TWIDECO NEWS N°7

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RENCONTRE AVEC Maurice Leroy DIRIGEANTS I BUSINESS I REGION CENTRE news Fonction publique, l'Hydre à trois têtes la Jeune Chambre Economique d’Orléans se penche sur le statut d’auto-entrepreneur REGARD SUR... P.4 Les infos économiques en région Centre EN ACTU P.3 RENCONTRE À LA UNE P. 6 & 7 GREEN BUSINESS P. 10 Littérature, cinéma, arts... Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sans jamais oser le demander ! CULTURE & VOUS... P. 11 VU SUR TWIDECO TV P.5 TWIDECO news DIRECTRICE DE LA PUBLICATION RÉDACTRICE EN CHEF Lucie BRASSEUR PARTENARIAT & ANNONCEURS : Lucie BRASSEUR, Kathryne MARTINET MAQUETTE : AM coNSULTANT Édité par : Twideco SARL au capital de 5000 € RcS orléans 503 309 718. 18 rue Bernard Palissy - 45 800 Saint Jean de Braye Standard : 02.38.55.82.44 www.twideco.tv Imprimerie : Roto centre / SARAN (45) Routage : Dautry Tromas / oRLÉANS (45) INfoRMATIoNS LÉgALES : Cet hebdomadaire est imprimé à 10 000 ex (dont 5000 en- voyés nominativement aux dirigeants d’entreprise de la ré- gion Centre.). N° ISSN 2107-3392 Dépôt légal à parution SoMMAiRe Maurice Leroy est Président du Conseil Général du Loir-et-Cher et Vice-Président de l’Assemblée Nationale. Son parcours poli- tique et sa culture économique n’enlèvent en rien sa bonhommie et son sens de l’humour. Homme jovial, cultivé, accessible et so- lidaire, il revient en pages centrales sur son parcours, ses valeurs, sa vision du territoire aujourd’hui et demain. De l’homme de ra- cines à l’homme politique, il analyse avec passion ses devoirs civiques et sociaux. Ses administrés l’appellent avec bienveil- lance « Momo », surnom qu’il se donne lui-même lorsqu’il signe les milliers de cartes de vœux envoyées chaque année ou les cen- taines de SMS hebdomadaires. Momo est donc un homme de son temps actif ,sur des problématiques liées au Haut-Débit, ou plus terre à terre, quand il s’agit d’emprunt pour réformer les collèges de son département. Rencontre. Après l’Europe et le Viêtnam, pour Pentalog, la très belle SSII orléanaise, cap sur Israël Lundi 7 juin 2010 N°7 En partenariat avec www.twideco.com Depuis quelques semaines, Frédéric Lasnier – Président du Groupe Pentalog - en parlait. Aujourd’hui c’est officiel, le groupe lance sa fi- liale israélienne et propose désor- mais ses services sur le marché local. L’opération est confiée à deux per- sonnalités chevronnées de la High Tech israélienne : Lina Jackont et Eli Friedmann. Lina, en tant que directeur des opérations coordon- nera les projets et compte à son actif quelques unes des plus belles réalisations de la High-Tech israé- lienne, ayant elle-même dirigé des projets allant de 30 à 120 années homme de travail. Eli Friedmann quant à lui, est ingénieur, vétéran de la High Tech israélienne. Il a di- rigé de nombreuses opérations pour Intel, IBM, AMD, et bien d’autres. Eli est aussi l’un des pion- niers de l’offshore en Europe de l’Est. Il a implanté ses premiers centres de R&D et de maintenance il y a plus de 13 ans, en Roumanie et Moldavie, et a vendu leurs ser- vices principalement aux USA et en Israël. La surface de ses opérations nearshore a atteint 120 collabora- teurs. En Israël, Pentalog proposera des services de R&D à un marché par- ticulièrement innovant et sous pression en termes de ressources humaines. Israël, souhaite déve- lopper ses relations avec l’Europe de l’Est. Avec ses 6 centres de dé- veloppements tous franco-anglo- phones, en Roumanie, en Moldavie et au Vietnam, Pentalog répond aux attentes culturelles et linguis- tiques d’un pays qui compte envi- ron 1 million de francophones, autant de russophones et 500 000 roumanophones. Le chiffre d'affaires 2009 est de 13,5 millions d'euro, le prévisionnel pour 2010 est de 15 millions d'eu- ros. Dirigée par Frédéric Lasnier, l'équipe est composée de 500 colla- borateurs tous franco-anglophones (effectif au 30/04/2010). Pour plus d'informations, consultez le site corporate www.pentalog.fr Maurice Leroy Président du Conseil Général du Loir-et-Cher et Vice-Prési- dent de l’Assemblée Nationale photo : AFP PHOTO / STEPHANE DE SAKUTIN les Buld'or Du Boischaut LES PRIMO P. 8 L’Eure-et-Loir à l’heure des énergies renouvelables

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Twideco News N°7, bi-mensuel économique régional, le bi-mensuel économique de la région Centre

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RENCONTRE AVEC

Maurice Leroy

D I R I G E A N T S I B U S I N E S S I R E G I O N C E N T R E newsFonction publique,

l'Hydre à trois têtes

la Jeune Chambre Economique

d’Orléans se penche sur le statut

d’auto-entrepreneur

REGARD SUR... P.4

Les infos économiques

en région Centre

EN ACTU P.3

RENCONTRE À LA UNEP. 6 & 7

GREEN BUSINESS P. 10

Littérature, cinéma, arts...

Tout ce que vous avez toujours

voulu savoir sans jamais

oser le demander !

CULTURE & VOUS...P. 11

VU SUR TWIDECO TVP.5

TWIDECO newsDIRECTRICE DE LA PUBLICATIONRÉDACTRICE EN CHEFLucie BRASSEURPARTENARIAT & ANNONCEURS :Lucie BRASSEUR, Kathryne MARTINETMAQUETTE : AM coNSULTANTÉdité par : Twideco SARL au capital de 5000 €RcS orléans 503 309 718.18 rue Bernard Palissy - 45 800 Saint Jean de BrayeStandard : 02.38.55.82.44www.twideco.tvImprimerie : Roto centre / SARAN (45)Routage : Dautry Tromas / oRLÉANS (45)INfoRMATIoNS LÉgALES :Cet hebdomadaire est imprimé à 10 000 ex (dont 5000 en-voyés nominativement aux dirigeants d’entreprise de la ré-gion Centre.).N° ISSN 2107-3392Dépôt légal à parution

SoMMAiRe

Maurice Leroy est Président du Conseil Général du Loir-et-Cheret Vice-Président de l’Assemblée Nationale. Son parcours poli-tique et sa culture économique n’enlèvent en rien sa bonhommieet son sens de l’humour. Homme jovial, cultivé, accessible et so-lidaire, il revient en pages centrales sur son parcours, ses valeurs,sa vision du territoire aujourd’hui et demain. De l’homme de ra-cines à l’homme politique, il analyse avec passion ses devoirs

civiques et sociaux. Ses administrés l’appellent avec bienveil-lance « Momo », surnom qu’il se donne lui-même lorsqu’il signeles milliers de cartes de vœux envoyées chaque année ou les cen-taines de SMS hebdomadaires. Momo est donc un homme deson temps actif ,sur des problématiques liées au Haut-Débit, ouplus terre à terre, quand il s’agit d’emprunt pour réformer lescollèges de son département. Rencontre.

Après l’Europe et le

Viêtnam, pour Pentalog,

la très belle SSII

orléanaise, cap sur Israël

Lundi 7 juin 2010 N°7En partenariat avec www.twideco.com

Depuis quelques semaines, Frédéric

Lasnier – Président du Groupe

Pentalog - en parlait. Aujourd’hui

c’est officiel, le groupe lance sa fi-

liale israélienne et propose désor-

mais ses services sur le marché

local.

L’opération est confiée à deux per-

sonnalités chevronnées de la High

Tech israélienne : Lina Jackont et

Eli Friedmann. Lina, en tant que

directeur des opérations coordon-

nera les projets et compte à son

actif quelques unes des plus belles

réalisations de la High-Tech israé-

lienne, ayant elle-même dirigé des

projets allant de 30 à 120 années

homme de travail. Eli Friedmann

quant à lui, est ingénieur, vétéran

de la High Tech israélienne. Il a di-

rigé de nombreuses opérations

pour Intel, IBM, AMD, et bien

d’autres. Eli est aussi l’un des pion-

niers de l’offshore en Europe de

l’Est. Il a implanté ses premiers

centres de R&D et de maintenance

il y a plus de 13 ans, en Roumanie

et Moldavie, et a vendu leurs ser-

vices principalement aux USA et en

Israël. La surface de ses opérations

nearshore a atteint 120 collabora-

teurs.

En Israël, Pentalog proposera des

services de R&D à un marché par-

ticulièrement innovant et sous

pression en termes de ressources

humaines. Israël, souhaite déve-

lopper ses relations avec l’Europe

de l’Est. Avec ses 6 centres de dé-

veloppements tous franco-anglo-

phones, en Roumanie, en Moldavie

et au Vietnam, Pentalog répond

aux attentes culturelles et linguis-

tiques d’un pays qui compte envi-

ron 1 million de francophones,

autant de russophones et 500 000

roumanophones.

Le chiffre d'affaires 2009 est de 13,5

millions d'euro, le prévisionnel

pour 2010 est de 15 millions d'eu-

ros. Dirigée par Frédéric Lasnier,

l'équipe est composée de 500 colla-

borateurs tous franco-anglophones

(effectif au 30/04/2010). Pour plus

d'informations, consultez le site

corporate www.pentalog.fr

Maurice Leroy

Président du Conseil Général du Loir-et-Cher et Vice-Prési-dent de l’Assemblée Nationale

photo : AFP PH

OTO / S

TEPH

ANE DE

SAKUTIN

les Buld'or Du

Boischaut

LES PRIMO P. 8

L’Eure-et-Loir à l’heure

des énergies renouvelables

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news N° 7 - 7 JUIN 2010 / 2

Un tel cas de force majeur renforce l’idéeselon laquelle, s’épanouir dans son business,passe par la constitution d’un entourage so-lide. Karine Prigent, dirigeantede Kama’elles, en parlait dans leN°5 de Twideco News, le réseauest un outil indispensable à lacréation d’entreprise et à son dé-veloppement. il permet de faireun point sur sa stratégie, son po-sitionnement, son offre, accroî-tre sa productivité mais, plusencore, de garder le cap contrevents et marées houleuses.Quand, entrepreneurs, nous noustrouvons dans l’obligation denous arrêter plusieurs semaines,avoir nos clients, nos fournisseurs et l’ensem-ble de nos partenaires au téléphone rappellecombien il est important, pour développer sonprojet, d’être entouré de personnes qui nousapprécient et qui croient en nous. Les accom-pagnateurs à la création d’entreprise le répè-tent sans cesse : l’essentiel est d’être bienentouré. élémentaire mon cher Watson ! Pour-tant, si on le sait de manière théorique, il s’agit

Mode d’emploi d’un business qui fonctionne et qui rend heureux

n ÉDITOPAR LUCIE BRASSEUR

Ces dernières semaines ont été trèscompliquées pour toute l’équipe deTwideco. Vous le constatez au-jourd’hui, nous sortons ce numéroavec une semaine de retard. Aprèsmon accident de voiture (comme ex-pliqué dans le précédent édito) j’ai étéalitée plusieurs semaines et, parconséquent, il a été difficile de réaliserles interviews de ce numéro dansd’optimales conditions. Ce typed’événement oblige à s’arrêter, à réflé-chir et à se poser les bonnes ques-tions avec en tête de liste : suis-jeheureux(se) ?

ments). Attention cependant à ce que la frus-tration ne s’installe pas, dès lors que l’on nepeut plus répondre à tout le monde et consa-crer le temps que l’on voudrait à ceux que l’onapprécie. on appelle ça : gérer la croissance.

HOMME ET FEMME ORCHESTRE, PAS SHIVA Nous voudrions performer sur tous les ta-bleaux. Pourtant, malgré nos capacités à jon-gler entre nos différentes activités etcasquettes, nous n’avons ni le don d’ubiquité,ni les têtes ou les bras multiples des divinitésantiques ou indiennes. Nous ne sommes pasdes supers héros comme nous aimerions pour-

tant parfois le croire. Nous sommes deshommes et des femmes, passionnés certes,avec nos capacités, nos potentiels et aussi noslimites. La passion fait de nous des êtres par-fois différents mais n’enlève en rien l’épi-thète : être « humain ». on ne peut pas plaireà tout le monde. Nous n’atteignons jamais laperfection, eut-elle été de ce monde, mais sa-voir que ceux avec qui l’on travaille – colla-borateurs et partenaires - nous apprécient,nous respectent et nous soutiennent envers etcontre tout, est la plus belle preuve de réussited’un projet et la première règle à suivre si l’onveut trouver le « bonheur entreprenant ».

d’une donnée que l’on n’intègre réellementqu’en cas de réelles et sérieuses difficultés.Combien de messages d’encouragement et desoutien m’avez-vous envoyés par mail ou autravers des réseaux sociaux ? Combien demessages avez vous laissés sur mon télé-phone ? Voilà de bien belles preuves de votresoutien au travers de ces gentilles attentionsauxquelles je n’ai pas toujours pu répondre.Merci à tous.

Rien de plus encourageant pour l’avenir, pourun dirigeant d’entreprise, que de savoir qu’ilpeut compter sur ses clients, ses partenaires,ses fournisseurs, ses collaborateurs, que sonréseau professionnel devient, peu à peu, un ré-seau amical.

Dans un précédent édito je parlais d’esclavageà notre propre liberté. Nous sommes esclaveset heureux de l’être : d’abord car nous avons

la liberté de notre agenda, en-suite, car nos interlocuteurs, nousles choisissons. Nos collabora-teurs nous causent parfois dusouci, la plupart du temps noussommes heureux de les retrouverchaque matin pour relever denouveaux défis, ensemble. Nosclients nous causent parfois desproblèmes, mais le plus souventnous sommes heureux de les sa-tisfaire... esclaves de notre li-berté, mais libres et heureux detravailler avec ceux que l’on a

choisis et/ou qui nous ont choisis.

TROUVER CEUX AVEC QUI L’ONT VEUT TRAVAIL-LER : VOILÀ LA PREMIÈRE RÈGLE À SUIVREPOUR ÊTRE HEUREUX DANS SON BUSINESS. (L’inverse est aussi vrai : se tromper sur sesrelations entraine inévitablement une fortedose de stress voire de mal-être et de doutepeu constructif sur son activité et ses engage-

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Nous ne sommespas des

supers héroscomme nousaimerions

pourtant parfois le croire.

n

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news3 / N° 7 - 7 JUIN 2010

n EN ACTU...PAR LUCIE BRASSEUR

Burban Palettes ouvre un nouveau site à Neuville-aux-Bois EN BREF...Le recycleur de palettes bien connu sur l’Agglo orléanaise vient de fairel’acquisition d’un nouveau site dans le Loiret.

Le site de Neuville-aux-Bois appartenait àl’usine CHeP. L’entreprise avait fermé ses portesà l’automne, engendrant une trentaine de licen-ciements. Spécialisée dans le retraitement despalettes et présente sur tout l’hexagone, la so-ciété dirigée par Didier Burban se développe en-core grâce à cette acquisition. Le site offrira unelarge gamme de services pour la palette europe.L’objectif est de permettre aux industrielsd’avoir accès à une gestion globale déléguée deleur parc palettes. Grâce à un procédé mécanisé,Burban Palettes y proposera de gérer les retourspalettes et ainsi d’en effectuer le tri, la réparationet la relocalisation.

Ainsi, les industriels éviteront la mobilisation depersonnel pour le tri et trouveront à dispositionles palettes réparées. Un site moderne, sécuriséet qui conforte le positionnement de Burban Pa-lettes en matière de développement durable. Aterme, le site devrait compter une quarantaine decollaborateurs.

BURBAN PALeTTeS invite les industriels dela région Centre à une journée "portes ouvertes"le 25 Juin 2010 de 9h à 17h avec un buffet per-manent.

L’Ordre des Experts Comptables de la Région d’Orléans organise son salon du Social à Chartres le 17 juin 2010. La première édition du salon du Social de l’Ordre des Experts Comptables s’était dérouléeen 2009 à Blois. Fort de son succès (plus de 150 participants), le Salon du Social de l’Or-dre des Experts Comptables de la Région d’Orléans est reconduit le 17 juin 2010 à LaChambre de Commerce et d’Industrie d’Eure et Loir, à Chartres, sur le thème : « Commentl’Expert Comptable peut-il aider le chef d’entreprise à gérer ses nouvelles responsabilitéssociales ? »

Des ateliers auront lieu toute la journée avec en clôture une table ronde sur le thème "Faceau contexte de crise que nous venons de traverser quels sont les changements constatéset prévisibles dans la gestion des ressources humaines"

Cette conférence sera diffusée en direct sur TWIDECO.TV, avec la participation de :

Serge AUBAILLY, Président de l’Ordre des Experts Comptables de la région d’Orléans,Joël ALEXANDRE, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Eure-et-Loir,Véronique ALIES, Adjointe au Directeur de l'unité territoriale de la DIRECCTE, VirginieBRETTE MOREL, Membre de la CGPME Eure-et-Loir, Nathalie RODERIQUE, Chargée desaffaires juridiques et sociales au MEDEF Eure-et-Loir, Cyril SEGUIN, Responsable statis-tiques Etudes et évaluations de POLE EMPLOI et Solène PAYET, Responsable des Res-sources Humaines de McDonald’s Chartres.

Le Centre parmi les régions industrielles les moins éprouvées par la criseSelon l’Insee, entre le début de l’année 2008 et la fin de l’année 2009, la région Centrea perdu 27 500 emplois, soit 4,4 % de l’effectif salarié du secteur marchand non agricole(3,4 % au niveau national). La région Centre, à la structure productive proche des régionsindustrielles et de celle du pourtour d’Île-de-France, est moins affectée que ces régionsqui perdent entre 4,7% et 5,7% de leurs emplois.

Le taux de chômage se rapproche un peu de la moyenne nationale : il atteint 8,8 % dela population active au quatrième trimestre 2009 (contre 9,6% en métropole). Avec plusde 5 % de pertes d’emplois salariés, l’Eure-et-Loir et le Loiret apparaissent comme lesdépartements les plus touchés, l’Indre-et-Loire le plus épargné. Sur les 27 500 emploisperdus depuis 2008, 9 800 le sont dans le Loiret, 4 800 dans l’Indre-et-Loire et l’Eure-et-Loir, 3 200 dans le Cher, 2 600 dans le Loir-et-Cher et 2 300 dans l’Indre.

Tous les créateurs d'entreprise vous le diront, il est impossible de diriger une société, quelle qu'en soit lataille, sans avoir une perception claire de son prévisionnel.Que vous soyez en phase de création ou en période de développement, il est indispensable de positionnerclairement les éléments principaux de l'activité, chiffre d'affaires et charges, pour voir à chaque instantcomment évolue l'entreprise. L'expert-comptable est le professionnel qui vous accompagne. Au-delà du bilan, de la paye et des dé-clarations fiscales, il participe à la vision d'avenir de l'entreprise, et vous aide à faire certains choix straté-giques. Ceci est valable pour toutes les entreprises, artisans charcutier, mécanicien ou industriels. Labonne gestion tient au suivi de quelques chiffres seulement. L'expert-comptable est là pour aider à iden-tifier ces indicateurs, établir un tableau de bord et vous permettre de le suivre chaque mois.

DES INDICATEURS POUR MAINTENIR LE CAPIl faut savoir coucher sur le papier ces quelques éléments techniques pour étudier les différents scénarios.Serge Aubailly, président de l'Ordre des Experts Comptables de la région : "n'oubliez pas qu'il est beau-coup plus facile de parler avec ses partenaires, commerciaux, bailleurs ou banquiers, quand on sait oùl'on va et que l'on maîtrise son entreprise".Du prévisionnel se dégagent les chiffres clefs, indicateurs incontournables qu'il faut suivre pour maintenirle cap. Car au-delà de la comptabilité, c'est souvent par comparaison des données du secteur d'activitéavec les chiffres de l'entreprise, que l'on peut se positionner et avoir une vision sereine de l'avenir. Ceci est d'autant plus vrai que la période est économiquement difficile. On peut être attentif à ne pas êtreaffecté par la crise ou au contraire avoir à choisir la période propice au lancement d'un nouveau produit. Il faut donc se poser les bonnes questions : "La manière dont j'augmente mes frais de personnels est-elle cohérente avec celle dont progressent mon chiffre d'affaires et ma marge" ? Les entreprises qui s'étaient placées dans ce cercle vertueux de la gestion, tirent mieux leur épingle dujeu puisqu'elles se sont adaptées aux circonstances. En ayant bien anticipé, elles profiteront mieux de lareprise puisqu'elles seront acclimatées au système de relance.

A CHACUN SON EXPERTCette mission d'accompagnement n'est pas onéreuse. Il ne s'agit pas de faire une situation financièremensuelle, mais simplement de placer les clignotants pour maintenir le bon équilibre de la trésorerie del'entreprise. Pour bien débuter avec les experts-comptables, l'Ordre vous invite à venir consulter gratui-tement un expert-comptable durant deux heures. "Grâce à cela, conclue Serge Aubailly, on anticipe, on projette et l'on dort mieux" !

Ordre des Experts Comptables de la Région d’Orléans – Tél : 02.38.24.09.24Site : www.experts-comptables-orleans.fr - Blog : croecorleans.wordpress.com

Entrez dans le cercle vertueux de la gestion

PUBLI-REPORTAGE

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n REGARD SUR...PAR PIETRO NEITSABES

Si vous vous demandez qui emploie le plus de monde enFrance, ne regardez pas du côté des entreprises du CAC 40.Faites un tour dans votre quartier et regardez autour de vous.Le facteur pédale toute la matinée pour vous apporter votrecourrier. Des agents de la Direction Départementale del'équipement (DDe) s'affairent autour d'un carrefour en ré-fection. en face de chez vous, vous trouverez un hôpital à lapointe des techniques opératoires. Pendant ce temps vos en-fants grandissent à l'école de la République. Vous l'aurezcompris, l'état est le plus gros employeur en France. Avec 5,4 millions d’agents de la fonction publique au 31 dé-cembre 2007, soit 21 % de l’emploi total, l'état assume unepart conséquente de l'économie sociale et de l'emploi. VictorHugo disait avec poésie: « La France est un pays très fertile,on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts ».Sur la fertilité du terreau français on peut accorder à Hugoune vision prophétique qui s'avère des plus vraie aujourd'hui.

en effet, depuis l’époque romantique, les effectifs de la fonc-tion publique n’ont cessé d’augmenter : à la fin du 19èmesiècle on comptait moins de 500 000 fonctionnaires alorsqu'ils dépassent désormais les cinq millions !Alors, comment expliquer une telle augmentation? Bien sûr,l'inflation démographique a sa partition à jouer, mais il vautmieux chercher l'explication dans les grands évènements his-toriques et dans la culture politique jacobine française. Lesdeux Grandes Guerres ont considérablement augmenté leseffectifs dans la fonction publique sans pour autant les dimi-nuer lorsqu'elles se sont terminées. C'est d'ailleurs durantl'euphorie économique des « trente glorieuses » de 1945 à1975 que la dérive s'est considérablement accentuée. Lacroissance exponentielle a achevé de convaincre l'état de secomporter en « bon père de famille » et de distribuer à toutva les postes de fonctionnaires. Deux secteurs ont pleinementprofité de cette manne, la santé et l'éducation. ensemble,

elles représentent un peu moins de la moitié des effectifs del'état. Des effectifs pléthoriques qui suivent néanmoins l'évo-lution d'une société française qui demande toujours plus deservices. Mais face aux déficits publics qui se creusent et àla problématique du « papy-boom» qui pointe déjà le boutde son nez, la réalité économique et la logique comptablepourraient l'emporter. C'est ainsi que le gouvernement ap-plique depuis 2007 le non-remplacement d’un fonctionnairesur deux partant à la retraite.

LES EFFECTIFS DE LA FONCTION PUBLIQUE TERRITORIALE EXPLOSENTCette règle du « un sur deux » aurait permis en 2010 de sup-primer 34 000 postes sur environ 70 000 départs. « entre 2007et 2010, ce sont près de 100 000 fonctionnaires qui n'ont pasété remplacés, soit une économie de 130 à 150 milliards d’europar an », explique-t-on au ministère de la fonction publique,où l’on répète que les dépenses de personnel, salaires et re-traites comprises, représentent près de la moitié du budget del’état. Cette politique a donc permis de freiner la hausse deseffectifs des agents de l’état. Toutefois, cette règle ne s’ap-plique pas à l’ensemble des fonctionnaires. Si la fonction pu-blique d’état (ministères) rassemble toujours la moitié deseffectifs, depuis trente ans, elle n’a augmenté que de 14 %,tandis que la fonction publique hospitalière, elle, a crû de54 %, et la fonction territoriale (régions, départements, com-munes) de 71 %. Cette croissance s'explique par la créationdes nouvelles collectivités territoriales régionales qui fait suiteà la loi de décentralisation. elle s'explique également par ledéveloppement des établissements publics administratifs dé-partementaux et intercommunaux et à la volonté des élus lo-caux de faire reculer l’emploi de non titulaires. L’explosion de la fonction publique territoriale relativise doncles efforts de l’état sur la maîtrise supposée des emplois pu-blics au niveau central. Difficile de s'y retrouver dans cetteprofusion de statistiques et de projections, il est même permisde douter de la fiabilité des chiffres officiels tant la tâche estardue. il faut dire que loin d'être monolithiques, les statuts dela fonction publique sont d'une telle diversité qu'il est quasiimpossible d'établir une liste exhaustive. Quoi qu'il en soit, ils'avère impératif de simplifier la structure de l'emploi d'étaten clarifiant les statuts et les prérogatives des administrations.La réforme en cours de l'état doit maintenant s'appliquer auxcollectivités territoriales sans pour autant brimer l'évolutiondes services publics vers plus de proximité et d'efficacité.

news N° 7 - 7 JUIN 2010 / 4

Fonction publique, l'Hydre à trois têtes5,4 millions* de personnes travaillent dans les troisfonctions publiques, soit 21,1 % de l’emploi total (salariéet non salarié) en France au 31 décembre 2007.

• 2,484 millions d’agents travaillent dans la fonction publique de l’État(FPE), dont 2,193 millions dans les ministères et 0,292 dans les Épa natio-naux, soit 47 % de l’emploi public.

• 1,748 million d’agents travaillent dans la fonction publique territoriale (FPT),soit 33 % de l’emploi public : les 3/4 dans les régions, départements et com-munes, et 1/4 dans les Épa locaux.

• 1,035 million d’agents travaillent dans la fonction publique hospitalière(FPH), soit 20 % de l’emploi public : 93,5 % dans les hôpitaux et 6,5 %dans les maisons de retraite.

• Les trois fonctions publiques emploient 3 869 567 titulaires, 841 709non-titulaires (hors emplois aidés), 47 440 ouvriers d’État, 56 011 assis-tantes maternelles, 102 848 médecins, 350 360 militaires.

• Les effectifs des trois fonctions publiques ont augmenté, entre 2006 et2007, de 0,8 %, dont FPE -2,4 %, FPT +5,2 % et FPH +1,6 %.

• Dans les trois fonctions publiques, 29,7 % des agents sont en catégorieA (cadres), 24,3 % en B (professions intermédiaires) et 46,0 % en C (em-ployés et ouvriers).

* Source : Ministère du Travail de la Solidarité et de la Fonction Publique

Depuis l'arrivée au pouvoir du président Sarkozy, le gouvernement tente de réduire la pléthore des agentsde l'État. A l'inverse, les collectivités locales créent de plus en plus de postes, suivant l'évolution des besoinsen services de la société. La France compte trois grandes fonctions publiques, celle de l'État représente àelle seule près de la moitié des effectifs. Celle des collectivités territoriales et celle de la santé se partagent,quasiment à parts égales, le reste du gâteau. Ensemble, au 31 décembre 2007, elles employaient 5,4 millionsd’agents, soit un salarié sur cinq. Quoi qu'il en soit, dans un contexte budgétaire très tendu, la machine éta-tique a besoin d'une sérieuse révision.

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news5 / N° 7 - 7 JUIN 2010

n VU SUR TWIDECO.TVPAR LUCIE BRASSEUR

Je suis Avocat, à mon compte, c’est à dire inscritesous mon nom, depuis 7 ans. J’exerce, à titre général,l’ensemble des matières, mais plus spécifiquementdroit des contrats, droit de la construction, droit so-cial, droit de la famille, droit pénal. Un avocat n’est pas limité, il n’a pas forcément la ré-ponse immédiate à toutes les questions que l’on peutlui poser et c’est le propre d’un Avocat d’évoluer tantdans les matières que dans les réponses donnéesaux clients. J’ai une activité judiciaire devant l’en-semble des tribunaux de premières instances, coursd’appel et tribunal administratif. Mon activité estaussi juridique, puisque j’agis comme conseil auprèsde particuliers et d’entreprises.

De manière générale que pensez-vous du statutd’auto-entrepreneur ?Dans mon domaine d’activité, je souhaitais faire pas-ser le message simple, qu’il existe des règles. L’autoentrepreneur et son réseau (fournisseurs, clients...)ont des règles de droit à appliquer et à faire appliquer.Un employeur ne peut pas chercher à faire dévier uncontrat de travail en sollicitant un auto-entrepreneur.Dans d’autres matières, un client peut également en-gager la responsabilité d’un auto-entrepreneur parcequ’il serait mécontentent d’une prestation.

Une dernière remarque ?Justement cette notion de responsabilité. A auto-en-treprise et/ou petite entreprise n’équivaut pas petiteresponsabilité. C’est une responsabilité très importanteà laquelle s’engage un auto-entrepreneur car c’est nonseulement son patrimoine professionnel mais égale-ment l’ensemble de son patrimoine personnel qu’il en-gage avec, malgré tout, une possibilité de protégercertains biens immobiliers. Voilà, je tenais à revenir surla notion de responsabilité de l’auto-entrepreneur.

En tant que responsable de la mercerie Caréfil, jem’occupe au quotidien du recrutement, de la forma-tion, du management des équipes, et des planningshoraires. Je participe également à l’animation ducommerce (vitrines, négociation des prix, implanta-tion produits, à l’accueil et à la fidélisation clientèle).Enfin, je gère en partie les tâches administratives(tenue comptabilité complète, gestion trésorerie, etdéclarations diverses).Concernant mon activité d’auto-entrepreneur, je suisgérante de la société Peggy BARRUEL FORMATIONCOMPTABILITE. Mon activité répond à un besoin sim-ple : la nécessité pour tout gérant d’entreprise demaîtriser les bases de la comptabilité afin d'analyserson activité, de fixer ses prix, etc. La formation debase est la suivante : tenir sa comptabilité (des mé-canismes comptables à l'analyse de son activité) enapprenant à saisir ses opérations (achats, ventes,banque, caisse, encaissements et décaissements,etc.), à procéder à son rapprochement bancaire et àétablir sa déclaration de TVA.

De manière générale que pensez-vous du statutd’auto-entrepreneur ?Il semble évident que le statut d'auto-entrepreneurest une bénédiction pour les personnes qui souhai-tent mettre à profit des autres, qu'ils soient des en-tités morales ou des personnes physiques, leursavoir-faire. Les facilités de création (interlocuteurunique, démarches simplifiées, pas de capital nid'obligations fiscales autres que la déclaration de CAtrimestrielle) m'ont séduite. Sans ce statut, je n'au-rais probablement pas créé de société de formationcar je n'envisage pas ma carrière en ce sens. Cetteexpérience enrichissante, qui permet de diversifieret d'agrémenter le quotidien me conforte dans mavolonté de m'établir dans un commerce, à moncompte.

Une dernière remarque ?Nous n'avons pas évoqué les « problèmes » que peu-vent causer les auto-entreprises. Dans le cas d'uncomplément de revenus, la sécurité financière denotre emploi nous permet de pratiquer des tarifsultra- concurrentiels, ce qui peut nuire à d'autres en-treprises établies en sociétés (avec des charges so-ciales, de structure etc.). A contrario, notre« handicap » réside dans la non déductibilité de laTVA pour nos clients, charge non négligeable au quo-tidien qui peut faire pencher la balance en notre dé-faveur.

Le 18 Mai, la Jeune Chambre Economique d’Orléans sepenche sur le statut d’auto-entrepreneur

Le régime de l' auto-entrepre-neur entré en vigueur le 1erjanvier 2009, permet de créeret de gérer très simplementune entreprise indépendante,pour exercer une activitécommerciale, artisanale ou li-bérale, à titre principal (pourtester une idée par exemple)ou à titre complémentaire. Cestatut offre des formalités decréation allégées ainsi qu'unmode de calcul et de paiementsimplifié des cotisations so-ciales et de l’impôt sur le re-venu. Ce régime est obtenupar une simple déclaration auCFE (Centre de Formalités desEntreprises), sur un formulairepapier ou par internet. Selonl’Insee, plus de 320 000 créa-tions d’entreprises au statutd’auto-entrepreneur en 2009,principalement dans le sec-teur du service à la personneainsi que du service aux en-treprises. La Jeune ChambreEconomique d’Orléans sepenche sur le statut, un anaprès la publication des dé-crets d’applications.

INVITEES Astrid GERVILLE-REACHE :Avocat au Barreau d’OrléansPeggy BARRUEL : Responsable de Caréfil laMercerie et Auto-entrepreneur(formation comptable) Sophie VIRON : Responsable Formalités Ac-cueil (CFE de la CCI du Loiret)www.loiret.cci.frEmission co-animée par Céline CHENET membre de la JCEO

Sophie VIRON40 ans, responsable des Formalités et de l’Ac-cueil au Centre des Formalités de la CCI du Loiret

Peggy BARRUEL27 ANS, Responsable du magasin CAREFIL LA MERCERIE, rue royale Orléans, et auto-entrepreneur

Astrid GERVILLE-REACHEAvocat au barreau d’Orléans

Mon poste a pour principale activité la conformité desproduits qui partent pour la vente... L'entreprise fait autantde cosmétiques que de produits alcooliques parfums).

Une dernière remarque ?Je n'avais pas de message spécifique à faire passerau cours de l’émission. Je connaissais mal le statutd'auto-entrepreneur avant le début de la commissiondonc j'en sors enrichie et l'enregistrement aussi m'aapporté une grande connaissance.

Céline CHENET 35 ans, employée chez SHISEIDO en Production

comme Machiniste (plus communément appelé conductrice de ligne

dans le secteur pharmaceutique).

Le CFE, Centre des Formalités des Entreprises est lepassage obligatoire pour l’immatriculation d’une entre-prise. Le CFE gère également l’apprentissage (enregis-trement des contrats d'apprentissage pour lesentreprises ressortissantes de la Chambre de Com-merce et d’Industrie du Loiret, pour les associations etpour les professions libérales), les formalités à l'inter-national (visas sur les documents d'exportation) et ladélivrance de signatures électroniques (Chambersign).

De manière générale que pensez-vous du statutd’auto-entrepreneur ?Le statut d'auto-entrepreneur est idéal pour les com-pléments de revenus, pour ceux qui souhaitent testerune idée. Le principe de ne payer que lorsqu'on faitdu CA (Chiffre d’Affaires) est aussi possible pour lesentreprises individuelles (inscrites au RCS) sous lesmêmes conditions de réalisation de CA.

Une dernière remarque ?Pour se renseigner sur l'auto-entrepreneur : www.lautoentrepreneur.fr,www.planete-auto-entrepreneur.comwww.loiret.cci.fr dans la rubrique vos formalités.L'Espace entreprendre organise deux réunions men-suelles spécifiques sur l'auto-entrepreneur (j'en animeune, l'autre est animée par la boutique de gestion). Pro-chaines dates : 8 juin 2010 toute la matinée et le 25juin 2010 tout l’après-midi. Pour s'inscrire en ligne :www.lautoentrepreneur.fr pour toute activité ou pourles activités commerciales ou relevant de la CCI :www.cfenet.cci.fr (formalité gratuite sur ces deux sites).Ou pour s'inscrire avec une déclaration papier : centresde formalités de l'Urssaf (activités libérales), de la CCI(activités commerciales et prestations de services), dela CMA (activités artisanales).

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news N° 7 - 7 JUIN 2010 / 6

Twideco : Votre parcours professionnel est assezimpressionnant. Pouvez-vous nous en ressortirquelques moments forts ?Maurice LeRoY : incontestablement, parmi cesmoments forts, il y a mon expérience au Sénat oùj’ai été secrétaire général de groupes parlemen-taires pendant 7 ans, de mémoire, de 1984 à 1991.J’étais nègre, autrement dit, j’écrivais pour des sé-nateurs. C’est une période qui m’a beaucoup mar-qué. Je dormais 3 à 4 heures par nuit et vraimentj’y ai beaucoup beaucoup travaillé. Du reste, jesuis encore connu aujourd’hui de beaucoup d’ad-ministrateurs, d’huissiers, des personnels du Sénatvoire de sénateurs qui y sont toujours. Je peuxciter Michel Charrasse, ou Michel Dreyfus-Schmidt par exemple. ensuite, je dirais les collectivités locales ; je faisà grandes enjambées, pas de date à date. J’ai di-rigé des cabinets de maires de grandes villes, oud’un président du Conseil Général, en l’occur-rence celui du Val-de-Marne. et ça me sert tousles jours dans mon mandat de Président deConseil Général. Une autre séquence, ou uneautre corde à mon arc, a été la politique de la ville.Puisque j’ai été d’abord collaborateur de CharlesPasqua dans les Hauts-de-Seine où j’ai mis enœuvre le premier plan départemental, en France,de lutte contre la ségrégation urbaine et sociale,que l’on appelle communément la politique de laville. J’ai même écrit un ouvrage à ce sujet, lePacte 92. J’ai rempli cette mission aux côtés deCharles Pasqua et de l’architecte Roland Castro,fondateur de « Banlieue 89 ». Ca a été une périodeabsolument enthousiasmante car j’ai travaillé surdes projets comme la restructuration et la requa-lification urbaine du quartier de la Caravelle à Vil-leneuve-la-Garenne, projet que François Fillon,en tant que premier ministre, est allé visiter. J’aidonc beaucoup travaillé, au plan départemental, àconjuguer l’urbain et l’humain dans les quartiersdifficiles de ce département, qu’on connaît pourson PiB équivalent à celui de la Grèce, mais donton connaît moins les quartiers difficiles de Cha-tenay-Malabry, de Villeneuve-La-Garenne, duPlessis-Robinson ou de Bagneux. J’avoue quecette mission a été passionnante. Nous avons lancé des innovations qui ont, par lasuite, été reprises au plan national. Par exemple,j’ai initié, dans les Hauts-de-Seine aux côtés deCharles Pasqua, les médiateurs éducatifs, que legouvernement Juppé a repris dans l’education na-tionale. Je pourrais ainsi vous donner encore biend’autres exemples de ce genre. Bref, tout cela m’aconduit à être appelé au cabinet d’eric Raoult, leministre de la Ville et de l’intégration du gouver-nement d’Alain Juppé. ensuite, il y a mes propresmandats. De maire du village Le Poislay, dans lePerche-Vendômois, où mon arrière-grand-pèreétait maire lui-même après la seconde guerremondiale, je suis passé à conseiller général ducanton de Droué en 1994, et, en 1997, la députa-tion dans le cadre de la grande dissolution voulueà l’époque par Jacques Chirac et Dominique DeVillepin. J’ai été un des rares députés à rentrer dece côté-là de l’hémicycle.

D’où vient votre lien avec le Loir-et-Cher ?Pour tout vous dire, mon lien avec le départementdu Loir-et-Cher, correspond à ma branche pater-nelle. Un de mes cousins a réalisé notre arbre gé-néalogique et a trouvé que nos aïeux, de labranche paternelle, étaient compagnons tailleursde pierre de la cathédrale de Chartres. Vous voyezsi ça remonte à loin. Mes racines sont en Loir-et-Cher. J’aurais pu me présenter en région pari-sienne, cela m’a été proposé d’ailleurs, mais pourmoi il n’en était pas question. J’étais attaché àmon village, à mon canton, à mon terroir. Je suisun peu un rat des champs qui s’est occupé desrats des villes.

Ces notions de racines sont des valeurs impor-tantes pour vous ?Ces notions sont primordiales. Ce n’est pas fon-damental pour moi, c’est vital.

Vous les mettez en avant quand vous exercez entant que vice-président de l’Assemblée Nationale ? Bien sûr. Je ne manque pas une occasion de rap-peler mes racines dans les débats nationaux, nimême lorsque je fais des plateaux de télévision.J’ai d’ailleurs une petite anecdote amusante à cesujet-là. il y a quelques temps, je présidais laséance de l’Assemblée Nationale à l’occasiond’un débat sur les collectivités locales pendant

cipales de Vendôme mais c’était face à DanielChanet et, comme c’est un ami, ce n’était pas unéchec majeur pour moi. il ne m’a d’ailleurs pasempêché d’être élu député l’année d’après, en2002, et ce, y compris sur la ville de Vendôme.Cela prouve bien que les électeurs, dans l’isoloir,savent voter et pratiquent le vote par élection.Donc, pour en revenir à votre question, non, jene vois pas de pire échec. Peut être est-ce parceque je suis encore trop jeune… (Rires). en toutcas, étant d’une nature résolument optimiste, jen’ai jamais vu la vie en évoquant un pire échecet c’est tant mieux.

Quelle profession rêviez-vous d’exercer quand vousétiez petit ?Je rêvais d’être avocat ou professeur. Depuis maplus tendre enfance, j’ai toujours aimé défendreles autres, donc forcément je me voyais au bar-reau. Un professeur, quant à lui, enseigne, trans-met le savoir et pour moi, qui suis issu d’unmilieu très populaire, le savoir représentait l’as-cension sociale. Ce n’est pas parce que l’on estissu d’un milieu populaire que l’on ne peut pasêtre heureux, bien au contraire et si quelqu’un saitcombien le savoir et sa transmission sont impor-tants, y compris pour s’élever, c’est bienquelqu’un comme moi, fort de mon parcours. Par

conséquent, l’idée d’enseigner est quelque chosequi m’aurait beaucoup plu.

Quelles sont vos activités dans le monde associatif ? Franchement, je n’en ai pas vraiment de tempspour m’y consacrer même si ce n’est pas le goûtpour la pratique associative qui me fait défaut.Dans ma jeunesse, j’ai été dirigeant syndical, ly-céen d’abord, étudiant ensuite. J’ai toujours eudes engagements forts, mais aujourd’hui, j’avouequ’assumer mes fonctions de Président duConseil Général du Loir-et-Cher et celle de vice-Président de l’Assemblée Nationale m’occupedéjà beaucoup.

Quelles sont vos passions ?Je me passionne pour Stendhal, en littérature.

Pourquoi vous êtes-vous tourné vers la politique ?Etait-ce le parcours naturel à suivre après vos en-gagements syndicaux notamment au lycée ? Non, c’est beaucoup plus simple que cela. Si à16 ans, on n’a pas envie de révolutionner lemonde et de vouloir le bonheur, et bien je ne saispas à quel âge on le fait. Comme le disait elsaTriolet, compagne d’Aragon, les manigances dela vie font qu’au hasard des rencontres, vous pre-nez tel ou tel cheminement, tel ou tel parcours.La politique, j’y suis venu car j’ai toujours euenvie de changer le monde, de le révolutionner,de le faire bouger et avancer, le tout, parce quej’aspire au bonheur. il faut toujours de l’utopiecar sans rêve et utopie, je ne crois pas que l’onpuisse agir.

Pensez-vous aujourd’hui qu’en tant que présidentdu Loir-et-Cher vous y parvenez ? Je le crois et je vais essayer de vous en donnerune ou deux illustrations. Quand je vais dans desréunions d’élus au plan national et que j’entendsmes collègues se plaindre du manque de hautdébit dans leur département ou dans leur terri-toire, ce que je comprends et partage, j’avoue queje suis fier de nous. en effet, en Loir-et-Cher,nous avons agi pour que le haut débit soit acces-sible à plus de 99% de ses habitants. Moins de500 foyers sur 130 000 aujourd’hui ne sont pasencore équipés mais sont en train de le devenir.Quand nous équipons nos collèges de tableauxnumériques pour que nos collégiens ne soient pasécartés des technologies de l’information et de lacommunication d’aujourd’hui et qu’ils ne subis-sent pas la fracture numérique, je me dis quenotre action est bel et bien concrète et je trouvecela formidable. Je ne m’arrête d’ailleurs pas ensi bon chemin puisque le Conseil Général duLoir-et-Cher va répondre à l’appel à projet sur lenumérique lancé au plan national par NathalieKosciusko-Morizet. Ce sont des actions commecelles-ci qui comptent. Quand, avec mes col-lègues, nous donnons naissance à de nouveauxcollèges ou que l’on met en œuvre des infrastruc-tures qui améliorent les flux et la desserte pourl’activité économique, je me dis que tout cela estformidable et je me sens alors vraiment utile àmon territoire.

Pour vous, ce qui compte, est-ce le but à atteindreou la façon d’y parvenir ?Je pense qu’il faut beaucoup travailler. issu d’unefamille de travailleurs, je pense que le travail paietoujours. Je pense aussi que rien n’est jamais ac-quis. Mon père avait un CAP d’électricien et afini sa carrière comme ingénieur maison. Mamaman, quant à elle, était femme de ménage et afini sa carrière comme secrétaire de direction.Vous voyez donc que je suis un pur produit del’ascenseur social.

« A chaque jour suffit sa peine », disent les écri-tures. Prenez-vous les événements au fur et à me-sure avec beaucoup de confiance en vous ouêtes-vous un homme de planification ?J’ai envie de dire que je suis la synthèse des deux,mais si mon staff entendait votre question, ils ri-goleraient bien, d’une part, puis il vous répon-drait : « il planifie ». Je suis d’accord avec euxmais dans une certaine mesure. Je pratique la pla-nification souple, indicative mais pas impérative.Bien sûr, il faut planifier dans la vie, sinon on nese donne pas d’objectifs et on n’avance pas.Néanmoins, vous avez beau planifier et êtrehyper organisé, ce qui est mon cas, sinon je neferais pas tout ce que je fais, heureusement ilexiste encore l’imprévu. La vie n’est jamais telle

n RENCONTRE À LA UNEPAR LUCIE BRASSEUR

n

Ce ne sont pas les élus qui créent l’emploi mais bien les chefsd’entreprises. L’emploi ne se décrète pas au Journal Officiel, il se favorise.n

Date de naissance : 2 février 1959Lieu de naissance : Paris (4ème)

Situation familiale : Marié, 3 enfants

photo : AFP PH

OTO / ALAIN JOC

ARD

Maurice LEROY Maurice Leroy est Président du Conseil Général du Loir-et-Cher et Vice-Président de l’Assemblée Nationale

lequel il a été fait état de Morée, la communedans laquelle le Président de la République a clô-turé les assises des territoires ruraux. Les maireset secrétaires de mairie du canton de Montoire etd’ouzouer-le-Marché étaient dans les tribunes dupublic, à mon invitation. Nous nous regardionstous, moi du perchoir et eux, des tribunes. Nousétions très fiers et heureux qu’à la tribune del’Assemblée Nationale, tous les députés parlentdu Loir-et-Cher. Les racines, c’est important. Quand le gouverne-ment a voulu, pour des raisons de sécurité que jerespecte, que l’on change les plaques minéralo-giques, j’ai été un des tous premiers parlemen-taires et présidents de Conseil Général àdemander, et à obtenir qu’on maintienne le nu-méro départemental. J’avais fait une interventionsur europe 1 et Michèle Alliot-Marie, ministre del’intérieur, m’a dit qu’elle m’avait compris et étaitconvaincue. Aujourd’hui, la région et le départe-ment apparaissent sur les plaques minéralogiques. Je pense que les gens sont encore plus attachésau département.

Quel a été votre pire échec ? il n’y a pas de pire échec. Personnellement,même au plan électoral, je ne vois pas d’échec.J’ai certes été battu en 2001 aux élections muni-

photo : AFP PH

OTO / S

TEPH

ANE DE

SAKUTIN

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news7 / N° 7 - 7 JUIN 2010

que vous l’aviez prévue ni comme on l’a plani-fiée. Plus je vieillis, plus je m’en rends compteévidemment. Aussi, cela ne sert à rien de fairetrop de plans sur la comète car certaines comètesarrivent plus rapidement que prévu. il faut tou-jours se donner la capacité de réagir et d’êtreréactif. C’est là que réside l’atout majeur.

Quels sont les atouts du Loir-et-Cher ?Le Loir-et-Cher est un département dont le tissuéconomique est relativement diversifié. C’est unechance par les temps qui courent. J’irais mêmejusqu’à dire qu’il faut se réjouir que le Loir-et-Cherne dispose pas de très grandes unités de production.Jetez un coup d’œil à l’actualité, avec Total oud’autres sujets du genre, et vous comprendrez.Notre chance inouïe, c’est d’avoir un territoiremaillé d’un tissu de très petites entreprises, d’arti-sans, de commerçants, de professions libérales etindépendantes mais aussi, d’un tissu de PMe, voired’entreprises plus importantes. La diversité est unerichesse. Quels que soient les secteurs d’activité,agricoles, de services ou industriels, nous avons lachance de connaître sur notre territoire une diver-sité, une pluralité qui nous permet d’être moins dé-localisable et qui nous prémunit de graves crisescomme celle que vit le monde actuellement.

Jean-Luc Brault le maire de Contres a presque réa-lisé un miracle économique en développant de ma-nière très active le secteur agroalimentaire sur saville. Quels seraient les autres secteurs que vous ai-meriez dynamiser sur le département ? en effet, Jean-Luc Brault a réussi un exploit formidable. il me fait beaucoup penser à AndréSantini et son slogan concernant issy-les-Moulineaux, « issy les Moul’, 60 000 habitants,60 000 emplois ». Aujourd’hui, il en est même à90 000 emplois soit plus d’emplois que d’habi-tants. La géographie d’un territoire joue pourbeaucoup. Quand vous êtes enclavés, il ne fautpas faire miroiter des choses qui ne sont pas réa-lisables. Concernant Contres, certes la géographiea compté mais le dynamisme personnel de Jean-Luc Brault et la culture d’entreprise qu’il possède,sont sans conteste pour beaucoup dans la réussitedu développement économique du pays Controis.De la même façon, mon ante prédécesseur auConseil Général du Loir-et-Cher, Roger Goe-maere, avait payé avec l’argent du contribuablepour avoir un échangeur autoroutier à Mer. Al’époque, de bons esprits avaient critiqué cette ac-

n

Je considère quel’endettement, c’est comme le cholestérol, il en existe du bon et du mauvais. n

tion car ne relevant pas directement des compé-tences du Conseil Général. Certes, c’était vrai,mais heureusement que lui l’a fait, parce que,vraisemblablement, sans cela, jamais le Méroisn’aurait connu le développement qu’il connaît ac-

tuellement. Voilà donc la preuve, que la puissancepublique et le politique peuvent influer sur lecourt des choses. Quand je fais en sorte d’installerle haut débit en Loir-et-Cher, ce n’est pas pour leplaisir de faire cocorico, mais car, aujourd’hui,c’est un élément d’attractivité du territoire. Donc,le secteur géographique est un secteur à dynami-ser sans cesse. Néanmoins, je ne suis pas du toutfavorable à ce que l’on mette tous nos œufs dansle même panier. Le secteur de la plasturgie parexemple, est très fort chez nous. on doit donc ren-forcer ce secteur tout en travaillant à en dévelop-per d’autres pour ne pas être dépendant d’uneseule industrie. Pour le reste, fort heureusement,c’est aux chefs d’entreprises que se pose cettequestion. Ce ne sont pas les élus qui créent l’em-ploi mais bien les chefs d’entreprises. L’emploine se décrète pas au Journal officiel, il se favo-rise. Notre rôle est de faire que les infrastructuressoient les meilleures dans les zones d’activitéséconomiques. Nous devons assurer un environne-ment favorable au développement économique etnous consacrons 8 millions d’euro pour palier lesinsuffisances bancaires que le Président de la Ré-publique dénonce avec raison.

Vous êtes économiste de formation et possédezune maîtrise de sciences économiques ainsi qu’unDECF. Cette analyse financière et ces compétenceséconomiques vous influencent-elles dans votrefaçon de gérer le territoire ?

Cette formation d’économiste m’influence telle-ment que, par exemple, j’ai toujours résisté auxoffres bancaires faites aux Conseils Généraux, etqui se sont avérées aujourd’hui être des produitstoxiques. il y a 10/15 ans, et encore ces dernières années,étaient proposés aux collectivités des prêts en or.il est d’ailleurs amusant de voir que ceux qui dé-noncent le capitalisme et le libéralisme effrénéssont ceux qui ont contracté le plus d’empruntstoxiques… Le Loir-et-Cher, quant à lui, peuts’enorgueillir de ne pas avoir d’empruntstoxiques, ni d’être endetté. Nous nous fixons desmarges de manœuvre de ce point de vue. Pourmoi, qui suis économiste de formation et néo-keynésien d’inspiration, je considère que l’endet-tement, c’est comme le cholestérol, il en existedu bon et du mauvais. Le mauvais, c’est emprun-ter pour du fonctionnement. C’est d’ailleurs ceque l’etat fait depuis trente ans. en effet, depuisRaymond Barre en 1981, malheureusement nousn’avons plus, en France, voté un seul budget del’etat en équilibre. Je le répète donc, il y a le bonet le mauvais cholestérol. emprunter pourconstruire et administrer des collèges, je dis oui.De la même façon, pour réaliser la déviation deVendôme ou de Contres, je dis oui. Mais emprun-ter pour du fonctionnement, c’est non.

Du temps à l’argent, quel lien établissez-vous ? Je viens d’avoir cinquante et un ans, j’ai quelquepeu roulé ma bosse et j’ai pris de la bouteille. Jepense que le rapport au temps est vraiment trèsimportant. Pour la vie économique, bien sûr, Time

is Money. Par contre, pour un acteur public, cen’est pas la même temporalité . il y a des procé-dures, certes abominablement longues mais im-posées, et ce, pour éviter la corruption. Toutes cestracasseries administratives prennent du tempsmais ont leur utilité. Je me rappelle avoir dit àCharles Pasqua, lorsqu’il m’a confié la missionde m’attaquer aux problèmes de la ville à sescôtés dans les Hauts-de-Seine : « Monsieur, lais-sez-moi perdre du temps. » il m’avait regardéavec des yeux très ronds et m’avait dit avec sonaccent : « hou lala, cela cache quelque chose ».Je lui avais répondu : « Cela ne cache rien, mon-sieur, il faut me laisser perdre du temps. ». eneffet, il arrive souvent, notamment sur des sujetstrès difficiles, que le rapport au temps dans lescollectivités fasse qu’il faille perdre du temps.D’ailleurs, je me demande si, même dans la vie

économique, il ne va pas falloir bientôt revenir àde vraies valeurs. Je trouve que ces dernières an-nées tout s’est emballé et, comme le dirait monpote Santini, « on est allé dans le mur et en pluson a klaxonné ». Je m’attends à une révolutionculturelle bénéfique. il serait bien que l’on re-prenne un peu plus le temps de la réflexion. entout cas, une chose est sûre et c’est ma convictionintime ; le temps du projet ne correspond jamaisau temps médiatique. C’est d’ailleurs affreuxpour un responsable politique.

Etes-vous globalement en accord avec votreépoque ? oui, totalement. J’ajouterais même que les com-bats politiques que je mène aujourd’hui sontcomplètement des combats de notre temps.

Qu’est-ce qui vous donne envie de vous lever lematin ?Je dirais que ce qui me motive à me lever chaquematin, c’est l’envie de me battre pour mon dépar-tement et pour mon pays. et si l’un de vos lec-teurs vous dit que c’est ringard, alorsj’assumerais de l’être. Cette ringardise meconvient bien. La volonté d’agir tous les jours,car c’est un combat de tous les jours.

Comment percevez-vous votre place à la fois dansla société civile et économique ?Cela va peut être vous surprendre mais je trouvela place que je tiens à la fois dans la société civileet civique très humble et modeste. Vous savez,nous ne sommes que très peu de choses et j’en aiparfaitement conscience. en réalité, nous nesommes rien du tout, nous n’atteignons même pasl’ordre du micron. Je pars du principe que noussommes simplement de passage et que si l’on peutapporter sa pierre à l’œuvre collective alors celasera déjà pas mal et on a peu de vrais amis.

L’équilibre d’une vie réussie, aujourd’hui, pourvous : qu’est-ce que c’est ?Ce qui est majeur pour moi, ce sont mes trois en-fants. Alors, une vie réussie pour moi, ce seraitque tout se passe bien pour eux.

Que peut-on vous souhaiter maintenant ?Dans un premier temps, souhaitez-moi de conti-nuer à bien travailler pour le Loir-et-Cher et, dansun deuxième temps, pour mon pays… !

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news N° 7 - 7 JUIN 2010 / 8

n LES PRIMOPAR LUCIE BRASSEUR

les Buld'or Du Boischaut

se trouvait que l'activité des bières était annexe àcelle du maraichage et puis les gens nous ont de-mandé de plus en plus de bière, on les vendait surplace, dans notre magasin. on a commencé par labière blonde, puis à la fraise. Les gens nous ont de-mandé si on n'avait pas de bière à la framboise ou à la mûre. Alors on s'est dit « on va essayer, pour-quoi pas !». Ça a pris comme ça une ampleur phé-noménale. on a donc été obligé d'arrêter l'activitéde maraichage.

Comment se passe le travail au quotidien avec votrepère ?A.G : on a l'habitude, on a travaillé 12 ans ensembledans le bureau d'étude. Ça se passe très bien, lui ilfabrique, moi je manque de temps pour ça mais jesais fabriquer. Principalement, il brasse la bière, moije m'occupe de l'embouteillage, l'étiquetage, du bu-reau, de la comptabilité. on a fait les travaux toutles deux, chacun à ses tâches, on se complète bien.Parfois ma mère, qui est secrétaire, vient nous aiderquand il y a un coup de bourre.

Avez-vous de la concurrence sur le marché desbières aromatisées?A.G : on n'a pas de vraie concurrence, il y a bien laKrieg à la cerise et la pêcheresse, mais toutes cesbières sont belges. De toute façon, ils ont des mé-thodes de travail différentes. Ce sont des industrielsqui travaillent avec le jus du fruit, c'est ce qui rend labière très sucrée. Nous on travaille avec des arômesnaturels de fruit avec la base d'une bière blonde. onbrasse notre bière sur place. Ce sont de petites quan-tités mais on va s'agrandir cette année. on passe à unequantité minimum de 600 hectolitres par an. Ça re-présente 150 000 bouteilles de 33 cl. C'est lamoyenne des micro-brasseries dans le département.

Envisagez-vous de vous développer à l'international ?A.G : oui, tout à fait. Souvent on me demande pour-quoi je veux aller à l'export. C'était un souhait dèsle début. J'avais contacté la Chambre de Commercede Bourges pour avoir des renseignements. il setrouve qu'ils organisaient des journées du pays et ily avait une personne d'une chambre du commercemarocaine. il nous a expliqué comment ça se passecommercialement dans son pays, on a eu des entre-tiens, ça nous a permis de savoir s'il y a des nichespour nous là-bas. Donc, notre premier pays fût leMaroc qui se trouve être le quatrième pays buveurde bière au monde. il y a d'ailleurs une énorme bras-

serie à Casablanca. Après, nous avons participé enmars 2009, avec la chambre de commerce, à unsalon agroalimentaire à Barcelone en espagne.C'était une étude de marché grandeur nature. Aprèsle salon, nous n'avions plus une seule bouteille !

Vous allez vendre votre bière au Maroc ?A.G : Nous devrions y arriver. Pour s'implanter c'estun peu plus difficile qu'en espagne. ils ont aimé leproduit mais ils prennent leur temps. C'est un paysméditerranéen. Par contre nous avons été à Madrid,les choses bougent, nous avons déjà des preneurspour les bières. D'ici l'été ça devrait se concrétiser.

Pour le moment vous faites votre Chiffre d'Affairesau niveau local ?A.G : L'année 2009 a été un peu chaotique, nous de-vions déménager pour nous rapprocher de la ville etnous avons perdu plus de la moitié de l'année. LeChiffre d'Affaires se fait localement à traversquelques épiceries fines, des magasins de moyennessurfaces et énormément de foires. on est en train demonter un site internet de vente plus adapté à l'ex-port. on se lance dans le « e-commerce ».

Quels sont vos projetsA.G : on espère arriver à un Chiffre d'Affaires à70% réalisé à l'export. on a été contacté par unechaîne de magasins en Angleterre et des producteurs

aux états-Unis qui recherchent des bières artisanalesfrançaises. on a pu monter un dossier « SiDeX ». ils'agit d'une aide à la prospection pour l'export quepropose le site internet d'Ubifrance. on doit rensei-gner le pays de destination, les participants, faire uneprésentation de la démarche et la demande doit êtrefaite 7 jours au moins avant le départ. on obtient uneréponse rapide. L'aide dépend de la démarche, sic'est une prospection ou une signature de vente. Çava de 500 euros à 1500 euros. C'est très simple àremplir et facile à obtenir. [email protected]

Twideco : Pourquoi avoir appelé votre bière « lesBuld'or Du Boischaut »?Anne GUiLLeMiN. D'abord parce que les bullesdans la bière sont couleur or et que nous sommesinstallés dans la région du Boischaut. L'or aussi carSaint-Amand-Motrond a une longue histoire avec lafabrication des bijoux en or.

Pouvez-vous nous retracer votre parcours ? A.G : J'ai un diplôme de comptable, j'ai travaillécomme secrétaire comptable puis comme comptabledans l'entreprise de mon père, un bureau d'étude enenvironnement à Bourges pendant 12 ans. Le sou-hait de mon père était de prendre sa retraite offi-cielle. on a donc arrêté cette activité en 2006,malheureusement on ne trouvait personne pour re-prendre l'activité. C'est comme ça que l'on s'est lancédans cette aventure.

Comment s'est déroulé le démarrage de votre entreprise ? A.G : Le démarrage des Buld'or Du Boischaut estquelque peu atypique. Mon père avait en parallèleune entreprise de maraichage, on produisait desfraises hors sol. Un jour l'idée lui est venue tout bê-tement de faire de la bière. La bière ça existe depuislongtemps, il n'y a rien de nouveau à en faire, il s'estdit qu'il allait mettre de la fraise dedans. Malheureu-sement ça n'a pas marché avec le fruit car c'est unetechnique très compliquée. Par contre, on a gardél'idée et on a fait de la bière avec des arômes naturelsde fraise.

Votre père a suivi une formation particulière pour de-venir brasseur ?A.G : Mon père a une formation d'ingénieur agro-nome, ça aide un peu, mais il a appris essentielle-ment sur le tas. Ça nous a demandé cinq ans detravail pour mettre au point la technique pour aro-matiser la bière. L'entreprise est jeune mais le projetne l'est pas pour nous. elle aura deux ans le 1er juil-let. on avait commencé à réfléchir à cette bièrequand on avait encore le bureau d'étude. Nousavions trois entreprises, ça faisait beaucoup, on sedisait qu'il fallait qu'on se sépare de certaines. Nousn'avons plus aujourd'hui la culture de fraise hors sol.Nous étions deux, ouvert 7/7, c'était un peu juste. il

Anne Guillemin est la cofondatrice, avec son père Roland Guillemin, de la brasserie « les Buld'or Du Boischaut » près de Saint-Amand-Montrond dans le Cher. Ses bières artisanalesfruitées sont une création originale qui commencent à prendre le chemin de l'export.

LES PRIMO-EXPORTATEURS EN PÔLE POSITION

L'export est le meilleur moyen pour une entreprisede se développer. C'est aussi une voie qui rebutebeaucoup d'entrepreneurs. Des perspectives loin-taines, mystérieuses, mais enthousiasmantes. Uneentreprise qui pense avoir fait ses preuves sur sontissu économique local peut légitimement concevoirune stratégie tournée vers l'export. L'entrepreneurdevient alors un Primo-exportateur. Un nouvel es-pace économique et de nouvelles règles s'ouvrent àlui. Les premières difficultés concernent l'élabora-tion même de la stratégie à suivre pour opérer uneentrée maitrisée sur un marché nouveau aux pra-tiques souvent méconnues. Pour aborder sereine-ment l'international, le Primo-exportateur doit seplier à une discipline en plusieurs étapes : faire lediagnostic de son entreprise afin de révéler sesatouts et ses faiblesses. Suivre des formations adap-tées. Élargir son portefeuille clients. Échanger vosexpériences avec d'autres entrepreneurs et enfinobtenir un accompagnement durant le processusd'ouverture à l'international. www.centre-cci.fr

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n GREEN BUSINESSPAR LUCIE BRASSEUR

L’Eure-et-Loir à l’heure des énergies renouvelables

litaine ! Seul un autre projet pourrait lui faire concur-rence, il s’agit d’un parc de 96 MW à La Barben, dansles Bouches-du-Rhône. Une combinaison gagnante,éolien/solaire, qui ferait du département le premier àénergie positive, c'est-à-dire qu’il produirait plusd’énergie qu’il n’en consomme. Le Président du Conseil Général d’eure-et-Loir, Albéricde Montgolfier, ne cache pas sa fierté : « Nous avonsune géographie avantageuse et nous avons les compé-

tences pour réussir ce défi. Nous voulons être le fer delance de la filière énergie propre en France ». Une am-bition inédite qui pourrait se concrétiser début 2013.

LA BEAUCE, UN TERRAIN IDÉALComment expliquer un tel dynamisme dans ce sec-teur récent et dans une région pas franchementconnue pour ses vents ? Commençons par l’explica-tion pratique. Pour obtenir un rendement optimumdes éoliennes, celles-ci doivent être implantées dansdes zones libres de tout obstacle (bâtiments, arbres,reliefs irréguliers), les sites doivent être facilementaccessibles par la route mais relativement éloignésdes habitations, et enfin avoir des raccords commodesau réseau électrique classique. La Beauce offre toutesces particularités avec l’avantage d’offrir en plus desterrains agricoles dont les propriétaires conciliantstrouvent leur intérêt avec la location de leurs terres.Cependant ces champs hérissés de mâts de 50, 60voire 80 mètres, aussi propres soient-ils, ne plaisentpas à tout le monde. Les pourfendeurs de l’éolien in-voquent l’esthétisme douteux des éoliennes et leursnuisances sonores. L’esthétisme est un concept sub-jectif mais qui trouve cependant écho dans la loi Gre-nelle 2 qui prévoit qu'à partir de 2011, les éoliennesseront soumises au régime des installations classéespour la protection de l'environnement (iCPe) et queleur implantation devra s'inscrire, pour chaque région,dans un Schéma Régional eolien (SRe). Les instal-lations devront comprendre cinq mâts minimum etrespecter les zones paysagères. Mais avant d’en arriver là, un amendement a beau-coup fait parler de lui. il consistait à imposer un seuilminimum de 15 MW pour les parcs éoliens. La consé-quence directe était de favoriser les grandes installa-tions au détriment des plus modestes et remettait enquestion un grand nombre de projets en cours. L’in-tention initiale de cet amendement consistait à éviterle dispersement des éoliennes. Un phénomène de «mitage du paysage incohérent », nous confie Albéricde Montgolfier qui explique qu’ « il n’y avait pas uneréglementation sérieuse» avant le travail législatif duGrenelle environnement. Les industriels et les légis-lateurs ont donc réussi à se mettre d’accord sur la sup-pression de cet amendement, préjudiciable audéveloppement de la filière. Néanmoins, la brancheéolienne du Syndicat des energies Renouvelables,France énergie éolienne (SeR-Fee) estime que « laseule obligation de réaliser des parcs d’au moins cinqmachines impacte plus d’un quart des projets. Cer-taines régions, comme la Bretagne et les Pays de laLoire, verraient le nombre de leurs projets divisé pardeux ». De même certains SRe remettraient en caused’autres projets. Quoi qu’il en soit, tous les acteurs dela filière sont d’accord sur un point : la nécessité deréglementer et de coordonner les moyens. il faut direque les sommes en jeu sont importantes.

DES OBJECTIFS AMBITIEUXLe développement de l’énergie éolienne en France re-présenterait 20 à 30 milliards d’euro d’investissementsprivés cumulés entre 2010 et 2020. Une manne qui

permet d’envisager des programmes ambitieux. Cepen-dant, il est nécessaire qu’une dynamique industrielleéolienne française émerge et permette non seulementd’accompagner le développement du parc éolien surl’ensemble du territoire, mais aussi de préserver des sa-voir-faire et des emplois dans un contexte de désindus-trialisation sur le territoire national. Un challenge dontl’industrie des énergies renouvelables a désormais lesatouts financiers et législatifs en main. on assiste à vraidire, depuis quelques années, à une ré-industrialisationverte. elle possède en elle une potentialité énorme quicommence tout juste à éclore. Contrairement à une idéerépandue, avec 10 000 emplois recensés, la France a suprofiter du dynamisme de la filière éolienne. Le Syn-dicat des énergies Renouvelables et l’associationFrance énergie éolienne (SeR-Fee) ont recensé, dansl’Annuaire 2009 des fabricants et fournisseurs de l’in-dustrie éolienne, plus de 140 entreprises industriellesfrançaises œuvrant d’ores et déjà dans la fonderie, lamétallurgie, l’électronique ou le génie électrique qui sesont diversifiées dans l’éolien. Le tissu industriel est donc déjà en place, reste auxdifférents acteurs économiques à fédérer leurs forcespour atteindre les objectifs du Grenelle environne-ment (25 000 MW installés) et aux pouvoirs publicsà soutenir cette filière à la hauteur des enjeux. Si onse prête à croire que les objectifs seront atteints, leSeR-Fee prévoit une multiplication par 6 du nombred’emplois dans la filière, soit pas moins de 60 000 em-plois à la clef d’ici à 2020.

en 2009, l’éolien est devenu la première forme deproduction d’électricité développée en europe, avecprès de 10 000 mégawatts (MW) de nouvelles capa-cités installées. Dans cette dynamique, la France seplace au 4ème rang européen, avec plus de 1 000 MWimplantés en 2009. Pour répondre aux objectifs duGrenelle environnement, qui prévoit 25 000 MW àl’horizon 2020, il est nécessaire de poursuivre les ef-forts entrepris par les industriels et les collectivitéslocales. Dans cette course de fond, la région Centreest plutôt bien placée. Fin 2009, la puissance éo-lienne installée atteint 481 MW, ex-æquo avec laLorraine, en deuxième position derrière la Picardieavec 633 MW. et à ce jeu, c’est le départementd’eure-et-Loir qui fait office de locomotive. Vous doutez de ce leadership beauceron dans l’Hexa-gone ? Prenez la route en direction de Paris impos-sible de rater ces mâts géants aux hélicestournoyantes. elles sont la vitrine de l’éolien en ré-gion Centre. elles étirent leur silhouette sur près de17 km, le long de l’autoroute A10. Au nombre de 26,les éoliennes d’eDF energies Nouvelles, filiale éner-gies renouvelables d’eDF, ont été mises en serviceen eure-et-Loir en 2008. C’est un des plus grandsparcs éoliens avec une capacité de 52 MW. Maisforts de cette réussite, les pouvoirs locaux ont misles bouchées doubles en accélérant les implantationsd’éoliennes.

LE PREMIER DÉPARTEMENT À ÉNERGIE POSITIVEDans ce paysage plat qui caractérise les champs deBeauce, les éoliennes parsèment l’horizon depuismaintenant une dizaine d’années. A tel point quel’eure-et-Loir possède aujourd’hui le deuxième parcéolien français, en nombre et en puissance, derrièrela Somme. Avec 110 mâts en service, 87 ont été au-torisés par la préfecture, et plus d’une centaine de per-mis en instruction, le département beauceron a le venten poupe. et ce n’est pas tout, le Conseil Générald’eure-et-Loir a entrepris la construction d’un champde panneaux voltaïques sur l‘ancienne base aériennede Crucey ; la plus grande installation de ce type enFrance. Le parc de Crucey devrait produire entre 90et 100 MW, soit près de la moitié de la puissance ac-tuellement installée aujourd'hui en France métropo-

Le 11 mai, l’Assemblée Nationale a adopté le projet de loi "portant engagement national pour l’environnement", dit Grenelle 2. Un pas en avant pour les plus pragmatiques, une reculadepar rapport aux ambitions du Grenelle 1 selon certaines associations environnementales et une partie des industriels de l’éolien. Particulièrement concerné, le département d’Eure-et-Loir ne cache pas ses ambitions et affirme de plus en plus son leadership en la matière.

CONTEXTE ET DÉVELOPPEMENT DE LA FILIÈRE ÉOLIENNE

• Le développement de l’énergie éolienne est ex-trêmement rapide dans certains pays. La puissanceinstallée mondiale a augmenté de 28,5 % entre2008 et 2009, avec des taux de croissance supé-rieurs à 100 % dans cinq pays (Tunisie : + 170 % ;Chine : + 107 %).

• En France métropolitaine, au 1er janvier 2010, 42% de la puissance installée se trouve chez les parti-culiers, 37 % sur des toitures de moyenne surface(écoles, mairies ou hangars). Les 21 % restantsconcernent les toitures de centres commerciaux oud'usines et les centrales au sol. La France ne repré-sente cependant que 1 % du marché mondial du pho-tovoltaïque alors que l'Allemagne atteint 35 % de partde marché, devant l'Espagne (22 %), le Japon (15 %)et les États-Unis (8 %).

• Compte-tenu de la quantité de vent annuelle enFrance, la production électrique par éolien ne peut re-présenter qu'une faible partie de l'électricité totaleproduite. En 2009, en France, la production électriqueéolienne représentait 1,5 % de la production totaled'électricité. Au Danemark, où le pays est saturé d'éo-liennes, la production éolienne représentait environ19 % de la production totale d'électricité.

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news11 / N° 7 - 7 JUIN 2010

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n CULTURE & VOUS

CÔTÉ LECTURE

Voici un livre qui devrait trôner sur tous les bureauxdes décideurs éclairés et visionnaires. Le simple nomde son auteur, Lester R. Brown, suffit déjà à nombred’entre eux à se jeter sur ses publications. Le Wash-ington Post le classe parmi les cent penseurs les plusinfluents de la planète ! La clef de son succès : uneexpertise reconnue internationalement, une honnêtetéà toutes épreuves et une plume simple et directe. Lepostulat de ce livre est de nous livrer un plan B quinous permettrait d’éviter certaines des conséquencesdramatiques du changement climatique. Aucune éco-nomie, aussi technologiquement avancée soit-elle, nepeut survivre à l’effondrement des ressources natu-relles et des écosystèmes. Dans ce livre Lester R.Brown dresse, dans une première partie très docu-mentée, le portrait d’un monde en péril : fonte descalottes glacières, montée du niveau des océans, dé-placement de dizaines de millions de réfugiés clima-tiques, modification radicale des écosystèmes,disparition massive des animaux et des végétaux, dé-

sertification qui avance, etc. Dans une deuxième partie, il fait la part belle à l’optimismeet se fait pédagogue. Beaucoup de livres se bornent à compiler les catastrophes qui noustomberont dessus sans proposer d’autres alternatives que la fatalité. or celui-ci apportedes solutions à la hauteur des problèmes auxquels nous devrons faire face. Le plan Best un programme d’actions radicales, pragmatiques et humanistes. écrit en 2006, celivre offre de nombreuses analyses qui se sont depuis avérées exactes, notamment lacrise alimentaire et celle des matières premières. Préfacé par Nicolas Hulot, Le plan Best une pierre monumentale à l’émergence d’un pacte écologique mondial. P.N.

Lester R. BrownLe plan B, pour un pacte écologique mondialÉDITIONS HACHETTE, 2006.

CÔTÉ CINÉ

Qui a vu Satin rouge,sorti en avril 2002,n'a pu oublier cesplendide film deRaja Amari, alorsâgée de 31 ans. Lessecrets, 8 ans plustard, confirme le ta-lent de cette cinéastetunisienne, dans unstyle radicalementdifférent. Le thèmeest un croisementimprobable entreL'obsédé de Wyler etle film grec Canines,à la différence prèsqu'il se passe entière-ment dans un universféminin. Ce conte

cruel, sous lequel on devine un plaidoyer pour l'éman-cipation de la femme tunisienne (c'est le point communavec Satin rouge) et l'épanouissement de sa sensualité,est saturé de non-dits, de refoulements et de perversitélatente. Un peu frustrant par son refus d'expliquer les

secrets de ces femmes et peu disert sur leur psychologie, le film joue sur les mécanismesdu huis-clos claustrophobe avec une douceur paradoxale dans la mise en scène, qui ren-force son impact. on pourra trouver le dénouement excessif et peu crédible mais cetteimpression ne doit pas faire oublier les qualités d'une oeuvre singulière dans un pays oùtourner des films personnels n'est pas chose aisée (voir le silence de Ferid Boughediraprès Halfaouine et Un été à la Goulette).

Alain SouchéPlus d’articles sur alainsouche.blog4ever.com

un film de Raja AmariLes secretsEN SALLE DEPUIS LE 19 MAI 2010.

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