Traces et révélation

TRACES ET RÉVÉLATIONS

Des pigments jetés dans une fulgurante précision sur une toile.

Avancer, découvrir, reculer, recouvrir dans un mouvement cyclique

perpétuel, parce que l’humeur du moment a changé ou - par économie de moyens

- parce que la toile vient à manquer. D’un espace inventé, d’un cercle suggéré, d’une

lettre à peine ébauchée, une histoire sans personnage voit le jour.

L’aspect de la peinture évoque le plus souvent la paroi brute, un espace de relation

entre l’homme et la société qui l’entoure : une volonté de dénuement, propice à la

méditation tout aussitôt contre balancée par une approche du plein, révélateur

du brouhaha de Marrakech.

On prend conscience d’une constance d’articuler ce que l’on pourrait penser comme

du hasard. En prenant l’apparence d’un fragment de mur, la toile s’approprie

en même temps son pouvoir d’évocation : un mur sali, plein de matière, pétrifié

de violence ou d’émotions.Le tableau rappelle la vocation subversive de l’art : en toute

œuvre se constitue une résistance à l’oppression sous toutes ses formes.

T R A C E S RÉVÉLATIONS

Florence Robert-Vissy

Né à Ouazzane en 1981.

Il a grandi à Salé où il touche ses premières matières.

Après avoir obtenu son bac à Rabat - option

Arts Plastiques - il part à Tétouan afin de poursuivre ses

études aux Beaux-Arts. Passionné en même temps par la

photographie et le cinéma, il rejoint l’École Supérieure des

Arts Visuels de Marrakech d’où il sort diplômé en 2010.

Il participe régulièrement à des projets autour

de la photographie et du cinéma lors d’événements

nationaux et internationaux.


Akram Haissoufi

Les toiles du peintre se collent

Telles des étoiles qui sombrent

S’engluent telles les couleurs

Du monde éteint

Magma dense de la promiscuité de l’âme

Couleurs picturales et égalitaires

Socialement dans ce patrimoine à égarer

Les couleurs sont vides de nos regards

Et pauvres de nos oublis

Le danger de ne rien voir est ubiquiste

Le danger de tout contempler

Est criant de mensonge

Voyeurs de cette partouze colorée

Dans un siècle où les couleurs n’ont plus de sens

Les limites de la matière

Symboles des limites du peintre


COULEURS INCIVILES


Patrick Lowie

L’œil alerte cherche l’au-delà

Cherche cette pauvreté, si belle pauvreté

Qui se nourrit de ce qu’elle a

Pas de ce qu’elle désire.

Impureté de l’œuvre matérialiste

Et spirituelle à la fois

Le magma explose en plein cœur

De la perdition qui nous fait

Pleurer de rage

Le danger n’est pas celui que vous croyez

Les pages colorées de noir qui nous promettent

Un paradis de luxure crient l’indécence.

Les toiles colorées nous rappellent

Nos glorieuses impuretés

Nos belles incivilités

Nos incongrues incroyances

Nos libertés disparues dans la modernité et la richesse

1. Sans titretechnique mixte

2 m x 2 m


1 m x 0,5 m


1,5 m x 1,5 m


2 m x 2 m


1,3 m x 1,3 m


1,3 m x 1,3 m


1,3 m x 1,3 m


1,17 m x 1,50 m


1,5 m x 1,5 m


2 m x 1,4 m


1,5 m x 1,5 m


1,5 m x 1,5 m


1,5 m x 1,5 m


0,5 m x 0,5 m

15. Sans titre technique mixte

0,5 m x 0,5 m


0,5 m x 0,5 m


0,5 m x 0,5 m

18. Sans titre technique mixte

1,5 m x 1,5 m


1,4 m x 0,75 m

T R A C E S Collection 2011 > 2012 RÉVÉLATIONS

à ma famille,

à Laetitia,

Je remercie la famille Layadi du Cinéma le Colisée,

Patrick Lowie, Florence Robert-Vissy, Aniko Boehler,

Abdelillah Hilal, Maha Elmadi, Mohamed Reda Beggar,les

équipes de Dar Bellarj et l’Esav Marrakech, ainsi que toutes

celles et ceux qui me soutiennent et m’accompagnent :

Walid Ayoub, Hamid Farjad, Vincent Mellili,

Youssef Mernissi...

Je remercie particulièrement Ilham Antar

pour la conception graphique de ce catalogue.


Ilham

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©Akram Haissoufi / exposition mai 2012 / Dar Bellarj Médina-Marrakech

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