ui, me re-voici… la honte au visage de vous avoir laissés · avait occupé et artistiquement...

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ui, me re-voici… la honte au visage de vous avoir laissés si longtemps sans nouvelles, mais la paix dans l’âme. Car je sais que vous n’attendez pas de cette chronique des nouvelles croustillantes de l’immédiat, mais des mémoires au long cours, celles qui ont besoin du temps

pour être retenues comme d’humbles signes d’espérance.

FIN SEPTEMBRE

C’est ainsi que le samedi 26, notre frère Matthieu rassemble famille et très nombreux amis d’horizons fort divers pour fêter ses 90 ans. Lors de la réception qui suit de près l’eucharistie, en plus de ses remerciements émouvants, et même très émus - nous rappelant qu’il a été « longtemps dans les cuisines », il cite Emmanuel Muheim dans ses Poèmes de l’Aïeul :

Dans la cuisine, chaque verre, chaque tasse, un pot terreux et jusqu’aux casseroles, toutes ces choses la bouche ouverte à tout instant libèrent une masse de demandes comme autant de paroles blanches. À les entendre ces souffles courts, nous les trahissons chaque jour de lumières fausses. Seul un silence d’ombres futures en effet leur convient.

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Après les mois de juillet et d’août plutôt calmes, dès le début de septembre l’hôtellerie n’a pas tardé à se peupler. Frère Grégoire, notre hôtelier, nous ouvre l’éventail multicolore de nos hôtes :

Les journées « Thérapie de l’âme » avec nos amis soufis, récollection des Sœurs salésiennes de Bruxelles et Louvain-la-Neuve, Aquéro de Bierges, groupe de jeunes animés par Niels, notre voisin du Bois de la Terre, réunion de travail du personnel du Farra, Yoga, Zen, Taï Chi, sans oublier les Journées du patrimoine qui ont attiré beaucoup de monde et enfin, cerise sur le gâteau - c’est le cas de le dire -, l’anniversaire du frère Matthieu pour lequel la famille de notre frère avait occupé et artistiquement arrangé la grande salle et la petite maison efficacement aidée par les membres sympathiques de l’école d’hôtellerie de Fleurus.

Avec cela, je n’ai pas encore parlé des hôtes individuels qui n’ont pas manqué : sans les mentionner tous, rappelons qu’ils viennent ici pour différents motifs : se reposer, se recueillir, travailler – rédiger une conférence, un livre, travailler à l’atelier d’icônes etc - Il nous arrive aussi de dépanner des personnes venues parfois de très loin, dont un proche est en traitement à l’hôpital voisin du Monastère.

Enfin, comme on le sait, il n’est pas rare de voir arriver, de préférence à l’improviste, quelque pèlerin ou sans-logis, à pied ou à vélo (comme Adam, notre ami polonais), qui demande à se poser ici quelques jours pour reprendre souffle.

Saint Benoît, patron de l’Europe, n’a pas attendu le 20e siècle ni un consensus de tous les pays d’Europe sur l’accueil des réfugiés, pour rédiger un chapitre de sa Règle où il décrit dans tous les détails comment recevoir les

hôtes « qui surviennent à des heures variables et dont le Monastère ne désemplit guère » (chap. 53).

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Ce mois fut sympathiquement « envahi » par les « Journées du patrimoine », le WE des 12 et 13. Plus de 300 visiteurs – dont un bon nombre ne connaissaient pas le monastère – ont pu découvrir des Antiphonaires (livres des Offices liturgiques) hauts de 60 cm et larges de 25, reliés-cuir et fermés par des clapets en cuivre, datant des 17e - 19e siècles. Découvrir également les divers lieux de la maison des moines ainsi que leurs publications et leur atelier d’icônes. Au régal des yeux et des esprits s’est joint le régal des sens : bières « catholiques » et fromages « monastiques ». Ambiance bon-enfant. De bonnes fraternisations simples et paisibles comme il convient chez les moines bénédictins. Un genre d’évangélisation « aux périphéries » agréables. Et pourquoi pas ?

OCTOBRE

La vie quotidienne, au monastère, est particulièrement calme. L’âge avancé d’un bon nombre de frères engendre, de toute évidence, un rythme plus posé ; et les bobos de la vieillesse limitent la hardiesse des initiatives. On ne rit plus aux éclats, mais on apprend à sourire de nos travers et manies qui s’accentuent. Chacun porte en silence et discrétion le mystère éminemment personnel de sa déliquescence

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physique et psychique. Mais si nous grisonnons, perdons nos cheveux, nos dents, notre vue, notre ouïe, nous ne fredonnons pas « les feuilles mortes se ramassent à la pelle ». Car les grands espaces vitrés nous offrent le spectacle tonifiant des arbres dont les branches dépouillées nous offrent déjà le clin d’œil de bourgeons impatients d’annoncer la victoire de la vie.

Le privilège des moines réside en ce que leurs portes ouvertes leur interdisent le « nombrilisme » (regard dans le dictionnaire : familier mais correct).

C’est ainsi que, six jours de suite, des classes entières du Collège Saint-Pierre de Bruxelles, passent, l’une après l’autre, une journée de réflexion, méditation, prière, amenés par leur professeur, Didier Oger (oblat de Clerlande avec son épouse Brigitte). Certains de ces élèves disent à leur prof : « Continuer en tous cas l’an prochain avec ceux qui nous suivent ».

C’est ainsi que le couple protestant ami de longue date, Lisette et Danilo Gay, arrivent de Lausanne pour rencontrer diverses communautés chrétiennes de Belgique, en compagnie de nos frères François et Damien qui ont noué, depuis de nombreuses années, des liens œcuméniques d’abord en Afrique et ensuite en Europe.

C’est ainsi que nous passons une soirée tonifiante avec sœur Françoise-Noël, qui, en plus de sa charge de Prieure de la communauté bénédictine de Rixensart, assure la présidence des communautés bénédictines de la Congrégation de l’Annonciation. Je lui laisse la parole :

« Mon rôle est d’assurer les liens entre les différentes communautés réparties sur quatre continents : Europe (Belgique), Proche-Orient (à Bethléem), Afrique (RDC, Tchad), et Amérique du Sud (Brésil). Une

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de mes missions est de visiter chaque communauté tous les quatre ans. Cette visite dite canonique est l’occasion de rencontrer les sœurs personnellement, de voir comment elles vivent la Règle de saint Benoît, de parler avec un membre du conseil si des difficultés se présentent. Tout au long de l’année, nous sommes en contact entre nous grâce aux lettres de chaque communauté. Nous avons donc déjà un esprit de famille. Le contact personnel renforce ce sentiment d’appartenance. Ce qui me donne de la joie est la certitude que Dieu est avec moi, qu’il me porte sur la route. La vie fraternelle n’est pas facile, mais elle est source de joie, et nous devons en rayonner. Je suis heureuse de faire partie d’une congrégation universelle, de voir, grâce au Christ, le lien qui se maintient entre les sœurs lors des épreuves. Je suis heureuse de voir aussi la liberté intérieure qui se déploie en moi. Dans le doute, les épreuves, ma foi a grandi. Le Christ dort, mais il est bien présent, il nous dit : « Ecoute »… Nous sommes tous invités à nous mettre à l’écoute du Seigneur, dans l’humilité, la banalité du quotidien. Avec le Christ, tout peut être nouveau ! »

« … tout peut être NOUVEAU : cet enthousiasme du cœur m’a rappelé un poème strophique de la Béguine du 13e siècle, Hadewijck d’Anvers :

La saison se RENOUVELLE avec l’année, les jours, sombres naguère, brillent à présent. De l’an NEUF a déjà commencé le doux règne. Qui s’est résolu de toute son âme à n’épargner ni peu ni beaucoup pour l’amour, fera profit de sa peine. Âme au contraire qui ménage ses efforts et trahit son peu de noblesse, toute adonnée aux joies étrangères, se peut-il que service de Dieu ne lui paraisse lourd ? Mais ceux qui, nés de l’amour et choisis pour partager son essence, ne négligent rien pour l’atteindre, ceux-là vivent dans un tourment sacré.

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Satiété et famine inséparables, c’est l’apanage du libre amour, comme le savent dès toujours les amants que sa pure essence a touchés. satiété : car l’amour vient et nous accable ; famine : car il se retire et nous laisse en pleurs. Mais il faut trouver joie en ses fureurs mêmes, ce noble amour, jour et nuit : le pur abandon est la seule ressource qui subsiste avec lui. Que dès lors, nouvelle lumière vous donne NOUVEAU zèle, NOUVELLES œuvres, plénitude de NOUVELLES délices, NOUVEAUX assauts d’amour et NOUVELLE faim si vaste qu’éternellement NOUVEL amour dévore ses dons NOUVEAUX !

(Poème XXX III)

A ces témoignages tonifiants qui nous viennent de l’extérieur, ceux de l’intérieur le sont tout autant. Si j’ai évoqué gentiment nos petits travers et manies, dus en partie à notre vieillissement, c’est étonnamment de la part des plus Anciens que nous recevons, dans leurs comportements quotidiens, des témoignages de vie éternelle… « increvables », disons-nous familièrement. Dans le Prologue de sa Règle, saint Benoît promet à ses moines qu’ « à mesure que l’on progresse dans la vie religieuse et dans la Foi, le cœur se dilate, on court dans la voie des commandements de Dieu, rempli d’une douceur ineffable de dilection ». On court… au sens figuré s’entend, car les cannes se multiplient. Mais j’ai toujours eu, personnellement, une appréciation positive des cannes des vieillards depuis qu’un ami, souffleur de verre, m’a appris que dans son métier, la canne était une tige métallique creuse utilisée pour prélever et souffler le verre en fusion. Et c’est vrai que lorsqu’une personne âgée en a marre de traîner sa canne, son énervement arrive à se mettre en fusion… vite calmé par notre humour fraternel.

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Le mercredi 30, nous faisons un bond en côte d’Ivoire - confortablement assis dans la salle Jacques Dupont devant un grand écran - Fr. Martin, confortablement assis dans un avion a, lui, fait le bond jusque là (cf. le compte-rendu de mars 2014). Dans un audio-visuel de fort belle qualité, il nous offre les plus saisissantes photos extraites de son ouvrage Trésors de Côte d’Ivoire, aux sources des traditions artistiques (disponible au Jardin des moines). On est frappé par l’unité profonde qui relie les peuples si

divers de la Côte d’Ivoire, dont les cultures variées trouvent leur source au cœur même du pays et au-delà des frontières. Les sculptures, d’une beauté grandiose et d’une force redoutable, parlent d’elles-mêmes à travers un silence majestueux. Nous nous sommes quittés dans un recueillement quasi-religieux. Merci, frère Martin.

NOVEMBRE

Dimanche de Toussaint : comme chaque année, dans l’après-midi, nous nous rendons au cimetière d’Ottignies ; c’est là que reposent nos frères dans une pelouse où sont bellement alignées des croix

de bois et des dalles couchées gravées de leurs dates de naissance et de décès : paisible jardin soigneusement entretenu et fleuri par le fr. Yves P. et Marc Leman. Nous chantons et prions à haute voix, sous le regard quelque peu étonné des visiteurs qui se contentent généralement de déposer leurs pots de chrysanthèmes. A la différence d’autres Toussaint plus frigorifiants, il fait doux. Le cimetière est

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hospitalier, les gens s’y attardent, beaucoup de jeunes décontractés. A quand des bancs de méditation ?

Le mercredi 4 à 20h : première des quatre soirées consacrées à la lecture de l’évangile de St Jean avec le professeur Régis Burnet qui tient la chaire d’exégèse du Nouveau Testament à l’U.C.L. Un bon nombre de participants y resteront fidèles jusqu’en février.

Entre le 11 et le 15 : les personnes qui fréquentent régulièrement la liturgie du monastère, en particulier les eucharisties dominicales, mais également certains offices de la liturgie des Heures en semaine, ont bien sûr remarqué la présence « en pékin » d’un abbé de belle allure, Raphaël Buyse, prêtre du diocèse de Lille. Il a fondé ce qu’il est convenu d’appeler « la Fraternité diocésaine des parvis » à Lille.

Entre le 11 et le 15, plus de vingt membres de la Fraternité diocésaine des parvis de Lille ont séjourné à Clerlande. Occasion pour eux de retrouver Raphaël qui séjourne ici depuis septembre, et de présenter leur Fraternité à la communauté et aux familiers du monastère. Cette communauté nouvelle, née il y a quinze ans à Lille, rassemble 130 personnes de tous âges qui cherchent à vivre l’évangile dans le quotidien de l’existence. Elle

s’appuie sur les intuitions spirituelles de Madeleine Delbrêl, assistante sociale, mystique et poète, qui a choisi, au milieu du 20e siècle, de vivre sa foi au milieu des incroyants, dans la banlieue de Paris. Son expérience ouvre pour aujourd’hui de nouveaux chemins de vie évangélique. Son approche communautaire de la vie chrétienne peut parler aux familiers d’un monastère ! Les membres de la Fraternité des parvis se passionnent pour la vie de leurs contemporains et cherchent à la croiser avec l’évangile. Ils essaient d’être, là où la vie les entraine, des petites communautés simples, fraternelles et

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contagieuses de vie. C’est le témoignage qu’ils nous ont donné le dimanche 15. Un familier de Clerlande disait avoir vécu, cet après-midi là, « un moment de joie profonde, celle de sentir vivre l’Evangile et rayonner… » Bien d’autres se sont montrés intéressés, et aimeraient poursuivre les échanges pour savoir si quelque chose de ce genre pourrait naître par ici. Cela se fera le dimanche 12 décembre, après la messe et l’apéritif festif.

Le 17 : l’anniversaire du « Jardin des moines ». Un frère me transmet ce billet :

Une idée est une chose fragile. Il est beaucoup plus facile de la laisser s’éteindre que de lui garder son éclat. Quand en septembre 2005, le frère Bernard a lancé l’idée de développer un magasin à Clerlande, plusieurs personnes, y compris des moines, étaient sceptiques car différentes expériences et études incitaient plutôt à ne rien entreprendre. Mais voilà, des familiers de Clerlande ont cru à l’idée et ont osé relever le défi - avec le frère Bernard et le frère Yves de Patoul - d’ouvrir en quelques semaines le magasin que vous connaissez. Ils sont encore souvent sur le terrain mais ont été rejoints heureusement par toute une équipe de bénévoles qui assurent les permanences du mardi au dimanche, ce qui est souvent ingrat en semaine car il n’y a pas toujours foule.

Le magasin « Jardin des moines » est devenu une petite source de profit pour le monastère, mais aussi, et c’est probablement le plus important, un lieu d’activités et de rencontres entre bénévoles et visiteurs : des amis de Clerlande, des retraitants, ou tout simplement des promeneurs qui découvrent le site et trouvent au magasin des informations sur les activités du monastère. Depuis plusieurs années, le frère Emmanuel, comme responsable du magasin, anime l’équipe de bénévoles qui assurent les permanences et diverses tâches souvent réalisées dans l’ombre. Sans cette équipe, la flamme du départ serait éteinte depuis longtemps. Qu’elle soit remerciée, félicitée et encouragée à l’occasion de ce 10e anniversaire. Et si vous pouvez

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consacrer vous aussi quelques heures pour aider le frère Emmanuel et l’équipe du magasin, n’hésitez pas à le contacter. Merci !

Le samedi 21, frères Bernard, Thibaut, et l’abbé Raphaël sont à l’abbaye bénédictine La Paix Notre-Dame (Liège), pour une rencontre entre Chrétiens et Musulmans.

Du 23 au 26, fr. Thibaut est au Monastère de Wavreumont (Stavelot-Malmedy) pour une session de formation des novices et jeunes profès, bénédictins (-tines) et cisterciens (-ciennes). Fr. Thibaut a eu froid mais l’ambiance fraternelle l’a réchauffé, ainsi que leur fromage de chèvre (flash publicitaire).

Tiens ! Aux valves des informations est punaisé un texte adressé aux moines de Clerlande, rédigé par une dame séjournant quelques jours à l’hôtellerie. Elle est « conteuse de profession ». Elle nous fait ses à-Dieu :

Ce matin encore le jour s’est levé, après l’office des Laudes, après les chants encapuchonnés de blanc (N.R. ça, c’est nous). Assise devant la fenêtre de la salle à manger un bol de café entre les mains, une tartine à la confiture de coing sur mon assiette, j’ai vu la nuit s’éclaircir entre les troncs des pins. J’ai vu la clarté devenir de moins en moins bleue, de plus en plus mauve, de plus en plus rose, de plus en plus claire enfin, transparente. J’ai passé tant d’aubes à dormir, mais pour celle-ci, j’étais éveillée. Et je me suis émerveillée de voir le jour revenir après la nuit, comme d’un message secret qui me serait adressé à moi en particulier, comme d’un miracle journalier que j’avais oublié de regarder :

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après la nuit, toujours, il y a le jour. Ici, j’étais venue pour fuir l’instabilité du monde, sa violence. Et j’ai reçu ceci. Tout ceci… Le jour se lève toujours après la nuit. Et la nuit, tu peux dormir sous l’œil bienveillant du Seigneur. Merci à vous, chers frères, de m’ouvrir votre porte. Le monde a besoin de vos prières. Et moi aussi.

Le 28, veille du 1e dimanche de l’Avent. A 16h30, une belle assemblée est venue pour recevoir la méditation de Raphaël : « Partir vers ce qui arrive ».

On peut regarder en arrière, regretter le passé, vouloir revivre hier. C’est une façon de voir la vie… mais Dieu vient. Et c’est toujours un devant, dans l’épaisseur de l’aventure humaine.

L’exposé est agréable, vivant, par un constant accompagnement audio-visuel où le duo saint Benoît - Madeleine Delbrêl dialoguent et se complètent de manière aussi suggestive qu’inattendue.

« Dieu a créé la vie croissante, dynamique, évolutive, mouvementée, féconde. Toute vie qui naît de sa Parole créatrice est toujours contemporaine, greffée sur la vitesse du temps » (Madeleine D.)

L’après-midi se clôture par le chant des Vêpres avec les moines, en parfait écho à notre méditation sur l’à-venir, lorsque le chantre entonne le répons solennel :

« EN REGARDANT AU LOIN, VOICI, JE VOIS VENIR la puissance de Dieu et la nuée couvrant toute la terre.

ALLONS AU-DEVANT DE LUI, car IL VIENT régner sur son peuple ».

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Le 30, nous célébrons la Saint-André, fête patronale de notre monastère. Après l’eucharistie solennelle, nous prenons l’apéritif avec les amis venus spontanément nous rejoindre.

Durant tout ce mois, l’hôtellerie ne s’est pas désemplie. Les chambres sont continuellement occupées par des personnes qui séjournent pour se reposer, se ressourcer, s’isoler pour rédiger un livre, une thèse, faire une pause dans l’agitation quotidienne, faire le point sur ses responsabilités : ainsi, durant deux jours, quatre membres de la Direction internationale de Caritas – Europe.

Les salles de réunion, elles aussi, sont habituellement occupées par des groupes. Ainsi l’atelier « La spirale », animé par Nathalie Leplac de Mont-Saint-Guibert, a offert à plusieurs personnes l’occasion de se retremper dans la nature - particulièrement belle en cet automne - et de se former à l’expression corporelle, l’écriture par exemple.

Ainsi, pour une journée de formation, les enseignants de la « Petite Ecole » de Beauvechain.

Encore : la récollection annuelle de l’équipe pastorale des institutions wallonnes des Frères de la Charité.

Tous ces groupes reçoivent, pour accompagner leur pique-nique, le « potage-maison » clerlandais unanimement apprécié et réputé. Et pour le « quatre-heures », café, thé, biscuits monastiques lentement savourés ; bref : mieux que chez soi. « On reviendra ! », et ils reviennent, et les moines sont tellement heureux qu’il en est ainsi. Oui, « ainsi soit-il », fredonne notre attentionné hôtelier, frère Grégoire.

DECEMBRE

Avec le 12 - 13, nous sommes déjà au 3e dimanche de l’Avent. La liturgie s’impatiente : « Viens, Seigneur, ne tarde plus ! ». Et d’être

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sûrs qu’Il viendra, nous sommes déjà tout en joie : dimanche « Gaudete » (« Réjouissez-vous ») !

Bien que moines, nous sacrifions discrètement aux mœurs du monde en organisant un Marché de Noël : mon Dieu, c’est quand même le Mystère de l’Incarnation ! D’ailleurs, on n’y propose pas seulement des bières, des fromages, des sucreries - tous produits marqués du label du syndicat professionnel « Monastic » -, mais des livres, des crèches, des cartes de vœux dessinées par notre fr. Jean-Marie, des bougies - marqués du label « pour l’élévation de l’âme » -. Et surtout, un bon moment de convivialité assurée par les bénévoles et par notre fr. Emmanuel « ravi » comme le santon de Provence.

Ce même W-E, suite à la rencontre du 15 novembre (cfr. ci plus haut), une seconde rencontre d’amis de Clerlande intensifie leur intérêt pour la Fraternité des Parvis de Lille en découvrant, sous la guidance de Raphaël, quelques textes de Madeleine Delbrêl croisés avec les intuitions de S. Benoît.

Le 21 : l’hiver fait son entrée tout en douceur. « Noël au balcon » nous prépare-t-il « Pâques au tison » ? L’avenir nous le dira…. On a le mazout pour.

Le 26 : à l’eucharistie conventuelle, fr. François Veranneman a rassemblé sa grande famille pour rendre grâce avec lui pour ses 90 ans. Malgré ses handicaps de la vue et de l’ouïe, notre frère nous gratifie d’une étonnante présence d’esprit et de cœur, une inébranlable assiduité à la prière commune, une curiosité qui est désir de connaître les choses et les personnes en un audacieux amour de Dieu, du prochain, de la vie. De tels hommes ne sont pas près de mourir. Nous le souhaitons pour lui et pour nous. Il s’est vu offrir une imposante céramique, œuvre de Stéphane Terlinden (neveu du bien connu Max Van der Linden). La céramique rassemble 49 figures de ceux et celles dont l’influence a profondément marqué la lente constitution de l’Europe. Elle orne l’entrée de la salle Jacques-Dupont. Essayez de les reconnaître… « Questions pour un champion ».

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Fr. François a été Prieur du monastère de la Kiswishi au Katanga (Lubumbashi) de 1962 à 1977 ; hôtelier de Clerlande de 1977 à 1984 ; Prieur du monastère de Mambré (Kinshasa) de 1985 à 2005, date de son retour définitif à Clerlande.

Le 30, nous fêtons fr. Damien pour ses 80 ans, dont 47 au Congo, de 1965 à 2012. Moine-médecin, il a, pendant 12 ans, parcouru la brousse du Katanga pour veiller à la formation de tous les bénévoles, religieux, religieuses, laïcs, catholiques et protestants, qui devenaient infirmiers des populations souffrant de multiples maladies. En 1970, jusque-là moine de Zevenkerken, il choisit sa stabilité à Clerlande, ce qui l’amena à rejoindre les frères de Clerlande qui fondaient le monastère de Mambré en 1978 à Kinshasa. Ainsi, après avoir été « rat des champs » en brousse katangaise, il devint « rat des villes » à Kinshasa, où il y trouva une double stabilité, celle, en ville, d’être chargé de hautes responsabilités dans l’organisation et la surveillance du tissu médical urbain ; celle, au monastère d’être un des Anciens, européens, chargés de donner formation, présence et cohérence à la communauté africaine qui naissait à Mambré. Un parcours loin donc d’être banal. Quand il quitta définitivement l’Afrique pour se fixer à Clerlande, fr. Jean-Yves, prieur de Clerlande à l’époque, est allé le

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recevoir à l’aéroport de Zaventem. C’était en 2012. En 2015, dans son dernier ouvrage Par un autre chemin. Paroles de moine, Médiaspaul, fr. Jean-Yves nous confie l’arrivée « impressionnante » de fr. Damien :

Je cueille à l’aéroport cet homme si frêle, si fort, dépouillé de ces œuvres dont la portée échappe aux humbles et offrant un nouvel espace à l’Esprit qui le mène. Deux petites valises écornées : voilà tout ce qu’il rapporte. Ce qu’il reçoit au centuple de son entière oblation pour le service des malheureux et le soutien aux compagnons de vie monastique demeure disséminé dans l’air qu’il respire et remisé dans son arrière-cœur. Pas de fanfare à l’aube dans l’aéroport quasi désert pour recevoir un frère de grand poids - son poids, c’est son amour, aurait dit Saint Augustin : les fanfares ne se démènent qu’en présence des vedettes à grande surface. Pour autant, il n’y a rien à regretter.

Je passe la plume au fr. Grégoire :

L’hôtellerie a connu une belle affluence en ce mois de décembre. Parlons d’abord des groupes : responsables de soins palliatifs dans les hôpitaux de Charleroi ; Thérapie de l’âme, avec Christine Ciselet ; enseignants du lycée Martin V de LL Neuve ; journée « l’Art du Chi avec Marie-Christine Anthonissen ; rencontre entre focolare belges et syriens, et crèche vivante à la salle J. Dupont, à l’initiative de Françoise et Guy Fresson, sans oublier l’atelier sur l’Evangile de Jean, animé par le professeur Régis Burnet et les séances hebdomadaires de Yoga avec Françoise Marion dont le groupe s’est singulièrement étoffé ces derniers mois au point de devoir dédoubler les séances.

Surtout à partir du 15, les chambres n’ont pas désempli, occupées principalement par les étudiant(e)s en blocus et par les retraitants désirant faire retraite pendant l’Avent et aux approches de Noël. Beaucoup de visages connus et quelques nouveaux parmi lesquels Mgr Pascal Lannoye, évêque de Saint-Denis, qui nous a partagé

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fraternellement les joies et les peines du Pasteur d’un diocèse haut en couleurs et multiculturel.

Noël… Naissance de l’Enfant-Dieu dans une étable... pas de place pour lui dans les hôtels. Mystère du Refus d’autrui, criant d’actualité dans notre Europe de migrants, réfugiés, exilés, en quête d’une terre d’asile. Ce soir, en des milliers d’églises, au cours de milliers de messes, des milliers d’homélies évoquent le « problème » en termes toujours généreux, parfois culpabilisants, parfois musclés, étrangers à la douceur silencieuse de Marie et Joseph en prière devant l’enfant : « Jésus, rend notre cœur semblable à ton cœur humble et pacifique », car c’est là que tout se noue et se dénoue, n’est-ce pas. Notre eucharistie de minuit, chez nous, a gardé cette douceur pacifiante.

Je rentre en cellule et vais retrouver ce poème, non pour endormir ma conscience mais pour garder souriante ma vigilance :

Douce étable de la terre pas plus grande qu’appentis On y met pelles et pioches On y rentre les brebis

Dans l’auberge haute et large À l’enseigne des rieurs On dispute on se goberge De volailles et de liqueurs

« Des draps blancs de quoi en somme T’en payer toute la nuit Tu rigoles mon bonhomme Pourquoi pas poulet au riz »

Le Joseph le malhabile sa casquette entre ses doigts «- Donnez-nous ce soir asile Ma femme ne va pas bien »

Cependant la neige tombe Et par l’huis entrebâillé Des étoiles d’argent nimbent le front blanc de sa moitié

« Pour la nuit ou bien pour l’heure Nous n’avons place pour toi Couchez-vous si ça vous chante dans l’étable qui est là »

Et du doigt désignant l’ombre Il referme à double tour Le battant de son auberge Et la porte de son cœur

Mais la nuit malgré les rires On entend bien des clameurs

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Nom de Dieu ! dit l’aubergiste Y a le feu dans ma demeure

Il bouscule la servante Et s’acharne sur la clef Dans la nuit la neige bouge Comme feuilles de lauriers

Rassuré il se rapproche de l’étable des rôdeurs

Il voit double il se raccroche aux piquets de la clôture

Un enfant sur de la paille Tout autour illuminé Et les gens du voisinage Debout près du monde entier

(René Guy Cadou, œuvres poétiques complètes II. Seghers, 1973, pp. 73 - 74).

JANVIER

Nous saluons l’An Nouveau par une soirée festive, où se succèdent gamineries et charmes du palais - non pas celui d’un Roi mais de la paroi supérieure de la bouche -. Mais à tout Seigneur tout honneur, à Celui qui tient en ses mains tutélaires nos secondes, minutes, heures, journées, nuits, mois et années … et siècles (pour nos nonagénaires) : nous nous retrouvons d’abord à la chapelle pour des vêpres solennisées.

Dieu notre Père et Père de Jésus, au milieu du silence, au milieu de la nuit, ta Parole, du ciel, est descendue à Bethléem. Ce soir, reçois notre action de grâce pour l’année qui s’achève, et notre intercession au seuil de l’an nouveau. Que descende encore sur nous ta miséricorde.

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Nous te bénissons pour l’année qui s’achève : tu nous as gardés en vie et santé, tu nous as accompagnés dans nos épreuves, tu nous as réjouis par la présence de nos frères et des amis fidèles. Accorde le repos dans la lumière à ceux qui sont retournés auprès de toi, et affermis-nous dans une Foi sereine, une Espérance renouvelée, une Charité selon ton cœur. Nous te bénissons pour l’année qui s’achève : tu as permis à des peuples tyrannisés de marcher vers plus de liberté, tu as fortifié les artisans de justice et de bonheur, tu as ouvert des prisons du cœur et de l’esprit. Accorde la persévérance à nos frères de Mambré, la paix aux hôtes qui nous viennent et nous surviennent, la ferveur du Désir à nos sœurs et frères moines. Nous te bénissons pour l’année qui s’achève : tu as gardé dans ta tendresse l’Église bien-aimée de ton Fils, tu as prodigué courage aux évêques et aux prêtres, tu as permis de ne pas être engloutis dans les tempêtes. Donne-nous le courage de la vérité, l’humilité de la contrition, et la guérison de nos blessures.

Votre scribe accroupi, fr. Dieudonné

au nom de mes frères

Barnabé, Bernard, Christian, Damien, Donald, Emmanuel, François, Frédéric, Grégoire, Jean-Marie, Jean-Yves, Martin, Matthieu, Pierre, Romain, Thibaut, Yves P., Yves L.

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QUELQUESNOUVELLESDEMAMBRE

Kinshasa début 2016

es dernières nouvelles du monastère de Mambré à Kinshasa datent d’environ un an, lorsque le P. Yves de Patoul représentait Clerlande à l’ordination du frère Placide du

monastère Notre-Dame des Sources à Lubumbashi et du frère Jean-Chicco de chez nous.

Depuis lors, la vie de la communauté s’est poursuivie et les constructions des classes de l’école secondaire Saint-Benoît se développent remarquablement. De nouveaux projets agricoles sont en cours. Une rencontre inter-monastère, à l’initiative du P. Abbé John aura lieu au monastère de Kappadu, Kerala, en Inde. Ces étapes

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appellent quelques illustrations qui rendent compte des évènements communautaires, comme les célébrations pascales.

Vie et formation des moines

Une des priorités de la communauté est la formation des jeunes moines qui constituent la majorité des frères. Les moines indiens qui viennent du Kerala, le P. Clément Prieur, le frère Biju qui fut le responsable de l’agriculture et le frère Thomas qui construit l’école, ne sont pas des enseignants francophones. C’est le P. Jean-Chicco, récemment ordonné prêtre qui est donc le responsable des études et plusieurs frères de Clerlande ont marqué leur accord pour participer à cette formation. Le P. Martin, prieur à Clerlande sert de lien pour développer ce secteur. Une des pistes fut d’envoyer des livres publiés à Clerlande : celui du P. Bernard pour la lectio divina ; du P. Frédéric, sur la Règle bénédictine ; du P. Dieudonné sur le cycle liturgique ; du P. Romain sur l’Evangile de Saint Luc. Cette formation a le mérite d’être monastique et implique de mieux connaître les professeurs qui enseignent au monastère et dans quel esprit ils enseignent. Nous nous interrogeons aussi sur des sessions internoviciat à Kinshasa.

D’autres éléments entrent en ligne de compte selon leur niveau de formation : postulat, noviciat de première et deuxième année, profession triennale. Quatre postulants sont entrés en septembre, d’autres sont passés au noviciat, des novices doivent bientôt prononcer leurs premiers vœux. Peu à peu, la communauté grandit. Il convient que la formation les accompagne. Un projet de construire un scriptorium et de réaménager la bibliothèque est à l’étude pour l’an 2016-2017.

Le développement agricole et les projets

Tandis que les activités agricoles du monastère de Mambré se poursuivent sur place : plantation principalement de manioc et de maïs

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au début de la saison des pluies, potager, pisciculture, vaches, cochons, poules, pintades, canards, lapins…une petite maison a été construite à plus de cent kilomètres du monastère, à Mongata sur le plateau des Bateke. Là, le monastère dispose de 400 hectares de brousse dont environ 5 % sont exploités. Les récoltes demandent d’être stockées dans ce bâtiment où logent régulièrement l’un ou l’autre frère. Le Frère Willy y demeure de façon permanente et supervise de nouvelles plantations.

Deux autres petits projets sont à l’étude. Le premier, c’est l’artemisia développé par un organisme international Iday. Les semences qu’il faut recevoir d’une filiale à Kinshasa, demandent des connaissances particulières pour les planter. La boisson qu’on peut en tirer, sous forme de tisane, est une protection contre la malaria qui est si courante dans la région et qui touche régulièrement les frères de la communauté. Le deuxième projet est à l’initiative des « Agriculteurs et Vétérinaires sans frontières ». C’est le biogaz développé à partir de deux porcs (ou vaches) qui permettrait à chaque famille de cuisiner le soir sans détruire les forêts pour y trouver le charbon de bois nécessaire. Il y a tant d’aspects liés au développement qui va souvent à l’encontre des habitudes et des traditions…

Construction de l’école Saint-Benoît

Les environs du monastère se développent rapidement. Les congolais sont habitués à des familles nombreuses qui souvent comptent entre cinq et dix enfants. L’éducation, à côté de la nourriture et de la santé, est une composante prioritaire de l’Afrique actuelle. Mambré a développé une école maternelle qui libère en partie les mères. L’école primaire compte plus de six cents élèves et peu à peu l’école secondaire a utilisé ses mêmes locaux l’après-midi. C’est ce qu’on appelle simplement la bilocation. Ce système utile quelques années devient à la longue un obstacle à l’éducation, ne permettant

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guère aux professeurs de décorer leur classe, d’y déposer du matériel pédagogique etc…

Actuellement, l’école secondaire compte près de 500 élèves et la disposition des lieux appelle de nouvelles constructions. C’était un fameux défi car le coût d’une classe est de 12.000 euros. L’association congolaise Aide pour un développement intégré (ADIM) liée au monastère de Mambré et surtout l’Alliance pour un développement durable (ADD) dépendant de Clerlande ont relevé ce défi. Il fallait construire 12 classes ! Un appel a été fait lors de l’eucharistie dominicale à Clerlande. D’emblée des fonds sont arrivés : une, deux classes. Des amis précieux nous ont fait des dons importants, des associations tels « Les amis de Sœur Emmanuelle », « Porticus » ont soutenu le projet. Mr Thierry Donck, président d’ADD s’est démené. Une soirée fut organisée à Clerlande, une conférence sur les arts africains s’est faite à Anvers, etc… Bref, ô miracle, Clerlande et Mambré sont en mesure de relever ce défi et une grande part de la totalité est atteinte. Le monastère se débrouille pour la construction grâce au Fr. Thomas, moine indien de Kappadu au Kerala qui a déjà fait ses preuves en Inde et à Mongata. Les constructions avancent régulièrement. Les fondations et les murs de six classes sont construits. La toiture suit progressivement.

Session des Monastères de l’Afrique Centrale en Inde

Comme il a été relevé plus haut, le P. Abbé John de l’abbaye de Kappadu a invité des délégués des monastères congolais à suivre une session dans leur monastère en Inde. C’est une initiative nouvelle qui transforme nos relations, non plus nord sud, Europe Afrique, comme nous les connaissons avec les réflexes et contre-réflexes coloniaux, mais cette fois tournées vers l’Asie. Le Kerala, région au sud-ouest de l’Inde, est riche en plantations, par exemple deux cents espèces de banane alors qu’en RDC on en connait deux ; le manioc/tapioca produit des tubercules de dix à douze kilos alors qu’en RDC la récolte

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est quatre fois moindre. L’usage du biogaz est largement pratiqué. Les moines indiens n’ont pas peur de marcher pieds nus, de travailler dans les champs, d’étudier la théologie. Ils nous font découvrir la liturgie syro-malabar. Tant d’aspects nouveaux que les moins africains pourront découvrir en cette session qui se déroulera à Kappadu du 20 au 30 juillet 2016. Y seront présents une dizaine de moines et de moniales, l’abbesse Maria-Chiara de Mvanda (près de Kikwit), moi-même qui traduirai les conférences en français. Le coût de ces voyages ? Pas plus cher que les traversées de la RDC dont les vols atteignent des prix exorbitants. De plus, l’Alliance Inter Monastère fournira un subside pour combler les prix du voyage. Quant à la nourriture, elle est offerte par le monastère indien ainsi que le logement. Belle générosité inter monastère ! Que tout cela contribue, avec la grâce de Dieu, à développer à Kinshasa un monastère source de vie pour les habitants de la région, pour l’Eglise et le peuple congolais. Puisse aussi le développement de ce monastère contribuer à ce que les Congolais soient heureux dans leur pays et ne cherchent plus l’exode vers l’Europe qui apparait souvent comme un pays de rêve…

Fr. Martin Neyt, osb Prieur du monastère de Clerlande.

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clerlande au fil des jours – septembre 2015 – janvier 2016 - texte du fr. dieudonné - photos et graphisme fr. thibaut – imprimé par

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