Trajectoire N°93, Sexy X-Mas
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Transcript of Trajectoire N°93, Sexy X-Mas
L’ax
e du
luxe
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Hiver 2010CHF 9.- / € 6.-
SEXY X-MASn° 93
TRAJECTOIRE 4 Hiver 2010
10 RUE DU RHôNE Dernièresnouvellesdel’artèreduluxe.
14 REPéRAGES Quelquesadressessélectionnéespourvous.
24 SPECTACLES Troisreprésentationsànepasmanquer.
30 L’INVITé LesconfidencesdeJeand’Ormesson, l’amoureuxdesmots.
36 DIANE KRUGER Ambassadrice,mannequinetactrice,DianeKruger nousparledesonparcoursetsesobjectifs.
40 MICHAEL SCHUMACHER DeretoursurlescircuitsdeF1depuisunan,lepilote delégendenouslivresesimpressionssurlasaisonécoulée.
44 ZENITH L’interviewdeJean-FrédéricDufour, nouveauCEOdeZenith.
54 JOAILLERIE DerekCremersAl’Emeraude, enconstantequêted’excellence.
58 BARBARA HENDRICKS Retoursurlatrajectoired’unegrandedame àlavoieprédestinée.
62 MODE Unelumièrepolaireplanesurlacollection prêt-à-porterdeChanel.
70 LINGERIE ChantalThomassnousenvoûteavec sacollectionauxlignessensuelles.
76 SHOPPING Milleetuneidéescadeauxglamourpourremplirvotrehotte.
84 AUTOMOBILE MercedesCLS2,laconfirmation.
94 DESIGN Zoomsurlanouvellegénération«swissdesigners».
TRAJECTOIREn°93
SOMMAIREHiver 2010
TRAJECTOIRE 22 Hiver 2010
Parcours gourmand au
pays de Favarger
retour aux sources pour la manufacture Favar-ger qui s’installe au no 19, quai des Bergues, à deux pas du lieu qui l’a vu naître, en 1928. La boutique propose un voyage dans le monde du chocolat. dès l’entrée, une vitrine de prali-nés, ganaches et bouchées fraîches aguiche le visiteur. une passerelle le mène ensuite dans une deuxième partie du magasin où d’anciens livres, outils et machines en fonte retracent l’histoire de la maison. au fond, un atelier de fabrication permet de suivre en direct le travail de l’artisan. une dégustation est proposée pour découvrir toute la diversité des produits Favarger et le che-min parcouru depuis la création de ses célèbres avelines, en 1922. Les arguments d’une telle visite ? La douceur et l’amertume conjuguées du praliné à l’ancienne peut-être. À moins que cela ne soit l’onctuosité fruitée de la ganache à la framboise… —
FavargerQuai des Bergues 191201 GenèveT. + 41 22 738 18 26www.favarger.ch
Le sPéciaListe du cashmere
repeaT
Le premier repeat store de suisse romande a ouvert ses portes en novembre au centre-ville. expert du cashmere, le magasin propose des vêtements élégants ainsi qu’une large gamme d’accessoires. il se dédie entièrement à ses trois marques : repeat la glamour, Joe taft qui réin-vente les années 80 et dtlm (don’t Label me) et ses créations à la mode. créé en 2005, le groupe a su rapidement s’imposer comme le leader européen de la maille de luxe. Largement dis-tribuées en europe, ses marques sont également disponibles en russie ainsi qu’aux etats-unis. et pour cause : la laine de cashmere repeat est d’une qualité exceptionnelle. elle provient de chèvres de mongolie qui ont développé une toison spécialement épaisse pour survivre aux hivers rigoureux de la région. Bon à savoir : la laine de 3 à 5 chèvres est nécessaire pour tricoter un pull en cashmere.—
rePeaT STOreRue du Marché 281204 GenèveT. +41 22 310 05 05www.repeatcashmere.com
royaume du romantisme
WILTON
Les futures mariées peuvent se réjouir : fini les détours par Paris, Londres ou encore new york pour trouver la robe du grand jour. un magasin spécialisé en la matière a ouvert au cœur de la vieille ville. Wilton conçoit des robes de mariée sur mesure. tous les modèles sont imaginés par des designers talentueux - huit au total - parmi lesquels Valentino ou oscar de la renta. « comme vous l’avez toujours imaginé », tel est l’adage de la maison qui propose un service individualisé et complet, du choix de la robe à celui des accessoires. « Les clientes sont guidées par des conseillères qui cherchent avant tout à respecter leur personnalité », explique christine Le marrec, directrice des lieux. elle recommande au passage de compter huit mois pour obtenir un modèle parfaitement ajusté. La conception d’une robe est une entreprise de longue haleine… —
WILTONRue Chausse Coq 21204 GenèveT. +41 22 300 22 11www.wilton.ch
en Vue repÉrages
TRAJECTOIRE 36 Hiver 2010
RENCONTRE
CINÉMAPar Georges DUCRYPhoto Marcel HARTMANN
Après une enfance rigoureuse, la discipline de la danse et la frénésie des années de mannequinat, la belle Diane Kruger s’ouvre grâce au cinéma où sa beauté florissante trouve des rôles toujours plus complexes. Démonstration dans « Pieds nus sur les limaces » à l’écran en ce moment.
DIANE KRugER,L’ ANgE bLOND
C’ est une jeune femme plutôt réservée qui
s’est prêtée au jeu des questions-ré-
ponses. Pour saisir l’âme qui se dérobe
derrière le regard de biche, tâchons de lire
la surface. Physiquement, Diane Kruger n’appartient pas complè-
tement à notre époque. Sa beauté rappelle les années 1950. La
blondeur hitchcockienne. La tonicité qu’on imagine fignolée plutôt
que travaillée, la saine fraîcheur qui s’ombre d’une fuyante fragilité
à la Grace Kelly.
Mais Diane Kruger a la vie d’une héroïne d’aujourd’hui. Nul besoin
pour elle d’épouser un prince. Avec son parcours de mannequin
puis d’actrice, elle est entrée d’elle-même dans l’aristocratie du
moment, celle des people. Un milieu qui se préserve en frayant
entre soi. L’actrice de 34 ans mène une histoire d’amour longue
distance – elle à Paris, lui à Vancouver – avec le Canadien Joshua
Jackson, connu pour son rôle dans la série Dawson. Auparavant,
elle avait épousé Guillaume Canet, autre garçon à l’air de grand
adolescent nonchalant.
La comparaison à Monica Bellucci ne manque pas de venir à l’es-
prit. Diane Kruger pourrait être le négatif sage et nordique de la
torride Italienne. Les deux actrices possèdent le même épais dos-
sier de cover girl. Elles souffrent également de la difficulté à s’im-
poser comme des comédiennes reconnues après leurs années
de mannequinat. Pourtant on sent un vrai
potentiel de jeu chez l’Allemande, elle sait
alterner les registres.
Charismatique en espionne fatale dans « In-
glorious Basterds » de Quentin Tarantino il
y a deux ans, elle joue cette fois-ci une fille
coincée par ses principes et ses responsa-
bilités dans « Pieds nus sur les limaces » de
Fabienne Berthaud, sorti en France début
décembre. Si le film représente surtout un
caviar pour sa comparse Ludivine Sagnier
qui joue sa sœur exubérante et timbrée, il
laisse entrevoir de nouvelles facettes de la
comédienne allemande, à l’aise dans la re-
tenue et dans la comédie. Des dimensions
multiples qu’elle puise peut-être dans une
enfance compliquée, passée dans une
petite ville allemande auprès d’un père al-
coolique, avec lequel elle s’est brouillée,
et dont elle n’a conservé que la moitié du
nom Heidkruger. Derrière le bleu cristallin,
l’actrice et ses fêlures n’attendent plus que
le rôle qui la fasse entrer dans la légende.
TRAJECTOIRE 37 Hiver 2010
TRAJECTOIRE 40 Hiver 2010
RENCONTRE
FORMULE 1Par Siphra MOINE-WOERLEN et Saskia GALITCH
De retour sur les circuits de F1 depuis un an, le pilote de légende nous a parlé de la saison écoulée, de ses envies et de ses objectifs pour 2011.
MIChAEl SChuMAChER, lA pASSIOn pOuR MOTEuR
p ilote de légende, sept fois champion du monde de
F1 et vainqueur de 91 grands prix, Michael Schu-
macher aurait pu se reposer sur ses lauriers et
couler des jours tranquilles. Seulement voilà… La
passion est un moteur puissant, qui l’a conduit à sortir de sa re-
traite, l’an passé, pour retrouver l’ivresse des circuits, les voyages,
les essais, et la toute nouvelle image qu’il va prêter à Audemars
Piguet, bref, la vie sur les chapeaux de roue !
Au terme d’une saison que d’aucuns jugent en deçà des espé-
rances – 12 des 19 Grands Prix de la saison furent dans les points –
c’est un « Schumi » qui n’a rien perdu de sa superbe ni de ses en-
vies que nous avons rencontré. Plein d’énergie, motivé et positif,
le sportif allemand de 41 ans domicilié en Suisse s’est gentiment
prêté au jeu des questions…
Cela fait une année que vous êtes revenu sur les circuits, au sein de l’écurie Mercedes Grand Prix… Quel regard portez-vous sur la saison écoulée ?Pour être honnête, cette année a été un peu plus difficile que pré-
vu. Mais il faut bien se rendre compte que nous parlons de sport
automobile de très haut niveau et je savais que cela prendrait du
temps de construire quelque chose avec Mercedes. Maintenant,
nous nous trouvons au milieu de ce processus et je trouve que ce
que nous avons obtenu est déjà très encourageant. D’autant plus
que les résultats ont été plutôt positifs lors des dernières courses
de la saison. L’un dans l’autre, je dirais que
tout peut s’améliorer, y compris moi-même !
Et puis finalement, ce qui importe, c’est de
continuer à apprendre et progresser !
Votre retour à la compétition vous a-t-il changé ?(Rire…) Non, je suis le même qu’avant !...
Si ce n’est que mes trois années de pause
m’ont permis de recharger complètement
mes batteries !
Je dois dire qu’avant ma « retraite », en 2006,
j’étais juste vidé. On oublie trop vite que la
route vers le succès lors de ma « première »
carrière avec Ferrari a été longue… La réus-
site implique un travail constant et difficile
et c’est ce challenge que j’ai eu envie de
relever en m’investissant à nouveau sur les
circuits.
Quel but vous êtes-vous fixé pour la sai-son 2011 ?Mon but est clairement de me battre pour
reconquérir le titre ! En 2011, nous devrions
être en position d’obtenir des victoires.
TRAJECTOIRE 41 Hiver 2010
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TRAJECTOIRE 44 Hiver 2010
RENCONTRE
HORLOGERIEPar Fabrice ESCHMANN/BIPHPhoto Nicolas RIGHETTI/REZO
I l a failli devenir banquier. Il ne
le dit pas comme ça, mais son
stage dans une banque de Hong
Kong, après ses études d’éco-
nomie à Genève, aurait pu lui ouvrir une
voix royale dans ce secteur. Le destin en
a décidé autrement. Car à son retour, en
1992, de ce qui est encore une colonie bri-
tannique, la crise fait rage en Europe et en
Suisse. La première à lui offrir un travail, ce
sera Karin Scheufele, la mère des actuels
co-présidents de Chopard, Caroline et
Karl-Friedrich Scheufele.
Jean-Frédéric Dufour démarre alors une
carrière qui le propulse aussitôt dans la
haute horlogerie. Un non choix, ou plutôt
une opportunité extraordinaire qui, à pos-
teriori, ne l’étonne pas : « Dans ma famille,
on est soit historien, soit industriel. J’ai
passé ma jeunesse à démonter et remon-
ter des vélomoteurs. J’ai la passion de la
mécanique depuis tout petit. L’horlogerie,
c’est simplement de la mécanique à une
autre échelle ! »
Sa première mission est de mettre sur
pied à la manufacture Chopard des mou-
vements L.U.C, à Fleurier. En 1997, la suc-
cursale ouvre avec trois employés – elle en
compte aujourd’hui 150. Une année plus
tard, alors qu’il est directeur du site, il quitte
Chopard pour Ulysse Nardin. « Je voulais
vendre des mouvements à Rolf Schny-
der, il m’a proposé de venir vendre ses
montres ! », dit-il sur le ton de l’évidence.
En 2000, nouveau changement : il intègre
le Swatch Group où on le charge, sous la
supervision d’un certain Jean-Claude Biver
– alors directeur de Blancpain – de fonder
la marque Léon Hatot. « Benoît de Gorski,
l’éminent détaillant genevois, avait parlé de
moi à Jean-Claude Biver. Il était déjà très
médiatique à l’époque. Il m’a téléphoné, on
s’est rencontré, et j’ai été engagé en une
demie heure. »
Jean-Frédéric Dufour ne restera pas long-
temps chez Léon Hatot. Il est rapidement
appelé à seconder Jean-Claude Biver chez
Blancpain, avant de retrouver l’équipe de
A tout juste 43 ans, le président et CEO de Zenith Jean-Frédéric Dufour déborde d’idées et de projets. En poste depuis juin 2009, il a revu la quasi-totalité des collections, dépoussiéré les archives et projette d’ouvrir un musée sur le site de la manufacture au Locle.
« LA mOnTRE EsT LE dERnIER ObJET quI fAIT RêvER ! »
TRAJECTOIRE 45 Hiver 2010
TRAJECTOIRE 48 Hiver 2010
HORLOGERIE
SÉLECTIONPar Simone RIESEN / Swiss Watch Makers
UN UNIVERS ENCHANTÉCette année, le Père Noël devrait avoir, dans sa hotte, quelques unes de ces superbes pièces afin que les heures à venir s’égrènent de la manière la plus élégante qui soit. Sélection.
F. P. Journe Répétition Souveraine Compliquée et pourtant très plate : répétition minute à la demande avec ce Calibre 1408 manuel. Affichage des heures, des minutes, de la petite seconde, de la réserve de marche et ouverture sur les marteaux de sonnerie. Boîte en acier de 40 x 8,85 mm pour un poids de 69,6 grammes y compris le bracelet. CHF 185’000.-
Harry WinstonAvenue Squared A2 New York Deux mouvements à quartz pour deux fuseaux horaires différents avec les heures et les minutes. Le boîtier en or blanc de 36,2x37,4mm est serti ainsi que le cadran tout comme la boucle de 530 diamants taille baguette ou brillant pour un total de 7,7 carats. CHF 64’900.- taille brillant. CHF 108’150.- taille baguette.
Chaumet Dandy, Grand Modèle Dotée d’un mouvement mécanique à remontage manuel, cette montre propose une complication seconde métronomique. Boîtier en or gris pour un cadran noir et blanc. Bracelet en verni noir orné d’une bande de cuir blanc. Edition limitée et numérotée de 100 pièces. Environ CHF 23’400.-
TRAJECTOIRE 48 Hiver 2010 TRAJECTOIRE 49 Hiver 2010
Breguet Crazy Flower Une pièce de haute joaillerie sertie de 434 diamants TW/IF-VVS totalisant 36,10 carats. Pour davantage de confort, le sertissage est mobile et le cadran incurvé. Boîte en or blanc dotée d’un bracelet en satin à boucle sertie. Mouvement mécanique à remontage automatique, calibre 586. CHF 630’000.-
Jaeger-LeCoultre Reverso Grande Neva Sous environ 1330 diamants pour 6 carats, et dans un boîtier en or gris, se cache le Calibre Jaeger-LeCoultre 822, mécanique, manufacturé et entièrement décoré à la main. Au recto, des diamants sertis sur un cadran poli miroir et au verso un serti neige sur de l’or blanc. Bracelet en satin à boucle déployante trois lames. CHF 129’000.-
HermèsCape Cod Tonneau sertie neige Cette pièce unique néces-site 160 heures de travail pour le sertissage de 1176 brillants pleine taille de qualité Top Wesselton EF-VVS blanc ex-tra, d’un poids total de 7,6 carats. Boîtier en or blanc forme tonneau de 30x33 mm. Mouvement à quartz Calibre ETA 255.412. CHF 165’000.-
TRAJECTOIRE 63 Hiver 2010TRAJECTOIRE 62 Hiver 2010
MODE
CHANELPar Nathalie RANEDAPhoto Karl LAGERFELD
UNE COLLECTION PILE POIL POUR L’HIVERUne fois de plus, Karl Lagerfeld nous prouve qu’impossible n’est pas Chanel. En exploitant les clichés de l’univers du Grand Nord, il dessine une collection automne/hiver 2010-2011 toute en contraste et non dénuée d’humour.
L a littérature de mode
présente Karl Lagerfeld
comme l’incarnation idéale
du styliste : vrai caméléon
capable de se glisser dans une multitude
d’histoires de mode, il est le mercenaire
parfait d’une marque de luxe. Pour cette
saison, la nouvelle collection prêt-à-porter
de Chanel est prête à faire fondre la glace !
« Je suis du Nord, j’adore la neige et après
la campagne et la ferme, vu l’hiver que
nous avons passé, un petit tour dans le
Grand Nord n’était pas une mauvaise idée »
déclare Karl Lagerfeld.
Le Yéti n’est donc plus un mythe ! Pour se
protéger des températures extrêmes de
l’hiver, la silhouette s’enveloppe de volumes
généreux, ronds et confortables, où les
fourrures et les tricots se superposent
aux vestes et où les manteaux s’allongent
jusqu’à terre. Modernisés et subtilement
mêlés, les patchworks de mailles à motifs
ethniques et les « fourrures de fantaisie »,
comme Karl Lagerfeld s’amuse à les appeler,
viennent réchauffer tweeds, tulles et lainages.
Même si la fourrure est omniprésente, les
codes de la maison Chanel ne sont pas lésés
pour autant. Les tailleurs revisités, le mohair
et le cuir sont aussi là pour nous réchauffer.
Côté accessoires, on ne passera pas à
côté des bottes en fausse fourrure et talons
en plexi façon stalactite, des chaussures
escarpins bicolores, des sacs bandoulière
ethniques ou en fourrure. Les reines de glace
se pareront de satin enduit, de mousseline
plissée, et de dentelle piquée de pompons
boules de neige. Une collection à l’esprit
à la fois délicat et excessif avec des tulles
brodés de camélias givrés et de cristaux,
des sautoirs de perles à effet glaçons, et des
bagues XL aux reflets d’aurore boréale.
Une lumière polaire plane sur la nouvelle
collection prêt-à-porter de Chanel… —
TRAJECTOIRE 63 Hiver 2010
MODE CHANEL
TRAJECTOIRE 67 Hiver 2010
TRAJECTOIRE 67 Hiver 2010
TRAJECTOIRE 70 Hiver 2010
MODE
LINGERIEPar Chantal-Anne JACOT
TRAJECTOIRE 71 Hiver 2010
S es cheveux couleur jais, fran-
gés et coupés au carré. Sa
bouche carmin. Une garde-
robe exclusivement noire,
ponctuée parfois d’une touche de blanc.
Chantal Thomass est reconnaissable entre
mille ! Elle est tout simplement l’icône de
mode consacrée par les professionnels du
style, adulée du grand public qui voit en
elle la papesse des dessous chics.
Issue d’une famille bourgeoise, Chantal
Thomass, fille unique d’une mère cou-
turière et d’un père ingénieur, se fait très
vite remarquer : inscrite dans un collège
religieux, l’écolière métamorphose immé-
diatement son uniforme réglementaire…
Pourquoi ressembler aux autres ? La véri-
table aventure démarre à la fin des années
60. La créatrice lance sa première marque
de prêt-à-porter, Ter et Bantine. Brigitte
Bardot, puis la boutique Dorothée Bis, de-
viennent rapidement accros à ce style dé-
calé, bohème et rempli d’humour, pour le-
quel Chantal Thomass choisit des matières
étonnantes comme la toile cirée, le pilou ou
la maille lurex.
ÉVOLUTION ET RÉVOLUTIONEn 1975, Chantal Thomass introduit la lin-
gerie dans ses défilés. Quelle évolution et
révolution dans une décennie marquée
par les mouvements féministes ! A cette
époque, les dessous ont un rôle fonc-
tionnel. Chantal Thomass décide de tout
bouleverser ! Elle détourne des étoffes tra-
ditionnellement masculines, joue avec la
soie, s’amuse avec les fanfreluches qu’elle
adore. Elle réhabilite successivement le
soutien-gorge, la guêpière, le porte-jarre-
telles, le corset, les bas, et invente le collant
de dentelle. « J’ai joué des dessous comme
des dessus en dévoilant et en voilant avec
des dentelles et des transparences sen-
suelles » explique-t-elle simplement.
La même année, le moment est venu de
lancer le style Chantal Thomass. Une al-
lure et une griffe inédites pour l’époque
s’impriment définitivement dans la mode
en 1981, lorsque le publicitaire Benoît De-
varrieu crée le logo soulignant la fameuse
silhouette découpée en ombre chinoise,
image gravée à jamais dans l’inconscient
collectif… Avec elle, la lingerie sensuelle
La lingerie Chantal Thomass fait rêver depuis des années. A la veille des fêtes, le moment est opportun pour s’offrir ou se faire offrir une parure à l’image d’un bijou précieux…
JOuER dES dESSOuS COmmE dES dESSuS…
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TRAJECTOIRE 76 Hiver 2010
NOËL
SHOPPINGPar Nathalie RANEDA
DEs CADEAux, EnCORE DEs CADEAux !
1. CARTIER Pendule vice versa CHF 31’500.- 2. CARTIER Stylo panda en argent massif CHF 24’900.- 3. LAURENT PERRIER Champagne Grand Siècle CHF 400.-
Noël nous réserve toujours de grandes surprises… Pour que cette saison aux mille merveilles soit à la hauteur de vos attentes, jetez un coup d’œil dans la hotte de Trajectoire !
TRAJECTOIRE 77 Hiver 2010
1. BALENCIAGA Black Body Peeling, 150 ml CHF 118.- 2. ERMENEGILDO ZEGNA Parfum pour homme, Zegna Forte, 100 ml CHF117.- 3. DAVIDOFF
Parfum pour homme, Champion, 90 ml CHF 99.- 4. SENSAI Crème contour des yeux, 15 ml CHF 160.- 5. BELVEDERE Vodka Intense, 1l CHF 79.-
6. éDITION FAVRE Livre terraborealis CHF 92.- 7. MARC JACOBS Parfum pour homme, Bang, 100 ml CHF 122.-
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TRAJECTOIRE 94 Hiver 2010 TRAJECTOIRE 95 Hiver 2010
DESIGN
SWISS MADEPar Paul-Henry BIZON
En Suisse, les générations se suivent et ne se ressemblent pas : elles se densifient. Peu présent jusqu’alors sur la scène artistique internationale, le design « swiss made » a désormais le vent en poupe. Radiographie d’un phénomène bien parti pour durer longtemps…
HElvèTEs undERgROund
l’Argentine, en 1964. Quinze ans plus tard,
il s’installe en Suisse où, en 1991, il est di-
plômé avec mention en design industriel à
l’Université des arts de Zurich. N’en jetez
plus ! Pour le journaliste, la tentation est
trop grande : « Alfredo Häberli, la légèreté
latine associée à la rigueur helvétique ». La
ficelle semble trop grosse… Et bien non,
car ce grand écart, Häberli lui-même le re-
vendique. Son inspiration, il la puise dans
les souvenirs de sa jeunesse argentine,
empreints de couleur et de joie, alors qu’en
adepte de la ligne claire, son style évoque
plutôt les grandes heures du graphisme
suisse. Rigueur et émotion, deux notions
que l’on sent affleurer dans tout son travail,
au fil de collaborations prestigieuses avec
Littala – le sevice Origo, 2000 – Alias – la
chaise Segesta, 2002 – Moroso – le fauteuil
Take a line for a walk, 2003 – ou Camper, et
l es amateurs de design
le pressentent depuis
quelques années, la Suisse
fait de plus en plus parler
d’elle. Comme une confirmation : le récent
manifeste de Pfister avec son Atelier, une
collection de mobilier au design pointu,
conçue par des créateurs suisses groupés
autour d’Alfredo Häberli (46 ans), représen-
tant mondialement reconnu de l’inventivité
helvétique en la matière. Parmi les signa-
tures, citons l’atelier Oï (Aurel Aebi, 44
ans, Armand Louis, 44 ans et Patrick Rey-
mond, 48 ans), Jörg Boner (40 ans), Nicolas
Le Moigne (30 ans) et Sibylle Stœckli (30
ans). Des personnalités très contrastées,
symbolisant néanmoins deux générations
qui ont pour dénominateur commun, « une
manière de travailler – plutôt qu’un style –
tournée vers la collégialité et la transmis-
sion » tient à souligner Patrick Reymond.
Cette remarque en dit long sur les ambi-
tions du nouveau design suisse, porté par
la notoriété internationale de créateurs éta-
blis, tous très différents mais réunis par la
volonté de partager leur expérience pour
favoriser l’éclosion de jeunes talents qui, à
leur tour, transmettront leurs acquis. Une
philosophie axée sur la pluridisciplinarité,
parfaitement dans l’air du temps et qu’il-
lustre parfaitement le succès de l’ECAL,
l’école cantonale d’art de Lausanne, dont
la direction est assurée depuis 1995 par
Pierre Keller (65 ans), lui-même artiste aty-
pique, à la fois graphiste, peintre, sculp-
teur, photographe et éditeur. Portraits…
AlfrEDo HäbErlI, lA lIgnE joyEuSECommençons par sa biographie. Alfredo
Häberli est né à Buenos Aires, capitale de
TRAJECTOIRE 94 Hiver 2010 TRAJECTOIRE 95 Hiver 2010
après avoir été diplômé en 1996 de l’école
du Design de Bâle, et connaît depuis lors
une irrésistible ascension. Parmi ses pro-
jets les plus remarqués, il faut citer ses
créations pour la firme suisse Wogg, no-
tamment la chaise n°42, structurée par le
positionnement d’un dossier amovible, et
la table n°43, d’une clarté sans pareille. Ce
rapport de force entre structure fixe et un
élément amovible, entre rigidité et fragilité,
est aussi très sensible dans les réalisations
éditées par Nanoo, comme ces deux séries
de lampes plissées, Nan17 et Nan18. On
perçoit dans chaque projet de Jörg Boner,
une légèreté faussement anarchique, un
sens de la surprise parfaitement mise en
scène. Un talent brut et une créativité dé-
bordante qu’il se plaît aujourd’hui à com-
muniquer aux étudiants de l’ECAL.
www.joergboner.ch
rissant de l’apport des collaborateurs – une
trentaine aujourd’hui – autant que des trois
fondateurs. Maniant avec la même aisance
le vocabulaire de l’architecture et celui du
design, le trio s’est fait connaître pour son
mobilier – ligne d’assises Réel chez B&B
Italia ou la sublime collection Allumettes
pour Röthlisberger – autant que pour ses
scénographies et ses réalisations architec-
turales au rang desquelles l’étonnant Dress
your body, qui habille la façade du siège de
Swatch à Corcelles-Cormondrèche.
www.atelier-oi.ch
jörg bonEr, lE StylIStE D’objEtSC’est un styliste du design. Jörg Boner
habille, plie, coupe, coiffe – et surtout dé-
coiffe ! – les objets avec une énergie toute
rock’n’roll qui ne laisse personne indiffé-
rent. En 2001, il installe son studio à Zurich
qui lui ont valu de recevoir le prix de « de-
signer de l’année 2009 » par le magazine
Architektur & Wohnen.
www.alfredo-haeberli.com
AtElIEr oï, lA forcE trAnquIllEC’est en Russie qu’il faut aller chercher les
racines de l’Atelier Oï, une syllabe emprun-
tée aux troïkas, ces traîneaux tirés par trois
chevaux ; plus généralement l’alliance de
trois choses ou de trois personnalités, un
triumvirat. Celui de la Neuveville s’est formé
en 1991 avec Aurel Aebi, Armand Louis et
Patrick Reymond, trois designers en quête
d’indiscipline. Leurs egos, ils les ont mis de
côté, préférant se considérer comme les
maillons d’une chaîne plutôt que de centrer
l’attention sur chacun d’eux. Aussi chaque
projet naît puis rencontre la matière, se
module, passant de main en main, se nour-
TRAJECTOIRE 120 Hiver 2010
RENCONTRE
SPORT EXTRÊMEPar Roger JAUNINPhoto Yves GARNEAU
TRAJECTOIRE 121 Hiver 2010
D es pentes vertigi-
neuses du Bec-des-
Rosses à celles de
la Haute-Route, du
massif de l’Holtanna, en Antarctique, aux
premiers sauts des falaises du Bisotoon,
en Iran, tous ses chemins la mènent au
bonheur. « Rideuse » hors-pairs, « femme
choucas », snowboard aux pieds ou com-
binaison de Base Jump revêtue, Géraldine
Fasnacht vit ses rêves toute éveillée. Un
choix, une manière, aussi, d’honorer une
promesse faite à un être cher trop tôt parti
rejoindre les étoiles. Du circuit internatio-
nal de Freeride, dans lequel elle s’immerge
pendant presque huit ans, Géraldine Fas-
nacht a tout connu. Tout reçu aussi au cha-
pitre des honneurs. Rencontre.
Onze victoires face à l’élite mondiale, dont trois à l’Xtreme de Verbier, et cette décision, toute fraîche, d’abandonner la compétition. Avec le sentiment d’avoir fait le tour de la question ?C’est un choix qui s’est imposé de lui-
même lorsque, en mars dernier, je suis
rentrée de mon expédition en Antarctique.
Nous venions d’y passer deux mois, j’avais
connu des problèmes au niveau de l’ali-
mentation, j’avais perdu des forces, j’étais
fatiguée, je ne me voyais pas, ou plus pré-
parer une nouvelle saison de courses à un
haut niveau. Il me semblait qu’en ce qui
concerne le snowboard je n’avais plus rien
à prouver, que le plaisir, l’envie n’étaient
plus les mêmes. Dans ce genre de situa-
tion il vaut mieux dire stop, se tourner vers
d’autres choses.
Là, vous rentrez à peine d’un autre sé-jour dans les montagnes d’Iran. Plus question donc de pentes enneigées, mais de falaises à gravir d’abord, à « vo-ler » ensuite. Tout autre chose…Une expérience extraordinaire, une pre-
mière qui restera comme l’un de mes plus
beaux souvenirs. Avec Sam Beaugey, et en
compagnie de deux grimpeurs iraniens, il
nous a fallu plus de deux heures de marche
d’approche et trois heures de grimpe avant
d’arriver au sommet du Bisotoon, une mon-
tagne située dans la province du Kermans-
Championne de freeride, accro de sauts de falaises, cette jeune et jolie Vaudoise se plaît à dessiner des lignes sur la neige comme dans le ciel.
GERALDINEFASNACHT
TRAJECTOIRE 136 Hiver 2010
DESTINATION
PHILIPPINESPar Patrick GALANPhoto Elisabeth GUERIN
PHILIPPINES : UNE MOSAÏQUE D’ÉMERAUDESUne mosaïque d’émeraudes sur un fond turquoise, telles sont les Philippines vues du ciel. Coincé entre Pacifique et mer de Chine, ce chapelet de plus de sept milles îles (dont la moitié à peine porte un nom), a le goût de la fête et le parfum de l’aventure. Ici se dissimulent nombre des ultimes territoires vierges de la planète.
L’ appareil de Philippines Airlines se pose entre les
cocotiers et les bougainvilliers pourpres, après
avoir survolé le port de pêcheurs, la cathédrale
blanche et le marché encombré de tricycles ba-
riolés. La tour de contrôle à l’air d’un jouet exotique. Magellan avait
baptisé cet archipel la « terre promise ». Apprenez donc à exploiter
votre paresse, perdez votre temps sans gâcher une seconde, vous
êtes au paradis, l’aventure commence. Le banka, étroite pirogue à
balancier ressemblant à une libellule, longe une falaise rocheuse
meurtrie par l’érosion. Dans les aspérités, des milliers d’oiseaux
font un tintamarre qui couvre le ronronnement du moteur. L’eau
cristalline est à 25°, égayée par les bris de corail et les étoiles de
mer. Le ciel est bleu, la brise est chaude. Entre les grandes îles