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EDITEUR BAUDOUIN HAMULI DIRECTEUR DE LA PUBLICATION JEAN-BAPTISTE LUBAMBA REDACTEUR EN CHEF EMMANUEL KOKOLO RECEPISSE DE DECLARATION DE PUBLICATIONN°MIN/MRPINC/LMO/046/2013 TRIMESTRIEL D’INFORMATIONS AGRICOLES, DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT-EDITION N°42-MAI 2017-PRIX 1500 FC SIXIEME ANNEE-N°42 www.cenadepasbl.net MAI 2017 Prix: 1500 FC KIN- 2000 FC Provinces Contact: 1150 avenue Tabora. C/Barumbu- Tél:0852235023- 0819982097- 0997653390. B.P14582 kin 1.Fax:001-775-402-7683.e-mail:lavoixdu [email protected]./www.cenadepasbl.net P.5 FICHE TECHNIQUE RDC: L’agriculture fragilisée par la désorganisation du commerce transfrontalier La CON La CON La CON La CON La CONAP AP AP AP APA AC lance une C lance une C lance une C lance une C lance une campa campa campa campa campagne de vulgar gne de vulgar gne de vulgar gne de vulgar gne de vulgarisa- isa- isa- isa- isa- tion de la loi a tion de la loi a tion de la loi a tion de la loi a tion de la loi agr gr gr gr gricole icole icole icole icole lusieurs auteurs soutiennent que les flux commerciaux frontaliers (à l’instar des conflits) constituent une manière de nier les espaces nationaux et qu’ils contribuent à détruire le cadre des Etats. Pour ceux-là le commerce transfrontalier menace clairement l’intégrité des territoires nationaux africains. L’examen de la structuration des espaces frontaliers permet de relativiser ce danger. Non seulement la plupart des espaces d’échanges frontaliers sont trop fugaces pour remettre en cause la mosaïque territoriale actuelle, mais ils portent en eux des éléments qui contribuent à renforcer la cohésion et l’unité des espaces nationaux ». Ceci est la synthèse de l’ouvrage intitulé « Le commerce frontalier en Afrique centrale » . Aujourd’hui, la RDC, pays membre de la COMESA, de la SADEC, de la CEMAC … peine à faire de ces échanges transfrontaliers à la fois un outil de paix et aussi un élément de promotion de son économie. Mais les résultats restent maigres et aussi troublants….LIRE EN PAGE 2 -4. P FICHE TECHNIQUE FICHE TECHNIQUE FICHE TECHNIQUE FICHE TECHNIQUE FICHE TECHNIQUE PP 8-11 La culture de l'épinard P . 15 Revendiquer Revendiquer Revendiquer Revendiquer Revendiquer l’application de la l’application de la l’application de la l’application de la l’application de la loi agricole loi agricole loi agricole loi agricole loi agricole Un entretien avec Danny Singoma,DG du CENADEP L’autonomisation des femmes rurales à l’or- dre du jour P.7

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EDITEUR BAUDOUIN HAMULI

DIRECTEUR DE LA PUBLICATIONJEAN-BAPTISTE LUBAMBA

REDACTEUR EN CHEFEMMANUEL KOKOLORECEPISSE DE DECLARATION DE

PUBLICATIONN°MIN/MRPINC/LMO/046/ 2013TRIMESTRIEL D’INFORMATIONS AGRICOLES, DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT-EDITION N°42-MAI 2017-PRIX 1500 FC

SIXIEME ANNEE-N°42 www.cenadepasbl.net MAI 2017 Prix: 1500 FC KIN- 2000 FC Provinces

Contact: 1150 avenue Tabora. C/Barumbu- Tél:0852235023- 0819982097- 0997653390. B.P 14582 kin 1.Fax:001-775-402-7683.e-mail:lavoixdu p [email protected] ./www.cenadepasbl.net

P.5

FICHE TECHNIQUE

RDC: L’agriculture fragilisée par ladésorganisation du commerce

transfrontalier

La CONLa CONLa CONLa CONLa CONAPAPAPAPAPAAAAAC lance uneC lance uneC lance uneC lance uneC lance unecampacampacampacampacampagne de vulgargne de vulgargne de vulgargne de vulgargne de vulgarisa-isa-isa-isa-isa-

tion de la loi ation de la loi ation de la loi ation de la loi ation de la loi agrgrgrgrgricoleicoleicoleicoleicole

lusieurs auteurs soutiennent que lesflux commerciaux frontaliers (à l’instardes conflits) constituent une manière denier les espaces nationaux et qu’ils

contribuent à détruire le cadre des Etats. Pourceux-là le commerce transfrontalier menaceclairement l’intégrité des territoires nationauxafricains. L’examen de la structuration desespaces frontaliers permet de relativiser cedanger. Non seulement la plupart des espacesd’échanges frontaliers sont trop fugaces pourremettre en cause la mosaïque territorialeactuelle, mais ils portent en eux des élémentsqui contribuent à renforcer la cohésion et l’unitédes espaces nationaux ». Ceci est la synthèsede l’ouvrage intitulé « Le commerce frontalieren Afrique centrale » . Aujourd’hui, la RDC, paysmembre de la COMESA, de la SADEC, de laCEMAC … peine à faire de ces échangestransfrontaliers à la fois un outil de paix et aussiun élément de promotion de son économie. Maisles résultats restent maigres et aussitroublants….LIRE EN PAGE 2 -4.

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FICHE TECHNIQUEFICHE TECHNIQUEFICHE TECHNIQUEFICHE TECHNIQUEFICHE TECHNIQUE

PP 8-11

La culturede l'épinard

P. 15

RevendiquerRevendiquerRevendiquerRevendiquerRevendiquerl’application de lal’application de lal’application de lal’application de lal’application de la

loi agricoleloi agricoleloi agricoleloi agricoleloi agricoleUn entretien avec Danny

Singoma,DG du CENADEP

L’autonomisation desfemmes rurales à l’or-

dre du jour P.7

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°42.P.02

ACTUALITES

Mensuel d’informations agricoles, du monde rural et de l’Environnement. 1150 avenue Tabora.

C/Barumbu- Tél 0997653390. B.P 14582 kin 1.Fax:001-775-402-7683.e-mail:lavoixdu

[email protected]./www.lavoixdupaysancongolais..com EDITEUR: Baudouin Hamuli .DI-RECTEUR DE PUBLICATION: Jean Baptiste Lubamba. RÉDACTEUR EN CHEF: Emmanuel Kokolo

COMITÉ DE REDACTION: Baudouin Hamuli, Jean-Baptiste Lubamba, François Cajot, Jeanine

Mukanyirwa, Albert Kabuya, Arlette Masamuna, Emmanuel Kokolo, Virginie

Willems,Danny Singoma, Grâce Shabani Okelo, COLLABORATION: Thomas Mukoko,

Petra Iyeli, Alain Huart, Hygin Mandiangu, Dina Buhake, Jean Baptiste Musabyimana,

Baende Lepetit, Raymonde Senga, JR Bompolonga, Badylon Kawanda Bakiman.

MARKETING ET DEVELOPPEMENT:Grâce Shabani Okelo,T ADMINISTRATION ET FI-NANCES: Justin Kangwenyenye.Distribution: Thomas Mukoko. IMPRESSION: IPC Ser-

vices/Kinshasa

RDC: L’agriculture fragilisée par la désor-ganisation du commerce transfrontalier

« Plusieurs auteurs soutiennent que les flux commerciaux frontaliers (à l’instar des conflits) constituent une manière de nier les espaces nationaux et qu’ils contribuent à détruirele cadre des Etats. Pour ceux-là le commerce transfrontalier menace clairement l’intégrité des territoires nationaux africains. L’examen de la structuration des espaces frontalierspermet de relativiser ce danger. Non seulement la plupart des espaces d’échanges frontaliers sont trop fugaces pour remettre en cause la mosaïque territoriale actuelle, maisils portent en eux des éléments qui contribuent à renforcer la cohésion et l’unité des espaces nationaux ». Ceci est la synthèse de l’ouvrage intitulé « Le commerce frontalier enAfrique centrale » . Aujourd’hui, la RDC, pays membre de la COMESA, de la SADEC, de la CEMAC … peine à faire de ces échanges transfrontaliers à la fois un outil de paix etaussi un élément de promotion de son économie. Mais les résultats restent maigres et aussi troublants….

e marché « Lufu », situé àla frontière congolo-angolaise dans le territoirede Songololo au Kongocentral à quelques 300

kilomètres de Kinshasa, est un descentres les plus en vue des échangestransfrontaliers. Aujourd’hui, Ce marchéhebdomadaire offre beaucoupd’opportunités à tous ceux qui s’yrendent par le fait qu’ils ont la possibilitéd’acheter des produits divers enprovenance de l’Angola à un prixabordable où ils se retrouventfacilement. Il en est de même pour desgens en provenance de l’Angola quiviennent aussi achète des produitsfabriqués ou circulant au Congo.Cemarché a été créé il y a plus d’unedizaine d’années à travers un protocole

d’accord initié par les autoritésadministratives de Mbanza-Kongo pourl’Angola et du territoire de Songololopour la RDC en vue de favoriser leséchanges commerciaux des produitsagricoles pour le bien-être despopulations vivant de part et d’autre.Aujourd’hui ce marché a franchi desétapes. Il ne sert pas aux simpleséchanges des produits agricoles. Cequi nécessite logiquement uneadaptation des textes. C’est ainsi queplusieurs services de l’Etat comme laDGM, l’Ofida, etc ont érigé des bureauxà Lufu .Le développement de marché aconstitué un danger pour plusieurssecteurs, notamment celui de l’industriedu ciment, de l’Agriculture, etc. L’offreangolaise des produits agricoles (mais,

riz et autres céréales) esttellementmassive que les producteursagricoles nationaux sont réduits à lafaillite.Ceci a amené d’ailleurs quelquesexperts du Gouvernement et de l’OCC, à formuler des recommandations surl’évolution actuelle du marché de LUFUen appellant entre autres des actionscorrectives, entre autres :le réexamendu Protocole d’Accord du 18 avril 2003,entre l’Administrateur du Territoire deSongololo en RDC et celui du Territoirede Mbanza-Kongo en Angola, qui aconduit à la réouverture de ce marchéaprès un dizaine d’années de fermeture,

aux fins spécialement de trafic frontalier; l’adaptation du marché de LUFU aucontexte économique actuel;l’assurance de la prise en charge desmarchandises avant leur expositiondans l’espace dit « neutre » de négoce,la création de deux couloirs distinctsde canalisation des flux commerciaux,dont l’un véritablement pour leséchanges entre les populationsriveraines avec application du régimedouanier simplifié ou autres dispositionspertinentes dans le cas du traficfrontalier, et l’autre couloir pour lestransactions commerciales relevant durégime commun ou général ; la

modernisation des capacitésopérationnelles par des infrastructuresadaptées aux flux commerciaux(entrepôts, banques, électrification,asphaltage de la piste de 12 Km entreLUFU et la Nationale 1) ;la réduction àlong terme de la pression fiscale envue d’une plus grande compétitivité desports nationaux au niveau de la SousRégion ; l’assainissement des servicesprestataires au poste frontalier ;et laconsolidation des dispositions del’Accord d’Assistance MutuelleAdministrative (AMA) entre lesadministrations douanières de la RDCet de l’Angola.n.

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Lufu : «Nouvel Eldorado» du commercetransfrontalier entre la RDC et l’Angola

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ACTUALITES

I

Commerce transfrontalier des produitsagricoles dans le Haut Katanga

l suffit de mettre pied pourla première fois àKasumbalesa pour constatervite que des milliers de

personnes traversent tous les jours lafrontière zambienne. Certaines passentpar le poste officiel alors que d’autresempruntent des voies frauduleuses.Des camions chargés desmarchandises, des chariots font desva-et -viens ramenant de la Zambie desproduits agricoles variés: farine demaïs, haricots, arachides, tomates,oignons, oranges et d’autres qui coûtentplus chère à Lubumbashi qu’en Zambie.« Je n’ai pas voulu acheter sur placeparce que ca coûte cher, expliqueAdolphe Mpongo, un commerçant venuacheter haricots, pommes de terre,oignons pour revendre ensuite sur placeà Kasumbalesa. Un panier d’oignon quicoùute 17 000FC (environs 13 ) àLubumbashi se négocie trois fois moinsen Zambie. Peter, un commerçantd’origine tanzanienne qui vend desbananes plantains à Chingola, affirmene pas pouvoir exercer son commercedu côté de la RDC à cause destracasseries de la part des services del’Etat. Il reconnait cependant que lademande de ses produits est très fortedu côté congolais.« Une fois que lesprix des produits agricoles augmententen Zambie, nous subissons des effetsfacheux à Lubumbashi. Voyez commentnous souffrons pour la farine de maïs »

Depuis quelques temps, des milliers de personnes habitant les villes de Lubumbashi, Likasi et Kasumbalesa dans le Haut Katanga traversent tous les jours la frontière au poste deKasumbalesa pour aller s’approvisionner en produits de consommation dans la ville zambienne de Chingola. Les marchandises sont offertes à bon prix et cela attire plusd’acheteurs, car les produits agricoles locaux coûtent plus chers. Romain MALONGA, producteur agricole de Lubumbashi estime que cette concurrence entre les produitsagricoles locaux et ceux vennant de la zambie est le point de départ vers la dépendance alimentaire. « Nous sommes restés dépendant de la zambie sur le plan alimentaire pendantde longues années, alors que nos territoires produisent aussi. Il suffit d’évacuer les produits agricoles des lieux de production vers les sites de consommation, nous cesserons dedépendre de l’extérieur, soutient-il »

affirme le fermier Serge MUKALA quiestime que les katangais doivent cultiveret manger les produits de leurs champs.Car, si un jour la Zambie décide defermer ses frontières , ce serait lacatastrophe, poursuit-il.Dans son contrat programme de 2013avec le gouvernement national,l’ancienne province du Katangaprévoyait un appui en semences etintrants agricoles à 15 000 paysans etun autre appui de 10 000 hectares àrepartir entre les producteursémergents. Le tout pour un coût de 20milliards de FC. Ce qui avait fait nourrirbeaucoup d’espoirs aux producteursagricoles familiaux.Mais legouvernement central n’avait décaisséque 5 milliards de FC. Ainsi, au lieu25 000 sacs de semences prévus, legouvernement n’en avait acheté que

12 000. Sur 105 000 sacs d’engraisprévus, 27000 seulement ont étédisponibilisés. « Quand on a déjàlabouré de grandes superficies et qu’onn’a pas les semences et intrants qu’ilfaut, on est perdu », regrette PaulKIETA , agriculteur au village BULAYAsur la route Kasenga qui avait labouré50 hectares mais n’avait reçu dessemences et d’intrants que pour unevingtaine d’hectares.

LES AGRICULTEURS S’ENPLAIGNENT

«Si l’agriculture n’est une priorité quedans les discours politiques, son impactest zéro», déclare Elie NGOY,agriculteur dans la vallée de la Lufira.« Nous devons avoir honte de continuerà dépendre de l’extérieur. Nous voulonsque les autorités nous soutiennent

parce que c’est nous qui nourrissonscette province », fait remarquer NGOY.Dans une proposition d’édit déposé auministère provinciale de l’agriculture en2013, les agriculteurs avaient exigéque le budget de la province consacre20 % à l’agriculture dans lequel 80 % ala production.«Les agriculteursexigeaient en plus de travailler entoute quiétude, que leurs terres soientsécurisées», fait savoir Désiré LUBIRI, cultivateur sur l’axe Sambwa. « Noussommes à la merci des exploitantsminiers qui peuvent nous déloger àtout moment.».Le secteur agricole est très importantdans la structuration économique de laprovince du Haut Katanga. Cetteprovince, au même titre que Chingolaen Zambie, produit du maïs et desproduits maraîchers comme la tomate,

les oignons, les légumes, etc. La citéde Kasumbalesa est un point de transitde la quasi-totalité de la production dela farine de maïs qui provient de laZambie. Les revendeurs et revendeusescongolais commercialisent parfoisclandestinement dans les corridors.L’interdiction de sortie de la farine demaïs en Zambie par les voies officielleset les mesures fiscales et douanièresqu’applique ce pays dans la protectionde sa filière maïs locale, crée la raretéde la farine de maïs sur le marchéLushois qui généralement dépend de laproduction zambienne. Une fois cecommerce arrêté, le Haut Katanga nesera pas en mesure de subvenir auxbesoins de consommation en produitsagricoles. Exemple typique, le cas dela farine de maïs.La proximité de la ville de Lubumbashiavec la Zambie est un importantmarché, un débouché naturel pour lecommerce transfrontalier des produitsagricoles. Elle permet aux commerçantslocaux de se spécialiser dans la ventedes produits moins chers et quigénèrent de bénéfices. Avec uneéconomie qui se libéralise de plus enplus, il existe des produits plusaccessibles soit qu’on est en Zambieou à Kasumbalesa ; et il s’agitgénéralement des produits agricolesn.

Point de transit entrel’Afrique centrale et l’Afriqueaustrale, ce poste-frontièreavec la Zambie a donnénaissance à une immensezone d’activités douanièreset à une cité de plus de 50000 habitants.Il faut une bonne heure, dans lemeilleur des cas, pour parcourir les95 km de la RN 1 qui séparentLubumbashi, le chef-lieu duKatanga, de Kasumbalesa, le poste-frontière avec la Zambie. (...)Kasumbalesa, deuxième -poste-frontière de la RD Congo aprèsKinshasa en volume de trafic etpremier poste-frontière terrestre, aun double rythme de vie. Celui devillage et de « cité » proprement dite,

et celui des sites Kasumbalesa-Direction générale des droits et accises(DGDA) et Kasumbalesa-Border Post.Deux mondes qui semblent ne pasappartenir à la même planète. Avec sescases en terre ou ses maisons faitesde bric et de broc, le premier ressembleà n’importe quelle bourgade du pays.Le second, lui, est un univers de béton,où tout est organisé, propret, balisé etcontrôlé.Whisky. À l’import comme àl’export, tout transporteur venant deZambie ou y allant doit obligatoirementpasser par Kasumbalesa-DGDA, aliasDGDA-Whisky, ou Whisky tout court,du nom du petit village où se fabriquaitla Lotoku, une bière locale, rebaptiséepompeusement Whisky.(...) Le siteforme une grande enceinte au milieu delaquelle trône le bâtiment de la DGDA.

L’une des ailes accueille le bureau del’export, l’autre celui de l’import. Desservices bien séparés. « Les chauffeursde l’un et l’autre trafic ne s’y rencontrentjamais », sourit Monga Numbi, le sous-directeur des activités douanières deDGDA-Whisky, qui emploie environ110 douaniers et autrescollaborateurs.(...)Péage. Quelque 10 km séparentWhisky de Kasumbalesa-Border Post(KBP pour les habitués), le vrai poste-frontière, auquel on accède par la RN 1.Sur la route, camions et voituresavancent lentement. Ce qui laisse letemps de lire les panneaux indiquantles distances avant le péage, réaliséspar des Chinois qui ont pris des libertésavec la langue de Molière (« Le peagedevent 200 m »…) À KBP, parkings,

voies… tout est bitumé, balayé etbalisé, comme à Whisky. Même le petitmarché de chaussures usagées, tenuen majorité par des Congolais, estpropre et silencieux. La fierté de KBPest son bâtiment, tout en verre, uneréplique de l’édifice zambien situé del’autre côté de la frontière. Il regroupequatre services : la DGDA, la Directiongénérale des migrations (DGM), l’Officede contrôle congolais et les servicesd’hygiène. Le tout construit et géré parla société zambienne Gomes HaulageLimited.Quelque 300 véhiculesfranchissent la frontière chaque jour,en majorité des camions.(...) À l’export,ce ne sont que des minerais. À l’import,la gamme des marchandises est variée: matériel pour les miniers (60 % dutrafic), biens de consommation etproduits pétroliers.

Quelques particuliers traversent lafrontière à pied ou à vélo avec desballots contenant surtout desdenrées alimentaires. La plupart nepaient pas de taxes. « On distingueles activités à caractère social,pour nourrir les familles, desactivités commerciales », confieun douanier. N’empêche, degrands commerçants s’arrangentpour fractionner leurs cargaisons,qu’ils font passer par des gamins.Un moyen d’échapper aux taxes.On ferme les yeux.Cité capharnaüm. Kasumbalesa-Cité, dont la population, estimée à50 000 habitants en 2007, afortement augmenté depuis leboom minier, s’étale entre les deuxsites. (...)

in JA

Le poste frontalier de Kasumbalesa

Une vue du poste frontalier de Kasumbalesa

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°42.P.03

ANTO MULANGAAJAC HAUT KATANGA

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ACTUALITES

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°42.P04

e n’est donc pas seulementle producteur qui est perdant,la caisse de l’État elle aussiperd beaucoup de recettes.

Comme les agriculteurs congolais netrouvent pas de crédit en RDC, ilsprennent souvent le crédit chez desusuriers ougandais pendant la saisonde la floraison du café, et cèdent encontrepartie le droit de récolter leur caféà ces ougandais. Lors de la saison derécolte, ceux-ci viennent chercher lecafé, et le producteur perd une grandepartie de sa recette, car le montantqu’il a reçu est bien moindre que lavaleur de son café.

Des semences sont importéesillégalement de l’Ouganda, sanscontrôle. C’est via la semence de rizque la plante parasite Striga a pupénétrer la vallée de Kyatenge et esten train d’y rendre impossible lariziculture. Ses grains survivent dansle sol pendant plus de 15 ans, pourattendre la germination d’une plante

LLLLL’impact du commerce transfrontalier’impact du commerce transfrontalier’impact du commerce transfrontalier’impact du commerce transfrontalier’impact du commerce transfrontalierillégal sur l’aillégal sur l’aillégal sur l’aillégal sur l’aillégal sur l’agrgrgrgrgriculture du Nord Kiiculture du Nord Kiiculture du Nord Kiiculture du Nord Kiiculture du Nord Kivuvuvuvuvu

Suite à la surtaxation des produits agricoles en RDC, le poids fiscal est très différent entre l’Ouganda oule Rwanda et le Nord-Kivu. Si un exportateur ougandais de café paie 1% de taxes à l’exportation, unexportateur congolais paie autour de 10%. Le régime fiscal congolais devient ainsi le moteur de l’exportationillégale. Cette exportation frauduleuse se fait souvent en complicité avec les services étatiques, quiprélèvent une taxe moindre, sans reçu et sans en déclarer les recettes à Kinshasa. Cet état des chosesnuit à la compétitivité des produits congolais.

graminée (riz, maïs, sorgho,...) et laparasiter, au point qu’elle ne produit plusde récolte.Au Sud-Kivu, l’importation frauduleusede bières moins chères du Burundi, faitque la Bralima perd une partie

importante de son marché, voit sonvolume de bières vendues baisser etachète ainsi moins de riz desproducteurs de riz congolais de la plainede la Ruzizi (qui est une des matièrespremières de la Primus). La contrebande

de bière burundaise nuit ainsi àl’agriculteur congolais.

Quels sont les effets si on arrêtece commerce illégal pour le NordKivu?On ne peut pas arrêter ce commerce,comme le nombre de points de passageest trop élevé pour les contrôler. Maison peut créer les circonstanceséconomiques qui découragent lecommerce transfrontalier illicite, qui lerendent moins rentable.Une des solutions importantes seraitl’harmonisation de la fiscalité avec lesvoisins. Si tout le volume de café et decacao produit au Congo passait par lavoie officielle, malgré une baisseconsidérable des taux de taxation, lemontant qui entrerait dans la caisse del’État serait de loin supérieur aumontants prélevés aujourd’hui. Leproducteur gagnerait plus aussi, commesa marge bénéficiaire augmenterait. Ducôté congolais, tout le monde seraitgagnant. C’est difficile à comprendrepourquoi de telles mesures ne sont pasprises immédiatement.Pour rompre l’endettement desagriculteurs envers les usuriersougandais, la RDC devrait développerdes systèmes d’accès au crédit

domestique, à des taux raisonnables.Sans cela, malgré la baisse de lafiscalité, le café continuera à passer lafrontière illégalement. D’où l’importancede promouvoir les MuSo et AVEC.

Quels sont les produits agricolesconcernés par ce commerceentre la RDC, l’Ouganda, leRwanda?Pour le marché international c’estsurtout le café.Pour le marché ougandais c’est labanane plantain et le bois qui sont lesproduits le plus importés du Nord-Kivuvia Kasindi.En termes d’importation enRDC, on compte surtout les vachesvivantes pour l’abattage à Butembo etles oeufs (bien que bannis en cemoment à cause de la grippe aviairesignalée en Ouganda). A Goma, c’estle lait qui représente un grandcommerce d’importation. Au Sud-Kivu,l’importation que je connais c’est surtoutle riz tanzanien, mais une étudeintéressante publiée en 2012 surl’approvisionnement de Bukavu enproduits alimentaires révèle biend’autres produitsn.

Propos recueillis JB LUBAMBA& JB MUSABYIMANA

C

ontre toute attente, l’Angolarenflouait faiblement lesmarchés de la partie Ouest

de la RDC en produits agricoles, via leposte-frontalier de Lufu-Lovo, avantmême la mesure des restrictions prisespar l’Angola. Luanda a imposél’interdiction des exportations vers laRdc des produits alimentaires etvestimentaires via ce poste-frontalier.C’était au grand dam des commerçantscongolais contactés et qui en avaientfait une aubaine pour faire leurs affairescommerciales.

Ces mercantilistes comptaient lescéréales, les haricots et les riz parmiles principaux produits agricoles qu’ilsimportaient de l’Angola. Ce qui n’estplus le cas aujourd’hui. « Les agentsde l’Etat travaillant au le poste frontièrede Lufu nous interdisent de faire entrerles Riz et les maïs. Ils nous disent quel’Etat a interdit l’importation de ces

LLLLL’Ang’Ang’Ang’Ang’Angola renfola renfola renfola renfola renfloue « floue « floue « floue « floue « faibaibaibaibaiblement » la RDC en produits alement » la RDC en produits alement » la RDC en produits alement » la RDC en produits alement » la RDC en produits agrgrgrgrgricolesicolesicolesicolesicolesPartageant plus de 1000 km de frontière, l’Angola et la Rdc ont plusieurs postes frontaliers pour deséchanges commerciaux entre autres Lufu-Luvo, Noki-Ango, Banana-Soyo et Yema-Kabinda .L’Angolaexportait moins des produits agricoles à la Rdc avant même la mesure des restrictions prises parLuanda, par contre c’est la RDC qui exporte plus des produits agricoles vers l’Angola via le poste-frontalier de Lufu-Lovo.Contigu à Lovo situé en Angola, Lufu qui se trouve dans la province du KongoCentrale en République Démocratique du Congo, sert d’un bon cadre pour le commerce transfrontalierentre les deux pays. Un marché informel s’est vite formé pour faciliter les échanges commerciaux depresque tous les produits, dont une faible proportion des produits agricoles.

produits ». C’est en ces termes clairset précis qu’ils ont exprimé leur regret.Curieusement, la RépubliqueDémocratique du Congo exporteplusieurs produits agricoles versl’Angola, renseignent les mêmessources. Il s’agit de l’huile de palme,des haricots, sésames, champignons,courges, du Fumbwa, des maniocs,maïs, tomates, ciboulettes, ails,arachides, …ils les exportent demanière informelle. Et tous ces produitssont plus cultivés dans la province duKongo central. Condamnés à ladébrouillardise, plusieurs kinois s’yintéressent pour faire face à leurquotidien. Aujourd’hui face à larestriction angolaise, Ils préfèrentimportés des boissons gazeuses etsucrées, des produits plastiques etautres biens.

60 MILLIONS DESCONGOLAIS, UN GRAND

MARCHÉ PROFITABLE À SESVOISINS

Outre l’Angola, le Rwanda, la Zambie,la Tanzanie et autres pays limitrophesexportent leurs produits agricoles versla Rdc. La Zambie a exporté, au moisde mars, plus de 20.000 tonnes defarine de maïs vers la province de Haut-Katanga. Il en est de même pour leRwanda qui exporte régulièrementplusieurs produits agricoles vers la villede Goma et autre coins de la provincedu Nord-Kivu. C’est dans cetteperspective que le Rwanda et la Rdcont organisé ensemble plusieursateliers, colloques et autres sortesd’activité pour harmoniser les échangescommerciaux transfrontaliers.Avec une densité galopante entre 60 et70 millions d’habitant, la Républiquedémocratique du Congo constitue ungrand et bon marché des produitsagricoles profitables à ses voisins. Lespays limitrophes exportent leurs

produits vers ce grand pays de l’Afriquecentrale, à travers les différentspostes-frontaliers.Avec cette situation, la RDC perdchaque année plus d’un milliard dedollars américains en important desproduits agricoles, selon les experts etONG de développement œuvrant dansle secteur agricole dans ce pays. Ellene produit pas assez pour conservertoutes les devises dépensées dansl’importation et, inutile de dire qu’elleest incapable d’exporter des produitsagricoles pour faire entrer les devisesdans la caisse de l’Etat.Cependant, beaucoup d’effort restentà faire de sa part pour parvenir à créerl’équilibre dans les échangescommerciaux de ces produits agricolesavec ses voisins.

RDC, SIGNATAIRE L’ACCORDTRIPARTITE DE LIBRE-

ÉCHANGEDans ces échanges commerciaux, iln’y a rien d’illégale ; sauf que lesnormes et la législation en matière decommerce de chaque pays doivent êtrerespectées. La Rdc fait partie de Vingt-six pays d’Afrique de l’Est qui ont signél’accord tripartite de libre-échangeComesa-SADC-CAE au mois de juin2015 à Charm el-Cheikh en Egypte.

Cette zone de libre-échange tripartites’étend du Cap en Afrique du Sud, auCaire en Egypte.Ledit accord met en interaction troisregroupements régionaux de l’Afrique,précisément le Marché commun del’Afrique Orientale et Australe(COMESA), la Communauté des Etatsde l’Afrique australe (SADC) et laCommunauté d’Afrique de l’Est (CAE).Dans ce traité, il est prévu aussi lacréation de tarifs douaniers préférentielset l’élimination des barrières nontarifaires, le protectionnisme de chaquepays étant l’un des freins à la circulationdes marchandisesn

HYAMAZ

C

Ivan Godfroid

Un entretien avec Ivan Godefroid de VECO RDC

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ACTUALITES

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°42.P05

Toute une année s’est écoulée aujourd’hui depuis que les leaders paysans, délégués de trois faîtièresnationales des Organisations paysannes de la République démocratique du Congo avaient produit,adopté et lancé leur « Charte paysanne électorale ». Ce document est considéré comme un code deconduite des paysans producteurs agricoles congolais, pour des prochaines échéances électorales,en vue d’obliger les politiciens à promouvoir l’agriculture familiale.

La « Char La « Char La « Char La « Char La « Charte pate pate pate pate paysanneysanneysanneysanneysanneélectorale », une année déjàélectorale », une année déjàélectorale », une année déjàélectorale », une année déjàélectorale », une année déjà

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NNNNNAAAAATHANTHANTHANTHANTHANAEL BAEL BAEL BAEL BAEL BUKA MUPUNGUUKA MUPUNGUUKA MUPUNGUUKA MUPUNGUUKA MUPUNGUélu Président du Conseil Régionalélu Président du Conseil Régionalélu Président du Conseil Régionalélu Président du Conseil Régionalélu Président du Conseil Régional

d’Administration (CAR)d’Administration (CAR)d’Administration (CAR)d’Administration (CAR)d’Administration (CAR)

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(suite en page 6)

Promotion de l’agriculture familiale

ette « Charte paysanneélectorale » devrait enprincipe être portée à la

connaissance des futurs candidats auxdifférents niveaux des échéancesélectorales en Rd Congo, qui auront àsolliciter l’électorat des paysans (70 %de la population congolaise). Elle étaitlancée à l’issue de la table-ronde surl’agriculture familiale tenue à Kinshasadu lundi 14 au mercredi 16 mars2016.Et, en fonction de leurs différentsconstats, les leaders paysansproducteurs agricoles congolaiss’étaient engagés au cours de cetteoccasion, à mener des actionsconcrètes de nature à promouvoirl ’agriculture familiale en Rdc.Lesquelles actions sont prévues endirection des producteurs agricoles eux-mêmes et de leurs organisationspaysannes, et à l’endroit des pouvoirspublics et d’autres opérateurs nonétatiques intéressés par la promotion

de l’agriculture familiale.Ils avaientégalement élaboré et adopté un « Acted’engagement citoyen » devant régirles relations de partenariat entre lescommunautés locales et les potentielsopérateurs sociopolitiques soucieuxd’apporter un appui à la promotion del’agriculture familiale, dans les milieuxconcernés.Signalons en outre que cette table-ronde sur l’agriculture familiale étaitorganisée par le Comité national pourla promotion de l’agriculture familiale(CNPAF-Rdc), incluant en son sein lestrois faîtières nationales desorganisations paysannes, à savoir laCONAPAC, l’UNAGRICO et laCOPACO, en collaboration avec laCoalition contre la faim (CCF) etl’Alliance AgriCongo avec le soutienfinancier du Fonds belge de sécuritéalimentaire de la Coopération belge(DGD).

Ces assises avaient gravité autour duthème : « Agriculture familiale : enjeuélectoral en Rdc ». Elles visaientjustement à contribuer au renforcementde la prise de conscience des massespaysannes de leur poids politique envue d’influer sur l’engagement des(futurs) dirigeants politiques du pays àla promotion de l’agriculture familialedans son rôle économique, social etenvironnemental et ses apportsincontournables dans la sécurité et lasouveraineté alimentaires de la RDC.

DES OBJECTIFS DE LA« CHARTE PAYSANNE

ÉLECTORALE »A savoir que les paysans constituentune masse électorale très importante(estimé à plus de 70 % pour tout lepays). La « Charte paysanneélectorale » a donc vocation de régirles relations entre toutes les

ReReReReRevvvvvendiquer l’aendiquer l’aendiquer l’aendiquer l’aendiquer l’application de la loi application de la loi application de la loi application de la loi application de la loi agrgrgrgrgricoleicoleicoleicoleicoleUn entretien avec Danny Singoma,DG du CENADEP

Le Directeur du Centre national d’appui au développement et à laparticipation populaire (CENADEP) affirme que les enjeux de l’agriculturepaysanne sont trop importants en RDC. La démocratie y sera la condition

sine qua none de la réussite de l’agriculture.

a 3eme AssembléeGénérale ordinairede la PROPAC s’esttenue le 23 mars

2017 à Mfou/Yaoundé au

Cameroun en marge de laconférence régionale surl’agriculture familiale etl’agribusiness en Afriquecentrale sur le thèmeprincipal : construire avec lesjeunes. Cette rencontrestatutaire avait pour but depermettre à l’institution deprendre des décisions pour saconsolidation et sondéveloppement dans laperspective 2025. C’est dansce cadre du respect des textesstatutaires qui régissent lefonctionnement de la

plateforme régionale qu’a eulieu le renouvellement deses organes degouvernances. À cetteoccasion, NATHANAELBUKA MUPUNGU, porte-parole de la COPACO etPrésident du CNPAF, a étéélu Président du ConseilRégional d’Administration(CAR) pour un mandat de 04ans et la Vice-présidence estoccupée par KOLYANGPALABELE du ConseilNational de Concertation desProducteurs Ruraux du Tchad(CNCPRT). Le porte-parolenational de la ConfédérationPaysanne du Congo a étéporté à la tête de l’institutionrégionale par ses pairs auterme d’un processusélectoral tels que prévu parles textes. Il remplace de cefait S.E Mme ElisabethATANGANA AmbassadriceSpéciale de la FAO pour lesCoopératives, Présidente dela Concertation Nationale desOrganisations Paysannes duCamerounparvenue au termede son mandat.

Quels sont les combatsprioritaires àmener pour l’agriculturecongolaise ?

Danny Singoma : Une Loi agricole aété votée en 2011 par le parlement dela RDC. Le mouvement paysancongolais revendique qu’elle soitappliquée. Il faut réclamer la mise enroute du Fonds national dedéveloppement agricole prévu par la Loiet censé assurer le financement desinfrastructures agricoles. La productionagricole est suffisante, mais les chainesde transformation et de conservationsont très faibles. Les routes sontmédiocres ou quasi inexistantes. Al’exception de quelques axes, tels quela route reliant le port de Matadi àKinshasa, l ’ensemble desinfrastructures du pays est défaillant.Le transport doit se faire via le fleuve.

Pour les paysans qui ne vivent pas àproximité du fleuve, l’écoulement de larécolte est très difficile.La Loi agricole existe depuis 2011 et samise en œuvre n’est pas effective. Riende tangible n’a été réalisé au bénéficede l’agriculture. Les lois minières,forestières et agricole n’ont toujourspas été harmonisées. Legouvernement a voulu promouvoir desParcs agro-industriels et a mêmeprétendu qu’il soutiendrait l’agriculturefamiliale. Nous n’en avons pas vu lesimpacts positifs pour les paysans.La Loi prévoit l’instauration de Conseilsconsultatifs dans chaque province dupays, notamment pour sécuriser lespérimètres fonciers. Mais cettedécentralisation n’est pas financéealors qu’elle est justement censéepermettre l’accès au financement rural.Le mouvement paysan congolais doit

réclamer que les Conseils consultatifssoient en mesure de travailler.

Le mouvement paysan congolaisréussit-il à faire entendre sesrevendications ?D.S. : Les paysans congolais ontpatiemment réussi à mettre en placeun mouvement sur l’ensemble du pays.En 2010, un premier Carrefour paysana été organisé à Kinshasa et en 2011,le second carrefour paysan a formalisé

la création d’une structure nationale, laConfédération nationale desproducteurs agricoles du Congo(CONAPAC)… (Ndlr: Initiatives deDanny Singoma) . En mars 2016, quandon pensait que les élections allaientencore se tenir en temps et en heure,la table ronde nationale desOrganisations des petits producteursagricoles du Congo a rédigé une Chartepaysanne électorale. Son article quatrestipule que pour la communauté

paysanne de la RDC, le candidat éligibledoit avoir un projet de société clair enfaveur de l’agriculture familiale etprésenter les éléments concrets etdétaillés de sa politique auprès de lacommunauté paysanne. Il faudra queles autorités élues aident la sociétécivile à renforcer les capacités desorganisations paysannes (OP).

Le CENADEP, par exemple, en tantqu’organisation de la société civile,forme les dirigeants des OP àcomprendre les enjeux des Accords departenariat économique que l’Unioneuropéenne négocie avec les paysd’Afrique centrale. Pour mener unplaidoyer réclamant l’application depolitiques agricoles respectant lasouveraineté alimentaire des paysanscongolais, de tels enjeux doivent êtremaitrisés par les dirigeants desOrganisations paysannescongolaises… Je pense donc que lalente gestation du mouvement paysancongolais ne peut pas être ébranlée parles conflits politiques en RDC. Nousavons besoin de démocratie, de stabilitéet d’alternance politique. Trop de travailnous attendn

Tiré de Défis Sud /Sos FaimBelgique

Danny Singoma

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ACTUALITES

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°42.P06

e son avi « Le secteuragricole détient la clé pourrésoudre deux des plusgrands problèmes auxquels

l’humanité est actuellement confrontée: éradiquer la pauvreté et la faim etcontribuer à maintenir des conditionsclimatiques stables au sein desquellesnotre civilisation puisse s’épanouir ».

DES APPROCHESINNOVANTES À CAPITALISER

La République démocratique du Congoest en train de payer un lourd tribut desa dépendance de l’exportation desmatières premières au dépend del’agriculture. Depuis la baisse des coursdu cuivre et du pétrole sur le marchéinternational, la RDC voit ses recettespubliques diminuer sensiblement. Il esttemps que Kinshasa réalise quel’agriculture doit être la priorité despriorités dans l’autosuffisancealimentaire, la création des millions

La RDC aLa RDC aLa RDC aLa RDC aLa RDC appelée à adopter les nouvppelée à adopter les nouvppelée à adopter les nouvppelée à adopter les nouvppelée à adopter les nouvelles aelles aelles aelles aelles approchespprochespprochespprochespprochesdes techniques culturales de la Fdes techniques culturales de la Fdes techniques culturales de la Fdes techniques culturales de la Fdes techniques culturales de la FAAAAAOOOOO

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Si nous n’agissons pas maintenant pour rendre nos systèmes alimentaires plus résilients face auchangement climatique, nous risquons sérieusement de compromettre la production alimentaire dans denombreuses régions et de condamner à l’échec les efforts internationaux visant à mettre un terme à lafaim et à l’extrême pauvreté d’ici à 2030 », a averti le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva,à l’occasion du Sommet mondial des gouvernements à Dubaï.

AMK

Il y a de cela près de cinqans passés, l’on assiste àune dégradation de labiodiversité dans le Parc

marin des mangroves à Muanda dansle Kongo-central. L’on note ici unespoliation sévère due aux multiplesbesoins des populations riveraines duparc, intensifiant ainsi leurs activitésagricoles et économiques vers cetteaire protégée.A cela s’ajoute la construction desmaisons qui se fait à même le parc.Egalement, le braconnage et la pêcheillicite ne sont pas en reste.Il est fait également encore d’unepollution au niveau de la plage causéepar les déchets plastiques flottantsdéposés par le Fleuve Congo au niveaude l’embouchure. Ces déchets flottantsproviennent de Kisangani, Bangui,Mbandaka, Kinshasa, Brazzaville,Boma et Matadi.Dans ce parc marindes mangroves, l’on signale encore unemenace des espèces rares dont leslamantins et les tortues marines, aindiqué le directeur du parc, MarcelCollet. Et de préciser qu’à l’espace decinq ans, près de soixante mille bébéstortues ont été remis dans l’océanAtlantique.

Le Parc marin des mangroves en danger à Muandadans la province du Kongo Central

a gestion environnementale pose énormément problème en République démocratique du Congo. Notamment les défis de la conservation de l’estuaire du fleuve Congo et du parcdes Mangroves à Muanda dans le Kongo central, et de sa biodiversité. L’on déplore surtout le braconnage et la pêche illicite au Parc marin des mangroves à Muanda au Kongo-central. Les espèces rares, les lamantins, et les tortues marines sont de plus en plus menacés dans ce parc marin.

Il implore donc les autorités du pays etla communauté internationale deprotéger davantage ce patrimoinenational. A noter que c’est depuis 1996que ce parc marin est inscrit par laRépublique démocratique du Congocomme zone humide d’importanceinternationale.Déjà, nombreux de sesbraconniers sont de plus en plus déférés

au niveau des instances judiciaireslocales, a conclu le directeur du parc.

IL FAUT SAUVER LA CÔTECONGOLAISEL’opinion doit se rappeler que la Rdc aenviron 40 Km de côte. L’importanced’une côte n’est pas seulement fonctionde son étendue mais plutôt de sa

position et de ses ressources. Maisces ressources sont en voie dedisparition. Notamment, des baleines(balaenopteraphysalus) et autresespèces comme les dauphins et leshippopotames (hippopotamidae) quiétaient visibles il ya 50 ans dans lacôte congolaise vers la ville de Moanda,ne montrent plus de signes de vie.Les prélèvements à outrance deslamantins et tortues marins que nousvenons de signaler, sont inquiétantsdans le Parc à mangroves dans laprovince du Kongo central. La côte esttrop polluée et demande une prise deconscience nationale pour sauver cequ’on peut, car c’est la première entréeet sortie pour le désenclavement dupays et la Rdc a tout intérêt à mieuxvendre son image.

QUID DES AIRES PROTÉGÉESEN RDCLe pays compte cinq aires protégéestotalisant 6.850.000 d’hectares (où lesbraconniers et autres éléments arméescôtoient sans répits, avec toutes lesconséquences) qui sont inscrites aupatrimoine mondial de l’UNESCO.Notamment avec ses forêts quicouvrent 154 millions d’hectares, soit,

plus de 60 % de toutes les forêts duBassin du Congo et 12,5 % des forêtstropicales, dans lesquelles se trouventplus de 11.000 espèces des plantesrecensées dont 3200 environ ne seretrouvent nulle part ailleurs à traversle monde.Les domaines de chasse, lesespaces verts, les savanes,n’échappent pas à la criseenvironnementale que connait la Rdc.Pourtant, ses forêts jouent un rôlecapital, dans la respiration du mondesecoué par les effets du changementclimatique.Car celles-ci séquestrent202 tonnes de CO2 par hectare alorsque la moyenne mondiale est autour de162 tonnes de CO2 par hectare. Labiodiversité dans ses écosystèmesconnait une destruction inquiétante,pourtant l’humanité entière a les yeuxrivés sur la Rdc.Car, elle sera la terredes refugiés climatiques dans lesdécennies à venir. D’où, il faut que cepays soit bien armé en législation, enservices de sécurité (qui doiventsurveiller avec les moyens modernesles frontières), avec une administrationqui s’adapte aux réalités actuelles dumonde et celles liées au dérèglementclimatique. LepetitBaende

I

d’emplois et même dans l’agro-industrialisation du pays. Dotée de 80millions d’hectares de terres arables,la RDC devrait capitaliser toutes lestechniques culturales existantesédictées par la FAO pour assister lespetits agriculteurs.Selon la FAO, ilexiste de nouvelles approches pouraider les petits agriculteurs à améliorerleurs rendements et à renforcer leurrésilience, telles que l’engrais vert ;avoir davantage recours aux culturesde couverture fixatrices d’azote ;favoriser une gestion durable des sols ;les techniques agroforestières etl’intégration de la production animaleau sein des systèmes de cultures. «Mais les agriculteurs font face à desobstacles majeurs tels que le manqued’accès aux crédits et aux marchés, lemanque de connaissances etd’informations, l’insécurité autour desrégimes fonciers ou encore les fraisélevés de transaction lorsqu’il s’agit dechanger de pratiques », a fait remarquer

le Directeur général de laFAO.Soixante-dix pays ne possèdentpas de services météorologiquesétablis. La FAO travaille en collaborationavec l’Organisation météorologiquemondiale (OMM) afin de développer desservices à destination des agriculteurs,à faible coût, pour répondre à ce

besoin.« Pour faire face aux aléas d’unclimat de moins en moins prévisible,avec des répercussions de plus en plusintenses, il sera également essentield’améliorer l ’accès des petitsexploitants agricoles à d’autres typesde technologies, mais également auxmarchés, à l’information et à la finance,ainsi qu’aux régimes fonciers et auxinfrastructures agricoles », a ajouté M.Graziano da Silva.Selon la FAO, leproblème de la gestion de l’eau requiertune action conjointe. Des millions depetits exploitants agricoles dans le

monde sont déjà confrontés à despénuries d’eau, un problème qui devraits’intensifier face au changementclimatique.Lors de la dernièreConférence des Nations Unies sur lechangement climatique, la FAO et sespartenaires ont lancé un cadre de travailmondial sur les pénuries d’eau dansl’agriculture visant à soutenir les paysen développement en matièred’élaboration de meilleures politiques etprogrammes pour une utilisation durablede l’eau dans l’agriculturen

(suite de la page 5)

organisations paysannes de la Rdc etleurs relations avec les autres acteurssociopolitiques au cours de cettepériode électorale dans le pays.Elle poursuit donc multiples objectifs,dont celui de renforcer la prise deconscience du paysan, quant à la portéede son pouvoir sur les mandatsélectoraux ; consolider la solidaritépaysanne dans l’exercice effectif de soninfluence sur l’électorat ; et d’obtenir

l’adhésion des candidats aux électionsà la réalisation effective des objectifsde promotion de l’agriculture familiale.En plus, guider et orienter le dialogueentre l’agriculteur familial et un candidataux élections ; et d’encourager lesprétendants issus de la massepaysanne à se porter candidat auxdifférents niveaux des élections afin dela représenter et défendre les intérêtspaysans dans les structures de prisedes décisions.

Mais aussi, d’obtenir l’adhésion etl’engagement des paysans à influencersérieusement les futurs décideurs surla nécessité de soutenir et promouvoirl’Agriculture familiale ; et enfin,d’amener la communauté paysanne àsoutenir les idées, la vision et lesactions énoncées par un candidat enfaveur de l’Agriculture familiale et enfaire le suivi et l’évaluation.

LepetitBaende

La « Charte paysanne électorale », une année déjàLa « Charte paysanne électorale », une année déjàLa « Charte paysanne électorale », une année déjàLa « Charte paysanne électorale », une année déjàLa « Charte paysanne électorale », une année déjà

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°42.P07

ACTUALITES

omme d’aucuns ne l’ignorentà ce jour, depuis le début dumois d’octobre dernier, lesecteur agricole de la

République démocratique du Congoconnaît une situation désastreuse. Desattaques sans précédent des culturesdu maïs par des chenilles ravageuses.A ce jour, la situation fait état de plusde 400 hectares déjà dévastés dans lanouvelle province du Sud-Ubangi et prèsde 600 hectares dans les territoirestouchés de la nouvelle province du Haut-Katanga.Une mission du Ministère del’Agriculture accompagnée par d’autrescollaborateurs et partenaires techniques(FAO, INERA, UNIKIN, UNILU, PAM)a été dépêchée dans les zones oùl’alerte a été faite, notamment, leterritoire de Libenge au Sud-Ubangi, etles territoires de Kambove et Kilwadans le Haut-Katanga. A l’issue delaquelle mission, une commissionstratégique ad hoc a été mise en placesur cette question des chenillesravageuses des plantations de maïsen Rdc.Cette sévérité a atteint une telle

Chenille légionnaire:Chenille légionnaire:Chenille légionnaire:Chenille légionnaire:Chenille légionnaire: dang dang dang dang danger pour l’aer pour l’aer pour l’aer pour l’aer pour l’agrgrgrgrgriculture au Katangaiculture au Katangaiculture au Katangaiculture au Katangaiculture au KatangaAprès l’Afrique australe, la chenille légionnaire frappe la RDC etnotamment les provinces du Tanganyika et celle du Haut-Katanga.Selon Ocha-RDC, l’agence humanitaire des Nations unies, desdizaines de milliers d’hectares ont été détruits par l’insecte rongeurdans quatre territoires du Haut-Katanga. Risques d’insécuritéalimentaire.

ampleur que la production de la dernièrecampagne agricole a été compromiseet les pertes de production auraientatteint dans l’ensemble plus de 80 %,indique le rapport.Voila pourquoi, lacommission stratégique ad hoc surcette situation recommande-t-elle entreautres, l’appuie conséquent à l’INERA ;la relance des fermes semencières ;l’approvisionnement des pesticides ;l’achat des matériels aratoires dont lestracteurs, et des fertilisants afin de

relancer la production agricole. Maisaussi, l’importation du maïs deconsommation à partir des paysindemnes de la chenille légionnaire etd’activer les campagnes agricoles àtravers tout le pays…Pour cette même

du papillon et l’herbe des champs ;contrôler régulièrement le champ et lesalentours pour détruire toute présencesuspecte des larves ; pratiquer larotation des cultures ; pulvériser leschamps attaqués.Mais aussi et surtout,intensifier la production du maïs dansles zones non encore touchées etrenforcer la collaboration avec lesinstitutions spécialisées dans lediagnostic des organismes nuisibles,etc.Le Gouvernement a pris desmesures qui s’imposent, dontl’isolement des rayons ravagés, dèsqu’il a été alerté sur cette situation dechenilles ravageuses. Il a en outreconfirmé la présence desdites chenillesmême dans la ville-province de Kinshasaau niveau du Plateau de Bateke. « Ilfaut produire suffisamment pour semettre à l’abri de la pénurie », a déclaréle premier agriculteur congolais.

DES RECOMMANDATIONS ETACTIONS TECHNIQUES

Cette chenille ravageuse est déjàprésente dans la totalité des zonesvisitées. Le taux moyen étantrespectivement de 82 % et 62 %d’incidence des plants infestés danstous les champs enquêtés au SudUbangi et dans le Haut-Katanga. Rienque dans le territoire de Kambové,environ 50 000 hectares de maïs ont

commission, des actions techniquesdevront également être conduites surterrain. Notamment, la sensibilisationde la population ; la destruction de tousles plants de maïs montrant lessymptômes de présence de la chenilledans tous le pays ; et l’incinération,après la récolte, les résidus provenantde tout champ contaminé.D’autresactions techniques conseilléesconsistent à labourer profondément lesol afin d’enterrer les larves, les pupes

été dévastés par les chenilles depuisdécembre 2016, selon les expertsinternationaux de la FAO et dugouvernement congolais. Les territoiresvoisins de Kasenga, Kipushi et Pwetosont tout aussi durement affectés. Uningénieur agronome de la province duTanganyika cette fois relève le mêmeconstat dans le territoire de Kalemie oùle maïs a déjà quasiment disparu desétals.Les experts dressent un bilaninquiétant. Ils anticipent dans le Haut-Katanga des récoltes de maïs au plusbas, ce qui fait planer un risquealimentaire pour plus de 83 000personnes vulnérables. Le fléau arrivede la Zambie voisine où les chenilleslégionnaires ont ravagé près de 130 000hectares de culture en quelques mois.

Cette chenille particulièrementredoutable s’attaque à toutes lescéréales, que ce soit le maïs, le blé, lesorgho, le millet ou le riz. Cette semaineau Zimbabwe, les experts de treize paysréunis par l’ONU ont tiré la sonnetted’alarme. La chenille légionnaire venued’Amérique est résistante auxpesticides. L’ONU estime qu’il fautrenforcer la coopération entre Etats etl’échange d’informations. Pour la FAO,les conséquences pourraient êtrecatastrophiques après deux années déjàdifficiles, marquées par la sécheresseen Afrique australen

JV NGELEKA (AJAC KOR)

LLLLL’autonomisation socioéconomique des f’autonomisation socioéconomique des f’autonomisation socioéconomique des f’autonomisation socioéconomique des f’autonomisation socioéconomique des femmesemmesemmesemmesemmesrrrrrurales à l’ordre du joururales à l’ordre du joururales à l’ordre du joururales à l’ordre du joururales à l’ordre du jour

Des femmes rurales soutenues par l’OngCongodorpen (Ex CDI-Belgique) dans laprovince du Kwilu

’ a u t o n o m i s a t i o nsocioéconomique desfemmes rurales serarenforcée de bien plus belle

manière, grâce à un effort concerté FAOet gouvernement congolais. A cet effet,un communiqué de cette agenceonusienne met un accent sur uneassistance technique basée sur deuxpiliers importants, dans le cadre d’unprojet. Ceci vise Kalemie dans lanouvelle province du Tanganyika, ainsique dans les territoires de Mwenga etWalungu dans la province du Sud-Kivu.

D’une part, au niveau communautaire,les associations de femmesagricultrices seront soutenues afind’accroître leurs capacités financièreset leur accès au crédit rural à traversl’ introduction d’Associationsvillageoises d’épargne et de crédit.D’autre part, la FAO travaillera avecdes partenaires locaux et étatiques pourrenforcer la notion de genre dans lesecteur agricole.

Le Ministère du Développement rural et le Fonds des NationsUnies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) unissent leursefforts pour l’autonomisation socioéconomique des femmes ruralesen République démocratique du Congo. Ce, à travers un nouveauprojet lancé lundi 30 janvier dernier.

C

L« Les femmes rurales sontdésavantagées par rapport auxhommes, en ce qui concerne l’accèsaux ressources naturelles et financièresdont elles ont besoin pour être plusproductives et compétitives. Grâce àce projet, la FAO et le Gouvernementde la République espèrent attirerl’attention quant à l’importance desfemmes en tant qu’acteurs-clés dansla sécurité alimentaire et ledéveloppement rural », indique lecommuniqué.La même source renchérit que cesinterventions s’inscrivent dans unedémarche innovante que la FAO est entrain de promouvoir dans le pays,appelée les « caisses de résilience ».Dans le but d’améliorer les moyensd’existence des femmes et deshommes vulnérables qui dépendent del’agriculture, précise le communiqué, laFAO fournit un soutien intégré quirenforce en même temps les capacitésproductives, financières et sociales descommunautés pour un impact durable.

Quid des femmes ruralesPartout à travers le monde, les femmesrurales jouent un rôle majeur dans lasécurité alimentaire ainsi que dans ledéveloppement et la stabilité descampagnes. Elles comptent plus duquart de la population mondiale. Et enRdc, les femmes rurales représentent52 % de la population en général etassurent 75 % de la productionalimentaire.

La ministre honoraire de la Femme,Famille et Enfant, Mme Lucie KipeleAkyAzua a indiqué en son temps que lesfemmes rurales jouent un rôle importantdans la relance de l’économie nationale.« Qu’elles soient agricultrices, ouvrièresagricoles, horticultrices, vendeuses aumarché, femmes d’affaires oudirigeantes locales, elles jouent un rôlecrucial pour assurer des moyens de

substance durable et la sécuritéalimentaire de leurs familles et de leursvillages. Leur travail était fondamentalpour le développement des foyers rurauxet des économies locales maiségalement pour les économiesnationales grâce à leur participation auxchaines de valeur agricoles », a-t-elleexpliqué.Pour les Nations Unies, les femmesrurales jouent un rôle critique dans leséconomies rurales des pays développéset en voie de développement. « Dansla plupart de pays en développement,elles participent à la production agricole,elles fournissent nourriture, eau etcombustible pour leur foyer etconduisent des activités hors de laferme pour améliorer le niveau de viede leur famille. En plus, elles assurentdes fonctions vitales en prenant soindes enfants, des malades et despersonnes âgées ».Voilà pourquoi l’Assemblée générale desNations Unies a décidé, dans saRésolution 62-136 du 18 décembre2007, de célébrer la Journéeinternationale de la femme rurale, le 15octobre de chaque annéen

LEON NZITAAJAC KONGO CENTRAL

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ACTUALITES

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°42.P08

La CONLa CONLa CONLa CONLa CONAPAPAPAPAPAAAAAC lance une campaC lance une campaC lance une campaC lance une campaC lance une campagne degne degne degne degne devulgarvulgarvulgarvulgarvulgarisation de la loi aisation de la loi aisation de la loi aisation de la loi aisation de la loi agrgrgrgrgricoleicoleicoleicoleicole

La Confédération nationale des producteurs agricoles du Congo, CONAPAC, dans son souci de défendre les intérêts des producteurs agricoles de la RDC, a lancé une campagnede vulgarisation de la loi portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture promulgué depuis le 24 décembre 2011.En effet, la prise des mesures d’application y relatives,permettra aux producteurs agricoles de bénéficier de certaines innovations notamment en ce qui concerne : la participation à la définition et la mise en œuvre des politiquesincitatives ; le financement agricole par le Fonds National de Développement agricole (Fonada) ; la réhabilitation des routes de desserte par la quotité du budget de l’Etat réservéeaux provinces et cogérée par les comités locaux d’entretien locaux ; la sécurisation foncière des producteurs agricoles ; la redynamisation des Conseils consultatifs del’agriculture au niveau national , provincial et local, l’application du régime fiscal et douanier tel que prescrit par la loi, etc

ette campagne devulgarisation entre en lignede compte du grandplaidoyer que la CONAPAC

mène pour la mise en œuvre etl’opérationnalisation des mesuresd’application de la loi agricole. Pour laCONAPAC ces mesures devrontgarantir la promotion et la croissancede la production agricole. Certainement,ces mesures d’application pour changerla vie du paysan producteur agricole. Atitre illustratif, si la loi agricole était miseen œuvre, plusieurs changementsimpacteraient la vie du paysanproducteur. Entre autres:1- Le Conseil Consultatif National del’agriculture (CCN), le ConseilConsultatif Provincial de l’agriculture(CCP) et le

Conseil Consultatif Territorial del’agriculture (CCT) assureraient uneconcertation réelle entre tous lesacteurs et la conciliation des conflitsde terres agricoles ;2- Un cadastre des terres agricolespermettrait de prévenir la spoliation desterres3- Les infrastructures de base ruralesseraient prises en compte par legouvernement, notamment les voies dedesserte agricole ;4- Un tarif préférentiel pour l’achat d’eau,énergie serait établi ;5- Un système de surveillance et deprévention des risques et calamitésserait mis en place ;6- Une recherche agronomique quirépondrait aux besoins des producteursfamiliaux serait renforcée ;

7- L’accès au crédit agricole seraitfacilité par le Fonds National duDéveloppement Agricole (FONADA) ;8- L’importation des aliments seraitdécouragée par une taxation appropriée;9- Les producteurs agricoles seraientbien informés grâce aux systèmesd’information sur les marchés.

C’est pourquoi la CONAPAC a mise enbranle une campagne de collecte dessignatures de la pétition a été lancéepour obtenir du Gouvernement la prisede ces mesures d’application. Plus de120.000 signatures ont été récoltées àl’issue de deux semaines de campagnemenée au dans anciennes provincesdu Bandundu, de l’Equateur , du KasaïOriental et au Kongo central, Nord etSud Kivu .

Dans le cadre de sonpartenariat avec OSISA, laCONAPAC a lancé sonprojet d’appui au plaidoyer

pour la mise en place des mesuresd’application du Code agricole pour laprotection et la sécurisation des droitsdes petits producteurs agricoles enRDC. Au moins 240 formateurs ont étéformés à l’issue des ateliers deformation méthodologique desformateurs sur la vulgarisation de la loiagricole organisés dans 6 provinces(Kasaï Oriental, le Sud Kivu, le NordKivu, Kongo Central, l’Equateur et leBandundu. Ces formateurs pourront àleur tour, participer à la vulgarisation àla base. Pour réussir cette campagne,la CONAPAC a d’abord procédé à la

traduction de la loi agricole en quatrelangues nationales avant d’organiserces ateliers formation méthodologiquesdont l’un des objectifs est de contribuerà la bonne compréhension de la loiagricole par les bénéficiaires directs desses innovations. Au cours de cesateliers, la CONAPAC a pu collecterdes propositions des producteursagricoles lesquelles seront déposéesplus tard à la commission d’élaborationdes mesures d’application.

En effet, la République Démocratiquedu Congo, caractérisée par l’absence,depuis plusieurs décennies, d’unepolitique agricole appuyée sur unelégislation susceptible d’impulser ledéveloppement, s’est doté de la loi

agricole du 24 décembre 2011 qui devaitentrer en vigueur le 23 juin 2012 avecdes mesures d’application. Lacommission d’élaboration des mesuresd’application de la loi agricole a été miseen place en juillet 2013. La CONAPACparticipe aux travaux de cettecommission. Cette loi portant principesfondamentaux relatifs à l’agriculture aété promulguée depuis 2011. Six ansaprès, les mesures d’application decette loi tardent à venir ; ce qui met leproducteur dans une situationinconfortable.

En effet, la lenteur de la mise en placedes mesures d’application de la loiagricole est à la base des problèmesessentiels suivants : (1) Problèmes

fonciers : conflits fonciers entre lepouvoir coutumier et le pouvoir publicrésultant de la mauvaise application dela règlementation foncière et del’absence de cadastre agricole ; (2)Financement public agricole :L’inexistence d’un fonds national pourle développement agricole rend difficilel’accès aux potentiels financements etaux crédits agricoles dans le milieurural ; (3) Aspects techniques : Absencede règlementation technique de laproduction agricole, de contrôle et decertification des semences; (4)Fonctionnement des ConseilsConsultatifs: Ces cadres deconcertation et les CARG ont étéinstallés partiellement et sans budget

de fonctionnement, entraînant unmanque de concertation entre lesintervenants publics et privés dansl’activité agricole et les communautéslocales ; (5) Faible protection del’environnement entraînant undéséquilibre écologique et une mauvaisegestion des ressources naturelles etdes concessions agricoles ; (6)Ignorance de la loi agricole par lesproducteurs agricoles.Cette vulgarisation se poursuit avecl’utilisation de plusieurs canaux decommunication, notamment le journalLa Voix Du Paysan Congolais, les radioscommunautaires, la tribuned’expression populaire, et la productiond’un Guide pour la compréhension de laloi agricole.

PlaidoPlaidoPlaidoPlaidoPlaidoyyyyyer pour la prer pour la prer pour la prer pour la prer pour la prise par le Gouvise par le Gouvise par le Gouvise par le Gouvise par le Gouvererererernement desnement desnement desnement desnement desmesures d’amesures d’amesures d’amesures d’amesures d’application de la loi application de la loi application de la loi application de la loi application de la loi agrgrgrgrgricoleicoleicoleicoleicole

CLes résultats attendus de ce vasteplaidoyer concernent les domaines quitouchent directement à la vie desproducteurs agricoles familiaux, àsavoir le financement agricole, lesinfrastructures rurales, la sécurisationfoncière et l’adoption et la mise enœuvre globale des mesuresd’application de la loi agricole. Pour cefaire, la CONAPAC a produit , partantde consultations à la base, six dossiersde plaidoyer dont nous faisonsl’économie dans les lignes qui suivent.

Le premier dossier est celui de laparticipation à l’élaboration despolitiques et la mise en œuvre desstratégies de développement agricole(prévue dans les articles 6, 7 ,8 et 9 dela loi agricole), les producteurs agricolesdemandent leur participation à tous les

niveaux de prise des décisionsinfluençant la politique agricolenationale ; et la définition d’une visionclaire et à long terme pour ledéveloppement du secteur agricole ainsique la définition de grandes orientationspour matérialiser cette vision.Le deuxième concerne l’accès à la terresécurisée pour les communautéspaysannes (art 10 à 27), la CONAPACse fait le porte-voix des producteursagricoles pour réclamer la promulgationde l’ordonnance présidentielle sur lesterres des communautés locales, larevisitation des accords et contratsentre l’Etat, les concessionnaires et lescommunautés en vue d’appliquer larétrocession des terres non mises en

(suite en page 9)

En partenariat avec OSISA

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°42.P.09

ACTUALITES

valeur par les concessionnaires ou enétat d’abandon à l’Etat et leurredistribution aux communautéspaysannes, l’accélération du processusde la Réforme Foncière et une bonnearticulation des politiques liées à lagestion et l’exploitation de la terre maisaussi prenant en compte latransparence dans les décisions

LLLLL’opérationalisation de la loi a’opérationalisation de la loi a’opérationalisation de la loi a’opérationalisation de la loi a’opérationalisation de la loi agrgrgrgrgricoleicoleicoleicoleicole,,,,, garantie pour la garantie pour la garantie pour la garantie pour la garantie pour la promotion etla croissance de la production agricole

La CONLa CONLa CONLa CONLa CONAPAPAPAPAPAAAAAC pour le dévC pour le dévC pour le dévC pour le dévC pour le développement deeloppement deeloppement deeloppement deeloppement del’al’al’al’al’agrgrgrgrgriculture ficulture ficulture ficulture ficulture familialeamilialeamilialeamilialeamiliale

(suite de la page 8)

a ConfédérationNationale desProducteurs Agricoles duCongo (CONAPAC) est

une association sans but lucratif,apolitique et non confessionnelle,créée conformément à la Loi n°004/2001 du 21 juillet 2001. Elle a commevision de contribuer à l’avènementd’un « monde paysan solidaire,professionnel et prospère». Samission est de représenter et dedéfendre, tant au niveau nationalqu’international, les intérêts desproducteurs agricoles familiauxcongolais afin de leur permettre departiciper activement à la vie de lasociété et de s’y épanouir.

QUI SONT SES MEMBRES ?

Actuellement les fédérations membresde la CONAPAC sont : la Fédérationdes Paysans et Producteurs Agricolesde Kinshasa (FEPPAKIN), les ForcesPaysannes du Kongo Central(FOPAKO), la Faitière desOrganisations Paysannes de Kwilu-Kwango-Mai Ndombe (FOPAKKM), laFédération des OrganisationsPaysannes du Kasaï Occidental(FEDOP), la Fédération desOrganisations des ProducteursAgricoles du Kasaï Oriental(FOPAKOR), la Convention desPaysans pour le Développement de

l’Equateur (COPADE), la Fédération desProducteurs Agricoles de la ProvinceOrientale (FEFPAPO), la Fédérationdes Producteurs Agricoles du Maniema(FEPAM), la Fédération des OPA duCongo au Nord Kivu (FOPAC NordKivu), la Fédération des OPA du Congoau Sud Kivu (FOPAC Sud Kivu) et laCONAPAC-Katanga. Le découpageterritorial sanctionné par une nouvellesubdivision administrative du pays,passant de 11 à 26 provinces,influencera la structuration de laCONAPAC qui, dans son nouveau planstratégique 2016-2025, veut pluss’orienter vers la professionnalisationet le développement des filièresagricoles vertes qui tiennent compte

de la protection de l’environnement etdu renforcement économique de sesmembres selon les spécificités de leursprovinces respectives.

COMMENT ADHERE T-ON A LACONAPAC?

La CONAPAC représente actuellement11 fédérations provinciales constituéesà leur tour de 10.900 Organisationspaysannes de base, Syndicats paysanset Coopératives agricoles. Les membresde la CONAPAC sont les Fédérationsde producteurs agricoles provinciales etles Fédérations de producteurs agricolesspécialisées (par filière, par fonction deproducteurs ou par catégorie de

producteurs agricoles). Pour yadhérer, il faut donc faire partie d’uneorganisation paysanne (OPA, union),d’un Syndicat paysan ou d’uneCoopérative agricole affiliés à l’unedes fédérations provinciales ouspécialisées, membres de laCONAPAC

COMMENT NOUS JOINDRE?

Notre adresse: Avenue Essandja N° 28, Commune de

Barumbu. : Tél : +243998386456

Email :[email protected]

ou vous pouvez visiter notresiteweb www.conapacrdc.org

familiaux, qui constituent 70% de lapopulation active de la RDC. Undépartement spécialisé est installé ausein du fonds pour développer ensembleavec les banques et les IMF desproduits bancaires spécifiques à chaquefilière, pour la professionnalisation desagriculteurs familiaux dans les chaînesde valeur agricoles porteuses. Ils

demandent que les organisationslégitimes de producteurs agricoles sontreprésentées dans les organes dedécision du Fonds et que le FONADAsoit alimenté prioritairement par desrecettes internes au Congo, comme unetaxe sur l’importation des denréesalimentaires et non pas par desfinancements externes, en vue de sadurabilité. Le FONADA devra d’abordêtre mis en place par une phase depilotage dans chaque province, oùseront expérimentés les produits àpetite échelle, suivie d’une phase deconsolidation après amélioration desproduits suite à une évaluation de laphase de pilotage et enfin la phase demise à échelle au niveau du territoirenational.L’autre dossier concerne lerenforcement du Fonds national de

micro finance (FNM) et sa mise enplace dans toutes les provinces de laRDC. Bien que ceci n’est pas prévudans la loi agricole, les producteursagricoles pensent que le Gouvernementcongolais devra tout mettre en œuvrepour l’ouverture d’une succursale duFNM au chef-lieu de chaque provincede la RDC afin de faciliter l’accès des

producteurs familiaux aux servicesoctroyés par le Fonds National deMicrofinance. Former et informer lespaysans sur les différentes formes decrédit qu’octroie le Fond National deMicrofinance ainsi que sur sesmodalités de fonctionnement. Et créerun fond de garantie, disponible auprèsdu FNM et cela au profit des petitsproducteurs agricoles compte tenu desactivités spécifiques liées au secteuragricole. Il devra enfin faciliterl’élaboration de politiques de crédit duFNM qui répondent aux exigences dusecteur agricole (taux d’intérêt, filière,échéance).Les producteurs agricoles haussent lavoix pour demander l’utilisation efficaceet transparente du FONERpar une cogestion décentralisée avecles organisations paysannes

pour l’aménagement et la maintenancedes voies de desserte agricoles (art.31,35, 36)Ainsi attendent-ils duGouvernement qu’il entreprenne desétudes techniques et environnementalessur les VDA et ressortir un état deslieux ; qu’il implique les communautéslocales dans la prise de décisions etl’exécution des travaux de réhabilitation

et entretien des routes de desserteagricole, à l’instar des CLERs. En outre,ils réclament entre autres laredynamisation des Comités Locauxd’Entretien Routier (CLER) existants eten installer partout où ils n’existent pas,la modification de la loi sur les marchésen ce qui concerne les routes dedesserte agricole en privilégiantl’adjudication restreinte focalisée sur lesstructures communautaires locales eten les préparant à assurer la pérennitéde l’entretien, la mise en place etl’exécution d’une ligne budgétairespécifique pour la réhabilitation etl’entretien des routes de desserteagricole dans le budget de chaqueprovince notamment par l’affectation,prévue par la loi, de la quotité réservéeaux provinces en vue de l’entretien et

de la protection des routes et voiriesd’intérêt provincial et local ; la miseen place du Comité Provincial Routierdans chaque province, une structuretripartite (Gouvernement, OrganisationsPaysannes, Fédération des Entreprisesdu Congo) pour la gestion des fondsalloués aux RDA ainsi que la mise enplace et l’opérationnalisation desmécanismes de promotion de lagouvernance routière, dont les comitéspermanents de suivi des ouvragesroutiers par territoire. Faire respecterles normes et le code de la route ;organiser annuellement un audit externedu FONER pour en assurer latransparence et enfin adopter et mettreen œuvre une politique nationale enmatière de gestion, de réhabilitation etde maintenance des routes de desserteagricole en RD Congo qui tient comptedu découpage et de la décentralisation.Les producteurs agricoles demandentfinalement la signature et lavulgarisation des textes réglementaires.(art 48 à 70). En clair, ils attendent duGouvernement la formulation, adoptionet signature des édits provinciauxrelatifs à la détermination des terresrurales et urbano-rurales destinées àl’usage agricole ;l’allocation effective etefficiente de 10% du budget national àl’agriculture, suivant l’engagement denotre gouvernement pris à Maputo en2004 ; l’implication des producteursagricoles familiaux dans l’élaborationdes politiques et stratégies agricoles àtous les niveaux (national, provincial etlocal) ainsi que la publication et lavulgarisation des dispositionsréglementaires relatives aux aspectstechniques et la traduction officielle dela Loi agricole et de ses mesuresd’application dans les quatre languesnationalesn

EMMANUEL. KOKOLO

d’affectation des sols et dans lemécanisme de recours et de justice,l’assouplissement de procéduresd’obtention des titres et réductionsensible des frais y afférents ainsi quel’ harmonisation de toutes les lois ayantune incidence sur le droit foncier despaysans.La troisième revendication restel’opérationnalisation du Fonds Nationalde Développement agricole (FONADA)comme un outil favorisant l’accès desagriculteurs familiaux au crédit agricole(cfr. art 56 à 62). Les paysansproducteurs agricoles attendent que lefonds soit utilisé pour garantir le créditpris par les producteurs familiauxprofessionnels auprès des banques etdes IMF existantes. Que septantepourcent du Fonds soit réservé pourcouvrir les garanties des agriculteurs

L

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DOCUMENT

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°42.P.10

La loi portant principes fondamentaux du secteur agricole, appelée généralement loiagricole prévoit des dispositions progressives susceptibles d’améliorer les conditionsde vie des petits exploitants agricoles en RDC par rapport à leurs conditionséconomiques actuelles. Elle comporte des innovations favorables au développementde l’agriculture. Parmi ces innovations, nous pouvons citer : la création des conseilsconsultatifs de l’agriculture pour améliorer la gouvernance du secteur ; la mise en

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place du cadastre agricole pour sécuriser les producteurs agricoles ainsi que la créationdu fonds national de développement agricole pour le financement agricole. Elle comprend85 articles repartis en sept titres. Ces titres portent successivement sur les dispositionsgénérales ; l’exploitation agricole ; la promotion agricole ; la protection del’environnement ;les régimes douanier et fiscal ;les dispositions pénales et enfin lesdispositions transitoires, abrogatoires et finales. Ci-après, nous proposons l’intégralitéde cette loi :

EXPOSE DES MOTIFSLa République Démocratique du Congoest un vaste pays à vocation agricoleavec une population dont la majorité viten milieu rural et dépendessentiellement de l’agriculture, del’élevage et de la pêche.Jadis active dans l’exportation desproduits agricoles variés, la RépubliqueDémocratique du Congo se trouveaujourd’hui dans une situation sanscommune mesure avec sespotentialités agricoles. En dépit de sesgrandes étendues de terres arables,son importantréseau hydrographique, sa diversité declimats, son potentiel halieutique etd’élevage considérable, la RépubliqueDémocratique du Congo se classemaintenant parmi les pays déficitairesen matière agricole et de sécuritéalimentaire. Cette situation fait suite àl’absence depuis plusieurs décenniesd’une politique agricole appuyée par unelégislation susceptible d’impulser ledéveloppement.Elaborée en vertu des dispositions del’article 123 de la Constitution, laprésente loi vient combler le déficitlongtemps observé dans le secteur etfixe les grandes orientations sous formedes principes fondamentaux relatifs àl’agriculture.Elle prend en compte les objectifs de ladécentralisation, intègre à la fois lesdiversités et les spécificités agro-écologiques et vise à :a) favoriser la mise en valeur durabledes potentialités et del’espace agricole intégrant les aspectssociaux et environnementaux ;b) stimuler la production agricole parl’instauration d’un régimedouanier et fiscal particulier dans le butd’atteindre, entre autres,l’autosuffisance alimentaire ;c) relancer les exportations des produitsagricoles afin de générer desressources importantes pour lesinvestissements ;d) promouvoir l’industrie locale detransformation des produits agricoles ;e) attirer de nouvelles technologiesd’énergie renouvelable ;f) impliquer la province, l’entitéterritoriale décentralisée et l’exploitantagricole dans la promotion et la miseen oeuvre du développement agricole.Aussi, cette loi apporte-t-elled’importantes innovations notammentpar :a) la création d’un Fonds national dedéveloppement agricole et sa gestion

en synergie avec les institutionsfinancières bancaires et non bancaires;b) l’implication des agriculteurs et desprofessionnels du secteur agricole dansle processus décisionnel ; ce qui justifiela création du Conseil consultatif aussibien au niveau national, provincial quelocal ;c) la prise en compte des exigencesdes instruments internationaux relatifsà la conservation et à l’utilisation desressources phytogénétiques;d) la prise en compte de la protectionde l’environnement ;e) le renforcement du mécanisme desurveillance des terres destinées àl’exploitation agricole et le suivi de laproduction ;f) l’institution d’une procédure deconciliation préalable à toute actionjudiciaire en matière de conflits de terresagricoles.La présente loi comprend 85 articlesrepartis en sept titres intitulés commesuit :-Titre 1er : Des dispositions générales-Titre 2 : De l’exploitation agricole ;-Titre 3 : De la promotion agricole ;-Titre 4 : De la protection del’environnement ;-Titre 5 : Des régimes douanier et fiscal;- itre 6 : Des dispositions pénales ;- Titre 7 : Des dispositions transitoires,abrogatoires et finales.Telle est l’économie de la présente loi.

LOI N° 11/022 DU 24 DECEMBRE 2011PORTANT PRINCIPES FONDAMENTAUXRELATIFS A L’AGRICULTURE

L’Assemblée nationale et le Sénat ontadopté,

Le Président de la République promulguela loi dont la teneur suit :

TITRE 1er : DES DISPOSITIONSGENERALES

CHAPITRE 1er : DE L’OBJET, DU CHAMPD’APPLICATION ET DES DEFINITIONS

Article 1er

La présente loi détermine,conformément à l’article 123, point 14de la Constitution, les principesfondamentaux relatifs à l’agriculture.Elle vise la promotion et la croissancede la production agricole en vue degarantir la sécurité alimentaire et ledéveloppement du milieu rural.

Article 2

Les dispositions de la présente lois’appliquent à l’exploitation, à laformation et à la recherche agricole, aufinancement de l’activité agricole ainsiqu’à la commercialisation des produitsagricoles, à la protection del’environnement et aux régimes douanieret fiscal. Elles ne s’appliquent pas àl’élevage, à la pêche et à l’aquaculture.

Article 3Au sens de la présente loi, on entendpar :1. agent de lutte biologique : auxiliaire,antagoniste, compétiteur ou autreorganisme utilisé pour la lutte contreles organismes nuisibles ;

2. autorité compétente : représentantdes pouvoirs publics habilité à conclure,signer ou délivrer les actes juridiquesnécessaires à la réalisation desactivités visées par la présente loi ;3.bioénergie : énergie stockée par labiomasse, généralement à partir del’énergie solaire. Elle est d’originevégétale ;

4. biogaz : effluents gazeux,essentiellement méthane, issus de lafermentation de matières organiquescontenues dans les décharges et lesstations d’épuration ;

5. certificat phytosanitaire : documentofficiel conforme au modèle établi parla Convention internationale pour laprotection des végétaux, attestant del’état sanitaire d’un envoi soumis aucontrôle phytosanitaire ;

6. concession agricole : contrat ouconvention conclu entre l’Etat et unopérateur agricole, permettant à cedernier d’exploiter le domaine privé del’Etat dans les limites précises, en vued’assurer la production agricole ;

7. énergie bois : énergie provenant dela carbonisation des combustiblesligneux ;

8. exploitant agricole : personnephysique ou morale qui exerce, à titreprofessionnel, toute activité agricole ;

9. exploitation agricole : ensembled’activités liées à l’agriculture ;

10. infrastructures agricoles de base :ensemble de constructions, debâtiments, d’installations et

d’aménagements que nécessitel’exploitation normale d’une ferme ;

11. intrants agricoles :a) matériels et équipements agricolesdestinés à la production végétale, telsque les semences, les engrais, lesproduits phytosanitaires etpharmaceutiques ;b) matériels et équipements agricolesdestinés à l’élevage des animaux, lesadditifs, les aliments, les produitspharmaceutiques, vétérinaires et lesvaccins ;

12. matériel génétique : matériel d’originevégétale, y compris le matériel dereproduction et de multiplicationvégétative, contenant des unitésfonctionnelles de l’hérédité ;

13. mesures phytosanitaires : toutelégislation, réglementation ou méthodeofficielle ayant pour objectif de prévenirl’introduction et/ou la dissémination desorganismes nuisibles ;

14. organisme génétiquement modifié(OGM) : toute entité biologique capablede se reproduire ou de transférer dumatériel génétique, c’est-à-dire lesplantes, les animaux, lesmicroorganismes ou organites, lescultures cellulaires, tous les vecteursde transfert de gènes ainsi que desentités génétiques sous forme deséquences d’acide désoxyribonucléique(ADN), dont le matériel génétiquerésulte des techniquesbiotechnologiques modernes ;

15. organisme de quarantaine :organisme nuisible qui a une importancepotentielle pour l’économie de la zonemenacée et qui n’est pas encore présentdans cette zone ou bien qui y estprésent, mais n’y est pas largementdisséminé et fait l’objet d’une lutteofficielle ;

16. organisme nuisible : toute espèce,souche ou biotype de végétal, d’animalou d’agent pathogène pour les végétauxou produits végétaux ;

17. pesticide : toute substance ouassociation de substances destinéesà repousser, détruire ou combattre lesravageurs, les vecteurs de maladies etles espèces indésirables de plantes oud’animaux causant des dommages ouse montrant autrement nuisibles durantla production, la transformation, le

stockage, le transport ou lacommercialisation des produitsalimentaires, des produits végétaux, dubois et des produits forestiers nonligneux ;

18. produits phytosanitaires : pesticideset autres substances destinés à êtreutilisées comme régulateurs decroissance des plantes, commedéfoliants, agents de dessiccation,d’éclaircissage des fruits, ou pourempêcher la chute prématurée desfruits, ainsi que les substancesappliquées sur les cultures, soit avantsoit après la récolte pour protéger lesproduits contre la détérioration durantl’entreposage et le transport ;

19. produits végétaux : produits nonmanufacturés d’origine végétale ainsique les produits manufacturés qui,étant donné leur nature ou celle de leurtransformation, peuvent constituer unrisque d’introduction ou dedissémination des organismes nuisibles;20. ressources phytogénétiques pourl’alimentation et l’agriculture : matérielgénétique d’origine végétale ayant unevaleur effective ou potentielle pourl’alimentation et l’agriculture ;

21. risque : fonction de la probabilitéd’un effet négatif sur l’environnementou sur la santé et de la gravité de ceteffet ;

22. sécurité alimentaire : disponibilité etaccessibilité permanentes aux aliments;23. semences : tout matériel végétal,vitro-plants compris, destiné à laproduction sexuée ou asexuée,provenant d’une multiplication àl’identique de graines, de boutures,tubercules, bulbes, et des parties deplants d’une variété d’une espècevégétale donnée ;

24. variété : ensemble de plantescultivées clairement distinguables parun ou plusieurs caractères d’ordremorphologique, physiologique,cytologique, chimique ou autre et qui,lors de leur reproduction, sexuée ouasexuée, garde les mêmes caractèresdistinctifs ;

25. végétaux : plantes vivantes etparties de plantes vivantes, y comprisles semences et le matériel génétique.

(suite en page 11)

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°42.P.11

DOCUMENT

CHAPITRE 2 : DES OBLIGATIONSGENERALES

Article 4L’Etat exerce une souverainetépermanente sur les ressourcesnaturelles et les ressourcesphytogénétiques pour l’alimentation etl’agriculture.

Article 5L’Etat, la province et l’entité territorialedécentralisée adoptent une approcheintégrée de la conservation, de laprospection, de la collecte et del’utilisation durable des ressourcesphytogénétiques pour l’alimentation etl’agriculture.

CHAPITRE 3 : DU CADREINSTITUTIONNELArticle 6Le Gouvernement définit et met enoeuvre la politique agricole nationaleen vue de la promotion et de lacroissance de la production agricoleainsi que du développement rural et dela sécurité alimentaire.Cette politique constitue la base deprogramme pour les provinces.Elle comprend les grandes orientationsconcernant notamment le régimeagraire, l’exploitation, la formation et larecherche agricoles, la promotion, laproduction et la commercialisation desintrants et des produits agricoles, ledéveloppement de l’agro-industrie etdes infrastructures de base, laconservation et l’utilisation durable desressources phytogénétiques pourl’alimentation et l’agriculture ainsi quele financement de celle-ci.

Article 7Le Gouvernement provincial élabore,conformément à la politique nationalevisée à l’article 6, le programme agricolede sa province et en fixe les objectifsquantitatifs et qualitatifs.Il met en oeuvre ce programme quicomporte notamment :a) la description des ressourcesagricoles disponibles ;b) l’estimation des besoins en produitsagricoles ;c) le chronogramme des actions àmener en vued’assurer une meilleure production etle développement de l’agriculture ;d) la prévision des investissementsnécessaires ;e) les niveaux d’intervention et le rôledes différents acteurs concernés ;f) l’identification des indicateurs utilespour l’exécution de la politique agricoleg) les mesures pour la protection del’environnement.Le Gouvernement central assure lacoordination des programmes

provinciaux et présente au Parlementun rapport sur leur exécution.

Article 8Le Gouvernement institue le Conseilconsultatif national de l’agriculturecomme cadre de concertation surtoutes les questions relatives àl’agriculture.Le Conseil regroupe tous lesintervenants publics et privés à l’activitéagricole y compris les communautéslocales. Un décret délibéré en Conseildes ministres en fixe la composition,l’organisation et le fonctionnement.

Article 9Le Gouverneur de province met enplace le Conseil consultatif provincialde l’agriculture.Il en assure l’implantation dans lesentités territoriales décentralisées. CeConseil constitue entre autres uneinstance de conciliation des conflits deterres agricoles.

TITRE 2 : DE L’EXPLOITATION AGRICOLE

CHAPITRE 1er : DES GENERALITESArticle 10L’Etat, la province et l’entité territorialedécentralisée mettent en oeuvre toutemesure destinée à garantir l’accèséquitable aux terres agricoles, à lasécurisation de l’exploitation et desexploitants agricoles, à la promotiondes investissements publics et privéset à la gestion durable des ressourcesen terres.

Article 11Les ministres ayant les affairesfoncières et l’agriculture dans leursattributions font procéder, par régionnaturelle et par nature des cultures oupar type d’exploitation, aux étudesnécessaires à l’appréciation de lasuperficie à exploiter.

Article 12Dans chaque province, un éditdétermine les terres rurales ou urbano-rurales destinées à l’usage agricole. Ildéfinit les compétences de différentsacteurs en la matière.

Article 13Le gouverneur de province met enplace, conformément aux normesnationales, un cadastre agricole ayantpour mission notamment de :a) proposer à l’autorité foncière l’octroide concessions d’exploitation agricole;b) assurer la bonne administration desterres destinées à l’exploitationagricole;c) constater la mise en valeur des terresagricoles ;d) conserver les documentscartographiques en rapport avec lesterres destinées à l’exploitation

agricole. Il en détermine l’organisationet le fonctionnement.

Article 14L’exploitation agricole peut êtrefamiliale, de type familial ou industriel.

Est familiale, toute exploitation dont lepersonnel est constitué des membresde la famille de l’exploitant.

Est de type familial, toute exploitationfamiliale qui recourt à une main d’œuvrecontractuelle et qui constitue une unitéde production d’une capacité moyenne.Est industrielle, toute exploitation dontl’étendue, les moyens en hommes eten matériels donnent un importantpotentiel de production.

Article 15Un arrêté du Gouverneur de provincedétermine la superficie maximale de laconcession d’exploitation familiale oude type familial en tenant compte desparticularités de la province.

CHAPITRE 2 : DE L’ACQUISITION DESTERRES AGRICOLES

Section 1ère : De l’attribution et du retraitdes terres agricolesArticle 16Les terres agricoles sont concédéesaux exploitants et mises en valeur dansles conditions définies par la loi.Toutefois, le requérant remplit en outreles conditions ci-après :a) être une personne physique denationalité congolaise ou une personnemorale de droit congolais dont les partssociales ou les actions, selon le cas,sont majoritairement détenues par l’Etatcongolais et/ou par les nationaux.b) avoir une résidence, un domicile ouun siège social connu en RépubliqueDémocratique du Congo ;c) présenter la preuve de son inscriptionau registre de commerce, s’il s’agitd’une personne exerçant le commerce;d) justifier de la capacité financièresusceptible de supporter la chargequ’implique la mise en valeur de laconcession ;e) produire une étude d’impactenvironnemental et social.

Article 17Le contrat agricole détermine les typesde culture que le concessionnaire sepropose d’exploiter.Il détermine également la productionminimum que l’exploitant s’engage àréaliser.

Article 18Il est reconnu à chaque communautélocale les droits fonciers coutumiersexercés collectivement ouindividuellement sur ses terresconformément à la loi.

L’ensemble des terres reconnues àchaque communauté locale constitueson domaine foncier de jouissance etcomprend des réserves des terres decultures, de jachère, de pâturage et deparcours, et les boisements utilisésrégulièrement par la communautélocale.

Article 19L’exercice collectif ou individuel de cesdroits ne fait pas l’objet d’un certificatd’enregistrement.

Section 2 : De la cession des droits

Article 20Les concessions agricoles sontcessibles et transmissibles auxconditions prévues par la loi.

Article 21Le concessionnaire est soumis auxconditions d’éligibilité prévues parl’article 16 de la présente loi.

Article 22Toute cession est assujettie à une taxeéquivalant à quarante pourcent de laplus-value.

Section 3 : Des baux à ferme

Article 23Sous réserve des dispositions de laprésente loi, les baux à ferme sont régispar le droit commun.

Article 24Le concessionnaire agricole a le droitde louer sa concession à un tiers quiest tenu de respecter la destination decelle-ci. Il en avise l’administrationlocale ayant l’agriculture dans sesattributions.Le concessionnaire reste tenusolidairement responsable avec lepreneur vis-à-vis de l’Etat pour lesobligations souscrites dans le contratagricole.Dans ce cas, la concession peut fairel’objet soit de bail à ferme, soit de bailà métayage, et ce, conformément à laloi et aux règles relatives aux bauxruraux.

Article 25Lorsque la concession à usage agricoleest mise en location, le preneurbénéficie d’un droit de préemption encas de cession à titre onéreux de celle-ci, à condition qu’il se conforme auxexigences de l’article 16 ci-dessus etqu’il ne dispose d’une concession àusage agricole non mise en valeur.

Section 4 : Des conflits sur les terresagricoles

Article 26Les conflits portant sur les terresagricoles des communautés locales ne

sont recevables devant les instancesjudiciaires que s’ils ont étépréalablement soumis à la procédurede conciliation, à l’initiative de l’une desparties devant l’organe consultatif prévuà l’article 9 de la présente loi.

Article 27La procédure de conciliation interromptle délai de prescription prévu n droitcommun dès la réception de lademande de conciliation par l’organeconsultatif prévu à l’article 9 de laprésente loi.En cas de non conciliation, la demandeest introduite devant la juridictioncompétente dans un délai maximumde trois mois à compter de la réceptiondu procès verbal de non conciliationpar la partie diligente.

CHAPITRE 3 : DES INTRANTS ETINFRASTRUCTURES AGRICOLES DEBASESection 1ère : Des intrants agricoles

Article 28L’Etat, la province et l’entité territorialedécentralisée prennent toutes lesmesures nécessaires pour assurer lacouverture totale des besoins nationauxen intrants agricoles de qualité.

Article 29L’Etat, en concertation avec lesprovinces, les entités territorialesdécentralisées et les professionnels del’agriculture, élabore un cataloguenational des semences et tient les livresgénéalogiques.

Article 30Le Gouvernement central, enconcertation avec les provinces, lesentités territoriales décentralisées etles professionnels de l’agriculture, meten oeuvre un système national et desstructures de promotion, de production,de commercialisation, d’homologationet de contrôle des intrants agricolesavant leur utilisation.Un décret délibéré en Conseil desministres en fixe les règles.

Section 2 : Des infrastructures agricolesde base

Article 31L’Etat, la province et l’entité territorialedécentralisée prennent les mesuresnécessaires pour le développement desinfrastructures agricoles de base.Ils prévoient, pour chaque entitéterritoriale décentralisée, une allocationbudgétaire destinée à la constructionet à l’entretien des Infrastructurescollectives de base notamment lesroutes de desserte agricole et les voiesnavigables.

(suite de la page 10)

MMMMMIEUXIEUXIEUXIEUXIEUX CONNCONNCONNCONNCONNAÎTREAÎTREAÎTREAÎTREAÎTRE LALALALALA LOILOILOILOILOI NNNNN°11/022 °11/022 °11/022 °11/022 °11/022 DUDUDUDUDU 24 24 24 24 24 DECEMBREDECEMBREDECEMBREDECEMBREDECEMBRE 2011 2011 2011 2011 2011 PORPORPORPORPORTTTTTANTANTANTANTANT PRINCIPESPRINCIPESPRINCIPESPRINCIPESPRINCIPESFONDFONDFONDFONDFONDAMENTAMENTAMENTAMENTAMENTAAAAAUXUXUXUXUX RELARELARELARELARELATIFSTIFSTIFSTIFSTIFS AAAAA LLLLL’’’’’AAAAAGRICULGRICULGRICULGRICULGRICULTURETURETURETURETURE

A SUIVRE

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PROVINCES

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°42.P 12

De Madimba à Kasangulu : le miracle du mielDe Madimba à Kasangulu : le miracle du mielDe Madimba à Kasangulu : le miracle du mielDe Madimba à Kasangulu : le miracle du mielDe Madimba à Kasangulu : le miracle du mielcimente les ménacimente les ménacimente les ménacimente les ménacimente les ménaggggges dans la Haut Katangaes dans la Haut Katangaes dans la Haut Katangaes dans la Haut Katangaes dans la Haut Katanga

e CPAID, le CEDEF et laCOOPRAVI font brillerMadimba et Kasangulu. Il ya de la coquetterie à

revendre ainsi qu’une inouïe embelliedes ménages.C’était d’abord partie pour unecampagne de régénération des forêtsmais la rencontre du miel a fait le reste.Tels s’articulaient les projets menésséparément par le CPAID (Centre dePromotion des Activités Intégrées auDéveloppement) dans les deux

à MbanzaMboma dans le territoire deMadimba.Le résultat cumulé est sans appel : 75ruches installées. Plus de 735 litres demielproduitsà la première récolte.Au-delà de sa valeur hautementnutritive, la vente du miel a doncsensiblement amélioré les revenus desménages. La redistribution des rôlesau sein des familles n’en a que pris uncoup de superbe. Les mères enrajoutent au panier de la ménagère, àl’assiette et au cœur.

Accroissement des revenus desménages.Les enfants sont redevenusélèves, enfilant désormais l’uniformetous les jours ouvrables car leursproblèmes de paiement des fraisscolaires sont résolus.C’est ce qui peut arriver quand unecommunauté locale s’engage à protégerla forêt et à maîtriser le b.a.ba del’apiculture. Bravo! Bravo au PPS àtravers le CPAID, le CEDEF et laCOOPRAVI !nF.K,/L’Avenir

Les rejets de Ruashi Mining détrLes rejets de Ruashi Mining détrLes rejets de Ruashi Mining détrLes rejets de Ruashi Mining détrLes rejets de Ruashi Mining détruisent lesuisent lesuisent lesuisent lesuisent leschampschampschampschampschamps,,,,, dénonce l’ONG AFRIW dénonce l’ONG AFRIW dénonce l’ONG AFRIW dénonce l’ONG AFRIW dénonce l’ONG AFRIWAAAAATCHTCHTCHTCHTCH

L

AfricanResources Watch(AFRIWATCH), une ONGœuvrant dans le secteur desressources naturelles, se dit

préoccupée par la destruction descultures dans les champs des habitantsdu quartier Lwano à Lubumbashi. Dansun communiqué de presse parvenuvendredi 16 février à Radio Okapi, elleindique que l’acide qui provient dubassin de décantation de l’entrepriseminière Ruashi Mining détruit lescultures et menacent la vie despopulations riveraines.AFREWATCH indique que depuis la nuitdu 28 au 29 janvier, le bassin de retenudes rejets minéraux de Ruashi Mininga débordé suite aux pluies diluviennesqui l’ont inondé. Cela a entrainél’écoulement d’une substance chimiquetoxique hors de l’enclos, poursuit lecommuniqué.

Le directeur exécutif de l’ONGAFREWATCH, RichardMukena, signale que plusieursdizaines d’agriculteurs et uneassociation féminine sontfrappés par cette situation.Leurs champs se trouvent àproximité du bassin deRuashimiming.Ainsi, Richard Mukenarecommande à cetteentreprise d’indemniser lesvictimes et, à l’Etat congolais,de faciliter la délocalisation deschamps situés dans la zonedes rejets minéraux: «Lorsqu’une entreprise arriveet trouve une communautédéjà en place, elle doit songerà sa délocalisation. Et c’estpourquoi même dans ce

rapport nous demandons que RuashiMining puisse vraiment identifier lesvictimes, les indemniser et songer àdélocaliser leurs champs pour éviter larépétition de pareils cas». Aucune réaction n’a été enregistréepour l’instant du côté de Ruashimining.Radio Okapi a contacté la chargée dusocial de cette entreprise, qui a promisd’échanger avec le chargé del’environnement de l’entreprise avantde dégager une option.AFREWATCH note par ailleurs que cen’est pas la première fois que le bassinde décantation de Ruashimining débordeet déverse des eaux acidifiées quidétruisent des hectares des champsdans le quartier Lwano à Lubumbashin.

L

territoires de Madimba et de Kasangulu,par l’asbl COOPRAVI (Coopérative deProduction et de Ravitaillement versles Centres Urbains » établie dans les

localités de Kinguala et Kinzila dansle territoire de Kasangulu et par leCEDEF (Centre de DéveloppementFamilial) établi à Ntedi 1, Ntedi 2 et

a République Démocratiquedu Congo, avec uneimpressionnante étendue deterre arable, est devenue,

contre toute attente, un bon marchédes produits agricoles pour les payslimitrophes.Ses postes-frontaliers sontà ce jour très sollicités par ses voisinspour l’exportation vers ce deuxièmepays le plus grand d’Afrique.L’un de ses postes-frontaliers au niveaude la Zambie a servi de passage,précisément au mois de mars de cetteannée en cours, à l’importation de plusde 50.000 tonnes des maïs vers laprovince du Haut-Katanga dontLubumbashi est le chef-lieu. Et ce, pour

enrayer la pénurie de maïs sur lesmarchés.Une solution éphémère.Cemême problème risque de se resurgir àLubumbashi les jours à venir ou dansd’autres villes si l’on n’y prend pasgarde.Seule l’Agriculture familiale est capabled’apporter une réponse efficace etdurable à ce problème.Malheureusement, elle souffre decertains maux ; Insuffisance despartenaires privés et faible appui del’Etat. A ce jour, beaucoup ignorent quel’Agriculture familiale détient la clé dessolutions susceptibles de soulager lapopulation en manque criant desproduits agricoles.

Pourtant les Producteurs agricolescongolais qui sont parmi les détenteursde l’Agriculture familiale éprouventd’énormes difficultés liés auxinfrastructures agricoles. Leurs produitspouvaient bien apporter une réponsedigne à cette crise. Apparemment, l’Etatne l’entendait pas de cette oreille etreste en marge de cette possiblesolution locale.D’aucuns n’ignorent que pendant leHaut-Katanga faisait recours à laZambie pour s’approvisionner en maïs,des milliers de tonnes dudit produitssont stockés et pourrissent dans desentrepôts de fortune et des champssitués dans des coins et recoinsd’autres provinces de la Rdc.Par manque des voies d’évacuationadéquates, ces produits agricoles ontdu mal être évacués non seulementvers Lubumbashi, mais aussi versbeaucoup d’autres grands centres de

consommation. Ainsi, la RDC ne peutse prévaloir de ses propres turpitudesface à la quasi-inexistante de sonréseau de routes de dessertesagricoles.Force est de constater que le parc agro-industriel de BukangaLonzo, jadis saluépar des politiques mais froidementaccueilli par des paysans producteurset qui existe depuis plus de deux ans,n’a pas apporté des solutionsconcrètesà la crise de maïs à Lubumbashi, alorsque l’Etat y a investi des moyensfinanciers importants.Cette situation doit en effet interpellerles décideurs politiques qui sont restésaphones après l’importation de maïs,alors qu’ils doivent mettre en place unebonne politique agricole claire pourprévenir de cas similaires. Lechangement du fusil de l’épaule estimportant en ce qui concerne l’appui del’Etat dans ses interventions en faveur

de l’Agriculture Familiale. Ce quipermettra à la République démocratiquedu Congo de prendre une sérieuseoption qui débouchera surl’autosuffisance, afin de tourner la pagede l’histoire d’importation à répétitiondes produits agricoles.Sous l’impulsion du gouvernementcentral, les exécutifs provinciaux aussisont invités à mettre les bouchéesdoubles et des moyens pour ledéveloppement de manière efficace del’Agriculture familiale, car des milliersde familles en dépendent.Comme les maniocs et ses feuilles, lemaïs est considéré comme aliment debase sur toute l’étendue de la RépubliqueDémocratique du Congo. Sa productiondoit en effet être à grande échelle poursubvenir au besoin de la populationcongolaise estimée entre 60 et 70millions d’habitantn

HYAMAZ

Haut-Katanga : l’agriculture Familiale, unesolution contre l’importation des maïs

Des tonnes de maïs sont stockées et pourrissent dans d’autresprovinces pendant que le Haut-Katanga faisait l’importation de cesproduits agricole. Ainsi, l’investissement dans l’Agriculture Familialeest une réponse efficace et durable pour stopper l’importation àrépétition des produits agricoles vers la RDC.

L

AMK

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PROVINCES

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°42.P13

Les notables du Kongo Central informés surl’engagement de la Banque Mondiale dans le

secteur agricoleDevant les notables Ne Kongo, la Banque mondiale, à travers son Directeur des Opérations Ahmadou Moustapha Ndiaye, a expliqué hier et dans un hôtel de la place,l’engagement de cette Institution de Bretton Woods dans le secteur agricole. Mieux, il était question pour les députés, sénateurs, notables et opérateurs économiques de savoirce que fait réellement la Banque mondiale, à travers le Projet de développement des pôles de croissance Ouest (PDPC), dans le développement de la province du Kongo Central. Le n°1 de la BM en Rdc était entouré d’Amadou Oumar Ba, responsable du PDPS au niveau de la Banque mondiale ; Alain Lungungu, Coordonateur du PDPC et Emmanuel PintoMoreira, Economiste en chef de la Banque mondiale et qui a présenté un rapport de suivi de la situation économique récente du Kongo Central sur les « Enjeux de lamodernisation d’une province à fort potentiel face à la qualité de vie de sa population ».

De g à d, Amadou Oumar Ba (BM), Ahmadou Moustapha Ndiaye (BM), Alain Lungungu (PDPC) et Emmanuel Pinto Moreira

n dépit des potentialités énormes de la Rd Congo etqui ne sont plus àdémontrer, la Banque

mondiale qui vient en appui auGouvernement du pays a opté pour uneapproche provinciale dudéveloppement. C’est cette option quipermet aujourd’hui d’apprécier lesefforts qui ont été fournis dansl’amélioration des conditions de vie despopulations du Kongo Central. Voilàpourquoi l’accent a été mis sur la partieOuest du pays, surtout le Projet dedéveloppement de pôles de croissanceouest (PDPC, 2013-2019, 110 millionsde dollars Us) qui s’y exécute. Ce projetdont Alain Lungungu en est leCoordonateur, a pour but de soutenir ledéveloppement de chaines de valeuragricole et d’appuyer des partenariatsentre organisations de producteurs etinvestisseurs agro-industriels dans laprovince du Kongo Central, maiségalement d’accompagner ledéveloppement d’une zone économiquespéciale à Maluku. Et ce sont 50.000ménages de petits producteurs quibénéficieront de ce projet avec lacréation potentielle de 11.000 emplois.

RELEVER LES DÉFISPar la suite, la parole a été accordée àM. Emmanuel Pinto Moreira,Economiste en Chef de la Banquemondiale pour les deux Congo, pourprésenter les conclusions du rapportde suivi de la situation économiquerécente du Kongo Central intitulé :

« Enjeux de la modernisation d’uneprovince à fort potentiel face à la qualitéde vie de sa population ». Outre le faitque la province est dotée de solsfertiles, le Kongo Central bénéficie d’uncontexte provincial favorable. Et ce, àcause de ses infrastructures detransport bien souvent supérieur à celuidu reste du pays, sa positiongéographique favorable pour servir deliaison aux corridors commerciauxmajeurs avec les autres pays et lesprovinces du pays via Kinshasa, uneéconomie potentiellement agricole avecun secteur des services dynamiquestributaires des échanges commerciauxet une richesse énergétiqueincommensurable (2178 MVA dont 478opérationnelles) pour hisser ledéveloppement de la province.

Dans ces conditions, relever les défisde la diversification de l’économie etde la réduction de la pauvreté dans leKongo Central exige de bâtir sur sesopportunités et ses atouts. Pour cefaire, les autorités tant du gouvernementcentral que provinciales devraient :exploiter le potentiel agricole de laprovince et lever les contraintes à sarelance par le développement deschaines de valeur des filières clés, laréhabilitation et l’entretien des routesde desserte agricoles tant nationales,provinciales que locales ; moderniseret réformer les infrastructuresportuaires, incluant le développementd’un port en eau profonde (à Banana),et des transports pour tirer profit deposition géographique favorable etaméliorer les échanges commerciaux

et culturels ainsi que la mobilisation desrecettes domestiques pour le central etla province ; poursuivre ledéveloppement des ressourcesénergétiques variées pour desservir lepays et une grande partie de l’Afrique,en même temps que renforcer et créerdes capacités de la gouvernance localepour permettre à l’Etat de mieux jouerson rôle et développer le secteur privéau niveau de la province.

QUE DES INTERVENTIONSCette rencontre très riche a connuplusieurs interventions etpréoccupations importantes. M.TosiPanu-Panu s’est même mué enchanteur du PDPC et pense qu’au planpolitico-administratif, il y a la loiorganique de 2008 qui est un véritableoutil de démocratisation. Il permet une

meilleure prise en charge desressortissants de la province. Au planenvironnemental, il ne présente pasassez de risques. Il est aussiintéressant, car faute de débouchés, lapopulation se retourne vers lacarbonisation. Au plan financier, il a notéqu’il peut bénéficier d’un co-financement, parce qu’il vise ladéforestation. Et sur le plan du genre, ila expliqué que ce projet aidera à apporterun meilleur revenu aux mamans. Voilàqui lui permet de dire que le projet estporteur d’ambition et remet l’agricultureau centre de tout.Alphonse Kisolokele qui évolue dans lepétrole a fustigé le fait que le projet deKondi est délaissé dans le schéma duPDPS, D’autres se demandent si les110 millions de dollars sont suffisantset quid de la pérennisation du projet.L’honorable Fabrice Pwela, élu deMatadi a révélé qu’il y a un sérieuxproblème, parce que le lien entre unMukongo et le sol est inexplicable. Il afustigé la spoliation des sols suivie dela paupérisation de la population. Enplus, on ne peut pas penserdéveloppement sans parler de laréhabilitation des routes de desserteagricole. M. Nzolantima a épinglé letaux d’intérêt qui tourne autour de 1%en Europe, 14 à 20% dans le circuitbancaire congolais et que faire pourrembourser ? Les honorables KondeVila Kikanga et Gilbert Kiakwama n’ontpas loupé cette occasion pour présenterleurs préoccupations. Même le chanteurFerré Gola, Ne Kongo de son état, aaussi été convié à ce grand rendez-vous.Dans sa réponse, le Directeur desOpérations de la Banque mondiale aindiqué, en ce qui concerne lapérennisation des acquis du projet, quenous regardons le long terme, maisaussi el court terme. Et ce projets’appuie sur des structures étatiqueset on espère qu’à la fin, des capacitésinstitutionnelles seront renforcées. Il n’apas manqué de dire que la Banquemondiale concentre ses activités pourdes résultats visibles, même s’il fautcommencer par quelque part. Pourterminer, il a dit que l’objectif n’étaitpas de discuter de l’approche globaledu développement, mais c’était unequestion des priorités, mais aussi duchoix par rapport aux ressources trèslimitées. Il a émis le vœu que leséchangent continuent pour voir quelsajustement peuvent être faitsn Jean-Marie Nkambua

E

La Fédération des comitésdes pêcheurs individuelsdu Lac Edouard(FECOPEILE) accuse les

groupes Maï-Maï actifs au Sud duLac Edouard de perturber les activitésde pêche sur ce cours d’eau. Dansune lettre adressée samedi 19 marsaux commandants de la 34e régionmilitaire et du 33e groupement navaldes Forces armées de la RDC(FARDC), les pêcheurs renseignentque plusieurs groupes Maï-Maïopérant entre les territoires de Luberoet Rutshuru ont récemment renforcéleurs positions dans les baies de

Chanika, Kamuhororo et Mutimachangaau Sud du Lac Edouard. Ces miliciensauraient saisi une trentained’embarcations de pêche. Ils exigeraientégalement à chaque pêcheur de payerde 10 000 francs congolais ( environ

7.5 USD ) par jour avant de commencerson activité de pêche sur le lacEdouard.La fédération de pêcheursdemande à l’armée d’intervenir pourempêcher que les miliciens se servent

L

Nord-KiNord-KiNord-KiNord-KiNord-Kivu:vu:vu:vu:vu: des miliciens accusés de des miliciens accusés de des miliciens accusés de des miliciens accusés de des miliciens accusés deperperperperperturber la pêche sur le Lac Edouardturber la pêche sur le Lac Edouardturber la pêche sur le Lac Edouardturber la pêche sur le Lac Edouardturber la pêche sur le Lac Edouard

du rançonnement sur le Lac Edouardcomme source de financement.L’administrateur du territoire deRutshuru a fait savoir que lesresponsables militaires sont en traind’étudier la requête des pêcheursn.

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LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°42.P.14

BON A SAVOIR

SA COMPOSITIONEtant donné sa forte teneur en gluci-des, il n'est pas étonnant que le coros-sol soit d'abord considéré comme unesource calorique par les populationsautochtones, source d'autant plus im-portante que son poids peut avoisinerles 4 à 5 kg. Si le fruit est essentielle-ment composé d'eau, il renferme éga-lement de précieux composants qui luiconfèrent ses nombreuses vertus.

Riche en vitamine C, le corossol con-tient également des minéraux, des fi-bres, des protéines, du fer et autreslipides. Bref, c'est avant tout un ali-ment qui est souvent consommé sousla forme de jus extrait à partir de sachair blanche, nature ou cuit. Il doitnéanmoins être débarrassé de sesgrains noirs réputés pour être indiges-tes.

SES PROPRIÉTÉS Devant la richesse des éléments quile composent, il est facile d'imaginerque le corossol affiche à son compteurd'innombrables vertus thérapeutiqueset médicinales. Et c'est le cas puisquele fruit, également appeléAnnonamuricata ou graviola, est à lafois un puissant diurétique, un excel-lent hypotenseur ou encore un formida-ble régulateur des fonctions de l'orga-

onnaissez-vous le cœur de bœuf (ou corossol) ? Non ? Pour-tant, cet arbre à feuilles caduques originaire d'Amérique tro-picale et d'Afrique produit un fruit très apprécié des

phytothérapeutes, mais également de l'industrie pharmaceutique. Trèsriche en éléments nutritifs, le corossol possède également de nom-breuses propriétés médicinales. Un fruit à découvrir de toute urgence…

nisme. En effet, il est utilisé pour puri-fier le foie ou encore pour maintenirl'équilibre du taux de sucre dans lesang. D'autre part, le cœur de bœufpeut également s'inscrire dans le cadred'un traitement contre les troubles du

sommeil, la dépression ou encore lestress. Ses propriétés antimicrobiennesen font un rempart efficace contre lesattaques bactériennes, fongiques ou pa-rasitaires.

Sur le plan digestif, il facilite le transitet constitue un antispasmodique parti-culièrement efficace.

COEUR DE BOEUF ET CANCERLa feuille de graviola corossol unanticancer naturel et puissant Il n'a pasfallu très longtemps pour que la com-

munauté scientifique s'intéresse aux in-nombrables vertus du corossol sur lasanté humaine. Intéressés par ce fruitmultifonctions, des chercheurs auraientréussi à mettre en lumière ses effetssur certaines pathologies cancéreusestelles que le cancer du sein, des ovai-res, du pancréas, du foie, des poumonsou des intestins.Ainsi, les feuilles ducœur de bœuf auraient révélé un pou-

voir anticancéreux notable en luttantcontre la prolifération des cellules can-céreuses. Cependant, ces résultats fontl'objet d'une vive polémique et certainsscientifiques remettent en question ces

ver en Europe. Si l'importation du fruitest toujours possible, elle se fait géné-ralement au détriment des propriétésintrinsèques du corossol qui perd de savaleur au cours du voyage.Il est donc plus facile de bénéficier deses vertus en privilégiant les complé-ments alimentaires sous forme de gé-lules ou d'extraits normalisés. A titred'exemples, une infusion de feuilles fraî-ches ou séchées permet de traiter lesétats grippaux ou les infections desvoies respiratoires, tandis que la pulpedu fruit, elle, sera plus indiquée pourfavoriser l'élimination naturelle des toxi-nes corporelles.

LES PRÉCAUTIONS D'EMPLOISi le corossol ne présente que très peud'effets indésirables, il n'en est pas pourautant dénué, surtout lorsqu'il est con-sommé à trop forte dose. Si la posolo-gie n'est pas respectée, il est, en effet,susceptible d'entraîner une modifica-tion de la flore intestinale ou d'occa-sionner des désordres digestifs de typediarrhée ou constipation.A titre de précaution, il est recommandéaux femmes enceintes ou allaitantesde ne pas utiliser de corossol, toutcomme les personnes souffrant de trou-bles de la circulation sanguine.n

Femme Actuelle / MCN, viamediacongo.net

vertus anticancer, dénonçant une su-percherie commerciale.

SON UTILISATION C'est bien simple: toutes les partiesdu corossolier s'utilisent. Feuilles, ra-cines, fruits… Le choix dépendra del'application souhaitée. Mais l'arbre pré-férant largement les régions tropicalespour s'épanouir, il est difficile de le trou-

Les étapes pour le réaliserle jus de corossol

Les vertusthérapeutiques du

cœur de bœuf

La feuille de graviola corossol un anticancer naturel et puissant

égociateur sénior pour la RDC à la conventionclimat, Tosi Mpanu-Mpanu invite les paysans

congolais à s’abstenir del’agriculture sur brûlis. Cettepratique qui consiste à brûler laforêt pour préparer le sol à denouvelles cultures favorise ladégradation de l’environnement,explique-t-il.«Lorsque l’on détruit la forêt avecdu feu, on contribue à la dégradationde l’environnement. Ce feu produit

Ne pas recourir à l’agriculture sur brûlisdes émissions de gaz à effet de serrequi contribuent au changementclimatique», analyse M. Mpanu-Mpanu.Il conseille les paysans congolais àpratiquer l’agriculture durable quinécessite à préparer le sol à l’aide desmoyens traditionnels en utilisationnotamment la manchette, le râteau, lecoupe-coupe, et autres.Pour cet expert en environnement,l’agriculture itinérante sur brûlisappauvrit le sol. Ce qui réduit, à longterme, la production agricole. TosiMpanu- Mpanu soutient que les

paysans congolais doivent égalementêtre encadrés pour un meilleurrendement à long terme:«Il fautextensifier les pratiques agricoles parce

que les pratiques que nous avons sontitinérantes et se font sur brûlis. Il fautgérer ces gens-là. Il faut renforcer leurscapacités et leur apprendre à utiliser

du fumier. Il faut s’assurer qu’il y ades voies d’accès de tel sorte queces gens puissent produire pourvivre et envoyer vers les grandscentres»n

C

N

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FICHE TECHNIQUE

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°42.P.15

400 US

P.13

SEMIS ET PLANTATIONDE L'ÉPINARD

La période de semis idéale pourles épinards se situe au débutdu printemps et à la fin de l'été.Les épinards redoutent la cha-leur et risqueraient de ne passupporter la chaleur estivale.Culture en pleine terre des épi-nards :Récolte estivale : On sème enplace les épinards de mars à maiRécolte automnale et hivernale: On sème les épinards d'août àseptembre.Attention, les épinards n'aimentpas les grosses chaleurs.Procédez à un semis en ligneen respectant une profondeur de2 à 3 cm pour les graines etéclaircissez dès l'apparition despremières feuilles à environ 10-15 cm.Lorsque vous semez, il est pré-férable d'utiliser du terreau pourrecouvrir les graines.Ne pas hésiter à amender la terreavec du compost avant de se-mer.Arroser en pluie fine après lesemis et, cela, jusqu'à la levée.Une fois chaque pousse bienlevée, éclaircir à 10-15 cm cequi revient en général à suppri-mer 1 plant sur 2. Privilégier lesplantules les plus vigoureux.La terre doit rester toujours lé-gèrement humide.Culture des épinards en pot :Voici un légume qui se cultivetrès bien en pot sur une terrasseou un balcon.

La culture de l'épinardL'épinard est un légume à la fois facile à cultiver et qui offre l'avantage de se semer tôtdans la saison. L'entretien est facile et la récolte souvent généreuse dès lors qu'on yprend quelques soins. En résumé, ce qu'il faut savoir : Nom : Spinocia oleracea ;Famille : Amaranthacées ; Type : Légume, annuelle. Hauteur : 20 à 30 cm ; Exposition: Mi-ombre, ombre en régions chaudes ; Sol : Assez riche. Récolte : Janvier à décem-bre.

Hormis le semis qui s'effectuecomme en pleine terre, il fautveiller à ce que la terre ne sedessèche jamais et donc arro-ser régulièrement.

QUELQUES BONNESVARIÉTÉS D'ÉPINARDS

Epinard Géant d'hiver : C'estl'une des variétés les plus résis-tantes à l'hiver. On le sème àl'automne et en hiver selon lesrégions pour une récolte d'octo-bre à décembre.Il offre de grandes feuilles, lar-ges et épaisses.Epinard Monstrueux de Viroflay: On le sème au printemps ou

tique, c'est un épinard que l'onsème au printemps pour unerécolte jusqu'au début de l'été.Epinard Lagos : variété d'été,c'est un épinard qui supportetrès bien les chaleurs estivaleset qui a donc moins tendance àmonter en graine.Épinard Lazio :Très résistant àla plupart des maladies, notam-ment au mildiou, vous en tirerezde grosses récoltes du prin-temps au début de l'hiver.

ENTRETIEN ET CULTUREDES ÉPINARDS

Les épinards détestent la séche-resse et les fortes chaleurs.Ilest donc important de pailler le

faites les disparaître.

RÉCOLTE DES ÉPINARDS La culture des épinards est fa-cile et très rapide. Vous pourrezles récolter 1 mois et demi aprèsle semis. En privilégiant lacueillette de quelques feuillesrégulièrement, vous favoriserezl'apparition de nouvelles pous-ses. Si vous arrachez toute laplante, elle ne repousseraplus.Les épinards se dégustentfrais ou cuits et le fait de lescultiver soi-même leur donne unesaveur tout autre que celle qu'onlui connaît… Pour la conserva-tion des épinards il est préféra-ble de les congeler après avoirdécoupé grossièrement lesfeuilles.

A SAVOIR À PROPOSDES ÉPINARDS

Originaire d'Iran, l'épinard estapprécié depuis longtemps pour

son goût et ses excellentes pro-priétés nutritionnelles.Sa culture fût rapidement trèsrépandue et c'est au début duXIIe siècle qu'il fait son appari-tion en France. Il sera particu-lièrement apprécié par Catherinede Médicis qui en fera un lé-gume très populaire.Si l'épinardcontient bien du fer, c'est sur-tout Popeye qui en a fait sa ré-putation car les quantités res-tent très limitées comparées àd'autres aliments. L'épinard estsurtout riche en nitrates qui setransforment ensuite en nitritessous l'effet de la mastication parla bouche, et en vitamine B9.Quoi qu'il en soit, la consomma-

tion d'épinard est excellente pourla santé, qu'ils soient crus oucuits.

CONSEIL MALIN ÀPROPOS DES ÉPINARDS

L'épinard ayant besoin d'un solriche et humide, il est malin d'uti-liser un paillis du type lin ou co-ques de cacao pour éviter l'éva-poration, enrichir le sol et éviterles mauvaises herbes…Les épi-nards sont un bon engrais vertset son excellents pour la rota-tion des cultures et enrichir lessols appauvrisn

Les épinards: un alimentsanté par excellence. Bienqu’il ne donne pas une forcesurhumaine, il est toutefoisdoté de véritables bienfaits.Tout ce qu’il faut savoir dansnotre astuce !On a longtempscru que les épinardscontenaient beaucoup de fer.Cette idée reçue est née d’uneerreur administrative : Undocument de référenceaméricain avait multiplié par10 le taux de fer contenu dansce légume. Or, il n’en contientque 2,7 mg pour 100 g.Si vousmanquez de fer, préférezconsommer du foie de veau,

BienfBienfBienfBienfBienfaits des épinards sur la santéaits des épinards sur la santéaits des épinards sur la santéaits des épinards sur la santéaits des épinards sur la santédu cassis, des huîtres ou deslentilles !

ÉPINARDS, UNPUISSANT ANTIOXYDANTSi les épinards ne contiennentque peu de fer, ils constituenten revanche un antioxydantintéressant :Ils contiennent de la lutéine etde la zéaxanthine.Ils contribuent ainsi à freiner ladégénérescence des cellules,retardant le vieillissementcutané et l’apparition de certainscancers.Bon à savoir : une demi-tasse d’épinards par semaine

permet de réduire les risques decancer du sein.ÉPINARDS : UNESOURCE DE VITAMINESSi Popeye est si fort, c’est queles épinards contiennentbeaucoup de vitamines :La vitamine C, excellente pourl’énergie et les défensesimmunitaires.La vitamine B, qui contribue àréduire les troublescardiovasculaires, l’ostéoporoseet les symptômes de ladépression.Autre bienfait des épinards : unallié régime. Les épinards fontpartie des légumes les plus

pauvres en calories : 22calories pour 100 g. Àconsommer sansmodération ! À condition dene pas ajouter trop de beurreou de crème.Ils sont aussi, en tant quelégumes verts, excellentspour le transit.Bon à savoir : vous pouvezconsommer les épinardscrus, cuits ou bouillis. Il fautsavoir que contrairement àbeaucoup de légumes,l’épinard ne perd pas sesqualités nutritives avec lacuisson. Au contraire, il engagne !

en fin d'été, on l'apprécie poursa résistance aux chaleurs esti-vales à condition de le protégérdu soleil brulant. Il offre égale-ment de grandes feuilles et secultive pratiquement tout au longde l'annéeEpinard Symphonie : Assez rus-

sol en été pour maintenir l'humi-dité et également pour les pro-téger des premières gelées hi-vernales. Si vos épinard ve-naient à souffrir de la mosaï-que, c'est à dire que le feuillageprend différentes couleurs, ar-rachez les plants malades et

www.jardinier-malin.fr

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Page 16: TRIMESTRIEL D’INFORMATIONS AGRICOLES, DU MONDE RURAL … · 2018. 1. 12. · TRIMESTRIEL D’INFORMATIONS AGRICOLES, DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT-EDITION N°42-MAI 2017-PRIX

Contact: 1150 avenue Tabora. C/Barumbu- Tél:0852235023- 0819982097- 0997653390. B.P 14582 kin 1.Fax:001-775-402-7683.e-mail:lavoixdu p [email protected] ./www.cenadep.net

EDITION N°42MAI 2017

Prix: 1500 FC KIN 2000 FC Provinces

TRIMESTRIEL D’INFORMATIONS AGRICOLES, DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT

«Notre pays , la RDC, a des fortes potentialitésagricoles, il a donc cette vocation. Ainsi l'agriculturepaysanne occupe 70% de la population active. Parceque ce dernier demeure l'un des pays au monde qui,

dispose d'une terre hyper fertile et où l'on peut cultiverpendant toute l'année.»

Prof.Dr MAFELLY MAKAMBO

Le programme d’appui à la structuration, au plaidoyer et à la professionnalisation des producteursagricoles familiaux organisés en République Démocratique du Congo, PASPOR en sigle, qui succède auPREPAR, (projet de renforcement des capacités d’action politique des organisations de producteursagricoles et de leurs fédérations nationale et provinciales), va démarrer au mois de septembre 2017 avecla tenue de la première réunion du Comité de Pilotage national. Le PASPOR dont le financement a étéapprouvé par le Gouvernement Belge (DGD), est un programme quinquennal qui va s’étendre sur lapériode 2017-2021. Il sera exécuté par les organisations non-gouvernementales belges actives dans lesecteur agricole en République démocratique du Congo, réunies au sein de l’Alliance AGRICONGO, encollaboration étroite avec leurs partenaires : la confédération nationale des producteurs agricoles duCongo, CONAPAC, et ses fédérations provinciales. Le programme PASPOR s’articulera autour de sixaxes : structuration, plaidoyer, filières, genre, agriculture durable, information.

TRUCTURATION . Sousle lead de BROEDERLIJKDELEN (BD), cet axe seconcentrera sur l’appui

organisationnel, institutionnel. Il seraquestion de l’amélioration desprocédures administratives etfinancières. Les organisations faîièresdoivent être bien structurées,autonomes et performantes pourappuyer et rendre service à la base.Sous le lead de Broederlijk Delen (BD),cet axe se concentrera sur l’appuiorganisationnel, institutionnel. Il seraquestion de l’amélioration des

procédures administratives etfinancières.PLAIDOYER : Le lead sera assuréPAR SOS-FAIM. Les organisations desproducteurs agricoles et leurs faitièresprovinciales et nationales agissent ensynergie en tant qu’acteur politique fortpour une meilleure défense des intérêtsdes producteurs agricoles familiaux enRDC. Dans cet axe du PASPOR, il seraquestion de mettre en pratique les sixdossiers de plaidoyer issus du PREPAR.L’on fera également le plaidoyer pour ladéfense des droits sociaux etéconomiques des producteursagricoles, notamment contre la

commercialisation par desintermédiaires qui imposent unmonopole. Les organisations desproducteurs agricoles devront plaiderpour leur participation à l’élaboration etau suivi-évaluation de la nomenclaturedes taxes et dans les commissions quifixent les prix des produits agricoles, àtous les niveaux. La confédération feraaussi le plaidoyer pour l’obtention d’uneloi spécifique pour les organisationspaysannes et les coopérativesagricoles, qui aujourd’hui sont régiespar des lois trop génériques.FILIÈRES. C’est VECO qui assurerale lead afin que la force économique

des filières agricoles soit intégrée dansla structuration et dansl’autofinancement du mouvementpaysan à long terme. Le second sous-thème se concentrera sur ledéveloppement des modèles destructuration par fi l ière, encommençant par l’identification desmodèles existants, à inclure dans l’outild’analyse. Mettre au point une basede données des coûts de productionet des prix par filière porteuse et parzone de production, voilà le troisièmesous-thème.GENRE. Ambition à long terme : lesOPA et leur faîtière provinciale,membre de la CONAPAC, contribuentau renforcement de la position socio-économique et politique des femmesau niveau des ménages agricoles, deleurs communautés et des OPA à tousles niveaux. Le lead sera assuré par leMONDE SELON LES FEMMES encollaboration étroite avec laLOFEPACO.GRICULTURE DURABLE :WWF et ULB Coopération seront lelead dans cet axe qui veut que lesorganisations des producteurs

agricoles et leurs membres évoluentvers des pratiques agricoles durablesqui contribuent à la préservation del’environnement. Les sous-thèmessont multiples : renforcement descapacités des agriculteurs sur lesnouvelles pratiques culturales quirespectent l’environnement, promotionde la gestion intégrée de la fertilité dusol, adaptation des producteursagricoles aux effets du changementclimatiqueNFORMATION. L’ambition estgrande : la CONAPAC et ses membresprovinciaux assurent la circulation del’information pertinente et fiable à tousles niveaux et dans les deux sens, parexemple sur l’évolution des prix ou pourrecueillir l’avis des producteurs sur l’unou l’autre thème de plaidoyer.. Lestechnologies offrent des possibilités dedigitalisation parfaitement maîtrisablespar les organisations paysannes. Etc’est à CARITAS qu’échoit le rôle delead pour le développement d’unsystème innovateur digitalisé decirculation d’information interne etexternen

JB MUSABYIMANA

S

Le programme PASPOR d’AgriCongo démarreen septembre 2017