Tribune - mai 2013

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tribun e LE JOURNAL DU PLR VAUDOIS | N O 5 | MERCREDI 22 MAI 2013 Pages 6, 7 et 8 JAB 1005 Lausanne Place de la Riponne 1 – 1005 Lausanne Annoncer les rectications d’adresse Qui sont donc ces seniors ? Dans tous les cas partie prenante de notre société actuelle. Actifs ou dépendants. Comment la société vit-elle ce chamboulement du vieillissement de la population ? Comment bien vieillir ? Quelques pistes et réflexions dans le dossier spécial seniors. sommaire Edito et Mibé 2 Votations cantonales 4 Les députés en action 9 Opinion 11 Point fort 13 La chronique de Pascal Décaillet 14 Questions de valeur 14 Dans le monde 15 Frivolités essentielles 16 Administration: Tribune, place de la Riponne 1, 1005 Lausanne, T: 021 323 72 78, F: 021 320 60 86, E: [email protected] Editeur: PLR.VD. Rédaction: Fabienne Guignard, rédactrice en chef, E: [email protected] Publicité: Régipub SA, T : 021 317 51 92, E : [email protected] BCV c.c.p: 10-725-4 / IBAN : CH42 0076 7000 Z525 3578 7 Layout: Nicolas Tschanz, www.ceramiko.ch ORGANE ISSU DU MARIAGE DE LA NOUVELLE REVUE RADICALE ET DU FORUM LIBÉRAL chronique d’uli windisch Page 12 message du président assises pénales Page 3 actualité cantonale Opération Strada Page 5 114 000 personnes travaillent dans les ems suisses Pages 6, 7 et 8 dossier seniors l’avenir des seniors ou comment bien assumer sa vieillesse...

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Journal du PLR.Les Libéraux-Radicaux Vaud.

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Page 1: Tribune -  mai 2013

tribuneLE JOURN A L DU PLR VAUDOIS | N O 5 | MERCREDI 2 2 M A I 2013

Pages 6, 7 et 8

JAB 1005 LausannePlace de la Riponne 1 – 1005 Lausanne

Annoncer les rectifi cations d’adresse

Qui sont donc ces seniors? Dans tous les cas partie prenante de notre société actuelle. Actifs ou dépendants. Comment la société vit-elle ce chamboulement du vieillissement de la population? Comment bien vieillir? Quelques pistes et réfl exions dans le dossier spécial seniors.

sommaireEdito et Mibé 2Votations cantonales 4Les députés en action 9Opinion 11Point fort 13La chronique de Pascal Décaillet 14Questions de valeur 14Dans le monde 15Frivolités essentielles 16

Administration : Tribune, place de la Riponne 1, 1005 Lausanne, T : 021 323 72 78, F : 021 320 60 86, E : [email protected] Editeur : PLR.VD. Rédaction : Fabienne Guignard, rédactrice en chef, E : [email protected]é : Régipub SA, T : 021 317 51 92, E : [email protected] BCV c.c.p : 10-725-4 / IBAN : CH42 0076 7000 Z525 3578 7 Layout : Nicolas Tschanz, www.ceramiko.ch

O R G A N E I S S U D U M A R I A G E D E L A N O U V E L L E R E V U E R A D I C A L E E T D U F O R U M L I B É R A L

chronique d’uli windischPage 12

message du présidentassises pénalesPage 3

actualité cantonaleOpération StradaPage 5

114 000personnes travaillent

dans les ems suisses

Pages 6, 7 et 8

dossier seniors

l’avenir des seniors

ou commentbien assumersa vieillesse...

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bien vieillir

édito

par Fabienne Guignard,rédactrice en chef

A l’heure du jeunisme et des opé-rations de chirurgie esthétiques, il ne fait pas toujours bon prendre de l’âge. Il n’en demeure pas moins que nos seniors font de plus en plus par-tie de nos vies. La population occi-dentale vieillit et c’est un nouveau problème que nos gouvernements se doivent de gérer au mieux. Mais cette vieillesse, comment la vivons-nous ? Elle nous fait souvent peur car on la sait inexorable. Certains l’appri-voisent avec affection, d’autres la re-poussent, la refusent, la niant jusqu’à l’extrême mais cette fin de vie que nous craignons tant n’est-elle pas justement à bien vivre, question de mieux mourir ?Sujet de société fondamental que le vieillissement de la population. Son financement est-il assuré ? La méde-cine est-elle la solution à tout ? La vie en communauté, intergénération-nelle sera-t-elle sauvegardée ou au contraire source de conflits ?Le dossier spécial de TRIBUNe est ainsi consacré aux seniors. Et il y en a de toutes sortes et de tous les âges… Ce qui est sûr par contre, c’est que le bien mourir comme le bien vieillir est un défi à relever.Tant personnel que sociétal. Le bien vieillir ne serait-il pas pourtant un concept de vie dynamique, énergisant, por-tant les valeurs de l’autonomie, de la responsabilité individuelle à son paroxysme ? Une bonne santé, un respect de son corps tout au long de sa vie, ne serait-ce pas simplement un but à poursuivre ? L’Etat n’est-il pas là justement pour le favoriser ? Comme dans bien d’autres domaines, notre société en mutation se trouve devant bien plus de points d’interro-gation que de solutions toutes faites. Mais les idées foisonnent pour nos aînés. Sur tous les plans. Une prise de conscience qui permet-tra à chacun de se dire au moment de quitter ses proches qu’il a eu une belle vie. Car la finalité n’est-elle pas d’avoir un tant soit peu trouvé le bon-heur ? Grande question existentielle. Mais la politique, c’est aussi cela. Non ?

ils ont dit

jacqueline de quattro

«à l’heure actuellele droit pénal laisse

les dealers pratiquement impunis. cette situation n’est plus tolérable.»

philippe miauton«il y a quelque chose

d’indécent à voir des gens défi ler dans nos rues.

cela alors que notre taux de chômage est le plus bas

d’europe.»

jean-marie surer«les pays européens

affi chent des tauxde chômage alarmants,

en suisse c’est toutle contraire, les taux sont

insolemment bas.»

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par Frédéric Borloz,président du PLR Vaud, députéVoilà deux semaines, un drame tra-gique a secoué l’ensemble du canton. Un drame aussi révoltant qu’intolérable. Il a suscité l’émoi de l’ensemble du pays. Nombre de citoyens ont honoré Marie lors de marches blanches. Au fur et à mesure que les informations sur les causes qui ont permis le crime de Marie tombaient, l’incompréhension croissait. L’énervement aussi, il ne faut pas s’en cacher. Car chaque citoyen, chaque famille, mais aussi les autorités ainsi que les élus ont ressassé les faits.Les sentiments s’entremêlent et au fi -nal ne reste qu’un goût amer de gâchis. Voire d’une certaine forme d’injustice.

Dans ce genre de moments, on pourrait facilement céder à l’émotion. Atten-tion ! Je suis bien conscient qu’il ne faut pas tomber dans une quelconque récupération. C’est en revanche le rôle des partis politiques que de se poser des questions pour que notre société s’organise, ce dans l’optique de préve-nir de tels drames. Aujourd’hui, chacun élabore des solutions, le plus souvent à l’emporte-pièce. Certains cherchent des coupables, d’autres pointent du doigt la justice. Il convient plutôt de « […] prendre de la distance plutôt que de revendiquer justice […]», comme l’a très bien dit l’organisatrice de l’une des marches blanches.Je crois qu’il faut se donner le temps. Une enquête administrative est en cours. Ses conclusions seront cruciales pour avancer, quand bien même l’on sait que la justice ne peut être infail-lible et que le risque zéro n’existe pas. Comme président du PLR, je fonde néanmoins beaucoup d’espoir dans les assises de la chaîne pénale qui auront lieu les 20 et 21 juin. C’est notre parti

qui a appelé de ses vœux cette réunion et ce depuis 2012. Car il convient d’ap-porter des réponses aux attentes des citoyens en matière de sécurité et dans le fonctionnement de la chaîne pénale. Ces assises doivent être l’occasion de construire les bases d’un système dans lequel la population aura pleinement confi ance.Le PLR a pour rôle de défendre une certaine vision de la société. Une vision qui, selon nous, permet à tous les citoyens de vivre et de se sentir en sécurité. Et c’est avant tout un état d’esprit et une tendance, qu’il convient de changer aujourd’hui. Depuis plu-sieurs années, le PLR plaide pour des mesures fermes en matière de sécurité contre certaines visions. En particu-lier, face à la dérive laxiste en matière de peines et de sanctions, dont a fait l’objet le code pénal. Car prétendre que « […] la prison n’est pas uniquement un lieu de punition ; elle est aussi et surtout un lieu de réinsertion […]», traduit la vision biaisée qu’a imprimée la gauche dans la chaîne pénale ces dernières années. S’il est opportun d’aider les délinquants à se resocialiser, l’objectif de la prison est, avant tout, de protéger les citoyens en incarcérant les crimi-nels et les personnes nuisibles. La vi-sion parfois naïve de la gauche conduit souvent la population à croire que les délinquants profi tent de plus d’attention que les victimes ou les citoyens. L’auto-maticité des jours-amendes doit ainsi être modifi ée, comme demandé par le PLR Suisse à Berne. Dans le même état d’esprit, même s’il convient de créer de nouvelles places d’incarcération, la surpopulation des prisons ne doit pas constituer un obstacle aux interpel-lations et à l’accueil des détenus. Le confort des délinquants et des criminels ne doit ainsi pas primer sur la sécurité de la population. Autant de points que nous ne manquerons pas d’aborder durant ces assises. Pour le PLR, il sera toujours du ressort de l’Etat de préve-nir ce genre de drame. Dans le dossier carcéral et sécuritaire, le PLR veilleraà privilégier la fermeté à la compréhen-sion de la gauche et ce, dans l’intérêt de la sécurité des citoyens.

message du président

les assises de la chaîne pénaledoivent répondre aux attentes !

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«ces assises doivent être l’occasion

de construire les bases d’un système dans lequel

la population aura pleinement confi ance.»

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votations cantonales: modifi cation de la constitution vaudoise

droits populaires: la tentation de l’électoralisme

recommandationsde vote 9 juin 2013

Initiative Election du Conseilfédéral par le peuple

Modifi cation de la loisur l’asile (LAsi)

modifi cation de la constitution du canton de vaud

votations fédérales

NON OUI

OUI NONArticles 80, 113, 166 /179

Article 84 Prolongation délai récolte des signaturesen cas de référendum facultatif

par Nicolas Tripet,secrétaire général adjoint PLR VaudLes droits populaires sont des piliers de notre démocratie. On assiste cependant à la surexploitation de ces outils – réfé-rendums et initiatives et tête – à des fi ns électoralistes. En témoignent les embouteillages du traitement des ini-tiatives, dignes du Lausanne-Morges à l’heure de pointe, que connait la berne fédérale. Une dérive qui menace égale-ment les cantons.Derrière des votes rébarbatifs, comme souvent lorsque l’on modifi e la consti-tution, se cachent des éléments essen-tiels pour notre démocratie directe. Les articles 80 et 84 relatifs aux droits populaires, sur lesquels les électeurs sont amenés à se prononcer le 9 juin prochain, en sont la parfaite illustration. En jeu : une amélioration du système de validation des initiatives cantonales. En parallèle, la Gauche et l’UDC, véritables machines à produire des initiatives, souhaiteraient voir assouplir le système pour lancer à tour de bras des référen-dums. Dans ce contexte, la prudence est de mise. Fixons donc les limites à ne pas franchir.La modifi cation de l’article 80 intervient après de nombreux débats émotionnels au Grand Conseil sur la validité de cer-taines initiatives. On se souvient des rudes discussions concernant «Sauver

Lavaux» et plus récemment l’initiative socialiste «Pour un rabais d’impôt». Dans ce cadre, l’article 80 introduit un élément novateur et essentiel : la valida-tion d’une initiative a priori. Contraire-ment au système actuel qui prévoit que la validité de l’initiative soit décrétée après récolte de signatures, ce système impose la validation ou l’invalidation avant de récolter des signatures. On empêche ainsi de duper les quelques 12 000 électeurs qui auront, à leur insu, fait aboutir une initiative bout-de-bois. C’est le cas notamment de l’initiative socialiste «pour un rabais d’impôt» qui a littéralement pris en otage plus de 16 000 Vaudois en leur faisant miroiter une double déduction de l’assurance maladie… Après que la Grand Conseil l’a invalidé, le PS s’est saisi des tribu-naux. Cette situation a engendré une véritable saga des recours, entre 2011 et 2013. Au fi nal, le TF a débouté la gauche vaudoise... L’instance qui se prononcera sur la validité est nouvelle également, il s’agit du Conseil d’Etat.Le but ici visé est de discuter à 7 ce qui l’a été à 150... on accélère ainsi les pro-cédures et évite la surpolitisation des initiatives et les suites émotionnelles que l’on connait. En outre, c’est sur la base de la décision motivée du Conseil d’Etat que devra se prononcer la Cour constitutionnelle en cas de recours. L’article 84, quant à lui, vise à assouplir les règles en matière de récolte de signa-ture. Penser aux militants qui battent le pavé par –10 degrés est louable. Ajouter quelques jours pour la récolte lors des périodes de fêtes et pallier à la fermeture des offi ces postaux le sont également. En revanche, augmenter de 50 % le nombre de jour de récolte de signature lors de référendums est dangereux. Modifi er une loi n’est pas un acte anodin, il ne doit pas être banalisé. Les 40 jours pour la récolte sont amplement suffi sants, le référendum sur le toit du parlement, même en période estivale, en est un exemple récent. Le corps électoral est déjà très souvent sollicité. Pour ne pas noyer les votants, il faut savoir mesure garder. Contraire-ment au PS et à L’UDC qui sacrifi ent la démocratie sur l’autel de l’électoralisme votez OUI à l’art 80 et NON à l’art 84.

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par Jacqueline de Quattro,conseillère d’EtatLa chasse est ouverte aux dealers. Dès le ler juillet, la police harcèlera les ven-deurs de stupéfi ants. A Lausanne mais aussi dans plusieurs autres villes du canton comme Yverdon, Bex, Payerne ou Nyon. Les rues du canton ne doivent plus servir de terrain de chasse aux trafi quants de drogue! A l’heure actuelle, le droit pénal laisse les dealers pratiquement impunis. Cette situation n’est plus tolérable! Aussi le Conseil d’Etat, sur préavis positif du Conseil cantonal de sécurité, a décidé de lancer une opération de grande enver-gure pour lutter contre les dealers de rue. Nom de code: Strada, référence à une action similaire menée en 2000 et qui avait rencontré un vif succès. Le gouver-nement a ainsi alloué plus de 2 millions sur 2 ans pour renforcer la chaîne pénale dans la lutte contre le trafi c de drogue.L’objectif de l’opération STRADA est

d’obtenir une condamnation pénale rapide des auteurs et leur incarcération.Ou cas échéant, la prise de mesures ad-ministratives en application de la loi sur les étrangers. Parallèlement, les enquê-teurs spécialisés poursuivront leur lutte contre les fi lières et les réseaux d’appro-visionnement. Trop longtemps Lausanne est restée une ville passive. Il est temps de passer à l’action. Le canton a donc décidé de prendre les commandes.Malheureusement avec la législation actuelle, les trafi quants ne risquent pas grand-chose. Si la police n’arrive pas à prouver dans les 48 heures que ce sont des récidivistes, elle doit les relâcher!Ou alors il faut que les dealers soient en possession de 80 boulettes. Ce qui n’ar-rive évidemment jamais. Cette situation inacceptable démontre que la Loi fédérale sur les stupéfi ants n’est plus adaptée à la criminalité ambiante.C’est la raison pour laquelle, j’ai fait dépo-ser, en ma qualité de co-présidente de la

Task Force sécurité du PLR suisse une motion portée par le conseiller national Christian Lüscher. Son objectif : aggraver les peines en matière de trafi c de rue. Mais avec une majorité des parlemen-taires alémaniques favorables à une dé-pénalisation de la drogue, la partie n’est pas gagnée! Voilà pourquoi, il est urgent de prendre des mesures dans notre can-ton, même si nous devons agir sur le territoire communal et attendre des lois fédérales…L’opération STRADA va renforcer l’entier de la chaîne pénale, tant aux niveaux judiciaire, policier que pénitentiaire. Des moyens supplémentaires seront alloués à la Police cantonale, au Ministère public et au Tribunal des mesures de contrainte, rattaché à l’Ordre judiciaire vaudois, ainsi qu’au Service pénitentiaire. En lançant cette offensive, le Conseil d’Etat veut mettre la pression sur les tra-fi quants. De grandes villes alémaniques, comme Berne et Zurich, sont parvenues

à casser leurs scènes ouvertes: le canton de Vaud ambitionne de faire de même. Il va poursuivre sans relâche les vendeurs et déstabiliser ainsi le marché. Les rues vaudoises ne seront plus un supermarché pour les dealers.

actualité cantonale

opération strada : nous ne voulons plus de dealers dans nos rues !

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par Fabienne Guignard,rédactrice en chefLes réalités politiques au regard du vieillissement de la population et la nécessité pour les autorités d’y faire face sont un défi majeur à relever ces prochaines années. Il s’agit surtout d’évaluer avec précision l’évolution de nos modes de vie, de déterminer la place de nos aînés dans le futur, proche ou plus lointain, observer les tendances qui s’installent, les mentali-tés qui changent. Sujet d’actualité que celui des seniors dont dépendra notre manière de bien vivre ensemble avec en fi ligranne la volonté d’éviter tout confl it intergénérationnel.La vieillesse est ainsi inévitable. Fran-çois Mauriac écrira : «C’est merveilleux la vieillesse, dommage que cela fi nisse si mal». Et pour beaucoup d’entre nous, la mort elle-même serait moins terrifi ante que le fait de vieillir, vieillir mal s’entend. D’où l’évolution de notre langage face à notre vieillissement. On ne parle plus de vieux, à peine de per-sonnes âgées, mais de seniors. Il y en a de toutes sortes. Les jeunes seniors, les vieux seniors, les seniors tradition-nels, les seniors fragilisés (dépendants

physiques, mentaux ou économiques), les boomers bohêmes (ceux qui se veulent modernes, refusant de vieillir), les boomers fragilisés (très âgés mais qui veulent rester maîtres de leur des-tin). Les plus de 60 ans auraient aug-menté ces cent dernières années. Dans notre pays, la proportion des jeunes a régressé de 40,7 % en 1900 à 20,6 % en 2011. Les personnes de plus de 64 ans ont progressé de 5,8 % à 17,2 %. L’augmentation est particulièrement manifeste dès 80 ans passant de 0,5 % à 4,8 %. Vivent les centenaires ! L’espé-rance de vie ne devrait pourtant pas dépasser les 110 ans, selon les estima-tions scientifi ques. Ouf.En 1985, le National Institute of Aging lance aux Etats-Unis le premier pro-gramme de recherche spécifi que sur les oldest old, à savoir les plus vieux de nos aînés. C’est de cette période que la distinction entre les seniors s’est établie : les young old (65-74 ans), les old old (75-84 ans) et les oldest old (85 ans et plus). On parlera volontiers de troisième et quatrième âge. Mais toutes ces défi nitions restent bien en-tendu théoriques au regard du parcours de chacun. Mais il n’en demeure pas

moins que des distinctions doivent être faites car tous nos seniors ne vivent pas de la même manière leur vieillesse. On serait même senior au travail dès 40 ans… Selon le sociologue français, Serge Guérin, « l’âge a pourtant rajeuni du fait de l’augmentation de l’espé-rance de vie et de l’amélioration de la santé et de la formation des plus de60 ans». Nous voilà rassurés.

LE BIEN VIEILLIR, GAGE DE LONGÉVITÉ ETDIMINUTION DES COÛTSIl n’en demeure pas moins que l’orga-nisation de la société doit impérative-ment tenir compte de cette évolution des tranches d’âges. Il y a bien un «marché» de l’après retraite et de la fi n de vie. A chacun ses besoins. A chacun ses coûts. A chacun ses solu-tions. De la fi nesse de l’analyse, des remèdes et solutions apportés au vieil-lissement de la population dépendra le bien-être de toute une société. Le bien vieillir est ainsi le maître-mot de la réussite. Il faut penser au fi nancement de nos retraites, contrôler les coûts de la santé. Maintenir les gens en bonne santé par une alimentation saine, une

activité sportive régulière, faire de la prévention une priorité, responsabili-ser chacun, modifi er les modes de vie sont bien plus qu’une louable inten-tion mais une nécessité sociologique, fi nancière et politique, indispensable à la cohésion sociale.Au Japon, en Chine, des cours de Taï chi, des machines de sport enva-hissent les parcs publics. Les seniors sont gâtés. Surtout ils sont légion. Un mode de vie dynamique pratiqué très tôt le matin. Pourquoi ne pas intro-duire dans nos pays industrialisés ce type d’activité? Des places de jeu pour les enfants, et tout près, des places de sport pour nos seniors. Ouvrons donc nos parcs et pelouses à l’activité humaine ! Favorisons la mixité des âges ! EMS, appartements protégés, crèches, même combat.... Pourquoi ne pas les réunir, les rappro-cher? Voilà un concept qui répondrait à bien des attentes, favorisant l’inté-gration sociale. Bref, allier santé men-tale, physique et sociale.Les Japonais sont-ils plus heureux? Je ne le sais pas. Mais s’ils réussissent à mourir en meilleur état, ils ont sans aucun doute fait un grand pas.

dossier seniors

énergie et autonomie : et si bien vieillir devenait un plaisir...

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viandecontre fruitset légumesSavez-vous par exemple qu’une personne âgée vivant seule, lorsque c’est une femme, ne mange plus de viande? Qu’un homme seul, lui, ne mange plus ni légumes ni fruits. Dans les quartiers riches, les escalators sont moins utilisés que dans les quartiers défavorisés. Par contre, on sait que les campagnes de sensibilisation ont autant d’ef-fets dans tous les milieux sociaux. On sait aussi que les mouvements au quotidien (jardinage, marche, porter ses courses, faire le ménage, monter les escaliers, etc.) sont tout aussi utiles et positifs que des séances de fi tness.

dossier seniors

QUAND JE SERAI VIEUX, J’HABITERAI OÙ?Le bien vieillir, c’est aussi s’assumer à la maison. Nombreuses sont les femmes, surtout elles, à envisager clai-rement leur retraite en colocation avec leurs amies. Ne pas se retrouver seules, mettre leurs ressources en commun tout en protégeant leur sphère person-nelle. Une grande maison à louer, un bel appartement à partager sont désormais des solutions tendances. Que l’on soit un senior actif, senior entrepreneur ou tout simplement désirant sauvegarder ses droits et ses devoirs en prenant de l’âge. Voilà bien une nouvelle façon d’envisager sa fi n de vie accompagnée d’amis dont certains, plus jeunes, pour-ront prendre soins des plus fragiles. Jusqu’à temps d’entrer peut-être, ou pas, en logements spécialisés, proté-gés ou en EMS. Il y a donc toute une gamme de possibilités pour répondre aux besoins de chacun. Ne pourrait-on pas aussi envisager pour les personnes dépendantes des familles d’accueil, sur le modèle des familles d’accueil pour enfants? Les subventions de l’Etat se-raient peut-être moins élevées que l’en-tretien de ces old seniors en institutions, quand on sait que près de 80% d’entre eux n’ont pas les moyens de les payer? Les appartements spécialement conçus pour seniors, de plein pied, avec douche italienne, jardin ou terrasse commune

pourraient répondre au besoin d’aide et de sécurité dont nos aînés sont friands.

LES SOLUTIONS SONTPEUT-ÊTRE AILLEURS…«La vieillesse est noble lorsqu’elle se défend elle-même, garde ses droits, ne se vend à personne et jusqu’au dernier souffl e domine sur les siens», écri-vait déjà Cicéron. On veut aujourd’hui choisir sa façon de mourir. A l’hôpital, chez soi, en institution, avec l’aide de la médecine jusqu’au dernier instant, sans elle. Ah mourir en dormant… Mais ce n’est pas si simple. Ce qui est sûr, c’est que mourir malade et très vieux coûte aujourd’hui très cher. A soi et à la communauté. A ses proches aussi.

Et sur le plan psychologique également. Ne parle-t-on pas de mort blanche pour les personnes en situation de démence sénile liée à la perte de mémoire? C’est dur… Mais que ferions-nous sans nos se-niors? Ils sont partout. Dans les associa-tions (culturelles, sportives, caritatives, économiques, politiques notamment). Les voilà devenus piliers du bénévolat. Toutes les expériences professionnelles, de vie trouveront chaussures à leurs pieds. Ils soutiennent leurs enfants et petits-enfants, fi nancièrement, logisti-quement. Bien des seniors actifs créent une nouvelle activité professionnelle indépendante une fois à la retraite. On peut alors se demander aussi si l’on

n’arrête-t-on pas de travailler trop tôt? Ne devrait-on pas également envisager, ou pour le moins mener une réfl exion sur la possibilité d’un changement de fi nancement pour les dernières années de vie qui, on le sait, plombent à elles-seules les primes des assurés, des caisses maladies et celles de l’Etat? Ces questions doivent être mises sur la table sans tabous. Les solutions adé-quates ne se trouveront pas d’un coup de cuillère à pot. C’est Châteaubriand, sans ses mémoires d’Outre-tombe, qui disait : «La vieillesse était une dignité, aujourd’hui elle est une charge». Fai-sons en sorte qu’elle ne le soit pas. Laissons par exemple à nos seniors la possibilité de conduire leur voiture sans les mettre sans cesse sous pression. Incitons-les au contraire à rester actifs, autonomes, raisonnablement bien sûr. C’est bien à l’Etat de faire une place de choix à ceux qui ont, quand ils étaient plus jeunes, été le ciment de la société.

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dossier seniors

personnes âgées : l’exemplevaudois comme modèle national

par Tristan Gratier,président des EMS suisses,secrétaire général de l’AVDEMSDémographie oblige, l’accueil et le sou-tien des personnes âgées dépendantes est un secteur en plein développement en Suisse, pour ne pas dire en muta-tion. Et malgré les inconnues sur le fi nancement, les prestations se déve-loppent et se modernisent, comme ces 10 dernières années dans le canton de Vaud (soins à domicile, accueil tempo-raire, modernisation des EMS ou même assistance au suicide).Confronté plus tôt que d’autres à une pénurie de places d’hébergement, dou-blée d’un problème de fi nancement et de qualité de certaines prestations, le canton de Vaud a été contraint autant

à la créativité qu’à la rigueur fi nan-cière 10 ans avant les autres cantons. On a donc peu à peu vu naître et se développer dans ce quasi « incubateur gériatrique» national toute une série d’innovations dans l’optimisation et l’élargissement de la prise en charge (accueil temporaire, courts séjours en EMS, aide et soins à domicile, appar-tements protégés, modernisation des EMS et augmentation des chambres à un lit), mais aussi dans la qualité (cer-tifi cation, alimentation, animation et récemment reconnaissance du droit à l’assistance au suicide). Même le dialogue vaudois entre les partenaires sociaux et l’Etat (CCT conclue en 2008) peut être considéré comme avant-gar-diste en comparaison cantonale.

PRESTATIONS ET FINANCEMENTBon nombre de ces innovations dans les prestations vont probablement être reprises et adaptées sur le plan fédéral ces prochaines années, dans le respect des particularités cantonales. Mais inexorablement, l’EMS d’hier « long séjour» perdra encore de l’importance au profi t d’un panier évolutif de pres-tations médico-sociales à domicile ou en institution, adapté en fonction de chaque situation. Si la direction dans laquelle vont évoluer les prestations paraît, comme la démographie, assez claire, la question du fi nancement l’est par contre beaucoup moins. Bien malin qui peut dire aujourd’hui qui paiera quoi dans 10 ans, dans quelle proportion et à partir de quel moment ou de quel ni-veau de revenu. Les variations actuelles dans les instances représentatives des assureurs maladie n’aident d’ailleurs pas vraiment à y voir plus clair.

UN SECTEUR ÉCONOMIQUE EN FORTE CROISSANCEDans l’attente de voir quels seront les partenaires autour de la table,

il convient en tout cas de rappeler l’importance non seulement sanitaire et sociale mais aussi économique du secteur de l’accueil et du soutien des personnes âgées. Actuellement, près de 114 000 personnes travaillent dans les EMS suisses (79 000 emplois à plein temps, soit 2,5% des actifs) qui hébergent déjà presque autant de per-sonnes que l’hôtellerie (31,9 millions de jours de soins/an contre 35,5 millions de nuitées) ! Or, selon l’OFS, la popula-tion de plus de 80 ans augmentera de près de 80 % d’ici 2030...S’il est certes majoritairement d’ori-gine publique, une très grande part du chiffre d’affaires de CHF 8 milliardsdes EMS revient ensuite dans l’écono-mie suisse. Ainsi, en 2010, 5,1 milliards de salaires ont été versés aux collabo-rateurs. Au total, la création directe et indirecte de valeur ajoutée par les EMS a même atteint environ 7,5 milliards de francs suisses par an. Que l’on songe à y travailler, entre-prendre ou investir, l’accueil et le soutien aux personnes âgées est en tout cas indiscutablement un secteur d’avenir !

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les députés en action

par Matthieu Blanc, député, vice-président du PLR VaudLe PLR se soucie depuis de nombreuses années de la sécurité des Vaudois. Parmi les phénomènes qui accompagnent l’aug-mentation de la délinquance, l’accapare-ment du domaine public par certaines per-sonnes ou groupe d’individus devient de plus en plus fréquent. Alors que le domaine public devrait, comme son nom l’indique, appartenir à tout le monde, de nombreux habitants renoncent à fréquenter certaines places, rues ou parcs publics parce qu’ils ne s’y sentent plus en sécurité à cause de quelques personnes qui occupent et abusent de ces lieux.

Ce constat est partagé par de nombreux Lausannois. Il n’est pourtant pas propre à la capitale vaudoise et la plupart des villes vaudoises et mêmes certains de nos vil-lages – notamment dans les préaux sco-laires – connaissent également ce fait.Sur cette base, avec mes collègues du groupe PLR, j’ai déposé une motion, d’abord au Conseil communal de Lau-sanne puis au Grand Conseil Vaudois, pour inscrire dans la réglementation com-munale et dans la législation cantonale la possibilité pour la police de prononcer des mesures d’éloignement. Avec cette mesure, la police peut, sans devoir passer devant un juge, interdire à une personne qui trouble l’ordre public un périmètre déterminé pendant une certaine période. Comme à Zurich, Berne ou Ge-nève où un tel système est déjà appliqué avec effi cacité, la sanction sera progres-sive: d’abord, la police pourra signifi er ora-lement une mesure d’éloignement qui ne dépassera pas 24 heures; si la personne refuse de quitter les lieux ou si les circons-tances le justifi ent une mesure notifi ée par écrit pourra prévoir une interdiction de

périmètre (autour de la gare, un parc, etc.) jusqu’à trois mois. L’objectif est donc d’offrir aux forces de police un instrument simple d’un point de vue administratif, effi cace et peu coûteux. Avec ces mesures d’éloignement, la police

pourra ainsi principalement s’attaquer à la fi xation du trafi c de drogue dans certains quartiers; en ce sens, il s’agit donc d’un moyen complémentaire à la Loi fédérale sur les stupéfi ants qui sanctionne directe-ment ceux qui font le commerce de dro-gues. En outre, ces mesures pourront aussi viser les attroupements dans des parcs publics ou sur certaines places ou encore à la mendicité dans des lieux commerçants. Cette proposition n’est bien sûr pas la solution miracle à nos problèmes de sé-curité. Elle s’en prend à certains troubles sous l’angle de l’occupation de nos rues et

ambitionne de permettre aux citoyens de se réappropier l’espace public. A Lausanne, après un vif débat, les mesures d’éloignement ont été adoptées au début de l’année et viennent d’entrer en vigueur. Quant à ma motion au Grand Conseil, elle devrait être débattue en plénum d’ici la fi n du mois de mai. Un rapport de minorité a été déposé et certains députés, en particu-lier du groupe des Verts, combattent cette

proposition au motif qu’elle serait liberti-cide. C’est croire que la liberté est absolue pour tout le monde alors qu’il ne s’agit que de limiter de manière proportionnée les nuisances commises par un petit nombre de délinquants. En outre, le rôle d’un Etat de droit n’est-il pas de s’assurer que tous ses citoyens peuvent librement et à toute heure se déplacer dans les rues vau-doises? Pour le PLR, la réponse est claire.

mesures d’éloignement

un nouvel instrument proposé par le plr pour combattre l’insécurité

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«avec ces mesures d’éloi-gnement, la police pourra

ainsi principalement s’attaquer à la fi xation du trafi c de drogue dans

certains quartiers.»

«le rôle d’un état de droit n’est-il pas de s’assurer

que tous ses citoyens peuvent librement et à

toute heure se déplacer dans les rues?»

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vu dans le canton

création du parti libéral-radical de grandson & environs

tristan gratier, nouveau présidentLes membres du PLR de Grandson et les radicaux des villages environnants étaient convoqués en assemblée constitutive le 25 avril à la salle communale de Grandson. C’est une salle bien remplie qui a accepté à l’unanimité les nouveaux statuts et la fusion entre les libéraux radicaux de toute la région. Le nouveau président élu, Tristan Gratier, président du Conseil général de Corcelles-Concise, a particuliè-rement remercié l’ancienne présidente PLR de Grandson, Carole Schelker et le président des radicaux des environs, Laurent Froidevaux pour leur travail. Le nouveau comité élu s’est donné pour mission de tisser des liens forts avec la

population au travers de plusieurs stands en ville de Grandson avant les votations fédérales ; en organisant des soirées conférences ; en prenant régulièrement posi-tion dans la presse régionale et surtout en invitant automatiquement aux séances de comité tous les Municipaux de la région qui soutiennent les valeurs libérales radicales de liberté, responsabilité et de solidarité. Dans la foulée, il a été décidé sur demande du président du PLR du Nord vaudois Rémy Jaquier d’organiser le prochain grand Congrès du parti cantonal vaudois le 4 septembre à la salle des quais à Grandson.

acro un jour, acro toujours !Dix bougies pour notre nouvelle Constitution vaudoise, il ne fallait pas rater ça ! Aussi les membres de l’ACRO (Association des Constituants Radicaux Optimistes), tout dis-ponible pour une manifestation offi cielle de l’Etat de Vaud... qui ne vint jamais (!), ont pris leur destin en main et se sont rendus du 11 au 14 avril en Roumanie. Et ce fut dignement commémorer, avec une réception à l’ambassade de Suisse par SonExcellence Jean-Hubert Lebet , son adjoint Marc Bruchez, entourés de leurs cadres : une occasion idéale pour prendre conscience de l’important travail sur place, notamment avec le fonds de solidarité créé par la Suisse pour ce pays membre de l’UE. Suivirent,

inévitables, le château de Bran – antre de Dracula – puis la première école du pays(XIe siècle) et la citadelle de Brasv, comme la jolie ville médiévale de Sighisoara tous purs délices historiques et festifs. Sur le parcours, chacun put faire montre de ses talents de chanteurs, Hymne vaudois compris, s’il vous plaît ! Mais le clou fut vécu en la résidence d’été des rois de Roumanie à Sinaia où, non contents d’avoir chassé l’ancestral ours bernois, nos Constituants dégustèrent (pile le 14 avril !) du plantigrade roumain de la même espèce... !

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plr bex-gryonMardi 11 juin 2013, 20 hSalle historique de l’Hôtel de VilleBexAssemblée générale

cdlCafé Vieux-LausanneRue Saint-Pierre 6Mardi 11 juin 2013, 19 hDébat sur le thème: «La droite et la gauche aujourd’hui». Avec notamment Géraldine Savary et Olivier Feller.

Lundi 25 juin 2013, 18 h 30Débat sur le thème: «Les nouveaux moyens de communication : quelle uti-lité pour la politique?». Avec notamment Philippe Nanter-mod.

plr lausanneMercredi 12 juin 2013Assemblée générale

les mousquetaireset leurs amisJeudi 13 juin 2013, 12 hRestaurant Le Vaudois (sous-sol)LausanneThème: «Evolution et révolution prochaine en Pays de Vaud». Orateur : Charles-Denis Perrin.

plr vaudMercredi 3 juillet, 20 hSalle à défi nir, MorgesCongrès

votations Dimanche 9 juin 2013Votations cantonales et fédérales

tribuneProchaine parution: 26 juinDélai rédactionnel : 17 juin

Page 11: Tribune -  mai 2013

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opinion

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anachronisme bruyantla riponne n’est pas la plaza del sol

par Philippe Miauton,secrétaire général du PLR VaudChaque 1er mai, c’est la même ren-gaine. Aussi convenu que le carnaval de Lausanne rime avec week-end plu-vieux. Les manifestants de la fête du travail – au demeurant toujours moins nombreux –, expriment leur courroux. Les porte-voix hurlent toujours les mêmes slogans prévisibles, criant à l’injustice et à l’exploitation. Le patron, le capitalisme, le «pas assez d’Etat» sont pointés du doigt. A les entendre, la Suisse est un enfer où règne l’exploita-tion consentie. Un enfer dont il faudrait s’échapper au plus vite, évidemment. Pour aller où? C’est la question à la-quelle on attend une réponse, en vain.A ce titre, on ne saurait suggérer que le 1er mai helvétique de l’année prochaine fasse villégiature plaza del sol à Madrid. Un petit voyage d’étude en quelque sorte. Là où leurs slogans pourraient faire mouche. Cette place est devenue

le symbole des indignés espagnols, qui eux connaissent les affres de la crise économique et sociale. Par comparai-son, il y a quelque chose d’indécent à voir des gens défi ler dans nos rues. Cela alors que notre taux de chômage est le plus bas d’Europe, que seulement 3,8 % des Suisses de 18-25 ans ne trouvent pas d’emploi. En France, c’est un jeune sur quatre. Plus d’un sur deux en Espagne. Dans le canton, le fi let so-cial est lui l’un des plus larges. Le sys-tème de santé n’exclut personne. Quant à nos fi nances saines, elles permettent

de privilégier les investissements plutôt que le remboursement des dettes. S’il fallait critiquer le système vaudois, on comprendrait beaucoup plus que les manifestants demandent que la forma-tion redevienne le premier poste des dépenses du canton, en lieu et place de la santé et du social. En Suisse, au vu de la situation occi-dentale, il conviendrait de fêter la paix du travail tous les jours. Pour le PLR, elle passe par les conventions collec-tives plutôt que par la rue. Car, à force de crier au loup dans l’un des pays les plus prospères au monde, les Suisses ne manquent pas de passer pour des enfants gâtés. Sans compter, qu’un certain anachronisme mâtine ces 1er mai. Les drapeaux de Che Guevara se mêlent aux fanions Unia. Parfois le marteau et la faucille s’invitent sur les pancartes. Les slogans, eux, sautent de la lutte fi nale à la libération d’Öcalan. Hors sujet !

Loin de nous l’envie d’empêcher ceux qui le souhaitent de défi ler pour dé-fendre toutes les causes rouges vives de la planète. Mais de grâce, moins fort sous les fenêtres. Car dans les bureaux, il y a des gens qui travaillent.

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pipi assis pour tous !la chronique d’uli windisch

Dans certaines crèches suédoises il n’y a plus ni fi lles ni garçons, plus que des « amis », au nom de l’égalité des sexes ; une éducation sortie tout droit de la « théorie du genre » (gender studies) qui nous vient des USA et qui s’enseigne de plus en plus dans nos Universités. En bref, et de manière à peine simpli-fi ée, pour cette théorie philosophico-sociologico-politique il n’y a plus de différence fondamentale entre mâles

et femelles. L’identité sexuelle n’est qu’une construction sociale – encore le constructivisme – qui doit transcender les réalités naturelles. Et si ce n’est pas possible, ça l’est quand même puisque la théorie et l’idéologie l’ont décidé. Est-ce le retour d’une certaine forme de lyssenkisme, qui prétendait aussi avoir raison de la nature, toujours parce que l’idéologie, dans ce cas marxiste, l’avait décidé. En plus de l’homme

nouveau il fallait sans doute aussi des plantes nouvelles. Dans le cas présent, il est certainement interdit de parler d’homme nouveau, puisque le mot homme est « genré ».On parlait un peu moins de la Suède social-démocrate exemplaire ces der-niers temps. Là voilà qui revient au pre-mier plan comme laboratoire féministo-genré européen. Dans ce nouvel avenir radieux, promis asexué, l’hétérosexua-lité devient une norme imposée par la société et est carrément discriminatoire pour les autres orientations sexuelles. Chers petits hommes, préparez-vous à uriner assis, à devoir vous habiller tantôt en garçon, tantôt en fi lle, vous alternerez entre poupées et fusils (mon Dieu non ! les armes sont évidemment bannies), plutôt des camions, et sans photos sexuées.Dans ce paradis « genré », les parents convertis refusent de laisser Mère Nature décider ; les enfants doivent

être élevés « de façon aussi neutre que possible, cela leur donnera plus de pos-sibilités, au lieu de les limiter » (dixit). Certains parents refusent même de dévoiler le sexe de leurs petits…Il y a bien sûr aussi un lien entre ce genre de théorie et les revendications actuelles très bruyantes, agressives et violentes dans le domaine de l’homo-parentalité, et des autres exigences des milieux homosexuels, LGBT, etc.Ceux qui se livrent à ce genre d’expé-rimentation sur l’être humain ont-ils souvenir des résultats et conséquences des autre expériences visant à créer un homme nouveau? Oublient-ils que ces petits enfants n’ont rien demandé de tel et devront assumer seuls les consé-quences d’avoir fait l’objet d’une pure expérimentation idéologique, dont on connaît pourtant les ravages?

Uli Windisch

d’autres commentaires d’actualité sur

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Invité d’honneur : Jean-Pierre Danthine,vice-président de la direction de la Banque Nationale suisse

Prix de la soirée : 180 francs, boissons comprises (inscription individuelle ou tables de 6 ou 8 personnes)Renseignements et inscription [email protected] ou 021 323 72 78

PROGRAMME18 h 30 Accueil et apéritif19 h 30 Ouverture de la soirée. Propos de bienvenue de M. Frédéric Borloz, président PLR VD et de M. Jean-Jacques Aubert, municipal de Morges Discours de Mme et MM. Jacqueline de Quattro, Pascal Broulis, Philippe Leuba, conseillers d’Etat20 h Repas20 h 45 Intervention de M. Jean-Pierre Danthine22 h 15 Vente aux enchères d’une œuvre de Pascal Besson22 h 30 Ouverture du barMinuit Fin de la manifestation

Grande soirée de galajeudi 30 mai 2013, dès 18 h 30 au Casino de Morges

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vente aux enchèresd’une œuvrede pascal besson

« Dézaley, elles sont làles neiges d’antan» Acryl sur peuplier, 85 x 85 cm

point fort

les vacances avant l’heure

par Jean-Marie Surer, député, président du groupe PLR au Grand Conseil vaudoisLes pays européens affi chent des taux de chômage alarmants. En Suisse, c’est tout le contraire. Les taux sont in-solemment bas. Dans toute la Suisse? Eh bien non. Le Grand Conseil vaudois souffre depuis quelques temps de ce que l’on appelle communément le chômage technique. Celui qui vous est imposé, faute de tâches à effectuer. Pourtant, les sujets ne manquent pas. Mais à l’heure où tous les parlements s’activent pour répondre aux défi s éco-nomiques et sociétaux de notre époque, le Grand Conseil vaudois s’offre des congés. On était plutôt habitué au contraire. Trop d’interpellations, trop de

rapports, trop de palabres. Force est de constater que le canton de Vaud fait ex-ception. En effet, faute d’objets à traiter, la séance a été annulée. Pas une, pas deux, mais trois séances… Les médias alémaniques ont bien entendu sauté sur l’occasion pour relayer l’informa-tion et véhiculer les clichés éculés du Romand qui ne travaille pas. Je les ras-sure, l’arc lémanique reste le poumon économique de la Suisse.

Mais revenons au Grand Conseil. Le président du parlement – dont l’une des prérogatives principales est celle d’établir les ordres du jour – aurait-il trouvé la parade pour arriver à bout de nos programmes plus que fournis? Ou appliquerait-il au Grand Conseil des grilles horaires d’activité que l’on

connaissait plutôt dans les milieux scolaires? Pas vraiment. Car matière, il y a. Mais à bout tou-chant. Tout se trouve dans les anti-chambres du Grand Conseil que sont le Conseil d’Etat et les commissions. Ainsi la loi sur la caisse de pensions, la loi sur l’énergie, la question des impôts sur les entreprises ainsi qu’une longue série d’investissements sont aux portes du Palais de Rumine. Cer-tains dossiers, comme le plan direc-teur cantonal, sont aussi peut-être intentionnellement freinés. Toujours est-il que si les députés accueillent parfois avec soulagement et bonne humeur les fi ns de séances avancées, voire une journée exception-nellement annulée, ils ne comprennent en revanche pas qu’en l’espace d’un mois, l’équivalent de deux journées soit tracé alors que nombre de leur in-terpellations, postulats et motions sont sur les bureaux de l’administration. Chômage technique, je vous disais.Puisque nous avons du temps, nous pourrions peut-être nous pencher sur les dossiers du Conseil communal lausannois. Le retard s’accumule du côté de la Palud où certains objets en souffrance remonteraient à 2007.

Nous pourrions aussi aider le Grand Conseil genevois. En 2005, l’ordre du jour avait déjà neuf mois de retard, accusant 276 motions pendantes dont la plus ancienne remontait à vingt ans. Imaginez, huit ans plus tard. Mais que l’on ne se fasse pas d’illusion. Si c’est un peu les vacances avant l’heure pour nous députés vaudois, à l’image de la place de la Riponne inondée la semaine dernière, nous allons vite avoir la tête sous l’eau à nouveau... pour rattraper le retard.

publicité«à l’heure où tousles parlements s’activent pour répondre aux défi s

économiques et sociétaux de notre époque,

le grand conseil vaudois s’off re des congés.»

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14 | tribune | No 5

questions de valeur

par Jean-François Ramelet,pasteur responsable de «l’esprit sainf, une oasis dans la ville » à LausanneEn prévision de la votation du 9 juin pro-chain, plusieurs dignitaires des églises chrétiennes de Suisse se sont prononcés en faveur du référendum contre les mo-difi cations urgentes de la Loi sur l’asile. Dans sa prise de position, la Fédéra-tion des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) souligne à plusieurs reprises qu’elle aspire à ce que « les réfugiés puissent continuer de trouver en Suisse une protection sans réserve contre les persécutions ». Qui n’est pas d’accord avec un tel énoncé ?Mais je m’interroge : la politique menée actuellement par notre pays a-t-elle réellement défendu les « persécutés » ? Et je m’inquiète, suis-je encore chrétien si j’éprouve des doutes à ce sujet ?Les «persécutés» désirent trouver un lieu, un pays où échapper à l’oppression, à la barbarie qu’un régime, ou qu’une

société fait injustement peser sur leur propre vie et celle de leurs familles. On le sait depuis de nombreuses années, le recours au droit d’asile a peu ou prou été utilisé par des migrants qui fuient non des «persécutions», mais la «malice des temps»: l’extrême pauvreté, le manque de perspectives économiques, l’incurie politique et peut-être prochainement les bouleversements climatiques. L’enjeu de l’application de la Loi sur l’Asile est précisément de distinguer le réfugié du migrant. La tâche est j’en conviens très diffi cile, d’autant plus que l’un et l’autre ne se distinguent pas par leur degré de souffrance; mais par la cause de leur exil. Une différenciation parfois diffi cile à établir et humainement douloureuse à assumer. Au titre de chrétien convaincu, j’estime toutefois qu’il faut prendre des mesures de protection du droit d’asile qui est menacé par cette confusion.La politique d’asile, devrait être claire-

ment distincte de la politique migratoire de la Suisse. Or, tel n’est pas le cas, ni dans l’application de la loi, ni dans les discours de plusieurs partis politiques de gauche ou de droite qui mélangent habilement les termes de «réfugié» et d’immigrant et qui contribuent à cette confusion.Or actuellement des signaux montrent que la population suisse est réservée (c’est un euphémisme) par rapport à une politique d’asile qu’elle juge trop laxiste. Ce mécontentement profi te à des partis ou des groupes qui exploitent vilement les penchants xénophobes qui som-meillent en nous. Au bout du compte, la situation actuelle ne fait que précariser les «persécutés» qui auraient droit à l’asile, notamment en favorisant un climat généralisé de suspi-cion et de peur à l’égard de l’étranger. Je crains que par angélisme, les autori-tés des Eglises en Suisse contribuent à ce malaise en culpabilisant les Suisses

par des propos pleins de bons senti-ments, et des discours lénifi ants. Alors que le droit d’asile devrait être un objet de fi erté du peuple suisse, il est devenu en quelques décennies une source de tensions sociales, de lassitude et de rejet.J’estime qu’une clarifi cation du droit d’asile, permettrait de préciser notre politique migratoire, d’encourager des politiques d’intégrations et d’aide au dé-veloppement des pays pauvres (je suis par exemple favorable à l’augmentation de cette dernière, fi xée provisoirement à 0,5 % du PIB jusqu’en 2015). Ce qu’il faut viser, c’est l’accroissement de l’empathie des Suisses à l’égard des pays les plus démunis et fragilisés de la planète ainsi que des persécutés ac-cueillis sur notre territoire. Je ne suis pas convaincu qu’on en prenne le chemin. L’engrenage est devenu socialement et politiquement dangereux: il faut protéger le droit d’asile!

droit d’asile et bons sentiments...

un palais des glacescomme horizon d’attente

la chronique de pascal décaillet

Venir plaider dans un journal PLR en fa-veur de l’élection du Conseil fédéral par le peuple, c’est un peu comme militer en plein cœur du bocage normand pour les vertus de la cuisine à l’huile d’olive ! Je m’y emploie tout de même, conscient que je ne convaincrai pas grand monde, et surtout que je serai, le 9 juin, dans le camp des perdants. Mais je veux tout de même répéter ici des arguments qui sont les miens depuis plus de 25 ans. On les retrouve chez une Micheline Calmy-Rey, un Robert Cramer ou un Pierre-Yves Maillard, qui ne sont pas de féroces populistes, mais des citoyens de ce pays, soucieux du bien public, partisans comme moi d’une évolution de notre système. Surtout, certains arguments des opposants ne tiennent pas du tout la route. D’autres, comme la protection des minorités linguistiques, sont au contraire très pertinents et devront bien être dé-battus pendant la campagne.

Citoyen, je veux donner à l’exécutif fédéral de mon pays – à tout exécu-tif, d’ailleurs, y compris communal ou cantonal – l’importance et le lien avec les citoyens qui doivent être les leurs. La Suisse, ce sont 26 Etats, et, dans les cantons, les magistrats exé-cutifs sont directement élus par le peuple. Y compris les cantons bilin-gues (Berne, Fribourg, Valais) ou mul-tilingues (Grisons), chaque Constitution cantonale ayant inventé des garan-ties de représentation des minorités.Le principe d’élection directe n’a donc rien d’anti-suisse, rien d’extra-plané-taire, rien qui serait à ce point étranger à notre génome. De grands conseillers fédéraux, c’est vrai, ont été élus par le Parlement, Tschudi, Furgler, Delamu-raz. Mais à l’inverse hélas, d’immenses espoirs pour la Suisse ont été écartés par la coterie d’un corps intermédiaire craignant les têtes qui dépassent. Ne

citons que deux noms : Karin Keller-Sutter, Pierre-Yves Maillard.Pour parler clair, je préfère 4 millions d’électeurs à 246. Je préfère des candi-dats sillonnant le pays, menant au fond au fond 26 campagnes, dans au moins deux langues, et je pense même qu’ils devront se faire à l’italien, à la simple nécessité de convaincre ses 245 collè-gues du Parlement fédéral, avec ce que cela implique d’effets de cour et de com-binazione. Je préfère, surtout, que nos conseillers fédéraux soient des élus du peuple, avec la verticalité tellurique de ce statut, que de simples émanations du Parlement. Regardez certains membres actuels du Conseil fédéral : tellement ou-blieux du pays profond qu’ils ne vivent et n’existent que pour le minuscule théâtre d’opérations de la Berne fédérale. Un Pa-lais des glaces comme horizon d’attente.Je conçois parfaitement que mes com-patriotes préfèrent, cette fois encore,

le statu quo, et ne m’immolerai assu-rément pas par le feu au soir du 9 juin. La vie continuera ! Mais il faudra bien qu’advienne le jour où ce pays ait enfi n, non point un conseil d’administration, mais un gouvernement. Avec des per-sonnalités fortes, puissantes, comme le furent d’ailleurs celles de la première équipe de 1848, l’âge des Furrer et des Druey. J’observe la politique depuis tant de décennies, et n’ai jamais eu à me plaindre de la vivacité d’un caractère : Furgler, Delamuraz, Couchepin, Maillard, Chavanne. N’ayons peur ni du talent, ni du charisme, ni du lien affectif avec le peuple. Il y a, dans la vie, suffi samment de pisse-froid et d’endormeurs du désir pour que nous allions chercher ailleurs nos modèles et nos références. Oui, je voterai cette initiative, je perdrai, mais au moins ça m’aura fait du bien.

Pascal Décaillet

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france-allemagne

hollande joue avec l’europe...

dans le monde

par Pierre SchaefferCe premier anniversaire de l’élec-tion de François Hollande ne retentira pas comme l’Hymne à la joie. Le bilan s’avère particulièrement négatif, à l’ins-tar de sondages calamiteux. Hormis l’illusion lyrique du mariage pour tous,

ses objectifs économiques ont tous été démentis. L’inversion de la courbe de chômage à la fi n de l’année relève du vœux pieux. La réduction des défi cits publics à 3 % est d’ores et déjà différée, au mieux renvoyée à 2015. La straté-gie de baisse de la dépense publique n’est toujours pas ciblée. Au sein de la majorité parlementaire cette politique hésitante, au gré d’un cap mal défi ni, se révèle facteur de division au risque de provoquer une véritable fracture.Pour achever ce bilan sans gloire, c’est aujourd’hui l’Europe qui est en cause, l’arche sainte de la Ve République, l’en-tente franco-allemande au service de la construction européenne, héritage d’un demi-siècle, au cœur des prérogatives présidentielles toujours sauvegardée, aujourd’hui menacée. Elle l’est à la suite du procès instruit par le parti socialiste dont Hollande fut le premier secrétaire pendant plus de dix ans et qu’il n’a pas réellement démenti. Il aurait dû aussitôt récuser « l’intransigeance » reprochée à Angela Merkel, c’est-à-dire l’objectif de stabilité édicté par le traité signé par Hollande. De même devait-il condam-ner le grief « d’égoïsme » adressé à la chancelière au nom du refus d’une mise en commun de la dette des Etats d’Europe du sud et du nord.Après le faux débat des mots qui blessent et compromettent la construc-tion européenne vient le véritable enjeu qui est celui de la sauvegarde de l’Union monétaire, c’est-à-dire de l’euro dans le contexte sensible des élections allemandes du 22 septembre.

Ici il ne s’agit plus des provocations du parti socialiste français mais des griefs de l’Allemagne à l’égard de l’Union monétaire et de son pilier fédéral la Banque centrale européenne (BCE). La chancelière a certes admis que le pré-sident de la BCE, Mario Draghi, décrète l’irréversibilité de l’euro mais pas à n’importe quel prix, pas au prix de l’infl ation due à la création monétaire provoquée par le rachat par la BCE des titres de la dette des Etats menacés de faillite. Cette politique de création mo-nétaire est celle de la banque centrale des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et du Japon et la France ne cesse de la revendiquer, au nom de sa tradition séculaire d’infl ation-dévaluation. Ce grief de l’Allemagne est aggravé par le dispositif d’assistance aux Etats en cessation de paiements comme Chypre récemment et qui repose sur la troïka

FMI-BCE-Commission de Bruxelles, investie du pouvoir de décision, hormis tout contrôle démocratique. On est ici au cœur d’une revendication constante de l’Allemagne : le contrôle parle-mentaire de l’intégration européenne. L’Allemagne le pratique sur le plan inté-rieur en soumettant à son parlement, sur injonction de sa Cour suprême, tout engagement fi nancier dans la zone euro, mais le contrôle parlementaireà l’échelle européenne n’existe pas, re-fusé par la France qui en même temps dénonce l’égoïsme de l’Allemagne.C’est là sans doute la face la plus sombre du bilan de Hollande : sa mé-connaissance de l’Allemagne. Il n’a de cet Etat qu’une perception dictée par le ressentiment, l’appui d’Angela Mer-kel à Sarkozy en 2012. Hollande reste persuadé que les socio-démocrates peuvent l’emporter le 22 septembre, et qu’ils seront plus accommodants que les chrétiens-démocrates. Double erreur qui ajoute l’ignorance à l’incom-pétence.

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«c’est là sans doutela face la plus sombre du bilan de hollande:

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Page 16: Tribune -  mai 2013

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par Fabienne GuignardA s’appeler François en France, à la tête de l’Etat, on aurait pu croire Hollande destiné à une haute destinée. Mais les moqueries à son endroit, dans tous les pays font légion. Sauf au Mali ou il est LE sauveur. Et ça lui fait un bien fou tous les matins de savoir qu’on l’adore quelque part. Le pauvre passe depuis un an que de mauvais moments. Faut dire qu’il n’a pas de chance notre François. Déjà qu’on ne cesse de le comparer à Mitterrand, mais à la baisse. Puis pour gâcher la fête, le nouveau pape François vient lui faire concurrence sur ses terres. Quel culot, s’appeler comme lui ! D’As-sises sera canonisé, le président fran-çais sûrement pas. François Hollande est ainsi relégué à la dernière place d’une lignée de grands hommes prénommés François, faute d’en être un lui-même manifestement. Il me fait mal au cœur... C’est vraiment trop injuste tant de mé-chanceté… Mais il a une grande force: celle de prévoir le temps…Hollande est à lui tout seul le baromètre de la France. Et l’aiguille est toujours sur rafales et pluies intermittentes. Les eaux envahissent les terres, les terrains s’écroulent. Bref que des dégâts natu-rels. Toutes ses sorties offi cielles se dé-roulent sous la pluie. Ses conseillers en communication devraient vraiment lui conseiller de faire un tour au Sahel et au Darfour, question d’être un peu utile… Bref il a la « scoumoune» François Hollande. La pluie vient à balayer et détruire deux de ses costumes Armani lors de son installation offi cielle à l’Ely-sée bousillant au passage une décapo-table de la république qui prendra l’eau. La foudre le forcera à détourner son avion de sa destination berlinoise et lui, tout remué par tant d’intempéries, un jour si important, se retrouvait tout per-du sur le tapis rouge de la chancelière allemande. S’il vous plaît qu’il n’aille pas au Festival de Cannes… Avec Hollande, il pleut tout le temps. Mais à force, on ne peut s’empêcher d’y voir un signe… Et par pluie, la vie est moins belle forcément. Une petite pluie d’été pour rafraîchir sent bon le renou-veau, mais les averses à répétition lui donnent un petit air de petit garçon puni

au fond de la salle de classe. Les bras ballants, le regard fi xe, ne sachant pas comment se battre contre tant d’ad-versité. Désoeuvré, ahuri, apeuré… La misère du monde sur les épaules. Il reprend même du poids. Grande ques-tion de par le monde: la «scoumoune» serait-elle contagieuse? Même sa cra-vate faisait la follette partant toujoursà droite, preuve subliminale que Mélan-chon ne peut plus être son ami. Et ce n’est pas que la faute du vent…Une étude très sérieuse vient justement de présenter les anciens présidents français sous le signe de la prédiction météorologique. On ne peut s’empê-cher de sourire. Hollande, c’est la pluie. Sarkozy c’était le chaud, voire même la sécheresse. Le beau temps c’est bon pour le moral d’où ses envies de câli-ner les pays du Maghreb pour se sentir à l’aise. La Lybie pour prendre un bol d’air frais et se refaire une santé, c’est le pied. Il n’a vendu ni rafales, ni cen-trale nucléaire à Kadhafi mais la ven-geance sera forte. Il détruira un tortion-naire sous le soleil brûlant de Tripoli. A défaut de yacht de luxe et sans lunette Ray Ban à la fi n de son mandat, il pré-fèrera son Airbus look Air Force One de seconde main pour braver les cieux et la météo, la foudre et les éclairs…Chirac avait le soutien du ciel. Beau

temps. Toujours en hausse. Le temps ne restait jamais maussade longtemps. Faut dire que pendant quarante ans, il avait eu le temps de discuter avec les plus hautes instances du ciel pour rester au pouvoir. Lui la «scoumoune», c’était pas son truc. Sauf qu’il a eu une attaque qui l’empêchera de dire NON en personne à la guerre en Irak. Dominique

de Villepin le remplacera brillamment faisant de lui le héros dans les livres d’histoire. Je sais, j’adore Dominique…Et Mitterand, c’était le froid. Pas de pluie. Temps sec mais frisquet. Un petit air de « faut pas pousser mémé dans les orties car je peux être méchant et très malin». Et il l’était en bon scorpion ascendant scorpion, un brin machia-vélique. Et pas qu’un brin. Mais le froid aide à la réfl exion intellectuelle.Il ragaillardit les vaisseaux, stimule la circulation sanguine. Bref, il avait du sang froid le bougre. Peut-être bien ce qui manque à son successeur actuel qui lui aime à plonger au plus profond des sondages et qui manifestement adore les douches froides ou pour le moins les bains longue durée qui ramollissent les tissus. Même ceux du cerveau…

frivolités essentielles

ne prévoit pas le temps qui veut

on met le feu

par Jerry Khan & associés

TOP CHEFLors de Ouest Expo à Malley, le chef du groupe UDC, Michael Buffat a participé au 2e concours de barbecue en Suisse Romande. Confi ant dans sa capacité de maîtriser un grill à gaz,il se voyait tout en haut de l’affi che.Ce ne fut pas le cas. Espérons que ses capacités de chef seront meilleures dans les travées du Grand Conseil.

ÉNERGIEAu rythme du développement des éoliennes dans le canton de Vaud, plu-sieurs pensent que la transition éner-gétique ce n’est que du vent. Mais soucieux de soutenir quand même des éoliennes plusieurs députés PLR proposent d’en mettre une en face du groupe vert Libéral au Grand Conseil. Au rythme où les vert’libs changent d’avis et de position, il y a suffi sam-ment de courants d’air pour faire tur-biner une hélice, relativement grande...

AUTRE TEMPS, AUTRES MŒURSEn 1998, le syndicaliste Pierre-Yves Maillard fait l’éloge de la grève. Il lui attribue des vertus quasi mystiques : «La grève est une libération. (…) Il faut la grève pour conquérir cet espace de liberté et d’autonomie ; sans elle, la gauche et les syndicats n’arriveront à rien d’important»… Devenu président du Conseil d’Etat, les règles changent. N’a-t-il pas rappelé aux fonctionnaires certaines dispositions applicables en matière de grève? Les grévistes doivent notamment, s’annoncer au Départe-ment. Désormais, pour «s’affranchir de la domination matérielle et culturelle du système», il faut le faire dans le cadre du règlement prescrit...

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france. et l’aiguille est toujours sur rafales et pluies intermittentes.»