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Deux cousines très différentes L'ami de Blanche lui a dit qu'il veut (voulait) la quitter et qu'il partirait cet après-midi encore. Blanche aimerait le voir une dernière fois ; sa cousine Marie a consenti à a bien voulu l'accompagner. ... Marie regarda sa montre. « Nous avons / Il nous reste vingt minutes jusqu'au départ du train », dit-elle. Vingt minutes, se dit Blanche, suffiraient seraient assez pour se rendre en vitesse à la gare, pour dire un mot décisif qui pourrait empêcher qu'il ne parte son départ. Car depuis une demi-heure elle savait qu'une femme plus habile qu'elle n'aurait pas agi comme elle. Dans la voiture et tandis que sa cousine lui parlait, elle avait songé / réfléchi. Il lui sembla même que, de toute sa vie, elle n'avait jamais eu les idées si claires. « Maintenant que nous sommes seule, dit soudain Marie en élevant la voix, je tiens à te répéter que je ne puis approuver ton comportement. Tu devrais être à la maison à présent ; tu devrais être en train de t'occuper de ta fille et de ses devoirs. En venant ici pour suivre ton ami, tu montres une faiblesse dont personne ne te sera reconnaissant / saura gré. D'ailleurs tu souffriras inutilement, car ce qui est fini est fini, Blanche, dis- le-toi bien / dis-toi bien ceci ! Une personne de moins d'expérience te parlerait d'espoir. Je te rends le service de te donner l'assurance / de t'assurer qu'il n'y a pas d'espoir. » « Sans doute as-tu raison, répondit la jeune femme, dis-moi quelle heure il est ! » « Quatre heures moins le quart. » Si elle se dépêchait beaucoup, pensait Blanche, elle arriverait peut-être à temps / à l'heure. Mais elle avait peur que sa cousine ne devînt folle de rage / s'emportât / se hérissât. En même temps elle avait honte de ressentir une peur si ridicule. Oui, elle

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Deux cousines très différentes

L'ami de Blanche lui a dit qu'il veut (voulait) la quitter et qu'il partirait cet après-midi

encore. Blanche aimerait le voir une dernière fois ; sa cousine Marie a consenti à

a bien voulu

l'accompagner.

...

Marie regarda sa montre. « Nous avons / Il nous reste vingt minutes jusqu'au départ

du train », dit-elle.

Vingt minutes, se dit Blanche, suffiraient

seraient assez pour se rendre en vitesse à la gare, pour

dire un mot décisif qui pourrait empêcher qu'il ne parte

son départ. Car depuis une demi-heure elle savait

qu'une femme plus habile qu'elle n'aurait pas agi comme elle. Dans la voiture et

tandis que sa cousine lui parlait, elle avait songé / réfléchi. Il lui sembla même que,

de toute sa vie, elle n'avait jamais eu les idées si claires.

« Maintenant que nous sommes seule, dit soudain Marie en élevant la voix, je tiens à

te répéter que je ne puis approuver ton comportement. Tu devrais être à la maison à

présent ; tu devrais être en train de t'occuper de ta fille et de ses devoirs. En venant ici

pour suivre ton ami, tu montres une faiblesse dont personne ne te sera reconnaissant /

saura gré. D'ailleurs tu souffriras inutilement, car ce qui est fini est fini, Blanche, dis-

le-toi bien / dis-toi bien ceci ! Une personne de moins d'expérience te parlerait

d'espoir. Je te rends le service de te donner l'assurance / de t'assurer qu'il n'y a pas

d'espoir. »

« Sans doute as-tu raison, répondit la jeune femme, dis-moi quelle heure il est ! »

« Quatre heures moins le quart. »

Si elle se dépêchait beaucoup, pensait Blanche, elle arriverait peut-être à temps / à

l'heure. Mais elle avait peur que sa cousine ne devînt folle de rage / s'emportât / se

hérissât. En même temps elle avait honte de ressentir une peur si ridicule. Oui, elle

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n'osait même pas s'avouer qu'elle avait peur de sa cousine / craignait sa cousine.

« Marie, dit-elle en faisant un gros effort, je sais que je ne vaux pas autant que toi. Tu

es peut-être plus intelligente que moi. Mais je veux le voir une dernière fois. C'est

absolument nécessaire / indispensable. »