TOUTE L’ACTUALITÉ BRÛLANTE DU ROCK EN ROMANDIE Daily …

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TOUTE L’ACTUALITÉ BRÛLANTE DU ROCK EN ROMANDIE 70 Le 9 octobre prochain sortira dans les salles suisses 'Through the Never' le nouveau film en 3D de Metallica. A occasion de la première européenne à Berlin, nous avons eu l’occasion d’en parler avec Lars Ulrich, batteur et membre fondateur du groupe. D 'où est venue cette idée d’un hybride entre concert et action movie ? C’est la façon dont nous fonctionnons, c’est notre ADN qui nous fait faire tous ces trucs fous. L’idée date de 1997. A ce moment- là, il n’y avait pas de films d'Hollywood en IMAX, mais seulement des images d’escalades ou de films sur les grenouilles et la nature. Ils nous ont approchés pour faire un film spécial, mais à cette époque les caméras étaient trop grandes et compliquées et donc nous avons abandonné le projet. Mais il y a quatre ans, nous avons repris l’idée de tourner un film en 3D pour les salles. A quel niveau le groupe était impliqué dans le projet ? Pour la scène, nous avons travaillé avec ce type, Mark Fisher(U2, Rolling Stones). Nous voulions introduire tous les éléments théâtraux depuis nos premiers albums, comme les croix ou la statue de Doris, surtout pour donner la chance au plus jeunes de revoir ça. Nous étions très impliqués, mais parfois la meilleure façon d’être impliqué dans un processus est de ne pas l’être en permanence car tu as besoin d’un peu de recul. J’ai fait le choix conscient de ne pas être sur place car je peux t'assurer j'aurais été trop impliqué. Le résultat est très impressionnant, mais je suis sorti du cinéma avec aussi une sensation d’inachevé. J’aurais voulu plus de concert, plus de parties de film. Je voulais aussi plus d’histoire. Quand nous avons regardé les premiers six mois de tournage, nous voulions plus d’histoire, plus de Dane DeHaan (ndlr : l’acteur principal). Toutes les images tournées sont dans le film. Le problème est que Dane a été choisi pour tourner le nouveau 'Spiderman' et les producteurs l’ont bloqué pour six mois. Du coup, nous l’avons eu un seul jour en avril, pour refaire quatre ou cinq scènes. A quel point ça a été un défi pour Nimród de tourner ? Un concert n’est pas comme un film. Je ne sais pas vraiment. Le concept était d’amener les caméras et le public sur scène et leur donner la sensation de faire partie du show. La plupart des concerts vidéo ont un point de vue extérieur, mais nous voulions le contraire : depuis la scène regarder vers l’extérieur, comme si le public faisait partie du concert. Le fait que le protagoniste ne parle pas pendant tout le film, comme dans les vieux films muets de Buster Keaton, c’est une idée de qui ? Honnêtement ? Nous avions les deux mondes (concert et film), les deux sont cool et nous avons dû les mélanger. Qu’est-ce qui ce serait passé si après tout le temps perdu nous n’avions pas obtenu un film comme résultat ? Je trouve que Dane est génial, que tout ce qu’il fait est une interprétation physique, comme Buster Keaton. C’est du body-language. C’est pour ça qu’il est autant magnétique, autant doué. [AG], [DM] Retrouvez l’intégralité de cette interview sur www.daily-rock.com Daily Rock METALLICA Les concerts 2 – 3 • Editors Les interviews 4 – 7 • Filter • Dream Theater • Aïe ça gicle • We Came as Romans • Anneke van Giersbergen • Deftones Le calendrier 8 – 9 Les dossiers 10 – 11 • Blood Empire Les chroniques 13 – 15 • Elizabeth • Green Fairy • Ministry • Chimaira • Arctic Monkeys Daily rockeurs, Daily rockeuses, bien, faisons le point ! Je voulais commencer cet édito par 'Y'en a marre', mais après mûres réflexions, commencer un édito par une note positive représentée par le 'bien' vous donnerait plus envie de le lire. Et pourtant... Y en a marre ! Dans la sphère artistique, et notamment musicale, ça gueule de partout, ça s'indigne comme quoi l'industrie du disque se casse la figure, on n'arrive plus à vivre de notre passion, et pourquoi l'organisateur du concert veut même pas me donner un cachet correct? Cette même personne tenant ce discours plaintif et renfrogné télécharge illégalement des mégatonnes d'albums plutôt que de les acheter chez son dealer du coin, tout en ne crachant pas sur une invitation pour aller voir un concert d'un de ses potes (tout aussi fauché que lui) : payer vingt balles pour une soirée avec cinq groupes locaux à l'affiche, t'es malade ou quoi ? Hé mec, si t'arrêtais de te toucher la nouille en dépensant ton pognon dans la zik plutôt que dans la binouze et que tu sortais tes doigts du fi... oups... on m'annonce que mon édito devient trop vulgaire. Hé mec, si t'arrêtais de geindre en pleurant dans ta bière à huit balles dans un bar surfréquenté que tu n'as pas pu t'acheter un CD à vingt balles... Loin de moi l'idée de t'empêcher de picoler mais... Nous créons notre propre gangrène et nous nous y royaumons, prétendant qu'il n'y a pas d'autres moyens. Pourtant, les fans de rock sont là, vous en faites partie, mais pensez-y à deux fois avant de rouspéter sur quoi que ce soit qui nécrose l'industrie musicale actuelle. Sortez, découvrez, lisez, soyez curieux, voyagez, mettez la main au porte-monnaie pour ce qui vous semble juste, pas parce qu'il le faut. Laure Noverraz [email protected] édito 'Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde' Gandhi 3D OU JAMAIS ! GRATUIT OCTOBRE 2013 www.daily-rock.com Metallica « Through the Never 3D » Ascot Elite Film www.metallica.com

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TOUTE L’ACTUALITÉ BRÛLANTE DU ROCK EN ROMANDIE

70

Le 9 octobre prochain sortira dans les salles suisses 'Through the Never' le nouveau film en 3D de Metallica. A occasion de la première européenne à Berlin, nous avons eu l’occasion d’en parler avec Lars Ulrich, batteur et membre fondateur du groupe.

D 'où est venue cette idée d’un hybride entre concert et action movie ?C’est la façon dont nous fonctionnons,

c’est notre ADN qui nous fait faire tous ces trucs fous. L’idée date de 1997. A ce moment-là, il n’y avait pas de films d'Hollywood en IMAX, mais seulement des images d’escalades ou de films sur les grenouilles et la nature. Ils nous ont approchés pour faire un film spécial, mais à cette époque les caméras étaient trop grandes et compliquées et donc nous avons abandonné le projet. Mais il y a quatre ans, nous avons repris l’idée de tourner un film en 3D pour les salles.

A quel niveau le groupe était impliqué dans le projet ?Pour la scène, nous avons travaillé avec ce type, Mark Fisher(U2, Rolling Stones). Nous voulions

introduire tous les éléments théâtraux depuis nos premiers albums, comme les croix ou la statue de Doris, surtout pour donner la chance au plus jeunes de revoir ça. Nous étions très impliqués, mais parfois la meilleure façon d’être impliqué dans un processus est de ne pas l’être en permanence car tu as besoin d’un peu de recul. J’ai fait le choix conscient de ne pas être sur place car je peux t'assurer j'aurais été trop impliqué.

Le résultat est très impressionnant, mais je suis sorti du cinéma avec aussi une sensation d’inachevé. J’aurais voulu plus de concert, plus de parties de film.Je voulais aussi plus d’histoire. Quand nous avons regardé les premiers six mois de tournage, nous voulions plus d’histoire, plus de Dane DeHaan (ndlr : l’acteur principal). Toutes les images tournées sont dans le film. Le problème est que Dane a été choisi pour tourner le nouveau 'Spiderman' et les producteurs l’ont bloqué pour six mois. Du coup, nous l’avons eu un seul jour en avril, pour refaire quatre ou cinq scènes.

A quel point ça a été un défi pour Nimród de tourner ? Un concert n’est pas comme un film.Je ne sais pas vraiment. Le concept était d’amener les caméras et le public sur scène et leur donner la sensation de faire partie du show. La plupart

des concerts vidéo ont un point de vue extérieur, mais nous voulions le contraire : depuis la scène regarder vers l’extérieur, comme si le public faisait partie du concert.

Le fait que le protagoniste ne parle pas pendant tout le film, comme dans les vieux films muets de Buster Keaton, c’est une idée de qui ?Honnêtement ? Nous avions les deux mondes (concert et film), les deux sont cool et nous avons dû les mélanger. Qu’est-ce qui ce serait passé si après tout le temps perdu nous n’avions pas obtenu un film comme résultat ? Je trouve que Dane est génial, que tout ce qu’il fait est une interprétation physique, comme Buster Keaton. C’est du body-language. C’est pour ça qu’il est autant magnétique, autant doué. ❚ [AG], [DM]

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Daily Rock

METALLICA

Les concerts2 – 3• Editors

Les interviews4 – 7• Filter

• Dream Theater

• Aïe ça gicle

• We Came as Romans

• Anneke van Giersbergen

• Deftones

Le calendrier8 – 9Les dossiers10 – 11• Blood Empire

Les chroniques13 – 15• Elizabeth

• Green Fairy

• Ministry

• Chimaira

• Arctic Monkeys

Daily rockeurs, Daily rockeuses,bien, faisons le point ! Je voulais commencer cet édito par 'Y'en a marre', mais après mûres réflexions, commencer un édito par une note positive représentée par le 'bien' vous donnerait plus envie de le lire.

Et pourtant... Y en a marre ! Dans la sphère artistique, et notamment musicale, ça gueule de partout, ça s'indigne comme quoi l'industrie du disque se casse la figure, on n'arrive plus à vivre de notre passion, et pourquoi l'organisateur du concert veut même pas me donner un cachet correct? Cette même personne tenant ce discours plaintif et renfrogné télécharge illégalement des mégatonnes d'albums plutôt que de les acheter chez son dealer du coin, tout en ne crachant pas sur une invitation pour aller voir un concert d'un de ses potes (tout aussi fauché que lui) : payer vingt balles pour une soirée avec cinq groupes locaux à l'affiche, t'es malade ou quoi ?Hé mec, si t'arrêtais de te toucher la nouille en

dépensant ton pognon dans la zik plutôt que dans la binouze et que tu sortais tes doigts du fi... oups... on m'annonce que mon édito devient trop vulgaire.

Hé mec, si t'arrêtais de geindre en pleurant dans ta bière à huit balles dans un bar surfréquenté que tu n'as pas pu t'acheter un CD à vingt balles... Loin de moi l'idée de t'empêcher de picoler mais...

Nous créons notre propre gangrène et nous nous y royaumons, prétendant qu'il n'y a pas d'autres moyens. Pourtant, les fans de rock sont là, vous en faites partie, mais pensez-y à deux fois avant de rouspéter sur quoi que ce soit qui nécrose l'industrie musicale actuelle. Sortez, découvrez, lisez, soyez curieux, voyagez, mettez la main au porte-monnaie pour ce qui vous semble juste, pas parce qu'il le faut.

Laure [email protected]

édito

'Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde' Gandhi

3D ou jamais !

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cover storiesiamX 'Kiss + swallow'Pochette iconique pour quelques fans de Chris Corner, police d’écri-ture douteuse et photo étrange pour d’autres ; ces deux avis se valent. Mais si on peut douter de l’intérêt graphique de cette photo, c’est bien symboliquement qu’elle prend tout son sens.Le contexte : en 2003, Sneaker Pimps, le groupe mené par Chris Corner et Liam Howe (qui a depuis produit les albums de Marina & The Diamonds, dans un tout autre genre de musique électronique), présente la maquette de son quatrième al-bum, tout simplement surnommé

'SP4' par les fans, à leur maison de disques. Le label rejette cet album, les chansons étant jugées trop diffé-

rentes de la nou-velle direction de Sneaker Pimps… Nouvelle direc-tion qui ne verra finalement pas de suite, le groupe décidant d’en rester là et Chris Corner de se lan-cer dans son tout nouveau pro-jet solo, IAMX, en réutilisant une bonne par-tie des chansons qu’il avait écrites pour être pré-sentes sur le qua-trième album de Sneaker Pimps. Des versions par-fois totalement

remaniées, des paroles entièrement réécrites pour certains morceaux, de nouvelles chansons plus sombres

rappelant plutôt 'Splinter', le deu-xième album de l’ancien groupe de Chris Corner, que le dernier CD en date, une esthétique plus sombre, un jeu de scène exubérant ; IAMX est né.'X est une variable mathématique', dit-il, 'ce qui veut dire qu’elle est un substitut pour ce que tu veux. Elle a donc cette ambiguïté instantanée.'Ainsi, le nom du groupe et la fameuse pochette de ce premier album solo prend tout son sens quand on comprend la référence au premier album de Sneaker Pimps, dont le nom était tout simplement… 'Becoming X'.Plus sombre, plus synthétique, plus décadent, plus fou, Chris Corner, en se distançant des influences trip-hop de ses débuts et en se lançant corps et âme dans une synthpop sombre aux sons lourds, est devenu X. ❚ [JiB]

www.iamx.eu

EditorsVernier sur Rockn 12 octobre

2013

Le petit (mais très sympathique) festival Vernier Sur Rock revient, et passe du plein air à la salle avec une annonce fracassante ; la soirée de samedi sera headlinée par Editors, clôturant le fest après Alpha Blondy, The Deadline Experience, Disagony et Balthazar. Après un concert exceptionnel au Gampel Festival (lourde tâche que de passer juste après Biffy Clyro !), Editors passeront donc par la Suisse romande. Et pas de panique si vous nous lisez depuis l’autre côté du Röstigraben, car nos amis British seront à l’X-Tra de Zürich le 11 octobre ! ❚ [JiB]

www.verniersurrock.ch

Chelsea WolfeFri-Son, Fribourgn 16 octobre 2013

Une voix, une lumière dans les ténèbres. Avec déjà quatre albums à son actif depuis 2010, la belle Chelsea Wolfe envoûte l’auditeur dans ses mélopées sombres et dépressives, tantôt électriques, tantôt folk, contrastant avec brio sa voix cristalline. Avec l’hiver qui approche, c’est la bande-son idéale pour les jours gris et mornes qui nous attendent. Cette tournée européenne est là pour défendre son dernier opus, 'Pain is Beauty', et sera enrichie par le groupe Russian Circles, œuvrant pour sa part dans un registre bien plus électrique et instrumental. ❚ [MHR]

www.fri-son.ch

oh my F*cking God !Fri-son, Fribourgn 11 octobre 2013

Fri-son et le metal, c'est une longue histoire d'amour, marquée par des mastodontes (pas que Mastodon, aussi Deftones, Megadeth, Satyricon, Slayer,...) et par les groupes suisses de hard, qui y sont quasiment tous passés à un stade de leur carrière. Dans cet esprit, les soirées Oh My F*cking God ! font honneur au hard local depuis des années, permettant aux chevelus du coin de se retrouver sous la boule-disco en forme de crâne pour secouer leur tignasse (boule-disco mythique, à voir si ce n'est déjà fait). Bref, c'est Battalion qui fera office de tête d'affiche. Ces thrasheux zurichois, peu connus dans nos contrées où la langue de Molière se parle, ameutent les foules en Suisse alémanique, attisant des dizaines de milliers de vues sur Youtube aussi facilement que les pogos durant leurs concerts. Dans la fidèle tradition des Big Four et autres Exodus, ils n'ont pas la prétention de réinventer la roue mais ce n'est pas ce qu'on demande, n'est-ce pas? Aussi serons-nous ravis de voir monter sur scène les dinosaures de Mesmerised, que vos parents, si le metal les bottait déjà à l'époque, connaissent peut-être. Ces Fribourgeois fêteront là leur vingtième anniversaire. L'occasion de prouver que le metal conserve, en remplaçant la soirée thé dansant que cet âge vénérable aurait pu suggérerer par des pogos et du headbang. ❚ [LoR]

www.fri-son.ch

previews2

KarnivoolPlaza, Zurichn 26 octobre 2013

Karnivool, c'est un peu le groupe qui monte, dans le bon gros metal alternatif de ces dernières années. Les petits Australiens ont acquis leurs lettres de noblesse à la dure, avec des compos recherchées, équilibrées et puissantes. Ceux d'entre vous qui ont pris part au Greenfield de cette année ont pu assister au déchaînement de disto et de voix éraillées proposé par la formation. On ne peut s'empêcher de penser aux mythes du genre que sont Tool et A Perfect Circle tant une forme de filiation spirituelle semble manifeste à l'écoute de leurs titres. Cette comparaison ne doit en aucun cas faire songer à un quelconque manque d'originalité, tant le groupe parvient au fil des albums à se forger une identité propre, sombre, violente, tout en restant poétique et ne sombrant jamais dans les travers de la facilité. Leur dernier album à peine sorti de la presse, ils prennent le temps de nous proposer une unique date suisse en terres zurichoises. L'occasion en est d'autant plus belle que celui-ci n'est en aucun cas en deçà de la réputation que le groupe s'est construite, loin s'en faut. Profiter en live des lignes lourdes et mélancoliques d'un 'Aeons', ou de la frénésie lorgnant sur le neo d'un 'Refusal' n'augure que du bon pour cette date. Allez, on fait une petite croix sur son agenda, ce serait particulièrement con d'oublier. ❚ [GN]

www.plaza-zurich.ch

NickelbackHallenstadion, Zurichn 10 novembre

2013Les Canadiens de Nickelback sont de retour en Suisse pour un 'Hits Tour' afin de nous rappeler à quel point ils sont auteurs d'un bon nombre de tubes. De la ballade 'Photograph' au planétaire 'Rock Star' en passant bien évidemment par 'How you Remind me', le groupe atteint la première place des charts outre-Atlantique à chaque fois qu'il sort un album. Côté live, le combo, mené par la voix reconnaissable entre mille de Chad Kroeger, promet un vrai show à l'américaine. Vous viendriez bien sur votre Harley déguster un burger au son des Gibson ? ❚ [AC]

www.hallenstadion.ch

Nyon's on Fire FestivalUsine à Gaz, Nyonn 25 au 26 octobre 2013

Le rendez-vous devient habituel : à l'automne, le Nyon's On Fire se donne pour but de réduire en petits morceaux l'Usine à Gaz. Quand on y pense, quelle audace de traumatiser ainsi cette chère Usine bien plus habituée à abriter le dernier spectacle de Thierry Romanens. En cette édition 2013, la soirée metal du vendredi accueille Fleshgod Apocalypse, excusez du peu ! Cette bande de ritals furieux, fans de Rhapsody comme de Behemoth, viendra nous déverser sa rage death symphonique pour une occasion rêvée de les voir dans une proximité des plus chaleureuses. Ce soir-là accueillera en outre les fameux Alsaciens Smash Hit Combo ainsi que nos sombres Rorcal locaux, parmi d'autres. Grosse réussite dans la programmation pour la soirée rock electro du samedi également, puisque We Have Band seront de la partie. Une fois encore : gros groupe, petite salle, méchante folie ! Ce seront aussi les Français Carbon Airways, le gros rock de Dirty Sound Magnet ou les locaux Widdershins qui se produiront devant nos yeux brillamment avinés. Enfin, profitons-en pour clamer notre plaisir de voir que ce festival lancé en 2007 perdure et que le travail de Heimathome paie. L'importance toujours plus grande des groupes conviés laisse entrevoir un futur qui devrait finir de mettre l'Usine à Gaz à genoux. ❚ [PH]

www.nyonsonfire.com

© N.Keshvary

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3previews

anneke van GiersbergenGalery, Prattelnn 27 octobre 2013Autant sur album, la Hollandaise peine à s’imposer en solo, bien que chacun de ses albums contienne son lot de bonnes chansons, autant sur scène, il serait difficile de lui reprocher quelque chose. Rayonnante sur scène, la belle sait comment mettre l’audience dans sa poche. La petite salle de la Galery étant propice au rapprochement, l’ambiance risque d’être encore plus intime, mais néanmoins électrique vu le virage pris par la chanteuse sur son dernier opus. Si elle sait se faire douce, elle sait aussi comment emmener son monde sur des chemins plus rockeux. ❚ [JM]

www.galery.ch

motörheadHallenstadion, Zurichn 7 novembre 2013

L'immortalité de Lemmy toucherait-elle à sa fin ? Ce triste paradoxe semble se rapprocher de nous, tandis que le souvenir de cette légende s'effondrant sur scène lors du concert de Motörhead à Wacken nous revient en mémoire. Malgré les communiqués rassurants, la question subsiste : Est-ce concevable qu'après des décennies de bons et loyaux services (comprenez alcool, drogues, sexe et rock'n'roll), on puisse apprendre à vivre dans un monde sans Lemmy ? Demandez aux gaillards d'Ass of Spades ! Depuis que Lemmy s'est lancé dans sa carrière dans les 70’s, il n'a pas changé. Ses passions restent toujours le Jack Daniel's et le hard rock et il se chargera de le rappeler au public suisse. Mais ce défi à la mort, tandis que sa santé ne cesse de décliner, constitue peut-être aussi la dernière occasion d'aller le voir sur scène, la dernière occasion de l'entendre scander 'We are Motörhead and we play rock'n'roll', la dernière occas' de hurler tandis que les notes de 'Ace of Spades' retentissent. Tant pis si c'est un blasphème, mais Lemmy Kilmister, soixante-sept ans, mourra un jour. Et si c'est pour bientôt, mieux vaut ne pas louper cette date. On vous aura prévenus. ❚ [LoR]

www.hallenstadion.ch

alter BridgeHallenstadion, Zurichn 9 novembre 2013'Après la tournée de 2011, Myles Kennedy est parti enregistrer et tourner avec Slash, tandis que Mark Tremonti s'est affairé à son projet solo. Maintenant que tout ça est derrière nous, il est grand temps de reprendre les rênes d'Alter Bridge'. 'Fortress', leur nouvel album, n’est pas encore sorti lors de l'écriture de ces quelques lignes. Cette quatrième galette nous sera présentée au Hallenstadion de Zurich. Dommage quand on se souvient qu'ils sont venus jouer à Fri-Son il y a deux ans. Toujours est-il que 'Fortress' est attendu comme une piñata par une masse de fans affamés et cela ne peut que laisser présager une excellente ambiance. Le premier single, 'Addicted to Pain', semble nous annoncer un digne successeur de 'AB III' (2010). La magnifique voix de Myles posée sur des riffs rapides et des mélodies entêtantes devrait mettre d'accord même les plus indécis. N'oublions pas que Mr. Kennedy surfe depuis quelques temps sur sa réputation de meilleur chanteur de rock actuel, c'est donc quelque chose à ne pas rater. En première partie, Halestorm aura la lourde tâche de chauffer la salle. Enfile tes Moon boots, c'est un samedi soir en plus, pas d'excuse ! ❚ [DV]

www.starclick.ch

sublime with RomeHarterei, Zürichn 12 novembre 2013Avec un nom pareil, il pourrait s’agir d’une nouvelle marque de cosmétiques, du style 'parce que vous le valez bien' ! Que nenni, il s’agit du mythique trio de Long Beach qui, eux aus-si, valent bien le détour. Ont-ils été bercés au son des Beach Boys, quand ils étaient petits ? Ça nul ne le sait ! Par contre, une chose est sûre, c’est qu’ils ont biberonné du Steel Pulse ou du Jane’s Addiction dès leur plus jeune âge. Le trio a connu son heure de gloire avec son album phare, 'Sublime', paru en 1996 juste après le décès par overdose de Bradley Nowell, guitariste/chanteur/leader charismatique entré lui aussi dans la légende à l’âge de vingt-huit ans. La drogue c’est de la merde quand y’en a plus… mais aussi quand il y en a trop. Ils se séparent donc et ce n’est qu’en 2008, qu’ils reprendront la route ensemble avec un nouvel acolyte, Rome Ramirez. Le groupe est à nouveau sur les plots, mais doit changer son nom suite à des ennuis judiciaires et devient 'Sublime with Rome'. C’est avec l’album 'Your Truly' (2011) que 'Sublime with Rome' revient dans la lumière avec un crossover ska/punk/dub/reggae du plus bel effet. Pour vous en convaincre, allez les voir ! ❚ [RC]

www.haertereiclub.ch

Rock’n’roll LegendsThéâtre du Léman, GenèveAuditorium Stravinsky, Montreuxn 1 et 2 novembre 2013

'That's all right mama', ce soir 'we're gonna rock around the clock' ! Reste près de moi baby, 'but don't you step on my blue suede shoes' ! Cette fille là, 'Godness gracious, she’s great balls of fire'. Et ça ma bonne dame, 'it’s only rock n’ roll and I like it' ! Et 'Tutti frutti, oh Rudy', comme l’aurait dit Little Richard en 1955. Si cette petite évocation de quelques classiques du rock te donne envie de remuer du popotin, 'go Johnny go', va voir les jupes tourner et les bananes s’échauffer. ❚ [RC]

www.rrp.ch

Lightning Dust + WolfmanLe Bourg, Lausannen 11 octobre 2013Lightning Dust ça ne vous dit sûrement rien, mais peut-être que Black Mountain vous est déjà plus familier. Le rock psyché hippie de ce dernier fait place à une pop plus légère, mise en valeur par la voix particulièrement vibrante d’Amber Webber, accompagnée par son collègue également black montagnieux Joshua Wells. Avec leur nouvel album, 'Fantasy', le duo nous montre son amour du synthé 80’s, l’utilisant de façon subtile. En première partie, un autre duo, suisse celui-là, Wolfman, bricoleurs pop. Soirée pleine de rêveries en perspective donc. ❚ [JM]

www.le-bourg.ch

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Légendes de l'indus aux côtés de Nine Inch Nails, les Yankees de Filter étaient présents au Gampel Open Air. Interview avec le fondateur du groupe.

Votre dernier album est sorti en juin dernier. Parle-nous-en.Richard Patrick : Nous en sommes très fiers. À

mon sens, il est particulièrement puissant, nous avons écrit des chansons incroyables. Et les fans réagissent bien, en concert on les entend reprendre en chœur les chansons. Voir que l'album a eu un tel impact nous rend heureux. Mais ce soir, nous jouerons aussi de vieux trucs, nous avons l'impression de nous réintroduire nous-mêmes au public suisse et nous sommes très excités à cette idée.

'The Sun Comes out Tonight', ce titre veut dire quelque chose ?Tu sais, là où j'ai grandi, on n’avait pas ces montagnes, ce ciel. Je suis né dans une ville industrielle, avec des usines, de la fumée, des ténèbres, le froid... Pas le genre d'endroit où fleurissent les rêves artistiques. Je passais mon temps à me planquer pour prendre

des drogues avec mes amis et tripper sous acide. Dans ces moments, même s'ils étaient artificiels, le soleil se montrait. Et avec notre musique, nous cherchons à évoquer cette même inspiration. D'être une lumière dans la nuit pour celui qui l'écoute. Ce dernier album, il faut vraiment l'écouter d'un bout à l'autre. On a cherché à faire voyager l'auditeur.

On peut dire que vous avez dû repartir à zéro depuis la reformation...Il y a un peu de ça effectivement. Mais d'un autre côté, certains de nos shows, comme celui de Londres, ont été sold-out longtemps à l'avance, et l'Allemagne continue d'être un de nos gros marchés pour les CD’s. Nous continuons de faire un maximum de dates, car c'est notre rêve : donner des concerts dans le monde entier.

Quel regard portes-tu sur les cinq ans durant lesquels Filter a cessé d'exister ?Oh, je me suis investi dans ce projet appelé Army of Anyone et ça m'a pris énormément de temps. On était pas mal connu à l'époque. J'ai aussi rencontré des personnes fantastiques durant cette période, j'ai beaucoup appris. En fait, j'essaie de me concentrer sur les points positifs, mais il y a eu ces quelques soucis de santé, avec lesquels j'ai dû compter. Mais enfin, ce qui est arrivé est arrivé, maintenant je suis là, prêt à faire un concert au milieu des Alpes avec ce ciel magnifique. Alors au final tout va bien.

On peut entendre des influences électroniques sur le dernier album, non ?J'étais habitué à ce genre de sons lorsque je jouais dans Nine Inch Nails. Les incorporer à ce nouveau CD, c'était génial. Tout le groupe était à 100 % là-dedans, c'était ce qu'on voulait. Amener de l'électronique dans du rock, je pense que nous faisons partie des pionniers dans le genre, aux côtés de Ministry, Skinny Puppy et Nine Inch Nails.

Nine Inch Nails, justement, quelles relations entretiens-tu avec ce groupe ?Des relations parfaites ! On discute, on se sms tout le temps, ils ont même dit qu'on avait démoli leur haut-parleur lorsqu'ils avaient écouté notre dernier album ! Tu vois, nous sommes amis. J'adorerais partir en tournée avec ces gars. Ce serait une belle affiche. On va les voir dans quelques jours, je vais essayer de leur en parler. En tout cas, il n'y a aucune rivalité d'aucune sorte. Franchement, à partir d'un certain âge, on n’en a plus rien à foutre de ces conneries. La vie est trop courte pour s'embêter avec ça. Et tu sais, j'ai traversé de véritables champs de bataille dans ma vie. Entre la vie de musicien, la drogue, les excès, … dans les pires moments, tu commences à réaliser qui sont vraiment tes amis. Oui, quand on était jeunes, on a fait des montagnes pour pas grand-chose. Mais avec le recul, ce genre de disputes perdent en importance. Je suis ravi qu'ils soient de retour dans ma vie, qu'on puisse s'amuser et causer, s'envoyer des vidéos idiotes. ❚ [LoR]

'Dream Theater', tout simplement. Pour ce douzième album, les DT sont repartis de zéro pour emmener l'auditeur en voyage dans la galaxie Dream Theater. Attachez vos ceintures, le commandant Petrucci prend les commandes !

P ensez-vous que cet album est un accomplissement ?John Petrucci (guitare) : C'est exactement cela.

À chaque fois qu'on écrit un nouvel album, on essaye de faire quelque chose de différent, de repousser les limites, de faire mieux que ce qu'on a fait auparavant. Et c'est exactement un accomplissement. Je pense que sur le plan sonore, c'est notre meilleur album. J'aime la puissance du mix, j'aime le fait qu'on entende que chaque musicien a pris plaisir à l'enregistrement. Et je pense que les chansons sont vraiment fortes. Nous avons passé beaucoup de temps à développer

les mélodies et beaucoup de temps sur le choix des mots, sur le sens et l'émotion de chaque chanson. Donc on ressent réellement un accomplis-sement satisfaisant.

En écoutant cet album, on ressent un côté ' frais' et 'nouveau'…Je suis d'accord, je pense que cet album a en quelque sorte une belle énergie. Il y a un peu d'imprudence, beaucoup de spontanéité. Cela vient de la manière dont nous étions ins-tallés dans le studio. Tout était prêt pour l'enregistrement, donc beau-coup de parties que vous entendez sur l'album, sont des moments que nous avons capturés pendant la

phase de composition, souvent lors de la première prise. Donc je pense que cette fraîcheur, cette beauté artistique et cet esprit devaient se rencontrer.

Comment s'est passé le travail d'écriture avec Mike Mangini ?C'était la première fois que nous étions en studio avec Mike. Il est très instinctif, par exemple quand je com-mence à jouer un riff de guitare, il me rejoint et il sait exactement quoi jouer. Il a des tas d'idées, il est très drôle et à une bonne attitude. C'est juste incroyable de le regarder interpréter et jouer. Je pense que le fait de l'avoir dans le studio a été véritablement bénéfique pour le groupe. Cela a contribué au son.

Je me rappelle que pour certains albums vous sélectionnez des albums d'autres groupes comme références et comme inspirations. Avez-vous fait la même chose cette fois ?Pour cet album, nous sommes vraiment partis de zéro. Et volontairement sans écouter de nouvelle mu-sique. C'est vraiment comme un retour aux racines pour l'inspiration, d'où vient Dream Theater. J'avais rassemblé beaucoup de matériel au même titre que John (Myung) et Jordan (Rudess), que nous avons

apportés en studio. Mais pour la majorité, cela a été construit et écrit en studio pendant que nous étions tous ensemble de janvier à juin.

A ce stade de votre carrière, quand vous écrivez un morceau, prenez-vous en compte ce que les fans vont en penser ?Vous savez, j'essaie toujours d'écrire ce qui vient de mon cœur. Je pense qu'il faut garder ça à l'esprit. Bien évidemment nous voulons avoir du succès, nous voulons pouvoir continuer, nous voulons que les gens prennent du plaisir et aiment notre musique.

Cet album sonne comme un voyage dans tous les albums de Dream Theater, est-ce fait exprès ou tout est venu naturellement ?Je pense que tout est venu naturellement. Quand on a écrit l'album, et qu'on a mis tout ensemble, on voulait vraiment que l'auditeur écoute l'album de la même manière qu’il regarde un film. Il a donc une courbe, une progression bien définie, une introduction et un crescendo final naturel.

Y-a-t-il un concept derrière la pochette ?L'idée derrière cette pochette, comme l'album s'ap-pelle tout simplement 'Dream Theater', était de faire simple. On voulait avoir quelque chose d'embléma-tique, qui mette en avant le symbole et qui soit faci-lement compréhensible. Quelque chose qui montre notre confiance. Donc le symbole était ce qui était le plus logique pour incarner tout ça et quand vous aurez l'album entre les mains et que vous l'ouvrirez, vous y trouverez des graphismes plus complexes et plus impliqués. ❚ [AG]

interviews4

FILTER Drogue et lumière

DREAM THEATER, Comme au premier jour

Dream Theater« Dream Theater »

Roadrunner Records

www.dreamtheater.net

Filter« The Sun Comes

Out Tonight »Wind-Up Records

www.officialfilter.com

© Nico Keshvary

© Spinefarm Records_Universal Music Germany

© Spinefarm Records_Universal Music Germany

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Tomahawk était de passage à Lausanne lors d’un concert endiablé par un Mike Patton possédé. L’occasion de nous offrir une discussion autour d’un calumet avec le chef et instigateur de la troupe, Duane Denison :

Votre nouvel album retrouve le genre rock que vous aviez délaissé avec 'Anonymous' et ses chansons indiennes. À quoi peut-on s’attendre

pour la suite ?On va certainement refaire un nouvel album assez rapidement, mais orienté rock à nouveau. Qui sait, peut-être on retrouvera des sonorités du type d’'Anonymous' ici là.

Comment considérez-vous cette tournée ?C’est une tournée relax, avec des épisodes courts de deux à trois semaines. On préfère ce type de tournée, maintenant que l’on devient tous un peu plus vieux, avec des familles. Je n’aime pas être loin pendant des mois et pour être honnête, on est maintenant assez bien payé pour pouvoir se le permettre.

Et ce que quelque part, durant ces phases de congé, c’est une bonne façon pour vous consacrer à vos projets parallèles ?Non pas vraiment, et ce n’est pas pour cela qu’on a décidé de faire une tournée telle que celle-ci.

Pour nous c’était l’opportunité de s’amuser et de profiter, un peu comme des vacances entre amis. Du coup, on a travaillé autour de cette envie pour que ça se fasse. Bien sûr, ça reste bien de pouvoir faire d’autres choses en parallèle de la tournée, surtout qu’on peut se le permettre. Ça permet de renouveler ton énergie, de rester créatif et d’éviter cette fatigue qui peut s’accumuler très rapidement en tournée en se noyant dans un monde, une bulle. On l’a tous déjà vécu, moi avec Jesus Lizard je tournais pendant des mois et des mois, je ne faisais plus que ça. Du coup, le groupe devient très bon au fur et à mesure, mais jusqu’au point ou ça t’ennuie profondément et que tu joues machinalement sans même plus ne t’en rendre compte.

Qu’écoutes-tu en ce moment ? Je me dis qu’en tant que musicien ça ne doit ne pas être facile de trouver des instants pour écouter et découvrir de nouvelles choses non ?Dans ma voiture, avec ma radio satellite, je suis heureux, tu sais, j’écoute des stations de musique des 40's – 50's, j’adore ça. J’écoute toujours de nouvelles choses !

En ce moment, j’aime pas mal le dernier Bowie, le dernier Queens Of The Stone Age et le Bryan Ferry Orchestra, l’album 'Jazz Ages'. Il a repris les vieux morceaux de Roxy Music à la sauce jazzy des années vingt, vraiment bon ! ❚ [BD]

Étoile montante fraîchement repérée par Nuclear Blast, les Amerlocs de We Came As Romans ont accepté de répondre à nos questions. Ave !

Nuclear Blast est un des plus gros labels de metal du monde, comment avez-vous réussi à être signé chez eux ?

Dave : Au début, trouver des dates hors de l'état c'était déjà difficile. Je n'aurais jamais imaginé voyager dans tant d'endroits différents. Si j'avais su, j'aurais été plus attentif durant mes cours d'allemand (rires). Mais nous avons toujours beaucoup travaillé pour d'un but précis. Notre rêve était de rejoindre un label comme Nuclear Blast. On peut dire que les efforts ont été payants.

Dans votre post-hardcore, on trouve un complexe mélange de beauté et de violence, est-ce dur à concilier ?Ce sera toujours un défi stimulant, mais d'un autre côté c'est ce qui forge l'identité de We Came As Romans.

Quelles sont les différences entre les publics européens et américains, à tes yeux d'artiste ?Nous avons fait une tournée en Europe en 2012, avec Alesana. On a passé du bon temps, et en tant que co-headliner, nous avons été surpris de la popularité qu'on connaissait de ce côté de l'océan. La plus grande différence pour moi c'est lorsque je m'adresse à la foule, je dois faire attention à parler lentement et à ne pas utiliser d'argot américain.

Vos paroles sont célèbres pour leur optimisme, ce qui est plus tôt rare dans ce milieu, tu peux nous en parler ?C'est Joshua qui écrit tous les textes, et il les écrit en se basant sur les valeurs et la morale dans lesquels le groupe croit. C'est donc naturel pour nous. Pourquoi est-ce qu'on se mettrait à écrire quelque chose dans lequel nous ne nous reconnaissons pas ? ❚ [LoR]

Les Bâlois débarquent sur les ondes romandes et imposent un indie rock au son très brut. Entretien.

Présentez un peu le groupe pour ceux qui ne vous connaissent pas.Nous sommes d’abord une équipe de copains

de Bâle et avons décidé de former un groupe tous ensemble. Notre intérêt à jouer dans un groupe est la musique avant tout. Si nous devions étiqueter notre style, je dirais un truc comme de la noise pop.

Pourquoi ce nom, et pourquoi en français ?Comme tous les groupes nous devions choisir un nom et le batteur est arrivé un jour

avec un bouquin en français qu’il avait à l’école ('Bonne chance'). La famille Chatelain guide le lecteur à travers tous les chapitres. Une des images montre monsieur Chatelain se couper un doigt et crier : Aïe ça gicle ! Et voilà…

Que représentent votre pochette et l'artwork gravé sur le CD ?Notre ami Tobias Madison, un artiste originaire de

Bâle s’est occupé de l’artwork. Le dessin sur le CD lui-même a été conçu spécialement pour notre musique. La photo de la pochette existait déjà. Avec le groupe et l’artiste, nous avons décidé de l’utiliser après une longue conversation à propose de notre travail.

Le son est très brut quels sont vos modèles en matière de production ?Le son vient en grande partie du processus d’écriture. La vision sonore développée au local de répèt est une chose dont nous nous occupons particulièrement depuis longtemps au sein du groupe. En studio, on capte l’énergie sans trop l’esthétiser en post-prod.

Votre musique semble très instinctive, comment composez-vous ?On compare souvent nos compos à la construction d’une maison. C’est très intuitif. Chacun de nous contribue à sa façon chaque fois qu’on commence le processus d’écriture.

'Relics' ferait un bon single en 1990, non ?Oui, mais il fonctionnera encore plus en 2013. ❚ [JM]

interviews6

AIE ÇA GICLE sortez couverts !

TOMAHAWK lâché en plein For Noise

Aie Ça Gicle « Speak Easy »

A Tree In A Field

mx3.ch/artist/aiecagicle‎

Tomahawk« Oddfelows »Ipecac Records

ipecac.com

WE CAME AS ROMANS Veni, vidi, vici !

We Came As Romans

« Tracing Back Roots»

Nuclear Blast

www.wecameasromans.com

© Douglas Sonders

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7interviews

En pleine tournée du Koi No Yokan Tour, Chino Moreno continue de multiplier les projets, dont le dernier 'Palms'. L'occasion pour le chanteur de nous expliquer ce qui le fait avancer.

Deftones fête cette année ses vingt ans et la sortie de 'Linus', votre première demo.

Quel regard portes-tu sur toutes ces années ?Chino : Ah mince c’est vrai… ça fait longtemps déjà ! (sourire) C’est un sentiment spécial, ça nous rajeunit pas, mais heureux de notre succès passé et toujours présent.

'Koi No Yokan' a été salué par la critique comme par les fans. Comment expliques-tu que les Deftones arrivent à se renouveler album après album ?On continue à prendre du plaisir ensemble, à s’améliorer chaque jour, à créer des choses. Évidemment, ce n’est pas tout rose tous les jours. C’est un vrai kiff de se dire que tu réunis tes amis pour faire du son et il en sort toujours quelque chose de nouveau. C’est une super sensation !

Tu as récemment déclaré que le temps était peut-être venu de sortir 'Eros'. Exact ? Peut-être après le prochain album ?En fait, il n’y a pas de moment précis encore. Vu les derniers événements, c’est un peu un mix de sentiments. Il a été réalisé dans une période plus rose pour nous, avec une énergie différente de maintenant. Chi (NDLR : leur batteur récemment décédé) était une partie de cette

énergie et il n’est plus là maintenant. 'Eros' représente Deftones d’il y a six ans, des choses profondes de l’époque. On se doit d’avancer donc, ça ne refléterait pas forcément le Deftones du moment.

En Juin, on a découvert Palms, ton nouveau projet. C’est la suite possible de Deftones ou rien à voir ?Non, c’est juste un disque, un projet isolé avec mes amis d’Isis. On se voit régulièrement quand je rentre à la maison à Los Angeles. Depuis quelques mois, ils ont réalisé des morceaux instrumentaux et ils m’ont proposé de chanter dessus. C’est plus un co-projet qu’un nouveau projet en fait.

Deftones, Palms, Crosses. Tu n’arrêtes pas. Y-a-t-il encore dans tout ça une place pour Team Sleep, ton ancien side-project ?En fait, c’est avant tout une histoire de déménagement (rires). Les gars de Team Sleep sont des amis de Sacramento et sont restés là-

bas. Quand j’ai déménagé sur Los Angeles, ça a évidemment compliqué les choses. On a moins de temps pour jouer ensemble. On continue à travailler sur des morceaux, mais chacun à son job dans son coin donc ça prend du temps. Un nouvel album est donc possible, mais quand…. ❚ [AG]

in love withANNEKE VAN GIERSBERGEN

DEFTONESall for Fun !

À peine un an après 'Everything is Changing', AVG remet le couvert avec un album,'Drive', puissant qui prend encore plus le chemin d’un rock mélodique aux guitares lourdes. Une belle perspective pour les concerts. Anneke nous en parle avec son légendaire enthousiasme.

'Drive' sort assez vite après 'Everything is changing', pourquoi ce choix ?Pour moi il ne m’a pas semblé si court. En tournée, tu rencontres beaucoup de gens, tu vas à plein d’endroits et tu collectes pas mal d’idées. Je savais aussi dans quelle direction je voulais aller avec le nouvel album.

Le son est énorme, as-tu spécialement bossé dessus ?Je suis contente que tu le remarques car je voulais justement que le son soit gros. Des chansons courtes, efficaces et pop avec une grosse basse et ce son heavy derrière.

'Everything is Changing' était déjà plus rock. Celui-ci encore plus. Était-ce une direction que tu voulais clairement suivre ?Oui sur 'Everything…', j’avais commencé un

travail plus rock, avec des morceaux mid-tempo et des atmosphères changeantes. Cette fois, il n’y a quasiment pas de ballades. Je voulais un album énergique et dynamique, plus épique avec des morceaux plus up-tempo.

L’expérience à Londres avec Devin Townsend (qui sort 'The Retinal Circus' dans les prochaines semaines) semble t’avoir bien influencée sur 'Drive' (qui est d’ailleurs aussi le nom d’une chanson de DT)). Correct ?Oui absolument, merci du compliment. C’est sûr que travailler avec lui m’a influencé. C’est un tel génie, c’était une expérience incroyable sur scène. Il y avait tellement de monde partout, c’était fou.

Qui est ce chanteur à tes côtés sur 'Mental Jungle' ?C’est un chanteur très connu en Turquie. Il a chanté dans des chœurs d’église avec cette façon typiquement turque de chanter, un peu orientale. Je suis allée en Turquie, il est venu en Hollande, on se connaît très bien et le résultat est super.

Tu as tourné en acoustique l'année passée, comment c’était pour toi de jouer seule sur scène avec ta guitare ?J’adore jouer en groupe, tu dégages beaucoup d’énergie, mais lorsque tu es seule tu dois prendre l’énergie du public. Tu dois contenter tout le monde jusqu’au dernier seulement avec ta guitare. C’était un joli chalenge pour moi.

Un nouveau Ayreon va sortir ces prochaines semaines. Y as-tu participé ?Nooon, pas cette fois. Tout le monde me demande, mais pas cette fois. (rires) ❚ [JM]

Deftones« Koi No Yokan »

Reprise Records

www.deftones.com

Anneke Van Giersbergen

« Drive »SPV

www.annekevangiersbergen.com

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agenda des clubs & des festivals8

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Vous aimez vous la péter avec une basse qui ressemble à une Les Paul, mais qui coûte à peu près dix fois moins cher ? Nous oui ! Nous avons donc testé la basse Ibanez Artcore pour le plaisir de vos oreilles !

Disponible en quatre modèles différents et en quatre ou cinq cordes, Ibanez s’est fait plaisir question esthétique ! Rien à redire sur son look ou ses finitions fines et irréprochables. Agréable à jouer grâce à des frets bien adaptés, notre Ibanez Artcore donne un son chaud grâce à son corps profond proche de celui d’une guitare folk.

Mais malheureusement, son manque de polyvalence est flagrant. Bien qu’ajustant drastiquement les micros, aucune différence notoire n’est remarquée lorsque l’on joue. Cette basse est également très légère : point faible

ou qualité ? Bien qu’elle ne nous massacre pas l’épaule, comparé à de nombreuses basses plus lourdes, sa légèreté peut être associée à de la fragilité, qui nous démotiverait à l’embarquer partout avec soi de peur de la casser… Côté prix, il vous faudra dépenser près de 700.- pour vous la procurer.

Conclusion : Bien que son esthétique irréprochable pourrait en motiver plus d’un, il serait judicieux de la tester afin de savoir si le son difficilement modulable vous convient avant de foncer l’acheter tête baissée. ❚ [JC]

Points fortsMéga-classe

Points faiblesTrès peu polyvalente, 'love it or leave it’ !

ibanez artcorecôté matos En partenariat avec musicolar.ch

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LE SHOP CENT PUR SANG METALwww.blood-empire.comBlood Empire

Malgré un public nombreux, le monde du metal n’est que peu exposé en pleine lumière, il préfère rester dans les ténèbres, ce qui lui sied d’ailleurs comme un gant. Black is black ! Nous vous invitons à une petite incursion dans un shop dédié au culte de la noirceur.

Blood Empire, un shop pas comme les autres. Caché au pied de l’Académie de musique des Eaux-Vives, il a ouvert ses portes au début de l’été. Le shop cohabite avec Dark Zone une asso’ dédiée à la culture alternative, rock et surtout metal. Le Dark Zone fonctionne comme salle de répète’, d’accueil et comme un bar qui organise des soirées à thème. Soirées vinyles ou plage, c’est selon l’humeur, et c’est surtout l’occasion de briser la routine de boire une bonne bière et d’écouter de la bonne musique.

Après avoir descendu quelques marches et traversé la Dark Zone, on arrive dans l’antre de Blood Empire. Le shop est tenu par Anaïs et Andres. Ces deux amoureux de culture metal, ont commencé par porter la bonne parole en France voisine, mais quand ils ont eu la possibilité d’avoir un local sur Genève, ils ont saisi l’opportunité. Le local est petit, mais cosy et pour l’instant, même s’ils n’ont pas d’arcade, leur business fonctionne plutôt bien. Le shop est ouvert du mercredi au samedi à partir de 16h00 et le soir quand il y a des soirées à thèmes au Dark Zone.On y trouve en vrac, des T-shirts, des CD’s, des vinyles, des objets hétéroclites, des chablons, des tenues affriolantes pour les demoiselles. Le shop dispose d’un site internet assez bien foutu. Tous les articles figurant sur la page web sont disponibles dans le shop, et pour ceux qui nous feraient un petit caprice, ou une fixette sur un album introuvable qui les fait fantasmer, Blood Empire se charge de votre commande. C’est-y pas beau ça ?

Et parce qu’on n’est pas bégueule, on est allé sur place à la rencontre de la charmante Anaïs, unique touche de douceur du Bood Empire.

Ça marche bien ?Surtout quand on fait des soirées à thème dans le bar. Sinon on a des gens qui viennent de Lausanne ou d’ailleurs en Suisse. Ils nous connaissent à travers le site. On organise trois soirées vinyles par an. En général, les gens viennent avant ou après les concerts (parce qu'il y a toujours un concert quelque part les samedis...), donc on a du monde vers 18h, puis vers 1h du matin.

Quel est le t-shirt qui se vend le mieux ?C’est celui d'Unleashed qui est n°1 des ventes.

Et ton objet préféré ?Les saladiers en disques vinyles fondus ! Je trouve ça super original pour une déco bien rock. Et en plus on arrive à les vendre bon marché puisqu'ils sont à 10 francs. J'aime aussi beaucoup la mini-jupe en cuir qui a de jolies attaches presque viking, et à seulement 29 francs. Je m'en suis pris une pour moi tout de suite ! Ça change des vêtements à 150 francs qu'on trouve partout ailleurs. Dès qu'il s'agit de vêtements alternatifs, donc difficiles à trouver, les boutiques se permettent des prix exorbitants. On essaye de ne pas tomber dans ce système et de garder des prix honnêtes. ❚ [RC]

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seb Gaidin PinstripingPrésent dans la culture kustom dès les années '50' aux USA, le pinstriping est l’art de tracer des lignes parfaites à la peinture, armé de pinceaux bien particuliers et d’une bonne dose de concentration. De la Californie, on arrive à Genève, avec Sébastien Gaidin !

KUSTOM KULTURE

Ses débuts, c’est sur de simples objets qu’il les pratique : 'À l’époque, j’ai été tenté de commencer tout de suite sur ma moto, mais après réflexion, ce n’était pas une bonne idée (rires)'. Le premier objet à passer sous son pinceau sera son toaster, qu’il a conservé en souvenir ! En parfait autodidacte, il profite de la source inépuisable qu’est internet pour étudier les techniques via des tutoriels : 'Il n’y a pas de miracle, il faut beaucoup de pratique !'.

Ayant suivi une formation dans le webdesign, le pinstriping lui apporte le plaisir de voir son travail sur un support réel : '… sans avoir recours à la souris et au clavier !'. Il profite dans le même temps de suivre des ateliers prodigués par de grands noms du pinstriping : l’Américain Herb Martinez ou le Français Alex 'Fat Finger' Alfonsi, ce qui lui permet de découvrir d’autres techniques, mais surtout de pouvoir échanger expérience et conversations avec d’autres passionnés de cet art.

Puis il commence à tracer des lignes pour ses potes. Et enfin à se lancer dans des projets pour d’autres, avec toute la pression supplémentaire que cela comporte, avec tout d’abord Franck Sauthier de Chêne-Bourg, Custom Bicycles qui lui propose de s’occuper de décorer les vélos qu’il construit. Jusqu’à ce que, récemment, il en arrive à des pièces imposantes, que ce soit sur un hot rod de Swen Choppers en Valais ou la Chevrolet Impala’63 de Seno du Swiss Side Crew : 'Ce qui est chouette, c’est de contribuer à un projet qui réunit plusieurs talents et de voir l’ensemble final !'

Au pinstriping 'classique', composé de ces entrelacements de lignes et de couleurs, Seb ajoute sa petite touche perso, inspirée par la culture geek qu’il affectionne : jeux vidéo ou Star Wars, il rapproche ainsi ces mondes et dépasse les stricts codes de la tradition. Il va aussi chercher les cultures de latitudes plus éloignées : les animés de

Miyazaki – l’une de ses plus belles œuvres est un Totoro dormant dans la quiétude d’une clairière verdoyante – ou encore le Dia de los Muertos, lorsqu’il a participé à l’exposition Cavaler’Arts.

Le souci du détail, la recherche de la perfection du trait, la beauté de l’ensemble, voilà ce que recherche Seb dans ses œuvres tandis que d’autres pinstripers préfèreront le freestyle et l’imperfection : différentes écoles pour un résultat final tout aussi bluffant ! La galerie de photos sur son site web permet d’admirer ce travail incroyable et d’une précision à faire pâlir l’horloger suisse le plus assidu.

Le voir en pleine action, d’un calme olympien, est encore plus impressionnant ! Au point d’être de plus en plus sollicité pour des projets ou invité dans des concentrations, des festivals et des expositions artistiques. Mais comme il le remarque lui-même : 'Pour moi, c’est un hobby qui me passionne et je ne souhaite pas que ça devienne une production. J’ai un boulot à temps partiel, ce qui me permet de garder un équilibre entre les deux'. ❚ [MHR]

www.gaidin.net

11dossiers

Dom Tattoo & PiercingDom a ouvert son salon de tattoo et piercing, à Vevey en 2012. Il entre dans le monde du piercing en 1989, on le retrouve à Lausanne de 2007 à 2012. Il partage actuellement son salon avec deux tatoueurs. Ensemble, ils feront de votre corps une pièce unique. Magnéto :

JE FAIS DES TROUS, DES P’TITS TROUS

Qu’est-ce qui t’as donné envie de faire des piercings ?Le plaisir d’embellir le corps des gens avec tout plein de bijoux de toutes sortes.

Y a-t-il eu une évolution depuis tes débuts en 1989 ? Est-ce qu’il y a une mode dans le piercing ?Oui il y a eu une grande évolution sur la qualité et la façon de faire les piercings. Une mode, oui et non, juste certains piercings sont plus à la mode que d’autres, par exemple le micro dermal (implant inséré sous la peau, ndlr), est un piercing très demandé, et toujours les habituels, nombril, langue, tragus (devant de l’oreille) et bien d’autres.

Et dans le tattoo, toujours le tribal, ou voit-on le retour de tattoos plus figuratifs, américains ou rockabilly ?

Non le tribal n’est plus vraiment à la mode, on en fait de moins en moins. Le tattoo rockabilly est revenu en force oui, mais chez nous les Santa Muerte sont les plus demandés. Nous faisons aussi beaucoup de gore, de fantasy et de crânes avec des roses, et les femmes font de plus en plus de grandes pièces.

Tu travailles avec plusieurs tatoueurs, ça se passe comment ? Oui j’ai deux tatoueurs, Jorg Art qui est spécialisé dans les crânes

Santa Muerte, fantasy, japonais, clowns, gore et bien d’autres et Pedro Grave Art du Portugal, qui fait tous les styles et aussi du réalisme ce qui est très dur à exécuter. Sinon, il y a Bastien, notre apprenti tatoueur qui vient juste de commencer.

Tu n’as jamais eu envie de te lancer toi-même dans le tatouage ?J’ai essayé, mais pas accroché, mais je vais me lancer à nouveau le défi d’ici ces prochains mois

Y-a-il une différence entre la clientèle qui vient pour un tattoo et celle qui vient pour les piercings ? Oui et non, il y a la clientèle qui ne vient que pour un tattoo ou un piercing et il y aussi les clients qui font les deux.

C’est un secteur qui ne souffre pas trop de la crise, pourquoi à ton avis ?Comment on ne souffre pas de la crise !? On souffre aussi, les gens achètent quand même moins de bijoux de piercing qu’avant. Ils achètent surtout dans ces conneries de magasins spécialisés dans les bijoux mode et bon marché qui vendent de la qualité bas de gamme.

Est-ce que tu as une anecdote sympa, genre le piercing le plus tordu ou la grand-mère rockeuse qui vient se faire tatouer le portrait de Johnny ?Alors ma plus vieille cliente piercing avait le jour de ces piercings (oreille/lobe) 87 ans et était vraiment sympa. Elle a adoré discuter avec nous on a passé un moment sympa avec cette dame vraiment trop gentille. Et pour le tattoo, une dame de 81 ans qui vient faire un petit trèfle à quatre feuilles. Elle a toujours voulu, mais son mari ne voulait pas alors étant veuve, elle a voulu le faire pour avoir enfin un petit tattoo. Elle a été super gentille et a écouté du metal et du rock avec nous, elle nous a dit : 'J’aime bien ce genre de musique'. ❚ [RC]

www.domtattoopiercing.chfacebook.com/DomBodyPiercing

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dans les bacs12

Eline Müller / Disc-à-Brac

CalifoneStitchesIrascibleDiscret rescapé de la scène indie de Chicago, Califone revient avec un huitième

album qui mérite plus d’attention que de coutume. Tels les pointillés d’un voyage sur une carte étatsunienne, ‘Stitches’ égraine une poignée de très belles chansons au gré des couleurs de l’americana moderne. Folkeux doué pour les images et les espaces, Tim Rutili use ici de tous les instruments possibles et d’arrangements au millimètre pour donner du sens et de la profondeur à ses errances désenchantées. Son phrasé décharné et son songwriting classique s’en trouvent magnifiés, pour peu qu’on y accorde une écoute attentive. ❚www.disc-a-brac.ch

Baron Von Smock / Urgence DiskMika / La Citadelle

Elyas KhanBrawl in ParadiseVicious Circle'Brawl in Paradise' est le cri du leader des Nervous Caba-ret. Pour son premier album

solo, Elyas Khan nous exprime avec la plus grande tendresse sa version de vivre et sa vision d’un avenir proche. Des compositions groove et sexy accompagnées de séquences electro. Un plaisir qui sera parfait pour les soirées intimes à deux et plus si entrante ! La bête de scène sera présente le 7 novembre à l’Usine. C’est avec un malin plaisir qu’Elyas pratique des compositions à la Tom Waits, Captain Beefheart, Jeff Buckley ou Frank Zappa en gardant sa propre personnalité et une bonne dose de cabaret burlesque. Cet opus est magique !!! ❚http://urgencedisk.bandcamp.com

Dream TheaterDream TheaterRoadrunner RecordsAttendu comme le messie, l’album éponyme de DT est enfin là. Son prédéces-

seur avait déjà remis le groupe sur les rails après le départ de Mike Portnoy. Comme toujours des titres rentre-dedans comme le magnifique single 'The Enemy Inside' côtoient des morceaux plus calmes ('Along for the Ride', 'The Bigger Picture') pour terminer avec une pièce de bravoure telle l’incroyable 'Illumination Theory' de vingt-deux minutes. La technique des cinq fantastiques est toujours aussi hallucinante. Un disque imman-quable qui confirme tout le bien qu’on pensait de la nouvelle configuration du Théâtre du Rêve. ❚www.lacitadelle.ch

Buddy GuyRhythm & BluesSonyMusic

Ce gars-là pourrait faire des manières, se prendre pour le dernier vrai guitar hero (qu’il est bien évidemment), installé confortablement dans un fauteuil, à faire ronronner sa six cordes. Ben non ! Tout juste trois ans après nous avoir prouvé qu’il était un jeune homme de septante-quatre ans, voilà qu’il balance rien de moins qu’un double album mélangeant inédits et covers. Et comme il le dit justement sur 'I go by feel', la seule réalité qu’il connaît c’est de laisser sa musique sortir d’elle-même, juste en fermant les yeux. Ici pas de calcul, simplement une putain d’énergie sur une première galette qui glorifie le rythm & blues et un groove à tomber sur une seconde qui place le blues de Chicago au sommet du monde. Côté pile pas besoin de chichis pour magnifier les solos du bonhomme, juste, comme sur 'Justifyin', des chœurs lumineux, ou des cuivres moelleux sur 'Well I Done Got Over it'. Côté face, un piano nu ('Too Damn Bad'), une guitare acoustique ('I could Die Happy') ou une slide bancale ('Never Gonna Change') et la crasse s’installe, ne vous lâche plus. Les présences en guest de Kid Rock, Keith Urban ou Aerosmith passant presque inaperçu au final. Et c’est bien mieux comme ça. ❚ [YP]www.buddyguy.net

LE disque DU MOIs

LA sélection DEs DIsqUAIREs

agnes obelAventinePIAS

Agnes Obel nous avait déjà rendus malades d’amour

pour son 'Philharmonics', sorti en 2010. Piano, voix douce, harpe et violoncelle par-ci par-là, rien d’in-croyable a priori et pourtant, ce petit bijou d’orfè-vrerie mélodique était arrangé de telle façon qu’il était difficile d’y résister. On a d’ailleurs retrouvé ses morceaux un peu partout dans des séries télé. 2013, Agnes Obel remet le couvert avec la même recette et ça marche encore une fois ! Après l’intro inévi-table, 'Fuel to Fire' s’impose déjà en titre aussi fort que pouvait l’être 'Riverside'. Le reste n’est qu’une suite de chansons pleine d’âme et bouleversantes de beauté, entrecoupées d’interludes de piano. 'Aven-tine' c’est une magnifique introduction à l’hiver et même si la surprise n’est plus tout à fait là, on suc-combe à nouveau. ❚ [JM]www.agnesobel.com

BabyshamblesSequel To The PrequelWarner Music

On avait laissé Pete Doherty un peu derrière nous après cet album solo, poignant certes, mais que l’on n’écoutait plus, puis au cinéma, un brin pataud, en compagnie de Charlotte Gainsbourg dans 'Confessions d’un enfant du siècle', ainsi que dans les désormais pages faits divers des magazines rock, suite à quelques déclarations dignes de sa légende. On en aurait presque oublié quelle machine de guerre Pete et ses Babyshambles pouvaient être, autant en live qu’en studio. Et quel album, dès 'Fireman', on plonge à nouveau dans ce rock anglais classieux et borderline à la fois, toujours à la limite de la cassure, de la faute de goût, de la ballade maquillée. On en viendrait presque à parler d’album rock de l’année, mais ce serait là, peut-être, la vraie faute du goût. ❚ [FSt]http://babyshambles.net

memories of a Dead manV.I.T.R.I.O.LSeason of Mist

MOADM nous avait laissés il y a quatre ans sur un bon EP de post-hardcore tendance Cult of Luna. Alors à court de chanteur, la formation parisienne avait opté pour l’intérimaire, soit inviter autant de chanteurs que de titres enregistrés. Choix risqué mais qui, au final, avait offert à 'Maze' une identité particulière et appréciable. Mais de l’eau a coulé sous les ponts depuis et fait échouer sur les rives de la Seine ce chanteur tant attendu. Paradoxalement, cette stabilité retrouvée n’a en rien amené qualité et intérêt au groupe. Quatre ans plus tard, 'V.I.T.R.I.O.L' n’est pas le digne successeur qu’on attendait. En faute : une voix bien trop en deçà de ces multiples prédécesseurs et des morceaux tirés vers le bas, ne trouvant plus les qualités passées. ❚ [AMa]memoriesofadeadman. bandcamp.com

ministryFrom Beer to Eternity13th Planet Records

Après un double live at Wacken assez décevant, Ministry publie 'From Beer to Eternity', son 'x-ième' dernier album. Le précédent, 'The Last Sucker', était correct, mais ne pouvait décemment pas clore la carrière d’un groupe aussi légendaire. L’affront est lavé. Sans être aussi épique que les disques qui ont fait la gloire du combo d’Al Jourgensen, 'From Beer to Eternity' sort de la rapidité quasi thrash de ses derniers albums pour revenir à des sonorités nous rappelant ses plus grandes heures : des chansons plus lentes, plus torturées, tout en variations et en ambiances. Ministry nous offre un excellent disque et se retire avec classe... en espérant que ça soit pour mieux revenir, encore une fois ! ❚ [Aco]https://fr-fr.facebook.com/ Ministry

VoLTo! IncitareUniversal Music

Danny Carey (dr) John Ziegler (gt) et Lance Morrison(bs).

J’avoue, ce qui m’amène à écouter Volto!, c’est Dany Carey ! Son jeu, son 'son' de batterie, on le retrouve dans VOLTO! Attention, ce n’est pas Tool ! Nous sommes plus dans la veine rock prog fusion. Pour le batteur en mal du groupe mythique, Danny Carey nous offre de belles prestations. Les guitares ne sont pas non plus en reste ! Certains titres naviguent donc entre le rock, fusion et prog, par le son des guitares et l’ambiance qui s’en dégage. Sur d’autres, des passages expérimentaux et électroniques font leur apparition. Dans le même temps, cela reste homogène. Le son de l’album est naturel, organique, mais les titres ne se laissent pas apprivoiser à la première écoute. Belle découverte et merci Mr Carey ! ❚ [YN]www.voltoband.com

ChimairaCrowns of PhantomsSPV

Que dire de Chimaira en 2013 ? Le groupe, et

principalement son leader Mark Hunter, tient bon la barre malgré d’innombrables contre-coups (que moult de leurs chansons nous rappellent inlassablement, d’ailleurs). Eh bien, en 2013, Chimaira nous rappelle par-ci par-là ce qu’elle a été : une bête qui ramassait tout sur son passage. 'Crowns of Phantom', dans cette vague metalcore thrashisante signature du groupe, possède en effet des accents de 'The Impossibility of Reason' (!). De réels moments lumineux, malheureusement gâchés par une production étrangement brouillonne qui lâche vite le fan au cœur à nouveau transpercé... ou pas. Parce que Chimaira, en 2013, se devrait de composer de meilleurs morceaux. Encore reste-t-il le live, où le groupe se sublime généralement. Espérons ! ❚ [PH]www.chimaira.com

Devin TownsendThe Retinal CircusInsideOut

Annoncé depuis longtemps, le 'Retinal Circus' a pris

place à Londres en octobre 2012. En voici le témoignage audiovisuel, dont on ne peut que bénir l'existence ! Ce concert se veut être une rétrospective de la carrière de Devin Townsend, de Strapping Young Lad (jouissance toujours extrême que d'en entendre un morceau live) à ses derniers opus du 'Project' en passant par Ziltoïd, immortelle mascotte à l'intelligence rare. Comme d'hab avec Devin, on passe de la plus pure des beautés musicales (avec chœurs sur scène et tout le toutim) à des bruits de pet d'un goût inimitable. Mais cette rétrospective est surtout un vrai spectacle, un 'cirque' en effet, quelque chose d'assez fou orchestré par un homme qui n'a encore rien perdu de son génie. ❚ [PH]http://www.hevydevy.com

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arctic monkeysAMDomino Records

Ça commence comme une marche lente, capiteuse,

comme un truc que l’on va avoir de la peine à se sor-tir de la tête. C’est beau, un peu crasseux, avec juste la voix d’Alex Turner pour mettre de la lumière. Et sans qu’on s’y attende, une armée de chœurs ouvre en grand les portes de ce cinquième effort. Mais bon, loin de l’emprise de Josh Homme, qui avait produit l’album précédent (qui fait juste une appari-tion vocale), le plus californien des groupes anglais avait-il perdu son énergie, ce feu qui l’habitait ? Heureusement non, 'R U Mine ?' ou 'I Want it All' nous rappellent à l’ordre, tout en piochant dans les vagues psychédéliques et la soul pour se forger une nouvelle identité. Les lignes mélodiques gagnent en volupté, les arrangements en rondeur, et ce n’est pas pour nous déplaire. ❚ [YP]www.arcticmonkeys.com

dans les bacs14Kings of LeonMechanical BullSony Music

Tournée annulée, addictions diverses, les nouvelles des

Followill n’étaient pas top ces dernières années. L’annonce de la sortie de ce 'Mechanical Bull' sonnait donc comme un réveil bienvenu. Mais vous avez déjà vu votre tête après une nuit agitée ? Pas simple de remettre les idées en place et il leur faut bien deux titres pour commencer à émerger. D’abord bourrin sur le single 'Supersoaker', puis la voix à la peine ('Rock city'), on a envie de leur dire d’aller se recoucher. Heureusement en retrouvant un peu de leur brutalité ('Don’t Matter'), de leur groove ('Family Tree'), on oublie l’idée. On tient même bon quand ils nous filent un grand coup de sabot aux miches ('Coming Back Again'). Heureusement parce que si on était tombé de ce 'taureau mécanique', un bon vieil alka aurait été nécessaire. ❚ [YP]www.kingsofleon.com

LocrianReturn To AnnihilationRelapse RecordsVoici venu le dernier album d’un ovni musical au nom

tout autant mystérieux que sa musique. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, loin de présenter de la musique traditionnelle grecque, comme on serait amené à imaginer avec cette référence au mode musical locrien, on est plutôt confronté à un mélange de shoegaze bien noisy, de drone et de post-rock, le tout souligné par quelques lignes de voix tirées du plus glacial des black metal. En gros, on a affaire à un mélange des plus détonnant, certes, mais d’une incroyable homogénéité et d’un professionnalisme à tout épreuve. Une véritable réussite de la part de ce trio de Chicago à mettre entre les oreilles de tout aficionado d’intenses walls of sound et de post-music. ❚ [FR]

http://www.locrianband.com

Nine inch NailsHesitation MarkColumbia RecordsCinq ans : Trent Reznor revient à son premier amour après son side-project

familial. La mutation de l’entité NIN reste dans la ligne des récents albums, beaucoup plus orientés vers de l’électro organique et intimiste. Une évolution qui suit avec logique l’état d’esprit du personnage, qui s’est assagi au fil des années : 'I survived everything, I’ve tried everything', clame-t-il. Le début de l’opus est simplement énorme. On retrouve avec joie ce qui caractérise NIN : morceaux enragés, chansons émotionnellement chargées et groove lancinant. L’album perd peut-être un peu de souffle sur la fin, même si l’atmosphère reste globalement sombre. Il faudra peut-être plusieurs écoutes pour en saisir la quintessence. L’homme s’est assagi, mais sa musique n’en est alors que plus complexe. ❚ [MHR]www.nin.com

PlaceboLoud Like LoveUniversal MusicSi depuis 'Battle for the Sun' en 2009, Placebo avait tout de

même sorti un EP cinq titres en 2012, leur nouvel album, 'Loud like Love', était attendu de pied ferme. Après deux singles un peu trop pop, qu’en est-il de l’album ? Eh bien, c’est une bonne surprise. Certes, certaines chansons souffrent de paroles un peu simplistes, voire même niaises (pardon, je vous aime quand même, ne l’oubliez jamais), mais le groupe prouve à nouveau sa capacité à écrire à la fois des hymnes efficaces et des ballades lancinantes, avec parfois une ambiance rappelant presque 'Without you I’m Nothing', leur deuxième album, beau et triste à mourir, tout en gardant le cap sur ce nouveau côté positif venu avec l’âge (et l’arrêt de la consommation de substances illicites). Joie et bonheur dans mon cœur de fan. ❚ [JiB]www.placeboworld.co.uk

The WhipsawsThe WhipsawsBlue Rose RecordsTroisième album studio pour The Whipsaws qui continue à distiller son

rock tout droit venu d’Alaska. À voir leurs visages d’étudiants sur les photos récentes, on peine à croire que ce groupe fête cette année son dixième anniversaire ! Naviguant toujours entre rock et folk, rappelant parfois les envolées furibardes et les descentes dépressives d’un certain Ryan Adams, le côté country en moins, The Whipsaws livrent ici un nouvel effort pour le moins convaincant, offrant une alternative plus que valable face à tous ces groupes soi-disant rock, mais foutrement chiants encensés par Les Inrockuptibles ou Pitchfork, ces derniers n’ayant visiblement jamais entendu parler de notre estimable quartet. À se demander comment un groupe aussi chouette a pu passer aussi longtemps sous les radars. ❚ [FSt]www.thewhipsaws.com

HakenThe MountainInsideOut Music

Haken, ou encore l’un de ces groupes bourrés de talent,

mais malheureusement trop peu connus. Le combo britannique de rock progressif nous présente ici son troisième album, une véritable réussite en beaucoup de points. Les splendides harmonies vocales, la technique irréprochable et la recherche de sons un peu foufous font de cet enregistrement un étrange artefact à la fois étonnant et facile d’écoute. Une chanson qui pourrait représenter parfaitement cet opus serait 'Cockroach King' qui allie passages délirants, harmonies osées et refrains épiques avec une efficacité difficilement égalable. Les compositions sont d’une telle créativité qu’il est rare de se dire 'ah tiens ! J’ai déjà entendu ça'. En bref, on l’écoute encore et encore jusqu’à en être dégouté. ❚ [FR]http://www.hakenmusic.com

Vista ChinoPeaceNapalm RecordsLe petit monde du stoner peut s’enorgueillir de compter désormais aussi

son disque qui divise les masses. Il en aura fallu du temps pour diviser les disciples de cette communauté et c’est aux Dieux du style eux-mêmes que revient cet honneur. Il faut avouer que l’opus livré par Vista Chino est le disque qu’attendaient les inconditionnels du genre depuis presque vingt piges ! Car Vista Chino c’est le nom juridiquement correct de Kyuss Live ! Il s’agit de l’équipe présente sur le 'Blues for the Red Sun' de Kyuss, sans le grand rouquin parti s’amuser avec ses reines de l’âge de pierre, qui envoie la suite logique de '...And the Circus Leaves Town' – ma plaque préférée du groupe iconoclaste que je suis – avec un guitariste belge et c’est juste formidable. Merci les rois du désert ! ❚ [CH]www.vistachinomusic.com

backstage - access pointDAILY ROCK 70 – OCTOBRE 2013Une publication Daily Media

Daily Media/Daily Rock, Case postale 54, 1211 Genève 28, +41 (22) 796 23 61, [email protected], www.daily-rock.com, www.myspace.com/daily_rock

BACKSTAGEImpression : PCL Presses Centrales SA Création/Mise en pages : services-concept.ch Directeur de Publication : David Margraf Directeur de Publication adjoint : Carlos Mühlig Rédactrice en Chef : Joelle Michaud (JM) Responsable Previews : Laure Noverraz (LN) Responsable Dossiers : Rosa Capelli (RC) Responsable Abo : David Margraf Rédacteur en chef Daily Rock France : Nicolas Keshvary (NK), Arnaud Guittard (AG) Rédacteur en chef Daily Rock Québec : Sébastien Tacheron Distro : Carlos Mühlig Correction : Katia Margraf, Joëlle Michaud, Laura Maschio Internet : Dark-S, Ashtom.Rédacteurs & Collaborateurs : Christian Hamm (CH), Yamine Guettari (YG), Yves Peyrollaz (YP), Vincent Gerber (VG), Seb Bandelier (SB), Robert Pally (RP), Bram Dauw, (BD) Jacky Beauverd (JB), Rosa Capelli (RC),

Romandie, Docks, Caveau d'Echandens, Taco’s Bar, Backstage, D! Club, Le XIII siècle, Sticks Musique, FNAC. Oron-la-Ville : La mine d’Or. Vevey : AFM Music, Rocking Chair. Verbier : Rude Girls Montreux : Ned. Martigny : Caves du Manoir, Sunset Bar, Levitation Shop, No Comment. Monthey : Oasis Bar, Café de la Banque, Central Pub, Music Space, Pont Rouge. Aigle : Disques DCM, Le Saxo. Bex : Kilt Pub. Conthey : Media Markt. Sion : EJMA, l’Ilôt Bar Formule 1, Centre RLC - Salle le Totem, Psyko Piercing, Mean Machine Tattoo. Bulle : Ebullition, Collège du Sud, Michaud Musique. Fribourg : Media Markt, Rock Café, Fri-Son, Elvis et moi, FNAC, HR Giger Bar, Tattoo-by-kaco, Transformateur. Payerne : Ayers Rock Australien Pub Silver Club, Media Music. Düdingen : Bad Bonn. Bienne : Camden Town, Bar St-Gervais Overdose, Pooc. Chaux-de-Fonds : Bikini Test, Cifom-Ester, Dublin’s Old Irish Pub, Discothèque de la Ville. Neuchâtel : Ultrason, Case à Chocs, Bar King, Vinyl Sàrl, Music Avenue, Red Line Music, Chauffage Compris, Skelter Rock Bar. Yverdon : Café le Tempo, Factory Pierre, Amalgame, Transfert Music, Citrons Masqués, Coyote Café. Bâle : Restaurant Hirscheneck. Lucerne : Restaurant Metzgerhalle, Schüür. Zürich : Dynamo, Mascotte, Jamarico-Musicland. Soleure : Kofmehl, Outsider-Shop. Berne : Reitschule, ISC Club. Winterthur : Salzhaus, Gaswerk. Tessin : Arena Live, Shark Hard Music, Living Room, Oops, Peter Pan, Murray Field. France : Château Rouge, Brise Glace, Moulin de Brainans.Plus de lieux sur www.daily-rock.com/distro

Marc-Henri Remy (MHR), François Michaud (FM), Olivier Di Lauro (OL), Camille Piot (CP), François Steiner (Fst), Céline Misiego (CM), Guillaume Natale (GN), Roxane Vedovati (RV), Gilles Simon (GS), Thomas Bonnicel (TJB), Pascal Vuille (PV), Laura Maschio (LM), Fantin Reichler (FR), Pierre Hecketsweiler (PH), Kévin Schmidt (KS), Arnaud Martin (AMa), Arnaud Mittempergher (AMi), Louis Rossier (LR), Hervé Rakowski (HR), Antoine Benamou (AB), Ricardo Diges (RC), Franck D’Everlange (FdE), David Trotta (DT), Coralie Binder (CB), Thomas Gerber (TG), Jillian Blandenier (JiB), Jérôme Campanico (JC), Matthieu Visiedo-Perez (MVP), Alexandre Caporal (AC), Yann Niedergang (YN), Fred Gallotte (FG), Charliie Kreitzer (CK), Clément Zucchero (CZ), Antoine Conan (ACo), Arnaud Jaffré (AJ), Aless dal Pizzol (ADP), Andy Gaggioli (AG).

Remerciements : À tous les annonceurs, collaborateurs, partenaires, abonnés et toutes les personnes grâce à qui Daily Rock existe !

Paraît 9 fois par an. ACCESS POINTGenève : CEC André Chavanne, Media Markt, Usine, Antishop, Moloko, Urgence Disk, Chat Noir, Undertown, O’CD, Lead Music, Sounds, Stigmate, Mr. Pickwick, Pub Lord Jim, Caves de Bon-Séjour, Jack Cuir, Music Arts, The Works, UNI GE, FNAC. Nyon : La Parenthèse, Usine à Gaz, Disques Services, Ampi Piercing, Boarder’s Park, La Suite 115. Morges : Boullard Musique, La Syncope. Lausanne : Drop in shop, Harpers PUB, Bleu Lézard, Disc-a-Brac,

The missionThe Brightest LightSPVWayne Hussey, Craig Adams et Simon Hinkler, tous trois membres

fondateurs, sont donc de retour, vingt-sept ans après leur premier album, 'The Brightest Light' étant leur treizième effort solo. Groupe étonnant par son aura et la dévotion de ses fans, The Mission semble traverser les décennies comme si de rien n’était, produisant un rock tantôt romantique, parfois dramatique, toujours puissant et racé et se fichant bien des conventions, même si on a pu lui reprocher parfois des emprunts à certains groupes plus commerciaux. Ce qui étonne à l’écoute de cette nouvelle galette, c’est la force rock qui émane de chacun des morceaux, à l’image de ce 'Everything but the Squeal' qui explose aux oreilles, pavant la voix à d’autres tueries inattendues. Un retour en force. ❚ [FSt]www.themissionuk.com

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15swiss made dans les bacsElizabethWhere Vultures Land – Deluxe éditionThroatruiner Records

Pour tous les amateurs de punk/hardcore soucieux de la scène locale, Elizabeth est un nom qui figure proba-blement dans vos petits papiers depuis quelques temps. Très vite pressenti comme un groupe prometteur du genre sur la scène européenne, le quatuor genevois nous a déjà gratifié d’une demo suivie d’un EP sorti l’an passé. Bien que leur discographie n’apparaisse pas comme une montagne infranchissable à toute per-sonne désireuse de s’attaquer au travail d’Elizabeth, vous avez désormais la possibilité de prendre un cours de rattrapage couplé à une petite piqûre de rappel sur la valeur du support physique. Résultat : une version deluxe contenant tout leur matériel enregistré, pres-sée en version limitée sur vinyle. De quoi apprécier la vue d’ensemble. ❚ [AMa]www.ezbth.com

Green FairyWasted LandsAutoprod

Ce qu’on peut dire d’entrée à propos du tout nouveau et

troisième album de ce quatuor lausannois, c’est que ce n’est sûrement pas à son écoute que vous allez vous endormir ! Et comme c’est dans les vieilles marmites que la soupe est la plus savoureuse, Green Fairy n’hésite pas à s’abreuver aux sources des groupes 70’s. 'Wasted Lands' est un savant dosage de rock burné et de passages carrément prog'. Entre influences metal et rock des 70’s, le groupe prend sa vitesse de croisière, et sans crier gare nous emporte avec lui dans un voyage qui transpire le rock’n’roll originel et le blouson de cuir. La voix au timbre feutré de leur chanteur (Manu) contribue à donner à l’ouvrage un côté sauvage qui s’adresse directement au rebelle qui sommeille immanquablement en chacun de nous, pauvres rockers ! ❚ [RC]www.greenfairy.ch

idéal BrutTurbulences/CoolaxPlombage Records

Tout commence par 'Racing the Moom', un titre lunaire

interprété par Franz Treichler qui dévoile une facette inconnue, avec une voix haut perchée que l’on ne lui connaissait pas. Et des surprises, il y en a à la pelle dans cet album étrange et envoûtant où il semble que Joe Bamil ait pris un malin plaisir à mélanger, mixer et malaxer les musiques, les textes et les artistes. Un puzzle musical dont les pièces s’emboîtent parfaitement. De Lynn Maring (Disagony/Chikitas) à Bastien Dechaume (KMA) en passant par Franco Casagrande (Dog Almond), on retrouve sur 'Turbulences/Coolax' différents chanteurs et musiciens de la scène genevoise, autour de l’ami Bamil qui, malgré ces airs de doux rêveur, a mené le projet d’une poigne d’enfer. Un étonnant voyage qui porte à la rêverie et à la réflexion. ❚ [RC]www.idealbrut.com

moNKEY3The 5th SunNapalm Records

Les Lausannois de Monkey3 nous reviennent avec un

quatrième album, pour la première fois sur le label autrichien Napalm. Dès les premières secondes d’'Icarus', on reconnaît la patte des Singes. Gros riffs à tendance stoner, énorme rythmique et clavier psyché. Ce premier titre est une pièce maîtresse de quinze minutes. Sur le titre suivant, Monkey3 troque la Harley contre une fusée lunaire. Le titre est plus rapide qu’à l’accoutumée, presque dansant et convaincra les fans de Maserati. Les riffs solides font leur retour sur 'Birth' alors que 'Pintao' se tourne vers la face obscur du primate. Un album varié, qui permet au groupe de se réinventer sans se déguiser. Si l’on excepte quelques longueurs, notamment sur les solos de guitare, on tient un album parfait. Comme d’habitude finalement. ❚ [SB]www.monkeythree.com

ØltenØltenHummus RecordsDivision Records

Lourds, sombres, entêtants, tels sont les riffs du trio instrumental Ølten sur ce premier EP, sorti au plein milieu du mois de juin. Quatre morceaux rugissants et torturés, qui nous laissent scotchés à la première écoute et qui arrivent à nous surprendre encore lors des auditions suivantes. Leur sludge-post-rock (ça existe ?) ne réinvente pas la roue, mais s'assied confortablement aux côtés d'autres groupes aux noms mémorables, tels Russian Circles ou les premiers pas d'Explosion In The Sky. Écouter ce quatre-titres dans le noir un dimanche pluvieux vous laissera sans doute des séquelles si vous tenez à votre équilibre mental. Petit bémol néanmoins, un style de batterie plus aérien ou plus complexe aurait donné plus d'ampleur générale, contrastant mieux avec la basse et la guitare déjà bien grasses. ❚ [LN]www.oltenband.com

samia TawilFreedom Is NowUnchained Records (autoprod)

De ses origines marocaines et syriennes, Samia Tawil, genevoise d’adoption, a tiré une belle voix grave et des influences qui apportent à son album une imperceptible touche ethno. Un premier album qui navigue entre pop, soul et rock avec par-ci par-là quelques accords orientaux. Une voix qui accroche, dans un style parfois proche de celui d’Alanis Morissette pour les titres plus rock, des textes très aboutis, la demoiselle écrit également des nouvelles et elle est diplômée en philosophie. Une très jolie reprise de 'Heard it through the Grapevine' un classique de la Motown chanté Marvin Gaye. À l’écoute de ce titre, on se dit que c’est sans doute dans ce registre qu’on la préfère et qu’elle est le plus originale. Une jeune femme prometteuse… à suivre. ❚ [RC]www.myspace.com/SamiaTawill

The FawnCollegiumHummus Records

Difficile de mettre la main sur les raisons de la

beauté de cet album, aucun élément n’attire notre attention en particulier. Derrière des allures de folk/pop qu’on devrait, à regret, nommer 'banales' se cache une toute autre réalité. 'Collegium' ne s’offre pas face à nous, à plat, tel un bête produit à consommer d’urgence. Grand bien nous fasse. The Fawn nous propose une vraie expérience, complète et riche. Plus qu’une simple distraction musicale, ce premier opus recèle d’une âme qui fait f leurir des titres forts. Et plus les écoutes avancent, plus ce qui retient notre attention semble nous échapper un peu plus. La qualité des compositions ne suffit pas à expliquer l’intérêt qu’on a pour cet album. Reste ce petit plus inexplicable qui fait de 'Collegium' un grand. ❚ [AMa]www.thefawn.ch

Time GridLIFEAutoproduction

Après quelques galères de studio et de mastering,

ce premier opus de Time Grid nous parvient enfin. En gros, c’est ambitieux, c’est mélodique, c’est technique et très pro. À peine l’album commence, on pensera instinctivement aux premiers enregistrements de Dream Theater, à 'Images and Words' par exemple ; j’ai l’impression qu’il s’agit ici d’un hommage absolument constructif et d’autant plus réjouissant. Les rythmes complètement délirants et les sautes de styles incessantes pourraient décourager plus d’un auditeur, mais une fois qu’on est immergé dans 'Life', on ne peut qu’apprécier le voyage. En outre, les lignes de voix masculines et féminines sont une véritable réussite, comparables certaines fois aux harmonies digne d’Anathema. Un pur bijou progressif ! ❚ [FR]http://timegrid.bandcamp.com

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