TPG, le combat sauver leurs emplois

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AZA 3000 Berne 6 Journal PP Mutations: Case postale, 3000 Bern 6 N° 23 4 décembre 2014 tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch La démonstration de force du SEV lors de la grève du 19 novembre aux TPG force le respect. D’abord parce qu’elle est un exemple magistral de mobilisation. Mais surtout parce qu’elle témoigne de la volonté des collègues de se battre pour leurs emplois et leurs conditions de tra- vail. Pour leur dignité. On est donc à des années-lumière d’une grève à la légère. Cette mobili- sation était d’autant plus légitime que le dialogue était devenu impos- sible. Elle aura permis de rouvrir les discussions. Il ne s’agit ni d’une « Genferei » de plus, ni d’une grève de Français comme ont tenté de la discréditer ses détracteurs. Ces visions réduc- trices ne sauraient cacher le déman- tèlement du service public en cours à Genève et ailleurs dans le pays. Les attaques contre la fonction pu- blique et les secteurs subventionnés sont désormais monnaie courante. Ce sont les seules réponses appor- tées par les cantons à leurs trous béants, résultats de cadeaux fiscaux pour les plus fortunés. Que ce soit à Genève, à Lucerne ou à Neuchâtel pour ne citer que quelques exem- ples, les employés du service public, pressés comme des citrons, descen- dent dans la rue. Le combat du personnel des TPG, c’est aussi le combat du service pu- blic. Un des principaux chevaux de bataille du SEV. Giorgio Tuti, président SEV ÉDITO La grève des TPG, le combat du service public Véritable démonstration de force, la grève mise sur pied par le SEV à Genève le 19 novembre dernier, aura-t-elle permis de débloquer la situation? Au moment où nous mettions sous presse mardi, aucune solution n’a été trouvée au conflit portant sur le contrat de prestations et qui prévoit plus de 60 licenciements aux Transports publics genevois, ainsi que des attaques contre les mécanismes salariaux et les acquis des retraités. Face aux tergiversa- tions de la direction de l’entreprise, de son conseil d’administration et du minis- tre de tutelle Luc Barthassat, le SEV, Asip et Transfair, à nouveau réunis au sein du front syndical, ont appelé vendredi der- nier à un autre jour de grève ce jeudi 4 dé- cembre. Entre-temps, une rencontre entre le conseil d’administration, la direction et le front syndical aura eu lieu mardi après-midi. En attendant de connaître le résultat de ces pourparlers, contact.sev vous propose de revenir largement sur la grève du 19 novembre, véritable moment de solidarité et de lutte. En textes et en images. Pour l’actualité tou- te fraîche, rendez-vous sur www.sev-on- line.ch. Pages 2 à 6 En grève pour sauver leurs emplois Transports publics genevois Demir Sönmez/photographygeneva 19 novembre: Vincent Leggiero, le président de la section SEV-TPG, devant les collègues à la Jonction. Succès pour la journée des femmes organisée par Lucie Waser.Pages 14 et 15 Femmes SEV .. Jon Pult est le nouveau président de l’Initiative des Alpes. Entretien. Pages 8 et 9 Initiative des Alpes .. Le SEV est en route vers son centième anniversaire. L’occasion de faire le point sur les événements marquants des années 2010 à 2014. Pages 10 à 12 Le SEV a 95 ans

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Page 1: TPG, le combat sauver leurs emplois

AZA 3000 Berne 6Journal PP

Mutations:Case postale, 3000 Bern 6

N° 23

4 décembre2014

tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch

La démonstration de force du SEVlors de la grève du 19 novembre auxTPG force le respect. D’abord parcequ’elle est un exemple magistral demobilisation. Mais surtout parcequ’elle témoigne de la volonté descollègues de se battre pour leursemplois et leurs conditions de tra-vail. Pour leur dignité.On est donc à des années-lumièred’une grève à la légère. Cette mobili-sation était d’autant plus légitimeque le dialogue était devenu impos-sible. Elle aura permis de rouvrir lesdiscussions.Il ne s’agit ni d’une « Genferei » deplus, ni d’une grève de Françaiscomme ont tenté de la discréditerses détracteurs. Ces visions réduc-trices ne sauraient cacher le déman-tèlement du service public en coursà Genève et ailleurs dans le pays.Les attaques contre la fonction pu-blique et les secteurs subventionnéssont désormais monnaie courante.Ce sont les seules réponses appor-tées par les cantons à leurs trousbéants, résultats de cadeaux fiscauxpour les plus fortunés. Que ce soit àGenève, à Lucerne ou à Neuchâtelpour ne citer que quelques exem-ples, les employés du service public,pressés comme des citrons, descen-dent dans la rue.Le combat du personnel des TPG,c’est aussi le combat du service pu-blic. Un des principaux chevaux debataille du SEV.

Giorgio Tuti, président SEV

ÉDITO

La grève desTPG, le combatdu service public

Véritable démonstration de force, la grèvemise sur pied par le SEV à Genève le19 novembre dernier, aura-t-elle permisde débloquer la situation? Au moment oùnous mettions sous presse mardi, aucunesolution n’a été trouvée au conflit portantsur le contrat de prestations et qui prévoitplus de 60 licenciements aux Transportspublics genevois, ainsi que des attaquescontre les mécanismes salariaux et les

acquis des retraités. Face aux tergiversa-tions de la direction de l’entreprise, deson conseil d’administration et du minis-tre de tutelle Luc Barthassat, le SEV, Asipet Transfair, à nouveau réunis au sein dufront syndical, ont appelé vendredi der-nier à un autre jour de grève ce jeudi 4 dé-cembre. Entre-temps, une rencontre entrele conseil d’administration, la directionet le front syndical aura eu lieu mardi

après-midi. En attendant de connaître lerésultat de ces pourparlers, contact.sevvous propose de revenir largement surla grève du 19 novembre, véritablemoment de solidarité et de lutte. Entextes et en images. Pour l’actualité tou-te fraîche, rendez-vous sur www.sev-on-line.ch.

Pages 2 à 6

En grève poursauver leurs emplois

Transports publics genevois

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19 novembre: Vincent Leggiero, le président de la section SEV-TPG, devant les collègues à la Jonction.

Succès pour lajournée des femmesorganisée par LucieWaser.Pages 14 et 15

Femmes SEV

..

Jon Pult est le nouveauprésident de l’Initiativedes Alpes. Entretien.

Pages 8 et 9

Initiative des Alpes

..

Le SEV est en route vers son centièmeanniversaire. L’occasion de faire le point surles événements marquants des années 2010à 2014. Pages 10 à 12

Le SEV a 95 ans

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« Aucun des 428 véhicules desTPG n’est sorti aujourd’hui.Même dans mes rêves les plusfous, je n’aurais pu l’ima-giner! » Ces mots de Michel Vir-et, membre du comité de lasection SEV-TPG, en disentlong sur les sentiments qui ha-bitent les collègues des TPG auterme de la journée du 19 no-vembre. Des mots prononcésdevant encore 300 collègues àla Jonction et une bonne cen-taine d’entre eux reliés partéléphone au Bachet. Des pro-pos qui illustrent à merveille ceque viennent de réaliser ceshommes et ces femmes. Leconseiller d’Etat et les TPGavaient pourtant essayé d’as-surer le service minimum, soitun tiers des prestations habi-tuelles aux heures de pointe.Mais non, rien... Un personnelsoudé – de toutes les forcessyndicales actives aux TPG,ainsi que des non-syndiqués –auront finalement pris part aumouvement. Le président de lasection, Vincent Leggiero, n’apas manqué de le souligner.« Ils ont tout essayé. Plus ilsnous provoquaient, plus onse renforçait. On a montréqu’unis nous sommes forts! »Gilbert d’Alessandro, présidentde la sous-fédération VPT, aconstaté « de l’humanité et dela fraternité dans cette mani-festation ».

Pression sur les jeunesUne union qui n’allait pourtantpas de soi. ASIP et Transfairétaient opposés à la grève etont tenté, avec les respon-sables des TPG, de convaincreles collègues d’aller sur le ré-seau. A force de persuasion, leSEV est parvenu à faire la dé-monstration de la pertinence

de la grève: « Le service mini-mum est une vue de l’espritpour casser le mouvement, aclamé Vincent Leggiero au dé-pôt du Bachet. Il n’y a pas debon ou de mauvais momentpour faire la grève lorsque ladisparition de 131 emplois estune réalité et que les retraitessont attaquées. »

Une centaine de membresen plus pour le SEVLe contrat de prestation2015–2018 est au cœur ducourroux. Avalisé par la com-mission des transports duGrand Conseil, le texte passeradevant le Grand Conseil ce jeu-di 4 décembre. Il prévoit deséconomies qui toucheront lesemplois avec plus de 60 licen-ciements, avec des attaquesaux mécanismes salariaux etaux acquis des retraités quiperçoivent une aide financièrepour le paiement des primesde caisse-maladie et abon-nement pour le réseau desTPG.Au final, hormis quelques por-tes qui se sont ouvertes, lais-sant penser au départ immi-nent d’un tram, il ne s’est pastrouvé un-e seul-e collèguepour se mettre derrière un vo-

lant, malgré la pression exer-cée sur les plus jeunes. Unetentative qualifiée d’inadmis-sible – « ils ne viendraient ja-mais vers les anciens », a-t-onpu entendre – qui aura pousséASIP et Transfair à se rallier àla grève en milieu de matinée.Dès les premières heures, lecourant de grève que le minis-tre des Transports Luc Barthas-sat et ses inféodés n’a eu decesse de qualifier de mineurest vite apparu comme une évi-dence. Preuve en est l’absencede tensions. Tout au plus a-t-on pu constater quelques dis-cussions. « Je suis membre del’ASIP car je suis contrôleur. Jesuis le mouvement car l’at-taque contre les acquis desretraités est inacceptable », acommenté Serge Lambert. Car-melo Gatto, membre SEV, es-time quant à lui que, désor-mais, « ils sont obligés de tenircompte de l’ampleur de cettegrève ».Les collègues genevoisn’étaient pas seuls. Outre lesorganisation genevoises (voiren page 4), d’autres membresSEV, des TL notamment,étaient venus les soutenir. Ilsont aussi pu compter sur unedélégation du comité du SEV.

Histoire de rappeler que lescoupes budgétaires genevoi-ses rappellent la réalité vécuedans d’autres cantons. « Noussommes venus des quatrecoins du pays. Votre lutte estlégitime car ce sont toujoursles services publics qui trin-quent », a souligné PascalFiscalini (ZPV), accompagné duprésident du comité AndreasMenet (ZPV) et de Peter Käpp-ler (AS).Au final, la démonstration deforce du SEV se traduit en chif-fres: près de 100 nouveauxmembres en une seule journée.« Je suis orgueilleuse de cettesection », s’est exclamée la se-crétaire syndicale Valérie Sola-no. Vers 20 h, une résolution aété votée demandant à Luc Bar-thassat le retrait du contrat deprestations et l’ouverture denégociations d’ici au 28 novem-bre et le renoncement à sanc-tionner financièrement les gré-vistes. Après cette grève, le SEVa également manifesté le 27novembre (voir en page 5), his-toire de maintenir la pressionsur un ministre PDC sorti affai-bli de cette grève, n’ayant offertcomme réponse au mouvementque des menaces de sanctions.

Vivian Bologna

Démonstration de force du SEV le 19 novembre à Genève: aucun des 428 véhicules des TPG n’aura circulé

« Plus ils nous provoquaient, Moment historique pourle SEV: le mercredi 19novembre, la sectionSEV-TPG a réalisé unedémonstration de forceavec une grève qui feradate. Aucun bus, ni au-cun tram n’a circulé surle réseau.

Patri

ck F

lury

En soirée, quelque 300 grévistes adoptent une résolution demandant le retrait du contrat de prestations et appelant Luc Barthassatà s’asseoir à la table des négociations.

Nouvelle grève etpourparlers■ Alors qu’une rencontre devaitavoir lieu vendredi entre lessyndicats SEV, ASIP et Transfaird’une part et Luc Barthassatd’autre part, ce dernier a indiquéau dernier moment que la directionet le CA des TPG allaient lesinformer des dernières démar-ches... Soit le fait que le CA et ladirection ont saisi la Chambre desrelations collectives de travail(CRCT) pour régler le différend duservice minimum. Le front syndicala donc décidé d’appeler à unenouvelle grève ce jeudi.Entre-temps, une rencontre a eu lieumardi après notre délai rédaction-nel entre les syndicats, le CA et ladirection. Ouverture? Les nouvellesfraîches sur www.sev-online.ch

À LA DER!

Retrouvez en page 4 l’interviewde Barbara Spalinger et enpage 6 celle de Giorgio Tuti. Plusde photos sur www.sev-online.ch

PLUS D’INFOS

ACTU

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contact.sevN° 23/144 décembre 2014

plus on se renforçait! »

Eric

Rose

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La grève, contrairement aux idées reçues, ce n’est pas une promenade de santé. La gravité des regards en dit long.

Eric

Rose

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Un moment de complicité au Bachet.

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A la Jonction, la rue d’accès est bloquée.

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« Aucun des 428 véhicules desTPG n’est sorti aujourd’hui.Même dans mes rêves les plusfous, je n’aurais pu l’ima-giner! » Ces mots de Michel Vir-et, membre du comité de lasection SEV-TPG, en disentlong sur les sentiments qui ha-bitent les collègues des TPG auterme de la journée du 19 no-vembre. Des mots prononcésdevant encore 300 collègues àla Jonction et une bonne cen-taine d’entre eux reliés partéléphone au Bachet. Des pro-pos qui illustrent à merveille ceque viennent de réaliser ceshommes et ces femmes. Leconseiller d’Etat et les TPGavaient pourtant essayé d’as-surer le service minimum, soitun tiers des prestations habi-tuelles aux heures de pointe.Mais non, rien... Un personnelsoudé – de toutes les forcessyndicales actives aux TPG,ainsi que des non-syndiqués –auront finalement pris part aumouvement. Le président de lasection, Vincent Leggiero, n’apas manqué de le souligner.« Ils ont tout essayé. Plus ilsnous provoquaient, plus onse renforçait. On a montréqu’unis nous sommes forts! »Gilbert d’Alessandro, présidentde la sous-fédération VPT, aconstaté « de l’humanité et dela fraternité dans cette mani-festation ».

Pression sur les jeunesUne union qui n’allait pourtantpas de soi. ASIP et Transfairétaient opposés à la grève etont tenté, avec les respon-sables des TPG, de convaincreles collègues d’aller sur le ré-seau. A force de persuasion, leSEV est parvenu à faire la dé-monstration de la pertinence

de la grève: « Le service mini-mum est une vue de l’espritpour casser le mouvement, aclamé Vincent Leggiero au dé-pôt du Bachet. Il n’y a pas debon ou de mauvais momentpour faire la grève lorsque ladisparition de 131 emplois estune réalité et que les retraitessont attaquées. »

Une centaine de membresen plus pour le SEVLe contrat de prestation2015–2018 est au cœur ducourroux. Avalisé par la com-mission des transports duGrand Conseil, le texte passeradevant le Grand Conseil ce jeu-di 4 décembre. Il prévoit deséconomies qui toucheront lesemplois avec plus de 60 licen-ciements, avec des attaquesaux mécanismes salariaux etaux acquis des retraités quiperçoivent une aide financièrepour le paiement des primesde caisse-maladie et abon-nement pour le réseau desTPG.Au final, hormis quelques por-tes qui se sont ouvertes, lais-sant penser au départ immi-nent d’un tram, il ne s’est pastrouvé un-e seul-e collèguepour se mettre derrière un vo-

lant, malgré la pression exer-cée sur les plus jeunes. Unetentative qualifiée d’inadmis-sible – « ils ne viendraient ja-mais vers les anciens », a-t-onpu entendre – qui aura pousséASIP et Transfair à se rallier àla grève en milieu de matinée.Dès les premières heures, lecourant de grève que le minis-tre des Transports Luc Barthas-sat et ses inféodés n’a eu decesse de qualifier de mineurest vite apparu comme une évi-dence. Preuve en est l’absencede tensions. Tout au plus a-t-on pu constater quelques dis-cussions. « Je suis membre del’ASIP car je suis contrôleur. Jesuis le mouvement car l’at-taque contre les acquis desretraités est inacceptable », acommenté Serge Lambert. Car-melo Gatto, membre SEV, es-time quant à lui que, désor-mais, « ils sont obligés de tenircompte de l’ampleur de cettegrève ».Les collègues genevoisn’étaient pas seuls. Outre lesorganisation genevoises (voiren page 4), d’autres membresSEV, des TL notamment,étaient venus les soutenir. Ilsont aussi pu compter sur unedélégation du comité du SEV.

Histoire de rappeler que lescoupes budgétaires genevoi-ses rappellent la réalité vécuedans d’autres cantons. « Noussommes venus des quatrecoins du pays. Votre lutte estlégitime car ce sont toujoursles services publics qui trin-quent », a souligné PascalFiscalini (ZPV), accompagné duprésident du comité AndreasMenet (ZPV) et de Peter Käpp-ler (AS).Au final, la démonstration deforce du SEV se traduit en chif-fres: près de 100 nouveauxmembres en une seule journée.« Je suis orgueilleuse de cettesection », s’est exclamée la se-crétaire syndicale Valérie Sola-no. Vers 20 h, une résolution aété votée demandant à Luc Bar-thassat le retrait du contrat deprestations et l’ouverture denégociations d’ici au 28 novem-bre et le renoncement à sanc-tionner financièrement les gré-vistes. Après cette grève, le SEVa également manifesté le 27novembre (voir en page 5), his-toire de maintenir la pressionsur un ministre PDC sorti affai-bli de cette grève, n’ayant offertcomme réponse au mouvementque des menaces de sanctions.

Vivian Bologna

Démonstration de force du SEV le 19 novembre à Genève: aucun des 428 véhicules des TPG n’aura circulé

« Plus ils nous provoquaient, Moment historique pourle SEV: le mercredi 19novembre, la sectionSEV-TPG a réalisé unedémonstration de forceavec une grève qui feradate. Aucun bus, ni au-cun tram n’a circulé surle réseau.

Patri

ck F

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En soirée, quelque 300 grévistes adoptent une résolution demandant le retrait du contrat de prestations et appelant Luc Barthassatà s’asseoir à la table des négociations.

Nouvelle grève etpourparlers■ Alors qu’une rencontre devaitavoir lieu vendredi entre lessyndicats SEV, ASIP et Transfaird’une part et Luc Barthassatd’autre part, ce dernier a indiquéau dernier moment que la directionet le CA des TPG allaient lesinformer des dernières démar-ches... Soit le fait que le CA et ladirection ont saisi la Chambre desrelations collectives de travail(CRCT) pour régler le différend duservice minimum. Le front syndicala donc décidé d’appeler à unenouvelle grève ce jeudi.Entre-temps, une rencontre a eu lieumardi après notre délai rédaction-nel entre les syndicats, le CA et ladirection. Ouverture? Les nouvellesfraîches sur www.sev-online.ch

À LA DER!

Retrouvez en page 4 l’interviewde Barbara Spalinger et enpage 6 celle de Giorgio Tuti. Plusde photos sur www.sev-online.ch

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plus on se renforçait! »

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La grève, contrairement aux idées reçues, ce n’est pas une promenade de santé. La gravité des regards en dit long.

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Un moment de complicité au Bachet.

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A la Jonction, la rue d’accès est bloquée.

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■ Barbara Spalinger, tu étaisparmi les grévistes au dépôtdu Bachet. Quel regard por-tes-tu sur cette grève?

J’ai été extrêmement impres-sionnée par ce que ces hom-mes et ces femmes ont réalisé.L’organisation était parfaite etla section a travaillé de ma-nière sérieuse. Il n’y avait pasde nervosité. A aucun moment,nos membres n’ont haussé leton envers qui que ce soit.Ceux qui ont choisi de fairegrève ont fait ce choix en leurâme et conscience. Cela mon-tre que le travail d’informationréalisé par la section était ex-ceptionnel. La déterminationde nos collègues a aussi eu un

effet sur les indécis qui ont vuque la très grande majorité desconducteurs et conductrices etles collègues du techniquen’allaient pas travailler cejour-là.

■ D’après toi, à quoi est dûl’excellent travail de la sec-tion SEV-TPG?

C’est le fruit d’un long travail.Si cette action est si active,

c’est notamment dû au fait queles membres du comité fonc-tionnent très bien ensemble.Ce travail sur la durée donnede la crédibilité au comité àqui les membres font con-fiance. Mais ce n’est pas tout.Il y a de l’authenticité dans cecomité. Ils sont convaincus deleurs positions. Ils se battentpour de bonnes conditions detravail et salariales aux TPG. Ils

agissent en fonction de cesconvictions. Il n’y a pas dedoute là-dessus. Autre élémentfondamental: ils agissent surmandat des membres et s’ytiennent.

■ Dès les premières heures dumatin, et même les joursprécédant la grève, le SEV aété traité de syndicat mino-ritaire. Le 19, le ministre

des Transports Luc Barthas-sat appelait à sanctionnerpénalement les grévistes.Que penses-tu de cette atti-tude?

Le jour de la grève, si Luc Bar-thassat était venu dans les dé-pôts, il aurait vu qu’il n’y avaitpas de petit groupe d’extré-mistes mettant la pression surles collègues. C’est l’effet degroupe qui a joué son rôle.C’est la mobilisation qui a don-né un signal. Faire la grève, cen’est pas timbrer et rentrerchez soi. Faire la grève, c’esttimbrer et être là, ensemble,pour afficher son opinion etdéfendre ce en quoi on croit.La tentative de criminalisationdu mouvement était maladroi-te. D’ailleurs, la prétendueobstruction des grévistes queLuc Barthassat dénonçait à laradio le matin a même étédémentie par la direction enmilieu de journée. Ce discourssans fondement a eu l’effet in-verse et la vérité a éclaté augrand jour, discréditant le mi-nistre. Vivian Bologna

Vice-présidente du SEV,Barbara Spalinger évo-que sans détours cequ’elle a ressenti du-rant la grève, elle qui asuivi le mouvement dèsla mise en place despiquets de grève. Entre-tien.

« Le comité SEV-TPG estcrédible et authentique »

Grève aux TPG

..

Vice-présidente en action, Barbara Spalinger accroche la banderole dans le dépôt du Bachet.

Le combat du SEV a été appuyé par diverses organisations de quartier, dedéfense de la mobilité douce, par des partis, le cartel intersyndical de la fonctionpublique, par d’autres syndicats et des collectifs d’usagers dès le matin tôt: « Çafait du bien de vous voir mobilisés contre ce Conseil d’Etat qui prend aux pluspauvres pour donner aux plus riches », a insisté Christian Antonietti, président del’Union du personnel du corps de police (UPCP). La députée socialiste genevoiseSalima Moyard lui a emboîté le pas: « Je suis fière de votre solidarité. » ManuelaCattani, présidente de la Communauté genevoise d’action syndicale et secrétairegénérale du SIT a renchéri: « Soyons scandalisés qu’un Conseil d’Etat prévoie deslicenciements. C’est du jamais vu! » Quant à Alessandro Pelizzari, secrétairerégional d’Unia, il a dénoncé « les dérives xénophobes qui tentent de discréditerle mouvement en accusant de manière ignoble les collègues frontaliers ». PourThibault Schneeberger, de SolidaritéS, « l’initiative de l’avivo demandant la baissedes tarifs n’est qu’un prétexte pour justifier ces coupes. Non à ce contrat deprestation alors que la population est attachée au développement des transportspublics. » Présidente des Verts, Lisa Mazzone a félicité les collègues qui ont faitgrève « pour faire pression sur les élus qui sont face à leurs responsabilités ». Ledéputé et vice-président du PS genevois, Romain de Sainte-Marie, a fustigé unConseil d’Etat qui se tire une balle dans le pied alors que le CEVA est en point demire: « Les employés des TPG souffrent déjà. Il n’y a plus de gras. Le Conseild’Etat s’attaque à l’os. »

« Le Conseil d’Etat s’attaque à l’os! »

..

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Le flyer distribué en masseavec le logo « Touche pas àmes TPG » l’explique bien: lescollègues TPG se battent pourleurs postes de travail maisaussi pour les usagers destransports publics.Après la grève du 19 novem-bre, la section sev-tpg a décidéde mener une nouvelle mani-festation, à nouveau très sui-vie. Le mouvement de protes-tation ne faiblit pas, bien aucontraire: tout est mis enœuvre pour montrer l’atta-chement à l’entreprise et à lamobilité en général à Genève.Et nombreux sont ceux qui sejoignent au mouvement et dé-clare spontanément leur soli-darité avec les employés TPG.

« Tous ensemble, tous ensem-ble» n’est pas qu’un slogan...

« Barthassat, t’es foutu, les TPGsont dans la rue »Le défilé, parti de la Jonction,s’est terminé à l’Hôtel-de-Villeoù toute une série d’orateursont pris la parole pour soutenirles revendications de la sec-tion sev-tpg. Les manifestantsont profité pour siffler le minis-tre des Transports Luc Barthas-sat, très controversé danscette affaire. Texte et photos: Hes

Manifestation du 27 novembre

Près de 400 manifes-tants ont remis la com-presse jeudi 27 novem-bre à Genève. Histoirede montrer qu’ils sonttoujours là, toujoursaussi déterminés!

Touche pas à mes TPG!

400 personnes dans la rue, pour aller manifester leur désaccord àLuc Barthassat.

Drapeaux SEV en nombre, une nouvelle fois en ville de Genève.

Pierre Delias a repris lesrênes il y a quelques mois etest désormais le déléguésyndical des employés deRATP Dev Suisse, un dessous-traitants des TPG àGenève. Agé de 29 ans, ilhabite à côté d’Annecy etconduit les bus depuis deuxans à Genève, pour le comptede la RATP. Il soulignetoutefois que son employeurrefuse de reconnaître sonstatut de délégué syndical.Les revendications desemployés RATP? Avoir lesmêmes conditions de travailet conditions salariales queles employés TPG, puisque letravail effectué est exacte-ment le même. Ils viennentd’obtenir la semaine de cinqjours et «il faudra attendrequelques mois pour voir si les

choses s’améliorent».«Jusqu’à présent, les plan-nings étaient très durs. Jetrouve que cela devrait êtredavantage surveillé: on laissequand même des conducteursexténués conduire avec despassagers derrière. C’estparfois dangereux», expliquePierre Delias. « On donne nos

préférences quant à faire desmatins ou des soirs, etc. maisau final ça ne donne pas dutout ce qu’on avait donné! Engros, on demande quelquechose et on reçoit le contraire!Et quand l’entreprise lâche unpeu, c’est souvent pour mieuxreprendre derrière. ». Ilcontinue: « Leur leitmotiv?

Personne n’est indispensable.On vous remplacera facile-ment, il y en a plein quiattendent au portillon. »L’idéal pour Pierre serait biensûr qu’il n’y ait plus desous-traitance et que tous lesemployés soient logés à lamême enseigne: « Avec lessalaires octroyés par RATP, ontravaille en Suisse, mais on nepeut pas y vivre. La sous-traitance, c’est clairement laméthode pour faire deséconomies. Si on passait lepourcentage de lignessous-traitées à 20 % (au lieudes 10 % actuels) comme ledemande le PLR, cela engen-drerait encore davantage deconcurrence pour avoir leslignes et les entreprisescasseraient encore plus lesprix, au détriment bien sûr des

employés. » Ce qui gêne leplus Pierre Delias? « L’injusticebien sûr! Le fait qu’on soitfrontalier ne justifie pas qu’ongagne moins alors qu’onfournit exactement le mêmetravail. Notre région estdevenue chère, surtout auniveau immobilier, et celanotamment en raison de laproximité avec Genève. »Pierre Delias a manifesté sonsoutien à la section TPG ensuivant le cortège de lamanifestation. Suivre lesmesures de lutte des collè-gues des TPG n’est pourtantpas évident pour les employésdes entreprises sous-traitan-tes, bénéficiant d’encoremoins de compréhension de lapart de leur employeur...

Henriette Schaffter

La problématique des sous-traitants TPG: un vaste sujetINFO

Hes

Pierre Delias (3e personne depuis la gauche), aux côtés de ValérieSolano, secrétaire syndicale SEV, au départ de la manifestationdu 27 novembre.

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6 ACTUcontact.sevN° 23/144 décembre 2014

■ Le SEV n’est pas habitué àfaire la grève. Quel est l’im-pact de la grève aux TPG surle syndicat ?

Giorgio Tuti: Ce n’est pas vraiqu’il n’est pas habitué. Il y atoujours eu des conflits et desbatailles pour lutter pour demeilleures conditions de tra-vail ou contre des péjorationsmenaçantes. Le SEV n’utilisepas la grève à chaque fois,c’est vrai. La grève est lemoyen de dernier recours, on

commence toujours par les dis-cussions. Mais ensuite, s’ilfaut passer par la grève, on yva! Avec cette façon d’agir, ona obtenu beaucoup de choses.On sait que si on fait la grève,ça va réussir, là où les moyensmis en œuvre auparavant ontéchoué. L’impact sur le SEV?C’est un immense élan de soli-darité, un soutien total et una-

nime de la part du syndicat.C’est vrai que le SEV n’est pasun syndicat qui cherche la lutteà tout prix, le but étant le ré-sultat final! Et donc, si on n’ar-rive pas à obtenir un résultatautrement, on finit par faire lagrève. Et comme on est connupour ne pas faire grève à toutbout de champ, notre crédibi-lité est très élevée.

■ Vue de Suisse alémanique,cette grève peut-elle êtreperçue comme une « Genfe-rei » de plus?

Les Suisses alémaniques com-prennent très bien la démarcheà Genève et soutiennent le faitde faire une grève après avoirtout essayé. Ce n’est pas rien cequi se passe actuellement à Ge-nève, ce n’est pas une « Genfe-rei ». Ça suit plutôt une pure lo-gique syndicale commune à toutle SEV. Et la solidarité qui émanevient de l’interne bien sûr, maisaussi des autres syndicats,même au niveau européen.

■ En tant que président, quelregard portes-tu sur le tra-

vail de la section sev-tpg?Le travail effectué est reconnuet percutant, sinon il n’y auraitpas eu une pareille augmenta-tion de membres ces dernierstemps! La base s’organiseelle-même aux TPG, c’est ça leprincipe même du syndica-lisme. C’est un fantastique tra-vail qu’ils accomplissent. Maisn’oublions pas les secrétairessyndicaux basés à Genève etLausanne, qui font égalementun travail remarquable à leurscôtés. Hes/vbo

Giorgio Tuti, présidentSEV, a voulu montrerson soutien à la sectionsev-tpg en participantà la manifestation du27 novembre à Genève.Pour lui, bien sûr, lesmesures de lutte actuel-les ne sont pas une« genevoiserie », maissuivent une pure logi-que syndicale, com-mune à tout le SEV.

Soutien total aux manifestantsGiorgio Tuti derrière les manifestants

Hes

On marche tous ensemble au SEV.

Hes

Giorgio Tuti devant l’hôtel deville.

La communauté de négocia-tions, menée par le SEV, a négo-cié les salaires avec les CFF di-rectement pour deux ans.L’accord prévoit 0,5 % de lamasse salariale pour les évolu-tions individuelles de salaire en2015. Encore 0,25 % de plussera utilisé pour payer des

primes aux personnes ayantfourni des prestations au-dessusde la moyenne. En 2016, 0,8 %sera à disposition pour les aug-mentation individuelles de sa-laire et 0,4 % pour les primes.

Davantage d’argent pour la cpLes mesures salariales 2015 et2016 sont assorties de mesuresqui visent à stabiliser la caissede pension CFF. Des réserves defluctuations manquantes, destaux bas et donc des recettesmoindres que prévues, tout çaaccompagné d’une espérancede vie croissante oblige la caissede pension des CFF, tout comme

les autres caisses, à prendre leschoses en main pour assurer lefinancement à long terme. LesCFF et les partenaires sociauxsouhaitent éviter que les mesu-res de stabilisation entraînentdes baisses de prestations pourles assurés. C’est pourquoi lescotisations d’épargne à la pré-voyance professionnelle aug-menteront en 2016. Les CFFprendront en charge la moitié decette augmentation à hauteurd’environ 1 % du salaire, tandisque l’autre moitié devra êtreprise en charge par les collabo-rateurs.

D’autres négociations en routeL’augmentation des cotisationsd’épargne aura surtout de l’effetauprès des jeunes assurés. Pourles assurés proches de la re-traite, des mesures supplémen-taires sont toutefois nécessairepour maintenir le niveau desrentes. Un versement unique deplusieurs centaines de millionsde francs est prévu de la partdes CFF. Les CFF et les syndicatsvont négocier normalement jus-qu’à la fin du premier semestre2015, pour déterminer à queldegré le personnel devra parti-ciper à ces mesures.

pmo/Hes

Les CFF et les syndicatsont négocié les salairesdes employés CFF pourles années 2015 et2016. Le résultat com-prend aussi des mesurespour assurer les rentes.

Des cotisations pour garantirle niveau des rentes

Salaires 2015 et 2016 du personnel CFF

La meilleure caissede pensions deSuisse !■ Pour la seconde fois (après2010), la CP CFF a reçu le titrede meilleure caisse de pensionde Suisse par la publication«Investment & Pension Europe».Le directeur, Markus Hübscher,voit en cette distinction uneconfirmation de sa politiqued’investissements.

EN BREF

Page 7: TPG, le combat sauver leurs emplois

ACTU ......

7contact.sevN° 23/144 décembre 2014

C’est pourquoi il s’agit mainte-nant d’entamer le processusde réforme de toute la pré-voyance vieillesse. Le Parle-ment fédéral doit cependantfortement améliorer le projet:la réforme doit prendre en con-sidération le niveau actuel-lement insuffisant des rentes.L’AVS doit être renforcée, pasaffaiblie. En outre, le Parle-ment ne doit pas réduire laprévoyance professionnelleobligatoire.Pour les personnes à bas oumoyens revenus, en particulierpour de nombreuses femmes,

l’actuel niveau des rentes n’estpas suffisant. Le mandat cons-titutionnel, selon lequel lesrentes des 1er et 2e piliers doi-vent permettre de « maintenirde manière appropriée sonniveau de vie antérieur », n’ajamais été rempli à ce jour. Deplus, les rentes AVS sont tou-jours plus à la traîne des sa-laires réels. Les gens à bas etmoyens revenus sont les prin-cipaux bénéficiaires de l’AVS,grâce à son financement so-cial. L’USS ne comprend par

conséquent pas pourquoi leConseil fédéral ne reprend enrien cette revendication queformule l’initiative populaire« AVSplus ».En lieu et place « Prévoyancevieillesse 2020 » fait toute unesérie de propositions qui en-traîneront une dégradation desprestations de l’AVS. L’USS re-jette le relèvement à 65 ans del’âge de la retraite des femmesparce qu’il ne tient pas comptede la situation des femmes deplus de 60 ans. De plus, le

marché du travail n’est déjàpas capable aujourd’hui d’of-frir suffisamment d’emploisaux femmes, ni aux hommes.C’est pourquoi aucun relè-vement général de l’âge de laretraite ne sera accepté.L’USS soutient la hausse de laTVA en faveur de l’AVS, car, enraison des classes d’âge àforte natalité qui prendrontleur retraite ces prochaines an-nées, l’AVS aura besoin d’un fi-nancement additionnel pour laprochaine décennie. Par con-

tre, on ne saurait admettre quela Confédération se retire par-tiellement du financement del’AVS (redéfinition du finan-cement de l’AVS par la Confé-dération). Il n’est pas non plusquestion qu’avec le « méca-nisme d’intervention » prévu,on suspende l’adaptation desrentes au renchérissement et àl’évolution des salaires. Il fautempêcher pareille razzia surles porte-monnaie des re-traité(e)s.En outre, l’USS rejette l’affai-blissement des rentes déjàbasses de la prévoyance pro-fessionnelle obligatoire. Labaisse radicale proposée dutaux de conversion minimal à6 % n’est pas réaliste, car lepeuple a déjà sèchement refu-sé une baisse plus modeste à6,4 %. Et les mesures prévuespour maintenir le niveau desprestations seront très chèrespour les bas revenus et ellesdiminueront leurs budgetspendant leur vie active. uss

L’Union syndicalesuisse (USS) salue lefait que le Conseil fédé-ral confirme vouloirs’attaquer globalementà la réforme de la pré-voyance vieillesse. S’yattaquer à travers plu-sieurs réformes n’auraitpolitiquement aucunechance, comme le pas-sé nous l’a montré.

Au Parlement d’améliorer le projetL’USS à propos de la réforme de la prévoyance vieillesse 2020

USS

Cette amélioration est le résultatd’un bon partenariat social.Mais les CFF ne doivent pass’endormir sur leurs lauriers.Pendant de longues années, lasatisfaction a été particuliè-rement mauvaise aux CFF. Cesdernières années, les résultatsse sont améliorés, et aujour-d’hui ils sont au moins au ni-veau usuel dans la branche. Les

CFF signalent une satisfactiongénérale de 66 points (sur 100),soit 4 de plus que lors du der-nier sondage d’il y a deux ans.Cette évolution n’est pas inat-tendue: « Grâce à des échangesintensifs entre l’entreprise et lesyndicat, les relations se sontsensiblement stabilisées parceque la direction des CFF prendaujourd’hui nos interventions ausérieux », déclare le vice-prési-dent responsable du dossierCFF, Manuel Avallone.Les très mauvais résultats obte-nus par les deux niveaux lesplus élevés de la direction sontfrappants: la direction dugroupe obtient 52 points et celledes divisions 55 points. La direc-

tion n’a donc toujours pas réussià rétablir la confiance nécessaireavec le personnel de la base. Leschiffres dans la division Infra-structure ne sont pas surpre-nants, la pression due aux la-cunes organisationnelles quisévissent dans ce secteur fait ré-gner l’insécurité en perma-nence. La stabilité et la fiabilitémanquent.Chez CFF Cargo, l’atmosphères’est nettement améliorée. Laconfiance en la direction dugroupe a fait un bond, passantde 44 à 56 points. Cela montreque le succès économique aaussi un impact sur le per-sonnel. Mais ce succès a étéchèrement acquis: des milliers

de postes de travail ont été sup-primés afin de pouvoir sortir deschiffres rouges. Nous ne con-naissons pas encore les évalua-tions des niveaux inférieurs,donc pas non plus la répartitionselon les groupes profes-sionnels. Pour l’avenir, les CFFne doivent pas se contenter deces résultats. « La direction priseest la bonne, mais il s’agit main-tenant de consolider ce qui a étéobtenu », souligne Manuel Aval-lone, et d’ajouter: « La nouvelleCCT est aussi le signe d’un par-tenariat social intact; noussommes prêts à poursuivre dansce sens. » pmo/mj

Satisfaction du personnel aux CFF

La satisfaction du per-sonnel aux CFF a denouveau augmenté. LeSEV s’en réjouit car elleest aussi l’expressionde bonnes conditionsde travail.

Meilleure grâce au partenariat social Les négociations pour lerenouvellement de la CCT tl-LEBont repris le 26 novembre.Conformément au mandatconfié par les membres du SEV,la délégation de négociation atransmis à la direction le refusd’entrée en matière sur unsystème salarial au mérite. Ladirection a pris acte de ladétermination du SEV tout eninsistant sur la cohérence deson système salarial.Les délégations évoluent sur lefil du rasoir et sont conscientesd’un possible échec desnégociations. Elles ont décidéde poursuivre les pourparlers les8 et 9 décembre. Chaquedélégation s’est engagée àréfléchir à des alternatives ausystème voulu par la direction.

vbo

CCT TL-LEB

Page 8: TPG, le combat sauver leurs emplois

......

8 INTERVIEW contact.sevN° 23/144 décembre 2014

■ Jon Pult, d’où vient votre in-térêt pour la politique?

J’ai toujours eu beaucoup d’in-térêt pour tout ce qui concernel’histoire, la société et la politi-que. Quand j’avais 20 ans,deux amis ont fondé la jeu-nesse socialiste des Grisons, àlaquelle j’ai adhéré, au débutd’abord par sympathie et soli-darité envers eux. Ensuite, j’y aipris goût et j’ai été élu au Con-seil municipal de Coire, puis àla présidence du PS cantonal,

et enfin au Grand Conseil, avantde reprendre la présidence del’Initiative des Alpes cette an-née.

■ Une carrière pour le moinsrapide...

Je n’en ai pas forcément le mé-rite. A Coire, la gauche est mi-noritaire. Elle n’en est pasmoins très forte et tant le partique son électorat sont trèsbienveillants à l’égard d’unjeune. Ça a sans aucun doutefacilité mon parcours. Le plusdur mais aussi le plus stimu-lant fut de gagner la considéra-tion et l’autorité au sein desinstitutions où j’ai été élu.

■ Et comment êtes-vous arrivéà l’Initiative des Alpes?

La problématique m’a toujoursintéressé: un de mes premierssouvenirs de politique suisseconcerne l’émission d’« Arena »

dédiée à l’initiative, défenduepar Andrea Hämmerle et le pré-sident de l’exécutif uranaisHansruedi Stadler contre leconseiller fédéral Adolf Ogi.J’avais dix ans, mais ce débatm’a passionné et depuis jesuis toute la politique liée auxtransports et aux infrastruc-tures. J’ai donc adhéré à l’Ini-tiative des Alpes et suis entréau comité.

■ Et maintenant, vous en êtesmême le président...

C’est Fabio Pedrina qui m’a de-mandé si je souhaitais lui suc-céder. Le fait d’avoir un prési-dent originaire d’un cantonalpin donne du crédit à l’asso-ciation et ce défi m’a attiré.

■ En tant que Grison, vouspourriez avoir un regard par-ticulier sur le trafic de tran-sit.

Oui, même si c’est dans desproportions inférieures aux si-tuations du Tessin et d’Uri, letrafic de transit est aussi unproblème pour les Grisons. Jele remarque en parlant avec leshabitants des communes del’axe du San Bernardino. C’estvrai que le débat sur le 2e tubeau Gothard nous met dansune situation compliquée enraison de la crainte de voir letrafic dévié sur l’A13 durant la

fermeture du Gothard néces-saire à son assainissement.Mais c’est justement pourcette raison qu’il faut se bat-tre, en tant que Grisons aussi.Nous devons rappeler à la po-pulation l’idée de base del’article constitutionnel sur laprotection des Alpes: réduirele trafic poids lourds de tran-sit sur tous les axes alpins, etdonc aussi sur le San Bernar-dino. Je suis aussi convaincu

que l’Initiative des Alpes de-vrait être un produit à ex-porter dans d’autres pays al-pins, confrontés aux mêmesproblèmes.

■ Un thème d’une actualitébrûlante… Comment pro-gresse la récolte des signa-tures contre le doublementdu Gothard?

Très bien. Nous avons dépas-sé les 40 000 signatures et jesuis confiant que nous auronsréuni d’ici les fêtes de find’année les 60 000 paraphespour déposer sereinement no-tre référendum.

■ Les défenseurs du double-ment misent énormémentsur la question de la sécu-rité, revenue sur la tableaprès le choc frontal entreun autobus et un camping-car le 16 novembre. Que ré-pondez-vous?

Le 2e tube n’augmentera pasla sécurité sur l’axe du Go-thard. Il ne faut pas se bercerd’illusions. Une fois que lesdeux tunnels existeront, il yaura des pressions énormeset les quatre voies seront ou-vertes à la circulation avec, enconséquence, une hausse dutrafic, en particulier du traficpoids lourds, et donc uneaugmentation du danger surl’ensemble de l’axe. La vraiesolution pour rendre le tunnelplus sûr consiste à transférerle trafic poids lourds sur lerail. Mais il faut tenir compte

d’autres éléments.

■ Lesquels?De prime abord, le dou-blement et la séparation phy-sique des voies de circulationapparaissent comme une so-lution rassurante. Il faut néan-moins tenir compte du faitqu’elle ne sera opérationnelleque vers 2030, lorsquepresque tous les véhiculesseront équipés d’instrumentspermettant d’éviter les colli-sions frontales, dont dispo-sent déjà les nouveaux véhi-cules d’aujourd’hui. Assainirle tunnel actuel sans attendrela réalisation d’un secondtube permettrait au contrairede l’équiper d’astuces tech-niques, comme les barrièresabaissables qui peuvent ga-rantir davantage de sécuritéen des laps de temps pluscourts. Selon moi, il s’agitd’une question fondamentale:au lieu d’augmenter la capa-cité, il faut améliorer la sécu-rité des infrastructures exis-tantes.

■ Assainir le tunnel autorou-tier sans doublement né-cessite cependant d’avoirau préalable la capacité detransfert, y compris les ter-minaux de transbordement,ce qui pose certains pro-blèmes.

Je suis certain qu’il est pos-sible de trouver des solutionspraticables pour les termi-naux. Du reste, la Confédéra-

contact.sev a rencontré le nouveau président de l’Initiative des Alpes

On doit exporterl’Initiative des AlpesDepuis le mois de mai, l’association de l’Initiative des Alpes a un nouveau président en la personne duGrison Jon Pult. Agé de seulement 30 ans, il a déjà une brillante carrière politique à son actif et desidées très claires.

«Le second tube n’augmentera pas la sécurité surl’axe du Gothard.»Jon Pult, président de l’Initiative des Alpes

gi

Jon Pult est né en 1984 àScuol, de père originaired’Engadine et de mère ita-lienne. Enfant, il a passéquelques années à Milan oùson père enseignait. De retourdans les Grisons, il a effectuéune maturité bilingue alle-mand/italien. Il parle correc-tement le romanche. Il a étudiél’histoire économique et socialeà Zurich et obtenu sa licencegrâce à un mémoire sur leschemins de fer rhétiques.Sa carrière politique débute en2005 avec son élection auConseil municipal de Coire, oùil vit encore actuellement. En2009, il a accédé à la prési-dence du PS grison et en 2010au Grand Conseil. Il est membrede la Commission de gestion.Son temps libre, il le dédie à lalecture, au cinéma ou le passeà regarder des matches de foot.

BIO

...... 9 INTERVIEW

contact.sevN° 23/144 décembre 2014

tion a décidé de soutenir laréalisation d’un terminal aunord de Milan. C’est le cheminqu’il faut prendre, car il repré-sente une solution à longterme au problème des trans-ports. L’assainissement dutunnel du Gothard doit aussiêtre utilisé dans ce but.

■ Pouvez-vous préciser?Cette période de fermeture dutunnel doit être utile pour im-poser la politique de transfertde la route au rail, qui pourraaussi bénéficier, avec AlpTran-sit, aussi de la ligne de basedu Gothard.

■ Ne pensez-vous pas que laproductivité en hausse deschemins de fer, réaliséeaussi grâce à AlpTransit,

pourrait suffire à appliquerla politique de transfert?

Il ne faut pas oublier les diffi-cultés que cette politique arencontrées, découlant del’expansion du transport rou-tier. Inverser la tendance, en

s’appuyant sur des considéra-tions de durabilité, reste doncdifficile. Augmenter les infra-structures autoroutières auGothard serait donc inévita-blement interprété comme unaffaiblissement de la politi-que suisse de transfert, que lepeuple a toujours souhaitée.Ce serait un signal très négatifau niveau international etc’est pour cette raison quel’Initiative des Alpes et tousses alliés se battent contre le2e tube.

■ Changeons de sujet: quellessont vos ambitions politi-ques?

J’ai été candidat au Conseilnational et le PS grison apresque décroché un 2e siègeque j’aurais occupé. Je pense

me représenter l’an prochain,mais la situation reste diffi-cile. Même si j’aimerais siégerun jour au Parlement national,je suis satisfait des mandatsactuels au canton et en tantque président de l’Initiative

des Alpes. La priorité de l’as-sociation est certainement leréférendum, mais par la suite,il s’agira de réfléchir aux pos-sibilités d’amener notre visionde la politique des transportsaux niveaux national et inter-national.

■ Sur le plan international jus-tement, il semblerait que larelance du transport ferro-viaire doive passer par salibéralisation et sa dérégle-mentation. Une tendancepréoccupante, si l’on obser-ve ce qui s’est passé sur laroute.

Il s’agit d’une vraie préoccu-pation, justifiée. La prochainebataille politique, qui s’an-nonce très dure, est celle surle transport marchandises,qui va dans cette direction. Jela considère dangereuse dansle cadre d’une vision globaleet durable des transports,sans parler des conditions detravail. L’Initiative des Alpes atoujours défendu une politi-que des transports qui, outrequ’elle défende l’efficacitééconomique et entrepreneu-riale, soit correcte du point de

vue des conditions de travail,évitant le dumping.

■ Comment s’opposer à cettespirale de baisse des coûtsdans les transports?

Il y a des tendances qui doi-vent nous inquiéter, aussidans les transports de per-sonnes en Europe: l’avion de-vient de plus en plus écono-mique et le bus est en train des’affirmer, au détriment de lamobilité en train qui est lameilleure d’un point de vueenvironnemental, et proba-blement aussi social. En poli-tique, il faut en permanenceessayer de réorienter leschoses dans la bonne direc-tion et je pense que toutes lesforces écologistes et socialesdevraient joindre leurs effortspour réorienter la mobilité enfonction d’autres paramètresces prochaines années. Letout au-delà des frontières denotre pays.

■ En attendant, comme vous lesoulevez, les parcours enbus augmentent et font jus-tement de la concurrence aurail.

De prime abord, cela ressem-ble à une évolution avanta-geuse pour les consomma-teurs, mais il suffit d’analyserun petit instant le phénomènepour comprendre qu’il se fon-de sur une concurrence au ra-bais et, sur le long terme, surdu dumping. C’est donc unproblème.

■ Certains souhaiteraientpourtant des services sem-blables en Suisse...

Je ne crois pas qu’ils puissentavoir beaucoup de succès. Lesinvestissements dans les in-frastructures et la qualité desservices nous permettentd’avoir un réseau efficace etbien développé. S’y ajoute unélément culturel important: lagrande majorité de la popula-tion préfère voyager en train.Nous nous devons de défen-dre cette situation, en déve-loppant des incitations qui ai-dent le rail et non le systèmedes bus. Le transport publicest un service public et il doitle rester.

Pietro Gianolli/vbo

«Le transport public est un servicepublic et il doit le rester.»

gi

La politique des transports est un thème d’une actualité brûlante: Jon Pult au bûcher des Alpes de 2012 au château de Mesocco.

Page 9: TPG, le combat sauver leurs emplois

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8 INTERVIEW contact.sevN° 23/144 décembre 2014

■ Jon Pult, d’où vient votre in-térêt pour la politique?

J’ai toujours eu beaucoup d’in-térêt pour tout ce qui concernel’histoire, la société et la politi-que. Quand j’avais 20 ans,deux amis ont fondé la jeu-nesse socialiste des Grisons, àlaquelle j’ai adhéré, au débutd’abord par sympathie et soli-darité envers eux. Ensuite, j’y aipris goût et j’ai été élu au Con-seil municipal de Coire, puis àla présidence du PS cantonal,

et enfin au Grand Conseil, avantde reprendre la présidence del’Initiative des Alpes cette an-née.

■ Une carrière pour le moinsrapide...

Je n’en ai pas forcément le mé-rite. A Coire, la gauche est mi-noritaire. Elle n’en est pasmoins très forte et tant le partique son électorat sont trèsbienveillants à l’égard d’unjeune. Ça a sans aucun doutefacilité mon parcours. Le plusdur mais aussi le plus stimu-lant fut de gagner la considéra-tion et l’autorité au sein desinstitutions où j’ai été élu.

■ Et comment êtes-vous arrivéà l’Initiative des Alpes?

La problématique m’a toujoursintéressé: un de mes premierssouvenirs de politique suisseconcerne l’émission d’« Arena »

dédiée à l’initiative, défenduepar Andrea Hämmerle et le pré-sident de l’exécutif uranaisHansruedi Stadler contre leconseiller fédéral Adolf Ogi.J’avais dix ans, mais ce débatm’a passionné et depuis jesuis toute la politique liée auxtransports et aux infrastruc-tures. J’ai donc adhéré à l’Ini-tiative des Alpes et suis entréau comité.

■ Et maintenant, vous en êtesmême le président...

C’est Fabio Pedrina qui m’a de-mandé si je souhaitais lui suc-céder. Le fait d’avoir un prési-dent originaire d’un cantonalpin donne du crédit à l’asso-ciation et ce défi m’a attiré.

■ En tant que Grison, vouspourriez avoir un regard par-ticulier sur le trafic de tran-sit.

Oui, même si c’est dans desproportions inférieures aux si-tuations du Tessin et d’Uri, letrafic de transit est aussi unproblème pour les Grisons. Jele remarque en parlant avec leshabitants des communes del’axe du San Bernardino. C’estvrai que le débat sur le 2e tubeau Gothard nous met dansune situation compliquée enraison de la crainte de voir letrafic dévié sur l’A13 durant la

fermeture du Gothard néces-saire à son assainissement.Mais c’est justement pourcette raison qu’il faut se bat-tre, en tant que Grisons aussi.Nous devons rappeler à la po-pulation l’idée de base del’article constitutionnel sur laprotection des Alpes: réduirele trafic poids lourds de tran-sit sur tous les axes alpins, etdonc aussi sur le San Bernar-dino. Je suis aussi convaincu

que l’Initiative des Alpes de-vrait être un produit à ex-porter dans d’autres pays al-pins, confrontés aux mêmesproblèmes.

■ Un thème d’une actualitébrûlante… Comment pro-gresse la récolte des signa-tures contre le doublementdu Gothard?

Très bien. Nous avons dépas-sé les 40 000 signatures et jesuis confiant que nous auronsréuni d’ici les fêtes de find’année les 60 000 paraphespour déposer sereinement no-tre référendum.

■ Les défenseurs du double-ment misent énormémentsur la question de la sécu-rité, revenue sur la tableaprès le choc frontal entreun autobus et un camping-car le 16 novembre. Que ré-pondez-vous?

Le 2e tube n’augmentera pasla sécurité sur l’axe du Go-thard. Il ne faut pas se bercerd’illusions. Une fois que lesdeux tunnels existeront, il yaura des pressions énormeset les quatre voies seront ou-vertes à la circulation avec, enconséquence, une hausse dutrafic, en particulier du traficpoids lourds, et donc uneaugmentation du danger surl’ensemble de l’axe. La vraiesolution pour rendre le tunnelplus sûr consiste à transférerle trafic poids lourds sur lerail. Mais il faut tenir compte

d’autres éléments.

■ Lesquels?De prime abord, le dou-blement et la séparation phy-sique des voies de circulationapparaissent comme une so-lution rassurante. Il faut néan-moins tenir compte du faitqu’elle ne sera opérationnelleque vers 2030, lorsquepresque tous les véhiculesseront équipés d’instrumentspermettant d’éviter les colli-sions frontales, dont dispo-sent déjà les nouveaux véhi-cules d’aujourd’hui. Assainirle tunnel actuel sans attendrela réalisation d’un secondtube permettrait au contrairede l’équiper d’astuces tech-niques, comme les barrièresabaissables qui peuvent ga-rantir davantage de sécuritéen des laps de temps pluscourts. Selon moi, il s’agitd’une question fondamentale:au lieu d’augmenter la capa-cité, il faut améliorer la sécu-rité des infrastructures exis-tantes.

■ Assainir le tunnel autorou-tier sans doublement né-cessite cependant d’avoirau préalable la capacité detransfert, y compris les ter-minaux de transbordement,ce qui pose certains pro-blèmes.

Je suis certain qu’il est pos-sible de trouver des solutionspraticables pour les termi-naux. Du reste, la Confédéra-

contact.sev a rencontré le nouveau président de l’Initiative des Alpes

On doit exporterl’Initiative des AlpesDepuis le mois de mai, l’association de l’Initiative des Alpes a un nouveau président en la personne duGrison Jon Pult. Agé de seulement 30 ans, il a déjà une brillante carrière politique à son actif et desidées très claires.

«Le second tube n’augmentera pas la sécurité surl’axe du Gothard.»Jon Pult, président de l’Initiative des Alpes

gi

Jon Pult est né en 1984 àScuol, de père originaired’Engadine et de mère ita-lienne. Enfant, il a passéquelques années à Milan oùson père enseignait. De retourdans les Grisons, il a effectuéune maturité bilingue alle-mand/italien. Il parle correc-tement le romanche. Il a étudiél’histoire économique et socialeà Zurich et obtenu sa licencegrâce à un mémoire sur leschemins de fer rhétiques.Sa carrière politique débute en2005 avec son élection auConseil municipal de Coire, oùil vit encore actuellement. En2009, il a accédé à la prési-dence du PS grison et en 2010au Grand Conseil. Il est membrede la Commission de gestion.Son temps libre, il le dédie à lalecture, au cinéma ou le passeà regarder des matches de foot.

BIO

...... 9 INTERVIEW

contact.sevN° 23/144 décembre 2014

tion a décidé de soutenir laréalisation d’un terminal aunord de Milan. C’est le cheminqu’il faut prendre, car il repré-sente une solution à longterme au problème des trans-ports. L’assainissement dutunnel du Gothard doit aussiêtre utilisé dans ce but.

■ Pouvez-vous préciser?Cette période de fermeture dutunnel doit être utile pour im-poser la politique de transfertde la route au rail, qui pourraaussi bénéficier, avec AlpTran-sit, aussi de la ligne de basedu Gothard.

■ Ne pensez-vous pas que laproductivité en hausse deschemins de fer, réaliséeaussi grâce à AlpTransit,

pourrait suffire à appliquerla politique de transfert?

Il ne faut pas oublier les diffi-cultés que cette politique arencontrées, découlant del’expansion du transport rou-tier. Inverser la tendance, en

s’appuyant sur des considéra-tions de durabilité, reste doncdifficile. Augmenter les infra-structures autoroutières auGothard serait donc inévita-blement interprété comme unaffaiblissement de la politi-que suisse de transfert, que lepeuple a toujours souhaitée.Ce serait un signal très négatifau niveau international etc’est pour cette raison quel’Initiative des Alpes et tousses alliés se battent contre le2e tube.

■ Changeons de sujet: quellessont vos ambitions politi-ques?

J’ai été candidat au Conseilnational et le PS grison apresque décroché un 2e siègeque j’aurais occupé. Je pense

me représenter l’an prochain,mais la situation reste diffi-cile. Même si j’aimerais siégerun jour au Parlement national,je suis satisfait des mandatsactuels au canton et en tantque président de l’Initiative

des Alpes. La priorité de l’as-sociation est certainement leréférendum, mais par la suite,il s’agira de réfléchir aux pos-sibilités d’amener notre visionde la politique des transportsaux niveaux national et inter-national.

■ Sur le plan international jus-tement, il semblerait que larelance du transport ferro-viaire doive passer par salibéralisation et sa dérégle-mentation. Une tendancepréoccupante, si l’on obser-ve ce qui s’est passé sur laroute.

Il s’agit d’une vraie préoccu-pation, justifiée. La prochainebataille politique, qui s’an-nonce très dure, est celle surle transport marchandises,qui va dans cette direction. Jela considère dangereuse dansle cadre d’une vision globaleet durable des transports,sans parler des conditions detravail. L’Initiative des Alpes atoujours défendu une politi-que des transports qui, outrequ’elle défende l’efficacitééconomique et entrepreneu-riale, soit correcte du point de

vue des conditions de travail,évitant le dumping.

■ Comment s’opposer à cettespirale de baisse des coûtsdans les transports?

Il y a des tendances qui doi-vent nous inquiéter, aussidans les transports de per-sonnes en Europe: l’avion de-vient de plus en plus écono-mique et le bus est en train des’affirmer, au détriment de lamobilité en train qui est lameilleure d’un point de vueenvironnemental, et proba-blement aussi social. En poli-tique, il faut en permanenceessayer de réorienter leschoses dans la bonne direc-tion et je pense que toutes lesforces écologistes et socialesdevraient joindre leurs effortspour réorienter la mobilité enfonction d’autres paramètresces prochaines années. Letout au-delà des frontières denotre pays.

■ En attendant, comme vous lesoulevez, les parcours enbus augmentent et font jus-tement de la concurrence aurail.

De prime abord, cela ressem-ble à une évolution avanta-geuse pour les consomma-teurs, mais il suffit d’analyserun petit instant le phénomènepour comprendre qu’il se fon-de sur une concurrence au ra-bais et, sur le long terme, surdu dumping. C’est donc unproblème.

■ Certains souhaiteraientpourtant des services sem-blables en Suisse...

Je ne crois pas qu’ils puissentavoir beaucoup de succès. Lesinvestissements dans les in-frastructures et la qualité desservices nous permettentd’avoir un réseau efficace etbien développé. S’y ajoute unélément culturel important: lagrande majorité de la popula-tion préfère voyager en train.Nous nous devons de défen-dre cette situation, en déve-loppant des incitations qui ai-dent le rail et non le systèmedes bus. Le transport publicest un service public et il doitle rester.

Pietro Gianolli/vbo

«Le transport public est un servicepublic et il doit le rester.»

gi

La politique des transports est un thème d’une actualité brûlante: Jon Pult au bûcher des Alpes de 2012 au château de Mesocco.

Page 10: TPG, le combat sauver leurs emplois

......

10 DOSSIER contact.sevN° 23/144 décembre 2014

l y a cinq ans, pour sonnonantième anniversaire, leSEV avait déployé sur la

Place fédérale le «trou dans lescaisses de pensions». L’actions’adressait aux parlementairesdu National qui devaient ren-dre leur décision sur la contri-bution fédérale versée à laCaisse de pensions CFF. Leurdécision fut positive mais lethème des caisses de pensionsrestera au centre des préoccu-

I pations du SEV durant lesannées suivantes. Lors de lagrande manif du 21 septembre2013, le SEV s’est de nouveaumobilisé à ce sujet. Il s’agissaitalors de contrer les «rentes vo-latiles» et une fois de plus, leSEV a eu du succès. Tout lemonde savait cependant que,durant les cinq années suivan-tes, la prévoyance vieillesseconstituerait toujours un thè-me important. Ceci parce que

d’une part, l’initiative AVSplusallait passer en votation et leprogramme du conseiller fédé-ral Alain Berset sur la Pré-voyance 2020 était au centredes débats parlementaires etd’autre part, la stabilité finan-cière des caisses de pensionsétait constamment remise enquestion. Le SEV devait dès lorss’en tenir à sa ligne de con-duite: pas question d’accepterdes réductions de rentes!

Le SEV s’est naturellementaussi concentré sur la politi-que contractuelle tout au longde ces cinq années. Durant cetemps, la CCT CFF et CFF Cargoa été renégociée deux fois.Alors que le résultat 2011 avecle nouveau système salarialToco fut accepté avec un sen-timent mitigé, des procéduresayant cours aujourd’hui en-core, cette année nous avonsréussi à obtenir un résultat qui

a été bien accepté par notrebase. Avec l’augmentation del’indemnité du dimanche,l’amélioration de la progres-sion salariale et avant tout, lesmodèles de retraite, des reven-dications centrales de la baseont été entendues. Le SEV a ef-fectué pour la première foisavant les négociations une en-quête auprès des membresconcernés afin de connaîtreleurs vœux.

Le 30 novembre, le SEV a fêté ses 95 ans plutôt discrètement. Il a vu le jour à Berne suite à la fusion desassociations professionnelles de cheminots de l’époque. Par contre, on peut le dire aujourd’hui déjà:dans cinq ans, on va faire la fête!

Tout droit vers le 100e anniversa

Le SEV a 95 ans

«Nous devons continuer à nous renforcer en tantqu’organisation et rester ouverts à des collaborationssyndicales plus étroites avec nos syndicats frères afin

de promouvoir et soutenir le service public.»Giorgio Tuti

2011: les jeunes en act2010: marche mondiale

Flor

ian

Aich

er

Le SEV a répondu présent à l’appel de la « Marche mondiale des femmes », le 13 mars 2010. Deshommes et des femmes du SEV ont rallié la place Fédérale ce jour-là et demandé la fin de la précarité etde la violence.

Jörg

Mat

ter

Pour la première fois, le Congrès du SEV ne dure qu’une journée. Les Jeudéguisés en hockeyeurs, ils demandent une CCT pour les apprentis de là signer la pétition en circulation.

...... 11 DOSSIER

contact.sevN° 23/144 décembre 2014

L’inventaire des CCT du SEV esten constante augmentation. De-puis 2010, mentionnons en par-ticulier la CCT cadre des Remon-tées mécaniques bernoises et laCCT pour les bus de la ville deCoire et d’Engadine.Une convention collective essen-tielle manque cependant tou-jours: il s’agit de la CCT cadrepour le trafic marchandises. Celava changer durant les prochai-nes années car, plus ou moins

simultanément au centenairedu SEV, on pourra franchir leGothard par le tunnel de base

et le Ceneri aussi, puisqu’ils se-ront alors ouverts au trafic. Lesrépercussions en particulier surle personnel des locs engagé surles trains marchandises vontpréoccuper le SEV d’ici là.La politique suisse des trans-ports reste fidèle aux transportspublics dans l’ensemble, cela aété constaté en particulier enfévrier dernier lors de la votationsur FAIF. Le changement deMoritz Leuenberger à Doris Leut-

hard à la tête du DETEC à l’automne 2010 a eu desrépercussions évidentes: depuis, les objectifs de li-béralisation sont beaucoup plus visibles et le lobbyroutier reçoit plus d’attention. Avec son change-ment d’opinion concernant le deuxième tube auGothard, la conseillère fédérale a ouvert la voiepour la décision à ce sujet. Actuellement, la récoltede signatures pour le référendum est en cours (lirel’interview de Jon Pult en pages 8/9). Cette votationva montrer si le peuple veut assurer ou non la pro-tection des Alpes.En politique sociale les présages sont plus som-bres. Avec la croissance démographique, l’immi-gration grandissante et le vieillissement de la po-pulation, une manière de penser centrée sur lerendement et les finances s’est développée cesdernières années et on a un peu oublié le bien-êtredu peuple. L’initiative sur les salaires minimums aété rejetée tout comme un nouvel essai de caisse-maladie unique. Avec l’initiative populaire AVSplus,à laquelle les membres SEV ont contribué avec plusde 20 000 signatures, les syndicats ont lancé unenouvelle offensive afin de donner à la prévoyancevieillesse une meilleure stabilité.Mais l’ombre au tableau reste la dominance de ladroite en matière de politique d’exclusion, avec enpoint culminant l’acceptation de l’initiative contrel’immigration de masse.Dans cette perspective, l’avenir de la politique eu-ropéenne est incertain et le paquet ferroviaire estau centre des préoccupations pour le SEV. Ce pa-quet européen porte en effet bien plus le virus de lalibéralisation que la politique suisse.

Peter Moor/mv

Interview de Giorgio Tuti en page 12

aire

..

Négociations CCT 2011: «Le rail,c’est nous!»

Eine Information von BAV, VöV und den Gewerkschaften des Verkehrspersonals

Une informationde l´OFT, de l´UTP et dessyndicats du personnel des transports

Un´informazione dell´UFT, dell´UTP e dei sindacati del personale dei trasporti

Strafbare Handlungen (Beschimpfungen, Drohungen und Tätlichkeiten) gegen das Fahrpersonal werden von Amtes wegen durch die Polizei verfolgt. (Personenbeförderungsgesetz Art. 59)

Tout individu auteur d agressions verbalesou physiques à l encontre du personnel de conduite fera l objet de poursuites judiciaires. (Art. 59 de la Loi sur le transport des voyageurs)

I reati (ingiurie, minacce e vie di fatto) commessi nei confronti del personale conducente sono perseguiti d ufficio dalla polizia.(in base all art. 59 della Legge sul trasporto viaggiatori)

2010: Action contre les agressions.

..

2011: «Sans nous» contre la xénophobie.

Trois campagnes

ion au CongrèsLES MOMENTS FORTS DU SEV DE 2010 À 2014

2012: le citron BLS est pressé

unes SEV n’en ont cure. Ils mettent sur pied une action spectaculaire:login et invitent les délégués à prendre la balle – le puck – au bond et

Albe

rto C

heru

bini

« Le citron est pressé », ont scandé les membres SEV travaillant au BLS, qui font les frais des mesuresd’économies du canton de Berne. Le SEV a donc distribué des citrons devant le parlement bernois etoffert le presse-citron à la conseillère d’Etat Barbara Egger-Jenzer.

Page 11: TPG, le combat sauver leurs emplois

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10 DOSSIER contact.sevN° 23/144 décembre 2014

l y a cinq ans, pour sonnonantième anniversaire, leSEV avait déployé sur la

Place fédérale le «trou dans lescaisses de pensions». L’actions’adressait aux parlementairesdu National qui devaient ren-dre leur décision sur la contri-bution fédérale versée à laCaisse de pensions CFF. Leurdécision fut positive mais lethème des caisses de pensionsrestera au centre des préoccu-

I pations du SEV durant lesannées suivantes. Lors de lagrande manif du 21 septembre2013, le SEV s’est de nouveaumobilisé à ce sujet. Il s’agissaitalors de contrer les «rentes vo-latiles» et une fois de plus, leSEV a eu du succès. Tout lemonde savait cependant que,durant les cinq années suivan-tes, la prévoyance vieillesseconstituerait toujours un thè-me important. Ceci parce que

d’une part, l’initiative AVSplusallait passer en votation et leprogramme du conseiller fédé-ral Alain Berset sur la Pré-voyance 2020 était au centredes débats parlementaires etd’autre part, la stabilité finan-cière des caisses de pensionsétait constamment remise enquestion. Le SEV devait dès lorss’en tenir à sa ligne de con-duite: pas question d’accepterdes réductions de rentes!

Le SEV s’est naturellementaussi concentré sur la politi-que contractuelle tout au longde ces cinq années. Durant cetemps, la CCT CFF et CFF Cargoa été renégociée deux fois.Alors que le résultat 2011 avecle nouveau système salarialToco fut accepté avec un sen-timent mitigé, des procéduresayant cours aujourd’hui en-core, cette année nous avonsréussi à obtenir un résultat qui

a été bien accepté par notrebase. Avec l’augmentation del’indemnité du dimanche,l’amélioration de la progres-sion salariale et avant tout, lesmodèles de retraite, des reven-dications centrales de la baseont été entendues. Le SEV a ef-fectué pour la première foisavant les négociations une en-quête auprès des membresconcernés afin de connaîtreleurs vœux.

Le 30 novembre, le SEV a fêté ses 95 ans plutôt discrètement. Il a vu le jour à Berne suite à la fusion desassociations professionnelles de cheminots de l’époque. Par contre, on peut le dire aujourd’hui déjà:dans cinq ans, on va faire la fête!

Tout droit vers le 100e anniversa

Le SEV a 95 ans

«Nous devons continuer à nous renforcer en tantqu’organisation et rester ouverts à des collaborationssyndicales plus étroites avec nos syndicats frères afin

de promouvoir et soutenir le service public.»Giorgio Tuti

2011: les jeunes en act2010: marche mondiale

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Le SEV a répondu présent à l’appel de la « Marche mondiale des femmes », le 13 mars 2010. Deshommes et des femmes du SEV ont rallié la place Fédérale ce jour-là et demandé la fin de la précarité etde la violence.

Jörg

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Pour la première fois, le Congrès du SEV ne dure qu’une journée. Les Jeudéguisés en hockeyeurs, ils demandent une CCT pour les apprentis de là signer la pétition en circulation.

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contact.sevN° 23/144 décembre 2014

L’inventaire des CCT du SEV esten constante augmentation. De-puis 2010, mentionnons en par-ticulier la CCT cadre des Remon-tées mécaniques bernoises et laCCT pour les bus de la ville deCoire et d’Engadine.Une convention collective essen-tielle manque cependant tou-jours: il s’agit de la CCT cadrepour le trafic marchandises. Celava changer durant les prochai-nes années car, plus ou moins

simultanément au centenairedu SEV, on pourra franchir leGothard par le tunnel de base

et le Ceneri aussi, puisqu’ils se-ront alors ouverts au trafic. Lesrépercussions en particulier surle personnel des locs engagé surles trains marchandises vontpréoccuper le SEV d’ici là.La politique suisse des trans-ports reste fidèle aux transportspublics dans l’ensemble, cela aété constaté en particulier enfévrier dernier lors de la votationsur FAIF. Le changement deMoritz Leuenberger à Doris Leut-

hard à la tête du DETEC à l’automne 2010 a eu desrépercussions évidentes: depuis, les objectifs de li-béralisation sont beaucoup plus visibles et le lobbyroutier reçoit plus d’attention. Avec son change-ment d’opinion concernant le deuxième tube auGothard, la conseillère fédérale a ouvert la voiepour la décision à ce sujet. Actuellement, la récoltede signatures pour le référendum est en cours (lirel’interview de Jon Pult en pages 8/9). Cette votationva montrer si le peuple veut assurer ou non la pro-tection des Alpes.En politique sociale les présages sont plus som-bres. Avec la croissance démographique, l’immi-gration grandissante et le vieillissement de la po-pulation, une manière de penser centrée sur lerendement et les finances s’est développée cesdernières années et on a un peu oublié le bien-êtredu peuple. L’initiative sur les salaires minimums aété rejetée tout comme un nouvel essai de caisse-maladie unique. Avec l’initiative populaire AVSplus,à laquelle les membres SEV ont contribué avec plusde 20 000 signatures, les syndicats ont lancé unenouvelle offensive afin de donner à la prévoyancevieillesse une meilleure stabilité.Mais l’ombre au tableau reste la dominance de ladroite en matière de politique d’exclusion, avec enpoint culminant l’acceptation de l’initiative contrel’immigration de masse.Dans cette perspective, l’avenir de la politique eu-ropéenne est incertain et le paquet ferroviaire estau centre des préoccupations pour le SEV. Ce pa-quet européen porte en effet bien plus le virus de lalibéralisation que la politique suisse.

Peter Moor/mv

Interview de Giorgio Tuti en page 12

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Négociations CCT 2011: «Le rail,c’est nous!»

Eine Information von BAV, VöV und den Gewerkschaften des Verkehrspersonals

Une informationde l´OFT, de l´UTP et dessyndicats du personnel des transports

Un´informazione dell´UFT, dell´UTP e dei sindacati del personale dei trasporti

Strafbare Handlungen (Beschimpfungen, Drohungen und Tätlichkeiten) gegen das Fahrpersonal werden von Amtes wegen durch die Polizei verfolgt. (Personenbeförderungsgesetz Art. 59)

Tout individu auteur d agressions verbalesou physiques à l encontre du personnel de conduite fera l objet de poursuites judiciaires. (Art. 59 de la Loi sur le transport des voyageurs)

I reati (ingiurie, minacce e vie di fatto) commessi nei confronti del personale conducente sono perseguiti d ufficio dalla polizia.(in base all art. 59 della Legge sul trasporto viaggiatori)

2010: Action contre les agressions.

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2011: «Sans nous» contre la xénophobie.

Trois campagnes

ion au CongrèsLES MOMENTS FORTS DU SEV DE 2010 À 2014

2012: le citron BLS est pressé

unes SEV n’en ont cure. Ils mettent sur pied une action spectaculaire:login et invitent les délégués à prendre la balle – le puck – au bond et

Albe

rto C

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bini

« Le citron est pressé », ont scandé les membres SEV travaillant au BLS, qui font les frais des mesuresd’économies du canton de Berne. Le SEV a donc distribué des citrons devant le parlement bernois etoffert le presse-citron à la conseillère d’Etat Barbara Egger-Jenzer.

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12 DOSSIERcontact.sevN° 23/144 décembre 2014

2014: oui à FAIF2013: défense des rentesLES MOMENTS FORTS DU SEV DE 2010 À 2014

Jörg

Mat

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« Non aux rentes volatiles ». Tel était le slogan de la manifestation du SEV en sep-tembre 2013. Peu de temps auparavant, les dirigeants de la caisse de pension desCFF avaient annoncé vouloir introduire un modèle flexible des rentes. Grâce à lapression du SEV, l’idée a été abandonnée.

Pete

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Une fois de plus, les Suisses ont montré clairement leur attachement aux transportspublics. Avec FAIF, le développement du rail est garanti à long terme. A l’origine duprojet soumis au peuple, on trouve l’initiative pour les TP de l’ATE, du SEV, du PS etdes Verts.

Faire la rétrospective estimportant, mais développerune vision d’avenir l’est plusencore. Giorgio Tuti prendposition.

■ Encore 5 ans jusqu’au100ème anniversaire duSEV: quel est le plus granddéfi qui préoccupera le SEVau vu de la situationactuelle?

Giorgio Tuti: Il n’y a pas un dé-fi, il y en a plusieurs. Mais jene veux pas faire un descriptifdu programme de travail pourles cinq prochaines années. Jeserai donc bref: nous devonscontinuer à œuvrer pour ren-forcer la position du SEV dansle monde syndical. Pour cela,nous avons besoin d’une évo-lution positive de l’effectif desmembres, d’un taux d’organi-

sation élevé, de conventionscollectives de travail de qua-lité et de bonnes prestationsindividuelles et collectivespour nos membres. Nous de-vons continuer à nous ren-forcer en tant qu’organisationet rester ouverts à des colla-borations syndicales plusétroites avec nos syndicatsfrères afin de promouvoir etsoutenir le service public.

■ 2019 est aussi une annéespéciale pour la politiquedes transports: l’axe du Go-thard sera complètement ou-vert au trafic si tout se passecomme prévu. Qu’est-ce quecela signifie d’un point devue syndical?

Cela signifie certainement uneforte augmentation du traficet, espérons-le aussi, untransfert du trafic marchandi-

ses de la route au rail. Sur leplan syndical, il s’agira avanttout de faire des contrôles sé-vères de la sécurité dans lesdomaines technique et de larépartition du personnel, etd’appliquer des règles clairesen relation avec les conditionsde salaire et d’engagementdans le trafic transfrontalierafin d’éviter le dumping socialet salarial.

■ La politique sociale ne voitpas l’avenir en rose: le Con-seiller fédéral Alain Bersetprésente au Parlement unprojet intitulé Réforme 2020.Les syndicats doivent-ilsmonter aux barricades?

Je trouve juste l’idée d’AlainBerset de considérer ensem-ble les premier et deuxièmepiliers afin de soumettre despropositions. Mais ce paquet

contient aussi des points quine plaisent pas aux syndicats.Nous allons certainement toutmettre en œuvre afin de cor-riger ces points. D’autre part,nous avons un projet d’initia-tive en cours pour lequel leSEV a récolté plus de 20 000signatures et nous allonsnous engager pour le défen-dre, je veux parler d’AVSplus.Il s’agit là d’augmenter lesrentes AVS de 10%, soit 200francs par mois pour les per-sonnes seules et 350 francspour les couples. Les rentesAVS n’ont plus bénéficié dehausse réelle depuis le milieudes années 70; maintenant lemoment est venu de le fairecar une augmentation desrentes AVS est absolument né-cessaire.

■ 2019 est l’année du cente-

naire: est-ce que tu as déjàréfléchi à la manière dont leSEV va fêter cet anniver-saire?

(il rit) Non, pas vraiment. Noussommes tous très occupés parl’actualité et 5 ans, c’est long.Mais j’ai naturellement unepetite idée à ce sujet: il s’agirad’une fête qui ne tournera passeulement autour du passémais qui se concentrera plutôtsur l’avenir. Il faut aller del’avant, ce qui est une bonnechose. Avançons avec nosmembres! Pour cela, dans no-tre fête de centenaire, nosmembres auront une placecentrale. Nous trouverons cer-tainement un programme pas-sionnant.

pmo/mv

«Renforcer la position du SEV dans le monde syndical»

Page 13: TPG, le combat sauver leurs emplois

ACTU ......

13contact.sevN° 23/144 décembre 2014

L’espace Arlaud à Lausanne of-fre une belle vitrine à une col-lection de drapeaux (entre au-tres) réunie par le syndicatUnia. Cette exposition est or-ganisée avec l’Associationpour l’étude de l’histoire dumouvement ouvrier (AÉHMO).La section SEV-tl y a pris part,par son ancien président, Jo-han Pain.

Comme il est connu pour êtrela mémoire vivante de la sec-tion syndicale des tl, JohanPain a été contacté en 2013par les initiateurs du projet. Ila alors reçu le mandat de lasection de faire les démarchesnécessaires, en collaborationavec le comité, pour restaurerles drapeaux et assurer ainsiune participation de la sectionSEV-tl à l’exposition.Tout au long de l’exposition,sur deux étages, on passe desorigines des organisations ou-vrières et des premiers dra-peaux syndicaux (1845-1913),à une nouvelle culture de l’em-blème avec la fin des drapeaux(1990-2014) en passant partout le 20e siècle, avec la pre-mière guerre mondiale et lagrève générale de 1918, lesgrèves entre 1943 et 1948, lepartenariat social et la paix dutravail.Les amateurs d’histoire syndi-cale sauront apprécier la diver-sité et la richesse de l’exposi-tion. A voir jusqu’au 25 janvier2015 à Lausanne.

Texte et photos: Henriette Schaffter

Depuis 150 ans, lesdrapeaux des syndicatsétaient des signes deralliement et d’affirma-tion. Banderoles, cas-quettes, sacoches etautres produits dérivésont aujourd’hui prisleur place.

Sous le drapeau syndicalExposition à l’espace Arlaud à Lausanne

Quelques documents historiques sont également exposés.

..

Quelques drapeaux de l’exposition.

Ce drapeau du syndicat du personnel des Tramways lausannois date de 1936 et est en soie brodée. Ilporte le symbole de la roue ailée.

Outils qui témoignent de métiersartisanaux aujourd’hui pour laplupart mécanisés ou disparus.

Les buts de l’Association pour l’étude de l’histoiredu mouvement ouvrier sont, entre autres, de:■ Faire mieux connaître l’histoire économique,sociale et politique de la Suisse romande, enparticulier celle du mouvement ouvrier.■ Recueillir et conserver des documents de toutenature.

L’AÉHMO organise un colloque ou des confé-rences chaque année et publie un Cahier d’his-toire du mouvement ouvrier.

Plus d’infos sur www.aehmo.org

INFO

AÉHMO: Association pour l’étude de l’histoire du mouvement ouvrier

L’espace Arlaud se trouve surla place de la Riponne.

Heures d’ouverture:

– Lundis et mardis fermés

– Mercredis, jeudis et vendre-dis de 12 h 00 à 18 h 00

Samedis et dimanches de11 h 00 à 17 h 00

Jours fériés de 11 h 00 à17 h 00 y compris les lundisfériés.

L’exposition est à voir jusqu’au25 janvier 2015.

Espace Arlaud

Page 14: TPG, le combat sauver leurs emplois

POLITIQUE SYNDICALE ......

14contact.sevN° 23/144 décembre 2014

Sûre d’elle, la voix claire, letempérament fougueux et plei-ne d’enthousiasme: Lucie Wa-ser a semé la bonne humeurlors de sa première journée deformation, qui s’est déroulée le21 novembre à Berne. Pas dutout intimidée par cet exercice,aux côtés de son assistante JrisPiazzoli, elle a orchestré toutela journée avec une grande as-surance, amenant un vent derenouveau apprécié par unnombre impressionnant departicipants (environ 140).Augmentation de l’âge de la re-traite, flexibilité et rentes: il y atellement de choses à connaî-tre en matière de prévoyancevieillesse. Et qui sont de plusdes concepts pas toujours évi-dents à comprendre. Commentse comporter dans ce domaineprécis des assurances socia-les? Comment trouver lesbonnes informations?Comment fonctionne l’AVS?Quels sont les risques encou-rus par les femmes (d’où le ti-tre de la journée: le risqued’être femme)? Christine Goll,ancienne conseillère nationaleet responsable de la formationà Movendo, a répondu avecprécision à toutes ces interro-gations. Le sujet ne pouvaitpas être davantage d’actualité,puisque les syndicats et partispolitiques se sont expriméstrès récemment sur la réformeproposée par le Conseil fédéralintitulée « Prévoyance vieil-lesse 2020 ». L’appel de LucieWaser en introduction ne pou-vait être plus clair: « Chèrescollègues, le Conseil fédéralveut augmenter l’âge de la re-traite des femmes. Le 7 mars

prochain, nous devons êtretrès nombreuses sur la placefédérale à Berne non seu-lement pour dire non à cetteaugmentation, mais aussi pourexiger de vrais contrôles surl’égalité salariale et des sanc-tions pour ceux qui continuentà violer la loi. L’égalité sala-riale, cela veut également direqu’on garantit plus de ressour-ces aux assurances sociales. »Andrea-Ursula Leuzinger a réi-téré en déclarant: « Le 7 mars2015, il y a deux options: soiton travaille, soit on est àBerne. »Ce fut ensuite au tour de Bar-bara Spalinger d’amener lessalutations de la direction etd’insister sur la dimension po-litique et syndicale: « Cettejournée a lieu une fois par an-née et je suis vraiment con-tente, car c’est une occasionde rencontrer de très nom-

breuses femmes en une seulefois... J’ai tellement l’habitudede m’adresser à des hommes,car vous toutes œuvrez dansun secteur encore clairementmasculin. Je peux vous assurerque j’en vois encore de toutesles couleurs. Il y a des femmes

qui ne connaissent pas bienleurs droits. Ce manque d’in-formations peut être probléma-tique et se transformer, dansles cas les plus extrêmes, encauchemar. Cela d’autant plussi l’employeur, qui connaîtpourtant les règles, oublie de

les suivre. Face à ces abus, jene peux être que choquée.C’est pourquoi à l’interne dessyndicats, les femmes ont unegrande importance: pour pro-mouvoir les droits des femmeset les faire connaître. Et c’estégalement essentiel pour la

« Le risque d’être femme ». C’est sous ce titre que se présentait la journée de formation, placée sous lesigne de la prévoyance vieillesse. Un thème très actuel puisque les partis politiques ont récemment prisposition sur la stratégie du Conseil fédéral intitulée « Prévoyance vieillesse 2020 ».

Les femmes SEV: une seule voix

La première journée de formation des femmes orchestrée par Lucie Waser: un réel succès

frg

Une salle comble de militantes très attentives.

Aujourd’hui déjà, les rentes vieillesse des femmessont nettement inférieures à celles des hommes.Elles ne perçoivent pas le même salaire pour untravail égal, elle doivent se satisfaire de revenusgénéralement plus bas des métiers typiquementféminins, elles travaillent souvent à temps partielet interrompent leur carrière professionnelle pourla famille.Les inégalités salariales se répercutent donc lorsdu départ à la retraite. C’est ce qu’a rappeléChristine Goll. La réforme 2020 du Conseil fédéralfait des économies sur le dos des femmes:l’élévation de l’âge de la retraite à 65 ans fait

baisser leursprestationsvieillesse de1,1 milliard defrancs par année.L’abolition de larente de veuvesans enfantsengendre unebaisse supplémen-taire de 400 milliards. Le futur est donc tout saufrose, c’est pourquoi être bien informée est lemeilleur moyen de défendre ses droits.

Un futur tout sauf rose frg

Christine Goll

POLITIQUE SYNDICALE

...... 15

contact.sevN° 23/144 décembre 2014

prévoyance vieillesse. C’estseulement bien informées quenous pouvons faire valoir nosdroits. Les autres ne le feront

pas à notre place. »Un appel applaudi longuementpar les femmes du SEV. Barba-ra Spalinger a également rap-pelé que le premier respon-sable des femmes au SEVétait... un homme. Ce qui en afait sourire plus d’une. LucieWaser est la cinquième secré-taire syndicale en charge del’égalité des chances. Et il y aencore un bout à faire sur lechemin de l’égalité salariale.Cela s’est vu clairementlorsque quelqu’un, à Berne, aajouté « rd » sur les affiches

contre la violence où il était no-té « Basta » (ce qui donne bâ-tard) et a écrit « geschlechterVerkehr » (rapport sexuel) au

lieu de « öffentlicher Verkehr ».Un acte de violence qui laissecoi et pensif... comme l’a rele-vé Lucie Waser.Christine Goll est entrée en-suite dans le vif du sujet enabordant tout d’abord l’aug-mentation de l’âge de la re-traite des femmes (de 64 à 65ans) prévue par la réformed’Alain Berset. La réaction a étéunanime: tant que les femmesn’ont pas l’égalité salariale (laloi date de 1996!) l’âge de la re-traite ne changera pas! GiorgioTuti, président SEV, soutient

également ce principe, tout ense disant préoccupé par lemanque de solidarité enversles femmes qui sont toujoursdavantage discriminées que leshommes sur le marché du tra-vail et dans la vie de tous lesjours. Cette constatation vientdu conversatisme sur les planspolitiques et sociaux, qui sontmalheureusement dans l’air dutemps. Ce n’est pas un hasardsi Christine Goll déclare: « Enautomne prochain, il y a lesélections fédérales. Le nouveauParlement devra prendre desdécisions importantes concer-nant également l’avenir del’AVS. Quand vous irez voter,souvenez-vous de qui soutientdepuis toujours les droits desfemmes et les droits de toutesles travailleuses et tous les tra-vailleurs. »

Françoise Gehring/Hes

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Les femmes du SEV sont prêtes à lutter pour renforcer l’émancipation.

«C’est seulement bien informées que nous pouvonsfaire valoir nos droits. Les autres ne le feront pas ànotre place.» Barbara Spalinger, vice-présidente SEV

Nom : Mikaela Maria Drux.Signes particuliers: caricatu-riste et cabarettiste. Effetscollatéraux: les femmes duSEV sont pliées en quatre.

Discrètement, elle arrive dans lasalle, prend place dans un coin,au fond. Avec ses crayons, sesfeutres ou ses aquarelles, elledessine, sans arrêt. Agile etrapide, elle cueille les instantsde la journée. Puis en fin dematinée, l’explosion: MikaelaMaria Drux met ses habits decabarettiste, monte et descenddes tables et tout le monde estmort de rire. Elles sont nom-breuses à pleurer de joie, à rireà gorge déployée. Un succès.

CARICATURE

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Mikaela Maria Drux

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21 novembre, 13 h 40: débutde la campagne internatio-nale contre la violence et lesagressions dans le mondedes transports publicslancée par l’ITF (Internatio-nal Transport Workers’Federation). En écrivant Nondans leur paume, Lucie

Waser et le président duSEV Giorgio Tuti ont lancél’action de sensibilisation,soutenue par une pageFacebook. Tout un chacunpeut envoyer une photoavec un Non. Objectif: faireparticiper un maximum depersonnes.

NON – Stop aux agressions!

ACTION INTERNATIONALE

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Au cours dela journéede forma-tion,Andrea-UrsulaLeuzinger

a présentéle chapitredesélectionsstatutaires.

Des départs et des arrivées

Voici le nouveau visage de lacommission des femmes:

■ Confirmées: Irène Avan-thay; Stéphanie Bähler; LeaBoner; Esther Geiser; Marie-Thérèse Godel; Andrea-UrsulaLeuzinger; Nani Moras; JrisPiazzoli; Giuditta Purtschert;Janine Truttmann; VioletteWicky.

■ Nouvelles: Lucie Waser,déléguée aux questionsd’égalité au SEV; NadiaBrunner; Petra Hegi; BrankaVukicevic; Mirjam Ensner.

■ Démissions: BarbaraAmsler; Madeleine Wüthrich;Susanne Held, Tanja Elra-washdy-Bättig.

ÉLECTIONS

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Andrea-Ursuladessinée par Mi-kaela Maria Drux

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POLITIQUE SYNDICALE

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contact.sevN° 23/144 décembre 2014

prévoyance vieillesse. C’estseulement bien informées quenous pouvons faire valoir nosdroits. Les autres ne le feront

pas à notre place. »Un appel applaudi longuementpar les femmes du SEV. Barba-ra Spalinger a également rap-pelé que le premier respon-sable des femmes au SEVétait... un homme. Ce qui en afait sourire plus d’une. LucieWaser est la cinquième secré-taire syndicale en charge del’égalité des chances. Et il y aencore un bout à faire sur lechemin de l’égalité salariale.Cela s’est vu clairementlorsque quelqu’un, à Berne, aajouté « rd » sur les affiches

contre la violence où il était no-té « Basta » (ce qui donne bâ-tard) et a écrit « geschlechterVerkehr » (rapport sexuel) au

lieu de « öffentlicher Verkehr ».Un acte de violence qui laissecoi et pensif... comme l’a rele-vé Lucie Waser.Christine Goll est entrée en-suite dans le vif du sujet enabordant tout d’abord l’aug-mentation de l’âge de la re-traite des femmes (de 64 à 65ans) prévue par la réformed’Alain Berset. La réaction a étéunanime: tant que les femmesn’ont pas l’égalité salariale (laloi date de 1996!) l’âge de la re-traite ne changera pas! GiorgioTuti, président SEV, soutient

également ce principe, tout ense disant préoccupé par lemanque de solidarité enversles femmes qui sont toujoursdavantage discriminées que leshommes sur le marché du tra-vail et dans la vie de tous lesjours. Cette constatation vientdu conversatisme sur les planspolitiques et sociaux, qui sontmalheureusement dans l’air dutemps. Ce n’est pas un hasardsi Christine Goll déclare: « Enautomne prochain, il y a lesélections fédérales. Le nouveauParlement devra prendre desdécisions importantes concer-nant également l’avenir del’AVS. Quand vous irez voter,souvenez-vous de qui soutientdepuis toujours les droits desfemmes et les droits de toutesles travailleuses et tous les tra-vailleurs. »

Françoise Gehring/Hes

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Les femmes du SEV sont prêtes à lutter pour renforcer l’émancipation.

«C’est seulement bien informées que nous pouvonsfaire valoir nos droits. Les autres ne le feront pas ànotre place.» Barbara Spalinger, vice-présidente SEV

Nom : Mikaela Maria Drux.Signes particuliers: caricatu-riste et cabarettiste. Effetscollatéraux: les femmes duSEV sont pliées en quatre.

Discrètement, elle arrive dans lasalle, prend place dans un coin,au fond. Avec ses crayons, sesfeutres ou ses aquarelles, elledessine, sans arrêt. Agile etrapide, elle cueille les instantsde la journée. Puis en fin dematinée, l’explosion: MikaelaMaria Drux met ses habits decabarettiste, monte et descenddes tables et tout le monde estmort de rire. Elles sont nom-breuses à pleurer de joie, à rireà gorge déployée. Un succès.

CARICATURE

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Mikaela Maria Drux

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21 novembre, 13 h 40: débutde la campagne internatio-nale contre la violence et lesagressions dans le mondedes transports publicslancée par l’ITF (Internatio-nal Transport Workers’Federation). En écrivant Nondans leur paume, Lucie

Waser et le président duSEV Giorgio Tuti ont lancél’action de sensibilisation,soutenue par une pageFacebook. Tout un chacunpeut envoyer une photoavec un Non. Objectif: faireparticiper un maximum depersonnes.

NON – Stop aux agressions!

ACTION INTERNATIONALEfrg

Au cours dela journéede forma-tion,Andrea-UrsulaLeuzinger

a présentéle chapitredesélectionsstatutaires.

Des départs et des arrivées

Voici le nouveau visage de lacommission des femmes:

■ Confirmées: Irène Avan-thay; Stéphanie Bähler; LeaBoner; Esther Geiser; Marie-Thérèse Godel; Andrea-UrsulaLeuzinger; Nani Moras; JrisPiazzoli; Giuditta Purtschert;Janine Truttmann; VioletteWicky.

■ Nouvelles: Lucie Waser,déléguée aux questionsd’égalité au SEV; NadiaBrunner; Petra Hegi; BrankaVukicevic; Mirjam Ensner.

■ Démissions: BarbaraAmsler; Madeleine Wüthrich;Susanne Held, Tanja Elra-washdy-Bättig.

ÉLECTIONS

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AGENDA......

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SectionsMercredi10 décembreSalle polyvalenteEchallens

■ VPT LEB

AG d’automne

L’ordre du jour sera affiché dans les locaux habi-tuels.Nous comptons sur une participation étoffée etaccueillons avec plaisir nos retraités.

Le secrétaire: Jean-Pierre Waldvogel

Samedi13 décembre14 hMS LausanneQuai 1, gare la-custre d’Ouchy

■ VPT Lac Léman Vous êtes cordialement invités (actifs ou rentiersavec ou sans enfants) à participer à la journéede l’arbre de Noël. Je vous attends nombreux!

Votre Père Noël

PensionnésJeudi4 décembre14 hRestaurantRomandBienne

■ PV Biel/Bienne

Fête de la Saint-Nicolas

Nous vous invitons cordialement à notre rencon-tre amicale de la fête de la St-Nicolas. Après laremise des diplômes d’honneur pour les 40, 50,60, 70 et 80 ans de sociétariat SEV aux ayantsdroit présents, le pasteur Eric Geiser, aumônierau centre hospitalier de Bienne, nous mettradans l’ambiance du temps de l’Avent et de Noël.Ensuite, une collation chaude vous sera offertepar la section. Les boissons sont à la charge desparticipants. La rencontre sera encadrée par deschants du Chœur d’hommes des cheminots pen-sionnés.

Le comité

Jeudi11 décembredès 11 h 30Salle communaleRue des Petits-EpineysMartigny

■ PV Valais

Fête de Noël duBas-Valais

La salle se trouve à 10 minutes à pied depuis lagare. Départ du bus local à 11 h 38, arrêt placeCentrale. Ouverture de la caisse dès 11 h 30.Comme à l’accoutumée: apéritif, repas de midien commun, hommage aux jubilaires SEV et latombola. Le traiteur de la maison nous concocte-ra un succulent menu.Pour la modique somme de Fr. 30.– par per-sonne, le comité vous propose l’apéro, le repas,le café, un demi-litre de vin pour deux per-sonnes, l’eau minérale, ainsi que quelquesmoments de convivialité et d’amitié. Commetoujours, nos compagnes et compagnons sontles bienvenus. Alors toutes et tous à la Sallecommunale, pour passer quelques momentsagréables.Après le repas nous procéderons à la remise desinsignes argentés pour 25 ans de sociétariat auSEV, des insignes dorés pour 40 ans de sociéta-riat au SEV et des diplômes d’honneur aux jubi-laires pour 40, 50 et 60 ans de fidélité au SEV.Chaque membre concerné a été invité per-sonnellement. Cette remise sera suivie de notretraditionnelle tombola. Le comité espère unebelle participation. Inscription: auprès de GilbertConus, rte de la Borette 10, 1890 St-Maurice,jusqu’au 6 décembre au plus tard, au moyen dutalon d’inscription qui vous a été envoyé au moisde mars dernier ou par téléphone au numéro 024485 15 73 ou par e-mail: [email protected].

G. Conus, secrétaire

Mardi16 décembredès 11 h 30Salle de l’hôtel-restaurantRiver SideBrig-Glis

■ PV Valais/Wallis

Fête de Noël pour leHaut-Valais

Inscription jusqu’au 11 décembre au moyen dutalon d’inscription ou par téléphone au 027923 54 31 ou par e-mail: [email protected].

G. Conus, secrétaire

Les mesures d’optimisation des nouveauxprocessus introduits dans le cadre deJURA sont poursuivies de manièrecontinue. Malgré diverses modificationspersonnelles à I-ESP dans le domaine dumanagement de la maintenance, l’in-fluence sur la disponibilité des véhicules apu être maintenue au minimum. Ceci grâceau grand engagement de toutes lespersonnes concernées. La nouvellesituation a également fait ses preuvesdurant les heures de pointe de l’été durantlesquelles l’activité était à son paroxysme.Le lancement dans la région Est s’estdéroulé comme prévu le 1.9.2014. Lespremières semaines se sont déroulées demanière positive.

Comme lors du lancement dans les régionsCentre/Ouest en janvier 2014, le domaineOperating et la division Infrastructure sontconscients que dans les premières mois, ilest nécessaire d’avoir une compréhensionréciproque si tout ne devait pas fonc-tionner tout de suite à 100 %.

Situation actuelle et prochainesétapes projet partiel personnel JURA

Région Centre/Ouest:Pour renforcer les équipes mobiles deBienne (MEQ), les mises au concours ontété effectuées. La formation de base de lamaintenance légère (LIH) de Bienne etLonay est terminée. Les spécialisations etle transfert du savoir-faire seront poursui-vis de manière détaillée.

Région Est:

Le recrutement du personnel à Zurich a étéeffectué avec succès. La formation descollaborateurs sur le site de Zurich sedéroule avec le soutien de l’atelierindustriel de Bienne parallèlement auxtâches habituelles.

Région Tessin:

L’organisation pour l’extension de la régionTessin n’est pas encore définitive. Cetteorganisation dépend directement del’ouverture du tunnel de base du Gothardet de l’organisation du centre d’entretienet d’intervention du Gothard.

Les collaborateurs concernésde CFF Cargo

Suite à la reprise de l’entretien des 2500véhicules d’infrastructure par l’atelierindustriel de Bienne, 45 collaborateurs deCFF Cargo étaient touchés par unesuppression de poste. Les responsables duprojet mettent tout en œuvre pour qu’unenouvelle occupation soit trouvée pour tous.Jusqu’à présent, une personne est entréedans le CMT. Avec le projet « Jura », 30nouveaux postes seront créés à P-ZZI et lesite des ateliers de Bienne sera encorerenforcé.

La prochaine séance de la commissioncentrale aura lieu le 5 décembre.

Service de presse TS

Sous-fédération TS

Blanc Anna, veuve de Christian, Vallor-be; décédée dans sa 80e année. PV Vaud.

Chanton Gérard, surveillant, St-Maurice;décédé dans sa 91e année. PV Valais.

Diener Emil, logisticien, Pieterlen; décé-dé dans sa 95e année. PV Biel-Bienne.

Ducrest Georges, Rossens FR; décédédans sa 81e année. PV Fribourg.

Genoud Frieda, veuve de Joseph, Prilly;décédée dans sa 90e année. PV Fribourg.

Krähenbühl Hedwig, veuve d’Ernst,Worben; décédée dans sa 90e année.PV Biel-Bienne.

Pahud René, Bioley-Magnoux; décédé

dans sa 83e année. VPT TL.

Renevier Jules, ctr-réseau pens, Lau-sanne; décédé dans sa 92e année. VPT TL.

Roulet Frédy, chef d’usine pens,Gattikon; décédé dans sa 101e année.PV Vaud.

Schopfer Charles, chef de manœuvre,Lausanne; décédé dans sa 86e année.PV Vaud.

Stuber Arnold, employé d’exploitation,Pieterlen; décédé dans sa 95e année.PV Biel-Bienne.

Vogel Paul, mécanicien de locomotive,Orpund; décédé dans sa 91e année.PV Biel-Bienne.

Décès

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LA CHASSE AUX PRIMES EST OUVERTERecrute des collègues au SEV et reçois des primes attractives !

1.Cl.

Billet spécialAffiliation

valable de suite

Page 17: TPG, le combat sauver leurs emplois

SOUS-FÉDÉRATIONS ......

17contact.sevN° 23/144 décembre2014

Voilà un titre de circonstance.

L’humeur syndicale automnale estrouge. Rouge de colère.

La grande majorité de mes collèguessont de méchante humeur et moi celame met d’humeur massacrante chroni-que... cela me rend sombre.

J’ai l’humeur sombre. L’incompréhen-sion, elle est palpable lors des assem-blées syndicales, elle est tangible lorsdes discussions avec les collègues. Ilest évident que mes collègues sontd’humeur fatiguée, inquiète, pourcertains d’humeur révoltée des déci-sions prises par les politiciens surl’avenir des transports publics.

Les collègues camarades du monde destransports sont aussi d’humeur sombre.C’est un fait!

Ils craignent que le transport public nesombre dans la libéralisation et laconcurrence à outrance.

Mes collègues sont les plus ferventsdéfenseurs de leur entreprise respec-tive. Ils s’y identifient fortement.Parfois trop?! A méditer. Toujours est-ilqu’ils mettent un point d’honneur àservir les usagers. Qu’en sera-t-il sicela cesse?

Nos collègues méritent davantage deconsidération de la part de leur em-ployeur. Qui n’est certes, la plupart dutemps, qu’une SA. Pourtant, l’em-

ployeur, le vrai, n’est autre que l’Etatqui est l’actionnaire majoritaire ou lerégisseur.

Comment un Etat peut-il brader sonservice public?! Il est bradé par lamainmise de l’économie libérale sur lapolitique. On ne fait plus de la politique(de droite) pour les concitoyens maisbien pour les grandes entreprises etmultinationales. Afin qu’elles s’enri-chissent au détriment des travailleurset des usagers.

Si nos politiciens à tendance libérale,voire ultralibérale, continuent sur lalancée actuelle, nous allons sombrer.Sombre présage, leur humeur est plutôttournée vers les profits. Profits pour lesactionnaires privés. Ils se fichentcomme de leur dernière chaussette desusagers des transports, contrairementaux travailleurs du monde des trans-ports.

Alors, pour que nous soyons de meil-leure humeur, il faudra bien choisir despoliticiens (de gauche), d’humeurproche de nos convictions de servicepublic. Donc, action pour les futuresélections.

Je suis d’humeur solidaire et comba-tive, et vous?

Gilbert D’Alessandro, militant PC VPT

HUMEUR CHRONIQUE

En ce jour du 30 novembre 2014, lepeuple suisse a refusé, entre autres,l’abolition des forfaits fiscaux accordésaux citoyens fortement aisés; par cetultime affront, le socialisme institu-tionnel a été outragé, martyrisé etmême carrément éliminé!

Après avoir successivement refusé:

– l’initiative « 1-12 » (un directeurd’entreprise ne peut pas percevoir unsalaire supérieur à douze fois celui ducollaborateur le plus faiblementrétribué)– l’initiative « revenu mensuel minimalde 4000 francs pour un travail à 100 % »– l’initiative « une caisse unique pour laperception des primes mensuellesd’assurance-maladie de base »

– l’initiative « abolition des forfaitsfiscaux accordés aux citoyens fortementaisés »,

il devient aisé de déclarer: « Le socia-lisme institutionnel n’est plus; désor-mais, c’est chacun pour soi et que lesplus épicuriens, les plus hédonistes, lesplus libertariens, bref les plus rusés(ceci bien évidemment dans toutes lescatégories confondues), l’emportent ».

Je n’ai rien à ajouter!

Michel Pousaz, Ollon VD

Le peuple suisse s’est sabordé!

COURRIER DES LECTEURS

Page 18: TPG, le combat sauver leurs emplois

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18 SERVICEcontact.sevN° 23/144 décembre 2014

§Les objectifs d’équipedoivent représenterau maximum 40 % desbuts d’un employé.En outre, ils doiventvraiment pouvoir êtreinfluencés par le team.

Dans le cadre des négociations CCT 2015, le SEV a réussi à inscrire des critères clairspour les objectifs d’équipe.

Objectifs de team problématiques

Au début de cette année, leteam d’assistance judiciairedu SEV a été beaucoup plussollicité que les années pré-cédentes pour un conseil ouun soutien en relation avecles entretiens personnelspratiqués aux CFF et à CFFCargo. Outre les habituellesirrégularités, comme « les cri-tiques trop vagues ou peuclaires sur les prestations ou

Angle droit

le comportement », ou « lagénéralisation de certains casparticuliers », ce sont surtoutles « objectifs de team » quiont amené de la colère, de lafrustration et de la crainte.La CoPe elle aussi a confirméque les objectifs de team ontdonné lieu à de nombreusesdiscussions. Ce thème étaitaussi au centre des débatslors d’un cours de formationdu SEV donné récemmentpour devenir compétent et sûrde soi à l’entretien personnel.

Evaluation basée sur des faitsL’évaluation du personnel,resp. l’entretien personnel do-it donner une idée claire etréaliste sur la manière d’effec-tuer les tâches et de se com-porter. Pour cette raison, seulsdes objectifs liés aux fonctionset aux prestations peuventêtre fixés et évalués. Etantdonné que l’évaluation dupersonnel constitue une preu-ve écrite pour la fixation descomposantes du salaire à laprestation, l’établissement ducertificat de travail ou de me-sures liées au contrat de tra-vail pouvant aller jusqu’au li-cenciement, on peut s’atten-dre à ce qu’elle se déroule en

se basant sur des faits indivi-duels et bien documentés. Lesobjectifs de team sont dès lorsen totale contradiction avec ceprincipe, le Tribunal adminis-tratif zurichois l’a constaté en2007 en prononçant son juge-ment: il était d’avis, à juste tit-re, que les objectifs de teampouvaient être un instrumentde gestion du personnel, maisqu’en l’absence d’une évalua-tion individuelle ils ne pouvai-ent pas avoir d’influence indi-viduelle, par exemple sur lesalaire. Dans le cadre des né-gociations de cette année avecles CFF au sujet de la nouvelleconvention collective de tra-vail, le SEV a essayé d’obtenirdes CFF qu’ils renoncent àl’avenir aux objectifs de team.Malheureusement, malgrédes arguments valables et ladécision du Tribunal précitée,le SEV n’a pas pu faire aboutirsa demande. Mais nous avonstoutefois réussi à mettre unpeu d’ordre dans la multitudede règles qui règnent au-jourd’hui.Grâce à cela, les exemples sui-vants devraient appartenir aupassé:■ objectif avec critères de me-sure « suffisant » ou « insuffi-

sant » au lieu de l’échelle A–E,■ objectif lié au chiffre d’affai-res repris 1:1 de l’unité d’affai-res et fixé pour un team dansla surface,■ objectif de l’entreprise lié àla ponctualité fixé 1:1 à unteam de chefs de circulationdes trains dans un dépôt deSuisse centrale,■ objectif lié à la satisfactionde la clientèle mais sensible-ment influencé par de nom-breux éléments extérieurs.Au vu du poids juridique de

l’évaluation du personnel,resp. de l’entretien personnel,nous recommandons, en casd’évaluation négative non fon-dée ou de fixation d’objectifsincorrects, de ne pas simple-ment faire le poing dans la po-che mais d’intervenir auprèsdes supérieurs hiérarchiques,resp. comme le prévoit leprocessus aux CFF et à CFFCargo, d’exiger un secondentretien.

Le service juridique SEV

Les objectifs de team sontconservés. Pour la formulationd’objectifs de team, les critèressuivants doivent être pris encompte en particulier:■ pondération: objectifs deteam max. 40 %, objectifsindividuels 60 %■ les objectifs des teamsdoivent être ramenés au niveaule plus bas de l’unité d’affaires■ l’influence d’un team doitêtre déterminée et compréhen-sible■ les objectifs de l’entreprisene doivent pas être appliqués

1:1 en tant qu’objectifs de team■ les événements négatifsconsidérés comme des cas deforce majeure (climat, glisse-ment de terrain, etc.) doiventêtre pris en compte lors ducontrôle de l’atteinte desobjectifs■ le principe SMART doit êtreappliquéS Spécifique, concretM MesurableA Ambitieux (mais acceptable)R RéalisteT Temporel

INFOCCT CFF / CCT CFF Cargo SA: Décision n° 6du 23.6.2014 concernant les objectifs de team

La prime obtenue, qui doit encoreêtre approuvée par le Conseild’administration, apporte l’aug-mentation demandée en pour-cent, pour les bas et moyens sa-laires.La décision fut difficile, le 11 no-vembre, pour les 17 délégués dela conférence CCT BLS: accepterou non la dernière offre du BLS,faite l’après-midi même lors de ladeuxième ronde de négociationset augmentée à 1000 francs aulieu de 750 de départ?Ce qui parlait en faveur desprimes: le montant correspondplus ou moins au 1,1 % d’aug-mentation demandé, ce qui est

mieux qu’une décision incertainedu tribunal arbitral ou une me-sure salariale prise unilatérale-ment par le BLS. En défaveur des primes: elles nesont pas durables. Mais commeun nouveau système salarial seranégocié... Au final, les déléguésont donc accepté la propositiondu BLS tout en demandant auSEV de renégocier le montant dela prime. Chose réussie puis-qu’elle s’élève à 1200 fr.S’ajoutent à cela les augmenta-tions automatiques individuellesde salaire. Le BLS doit augmenterla masse salariale totale du per-sonnel soumis à la CCT de 0,9 %.

Les délégués ont aussi adopté lecatalogue de revendications pourles négociations CCT. Ils ont éta-bli quelques principes impor-tants:■ le futur système salarial doitêtre transparent et compréhen-sible;■ un système de promotions au-tomatiques selon l’âge et l’expé-rience ou les années au sein del’entreprise n’est pas a priori« passé de mode » de mêmequ’un salaire à la prestation n’estpas forcément « moderne »;■ les primes et augmentationsde salaire individuelles sont ap-pliquées par l’employeur princi-

palement si l’on ne dispose quede peu d’argent.Cette position est connue du BLSdepuis un certain temps déjà.Malgré tout, les travaux prépara-toires sur un nouveau systèmesalarial prennent la direction op-posée. L’échange des revendica-tions est prévu le 17 décembre.La délégation SEV sera compo-sée de Barbara Spalinger, vice-présidente SEV, Michael Buletti,secrétaire syndical et BalthasarStöcklin, président VPT BLS, ainsique d’une personne par secteurBLS. Fi/Hes

BLS: 1200 francs de primeRésultats des négociations salariales acceptés

IMPRESSUMcontact.sev est le journal duSyndicat du personnel des transportset paraît toutes les deux semaines.

ISSN 1662-8462 Tirage: 10 881 ex.(total 44 656 ex.), certifié REMP au31.10.2013

Editeur: SEV, www.sev-online.chRédaction: Peter Moor (rédacteuren chef), Peter Anliker, VivianBologna, Beatrice Fankhauser,Markus Fischer, Françoise Gehring,Pietro Gianolli, Anita Merz, PatriziaPellandini, Henriette Schaffter

Adresse de la rédaction:contact.sev, Steinerstrasse 35, casepostale, 3000 Berne 6; [email protected]; téléphone031 357 57 57, fax 031 357 57 58Abonnements et changementsd’adresse: Division administrativeSEV, case postale, 3000 Berne 6;[email protected], téléphone031 357 57 57, fax 031 357 57 58.Abonnement annuel pour non-mem-bres: CHF 40.–

Annonces: Zürichsee Werbe AG,Seestrasse 86, 8712 Stäfa,téléphone 044 928 56 11, fax 044928 56 00, [email protected],www.zs-werbeag.ch Prépresse: AZMedien, Aarau; www.azmedien.ch

Imprimerie: Mittelland Zeitungs-druck AG, Solprint, Subingen;www.solprint.ch, une entreprise dugroupe AZ Medien AG.La prochaine édition decontact.sev paraîtra le 18décembre 2014. Le délairédactionnel pour l’agenda estfixé au 11 décembre à 10 h. Pourles annonces, le délai est fixé au9 décembre à 10 h.

Page 19: TPG, le combat sauver leurs emplois

ACTU ......

19contact.sevN° 23/144 décembre 2014

PELLET PIOCHE : La grève aux TPG fait vaciller Luc Barthassat

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Malgré des critiques sévères,le Conseil fédéral accélère in-lassablement la prolongationdes heures d’ouverture desmagasins. Il fait la sourdeoreille face aux critiques dessyndicats selon lesquels pro-longer les heures d’ouverturedes magasins détérioreraitclairement les conditions detravail des travailleurs et tra-vailleuses.Avec son message au sujet dela loi sur les heures d’ouver-ture des magasins, il fouleaussi aux pieds le fédéra-lisme et passe outre les déci-sions prises par le peupledans de nombreux cantons.Concernant l’attitude desgouvernements cantonaux,précisons que celui du Tessinest précisément le seul à sou-tenir le projet, qui avait étédemandé par le Parlement àtravers son acceptation de lamotion Lombardi. Et c’estmaintenant à lui, Parlement,de se rendre à l’évidence, detenir compte de l’oppositiondes cantons et de renoncer àcette nouvelle loi.

Que lui aussi fasse fi des ré-serves émises par les can-tons serait incompréhensibleet extrêmement douteux d’unpoint de vue démocratique.Car leur résistance s’est trou-vée légitimée par le peupledans la plupart des cas. Cesdernières années en effet, laprolongation des heuresd’ouverture des commerces aété rejetée dans plus de dixcantons.Dans le canton de Lucerne,par exemple, le peuple a nonseulement rejeté sèchementune libéralisation totale deces heures d’ouverture, maisaussi refusé leur extensionde 16 à 17 heures le samedi.Une loi sur les heures d’ou-verture des magasins qui au-toriserait des heures d’ouver-ture unifiées dans toute laSuisse allant jusqu’à 20heures en semaine et 19heures le samedi serait donctotalement à côté de la pla-que. Pour ces raisons l’USScombattra ce projet.

USS

Malgré les fortes oppositions,le Conseil fédéral va de l’avant

■ Ouverture prolongée des magasins

Une très nette majorité descitoyen-ne-s refuse donc defaire des migrant-e-s lesboucs émissaires de pro-blèmes que nous avons créésnous-mêmes et de couper to-talement les ponts avecl’Union européenne (UE). LeConseil fédéral et le Par-lement fédéral doivent main-tenant prendre cette réalitéen compte.Les Accords bilatéraux doiventdonc être maintenus. Il n’estpas question d’introduire denouvelles discriminations àl’encontre des migrants et mi-grantes, car cela accentueraitla pression sur les salaires etles conditions de salaire etporterait préjudice à l’ensem-ble des travailleurs et travail-leuses de Suisse. En outre, le

Conseil fédéral et le Parlementfédéral doivent veiller à ce quela population profite des Ac-cords bilatéraux. À cet effet, leprincipe selon lequel, enSuisse, on verse des salairessuisses et applique des condi-tions de travail suisses doitêtre appliqué. L’améliorationde la protection des travail-leurs et travailleuses ainsi quedes mesures destinées à en-courager les conventions col-lectives de travail sont desinstruments à cet effet. LeConseil fédéral et le Parlementfédéral doivent aussi s’atta-quer enfin, en menant des ré-formes efficaces, aux autresproblèmes que nous avonscréés, comme le mitage duterritoire, la pénurie de lo-gements et les problèmes en-vironnementaux.L’USS se réjouit également dunet rejet de l’initiative sur l’or.Ce projet issu des rangs del’UDC aurait massivement en-travé la politique financière dela Banque nationale. Au lieude pouvoir réagir avec flexibi-lité aux crises et autres pro-

blèmes, celle-ci aurait été em-prisonnée dans un «corsetd’or», un corset qui aurait misen danger les salaires et lesemplois, et fait uniquementplaisir aux spéculateurs.En refusant la suppression desforfaits fiscaux, on a malheu-reusement raté l’occasion degarantir un peu plus de justicefiscale. L’importante part deoui montre toutefois que delarges milieux de la popula-tion accordent une grande va-leur à la justice fiscale. C’estpourquoi de nouveaux ca-deaux fiscaux ne sont pas sou-haitables; cela, aussi pour lesentreprises en faveur de qui laministre des Finances EvelineWidmer-Schlumpf prépare desmilliards de francs d’allé-gements fiscaux. Il n’est pasquestion que ce soit en fin decompte la population qui soitpunie pour les manques à ga-gner ainsi créés en devantsupporter des hausses d’im-pôt ou un démantèlement desprestations qui lui sont dues.

USS

Pour le maintien des Accords bilatéraux et lerenforcement de la protection des salarié-e-sL’Union syndicalesuisse (USS) prend con-naissance avec satisfac-tion du rejet extrê-mement clair del’initiative dangereuseet inhumaine d’Ecopop.

■ Votations fédérales du 30 novembre

Page 20: TPG, le combat sauver leurs emplois

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20 FOCUS.SEVcontact.sevN° 23/144 décembre 2014

Les wagons marchandises sontexaminés tous les jours sur leplan technique. Après qu’unwagon a été déplacé (parexemple pour une manœuvre),un collaborateur doit contrôlerde ses propres yeux si le wa-gon et son chargement sonttoujours en état. CFF Cargonomme cela « l’inspection dutrain visant à repérer les ris-ques » (ITR). Elle a été intro-duite il y a une année.

Temps insuffisant pourles contrôlesJusqu’à présent, pour effectuerun contrôle complet, 30 secon-des étaient prévues par 5 mè-tres. L’introduction de l’ITR de-vait permettre de réduire letemps nécessaire pour les con-

trôles. CFF Cargo a introduit deson propre chef et sans consul-tation des partenaires sociauxdes temps recommandés pourl’inspection: plus que 18 se-condes sont proposées pour5 mètres de train pour l’inspec-tion ITR. Le temps pour cetteinspection a été calculé de ma-nière très limite. Pour les con-trôleurs, cela signifie qu’ils nepeuvent plus effectuer leurs

contrôles proprement ou qu’ilsdoivent se hâter.Les personnes concernées dela sous-fédération SEV-TS (per-sonnel du service technique)ont pris contact avec le respon-sable Cargo du secrétariat cen-tral. « Avec le temps mis à dis-position, il est impossibled’effectuer des contrôles con-formes au mandat », tel est lemessage clair du vice-prési-

dent SEV-TS, Gjon Kqira, quitravaille lui-même dans ce do-maine.Après quelques tergiversa-tions, le SEV et CFF Cargo sesont mis d’accord pour pro-céder paritairement à des me-sures, le résultat devant servirde base pour la répartition destours. Les mesures ont prouvéqu’il fallait 21,5 secondes pour5 mètres de train. Dans un pre-

mier temps, CFF Cargo s’estpourtant opposé à appliquerce qui avait été convenu.« C’est seulement après plu-sieurs interventions du SEVqu’une application adéquate apu être garantie », précise Phi-lipp Hadorn, secrétaire syndi-cal responsable de Cargo. Auchangement d’horaires 2014,le temps mesuré sera planifiéet une « prime » de 100 francssera versée sur le salaire denovembre aux 75 collabora-teurs concernés en compensa-tion du « stress ».Cette façon de faire va permet-tre aux responsables ITR d’ef-fectuer leur travail correcte-ment et aussi d’apporter unecontribution très importante àla sécurité du trafic marchandi-ses. « C’est grâce à une bonnecollaboration entre le SEV etSEV-TS et des interventionssoutenues auprès de CFF Cargoqu’on a pu parvenir à cet ac-cord », résume Philipp Hadorn,qui ajoute: « Tout le monde estgagnant à trois niveaux: le per-sonnel, l’entreprise et les auto-rités de surveillance. » pan/mv

La sécurité est un con-cept précieux, surtoutdans le domaine du rail!Mais il faut avoir suffi-samment de temps carsinon la sécurité n’estpas assurée, tant pispour les coûts engen-drés.

Du temps pour les contrôlesAvec de la persévérance nous avons obtenu du succès

pan.

Le vice-président de TS Gjon Kqira au travail à la gare de triage de Limmattal (RBL).

Le concours de contact.sev

Les photos de notre concoursreprésentent un lieu ou un objeten rapport avec les transportspublics et leur environnement.

Le ou la gagnant(e) tiré(e) au sortparmi les réponses correctesrecevra

40 francs en chèques Reka.

Solution du concours paru danscontact.sev no 22:

La gare de Bâle.

Le sort a désigné Mirco Maiola-tesi, domicilié à Suhr, membre deAS Est.

Il remporte les chèques Reka.

Conditions de participationPar carte postale: inscrivezvotre réponse, vos nom et prénomainsi que votre adresse sur unecarte postale et retournez-la-nousà: SEV, Photomystère,case postale, 3000 Berne 6

Par e-mail: envoyez votreréponse, vos nom et prénom ainsique votre adresse par e-mail à:[email protected]

Sur Internet: rendez-vous surnotre site www.sev-online.ch,cliquez sur l’encadré Photomystèrequi se trouve à droite sous l’agendaet remplissez le formulaire. Ceconcours ne donne lieu à aucunecorrespondance.

Dernier délai de réception desréponses: mercredi 10 décembre2014.

Photomystère: « Où cette photo a-t-elle été prise? »

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