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UA, Addis-Abeba, 22/07/2009 : Council of hypocrisis against Obama’s Hope ! Samedi, 18 Juillet 2009 16:23 - Mis à jour Mardi, 28 Juillet 2009 08:14 Ainsi donc, c’est avec le plus grand sérieux du monde que le Groupe international de contact, initié par l’Union africaine, va se pencher sur le « cas Madagascar ». C’est formidable mais qui compose cette entité qui a succédé à l’OUA, depuis 2002, n’ayant jamais rien résolu dans les grandes crises africaines sans l’intervention des grandes puissances ? Le Colonel Mohamed Bacar, dictateur comorien chassé par les militaires de l’UA Certes, le récent cas des Comores est une exception. En mars 2008, l'armée comorienne et les troupes mandatées par l'Union africaine (UA) sont entrées sans résistance dans la capitale d'Anjouan pour chasser le président de l'île, Mohamed Bacar . L’opération a été pompeusement dénommée « Démocratie aux Comores »… Le Colonel Bacar (encore un militaire) avait pris le pouvoir à Anjouan lors d'un coup d'Etat en 2001. Il avait ensuite été élu président d'Anjouan le 31 mars 2002. 1 / 3

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Ainsi donc, c’est avec le plus grand sérieux du monde que le Groupe international de contact,initié par l’Union africaine, va se pencher sur le « cas Madagascar ». C’est formidable mais quicompose cette entité qui a succédé à l’OUA, depuis 2002, n’ayant jamais rien résolu dans lesgrandes crises africaines sans l’intervention des grandes puissances ?

Le Colonel Mohamed Bacar, dictateur comorien chassé par les militaires de l’UA

Certes, le récent cas des Comores est une exception. En mars 2008, l'armée comorienne et lestroupes mandatées par l'Union africaine (UA) sont entrées sans résistance dans la capitaled'Anjouan pour chasser le président de l'île, Mohamed Bacar. L’opération a été pompeusement dénommée « Démocratie aux Comores »… Le Colonel Bacar (encore un militaire) avait pris le pouvoir à Anjouan lors d'un coup d'Etat en2001. Il avait ensuite été élu président d'Anjouan le 31 mars 2002.

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Les Présidents après les Indépendances de 1960. On parlait alors d’OCAM ouOrganisation commune africaine et malgache Actuellement, l’UA est composée de 53 états membres : Afrique du Sud, Algérien Angola,Bénin, Botswana, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cap-Vert, Comores, Congo, Côte d’Ivoire,Djibouti, Egypte, Erythrée, Ethiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée-Bissau, Kenya, Lesotho ,Liberia, Libye, Malawi , Mali, Maurice, Mozambique, Namibie, Niger, Nigeria, République arabesaharaouie, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Rwanda, SaoTomé-et-Principe, Sénégal, Seychelles, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Swaziland, Tanzanie,Tchad, Togo, Tunisie, Ouganda, Zambie, Zimbabwe. En effet, trois pays géographiquement et culturellement différents ont été suspendus pour lemême motif : coup d’Etat :

Le Général Mohamed Ould Abdel Aziz La Mauritanie, « suite au coup d’Etat du 6 août 2008 et la prise du pouvoir par le GénéralMohamed Ould Abdel Aziz (Chef de la garde présidentielle) »;

Le Capitaine Moussa Dadis Camara  La Guinée, « suite au coup d’Etat du 23 décembre 2008 et la prise du pouvoir par le Conseilnational pour la démocratie et le développement présidée par le Capitaine Moussa DadisCamara » ;

L’ancien Maire d’Antananarivo Andry Nirina Rajoelina Madagascar, « suite à suite à la prise de pouvoir par Andry Nirina Rajoelina, Président de laHaute Autorité de la Transition ». Ici, le terme « coup d’Etat a finalement été abandonné. Il fautse rappeler encore et toujours que jamais, au grand jamais, les militaires n'ont voulu d'unDirectoire du même nom. Madagascar n'est pas l'Afrique, même si on l'y intègre. C'est pourquoiles officiers les plus gradés ont préféré transmettre ce cadeau empoisonné et anticonstitutionnelde Marc Ravalomanana à Andry Rajoelina. Etait-ce logique oui ou non ? Alors ? De quoiva-t-on discuter si ce n’est de partage de gâteau hérité de la colonisation ? Ces trois pays sont donc suspendus, conformément à l’article 4 de la Charte de l’Unionafricaine qui « interdit les coups d’Etat ». Ce sera en fait le Conseil de l’Hypocrisie (« Council ofHipocrisis »). En ce qui concerne le Maroc, ce pays a quitté l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), le 12novembre 1984 pour protester contre l’admission de la République arabe saharaouie. Unterritoire que le royaume marocain ne cesse de revendiquer. Voilà le décor et les acteurs plantés pour s’inquiéter du sort, non pas des peuples qui luttentréellement pour un avenir meilleur, mais pour se conformer à une phrase fourre-tout qui ignorel’exception confirmant toute règle. Mais qui sont donc ces valeureux dirigeants qui brandissentl’arme constitutionnelle pour vouloir « régler » une situation, « en gros », comme s’il s’agissaitdes articles de quincailleries ? Les cas de la Mauritanie, de la Guinée et de Madagascarn’émanent que d’une aspiration : celle de peuples longtemps brimés que personne n’entend nin’écoute et qui se sont trouvé un leader apte à faire bouger les choses.

Chantal et Paul Biya, devenu l’Empereur de l’impunité totale Je ne prendrais, ici, que le seul cas du Cameroun qui est vraiment une matière à réflexion surles orientations exactes de cette UA. Grâce au « respect de la constitutionnalité », Paul Biya,peut dormir tranquille jusqu’à la fin de ses jours. En effet, après avoir fait une révisionautocratique et unilatérale de la Loi fondamentale du Cameroun, il peut être considéré, depuisle 10 avril 2008, comme l’Empereur de l’impunité totale. Car, l'article 53, alinéa 3, stipuledésormais que « Les actes accomplis par le Président de la République en applicationdes articles 5, 8, 9 et 10, sont couverts par l’immunité et ne sauraient engager saresponsabilité à l’issue de son mandat » . A un certain niveau decompréhension, cela s’apparente aussi à un coup d’Etat envers le peuple camerounais. Qu’enpense la Communauté internationale ? « Il s’agit d’un Etat souverain. Nous n’avons pas à nous ingérer dans des affaires intérieuresd’un pays ». Une phrase stéréotypée, servie systématiquement pour se donner bonne conscience. Mais c’est comme cela que débute unerévolte. Combien de temps, à partir de maintenant, Paul Biya va-t-il tenir ? Aura-t-il assezd’argent pour contenir l’armée pour s’adonner au sport favori des dictateurs africains : seremplir les poches et après eux le déluge. Mais chut ! Ce n’est pas le moment de vouloirbouleverser les accords économiques avec ce pays très riche (comme Madagascar) mais dontle peuple continue volontairement à être paupérisé. Qui a, en plus, le privilège d’être à la foisfrancophone et anglophone.

Jacques Foccart recevant feu Omar Bongo à l’Elysée. Jacques Koch-Foccart(1913-1997), dit Jacques Foccart, était un conseiller politique français, secrétaire généralde l'Élysée aux affaires africaines et malgaches de 1960 à 1974 Pour le moment, Paul Biya va être accueilli en grande pompe et à bras ouvert par NicolasSarkozy, le 21 juillet 2009, au Palais de l’Elysée. Sarkozy n’est pas responsable des dictateursafricains (entendu lors de son discours à Dakar) mais il demeure leur grand copain. Intérêtséconomique de la France obligent. C’est cela la diplomatie de haut vol, incompréhensible aucommun des Africains. C’est la continuité de la FrançAfrique de Jacques Foccart.

Le gabonais Jean Ping, élu Président de la Commission de  l’UA, le 1er février 2008 «  Pour bâtir une Afrique unie, intégrée, développée et pacifique, l’UA doit également relever ledéfi - qui n’est pas le moindre de tous - d’établir un juste équilibre entre la nécessité d’unestabilité politique et d’un développement socio-économique rapide, auxquels les peuples ducontinent aspirent légitimement ». En regard de ce coup d’Etat constitutionnel de Paul Biya,arrêtez de parler pour ne rien dire, Monsieur Jean Ping ! L’impunité totale d’un dirigeant ne sera jamais source de stabilité. Qu’elle soit politique ouéconomique. Ce n’est qu’une question de temps pour que le peuple réagisse à sa manière.Vous êtes déjà responsables, aujourd’hui, des émeutes de demain. Paul Byia n’y coupera pascar aucun dictateur africain n’est devenu  une icône comme Nelson Mandela qui ne s’est plusreprésenté pour un second mandat. Qu’il aurait gagné haut la main et sans tricheries.

Justin Rakotoniaina, Premier ministre malgache (1976-1977). Le sosie malgache de JeanPing. Décédé en novembre 2001. Cette photo pour le "Fun" et paix à son âme.

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René Dumont et son célébrissime ouvrage que peu de jeunes connaissent actuellement.Hélas... Ainsi donc, le 22 juillet prochain, l’UA va se réunir pour voir le « cas Madagascar », afin deperpétuer ce culte de l’impunité qui permet aux dictateurs majoritaires de cette entitécontinentale de donner des leçons de constitutionnalité. Que vont-ils recommander en regardde leur propre situation paradoxale au pouvoir ? L’Afrique noire est encore mal partie, en ceTroisième Millénaire (« L’Afrique noire est mal partie » est le titre de l’ouvrage de RenéDumont, paru en 1966 !).

Le Président des Etats-Unis d’Amérique, d’origine kenyane, Barack Hussein Obama Heureusement qu’il reste l’espoir Obama (« Obama’s Hope »).  De quoi s’agit-il ? Le samedi 12juillet 2009, dans son discours devant le Parlement ghanéen, le Président américain BarackObama a été clair vis-à-vis des présidents qui modifient la constitution pour se maintenir aupouvoir. Condensé très explicite de ce discours d’espoir : * Les gouvernements qui respectent la volonté de leur peuple, qui gouvernent par leconsentement et non par la coercition, sont plus prospères, plus stables et plus florissants queceux qui ne le font pas. * Il ne s’agit pas seulement d’organiser des élections - il faut voir ce qui se passe entre lesscrutins-. La répression revêt de nombreuses formes et trop de pays, même ceux qui tiennentdes élections, sont en proie à des problèmes qui condamnent leur peuple à la pauvreté. * Aucun pays ne peut créer de richesse si ses dirigeants exploitent l’économie pour s’enrichirpersonnellement, ou si des policiers peuvent être achetés par des trafiquants de drogue.Aucune entreprise ne veut investir dans un pays où le gouvernement se taille au départ unepart de 20 %, ou dans lequel le chef de l’autorité portuaire est corrompu. * Personne ne veut vivre dans une société où la règle de droit cède la place à la loi du plus fortet à la corruption. Ce n’est pas de la démocratie, c’est de la tyrannie, même si de temps entemps on y sème une élection ça et là, et il est temps que ce style de gouvernementdisparaisse. * Alors ne vous y trompez pas : l’histoire est du côté de ces courageux Africains, et non dans lecamp de ceux qui se servent de coups d’État ou qui modifient les constitutions pour rester aupouvoir. L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais de fortes institutions. * Ce que fera l’Amérique, en revanche, ce sera d’accroître son aide aux personnes et auxinstitutions responsables, en mettant l’accent sur l’appui à la bonne gouvernance : 1. Aux parlements, qui maîtrisent les abus de pouvoir et s’assurent que les voix del’opposition peuvent s’exprimer ; 2. A la règle de droit, qui garantit l’égalité de tous devant la justice ; 3. A la participation civile, afin que les jeunes soient actifs dans la vie politique. * Nous avons le devoir de soutenir ceux qui agissent de façon responsable et d’isoler ceux quine le font pas, et c’est exactement ce que fera l’Amérique (…) »

1987. Photo de famille prise au Kenya, lors d’un voyage initiatique que Barack Obamanarre dans son autobiographie « Dreams of my Father . Grand absent sur cette photo, Hussein, ce père dont Barack Obama tient à se réclamer lorsqu’il est en Afrique. Puisque je vous dis que la famille c’est sacré

Les Présidents Sarkozy et Biya : un marché de dupes ? Au contraire de Nicolas Sarkozy qui va donc recevoir Paul Biya, il est plus que certain que lePrésident Obama ne recevra jamais ces dictateurs qui parlent de démocratie tout en toilettantleur constitution à leur guise. Dès lors, les habituels travaux de couloirs ne serviront plus à rien :Barack Obama n’ira jamais salir son image et serrer la main d’hypocrites sanguinaires quipensent plus à eux-mêmes qu’à leur peuple qu’ils oppriment et paupérisent.

Car , malgré une campagne sans précédent de désinformations et d’intox menée par MarcRavalomanana sur Internet, qui s’est servi de « Malgaches » -ignorant à la fois le contextehistorique et les réalités- qui ont inondé la toile de blogs et de sites web, la vérité est (enfin)parvenue à la Maison-Blanche, concernant le « cas Madagascar ». A présent, il importequ’Andry Rajoelina -qui n’a rien à voir, mais alors rien !-avec le Général mauritanien MohamedOuld Abdel Aziz et le Capitaine guinéen Moussa Dadis Camara,tienne bon et poursuive la véritable mission dévolue à la Haute Autorité de la Transition. LaJeunesse demeure aussi l’Espoir de toute l’Afrique. Le reste n’est plus que « littérature etcommentaires », dixit l’ambassadeur de France, Jean Marc Châtaigner. C’est quoi la missionde la HAT, déjà ? Tenants et aboutissants dans un prochain dossier. Avec des… inédits.Promis. Jeannot RAMAMBAZAFY - JournalisteAntananarivo, le 18 juillet 2009

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