tudes ésultats et · 2012-04-17 · nombre de médecins actifs serait de 256 000 en 2060...

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é tudes r ésultats et N° 679 • février 2009 La démographie médicale à l’horizon 2030 : de nouvelles projections nationales et régionales Au 1 er janvier 2007, la France comptait 208 000 médecins actifs. Il s’agit là d’un maximum historique, que l’on considère les effectifs ou la densité de praticiens en activité par habitant. Selon les nouvelles projections de la DREES, leur nombre devrait baisser de près de 10 % au cours des dix prochaines années. Au-delà, l’évolution de la démographie médicale dépendra largement des décisions publiques prises aujourd’hui et de l’évolution des choix individuels des jeunes médecins. Les projections permettent d’éclairer les conséquences à long terme des choix faits aujourd’hui en matière de démographie médicale. Ceux-ci n’apparaissent que lentement compte tenu de la durée de formation et du temps nécessaire au renouvellement des générations. Un scénario de référence, dit tendanciel, a été réalisé supposant un maintien des choix individuels des médecins à long terme. Dans ce scénario, malgré un fort relèvement du numerus clausus jusqu’à 8 000 en 2011, le nombre de médecins en activité ne retrouverait son niveau actuel qu’en 2030. La baisse des effectifs serait moins marquée pour les généralistes que pour les spécialistes, mais les évolutions seraient très contrastées d’une spécialité à l’autre. Trois autres scénarios permettent d’apprécier l’impact de mesures d’ajustement alternatives : la réduction du numerus clausus à 7 000, l’augmentation rapide de la part des postes ouverts en médecine générale aux épreuves classantes nationales (ECN) jusqu’à 60 %, et une répartition régionale des postes ouverts aux ECN favorable aux régions actuellement sous-dotées. Ketty ATTAL-TOUBERT et Mélanie VANDERSCHELDEN Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) Ministère du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville Ministère de la Santé et des Sports Ministère du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique

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  • ét udesrésultatsetN° 679 • février 2009

    La démographie médicale à l’horizon 2030 : de nouvelles projections nationales et régionalesAu 1er janvier 2007, la France comptait 208 000 médecins actifs. Il s’agit là d’un maximumhistorique, que l’on considère les effectifs ou la densité de praticiens en activité par habitant.Selon les nouvelles projections de la DREES, leur nombre devrait baisser de près de 10 %au cours des dix prochaines années. Au-delà, l’évolution de la démographie médicaledépendra largement des décisions publiques prises aujourd’hui et de l’évolution des choixindividuels des jeunes médecins. Les projections permettent d’éclairer les conséquences àlong terme des choix faits aujourd’hui en matière de démographie médicale. Ceux-cin’apparaissent que lentement compte tenu de la durée de formation et du temps nécessaireau renouvellement des générations.

    Un scénario de référence, dit tendanciel, a été réalisé supposant un maintien des choixindividuels des médecins à long terme. Dans ce scénario, malgré un fort relèvement dunumerus clausus jusqu’à 8 000 en 2011, le nombre de médecins en activité ne retrouveraitson niveau actuel qu’en 2030. La baisse des effectifs serait moins marquée pour lesgénéralistes que pour les spécialistes, mais les évolutions seraient très contrastées d’unespécialité à l’autre.

    Trois autres scénarios permettent d’apprécier l’impact de mesures d’ajustementalternatives : la réduction du numerus clausus à 7 000, l’augmentation rapide de la part despostes ouverts en médecine générale aux épreuves classantes nationales (ECN) jusqu’à60 %, et une répartition régionale des postes ouverts aux ECN favorable aux régionsactuellement sous-dotées.

    Ketty ATTAL-TOUBERT et Mélanie VANDERSCHELDENDirection de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES)Ministère du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la VilleMinistère de la Santé et des SportsMinistère du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique

    G01

    Graphique 1 : Nombre et densité de médecins en activité d'après le scénario tendanciel

    Nombre de médecins actifs scénario tendanciel France entièreDensité médicale France métro + DOM

    2006207758327

    2007206856323

    2008205526320

    2009203957316

    2010201955311

    2011199622306

    2012197108300

    2013194620295

    2014192489291

    2015190836287

    2016189478284

    2017188580281

    2018188061279

    2019187678277

    2020187694276

    2021188019276

    2022188560276

    2023189489276

    2024190744277

    2025192411278

    2026194486280

    2027196848282

    2028199552285

    2029202512289

    2030205593292

    Champ : médecins en activité régulière ou remplaçants, hors médecins en cessation temporaire d'activité, France entière

    Sources : Fichier du Conseil National de l'Ordre des Médecins pour l'année 2006 (traitement Drees), projections Drees

    G02

    Graphique 2 : Nombres d'entrées et de sorties définitives ou temporaires de la vie active d'après le scénario tendanciel

    Entrées dans la vie activeTotal entrées temporaires ou définitivesSorties de la vie activeTotal sorties temporaires et définitivesSolde des entrées et sorties temporaires ou définitives

    20073837439343475295-902

    20083769430946715639-1330

    20094000452251226091-1569

    20104306480058416803-2002

    20114695519065757523-2333

    20125084554070878054-2514

    20135539599875398487-2489

    20146056651977098650-2131

    20156658709577968748-1653

    20167152759580118953-1358

    20177567801979628916-898

    20187918836879328887-519

    20198136858179988964-383

    2020840588477869883115

    20218561904977688723326

    20228648912676238586540

    20238790927773618348929

    202487389235698879801255

    202587979321668376541667

    202687819314625872392075

    202788189354600669932362

    202888199386570166822704

    202987939357537363962961

    203086539237512461573081

    Champ : médecins en activité régulière ou remplaçants, hors médecins en cessation temporaire d'activité, France entière

    Sources : projections DREES

    G03

    Graphique 3 : Répartition des médecins par âge au 31/12/2006 et au 31/12/2030 d'après le scénario tendanciel

    en %

    Moins de 35 ans35-39 ans40-44 ans45-49 ans50-54 ans55-59 ans60 ans ou plus

    20067.79.813.318.820.819.99.7

    203018.020.018.714.09.98.410.9

    Champ : médecins en activité régulière ou remplaçants, hors médecins en cessation temporaire d'activité, France entière

    Sources : Fichier du Conseil National de l'Ordre des Médecins pour l'année 2006 (traitement DREES), projections DREES

    G04

    Graphique 4 : Effectifs de généralistes et de spécialistes en activité d'après le scénario tendanciel et la variante 2

    Généralistes variante 2Généralistes scénario tendancielSpécialistes variante 2Spécialistes scénario tendanciel

    2006103939103939103819103819

    2007103973103973102883102883

    2008103533103533101993101993

    2009102802102802101156101156

    2010101880101873100078100082

    20111008191008059882098817

    201299743996979744497411

    201398829986509596395969

    201498171977939453994696

    201597846971589327393677

    201697648966689204092810

    201797741963899106292191

    201898045962429026891819

    201998409961628952291517

    202098974962568898191437

    202199686964728857191547

    2022100390967138843991846

    2023101207970858851092404

    2024102093975228883593222

    2025103221981838936294228

    2026104639991078997695378

    20271061401001419079696707

    20281080351015059163598047

    20291099931029889262699524

    203011198710455993640101034

    Champ : médecins en activité régulière ou remplaçants, hors médecins en cessation temporaire d'activité, France entière

    Sources : Fichier du Conseil National de l'Ordre des Médecins pour l'année 2006 (traitement DREES), projections DREES

    G05

    Graphique 5 : Effectifs observés et projetés de médecins actifs d'après le scénario tendanciel et la variante 1

    Données ADELI *Scénario tendancielVariante 1

    1983140243

    1984146707

    1985153026

    1986158318

    1987163609

    1988168524

    1989172896

    1990175292

    1991178874

    1992182365

    1993184465

    1994186497

    1995188291

    1996189905

    1997191612

    1998193089

    1999193874

    2000195861

    2001198512

    2002201164

    2003203219

    2004205552

    2005206911

    2006208015207758207758

    2007206856.200000484206856.200000484

    2008205526.400000495205526.400000495

    2009203957.200000503203957.200000503

    2010201954.800000512201954.800000512

    2011199622.000000514199622.000000514

    2012197108.200000514197108.200000514

    2013194619.600000517194619.600000517

    2014192489.000000514192489.000000514

    2015190835.800000517190821.400000518

    2016189477.600000519189450.400000516

    2017188580.000000522188512.200000518

    2018188061.000000526187813.400000522

    2019187678.400000532187039.400000524

    2020187693.800000533186431.000000526

    2021188019.400000532185905.400000516

    2022188559.600000533185506.400000515

    2023189489.00000053185407.200000512

    2024190744.400000533185517.00000051

    2025192411.00000053186124.200000517

    2026194485.800000534187134.200000522

    2027196847.600000532188341.600000525

    2028199551.600000534189988.40000052

    2029202512.400000537191912.600000517

    2030205593.000000534193938.000000523

    2031208972.600000546196394.400000523

    2032212565.20000055199134.200000531

    2033216215.600000552202010.400000531

    2034219825.40000059204971.600000529

    2035223427.40000064208088.800000535

    2036227118.000000674211353.800000537

    2037230681.40000072214596.600000552

    2038234259.400000789217883.400000555

    2039237661.200000849221044.800000612

    2040240788.200000906224220.800000647

    2041243767.60000096227174.600000678

    2042246709.400000982230137.600000721

    2043249313.000000996232841.400000764

    2044251840.800001034235438.200000812

    2045254031.200001074237693.000000861

    2046255869.400001098239637.600000898

    2047257449.200001125241383.000000938

    2048258723.200001137242775.800000975

    2049259654.200001146243944.200000977

    2050260397.000001149244948.200000987

    2051260709.600001163245626.400000994

    2052260776.600001165246131.800001001

    2053260629.800001163246492.400001008

    2054260385.200001161246793.600001013

    2055259903.800001165247021.000001017

    2056259259.800001168247122.200001014

    2057258570.000001166247218.800001021

    2058257798.800001162247262.200001019

    2059257061.800001159247486.400001022

    2060256155.400001148247456.000001017

    * Données ADELI sur le champ composé des médecins en activité ou en cessation temporaire d'activité exerçant en France métropolitaine. Pour les effectifs projetés, le champ est différent : il exclut les médecins en cessation temporaire d'activité mais inclut les médecins exerçant dans les DOM-TOM.Champ : médecins en activité régulière ou remplaçants, hors médecins en cessation temporaire d'activité, France entièreSources : Fichier du Conseil National de l'Ordre des Médecins pour l'année 2006 (traitement DREES), projections DREES

    T01

    Tableau 1 : Nombre de médecins par spécialité en 2006 et 2030 d'après le scénario tendanciel

    Nombre de médecins en 2006Nombre de médecins en 2030Évolution (en %) du nombre de médecins de 2006 à 2030

    Médecine générale103,939104,5590.6

    Anesthésie-réanimation10,1019,602-4.9

    Biologie médicale2,6772,448-8.6

    Gynécologie-obstétrique5,1555,81612.8

    Médecine du travail6,1392,353-61.7

    Pédiatrie6,6557,97619.9

    Psychiatrie12,94611,891-8.1

    Santé publique1,5762,31346.8

    Spécialités chirurgicales

    Chirurgie11,04315,45439.9

    Ophtalmologie5,5653,590-35.5

    Otorhinolaryngologie (ORL)2,9122,369-18.7

    Spécialités médicales

    Cardiologie6,0555,832-3.7

    Anatomie et cytologie pathologique1,5121,230-18.7

    Dermatologie-vénérologie4,0052,717-32.2

    Endocrinologie1,5071,87024.1

    Gastro-entérologie3,2972,882-12.6

    Médecine interne2,3842,094-12.2

    Neurologie1,8142,67447.4

    Pneumologie2,5782,085-19.1

    Radiologie8,4147,592-9.8

    Rééducation et réadaptation fonctionnelle1,778940-47.1

    Rhumatologie2,5491,790-29.8

    Autres spécialités3,1575,51774.8

    Ensemble207,758205,593-1.0

    Champ : médecins en activité régulière ou remplaçants, hors médecins en cessation temporaire d'activité, France entière

    Sources : Fichier du Conseil National de l'Ordre des Médecins pour l'année 2006 (traitement DREES), projections DREES

    T02

    Tableau 2 : Nombre et densités de médecins par région en 2006 et 2030 d'après le scénario tendanciel

    Nombre de médecinsDensité pour 100 000 habitantsEvolution (en %)de 2006 à 2030

    en 2006en 2030en 2006en 2030du nombre de médecinsde la populationde la densité pour 100 000 habitants

    Alsace6,1015,802333280-4.913.2-16.0

    Antilles-Guyane2,3372,78221919619.032.8-10.3

    Aquitaine10,69412,13934333913.514.8-1.2

    Auvergne3,9214,32029432510.2-0.510.8

    Basse-Normandie4,0004,56927530914.21.812.2

    Bourgogne4,5654,070280252-10.9-0.9-10.0

    Bretagne9,25811,58630033325.212.910.9

    Centre6,6276,160264232-7.05.8-12.2

    Champagne-Ardenne3,7503,737281297-0.3-5.75.7

    Corse910668326212-26.612.7-34.9

    Franche-Comté3,3563,97129233418.33.314.6

    Haute-Normandie4,8574,9162682661.22.0-0.7

    Ile-de-France46,14437,132402299-19.58.4-25.8

    Languedoc-Roussillon9,0408,274354248-8.530.5-29.8

    Limousin2,4152,4153323270.01.6-1.6

    Lorraine6,8347,3032923226.9-3.010.2

    Midi-pyrénées9,6689,132348272-5.520.6-21.7

    Nord - Pas-de-Calais11,77011,651291287-1.00.3-1.3

    Pays de la Loire9,39211,40827328721.515.35.3

    Picardie4,8144,778255248-0.82.2-2.9

    Poitou-Charentes4,9986,29629133626.08.915.7

    Provence-Alpes-Côte d'Azur19,28616,821400298-12.817.2-25.6

    Réunion2,0792,57326224923.830.5-5.1

    Rhône-Alpes19,69821,4483263078.915.6-5.8

    Ensemble206,514203,953327292-1.210.5-10.6

    Champ • Médecins en activité régulière ou remplaçants, hors médecins en cessation temporaire d'activité, France métropolitaine et DOM.

    Sources • Fichier du Conseil national de l'Ordre des médecins pour l'année 2006 (traitement DREES), projections de population Insee, projections DREES.

    Fichier en pièce jointeTélécharger les données

  • La démographie médicale à l’horizon 2030 : de nouvelles projections nationales et régionales2

    Les projections d’effectifs demédecins ne sont pas desprévisions. Elles ont pourpropos de mesurer l’impactsur la démographie médi-

    cale des décisions prises par les pou-voirs publics en matière de numerusclausus ou de répartition des postesouverts aux épreuves classantes natio-nales (ECN) entre spécialités et régions,ainsi que des choix individuels des étu-diants et des médecins. Compte tenu dela durée des études médicales et dutemps nécessaire au renouvellement desgénérations de médecins en activité, lesconséquences de ces décisions et choixsont très longues à se matérialiser. Ainsi,l’effectif médical, qui est à un niveauhistorique élevé, est largement le fruitde la taille des promotions d’étudiantsen médecine des années soixante etsoixante-dix. Pour les mêmes raisons, labaisse du nombre de médecins attenduedans les dix prochaines années est iné-luctable : elle est la conséquence desdécisions prises concernant les numerusclausus dans les années quatre-vingt etquatre-vingt-dix. Les politiques actu-elles ne porteront leurs fruits qu’à l’hori-zon de dix à quinze ans, du moins pource qui concerne le nombre total demédecins. Leur répartition entre spécia-lités et régions, qui se joue pour unebonne part à l’entrée en troisième cycle,est en revanche susceptible d’évoluerdans un délai plus bref en fonction deschoix faits.

    Le scénario de référence repose surl’hypothèse du maintien de comporte-ments identiques à ceux observés actuel-lement. L’hypothèse de la constance descomportements n’est évidemment pas laplus probable, mais elle permet d’appré-cier l’ampleur des inflexions nécessairespour obtenir des évolutions différentesde celles tracées dans le scénario de réfé-rence. D’autres scénarios ont été simulésen « variantes », qui ne diffèrent du scé-nario tendanciel que par une hypothèse.Chaque variante permet ainsi d’isolerl’effet d’un changement de comporte-ment des médecins ou d’une mesured’ajustement prise par les pouvoirspublics, et de l’évaluer. Trois scénariossont ici présentés à titre illustratif. Lesévolutions d’effectifs obtenues n’intè-grent pas les contraintes futures quipourront dans la réalité s’exercer surelles, comme les capacités de formationou les possibilités de financement despostes hospitaliers.

    Dans le scénario tendanciel,le nombre de médecinsretrouverait son niveau actuelen 2030...

    L’une des hypothèses sur lesquellesrepose le scénario tendanciel (encadré 1)porte sur le niveau du numerus clausus.Il est fixé à 7 100 pour 2007, 7 300 en2008, progressivement augmenté pouratteindre 8 000 en 2011, maintenu à ceniveau jusqu’en 2020, puis diminué pro-gressivement jusqu’en 2030. Cependant,compte tenu de la longueur des étudesmédicales, l’effet de la baisse du nume-rus clausus à partir de 2021 n’est pasperceptible à l’horizon 2030.

    Sous ces hypothèses (encadré 2), lenombre de médecins en activité enFrance passerait de 208 000 en 2006 à188 000 en 2019, diminuant ainsi de9,7 % (graphique 1). Il augmenteraitensuite pour atteindre 206 000 en 2030,un niveau légèrement inférieur à sonniveau actuel (-1 %).

    L’évolution des effectifs de médecinsen activité doit toutefois être appréciéesur le long terme. Le nombre de méde-cins en activité en 2030 resterait trèssupérieur à son niveau du début desannées 1980, époque à laquelle il était del’ordre de 140 000 seulement.

    Sous l’hypothèse d’un numerus clau-sus maintenu à 7 000 après 2030, lenombre de médecins actifs serait de256 000 en 2060 (graphique 5).

    ... mais la densité médicaleserait plus faible qu’aujourd’hui

    Entre 2006 et 2030, la populationfrançaise devrait croître d’environ 10 %.La densité médicale, c’est-à-dire lenombre de médecins par habitant, chu-terait donc davantage que les effectifs.Pour l’ensemble France métropolitaineet DOM, elle passerait de 327 à 292médecins pour 100 000 habitantsentre 2006 et 2030, diminuant ainsi de10,6 % pour retrouver son niveau de lafin des années quatre-vingt (gra-phique 1). Elle atteindrait un point basen 2020, date à laquelle on compterait276 médecins pour 100 000 habitants, etne repartirait à la hausse qu’en 2024.

    Le rapport entre le nombre de méde-cins et la population n’est qu’un indica-teur très grossier de l’adéquation entreoffre et demande de soins. Il ne tient pascompte notamment de l’évolution desbesoins. Entre 2006 et 2030, la popula-tion française devrait vieillir et sesbesoins en soins évoluer. La baisse de ladensité médicale calculée par rapport à

    �� ENCADRÉ 1

    Les hypothèses du scénario tendanciel

    L’ensemble des scénarios présentés danscette publication ont été élaborés avec leconcours de la Direction de l’hospitalisationet de l’organisation des soins du Ministèrede la santé, de la jeunesse, des sports et dela vie associative et de l’Observatoire natio-nal de la démographie des professions desanté. Le scénario tendanciel repose princi-palement sur l’hypothèse de comportementsdes médecins constants. Par exemple, sontsupposés identiques à ceux observés aucours des dernières années, les comporte-ments des étudiants en médecine enmatière de redoublement ou d’abandon desétudes médicales, d’absence aux épreuvesclassantes nationales (ECN), etc. ou encoreles comportements des jeunes médecins àl’entrée dans la vie active en ce qui concernele choix de leur région, de leur mode ou deleur zone d’exercice .

    Le numerus claususest fixé à 7 100 en 2007,7 300 en 2008, 7 600 en 2009, 7 800 en2010 et 8 000 de 2011 à 2020. Il est ensuitesupposé décroître avec un pas de 100de 2021 à 2030, pour atteindre 7 000 en2030.

    La répartition régionale du numerus claususest supposée identique à celle constatée en2007 pour chaque année de la période deprojection. Il en est de même de la réparti-tion par discipline et par région des postesouverts aux ECN.

    Le rapport entre le nombre de postes ouvertset le nombre de candidats aux ECN est pré-sumé constant de 2007 à 2030 et égal à celuiobservé en 2007 (0,953).

    La répartition supposée des postes ouvertsaux ECN entre la médecine générale et lesautres disciplines est la suivante : 53,4 %de postes ouverts en médecine générale en2007 (proportion observée) et 55 % de2008 à 2030. La répartition par disciplinedes postes ouverts dans les disciplinesautres que la médecine générale est quantà elle supposée identique à celle de 2007jusqu’en 2030, tandis que les répartitionsdes diplômés des disciplines « spécialitéschirurgicales » et « spécialités médicales »par spécialité sont présumées identiquesaux répartitions moyennes observées surles trois dernières années.

    Les flux internationaux de médecins actifs,entrants et sortants, sont supposés nuls,mais les flux d’étudiants en médecine entrela France et l’étranger sont pris en compte,de même que les départs vers l’étranger dejeunes médecins diplômés en France, avantleur entrée dans la vie active. Les médecinsdiplômés à l’étranger et inscrits à l’Ordre au31 décembre 2006 sont également comp-tabilisés dans les effectifs de médecins actifsau début de la période de projection.

    Le taux de « fuite «, c’est-à-dire le pourcen-tage de médecins diplômés qui n’exercerontjamais la médecine est fixé à 3 % sur toutela période.

  • La démographie médicale à l’horizon 2030 : de nouvelles projections nationales et régionales 3

    la population âgée, c’est-à-dire lenombre de médecins par habitant de 60ans ou plus, serait continue de 2006 à2030, et atteindrait 36 % sur l’ensemblede la période. Or, la consommation desoins est croissante avec l’âge. Si l’onsuppose que cela reste vrai sur toute lapériode de projection, le rapport entre leseffectifs de médecins en activité et lesrecours qui leur sont adressés serait doncen 2030 très inférieur à son niveauactuel.

    Plus de sorties que d’entréesjusqu’en 2020

    La durée des études médicales étantd’environ dix ans, l’évolution dunombre de médecins en activitéentre 2006 et 2030 est en partie impu-table à l’évolution passée du numerusclausus. Celui-ci, mis en place en 1972,est passé de plus de 8 000 dans lesannées 1970 à environ 3 500 au milieudes années 1990. Il a ensuite été relevéprogressivement, pour atteindre 7 300 en2008. Les médecins qui entreraient dansla vie active au début de la période deprojection appartiennent donc aux géné-rations correspondant à des numerusclausus supérieurs à 3 500 mais infé-rieurs à 8 000. Les médecins qui quitte-raient la vie active dans le même tempsappartiennent à des générations corres-pondant à des numerus clausus élevés,voire à des générations antérieures àl’instauration du numerus clausus.Entre 2007 et 2018, les sorties de la vieactive ne seraient donc pas compenséespar les entrées (graphique 2).

    Aux sorties de la vie active, défini-tives, il faut ajouter les cessations tempo-raires d’activité, de l’ordre 1 000 environchaque année, qui ne seraient compen-sées que pour moitié par les reprisesd’activité.

    Finalement, le total des entrées et letotal des sorties (temporaires ou défini-tives) ne se compenseraient qu’à partirde 2020. Après cette date, le solde desentrées et sorties augmenterait rapide-ment, et serait supérieur à 3 000 en 2030.

    Une population de médecins qui rajeunirait et qui se féminiserait progressivement

    Dans le scénario tendanciel, la réparti-tion des médecins selon leur âge sedéformerait au cours de la période deprojection (graphique 3). Jusqu’en 2015environ, la proportion des médecins âgésde 50 à 59 ans resterait importante (del’ordre de 40 %). Dans le même temps,

    175 000

    180 000

    185 000

    190 000

    195 000

    200 000

    205 000

    210 000

    2006

    2007

    2008

    2009

    2010

    2011

    2012

    2013

    2014

    2015

    2016

    2017

    2018

    2019

    2020

    2021

    2022

    2023

    2024

    2025

    2026

    2027

    2028

    2029

    2030

    270

    280

    290

    300

    310

    320

    330

    340

    �� GRAPHIQUE 1

    Nombre et densité de médecins en activité d’après le scénario tendanciel

    -4 000

    -2 000

    0

    2 000

    4 000

    6 000

    8 000

    10 000

    2007

    2008

    2009

    2010

    2011

    2012

    2013

    2014

    2015

    2016

    2017

    2018

    2019

    2020

    2021

    2022

    2023

    2024

    2025

    2026

    2027

    2028

    2029

    2030

    Entrées dans la vie activeTotal entrées temporaires ou définitivesSorties de la vie activeTotal sorties temporaires et définitivesSolde des entrées et sorties temporaires ou définitives

    �� GRAPHIQUE 2

    Nombres d'entrées et de sorties définitives ou temporaires de la vie active d'après le scénario tendanciel

    Champ • Médecins en activité régulière ou remplaçants, hors médecins en cessation

    temporaire d'activité, France entière.

    Sources • Fichier du Conseil national de l'Ordre des médecins pour l'année 2006

    (traitement DREES), projections DREES.

    Champ • Médecins en activité régulière ou remplaçants, hors médecins en cessation

    temporaire d'activité, France entière.

    Sources • Projections DREES.

    �� GRAPHIQUE 3

    Répartition des médecins par âge en 2006 et en 2030d'après le scénario tendanciel

    Nombre de médecins actifs scénario tendanciel - France entière

    0 5 10 15 20 25

    Moins de 35 ans

    35-39 ans

    40-44 ans

    45-49 ans

    50-54 ans

    55-59 ans

    60 ans ou plus

    2006 2030

    Densité médicale - France métropolitaine et DOM

    %

    Champ • Médecins en activité régulière ou remplaçants, hors médecins en cessation

    temporaire d'activité, France entière

    Sources • Fichier du Conseil national de l'Ordre des médecins pour l'année 2006

    (traitement DREES), projections DREES.

  • La démographie médicale à l’horizon 2030 : de nouvelles projections nationales et régionales4

    la part des médecins âgés de 60 ans ouplus augmenterait progressivement, pourdépasser 20 % en 2015. La part desmédecins âgés de moins de 45 ans com-mencerait à croître très nettement en2020, tandis que celle des plus de 60 ansresterait élevée. À partir de 2025, lapopulation médicale serait majoritaire-ment composée de médecins de moinsde 45 ans, après les départs massifs à laretraite des médecins les plus âgés.

    L’âge moyen des médecins en activitépasserait de 48,8 ans en 2006 à 50,2 ansen 2012, puis diminuerait régulièrementjusqu’à 44,5 ans en 2030.

    En 2006, 39 % des médecins en acti-vité sont des femmes. Avec l’hypothèsefaite dans le scénario tendanciel selonlaquelle la proportion de femmes parmiles jeunes médecins entrant dans la vieactive reste constante, en 2022, lesfemmes médecins seraient aussi nom-breuses que les hommes. En 2030, ellesseraient majoritaires : 53,8 % des méde-cins seraient des femmes, en particulier,56,4 % des généralistes.

    La baisse des effectifs seraitplus marquée pour lesspécialistes1

    Le scénario tendanciel repose surl’hypothèse selon laquelle 55 % despostes ouverts aux ECN sont des postesd’internes en médecine générale. Souscette hypothèse, le nombre de médecinsspécialistes diminuerait plus fortementque celui des généralistes2 (graphique 4).La répartition des postes ouverts auxECN est par hypothèse favorable à lamédecine générale, mais les postes quiresteraient vacants à l’issue de la procé-dure d’affectation seraient principale-ment des postes de médecine générale, sil’on admet l’hypothèse de comporte-ments constants. Finalement, le nombred’étudiants affectés en médecine géné-rale serait très proche du nombre d’étu-diants affectés dans les autresdisciplines. Ce sont en fait plutôt les sor-ties qui expliqueraient la baisse plusmarquée des effectifs de spécialistes.Ceux-ci, légèrement plus âgés, seraientun peu plus nombreux à cesser définiti-vement leur activité au cours de lapériode.

    En 2030, le nombre de spécialistesserait de 2,7 % inférieur à son niveau de2006, passant de 104 000 à 101 000. Enrevanche, on compterait environ autantde généralistes en 2030 (105 000) qu’en2006 (104 000), soit 0,6 % de plus. Alorsqu’on dénombrait autant de généralistes

    les évolutions d’effectifs qui découlentde ces préférences ne sont pascontraintes.

    Les évolutions des effectifsseraient très contrastées selon les spécialités

    La répartition des postes ouverts et despostes pourvus aux ECN par disciplineet la répartition par spécialité des diplô-més des disciplines « spécialités médi-cales » et « spécialités chirurgicales »sont fixées pour toute la période à leursniveaux actuels. Sous cette hypothèse,les évolutions des effectifs de médecinsseraient très contrastées d’une spécia-lité à l’autre (tableau 1). Pour la méde-cine du travail (-62 %), la rééducationet réadaptation fonctionnelle (- 47 %),l’ophtalmologie (-35 %), la dermatolo-gie-vénérologie (-32 %) et la rhumatolo-gie (-30 %), la baisse du nombre demédecins en activité serait très marquée.En ORL (-19 %), en anatomo-cyto-pathologie (-19 %), en pneumologie(-19 %), en gastro-entérologie (-13 %),en médecine interne (-12 %), les effectifsdiminueraient nettement, mais demanière moins drastique. La baisse deseffectifs pour une spécialité donnée esten fait d’autant plus marquée que l’effetdes sorties de la vie active nombreusesse cumule à celui des entrées, aucontraire peu nombreuses au regard deseffectifs de cette spécialité. À l’opposé,les effectifs de médecins en activité aug-menteraient très fortement dans les« autres spécialités » (75 %), en neuro-logie (47 %), en santé publique (47 %),en chirurgie (40 %) et en endocrino-logie (24 %), ainsi qu’en pédiatrie(20 %) et en gynécologie-obstétrique

    que de spécialistes en 2006, les effectifsde généralistes seraient de 3,4 % supé-rieurs à ceux des spécialistes en 2030.

    Toutefois, pour interpréter ces résul-tats, il faut tenir compte du fait que tousles médecins généralistes n’exerceraientpas la médecine générale de premierrecours ou ne l’exerceraient pas exclusi-vement en 2030, si l’on suppose que lescomportements actuels des médecins nechangent pas en la matière3.

    En 2030, les médecinsexclusivement libéraux seraientmoins nombreux qu’en 2006

    On fait l’hypothèse que les préfé-rences des médecins, entre les modesd’exercice libéral, salarié hospitalier,salarié non hospitalier ou mixte aumoment de leur entrée dans la vie active,ainsi que leur comportement en termesde changement de mode d’exercice encours de carrière restent identiques àceux que l’on observe aujourd’hui. Laproportion de médecins salariés hospita-liers augmenterait alors fortemententre 2006 et 2030, tandis que les pro-portions de médecins libéraux, de méde-cins salariés non hospitaliers ou demédecins à exercice mixte diminue-raient, pour les généralistes comme pourles spécialistes. En 2030, 55,5 % desgénéralistes seraient libéraux, contre60,2 % en 2006, et 28,5 % des spécia-listes exerceraient en libéral, contre35,6 % en 2006. À cette date, plus de lamoitié des spécialistes et le quart desgénéralistes exerceraient uniquement àl’hôpital. Si les préférences actuellesintègrent bien les contraintes présentesd’offre de postes hospitaliers, enrevanche, en projection, on suppose que

    1. Spécialités autres quela médecine générale

    2. Dans toute cetteétude, les médecins

    généralistes sont ceuxqui sont diplômés de

    médecine générale dansles données du Conseilnational de l’Ordre des

    médecins.3. Cf. Rapport de

    l’Observatoire national dela démographie des

    professions de santé2006-2007, Tome 1,

    « La médecinegénérale ».

    80 000

    85 000

    90 000

    95 000

    100 000

    105 000

    110 000

    115 000

    2006

    2007

    2008

    2009

    2010

    2011

    2012

    2013

    2014

    2015

    2016

    2017

    2018

    2019

    2020

    2021

    2022

    2023

    2024

    2025

    2026

    2027

    2028

    2029

    2030

    Généralistes V2 Généralistes scénario tendancielSpécialistes V2 Spécialistes scénario tendanciel

    �� GRAPHIQUE 4

    Nombre de médecins généralistes et spécialistes en activitéd’après le scénario tendanciel et la variante 2

    Champ • Médecins en activité régulière ou remplaçants, hors médecins en cessation

    temporaire d'activité, France entière.

    Sources • Fichier du Conseil national de l'Ordre des médecins pour l'année 2006

    (traitement DREES), projections DREES.

    Généralistes variante 2Spécialistes variante 2

  • La démographie médicale à l’horizon 2030 : de nouvelles projections nationales et régionales 5

    (13 %), quoique dans des proportionsmoindres, le plus souvent du fait de laconjugaison de flux de sorties plutôtfaibles et de flux d’entrées assez forts.

    Pour certaines spécialités, les résultatsde ces projections diffèrent nettement deceux des projections réalisées en 2004,du fait de l’évolution de la répartition despostes ouverts par discipline aux ECNentre 2004 et 2007. En particulier, la partdes postes ouverts en psychiatrie et enspécialités chirurgicales a été fortementaugmentée.

    En 2030, les inégalités desdensités médicales régionalesseraient fortement modifiéesmais pas réduites

    Sous les hypothèses du scénario ten-danciel relatives à la répartition régio-nale du numerus clausus et des postesouverts aux ECN ainsi qu’à la mobi-lité (encadré 1), les évolutions des densi-tés médicales régionales seraient égale-ment très différenciées (tableau 2). Ladensité médicale chuterait fortement enCorse (-35 %), en Languedoc-Roussillon(-30 %), en Ile-de-France (-26 %), enProvence-Alpes-Côte d’Azur (-26 %) et

    qui conditionne le nombre de sorties dela vie active au cours de la période deprojection, et enfin les flux migratoiresau moment de l’entrée dans la vie activemais aussi en cours de carrière.

    Il faut prendre en compte chacun deces facteurs, qui se combinent d’unefaçon particulière pour chaque région,pour comprendre les changements quimarquent la démographie médicalerégionale. L’évolution de la densitémédicale du Nord-Pas-de-Calais, parexemple, résulterait presque exclusi-vement de l’évolution du nombre demédecins en activité, la population dela région restant quasiment stableentre 2006 et 2030 (0,3 %). La réparti-tion régionale du numerus claususd’une part et des postes ouverts auxECN d’autre part est assez favorableau Nord-Pas-de-Calais : chaque année,7,1 % des places en deuxième année dePCEM et 7,3 % des postes d’internatsont proposés dans la région (et toussont pourvus). Or, la population de larégion ne représente que 6,4 % de lapopulation française début 2007. Parrapport à l’ensemble des régions, leNord - Pas-de-Calais « retient » un peumoins les jeunes médecins qu’il forme

    en Midi-Pyrénées (-22 %). Au contraire,elle croîtrait de 10 à 16 % en Poitou-Charentes, en Franche-Comté, en Basse-Normandie, en Bretagne, en Auvergneet en Lorraine.

    Les composantes de l’évolution de ladensité médicale d’une région donnéesont l’évolution de la population régio-nale, que donnent les projections depopulation de l’INSEE, et l’évolution dunombre de médecins actifs dans cetterégion.

    L’évolution projetée de certainespopulations régionales entre 2006et 2030 serait particulièrement marquée,et aggraverait l’effet de la baisse deseffectifs projetés de médecins en activitédans la région (ou limiterait, voire annu-lerait l’effet de leur hausse). Ainsi, enLanguedoc-Roussillon, le nombre demédecins en activité diminuerait de 8 %d’ici 2030, tandis que la populationdevrait croître de 30 % : on observeraitpar conséquent une réduction de 30 % dela densité médicale.

    L’évolution du nombre de médecinsactifs dans la région est déterminée prin-cipalement par le niveau des flux d’en-trées dans la vie active, la structure parâge actuelle de la population médicale,

    �� ENCADRÉ 2

    Le modèle de projections

    Le modèle employé pour réaliser le présent exercice de projections (2008) estune nouvelle version du modèle utilisé par la DREES jusqu’en 2004, dont lapremière version avait été élaborée conjointement par l’INED et la DREES en2000.

    Le modèle produit des effectifs projetés de médecins en activité au cours dechaque année de la période de projection, celle-ci allant de 2007 à 2030 pourl’exercice réalisé en 2008. Ces effectifs sont ventilés par spécialité, âge, sexe,région d’exercice, mode d’exercice et zone d’exercice.

    Les médecins actifs au début de la période de projection sont ceux inscrits àl’Ordre des médecins au 31 décembre 2006. Les autres données utilisées par lemodèle sont principalement les résultats des épreuves classantes nationales(ECN), produits par le Centre national de gestion, les données du système SISEde la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance relativesaux étudiants en médecine, les données sur la mortalité et les projections depopulations régionales de l’INSEE.

    Le champ retenu est celui des médecins actifs, âgés de moins de 80 ans, y com-pris les médecins remplaçants. En revanche, les médecins ayant cessé tempo-rairement leur activité ne sont pas comptabilisés parmi les médecins en activité.

    L’élaboration de la version 2008 du modèle a permis d’actualiser toutes lesdonnées utilisées comme entrées par le modèle, d’améliorer la précision dumodèle, de mieux prendre en compte les évolutions récentes, notamment lesECN, et de modéliser les changements de région, de mode et de zone d’exer-cice, ainsi que les cessations temporaires et les reprises d’activité.

    Le modèle projette année après année des effectifs, de façon directement agré-gée pour les étudiants jusqu’à la fin du deuxième cycle, puis individuellementpour les étudiants en troisième cycle et les médecins actifs (méthode de « micro-simulation »)

    Pour une description plus détaillée de la méthode employée, voir le documentde travail, série méthode, à paraître.

    Nombre de médecins en 2006

    Nombre de médecins en 2030

    Évolution (en %) du nombre de médecins de 2006 à 2030

    Médecine générale 103 939 104 559 0,6Anesthésie-réanimation 10 101 9 602 -4,9Biologie médicale 2 677 2 448 -8,6Gynécologie-obstétrique 5 155 5 816 12,8Médecine du travail 6 139 2 353 -61,7Pédiatrie 6 655 7 976 19,9Psychiatrie 12 946 11 891 -8,1Santé publique 1 576 2 313 46,8

    Chirurgie 11 043 15 454 39,9Ophtalmologie 5 565 3 590 -35,5Otorhinolaryngologie (ORL) 2 912 2 369 -18,7

    Cardiologie 6 055 5 832 -3,7Anatomie et cytologie pathologique 1 512 1 230 -18,7Dermatologie-vénérologie 4 005 2 717 -32,2Endocrinologie 1 507 1 870 24,1Gastro-entérologie 3 297 2 882 -12,6Médecine interne 2 384 2 094 -12,2Neurologie 1 814 2 674 47,4Pneumologie 2 578 2 085 -19,1Radiologie 8 414 7 592 -9,8Rééducation et réadaptation fonctionnelle 1 778 940 -47,1Rhumatologie 2 549 1 790 -29,8Autres spécialités 3 157 5 517 74,8Ensemble 207 758 205 593 -1,0

    Spécialités chirurgicales

    Spécialités médicales

    �� TABLEAU 1

    Nombre de médecins par spécialité en 2006 et2030 d'après le scénario tendanciel

    Champ • Médecins en activité régulière ou remplaçants, hors médecins en

    cessation temporaire d'activité, France entière

    Sources • Fichier du Conseil national de l'Ordre des médecins pour l'année

    2006 (traitement DREES), projections DREES.

  • La démographie médicale à l’horizon 2030 : de nouvelles projections nationales et régionales6

    et « attire » surtout moins les jeunesmédecins diplômés dans une autrerégion. Sous l’hypothèse de comporte-ments constants, chaque année 78,2 %des médecins diplômés dans cetterégion au cours de la période de projec-tion y commencent leur carrière, contre79,5 % en moyenne pour l’ensembledes régions, et 9,4 % des médecinsdébutant leur carrière dans le Nord-Pas-de-Calais ont été diplômés dans uneautre région, contre 20,5 % en moyenne.Toutefois, cette capacité de « rétention »et cette attractivité moindres n’annulentpas totalement l’effet du nombre assezimportant de diplômés dans la région.Les médecins exerçant dans la région audébut de la période de projection sontplus jeunes que la moyenne : 43,9 %d’entre eux ont plus de 50 ans, contre50,4 % au niveau national. Les sortiesde la vie active au cours de la période deprojection sont donc moins nombreusesdans le Nord-Pas-de-Calais. Dans larégion, le solde entre entrées et sortiesde la vie active est positif quasiment toutau long de la période de projection. Enrevanche, du fait des migrations encours de carrière, la région « perd »chaque année en moyenne 75 médecins,les arrivées ne compensant pas lesdéparts.

    Sous les hypothèses du scénario ten-danciel, les inégalités régionales enmatière de densité médicale seraientaussi marquées en 2030 qu’en 2006.Certaines régions seraient donc toujoursbien mieux dotées en médecins qued’autres.

    Cependant, en 2030, la carte desécarts régionaux à la densité médicalemoyenne serait assez bouleversée (cartes1 et 2). En 2030, sous les hypothèses duscénario tendanciel, l’Ile-de-France et larégion PACA ne se distingueraient pluspar des densités élevées, tandis que laBretagne, la Franche-Comté, le Poitou-Charentes, le Limousin, l’Auvergne etl’Aquitaine seraient mieux dotées enmédecins que les autres régions.

    Ces résultats régionaux mettent enévidence le danger qu’il y aurait à foca-liser l’attention sur l’actuelle répartitiondes médecins sur le territoire national.Ils font également apparaître la néces-sité d’anticiper longtemps à l’avance,compte tenu de l’inertie de certainesévolutions démographiques et de la lon-gueur des études médicales, tant lesévolutions des populations régionalesque des populations médicales régio-nales, afin d’opérer d’éventuels ajuste-

    pact du changement d’une hypothèsesur les résultats des projections. Lechangement de chacune de ces hypo-thèses correspond dans la réalité à lamise en œuvre d’une mesure éven-tuelle.

    Variante 1 : le numerus clausus estramené progressivement à 7 000 etmaintenu à ce niveau jusqu’en 2030Dans ce scénario, le numerus clausus

    est fixé à 7 100 en 2007, 7 300 en 2008,7 200 en 2009, 7 100 en 2010, 7 000 en2011 et maintenu à ce niveau par lasuite. Compte tenu de la longueur desétudes médicales, l’effet d’une modifi-cation du numerus clausus sur l’effectifde médecins en activité ne commence àse faire sentir que vers 2020 (gra-phique 5). Sous cette nouvelle hypo-thèse, le nombre de médecins en activitéchuterait plus fortement : en 2019, ilpasserait sous le seuil des 188 000médecins, niveau plancher atteint avecle scénario tendanciel. Comme dans lescénario tendanciel, il repartirait ensuiteà la hausse, mais plus tardivement : lepoint de retournement se situerait nonplus en 2020, mais en 2024. En 2030, oncompterait environ 12 000 médecins de

    ments sur les leviers susceptibles d’in-fluencer la répartition régionale desmédecins en activité.

    L’activité médicale se concentrerait dans les pôlesurbains avec CHU

    En 2006, 54,3 % des médecins exer-cent dans un pôle urbain dans lequelexiste un centre hospitalier universitaire(CHU), 31 % dans un pôle urbaindépourvu de CHU, 7 % en couronnepériurbaine ou dans une commune mul-tipolarisée et 7,7 % dans un espace àdominante rurale. À l’horizon 2030, lenombre de médecins exerçant en zonerurale diminuerait de 25,1 %, le nombrede médecins exerçant en couronne péri-urbaine ou dans une commune multipo-larisée de 10,5 %, et le nombre demédecins exerçant dans un pôle urbainsans CHU de 6,2 %. En revanche, lenombre de médecins exerçant dans lespôles urbains avec CHU augmenteraitde 5,5 %.

    Trois autres scénarios

    Chacune des trois variantes présen-tées ci-après permet d’apprécier l’im-

    �� TABLEAU 2

    Nombre et densité de médecins actifs par région en 2006 et 2030 d'après le scénario tendanciel

    en 2006 en 2030 en 2006 en 2030 du nombre de médecins de la

    population

    de la densité pour 100 000

    habitants Alsace 6 101 5 802 333 280 -4,9 13,2 -16,0Antilles-Guyane 2 337 2 782 219 196 19,0 32,8 -10,3Aquitaine 10 694 12 139 343 339 13,5 14,8 -1,2Auvergne 3 921 4 320 294 325 10,2 -0,5 10,8Basse-Normandie 4 000 4 569 275 309 14,2 1,8 12,2Bourgogne 4 565 4 070 280 252 -10,9 -0,9 -10,0Bretagne 9 258 11 586 300 333 25,2 12,9 10,9Centre 6 627 6 160 264 232 -7,0 5,8 -12,2Champagne-Ardenne 3 750 3 737 281 297 -0,3 -5,7 5,7Corse 910 668 326 212 -26,6 12,7 -34,9Franche-Comté 3 356 3 971 292 334 18,3 3,3 14,6Haute-Normandie 4 857 4 916 268 266 1,2 2,0 -0,7Ile-de-France 46 144 37 132 402 299 -19,5 8,4 -25,8Languedoc-Roussillon 9 040 8 274 354 248 -8,5 30,5 -29,8Limousin 2 415 2 415 332 327 0,0 1,6 -1,6Lorraine 6 834 7 303 292 322 6,9 -3,0 10,2Midi-pyrénées 9 668 9 132 348 272 -5,5 20,6 -21,7Nord - Pas-de-Calais 11 770 11 651 291 287 -1,0 0,3 -1,3Pays de la Loire 9 392 11 408 273 287 21,5 15,3 5,3Picardie 4 814 4 778 255 248 -0,8 2,2 -2,9Poitou-Charentes 4 998 6 296 291 336 26,0 8,9 15,7Provence-Alpes-Côte d'Azur 19 286 16 821 400 298 -12,8 17,2 -25,6Réunion 2 079 2 573 262 249 23,8 30,5 -5,1Rhône-Alpes 19 698 21 448 326 307 8,9 15,6 -5,8Ensemble 206 514 203 953 327 292 -1,2 10,5 -10,6

    Nombre de médecins Densité pour 100 000 habitants Evolution (en %)de 2006 à 2030

    Champ • Médecins en activité régulière ou remplaçants, hors médecins en cessation temporaire

    d'activité, France métropolitaine et DOM.

    Sources • Fichier du Conseil national de l'Ordre des médecins pour l'année 2006 (traitement DREES),

    projections de population INSEE, projections DREES.

  • La démographie médicale à l’horizon 2030 : de nouvelles projections nationales et régionales 7

    moins qu’avec le scénario tendanciel.L’impact d’une mesure de cette

    nature sur les inégalités de répartitiondes médecins par spécialité ou parrégion est faible. Par exemple, les effec-tifs de neurologues croîtraient de 40 %entre 2006 et 2030 (contre +47 % sousles hypothèses du scénario tendanciel),tandis que le nombre d’ophtalmologuesdiminuerait de 39 % (contre -35 % dansle scénario tendanciel). Le délai néces-saire à l’apparition des effets d’un ajus-tement du niveau du numerus claususest particulièrement long. Il faut encoreprêter attention à l’effet de très longterme d’une variation du numerus clau-sus : le ramener à 7 000 et le maintenir àce niveau jusqu’en 2 060 ferait passerl’effectif de médecins en activité à247 000 en 2060. Enfin, les fortes « cor-rections », brutales ou durables, appor-tées au niveau du numerus claususproduisent des déséquilibres entreentrées et sorties de la vie active, qui ontpour conséquence directe une évolutionheurtée des effectifs de médecins enactivité. L’évolution du nombre demédecins en activité au cours de lapériode 2006-2030 en est l’illustration.

    Variante 2 : 60 % des postes ouvertsaux ECN sont des postes d’internes enmédecine généraleCette variante évalue l’impact d’une

    hausse de la part des postes ouverts enmédecine générale dans l’ensemble despostes ouverts aux ECN. Celle-ci estfixée à 53,4 % en 2007, valeur observée,puis à 55 % en 2008, 57 % en 2009,59 % en 2010, 60 % en 2011 et mainte-nue à ce niveau jusqu’à la fin de lapériode de projection.

    Sous cette hypothèse, la baisse de l’ef-fectif de médecins généralistes seraitnettement atténuée (graphique 4) : lepoint bas serait atteint en 2016, avec unebaisse de 6,1 % par rapport à 2006. Puisl’effectif progresserait jusqu’en 2030,pour s’établir en hausse de 7,7 % parrapport à 2006. Dans le scénario tendan-ciel, le point bas, en 2019, se situait à-7,5 % et la hausse en fin période à seu-lement 0,6 %. La présente varianteconduirait en 2030 à un effectif d’envi-ron 7 000 médecins généralistes supplé-mentaires par rapport au scénariotendanciel.

    À l’inverse, l’effectif de médecinsspécialistes diminuerait plus longtempset de façon plus marquée (-14,8 % aupoint bas de 2022), et se situerait en2030 à -9,8 % par rapport à 2006, contre-2,7 % avec le scénario tendanciel.

    �� CARTE 1

    Densité de médecins en 2006d’après le scénario tendancielpar rapport à la moyenneFrance métropolitaine

    �� CARTE 2

    Densité de médecins en 2030d’après le scénario tendancielpar rapport à la moyenneFrance métropolitaine

    �� CARTE 3

    Densité de médecins en 2030d’après la variante 3par rapport à la moyenneFrance métropolitaine

    Champ • Médecins en activité régulière ou remplaçants, hors médecins en cessation temporaire d'activité,

    France métropolitaine.

    Sources • Fichier du Conseil national de l'Ordre des médecins pour l'année 2006 (traitement DREES),

    projections de population INSEE, projections DREES.

    Inférieure de plus de 15 %

    Inférieure de -5 % à -15 %

    Comprise entre -5 % et +5 %

    Supérieure de 5 % à 10 %

    Supérieure de plus de 10 %

    Inférieure de plus de 15 %

    Inférieure de -5 % à -15 %

    Comprise entre -5 % et +5 %

    Supérieure de 5 % à 10 %

    Supérieure de plus de 10 %

    Inférieure de plus de 15 %

    Inférieure de -5 % à -15 %

    Comprise entre -5 % et +5 %

    Supérieure de 5 % à 10 %

    Supérieure de plus de 10 %

  • 8 ÉTUDES et RÉSULTATS � n° 679 - février 2009La démographie médicale à l’horizon 2030 : de nouvelles projections nationales et régionalesDirectrice de la publication : Anne-Marie BROCAS • Direction scientifique : Stéphanie DUPAYSRédactrice en chef technique : Elisabeth HINISecrétaires de rédaction : Carine CORDIER, Catherine DEMAISON, Nadine GAUTIER, Sarah NETTERMaquettiste : Laurent OUARD • Imprimeur : JOUVEInternet : www.sante.gouv.fr/drees/index.htmPour toute information : [email protected] autorisée sous réserve de la mention des sources • ISSN 1146-9129 - N° d'AIP : 0001384

    Les destinataires de cette publication sont informés de l'existence à la DREES d'un traitement de données à caractèrepersonnel les concernant. Ce traitement, sous la responsabilité de la directrice des publications, a pour objet la diffusiondes publications de la DREES. Les données utilisées sont l'identité, la profession, l'adresse postale personnelle ou profes-sionnelle. Conformément aux dispositions de la loi du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés,les destinataires disposent d'un droit d'accès et de rectification aux données les concernant ainsi qu'un droit d'oppositionà figurer dans ce traitement. Ils peuvent exercer ces droits en écrivant à : DREES - mission publications et diffusion - 14 avenue Duquesne-75350 Paris 07 SPou en envoyant un courriel à : [email protected]

    L’offre en médecine générale seraitglobalement améliorée, mais le pro-blème des disparités territoriales neserait pas résolu. Au contraire, commedans le scénario tendanciel, les dispari-tés de densités de médecins généralistess’intensifieraient nettement entre 2006et 2030, en particulier au détrimentdes régions Languedoc-Roussillon,PACA, Corse et Ile-de-France, et auprofit notamment des régions Poitou-Charentes, Lorraine, Auvergne, Basse-Normandie et Bretagne.

    Variante 3 : pour chaque discipline, laproportion des postes ouverts aux ECNdans la région est inversement propor-tionnelle à l’écart actuel entre la den-sité médicale régionale et la densiténationaleLa nouvelle répartition ainsi obtenue

    est maintenue constante sur toute lapériode de projections. La carte n° 3représente les niveaux relatifs des densi-tés régionales résultant de cette variante.

    fondées sur les écarts constatés actuelle-ment, risquent d’inverser les inégalitésactuelles mais non d’en réduire l’am-pleur. Ce levier ne peut, par ailleurs,fonctionner que si les capacités de for-mation sont adaptées en conséquence etsi les spécialistes disposent des plateauxtechniques indispensables à leur activité,hypothèses retenues ici. En outre, il fautnoter que le modèle suppose la réparti-tion par région et par discipline despostes non pourvus constante sur toute lapériode de projection. Or si on augmentesensiblement le nombre de postesouverts aux ECN dans les régions où ladensité médicale actuelle est la plusfaible, il se peut que la part que représen-tent les postes non pourvus dans cesrégions par rapport à l’ensemble despostes non pourvus s’accroisse.L’hypothèse d’un maintien de cette partconduit donc à un résultat optimiste pourles régions les moins bien dotées enmédecins : c’est probablement un« majorant » de l’effet qu’aurait cettemesure de régulation.

    Cet exercice de projections a permisde produire des effectifs projetés demédecins en activité. Pour en apprécierpleinement les résultats et en tirer desconclusions quant à l’offre de soinsfuture, il faut les rapprocher des évolu-tions attendues ou projetées du temps detravail des médecins, mais aussi ducontenu de leur activité, notamment decelle des généralistes. Il est nécessaire detenir compte également de la féminisa-tion du corps médical. Enfin, il est indis-pensable de confronter les évolutionsprojetées des effectifs aux évolutionsanticipées ou projetées des besoins desanté. La non prise en compte desbesoins futurs peut en effet conduire àfonder les politiques visant à réguler ladémographie médicale sur une impres-sion non objectivée de pléthore ou depénurie de médecins, comme ce fut lecas dans le passé. L’évaluation desbesoins futurs, délicate, nécessite notam-ment la prise en compte du vieillisse-ment de la population, des variations dela prévalence des pathologies, de l’évo-lution des techniques médicales, de lacoopération entre professionnels desanté et des objectifs visés en matière depolitique de santé (prévention, dépistagepar exemple). ��

    Par rapport au scénario tendanciel, ladensité des régions Picardie, Basse-Normandie, Centre, Haute-Normandie,Pays de la Loire, Champagne-Ardenneet Bourgogne augmenterait davantage.En revanche, les disparités ne s’atténue-raient pas. Elles seraient même plutôtrenforcées : la densité des régions lesplus dotées actuellement (Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Alsace)diminuerait davantage que dans le scé-nario tendanciel. Les densités desrégions Ile-de-France et PACA passe-raient alors en dessous de la moyennenationale.

    Rappelons pour nuancer ce proposque les projections reposent sur l’hypo-thèse que les comportements de mobilitésont inchangés sur toute la période, alorsqu’on peut supposer que les régionsactuellement très dotées auront un fortpouvoir d’attraction au moment desdéparts massifs à la retraite. Cet exerciceest néanmoins intéressant car il montreque les mesures brutales de régulation,

    Pour en savoir plusLes autres résultats de l’exercice de projections 2008, c’est-à-dire les résultats détaillés des quatre scéna-rios présentés ici et ceux des autres scénarios simulés, seront publiés prochainement.

    La méthode employée sera décrite dans un document de travail, série méthode.

    • S. Bessière, P. Breuil-Genier et S. Darriné, 2004, « La démographie médicale à l’horizon 2025 : une actua-lisation des projections au niveau national », Études et Résultats, n°352, novembre.

    • S. Bessière, P. Breuil-Genier et S. Darriné, 2004, « La démographie médicale à l’horizon 2025 : une régio-nalisation des projections », Études et Résultats, n°353, novembre.

    100 000

    120 000

    140 000

    160 000

    180 000

    200 000

    220 000

    240 000

    260 000

    280 000

    1983

    1985

    1987

    1989

    1991

    1993

    1995

    1997

    1999

    2001

    2003

    2005

    2007

    2009

    2011

    2013

    2015

    2017

    2019

    2021

    2023

    2025

    2027

    2029

    2031

    2033

    2035

    2037

    2039

    2041

    2043

    2045

    2047

    2049

    2051

    2053

    2055

    2057

    2059

    �� GRAPHIQUE 5

    Nombre de médecins en activité d’après le scénario tendancielet la variante 1

    * Données ADELI sur le champ composé des médecins en activité ou en cessation temporaire d'activité exerçant en France

    métropolitaine. Pour les effectifs projetés, le champ est différent : il exclut les médecins en cessation temporaire d'activité mais

    inclut les médecins exerçant dans les DOM-TOM.

    Champ • Médecins en activité régulière ou remplaçants, hors médecins en cessation temporaire d'activité, France entière.

    Sources • Fichier du Conseil national de l'Ordre des médecins pour l'année 2006 (traitement DREES), projections DREES.

    Données ADELI*

    Scénario tendancielVariante 1

    /ColorImageDict > /JPEG2000ColorACSImageDict > /JPEG2000ColorImageDict > /AntiAliasGrayImages false /DownsampleGrayImages true /GrayImageDownsampleType /Bicubic /GrayImageResolution 300 /GrayImageDepth -1 /GrayImageDownsampleThreshold 1.50000 /EncodeGrayImages true /GrayImageFilter /DCTEncode /AutoFilterGrayImages true /GrayImageAutoFilterStrategy /JPEG /GrayACSImageDict > /GrayImageDict > /JPEG2000GrayACSImageDict > /JPEG2000GrayImageDict > /AntiAliasMonoImages false /DownsampleMonoImages true /MonoImageDownsampleType /Bicubic /MonoImageResolution 1200 /MonoImageDepth -1 /MonoImageDownsampleThreshold 1.50000 /EncodeMonoImages true /MonoImageFilter /CCITTFaxEncode /MonoImageDict > /AllowPSXObjects false /PDFX1aCheck false /PDFX3Check false /PDFXCompliantPDFOnly false /PDFXNoTrimBoxError true /PDFXTrimBoxToMediaBoxOffset [ 0.00000 0.00000 0.00000 0.00000 ] /PDFXSetBleedBoxToMediaBox true /PDFXBleedBoxToTrimBoxOffset [ 0.00000 0.00000 0.00000 0.00000 ] /PDFXOutputIntentProfile () /PDFXOutputCondition () /PDFXRegistryName (http://www.color.org) /PDFXTrapped /Unknown

    /Description >>> setdistillerparams> setpagedevice