Université de Montréal Analyse du concept d addiction dans ...
Traitements de substitution (+de 10 ans de pratiques) I Jaquet I Jaquet Addiction sud Addiction sud.
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Traitements de substitution(+de 10 ans de pratiques)
I JaquetI Jaquet Addiction sudAddiction sud
Pourquoi?
Diminution de la mortalité et morbidité Diminution de la mortalité et morbidité psychiatriques et somatiquespsychiatriques et somatiques
Comment?Comment?
Modalités de travail addiction sudModalités de travail addiction sud
Avant les traitements de substitution
1970 – 1990 : Phase morale1970 – 1990 : Phase morale
Rédemption dans la douleur par sevrage rapide.Rédemption dans la douleur par sevrage rapide. La douleur est censée éviter la rechute.La douleur est censée éviter la rechute. But thérapeutique : l’abstinence totale immédiate.But thérapeutique : l’abstinence totale immédiate. Punition et exclusion par l’enfermement plus ou Punition et exclusion par l’enfermement plus ou
moins volontaire dans des centres fermés, les moins volontaire dans des centres fermés, les communautés thérapeutiques.communautés thérapeutiques.
Echec systématique des cures de sevrage à court terme des opiacés Quel que soit le moyen thérapeutique.Quel que soit le moyen thérapeutique. Quels que soient la culture et le lieu.Quels que soient la culture et le lieu. Quelle que soit l’époque.Quelle que soit l’époque.
..
Historique desTSO (1)
1960 1960 Etude de la méthadone par Prof Vincent Dole, Etude de la méthadone par Prof Vincent Dole,
spécialiste des maladies métaboliques à spécialiste des maladies métaboliques à l’Université Rockefeller de New York.l’Université Rockefeller de New York.
1960-1970 1960-1970 Rapides succès, extension des programmes. Rapides succès, extension des programmes. Publication des principales études confirmant Publication des principales études confirmant
les bons résultats.les bons résultats. 20 ans de retard en France.20 ans de retard en France.
Historique desTSO (2)
Retard comblé en partie ces dernières années par Retard comblé en partie ces dernières années par la prescription massive de la buprénorphine la prescription massive de la buprénorphine hautement dosée (BHD),facilitée par hautement dosée (BHD),facilitée par liberté de prescription par tous les médecins liberté de prescription par tous les médecins
Au plus grand bénéfice de la santé publique et de Au plus grand bénéfice de la santé publique et de la qualité de vie de la majorité des héroïnomanes la qualité de vie de la majorité des héroïnomanes en cure.en cure.
Les Traitements de substitution :objectifs (1)
Substitution vraie: ne modifie pas les Substitution vraie: ne modifie pas les comportements de dépendancecomportements de dépendance
Traitement de maintenance: changement de Traitement de maintenance: changement de comportement , s’inscrit dans la durée, améliore la comportement , s’inscrit dans la durée, améliore la qualité de vie des patientsqualité de vie des patients
Traitement de substitution: objectifs (2) Arrêt de la consommation de substances illicites, Arrêt de la consommation de substances illicites,
conséquencesconséquences Diminution des risques de transmission du VIH et Diminution des risques de transmission du VIH et
du VHCdu VHC Accès au système de soins, prise en charge des Accès au système de soins, prise en charge des
pathologies associéespathologies associées Meilleure insertion socialeMeilleure insertion sociale
Épidémiologie (1)
Tendances actuelles de la consommationTendances actuelles de la consommation La consommation est illicite donc l’évaluation La consommation est illicite donc l’évaluation
du nombre d’héroïnomanes est difficiledu nombre d’héroïnomanes est difficile Nombre estimé à 160 000 200 000.Nombre estimé à 160 000 200 000.
Épidémiologie (2)
Actuellement en France : Actuellement en France : Prés de 100’000 patients sous Buprénorphine. Prés de 100’000 patients sous Buprénorphine. Prés de 30’000 sous méthadone.Prés de 30’000 sous méthadone.
Déséquilibre : Déséquilibre : Mauvaise image de la méthadone due aux Mauvaise image de la méthadone due aux
préjugés et à la méconnaissance de sa clinique.préjugés et à la méconnaissance de sa clinique. Difficultés d’entrées en cure limitées aux Difficultés d’entrées en cure limitées aux
centres spécialisés et hospitalierscentres spécialisés et hospitaliers
Les conséquences négatives des consommations illicites
Médicales: morbidité et mortalitéMédicales: morbidité et mortalité
SocialesSociales
Quatre causes principales de mortalité
Les décès par SIDA
Les surdoses
Les suicides et les autres morts violentes.
Les infections “ hors SIDA ” et la pathologie hépatique
Mortalité
La mortalité des toxicomanes n’est pas réellement connue
Les taux de mortalités annuelles sont de l’ordre de 3% chez les héroïnomanes non traités et
– de 1% chez les patients traités par TSO
Pour les experts de l’ANAES (conf de consensus sur les TSO 2004) entre 1996 et 2003 près de 3500 vies ont été sauvées
DRAMES: Étude des causes toxicologiques de DC chez les toxicomanes
En 2002 :7 laboratoires en 2006 :16En 2002 :7 laboratoires en 2006 :16 Relative stabilité des substances incriminées dans Relative stabilité des substances incriminées dans
les DC entre 2002 et 2006les DC entre 2002 et 2006 stupéfiants illicites 56% des casstupéfiants illicites 56% des cas TSO : 30.5 % des casTSO : 30.5 % des cas Poly intoxications: psychotropes licites 47%, OH Poly intoxications: psychotropes licites 47%, OH
44.6% et THC 37.4%.44.6% et THC 37.4%.
Mortalité par overdose des patients traités par méthadone
Stabilité du nombre de décès/nombre de patients traités x3 entre 2000 et 2006Stabilité du nombre de décès/nombre de patients traités x3 entre 2000 et 2006 De 2000 à 2005, le nombre de patient recevant un traitement par la méthadone en ville est passé de 4 500 à 14 200. En moyenne, dans 82% des décès ‘imputables’ à la méthadone, on retrouve une association à d’autres substances En moyenne, dans 82% des décès ‘imputables’ à la méthadone, on retrouve une association à d’autres substances
psychotropes psychotropes
Étude de Strang Méthodologie :Suivi d’une cohorte de 137 patients inscrits
dans un programme de sevrage d’opiacés (héroïne ou méthadone (71%)).
Résultats :5 décès en moins de 12 mois soit un taux de
mortalité de 3,6 %(4 fois supérieur à une population
d’héroïnomanes traitée par la méthadone)Loss of tolerance and overdose mortality after inpatient opiate detoxification : follow-up
study. Strang et al.. BMJ 2003, May 3; 326(7396)
Étude de StrangRésultats :
Les 5 décès sont survenus dans le groupe de patients qui avaient achevé (réussi) leur sevrage (27 %).
Le taux de mortalité dans ce sous-groupe est de 13,5 %, au moins 10 fois supérieur au taux de mortalité d’une population traitée par la méthadone.
2 à 4 fois supérieur à une population d’héroïnomanes non traitée
Étude de StrangRésultats :
Taux de mortalité des héroïnomanes devenus abstinents : 13,5 %
Taux de mortalité des héroïnomanes en cours de sevrage : 3,6 %
Taux de mortalité des héroïnomanes non traités : 1 à 3 %
Taux de mortalité des héroïnomanes traités par TSO: 1,1 %
Étude de Dolan
Détail de l’étude :
évaluation à 4 ans d’une population initiale de 382 détenus, sur des critères de mortalité globale, de ré-incarcération ainsi que de séroconversion pour le virus de l’hépatite C et le VIH.
Four-year follow-up of imprisoned male heroin users and methadone treatment : mortality, re-incarceration and hepatitis C infection. DOLAN K.A. and al. Addiction 2005 June
Étude de Dolan
Mortalité :
Sur 382 sujets, 17 sont décédés au cours des quatre années.
Soit un taux de mortalité annuel de 1,1%, mais :
Aucun n’était sous traitement par la méthadoneSur les 8 overdoses, 4 n’ont jamais eu le traitement, 4 l’ont
arrêté2 suicides, 1 meurtre, 4 accidents, 2 affections chroniques.
Étude de Dolan
Mortalité : les conclusions des auteurs
L’existence d’un traitement méthadone, quelle qu’en soit sa durée, est associée à une réduction de la mortalité.
(aucun décès chez les patients traités par la méthadone – 17 décès chez les patients ne recevant pas un traitement par la méthadone)
Étude de Dolan
Séro-conversion à l’hépatite C :
Des périodes de traitement par méthadone inférieures à 5 mois, sont significativement associées à un risque accru d’infection par le virus de l’hépatite C.
VIH: Les prises en charges ont conduit à une diminution nette des contaminations
En 1996 parmi les nouveaux cas de SIDA En 1996 parmi les nouveaux cas de SIDA enregistrés 24% en France et 44% en PACA enregistrés 24% en France et 44% en PACA étaient dus à l’usage de drogue.étaient dus à l’usage de drogue.
En 2006 : 9% en France et 31% en PACAEn 2006 : 9% en France et 31% en PACA 2% en France et 4 % en PACA de personnes ayant 2% en France et 4 % en PACA de personnes ayant
découvert leur séropositivité entre 2003 et 2006 découvert leur séropositivité entre 2003 et 2006 ont été contaminés par usage de drogue ont été contaminés par usage de drogue
Source INVS 2006Source INVS 2006
Diminution des pratiques d’injectionavec la mise en place de TSO En utilisant les données de Duburcq, on observe
que chez les patients jamais substitués auparavant et qui commencent un traitement par la buprénorphine,
la proportion des patients injecteurs décroît
de 52% à 11,5% après deux ans de traitement.
Duburcq, A., Y. Charpak, et al. (2000). "[Two years follow-up of a heroin users cohort treated with high dosage buprenorphine. Results of the SPESUB study (pharmacoepidemiologic follow-up of general practice Subutex)]." Rev Epidemiol Sante Publique 48(4): 363-73
Diminution des pratiques d’injectionavec la mise en place de TSO
Dans l’étude australienne ATOS (Teesson,Ross et al. 2006), parmi les patients qui débutent un traitement par la méthadone,
la proportion d’injecteurs quotidiens décroît
de 78% à 7% après un an de traitement.
Teesson, M., J. Ross, et al. (2006). "One year outcomes for heroin dependence: findings from the Australian Treatment Outcome Study (ATOS)." Drug Alcohol Depend 83(2): 174-80
Étude de Charpak et Teeson
78 à 7% dans l’étude méthadone (1 an de traitement)
52 à 11,5% dans l’étude bhd (2 ans de traitement)
évolution du pourcentage d'injecteurs
0102030405060708090
méthadone buprénorphine
avant tt
après 1 an (ou 2)
Les dommages sociaux (rapports des CSST) en France 2003 Parmi les patients pris en charge, les états Parmi les patients pris en charge, les états
de pauvreté et les situations précaires sont de plus de pauvreté et les situations précaires sont de plus en plus fréquents. L’insertion est faible dans la en plus fréquents. L’insertion est faible dans la vie active : vie active :
• 34.8 % ont un travail34.8 % ont un travail
• 72.1% ont un logement stable, 7% SDF72.1% ont un logement stable, 7% SDF• 19.6 % ont le RMI.19.6 % ont le RMI.
Les dommages sociaux (rapports des CSST) en PACA 2003
Insertion faible dans la vie active : Insertion faible dans la vie active :
• 30.6 % ont un travail30.6 % ont un travail
• 68 % ont un logement stable, 12% SDF68 % ont un logement stable, 12% SDF• 22.7 % ont le RMI. 22.7 % ont le RMI.
Recours au CSST dans les BdR 60.6 pour 10 000 Recours au CSST dans les BdR 60.6 pour 10 000 habitants en France 53.9habitants en France 53.9
Comment traiter ?
Combien est assez:Combien est assez:
La quantité nécessaire pour obtenir la réponse La quantité nécessaire pour obtenir la réponse thérapeutique désirée durant la période désirée thérapeutique désirée durant la période désirée avec une marge suffisante d’efficacité et de avec une marge suffisante d’efficacité et de sécurité.sécurité.
Quelle posologie?
Prescrire à la bonne posologie: un sous-dosage Prescrire à la bonne posologie: un sous-dosage favorise la consommation d’autres substances, en favorise la consommation d’autres substances, en particulier les BZDparticulier les BZD
S’appuyer principalement sur la clinique S’appuyer principalement sur la clinique Repérer les petits signes de manques comme Repérer les petits signes de manques comme
l’irritabilité, l’anxiété, les troubles du sommeil, le l’irritabilité, l’anxiété, les troubles du sommeil, le ressenti subjectif du patientressenti subjectif du patient
Toujours associer une prise en charge Toujours associer une prise en charge psychologique et socialepsychologique et sociale
Effet psychotrope des TSO
Nombreux toxicomanes gravement dépendants Nombreux toxicomanes gravement dépendants souffrant d’une comorbidité psychiatrique sous-souffrant d’une comorbidité psychiatrique sous-jacente cherchent un effetjacente cherchent un effet AnxiolytiqueAnxiolytique AntidépresseurAntidépresseur AntipsychotiqueAntipsychotique..
Variation de l’état émotionnel héroïne
Source : DOLE, V.P. et NYSWANDER, M.E., Pharmacological Treatment of Narcotic Addiction (The Eight Nartan B. Memorial Award Lecture), NIDA, 1982.
1E-8
1E-7
1E-6
1E-5
0 5 10 15 20Heures
Ta
ux
Pla
sm
iqu
e (
M)
Euphorie
Normal
Manque
Principes de détermination de la dose de TSO
0
200
400
600
800
1000
0 5 10 15 20Heures
ng
/ml
Signes objectifs de sevrage
Symptômes subjectifs de sevrage
Pas de signes ou de symptômes de sevragePas de prises illicites
Signes et symptômes d'intoxication
Les opiacés masquent la comorbidité psychiatrique
Puissante action stabilisatricePuissante action stabilisatrice Excellents antidépresseurs ,anxiolytiques et Excellents antidépresseurs ,anxiolytiques et
antipsychotiquesantipsychotiques Difficulté d’apprécier les problèmes Difficulté d’apprécier les problèmes
psychiatriques sous-jacents chez des patients sous psychiatriques sous-jacents chez des patients sous opiacésopiacés Risque d’apparition des troubles psychiques Risque d’apparition des troubles psychiques
lors du sevragelors du sevrage Risque de décompensation lors du sevrageRisque de décompensation lors du sevrage
Structure de prise en charge des conduites Structure de prise en charge des conduites addictives en ambulatoire, au sein d’un service de addictives en ambulatoire, au sein d’un service de psychiatrie universitaire.psychiatrie universitaire.
Créée en 1995, grâce à des budgets spécifiques Créée en 1995, grâce à des budgets spécifiques pour permettre à ce moment-là la prise en charge pour permettre à ce moment-là la prise en charge médicale - et en particulier celle du VIH - des médicale - et en particulier celle du VIH - des usagers de drogues.usagers de drogues.
Addiction sud
6 structures CAARUD Protox (centre d’accueil et CAARUD Protox (centre d’accueil et
d’accompagnement à la réduction des risques pour d’accompagnement à la réduction des risques pour les usagers de drogues)les usagers de drogues)
CSST méthadone (centre spécialisé de soins aux CSST méthadone (centre spécialisé de soins aux toxicomanes)toxicomanes)
Équipe mobile et de liaison addictologie-VIH-Équipe mobile et de liaison addictologie-VIH-VHC-PSYVHC-PSY
Réseau ville-hôpital en addictologieRéseau ville-hôpital en addictologie Consultations d’addictologieConsultations d’addictologie Hôpital de jourHôpital de jour
CSST méthadone
ObjectifsObjectifs Accès aux soins médicaux dans le dispositif de droit Accès aux soins médicaux dans le dispositif de droit
communcommunType de Patients pris en ChargeType de Patients pris en Charge Patients ne pouvant pas être pris en charge en ville du fait :Patients ne pouvant pas être pris en charge en ville du fait : De troubles psychiatriques importantsDe troubles psychiatriques importants De pathologies somatiques multiplesDe pathologies somatiques multiplesPrestations proposéesPrestations proposées Délivrance de méthadoneDélivrance de méthadone Prise en charge psychiatrique en ambulatoirePrise en charge psychiatrique en ambulatoire
Consultations spécifiques
Consultations cannabisConsultations cannabis Consultations d’alcoologieConsultations d’alcoologie Consultations jeu pathologiqueConsultations jeu pathologique Consultations de tabacologieConsultations de tabacologie Consultations de gastro entérologieConsultations de gastro entérologie Consultations d’addictologie généraleConsultations d’addictologie générale
Conclusion
Les traitements de substitution ont démontré leur Les traitements de substitution ont démontré leur efficacité, en terme d’amélioration de la santé efficacité, en terme d’amélioration de la santé physique et psychique.physique et psychique.
Ils permettent de réduire la mortalité et la Ils permettent de réduire la mortalité et la morbidité des usagers et améliorent leur qualité de morbidité des usagers et améliorent leur qualité de vie.vie.
Ils doivent être poursuivis le plus longtemps Ils doivent être poursuivis le plus longtemps possible et à la bonne posologie.possible et à la bonne posologie.