accrocheàsasi-tuation,j’adorel’interpréter.

Cette pièce, le Juif, qui évoque la partie sombre de l’Italie pendant le régime fasciste et la promulgation de lois raciales, contre les personnes de religion juive vous a donné envie de tenter l’aventure théâtrale. Pourquoi?Cettepagedenotrehistoirem’intéresseet me touche parce qu’elle aborde un

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momenttragiquedel’histoiredel’Ita-lie.AvantlaprisedepouvoirparMus-solini, la communauté juive d’Italieétaitl’unedescommunautéslesmieuxintégréesd’Europe.Pendantlapériodedurégimefasciste, toutachangéaveclapromulgationdesloisracialescontrelespersonnesjuives.C’estuntexteàlafois fort, prenant, dramaturgique etpolitique sur l’une des pages les plussombresetatrocesdel’histoiredel’Ita-lieetdel’humanitéetmêmeenFrance.Quel regard portez-vous sur ce passé trouble de l’Italie et cette flétrissure de l’humanité?Cela me touche, me sensibilise. On nepeutqu’êtretouchéeparcetteviolation

d’ungrouped’individuspourdesmotifsraciaux ou religieux. Comment peut-ilenêtreautrement?C’estaffreux,cequis’estpassé,maisilfautavoirlecouragedevoirsonhistoireenface.Jepensequele seul hommage qu’on puisse rendreà tous les morts qu’il y a eu consiste àêtre plus vigilants que par le passé sur

Le Juif est ainsi l’occasion de découvrir pour la première fois au théâtre l’une des plus grandes stars du cinéma italien (plus d’une centaine de films depuis les années 70) qui loin de n’être qu’une beauté fatale traverse les années avec un éclat magique qui continue de fasciner (En 1994, elle a été élue par les lecteurs du magazine Class «plus belle femme du monde»). Ornella Muti débute au cinéma dans La Moglie più bella (Damiano Damiani, 1970), alors qu’elle n’a que quinze ans. Son charme de femme-enfant traverse quelques films avant que Mario Monicelli ne lui offre un rôle à sa mesure et plus dense dans Romances et Confidences (1974). Son talent irradie dans l’univers de Marco Ferreri, le plus transgressif des réalisateurs italiens, qui en fait un symbole du mystère féminin (La Dernière Femme (L’Ultima donna), Contes de la folie ordinaire (Storie di ordinaria follia), Le Futur est femme (Il Futuro è donna).

Espace Pierre Cardin – 1, avenue Gabriel – 75008 Paris

lesviolationsdesdroitsdel’homme,etlaculturepermetd’ycontribuer.Ilfauttoutfairepourqu’unerécidivedecettemonstruosité inhumaine ne soit pluspossible.Cettepiècepermetenoutredemettre en lumière d’autres complexitésdel’âmehumaine.

Le rôle que vous interprétez n’est pas facile. Ressort-on indemne après un tel challenge?C’estunbeaudéfiquejemesuislancé,j’ailapeurauventre,carjejouedansune langue qui n’est pas ma languematernelle et j’ai un rôle qui vousprend aux tripes. On y laisse un peude soi. On ne sort pas indemne d’untelpersonnagefascinantàinterpréter.Cette expérience théâtrale m’a vrai-ment changée. Il faut avoir vécu celaune fois dans sa vie. Cela restera unmomentessentieldansmacarrièreetmonparcoursartistique.

Vous n’êtes pas très présente en France contrairement à l’Italie. Cette pièce est-elle aussi l’occasion de re-nouer avec le public français?Les théâtres font partie de l’âmeculturelle de Paris. Être sur scène àParis,oui,c’estgénial.Jesuisraviederencontrerlepublicfrançaisquiaungoût très sûr et averti pour la chosethéâtrale.Ilestenempathieavecl’his-toire, avec mon personnage, j’ai sesréactions en direct. Je sens ses émo-tions,sestensions.

Propos recueillis par Sylviane Adda