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romain, art

CIVILISATION MESOPOTAMIEN1PRSENTATION

msopotamien, art,productionartistique et architecture des anciennes civilisations de la rgion dAsie occidentale situe entre les valles du Tigre et de lEuphrate, dveloppe partir de la prhistoire jusquau VIesicle av.J.-C.

LaMsopotamieantique recouvre la majeure partie de lIrak actuel et stend jusqu lIran, la Turquie et la Syrie. La rgion est aride, lexception de la partie alluviale o la culture irrigue se pratique ds la plus haute Antiquit, malgr les risques permanents dinondations lis aux crues des deux fleuves.

Lespremiersvillages apparaissent ds le VIIIemillnaire; leurs habitants, qui se nourrissent encore essentiellement des produits de la chasse, dveloppent lagriculture et llevage. La cramique fait son apparition aux environs de 7000av.J.-C. Du VIe au IVemillnaire, les villages se multiplient sur lensemble du territoire et diffrentes cultures voient le jour (cultures de Hassuna, de Samarra en Msopotamie centrale, dHalaf au nord, dObeid en basse Msopotamie). La cramique devient extrmement soigne et la mtallurgie du cuivre se dveloppe. La premire culture dominante de la rgion est sans doute la culture sumrienne (IVe-IIIemillnaires), culture non smitique, suivie par celle des Akkadiens, des Babyloniens et des Assyriens. Linvasion perse au VIesicle av.J.-C. marque la fin de la civilisation msopotamienne.

2LA PRIODE PRHISTORIQUE

Lespremiersvestiges dune culture msopotamienne proviennent du site protonolithique de Qermez Dere, au pied des collines du Djebel Sinjar. Des fouilles rcentes ont permis de dcouvrir les traces de huttes rondes datant du IXemillnaire av.J.-C. enfouies dans la terre. Lart msopotamien des priodes nolithique et chalcolithique (v.7000-v.3500av.J.-C.), avant que lcriture ne soit totalement dveloppe, est dsign par des noms de sites archologiques: Hassuna, au nord, o les fouilles ont permis de dgager des maisons construites en briques de terre crues ainsi que des poteries peintes

LapriodedUruketcelle de Djemdet-Nasr voient lapparition de lcriture (v.3500-2900av.J.-C.). La cit dUruk reprsentait le site principal, Erech dans la Bible, appele aujourdhui Warka et situe en Irak. La ville tait organise autour dun temple construit en blocs de calcaire poss sur de la terre battue. Certaines constructions dUruk taient dcores de cnes colors incrusts dans les murs formant des motifs gomtriques. Le chaulage (ajout de chaux) constituait une autre technique dcorative,

priode dUruk apparat le sceau cylindrique, probablement li la premire utilisation de tablettes dargile. Ces petites pierres ou os gravs taient roules sur de largile humide afin dobtenir un motif continu. Les sceaux les plus anciens reprsentent des motifs dcoratifs, des taureaux, des prtres ou des rois portant des offrandes, des scnes dlevage, de chasse ou de navigation. Garantissant des changes ou des contrats, il sagit de la premire forme dcriture connue.

3PRIODE PROTODYNASTIQUE

Lapremirepoquede la domination sumrienne stend environ de 3000av.J.-C. 2340av.J.-C. Les cits-tats comme Ur, Umma, Lagash (aujourdhui Tello) ou Kish taient diriges par des gouverneurs ou des rois en perptuelle rivalit. Beaucoup dobjets de cette priode possdent une fonction commmorative; des plaques montrent frquemment des scnes de banquet, ou lachvement dun temple, et des blocs taient levs comme bornes de guidage. La stle des Vautours (muse du Louvre) commmore une victoire du roi Eannatum de Lagash sur la ville dUmma. Sur une face de la stle, dite face historique, le roi est reprsent menant son arme la bataille; sur lautre face, dite mythologique, le dieu Ningirsu emprisonne les ennemis vaincus dans un filet.

Lessculpturessumriennes, le plus souvent en albtre de gypse, prsentent des styles trs varis; celles qui ont t dcouvertes au temple dAbu, Tell Asmar, reprsentent des hommes et des femmes aux traits svres, figs dans une posture dadoration (v.2750-2600av.J.-C., muse de Bagdad). Celles qui proviennent de la rgion de Mari sont plus ralistes (v.2400av.J.-C., muse du Louvre). Larchitecture cette poque tmoigne de linfluence des rgions situes louest de la Msopotamie.

4LA PRIODE AKKADIENNE

LesAkkadiensprennent progressivement le pouvoir partir de Sargon dAkkad (v.2340av.J.-C.), tendent leur domination sur Sumer et unifient lensemble de la Msopotamie. Ils difient des temples dans les villes de Tepecik, de Tell Brak et dans la capitale, Agad, dont on ne connat pas lemplacement. Lart devient le reflet des conqutes royales. Plusieurs stles sont riges en souvenir de glorieuses victoires: ainsi Naram-Sim, le petit-fils de Sargon, est-il reprsent sur une pierre (muse du Louvre), coiff de la tiare cornes, symbole de la divinit. Le mouvement de larme triomphante gravissant la montagne et des ennemis en droute est parfaitement adapt la forme de la pierre.

Lessceauxakkadienssont particulirement remarquables. Les cylindres illustrent avec une grande minutie des scnes tires de la mythologie sumro-akkadienne: dieux ou hros luttant avec des btes froces, tuant des monstres ou conduisant des chars en procession. Certains des thmes illustrs se rapportent lpope de Gilgamesh, retrouve dans la bibliothque dAssurbanipal Ninive.

5LA PRIODE NOSUMRIENNE

Aprsenvironunsicle et demi de domination, lempire des Akkadiens tombe aux mains du peuple nomade des Guti, guerriers originaires des montagnes du Zagros. la fin du IIIemillnaire, les cits sumriennes dUruk, dUr et de Lagash renaissent et prosprent. Dimposants monuments religieux comportant des ziggourats sont difis Ur, Eridu, Nippur et Uruk. Les nombreux temples construits sous le rgne de Gouda, roi de Lagash durant la IIIedynastie dUr, sont particulirement remarquables. Dans les statues de diorite qui reprsentent ce roi (muse du Louvre notamment), ses mains sont jointes comme dans lancien style sumrien, et son visage rond et serein reflte une grande spiritualit (voir Gouda, statues de).

6LA PREMIRE DYNASTIE BABYLONIENNE

Audbutdudeuximemillnaire, la Msopotamie est de nouveau morcele en de nombreux tats, gouverns pour la plupart par des rois amorrites. Aprs bien des conflits, Hammourabi de Babylone (v.1750av.J.-C.) russit reconqurir la plus grande partie de la rgion, annonant le dbut de la grande civilisation babylonienne. Son fameux Code, stle dcouverte Suse en 1901 et aujourdhui conserve au Louvre, est un recueil compos de 282arrts instaurant les lois de son gigantesque empire.

7LA DYNASTIE KASSITE

LesKassites,peuplede montagnards venus du Zagros, sinstallent Babylone peu aprs la mort dHammourabi et remplacent les rois babyloniens vers 1600av.J.-C. Assimilant la civilisation msopotamienne, ils difient de grandes stles en calcaire noir, les kudurru, et laissent un grand nombre de chefs-duvre de sculpture animalire. Le Mitanni, qui comprend en particulier lAssyrie, constitue cette poque le grand royaume rival de Babylone.

8LEMPIRE ASSYRIEN

partirduXIIIesicle av.J.-C., les rois assyriens se lancent dans de grandes conqutes, construisant villes, temples et palais. Lart assyrien montre alors une certaine dpendance vis--vis du style babylonien. Sous le rgne de Tukulti-NinurtaIer (1244-1207av.J.-C.), la sculpture monumentale fait son apparition dans la ville dAssur. La frise narrative, scnes sculptes sur les stles et sur les sceaux, devient laspect le plus marquant de lart assyrien.

Lessculpteursralisent galement des scnes de chasse, de combats et de villes assiges, faisant preuve dune rare prcision documentaire. Lun des plus clbres reliefs provenant du palais dAssurbanipal Ninive reprsente un couple de lions mourants (v.668av.J.-C., British Museum).

Lesreliefsarchitecturaux des palais de Nimrud, de Khorsabad et de Ninive reprsentent le point culminant de lexpression artistique de la Msopotamie. Les ouvrages fortifis, les navires, les chars, les harnachements des chevaux, les quipements de chasse, les armes, les libations rituelles et les costumes sont dpeints avec une prcision qui permet de se faire une ide trs prcise de la vie de lpoque. Les diffrents groupes ethniques qui peuplent la Msopotamie, la Syrie et la Palestine au Iermillnaire av.J.-C. sont reprsents avec un grand ralisme et se reconnaissent leurs vtements, aux traits de leur visage ainsi qu leur coiffure.

Desdiffrencesdestyle se remarquent entre les reliefs de Nimrud (IXesicle av.J.-C.) et ceux de Ninive (VIIesicle av.J.-C.). Dans les plus anciens, les armes ne sont reprsentes que par quelques soldats, sans vritable souci dchelle. Pour suggrer la profondeur, les personnages sont figurs dans des bandeaux placs les uns au-dessus des autres. Dans les reliefs de Ninive, en revanche, les personnages remplissent tout le plan de limage et les dtails sont plus nombreux.

ZIGGOURAT

ziggourat, nom utilis pour dsigner la grande tour de brique coiffe d'un sanctuaire qui constituait la forme la plus courante des difices religieux de Msopotamie.

Construites entre 4000 et 600av.J.-C. l'aide de briques crues recouvertes de briques cuites, les ziggourats possdaient plusieurs niveaux dcals en gradins et taient munies d'un escalier extrieur qui permettait l'accs au petit temple ou au sanctuaire situ au sommet de la tour. La plus clbre ziggourat fut celle d'Etemenanki (gnralement assimile la tour de Babel), qui appartenait au temple de Marduk Babylone, reconstruit par le roi Nabopolassar et par son fils NabuchodonosorII au VIIesicle av.J.-C. Les ruines les plus importantes sont celles de la ziggourat Elamite de Choga Zambil (XIIIesicle av.J.-C.), dont chacun des cts mesurait 102m de long. Les ruines les mieux conserves sont celles de la ziggourat de Nanna, Ur, construite par Ur-Nammu (qui rgna de 2113 2095av.J.-C.) et par son fils Shulgi; elle fut entirement remodele par Nabonide, dernier souverain babylonien (556 539av.J.-C.) avant la conqute de la Msopotamie par les Perses.

CIVILISATION GYPTE ANCIENNE1PRSENTATION

gypte ancienne, art de l',productionartistique et architecturale de la civilisation de lgypte ancienne, des temps prhistoriques jusqu la conqute romaine, en 31av.J.-C.

Lgypteaconnulacontinuit historique la plus durable de toutes les civilisations mditerranennes de lAntiquit, entre le dbut du IIIemillnaire av.J.-C. et le IVesicle apr.J.-C. La gographie du pays isol par les dserts et unifi par le Nil, et sa relative tanchit aux influences culturelles extrieures ont donn naissance un style artistique trs spcifique qui s'affine au cours de cette longue priode, tout en faisant preuve d'une tonnante continuit. Lart sous toutes ses formes est essentiellement consacr au pharaon, souverain dgypte et vritable dieu vivant, ainsi qu la mythologie et la religion, cette dernire ayant ses racines dans l'animisme et le culte de la nature.

2LA PRHISTOIRE

L'artdel'gyptemontre une volution continuelle du travail de la pierre pendant les temps prhistoriques. Au cours de la prhistoire, les premiers habitants de lgypte occupent les terrasses alluviales dominant le Nil, dont le lit bord de marcages n'est pas encore stabilis. La dcouverte d'outillages lithiques (des bifaces, des lames de silex retouches) remontant au palolithique infrieur a permis de retracer lvolution des premiers gyptiens, de ltat de chasseurs-cueilleurs semi-nomades celui dagriculteurs sdentaires. Le palolithique suprieur est marqu, dans la valle du Nil, par l'apparition de nouveaux procds de taille du silex et par une spcialisation de l'outillage.

Lenolithiques'affirme partir du VIIemillnaire, avec la domestication des animaux et la culture des crales, qui sont rcoltes avec des faucilles dont la lame est constitue de multiples clats de silex retouchs et monts sur un manche de bois. La cramique fait galement son apparition. Elle est modele la main et donne des poteries fines et dlicates ainsi que de grandes jarres-silos. Au IVemillnaire av.J.-C., le nolithique donne naissance des cultures connues sous l'appellation de priode prdynastique, qui perdurent jusque vers 3100av.J.-C.

3LANCIEN EMPIRE

LAncienEmpirecouvre les IIIe, IVe, Ve et VIedynasties, et stend sur cinq sicles, de 2815av.J.-C. 2050av.J.-C. Il sest constitu au terme du processus dunification de la Haute et de la Basse-gypte ralis partir de 3100av.J.-C. par Mns, roi de Haute-gypte (souvent identifi Narmer) et de mise en place de la monarchie gyptienne. Lunification du pays, ou du moins lune des grandes tapes qui lont prcde, est commmore par la Palette votive du roi Narmer (v.3000av.J.-C., Muse gyptien, LeCaire); par de la couronne du Sud, le roi y est reprsent soumettant les peuples du Nord, sous le regard dune divinit omniprsente dans lart gyptien, la vache cleste.

3.1Larchitecture

Lespremiersgrandsmanifestes architecturaux de lAncien Empire dgypte sont les tombes semblables de vritables palais-forteresses des rois des premires dynasties, dcouvertes Abydos et Saqqarah. Les nombreuses poteries, objets en pierre et sculptures sur ivoire ou sur os retrouvs dans ces tombes tmoignent dun rapide dveloppement technique de lgypte des premires dynasties. Les hiroglyphes, formes crites de la langue gyptienne, se trouvent alors dans les premires phases de leur volution.

4LE MOYEN EMPIRE

MentouhotepIer,pharaon de la XIedynastie, est considr comme le runificateur de lgypte, et donc, ce titre, comme le vritable fondateur du Moyen Empire (v.2050av.J.-C.-1784av.J.-C.), que lon fait toutefois gnralement commencer sous les Antef. Mais cest son successeur, MentouhotepII, qui serait lorigine du renouveau stylistique de larchitecture funraire. Il aurait fait difier par le clbre architecte Senmout, sur la rive ouest du Nil prs de Thbes, le vaste complexe funraire situ dans le cirque rocheux de Deir el-Bahari et destin recevoir sa spulture, celles de ses proches et celles de hauts dignitaires. Cet ensemble est constitu de plusieurs difices, dont un temple plate-forme nich dans le roc, flanc de colline, le sommet de cette dernire faisant office de pyramide. Les autres caractristiques nouvelles que fait apparatre cet ensemble funraire, qui s'intgre la perfection dans son cadre naturel, sont lusage du pristyle (et plus gnralement de la colonne) et la construction en terrasse comme composantes architecturales essentielles. Ce nouveau style trouve son expression la plus aboutie dans le temple que la reine Hatchepsout fait lever sur le mme site (un peu plus au nord), quelque cinq cents ans plus tard. Lintrieur du temple de MentouhotepII est dcor de reliefs reprsentant le roi en compagnie des dieux.

4.1Larchitecture

LarchitectureduMoyen Empire, revenue des proportions plus modestes, na gure laiss d'autres vestiges. Cependant, un petit pavillon de couronnement datant de SsostrisIer (roi de 1962av.J.-C. 1928av.J.-C., XIIedynastie) a t retrouv dans lun des pylnes du temple dAmon-R Karnak, construit postrieurement. Ses pierres avaient t rutilises comme matriau de remplissage. Construite en calcaire blanc, cette petite chapelle (dite chapelle blanche de Karnak) est typique du style de lpoque. De forme cubique, construite selon la technique du linteau reposant sur des colonnes, cet difice rvle une puret de lignes et une matrise de proportions qui lui confrent un caractre intemporel. Le dcor des colonnes est constitu de reliefs dlicats reprsentant le roi entour des dieux.

4.4Les arts dcoratifs

LeMoyenEmpireproduit des uvres remarquables dans le domaine des arts dcoratifs, notamment des bijoux de mtal prcieux incrusts de turquoises et dautres pierres de couleur. Cette joaillerie comprend des colliers, des plaques pectorales, des bagues et des diadmes, o l'or est finement travaill. La terre cuite maille sert la fabrication damulettes et de petites figurines, notamment des hippopotames maills de bleu et dcors de plantes aquatiques peintes.

5LE NOUVEL EMPIRE

SouslaXIIIedynastie, le pouvoir royal saffaiblit considrablement, les rois se succdant un rythme rapide. La seconde priode intermdiaire (XIVe-XVIIedynastie) est marque de nouveau par linstauration de royaumes diviss. Les Hyksos, venus du Proche-Orient, semparent de lgypte, prennent le pouvoir et dictent leurs lois. Cette invasion a durablement influ sur lhistoire de lgypte, car les Hyksos ont apport avec eux des techniques orientales et ont modifi la vision que les gyptiens avaient de leur territoire au sein du monde mditerranen. linvasion Hyksos succde une nouvelle runification de lgypte. Les trangers sont chasss et un royaume unique est instaur, avec Thbes pour capitale. Le Nouvel Empire (1570av.J.-C.-1070av.J.-C.), qui dbute avec la XVIIIedynastie, est une priode de pouvoir fort, de prosprit et de grande influence, dont tmoigne limportance du commerce et des conqutes militaires ltranger.

5.1Larchitecture

DelaXVIIIelaXXedynastie, les pharaons sont de grands btisseurs ddifices religieux. Amon, dieu tutlaire de Thbes, fait lobjet dune attention toute particulire et, du fait de la suprmatie et du rayonnement de la cit, devient la divinit la plus vnre dgypte. Les souverains du Nouvel Empire ajoutent presque tous leur propre difice au complexe de Karnak, centre du culte dAmon, qui devient lun des sites religieux les plus importants de toute lhistoire de lhumanit. De gigantesques portails pylnes, des cours bordes de colonnades et des salles multiples colonnes, dcores doblisques et de statues, offrent un spectacle grandiose limage de la puissance du dieu. Par ailleurs, ce centre crmoniel se prsente comme un vritable livre ouvert qui retrace toute lhistoire du Nouvel Empire, chaque pisode marquant tant en effet consign sur les bas-reliefs.

Lestombesthbainessont profondment creuses dans le roc des falaises de la valle des Rois, dans une tentative qui choue parfois de protger la dernire demeure des rois des profanations et des pillages. Les longues galeries en pente, les escaliers et les chambres sont dcors de bas-reliefs et de peintures religieuses, destins protger et accompagner lesprit dans sa vie ultrieure.

linstardespriodes prcdentes, larchitecture des palais et des demeures prives fait appel la brique crue, pourtant prissable. Cependant, de nombreux vestiges tmoignent de laspect de ces palais aux nombreuses pices strictement agences, aux murs, aux sols et aux plafonds couverts de peintures. Les demeures des classes suprieures sont organises lintrieur dune enceinte close autour des btiments rsidentiels et des btiments de service. Des exemples dhabitat destin aux ouvriers, regroups en villages trs semblables ceux de lgypte moderne, ont galement t exhums.

5.4Les arts dcoratifs

Arrivsleurplushaut degr daboutissement, les arts dcoratifs du Nouvel Empire rivalisent de perfection avec la sculpture et la peinture de cette mme priode. Les objets usuels de la cour et de la noblesse relvent dune technique trs labore et montrent un dessin dune extrme dlicatesse. Ainsi les objets funraires retrouvs dans la tombe, dcouverte en 1922, de Toutankhamon, dans lesquels les matriaux prcieux albtre, bne, or, ivoire et pierres semi-prcieuses sont combins de manire complexe. De mme la poterie du Nouvel Empire affiche une haute ide de la dcoration, avec ses surfaces brillantes ornes le plus souvent de motifs floraux. Les peintures couvrant les parois des tombes et les objets dcoratifs montrent bien quel haut degr de raffinement la civilisation gyptienne est alors parvenue.

PYRAMIDES (ARCHITECTURE)

pyramides (architecture), constructions nommes d'aprs leur forme et difies principalement en gypte ancienne. La pyramide gyptienne, demeure d'ternit du pharaon, recouvrait ou contenait son caveau et diffrentes salles, parfois dcores; elle faisait partie d'un ensemble qui regroupait des installations pour le culte et les spultures des reines et des nobles. Les grandes pyramides caractrisent l'Ancien Empire (2600-2180av.J.-C. environ); la premire est celle de Djoser (IIIedynastie; v.2660av.J.-C.) Saqqarah, en forme de massif degrs. partir du roi Snfrou (IVedynastie; v.2600av.J.-C.), un revtement cache les degrs. La premire pyramide lisse, dite rhombodale, prsente un changement d'inclinaison mi-hauteur. Celle de Khops mesurait 147m de haut et 227m de ct, et mrita de figurer parmi les Sept Merveilles du monde. Elle se dresse Gizeh avec celles de Khphren et Mykrinos, et de petites pyramides de reines, alors exceptionnelles. Au Moyen Empire (2040-1780av.J.-C. environ), les pyramides devinrent plus petites; leur intrieur, parfois trs complexe, abritait des textes gravs, censs aider la rsurrection du roi; les membres de sa famille eurent droit des pyramides. La pyramide monumentale disparut au Nouvel Empire (1560-1070); une pyramide rduite (pyramidion) surmontait la chapelle de certaines spultures non royales.

La pyramide rapparut prs de Napata et de Mro, au Soudan, sur les tombeaux des souverains du royaume local de Couch (700av.J.-C.-300apr.J.-C. environ). L'architecture religieuse de l'Inde et des pays voisins a fait appel la pyramide degrs, symbole de la montagne, sjour de la divinit. Les populations de l'Amrique prcolombienne ont bti entre 1000av.J.-C. et 1519, surtout en Amrique centrale et dans les Andes centrales, de nombreuses pyramides degrs et sommet plat; elles servaient de soubassements des temples, et comportaient des escaliers, ventuellement des niches ou un dcor. Certaines taient des tombeaux. La plus ancienne appartient au complexe crmoniel olmque de LaVenta (Mexique). Parmi les plus grandes figurent les pyramides de Quetzalcatl Cholula, du Soleil Teotihuacan (64m de haut), au Mexique, et celles du Soleil et de la Lune dans la valle de la Moche, au Prou. On rencontre la forme pyramidale dans des contextes varis, par exemple dans la cour du Louvre. Voir aussi gypte, art de l'; prcolombien, art.

&

LA CIVILISATION GRECE ANTIQUE1PRSENTATION

Grce antique, art de la,productionartistique du monde grec au Iermillnaire av.J.-C. L'art grec concerne la Grce, les colonies installes sur les bords de la Mditerrane et de la mer Noire, notamment la cte occidentale de la Turquie, l'Italie du Sud (ou Grande Grce) et la Sicile, ainsi que, pendant ses trois derniers sicles, le Proche-Orient. Il a ses racines dans la civilisation crto-mycnienne; grce sa qualit et l'universalit de certaines formules, il a influenc d'autres civilisations anciennes et jou un rle capital dans le dveloppement de l'art en l'Occident.

L'artgrecsecaractrise avant tout par l'intrt port l'tre humain, son anatomie, ses actions, ses motions. La figure humaine, omniprsente, sert reprsenter les dieux comme les mortels. Animaux et vgtaux sont secondaires. La mythologie, la littrature et la vie quotidienne fournissent les principaux thmes.

3PRIODE ARCHAQUE

Aprsl'apprentissage des premiers temps, la priode archaque correspond l'essor et la maturation qui prparent l'accomplissement de l'poque classique. Les monuments se multiplient dans les grands sanctuaires de Grce, mais galement en Grce de l'Est, o l'Ionie dveloppe une civilisation brillante, et dans les prospres colonies occidentales. L'art d'Athnes reflte un certain luxe l'poque du tyran Pisistrate, que dissipent l'instauration de la dmocratie et la menace des invasions perses.

3.1Architecture

Lestemplestendent tre raliss entirement en pierre, y compris les colonnes; c'est le cas des temples d'Athna Smyrne (v.630av.J.-C.), en Ionie (aujourd'hui Izmir) et d'Artmis Corcyre (Corfou, v.580av.J.-C.). Ils permettent de suivre un deuxime phnomne important: la constitution des ordres.

Lesordres,oustyles architecturaux, affectent les diffrents lments de la construction, mais particulirement la colonnade. La colonne dorique, sans base, se termine par un chapiteau simple fait d'un lment circulaire vas, l'chine, et d'une dalle carre, l'abaque. La colonne ionique a une base forme de moulures varies et un chapiteau combinant une chine sculpte d'oves (en forme d'ufs) et un lment horizontal dont les extrmits s'enroulent, formant des volutes sur les deux faces principales, et sur les autres des cylindres, ou balustres; l'abaque est mince et dcor. Le ft, lgrement renfl, porte 20cannelures contigus dans l'ordre dorique, 24, ou plus, spares par des bandes dans la colonne ionique, qui a des proportions plus lances.

Surlescolonnesrepose l'entablement, compos dans l'ordre dorique d'une architrave lisse et d'une frise o alternent des lments rainures, les triglyphes, et des plaques presque carres, les mtopes, d'abord peintes, puis sculptes; il y a habituellement un triglyphe au-dessus de chaque colonne et un triglyphe par entrecolonnement; l'arrangement des angles pose problme. Sur l'architrave ionique, trois bandeaux, repose une frise lisse ou orne d'une dcoration en relief continue. la puissance et la rigueur de l'ordre dorique, l'ordre ionique oppose lgret, richesse dcorative et varit. L'ordre dorique, n en Grce, s'est rpandu partout; l'ordre ionique s'est panoui en Grce de l'Est, mais s'est diffus galement au-del, notamment Athnes, o il a t modifi par l'introduction du chapiteau corinthien, feuilles d'acanthe, plus dcoratif et plus pratique grce ses quatre faces semblables. Les styles ont t mlangs et les lments architecturaux utiliss comme dcor.

Leplantypedutemple dorique se fixe, avec de part et d'autre de la cella, ou naos, contenant la statue de culte, le pronaos, (espace en avant du naos) et l'opisthodome (salle arrire) ouvert sur l'extrieur. Deux colonnades faites de deux files de petites colonnes superposes divisent l'intrieur de la cella en trois nefs; le pronaos et l'opisthodome prsentent en faade deux colonnes entre les extrmits renforces des murs latraux, les antes. Autour de ces salles rgne un pristyle comportant 6colonnes sur les petits cts. Le temple d'Hra Olympie (v.600av.J.-C.) suit dj les dispositions canoniques, mais, partiellement en pierre, ne s'lve pas sur la plate-forme dalle, porte par trois degrs, qui deviendra la rgle. Doriques et imposants, les temples de Grce occidentale font preuve de libert dans leur agencement et le got du dcor; en tmoignent par exemple les templesC et G de Slinonte et la Basilique (temple d'HraI) de Paestum.

4PRIODE CLASSIQUE

Lapriodeclassique, de la fin des guerres mdiques au rgne d'Alexandre le Grand, correspond la maturit de l'art grec.

5PRIODE PRCLASSIQUE OU SVRE (480-450AV.J.-C.)

Aprslavictoiredes Grecs sur les Perses, la ncessit de remdier aux destructions provoque une intense activit artistique, notamment Athnes, devenue premire puissance politique et conomique de la Grce. L'austrit des formes et des visages fait parler de sculpture svre et d'poque svre.

5.1Architecture

Lestyledoriquedomine. Un bon exemple est offert par le temple de Zeus Olympie, construit par Libon d'Elis vers 460, avec un plan clair et rigoureux, un pristyle classique, comptant 13ranges

6PREMIER OU GRAND CLASSICISME (450-400AV.J.-C.)

Lepremierougrandclassicisme est reprsent avant tout par les monuments d'Athnes crs l'initiative de Pricls et sous la direction du sculpteur Phidias. Ils tmoignent d'un souci extrme de la perfection technique. Pendant un temps assez bref, considr comme l'apoge de l'art grec, la tendance l'idalisation qui accompagne les recherches ralistes de l'poque prcdente passe au premier plan.

6.1Architecture

Lesconstructionsdemarbre du mont Pentlique, au nord d'Athnes, prsentent des raffinements qui compensent des dformations optiques, mais ont galement un but pratique: l'incurvation des degrs vers le haut facilite l'coulement des eaux; penches vers l'intrieur, les colonnes rsistent mieux aux pousses du toit.

7SECOND CLASSICISME (V.400-323AV.J.-C.)

Ladfaited'Athnesdans la guerre du Ploponnse ouvre une priode de rivalits entre les cits, la faveur desquelles PhilippeII, roi de la Macdoine voisine (359-336av.J.-C.), russit imposer sa domination sur la Grce (338). Son fils Alexandre (336-323) conquiert l'Empire perse; sa mort, le monde grec comprend l'gypte et tout le Proche-Orient, jusqu' l'Inde. Dans ce monde en transformation, l'art reflte la diminution du sens communautaire li la cit et l'mergence de l'individu, avec sa sensibilit et ses passions.

7.1Architecture

Danslestemplesdoriques, comme celui d'Asclpios pidaure (v.380av.J.-C.) l'opisthodome tend disparatre. Les espaces intrieurs se dgagent et s'enrichissent grce des matriaux colors et au dcor, auquel participe le chapiteau corinthien. Au temple d'Athna Ala Tge (v.350), en Arcadie, la cella s'orne de colonnes engages chapiteaux corinthiens portant un tage ionique. Les recherches dcoratives concernent en particulier les tholos, difices ronds, doriques construites Delphes (v.380) et pidaure (360-330), ainsi que la tholos ionique d'Olympie (Philippeion; v.330).

8PRIODE HELLNISTIQUE

L'arthellnistiquese dveloppe en Grce et dans l'Orient conquis par Alexandre le Grand. Aprs une phase de conflits (v.323-275av.J.-C.), les ralisations les plus originales apparaissent dans les royaumes issus de la division de l'empire d'Alexandre le Grand (v.275-150). Les grands centres d'art sont les villes nouvelles, en particulier Alexandrie en gypte et Pergame en Asie Mineure; les dynasties donnent libre cours leur got du grandiose et du luxe; des formes mixtes naissent de la rencontre de l'art grec avec les traditions orientales. Le rle de la Macdoine est relativement secondaire, de mme celui d'Athnes, qui garde son prestige culturel.

8.1Architecture, urbanisme

L'architecturedestemples montre une volution, surtout partir du IIe sicle. La tradition archaque des diptres gigantesques se prolonge avec la reconstruction du temple ionique d'Apollon Didymes, entreprise vers 310av.J.-C. et l'Olympieion, temple de Zeus olympien que le roi de Syrie AntiochosIV fait lever Athnes en 175av.J.-C., sur les fondations d'un temple mis en chantier par Pisistrate.

CIVILISATION ROMAIN1PRSENTATION

Romain, art,artdeRomeetdelEmpire romain, qui, son apoge stendait des les Britanniques la mer Caspienne.

Ledbutdelartromain peut tre li la fondation de Rome, en 753av.J.-C. selon les Anciens, mais certains prfrent le situer en 509av.J.-C., qui marque le terme de la domination trusque et lavnement de la Rpublique. La fin de lart romain, prpare par la division de lempire en deux tats indpendants la mort de ThodoseIer (395apr.J.-C.), est dfinitive la disparition de lempire dOccident en 476apr.J.-C., lempire dOrient ayant donn naissance lEmpire byzantin. Dans les derniers temps troubls de lempire, Rome garde son clat, mais cesse dtre le sige exclusif du pouvoir. Milan, Trves, Aquile, Thessalonique, Antioche prennent de limportance la fin du IVesicle apr.J.-C. Constantinople, nouvelle Rome inaugure par Constantin en 330apr.J.-C., devient la capitale de lempire, et Ravenne accueille la cour dOccident en 402apr.J.-C. Mais lart romain ne sest pas teint; il a survcu dans lart byzantin et dans lart chrtien occidental; en outre, il a constitu, pour la Renaissance et pour lpoque baroque, une source fconde dinspiration.

2ARCHITECTURE

Notreconnaissancede larchitecture romaine se fonde sur les vestiges conservs, qui sont trs abondants, et sur dautres sources, notamment le trait darchitecture en dix livres, de architectura, rdig par Vitruve et ddi Auguste.

2.1Matriaux et mthodes de construction

partirdelpoquerpublicaine, la pierre taille est abondamment employe dans les constructions, avec dautres matriaux: bois, pour les charpentes, les huisseries, terre cuite, pour les tuiles et des plaques de revtement, etc. lpoque impriale, les carrires, proprits de lempereur, se multiplient et les pierres les plus prises sexportent travers tout lempire. Rome, le tuf dItalie centrale ctoie le marbre blanc de Grce, dAsie Mineure et de Luna (lactuelle Luni, prs de Carrare, en Italie). Des marbres colors, utiliss comme placages, donnent un aspect luxueux aux btiments.

Laformeetlassemblage des pierres dterminent diffrents appareils. Daspect monumental, le grand appareil met en uvre des blocs dune certaine taille; il sagit habituellement de lopus quadratum, connu des Grecs et des trusques, o les blocs paralllpipdiques se disposent en files, ou en assises, de hauteur constante. Ils sont lis entre eux par des pices mtalliques les scellements, quelquefois par du mortier, et leurs faces prsentent ventuellement des reliefs; des bossages rustiques, en vogue lpoque de ClaudeIer (42-54apr.J.-C.) apparaissent sur la Porte majeure (Porta Praenestina), Rome. Cet appareil constitue toute lpaisseur de la construction ou seulement ses faces visibles, si celle-ci est en bton.

Lopuscaementicium,maonnerie concrte, qui a laspect du bton, constitue incontestablement un apport capital des Romains lvolution de larchitecture. Il sobtenait en mlant des moellons de toutes sortes un mortier de qualit. Ce mortier, utilis, par ailleurs, pour raliser les joints entre les blocs ou les briques, ou pour enduire des surfaces, rsultait dun mlange de chaux et de diffrents produits, appels agrgats, principalement du sable de sablire, de rivire, ou volcanique (la pouzzolane), et deau, dans des proportions variables. Le bton pouvait tre mis en forme dans des coffrages, et utilis seul (opus incertum), ou former le remplissage des murs et des votes.

Lesarcsetlesvotes construits en pierre existaient depuis la seconde moiti du Iersicle av.J.-C., mais la vote connut, surtout partir du IIesicle apr.J.-C., un dveloppement remarquable, grce, prcisment, lemploi du bton qui en rendait la fabrication beaucoup plus facile. La vote concrte a vritablement donn aux Romains les moyens de leurs ralisations les plus prodigieuses. Elle permettait de couvrir les grandes salles sans les supports intrieurs qui auraient t ncessaires dans une architecture par empilage, comme larchitecture grecque; elle a ainsi favoris le gigantisme des thermes, des basiliques. Les coupoles sy rattachent; certaines tiennent du prodige technique. Les arcades et les votes fournissaient, en outre, des structures portantes; elles interviennent dans lamnagement de terrasses monumentales, comme au sanctuaire de la Fortuna Primigenia Prneste (aujourdhui Palestrina, au sud-est de Rome; fin du IIesicle av.J.-C.), et dans les thtres et les amphithtres, o les votes servaient aussi de couloirs de circulation.

Outrelopusquadratum, dautres appareils taient utiliss conjointement avec le bton; certains combinent diffrents matriaux, disposent les lments selon plusieurs directions, etc.; aucun moyen na eu autant dimportance que la brique. Elle a constitu le complment idal du bton, dont elle a accompagn lexpansion; les immeubles dhabitation, les thermes et les entrepts dOstie en conservent le tmoignage. On a tir de la brique des effets dcoratifs, mais les dcors plus riches ne manquent pas; un exemple a t cit et dautres seront voqus ci-dessous.

2.2Ordres

LesRomainsconservent lordre dorique et lordre ionique grecs; ils dveloppent un ordre corinthien, qui devient prpondrant, en associant au chapiteau une corniche particulire, alors quen Grce le chapiteau corinthien sintgre dans lordre ionique; ils inventent aussi un chapiteau composite, feuilles dacanthe corinthiennes et volutes ioniques. Ils mlangent les ordres, dont les lments sont souvent utiliss dans la dcoration architecturale, comme sur les faades de scnes ou au Colise, Rome (70-80apr.J.-C.). Les colonnades entourent les temples, bordent les portiques et aussi certaines grandes rues. Elles participent de la tendance classique et de la tendance baroque qui traversent larchitecture romaine.

2.3Temples

Lestemplesromainsprsentent des formes varies, dans lesquelles sexpriment les hritages trusque et grec, mais aussi un got original pour lampleur des volumes, la richesse du dcor, la mise en scne. Les plus nombreux sont rectangulaires, mais il existe aussi des temples ronds. Le cur du temple est la cella, salle qui abrite la statue de culte. Dans un temple courant, un vestibule (le pronaos) prcde la cella; des portiques bordent certaines faces ou entourent le btiment. Des supports intrieurs soutiennent la toiture et enrichissent la construction, dont les murs sornent ventuellement de niches frontons et de moulures sculptes. Le temple se dresse, en gnral, sur un podium qui contribue sa majest. Le podium est dorigine trusque, tandis que le pristyle, assez rare, est grec. Les constructeurs font un large usage de lordre corinthien, des colonnes et des piliers engags, qui semblent partiellement pris dans les murs. La sculpture en relief et en ronde-bosse joue un rle dans la dcoration. Le temple slve habituellement dans un sanctuaire rectangulaire, contre le petit ct oppos lentre, mais le paysage peut tre amnag pour le mettre en valeur, comme au sanctuaire de la Fortuna Primigenia dj cit.

2.4Basiliques

Labasilique,difice romain caractristique, remplit principalement une fonction commerciale et judiciaire. Il sagit dune grande salle rectangulaire, souvent termine par une abside, et divise par des colonnades en trois ou cinq nefs, dont celle du centre est surleve; la lumire entre par des fentres perces dans les parties hautes. La plus ancienne est celle de Pompi (IIesicle av.J.-C.), apparue avant les trois basiliques construites sur le forum romain, dont la basilique Aemilia (179av.J.-C.). Les forums impriaux de Rome montrent lvolution de ce type de btiment. La basilique de Maxence (dbut du IVesicle apr.J.-C.), acheve par Constantin dont elle contenait une statue colossale, formait la salle la plus spacieuse de lAntiquit; couverte de votes en berceau et de votes dartes, limitation des thermes, et faite pour accueillir des foules, elle annonce les cathdrales.

2.5difices de spectacle

Lespremiersthtres romains datent de la fin de la Rpublique. Le thtre romain est un difice compact constitu de trois parties, les gradins (cavea), lorchestra, en demi cercle, et ldifice scnique; les acteurs voluent sur une scne basse devant un mur trs orn (frons scenae). Les thtres peuvent tre implants en terrain plat, car les gradins ne stablissent pas sur une pente naturelle, comme dans les thtres grecs, mais sur des substructions votes. Pour les concerts, les Romains disposaient dun btiment couvert, lodon.

2.6Thermes

Lesthermesapparaissent particulirement reprsentatifs de la civilisation romaine. Il sagissait dtablissements de bains, mais, au-del de lhygine, ils favorisaient le sport, lpanouissement du corps et de lesprit, ainsi que la vie sociale; par ailleurs, ils offrent une dmonstration brillante des capacits techniques des Romains.

Aprsdesdbutssimples, des thermes dj luxueux sont construits Pompi la fin du IIesicle av.J.-C. ainsi que de grands thermes publics installs Rome par Agrippa vers 25-19av.J.-C. Aux thermes de Nron, Rome (vers 52apr.J.-C.), apparat le plan appel devenir caractristique des thermes impriaux, qui se multiplient dans la capitale et dans les villes de lempire (Trves, Lutce). Sur laxe de lensemble se succdent les principaux locaux lis au bain: piscine (natatio), bains froids (frigidarium), bains tides (tepidarium), bains chauds (caldarium), bords de salles de chauffe. De part et dautre, sagencent deux ensembles symtriques qui comprennent lun et lautre une entre, un vestiaire (apodyterium), une grande cour pristyle sur laquelle donnent de petites pices, la palestre, sorte de gymnase. Des salles de confrences, des bibliothques, des muses compltent ces ensembles qui bnficient de progrs techniques sous Trajan (98-117apr.J.-C.) et connaissent un dveloppement spectaculaire sous Septime Svre (dbut du IIIesicle apr.J.-C.). Les ralisations tardives occupent des surfaces normes 11ha pour les thermes de Caracalla, Rome, achevs en 216apr.J.-C.; 14ha pour ceux de Diocltien (298-306apr.J.-C.), tonnent par la hardiesse de leurs votes, ainsi que la richesse des mosaques et des sculptures qui les dcorent. Naturellement, les thermes privs, et bien des tablissements publics, navaient ni cette ampleur, ni cette complexit.

Larchitecturedeleau comprend aussi dinnombrables fontaines; on distingue les nymphes, fontaines monumentales pares dun important dcor; Hrode Atticus avait construit Olympie un nymphe (IIesicle apr.J.-C.) dcor des statues des membres de la famille impriale et de celle de sa femme, Annia Regilla.

2.7Ouvrages dart, grands travaux

Larchitectureromaine est largement urbaine, mais certains grands ouvrages concernent plus spcialement lamnagement du territoire.

Pourcontrleretdvelopper les territoires conquis, et galement faire du commerce, les Romains ont construit dinnombrables routes, au trac rectiligne caractristique. Ils ont galement excell dans la construction des ponts qui, partir du milieu du IIesicle av.J.-C., ont fait appel larc et la vote.

2.8Tombeaux

Lestombessontgnralement situes hors des villes, au bord des routes. Elles se prsentent sous des formes varies qui refltent les gots, les proccupations et le statut social de leurs commanditaires, et parfois des traditions locales particulires; le mode densevelissement, dinhumation ou dincinration, a galement une importance. Il est question ici des tombes construites et de tous les monuments funraires, qui pouvaient tre de simples stles ou des autels.

Paralllement,apparaissent des monuments originaux, par exemple, Rome, la pyramide de C.Cestius (poque dAuguste), inspire de lgypte, et le monument dEurysaces (fin du Iersicle av.J.-C.), boulanger enrichi, dcor de trous, qui imitent sans doute des mesures bl, et de reliefs montrant la fabrication du pain. Seuls les riches pouvaient soffrir de tels monuments. Pour les autres, il existait dinnombrables tombes collectives, comme celle quavait fonde Rome Pomponius Hylas (seconde moiti du IIesicle apr.J.-C.) ou celle des affranchis des Julio-Claudiens. Ce sont des hypoges (amnagements souterrains) vots comportant des niches, souvent des centaines, o taient dposes les urnes cinraires; la ressemblance avec des pigeonniers explique leur nom: columbaria. Les premiers chrtiens de Rome enterraient leurs morts dans des souterrains, les catacombes, mais ne pratiquaient pas la crmation. Certains secteurs de lempire, ou soumis linfluence romaine, se caractrisent par des formules particulires, comme les tours renfermant des columbaria de la rgion de Palmyre (Syrie); Ptra (Jordanie), des chambres mortuaires sont creuses dans des falaises et prsentent des faades trs labores, limage des palais hellnistiques dAlexandrie, sculptes dans la roche naturelle.

2.9Villes

Rome,fondesouslaforme dune confdration de villages, sest bientt dote dune place publique, forum (pluriel forums ou fora), mais sest dveloppe de manire anarchique. Les colonies, conues en une seule fois, prsentent un plan rgulier qui contraste avec les agglomrations chaotiques, dont Rome nest que lexemple le plus spectaculaire. La ville est carre, entoure dune enceinte et traverse par deux rues principales, perpendiculaires, le cardo (N.-S.) et le decumanus (E.-O.), qui aboutissent des portes. Des rues secondaires, parallles aux premires, dlimitent des lots (insulae) renfermant des maisons et des btiments publics; le forum occupe plusieurs lots lintersection des grands axes. Lurbanisme rgulier a une origine grecque et a t occasionnellement adopt par les trusques; la forme prcise de la ville romaine correspond, par ailleurs, celle du camp militaire romain. Timgad, en Algrie (100apr.J.-C.) en offre une bonne illustration; le dveloppement irrgulier de la ville, au-del de lenceinte, montre aussi que ce cadre pouvait tre gnant et transgress. Lapplication dans des sites en pentes conduisait des amnagements en terrasses dont Prneste constitue un exemple grandiose.

2.11Domus et insula

Nousnousfaisonsune ide de la maison romaine (domus) daprs celles de Pompi; pourtant, toutes ne possdaient pas le mme charme. Le type ancien, trusco-italique, comprend une entre troite (fauces) dbouchant sur la salle principale (latrium) dont le plafond comporte une ouverture (compluvium); un bassin situ au-dessous (impluvium) recueille leau de pluie, qui va dans une citerne; larrire de latrium souvrent le tablinum, sorte de bureau, une salle manger (triclinium), des chambres coucher (cubicula) et sur les autres cts, une cuisine (culina) ainsi que des pices de service. La maison a souvent un tage et un petit jardin (hortus). Les pices du rez-de-chausse situes sur la rue peuvent servir de boutiques. Ces amnagements sont reconnaissables dans une grande demeure aristocratique construite sur le Palatin, Rome, la fin du VIesicle av.J.-C. et dj dote dun systme pour vacuer les eaux uses. Les maisons possderont souvent des salles de bains et des latrines.

lafindelaRpublique, la maison romaine devient plus complexe et plus luxueuse. Des colonnes apparaissent dans latrium, o elles soutiennent les angles et parfois les bords de louverture du toit. Derrire latrium sinstalle une cour pristyle, qui renferme un jardin et autour de laquelle sagencent de nouvelles pices, dont la plus importante, loecus, est largement ouverte. ventuellement, un deuxime jardin stend au-del, et la maison se dveloppe aussi en largeur. La dcoration senrichit. La peinture et leau jouent un grand rle. On prend pour modles les maisons hellnistiques et parfois les palais; cest le cas de la maison du Faune, construite au dbut du IIesicle et dcore la fin, la plus grande (3000m2) des magnifiques maisons concentres dans la rgion de Pompi. La grande mosaque de la Bataille dAlexandre qui sy trouvait contribuait voquer une rsidence princire.

Lesbellesdemeuresde la capitale montrent un esprit diffrent. La partie o le matre reoit ses clients se dveloppe; les peintures contribuent en faire un cadre impressionnant en montrant de grands monuments, ventuellement des architectures palatiales.

Ilaexist,outreles maisons particulires, des immeubles tages (insulae), parfois six, malgr des limitations trois ou quatre, construits en bton et en brique, dont les propritaires louaient les appartements. Ils furent nombreux Ostie et Rome mme. On estime que 90p.100 des habitants vivaient dans 45000maisons de rapport, o ils souffraient de la salet, du bruit, de la chaleur et du froid.

2.12Palais et villas

Auguste,lepremierempereur (7av.J.-C.-14apr.J.-C.), habitait une maison simple sur le Palatin; les empereurs suivants feront difier des palais. La Maison dore de Nron (Domus Aurea) prsente dj une grande complexit, avec une vaste salle manger, mais larchitecte Rabirius construisit pour Domitien (80-90apr.J.-C.), sur le Palatin, le premier palais vritablement imprial, digne dun seigneur et dun dieu; il sarticulait en une partie rsidentielle, la Domus Augustana, et une partie officielle, la Domus Flavia, qui runissait un vaste triclinium, une imposante salle du trne et une basilique. On trouvait aussi des cours, des fontaines, des loggias, un jardin. Septime Svre y ajouta un nymphe grandiose, le Septizodium (203apr.J.-C.). La basilique de Trves appartenait au palais de Constantin (v.310apr.J.-C.).

Lesvillas,rsidences de plaisance, construites par de riches Romains, la priphrie des villes ou au bord de mer, voquent, encore mieux que les maisons, un certain art de vivre. Ce sont des proprits avec des parcs, des lacs, des grottes, des tombeaux, des thermes, etc. Les empereurs ont galement fait amnager des retraites, ou simplement des rsidences, rpondant leurs aspirations personnelles. La villa Hadrien (118-134apr.J.-C.), prs de Tibur (Tivoli), est justement clbre; elle regroupait des btiments raffins, parfois nigmatiques, dont les plus admirs pour leur originalit et la virtuosit qui sy dploient sont le Thtre maritime, la Place dor et la colonnade entourant le bassin du Canope. Dautres ensembles rappellent les villas aristocratiques, en plus somptueux, comme celui difi par Maxence au bord de la ViaAppia, prs de Rome, ou encore la rsidence de lempereur Diocltien, dans laquelle il se retira aprs avoir abdiqu (305apr.J.-C.), Split (Croatie), au bord de la mer Adriatique.

3SCULPTURE

Lasculptureromaineprsente une grande diversit dans les matriaux, les formats, les fonctions, les types et les styles. La statuaire spanouit avant tout dans le portrait; le relief produit des tableaux qui rsument parfois des scnes complexes, comme des batailles, mais se distingue par le got de la narration.

3.1Arcs de triomphe

Limportancedudcor dans les arcs de triomphe conduit les rattacher la sculpture, ainsi que dautres formes de monuments honorifiques et commmoratifs pourtant construits.

Lespremiersarcshonorifiques, offerts par la famille du ddicataire, remontent lpoque rpublicaine; cheval sur des voies particulires, ils portaient des statues de dieux ou celle du personnage honor, ainsi lev au-dessus de lhumanit ordinaire. lpoque impriale, larc honore lempereur ou un gnral de lentourage imprial; sa forme se complique et devient plus monumentale. On assimile aux arcs de triomphe les arcs simplement honorifiques et les portes en forme darcs. Larc triple offre un passage secondaire de chaque ct du passage central. On appelle ttrapyle ou quadrifront un arc qui couvre un passage en croix, avec quatre faades une baie. Diffrents lments soulignent les articulations de la structure ou la dcorent: entablement, colonnes, frontons, niches; des caissons dcorent les votes. Un attique surmonte lensemble, sorte de socle qui pouvait porter une inscription ddicatoire, des statues et, souvent, le char triomphal.

3.2Colonnes, autels honorifiques

Certainsmonumentshonorifiques romains consistent en une colonne ou un groupe de colonnes, surmonte de la statue du personnage honor. Les colonnes des empereurs atteignent une richesse et un format exceptionnels; la plus remarquable est la colonne historie installe par larchitecte Apollodore de Damas sur le Forum de Trajan, Rome o on la voit aujourdhui, portant la statue de saint Pierre.

Lacolonnetrajane(113-117apr.J.-C), en marbre, a un diamtre de 3,80m, une hauteur de 33m et de 40m avec la base. Elle est creuse et abrite un escalier, tandis quune frise sculpte longue de 200m senroule en spirale ascendante autour du ft. Elle retrace dans lordre chronologique les campagnes de Trajan contre les Daces (en Roumanie actuelle). Les pisodes choisis senchanent, seulement spars par des arbres et, pour chacun, le cadre est indiqu en dtail: le champ est entirement occup par des constructions, des lments naturels, parmi lesquels les personnages voluent diffrents niveaux. Le spectateur suit le rcit en tournant autour du monument; le retour de certains motifs, notamment lempereur et ses proches, facilite sa lecture. La base devait renfermer les cendres de Trajan; la colonne constitue son monument funraire. Elle slevait entre deux bibliothques, qui voquent limmortalit prodigue par les Muses, et en face du temple consacr aprs sa mort lempereur divinis.

3.4Portraits

Leportraitestunerussite majeure de la statuaire romaine. Les portraits sont conservs en grande quantit. Le format va de la miniature au colossal; la tte de la statue de Constantin rige dans la basilique du Forum (312-315apr.J.-C.) mesure avec le cou 2,60m. Les matriaux sont galement divers: terre cuite, marbre blanc destin tre peint, porphyre pour les statues dempereurs, bronze, mtaux prcieux, etc. Domitien exigeait des statues en or ou en argent. Les types eux-mmes varient bustes, statues en pied, assises, cheval, etc., ainsi que la prsentation et la fonction: par exemple, les temples abritent des statues de culte dempereurs; sur une place se dressent des statues honorifiques offertes par des gens reconnaissants leurs bienfaiteurs privs et publics; des portraits privs dcorent des maisons, des portraits dempereurs, les niches de grandes faades. Les portraits des empereurs jouaient des rles multiples et le prince imposait limage de lui-mme quil avait choisie. Lidentification des personnages illustres est facilite par le rapprochement avec les monnaies et les monuments, galement orns de portraits. Une effigie anonyme peut tre date daprs son costume, sa barbe, sa coiffure, refltant ainsi des modes successives bien rpertories.

4PEINTURE

Nousavonsunebonneconnaissance de la peinture murale. Lruption du Vsuve en 79apr.J.-C. a conserv Pompi, Herculanum, Stabies, Oplontis, un trsor de fresques, regroupes en quatre styles, dont la classification a t tendue lensemble de la peinture romaine.

4.1Le premier et le deuxime style

Lepremierstyle, style incrustation, en usage de 120 80av.J.-C., se rattache une tradition forme en Grce lpoque classique et dveloppe dans le monde hellnistique. Lenduit de stuc imite, par la couleur et par le relief, la construction ou le placage en marbres prcieux. La version romaine se caractrise par la hauteur du socle et la prsence dlments verticaux ou pilastres (maison de Salluste, Pompi).

Ledeuximestyle, style architectonique, domine de la fin du IIesicle av.J.-C. 20av.J.-C. environ; la villa des Mystres Pompi, celle de Fannius Synistor Boscoreale et la villa dOplontis en conservent les ralisations les plus remarquables en Campanie; il est illustr Rome par les dcors de la maison dAuguste (v.30av.J.-C.). La paroi semble reculer, puis souvrir sur des architectures et des paysages sacrs reprsents comme des dcors de thtre. Toutes les ressources de la peinture scnique sont mises en uvre dans ces dcors illusionnistes: convergence des lignes vers un axe, sinon vers un point de fuite unique, clair-obscur, attnuation de la couleur par la distance. Ces vocations conviennent la mise en scne de la vie des grands, notamment les tholos lies la royaut, et permettent limagination de svader dans une autre ralit. La clbre frise de la villa des Mystres, qui droule ses grandes figures tout autour dune pice, rappelle linitiation de la matrone aux mystres dionysiaques et mlange les lments humains et le monde divin.

4.2Le troisime et le quatrime style

Uneractionsamorce dans les peintures de la villa sous la Farnsine, Rome (20-10av.J.-C.); des tableaux remplacent les chappes lointaines. Dans le troisime style, la paroi redevient opaque; les lments architecturaux, grles et dcoratifs, la divisent en panneaux qui portent des tableaux et de multiples ornements raffins. Les peintures de la villa de Boscotrecase (10av.J.-C. ou 20apr.J.-C.) offrent le meilleur exemple de ce style lgant, caractristique de lpoque dAuguste. La maison de Lucretius Fronto Pompi (v.50apr.J.-C.) permet de constater une volution; les peintures du tablinum montrent une surcharge dornements, de tableaux, de figures, de couleurs contrastes rouge et noir et la rouverture de la paroi, dans le haut, sur des agencements en perspective.

Formvers50Rome, le quatrime style dure jusqu 90 environ. clectique, il combine plusieurs conceptions quillustrent le dcor de la Domus Aurea de Nron, conu par Fabullus, et quelques parois de Pompi peintes entre le tremblement de terre de 62apr.J.-C. et la destruction finale. Le corps de la paroi souvre au milieu et dans le haut, sur des architectures non pas inspires de la ralit comme celles du deuxime style, mais fantastiques et peuples de silhouettes. Ces effets illusionnistes coexistent avec une tendance dcorative issue du troisime style, qui explique la prsence de grands panneaux, parfois rouges, rehausss de tableaux, comme la maison des Vettii Pompi.

Lapeinturepostrieure, dont on a des exemples Ostie, transforme les compositions anciennes en un dcor linaire. Au IIesicle apr.J.-C., le style cadre se rpand, y compris dans les catacombes.

Destableauxsontreprsents au sein des architectures peintes sur les parois; ils nous donnent une ide de la peinture de chevalet disparue. Ils traitent des sujets mythologiques ou dautres thmes: paysages, jardins, natures mortes, scnes populaires, grotesques, portraits.

Lapeinturepompienne comporte quelques portraits, parfois idaliss, comme la tte dite de Sappho en raison dun ncessaire crire qui dsigne une bourgeoise lettre. Le seul portrait dempereur conserv reprsente Septime Svre et sa famille (Staatliche Museen, Berlin). Le portrait fut surtout rpandu en gypte o les croyances funraires traditionnelles se perptuaient; de nombreux cimetires ont livr des portraits de momies, dits portraits du Fayoum, daprs le site le plus riche. Ils sont peints sur bois ou sur toile, certains lencaustique les pigments tant mlangs de la cire. La majorit date des IIe et IIIesicles apr.J.-C. Les cheveux, la barbe, les bijoux montrent une volution, ainsi que le style, plus plat vers la fin.

5LES ARTS MINEURS

Lesartsditsmineurs comportent des techniques prcieuses, qui ont t particulirement prises. Quelques noms dartistes nous sont connus; ce sont souvent des Grecs, comme Dioscorids, graveur du sceau officiel de lempereur Auguste, et Ennion, auteur de pices en verre bleu, vert ou ambre.

TEMPLE DANS LES CIVILISATION DE ANTIQUITE 1PRSENTATION

Temple,dificecultuelcommunautaire, demeure de la divinit ou de son image, dans lequel s'organise un rituel servi par une architecture crmoniale spcifique d'une civilisation.

traverssesmodesde construction et son plan programmatique, le temple reflte les cadres matriels et les conceptions religieuses et politiques d'une socit, ainsi que les formes du pouvoir tatique.

2PROCHE-ORIENT

Selonlesenseignements tirs des fouilles archologiques, cest en Msopotamie que, dans le courant du IVemillnaire avant notre re, sont levs les premiers temples. Les temples archaques de la civilisation sumrienne, durant laquelle s'organisent entre autres les cits-tats dUruk, dUr, dEridu et de Lagash, diriges par des prtres-rois, comprennent une chambre (cella) oblongue, quipe d'une table de sacrifice, et une abside rectangulaire o est situ l'autel. L'adjonction progressive, autour du sanctuaire, de nombreux entrepts et ateliers ainsi que des logements du clerg aboutit la constitution de vritables villes-temples.

Aprslaprioded'Uruk (3200-2800av.J.-C.), les temples deviennent plus modestes. Leur plan reproduit celui de la maison cour intrieure. Au fond de la cella entre latrale, l'image de la divinit est dsormais place sur un podium. Seul le prtre y accde. Le temple d'Abou Tell Asmar en Irak, difi vers 2300av.J.-C., constitue l'exemple type du sanctuaire dont les diverses chambres de culte, les salles secondaires et les appartements du clerg sont articuls autour de plusieurs cours intrieures.

L'tapesuivantemontre des temples cella transversale, prcde d'une antichambre. L'entre axiale conduit directement l'effigie du dieu, dpose dans une niche ouverte dans le mur du fond de la cella flanque de pices annexes. Le temple d'Ishtar Babylone, difi vers 500av.J.-C., perptue un modle dj mis en uvre dans le temple d'Enki Ur quinze sicles plus tt.

Lesziggouratssesont dveloppes paralllement ces types successifs de temples depuis le IIIemillnaire. Ce sont des tours-temples tages accessibles par des escaliers et des rampes. Construite vers 600av.J.-C. par NabuchodonosorII, la ziggourat Etemenanki du sanctuaire de Mardouk, Babylone, est probablement ldifice qui a inspir lpisode biblique de la Tour de Babel. Sur une base carre de 90m de ct, elle compte sept tages dont les murs sont faits de briques mailles. Au sommet, le sanctuaire aux murs bleus et au toit dor culmine 90m de hauteur.

3GYPTE

Letemplegyptien,demeure des dieux, n'est accessible qu'au pharaon, car il est lui-mme divin, et aux prtres de la divinit. Il ne subsiste pas de vestiges des sanctuaires les plus anciens, raliss en bois ou en argile. Sous l'Ancien Empire (3000-2263av.J.-C.), les temples des pyramides et des ncropoles sont vous au culte funraire, dont le rituel essentiel est la dpose d'offrandes devant la grande stle fausse-porte. Les temples du Moyen Empire (21601680av.J.-C.) sont aussi mal connus. L'exemple le plus complet, Medinet Madi, montre un plan lmentaire: les statues divines sont abrites dans trois chapelles, prcdes d'une antichambre et d'un vestibule colonnes.

Letemplemonumentaln'apparat qu'au Nouvel Empire (15801085av.J.-C.), quand la puissance des prtres domine celle du pharaon. Le sanctuaire classique est situ au bord du Nil et comporte un quai amnag pour l'accostage des barques sacres lors des grandes processions de la statue du dieu sur le fleuve. Une alle de sphinx conduit du port l'entre du temple encadre de grandes tours, les pylnes. Ceux-ci ouvrent sur une grande cour entoure de colonnes, laquelle succde la monumentale salle hypostyle aux nombreuses colonnes. Elle mne au reposoir, chambre de la barque sacre. L'ultime pice est celle des trois chapelles qui abritent les statues de la triade divine. Autour du sanctuaire se dveloppent de nombreuses annexes destines aux animaux sacrs, aux trsors, aux offrandes et aux archives.

Lesplusgrandssanctuaires de l'ancienne gypte, comme le temple d'Amon Karnak, se sont constitus par l'adjonction progressive d'lments commands par des pharaons dsireux d'associer leur nom ces ensembles prestigieux. Les temples funraires du Nouvel Empire, comme celui de la reine Hatchepsout Deir el-Bahari, qui se substituent aux grandes pyramides de l'Ancien Empire, sont la synthse architecturale de la forteresse, du palais royal et du temple.

4MONDE GREC

Lespremierstemplesgrecs construits en pierre apparaissent la fin du VIIIesicle av.J.-C., date des plus anciens vestiges du temple d'Artmis phse. Ils appartiennent l'ordre dorique, dont les colonnes sont caractrises par un chapiteau form de l'chine et de l'abaque carr. Les plus anciens temples conservs de ce type sont en Grande Grce et en Sicile, Slinonte, Paestum et Agrigente.

Letempled'ordreionique, marqu par une colonne plus lance et un chapiteau volutes, est plus rcent. Apparu au VIesicle av.J.-C. en Asie Mineure, o les plus anciens vestiges se trouvent phse et Samos, il est rare en Grce continentale. L, les exemples les plus clbres sont lrechthion et le temple d'Athna Nik, rigs au Vesicle sur l'Acropole d'Athnes. L'ordre corinthien, avec son chapiteau feuilles d'acanthe et pousses en volutes, n'apparat qu' la fin du Vesicle, dans l'ornementation intrieure de temples doriques ou ioniques (voir colonne, architecture).

Lafaaded'untemple grec, dfinie par l'un des trois ordres, est invariablement forme de trois lments. Le parvis degrs, ou crpis, constitue le soubassement des colonnes, dont le nombre est un qualificatif de description: ttrastyle (4colonnes), hexastyle(6), octostyle(8), dcastyle(10). La colonnade supporte l'entablement qui comprend l'architrave, les triglyphes et les mtopes doriques ou la frise ionique. La corniche, enfin, englobe le fronton triangulaire orn de reliefs sculpts (voir Grce antique, art de la).

Leplandestemplesgrecs, majoritairement rectangulaire, n'est pas dtermin par les ordres, mais par l'agencement externe des colonnes. Le temple in antis ne compte que deux colonnes en faade, places entre les deux murs latraux. Si les colonnes, gnralement au nombre de quatre, sont mises devant ces murs, il s'agit d'un temple prostyle. Quand l'difice est entour de colonnes sur les quatre cts, c'est le temple priptre (le plus frquent). L'intrieur est subdivis en deux salles d'ingale importance: le vestibule ou pronaos, et la cella ou naos, qui abrite la statue de la divinit et laquelle les fidles n'accdent qu'exceptionnellement. Les rites sacrificiels se pratiquent sur l'autel plac l'extrieur, devant la faade du temple.

5MONDE ROMAIN

Lespremierstemplesempruntent directement la tradition trusque dont l'lment essentiel, qui perdure durant toute la civilisation romaine, est la surlvation de l'difice au-dessus d'un puissant podium qui ncessite l'adjonction d'un escalier monumental, le plus frquemment frontal. rig en 509av.J.-C. sur la colline du Capitole Rome, le temple ddi Jupiter, Junon et Minerve, avec sa triple faade hexastyle et sa cella tripartite, est le symbole politique de la Rome rpublicaine et un modle export dans les provinces de l'empire. Aprs l'avnement du principat d'Auguste, en 27av.J.-C., le culte imprial se substitue rapidement la religion civique traditionnelle, galement concurrence par l'introduction de plusieurs cultes orientaux jusqu'au triomphe dfinitif de la religion chrtienne.

L'adoptionrapidedes canons de l'architecture grecque est nettement perceptible dans la construction des temples romains ds l'poque tardo-rpublicaine. Avec un chapiteau aux feuilles d'acanthe plus naturalistes, une frise rinceaux et une corniche modillons, l'ordre corinthien, ainsi adapt au got romain, est le plus pris ds le dbut de l're impriale. La Maison carre de Nmes, ddie aux petits-fils d'Auguste, les princes de la Jeunesse, est conforme ce modle. Ce temple est galement conu selon la formule du pseudo-priptre, spcifiquement romaine, dans laquelle les colonnes qui entourent la cella sont engages dans ses murs. Un portique trois ailes encadre le plus souvent l'esplanade du forum, rserve au temple du culte officiel de la cit.

Lesprogrsdestechniques de construction, notamment dans la mise en uvre des votes concrtes, permettent d'difier des temples coupoles oculus znithal, dont le Panthon de Rome, reconstruit par Hadrien au IIesicle apr.J.-C., est lexemple le mieux conserv. Les temples du sanctuaire de Baalbek, au Liban, sont rvlateurs, quant eux, du vif attrait quexercent les lignes courbes absentes de l'architecture grecque et la surcharge dcorative. Ce got baroque avant la lettre est caractristique des provinces orientales de l'Empire romain.ARCHITECTURE PALEOCHRETIEN1PRSENTATION

Palochrtien, art,artdessixpremiers sicles de lre chrtienne, en Occident et en Orient, dans les territoires soumis la domination romaine.

Laccessionautrnede Constantin le Grand, en 306, suivie en 313 des dits de Milan, qui accordent la libert de culte aux chrtiens, marque le dbut de la priode la plus riche de lart palochrtien, que lon peut diviser en trois phases: lpoque constantinienne (IVesicle), lpoque thodosienne (IVe et Vesicles), et lpoque justinienne (VIesicle). Si lart qui prcde ces dates peut tre qualifi de palochrtien, la grande poque classique correspond bien au rgne de Constantin, priode de dveloppement officiel dune premire architecture chrtienne. Reprenant ses dbuts les formes de lAntiquit tardive, en rupture avec la tradition formelle hellnistique, et abandonnant le naturalisme pour une conception symbolique et dcorative, lart palochrtien dOrient est contemporain partir du Vesicle du premier style byzantin.

2LARCHITECTURE

Malgrlexistencede vestiges de btiments publics (thermes, thtres, amphithtres, hippodromes, etc.) et bien quils aient subi des rfections nombreuses, les difices religieux restent les btiments les plus reprsentatifs et les plus connus de lpoque. Aprs les catacombes et les titulae, ces maisons prives dans lesquelles se tenaient en secret des runions religieuses, une architecture chrtienne officielle apparat. Elle rvle en Orient comme en Occident la mme utilisation du plan basilical pour les glises et de la structure en dme, en particulier pour les baptistres.

2.1La basilique

Pouroffrirunlieude rassemblement aux communauts chrtiennes, les glises sont riges sur le plan des salles destines aux assembles civiles romaines, les basiliques, ce qui donnera lieu au cours des IVe et Vesicles, Rome, la construction de gigantesques difices de ce type, coiffs dun toit en charpente. Le plan prvoyait souvent un atrium (cour borde de portiques devant la faade de lglise), un narthex ou porche dentre, une longue nef flanque de bas-cts, parfois un transept (espace perpendiculaire la nef) et une abside semi-circulaire ou polygonale (extrmit du chur rserve au clerg) oppose la nef. En face de labside, lautel tait lev sur lemplacement du lieu sacr. Les lments de construction colonnes, panneaux dcoratifs, maonnerie et tuiles de bronze provenaient gnralement des difices impriaux. Lensemble du Latran (palais papal, basilique et baptistre), premier sige de lglise de Rome, est difi sous Constantin partir de 313, loin du centre paen encore hostile au christianisme. Saint-Jean-du-Latran constitue la premire basilique monumentale palochrtienne cinq nefs, avec transept et abside. Constantin lui fait ajouter la basilique primitive de Saint-Pierre, probablement construite entre 319 et 350, qui prsentait galement cinq nefs, un large transept et tait prcde dun quadruple portique, ainsi que Saint-Paul-hors-les-Murs. Des glises de moindre importance sont galement difies selon le plan basilical. Cest le cas, notamment, de Saint-Apollinaire-in-Classe Ravenne et de Sainte-Sabine Rome, bties toutes deux au Vesicle.

Suivantlesrgions,les btiments religieux adoptent les particularismes locaux ou les influences dominantes. Une architecture varie se dveloppe ainsi et lon btit des glises sur des plans cruciformes (Milan), nef unique (Istrie), des cathdrales doubles (Trves), etc.

2.2Les structures en dme

Lesbaptistres,mausoles et martyria destins abriter les tombeaux des martyrs, sont levs selon un plan centr. Leur forme est circulaire ou polygonale pour permettre aux fidles de voir lobjet de vnration fonts baptismaux, sarcophage ou lieu saint depuis le clotre entourant le site. Le baptistre du Latran, fond en 313, avait lorigine une forme de rotonde. Cette lgante construction circulaire tait entirement compose de matriaux de remploi. Les portes en bronze massif et les fonts baptismaux un imposant bassin en porphyre provenaient des thermes de Caracalla. Construite au IVesicle pour abriter la spulture de Constance, sur de Constantin, lglise Sainte-Constance de Rome, de forme circulaire et couronne dune coupole, est un bel exemple de mausole chrtien primitif. Le sarcophage en porphyre magnifiquement sculpt, qui se trouve aujourdhui au muse du Vatican Rome, tait plac sous la coupole. Le mausole abritant la tombe de Galla Placidia, difie au Vesicle Ravenne, tmoigne galement de lutilisation du plan en croix grecque. Les martyria les plus connus sont lglise du Saint-Spulcre Jrusalem et lglise octogonale de la Nativit Bethlem, toutes deux construites au IVesicle. Par la suite, une basilique a t ajoute ces deux difices afin daccueillir les foules de plerins.

Lespartiesextrieures des constructions palochrtiennes, gnralement simples et dpouilles, contrastent avec la richesse de la dcoration intrieure: sols en marbre, panneaux muraux, fresques, mosaques, luminaires et somptueux objets en or et en argent destins lautel.

ARCHITECTURE BYZANTIN1PRSENTATION

byzantin, art,artdel'Empireromain d'Orient dont la capitale tait l'ancienne ville grecque de Byzance, devenue Constantinople du nom de l'empereur romain Constantin, en 330apr.J.-C. L'Empire byzantin survcut prs de mille ans l'Empire romain d'Occident qui s'effondra en 476. L'art byzantin se rpandit dans une bonne partie du monde mditerranen, et, vers l'est, jusqu'en Armnie. Bien que la conqute turque ait fait de grands ravages dans Constantinople au XVesicle, il subsiste ailleurs suffisamment de tmoins de l'art byzantin pour nous permettre de le connatre et de l'apprcier.

L'artetl'architecture byzantins se dvelopprent pour glorifier l'empereur et l'glise chrtienne d'Orient ou orthodoxe. la diffrence de l'glise occidentale, dont les fidles vnraient encore les reliques de saints la fin du Moyen ge, l'glise d'Orient prfrait une forme plus contemplative, concentre sur la vnration d'icnes, portraits de religieux, styliss et souvent prsents de face. L'icne tait souvent excute sur un petit panneau peint.

Unegrandepartiedel'art byzantin est imprgne de la qualit sacre et solennelle des icnes, dont l'origine artistique remonte la Msopotamie et l'arrire-pays de la Syrie et de l'gypte, depuis le IIIesicle apr.J.-C. L'art hiratique, li aux rites de l'ancien Orient y revivait dans les fresques juives et paennes dans la romaine Doura Europos sur l'Euphrate, et dans les fresques chrtiennes des premiers monastres de la Haute-gypte. Mais paralllement, et jusqu' la fin du rgne de Constantin, l'hellnisme survcut Antioche et Alexandrie. Il influena galement la peinture romaine telle qu'elle fut pratique Rome et Pompi.

L'artbyzantincontinua d'exploiter son hritage hellnistique comme source d'inspiration et de renouvellement. Nanmoins, l'expression classique fut abandonne au profit du caractre transcendantal de la foi orthodoxe. L'art palochrtien des IIIe et IVesicles s'tait content de reprendre le style et les formes du paganisme classique, dont la plus typique, la statue, avait une prsence physique tangible. Avec le triomphe du christianisme, les artistes cherchrent voquer plutt le caractre spirituel des saints. Les peintres et les mosastes, en vitant de prendre un modle pour leurs personnages, liminaient toute suggestion de forme humaine relle. Ainsi, la production de statues fut totalement abandonne aprs le Vesicle. La sculpture se limita essentiellement des plaques d'ivoire (appeles diptyques) en bas-relief, aux effets sculpturaux limits.

2LA PREMIRE PRIODE

Ilseraitplusjustede qualifier l'art de l'Empire du Vesicle de post antique que de protobyzantin. Peu aprs 500, poque o les portraits sur plaques d'ivoire des consuls de Byzance avaient le caractre hiratique impersonnel des icnes, on note une transition entre le classicisme palochrtien et la naissance du style byzantin. L'ge d'or de l'art et de l'architecture protobyzantins concida avec le rgne de Justinien (527-565), btisseur et protecteur des arts.

1.2Architecture

Durantlapriodeprotobyzantine, les styles d'architecture des glises sont tout aussi varis que les styles artistiques. Nanmoins, il en existe deux types principaux: celui de la basilique, avec une nef borde de colonnes termine par une abside en demi-cercle et couverte d'une charpente, et celui de l'glise, centre vote de pierre, dont les composantes sont regroupes sous un dme central. Ce type prdomina toute cette priode.

L'effetproduitestcelui d'une coupole suspendue dans les airs; les supports quatre immenses contreforts sont visibles de l'extrieur, mais sont parfaitement cachs de l'intrieur. Cette impression est renforce par les mosaques et les revtements de marbre poli qui couvrent les murs et les arches intrieures.

3L'ICONOCLASME

L'gliseorientaleintgrait les uvres d'art, mais certains de ses membres s'opposrent toute reprsentation de scnes et de personnages sacrs. Cela dclencha l'iconoclasme; en 726, l'empereur LonIII ordonna la destruction dans tout l'Empire, non seulement des icnes, mais de toutes les reprsentations de la personne humaine. Seule l'Italie rsista.

Durantcettepriode, cependant, les arts dcoratifs prosprrent. Cela est visible dans les riches volutes de feuilles d'acanthe du Dme du Rocher (685-705) Jrusalem, et les dlicieux paysages d'arbres au feuillage lger de la Grande Mosque (706-715) de Damas. Certaines des plus anciennes soieries byzantines, parvenues nous de cette priode, empruntent leurs motifs des dessins persans plus anciens. Imports d'Orient, ils furent utiliss dans les glises occidentales comme revtements d'autels et comme linceuls dans les tombes des saints et des souverains.

4PRIODE MDIO-BYZANTINE: LA RENAISSANCE MACDONIENNE

L'interdictiondesreprsentations figuratives fut enfin leve en 843, et, avec l'avnement de la nouvelle dynastie des Macdoniens (867-1056), commena un second ge d'or pour l'art byzantin, la priode mdio-byzantine. Durant cette priode, appele renaissance macdonienne, l'art connut un important renouveau classique; les manuscrits enlumins des IXe et Xesicles que nous avons conservs de cette priode en sont un bon exemple. Les illustrations pleine page s'inspirent des manuscrits de la priode de plein panouissement du style hellnistique (dont il ne reste rien), datant de la fin de l'Antiquit.

4.1Architecture

Encontrasteavecles nouveauts artistiques de l'ge de Justinien, la priode mdio-byzantine fut une re de consolidation. Les caractres rguliers de l'glise centre se fixrent, et les thmes abords dans les mosaques des glises furent systmatiss, pour se conformer la foi et aux pratiques orthodoxes.

Letypecourantdel'glise centre mdio-byzantine tait la croix grecque inscrite. Comme Sainte-Sophie, son principal lment tait un dme central couvrant un plan carr, dont partaient les quatre bras gaux d'une croix. Cependant, le dme n'tait pas, en gnral, support par des pendentifs, mais par des trompes (petites arches) disposes dans les diagonales des angles du carr. Les parties les plus basses de l'glise correspondaient aux zones situes entre les bras de la croix et le grand carr dans lequel s'inscrivait toute l'glise.

5PRIODE MDIO-BYZANTINE: L'ART DES COMNNES

Ladeuximephaseimportante de la priode mdio-byzantine concida avec le rgne de la dynastie des Comnnes (1081-1185). Les nouvelles tendances artistiques de cette priode se poursuivirent durant les sicles suivants. Une approche humaniste, absente jusque-l de l'art byzantin, se fait sentir dans la Vierge de Vladimir (v.1125, galerie Trtiakov, Moscou). Au lieu de son air habituellement absent, la Vierge Marie y presse sa joue contre celle de son enfant dans un baiser. L'humanisme des Comnnes se rencontre encore dans le nouveau thme du Threnos, lamentation sur le corps du Christ mort, rendu avec intensit dans une fresque de 1164 dans l'glise Saint-Pantlimon de Nrzi, en Croatie. Tout comme la Vierge de Vladimir, cette fresque est l'uvre d'un peintre de Constantinople.

6LA PRIODE DES PALOLOGUES

Lebrefintermdedurant lequel Constantinople subit la loi de l'Occident se termina en 1261, lorsque la dernire dynastie byzantine, celle des empereurs Palologues (1258-1453), accda au pouvoir. Ce fut cette poque que fleurit une dernire fois l'art byzantin, et sa vitalit ainsi que sa crativit demeurrent inchanges.

6.1Architecture

Denouvellesformesarchitecturales, qui s'annonaient dj durant la priode des Comnnes, prirent alors leur essor. En gnral, les lignes verticales des glises s'accenturent, et l'glise cinq coupoles devint la norme. Les tambours, lments circulaires sur lesquels reposent les dmes, taient souvent levs et octogonaux. Les dmes eux-mmes furent souvent rduits de petites calottes. Un soin tout particulier fut apport l'ornementation extrieure.

ARCHITECTURE ROMAN1PRSENTATION

Roman, art,productionartistique de l'Occident s'tendant depuis la fin du Xesicle jusqu' la seconde moiti du XIIesicle.

2ARCHITECTURE

LepremiertiersduXIesicle est principalement caractris par une intense phase de recherches aboutissant une nouvelle dfinition de l'architecture, partir de l'hritage palochrtien et carolingien, aprs transformation de chacun des lments constituant le monument. partir des expriences menes prcdemment dans les cryptes carolingiennes, comme celle de Saint-Germain d'Auxerre, les architectes romans laborrent essentiellement deux nouveaux types de plans de chevet: le chevet chapelles chelonnes et le chevet dambulatoire chapelles rayonnantes.

3SCULPTURE

Dslesenvironsdel'an mil, l'attention des sculpteurs se porte sur les chapiteaux. Toutefois, manquant de modles, ils durent reconstituer un rpertoire. On copia des chapiteaux du haut Moyen ge drivs du type corinthien antique (Saint-Aignan d'Orlans) ou de la tradition byzantine (chapiteau ttes de blier de la nef de Saint-Germain-des-Prs Paris). On assiste galement une vritable redcouverte du chapiteau corinthien antique (tour-porche de Saint-Benot-sur-Loire; Bernay). On emprunta aussi aux autres arts dont on transposa les motifs sur la corbeille du chapiteau: tissus orientaux Vignory (chapiteau avec des lions affronts de part et d'autre d'un arbre palmette); motifs emprunts l'orfvrerie ottonienne Bernay ou l'enluminure du style de Winchester Jumiges; scne de jeux du cirque issus d'un diptyque consulaire byzantin en ivoire (Mobecq); entrelacs de tradition du haut Moyen ge (clotre de Tournus), motif qui s'est maintenu dans le centre de la France beaucoup plus tard qu'ailleurs, jusque vers la fin du XIesicle (Conques). La premire sculpture romane cra aussi des uvres plus originales, comme des chapiteaux figurs (homme-chapiteau de Saint-Bnigne de Dijon) ou associant des tres humains avec des cratures chimriques.

4PEINTURE ET ARTS DE LA COULEUR

Lapeinturemuraleexerce un rle de premier plan dans la perception du monument. Les lments architecturaux et les chapiteaux taient dans la plupart des cas complts par des motifs ornementaux peints (chapiteaux peints du rond-point de Saint-Hilaire-le-Grand Poitiers). Mais, surtout, l'essentiel du message iconographique se trouvait peint sur les parois et la vote de l'difice. Pour la premire moiti du XIesicle, les ensembles conservs sont rares. Les sources mentionnent un cycle de l'Apocalypse et un Jugement dernier aujourd'hui disparus excuts vers 1020-1030 par Odolricus, moine de Saint-Martin de Tours, au revers de la faade de l'glise de Saint-Benot-sur-Loire. En Italie, l'glise de Galliano (au sud de Cme) possde une reprsentation du Jugement dernier des environs de l'an mil encore tributaire des solutions du pass. Il en va de mme pour la chapelle d'axe de la crypte de la cathdrale d'Auxerre o figure sur la vote une croix avec le Christ cheval entour d'anges. Le style et la palette restreinte des couleurs poursuivent encore la tradition carolingienne.

5LES ARTS SOMPTUAIRES

l'poqueromane,la production d'objets en matriaux prcieux pour les trsors d'glises, afin de glorifier le monde divin, fut aussi importante qu'aux poques prcdentes. Les ateliers de sculpture sur ivoire restrent trs actifs en Italie. Quant la statue-reliquaire de sainte Foy Conques, confectionne partir d'une me de bois recouverte de feuilles d'or ornes de gemmes, elle tmoigne de la grande matrise des

orfvres aux environs de l'an mil.ARCHITECTURE GOTHIQUE1PRSENTATION

Gothique, art,productionartistique de lOccident mdival apparue vers 1140 et finissant, pour les ralisations majeures, dans les premires dcennies du XVIesicle.

2ARCHITECTURE

Vers1130,dansledomaine royal franais, correspondant lle-de-France et ses marges, les architectes adoptrent logive pour voter les difices. Si les premiers essais de votes dogives en Lombardie et dans le monde anglo-normand datent de lextrme fin du XIesicle, structurellement et plastiquement les monuments demeurent romans. En revanche, en le-de-France, lutilisation de logive entrana une mutation radicale de ldifice, aboutissant une nouvelle dfinition de lespace. Le votement sur croises dogives est constitu de deux arcs diagonaux qui sentrecroisent avec, au centre, une clef. En principe, on construit dabord les ogives, la partie active de la vote, puis on comble les votains. Par rapport aux diffrents types de votes romanes, les pousses ne sont plus continues mais ponctuelles. Ainsi, le contrebutement du monument au point de retombe des ogives par des arcs-boutants extrieurs permet dvider lessentiel de la paroi tout en construisant de plus en plus haut. Outre les percements rpts, logive autorise une conception plus unitaire de larchitecture puisquelle sadapte tous les types demplacements alors que dans lart roman, en principe, chaque espace appelle une vote spcifique. cette unit du votement correspond une unit du volume. Alors que lart roman se caractrise par une hirarchie des espaces la hauteur se modulant entre la croise, le chevet et la nef, larchitecture gothique favorise, au contraire, lunit du volume intrieur, confrant au vaisseau central une mme hauteur depuis la nef jusqu la croise. Il en va de mme de llvation, identique dans lensemble du monument. lextrieur, les masses sont galement moins individualises que dans larchitecture romane.

Larecherchedespaces de plus en plus amples, en particulier pour les chevets, constitue galement lun des caractres essentiels de larchitecture gothique. En outre, en rupture avec le pass roman o les chapelles rayonnantes sont en nombre limit, isoles les unes des autres, le chevet des difices gothiques est entirement envelopp par une srie de chapelles rayonnantes jointives, formant une couronne continue clairant indirectement le dambulatoire et le sanctuaire. lintrieur, les chapelles sont unies par de puissantes piles composes qui canalisent, en un faisceau de colonnettes, lensemble des retombes des votes et des arcs.

Lechevetdelabbatiale de Saint-Denis (1140-1144), bti linstigation de labb Suger, compte parmi les premires grandes ralisations gothiques. Toutefois, larchitecte alla extrmement loin dans la tentative de fusion des espaces en concevant un double dambulatoire spar par une simple file de colonnes en dlit et ouvrant sur une srie de neuf chapelles qui communiquent largement entre elles. Cette solution neut gure de descendance directe. Avec ses cinq chapelles rayonnantes contigus et spares par une paisse cloison, le plan de labbatiale de Saint-Germer-de-Fly (v.1135), dans le Beauvaisis, apparat plus prometteur, mais ses dimensions demeurent encore modestes. Quant llvation quatre niveaux (grandes arcades brises, tribunes votes, ouvertures sous combles et fentres hautes), identique dans le chevet et dans la nef, elle anticipe celle des grands chantiers ouverts autour de 1160 (Notre-Dame de Paris). Pour les grandes arcades, larchitecte opta pour des piles losanges dont la structure correspond aux retombes en biais des ogives. Celles-ci sont quadripartites et implantes sur des traves barlongues (rectangulaires).

Contemporaineduchevet de Saint-Denis, la cathdrale de Sens comporte dans son lvation et sa structure nombre de solutions riches dun bel avenir. Comme pour de nombreux monuments du premier art gothique, larchitecte vota le vaisseau central dogives sexpartites sur traves carres, entranant ainsi une alternance entre des retombes faibles et des retombes fortes. Llvation compte trois niveaux: grandes arcades brises, tribunes sous combles et fentres hautes. Entre les traves nettement individualises par des colonnettes montant de fond, la paroi, rduite un simple squelette, est presque entirement vide sur trois niveaux coordonns dans leur verticalit. Aussi, pour maintenir une telle structure, le matre de la cathdrale de Sens fut, semble-t-il, le premier architecte utiliser larc-boutant externe, alors que larchitecte de Saint-Germer-de-Fly recourut encore larc-boutant dissimul sous les combles, dj utilis dans certains monuments romans anglo-normands. Le matre de la cathdrale de Sens construisit probablement aussi le chevet de labbatiale parisienne de Saint-Germain-des-Prs (v.1145), adoptant pour cet difice le mme type dlvation trois niveaux et une batterie darcs-boutants. Toutefois, si le plan de la cathdrale de Sens demeure fidle une solution labore dans le monde roman bourguignon (un dambulatoire possdant une unique chapelle daxe), le chevet de Saint-Germain-des-Prs, avec ses neuf chapelles contigus spares par un mur sur lequel prend appui la cule des arcs-boutants, put davantage servir de modle pour les constructions futures. Les difices entrepris vers 1160 sont conus selon une chelle encore plus importante et possdent, pour la plupart, une lvation quatre niveaux comprenant des tribunes votes (les cathdrales de Paris et de Laon, le transept et la nef de la cathdrale de Noyon, le bras sud de la cathdrale de Soissons, labbatiale de Saint-Remi de Reims), ce qui nempche pas une infinie varit de solutions. Ainsi, larchitecte de la cathdrale de Paris opta pour un plan aux contours relativement simples, une structure des plus lgres et une paroi mince, traite de faon graphique, quatre niveaux (grandes arcades, tribunes, roses ouvrant sous les combles et fentres hautes). Bien que le votement soit sexpartite, les retombes sont uniformment canalises par des faisceaux de trois colonnettes reues par les piles circulaires des grandes arcades, refusant ainsi les effets dalternance.

LacathdraledeLaon prsente galement quatre niveaux (grandes arcades, tribunes, triforium et fentres hautes); elle dveloppe les effets plastiques: multiplication des tours (au nombre de sept), transept saillant, chevet plat jouant sur la profondeur du mur. La paroi, plus paisse qu Paris, permet un ddoublement du mur, crant ainsi des effets de diaphanie en mnageant, pour la premire fois, un triforium.

LouestdelaFrance, correspondant au domaine Plantagent, dveloppa paralllement une architecture gothique aux caractres spcifiques, partir des traditions romanes locales. Les monuments possdent des traves carres votes dogives au bombement trs accus, soit sur une nef unique (la cathdrale dAngers, partir de 1148), soit sur trois nefs dgales hauteurs (la cathdrale de Poitiers, partir de 1162). Hors des frontires, le nouveau style gothique sexporta ds 1170 en Angleterre, avec la construction de la cathdrale de Canterbury, confie larchitecte franais Guillaume de Sens puis Guillaume lAnglais. Le monument voque la cathdrale de Sens et le chevet de Saint-Germain-des-Prs, avec toutefois certains particularismes qui marqurent larchitecture gothique doutre-Manche, comme lutilisation de colonnettes en dlit en marbre sombre et la prsence dune chapelle daxe trs dveloppe.

Aveclaconstructiondes cathdrales de Soissons et de Chartres, les annes 1190 inaugurent une nouvelle phase de larchitectu