Tout l'univers de la communication visuelle - Dossier Evénements...

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TRIMESTRIEL NOVEMBRE 2015 #14 www.visible-mag.com Dossier LYON, HISTOIRE(S) D’AVENIR Evénements Les Off de C!Print, cahier d’idées à ciel ouvert Rencontre Georges Képénékian, 1 er Adjoint au Maire de Lyon en charge de la Culture et des Grands Événements

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TRIMESTRIELNOVEMBRE 2015

#14

www.visible-mag.com

Dossier

LYON, HISTOIRE(S) D’AVENIR

Evénements

Les Off de C!Print, cahier d’idées à ciel ouvertRencontre

Georges Képénékian, 1er Adjoint au Maire de Lyon en charge de la Culture et des Grands Événements

« Histoire(s) d’avenir », le titre du dossier écrit par notre rédactrice en chef « parisienne » Lorraine Bôle du Chaumont reflète bien le sentiment de ceux qui ont assisté aux évolutions de cette ville depuis deux décennies : bien dans les baskets de son passé, Lyon est une ville qui bouge !Il y a 20 ans déjà, les entreprises lyonnaises, en bons « Early adopters » de l’impression numérique avaient montré la voie. Des locomotives comme GL Events, société lyonnaise « pur jus » devenue leader mondial de l’événementiel, et quelques autres ont tiré vers le haut de nombreuses entreprises. Aujourd’hui, un constat s’impose : dans un secteur de la communication visuelle en plein virage structurel, l’écosystème lyonnais a su prendre les vents favorables pour faire évoluer son activité. De Dickson Coatings à ATC en passant par La Cotonnière et Prismaflex, nombreuses sont les entreprises majeures citées dans ce dossier SPECIAL LYON de Visible - même s’il en manque forcément ! Je pense aussi à tous ces nouveaux venus sur le marché au cours de la dernière décennie, comme Light Air, Artprint, Was Light… qui apportent un vent de fraîcheur et un renouveau indiscutables.Dans une filière très concentrée, les passerelles semblent s’être bien mises en place. L’industriel lyonnais n’hésite plus à collaborer avec les créatifs, les architectes à rencontrer les imprimeurs, les agences de communications à se déplacer sur des salons professionnels de l’impression !Les salons d’ailleurs, parlons-en. Il était naturel qu’un rendez-vous professionnel de la communication visuelle voit le jour au carrefour de cette innovation foisonnante, et que la greffe prenne ! Pour preuve, C!Print est en passe de prendre la tête au niveau national, en termes de nombre d’exposants comme de visiteurs et c’est pour nous une fierté.Ce n’est pas un hasard non plus si, au cœur de tout ce bouillonnement, c’est l’un des « nôtres » qui a pris la présidence de la CCI. Je profite d’ailleurs de cet édito pour remercier Emmanuel Imberton, qui dirige La Cotonnière lyonnaise, l’un des plus importants distributeurs de supports pour la communication, et qui a toujours été un des plus fervents soutiens de notre salon, ce rendez-vous lyonnais de début d’année devenu maintenant incontournable. Par le passé, notre ville a déjà été le siège d’un événement important pour les professionnels de la communication visuelle. Jacques Simonet fondateur d’Intermédia, hebdomadaire incon-tournable des agences de communications en Rhône-Alpes, me racontait récemment qu’en 1989 Eurexpo accueillait 26 000 visiteurs autour de 4 salons du « Print » et de la Communica-tion. L’histoire se répéterait-elle ?Voilà, n’étant pas assez objectif, en bon lyonnais natif que je suis, je préfère laisser le mot de la conclusion au designer franco-suisse Ruedi Baur lorsqu’il évoque Lyon dans nos colonnes p.51 : « Il émane de cette ville une certaine sérénité, une justesse plutôt rare ces temps-ci. »

Guillaume AbouDirecteur de [email protected]/in/guillaumeabou/

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Visible est une publication de la Fédération de la Communication Visuelle - 17, rue de l'Amiral Hamelin - 75783 Paris cedex 16Édition : 656 Editions, 1 place Tobie Robatel, BP 1072, 69202 Lyon cedex 01- tél. 33 (0)4 78 30 41 73 - Fax : 33 (0)4 78 30 41 79 Directeur de la publication : Guillaume Abou Rédactrice en chef : Lorraine Bôle du Chaumont - 06 81 18 06 76 Rédactrice en chef adjointe : Céline Collot, [email protected] - 04 78 30 35 06 Comité de rédaction : Michel Caza, Francesca Ceccaldi, Laurence Farenc, Patrick Floren, Michel Martinez, Sylvie Raimbault,

Christophe Trotignon, Serge Dimarellis, Marion Ferhat Communication : Pauline Ducat Ont collaboré à ce numéro : Lorraine Bôle du Chaumont, Céline Collot, Véronique Olivier, Julie Chide, Sophie Goldenstein, Raphaëlle de Dieuleveult Direction artistique et réalisation : François Jaillet, [email protected] Responsable commercial : Thomas Nollet, [email protected], 06 20 63 46 27 Abonnement : [email protected] Prix au numéro : 15 euros. Tarif abonnement pour 1 an (4 numéros) : 55 euros Impression : Manufacture d’histoires des Deux-Ponts, 5 rue des Condamines, 38320 Bresson Routage : DS Routage, 73 rue Jules Guesde, 69230 Saint Genis Laval N°ISSN : 2261-5474Conformément à la loi du 11/03/57, toute reproduction même partielle des articles et illustrations publiés dans Visible est interdite sans accord de la société d’édition.

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Photo de couverture Oeuvre de l’artiste Anthéa Hamilton imprimée sur un support Jet Tex de Dickson Coating pour la Biennale d’art contemporain de Lyon 2015. Réalisation : ATC Groupe. Pose : Biennale de Lyon. Crédit : Patricia4.

ACTUALITÉS

06 L’ACTUALITÉ DE LA COMMUNICATION VISUELLE

20 ENSEIGNES : UN SOUFFLE DE NATURALITÉ POUR LE CENTRE COMMERCIAL LES JACOBINS

ÉVÉNEMENTS

22 LES OFF DE C!PRINT : DES CAHIERS D’IDÉES À CIEL OUVERT

24 LES AUTRES ÉVÉNEMENTS DU MARCHÉ : C!PRINT MADRID, VISCOM PARIS

26 RENCONTREGEORGES KÉPÉNÉKIAN, PREMIER ADJOINT AU MAIRE DE LYON, EN CHARGE DE LA CULTURE ET DES GRANDS ÉVÉNEMENTS

39 LYON SHOP&DESIGN : L’ART DE MARIER ESTHÉTIQUE ET EFFICACITÉ COMMERCIALE

41 LYON CITY DES!GN : LE DESIGN BAT AU RYTHME DE LA VILLE

45 LA FÊTE DES LUMIÈRES : PLUS QU’UN ÉVÉNEMENT, UNE DYNAMIQUE

49 SIGNALÉTIQUE DU MUSÉE CONFLUENCE : AU PIED DU MUR ET AU PIED DE LA LETTRE

51 INTERVIEW : LYON VUE PAR RUEDI BAUR

À LA UNE

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FOCUS

TENDANCE

IDENTITÉ VISUELLE

54 UN SIGNE QUI PREND POSITION POUR LA CULTURE

56 COUP DE BOULE À DES IDENTITÉS BIEN RANGÉES

DIGITAL

58 MOTION DESIGN : LA COMMUNICATION EN MOUVEMENT

62 BIENVENUE DANS LE SUPERMARCHÉ D’ANTICIPATION

66 ÉTUDE DE CAS « DIGITALISÉ », LE SANDWICH OUVRE L’APPÉTIT

68 PERSONNALISATION UNE COMMUNICATION

DANS LE VENT

72 PACKAGING QUELQUES CM

POUR S’EXPRIMER… EN TOUTE SÉCURITÉ

PRATIQUE

74 UNE ÉCOLE, UN PROJET ÉCOLE D’ART MURAL DE VERSAILLES : L’ÉCOLE DE LA RUE

78 FONDUS DE COULEUR !

82 NOUVEAUTÉS

BULLETIN D’ABONNEMENT EN PAGE 88

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ACTUALITÉS

CHOISIR SA PEINTURE LEROY MERLIN SUR DES BORNES INTERACTIVES… Depuis la rentrée 2014, Leroy Merlin a installé les « Paint Box » de Bema, des bornes interactives qui accompagnent les clients dans leur choix. La Paint Box guide l’utilisateur parmi des milliers de couleurs de peintures en fonction de ses projets, de ses préférences et lui suggère également les meilleures associations. En fin de parcours, la borne peint virtuellement une surface type (cuisine, salle de bain, etc.) avec les couleurs choisies et sauvegardées par l’utilisateur – avec la possibilité d’imprimer le résultat en haute défini-tion – pour lui permettre de se projeter dans l’univers qu’il a imaginé. Suite à cette phase pilote via 5 « bornes tests » installées dans des magasins de la banlieue parisienne et du nord de la France, Leroy Merlin et Bema ont fait appel à l’agence de marketing digital WAX Interactive pour retravailler sur l’interface de la borne. Les agences belges et lilloises ont uni leurs expertises UX, fonctionnelle, design et tech-nique afin de personnaliser l’application au plus près des problématiques spécifiques de la marque. Le client peut désormais en moins d’une minute trente choisir sa couleur, se projeter dans une pièce mais également partager en temps réel ses maquettes avec ses proches pour avoir leurs retours, et déclencher plus facilement l’achat.L’interface a été mise à jour sur l’ensemble des points de vente magasins tests et une nouvelle borne a été installée pour l’inauguration du Leroy Merlin au Havre en juin 2015. Dans les prochains mois, l’expérience sera déployée dans plus d’une quinzaine d’autres points de vente.

IGIROUETTE DE CHARVET SÉDUIT LES ORGANISATEURS DU SALON C!PRINT IGirouette est un dispositif de signalisation dynamique et « intelligent » mis au point par la société Charvet Digital Media (01). L’originalité de cette solution, équipée recto verso d’écrans leds en forme de flèches tournant autour d’un axe à 360°, est sa capacité à informer et interagir en temps réel avec les usagers.Conçue principalement pour le marché de la signalétique extérieure, cette innovation a donné des idées à Guillaume Abou, organisateur du salon C!Print : « Immédiatement j’ai imaginé ce genre de dispositif sur le salon, à l’intérieur même du hall : une signalétique « nouvelle génération » pour guider nos visiteurs. Ce sera aussi une belle façon d’illustrer le savoir-faire français en matière de digital média, un secteur qui sera particulièrement mis en avant pour notre édition 2016 à Lyon ». Du côté de Charvet, Christophe Quatrini, son dirigeant, se félicite de ce partenariat qui permet d’élargir le champ d’application de iGirouette : « Utilisée principalement dans l’espace urbain, la solution iGirouette a tout à fait sa place en intérieur pour des événements d’envergure types foires et salons. Nous sommes ravis de pouvoir en faire la démonstration à C!Print, en janvier prochain ».

UNE START UP LYONNAISE RÉANIME

L’ÉLECTROLUMINESCENCELe film électroluminescent animé avait

été présenté par Was Light dans le cadre de l’atelier Plug&Play du salon C!Print

2015. Visuellement très accrocheur, il a une carte à jouer en signalétique.

Le procédé ne date pas d’hier. Inventé par l’armée américaine dans les années

60, l’électroluminescence servait à identi-fier les véhicules militaires. Son avantage

n°1 : être parfaitement visible à travers le brouillard et la fumée. Tombé dans

le domaine public il y a 10 ans, il a été retravaillé par un ingénieur qui a

breveté une version animée. L’idée de l’introduire dans le champ

de la communication visuelle pour la signalétique lumineuse vient de Comtoo,

jeune société lyonnaise. Découvrant l’invention par hasard sur Youtube, ses

dirigeants flairent son potentiel. Rudy Assal, directeur de Comtoo raconte : « Nous sommes partis aux Etats-Unis

rencontrer le détenteur du brevet. Nous avons remporté la licence d’exploitation pour la France suite à un appel d’offre.

C’est ainsi qu’est né Was Light, unité d’exploitation dédiée au film

électroluminescent ! ». La commercialisation a démarré fin

2014 : promotion sur véhicule, covering de bus, événementiel (habillage de scène ou de stades…), mais aussi signalétique

de sécurité (signalisation de barrières automatiques ou d’extincteur, marquage au sol…). Was Light finalise une levée de

fonds pour accompagner son dévelop-pement et constituer sa propre force

de vente. Récompensée par nombreux prix régionaux, la société ambitionne de faire évoluer son produit et, à terme, de

déposer de nouveaux brevets : pourquoi pas un film électroluminescent

autonome en énergie ?

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SAMSUNG GALAXY S6 : UN LANCEMENT À VIVRE, À REVIVRE… ET À REVIVRE Le 15 septembre dernier, 1 200 personnes étaient présentes pour le lancement du Samsung Galaxy S6 à la piscine Molitor. Pour cet événement, l’agence Double 2 a conçu une scénographie in et out door, en adéquation avec le produit lancé.L’ensemble des contenus vidéos diffusés lors de la soirée dépassait le cadre des écrans par un jeu de réflexion et de transparence sur l’eau des bassins. Considérée comme la plus grande surface réfléchissante de Paris, Molitor a rendu possible la projection d’un mapping sur l’eau. En utilisant l’architecture incurvée du lieu, semblable au design de ce téléphone, Double 2 a traduit de manière onirique les nouvelles USP du Smartphone par la production d’un mapping géant de 100 m de long sur la façade de Molitor.Afin de maximiser la résonance de l’événement, Double 2 a déve-loppé un dispositif de viralisation permettant de vivre et revivre l’événement. Chaque invité s’est vu remettre un bracelet connecté. Grâce au RFID les participants ont pu diffuser la soirée sur les réseaux sociaux (#NewEdgeNight était le hashtag officiel de l’événement).Enfin, la première publicité « live » en France a été réalisée et diffusée sur la chaîne TF1 : 8,6 millions de téléspectateurs ont assisté à l’évé-nement devant leur écran à 21h50.

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ACTUALITÉS

LA RENCONTRE DE L’ART ET DE LA MATIÈRE

Fin 2013, IGEPA FORUM est née suite à la reprise de la société Forum Distribution (France) par IGEPA Group, distributeur européen de supports destinés

aux métiers des arts graphiques (imprimeurs, offsettistes, enseignistes…). Afin d’accroître sa notoriété en France, IGEPA FORUM a souhaité réunir ses principaux clients, en septembre dernier à Paris, à l’occasion d’une opération de communication

originale faisant appel au talent de 4 artistes : Aude Fourel, Carlos Franklin, Adriana Garcia Galán et Rémi Uchéda. « Je souhaitais créer un coffret d’échantillons, novateur et unique, destiné à quelques clients dans le domaine de la PLV. Cette idée s’est concrétisée grâce à une rencontre inattendue avec Lulu Productions, agence de communication par l’art : nous avons développé ensemble le concept du coffret Prestigious qui combine l’art, les matières et l’exception ! » résume Michaël Buvens, Directeur Général d’IGEPA FORUM.

Dévoilé lors d’un vernissage dans la galerie SpArtS (Paris 6ème), ce coffret prestigieux comprend 11 œuvres d’artistes, des séries limitées, signées et numérotées, toutes

réalisées sur des supports plaques disponibles auprès d’IGEPA FORUM : PMMA (verre acrylique), Alu miroir®, B-Bond, Plasti-Reflet®… Abordées à travers des photographies,

des sculptures ou des dessins, les matières d’IGEPA FORUM apparaissent sous un nouvel angle : une approche créative et novatrice conçue notamment

pour séduire les prescripteurs du marché du luxe.

LA 1RE ÉTUDE SUR L'ÉCONOMIE DE LA COMMUNICATION VISUELLE

VIENT DE PARAÎTRE Cette étude financière, menée par la FCV (Fédération de la Communication Visuelle), avec l'aide de l’Observatoire Com Media, présente les chiffres clés 2005-2013 d'un

secteur en profonde mutation. L'objectif de cette étude est de déterminer le périmètre de la communication visuelle, d'évaluer le poids écono-

mique de ce secteur et de permettre ainsi à chaque acteur de se situer dans la chaîne de valeurs. Elle offre en effet aux

prestataires une lecture approfondie et exhaustive de leur secteur pour mieux appréhender les enjeux de leur métier

et définir leur stratégie. Aux annonceurs, elle fournit de précieux indicateurs sur la situation économique

et financière de leurs fournisseurs.Etude en vente auprès de la FCV :

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LES TAGS ÉCOLO D’HOTELTONIGHT RÉVEILLENT LES PARISIENSDepuis le 28 septembre, la nouvelle campagne événemen-tielle d’HotelTonight joue sur la spontanéité du Parisien qui déambule, plus souvent qu’à son tour, le nez sur ses chaus-sures… En sortant du métro ou devant la porte du bureau, des messages comme « Envie de pimenter vos nuits ? », « Besoin de changer d’air ? » ou « La rentrée est dure ? », sont venus habiller les trottoirs de la capitale pour surprendre les passants.Ces « Clean Tags », marquages au sol réalisés à l’aide de pochoirs recyclables et d’un nettoyeur haute pression qui enlève la noirceur de la pollution, font apparaître les messages qui s’estompent naturellement au fil des jours. Cette première opération de street marketing pour HotelTo-night contribue à développer sa notoriété en l’affirmant comme référence du voyage de dernière minute.

SCÉNOGRAPHIE : DONNER À VOIR (AUSSI) PAR LA LUMIÈRE Du 1er octobre 2015 au 17 janvier 2016, le Petit Palais accueille « Fantas-tique ! ». Un même nom pour deux expositions conjointes d’estampes du 19e siècle et pour un événement intéressant à double titre.Cette manifestation met en regard la vision et la façon de traiter le graphisme, à une même époque, dans deux régions éloignées du monde. À découvrir, pour commencer, l’artiste japonais Kuniyoshi à travers 250

œuvres très colorées, à la fois dramatiques et expressives. Suit L’estampe visionnaire de Goya à Redon qui réunit plus de 170 œuvres européennes en noir et blanc (Goya, Doré, Delacroix...).Autres points d’intérêt : • La scénographie très contemporaine de Didier Blin qui a choisi les couleurs des cimaises pour créer une ambiance gaie et séduisante même pour les jeunes visiteurs habitués aux BD. Une façon de souligner la modernité du travail de Kiniyoshi, ancêtre direct des mangas japonais.• La mise en lumière assurée par Akari-Lisa-Ishii (I.C.O.N.) montre comment il est possible, grâce à la lumière, de guider les visiteurs dans leur découverte et leur compréhension des œuvres. Malgré un niveau d’éclairement très limité (45 à 50 lux max), la conceptrice a réussi à donner une ambiance lumineuse agréable à des salles dépourvues de lumière diurne : elle a créé de légères nappes de lumière sur les cimaises colorées et accentué l’éclairage sur les œuvres.Son objectif : suggérer un trait d’union entre les deux expositions par leur ambiance lumineuse, tout en veillant à marquer leurs différences, en respectant la spécificité de chacune. Les couleurs des estampes de Kuniyoshi ressortent rehaussées sur leur fond, tandis que l’éclairage des œuvres de Visionnaire produit un climat mystérieux qui joue sur le contraste entre le fond et les gravures noir et blanc.

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ACTUALITÉS

AVEC HP, BUD LIGHT PROPOSE UNE BIÈRE UNIQUECampagne ultra-personnalisée pour la marque de bière américaine Bud Light qui a produit 200 000 cannettes aux designs complètement uniques, à l’occasion du festival de musique “Mad Decent Block Party” de l’été 2015. Pour réaliser ce projet, une presse numérique HP Indigo WS6800 a été utilisée, couplée avec le logiciel HP SmartStream Mosaic, qui permet d’automatiser la création de millions de designs en se basant sur différents paterns et de simplifier le processus de personnalisation de masse.Le packaging personnalisé est clairement l’une des grandes tendances actuelles, ce que confirme Doris Brown-McNally, directrice du développement des marques HP à l’international : « La personnalisation à l’échelle mondiale est la prochaine étape pour les marques. L’impression digitale HP permet de créer et de produire rapidement des millions de designs uniques ». Après Coca Cola et Bud Light, quelle sera la prochaine marque à craquer ?

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ANTALIS ET ATELIER 2A : DES VITRINES POÉTIQUES POUR DIOR ENFANTS…Cet automne, les vitrines des boutiques Dior enfants de Londres, Puerto, Monaco, et Paris (av. Montaigne, rue Royale, Galeries Lafayette) étaient ornées de pétales multicolores fabriqués à partir des papiers d’Antalis.Dior ayant pour thématique générale le Bolchoï, Atelier 2A , entreprise spécialisée dans la fabrication de décors en matériaux nouveaux, et la maison de luxe se sont concertés pour choisir les papiers les plus adaptés et ont notamment retenu le Curious Matter Adiron Blue, le Bengali framboise ainsi que les papiers de la collection Pop’Set d’Antalis.Atelier 2A avait déjà réalisé les vitrines de Dior en 2014 avec des papiers Antalis. Cette nouvelle collaboration réaffirme l’étendue des possibilités créatives qu’offre le papier.

UN DEMI-SIÈCLE D'EXPÉRIENCE ET DE SAVOIR-FAIRE POUR RIVIERA NÉON Riviera Néon, société monégasque spécialisée dans l’enseigne et la signalé-tique, fête ses 50 ans. Fondée en 1965 par Paul Yovanovitch, puis dirigée par André Alonso depuis les années 90, elle a fait partie des premiers adhérents du Synafel (AFEL à l'époque), le Syndicat National de l'Enseigne et de la Signa-létique. Après des débuts difficiles en raison d'une activité encore peu connue à Monaco, la société Riviera Néon s'est développée progressivement grâce à l'enseigne lumineuse et aux débuts de l’application du plexiglas, avec la vogue du tube néon. La société s'est peu à peu implantée dans le tissu économique de la Principauté jusqu'à devenir fournisseur attitré de nombreux services publics et de plusieurs établissements de prestige, ou d’administrations. On lui doit notam-ment l'éclairage indirect par tube néon du Casino de Monte-Carlo, la signalétique de l'hôpital de Monaco. Riviera Néon a étendu son périmètre géographique et travaille, aujourd'hui, sur l’ensemble de la côte d’Azur.

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ACTUALITÉS

C’EST PARTI POUR LA NOUVELLE FORMATION EN ALTERNANCE « ENSEIGNE ET SIGNALÉTIQUE » ! La toute nouvelle formation CQP M Technico-commercial industriel, option « Chargé d’Affaires enseigne et signalétique », portée par les établissements Greta Bretagne Sud et Grafipolis, a accueilli ses 4 premiers candidats le lundi 12 octobre 2015 au Lycée Emile Zola d'Hennebont. Les candidats ont été reçus par Michèle Prévot, Conseillère en Formation Continue au Greta, Vincent Sokol, Proviseur du Lycée, son adjoint, Christophe Meynier et le Chef de travaux Gilles Pierret. Le Syndicat National de l'Enseigne et de la Signalétique (SYNAFEL), à l'origine de cette formation, était représenté par l’un de ses adhérents, Marie-Laure Benoit-Le Gall, Directrice de Bosse Colors, et l'établissement Grafipolis par Françoise Mahé Robert et Emilie Charbonneau.Cette formation, qui répond à une demande des professionnels de l'enseigne et de la signalétique, offrira des débouchés certains aux stagiaires. En un an, les 4 stagiaires vont apprendre à devenir l'indispensable « interface client », en assurant le développement commercial de l'entreprise avec une double compé-tence, technique et commerciale.Pour en savoir plus : https://lc.cx/ZKLo

L'ATELIER PÉTOT REÇOIT UN TROPHÉE STARS ET MÉTIERS 2015L'Atelier Pétot, à Marsannay-la-Côte (21), spécialiste en signalétique, enseigne et adhésifs, et adhérent du Synafel a été récompensé par la Banque Populaire et la Chambre des métiers et de l'artisanat de Côte d'Or lors de la 8ème édition du prix national « Stars et Métiers », catégorie Management et Ressources Humaines. Ce prix récompense les entreprises artisanales les plus dynamiques, la qualité de leur gestion humaine, mais aussi de la formation et du savoir-faire mis en œuvre dans l’entreprise. La stratégie managériale de l'Atelier Petot a convaincu le jury !

QUE SAVEZ-VOUS DE LA RÉGLEMENTATION SUR LES ENSEIGNES ?

VRAI OU FAUX ?➜ LES ENSEIGNES DOIVENT ÊTRE ÉTEINTES LA NUIT.VRAI ET FAUX Les enseignes installées depuis le 1er juillet 2012 doivent être éteintes entre 1h et 6h du matin, sauf si l’activité signalée est exercée pendant ces horaires. Les enseignes installées avant le 1er juillet 2012 ont l’autorisation de rester allumées la nuit jusqu’au 1er juillet 2018. .

➜ LES BUREAUX DE TABAC PEUVENT AVOIR UNE ENSEIGNE CLIGNOTANTE.FAUXLes enseignes clignotantes sont interdites pour tous les commerces, à l'exception des enseignes de pharmacies ou de tout autre service d'urgence (R581-59).

Suite de notre quiz à propos de la réglementation sur les enseignes… À noter : une documentation com-plète sur le sujet est disponible gra-tuitement pour tous les membres du Synafel.

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ACTUALITÉS

LA SOCIÉTÉ OUEST GRAVURE LA SIGNALÉTIQUE SE MET AU VERTDéjà engagée dans la certification Qualif'Enseigne Signalétique, labélisée « Sign'Accessibilité l'Expertise », et membre du Synafel, la société Ouest Gravure la signalétique (Angers) ajoute une nouvelle corde à son arc avec la certification IMPRIM’VERT. Cette dernière distingue les imprimeurs qui s'en-gagent à réduire les impacts environnementaux liés à leur activité. Pour Fabrice Breau, gérant de la société, cette certification vient valider la non-utilisation de produits toxiques ainsi qu'un impor-tant travail sur le tri sélectif avec revalorisation maximum des déchets produits, dans le cadre de son activité impression numérique et sérigraphie. www.ouestgravure.fr

AIRRIA RENFORCE SA POSITION DANS LE DIGITAL MEDIAL’événementiel (foires, salons professionnels, concours…) représente un marché poten-tiel intéressant pour le digital, dans lequel les sociétés sont de plus en plus nombreuses à se positionner. Acteur historique depuis 2005 dans les NTIC, la société AIRRIA est de celles qui ont su saisir la vague au bon moment. Leader en installation et maintenance de solutions et objets connectés, AIRRIA affiche une progression sur le secteur du Digital Media de 120 %. Sa clientèle est composée essentiellement d’agences de communica-tion et de distributeurs de solutions techniques. « Nous affichons de belles références comme La Halle aux vêtements, André et le Salon Automobile de Genève et la demande ne cesse de croitre », commente Philippe Marxgut, Directeur commercial de Groupe AIRRIA.Grâce à son déploiement européen d’agences de proximité et de partenaires, AIRRIA intervient tant sur des déploiements nationaux que sur des demandes locales et ponc-tuelles : installation d’écrans géants au sein de centres commerciaux, mise en place d’affichages pour des salons professionnels, déploiement et maintenance de parcs d’écrans, supports d’animations temporaires au service d’événements commerciaux, équipements de salles immersives de formation, etc.

PLEIN FEUX SUR LE CHÂTEAU D’EAU DE CHERBOURG-OCTEVILLE Début octobre, les Prix de l'ACEtylène 2015, remis par l'ACE (Association des Concepteurs Lumière et Eclairagistes de France), ont distingué Akari-Lisa Ishii, gérante de l'agence I.C.O.N. Elle a reçu le Prix de la conception lumière, qui récompense son travail de mise en lumière du château d’eau de Cherbourg-Oc-teville.Pour ce projet, réalisé aux côtés des architectes d'Atelier Lab, le jury a été particulièrement sensible à l'aspect écologique puisque l'énergie de l'ensemble de l'éclairage est entièrement produite par le bâtiment lui-même : un cylindre de béton lisse de 35 m de haut et de 16 m de diamètre, sculpté par des encoches animées d’un mouvement de torsion et équipé en toiture de panneaux photovoltaïques.Simple réservoir d’eau le jour, il devient point de repère identitaire la nuit : sa façade est éclairée par des projecteurs à économie d’énergie (LED), avec une couleur différente chaque jour de la semaine.

SCOOP : UNE HISTOIRE GRAPHIQUE DES QUOTIDIENS ET DES MAGAZINES Jusqu’au 31 janvier 2016, au Musée de l’imprimerie et de la communi-cation graphique de Lyon, partez à la découverte de 400 ans d’histoire des journaux, du tout premier, la Gazette de Théophraste Renaudot, jusqu’aux quotidiens numériques qui s’affichent sur vos smartphones et tablettes. L’exposition Scoop valorise le 30 000 quotidiens et pério-diques français et étrangers (du XVIIe siècle à nos jours) offerts par le collectionneur lyonnais Bernard Gelin au Musée.www.imprimerie.lyon.fr

CLARISSE FERRERES COMMUNICATION DEVIENT MELCHIORAprès 6 ans d’existence, l’agence Clarisse Ferreres Communication, spécialisée dans la gastronomie, a dévoilé à la rentrée sa toute nouvelle identité : Melchior. La directrice s’en explique : « L’agence ne peut plus désormais porter mon seul nom, car son identité vient de la synergie créée par toute l’équipe. Restait à trouver un nom qui reflète l’originalité de notre approche ». Voici donc Melchior, comme le roi Mage, avec qui vient la tradition de la galette de l’Epiphanie, sommet de gourman-dise croustillante... Un nom festif qui est aussi celui d’une bouteille de Bordeaux d’une contenance de 18 litres ! Voilà qui symbolise parfaite-ment le positionnement de cette agence de communication transversale dédiée à l’art de vivre sous toutes ses facettes.

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DE NOUVELLES SAGAS DE MARQUES

À DÉCOUVRIR

Pour son troisième volume, Le Grand Livre des Marques (Editions du Cherche-midi) propose une nouvelle immersion dans l’univers de 26 des « marques préférées » des Français. Au-delà des anecdotes et chiffres clefs, ce nouveau livre richement illustré est l’occasion de découvrir ce qui fait la force de ces Grandes Marques. Des tribunes d’experts permettent également de se fami-liariser avec les fondamentaux de la « Brand culture » et de comprendre pourquoi la valorisation des marques est au cœur de la stratégie d’entre-prise.

BFACTORY DEVIENT BELTEX En vue de renforcer l’identité de ses activités et de ses produits, la société belge Bfactory a récemment adopté le nom commercial Beltex. Beltex commercialise des supports souples pour l’impression numérique grand format. Distributeur exclusif de la marque Endutex pour les marchés belges et français, la société propose une vaste gamme de produits (textiles, textiles enduits et bâches PVC) pour l’impression digitale adaptée aux technologies d’impressions UV, latex, sublimation, solvant et éco-solvant.Ce changement de nom intervient en même temps que la mise en ligne de leur nouveau site internet. Avec une interface plus conviviale et une navigation optimisée, il offre un panorama complet de la gamme des produits proposés par Beltex.www.beltex.be

FESPA FRANCE DONNE RENDEZ-VOUS À SES ADHÉRENTS- Les 17 et 18 novembre 2015 à Montpellier pour une journée dédiée aux supports innovants, - Le 26 janvier 2016 à partir de 18h pour son assemblée générale 2016, qui se tiendra dans le cadre du C!print à Lyon, - Du 8 au 11 mars 2016 pour le prochain salon FESPA Digital à Amsterdam, - Les 19 et 20 avril 2016 en Italie pour le Congrès de l’impression d’Europe du Sud organisé conjointement par FESPA France, FESPA España et FESPA Italia. Pour s’inscrire à ces évènements ou avoir plus de renseignements : 01 44 08 64 22 ou [email protected].

Impression sur la grille rachel PRINT MS55 de la gamme Endutex fournie par Beltex.

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ACTUALITÉS

PLUS DE 2 MILLIONS DE LEDS ILLUMINERONT LE GRAND STADE DE LYON Dans le cadre de la construction du Grand Stade des Lumières à Décines dans l’agglo-mération de Lyon, Charvet Digital Media a été retenu par Vinci Construction et le club de football de l’Olympique Lyonnais pour la fourniture et l’installation de 2 écrans couleur géants, de 88,5 m2 chacun.

Au cœur d’un complexe de 45 hectares, le Grand Stade des Lumières, dont l’inauguration est prévue en janvier 2016, comprend, en plus d’un stade de près de 60 000 places, le centre d’entraînement de l’équipe profession-nelle de l’Olympique Lyonnais, deux hôtels, un centre de remise en forme, ainsi que des parcs d’affaires, de loisirs et de divertissements.

Parmi plusieurs entreprises en compétition, Charvet Digital Media, constructeur français spécialisé sur le marché de l’affichage électronique depuis plus de 35 ans, a été retenu comme attributaire du marché de fourniture des écrans géants placés dans les gradins des virages Nord-Est et Sud-Ouest.

Cet équipement hors normes correspondant à une surface d’affichage de 88,5 m2, avec plus d’1 million de diodes par écran, garantit un rendu visuel de très haute définition pour diffuser les vidéos des actions de match en direct ou en différé, des informations promotionnelles, des actualités et bien sûr l’affichage des scores et la présentation des équipes.

Pour Charvet Digital Media, le planning de réalisation, phase d’étude comprise, s’est étendu de mars 2014 à novembre 2015. Christophe Quatrini, Dirigeant de Charvet Digital Media, commente : « Nous sommes très fiers et heureux d’avoir été choisis par Vinci et l’OL pour ce projet d’envergure, qui confirme notre position de leader français du digital media. C’était un vrai challenge pour toute l’entreprise. »

La mise sous tension des 2 écrans pour phase de tests et d’essais s’est déroulée entre octobre et novembre.

D’une résolution de 768 x 448 pixels en pitch de 16 mm, chaque écran mesure 12,3 m de large sur 7,2 m de haut : ils comptent parmi les plus grands écrans de stade en France.

La pose de la structure du premier écran a débutée en janvier 2015 et le montage s’est achevé en octobre.

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VISIBLE #14 11/2015

LA RATP INVITE PHILIPPE HALSMAN SUR SON RÉSEAU… Du 20 octobre 2015 au 24 janvier 2016, la RATP accompagne la rétrospective photographique « Philippe Halsman, Etonnez moi ! » du Jeu de Paume, par l’exposition « La RATP invite Philippe HALSMAN », déployée dans 16 stations et gares de son réseau. Il s’agit de la 7e édition de « La RATP invite », programme culturel lancé fin 2013 qui propose des parcours photographiques inédits au sein de ses espaces de transport. À travers une sélection de photographies dédiées, cette exposition livre un parcours complémentaire à celui proposé au Jeu de Paume. Présentées selon des formats différents, parfois monumentaux, et des scénographies spécifiques à chaque espace (tels les accrochages sur bâches sous les viaducs du métro), 40 photographies différentes s’offrent ainsi au regard des voyageurs.

EPSON A PRÉSENTÉ UN STAND AUX COULEURS DE

SARAH AMSELLEMÀ l’occasion du salon Viscom Paris 2015, Epson a

collaboré avec la designer textile Sarah Amsellem pour proposer un stand entièrement personnalisé qui illustre les multiples applications de la sublimation, ainsi que la polyvalence des machines de la gamme SureColor. Les

motifs originaux de la designer se sont ainsi retrouvés sur toutes sortes de supports souples ou rigides : mélaminé

bois, contreplaqué, coussins polyester, abats jours en silicone… Une collaboration originale qui devrait se pour-

suivre en 2016, notamment lors du salon C!Print Lyon.

ACTUALITÉS

19ACTUALITÉS

UN NOUVEAU SHOWROOM POUR SIDEV Sidev, fournisseur de solutions audiovisuelles dédiées aux profes-sionnels, a inauguré le 26 novembre à Rillieux près de Lyon son nouveau Showroom de plus de 350m². Ce nouvel espace comporte 4 univers représentatifs de l’évolu-tion des usages des métiers dans lesquels Sidev déploie les dernières technologies et les marques repré-sentatives de son offre : corporate, éducation, muséographie, digital media et événementiel. Ce nouvel espace permettra aussi à la société d’organiser des rendez-vous clients, formations ou événements.

PRISMAFLEX S’INTERNATIONALISE ENCORE Prismaflex international est l’unique entreprise française à maitriser, en Europe et en Chine, la chaîne de fabrication de panneaux LED. Concrètement, le groupe Prismaflex est aujourd’hui présent sur tous les continents au travers de 11 filiales.Depuis 1 an, Prismaflex a réalisé de nouveaux partenariats internationaux qui lui permettent de maitriser la chaîne Prismatronic dans son intégralité. Ainsi, elle a co-in-vestit avec son partenaire chinois dans une unité de fabrication des modules LEDs à Shenzhen. D’une surface de 6 500 m2, Prismachina a été inaugurée en janvier 2015.Par ailleurs, afin de dynamiser ses ventes de LEDs sur le marché de l’affichage extérieur aux Etats-Unis, Prismaflex a créé une joint venture avec sa filiale américaine et la société Trans-lux.

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VISIBLE #14 11/2015

UN SOUFFLE DE NATURALITÉ POUR LE CENTRE COMMERCIAL LES JACOBINS La nouvelle galerie marchande des Jaco-bins (Le Mans, 72) a été inaugurée, jeudi 17 septembre 2015. Ouvert depuis un peu plus de 20 ans, ce centre commercial s'est offert une rénovation avec Market Value, dans l’esprit « pur et végétal ». La réalisation des éléments de décoration, de signalétique, d’impression et d’enseignes a été confiée à la société Actif Signal dont les ateliers de fabrication se trouvent justement au Mans. Détails en images de cette… mise au vert !

ACTUALITÉS ENSEIGNES

Les lettres composant « Les Jacobins » sont en PPMA blanc opaque et blanc diffusant, ornées d’une mousse végétale, et fixées sur une potence en acier. Les papillons fixés en hauteur associent une première structure pliée en poly-carbonate incolore avec adhésif MACdeep green et une autre en aluminium plié découpé à la forme laqué blanc.

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VISIBLE #14

ACTUALITÉS ENSEIGNES

En relief, les lettres et le décor végétal en PVC laqué blanc sont fixés par des tiges filetées.

Sur des structures aluminium, 5 drapeaux éclairés annoncent les enseignes présentes dans

la galerie commerciale.

Sur panneau en PVC Komacel, les personnages sont gravés en creux et une mousse végétalisée est collée à l’intérieur.

Lors de l’édition 2015 du salon C!Print Lyon, le visitorat a été marqué par une plus forte représentativité des prescripteurs et clients finaux. En effet, l’événement a attiré 30 % d’architectes, de décorateurs, d’agences de design ou de communication, de grandes enseignes et de marques, et la plupart ont participé aux visites guidées qui leur étaient dédiées. En 2016, le concept évolue : du 26 au 26 janvier, ces « parcours d’inspiration » déborderont du périmètre du salon pour investir la ville de Lyon en elle-même !

Le salon C!Print s’est imposé depuis 4 ans à Lyon comme le rendez-vous de l’innovation pour toute la communauté du « print ». À l’image des passerelles qui sont en train de se bâtir entre des marchés très divers, la salon réunit une communauté très large : les fabricants de médias et de machines qui ont vécu toutes ces innovations de l’intérieur, mais aussi les imprimeurs qui doivent optimiser leurs productions ou faire évoluer leur offre, ainsi que de plus en plus de prescripteurs à la recherche de nouveaux outils au service de leur créativité (agence de communication, décorateurs, designers…). Ceux-ci, au même titre que les annonceurs, ont manifesté un fort besoin d’accompagnement pour mieux appréhender les innovations en communication visuelle.

BIO EXPRESSDesigner de formation, Nicole Barre dirige www.designaparis.com qui promeut l'in-novation et la créativité par des prestations de services BtoB sur-mesure. Elle conçoit pour les groupes et entreprises sensibles à l’air du temps, des Parcours Design® guidés et ponctués de rencontres privilégiées. Son expérience au service décoration du Conran Shop et à l’agence prospective Nelly Rodi lui ont permis de mener de nombreuses missions sur l’univers Maison. Fort de ses expériences, elle réalise aujourd’hui des cahiers tendances et de décryptage des nouvelles influences.

LES OFF DE C!PRINT : DES CAHIERS D’IDÉES À CIEL OUVERT

VISIBLE #14 11/2015

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En 2016, le salon de Lyon va encore plus loin dans l’accompagnement proposé à ces profils de visiteurs en lançant les premiers « Off de C!Print », en collaboration avec Nicole Barre, fondatrice de l’agence Design à Paris. « Il s’agit d’une veille grandeur nature pour compléter le sourcing proposé par le salon » explique Jérôme Bourgeois, Directeur marketing du salon C!Print Lyon. Terrain de jeu de ces off, la ville et l’agglomération de Lyon foisonnent de projets d’envergure à décortiquer : quartier Part-Dieu, Grand Stade...Concrètement, du 26 au 28 janvier prochain, concepteurs, prescripteurs, et clients finaux seront invités « hors les murs » de C!Print, à participer à des visites guidées orientées « Innovation Design », à travers les lieux de la ville de Lyon les plus innovants et remarquables.

« Le choix des 3 thématiques permet de répondre précisément et concrètement aux problé-matiques des participants. Annonceurs, enseignes, marques, collectivités locales, designers, architectes, agences de communication et décorateurs n’ont pas les mêmes besoins et n’interviennent pas au même stade des projets. De même, la signalétique d’une gare, d’un stade, d’un centre commercial ou d’un siège social n’ont pas les mêmes impératifs » argu-mente Julie Chide, Chef de projet des Off de C!Print pour 656 Editions.Visite argumentée des lieux, mais aussi rencontre avec leurs concepteurs : les participants des Off accéderont à un panorama complet d’idées créatives et de solutions techniques. En prolongement naturel de cette veille, il pourront rencontrer sur le salon tous les fournisseurs et prestataires spécialisés pour imaginer et bâtir avec eux leurs propres projets de d’amé-nagement ou de communication.

Les Off de C!Print accueilleront 6 groupes de 10 participants qui parcourront la ville de Lyon à travers 3 thématiques :➝ Les lieux Retail : points de vente et centres commerciaux.➝ Les lieux publics, lieux d’exposition et lieux de trafic.➝ Les lieux de restauration, de séjour et de travail

“Les off permettront de s’immerger dans des projets exemplaires qui mettent tOus en œuvre le potentiel de la personnalisation, de l’image et du numérique” Jérôme BOURGEOIS, Directeur marketing C!Print Lyon

VISIBLE #14

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VISIBLE #14 11/2015

ÉVÉNEMENTS

À MADRID, LE SALON C!PRINT TRANSFORME L’ESSAIDepuis 2014, le groupe 656 Editions orga-nise le salon C!Print Madrid début octobre, un événement qui fédère un large public parmi les professionnels de l’industrie de la personnalisa-tion et de la communication visuelle en Espagne. Pour sa seconde édition, du 6 au 8 octobre dernier, l’événement a attiré un chiffre record de 10 691 visiteurs (42 % de plus qu’en 2014) pour 211 exposants.Les principaux professionnels du marché de l’image, de la personnalisation et du numérique (fabricants, distributeurs et prestataires), mais aussi les prescrip-teurs et clients finaux se sont retrouvés sur C!Print Madrid pour construire leurs projets de communica-tion. Créatifs et concepteurs sont venus en nombre sur le salon et loin d’être de simples visiteurs “curieux”, ils ont démontré un intérêt marqué pour la personna-lisation au sens large en participant aux tables rondes organisées et en investissant les stands pour expéri-menter techniques, matières et produits du petit au très grand format. « Ce n’est pas seulement un salon qui met en présence clients et fournisseurs, c’est un véritable rendez-vous avec l’innovation et la créativité, qui fait la part belle aux applications et aux démons-trations, pour aider les professionnels à s’ouvrir à de nouveaux marchés. En effet, l’évolution de C!Print Madrid est intimement liée aux mutations des marchés et aux besoins d’accompagnement qui en découlent. Au-delà de la découverte des innovations techniques, les professionnels ont besoin de construire et marketer de nouvelles offres » déclare Guillaume Santana, Direc-teur du salon C!Print Madrid.Au cœur du salon, l’Atelier Plug&Play a pleinement joué son rôle de lieu d’expérimentation et d’inspiration, en exposant des applications innovantes de personnali-

sation mises en situation. Les espaces de contenu n’ont pas désempli, confirmant « l’appétit » de toute une communauté pour ce nouveau concept de salon qui informe et accompagne l’ensemble d’une filière.La force de C!Print Madrid repose aussi sur la segmentation claire qu’elle développe autour du marché de la communication visuelle : impression grand format, décoration et architecture d’une part, impression petit format, marquage et personnalisa-tion de l’autre. Nouveauté cette année : une zone CTCO (objet et textile publicitaires) est venue compléter l’offre de commu-nication petit format. Réunissant une trentaine d’exposants, fournisseurs de textile promotionnel ou d’objets publicitaires, ce premier CTCO Madrid a remporté un grand succès, illustrant la forte diversification qui caractérise le marché espagnol du « print » et de la communication visuelle. Pour ces professionnels, marqués encore plus durement que leurs homologues français par la crise de ces dernières années, l’ouverture à des activités connexes à leur cœur de métier comme la promotion par l’objet et le textile est en effet une tendance forte.

EN BREF2ÈME ÉDITION pour C!Print Madrid1RE ÉDITION pour CTCO Madrid211 exposants10 691 visiteursProchain rendez-vous : du 4 au 6 OCTOBRE 2016www.salon-cprint.es

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VISCOM PARIS : UNE 27E ÉDITION TRÈS DYNAMIQUEDu 29 septembre au 1er octobre dernier, le salon VISCOM Paris 2015 a accueilli 11 838 professionnels. Avec 164 exposants dont 36 % de nouveaux et près de 24 % d’étrangers, cet événement interna-tional donnait à voir les dernières nouveautés dans pas moins de 331 marques. De plus, la Zone Imagin’The Museum répartie en plusieurs îlots à travers la salon permettait de présenter les savoir-faire de certains exposants de façon ludique et interactive« VISCOM Paris est un rendez-vous majeur par sa diversité, précise Brune Jullien, directrice du salon, L’offre du salon est globale grâce à de nombreuses convergences complémentaires et cette large représentativité permet aux visiteurs d’avoir une vision complète des solutions et techniques ».Si le secteur de l’impression tient toujours une place prépondérante à VISCOM, de nouveau secteur ont été mis en avant, comme celui du digital media, à l’image des évolutions actuelles du marché de la communication visuelle.www.viscom-paris.com

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Visible : La communication visuelle est valorisée à Lyon. Est-ce le cas aussi dans le domaine de la culture ?

Georges Képénékian : C’est un levier majeur d’iden-tité. Le fait que notre musée de l’imprimerie s’appelle désormais « Musée de l’imprimerie et de la commu-nication graphique » en est d’ailleurs un indice. À la différence de celui de Leipzig1 axé autour des machines, Lyon considère que l’imprimerie a très vite fait émerger la question du graphisme avec toutes les possibilités d’expressions qui en découlent. L’exposi-tion « Scoop » actuellement proposée au musée de

l’imprimerie en est une bonne illustration. Elle retrace une histoire graphique de la presse à travers 250 jour-naux et objets graphiques… Passionnant !

Y-a-t-il une spécificité lyonnaise, notamment en matière de culture ?Au fil de ces 30 dernières années, aucun maire n’a déconstruit ce que son prédécesseur a fait. À Lyon, nous capitalisons sur un travail de sédimentation, d’héritage assumé. Très tôt, la ville a su associer les artisans et les industriels lyonnais à la vie culturelle de la cité.

L’attachement à son histoire semble être la « marque de fabrique » de la ville…Chacun de nos grands événements s’appuie sur l’his-toire et le patrimoine lyonnais. La Fête des lumières et le Festival Lumière en sont une démonstration. Nous tenons, par exemple, à conserver son caractère populaire et spontané à la Fête des Lumières, dans le sillage de la première fois où, le 8 décembre 1852,

Georges Képénékian, premier Adjoint au Maire de Lyon, en charge de la culture et des grands événements

La municipalité de Lyon accorde beaucoup d’importance au volet culturel de son action politique. Un engagement dont l’empreinte est particulièrement visible lors des grands événements.

1 Lyon est jumelée avec Leipzig en Allemagne.

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VISIBLE #14

À LA UNERENCONTRE

les Lyonnais se sont réunis pour rendre hommage à la Vierge Marie et ont mis des lumignons à leurs fenêtres. Aujourd’hui, nous souhaitons à la fois conserver cette tradition et, sans tourner le dos à notre histoire, faire évoluer la fête au rythme des avancées techniques, d’autant que la lumière est devenue un matériau de création à part entière.Lancé plus récemment, en 2009, le Festival Lumière dédié aux films patrimoniaux, a connu dès la première édition un très grand succès, parce qu’il existe une vraie histoire du cinéma à Lyon. Après Clint Eastwood, Quentin Tarantino, ou encore Pedro Almodovar, nous avons remis cette année le prix Lumière à Martin Scorsese. Grâce à ce festival, à Los Angeles et à Hollywood, tout le monde sait maintenant que l’idée du cinéma est née ici, avec le premier film de l’Histoire : « La sortie de l’usine Lumière ».

Le modèle économique des grands événements lyonnais est également original ?De même que le financement de la Fête des Lumières est pour moitié public et privé, le Festival Lyon Rose 2015, organisé à l’occasion du Congrès Mondial des Sociétés de Roses, a associé acteurs privés et acteurs publics. Ces partenariats ne sont pas juste des actions

BIO EXPRESSGeorges Kénéképian est 1er Adjoint au Maire de Lyon, Délégué à la culture aux grands événements et aux droits des citoyens depuis 2014 et Conseiller à la Métropole de Lyon, délégué à la coordination des grands équipements culturels depuis 2015. Il est également Chef de service urologie et Direc-teur de la stratégie et du développement du Centre Hospitalier Saint Joseph-Saint Luc de Lyon.

de sponsoring, mais des projets co-construits. À la différence d’une habitude assez française consistant, trop souvent, à imposer à tous les décisions prises par un petit nombre, nous veillons à bâtir les projets dans une intelligence réciproque, dans le respect du rôle de chacun. Une forme de dialogue somme toute assez lyonnaise.

Rendez-vous populaires, ces fêtes et festivals deviennent également des rencontres profes-sionnelles…La situation géographique de Lyon a fait d’elle un carrefour, une terre de brassage d’hommes et d’idées. Nos grands évènements sont des lieux de références où les professionnels du monde entier se réunissent pour échanger. Ils s’inspirent de ce qui se fait à Lyon pour ensuite organiser des manifestations similaires dans leur pays. Pendant la Fête des Lumières, le Lyon Light Festival Forum rassemble pendant 3 jours les professionnels de la lumière et à l’occasion du Festival Lumière, le Marché du film classique offre aussi un espace de réflexion. Propos recueillis par L. BdC.

Le festival de la rose.

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VISIBLE #14 11/2015

Lyon ne cesse de se réinventer. Culture, business, architecture… C’est une ville qui ose. Institutions, associations, entreprises, acteurs publics et privés dessinent les contours d’une communication qui donne à voir, en s’inspirant d’un passé aussi riche que diversifié. Berceau, fabrique, vitrine : la ville est tout cela à la fois !

Dossier réalisé par Lorraine Bôle du Chaumont

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VISIBLE #14

ce début de 21e siècle, Lyon serait-elle devenue capitale de la communication visuelle ? Tout bon

observateur note qu’il se passe beaucoup de choses entre Saône et Rhône. Tour à tour berceau de l’im-primerie, fleuron de la soierie, des industries textiles et chimiques, laboratoire de l’impression numérique… Aujourd’hui, Lyon et sa région collectionnent des entre-prises de toutes tailles qui comptent dans le paysage de nos filières. Leurs histoires respectives croisent celle de la grande Histoire et se nourrissent les unes les autres. Alors, jetons un œil sur ce qui fait la spécificité de cette cité.

De fil en aiguille, un « tissu » industriel propice !« Fabrication, impression, confection : toute la chaîne technique de la communication visuelle imprimée est présente à Lyon et dans ses environs. Il n’y a pas forcément d’explication rationnelle à chercher, mais force est de constater cet héritage », convient Fabien Regudy, Lyonnais de souche, observateur avisé du marché et directeur commercial de Dickson Coatings. « Le terreau est particulièrement fertile parce que la ville possède de longue date les compétences des métiers liés au travail du textile, notamment la grande soierie lyonnaise qui faisait tisser dans les campagnes alentours, mais aussi toutes les compétences issues de l’industrie chimique concentrées dans le fameux ‘couloir de la chimie’1 », poursuit-il. La liste des entreprises ayant poussé sur ce substrat est particuliè-rement fournie. Elles s’expriment à partir de supports aussi variés que le textile, les composites, l’adhésif, le papier, le PMMA, et plus récemment le digital ! (cf. encadré page 38).Chacune trouve son marché, développe son activité – parfois de niche – et jette des passerelles en direction d’autres métiers. Au final, ces entreprises maillent le territoire lyonnais et tissent autour de la communication visuelle un réseau très actif.

" L’ensemble des acteurs de la chaîne graphique étant très bien représenté à Lyon, notre entreprise bénéficie d’un réservoir naturel de transformateurs et de consommateurs de textiles techniques. "Fabien REGUDY, Dickson Coatings

SUITE ➜

SPÉCIAL LYON

En

SOMMAIRE

28 LYON, HISTOIRES D’AVENIR

39 LYON SHOP&DESIGN : L’ART DE MARIER ESTHÉTIQUE ET EFFICACITÉ COMMERCIALE

41 LYON CITY DES!GN : LE DESIGN BAT AU RYTHME DE LA VILLE

45 LA FÊTE DES LUMIÈRES : PLUS QU’UN ÉVÉNEMENT, UNE DYNAMIQUE

49 SIGNALÉTIQUE DU MUSÉE CONFLUENCE : AU PIED DU MUR ET AU PIED DE LA LETTRE

51 INTERVIEW : LYON VUE PAR RUEDI BAUR

LYON, histoire(s) d’avenir30

VISIBLE #14 11/2015

Tirer des bords pour rester dans le vent

Nombre d’entreprises lyonnaises ont su prendre les vents favorables pour faire évoluer leur activité. Le groupe Brochier est un archétype de cette capacité à se projeter et à innover, tout en restant fidèle ses origines. Spécialisée dans la soierie, la société fondée en 1890 continue de nos jours à développer de nouveaux tissus et ne compte plus les collaborations avec la haute couture et les musées prestigieux. Après guerre, tout en conservant outils de production et savoir-faire traditionnels, Brochier s’est essayé aux tissus technolo-giques en tissant en 3D pour Saint-Gobain les premiers tissus en fibres de verre qui se sont retrouvés… dans le nez du Concorde ! Le tournant suivant est pris en 2000 lorsque Cédric Brochier, actuel président du Groupe, réalise une robe de mariée lumineuse pour un défilé d’Olivier Lapidus. « En quelques semaines, se souvient-il, cette robe a été vue dans le monde entier. » Depuis, avec toujours la lumière en point d’orgue, les collaborations se succèdent : premier écran souple textile pour France télécom, intérieur de voiture pour Citroën, etc. Finalement, Brochier Technologies voit le jour en 2008 pour répondre à l’afflux de commandes. Cette start up s’appuie sur Lightec®, une technologie brevetée et protégée2. Son principe de tissage de fibres optiques à éclairage latéral connectées à des diodes électroluminescentes ouvre un panel de déve-loppements quasi illimités.« Indispensable dans nos vies, la lumière intéresse tous les domaines d’activité. L’approche transversale de l’entreprise nous conduit à produire des solutions à base de fibres optiques lumineuses pour des univers aussi différents que la santé, le bâtiment, la commu-nication ou la décoration », énumère fièrement Cédric Brochier. De l’impression des carrés de soie pour Hermès aux textiles intelligents : grand écart réussi…

" Je trouve à Lyon les hommes et les savoir-faire grâce

auxquels il est possible d’innover. "Cédric BROCHIER, Brochier Technologies

De l’impression du carré de soie...

... au tissage de fibres lumineuses.

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VISIBLE #14

De la tradition à l’innovation : comment en remettre une couche ! Pour devenir un spécialiste de la fabrication des tissus enduits, l’itinéraire emprunté par Dickson Coatings est tout aussi inattendu. Saviez-vous que l’histoire du Groupe a débuté en 1832, à Dunkerque ? David Dickson, Ecossais de son état, y a lancé son activité de filature et de tissage avec comme premiers clients la marine à voile et l’armée. La création d’une usine à l’arrière du front a été motivée par la Grande Guerre. « En s’installant à la Tour du Pin, l’entreprise trouvait une main d’œuvre abondante et déjà qualifiée dans le textile, puis dans la chimie lorsque nos métiers ont évolué vers les tissus enduits PVC. Notre région était déjà riche de ces savoir-faire, ce qui explique la présence de nombreux industriels dont le textile est le dénominateur commun », explique Fabien Regudy. On pense bien sûr à Serge Ferrari (matériaux souples composites), mais aussi à des entreprises plus éloignées de la communication graphique comme Mermet (protection solaire), ou Hexcel (tissage carbone), etc.Solidement représentée, la fabrication n’est que le début de la chaîne. L’originalité vient de la densité, à Lyon, des autres maillons que sont les transformateurs et les marqueurs.

SUITE ➜

Lyon, the place to beQu’est-ce qui décide un spécialiste parisien de l’enseigne et de la signalétique à ouvrir une agence sur Lyon ? Question posée à Serge Dimarellis président d’Actif Signal.

« La réponse dépend essentiellement de deux conditions : disposer d’un potentiel d’affaires suffisant et pouvoir s’ap-puyer localement sur ‘la’ bonne personne. Dans les deux cas, la réponse était positive. Lyon, 3e ville française est l’une des régions les plus attractives et dynamiques. Quant à Vincent Rapinat, notre directeur d’agence, en plus d’être très compé-tent… il est Lyonnais. Sa connaissance du tissu économique et sa présence sur le terrain sont de nature à rassurer la clientèle tant lors de la prise de contact que pour le suivi des projets. De par sa situation géographiquement, la ville est également une bonne tête de pont pour travailler dans un rayon de 150 km alentours et notamment vers la Savoie. Fondé en 1994 à Paris, Actif Signal dont le site de production est au Mans compte aujourd’hui 3 agences en régions. Ouverte en 2005, celle de Lyon a été la première. »

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Une enseigne d’Actif Signal pour un lieu emblématique.

SPÉCIAL LYON

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Cap sur la valeur ajoutéeVoilà plus de 60 ans que la « Coto » fait partie du paysage de la communication visuelle de la ville ! Le nom même de « Cotonnière Lyonnaise » renseigne sur l’activité d’origine. « Cela vient du calicot de coton sur lequel peignaient les peintres en lettres, rappelle son directeur commercial, Yohann Freneat. Il figure d’ail-leurs toujours dans notre catalogue même si celui-ci s’est considérablement étoffé au fil des ans pour accompagner l’évolution des besoins de nos clients. » Tout d’abord la bâche PVC bientôt proposée en rouleaux pour confectionner des banderoles et que la Cotonnière a perfectionnées, ourlées, munies d’œillets et de drisses. Puis, l’apparition de l’adhésif de découpe DAO utilisé pour réaliser logos et lettrages simples. Et enfin l’avènement de l’impression numérique et des produits de signalétique en aluminium que fabrique l’entreprise. « Au fur et à mesure, notre catalogue s’est enrichi de produits plus pointus, comme les films de vitrage anti-chaleur ou les plaques de portes qui, bien que n’ayant a priori rien à voir avec notre métier, étaient pourtant en synergie avec les attentes de nos clients. » Car ce qui motive la Cotonnière, ce ne sont ni le mono-mère de base ni les roll up banners pour lesquels les Chinois sont désormais imbattables, mais plutôt les matières atypiques, le produit « mouton à cinq pattes » du moment qu’il s’imprime et se découpe ! « N’étant pas au contact des gros prescripteurs, nous devons être une boîte à idées pour nos clients. Leur donner envie de proposer des matériaux novateurs à leurs propres clients. Du jamais vu en plus du basique afin de tirer le marché vers le haut », revendique Yohann Freneat. Voilà pourquoi sur les salons professionnels, les stands de la Cotonnière font montre d’inventivité et d’originalité misant avant tout sur la valeur ajoutée, fut-elle parfois réservée à un marché de niche !

" Le succès grandissant du salon C!Print confirme le dynamisme de la région et son attractivité. Il devient vraiment une passerelle à l’échelle nationale pour toucher nos clients. "Yohann FRENEAT, la Cotonnière Lyonnaise

Stand de la Cotonnière à C!Print Lyon 2014.

Confection la Cotonnière sur membrane Expolit B652 de Serge Ferrari imprimée.

LYON, histoire(s) d’avenir

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VISIBLE #14

Le luxe comme rempart à la concurrence

Trouver le créneau où exprimer sa créativité et son expertise… Un positionnement partagé par tous les témoins de ce dossier parmi lesquels un autre acteur lyonnais, aujourd’hui 100 % orienté vers la mise en œuvre de ses produits en décoration d’intérieur et en architecture extérieure : Dacryl®. Pourtant, rien ne prédestinait l’entreprise à investir cet univers puisqu’à l’origine, elle fabriquait des produits pour le monde médical. Grâce aux propriétés mécaniques et esthétiques de l’acrylique coulé, l’activité s’est peu à peu orientée vers la fabrication de PLV et de display sur-mesure, notamment pour la cosmétique. Cependant, il y a une quinzaine d’années, la concur-rence italienne et espagnole a commencé à mettre à mal le marché. « L’arrivée des produits chinois à des prix 5 fois plus bas que ceux pratiqués en France a rendu la lutte impossible », se souvient Valérie Manoukian Meyer co-gérante de Dacryl®.

La nouvelle voie de développement trouvée pour se distinguer est venue de la passion de Gilbert Meyer, fondateur de l’entreprise, pour l’architecture et le design. L’opportunité de décorer un restaurant à partir de panneaux de Dacryl® avec des inclusions de pétales de roses a magnifiquement mis en avant la dimension décorative de ce produit. L’accueil réservé au projet a conduit ses dirigeants à progressivement modifier leur outil industriel et à recruter de nouvelles compétences afin de changer la destination des objets en Dacryl® ! Les possibilités d’inclusions dans les panneaux sont variées : végétaux, métal, minéraux. Le textile y tient également une place de choix, favorisée par la tradi-tion lyonnaise. Cette quête de l’excellence positionne désormais la marque dans le segment du luxe. Une façon efficace de se démarquer d’une logique de concurrence par le prix.

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SPÉCIAL LYON

" Lyon est une ville innovante et en mouvement qui entraîne avec

elle ses entreprises dans cette quête de modernité. "

Valérie MANOUKIAN MEYER et GILBERT MEYER, Dacryl®

" L’impression numérique n’est aujourd’hui qu’un élément de notre inter-vention graphique. Les machines sont des tremplins. A nous les hommes d’inventer

l’avenir en sachant les utiliser, les sublimer afin de gagner le pari de l’innovation. "

Christophe AUSSENAC, ATC Groupe

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La dynamique économique globale de la région Rhône-Alpes constitue un atout de poids. Artisanat et industries s’y portent plutôt bien. L’implication de Gérard Collomb, maire de Lyon depuis 2001 et président de la Métropole depuis 2015 ainsi que le dynamisme de la CCI n’y sont sans doute pas étrangers. La présence d’entreprises d’envergure internationale, telle GL events, leader mondial de l’événementiel, constitue également un vrai moteur, pousse l’économie, génère du business pour nombre d’acteurs locaux, donne confiance à leurs chefs d’en-treprises et une vraie visibilité à la région. La situation géographique de la ville est également stratégique car, comme le fait remarquer Fabien Regudy, les besoins en communication graphique – publicité, PLV, événementiel, stands, musées - sont nationaux. Or depuis Lyon, on couvre assez facile-ment et rapidement l’ensemble du territoire. Paris est à 2h en TGV, Marseille à 1h45 et la montagne grande consommatrice de supports de communication est également voisine.En région parisienne, tous acteurs de la chaîne graphique sont présents, mais de façon atomisée. Dans le bassin lyonnais, ils sont plus concentrés, un point fort pour la filière. Ainsi, la Cotonnière fait un argument majeur de sa capacité à livrer le lendemain matin, partout en France, une commande passée la veille. Mais Yohann Freneat insiste aussi sur l’intérêt d’être géographiquement proche de ses clients : « Cela nous permet de passer chez eux une à deux fois par

Avantages et inconvénients d’être à Lyon…

jour pour apporter une matière, gérer une confection au fur et à mesure de la production ». Une sorte de « service en flux tendu » avec lequel l’Asie ne peut pas rivaliser… « Le succès grandissant du salon C!Print confirme le dynamisme de la région et son attracti-vité, insiste le directeur commercial de la Cotonnière. Depuis 3 ans, nous notons son rôle moteur aussi bien auprès des exposants que des visiteurs. Il devient vrai-ment une passerelle à l’échelle nationale pour toucher nos clients. »Ces constats positifs, Valérie Manoukian Meyer les partage. Elle insiste également sur l’importance du nouveau quartier de Confluence qui voit par exemple l’installation des sièges sociaux de grandes sociétés. Et sur l’intérêt pour Dacryl® d’être proche de la Savoie et de la Haute-Savoie qui concentrent une clientèle aisée comme des marchés monégasques et cannois, eux aussi clients du luxe. La chef d’entreprise apporte cependant un bémol. « Pour le luxe, la France, c’est encore et toujours Paris ! Nos clients étrangers ne connaissent pas Lyon et nous devons absolument avoir une adresse parisienne, ne s’agirait-il que d’un bureau ! Côté fabrication, cela ne pose aucun problème d’être en région mais pour la commercialisation et l’image de marque, c’est Paris. Une signature parisienne à laquelle même certains clients français sont sensibles, un peu par snobisme », s’amuse-t-elle.

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« Quand on a vu poindre la communication visuelle au début des années 90 et que l’intérêt pour le grand format a explosé, Lyon s’est révélée un terrain parti-culièrement favorable car beaucoup de professionnels étaient en veille technologique. Là où d’autres régions ont hésité, ici, cette technologie a pris tout de suite ! L’expression de Silicon Valley du numérique, je l’ai d’ail-leurs entendue de la bouche d’un ingénieur américain de chez Vutek… », confie Fabien Régudy. En effet, les toutes premières imprimantes numériques ont été achetées par des sociétés lyonnaises telles que Sublimer ou Graph’id, ce qui un temps a donné une longueur d’avance à la région. ATC Groupe s’est lui aussi vite engagé sur cette voie. Jusque là, son activité tournait autour de la transfor-mation d’adhésif et, en tant que peintres en lettres, à la reproduction de logos ainsi qu’à la réalisation de façades en trompe-l’œil pour l’immobilier. « En 1994, lorsque l’on a entendu parler de l’impression numérique, précise Christophe Aussenac dirigeant et cofondateur3 de l’entreprise, cela concernait repro-graphes et architectes plutôt que l’outdoor, la tenue extérieure n’étant pas garantie. » Mais rapidement, les fabricants d’imprimantes ont sorti des encres plus résistantes permettant l’arrivée en force de l’impression notamment sur les bâches et sur les adhésifs pour le covering des véhicules lors de la Coupe du Monde 98. Sans attendre, ATC investit en 2000 dans une première imprimante Vutek® grand format.

La Silicon Valley de l’impression numérique grand format

« Une vraie révolution technologique, culturelle et indus-trielle s’est amorcée confirme Christophe Aussenac. Nous avons été submergés de commandes. La capa-cité des machines ne cessait de progresser. On ne connaissait même pas leurs limites lorsqu’elles étaient livrées. »Au risque d’en oublier, la liste des entreprises qui ont pris part à cette révolution est longue : Prisma-flex, SITEP, Light Air, Lettring, Artprint, le groupe Picto, Médicis, PND, Gilles Bail, ou encore les ateliers Guedj… Ensemble, - et avec les entreprises du reste de la France bien sûr ! - elles ont contribué à changer paysage et identité graphiques des villes, des boutiques, des événements, des expositions, etc.Le revers de la médaille selon Christophe Aussenac c’est qu’à force de pouvoir imprimer si facilement, ce qui était la force du métier est devenu sa faiblesse. « Aujourd’hui, le fait d’être imprimeur ne suffit plus pour se différencier. Il faut rester innovant, relever le challenge de l’impression en volume notamment afin être capable d’aménager et de décorer des espaces entiers, pour proposer plus de créativité et pas juste de l’impression. Pour y parvenir, nous nous sommes donc dotés d’un bureau d’études. »

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1 « Insula », de Berdaguer & Péjus (2012). Sign It, bâche d’impression adhésive de Serge Ferrari préconisée et transformée par La Cotonnière .

2 Création Biennale Lyon 2015, « Il parait que le fond de l’être est en train de changer ? », par Emmanuelle Lainé. L’effet trompe l’œil a été imprimé par ATC Groupe sur une toile technique Jet Tex de Dickson Coatings.

3 Création Biennale Lyon 2015, « Let’s Go! », par Anthea Hamilton. Impression sur Jet Tex de Dickson Coatings par ATC Groupe.

4 Chanel Mobile Art : Œuvre de Daniel Buren surnommée « Exit wall blue ». Mur démontable de 20m2, composé de 12 panneaux Lightec® (Brochier Technologies).

5 « Sectional Body preparing for Monadic Singularity », par Anish Kapoor. Bosquet de l'Etoile, Versailles, Précontraint Serge Ferrari.

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Se renouveler, montrer à ses clients l’étendue de son savoir-faire, redéfinir ou repousser les limites de son métier est un enjeu pour toutes les entreprises. « C’est même une question de survie à long terme, insiste Cédric Brochier. Se diversifier, se lancer sur de nouvelles voies, parce qu’on ne sait pas les segments qui seront vraiment porteurs demain. » Parmi ces voies d’avenir, Dickson Coatings identifie celle de la décoration et de l’aménagement intérieur. L’entreprise y croit au point d’avoir récemment investi dans une nouvelle ligne de production destinée à 80 % à la réalisation d’articles graphiques. Audacieux, les industriels lyonnais de la communica-tion visuelle hésitent de moins en moins à collaborer à des événements culturels, voire à des réalisations artistiques. C’est l’occasion pour les entreprises de pousser leurs compétences techniques en se frottant à l’exigence et à l’inventivité des créateurs. C’est aussi l’opportunité de montrer son savoir-faire à un public beaucoup plus large, national et parfois international puisque certaines œuvres voyagent. « Les artistes contemporains n’ont pas de limite dans leur créativité. Ils imaginent toujours de nouvelles façons de raconter des histoires. À nous de trouver

L’art et les manières de se montrer

1 Nom donné à une zone au sud du Grand Lyon qui comporte une grande concentration d'industries chimiques et pétrochimiques le long de l’autoroute A7 sur une dizaine de kms : Arkema, Ciba, Rhodia, la raffinerie Total de Feyzin, Air liquide, etc.2 Les solutions lumière Lightex® permettent de réaliser des surfaces lumineuses souples ou rigides de très faibles encombrements, à basse consommation et dont la durée de vie est élevée.3 Co fondateur avec Robert Combes.

des solutions techniques pour leur donner forme », s’enflamme Christophe Aussenac.Voilà comment Brochier Technologies se retrouve à tisser des fibres optiques lumineuses pour des œuvres de Daniel Buren, La Cotonnière à préconiser des matières pour des événements ou à participer à des expositions d’art contemporain aux côtés de Serge Ferrari. Art contemporain à l’honneur cette année encore avec plusieurs œuvres de la Biennale de Lyon imprimées par ATC sur des toiles Jet Tex de chez Dickson Coatings. Autant de sources d’étonnement pour les clients, de notoriété pour les entreprises et de fierté pour les salariés.Décidément, la communication visuelle lyonnaise n’en finit pas de se réinventer.

Pionniers de la communication : il était une fois Gutenberg et consortsUne histoire contée par Matthieu Cortat, dessinateur de caractères et assistant conservateur au Musée de l’imprimerie de la communication graphique.

Certes l’inventeur de l’imprimerie typographique était allemand et non lyonnais. Cependant, très tôt des typographes essai-ment dans toute l’Europe. Bon nombre s’installent à Lyon qui devient, dès 1476, un centre majeur dans l’industrie du livre imprimé. Sa spécialité ? La publication de livres en français, pour le divertissement et non l’étude, dont le fameux Livre des merveilles de Marco Polo, un « best-seller » du XVe siècle. Autre spécialité lyonnaise, l’illustration en gravure sur bois puis sur cuivre, qui booste les ventes. À une première génération d’imprimeurs d’origine allemande succède celle des Italiens qui, via Saône et Rhône, expédient leur production vers l’Es-pagne et l’Italie. Après plusieurs décennies florissantes, le roi François Ier, bien qu’ami des lettres, met un coup d’arrêt à la liberté de l’imprimerie. Il veut contrer l’essor protestant et la diffusion de la Bible en français. Le pouvoir royal et l’Église favorisent l’activité des imprimeurs parisiens, plus proches et plus facile à contrôler. Lyon perd sa position dominante mais

cet épisode a marqué durablement la ville, qui sait désormais imprimer, dessiner et diffuser des idées… en somme, les bases de la communication visuelle ! D’ailleurs, la ville garde la mémoire de l’époque où l’imprimerie lyonnaise rayonnait. Elle continue de la faire vivre notamment grâce à son Musée de l’imprimerie et de la communication graphique et à sa programmation dynamique, à l’instar de l’exposition qui s’y tient jusqu’au 31 janvier prochain. Intitulée « Scoop », elle retrace à travers les « une » de journaux l’évolu-tion graphique de la presse et, à travers elle, celle de la société française. Une plongée passionnante dans notre histoire que l’on redécouvre au fil des « unes » : Gazettes royales, journaux révolutionnaires, mais aussi illustrations satiriques, journaux censurés pendant la Première Guerre mondiale, photos choc en « une » de Paris-Soir, images exclusives du couronnement de la reine Elizabeth II, dernier numéro du gratuit Métro…

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Des bornes numériques informatives aux panneaux publicitairesPrésent depuis 30 ans dans l’univers des transports, SERFIM T.I.C. réalisait des bornes d’information voyageur pour les régies de transports et les aéroports. En 2008, à la faveur d’un important marché décroché par Publicis pour le métro parisien, l’entreprise a accompagné son client et ajouté une corde à son arc en réalisant pour lui des écrans digitaux publicitaires de marque SERECLEC. « Connaissance des attentes des voya-geurs, nécessaire étanchéité aux poussières métalliques, risques de dégradation liés au vandalisme, etc. l’environnement et les problématiques étaient globalement les mêmes et nous les maîtri-sions. Seule changeait l’application finale des équipements », détaille Filipe de Almeida, directeur général adjoint. De la concep-tion des écrans à leur assemblage en passant par le dessin du carrossage, sur les deux segments, SERFIM T.I.C. possède toute la chaine des savoir-faire.

« Une forte part de l’affichage publicitaire est encore papier et déroulant. La marge de progression de la diffusion numérique est donc considérable, en France comme en Europe. Notre région concentre tous les acteurs clefs : intégrateurs, dessinateurs et développeurs, et nous bénéficions d’un positionnement central favorable à la distribution. De quoi porter un regard positif sur l’avenir », anticipe Filipe de Almeida.

Des Monts du Lyonnais à la ChinePrismaflex fondée il y a 27 ans par trois associés dont l’actuel PDG Pierre-Henry Bassouls est l’une des entreprises lyonnaises qui a réussi le développement le plus fort mais aussi le plus original. Implanté dans les Monts du Lyonnais, ce fabricant indus-triel de produits dédiés à la communication intérieure et extérieure ainsi qu’à l’affichage, s’est d’abord fait connaître via l’impression numérique grand format et roll to roll. Mais pionnière, l’entreprise a su prendre le tournant du digital. Aujourd’hui, elle compte parmi les acteurs majeurs qui accompagnent la mutation du métier vers le numérique. Fournisseur de solutions pour les afficheurs et les acteurs de la grande distribution, avec l’ouverture de sa propre usine de fabrication en Chine, Prismaflex est devenu en janvier 2015 le seul fabricant français de panneaux Leds.

Charvet Digital Media (cf. page 17), Serfim, Prismaflex… autant de sociétés de l’agglo-mération lyonnaise qui s’imposent dans le digital avec succès.

DIGITAL des entreprises qui montent qui montent

LYON, histoire(s) d’avenir

ISSUE# Chaussures et accessoiresCréation : Design & Architecture Damien Carreres pour Nicolas GuicquelAfin d’adapter le point de vente à une nouvelle clientèle plus haut de gamme - sans faire fuir les jeunes -, l’architecte d’intérieur a créé un écrin aux finitions en ébène et en cuir sacralisant les produits. En extérieur, peau neuve grâce à une façade désormais vitrée sur deux niveaux. Dynamisée, la boutique devient un incontournable visuel de la rue. Coût : 2 512 € m2.

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Depuis 2004, Lyon Shop & Design contribue à métamorphoser l’allure des commerces Lyonnais pour le plus grand bien de leurs chiffres d’affaires. La méthode ? Former, en tout bien tout honneur, des couples « commerçants-

architectes/designers ». Une initiative de la CCI Lyon, lancée et pilotée par Sophie Billa, Responsable du service Innovation, Commerce et Tourisme de la Chambre de Commerce et d’industrie de Lyon.

VISIBLE : D’où vous est venue l’idée d’insuffler une dose de design dans les commerces ?Sophie Billa : D’un voyage d’étude à Milan avec le Grand Lyon. J’avais été bluffée par le nombre de très belles boutiques en comparaison avec ce que nous avions chez nous. De retour, je me suis dit qu’en tant que CCI, nous avions un rôle à jouer. En me renseignant, j’ai découvert une démarche intéressante au Québec, menée par le bureau du Design de Montréal. Dans un quartier sensible, de l’argent public avait été injecté pour faire revenir commerces et artisans. La condition : que l’intervention soit portée par un « homme de l’art », architecte ou designer.

Avez-vous réalisé un « copier-coller » de l’expérience montréalaise ?Pas tout à fait. Leur démarche est axée autour de la mise en lumière du design, alors que notre objectif prioritaire est le développement économique. Sensibiliser le grand public au design est un « effet secondaire » positif. Nous avons donc acheté la licence et adapté une version lyonnaise. En organisant un concours annuel entre 2004 et 2007, nous souhaitions atteindre assez vite un effet de

Lyon Shop & Design : l’art de marier esthétique et efficacité commerciale

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seuil suffisant pour que l’impact soit sensible. En 2008, nous sommes passés à un rythme biennal avec un événe-ment grand public organisé en parallèle du concours et avons permis au public de voter aussi après une sélection professionnelle.

En quoi consiste la démarche de Lyon Shop & Design ? Notre objectif est de favoriser la constitution d’un binôme commerçant/architecte réuni par la volonté commune de monter ensemble un dossier de candidature. Nous accom-pagnons le commerçant dans la rédaction de son cahier des charges. Il a ensuite accès à un centre de ressource en ligne qui répertorie les architectes candidats et parmi lesquels nous pouvons leur en conseiller quelques uns. Tous les 2 ans, une centaine de tandems présente au concours une réalisation commune et fait l’objet d’un processus de sélection rigoureux (cf. encadré). Un jury de professionnels distingue 5 binômes lauréats. Le public élit également un gagnant : le prix du public.Pendant toute la période, Lyon Shop & Design anime des actions dans la ville.

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Fromagerie LumièreCréation : Fabrice Bonnardel

Interior Design pour Didier Lassagne et Yann Coiffet

Le design a été l’outil clef pour optimiser une façade de 3 m et

une surface réduite, en favorisant l’ergonomie du travail et en créant un espace commun de circulation

clients/fromagers. Points particuliers : collaborer avec des frigoristes. Placer

présentoirs et vitrines le long des murs. Laisser visible la cave d’affi-

nage. Accentuer la luminosité sur les étalages.

Coût : 5 440 € m2.

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LA VILLE, PREMIÈRE VITRINE DE SES SAVOIR-FAIRE

Pourquoi la CCI mobilise-t-elle autant d’énergie pour inciter des créations et des rénovations de commerces originales ?Saviez-vous que le shopping est le principal motif de la venue de touristes à Lyon ? Une étude conduite en 2011 par l’Office du Tourisme de Lyon le confirme. Les monu-ments, on ne les visite pas forcément. En revanche, on rentre systématiquement dans les commerces. Ils sont la première image perçue d’une ville. Développer des lieux beaux et agréables participe directement à son attrait. Les rendre innovants, plus beaux, plus accueillants, plus vendeurs contribue au développement du flux de consom-mation.

Comment mesurez-vous les résultats ?Un an après chaque édition, une étude d’impact est réalisée. Elle prend notamment en compte l’évolution du chiffre d’affaires. En plus d’améliorer l’apparence des commerces, l’intervention des architectes et des desi-gners peut optimiser le fonctionnement et l’organisation

TEMPS FORTS D’UNE SÉLECTION POINTUE11 BINÔMES constitués d’un expert dans chaque domaine (commerçant/ architecte). 1e SÉANCE PLÉNIÈRE avec les 11 binômes d’experts pour expliquer la démarche et partager la grille d’analyse avec des critères objectifs. 10 BOUTIQUES À VISITER pour chaque équipe d’experts sur une zone géographique donnée et rencontre à chaque fois le binôme de candi-dats (commerçant/architecte). 2DE SÉANCE PLÉNIÈRE avec présentation détaillée par les 11 binômes de l’ensemble des 100 candidats et après de nombreux échanges passionnés, sélection des 15 finalistes. 1 JURY - COMPOSÉ DE 7 EXPERTS du commerce, du marketing, de l’architecture, du design, de l’éclairage et d’un président-, visite et rencontre les 15 binômes finalistes. 5 LAURÉATS. 1 PRIX DU PUBLIC.

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du point de vente. D’ailleurs, après 10 ans, le constat est très positif puisque 75 % des commerçants ont vu leur chiffre d’affaires augmenter grâce à la collaboration avec un architecte/designer.

Et entre deux éditions, que se passe-t-il ?Nous faisons vivre l’esprit Lyon Shop & Design tout au long de l’année par exemple en organisant des ateliers théma-tiques autour de questions telles que le merchandising, l’acoustique, le marketing olfactif, etc. Notre ambition est d’animer la communauté des commerçants et des archi-tectes/designers. Il est important qu’ils aient le même niveau d’information, soient interpellés par les mêmes problématiques et continuent de se rencontrer pour avoir envie de travailler ensemble. L’idée c’est aussi d’agrandir cette communauté et de faciliter l’accès des jeunes archi-tectes designers à leurs premiers contrats. Une dynamique et une philosophie partagées et menées avec la Cité du Design de St Etienne.

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Lyon ville changeante, ville vivante construit sa mutation. Pour l’accompagner dans cette dynamique, l’association LYON DESIGN ! décline depuis 3 ans ses propres événements autour du design. Des actions menées en résonnance avec La Biennale Internationale Design Saint-Etienne dont elles portent le label.

Vous l’aurez compris, nous allons parler ici de… design ! Et plus précisément de design urbain, car « cette discipline agit comme un médiateur entre le bâti et l’homme », ainsi que l’explique Olivia Cuir, directrice des événements LYON CITY DES!GN. « Dans une ville en évolution, poursuit-elle, le design a vocation à accompagner les changements. D’autant que la métropole abrite de nombreuses expertises à mettre en avant : de la formation aux agences spécialisées, de la science des matières et matériaux à l’audace architecturale, de la conception virtuelle à la réalisation industrielle ». Voilà pourquoi, depuis 3 ans, sous l’im-pulsion du Grand Lyon, l’association LYON DESIGN!, présidée par Bernard Reybier, P-dg de Fermob, organise chaque année, en alternance, deux types événements autour de la notion de design urbain.

LYON CITY DES!GN ARENA propose une série de conférences sur une thématique spécifique. Pointues, les problématiques s’adressent plutôt à des usagers de la ville « impliqués ». Ainsi, en 2014, la question de l’eau dans la ville était au centre des débats.

LYON CITY DES!GN FORUM organise une expo-sition couvrant tous les aspects du design urbain dans un lieu emblématique en cours de mutation. En 2013, c’était Le Grand Hôtel Dieu, lieu clos auquel les Lyon-nais sont très attachés.

LYON CITY DES!GNLe design bat au rythme de la ville

EN 2015 : LYON CITY DES!GN FORUM AU CŒUR DU QUARTIER PART-DIEUCe printemps, la manifestation s’est installée dans ce quartier en devenir et à fort potentiel. A l’horizon 2030, il devra être hyper connecté, exemplaire en termes d’innovation urbaine et de performance écono-mique, mais également un endroit à vivre. Un appel à projets international lancé avec l’appui de la Cité du Design de Saint-Etienne a interrogé les designers

sur leur capacité à accompagner la ville dans cette transformation. Un axe de réflexion central a notamment émergé : le design de chantier. « Cet aspect du design est rarement pris en compte, explique Olivia Cuir, alors qu’il concerne une période de transition, stratégique pour rendre acceptables les cham-boulements liés aux travaux. Et si par exemple une palissade, au lieu d’être objet qui cache, devenait un support pour expliquer, pour rendre lisible le

projet en construction ? Ne serait-ce pas une façon de faire percevoir les chantiers davantage comme des ‘cadeaux’ à venir que juste comme des nuisances ? »Durant deux semaines, un parcours urbain en direction de la rue Garibaldi a donc été aménagé. Il était jalonné d’expositions et de projets montrant aux riverains les solutions susceptibles d’être apportées par le design urbain en période de requalification.

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SPÉCIAL LYON

Urban Palissade !par DéjàDesigners, en partenariat avec Bouygues ImmobilierVéritable « couteau Suisse », UP! Urban Palissade oriente les usagers dans l’espace tout en les renseignant sur la finalité du chantier via des contenus consultables en ligne (flash codes et puces NFC). Ludique, la palissade offre un regard nouveau sur les chantiers (belvédères, judas, périscopes) et des services pratiques (garages à vélos, plans photo-luminescents, etc.)

Bollpar Adrian Blanc, soutenu par JC Decaux

Une ambition : se connecter au mobilier urbain. Les simples plots en béton de la place

Charles-Béraudier prennent une importance nouvelle pour devenir tout à tour un siège, une

table haute ou un panneau directionnel !

Walk’n’Rollpar Atelier Supernova, en partenariat avec Keolis et MétaluUne signalétique sensible qui met en valeur les différents visages de la Part-Dieu grâce à un système de marqueurs urbains et crée des connexions piétonnes entre les lieux emblématiques du quartier. Les indications sont exprimées en temps plutôt qu’en distance et des expériences sonores accom-pagnent la découverte visuelle afin d’éveiller tous les sens du visiteur.

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LYON CITY DES!GN LE DESIGN BAT AU RYTHME DE LA VILLELYON, histoire(s) d’avenir

16 PROJETS ET AUTANT HISTOIRESChaque projet retenu a été accompagné et cofinancé par l’association LYON DESIGN! et par des entreprises privées. À l’arrivée, les prototypes installés dans l’espace public ont été vus et testés par les Lyonnais. « Ce vaste laboratoire a permis d’identifier les projets qui faisaient sens ou non. L’occasion aussi de rencontres et d’échanges, l’oppor-tunité de sensibiliser le grand public aux possibilités du design. »

A VENIR…En 2016 le Design et la lumière dans la ville seront au centre de toutes les conférences et de toutes les discus-sions de LYON CITY DES!GN ARENA : Rendez-vous les 19, 20 et 21 mai prochains pour en savoir plus ! Quant à LYON CITY DES!GN FORUM, en 2017, l’exposition devrait investir Gerland, un autre quartier en pleine mutation. À suivre…

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Siège d’Euronews « Cube vert » (architecte : Jakob + Macfarlane). Crédit photo : SPL Lyon Confluence-Aurélie Petrel

Siège de GL Events « Dark Point » (architecte : Odile Decq).Crédit photo : SPL Lyon Confluence-Aurélie Petrel

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Musée des Confluences (architecte : Coop Himmelblau).Crédit photo : SPL Lyon Confluence-Laurence Danière

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La Confluence : un véritable laboratoire

à ciel ouvert d'architecture contemporaine qui

collectionne les plus prestigieuses signatures

nationales et internationales.

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Place Saint-Jean - Les Ruines de SisypheYann Nguema, EZ3kielLa Maison Productionun discours poétique posé sur l’architecture mêlant projections, lumières et lasers.

Cour de l’Hôtel de Ville - Platonium

Eric Michel, artiste plasticien, co-création artistique

et conception lumière : Akari Lisa Ishii, ICON

CNRS délégation Rhône-Auvergne, année de la lumière

Partenaires scientifiques : Institut de physique Paris

& Université Lyon 1

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Depuis 163 ans, les Lyonnais prouvent leur attachement à la lumière dont la Fête marque l’apogée contemporaine. Entre tradition et innovation, elle participe à la renommée de la ville et stimule toute la filière lumière de la région.

Chaque année, début décembre, tous les regards se tournent vers Lyon et sa Fête des Lumières. Visuel par excel-lence, l’événement est désormais connu dans le monde entier, expor-tant l’image de la ville jusqu’en Chine. Technologie, créativité, communication et volonté politique se donnent rendez-vous. Quatre jours qui mobilisent énergie, savoir-faire et talents sous la houlette du Directeur des événements, Jean-François Zurawik.

Visible : Des modestes lumignons posés sur le rebord des fenêtres aux performances visuelles les plus innovantes… quel chemin parcouru ! Comment ne pas perdre la flamme des origines ?Jean-François Zurawik : Nous travaillons dans l’idée que la lumière est un thème universel. Vidéo, lasers, projections, Leds et autres solutions techniques ne sont que des supports au service de la créativité. D’ailleurs, notre logo générique présent sur toute notre signalétique suggère tout à la fois la flamme d’une bougie ou celle d’un lumignon. Cette année, nous allons même tenter de battre un record avec la pose de 90 000 lumignons sur le site du théâtre gallo-romain de Fourvière.

Gardien de la flammeL’invitation à la déambulation dans la ville reste également centrale…L’idée de la procession laïque et religieuse qui a amené les Lyonnais à allumer des lumignons et les a conduit dans les rues, se perpétue via plusieurs parcours jalonnés de nombreuses installations. Pour accompa-gner ces découvertes dans la ville, le temps de la Fête, l’éclairage public est recouvert d’un filtre de gélatine colorée. En abaissant l’intensité lumineuse dans les rues, nous permettons aux visiteurs de profiter plei-nement des créations dans une atmosphère urbaine feutrée qui sert au public à se repérer entre chaque œuvre.

Chaque édition est une succession de surprises renouvelées. Donnez-vous un brief créatif précis ? Nous n’imposons aucune thématique lors de l’appel à projets car cela pourrait réduire la créativité des participants. En revanche, nous proposons des lieux que les artistes peuvent investir. Dimensions architec-turales, emplacements publics et sécurité constituent les seules véritables contraintes. Chaque artiste s’em-pare des lieux et des bâtiments à sa façon. Certains s’en inspirent, d’autres les détournent complètement comme lorsque la fontaine des Jacobins s’est muée en un immense abat-jour de chambre d’enfant... La magie vient de cette transformation qui invite à porter un regard neuf sur l’espace public, même le plus fami-lier. Au final sur une édition, nous ne rencontrons jamais de souci de cohérence.

Quelle organisation avez-vous mise en place pour préparer cet événement qui convoque près de 3 millions de personnes ?Lyon est riche en événements culturels et sportifs comme Quais du polar, le festival de musique électro des Nuits sonores, les Biennales ou encore la Lyon Free VTT, etc.

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BIO EXPRESSJean-François Zuravik a étudié la communication visuelle et la réalisation de films avant de monter son entreprise de production évènementielle. Sans être un homme d’éclairage, son « truc à lui », c’est l’aspect esthétique et visuel de la lumière. Sa participation aux projections du concert de Jarre à Lyon en 1986 marque un tournant dans son parcours, qui le conduira presque naturellement à croiser la route de la Fête des Lumières. Il devient Directeur des événements de la ville de Lyon en 2003 et prend la responsabilité de la coordination de la Fête des Lumières en 2005.

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La Fête des Lumières : plus qu’un événement, une dynamique

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... L’équipe en charge des événements de la ville compte 12 permanents dont 3 plus particulièrement dédiés à la Fête des Lumières. Pour celle-ci, plus l’échéance approche et plus l’effectif augmente. De fin novembre à début décembre, afin de suivre les artistes et d’organiser la Fête, nous arrivons à près de 400 personnes en comptant régisseurs et techniciens sur le terrain. Durant l’exploitation avec la sécurité publique, nous sommes 2 000 mobilisés pendant 4 jours…La préparation de la Fête des lumières court sur toute l’année. En janvier nous débriefons l’édition qui vient de se dérouler, puis, dès le mois de mars nous lançons l’appel à projets.

Comment se déroule cet appel à projets et comment les sélectionnez-vous ?Il est lancé auprès d’environ 800 noms de notre fichier et nous recevons entre 150 et 200 propositions en provenance surtout de France mais aussi un peu de l’étranger. Les équipes artistiques ont deux mois pour proposer un projet. Cette année, 136 équipes ont répondu. Les offres font l’objet d’une analyse artis-tique et technique par la Direction des événements qui opère une première sélection qui est ensuite présentée en commission d’appels d’offre. En parallèle, l’équipe de la Fête des Lumières et le Club des partenaires, qui finance la Fête des Lumières à hauteur de 50 %, proposent à des entreprises mécènes de choisir et de financer en direct certaines créations. Enfin, nous entrons dans la phase opérationnelle avec les artistes.

La fête se développe également géographique-ment…Concentré lors des premières éditions sur la Presqu’île, l’événement suit l’évolution de l’urbanisation. Tout d’abord en gagnant le parc de la Tête d’Or, puis il y a 3 ans le quartier Confluence, maintenant, il s’étend au quartier de la Part Dieu. Dans chaque arrondissement, le projet est soutenu par une association locale.

1 Le Club des partenaires, association loi 1901 créée en 2002 à l’initiative des membres fondateurs de la Fête des Lumières, la Ville de Lyon, EDF et SONEPAR France - MAT’ELECTRIQUE.2 Récylum, éco-organisme qui a pour mission de donner une seconde vie à la lumière remet ce trophée en partenariat depuis plusieurs années avec la ville de Lyon.

LA FÊTE DES LUMIÈRES : PLUS QU’UN ÉVÉNEMENT, UNE DYNAMIQUE

Quid de son empreinte environnementale ?Avec le dernier Plan Lumière, l’aspect du dévelop-pement durable dans l’éclairage urbain est devenu fondamental. À ce titre, la Fête est exemplaire. Aujourd’hui, les 70 installations représentent moins de 0,1 % de la consommation annuelle d’énergie de l’éclairage urbain de la ville. Nous nous efforçons aussi de réduire l’impact sur l’environnement en encourageant les déplacements avec les transports en commun, l’utilisation de Leds dans les projets, et en réduisant les impressions des programmes papier au bénéfice de supports de communication électro-niques. Parmi les trophées remis lors de la Fête, nous avons également le Trophée Recylum des Lumières Durables2 qui distingue une installation pour son carac-tère éco-responsable.

Au-delà des 4 nuits de décembre, quel est le rayonnement de la Fête ?Animés d’un sentiment de fierté, les Lyonnais sont nos premiers supporters. Famille, amis sont invités et le taux d’occupation de la ville à cette période est exceptionnel. Du côté des professionnels, la participation à l’événe-ment génère de nombreuses commandes. Désormais, lorsqu’ils exposent leur travail ailleurs, concepteurs et artistes s’engagent à demander l’autorisation de la Fête des Lumières et à mentionner « Vu à la Fête des Lumières de Lyon ».Des responsables de collectivités et d’institutions culturelles, des organisateurs d’événements du monde entier ainsi que des créateurs d’œuvres lumières éphé-mères viennent nous voir à la recherche d’idées, mais aussi de conseils. En dehors des temps forts de la Fête des Lumières, notre équipe assure la program-mation et l’organisation de manifestations pour d’autres villes, comme par exemple à Hong Kong en octobre 2016. Une façon de faire rayonner et de mettre à disposition notre savoir-faire unique et de générer des recettes complémentaires pour financer notre édition lyonnaise. Propos recueillis par L. BdC.

Passerelle Abbé Couturier - The Bright BoatFrédéric Godeau, En attendant Et si le pont,

objet de passage, devenait lieu de voyage ?

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Pas de thématique imposée côté programmation. Pas de thématique imposée non plus côté communication. Au début du printemps, le service communication externe de la ville de Lyon lance un appel d’offres auprès d’agences françaises et européennes pour imaginer le visuel de la nouvelle édition. À l’appui, un brief à la fois précis et très ouvert. Pour donner l’impulsion sans modérer l’inventivité des participants, il faut impérativement :

- Proposer un univers graphique déclinable sur des supports très variés (et non photographique),- Avoir une dimension artistique,- Parler de lumière,- Ouvrir l’imaginaire,- Faire ressentir l’aspect festif et l’émotion collective correspondant aux valeurs de la Fête,- Donner envie de venir,- Etre déclinable sur des supports très variés.

UN DISPOSITIF QUI INFORME…Un peu partout dans la ville des signes de la Fête sont installés : covering et adhésivage dans les lieux à fort flux public ; affichage sur le mobilier urbain ; habillage des chalets d’information et des kiosques à fleurs ; kakémonos dans les rues ; affichettes chez les commerçants. Un programme complet de 40 pages détaillant installations et informations pratiques est distribué ainsi que des dépliants touristiques bilingues.Au niveau national, le visuel de la Fête se retrouve fin novembre dans le métro parisien et à l’ar-rière des bus Marseillais. Les informations sur l’événement sont bien sûr aussi disponibles grâce à une application Smartphone. Et pour l’aspect participatif, ses temps forts et des jeux concours sont relayés sur les réseaux sociaux via Facebook, Instagram et Twitter. … ET QUI GUIDE SES VISITEURS DANS LA VILLEPendant les 4 soirs de la Fête, on retrouve dans les rues de Lyon des dispositifs lumineux permettant aux visiteurs de s’orienter et de s’informer sur les installations artistiques. Nouveautés 2015 : un système de fléchage fluorescent fixé en hauteur, sur le mobilier urbain, aide les visiteurs à se repérer. Enfin, cette année, un dispositif interactif a été conçu permettant aux internautes d’interagir avec le visuel 2015 en faisant évoluer formes et couleurs.

Cette année, c’est Extra l’Agence (69) qui a su convaincre. Tous les ingrédients du cahier des charges sont là, avec en plus un zeste d’effet 3D qui donne un impact visuel particulièrement fort.

Chaque année, le plan de communication visuelle qui accompagne la Fête des Lumières conserve ses fondamentaux sans cesser de surprendre.

La proximité entre le Cluster Lumière et Lyon « ville lumière » est évidente. Pour preuve, les adhérents du Cluster, réseau de compétences de la filière éclairage, participent au co-financement de la Fête des Lumières.Cette année, en marge de l’événement, la ville accueillera les 7 et 8 décembre le Forum LED Europe, dont le Cluster Lumière est partie prenante. Le Pr. Shuji Nakamura, lauréat du Prix Nobel de Physique 2014, sera présent à ce congrès, rendez-vous de l’innovation et de l’expertise internationale en matière d’éclairage et de technologie LED.Créé à Lyon en 2008, le Cluster s’est rapidement ouvert à des entreprises particulièrement innovantes implan-tées dans toute la France, notamment à Caen et en région parisienne. Il compte aujourd’hui 170 membres et réunit labora-toires et centres de recherche, fabricants, éclairagistes, prescripteurs et institu-tions, tous professionnels de l’éclairage ainsi que des écoles. En matière d’inno-vation de produits, le Cluster Lumière concentre ses actions autour de deux axes. Le premier concerne le potentiel d’économie d’énergie sur les solutions d’éclairage - milieu urbain, tertiaires, commerces, industrie-. Le second s'in-téresse à la maîtrise des technologies de rupture comme la LED, l’intelligence dans la commande et la gestion de l’éclairage.

Cluster lumière, l’aiguillon de l’innovation

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Communication : programme libre, figures imposées

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Arnaud Giroud et David Lesort ont grandi avec la Fête de la Lumière, admirant d’abord ses lumignons puis rêvant devant ses installations. Après des études orientées autour de l’objet et de la maquette au Pôle supérieur de design de Villefontaine (69), l’envie de prendre part à la Fête naît presque naturellement. « Une sorte de candi-dature spontanée », se remémore Arnaud. La première année, leur projet n’aboutit pas, mais leur permet d’in-tégrer des données techniques, de comprendre les contraintes d’une intervention en extérieur. La deuxième année, les deux jeunes créateurs s’amusent, détournent des guirlandes lumineuses pour composer un lustre de 5 mètres de diamètre. Ils en font 30… C’est parti !Ensuite, très vite, ils créent Pitaya, leur studio, et affirment leur style, axant leur rapport à la lumière autour de l’objet. Ils se servent d’elle pour révéler le volume créé.De fil en aiguille, de projets en projets, le studio évolue, grandit, tantôt brillant à la Fête, tantôt retenu par une association de commerçants, une commune voisine. La Fête des Lumières a été l’élément déclencheur et porteur de leur aventure professionnelle. « Pour nous il était tellement important d’être présents à la Fête, carre-four international majeur de l’éclairage événementiel ! Y prendre part nous a aidés à nous lancer, à exister puis à rayonner au-delà. Dans cette véritable galerie à ciel ouvert, un public populaire côtoie des professionnels très pointus. Grâce à la diversité de ses propositions, chacun trouve des installations qui le touchent. Et lorsque l’on a une nouvelle création, c’est sûr, il faut être présent ! »Aujourd’hui, leurs réalisations voyagent : Amiens, Beyrouth, Amsterdam, Dubaï… Ce qui distingue les créations de Pitaya ? On peut vous le dire : elles sont aussi belles à regarder de jour que de nuit… et c’est loin d’être un détail ! Prochaine étape, la création d’une ligne de luminaires.

Cristaux suspendus, Lyon Fête des Lumières 2013Ce lustre chrominéral (3,8 m de diamètre x 1,2 m de hauteur) est constitué d’une structure d’aluminium et de filtres dichroïques. De jour, la lumière du soleil filtrée par les chrominéraux colore l'environnement. De nuit grâce à 12 ampoules Led, les cristaux iridescents éclairent la structure blanche d'une lumière polychromatique

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La Fête, pépinière de jeunes talents

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Désormais emblématique du quartier où Rhône et Saône se rejoignent, le musée Confluence étonne, impressionne. Pourtant, à l’intérieur on s’y sent bien. La « faute », beaucoup aux architectes et un peu tout de même à sa signalétique.

Au pied du mur et au pied de la lettre

À l’entrée du musée, tels des gardiens immobiles, deux totems attendent les visiteurs. Leur mission : gérer trois possibilités d’accès, malgré l’attraction maximale exercée par la volée de marches de l’escalier central. Il s’agit d’orienter vers la gauche ceux qui se rendent à l’auditorium et vers la droite les personnes à mobilité réduite. « Excepté ce mobilier exté-rieur ainsi qu’un immense kakémono identitaire à proximité du tramway, l’intervention signalétique s’inscrit au maximum sur l’architecture et s’appuie les surfaces existantes », avertit d’emblée Camille Leroy-Vinclet, chef de projet et co-fondatrice de CL Design, choisie pour mener à bien le pôle signalétique. L’agence, qui vient juste de fêter ses 10 ans, est dirigée par 3 créatifs : Camille Leroy-Vinclet, Nicolas Journé et Domitille Pouy. L’une des raisons probables de l’attachement de l’équipe à la qualité du signe et de la lettre. Exigence particulièrement bienvenue au musée Confluence, bâtiment à la fois brut et sophistiqué, aux surfaces dépouillées qui forcément donnent à voir la signalétique. Cette visibilité maximale ne laisse aucune place à l’erreur…

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" La France donne parfois l’impression d’un « pays musée ». À Lyon, dans le quartier de la Confluence, on trouve cependant une dynamique qui me fait penser à Berlin. En devenir, ce quartier est à la fois inspirant et rafraîchissant. "Camille LEROY-VINCLET, CL Design

Quel marquage acrobatique cette signalétique réalisée au pochoir ! Le chiffre mesure 2,5 m. Par le jeu

des superpositions, des caractères semblent inscrits en relief.

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CHIFFRE CLÉ

1 795 ÉLÉMENTS SIGNALÉTIQUES

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UNE ARCHITECTURE DÉSTRUCTURÉE AUX DIMENSIONS FOLLES« Sur plan, l’architecture conçue par l’agence autrichienne Coop Himmelb(l)au, est quasi incompréhensible en raison de sa complexité. Dans la réalité 3D, elle se révèle en revanche très lisible en termes de circulation », analyse Camille Leroy-Vinclet. Du pain bénit pour les signaléticiens qui, malgré tout, doivent guider le public sur différents niveaux à travers trois volumes baptisés respectivement : le socle, le cristal, le nuage. Jongler avec des échelles très différentes a probablement constitué le défi majeur à relever. En plus de la signalé-tique classique destinée à être lue à distance raisonnable, des signes à déchiffrer de loin, voire de très loin. En effet, certaines hauteurs sous plafond atteignent plusieurs dizaines de mètres. Ainsi, dans le hall central, lettres et chiffres grandissent pour occuper l’espace, capter le regard, tout en restant parfaitement équilibrés, pas trop intrusifs et bien sûr lisibles. La programmation du musée étant pour partie saisonnière, CL Design a trouvé intéressant de pouvoir habiller certains éléments au gré des changements de thématiques. Ainsi, le répertoire d’ascenseurs affiche en fond un visuel issu des collections du musée. Il peut varier au fil des expositions temporaires.

AU PIED DU MUR ET AU PIED DE LA LETTRE

Aux côtés de Camille Leroy-Vinclet, Domitille Pouy associée chez CL Design, Varina Volk Leonovitch graphiste chez CL Design et Romain Jeantet, designer français travaillant entre Paris et la campagne lyon-naise. Les éléments signalétiques (totems, lettres en relief, etc.), pièces uniques, ils ont été fabriqués dans les ateliers de Boscher Signalétique et Image (44).

Qui a fait quoi ?

Pour dégager visuellement au maximum les grands couloirs, des chiffres en médium laqué noir de 70 cm habillent les joues de chaque côté de l’entrée des galeries.

DES REBONDISSEMENTS…Lauréate de l’appel d’offre signalétique deux ans avant la date d’inauguration, l’agence a cependant du revoir sa copie en cours de route pour s’adapter à un changement d’identité visuelle. « Dès lors, nous avons retravaillé le projet avec l’équipe d’Intégral Ruedi Baur, finalement désignée, et utilisé la « Confluence », typographie créée pour l’occasion. » Ensemble, ils ont notamment mis au point de nouveaux pictogrammes inspirés de cette typo.

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Entre les deux ascenseurs, un visuel de l’exposition en cours est imprimé numériquement sur une plaque de Dibond® fixée et rabattue sur les côtés sur une structure en bois. ©

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MAIS PAS DE QUOI RÂLER ! JUSTE TROUVER LE BON RAL…Pour tous les intervenants du projet, un an à mettre les bouchées doubles afin de tenir une date de livraison élaborée en phase de concours et respectée au jour près.Avec le souci de ne pas venir ajouter de couleurs supplémentaires à l’ambiance des

lieux, l’agence a travaillé avec les architectes pour définir les teintes des objets signalétique à partir des coloris existants dans le bâtiment. Les nuances de blanc, de noir et d’alu sont déclinées dans les gammes de l’architecture, mais étudiées au cas par cas pour se détacher du ton du support.« Au final, il s’agissait d’arriver avec la bonne échelle et la bonne couleur au bon endroit », sourit Camille Leroy-Vinclet. Résumé comme ça, c’est vrai que cela paraît simple. Comme tout projet bien pensé.

L’histoire qui lie le designer graphique franco-suisse Ruedi Baur à Lyon remonte à 1983, tout début de sa carrière. Depuis, il est intervenu à maintes reprises pour créer des signes dans la ville et porte un regard particulièrement avisé sur son évolution.

Lyon vue par Ruedi Baur

VISIBLE : À quoi tient votre venue à Lyon ?Ruedi Baur : À qui plutôt ! Thierry Raspail1 m’avait invité pour préparer les documents de la 1e manifestation d’Octobre des arts, programmée en 1984. Une responsabilité

énorme pour un jeune graphiste tout juste sorti de l’école. Il s’agissait de placer Lyon parmi les villes qui comptaient en matière d’art contemporain… On nous faisait confiance, nous pouvions travailler très librement. Ont suivi le logotype de la bibliothèque muni-cipale, toujours en usage. La signalétique de l’École d’architecture avec les architectes Jourda et Perraudin, puis celle de la Cité Internationale avec Renzo Piano. Au point que, finalement installé à Villeurbanne, j’ai ouvert un atelier de graphisme et une galerie de design.

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Votre travail reste visible à travers la signa-létique de plusieurs quartiers…Le projet s’est développé en pointillé. Mais en effet, petit à petit s’est mise en place une signa-lisation réagissant aux particularités de chaque quartier. Le vieux Lyon, classé patrimoine de l’Unesco, a été photographié depuis une échelle de pompiers. Les images réalisées, placées sur les supports d’information, valorisaient l’espace public. Pour les pentes de la Croix-Rousse la signalétique faisait écho aux traboules. Diffé-rents parcs de la ville avaient aussi été abordés ainsi que certaines zones industrielles. Le projet essayait, par un système ouvert, de présenter la richesse de la ville et de la métropole, tout en permettant de s’y orienter.

Des années 90 à aujourd’hui, comment percevez-vous l’évolution de Lyon ? À l’époque, la ville se trouvait dans une sorte de réveil culturel après de longues années de sommeil. Ce moment, qui correspondait en France à un mouvement de décentralisa-tion, s’est couplé à Lyon avec une prise de conscience de son potentiel. Une modernité tardive était à l’œuvre ! Elle s’est poursuivie au profit de la ville jusqu’à aujourd’hui. Le musée de la Confluence constitue en ce sens un symbole de ce temps où Lyon se rappelle à elle-même pour devenir une importante métropole européenne (cf. p. 49).

Qu’est-ce qui caractérise le plus Lyon ?Au même titre que Milan, Francfort, Barcelone, Zurich et peut être même New York, Lyon profite du handicap de ne pas être capitale ! De fait, ces villes se doivent d’être plus modernes, plus expérimentales. Elles paraissent moins sûres d'elles ce qui les rend sympathiques, et parfois plus intéressantes que les capitales. À Lyon cependant, le design pourrait se développer davantage. Il manque à cette ville une grande école de design en lien avec les sciences humaines et sociales. En la matière, il ne suffit pas de tout laisser à Saint-Etienne et de se contenter de la communica-tion. En terme de design, la concurrence positive entre Saint-Etienne et Lyon ferait naître un pôle d’excellence.

Enfin, qu’appréciez-vous particulièrement ici ? J’ai toujours aimé cette ville à la fois tran-quille et moderne. Cela vient notamment de son centre urbain en transformation. Il en émane une certaine sérénité, une justesse plutôt rare ces temps-ci. Propos recueillis par L. BdC.

1 Actuel directeur artistique de la Biennale d’art contemporain de Lyon et directeur du MAC depuis sa création.

LYON VUE PAR RUEDI BAUR

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Un signe qui prend

position pour la culture

Le développement de la commu-nication digitale impose aux designers graphiques d’imaginer des identités en mouvement. Etre à chaque instant différente mais en restant toujours signifiante. Challenge…

FOCUSIDENTITÉ VISUELLE

Avec sa nouvelle signature « France is in the air », Air France souhaite renforcer la promesse d’offrir à ses clients un petit morceau de l’Hexagone lorsqu’ils voyagent à bord de ses avions. Une promesse qui s’est concrétisée dans le partena-riat Escales Culture passé entre la compagnie et le ministère de la Culture et de la Communication. Une promesse qu’il fallait traduire graphiquement afin de la décliner sur les supports de communication, notamment digitaux.Le studio Des Signes1 a justement cherché un signe suffi-samment fort pour évoquer l’univers du transport aérien, sans prendre le pas sur l’aspect culturel, ni être trop proche d’une identité de compagnie aérienne. « Le radar, outil de naviga-tion servant à révéler la position des différents avions, nous est apparu comme la forme idéale, expliquent Elise Muchir et Franklin Desclouds, cofondateurs du studio. En effet, on peut y voir une métaphore de l’opération mise en place par les 2 partenaires qui consiste également à révéler aux touristes différents lieux culturels et patrimoniaux français en marge des circuits touristiques les plus fréquentés et qu’ils ne « voient » donc pas spontanément. » L’instrument de navigation a été retranscrit graphiquement en le réduisant à l’essentiel : une forme circulaire où vient s’inscrire un dégradé du bleu vers le blanc, rappelant le mouvement de détection propre aux radars. « Cette forme peut aussi évoquer un hublot ou un oculus, par lequel le voyageur a une vue d’ensemble du territoire patrimonial et culturel », détaillent-ils. Animée sur un support digital dynamique, la forme laisse appa-raître le nom « Escales Culture » par un jeu de dévoilement, qui invite le spectateur redécouvrir l’étendue de l’offre culturelle française, hors des sentiers battus.Bip, bip… une identité déclinée sur les écrans des vols long-courriers ainsi que dans les salons La Première et Business. L. Bdc.

1 Le studio s’est spécialisé dans la création graphique à destination des institutions culturelles. Polyvalent, leur savoir-faire s’exprime aussi bien en identité visuelle, multimédia, édition et signalétique…

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Bousculer les codes, adopter un ton décalé n’est pas juste l’apanage des marques « djeun’s » ou branchées. Il n’y a pas d’âge pour oser… Et cela fonctionne : la preuve.

La parole passe. L’objet reste, tisse un lien pérenne avec le client qui le choisit, l’achète, l’utilise… Alors, quand on est une vieille maison ou une marque bien installée, proposer un objet qui sort du lot permet de se faire « remarquer ». Si vous faites partie des 50 % de Français qui utilisent des produits « Le Petit Marseillais », peut-être avez-vous observé, cet été, un changement sur le packaging des produits douche.

IL ÉTAIT UN PETIT MARIN QUI N’AVAIT JA-JA-JAMAIS QUITTÉ SON LOGO ! OHÉ OHÉ…Exit le cadre du logo : le petit mousse emblématique a fait le mur. La faute à qui ? À une jeune agence de design graphique qui prend un malin plaisir à accom-pagner les marques sur les chemins de traverse. « Nous ne sommes pas une agence classique, confirme Jérôme Fischbach, fondateur de La Tête au Cube1. Notre sensibilité et nos compétences nous entrainent le plus souvent vers la création de séries limitées et vers les interventions one shot. Le point commun de chaque projet : raconter graphiquement une histoire. » Exactement le cas du Petit Marseillais. « Nous avons imaginé pour son mousse des activités en phase avec son univers de marque : l’extra douceur et la Provence. Chaque sortie du logo, donne vie à une petite aventure. »

COUP DE BOULE À DES IDENTITÉS BIEN RANGÉES

FOCUSIDENTITÉ VISUELLE Le temps des grandes vacances,

le mousse a fait le « logo buissonnier » en partant pêcher, chanter ou naviguer au gré de

7 parfums de la gamme douche. Plusieurs millions d’unités pour cette série limitée massmarket.

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1 La Tête au Cube est la cellule « poil à gratter » de la holding Bronson.

CHRISTOFLE GRIFFÉ ET CONTENT DE L’ÊTREAvec la maison d’orfèvrerie Christofle, tout a commencé en 2010, lors d’une soirée organisée par l’agence, au Palais de Tokyo, pour le lancement d’un bijou à l’effigie de Space Inva-ders, petit monstre mascotte des jeux vidéos. Le buzz a si bien fonctionné autour de cet événement que la collaboration s’est poursuivie à travers une collection d’objets baptisée « Graffiti ». Une gamme atypique pour cette maison qui brille dans les objets consacrés à l’art de vivre à la française. « Le métal argenté est une matière dont il faut prendre soin, qui s’oxyde, se raye... À contrepied, nous avons proposé de « l’abîmer », le marquer de graffs au traité enfantin, comme ceux qui ornent les tables d’écoles, les bancs et les troncs des arbres. » Pour cette marque à l’image très bourgeoise, l’idée est de séduire une clientèle plus jeune, notamment américaine et asiatique, friande d’objets frenchies, à la fois chics et un brin impertinents.Ce type d’interventions décalées change la perception des consommateurs et vise à recruter de nouveaux clients sans pour autant choquer les habitués. « Lorsque l’on bouscule les codes, on doit le faire bien. Veiller à être particulièrement justes, pertinents, continuer à porter les valeurs de la marque et connaître parfaitement sa clientèle, souligne Jérôme Fischbach. D’ailleurs, c’est elle qui fixe la limite. »

Cadre, vide poche, porte-clefs… Ce plateau est l’un des huit objets constituant la gamme Graffiti qui s’enrichit d’année en année.

Un équilibre délicat qui a pour objectif de faire sourire et non de choquer. De renouveler le regard posé sur les marques grâce à un design graphique à même de dessiner une histoire d’un trait poétique, humoristique, punchy, etc.Autant de « coups de boule » qui peuvent faire boule de neige puisque la gamme graffiti ne cesse de s’agrandir. Dernier objet graffé ? Une paire de boutons de manchette. De bon ton toujours, mais un ton décalé. L. BdC.

Le petit monstre réalisé en métal argenté comportait deux chaines de longueurs différentes afin de se transformer en collier ou en bijou de sac selon les circonstances.

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Une communication née des évolutions technologiquesVous l’avez forcément remarqué : la communica-tion mélange aujourd’hui joyeusement les genres, les codes et les techniques pour des images toujours plus fortes. Les animations sont de plus en plus présentes, jusque dans les applications embarquées de nos voitures, lors d’événements spectaculaires (projections holographiques et mapping 3D), ou même à la télévision où les jingles 3D et les publicités animées remplacent les prises de vue réelles. Bienvenue dans l’ère du

Motion design : la communication en mouvement

motion design ! Ce terme un peu « fourre-tout » amuse d’ailleurs les principaux intéressés. « Le motion design ? Je vois ce que c’est, on en parle beaucoup depuis quelques années ! » ironise Zaven Najaar qui réalise et anime des vidéos pour la publicité, le cinéma, la télévision et le monde de l’entreprise. « Ce qu’on appelle Motion, c’est surtout beaucoup de mouvement pour transmettre des messages. C’est être malin, parce que la tech-nologie permet aujourd’hui de trouver mille façons de raconter les choses, avec esthétisme, mais

2D, 3D, stop motion, full motion, réalité augmentée… sont autant de techniques aujourd’hui regroupées sous un nom : motion design. Cette tendance d’animation communicante qui envahit le cinéma, la télévision, Internet et jusqu’aux lieux de vente remet en questions nos façons de penser les messages. Tour d’horizon de ce Nouveau Monde.

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Cinq points à connaître pour réussir son projet1 RÉFLÉCHIR DANS LA GLOBALITÉ.« L’animation des vœux permet de séduire en externe ou de fédérer en interne résume Fabien Bernard. C’est souvent simple mais très efficace et cela permet de poser les bases d’une communication animée. »

2 RESPECTER LE FORMAT COURT.Un film efficace dure entre 5 secondes et 3 minutes maximum. L’astuce ? Lisez à haute voix, sans vous pres-ser, le contenu à animer… puis doublez le temps obtenu. Vous aurez la durée de votre animation !

3 COMPRENDRE LE COÛT D’UNE ANIMATION.Il dépend de 3 facteurs : le temps de production, les recettes prévues et les techniques utilisées.Pour Fabien Bernard, « une vidéo institutionnelle, coûte entre 3 000 et 70 000 euros. Pour la publicité, c’est entre 10 0000 et 700 0000 euros. »

4 ADAPTER LE FILM AUX SUPPORTS DE DIFFUSION.Les films s’adaptent à tout support de diffusion : web, écrans géants, bornes interactives, etc. L’agence produit un fichier master, dans une résolution optimale, puis gère les encodages selon vos besoins. Cela fait partie des points à valider dès le cahier des charges.

5 VÉRIFIER LA PERTINENCE D’UNE VOIX OFF.Le choix dépend de deux points : l’exploitation faite de la vidéo (le son ne sera pas utilisé dans un lieu bondé, sur écran géant, etc.) et la quantité d’informations à montrer. Dès que cette dernière est trop importante, la voix off s’impose : elle ramène une touche de légèreté et du rythme pour conserver l’attention.

L’ABC des techniques les plus courantes

2D ET 2.5DLa 2D est la technologie la plus utilisée, notamment pour la mise en valeur de textes. La 2.5 D est utilisée pour donner l’impression de 3D.

LA 3DRécente, elle permet la mise en volume. Elle nécessite plus de ressources et impose des temps de rendus (réalisation par l’ordinateur de la séquence composée) décuplés. Les allers-retours, plus chronophages, sont donc plus coûteux.

LE DESSIN ANIMÉ TRADITIONNELCette technique ancienne permet de créer un univers à fort cachet. Le temps de production représente sa contrainte principale, puisque l’illustrateur doit réaliser ses dessins image par image, n’autorisant aucun aller-retour et imposant des temps de productions très longs.

LE STOP MOTIONCette technique consiste à animer image par image des objets réels pour voir une scène évoluer de façon rapide. Le rendu est dynamique et valorisant mais cette tech-nique exige de longues durées de production et permet peu d’aller-retour pour modifier une séquence.

" Le motion design, ça n’est pas une technologie

mais un mode d’expression : l’art de faire passer un message dans un temps très court "

Keyvan NOURIAN, Motion designer

SUITE ➜

des moyens modestes. » Un courant qui prend sa source à l’arrivée du web, puis dans l’avène-ment de la technologie d’animation Flash en 1996, qui permettait d’animer des pages Internet et des publicités web. Les possibilités de réalisation ont ensuite explosé et des effets spectaculaires, jusqu’alors inimaginables avec si peu de moyens, sont devenus possibles.Pour Keyvan Nourian, gérant du studio River et Directeur de création pour l’agence de motion design Up2U, c’est un métier en train de naître sous nos yeux, fruit d’une nouvelle génération qui mélange les codes du graphisme, du cinéma (scénario, story-board, montage), de la photogra-phie (prise de vue et éclairage), de la typographie (lisibilité et mise en page) et du son (sound design et mixage). Conséquence ? « La norme devient de plus en plus exigeante, analyse-t-il, et l’on attend des effets toujours plus spectaculaires pour être vus et retenus. Et c’est possible ! Car si une direction d’entreprise souhaite mettre en scène ses vœux comme un remake du film Star Wars, aujourd’hui je peux le faire et modé-liser tous les vaisseaux. Un véritable film ! » Cet hyper-réalisme à coûts réduits est particuliè-rement apprécié des entreprises, qui s’en servent aussi comme support à leurs séquences pédago-giques : quand la visite aérienne d’un site ou un tournage au fond d’un puits s’avèrent trop coûteux par exemple.

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Explosions spectaculaires, messages mis en évidence,

qui se forment puis dispa-raissent… Même une carte

de vœux (ici, produite par Up2U pour Kering, en 2014)

peut devenir spectaculaire et marquer les esprits, grâce à

l’animation.

Car c’est bien là que le motion design se distingue de son cousin, le dessin animé : il sert en effet toujours un objectif et véhicule un message à une cible, dans un temps court. Le motion design pense le mouvement au service du message.

Des images de marque… animéesLa force de l’animation ? Associer la séduction de l’image, le message du beau discours et l’effet émotionnel tant recherché pour créer la conni-vence et l’engagement autour d’une marque. « Nous sommes sur un support efficace, parce qu’il réunit les principes de vulgarisation et de viralité », résume Fabien Bernard, Directeur de production et chargé de développement d’Up2U. Tout ce qui comporte de l’information peut donc aujourd’hui se décliner en motion : rapports d’activités, films institutionnels et films produits, génériques de films ou de documentaires, communication événemen-tielle… Sur le point de vente, l’animation dynamise le lieu, oriente le parcours client, suscite l’achat, l’empathie et l’envie de visite…

Motion design : la communication en mouvement

Mais qu’on ne s’y trompe pas, passer de l’écrit à l’animation requiert un travail de transposition important : la scénarisation est déterminante dans la qualité du film et devra faire l’objet de toutes les attentions. Le motion design nous invite en fait à repenser tous les équilibres entre visuel et message, information et mouvement et si, autrefois, le visuel pouvait représenter une limite ce verrou a aujourd’hui entièrement sauté. De quoi créer de belles surprises dans les années à venir. S. G.

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Passons rapidement sur les « fermes flottantes » à l’extérieur du bâtiment principal, de même que sur les rayons présentant des sachets d’insectes et de larves comestibles… Restons plutôt sous l’angle de la communication visuelle : l’intérêt principal du FuturE Food District, attraction phare de l’Exposition univer-selle de Milan, c’est sa vision innovante du retail alimentaire de demain.

LE CONSOMMATEUR DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIRDès l’entrée, le visiteur est plongé dans une ambiance futu-riste. Confirmant les prédictions des romans de Philip K. Dick2 et autres auteurs de science fiction, les rayonnages sont surmontés d’écrans-miroirs interactifs et des robots aux bras articulés attrapent fruits et légumes pour les ranger dans des barquettes… Mais le plus innovant reste à venir. Il suffit de saisir un produit en rayon pour que s’affiche automatique-

BIENVENUE DANSLE SUPERMARCHÉ

D’ANTICIPATION

ET SI LA MEILLEURE FAÇON DE PRÉDIRE L’AVENIR C’ÉTAIT

DE L’INVENTER ? REPRENANT À SON COMPTE CETTE CÉLÈBRE

FORMULE1, LA CHAINE DE SUPERMARCHÉS COOP ITALIA

A INVITÉ LES VISITEURS D’EXPO MILANO 2015 À MONTER DANS LA MACHINE À VOYAGER DANS

LE TEMPS… ET HOP NOUS VOILÀ PARTIS EN 2050 POUR FAIRE

NOS COURSES !

FOCUS DIGITAL

CONÇUS PAR ABB, LES ROBOTS YUMI (POUR « YOU AND ME ») DOTÉS DE LA VISION ET DU TOUCHER, SIGNENT L’AVÈNEMENT D’UNE NOUVELLE ÈRE DE L’AUTOMATISATION DANS LAQUELLE ROBOTS ET HUMAINS TRAVAILLERAIENT ENSEMBLE.

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ment sur un écran son « étiquette » en réalité augmentée : composition, traçabilité (origines des matières premières), contrôles sanitaires, bilan carbone, mais aussi, dans une démarche plus « marketing », des suggestions d’achats complémentaires. « C’est de la réalité augmentée, mais sans accessoire encombrant type google glass, comme un retour aux marchés d’antan, où producteurs et consommateurs pouvaient se rencontrer et interagir », note Andrea Galanti, chef de projet de l’agence de design Carlo Ratti Associati à qui COOP Italia a confié la conception architecturale du projet.« Chaque produit à une histoire à raconter », renchérit Carlo

Ratti, fondateur de l’agence et professeur au MIT3. Sa principale source d’inspiration pour le Future Food District, c’est d’ailleurs dans la littérature qu’il l’a trouvée. Rien à voir avec un univers de science fiction pourtant, puisqu’il nous renvoie à l’univers imaginé par l’écrivain Italo Calvino dans Mr Palomar. Dans ce roman philosophique du XXe siècle, le personnage principal, entrant chez un fromager à Paris, se croit dans un musée avec, derrière chaque variété de fromage, l’animal, le pâturage et le climat qui lui confèrent son identité propre…

SUITE ➜

FOCUSDIGITAL BIENVENUE DANS LE SUPERMARCHÉ D’ANTICIPATION

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De la même manière, la pomme achetée dans ce Supermarché du Futur nous dit tout de l’arbre sur lequel elle a poussé, des traitements chimiques qu’elle a éventuellement subis, et de la route qu’elle a fait pour venir jusqu’à nous !L’objectif affiché est de donner à réfléchir sur les bénéfices d’une introduction massive des nouvelles technologies à tous les stades de la filière alimentaire. Et par « nouvelles tech-nologies », il ne faut pas seulement entendre les solutions techniques, c’est aussi et surtout l’avènement du big data4 et d’une transparence maximale des informations délivrées au consommateur.

UN FEEDBACK CLIENT À L’ÉCHELLE MONDIALE De fait, les notions d’interaction et de transparence sont au cœur du projet de Future Food District, « Nous ne voulions pas d’un lieu conçu pour épater le visiteur avec des gadgets high tech. Ici la technologie est au service de l’homme, pensée pour coopérer avec lui et non le remplacer », souligne Marco Pedroni, président de COOP Italie.

C’est aussi le ressenti du patron de la grande distribution Michel-Edouard Leclerc, qui a fait le compte-rendu de sa visite du Future Food District sur son blog5 : « On est dans l’antici-pation rationnelle sans être dans la science fiction et on sent bien que beaucoup des innovations présentées par COOP ne tarderont pas à devenir réalité ».

Marco Pedroni confirme que la plupart des solutions digi-tales utilisées pourraient réellement être implantées dans des supermarchés traditionnels. « L’expérience de l’Expo nous permet surtout d’avoir un feedback des consommateurs sur ces innovations, mais il reste informel, principalement basé sur les ventes générées sur place » reconnaît-il. Par exemple, le recours au DataViz (data visualisation) est l’un des dispositifs qui a le plus interpelé les visiteurs : au-dessus de chaque caisse des écrans affichaient en temps réel des données comme le Top ten des produits les plus vendus. Dans un avenir proche, COOP Italia imagine d’y associer un service au client ultra-per-sonnalisé : en s’identifiant avec sa carte de fidélité, celui-ci pourrait voir apparaitre des avertissements lié à une éventuelle allergie ou régime alimentaire.

Comment allons nous nourrir la planète demain ? À cette question générale posée par l’Exposition Universelle de Milan, le Future Food District en a donc ajouté une autre, plus précise : comment ferons-nous nos courses alimentaires ? Qui sait, un jour, pousser son caddie dans les allées d’un supermarché, sera une activité pleinement instructive, respon-sable et stimulante… C. C.

LA DISPOSITION DES RAYONS SUIT UNE LOGIQUE INÉDITE EN SUPERMARCHÉ : ON PROGRESSE DES MATIÈRES PREMIÈRES (FRUITS, CÉRÉALES, LAIT) JUSQU’AUX PRODUITS LES PLUS TRANSFORMÉS ET ÉLABORÉS

1 Alan Kay, informaticien américain.2 Auteur de science fiction (1928-1982) dont de nombreux romans et nouvelles ont été adaptés au cinéma : Blade Runner, Minority report…3 Massachusetts Institute of Technology4 Le Big Data fait référence à l'explosion du volume des données dans l'entreprise et des nouveaux moyens technologiques pour y répondre.

QUI FAIT QUOI ?Élaboration du concept : Massachusetts Institute of TechnologyArchitecture et design : Carlo ratti Associati (Turin)Design graphique, communication visuelle, signalétique : Studio FM MilanoIntégration, étiquetage électronique des produits, data visualisation : AccentureConception des robots : ABB

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Longtemps chasse gardée des boulangeries, le sandwich à emporter compte en France une multitude d’enseignes spé-cialisées, si bien que l’enjeu pour chacune est d’affirmer sa différence. Née en 1987, class’croute s’est positionnée à la fois sur la fraicheur et l’originalité avec des sandwichs préparés « à la minute » et sur une offre de plus de 150 recettes renouvelées au fil des saisons. L’enseigne compte actuellement 140 restau-rants franchisés ou corners qui proposent de la restauration sur place ou à emporter, ainsi qu’un système de livraison au bureau.

"DIGITALISÉ"LE SANDWICH

OUVRE L’APPÉTIT

Ecrans animés et autres solutions digitales sont-ils des accélérateurs de vente ? Eléments de réponse avec Stéphane Mauduit, Directeur marketing & communication pour la chaine de restauration rapide class’croute, dont plusieurs points de vente ont adopté les écrans animés en lieu et place des ardoises menus.

ÉTUDE DE CAS 67

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Fin 2013, Stéphane Mauduit, Directeur marketing et commu-nication, a entamé la première phase du projet de digitalisation des points de vente class’croute. À l’origine de la réflexion, deux besoins identifiés : donner davantage de visibilité à l’offre « sandwich à la demande », point différenciant de l’enseigne, et véhiculer en restaurant la totalité des offres class’croute. Le projet, conçu en collaboration avec Be for Pro1, comprend l’installation de 4 écrans 32 ou 40 pouces au-dessus du comp-toir qui présentent l’ensemble des 13 recettes de sandwiches du moment. Un cinquième écran déporté, 42 ou 55 pouces, permet d’informer sur les services de class’croute (livraison, carte de fidélité, coffrets repas…). « En choisissant de rem-placer nos menus boards par des écrans dynamiques, notre objectif était de créer du flux et de susciter, par des images attractives, l’appétence pour les sandwiches, qui sont notre valeur ajoutée », détaille Stéphane Mauduit.

Si l’objectif est de booster les ventes, les moyens employés doivent aussi répondre à une contrainte financière : « Nous devions à tout prix maitriser les coûts pour que nos franchi-sés adhérent facilement à la démarche de digitalisation », sou-ligne Stéphane Mauduit. « L’investissement reste conséquent au départ. Cependant, sur 3 ans, le retour sur investissement s’annonce positif. Sur nos 5 restaurants de Lille qui ont servi de sites test, le succès a été immédiat avec de 20 à 30 % de chiffre d’affaires en plus en un mois », ajoute-t-il. Autre point important : « La mise en avant de notre gamme de sandwiches n’a pas pour autant « cannibalisé » nos autres offres de salades, plats chauds, soupes etc., disponibles en restaurant ».

Depuis, 18 autres points de vente du réseau ont été digitali-sés, démarche désormais systématique pour toute nouvelle ouverture. Le constat est partout le même avec une hausse à 2 chiffres allant de 12 à 25 % selon le restaurant 6 mois après l’installation. « Lorsqu’un nouveau restaurant ouvre ses portes avec les écrans dynamiques, le résultat atteint plus de 30 % de hausse des ventes la première semaine, versus un restaurant qui ouvrait avec les menus board traditionnels. »

Pour le directeur marketing et communication de class’croute, les écrans représentent une solution optimale dans ce cas de figure : « Si je devais mettre autant d’informations affichées sur les murs, il n’y aura pas assez de place et le message essentiel serait noyé ! La capacité à « rafraichir » facilement l’information est un autre argument clé ».

À emplacement particulier, mise en œuvre particulière : class’croute teste depuis le mois de mars un nouveau type d’écran à haute luminescence placé dans la vitrine de son restaurant du quartier Miromesnil à Paris. Objectif : attirer l’attention les passants pour créer du flux étant donné que le trottoir est particulièrement étroit et empêche donc une bonne visibilité des messages en vitrine. Bilan au bout de quelques mois : la fréquentation a augmenté de 14 %. L’en-seigne ne s’arrête pas là et vient d’équiper, il y a quelques jours, un restaurant en galerie commerciale d’écrans dyna-miques et de totems digitaux. Selon Stéphane Mauduit, les premiers constats sont encourageants. C. C.

Sur les écrans Samsung fournis et installés par Be for Pro, les sandwichs du moment défilent, accompagnés du visuel, des ingrédients et du prix. Les accroches restent à l’écran pendant 3 secondes : le bon tempo pour attirer l’œil et créer une animation.

1 Filiale du groupe Boulanger - HTM, B For Pro est une entreprise qui répond aux besoins des Entreprises et des Collectivités et des Grandes Entreprises dans le domaine de la micro-informatique, de l’affichage dynamique et des nouvelles technologies.

OBJET DE COQUETTERIE OU DE COLLECTION, ICONIQUE POUR KARL LAGERFELD, L’ÉVENTAIL

EST À NOUVEAU TENDANCE. IL S’INVENTE MÊME SUPPORT DE COMMUNICATION !

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En s’associant dès 2010 à Duvelleroy, dernier éventailliste parisien, Raphaëlle de Panafieu, amoureuse d’éventails, et Eloïse Gilles, experte en patrimoine de marque, ont contribué à rajeunir cet accessoire de mode. D’objet d’apparat, il devient support d’identité visuelle. Dans l’air du temps, leur travail séduit créateurs et maisons de luxe.

UN ACCESSOIRE QUI SE DISTINGUE« La Maison Duvelleroy, créée en 1827, est aujourd’hui la seule en France à proposer deux gammes d’éventails, l’une haute couture et l’autre prêt-à-porter ou évènementielle, explique Raphaëlle de Panafieu, co-gérante de Duvelleroy. Nous présentons pour chacune, deux collec-

UNE COMMUNICATION DE LUXE ACCESSIBLE Pour la gamme évènementielle, la commande doit être de 150 uni-tés minimum. De 150 à 1 000 unités, le prix de revient de l’éventail publicitaire est de 7 euros, de 1 000 à 10 000 il passe à 4 euros, au-delà de 10 000 pièces il est de 2 euros. SUITE ➜

tions par an, supervisées par Coralie Marabelle, notre directrice artistique. Conception, réalisation ou conseil, nous travaillons seules ou en colla-boration avec les directeurs artistiques de nos donneurs d’ordre. Certaines créations confiées à des artistes comme Jean-Charles de Castelbajac, Inge Jacobsen ou l’illustratrice Lovisa Burfitt, qui modernisent cet accessoire et renouent avec une longue tradition de collaboration artistique.»Un logo ou une accroche se déclinent aisément sur les feuilles d’un éventail ou sur un « brin » de la monture. Particuliers et entreprises peuvent commander des éventails personnalisés pour qu’invités ou clients conservent le souvenir d’une occasion exceptionnelle : imprimés du menu d’une réception, parfumés avec la nouvelle fragrance du Parfum Moulin Rouge, découpés en forme de masque pour l’Opéra de Paris, rehaussés d’une esquisse d’archive pour Dior Beauté ou encore d’un crocodile en blanc sur fond rose vif pour Lacoste. Les étuis en tissu noir dans lesquels ils sont remis, sont aussi personnalisables, notam-ment avec un marquage du logo en or à chaud.

TENDANCE PERSONNALISATION

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LIPS INGE JACOBSEN L’ARTISTE DANOISE RETRAVAILLE AU POINT DE CROIX DES PHOTOS DE MAGAZINES PUIS LES SCANNE. LE RÉSULTAT EST PORTÉ PAR IMPRESSION NUMÉRIQUE SUR LE COTON DES FEUILLES D’ÉVENTAIL.

DIOR BEAUTÉ SÉRIGRAPHIE NOIRE SUR FOND BLANC TRÈS CHIC DANS UN ESPRIT ANNÉES 50, AVEC UNE SILHOUETTE COUTURE POUR RAPPELER QUE CHRISTIAN DIOR VOULAIT ÊTRE AUTANT PARFUMEUR QUE CRÉATEUR !

TENDANCEPERSONNALISATION UNE COMMUNICATION DANS LE VENT

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1 Entreprise du Patrimoine Vivant : label de l’État qui distingue des entreprises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence.

UN ÉVENTAIL INFINI DE CRÉATION« Nous travaillons le tissu et non le papier trop communément associé aux productions asia-tiques bas de gamme. Amidonné pour permettre le maintien des plis, le coton, matière la plus utilisée, offre de multiples possibilités. Nos créa-tions sont sérigraphiées, exclusivement avec les couleurs Pantone, suivant la méthode traditionnelle au cadre (pochoir) ou imprimés en numérique », souligne Raphaëlle de Panafieu.Le diamètre standard est de 23 cm. La plus grande création d’un mètre d’envergure a été réalisée en 2014 pour la réouverture de la boutique Guerlain des Champs Elysées. Chaque palmette ajourée reprenait la forme du flacon Shalimar, en jacquard doré incrusté de mousseline de soie bleu-marine... La forme de l’éventail, elle-même peut varier : clas-sique demi-lune, ballon, mouchoir. La monture constituée de 14 à 22 « brins » est en plastique ou en bois, brut ou peint, le plus souvent du syco-more solide, léger et peu onéreux.Les éventails couture sont entièrement réalisés en France, à Romans sur Isère (26) et en exclusi-vité pour la marque Duvelleroy par Frédérick Gay plasticien éventailliste. Entreprise du Patrimoine Vivant1, la Maison Duvelleroy réalise environ 300

pièces par an dont la confection exige l’intervention d’artisans d’art : plisseur, plumassier, ennoblisseur, brodeur… Créés le plus souvent pour les maisons de luxe, de joaillerie ou d’horlogerie tels Van Cleef & Arpels ou Cartier, il s’agit d’objets précieux aux matériaux raffinés : marqueterie de paille, nacre, ébène, soie, tissu broché, plumes, perles…La gamme évènementielle est fabriquée en Espagne suivant une méthode traditionnelle : découpe, plissage et montage à la main. Les commandes ont atteint plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires en 2014.Pour rester à la pointe de la tendance, la Maison Duvelleroy réfléchit pour de prochaines réalisations aux techniques d’encapsulage d’odeurs, voire à l’utilisation des nouvelles fibres. R. de D.

OPÉRA DE PARIS DEUX EN UN AVEC CET ÉVENTAIL-MASQUE CRÉÉ POUR L’OPÉRA DE PARIS EN IMPRESSION SÉRIGRAPHIQUE DE COULEUR DORÉ SUR COTON NOIR.

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Conçu originellement pour clore hermétiquement une bouteille, le bouchon a élargi son champ d’action. Matériaux et techniques de fabrication pointus lui permettent d’afficher le logo et les couleurs de la marque tout en protégeant son produit de la contrefaçon. Dans le domaine des vins et spiritueux notam-ment, le bouchon est ainsi le reflet concentré de l’identité et de l’image qu’elle souhaite véhiculer. Quant à sa technicité, elle est souvent le résultat de dizaines d’années d’expertise.

Les Bouchages Delage existent depuis 1941, créés par la grand-mère du diri-geant actuel. Destinés aux spiritueux, les bouchons étaient alors en bois sur un corps en liège. Puis, la fabrication s’est ouverte à d’autres matériaux, plas-tique et zamac pour la tête, composite et synthétique pour le corps. «Pour chaque demande, explique Ryslène Reveillaud, du Marketing, nous faisons une étude de bouchage en fonction du type d’alcool (cognac, armagnac, whisky, vodka, rhum), de la quantité, du packaging final, de la carafe et, à partir de notre collection de 200 produits répartis en 11 gammes, nous proposons des solutions adaptées ». En termes de personnalisation, le bureau d’études dispose d’une large palette de teintes et celui des méthodes de différentes techniques de personnalisation : gravure relief avec ou sans dorure à chaud, gravure en creux, laquage, métallisation, marquage laser, tampographie, sérigraphie, avec la possibilité de mixer plusieurs techniques de marquage sur un même bouchon. « On peut faire tout ce dont on a envie, il n’y a pas de limites ! », assure la jeune femme.

Toujours un coup d’avanceChaque année dans le monde, des centaines de millions de bouteilles de marques de spiritueux sont contrefaites. Créé en 1954, Guala Closures Group s’est spécialisé quant à lui sur le marché de la protection pour vins et spiri-tueux en proposant les premières capsules irremplissables en plastique. « Travaillant sur des marchés très sensibles à la fraude, confie Anne Seznec, marketing & communication manager, nous développons des bouchons sécu-risés et anti contrefaçon pour compliquer toujours plus la vie des faussaires et protéger l’image de marque des entreprises ». La société imagine sans cesse

Maintes fois vu, utilisé, manipulé, le bouchon est, malgré sa petite surface, plein de ressources : un « bouclier » identitaire de plus en plus sophistiqué.

QUELQUES CM POUR S’EXPRIMER…

EN TOUTE SÉCURITÉ

Ce bouchon d’une grande marque de whisky, qui associe plastique et aluminium, est l’un des systèmes anti-contrefaçon actuels les plus sûrs : il comprend un système de valve, un tampon détachable et une technologie laser (Guala Closures).

TENDANCE PACKAGING

Frette Zamak finition nickel velours avec gravure en creux sur bandeau or brillant et corps synthétique (Chinggis Khan, Bouchages Delage).

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LES DESSOUS D’UN BOUCHONLes niveaux de protection évoluent selon le degré de danger potentiel. « Nous fournissons ainsi, détaille Anne Seznec de Guala Closures, les marchés européens - dits tranquilles - avec de la capsule alu roulée (le standard), et les marchés dits à risque avec du premium, qui comprend jusqu’à 15 composants : la Ferrari de la capsule ! Comme la technologie avance et que les contrefacteurs se sophistiquent, nous sommes toujours obligés d’avoir un coup d’avance ». LE BOUCHON ESPLOSO est ainsi l’un des bouchons les plus complexes de l’entreprise, composé notamment de plastique (les composants de la tête), d’aluminium (les plus proches de la bouteille) et de verre (les 2 petites billes). Exclusivité de marque et lutte anti-contrefaçon obligent, le secret industriel est bien gardé. Les décors sur le dessus et sur le pourtour du bouchon, ainsi que l’impression laser, apportent la dernière touche identitaire et sécuritaire.

de nouvelles solutions : des premières technologies « overt », c’est-à-dire visible, sous forme de bande externe ou d'hologrammes, et « covert », invisible à l’œil nu, la dernière-née - la technologie « NFC » (Near Field Communication, soit sans contact) - permet de sécuriser les bouteilles en amont en intégrant du marquage électronique dans la capsule. Il suffit de cliquer sur le tag de l’étiquette avec son Smartphone pour authentifier la bouteille à distance sur un serveur sécurisé. Chaque bouteille a un identifiant unique. Ces bouchons « connectés » vont ainsi rassurer le « brand protection manager », mais ils vont également intéresser le responsable marketing qui pourra jouer avec la technologie en proposant au consommateur de géolocaliser une soirée ou de découvrir des recettes de cocktails. Un moyen efficace pour renforcer sa base de données ! Le spécialiste du bouchon protecteur n’en oublie pas pour autant la partie identi-taire. Si la forme circulaire peut sembler une contrainte, elle génère de véritables prouesses techniques, tel que le gravage laser à cheval sur l’alu et le plastique. Mais, conclut Anne Seznec, « rien chez nous n’est fait uniquement dans un but décoratif ». Car ces mélanges de matières compliquent toujours plus le travail des contrefacteurs. Preuve du chemin parcouru par ce petit accessoire, devenu au fil du temps une véritable solution de protection. V.O.

Bouchon tête verre, avec médaillon en zamak, gravures périphériques et corps en liège naturel (Tesseron, Bouchages Delage)

Après modélisation par Photoshop des photos prises pour l’étude ou tirées d’archives, une maquette est réalisée ainsi que des essais de peinture effectués. Présentés puis validés par la mairie, ils sont accompagnés de recommandations aux services techniques pour la préparation du support. Le résultat agrandi, transféré sur calque, puis sur carbone permet de dessiner les contours sur le mobilier avant la mise en peinture à main levée. L’école utilise exclusivement la peinture pour bâtiment Sikkens, retravaillée pour retrouver le nuancier des couleurs fanées d’autrefois. Un vernis anti-graffitis protège le tout. Une douzaine de trompe-l’œil sont peints chaque année par les élèves. À l’abri des caprices de la météo, les élèves seuls ou à plusieurs ont 15 jours pour habiller les supports, comme ici avec l’armoire du « Loup devenu berger ».

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En 2010, à l’initiative du maire François de Mazières, Versailles a lancé un plan de rénovation pour intégrer les éléments disgracieux du mobilier urbain à leur environnement historique. Depuis, tous les ans, la mairie signe une convention avec l’Ecole d’Art Mural de Versailles (EAM-V) pour la réalisation d’un chantier-école, qui dépoussière aussi l’image de l’art mural.

La ville comme terrain pédagogique Pour la directrice, Lisa Staniforth-Gourdon, « le chantier fait partie intégrante du cursus des étudiants et clôture, au mois de juin, la formation de peintre en décor Techniques Ancestrales et Contemporaines (certification niveau III). Ce chantier d’une quinzaine de jours est pour les élèves une véritable opportunité de sortir du cadre académique de l’école, d’avoir un contact direct avec le public. Il leur permet de se confronter aux aléas d’un travail en extérieur, d’adapter et de faire vivre un cahier des charges sur diffé-rents formats. C’est l’occasion d’avoir une approche concrète et actuelle du marché du travail ».

À Versailles, il y a le château et son parc, n°1 des visites touristiques en France. Un œil averti peut aussi y découvrir plus de 70 trompe-l’œil disséminés à travers la ville.

L’ÉCOLE DE LA RUE

SUITE ➜

PRATIQUE UN ÉCOLE, UN PROJET

Présentation à la manière d’un théâtre de marionnettes ambulant pour que passé et présent se rejoignent. Ainsi, titre, personnages et morale de la fable cohabitent dans la surface pour un résultat équilibré.

Clin d’œil aux bals costumés du château, la vitrine se fond dans le décor de la ruelle.

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PRATIQUE UN ÉCOLE, UN PROJET L’ÉCOLE DE LA RUE

L’armoire devient panneau indicateur pour identifier le

quartier « rive droite ».

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Pour la mairie, l’objectif est de camoufler les armoires techniques ERDF, GDF ou Orange, inesthétiques et trop coûteuses à déplacer, tout en créant une ambiance propice à la flânerie pour accompagner les promeneurs vers le parc du château. Mobilier urbain et signalétique directionnelle s’inspirent des personnages et des œuvres qui ont marqué la ville. Dès l’origine du projet, le cahier des charges a été très précis : quatre grands thèmes pour les quatre avenues qui mènent au château. Les Fables de La Fontaine boulevard de la Reine, le théâtre de Molière avenue de St Cloud, la musique baroque avenue de Paris et les jardins de Le Nôtre avenue de Sceau. Précis jusqu’à souhaiter, par exemple pour les fables, que figurent à la fois illustra-tions et textes, un défi vu les petites surfaces de certaines armoires.De même, une répartition des rôles très claire s’impose : à l’EAM-V la conception et la réalisation de A à Z du trompe-l’œil par les élèves sous la direction de l’équipe pédagogique ; aux services techniques de la ville les demandes d’autorisation, la rénovation, la préparation des supports et la fourniture du matériel.

À tête reposée avant d’être à mains levéesEn amont, l’école effectue une étude de l’environnement immédiat du support car un « camouflage » doit être crédible au regard de sa situation et de son contexte, sans oublier les saisons. Ainsi pour illustrer les jardins, les buis persistants passent mieux en plein hiver que les buissons fleuris. « Au-delà d’un exercice technique, un trompe-l’œil doit s’intégrer parfai-tement dans son environnement, charmer sans heurter le regard. Nous cherchons avant tout à faire du beau », précise la directrice. De même, le fond sur lequel est peint le support doit être vraisem-blable et en adéquation avec son contenu : des fausses pierres pour un médaillon de La Fontaine repris d’après une gravure XVIIème. La forme rejoint le fond.Devant le succès rencontré par ces scénettes pédagogiques et culturelles, l’expérience a été poursuivie sur de nouveaux supports : façade d’un magasin, d’une école, fresque d’un réfectoire de collège, barrières en bois… et les thèmes abordés élargis. Certaines associations de quartier, dans une démarche participative, se sont même appropriées le processus en collaborant à la conception de trompe-l’œil, comme pour la réhabilitation du bassin de Picardie. Les chantiers-école de l’EAM-V démontrent que l’art mural peut être source d’inspiration pour la communi-cation visuelle urbaine. R. de D.

Créée en 2006, homologuée niveau III en 2009, l’EAM-V est la seule école de peinture décorative enregistrée auprès de l’Éducation Nationale comme établissement d’enseignement supérieur technique privé en France depuis 2011. Le cursus se déroule sur 10 mois mais peut dans certains cas se faire sur 2 ans. Les promotions comprennent 12 à 15 élèves. En plus du chan-tier-école, les élèves effectuent des stages en entreprise. Dispensé par des professionnels en activité, l’enseignement comprend entre autres techniques picturales : la perspective, les maquettes, les grotesques, les panoramiques, les ciels… et la calligraphie ajoutée au programme pour permettre de réaliser les textes des trompe-l’œil.

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« On peut tomber amoureux d’une couleur précisément parce qu’elle est associée à une matière », constate Suzanne Marest. Une évidence pour cette professionnelle coloriste et styliste, issue du monde de l’accessoire et du cuir. Pourtant, lorsqu’elle prend la présidence du Comité Français de la Couleur (CFC) en 1989, les gammes s’expriment exclusivement sous forme de mèches colorées. « Cela me semblait fade, sans relief et fran-chement un peu réducteur, se souvient-elle. Voilà pourquoi j’ai introduit l’habitude d’associer à chaque couleur un échantillon de matière : velours, métal, plastique… » La suite lui a donné raison, car plus que jamais, tous secteurs confondus, de la mode à la signalétique en passant par l’automobile ou le packa-ging, les problématiques couleur sont devenues stratégiques.

Retour en grâce« L’intérêt pour la couleur va croissant depuis les années 2000 », confirme l’actuel président du CFC, Olivier Guillemin, designer, directeur créatif et co-fondateur de l’agence [o,o]. « On note un attrait particulier lorsqu’elle est associée à la lumière, au métal ou à la transparence et de façon générale aux effets produits par la matière. » Dès lors, pas étonnant qu’un fabricant de panneaux décoratifs en résine acrylique ait décidé de rejoindre l’association. Les opportunités d’apports mutuels sont quasi naturelles. « En matérialisant les gammes que nous conce-vons et proposons à nos membres, poursuit Olivier Guillemin, Dacryl® devient un peu un ambassadeur. Quant aux réflexions menées par le Comité, elles servent en quelque sorte de guide à ses propres recherches. » Pour preuve, cette année l’entre-prise a fabriqué les premiers échantillons de 8 couleurs extraites de la gamme « Manipulations », éditée par le Comité pour le Printemps-Eté 2017. Une expérience inédite qui va certaine-ment enrichir le langage coloriel de l’association…Fondée par Gilbert Meyer, la société Dacryl®, reconnue pour ses inclusions de végétaux, de textile ou de minéraux est également habituée à créer des couleurs sur-mesure afin de répondre aux attentes spécifiques de ses clients. Un processus délicat qui nécessite de multiples étapes. Ce savoir-faire est une force, reconnaît volontiers Valérie Manoukian-Meyer, co-gérante de l’entreprise. Ses coloristes sont capables de contre-typer la teinte d’un morceau de papier peint, d’un bout de moquette ou bien de proposer 10 échantillons différents, variations autour d’une couleur. Un savoir-faire pointu en même temps qu’empi-rique puisqu’il faut procéder par tâtonnements.

À la croisée de tous les métiers de la communication visuelle, il y a la couleur. Pour l’évoquer, les mots ne manquent pas. Cependant, lorsqu’elle devient objet de travail, la couleur a besoin de matérialité, de supports pour s’exprimer.

FONDUS DE COULEUR !

SUITE ➜

PRATIQUE

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Des milliers de couleurs à disposition… mais laquelle conseiller ?Au fil des ans, Dacryl® a ainsi thésaurisé 4 200 échantillons. De quoi, a priori, satisfaire les envies des créateurs, architectes et designers les plus exigeants. Paradoxalement, dans les faits pas vraiment. Car pourquoi leur suggérer une teinte plutôt qu’une autre ?… C’est là que le rapprochement avec le Comité Français de la Couleur prend tout son sens. « Dans notre offre, nous devons être capables d’anticiper les tendances et avoir des propositions colorielles argumentées », confirme Valérie Manoukian-Meyer. « Or le Comité Français de la Couleur a toujours plusieurs saisons d’avance dans la composition de ses gammes issues d’une démarche rigoureuse menée par tout un collectif de professionnels. En nous appuyant sur le résultat de leur travail, nous sommes désormais plus légitimes lorsque nous proposons à nos clients de choisir parmi les échantillons d’une gamme de couleurs existantes. » Un service supplé-mentaire valorisant pour l’entreprise et qui, en maîtrisant les développement industriels, présente aussi des avantages en termes de temps et de coûts.

Quand la lumière s’invite Transparents, opalescents ou opaques, les panneaux de résine acrylique dialoguent idéalement avec la lumière. On connaît la façon dont le Dacryl® conduit la lumière lorsqu’il est éclairé par la tranche. La trichromie permet désormais d’agrandir le terrain de jeu en invitant la couleur des Leds à danser sur la surface d’un panneau. La chef d’entreprise détaille : « Là encore, nous pouvons utiliser les gammes élaborées par le CFC et les traduire, par exemple en dégradé de pastels pour éclairer nos panneaux. » Bleu glacier, vert d’eau colorent délicatement la résine. En collaboration avec Electrovision (91) - société spécialisée en éclairage Led et en pilotage lumière -, un ingé-nieur Dacryl® conçoit un programme lumineux coloré, réalisé et installé ensuite par Electrovision.

« Bien sûr, nous continuons à créer des couleurs sur-mesure pour reproduire fidèlement les couleurs identitaires de certaines marques ou pour les accorder au décor d’un lieu d’exception. Ce qui compte, c’est le rendu couleur et pour cela, il n’existe aucune recette toute faite mais plutôt une palette de solutions : colorer la résine dans la masse, superposer des panneaux de couleurs différentes ou encore transformer leur apparence grâce à la lumière, etc. Ce qui change vraiment pour nous aujourd’hui, c’est la possibilité de plus mener nos réflexions autour de la couleur de façon isolée, mais de progresser dans nos recherches en partageant avec les autres membres du CFC », se félicite Valérie Manoukian-Meyer. L. BdC.

Le Comité Français de la Couleur est une associa-tion loi 1901 fondée par Fred Carlin en 1959. Elle mène des réflexions et des actions sur la couleur dans des secteurs économiques transversaux. Son rôle : faire évoluer et opti-miser la place de la couleur à travers des initiatives péda-gogiques, événementielles et de recherches prospectives. Le Comité rassemble stylistes, designers, directeurs ar-tistiques, plasticiens, responsables en communication et marketing, chercheurs et journalistes qui forment un vivier prospectif au service de la création et de la couleur.www.comitefrancaisdelacouleur.com

« En matérialisant les gammes que nous concevons et proposons à nos membres, Dacryl® devient un peu un ambassadeur » déclare Olivier Guillemin ici présent sur le stand Dacryl® du salon Beyond Beauty aux côtés de Valérie Manoukian-Meyer.

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NOUVELLE EXPÉRIENCE INTERACTIVE DANS LES TAXISMediaSize propose aux taxis d’installer, à l’arrière des sièges avant de leurs véhicules, sa nouvelle solution digitale. Ces écrans connectés et interactifs diffusent un contenu qui évolue en live : actualités, sorties culturelles, infos voyage, traducteur vocal, appel visio... Depuis le siège passager, tout est accessible à portée de doigt. Cette innovation « Made in France » est le fruit de la collaboration entre l’équipe en Conception et Développement Informatique de MediaSize et son partenaire industriel Tôle Concept, expert dans la fabrication des bornes de jeux et autres solutions commerciales sur les points de vente.Parisiens tout d’abord, lyonnais maintenant, internationaux demain, nombreux sont les taxis ayant fait le choix de ce service. Mathieu Duchâ-teau, responsable du développement commercial de MediaSize déclare : « Avec l’arrivée des VTC, le métier des taxis fait sa révolution, de nombreuses compagnies de taxis en ont déjà pris conscience. Les annon-ceurs se pressent aussi pour pouvoir communiquer de manière ciblée avec du contenu pensé pour captiver ».www.mediasize.fr

SOOON DE FOTOLIA, UN GUIDE QUI CONJUGUE LE DESIGN AU FUTURConçu par la banque d’images Fotolia, SOOON est un guide imprimé sur le design, interactif et novateur, qui a pour objectif d’of-frir des pistes de réflexion aux professionnels du design au sujet des innovations futures. Les sujets abordés vont de la typographie à l’illustration ou au motion design, jusqu’à la réalité augmentée et l’intelligence artificielle, à travers des articles d’anticipation et des points de vue éclairés de designers de renom et autres professionnels influents.De plus, SOOON s'empare des dernières technologies. Ainsi, au fil de sa lecture, le designer peut accéder directement sur son écran à des contenus enrichis, ressources, tutoriels, etc., à l’aide de commandes vocales imprimées. Concrètement, chaque article contient des mots surlignés que le lecteur n’a qu’à prononcer face au naviga-teur Chrome pour lancer automatiquement, via Chrome Experiments, le contenu associé sur le site. Ce livre de 68 pages a été imprimé à 50 000 exemplaires par Exaprint. 500 numéros ont été offerts aux premiers internautes inscrits sur le site de SOOON. Il est également diffusé en kiosque depuis le 15 octobre et jusqu’à fin janvier. www.sooon.fr

D-BOARD® ARRIVE EN FRANCE AVEC EPS DISTRIBUTION

La société EPS Distribution, spécialisée dans les matériels et consommables pour la finition de supports imprimés ou non, vient d’officialiser la prise de

distribution de D-Board® pour la France, avec la création d’un stock à Lyon. Les panneaux en carton D-Board®, fabriqués par l’entreprise finlandaise De-Mill,

sont principalement utilisé dans les domaines de l’affichage et de la fabrication de meubles modulaires, présentoirs et stand. Mesurant 2m40 et 3m20 par

1m60, les panneaux D-Board distribué par EPS s’adaptent au standard des matériels d’impression numérique. Par ailleurs la société, qui dispose d’un

vaste showroom à Lyon, vient de développer en interne le tout premier vernis avec une classification au sol R9 (également en cours de validation R11). « Les supports vernissés permettent l’économie de 280g de déchets au m² et nous

aurons aussi pour le début 2016 un vernis permettant d’ignifuger les supports » détaille Thibaut Raudet, responsable commercial EPS.

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HP WALLART 3.0 DE HP : LA PERSONNALISATION TOUJOURS PLUS ACCESSIBLE Lors du dernier salon Viscom, la rédaction de Visible s’est rendu sur le stand d’HP pour découvrir les dernières fonctionnalités de la solution HP WallArt. Avec les explications de Nadine Lalanne, Partner Business Manager de la division Sign&Display Production de HP France…

Quel est l’enjeu pour HP dans le secteur de la décoration ?Nadine Lalanne : Nous poussons nos solutions sur le segment de la décoration d’intérieur, sur lequel le marché est appelé à croitre fortement et où nous pouvons avoir une vraie valeur ajoutée. La solution transversale HP WallArt, combinée avec la technologie HP latex et les supports adaptés, aide nos clients à se démarquer sur ces applications, en leur permettant de monter très facilement des projets à personnaliser dans 4 catégories principales : papier mural, affiche, canvas et sticker.Que dire des nouveautés de la version 3.0 de HP WallArt ?Nous sommes dans un processus d’amélioration continue tant au niveau des fonctionnalités que de l’ergonomie. La principale nouveauté est la possibilité pour un imprimeur de donner

des accès personnels à des clients identifiés. Cela permet aux clients de l’imprimeur à travers leur compte de créer leur projet, le visualiser et le soumettre à l’imprimeur.Cette nouvelle version renforce par ailleurs les autres atouts du logiciel, qui s’avère une formidable source d’inspiration grâce à une base de photos et motifs que l’on peut travailler et s’approprier avant même de les acheter. En étant totalement paramétrable, cet outil privilégie véritablement l’accompagnement des utilisateurs.

NOUVEAUTÉS

TENDANCE : LE SUPPORT QUI SE POSE… TOUT SEUL (OU PRESQUE) !

Lors du dernier salon VISCOM Paris, la tendance du côté des fabricants et distributeurs de support et médias était entre autres aux produits

« ultra faciles d’utilisation », parfaits dans le cadre de campagnes promotion-nelles de courte durée en points de vente par exemple. Du côté des adhésifs,

MACtac présentait le MacDot (1) : d’une épaisseur de 120 µ, il permet de réaliser des kits adhésifs faciles à appliquer grâce à une technologie adhésive

structurée en forme de points. Chez Filmolux, le Solvoprint EasyDot est un vinyle de 100 μ d’épaisseur, pourvu d’une enduction adhésive

micro-perforée qui privilégie aussi la facilité de pose.Hors adhésif, on peut aussi citer PromoSteel (2), le support magnétique

d’IGEPA FORUM, associé au MasterMag autocollant. Le PromoSteel est un film blanc, très fin (80µ) imprimable et le MasterMag autocollant est son

support magnétique, qui peut se coller sur un mur, une vitrine… La combinaison des

2 produits permet une mise à jour facile et instantanée des affichages.

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SUBLIMATION : PAPYRUS G5 DE D-GEN EN VEDETTE CHEZ MULTIGRAPHIC Distribuée en France chez Multigraphic, la nouvelle Papyrus G5 de d.gen, imprimante industrielle de sublimation sur papier transfert inaugure un nouveau standard de production : rentable, quali-tatif et exploitable à haute vitesse. Équipée de 4 têtes Ricoh Gen5 et d’un rouleau mini Jumbo de 1000 m, elle accepte des papiers de 50 g, avec une consommation en encre réduite, et un empiètement faible. La Papyrus G5 s’adresse aux professionnels des arts graphiques qui souhaitent conquérir de nouveaux marchés et miser sur la rentabilité sans compromis sur la qualité.Pour plus de détail, consulter le site web de Multigraphic, dont la nouvelle version a été dévoilée en septembre. La navigation est opti-misée avec 4 entrées correspondant aux 4 grands domaines d’expertise de la société : Grand format, Prépresse, Photographie et Packaging. L’outil de recherche permet une navigation par produit ou par marque et le site, désormais optimisé pour la navigation sur mobile ou tablette, est également enrichi par des actualités, fiches pratiques et didacticiels.www.multigraphic.fr

ADD+ HABILLE LES MURS « AUTREMENT »

Pour se démarquer des standards de l’ameublement, Add+ propose à chacun de créer sa propre configuration fonctionnelle et esthétique.

La structure murale, évolutive, peut recevoir des modules utilitaires ou décoratifs. Cette nouvelle approche articulée autour de modules

interchangeables offre une infinité de combinaisons : différentes dimensions de modules sont proposées (15 x 15 cm ou 30 x 30 xm),

déclinés en couleurs, matériaux et fonctionnalités variées.Cette solution, conçue initialement pour les particuliers, vise aussi les professionnels prescripteurs, architectes et designers, dans le cadre

de l’aménagement de boutiques, hôtels ou lieux publicswww.add-plus.design

DOMING : SYNIA MISE SUR LE SENS OLFACTIFInnovation dévoilée lors du salon Viscom Paris, fin septembre, le doming odorant est une « étiquette » en relief qui allie effets visuel, tactile et olfactif. Les explications de Sylvain Maillard, directeur de Synia, fabricant français de doming.Visible : Pourquoi et comment avez-vous créé le doming odorant ?Sylvain Maillard : À la lecture des études des marchés de la communication visuelle, il apparait que le sens olfactif et de plus en plus demandé pour appuyer les messages ou images.

Avec notre partenaire fabricant de machines, nous avons donc étudié comment produire nos étiquettes en relief en y ajoutant des arômes de manière industrielle. Le procédé est au point depuis mars 2014. Selon les projets, nous adaptons les cuves et les pompes aux textures et composants des arômes utilisés.Quelles sont ses limites en termes de types de réalisation, d’épaisseurs de résine, de parfums ?Grâce à notre nouvelle machine, nous pouvons réaliser des doming très petits et jusqu'à 1m20 x 0,5 m. L'épaisseur de la résine est comprise entre 1,2 et 2,2 mm et nous pouvons développer tous les parfums grâce au laboratoire R&D qui nous accompagne dans ce projet, par exemple des arômes de cuir, de biscuit, de produit de beauté, de plantes...Quels sont les marchés visés ?Au départ, ce projet s'adresse essentiellement aux marchés de la PLV. Le doming odorant collé sur un facing en supermarché permet d'inciter le consommateur à l'achat en suscitant l'envie par le sens olfactif.

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NOUVEAUTÉS

ATLAS, LA GRANDE VALISE-COMPTOIR 2 EN 1D’une très grande capacité puisqu’elle peut contenir un stand parapluie de 3 x 5 m maxi. et des enrouleurs jusqu’à 850 mm, la valise Atlas peut aussi être utilisée comme comptoir d’accueil en ajoutant une tablette en bois. Pour un concept plus personnalisé, un visuel (PVC ou textile) peut être ajouté sur la valise-comptoir. Idéale pour transporter de nombreux éléments et visuels (murs d’images, enrouleurs, totems…), la valise Atlas est dotée d’une poignée et de roulettes pour une plus grande facilité d’utili-sation. À noter : la possibilité de relier plusieurs valises entre elles avec un kit de liaison pour former un grand comptoir.www.ultimadisplays.fr

ALTUGLAS® SIGNATURE, LES PLAQUES ACRYLIQUES DE LUXEAltuglas a créé une gamme de plaques coulées en verre acrylique, Altuglas®signature, avec intégration de tissus. Idéale pour l'agencement, la création de PLV et la signalétique de luxe, la collection comprend 7 textures : trames, résilles, dentelles, moirée, non-tissée... S’y ajoute la liberté de réaliser un design personnalisé en incluant ses propres tissus. Altuglas®Signature possède les propriétés traditionnelles d'un verre acrylique de qualité supérieure, la haute technicité de l'inclu-sion textile en plus. Plus légères et plus transparentes que le verre, les plaques ne présentent aucun effet de distorsion, tout en offrant une qualité de transmission lumineuse exceptionnelle. Altuglas®Signature est thermo-formable (dans la limite du tissu) sans blanchiment et peut être teinté et surfacé. Il se travaille comme du bois, les contraintes de la fibre en moins : il est possible de le percer, le scier, le polir... Enfin, il est résistant aux produits chimiques et aux UV.Une mise en lumière par Led sur la tranche permet un changement à volonté de couleur et d’atmosphère grâce aux prodigieux effets de la lumière jouant sur la trame des tissus.www.altuglas.com

EN BREF210 NOUVELLES COULEURS PANTONE POUR LA MODE ET LA DÉCORATION D'INTÉRIEURPantone LLC, fournisseur de normes de couleur professionnelles pour le secteur créatif, a annoncé l’été dernier l’ajout de 210 nouvelles couleurs au système de couleurs PANTONE® FASHION, HOME + INTERIORS. Cet ajout porte la sélection totale à 2 310 couleurs.www.pantone.fr

GAMMA-TEC, NOUVEAU DISTRIBUTEUR EXCLUSIF ROWMARK En France, la gamme de consom-mables pour le laser, la gravure et la signalétique de Rowmark est désor-mais distribuée par Gamma-Tec (Mulhouse), société spécialisée dans la distribution d'équipements et de consommables pour les marchés du marquage et de l'identification. Rappe-lons que Rowmark est une marque réputée auprès des graveurs et des professionnels de la signalétique, dans le monde entier, depuis plus de 30 ans. www.gamma-tec.com

UNE MUTUELLE POUR LE SECTEUR DE L’ENSEIGNE ET LA SIGNALÉTIQUE Le Synafel, Syndicat National de l'Enseigne et de la Signalétique, a fait réaliser un régime frais de santé inter-entreprises mutualisé pour le secteur d'activité de l’enseigne et de la signalétique. Cette nouvelle offre répond à l'obligation pour chaque entreprise de mettre en place une mutuelle pour ses employés à partir du 1er janvier 2016. Trois niveaux de protection sont proposés et un tarifi-cateur permet de calculer le coût de la mutuelle en fonction. Le Synafel a fait appel à un cabinet spécialiste de la protection sociale, qui répond à toutes les questions sur la mise en place de cette protection pour les entreprises adhérentes, leurs dirigeants et leurs salariés. Pour bénéficier de cette mutuelle, il suffit d’adhérer !www.synafel.fr

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PIXARTPRINTING LANCE SON PROGRAMME DE FIDÉLITÉ Starway est le nouveau programme de fidélité ouvert aux clients de Pixartprinting. En fonction de la fréquence et du volume de leurs commandes (conditions détaillées sur www.pixartprinting.fr/starway), ils peuvent bénéficier d’avantages et de services exclusifs. Star, Red Giant et Supernova, chacun des 3 niveaux d’apparte-nance du programme correspond à des avantages spécifiques, ainsi résumés : - UserHub : service d’assistance téléphone et email prioritaire.- Prix : promotions sur un ou plusieurs produits.- Preview : avant-premières mensuelles sur toutes les promo-tions, les nouveaux produits et les formats disponibles.- Recueils d’échantillons : disponibles tous les trimestres avec une remise de 90 % et sans frais d’expédition.- Cadeau : une surprise de bienvenue à collectionner.Au 31 décembre 2015, la liste des clients ayant accès au programme Starway sera mise à jour et valable pour toute l’année 2016.www.pixartprinting.fr

CALDERA POUSSE ENCORE PLUS LOIN LA

SYNERGIE IMPRESSION/ AFFICHAGE DYNAMIQUE

Caldera a présenté en septembre son produit d'affichage numérique VariableDisplay, dans sa nouvelle version la 3.40. Principales évolutions : gestion de nouveaux

formats de fichiers, transcodage vidéo et nouvelles options de lecture, ainsi qu'un support avancé pour le

HTML5 et le CS3. Caldera lançait également une version affinée de son produit DigitalTotem, une combinaison

simple et efficace d’impression et d'affichage numérique. Le VariableDisplay DigitalTotem Slim, entièrement conçu

en France en collaboration avec MBS Manufacturing, aux dimensions 69 x 180 cm, simplifie l'installation d’une solution d’affichage dynamique au sein de zones de fort

passage. Associant VariableDisplay avec un écran et une structure en aluminium robuste, DigitalTotem Slim permet

le changement rapide des panneaux imprimés pour s'adapter aux publicités saisonnières ou éphémères.

www.caldera.com

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NOUVEAUTÉS

TRANSFORMER N’IMPORTE QUELLE SURFACE LISSE EN « ARDOISE » La nouvelle lamination ClearChalk Aslan CR63 permet de transformer toute surface lisse en support type ardoise sur lequel on peut écrire à la craie. Idéale pour créer des présen-toirs dans les bars, restaurants et autre type de commerces, elle peut aussi bien s’appliquer directement sur un meuble ou un mur que s’associer avec un vinyle de couleur ou un film imprimable. Grâce à sa surface résistante aux rayures, le nettoyage est très simple, à l'aide d'un chiffon humide. En France, ce produit est notamment distribué par Euromedia.www.aslan-schwarz.fr

ROLAND DYNAMISE L’AFFICHAGE EN POINT DE VENTE AVEC DISPLAYSTUDIO Le pack DisplayStudio de Roland est une solution complète destinée à l’affichage numérique dans les magasins, établissements, halls d’hôtel et manifestations événementielles. Il comprend un logiciel convivial, un puissant lecteur multimédia numérique et un écran TV LED.Le logiciel permet d’intégrer facilement photos, textes, logos et vidéos dans des présentations. L’utilisateur peut également créer une liste de lecture dans laquelle il détermine quel message doit être affiché et à quel moment. Cette solution s’adresse à de nombreux secteurs d’activités : les salons et foires, les sièges sociaux d’entreprise, les bars et restaurants, les centres de beauté et de remise en forme et plus généralement tous les points de vente et points d’informationwww.rolanddg.fr

PREMIÈRE CERTIFICATION GROUPE PEFC™/FSC® POUR CERTIF.ME Créée en 2015, Certif.Me est une société Conseil spécialisée en certifications pour les industries graphiques. En septembre dernier, elle a obtenu la première certification groupe PEFCTM et FSC® délivrée par Ecocert, l’organisme de contrôle spécialiste des certifications environnementales. Cette reconnaissance marque une étape décisive pour Certif.Me et son logiciel de gestion des certifi-cations 100 % web pour l’imprimerie. « Les imprimeurs offset et numérique disposent dorénavant d’une solution online validée et facile d’emploi qui leur ouvre les portes des marchés exigeants les labels environnementaux pour les produits papier » déclare Patrick Yvernault, son créateur.Certif.me peut être testé gratuitement sur http://certif.me

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